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TSR, Inc.
Produits de votre imagination
TABLE DE CHAOS MAGIQUE
Employez la table ci-dessous chaque fois que des sorts sont lancés ou que des objets magiques et artefacts sont activés dans les Royaumes,
à tout moment après la tempête (voir le chapitre 1 de l’aventure).
Le MD devra décider au cas par cas si les sorts des avatars, d’Elminster et de Minuit sont affectés (faites ce qui conviendra le mieux au
déroulement du jeu, mais ne le révélez pas aux joueurs).
Le MD devra modifier les jets de pourcentages comme suit : pour chaque niveau d’expérience du lanceur de sorts (objets magiques =
niveau 6, artefacts = niveau 12), +1 ; si le sort ou effet contribue au chaos ou à un changement radical d’un lieu donné (par exemple les
sorts boule de feu ou métamorphose), +12 ; et +4 si le sort (les objets et artefacts ne peuvent recevoir ce bonus) est mineur et simple, tel qu’un
sort de niveau 1 ou 2 ou un tour mineur. Après avoir déterminé le score modifié, consultez la table ci-dessous :

Pourcentage Résultat
01-19 Le sort se retourne contre le lanceur, avec tous ses effets (si c’est impossible du fait de la nature du sort, relancez les dés).
20-23 Une fosse s’ouvre instantanément sous le lanceur (sa profondeur varie au choix du MD) ; le sort n’a pas d’autre effet.
24-27 La cible du sort (ou le lanceur, si le sort n’a pas de cible) est instantanément bombardée de fleurs d’un rouge flamboyant
qui se matérialisent pour disparaître 1 round plus tard. Les fleurs n’infligent aucun dommage, mais empêchent de viser
précisément avec baguettes ou armes à projectiles, et empêchent toute lecture de livres, parchemins, inscriptions ou
autres.
28-31 Le sort affecte une créature ou zone au hasard (choix du MD) plutôt que la zone ciblée au départ.
32-35 Le sort fonctionne normalement, mais tout composant matériel n’est pas consumé, et la connaissance du sort est conservée
par le lanceur, ou la charge conservée par l’objet magique.
36-39 Le sort fonctionne normalement, mais une énergie magique est libérée autour du lanceur, soignant toute blessure des
êtres se trouvant à moins de 10 m du lanceur (y compris fatigue, débilité mentale, etc.).
40-43 Les ténèbres et un silence total se font dans un rayon de 30 m autour du lanceur, et durent 2 à 8 rounds.
44-47 Un effet de gravité inversée (voir ce sort) se produit au sein d’une sphère d’un rayon de 30 m autour du lanceur, et dure
1 round ; le lanceur est inclus dans cet effet.
48-51 Des couleurs scintillantes dansent et jouent, formant un nuage autour du lanceur, aveuglant ce dernier et toutes les créa-
tures situées à moins de 20 m pendant 1 à 4 rounds.
52-59 Rien ne se produit ; aucun effet de sort.
60-71 Rien ne se produit ; aucun effet de sort, mais la connaissance du sort ou la charge n’est pas perdue.
72-98 Le sort fonctionne normalement.
99-00+ Le sort fonctionne avec les effets maximum, la totalité des dommages, et la durée maximale.

Sous-table des effets spéciaux

Pour tout résultat sur la table ci-dessus, le MD peut ajouter à l’excitation du jeu en lui adjoignant un ou plusieurs des « effets spéciaux »
suivants (lancez 1d12) :
01: La terre tremble sous les pieds des personnes présentes (tremblements mineurs, accompagnés d’échos déferlants).
02: Le soleil faiblit puis brille à nouveau, ou une étoile tombe.
03: Un rugissement ou hurlement violent.
04: Une intense vague de chaleur (aucun dommage) est ressentie dans le voisinage.
05: Une vase huileuse et verdâtre (inoffensive) se forme sur tout ce qui se trouve à moins de 120 m.
06: Un rire maniaque se met à résonner. Des fleurs tombent du ciel.
07: De vieux ossements friables (3 à 60) pleuvent pendant 2 rounds, sur un rayon de 20 m.
08: Le lanceur et tout ce qui se trouve à moins de 60 m de lui perdent tous leurs poils ; des poils poussent sur les plantes.
09: Une fumée jaune verdâtre et violette, inoffensive, s’élève du sol.
10: Les rochers se soulèvent et tourbillonnent dans les airs comme des feuilles (2 à 24 points de dégâts sur impact).
11: Un arbre proche est déraciné (en intérieur, un rocher ou des meubles se déplacent tout seuls).
12: On entend une voix sifflante murmurer le nom d’un personnage au hasard et une prédiction concernant l’avenir de ce personnage
(le MD peut la rendre aussi spécifique qu’il le voudra ; compte tenu de la situation des PJ, des présages de danger et de malheurs
ne seraient sans doute pas très éloignés de la vérité...)
 Valombre
Table des matières
Prologue 2
Chapitre 1: La venue des dieux 4
Chapitre 2: Une mission de sauvetage 12
Chapitre 3: Le château des ténèbres 18
Chapitre 4: La fin de Mystra 21
Chapitre 5: La quête des tablettes 25
Chapitre 6: Tempête à Valombre 30

Personnages non joueurs 39

Avatars des dieux 41
Nouveaux objets magiques 42
Nouveaux monstres 43

Table de chaos magique première couverture intérieure

Table de chaos physique deuxième couverture intérieure
Tableau résumant les monstres rabat intérieur

Crédits
Conception : Ed Greenwood
Relecture : Chris Mortika, Scott Haring, Karen S. Boomgarden
Coordinateur de la trilogie des Avatars : Jim Lowder
Illustration de couverture : Jeff Easley
Illustrations intérieures : Ned Dameron
Typographie : Betty Elmore
Mise en page : Paul Hanchette

© 1989 TSR, Inc. Tous droits réservés.

Version française : Khelben – Relecture : Romulf, Marco Volo, Colcros

Une exclusivité « Le Donjon du Dragon » http://www.donjondudragon.fr

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et le logo TSR sont des marques déposées appartenant à TSR, Inc.
Cet ouvrage est protégé par les lois sur le copyright des États-unis d’Amérique. Toute reproduction ou autre usage non autorisé des textes ou illustrations
contenues dans ce livre est interdite sans la permission écrite de TSR, Inc.
Ce supplément est une traduction non officielle réalisée par et pour les membres du forum Le Donjon du Dragon, dans un but non lucratif.
Il ne peut en aucun cas être vendu. Les textes et les illustrations appartiennent à leurs auteurs respectifs et à Wizards of the Coast/Hasbro.
9247F Version 2.1 – 10/2021

Celui Qui Est Caché, de colère, précipitera les
dieux dans les Royaumes. Les dieux marcheront
parmi les hommes, au milieu du chaos de l’Art et
de la nature, et Féerûne sera en proie aux conflits.
— Tiré des Prophéties d’Alaundo
le Voyant, appelé « le Sage ».
Notes pour
les maîtres de donjon
Valombre est le premier d’une trilogie de
modules décrivant le conflit appelé par
certains « la Guerre des dieux », dans les
Royaumes oubliés.
Ces modules suivent librement l’action
décrite dans la Trilogie des avatars, publiée
par TSR. Il n’est pas nécessaire que vous
ou vos joueurs lisiez les romans avant de
jouer, pas plus que les aventures décrites
dans les modules ne sont identiques à
l’action des romans. Les joueurs devraient
utiliser leurs propres personnages, mais
plusieurs PNJ s’avéreront très précieux. (Le
PNJ Minuit constitue une exception – elle
doit accompagner le groupe pour pouvoir
terminer l’aventure.) Si les PJ sont faibles,
ou se retrouvent en difficulté au début de
l’aventure, le MD pourrait bien leur fournir
une aide en utilisant comme renforts pour le
groupe les autres PNJ décrits ici.
Les aventures proposées dans Valombre sont
périlleuses ; un groupe peu puissant pourra
ne pas survivre très longtemps. Maintenez le
groupe à un nombre d’individus avec lequel
vous êtes à l’aise. Si les rencontres sont trop
dangereuses, permettez aux PJ de fuir ou
de les éviter ; les PJ doivent être mis au défi,
mais pas détruits de façon irréfléchie.
Présentation du module
Les aventures décrites dans Valombre sont
réparties en chapitres. Chaque chapitre
commence par plusieurs événements qui se
produisent quoi que fassent les PJ. Après les
événements viennent les rencontres, repré-
sentant des zones que les PJ pourront visiter
ou des situations dans lesquelles ils pourront
être impliqués.
Pour les événements comme pour les ren-
contres, les textes encadrés sont destinés à
être lus aux joueurs à voix haute. Les autres
informations sont destinées au MD, et ne
doivent être révélées qu’en réponse aux
actions des PJ.
Les chapitres décrivent la façon dont l’his-
toire est censée évoluer. Les PJ ont toute
liberté de faire ce qu’ils voudront dans le
chaos entourant la Guerre des dieux. Vous
PROLOGUE
êtes libre d’improviser pour rendre l’aven-
ture excitante et agréable. Si vous lisez l’inté-
gralité du module avant de jouer pour voir
ce qui arrivera, vous verrez aisément à quels
endroits de l’aventure vous pouvez lui ajou-
ter vos propres aventures annexes, et où et
comment l’aventure présentée ici peut être
intégrée dans une campagne existante située
dans les Royaumes oubliés.
Chaque chapitre contient également des
événements et rencontres aléatoires. Vous
devrez adapter chacun d’eux pour les
conformer à la situation présente des PJ. Les
événements « aléatoires » peuvent être déli-
bérément introduits dans le jeu pour mettre
au défi des PJ prudents, ou bien en vue de les
avertir ou de les orienter. C’est une période
de prodiges divins, de confusion et de pré-
sages sinistres ; n’hésitez pas à « forcer les
coïncidences » pour répondre aux doutes ou
aux interrogations des PJ.
Rumeurs et légendes sont également four-
nies dans cette aventure. Les PJ pourront
s’en informer en écoutant aux portes, en
interrogeant des PNJ, ou en effectuant des
recherches dans des écrits existants. Vous
souhaiterez peut-être développer certaines
de ces suggestions pour en faire de nou-
velles aventures destinées aux PJ.
Tests de caractéristiques
De temps à autre dans cette aventure, un
test de caractéristique est nécessaire. Le MD
doit lancer 1d20 et comparer le résultat avec
la caractéristique appropriée (Force, Dexté-
rité etc.) du personnage en question. Si le jet
est égal ou inférieur au score de caractéris-
tique du personnage, l’action réussit. Si le jet
est plus élevé que la caractéristique, l’action
échoue.
Le décor
Cette aventure est située sur le continent de
Féerûne dans les Royaumes oubliés, spécifi-
quement dans les pays du Bief du dragon : le
Cormyr, les Vaux et les cités et terres sauvages
de la mer de Lune. Ces régions sont décrites
dans la boîte du décor de campagne des
ROYAUMES OUBLIÉS. Les MD qui placent
cette aventure dans d’autres univers devront
modifier la géographie, les PNJ, les groupes
influents et les dieux utilisés, mais pourront
malgré tout utiliser ce module.
2
Note concernant les règles
de la 2e édition d’AD&D®
Ce module est écrit pour le nouveau
système de règles. Le changement le plus
remarquable est la référence aux « magi-
ciens » au lieu des « utilisateurs de la magie ».
La classe est fondamentalement la même,
ainsi que les sorts attribués à cette classe.
Quand les statistiques d’un personnage sont
indiquées dans le texte, la lettre « M » signifie
« magicien », comme « UM » signifiait jusque
là « utilisateur de la magie ».
L’autre changement notable concerne la
présentation des statistiques des monstres.
La présentation utilisée ici est celle qui a
été développée pour la nouvelle série des
Bestiaires monstrueux. Les informations sont
organisées un peu différemment, mais rien
n’a été supprimé. Tout ce que les MD ont
l’habitude de voir s’y trouve encore.
Faire jouer cette aventure
Cette section explique les étapes qu’un
MD doit suivre pour faire jouer Valombre
au mieux. Il se passe beaucoup de choses
dans les Royaumes au cours de cette aven-
ture. Lire le module en entier avant de
jouer permettra au MD de changer l’ordre
et la nature des rencontres en réponse aux
actions des PJ.
Ce module a été conçu non seulement
comme la première partie d’une trilogie,
mais comme le départ d’une campagne à
développer. Nombre des PNJ présentés
peuvent être utilisés dans toutes sortes
d’aventures, et pas simplement pour les
actions esquissées dans ces pages. Le MD
doit se familiariser avec les buts, les connais-
sances générales et les (éventuels) « secrets
juteux » de tous les PNJ présentés dans un
chapitre avant de commencer à le jouer. Si
garder le fil de ce genre de choses devient
trop compliqué, dressez une liste des faits
importants concernant chaque PNJ sur une
feuille de papier ou une série de fiches, pour
les utiliser pendant le jeu. Quand on sait ce
qui motive un PNJ particulier, jouer les réac-
tions de cette personne face aux interroga-
tions et aux activités des PJ est relativement
facile.
Événements : notez que les événements
se produisent dans l’ordre donné et aux
moments indiqués, quel que soit l’endroit
où se trouvent les PJ ou ce qu’ils font. Ces
événements font avancer l’aventure et
fournissent des informations aux PJ, tout en
« donnant vie » aux Royaumes, plutôt que

de simplement servir d’arrière-plan statique
dans lequel les aventuriers PJ pourraient se
pavaner. Un synopsis des principaux évé-
nements de Valombre est fourni ci-dessous.
Temps : il est important que le MD prenne
note des jours qui passent, et de quand
les actions des PJ et les rencontres se pro-
duisent. À moins que le texte ne donne
une heure spécifique de la journée pour un
événement, vous pouvez adapter l’heure
selon les besoins de votre aventure. Modi-
fiez l’ordre des rencontres si vous le voulez
pour qu’il convienne mieux au rythme de
votre aventure au fil du jeu.
Synopsis de l’histoire
Les principales étapes de l’aventure sont
présentées ci-dessous. Si les PJ s’écartent
trop du cours prévu par l’aventure, le MD
devra diriger les PJ dans la bonne direction
en introduisant des événements contrai-
gnants et en leur fournissant des indices et
avertissements par l’intermédiaire des PNJ.
Notez que les événements peuvent se pro-
duire « en coulisse », particulièrement si les
PJ sont militairement faibles. Il n’est pas utile
de mener les PJ « par le bout du nez » pour
les obliger à effectuer toutes les rencontres
présentées dans ce module.
1) L’aventure commence avec la « chute »
des dieux, et le chaos physique et magique
que cela provoque à Féerûne. Indices et
nouvelles de ces événements perturbants
peuvent être introduits dans d’autres aven-
tures tandis que le MD rassemble les PJ dans
la cité caravanière d’Arabel, au nord-est du
Cormyr.
2) Caitlan Chantelune approche les PJ en
les suppliant de voler à la rescousse de sa
PROLOGUE
maîtresse, prisonnière d’une « puissance
maléfique » au château de Tombemort. Le
MD doit présenter la requête de Caitlan
de telle façon qu’il soit très difficile aux PJ
de refuser ; peut-être le tuteur d’un des PJ
pourrait-il exiger ce service en paiement de
sa formation, ou Caitlan pourrait aborder les
PJ dans une taverne, ou autre lieu public,
pendant que les PJ essaient d’impressionner
leur audience par leur bravoure ou leurs
compétences. Minuit se joint au groupe
– non seulement elle est la dernière magi-
cienne disponible à Arabel (et même au Cor-
myr), mais sa présence est nécessaire pour
que les événements se déroulent comme ils
le doivent. Caitlan tombe malade et ne peut
pas accompagner le groupe.
3) Les PJ se rendent au château de
­Tombemort, rencontrant peut-être diverses
aventures en cours de route, et affrontent ses
dangers pour sauver Mystra. S’ils échouent,
d’autres aventuriers (PNJ) réussiront, et les
PJ seront témoins de l’étape suivante par
l’intermédiaire du pendentif de Minuit.
4) Mystra demande, et reçoit, le pendentif
qu’elle a donné à Minuit. Le pouvoir du pen-
dentif et sa valeur, sinon sa nature ou son
utilité, seront évidents pour les avatars et les
magiciens puissants. Mystra fait apparaître
un portail vers le plan éthéré, où elle affronte
Heaum. Heaum triomphe de Mystra, révé-
lant l’importance des Tablettes du destin,
et mettant les PJ au défi d’entreprendre
héroïquement cette quête. Le MD devra
utiliser toutes les directives religieuses, voix
intérieures, présages et réactions de PNJ
qui lui paraîtront nécessaires pour pousser
les PJ réticents à entreprendre la quête des
Tablettes. L’idée d’Elminster le Sage en tant
que source d’informations cruciales pour
3
cette quête doit également être introduite.
5) Les PJ se rendent à Valombre, soit en
quête d’Elminster, soit à cause de rumeurs
concernant l’emplacement des Tablettes. Des
aventures se produisent en cours de route, et
les PJ attirent l’attention de l’avatar de Baine,
du Zhentarim et des Ménestrels (et de tout
autre avatar ou groupe influent que le MD
souhaitera utiliser dans de futures parties).
6) Les PJ rencontrent Elminster, qui leur
en apprend beaucoup sur Heaum, ce qui
est arrivé aux dieux, et l’importance de la
conduite des mortels et du fait de récupé-
rer les Tablettes. Le MD devra suggérer le
mystérieux pouvoir d’Elminster lui-même,
et son importance dans les projets de Celui
Qui Est Caché. Les PJ explorent le Val (dont
les PNJ importants devraient être présen-
tés pour donner un impact émotionnel aux
événements ultérieurs), et des troupes aux
ordres du Zhentarim attaquent Valombre. Le
MD devra impliquer les PJ dans la bataille.
7) Le temple de Lathandre à Valombre est
attaqué par Baine, auquel s’oppose Elmins-
ter, qui invoque par inadvertance Mystra
pour l’aider à combattre Baine – et tous trois
sont apparemment détruits dans la lutte,
démolissant en grande partie le temple.
Tous les personnages-joueurs magiciens
devront être impliqués dans cette bataille,
ainsi que tout autre PJ qui souhaitera
combattre.
8) L’aventure trouve une fin provisoire avec
la capture des PJ par des habitants furieux de
Valombre. Le MD devra orienter ensuite le
jeu selon qu’il décide d’utiliser uniquement
les événements de Valombre, ou de faire vivre
ensuite aux PJ les aventures décrites dans le
deuxième module de cette trilogie, Tantras.
 Chapitre 1 : la venue des dieux
Car si la tempête fait rage là-haut, le chaos doit
certainement régner en bas.
— Dicton des prêtres de Heaum
L’aventure peut commencer n’importe
où au Cormyr, ou dans les régions situées
à l’ouest ou au sud du Cormyr (à Port-
Ponant, par exemple, ou même jusqu’à Iri-
aèbor, à l’ouest) ; placez-vous à l’endroit le
plus adapté à une campagne en cours. Les PJ
devront se retrouver dans la cité caravanière
d’Arabel, au nord-est du Cormyr.
Arabel est détaillée dans la boîte de cam-
pagne des ROYAUMES OUBLIÉS. Si les PJ
sont déjà à Arabel, faites intervenir l’événe-
ment 1 au cours d’autres aventures. Si les
PJ sont ailleurs dans les Royaumes, l’événe-
ment 1 peut se produire avant qu’ils n’at-
teignent Arabel. Plusieurs mini-aventures
situées à Arabel sont incluses dans ce cha-
pitre afin de servir d’événements « d’échauf-
fement » pour des groupes débutants.
Notez qu’une ordonnance royale est exi-
gée pour porter des armes au Cormyr ; les PJ
vivant au Cormyr le sauront. (Le MD peut
requérir certaines conditions liées au com-
portement pour qu’une telle ordonnance soit
accordée ; le Cormyr est, de façon générale, un
royaume qui obéit à la loi.)
Pour des détails concernant la police et
l’armée à Arabel, voir la Rencontre 1 de ce
chapitre.
C’est une époque de grands changements,
une période de présages, de guerre et
d’aventure exaltante. Les défis de cette aven-
ture sont conçus pour mettre à l’épreuve un
groupe de six à huit personnages, incluant
au moins deux lanceurs de sorts, de niveau 1
à 3. Si le groupe est plus fort, ou devient
beaucoup plus faible, le MD ne doit pas
hésiter à adapter l’aventure aux capacités
actuelles des personnages, par exemple en
leur fournissant l’aide d’un PNJ, en faisant
intervenir certains événements « en cou-
lisse », et en affaiblissant légèrement les
adversaires des PJ.
L’aventure est bien terne si tous les héros
tombent pendant la première demi-heure
de jeu. Le vieux dicton du petit-homme
­Brandyjack Deux-barriques à ce sujet est
particulièrement pertinent si on l’applique
aux événements décrits dans cette aventure :
« L’échauffourée tourne mal ?
Fuyez ! Fuyez ! Courez !
Ils ne font pas de vieux os, ceux qui soudain trépassent
Et plus jamais ne partent à l’aventure. »
Événement 1 :
«une tempête qui ébranle
les trônes des dieux »
Un matin, le soleil ne se lève pas. Il n’y a que
ténèbres, et un froid glacial. Des nuages de
poussière flottent dans le vent, qui souffle
bientôt par bourrasques. Ce n’est pas une
tempête normale, mais une bataille hurlante
et cinglante de vents venus de tous les hori-
zons, et se heurtant les uns aux autres, lut-
tant au-dessus des terres. Branches, oiseaux,
plantes et tout le reste sont emportés, comme
des fétus de paille, à travers les airs.
Il se met à pleuvoir, et à grêler, et à neiger,
tout cela tombant ensemble, chose impos-
sible, tandis que la foudre frappe et que des
tornades se forment et ravagent les terres.
Le sol tremble, et des roches sont soulevées
pour retomber comme une pluie mortelle
venue de l’obscurité. Les personnes restées
à découvert sont projetées sur des rochers ou
contre des bâtiments ; les toits s’effondrent
ou sont emportés.
4
Des chevaux sont balayés à travers champs,
impuissants. Des arbres tombent.
Toute la journée, la furie de cette tempête
se déchaîne sans relâche, jusqu’à la tombée
de la nuit. La nuit tombe en effet, ce soir-là,
dans un grand bruit qui secoue la terre, fai-
sant tomber à genoux, malgré elles, toutes les
créatures. Puis le silence et le calme règnent
soudain tandis que, là-haut, les étoiles
apparaissent..
Si les PJ sont au milieu d’une aventure
quand la grande tempête frappe, le MD
pourra souhaiter appliquer des dommages
adaptés aux dangers naturels qu’ils ren-
contrent. Foudre, grêle, tornades ; tout cela
dévaste aussi bien les villes que les cam-
pagnes. Des créatures de toutes tailles sont
tuées ou gravement blessées. Sous terre,
des effondrements se produisent ; dans les
montagnes, les glissements de terrain sont
courants. En mer, les vaisseaux sombrent –
et dans la plupart des villes possédant un
temple important, un grand météore ou une
comète, laissant derrière elle une traînée de
feu dans sa chute, frappe le temple à la tom-
bée de la nuit, le détruisant dans une explo-
sion qui tue la majorité du clergé se trouvant
à l’intérieur et pulvérise les richesses du
temple. Il n’y a pas de temple aussi éminent
à Arabel ; les PJ déjà dans la ville n’enten-
dront peut-être pas parler de la destruction
des temples avant un moment.
Il est suggéré qu’aucun PJ ne soit grave-
ment blessé dans la tempête. Mais mon-
tures et biens, ou des tuteurs ou alliés PNJ
sur lesquels les PJ ont pris l’habitude de trop
compter, pourraient bien être détruits. Les
dommages soudains infligés aux chambres
fortes, aux murs des villes et à de nombreux
bâtiments entraîneront l’anarchie : pillages
et combats de rue sanglants, les habitants y
voyant l’occasion de régler de vieilles que-
relles (ou, ayant tout perdu, étant disposés
à prendre n’importe quel risque). Cette vio-
lence subite pourrait bien entraîner d’autres
aventures pour les PJ.
Pendant la tempête, le PNJ Minuit se sen-
tira poussée à sortir pour trouver un jardin
ou bosquet isolé, où elle rencontrera un ava-
tar de Mystra. L’événement 2A ci-dessous
décrit leur rencontre et ses résultats, qui
sont cruciaux pour le reste de l’aventure.
Bien qu’aucun PJ n’y assiste, il est inclus ici
en tant que matériau d’arrière-plan pour le
MD. Il pourra également y avoir un moment
où Minuit racontera cette rencontre aux
aventuriers…
Après avoir lu l’événement 2A, passez à
l’événement 2B.
 Chapitre 1 : la venue des dieux
Événement 2A :
une mystérieuse
rencontre
Un silence soudain s’abat dans l’obscu-
rité qui entoure Minuit. Des ombres plus
sombres (des troncs d’arbres) semblent
osciller et remuer doucement, mais il n’y a
aucun bruit.
Devant elle, une forme rayonnante se met
à briller ; un halo d’un blanc bleuté, s’inten-
sifiant parmi les arbres, s’approche d’elle. Le
halo devient plus clair et plus proche.
Un murmure doux, mais puissant, résonne
dans la tête de Minuit : « J’ai dit que je revien-
drais quand tu serais prête, petite. Connais-
moi maintenant, ma sœur. » Une silhouette
sombre sort du couvert des arbres, nimbée
d’une lueur bleuâtre. C’est Mystra, Mère de
toute magie. Son visage est caché dans l’ombre
projetée par son halo.
« Depuis des années tu me vénères, mais
à ta façon. À présent, Minuit, tu peux me
rendre un service important. Je te récom-
penserai, maintenant et à l’avenir. Me
serviras-tu ? »
Minuit, bien entendu, accepte. Mystra
continue : « Bien. Je vais te confier quelque
chose qui m’appartient. Garde-le bien. Tu ne
peux pas en faire usage, mais lui non plus ne
peut te faire de mal. » Mystra porte les mains
à sa gorge, et une lumière bleutée luit entre
ses paumes. La lueur éclaire son visage, celui
d’une jeune femme très belle et volontaire,
qui porte les traces d’une douleur longtemps
supportée. Puis elle lève les yeux pour croi-
ser le regard de Minuit, et sourit.
« Prends ceci, Minuit. Je désirerai son
retour, le moment venu. » Elle tend les
mains, à l’intérieur desquelles le rayonne-
ment d’un blanc bleuté brille d’une beauté
immatérielle. C’est un pouvoir, le pouvoir de
l’Art, enfermé dans une étoile bleutée, taillée
dans un cristal ou une pierre précieuse lim-
pide. Elle est sertie sur une chaîne de métal
bleuâtre ; Mystra la lui tend.
Quand Minuit touche le pendentif, elle
trouve le cristal, et sa chaîne, doux comme la
soie et chauds au toucher. Tous deux peuvent
être considérés comme incassables, même
par les attaques d’artefacts et d’avatars (du
fait des volontés combinées de Mystra et de
Celui Qui Est Caché). Le toucher initial de la
chaîne suscitera un fourmillement indolore
et excitant dans le corps de Minuit. Mystra
pressera Minuit de prendre le pendentif.
Une fois que Minuit l’a pris, Mystra déclare :
« Pour ce service, sœur dans l’Art, je te
récompenserai dans les temps à venir, et dès
à présent. Choisis un sort parmi ceux que tu
maîtrises déjà. Chaque fois que tu le lance-
ras, tu seras en mesure de te le rappeler et de
le lancer trois fois supplémentaires, quatre
fois en tout, par ma grâce. Choisis mainte-
nant ; d’autres affaires m’appellent. »
Le MD devra choisir un seul sort parmi
ceux déjà connus de Minuit. Projectile
magique est un bon choix, parce qu’en plus
des sorts supplémentaires, les projectiles
créés causeront toujours des dommages
maximum, bienfait supplémentaire accordé
par Mystra.
Quand elle a choisi, Mystra reprend :
« Merci, ma soeur. Reçois maintenant le
bienfait de Mystra. » La forme étincelante
de Mystra s’avance. N’étant plus dissimu-
lée dans l’obscurité, elle semble n’être vêtue
que d’un rayonnement bleuté. Elle embrasse
Minuit, et la jeune femme sent le pouvoir et
l’extase de l’Art courir dans ses veines.
L’instant d’après, Minuit est seule avec le
pendentif. Le baiser de Mystra lui a conféré
les pouvoirs promis, et a également guéri tout
dommage aux points de vie et toute mala-
die dont pouvait souffrir Minuit. La peau de
Minuit brillera d’une lueur blanc bleuté de
la tête aux pieds, et le pendentif sera autour
de son cou, greffé sur sa peau. Il ne peut être
ôté par personne d’autre que Mystra, et ne
peut être brisé.
Le pendentif a cinq autres pouvoirs, que
Mystra n’a pas mentionnés. Ils opèrent auto-
matiquement quand le pendentif est porté
ou touché. Ce sont les suivants :
Le pendentif confère à son porteur les apti-
tudes de feuille morte et passage sans traces
(comme les sorts).
Quiconque a touché le pendentif aura
conscience de sa présence et de son emplace-
ment par la suite, chaque fois qu’il se trouve
à moins de 60 m, même s’il est déguisé ou
caché. Un pendentif substitué ou faux sera
immédiatement reconnu pour ce qu’il est.
À volonté, quiconque touche le pendentif
peut faire naître à l’intérieur de ce dernier
un rayonnement blanc bleuté, durant aussi
longtemps qu’il le désire, et d’une brillance
variant (ou pulsant) d’une faible lueur à
une lumière vive et spectaculaire (éclairant
comme un effet de lumière éternelle), mais pas
lorsque celui qui le suscite est immobilisé, ou
affecté par un sommeil magique ou des sug-
gestions ou commandes mentales.
L’événement 2B devra se situer dans une
auberge ou taverne (ou autre lieu sûr) où les
PJ (ou la majorité des PJ) se seront réfugiés,
5
tard dans la soirée de la tempête. Quels que
soient les meubles, verrous, barres et autres
utilisés pour renforcer la porte contre la
fureur des éléments, la porte s’ouvrira sou-
dainement, et l’événement 2B se produira.
Nous vous suggérons d’utiliser comme décor
l’auberge de la Fierté d­ ’Arabel (n° 48 sur la
carte d’Arabel dans la boîte des Royaumes
oubliés), tenue par Dunlass Tathelkom (LN
hm G6, 46 pv, cordial, blond et solidement
charpenté). Si le MD le désire, ce pourra être
le seul endroit de la ville disposant d’une
chambre pour les aventuriers.
Événement 2B :
une entrée
spectaculaire
Dans l’encadrement de la porte, les vents
hurlant follement derrière elle, se tient une
femme aux cheveux d’un noir de jais. Elle
porte une cape noire, et dessous des bottes,
un pantalon et une tunique sombres. Ses
vêtements sont sauvagement fouettés par
la tempête. Un quelconque pouvoir semble
empêcher la tempête de s’engouffrer par la
porte derrière elle. De fait, elle paraît nimbée
de pouvoir : un pendentif en forme d’étoile
d’un blanc bleuté luit à son cou, et son visage
(y compris ses yeux) rayonne de la même
lueur éthérée. Sa chevelure ondule douce-
ment, comme si elle était vivante ; elle luit
également.
Sa peau, elle aussi, luit, à travers l’ouverture
de sa tunique, et par une déchirure dans une
jambe de son pantalon. La lumière qu’elle
émet est douloureusement vive, presque
aveuglante. Elle parcourt calmement la salle
du regard, presque effrontément, mais ses
yeux donnent l’impression que son esprit
est ailleurs, en un lieu bien plus glorieux
que celui-ci.
Soudain, la lueur disparaît – la peau de
la dame, le pendentif, tout s’obscurcit. Elle
s’effondre à terre sans bruit. Derrière elle, la
tempête s’engouffre dans la salle, dans toute
sa fureur.
Minuit sera inconsciente pendant 2 à
12 tours, puis s’éveillera sans éprouver
d’effets négatifs. Elle ne sera pas blessée
par la tempête, mais le pendentif causera
2d10 points de dommages d’énergie par
round à quiconque le touchera pendant
cette période. Quand Minuit s’éveillera, le
pendentif luira de nouveau, et perdra ce
pouvoir de causer des dommages (Mystra l’a
suscité pour protéger Minuit en absorbant
les énergies de la tempête autour d’elle, c’est
un pouvoir temporaire).
 Chapitre 1 : la venue des dieux
NOTE IMPORTANTE (À NE PAS LIRE À
VOIX HAUTE AUX JOUEURS) :
À partir du moment où la tempête cesse, la
magie n’est plus fiable dans les Royaumes.
Utilisez la « Table de chaos magique »
chaque fois que la magie est utilisée dans
cette aventure à partir de ce point. Tout le
monde, y compris les avatars des dieux et
les magiciens puissants tels qu’Elminster,
est affecté par le chaos. Les objets magiques
sans charge (un anneau de protection, par
exemple) ne subissent le chaos qu’une fois
par semaine, mais les objets avec charges,
ou à usage limité d’une autre façon, risquent
le chaos chaque fois qu’ils sont utilisés. Les
clercs ne peuvent plus obtenir, par la prière,
de sorts de troisième niveau ou plus à partir
du moment où la tempête commence. Ces
effets incluent les personnages-joueurs, et
continuent jusqu’à la fin de l’aventure.
La décision du MD pourra (et devrait)
l’emporter sur la Table de chaos au profit des
PJ. Ce point est particulièrement important
dans la bataille au temple de Lathandre, vers
la fin de l’aventure.
Événement 3 :
nouvelles stupéfiantes
Faites intervenir cet événement à un
moment du lendemain de la tempête, dès
lors que l’un des PJ se trouve dans les rues
jonchées de débris d’Arabel.
Un prêtre en robe écarlate passe près de vous
en courant, trébuchant dans sa hâte. Choqué,
il a le visage blême et la bouche ouverte.
« Père conseiller ! crie-t-il. Révérend père ! »
Le disque rosé de Lathandre, Dieu du matin,
rebondit sur sa poitrine.
Plus loin dans la rue se tient un vieil
homme, à la barbe grise et à la posture droite.
Il porte une robe d’un rose pâle, dénotant un
rang plus élevé. Il se retourne calmement.
« Qu’y a-t-il, frère ? demande-t-il. Calme-toi.
Rappelle-toi que Lathandre nous aime tous. »
« Mais, père ! Son Art nous a quittés ! Le cha-
noine Mieskal a prié pour recevoir le pouvoir
de délivrance des malédictions, et aucun pou-
voir n’est venu ! Le chanoine Mieskal ! Puis
l’Ancien, le patriarche Gurimn, est sorti de sa
hutte en pleurant. Il dit que ses prières, elles
non plus, n’ont pas été entendues ! Le grand
Seigneur du matin nous a-t-il abandonnés ? »
Le vieil homme regarde autour de lui, se
tournant vers vous et les autres personnes
qui les écoutent dans la rue, et passe un bras
autour des épaules du plus jeune prêtre
affolé. « Chut, frère, dit-il doucement, à voix
plus basse. N’aide pas les dieux sombres en
répandant la panique et les rumeurs sinistres.
Calme-toi par la grâce de Lathandre. Notre
foi ne nous dit-elle pas qu’il y a toujours un
nouveau commencement ? Cherche donc
cette nouvelle lumière, et sois joyeux. Il est
vrai que nos prières supérieures n’obtiennent
pas de réponse. Mais nous ne sommes pas
seuls. Les frères de Tymora étaient aussi bou-
leversés que toi, tôt ce matin. Et en venant
par ici, j’ai croisé l’une des maîtresses du
fouet de Loviatar. Elle aussi était en larmes
et se hâtait. Et à quoi bon ? Si les dieux ne
nous entendent pas, c’est parce qu’ils sont
occupés, crois-moi. Viens à présent, et rede-
viens un homme. Lathandre a besoin de toi
maintenant, plus que jamais. »
Le lama Chonszul (le vieil homme) emmè-
nera avec lui l’adepte Bronsus (le prêtre
en robe écarlate). Personne ne les suivra (à
part, peut-être, les PJ). S’il est questionné,
Chonszul se montrera calme, aimable et
sûr de la philosophie stoïque du renouveau
commune aux disciples âgés de Lathandre.
Il admettra sans peine que, d’après ce qu’il a
entendu, aucun prêtre d’aucun clergé à Ara-
bel n’a vu ses sorts de niveau 3 ou supérieur
renouvelés par les dieux.
Chonszul vient d’être témoin d’un sort
de communion tenté par le Grand prêtre
Alosar, en visite et récemment arrivé à Ara-
bel, venant d’Elturel loin à l’ouest. Alosar
a demandé à Lathandre ou ses serviteurs
(solars) pourquoi le dieu ne répondait pas
à leurs prières, et n’a pas reçu de réponse.
Chonszul relatera spontanément cette scène,
et conseillera aux PJ de se porter volontaires
en ces temps troublés pour défendre ce qui
est bon dans les Royaumes, car c’est dans ce
type de service que réside la véritable gloire.
Chonszul, malgré ses manières douces,
n’hésitera pas à employer ses sorts s’il est
attaqué. Clerc neutre bon de niveau 7, il a
50 pv, et possède parmi ses autres prières
(sorts) trois immobilisations des personnes et
une dissipation de la magie. Il porte un sceptre
de châtiment.
Bronsus possède un sort d’injonction et
un de sanctuaire, et fera intervenir de l’aide
(20 frères convers de Lathandre) si Chonszul
ou lui sont dévalisés ou attaqués.
Chonszul restera à Arabel pour aider son
peuple de son mieux pendant tout le Temps
des Troubles, et pourra servir à guider ou
aider les PJ par ses soins ou sa tutelle. Il rap-
portera la description des PJ aux Dragons
pourpres locaux (garnison de l’armée, occu-
pée à nettoyer les rues et à rétablir l’ordre)
s’ils pillent ou vandalisent des magasins, ou
tuent des habitants de façon gratuite.
6
Événement 4 :
sombre désarroi
Jouez cet événement tard dans la journée
suivant la tempête, ou le lendemain, à un
moment où les PJ se trouvent à l’extérieur.
Vous trouvez une femme sanglotant à
terre, assise la tête entre ses genoux, qu’elle
entoure de ses bras. Elle porte une robe
sombre, ouverte dans le dos pour révéler
d’anciennes cicatrices de fouet blanches sur
sa peau et, sur les avant-bras, des bracelets
d’armure incrustés d’os d’un blanc poli.
Elle lève les yeux à votre approche, révélant
un visage désespéré et sillonné de larmes,
puis s’effondre pour pleurer à nouveau, se
balançant doucement tandis que ses épaules
tremblent.
La femme est Sespetralee, flagellatrice (cha-
noinesse) de Loviatar. Clerc LM de niveau 6
avec 36 pv, Sespetralee est anéantie par la
nouvelle qu’un grand temple de Loviatar,
loin dans le sud, au Turmish (de l’autre côté
de la mer des Étoiles déchues) a été détruit
la nuit de la tempête. Aucune prêtresse de
Loviatar n’a reçu de sorts de la déesse, ni pu
la contacter, depuis lors. Ce doit être la fin
des Royaumes !
Sespetralee est armée d’un fouet de gel, feu
et terreur (détaillé dans l’appendice « Nou-
velle magie », p. 42), d’un chat à neuf queues
barbelé non magique (2-8 dommages, por-
tée 1,20 m), d’une masse empoisonnée (son
premier coup libère le venin placé dans
une cavité de la poignée et l’envoie dans la
boule de la masse, de sorte que tout coup
ultérieur inflige un venin cutané efficace en
1 à 2 rounds, JS contre le poison ou sombrer
dans un profond sommeil (les gifles, etc.,
n’éveilleront pas la victime) pendant 1d8 + 3
tours), et d’un assortiment de sorts offen-
sifs. Elle n’attaquera que si les PJ l’attaquent
pour de bon. Déroutée et malheureuse, elle
se laissera réconforter ou aider sans réagir
par la haine, la trahison ou la grossièreté.
Ses cicatrices sont dues aux rituels de son
culte ; elle était jusqu’à présent d’une loyauté
inébranlable envers la Vierge des douleurs.
Événement 5 :
l’anarchie de l’Art
Jouez cet événement immédiatement après
la découverte par n’importe quel PJ que sa
magie ne fonctionne parfois pas correcte-
ment, ou peu après l’événement 4, pendant
que la ville d’Arabel est encore encombrée
de débris (celui des deux événements qui se
produira le premier).
 Chapitre 1 : la venue des dieux
Vous entendez un bruit retentissant de
verre cassé, puis des cris à proximité. Des
cris furieux. « C’est de l’or sonnant et trébu-
chant que je t’ai donné, magicien ! Tu peux
bien te faire appeler “Faiseur de merveilles ! »
Regarde ça – fichu ! Tu n’es pas capable d’une
simple lévitation ? » Celui qui parle est un
potier furieux. Il se tient, le sang coulant
de son front entaillé, au milieu d’un tas de
débris de faïence. Il est entouré de vaisselle
brisée. Derrière lui, une grande caisse, sur
le flanc, dont le couvercle s’est brisé dans
un étalage de planches cassées, et dont la
paille d’emballage s’est répandue. Derrière
la caisse, une fenêtre brisée, et derrière la
fenêtre une cave, sens dessus dessous. Vous
en avez vu beaucoup dans le sillage de la
tempête.
Ce que vous n’aviez pas encore vu, c’est
un magicien complètement stupéfait. Grand,
barbu et distingué dans sa robe grise et
pourpre à col arqué, de nombreux anneaux
brillant à ses doigts – et arborant une expres-
sion totalement déconcertée.
« Mère Mystra ! suffoque-t-il. Je vous ren-
drai votre argent, mon bon monsieur. Ce
n’est… jamais arrivé jusqu’ici… je le jure. »
Le magicien est Antharn, un magicien
LN de niveau 12, avec 40 pv. Pour 50 pièces
d’or, il a accepté de faire léviter une caisse de
vaisselle, que la tempête avait poussée par
la fenêtre d’une cave avoisinante, à travers
une rue passante jusqu’à la cour de son pro-
priétaire, le potier Gulthagh Murr (l’homme
furieux, c’est lui).
La caisse contient de magnifiques vases
décorés du Calimshan, et Gulthagh s’atten-
dait à ce que la moitié environ soit cassée,
mais avait convenu de les déplacer rapide-
ment pour éviter des ennuis avec le pro-
priétaire de la cave, un marchand d’objets
sculptés. Antharn a empoché les honoraires,
lancé le sort – correctement, jure-t-il (et il a
raison) – et la caisse a volé tout droit par
la fenêtre, a pris une couleur bleu vif, s’est
couverte de radicelles jaunes, a repris son
apparence originelle et s’est brusquement
ouverte (avant d’avoir atterri). Elle a ensuite
déversé de petits morceaux de faïence dans
une série d’explosions délirantes qui ont
couvert la rue de débris, entaillé le front de
Gulthagh et sidéré le magicien.
Il est ébranlé. « Mais je n’ai rien fait d’incorrect,
dit-il. Une autre magie a-t-elle pu œuvrer ? »
Les PJ devraient bientôt entendre d’autres
nouvelles de sorts qui déraillent dans la
ville. Rappelez-vous que la Table de chaos
magique doit être utilisée pour tout lancer
de sort.
Événement 6 :
conflits cléricaux
Jouez cet événement quelques jours après
la tempête, particulièrement si les PJ ont
l’intention de quitter Arabel pour chercher
aventure ailleurs. Il peut se produire à tout
moment où un ou plusieurs PJ se trouvent
dans les rues d’Arabel.
Vous vous retrouvez soudain face à un
homme grand et mince vêtu d’une cape
sombre. D’un air impérieux et intrépide, il
vous fait signe de vous arrêter. Vous remar-
quez que son autre main, jusque là dissimu-
lée, tient une baguette. Elle est pointée sur
vous.
« Halte ! dit-il froidement. Vous m’avez l’air
d’une bande de combattants sans foi ni loi.
Vénérez-vous l’unique Dieu véritable ? Ou
serez-vous balayés comme tous les adora-
teurs de faux dieux sont condamnés à l’être,
en ces temps de jugement ? »
L’homme est Ulgon, un magicien du
Zhentarim de niveau 7. (Le Zhentarim est
un réseau maléfique de magiciens, clercs de
Baine, guerriers et tyrannoeils basé à Châ-
teau-Zhentil. La boîte des Royaumes oubliés
fournit des détails sur cette organisation.)
Ulgon est LM, a 22 pv, et est armé
d’une baguette de projectiles magiques (avec
12 charges) et d’un anneau de clignote-
ment (détaillé dans l’appendice « Nouvelle
magie », p. 42). Il dispose également de tout
son éventail de sorts, parmi lesquels méta-
morphose d’autrui, deux éclairs et trois projec-
tiles magiques.
« L’unique Dieu véritable » dont parle
Ulgon est Baine, le Seigneur noir (dieu des
querelles et de la tyrannie). Ulgon ne mena-
cera pas les PJ ; il ne veut pas les combattre
ouvertement. Il se comportera plutôt comme
un ecclésiastique fanatique, triomphant face
à la chute des « faux dieux ». Ulgon affirmera
que seuls les véritables dieux (Baine, Myrkul,
Talos et Tempus, Baine étant celui des quatre
qui est vraiment puissant) vont survivre.
Ulgon pressera les PJ et autres gens d’ac-
tion et d’audace de se joindre à « la Main
purifiante » (du clergé et des adorateurs laïcs
des quatre dieux mentionnés). La Main, pré-
tend Ulgon, récoltera gloire et récompenses
divines pour ses membres en préparant
la nouvelle société à venir. Son travail est
maintenant de détruire et d’abattre le « faux
clergé », en saisissant leurs richesses et leurs
biens, et de résister à toute autre autorité.
Les autres aventuriers, les brigands, les sol-
dats du royaume corrompu et condamné
du Cormyr – tous doivent être écartés pour
7
permettre aux véritables Dieux de s’élever
jusqu’à la place qui leur revient.
Ulgon essaiera de convaincre les PJ de se
joindre à lui. S’ils le font, il les chargera de
retrouver et de tuer un fauteur de troubles
du nom de Garthim « le Noir » (en réalité un
Ménestrel, guerrier CG de niveau 9) dans
la ville. (Les Ménestrels sont une organisa-
tion d’alignement bon, décrite dans la boîte
des Royaumes oubliés.) S’ils refusent, il leur
demandera où ils séjournent, et promettra
de leur montrer plus tard des signes prou-
vant la vérité de ses croyances.
En réalité, il enverra dix-sept brutes de
niveau 0 pour attaquer et dévaliser les PJ
dans leur sommeil, prenant d’abord leurs
montures, puis leurs vêtements et armes,
dans le but de les obliger à rester à Arabel.
Rencontres
1. Les Dragons pourpres
Jouez cette rencontre si les PJ contactent
les patrouilles du Guet ou les soldats pré-
sents à Arabel pour les interroger sur le fonc-
tionnement soudain erratique et étrange de
la magie, les rumeurs de troubles parmi
les dieux ou le clergé, ou pour toute autre
raison. Les PJ seront escortés jusqu’à un
bureau où cette rencontre aura lieu. Cette
rencontre se produira également si les PJ se
mettent la justice à dos à Arabel, ou attirent
les soupçons de personnages officiels en
conséquence de leurs activités d’aventuriers.
Vous êtes face à un homme solidement char-
penté, au visage dur. Il est assis derrière un
bureau sur lequel ne figurent qu’un heaume
cabossé et une épée à deux mains nue, elle
aussi usée. Des anneaux de laiton brillent à
ses doigts poilus. Il porte une armure de cuir
sous un surcot arborant le dragon pourpre
du Cormyr.
« Je suis Dutharr, déclare-t-il simplement,
officier de sa majesté Azoun. Je m’occupe
des aventuriers tels que vous. Ce sont des
temps de conflit, et donc de vigilance, exi-
geant de notre part des actes particuliers. Au
Cormyr, comme vous le savez, des individus
ne peuvent porter les armes à titre privé que
par ordonnance royale. De par l’autorité
du roi, je puis délivrer ou révoquer toute
ordonnance vous concernant en fonction de
l’acceptabilité de votre comportement, et le
ferai. C’est compris ? »
Dutharr est un vétéran coriace et avisé, un
guerrier LB de niveau 11 qui tient à ce que
les PJ s’abstiennent de tuer ou de piller, en
cette période où les soldats du Cormyr sont
 Chapitre 1 : la venue des dieux
très occupés à gérer les clercs à demi fous et
les magiciens avec leurs sorts incontrôlables.
Il les avertit qu’ils seront tués à vue s’ils sont
surpris à se comporter de façon criminelle.
Ce que Dutharr aimerait vraiment, c’est
que les PJ aident à maintenir l’ordre par-
tout où ils iront au Cormyr, rapportent aux
Dragons pourpres les actes suspects qu’ils
observent et apportent leur aide aux sol-
dats en tirant leur épée, ou par une charge
menaçante, de temps à autre. Il suggèrera
que des récompenses (peut-être même un
titre de chevalier ou deux) attendent ceux
qui auront rendu ce type de service quand
les conflits actuels seront terminés.
Si les PJ rapportent leurs mouvements et
découvertes à Dutharr (il les fera surveiller) et
viennent en aide aux soldats lors de bagarres
ou de scènes de foule, Dutharr pourra les aider
à son tour s’ils s’attirent des ennuis. Le MD
pourra leur fournir cette aide si des PJ épui-
sés ou gravement blessés sont sur le point de
s’attirer à leur insu de graves difficultés.
À Arabel, le Guet (la police) patrouille dans
les rues ; la garnison municipale de Dra-
gons pourpres (l’armée professionnelle du
Cormyr) patrouille jusqu’à une journée de
cheval hors les murs. Les Dragons pourpres
sont toujours contactés par le Guet en cas
de meurtre dans la ville. En cette époque de
conflits dans les Rocterres et d’ennuis avec
les espions du Zhentarim, Dutharr a ren-
forcé toutes les patrouilles du Guet par des
soldats Dragons pourpres.
Les espions de Dutharr seront des guerriers
LB de niveau 5 et 6, des Dragons pourpres
vétérans. Ils seront toujours déguisés et par
équipes de deux. Tant qu’ils seront en ville,
les PJ auront beaucoup de mal à les repérer.
Le MD devra faire en secret deux jets d’Intel-
ligence par tour pour chaque PJ. Un PJ ne
remarquera quelque chose de suspect que
si les deux jets sont réussis, et seulement si
ce PJ est en position de le faire. (Il n’y a rien
de suspect, par exemple, chez un marchand
remontant une rue pleine de marchands, à
moins que les PJ n’aient tourné au coin de
la rue ou ne soient entrés dans une bou-
tique afin de révéler les individus qui les
suivent.) Si les joueurs déclarent que leurs
personnages sont à l’affût d’espions, autori-
sez les jets plus souvent, peut-être une fois
tous les trois rounds. Il est recommandé au
MD de conserver le système du « double jet
secret ». En dehors des murs de la ville, le
MD devra adapter les chances de remarquer
des espions en fonction du terrain, de l’éclai-
rage et des activités des PJ.
2. Une harpiste audacieuse
Cette rencontre peut être jouée dans n’im-
porte quelle taverne, ruine, ou clairière ou
vallon isolé dans lesquels s’aventureront les
PJ, à tout moment avant le début du cha-
pitre 3. Si les PJ sont très faibles, le PNJ ren-
contré ici pourrait aider le groupe pendant
quelque temps.
Vous voyez une jeune fille, ses cheveux tom-
bant autour d’elle comme une cascade argen-
tée, assise seule. Elle est penchée sur une
harpe, dont les cordes argentées résonnent
faiblement sous ses doigts comme un ruis-
seau lointain courant, insouciant, sur les
pierres. Elle lève soudain les yeux vers vous,
et vous accueille d’un signe de tête, sans sur-
prise. « Bonne rencontre », dit-elle en cessant
de jouer. La harpe continue de jouer seule,
en sourdine, l’espace d’une ou deux respira-
tions, avant de se taire.
La jeune fille est Salreen Shamarsair, un
Ménestrel. C’est une rôdeuse CB de niveau 6
(For 17, Dex 17, 41 pv) armée d’une épée
longue +1 à la lame plaquée argent, et de
6 couteaux sur sa personne (deux à la cein-
ture, un dans chaque botte, un attaché à un
avant-bras et un dans un fourreau suspendu
à sa nuque, sous sa chevelure), qu’elle lance
avec une grande habileté.
La harpe de Salreen n’est pas magique
(bien qu’une lueur féerique d’un bleu pâle
lancée dessus la fasse rayonner de magie).
Elle surveille les aventuriers présents dans
cette zone pour le compte des Ménestrels, à
la recherche de signes de l’œuvre des dieux
ou de diverses puissances maléfiques (par-
ticulièrement du Zhentarim). Elle se joindra
aux PJ pour mieux garder l’œil sur eux – et
s’ils lui paraissent bons ou au moins occupés
à travailler contre le mal, elle leur accordera
sa loyauté (jusqu’à la mort, si besoin est).
Le MD devra jouer Salreen comme un « juge
du caractère » des PJ totalement honnête et
avisé dans les scènes finales de ce module,
prenant note de ce qu’elle a pu voir des actes,
discussions et intentions des PJ. Si elle ne se
joint pas au groupe, elle suivra les PJ pour les
espionner (et pourra sauver les PJ en difficulté
au choix du MD). Pour les chances qu’ont les
PJ de remarquer Salreen ou d’autres espions,
reportez-vous à la rencontre précédente.
Si les PJ l’attaquent, Salreen appellera à
l’aide. Cette aide se présentera sous la forme
d’une patrouille de douze soldats Dragons
pourpres, cinq guerriers de niveau 1 et sept
de niveau 2, vêtus de cottes de mailles et
armés d’épées longues, de lances de fantas-
sin, de haches et de dagues.
8
3. Frères de sang
Cette rencontre peut se produire à tout
moment où les PJ se trouvent dans les rues,
tavernes ou boutiques d’Arabel, en particu-
lier de nuit.
Vous voyez deux hommes en riches robes
pourpres, chacun portant une main noire
aux contours de flammes rouges sur la poi-
trine. Ils paradent avec audace, toisant tout
le monde avec mépris. En vous voyant, l’un
d’eux s’arrête et demande d’un ton hautain :
« Je suppose que vous avez une ordonnance
vous autorisant à porter des armes dans ce
pays ? »
Il tend la main d’un air impérieux. L’autre
prêtre tire un bâtonnet de sa ceinture et vous
dévisage froidement.
Les deux hommes sont Halaze et Retheel,
deux prêtres de Baine. Ils sont respective-
ment de niveau 4 et 2, et ne portent aucune
arme magique (le « bâtonnet » n’est qu’un
bâtonnet ordinaire : une barre de métal noir,
infligeant des dommages équivalents à ceux
d’un gourdin). Tous deux sont des brutes
stupides et trop zélées, si odieux et corrom-
pus que leurs propres camarades leur ont
assigné une tâche périlleuse à Arabel dans
l’espoir de se débarrasser d’eux.
Halaze et Retheel « appâteront » les aven-
turiers, exigeant de voir leurs ordonnances.
Si ces derniers refusent, ils fulmineront et
menaceront de dénoncer les PJ (et le feront
bientôt, prétendant avoir été dévalisés par
ces « dangereux brigands » de tout objet de
valeur qu’ils verront les PJ utiliser ou porter).
Si l’ordonnance leur est montrée, ils l’exa-
mineront avec ostentation. Ils tenteront éga-
lement de lui substituer un faux document
(afin de pouvoir plus tard dénoncer les PJ
comme brigands utilisant une fausse ordon-
nance), mais ils ne sont pas très doués pour
ce genre de chicane.
Tout personnage qu’un joueur décrira
spécifiquement comme observant de près
les deux prêtres, pendant qu’ils ont l’ordon-
nance en main, les verra automatiquement
essayer de la glisser dans une manche et de
lui substituer une autre ordonnance. (Toutes
les « ordonnances de groupe » pour aventu-
riers délivrées par le Cormyr sont écrites sur
un parchemin d’un type et d’une taille par-
ticuliers ; le faux des prêtres paraît, de loin,
identique à une véritable ordonnance.)
Le MD devra effectuer secrètement des jets
d’Intelligence pour tous les autres PJ (tout
voleur recevant un bonus de 1 point) afin
de voir s’ils surprennent Halaze et Retheel.
S’ils sont attaqués, les deux clercs fuiront
 Chapitre 1 : la venue des dieux
comme des lapins effarouchés, criant à l’aide
de façon comique, et traitant bruyamment
les PJ de démons, de brigands, d’assassins
et autres noms d’oiseau. (S’ils sont tués par
les PJ, il n’y aura aucune réaction du clergé
de Baine.) Tout ce bruit a de fortes (86 %)
chances d’attirer l’attention d’une patrouille
du Guet, généralement cinq agents LB
de niveau 0 en armure de cuir, armés de
matraques (gourdins), d’épées courtes et de
dagues, menés par un ou deux soldats des
Dragons pourpres en cotte de mailles, munis
d’épées longues, de haches et de filets. Les
chefs de patrouille sont généralement des
guerriers LB de niveau 2, mais leur niveau
peut aller jusqu’à 4 (et il y a 20 % de chances
pour que ce soient des guerriers/magiciens).
4. Foi troublée
Jouez cette rencontre immédiatement
après la Rencontre 3. S’il y a des clercs ou
paladins dans le groupe, le prêtre rencontré
ici sera de la même foi que l’un d’entre eux.
Sinon, c’est un clerc de Torm.
Un prêtre à l’air égaré s’approche de vous en
courant, ses robes déchirées et en désordre,
les cheveux en bataille. Il est livide, halète
de terreur et semble à peine savoir où il va,
glissant et trébuchant dans sa hâte et sa peur.
« C’est la fin ! s’écrie-t-il. Fuyez tous ! La fin
est venue. Les dieux nous ont abandonnés !
Nous sommes perdus, livrés aux ténèbres,
aux bêtes et aux sauvages ! »
Le clerc, un adepte de niveau 3 nommé
Flindurl, est complètement terrifié. Il sup-
pliera les PJ de l’aider et de le guider, et
affirmera à tout disciple de sa propre foi que
le dieu (ou la déesse) a abandonné les mor-
tels, et ne répond plus à leurs prières. Des
voleurs et ruffians (voleurs indépendants
et quelques brutes engagées par Ossel Bha-
rauk, un agent du Zhentarim) sont en train
de malmener les clercs et de voler les biens
du temple, détruisant ce qu’ils ne peuvent
emporter et mettant le feu.
La magie ne fonctionne plus ! La fin est
venue ! Flindurl est trop bouleversé et phy-
siquement trop faible pour combattre ou
voyager avec les PJ, mais peut leur dire com-
ment se rendre dans divers temples locaux
et autres établissements.
5. Une main secourable
Jouez cette rencontre lorsque les PJ sont
rassemblés dans une taverne, une auberge
ou un restaurant d’Arabel.
Une femme à l’air peu commode, en armure
de cuir, est assise non loin de vous, une
chope à la main. Une épée large se balance à
sa hanche ; ses bottes et son harnais ont l’air
ancien et usé. Elle surprend vos regards, et
déclare aimablement : « Vous semblez être
des aventuriers, et mon métier consiste à
guider les aventuriers. Si vous voulez aller
quelque part dans la région, dites-le moi,
et pour une pièce d’or par jour, Jhannath la
chasseuse – elle se montre nonchalamment
du doigt – vous indiquera le chemin. »
Jhannath est une voleuse NM de niveau 4.
Bien qu’elle connaisse réellement très bien la
région, elle guidera le groupe droit dans une
embuscade de brigands. Les brigands sont
ses camarades (voir la rencontre 6 du cha-
pitre 2, p. 17), et Jhannath les aidera contre
les PJ en utilisant son seul objet magique,
la lance de fumée (détaillée dans l’appendice
« Nouvelle magie », p.42.) Jhannath est une
blagueuse sympathique, facile à vivre et
truculente, capable d’aider les PJ à contour-
ner, sans se faire voir, les patrouilles de Dra-
gons pourpres et la plupart de ceux qu’elle
appelle « les observateurs embusqués » (les
agents du Zhentarim à l’affût de voyageurs
sortant de l’ordinaire).
6. Nouvelles insensées
Jouez cette rencontre n’importe où et à
n’importe quel moment avant le chapitre 3.
Un vieil homme est assis sur un tabouret
branlant, marmonnant et chantant à part lui
des mots inintelligibles. De temps à autre,
l’une de ses mains se tend pour attraper
quelque chose en l’air. Puis il la porte à sa
bouche et claque bruyamment des lèvres en
signe de satisfaction. Il mange des mouches.
Il lève soudain les yeux vers vous, les yeux
roulant en tous sens. Puis une expression
de reconnaissance démente (et de ruse jubi-
lante) passe sur son visage, et il s’adresse à
vous.
« Oui, ah ah ah ! C’est vous, pas de doute! Je
vous ai vus clairement, et les rêves du vieux
Nolbi ne se trompent jamais... non, non je ne
vous le dirai pas ! Ce ne serait pas juste ; ce ne
serait pas drôle ! » Il éclate d’un rire délirant,
puis siffle entre ses dents : « Écoutez-moi
bien ! Vous avez une grande destinée, vous
tous, si vous la saisissez ! Le vieux Nolbi ne
ment jamais ! Enfin, pas tout le temps, du
moins... de grands héros, que vous pouvez
être, vraiment grands ! Oh oui ! »
Nolbi est complètement fou, et s’avé-
rera par ailleurs totalement inutile pour le
9
groupe. Il est très alerte, et le MD peut l’uti-
liser comme PNJ « agaçant » pendant toute
l’aventure s’il le désire, se manifestant pour
gambader soudain en gloussant et émettre
des commentaires délirants sur les événe-
ments en cours. Le MD peut aussi introduire
des indices énigmatiques adressés aux PJ (du
style « voyez ce que je veux dire ») au milieu
des réparties incohérentes de Nolbi.
Aventures à Arabel
Quelques « mini-aventures » sont esquis-
sées ici à l’usage du MD lorsque les PJ
arrivent ou se rassemblent pour la première
fois à Arabel. Elles peuvent se produire
avant le début du chapitre 1, ou en cours
de chapitre. Les noms et détails devront être
modifiés pour s’adapter à des campagnes
particulières (et pour déjouer les intentions
des joueurs jetant un coup d’œil furtif sur
ces pages). La force des opposants aux PJ (et
le trésor correspondant) devra également
être ajustée pour mettre au défi (mais pas
massacrer inconsidérément) les PJ particu-
liers qui prendront part à ces aventures.
1. De nombreuses boules
fétides
Un marchand est retrouvé mort, horrible-
ment brûlé et contorsionné. Des écailles sur
ses mains, et une queue dotée d’un dard
évoquant celui d’un scorpion, semblent
avoir poussé après sa mort. Le marchand,
Uirboar Thendel, a été retrouvé dans une
salle d’auberge devant une table couverte
d’éclats de cristal, provenant visiblement
d’une boule de cristal qui s’est brisée suite
à une sorte d’explosion. On murmure dans
les environs qu’un mauvais sort s’est déjà
abattu sur ceux qui utilisaient des objets spé-
culaires (boules de cristal) dans la région du
Bief du dragon.
Un marchand de cristaux, Luorn Kabarr,
approche les PJ pour les engager afin de
découvrir la source de la magie cruelle, de
l’infortune, de l’Art défectueux ou autre, qui
a pu causer la mort de Thendel. Les affaires
de Luorn en souffrent grandement ; il offrira
aux PJ 3 000 pièces d’or et une perle de puis-
sance, payables quand les PJ lui montreront
qu’ils ont mis fin au problème. Luorn est
honnête, et les paiera.
Mais les PJ auront peut-être du mal à se
faire payer. Les cristaux sont l’œuvre d’un
magicien fou assez habile, Norphym, qui
essaie de détruire ou de blesser le plus
possible de concurrents locaux. Norphym
 Chapitre 1 : la venue des dieux
vend chacune de ses boules à Guzundul,
un vendeur de composants et d’instruments
magiques (un humain CN de niveau 0). Il
en a actuellement trois à vendre. Guzundul
possède une baguette de projectiles magiques,
un chien de guerre dressé, Syritim, doté
de 13 pv, et une corde d’enchevêtrement pour
se défendre et défendre sa boutique. Il est
très soupçonneux, et à moins que les PJ ne
s’efforcent vraiment de calmer ses craintes,
les prendra pour des voleurs et des van-
dales, et passera rapidement à l’action. Le
Guet et les Dragons pourpres réagiront en
conséquence.
Norphym est un magicien NM de niveau 7
avec 23 pv, qui se défendra à l’aide d’un col-
lier de projectiles, d’une baguette de foudre et
d’anneaux de renvoi des sorts et de vol. C’est
un lâche, qui utilisera (si possible) un par-
chemin de téléportation pour s’enfuir, puis
prendra les PJ en filature pour se « venger »
quand ils seront faibles, dispersés ou inat-
tentifs par la suite.
Les cristaux de Norphym explosent quand
un sort est lancé dessus, ou quand ils sont
lancés comme armes de jet. Ils infligent
1d4 dommages dus à la déflagration (éclats
de verre) et libèrent des spores qui infectent
quiconque se trouve à moins de 20 m et
rate un jet de sauvegarde contre le poison
(réussir un jet de Dextérité pour sortir du
rayon actif avant d’entrer en contact avec
les spores), lui communiquant la moisissure
brune (30 %), ou (70 %) déclenchant un sort
de métamorphose d’autrui qui le change en
monstre, un croisement d’homme-lézard
et de scorpion (un jet d’Intelligence réussi
permet de conserver l’usage de sa propre
intelligence sous cette forme).
Norphym dispose de 16 boules de cristal
dans son repaire, et de neuf autres cachées
dans une caverne des Rocterres (vers
laquelle il se téléportera s’il le peut, dans le
cas où les choses tournent mal pour lui).
2. Chasse aérienne
Des cadavres sont retrouvés dans les rues
d’Arabel, morts d’avoir été transpercés par
une lance ou autre grande arme à pointe, par
derrière et par le haut. Les Dragons pourpres
sont déconcertés ; personne n’a entendu de
guerrier armé d’une lance, monté sur un
cheval de bataille, galoper sur les pavés au
petit jour.
Soit un PJ sera attaqué (s’il se trouve dans
les rues de nuit), soit les Dragons pourpres
demanderont aux PJ de les aider en soute-
nant les patrouilles de rues. Le chasseur est
un péryton utilisant un anneau d’invisibilité
et une lance +2 spécialement enchantée,
capable d’absorber ce qu’elle frappe (dans le
cas présent, le cœur des victimes) puis de le
restituer plus tard par un robinet placé dans
sa crosse. Le péryton abattra 2 à 5 humains
par nuit, aussi furtivement et silencieuse-
ment que possible.
Le péryton niche avec sa compagne dans
les crêtes rocheuses au nord d’Arabel, à la
limite des Rocterres. Il est très intelligent, et
a disposé des « pistes » de trésors pour attirer
quiconque approche de sa tanière dans des
fosses piégées à éboulis, hérissées de piques.
La compagne du péryton possède aussi une
lance de foudre (qui fonctionne comme une
baguette de foudre, activée en pressant un
clou plutôt que par une commande audible,
26 charges restantes) qu’elle utilisera pour
défendre la tanière.
3. Le serpent sacré
L’une des montures ou des bêtes de somme
des PJ est mordue par un serpent venimeux,
et meurt presque immédiatement, secouée
par des convulsions. Si les PJ attaquent le
serpent, ils en seront empêchés (ou seront
attaqués) par un clerc furieux du dieu
serpent Vaerae. Ce clergé obscur est surtout
populaire dans les régions septentrionales
(rurales) du Calimshan et dans le Bief de
Vilhon, car il est issu de tribus nomades que
l’on trouve généralement dans les Plaines
étincelantes.
Le clerc est Hondrul Meirshin, un clerc
CN de niveau 6 muni d’un bâton de la vipère
et d’un anneau d’invisibilité. Il est sincère
et inflexible : les croyances de son clergé
exigent qu’aucun serpent ne soit blessé, que
quiconque blesse un serpent soit mutilé, et
que quiconque tue un serpent soit tué. Si
les PJ échappent à sa justice et que le clerc
survit, Hondrul et deux autres prêtres de
Vaerae présents dans la région du Bief du
dragon poursuivront les PJ, les attaquant
furtivement la nuit avec des sorts de bâtons
en serpents.
4. Les dopplegangers
dansants
Plusieurs clients des auberges d’Arabel dis-
paraissent purement et simplement de leurs
chambres (y compris, si le MD le désire, des
connaissances ou contacts professionnels
des PJ). D’après les rumeurs, certains des
voyageurs disparus recevaient des dan-
seuses de taverne la nuit de leur dispari-
10
tion, mais personne ne croit ces menues et
belles danseuses capables de supprimer des
hommes imposants, et souvent corpulents,
et de transporter leurs corps ailleurs sans
aide, et sans être vues.
En réalité, plusieurs danseuses de taverne
ont été tuées et dévorées il y a longtemps
par des doppelgangers, qui depuis tuent et
dévorent régulièrement leurs clients énamou-
rés, dérobant leurs richesses et leurs armes. Le
MD devra ajuster la force (y compris les trésors
magiques offensifs) et le nombre des doppel-
gangers pour adapter leur difficulté aux PJ qui
enquêteront sur l’affaire.
Sous forme humaine (mais pas celle de
danseuses), les doppelgangers engageront
des brutes et rapporteront au Guet les pré-
tendus crimes des PJ une fois qu’ils réalise-
ront que ces derniers enquêtent à leur sujet.
5. Le salon de thé hanté
Un éminent marchand d’épices et de thés
(provenant des contrées lointaines de Tas-
halar, Tharsult et Calimshan) disparaît de sa
boutique. D’après les bavardages de rues,
Mousomyn Bhuir, sa famille et son person-
nel sont tous introuvables.
La boutique était fermée à clé et la barre
mise (de l’intérieur) pour la nuit. Une
caisse ouverte dans la cave et des draps en
désordre constituent les seuls signes d’acti-
vité. La boutique dispose, dans la cave, d’un
conduit menant aux égouts, mais il est trop
petit pour que des humains sortent par là.
Les objets de valeur et marchandises de
Mousomyn sont tous à leur place. Les Dra-
gons pourpres sont déconcertés.
Le principal créancier de Mousomyn,
le prêteur Khossont Nairel, réclamera la
boutique, payant aux officiels de la ville sa
valeur en liquide, supérieure à ce qui lui
était dû, et y installera son affaire. Lui et
un assistant disparaîtront à leur tour, aussi
mystérieusement que la famille Bhuir, lais-
sant derrière eux plusieurs armes disposées
parmi les objets de valeur et marchandises
de la maisonnée.
Les Dragons pourpres surmenés engage-
ront des aventuriers pour garder la maison
et enquêter. Si les PJ acceptent cette tâche, ils
seront logés et nourris gratuitement, de jour,
dans une caserne du Guet, et payés 1 po par
personne et par nuit passée dans la boutique
à la garder. (De jour, la boutique est fermée
à clé et surveillée par les baillis de la ville.)
La caisse a été envoyée par un ennemi de
Mousomyn. Elle contenait trois rôde-dessus,
qui ont silencieusement tué tout le monde
 Chapitre 1 : la venue des dieux
dans la boutique lorsque la caisse a été
ouverte. Les cadavres ont été jetés dans les
égouts, et les rôde-dessus (en réalité, d’astu-
cieux voleurs, hommes de main de l’ennemi
de Mousomyn, qui ont conservé leur per-
sonnalité et leur intellect après un sort de
métamorphose d’autrui) se sont dissimulés
contre les plafonds des plus grandes pièces
pendant que la boutique était fouillée. Les
rôde-dessus (62, 45 et 31 pv) n’attaqueront
que les PJ isolés, car ils essaient de ne pas
être découverts.
6. Des gardes du corps
en abondance
Une riche marchande venue du lointain
Calimport, beauté à la peau mate nommée
Alestra Thrun Maer, arrive à Arabel pour se
retirer des intrigues et des affaires sordides
du quotidien. Son mari, un créateur d’exquis
parfums, est mort récemment, et sans lui,
elle ne peut plus supporter les cruautés et
la misogynie du Calimshan. Elle recherche
publiquement des gardes du corps, et achète
un somptueux et imposant manoir en ville.
Les gardes du corps disparaissent mys-
térieusement, et des ouvriers se mettent à
agrandir le manoir pour en faire un palais
des plaisirs vraiment opulent. Alestra passe
des annonces pour trouver d’autres gardes
du corps, à 12 pièces d’or par jour, y compris
les congés payés ; deux jours de repos tous
les dix jours de garde !
Si les PJ ne se joignent pas à la cohue cher-
chant à entrer au service d’Alestra, d’autres
le feront – et là encore, disparaîtront silen-
cieusement. Alestra s’avérera une patronne
agréable, appréciant les arts, collectionnant
beaux vêtements et bijoux, et aimant les
fêtes. Elle s’avérera aussi, si les PJ la fré-
quentent, un tigre-garou dont l’alignement
est dissimulé par l’emploi d’objets magiques,
et qui a décidé de faire secrètement d’Ara-
bel sa tanière. Alestra a l’intention de diriger
Arabel en coulisse, et utilisera ses charmes
pour manipuler la population contre qui-
conque lui barrera la route ou découvrira
sa véritable nature. Ce faisant, elle usera de
nombreux gardes du corps, car elle tue qui-
conque apprend ce qu’elle est.
Des PJ faibles pourraient bien apprendre
l’identité d’Alestra d’un PNJ mourant (un
aventurier qui a tenté de la détruire), et/
ou obtenir les objets magiques nécessaires
d’une source similaire, ou simplement en les
volant. Le MD pourra faire de cette aventure
une aventure « d’arrière-plan » à long terme
pour une campagne située à Arabel.
Rumeurs à Arabel
Le MD devra permettre aux PJ d’entendre
les rumeurs suivantes pendant qu’ils se
trouvent à Arabel (après la tempête). Les
quatre premières devraient être entendues
par les PJ quels que soient les événements ;
récompensez les personnages délibérément
curieux en leur fournissant les autres.
1. Le temple de Baine à Château-Zhentil
n’est plus qu’un tas de ruines fumantes, et
tous les clercs du dieu qui s’y trouvaient ont
été tués ; Baine y est apparu à ses disciples
peu de temps après la destruction. Tout cela
s’est produit la nuit de la grande tempête.
2. Les dieux sont dépouillés de leur pou-
voir ; les clercs ne peuvent obtenir par leurs
prières que la magie la plus simple.
3. La magie ne fonctionne plus correcte-
ment. Partout dans les Royaumes, les sorts
tournent mal ; de nombreux magiciens ont
été blessés ou tués par leur propre magie.
4. Le temple de Mystra à Saerloune (en
Sembie) a été détruit la nuit de la grande
tempête, dans un grand incendie accompa-
gné d’éclairs, visible à des kilomètres. Il n’y
a eu aucune manifestation de la Maîtresse de
la magie elle-même. Cadellin Mains de feu
était en visite à Suzail, et a survécu.
5. Une caravane attendue de l’est n’est
pas arrivée ; aucune nouvelle n’est venue
annoncer qu’il lui serait arrivé quoi que ce
soit. Celui qui l’a financée, le marchand de
tapis Jathul Quelnor, a demandé aux Dra-
gons pourpres de contacter Château-Roc
pour avoir des nouvelles de ses chariots.
Un messager envoyé par le commandant
Dutharr des Dragons n’est pas encore
11
revenu. (Fausse rumeur)
6. Les dieux sont arrivés dans les Royaumes
pour détruire eux-mêmes les disciples infi-
dèles, et pour récompenser ceux qui sont
loyaux et sincères par des pierres précieuses,
de l’or, des honneurs et une nouvelle magie
puissante.
7. Une épidémie de peste se répand depuis
l’est, à travers les territoires de la Mer inté-
rieure. La sorcellerie frénétique de Thay et
d’autres pays qui cherchent à y mettre fin
est la cause du chaos des éléments et de l’Art
dans tout Féerûne. De nombreux habitants
de l’est qui voyagent actuellement dans le
Bief du dragon sont porteurs de la maladie.
Parmi les symptômes figurent des hallucina-
tions et l’émission d’une odeur, indétectable
par les humains et demi-humains, qui attire
les animaux prédateurs. (Fausse rumeur)
8. Golkont le Mage-épervier, un magicien
solitaire qui un jour tua toute une horde
d’orques à lui seul grâce à son Art, a été vu
dans les Rocterres. Il chevauchait une lamie
en direction du Cormyr, et était entouré d’un
cercle de feux follets qui se déplaçaient avec
lui. Golkont est connu pour rechercher conti-
nuellement de nouvelles pierres ioniques.
9. Gammeir le Borgne, guerrier-prêtre de
Tempus, rassemble de fidèles adeptes et
de valeureux combattants à Selgonte, pour
« une grande bataille qui viendra bientôt ».
10. Juldoun de Marsembre, célèbre mar-
chand de gemmes, a récemment payé
6 000 pièces d’or pour une nouvelle sorte
de gemme – d’un type jamais vu dans les
Royaumes jusqu’à présent ; une gemme aux
pouvoirs magiques.
11. La lame légendaire Sorcryst, « La langue
des elfes », volée à Myth Drannor il y a long-
temps (avant sa chute) a été retrouvée ! Un
aventurier l’a triomphalement rapportée à
Montéloy, où elle a été identifiée par le sage
Thannaster. L’aventurier, un guerrier venu
du lointain Padhiver et nommé Huln Som-
brelame, n’a pas été revu depuis.
 Chapitre 2 : un sauvetage
Ce chapitre commence à Arabel après les
événements décrits au chapitre 1, au moins
une semaine (deux de préférence) après la
grande tempête.
Événement 1 :
la requête de Caitlan
Le MD devra jouer cet événement lorsque
les PJ sont tous rassemblés dans un même
lieu de la ville, probablement dans une
taverne ou la salle d’une auberge. Des spec-
tateurs devront assister à la scène.
Une jeune fille mince s’approche de vous.
Elle a de courts cheveux blonds, des mou-
vements gracieux et de grands yeux noirs
et sérieux. Elle est pieds nus, et porte une
robe sombre, sans rien de particulier, qui lui
tombe jusqu’aux chevilles. Elle paraît déter-
minée – et pleine d’espoir.
« J’ai marché loin et longtemps pour vous
trouver, messieurs. J’ai entendu dire que
vous étiez des aventuriers – et j’ai besoin
d’aventuriers. Je suis Caitlan Chantelune,
et j’ai besoin que vous sauviez ma maîtresse
d’une cruelle captivité. » Elle vous dévisage,
et sa voix tremble.
« Je n’ai pas d’or à vous offrir, mais je peux
vous promettre que votre récompense sera
grande, une fois ma maîtresse libre. Vous
avez sa parole à ce sujet, et elle ne ment pas.
Moi non plus. Qu’en dites-vous, messieurs ? »
Le silence s’est fait autour de vous pendant
que la jeune fille parlait. Tous les regards sont
braqués sur vous.
« À présent, nous allons voir quels grands
aventuriers ils sont vraiment », murmure
quelqu’un d’une voix intelligible.
Caitlan Chantelune est l’avatar prévu pour
la déesse Mystra, la « maîtresse » dont elle
parle. La Maîtresse de la magie, affaiblie, a
été capturée par l’avatar de Baine, plus fort
et plus expérimenté, peu de temps après
son arrivée dans les Royaumes. Mystra est
emprisonnée au château de Tombemort,
gardée par des créatures de Baine. Caitlan
se comporte comme si elle était sous l’effet
d’un sort de quête.
Si on lui pose des questions sur sa maî-
tresse, Caitlan déclarera :
« C’est une grande magicienne, qui a fait
beaucoup de bien. Elle a été capturée par un
être maléfique qui dispose de quelques ruses
maléfiques de l’Art, et qui craint et convoite
son pouvoir. »
Caitlan révèlera que sa maîtresse est
« enchaînée, dans une haute tour du château
de Tombemort, près de Château-Roc, dans
le nord du Cormyr » et qu’elle n’a rien fait
de mal et n’est pas prisonnière des autorités
du Cormyr. Caitlan ne révèlera le nom de sa
maîtresse que si les PJ insistent ; elle donnera
le nom d’Imrué Mirétoile. Certains sages
(mais pas les PJ ni quiconque dans le public
de PNJ) savent qu’il s’agit du nom d’un ava-
tar de Mystra qui a parcouru les Royaumes
il y a longtemps, instruisant des limites
de l’Art les plus brillants esprits des elfes
et des hommes (à l’époque de la gloire de
Myth Drannor). Caitlan décrira sa maîtresse
comme ressemblant à Caitlan elle-même,
mais « plus grande, et plus – ah, belle », et
révèlera qu’elles ne sont pas parentes ; Cait-
lan est orpheline.
Il est impératif que le MD manipule les PJ
pour qu’ils acceptent cette mission de sau-
vetage. Le public de spectateurs PNJ peut
émettre des commentaires pour faire honte
aux PJ et les pousser à accepter de libérer la
maîtresse de Caitlan, tels que :
12
« Je savais bien qu’ils ne faisaient que se van-
ter, agiter leurs épées et rester en sécurité. Je
connais ce genre de gars. La seule véritable
“aventure” qu’ils ont jamais connue consiste
à voir le fond d’une chope ! »
Ce sera encore mieux si des officiers du
Guet, des soldats Dragons pourpres et des
connaissances ou tuteurs des PJ figurent
parmi l’assistance.
Caitlan les suppliera, jusqu’aux larmes et
même jusqu’à ramper, si les PJ sont réti-
cents. Elle n’a rien d’autre à leur offrir que
sa servitude.
Les paroles de Caitlan sonneront vraies
face à des tests magiques. (Son esprit est
inatteignable, et son alignement semblera
être Neutre Bon.)
Tout Ménestrel que les PJ ont pu rencontrer
plus tôt (comme Salreen Shamarsair), et tout
soldat ou officier du Guet auquel les PJ ont
pu avoir affaire, entendra parler de la sup-
plique de Caitlan. Même si les PJ refusent,
ces PNJ devraient accueillir les PJ par des
commentaires du style :
« J’ai entendu dire que vous alliez aider cette
jeune fille pour le sauvetage. Bonne fortune
pour vous ; c’est ce genre de travail qui nous
donne le coeur un peu plus léger, avec tous
ces bouleversements et toute cette pagaille. »
Caitlan promettra de retrouver les PJ en
un lieu et à une heure donnés, pour les
conduire d’Arabel jusqu’à sa maîtresse. Elle
se rendra ensuite en titubant aux toilettes
des dames, et ne réapparaîtra pas. Si les PJ
s’enquièrent d’elle, une cliente de la taverne
leur dira :
« Elle était blessée, la pauvre. Du sang sur
tout le flanc. Elle est partie avec une dame
clerc de Lathandre, je crois… ou peut-être
une dame d’Ilmater ? J’ai bien peur de tou-
jours confondre ces saintes prêtresses. »
Cette nuit-là, les PJ font tous des cauche-
mars, entendant un rire cruel dans l’obscu-
rité tandis que des yeux invisibles les épient,
alors qu’eux-mêmes observent deux poi-
gnets de femme enchaînés et impuissants. Si
un PJ s’éveille, il trouvera des chauves-souris
(normales, non magiques et inoffensives) en
train de voleter dans la chambre, même si la
pièce est hermétiquement fermée ou dénuée
de fenêtre.
Le MD devra décrire le rêve partagé tel qu’il
se déroule ; le rire (et une sensation de froid
glacial) s’approchera de façon menaçante
tandis que les PJ semblent « se rapprocher »
des mains enchaînées. La voix cruelle qui rit
 Chapitre 2 : un sauvetage
déclare : « Quelques ruses maléfiques de l’Art,
hein ? Nous verrons... nous verrons ! »
À ce moment, effectuez un jet d’intelli-
gence pour chaque PJ ; ceux qui le réus-
sissent s’éveilleront subitement, dans des
sueurs froides.
Les PJ qui échouent verront de furieuses
flammes rouges entourant une main si noire
qu’ils ne peuvent la voir, une main qui se
tend vers leur gorge mais ne peut être saisie
ni repoussée, une main qui n’est pas solide.
Le « toucher » de la main causera une sensa-
tion de brûlure extrêmement douloureuse,
puis une sensation d’étouffement. Puis les PJ
s’éveilleront, indemnes, le rire cruel réson-
nant à leurs oreilles. (Le rire sera brièvement
audible pour toutes les créatures présentes
dans la pièce, pas seulement pour les rêveurs
qui s’éveilleront.)
Tout Ménestrel ou Dragon pourpre qui
rencontre les PJ les avertira également qu’ils
auront sans doute besoin de magie sur laquelle
ils puissent compter. Caitlan elle-même (lors
de l’événement 2) pressera les PJ de rassem-
bler « tout l’Art que vous pourrez » avant de
partir. Le MD devrait utiliser tuteurs, sages et
tout autre PNJ nécessaire pour répéter aux PJ
qu’ils auront besoin d’un magicien fiable.
Si les PJ posent des questions à Arabel, ils
découvriront que les magiciens notables d’Ara-
bel – la beauté demi-elfe Sindyl Sormagh, par
exemple, ou Rithindel des sept étoiles – se sont
isolés ces derniers temps. Une enquête plus
poussée les informera que même les magiciens
de moindre niveau, tels qu’Ormthel le mar-
chand de sorts et Ghorn le miracle masqué, se
sont discrètement cachés, et sont partis médi-
ter cette situation de crise. Il ne reste que des
novices ingénus, des apprentis hésitants (bien
qu’empressés) et quelques magiciens ensei-
gnants, trop vieux et trop faibles pour voyager.
Il n’y a qu’une exception, un seul magicien
fiable à Arabel. Son nom est Minuit ; c’est la
mystérieuse femme que les PJ ont vu luire
dans la tempête. Mystérieuse et évasive, elle
acceptera avec empressement de se joindre
aux PJ.
S’ils ne sont pas disposés à la payer, ou
en sont incapables, Minuit leur offrira ses
services, « pour le plaisir – et les éventuelles
richesses qui pourront m’échoir ».
Minuit flirtera et semblera sereine et sans
peur pendant toute l’aventure et, jusqu’au
chapitre 4, portera et défendra toujours le
pendentif en étoile d’un blanc bleuté.
Si les PJ ne partent pas en quête de ren-
forts magiques, Minuit apparaîtra audacieu-
sement à leur lieu de rencontre, montée sur
un poney noir au pied sûr et à la crinière
rousse, et déclarera :
« Bonne rencontre, vous tous. Je suis Minuit.
Je pratique la magie, et j’ai décidé de montrer
à tous les Royaumes que je le fais bien. Vous
avez besoin de moi, et la chance est avec
vous : je suis disponible. Des objections à ce
que je vous accompagne ? »
L’éventail de sorts utilisés par Minuit est au
choix du MD ; il est suggéré de le faire varié,
substantiel, et utile en combat.
Événement 2 :
mauvaises nouvelles
Cet événement devra être joué lorsque les
PJ se rassemblent pour quitter Arabel. Cait-
lan fera son apparition, l’air très malade.
La peau de Caitlan est d’un blanc livide ;
ses yeux sont cernés, et des veines violettes
saillent sur son menton, ses bras et autour
de ses yeux. De la sueur perle à son front ;
elle tremble légèrement, et paraît plus frêle
que jamais.
« M-mes amis, dit-elle en claquant des
dents, J’ai de la fièvre ; je ne suis pas assez
en forme pour vous accompagner. Je vous en
supplie, sauvez ma maîtresse ; je vous suivrai
dès que je pourrai. Je vous le jure. Partez à
sa recherche dans une tour du château de
Tombemort. Elle doit être faible, à l’heure
qu’il est. Je vous en prie, retrouvez-la en
toute hâte, et libérez-la. Méfiez-vous de la
main noire. »
Caitlan vous dévisage tous d’un regard
égaré, et son visage se contracte dans un
sanglot. Puis elle répète : « Je vous suivrai »,
d’une voix tremblante de résolution, tourne
les talons et s’éloigne en trébuchant, les bras
serrés sur la poitrine, frissonnant. Elle rejoint
un prêtre d’Ilmater, qui l’a accompagnée
jusqu’à vous, et s’effondre, tombant à ses
pieds. Il s’agenouille auprès d’elle.
« Allez, vous implore-t-il. Quoi que vous
ayez promis à cette enfant, allez et faites-le.
Si elle apprend que vous l’avez fait, elle se
remettra ; ce n’est pas grand-chose. Sinon… »
sa voix se perd et il prend une expression
lugubre. « Allez, avec la bénédiction d’Ilma-
ter pour rendre votre voyage aisé », déclare-
t-il, puis il vous salue. « Allez, héros – mais
revenez sains et saufs à votre foyer. Le pays
a vraiment besoin de vous, à présent. »
La maladie de Caitlan est catalysée par le
besoin désespéré qu’a Mystra d’être secou-
rue, et transmise par l’intermédiaire du sort
de quête. Du fait que cette maladie n’est pas
naturelle, guérison des maladies et le tou-
cher guérisseur d’un paladin s’avéreront
inefficaces.
13
Après le départ des PJ pour le château
de Tombemort, Caitlan retrouvera assez
de forces pour les suivre. Elle montera un
cheval de guerre léger (donné par un clerc
inquiet de Lathandre) et arrivera au châ-
teau de Tombemort peu après que les PJ y
seront entrés. (Voir le chapitre 3 pour plus
de détails.)
Événement 3 :
l’inévitable embuscade
Jouez cet événement une fois que les PJ
seront à bonne distance d’Arabel, dans la
campagne. Tout ce que les PJ sauront est
que la route qui sort d’Arabel par le nord-
est conduit au château de Tombemort, puis
à Château-Roc juste un peu plus loin, et
ensuite à la passe de Tilver (où le Cormyr
a récemment placé une garnison dans
le village, jusque là indépendant, de Til-
verton) avant de pénétrer dans les Vaux.
L’itinéraire emprunté par les PJ est à leur
choix ; s’ils entrent dans les Rocterres, dou-
blez les chances de rencontres aléatoires de
monstres. Cet événement peut se produire
n’importe où, quel que soit l’itinéraire des PJ.
L’obscurité vous entoure subitement – une
noirceur complète et impénétrable, là où il
y a quelques instants vous scrutiez la cam-
pagne environnante sans y voir la moindre
menace ou ennemi. Une obscurité magique !
Puis vous entendez un froissement, et
le bruit du métal frottant contre le métal,
devant vous… et vous vous retrouvez à com-
battre pour votre vie.
12 zombis (tous ayant 12 pv) et 16 sque-
lettes (tous avec 7 pv) se lèveront de l’en-
droit où ils étaient étendus immobiles dans
les hautes herbes pour attaquer les PJ, au
sein des ténèbres. L’embuscade est menée par
deux clercs mineurs de Baine, postés ici avec
les morts-vivants pour attaquer quiconque
passe à proximité.
Les clercs resteront à l’écart de la mêlée,
assis et cachés derrière des rochers et renou-
velant leurs sorts de ténèbres éternelles si les
PJ les dissipent. Les morts-vivants sont
totalement silencieux, et attaqueront toute
créature vivante se trouvant dans le rayon
des ténèbres.
Dans les ténèbres, les PJ ont un malus de
–4 au toucher en combat, ou de –2 s’ils se
trouvent à moins de 10 m d’une quelconque
source de lumière. Leur classe d’armure
subit une pénalité de +4, et les jets de sau-
vegarde et jets de dégâts se font à –4 (les jets
de dégâts ne tombent jamais au-dessous de
1 point).
 Chapitre 2 : un sauvetage
De plus, la dextérité des personnages pris
dans les ténèbres est diminuée de 2 pour les
jets de Dextérité, la vitesse d’escalade est
pénalisée de 10 %, et les attaques spéciales
liées à la vision (telles que l’attaque sour-
noise des voleurs) ne peuvent pas réussir.
Si un jet d’attaque est de 0 ou moins après
ces modifications, l’attaquant a touché n’im-
porte quel objet ou allié se trouvant dans un
rayon égal à deux fois la longueur de son
arme (s’il y en a plus d’un, choisissez aléa-
toirement) qui n’était pas visé !
Les morts-vivants ne subissent aucune de
ces pénalités ; ce n’est pas non plus le cas
des PJ employant l’infravision ou des armes
magiques (émettant une lueur).
La compétence « Combat en aveugle » réduit
toutes les pénalités de moitié, et supprime la
pénalité de Classe d’armure et l’échec automa-
tique des attaques spéciales liées à la vision.
Les morts-vivants ignoreront les montures
du groupe, tirant les personnages à bas de
leur selle. Traitez cela comme une tentative
de renversement, sans modificateurs.
Les clercs fuiront si un ou plusieurs PJ sur-
vivent une douzaine de rounds et continuent
de combattre. Ce sont Ilsig (LM, niveau 6,
33 pv, masse et fléau, 1 potion de soins dans
une flasque métallique à la ceinture) et Mhael
(LM, niveau 5, 39 pv, masse et marteau, For
18/51 : +2 au toucher et +3 aux dommages,
pas d’objet magique).
Leur supérieur est la Sentinelle1 (clerc de
niveau 7) Ensebel Riotharr, basé dans un
campement du Zhentarim près des ruines de
Teshvague. Leur mission consiste à vaincre ou
affaiblir tous les aventuriers pénétrant dans
le voisinage du château de Tombemort, en
dehors de ceux qui arborent ostensiblement
le symbole de Baine (et connaissent un mot
de passe : Question : « Qui s’élèvera, comme il
se doit ? » / Réponse : « Le Seigneur brûlant »).
Événement 4 :
espoir et renouveau
Cet événement peut se produire où que
se trouvent les PJ, à n’importe quel moment
après l’événement précédent. Il peut être uti-
lisé pour aider des PJ affaiblis qui subissent
des rencontres aléatoires, ou pour sauver
des PJ qui s’en sortent mal lors de l’événe-
ment 3 ci-dessus.
1 « Sentinelle » (watcher) est indiqué dans
Religions et avatars comme un grade du clergé de
Heaum, non de Baine (N.d.T.).
Au loin, vous voyez une file d’hommes et
de femmes approcher d’un pas régulier.
En tête viennent des hommes d’armes au
regard dur, leurs armes prêtes, leurs cottes
de mailles bien huilées et portant des surcots
unis d’un rouge rosé. À l’arrière se trouvent
d’autres « épées de guerre » ; deux douzaines
en tout. Entre eux marchent une douzaine
d’hommes et de femmes en robes bordeaux
et brun roux, avec à leur tête un homme âgé
aux allures de magistrat vêtu d’une robe
d’un rose très pâle. Il a le crâne dégarni, l’air
bon mais sévère, et tient entre ses mains un
sceptre massif. En vous voyant, il vous lance
d’une voix grave : « Salut, héros ! Parlerez-
vous aux curieux, ou devez-vous toujours
chevaucher en hâte ? »
Si les PJ l’ignorent, l’homme ne fera rien
de plus, et la colonne poursuivra son che-
min. Si les PJ attaquent ou répondent par
des insultes, les guerriers menaceront immé-
diatement les PJ, tandis que les gens en robe
formeront un cercle défensif autour du vieil
homme. Ce dernier rappellera alors les guer-
riers (« Il y a assez de conflits en ce moment
– ne répandez pas le sang si hâtivement »).
Si les PJ parlent au vieil homme, ils appren-
dront qu’il s’agit d’Ansultath, un clerc NB du
8e niveau de Lathandre, Seigneur du matin. Il
a 62 pv, tous ses sorts des 1er et 2e niveaux, et
porte trois parchemins dans des étuis attachés
à ses jambes sous sa robe. L’un est un parche-
min de colonne de feu, un autre de barrière acérée,
et l’autre de guérison. Son sceptre est un sceptre
de résurrection. Ansultath vengera immédiate-
ment toute attaque contre son entourage, mais
préférerait ne combattre personne.
Le Patriarche errant est un homme bon,
attristé par la violence et le chaos croissants
dans les Royaumes. Il parcourt les territoires
de la Mer intérieure en travaillant à promou-
voir les objectifs de Lathandre : croissance,
renouveau et nouveaux commencements.
Il soignera les PJ en échange de donations à
l’église (c’est-à-dire à lui-même, pour aider
son travail).
Ansultath renoncera à sa rémunération
pour tout sort lancé sur d’autres clercs de
Lathandre (y compris les PJ), et n’en deman-
dera que la moitié pour les disciples laïcs de
Lathandre. Il ressuscitera les êtres de toutes
croyances, races ou alignements « à crédit »
(parce que cela satisfait un principe de base
de sa foi, le « nouveau commencement »),
mais n’accordera pas de crédit pour les
autres sorts qu’il lancera.
Si les PJ sont disposés à parler à Ansultath,
il agitera la main, et les guerriers formeront
un cercle autour des PJ et des clercs mineurs
14
de Lathandre (les douze clercs sont : deux
du 4e niveau ; quatre du 3e niveau ; et six du
2e niveau) tandis qu’Ansultath s’assoit pour
bavarder. Il offrira de la nourriture aux PJ
(simple mais bonne : fromage, pain de noix,
olives, fruits et vin), et les interrogera d’une
façon polie et indirecte sur leurs entreprises
présentes. Il ne se montrera pas excessive-
ment curieux. Il leur racontera spontané-
ment, cependant, le dernier message qu’il
a reçu de Lathandre avant le chaos actuel,
dans un rêve suivant une soirée de prières.
Lathandre a parlé d’une « période à venir
de grands troubles », où « le renouveau
viendra de nouveaux héros », qui doivent
l’emporter pour susciter « un nouveau com-
mencement. » S’ils l’emportaient, a suggéré
Lathandre, l’humanité et les demi-humains
acquerraient une importance nouvelle, alors
même que « des dieux tombent ».
Ansultath considérera pensivement les PJ et
leur suggérera, s’ils ont des ennuis, de s’adres-
ser au clergé de Lathandre pour trouver de
l’aide. (Il campera avec les PJ pour une nuit
si les PJ le désirent, mais sinon poursuivra sa
route vers le sud du Cormyr le lendemain. Le
MD pourra l’utiliser ou utiliser ses disciples
à tout moment ultérieur de l’aventure, pour
guider ou secourir les PJ aux abois.)
Événement 5 :
un sinistre
avertissement
Jouez cet événement quand les PJ seront
en terrain découvert, voyageant vers le châ-
teau de Tombemort. Il peut se produire à
n’importe quelle heure et n’importe où. Des
vautours ou corbeaux tournoyant pourront
conduire les PJ sur les lieux.
Devant vous, vous voyez des taches sombres
sur les rochers et sur des touffes d’herbe pié-
tinées. Un fouillis d’armes brisées et de vête-
ments ensanglantés les entoure : les dégâts
d’une bataille. Les taches sombres sont du
sang, abondamment répandu ici dans un
effroyable massacre d’ossements sanglants,
de lames brisées et de chaos silencieux.
Mais il manque quelque chose. Les armes
en bon état et les objets de valeurs ont dis-
paru, oui – l’œuvre de pillards, peut-être.
Autre chose : les cadavres. Il y a des os, fen-
dus et pêle-mêle – mais ce sont les ossements
allongés et les crânes pointus de chevaux.
Aucun corps n’est étendu ici, et vous ne
trouvez nulle part de traces indiquant que
les victimes ont été traînées ailleurs, ou que
quelque chose a été enterré ou brûlé.
 Chapitre 2 : un sauvetage
Il y a autre chose. Une grande tache de
sang, en forme d’homme, s’étend à côté
d’un grand rocher plat – et sur le rocher
sont écrites dans le sang les lettres suivantes :
« Prenez garde à la Main de Baine ».
Il n’y a aucun trésor ici, pas plus qu’il n’y
a de cadavre. L’avatar de Baine et ses clercs
ont utilisé les corps des hommes qu’ils ont
tués ici pour créer des gardes funestes (une
nouvelle forme de mort-vivant décrite dans
ce module) et d’autres immondes morts-
vivants qui servent le Seigneur de la tyran-
nie mieux que ne le pourrait n’importe
quelle créature vivante.
Le voyage
Les aventuriers pourront emprunter l’itiné-
raire de leur choix après avoir quitté Arabel. Le
MD devra utiliser les rencontres fournies ci-
dessous pour rendre le voyage des PJ excitant
et dangereux, en recourant à la Table aléatoire
de chaos physique au moins une fois tous les
six tours.
Le nord-est du Cormyr est une région de
collines ondulées, utilisées comme pâtu-
rages. Les champs sont de vastes enclos,
dont les murs sont de hauts remparts de
pierres irrégulières entassées, déterrées lors
de labourages antérieurs, souvent envahis
de ronces, d’arbustes et de baies. Plus loin au
nord – au-delà de la passe des Gnolls – le ter-
rain s’élève en pics rocheux, en étendues de
roches nues, en pentes d’éboulis, et devient
un haut plateau brisé par de nombreux
ravins et ravines : les Rocterres.
Le château de Tombemort est connu pour
être abandonné depuis longtemps, exploré
par des groupes d’aventuriers depuis envi-
ron un siècle, jusqu’à ce que tout le monde
soit certain que les richesses de Tombemort
étaient épuisées. Les troupeaux de moutons
qui paissent dans les champs entourés de
murs près du château de Tombemort sont
livrés à eux-mêmes ; ils peuvent aisément
être tués pour s’en nourrir. À moins d’un kilo-
mètre des murailles extérieures du château
de Tombemort, ce type de nourriture toute
prête a déjà été récolté par des prédateurs
errants (voir chapitre 3) ; les moutons ont
tous disparu.
Si les PJ suivent la route jusqu’au château
de Tombemort, ils ne pourront pas se perdre.
S’ils voyagent de nuit en dehors de la route,
il est probable que le groupe se perdra. Le
MD devra se référer aux livres de règles pour
les méthodes permettant de gérer ce type
de risque.
Rencontres
Le MD devra vérifier la présence de
rencontres au moins tous les deux tours
(1 chance sur 6 sur la route ou dans la
campagne découverte au sud de la route ;
2 chances sur 6 dans les Rocterres ou la passe
de l’Ombre, vers laquelle les PJ finiront par
se diriger), se servant comme il le désire des
tables de rencontres aléatoires et des ren-
contres « spéciales » qui suivent. L’aventure
sera vraiment mémorable si ces rencontres
spéciales sont utilisées pour inciter le jeu de
rôles chez les joueurs, plutôt que de simple-
ment mettre les PJ au défi par un feu roulant
de monstres successifs. Nombre des ces PNJ
pourront être utilisés dans d’autres aven-
tures si le MD le désire.
1. Phandurn
Un homme corpulent, soufflant bruyam-
ment, en soieries et fourrures, apparaît sou-
dain sur une crête devant vous, monté sur
une mule. Il est assis de façon inconfortable,
ses jambes dépassant dans un équilibre ins-
table de chaque côté de la selle. Derrière lui,
des mules tirent deux petits chariots tout
en hauteur qui craquent et grincent bru-
yamment à chaque tour de leurs énormes
roues fendues et rafistolées. Deux hommes
à l’air las, vêtus de cuir clouté, montent des
poneys gris, leurs lourdes arbalètes chargées
et prêtes à tirer. Ils vous observent attentive-
ment, leurs armes braquées sur vous.
L’homme corpulent vous adresse un signe
de sa main couverte de bagues et lance :
« Bonne rencontre, voyageurs ! Intéressés
par d’excellents parfums ou des cordiaux ?
Essence de papillon ? Vin de Garcinia ? Des
nouvelles de la route, à propos ? »
Ce marchand allègrement animé est
Phandurn le Phénoménal, un négociant iti-
nérant originaire de Procampur et dont le
commerce couvre une grande partie du Bief
du dragon. C’est un mage NB de niveau 3,
avec 11 pv, qui porte un anneau de régéné-
ration (forme normale) et a sur lui 312 po,
44 pa et 12 pc. Ses chariots (pleins de mar-
chandises) sont gardés par ses deux hommes
d’armes de niveau 0, Orlin et Fentesh, qui
sont d’une loyauté inébranlable envers le
loquace marchand.
Phandurn campera, mangera et discutera
volontiers avec les PJ. À moins d’être atta-
qué, il leur transmettra la nouvelle selon
laquelle le Zhentarim semble déplacer des
armées vers le sud, dans les Vaux ; la Sem-
bie et le Cormyr s’agitent également ; et la
nouvelle qu’aucun clergé, nulle part, ne
15
semble capable de retrouver des sorts d’un
niveau supérieur à 2 par la prière : les dieux
ne répondent pas.
Phandurn a également entendu des rumeurs
d’horribles monstres rôdant sur le territoire,
envahissant Tilverton et les villages avoisi-
nants. Lui-même n’a cependant pas vu grand-
chose qui sorte de l’ordinaire, en traversant les
terres depuis Hautelune par de vieilles pistes
et chemins de ferme. Il craint qu’une époque
troublée n’attende les Royaumes, mais il n’est
pas trop inquiet ; Elminster de Valombre, le
sage, saura certainement quoi faire, ou s’il y a
quoi que ce soit qui doit être fait.
Phandurn se dirige vers Arabel, Mar-
sembre et Suzail avec ses marchandises ; il
dira cordialement adieu aux PJ après avoir
mentionné Elminster.
2. Tanlathyn
Un cheval gris sort soudain d’une ravine
devant vous, monté par un homme mince
à l’air buriné en armure de cuir. L’homme
semble déterminé, et voyage léger, avec une
seule sacoche de selle. Une épée longue et
une dague sont à sa ceinture, et un arc long
accroché dans son dos. Il ne dit rien tandis
que sa monture trotte vers vous, mais pose
la main sur son épée.
L’homme croisera silencieusement les PJ s’il
n’est pas défié ni attaqué. S’ils s’adressent
à lui, il révèlera son identité : Tanlathyn, un
rôdeur, et demandera au groupe ce qu’ils
comptent faire. Il avertira le groupe des dan-
gers du territoire qui les entoure.
« Il y a de nombreuses bêtes qui rôdent sur
ces terres… dont certaines montent des che-
vaux et chantent des chansons de taverne.
Restez groupés et prudents, vos lames
prêtes. Si vous baissez la garde par ici, c’est
une tombe que vous allez bientôt trouver. »
Tanlathyn est un rôdeur CB de niveau 6,
avec 42 pv (For 16 : +1 aux dégâts ; Con 17).
C’est un Ménestrel, qui surveille les brigands,
agents du Zhentarim et autres êtres malé-
fiques. Il est armé d’une épée +4, défenseur
et de 20 flèches à pointe d’argent, ainsi que
d’une flèche tueuse de magicien et d’une flèche
tueuse de dragons. Il a également un carquois
de 22 flèches normales, et peut tirer sans
pénalité à cheval et au grand galop.
Tanlathyn suivra les PJ un moment pour
découvrir leurs objectifs (en les suivant à
couvert), et les aidera s’ils combattent des
brigands, le Zhentarim ou des agents de
Baine et semblent avoir besoin de son aide. Il
ne se joindra pas au groupe sauf si, au choix
 Chapitre 2 : un sauvetage
du MD, sa présence est nécessaire pour per-
mettre à des PJ faibles ou inexpérimentés de
survivre à l’aventure.
3. Veltar
Un grand corbeau noir bat des ailes au-des-
sus de vos têtes, un mince bâton effilé entre
ses serres. Il décrit des cercles au-dessus de
vous, puis plonge derrière des arbres avoisi-
nants, lançant un éclair dans votre direction
avant de disparaître !
La baguette de foudre du corbeau a 22 charges ;
celui qui la manie, un magicien Loyal Mauvais
du Zhentarim nommé Veltar, l’utilisera une
fois par round pour produire des éclairs four-
chus tout en allant se cacher derrière les arbres
sous sa forme de corbeau. La baguette de foudre
n’a pas de mot de commande ; elle comporte
trois anneaux de cuivre, et est déclenchée
par son porteur lorsqu’il touche le premier
et le troisième anneau, mais pas le deuxième.
Veltar a ordre de détruire, disperser, ou faire
rebrousser chemin à, tout groupe d’humains
ou d’elfes n’appartenant pas au Zhentarim et
pénétrant dans le nord-est du Cormyr.
Si Veltar (niveau 7, 22 pv, muni de tous ses
sorts offensifs et permettant de fuir) ren-
contre des adversaires forts, il volera vers le
nord-est jusqu’à Valdague, pour les signaler
à Xantilan (un tyrannoeil). Ses supérieurs
enverront alors un groupe d’orques armés
pour se débarrasser des PJ.
Veltar est un lâche, et préférera frapper de
façon répétée en embuscade, puis aller se
cacher à tire d’aile, plutôt que de se découvrir
pour combattre le groupe de PJ face à face.
4. Dorn Marteaunoir
Un sifflement lointain résonne soudain à vos
oreilles, sortant de la terre sous vos pieds ! Il
devient plus fort, puis s’interrompt, suivi d’un
grognement bourru et masculin et du bruit
sonore du métal sur la roche. Trois fois, de
grands coups de marteau se font entendre,
puis les mottes de terre devant vous se gonflent
brusquement et sont rejetées de côté, tandis
qu’un grand rocher plat qui se trouvait dessous
est poussé vers le haut et bascule latéralement.
Un visage barbu, couvert de poussière,
apparaît avec une expression revêche, vous
fixe d’un air suspicieux, puis redescend
avec un reniflement audible. Quand il réap-
paraît un instant plus tard, il est couvert
d’un heaume d’apparence sinistre, orné de
nombreuses cornes. Un énorme marteau de
guerre à deux mains le suit, puis la créature
tout entière se hisse à la surface : un guerrier
nain vêtu de fourrures et muni de gantelets.
« Bon, déclare une voix bourrue qui
résonne à l’intérieur du heaume, finissons-
en, alors. Attaquez-moi, s’il le faut. Je suis un
peu pressé, alors ce sera plus vite fait si vous
chargez tous en même temps – si ça ne vous
dérange pas. Eh bien ? »
Dorn Marteaunoir, le nain, est un guerrier
de niveau 9 avec 70 pv, For 18/78 (+2 au
toucher, +4 aux dégâts) et Con 17. Il porte
un marteau +3 de lancer nain et une hachette
(normale) qu’il peut lancer avec habileté si
nécessaire. Dorn, bourru et cynique, est doué
d’un sens de l’humour très noir et d’une
intrépidité obstinée. Il vient d’explorer un
ancien souterrain nain, à la recherche d’un
signe ou d’un message des dieux – car les
dieux nains, eux non plus, n’ont pas donné
de nouvelles récemment, et le « Peuple des
profondeurs » est inquiet.
Dorn ne cherchera pas à éviter le combat ;
si le groupe l’attaque, très bien – il les abattra
tous et continuera son chemin. Si le groupe
sympathise avec lui, Dorn les informera sur
les lieux environnants (bien qu’il connaisse
mieux les passages et éléments souterrains
que les détails de la surface), leur suggé-
rera de demander à un sage ce qui se passe
– peut-être cet Elminster ; il n’est pas aussi
jeune et prétentieux que la plupart d’entre
eux – et leur dira au revoir. Si le MD le sou-
haite, Dorn pourra rencontrer les PJ plus
tard, peut-être en apparaissant de sous la
terre quand ils sont au milieu d’un com-
bat difficile pour supprimer calmement les
adversaires des PJ.
5. Warthendel le guetteur
De loin, les PJ pourront discerner un pic ou
une butte de roche nue, et debout à son som-
met la silhouette d’un humain (ou du moins
d’une forme humaine) isolé. La silhouette
ne bougera pas, sinon pour se tourner vers
eux et les observer. S’ils approchent, lisez la
rencontre suivante.
Au sommet de la butte se dresse une sil-
houette solitaire vêtue d’une robe : un
homme barbu coiffé d’un haut chapeau,
qui s’appuie sur un bâton. Il baisse les yeux
vers vous, mais ne dit rien. Il est seul, sans
monture ni équipement. Un sentier escarpé
conduit au sommet de la butte, jusqu’à l’en-
droit où il se tient.
L’homme ne répondra pas aux questions
ou défis lancés de loin. Si un PJ monte
jusqu’au sommet pour l’interroger, cepen-
dant, il répondra poliment et sans hésiter. Il
se nomme Warthendel le guetteur.
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Warthendel est un sage qui essaie d’en
apprendre le plus possible sur la nature de
la vie dans les Royaumes en observant le
déroulement sans fin des événements dans
les terres entourant la butte. Ancien magi-
cien, il porte sur lui un anneau de chaleur, une
carafe d’eau infinie, et un poêlon magique qui
se remplit d’une tourte au porc, d’une ome-
lette ou d’un poisson frit, frais et chaud, une
fois tous les 30 tours.
Warthendel est un pacifiste, qui ne se
défendra pas s’il est attaqué et n’attaquera
pas de lui-même. Il a encore deux sorts en
mémoire, avec lesquels il peut s’enfuir : invi-
sibilité et vol. Warthendel est un magicien
Loyal Bon de niveau 6 avec 18 pv. Il aime
prendre des airs mystérieux et puissants, et
cette attitude a, dans le passé, suffisamment
effrayé plusieurs orques et brigands pour
qu’ils le laissent tranquille. Le bâton de War-
thendel est une arme non magique, mais a
servi d’objet focal à de nombreux sorts de
lumière (un apprenti s’entraînait dessus
avant qu’on ne le donne à Warthendel), et
dégage encore des traces d’enchantement.
Warthendel connaît l’emplacement de
divers campements et sites à proximité, ainsi
que ceux de PNJ importants et de temples, et
à peu près quels biens sont disponibles dans
quels lieux (les bons armuriers à Montéloy,
Ordulin et Suzail, par exemple). Il a assisté
à d’étranges intempéries récemment, mais
n’a pas entendu parler de problèmes dans
le clergé ou chez les dieux.
6. Les Frères de la nuit
« À l’aide ! crie quelqu’un devant vous. Au
secours ! Aidez-moi ! »
Si les PJ vont s’informer, ils verront un
homme se tenant la jambe, étendu contre un
rocher. Il leur dira que sa jambe est cassée.
En réalité, il est en pleine forme, et couché
sur son épée. Il s’agit de Zelbert, un membre
des « Frères de la nuit », une bande de bri-
gands. Ils sont quatorze en tout, des guer-
riers Chaotiques Mauvais de niveau 0 ayant
chacun 7 pv. Une fois que les PJ s’avanceront
pour aider Zelbert, ils seront entrés dans un
cercle de brigands, qui les attaquera silen-
cieusement de tous côtés. Chacun porte
une lance de fantassin (qu’il lancera tout en
chargeant), et possède une dague, une épée
courte et un gourdin ou une hachette.
Les Frères de la nuit essaieront de tuer ou
d’invalider les PJ, puis de les dévaliser. Leurs
noms sont Belogh, Elimier, Indreth, Yoss et
Quorl. Ils possèdent, à eux tous, 11 pièces
d’argent et 32 pièces de cuivre.
 Chapitre 2 : un sauvetage
Rencontres aléatoires
En plus des rencontres spéciales qui
précèdent, le MD peut lancer des dés de
pourcentage et consulter la table suivante.
Relancez les dés ou modifiez les rencontres
peu appropriées au lieu où se trouvent les
PJ ou à leur situation. Un astérisque indique
des créatures ayant des chances d’être en vol
lorsqu’elles sont rencontrées.
Table de rencontres en extérieur
d100 Rencontre
01-25 Brigands, bande de 5-20 (5d4) ;
armes diverses
26-36 Soldats cormyriens ; patrouille de
25 guerriers de niveau 1, tous en
cotte de mailles (CA5), montés sur
des chevaux de guerre moyens. 18
armés de lances, et 6 d’arbalètes
légères. Tous ont des épées longues,
des haches de bataille et des dagues.
La patrouille comporte un « lancier »
de niveau 3 armé d’une masse +1 et
d’une épée longue. Le lancier porte
également sur lui quatre potions de
soins (dans des flasques de métal)
et un cor de guerre, audible jusqu’à
1,5 km (d’autres soldats cormyriens
viendront à son aide).
37-50 Marchand(s), 1-12, avec animaux
de bât et mules. La plupart des
marchands auront 3-6 (2 + 1d4)
gardes/assistants, portant des armes
diverses.
51-55 Aventuriers, bande de 3-11 (2
+ 1d8), aux niveaux, armes et ali-
gnements variables (suggestion :
mettez les PJ face à une bande
d’aventuriers maléfiques de force
similaire, qui deviendront des
ennemis à long terme si les PJ en
sortent vainqueurs).
56-58 *Magiciens maléfiques, 1-4, travail-
lant en équipe. C’est une patrouille
du Zhentarim cherchant à tuer ou
mettre en déroute les aventuriers.
Ils n’auront aucun objet magique
sauf (25 % de chances chacun) une
potion de soins, aucun livre de sorts,
et connaîtront mal l’organisation
du Zhentarim. Groupe d’exemple :
Inthras, niveau 6 ; Jorm, niveau
4 ; Lentyl Murr, niveau 3 ; Torlin,
niveau 2.
59-60 Ankhegs, 1-4
61-62 Scarabée géant (type et nombre au
choix du MD)
63-66 Sanglier sauvage (1 sanglier, en
chasse ; ces créatures sont trop
fréquemment chassées dans cette
région pour se déplacer en groupes
familiaux)
67-69 Gobelours ; escouade de 12 ou
moins
70-72 Taureau (sauvage, défendant son
troupeau, ou échappé) + Bétail
73-74 Mille-pattes géants, 2-24
75-76 Chiens sauvages : meute de 4-16
77-81 Chauves-souris du malheur : 3-8,
chassant à l’extérieur à cause des
perturbations apportées par Baine
au château de Tombemort, leur
ancienne tanière.
82 Aigle géant : 1 en chasse
83-84 Gobelins ; escouade de 10-15 (9
+ 1d6), tous armés d’une épée
courte et d’une fronde.
85 Griffon, 1-2, en chasse (ne niche que
dans les Rocterres)
86-88 Leucrotta, 1-4 ; imitera le discours
humain (des brigands avides dis-
cutant de leur butin) pour attirer
les PJ.
89 Ogres, 2-5
90-94 Orques, bande de maraudeurs, 6-17
(5 + 1d12) armés d’épées, de fléaux
et de haches de bataille.
95 Pérytons, 2-8 (note : si les PJ n’ont
pas d’arme magique, relancez les
dés).
96 Moufette géante (solitaire)
97 Sphinx : Hiéracosphinx, 1-6 dans les
Rocterres, 1-2 ailleurs.
98 Araignée, énorme, 1-12
99 Troll, 1-12 (rares dans la région à
cause de la chasse fréquente).
00 Monstre au choix du MD (ou lancez
les dés deux fois ; la deuxième ren-
contre arrivera 1 à 2 rounds après la
première).
Les rencontres marquées d’un « * » sont
des ennemis utilisant la magie ; rappelez-
vous qu’ils seront eux aussi soumis au chaos
magique.
17
Fin de chapitre :
le château de Tombemort
vu de loin
Si les PJ approchent du château de Tom-
bemort de jour, c’est un fort de dimensions
modestes entouré de murs, au sommet
d’une grande colline. La route contourne le
flanc est de cette colline, sous les murs exté-
rieurs du château.
Si on l’examine de plus près, il est clair
que le château a quelque chose de bizarre.
Cet endroit n’a pas l’air d’une ruine ! C’est
un lieu cubique, de 100 m de côté, avec des
murs de 9 m de haut, faits d’un matériau
sans jointures et bien entretenu, d’un noir
de jais en dehors de grandes marbrures d’un
rouge brique qui se déplacent lentement à
leur surface.
De fières tours s’élèvent aux quatre coins,
mesurant chacune 15 m de haut, à sommet
plat, et sans ornement. Du centre du mur
ouest jaillit un obélisque, immense et silen-
cieux. Une entrée large de trois mètres et
deux fois plus haute attend patiemment les
visiteurs.
Il n’y a aucun signe de vie humaine ni d’ac-
tivité. Le bétail et l’équipement ont été aban-
donnés. Il y a cependant de nombreuses
bêtes se déplaçant dans les alentours. Réfé-
rez-vous au chapitre suivant pour une table
de rencontres monstrueuses.
Près du fort, il y a 3 chances sur 6 de faire
une rencontre à chaque tour, de jour ou au
crépuscule. Chaque fois qu’une rencontre
se produit, lancez immédiatement le dé une
deuxième fois pour voir si des charognards
ou autres monstres sont attirés par le bruit.
Dans l’obscurité, les chances de rencontre
sont de 5 sur 6 à chaque tour, mais aucun
charognard ne viendra chercher d’ennuis –
jusqu’au lever du jour.
Pour ce qui attend entre les murs du
château de Tombemort, référez-vous au
chapitre 3.
 Chapitre 3 : le château des ténèbres
Ce chapitre commence quand les PJ
pénètrent dans le château de Tombemort.
L’obélisque du mur ouest n’est pas piégé,
mais irradie à la fois la magie (altération et
de faibles relents nécromantiques) et le mal
(puissant, malveillant et plein d’assurance),
mais pas la vie.
L’obélisque comme les murs sont faits
d’une substance d’un autre monde, immu-
nisée contre les dommages infligés par des
armes d’un enchantement inférieur à +3. Ils
ont 100 points de dommages structurels, et
bénéficient également d’une résistance à la
magie de 5 %.
De plus, les murs bénéficient de certaines
protections présentes dans l’enceinte de Tom-
bemort avant la venue de Baine. Du sang de
gorgone cuit dans les briques rend impossible
toute téléportation à travers les murs (les per-
sonnages tentant de se téléporter arriveront
juste à l’extérieur des murs, à l’altitude cor-
respondant à la destination voulue), et toute
tentative de scrutation depuis l’extérieur des
murs n’est fiable qu’à 50 %, même après avoir
pris en compte la résistance à la magie et les
effets du chaos magique.
Entrée dans le château
Que les PJ passent par l’entrée ménagée
dans l’obélisque ou par-dessus les murs,
lisez-leur la description suivante.
La cour intérieure est pavée de la même sur-
face rouge et noire que les murs. Une brume,
épaisse et blanche, qui sent le sang frais,
couvre la cour, révélant occasionnellement
des bâtiments dans le lointain avant de les
voiler à nouveau. Vous entendez des bruits
de frottement provenant d’un lieu invisible,
et les bruits que vous émettez vous-mêmes
semblent distants de plusieurs mètres.
D’un seul coup, un long ver aux poils
hérissés, aux yeux à facettes d’un jaune vif
et aux énormes mandibules s’abat sur vous
à travers la brume, manquant de quelques
centimètres à peine les membres centraux de
votre groupe !
C’est le premier monstre d’ombre que le châ-
teau de Tombemort envoie au groupe. Lan-
cez un d20, et attendez que les PJ décident
de ce qu’ils vont faire. Puis continuez :
La créature fait brusquement volte-face et
disparaît à nouveau dans la brume. Vous
entendez le bruit de quelque chose qui
s’écrase sur votre gauche, suivi de cinq cli-
quetis rapides. Vers la droite, vous entendez
un claquement sonore, et le sol bouge, vous
tirant vers l’avant et vers la gauche.
Lancez un d6 pour chaque personnage-
joueur. Les effets semi-illusoires du château
de Tombemort ont fait en sorte de séparer le
groupe, et le MD doit maintenant enchaîner
en isolant les joueurs.
Chaque personnage doit être mis à
l’épreuve par des illusions semi-réelles, per-
sonnalisées pour chaque individu. Certains
joueurs auront peut-être les compétences
nécessaires pour distinguer ce qu’ils savent
des observations de leur personnage, mais
de nombreux autres en sont incapables. Il
est conseillé au MD de séparer les joueurs
jusqu’à ce qu’ils viennent à bout de cette
épreuve.
La porte du contentement
Après avoir isolé vos joueurs, commencez
chaque mise à l’épreuve en lisant ce qui suit.
18
Vous vous arrêtez une seconde, pour
reprendre votre souffle et vous repérer. Vous
avez été séparé(e) de vos compagnons. Le
bruit de vos propres pas semble étouffé et
lointain, et vous n’en entendez aucun autre.
Par contre, vous semblez vous trouver à
proximité d’un bâtiment intérieur, à deux
ou trois mètres devant vous et vers la droite.
Il ne comporte qu’un niveau au-dessus du
sol, et est fait de la même pierre noire que les
murs et le dallage.
Si le PJ examine les lieux, informez-le (ou
-la) que le bâtiment mesure environ 12 m
dans un sens, une fois et demie plus dans
l’autre, avec une porte à gauche du centre (à
6 m) sur l’un des murs les plus longs. Cette
porte est constituée d’un marbre noir lisse,
ne présentant que d’occasionnelles lueurs
d’un rouge orangé.
Si le personnage décide d’attendre dehors
et de partir à la recherche du reste du
groupe, la porte s’ouvre subitement, et un
rire sonore en sort. Le sol s’incline, faisant
tomber le personnage à travers l’embrasure
affamée, qui se referme avec un claquement
satisfait.
Pendant tout ce temps, le personnage
exprimera peut-être le désir de refuser de
croire à la plupart des expériences vécues
dans le château. En fait, la seule illusion que
les personnages ont rencontrée jusque là est
le ver, un monstre d’ombre. Les autres effets,
aussi étranges qu’ils puissent être, sont le
produit de la volonté de Baine dans ce lieu,
qui est l’antre du dieu. Et ils sont tout ce qu’il
y a de plus réel.
Trop beau pour être vrai
Une fois qu’un personnage a traversé le
portail menant à l’intérieur des bâtiments,
cependant, les frontières entre réalité et
illusion se dissolvent. Baine a l’intention de
briser les héros grâce à des illusions repré-
sentant leurs désirs les plus chers. Au moyen
de doppelgangers, de mimiques, de modis
(un nouveau monstre détaillé dans cette
aventure) et de monstres d’ombre, il compte
poser des pièges auxquels les PJ ne pourront
pas résister.
La première initiative du MD doit consti-
tuer à décider de ce que pourraient être ces
« désirs les plus chers ».
Il serait agréable que tous les personnages
aient des motivations claires, mais certains
joueurs ne rendent pas les objectifs de leur per-
sonnage aussi évidents, en particulier quand
les personnages sont encore de faible niveau et
n’ont pas encore trouvé leurs marques.
 Chapitre 3 : le château des ténèbres
Dans ce genre de cas, le MD n’a quasiment
pas d’autre choix que d’essayer de deviner :
un voleur peut être influencé par la possibi-
lité de grandes richesses, un guerrier dont la
caractéristique de force n’a rien d’exception-
nel peut souhaiter qu’elle soit augmentée. Un
personnage dont la race est peu fréquente
pourra aspirer à trouver de la compagnie.
La deuxième étape consiste à décider de la
forme sous laquelle ces désirs pourront se
manifester. Une coupe portant l’inscription
« Bois-moi si tu veux être plus fort » est un
appât moins convaincant que, disons, une
bande d’orques surpris, dont l’un porte ce qui
ne peut être qu’un ceinturon de force des géants.
La troisième décision que doit prendre le
MD concerne la façon dont les laquais de
Baine pourront au mieux produire cette
manifestation. Les doppelgangers utilise-
raient leur ESP pour déterminer ce que les
PJ aimeraient le plus voir, puis emploieraient
leurs propres pouvoirs, les services d’une
ou deux mimiques, et les sorts de monstres
d’ombre et de forces spectrales pour recréer ces
images de façon convaincante.
La dernière décision à laquelle le MD est
confronté concerne l’effet espéré. Si un PJ
cède à l’illusion et cherche à obtenir ce qu’il
désire, le personnage devra se retrouver en
danger. Par exemple, un « amour perdu »
pourrait être un doppelganger, attendant
l’occasion de le surprendre ; ou un tas
d’or illusoire pourrait dissimuler une fosse
ouverte précipitant le personnage dans un
espace clos où rôdent quatre modis.
Quels que soient les détails spécifiques, un
PJ qui succombe à l’appât constatera que sa
vision s’éclaircit au moment où le piège est
activé. Si un personnage cède à ses désirs,
ce personnage a échoué dans cette impor-
tante épreuve, et les conséquences devront
être sérieuses et potentiellement mortelles,
mais sans le mener à une mort certaine. Un
personnage devra être capable de se tirer du
piège en combattant, mais il ne faut pas que
ce soit facile.
Trop vrai pour être bon
Si un personnage tente de refuser de croire
aux illusions, autorisez-lui des chances nor-
males. Des sorts tels que détection des illusions
et vision véritable fonctionnent eux aussi nor-
malement, une fois pris en considération le
chaos magique. Si un personnage réussit à ne
pas y croire, il ou elle pourra encore être en
danger (les doppelgangers reprendront leur
forme normale pour attaquer, et les monstres
d’ombre combattront malgré tout), mais le
péril devrait être considérablement réduit.
De plus, les personnages qui se seront
débarrassés des illusions verront qu’ils se
trouvent dans une salle noire et très vaste,
éclairée par des lueurs orange tourbillon-
nant près du plafond, à 6 m au-dessus d’eux.
Leurs compagnons seront visibles, toujours
en transe, à plusieurs mètres d’eux. Une fois
que le PJ libéré échappera aux dangers qui
le menacent, le personnage pourra aider
d’autres membres du groupe à tenter de ne
plus croire aux illusions.
À chaque round, un personnage libéré
peut aider un de ses alliés. Aux yeux du
personnage subissant le sort, le personnage
libre apparaît comme une image fantoma-
tique, argumentant ou agissant selon le cas,
dans le contexte de l’illusion.
Le personnage libre pourra lui expliquer
la nature illusoire de la scène. Cela donnera
au personnage subissant le sort d’avoir une
chance automatique de rejeter l’illusion,
qu’il souhaite ou non le faire, avec un bonus
de + 1.
Le personnage libre s’en tirera mieux s’il
essaie de distraire le personnage subissant le
sort, plutôt que de l’encourager à s’attarder
sur l’image illusoire. Par exemple, le person-
nage qui l’aide pourra lui demander son aide
pour sauver un autre PJ, ou la maîtresse de
Caitlan. Cela permettra au personnage fas-
ciné d’ajouter un bonus de +3 à ses chances
de rejeter l’illusion.
La meilleure solution, bien que dange-
reuse, consiste pour le PJ aidant son allié à
se laisser attaquer par les créatures présentes
dans l’illusion, en se mettant directement sur
leur chemin. Le PJ libre sera certainement
attaqué, ce qui libérera automatiquement le
personnage ensorcelé.
La mécanique de cette intervention est
délicate. Le processus est bien plus simple
si le MD résout chacune des illusions des PJ
round par round, de sorte que, si un per-
sonnage se libère, il pourra aider n’importe
lequel des autres au round suivant.
Une fois qu’un personnage est tiré de son
propre piège, ce joueur peut accompagner
le MD et porter secours aux autres jusqu’à
ce que toutes les illusions soient dissipées.
Deux rounds après que la dernière des
menaces illusoires sera éliminée, lisez aux
joueurs ce qui suit.
Une porte s’ouvre à plusieurs dizaines de
mètres, et une explosion de rire moqueur
emplit la pièce. Caitlan passe l’ouverture en
trébuchant, et tombe douloureusement sur
l’épaule. La porte se referme.
19
Il s’agit réellement de Caitlan, capturée
après avoir suivi le groupe. Elle est blessée
(ôtez 2 points de vie de son maximum),
mais les effets négatifs de la quête semblent
réduits. Elle sourit faiblement aux PJ, puis
regarde fixement le mur derrière eux. Une
porte d’électrum s’y trouve, une porte qui
n’était pas visible auparavant.
« Par là, dit Caitlan. Derrière cette porte
attend ma maîtresse. »
Au service de Mystra
Sur la porte a été gravée la main noire de
Baine, fondue dans le placage d’électrum
incrusté dans le bois. La main mesure un
mètre de haut, et Baine y a placé son propre
symbole mortel.
Le symbole de Baine n’apparaîtra briève-
ment que lorsque la porte est touchée, et
prendra effet instantanément. Les effets du
symbole sont les suivants :
* Tout personnage situé dans un rayon
de 10 m doit effectuer un jet de sauvegarde
contre la magie de mort ou être tué (tout per-
sonnage touchant la porte, même s’il utilise
un outil pour le faire, subit un malus de –2
sur son jet de sauvegarde).
* Tout personnage situé dans un rayon
de 20 m doit effectuer un jet de sauvegarde
contre la paralysie ou subir une flétrissure
glaciale qui cause une perte de 1 à 12 pv (il y
a 30 % de chances pour que 1 pv soit perdu
de façon permanente).
* Tout personnage situé dans un rayon
de 40 m doit effectuer un jet de sauvegarde
contre le souffle ou être tourmenté par de
féroces douleurs, semblables à des coups de
poignard, pendant 2 à 20 rounds. Ces dou-
leurs causeront des pénalités de –2 à la fois
à la Classe d’armure et aux jets d’attaque.
Ces effets sont cumulatifs. Un PJ touchant
la porte devra effectuer des jets de sauve-
garde contre les trois effets, chaque fois que
le symbole est activé.
La porte est verrouillée et doit être cro-
chetée. La détruire (un total cumulé de
30 dommages aux pv est nécessaire) ou ten-
ter de la forcer (ce qui nécessite un total de
35 points de Force appliqués simultanément
pour réussir) activera le symbole de Baine à
chaque toucher, et si la porte est brisée et
ouverte avant que le symbole soit épuisé, il
explosera dans une déflagration d’énergie
infligeant 3d8 dommages à tous ceux qui se
trouvent dans un rayon de 10 m, 2d8 à tous
ceux situés entre 10 et 20 m, 1d8 à tous ceux
situés entre 20 et 30 m, et 1d4 à tous ceux
situés entre 30 et 40 m.
 Chapitre 3 : le château des ténèbres
IMPORTANT : Le MD devra prendre
toutes les mesures nécessaires pour assurer
la survie de Caitlan pendant cette effraction,
car elle est essentielle pour la continuation
de l’aventure.
La salle derrière la porte est remplie d’une
étrange brume rouge et fumeuse. Dans la
brume, vous voyez quelqu’un lutter inuti-
lement, agitant bras et jambes pour tenter
de s’échapper des chaînes surnaturelles
qui l’entravent. Elle semble d’essence élé-
mentaire, un être de pure énergie magique.
Des choses blanches, de la taille d’une main,
ressemblant à des araignées squelettiques,
arpentent la zone embrumée. Tandis que
vous les observez, elles avancent, trottinant
lentement dans votre direction...
La pièce est dénuée d’ameublement, et
totalement remplie par un hakeashar, ou
« dévoreur de magie », que Baine a magique-
ment emprisonné dans la salle. La « brume
rouge » est son corps, et sa présence empêche
toute magie de fonctionner à l’intérieur de
la pièce, ou depuis l’extérieur dans la pièce ;
tous les effets seront instantanément absor-
bés. Le hakeashar a 70 pv ; il est détaillé
p. 47. Les sceaux mortels spéciaux de Baine
l’empêchent de quitter la salle.
S’il est tué, une voix masculine grave et
sonore résonnera dans la salle, s’éteignant
lentement. « Non ! Non ! Mon pouvoir !...
Soyez maudits ! Attention, “héros” – atten-
tion à la Main de Baine ! »
Dans la brume se débat la déesse Mystra,
ses poignets et chevilles enchaînés par des
liens conjurés par Baine.
Tout autour du hakeashar se trouvent des
mains humaines squelettiques (provenant
des habitants du château qui ont été tués),
animées par la magie de Baine et devenues
des griffes rampantes (détaillées p. 45).
Toutes ces griffes ont 4 pv, et attaqueront et
poursuivront toute créature vivante (sauf
Caitlan, protégée par la quête de Mystra)
située à moins de 30 m de l’une d’elles. Il y a
20 griffes en tout.
Tout bruit de combat dans la pièce ou le pas-
sage y menant attirera trois modis dans la salle.
Trois volatiles infernaux (autre nouveau
monstre, détaillé dans cette aventure – voir
p.48) se grouperont pour attaquer les PJ, sauf
l’un d’entre eux, à travers les yeux duquel
Baine (depuis une autre partie du château)
observe la mêlée.
IMPORTANT : Le groupe ne doit être auto-
risé sous aucun prétexte à combattre Baine,
20
même s’il est présent dans une autre partie
du château. Il ne fait que jouer avec eux à ce
stade de l’histoire.
Une fois le calme revenu, ou pendant la
bataille si le combat tourne au désavantage
des PJ, Caitlan s’avancera vers la femme
entourée de brume. Caitlan est l’avatar
prévu pour Mystra, et a été appelée pour
terminer son apothéose.
Une fois que Caitlan touche Mystra, la
déesse disparaît de ses liens. Elle possède
maintenant Caitlan. Mystra connaît les
effets du hakeashar, et pressera les PJ de
tuer la chose. Une fois libérée de sa force
neutralisant la magie, elle pourra utiliser
ses pouvoirs.
Une fois Mystra libre, Baine sait qu’il
vaut mieux ne pas rester à proximité. Parce
qu’il respecte le pouvoir de Mystra, il part,
emportant avec lui les changements appor-
tés au château de Tombemort. En l’espace
d’une minute, les murs noirs marbrés, la
brume et les créatures sinistres disparaissent
tous, et les PJ se retrouvent dans les ruines
anciennes d’un fort depuis longtemps
abandonné.
 Chapitre 4 : la fin de Mystra
Ce chapitre commence après que les PJ ont
sauvé Mystra au château de Tombemort. Le
MD devra garder sous la main les détails
concernant l’avatar de Mystra.
Événement 1 :
un retour
et une invitation
Caitlan Chantelune s’approche de vous.
Elle paraît plus grande. Sa courte chevelure
blonde ondule, comme douée d’une vie
propre. Elle est gracieuse, et ses robes noires
chatoient, couvertes de minuscules scintille-
ments de lumière changeante – une lueur qui
se retrouve dans ses yeux. Elle ne fait aucun
bruit en avançant, et ses pieds ne semblent
pas toucher le sol, mais flottent à quelques
centimètres au-dessus. Elle sourit.
« Vous avez mes remerciements, dit-elle, et
ce n’est pas chose négligeable – car bien que
vous me connaissiez sous le nom de Caitlan,
la plupart des gens m’appellent Mystra. » Elle
s’approche de Minuit, et tend une main en
souriant.
« Ma sœur, dit-elle avec douceur, je dois
maintenant te demander de me rendre ce
que je t’ai confié il y a quelque temps. Puis-
je le récupérer maintenant ? »
Caitlan, s’étant révélée comme Mystra, la
déesse (Loyale Neutre) de la Magie, véné-
rée par les magiciens de tous les Royaumes,
demande à Minuit de lui rendre son
pendentif.
Quand Mystra touchera le pendentif,
il brillera d’une lumière vive, d’un blanc
bleuté, et la main avec laquelle elle le touche
et ses yeux luiront en réponse. Triomphante,
Mystra lèvera haut le pendentif, et exercera
silencieusement sa volonté pour ouvrir un
portail donnant sur un lieu empli de brumes
violettes bouillonnantes et d’obscurité
mouvante.
Mystra sourira alors et invitera les PJ à
s’approcher de l’ouverture brillante.
« Observez ! dit-elle. Soyez attentifs, si vous
voulez contempler une beauté et une gran-
deur dont vos yeux ne verront jamais plus
l’égal ! Voyez ce que vous avez provoqué,
et apprenez la véritable nature de tout ce
qui est ! Mon pouvoir vous protégera…
regardez ! »
Événement 2 :
le Gardien
Tout autour, ce n’est qu’obscurité – un vide
profond et carillonnant d’obscurité, éclairé
par des brumes violettes faiblement lumines-
centes, qui bouillonnent et dérivent sans but,
et par des lueurs clignotantes et mouvantes.
Dans ce vide s’avance Mystra, qui semble
avoir encore grandi. Elle brille d’une aura
d’un blanc bleuté, et avance avec assurance,
marchant sur du vide, vers une lumière
jaune qui luit dans le lointain. Peu à peu, la
lumière dans le lointain grossit.
Vous pouvez voir que la lueur dorée
entoure une silhouette d’aspect humain
vêtue d’une armure de plates complètes. Sa
visière est baissée, et son armure luit d’un
lustre bleu ; la lueur qui l’entoure devient
plus brillante, passant du doré au blanc
tandis que vous vous rapprochez. Mystra
mesure environ 3,50 m de haut à présent, la
silhouette en armure environ 6 m.
« Mystra, dit-il soudain, d’une voix grave et
sonore, Tu n’es pas venue seule. As-tu donc
les Tablettes ? »
« Non, répond Mystra, mais je n’en vois
pas la nécessité. Je sais qui les a volées et je
souhaite parler au Seigneur Ao. Laisse-moi
passer. »
La silhouette en armure reste immobile.
« Ce n’est pas ce qui a été décrété, dit-il d’une
voix presque douce. Sans les Tablettes, je ne
puis te laisser passer. Retourne sur tes pas,
et obtiens les Tablettes. Avance, drapée dans
ton orgueil, à ton propre péril. Quant à moi,
je n’abandonnerai pas mon devoir. »
« Devoir ? demande Mystra d’une voix
pleine de colère. Je n’ai aucun devoir – et tu
as une étrange façon de suivre le tien. Les
Tablettes elles-mêmes ne sont rien pour moi.
Écarte-toi, et laisse-moi passer ! »
« Non, répond la silhouette. Pas question.
Fais demi-tour, pour ta propre sécurité – et
celle de ces mortels que tu as amenés comme
témoins. Erreur que cela. Ne fais pas plus de
mal, Mystra, car je n’aimerais pas te blesser,
si tu me laisses le choix. »
« Choix ? répond Mystra. Tu ne m’en laisses
aucun, à moi ! Si je dois prouver ma valeur
pour retrouver la place qui me revient, je le
ferai ! Écarte-toi, Heaum, ou je passerai de
force, et c’est toi qui en souffriras ! »
Heaum secoue la tête. « Je ne bougerai pas,
et ne me laisserai pas écarter. Tu es avertie,
Mystra. » Il reste immobile, et avec un sou-
dain grognement de fureur, Mystra lève la
main et émet une foudre d’un blanc bleuté
– pas un éclair crépitant, mais un rayon
continu, bourdonnant et fulgurant !
21
En un instant, la main de Heaum se lève. Le
rayon la frappe, et y disparaît, apparemment
absorbé. Mystra, furieuse, fait un autre geste.
Neuf énormes boules de feu apparaissent
brusquement et roulent à travers le vide en
direction de Heaum. Le géant en armure se
dresse, indemne, au milieu des flammes et de
la pluie de glace, d’explosions, du martèle-
ment de poings géants et de lames mystiques
qui les suivent.
Mystra pleure de colère et de frustration.
Ses larmes luisent et brillent comme des
langues de flamme bleue, mais elle ne cesse
pas d’attaquer. De gigantesques serpents
ailés et des mâchoires désincarnées emplies
de crocs se forment à partir du néant, mais
lorsqu’ils frappent Heaum, ils retournent au
néant. Des tentacules fouettent le colosse en
armure, et haches, lances et énormes mar-
teaux de force miroitante l’attaquent. Il tient
bon.
Enfin, Mystra bondit en avant et se jette
sur lui, sa bouche crachant des flammes.
Ses larmes furieuses coulent sur les deux
silhouettes, tandis que Heaum la tient cal-
mement à distance, ignorant ses coups et ses
prises, et ouvre sa visière.
Mystra hurle tandis que leurs regards se
croisent, un cri horrible et perçant qui s’en-
tend dans tous les Royaumes. Heaum recule
un poing ganté de fer, et le passe d’un coup
à travers la cage thoracique de Mystra. Sur
quoi le corps de ce qui était autrefois Cait-
lan explose dans un éclair dévastateur de
lumière, de chaleur et de puissance.
Les énergies dégagées par le départ de
Mystra s’engouffrent dans le portail. Même
en vous protégeant les yeux, vous êtes aveu-
glés par le pouvoir brut de la déesse, dégagée
de sa forme humaine. Puis votre vision rede-
vient nette. Les ruines du château de Tombe-
mort ont été rasées, changées en fine poudre.
Les terres sont carbonisées et dévastées sur
près d’un kilomètre dans toutes les direc-
tions, et l’air porte une odeur étrange. Vous
vous tenez, indemnes, sur un piédestal de
pierre, tout ce qui reste des briques du châ-
teau de Tombemort. Elles forment un cercle
lisse, d’un rayon de 9 m, centré sur Minuit.
Le silence se fait. Le visage de Heaum n’est
pas visible, car il abaisse à nouveau sa visière
en se tournant vers vous.
Mystra a complètement disparu. Heaum
n’attaquera pas les PJ, et ne répliquera pas
s’ils l’attaquent. Ni les attaques magiques, ni
les attaques physiques ne peuvent le bles-
ser. Heaum répondra à toutes les questions
des PJ ; s’ils lui demandent ce qu’est deve-
nue Mystra, il ne confirmera pas qu’elle a
été détruite, mais emploiera des expressions
telles que « Elle n’existe plus dans le sens où
 Chapitre 4 : la fin de Mystra
vous connaissez l’existence » ou « Toutes les
réponses ne sont pas données librement
– ou ne devraient pas l’être. »
Quoi que disent ou fassent les PJ, Heaum
leur fournira tôt ou tard les informations ci-
dessous. Heaum peut contrôler les réactions
physiques des PJ ; si nécessaire, il peut littéra-
lement forcer n’importe qui à l’entendre (en
le maintenant silencieux et immobile, etc.).
Événement 3 :
le message de Heaum
« Ceux que vous connaissez comme des dieux
parcourent maintenant les Royaumes parmi
vous, dit Heaum. Les raisons en sont nom-
breuses, et mieux vaut les taire et les oublier.
Sachez ceci : à certains égards, les dieux ne
sont pas plus grands que les hommes. Tous,
grands et petits, sont maintenant très affai-
blis, et tous cherchent quelque chose qui a
disparu, quelque chose de caché.
« Ce ne sont pas les hommes qui les ont
cachées, mais les hommes – ou elfes, ou
nains, ou orques, ou n’importe quelle créa-
ture de Féerûne – peuvent les trouver. Elles
ont un grand pouvoir : ce sont les Tablettes
du destin.
« Elles portent de nombreux autres noms,
car elles se sont manifestées sous de nom-
breuses formes : un orbe doré dans lequel
tourbillonnent des flammèches ; une gemme
luisant d’un feu brillant et blanc, aussi grosse
qu’une tête d’homme ; une plume à écrire
constituée d’une force éthérée ; une paire
de lèvres d’aspect humain qui se déplace et
parle, suspendue dans les airs, mais dénuée
de visage ou de corps… il y a d’autres mani-
festations que celles-là.
« Mais à présent elles apparaissent sous
forme de tablettes de pierre, dont chaque
côté est aussi long qu’un bras d’homme.
Sur elles sont inscrits les noms de tous les
dieux, et leurs devoirs, que tant d’entre eux
semblent avoir oubliés. Les retrouver est
crucial pour la survie des Royaumes tels que
vous les connaissez.
« Si vous êtes des héros, cherchez-les.
Sinon, transmettez à ceux qui en sont ce que
je vous ai dit. Une grande gloire attend, dans
la recherche comme dans la découverte. Par-
tez maintenant, en toute sécurité. Réfléchis-
sez, et devenez plus sages que celle avec qui
vous êtes venus. »
Et sur ce, le portail se referme. Si un ou
plusieurs des PJ étaient blessés, mutilés,
malades ou victimes d’une incapacité au
moment de la confrontation, ils découvri-
ront qu’ils sont maintenant guéris, entiers
et en bonne santé (la lycanthropie, les malé-
22
dictions, la magie de quête et sorts similaires
ne seront pas dissipés).
À ce moment, Minuit trouvera le pendentif
de Mystra par terre, à ses pieds. Le pendentif
ne permettra à personne d’autre que Minuit
de le toucher (voir le chapitre 1 pour plus de
détails). Quand Minuit le ramasse, le pen-
dentif brille d’une lumière vive, et Minuit
sait qu’elle porte maintenant une parcelle
du pouvoir brisé de Mystra. Et elle sait autre
chose : qu’elle doit partir à la recherche d’El-
minster, l’historien de Valombre.
Rencontres
1. Au retour du groupe
Un vieil homme en robe grise loqueteuse
vous contemple d’un air impressionné. Il est
chauve mais a l’œil vif, et s’appuie sur un
bâton de chêne noueux qui le dépasse d’une
tête. Il s’avance avec empressement. « Tant
de pouvoir ! Un Art qui fonctionne vraiment !
Êtes-vous donc les héros dont parlait Alaundo ?
Avez-vous trouvé les Tablettes du destin ? »
Jouez cette rencontre si les PJ semblent
déroutés par le message de Heaum, ou s’ils
décident que les Tablettes ne les concernent
pas et qu’ils feraient mieux de se consacrer
à des choses plus profitables (ou moins
dangereuses !).
 Chapitre 4 : la fin de Mystra
Le vieil homme est Dannath Redlorn,
druide de niveau 8 et Ménestrel. Dannath
ne combattra pas les PJ ; s’il est attaqué, il se
changera en corbeau et tentera de s’échap-
per. Son bâton n’est pas magique. Dan-
nath porte une broche de Ménestrel (une
harpe argentée dans un cercle composé de
neuf étoiles ; des enchantements mineurs
l’empêchent de se ternir ou de se briser
facilement), du gui, une flasque d’eau ainsi
qu’une bourse contenant 1 po, 3 pa et une
petite meule de fromage – et rien d’autre qui
ait de la valeur.
Dannath peut expliquer la prophétie
d’Alaundo et informer les PJ que les Tablettes
du destin n’ont pas grand intérêt pour Celui
Qui est Caché, Maître des dieux – de sorte
que la quête des Tablettes doit mettre à
l’épreuve le caractère des dieux comme celui
des hommes. Il peut également expliquer
qui sont Heaum, Mystra et les autres dieux
à quiconque ignore les sphères d’influence
et pouvoirs habituels des dieux. Dannath
n’a jamais entendu parler d’Ao, mais fron-
cera les sourcils et déclarera : « Ce mot signi-
fie “Unique” dans la langue utilisée par les
dragons d’or, que certains sages appellent la
“langue ancienne”... Je m’interroge. »
Le vieil homme sera très intéressé par des
nouvelles de ce qui est arrivé aux PJ avec
Mystra (il l’a vue ouvrir le portail, et l’a
reconnue), et essaiera d’échanger des infor-
mations avec les PJ s’ils rechignent à parler.
Il essaiera également de persuader tout PJ
sceptique de l’importance de la quête des
Tablettes : « La survie des Royaumes eux-
mêmes en dépend ! »
2. Une offre impossible
à refuser
Un elfe mince et de grande taille, aux che-
veux argentés et aux yeux d’un bleu-vert
profond, vous observe de loin. Il est vêtu
d’un manteau gris usé qui le couvre depuis
la gorge jusqu’à ses pieds bottés. Il y a proba-
blement une épée à sa ceinture, sous le man-
teau. Il s’approche d’un pas léger, levant une
main ouverte pour vous saluer.
« Bonne rencontre, dit-il d’une voix basse,
presque chuchotante. Je suis en quête de
savoir. Je paierai bien toute nouvelle des
dieux et de leurs actes. En avez-vous? »
Cet « elfe » est en réalité un magicien
mineur du Zhentarim, Belemos Hawklyn
(M4, LM, dague, sorts offensifs désagréables
au choix du MD). Son déguisement est une
illusion lancée sur lui par son supérieur, Ili-
thar Soond (M6, armé d’un collier de projec-
tiles auquel il ne reste qu’un globe de 2d6
et deux de 1d6). Ilithar attend hors de vue,
mais à portée d’un cri de Belemos l’appelant
à l’aide. Si les PJ paraissent forts, il n’aidera
pas Belemos, mais observera ce qui se pro-
duit (employant des sorts d’invisibilité et de
vol si nécessaire) et suivra le groupe.
Belemos n’approchera les PJ que lorsqu’ils
sont seuls. Il se présentera sous le nom
d’« Aithlin Feuillenuit », et prétendra être
un sage venu d’Everlund. Sans le dire vrai-
ment, il suggérera être en termes amicaux
avec Alustriel, Haute dame de Lunargent, et
avec les Ménestrels en général.
Attaquer le groupe n’intéresse pas Bele-
mos, même s’il est prêt à le faire. Il est réel-
lement en quête d’informations et rien de
plus. Il sera prêt à offrir un sac de 12 pierres
de lune taillées et polies (d’une valeur de
50 po chacune) pour les informations déte-
nues par le groupe – commençant par leur
offrir six pierres de lune et se laissant faire
s’ils marchandent pour obtenir plus. Il paiera
sans traîtrise s’il n’est pas menacé par les PJ.
Le MD devra effectuer secrètement des
jets d’Intelligence pour tous les PJ (avec un
bonus de 1 pour les PJ demi-elfes, et de 2
pour les PJ elfes). Tout résultat réussi signi-
fie que le PJ en question a remarqué que
quelque chose ne va pas dans l’apparence
d’Aithlin. Tout PJ ayant l’expérience de la
magie se rendra compte que l’apparence de
l’elfe est due à une illusion, mais pas de ce
qu’il est ni de qui il est vraiment.
3. Une apparition
Un scintillement de petites lueurs cligno-
tantes apparaît silencieusement et subite-
ment devant vous, à environ 20 pas. Les
étincelles rayonnantes s’éparpillent lente-
ment pour former un anneau. À l’intérieur
est visible la silhouette indistincte d’un
homme cagoulé et barbu, vêtu de robes. Son
visage est caché ; ses mains bougent. Elles
s’ouvrent pour révéler une unique étoile
d’un blanc bleuté.
Puis l’apparition silencieuse, étincelles
comprises, s’évanouit. Seule demeure l’étoile
luminescente, flottant dans l’air. Elle s’élève,
lentement et silencieusement, vers le ciel,
devenant de moins en moins visible dans sa
montée, jusqu’à disparaître totalement.
L’étoile est immédiatement reconnaissable,
par son apparence, comme le symbole de
Mystra. L’homme cagoulé est le demi-dieu
Azouth ; son message est que Mystra est
introuvable ; elle pourrait, de fait, avoir tota-
lement disparu. « Azouth » est silencieux, et il
s’agit en réalité d’une projection de l’image ;
23
il ne répondra pas aux questions des PJ, à
leurs sorts ni à leurs attaques. Il ressemble
beaucoup à Elminster, le sage de Valombre
(mais les PJ ne le sauront pas avant de ren-
contrer Elminster en chair et en os).
Rencontres aléatoires
1. L’espion dragon
Un petit dragon vert très jeune, effrayé par
le chaos magique des Royaumes, espionne
les PJ. Le nom du dragon est Alghazh, et il
possède une gemme d’invisibilité (un diamant
gros comme le poing qui rend son porteur
invisible, sur commande, une fois par jour).
Alghazh n’a plus d’autre trésor, et ne dispose
d’aucun allié ou savoir spécial. Il essaiera de
découvrir tout ce que les PJ savent des dieux,
en écoutant aux portes, puis s’enfuira. S’il est
découvert, il combattra jusqu’à la mort, et
ne peut être amadoué. Alghazh est dément,
et il est impossible de lire ses pensées, de le
charmer, ou de l’influencer mentalement. S’il
n’est pas détecté, il suivra le groupe, dévo-
rant des humains isolés pour se nourrir
chaque fois qu’il le pourra.
2. Un agent des ténèbres
Un bel homme s’appuyant sur une béquille
et portant des robes pourpres dénuées
d’ornement approche les PJ et offre de leur
montrer un indice laissé par « le dieu unique
au-dessus de tous les dieux » concernant la
véritable nature des Tablettes du destin.
« Vous semblez être des héros, dit l’homme.
Peut-être pourrez-vous réussir là où d’autres
ont échoué. » Si les PJ suivent cet homme,
il les conduira à une petite chapelle de
Lathandre au bord de la route. Son autel a
été brisé et profané.
L’homme est en excellente santé ; sa béquille
est un bâton de la vipère. Il s’agit de Quenel,
un clerc de Baine du 3e niveau, agent subal-
terne du Zhentarim. 21 hommes d’armes de
niveau 0 sortiront de leurs cachettes autour
de la chapelle, chacun portant une dague,
un gourdin et une épée courte.
Ces brutes à gages attaqueront, cherchant à
dévaliser, tuer ou chasser la plupart des PJ, et
en captureront un pour que Quenel le ques-
tionne. Quenel veut savoir ce qu’ont appris
les PJ quand ils ont rencontré Mystra ; il a vu
le portail s’ouvrir et est avide d’obtenir des
nouvelles importantes pour ses supérieurs.
 Chapitre 4 : la fin de Mystra
3. Vents de tempête
Une tempête hurlante de vents déchaînés
déchirera le ciel au-dessus des PJ. La foudre
s’abattra, foudroyant des arbres et dévastant
les campements. Un fouillis d’objets sera
porté par les vents : bouts de tissu, oiseaux
foudroyés, feuilles d’arbre et morceaux de
parchemin. L’un de ces derniers frappera
un des PJ en plein visage. S’ils l’examinent
avant de le jeter, les PJ découvriront qu’il
s’agit d’un parchemin contenant les sorts
de mage dissipation de la magie et vol.
Si le MD le souhaite, les vents pourraient
bien apporter d’autres objets de quelque
intérêt ou valeur, ainsi que des murmures
fantomatiques, des cris ou chants lointains,
ou des indices étranges, peut-être les voix
de sages ou d’avatars spéculant tout haut
à propos des paroles de Heaum ou du
voyant Alaundo, mort depuis longtemps,
concernant ce Temps des Troubles. Si les PJ
commencent à traiter calmement rencontre
après rencontre comme s’il s’agissait d’une
simple aventure de plus, il est recommandé
de leur envoyer quelques frissons et interro-
gations pour les faire réfléchir.
4. Une voix solitaire
Une bouche magique apparaît près de l’un
des PJ sur une pierre tombale, un pilier de
pierre, un gros rocher ou un tronc d’arbre.
« Je dois parler avant de mourir, hoquette-t-
elle d’une voix rauque. À quiconque m’en-
tend : sachez qu’Ao est l’Unique, l’Absolu,
Maître des Dieux ! Il observe, dissimulé ! »
La bouche, et la voix, disparaîtront alors pour
toujours, et son identité restera inconnue.
En dehors d’Elminster, seuls les archimages
Khelben « Bâton noir » Arunsun d’Eaupro-
fonde et la Simbule, reine d’Aglarond, ont
jamais entendu parler de cet « Ao », comme
d’un être ultra puissant des Plans extérieurs.
5. Le Culte frappe
Maerhindor, un guerrier du 7e niveau NM
loyal au Culte du dragon, affrontera les PJ
en tirant son épée. « Votre vile sorcellerie
a causé ce bouleversement de la magie !
déclare-t-il, furieux. Disciples de Mystra !
Déposez vos armes, ou mourez ! »
Maerhindor ne possède qu’une épée nor-
male et une potion de soins, mais il porte aussi
un anneau des dragons donné par le Culte, et
qu’il utilisera pour conjurer un dragon mau-
vais avant de défier les PJ.
Maerhindor sait que les PJ ne sont pas res-
ponsables de la moindre sorcellerie ni du
chaos affectant les Royaumes. Il essaie de
les inciter à révéler des informations utiles
concernant leurs identités et intentions. S’il
est attaqué, il se défendra tout en battant en
retraite, attendant la venue du dragon. Il
ordonnera au dragon d’attaquer quelles que
soient les réactions des PJ à ses accusations.
En ces temps troublés, tout ce qui répond
à la conjuration de Maerhindor est un dra-
gon noir adulte de taille moyenne (6 DV),
Ulhindos. Le dragon noir est vaniteux, ron-
ronnant et dédaigneux. Ulhindos parle mais
ne connaît aucune magie. Elle arrivera en
12 rounds, descendant en piqué pour atta-
quer sans hésitation.
Ulhindos s’ennuie vite, et repartira si elle
est incapable d’acculer et de tuer une créa-
ture en moins de six rounds. Le dragon
s’enfuira également s’il reçoit plus de 14 pv
de dommages en un round, ou plus de 20 pv
au total.
Si une créature d’alignement neutre ou
bon touche un anneau des dragons, il la brû-
lera pour 2 à 5 pv de dommages (par contact
ou round de contact continu) en se mettant
à brûler, avec une fumée huileuse d’un vert
noirâtre. Il continuera à brûler quoi qu’on
lui fasse, et se consumera entièrement en 3
à 12 rounds. Si une créature d’alignement
mauvais enfile un de ces anneaux sans ins-
tructions concernant son utilisation, toute
tentative pour l’activer n’aura qu’un seul
résultat : un dragon maléfique sera conjuré,
arrivant en 11 à 16 rounds, et attaquera le
porteur de l’anneau.
6. Yeux brillants
Une jeune fille très belle, en robe grise,
approche le groupe d’une façon plutôt
hésitante.
« Êtes-vous des aventuriers ? » demande-t-
elle. Si la réponse est oui, elle s’empressera
de demander : « Avez-vous besoin d’une
apprentie ? Je suis – je n’ai jamais vraiment
participé à un combat, mais je suis prête à
apprendre ! »
La jeune fille est Béluane « Yeux brillants »
Alkath, une magicienne CB du 1er niveau
qui est exactement ce qu’elle prétend être.
Elle possède une dague, des rations pour
une semaine, et un livre de sorts contenant
six sorts du 1er niveau dans un sac à dos. Elle
porte également un bâtonnet de fer qu’elle
croit (à tort) magique. (Elle l’a trouvé dans
une cave de Montéloy, alors qu’elle servait
de domestique et de cuisinière – bonne cui-
24
sinière – à son tuteur, le mage aujourd’hui
défunt Anthagar « l’Aveugle ».)
Yeux brillants est enthousiaste et adroite
(17 Dex), mais incroyablement naïve, et fait
toujours ce qu’il ne faut pas ou tombe dans
des pièges évidents. Elle fera cependant de
son mieux si les PJ l’y autorisent. Elle sera
extrêmement impressionnée par toute nou-
velle du contact du groupe avec Mystra.
Si les PJ refusent, Béluane acceptera doci-
lement leur décision et partira. Mais elle
devrait réapparaître régulièrement, de façon
totalement innocente : séjournant dans la
même auberge que les PJ, arrivant dans
les mêmes bourgs, empruntant les mêmes
routes ou pistes. Elle ne sera pas en train
de suivre délibérément les PJ, mais simple-
ment d’emprunter la même direction, par
coïncidence.
Mais est-ce bien une coïncidence ?
Bien qu’elle l’ignore, Yeux brillants est sous
la protection du demi-dieu Azouth – c’est
l’une des candidates qui pourraient un jour
devenir le Magister. Chaque fois qu’Yeux
brillants rate un jet de sauvegarde, autori-
sez-lui en un second. Une minuscule étoile
d’un blanc bleuté apparaîtra brièvement
au-dessus d’Yeux brillants quand cela se
produit ; le MD devra effectuer secrètement
un jet d’Intelligence pour tout PJ en position
de voir Yeux brillants à ces moments, afin
de voir si les PJ remarquent l’étoile. (Elle est
clairement visible ; les personnages regar-
dant fixement Yeux brillants verront auto-
matiquement l’étoile.) Azouth prendra note
de la façon dont les PJ traitent Yeux brillants.
 Chapitre 5 : la quête des tablettes
Ce chapitre commence dès que les PJ
entament une discussion ou un « conseil
de guerre » concernant la marche à suivre
après avoir rencontré Heaum, ou quand ils
se mettent en route vers Valombre, selon
celui de ces deux événements qui se produit
le premier.
Si les PJ sont indécis, ou ont décidé d’igno-
rer le message de Heaum, jouez l’événe-
ment 1. S’ils ont décidé de partir en quête
des Tablettes, ignorez l’événement 1 et pas-
sez directement à l’événement 2.
Événement 1 :
Darviathar le Juste
Vous entendez une cavalcade dans le loin-
tain, approchant rapidement. Un instant plus
tard, un grand cheval de bataille blanc appa-
raît au petit trot, monté par un homme de
haute stature en armure de plates complète.
Il porte une longue lance, et le bouclier atta-
ché à sa selle est orné d’un gantelet argenté
tenant une balance d’or, une épée dans un
plateau et une étoile blanche et argent dans
l’autre, tout cela sur champ gris foncé.
Le cheval s’arrête subitement et puissam-
ment, sans ordre. L’homme se penche en
avant, levant sa visière, et demande d’une
voix grave et mélodieuse : « Êtes-vous les
héros auxquels le Grand gardien a parlé ?
Cherchez-vous les deux Tablettes du destin ? »
Darviathar le Juste, c’est son nom, est un
paladin du 14e niveau. Il a 88 pv (Con 17),
et est armé d’une épée +5, sainte lame. Il a
sur lui trois potions de grands soins, et monte
Tempête, un cheval de guerre de paladin
possédant 33 pv.
Darviathar est un sévère défenseur de la
justice qui considère que les aventuriers
ont le devoir social de combattre les grands
maux qui menacent les Royaumes. Il sent
que les PJ doivent rechercher les Tablettes
du Destin parce que Heaum leur a suggéré
de le faire. Aux yeux de Darviathar, une sug-
gestion de Heaum est un ordre divin – et
ceux qui désobéissent doivent être mis face à
l’erreur de leur choix, en étant vaincus après
avoir été défiés en duel si nécessaire.
Le paladin est sans peur, mais pas dénué
de considération ni irréfléchi. Il n’attaquera
pas les PJ tant qu’il ne sera pas pleinement
informé de leurs opinions sur la quête des
Tablettes, s’ils refusent de l’entreprendre. Il
connaît le message de Heaum comme s’il
avait été présent quand il a été prononcé
(en fait, les solars de Heaum ont rendu
visite à plusieurs paladins de Féerûne, dont
Darviathar, pour leur rapporter les paroles
de Heaum et les descriptions des PJ pré-
sents). Darviathar connaît également une
vieille prophétie d’Alaundo concernant des
héros s’efforçant de rétablir le droit après « la
Guerre des dieux ». Il parlera honnêtement
et poliment avec les PJ, leur donnant les
informations qu’il possède.
Darviathar conseille de partir à la recherche
d’Elminster le Sage, mage de Valombre, pour
obtenir des informations sur la forme actuelle
des Tablettes et leur emplacement. Il suggère
de suivre la route menant à Valombre, en
se montrant très vigilant dans la passe de
l’Ombre et aux abords de Valdague, et en
voyageant aussi rapidement que possible
« avant que les choses n’empirent sérieu-
sement ». Darviathar peut suggérer des
tuteurs adéquats pour les PJ à Montéloy
et à C­ orbentre pour tous les personnages
d’alignement bon (si le MD le désire), et les
avertira des « serviteurs du mal » parcourant
les territoires du Bief du dragon « l’arme à la
main et prêts à l’embuscade ».
Darviathar entend par là que le Culte
du dragon (basé en Sembie), le Zhentarim
(basé à Château-Zhentil et à Valdague)
et les prêtres de Baine se trouvant sous le
contrôle personnel de l’avatar de Baine
– plutôt que celui du Zhentarim – sont
actifs. Des disciples de Bhaal, Myrkul, Talos
et autres dieux maléfiques sont également
en marche. Les clercs de toutes les fois sont
effrayés et déroutés par l’apparent abandon
(ou destruction) de leurs dieux, et cherchent
désespérément à rassembler des disciples et
du pouvoir magique maintenant qu’ils ne
peuvent plus recevoir de magie puissante
par la prière.
Darviathar aidera et soignera les PJ dans
la mesure du possible s’ils le convainquent
qu’ils vont rechercher les Tablettes ; il les
combattra s’ils paraissent malfaisants, mal-
honnêtes ou totalement opposés à ses argu-
ments les poussant à entreprendre la quête.
Événement 2 :
avertissement venu
d’en haut
Jouez cet événement à un moment où les
PJ se déplacent à travers la campagne. Auto-
risez l’un des PJ à remarquer que quelque
chose approche de leur groupe par derrière,
haut dans le ciel.
25
Une créature volante, solitaire, est visible
derrière vous, en altitude et approchant rapi-
dement. Elle devient bientôt assez grande
pour que vous distinguiez une femme en
cuir foncé chevauchant un pégase. La femme
monte sans rênes, et a une épée mais pas de
heaume ni d’autre équipement. Ses longs
cheveux flottent derrière elle dans le vent
de sa chevauchée ; en vous voyant, elle se
penche en avant pour presser sa monture
d’atterrir.
Le pégase plonge, et la femme lance :
« Filez ! Vite, continuez vers l’est ! Les spectres
des dieux ténébreux sont derrière vous ! »
La femme est Laerlee, une guerrière CG
de niveau 7 mais aussi un Ménestrel. Elle
ne s’attardera pas et ne combattra pas, mais
reprendra son vol dès que possible pour
avertir d’autres Ménestrels. Elle possède
une épée +1 et 50 pv, et porte un anneau de
renvoi des sorts. Elle a rencontré et combattu
« au moins trente » âmes-en-peine créés par
les avatars de Baine et Myrkul. Ces spectres
(qui existent vraiment) se dirigent vers l’est,
poursuivant les PJ et détruisant toute vie sur
leur passage.
Laerlee ne peut pas rester avec les PJ ;
elle espère rassembler des effectifs assez
forts pour détruire les âmes-en-peine avant
qu’elles n’atteignent les Vaux. Si elle se
trouve avec les PJ et qu’ils tombent ou sont
dépassés par certains spectres, aucun aver-
tissement ne parviendra dans les Vaux avant
l’arrivée de cette mort glaciale.
Si les PJ s’attardent ou font demi-tour, le
MD devra leur montrer un nuage noir se
déplaçant au-dessus du territoire. En le
fixant du regard, l’observateur peut vague-
ment distinguer des guerriers silencieux en
armure, avançant sans relâche et à grands
pas, l’épée au poing, avec des yeux cruels
de flamme blanche.
Chaque âme-en-peine porte une épée sur
laquelle a été lancé un sort de ténèbres éter-
nelles. L’effet du sort est très localisé (cou-
vrant tout juste l’âme-en-peine qui la tient),
et sert à protéger ces morts-vivants plutôt
que d’agir comme arme au combat. Si ces
âmes-en-peine sont exposées à la pleine
lumière du soleil, elles reculeront pendant
quelques rounds, et ne pourront absorber
l’énergie ni utiliser leur contact glacial dans
leurs attaques. Elles pourront toujours infli-
ger des dommages physiques avec leurs
armes (les épées), mais pourront à leur tour
être frappées par toutes sortes d’armes. Il y a
32 âmes-en-peine, et chacune possède 36 pv.
 Chapitre 5 : la quête des tablettes
Événement 3 :
voyage à travers
les terres sauvages
Les PJ peuvent choisir n’importe quel trajet
du château de Tombemort à Valombre. Le
Grand désert de l’Anauroch et les Rocterres,
qui s’étendent entre ce désert et le Cormyr,
sont des lieux extrêmement inhospitaliers.
Les Rocterres abritent de farouches tribus de
gobelins, des bandes de trolls, des brigands,
et tout monstre solitaire souhaité par le MD ;
dans le désert, on trouve des lamies (ainsi
que des leucrottas infestant l’orée du désert)
et des tempêtes de sable.
À Valdague, il y a des patrouilles d’orques
(chacune menée par un unique ogre) diri-
gées par le Zhentarim ; il y a 40 % de chances
pour qu’une de ces patrouilles soit accom-
pagnée d’un clerc de Baine ou d’un mage
mauvais de niveau 4 à 6, armé de baguettes
et autres objets magiques offensifs.
La Passe de l’ombre et le territoire décou-
vert entourant les routes sont fréquentés ; le
MD devra utiliser les Rencontres aléatoires
du chapitre 2 ou (mieux) concevoir des ren-
contres spécifiques devant se produire dans
certains endroits.
Dans la forêt de Hullack et les montagnes,
le principal danger est une rencontre avec
des striges. 1d8 + 2 (3 à 10) apparaîtront,
attaquant ensemble ; un tel troupeau est
appelé « flopée avide » de striges.
Dans les bois de la Cour elfique autour de
Valombre, le MD devra ajuster les rencontres
monstrueuses pour inclure lutins, pixies,
satyres, esprits follets et même prestelets ; les
elfes ne se rencontreront pas aléatoirement,
mais toutes sortes de créatures sauvages des
forêts se sont installées dans la région depuis
la retraite des elfes.
Dans la Forêt des araignées, augmentez
les chances de rencontres de créatures des
bois maléfiques, et remplacez toutes les
rencontres humanoïdes par diverses sortes
d’araignées. Notez que les araignées de cette
zone prendront les PJ en chasse sans relâche,
cherchant à les attirer dans des pièges à fosse
et des ruines infestées d’enlaceurs, attaquant
quand le groupe s’arrête pour se reposer. Si
le MD a accès au FIEND FOLIO®1 , incluez
des rencontres avec des ettercaps ; ces créa-
tures sont nombreuses en lisère de la Forêt.
1 Ou au Bestiaire monstrueux de la 2e édition
(N.d.T.)
Événement 4 :
les ténèbres
s’abattent sur Minuit
Jouez cet événement au moins un jour
après que les PJ auront quitté le château de
Tombemort, pendant leur voyage.
Sur votre gauche, vous entendez un hurle-
ment soudain, suivi d’aboiements furieux.
D’autres hurlements lui répondent depuis
un endroit proche à votre droite, et de plus
loin droit devant vous. Les aboiements aug-
mentent de volume, et des chiens appa-
raissent subitement : de grands chiens,
babines retroussées, portant des colliers à
pointes, chargent dans votre direction en
montrant les crocs.
Il y a huit chiens de guerre, tous avec 15 pv.
Ils attaqueront tous les membres masculins
du groupe, mais pas ceux de sexe fémi-
nin. Six rounds après l’attaque des chiens
de guerre, leurs maîtres sortiront de leur
cachette : cinq guerriers LM de niveau 2, en
cottes de mailles, possédant tous 17 pv, des
masses, des hachettes et des épées courtes.
Les chiens ont été dressés par les guerriers,
et ne peuvent être charmés ou poussés
d’une autre façon à les attaquer.
Les épées courtes sont empoisonnées
à l’aide d’une substance collante efficace
pendant trois tours après la rencontre. Au
contact de la chair ou de la peau, elle pro-
voque la paralysie, débutant au bout de 1 à
4 rounds et durant 1 à 3 tours.
Si la cible réussit un jet de sauvegarde
contre la Paralysie à +3, les effets ne se
produiront pas (et cette cible particulière
ne pourra plus être affectée par ce type de
venin ce jour-là).
À la fin de chaque tour après le début de
la paralysie, autorisez à la cible un autre jet
de sauvegarde, cette fois avec des chances
normales. S’il réussit, la paralysie prend fin
(en 1 à 4 rounds), et la cible ne peut plus être
affectée ce jour-là par le venin.
Si un personnage se remet du venin, son
adversaire peut (50 % de chances) prendre
le temps de changer d’arme pour adopter la
masse ou la hachette.
Les guerriers (Belarin, Chaddath, Elferel,
Ssuntar, Yethan) sont commandés par deux
clercs de Baine. Les clercs sont Felsath (LM,
5e niveau, 31 pv) et Guthel (LM, 4e niveau,
24 pv). Chacun d’eux porte une cotte de
mailles et un bouclier, maniant une masse
de l’autre main. Ils ne possèdent pas d’objet
magique, mais maîtrisent les sorts suivants :
Felsath : blessures légères × 2, soin des bles-
26
sures légères, ralentissement du poison × 2,
résistance au feu.
Guthel : effroi, injonction × 2, immobilisation
des personnes, silence sur 5 m.
Les sorts des clercs ne sont pas immunisés
contre le chaos magique qui prévaut dans les
Royaumes, et ils le savent – mais ils n’hésite-
ront pas à tenter d’utiliser leur magie contre
les PJ. Ces clercs ont pour ordre (transmis aux
guerriers, et donc aux chiens) de capturer
Minuit et détruire les autres PJ. La capture
de Minuit est primordiale. Elle doit être cap-
turée indemne, et emmenée en hâte dans un
certain bosquet de la forêt à plusieurs jours
de voyage, où Baine lui-même attendra. (Si
les PJ sont trop forts pour être tués, les clercs
doivent se saisir de Minuit et s’enfuir.)
Les clercs sont armés de masses et de mar-
teaux, et disposent d’une « cagoule de cap-
ture » (un sac de toile que l’on passe sur la tête
de la victime et qui se serre à la taille, munie
de menottes et d’une sangle passant entre les
jambes pour empêcher la victime de s’en sor-
tir en se contorsionnant) destinée à Minuit.
Il devrait s’agir d’un combat difficile pour
les PJ, mais Baine ne doit pas pouvoir kid-
napper Minuit à ce point de l’histoire. Si les
clercs réussissent à s’enfuir avec elle, Minuit
devra s’échapper (peut-être aidée par l’inter-
vention opportune de certains des PNJ ren-
contrés auparavant par le groupe).
Événement 5 :
conseil d’un sage
Cet événement peut se produire à n’im-
porte quel moment où les PJ traversent une
région peu habitée.
Devant vous, vous entendez un bruit loin-
tain, qui enfle puis s’atténue. Il semble pro-
venir d’un endroit précis, et en approchant,
vous distinguez qu’il s’agit d’une curieuse
sorte de bourdonnement sifflant. Il semble
être émis par une créature vivante, et conte-
nir une sorte de mélodie chaloupée et sans
fin, que vous n’avez jamais entendue.
Si les PJ cherchent à en savoir plus ou conti-
nuent d’avancer, un ou plusieurs d’entre eux
finiront par découvrir ce qui suit :
Un homme voûté, d’un certain âge, portant
une robe déguenillée d’un brun roux et de
grandes bottes de cuir encombrantes, est
assis sur un rocher, examinant les bois qui
l’entourent d’un air détendu, et sifflote tout
en tirant sur une pipe – ce qui produit les
sons curieux que vous entendez.
Cet homme est Mathal Durshavin, un sage.
Son domaine d’expertise est celui des plantes
 Chapitre 5 : la quête des tablettes
et des petits insectes ou autres créatures qui
vivent parmi elles, spécifiquement dans la
région du Bief du dragon. C’est un humain
de niveau 0 avec 5 pv, dont le trésor se limite
à une blague de tabac à pipe et à son savoir ;
il n’a même pas une simple pièce de cuivre
sur lui. Mathal vit à environ 15 km de là dans
une cabane en forêt, qui ne contient rien de
plus précieux que trois semaines de nourri-
ture pour un seul homme. Mathal n’est pas
un aventurier, et n’est pas intéressé par le
danger, mais il peut dire aux PJ où mènent
tous les sentiers forestiers de la région, et où
le gui pousse dans la nature environnante.
Mathal ne s’intéresse pas aux guerres, à la
politique ni aux agissements des hommes,
mais est en bons termes avec les druides
et rôdeurs locaux, dont la plupart sont des
Ménestrels. Il y a environ douze jours, il a
rencontré une rôdeuse, Doucelune Lharinn,
qui (déclare-t-il en rougissant) « est très belle
et très, très sympathique ».
Doucelune est un Ménestrel. Elle lui a dit
que les intempéries déréglées et les étranges
événements naturels de ces derniers jours
faisaient partie d’un grand bouleversement
dans les Royaumes. Il n’y a rien à faire pour
arrêter ce chaos grandissant, a-t-elle ajouté ;
les dieux eux-mêmes sont impliqués.
Doucelune a prié à genoux, pendant
une nuit entière, la Dame de la forêt pour
recevoir un conseil. Dans l’aube froide et
brumeuse qui a suivi sa veille, la déesse
est venue à elle en personne, paraissant
« aussi humaine que vous et moi ». Maïlikki
a déclaré à la rôdeuse que les dieux arpen-
taient maintenant Féerûne, très affaiblis. Ils
avaient été bannis des plans où ils vivaient
par « un être plus grand qu’eux ».
Celui-là, a dit Maïlikki, « est mécontent de
nous – de notre orgueil et de notre entête-
ment ». Tous les dieux sont venus à Féerûne
lors d’une « terrible tempête », chargés de
« mériter leur retour, en passant le Fidèle gar-
dien ». Doucelune a appris que le dieu Heaum
était ce gardien. Maïlikki a ajouté tristement
que la plupart des dieux essaieraient proba-
blement de vaincre ou de tromper Heaum.
De tous les dieux, seules « les douces sœurs » :
Séluné, Eldath, Sunie Cheveux-de-feu et
Maïlikki elle-même (qui ne sont pas vrai-
ment sœurs, mais simplement appelées ainsi
par des êtres moins aimables qu’elles) ont
prié « Celui qui est Caché aux Mortels » pour
obtenir des conseils concernant la manière
dont les dieux devaient se conduire. Toutes
les sœurs ont été exilées avec les autres, et
Maïlikki ne les a pas revues.
Maïlikki est arrivée dans son bosquet près
de la source de la Licorne, tenaillée par la
douleur brûlante de sa chute. Elle a atterri
seule, a trouvé le bosquet en ruine autour
d’elle, mais la voix de l’Unique a résonné
dans ses oreilles tandis qu’elle reposait,
secouée, sur Féerûne : « Connais la misé-
ricorde, la bonté et l’humilité véritables.
Trouve les Tablettes du destin que des mains
divines ont volées à la garde de Heaum.
Espère, et prie, et manifeste aide et compas-
sion aux êtres inférieurs. »
La Dame de la forêt a informé Doucelune
qu’elle ne savait pas vraiment à quoi res-
semblaient les Tablettes du Destin, et n’avait
jamais inspecté le désert et les régions mon-
tagneuses glacées de Féerûne, ni arpenté les
grandes villes. Elle a par conséquent décidé
de consulter le sage humain actuellement en
vie le plus érudit connu des Ménestrels (dont
beaucoup vénèrent Maïlikki et, ce faisant, l’in-
forment de la vie sur Féerûne) : Elminster de
Valombre. Elle était en route pour Valombre
quand elle a entendu Doucelune prier dans la
forêt, et a expliqué tout cela à Doucelune, a-t-
elle dit, « Afin que d’autres puissent chercher
les Tablettes et connaître les raisons du chaos
infligé à cette terre, et pour que les Tablettes
puissent être retrouvées ».
Doucelune a reçu l’ordre de communi-
quer librement ces informations à toutes les
« créatures douces et bonnes », et en a donc
parlé à Mathal. À son tour, ce dernier com-
muniquera aux PJ toutes les informations
qui précèdent, s’excusant pour ce qu’il ne
peut expliquer ou décrire plus en détail du
fait de leur nature indirecte.
Si Mathal est attaqué par les PJ, ou
convaincu par leur discours et leur com-
portement qu’ils sont de nature essentiel-
lement mauvaise, il essaiera de les détruire
tous – s’ils ne cessent pas une fois qu’il aura
protesté en déclarant que tout cela est une
erreur, qu’il est homme de paix – en agitant
devant eux un médaillon qu’il porte sur lui.
C’est en réalité une sphère explosive de boule
de feu d’une puissance de 9d6, issue d’un col-
lier de projectiles. Mathal ne le mentionnera
pas et ne le proposera pas à des PJ amicaux.
Mathal peut dire aux PJ où poussent des
plantes comestibles et des herbes curatives
dans les environs ; le DM devrait autoriser
un groupe de PJ affaiblis à en bénéficier, mais
devrait presser un groupe fort qui s’attarde
pour obtenir un peu d’aide supplémentaire ;
des attaques surprises des spectres de Baine
(décrits dans l’événement 2 de ce chapitre)
devraient suffire à les y inciter.
27
Événement 6 :
La Main noire
Jouez cet événement quand les PJ tra-
versent une région boisée.
Vous traversez une clairière vide quand vous
remarquez quelque chose de petit et de noir
qui flotte, immobile, en l’air devant vous,
invisible de loin parmi les arbres. Cela res-
semble à une main droite humaine, noire,
aux longs doigts. Une bouche aux crocs en
forme d’aiguilles apparaît soudain dans sa
paume tandis qu’elle flotte doigts vers le
haut, paume ouverte dans votre direction.
Elle parle, dans un murmure sifflant.
Les PJ qui attaquent la main n’interrom-
pront pas son discours, et ne la feront pas
disparaître. C’est une image, et non un objet
solide. Baine a créé cette image grâce à un
sort connu de lui seul ; elle ne peut pas s’éloi-
gner de son emplacement, parce qu’elle est
issue d’une véritable main humaine squelet-
tique, enterrée. Le discours prononcé par la
main est le suivant :
« Faites demi-tour, imbéciles. Retournez sur
vos pas tant que vous le pouvez ! Baine n’est
pas tendre envers les mortels qui ont le front
de se croire capables de défier les dieux. Une
destruction totale vous attend si vous conti-
nuez. Elle ne prendra qu’un instant, et n’exi-
gera pratiquement aucun effort. Demi-tour,
puissants héros, et craignez Baine jusqu’à la
fin de vos jours.
« Tous sauf Minuit. Continuez, Minuit, et je
me révélerai à vous le moment venu. Venez
seule, et quittez ces imbéciles. »
Si les PJ font demi-tour, la main ne fera
rien, et restera où elle est. S’ils continuent,
ou si tout autre PJ que Minuit passe à côté
de la main ou contourne la clairière, la main
semblera prendre feu, brûlant d’une flamme
noire jusqu’à ce qu’il n’en reste que des os.
Ils sembleront tomber en morceaux sur le
sol, disparaissant dès qu’ils « touchent » terre.
Silencieusement, des squelettes sortiront
du sol tout autour de la clairière, surgissant
de la terre humide de la forêt, éparpillant
feuilles mortes, mousse et herbe tandis qu’ils
se dirigeront à grands pas vers les PJ pour les
attaquer. Il y a 14 squelettes en cercle autour
de la clairière : tous ont une CA de 7 et pos-
sèdent 6 pv.
 Chapitre 5 : la quête des tablettes
Rencontres
1. La faille
Jouez cette rencontre si les Pj rencontrent
des brigands ou n’importe quel groupe de
monstres lors de leurs voyages à travers les
étendues sauvages. Leurs opposants s’enfui-
ront subitement, à la vue de quelque chose
qui est apparu dans les airs quand quelqu’un
(un PJ ou Minuit) essayait de lancer un sort.
Remplissant le ciel au-dessus de vos têtes, sur-
gissant, énorme et sombrement dangereux au-
dessus du paysage, apparaît un nuage dont
vous n’avez jamais vu l’équivalent. Il projette
des rayons de lumière violets et rouges dans
toutes les directions, et bouillonne de façon
perturbante, comme si quelque chose à l’inté-
rieur cherchait à se libérer.
Puis le nuage s’ouvre, pour révéler une
sorte de portail, une affreuse déchirure dans
le tissu du ciel, mais d’une certaine façon très
différente du portail ouvert par Mystra. Il y
a une profonde obscurité au-delà de l’ouver-
ture, et ce territoire noir semble se déverser
hors de la faille.
Vos ennemis ont fui, mais la simple vue de
cette faille obscure vous laisse impressionnés
et abasourdis. Venue du ciel, une mort avide
semble approcher pour vous tous.
La déchirure couvrira aisément le ciel au-
dessus des PJ avant qu’une monture ou un
être humain ait le temps de s’échapper (à
une vitesse de déplacement normale). Juste
avant que les effets d’absorption d’énergie
du portail ne terrassent les personnages,
lisez ce qui suit.
L’air, juste au-dessus de vous, crépite tandis
que de nombreuses et minuscules étoiles
blanches apparaissent, s’écartant pour for-
mer un cercle et révéler une douce lueur
bleu-vert – et à l’intérieur, une tête humaine
barbue. La tête d’un homme dont le visage
aimable et buriné s’éclaire d’un regard pétil-
lant d’intelligence. Il vous regarde, vif et
pareil à un faucon, sourit largement, puis
tourne les yeux vers le ciel.
« Ah ! Vous voilà ! Une sale déchirure, hein ?
Répare-toi, faille ouvrant sur la ruine – et
disparais ! »
Les mains de l’homme tracent vivement
dans l’air des figures complexes ; le pouvoir
crépite autour de lui tandis qu’il fredonne
d’un air absent et contemple la noirceur qui
emplit le ciel.
Vous voyez le nuage derrière elle grossir
rapidement, devenir plus brillant par pul-
sations. Sa lumière violette vous baigne
tous, et un soudain grondement, sifflant
de colère, tonne au-dessus de vos têtes.
Si l’obscurité avait un visage, elle lancerait
un long regard furieux vers le brave homme
tout en s’amenuisant pour disparaître dans
le vortex bouillonnant.
« Ah, nous y voilà... » déclare le vieil homme
tandis que les cieux s’éclairent à nouveau.
Il se tourne vers vous. « Bonne rencontre.
Elminster de Valombre à votre service, briè-
vement. Beaucoup de phénomènes de ce
genre dans les environs, j’en ai peur. Je dois
y aller. Valombre a besoin de moi ! »
Il examine Minuit, tête penchée. « Intéres-
sant, » dit-il d’un air absent, puis il disparaît,
parmi les étoiles, et l’air au-dessus de vous
est à nouveau limpide.
Elminster ignorera toute tentative des PJ
pour lui parler, et ne s’attardera pas. Les
sorts des PJ visant à suivre sa trace, à l’arrê-
ter ou à l’attaquer resteront sans effet, ou
tourneront mal.
2. Tilverton
Cette rencontre se produira si les PJ
approchent de Tilverton, petit bourg
construit autour d’un temple de Gond,
d’une bonne auberge, de puits profonds et
d’une grande écurie d’élevage et de pen-
sion pour chevaux. La ville compte égale-
ment deux forgerons compétents et un bon
charpentier. Le Cormyr a récemment installé
une garnison à Tilverton, qui jusque là était
indépendant. Peu de temps après, le grand
prêtre du temple, Gharri, « le Créateur de
merveilles », a disparu – et nul n’a entendu
parler de lui à Tilverton depuis. Le temple
n’a pas été endommagé par la récente tem-
pête ; Gond est arrivé à Féerûne dans un
temple plus important, loin au sud.
Vous voyez des hommes dans le lointain ;
des hommes en armure, à cheval, de longues
lances à la main. Ils vous voient, eux aussi,
et s’avancent dans un tonnerre de bruits de
sabots. Vous distinguez des heaumes bril-
lants, de sévères moustaches, des cottes de
mailles étincelantes et des surcots arborant
fièrement le Dragon pourpre.
Un géant pourvu d’une moustache rousse à
la gauloise éperonne son cheval et prend les
devants, un gros sceptre à la main. « Halte !
vous lance-t-il, au nom de sa Majesté impé-
riale, Azoun de Cormyr. Déclinez vos noms
et votre raison d’être ici – et présentez votre
ordonnance ou remettez-nous ces armes ! »
Celui qui vous défie est le capitaine Thar-
dock, un guerrier LB de niveau 7 (62 pv)
armé d’une épée bâtarde, d’une épée courte
et d’un sceptre d’annulation.
Il dirige une patrouille de 22 soldats cor-
28
myriens. Tous ont une CA de 5 (CA 4 s’ils
utilisent les boucliers accrochés derrière eux
au dossier haut de leur selle), et sont armés
de lances de cavaliers, d’épées longues, de
hachettes et de dagues.
Quatorze sont des guerriers niveau 2
(14 pv chacun), et portent également des
morgensterns. Huit sont des guerriers
niveau 3 (25 pv chacun), munis d’arbalètes
lourdes (qu’ils manient de façon compétente
à cheval), avec trois carquois de 21 carreaux
chacun.
(Toutes les patrouilles cormyriennes de
cette région sont approximativement de la
même force et composées de façon similaire.
Les autres capitaines sont Orlberl, niveau 6
(54 pv) et Pripyn, niveau 5 (For 18/36, 36 pv).
Le MD devrait les utiliser chaque fois qu’un
combat se produit à moins d’une journée de
cheval de Tilverton ; ils sont d’une vigilance
déconcertante.)
Thardock arrêtera tout PJ qui s’enfuit ou
réagit par la violence envers lui, sa patrouille
ou n’importe quel citoyen de Tilverton.
Il confisquera les armes de quiconque ne
dispose pas d’une ordonnance royale l’au-
torisant à les porter (exigée par la loi cormy-
rienne, sur les territoires revendiqués par le
Cormyr), et les rendra aux personnes quit-
tant le territoire du Cormyr pour se rendre
au nord ou à l’est.
Thardock sait que quelque chose de vrai-
ment peu ordinaire est à l’œuvre dans les
Royaumes, mais ne sait pas quoi – pas
encore. La magie a des effets imprévisibles,
des aventuriers de toutes sortes (dont cer-
tains sont des brigands) circulent ici et là, et
des choses plus étranges se sont également
produites : le temps se détraque, les prêtres
deviennent fous, etc.
Il y a deux PNJ notables vivant à Tilverton :
Huntileir le fabricant d’armes et Sandyrina
la sensuelle.
Huntileir est un guerrier nain LB de
niveau 8 (For 18/04, 60 pv) qui tient une
armurerie au centre du bourg. Haut et large
d’environ un mètre, Huntileir a des biceps
évoquant des fûts de bière, un collier de
barbe blanche autour de la mâchoire et est
d’une précision mortelle avec ses haches
de lancer (dont il porte toujours au moins
quatre exemplaires). Il fabrique des haches
et des épées, et vend pratiquement de tout
(au prix standard).
Sandyrina est danseuse dans l’une des
tavernes de Tilverton, La Lune clignotante.
Se faisant passer pour une prostituée, cette
belle voleuse CN de niveau 4 (Con 16, Dex
18, 24 pv), légèrement vêtue, rencontre de
 Chapitre 5 : la quête des tablettes
nombreux marchands et aventuriers en fin
de soirée dans leur chambre d’auberge. Elle
y fourgue des biens et trésors volés ou dange-
reux, offrant un bon prix pour les objets dont
les propriétaires itinérants veulent se débar-
rasser rapidement. Sandyrina est jolie, taci-
turne et protégée par deux pseudo-dragons,
Silp et Tannath (respectivement 14 et 11 pv)
qu’elle a élevés depuis qu’ils étaient minus-
cules et abandonnés. Ils sont d’une loyauté
absolue envers Sandyrina ; les charmes ou
autre type de magie essayant de les retourner
contre elle échoueront toujours.
La population de Tilverton est méfiante,
armée et prête à se battre. Le temple de Gond
a été pillé il y a quelques jours à peine, par des
brigands inconnus (des agents du Zhenta-
rim), et le dieu n’a rien fait pour le défendre :
sa défaveur doit s’étendre sur eux et leur ville.
Mais autre chose leur pèse actuellement.
Quelque chose tue les Tilvertoniens.
Quelque chose d’assez fort pour mettre
ses victimes en pièces. Quelque chose qui
mange les humains.
La chose chasse de nuit, tuant ceux qui se
trouvent seuls dehors. Les premières à tom-
ber furent de jeunes filles : des prostituées et
des femmes amoureuses qui allaient retrou-
ver leurs amants. Puis des chasseurs et des
gardes sont tombés – tous étaient seuls, et
tous furent tués dans des lieux où le sol
rocailleux ou pavé rend le pistage difficile,
certains entre des murs ou à l’intérieur de
clôtures. Les citadins pensent qu’une pan-
thère ou un animal similaire, capable de
bondir sur des proies de taille humaine et
de les abattre, est responsable.
Si le MD le désire, les PJ pourraient être atta-
qués par la bête (un mucal possédant 22 pv).
Si Kelemvor fait partie du groupe, il ren-
contrera le monstre, essaiera de sauver une
victime potentielle, et se changera invo-
lontairement en panthère. Les habitants
témoins de la transformation de Kelemvor
se montreront hostiles, et presseront les PJ
de quitter immédiatement la ville (même si
Kelemvor sauve, ce faisant, la vie de certains
d’entre eux.) Les agents du Zhentarim sont
les principaux responsables de l’hostilité des
Tilvertoniens, et organiseront les habitants
pour chasser les PJ quelle que soit leur façon
de se comporter ou la rapidité avec laquelle
ils quittent les lieux. Cette poursuite ne se
fera qu’à contrecoeur, et cessera rapidement.
Si les PJ font face pour se défendre, leurs
poursuivants s’agiteront, feront beaucoup
de bruit, puis s’enfuieront pour retourner à
Tilverton ; sur ce, une patrouille de Dragons
pourpres apparaîtra entre eux et les PJ, et
commencera à questionner les citadins, ce
qui laissera aux PJ tout le temps nécessaire
pour s’éloigner.
3. La passe de l’Ombre
Cette rencontre se produira si les PJ entrent
dans la passe de l’Ombre. S’ils empruntent
un autre itinéraire, elle pourra avoir lieu à
un moment où les PJ voyagent en terrain
découvert.
Soudain, vous remarquez quelque chose de
petit et de blanc qui brille dans l’air devant
vous. L’objet flotte, immobile, et en vous
approchant, vous voyez qu’il s’agit d’un
crâne humain, qui vous regarde fixement..
Les attaques et les sorts des PJ ne blesseront
ni ne déplaceront le crâne ; c’est une illusion.
Le « toucher » d’un paladin ne l’affectera pas.
Le crâne se met à parler, murmurant d’une
voix aiguë et fluette. « Vous ne trouverez
jamais les Tablettes. Tremblez, mortels,
devant Myrkul le Puissant. Au final, je règne
sur vous tous. Deséspérez, et retournez sur
vos pas. Les Tablettes ne sont pas pour vos
semblables, et vous ne les trouverez jamais. »
Le crâne disparaîtra alors, progressive-
ment et silencieusement. Chaque fois qu’un
membre du groupe, PJ ou PNJ, sera blessé
ou tué pendant les trois jours qui suivront,
l’image du crâne apparaîtra silencieusement
pour leur lancer des regards mauvais (et sera
visible par tous).
4. La forêt des Araignées
Cette rencontre peut se produire dans la
forêt des Araignées ou à proximité, si les PJ
évitent la forêt proprement dite. Elle suivra
une rencontre monstrueuse, dans laquelle
huit énormes araignées affamées (14 pv cha-
cune) se jetteront sur le groupe, et pendant
que le groupe est occupé à les combattre, six
striges (9 pv chacune) apparaîtront. Avant que
les PJ n’aient eu le temps d’éliminer toutes les
araignées ou striges, lisez ce qui suit :
Un tonnerre de bruits de sabots retentit
soudain, et un cheval belliqueux et irrité
renâcle. Puis vous entendez un rire froid et
insouciant.
Parmi les arbres apparaît un homme en
cotte de mailles, monté sur un cheval de
bataille au grand galop. Il a l’air d’un homme
qui a vu un grand nombre de batailles, et ses
sens de guerrier comprennent instantané-
ment ce qui se passe. Il abat une strige d’un
coup d’épée, et l’éventre.
29
Derrière lui arrive un autre cavalier, plus
jeune mais non moins guerrier. À eux deux, ils
abattent deux araignées en autant de minutes.
Le guerrier plus âgé s’approche de vous, tou-
jours en selle. « Bonne rencontre ! » lance-t-il.
L’homme en cotte de mailles est Garde-
faucon (qui porte dague, hachette et épée
longue, LB, For 17, niveau 5 et 38 pv). À ses
côtés, Yarbro (portant épée longue, arc court
et dague, LB, niveau 3, avec 22 pv). Garde-
faucon expliquera qu’il arrive de Valombre,
sur la piste d’une bande qu’il pense consti-
tuée d’assassins du Zhentarim, se dirigeant
vers le sud. En fait, ces assassins ont été
envoyés par Baine pour tuer les PJ, mais ont
eux-même été tués par des araignées il y a
quelques heures à peine.
Yarbro est anxieux de retourner à Valombre.
Il se laissera facilement convaincre d’accom-
pagner les PJ à la rencontre d’Elminster, et
son opinion pourrait bien faire également
changer d’avis au prudent Gardefaucon.
5. Une chasseuse ailée
Jouez cette rencontre avant que les PJ
n’atteignent Valombre, ou s’ils décident de
se rendre ailleurs. Elle se produira lorsque
les ombres s’allongent au crépuscule.
Des arbres situés derrière le groupe sort une
harpie, volant bas et furtivement pour fondre
sur le groupe. Elle cherchera à tuer Minuit,
attaquant avec ses griffes et un épieu. La har-
pie, Uithgel, combattra jusqu’à la mort, ne
manifestant aucune peur. Elle a 22 pv.
La magie de divination, de lecture des
pensées ou d’interrogation (même si elle est
morte) utilisée sur la harpie ne suscitera que
le rire froid et l’image d’un crâne de Myrkul.
Uithgel porte une sacoche attachée au
ventre, contenant un sac de tissu avec 14 pa,
une main humaine fraîchement coupée por-
tant un anneau de laiton (un anneau de résis-
tance au feu), et deux fioles d’acier (potions de
grands soins : chacune guérira 6-27 points de
vie de dommages).
Uithgel a plusieurs sœurs de la même
nichée : Nairgel, Sezimmer et Ioghil. Myrkul
les informera si les PJ tuent Uithgel, et à
partir de ce moment elles chasseront les
PJ, cherchant à frapper quand les PJ sont
séparés, blessés, fatigués ou dans une autre
situation désavantageuse. Elles ne pourront
pas rattraper les PJ avant près d’un mois,
et les chasseront pendant des années, si
nécessaire. Les harpies utiliseront tout objet
magique ou autre arme qu’elles pourront se
procurer lors de leur mission.
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
Ce chapitre commence quand les PJ
atteignent le poste de garde le plus occi-
dental de Valombre. La route est flanquée
au nord par des bois denses, au sud par des
collines ondulantes et des forêts de brous-
sailles. Les murs de pierre – et, entre eux,
les tours – d’un temple consacré à Tymora
s’élèvent au nord de la route ; à l’endroit
où son chemin rejoint la route principale se
tient une compagnie de gardes.
Derrière eux, on distingue le pont qui fait
traverser à la route le fleuve Ashaba, et au-
delà la masse de granit gris du Vieux Crâne
(la base nue, de roche brute, d’une mon-
tagne dénudée et érodée par les glaciers il
y a des siècles) s’élève au-dessus des arbres.
Tout juste visible à sa base, de l’autre côté
de la rivière, on aperçoit un côté de la tour
d’Ashaba, massive et trapue.
Événement 1 :
la garde de Valombre
La silhouette spiralée de la Tour biscornue est
visible sur les surcots des gardes ; représen-
tée en argent, superposée à un croissant de
lune argenté flottant cornes vers le haut, sur
champ bleu roi. Les armes de Valombre ; vous
y êtes enfin arrivés. Il y a 14 gardes, portant
des lances de fantassin et vêtus de cottes de
mailles étincelantes d’un bleu argenté. L’un
d’eux, qui porte un sceptre de fer, s’avance
pour vous faire face, l’air assez amical.
« Bonne rencontre, voyageurs, déclare-t-il.
Qu’est-ce qui vous amène à Valombre ? »
Le capitaine des gardes, Riothar Langue-
defer, demandera également leurs noms aux
PJ. Il est poli et d’un tempérament calme,
mais très rusé.
Les gardes sont tous des guerriers de
niveau 1, CA 5 dans leurs cottes de mailles, et
armés de dagues, de masses, d’épées courtes
et de lances de fantassin. S’ils sont défiés,
trois d’entre eux sonneront du cor pour
alerter les soldats de Valombre (quelques
60 soldats viendront du pont, de la Tour et
du carrefour proche de l’auberge, arrivant
6 rounds après l’alarme sauf 8 lanciers venus
du pont, qui arriveront en 3 rounds).
Mais si les PJ sont paisibles, Riothar leur
souhaitera la bienvenue, et les enverra à
l’auberge du Vieux Crâne.
Trystemine, seigneur de Valombre, ne
donne pas d’audience quand les PJ arrivent,
et n’est pas disponible avant le festin du
soir (dîner), mais les PJ seront les bien-
venus en tant qu’invités à ce repas s’ils se
« découvrent » au Sénéchal de la Tour (Turnal
Rhestayn), en s’enquérant de lui aux portes
de cette dernière.
Elminster, le Sage de Valombre, se trouvera
probablement dans sa tour, un petit bâti-
ment légèrement penché à côté d’une petite
mare, du côté de la prairie opposé à la Tour
d’Ashaba, en bordure du village proprement
dit. Si les PJ s’informent de lui, Riothar les
enverra vers le pont, afin de « demander
au guerrier Gardefaucon de les y accompa-
gner ». (Oui, le même Gardefaucon qu’ils ont
précédemment rencontré.)
Gardefaucon est le vétéran de la garde du
pont. Ils sont 16 au total, et armés de la même
façon que la garde de Riothar sauf leur capi-
taine, Elassa Thintrel (CB, For 17, niveau 4,
36 pv, armée d’une hache de bataille et d’une
épée longue), et Gardefaucon lui-même.
L’un des rôles de Gardefaucon consiste à
servir de guide aux visiteurs importants (tels
que les groupes d’aventuriers) ; il est consi-
déré comme assez robuste pour survivre
tout en gardant l’oeil sur ce genre d’invité
potentiellement dangereux, au moins assez
30
longtemps pour sonner du cor qu’il porte
à la ceinture si des ennuis se profilent. Il
conduira les PJ à l’auberge, à la Tour d’As-
haba, à la tour d’Elminster et leur fera visiter
Valombre s’ils le désirent (Le MD devra se
référer au livret Encyclopédie des Royaumes
de la boîte de campagne des Royaumes
oubliés pour plus de détails sur Valombre).
Gardefaucon est aimable, rusé et discret. Il
fournira aux PJ peu de détails sur Valombre,
leur conseillant de demander à Elminster ou
à des officiers de la cour.
Événement 2 :
une audience auprès
d’Elminster
Si les PJ vont voir Elminster, jouez cet évé-
nement. L’ordre dans lequel se produisent
cet événement, les événements situés à
l’auberge du Vieux Crâne et ceux de la Tour
biscornue dépend totalement des lieux où
les PJ voudront se rendre ; laissez les joueurs
en décider.
En approchant de la tour d’Elminster, vous
voyez un vieil homme barbu assis sur un
rocher près du sentier pavé que vous suivez
– Elminster lui-même. Il hausse les sourcils,
sort une pipe de sa bouche et déclare : « Ah,
vous voilà enfin. Je m’attendais à ce que vous
soyez tous là depuis un moment. Qu’est-ce
qui vous a retenus ? »
Elminster s’exprime de façon cultivée, fan-
taisiste, et occasionnellement bourrue. Il est
jovial, bien que parfois irritable, et répondra
volontiers aux interrogations des PJ. Il peut
aisément identifier les signes des divers dieux
et, si on l’interroge sur le chaos qui affecte à
la fois l’Art (la magie) et le fonctionnement
naturel des Royaumes, répondra comme suit :
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
« C’est une source de divertissement pour
certains, et un grand fardeau, ainsi qu’un
bouleversement, pour d’autres, que de
vivre dans une époque quelque peu trou-
blée et pleine de changements – de troubles
et de changements plus importants que
de coutume, j’entends. Cette fois (c’est-à-
dire, en ce moment même, si vous en dou-
tiez) les troubles impliquent les dieux. Oui,
comme vous l’avez sans doute entendu dire
ou remarqué ces derniers jours, les dieux
arpentent Féerûne parmi nous, à l’instant
où je vous parle.
« Quelque peu affaiblis, c’est vrai – car ils
ont été punis par un être encore plus grand,
un être que nous ne connaissons que sous le
nom d’Ao ou, comme l’écrivent les plus vieux
sages, “Celui Qui Est Caché” des mortels.
Cet être impressionnant a arraché à tous les
dieux, grands et petits, une grande part de
leur pouvoir, et les a précipités parmi nous.
Ils doivent regagner leurs anciennes places
dans les plans en les méritant à nouveau.
« Sans leur présence, les maléfices des
plans extérieurs cherchent à étendre leurs
domaines. Ce qui nous amène le chaos, ici, et
donne du travail à Ao. Un chaos plus impor-
tant nous échoit parce que les forces parti-
culières des dieux – ce qui relève de leurs
domaines, si vous préférez – ne sont plus
administrées. Les dieux sont parmi nous,
maintenant, préoccupés par de mesquines
histoires de pouvoir, et par la découverte
de ces deux morceaux de pierre appelés
Tablettes du destin. Ce n’est qu’avec les
Tablettes, a décrété Ao, que les dieux seront
autorisés à repartir dans leurs plans, et à pas-
ser le gardien – le dieu Heaum – qu’Ao y a
placé pour maintenir les dieux dans le nôtre.
« Tous ces discours grandioses, pour ne
contrarier que les prêtres ? Non, je crains que
non. Plus longtemps les dieux resteront sans
préserver l’équilibre, plus le chaos s’intensi-
fiera. Certains dieux pourront être détruits
pendant qu’ils sont réduits ici à de faibles
avatars – et alors qu’en sera-t-il de leurs
sphères d’influence ? Il y a pire : les dieux les
plus maléfiques, ceux dont les sports favo-
ris sont la domination et la destruction, sont
enfin libres, ici à Féerûne, d’agir selon leur
bon plaisir – Baine, Myrkul, Talos, Beshaba
et tous les autres. Même un dieu aimable
peut, par ignorance et pouvoir, provoquer
de grands cataclysmes sur ces terres ; ce
qui entraînera toutes sortes de choses dis-
trayantes. Si cela dure trop longtemps, les
Royaumes finiront par être détruits, et le
chaos s’emparera de nous tous. »,
Si on lui demande ce qu’il fait pour empê-
cher tout cela, Elminster répondra :
« Réfléchir. Agir de la mauvaise façon, avant
que je ne distingue clairement la voie cor-
recte à suivre, pourrait bien s’avérer le plus
grand de tous les maux. »
Elminster peut sembler n’être qu’un vieil
homme aux manières douces, mais le MD
devra garder à l’esprit qu’il est bien plus
puissant qu’il ne paraît. C’est un magicien
CB du 26e niveau, avec 96 pv, CA 7, Int, Sag
et Dex 18, et un Charisme de 17.
Son bâton et sa pipe ne sont pas magiques
au moment où les PJ le rencontrent, mais il
porte un anneau de protection +3 et un anneau
de régénération (non vampirique). Il ne peut
être charmé ni influencé mentalement d’une
autre façon par aucun être, du fait d’en-
chantements multiples. Un sort d’évasion
d’Elminster fera disparaître son corps à sa
« mort » et l’emportera vers un lieu sûr caché
sur un autre plan, où la Simbule (une magi-
cienne du 27e niveau, maîtresse d’Elminster
et reine-magicienne d’Aglarond) sera aler-
tée et lui viendra en aide. Elminster dispose
de tout son éventail de sorts (deux nuées de
météores, par exemple, et quatre sorts de pro-
jectile magique – chacun de ces sorts créant
13 projectiles distincts).
Elminster est âgé de plus de 500 ans.
Cette longévité est en partie due au fait
qu’il détient (comme la Simbule et Khelben
« Bâton noir » Arunsun d’Eauprofonde, et
peut-être quelques autres) une partie du
pouvoir divin de Mystra.
C’est pourquoi Mystra n’a pas été tota-
lement détruite quand elle a combattu
Heaum. Ce partage de pouvoir était un acte
délibéré de la part d’Ao, pour empêcher un
seul être de détenir une trop grande quan-
tité du plus grand de tous les pouvoirs : la
nature, le fonctionnement et la puissance de
tous les processus magiques du multivers.
Ne révélez pas cela aux joueurs ! Une part
importante de ce qui rend distrayante cette
trilogie d’aventures repose sur le fait qu’ils
apprennent par bribes ce « secret cosmique »,
ainsi que d’autres, au fil du déroulement des
événements, et non à l’avance.
Elminster est convaincu qu’il est possible
d’en apprendre davantage à Tantras sur les
agissements exacts des dieux ici, à Féerûne ;
c’est à Tantras, selon lui, que se trouve l’une
des Tablettes du destin, et il le dira aux PJ. Il
leur révélera également que ce qui importe
par-dessus tout, dans l’immédiat, est de
défendre Valombre contre les attaques.
Château-Zhentil a toujours menacé le Val. À
présent, ses armées seront commandées par
celui qui est peut-être le pire des dieux : Baine,
31
le Seigneur noir. Les Chevaliers de Myth Dran-
nor sont introuvables pour le moment, et les
armées pitoyablement faibles de Valombre ont
besoin d’aide. Les PJ sont-ils disponibles ?
Elminster n’hésitera pas à marchander
une formation pour les PJ magiciens et de
l’aide pour les autres membres du groupe en
échange d’un peu de participation aux com-
bats ici, dans le Val, quand ce sera nécessaire.
Il se montrera très persuasif, disposé à iden-
tifier tout objet mystérieux éventuellement
acquis par les PJ, à leur faire un cours magis-
tral sur tout sujet ésotérique dont ils pour-
ront souhaiter s’informer (oui, y compris les
trésors). Le MD peut parler par la bouche
d’Elminster pour sermonner les joueurs,
leur fournir des informations conduisant
à des aventures ultérieures ou concernant
les règles, ou tout ce qu’il voudra. Elmins-
ter suggérera que défendre le temple de
Lathandre, situé de l’autre côté de la route
juste en face de sa tour, est la chose la plus
importante que puissent faire des mortels à
Féerûne à l’heure actuelle.
Il n’autorisera pas, à propos, les PJ (en
dehors de Minuit) à entrer dans sa tour – pas
plus qu’aucun être, y compris les avatars, ne
pourra y pénétrer au cours de l’aventure.
Événement 3 :
l’auberge du Vieux
Crâne
Jouez cet événement quand les PJ se ren-
dront pour la première fois à l’auberge du
Vieux Crâne. Elle se dresse au coin nord-
ouest d’un carrefour, avec sa cour, son puits,
et ses écuries à l’arrière. Son plan, ses salles
et d’autres détails sont fournis en page 81
de l’Encyclopédie des Royaumes. Si les PJ
acceptent d’aider à la défense du Val, leurs
dépenses à l’auberge seront couvertes par
Trystemine.
De l’autre côté de la porte d’entrée, large,
simple et lourde, se trouve une salle commune
sombre et confortable. D’énormes poutres, à
quelques centimètres au-dessus de vos têtes,
supportent les étages supérieurs de l’auberge.
La salle comporte de nombreuses tables de bois
poli, s’étendant jusqu’au bar, au fond.
Une femme d’âge moyen, aux cheveux gris,
replète mais toujours d’une beauté royale,
se tient derrière le bar, frottant des chopes
d’étain pour les faire briller à l’aide d’un
chiffon de coton noirci. Elle porte un gilet
de cuir long sur une simple robe de coton, et
est chaussée de bottes de guerrier. Elle lève
les yeux vers vous et sourit.
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
« Bonne rencontre, voyageurs, déclare­-
t­ ­­-elle d’une voix rauque et mélodieuse. Bien-
venue chez moi. Vous avez trouvé l’auberge
du Vieux Crâne, et je suis Jhaele Grison, à
votre service. »
Jhaele est une femme aimable et mater-
nelle, une veuve avisée et pleine d’expé-
rience. Elle est très difficilement effrayée,
et très douée dans les arts de la guérison.
Elle se montre tolérante envers toutes les
convictions religieuses (du moment qu’elles
ne visent pas à endommager ses biens ou à
contrarier ses autres hôtes) et la plupart des
habitudes personnelles. C’est également une
excellente joueuse de cartes et une buveuse
prodigieuse, capable d’avaler plus d’alcool,
tout en ayant l’air à jeûn, que de nombreux
guerriers deux fois plus grands qu’elle.
Jhaele mesure 1,52 m et est âgée d’environ
50 ans ; c’est une guerrière NB de niveau 4
doublement spécialisée dans l’emploi des
dagues lancées. Elle bénéficie d’un bonus
au toucher de +3 avec ses dagues, peut en
lancer trois en un seul round, et peut infliger
1d4 + 3 points de dégâts par coup.
Jhaele porte toujours une dague à sa cein-
ture, une dans chaque botte et une dont le
fourreau pend à une chaîne par-dessus son
corsage. Ses autres armes, derrière le bar,
sont une hachette et une épée longue.
Les domaines des drows peuvent être
atteints depuis une cave de l’auberge du
Vieux Crâne (Jhaele ne révélera pas cette
information de son propre chef), et Jhaele a
acquis, comme trophée offert par les Cheva-
liers de Myth Drannor, un pistolet-arbalète
qui en provient. Elle n’est pas très compé-
tente dans son maniement (–1 au toucher
sauf à l’intérieur de la grande salle, dans
laquelle elle s’est entraînée à tirer pendant
des heures, quand les affaires se relâchent),
mais le conserve derrière le bar, chargé, avec
quatorze fléchettes supplémentaires à portée
de main. Les fléchettes infligent 1 à 3 points
de dégâts, et ont une portée de 50 m ; leur poi-
son a cessé depuis longtemps d’être efficace.
Jhaele se montrera aussi obligeante qu’El-
minster pour écouter les problèmes des PJ
et leur communiquer les informations qu’ils
désirent sur la vie, le Val et tout le reste ; mais
ses connaissances sont bien moins étendues
que celles du Vieux mage.
Événement 4 :
la Tour biscornue
Jouez cet événement quand les PJ se ren-
dront à la Tour d’Ashaba. L’espace ne nous
permet pas de détailler pleinement le domi-
cile de Trystemine, seigneur de Valombre,
mais les PJ verront que la Tour est un énorme
bâtiment de pierre carré, haut de deux étages
très élevés. Elle ne possède pas de ponton,
mais dispose de quais sur l’Ashaba (elle fut
construite par les drows, il y a longtemps, au
point le plus en amont où l’Ashaba pouvait
être navigué par les barges de commerce). Le
bâtiment arbore une tour décentrée de sept
étages (source de son surnom), qui contient
des balistes et une piste d’atterrissage, clai-
rement visible, pour les montures aériennes.
Les énormes doubles portes de la Tour
sont gardées par six hommes armés de hal-
lebardes à l’extérieur, et quatre hommes à
l’intérieur, ainsi que le majordome, Brace-
gar, dont le bâton d’office est en réalité une
baguette de paralysie. (Le personnel de
la Tour est détaillé dans l’Encyclopédie des
royaumes, à l’article « Valombre »1.)
Les portes s’ouvrent sur un hall d’entrée
haut de plafond, décoré de tapisseries et de
boucliers, qui conduit par un passage vers la
droite dans la Grande salle (salle des fêtes)
de la Tour, une vaste pièce aux immenses
poutres verticales, meublée de longues
tables et de cheminées.
Des portes dans le hall, juste à côté des
portes d’entrée, conduisent, à droite, dans
une pièce munie d’un puits, la salle d’attente
traditionnellement réservée aux invités,
qui s’ouvre à son tour sur la Grande salle.
À gauche, les portes donnent sur le Hall
d’entrée, une vaste pièce où des gardes
attendent, où des montures sont tenues
prêtes, où l’on trouve des sièges pour les
invités et les porteurs de requêtes destinées
à la Cour située au-delà, et où a lieu l’essen-
tiel de la vie quotidienne du personnel de
la Tour, des officiers de la Tour y restant à la
disposition du public.
Le Hall d’entrée, à son tour, s’ouvre sur une
grandiose salle d’audiences, la Cour du sei-
gneur, qui contient deux rangées de sièges
en bois sculpté et poli flanquant une allée
centrale. L’allée conduit à une estrade, sur
laquelle se dresse un trône, devant des tapis-
series élaborées. Une tribune de musiciens
(plus souvent utilisée par des gardes, postés
l’arbalète au poing) surplombe l’estrade en
hauteur sur la droite, et on y accède depuis
le premier étage.
C’est tout ce que les gens de l’extérieur
voient normalement de la Tour. Il est sug-
géré que les PJ n’aillent pas plus loin ; le
Val se prépare hâtivement à la guerre, et se
1 Et p. 32 à 39 du livret « Valombre » du Guide
des Royaumes oubliés (N.d.T.)
32
montre soucieux de sa sécurité. Les PJ pour-
ront constituer des additions bienvenues
aux forces défensives, mais n’ont pas besoin
d’être invités dans les zones intérieures de la
Tour (la plupart des « conseils de guerre » ont
lieu dans les trois grandes salles décrites ici).
Bracegar demandera aux PJ leurs noms
et ce qui les amène. S’ils souhaitent voir
Trystemine, il les emmènera courtoise-
ment (accompagné de quatre gardes du
hall d’entrée, qui contient 20 autres soldats
armés et prêts à combattre) dans la salle des
audiences, et les annoncera. Trystemine sera
sur le trône, quelle que soit l’heure du jour
ou ce que d’autres habitants ont pu dire aux
PJ de l’endroit où il se trouvait.
Vous voyez un homme grand, mince et
d’aspect juvénile paresseusement installé
sur son trône. Il porte une fine moustache ;
c’est un bel homme aux cheveux bruns. Il
est richement vêtu mais sans apparat, et
porte à la ceinture une fine épée longue et
une dague. Il vous examine avec intérêt, et
déclare poliment : « Bienvenue à Valombre. Je
suis Trystemine, seigneur de ce lieu. J’aime-
rais savoir ce qui vous amène ici, et parta-
ger mon repas avec vous, si cela vous agrée.
Qu’en dites-vous ? »
Trystemine est un guerrier NB de niveau 4,
avec 32 pv. Il n’a que 30 ans ; c’est le plus
jeune fils de la famille noble Amcathra
d’Eauprofonde. Allié des Ménestrels, c’est
un membre récent des Chevaliers de Myth
Drannor, qui lui ont laissé le Val à gou-
verner quand ils ont décidé de garder et
reconstruire Myth Drannor. Trystemine
est aimable, sensible, juste et pondéré. Son
épouse, Shaerl de Sorbetoge, de sang noble
cormyrien, attend un enfant et ne sera pas
visible pendant cette aventure.
Trystemine pressera les PJ d’aider à
défendre Valombre, leur offrant or (20 po
par jour et par personne) et gloire. Il s’attend
à une attaque par des soldats zhentilars au
cours de la prochaine décade.
Il répondra de son mieux aux questions
des PJ, et connaît très bien le peuple et les
lieux spécifiques de Valombre (et de la loin-
taine Eauprofonde). Il sait très peu de choses,
cependant, des dieux et des problèmes actuels.
Il vénère, entre autres dieux, Lathandre, et se
préoccupe de protéger le temple du Seigneur
du matin présent dans le Val.
Trystemine se montrera amical envers
les PJ, et leur accordera, de fait, le rang
d’« Épée » dans son armée – autrement dit,
un rang supérieur aux capitaines des gardes,
mais inférieur au sien, à celui des autres
Chevaliers, et à celui de Thurbal, Capi-
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
taine d’armes de Valombre. Les PJ n’auront
aucune autorité sur le personnel de la Tour,
ni sur Elminster ou tout Ménestrel qu’ils
pourront rencontrer dans le Val.
Événement 5 :
le Val en guerre
Cet événement se produira le lendemain
de l’arrivée des PJ à Valombre. Des Ménes-
trels, ayant traversé les bois à cheval, ont
annoncé que des armées dirigées par le
Zhentarim approchent depuis le nord, et sur
les routes venant de Valdague et de Vounlar.
Des feux de signalisation et des guetteurs
sont postés au sommet du Vieux Crâne, sur
la colline du Ménestrel, et sur le tertre du Veil-
leur. Des barricades de gros troncs sont mises
en place sur les routes ; la milice est convo-
quée ; objets de valeur et provisions sont
emportés dans la Tour en cas de siège. Des
postes de gardes sont établis au pont de l’As-
haba (à l’ouest du Val), au pont du Moulin (à
l’extrémité sud du Val, gardant l’étroite piste
qui traverse les bois jusqu’à Valbrume), aux
carrefours, sur la route de l’est à l’étang de la
Roche, et tout le long des ouvrages de terre
(fossé et remblai) à la ferme de la Tour. Des
éclaireurs des Ménestrels se postent sur la
crête des Ombres pour guetter les attaquants.
Minuit et tout PJ lanceur de sorts seront
pressés de se rendre à la tour d’Elminster, où
ils trouveront le sage assis dehors, à côté de
sa paisible mare. Il les informera que la plus
grande tâche de leur vie les attend : défendre
le temple de Lathandre des « attaquants
maléfiques ». Ils ne devront pas prendre part
à la bataille qui s’annonce, ni sortir furtive-
ment du Val, d’ailleurs.
« Une grande gloire attend les mortels qui
feront ce qui doit être fait. Le destin, si
vous voulez, vous a confié cette tâche. Les
Tablettes du destin sont importantes, oui,
mais nous aurons bien le temps de nous
en inquiéter demain. À Tantras, c’est là que
mène la piste… oui, Tantras. Mais, notez
bien, les Tablettes ne signifieront rien si nous
échouons ici et maintenant. Vous voulez être
des héros ? Alors venez ! Venez, et méritez
votre gloire ! »
Le Vieux mage bondit sur ses pieds, vous
fixant d’un regard perçant, et part à grands
pas sur le sentier en direction de la route, les
mains vides.
« Venez ! vous lance-t-il à nouveau en tour-
nant vers le temple. Vous aurez bien le temps
de faire du tourisme plus tard. Il est temps
de sauver les Royaumes une fois de plus ! »
Si l’un des PJ refuse, Elminster haussera
les épaules, déclarera « Ne soyez rien, alors »
d’un ton froidement méprisant, et le rendra
invisible au moyen d’un sort personnel – une
invisibilité qui ne se dissipe pas avant 3 à
12 jours, et ne peut être dissipée par une
autre magie à moins d’un souhait mineur,
sauf par Elminster lui-même.
Si les PJ pressent Elminster de leur four-
nir des informations sur ce qu’ils doivent
faire et pourquoi, il se hâtera vers le temple,
souriant, et déclarera : « Le moment venu, le
moment venu... sauvez d’abord le monde ;
posez des questions ensuite ! »
Si un PJ devait attaquer Elminster, ou
essayer de s’enfuir, il se retrouvera en lévita-
tion à 18 m du sol, incapable de se déplacer
ou d’annuler cette magie (malgré tous les
sorts qu’il pourra essayer d’utiliser). Il sera
témoin, impuissant, de la bataille et de tout
ce qui se passera sous lui jusqu’au lendemain
matin ou jusqu’à ce qu’Elminster « meure »,
selon ce qui arrivera le premier – après quoi il
redescendra sur terre en flottant grâce à l’em-
ploi par Elminster d’un sort de contingence,
ne subissant aucun dommage. Si on lui tire
dessus pendant la bataille, le PJ découvrira
que la magie d’Elminster ne confère aucune
protection contre les missiles de toutes sortes.
Minuit sera exaspérée par le refus du Vieux
mage de les informer de ce qu’ils vont exac-
tement faire, et pourquoi, et le rattrapera (au
temple) pour le lui dire.
Elminster soupire, et s’arrête juste devant les
portes du temple. « Vous ne m’en voudrez
pas, demande-t-il d’un ton ironique, si un
vieil homme s’asseoit pendant que vous le
haranguez, si ? »
Sans attendre de réponse, le Vieux mage
se retourne, ramène sa robe sous lui d’une
main, et s’assoit – sur du vide.
Minuit ricane en voyant cela. « Un usage
astucieux de l’Art, vraiment, Vieux mage,
mais… »
Puis ses yeux s’écarquillent, et elle s’ex-
clame, stupéfaite : « Un escalier ! »
Elminster sourit largement, et tapote l’air à
côté de ses fesses. « Oui, répond-il, reprenant
un air sévère. Un escalier céleste. Invisible,
permanent, et utilisable par tous les êtres
doués d’une grande volonté et d’un grand
pouvoir. Une sortie de Féerûne destinée aux
dieux trop cruels pour se préoccuper des
destructions qu’ils causent en l’empruntant.
Connue de, et ouverte à, Mystra, Lathandre,
Maïlikki et d’autres, ces derniers jours –
mais qu’ils n’utiliseraient jamais en défiant
Ao, par amour pour Féerûne au-dessous
d’eux. D’autres ne sont pas si prévenants.
C’est pourquoi les Royaumes ont besoin de
héros… tels que toi.
33
« Assez parlé... nous aurons le temps de rire
plus tard. » Elminster se lève. « L’escalier se
trouve dans l’enceinte sacrée du temple. De
fait, le temple a été construit ici à cause de
lui. De l’intérieur, l’accès à l’escalier peut
être contrôlé par ceux qui détiennent l’Art
et le savoir nécessaire. L’escalier lui-même
peut être détruit, si l’on en a la force et la
résolution. » Il soupire, puis se secoue. « Mais
assez jacassé ; il y a du travail à accomplir, et
l’heure n’est plus à prendre le thé ! »
Elminster s’empressera de faire entrer
les PJ dans le temple, et renverra les clercs
mineurs de Lathandre.
« Votre Seigneur vous enseigne de préparer
de nouveaux commencements – eh bien,
alors, écartez-vous. Vous ne pourrez pas
préparer grand-chose si vous n’êtes plus
rien que de la viande brûlée sur le sol d’un
temple ! »
Eliminster pousse les clercs dehors, et ferme
les portes du temple, soulevant une longue
et lourde barre de laiton sans le moindre
effort. « Et maintenant, déclare-t-il aux PJ
avec un large sourire, nous attendons. »
Pendant ce temps, Trystemine chevauche
de poste en poste, vérifiant que tout est
en ordre et encourageant ses hommes.
On entend le lointain battement des tam-
bours militaires du Zhentilar, au nord du
Val. La guerre s’est de nouveau abattue sur
Valombre.
Le MD peut décrire la bataille en toile
de fond du jeu de rôle des PJ, ou la jouer
comme un scénario BATTLESYSTEM.
Si les PJ jouent les défenseurs, le MD devra
diriger les forces attaquantes, et essayer de
faire suivre à la bataille le schéma général
exposé après les descriptions des forces
impliquées, ci-dessous.
Défenseurs
Unité de la garde de Valombre
Régulière/infanterie
CA 4, 4 figures (10:1), humains
(Loyal bon)
DV/fig. : 10 Mvt : 12
Taille M 0 % RM G1
NA 20 ML 11 Dis 12
Armes/dégâts : épée longue (1-8, 1-12)
Épieu (1-6, 1-8)
Dague (1-4, 1-3)
Arbalète lourde (2-5, 2-7)
NAT 1/2 Por P 8, M 16, G 24
Il y a neuf unités de ce type, déployées
comme suit : deux au pont sur l’Ashaba
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
(commandants : Riothar Languedefer, G4 ;
Elassa Thintrel, G4 ; un PJ se verra attribuer
le commandement général de cette unité
si les PJ ont accepté d’aider à la défense
du Val) ; une à la Tour (commandant : Tur-
nal Rhestayn, G2) ; une au pont du Moulin
(commandant : Essen, G2) ; deux sur la route
de l’est, près de l’étang de la Roche (com-
mandant : Thurbal, G5) ; et trois à la Ferme
de la tour (commandant : Gardefaucon,
G5). Les PJ seront les bienvenus en tant
que vice-commandants à n’importe lequel
de ces postes. Tous les commandants ont
un rayon de commandement de 121, sauf
Gardefaucon, dont le RC est de 14.
Unité d’archers de Valombre
Regulière/archers
CA 7, 4 figures (10:1), humains
(Loyal bon)
DV/fig. : 20 Mvt : 12
Taille M 0 % RM G2
NA 20 ML 10 Dis 11
Armes/dégâts : épée longue (1-8, 1-12)
Hallebarde (1-10, 2-12)
Dague (1-4, 1-3)
Arc long (1-6, 1-6)
NAT 2 Por 7-14-21
Il y a trois unités de ce type, déployées
comme suit : une au sommet du Vieux Crâne
(commandant : Cavalier Helduth, G4) ; une
dans la Tour (commandant : Shaerl de Sorbe-
toge, V6) ; et une à la Ferme de la tour (com-
mandant : Durgo Grison, G2). Tant qu’ils
sont à Valombre, ni les archers ni les arba-
létriers ne manqueront de munitions ; Trys-
temine a approvisonné des pôles, tenus par
deux hommes, de soixante carquois chacun,
dix pôles par unité, et tient prêts 300 pôles
supplémentaires à la Tour en remplacement.
Tous les commandants d’unité ont un Rayon
de commandement de 10.
Unité de cavalerie de Valombre
Régulière/cavalerie
CA 2, 4 figures (10:1), humains
(Loyal bon)
DV/fig. : 30 MV : 15
Taille G 0 % RM G2
NA 20 ML 11 Dis 12
1 L’échelle de BATTLESYSTEM est donnée en
pouces, avec 1 pouce (2,54 cm) = 10 yards (9,14 m).
12 pouces = 1 pied (30,48 cm) correspondent en
distance réelle à 120 yards, soit à peu près 110 m.
Abréviations : DV/fig. = nombre de dés de vie par
figure, RM = résistance à la magie, NA = niveau
d’attaque (lié au TAC0), ML = moral, Dis = disci-
pline, NAT = nombre d’attaques par round, Por
= portée (P = petit, M = moyen etc.).
Armes/dégâts : lance lourde (3-9, 3-18)
Fléau de cavalier (2-5, 2-5)
Épée longue (1-8, 1-12)
*Montures : 3 attaques, 1-8, 1-8, 1-3
Il y a une unité de ce type, initialement
déployée dans la prairie à l’est de la Tour.
Son commandant est Thorbok (G5), le maître
des écuries de Trystemine.
Milice de Valombre (« foule »)
CA 8, 14 figures (10:1), humains
DV/fig. : 10 MV : 12
Taille M 0 % RM G0
NA 21 ML 9 Dis 9
Armes/dégâts : fléau d’arme (2-7, 2-8)
Épée courte (1-6, 1-8)
Dague (1-4, 1-3)
Il y a une unité de ce type, initialement au
carrefour. Elle sera conduite à la bataille par
Trystemine, puis confiée à un PJ ou autre
commandant présent dans la zone.
Ménestrels
« Escarmouche » (unite d’élite ; peut opérer
comme une unite régulière)
CA 4, 5 figures (5:1), humains
(Neutre bon, intelligence élevée)
DV/fig. : 25 MV : 12
Taille M 0 % RM G5
NA 21 ML 13 Dis 14
Armes/dégâts : épée bâtarde (2-8, 2-16)
Épée longue (1-8, 1-12)
Hache d’arme (1-8, 1-8)
Dague (1-4, 1-3)
Arc long (1-6, 1-6)
NAT 2 Por P 7 M 14 G 21
Il y a une unité de ce type, initialement
déployée le long de la crête des Ombres. Elle
représente les Ménestrels qui sont venus à
Valombre pour aider Elminster. Les Ménes-
trels sont des gens solitaires et paisibles, qui
n’ont pas une vision militaire des choses ;
ce comportement est extraordinaire de leur
part. Leur commandant est Selmavra Elsree,
un rôdeur du 7e niveau, dont le Rayon de
commandement est 15.
Les Chevaliers de Myth Drannor
et les Lanciers de Valbrume
Les Chevaliers arriveront au 12e round de
jeu, suivis par les Lanciers un round plus
tard. Ils remonteront la route depuis le pont
du Moulin.
Les Chevaliers qui apparaîtront dans cette
aventure sont les suivants : Florin Faucon-
34
nier, R9 ; Colombe Fauconnier, R11 ; Jhessail
Arbredargent, M8 ; Lanseril de Mantelneige,
demi-elfe D8 ; Merith d’Arquefort, elfe G6/
M6 ; Rathan Thentraver, CL6 (de Tymora) ;
Torm, V6 ; Illistyl Arbredelfe, M4.
Traitez-les comme des commandants du
point de vue du jeu BATTLESYSTEM. Les
rôdeurs portent tous deux des épées lon-
gues +1, Merith a une épée longue +3 à lame
d’argent, Lanseril porte la couronne de feu
(capable de produire deux colonnes de feu
infligeant 19 pv de dégâts, sans jet de sauve-
garde, au cours de la bataille, jusqu’à 100 m
de distance), Rathan possède un anneau du
bélier (détaillé dans le volume Arcanes exhu-
més), et les deux magiciennes ont des baguettes
de projectiles magiques contenant 16 charges
ou plus. Tous les Chevaliers faisant appel à la
magie ont tous leurs sorts, prêts à la bataille,
mais ni eux ni leurs objets magiques ne sont
immunisés contre le chaos magique.
Lanciers de Valbrume
Régulière/cavalerie
CA 7, 6 figures (10:1), humains
(Loyal bon)
DV/fig. : 18 MV 24
Taille G 0 % RM G3
NA 18 ML 11 Dis 12
Armes/dégâts : lance (1-6, 1-8)
Masse de cavalier (1-6, 1-4)
Épée longue (1-8, 1-12)
Dague (1-4, 1-3)
*Montures : 2 attaques (1-4, 1-4)
Il y a une unité de ce type, sous le com-
mandement de Dairantha Pierrécu (G5). Les
Lanciers sont tout aussi experts au combat
à pied ou monté, et peuvent rappeler leurs
chevaux (des chevaux de guerre légers)
en les appelant par leur nom pendant la
bataille ; chevaux et cavaliers peuvent com-
battre séparément si on le désire.
Dairantha est très appréciée par les soldats
et la population de Valombre ; ils la reconnaî-
tront en tant que commandant (RC 13) au
cours de la bataille.
Note sur la défense de Valombre :
À l’intérieur de Valombre, toutes les unités
de défense entretiennent de bonnes com-
munications grâce aux signaux établis et à
la magie des forces de défense. Le person-
nel de la Tour et les villageois ne faisant pas
partie de la milice peuvent être considérés
comme des unités de « foule » comportant
respectivement 5 et 18 figures (10:1), mais
n’entreront dans la bataille que si la Tour
ou les bâtiments du carrefour sont envahis
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
par les forces attaquantes. Les défenseurs ne
disposent pas d’unités aériennes, malgré la
« piste d’atterrissage » de la Tour, mais seu-
lement d’un messager monté sur un hip-
pogriffe, qui sera envoyé avertir Valbrume
avant le début de l’attaque.
« Château-Roche » (qui apparaît sur la carte
de Valombre incluse dans l’Encyclopédie des
Royaumes) est une ruine vide. Il ne comporte
pas de garnison – et n’a aucun rapport avec
la forteresse cormyrienne de Château-Roc
figurant au chapitre 3.
Les elfes sous les ordres d’Alok Lance-
dargent sont ailleurs au moment de cette
bataille, de même que ce qui reste de la
Bande de Mane, le barde Oragie Main-
dargent, la Simbule et le Cercle de Valombre,
qui ont disparu depuis quelque temps (on
ignore où ils se trouvent actuellement). Le
sage Elminster ne participera pas direc-
tement à la bataille, mais restera dans le
temple de Lathandre, dont il considère la
défense comme d’une importance capitale.
Attaquants
Avatars : Baine est le seul dieu qui inter-
viendra directement dans la bataille (à l’exté-
rieur du temple de Lathandre, du moins).
Le MD devra se référer aux descriptions des
avatars pour gérer la bataille.
Aucun être extraplanaire ne participera
concrètement à l’attaque sur Valombre,
et Baine n’emploiera pas de magiciens du
Zhentarim ; il sait que leur magie est peu
fiable, et n’a pas confiance dans leur loyauté.
Les armées zhentilar seront dirigées par des
clercs de Baine appartenant au Zhentarim.
La Griffe de Vounlar
Régulière/infanterie
CA 5, 36 figures (10:1), humains
(Loyal mauvais)
DV/fig. : 20 MV : 12
Taille M 0 % RM G2
NA 20 ML 12 Dis 13
Armes/dégâts : griffes (2-8, 1-10)
Javelot (1-6, 1-6), 4 chacun
Fléau (2-7, 2-8)
Épée large (2-8, 2-7)
Il y a une unité de ce type ; elle attaquera sur
la route venant de Vounlar, sans la quitter par
crainte des elfes, pièges et fosses mortelles,
comptant sur son nombre d’attaquants pour
franchir les lignes de défense. Elle commen-
cera la bataille en formation serrée. Elle est
divisée en « Serres » de 60 hommes, chacune
menée par un clerc de Baine du 5e niveau
(RC 12) muni de tous ses sorts offensifs, en
dehors de ceux du troisième niveau. Ces
officiers (appelés « Seigneurs de bataille »)
sont : Ilthanas, Klamaer, Sundath, Tilvaer,
Unthras et Vespryn. Le commandant géné-
ral de la Griffe est Thomaer, G8 et Rayon de
commandement 5, un vieux lâche à présent
indécis qui restera auprès de l’unité de sa
maîtresse, le clerc féminin Vespryn, à moins
qu’une calamité ne s’abatte dessus (auquel
cas il s’enfuira certainement).
Chaque Serre contient trois créatures appe-
lées gardes funestes (voir la section Nou-
veaux monstres, p. 44, pour plus de détails).
Ces créatures ne prendront pas part à un
combat de masse, mais servent à intercep-
ter et attaquer tout héros ou commandant
du camp ennemi.
Baine entrera dans la bataille avec la Griffe.
La Griffe se dirigera tout droit sur le temple
de Lathandre tant qu’il sera avec elle, quoi
qu’il arrive d’autre sur le champ de bataille.
Le Croc de l’ouest
Régulière/infanterie
CA 5, 16 figures (10:1), humains
(Loyal mauvais)
DV/fig. : 30 MV 12
Taille M 0 % RM G3
NA 18 ML 12 Dis 13
Armes/dégâts : hache d’arme (1-8, 1-8)
Javelot (1-6, 1-6), 4 chacun
Fléau (2-7, 2-8)
Dague (1-4, 1-3)
Il y a une unité de ce type, assemblée à
partir de troupes du Zhentilar à Valdague
et d’agents du Zhentarim dans la région de
Tilverton. Elle attaquera le pont de l’Ashaba
et cherchera à s’en emparer, à isoler la Tour
d’Ashaba, et à prendre la route traversant le
val au moins jusqu’au temple de Lathandre,
frappant les défenseurs de Valombre sur
leurs arrières si la Griffe n’a pas encore effec-
tué de percée à travers. Le Croc est divisé en
« Triomphes » de 40 hommes, chacun dirigé
par un clerc de Baine du 4e niveau (RC 12)
muni de tous ses sorts offensifs. Ces offi-
ciers (Seigneurs de bataille) sont : Dorosze,
Manlathyr, Nairmel (l’une des très rares
clercs féminins de Baine ; elle est détermi-
née à monter dans la hiérarchie cléricale, et
ne battra pas en retraite – son fanatisme est
si impressionnant que la Discipline de son
Triomphe est modifiée de +3 tant qu’elle
est avec eux ; les autres Triomphes ne la
connaissent pas et ne sont pas aussi impres-
sionnés au cœur de la bataille) et Tuatharn.
Le commandant général du Croc est le
35
Grand prêtre de l’Autel noir du Sanctuaire
obscur, le clerc de niveau 13 Fzoul Chembryl
(qui dispose de tous ses sorts offensifs (du
premier et deuxième niveau) et des objets
indiqués dans le Livret de référence du MD
de la boîte des Royaumes oubliés : bracelets
de défense CA2, une masse +4, une étoile du
matin + 1, un anneau d’action libre, un anneau
de sorts spécial de haut niveau contenant les
sorts guérison × 2, colonne de feu et barrière
acérée ; et un sceptre d’annulation dans sa botte
gauche). Fzoul a utilisé de l’encens de médi-
tation avant la bataille (ses effets dureront
22 heures après le premier round de jeu,
mais ne l’immunisent pas contre le chaos
magique). Si Fzoul est gravement blessé, il
s’enfuira plutôt que de risquer la mort.
Le Désastre sanglant
Régulière/infanterie
CA 6, 16 figures (10:1), orques
(Loyal mauvais)
DV/fig. : 10 MV : 9
Taille M 0 % RM G1
NA 20 ML 10 Dis 11
Armes/dégâts : hache d’arme (1-8, 1-8)
Serpe (2-8, 1-10)
Dague (1-4, 1-3)
Il y a une unité de ce type, assemblée à par-
tir d’alliés orques du Zhentarim qui étaient
occupés à piller allègrement Valdague.
Menée par un gigantesque orque à quatre
bras, Ruaugh, qui a une CA5, 5 DV (40 pv),
un RC de 18 et attaque en infligeant 5 à
14 points de dégâts ou selon le type d’arme
+4 × 4, cette unité lancera un assaut sur les
remblais de la ferme de la Tour. Son objectif
est de tromper les défenseurs en les per-
suadant qu’elle constitue la principale force
attaquante (le front nord de Valombre au
sens large constitue l’itinéraire traditionnel
des attaques du Zhentarim) et de retenir les
défenseurs au niveau du mur, pas nécessai-
rement d’effectuer une percée. Si les orques
peuvent s’amuser un peu, cependant, ils le
feront. Ruaugh est d’une loyauté absolue
envers Fzoul Chembryl ; si Fzoul est tué et
que Ruaugh l’apprend, il s’enfuira, emme-
nant son unité avec lui. Si Ruaugh est tué,
ses troupes continueront de combattre
pendant trois rounds de jeu avec haine et
imprudence en tant que foule, puis battront
en retraite vers le nord tout en combattant,
quittant complètement le champ de bataille.
Il est assez évident que les forces de
Valombre sont si piteuses que Baine n’a ras-
semblé qu’une petite partie des ­combattants
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
du Zhentarim pour attaquer le Val. Malgré
cela, les défenseurs devront se montrer
habiles (et être chanceux) pour résister
longtemps au nombre d’assaillants du
Zhentarim.
L’attaque commence peu de temps avant
l’aube ; Baine ordonne à ses lieutenants
de poursuivre l’attaque toute la journée et
jusque dans la nuit. Le Zhentarim se reti-
rera vers minuit (plus tôt s’il est clair que
ses troupes sont battues), trop épuisé pour
continuer. Baine a conclu avec Myrkul un
marché dans lequel Baine obtient les âmes
de tous ceux qui seront tués au cours de cette
bataille, de sorte qu’il ne se préoccupe pas
trop de subir de lourdes pertes, même dans
son propre camp.
Si les défenseurs perdent la bataille, les sur-
vivants essaieront de battre en retraite vers
le nord-ouest à travers bois (à proximité de
la crête des Ombres), droit vers l’est dans les
bois à partir de la crête du Renard, et vers le
sud à partir du pont du Moulin. Dans tous
les cas, ils se dirigeront vers Valbrume, pour
y effectuer leur ralliement. Trystemine n’hé-
sitera pas à abandonner la Tour si le reste du
Val semble perdu ; il s’inquiète plus de son
peuple que du territoire.
Le MD devra modifier les forces à son gré si
la bataille penche trop rapidement en faveur
d’un côté ou de l’autre ; cependant, essayez
de suivre pour la bataille le plan fourni ci-
dessous. Des renforts cormyriens ou des
secours venus de Valbrume ou de Montéloy
devraient affluer après la bataille du temple,
pour que Trystemine demeure le dirigeant
de Valombre. (Une armée du Zhentarim en
mouvement menace les trois régions, à leurs
yeux, et pas seulement Valombre. Si le Val
tombe, ce sera ensuite leur tour.)
Plan de la bataille
Cette description de la bataille part du prin-
cipe que des PNJ prennent toutes les décisions
importantes concernant le commandement
des deux côtés du champ de bataille.
Si les PJ souhaitent diriger eux-mêmes la
défense de Valombre, Trystemine leur rap-
pellera que c’est lui qui est aux commandes.
Mais il y a encore toute la place nécessaire
pour des actions héroïques individuelles,
pour rallier les troupes en déroute et rempla-
cer les commandants PNJ tombés au com-
bat – si les PJ font quelque chose qui modifie
radicalement le déroulement de la bataille
telle qu’elle est décrite ci-dessous, ce sera au
MD de l’adapter.
Round de jeu 1 : le Désastre sanglant
attaque les remblais de la ferme de la Tour, à
grand bruit. Les défenseurs voient la Griffe
avancer vers l’ouest à l’attaque, près de
l’étang de la Roche.
Round de jeu 2 : la Griffe attaque les défen-
seurs placés à l’est.
Round de jeu 3 : le Croc est repéré en
marche vers l’est, en direction du pont sur
l’Ashaba.
Round de jeu 4 : le Croc passe à la charge
et attaque le pont. (Si les PJ ne jouent pas
les défenseurs, la cavalerie de Valombre che-
vauchera vers l’est pour charger la Griffe,
l’infanterie qui défend le pont se divisant
de côté pour l’y autoriser, recourant à une
tactique issue d’un long entraînement.
Les Ménestrels se sépareront, la plupart se
déplaçant vers le sud pour attaquer le Croc
par l’arrière, et quelques-uns traversant le
fleuve pour attaquer le Désastre sanglant
par derrière.)
Round de jeu 5 : si des PJ ne jouent pas
les défenseurs, les archers au sommet du
Vieux Crâne descendront à la ferme de la
Tour pour affronter le Désastre sanglant, et
l’unité de gardes de la Tour en sortira pour
venir en renfort des défenseurs du pont de
l’Ashaba.
Round de jeu 6 : si les PJ ne dirigent pas
la défense de Valombre, les Ménestrels arri-
veront pour frapper à la fois le Croc et le
Désastre sanglant pendant ce round. Trys-
temine rappellera tout élément de cavalerie
survivant, et lancera la milice dans la bataille
en renfort des défenseurs placés à l’est.
Round de jeu 7 : si les PJ ne dirigent pas la
défense, la cavalerie de Valombre se regrou-
pera, et commencera à revenir en direction
du pont sur l’Ashaba.
Round de jeu 8 : à moins que les PJ ne
dirigent les événements, les archers de la
Tour émergeront pour attaquer les rangs du
Croc placés derrière ceux qui combattent
les défenseurs. Les balistes de la Tour (4
capables d’attaquer le pont, 3 capables de
frapper la prairie et la route au sud de cette
dernière si des attaquants atteignent cette
zone) commenceront à bombarder le Croc
avec précision : elles frappent comme si la
cible avait une CA 10, font 2d6 dégâts, NA
18, Portée : P 11, M 22, G 32.
Round de jeu 9 : à moins que les PJ ne com-
mandent les forces de défense, la cavalerie
de Valombre chargera les rangs du Croc
attaquant, tandis que l’infanterie de défense
battra en retraite des deux côtés. La cavalerie
essaiera de faire volte-face en direction de la
Tour, afin que les archers et balistes puissent
tirer dans la trouée laissée par la charge, tan-
dis que l’infanterie de défense avancera.
36
Round de jeu 10 : à moins que les PJ ne
dirigent les défenseurs, des signaux lumi-
neux lancés depuis le Vieux Crâne ordon-
neront aux défenseurs de la ferme de la Tour
de reculer, abandonnant le nord du Val, pour
aider la défense à l’est. Il n’y aura toujours
aucun signe d’attaquants au pont du Mou-
lin, et le commandant placé là-bas engagera
l’essentiel de ses forces pour renforcer les
défenseurs placés près du carrefour.
Round de jeu 11 : à moins que les PJ ne
dirigent les opérations, le Vieux Crâne et
la Tour seront vidés de tous leurs effectifs
en dehors du personnel de la Tour et des
équipes maniant les balistes, pour lancer
toutes les forces restantes dans la bataille.
Si la Griffe a atteint le carrefour, la foule
non entraînée des villageois entrera dans la
bataille.
Round de jeu 12 : les Chevaliers de Myth
Drannor font leur apparition ! Ils avanceront
depuis le pont du Moulin aussi vite que pos-
sible, se dirigeant individuellement partout
où chacun d’eux sera le plus nécessaire dans
la bataille.
Round de jeu 13 : les Lanciers de Valbrume
entrent eux aussi dans la mêlée, chargant
depuis la route du pont du Moulin. Le
scribe d’Elminster, Lhaeo (M 6), est avec eux
pour les guider ; ce sont des troupes fraîches
(ayant dû mener leurs montures à pied sur
l’étroit sentier forestier).
Événement 7 :
bataille avec les dieux
Myrkul nourrit Baine avec les âmes de tous
les soldats tués dans la bataille. L’avatar de
ce dernier devient de plus en plus puissant
(voir la description p.41), et il se téléporte
sans erreur dans le temple de Lathandre,
arrivant dans une immense et caverneuse
salle voûtée où attendent Elminster et les
PJ. Elminster est occupé à rassembler des
bougies, des morceaux de fil de fer et autres
objets moins descriptibles, tout en fredon-
nant gaiment. Tout personnage utilisant la
magie reconnaît que le Vieux sage est en
train d’entamer une conjuration impression-
nante, mais inconnue.
Dans la bataille, à l’extérieur, les guerriers
survivants de la Griffe se rendent compte
que Baine s’est enfui ou a été tué, et com-
menceront à s’enfuir en retournant vers
l’est, en direction de Vounlar.
Un éclat de rire froid retentit soudain dans
le temple, accompagné d’une odeur de
fumée. Lisez ce qui suit aux joueurs :
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
Une grande silhouette menaçante se dresse
face à vous, où il n’y avait que du vide un
instant plus tôt. Elle est d’un noir de jais de la
tête aux pieds, avec des yeux et une bouche
de flammes ondulantes d’un rouge profond.
« Ainsi, vous me défiez encore, vermisseaux
mortels ? Alors périssez ! Disparaissez totale-
ment – vous ne méritez même pas de vous
prosterner devant la puissance de Baine ! »
Ses mains noires aux longs doigts décrivent
des mouvements complexes ; Elminster, lui
aussi, prépare sa magie. De la bouche du Sei-
gneur noir sortent neuf sphères de flammes,
grossissant rapidement pour devenir de
gigantesques boules de feu dès leur appari-
tion. Elminster lève la main ; une poignée de
sphères argentées et rayonnantes en sortent,
plus de deux douzaines en tout. Neuf d’entre
elles vont frapper les boules de feu, qui
s’interrompent en l’air, s’entourent d’un
halo argenté, puis se mettent à rétrécir pour
ensuite disparaître. Le Vieux mage sourit à
l’adresse du Dieu ténébreux.
« Cela faisait longtemps, être méprisable,
déclare-t-il aimablement. Danserons-nous ? »
La bataille s’engage. Bien que Baine comme
Elminster soient soumis aux forces du chaos
magique tout comme n’importe quel autre
lanceur de sorts des Royaumes, le MD est
encouragé à « truquer » quelques jets de dés
afin que la bataille entre Baine et Elminster
se déroule, dans ses grandes lignes, selon la
description ci-dessous. Le MD devra prépa-
rer à l’avance à la fois les sorts de Baine et
ceux des PNJ (Elminster et Minuit) qui se
dressent contre lui. Les PJ sont également
libres de lancer des sorts, toujours soumis
aux effets du chaos ; le MD devra prendre
soigneusement note, round par round, de
qui fait quoi.
Baine n’hésitera pas à combattre physique-
ment ; il est armé d’une masse, d’une épée
longue et d’une dague dont le contact inflige
leurs dégâts habituels plus 2-5 points sup-
plémentaires de dégâts de feu. Ces armes ne
sont pas magiques, et s’effriteront lentement
sous l’effet de la magie du feu de Baine, cha-
cune se désintégrant après un total de sept
rounds d’utilisation effective.
Si le MD a accès aux Arcanes exhumés,
Elminster peut employer au moins deux
sorts de renvoi. Il dispose également d’un
autre de ses sorts spéciaux du neuvième
niveau (non détaillé ici) qui crée une sphère
argentée par niveau du lanceur, capable
d’annuler les effets magiques, tels que
les boules de feu de la nuée de météores de
Baine. Trois sphères dériveront vers chaque
PJ et PNJ présent dans la salle, et se dépla-
ceront pour les protéger contre les attaques
magiques de Baine. Chacune absorbera (à
37
100 %) un effet magique causant des dégâts,
et sera elle-même consumée lorsqu’elle le
fera ; dissipation de la magie détruira égale-
ment une sphère argentée. Elminster peut
déplacer mentalement jusqu’à neuf sphères
par round, à moins qu’il ne renonce à lancer
un sort pendant ce round (auquel cas il peut
déplacer jusqu’à 20 sphères). Un tableau noir
ou aide similaire pourra s’avérer utile au MD
pour déterminer où se trouvent ces sphères ;
si vous utilisez des figurines, représentez les
sphères à l’aide de petite monnaie.
Le MD devra jouer avec soin cette bataille
magique paroxystique, mais entretenir un
rythme rapide, à la fois pour maintenir
l’excitation et pour empêcher les joueurs
disposant de trop de temps de prévoir et pla-
nifier des attaques complexes, dépassant la
rapidité avec laquelle on s’attendrait raison-
nablement à voir leurs personnages réagir.
Quoi que fassent les PJ, la bataille devrait
suivre cette description générale. Gardez à
l’esprit que les PJ n’ont aucune idée précise
des pouvoirs et aptitudes des avatars, ou
d’Elminster ; le MD pourra aisément trou-
ver une explication à tout échec ou résultat
inhabituel des attaques des PJ.
Elminster surprend Baine par la force
et la diversité de sa magie. Finalement,
le Seigneur de la tyrannie attaquera
 Chapitre 6 : tempête à Valombre
­ hysiquement Elminster, par frustration.
p grande partie du toit ont été réduits à néant –
Elminster résiste, avec la force et l’agilité
d’un homme bien plus jeune – et dans la
lutte, le cercle de conjuration qu’Elminster
avait préparé est dispersé.
Les personnages remarqueront une lueur
blanche, gagnant en intensité, d’un côté de
la pièce. C’est l’escalier céleste, dont l’image
brille à travers le mur comme si les pierres
étaient faites d’air.
Soudain, Mystra se révèle. Ce n’est plus la
femme fière d’allure royale que les PJ ont
rencontrée plus tôt, mais un être brumeux
et échevelé composé de poussière d’étoile
dansante d’un blanc bleuté, plein d’une âpre
colère et au pouvoir terrible.
La pièce est silencieuse l’espace d’un batte-
ment de cœur, et l’on entend un instant les
bruits de la guerre qui fait rage dehors. Puis
Baine se remet et abat Elminster. Le Vieux
mage titube, de la fumée s’élevant de son
corps, sous l’effet de cet assaut de l’Art.
Mystra hurle de colère et se précipite sur
Elminster, le corps de la déesse luisant tandis
qu’elle le soigne ou, du moins, lui transmet
de l’énergie d’une façon ou d’une autre.
Baine les attaque tous deux, et Mystra, avec
un grognement de triomphe, fait appel à une
magie qui le lie à eux, comme un poisson
est pris à l’hameçon du pêcheur. Elle attire à
elle le Seigneur noir, qui enrage et se débat
en vain. Il déchaîne sa plus grande magie,
dans une déflagration impressionnante qui
enveloppe Mystra et Elminster – mais il ne
parvient pas à se libérer, et Mystra sourit tan-
dis que tout le pouvoir de Baine est, par l’Art
de la déesse, renvoyé vers lui. Son sourire
est la dernière chose que voient les PJ avant
qu’une grande explosion ne se produise.
Les PJ devraient être étourdis ou assom-
més par la déflagration. Quand la fumée se
dissipe, l’Escalier céleste a disparu, le mur
du temple qui en était le plus proche et une
et Baine, Elminster et Mystra ne sont visibles
nulle part. La plupart des pierres effondrées,
maintenant exposées au ciel au-dessus du
temple en ruine, sont éclaboussées de sang.
Soudain, des guerriers à la mine sévère
vous entourent, escaladant péniblement les
décombres dans la poussière et la fumée,
l’épée au poing. Vous voyez luire sur plus
d’une poitrine l’insigne argenté à la lune et
la harpe des Ménestrels, tandis que les épées
se pointent vers vous.
Une femme à l’air sombre en armure de
cuir déchirée, les joues sillonnées de larmes
et une lame sanglante à la main, s’approche
de vous à grands pas. « Je suis Sharantyr,
déclare-t-elle d’une voix rauque et lasse.
Déposez vos armes - maintenant – ou mou-
rez. Vous passerez en jugement demain pour
le meurtre d’Elminster, Sage de Valombre. »
Terminer l’aventure
À ce point de l’aventure, le destin des PJ
dépend de leurs actes, et du fait que le MD
continue ou non pour passer au deuxième
module de la trilogie, Tantras.
Les Ménestrels sont furieux. Elminster est
un de leurs amis les plus chers et les plus
anciens, et un allié estimé et même révéré.
Ils voudront voir mourir ses assassins – mais
insisteront pour qu’un procès ait lieu, par
souci de justice.
La population de Valombre, y compris
les Chevaliers de Myth Drannor, voudront
simplement massacrer tout PJ qui se trou-
vait dans le temple, à moins que les PJ ne
trouvent un moyen de prouver leur inno-
cence. C’est cependant peu probable, car la
magie est trop instable pour représenter une
preuve fiable, et les faits semblent indiquer
de façon irréfutable que les PJ ont tué le sage
de Valombre.
38
Les Ménestrels, soutenus par Trystemine
(qui doit avant tout respecter la loi et l’ordre
dans le Val, sous peine d’affaiblir la stabi-
lité de son propre pouvoir), auront le des-
sus. Les PJ qui se trouvaient dans le temple
devront affronter un procès sinistre et sans
merci – à moins qu’ils ne puissent s’enfuir,
peut-être avec l’aide d’autres PJ.
S’il désire une fin heureuse, le MD devra
se montrer créatif. Peut-être l’avatar de Lan-
thandre pourrait-il se manifester au procès
pour témoigner (Trystemine révère cette
divinité, souvenez-vous), ou la Simbule (la
maîtresse d’Elminster) pourrait apparaître,
et exiger que les PJ la servent dans une quête
ou autre tâche dangereuse.
La direction et le caractère de votre propre
campagne doivent être pris en considération
pour déterminer ce qui se passe ensuite. Si
vous préférez voir le reste de cette trilogie
avant de décider, faites en sorte que les PJ
s’échappent temporairement des Royaumes
au moyen d’un portail ou grâce à une aide
amie, pour vagabonder dans d’autres
mondes ou plans pendant un moment. Ils
pourront être ramenés dans les Royaumes
à l’endroit (et peut-être au moment) même
où ils les ont quittés si la décision est prise,
par la suite, de continuer la trilogie.
Quoi qu’il arrive, vos joueurs pourront être
fiers d’avoir seulement survécu à leur ren-
contre avec les dieux ! S’ils quittent Valombre
avec les honneurs, et que le Temps des
Troubles laisse des survivants au Cormyr et
dans les Vaux pour l’attester, les bardes du
Bief du dragon pourraient bien chanter leurs
exploits dans les années à venir !
 PERSONNAGES NON JOUEURS
Cette section détaille quatre importants
personnages non joueurs qui pourraient
accompagner le groupe, lui permettant d’at-
teindre le nombre de six à huit personnages
recommandé pour cette aventure.
Des quatre PNJ listés, seule Minuit est abso-
lument essentielle pour l’aventure – d’une
façon ou d’une autre, elle doit se joindre
aux PJ. Les trois autres personnages figurent
dans Valombre, le premier roman de la Trilo-
gie des avatars que ce module accompagne.
Pour plus de détails sur ces quatre PNJ,
nous recommandons également le nouveau
supplément Hall of Heroes (non traduit) pour
le système de jeu des ROYAUMES OUBLIÉS.
« MINUIT » ARIEL MANX
Mage humain, niveau 7
For 6
Int 16
Sag 10
Dex 11
Con 10
Cha 17
PV 19
Alignement : loyal neutre
Vénère : Mystra, déesse de la magie
Classe d’armure : 10
Équipement : livre de sorts contenant armure,
charme-personne, compréhension des langues,
feuille morte, projectile magique, course1, disque
flottant de Tenser, identification, lecture de la
magie, poigne électrique, sommeil ; lumière éter-
nelle, ténèbres sur 5 m, poches profondes, détec-
tion du mal, invisibilité, lévitation, localisation
d’un objet, ESP, fracassement, peur, verrou du
magicien ; clairaudience, clairvoyance, mort
simulée, vol, boule de feu, hâte, immobilisation
des personnes, infravision, matière, suggestion,
respiration aquatique ; arme enchantée, porte
dimensionnelle, charme de feu, bouclier de feu,
tempête glaciale, abri sûr de Leomund, transfor-
mation de masse, métamorphose, métamorphose
d’autrui, 2 dagues (une à la ceinture, une
cachée dans une botte), bâton, deux fioles
d’huile, une potion de soins dans une fiole
d’acier, et une perle de puissance (qui permet
à Minuit de se « rappeler » deux sorts de
niveau 1), cousue dans une jarretière portée
sous ses robes.
Minuit est une femme mince approchant
la trentaine, au corps svelte mais félin. Elle
a des cheveux d’un noir de jais et des yeux
couleur d’ébène ou virant à l’écarlate (selon
son humeur), qui contrastent nettement
1 Les sorts en caractères gras proviennent du
supplément AD&D1 Arcanes exhumés (traduction
exclusive du DDD).
avec sa peau blanche comme l’ivoire. Sa
chevelure lui tombe jusqu’à la taille, mais
Minuit en fait généralement des tresses.
Minuit était dans sa jeunesse indisciplinée,
agitée, raisonneuse – et s’ennuyait ferme.
Ses parents marchands manquaient, semble-
t-il, d’imagination et de rêves. Minuit recher-
chait les deux, et mérita son surnom grâce à
ses excursions dans la vie nocturne locale ;
ce fut après un rendez-vous galant avec un
conjurateur nommé Tar qu’elle décida de se
consacrer à la magie.
Elle commença à sentir une présence qui
l’observait de temps à autre. Et quand Sun-
lar, un grand prêtre du temple de Mystra à
Valprofond, la repéra et s’intéressa à elle, il
alimenta ses soupçons : elle avait été choisie
pour connaître quelque grande destinée.
Minuit est extérieurement désordonnée
et coriace, peu loquace quant à son passé et
ses pouvoirs. Elle aime se montrer mysté-
rieuse et attirer l’attention des hommes, et
sait qu’un destin important l’attend au coin
de la rue.
KELEMVOR FlÉAUDELYONS
Guerrier humain, niveau 5
For 17
Int 15
Sag 13
Dex 16
Con 18
Cha 14
PV 44
Alignement : loyal neutre
Vénère : Torm, Seigneur de la loyauté
Classe d’armure : 4
Équipement : cotte de mailles et bouclier,
épée courte, épée bâtarde, lance, arc, dague,
trois potions de soins dans des fioles d’acier.
Kelemvor est un féroce combattant dont
les aptitudes naturelles au combat repré-
sentent un véritable défi pour la plupart des
adversaires. Il ne craint pas d’attaquer des
adversaires dix fois plus nombreux que son
propre groupe. C’est une panthère-garou,
et ses aptitudes de lycanthrope, telles que
l’immunité aux armes normales, s’étendent
apparemment, sous une forme affaiblie, à
sa forme humaine. Bien que les armes nor-
males lui infligent des dégâts, il se régénère
au rythme de 2 points par round.
Du fait d’une permutation tordue dans la
« malédiction familiale », Kelemvor doit être
payé pour accomplir tout acte qui n’est pas
dans son intérêt personnel. (Le lycanthrope
original ne pouvait pas accepter d’argent
39
pour ce type d’altruisme.) Sinon, il devient
une panthère jusqu’à faire couler le sang.
Puisque Kelemvor ne peut contrôler sa
transformation en panthère, sa lycanthropie
tourne rarement à son avantage. Au com-
bat, cependant, Kelemvor sous sa forme de
panthère est d’une brutalité terrifiante. La
panthère-garou attaque comme un monstre
à 5 dés de vie, frappant avec les griffes de ses
deux pattes avant pour 1d4 dégâts chacune,
et sa morsure inflige 1d8 points de dégâts.
De plus, la panthère-garou est considérée
comme ayant une Force de 18/94, pour ce
qui est des bonus au toucher et aux dégâts
( +2, +5).
La panthère-garou ne peut être blessée que
par des armes d’argent ou magiques ayant
un bonus d’au moins +1. Elle possède une
vision nocturne perçante qui lui permet de
voir dans la quasi-obscurité, une ouïe très
fine, et un odorat très précis.
L’apparence de Kelemvor est celle d’un
homme musclé à la séduction non dénuée
de rudesse, d’une trentaine d’années, aux
longs cheveux noirs. Kelemvor est un mer-
cenaire devenu insatisfait, venu à Arabel en
quête de quelque chose – de quoi, il ne sait
pas trop, mais quelque chose de plus que
tuer sans raison. Né dans une famille de
militaires, Kelemvor en est venu à haïr son
père, et a fini par tuer Kendrel Fléaudelyons
lors de sa première transformation en pan-
thère, dans un accès de rage extrême.
CYRIC
Guerrier/Voleur humain : personnage à
classes jumelées, Guerrier niveau 3, ancien-
nement Voleur niveau 5
For 17 (+1 au toucher, +1 aux dégâts)
Int 11
Sag 10
Dex 15
Con 15
Cha 15
PV 14
Alignement : loyal mauvais
Vénère : Mask, Tempus (sans être fervent
dans l’une ou l’autre foi)
Classe d’armure : 1(9)
Équipement : armure de plates, petit bou-
clier, épée longue, épée courte, dague,
hachette, rouleau de 30 m de corde noire
cirée, grappin, jeu d’outils de voleur cachés
dans une béquille de bois creuse, 16 sacs de
toile vides fermés par un cordon en lanière
de cuir, 3 fioles d’huile, 6 pointes de fer,
maillet, lanterne à capuchon, 12 000 po en
gemmes.
 PERSONNAGES NON JOUEURS
Adon
Né dans les ruelles de Château-Zhentil,
Cyric n’a jamais connu le nom de ses parents
(mais il suspecte que son père était une
personnalité influente du Zhentarim). Un
matin, sa mère a été retrouvée dans la rue la
gorge tranchée, son père étant introuvable,
de sorte que Cyric, encore bébé, fut vendu
à des marchands d’esclaves. Il se retrouva
dans une famille riche en Sembie, mais se
sentit toujours différent. Cyric a toujours
été curieux des pays lointains et de leurs
coutumes. Après avoir causé à ses parents
sembiens beaucoup de soucis, il s’enfuit, et
faillit mourir de faim dans la nature. Obligé
de voler pour survivre, Cyric atteignit une
ville et tomba finalement entre les mains de
sa guilde des voleurs, au sein de laquelle il
resta quatre hivers.
Son amour des voyages le poussa à
reprendre la route. Il vola pour subvenir à
ses besoins le long de sa route, voyageant
dans le bief du Dragon et les ports de la mer
Minuit
Intérieure. Il revint à Château-Zhentil pour
effectuer des recherches sur sa famille. Il
retrouva peut-être son père, mais cet homme
fut tué avant que Cyric n’ait eu l’occasion
d’en apprendre davantage à son sujet. C’est
alors que Cyric décida qu’il devait aban-
donner sa vie de rapines. Il devint guerrier
et travailla pour des causes qu’il considé-
rait comme justes. Il travaille maintenant
comme garde à Arabel, est ami avec Adon
et Kelemvor, et craint désespérément qu’un
jour son passé ne refasse surface.
ADON
Clerc humain du 5e niveau
For 11
Int 9
Sag 15
Cyric
Dex 12 Adon se considère comme un croisé, com-
Con 12 battant l’injustice et l’indécence partout où
Cha 13 il va. Il a toujours une cause à défendre, et
PV 25 révère les femmes au point d’exaspérer rapi-
Alignement : neutre bon dement la plupart de celles qu’il rencontre.
Vénère : Sunie Cheveux-de-feu Adon aimerait que chacun dans les
Classe d’armure : 2 Royaumes se préoccupe davantage des
Équipement : armure de plates, grand bou- autres, et est venu à Arabel pour voir s’il
clier, masse, marteau de guerre, 2 fioles d’eau peut commencer à faire une différence dans
bénite, 3 fioles d’huile, un paquet contenant ce monde cruel et déroutant.
un casier de bois dans lequel se trouvent six
fioles de verre (toutes des potions de soins) et
un parchemin contenant les prières (sorts)
injonction, détection du mal, détection de la
magie, protection contre le mal et purification de
la nourriture et des boissons ainsi qu’un calepin
rempli de poèmes d’amour médiocres.
Enfant unique, Adon est le fils de parents
beaux et riches, Abrasax et Phylicia, tous
deux vénérant dévotement Sunie. Vaniteux
mais doté d’un physique ordinaire, Adon
manquait d’ambition, mais n’appréciait que
trop luxe et oisiveté. Considéré comme faible
et excessivement préoccupé de son appa-
rence, mais pas assez soucieux de dépenser
l’argent sagement, Adon ne fit pas grand-
chose de sa jeunesse.
Son père, de plus en plus furieux, essaya
d’éduquer son fils dans la compagnie de
femmes, et l’envoya en voyage dans des
cités lointaines pour lui apprendre la vie. Le
soir de son quinzième anniversaire, Adon
eut une soudaine révélation. Il révéla à ses
parents son incroyable conviction selon
laquelle Sunie Cheveux-de-feu l’éléverait au
statut de divinité pour devenir son époux
lorsqu’il atteindrait l’âge d’homme. Il réso-
lut sur-le-champ et formellement de devenir
clerc.
Kelemvor
40
 AVATARS DES DIEUX
Cette section détaille quelques-uns des
avatars très affaiblis des dieux précipités sur
Féerûne dans cette aventure. Ils sont bien
moins puissants que les avatars « habituels »
utilisés par les êtres divins, en conséquence
du fait de posséder des corps humains. Ce
sont les dieux : aucun dieu n’a d’avatars mul-
tiples ni d’existence simultanée sur d’autres
plans pendant la période couverte par cette
série de modules.
Le MD pourra librement modifier les pou-
voirs mineurs des avatars utilisés au cours du
jeu pour expliquer des effets magiques specta-
culaires, des exploits physiques, des pouvoirs
et ainsi de suite. La magie a peut-être (tempo-
rairement, du moins) cessé d’être fiable, mais
la plupart des divinités sont toujours l’équi-
valent d’au moins un mage de niveau 12, et
capables de déchaîner une magie féroce.
Les avatars peuvent être tués, mais à
moins d’utiliser les sorts absorption d’éner-
gie, souhait, ou une magie similaire pour
retirer aux avatars leur énergie divine, des
protections magiques préparées à l’avance
par la plupart des divinités leur permettent
de survivre à une « mort » qui détruit leur
forme physique. D’un autre côté, la dissi-
pation de leurs énergies pourra les empê-
cher de prendre un autre avatar pendant au
moins 1 à 6 semaines, ou plus longtemps si
la dispersion s’est avérée particulièrement
efficace.
Le MD doit noter qu’aucun sort de nom
véritable, glyphe ou autre magie liée aux
symboles n’a le moindre effet sur les avatars
(sinon celui d’attirer leur attention).
Tous les avatars peuvent entendre n’importe
lequel de leur noms lorsqu’il est prononcé où
que ce soit à Féerûne, ainsi que les neuf mots
suivants prononcés par la même personne,
et connaître le timbre de voix, la distance et
la direction de l’orateur (ils ignorent généra-
lement le babillage incessant engendré par
cette faculté). Toutes sortes d’armes peuvent
affecter ces avatars affaiblis.
Pour des raisons d’espace, seuls les avatars
ayant des chances d’être directement impli-
qués dans un combat au cours de cette aven-
ture sont inclus ici. Détruire un avatar peut,
ou non, détruire l’être concerné ; certaines
divinités survivront à une mort apparente
de leur avatar, existant sous forme d’entités
apparentées aux spectres. Ces « animas » fan-
tomatiques ne peuvent être repoussées, et
peuvent devenir invisibles à volonté. Elles
peuvent utiliser la magie, ont les mêmes
attaques qu’un spectre, et possèdent la moi-
tié des points de vie de l’avatar affaibli.
Il est recommandé au MD d’utiliser avec
parcimonie les apparitions directes des ava-
tars pendant le jeu ; il est difficile de stimu-
ler ou d’impressionner des joueurs dont les
personnages combattent leur treizième ou
quatorzième avatar de la journée.
Abréviations
AL : Alignement. Indique le comportement
de la divinité. Une seconde mention entre
parenthèses après l’alignement indique la
tendance d’une divinité à s’écarter de son
alignement primaire.
Symbole : Le signe par lequel la divinité est
reconnue ; un avatar peut choisir ou non de
l’exhiber.
DV : Dés de vie. Le nombre de dés de vie
que possède l’avatar.
TAC0 : Acronyme de « Toucher une Classe
d’Armure 0 » : le résultat nécessaire sur un
dé à 20 faces pour toucher un adversaire
qui a une Classe d’Armure de 0. Le score
nécessaire pour toucher d’autres Classes
d’Armure se calcule facilement à partir de
ce nombre. Notez que le TAC0 ne prend pas
en compte les ajustements au toucher dus
à la force, aux compétences ou à la magie.
AS : Aptitude à lancer des sorts. La classe
avec laquelle, et le niveau auquel, l’avatar
lance des sorts (M = mage ; CL = clerc).
CA : Classe d’Armure. Il s’agit de la classe
d’armure frontale de l’avatar, prenant en
compte la dextérité, les protections magiques
et la résistance innée. La CA peut être moins
bonne si l’avatar est attaqué par derrière ou
sur le flanc.
pv : Les points de vie de l’avatar (toujours
inférieurs à ceux de la divinité en pleine pos-
session de ses pouvoirs).
RM : Résistance à la magie : les chances
pour qu’un sort échoue lorsqu’il est utilisé
contre l’avatar. Dans cette aventure, ce fac-
teur devra être appliqué en plus du chaos
magique. La RM normale de la divinité est
généralement environ deux fois plus élevée
que celle de son avatar affaibli.
TA : Taille. Un avatar peut faire grandir (ou
rapetisser) le corps qu’il possède de 50 % par-
rapport à sa taille normale.
L’ouvrage MYTHES & LÉGENDES four-
nit des détails sur les pouvoirs et aptitudes
accrus conférés par des scores de caracté-
ristiques supérieurs à 18. Ici, nous note-
rons seulement qu’une Intelligence élevée
confère l’immunité aux sorts d’illusion/
fantasme, comme suit : 19 Int résulte en un
refus automatique de croire aux sorts du 1er
niveau ; 20 Int résulte en un refus de croire
aux sorts du 1er et 2e niveau, et ainsi de suite.
41
Une Sagesse élevée confère également
l’aptitude à rejeter les effets de certains sorts
et effets magiques de type charme, comme
suit :
19 Sag : effroi, charme-personne, injonction,
amitié, hypnotisme
20 Sag : oubli, immobilisation des personnes,
rayon débilitant, peur
21 Sag : séduction, domination, terreur
22 Sag : charme-monstre, confusion, émotion,
maladresse, suggestion, projection télépathique
23 Sag : chaos, débilité mentale, immobilisation
des monstres, réceptacle magique, domination de
masse, croisade
24 Sag : quête, suggestion de masse, suzeraineté
Notez que cette liste considère le person-
nage comme immunisé contre des versions
inférieures de sorts similaires.
Les avatars ayant des chances de se trouver
face aux PJ sont détaillés ci-dessous.
BAINE (puissance majeure)
AL : LM ; Symbole : une main humaine
noire, ouverte mais avec le pouce et les autres
doigts alignés, parfois sur champ rouge ou
entourée d’un halo de flammes rouges.
Baine, le Seigneur noir, est un être pro-
fondément maléfique et malveillant, qui se
délecte des conflits et de la tyrannie. Ses actes
ont été une des causes principales de la Chute
(bien qu’il ne se rende pas compte que Celui
Qui Est Caché connaît toute l’étendue de ses
méfaits), et il voit la Chute comme une occa-
sion rare d’imposer sa volonté aux humains
comme aux dieux, tuant ceux qu’il peut tuer
et asservissant ou dupant les autres.
Baine apparaît comme un bel homme aux
cheveux noirs, à l’air mielleux et au compor-
tement railleur et même cruel. Il peut chan-
ger d’apparence à volonté pour prendre
n’importe quelle autre forme humaine, mais
préférera toujours les vêtements, cheveux
ou ornements noirs. Lorsqu’il est en colère,
une lueur rouge comme le feu apparaît dans
ses yeux. Il connaît bien les Royaumes parce
qu’il adore se mêler de ce qui s’y passe, et
emploiera ce savoir à son avantage en cher-
chant à prendre militairement le pouvoir à
Celui Qui Est Caché. Après tout, qui serait
mieux placé que Baine pour régner sur tout
un chacun ? Et qui pourra lui barrer la route ?
DV 19 ; TAC0 10 ; AS M 21, CL 18 ; MV 16 ;
CA -3 ; pv 96 ; #AT 1 ; Dég (notez le bonus de
For à ajouter) 1d6 + 2-12 de brûlure cutanée
lors de tout contact direct ; RM 40 % ; TA M ;
For 17 (+1, +1), Int 24, Sag 21, Dex 17, Con
19, Cha 16, régénère 2 pv/round.
 AVATARS DES DIEUX
MYSTRA
(puissance majeure)
AL: LN (CN) ; Symbole : une étoile d’un
blanc bleuté, ou un cercle de neuf étoiles de
cette couleur.
La Maîtresse de la magie apparaît actuel-
lement aux PJ sous la forme d’une jeune
femme mince aux cheveux blonds et aux
yeux noirs. Volontaire et puissante, elle est
capable de voir tous les enchantements et
effets de sorts et de connaître instantané-
ment leur nature. Par la force de sa volonté,
elle peut renvoyer les sorts et effets magiques
(y compris ceux provoqués par les objets et
artefacts magiques) qui se produisent dans
un rayon de 90 m, fonctionnant comme un
anneau de renvoi des sorts.
Mystra peut changer de forme à volonté,
et lancer n’importe quel sort défensif par
round et n’importe quel sort offensif par
round (à moins qu’elle n’utilise souhait, arrêt
du temps, portail ou altération de la réalité, qui
NOUVEAUX OBJETS MAGIQUES
De nombreux sorts, pouvoirs et objets nou-
veaux ou uniques sont mentionnés dans
cette aventure. Les détails de trois objets que
les PJ pourraient acquérir sont fournis ici.
Fouet de gel, feu et terreur
Valeur en pe : 10 000 Valeur en po : 50 000
Cette baguette est un puissant objet rechar-
geable, apprécié des clercs maléfiques dans
les Royaumes. Neuf tentacules d’électrum
flexible, d’une longueur de 1,2 m, sont atta-
chés à un manche d’acier de la taille d’un
« bâtonnet ». Chaque fois qu’il est pris en
main et sorti de son fourreau, il est actif :
tout coup porté à un adversaire lui ôtera des
charges et infligera des dégâts.
Lancez 1d10 pour déterminer les effets du
coup, s’il réussit à porter. Sur un résultat de
1, 4 ou 7, la cible subit (sans jet de sauve-
garde) un effet de gel, ou « Froid cinglant »,
infligeant 3d6 dégâts. Sur un résultat de 2, 5
ou 8, le feu brûle la cible (aucun jet de sauve-
garde), infligeant 3d6 dégâts. Sur un résultat
de 3, 6 ou 9, la victime est frappée de terreur
comme sous l’effet d’une baguette de terreur
(un jet de sauvegarde réussi annule). Sur un
jet de 0, deux tentacules (déterminez aléatoi-
rement leur type) frappent une même cible ;
tous deux infligent leurs dégâts habituels.
ne peuvent être lancés en association avec
un autre sort en un round). Mystra peut
lancer des sorts de toutes les classes, mais se
comporte comme une magicienne dans tous
les cas de sorts communs à plusieurs classes.
Elle lance tous les sorts avec leur effet maxi-
mum, de sorte que sa boule de feu causerait
240 points de dégâts, plutôt qu’un jet aléa-
toire de 40d6, mais sa cible obtiendrait mal-
gré tout un jet de sauvegarde pour ne subir
que la moitié des dommages. Mystra est
cependant soumise au chaos magique.
À l’insu de la Déesse de la magie, Ao lui a
pris un peu de son pouvoir il y a longtemps,
et l’a réparti entre d’autres entités – le demi-
dieu Azouth et plusieurs humains (parmi
lesquels Elminster, la Simbule et Khelben
« Bâton noir » Arunsun). Cela a empêché
Mystra de devenir trop puissante, tout en
évitant que n’importe quel autre être n’ob-
tienne trop de pouvoir en la contrôlant. Les
actions d’Ao, accessoirement, ont accordé
l’immortalité aux humains en question.
Anneau de clignotement
Valeur en pe : 7 000 Valeur en po : 25 000
Cet anneau de laiton d’aspect normal a
quatre fonctions, chacune utilisable une fois
pendant un tour donné. Il peut faire cligno-
ter son porteur (comme le sort de magicien
du 3e niveau), le rendre invisible (comme le
sort de magicien invisibilité), ou créer des
images miroir du porteur (comme le sort du
2e niveau, créant 1 ou 2 images, selon le désir
du porteur). Il peut également fonctionner
comme une cape de déplacement, mais cette
fonction prendra fin si un autre pouvoir de
l’anneau est activé, et ne peut pas être acti-
vée de nouveau tant qu’un tour entier ne
s’est pas écoulé.
Les pouvoirs de l’anneau de clignotement
ne peuvent être réactivés que tous les deux
rounds. Au moins un round d’inactivité
doit s’écouler entre le moment où l’on cesse
d’utiliser un pouvoir et celui où l’on active à
nouveau ce type d’anneau.
Lance de fumée
Valeur en pe : 4 000 Valeur en po : 20 000
Cette arme rare apparaît comme une lance
de fantassin plaquée de laiton ou de cuivre,
et entièrement faite de métal. Elle peut être
finement ouvragée, et se rencontre le plus
42
Mystra peut transmettre à autrui la
connaissance des sorts par son toucher, et
contrôle la diffusion et l’avancement de l’Art
dans les Royaumes grâce à la réussite qu’elle
accorde aux recherches des mortels.
L’importance de son domaine a fait d’elle
une cible populaire pour les attaques et mani-
gances de nombreux êtres puissants au fil
des âges. Mystra est devenue lasse et amère ;
seules sa fierté et les bontés de ceux qui ne
la vénèrent ou ne l’aident pas pour obtenir
des gains magiques lui permettent de conti-
nuer. Peut-être est-il temps qu’une nouvelle
Maîtresse de la magie apparaisse, ce qui per-
mettra à Mystra de dormir paisiblement, son
essence éparpillée dans de nombreux êtres et
objets des Royaumes, et de soutenir discrète-
ment une nouvelle déesse de l’Art.
DV 16 ; TAC0 11 ; AS M 40, CL 22 ; MV 14 ;
CA –7 ; pv 99 ; #AT 1 ; Dég 1d6 ; RM 77 %
(notez son pouvoir de renvoi des sorts) ; TA
M ; For 14 ; Int 25 ; Sag 24, Dex 19, Con 22 ;
Cha 17, régénère 2 pv/round.
souvent sous forme d’insigne cérémoniel.
Elle inflige les dégâts normaux d’une arme
de ce type, et quand elle est prise en main et
qu’un mot de commande est prononcé, son
extrémité peut produire un nuage de fumée
sphérique de 30 m de diamètre (comme le
pouvoir de fumée d’un sort de pyrotechnie),
durant 2 à 5 rounds. Ce pouvoir peut être
utilisé aussi souvent qu’on le désire ; il se
prolongera que la lance soit lâchée par son
porteur ou non, et se déplacera avec l’arme.
Une fois par tour, la crosse d’une lance de
fumée peut, sur commande, provoquer le
sommeil chez une créature touchée. Les créa-
tures immunisées contre un sort de sommeil
sont insensibles à cet effet ; toutes les autres
créatures ont droit à un jet de sauvegarde
contre les sorts pour éviter le sommeil. Un jet
d’attaque réussi est nécessaire pour toucher
une créature et la soumettre au sommeil.
Une fois par période de sept tours, une
lance de fumée, lorsqu’elle est tenue et en
reçoit l’ordre, peut permettre à un être de
taille M ou inférieure de voler. Ce vol a une
classe de manoeuvrabilité A, et doit être
continu, durant jusqu’à un maximum de
12 rounds.
Nouveaux monstres
Les dernières pages de ce module contiennent cinq nouveaux
monstres des Royaumes oubliés. Ils sont présentés dans un nou-
veau format, celui utilisé dans la série des Monstrous Compendium
pour les règles d’ADVANCED DUNGEONS & DRAGONS® 2e édi-
tion. Quelques explications aideront les MD à faire le meilleur usage
posible de ces nouvelles fiches.
Deux listes de données statistiques suivent le nom du monstre. La
première liste décrit les caractéristiques sociales et comportementales
de la créature. La seconde traite des attributs de combat. Chaque
titre est suivi soit d’un chiffre, soit du mot « Aucun » (dans les cas où
aucune information n’est applicable). Après ces listes viennent les
paragraphes décrivant concrètement l’apparence, les approches du
combat, la structure sociale et l’écologie.
Les statistiques inhabituelles pour les utilisateurs des Bestiaires
monstrueux et du FIEND FOLIO® sont les suivantes, avec des
exemples ou explications :
* Climat/Terrain : Tropical, tempéré, arctique, marécage, forêt,
plaines, montagnes, lac, rivière, souterrain
* Organisation : Solitaire, tribale, meute, horde, banc
* Cycle d’activité : Diurne, nocturne, crépuscule, aube, indifférent
* Régime alimentaire : Carnivore, herbivore, omnivore, charognard
* Moral : Il est donné sous forme d’un niveau de base de 2 à 20,
adapté à l’emploi des règles BATTLESYSTEM. Si un jet de moral
est exigé, un individu ou groupe doit lancer ce chiffre ou moins
pour continuer de combattre. Les informations concernant le moral
utilisent aussi bien des mots que des chiffres, par exemple « Stable
(11-12) ».
43
Dans les paragraphes descriptifs, les MD (et les joueurs, à la dis-
crétion du MD) trouveront des informations utiles organisées de la
façon précédemment mentionnée. Voici une brève explication de
cette organisation :
D’abord vient un bref paragraphe d’une ou deux phrases décrivant
le monstre.
Puis suit un paragraphe plus détaillé concernant l’apparence, la
couleur, les vêtements (le cas échéant), les armes préférées, l’odeur,
et ainsi de suite.
Puis viennent les aptitudes au combat, les tactiques offensives et
défensives particulières. Il peut y avoir plusieurs paragraphes, selon
le monstre.
En quatrième position, la société et l’habitat, y compris le lieu de
vie, les cellules familiales, les habitudes quotidiennes, la territorialité,
les types de trésors, les objectifs de l’individu ou du groupe et les
particularités comportementales.
Le(s) dernier(s) paragraphe(s) explique(nt) la place occupée par le
monstre dans l’écosystème général, y compris ses produits ou déri-
vés utiles, peaux, sécrétions, composants magiques, et ainsi de suite.
Une fois que le supplément au Bestiaire monstrueux (Monstrous Com-
pendium) fera partie de votre bibliothèque ludique, vous pourrez
photocopier ces pages et les insérer à l’endroit adéquat dans votre
classeur. Ces monstres peuvent donc être intégrés dans l’ensemble
de votre bestaire, à portée de main chaque fois que vous voudrez
les utiliser.
Garde funeste
CLIMAT/TERRAIN : Tous (gardien) Combat : Tous les gardes funestes sont des serviteurs silencieux
FRÉQUENCE : Rare mais intelligents, et totalement mauvais, du Seigneur noir, capables
ORGANISATION : Solitaire d’un comportement indépendant, raisonné et malveillant. Un garde
CYCLE D’ACTIVITÉ : Indifférent funeste peut clignoter (comme le sort de mage du 3e niveau) une fois
RÉGIME ALIMENTAIRE : Aucun par tour. Cet effet dure jusqu’à quatre rounds et doit être continu. Il
INTELLIGENCE : Moyenne (8-10) ne peut être interrompu puis repris ; une fois terminé, un tour entier
TRÉSOR : V (armes magiques possibles) doit passer avant que le garde funeste puisse clignoter de nouveau.
ALIGNEMENT : Loyal mauvais Les gardes funestes peuvent également lancer un sort de projectile
-------------------------------------------------------------------------------------- magique tous les trois rounds. Deux projectiles causant 2-5 points
NOMBRE APPARAISSANT : 1-10 de dégâts apparaissent au bout des doigts décharnés d’un garde
CLASSE D’ARMURE : 7 funeste (ou de ce qui reste de n’importe quelle extrémité, si les doigts
DÉPLACEMENT : 12 sont manquants), et peuvent être dirigés sur des cibles distinctes
DÉS DE VIE : 4+4 jusqu’à 70 m de distance.
TAC0 : 15 Les gardes funestes peuvent utiliser toutes les armes normales,
NOMBRE D’ATTAQUES : 1 + spécial infligeant les dégâts normaux de l’arme plutôt que simplement
DÉGÂTS PAR ATTAQUE : Selon arme ou 1-6 1d6, et employer tous les objets magiques qui n’exigent pas de com-
ATTAQUES SPÉCIALES : Projectile magique mande verbale, de chair vivante ou d’organes (comme les onguents
DÉFENSES SPÉCIALES : Clignotement et potions) et composants similaires. Les gardes funestes subissent
RÉSISTANCE À LA MAGIE : Comme un squelette les dégâts des armes tranchantes, du feu, des sorts et de l’eau bénite
TAILLE : M comme des squelettes normaux. Ils peuvent interrompre le combat
MORAL : Stable (11-12) si leurs ordres les y autorisent.
POINTS D’EXPÉRIENCE : 975
Habitat/société : Les gardes funestes étant des créations, ils n’ont pas
Les gardes funestes sont des squelettes, généralement humains, ani- d’organisation sociale. Ils vont où on leur dit d’aller, et font ce qu’on
més par le pouvoir de Baine. leur ordonne de faire.
Habituellement trouvés comme gardiens, ces sinistres morts-
vivants sont identiques en apparence à des squelettes normaux, Écologie : Les gardes funestes ne mangent rien. Ce sont des créa-
mais possèdent deux pouvoirs mortels supplémentaires (voir tures gardiennes, et on les trouve là où leur créateur les a placées.
Combat, ci-dessous). Certains gardes funestes semblent porter une
armure noire indistincte, semi transparente de telle sorte que l’on
voit leurs os à travers, et des flammes rouges brûlent dans leurs
orbites. Ces gardes funestes ont une CA de 6, et peuvent voir les
objets et créatures invisibles.

44
Griffe rampante
CLIMAT/TERRAIN : Quelconque (gardienne) Combat : La programmation d’une griffe consiste en un ordre, de
FRÉQUENCE : Rare 24 mots ou moins, qui déclare quelle action la griffe doit entre-
ORGANISATION : Solitaire ou groupe prendre dans des conditions spécifiées, de la même façon qu’un
CYCLE D’ACTIVITÉ : Indifférent sort de bouche magique est préparé pour l’activation. Par exemple, on
RÉGIME ALIMENTAIRE : Aucun peut ordonner à une griffe de n’attaquer que lorsque « un homme
INTELLIGENCE : Aucune (0) barbu vêtu de noir et d’argent approche de l’autel ».
TRÉSOR : Tous (gardiens) Les griffes contrôlées directement ne peuvent rien faire tant qu’elles
ALIGNEMENT: Neutre ne reçoivent pas l’ordre d’agir par la volonté mentale concentrée
NOMBRE APPARAISSANT : 1-20 de celui qui les contrôle, qui doit être identifié lors de l’incantation
CLASSE D’ARMURE : 7 finale. Cette concentration continue empêche le contrôleur de lan-
DÉPLACEMENT : 10. cer des sorts, et ne peut être entretenue pendant plus de trois tours
DÉS DE VIE : 1-1 consécutifs sans un repos d’un tour complet. La portée maximale
TAC0 : 20 du contrôle est de 10 m + 5 m par niveau du contrôleur. Le contrô-
NOMBRE D’ATTAQUES : 1 leur doit être un lanceur de sorts d’une classe ou d’une autre, et
DÉGÂTS PAR ATTAQUE : 1-4 coup, 1-6 prise (prise sur cible peut conserver le contrôle s’il est blessé mais toujours conscient. Les
sans armure uniquement) griffes continueront à obéir au dernier ordre reçu si leur contrôleur
ATTAQUES SPÉCIALES : Aucune cesse son contrôle, ou est tué.
DÉFENSES SPÉCIALES : Les armes magiques ont les effets On peut ordonner aux griffes de s’en prendre à des cibles spéci-
d’une arme normale fiques (yeux, bijoux, gorge, etc.) et elles peuvent déplacer de petits
RÉSISTANCE À LA MAGIE : Immunisée à tous les sorts mentaux objets en les traînant. Des groupes de griffes peuvent déplacer
et de métamorphose lances, épées et même des objets plus grands, mais pas les soulever
TAILLE : Mi (main humaine) ni les manier. Les griffes ne peuvent être repoussées par les clercs,
MORAL : Moyen (10) mais un sort de résurrection les immobilise pendant 1 tour par niveau
POINTS D’EXPÉRIENCE : 65 du lanceur. Les sorts de mort et de rappel à la vie n’affectent pas les
griffes. Les armes tranchantes leur infligent la moitié des dommages,
Les griffes rampantes sont des mains ou serres coupées de créa- et les armes magiques n’infligent que les dommages d’un équivalent
tures du Plan primaire, animées par magie pour servir de monstres non magique. Le froid magique rend les griffes cassantes ; 1 point est
gardiens. ajouté à chaque dé de dégâts qu’elles subissent.
Elles se déplacent en courant sur le bout de leurs doigts, et peuvent
sauter en l’air jusqu’à 5 m de hauteur pour frapper ou saisir. On dit Habitat/Société : Les griffes rampantes n’ont ni habitat ni société.
qu’elles ont été inventées par le nécromancien Nulathoe. Pour en
créer une, on lance d’abord le sort embaumeur de Nulathoe (détaillé Écologie : Les griffes rampantes ne mangent rien, et n’ont aucune
dans le Livret de référence du MD de la boîte des Royaumes oubliés) niche écologique à remplir.
sur la main coupée, pour la préserver contre le pourrissement et la
destruction et pour renforcer ses articulations, même si elles sont
squelettiques. Moins de quatre tours après, un sort d’animation des
morts doit également être lancé sur la main, et une incantation finale
prononcée. Cette incantation détermine si une griffe est program-
mée ou contrôlée directement, décision sur laquelle on ne peut
revenir. Pour les résultats de cette décision, voir Combat, ci-dessous.

45
Hakeashar
CLIMAT/TERRAIN : Plan primaire alternatif Les sorts lancés sur un hakeashar sont absorbés par la créature,
FRÉQUENCE : Très rare n’ayant aucun effet sinon de lui donner des points de vie d’énergie
ORGANISATION : Solitaire vitale égaux aux dégâts normalement infligés par le sort. Un sort
CYCLE D’ACTIVITÉ : Indifférent n’infligeant pas de dégâts donne à un hakeashar des points de vie
RÉGIME ALIMENTAIRE : Magie supplémentaires égaux au niveau du sort.
INTELLIGENCE : Supérieure (13-14) Les objets magiques à charges perdent 1 à 4 charges lors d’un
TRÉSOR : Aucun contact avec un hakeashar. Si le contact se prolonge, l’absorption
ALIGNEMENT : Chaotique neutre de 1d4 charges se produit tous les deux rounds, à la fin du deuxième
NOMBRE APPARAISSANT : 1 round.
CLASSE D’ARMURE : 10 Les artefacts deviennent non opérationnels pendant un round
DÉPLACEMENT : 3 après la fin de tout contact avec un hakeashar, et en permanence
DÉS DE VIE : 9 tant qu’ils sont en contact avec lui. Les objets magiques sans charge
TAC0 : 12 voient leurs pouvoirs annulés pendant 1 à 4 rounds après le contact.
NOMBRE D’ATTAQUES : 0 Si une potion ou un parchemin est utilisé lors d’un contact avec un
DÉGÂTS/ATTAQUE : Aucun hakeashar, il ou elle ne prendra effet que 1 à 4 rounds après que le
ATTAQUES SPÉCIALES : Absorbe la magie contact sera rompu.
DÉFENSES SPÉCIALES : Voir ci-dessous Les lanceurs de sorts de toutes classes qui sont enveloppés par un
RÉSISTANCE À LA MAGIE : Voir ci-dessous hakeashar perdent un sort mémorisé, déterminé aléatoirement, au
TAILLE : G (sphère de 3,6 m de diamètre) premier contact et un par round de contact supplémentaire. Chaque
MORAL : Élite (16) fois qu’une perte se produit, le lanceur de sorts doit effectuer un jet
POINTS D’EXPÉRIENCE : 2 000 de sauvegarde contre les souffles ou être frappé de débilité mentale.
Quand un hakeashar est tué, son corps se dissiple, perdant sa lumi-
Un hakeashar apparaît sous la forme d’une sphère rouge brumeuse. nosité et sa couleur, semblant s’enfoncer dans le sol et dériver au
Parentes du nishruu, ces créatures étranges, heureusement rares, loin. Tout objet magique se trouvant à l’intérieur de la zone occupée
viendraient d’un Plan primaire alternatif. Au sein de la brume rouge par son corps lorsqu’il est tué, ou toute arme magique qui le tue,
constituant le corps d’un hakeashar se trouvent des centaines de même s’ils ne sont plus en contact avec le corps, reçoivent un bonus
mains cherchant à saisir, d’yeux inquisiteurs et de bouches béantes magique de 1d6 charges supplémentaires, ou un second usage dans
et affamées. le cas d’un objet utilisable une seule fois, tel qu’un parchemin ou une
flèche. Potions, sorts mémorisés, artefacts et objets ne possédant pas
Combat : le hakeashar ne dispose d’aucune attaque. Les attaques de charge ne reçoivent pas ce bonus.
physiques et dues au feu l’affectent normalement ; elles portent
automatiquement si l’attaquant est enveloppé par un hakeashar. Le Habitat/société : le hakeashar n’est pas natif de ce Plan primaire.
froid inflige la moitié des dommages normaux ; le feu et le froid C’est une créature solitaire. Un hakeashar a la capacité de donner
magique ne peuvent se former dans un hakeashar, et ne lui infligent 20 % du nombre de sorts ou de charges absorbés à une personne,
aucun dégât. Si le feu ou le froid magique en touchent un de l’exté- selon son choix. Il le fait à contrecoeur, généralement en échange du
rieur de la zone occupée par son corps, ils seront absorbés, devenus fait d’être amené sur ce Plan primaire.
inoffensifs, après avoir infligé à l’hakeashar un round de dégâts.
Les hakeashars se dirigent sans peur et sans relâche vers les sources Écologie : les hakeashars se nourrissent de magie. Leur corps pulse
de magie, subissant les dégâts complets dus aux attaques physiques. et luit tandis qu’ils se déplacent en glissant. Ils peuvent s’introduire
Les sorts visant à contrôler l’esprit et les illusions n’ont aucun effet dans des fissures pas plus larges qu’un doigt, se dirigeant toujours
sur eux. vers la plus grande concentration de magie dans un rayon de 600 m.

46
Modi
CLIMAT/TERRAIN : Souterrain de préférence Combat : les modis conservent tout bonus aux caractéristiques et
FRÉQUENCE : Peu commun toute aptitude non magique (par exemple, aptitudes de voleur
ORGANISATION : Solitaire et compétences non martiales) possédés dans la vie normale. Ils
CYCLE D’ACTIVITÉ : Nocturne de préférence deviennent immunisés contre les sorts mentaux tels que charme,
RÉGIME ALIMENTAIRE : Aucun ESP, immobilisation et sommeil. Les modis ne sont pas affectés par les
INTELLIGENCE : Voir ci-dessous attaques basées sur le froid et le feu de tous types, ni par les attaques
TRÉSOR : Tous, généralement aucun absorbant l’énergie vitale.
ALIGNEMENT : Chaotique neutre Un modi peut être frappé par n’importe quelle arme. L’eau bénite
NOMBRE APPARAISSANT : 2-11 (1d10 + 1) ne lui inflige aucun dommage. Il utilise toutes les armes, et s’empa-
CLASSE D’ARMURE : 7 (ou selon armure) rera d’une arme meilleure que la sienne lorsqu’il en trouve une. S’il
DÉPLACEMENT : 12 n’est pas armé, un modi peut donner des coups de pied, mordre et
DÉS DE VIE : 1-10+ (comme avant la malédiction) griffer sauvagement, infligeant 1 à 4 points de dégâts par round.
TAC0 : Comme avant la malédiction Quand il est réduit à zéro point de vie, le modi n’est pas tué.
NOMBRE D’ATTAQUES : 1 Il tombe à terre, paralysé, et y reste jusqu’à ce qu’il retrouve ses
DÉGÂTS/ATTAQUE : Voir ci-dessous points de vie. Les modis régénèrent 1 point de vie par jour, et leurs
ATTAQUES SPÉCIALES : Aucune membres et organes perdus repoussent. Ils peuvent être soignés par
DÉFENSES SPÉCIALES : Voir ci-dessous la magie de soins.
RÉSISTANCE À LA MAGIE : 85 %
TAILLE : M (rarement, G ou P) Habitat/société : les modis ne sont aucunement contrôlés par leur
MORAL : Moyen (8-10) créateur, et servent rarement cette entité sauf pour trouver le repos
POINTS D’EXPÉRIENCE : 120-2 000, selon la forme avant de la mort au moyen d’une délivrance de la malédiction. Souvent,
malédiction lorsqu’ils prennent conscience de leur sort cruel, les modis attaquent
leur créateur, dans l’espoir qu’il les détruira en se défendant. Dans
Les modis sont de malheureux humains, piégés par une malédic- de rares cas, ils coopèrent avec des êtres inconnus pour y parvenir.
tion qui les empêche de mourir. Ils préfèrent les armures, capes et Une fois détruits, les modis ne peuvent être ressuscités ni animés
bottes de cuir. Leurs vêtements sont toujours de couleur sombre. pour devenir des morts-vivants. Leur corps tombe rapidement en
Des asticots infectent 15 % de tous les modis, qui lorsqu’ils en sont poussière, qui peut être utile aux magiciens ou aux alchimistes.
affligés possèdent 1 à 6 points de vie en moins, mais conservent leurs Lorsqu’ils deviennent des modis, les humains perdent toute capa-
aptitudes au combat (voir Combat, ci-dessous, pour plus de détails). cité magique, le sens de l’odorat, et généralement l’esprit (sinon leur
Notez que les asticots rechercheront un repas plus consistant. ruse). Les modis ne conservent leur intelligence originelle que 11 %
Les modis sont créés en touchant une victime tout en lançant un du temps. Il y a 5 % de chances à chaque tour (non cumulatives)
sort de malédiction, et en ajoutant moins de quatre rounds après un pour qu’un modi se comporte de façon irrationnelle, par exemple
sort de souhait correctement formulé – processus rare. Quand elle en interrompant un combat pour gambader, chanter, dessiner d’un
se change en modi, l’alignement de la victime devient Chaotique doigt sur un mur avoisinant, ou simplement contempler fixement
Neutre. Sa peau devient très blanche, et ses yeux luisent de façon quelque chose.
sinistre ; elle développe l’infravision jusqu’à 30 m, et en vient à préfé-
rer l’obscurité à la lumière. Les modis ont tendance à être silencieux, Écologie : les modis ne mangent rien et n’ont aucune niche écolo-
et ne vieillissent pas. gique à remplir.

47
Volatile infernal
CLIMAT/TERRAIN : Rochers escarpés, landes Habitat/société : les volatiles infernaux sont sans doute originaires
FRÉQUENCE : Rare de l’Averne, et servent maintenant la puissance Baine. On les trouve
ORGANISATION : Volée toujours en volées, et ils peuvent être entraînés à porter des mes-
CYCLE D’ACTIVITÉ : Diurne sages. Ils nichent dans les régions désolées de pics rocheux et de
RÉGIME ALIMENTAIRE : Chair et charognes hautes landes. Leurs œufs sont noirs et parcheminés, et éclosent
INTELLIGENCE: Faible (5-7) sans surveillance.
TRÉSOR : Aucun
ALIGNEMENT : Loyal mauvais Écologie : ces oiseaux mangent toutes sortes de viande, vivante ou
NOMBRE APPARAISSANT : 3-30 (3d10) morte, et empestent généralement le sang et la pourriture.
CLASSE D’ARMURE : 8
DÉPLACEMENT : 4//15
DÉS DE VIE : 2
TAC0 : 16
NOMBRE D’ATTAQUES : 3
DÉGÂTS/ATTAQUE : 2-5/2-5/1-4
ATTAQUES SPÉCIALES : Aucune
DÉFENSES SPÉCIALES : Aucune
RÉSISTANCE À LA MAGIE : Aucune
TAILLE : PàM
MORAL : Moyen (8-10)
POINTS D’EXPÉRIENCE : 35

Ces oiseaux noirs au plumage cendré ont des serres énormes, grotes-
quement disproportionnées, et un bec tranchant comme un rasoir.

Combat : les volatiles infernaux attaquent avec leurs serres et leur

bec. Lorsqu’ils attaquent, ils crient et sifflent à l’adresse de leur proie.
Le volatile infernal a une classe de manoeuvrabilité D lorsqu’il est
dans les airs.

48
TABLE DE CHAOS PHYSIQUE
Les effets décrits dans cette table ne sont que des suggestions ; le MD est libre d’inventer des alternatives et de les leur substituer. Gardez
cependant à l’esprit que le jeu devra continuer par la suite dans le « nouvel » environnement ; réfléchissez d’abord à l’impact de changements
étendus ou durables apportés au paysage. Lancez des dés de pourcentage, et consultez la table ci-dessous ; la fréquence avec laquelle le
MD consulte la table est une question de choix (généralement, la présence d’avatars ou d’activité magique à grande échelle augmente le
chaos, et la présence de populations nombreuses ou de montagnes réduit le chaos). L’emploi de cette table devrait rendre les déplacements
étranges, excitants et occasionnellement dangereux, et non en faire une course d’obstacles épuisante et interminable.

Pourcentage Résultat
01-10 Un effet de feu d’artifice naturel (comme le sort pyrotechnie) se produit. L’air est empli d’un son de carillon qui s’éteint
doucement (avec les feux d’artifice) après 1 à 4 rounds.
11-24 Les broussailles se mettent à pousser, prises d’une vie soudaine et frénétique (s’il n’y a pas de feuillage au sol, elles appa-
raîtront même à partir de roche nue ou à la surface de l’eau), comme par un sort d’enchevêtrement, qui dure 7 rounds
dans une zone de 60 m de diamètre (un jet de sauvegarde réussi donne un personnage ralenti, et non immobilisé ; les
créatures immobilisées peuvent combattre et lancer des sorts, mais pas changer d’emplacement). Des odeurs végétales
musquées et des senteurs florales flotteront (sans causer de dégâts) dans l’air.
25-30 Des insectes apparaissent avec un bourdonnement menaçant, un essaim égal dans ses effets au sort fléau d’insectes (sort
de prêtre), durant 1 à 4 tours.
31-44 L’air devient violet et lumineux (pendant 1 à 12 rounds). Durant cette période, tous ceux qui se trouvent dans la zone
(une sphère de 400 m de diamètre s’étendant à l’intérieur de tout bâtiment, dans le sol sous leurs pieds, etc.) sont frappés
de lenteur, affectés par feuille morte et neutralisation du poison, et soignés de 1 à 4 points de dégâts s’ils sont blessés. Tous
les objets et créatures invisibles, et tous les effets magiques (mais pas les auras des alignements) sont clairement visibles
dans le champ violet.
45-52 Il y a un craquement menaçant, et une forte odeur d’ozone. Des éclairs (dégâts 1d6 à 4d6 ; déterminez-les aléatoirement)
se forment spontanément à partir de la roche ou du bois apparent quels qu’ils soient, bondissant en ligne droite vers
le morceau le plus proche de roche ou de bois apparent (de roche à roche ou de bois à bois, jamais de l’un à l’autre).
Effectuez un jet de sauvegarde contre les souffles pour les éviter si possible (le contact avec n’importe quelle partie de la
destination d’un éclair (par exemple en grimpant ailleurs sur la même falaise) rend tout jet de sauvegarde impossible).
Éclairs et décharges s’écarteront des grandes concentrations de métal pur et les éviteront ; les personnages en armure
complète effectueront immédiatement leurs jets de sauvegarde, s’ils y ont droit.
53-62 Une pluie battante se met à tomber, bien que l’air se réchauffe. Ces précipitations durent 1 à 10 rounds, affectent une zone
réduite (cylindre de 80 m de diamètre montant depuis le sol), et à l’intérieur, toutes les créatures peuvent comprendre
ce que disent toutes les autres créatures, comme si un sort de langues était actif.
63-70 Tous les objets petits et légers (jusqu’à 5 kg environ) se trouvant dans un rayon de 10 m qui ne sont pas tenus ni attachés
s’animent (comme par le sort de prêtre animation d’un objet). Ils dériveront sans but dans les airs ; effectuez des jets de
Dextérité à chaque round pour éviter d’être frappé par l’un d’eux. Tout objet frappant un personnage inflige 1 à 2 points
de dégâts. Tout être se concentrant sur un objet en mouvement pendant au moins 1 round découvrira qu’il peut influencer
sa trajectoire, et peut-être l’employer comme arme. Un maximum de 1 objet à la fois peut être contrôlé de cette façon par
une créature ; si deux créatures essaient de contrôler le même objet, celle qui possède l’intelligence la plus élevée aura
finalement le dessus. Le MD devra arbitrer les résultats de ce type de lutte. Cet effet durera 1 à 2 tours.
71-88 Le sol se met à se soulever et à s’abaisser comme s’il était constitué de vagues en pleine mer. Charger ou bondir avec
précision devient impossible, ainsi que monter d’autres créatures. Écriture et lancer de sorts prennent deux fois plus
longtemps (mais ne sont pas empêchés). Il y a 1 chance sur 6 à chaque round, pendant cet état de choses, pour qu’une
faille s’ouvre dans la terre et avale un rocher, un arbre ou une créature, les recrachant indemnes (ils sont inatteignables
par magie ou par des moyens physiques pendant leur ensevelissement) 2 à 5 rounds plus tard. Il y a également 2 chances
sur 6 pour qu’une étoile filante (comme le projectile envoyé par un anneau d’étoiles filantes) apparaisse au-dessus des per-
sonnages et explose. Toutes les créatures devront effectuer un jet de sauvegarde contre les sorts pour éviter de subir des
dégâts. Cette situation dure 1 à 3 tours, se déplaçant avec toutes les créatures en mouvement.
89-96 Toutes les créatures situées dans une zone de 90 m de rayon, des vers de terre aux dragons, sont enveloppées d’un rayon-
nement semblable à une lueur féerique pendant 1 à 6 tours. Le rayonnement changera lentement mais constamment de
couleur ; il agira aussi comme un anneau de renvoi des sorts, et comme un champ de régénération : tous les dégâts, quelle
que soit leur origine, infligés à une créature se trouvant dans le rayonnement ne sont pas subis, mais ajoutés sous forme
de guérison. Les créatures ayant tous leurs pv peuvent les augmenter par ce moyen, ces pv supplémentaires étant per-
dus au rythme de 1 par jour (période de 24 heures), ou suite à des blessures. Les créatures recevant une augmentation
substantielle de ce type effectuent leurs jets de sauvegarde selon leur « nouveau » total de dés de vie, mais attaquent et
fonctionnent toujours à leur niveau originel ou selon leurs dés de vie d’origine.
97-00 Un effet de gravité inversée se produit. Toutes les créatures subissent des dégâts équivalents à ceux du sort, mais en
atterrissant constatent qu’elles ont gagné de façon permanente 1 à 4 pv, et une infravision d’une portée de 20 m (si elles
possèdent déjà l’infravision, sa portée est augmentée de 20 m). Un étrange rayonnement doré et vacillant apparaît ici et
là ; les flèches directionnelles et objets similaires ne fonctionneront plus. Le pistage est impossible. Ces derniers effets se
dissipent en 1 à 2 tours.
TABLEAU RÉCAPITULATIF DES MONSTRES
Certaines des « statistiques vitales » des monstres présents dans cette aventure sont présentées dans ce tableau afin de servir de référence
pratique au MD pendant le jeu. Il est recommandé au MD de se référer aux livres de règles originaux et à l’appendice « Nouveaux
monstres » de ce module (* = nouveau monstre) pour une description complète des monstres.

Nom CA DV #AT Dégâts MV Remarques

×Aigle géant 7 4 3 1-6 × 2/2-12 3/48 piqué : 2-12 × 2
Âme-en-peine 4 5+3 1 1-6 12/24 absorption d’énergie
Ankheg 2(4) 3-8 1 3-18(+ 1-4) 12 creuse des tunnels, acide
Araignée, énorme 6 2+2 1 1-6 18 bondit à 30 m
Araignée, grande 8 1+1 1 1 6*15 poison
Bétail 7 1-4 1 1-4 15 piétinement
Blaireau 4 1+2 3 1-2 × 2/1-3 6
Cheval (de guerre léger) 7 2 2 1-4 × 2 24
Chien de guerre 6 2+2 1 2-8 12 porte collier à pointes
Chien sauvage 7 1+1 1 1-4 15 affamé
Corbeau 7 2v 1 1 1/36 attaque les yeux
Doppelganger 5 4 1 l-12 9 ESP, change de forme
Dragon noir 3 6 3 1-4 × 2/3-18 12/24 acide
Dragon vert 2 7 3 1-6 × 2/2-20 9/24 gaz
Esprit follet 6 1 1 Selon arme 9/18 sorts
Garde funeste* 7 4+4 arme ou 1-6 12 sorts
Goule 6 2 3 1-3 × 2/1-6 9 toucher paralysant
Gnoll 5 2 1 arme ou 2-8 9
Gobelin 6 1-7 pv 1 arme ou 1-6 6
Griffe rampante* 7 1-1 1 1-4 (1-6) 10 bondit
Hakeashar* 10 9 0 – 3 absorbe toute magie
Harpie 7 3 3 1-3 × 2/1-6 6/15 chante, charme
Kobold 7 1-4 pv 1 arme ou 1-4 6
Leucrotta 4 6+1 1 3-18 18 1-6 × 2 ruade, imitation
Loup 7 2+2 1 2-5 18
Lutin 7 ½ 1 1-3 12 sorts, impossible à surprendre
Mimique 7 7-10 1 3-12 3 colle
Modi* 7 1-10 + 1 arme 12 ne peut être repoussé
Mucal 4 4 1 2-8 12 peut prendre forme humaine
Mule 7 3 1 ou 2 1-2 morsure ou 1-6 × 2 ruade 12
Naga malicieux 4 9-10 1 1-3 12 regard envoûtant, sorts
Orque 6 1 1 Selon arme ou 1-8 9
Péryton 7 4 1 4-16 12/21 arme +1 pour toucher
Pixie 5 1-4 pv 1 Selon arme 6/12 sorts
Prestelet –3 1½ 3 dague 96 sorts
Pseudo-dragon 2 2 1 1-3 6/24 poison, téléportation
Rat normal 7 2 pv 1 1 15 maladie
Rôde-dessus 6 10 1 1-6 1/9 asphyxie
Sanglier 7 3+3 1 3-12 15 combat à 0 pv
Satyre 5 5 1 2-8 18 flûte, charme, etc.
Scarabée cerf-volant 3 7 3 4-16/1-10 × 2 6 affamé
Sphinx, Hiéraco- 2 9 3 2-8 × 2,1-10 9/36
Squelette 7 1 1 1-6 12 ½ dégâts des armes tranchantes
Strige 8 1+1 1 1-3 3/18 absorption de sang
Taureau 7 4 2 1-6 × 2 15 charge : 3-12 + 1-4
Tigre-garou 3 6+2 3 1-4/1-4/1-12 12
Troll 4 6+6 3 5-8 × 2,2-12 12 se régénère
Troupeau (moutons) 8 2 1 coup de tête : 1-4 15 piétinement
Volatile infernal* 8 2 3 2-5 × 2, 1-4 4/15 espionne pour Baine
Zombie 8 2 2 1-8 (pas d’initiative) 6
 Aventure officielle

VALOMBRE par Ed Greenwood

Les dieux arpentent les Royaumes.

J etés à bas de leur domaine céleste, les dieux des Royaumes oubliés errent
sur le continent en tant que mortels – des mortels extrêmement puissants,
certes, mais néanmoins mortels. Ils recherchent les Tablettes du Destin, clé de leur
retour. Mais tandis que les dieux bons et mauvais des royaumes font descendre
leur combat sur Toril, les peuples et territoires de cette dernière sont pris dans la
tourmente. La nature elle-même se révolte : d’étranges créatures parcourent les
campagnes, et même la magie devient imprévisible.

Q uand une bande d’aventuriers est engagée par une jeune apprentie pour
sauver son mentor, une magicienne, ils n’ont pas conscience des enjeux
auxquels ils vont bientôt participer. Entraînés dans une lutte pour le pouvoir qui
déterminera le destin des Royaumes eux-mêmes, leur première étape consiste à
trouver le seul mortel susceptible de savoir ce qui se passe – le légendaire sage
Elminster.

V alombre est le premier d’une série de trois modules pour le jeu de rôle
Advanced Dungeons & Dragons 2 édition. Situé dans l’univers populaire
e

des Royaumes oubliés, ce module utilise les lieux, et nombre des personnages,
du premier roman de la trilogie des avatars, Valombre, par Richard Awlinson.
Cette aventure pour la 2e édition d’AD&D est destinée à 4 à 6 personnages de
niveau 5 à 8.

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