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L'extrait:
PHEDRE
L'explication:
INTRODUCTION
Phèdre (1677) Racine, dernière tragédie inspirée de l'Antiquité - sommet de sa gloire.
Thésée, époux de Phèdre et père d'Hyppolyte, absent du royaume. Scène 3, première scène ou Phèdre apparaît.
Elle veut mourir et cédant aux questions d'Oenone, sa confidente, elle finit par avouer la source de son mal :
l'amour qu'elle voue à Hyppolite.
(lecture)
Tirade sous forme de récit lyrique où elle reconstitue les étapes de sa passion, c'est-à-dire la naissance de cet
amour monstrueux et les tentatives pour y échapper.
II - La fatalité de l'amour
A - Tentatives de fuite
B - Echecs
C - Une hérédité fatale
A - Troubles physiques
succession de couleurs couleurs du visage
oxymoriques
l'intensité de l'amour
assonance en i (3/3/3) passage d'une extrémité à
Je le vis, je rougis, je pâlis l'autre
à sa vue tétramètre
puissance du regard
asyndète LL conséquence
à la fois amour et signe de
la honte
Mes yeux ne voyaient plus, Dble négation Aveuglement, mutisme
je ne pouvais parler ;
CL vue + verbe parole Intnsité du trouble
physique
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la perte des sens
Mes yeux : sujet Dépossession, perte de
contrôle
Je respirais Terme appréciatif Rupture : vue de l’aimé =
absence de respiration : ->
Connote soulagement oppression de l'amour
Je sentis tout mon corps et manifestation oxymorique
transir et brûler.
répétition de " et " insistance sur le paradoxe :
rougis -> brûler (feu) = reprend l'oxymore initiale dérèglement physique
amour
intensité de l'amour
palis -> transir (froid) =
effroi
mon mal + incurable amour métaphore de la maladie Amour qui se manifeste
d'emblée par des troubles
physiques opposés, ce qui
montre la scission de l'être
entre sa volonté et
l'expression du corps :
absence de maîtrise de soi.
B - Troubles moraux
je rougis Connotation honte Dépasse la manifestation physique
mon âme éperdue Qui est blversé par émotion intense
Perte de contrôle raison
absence de la raison
absence de contrôle de soi
affolée <fou
un trouble Verbe exprime gradation intensité croissante
s'éleva
Je cherchais dans leurs flancs ma tétramètre met en relief l'égarement
raison égarée,
antithèse avec " cherchais " scission dans l'être
rationnel
C - Idéalisation d'Hyppolyte
ennemi/idolâtre antithèse (tétramètre) paradoxe de l' " ennemi " qui devient
une idole
Amour qui se manifeste par une série de paradoxes, témoignant de son intensité mais surtout aussi du " désordre
subi par Phèdre : son amour la rend étrangère à elle-même
II - La fatalité de l'amour
Amour qui apparaît comme une force qui aliène Phèdre et qui paraît inexorable.
A - Tentatives de fuite
voeux assidus hyperbole dans la peinture recours à la religion pour
de ses actions pieuses contrer le sentiment
à toute heure entourée
voeux, victimes, les autels + valeur des pluriels échec des diverses
+ valeur de l'imparfait * tentatives qui paraissent
d'autant plus fatales qu'elles
aspect de répétition ici sont intenses
bâtit un temple, l'orne, Multiplication, variété des
s'entoure de victimes, brûle actions
l'encens
" J'excitai, j'affectai les succession de passés Persévérance,
chagrins, je pressai son exil simples détermination vaines
"
mes cris éternels Hyperbole + durée Multiplie les actions pour
contrer son amour dans un
récit qui, par ses
hyperboles, accroît le
sentiment de la fatalité car
toutes sont vouées à l'échec
B - Echecs
Echec des diverses tentatives qui procède de la fatalité tragique exprimée à travers une lamentation lyrique et une
série d'antithèses entre l'action et son inefficacité.
Je cherchais
ma bouche implorait
J'offrais tout
je n'osais
Je l'évitais
j'osai me révolter :
J'excitai mon courage
Je pressai
Je n'ai pu soutenir
Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes
Causes de l’aveu Justification généreuse
combats ;
Pourvu que de ma mort respectant les
approches,
CL mort Prophétie dénouement certain
Un reste de chaleur tout prêt à
s'exhaler.
CONCLUSION
Tirade où se lit la quintessence de l'amour selon Racine : regard déterminant un coup de foudre, aliénation et
dépossession de soi ; ces aspects qu'on retrouve dans Britanicus et dans Iphigénie sont portés ici à un degré de
violence extrême en raison de la nature même de cet amour qui, par sa monstruosité, inscrit Phèdre dans une
filiation maudite. Cette violence dans la peinture de l'amour laisse ainsi présager le bain de sang qui termine la
pièce.
La longueur de la tirade, la sincérité de l’aveu, la reprise " historique " des faits confère à cette longue réplique sa
puissance émotionnelle : le lecteur est saisi par la pitié qu’inspire Phèdre, victime d’une destinée qui la dépasse.
La pitié tragique qui avec la crainte sont selon Aristote les deux ressorts du spectacle tragique.