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2023/2024
Pr Arjdal El Hanafi
Plan du cours
Pr Arjdal El Hanafi 2
Plan du cours
Pr Arjdal El Hanafi 3
Chap3: Cinématique des fluides
I. Introduction
La cinématique des fluides est l’étude du mouvement des fluides sans faire
intervenir les contraintes qui entrent en jeu, c’est-à-dire sans s’intéresser aux
efforts qui sont responsables de ce mouvement.
Cette étude concerne la description de l’écoulement du fluide en terme de
trajectoire, vitesse, accélération et évolution spatio-temporelle sans prendre
en compte les forces mises en jeu au sein de l’écoulement.
II. Description d’un fluide en mouvement
Soit un fluide (incompressible ou compressible) en écoulement par rapport à
un repère orthonormé direct 𝑅 𝑂, 𝑥 , 𝑦, 𝑧 .
41
Il existe deux approches différentes permettant de décrire et de caractériser
cet écoulement, à savoir la description Lagrangienne et la description
Eulérienne.
1. Description Lagrangienne (Lagrange)
Elle consiste à décrire chaque particule fluide individuellement, la suivre dans
son mouvement et au cours du temps.
Soit 𝑀 une particule fluide. Supposons qu’à l’instant 𝑡0 = 0, elle occupe la
position 𝑀0 = 𝑀(𝑡0 ), tel que:
𝑥0
𝑂𝑀0 = 𝑦0
𝑧0
On suit alors cette particule dans son mouvement au cours du temps, c’est-à-
dire qu’on suit sa trajectoire qui est le lieu des positions successives de la
particule 𝑀 au cours du temps. 42
À un instant 𝑡 quelconque, la position de la particule 𝑀 est donnée par:
𝑥(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
𝑂𝑀 = 𝑦(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
𝑧(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
où 𝑥(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡), 𝑦(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡) et 𝑧(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡) sont les coordonnées
cartésiennes de la particule 𝑀 à l’instant 𝑡. Ces coordonnées sont appelées:
variables de Lagrange.
Ainsi, on peut définir le vecteur vitesse de la particule 𝑀 à l’instant 𝑡, par
rapport au repère 𝑅:
𝑥 (𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
𝑑𝑂𝑀
𝑉𝑡 𝑀 = = 𝑦(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
𝑑𝑡 𝑅
𝑧(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑡)
C’est un vecteur qui est tangent à la trajectoire.
43
2. Description Eulerienne (Euler)
Dans la description d’Euler, on ne s’intéresse pas aux particules fluides elles
mêmes et à leurs trajectoires, donc on ne suit pas les particules dans leur
mouvement. Mais on prend tout le domaine de l’écoulement à un instant 𝑡 et
on mesure les vitesses aux différents points de l’espace de l’écoulement. Ces
vitesses sont donc celles des particules fluides qui passent par ces points à cet
instant 𝑡.
Cette représentation donne donc une image instantanée de tout
l’écoulement. Ainsi, le mouvement est caractérisé par le champ des vitesses.
À l’instant 𝑡, chaque point géométrique 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) est occupé par une
particule fluide. Cette particule fluide a un vecteur vitesse:
𝑢(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
𝑉 𝑀, 𝑡 = 𝑣(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
𝑤(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
46
Equation des lignes de courant
Cette équation se déduit directement de la définition de la ligne de courant.
En effet, soit un déplacement infinitésimal 𝑑𝑟 de composantes (𝑑𝑥, 𝑑𝑦, 𝑑𝑧) le
long de la ligne de courant. D’après la définition de la ligne de courant, 𝑑𝑟 est
colinéaire au vecteur vitesse local 𝑉(𝑢, 𝑣, 𝑤): 𝑑𝑟 ∧ 𝑉 = 0.
Ce qui donne l’équation des lignes de courant à l’instant 𝑡:
𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧
= =
𝑢(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡) 𝑣(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡) 𝑤(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
En intégrant ces équations, on aura une relation entre 𝑥, 𝑦, 𝑧 à l’instant 𝑡.
Remarques:
• Notons la différence entre les trajectoires et les lignes de courant. Les
lignes de courant donnent une image des directions des vitesses aux
différents points géométriques à un instant donné, c’est une visualisation
instantanée du champ des vitesses. Alors que les trajectoires donnent une
image des directions des vitesses prises successivement au cours du temps
pour une même particule.
• Dans le cas des écoulements permanents (stationnaires), c’est-à-dire que
le champ des vitesses est indépendant du temps, les lignes de courant et
les trajectoires sont confondues. 47
III. . Dérivée particulaire – Accélération d’une particule fluide
1. Dérivée particulaire
On considère une particule fluide en mouvement. Soit 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) sa position à
l’instant 𝑡 . Considérons une grandeur physique locale 𝐺(𝑀, 𝑡) (vitesse,
pression, température, masse volumique, …) attachée à la particule de fluide
située au point 𝑀 à l’instant 𝑡. On appelle dérivée particulaire (dérivée totale)
de 𝐺 la dérivée de 𝐺 par rapport au temps lorsqu’on suit la particule dans son
𝑑𝐺
mouvement, on la note .
𝑑𝑡
2. Accélération de la particule fluide
Soit une particule fluide se trouvant à l’instant 𝑡 au point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) avec une
vitesse 𝑉 𝑢, 𝑣, 𝑤 . Les composantes de la vitesse 𝑢, 𝑣 et 𝑤 dépendent de
𝑢(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
𝑥, 𝑦, 𝑧 et de temps 𝑡: 𝑉 𝑀, 𝑡 = 𝑣(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
𝑤(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)
𝑑𝑢
𝛾𝑥 =
𝑑𝑡
𝑑𝑉 𝑑𝑣
Le vecteur accélération de la particule est donné par: 𝛾 = = 𝛾𝑦 =
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑤
𝛾𝑧 =
𝑑𝑡 48
La variation totale de la composante 𝑢, par exemple, est donnée par:
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝑑𝑢 = 𝑑𝑡 + 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦 + 𝑑𝑧
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Donc l’accélération suivant la direction 𝑥 est:
𝑑𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝑑𝑥 𝜕𝑢 𝑑𝑦 𝜕𝑢 𝑑𝑧
𝛾𝑥 = = + + +
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝑑𝑡 𝜕𝑦 𝑑𝑡 𝜕𝑧 𝑑𝑡
𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧
Avec = 𝑢, = 𝑣 et =𝑤
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢
Donc : 𝛾𝑥 = = +𝑢 +𝑣 +𝑤
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝒅𝒖 𝝏𝒖
⟹ 𝜸𝒙 = = + 𝑽 ∙ 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒖
𝒅𝒕 𝝏𝒕
𝑑𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣
De même: 𝛾𝑦 = = +𝑢 +𝑣 +𝑤
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝒅𝒗 𝝏𝒗
⟹ 𝜸𝒚 = = + 𝑽 ∙ 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒗
𝒅𝒕 𝝏𝒕
𝑑𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤
Et : 𝛾𝑧 = = +𝑢 +𝑣 +𝑤
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝒅𝒘 𝝏𝒘
⟹ 𝜸𝒛 = = + 𝑽 ∙ 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒘
𝒅𝒕 𝝏𝒕
49
Finalement, le vecteur accélération de la particule fluide est donné par:
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢
+ 𝑉 ∙ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑢 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕𝑣
𝑑𝑉 𝜕𝑣 𝜕𝑣
𝛾= = + 𝑉 ∙ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑣 = + 𝑣
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑤 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤 𝜕𝑤
+ 𝑉 ∙ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑤
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝒅𝑽 𝝏𝑽
𝜸= = + 𝑽 ∙ 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝑽
𝒅𝒕 𝝏𝒕
𝑑𝑉 𝜕𝑉
Ainsi, l’accélération totale est la somme d’une accélération partielle
𝑑𝑡 𝜕𝑡
(dérivée locale) qui indique un caractère non permanent de 𝑉, et d’une
accélération dite convective 𝑉 ∙ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉 qui indique un caractère non
uniforme de 𝑉.
50
IV. Débit volumique – Débit massique
Considérons un écoulement de fluide traversant une surface 𝑆.
Soit 𝑀 un point géométrique de 𝑆, occupé à l’instant 𝑡 par une particule fluide
et soit 𝑉(𝑀, 𝑡) le vecteur vitesse de cette particule.
Soit 𝑑𝑆 un élément de surface infinitésimal entourant le point 𝑀 et orienté
par un vecteur unitaire 𝑛 perpendiculaire à 𝑑𝑆.
Soit 𝜌 𝑀, 𝑡 la masse volumique du fluide au point 𝑀 à l’instant 𝑡.
1. Débit volumique
On appelle débit volumique de fluide à travers
l’élément de surface 𝑑𝑆 , le volume fluide
traversant 𝑑𝑆 pendant l’unité de temps. Il est
𝑑𝑣
donné par: 𝑑𝑄𝑣 = = 𝑉 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆 𝑛.
𝑑𝑡
Avec 𝑑𝑣 le volume élémentaire ayant traversé la
surface pendant un intervalle de temps 𝑑𝑡.
𝑑𝑣
Donc, le débit volumique traversant la surface 𝑆 est: 𝑄𝑣 = 𝑆
𝑑𝑄𝑣 = 𝑆 𝑑𝑡
⟹ 𝑸𝒗 = 𝑺
𝑽 𝑴, 𝒕 𝒅𝑺 𝒏.
Il est exprimé en (𝑚3 /𝑠) et il représente le flux du vecteur vitesse 𝑉 𝑀, 𝑡 à
travers 𝑆. 51
2. Débit massique
On appelle débit massique de fluide à travers l’élément de surface 𝑑𝑆, la
masse fluide traversant 𝑑𝑆 pendant l’unité de temps. Il est donné par:
𝑑𝑚
𝑑𝑄𝑚 = = 𝜌 𝑀, 𝑡 . 𝑉 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆 𝑛
𝑑𝑡
Où 𝑑𝑚 la masse élémentaire qui traverse la section pendant un intervalle de
temps 𝑑𝑡.
Donc, le débit massique qui traverse la surface 𝑆 est:
𝒅𝒎
𝑄𝑚 = 𝑑𝑄𝑚 =
𝑆 𝑆 𝒅𝒕
⟹ 𝑸𝒎 = 𝑺
𝝆 . 𝑽 𝒅𝑺 𝒏.
Il correspond au flux de 𝜌𝑉 à travers 𝑆.
Remarque: Dans le cas où le fluide est incompressible (𝜌 constante) , on a:
𝑸𝒎 = 𝝆 𝑸𝑽
52
V. Equation de continuité (conservation de la masse)
L’équation de continuité (équation de conservation de la masse) est l’une des
équations fondamentales de la mécanique des fluides. Elle exprime la
conservation de la masse.
Soit un fluide quelconque en écoulement, considérons un petit élément de
volume de fluide 𝑑𝑉, de dimensions 𝑑𝑥, 𝑑𝑦 et 𝑑𝑧, avec 𝑑𝑉 = 𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧.
La figure ci-dessous représente sa projection sur le plan (𝑥, 𝑦).
Conservation de la masse:
(a) = (b) ⟺ 𝑚 𝑡 + 𝑑𝑡 − 𝑚 𝑡 = 𝑚𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑛𝑡 − 𝑚𝑠𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡
𝜕𝜌 𝜕 𝜌𝑢 𝜕 𝜌𝑣 𝜕 𝜌𝑤
⟹ 𝑑𝑡 𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧 = − + + 𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧 𝑑𝑡
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
En divisant par 𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧 𝑑𝑡, on obtient l’équation de conservation de la
masse ou l’équation de continuité sous la forme suivante :
𝝏𝝆 𝝏 𝝆𝒖 𝝏 𝝆𝒗 𝝏 𝝆𝒘
+ + + =𝟎
𝝏𝒕 𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
55
Elle peut s’écrire aussi sous la forme condensée suivante:
𝝏𝝆
+ 𝒅𝒊𝒗(𝝆𝑽) = 𝟎
𝝏𝒕
ou
𝝏𝝆
+ 𝜵(𝝆𝑽) = 𝟎
𝝏𝒕
Elle relie la masse volumique 𝜌(𝑀, 𝑡) et la vitesse 𝑉(𝑀, 𝑡) en tout point 𝑀 et à
chaque instant 𝑡.
Remarque
On suppose qu’il n’ y a pas à l’intérieur de l’élément 𝑑𝑉 ni sources (gain en
masse) ni puits (perte en masse).
Cas particuliers
• Si le fluide est en mouvement permanent (écoulement stationnaire :
𝜕
= 0 ), c’est-à-dire indépendant du temps, l’équation de continuité
𝜕𝑡
devient:
𝐷𝑖𝑣(𝜌𝑉) = 0
56
• Si, en plus, le fluide est incompressible (𝜌 = 𝑐𝑠𝑡𝑒) on aura:
𝐷𝑖𝑣(𝑉) = 0
𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤
⇔ + + =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
57
D’après l’équation de continuité, la conservation de la masse stipule qu’en
tout point 𝑀 de l’écoulement:
𝑑𝑖𝑣(𝜌𝑉) = 0
Soit un élément de volume 𝑑𝑉 entourant le point 𝑀, alors on peut écrire que:
𝑑𝑖𝑣 𝜌 𝑉 . 𝑑𝑉 = 0
Soit 𝑉 un volume fini quelconque entourant 𝑀, on peut par conséquent écrire
que:
𝑑𝑖𝑣 𝜌 𝑉 . 𝑑𝑉 = 0
𝑉
Soit 𝑆 la surface externe qui englobe le volume 𝑉. Chaque élément de surface
𝑑𝑆 de 𝑆 est orienté vers l’extérieur de 𝑉 par un vecteur unitaire 𝑛.
D’après le théorème de la divergence, on peut écrire :
𝑑𝑖𝑣 𝜌 𝑉 . 𝑑𝑉 = 𝜌 𝑉. 𝑛. 𝑑𝑆 ⟹ 𝜌 𝑉. 𝑛. 𝑑𝑆 = 0
𝑉 𝑆 𝑆
Appliquons cette relation pour le volume limité par les faces 𝑆1 , 𝑆2 , surface
latérale 𝑆𝐿 :
𝜌 𝑉1 . 𝑛1 . 𝑑𝑆 + 𝜌 𝑉2 . 𝑛2 . 𝑑𝑆 + 𝜌 𝑉. 𝑛𝐿 . 𝑑𝑆 = 0
𝑆1 𝑆2 𝑆𝐿
58
Or, 𝑆𝐿
𝜌 𝑉. 𝑛𝐿 . 𝑑𝑆 = 0, car le vecteur vitesse 𝑉 est perpendiculaire aux
vecteurs unitaires 𝑛𝐿 (𝑉 ⊥ 𝑛𝐿 ).
En plus (voir la figure), on a: 𝑛2 = −𝑛1 = 𝑛.
Ainsi, on peut dire que pour un écoulement permanent de fluide à l’intérieur
d’une conduite cylindrique de section variable, la conservation de la masse se
traduit par :
𝜌 𝑉1 . 𝑛. 𝑑𝑆 = 𝜌 𝑉2 . 𝑛. 𝑑𝑆
𝑆1 𝑆2
C’est-à-dire que le débit massique entrant est égal au débit massique sortant
(conservation du débit massique).
Soit:
𝑄𝑚 𝑆1 = 𝑄𝑚 𝑆2 ∀ la surface 𝑆
Donc, pour un écoulement permanent, on a:
𝑄𝑚 = 𝐶𝑠𝑡𝑒 ∀ la section de la conduite.
59
Dans le cas d’un fluide incompressible (𝜌 = 𝑐𝑠𝑡𝑒), on aura:
𝑉1 . 𝑛. 𝑑𝑆 = 𝑉2 . 𝑛. 𝑑𝑆
𝑆1 𝑆2
Donc le débit volumique entrant est égal au débit volumique sortant:
conservation du débit volumique.
Soit:
𝑄𝑣 𝑆1 = 𝑄𝑣 𝑆2 ∀ la section 𝑆
Si, en plus, on suppose que la vitesse d’entrée 𝑉1 est constante sur toute la
section d’entrée 𝑆1 et la vitesse de sortie 𝑉2 est constante sur toute la section
de sortie 𝑆2 ,on aura l’équation de conservation de la masse (équation de
continuité) pour un écoulement permanent d’un fluide incompressible dans
une conduite sous la forme suivante:
𝑽𝟏 . 𝑺𝟏 = 𝑽𝟐 . 𝑺𝟐
Ainsi, on a: 𝑄𝑣 = 𝑉. 𝑆 = 𝑉1 . 𝑆1 = 𝑉2 . 𝑆2 = 𝐶𝑠𝑡𝑒.
Si la section 𝑆 augmente, la vitesse 𝑉 diminue
et vice versa.
60
𝑆1 < 𝑆2 ⟹ 𝑉1 > 𝑉2
𝑆1 > 𝑆2 ⟹ 𝑉1 < 𝑉2
61
VII. Etude de quelques types d’écoulement
1. Écoulement irrotationnels ou à potentiel des vitesses:
Un écoulement est dit irrotationnel (ou à potentiel des vitesses) si le
rotationnels de vitesses est nul:
𝒓𝒐𝒕 𝑽 = 𝟎
C’est-à-dire que l’écoulement est non tourbillonnaire.
Or, le fait que 𝑟𝑜𝑡 𝑉 = 0 implique qu’il existe une fonction 𝜑(𝑥, 𝑦, 𝑧) telle que:
𝜕𝜑
𝑢=
𝜕𝑥
𝜕𝜑
𝑽 = 𝒈𝒓𝒂𝒅𝝋 𝒙, 𝒚, 𝒛 ⟺ 𝑣 =
𝜕𝑦
𝜕𝜑
𝑤=
𝜕𝑧
La fonction 𝜑(𝑥, 𝑦, 𝑧) est appelée potentiel des vitesses, et le champ des
vitesses est complètement déterminé par cette fonction.
Ce type d’écoulement irrotationnels est appelé aussi: écoulement potentiel.
ou fonction potentielle.
Lorsque 𝑟𝑜𝑡 𝑉 ≠ 0, l’écoulement est dit tourbillonnaire ce qui se traduit par
l’existence d’un mouvement de rotation des particules lors de l’écoulement. 62
2. Cas particulier : Écoulement irrotationnel permanent d’un fluide
incompressible
On a vu que dans le cas d’un écoulement permanent d’un fluide
incompressible, l’équation de continuité s’écrit:
𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤
𝐷𝑖𝑣 𝑉 = + + =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Si l’écoulement est irrotationnel, 𝑉 = 𝑔𝑟𝑎𝑑𝜑, alors l’équation de continuité
donne:
𝜕2𝜑 𝜕2𝜑 𝜕2𝜑
𝐷𝑖𝑣 𝑔𝑟𝑎𝑑𝜑 = 0 ⟺ ∆𝜑 = 2
+ 2+ 2 =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
(∆ est appelé opérateur de Laplace ou le laplacien).
Ainsi, dans un écoulement irrotationnel et permanent d’un fluide
incompressible, le potentiel des vitesses vérifie l’équation de Laplace:
𝜕2𝜑 𝜕2𝜑 𝜕2𝜑
∆𝜑(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 2
+ 2+ 2 =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
On dit que la fonction 𝜑(𝑥, 𝑦, 𝑧) est harmonique, elle est appelée fonction
potentielle des vitesses.
Les surfaces 𝜑(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝑐𝑡𝑒 sont appelées équipotentielles.
63
3. Écoulements irrotationnels plans
Considérons un écoulement permanent, à potentiel des vitesses
(irrotationnel) d’un fluide incompressible dans le plan (𝑥, 𝑦).
Le champs des vitesses a donc deux composantes 𝑢(𝑥, 𝑦) et 𝑣(𝑥, 𝑦): 𝑉(𝑢, 𝑣).
Ce champs est calculé à partir de la fonction potentielle vérifiant l’équation de
Laplace:
𝜕2𝜑 𝜕2𝜑
∆𝜑(𝑥, 𝑦) = + =0
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2
Les composantes de la vitesse sont calculées alors par :
𝜕𝜑 𝜕𝜑
𝑢 𝑥, 𝑦 = 𝑒𝑡 𝑣(𝑥, 𝑦) =
𝜕𝑥 𝜕𝑦
Ainsi, le problème se réduit à la recherche de la fonction potentiel des vitesses
𝜑(𝑥, 𝑦).
3-1 Fonction de courant :
Rappelons que les lignes de courant, c’est-à-dire les lignes tangentes au
vecteur vitesse en chaque point, satisfont à l’équation différentielle suivante:
𝑑𝑥 𝑑𝑦
=
𝑢(𝑥,𝑦) 𝑣(𝑥,𝑦)
Cette équation s’écrit aussi sous la forme: −𝑣 𝑥, 𝑦 𝑑𝑥 + 𝑢 𝑥, 𝑦 𝑑𝑦 = 0
64
Définition :
On appelle fonction de courant, la fonction notée 𝜓(𝑥, 𝑦) telle que:
𝜕𝜓 𝜕𝜓
𝑢 𝑥, 𝑦 = 𝑒𝑡 𝑣 𝑥, 𝑦 = −
𝜕𝑦 𝜕𝑥
En combinant avec l’équation précédente, on obtient:
𝜕𝜓 𝜕𝜓
𝑑𝑥 + 𝑑𝑦 = 0 ⟹ 𝑑𝜓 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑦
La différentielle 𝑑𝜓 est donc nulle, par conséquent la fonction de courant
𝜓(𝑥, 𝑦) est constante le long d’une ligne de courant.
On peut trouver une relation entre la fonction potentiel des vitesses 𝜑(𝑥, 𝑦)
et la fonction de courant 𝜓(𝑥, 𝑦):
𝜕𝜑 𝜕𝜓 𝜕𝜑 𝜕𝜓
𝑢 𝑥, 𝑦 = = 𝑒𝑡 𝑣 𝑥, 𝑦 = =−
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕𝑥
Ces relations représentent les conditions de Cauchy Riemann.
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