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Les essais de gonflement

Jean-François SERRATRICE
Ingénieur EUDIL
Docteur-ingénieur I M G
Groupe Sols
Laboratoire régional d e s Ponts et C h a u s s é e s
d'Aix-en-Provence

Bertrand SOYEZ
Ingénieur divisionnaire d e s Travaux publics de l'État
Sous-directeur d e s Programmes
et d e la coordination générale d e s laboratoires régionaux
Direction d e s Programmes et d e s actions d e développement
Laboratoire central d e s Ponts et Chaussées

Introduction
Les p r o b l è m e s posés aux ouvrages de génie c i v i l par le
gonflement des sols et des roches sont largement répan-
dus. L e p h é n o m è n e intéresse en effet de vastes secteurs
géographiques, prend corps dans de nombreux matériaux
et affecte différents types d'ouvrages. L e besoin de tester
les sols et les roches en laboratoire par des essais de gon-
flement, destinés à caractériser ce mode de comportement
et à déterminer les paramètres associés utiles à la concep-
tion d'ouvrages neufs ou au confortement d'ouvrages
existants, s'est donc fait sentir depuis longtemps.

Le gonflement d'un sol argileux peut résulter de la d i m i -


nution des contraintes en place après une excavation,
d'un d é c h a r g e m e n t ou de l'imbibition du sol sous un état
de contraintes constant. Il se traduit par une augmenta-
RESUME tion du volume du sol ou un accroissement des pressions
L'action d e l'eau sur les minéraux constitutifs régnant dans le milieu selon que le massif peut se
des sols et des roches est à l'origine d u phé- déformer ou non. Pour leur part, les roches c o m p o s é e s
nomène d e gonflement. Mais d'autres fac-
teurs et d'autres p h é n o m è n e s agissent e n d'anhydrite gonflent par hydratation. L e gonflement
m ê m e t e m p s et prennent part o u s'opposent peut avoir des c o n s é q u e n c e s néfastes sur les structures
au processus d e gonflement. Ainsi, il n'a pas
été possible d'établir aujourd'hui une procé-
adjacentes, voire mettre en cause leur stabilité par les
dure d'essais d e laboratoire universelle, déformations ou les pressions q u ' i l d é v e l o p p e aux
capable à la fois d'identifier le p h é n o m è n e et limites de l'ouvrage.
de quantifier le processus de gonflement pour
application à la conception des ouvrages. A u
contraire, les procédures en vigueur tirent leur
Si les m é c a n i s m e s élémentaires de gonflement des sols
diversité d'une longue expérience d e la pra- et des roches prennent corps à l ' é c h e l l e microscopique,
tique des essais de gonflement en laboratoire c'est à l'échelle macroscopique que les p r o b l è m e s géo-
sur des matériaux aussi variés que sont les
sols argileux naturels, les marnes, les roches techniques sont couramment e x a m i n é s . L a mise au point
ou les sols compactés. Après une présenta- et l'évaluation des procédures d'essais de gonflement
tion générale des p h é n o m è n e s rencontrés, o n
expose quelques-unes d e s procédures éta- des sols et des roches en laboratoire ont suscité de nom-
blies dans divers secteurs de la géotechnique. breux travaux. M a i s le processus de gonflement met en
Les essais d e gonflement en laboratoire sont
jeu simultanément différents facteurs et divers p h é n o -
à considérer à plusieurs niveaux, d e l'identifi-
cation d e la roche à l'essai mécanique, selon m è n e s physiques, ce qui complique singulièrement les
des procédures et à l'aide de matériels plus ou d é m a r c h e s entreprises tant sur le plan expérimental que
moins élaborés. Ces procédures doivent être
choisies e n fonction d e l'ouvrage concerné, théorique. D e fait, ces d é m a r c h e s n'ont pas abouti pour
pour tenir compte d e s conditions d e sol et l'instant et i l semble vain de chercher aujourd'hui une
d'alimentation e n e a u et d u phasage d e la
construction d e l'ouvrage.
procédure unifiée qui r é p o n d e parfaitement aux ques-
tions posées par le gonflement des sols et des roches en
M O T S C L É S : 42 - Mécanique des sols - regard des différents états des matériaux, des divers
Essai - Gonflement (sol) - Laboratoire - Eau - types d'ouvrages q u ' i l est susceptible d'affecter et des
Roche - Méthode d'essai - Conférence.
différentes conditions de site possibles.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85 65
Après un e x p o s é succinct des p h é n o m è n e s phy- des forces électriques s'établissent entre l a sur-
siques et les facteurs régissant le processus de face des minéraux argileux chargée négative-
gonflement des sols et des roches, cet article ment, l'eau et les ions en solution dans l'eau
décrit différentes procédures d'essais proposées chargés positivement et a c c o m p a g n é s de m o l é -
dans la littérature et, pour certaines d'entre elles, cules d'eau d'hydratation. Enfin, les particules
les paramètres géotechniques qu'elles procurent. argileuses jouent le rôle de membrane semi-per-
méable, devenant ainsi le siège de p h é n o m è n e s
d'osmose. Ces interactions au sein m ê m e des
particules d'argile constituent la base du p h é n o -
Le gonflement des sols et des roches. m è n e de gonflement (Grim, 1953 ; Boit, 1956 ;
Phénomènes en présence Sridharan et al, 1986 ; Tran Ngoc L a n , 1987 ;
Delage, 1991). Cette interprétation relève de la
Les matériaux susceptibles de gonfler sous l'ac- théorie de la double couche.
tion de l'eau sont les sols argileux naturels (sui-
vant leur composition minéralogique, leur satura- A l'échelle microscopique, le gonflement est
tion et la composition chimique de l'eau), les sols d'autant plus fort que l a surface spécifique de
argileux c o m p a c t é s , les marnes, les roches argi- l'argile est grande, que la concentration en sel
leuses et les roches c o m p o s é e s d'anhydrite. L e dans l'eau interstitielle est faible et que la
gonflement affecte les massifs de sol ou de roche valence des cations échangeables est faible
dans leur masse ou localement, au gré des hétéro- (Warkentin et Bozozuk, 1961). Il est influencé
généités et de la fissuration, voire de la présence par la nature de l'argile, l'arrangement des parti-
de failles remplies de produits d'altération, en cules et la présence de toute matière susceptible
fonction de l a géométrie des frontières d'imbibi- de cimenter les particules entre elles. A l'échelle
tion. L a définition du gonflement d o n n é e en intro- macroscopique, l'adsorption d'eau par les m i n é -
duction mérite d ' ê t r e précisée. M a i s , au préalable, raux argileux composant un sol ou une roche
i l est utile de dresser un inventaire des p h é n o - produit un gonflement. A l'inverse, le séchage
m è n e s physico-chimiques et m é c a n i q u e s mis en entraîne une diminution du volume (ou retrait ou
jeu séparément ou c o m b i n é s dans le processus du rétractation) a c c o m p a g n é d'une éventuelle fissu-
gonflement. O n considérera ces p h é n o m è n e s à ration du milieu. L e terme de gonflement s'op-
trois échelles, de l'échelle microscopique (dans pose alors au terme de retrait (fig. 1).
les grains) à l'échelle macroscopique (dans l'en-
semble du sol ou de la roche) en passant par une Pour les roches, l a transformation de l'anhydrite
échelle intermédiaire (qualifiée de trans-microsco- en gypse par hydratation s'effectue avec une
pique, entre les grains du sol). Pour chacune de augmentation de volume sous charge constante.
ces é c h e l l e s , o n é n u m è r e s o m m a i r e m e n t , c i - Cette transformation est en fait très complexe,
après, les moyens d'essais de laboratoire et les plus ou moins réversible, dépendant des condi-
principes sur lesquels se fonde l a représentation tions de pression et de température et accompa-
des p h é n o m è n e s en présence. gnée par des processus de dissolution et de préci-
pitation (Robert et Fabre, 1987 ; Steiner, 1993).

Pour les sols, les limites d'Atterberg w et w


Échelle microscopique
p L

expriment, à une échelle macroscopique, les tran-


Les argiles sont des produits de décomposition sitions définies conventionnellement entre état
des roches par altération physico-chimique. A solide, état plastique et état liquide, et constituent
l'échelle microscopique, leurs particules sont un moyen d'identification des sols argileux en
formées par un empilement de feuillets (silicates général et des sols argileux gonflants en particu-
d'alumine hydratés), e u x - m ê m e s constitués par lier. L a valeur au bleu de méthylène permet de
la superposition alternée de couches de silice et caractériser globalement la quantité et la qualité
l'alumine. A i n s i , les argiles se caractérisent par de la fraction argileuse. Ces deux procédés
une surface spécifique interfolaire et interparti- d'identification caractérisent la capacité d'ad-
culaire très grande. L e s couches comportent des sorption d'eau par les argiles en relation avec leur
défauts du fait du remplacement de certains surface s p é c i f i q u e et les p h é n o m è n e s p h y s i c o -
cations (échangeables) par d'autres de moindre chimiques qui y régnent à l'échelle microsco-
valence. L a grande diversité des argiles provient pique (Lautrin, 1987, 1989 ; Tourenq et
des divers modes de distribution et du degré Tran Ngoc L a n , 1 9 8 9 ; Schaeffner, 1989). E n
d'abondance de ces défauts. L e s déficits de complément, les analyses minéralogiques sont un
charge électrique, qui en résultent, entraînent un outil qualitatif précieux pour déceler la présence
affaiblissement des forces ioniques de liaison de minéraux gonflants dans les sols ou les roches
entre les feuillets, mais aussi une interaction des et un outil quantitatif pour préciser les propor-
feuillets, d'une part, avec les modules d'eau (di- tions respectives de chacun des minéraux. Enfin,
pôles) et, d'autre part, avec les ions contenus par sa composition chimique, l'eau a une inci-
dans l'eau. A i n s i , au sein du couple eau-argile, dence directe sur le p h é n o m è n e de gonflement.

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- e : indice d e s vides, forte hystérésis de l a succion en fonction du
- Ae > 0 pour une augmentation d e v o l u m e , degré de saturation S : à volume constant, les
r
- Ae < 0 pour une diminution de v o l u m e .
points d'état (S , s) pendant l'humidification sont
r

différents de ceux obtenus par séchage. Quand

t
Compression elles naissent dans un milieu déformable, ces
i won
variations de succion entraînent à leur tour des
déformations. A i n s i , l'imbibition, avec une d i m i -
y' nution de l a succion, peut provoquer l'effondre-
ment du sol avec détérioration des liaisons entre
Retrait Effondrement
les particules et un jeu relatif des particules entre
elles. C e p h é n o m è n e affecte les sols naturels
Fig. 1 - Le gonflement ou augmentation de volume d'un (Lutenegger et Saber, 1988) ou les roches
élément de sol ou de roche et les mécanismes opposés. poreuses (Romero, 1982), mais aussi des sols
c o m p a c t é s en fonction de leur compacité et de
Pendant longtemps, i l n'a pas été possible d'inté- leur teneur en eau (Lawton et al., 1989, 1991,
grer toutes ces données pour quantifier le processus 1992 ; Alonso, 1993). Dans ce cas, le terme de
de gonflement des sols et des roches sur le plan gonflement s'oppose alors au terme d'effondre-
mécanique, ce qui a conduit de nombreux auteurs à ment (cf. fig. 1). E n tous cas, la succion (pres-
établir des corrélations empiriques entre caracté- sion négative) a aussi pour effet de rigidifier le
ristiques physiques et propriétés de gonflement sol. Les sols non saturés sont moins compressi-
pour telle ou telle roche et dans des sites particu- bles, moins déformables et plus résistants que
liers. Cette d é m a r c h e progresse n é a n m o i n s , pour leurs « équivalents » saturés.
aboutir aujourd'hui à des méthodes de prévision
des caractéristiques mécaniques de gonflement Par ailleurs, la distribution de l'eau, et donc de la
d'un milieu poreux non linéaire à partir des pro- succion, peut ne pas être h o m o g è n e dans l'es-
priétés microscopiques de la matière et dans le pace, comme avec les sols argileux c o m p a c t é s
cadre de la théorie de la double couche (Dormieux (Delage et al., 1992). Plus généralement, ces
et al., 1995). Théoriquement, l a transformation de p h é n o m è n e s sont fortement d é p e n d a n t s de la
l'anhydrite en gypse développe un gonflement structure du sol (nature du sol, arrangement,
libre de 61 %, mais ce gonflement est contenu sous forme et dimension des particules et des vides,
une pression de 1,6 M P a (Steiner, 1993). présence d ' a g g l o m é r a t s , d'hétérogénéité, d'une
micro-fissuration, etc.) comme le montrent, par
exemple, les sols compactés.
Échelle intermédiaire
Les appareils de laboratoire traditionnellement
À l'échelle trans-microscopique, dans les maté- utilisés en mécanique des sols saturés n'offrent
riaux granulaires, poreux ou fissurés non saturés, pas la possibilité de mesure ou de contrôle de la
l'équilibre des m é n i s q u e s d'eau présents dans les succion. Seule une approche en contraintes
pores engendre des forces capillaires (Croney et totales est possible avec ces appareillages. Des
Coleman, 1953 ; Bishop et Donald, 1961 ; appareillages spécifiques ont été développés
Fredlund et Morgenstern, 1977 ; Delage, 1987). pour l'étude en laboratoire des sols non saturés,
Ces forces sont d'autant plus fortes que la dimen- à l'cedomètre (Barden et al., 1969 ; Kassif et
sion des ménisques est petite. Elles augmentent B e n S h a l o m , 1 9 7 1 ; Escario, 1973a, 1973b;
avec l a désaturation du milieu. D u point de vue Mieussens et al., 1989 ; Juca et Escario, 1991 ;
constitutif, les sols non saturés sont des milieux Delage et Suraj de Silva, 1992 ; Tadepelli et al.,
triphasiques. L a succion y est définie comme l a 1992 ; Habib et Karube. 1993 ; Schreiner et al.,
différence entre la pression qui règne dans l'air u a
1994 ; etc.), ou au triaxial (Bishop et Donald,
et la pression de l'eau u (s = u — u ) . Fredlund et
w a w
1961 ; Fleureau et Indarto, 1993 ; Delage et al.,
Morgenstern (1977) et Fredlund et Hasan (1979) 1989). L e contrôle de la succion s'effectue à
considèrent en fait ces milieux comme formés de l'aide d'une membrane s e m i - p e r m é a b l e (Kassif
quatre phases indépendantes : la phase solide, les et B e n S h a l o m , 1973 ; Delage et al., 1987) ou
phases fluides eau et air et l'interface eau-air. Les d'une c é r a m i q u e à haute pression d ' e n t r é e d'air
particules de sol et l'interface eau-air participent à (Bishop et Donald, 1961 ; Biarez et al., 1987),
l'équilibre des contraintes et des déformations, permettant de fixer de façon indépendante les
les phases fluides s'écoulent sous l'effet de gra- pressions des phases air et eau.
dients hydrauliques.
Différents modèles de comportement m é c a n i q u e
A i n s i , plusieurs équilibres m é c a n i q u e s ou ont é t é proposés pour les sols non saturés. A u
hydrauliques se juxtaposent dans les milieux non départ, les modèles ont é t é construits par ana-
saturés et plusieurs m é c a n i s m e s peuvent entrer logie au m o d è l e des sols saturés b a s é sur le prin-
en jeu en m ê m e temps. Par exemple, les cycles cipe des contraintes effectives (Aitchinson,
de séchage-humidification font apparaître une 1956 ; Jennings et Knight, 1957 ; Croney et al.,

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1958 ; Bishop et Henkel, 1962 ; Bishop et tion de l'état des contraintes et, d'autre part, de
Donald, 1961 ; Bishop et Blight, 1963 ; Kassif et l'interaction eau-solide aux échelles microscopiques
Baker, 1968). M a i s , très tôt, cette d é m a r c h e s'est et trans-microscopiques. O n réservera i c i le
avérée infructueuse, devant l'incapacité des terme de gonflement à l'action des p h é n o m è n e s
modèles à traduire le p h é n o m è n e de l'effondre- physico-chimiques liés à la nature minéralo-
ment, par exemple, la notion de contrainte effec- gique d'un sol ou d'une roche par absorption
tive n ' é t a n t que partiellement applicable aux sols d'eau et à la nature chimique de l'eau, et le
non saturés. Des modèles ont été alors établis sur terme de décompression à l'action m é c a n i q u e
la base de variables d'état indépendantes (Matyas des contraintes ou de la succion. A i n s i , diffé-
et Radhakrishna, 1968 ; Barden et al, 1969 ; rents cas se rencontrent pour les sols : le sol
Fredlund et Morgenstern, 1977 ; Alonso et al., peut être saturé, non gonflant ou gonflant ; le sol
1987, 1990). S i l ' o n se limite à deux variables, peut être non saturé, non gonflant ou gonflant
trois combinaisons sont acceptables (Fredlund et (Delage, 1991). Lorsque les argiles sont satu-
Hasan, 1979) : ( G - u ) et ( u - u ) , (a - u ) et(u - rées, c'est la pression osmotique, dont l'exis-
a a w w a

u ) , (rj - u ) et (o - u ) , avec a les contraintes tence est expliquée par la théorie de la double
w a w

totales. M a i s en présence de sols argileux, les couche, qui conditionne le gonflement des
processus liés à la non-saturation du milieu, argiles (Tran Ngoc L a n , 1989). M a i s , fréquem-
ment, ces matériaux sont hétérogènes et fissurés,
d'une part, et les réactions physico-chimiques
ce qui handicape notablement les m é t h o d e s de
des argiles avec l'eau, d'autre part, se superpo-
laboratoire en particulier, mais toutes les
sent. Les variations de la succion et de la teneur
méthodes de mesure en général.
en eau peuvent entraîner une modification de la
structure du sol. Actuellement, certains auteurs
préconisent de prendre en compte des effets de
structure dans la modélisation du comportement
des sols non saturés (Troalen et al., 1984 ;
Quelques aspects du gonflement
Houston et Vann, 1989 ; Day, 1991 ; W a n n et
al., 1991 ; Delage et al., 1992 ; Schreiner et al., Aspects tridimensionnels du gonflement
1994 ; Biarez et al., 1994). C e point sera abordé
ci-dessous. À l'évidence et parce q u ' i l intéresse la roche
dans sa masse, le gonflement est un m é c a n i s m e
tridimensionnel. L a pratique courante des essais
Échelle macroscopique à l ' œ d o m è t r e dissimule cet aspect du p h é n o -
m è n e . Il n'existe, à l'heure actuelle, que des
Enfin, à l'échelle macroscopique et sur le plan résultats partiels concernant l'aspect tridimen-
m é c a n i q u e , tout relâchement des contraintes sionnel du gonflement des matériaux intacts et
entraîne une augmentation du volume d'un élé- quelques résultats pour les matériaux c o m p a c t é s .
ment de sol ou de roche. Dans le cadre des essais
de laboratoire et pour les sols, cette décharge Komornik et Zeitlen (1965, 1970) étudient la
« élastique » se caractérise traditionnellement pression latérale développée pendant la saturation
par les coefficients de gonflement C dans le cas s
en condition cedométrique d'une argile gonflante
d'une sollicitation cedométrique et K dans le cas c o m p a c t é e (la bague de l ' œ d o m è t r e est constituée
d'une sollicitation isotrope : par un anneau équipé de jauges de déformation
pour former un capteur de mesure de la pression
C = Ae / A l g o
s a
latérale a , œ d o m è t r e K ) . L'appareil permet de
r 0

K= Ae / A l g p suivre l'évolution du chemin des contraintes


totales pendant le gonflement. Sous les fortes
où charges axiales, l'imbibition provoque l'effon-
— e désigne l'indice des vides du sol, drement du sol c o m p a c t é ou un faible gonflement
— CT représente la contrainte totale axiale cedo-
a et le déviateur q = o — a reste positif (la
a r

métrique, contrainte radiale reste inférieure à la contrainte


— p est la pression moyenne totale. verticale, o > cr ). Par contre, à faible charge
a r

axiale, la déformation de gonflement est forte et q


S i G est la contrainte radiale totale, p est égale à
R
devient négatif (la contrainte radiale dépasse la
( c + 2o ) / 3 et le déviateur vaut q = a — a .
a r a r
contrainte verticale, o < G . Dans ce cas, le gon-
a r

L e terme de gonflement s'oppose i c i à celui de flement sous charge axiale constante provoque la
compressibilité du sol (cf. fig. 1). Dans le cas des rupture en extension de l'argile c o m p a c t é e . Des
sols, s'établissant à la décharge, i l s'adresse for- résultats semblables ont été obtenus sur des
cément à un sol surconsolidé. argiles compactées par Ofer (1981) et E r o l et
Pour r é s u m e r , les variations de volume qui nais- Ergun (1994). Ces résultats sont complétés, par
sent à l'intérieur d'un élément de sol ou de des essais à l'appareil triaxial sous contrainte iso-
roche proviennent, d'une part, de la modifica- trope, par Kassif et Baker (1969).

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L e chemin des contraintes suivi pendant le L ' é p r o u v e t t e est mise en place dans un œ d o m è t r e
déchargement d'une éprouvette en condition et elle est soumise à un cycle de chargement-
œ d o m é t r i q u e est différent de celui du charge- déchargement-rechargement par paliers (1, 2, 3)
ment. Cette hystérésis peut être traduite à la dans son état naturel, à une imbibition (4) puis à
décharge par les relations empiriques de Schmidt des paliers de d é c h a r g e m e n t sous imbibition (5),
(1966) ou de Wroth (1972), applicables aux sols notés p l i à p 14. L a figure 2a représente la courbe
et qui lient l'état de contrainte à la décharge au contrainte-déformation e x p r i m é e par l'indice
degré de surconsolidation, rapport de l'état de des vides (e) en fonction de la contrainte totale
contrainte actuel en décharge (o~ , o~) à l'état de
;i r
axiale (o~ ) obtenue à la fin de chaque palier.
a

contrainte de préconsolidation (o~ , o ). De ce


ap rp

fait, i l faut distinguer le cas d'un essai de gonfle- Fig. 2 - Essai de gonflement
ment œdométrique, où l'état des contraintes de s e l o n la m é t h o d e de H u d e r et A m b e r g (1970)
mise en imbibition du sol est atteint en charge-
ment, du cas où l'état des contraintes de mise en
imbibition est obtenu en déchargement. Marne du stampien de la région d'Aix-en-Provence.
Essai du LRPC d'Aix-en-Provence.
L'essai c o m m e n c e au point a.
U n autre aspect tridimensionnel du gonflement
concerne l'anisotropie mécanique du milieu dans
Indice des vides
lequel i l se développe. Kabbaj (1981) et Boehler 0,95
et Kabbaj (1985) ont entrepris une étude expéri-
mentale de l'anisotropie du gonflement d'une
bentonite compactée. Des essais de gonflement
sous charge constante sont réalisés à l'aide d'un
œ d o m è t r e spécialement conçu, et pour quatre 0,85
orientations différentes de l'axe des éprouvettes
par rapport à la direction du compactage, et met-
tent en évidence le caractère directionnel du phé-
n o m è n e . L a pression de gonflement dépend de
0,75
l'orientation des éprouvettes et augmente avec le
temps et au fur et à mesure de l'imbibition de
l'argile. A u début de l'humidification, la plus
grande valeur de la pression de gonflement est
d o n n é e par l'éprouvette dont la direction du com- 0,65
pactage coïncide avec l'axe de l ' œ d o m è t r e . U n
rapport de 0,58 est obtenu entre cette pression de
gonflement et la pression mesurée sur l'éprou-
100 1000
vette dont l'axe de compactage est à 90 ° par rap- Contrainte axiale (kPa)
port à l'axe de l ' œ d o m è t r e . Ce rapport augmente
a. Courbe contrainte-déformation
ensuite avec le temps pour atteindre une valeur (séquences 1, 2, 3, 4 et 5).
voisine de l'unité, ce qui indique que la forte ani-
sotropie initiale de la bentonite c o m p a c t é e tend à Déformation axiale (%)
0,075
disparaître avec la progression du gonflement. n

Phase 11 156 kPa


Phase 12 48 kPa
Pour des argilites massives ou litées, étudiées à
0,05 Phase 13 1 7 k P a
l'appareil triaxial et à l'aide d'un microscope Phase 14 1,2 kPa
électronique à balayage, Troalen et al. (1984)
montrent que la microtexture conditionne et
0,025
oriente le p h é n o m è n e du gonflement. A i n s i , par
exemple, la compensation du gonflement par la
fermeture simultanée des fissures limite l'am-
pleur du gonflement à l'échelle macroscopique
et influe sur le rapport des contraintes axiales et
radiales de gonflement. -0,025

-0,05
Cinétique du gonflement
L e processus du gonflement est gouverné par plu-
-0,075
sieurs m é c a n i s m e s superposés à différentes
0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000
échelles et s'exprime de manière différée dans le Temps depuis le début du palier (h)
temps à l'échelle macroscopique. Les résultats
b. Courbes de gonflement en fonction du temps
d'un essai de gonflement réalisé par la m é t h o d e de (échelle logarithmique) pour les paliers de déchargement
Huder et Amberg (1970) est donné sur la figure 2. p11 à p14 (séquence 5).

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85 69
Nous reviendrons sur cette p r o c é d u r e au para- mation de gonflement est o p p o s é e à celle du
graphe « Les quatre catégories d'essais de gon- chargement, contrairement au fluage qui produit
flement ». Les courbes de gonflement atteintes des déformations de compression sous des
pendant chacun des paliers de d é c h a r g e m e n t charges de compression. E n tout cas, la cinétique
sous imbibition (phases 11 à 14) sont représen- du gonflement est alors très lente et dépend du
tées dans le plan (lgt. e ), où t est le temps depuis
a
niveau de chargement. Pour les faibles charges,
le début du palier et e la déformation axiale (po-
a
il est souvent impossible d'atteindre un équilibre
sitive pour un gonflement). Ces courbes mon- dans des conditions raisonnables de réalisation
trent que la déformation, pendant chacun des des essais en laboratoire. Ces faibles vitesses de
paliers, peut se d é c o m p o s e r en un gonflement déformation de gonflement sont en accord avec
primaire et un gonflement secondaire à l'image les observations faites dans les massifs de sol ou
de la consolidation hydrodynamique des sols, de roche, autour des tunnels notamment, où le
mais dans une direction opposée. processus du gonflement peut se dérouler pen-
dant plusieurs années, voire plusieurs décennies
De très nombreux travaux e x p é r i m e n t a u x font (Didier et al., 1984 ; Steiner, 1993).
apparaître ce type de cinétique (Ladd et Lambe,
1961 ; Seed et al., 1962 ; Blight, 1965 ; Parcher L a modélisation de l'évolution du gonflement en
et L i u , 1965 ; Baker et Kassif, 1968 ; Komornik fonction du temps a été p r o p o s é e par différents
et Zeitlen, 1 9 7 0 ; Kassif et B e n Shalom, 1973, auteurs en considérant la dissipation de la suc-
etc.). L a première phase de gonflement, avec la cion (Baker et Kassif, 1968), ou en distinguant
migration de l'eau dans l ' é p r o u v e t t e à partir de une phase de gonflement primaire, avec l a diffu-
ses extrémités, relève d'un processus de diffu- sion de l'eau dans les pores, d'une phase de gon-
sion. E l l e est plus ou moins lente suivant la flement secondaire d'hydratation des minéraux
nature du matériau, son état et selon l'état de argileux (Alonso et al., 1989 ; Gens et al., 1993).
chargement, et dure quelques heures dans le cas D ' u n point de vue empirique, certains auteurs
de l ' é p r o u v e t t e de la figure 2 (hauteur de (Dakshanamurthy, 1978 ; Sridharan et al., 1986 ;
l'éprouvette 24 m m , imbibition par les deux Didier et al., 1987) préconisent de représenter la
faces). M a i s cette phase peut être très lente, cinétique du gonflement par une loi hyperboli-
comme dans l'exemple d o n n é sur la figure 3 que, d'autres par une l o i logarithmique ou une
d'une éprouvette dont le « temps de gonfle- loi puissance.
ment » (par analogie au temps de consolidation)
L a simulation des déformations e n g e n d r é e s par
dépasse un mois dans les m ê m e s conditions
les variations saisonnières de teneur en eau a
d'essai. L a phase de gonflement secondaire est
conduit quelques expérimentateurs à procéder à
plus problématique, car la direction de la défor-
ces essais cycliques de séchage et d'humidifica-
tion de matériaux c o m p a c t é s ( D i f et Bluemel,
Marne d'Esna (Egypte) (tombeau de R a m s è s II). 1991 ; Day, 1994 ; A l - H o m o u d et al., 1995). Les
Essai du L R P C d'Aix-en-Provence. éprouvettes sont soumises alternativement à des
phases d'imbibition et des phases de séchage
Déformation axiale (%) (par injection d'air dans les plaques poreuses par
0,25 n
exemple, ou par évaporation naturelle), ce qui
provoque, dans certains cas, une fatigue du
0,2 _ matériau testé par un appauvrissement de sa
capacité à gonfler ou dans d'autres cas, au
contraire, par un accroissement du potentiel de
gonflement. A l - H o m o u d et al. (1995) ont entre-
pris une étude systématique du gonflement de
six argiles différentes et montrent que, sous
l'effet répété de cycles de séchage et d ' i m b i b i -
tion, les sols présentent des signes de fatigue. L e
premier cycle provoque la plus grande réduction
du potentiel de gonflement, qui diminue encore
pendant les cycles suivants pour se stabiliser au
bout de quatre ou cinq cycles. L'observation des
argiles au microscope électronique montre un
1h | 1j| 1 mois | ' réarrangement progressif des particules argi-
-0,05 I l l IL_ l i leuses pendant les cycles, qui, par agrégation,
0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000
conduit à une disposition de celles-ci plus stable
Temps depuis le début du palier (h)
vis-à-vis de l'absorption de l'eau. Les auteurs
Fig. 3 - Essai de gonflement selon la méthode de Huder postulent que l'effet contraire est obtenu lorsque
et Amberg (1970). Courbes de gonflement en fonction l'argile est c o m p l è t e m e n t desséchée en dessous
du temps (échelle logarithmique) pour deux paliers
de déchargement. de sa limite de retrait. Compte-tenu des faibles

70 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85
vitesses de gonflement observées en général, la Pour les matériaux remaniés, on peut évoquer :
question de l a représentativité de ce type d'essai, — l'influence des procédés de compactage sur le
réalisé sur des périodes relativement courtes, se comportement des matériaux argileux compactés
pose néanmoins. (Seed et al, 1962 ; Parcher et L i u , 1965 ;
Komornik et Zeitlen, 1970 ; W a n et al, 1990 ;
Schreiner et al., 1994) ; tous les procédés de
Récapitulation. Effets de structure compactage ne produisent pas le m ê m e arrange-
A u terme de gonflement s'opposent les termes ment des grains,
de retrait (rétractation), effondrement et com- — l'influence de l'état de compactage représenté
pression (cf. fig. 1). Chacun de ces termes par l a teneur en eau et l a densité (Delage et al.,
recouvre différents p h é n o m è n e s chimiques, phy- 1992),
siques ou mécaniques. L'interaction eau-solide — l'influence d'une période de vieillissement
est régie par des p h é n o m è n e s complexes à après compactage,
l'échelle microscopique, en liaison avec : — le comportement des matériaux argileux
contenant de gros éléments (inertes vis-à-vis du
— la composition minéralogique de la roche,
gonflement) ou des mélanges de sables et d'ar-
— sa cimentation, gile (Moussai et al, 1992, 1993),
— sa structure (assemblage des particules, agglo-
— la compensation d'une partie de l'effondre-
mérats, anisotropie de structure, vieillissement),
ment par un gonflement (Shreiner et al, 1994),
sa porosité, la forme des pores, son hétérogé-
— l'évolution de l'anisotropie pendant le gonfle-
néité, la fissuration,
ment (Kabbaj, 1981),
— l a composition chimique de l'eau et sa visco-
— l'évolution du gonflement au cours des cycles
sité,
de séchage et d'humidification, a c c o m p a g n é e du
— l'état de saturation du milieu et son état de réarrangement des particules argileuses ( A I -
succion, Homoud et al, 1995).
— sa perméabilité à l'air et à l'eau,
— son comportement mécanique (déformabilité, Dans le cas des matériaux naturels, intacts, on
viscosité, anisotropie, etc.), peut citer :
— l'état des contraintes et la variation du champ — l'influence de la fissuration, où le gonflement
des contraintes, est c o m p e n s é par l a présence de fissures
— la surconsolidation. (Troalen et al, 1984),
L a perte de l ' u n des équilibres existants dans le — l'influence de la cimentation,
milieu non saturé se répercute sur l'équilibre — etc.
m é c a n i q u e global du milieu. L e retour à l'équi- A i n s i , par exemple, une part du gonflement peut
libre n'est pas instantané du fait des transferts de être absorbée par les vides dans les matériaux
fluide, des viscosités des différentes phases et de compactés contenant de gros éléments, ou les
la cinétique du gonflement. I l y a couplage entre matériaux naturels fissurés, ou les matériaux
ces différents m é c a n i s m e s , qui possèdent chacun effondrables, limitant ainsi le développement
leur propre cinétique : complet du gonflement à l'échelle macroscopique.
— cinétique d'hydratation des minéraux et d'os- L'arrangement initial des particules argileuses ou
mose, leur réarrangement pendant le gonflement sem-
— hydrodynamique d'absorption, de circulation et blent influencer directement le processus de gon-
de distribution de l'eau dans le milieu poreux ou flement et son ampleur. L a pression de gonfle-
fissurai, sous l'effet des gradients hydrauliques, ment et le gonflement libre sont plus grands pour
des hétérogénéités du sol et de la succion, un arrangement des particules argileuses parallè-
— viscosité de l a roche (fluage, relaxation). lement à elles-mêmes (Warkentin, 1962). L a
structure des sols ou des roches, leur cimentation,
Les matériaux inertes vis-à-vis du gonflement et leur vieillissement avant toute action m é c a n i q u e
déformables ne sont donc sensibles q u ' à des solli- contribuent à limiter l'ampleur du gonflement.
citations mécaniques ou de succion avec un cor- A u contraire, l a déstructuration occasionnée soit
tège de propriétés mécaniques diverses (non-li- par des actions extérieures provoquant le cisaille-
néarités, anisotropie mécanique, etc.). Les sols ment ou l'écrouissage du matériau (comme dans
gonflants ou les roches gonflantes héritent, en la zone d é c o m p r i m é e d'un tunnel, par exemple),
plus, de particularités liées aux propriétés physico- soit par dissolution, peut libérer le gonflement.
chimiques de leurs minéraux, à l'hétérogénéité, à
la fissuration et à l'anisotropie de structure, etc. A i n s i , dans le cas d'une évolution de l a structure,
la reconduction de la m ê m e procédure d'essai
Dans cette présentation de l'origine du gonflement sur le sol ayant gonflé ne produira pas le m ê m e
et de son déroulement dans le temps, de nombreux résultat. Les propriétés m é c a n i q u e s et le compor-
indices laissent à penser que des effets de structure se tement du sol auront changé. U n sol qui a gonflé
superposent aux m é c a n i s m e s évoqués ci-dessus. au niveau de ses grains n'est plus le m ê m e sol.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85 71
Caractérisation de gonflement s'expriment dans le plan (lg o~ , e) a

des matériaux gonflants ou (lg o~, e ). E n conditions œ d o m é t r i q u e s , la


a a

pression de gonflement sera notée o~ et le poten- g

tiel de gonflement C :
Les paramètres
E

C g = Ae / A l g a a
E n toute rigueur, les paramètres m é c a n i q u e s à
déterminer pour caractériser les sols gonflants ou 1
e
" e
g = c
g lg ( ° a °~g)
les roches gonflantes ne sont pas les m ê m e s
selon que des dispositions sont prises pour où e est l'indice des vides sous la pression de
g

garantir q u ' i l n'advienne pas de gonflement ou gonflement o~ . Les résultats des essais se repré-
g

que le gonflement (ou le retrait) se produise au sentent dans le diagramme (lg t, e ) donnant le a

cours de l a vie de l'ouvrage de façon progressive gonflement en fonction du temps sous chaque
ou périodique, ou enfin que l'ouvrage soit ins-
palier. L e potentiel de gonflement s'exprime
tallé après gonflement. L e s paragraphes précé-
dans les plans (lg o , e ) ou (lg o , e), le premier
a a a
dents ont montré que les p h é n o m è n e s physico-
étant plutôt utilisé dans le cas des roches, le
chimiques et les m é c a n i s m e s imbriqués et i m p l i -
qués à différentes échelles, auxquels se surajou- second dans le cas des sols.
tent d ' é v e n t u e l l e s modifications de la structure
du sol ou de la roche pendant le gonflement, ren-
dent très difficile la caractérisation de celui-ci. Problématique des procédures d'essais

Devant cette complexité, c'est une approche Les procédures d'essais de gonflement tirent leur
macroscopique qui est adoptée dans l a pratique diversité de la complexité du p h é n o m è n e analysé,
quotidienne, dont l'évolution historique a fait des nombreuses variétés de matériaux gonflants
é m e r g e r trois notions courantes qui sont la pres- et d'une longue pratique empirique. Il semble
sion de gonflement, le gonflement libre et poten- illusoire, en effet, de chercher à qualifier m é c a n i -
tiel de gonflement. Ces notions ne peuvent pas quement un sol susceptible de gonfler par une
être considérées comme des caractéristiques procédure universelle de laboratoire. L ' e x e m p l e
intrinsèques du matériau gonflant et ne peuvent de la pression de gonflement est significatif.
recevoir de définition objective, car elles dépen- Celle-ci est définie comme la pression sous
dent du matériau, de son état et des conditions laquelle l'imbibition du milieu ne provoque pas
dans lesquelles se déroule le gonflement. de déformation de gonflement ni d'effondrement.
Relevant d'un certain empirisme, elles sont néan- Or, différentes procédures d'essais appliquées à
moins très largement utilisées et inspirent profon- un m ê m e matériau conduisent à des pressions de
d é m e n t les procédures d'essais en laboratoire, ce gonflement différentes (fig. 4) (Sridharan et al.,
qui a pour c o n s é q u e n c e de souvent réduire les 1986). L a m é t h o d e du gonflement libre conduit à
essais de gonflement au rang d'essais d'identifi- une valeur élevée de la pression de gonflement, la
cation et d'interdire leur intégration dans les m é t h o d e des essais en parallèle à une valeur basse
m o d è l e s de calcul des ouvrages. et la m é t h o d e du gonflement à volume constant à
une valeur intermédiaire. Cela peut s'expliquer
• L a pression de gonflement d'un élément de par le jeu et le poids respectifs des différentes
sol ou de roche dont l'état physique initial est composantes du processus de gonflement et leurs
connu peut être définie comme l'état des propres cinétiques. Pour les sols c o m p a c t é s ,
contraintes à exercer pour maintenir en cours Nooramy (1992) recommande de charger le sol
d'imbibition son volume à une valeur donnée, avant de l'humidifier plutôt que l'humidifier
sans distorsion. avant de charger, à moins que le phasage de l a
construction de l'ouvrage n'impose réellement ce
• L e gonflement libre d'un élément de sol ou de
type de condition au massif gonflant.
roche dont l'état physique initial est connu est la
déformation maximale que provoque l ' i m b i b i - Ces exemples montrent l'importance du choix de
tion de cet élément soumis à un état de la procédure d'essais de gonflement à adopter, qui
contraintes nulles ou quasi-nulles.
détermine le type d'appareillage à mettre en
• L e potentiel de gonflement est défini par une œ u v r e , les modalités d'application des charges et
relation entre contraintes et déformations de gon- des conditions d'imbibition. Les procédures d'es-
flement, cette déformation étant la valeur maxi- sais peuvent être classées en quatre catégories.
male obtenue au bout d'un temps infini sous
O Essais de gonflement libre.
contrainte totale constante, déduction faite des
© Essais de gonflement sous plusieurs paliers
déformations instantanées dues aux variations de
charge. successifs de charges i m p o s é e s .
© Essais de gonflement en parallèle (plusieurs
À l'image de l a représentation de la compressibi- charges constantes différentes).
lité des sols et des roches, les résultats des essais O Essais de gonflement à volume constant.

72 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85
O Gonflement libre puis rechargement sous imbibition. d'un palier au suivant, ce qui implique un suivi
© Gonflement sous différentes charges axiales. régulier de l'essai. M a i s , dans le cas où ces
© Gonflement à volume constant.
Les essais commencent au point a.
règles ne s'appliquent pas, on en est réduit à
Les différentes « pressions de gonflement » sont notées adopter une valeur forfaitaire de durée des
P , , P et P .
2 3
paliers. Par la suite, on conservera le terme de
stabilisation de la déformation compte tenu des
Déformation axiale (%) règles fixées pour définir cette stabilisation.
Aussi, avant d ' é v o q u e r ci-dessous les techniques
utilisées en laboratoire pour identifier les m a t é -
30
riaux gonflants, puis d'examiner certaines procé-
dures, on propose de décrire chacune des quatre
cCO
E
m é t h o d e s de base des essais de gonflement.
v
\ 2 \
N \ * - \
œ
15 •s \ ^ \
'c
N N
N \\ \
\
Ü
o Les quatre catégories d'essais de g o n f l e m e n t
3 N
N \
O L'essai de gonflement libre est issu directe-
c0
0 ment des procédures conventionnelles de l'essai
L
em

I X T \ < 1 \
en œ d o m é t r i q u e . Après montage dans la bague
1 1 V1 \
co
CO
1 1 f* \
h-
œ d o m é t r i q u e , l'éprouvette est soumise à l ' i m b i -
-15 bition sous le poids du piston (Jennings et
Knight, 1957 ; Jennings et ai, 1973). Après sta-
bilisation du gonflement, le chargement s'ef-
P
2| 3| i 1
P P

-30 I I i i i I fectue par paliers selon un taux de chargement


10 100 1000 approprié j u s q u ' à stabilisation des déformations
Contrainte axiale (kPa) sous chaque palier. L a pression de gonflement
Fig. 4 - Différentes procédures d'essais de gonflement
correspond à la charge q u ' i l est nécessaire d'ap-
à l'œdomètre pour différentes éprouvettes d'un même pliquer pour ramener l'éprouvette à sa hauteur
matériau d'après Sridharan et al. (1986). initiale (cf. fig. 4, m é t h o d e 1). Dans le cas des
sols moyennement à fortement gonflants, cette
Ces procédures se distinguent principalement par
procédure peut entraîner une modification de
les modalités d'application des charges sur
leur structure pendant le gonflement avant le
l'éprouvette (durée des paliers, taux de charge-
retour à une déformation nulle.
ment d'un palier à l'autre, charge de mise en
imbibition, etc.), leurs m é t h o d e s de suivi en © A v e c la procédure de Huder et Amberg
temps réel, leurs méthodes d'exploitation des (Huder et Amberg, 1970 ; Wittke, 1979),
résultats, etc. L ' œ d o m è t r e est le seul appareil- l'éprouvette de roche est placée dans son état
lage préconisé pour la réalisation des essais de naturel à l'intérieur d'une bague œ d o m é t r i q u e
gonflement. M a i s ces procédures doivent pou- flottante et entre deux pierres poreuses (cf. fig. 2
voir être transposées, au moins dans leur prin- et fig. 5). U n premier chargement est appliqué,
cipe, au cas de l'appareillage triaxial. Ces procé- en quatre à cinq paliers, à l'éprouvette conservée
dures ont donné lieu à de nombreuses variantes dans son état naturel j u s q u ' à une contrainte
d'essais, avec l'utilisation d'appareillages et de axiale a (chemin 1) pour effacer les effets du
A

méthodologies spécifiques, voire de combinai- remaniement dû au prélèvement du sol et à sa


sons de procédures. mise en place dans l ' œ d o m è t r e . L ' é p r o u v e t t e est
soumise à un cycle de d é c h a r g e m e n t - r e c h a r g e -
Parce qu'elles sont inspirées des pratiques œ d o -
ment j u s q u ' à la contrainte o (chemins 2 et 3) et
A
métriques, toutes ces procédures sont basées sur
dans les m ê m e s conditions. E l l e est alors mise en
des essais par paliers avec imbibition et non par
présence d'eau sous cette contrainte par immer-
chargement en continu (qui, plus encore que
sion complète dans la cellule œ d o m é t r i q u e et le
pour les sols compressibles, poserait le p r o b l è m e
gonflement (ou effondrement) commence (che-
du choix des vitesses d'essai en regard de la
min 4). Plusieurs semaines, voire plusieurs mois,
cinétique du gonflement), sans utilisation d'une
peuvent s'écouler avant la stabilisation du gon-
contre-pression (mise en imbibition et non pas
flement de la roche (cf. fig. 3). C e stade étant
en saturation). A chaque étape de l'essai, le gon-
dépassé, l'éprouvette est déchargée au palier pré-
flement se déroule sous une contrainte axiale
cédent et son gonflement est observé j u s q u ' à sta-
constante et j u s q u ' à , en principe, la stabilisation
bilisation, avant de procéder à un nouveau
de la déformation. Par contre, lorsque la stabili-
déchargement, d ' o ù le chemin 5 de la figure 5.
sation du gonflement n'a pas lieu sous un palier
L'intersection des chemins 3 (rechargement à
donné, cette part non c o n s o m m é e du gonflement
l'état naturel) et 5 (déchargement sous imbibi-
s'ajoute au gonflement sous le palier de
tion), si elle existe, après un effrondrement sous
décharge suivant. Didier et al. (1989) et l ' I S R M
o~ , a pour abscisse la pression de gonflement 0" .
A g
(1989) préconisent certaines règles pour passer

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOÛT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85 73
O Premier chargement à la teneur en eau naturelle vénient d'avoir à tester simultanément des éprou-
de l'éprouvette. vettes de matériaux parfois hétérogènes. E l l e est
© Déchargement.
© Second chargement.
principalement utilisée dans le cas des matériaux
O Gonflement sous imbibition ( A - B ) . compactés, pour lesquels i l est plus facile de pré-
© Déchargement par paliers, déformation finale parer des éprouvettes identiques. Mieussens
de gonflement sous chaque palier.
L'essai commence au point a. (1993) a proposé une procédure d'essais de gon-
flement-effondrement pour évaluer la qualité de
Déformation axiale (%)
matériaux compactés. Après stabilisation des
1 -
r
déformations, on compare entre elles les défor-
mations résultant, d'une part, du chargement et,
d'autre part, de l'imbibition en fonction de la
contrainte axiale, ce qui donne directement le
potentiel de gonflement de la roche testée. Cette
méthode présente l'avantage de soumettre le sol
ou la roche à des conditions proches de la réalité,
chaque éprouvette pouvant représenter différents
éléments du massif ou du remblai.

O Enfin, la m é t h o d e du gonflement à volume


constant consiste à imbiber l'éprouvette sous une
charge donnée, puis à la charger par petits paliers
successifs de façon à maintenir au mieux sa hau-
teur à une valeur constante (cf. fig. 4, m é t h o d e 3).
De nombreux auteurs ont utilisé cette m é t h o d e
(Sullivan et M e Clelland, 1969). Dans ces condi-
tions, la structure du sol est supposée ne pas trop
-1 L . I I 1 évoluer pendant l'essai, contrairement à ce qui se
1 10 100 1000
Contrainte axiale (kPa)
passe avec la procédure du gonflement libre.
Cette m é t h o d e a été fortement décriée car elle est
Fig. 5 - Essai de gonflement selon la méthode délicate à mettre en œ u v r e (l'essai doit
de Huder et Amberg (1970).
impérativement se dérouler par accroissement
continu du chargement j u s q u ' à atteindre l'équi-
Lorsque la capacité de l'appareillage ne suffit libre à la pression de gonflement), le matériel
pas à franchir la pression de gonflement, l'inter- devant posséder une forte rigidité et le rattrapage
section est obtenue par extrapolation en prolon- du gonflement par des poids supplémentaires
geant les chemins 3 et 5. induisant de petites oscillations, assimilables à
Cette technique présente l'avantage, dans le cas des cycles de c h a r g e m e n t - d é c h a r g e m e n t .
de sols indurés, hétérogènes ou fissurés, de
n'employer qu'une seule éprouvette. S i l ' o n
admet de pouvoir comparer les chemins 3 et 5, la Essais de laboratoire. Les matériels
différence entre ces deux branches des courbes
Historiquement, c'est à l'aide d ' œ d o m è t r e s que
contrainte-déformation représente le potentiel de
les premiers essais de gonflement ont été réalisés.
gonflement de la roche. Ce n'est plus vrai dans
Tout d'abord, cet appareillage est bien adapté à la
le cas d'une évolution de la structure du matériau
mesure d'une variation de volume et offre un
pendant l'essai, où la progression du gonflement
moyen direct de suivi du gonflement lors de la
sous une charge d o n n é e dépend, en partie, du
mise en imbibition de l'éprouvette, contrairement
déroulement du gonflement pendant les paliers
à l'appareillage triaxial qui nécessite d'utiliser un
précédents.
matériel et des procédures d'essais plus élaborés.
© Pour éviter ces inconvénients, on peut utiliser Par ailleurs, cet appareillage est largement
une m é t h o d e dite des essais de gonflement en répandu. Par contre, l ' œ d o m è t r e classique n'offre
parallèle, qui consiste à placer plusieurs éprou- qu'une déformation monodimensionnelle et le
vettes d'un m ê m e matériau dans différentes cel- chemin des contraintes suivi pendant l'essai est
lules œ d o m é t r i q u e s . Chaque éprouvette est inconnu. Une amélioration des essais a consisté à
chargée dans son état naturel j u s q u ' à une employer des œ d o m è t r e s équipés de bagues de
contrainte axiale convenablement choisie suivant mesure de la pression latérale a pendant le gonfle-
r

un taux d'accroissement des charges préalable- ment (Komornik et Zeitlen, 1965, 1970 ; Ofer,
ment défini (cf. fig. 4, m é t h o d e 2). L e gonflement 1981 ; Didier et al., 1985 ; Steiner, 1993 ; Erol et
ou l'effondrement de chaque éprouvette est initia- Ergun, 1994). Dans ce cas, la rigidité de la bague
lisé par imbibition sous contrainte et j u s q u ' à sta- doit être rigoureusement assurée pour éviter toute
bilisation. Cette technique, qui généralise la pro- déformation latérale. L ' é t u d e expérimentale du
cédure de H o l z et Gibbs (1956), présente l'incon- gonflement en laboratoire s'effectue aussi avec le

74 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 2 0 4 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 40B2 - PP. 65-85
contrôle de succion (Kassif et B e n Shalom, 1971 ; Des essais de gonflement ou de retrait interrompus
Fleureau et al, 1990 ; Schreiner et al., 1994) ou de fournissent d'autres couples (w, e) intermédiaires
la contrainte latérale et de la succion (Habib et permettant de compléter la courbe en forme de S
Karube, 1993 ; Schreiner et al., 1994). Les procé- dont l'allure et l'étendue renseignent sur le poten-
dures d'essais de gonflement qui ont été suggérées tiel de gonflement du sol testé. E n vue de prédire le
par les instances de normalisation internationale gonflement réel de schistes, Dhowian (1990) pro-
en restent toutes à l'utilisation de l ' œ d o m è t r e tra- pose une procédure basée sur la relation entre le
ditionnel. U n r é s u m é en est fait ci-dessous. gonflement et la variation de teneur en eau.
Pellissier (1991) récapitule différentes m é t h o d e s
L'appareillage triaxial offre la possibilité de maî- pour déterminer l'indice de gonflement et propose
triser la sollicitation en déformation ou en deux procédures de détermination du volume d'un
contrainte. Des études expérimentales du gonfle- élément de sol à différentes teneurs en eau. Ces
ment ont été réalisées à l'aide d'appareillages auteurs font référence à la limite de retrait d'une
triaxiaux conventionnels (Parcher et L i u , 1965 ; argile, paramètre qui ne semble pas être reconnu
Kassif et Baker, 1971 ; Troalen et al, 1984; aujourd'hui comme une grandeur intrinsèque. D i f
E l Gamali et al., 1991) ou asservis (Johnston, et Bluemel ( 1991 ) adoptent une procédure d'essais
1989 ; Fourie, 1989 ; E d Diny et al., 1993 ; Yesil de séchage et d'humidification cyclique sur une
et al., 1993). Hors du cadre des essais de labora- éprouvette chargée en condition œ d o m é t r i q u e et
toire, i l faut signaler les appareillages basés sur sous le chargement apporté par l'ouvrage.
une sonde pressiométrique et proposés par Ofer Quelques résultats expérimentaux sont donnés
( 1984) et Flavigny et al. (1991) pour la réalisation pour illustrer la fatigue des sols intacts gonflant au
d'essais de gonflement in situ. cours des cycles.

Sivapullaiah et al. (1987 proposent un indice de


Identification gonflement modifié basé sur la variation de
volume d'une poudre de sol séchée à l ' é t u v e puis
Nous avons rappelé, ci-dessus, l'intérêt des
i m m e r g é e dans de l'eau ou un autre solvant. A
limites d'Atterberg et de l'essai au bleu de
partir d'une série d ' e x p é r i e n c e s sur différents
méthylène pour identifier les sols argileux. M a i s
sols et par comparaison avec des essais de gon-
ces essais se prêtent mal, par exemple, à l'identi-
flement libre, les auteurs proposent une classifi-
fication de sols carbonates (marnes) ou indurés.
cation des sols gonflants. Mais la limite infé-
L a description détaillée de la roche, de sa fissu-
rieure de leur classification commence à une
ration, voire de sa microfissuration, est tout aussi
limite de liquidité de 200. Diverses techniques
importante. Les analyses, minéralogiques par
de mesures ont été proposées pour la mesure de
diffraction des rayons X , les analyses chimiques
tels indices de gonflement (Shridharan et Rao,
(de l'eau en particulier), les analyses au micro-
1988 ; Shridharan et al, 1990).
scope électronique offrent des moyens d'analyse
c o m p l é m e n t a i r e s plus ou moins poussés à mettre
en œuvre selon l'acuité du p r o b l è m e posé. Enfin,

Procédures d'essais
i l existe toute une batterie de procédures d'iden-
tification b a s é e s sur l a pratique d'essais m é c a -
niques de gonflement libre et fournissant un
indice de gonflement. Certaines d'entre elles ASTM D4546 (American Society
sont décrites ci-dessous. for Testing and Materials, 1985)
Houston et Vann (1987) proposent deux procé- L ' A m e r i c a n Society for Testing and Materials
dures d'essais pour évaluer le potentiel de gonfle- ( A S T M , 1985) préconise trois procédures d'es-
ment de sols compactés contenant une fraction sais à l ' œ d o m è t r e (fig. 6).
importante de gros éléments. Hanafy (1991) pré-
O M é t h o d e A . Boucle de chargement, décharge-
conise la réalisation d'un essai de gonflement
ment, rechargement (chemins 1, 2 et 3) puis i m b i -
libre pour déterminer l'indice des vides maximal
bition en chemin 3 et gonflement libre sous le
sous imbibition et d'un essai de retrait (séchage à
poids du piston j u s q u ' à ce que le mouvement du
l'étuve d'un élément de sol pour déterminer son
piston devienne négligeable (chemins 3 et 4,
volume minimal). L a comparaison de ces résul-
fig. 6a), puis chargement par paliers pour ramener
tats à l'état initial du sol s'effectue dans le plan
l'éprouvette à sa hauteur initiale (chemins 4 et 5).
d'état (w, e), où w est la teneur en eau. Ce plan,
semblable au plan (w, y ), utilisé pour représenter
d © M é t h o d e B . Gonflement sous une charge
l'état des matériaux c o m p a c t é s , présente l'avan- constante égale à la contrainte verticale en place
tage de voir les courbes de saturation représentées r j j u s q u ' à ce que le mouvement du piston
vo

par des droites passant par l'origine et d ' é q u a t i o n devienne négligeable (chemins 2 et 3, fig. 6b),
e = w y / S y (y , y et y sont les poids volumi-
s r w d s w puis chargement par paliers pour ramener
ques du sol sec, des particules solides et de l'eau). l'éprouvette à sa hauteur initiale (chemins 3 et 5).

B U L L E T I N D E S L A B O R A T O I R E S D E S P O N T S E T C H A U S S É E S - 2 0 4 - J U I L L E T - A O U T 1996 - R É F . 4082 - P P . 65-85 75


Les essais c o m m e n c e n t a u point 1. © M é t h o d e C . Gonflement à volume constant à
Fig. 6 -
C C M : construction d e C a s a g r a n d e modifiée. partir du poids des terres (chemins 2 et 3,
Procédures C C : construction d e C a s a g r a n d e .
fig. 6c). L'essai est poursuivi par un essai cedo-
d'essais métrique conventionnel avec boucles de charge-
Indice des vides
de gonflement ment-déchargement, afin d ' é v a l u e r le potentiel
de ASTM 4 ^ e = 0,908
de gonflement.

D4546 (1985) Dans les méthodes B et C , l'éprouvette est pré-


0,88 alablement chargée dans son état naturel sous le
poids des terres. Dans la m é t h o d e A , un cycle de
N. I v o = 0,830
e c h a r g e m e n t - d é c h a r g e m e n t peut être appliqué,
- = 100 kPa avant imbibition, du poids du piston au poids des
5 X terres. Ces procédures sont a c c o m p a g n é e s de
recommandations pour le stockage et l a prépara-
1
e 0 = 0,785 0 „ = 400 kPa tion des échantillons. Les paramètres mesurés
sont indiqués sur la figure 6.
Imbibition 2

1 10 100 1000 10 000 Didier et al. (1987)


Contrainte axiale (kPa)
Ces auteurs proposent plusieurs procédures opé-
a. Méthode A. Gonflement libre (chemins 3 et 4).
ratoires. L'utilisation d'une l o i hyperbolique est
Indice des vides
suggérée pour déterminer la durée du palier
0,88 ,_ d'imbibition et des paliers suivants. L ' é p r o u v e t t e
est chargée à partir du poids du piston (o' ) jus- d

qu'au poids des terres G ' à sa teneur en eau


v o

naturelle et par un cycle et demi de chargement-


déchargement-rechargement. Soit e l'indice des 0

vides obtenu sous a ' . A partir de cet état,


v 0

l'essai peut être prolongé par l'une des trois


variantes suivantes (fig. 7).
O Gonflement à volume constant (e = e ), 0

(fig. 7a).
© Gonflement libre sous le poids des terres (e>' =
0,72 I i i i i
a

1 10 100 1000 10 000 o~' ), puis d é c h a r g e m e n t par paliers, lorsque la


v0

Contrainte axiale (kPa) contrainte o ' induite dans le massif par la struc-
v f

b. Méthode B. Gonflement sous le poids des terres ture est inférieure à o ' (fig. 7b).
v o

(chemins 2 et 3).
© Gonflement libre sous le poids des terres ( a ' = a

Indice des vides o ' ) , puis rechargement par paliers j u s q u ' à la


vo

c o m p a c i t é de mise en saturation e , lorsque la


Q

contrainte e>' induite dans le massif par la struc-


vf

ture est supérieure à o~' (fig. 7c). vo

L'exploitation de l'essai s'effectue dans le plan


(lg o~ , e ) ou (lg o~ , e). Une relation hyperbolique
a a a

reliant le temps à l a déformation axiale (gonfle-


ment par paliers) ou à la contrainte axiale (gonfle-
ment à volume constant) permet d ' é v a l u e r le gon-
flement théorique à un temps infini pour chaque
palier de gonflement. L e s paramètres C sont g

déduits de l a courbe de gonflement théorique.

ISRM (International Society


for Rock Mechanics, 1989)
0,64 I I I I I L a Société internationale de m é c a n i q u e des
1 10 100 1000 10 000 roches ( I S R M , 1989) donne des recommanda-
Contrainte axiale (kPa)
tions pour l'échantillonnage, le stockage et l a
c. Méthode C. Gonflement à volume constant préparation des éprouvettes et propose trois
à partir du poids des terres (chemins 2 et 3). m é t h o d e s d'essais.

76 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 2 0 4 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85
Fig. 7 - Procédures d'essais de gonflement
de Didier et al. (1987)

b. Gonflement sous le poids des terres,


puis déchargement.

Indice des vides Indice des vides


0,5 Courbe expérimentale 0,5 r- Courbe expérimentale
Courbe théorique
Courbe théorique

0,45

0,4
10 100 1000 10 000 10 100 1000 10 000
Contrainte axiale (kPa) Contrainte axiale (kPa)

a. Gonflement à volume constant c. Gonflement sous le poids des terres,


à partir du poids des terres. puis rechargement.

O Gonflement libre d'une éprouvette non confi- déformation A e directement liée au décharge-
c

née, i m m e r g é e dans un bac, avec mesure des ment de la part Ae due au gonflement par adsorp-
déformations de gonflement axiale (à l'aide d'un tion de l'eau. L e cumul de cette dernière donne
comparateur) et radiale (à l'aide d'une bague la courbe de gonflement E(Ae).
graduée).
© Gonflement à volume constant pour déter- ISSMFE (International Society
miner une pression maximale de gonflement. for Soils Mechanics
© Gonflement sous plusieurs paliers en décharge and Foundation Engineering, 1990)
(fig. 8). L a Société internationale de m é c a n i q u e des sols
Cette dernière procédure a pour but de mesurer et des travaux de fondations ( I S S M F E , 1990)
la déformation axiale de gonflement d'une propose une m é t h o d e d'essais basée sur des
éprouvette de roche placée dans un œ d o m è t r e et œ d o m è t r e s en parallèle (fig. 9). Plusieurs éprou-
résultant de la décharge de la valeur maximale vettes d'un m ê m e sol sont imbibées dans des cel-
de la contrainte (le poids des terres, par exemple) lules œ d o m é t r i q u e s et sous différentes charges,
à une valeur compatible avec le projet. E l l e est ce qui permet de déterminer une pression de
applicable aux cas où les conditions aux limites gonflement r j et un coefficient C . L a déforma-
g g

sont assimilables aux conditions œ d o m é t r i q u e s . tion étant mesurée directement à partir du début
Pour chaque palier de d é c h a r g e m e n t sous i m b i - du gonflement, la m é t h o d e donne directement le
bition, on distingue la part instantanée de l a potentiel de gonflement.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 2 0 4 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - p p . 65-85 77
Essai de gonflement sous plusieurs paliers en décharge BS1377 (British Standart, 1990)
après imbibition au point 2 :
- A e : déformation instantanée liée au déchargement,
0
Trois méthodes d'essais de gonflement à l ' œ d o -
- Ae : déformation due à l'adsorption d'eau. mètre sont préconisées pour les sols fins.
Les essais c o m m e n c e n t au point 1.
O Mesure de la pression de gonflement à volume
Déformation axiale (%)
constant, à partir du poids du piston (chemins 1
et 2), puis déchargement par paliers (chemins 2
et 3) ou rechargement par paliers (chemins 2 et
4) sous imbibition, selon une séquence de char-
gement appropriée.
- e
tot = o
£ + e

Gonflemenl
— £ © M ê m e séquence de gonflement à volume
constant j u s q u ' à la pression de gonflement (che-
mins 1 et 2). puis d é c h a r g e m e n t par paliers et
sous imbibition, selon une séquence de charges
appropriée j u s q u ' à une charge minimale prédé-

ssement
7A£~| X , £ = IAe finie (chemins 2 et 3) et enfin rechargement jus-
— Imbibition
q u ' à la pression de gonflement en suivant la
A E
<T | / e
tot
CD m ê m e séquence de charges. Cette dernière
^ ^ \
séquence permet de déterminer les paramètres de
1 1_ ° R ° A | \
compressibilité et de consolidation du sol testé.
© Chargement j u s q u ' à a , le poids des terres,
v o

I
; y i ou à une charge prédéfinie, dans l'état naturel du
' 0
5
500 1000 1500
sol, puis imbibition (effondrement ou gonfle-
Contrainte axiale (kPa)
ment) j u s q u ' à stabilisation et poursuite de l'essai
Fig. 8 - Procédure d'essais de gonflement par un cycle de chargement et de déchargement
de ISRM (1989). par paliers.

Essai de gonflement-effondrement
pour les sols compactés
Une procédure d'essais cedométriques a été déve-
Essais de gonflement en parallèle sur trois éprouvettes.
loppée au Laboratoire régional des Ponts et
Les déformations de gonflement c o m m e n c e n t aux points Chaussées (LRPC) de Toulouse (Mieussens, 1993)
1, 2 et 3, après imbibition de c h a c u n e des éprouvettes. dans le but de qualifier les matériaux compactés.
Les essais sont poursuivis par plusieurs paliers de
déchargement. Cette procédure prévoit le déroulement de l'essai,
en une semaine, sur six éprouvettes identiques au
Déformation axiale (%) départ. L'argile est c o m p a c t é e par compactage
semi-statique dans les moules cedométriques (Ca-
mapum de Carvalho et al., 1987), puis les éprou-
vettes sont chargées sous 25, 50, 100, 200, 400 et
800 kPa de contrainte totale axiale (o ) respective- a

ment pendant trois jours. Les éprouvettes sont


mises en présence d'eau pendant quatre jours sup-
plémentaires. L ' é v o l u t i o n de la déformation
axiale (e ) est enregistrée au cours du temps.
a

Suivant la nature du matériau testé, son état résul-


tant du compactage et le niveau de chargement,
cette opération peut provoquer un effondrement
ou un gonflement. L a figure 10 montre un
exemple d'essai œ d o m é t r i q u e de gonflement-ef-
fondrement, réalisé sur six éprouvettes d'argile
c o m p a c t é e . Les points de la courbe C représentent
x

les déformations obtenues au bout de trois jours,


pour chacune des six éprouvettes, sous les charges
qui leur sont appliquées. L a courbe C montre les 2

déformations de chacune des éprouvettes, sous ces


1 10 100 m ê m e s charges, après quatre jours d'imbibition.
Contrainte axiale (kPa) L a comparaison de ces deux courbes renseigne,
d'une part, sur la compressibilité du sol c o m p a c t é
Fig. 9 - Procédure d'essais de gonflement
de ISSMFE (1991). et, d'autre part, sur sa sensibilité à l'imbibition.

78 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4 0 8 2 - p p . 65-85
La courbe C, représente la déformation après trois jours dures exigent de connaître l'état in situ de la roche
sous les différentes charges appliquées, et la courbe C 2 gonflante (w, e). E n c o n s é q u e n c e , de telles procé-
la déformation, après quatre jours d'imbibition, sous les dures ne pourront être mises en œ u v r e que sur des
m ê m e s charges.
échantillons de classe de qualité 2 ou 1 (norme
Pr P 94-202). E n tant que mesure de la déforma-
Déformation axiale (%)
bilité de la roche, les essais de gonflement ne peu-
2,5 r

vent être envisagés que sur des éprouvettes tirées


d'échantillons de classe 1. L e prélèvement par
blocs constitue un moyen efficace d'échantillon-
nage de roches gonflantes. Dans ce cas, i l est
nécessaire de bien noter l'orientation des blocs
par rapport au massif. M a i s cette m é t h o d e
n ' é c h a p p e pas au p r o b l è m e du remaniement lors-
q u ' i l s'agit du prélèvement de blocs à proximité
de l'ouvrage, dans des zones déjà déformées et
d é c o m p r i m é e s (tunnels, déblai, etc.).

Les opérations élémentaires d'identification du


matériau demeurent un point de passage obligé de
l ' é t u d e en laboratoire avec l'analyse pétrogra-
phique très précise de la roche, l'évaluation d'une
densité de fissuration, la mesure des limites d ' A t -
terberg dans le cas des sols argileux et des roches
argileuses tendres. Ces opérations élémentaires
sont à compléter par des analyses minéralogiques
ou des analyses chimiques. L'obtention d ' é c h a n -
-12,5 I I I I tillons intacts permet, d'une part, de connaître
10 100 1000 l'état initial de la roche (teneur en eau, indice des
Contrainte axiale (kPa)
vides, poids volumique des particules, etc.) ou,
Fig. 10 - Procédure d'essais de gonflement-effondrement d'autre part, de confectionner des lames minces
en parallèle pour six éprouvettes d'argile compactée en vue d'une analyse au microscope (microfissu-
d'après Mieussens (1993).
ration du matériau) ou au microscope électro-
nique (structure). L a détermination de l'indice
des vides à l'état naturel impose de mesurer le
Norme française NFP 94-091 (AFNOR, 1995) poids volumique des particules y . s

L a procédure de cette norme permet de déter- Les procédures d'essais m é c a n i q u e s à mettre en


miner la pression de gonflement et le potentiel œ u v r e doivent être adaptées, d'une part, à l ' o u -
de gonflement d'un sol mis en présence d'eau vrage (fondations, fondations légères, tunnels,
sous différentes charges. L'essai s'effectue à radiers, soutènements, déblais, etc.) et, d'autre
l ' œ d o m è t r e sur plusieurs éprouvettes identiques part, au degré de finesse de l'étude. L'adaptation
(essais en parallèle). L a norme précise les condi- de l'essai à l'ouvrage s'établit par le choix du type
tions requises par le matériel, les conditions de sollicitation à mettre en œ u v r e et par un choix
d'essai, le choix des charges à appliquer aux judicieux des modalités d'application des charges
éprouvettes et la m é t h o d e d'exploitation des sur l'éprouvette (durée des paliers, taux de char-
résultats. L a procédure s'attache essentiellement gement d'un palier à l'autre, charge de mise en
à la détermination de la pression de gonflement imbibition, etc.) en référence au chargement réel
et du potentiel de gonflement (part de la défor- du massif avant ou après installation de l'ouvrage
mation due à l'imbibition). et suivant le p r o b l è m e posé. Cet état de contrainte
peut, dans certains cas, être défini par référence
au poids des terres. Cette d o n n é e est suffisante
Quelques commentaires
pour un essai œ d o m é t r i q u e et un sol simple. Ce
L a reconnaissance à mettre en œ u v r e pour n'est plus le cas pour un sol surconsolidé, cimenté
résoudre le problème posé par le gonflement d'un ou induré. Cette d o n n é e devrait être accompa-
massif auprès d'un ouvrage doit être adaptée aux gnée, en toute rigueur, de la d o n n é e de la
projets étudiés. Dans tous les cas, elle doit au contrainte horizontale. Les massifs montagneux
moins permettre la simple identification du p h é - posent, quant à eux, le p r o b l è m e du champ des
n o m è n e . M a i s elle peut être poussée plus fine- contraintes in situ non géostatique (tunnels,
ment à l'aide de procédures et de matériels élabo- déblais, etc.) qui est à traiter à la demande. Il est
rés. Les moyens de prélèvement doivent être déconseillé de faire référence à du gonflement
adaptés à ces objectifs et garantir une qualité libre, qui est toujours pénalisant, si le sol n'y est
appropriée des échantillons. L a plupart des procé- jamais exposé (rupture en extension, forte évolu-

B l J L L E T I N D E S L A B O R A T O I R E S D E S P O N T S ET C H A U S S É E S - 2 0 4 - J U I L L E T - A O U T 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85 79


tion de la structure du matériau). Dans tous les gées : gonflement libre, pression de gonflement et
cas, i l est nécessaire de bien préciser la procédure potentiel de gonflement. Celles-ci inspirent forte-
e m p l o y é e , les états du matériau avant et après ment les procédures d'essais. M a i s ces notions
essai, son mode de prélèvement. conservent un caractère empirique, reléguant les
essais de laboratoire au rang d'essais d'identifica-
tion du p h é n o m è n e de gonflement, d ' o ù 1'eclo-
Conclusion sión de nombreuses procédures d'essais adaptées
aux matériaux étudiés et aux conditions de sollici-
L a c o m p l e x i t é des p r o b l è m e s posés par le gonfle- tation et de phasage des ouvrages en tenant
ment des sols et des roches naturelles ou des sols compte de la géométrie des frontières d'imbibi-
c o m p a c t é s a entraîné l ' é p a n o u i s s e m e n t de nom- tion. M a i s certains aspects du gonflement restent
breuses m é t h o d e s d'analyse par des essais de encore du domaine de l a recherche.
laboratoire. Cela s'explique par le fait que le gon-
flement inclut plusieurs p h é n o m è n e s physiques, Une classification des procédures d'essais de
chimiques et m é c a n i q u e s d'interaction de la roche gonflement est n é a n m o i n s possible, des essais
et de l'eau, imbriqués à différentes échelles. Il d'identification aux essais de détermination des
semble aussi que l a structure des sols et des propriétés m é c a n i q u e s de gonflement. Ces pro-
roches (arrangement des particules, vieillisse- cédures se distinguent principalement par les
ment, cimentation, fissuration, etc.) conditionne modalités d'application des charges sur l ' é p r o u -
le processus de gonflement, d'une part, et que le vette (durée des paliers, taux de chargement d'un
processus de gonflement soit l u i - m ê m e accompa- palier à l'autre, charge de mise en imbibition,
gné, dans certains cas, de modifications de struc- etc.), leurs méthodes de suivi en temps réel, leurs
ture (réarrangement des particules, compensation méthodes d'exploitation des résultats, etc. O n
des vides, etc.), d'autre part. A l'échelle macro- doit rappeler aussi que les divers indices de gon-
scopique, le gonflement s'oppose au retrait, à flement déterminés dans le cadre des procédures
l'effondrement et à la compression. L e parti a été d'identification des sols et des roches gonflants
pris i c i de réserver au terme de gonflement la ne fournissent que des indications et ne permet-
seule action de l'eau sur les m i n é r a u x argileux, ce tent pas de fonder une analyse précise des défor-
qui n'exclut pas l'action simultanée d'autres mations.
m é c a n i s m e s , en particulier de ceux qui relèvent
du comportement des sols non saturés. Quelques Pour l'heure, les recommandations des institu-
d o n n é e s sur l'aspect tridimensionnel du gonfle- tions spécialisées dans divers domaines de la géo-
ment commencent à être disponibles. Une des dif- technique en sont à l'emploi de procédures sim-
ficultés majeures des essais de gonflement en ples basées sur des essais œ d o m é t r i q u e s et, si
laboratoire réside dans la durée des phases d'es- possible, adaptées au projet d'ouvrage. Ce type de
sais. L a cinétique du processus est très lente à sollicitation présente quelques inconvénients et le
l'échelle du laboratoire (quelques mois), ce qui champ des contraintes varie en cours d'essai,
est peu vis-à-vis de l'ouvrage (quelques années, quelle que soit la procédure. L'interprétation des
quelques décennies). essais est effectuée en contraintes totales. A
l'oedomètre, la procédure de chargement sous
L ' é v o l u t i o n historique des procédures d'essais de contraintes totales constantes (essais en parallèle)
gonflement a surtout été guidée par des objectifs semble être la technique la plus rationnelle pour
pratiques, pour répondre aux p r o b l è m e s posés et la mesure d'une pression et d'un potentiel de gon-
aboutir sans trop de mal à une caractérisation des flement, m ê m e si elle présente l'inconvénient
matériaux gonflants. Trois notions se sont déga- d'employer plusieurs éprouvettes identiques.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ABSTRACT

Swelling tests

J.-F. S E R R A T R I C E - B. S O Y E Z

The action of water on minerals making up soils a n d rocks is responsible for the swelling p h e n o m e n o n . However,
other factors and other p h e n o m e n a are also active and contribute to or oppose the swelling process.
Consequently, it has not been possible today to establish a universal laboratory test procedure capable of identi-
fying the p h e n o m e n o n and of quantifying the swelling process for application to the design of structures. O n the
contrary, procedures currently used draw their diversity f r o m long experience with laboratory swelling tests on such
varied materials as natural clayey soils, marls, rocks or c o m p a c t e d soils. After a general description of the pheno-
m e n a encountered, the author describes s o m e of the procedures established in various areas of geotechnical
engineering. Laboratory swelling tests are to be considered on several levels, from the identification of the rock to
the mechanical test, depending on the procedures a n d by m e a n s of equipment of greater or lesser complexity.
T h e s e procedures must be c h o s e n according to the structure concerned, to take into account the conditions of the
soil, water supply a n d the phasing of construction.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 204 - JUILLET-AOUT 1996 - RÉF. 4082 - PP. 65-85 85

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