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Vohipeno
Document de présentation du projet
I. LE PROJET
1. Description
1.1 Titre
1.2 Lieu
1.3 Résumé
L’action vise à restaurer la sécurité alimentaire des ménages agricoles ruraux de la Sous-
Préfecture de Vohipeno, en favorisant l’adoption de systèmes d’exploitation mieux adaptés à
l’environnement actuel de la production, caractérisé par d’importants risques naturels.
Les activités du projet ciblent les contraintes technico-économique qui empêchent l’évolution du
système agraire et son adaptation aux densités de populations de plus en plus élevées. Elles
concernent la sécurisation sanitaire de l’élevage, l’augmentation du disponible fourrager pour les
bovins, la diffusion de l’agroécologie et des techniques d’intensification de la riziculture inondée. Elles
permettent ainsi le développement de l’épargne animale et l’intensification sécurisée de la production
vivrière par l’adoption d’une meilleure intégration agriculture élevage et d’une meilleure gestion des
ressources naturelles, notamment celles des collines, épargnées par les inondations fréquentes.
1.4 Objectifs
3) La protection de l’environnement.
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L’environnement constitue un facteur de production fondamental pour le secteur agricole. De plus,
l’énergie et les matériaux de construction de l’habitat sont issus des forêts. L’environnement est donc
un patrimoine et un outil de production vital pour la population. Malheureusement, la pression
démographique, la pauvreté et des systèmes d’exploitation inadaptés sont responsables d’une
exploitation destructrice de cet environnement par les ménages agricoles ruraux : feux de défriche
brûlis et de brousse. L’adoption de nouveaux systèmes d’exploitation protègera l’environnement.
De façon chronique, les besoins alimentaires, aussi bien quantitatifs que qualitatifs, ne sont pas
satisfaits dans la région. Ceci révèle une crise du système agraire actuel, qui ne peut plus répondre à
l’augmentation rapide de la densité de population. L’objectif est donc d’augmenter la moyenne annuelle
des disponibilités vivrières en augmentant la production vivrière et la capacité d’achat des ménages
ruraux. Compte tenu des ressources foncières limitées, l’atteinte de cet objectif repose sur
l’intensification et la diversification de la production.
Ce premier objectif doit cependant être atteint dans un environnement caractérisé par de fortes
incertitudes et risques sur l’environnement de la production : variations des cours des cultures de rente
et fréquence des catastrophes naturelles (ouragans, tempêtes tropicales, inondations). L’augmentation
de la production doit donc être compatible avec l’augmentation de la résilience des populations à ces
chocs, en favorisant l’adoption de systèmes d’exploitation moins vulnérables aux risques.
Enfin, les nouveaux systèmes d’exploitations, dont la mise en place sera favorisée par le projet,
devront être durables :
- D’un point de vue social, ce qui signifie la compatibilité des nouveaux systèmes avec les
aspirations égalitaires, les valeurs et les coutumes des groupes sociaux en place.
- D’un point de vue agronomique, ce qui signifie que l’augmentation des rendements
(intensification nécessaire vue les densités de population parfois supérieures à 200) devra
être compensée par l’augmentation de la fertilisation.
1.5 Justification
La côte sud-est de Madagascar bénéficie d’un climat chaud et humide presque toute l’année.
La riziculture et les cultures de rente y sont particulièrement développées. Mais la région est
régulièrement frappée par la chute brutale des cours de ces cultures de rente ou par des catastrophes
naturelles : ouragans et inondations. Les paysans ont su par le passé développer des stratégies de
production réduisant fortement les risques encourus, privilégiant la sécurisation à l’intensification :
repiquage tardif à 60 jours, culture de riz pluvial sur colline, diversification des cultures de rente...
Le système mis en place, extensif mais sécurisé, a longtemps constitué une réponse parfaitement
adaptée à l’environnement. Cependant, l’explosion démographique que connaît cette région depuis
quelques années, conjuguée à une faible émigration (pour des raisons sociales), a provoqué la crise
du système, obligeant les paysans à intensifier la production au détriment de la sécurisation, sans que
cette intensification ne soit pour autant durable : raccourcissement des friches sur collines, non-
renouvellement de la fertilité sur rizières et collines.
Des contraintes technico-économiques expliquent pourquoi les paysans n’ont pu adopter des
solutions viables à la croissance démographique : un milieu très sensible à l’érosion (pente, forts
vents marins, pluies abondantes et violentes), l’impossibilité de développer l’élevage dans un
environnement sanitaire non sécurisé, l’absence de formation ou/et d’information sur des innovations
techniques nécessaires à l’adoption de systèmes d’exploitation alternatifs. L’action du projet consiste
à lever ces contraintes.
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Aujourd’hui le système est en crise (en fait, depuis une dizaine d’années), la population
agricole continue d’augmenter et les rendements diminuent.
Les ménages sont démunis : entre 80 et 90 % vivent en dessous du seuil de pauvreté, les besoins
alimentaires ne sont plus satisfaits, aussi bien qualitativement que quantitativement (1850
cal/jour/pers soit beaucoup moins que le minimum nécessaire estimé à 2130 cal/jour/pers) et les
centres de santé de base sont désertés car l’accès au soin est devenu trop coûteux (taux de mortalité
infantile supérieure à 100 pour 1000).
Jusqu’à aujourd’hui, la région n’a jamais bénéficié d’actions de développement financées par
la Commission Européenne. Cependant, la Sous-Préfecture de Vohipeno appartient à la Province de
Fianarantsoa, c’est à dire à la zone de concentration géographique des actions du 9iéme FED, et
bénéficiera donc à ce titre de la réhabilitation des routes nationales et provinciales financée par la CE.
Néanmoins, l’impact du désenclavement ne sera positif que si les systèmes d’exploitation acquièrent
d’ici là les solutions pour en tirer le meilleur parti.
Les bénéficiaires directs du projet sont les paysans formés et encadrés par le projet pour
l’adoption de l’agro-écologie, de conduites d’élevage semi-intensifiées (bovin et espèces à cycle court)
ou d’itinéraires techniques intensifs en riziculture inondée. Certains bénéficient également d’appui
organisationnel dans le cadre de la constitution de groupements de producteurs.
Douze techniciens réalisent l’encadrement. Couvrant une aire géographique limitée (une commune
rurale), disposant de vélos et logeant sur place, ils peuvent suivre chacun 250 paysans. Ce qui
représente un potentiel minimum de 3 000 bénéficiaires directs.
Les bénéficiaires indirects sont les paysans non encadrés, mais qui observent l’adoption des
innovations par leurs voisins, et qui les imitent. Ils peuvent représenter en fin de projet entre 3 000 et
15 000 bénéficiaires supplémentaires (le nombre de bénéficiaires directs, la démarche participative
adoptée et les densités de populations supérieures à 100 favorisent le nombre élevé de ces
bénéficiaires indirects). Le vétérinaire, ses auxiliaires formés par le projet, ainsi que les autres acteurs
d’amont et d’aval des filières élevage notamment constituent d’autres bénéficiaires indirects du projet :
leur nombre peut être évalué à une cinquantaine.
Enfin, par son impact environnemental positif (restauration de la fertilité des sols, gestion des
ressources naturelles, limitation du ruissellement et donc de l’ensablement et des inondations des
rizières), le projet touche l’ensemble de la population agricole de la Sous-Préfecture de Vohipeno.
Le projet compte sur les effets de levier de ses activités, qui sont choisies pour leur impact sur
les facteurs bloquant l’adaptation du système agraire à son nouvel environnement :
La mise en place de services vétérinaires de proximité et la diffusion de cultures fourragères
s’attaquent à l’insécurité sanitaire et l’insuffisance du disponible fourrager qui bloquent actuellement le
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développement de l’élevage et donc l’épargne, la disponibilité en protéines animales, et l’intégration
agriculture élevage (fertilisation et qualité du travail du sol).
Les techniques d’agro-écologie sont diffusées pour améliorer la productivité du travail,
particulièrement faible dans la zone, sans pour autant avoir recours à un investissement en capital
dont les paysans sont aujourd’hui dépourvus. L’agro-écologie permet d’intensifier de façon durable
l’exploitation des collines, qui ne sont pas vulnérables aux inondations et qui peuvent redevenir très
productives. De plus, les rizières bénéficient d’une réduction de l’ensablement et des inondations.
Le développement de l’élevage, grâce à ses productions régulières et son rôle d’épargne, doit
permettre ensuite aux paysans d’investir dans l’intensification de la riziculture inondée. Le projet
accompagne ces paysans en diffusant des techniques plus intensives adaptées aux conditions locales
et durables.
Toutes les activités du projet sont inter-dépendantes et sont orientées à terme vers
l’intensification durable et sécurisée de la production en rizière, dont les rendements sont aujourd’hui
d’une tonne de paddy par hectare, c’est à dire beaucoup trop faibles pour garantir la sécurité
alimentaire d’une région aussi densément peuplée.
L’action concerne la population agricole de la région de Vohipeno, car cette dernière est
particulièrement démunie et souffre d’insécurité alimentaire alors que des solutions existent et
méritent d’être essayées.
Mais les paysans de la région ne sont pas de bons éleveurs (le colostrum n’est pas donné aux
veaux, la douve est soignée avec de l’eau salée bouillante ) car ils ont l’habitude d’acheter ou de louer
les zébus pour la période des travaux, puis de les vendre une fois les travaux achevés. Ils nécessitent
donc des formations de base en conduite d’élevage et santé animale…
Le projet consacrera les moyens nécessaires pour former les paysans afin de permettre le
développement de l’élevage naisseur.
Les paysans sont pauvres et sans capital (processus de décapitalisation achevé) : le projet
diffuse les techniques de SDCV qui ne demandent aucun investissement en capital (pas de charrue,
herse, sarcleuse, animaux de traits) mais un investissement initial modéré en temps de travail.
De même, les conduites d’élevage vulgarisées sont semi-intensifiées et font appel à un minimum
d’intrants externes.
Enfin, la vulgarisation de la charrue pour les travaux du sol n’est pas retenue, d’autant plus qu’elle
constituerait une innovation supplémentaire… non indispensable car l’augmentation du nombre de
zébus sur la zone doit permettre un travail du sol satisfaisant grâce à l’amélioration du piétinage.
Les paysans sont malgaches, donc culturellement fortement attachés au zébu : le projet
propose une solution globale qui passe par l’augmentation de la taille des troupeaux (plutôt que
d’introduire par exemple des buffles, mieux adaptés aux conditions climatiques locales). Le projet
profite ainsi d’un « moteur social ».
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Les paysans sont avant tout riziculteurs : toutes les activités du projet sont choisies pour avoir
finalement un impact positif sur la production rizicole de rizière et pluviale. Lors de la diffusion des
innovations, cet aspect est constamment rappelé.
Cet objectif est atteint notamment par des actions de structuration de filières et d’organisation
des producteurs (appui à la constitution de groupements). Les paysans, initialement regroupés autour
d’objectifs économiques, pourront dans un second temps se poser en partenaires des opérateurs et
de l’administration et défendre leurs droits et intérêts.
Le projet participe donc également sur ce dernier point au troisième objectif du programme sécurité
alimentaire à Madagascar qui est de « renforcer les capacités d’organisation des acteurs ruraux en
vue d’améliorer de façon durable leur sécurité alimentaire ».
Les actions à mettre en œuvre dans le cadre de ce programme doivent diminuer l’effet des
catastrophes naturelles sur les conditions de vie et le développement économique des populations
locales. Le projet présenté dans ce document a cette ambition car il favorise la mise en place d’un
système agraire plus résistant aux chocs climatiques : diversification par le développement du petit
élevage et le développement des cultures sur colline.
La résistance aux chocs est notamment améliorée grâce à la constitution par les paysans en année
normale d’un capital sur pieds, mobilisé les mauvaises années puis reconstitué rapidement. En effet,
le développement simultané du petit élevage et de l’élevage bovin permet la reconstitution rapide du
capital selon le schéma classique à Madagascar : excédent agricole (riz) – petit élevage – zébus.
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encore extrêmement forte dans la région de Vohipeno. Le projet estime que les mécanismes de
réponse rapide existent (solidarité organisée) mais ne sont plus efficace suite à la paupérisation
généralisée de la population. Le projet intervient en fait sur ce dernier aspect.
Soutien à la coordination :
Le projet cherchera systématiquement le dialogue et favorisera la coordination des acteurs
concernés par la gestion des crises : autorités villageoises traditionnelles, GTDR, autorités locales,
régionales et provinciales, services administratifs déconcentrés compétents…
Enfin, concernant le renforcement des capacités d’organisation des acteurs ruraux, le projet
appuiera la constitution de groupements ou coopératives de producteurs, en bénéficiant des
méthodologies et supports pédagogiques destinés à un public paysan analphabète mis au point par le
Programme de Professionnalisation de l’Agriculture, financé par la Coopération Française.
Discuter, identifier et planifier de façon participative avec les autorités locales et la population les
futures activités du projet :
Le projet intervient dans une région de Madagascar où le pouvoir des « loholona » (chef de
lignage) et des « mpanjaka » (rois de territoires de la taille d’une commune rurale) est encore
puissant, et où le pouvoir des maires (c’est à dire de l’Etat), dont l’exercice est plus légitime, est en
progression forte.
Il est impossible que le projet ait un impact positif et durable sur la population locale sans que les
autorités locales, traditionnelles ou de droit moderne, appuient de leur pouvoir les actions du projet.
C’est pourquoi le chef de projet et les cadres de l’équipe, avant toute activité, se présenteront à
chacune de ces autorités pour les informer du contexte d’intervention du projet et de son objectif :
lutter contre l’insécurité alimentaire de la population locale. Un accord formel de la part des mpanjaka
et des maires sera sollicité pour pouvoir travailler dans les communes concernées. Un accord sera
conclu entre les parties pour que le projet rende périodiquement compte à ces autorités de l’état
d’avancement des actions.
L’équipe s’informera et prendra en considération les attentes des autorités sur les activités à mener en
matière de développement rural. Ces attentes seront intégrées aux activités et innovations qui seront
alors proposées aux autorités qui les discuteront et les valideront. Ces activités seront ensuite
programmées de façon concertée avec les autorités.
La planification des activités conclura les séances d’entretiens et de négociation, et donnera lieu à
une petite fête populaire organisée et financée par le mpanjaka, la mairie et le projet, dont la
cérémonie d’ouverture aura pour but de présenter le projet aux villageois. Cette présentation sera
effectuée par les autorités ou une personne qu’elles auront désignée.
Cette démarche a pour but de faire bénéficier le projet de la bienveillance des autorités
locales, et de permettre ainsi son succès. Cependant, la probabilité que ces autorités ne relaient pas
les vrais aspirations, besoins et contraintes de l’essentiel de la population est grande. C’est pourquoi,
le projet adopte une démarche participative qui implique directement la population, afin de proposer
aux autorités des actions qui concilient leurs attentes et celles de la population.
Ces dernières sont identifiées par un travail d’enquêtes, préalablement autorisé par les autorités. Les
enquêteurs du projet s’entretiennent directement, individuellement et volontairement avec tous les
groupes sociaux : riches propriétaires, petits paysans, métayers, paysans sans terre, femmes chef de
ménages, femmes non chefs de ménages et jeunes.
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Etablir la situation socio-économique de base dans la région de Vohipeno :
Réaliser l’analyse diagnostic rapide du système agraire et l’étude des filières élevage et riz :
Après une lecture complète du paysage et quelques enquêtes informelles rapides réalisées
par le chef de projet et les cadres de l’équipe, la région est divisée en sous-régions homogènes d’un
point de vue agraire. Chacune de ces sous-régions est alors étudiée plus en détail pour identifier les
systèmes d’exploitation et de production qui y sont pratiqués. Un intérêt tout particulier est attaché à la
compréhension des mécanismes d’adaptation de ces systèmes aux catastrophes naturelles.
Ce travail fait intervenir des stagiaires qui sont dirigés et encadrés par les cadres techniques du projet,
et appuyés dans leur travail d’enquêtes par les techniciens sur place.
Une fois les systèmes de production rizicole et les systèmes d’élevage identifiés, les études
des filières élevage et riz sont ensuite complétées. Les maillons aval et amont à la production sont
étudiés par le chef de projet, l’ingénieur d’élevage, l’ingénieur agronome et le vétérinaire. La zone
géographique étudiée dépend de la logique et du fonctionnement même des filières.
Etablir les fiches de suivi périodiques auprès des paysans encadrés par le projet :
Les paysans qui souhaitent travailler avec le projet et adopter les innovations proposées
(agro-écologie, semi-intensification des conduites d’élevage bovin et/ou d’espèces à cycle court,
intensification de la production rizicole) sont encadrés gratuitement par les techniciens et bénéficient
de subventions pour l’approvisionnement en semences.
Les paysans acceptent en contre partie de donner les informations demandées par les techniciens
pour le remplissage des fiches de suivi et leur mise à jour régulière.
L’intérêt de ce suivi est montré au paysan adoptant.
Les fiches de suivi sont mises au point par les cadres de l’équipe technique du projet.
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Les techniciens d’élevage reçoivent un complément de formation par le vétérinaire, puis dispensent
dans les villages les formations, tout en restant encadrés par le vétérinaire et/ou l’ingénieur d’élevage.
Les retours reçus lors de ces formations de la part des paysans sont intégrés pour définir selon un
processus itératif le contenu des formations suivantes.
Le repas de midi des participants est payé par le projet.
Des formations de recyclage sont organisées chaque année.
Dans les communes rurales de Vohipeno, identifier et former en santé animale un auxiliaire au
vétérinaire privé de Manakara :
Conformément à une méthodologie mise au point par VSF, un travail de sensibilisation auprès
des éleveurs et des autorités locales des communes rurales est réalisé pour susciter une désignation
socialement consensuelle de quelques candidats au poste d’auxiliaire du vétérinaire privé de
Manakara.
Un auxiliaire est mis en place par commune ou par groupe de deux à trois communes rurales.
L’étendue de la zone d’action de l’auxiliaire est choisie pour satisfaire aux conditions de viabilité
économique du poste. Etant donné l’étendu géographique et les densités de population de la Sous-
Préfecture de Vohipeno, il est prévu a priori de mettre en place une dizaine d’auxiliaires.
Les candidats désignés et intéressés reçoivent alors une formation collective en santé animale au
terme de laquelle un examen est réalisé et désigne, par la meilleure note obtenue, l’auxiliaire
sélectionné. Le vétérinaire privé est celui qui dispense la formation et note les candidats. Il choisit
donc son auxiliaire parmi des prétendants socialement acceptés (car contrôlés) par la communauté.
L’auxiliaire bénéficie les deux premières années d’une formation de recyclage tous les neuf mois,
organisée par le projet et dispensée par le vétérinaire volontaire et le vétérinaire privé. Par la suite, la
formation de recyclage est dispensée une fois par an.
Le vétérinaire privé de Manakara est choisi par le projet pour devenir l’employeur des auxiliaires
basés dans les communes rurales de la Sous-Préfecture de Vohipeno, car :
- il est le seul vétérinaire privé officiant dans la région,
- il est très intéressé par le développement de ses activités dans la région de Vohipeno, au
point de s’y investir fortement,
- il travaille déjà en partenariat avec VSF dans la Sous-Préfecture voisine de Manakara, où
le réseau d’auxiliaires mis en place donne de très bons résultats.
Former les paysans en conduite d’élevage semi-intensifiée de zébus et d’espèces à cycle court :
aviculture, élevage porcin et pisciculture.
A l’occasion des formations en santé animale de base, les paysans intéressés par des
conduites d’élevage semi-intensifiées sont regroupés par groupes d’intérêts afin que chacun reçoive
la formation qui l’intéresse. Sur la base des enquêtes d’exploitation réalisées, il est fait attention à ce
que les personnes qui ont la charge des élevages au sein de l’exploitation soient effectivement
présentes lors des formations (c’est à dire, la plus part du temps, les jeunes et les femmes).
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Des groupes élevage bovin, poules pondeuses, poulet de chaire, élevage porcin, palmipède,
pisciculture sont ainsi constitués.
Structurer les filières d’élevage à cycle court en servant transitoirement d’intermédiaire si nécessaire :
Le projet met en relation les opérateurs économiques et les groupes d’intérêts pour faciliter
l’approvisionnement en intrants et la commercialisation. Ce travail est réalisé par le vétérinaire et
l’ingénieur d’élevage du projet, auprès des opérateurs identifiés lors des études de filière.
En ce qui concerne les intrants, la collaboration avec le vétérinaire privé et ses auxiliaires est
privilégiée pour que ces derniers puissent compléter leurs revenus, tirés de la santé animale, par le
commerce des autres intrants (compléments minéraux vitaminés, provende). L’objectif étant de
permettre la viabilité du métier d’auxiliaire en zone rurale, et de pérenniser ainsi les services
vétérinaires de proximité.
Si l’intrant n’est pas disponible localement (Vohipeno ou Manakara) mais est disponible à
l’échelle nationale, le projet sert d’intermédiaire transitoirement jusqu’à ce que la consommation de
l’intrant atteigne un niveau qui suscite l’intérêt des opérateurs locaux. Le projet se retire alors
totalement de la filière en appuyant techniquement et organisationnellement l’opérateur prêt à prendre
la relève. Cette démarche peut être nécessaire en pisciculture, pour l’approvisionnement en alevins.
Pour la commercialisation des produits, le projet ne sert pas d’intermédiaire mais démarche
des collecteurs intervenant déjà dans la région Sud-Est.
Suivre et encadrer transitoirement les paysans adoptant les conduites d’élevage diffusées :
Après avoir reçu les formations, les paysans sont suivis et encadrés par les techniciens pour
favoriser l’adaptation des modes d’élevage semi-intensifs aux conditions locales, améliorer
progressivement les performances zootechniques, aider l’éleveur à faire face aux imprévus et mesurer
les avantages ou coûts économiques de ces nouvelles pratiques (à l’aide des fiches de suivi).
L’adaptation des élevages aux conditions locales, marquées par un fort enclavement, est
favorisée par un travail de recensement et d’analyse des matières premières disponibles localement
pour l’alimentation animale. Ces matières peuvent être produites sur l’exploitation, un conseil est alors
fourni par le technicien pour déterminer la rentabilité économique de cette production.
Sensibiliser et former les paysans sur les techniques agroécologiques adaptées aux systèmes locaux
de production sur colline :
Des réunions de sensibilisation sont organisées par l’ingénieur agronome dans chaque village
sur la problématique de l’érosion, la dégradation de la fertilité des sols et la baisse des rendements
associée. Les techniques agroécologiques sont alors présentées en alternative à l’abandon des terres
et/ou à la pratique de la défriche brûlis. L’économie de main d’œuvre, et donc l’augmentation de la
productivité du travail permise par ces techniques, est mise en avant.
Les paysans intéressés par l’adoption de ces techniques sont recensés et formés aux
principes de l’agroécologie par les techniciens, qui sont encadrés par l’ingénieur agronome. Le
contenu et les supports de formation sont mis au point par le chef de projet et l’ingénieur agronome,
en s’inspirant fortement de l’expérience acquise par VSF à Madagascar dans ce domaine. Les
formations sont dispensées au village.
Sur la base des enquêtes d’exploitation réalisées, il est fait attention à ce que :
- les personnes qui exécutent les taches agricoles sur les collines soient effectivement
présentes lors des formations (c’est à dire, la plus part du temps, les femmes),
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- les cultures pratiquées sur colline soient intégrées aux itinéraires techniques vulgarisés
(c’est à dire essentiellement le riz pluvial et le manioc).
Ceux qui décident de mettre en culture leurs parcelles de colline en Semis Direct sur
Couverture Végétale (SDCV) sont alors encadrés étroitement par les techniciens afin que chaque
tâche du nouvel itinéraire technique soit effectuée correctement. Les paysans peuvent alors mesurer
les avantages de la nouvelle technique.
Ils bénéficient initialement du prêt des semences des plantes de couverture, à rembourser à taux 0 à
la récolte en cas de bon déroulement de la campagne agricole.
Le projet ne travaille initialement qu’avec les paysans propriétaires des parcelles qu’ils cultivent, ceci
en raison de l’impact différé (deux ou trois ans) du SDCV sur les rendements et la productivité du
travail.
Les fiches de suivi sont régulièrement mises à jour par les techniciens et incluent notamment la
mesure des surfaces et des rendements.
En partenariat avec le CIRAD et l’ONG malgache TAFA, le projet identifie une dizaine
d’espèces fourragères (dont des légumineuses arbustives pour lutter contre l’érosion sur les collines)
a priori adaptées aux conditions pédoclimatiques et aux systèmes d’exploitation locaux.
Le projet fournit alors gratuitement les semences à des paysans propriétaires de zébus volontaires
pour tester ces fourrages, suivant un protocole d’accord établi entre ces derniers et le projet. Les
paysans volontaires sont sélectionnés suivant leur besoin en disponible fourrager.
Les techniciens suivent de près les parcelles de cultures fourragères, à l’aide d’indicateur de
production mis au point par les cadres techniques du projet. Chaque espèce est cultivée dans
différents milieux, et suivant différents itinéraires techniques.
Diffuser le matériel génétique et les techniques de culture des espèces les plus performantes et
pérenniser l’approvisionnement en semences :
A la suite des tests, les techniciens proposent aux éleveurs de zébus d’adopter les cultures
fourragères les plus performantes et recommandent des itinéraires techniques et modes de gestion
appropriés.
A ce stade, les paysans disposent d’assez de matériel génétique pour produire la plus part de leurs
semences.
L’approvisionnement des semences qui ne sont pas produites localement par les paysans est
pris en charge par des opérateurs locaux, une fois la demande en place. Là encore, le vétérinaire
privé et ses auxiliaires peuvent être les derniers maillons de la chaîne d’approvisionnement (le
commerce des semences est déjà pris en charge par les vétérinaires à Madagascar, et par le
vétérinaire de Manakara en particulier).
Sur la base de l’analyse diagnostic du système agraire, le chef de projet identifie les
innovations a priori pertinentes et pilote leurs études de faisabilité. Le reste de l’équipe apporte son
appui pour la réalisation des enquêtes nécessaires.
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Les innovations retenues peuvent être différentes d’une zone à une autre, suivant la nature
des sols, le degré de maîtrise de l’eau, la configuration du parcellaire et la disponibilité en main
d’œuvre, mais elles visent toutes l’augmentation des rendements et/ou de la résistance aux aléas
climatiques.
L’azolla pourra par exemple être diffusée dans les rizières dépourvues de toxicité ferreuse où
la maîtrise de l’eau est bonne et où deux saisons de culture sont pratiquées.
Le système rizicole amélioré (SRA) pourra être diffusé dans les zones densément peuplées, où la
main d’œuvre est disponible pour le semis. Le SRA est préféré au Système Rizicole Intensif car il
permet d’augmenter significativement les rendements sans qu’une maîtrise parfaite de l’eau ne soit
nécessaire, contrairement au SRI.
Des variétés de riz à cycle court ou supportant des inondations temporaires plus longues
pourront être diffusées.
Des variétés aux potentiels de rendement plus élevés pourront être introduites si la fertilisation
s’améliore fortement.
La rentabilité des fertilisations organique et minérale sera étudiée et vulgarisée. Le développement de
l’élevage grâce aux autres activités du projet doit permettre l’augmentation de la fertilisation organique
des rizières, et de la capacité d’engrais chimiques).
Sensibiliser, former et encadrer les paysans sur les innovations techniques proposées :
Il s’agit de diffuser les innovations jugées pertinentes à la suite des études de faisabilité, et
donc potentiellement avantageuses dans un contexte de forts risques naturels.
La même méthodologie que celle utilisée pour la diffusion des techniques de SDCV est utilisée.
Les formations sont dispensées au village, les femmes y sont présentent (elles sèment ou repiquent le
riz, le sarclent et le récoltent).
Des réunions d’information et de formation sur les thèmes évoqués sont organisées avec les
paysans qui en font la demande. Les techniciens, encadrés par les ingénieurs, effectuent ces
formations.
Les organisations paysannes alors constituées sont suivies par les techniciens pour résoudre
les difficultés qui peuvent se poser au démarrage. Face aux contraintes de répartition du temps de
travail, le suivi effectué par les techniciens privilégie les organisations constituées au sein d’un
lignage, c’est à dire celles qui ont la probabilité de survie la plus élevée.
Cependant la constitution d’organisations paysannes n’est pas un objectif ou un résultat attendu du
projet. C’est un moyen mis à disposition des producteurs qui le jugent utile.
Chaque activité mise en œuvre dans le cadre de ce projet est nécessaire pour atteindre une
augmentation durable de la production des rizières, et l’ensemble des activités menées par le projet
suffisent pour parvenir à ce résultat, qui conditionne l’atteinte de l’objectif spécifique du projet.
1.7 Méthodologie
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(a) méthode de mise en œuvre
La mise en œuvre du projet se base sur une approche participative et sur une analyse
approfondie des réalités techniques, économiques et sociales locales.
Le diagnostic de la situation agraire et l’étude des filières permet de définir les actions à mettre en
place pour répondre à ces attentes.
Pour amender et préciser ces actions, une approche participative est adoptée :
- avec les autorités locales pour s’allier le pouvoir politique,
- avec la population, à l’occasion des travaux d’enquêtes, pour répondre aux attentes
réelles de la population.
Des comptes-rendu périodique seront effectués auprès des autorités locales et régionales
pour insérer le projet dans une vision globale et partagée du développement local et régional. Les
maires, les mpanjaka, les membres du GTDR et le Directeur Régional du Développement Rurale
seront donc régulièrement rencontrés.
Les actions mises en œuvre feront appel à des technologies novatrices (agroécologie) et des
connaissances pointues en conduite d’élevage, santé animale et riziculture, ce qui imposera une
formation préalable et continue de l’équipe technique du projet.
VSF travaille depuis des années à Madagascar sur la diffusion des techniques agroécologiques et
l’appui à la privatisation des services vétérinaires. La coordination de VSF à Madagascar participera
donc fortement à la formation et l’information de l’équipe projet en mettant à sa disposition des
informations capitalisées et sans cesse actualisées sur le contexte et les spécificités malgaches
inhérentes à chacun des thèmes abordés par le projet : systèmes de production traditionnels,
dispositions du marché local, coutumes et valeurs sociales, cadre réglementaire, cadre institutionnel,
etc.
De même, les actions mises en œuvre par le projet dans le domaine de la santé animale et de
la diffusion de l’agroécologie feront appel à l’expérience acquise par VSF dans ces domaines à
Madagascar et dans le monde, et solliciteront donc l’appui méthodologique continu de la coordination
de VSF à Madagascar.
L’équipe technique malgache du projet sera recrutée prioritairement dans la région Sud-Est.
Les techniciens et les ingénieurs seront préférentiellement issus de milieux agricoles. Ils pourront ainsi
diffuser dans leur région d’origine les innovations proposées par le projet (voir effets multiplicateurs),
auront un bon contact avec les paysans, maîtriseront a priori les itinéraires techniques et contraintes
locaux et s’adapteront sans difficulté à la vie dans les communes rurales (les techniciens logent sur
place). La qualité du travail et les résultats s’en trouveront améliorés.
Des objectifs de résultats seront fixés, et donneront lieu à des versements de prîmes substantielles en
cas d’atteinte de ces objectifs.
Les bureaux seront basés à Manakara, capitale régionale (siège des partenaires
institutionnels locaux) disposant de tous les moyens de communication, et située à vingt minutes de
Vohipeno.
Les douze techniciens logeront dans douze des quatorze communes de la Sous-Préfecture
de Vohipeno et disposeront chacun d’un vélo pour leurs déplacements.
Les ingénieurs, le vétérinaire et le chef de projet seront basés à Manakara, et effectueront des
tournées fréquentes sur terrain. Trois motos seront à disposition des deux ingénieurs et du vétérinaire,
le 4X4 sera géré par le chef de projet.
La stratégie mise en œuvre a pour objectif l’augmentation durable des disponibilités vivrières
des ménages agricoles ruraux, dans un contexte de fort risque naturel.
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Pour ce faire, le projet favorise à la fois l’augmentation de la production vivrière et de la capacité
d’achat de produits vivriers. Le développement de l’élevage s’intègre pleinement dans cette stratégie
car il constitue à la fois une diversification des sources de revenus des ménages et rend possible
l’intensification durable de la production vivrière grâce :
- A un meilleur travail du sol des rizières par piétinage suite à l’amélioration de la santé et
l’augmentation du nombre de zébus sur la zone?
- A une meilleure fertilisation organique des rizières,
- A une consommation plus importante d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires
grâce à la mobilisation de la petite épargne sur pieds et/ou des revenus réguliers du petit
élevage.
Son rôle d’épargne permet également de réduire les périodes de soudure et de mieux résister aux
catastrophes naturelles.
Enfin, des innovations techniques pour la riziculture inondée sont diffusées qui permettent de
tirer profit du développement de l’élevage et de la diminution de l’ensablement et des inondations.
L’élevage et les productions des collines n’étant pas ou peu vulnérables aux inondations,
l’augmentation de la part relative de ces productions au sein du système d’exploitation s’accompagne
d’une plus grande résistance de ces systèmes aux catastrophes naturelles.
Les innovations proposées pour la riziculture inondée telles que des variétés à cycle court ou
supportant une immersion plus longue participent également à une meilleure résilience des systèmes
d’exploitation.
L’augmentation de la production des rizières est l’enjeu fondamental de l’action, mais pour y
parvenir, le projet procède par étape, en levant au préalable les contraintes qui font que cette
intensification recherchée n’est pas possible ou pas durable.
Les actions sont donc d’abord orientées sur les autres systèmes de productions de
l’exploitation (élevage, production sur colline).
La stratégie découle en effet de la prise en compte des deux cercles vicieux liant :
- l’insécurité alimentaire et la faible productivité des rizières,
- la pauvreté et la dégradation de l’environnement.
L’insécurité alimentaire oblige les paysans à adopter des stratégies de minimalisation des
risques qui empêchent tout gain de productivité de la riziculture inondée, ce qui, conjugué avec la
croissance démographique, augmente l’insécurité alimentaire, enclenchant ainsi le cercle vicieux.
Là encore, le projet attaque ce cercle vicieux en apportant une solution simultanée aux deux
aspects du problème (insécurité alimentaire et faible productivité). En effet, le développement du petit
élevage et de l’élevage bovin permet au paysan de disposer à la fois d’un outil d’épargne et d’une
production régulière et diversifiée, à laquelle s’ajoute les productions vivrières des collines plus
abondantes et sécurisées. Son insécurité alimentaire est donc moindre. Les transferts de fertilité ainsi
que l’amélioration de la qualité du travail du sol permis par le développement de l’élevage (notamment
bovin) permettent dans le même temps une augmentation de la productivité des rizières, d’autant plus
que les inondations deviennent moins fréquentes et que l’ensablement diminue (agroécologie).
L’insécurité alimentaire est donc réduite dans un premier temps sans que la productivité des
rizières augmente sensiblement. Les conséquences à moyen terme sont une intensification
progressive et durable de la riziculture inondée grâce à l’augmentation de la capacité d’investissement
en début de campagne (revenus ou épargne dégagés par l’élevage au moment où l’investissement
doit être réalisé) et à la réduction du risque de cet investissement (filet de sécurité alimentaire
disponible, moindres inondations, capacité à recapitaliser rapidement, variétés à cycle court ou plus
résistantes aux inondations). Un cercle vertueux est enclenché.
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La dégradation de l’environnement, qui se traduit principalement par l’érosion, appauvrit les
sols des collines et augmente les risques d’inondation et l’ensablement des rizières. Ce qui a pour
conséquence de faire chuter les rendements des rizières et des parcelles cultivées sur colline, c’est à
dire d’exposer les collines à de nouvelles prédations de la part des populations, ce qui aggrave
l’érosion.
Le projet attaque ce cercle vicieux en apportant une solution simultanée aux deux aspects du
problème (dégradation de l’environnement et pauvreté). En effet, les techniques agroécologiques
(SDCV, agroforesterie) diffusées luttent contre l’érosion et la dégradation des sols à moyen terme et
multiplient en même temps par deux la productivité du travail dès la deuxième année.
Les conséquences à moyen terme sont une restauration de la fertilité des sols de colline et
une diminution de l’ensablement des rizières et de la fréquence des inondations, ce qui permet
l’augmentation des productions en rizière, une moindre prédation sur l’environnement, etc. Le second
cercle vertueux est enclenché.
L’augmentation des rendements des rizières est durable grâce au système de renouvellement
de la fertilité basé sur le fort développement de l’élevage, notamment bovin.
L’intensification et la sécurité alimentaire sont durables. Les cercles vicieux sont brisés.
Les paysans, moins vulnérables aux catastrophes naturelles, moins pauvres, plus intégrés
dans l’économie marchande, peuvent alors s’affranchir des relations d’usure avec les collecteurs et
s’organiser collectivement pour s’approvisionner en intrants à moindre coût et mieux valoriser leurs
productions. Le projet facilite au maximum cette évolution en appuyant les organisations naissantes.
(c) l’action prolonge les résultats du projet de développement du Bassin Versant de Manakara
VSF est responsable du volet élevage et de la diffusion des techniques agroécologiques sur
les hauts bassins versants. Dans ce cadre, l’organisation a déjà commencé à travailler avec succès
avec le vétérinaire privé de Manakara pour la constitution d’un réseau d’auxiliaire dans la Sous-
Préfecture de Manakara.
Le projet présenté dans ce document prolonge donc géographiquement les actions financées
par l’AFD dans la Sous-Préfecture voisine, sur les thèmes de l’agroécologie, du développement de
l’élevage et de la vulgarisation du Système Rizicole Amélioré. Cependant Vohipeno se caractérise par
des densités de population et une pauvreté beaucoup plus grandes qui obligent à adopter une
stratégie différente.
Contrairement à l’action menée sur Manakara (où les pâturages de saison sèche font moins
défaut), la réhabilitation des périmètres, et notamment la mise en valeur des rizières hautes pour
permettre une deuxième saison de culture, n’est pas envisagée dans l’immédiat sur Vohipeno car elle
supprimerait le seul mécanisme de renouvellement de la fertilité, et serait donc catastrophique. En
effet, ces rizières sont des pâturages pour les zébus en saison sèche. Et les paysans sont aujourd’hui
trop vulnérables et pauvres pour avoir recours à une fertilisation chimique massive. De même, les
rizières mal drainées pourraient être cultivées en saison des pluies si elles étaient mieux drainées
mais elles présenteraient des risques toujours très importants d’inondation, et constitueraient des
surfaces supplémentaires dont il faudrait renouveler la fertilité.
Si une réhabilitation des périmètres était tentée dans l’immédiat, le système serait amélioré
transitoirement, avant d’exploser.
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Le projet mené sur Vohipeno met donc au centre de l’action le développement de l’élevage,
l’agroécologie et l’adoption de systèmes de riziculture intensifiés sur les rizières déjà exploitées.
Une évaluation externe est prévue en fin de projet, mais l’équipe de ce dernier est
régulièrement suivie et appuyée par la coordination de VSF à Madagascar.
Dans ce cadre, des évaluations annuelles sont réalisées grâce à un calendrier de progression des
indicateurs objectivement vérifiables du cadre logique. Ce calendrier est fixé en concertation avec le
chef de projet. Les indicateurs pris en compte dans ces évaluations internes sont ceux qui sont
accessibles dans les rapports d’activités.
Des visites périodiques du terrain, trois fois par an, complètent le dispositif.
Aucun partenaire malgache potentiel n’œuvrant dans la zone, VSF met seul en œuvre le projet.
Cependant, ce dernier collabore étroitement avec l’ONG TAFA, dont une antenne se trouve à
Manakara et dont la vocation est de mettre au point des itinéraires techniques en SDCV, intégrant
pour certains des assolements fourragers. Des cultures fourragères sont donc testées. TAFA est une
ONG qui fait de la recherche, financée par l’AFD et appuyée techniquement par le CIRAD, mais n’a
pas vocation à diffuser les techniques en milieu paysan.
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Il dispose d’une longue expérience acquise dans le secteur agricole à Madagascar, si possible en
milieu paysan. Il est préférentiellement issu du Sud-Est, de milieu agricole, et a déjà travaillé sur les
techniques agroécologiques.
- D’un secrétaire,
- D’un chauffeur mécanicien
- De deux gardiens
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2. Résultats escomptés
(a) le projet améliore la situation des ménages agricoles ruraux de la région de Vohipeno :
L’action du projet se traduit par l’augmentation des revenus au sens large (en y incluant
l’autoconsommation) qui permet dans un premier temps la satisfaction des besoins alimentaires et de
base, puis la satisfaction des aspirations à un confort minimum (vêtements, table, chaise et radio).
Le projet parvient à avoir cet impact tangible sur la population cible (et sur son insécurité
alimentaire) grâce à l’augmentation des rendements et de la production en riz (de rizière et de colline).
Le riz représente en effet plus de 90 % de l’apport énergétique de la population agricole (1850
cal/jour/pers) soit 1650 cal/jour/pers, représente actuellement plus de 75 % des revenus (y compris
autoconsommation) dégagés sur l’exploitation et sa culture est à l’origine de l’essentiel de la demande
en main d’œuvre salariée locale.
Etant donné la situation actuelle, augmenter de 75 % les rendements en riz revient donc à :
- atteindre la satisfaction des besoins énergétiques annuels de la population soit 2 150
cal/jour/pers,
- augmenter de près de 50 % les revenus dégagés sur l’exploitation : 75 % X 75 % = 56 %,
moins les consommations intermédiaires liées aux intrants (en faibles quantités grâce au
développement de l’élevage), moins un amortissement du capital nul (pas de
réhabilitation, pas de nouveaux outils) ce qui représente une augmentation des revenus
en moyenne légèrement inférieure à 50 %.
- augmenter les revenus du salariat agricole : l’intensification des rizières s’accompagne
d’une consommation plus importante de main d’œuvre. Elle est fournie par l’exploitation
grâce au temps de travail dégagé sur les parcelles de colline (souvent très éloignées)
suite à l’adoption de l’agroécologie. Le reste de la main d’œuvre supplémentaire est
salariée. L’augmentation de 50 % des revenus se répartit alors entre les exploitations qui
emploient et les paysans sans terre qui vendent leur main d’œuvre.
L’agroécologie multiplie les surfaces mises en culture par un actif par deux ou plus si le
paysan a recours à une mécanisation légère : des prototypes de semoir, fabriqués à Madagascar et
dont l’efficacité a déjà été éprouvée, peuvent répondre à la demande de paysans intéressés par une
mécanisation.
De plus, la fertilité des sols est restaurée, et se traduit par l’augmentation des rendements,
plus ou moins importante suivant le niveau initial de dégradation des sols.
Les revenus dégagés sur colline augmentent donc considérablement, jusqu’à doubler ou tripler dans
les communes rurales les moins densément peuplées, où les gains de productivité se traduisent par
l’augmentation des surfaces mises en culture. Dans les communes densément peuplées, où
l’environnement est donc particulièrement dégradé, c’est l’effet sol qui permet l’augmentation de la
production (là encore avec des niveaux d’intrants très faibles et sans capital).
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A cela s’ajoutent les productions animales proprement dites. L’objectif du projet est de
multiplier par deux la production de viande bovine (réforme), d’œuf, de poulets, de poisson, de
palmipèdes et de porcs (la production porcine fait l’objet d’un accompagnement des paysans qui la
pratiquent déjà mais n’est pas incitée vus les risques impliqués par la Peste Porcine Africaine).
Si l’on estime à un peu plus de 10 % la part de l’élevage dans la constitution des revenus dégagés sur
l’exploitation, une multiplication par 2 des productions animales (avec peu d’intrants) revient à une
augmentation d’un peu moins de 10 % de ces revenus.
Etant donnée la situation foncière de la région de Vohipeno, caractérisée par une très forte
homogénéité (et des surfaces exploitées très petites), l’impact du projet est quantitativement
semblable pour la masse des ménages agricoles ruraux.
Les disponibilités alimentaires, quantitatives mais aussi qualitatives (élevage), sont donc
augmentées par le développement de l’élevage, de l’agroécologie et de la riziculture intensifiée, et
ceci de manière sécurisée grâce aux caractéristiques et impacts sur l’environnement de ces nouveaux
systèmes de production : élevage et collines peu vulnérables aux inondations, fréquence des
inondations diminuée grâce à la réduction du ruissellement et variétés de riz à cycle court ou plus
résistantes aux inondations temporaires adoptées dans les bas-fonds.
De même, la possession et la taille d’un troupeau de zébus représentent plus que la richesse
socialement affichée du propriétaire. Les zébus représentent la valeur du propriétaire, et la qualité de
vie qu’il aura après la mort. Le projet prend en compte ces valeurs et favorise l’augmentation de la
taille des troupeaux.
Les formations et encadrements réalisés par le projet améliorent les capacités techniques des
paysans.
L’encadrement et le conseil aux exploitations réalisés par les techniciens (grâce à leur
polyvalence) permettent au paysan d’augmenter ses capacités de gestion de l’exploitation, en le
dotant des outils d’analyse des avantages et coûts de telle ou telle option.
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Le diagnostic agraire de la région de Vohipeno, l’étude des filières d’élevage et riz, la situation
socio-économique de base sont des informations nécessaires au pilotage d’actions de
développement. Le projet publiera et mettra à disposition du public toutes ces informations.
Les rapports d’activité, deux rapports semestriels par an et un rapport annuel de synthèse,
permettront de publier les résultats du projet et des méthodologies mises en œuvre dans ce cadre :
ces rapports auront valeur de compte-rendu d’actions recherches.
Le projet intervient dans une zone géographique donnée (communes rurales de Vohipeno) et
encadre un nombre limité (mais important) d’exploitations agricoles. Cependant, la méthodologie du
projet intègre en permanence dans chacune de ses phases l’objectif de toucher les paysans bien au-
delà du premier cercle des paysans encadrés.
Lors de la phase de démarrage du projet, les ingénieurs et surtout les techniciens sont
recrutés localement, dans la région Sud-Est, définie comme possédant les mêmes caractéristiques
agroécologiques que la zone d’action. Les techniciens sont préférentiellement originaires de
communes rurales ce qui permet aux innovations proposées par le projet de diffuser dans leur région
d’origine. Les techniciens sont d’ailleurs explicitement encouragés à réaliser cette diffusion.
Pendant la phase de planification, une approche participative est adoptée qui permet
d’associer toutes les autorités coutumières villageoises ainsi que les populations dans leur ensemble,
qui seront ainsi curieuses et attentives aux activités et résultats du projet tout au long de sa mise en
oeuvre.
Lors de la phase d’exécution, les parcelles « de démonstration » de cultures fourragères, de
SDCV ou de riziculture intégrant les innovations proposées sont localisées près des axes de
communications fréquemment utilisés par les paysans (pistes et chemins). De même, les essais de
parc à zébus amélioré (étable sommaire avec paille de riz) sont conduits à proximité immédiate de ces
axes.
De plus, les comptes rendus et discussions périodiques entre le projet et les autorités villageoises sur
les activités menées permettent l’appropriation du projet par les autorités et la diffusion des nouvelles
technologies auprès de la communauté.
Des visites d’échange sont également organisées avec les projets intervenant sur les mêmes
thématiques dans la région (Projet de développement des PPI et Bassin versant de la région de
Manakara financé par l’AFD et le Projet PISAF financé par l’UE sur Farafangana) et avec les autorités
officielles locales (Gouverneur de la Province, Directeur de la Direction Régionale du Développement
Rurale, Président du GTDR... ), pour bénéficier de leur expérience et diffuser les résultats du projet.
Les connaissances et méthodologies acquises et mises au point par l’équipe du projet sont
valorisées par l’intermédiaire de la Coordination de VSF à Madagascar et servent à améliorer les
actions actuellement entreprises dans la diffusion de l’agroécologie, des cultures fourragères et la
mise en place de services vétérinaires de proximité. Le siège de VSF réalise également une
capitalisation qui bénéficie à toutes les actions menées par l’organisation dans le monde.
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- Le semis direct s’adapte très bien au maraîchage. La couverture permanente du sol réduit
énormément les besoins en irrigation, et donc la main d’œuvre nécessaire. Cette main
d’œuvre est d’ailleurs libérée par l’adoption du SDCV sur colline.
- Les semences et produits phytosanitaires sont disponibles à moindre coût dans les
communes rurales grâce à l’organisation des producteurs et/ou la proximité du point de
vente (les auxiliaires vendront en brousse ces produits qu’ils obtiendront auprès du
vétérinaire privé, qui les met déjà actuellement en vente dans son cabinet à Manakara).
- L’élevage, notamment le petit élevage, fournit la fertilisation organique nécessaire.
- Les collecteurs et/ou les groupements de producteurs écoulent en même temps les
produits du petit élevage et les produits maraîchers (économie d’échelle).
Enfin, la région présente l’avantage d’être une des rares zones d’émigration de Madagascar,
malgré le fort attachement de ses habitants à leur terre natale. On retrouve en effet des habitants
originaires du Sud-Est, et de Vohipeno en particulier, dans toutes les régions du pays, où ils
pratiquent les systèmes de culture traditionnels du Sud-Est. Dans quelques années, les émigrants
emporteront avec eux et dissémineront dans leur région d’implantation les techniques diffusées par le
projet.
Hormis les intrants vétérinaires, la consommation d’intrants n’est pas nécessaire à l’adoption et
à l’efficacité des innovations proposées par le projet. Ces dernières ont en effet été choisies pour leurs
caractéristiques propres et leur complémentarité (intégration agriculture-élevage notamment) au sein
des nouveaux systèmes, qui permettent de limiter au maximum la consommation d’intrants externes.
Ceci afin de favoriser une bonne acceptabilité des nouveaux systèmes par les paysans les plus
pauvres, les plus enclavés ou les moins bien organisés et garantir la durabilité des changements
intervenus.
Par contre, certains paysans, un peu plus à l’aise financièrement et/ou mieux organisés,
voudront intensifier un peu plus leurs systèmes (qui resteront économes en intrants).
L’approvisionnement en intrants nécessaires au petit élevage semi-intensifié, au Semis Direct sur
Couverture Végétale, à l’agroforesterie et à l’intensification de la riziculture inondée sera réalisé par le
secteur privé : organisations de producteurs, épiciers, collecteurs et vétérinaire privé de Manakara qui
intervient déjà sur le marché des semences et des provendes. Le marché sera rémunérateur pour
chaque maillon grâce aux économies d’échelle (produits vétérinaires et phytosanitaires, semences et
provendes commercialisés par le même individu), au développement de la demande par produit et
agrégée, à la chute du prix final au paysan grâce à l’organisation et au regroupement des
producteurs, et à l’action de l’Union Européenne sur la réhabilitation de la nationale Fianarantsoa-
Manakara.
Enfin, pour le matériel végétal utilisé par les techniques de SDCV, par l’agroforesterie et pour
les cultures fourragères, les semences, boutures ou pieds sont très vite auto-produits par les paysans.
Il en est de même pour l’azolla si son introduction s’avère pertinente.
21
(b) Aspect institutionnel
Comme il est mentionné plus haut, l’équipe malgache du projet est originaire du Sud-Est, et
bénéficie le cas échéant de l’appui de VSF, dans sa volonté de constituer une organisation de
solidarité et de développement à même de poursuivre les activités du projet dans la zone de Vohipeno
s’il y a lieu, ou dans des zones voisines.
En ce qui concerne l’appropriation et la pérennisation des résultats du projet, elles se font pour
l’essentiel à un niveau individuel, au niveau de l’exploitation. La durabilité des nouveaux systèmes mis
en place est ainsi garantie ; l’organisation collective peut améliorer les acquis (et c’est le but de l’appui
aux groupements dispensé par le projet) mais l’absence d’organisation ne peut les remettre en cause.
C’est en effet la volonté du projet que de ne pas dépendre de la constitution d’organisations pour
assurer le succès de l’action, car il est trop souvent constaté à Madagascar que les organisations
mises en place dans le cadre d’un projet disparaissent le lendemain de la date de clôture du projet,
malgré les compétences et les précautions méthodologiques mobilisées par le projet.
Cette prudence n’empêche cependant pas de compter sur les institutions locales en place et de
favoriser l’émergence de structures opérationnelles de la société civile.
C’est la raison pour laquelle, même si ces structures ne sont pas démocratiques, le projet
associe très fortement ces autorités à la mise en œuvre du projet, pour permettre son appropriation et
assurer une pérennité des résultats qui seront obtenus.
Mais, dans le même temps, le projet s’interdit de légitimer un pouvoir subi, et veut répondre aux
besoins réels des populations.
L’organisation des producteurs et des femmes est ainsi encouragée et appuyée quand les
demandes sont motivées.
Les formations liées aux innovations technologiques sont destinées aux acteurs vraiment
concernés : aux hommes propriétaires qui ont le pouvoir de décision mais aussi à ceux qui travaillent
effectivement la terre ou conduisent les élevages : les femmes, les métayers, les fermiers et les petits
paysans sont donc imposés par le projet aux séances de formation (suite aux résultats des enquêtes).
De même, lors des enquêtes préliminaires à l’action, ces mêmes groupes socio-économiques sont
volontairement enquêtés, en entretien individuel.
Le projet, confronté à la réalité, compte donc en priorité et de façon pragmatique sur les
structures traditionnelles (et les mairies dans les communes où elles ont du pouvoir) pour pérenniser
les résultats du projet, mais renforce dans le même temps les capacités techniques et
organisationnelles des plus démunis, de la masse pour permettre une prise en charge progressive et
démocratique par ces populations de leur propre développement.
Le dialogue fort et régulier avec les autorités politiques régionales et nationales, notamment à
l’occasion des visites organisées par le projet sur les sites d’intervention, a pour objectif affiché
d’éclairer le choix des décideurs régionaux et nationaux.
Au niveau local, le travail régulier réalisé avec les autorités en place (mpanjaka et maires des
communes rurales) permet :
De les informer sur des innovations technologiques a priori intéressantes pour la population
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D’enrichir leur connaissance des outils et méthodes d’identification, de planification et d’exécution d’un
projet de développement
Notons enfin que la société Antemoro n’est pas figée, et qu’un mouvement d’affranchissement
vis à vis du pouvoir traditionnel s’amorce déjà depuis quelques années, les maires devenant de plus
en plus puissants. Mais pour contrôler ces autorités, quelles qu’elles soient, et constituer un contre-
pouvoir, des organisations de la société civile doivent émerger, ce à quoi le projet veut contribuer.
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