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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE


DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
Département : Sociologie
Formation Professionnelle en Travail Social et Développement

ETUDE D’IMPACT DE L’EDUCATION


NUTRITIONNELLE EN MILIEU SCOLAIRE
CAS DE L’EPP ISAHAFA
(COMMUNE SABOTSY NAMEHANA – DISTRICT ANTANANARIVO
AVARADRANO - REGION ANALAMANGA)

Mémoire de licence professionnelle en travail social et développement


Présenté par
RALIJAONA Rojo Harimanana Soanandrianina

Membres du jury : Année Universitaire : 2006/2007

Président : RASOLOMANANA Denis


Juge : RAOBELINAMIHARIZOA Christiane
Rapporteur : ROBINSON Sahondra

Date de soutenance : 10 Mars 2008


ETUDE D’IMPACT DE L’EDUCATION
NUTRITIONNELLE EN MILIEU SCOLAIRE
CAS DE L’EPP ISAHAFA
(COMMUNE SABOTSY NAMEHANA – DISTRICT ANTANANARIVO
AVARADRANO - REGION ANALAMANGA)
Remerciements

Tout d’abord, je remercie Dieu tout puissant qui a accompagné chaque jour que j’ai passé
dans l’accomplissement de mon stage de mémoire de fin d’études.
Ensuite, je me tourne vers les personnes qui seront citées ci-dessous, je leur dédie mes
remerciements les plus sincères.
-Madame ANDRIANAIVO Victorine, Directeur de la Formation Professionnelle en
Travail Social et Développement
-Madame ROBINSON Sahondra, mon encadreur pédagogique
-Madame le Directeur National de l’ONN
-Monsieur le Coordinateur National de l’ONN
-Madame RAKOTONDRASOLO Olga, Responsable de la Coordination Intersectorielle de
l’ONN, mon encadreur professionnel
-Monsieur et madame RAKOTOSOLOFO Victor qui m’ont hébergé durant mon séjour à
Isahafa
-Madame RAHELIARIMANANA Ernestine, Directrice de l’EPP Isahafa et tous les
personnels de l’école qui m’ont aidé de prés ou de loin à la réalisation de ce travail de
mémoire, je leur adresse mes plus vifs remerciements.
Sommaire

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE


Chapitre I : Le concept de nutrition

Chapitre II : Le Programme de Nutrition Scolaire

DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL SUR LE TERRAIN ET RESULTATS


Chapitre III : Monographie de Isahafa

Chapitre IV : Collecte de données de l’EPP Isahafa

Chapitre V : Interprétation des données collectées

TROISIEME PARTIE : ANALYSE, SYNTHESE ET PROPOSITIONS


Chapitre VI : Analyse des données collectées

Chapitre VII : Synthèse

Chapitre VIII : Propositions

CONCLUSION
1

INTRODUCTION GENERALE
Dormir, boire, manger constituent des besoins naturels de l’organisme humain, l’absence
de l’un de ces besoins peut provoquer un dysfonctionnement du corps.
Le régime alimentaire de l’homme a évolué au cours des siècles, de la préhistoire jusqu’à
nos jours l’homme a d’abord mangé des aliments crus, ensuite après la découverte du feu il
a commencé à les faire cuire. Cependant, chaque peuple du monde n’a pas évolué sur le
même rythme et chaque peuple possède ses propres croyances et ses propres traditions
donc ses propres habitudes alimentaires. Ces valeurs culturelles sont de véritables
déterminants de mode de vie car elles font partie de l’identité d’un peuple.
L’Afrique est un continent où pullule une quantité de cultures mais le comportement et les
habitudes alimentaires de sa population diffèrent les unes des autres.
Souvent l’Afrique reflète une mauvaise image au monde : guerre, maladies, famine,… et
l’existence de cette dernière explique le foisonnement des aides alimentaires par les
différents organismes provenant des pays occidentaux.
Madagascar est caractérisé par une population jeune, 45% ont moins de 15 ans1 ; mais la
population est également caractérisée par un état de malnutrition, et une partie de cette
population sont les élèves de l’école primaire.

Choix du sujet
La malnutrition scolaire existe bel et bien à Madagascar, il est indispensable que les
responsables du pays soient informés et trouvent une ou des solutions à long terme car ces
enfants représentent l’avenir du pays.
L’ONN, au sein de laquelle nous avons fait un stage durant 3 mois (du 24 septembre au 24
décembre 2007), a mis en place le PNS pour apporter sa contribution dans la lutte contre la
malnutrition scolaire, les responsables ont intégré dans ce programme « l’éducation
nutritionnelle en milieu scolaire ».
Notre thème repose sur « l’étude d’impact de cette éducation nutritionnelle au sein de
l’EPP Isahafa », une petite localité appartenant à la Commune Rurale de Sabotsy
Namehana.
Lorsque nous mentionnons le mot école, les personnes qui nous viennent tout de suite à
l’esprit sont les élèves, les éducateurs et les parents. Ainsi, ils sont les premiers concernés
par l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire.

1
PRB (Population Reference Bureau), 2007 World population data sheet
2

Problématique
Quel impact a eu l’éducation nutritionnelle sur la vie en générale de l’école, sur l’état
nutritionnel des élèves et sur le mode de vie des parents ?

L’objectif de cette étude consiste alors à voir si les méthodes de l’éducation nutritionnelle
en milieu scolaire ont eu des impacts positifs au niveau de la population de notre terrain
d’étude, l’EPP Isahafa.

Hypothèse
L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire a une influence positive sur la vie en général
de l’école et sur les comportements de ses bénéficiaires (éducateurs, élèves, parents).

Méthodologie
La technique de recherche s’est basée sur l’investigation de type documentaire :
consultation de différents ouvrages traitant de près ou de loin notre sujet, navigation sur
Internet et sur des techniques vivantes à savoir un entretien avec questionnaire auprès des
enquêtés et l’observation participante. Nous avons également élaboré un plan de travail
afin d’agencer les différentes activités à entreprendre au cours de la recherche. Le recueil
des informations sur terrain s’est effectué durant 3 semaines.

Echantillonnage
L’enquête s’est déroulée auprès de 44 individus répartis comme suit : 26 élèves, 05
éducateurs et 13 parents. La base de sondage comprend 100 élèves, 05 éducateurs et 43
parents. C’est surtout durant l’enquête auprès des parents que nous avons eu des
difficultés, lors des visites à domicile la majorité des parents était inaccessible, ils se
trouvaient à leurs occupations respectives.
Néanmoins nous avons pu récolter des informations qui pourraient aider les responsables
du PNS à ajuster leurs actions futures.

Le plan du présent rapport se divise en trois parties : la première traitera les cadres
théoriques et les différents concepts sur la nutrition, dans la seconde partie nous verrons le
travail sur le terrain (collecte de données et interprétation) ainsi que les résultats et dans la
troisième et dernière partie nous analyserons les données collectées et nous ferons une
synthèse et des propositions au niveau de l’ONN et de l’école.
3

Le fait de se nourrir est un acte presque banale pour l’homme et les autres êtres vivants,
c’est un besoin physiologique que chaque être vivant se doit de satisfaire, afin qu’il puisse
subsister dans son environnement.

Dans le cas de notre étude le fait de se nourrir, n’est pas seulement ingérer des aliments en
grande quantité, mais il faut également prendre en compte sa qualité pour que l’organisme
humain puisse fonctionner de façon optimale.

Dans cette première partie, nous développerons quelques concepts liés directement à la
nutrition, nous verrons également les causes de la malnutrition et les problèmes
nutritionnels des enfants de 6 à 14 ans ; les solutions apportées par les différents
organismes pour combattre ce fléau en Afrique, à Madagascar et enfin au sein de notre
localité, l’EPP Isahafa dans le cadre du PNS.
PREMIERE PARTIE

CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE


4

Chapitre I

Le concept de nutrition

La façon de définir un même mot n’est pas tout à fait la même d’un auteur à l’autre
néanmoins, elle renferme toujours les mêmes idées. Afin de comprendre les actions
menées en faveur de l’éducation nutritionnelle, il nous est nécessaire de connaître les
critères qui déterminent l’état nutritionnel d’une personne.
Dans le présent paragraphe nous allons essayer de définir les déterminants de cet état
nutritionnel qui sont le régime alimentaire et la santé.

I- Les déterminants de l’état nutritionnel

1)Le régime alimentaire


Avant de définir ce qu’est le régime alimentaire, nous allons voir le concept de nutrition.
La nutrition, est le processus qui vise à maintenir l’organisation du corps et son
fonctionnement grâce à la consommation et l’utilisation adéquate de toutes les substances
nécessaires à ce maintien.2 Quant au régime alimentaire, c’est l’habitude de vie liée au
choix de la nature, de la qualité et de la quantité des aliments constituant l’alimentation.3 Il
dépend essentiellement de l’habitude alimentaire ainsi que de la sécurité alimentaire des
ménages.
De ce fait, pour que ces derniers aient un bon régime alimentaire, ils doivent avoir une
bonne habitude alimentaire et « avoir à tout moment un accès physique et économique à
une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins
énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».4

2)La santé
Selon l’OMS, la santé n’est pas seulement l’absence de maladie et d’infirmité, c’est un état
de complet bien être mental, physique et social. La santé est aussi rattachée à des facteurs
sous-jacents, liés les uns aux autres, que sont les soins destinés aux femmes et aux enfants

2
Source :PNS, in guide à l’intention des Formateurs des Maîtres
3
Source : Site Web de la Société Canadienne pour la CIDIH
4
Source : www.wfp.org , définition de la sécurité alimentaire
5

au sein de la famille et l’accès aux services de santé, à l’eau potable et à un environnement


salubre.

Ainsi, pour que les ménages puissent prendre connaissance de ces facteurs, conditions d’un
bon régime alimentaire et d’un bon état de santé, les outils de communication tels que
l’IEC est utile pour diffuser les messages et informations. Cette approche aboutira tout
d’abord à un changement de comportement de la part des ménages et ensuite à
l’amélioration de leur état nutritionnel par l’adoption des nouvelles pratiques en faveur de
la nutrition, de l’hygiène et de la santé.
Le diagramme suivant résume le cadre conceptuel d’une bonne nutrition.

Figure 1 : Cadre conceptuel d’une bonne nutrition

Survie, croissance et développement de l’enfant

Régime alimentaire Santé


approprié

Sécurité alimentaire Soins destinés aux Service de santé et


des ménages femmes et aux enfants environnement sain

Information, éducation, communication

Source : Politique Nationale de Nutrition & Plan national d’action pour la nutrition, 2004

D’après le diagramme ci-dessus, le statut nutritionnel d’un enfant est le résultat des
facteurs immédiats que sont un régime alimentaire approprié et une bonne santé, lesquels
dépendent des facteurs sous-jacents liés les uns aux autres, que sont les soins destinés aux
femmes et aux enfants au sein de la famille, la sécurité alimentaire et économique au
niveau des ménages et l’accès aux services de santé, à l’eau potable et à un environnement
salubre. L’IEC est un excellent moyen pour promouvoir ces facteurs sous-jacents ; et dans
le présent travail, c’est le volet éducation qui sera mis en exergue grâce aux méthodes de
6

l’éducation nutritionnelle (promotion de la nutrition et de l’hygiène ; déparasitage ; FBE ;


supplémentation en fer/folate ; suivi de l’iodation du sel).

II- Les causes de la malnutrition

Dans les pays en développement, la malnutrition touche la plupart du temps les personnes
défavorisées qui n’ont pas accès à une nourriture suffisante et qui vivent dans des
conditions de santé précaire, dû au fait que les services sociaux de base sont quasi
inexistants. Par ailleurs, ils n’ont pas accès à l’éducation et à l’information.
Si les conditions d’avoir une bonne nutrition reposent sur les facteurs énumérés
précédemment (voir schéma 1 : à savoir la sécurité alimentaire des ménages, les soins
destinés aux femmes et aux enfants et le service de santé et d’environnement sain), les
causes directes de la malnutrition seraient alors le non accomplissement de ces conditions
se traduisant par des soins inadéquats et des habitudes alimentaires inappropriées,
alors que « les régimes alimentaires traditionnels de la plupart des sociétés des pays en
développement sont de bons régimes. Généralement, seuls de petits ajustements sont
nécessaires pour que ces régimes répondent aux besoins nutritionnels de tous les membres
de la famille. »5
Madagascar est une île possédant une grande potentialité en matière de ressources
alimentaires provenant de l’agriculture ; de l’élevage et de la pêche. Pourtant la ration
alimentaire reste « déséquilibrée, monotone et peu diversifiée ».6
En effet, le riz est l’aliment de base pour les Malgaches, il ne va pas évidemment seul, il
est souvent accompagné par d’autres mets tels que : les légumes, la viande, le poisson, les
œufs et autres selon les possibilités du ménage ; mais souvent en quantité insuffisante pour
satisfaire le besoin de l’organisme. Ce qui implique une ration alimentaire trop riche en
glucides, déficitaire en protéines et pauvre en lipides, avec carence en vitamines et
minéraux. Malheureusement, ce ne sont pas tous les Malgaches qui ont la chance de
manger du riz ; dans le Sud malgache, la plupart du temps les habitants mangent des
aliments comme le manioc et le maïs et durant la période des catastrophes naturelles
(invasion de criquets, sécheresse), ils n’ont que le cactus pour nourriture. Ce qui aggrave
l’état de la malnutrition.

5
www.fao.org, « La nutrition dans les pays en développement », Chapitre 4 : Les facteurs socioculturels en
nutrition.
6
Source : Politique Nationale de Nutrition & Plan national d’action pour la nutrition, extraits du décret 2004
– 496 du 20 avril 2004
7

Concernant les soins, ils touchent particulièrement les enfants moins de 3 ans. « Les
pratiques de l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants ne répondent ni aux
normes de la politique nationale ni aux recommandations de l’OMS. Même si la grande
majorité des mères allaitent leurs enfants (évaluée à plus de 95%), sa pratique sous-
optimale en hypothèque les bénéfices. Les aliments de complément au lait maternel sont
non seulement introduits trop tôt, mais plus des deux tiers des enfants de moins de 3 ans
reçoivent une alimentation de complément insuffisante en quantité et en qualité.
La mauvaise pratique de l’allaitement maternel et l’inadéquation de l’alimentation de
complément expliquent l’augmentation progressive des niveaux de malnutrition chez les
enfants de moins de 2 ans. De plus les tabous et interdits, touchant particulièrement les
groupes nutritionnellement vulnérables (enfants, femmes enceintes et femmes allaitantes),
aggravent les carences alimentaires ».7
Après les soins inadéquats et les habitudes alimentaires inappropriées, il y a aussi
-l’accès inadéquat aux services de santé et l’environnement insalubre :
Différentes maladies infectieuses, en particulier les maladies diarrhéiques et respiratoires,
la rougeole, le paludisme, les parasites intestinaux et le VIH/SIDA ont une très grande
incidence sur l’état nutritionnel. La prévalence de ces maladies reste encore élevée. Le
tableau suivant illustre le taux de prévalence8 des maladies liées à la malnutrition :
Tableau 1 : Taux de prévalence des maladies liées à la malnutrition
MALADIES TAUX DE PREVALENCE
Diarrhéiques 23%
Fièvre (paludisme) 36%
Infections Respiratoires Aiguës 9%
Rougeole 3,4%
0,02% (1989)
VIH/SIDA
1,1% (2003)

Source : Politique Nationale de Nutrition & Plan national d’action pour la nutrition,
extraits du décret 2004 – 496 du 20 avril 2004
Année : 2004

7
Source : idem
8
Le taux de prévalence est le pourcentage du nombre total de cas (ensemble des anciens et des nouveaux cas)
d’une maladie dans une population déterminée à un moment donné.
8

« Une mauvaise hygiène multiplie grandement le risque de maladie. En général, une


personne qui souffre de maladie infectieuse a peu d’appétit et a tendance à ne guère
manger. Il s’agit là d’une menace sérieuse pour les personnes déjà mal nourries, car leur
organisme n’a pas de réserves pour compenser. En même temps, les maladies infectieuses
augmentent le besoin de nombreux nutriments, en particulier de protéines, qui constituent
un élément essentiel du système immunitaire de l’organisme.
En cas de diarrhée, les nutriments ne sont pas absorbés exactement quand ils sont les plus
nécessaires. Jusqu’à la moitié de la nourriture consommée peut être perdue. C’est ce qu’on
appelle le cercle vicieux de la malnutrition-infection : les infections aggravent la
malnutrition, et une mauvaise nutrition aggrave l’infection. Ainsi, affronter la malnutrition
peut aussi signifier affronter les maladies endémiques majeures. Et faire face à ces
dernières peut signifier faire face au manque d’hygiène et à la précarité des installations
d’assainissement, qui sont des facteurs très importants dans la propagation des
infections ».9
A Madagascar l’état du milieu notamment l’accès à l’eau potable reste encore le privilège
d’une minorité de la population. 75% des Malgaches n’ont pas accès à l’eau potable avec
des disparités importantes :
-90% des ruraux contre
-43% des habitants des centres urbains secondaires et
-12% de ceux des grands centres urbains.10

La dernière cause directe de la malnutrition est l’insécurité alimentaire des ménages :


Il est évident que la disponibilité alimentaire suffisante est la condition sine qua non du
bien être nutritionnel, « mais les aliments doivent aussi être de bonne qualité (nutritifs),
sains et acceptables sur le plan culturel ».11
La sécurité alimentaire des ménages se définit comme : « l’accès à tous et en tout temps
aux aliments nécessaires pour avoir une vie saine et active.12 »
Le tableau ci-dessous montre la proportion des ménages victimes de l’insécurité
alimentaire à Madagascar.

9
Source : www.fao.org « La nutrition dans les pays en développement »
10
Source : Politique Nationale de Nutrition & Plan national d’action pour la nutrition, extraits du décret 2004
– 496 du 20 avril 2004
11
Source : idem
12
Source : FAO et OMS, 1992. Conférence internationale sur la nutrition, Rome.
9

Tableau 2 :Proportion des ménages victimes de l’insécurité alimentaire à Madagascar


Pourcentage de personnes en
Pourcentage de personnes en
Zones situation de vulnérabilité
situation d’insécurité alimentaire
alimentaire
Littoral Ouest 24% 29%
Intérieur Ouest 30% 30%
Intérieur Nord 13% 26%
Hautes-terres 10% 26%
Nord-Est 19% 13%
Sud-Est/littoral 26% 25%
Nord-Est
Centre-Est et 23% 25%
littoral
Sud-Est 25% 31%
Sud 73% 5%
TOTALE 25% 23%

Source : PAM
Année : 2006

Pour l’ensemble de Madagascar, 75% des dépenses totales des ménages sont consacrées à
l’alimentation. La faiblesse du revenu contribue donc forcément à l’insécurité alimentaire.

Nous n’avons cité ci-dessus que les causes directes de la malnutrition, mais il est
également essentiel de connaître ses causes indirectes. Elles sont causées par des facteurs
« non alimentaires », de même que des facteurs qui échappent au contrôle des ménages
individuels et des individus – par exemple, les politiques nationales de développement,
ou les politiques macroéconomiques et agricoles.13

13
Source : www.fao.org « L’éducation nutritionnelle dans les écoles primaires », Le manuel, Volume 1
10

III- Les problèmes nutritionnels des enfants de 6 - 14 ans

Les enfants de 6 à 14 ans, autrement dit les enfants scolarisables rencontrent des problèmes
nutritionnels qui affectent leur fréquentation et leur résultat scolaire.
Ces problèmes nutritionnels sont en rapport direct avec l’hygiène et l’alimentation de ces
enfants.

1) Parasitose
C’est la présence anormale de certains vers intestinaux dans l’organisme, due à une
mauvaise hygiène. Ils peuvent provoquer des hémorragies intestinales et une perte en fer
considérable.
Quelques exemples de vers parasites qui peuvent infecter l’organisme :
-Les ténias ce sont des vers plats, segmentés en anneaux. Ils parasitent l’homme à l’état
adulte ou à l’état larvaire. Les vers adultes vivent dans l’intestin grêle de l’homme où ils se
fixent par leur tête.
La contamination se fait par la consommation de viande mal cuite contenant des kystes.
Lorsque l’homme les hébergent, il découvre des anneaux dans ses selles et des troubles
bénins sont observés : augmentation ou perte d’appétit, douleurs abdominales, quelques
fois nausées et vomissements.14
-Les ankylostomes vivent dans la partie antérieure de l’intestin grêle, fixés sur la
muqueuse intestinale qu’ils broutent.
Les larves d’ankylostome, mobiles, vivent dans le sol humide et pénètrent par voie
transcutanée.
L’homme contaminé présente des troubles digestifs parfois peu apparents, toutefois des
douleurs abdominales localisées sous l’estomac peuvent apparaître. Elles sont
accompagnées de nausées et de vomissements. Le malade perd l’appétit et est sujet à la
diarrhée. L’anémie est toutefois le symptôme le plus grave, surtout chez les jeunes enfants
car elle provoque un ralentissement de la croissance et des troubles psychomoteurs. Chez
la femme enceinte également, l’anémie est responsable d’avortement ou d’accouchement
prématuré.15
-Les oxyures ce sont des petits vers à sexes séparés dont la taille est comprise entre 3 et
10mm.

14
Source : PNS, in guide à l’intention de formateurs des maîtres
15
Source : idem
11

Les oxyures vivent dans le gros intestin dans la région de l’appendice. Les femelles
fécondées se fixent dans le rectum où elles pondent des milliers d’œufs dans la région
anale. Les œufs ingérés sont de suite infestant. L’auto-réinfestation est fréquente chez les
enfants.
Ses symptômes se manifestent essentiellement par des démangeaisons anales.16
-Les ascaris ce sont des vers ronds de couleur blanc rosé. Les adultes vivent dans
l’intestin grêle de l’homme.
Les femelles pondent des œufs évacués par les selles. Ces œufs sont résistants à la chaleur,
au froid mais aussi aux antiseptiques. L’homme s’infeste avec les aliments souillés ou
l’eau sale infestée par ces œufs.
Les symptômes observés varient en fonction des phases du cycle. Pendant la phase
pulmonaire, les larves sont responsables d’une toux sèche souvent accompagnée d’une
expectoration muqueuse.
Les vers adultes peuvent déterminer, surtout chez les enfants des troubles sévères : troubles
digestifs, douleurs abdominales, pertes d’appétit, nausées et vomissements.17
On peut éviter la contamination de ces vers grâce à la prévention par le déparasitage
systématique des enfants et à l’application des règles d’hygiène individuelle et alimentaire,
ainsi que l’assainissement de l’environnement par l’utilisation des latrines à fosses
profondes.
Le traitement des patients infectés se fait par l’absorption sous contrôle médical de
vermifuge.
Une éducation sanitaire généralisée est donc utile pour améliorer l’hygiène fécale et
alimentaire.

2) Carence en micro nutriments


Les nutriments sont essentiels au fonctionnement et à la croissance de l’organisme, son
insuffisance peut provoquer des troubles à l’intérieur de l’organisme.
Il est bon de rappeler que la malnutrition existe sous plusieurs formes : il y a la
malnutrition protéino-énergétique ou MPE dont la forme la plus grave est le
kwashiorkor et le marasme. Elle est due à une insuffisance d'aliments et de calories ;
s’il y a absence ou présence en quantité insuffisante d’une ou plusieurs substances
indispensables à l’organisme alors il y a carence, comme le fer et l’iode en particulier ;

16
Source : ibidem
17
Source : ibidem
12

mais il y a également les maladies émergentes dues à un déséquilibre alimentaire par


excès telles que les maladies cardio-vasculaire, l’obésité, le diabète qui sont au
contraire les résultats d’une forte consommation de certains types d’aliments.
La malnutrition est donc un terme général qui s’applique aux troubles de santé dus à un
excès ou à un manque d’énergie alimentaire ou de nutriments. Elle comprend la
suralimentation et la sous-alimentation.18
Chez les élèves de 6 à 14ans les types de carence les plus couramment rencontrés sont les
carences en fer et en iode.
La carence en fer provoque un impact négatif sur le développement de l’enfant, en
diminuant la capacité au travail (aux efforts physiques) et la faculté intellectuelle, elle
provoque également des anémies sévères qui se caractérisent par une extrême pâleur des
paumes des mains.
Quant à la carence en iode, elle provoque un retard du développement intellectuel, un
retard de croissance même avant la naissance, un accouchement prématuré ou un
avortement, sa forme la plus visible est le goitre.

3) Faim à court terme


Une autre réalité qu’on peut constater au sein de l’école est le fait que les élèves ayant
mangé ou non en partant de leur maison, ont toujours faim durant les dernières heures de
classe. Cette situation affecte aussi le niveau de l’élève car elle provoque une baisse de
concentration chez ces derniers. La solution adéquate est de leur donner un petit goûter
afin de calmer cette faim.

Pour réduire et éviter ces problèmes nutritionnels, des recherches ont été entreprises par
des experts en nutrition, regroupant des médecins et des nutritionnistes. Ces chercheurs ont
mis en commun les résultats de leurs recherches et ils ont vu que l’éducation nutritionnelle
est une solution à long terme pour le développement socio-économique d’un pays qu’il soit
développé ou en voie de développement.

18
www.fao.org, « L’éducation nutritionnelle dans les écoles primaires », Le manuel, Volume 1
13

IV- L’éducation nutritionnelle en Afrique

Les institutions occidentales oeuvrant pour le développement dans les pays du Tiers monde
ont des méthodes établies pour mener leur action de développement.
Dans le domaine de la lutte contre la malnutrition, de nombreux experts comme Henri
DUPIN (1965) ont une grande expérience dans le domaine de l’éducation sanitaire et
nutritionnelle. Dans son ouvrage intitulé « Expériences d’éducation sanitaire et
nutritionnelle en Afrique », il explicite les raisons de l’utilité de pratiquer l’éducation
sanitaire et nutritionnelle en Afrique, il cite entre autres qu’« il faut enseigner à mieux
produire et à mieux utiliser ».19 Cette citation se réfère au besoin de diversifier la
production agricole pour que ses producteurs en bénéficient de ses bienfaits. Il précise
également les objectifs économique et sanitaire de l’éducation alimentaire en ces termes :
« l’éducation alimentaire vise à la fois à améliorer l’état de nutrition et à favoriser une
meilleure utilisation des ressources agricoles ».20 Enfin, il relate les techniques et les
démarches qu’il juge impératives pour réaliser avec succès une investigation de ce genre ;
avec succès c’est à dire que les investigateurs ont réussi à faire passer le message aux
bénéficiaires et que ces derniers perpétuent les conseils qu’ils ont reçus.
En effet, certains organismes oeuvrant pour le développement ont échoué dans ce domaine
car ils n’ont pas respecté certaines règles telles que la prise en compte des valeurs
culturelles et traditionnelles des villageois.
Dans un chapitre de son ouvrage, il consacre une partie à l’éducation sanitaire et
nutritionnelle à l’école primaire.
Nous pouvons illustrer avec un diagramme les objectifs de cette éducation sanitaire et
nutritionnelle à l’école primaire.

19
Source : Dupin (H), Expériences d’éducation sanitaire et nutritionnelle en Afrique, PUF, Paris 1965
20
Source : idem
14

Figure 2 : Objectifs de l’éducation sanitaire et nutritionnelle de DUPIN à l’école


primaire

L’écolier acquiert des


connaissances sur la santé

L’écolier acquiert un comportement


nouveau

On crée ainsi une mentalité de santé

L’élève se sentira responsable vis à


vis de lui même et de ceux qui
l’entourent

Il deviendra le véhiculeur du
message auprès de la collectivité

Source : Enquête personnelle, 2007


En acquérant des connaissances sur la santé, c’est à dire « la description du corps humain
et de son fonctionnement ; l’hygiène individuelle et collective ; les besoins alimentaires et
les valeurs des divers aliments locaux ; les principales maladies ainsi que les moyens à
utiliser pour les éviter ou pour lutter contre elles ;… », l’élève adopte un comportement
nouveau, autrement dit des « habitudes de santé ».
On crée ainsi une « mentalité de santé » : l’enfant ne restera plus « passif devant la
maladie, ni devant les fautes d’hygiènes collectives, il se sentira responsable vis à vis de
lui-même et de ceux qui l’entourent ».
Henri DUPIN affirme que « l’écolier est l’élément de la communauté le plus apte à
recevoir les idées nouvelles concernant la santé, à les comprendre, à les répandre autour de
lui »
Afin d’atteindre ces objectifs, DUPIN explique dans son ouvrage les différentes activités
pour mener à bien l’éducation nutritionnelle à l’école primaire.
Mais tout d’abord avant d’entamer les activités proprement dites, il précise que les
programmes scolaires des Etats africains doivent répondre plus aux besoins de sa
15

population. En effet, l’enseignement donné aux enfants africains est calqué sur le modèle
français ou sur le modèle anglais, qui ne convient pourtant pas à la réalité africaine. La
majorité des pays africains sont des pays à vocation agricole, cependant les programmes
scolaires ne se soucient guère de ce volet.

La première activité est la préparation des enseignants à l’éducation sanitaire (y


compris l’éducation nutritionnelle). Les objectifs de la formation sont détaillés à
l’annexe 1, par contre leur réalisation est relative car il faut savoir les adapter selon le
contexte local. « En République de Guinée par exemple les Ecoles Normales Primaires
recrutent des garçons et filles ayant huit années de scolarité, et âgés d’au moins 16 ans. Ces
jeunes personnes ressemblaient plus à des écoliers qu’à des maîtres. En 9 mois ils doivent
recevoir un complément d’instruction (niveau du brevet) et une formation pédagogique,
avant de prendre à 17 ans, un poste d’Instituteur Adjoint. Ceux qui n’ont obtenu que 8 ou 9
sur 20 à l’examen du Brevet sont recrutés comme Moniteurs Adjoints.
Ces jeunes gens auront souvent des classes très nombreuses. En 1963 au Tchad, les classes
de 100, 120, 150 élèves pour un seul moniteur n’étaient pas exceptionnelles, on a cité
même une classe, sous un hangar de 250 élèves pour un seul maître ».21
Pour que les maîtres accordent vraiment de l’importance à leur formation, il est bon
d’organiser des conférences sur la santé et l’éducation sanitaire dans les écoles de
formation d’instituteurs. « Le rôle du médecin est de donner des notions claires et surtout
de provoquer l’intérêt des futurs maîtres vis à vis des problèmes de santé.
Il faut leur rappeler que dans les pays européens, c’est l’école primaire qui a propagé
l’hygiène ; leur prouver qu’ils ont un rôle prééminent à jouer dans le développement de
l’hygiène et l’élévation du niveau de vie ; leur montrer qu’ils ont d’innombrables occasions
de parler de problèmes de santé et d’alimentation, dans les cours de sciences naturelles, de
civisme, de géographie ; les inciter à rendre leur enseignement plus concret : visiter les
marchés et les abattoirs par exemple ; les faire avoir une conception large de la santé : ce
n’est pas seulement l’absence de maladie, mais l’épanouissement de l’homme en état de
santé physique et mentale, bien inséré dans son milieu de vie ».22
La formation pédagogique des instituteurs ne doit pas être purement théorique, il faut leur
donner l’occasion de passer à l’acte, c’est à dire leur permettre de faire une simulation

21
Source : Dupin (H), Expériences d’éducation sanitaire et nutritionnelle en Afrique, PUF, Paris 1965, page
49
22
Source : idem, page 50
16

d’éducation sanitaire auprès d’une classe. Ceci afin de prouver « que cela intéresse les
enfants et qu’il est facile avec un peu d’imagination de présenter de façon vivante un
problème de santé ».23
Après la préparation des maîtres à l’éducation sanitaire, il faut leur donner les méthodes
pédagogiques. Cette méthode repose principalement sur le fait que les enseignants doivent
profiter de toutes les occasions qui s’offrent à eux pour transmettre aux élèves les notions
sur le corps humain, les principales fonctions vitales, l’hygiène, l’habitat, l’alimentation,
les maladies.
Afin qu’ils puissent appliquer ces méthodes pédagogiques, des livres et des matériels
pédagogiques leur seront utiles comme : les manuels scolaires, les fiches pédagogiques,
le matériel pédagogique.
D’autres activités ont également été entreprises pour renforcer l’éducation nutritionnelle à
l’école primaire : la construction d’une cantine scolaire, avec la participation minimum
des parents afin d’éviter une dépendance totale de ces derniers. Enfin, la mise en place
d’un jardin scolaire est favorable pour une méthode d’enseignement plus vivante que ce
soit dans l’enseignement des sciences appliquées que dans l’éducation agricole.

Ces diverses méthodes et activités de l’éducation nutritionnelle de DUPIN sont également


appliquées à Madagascar par les grandes institutions internationales oeuvrant contre la
malnutrition, entre autres : le PAM, l’UNICEF, la FAO et l’OMS, mais également des
groupements nationaux comme l’ONN-SEECALINE.

V- L’éducation nutritionnelle à Madagascar

Selon le PAM (2006), 25% des ménages ruraux à Madagascar sont les plus touchés par
l’insécurité alimentaire ; 23% de ces ménages ruraux sont les plus vulnérables à
l’insécurité alimentaire ; selon l’EDS III : 45% des enfants de moins de 2 ans en zone
rurale sont touchés par la malnutrition chronique (taille pour âge) ; 14% des enfants de
moins de 2 ans vivant dans les zones rurales souffrent de malnutrition aiguë (poids pour
taille). L’insuffisance pondérale touche 40% des enfants de moins de 3 ans.
L’éducation nutritionnelle à Madagascar devrait donc résoudre ces problèmes d’insécurité
alimentaire et de malnutrition touchant particulièrement les enfants. Ceci dit, il faut que

23
Source : ibidem
17

cette éducation nutritionnelle résolve également la malnutrition touchant les enfants d’âge
scolaire de 6 à 14 ans qui sont victimes de carence en micronutriments, de parasitose et de
la faim à court terme.
Les activités du PAM pour résoudre cet état d’insécurité alimentaire sont axées à l’aide
alimentaire, c’est à dire par distribution de vivres lors des crises alimentaires (catastrophes
naturelles, période de soudure, …) mais aussi les cantines dans la région de l’Androy qui
fonctionnent pendant toute l’année scolaire pour inciter les enfants à fréquenter l’école.
Par contre les groupes de recherche comme l’IRD intègre dans son programme
NUTRIMAD des recherches axées sur l’amélioration des situations nutritionnelles à
Madagascar. Il travaille en partenariat avec l’Université d’Antananarivo (Faculté des
Sciences, Département de Biochimie Fondamentale et Appliquée (DBFA), le laboratoire
de biochimie appliquée aux sciences de l'alimentation et de la nutrition (Labasan)), le
GRET et les ONGs locales.
Ce programme concerne les groupes vulnérables de la population, en particulier les enfants
de moins de deux ans et les enfants scolarisés, avec une grande diversité d’approches :
biochimiques pour la qualité nutritionnelle des aliments, technologiques pour l’élaboration
locale d’aliments appropriés, socio-économiques et nutrition publique pour les enquêtes
auprès des populations et dans les écoles.
Il s’inscrit principalement dans le cadre du programme de recherche-action Nutrimad mené
par le Gret, l’IRD et le Labasan dont l’objectif est de contribuer, en concertation avec
l’ONN, à l’atteinte des objectifs définis dans le cadre de la Politique Nationale de Nutrition
de Madagascar.
Les actions réalisées concernent :
« -les diagnostics de la situation nutritionnelle et des pratiques alimentaires des groupes
nutritionnellement vulnérables dans les différents contextes concernés par le programme
Nutrimad ;
- la mise au point de procédés technologiques permettant de rendre accessibles aux groupes
ciblés des aliments ou des régimes alimentaires améliorés ayant des caractéristiques
nutritionnelles, sanitaires, organoleptiques24, culturelles et économiques appropriées pour
les zones urbaines (Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa, Toamasina) et rurales
(alentours de Brickaville et de Toamasina, régions du Vakinankaratra, de l’Androy, de
l’Atsimo Atsinanana, de l’Analanjirofo) ;

24
Perception selon les organes de sens : essentiellement le toucher, l’odorat et le goût
18

-l’évaluation de l’efficacité de ces aliments où les régimes alimentaires ont amélioré la


couverture des besoins nutritionnels et le statut nutritionnel des groupes ciblés ;
-l’étude de la transférabilité des modalités de production et d’utilisation des aliments mis
au point et l’évaluation à des échelles pilotes de stratégies visant à promouvoir leur
utilisation par les groupes de population ciblés25 ».
A titre d’information c’est le groupe Nutrimad qui a vulgarisé l’utilisation de la « koba
Mazika » fabriquée à Brickaville et la « koba Aina » farine utilisée pour les autres régions
d’intervention. Ce sont des aliments de complément de qualité nutritionnelle et sanitaire
appropriée à partir de l’âge de 6 mois, conçus pour les bébés atteints de la malnutrition.26

Beaucoup d’organismes oeuvrent en faveur de l’amélioration de l’état nutritionnel et les


groupes cibles varient en fonction de leur objectif.
Pour la SEECALINE dans le cadre de son Programme de Nutrition Scolaire (PNS) ces
groupes cibles sont les enfants d’âge scolaire de 6 à 14 ans.

25
IRD Madagascar – programme Nutrimad – Voies alimentaires d’amélioration des situations nutritionnelles
à Madagascar.
26
Hetsoro ainga vao n° 3, Janvier – Mars 2006, page 27
19

Chapitre II

Le Programme de Nutrition Scolaire (PNS)

Le PNS est un programme intégré au sein de la SEECALINE, il axe ses actions en faveur
de l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants scolarisés dans le primaire (6 à 14 ans).
Il favorise l’approche multidisciplinaire en faisant collaborer la santé et l’éducation.

VI- L’approche du PNS

Le PNS est mis en œuvre par la Direction de l’Enseignement Primaire du MENRS, avec
l’aide des cellules de coordination du projet. Il n’est mis en place dans une école que si les
parents des élèves ont accepté d’y participer et d’apporter une contribution au programme
de Ar100 par famille et par an. Cet engagement est sanctionné par la signature d’un accord
entre l’association des parents d’élèves et l’école lequel est intégré aux contrats
programmes des écoles utilisant cette formule.
Le schéma suivant résume le processus de mise en place du PNS au sein d’une école.
Figure 3 : Processus de mise en place du PNS

SEECALINE sensibilise CISCO informe ECOLE informe FRAM

Accepte
volontairement
convention

Source : Enquête personnelle, 2007


La SEECALINE effectue une sensibilisation au niveau de chaque CISCO en expliquant en
quoi consiste le PNS, ensuite chaque CISCO informe les écoles de la circonscription qui à
leur tour informeront l’association des parents d’élèves (FRAM). Lorsque cette dernière
accepte (volontairement) de contribuer au programme avec les conditions y afférentes, elle
signe une convention avec l’école et le PNS est intégré au sein de l’école.
Pour que sa mise en œuvre soit effective, les maîtres devraient être capables de réaliser
eux-même les activités du PNS. Pour ce faire, une formation des maîtres et des encadreurs
locaux est nécessaire.
La formation des maîtres se fait au travers du système de formation du MENRS et de la
DREN. Les formateurs centraux sont sensibilisés par le projet. Le projet forme d’abord
20

trois inspecteurs et conseillers pédagogiques au niveau de chaque Direction Inter-régionale


du MENRS, de la DREN, les chefs des 111 CISCO ainsi que 02 conseillers pédagogiques
par CISCO. Ces derniers forment à leur tour, avec la collaboration des
formateurs/spécialistes des directions régionales du projet, les assistants pédagogiques des
CISCO et les chefs ZAP. Enfin, ces derniers forment les maîtres, avec la collaboration des
formateurs du projet. Le schéma suivant résume le processus de la formation.
Figure 4 : Processus de la formation des maîtres

Conception du contenu de la formation par l’équipe de la


SEECALINE + formateurs centraux du MENRS

forment

-03 inspecteurs de chaque


Formateurs/Spécialistes Direction Inter-régionale du
des DP de la MENRS
SEECALINE -Conseillers pédagogiques
-Chefs des 111 CISCO
En
collaboration
forment

-Assistants pédagogiques
Formateurs de la Supervisent
des CISCO
SEECALINE -Chefs ZAP

forment

Maîtres

Source : Enquête personnelle, 2007

Après la formation, les maîtres sont directement capables d’appliquer l’éducation


nutritionnelle auprès de leurs élèves.
21

VII- L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire

Afin de résoudre les différents problèmes nutritionnels des élèves, il est nécessaire de
véhiculer des messages pour faire changer les comportements relatifs à la nutrition et à
l’hygiène. L’IEC est un moyen efficace pour y parvenir.
Dans le cas de notre thème, c’est la partie éducation qui nous intéresse particulièrement.
Par définition, l’éducation est l’acte de donner un ensemble d’outils à une personne (ou à
une communauté) pour l’aider à résoudre ses préoccupations.27
Pour Didier JULIA28 : « l’éducation est l’art d’instruire et de former les individus ». C’est
à dire qu’elle donne à la fois un enseignement particulier à l’enfant comme les leçons
qu’ils apprennent à l’école, des instructions et une éducation morale.
A part l’IEC, il y a également la méthode du « cycle des 3 A » et l’approche « Enfant pour
Enfant » pour appuyer la diffusion de l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire. Mais
avant de développer les principes de ces outils, nous allons voir brièvement les objectifs de
l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire.

1) Objectifs
L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire a pour objectif :
-d’améliorer l’état nutritionnel des élèves de l’enseignement primaire et des enfants non
scolarisés de 3 à 14 ans,
-d’assurer la pérennité des résultats nutritionnels en améliorant qualitativement et
quantitativement l’alimentation des enfants à la maison.

2) Activités
Pour ce faire, des activités sont entreprises comme la formation des maîtres, qui sont les
premiers concernés, en éducation nutritionnelle. Ce sont eux qui vont véhiculer le message
auprès des élèves qui seront à leur tour des messagers auprès de leur famille.
Le maître est formé pour assurer tout d’abord à la promotion de la nutrition, de
l’hygiène, de la santé et de l’environnement à l’issue de laquelle l’enseignant est
capable de transmettre aux élèves des connaissances en matière de nutrition, d’hygiène, de
santé et d’environnement de manière à leur permettre de changer leurs comportements et
habitudes.

27
Source : PNS, guide à l’intention de formateurs des maîtres
28
in « Dictionnaire de philosophie » (édition Larousse), 1984
22

Les élèves seront ensuite capables de transmettre des messages entre pairs, au niveau de la
famille et de la communauté en vue d’un changement de comportement. C’est le principe
de l’approche « enfant pour enfant » qui est une approche originale de l’éducation pour la
santé des enfants et qui les aide à devenir des acteurs et messagers de santé pour leurs
collègues, leur famille et la communauté tout entière. Cette approche participative fait le
lien entre les acquis à l’école et le vécu de l’enfant afin d’adopter un comportement
responsable en matière de santé et d’hygiène.29 Les avantages et le processus de l’approche
« enfant pour enfant » seront mis en annexe.
L’activité sur la promotion de la nutrition, de l’hygiène, de la santé et de
l’environnement sera développée à travers les programmes scolaires en vigueur.

Ensuite, il est aussi formé pour pratiquer la supplémentation en fer/folate, dès réception
des comprimés, le maître sensibilise les parents sur l’importance du fer dans le
développement du jeune enfant, ensuite le maître distribue aux élèves les comprimés de
fer/folate sous la supervision d’un agent de santé.

De même pour le déparasitage le maître entreprend la sensibilisation de la population


avec l’ONG et les intervenants du PNC lors de la journée de déparasitage ou de la journée
des écoles. Il explique aux parents et à la communauté les effets négatifs de la carence en
micronutriments et des parasitoses, en insistant notamment sur le fait que les opérations de
déparasitage doivent être soutenues par des mesures d’hygiène ; il distribue ensuite aux
enfants scolarisés les comprimés sous la supervision des agents de santé, pour les enfants
non scolarisés la distribution est assuré par le maître en collaboration avec l’animateur et
l’ACN ou le comité de pilotage.

Pour le suivi de l’iodation du sel le maître vérifie la bonne utilisation du sel iodé au sein
des familles tout en sensibilisant les parents sur l’importance du sel iodé. Une fois par an,
le maître demande aux élèves d’apporter un échantillon de sel utilisé chez eux. Chaque
élève place l’échantillon en face de lui ; l’élève sous la surveillance du maître y verse
quelques gouttes de réactif et attend le changement de couleur au bleu violet qui signifie
que le sel est iodé. Si la couleur ne change pas, le sel ne contient pas d’iode.

29
PNS, guide pour le maître, octobre 1999
23

Enfin le FBE constitue un outil financier du projet SEECALINE qui a pour fonction de
permettre aux écoles du PNS de réaliser, grâce à un fonds non remboursable, de petites
activités en matière de nutrition, d’hygiène et d’amélioration du bien être général.
Le maître assisté par l’animateur de l’ONG sensibilise les élèves, les parents pour identifier
les besoins de l’école en matière d’hygiène, de nutrition et de santé. Après identification
des besoins, on passe à la planification des activités à entreprendre.
Dans le cas de l’EPP Isahafa, le FBE s’est concrétisé par la construction d’un bassin lave
mains pour permettre aux élèves de se laver les mains après les selles, d’un puits, et d’une
petite douche où les enfants qui n’en ont pas pourront se laver.

Cette première partie nous a éclairés sur quelques terminologies de la nutrition, sur les
causes de la malnutrition ainsi que sur les problèmes nutritionnels des élèves de 6 à 14 ans.
Des experts en nutrition ont avancé des solutions pour résoudre ce problème, l’éducation
nutritionnelle dans les écoles primaires ; ils ont appliqué les résultats de leurs recherches en
Afrique ; des organismes de développement travaillant à Madagascar ont également
pratiqué à peu près les mêmes méthodes, en particulier la SEECALINE dans son
programme de nutrition scolaire.
24

Dans le cadre d’un projet de développement, les concepteurs du projet ont toujours des
objectifs et des résultats à atteindre. En fonction de leur approche et de leur méthode de
travail, ces derniers peuvent être atteints ou non ; cela dépend de la relation que les
responsables du projet ont avec les bénéficiaires et les responsables locaux.
Afin de voir les impacts du projet sur les bénéficiaires, il est utile de faire une évaluation
périodique des activités réalisées pour que les responsables puissent ajuster leurs actions
futures.
Quel que soit le projet de développement mis en œuvre, sa finalité doit aboutir au
développement et surtout à l’autonomie de ses groupes cibles.

La seconde partie traitera le travail sur terrain et les résultats obtenus, pour voir
concrètement les impacts de l’application de l’éducation nutritionnelle au sein de l’EPP
Isahafa. Elle relatera la monographie d’Isahafa ; les données collectées sur terrain et enfin
leur interprétation.
DEUXIEME PARTIE

TRAVAIL SUR LE TERRAIN ET


RESULTATS
25

CHAPITRE III

Monographie d’Isahafa

A Madagascar le fokontany représente la plus petite organisation administrative, elle est


une subdivision de base au niveau de la Commune.
Dans la politique gouvernementale actuelle, elle constitue la base de développement du
pays car c’est la représentation de l’Etat la plus proche du peuple.
Chaque fokontany a évidemment son histoire qui la caractérise, Isahafa n’échappe pas à
cette règle.

I- Historique du nom « Isahafa »

Le fokontany d’Isahafa appartient à la Commune rurale de Sabotsy Namehana – district


d’Antananarivo Avaradrano – région Analamanga, il se trouve à 14 km de la capitale sur la
route d’Ambohimanga Rova. On passe d’abord par Lazaina avant d’arriver à Isahafa.

Photo 1 : Le croisement où il faut tourner à gauche

Source : Enquête personnelle, 2007


26

Les habitants (ceux qui se trouvent là depuis toujours) ont pour ancêtres les frères
Andriamasinavalona. Ces gens se rebellaient souvent contre leur roi, de sorte que ce
dernier les a punis en leur interdisant de construire un « tranomanara » : c’est une sorte de
petite maison construite sur les tombeaux et dans laquelle les gens déposent leurs
offrandes.
Avant le grand recensement auquel le roi a fait procéder, Isahafa se nommait
Antanimarina. Lors de ce recensement le roi n’a pas permis que les habitants d’Isahafa
soient comptés avec les autres habitants du royaume. Le roi les avait fait compté à part, ce
qui a donné le nom de « isa hafa » qui veut dire « autre décompte » (Archive du Fokontany
Isahafa).
Isahafa était le lieu de rassemblement quand le roi voulait réunir les habitants du royaume ;
c’était également le lieu où les militaires faisaient le grand défilé.

II- Répartition de la population par âge et par sexe

Tableau 3 : Répartition de la population par âge et par sexe

Age Masculin Féminin Total


0-5 84 63 147
6-10 60 72 132
11-15 72 57 129
16-20 47 50 97
21-25 50 39 89
26-30 37 46 83
31-35 35 36 71
36-40 38 40 78
41-45 29 23 52
46-50 20 20 40
51-55 22 16 38
56-60 12 15 27
61-65 04 05 09
66-70 06 09 15
> 70 11 12 23
Total 527 503 1030

Source : Fokontany Isahafa


Année: 2006
27

Figure 5 Répartition de la population par âge et par sexe

Pyramide des ages


> 70
65 à 70
61 à 65
56 à 60
51 à 55
46 à 50
Classes d'âge

41 à 45
Féminin
36 à 40
Masculin
31 à 35
26 à 30
21 à 25
16 à 20
11 à 15
6 à 10
0à5

0 20 40 60 80 100
Effectifs

Source : Fokontany Isahafa


Année : 2006

La pyramide des âges nous indique qu’entre 0 à 5 ans, les garçons sont plus nombreux que
les filles. Arrivé à l’âge de 6 à 10 ans, la situation est inversée ; entre 11 à 15 ans les
garçons reprennent le dessus avec une grande différence : 72 pour les garçons contre 57
pour les filles. Au delà de 16 à 20 ans, l’effectif tend à s’équilibrer bien que de petites
différences s’observent entre 21 et 25 ans (les hommes redeviennent plus nombreux), et
entre 26 à 30 ans ce sont les femmes qui sont les plus nombreuses. Dans la tranche d’âge
de 31 à 50 ans, l’effectif redevient équilibré ; entre 51 à 55 ans les hommes sont
légèrement plus nombreux que les femmes. Dans les dernières tranches d’âge de 56 à 70
ans et plus, ce sont les femmes qui dominent en effectif.
Si on fait la somme entre les deux genres, nous constatons que le genre masculin est plus
nombreux que le genre féminin. Du point de vue de l’âge, ce sont les enfants de 0 à 15 ans
qui sont plus nombreux (39,62%) par rapport aux personnes âgées 61 à 70 ans et plus qui
est de 4,57%.
28

La population d’Isahafa est donc une population jeune à majorité masculine. Considérons à
présent maintenant la répartition de la population selon leurs activités.

III- Répartition de la population selon les activités

Tableau 4 : Répartition de la population selon les activités


Métier Nombre
Agriculteurs/Eleveurs
158
Artisans 47
Femme au foyer 115
Employés de bureau 12
Commerçants 14
Journalier (qui n’ont pas de métier fixe) 28
Employés des zones franches 16
Chauffeurs 12
Sécurité générale 02
Sécurité-gardiennage 11
Retraité 18
Elèves 308
Chômeurs 34
Mpitandrina 01
Briquetier 01
Mécaniciens 05
Médecins 02
Enseignants 31
Informaticien 01
Menuisiers 03
Couturières 41
Autres 170
TOTAL 1030

Source : Fokontany Isahafa


Année : 2006
29

Source : Fokontany Isahafa


Année : 2006

A première vue, selon cette graphique, il y a quatre catégories de personnes qui se


démarquent des autres. A savoir : les élèves, ensuite la catégorie autres qui n’appartient à
aucune de ces types d’activités, après vient la catégorie des agriculteurs et des éleveurs et
enfin celle des femmes au foyer.
Il est intéressant de savoir que lors de l’entretien avec le chef fokontany, celui-ci nous a
informés que le taux de scolarisation est de 100% à Isahafa, tous les enfants d’âge scolaire
vont à l’école.
Les paysans (agriculteurs/éleveurs) sont en grand nombre, le riz et le manioc sont les
cultures les plus pratiquées. Dans le domaine de l’élevage, ce sont les bœufs, les volailles
et les brebis qui tiennent une grande place.
A part l’agriculture et l’élevage, Isahafa possède aussi des artisans comme des couturières
en broderie et des maçons. Ils tiennent successivement la deuxième et la troisième place
après les agriculteurs/éleveurs qui tiennent la première place dans les activités
économiques du fokontany.
Même si la plupart des habitants ont une activité pour assurer leur subsistance, les
chômeurs ne sont pas non plus négligeables.
30

Bref, suivant la répartition des activités, la population d’Isahafa est une population
paysanne d’agriculteurs/éleveurs avec un taux de scolarisation de 100%.

D’après nos observations personnelles, Isahafa est un village avec une majorité d’habitants
ayant une vie modeste ; néanmoins nous pouvons aussi voir de belles propriétés qui
témoignent l’existence de personnes n’ayant aucun souci sur le plan matériel.
Le niveau intellectuel des habitants est également un facteur qui détermine la possibilité
d’une localité de pouvoir changer et de se développer. En se basant toujours sur nos
observations personnelles et les statistiques sur les activités des habitants, nous pouvons
supposer que la majorité d’entre eux ont un niveau intellectuel limité jusqu’à l’école
primaire.
L’EPP Isahafa est donc très important pour la vie de ces ménages surtout pour l’avenir de
leurs enfants, afin que ces derniers grâce à l’éducation dispensée, puissent avoir plus
d’ambitions que leurs parents. Pour tout connaître sur l’EPP Isahafa, nous allons passer au
chapitre suivant qui va nous développer son historique et son évolution.
31

Chapitre IV

Collecte de données de l’EPP Isahafa

L’école est le second lieu où les enfants développent leurs personnalités et certaines
habitudes ; mais c’est surtout le lieu où ils puisent des connaissances. Il est alors impératif
que l’école soit aménagée de sorte que les élèves puissent se développer physiquement et
intellectuellement.
L’EPP Isahafa est une école qui a subi de nombreuses difficultés avant d’arriver à son
stade actuel. Chaque directrice au poste a contribué au développement de cette école ; le
paragraphe suivant nous informera sur son historique et son évolution.

I- Historique et évolution de l’école

1) L’école avant le PNS


L’école créée en 1978, a ouvert pour la première fois ses portes le 22 janvier 1979. Il n’y
avait que 02 enseignants pour 70 élèves ; la seule infrastructure scolaire qui existait est la
maison qui abrite les classes de CP2 ; CE ; CM1 et CM2 mais sans la toiture de la véranda.
Photo 2 : La maison abritant les 04 sections

Source : Enquête personnelle, 2007


32

Néanmoins, le nombre de sections étaient toujours le même qu’actuellement c’est-à-dire 05


sections (les sections CP1 et CP2 partageaient la même salle de classe). Le taux de réussite
à l’examen était très bas ; mais la situation s’est améliorée quand on a recruté un
enseignant par classe.
En 1993, l’école a été détruite par un cyclone. Elle a pu être réhabilitée mais il ne restait
que 02 enseignants. En 2000, de nouveau ravagée par le cyclone Eline ; elle a été
reconstruite grâce à la collaboration de tout un chacun, à savoir : le FRAM, le fokonolona
et la CISCO.
En 1986/1987, l’école a été classée troisième pour le concours « tolom-piavotana », en
1988/1989 elle a obtenu la première place.

2) L’école après le PNS


La formation dispensée par la SEECALINE a débuté en 2001. A l’issue de cette formation
les responsables de l’école ont effectué quelques changements en faveur de l’amélioration
de l’état nutritionnel de ses élèves. Cela concerne particulièrement les plantes qui
composent le jardin scolaire et les infrastructures sanitaires de l’école.
Nous exposerons plus bas les différents changements opérés par les responsables après
avoir reçu la formation PNS ; pour le moment nous allons continuer avec l’historique de
l’évolution de l’école.
En 2003/2004, l’EPP Isahafa a été élue par le Projet CCEE et la DREN comme étant
l’école qui répond aux normes environnementales (sekoly manara-penitra ara tontolo
iainana).
Elle possède des plantes endémiques et quelques arbres fruitiers, une bibliothèque, un
puits. En outre, la cour de l’école est clôturée à l’aide d’une haie vive. Quant aux
éducateurs, la directrice ainsi qu’un enseignant possède le certificat de moniteur-animateur.
En 2004/2005, le fokontany a construit la toiture de la véranda de l’école et la place du
drapeau.
33

Photo 3 : La place du drapeau

Source : Enquête personnelle, 2007

Le terrain de jeu des enfants a été également mis en place : fanorona, katro,…
Pour le jardin potager, on y a planté des légumes et quelques pieds de maniocs et de
plantes à tubercules. Le FRAM ne lésine pas non plus sur les moyens quand il est question
d’améliorer la vie de leurs enfants à l’école. Ainsi, ils ont construit un grenier collectif
(sompitra iombonana) qui n’a cependant duré que pendant deux années scolaires. Tous ces
efforts ont donné aux enfants la possibilité de manger un peu à l’école même si ce n’est pas
tous les jours. Comme l’école veut promouvoir une alimentation saine au sein de la
famille, les responsables ont eu l’idée de récompenser les 02 premiers élèves par des
plantes issues du jardin potager.
34

Photo 4 : Le jardin potager

Source : Enquête personnelle, 2007


En 2005/2006 :
-L’école a commencé à planter du riz (vary an-tanety)
-Les élèves font des travaux manuels (broderie,…)
-Les enseignants vacataires suivent une formation pédagogique une fois par semaine avec
le conseiller pédagogique et le chef ZAP
-La directrice a terminé ses études de concepteur environnemental
-L’équipe de mini-foot de l’école « Maitso an’ala » a représenté le ZAP lors d’une
compétition sportive
-Les enseignants des classes CP1, CP2 et CE ont bénéficié de la formation APC en
collaboration avec la CISCO
-L’association Fanilo de l’Enfance Malgache a construit le centre de santé, la pré-cantine et
la bilbliothèque.
-Grâce au partenariat avec l’ONN, le FBE a été mis en place (construction d’un puits et
d’un bassin lave-main).
-La Rotary club a doté d’une pompe à eau le puit de l’école.
35

Photo 5 : La pré-cantine

Source : Enquête personnelle, 2007

Photo 6 : La dentisterie

Source : Enquête personnelle, 2007


36

La relation de cette évolution avec la formation donnée par la SEECALINE


Rappelons que la formation dispensée par la SEECALINE a débuté en 2001, elle a pour
but entre autres d’améliorer l’état nutritionnel des élèves de l’enseignement primaire.
Les enseignants ont été formés pour qu’ils soient capables de transmettre aux élèves des
connaissances en matière de nutrition, d’hygiène, de santé et d’environnement de manière
à leur permettre de changer leurs comportements et leurs habitudes. Pour les aider dans la
réalisation de leur travail un « guide pour le maître » a été élaboré par les responsables du
projet. Ce guide explique de façon claire et précise les techniques et méthodes à suivre
pour mener à bien l’éducation nutritionnelle (nous verrons en annexe les différentes parties
de ce guide).
A partir des idées qu’elle a reçu de la formation, la directrice de l’EPP Isahafa en poste
depuis décembre 2003, avec la collaboration des enseignants nouvellement formés (par
elle-même ainsi qu’un enseignant) ont réalisé de nombreux projets que nous avons déjà
cité auparavant.
Néanmoins quelques uns de ces projets existaient déjà avant même la formation dispensée
par le PNS. C’est le cas du jardin scolaire qui au début ne comportait que des arbres
endémiques. Grâce à la formation du PNS en éducation nutritionnelle, les formateurs leur
ont glissé l’idée qu’au lieu de ne planter que des arbres endémiques, il serait plus bénéfique
pour l’école d’y planter des légumes, des arbres fruitiers, des brèdes. Ainsi les enfants
peuvent profiter de ces produits agricoles en mangeant de temps en temps (2 repas par
semaine : le mercredi et le jeudi), même si ce n’est pas beaucoup, cela permet de calmer
leur faim et de les motiver en créant un centre d’intérêt supplémentaire de fréquenter
l’école.
Dans la mesure où l’EPP Isahafa est déjà considérée comme étant une école
environnementale, l’objectif principal de la directrice est maintenant de faire de l’EPP une
école modèle sur le plan nutritionnel.
Depuis 2001 également, l’état nutritionnel des enfants se trouve améliorer grâce aux
campagnes de déparasitage et de supplémentation en fer/folate.
Afin de mieux illustrer le rapport entre la formation et les résultats qui en ont découlé,
nous élaborerons un tableau résumant ce rapport :
37

Tableau 5 : Rapport entre la formation reçue et les résultats perçus


FORMATIONS RESULTATS
RECUES
Promouvoir la nutrition Jardin potager (légumes, fruits, riz, …)
Construction d’une pré-cantine
Récompense des 02 premiers de la classe par une plante issue
du jardin potager
Promouvoir l’hygiène Construction d’une borne fontaine pour se laver les mains
Construction des latrines
Promouvoir la santé Réalisation des campagnes de déparasitage et de la
supplémentation en fer/ folate
Construction d’une dentisterie
Promouvoir Plantation d’arbres endémiques et d’une haie vive
l’environnement L’école possède une planche environnementale
La directrice a fini ses études de concepteur environnemental
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
Bref, la formation a permis à l’école d’améliorer ce qui existait avant (cas du jardin
scolaire) et elle lui a permis également de renforcer les liens avec ses partenaires grâce à la
réalisation de nouveaux projets toujours en vue d’améliorer l’état nutritionnel des élèves.

II- Les différents partenaires de l’école

-Société « R », a assuré depuis 2005 le salaire d’un enseignant.


-L’Association Fanilo de l’Enfance Malgache-France a construit : la bibliothèque, la pré-
cantine, la dentisterie, les latrines, les terrains de basket et de foot.
-Le SAF FJKM a donné des pépinières de plantes endémiques.
-Aide et Action a donné des matériels de jardinage tels que : brouette, bêche, arrosoir
-ONN, SEECALINE a mis en place le FBE et a assuré la formation des enseignants en
matière de nutrition, d’hygiène et de santé.
-La CCEE a assuré la formation des enseignants durant 2 ans ; avec l’aide des parents, elle
a également construit le domaine scolaire ; a donné quelques plants d’arbres endémiques
et a mis en place une planche environnementale.
La coopération de chaque catégorie de personnes (FRAM, fokonolona, les différents
partenaires) a non seulement eu un impact sur l’environnement de l’école mais aussi sur le
comportement des élèves et des parents par rapport au respect de l’hygiène individuelle et
environnementale.
38

III- Les résultats actuels

En résumé, voici les résultats obtenus à l’EPP Isahafa :


-une bibliothèque
-une dentisterie
-un jardin potager composé de 35 arbres fruitiers (papayer, pommier, pêcher, bananier,…),
de légumes, des brèdes, du manioc, du maïs, du soja
-des terrains de jeu : balançoire, foot, basket, katro,…
-une pré-cantine
-04 salles de classe
-une latrine, deux puits avec pompe mécanique pour le premier et électrique pour le
second.

IV- Les perspectives

Même si les résultats actuels sont assez impressionnants, l’école a d’autres projets
d’avenir :
-la construction d’un bâtiment à 02 salles : l’une pour la classe de CP1 (qui se situe
actuellement dans la pré-cantine), l’autre pour les préscolaires. Ces 02 salles constitueront
également le projet de commémoration du 30ème anniversaire de l’école ;
-l’obtention de lait sans vache c’est à dire la plantation de soja ;
-la transformation de la pré-cantine en cantine afin que les élèves puissent manger à leur
faim (au moins une fois par jour). Cela implique qu’il faudrait agrandir le terrain de culture
mais il faut également ajouter à cela un élevage de volailles et/ou bétail.
39

Nous connaissons actuellement les efforts réalisés par l’école pour améliorer l’état
nutritionnel de ses élèves. Avec l’appui des formateurs, la directrice et son équipe sont
parties des ressources existantes pour développer et réaliser leurs projets. Mais ces derniers
n’auraient pu être réalisés sans la collaboration des différents partenaires.

Jusqu’à maintenant, l’école continue à pratiquer les activités du PNS avec toujours les
mêmes méthodes et principes comme le déparasitage ainsi que la supplémentation en fer et
vitamines, la promotion de l’alimentation et de l’hygiène ; par contre le suivi de l’iodation
du sel s’est arrêté car il n’y avait plus de réactif.
Le chapitre suivant traitera principalement de l’enquête réalisée auprès des différentes
entités : au niveau de la directrice, des 04 enseignants, des élèves et des parents.
Chaque entité a donné son point de vue sur la formation PNS et ses conséquences sur la vie
de l’école et de son entourage. Pour ce faire, des questionnaires ont été établies à l’endroit
de chaque entité ; leurs réponses à chaque question seront traitées une par une dans un
tableau.
40

Chapitre V

Interprétation des données collectées

Nous avons recueilli les données grâce à un questionnaire préalablement établi. Les
questions étaient réparties suivant le type de personne interrogée. Dans le cas de notre
étude, nous allons voir successivement quatre types de personne : la directrice, les
enseignants, les élèves et les parents.
Comme nous cherchons à faire une étude d’impact de l’éducation nutritionnelle en milieu
scolaire, le questionnaire a été divisé en deux parties : la première partie traite la situation
de l’école et son environnement avant le PNS et la seconde partie traite sa situation après le
PNS. Malencontreusement, les données avant le programme n’ont pu être toutes obtenues
car les personnes que nous devions interviewer, notamment les parents d’élèves avant 2001
et les enseignants ayant reçu la formation, ne sont plus accessibles. A défaut
d’informations sur la situation de l’EPP Isahafa avant le PNS, nous développerons, de
prime abord la situation de l’anémie en milieu scolaire à Madagascar chez les élèves de 6 à
14 ans30, ensuite nous aborderons l’interprétation des données collectées au niveau de
chaque entité.

I- L’anémie en milieu scolaire chez les élèves de 6 à 14 ans

A Madagascar, l’anémie est reconnue comme un problème majeur qui touche les élèves
malgaches. Les données qui seront citées ci-après proviennent du rapport d’enquête
financée par l’USAID et la SEECALINE en vue de collecter entre autres des données sur
l’état de l’anémie en milieu scolaire31 par rapport auxquelles le projet SEECALINE peut
évaluer l’impact de ses activités de nutrition scolaire.

30
Recueilli dans un rapport d’enquête sur la carence en vitamine A chez les femmes et les enfants et enquête
sur l’anémie chez les écoliers de 6 à 14 ans, rédigé par RAZAFIARISOA Berthine, chercheur SEECALINE-
MOST/ISTI Consultant.
31
Aucune donnée sur les enfants d’âge scolaire n’existe à Madagascar. Ces élèves constituent pourtant un
groupe à haut risque de carence en fer, compte tenu de leur état physiologique en perpétuelle croissance et à
leur préparation à la vie adulte. (Enquête sur la carence en vitamine A chez les femmes et les enfants et
enquête sur l’anémie chez les écoliers de 6 à 14 ans – USAID – Septembre 2001 – format PDF)
41

L’OMS a défini l’anémie comme tout état pathologique dans lequel la teneur du sang en
hémoglobine est devenue anormalement faible, suite à une carence en un ou plusieurs
nutriments essentiels, entre autres, le fer et l’acide folique et aussi à cause du paludisme.
L’enquête sur l’anémie a été effectuée sur un échantillon de 900 élèves dans les écoles
primaires quel que soit le statut de l’établissement. L’enquête est destinée à fournir des
données au niveau national. Les résultats obtenus permettent de voir la situation de
l’anémie au niveau des écoles afin de mettre en place un programme de nutrition scolaire.

La prévalence de l’anémie chez les élèves


L’anémie chez les enfants de 6 à 14 ans est classée en 4 niveaux :
-L’anémie est considérée comme sévère à un taux d’hémoglobine inférieur à 7,0 g/dl,
-Elle est modérée si ce taux se situe entre 7,0 g/dl et 9,9 g/dl
-Et l’anémie est considérée comme légère si ce taux se situe entre 10 g/dl et 11,9g/dl pour
les enfants de 6 à 11 ans et entre 9,9 et 12 g/dl pour les enfants de 12 à 15 ans.
Sur l’ensemble des élèves enquêtés, la prévalence de l’anémie est de 38% dont 25%
d’enfants présentant une anémie légère, 12% sous forme modérée et 1% atteints d’une
anémie sévère.
L’enquête sur la prévalence de l’anémie chez les élèves a été divisée selon plusieurs
critères : par sexe, par âge, par rapport aux antécédents pathologiques,… nous ne
considèrerons que les deux premiers critères.
-Prévalence de l’anémie par sexe
D’après l’enquête effectuée, les garçons (41%) sont plus vulnérables à l’anémie par rapport
aux filles (35%). De plus, les garçons (1,4%) sont doublement atteints d’anémie sévère par
rapport aux filles (0,7%).
-Prévalence de l’anémie selon l’âge
Par rapport à l’âge, la prévalence de l’anémie se présente comme suit: elle diminue jusqu’à
l’âge de 11 ans, âge où la prévalence est minimale, pour augmenter jusqu’à l’âge de 12 ans
et rester stable.
Les petites filles sont plus anémiées entre 7 et 8 ans. Les prévalences chez les deux sexes
diminuent à 11 ans et commencent à reprendre. Cette situation est due à la reprise de la
croissance à cet âge. En effet, à cet âge se fait la croissance exponentielle de l’enfant car le
gain de poids se fait du simple au triple entre 6 à 12 ans. Par ailleurs, la constitution des
muscles chez les garçons et l’apparition des premières règles chez les adolescentes
entraînent ainsi une augmentation les besoins en nutriments.
42

En conclusion le rapport mentionne que presque 2 sur 5 enfants en milieu scolaire de 6 à


14 ans sont touchés par l’anémie à Madagascar. L’anémie chez les écoliers est un
problème de santé publique à Madagascar. Quelle que soit la tranche d’âge, les filles autant
que les garçons sont vulnérables à l’anémie. L’anémie est beaucoup plus élevée chez les
élèves : issus de familles nombreuses, ayant comme source d’eau à boire non protégée,
ayant des conditions d’hygiène et assainissement précaire c’est-à-dire utilisant des fosses
perdues comme type d’aisance. Le régime alimentaire des ménages est un régime
alimentaire à faible disponibilité en fer. Les aliments riches en fer héminique sont en
majorité achetés, donc essentiellement liés au pouvoir d’achat.

Ce bref résumé du rapport nous a informés sur l’état de la prévalence de l’anémie chez les
écoliers, à présent nous allons voir les données collectées à travers nos propres enquêtes.

II- Point de vue de la directrice

Les questions destinées à la directrice concernent l’historique et l’évolution de l’école,


ainsi que la formation qu’elle a reçue du PNS sur l’éducation nutritionnelle et l’évolution
du taux de réussite des élèves depuis son arrivée au poste.
Concernant l’historique et l’évolution de l’école, nous les avons déjà développées
précédemment, mais les questions relatives à la formation et au taux de réussite des élèves
seront étudiées dans le tableau suivant :
Tableau 6 : Situation de l’école de 2002 à 2006
Nombre
d’élèves
Nombres
Nombre Nombre se Pourcentage
Année Nombre Nombre d’élèves
de de présentant d’élèves
scolaire d’enseignants d’élèves ayant
classes sections à ayant réussi
réussi
l’examen
CEPE
2002/2003 02 70 04 05 O9 00 00
2003/2004 03 100 04 05 17 03 17,65
2004/2005 O3 110 04 05 24 10 41,67
2005/2006 04 110 04 05 18 10 55,56
Source : Archives EPP Isahafa
Année : 2006
D’après ce tableau, nous voyons que le nombre d’enseignants a augmenté au fil des années
scolaires de même pour le nombre d’élèves. Par contre le nombre de classes et le nombre
de sections ont été toujours les mêmes.
43

A propos des élèves ayant passé l’examen, leur effectif augmente jusqu’à l’année scolaire
2004/2005 ; mais il chute à l’année scolaire 2005/2006 car beaucoup d’élèves ont redoublé
le CM1 durant cette année scolaire à cause du grand taux d’absentéisme surtout en période
de soudure.
Néanmoins, le taux de réussite à l’examen s’est amélioré par rapport à l’année scolaire
précédant son arrivée au poste.

Le taux d’absentéisme est remarquablement élevé durant la période de soudure car la


plupart des élèves ne mangent pas à leur faim ce qui fait que leurs parents ne les laissent
pas aller à l’école quand ils voient qu’ils sont très faibles.
Telles sont les informations reçues sur le taux de réussite des élèves. Nous allons
maintenant voir les questions relatives à la formation PNS.
Tableau 7 : Perception de la formation PNS
Difficultés
Avantages Faiblesses Changements perçus
rencontrés
Aucunes -Après la formation les Aucunes -Quelques parents
éducateurs ont constaté que (surtout les jeunes
tout ce qu’ils ont appris durant parents et en
la formation ils le savaient particulier les mères
déjà, seulement ils ne savaient de famille) suivent
pas comment les mettre en les conseils
pratique. Mais grâce aux PAF culinaires des
Formation ils ont pu les réaliser. éducateurs.
PNS -L’environnement scolaire se -Les enfants sont
trouve amélioré. habitués à avoir une
bonne hygiène.
-Les enfants
transmettent les
messages (hygiène et
nutrition) auprès de
leurs parents ainsi
qu’auprès de leurs
pairs.
Source : Enquête personnelle
Année : 2007

Les idées exposées dans ce tableau viennent uniquement de la directrice. Si on fait un


aperçu global, nous constatons que la formation lui a été bénéfique aussi bien sur
l’amélioration de ses méthodes pédagogiques et de l’environnement scolaire que sur les
changements de comportement des élèves et des parents.
44

Voyons à présent les réponses des enseignants sur le même sujet, c’est à dire sur la
formation dispensée par le PNS.

III- Point de vue des enseignants

Comme nous l’avons rappelé ci-dessus, seul un enseignant (enseignant 1) a pu faire la


formation PNS. Il tient la classe CM1 qui compte 19 élèves. Voyons sa perception de la
formation PNS.
Les difficultés pendant la formation
Aucunes
Avantages et faiblesses de la formation
La formation a amélioré ma méthode d’enseignement, je peux expliquer plus simplement
les choses aux enfants grâce aux dessins et aux PAF.
Les faiblesses ne sont pas liées directement à la formation, elles se posent plutôt après,
dans la pratique effective des méthodes et techniques pédagogiques apprises, comme
l’insuffisance des matériels pédagogiques (livres) pour mener à bien notre mission.
But de la formation
Pour que l’enseignement ne soit pas seulement théorique mais plus pragmatique.
Les changements perçus après application du PNS
-Les élèves ont un assez bon niveau, lors du contrôle bimestriel seuls 03/19 élèves n’ont
pas eu la moyenne.
-Par rapport au changement de comportement à propos de l’hygiène et l’alimentation, les
élèves les appliquent sans problème à l’école par contre son application à la maison dépend
des possibilités de chaque parent.
-Concernant les parents, ces derniers sont toujours présents quand l’école a besoin de leur
participation.
-Pour le taux d’absentéisme, il est en nombre élevé durant les mois de décembre – janvier -
février, c’est la période de soudure, ce qui fait que la plupart des enfants sont sous-
alimentés.

Les trois autres enseignants (enseignant 2, 3 et 4) ont été formés plus tard par la directrice
et l’enseignant 1, par conséquent les questions relatives à la formation PNS n’ont pas été
posées à ces derniers. Néanmoins, les questions sur le niveau des élèves, le changement de
comportement par rapport à l’hygiène et à l’alimentation, la participation des parents à la
45

gestion et au développement de l’école, le taux d’absentéisme des élèves (période et


causes) ont été posées.

Tableau 8 : Niveau des élèves


Nombre des enseignants Réponses
03 moyen
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
Les trois enseignants ont le même avis sur le niveau de leurs élèves. L’enseignant 2 est
responsable de la classe CE, lors du contrôle bimestriel (octobre-novembre) 05/31 élèves
n’ont pas eu la moyenne ; l’enseignant 3 est responsable de la classe CP2, 04/24 élèves
n’ont pas eu la moyenne lors du contrôle bimestriel. Enfin, l’enseignant 4 est responsable
de la classe CM2, lors du dernier contrôle tous les élèves ont eu la moyenne.
Si nous regardons ces résultats, il nous semble que les élèves ont un très bon niveau ; mais
les enseignants disent qu’ils ont un niveau moyen car leur moyenne varient entre 12 et
05/20, et aussi parce que certains élèves sont instables au niveau de leur moyenne.

L’un des buts de la formation PNS est que les élèves appliquent les messages d’hygiène et
d’alimentation. Les tableaux suivants enregistrent les réponses des 03 enseignants sur ce
sujet.
Tableau 9 : Application des messages d’hygiène et transmission des messages sur
l’alimentation
Nombre des enseignants Réponses
03 Oui
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
Les 03 enseignants affirment que les enfants appliquent les messages d’hygiène, du moins
quand ils vont à l’école, car à la maison son application effective dépend de la possibilité
des parents. De même pour le message sur l’alimentation, les enfants transmettent les
messages mais son application à la maison dépend de la possibilité surtout financière des
parents.
Les parents jouent un rôle prépondérant dans les activités de l’école, le tableau suivant
nous montre les impressions des éducateurs sur la participation des parents dans les
activités de l’école.
46

Tableau 10 : La participation des parents dans les activités de l’école


Nombre des enseignants Réponses
03 Ils participent

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Les parents ne se font pas prier quand l’école a besoin d’eux, surtout quand il s’agit
d’activités ayant besoin des forces de bras. Par contre ils sont moins nombreux à collaborer
quand il s’agit de participation monétaire.

Nous allons à présent passer au sujet de la période pendant laquelle le taux d’absentéisme
est élevé.
Tableau 11 : La période du grand taux d’absentéisme
Nombre des enseignants Réponses
02 En période de soudure
01 En hiver

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Deux enseignants affirment que le taux d’absentéisme est élevé durant la période de
soudure c’est-à-dire entre le mois de novembre et décembre. Pour l’enseignant 4, le taux
d’absentéisme est élevé pendant l’hiver. Pour connaître les causes de ce grand taux
d’absentéisme, nous élaborerons le tableau relatant les réponses des enseignants sur le
pourquoi de ces absences.
Tableau 12 : Les raisons du grand taux d’absentéisme
Nombre des enseignants Réponses
02 Elèves sous-alimentés
01 Grippe

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
47

Si on fait le lien entre les tableaux 11 et 12, nous pouvons constater qu’en période de
soudure les élèves sont sous-alimentés car le revenu des parents n’est pas suffisant pour
subvenir aux besoins de la famille.
Nous expliquerons de long en large les causes fondamentales de cette insuffisance de
revenu des parents dans la dernière partie du mémoire.

A présent, nous allons passer aux réponses des élèves à qui nous avons posé les questions
relatives aux activités de la SEECALINE ainsi que l’application de ce que leurs maîtres les
ont transmis sur l’hygiène et l’alimentation.

IV- Point de vue des élèves

Ce sont les 26 élèves de la CM2 qui ont été interrogé car selon nous ils sont les plus aptes à
répondre aux questions.
Les réponses des 26 élèves à chaque question seront traitées par tableau.
Tableau 13 : Les activités de la SEECALINE

Nombre d’élèves Réponses


26 Pesée périodique des enfants
26 Distribution de fer, de vitamines et de comprimés antiparasitaires

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Les activités souvent mentionnées par les élèves sont la pesée périodique des enfants et la
distribution de fer, de vitamines et de comprimés antiparasitaires car ce sont celles qui les
touchent directement.
Voyons à présent les réponses des élèves par rapport aux rôles qu’ils devraient assurer au
sein de leur entourage.
Tableau 14 : la transmission des messages sur l’alimentation
Nombre d’élèves Réponses
20 Oui
06 Non

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
48

D’après les réponses recueillies 20/26 élèves affirment transmettre des messages sur
l’alimentation ; mais son application effective dépend de la possibilité des parents.
Les 06 élèves restants n’abordent pas trop ce sujet chez eux car faute de moyens, les
membres de la famille mangent ce qu’il y a.
La transmission du message par rapport à l’hygiène fait partie également des rôles attribués
aux élèves.
Tableau 15 : la transmission des messages sur l’hygiène
Nombre d’élèves Réponses
26 Oui
00 Non

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Tous les élèves affirment qu’ils transmettent le message par rapport à l’hygiène en
montrant à leurs amis et à leurs parents ce qu’il faut faire: se laver les mains, se couper les
ongles, se brosser et se laver les cheveux, ne pas jeter les ordures n’importe où et porter
toujours des vêtements propres. Les enfants disent que certains réagissent bien et
appliquent les conseils sans problème, mais d’autres par paresse ou faute d’argent
n’appliquent pas les conseils.

Le tableau suivant étale les réponses des élèves à propos des avantages du PNS, un élève
peut proposer plusieurs réponses.
Tableau 16 : les avantages du PNS

Nombre d’élèves Réponses


24 Une bonne santé
23 Les vers sont éliminés
04 Une bonne hygiène
01 Etre plus assidu à l’école

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
49

Les réponses des élèves sont quasiment les mêmes ; les vers éliminés et une bonne santé
sont répétés le plus ; ils sont respectivement réitérés 23 fois et 24 fois. Les réponses avoir
une bonne hygiène et être assidu à l’école sont respectivement répétés 4 fois et 1 fois.
Nous pouvons en déduire que c’est la santé qui touche le plus les élèves, en particulier
l’élimination des vers.

Quand les élèves s’absentent, c’est pour des raisons bien précises, le tableau suivant relate
leurs réponses, comme dans le cas précédent un élève peut donner plusieurs réponses.
Tableau 17 : les raisons de leurs absences

Nombre d’élèves Réponses


26 Quand on est malade
06 Quand on n’a pas mangé
04 Quand quelqu’un est malade à la maison

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
La première raison que les élèves évoquent en premier lieu est « quand ils sont malades » ;
en second lieu ils ne viennent pas non plus à l’école « quand ils n’ont pas mangé de la
journée » car ils sont trop faibles et ils ne seraient pas concentrés durant les cours et en
dernier lieu « quand quelqu’un est malade à la maison », l’enfant reste pour s’occuper du
malade.

Pour être sûre des réponses données par les élèves, il est bon de vérifier certaines de leurs
réponses surtout par rapport à l’application des messages d’hygiène et d’alimentation à la
maison. Pour ce faire, nous avons interrogé les parents (la plupart du temps c’est la mère
de famille) et durant ces enquêtes qui se sont faites sous forme de visite à domicile, nous
avons également observé l’état de la propreté de la maison et de son entourage.
50

V- Point de vue des parents

Pour faciliter l’illustration, chaque famille sera numérotée de F1 à F13. Ces familles
enquêtées sont toutes membres du FRAM ; leur effectif total est de 43 membres, mais 13
familles seulement ont pu être enquêtées, les autres ont été inaccessibles durant la période
car ils ont vaqué à leurs occupations.
L’enquête a été effectuée par secteur : Isahafa Ouest (F1 à F4), Est (F5 à F9) et Sud (F10 à
F13). Nous avons aussi mentionné les professions des chefs de ménages (le père ou la mère
selon le cas) afin de faire une liaison entre l’alimentation du ménage en période de soudure
et le niveau économique des parents.
Pour illustrer les réponses provenant des parents, nous élaborerons toujours des tableaux de
réponses à chaque question.
En période de soudure, certains ménages ont du mal à subvenir à leurs besoins
alimentaires ; la première question est donc relative à la fréquence de l’alimentation des
ménages durant cette période.
Tableau 18 : la fréquence de l’alimentation

Familles Nombre de familles Réponses


F1, F2, F3, F4, F5, F8, F9 7 3 fois
F10, F13 2 2 fois
F6, F7 2 1 à 2 fois
F11, F12 2 1 fois

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Selon ce tableau 07 familles mangent toujours 3 fois par jour durant la période de soudure,
ce sont les familles dont leur rentrée d’argent se font périodiquement (04 salariés, 01
commerçante, 01 fonctionnaire, 01 gardien). Par contre 02 familles ne mangent que 02 fois
seulement ; 02 familles mangent 1 à 2 fois et 02 familles une fois seulement, 05 de ces
familles sont des agriculteurs/éleveurs et l’autre qui reste est un journalier c’est-à-dire qu’il
n’a pas de métier fixe. Pour ce dernier sa rentrée d’argent est très aléatoire, ce qui fait qu’il
ne peut apporter que ce qu’il peut acheter avec ce qu’il a gagné durant la journée ;
concernant les agriculteurs/éleveurs, leur revenu est dépendant surtout de la récolte ce qui
51

explique pourquoi ils ont du mal à subvenir à leurs besoins alimentaires durant la période
de soudure.

La quantité d’aliments ingérés est importante mais il ne faut pas non plus négliger sa
qualité. Le tableau suivant expose la composition de l’alimentation des familles pendant la
période de soudure (une famille peut citer plusieurs aliments mais cela ne veut pas dire
qu’ils se nourrissent uniquement de ces aliments qu’ils ont cité).
Tableau 19 : la composition de l’alimentation
Période Composition Nombre de familles
Vary sosoa 07
Café 01
Œufs + vary sosoa 05
Frites 01
Matin Poissons + vary sosoa 01
Lait 01
Miel 01
Rien 06
Eau chaude 03
Voamaina + vary maina 07
Légumes + vary maina 07
Ravitoto + vary maina 01
Poissons séchés + vary maina 01
Midi Viande + vary maina 01
Brèdes + vary maina 04
Tubercules 05
Arachides + vary maina 02
Rien 03
Vary sosoa + les restes du midi 04
Vary maina + les restes du midi 05
Soir
Vary sosoa 02
Manioc 03
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
52

Le matin, l’aliment le plus consommé est le vary sosoa sans rien avec, il a été mentionné
07 fois ; ensuite les œufs avec du vary sosoa a été mentionné 05 fois ; mais il y a également
des familles qui ne mangent rien du tout le matin, cela a été dit 06 fois et 03 fois, les
familles enquêtées disent qu’elles ne boivent que de l’eau chaude et enfin les aliments tels
que le café, les frites, les poissons le lait, le miel n’ont été dits qu’une seule fois.
Le midi, en générale c’est la période de la journée durant laquelle le malgache mange le
plus. Pour les familles qui ont les moyens, ils mangent la plupart du temps du « vary
maina » avec d’autres mets pour l’accompagner : les « voamaina » et les légumes ont été
cité tous les deux 07 fois ; les brèdes 04 fois ; les arachides ont été cité 02 fois ; le ravitoto,
les poissons séchés, la viande une seule fois.
Pour les familles qui n’ont pas trop les moyens durant cette période de soudure, souvent ils
mangent des tubercules quand ils en trouvent ou rien quand ils n’en trouvent pas. Ces deux
termes ont été cités respectivement 05 fois et 03 fois.
Le soir, la plupart des mères de familles ne cuisinent plus, elles réchauffent seulement les
restes (des mets) de ce qu’il y avait le midi et selon le cas elles le font accompagner avec
du vary sosoa (04 fois mentionné) ou du vary maina (05 fois mentionné). Mais il y a aussi
des ménages qui ne mangent que du vary sosoa (02 fois cité) ou que du manioc (03 fois
cité).
Chaque ménage a donc son propre régime alimentaire durant la période de soudure, les
ménages qui ont les moyens mangent toujours 03 fois par jour avec des nourritures
variées et les ménages qui sont en difficulté pendant cette période ne mangent qu’un à
deux fois par jour et ils mangent la plupart du temps du manioc ou quasiment rien.

Nous allons maintenant aborder les réponses des parents sur le thème de la santé comme se
laver les mains avant de passer à table.
Tableau 20 : le lavage des mains
Nombre de familles Réponses
12 Toujours
01 Dès fois
Source : Enquête personnelle
Année : 2007

12 familles disent toujours se laver les mains avant de passer à table ; une seule a répondu
« dès fois » car lorsque la nourriture ne requière pas d’être prise par la main, la mère de
famille n’oblige pas les enfants à se laver les mains. Concernant les 12 autres, nous avons
53

quelques réserves concernant la réponse de certaines familles car lors de notre entretien
avec les mères de famille, plus exactement 06 nous ont confié que pendant la période de
soudure quand elles ont un peu d’argent, elles préfèrent acheter de quoi manger au lieu de
se soucier de la propreté de ceci ou de cela. Donc, nous ne sommes pas si sûrs que ces
ménages puissent toujours se laver les mains avant de passer à table et même de pratiquer
les autres règles d’hygiène comme laver les vêtements, les cheveux,…

La question suivante concerne les maladies qui touchent le plus les enfants durant la
période de soudure. Les réponses des parents seront toujours traitées dans un tableau, un
parent peut citer plusieurs maladies.
Tableau 21 : les maladies fréquentes
Nombre des parents Réponses
05 Maux de dents
04 Maux d’estomac
02 Toux
02 Rhume
05 Paludisme
01 Etouffement
01 Grippe
02 Aucune
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
Le tableau montre la fréquence des maladies évoquées par les parents. Le paludisme et les
maux de dents tiennent la première place avec une fréquence de 5 fois ; vient ensuite les
maux d’estomac (4 fois) ; la toux, le rhume et la grippe sont à ex æquo en troisième place
(2 fois), en quatrième place l’étouffement et la grippe qui n’ont été mentionnés qu’une
seule fois et enfin 02 parents disent qu’aucune maladie spécifique ne touchent les enfants
durant la période de soudure.

Nous allons à présent aborder le sujet relatif aux rôles de l’enfant qui est supposé être un
messager auprès de sa famille.
54

Tableau 22 : l’enfant messager


Nombre des parents Réponses
13 Oui
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
Tous les parents affirment que leurs enfants transmettent les messages d’hygiène et
d’alimentation auprès d’eux ; mais sa réalisation à la maison dépend de la possibilité et de
la volonté des parents. C’est le cas des 06 parents mentionnés ci-dessus (cf. page 50 dans
l’interprétation du tableau 20).
En conclusion, d’après l’enquête effectuée, pendant la période de soudure 06/13 familles
mangent un à deux fois par jour seulement. Il est intéressant de savoir que certains parents
interrogés ne veulent pas admettre qu’ils sont dans le besoin durant cette période.
Concernant le respect de l’hygiène individuelle et environnementale son application à la
maison est très difficile pour certains élèves car leurs parents sont plus préoccupés à
chercher ce qu’ils vont manger aujourd’hui que de se prendre la tête sur la propreté. Dans
les foyers les plus démunis quand ils ont un peu d’argent, les parents préfèrent acheter de
quoi manger pour les enfants que d’acheter du savon par exemple.
Les maladies fréquentes rencontrées dans ces familles démunies sont : le mal de dent, mal
à l’estomac (marary vavony), le paludisme pour celles qui habitent près des marécages.
Pendant cette période, la composition de leur alimentation est limitée aux : brèdes,
tubercules ou quasiment rien32.
Le point positif est que la majorité des élèves sont tous des messagers auprès de leur
famille, ils sont très exigeants car à l’école les enseignants sont très stricts sur ce point
(hygiène). Par contre le message sur la nutrition est véhiculé mais son application dépend
de chaque famille. Chacune n’a pas les mêmes possibilités, c’est suivant le statut socio-
économique des ménages c’est à dire du niveau d’instruction et de la profession du chef de
ménage. L’application du message sur la nutrition dépend aussi de la volonté surtout des
mères de familles. En effet, ce sont les jeunes parents qui sont les plus enclins aux
changements (sur le plan de la nutrition) par rapport aux anciens.

Nous connaissons à présent les différentes caractéristiques de la population d’Isahafa,


l’historique de l’EPP Isahafa notre principal sujet, de sa création jusqu’à nos jours. Les

32
Notons que ce n’est pas durant toute la période de soudure.
55

données collectées auprès des différentes entités ont été interprétées au premier degré, elles
nous fournissent leurs points de vue respectifs.

Pour mieux comprendre ces propos, nous passons à la troisième partie dans laquelle
chaque point de vue sera analysé. La vérification des hypothèses et les propositions de
solutions seront aussi mentionnées dans cette dernière partie.
TROISIEME PARTIE

ANALYSE – SYNTHESE ET
PROPOSITIONS
56

Chapitre VI

Analyse des données collectées

Chaque entité interrogée a eu ses propres points de vue par rapport au PNS et ses effets.
Néanmoins, sur certains sujets, les quatre entités évoquent les mêmes remarques. Nous
noterons également que certains facteurs influent directement sur l’évolution ou non du
mode de vie d’un ménage.
Dans ce chapitre nous allons analyser les réponses des différentes entités citées
précédemment, mais également des relations qui existent entre les facteurs influençant la
vie des ménages et l’impact du PNS sur leur vie respective.

Les indicateurs de changements

1-Les impacts au niveau de l’école (éducateurs, élèves et environnement


scolaire)
a-Les impacts au niveau des éducateurs
Nous entendons par éducateur, les quatre enseignants et la directrice.
La formation en éducation nutritionnelle dispensée par le PNS a innové les méthodes
pédagogiques des éducateurs. Ils (la directrice et l’enseignant 1 en particulier) ont
souligné l’importance de la pratique des PAF : elles permettent d’habituer l’enfant à un
comportement d’hygiène ; en intégrant ces petits gestes quotidiennement l’élève deviendra
un messager auprès de sa famille et de ses amis.
Par contre, même si les trois autres enseignants n’ont pas fait directement la formation du
PNS, quand les deux autres les ont formés, ils ont pu également innover leur méthode
d’enseignement : l’un d’entre eux a révélé qu’avant quand il expliquait les leçons aux
élèves, il posait beaucoup de questions pour avoir la réponse finale ; mais à présent il se
servait seulement des dessins pour les illustrer33. Par exemple pour expliquer aux enfants
les règles d’hygiènes, il leur montrait des dessins d’un enfant qui se lave, qui se brosse les
dents,… Cette méthode marche aussi bien dans les cours de connaissances usuelles, de
géographie, de français, de calcul et tous les autres. Un autre enseignant a évoqué que la

33
Ces méthodes pédagogiques étaient déjà pratiquées pendant le Moyen-âge par PLATON. Il disait entre
autres choses qu’il faut faire en sorte que les éduqués « s’instruisent en jouant », in « La République – livre
VII » (édition Nathan), 1990.
57

formation lui a permis de faciliter les préparations de ses cours : ceci est toujours en
rapport avec l’utilisation de dessins.
La formation a donné aux éducateurs de nouvelles techniques pédagogiques qui ont rendu
plus vivant les cours dispensés.

Les premières cibles de cette formation sont évidemment les élèves. Les impacts au niveau
de ces derniers déterminent l’efficacité ou non de l’éducation nutritionnelle.

b-Les impacts au niveau des élèves


Les résultats attendus auprès des élèves sont : l’amélioration de leur état nutritionnel,
l’application des messages d’hygiène et d’alimentation, l’amélioration de leur niveau
scolaire ainsi que devenir des enfants messagers.
Depuis 2001 les élèves ont bénéficié des distributions des comprimés antiparasitaires, de la
supplémentation en fer et en vitamine A. Cela suppose donc que les vers sont éliminés et
que les enfants sont plus sains physiquement et intellectuellement, du moins en dehors de
la période de soudure. Par contre, ils ne sont pas au mieux de leur forme durant cette
période à cause du régime alimentaire à la maison de certains ménages.
Concernant l’amélioration du niveau scolaire, nous pouvons la mesurer avec le taux de
réussite des élèves à l’examen du CEPE des dernières années (voir tableau 6), et aussi avec
les résultats scolaires bimestriels de l’année scolaire en cours (2007-2008).
Tableau 23 : taux de réussite des élèves à l’examen bimestriel (année scolaire
2007/2008, mois de septembre-octobre)
Section Effectif total Effectif des élèves ayant eu la Pourcentage des élèves ayant eu
des élèves moyenne durant l’examen la moyenne durant l’examen
bimestriel bimestriel
CP2 24 20 83,33
CE (CE1 31 26 83,87
et CE2)
CM1 19 16 84,21
CM2 26 26 100

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Le tableau nous indique que les résultats scolaires des deux premiers mois sont
remarquables pour chaque section.
58

Enfin, concernant l’application des messages d’hygiène, les élèves les mettent en pratique
surtout pour l’hygiène individuelle ils sont très exigeants auprès de leurs parents car ils
craignent d’être réprimandés par les éducateurs. Ils affirment être également des messagers
auprès de leurs pairs et de leur famille.

c-Les impacts au niveau de l’environnement scolaire


Les impacts au niveau de l’environnement scolaire sont les plus visibles. Même si le jardin
existait déjà avant que les éducateurs fassent la formation, il était essentiellement composé
de plantes endémiques. Plus tard, après la formation les formateurs les ont suggéré d’y
planter des légumes, des arbres fruitiers, … Ce qui a donné naissance au jardin potager.

La construction de la dentisterie a donné la possibilité aux élèves, les enseignants et les


habitants de soigner leurs dents cariées. De plus les maladies les plus fréquentes
rencontrées à Isahafa sont les maux d’estomac et les maux de dents. Sur les 13 ménages
enquêtés, 06 d’entre eux ont déclaré qu’ils souffrent l’un de ces maux ou les deux à la fois.
Et ces maladies surviennent surtout en période de soudure car certaines familles ne se
nourrissent que du manioc.
L’environnement scolaire a été également embelli par la bibliothèque où les élèves peuvent
puiser des connaissances ; les terrains de jeu où ils peuvent s’amuser ; la pré-cantine où ils
peuvent avoir 2 repas par semaine (le mercredi et le jeudi) ; les latrines ; la borne fontaine ;
la petite douche pour que ceux qui n’en ont pas puissent en profiter.
Les éducateurs et les élèves peuvent donc s’épanouir grâce à toutes ces infrastructures
existantes car elles répondent à leurs attentes sur le plan de la santé, de la nutrition, du
développement physique et intellectuel.
Si l’école a un grand rôle dans le développement de la personnalité de l’élève, le rôle de la
famille n’est pas non plus la moindre. En effet, les comportements de ses membres vont en
partie influencer l’habitude de l’enfant car ces gens sont ses semblables alors, il intègrera
forcément leurs modes de vie.

2-Les impacts au niveau de la famille


La famille est le noyau de la société, il est donc important de ne pas la négliger car c’est
par elle que passe la première éducation d’un enfant.
59

Pour nous faciliter la tâche, les impacts de l’éducation nutritionnelle auprès des familles
seront traités sous forme de tableau qui représentera la santé et l’alimentation des familles
en période de soudure.
Tableau 24 : maladies mentionnées par les familles
Maladies Nombre de famille ayant mentionné la Familles
maladie
Rhume 2 F1, F3
Toux 2 F2, F3
Maux d’estomac 4 F1, F6, F11, F12
Etouffement 1 F2
(sepotra)
Grippe 2 F4, F6
Paludisme 5 F5, F10, F11, F12,
F13
Mal aux dents 5 F6, F7, F9, F11, F12

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
Nous remarquons que 06/09 familles touchées par les trois premières maladies (mal aux
dents, paludisme et maux d’estomac) ne mangent que 1 à 2 fois/jour durant la période de
soudure et la base de leur alimentation est le manioc.
La fréquence de l’alimentation d’une famille a donc un effet sur sa santé, celle qui mange
peu attrape plus facilement des maladies. La quantité de nourriture ingérée est essentielle
pour que l’organisme puisse se défendre, mais il ne faut pas non plus négliger sa qualité.

Voyons à présent l’impact du message du respect de l’hygiène (environnant et corporelle).


Nous nous sommes basés dans la plupart du temps sur l’observation générale de
l’environnement autour de la maison ainsi que des individus interrogés.
Tableau 25 : impact du message du respect de l’hygiène
Hygiène environnant Hygiène corporelle
Nombre de familles respectant le
message 08/13 06/13
F1, F2, F3, F4, F5, F8,
Familles F1, F2, F4, F5, F8, F9
F9, F13
Nombre de familles ne respectant pas
05/13 07/13
le message
F3, F6, F7, F10, F11,
Familles F6, F7, F10, F11, F12
F12, F13
Source : Enquête personnelle
Année : 2007
60

Le respect de l’hygiène environnant est plus appliqué par rapport à celui de l’hygiène
corporelle. La raison est que les familles en difficulté34 durant la période de soudure n’ont
même pas les moyens de s’acheter du savon, d’ailleurs les 05 familles restantes qui ne
respectent pas l’hygiène environnementale sont toujours ces mêmes familles qui sont en
difficulté pendant la période de soudure. Les enfants dans cette famille n’appliquent donc
pas les messages sur la propreté de l’environnement autour de la maison.

Pour conclure, l’impact de l’éducation nutritionnelle au niveau de la famille ne s’est réalisé


que sur la moitié d’entre-elles, il faut alors considérer les obstacles que les autres familles
rencontrent. Néanmoins, l’autre moitié applique les messages et le plus encourageant c’est
que les mères de familles demandent toujours de nouveaux conseils pour améliorer leur
façon de cuisiner.35

34
La plupart de ces familles sont des agriculteurs/éleveurs, ce qui fait que si la récolte n’est pas bonne, elles
n’ont pas assez d’économie pour subvenir à leur besoin. Durant l’enquête (novembre) une mère de famille a
déclaré qu’à cause de la forte pluie, l’eau est montée et a inondé leur rizière.
35
Les responsables du programme de nutrition communautaire donnent aux mères de famille des conseils
culinaires pour que l’enfant ait un corps sain et en bonne santé.
61

Chapitre VII

Synthèse
I-De l’étude

La SEECALINE a dispensé la formation en éducation nutritionnelle aux éducateurs de


l’EPP Isahafa, ces derniers grâce à cette formation ont pu innover l’environnement scolaire
(jardin potager, dentisterie, bibliothèque, douche, borne fontaine, pré-cantine, terrain de
jeu,…) ainsi que leur méthode d’enseignement.
Grâce à la réalisation des campagnes de déparasitage, les vers intestinaux infestant les
élèves sont éliminés ; la supplémentation en fer/folate a diminué les effets de l’anémie
férriprive ; la construction de la pré-cantine leur a permis de manger 2 fois par semaine.
Par contre la promotion de la nutrition, de l’hygiène, de la santé et de l’environnement
n’ont pas eu totalement les effets désirés, à savoir : l’application des conseils pour avoir
une alimentation saine et équilibrée et le respect de l’hygiène individuelle et
environnementale.
Les résultats sus-mentionnés (tableau 25) indiquent que l’application des messages en
rapport avec l’hygiène individuelle dépend de l’occupation du chef de ménage par
conséquent du niveau économique de la famille en période de soudure ; 05 de ces familles
ne respectant pas l’hygiène individuelle sont des agriculteurs/éleveurs.
Tableau 26 : rapport entre l’occupation du chef de ménage et le non respect de
l’hygiène individuelle
Occupations Effectif
Agriculteur/éleveur 05
Journalier 01
Salarié 01

Source : Enquête personnelle


Année : 2007
62

Source : Enquête personnelle


Année : 2007

Concernant le journalier, comme il n’a pas de métier fixe il n’a également pas beaucoup de
rentrée d’argent. Mais concernant le salarié, ce n’est pas à cause du manque d’argent qu’il
a été introduit dans ce groupe mais plutôt à cause de sa pratique hygiénique à la maison, la
mère de famille a déclaré au cours de l’enquête qu’elle exige le lavage des mains
uniquement quand les aliments requièrent d’être pris par la main et les enfants se lavent
tout le corps qu’une fois par semaine (le week-end).
Le respect de l’hygiène environnementale est appliqué en moyenne par toutes les familles
enquêtées.
Pour l’application des messages relatifs à une bonne alimentation, sa réalisation dépend de
la volonté de chaque mère de famille36 mais également de leur possibilité économique
surtout en période de soudure37.

36
La directrice a confié que ce sont les jeunes mères de familles qui sont les plus intéressées.
37
Les familles peuvent toutes manger normalement en dehors de cette période.
63

A propos maintenant de la santé de la population, beaucoup d’entre-elle souffre des maux


d’estomac et de maux de dents, le paludisme touche beaucoup plus les enfants (cf. tableau
24).

Les avantages de la recherche


La recherche a dégagé les résultats positifs et négatifs de l’éducation nutritionnelle en
milieu scolaire à l’EPP Isahafa.
Les limites de la recherche
Lors de l’enquête auprès des ménages, beaucoup de parents ont été inaccessibles, ce qui
explique l’effectif limité de la taille de l’échantillon.

II- Opérationnalisation des hypothèses

Rappelons notre hypothèse de travail : « l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire a une


influence positive sur la vie en général de l’école et sur les comportements de ses
bénéficiaires (éducateurs, élèves, parents) ».

L’environnement scolaire correspond tout à fait à un environnement propice au


développement physique et intellectuel des élèves grâce aux infrastructures existantes
citées précédemment, aux campagnes de déparasitage et de supplémentation en fer/folate
mais surtout grâce à la formation reçue par les éducateurs.

Au niveau des éducateurs, ils ont tiré beaucoup d’avantages de la formation concernant
notamment leurs méthodes pédagogiques ; au niveau de certains élèves : les résultats du
tableau 25 montre qu’il y a des élèves qui n’appliquent pas les messages sur la propreté de
l’environnement.
Au niveau des parents l’impact des messages ne s’est réalisé que sur la moitié des parents
enquêtés.
64

III- Difficultés et apports du stage

La réalisation de ce mémoire n’a pas été facile, de la recherche des documents écrits
jusqu’à l’enquête sur terrain. C’est durant la réalisation de cette dernière que nous avons
rencontré le plus de difficultés, lors de l’entretien avec les élèves et les parents en
particulier.
Avec les élèves, au début ils ont été un peu impressionnés mais grâce à leur enseignant qui
les a rassurés, ils ont été plus à l’aise pour répondre aux questions.
Les parents, ont répondu à toutes les questions mais le problème réside sur la fiabilité de
leurs réponses.

La leçon que nous avons pu tirer de ce stage est le fait qu’ayant subi toutes ces difficultés,
à l’avenir nous serions en mesure d’ajuster les erreurs d’approche éventuellement
commises.
Nous avons pu également enrichir nos connaissances en matière de nutrition, notamment
concernant l’utilisation de la nourriture de sorte qu’elle fournisse à l’organisme l’énergie
optimale pour son fonctionnement.
La découverte d’Isahafa a été pour nous l’occasion de voir un autre aspect de la capitale,
c’est une zone rurale où il est bon d’y aller quand on est stressé par le rythme de vie de la
capitale, on peut y trouver quelques endroits où on pourrait faire des sorties en famille.

Bref, l’éducation nutritionnelle à l’EPP Isahafa a été bénéfique pour l’école autant sur le
plan de l’amélioration de l’environnement scolaire que sur les méthodes pédagogiques des
éducateurs ainsi que sur la santé des élèves et les pratiques culinaires de certains parents.
Pour nous, le stage nous a donné des bagages pratiques, utiles pour la pratique de notre
future profession.
65

Chapitre VIII

Propositions

Au niveau des responsables du PNS et de l’école

L’éducation nutritionnelle menée à l’EPP Isahafa est en général bénéfique pour ses
bénéficiaires, néanmoins ses effets rencontrent des obstacles chez certains ménages. Les
responsables du PNS et de l’école pourraient travailler ensemble pour résoudre ces
problèmes. Les solutions seront plus pertinentes pour les bénéficiaires s’ils travaillent
ensemble car comme les éducateurs côtoient en permanence les habitants, ils savent
comment communiquer avec eux.
Les responsables du PNS et ceux de l’EPP Isahafa ont collaboré ensemble depuis
longtemps et cette collaboration pourrait continuer à condition que les deux parties
s’engagent sérieusement à jouer leurs rôles respectifs.
Chaque activité qui sera entreprise doit être bien préparée et bien organisée, les acteurs
devront connaître les rôles qu’ils auront à jouer et la plus importante est de faire un suivi et
une évaluation de chaque activité réalisée.

Les obstacles qui ne permettent pas la réalisation des messages d’hygiène et de


l’alimentation que nous avons pu déceler au cours de l’enquête sont l’insuffisance de
revenus et la manque de volonté.

Premièrement, afin de résoudre l’obstacle d’ordre économique, les deux partis pourraient
collaborer ensemble pour créer un programme spécialement pour les parents dans lequel ils
apprendraient à gérer leur économie ; à faire des investissements grâce à leurs élevages et
leurs cultures. Ceci pour éviter les difficultés (sur le plan alimentaire) durant la période de
soudure.

Deuxièmement, afin de remédier au manque de volonté, il faut intensifier la sensibilisation


sur la propreté de l’environnement en travaillant avec le fokontany. Organiser par exemple
une fois par semaine une journée durant laquelle tous les habitants devraient nettoyer
66

l’environnement autour de leur maison. Les récalcitrants seront passibles d’une amende
fixée par le fokonolona et son application sera sévère.
Afin de plus responsabiliser les élèves, les enseignants pourraient faire entrer comme
bonus dans les notes d’examen l’application de la propreté corporelle et
environnementale38.
En classe le maître peut demander aux élèves de faire un sketch qui aura comme thème de
la propreté.

38
Cette idée a été proposée par la directrice.
67

CONCLUSION GENERALE
Les chiffres sur la malnutrition scolaire à Madagascar ont été découverts récemment dans
le rapport d’enquête sur la carence en vitamine A chez les femmes et les enfants, et dans
l’enquête sur l’anémie chez les écoliers de 6 à 14 ans fait par l’USAID en septembre 2001.
Les statistiques dans ce rapport nous montrent des chiffres inquiétants sur la situation de la
malnutrition scolaire à Madagascar.
L’EPP d’Isahafa n’échappe pas à cette situation, mais la volonté des responsables à
combattre ce fléau a réduit les effets néfastes de cette malnutrition sur les élèves en faisant
adhérer l’école dans le PNS. Les éducateurs ont bénéficié de la formation en éducation
nutritionnelle, par la suite ils ont pu réaliser différents projets qui ont embelli et assaini
l’environnement scolaire, tout cela en faveur des élèves, des éducateurs et des parents.
Les différentes activités du PNS ont opéré divers changements sur la méthode pédagogique
des enseignants, sur l’état nutritionnel des élèves et sur le comportement des parents. La
majorité des enfants appliquent leur rôle de messager auprès de leur famille mais la
réalisation effective du message dépend de cette dernière. Ce qui fait qu’il y a des familles
qui sentent l’importance de ces messages et les appliquent ; mais il y a aussi celles qui
n’éprouvent pas le besoin de les considérer pour différentes raisons.
En effet, des obstacles existent dans la transmission des messages sur l’hygiène corporelle
et sur l’hygiène environnementale. Pendant la période de soudure, de nombreux parents
sont en difficulté financière et la majorité d’entre eux sont des agriculteurs/éleveurs.
Néanmoins les responsables du PNS ne devraient pas baisser les bras, il faut au contraire
continuer les activités sur l’éducation nutritionnelle en intégrant de nouvelles activités qui
peuvent résoudre les obstacles existants. Une approche multidisciplinaire est conseillée
pour que les obstacles puissent être cernés et résolus dans le plus bref délai.
L’éducation est une bonne méthode pour changer le comportement d’un individu mais elle
ne peut se faire avec succès que si tout un chacun y participe, en commençant par la base
de la société à savoir la famille jusqu’à la plus importante institution qui est la nation.
68

Bibliographie

Ouvrages généraux
JULIA (D) « Dictionnaire de philosophie » (édition Larousse), 1984
PLATON « La République », livre VII (édition Nathan), 1990

Ouvrages spécifiques
DUPIN (H) « Expériences d’éducation sanitaire et nutritionnelle en Afrique », PUF, Paris,
1965
GEORGE (P) « Géographie de la consommation », PUF, Paris, 1963
SANKALE (M), MALOINE (S.A.) « Alimentation et pathologie nutritionnelle en Afrique
Noire », Paris, 1974

Documents
Archives de l’EPP Isahafa
Archives du fokontany Isahafa
Politique Nationale de Nutrition et Plan National d’Action pour la Nutrition
Programme de Nutrition Communautaire II – SEECALINE, Manuel d’exécution
Programme de Nutrition Scolaire, Guide à l’intention des formateurs des maîtres
Programme de Nutrition Scolaire, Guide pour le maître, Octobre 1999

Revues
Hetsoro Ainga Vao n° 01, juillet 2005
Hetsoro Ainga Vao n° 03, janvier – mars 2006
Hetsoro Ainga Vao n° 04, avril – juin 2006
Hetsoro Ainga Vao n° 05, janvier – mars 2007
69

Sites Web consultés


www.fao.org, la nutrition dans les pays en développement
www.fao.org, l’éducation nutritionnelle dans les écoles primaires
www.google.fr, voies alimentaires d’amélioration des situations nutritionnelles à
Madagascar
www.google.fr, rapport d’enquête sur la carence en vitamine A chez les femmes et les
enfants et enquête sur l’anémie chez les écoliers de 6 à 14 ans
www.prb.org, world population data sheet
www.wfp.org, définition de la sécurité alimentaire
70

Table des matières


SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................................. 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE


Chapitre I : Le concept de nutrition ..................................................................................... 4
I-Les déterminants de l’état nutritionnel.................................................................. 4
1)Le régime alimentaire ............................................................................... 4
2)La santé ..................................................................................................... 4
II-Les causes de la malnutrition ............................................................................... 6
III-Les problèmes nutritionnels des enfants de 6-14 ans ......................................... 10
1)Parasitose .................................................................................................. 10
2)Carence en micro nutriments .................................................................... 11
3)Faim à court terme .................................................................................... 12
IV-L’éducation nutritionnelle en Afrique ................................................................ 13
V-L’éducation nutritionnelle à Madagascar ............................................................ 16
Chapitre II : Le Programme de Nutrition Scolaire ............................................................. 19
VI-L’approche du PNS ............................................................................................ 19
VII-L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire ................................................... 21
1)Objectifs.................................................................................................... 21
2)Activité ..................................................................................................... 21

DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL SUR LE TERRAIN ET RESULTATS


Chapitre III : Monographie de Isahafa ................................................................................ 25
I-Historique du nom Isahafa .................................................................................... 25
II-Répartition de la population par âge et par sexe .................................................. 26
III-Répartition de la population selon les activités .................................................. 28
Chapitre IV : Collecte de données de l’EPP Isahafa ........................................................... 31
I-Historique et évolution de l’école ......................................................................... 31
1)L’école avant le PNS ................................................................................ 31
2)L’école après le PNS ................................................................................ 32
II-Les différents partenaires de l’école .................................................................... 37
III-Résultats actuels ................................................................................................. 38
IV-Perspectives ........................................................................................................ 38
Chapitre V : Interprétation des données collectées ............................................................. 40
I-Situation de la malnutrition scolaire à Madagascar .............................................. 40
II-Point de vue de la directrice................................................................................. 42
III-Point de vue des enseignants .............................................................................. 44
IV-Point de vue des élèves ...................................................................................... 47
V-Point de vue des parents ...................................................................................... 50

TROISIEME PARTIE : ANALYSE, SYNTHESE ET PROPOSITIONS


Chapitre VI : Analyse des données collectées ..................................................................... 56
Les indicateurs de changements .............................................................................. 56
1)Les impacts au niveau de l’école .............................................................. 56
2)Les impacts au niveau des parents ............................................................ 58
Chapitre VII : Synthèse ....................................................................................................... 61
I-De l’étude .............................................................................................................. 61
II-Opérationnalisation des hypothèses ..................................................................... 63
71

III-Difficultés et apports du stage pour l’impétrant ................................................. 64


Chapitre VIII : Propositions ................................................................................................ 65

CONCLUSION .................................................................................................................. 67
Bibliographie ...................................................................................................................... 68
Table des matières ............................................................................................................. 70
Liste des photos .................................................................................................................. I
Liste des tableaux .............................................................................................................. II
Liste des figures ................................................................................................................. III
Acronymes .......................................................................................................................... IV
Questionnaire ..................................................................................................................... V
Annexe I ........................................................................................................................... VII
Annexe II ........................................................................................................................ VIII
CV et résumé ...................................................................................................................... IX
I

Liste des photos

Photo 1 : le croisement

Photo 2 : la maison abritant les 04 sections

Photo 3 : la place du drapeau

Photo 4 : le jardin potager

Photo 5 : la pré-cantine

Photo 6 : la dentisterie
II

Liste des tableaux


Tableau 1 : taux de prévalence des maladies liées à la malnutrition
Tableau 2 : proportion des ménages victimes de l’insécurité alimentaire à Madagascar
Tableau 3 : répartition de la population par âge et par sexe
Tableau 4 : répartition de la population selon les activités
Tableau 5 : rapport entre la formation reçue et les résultats perçus
Tableau 6 : situation de l’école de 2002 à 2006
Tableau 7 : perception de la formation PNS
Tableau 8 : niveau des élèves
Tableau 9 : application des messages d’hygiène et transmission des messages sur
l’alimentation
Tableau 10 : la participation des parents dans les activités de l’école
Tableau 11 : la période du grand taux d’absentéisme
Tableau 12 : les raisons du grand taux d’absentéisme
Tableau 13 : les activités de la SEECALINE
Tableau 14 : la transmission des messages sur l’alimentation
Tableau 15 : la transmission des messages sur l’hygiène
Tableau 16 : les avantages du PNS
Tableau 17 : les raisons de leurs absences
Tableau 18 : la fréquence de l’alimentation
Tableau 19 : la composition de l’alimentation
Tableau 20 : le lavage des mains
Tableau 21 : les maladies fréquentes
Tableau 22 : l’enfant messager
Tableau 23 : taux de réussite des élèves à l’examen bimestriel
Tableau 24 : maladies mentionnées par les familles
Tableau 25 : impact du message du respect de l’hygiène
Tableau 26 : rapport entre l’occupation du chef de ménage et le non respect de l’hygiène
individuelle
III

Liste des figures

Figure 1 : Cadre conceptuel d’une bonne nutrition

Figure 2 : Objectifs de l’éducation sanitaire et nutritionnelle de DUPIN à


l’école primaire

Figure 3 : Processus de mise en place du PNS

Figure 4 : Processus de la formation des maîtres

Figure 5 : Répartition de la population par âge et par sexe

Figure 6 : Répartition de la population selon les activités

Figure 7 : Rapport entre l’occupation du chef de ménage et le non respect de


l’hygiène individuelle
IV

ACRONYMES

ACN : Agent Communautaire de Nutrition


APC : Approche Par Compétence
CCEE : Centre Culturel pour l’Education Environnementale
CISCO : Circonscription Scolaire
DP : Direction Provinciale
DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale
EDS : Enquête Démographique et de Santé
EPP : Ecole Primaire Publique
FAO : Food and Agriculture Organization
FBE : Fond de Bien Entre
FJKM : Fiangonan’i Jesosy Kristy eto Madagasikara
FRAM : Fikambanan’ny Raiaman-drenin’ny Mpianatra
GRET : Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques
IEC : Information Education Communication
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
MENRS : Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONN : Office National de Nutrition
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PAF : Petites Actions Faisables
PAM : Programme Alimentaire Mondiale
PNC : Programme de Nutrition Communautaire
PNS : Programme de Nutrition Scolaire
SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière
d’Alimentation et de Nutrition Elargie
SIDA : Syndrome d’immunodéficience acquise
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance
USAID : United States Agency for International Development
VAD : Visite à domicile
VIH : Virus d’Immunodéficience Humaine
ZAP : Zone d’Activités Pédagogiques
V

QUESTIONNAIRE
I-Questionnaire destiné aux mères de famille
1-Combien de fois par jour mangez-vous ?
2-De quoi est composée votre alimentation ?
Le matin
Le midi
Le soir
3-Avez-vous des gestes rituels avant de passer à table ?
4-Quelles sont les maladies les plus fréquentes en période de soudure?
5-Est-ce-que vos enfants transmettent des messages sur l’hygiène ?
6-Est-ce-que vos enfants transmettent des messages sur l’alimentation ?

II-Questionnaire destiné aux personnels de l’école


A la directrice
7-Pouvez-vous nous donner l’historique et l’évolution de l’école ?
8-Qui sont vos partenaires et pour quelles activités oeuvrent-ils ?
9-Quels sont les résultats actuels ?
10-Avez-vous des perspectives d’avenir ?
11-Appliquez vous toujours le PNS ?(activités, méthode, principes)

A votre arrivée au poste,


12-Combien d’enseignants y avaient-il ?
13-Combien d’élèves y avaient-il ?
14-Combien de sections y avaient-il ?
15-De combien était le taux de réussite à l’examen CEPE ?

La situation après adhésion au PNS,


Aux enseignants/ à la directrice
18-Avez vous éprouvez des difficultés pendant la formation ? Si oui, lesquelles ?
19-Selon vous quels sont les avantages et les faiblesses de la formation donnée ?
20-Quel est sont but ?
21-Avez vous pu faire autre chose que celles dictées par la SEECALINE ?
22-Quels sont les changements que vous avez perçus après application du PNS ?
VI

-sur l’amélioration du niveau des élèves


-sur le changement de comportement par rapport à l’hygiène, à l’alimentation
-sur le nombre de parents qui participent à la gestion et au développement de l’école (FBE,
travaux du jardin potager, participation aux réunions et activités para scolaires,….)
23-A quel niveau enseignez-vous ?
24-Combien d’enseignants y a-t-il maintenant ?
25-Combien d’élèves y a t-il dans votre classe ?
26-Combien de sections y-a-t-il maintenant
27-Comment trouvez-vous le niveau de vos élèves ?
28-Pendant quelle période le taux d’absentéisme est-il le plus nombreux ?
29-Quelle en est la cause ?

III-Questionnaire destiné aux élèves


30-Quelles sont les activités du PNS que vous connaissez ?
31-Transmettez vous des messages sur l’alimentation à la maison?
32-Transmettez vous des messages sur l’hygiène à la maison ?
33-Comment faites vous pour appliquer les messages à la maison ?
34-Comment faites vous pour transmettre les messages à vos parents ?
35- Comment faites vous pour transmettre les messages auprès de vos camarades ?
36-Comment réagissent-ils ?
37-Quels sont les avantages de pratiquer le PNS ?
VII

ANNEXE I
Les avantages de l’approche « Enfant pour enfant »

Créativité
ELEVE
Solidarité
Développement
des notions de Concrétisation

Confiance en
soi

Développe la motivation
de l’enseignant

ECOLE
Augmente l’efficacité de
l’apprentissage

Devient un « pôle de
développement »

FAMILLES motivées
de rares partenaires de l’élève

ENFANTS NON Acquisition de bonnes habitudes


SCOLARISES en matière de santé, d’hygiène, et
d’environnement
VIII

ANNEXE II
Préparation des enseignants à l’éducation sanitaire
Un Comité d’experts O.M.S. et U.N.E.S.C.O. s’est réuni à Genève en 1959 pour étudier ce
sujet1. Il insiste sur le fait que
« la formation des enseignants à l’œuvre d’éducation sanitaire ne résulte pas simplement
des cours qu’ils suivent, mais aussi de leur mode de vie dans les écoles normales, dans les
établissements où ils enseignent, et dans la collectivité, de leurs contacts avec les services
sanitaires, et des leçons qu’ils tirent de la pratique de leur enseignement ».
Plus loin le rapport indique :
« La préparation des maîtres à l’éducation sanitaire devra être organisée en vue des
objectifs suivants :
1° Inculquer un idéal d’hygiène personnelle qui aidera le maître à conserver sa propre santé
et lui permettra de servir d’exemple à ses élèves ;
2° Lui donner des connaissances nécessaires pour maintenir dans l’école un milieu affectif
aussi favorable que possible par l’institution de relations personnelles judicieuses ;
3° Lui faire comprendre la valeur, l’importance et la place de l’éducation sanitaire dans le
programme général d’études ;
4° Le convaincre de jouer le rôle qui lui revient dans la promotion de la santé au sein de
l’école et de la collectivité ;
5° Lui donner des notions pratiques sur les problèmes de croissance et de développement
de l’enfant, sur l’hygiène personnelle et l’hygiène collective, sur le programme et les
méthodes de l’hygiène scolaire ;
6° Lui permettre de comprendre ce que représente un milieu sain et ce qu’il faut faire pour
le maintenir ;
7° Le rendre apte à jouer le rôle d’éducateur sanitaire et à collaborer avec d’autres
personnes en matière d’éducation sanitaire ;
8° Lui faire connaître les institutions sanitaires et sociales de la collectivité, ainsi que la
manière de collaborer avec elles et avec les familles ».

1
« Préparation des enseignants à l’éducation sanitaire ». Rapport d’un comité d’Experts O.M.S.-UNESCO.
Publication O.M.S., Genève 1960, Série des rapports techniques, n° 193.
IX

Nom : RALIJAONA
Prénoms : Rojo Harimanana Soanandrianina
Date et lieu de naissance : 27 janvier 1986 à Tuléar
Adresse : lot 577 Cité Ambodin’Isotry 101 Antananarivo
Adresse e-mail : rojoharimanana@yahoo.fr

Résumé
En 1999 dans le monde, 800 millions de personnes n’ont pas assez à manger dont 180
millions en Afrique Subsaharienne. Ces chiffres n’ont pas trop changé depuis, il nous
montre la gravité de la situation, surtout en Afrique, il est alors impératif d’y apporter des
solutions afin de réduire ce grand nombre.
A Madagascar, la malnutrition touche en majorité la population vulnérable en particulier
les femmes enceintes et allaitantes des zones rurales et les enfants moins de 5 ans, mais
aussi les enfants d’âge scolaire.
Les données concernant la malnutrition en milieu scolaire sont encore rares, ce qui a
emmené la SEECALINE dans son Programme de Nutrition Scolaire à faire des
investigations en faveur de cette cause.
L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire est une activité au sein de ce programme, elle
consiste à donner aux bénéficiaires du programme des techniques et des outils
pédagogiques ainsi que d’autres moyens, pour qu’ils puissent améliorer leur état
nutritionnelle.
Notre étude s’est déroulée au sein de l’EPP Isahafa, une école qui a montré ses prouesses
en matière d’efforts et de résultats sur sa volonté de combattre la malnutrition touchant
ses élèves.

Mots clés : malnutrition, élèves, nutrition, scolaire

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