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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie


Département de Sociologie
FORMATION PROFESSIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL
ET DEVELOPPEMENT

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle


en Travail Social et Développement

« Contribution à l’amélioration de l’état nutritionnel et alimentaire des


enfants par le partenariat des mouvements confessionnels ».

Cas du BDEM, district de Nosy Varika, (Région de Vatovavy Fitovinany)

Présenté par : RAKOTONIRINA Haja Andrianjatovo


Membres du jury :
- Président : Professeur SOLOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain
- Juge : Docteur RAKOTONIRINA Voahangy
- Rapporteur : Madame RAOBELINAMIARIZOA Christiane

Soutenu, le 30 Juin 2011


Année Universitaire : 2009-2010
CONTRIBUTION A L’AMELIORATION DE
L’ETAT NUTRITIONNEL ET ALIMENTAIRE
DES ENFANTS, PAR LE PARTENARIAT DES
MOUVEMENTS CONFESSIONNELS
REMERCIEMENTS

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GLOSSAIRE
Communauté : Selon l’OMS/UNICEF, c’est un groupe d’individus qui vivent ensemble dans
des conditions spécifiques d’organisation et de cohésion sociale
Diocèse : Dans l'
Église catholique romaine, le diocèse est désormais défini comme une Église
particulière, placée sous l'
autorité d'
un évêque. Un diocèse regroupe plusieurs paroisses
territoriales
Résilience : c’est l’aptitude des individus et des Systèmes (les familles, les groupes et les
collectivités) à faire face à une situation de risque. Cette aptitude évolue avec le temps, elle est
renforcée par les facteurs de protection chez les individus ou dans le système et le milieu.
Vulnérabilité : condition qui affecte défavorablement la capacité des ménages à se protéger de la
dégradation de leur bien être socio-économique et environnemental
Développement communautaire : est un processus de transformation sociale, de coopération
volontaire, d’entraide et de construction de liens sociaux entre les résidents et les autorités en
milieu local, visant l’amélioration de condition de vie sur les plan physique, social et
économique.
Malnutrition : Selon l’OMS, la malnutrition est un état pathologique résultant de la carence ou
de l’excès, relatifs ou absolu d’un ou plusieurs nutriments essentiels. Cet état se manifeste
cliniquement ou n’est décelable que par des analyses anthropométriques, biochimiques ou
physiologiques.
Nutrition : la nutrition peut se définir de différentes manières parmi lesquelles, nous retiendrons
trois approches :
8 Biologique : c’est la science des nutriments et de leurs utilisations par l’homme pour
assurer le maintien de la vie, la croissance, le fonctionnement et la structure du corps de
manière normale.
8 Biochimique : c’est l’ensemble des réactions au moyen desquelles les organismes vivants
absorbent, transforment et utilisent les aliments pour assurer le maintien de leur vie, leur
croissance et leur fonctionnement.
8 Santé publique : c’est la branche consacrée aux rapports entre le régime alimentaire, la
santé et les maladies, ainsi qu’à l’amélioration de la nutrition surtout au niveau des
collectivités
Etat nutritionnel : C’est l’état de santé de l’organisme résultant de l’ingestion, de l’absorption et
de l’utilisation des aliments ainsi que des facteurs de nature pathologique.
Etat alimentaire : C’est une étude pour constater les caractéristiques de l’alimentation des
enfants. Une alimentation qui doit respecter les besoins physiologique de l’enfant de moins de
5ans, en quantité et en qualité suffisante à la croissance et à la santé de l’enfant
=

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

Première partie : APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE DE LA MALNUTRITION


ET DU CADRE D’INVESTIGATION

Chapitre I : Théorisation et conceptualisation du développement


Chapitre II : Malnutrition infantile
Chapitre III : Présentation générale de l’organisme BDEM

Deuxième partie : PRESENTATION DU TERRAIN D’INVESTIGATION, RESULTATS DES


ENQUETES, ANALYSES DES RESULTATS OBTENUS

Chapitre IV : Présentation du terrain d’investigation

Chapitre V : Résultats des enquêtes obtenus auprès des mères interviewées dans les fokontany
Ampahomanitra et Fanivelona
Chapitre VI : Analyse des résultats obtenus

Troisième partie : APPROCHE PROSPECTIVE

Chapitre VII : Résolution des problèmes de la malnutrition

Chapitre VIII : Analyse critique de l’approche utilisée par le programme SALOHI/BDEM

Chapitre IX: Suggestions

CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Table des matières
Liste des abréviations
Liste des figures
Liste des photo
Liste des tableaux
Annexes
Résumé
>

INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
1- Généralités
Pour être actif et en bonne santé, nous devons disposer d’une nourriture adéquate en
quantité, en qualité et variété, permettant de répondre à nos besoins énergétiques et nutritionnels.
Sans une nutrition adéquate, les enfants ne pourront développer tout leur potentiel, et les adultes
rencontreront des difficultés à conserver ou élargir cette potentialité.
De nombreuses personnes ne peuvent accéder, comme il le faudrait, à la nourriture dont
elles ont besoin, avec comme conséquence des situations de faim et de malnutrition à grande
échelle dans le monde. Presque 800 millions de personnes souffrent de sous-alimentation
chronique dans le monde, et la nourriture dont elles disposent n'
est même pas suffisante pour
répondre aux besoins énergétiques minimum. Environ 200 millions d'
enfants de moins de cinq
ans présentent des symptômes aigus ou chroniques de malnutrition et ce nombre s'
accroît au
cours des pénuries alimentaires saisonnières ainsi que pendant les périodes de famine et de
conflits socio-politiques1.
La malnutrition constitue un problème sérieux de plusieurs régions du monde surtout
dans les pays en développement2. Chaque année, dans ces régions, parmi les 12millions
d’enfants mourant principalement des causes évitables, plus de la moitié soit 55%, ont des causes
directement ou indirectement liées à la malnutrition3.
Dans l’ensemble du monde, il existe 178 millions d’enfants victimes de retard de
croissance soit 32% des enfants de 0 à 5ans et 146 millions d’enfants âgés de moins de 5ans
souffrent d’insuffisance pondérale4.
Madagascar est un pays en voie de développement. Depuis 1992, la croissance
économique est faible et ne dépasse pas les 5% chaque année. Plusieurs familles vivent dans la
pauvreté, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Environ 73% des revenus de chaque
ménage sont destinés à l’achat de nourriture5.Ainsi, l’insécurité alimentaire y règne de façon plus
ou moins permanente. Ce sont les enfants qui sont les premières victimes de l’insuffisance
alimentaire dans le ménage.

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Etant connu comme un obstacle majeur au développement dans le diocèse de Mananjary6,
la malnutrition est liée à des problèmes multiples : problèmes économiques, sociaux, politiques,
les us et coutumes et aussi et surtout les problèmes de catastrophes naturelles existants,
notamment le cyclone et l’inondation, qui sévissent dans le diocèse.
A cause de ces problèmes existants dans le diocèse de Mananjary, l’insécurité alimentaire
règne dans cette zone. Ce qui a une conséquence directe sur l’état nutritionnel chez les enfants de
moins de 5ans. En vue de cette situation, BDEM ou Bureau de Développement de l’Ecar de
Mananjary, en partenariat avec le CRS a mis en œuvre le programme SALOHI, en consortium
avec ADRA, Land O’lakes et CARE, pour contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire
au niveau des ménages et la vulnérabilité dans les trois districts du diocèse de Mananjary, à
savoir : Mananjary, Ifanadiana et Nosy Varika pendant cinq années. (2009-2014).
Par ailleurs, sur le plan national, compte tenu des objectifs de Développement du
Millénaire auxquels souscrit le gouvernement Malgache, et afin d’assurer un développement
rapide et durable, Madagascar lutte contre la malnutrition chez les enfants de moins de 5ans par
la mise en place de la Politique Nationale de Nutrition qui, mis en œuvre par l’Office National de
Nutrition, a pour objectif de réduire de moitié, la prévalence de la malnutrition chez les enfants
de moins de 5ans avant 2015, et ce, à travers les interventions de Programme de Nutrition
Communautaire au niveau des régions et des communes.
2- Motifs du choix de thème et du terrain
Parmi les trois districts du diocèse de Mananjary, nous avons choisi comme site
d’investigation, la commune de Nosy Varika, où l’état nutritionnel des enfants est encore
alarmant et la situation alimentaire, précaire. Nosy Varika est exposé à des cataclysmes naturels,
à savoir le cyclone et l’inondation, qui affectent beaucoup la production agricole, déjà
insuffisante dans la commune, accentuée par la faiblesse de la technicité tant sur l’agriculture,
reflétée par le fort attachement aux pratiques traditionnelles, que sur le petit élevage, qui joue un
grand rôle sur le revenu familial, ce qui entraine la pauvreté chez les ménages (insécurité
alimentaire et instabilité de revenu des foyers). Cela favorise la malnutrition au niveau de la
communauté, surtout au niveau des enfants de moins de 5ans.
Ces enfants de moins de 5ans méritent une attention particulière parce que :
♦ Ils sont en période de croissance et une mauvaise alimentation peut nuire à leur santé et
leur développement ;

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♦ Ils sont très vulnérables aux maladies dont les plus fréquentes sont les infections
respiratoires, la diarrhée et le paludisme.
Ainsi, « l’amélioration de la santé et de la nutrition des enfants est un devoir fondamental
7
».
L’amélioration de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans est l’une des stratégies
adoptées par SALOHI/BDEM pour réduire la prévalence de malnutrition dans une communauté.
Ce sont les raisons qui nous ont poussé à entreprendre cette recherche ayant pour
thème : « Contribution à l’amélioration de l’état nutritionnel et alimentaire des enfants, par le
partenariat des mouvements confessionnels ». Cas du BDEM, district de Nosy Varika, Région
de Vatovavy Fitovinany.
Nous cadrerons notamment notre recherche dans le Fokontany Ampahomanitra et
Fanivelona de la commune rurale de Nosy Varika, qui font partie des Fokontany d’intervention
du programme SALOHI/BDEM.
3- Problématique
Au vu de l’importance de la nutrition chez les jeunes enfants, et des conséquences graves
qu’entraine la malnutrition infantile, nous posons la problématique suivante :
- Quelle approche de développement peut résoudre les problèmes de la malnutrition des
enfants de moins de cinq ans de façon rapide, peu coûteuse, durable et appropriée à la
culture locale ?
- Les actions menées par les mouvements confessionnels ont-il des impacts positifs réels
sur la population cible ?
4- Objectifs
Cette étude a pour objectif général de connaitre les divers problèmes, cause de la
malnutrition afin de mieux les éviter, et pour pouvoir les combattre en donnant des solutions
appropriées.
Ainsi, les objectifs spécifiques de notre étude sont:
♦ implanter durablement chez les parents un changement de comportement favorable à une
nutrition adéquate et saine ;
♦ promouvoir les communautés à résoudre eux même les problèmes de la malnutrition et de
l’insécurité alimentaire ;

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♦ Connaitre les habitudes alimentaires et les sources de revenu des parents ayant des
enfants de moins de 5ans ;
♦ Evaluer l’état nutritionnel des enfants et le taux de la malnutrition ;
♦ Et comparer l’état nutritionnel de ces enfants aux normes, en fonction des paramètres
socio-économiques de leurs familles.
5- Hypothèses
Le problème de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans est lié au problème de
l’insuffisance alimentaire et l’existence des maladies infectieuses. Ces problèmes sont liés à la
pauvreté de la population. En plus, les problèmes de mentalité et du comportement des parents
ont aussi un impact sur l’état nutritionnel des enfants et favorise la pauvreté au niveau de la
communauté parce que la population devient de plus en plus pauvre.
Pour résoudre ces problèmes, la lutte contre l’insécurité alimentaire au niveau du ménage
et la lutte contre les maladies infectieuses sont nécessaire. De ce fait, la mise en place des
stratégies opérationnelles est opportune pour réduire l’insécurité alimentaire au niveau des
ménages, à savoir : santé/nutrition, Agriculture, Marketing et GRC8 en utilisant l’approche genre
et l’approche participative pour la réalisation des activités. Par ailleurs, le suivi et la promotion
de la croissance des enfants est utile pour évaluer l’état nutritionnel des enfants et pour orienter
les enfants malnutris par des conseils nutritionnels ou récupération nutritionnelle destiné aux
foyers. La sensibilisation des parents et même de la population est très importante pour avoir un
changement de mentalité en vue d’améliorer le changement de comportement favorable, qui
contribue à la santé de l’enfant et à l’utilisation des aliments locaux, et surtout au développement
communautaire.
Le Foyer d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnelle déploie une stratégie
opérationnelle dans son approche. En conséquent, cela donne un impact positif et fructueux, qui
peut résoudre le problème de malnutrition dans cette commune.
La distribution de Vivres pratiquée par le programme SALOHI/BDEM favorise l’esprit
d’assistanat des populations bénéficiaires.
6- Méthodologie
Avant d’élaborer cet ouvrage, nous avons procédé à une méthodologie de collecte de
données pour recueillir des informations nécessaires pour l’obtention des résultats, permettant de
faire des analyses. Les moyens utilisés à cet effet sont : la documentation, les diverses enquêtes
et l’échantillonnage.

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6.1- Technique documentaire


Un travail de documentation a été nécessaire pour que nous puissions orienter notre
recherche et approfondir nos réflexions sur le thème de la malnutrition lié au problème de
développement. En conséquence, nous avons consulté des ouvrages généraux conçus par de
grands auteurs classiques pour une approche sociologique du thème tel que Maslow.
Par ailleurs, nous avons dû aussi recourir à des ouvrages plus spécifiques traitant de la
malnutrition infantile, tel que l’ouvrage de Ph.Chevalier, renforcé par des documents officiels
d’organismes spécialisés comme la FAO, l’UNICEF,…
6.2- Techniques d’enquête
6.2-1. Pré-enquête
La pré-enquête nous a permis de faire une approche globale de réalité sur terrain. Le
déroulement de notre pré-enquête s’est effectué, comme suit :
1er décembre 2010 : entretien avec le coordonateur de programme BDEM, le
coordonateur de développement et le coordonateur de Santé pour connaitre les activités
réalisées par l’organisme, leurs domaines d’actions et le programme d’action
12décembre 2010 : entretien avec le maire de la commune rurale de Nosy Varika pour
connaitre les problèmes existant dans la commune et les us et coutumes.
15 décembre 2010 : contact avec le chef quartier d’Ampahomanitra.
16 décembre 2010 : contact avec le chef quartier de Fanivelona.
6.2-2. Enquête proprement dite
Les enquêtes ont été réalise auprès des ménages ayant des enfants de moins de 5ans dans
les Fokontany d’Ampahomanitra et de Fanivelona, de la commune rurale de Nosy Varika,
district de Nosy Varika, Région de Vatovavy Fitovinany.
Ces enquêtes ont pour objectif de fournir des donnés représentatives de l’état nutritionnel
des enfants de 0 à 5ans révolus et l’alimentation des jeunes enfants ainsi que des ménages.
Pour le bon fonctionnement des enquêtes, nous avons utilisé sur le terrain les outils
suivants :
Des fiches d’enquête imprimées ;
Des outils de mesure médicale ; à savoir :
♦ Une balance pèse bébé, balance Salter (avec culotte ou hamac) ;
♦ Une balance pèse personne.
Nous avons effectué en même temps l’enquête d’évaluation de l’état nutritionnel et
l’enquête de consommation alimentaire.
=

Technique des questionnaires

4 types de questionnaires destinés :


Aux ménages
Au personnel du BDEM
Au responsable du CSB et de CRENI et ONN
Au personnel exécutif de la commune
Par des entretiens libres, semi-directifs et directifs.
Entretien libre avec le personnel du BDEM, le responsable de l’ONN qui consiste à proposer un
thème où l’enquêté a la possibilité de dire tout ce qu’il sait, tout ce qu’il pense du thème proposé.
Entretien semi-directif qui consiste à laisser répondre librement l’interviewé sur ce qu’elle veut.
Entretien directif qui permet d’avoir directement les informations en posant des questions
fermées.
6.3- Observation
Observation directe :
Elle nous a permis de visionner et appréhender directement les phénomènes qui existent,
notamment l’hygiène corporelle de la population et l’environnement global des localités
étudiées.
Observation participante :
Elle nous a permis de nous intégrer dans le groupe pour observer, en respectant les règles du
groupe. Donc, participer à la vie quotidienne du groupe, dans le but de chercher et identifier les
causes de la malnutrition, ainsi que d’analyser et interpréter les symboles et autres facteurs qui
conduisent à ce fléau.
6.4- Technique d’échantillonnage
A défaut des listes de ménages préétablis dans chaque Fokontany (Fanivelona et
Ampahomanitra), le point de départ de notre étude a consisté à suivre le principe du programme
FAFI-SALOHI/BDEM (volet SANTE ET NUTRITION), en exploitant les fiches de croissance
des enfants de moins de 5ans suivis mensuellement dans chacun des deux Fokontany. Ensuite,
nous avons tiré au hasard les mères des familles ayant des enfants répondant aux critères d’âges,
c’est-à-dire ceux de 0 à 5ans. Enfin, nous avons approché la mère ou la personne qui s’occupent
de l’enfant par le truchement des visites à domicile pour répondre à nos questions.
>

Par ailleurs, pour une démarche scientifique, il est plus commode de mener une étude
exhaustive sur un choix raisonné de 20% de la population cible, après un tirage aléatoire.
Ainsi, notre échantillon est composé de 110 mères qui représentent 20% du nombre total des
mères des deux Fokontany soit 30 mères dans le Fokontany d’Ampahomanitra et 80 mères dans
le Fokontany de Fanivelona, ce qui constitue 133 enfants âgés de moins de 5ans dont 56 garçons
et 77 filles.
Nous avons opté pour une étude épidémiologique descriptive qui consiste à décrire l’état
nutritionnel des enfants de 0 à 5ans en utilisant un d’indicateur : le poids par âge permettant de
détecter les enfants qui ont besoin de prise en charge ou de conseil sur la santé et la nutrition
(récupération nutritionnelle).
7- Limites de la recherche
Pendant notre investigation sur terrain, nous avons eu quelques difficultés pour la
réalisation de notre enquête :
Difficulté de transport
Notre principal moyen de déplacement a été la marche à pied à cause de l’inexistence d’autre
moyen de transport. Cela entraine une perte de temps, car nous ne pouvons pas aller sur terrain
tous les jours à cause de l’éloignement des localités (chaque Fokontany est éloigné d’une
moyenne de 7km de notre centre d’ancrage, qui est la commune de Nosy Varika).
Difficulté de déplacement
Due aux conditions climatiques, notamment le mauvais temps et la saison de pluie.
Difficulté d’accès à la population
Les gens partent très tôt au champ, nous devions les approcher dès 6h du matin, mais à cause de
l’éloignement des localités, nous avions quelque fois du retard et nous ne pouvions disposer que
d’une petite demi-heure. Alors nous sommes obligés de revenir le lendemain ou un autre jour et
être sur les lieux des 5h du matin.
8- Annonce du plan
Ce mémoire s’articule comme suit :
8 Approche théorique et conceptuelle de la malnutrition et du cadre d’investigation
8 Résultats des enquêtes, analyses des résultats obtenus en vu de répondre à la
problématique
8 Approche prospective
E

Première partie : APPROCHE THEORIQUE ET


CONCEPTUELLE DE LA MALNUTRITION
ET DU CADRE D’INVESTIGATION
E

Introduction partielle
Pour être actif et en bonne santé, nous devons disposer d’une nourriture adéquate en
quantité, en qualité et variété, permettant de répondre à nos besoins énergétiques et nutritionnels.
Sans une nutrition adéquate, les enfants ne pourront développer tout leur potentiel, et les adultes
rencontreront des difficultés à conserver ou élargir cette potentialité.
Ceci implique que les personnes et les enfants appartenant à une communauté, doivent pouvoir
se développer dans la communauté, dans la nation où ils se trouvent. Mais qu’entend-on
exactement par développement ?
Dans cette première partie, nous allons donner le concept général de développement, puis
une théorisation sur le développement lié à la sécurité alimentaire. Nous parlerons aussi du droit
de l’enfant qui est l’être le plus vulnérable et la principale victime de la malnutrition dans le
monde.
B

Chapitre I : Théorisation et conceptualisation du développement

La notion de développement et ses corrélations, sous-développement et pays en développement,


sont apparues dans le cadre du nouvel ordre mondial résultant de la deuxième guerre mondiale.
Le terme développement est un concept et il évolue dans le temps et dans l’espace.
I. Définition du concept de développement

1. Développement selon la RMDH ou Rapport Mondial de Développement Humain


Selon le Rapport Mondial de Développement Humain publié par le PNUD en 1990, le
développement est « un processus qui permet d’élargir la gamme de choix qui s’offre à
l’individu durant son existence ». Il s’agit de lui donner toutes les chances de vivre longtemps et
en bonne santé.
2. Développement selon F.PERROUX
F.PERROUX précise que le développement est « la combinaison des changements mentaux et
sociaux d’une population qui rendent apte à faire croitre cumulativement et durablement sa
production réelle globale »9.
Cette théorie combine deux notions fondamentales. Le développement est une modification ou
changement comportement individuel et social, son objectif est qualitatif et économique, d’une
part. Le développement est donc un phénomène induit, c’est-à-dire une réaction qui se déclenche
à l’intérieur de l’individu et son groupe social. Et d’autre part, c’est une croissance économique
et une mutation sociologique voulue, assimilée et que se développe.
3. Développement selon GUY ROCHER
Selon GUY ROCHER : « toute société connait chaque jour des changements qui sont plus ou
moins harmonieux avec son passé et suivent un dessein ou un projet plus ou moins explicite »10.
D’après cette théorie, des changements se produisent en fonction des actions entreprises par la
société dans la lutte pour le développement. Donc, les changements dans une société dépendent
de la participation des individus et de la société elle-même.
II. Notion de développement
1. Développement dans le contexte mondial
La notion du développement reçoit des conceptions diverses dans le temps et dans
l’espace.
La question qui se pose est de savoir ce qu’il faudrait développer.

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Dès les années 70, la lutte contre la pauvreté a été le mot d’ordre de la société
internationale. Bien que la pauvreté soit la question centrale, chaque organisation ou chaque
communauté l’a interprété à sa manière. Ainsi, la Banque Mondiale a défini la pauvreté à sa
manière. En constatant la gravité de la pauvreté en milieu rural, elle avait proposée « une
politique de redistribution de la croissance pour lutter contre « la pauvreté absolue ». Il s’agissait
en particulier des ouvriers agricoles sans terre, des agriculteurs marginalisés ou encore des
chômeurs urbains. C’est dans ce contexte que la Banque Mondiale soutient un « projet de
développement rural intégré ». Des projets axés sur la réduction de la pauvreté devront satisfaire
les besoins fondamentaux des gens. Par contre, il ne s’agit pas de redistribuer les terres, mais
plutôt de voir comment redistribuer aux pauvres les revenus de la croissance ?
Bref, des changements économiques, sociaux et culturels peuvent être à l’origine du
développement.
2. Développement rural
Le développement rural peut avoir plusieurs dimensions dans l’espace déterminé ainsi,
par exemple, l’on pourrait distinguer le développement urbain du développement rural.
De prime abord, il s’agit d’administrer une ville. Second abord, la conception politique de
modernisation de la vie rurale s’avère utile pour les pays. Les questions qui se posent sont :
comment vulgariser les technologies modernes ? Comment convaincre le campagnard de l’essor
de la médecine traditionnelle ? Et d’une manière générale, il s’agit d’essayer de concevoir une
politique de développement conciliant la modernité avec les institutions traditionnelles.
Ce qu’il faudrait d’abord souligner, c’est que l’individu où qu’il se trouve, dispose de
droits fondamentaux. La seule différence réside alors dans la culture urbaine et rurale. Ici, le
concept de l’identité culturelle est déterminant. En effet, l’échec du 1er plan de développement
qui devrait mener les pays du tiers monde nouvellement indépendants sur la voie du progrès
économique et social, a donné lieu à une profonde remise à cause de la 1ère génération qui avait
volontairement négligé les aspects humains et naturels. C’est la raison pour laquelle l’on essaie
aujourd’hui de prendre en considération les éléments subjectifs, tels que la culture, pour essayer
de rectifier certaines théories.
Le développement est un phénomène extrêmement complexe où les facteurs culturels
jouent un rôle important, que les facteurs strictement économiques. En d’autres termes, les
Sociétés rurales commandent une approche du développement fondée essentiellement sur l’étude
du milieu rural.
3. Développement individuel et social
Par définition, le développement social est un processus qui vise en permanence,
l’équilibre dans un milieu donné, entre les besoins et les ressources, afin de permettre à chaque
individu de la société :
8 De vivre longtemps et en bonne santé dans des conditions acceptables et satisfaisantes ;
8 D’avoir accès aux ressources locales et nationales pour jouir d’un niveau de vie
convenable.
Selon Raymond BOUDON ET François BOURRICAUD, le développement est « un
processus complexe impliquant l’amélioration sociale, économique, politique et culturelle des
individus et de la société elle-même. »
Par « amélioration », nous entendons ici l’aptitude de la société à répondre aux besoins de
la population sur le plan physique, émotif et créatif, à un niveau acceptable du point de vue
historique, et à libérer les humains de l’éternelle routine, liée à la satisfaction des besoins
essentiels. Il comporte donc, l’amélioration du niveau de vie.
La manifestation extérieure d’un déséquilibre extrême entre les besoins et les ressources
d’un individu d’une société, est le signe de la pauvreté. Cette pauvreté se manifeste par des
difficultés ou l’impossibilité d’accès aux services sociaux de base, l’insécurité alimentaire
chronique c’est-à-dire difficulté d’accès à la terre, problème d’outils de production, problème de
crédit et les effets des catastrophes naturelles.
Dans le cadre de lutte pour le développement, la lutte contre l’insécurité alimentaire est
opportune. Selon la déclaration de Rome en 1996, la pauvreté est « une cause majeure de
l’insécurité alimentaire et l’accès à la nourriture est lié à l’éradication de la pauvreté ».
Ainsi, pour lutter contre cette pauvreté, il est opportun d’améliorer la sécurité alimentaire des
ménages. En plus, pour que l’individu dans la société se développe, il doit être en bonne santé. Et
pour être en bonne santé, il faut avoir de la nourriture.
On pourrait dire que le développement humain consiste en la satisfaction des besoins
recensés par Abraham Maslow dans sa pyramide des besoins
Hiérarchisation des besoins de Maslow
Abraham Maslow explique la psychologie de la motivation par la hiérarchie des besoins. Selon
Maslow, les besoins sont hiérarchisés dans une pyramide à 5 niveaux.
Figure 1: Pyramide de Maslow

La pyramide de Maslow représente la hiérarchisation de la motivation chez l’homme.


Elle est constituée de cinq niveaux. Nous recherchons d’abord, selon Maslow, à satisfaire chaque
besoin d’un niveau donné, avant de penser aux besoins situés au niveau immédiatement
supérieur de la pyramide. Sans surprise, on recherche par exemple à satisfaire les besoins
physiologiques avant les besoins de sécurité : c’est pour cela que dans une situation où notre
survie serait en jeu, nous sommes prêts à prendre des risques.
Cette hiérarchisation se conçoit comme suit :
1- Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie des individus ou de
l’espèce. Ce sont typiquement des besoins concrets (faim, soif, sexualité,...).
2- Le besoin de sécurité consiste à se protéger contre les différents dangers qui nous
menacent. Il s’agit donc d’un besoin de conservation de l’existant, d’un acquis. Il
s’inscrit dans une dimension temporelle.
3- Le besoin d’appartenance relève de la dimension sociale de l’individu qui a besoin de
se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail, association,…).
L’individu se définissant par rapport à ses relations, ce besoin appartient au pôle
« relationnel » de l’axe ontologique11.
4- Le besoin d’estime prolonge le besoin d’appartenance. L’individu souhaite être reconnu
en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.
5- Le besoin de s’accomplir est, selon Maslow, le sommet des aspirations humaines. Il vise
à sortir d’une condition purement matérielle pour atteindre l’épanouissement. Nous le
considérons donc comme antagoniste aux besoins physiologiques.

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Mais il n’ya pas que les besoins à satisfaire chez l’être humain. En tant quel tel, il faut aussi
considérer l’homme, l’individu dans ses droits fondamentaux. Aussi, allons-nous aborder ici les
droits de l’homme, on, plus particulièrement, les droits de l’enfant, période qui intéresse notre
étude.
III. Notion sur les Droits de l’enfant

1. Définition de l’enfant
La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant de 1989 définit de manière
plus précise le terme « enfant » :
« [...] tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt, en
vertu de la législation qui lui est applicable »
Dans chaque pays, c’est la loi qui définit précisément ce qu’est un enfant, c’est-à-dire un mineur,
en établissant un âge de majorité. Cet âge varie d’un pays à l’autre : par exemple, il est de 20 ans
au Japon et de 18 ans en France. A Madagascar, l’âge de majorité est de 18ans.
2. Droits de l’enfant
« L’humanité doit donner à l’enfant ce qu’elle a de meilleur. »12
2.1 Les droits de l’enfant: des droits humains
Les droits de l’enfant sont des droits humains. Ils ont pour vocation de protéger l’enfant
en tant qu’être humain. Ainsi tout comme les droits de l’homme de manière générale, les droits
de l’enfant sont constitués de garanties fondamentales et de droits humains essentiels :
• Les droits de l’enfant consacrent les garanties fondamentales à tous les êtres humains :
le droit à la vie, le principe de non discrimination, le droit à la dignité à travers la
protection de l’intégrité physique et mentale (la protection contre l’esclavage, la torture et
les mauvais traitements, etc.)
• Les droits de l’enfant sont des droits civils et politiques, tels que le droit à une identité, le
droit à une nationalité, …
• Les droits de l’enfant sont des droits économiques, sociaux et culturels, tels que le droit à
l’éducation, le droit à un niveau de vie décent, le droit de jouir du meilleur état de santé
susceptible d’être atteint, …
• Les droits de l’enfant comprennent des droits individuels : le droit de vivre avec ses
parents, le droit à l’éducation, le droit de bénéficier d’une protection, …

C ! B
• Les droits de l’enfant comprennent des droits collectifs : le droit des enfants réfugiés, le
droit des enfants handicapés et le droit des enfants issus de minorités ou de groupes
autochtones.
2.2 Les droits de l’enfant: des droits adaptés aux enfants
Les droits de l’enfant sont des droits humains spécifiquement adaptés à l’enfant, car ils
tiennent compte de sa fragilité, de ses spécificités et des besoins propres à son âge.
Les droits de l’enfant tiennent compte de la nécessité de développement de l’enfant. Les
enfants ont donc le droit de vivre et de se développer convenablement tant physiquement
qu’intellectuellement.
Les droits de l’enfant prévoient ainsi de satisfaire les besoins essentiels au bon
développement de l’enfant, tels que l’accès à une alimentation appropriée, aux soins nécessaires,
à l’éducation,...
Les droits de l’enfant prennent en considération le caractère vulnérable de l’enfant. Ils
impliquent la nécessité de leur apporter un cadre protecteur. Il s’agit d’une part, d’accorder une
assistance particulière aux enfants, et, d’autre part, une protection adaptée à leur âge et à leur
degré de maturité.
Ainsi, les enfants doivent bénéficier des services d’aide et de soutien dont ils ont besoin et
doivent être protégés contre l’exploitation par le travail, l’enlèvement, la maltraitance,…
2.3 Droit à l’Alimentation
Le droit à l’alimentation est un droit vital pour tous les êtres humains. La nourriture est
un élément essentiel sans lequel les êtres humains ne peuvent survivre.
2.3.1 Une alimentation sûre : un droit essentiel pour tous
Le droit à l’alimentation c’est le droit pour chaque homme, chaque femme et chaque
enfant d’avoir accès à une alimentation sûre.
Les 4 aspects importants de la sécurité alimentaire :
• La nourriture doit être disponible : c’est-à-dire en quantité suffisante pour l’ensemble de la
population.
• La nourriture doit être accessible : chaque personne doit pouvoir se procurer de la nourriture,
soit, grâce à sa propre production (élevage et agriculture), soit en disposant d’un pouvoir d’achat
suffisant pour acheter la nourriture.
• L’accès à la nourriture doit être stable et durable : la nourriture doit être disponible et
accessible en toutes circonstances (guerres, catastrophes naturelles…).
• La nourriture doit être salubre : c’est-à-dire consommable et hygiénique, notamment pour
l’eau.
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2.3.2 Une alimentation équilibrée : un droit vital pour le développement de l’enfant


Les enfants doivent bénéficier d’une alimentation équilibrée pour pouvoir se développer
convenablement. La nourriture doit donc être appropriée sur le plan nutritionnel pour leur
développement physique et intellectuel.
Une alimentation équilibrée suppose un juste équilibre entre les proportions nécessaires
de nutriments, de glucides, de protéines, de lipides, de minéraux, de vitamines, de fibres et d’eau.
Ainsi, cela permet d’éviter la malnutrition et les problèmes liés aux excès alimentaires, ou à
l’inverse, aux insuffisances alimentaires.

Bref, l’enfant a droit d’avoir une alimentation équilibrée pour son développement. La
lutte pour le développement doit commencer au développement des bas âges c’est-à-dire au
développement de l’enfant en donnant une alimentation saine et approprié à leur croissance.
La satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme est nécessaire pour avoir une population
saine et active. Si la population est saine, elle peut travailler normalement et augmenter leur
production. Donc, elle peut se développer.
Le développement rural dépend du changement de comportement de la population. Il est donc
opportun de développer le monde rural avec une approche appropriée, avant d’entamer le
développement national.
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Chapitre II : Malnutrition infantile

Après avoir vu les droits de l’enfant, liés à une alimentation équilibrée, nous allons voir
dans le chapitre suivant divers concepts sur la malnutrition infantile.
Un enfant mal nourri est aussi un enfant immunodéprimé et son traitement doit intégrer la
récupération de son état nutritionnel et de son potentiel13.
Pour pouvoir faire une étude de la malnutrition, il nous faut définir en premier lieu des
mots clés (section 1). Puis, il est nécessaire de parler de la mesure de l’état nutritionnel, pour
connaitre l’état nutritionnel des enfants et afin de détecter et de prévenir le début la malnutrition
chez les enfants (section 2). Ensuite, nous allons parler des effets et des causes de la malnutrition
(section 3), afin d’aborder le cas de Madagascar sur la situation nutritionnelle et alimentaire
(section 4).
I. Définition des mots clés
1. Malnutrition
Selon l’OMS, la malnutrition est un état pathologique résultant de la carence ou de
l’excès, relatifs ou absolu d’un ou plusieurs nutriments essentiels. Cet état se manifeste
cliniquement ou n’est décelable que par des analyses anthropométriques, biochimiques ou
physiologiques14.
2. Nutrition
La nutrition peut se définir de différentes manières parmi lesquelles, nous retiendrons
trois approches :
8 Biologique : c’est la science des nutriments et de leurs utilisations par l’homme pour
assurer le maintien de la vie, la croissance, le fonctionnement et la structure du corps de
manière normale.
8 Biochimique : c’est l’ensemble des réactions au moyen desquelles les organismes vivants
absorbent, transforment et utilisent les aliments pour assurer le maintien de leur vie, leur
croissance et leur fonctionnement.
8 Santé publique : c’est la branche consacrée aux rapports entre le régime alimentaire, la
santé et les maladies, ainsi qu’à l’amélioration de la nutrition surtout au niveau des
collectivités15.

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3. Etat nutritionnel
C’est l’état de santé de l’organisme résultant de l’ingestion, de l’absorption et de
l’utilisation des aliments ainsi que des facteurs de nature pathologique.
4. Etat alimentaire
C’est une étude pour constater les caractéristiques de l’alimentation des enfants. Une
alimentation qui doit respecter les besoins physiologique de l’enfant de moins de 5ans, en
quantité et en qualité suffisante à la croissance et à la santé de l’enfant.
5. Sécurité alimentaire des ménages
La sécurité alimentaire existe quand tous les individus ont, à tout moment un accès
physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de
satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et
active.
II. Mesures de l’état nutritionnel
1. Indicateurs de l’état nutritionnel
Pour évaluer l’état nutritionnel d’un individu, on a recourt à trois d’indicateurs :
• Indicateurs biologiques que l’on obtient par l’analyse du sang ou des urines
• Indicateurs cliniques que le médecin recueille par observation, osculation et
palpation de l’individu
• Indicateurs anthropométriques ou mensuration des parties du corps.
Nous nous intéresserons à l’indicateur anthropométrique de la malnutrition chez les
enfants qui est : le rapport poids/âge.
2. Mesure de poids en fonction de l’âge
La mesure de poids en fonction de l’âge permet une détection précoce de la malnutrition
proteino-énergetique.
Outils de mesure : balance à ressort (balance SALTER) à laquelle on suspend l’enfant dans un
panier léger ou dans un sac troué spécial : balance culotte hamac.

Phot
o1: Balance SALTER

Photo2: Enfant Suspendu dans la culotte


HAMAC
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Technique de mesure : l’enfant doit être pesé nu. Dans certaines populations rurales, les enfants
portent des amulettes qu’il est préférable d’enlever si aucun obstacle physique ou rituel ne s’y
oppose. Dans le cas contraire, il est nécessaire d’estimer le poids de ces objets et le retrancher du
poids enregistré.
3. Besoins nutritionnels
L’organisme humain ne présente de besoins que pour un nombre de substances
nécessaires à sa croissance. La carence des substances provoque des altérations fonctionnelles. Il
s’agit essentiellement :
• Des glucides,
• Des lipides
• Des protéines
• Des vitamines
• Certains minéraux et de l’eau.
III. Effets et causes de la malnutrition

1. Les principales maladies nutritionnelles


L’état nutritionnel d’un enfant résulte à la fois de la qualité et de la quantité de
l’alimentation reçue dans le passé, ainsi que des maladies qu’il a pu contracter.
1.1 Malnutrition protéino-énergétique (MPE)
Elle découle d’un apport en protéines et en calories dans les cellules du corps, qui est insuffisant
pour satisfaire les exigences physiologiques, et ayant deux formes cliniques à savoir :
1.1.1 Marasme sévère, perte pondérale ou dénutrition
Cette forme de malnutrition est due à une insuffisance globale de la ration alimentaire. Elle se
rencontre surtout durant la première année de la vie.
Manifestations cliniques :
8 visage émacié de « vieillard »
8 peau pendante et plissée sur les fessiers
8 les enfants atteints sont souvent actifs et paraissent être assez éveillés
8 côtes saillantes
8 pas de présence d’œdèmes nutritionnels.
1.1.2 Kwashiorkor :
Il est dû à un déséquilibre de la ration alimentaire, avec une carence en protéines. Il se rencontre
surtout au cours de la deuxième vie, quelques mois après le sevrage.
B

Manifestations cliniques :
8 œdèmes nutritionnels
8 Perte d’appétit
8 Changement de la texture des cheveux
8 Lésions de la peau et dépigmentation
8 Les enfants atteints sont souvent apathiques, irritables et déprimés.
Les enfants souffrant de MPE, souffrent tous de troubles de la croissance :
• Dénutrition :(maigreur/émaciation) résultat d’une perte de poids récente et rapide
ou d’un arrêt de gain de poids (malnutrition aigue)
• Retard irréversible de croissance (petite taille) : résultat d’une nutrition
inadéquate durant une longue période (malnutrition chronique)
1.2 Déficience (carences) en micronutriments
Il découle d’apports insuffisants en vitamines et en minéraux dans les cellules du corps,
insuffisants pour satisfaire les exigences physiologiques.
1.3 Maladies par suralimentation
Certains auteurs considèrent la suralimentation comme une forme de malnutrition. Elle peut
provoquer des conséquences aussi graves que la sous nutrition16.
La maladie la plus connue due à une suralimentation est l’obésité qu’on rencontre surtout
dans le pays développés.
1.3.1 Obésité
C’est une malnutrition liée à une surconsommation et un mauvais choix d’aliment.
1.3.2 Maladies chroniques ou de surcharge : diabète, hypertension, cholestérol.

2. Causes de la malnutrition
L’état nutritionnel de l’enfant dépend des facteurs immédiats liés au régime alimentaire et
à une bonne santé. Ces facteurs dépendent des causes fondamentales et multisectorielles, les unes
agissent directement, les autres indirectement. Les causes sous jacentes de la malnutrition sont :
les soins inadéquats et les habitudes alimentaires inappropriés, l’accès inadéquat de service de
santé et un environnement insalubre et l’insécurité alimentaire au niveau des ménages.
3. Conséquences de la malnutrition
3.1 Conséquences immédiates
Elles se voient surtout chez les malnutris graves. En l’absence des soins, la malnutrition entraîne
la mort de l’enfant.

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3.2 Conséquences tardives :


Elles se voient chez les malnutris chroniques. L’enfant présente des handicaps qui
risquent d’entraver son développement psychomoteur. Plus la malnutrition atteint un enfant
jeune, pendant un laps de temps long, plus les séquelles risquent d’être graves.
4. Indicateurs de la malnutrition infantile
La malnutrition infantile comprend le retard de croissance, l’émaciation et l’insuffisance
pondérale, qui sont évalués à l’aide d’indicateurs anthropométriques :
8 Le retard de croissance ou malnutrition chronique correspond à un déficit en taille par
rapport à l’âge (indice anthropométrique T/A).
8 L’insuffisance pondérale correspond à un déficit en poids par rapport à l’âge (indice
anthropométrique P/A).
8 L’émaciation ou malnutrition aigue correspond à un déficit en poids par rapport à la taille
(indice anthropométrique P/T)
IV-Situation nutritionnelle et alimentaire à Madagascar

1. Situation de la malnutrition à Madagascar


L’état de santé de la mère et de l’enfant est encore préoccupant à Madagascar. En effet, le
taux de mortalité et le taux de morbidité infantile y demeurent élevés, soit 50% meurent chaque
année qui est liée à la malnutrition.
A Madagascar, la malnutrition touche une grande partie de la population,
particulièrement les enfants, les femmes enceintes et allaitantes et demeure un problème majeur,
à la fois de santé publique et socio-économique. Dans ses formes les plus graves, elle contribue
à l’augmentation des risques de décès, surtout chez les enfants de bas âge. Elle concerne
notamment la malnutrition proteino-énergétique et les carences dans les principaux
micronutriments, à savoir la vitamine A, le fer et l’iode. Ces deux formes de malnutrition
peuvent se manifester en même temps chez la même personne.
Trois formes de la malnutrition sont les plus connues à Madagascar : la malnutrition
chronique ou retard de croissance, la malnutrition aigue et l’insuffisance pondérale. C’est la
malnutrition chronique qui est la répandue. Elle atteint la moitié des enfants de 0 à 5ans soit à
50%17.
La malnutrition aigue varie de 13% à 34% selon les régions. Enfin, l’insuffisance pondérale
frappe entre 30 à 40%18. En plus, 54% de décès d’enfants sont attribuables à la malnutrition

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aigue surtout proteino-énergétique. La prévalence de la malnutrition aigue a presque triplé entre
1998 et 2000 de 5à14%19.
Toutes les couches sociales sont touchées par la malnutrition :
8 27% au niveau des couches pauvres ;
8 28% des couches moyennes ;
8 23% chez les couches aisées20.
2. Alimentation à Madagascar
L’homme a besoin, chaque jour, de manger et de boire. Notre organisme a besoin d’une
bonne alimentation pour fournir des éléments dont il a besoin pour le bon fonctionnement. Notre
corps a besoin, tous les jours, de quatre types d’aliments : l’eau, les aliments de construction, les
aliments énergétiques et les aliments fonctionnels.
2.1 Définition de l’aliment
L’aliment est une substance dont l’introduction dans l’organisme assure le maintien, la
croissance et le renouvellement des tissus, ainsi que la satisfaction des besoins énergétiques.
Les aliments sont tous composés, mais en proportions différentes, de six substances
appelées nutriments qui sont :
• L’eau
• Les protéines
• Les glucides ou les sucres
• Les lipides ou corps gras
• Les éléments minéraux
• Les vitamines
2.2 Les différents aliments et leurs fonctions
Du point de vue nutritionnel, on classe les aliments en trois grands groupes :
• Premier groupe : les aliments énergétiques
• Deuxième groupe : les aliments constructeurs
• Troisième groupe : les aliments protecteurs
2.2.1 Les aliments énergétiques ou aliments de force
Ce sont des aliments sources d’énergie. Ils comprennent les aliments riches en glucides et
en lipides.
Ils sont essentiellement composés des céréales, des tubercules, du sucre, du miel, des
graisses animales et végétales.

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Tableau 1 : Exemples des aliments énergétiques et leurs fonctions
Groupes d’aliments Fonctions
Céréales : riz, mil, sorgho, Ils constituent la principale source d’énergie dans les
maïs régimes traditionnels. Ils fournissent également des
protéines, des vitamines du groupe B et du fer
Tubercules : igname, manioc, Ils constituent une importance source d’énergie, mais ils
patate douce, pomme de terre, sont pauvres en protéines et en vitamines
taro
Graisses oléagineuses : Ils constituent une importance source d’énergie, surtout
arachides, quand ils sont transformés sous forme d’huile
Source : Save The Children/USA, Manuel de formation en nutrition des
AVNs21, janvier 2001.
2.2.2 Les aliments constructeurs et réparateurs
Ce sont des aliments sources de protéines d’origine animale ou végétale.
Tableau 2 : Exemples des aliments de construction et ses fonctions
Groupes d’aliments Fonctions
Viandes, poisons et œufs Ils apportent des protéines de très bonne qualité, mais aussi
différents vitamines
Lait et ses dérivés (fromage, Ils fournissent des protéines de très bonne qualité mais
beurre) aussi du calcium. Ils sont pauvres en fer.
Légumineuses : haricot, pois Elles sont riches en protéines, en énergie en fer et en
du cap, vitamines du groupe B.
Associés aux céréales, elles peuvent remplacer les aliments
d’origines animales lorsque ceux-ci ne sont pas
disponibles.
Source : Save The Children/USA, Manuel de formation en nutrition des
AVNs, janvier 2001.
2.2.3 Les aliments protecteurs
Ce sont des aliments sources de sels minéraux et de vitamines telles que les légumes et les fruits.

Groupes d’aliments Fonctions


Légumes et les fruits Ils apportent surtout des vitamines et des sels minéraux.
Ils sont également pauvres en énergie et en protéines
Source : Save The Children/USA, Manuel de formation en nutrition
des AVNs, janvier 2001

# 4
3. Alimentation malgache
Le riz est un aliment de base à Madagascar. C’est essentiellement du riz local qui est consommé
et dans une moindre mesure, du riz importé. Le riz est généralement bouilli et accompagné d’une
sauce à base des feuilles appelés « brèdes ». La sauce comporte parfois de la viande de poulet, de
porc ou de zébu, des poissons. Le manioc et le mais sont aussi largement consommés. Le régime
est pauvre en matière grasse, la principale source de matière grasse est l’huile de soja importée,
qui est assez coûteuse.
Plus de la moitié de la population malgache est victime de l’insécurité alimentaire de manière
chronique ou temporaire. Il y a un caractère saisonnier qui se traduit pendant des périodes de
soudure, durant en moyenne quatre mois, la période allant de janvier au mois de mars22.

En conclusion, la malnutrition qui est le résultat d’un apport alimentaire inadéquat et des
maladies infectieuses, a une conséquence immédiate et tardive. La malnutrition affecte le
développement physique et mental des enfants. Elle est la cause sous-jacente de 50% de
mortalité et de morbidité infantile à Madagascar23.

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Chapitre III : Présentation générale de l’organisme BDEM

Ce chapitre est consacré à la présentation générale de l’organisme BDEM, qui est un organisme
confessionnel et religieux, et, qui se consacre essentiellement à la lutte contre la malnutrition
dans la région de Vatovavy Fito Vinany. Cet organisme nous a accueilli pour réaliser notre stage
de mémoire.
I- Cadre général du programme FAFI-SALOHI/BDEM
1. Signification et siège
FAFI signifie en Malagasy : « Fanatsarana ny Fianan’ny Isan-tokantrano ». Son appellation
anglaise est SALOHI: Strengthening an Accessing Livelihood Opportunities for Household
Impact ou amélioration de la qualité de la vie des ménages et renforcement de l’accès aux
opportunités.
BDEM : Bureau de Développement de l’Ecar de Mananjary.
Siège : Enceinte Saint Paul Tanambao Mananjary
2. Historique
BDEM a été crée en 2003 par l’Evêque de Mananjary, dans le but d’avoir une
complémentarité entre le développement de tout homme et l’épanouissement de tout l’homme.
Dans cette vision, BDEM voit le Diocèse de Mananjary en plein essor, dans lequel la
population connaît un développement soutenu, avec une résistance accrue face aux diverses
conditions de vulnérabilité et de souffrances.
Le diocèse de Mananjary, en partenariat avec le CRS/MG, a déjà entrepris des activités
de développement et d’assistance humanitaire, depuis plusieurs années, au niveau du Diocèse de
Mananjary (2003-2008).
Encore dans le cadre de ce partenariat pour les cinq ans à venir (2009-2014), CRS/MG et
BDEM ont mis en œuvre des activités de sécurité alimentaire dans le Diocèse de Mananjary dans
un projet dénommé SALOHI.
Le programme SALOHI est réalisé par les quatre consortiums à savoir : CRS/MG,
ADRA, CARE, Land O’Lakes, qui ont les mêmes domaines d’activités et mêmes objectifs, mais
chaque organisme a sa propre approche pour réaliser ce programme, qui est financé par
USAID24.

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3. Mission et objectif
Toutes les activités du BDEM sont fondamentalement basées sur l’Evangile de Jésus
Christ, qui nous appelle à soulager l’homme de ses souffrances, à aider l’homme à se
développer, et à engendrer la charité et la justice dans le diocèse.
Les activités de BDEM reflètent et expriment les enseignements de l’église catholique.
Pour ce faire, BDEM assiste les personnes dans le besoin sans distinction de race, de couleur, de
religion ou de nationalité.
BDEM a un défi, celui de réduire l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité dans les trois
districts administratifs (district de Mananjary, district de Nosy Varika et district d’Ifanadiana) et
19 communes du Diocèse de Mananjary jusqu’en 2014, par la réalisation du programme
SALOHI.
Pour atteindre cet objectif, l’équipe va adopter les trois stratégies suivantes :
8 Amélioration de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans ;
8 Amélioration de la condition de vie des ménages ;
8 Augmentation de la résilience25 des communautés pour faire face aux chocs.
4. Volets et activités
Pour réduire l’insécurité alimentaire des ménages dans les zones d’intervention du
programme SALOHI/BDEM, BDEM réalise quatre Volets et chaque volet a son objectif, son
approche et son activité et même sa population cible, à savoir :
4.1 Volet SANTE
8 Population cible : Enfant de moins de 5ans, femmes enceintes et allaitantes
8 Objectifs : Amélioration de l’état nutritionnel et sanitaire des familles encadrées
8 Approche : Déviance positive/ Foyer d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnelle
ou FARN
8 Activités :
• Promotion et contrôle de la croissance
• FARN
• IEC/CCC
4.2 Volet Agriculture
8 Population cible : Paysans agriculteurs
8 Objectifs : Augmentation de la production agricole
8 Approche : Farmer Field Saving (FFS) ou Champ Ecole Paysans

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8 Stratégie :
• ART ou Autorité administrative Religieuse et Traditionnelle des zones d’interventions
• Identification des groupes de ménages volontaires
8 Activités :
• Mise en œuvre de l’approche de formation FFS
• Mise en place de sites de référence, champ école, ferme école dans les sites
d’interventions
4.3 Volet Marketing
Population cible : Paysans agriculteurs
Objectifs : Augmentation des revenus des ménages
Approche : Approche territoriale (connaissance du territoire et du terrain avant de se
lancer à des spéculations et à des hypothèses empiriques)
Stratégies :
• Création d’une équipe d’intervention ou équipe agro-entreprise (EAE) :
coordination des activités, optimisation des ressources pour avoir plus d’impact
• Formation des paysans et des représentants des membres de l’EAE
• Collaboration avec des structures pérennes en vue de la pérennisation
Activités :
• Formation des paysans en agri business
• Appui à la formalisation des groupements et associations paysannes
• Formation des paysans sur le Village Saving and Loan (épargne et crédit
villageois)
• Appui des paysans à la mise en culture de produits porteurs.
4.4 Volet Gestion des Risques et de Catastrophes
Population cible : Communauté du Fokontany d’intervention
Objectifs : Réduire l’impact des catastrophes au niveau de la communauté
Approche : Approche communautaire au niveau des Fokontany
Stratégies : Mise en place des différentes structures :
• Comité de développement
• Comité de Gestion de Risques et de Catastrophes
• Comité de gestion et de suivi des infrastructures
• Transfert de gestion des ressources naturelles
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Activités : basées sur les PACOM ou Plan d’Action Communautaire


A part cela, il ya deux autres volets réalisés au bureau du BDEM :
4.5 Volet suivi-évaluation et communication
Objectifs : Amélioration des résultats des activités de chaque composante
Activités :
• Elaboration des outils de suivi et évaluation des activités de chaque composante
• Renforcement de capacités des Assistants de chaque volet, concernant le suivi et
l’évaluation des activités et les indicateurs des résultats
• Collecte des données et informations aux niveaux des zones d’interventions
• Suivi de l’évolution des activités de chaque composante
• Traitement des données
• Evaluation des indicateurs d’effet et d’impact
• Préparation de la communication radiophonique (IEC/CCC)
4.6 Volet socio-organisationnel
Objectifs : Amélioration de la structure organisationnelle pour la démarche vers l’auto
promotion
Activités :
• Appui et accompagnement des animateurs
• Processus de diagnostic et état de lieux des organisations sociales traditionnelles
locales
• Mise en place des structures et organisations
• Appui des organisations existantes
5. Zones d’interventions
Le programme SALOHI/BDEM est opérationnel dans trois districts : Mananjary, Ifanadiana et
Nosy Varika de la région de Vatovavy Fitovinany, qui se repartit dans dix neuf (19)
communes, dont douze communes dans le district de Mananjary, trois (03) communes dans le
district de Nosy Varika et quatre (04) communes dans le district d’Ifanadiana.
Tableau 4: Liste des communes d’interventions du SALOHI/BDEM
Districts Communes d’interventions du SALOHI/BDEM
Ifanadiana Tsaratanana, Ranomafana, Androrangavola, Marotoko
Mananjary Mahavoky avaratra, Andranambolava, Mahela, Marosangy, Mahatsara efaka,
Marokarima, Ambalahosy, Manakana, Kianjavato, Andonabe, Vatohandrina,
Sandrohy

Nosy Varika Nosy Varika, Vohilava, Ambahy


Source : BDEM Mananjary, décembre 2010
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Par ailleurs, il ya des critères de choix des zones d’interventions. C’est la pauvreté alarmante qui
est caractérisé par :
L’enclavement
Les risques liés aux catastrophes naturelles (cyclones, inondations, sécheresses)
La faiblesse de la production et de revenus des ménages
Figure 2: Carte de zone d’intervention du BDEM

Source : BDEM Mananjary, décembre 2010


II- Structure et ressources de mise en œuvre du programme SALOHI/BDEM
1. Structure de mise en œuvre
1.1 Directe (liée avec BDEM)
Niveau stratégique : Evêque, coordonateur de programme, RAF, Coordonateur de
développement
Niveau opérationnel :
Coordonateur technique pour chaque volet (basé au sein du Diocèse)
Assistants techniques (basé au niveau des zones : ensemble de la communauté),
Techniciens (basé au niveau des communes)
B

Communauté :
autorité administrative,
religieuse et traditionnelle,
membres des groupements,
structures relais (volontaires communautaires)
1.2 Indirecte (en collaboration avec BDEM)
Structures étatiques déconcentrées : représentants de différents Ministères
Opérateurs privés : fournisseurs de services (institution de micro finance, fournisseurs de
semence, opérateurs économiques)
2. Moyens de mise en œuvre
♦ Financement : USAID
♦ Partenaire principale : CRS
♦ Consortium : ADRA, CARE, Land O’Lakes
3. Moyens matériels
Matériel de transport : un voiture 4x4, 16 moto, 16 bicyclettes,
Matériel de bureau : deux salles de bureau, deux magasin de stockage, 8
ordinateurs et deux ordinateurs portables, des mobiliers de bureaux.
Il est à souligner que les moyens de communication se limitent à des téléphones portables
personnels et privés entre le district et les diocèses.

En bref, BDEM est un organisme de développement qui a mis en œuvre le programme SALOHI
en partenariat avec CRS et en consortium avec ADRA, CARE, Land O’Lakes. L’objectif général
du programme est de réduire l’insécurité alimentaire au niveau des ménages en améliorant la
condition de vie des ménages et en augmentant la résilience des communautés pour faire face
aux chocs. Ces domaines d’actions sont : SANTE, GRC/GRN/INFRA, AGRICULTURE ET
MARKETING.
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Conclusion partielle
La malnutrition affecte le développement physique et mental des enfants, affaibli la santé
des mères et réduit la productivité des adultes. Elle est ainsi une cause importante de la pauvreté
et est un facteur bloquant de la croissance économique. De plus, l’insécurité alimentaire et la
pauvreté sont étroitement liées.
La lutte contre la malnutrition à Madagascar est intimement liée à la lutte contre la
pauvreté.
Les personnes mal nourries ont moins de chance d’acquérir une éducation de base,
d’avoir des compétences sociales satisfaisantes et de contribuer au bien être de leurs familles et
au développement de leurs communautés et de leurs pays.
L’accès à une alimentation saine et équilibrée est un droit de l’enfant reconnu par toutes les
nations et reconnu par Madagascar.
Le programme SALOHI (amélioration de la qualité de la vie des ménages et
renforcement de l’accès aux opportunités), mis en œuvre par BDEM en partenariat avec CRS,
appuiera les communautés en vue d’augmenter la production alimentaire et les revenus ainsi
générés, mobiliser le capital, améliorer la santé nutritionnelle et faire face aux chocs tels que les
sécheresses, les cyclones et les inondations.
Deuxième partie : PRESENTATION DU
TERRAIN D’INVESTIGATION, RESULTATS
DES ENQUETES ET ANALYSES DES
RESULTATS OBTENUS
Introduction partielle

Dans cette partie, nous allons tout d’abord présenter la commune d’étude et faire une étude
monographique des Fokontany d’investigation, avant de donner les résultats des enquêtes
obtenus au niveau des mères ayant des enfants de moins de 0 à 5ans. Les résultats recueillis
durant l’enquête nous ont permis de faire des analyses et de répondre à la problématique.
Chapitre IV : Présentation du terrain d’investigation

Nosy varika est une commune rurale pauvre. Ce phénomène de paupérisation est caractérisé par
l’enclavement, le risque aux catastrophes naturelles (cyclones, inondations et sécheresses) et la
faiblesse de la production et de revenus des ménages. Cela répond aux critères de choix des
zones d’interventions du programme SALOHI. Donc, le district de Nosy Varika a été choisi pour
réaliser ce programme, et c’est aussi notre point d’ancrage pour réaliser notre recherche.
I.Présentation générale du commune rurale de Nosy Varika
1. Localisation géographique et démographique
La commune rurale de Nosy varika se trouve au Sud- Est de Madagascar, de la région Vatovavy
Fito Vinany. Elle se situe à 133km environ au nord du district de Mananjary. Elle est limitée :
au Nord : la Commune Rurale de Vohilava ; district de Nosy varika ;
au Sud : la Commune Rurale d’Ambahy, district de nosy Varika ;
à l’Est : l’Océan Indien ;
à l’Ouest : la Commune Rurale de Fiadanana, district de Nosy Varika.
Elle s’étend sur une superficie de 642km2 avec une population de 73300 dont 24433 hommes et
48867 femmes.26
Nosy Varika abrite aussi différents groupes ethniques comme les Betsimisaraka, les Betsileo, les
Antemorona et les Antambahoaka auxquels s’ajoutent les Chinois et les Européens.
La majorité des Betsimisaraka sont des paysans agriculteurs. Les Betsileo sont des instituteurs et
ils cultivent aussi. Les Chinois et mêmes les Européens font du commerce.
Certaines populations croient en Dieu et d’autres croient en Zanahary
2. Historique
Nosy Varika était une Village touristique de par sa caractéristique géophysique et sa flore
tropicale attractive. C’est une presqu’île. Pendant la saison de pluie ou même la période de
cyclone, le bras qui relie le Fokontany Ampahomanitra, est estompé sur plusieurs kilomètres par
la rivière « SAKALEONA », qui lui donne un aspect isolé.
Par ailleurs, c’est une zone qui a été peuplé des sangliers qui attirent les nationaux et les
étrangers férus de chasse aux sangliers, d’où l’appellation ancienne de « NOSIN-DAMBO » ou
« l’Ile aux sangliers ».

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En plus, dans cette commune, il existait une population importante d’une espèce de Lémuriens,
le « VARIKA », qui, malheureusement, commence à se décimer d’où son appellation actuelle de
« NOSY VARIKA ».
Durant la période de colonisation, Nosy Varika a été un chef de Canton. Elle est devenue une
commune pendant la 1ère République. Durant la deuxième République, elle a été classée
« Firaisam-pokontany ». En 1996, elle est redevenue une commune rurale de 2ème catégorie. La
commune de Nosy Varika est aussi un district qui regroupe douze communes rurales.
3. Vie économique, sociale et culturelle
3.1 Vie économique
La commune de Nosy Varika est une zone rurale. La majorité des habitants vivant dans cette
commune sont des cultivateurs. Donc, la potentialité économique de la commune rurale de Nosy
Varika, par ordre importante, est constituée:
D’agriculture : riz, vanille, café, poivre, manioc, canne à sucre, banane, patate douce,
fruit à pain, cocotier, litchi
D’élevage : volaille, zébus, porc
De pêche : en eau douce et à la mer
D’artisanat : tressage à nattes, en chapeaux et en paniers.
3.2 Vie sociale
3.2.1 Santé
La commune rurale de Nosy Varika possède un centre hospitalier de district, un centre de santé
de base niveau I et II avec 04médecins, 02infirmiers et 02 sages femmes. Il ya aussi un
dispensaire privé avec 02infirmiers.
3.2.2 Education
On trouve dans cette commune : 5EPP, 02CEG, 01Lycée, 01 Ecole primaire privée et une Ecole
secondaire privée.
3.2.3 Communication
Existence de Radio : RNM, Radio SAKALEONA ; de TVM ; Téléphone : Telma fixe, Telma
mobile, Airtel, BLU
3.2.4 Voie de communication
Par la Route Nationale Secondaire ou RNS 11 et par le canal de Pangalana
3.2.5 Moyens de transport
Par des canotes en moteur, voiture 4x4 privé, moto
Photo 13:: Pont
Photo de la
Pont de laville
villede
deNosy
NosyVarika
Varika
3.2.6 Habitat
Les maisons sont construites en « falafa », qui représente typiquement dans la commune rurale
de Nosy Varika à cause de la chaleur et aussi à cause de la pauvreté des habitants. En plus, tous
les habitants vivant dans les deux Fokontany utilisent du pétrole à cause de l’inexistence
d’électricité.
Il n’y a pas de latrines, sauf dans les propriétés publiques comme le Centre de santé, les écoles
publiques.
Mais dans la plupart des cas, la population utilise quand même des super moustiquaires pour se
protéger contre le paludisme. Mais, la plupart des habitants vivant dans les deux Fokontany
boivent de l’eau provenant de la rivière qui est très souillée. Ceci provoque des maladies
diarrhéiques.

Photo 2 : Type d’habitation local


4. Conditions climatiques
La température varie d’une saison à l’autre de 14 à 32°C. Les mois les plus chauds sont les mois
de janvier et février avec une température moyenne de 27°C. La période fraiche correspond aux
mois de juin et de juillet où la température est en moyenne de 22°C.
Les cyclones tropicales et les dépressions tropicales frappent la commune périodiquement, du
mois de janvier jusqu’au mois d’avril.
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II- Monographie des Fokontany d’étude


1- Fokontany Ampahomanitra
1.1 Localisation géographique
Le Fokontany d’Ampahomanitra se situe à 5km au Sud de la Commune rurale de Nosy Varika.
1.2 Démographie
La population du Fokontany d’Ampahomanitra compte actuellement 1998 habitants qui
représentent 379ménages. 146mères ont des enfants de moins de 5ans.27
1.3 Accès au Fokontany pour les deux Fokontany
Marche à pieds, moto, bicyclette, voiture 4x4, charrette, pirogue
1.4 Accès à l’éducation
Il y a une école primaire publique.
1.5 Accès au service de santé
Inexistence de centre de santé mais les habitants vont à Nosy Varika en cas de maladie
1.6 Accès au marché
Inexistence de marché local
1.7 Accès à l’eau potable
Existence des puits et d’eau courante non traitée pour l’alimentation des enfants
1.8 Environnement
Inexistence des latrines et des bacs à ordure
2- Fokontany Fanivelona
2.1 Localisation géographique
Le Fokontany de Fanivelona se trouve à 7km à l’ouest de la Commune rurale de Nosy Varika.
2.2 Démographie
3445 habitants vivent dans le Fokontany de Fanivelona. Le nombre de ménages est donc 680.
Le nombre total des mères ayant des enfants de moins de 5ans est de 401.28
2.3 Accès au Fokontany
Marche à pieds, moto, bicyclette, voiture 4x4, charrette, pirogue
2.4 Accès à l’éducation
On trouve une école secondaire publique et une école primaire publique
2.5 Accès au service de santé
C’est dans le Fokontany de Fanivelona, qu’il ya un centre de santé
2.6 Accès au marché
Inexistence de marché local

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2.7 Accès à l’eau potable


Existence des puits et d’eau courante non traitée et utilisé directement pour la préparation des
aliments de l’enfant.
2.8 Environnement
Insalubrité de l’environnement à cause de l’inexistence des latrines et des bacs à ordure.
3- Vie culturelle et religieuse
3.5.1 Ethnie
Dans la commune rurale de Nosy Varika, presque tous les habitants vivants dans cette commune
sont des Betsimisaraka, des Betsileo, des Antemorona et des Antambahoaka.
Tableau 5 : Répartition par ethnie de la population
Fokontany Ethnie Total
Betsimisaraka Antemoro Betsileo Antambahoaka
Ampahomanitra 29 1 - - 30
Fanivelona 75 2 2 1 80
Total 104 3 2 1 110
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
D’après notre enquête, les habitants dans les deux Fokontany étudiées sont en majorité des
Betsimisaraka qui représentent 94,54% des ménages étudiés, qui sont au nombre de 104. Le reste
est constitué des Betsileo, des Antemorona et des Antambahoaka soit 5,46%.
C’est seulement dans le Fokontany de Fanivelona qu’il ya des Betsileo et des Antambahoaka
3.5.2 Religion
Etant donné que la population dans les deux Fokontany respecte toujours les traditions, certaines
personnes croient en Dieu, et sont des chrétiens. Mais d’autres croient en Zanahary
Tableau 6: Répartition de la population selon la confession religieuse
Fokontany Réligion
29
Anglicane Catholique FLM Jesosy Pentecotiste Rhema Non
Mamonjy
Ampahomanitra 9 8 - 6 - - 7
Fanivelona 13 19 2 - 3 2 41
TOTAL 22 27 2 6 3 2 48
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Presque la moitié de la population étudiée ne fréquente pas l’église, elle croit en Zanahary, soit
42,73%. Les Catholiques représentent 22,73%. Les 18,18% sont des Anglicans

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4- Problèmes des produits locaux


4.1 Production agricole faible
La production agricole des paysans est faible à cause des catastrophes naturelles telles que le
cyclone, l’inondation et la sécheresse. Les crues entrainent la destruction de la culture de riz car
leurs rizières se trouvent à proximité de la rivière « SAKALEONA »
Les paysans producteurs pratiquent encore des techniques traditionnelles.
4.2 Gestion de récolte mauvaise
Les paysans ont l’habitude de consommer toute leur production durant la période d’abondance,
ils ne pensent pas à l’avenir. Cela est du au niveau intellectuel très bas.
4.3 Aliments disponibles
Tableau 7: Les aliments disponibles dans les deux Fokontany
Aliments disponibles Période d’abondance Prix pendant la Prix en période de
récolte soudure
Riz : - Vary hosy Novembre-janvier 180à250 Ariary 300à400Ariary
- Vary vato Mai- juillet
Manioc Juillet-Août 100 Ariary (le tas) 500 Ariary (le tas)
Patate douce Juillet-aout 100 Ariary (le tas) 500Ariary (le tas)
Fruit à pain Mars-avril 50à100 Ariary
Banane Toute l’année 100Ariary (le tas) 200Ariary (le tas)
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
La récolte de riz se fait en deux périodes, la période de novembre jusqu’au mois de janvier, le
« vary hosy » et la période de mois de mai jusqu’au mois de juillet, le « vary vato ». Le prix du
« kapaoka » varie selon les saisons. Pendant la période de récolte, le prix du « kapaoka » est de
180 à 250Ariary et pendant la période de soudure, de 300à400ariary.
La période de récolte des Maniocs et des patates douces est le mois de juillet au mois d’août, le
prix est très bas, soit 100ar le tas (environ 900 grammes à 1kg), mais en période de soudure, le
prix de manioc est très élevé, le prix augmente à 500ar le tas.

Le Fokontany Ampahomanitra et Fanivelona font parti parmi les 4 Fokontany d’intervention de


programme SALOHI/BDEM dans la commune Nosy Varika. La production des habitants est
faible. Le prix des produits locaux augmentent pendant la période de soudure. Ce ci a une
conséquence grave sur l’état nutritionnel des enfants et aggrave la malnutrition dans cette
commune.
E

Chapitre V : Résultats des enquêtes obtenus auprès des mères interviewées


dans les Fokontany Ampahomanitra et Fanivelona
Après avoir décrire notre terrain d’investigation, nous allons donner notre résultat d’enquête
recueillis auprès des mères interviewées dans ce chapitre.

I Caractéristiques de l’enfant
1- Identification de l’enfant
1.1 Age et sexe de l’enfant
Tableau 8: Répartition du nombre d’enfants selon leur genre et leur Fokontany
Tranche d’âge Ampahomanitra Fanivelona Sous total Total
en mois
Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin
0à5 2 2 2 2 4 4 8 (6,01%)
6 à 12 1 4 2 3 3 7 10 (7,53%)
13 à 24 2 3 13 9 15 12 27 (20,30%)
25 à36 5 5 13 6 18 11 29 (21,80%)
37 à 48 4 7 16 10 20 17 37 (27,82%)
49 à 60 3 1 14 4 17 5 22 (16,54%)
Sous total 17 22 60 34 77 56 133
(43,59%) (56,41%) (63,82%) (36,18%) (57,90%) (42,10%)
Total 39 94 133
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
La proportion d’enfant de genre féminin est plus importante 57,90% que celui des garçons
42,10% du nombre total des enfants des deux Fokontany.
13,54% des enfants étudiées se trouve entre 0 à12 mois, plus de la moitié des enfants sont à l’âge
compris entre 13 à 48mois soit 69,92%. Les restes sont âgés de plus de 48mois (16,54%).
1.2 Caractéristiques sociaux de l’enfant
Tableau 9: Répartition des enfants selon leurs caractéristiques sociaux
Caractéristiques Ampahomanitra Fanivelona Total
sociaux de l’enfant Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage
Taille de la fratrie
1à2 18 46,15 33 35,11 51 38,34
3à4 12 30,77 35 37,23 47 35,34
5à6 5 12,82 22 23,26 27 20,30
7 et plus 4 10,26 4 4,26 8 6,02
Rang dans la
fratrie
ère
1 à 4ème 31 79,49 76 80,85 107 80,45
ème
5 à10ème 8 20,51 18 29,15 26 19,55
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
La majorité des mères enquêtées ont un nombre d’enfants à charge compris entre 1à4. 76,93%
des enfants ont une taille de la fratrie entre 1à4 pour Ampahomanitra et 72,34% pour
B

Fanivelona. Le pourcentage des enfants compris entre 5 et 10 est un peu plus faible, pour
Ampahomanitra 23,07% par rapport à celle de Fanivelona 27,66%.
Pour les deux Fokontany, 73,68% des enfants se trouvent dans la taille de fratrie de 1à4. Le reste
représente, soit 26,32%, des enfants ayant une taille de la fratrie de 5 à 10.
Le rang de la fratrie des enfants 1ère à4ème est plus nombreux dans les deux Fokontany 80,45% en
moyen.

2- Allaitement maternel
Le bébé devrait être mis au sein aussitôt que possible après sa naissance selon l’une des règles
d’or de l’allaitement maternel30. Mais certaines mères sont obligées de faire patienter l’enfant de
plus de quelques heures ou même plus d’une journée, pour diverses raisons dont les plus
importantes sont le retard de la montée du lait ou encore suite à un accouchement difficile.
Pourtant, on sait que l’allaitement au sein contribue à protéger le bébé et le jeune enfant contre
les maladies mortelles. L’alimentation au biberon peut provoquer des maladies graves, à cause
du manque d’hygiène, et même entraîner la mort.
Par ailleurs, si la mère allaite exclusivement ou presque entièrement son bébé, si elle n’a pas
encore eu ses retours de couches et si le bébé a moins de 6mois, la Méthode d’Allaitement
Maternel et d’Aménorrhée est une technique de contraception, efficace.
2.1- Premier liquide avant la première tétée :
Tableau 10 : Distribution des enfants ayant reçu de l’eau avant la première tétée
1ère liquide avant Amphomanitra Fanivelona Total
la 1ère tétée
Effectif % Effectif % Effectif %

OUI 11 28,21 34 36,17 45 33,83

NON 28 71,79 60 63,83 88 66,17

Total 39 100 94 100 133 100

Source : Enquête personnelle, janvier 2011


Le taux des enfants qui n’ont pas reçu du liquide avant la première tétée dans les deux Fokontany
est plus élevé, ces taux varient de 63,83% à 71,79%. Les mères ont donné de l’eau tiède sucrée
ou non à son bébé. 33,83% des enfants ont reçu de l’eau avant la première tétée. La principale
raison de donner du liquide avant la première tétée est le retard de la montée du lait

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2.2- Colostrum ou « ranombatsy »


Le colostrum ou « ranombatsy » est un liquide jaunâtre et opaque, sécrète par la glande
mammaire durant les premières heures qui suivent l’accouchement. C’est un liquide calorique. Il
contient tous les éléments nutritifs indispensables au bon développement et à la croissance de
l’enfant. Le colostrum est donc très protéiné et énergétique en conséquence.
En fait, dans certaines traditions, on jette le colostrum alors que le nouveau né en a besoin, car il
a fourni beaucoup d’effort au moment de l’accouchement. C’est là que commence la pratique
alimentaire.
Tableau 11: Distribution du colostrum
Fokontany Destination du colostrum Total
Donné Jeté
Ampahomanitra 14 25 39
45,74% 51% 100%
Fanivelona 43 51 94
42,85% 47,15% 100%
Total 57 76 133
42,85% 80,85% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Plus de la moitié soit 51% des mères ont jeté le colostrum dans le Fokontany Ampahomanitra.
Cela est du à la méconnaissance de l’importance du colostrum au développement et à la
croissance des enfants. Certaines mères pensent que le colostrum est mauvais pour la santé de
leur nouveau-né. Par contre, 45,74% ont donné le colostrum à ses enfants.
Pour le Fokontany Fanivelona, un peu moins de la moitié des mères soit 47,15% ont jeté le
colostrum, 42,85% des mères donnent le colostrum à leur nouveau né. Cela grâce à la
sensibilisation du personnel de santé et l’agent de santé.

3- Sevrage définitif
D’après le dictionnaire Larousse, on entend par sevrage, l’action de priver un enfant du lait
maternel pour lui donner une autre nourriture appropriée à son âge.
3.1 Age de sevrage définitif
C’est l’âge où l’enfant ne reçoit plus du lait maternel. Il passe d’une alimentation lactée et
liquide à une alimentation diversifiée et solide qui est l’alimentation de l’adulte.
Figure 3 : Répartition des enfants selon leur âge de sevrage définitif

D’après ce diagramme en baton, 73,92% des enfants dans le Fokontany Ampahomanitra et


46,88% des enfants sont sevrés à l’âge de 24mois. Certains enfants ont été sevrés avant le 24ème
mois de leur vie, à Ampahomanitra 39,14% contre 23,44% à Fanivelona pour plusieurs raisons
(mères occupées par leur travail, nouvelle grossesse, maladie).
3.2 Motif de sevrage définitif
Les mères ont sevré leurs enfants pour beaucoup de raisons : enfants trop âgés, nouvelle
grossesse, mères occupées, enfant malade, mère malade et volonté de l’enfant.
Tableau 12: Répartition des motifs de sevrage
Fokontany Motifs de sevrage définitif
Enfant Nouvelle Mères Enfants Mères Volonté de
trop âgé grossesse occupées malades malades l’enfant
Ampahomanitra 2 2 20 2 3 2
6,45% 6,45% 64,52% 6,45% 9,68% 6,45%
Fanivelona 10 7 32 7 4 4
15,62% 10,94% 50% 10,94% 6,25% 6,25%
Total 12 9 52 9 7 6
12,63% 9,47% 54,74% 9,47% 7,37% 6,32%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
D’après ce tableau, la moitié des enfants dans les Fokontany de Fanivelona ont été sevrés à cause
de l’occupation des mères (travail au champ) et pour Ampahomanitra, plus de la moitié, 64,52%.
Les autres raisons de sevrages dans les deux Fokontany sont classées comme enfants trop âgés
(6,45% contre 15,62%), nouvelle grossesse de la mère (6,45% contre 10,94%), la volonté de
l’enfant (6,45% contre 6,32%). Il ya aussi des motifs sur la maladie de l’enfant, ainsi que la
maladie de leur mère (conseil du médecin).
4- Age de l’introduction des aliments
Les recommandations internationales actuelles concernant l’alimentation du nourrisson
suggèrent de commencer à donner les aliments complémentaires à un bébé nourri au sein à l’âge
de six mois.
D’après nos enquêtes, la plupart des mères enquêtées ne respectent pas cette recommandation de
l’OMS, parce qu’elles donnent des compléments à leurs petits avant l’âge de six mois. Elles
donnent en premier lieu des aliments de compléments liquides tel que le thé, l’eau de riz à
l’enfant de moins de six mois. Puis, les mères offrent des aliments sous forme de bouillies et
enfin des aliments solides à leurs enfants. Mais la nature de ces aliments dépend de la période.
En période de soudure, les enfants prennent plus souvent des tubercules (exemple : manioc,
patate douce) et des fruits à pain. En période d’abondance, ils mangent du riz.

Figure 4 Distribution des enfants selon l’âge Distribution des enfants selon l’âge
d’introduction des aliments à Ampahomanitra d’introduction à Fanivelona

L’introduction d’aliments de complément à l’âge de 6mois est plus fréquente dans les deux
Fokontany tandis que 11,43% des enfants reçoivent d’autres aliments que le lait maternel avant
l’âge de 6mois contre 14,29% à plus de 6mois pour Ampahomanitra. Et pour Fanivelona,
28,90% contre 6,66%.
II Situation Familiale

1- Profil socio-économique des mères


La mère assure le principal rôle dans l’amélioration de la santé et l’alimentation de l’enfant
1.1 Age de la mère
Tableau 13: Répartition des mères interviewées par tranche d’âge et Fokontany
Fokontany Age (en année) Total
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-45 45-49
Ampahomanitra 7 8 4 4 2 5 - 30
23,33% 26,67% 13,33% 13,33% 6,67% 16,67% - 100%
Fanivelona 9 14 21 18 8 7 3 80
11,25% 17,50% 26,25% 22,50% 10% 8,75% 3,75% 100%
Total 16 22 25 22 10 12 3 110
14,54% 20% 22,73% 20% 9,10% 10,90% 2,73% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Ce tableau nous montre que la plupart des mères enquêtées dans les deux Fokontany
appartiennent à la tranche d’âge de 25 à 29ans avec un taux de 22,73%. Les mères âgées de 35 à
39ans sont moins nombreuses, elles représentent seulement 9,10% du nombre total des mères
enquêtées ayant des enfants de moins de 5ans.
1.2 Situation matrimoniale de la mère
Nous considérons les deux cas suivant :
Mères célibataires : ce sont les femmes séparées de leur époux ou ayant des enfants de
père inconnu
Mères mariées : ce sont les femmes qui vivent avec leurs conjoints
Tableau 14: Situation matrimoniale des mères
Situation Ampahomanitra Fanivelona Total
matrimoniale
Effectif % Effectif % Effectif %
Mariées 16 53,33 54 67,5 70 63,64
Celibataires 14 46,67 26 32,5 40 36,36
Total 30 100 80 100 110 100
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
La situation matrimoniale des mères a une influence sur l’état nutritionnel de ces enfants. Les
mères mariées sont plus disponibles pour les soins des enfants. Par contre, les mères dont les
maris sont absents n’ont pas le temps de s’occuper de leurs enfants, parce qu’elles occupent
principalement le rôle du chef de ménage. Elles passent leurs temps aux champs.
Au total, 70 mèresparmi les 110 mèresenquêtées dans les deux Fokontany vivent actuellement
avec le père de ces enfants.
Dans le Fokontany Ampahomanitra, presque la moitié des mères des enfants enquêtés sont mères
célibataires. Elles sont au nombre de 14 contre 16 mères mariées. Pour Fanivelona, 67,5% des
mères sont mariées.
1.3 Niveau d’instruction des mères
Tableau 15: Répartition des mères selon le niveau d’instruction
Niveau d’instruction Ampahomanitra Fanivelona Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Analphabète 07 23,33 36 45 43 39,10
Primaire 16 53,34 39 48,75 55 50
Secondaire 07 23,33 5 6,25 12 10,90
Total 30 100 80 100 110 100
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Pour les deux Fokontany, 39,10% des mères sont des analphabètes. La moitié des mères ont
effectué des études primaires (50%) alors que 10,90% des mères ont fait des études secondaires.
1.4 Profession des mères
Toutes les mères enquêtées dans les deux Fokontany sont des cultivatrices. Elles gagnent 1000ar
à 1200ar par jour.
1.5 Taille de famille
Un ménage est composé au minimum de trois individus: les parents et l’enfant. Mais dans
certains cas, on ne trouve dans un ménage que juste la mère et l’enfant.
Tableau 16: Répartition des ménages
Fokontany Taille du ménage Total
2-3 4-6 7-9 10 et plus
Ampahomanitra 11 14 5 - 30
36.67% 46.67% 16.66% - 100%
Fanivelona 25 32 22 1 80
31.25% 40% 27.5% 1.25 100%
Total 36 46 27 1 110
32.73% 41.82% 24.55% 0.90% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Nous avons vu ici dans le cas des deux Fokontany que, 32,73% des ménages ont une taille de
famille de 2à3. Le taux de la taille de ménage varie entre 4et 6 est de 41,82% et 24,55% des
ménages ont une taille de famille de 7à9.
1.6 Personne s’occupant de l’enfant
Tableau 17: Répartition des enfants selon la personne s’occupant de l’enfant
Fokontany Personne s’occupant de l’enfant Total
Mère Grand-mère Belle mère
Ampahomanitra 35 3 1 39
89,74% 7,69% 2,56% 100%
Fanivelona 84 9 1 94
89,36% 9,57% 1,06% 100%
Total 119 12 2 133
89,47% 9,02% 1,50% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
« Belle-mère » (en malgache « reny kely ») signifie ici,, la seconde épouse du père de l’enfant
concerné.
Au total, pour les deux Fokontany, 9,02% des enfants sont prises en charge par leur grand-mère.
89,47 des enfants sont aux soins directement à la charge entière de leur mère.

2- Comportement alimentaire
2.1 Le nombre de repas
D’après le dictionnaire Larousse, le repas est une nourriture que l’on prend chaque jour à
certaines heures réglées.
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En général, les enfants doivent prendre trois repas par jour : le matin, le midi et le soir, à part le
goûter
Tableau 18: Répartition des enfants selon le nombre de repas par jour
Fokontany Nombre de repas Total
1 2 3
Ampahomanitra - 4 31 35
- 11,43% 88,57% 100%
Fanivelona - 11 79 125
- 12,23% 87,57% 100%
Total - 15 110 125
- 12% 88% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
La majorité des enfants dans les deux Fokontany, soit 88%, prennent de repas trois fois par jour.
2.2 La qualité des aliments ingérés
La famille malagasy a l’habitude de prendre comme repas du riz avec un plat d’accompagnement
(brèdes, légumineux).
Tableau 19: Nombre de consommation de riz par jour
Fokontany Nombre de consommation de riz Total
0 1 2 3
Ampahomanitra 34 5 - - 39
87,17% 12,83% 100%
Fanivelona 81 13 - - 94
86,17% 13,83% - - 100%
Total 115 18 - - 133
86,47% 13.53% - - 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Dans les deux Fokontany, le nombre de consommation de riz varie suivant leur saison, non
seulement à cause du prix du riz sur le marché mais aussi de la quantité de riz disponible dans le
ménage, suivant la période.
Notre enquête est tombée en période de soudure. Donc, presque tous les enfants ne prennent plus
du riz, soit 87,17% pour le Fokontany Ampahomanitra contre 86,17% pour Fanivelona, car le riz
coûte cher, 400 Ar le « kapaoka ».
2.3 Les autres aliments consommés
D’après nos enquêtes, les enfants ne mangent pas des aliments variées. Ils prennent du riz avec
du mets d’accompagnement ou du repas à base des tubercules. Les enfants mangent du repas
monotone: riz+brède.
La plupart des enfants ne mangent le riz qu’une seule fois par jour (surtout le soir). A midi, le riz
est remplacé par le manioc ou de fruit à pain
=

La consommation de l’œuf est pratiquement nulle. Les enfants ne consomment de la viande que
le jour de fête comme la fête de l’indépendance (26juin) et le nouvel an.
Tableau 20: Fréquence de consommation alimentaire de l’enfant
Fokontany Nature des Par semaine Chaque fête Ne consomme pas
aliments Effectif % Effectif % Effectif %
Ampahoma Viande 4 10,26 27 69,23 8 20,51
nitra Poisson 15 38,46 - - 24 61,54
Œuf 3 7,69 - - 36 92,31
Fanivelona Viande 8 8,51 86 91,49 - -
Poisson 26 27,66 - 68 72,34
Œuf - - - - 94 100
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Les enfants ne consomment pas de la viande ni du poisson ni des œufs en jour ordinaire dans les
deux Fokontany.
On trouve seulement 10,26% des enfants consomment de la viande au moins une fois par
semaine à Ampahomanitra contre 8,51% à Fanivelona. Mais la majorité des enfants, soit 69,23%
consomment de la viande uniquement les jours de fête à Ampahomanitra et 91,49% à
Fanivelona. 38,46% des enfants consomment du poisson chaque semaine dans le Fokontany
Ampahomanitra et 27,66% pour Fanivelona. Le reste, soit 61,54% des enfants n’en consomment
pas à Ampahomanitra contre 72,34% à Fanivelona. Cela est du à l’insuffisance de revenu au
niveau du ménage.
2.4 Habitudes alimentaires
Selon le concept des nutritionnistes, les besoins alimentaires sont traduits comme les qualités
d’éléments nutritifs pour qu’une personne. Vive en bonne santé et qu’elle puisse mener une vie
normale.
Ainsi, selon GERBER : « une nutrition saine, naturelle et équilibrée, où les notions de choix, de
qualité, de quantité, moyens les plus surs de réaliser les équilibres physiques et psychologique
qui permettent à l’être humain de s’adapter, de réagir, de résister, de compenser en un mot de
réunir les conditions même de joie de vivre »31
En général, les paysans ne suivent pas et ne raisonnent pas en terme de calories, mais ils
considèrent comme satisfaction de leurs besoins alimentaires, l’apaisement de leur faim. Pour
eux, les normes journalières se définissent par la prise de nourriture trois fois par jour avec
comme aliment de base le riz.

%0 "L% M % ( B>
>

Tableau 21: Habitudes alimentaires des enfants


Fokontany Habitudes alimentaires
Matin Midi Soir
Thé + Riz + Manioc Riz + Manioc Riz +
manioc brède brède brède
Ampahomanitra 36 3 32 7 5 34
92.31% 7.69% 82.05% 17.95% 12.82% 87.18%
Fanivelona 81 13 78 16 14 80
86.17% 13.83% 82.93% 17.02% 14.90% 85.10%
Total 117 16 110 23 19 114
87.97% 12.03% 82.71% 17.30% 14.29% 85.71%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Dans le cas des deux Fokontany étudiés (Ampahomanitra et Fanivelona), la majorité des enfants
mangent du riz+ brèdes le soir, soit 85,71%. Le reste mange juste du manioc, soit 14,29%.
La majorité des enfants de moins de 5ans enquêtés, soit 87,97% prennent du thé et du manioc le
matin. Le reste, soit 12,03% consomme du riz accompagné par des brèdes. Le midi, certains
enfants, soit 17,30%, mangent du riz + mets d’accompagnement (brèdes). 82,71% des enfants
mangent du manioc le midi.

3- Comportements sanitaires de l’enfant


3.1 Carnet de santé ou fiche de croissance
Le carnet de santé est indispensable pour l’enfant. Il permet de suivre l’état de santé de l’enfant
et aussi sa croissance.
La fiche de croissance permet aussi de surveiller la croissance des enfants.
La surveillance de croissance est une méthode très importante pour évaluer l’état nutritionnel des
enfants, elle doit être systématique.
A Madagascar, pour faciliter cette surveillance, une fiche imprimée avec trois bandes colorées
respectivement en verte, pour les poids normaux, en jaune, pour l’insuffisance pondérale
modérée et en rouge, pour l’insuffisance pondérale grave ou sévère. Cette fiche est à la
disposition des centres de santé et aux projets qui réalisent des activités de santé et nutrition.
Dans les deux Fokontany, tous les enfants de moins de 5ans ont chacun une fiche de croissance
distribué par l’éducateur de santé du programme SALOHI/BDEM. Cela, dans le but de suivre la
croissance des enfants tous les mois.
La pesée des enfants est faite tous les mois jusqu’à l’âge de 5ans. La balance est vérifiée chaque
séance de pesage.
E

Figure 6 : Modèle du fiche de croissance

3.2 Vaccination
Tous les enfants âgées de 12mois et plus ont reçus leurs vaccinations complètes telles que BCG,
DTCPolio... Cela grâce à la sensibilisation des Animateurs de Santé.
3.3 Vitamine A
Tous les enfants ont reçue la vitamine A distribué par le personnel de santé, tous les six mois.
3.4 Maladies fréquentes
Ce sont le paludisme, la diarrhée, l’Infection Respiratoire Aigüe (IRA) et la toux.
Tableau 22: Répartition des maladies fréquentes des enfants
Fokontany Maladies fréquentes
Fièvre/paludisme Diarrhée Toux IRA
Ampahomanitra 24 8 19 5
Fanivelona 58 34 15 34
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Dans les deux Fokontany, le paludisme est la maladie la plus fréquente chez les enfants, vient
ensuite la diarrhée. Cela est dû à l’insalubrité de l’eau et de l’environnement et aussi la non
utilisation des moustiquaires.
B

3.5 Traitement des maladies


D’après notre enquête, presque toutes les mères enquêtées ont traité la maladie de leurs enfants
par des médicaments provenant des médecins du centre de santé publique. Mais il y a encore des
mères qui traitent la maladie de leurs enfants en consultant des « mpitsabo gasy » ou guérisseurs
traditionnels.
3.6 Planning Familial
L’objectif du PF est d’espacer la naissance de deux enfants successifs sur une période minimum
de deux ans.
Tableau 23: Répartition des mères ayant pratiqué la méthode contraceptive
Fokontany Planning familial Total
OUI NON
Ampahomanitra 18 12 30
60% 40% 100%
Fanivelona 52 28 80
65% 35% 100%
Total 70 40 110
63,64% 36,36% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Dans les deux Fokontany, plus de la moitié des mères interviewées utilisent la méthode
contraceptive (63,64%). Le taux des mères pratiquant le PF dans le Fokontany Ampahomanitra
est de 60% contre 65% à Fanivelona.
3.7 Fréquentation de centre de santé
Les mères des enfants de moins de 5ans n’ont pas l’habitude de fréquenter le Centre de Santé
quand leurs enfants sont malades.
D’après notre enquête, pour le Fokontany Ampahomanitra, à cause de l’éloignement du centre de
santé et le manque d’argent pour acheter les médicaments, les mères ne peuvent pas emmener
leurs enfants à traiter leurs maladies au Centre de Santé. Cela aggrave la maladie de ces enfants
et peut entrainer la mort.
3.8 Hygiène et environnement
3.8.1 Hygiène corporelle et disponibilité de l’eau potable
Les mères sont souvent trop occupées par le travail agricole. Elles n’ont pas assez de temps pour
s’occuper de l’hygiène de leurs enfants. De plus les petits enfants se lavent eux-mêmes ou
nettoyés par leurs aînés. Ces derniers n’ont pas assez d’expérience sur l’importance de l’hygiène
corporelle.
<@

Tableau 24: Répartition des enfants selon la personne qui s’occupe de leur toilette
Fokontany Personne s’occupant de la toilette de l’enfant Total
Ainés Enfants eux-mêmes Mères
Ampahomanitra 19 11 09 39
48.72% 28.21% 23.07% 100%
Fanivelona 48 29 17 94
51.06% 30.85% 16.09% 100%
Total 67 40 26 133
50.37% 30.08% 19.55% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Pour le cas des deux Fokontany, la moitié des enfants est lavée par leurs mères, soit 50,37%. Le
reste soit 49,63% se lavent eux même ou par leurs aînés.
L’hygiène corporelle de l’enfant est également liée à l’accès à l’eau potable. Lors de notre
passage à Fanivelona, les habitants vivant dans ce Fokontany utilisent l’eau provenant de la
rizière. Le fleuve sert également à la population pour la préparation des repas, l’hygiène
corporelle et la lessive, qui est très souillé à cause des déchets ménagers.
En plus, l’hygiène corporelle des enfants n’est pas respectée à cause du prix du savon. Les
parents n’ont pas assez d’argent pour acheter du savon. Alors, les enfants sont obligés de se laver
sans savon.
Tableau 25: Répartition des enfants selon la méthode de lavage des mains
Lavage des mains Ampahomanitra Fanivelona Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Utilisation de savon 16 41,03 29 30,85 45 33,83
Non utilisation de savon 23 58,97 65 69,15 88 66,16
Total 33 100 94 100 133 100
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Plus de la moitié, soit 66,16% des enfants n’utilisent pas de savon pendant la séance de la toilette
du corps. Cela est dû à l‘insuffisance des revenus des parents et du prix du savon.
Par ailleurs, les mères n’ont pas l’habitude de laver les mains de leurs enfants avant de donner
quelque chose à manger ou avant leur repas. Ceci peut provoquer des maladies diarrhéiques aux
enfants. Et aussi les mères, non plus, n’ont pas l’habitude de se laver les mains avant la
préparation du repas. Ceci peut augmenter le risque que les enfants attrapent les maladies
infectieuses, plus particulièrement la diarrhée.
Tableau 26: Répartition des mères selon leur lavage de mains
Lavage des mains Ampahomanitra Fanivelona Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Utilisation de savon 9 30 21 26,25 30 27,27
Non utilisation de savon 21 70 59 73,75 80 72,73
Total 30 100 80 100 110 100
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
<

La majorité des mères dans les deux Fokontany, soit 68,18% n’utilisent pas du savon lors de leur
lavage des mains.
D’après notre enquête, les mères n’ont pas le moyen d’acheter du savon.
3.8.2 Environnement
3.8.2.1 Absence des latrines
La population vivant dans les deux Fokontany n’utilise pas de latrines. Elle fait ses besoins dans
la nature, non loin des habitations et à coté du « SAKALEONA » où elle prend de l’eau pour
boire. Pourtant, lors du passage des socio-organisateurs du CRS Antananarivo et CRS
Fianarantsoa en mois de février2011, la population a été convaincue pour la construction de
latrine par ménage, après l’animation et sensibilisation en utilisant l’approche CLTS32
3.8.2.2 Absences des bacs à ordure
Nous n’avons trouvé aucun bac à ordure dans les deux Fokontany. La population jette leurs
déchets ménagers dans la rizière ou aux alentours de leur habitation.
L’insalubrité de l’environnement favorise l’accumulation des mouches, augmentant ainsi le
risque de contamination de la nourriture et qui provoque des maladies infectieuses, telle que la
diarrhée.

II- Etat nutritionnel des enfants


1- Prévalence33 de la malnutrition
Figure 8 : Répartition des enfants présentant de Figure 7 : Répartition des enfants présentant de
l’insuffisance pondérale à Ampahomanitra l’insuffisance pondérale à Fanivelona

Selon l’indice P/A sur la courbe de croissance des enfants, le quart des enfants soit 30,83% se
trouvent dans le bande jaune, ils sont atteints de l’insuffisance pondérale modérée et plus d’un
tiers des enfants se situent dans la bande rouge, ils sont atteints de l’insuffisance pondérale
sévère dans les deux Fokontany, soit 31,58%

9 /' % #
H I
<

2- Répartition des enfants selon le rapport P/A et certains caractéristiques social


2.1 Distribution des malnutris selon les tranches d’âges

Figure 10 : Répartition des enfants malnutris selon les tranches d’âges à Figure 9: Répartition des enfants malnutris selon les tranches
Ampahomanitra d’âge à Fanivelona

Les nouveaux nés de moins de 6mois ne sont pas touchés par l’insuffisance pondérale. Par contre, parmi les enfants atteints de l’insuffisance
pondérale, 8,33% d’entre eux sont des enfants âgés de 6 à 12 mois pour Ampahomanitra contre 1,69% pour Fanivelona. Cela est dû à l’inadéquation
de la pratique d’allaitement maternel. On constate que le taux de l’insuffisance pondérale augmente quand l’âge de l’enfant augmente dans les deux
Fokontany
<

Distribution des malnutris selon leur sexe


Figure 11: Répartition des malnutris selon leur sexe dans les deux Fokontany

La malnutrition est légèrement plus marquée chez les filles. Dans le Fokontany Ampahomanitra,
parmi les 17 filles de moins de 5ans étudiées, 70.59% d’entre eux atteints de l’insuffisance
pondérale. Et pour le Fokontany Fanivelona, parmi les 61 filles, 65,57% sont touchés par
l’insuffisance pondérale.
Par contre, parmi les 22 garçons de moins de 5ans, 54.55% atteints de l’insuffisance pondérale
modérée dans le Fokontany Ampahomanitra. Et, pour Fanivelona, 42.42% des garçons sont
sévèrement malnutris.
2.3 Distribution des malnutris en fonction de la taille de ménage
Tableau 27: Répartition des malnutris en fonction de la taille de ménage
Fokontany Taille du Etat nutritionnel Total
ménage Normal Modéré Sévère
Ampahomanitra 2à4 8 4 9 21
38.09% 19.04% 42.85% 100%
5 et plus 7 6 5 18
38.89% 33.33% 27.78% 100%
Fanivelona 2à4 14 10 14 38
36.84% 26.31% 36,84% 100%
5 et plus 21 21 14 56
37,5% 37,5% 25% 100%
Total 50 41 42 133
37.60% 30.83% 31.57% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
La taille de ménage influe sur l’état nutritionnel des enfants. Plus la taille du ménage est élevée,
plus le taux de malnutrition est élevé.
<

Dans le Fokontany Ampahomanitra, parmi les enfants dont la taille de ménage est de 2à4, qui
sont au nombre de 21, 19,04% des enfants sont atteints de l’insuffisance pondérale modérée
contre 42,85% sont frappées de l’insuffisance pondérale sévère. Et pour les enfants se trouvant
dans la taille de ménage de 5et plus, qui sont au nombre de 18, 61,11% d’entre eux sont atteints
de la malnutrition, dont 33,33% ont de malnutrition modérée et 27,78% sévèrement malnutris.
Pour le Fokontany Fanivelona, le taux de la malnutrition chez les enfants ayant une taille de
ménage de 2à4 est très élevé, soit 63,15%, dont 26,31% modérée et 36,84% sévèrement
malnutris. Et pour les enfants ayant une taille de ménage de 5 et plus, 62,50% des enfants sont
atteints de l’insuffisance pondérale.
2.4 Distribution des malnutris en fonction du nombre de fratrie
Tableau 28: Répartition des malnutris en fonction du nombre de fratrie
Fokontany Nombre de Etat nutritionnel Total
fratrie Normal Modéré Sévère
Ampahomanitra 1à2 10 6 2 18
55,56% 33,33% 11,11% 100%
3à4 2 2 8 12
16,67% 16,67% 66,66% 100%
3 1 4 9
5 et plus
33,33% 22,22% 44,45% 100%
Fanivelona 1à2 23 6 4 33
69,70% 18,18% 12,12% 100%
3à4 9 12 14 35
25,71% 34,29% 40% 100%
3 13 10 26
5 et plus
11,54% 50% 38,46% 100%
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
On constate que dans les deux Fokontany, la prévalence de malnutrition est beaucoup plus élevée
si l’enfant fait partie d’une fratrie de 3 et plus.
Pour le Fokontany Ampahomanitra, le taux de malnutrition des enfants qui ont un nombre de
fratrie de 3 à 4 est plus élevé 83,33% contre 74,29% pour Fanivelona. De même pour les enfants
qui ont un nombre de fratrie de 5 et plus, 66,67% à Ampahomanitra et 88,46% à Fanivelona.
<<

3- Répartition des enfants selon le rapport P/A et certains facteurs maternels


3.1 Distribution des malnutris selon la situation matrimoniale des mères
Tableau 29: Répartition des malnutris selon la situation matrimoniale des mères
Situation matrimoniale Ampahomanitra Fanivelona
Normal Modéré Sévère Normal Modéré Sévère
Effectif % Effectif % Effectif % Effectif % Effectif % Effectif %
Mères mariées 9 40,91 7 31,82 6 27,28 27 55,10 14 28,57 11 22,45
Mères célibataires 6 35,29 3 17,65 8 47,06 8 20 17 42,50 15 37,50
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
A Ampahomanitra, 59,10% des enfants malnutris appartiennent aux mères mariées contre 64,71% pour les mères. Et pour Fanivelona, 51,02% des
enfants atteints par l’insuffisance pondérale ont des mères mariées contre 80% pour les mères célibataires. Le statut matrimonial des mères qui
vivent seules disposent de moins de ressource pour nourrir la famille, elles subissent plus de difficulté pour obtenir le revenu de leur ménage.
3.2 Répartition des malnutris selon le niveau d’instruction des mères.
Tableau 30: Répartition des malnutris selon les niveaux d’instruction des mères dans les deux Fokontany
Fokontany Etat nutritionnel des Niveau d’instruction des mères
enfants Analphabète Etudes Primaires Etudes Secondaires
Effectif % Effectif % Effectif %
Ampahomanitra Normal 6 60 4 17,39 5 83,33
Modéré 4( 40 6 26,08 - -
Sévère - - 13 56,52 1 16,67
Fanivelona Normal 13 31.73 19 43.18 3 33.33
Modéré 17 41.46 12 27.27 2 22.22
Sévère 11 26.83 13 29.55 4 44.45
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Parmi les enfants ayant des mères analphabètes, 40%des enfants sont atteints de la malnutrition modérée. Par contre, 16,67%des enfants malnutris
ont des mères ayant effectué des études secondaires. On trouve seulement, 17,39% des enfants, ayant des mères qui ont suivi des études primaires,
ont un état nutritionnel normal (pas de malnutrition), le reste soit 82,60% sont atteints d’insuffisance pondérale (26,08%
<=

modérée et 56,52% sévère). Ceux-ci sont dus à la méconnaissance des mères dans la pratique des aliments locaux et adéquates pour la santé de
l’enfant, surtout pendant la période de croissance.
Pour le Fokontany Fanivelona, la majorité des enfants ayant des mères analphabètes sont modérément et sévèrement malnutris 68.29%. Par contre,
plus de la moitié des enfants, soit 56,82% ayant des mères qui ont effectué des études primaires sont atteints des malnutritions sévères et modérées.
Le taux de la malnutrition parmi les 9enfants qui ont des mères ayant suivi des études secondaires est 66,67% dont 22,22% modérée et 44,45%
sévère.
3.3 Catégorisation des malnutris selon la personne s’occupant de l’enfant
Tableau 31: Répartition des malnutris selon la personne s’occupant de l’enfant à Ampahomanitra
Etat nutritionnel Ampahomanitra Fanivelona
des enfants Mères Grandes mères Belles mères Mères Grandes mères Belles mères
Effectif % Effectif % Effectif % Effectif % Effectif % Effectif %
Normal 13 37,14% 2 66,67% - 33 39,29 2 22,22 - -
Modéré 9 25,72% - - 1( 100%) 26 30,95 5 55,56 - -
Sévère 13 37,14% - - - - 25 29,76 2 22,22 1 100
Source : Enquête personnelle, janvier 2011
Il est à noter ici que la belle mère est la seconde épouse du père de l’enfant.
La moitié des enfants non occupée par leurs mères sont frappés par la malnutrition sévère et modérée (50%). Par contre, le taux de malnutrition des
enfants occupés par leurs mères est très élevé (62.86%).
L’état nutritionnel des enfants est influencé par la personne qui s’occupe de lui. Ici, pour le Fokontany de Fanivelona, parmi les enfants prises en
charge par leurs mères, 30,95%sont atteints de malnutrition modérée contre 29,76% des enfants sévèrement malnutris. Un peu moins de la moitié
des enfants ont un état nutritionnel normal c’est-à-dire 39,29% des enfants n’ont pas eu de la malnutrition. Par contre, 77,78% des enfants à la
charge de leur grand-mère sont frappés des malnutritions sévères et modérées.
57

Ce chapitre nous a permis de voir le mécanisme de l’hygiène corporelle et l’environnement


qui sont mal maitrisés malgré les sensibilisations des organisateurs.
La situation familiale joue un rôle important. La situation matrimoniale, le niveau
d’instruction, la famille nombreuse constituent des facteurs favorisant la malnutrition. Les
mères ne peuvent plus s’occuper de leurs enfants.
Le taux de l’insuffisance pondérale des enfants de moins de 5ans est très élevé, soit 62,41%
en moyenne pour les deux Fokontany.
Dans le Fokontany Ampahomanitra, parmi les 39 enfants étudiés, 61,54% sont frappés de
l’insuffisance pondérale dont 25,64 atteints de malnutrition modérée et 35,90% sévèrement
malnutris.
Pour Fanivelona, 32,98% des enfants étudiés sont touchés de la malnutrition globale modérée
et 29,98% sévèrement touchés par l’insuffisance pondérale.
L’habitude alimentaire s’installe dans le ménage. Il en résulte une baisse de la ration
alimentaire. La consommation d’huile est très rare à cause de son prix élevé qui peut atteindre
4000 Ar le litre. De plus, les mères ne se sont pas habituées à utiliser de l’huile. La
consommation de l’œuf est pratiquement nulle. La famille ne consomme de la viande que les
jours de fête comme la fête de l’indépendance (26juin) et le nouvel an. Donc, la
consommation des protéines animales est très réduite. Ce qui a un impact sur l’état
nutritionnel des enfants et leur croissance.
58

Chapitre VI : Analyse des résultats obtenus


Pour une démarche méthodologique, nous nous devons de faire des analyses des résultats
obtenus. L’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans représente le reflet de l’état
nutritionnel de la population. Cette étude expose l’état nutritionnel des enfants de moins de
5ans à Ampahomanitra et Fanivelona dans la Commune de Nosy Varika selon l’indicateur
nutritionnel poids sur âge. Cet indicateur peut nous donner des renseignements sur l’enfant,
permettant de déterminer l’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans dans les deux
Fokontany d’études. Et l’insuffisance pondérale englobe à la fois la malnutrition chronique et
la malnutrition aigüe.

I Etat nutritionnel des enfants de moins de 5ans à Ampahomanitra et Fanivelona


Notre étude montre que sur les 133 enfants enquêtés, 83 enfants (62,41%) présentent un
indice de poids sur âge inférieur à la normale selon la courbe de croissance de l’OMS et parmi
eux 31,58% des enfants sont classés dans la bande rouge. Il semble que les enfants de notre
étude ont un état nutritionnel plus alarmant.
La malnutrition, qu’elle soit de forme modérée ou sévère, affecte les enfants dans les deux
Fokontany. Pour le Fokontany Ampahomanitra, 61,54% des enfants étudiés sont atteints de
malnutrition dont 25,64% modérés et 35,90% des enfants, sévèrement malnutris.
Parmi les enfants étudiés dans le Fokontany de Fanivelona, 62,77% des enfants sont
malnutris dont 32,98% sont atteints de malnutrition modérée, contre 29,77% des enfants,
sévèrement malnutris.
D’après le résultat de notre étude, les filles sont les plus touchées par l’insuffisance pondérale
que les garçons. En effet, pour le Fokontany Fanivelona, parmi les 59 enfants touchés par
l’insuffisance pondérale, ce sont les filles qui sont le plus touchées 67,80% contre 32,20% des
garçons. Le taux de l’insuffisance pondérale chez les garçons et les filles sont les mêmes pour
le Fokontany Ampahomanitra. Le reste de la population considérée a un état nutritionnel
normal.
Dans cette étude, la proportion de l’insuffisance pondérale augmente avec l’âge. Elle
commence à s’élever à partir de la tranche d’âge de 13 à 24 mois.
II Relation entre état nutritionnel et facteurs socio- économique des ménages
Pour constater la relation entre l’état nutritionnel des enfants avec les caractéristiques socio-
économiques et sanitaires, seul l’indicateur P/A est considéré.
Les facteurs socio- économiques des ménages à considérer ici sont la taille du ménage, le
niveau d’instruction des mères, la personne s’occupant de l’enfant, la situation matrimoniale.
59

Dans cette étude, nous nous sommes attachés au programme SALOHI/BDEM, centre de notre
stage de mémoire (cas de Nosy Varika). Nous avons pu apprécier la prévalence de la
malnutrition chez les enfants de moins de 5ans ainsi que les principaux facteurs associés à la
malnutrition.
1- Facteurs liés à l’enfant
Une alimentation inadéquate (insuffisance en quantité et en qualité) et la morbidité constituent
les causes de malnutrition. Ces causes sont elle-même associées à nombreux facteurs
biologiques et socio-économiques.
Les enquêtes et les observations sur terrain dans les deux Fokontany étudiés ont montré que la
pauvreté est généralisée, étant donné que la majorité des familles enquêtées sont des
cultivateurs en système d’autosubsistance, de très faible rendement.
L’insuffisance pondérale est un indicateur le plus fréquemment utilisé pour évaluer l’état
nutritionnel des enfants. Il reflète à la fois un état de la malnutrition chronique et aigüe.
1.1 Age et sexe de l’enfant
Pour le cas du Fokontany Fanivelona, le taux de l’insuffisance pondérale chez les filles est
plus élevé que ceux des garçons. La plus forte prévalence de la malnutrition, aussi bien
modérée que grave, s’observe dans le tranche de 13 à 36 mois pour l’insuffisance pondérale.
Cette situation s’expliquerait généralement par le passage d’allaitement au régime de sevrage
marqué par l’adaptation de l’enfant à la nourriture disponible dans le ménage. Dans cette
tranche d’âge (13 à 36 mois), le taux de la malnutrition est très élevé, car cette tranche d’âge,
correspond à un stade de croissance, plus sensible aux microbes pathogènes et aux maladies
diarrhéiques, et, ou, en plus, l’alimentation devrait tenir des éléments nutritifs. Or, cette
exigence alimentaire est loin d’être satisfaite, car en plus, de cette inadéquation de la nature
des aliments, la mauvaise hygiène est flagrante.
L’enfant ne peut avoir qu’une alimentation très monotone et généralement à base de glucides
et de quantité insuffisante. Leur alimentation ne respecte pas les recommandations de l’OMS
et l’UNICEF concernant la pratique alimentaire adéquate pour les nourrissons et les jeunes
enfants. Normalement, un enfant devrait recevoir une alimentation en qualité et en quantité
suffisante en rapport avec son âge, selon les normes établis. C’est l’aliment complémentaire
qui détermine, en grande partie, l’état nutritionnel des enfants au cours de sa 2ème année de
vie.
60

1.2 Le nombre de fratrie


Quand au nombre de fratrie, la prévalence de malnutrition est beaucoup plus élevée si l’enfant
fait partie d’une fratrie de 3et plus : 64 parmi les 82 enfants malnutris, soit 78,05% de taux de
la prévalence.
2- Facteurs liés à la mère
2.1 La taille du ménage
L’état nutritionnel des enfants se dégrade avec le rang de naissance. Il en est de même pour la
taille de ménage.
Notre étude révèle que les enfants affectés par la malnutrition appartiennent surtout aux
familles nombreuses. Plus la famille est nombreuse, moins la mère dispose de temps pour
prodiguer les soins nécessaires à l’enfant : vaccination, préparation des aliments, hygiène…
En plus, dans la tradition des familles malgache, les petits enfants sont servis les derniers. Les
coutumes nutritionnelles sont telles, qu’il est usuel de fournir aux très petits enfants, un
régime monotone (riz et accompagnement) en petite quantité : les jeunes enfants ne reçoivent
que peu d’aliments. Les quantités de repas disponibles pour chaque membre de la famille du
ménage dépendent du nombre de rationnaires, c’est-à-dire nombre de la taille de famille.
Quand la taille de famille est élevée, le repas devient monotone : riz+brède.
Pendant la période de soudure, certaines familles ne mangent le riz qu’une seule fois par jour
(surtout le soir). A midi, le riz est remplacé par du manioc.
L’habitude alimentaire s’installe dans le ménage. Il en résulte une baisse de la ration
alimentaire. La consommation d’huile est très rare à cause de son prix élevé qui peut atteindre
5000 Ar le litre. De plus, les mères ne se sont pas habituées à utiliser de l’huile. La
consommation des protéines animales est très réduite. Ce qui a un impact sur l’état
nutritionnel des enfants et leur croissance.
2.2 Niveau d’instruction des mères
Le niveau d’instruction de la mère a un impact certain sur le développement physiologique et
mental en général et sur l’état nutritionnel de l’enfant en particulier. Il joue un rôle important
dans l’amélioration des conditions de vie des ménages. La distribution de la nourriture à
l’intérieur du ménage, c’est-à-dire la façon de s’occuper de l’enfant par la mère analphabète,
est différente de celle de la mère qui a reçu une instruction plus élevée, ainsi que la façon
d’alimenter l’enfant et la préparation de la nourriture.
L’insuffisance pondérale est trois fois plus élevée pour un enfant dont la mère est du niveau
primaire, que pour celui dont la mère a suivi le niveau secondaire (cas du Fokontany
Ampahomanitra).
61

2.3 La personne s’occupant de l’enfant


Nous avons aussi considéré dans ce travail, le rôle prépondérant joué par la personne qui
s’occupe de l’enfant. En effet, les enfants pris en charge par leur mère, sont mieux nourris que
les autres. La mère se sent plus responsable et effectue avec plus de sérieux la prise en charge
de l’enfant.
3- Facteurs relatifs à l’alimentation de l’enfant
3.1 Sevrage
Lorsque l’interruption de l’allaitement maternel est effectuée avant l’âge de 24 mois, on parle
de sevrage précoce, et les enfants sevrés précocement subissent l’effet de la mauvaise
habitude alimentaire de la famille. Par ailleurs, un sevrage définitif précoce et mal conduit,
constitue un facteur important du mauvais état nutritionnel des enfants.
La majorité des mères dans cette étude, procèdent au sevrage de leurs enfants entre 24 mois et
plus, pour différentes raisons (enfants trop âgés, mères occupées par leur travail, nouvelle
grossesse…). 47enfants sur 95 soit 49,48% sont sevrés à l’âge de 24 mois, 24 enfants sur 95
sont sevrés après 24 mois, soit 25,26% et 24enfants sur 95, soit 25,26% sont sevrés avant 24
mois.
Il faut remarquer que la période du sevrage est la période où les enfants demandent une
alimentation adéquate. L’introduction trop précoce d’aliments de complément, s’accompagne
d’un risque accru de mortalité et de décès par la diarrhée.
3.2 Pratique d’aliment de complément
L’alimentation des enfants de moins de 3ans doit être variée, équilibrée, respectant les 3trois
lois nutritionnelles, à savoir :
- La loi de la diversification alimentaire : il faut consommer chaque jour une variété
d’aliments de ces trois groupes,
- La loi qualitative et quantitative : que les besoins en énergie et en nutriments soient
satisfaits,
- La loi de l’équilibre alimentaire : que 10 à 20% des calories de la ration alimentaire
proviennent des protéines, 30 à 35% proviennent des lipides et 50 à 60% des glucides.
Ce qui exige des efforts particuliers de la part des parents. La nourriture qui répond à
l’exigence des enfants coûte cher, tant en argent qu’en temps de préparation. C’est le manque
en besoins spéciaux, qui rend les enfants plus vulnérables à la malnutrition.
Selon la recommandation prescrite dans le document guide de la Prise en Charge Intégrée des
Maladies des enfants (PCIME) chez les enfants de moins de 5ans, une alimentation
complémentaire adéquate et appropriée, accompagnée de la continuité de l’allaitement
62

maternel jusqu’à l’âge de 2ans et plus dans l’enfance, constitue une des armes tranchantes
pour lutter contre la malnutrition.

La situation de la malnutrition est aggravée par la taille du ménage, le faible niveau


d’instruction des parents surtout des mères, le pouvoir d’achat, lesquels empêche les ménages
de satisfaire les besoins nutritionnels de leurs enfants. Les mères n’ont pas la possibilité
financière de satisfaire les besoins alimentaire de leurs enfants. Le revenu convenable et
satisfaisant de la famille constitue une arme pour la lutte contre la malnutrition afin d’assurer
la sécurité alimentaire du ménage. Afin que la sécurité alimentaire règne au sein du ménage, il
faut que les aliments soient disponibles, stables et surtout accessibles économiquement et
physiquement.
63

Conclusion partielle
Nosy varika se trouve au Sud-est de Madagascar. Elle a une flore tropicale avec une
végétation verte, abondante et luxuriante avec un climat pluvieux. Mais à cause du passage
des cyclones, la rivière déborde et avec les crues, Nosy Varika prend l’aspect d’un îlot. Cela
renforce l’aspect isolé de la Commune.
Le phénomène de paupérisation de la population a une conséquence grave sur l’état
nutritionnel des enfants de moins de 5ans. Plus de la moitié, 62,41%, des enfants pris en
échantillonnage, sont touchés par l’insuffisance pondérale (modérée et sévère).
Le taux de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5ans dans les deux
Fokontany est très élevé. Ceci est du à l’inadéquation de la pratique d’allaitement et de la
pratique des aliments de complément des enfants.
Les enfants de bas âge, c’est-à-dire ceux de 5ans, sont très vulnérables, sensibles aux maladies
diarrhéiques et aux paludismes.
L’insuffisance pondérale des enfants de moins de 5ans dans le Fokontany Ampahomanitra et
Fanivelona résulte d’un ensemble de facteurs socio-économiques du ménage. L’insuffisance
alimentaire, l’existence des maladies infectieuses telle que le paludisme, la diarrhée, la toux,
l’insalubrité de l’environnement, et surtout la pauvreté de la population et l’insécurité
alimentaire au niveau du ménage a un impact sur l’état nutritionnel des enfants de moins de
5ans. Ce sont les causes de la malnutrition dans les deux Fokontany.
Ainsi, l’hypothèse est confirmée.
64

Troisième partie : APPROCHE PROSPECTIVE


64

Introduction partielle
Pour améliorer l’état nutritionnel et alimentaire des enfants de moins de 5ans,
SALOHI/BDEM contribue, à cet objectif, par la mise place de la composante de
SANTE/NUTRION, avec pour objectifs de réduire le taux de la malnutrition chez les groupes
cibles: les enfants de moins de 5ans, les mères allaitantes et les femmes enceintes. En plus,
pour sécuriser l’état nutritionnel des enfants, l’alimentation des enfants doit être en qualité et
en quantité suffisante. Dans cette amélioration de l’alimentation des enfants de moins de 5ans,
SALOHI/BDEM contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire au niveau des ménages
en améliorant les conditions de vie de ménage et en augmentant la résilience des
communautés pour faire face aux chocs.
L’état joue aussi un rôle important à l’amélioration de l’état nutritionnel et alimentaire des
enfants de moins de 5ans. Cela se fait par l’intermédiaire de l’ONN, par la mise en œuvre du
projet SEECALINE.
Dans cette troisième et dernière partie de l’ouvrage, nous allons développer deux chapitres
bien distincts. Le premier est destiné à analyser les facteurs majeurs qui peuvent freiner ou
bloquer les activités opérationnelles du SALOHI/BDEM. Puis, par suite logique, nous
essaierons dans le second chapitre d’apporter des suggestions.
65

Chapitre VII : Résolution des problèmes de la malnutrition


Pour résoudre le problème de malnutrition infantile dans un contexte de pauvreté, il est
important pour notre communauté d’adopter des approches rapides, économiques, durables, et
appropriées par rapport à nos réalités socio-culturelles

I
Amélioration de l’état nutritionnel et sanitaire de l’enfant par l’action du
SALOHI/BDEM
BDEM contribue pour l’amélioration de l’état nutritionnel et sanitaire de l’enfant de 0 à
59mois par la mise en œuvre de l’activité SANTE/NUTRITRION du programme SALOHI
ayant pour objectifs :
D’améliorer les capacités nutritionnelles des ménages dans la prévention de la
malnutrition chez les enfants de moins de 5ans ;
D’améliorer les connaissances pratiques de prévention des maladies des enfants des
ménages,
Et que la communauté adopte les bonnes pratiques nutritionnelles, santé et hygiène.
La malnutrition modérée est la forme de malnutrition la plus fréquente. En effet, aucun signe
n’est détecté extérieurement pour reconnaitre cette forme de malnutrition qui pourrait, par la
suite, évoluer en malnutrition sévère. Il s’avère donc nécessaire de suivre régulièrement la
croissance des enfants. D’où la mise en place de séance SPC des enfants.
1- SPCE ou Surveillance et promotion de la croissance des enfants
Pour améliorer ou pour mettre en sécurité l’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans, il
s’avère nécessaire de suivre régulièrement la croissance des enfants. C’est pourquoi, le SPCE
est l’activité fondamental du programme SALOHI / SANTE/NUTRITION.
La surveillance de la croissance des enfants consiste à mesurer régulièrement le poids de
chaque enfant pour voir si la croissance progresse normalement ou non. Lors de ces séances
mensuelles, on peut constater si l’enfant prend du poids de façon adéquate, d’une pesée à
l’autre, en joignant les deux points sur la courbe de croissance et en observant la direction de
la courbe.
L’insuffisance pondérale est un signe de danger et doit inciter le responsable ou la famille à
agir.
La promotion de la croissance consiste à motiver les responsables d’enfants, les membres de
la communauté et les agents de santé, à avoir des comportements qui contribuent à une
croissance adéquate des jeunes enfants, à savoir :
Une nutrition appropriée des mères pendant la grossesse pour assurer une bonne
croissance du nourrisson ;
66

L’allaitement maternel immédiat et exclusif ;


L’alimentation complémentaire
Le SPCE permet de connaitre et évaluer l’état nutritionnel des enfants de 0 à 59mois et
détecter précocement les enfants qui ont besoin de prise en charge ou de conseil sur le
santé/nutrition. Elle permet aussi de déterminer le taux de la malnutrition des enfants de
moins de 5ans et de prévenir le début de la malnutrition. La connaissance du poids et l’âge
permet, de juger si l’enfant souffre d’une insuffisance pondérale sévère.
Le nombre d’enfants pesés dans le Fokontany Ampahomanitra est de 109enfants de moins de
5ans contre 341 pour le Fokontany Fanivelona.

Photo 3 : Séance SPC Ampahomanitra

Photo 4
Photo 5

Photo 6 et7 : Séance SPC à Fanivelona


67

Pour réduire le taux de la malnutrition, SANTE/NUTRITION/SALOHI/BDEM prend des


mesures préventives et la réponse à la malnutrition.
2- Mesures préventives
2.1 Action Essentielle en Nutrition /Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
au niveau Communautaire
2.1.1 PCIME-C ou Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant au niveau
Communautaire
Les cinq maladies causes premières de mortalités chez les enfants Malagasy de moins de 5ans
sont : le paludisme, la diarrhée, l’IRA ou Infection Respiratoire Aigüe, la rougeole et la
malnutrition qui en est la toile du fond.
80% des enfants malades sont traités à la maison pour diverses raisons : éloignement des
centres de santé, automédication, consultation des tradipraticiens, manque d’argent, et pour
cause d’ignorance des parents et 20% seulement recherchent des soins au niveau du CSB.
La compétence des personnes prenant en charge l’enfant malade à domicile est insuffisante.
Les matériels techniques (thermomètre, balance,…) et médicament ne sont pas disponibles.
Le taux de mortalité infantile est très élevé à domicile. Ces causes sont toutes évitables et les
maladies, guérissables. D’où, la mise en œuvre de la PCIME-C ou Prise en Charge Intégrée
de Maladies de l’enfant au niveau Communautaire.
Le PCIME-C a pour objectifs de réduire la morbidité et la mortalité des enfants de moins de
5ans et aussi d’impliquer les familles et les communautés dans la lutte contre les maladies
meurtrières de l’enfant, qui sont la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, la rougeole et la
malnutrition.
2.1.2 AEN ou Action Essentielle en Nutrition
La malnutrition peut être jugulée par la mise en œuvre simultanée des sept Actions
Essentielles en Nutrition, à savoir :
L’Allaitement Maternel Exclusif jusqu’à six mois,
L’Alimentation de complément en plus d’allaitement au sein pour les enfants de
6à23mois,
L’Alimentation adéquate pour les enfants malades ou sévèrement malnutris,
Une nutrition adéquate pour les femmes enceintes et les mères allaitantes,
La prévention de la carence en Vit A chez les femmes et les enfants,
La prévention de l’anémie chez les femmes et les enfants,
La lutte contre les troubles dus à la carence en iode pout tous les membres du ménage.
68

L’action Essentielle en Nutrition est basée sur le changement de comportement. L’AEN a


pour objectif de réduire la malnutrition chez les groupes prioritaires qui sont les femmes
enceintes et les mères allaitantes ainsi que les enfants de moins de 2ans.
2.2- SAM ou Sécurité Alimentaire des Ménages
2.2.1 Diversification des cultures
La diversification des cultures permet à la population de prendre modèle la culture. La terre
dans le Sud-est de Madagascar produit de la nourriture, donc on peut avoir toutes les
différentes sortes d’aliments.
La diversification des aliments de base doit se faire selon leur saison, tout en valorisant les
produits locaux.
Cela permet aux mères de familles d’utiliser et de consommer des aliments équilibrés et
variés selon leur saison.
2.2.2 Augmentation de production agricole
L’objectif du domaine d’activité de l’agriculture du projet SALOHI est d’augmenter la
production agricole.
Pour augmenter la production agricole des paysans, le projet SALOHI a utilisé le processus de
Champ Ecole Paysans ou CEP qui a pour objectif :
Renforcer des capacités des agriculteurs à identifier et résoudre de façon intégrée les
problèmes rencontrés dans leurs champs dans les conditions agro-écologique et socio-
économique ;
Assurer que les techniques développées sont adaptées et appropriées aux conditions
agro-écologiques et socio-économiques des producteurs ;
Renforcer des capacités d’organisation des communautés de base partant de la
consolidation de la cohésion sociale ;
Créer une masse critique dans un site capable de développer, de planifier et d’exécuter
un programme de développement communautaire.
Cela dans le but d’augmenter la production agricole des ménages vulnérables pour leur
permettre de subvenir à leurs besoins alimentaires et améliorer leurs conditions de vie, en
respectant les exigences environnementales en tenant compte de l’aspect genre par la
considération des femmes.
69

Photo 8 Photo 6

Photo 10

Photo 8, 9 et 10 : Activités en Agriculture


2.2.3 Transformation et conservation des produits
Le concept de sécurité des conditions de vie des ménages est abordé en prenant avantage
d’une approche plus diversifiée basée sur les opportunités locales et les ressources locales.
Les communautés doivent acquérir des compétences pour trouver et développer d’autres
ressources de revenus et d’autres ressources supplémentaires à partir de l’agri-business.
L’agri-business prend en compte l’ensemble des opérations de production, de stockage, de
traitement, de distribution et de transformation de matières premières agricoles. Le producteur
peut ainsi donner une valeur ajoutée à son produit, être plus compétitif et avoir un revenu
meilleur, intégré entre le Village Saving and Loan (VSL) ou Association Villageois
d’Epargne (AVEC) et de Crédit et le Marketing collectif.
L’agri-business a pour objectifs:
Renforcer les capacités organisationnelles des bénéficiaires pour s’ériger en groupes
agro-entreprise : coopératives ou association,
Renforcer la capacité technique de ces groupes dans l’identification d’opportunités de
marché,
Renforcer la capacité technique des paysans dans l’analyse de chaine de valeur et
l’élaboration de business plan et de projet,
70

Renforcer la capacité des paysans pour la mise en œuvre de nouveaux projets et pour
l’investissement dans l’agri-business.
Le VSL ou AVEC a été élaboré pour fournir un système de crédit local aux individus pour
placer leurs économies et obtenir des prêts dans les communautés qui n’ont pas accès aux
services financiers formels. Les activités VSL aident les membres à augmenter leurs avoirs,
initialement par le biais d’une meilleure gestion des maigres ressources en leur possession. Ce
processus va les aider à se remettre rapidement des chocs inattendus, y compris les cyclones,
sécheresses, inondations, invasions d’insectes et des incendies, quand ces chocs surviennent à
un des individus ou à une communauté entière.
Le VSL s’est révèle être un mécanisme excellent pour mobiliser les épargnes et générer des
prêts internes. Toutes fois, le montant du capital a ses limites dans les villages éloignés et
ruraux. Malgré cela, les groupes VSL ont réussi à augmenter leur capital avec le temps, à
mesure que les gens s’engagent dans une variété d’occupation en dehors de la communauté
par l’utilisation des ressources mobilisées localement. En outre, le VSL peut aider les
ménages dans les achats d’intrants, les opportunités d’accès à l’éducation, le traitement des
maladies et le stockage de nourriture.
2.2.4 Résilience de la communauté pour faire face aux chocs
Les conditions de vie des populations rurales malagasy sont régulièrement affectées par des
cataclysmes naturels. La fréquence et le force croissantes des catastrophes naturelles
(fréquence des cyclones, inondation, durée de la saison sèche) rendent encore plus difficile la
capacité des populations vulnérables à trouver leurs conditions de vie initiale rendues de plus
en plus précaires au fil des années.
Les actions menées visant à mieux préparer la communauté à faire face aux catastrophes
naturelles touchent à la fois la sécurité alimentaire, la construction d’infrastructure agricole et
à usage communautaire, la mobilisation communautaire, les activités de protection de bassins
versant et de défense et restauration des sols, ainsi que le plan d’action communautaire.
Les interventions en matière de GRC ou Gestion de Risques et de Catastrophes cadrent dans
les activités menées simultanément, dans le domaine de renforcement de capacités locales en
matière d’infrastructure, de réhabilitation et de gestion administrative.
Les actions menées focalisant l’accès des ménages pauvres à l’alimentation visent un réel
impact sur l’économie des ménages.
Le renforcement de la participation active de la population des activités réalisées par le GRC
71

se fait par le processus de Vivres Contre Travail ou VCT.


Le VCT permet à la population de participer aux activités. Le VCT a pour but de permettre à
la population d’avoir une disponibilité alimentaire pendant la période de soudure, qui se fait
par la distribution de vivres comme le riz et l’huile. Le VCT se fait par la construction de
canal de drainage, le reboisement pour la protection de bassin versant, la réhabilitation des
axes routiers.
Les cibles de la séance VCT sont les ménages ayant un numéro ou code de ménage déposé
(recensé) par les agents du terrain de programme SALOHI/BDEM.
Une personne seulement peut participer à la séance de reboisement. Mais par contre, pour le
séance de construction de canal de drainage, deux ou trois personnes par ménage peuvent
contribuer aux travaux de construction.
Le VCT se déroule pendant 5jours. La distribution de vivres se fait le 6ème jour de l’activité ou
le 11ème jour, selon l’organisation.
Pour le cas de Fanivelona, la distribution se fait tous les 6èmes jour de l’activité. Chaque
individu qui participe à l’activité reçoit 2,5kg de riz par jour et 0.1L d’huile par jour. Donc, il
reçoit 12,5kg de riz pour les 5jours et 0.5L d’huile.
3. Réponse à la malnutrition : Déviance Positive/FARN ou Foyer d’Apprentissage pour
la Récupération Nutritionnelle
Lorsque l’enfant est malnutri, beaucoup d’efforts sont nécessaires pour le soigner et le
remettre en état : changement dans les habitudes alimentaires et pratique d’une alimentation
adéquate : c’est la récupération nutritionnelle
3.1 Historique du FARN
Dans tout village ou communauté, il ya des individus capables de résoudre ou éviter un
problème en agissant différemment des autres, mais d’une manière positive et avec succès. On
appelle ces personnes des déviants positifs ou Modèles Positifs. Pour découvrir ces solutions,
il faut mener une enquête avec les villageois. Cette enquête cherche à savoir ce que ces
familles modèles positifs font différemment des autres familles, dans la même communauté
ou le même village. Cette information, c’est-à-dire les pratiques et comportements des
familles modèles, sont la base sur laquelle les sessions de FARN sont créées.
Le model FARN a ses origines avec la création des CREN ou Centre de Réhabilitation
Nutritionnelle en milieu hospitalier, dans les années 60 en Haïti. Pour pallier un certain échec
du CREN, une innovation fut mise en place par Gretchen Berggren dans les années 80, avec
la création en milieu communautaire des Foyers de Réhabilitation Nutritionnelle (FRN) sous
la gestion de monitrices.
72

Encouragé par les résultats de cette approche (baisse de taux de mortalité chez les enfants
réhabilités), Gretchen Berggren introduisait une autre innovation en mettant en œuvre des
modèles positifs/FARN gérés par des mères déviantes positives, dans les années 92. En effet,
le terme de Déviance positive apparait dans le rapport de recherche sur la nutrition dès 1978
et vulgarisé par Marian Zeitlin34.
Mata35 a introduit le concept de «technologie maternelle » dans les années 80, pour décrire les
pratiques de soins, d’hygiène et d’alimentation qui sont employées par les mères, malgré leur
statut économique ou éducationnel.
3.2 Définitions
Un déviant positif est un individu dont les pratiques et les comportements spéciaux lui
permettent de réussir à surmonter un problème de malnutrition.
La déviance positive est un concept majeur dans toutes les interventions de nutrition
communautaire, s’appuyant sur le FARN ou Foyer d’Apprentissage et de
Réhabilitation Nutritionnelle.
En général, c’est une approche qui aide une communauté et ses membres, à trouver des
solutions durables, à un problème pressant de l’intérieur même de la communauté,
aujourd’hui même, par l’intermédiaire de certains individus ou familles qu’on appelle
« Modèles Positifs ».
En nutrition, cette approche permet à une communauté et ses membres de trouver des
solutions au problème de la malnutrition des jeunes enfants aujourd’hui même, à l’intérieur de
la communauté, par la présence d’individus ou d’une famille pauvre qui a un jeune enfant
bien nourri, alors que la plupart des familles avoisinantes ont des enfants mal nourris. Dans ce
cadre, ces individus ou familles d’enfants bien nourris, sont identifié(e)s comme des Modèles
Positifs.
FARN est une séance continue de 12jours pour réhabiliter les enfants malnutris.
3.3 But et Objectifs
L’approche du Modèle positif en Nutrition permet aux vulnérables de surmonter les
problèmes de malnutrition, avec leurs propres moyens et d’une façon durable.
La DP36-FARN a pour objectifs :
♦ De réhabiliter rapidement les enfants malnutris identifiés au sein de la communauté, (à
court terme)

9 $
<
9 0 1 6 0/ !
=
$
73

♦ De permettre aux familles de continuer elles-mêmes la réhabilitation de ces enfants à


la maison (à long terme)
♦ De prévenir dans l’avenir la malnutrition chez tous les enfants nés dans la
communauté, par le changement des normes de la communauté en matière de soins
aux enfants, d’alimentation et de recours aux services de santé.
3.4 Population cible
Cette approche est utilisée pour les enfants de moins de 5ans atteints de la malnutrition
modérée, tandis que ceux qui sont atteints de malnutrition sévère, seront envoyés aux centres
thérapeutiques. Les mères ou les responsables des enfants sont obligatoirement présents lors
de la séance de la FARN ou Foyer d’Apprentissage pour la Récupération Nutritionnelle.
Les trois phases du processus de changement de comportement dans cette approche sont :
La découverte (Etude sur la déviance Positive)
La démonstration (séances Foyer)
La mise en œuvre (séances Foyer et la maison)
En combinant généralement deux approches complémentaires :
Approche de Déviance Positive par l’Enquête sur la Déviance positive
Approche Foyer
3.5 Les deux approches complémentaires
La déviance positive est constituée de deux étapes dans la mise en place de FARN :
Utilisation d’une méthode permettant de découvrir des aliments locaux abordables
et nourrissants, dans la communauté ciblée que les mères peuvent donner à leurs
enfants,
Utilisation de la déviance positive en tant que méthode de communication pour
convaincre les mères des enfants malnutris de l’existence d’une solution
abordable.
Ces deux utilisations de la déviance positive sont déterminantes dans le succès de FARN.
C’est ainsi que l’approche comporte une enquête qui permet de découvrir les pratiques
prouvées bénéfiques, aux familles modèles positifs. Elle prédispose à une solution réalisable
car les menus donnés par la mère déviante positive sont abordables pour la plupart des
femmes de la communauté.
3.5.1 L’enquête déviance positive
L’enquête Déviance Positive est un outil qui fournit des indices sur les pratiques bénéfiques
que les familles utilisent en matière de nutrition dans la communauté. Elle permet de
découvrir ce qu’ils font de différents par rapport à leurs voisins.
74

L’enquête doit tenir compte des normes, des tabous, des interdits, des mauvaises et bonnes
pratiques alimentaires de sevrage, d’hygiène, de santé, d’affection.
3.5.2 Approche Foyer
Le foyer de Réhabilitation est une intervention nutritionnelle en milieu communautaire
Apprentissage des bonnes pratiques alimentaires, d’hygiène, d’affection,
d’éveil et de soins de santé.
Réhabilitation des enfants malnutris de moins de 5ans par leurs mères
L’approche déviance positive aide la communauté et ses membres à redécouvrir des solutions
existants et durables à un problème par la compréhension des comportements des individus
déviants positifs au sein de la communauté
3.5.3 Critères d’un foyer
• Groupe de 6 à 12 enfants malnutris
• Disponibilité des produits locaux et de l’eau potable
• Espace suffisant avec de l’ombrage pour accommoder une vingtaine de personnes
• Latrines si possible dans le Fokontany
• Accessible à tous
• Présence de mères volontaires
3.5.4 Etapes de mise en route d’un FARN
Pesée systématique de tous les enfants de 0à36mois
Restitution du résultat de la pesée avec support visuel à la communauté/discussion
Enquête auprès des familles/ identification des mamans lumières (ce sont les mères
dites déviantes positives), familles ordinaires avec des enfants bien nourris/ et les
familles riches avec des enfants mal nourris
Restitution du résultat de l’enquête à la communauté et élaboration du plan d’action
Négociation avec la communauté pour réaliser le foyer
Rôle et responsabilité des leaders (chef de village, conseillé), mères, pères
Apport communautaire (durée et lieux de la session)
Enquête du marché pour établir la disponibilité saisonnière des aliments et le coût
éventuel
Formation des mamans lumières37.

>
A ! ! /
75

Photo 11 : Une « maman lumière »

Photo 12
Photo 13

Photo 14 Photo 15
Photo n° 12, 13, 14 et 15 : Mères entrain de préparer la nourriture des enfants malnutris

4. Distribution de ration alimentaire


La distribution de ration alimentaire a pour objectifs de contribuer à la prévention de la
malnutrition, d’améliorer la teneur de la ration familiale en éléments nutritifs et apporter les
substances nutritives essentielles qui manquent dans la régime alimentaire familial, renforcer
la capacité des ménages à appliquer des pratiques nutritionnelles appropriées pour les femmes
et les enfants âgés de 6à23mois.
Les cibles de distribution sont tous les enfants de 6à23mois dans le Fokontany cible, et toutes
les femmes enceintes et les mères allaitantes.
76

Les rations alimentaires distribuées ne sont que des aliments complémentaires de la nourriture
quotidienne. Cela, dans le but d’encourager les mères à continuer d’allaiter au sein, ou à
introduire d’autres aliments tels que les œufs, légumes et les fruits, ou autres aliments de
meilleure qualité, disponibles pendant la saison de famine.
Les mères enceintes reçoivent 0,5kg de poudre de mais et 0,025L d’huile par jour, pour les
mères allaitantes : 0,5kg et 0,05L, et pour les enfants de 6à23mois : 0,2kg et 0,05L.
La distribution de la ration se fait tous les 5jours : les femmes enceintes reçoivent 2,5kg de
poudre de mais et 0,125L d’huile par semaine, pour les mères allaitantes : 2,5kg et 0,25L par
semaine et pour les enfants de 0à6mois : 1kg et 0,25L.
II- Amélioration de la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5ans
par l’ONN
L’ONN ou Office National de Nutrition, est un organisme rattaché à la primature, chargé de la
coordination multisectorielle de la mise en œuvre de la Politique Nationale de Nutrition.
Il se charge notamment de coordonner les interventions en matière de nutrition, à l’échelle
nationale, régionale et communale, de suivre et évaluer l’exécution des actions par les divers
intervenants, d’assurer la cohérence des stratégies, mises en œuvre et la complémentarité des
interventions.
Aussi, l’ONN participe à la mise en œuvre de la Politique Nationale de Nutrition par le biais
de ses branches opérationnelles par :
Le Programme National de Nutrition Communautaire (PNNC/SEECALINE)
L’unité de Prévention et de Sécurisation Nutritionnelle (PSN)
1- Programme National de Nutrition Communautaire/SEECALINE
1.1 Objectifs
La PNNC a pour objectifs :
De diminuer le taux de l’insuffisance pondérale des enfants de moins de 5ans,
De diminuer le nombre des nouveau-nées qui ont une insuffisance pondérale,
D’améliorer la sécurité alimentaire des femmes enceintes et allaitantes ainsi que leur
famille.
1.2 Groupes cibles
Ce sont les enfants de moins de 5ans, les filles de 13-20ans (âge de procréer), femmes
enceintes ou allaitantes.
1.3 Action de réalisation
Les actions de réalisations sont :
Suivi et évaluation de croissance des enfants
Action Essentielle en Nutrition :
77

♦ Alimentation du nourrisson et du jeune enfant telle que le lait maternel,


l’alimentation des enfants malades, pour encourager les mères à continuer à
allaiter uniquement au sein leurs bébés jusqu’à l’âge de 6mois.
♦ Lutte contre la carence en micronutriment par la distribution des Vit A, fer et
fluor
♦ Nutrition des femmes enceintes et allaitantes.
Visite à Domicile et counseling38
Démonstration culinaire et éducation nutritionnelle et sanitaire pour les mères des
enfants suivis, les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que les adolescentes de
13à20ans
Education sanitaire et nutritionnelle et déparasitage des enfants de 6à14ans scolarisés
ou non
Information, Education et Communication pour le Changement de Comportement et
mobilisation communautaire
2- Prévention et Sécurisation Nutritionnelle
C’est un moyen de mise en œuvre du Plan National d’ Action pour la Nutrition ou PNAN.
2.1 Objectifs
Le Prévention et Sécurisation Nutritionnelle ou PNS a pour objectifs :
Amélioration de niveau de vie des ménages par le système HIMO,
Amélioration et augmentation des productions par l’amélioration des
infrastructures existantes (canal de drainage, barrage)
2.2 Zones d’interventions
Dans les 22 régions
Dans les Communes ou le taux de malnutrition est alarmant,
Dans les Communes victimes des fléaux naturels (cyclone, inondation, sécheresse)
Le principe suivi par le PSN ou Prévention et Sécurisation Nutritionnelle est simple, en
aménageant correctement les infrastructures, la production est meilleure, ce qui est à la base
de la sécurité alimentaire et, par conséquences, du recul de la malnutrition par l’amélioration
de sécurité alimentaire des ménages en utilisant le système HIMO.

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78

La lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire nécessite la volonté de tout un


chacun.
Deux ONGs, BDEM et ONN, dans la Commune rurale de Nosy Varika contribuent à
l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5ans et de la sécurité alimentaire
du ménage. Leurs activités sont les mêmes parce qu’ils suivent le principe d’activité
recommandé par la PNN. Chacun a son propre financement.
Le projet SEECALINE est financé par la Banque Mondiale. Le programme SALOHI/BDEM
est financé par l’USAID.
79

Chapitre VIII : Analyse critique de l’approche utilisée par le programme


SALOHI/BDEM
Le programme SALOHI/BDEM travaille au niveau de la population. Les agents de terrain
utilisent des approches pour la réalisation des actions de développement au niveau de la
communauté. Mais pourquoi la condition de vie de la population ne change pas ?
Dans ce chapitre, nous allons critiquer les approches utilisés par le programme
SALOHI/BDEM.

I Facteurs de blocage des activités du BDEM


Tout organisme international ou national à vocation humanitaire n’a qu’aider la population à
subvenir leur besoins. Les organismes de développement aident la population en appuyant par
des actions de développement.
SALOHI est un programme d’aide alimentaire. Le programme appuie la population en
donnant des activités de développement en agriculture, en marketing, en santé nutrition et en
Gestion de Risques et de Catastrophes naturelle.
D’après des analyses effectuées durant notre descente sur terrain, le développement
communautaire dépend du développement de chaque individu, en changeant le comportement
des paysans face à la pratique traditionnelle en agriculture, en changement des habitudes
alimentaires liées aux us et coutumes. Mais le problème, c’est que les paysans n’attendent que
l’assistanat des techniciens du programme.
En plus, la population ne pense pas à se développer par leurs efforts propres, mais elle attend
toujours l’aide venant du projet. Elle attend que le projet pourvoit à tous ses besoins. Elle ne
pense pas à agir pour son développement.
1- Facteurs sociaux et culturels
Le développement de Madagascar est pourtant basé sur celui du monde rural. Il demande
l’initiative des paysans alors que la société est boquée par la pauvreté.
La période de soudure reste un obstacle majeur de développement de la population. La
situation de la pauvreté de la famille ne permet pas toujours à chacun de ses membres, de
jouir de son droit, essentiellement le droit à une bonne nutrition.
Donc, la pauvreté de la population est l’un des facteurs bloquants de l’activité de programme
SALOHI car la population ne pense qu’à leur survie et aux intérêts immédiats et à court
terme, et de quoi se nourrir. L’insuffisance alimentaire au niveau de ménage empêche les
hommes et les femmes à participer aux activités de ce programme, car ils n’ont plus la force
de fournir des efforts supplémentaires.
80

La plupart des Fokontany s’attachent encore aux valeurs de la structure des sociétés
traditionnelle qui donne l’avantage aux leaders traditionnels. Par ailleurs, les activités ne
peuvent fonctionner qu’après la décision des « Ampanjaka » ou les leaders traditionnels. Les
habitants respectent toujours la décision des « Ampanjaka ». Si, les leaders traditionnels
refusent le fonctionnement du l’activité de projet, les paysans ne peuvent pas participer à leurs
activités, en prenant, par exemple, la construction des latrines.
2- Impact de la distribution de vivres
La participation active de la population dans les activités est faible. Cela est dû à la mentalité
et le comportement de la population. Elle participe tout simplement aux activités par intérêt
personnel et immédiat mais non pas pour un développement durable et véritable.
En prenant par exemple la séance de SPC, la participation des mères sur la séance de pesée
des enfants est très élevée, lorsque le mois de distribution est proche. Les femmes ont toujours
tendance à avoir un esprit d’assistanat.
Certaines mères participent aux activités à cause de leurs intérêts. Elles ne pensent pas à la
santé de leurs enfants, mais à leurs intérêts pour l’obtention de Vivres.
La plupart des mères ne participent plus aux séances de pesées de leurs enfants, parce qu’elles
n’obtiennent pas de vivres lors des distributions. Elles pensent toujours à la compensation,
c’est-à-dire participation aux séances signifie obtention de vivres.
Ce ne sont pas seulement les mères qui ont l’habitude de penser ainsi, mais, presque toute la
population a tendance à attendre du projet de l’aide et de l’assistance, par l’obtention de
vivres et produits alimentaires.
Certains projets aident et appuient la population en offrant un Vivres Contre Travail pendant
la période de soudure. C’est normal, car c’est une période très critique où les gens en milieu
rurale trouvent très difficilement de quoi manger.
La population aidée acquière des mauvaises habitudes et ne réagit plus face au projet de
développement qu’en fonction de compensation apportée par les organismes de
développement : un projet doit être compensé par le VCT ou autre projet doit être
accompagné par distribution des Vivres. Cela a un impact surtout les projets des autres
organismes qui doivent intervenir par la suite.
81

II Analyse critique de l’approche utilisée


Les stratégies et les approches utilisées par le programme SALOHI/BDEM sont
opérationnelles, bien structurés surtout très professionnelles dans leur conception initiale. En
fait, le programme SALOHI utilise l’approche « Top Down », c’est-à-dire, que la décision
vient du haut vers le bas. En conséquence, les agents du terrain ne font que respecter et obéir
et exécuter l’ordre ou la décision venant des Coordonateurs. En plus, les techniciens et même
les assistants accomplissent leur travail en simple exécutant. Seul les tâches accomplis les
intéressent (le boulot est fait). Et même, les coordonateurs se contentent des résultats
statistiques en termes de quantité mais non en qualité.
Ce programme est déjà en phase de mise en œuvre pendant une année, mais pourquoi il n’y a
pas de changement ou plus précisément pas d’impact positif sur la population ? En prenant
l’exemple de l’hygiène corporelle de l’enfant et l’environnement dans les deux Fokontany
d’intervention, les mères n’ont toujours pas l’habitude de se laver les mains avant de donner
quelques choses à manger aux enfants, ou avant de préparer le repas et surtout après leur
besoin fécal, alors que les agents de santé ont déjà fait une sensibilisation concernant
l’environnement et l’hygiène des enfants ?
Ceci veut dire que le message n’est pas transmis, que l’auditeur n’est pas convaincu.
Et la question qui doit être importante est la suite : pourquoi l’insécurité alimentaire et le
problème de la malnutrition ne sont-ils pas toujours résolus ? La population vit encore dans
des conditions anormales, alors que le programme SALOHI/BDEM a pour objectif
d’améliorer la condition de vie de la population ?

Certains projets sont parachutés par les organismes eux mêmes, sans tenir compte aux attentes
profondes et aux besoins réels de la population, donc, sans un diagnostic effectué pour et
avec la population avant d’élaborer les actions. A cet effet, ces projets ne correspondent pas
aux attentes de la population et elle ne peut adhérer activement et positivement ces projets qui
ne satisfont pas leurs véritables besoins.
Les initiateurs de projet s’enrichissent, alors que les populations cibles s’appauvrissent. Les
conditions de vie de ces dernières ne changent pas mais empirent, la malnutrition persiste
pour se durcir et l’insécurité alimentaire règne
82

Chapitre IX : Suggestions
Après avoir vu les facteurs de blocage de l’activité du programme SALOHI/BDEM et
l’analyse critique de ces approches, nous allons donner nos suggestions, pour une contribution
modeste, de notre part mais qui pourraient améliorer certains comportements.
I Problèmes observés
1- Problème de mentalité et de la pauvreté de la population
Les habitants vivant dans les Fokontany d’intervention du programme SALOHI/BDEM
réagissent avec un comportement d’assistance et d’opportunisme. Ils dépendent
majoritairement d’une assistance alimentaire extérieure. Ils pensent toujours à la
compensation, c’est-à-dire participation que, pour eux, « séances de sensibilisation » signifie
« obtention de vivres ». La population a toujours tendance à participer aux activités, par
intérêt personnel et immédiat, mais non pas pour un développement durable pour eux-même,
leur localité ou la communauté.
Les paysans agricoles ne pensent pas à pratiquer les techniques modernes. Ils ont l’habitude
de pratiquer les techniques traditionnelles. Cela est dû au niveau d’instruction très bas.
La pauvreté a des conséquences néfastes sur la mentalité de la population. La population ne
pense qu’à leurs besoins quotidiens et à chercher la nourriture au jour le jour.
2- Problème de la dominance du pouvoir des Leaders traditionnels
La communauté ne peut pas prendre une décision, sans l’autorisation des leaders traditionnels.
Le problème se pose ici « comment doit-on convaincre les leaders traditionnels de changer
leurs mentalités pour avoir un changement de comportement ? »
3- Problème du profil des agents du terrain du programme SALOHI/BDEM
Le profil c’est-à-dire le niveau des techniciens est très faible. Certains techniciens et même les
assistants, n’ont pas suivi une formation qui réponde à ce métier qui est au niveau social.
Certains techniciens ou techniciennes ont juste un niveau d’enseignement général secondaire
(niveau première, niveau Bacc) et quelques techniciens qui ont un niveau de formation
disparate (ex : Bâtiment travaux public, droit…). Ceci signifie que les techniciens n’ont pas la
compétence requise dans leur domaine d’intervention.
4- Problème de l’isolement de la commune Nosy Varika
Etant donné que la Commune Nosy Varika fait partie des zones vulnérables exposées de
manière périodique aux catastrophes naturelles, les crues et l’inondation renforcent son
isolement, qui est un frein à l’évolution des mœurs, de la mentalité, et partant, au progrès et au
développement local de la Commune.
5- Problème de méconnaissance des valeurs nutritives des produits locaux
La population ignore l’importance et les valeurs nutritives des produits alimentaires locaux
comme l’ « ananambo »
83

Les suggestions suivantes sont avancées dans le but d’améliorer l’état nutritionnel des enfants
de moins de 5ans et pour contribuer à améliorer certains comportements
II Suggestions
1- Pour les organismes de développement
1.1 Amélioration des ressources humaines employées
- Le personnel d’encadrement, c’est-à-dire, les coordonnateurs doivent faire un suivi
régulier sur terrain, et ne pas se contenter tout simplement des rapports de la part des
collaborateurs. Par ailleurs, il serait opportun d’installer un véritable esprit d’équipe et
de cohésion, où tout le monde (coordonnateurs, assistants, techniciens) est animé du
sens de l’engagement vis-à-vis du travail, mais surtout de la communauté prise en
charge.
- Recadrer ou donner une formation professionnelle approfondie au personnel sur
terrain pour avoir les véritables compétences nécessaires, au métier de sensibilisation
et d’animation sociale.
- Etoffer le personnel par des travailleurs sociaux qualifiés qui ont les compétences et
les sensibilités nécessaires pour le travail social et développement de la communauté
et même de la commune.

1.2 Dans le domaine d’amélioration de la production agricole


utiliser une approche PAF ou Petites Actions Faisables, qui utilise la distribution
des semences et approvisionnement des engrais, pour former des ménages
sélectionnés, sur l’application des techniques modernes et pour démontrer la
différence de la culture traditionnelle et de la culture moderne, qui ferra ensuite
« tâche d’huile ».
organiser des foires avec des manifestations socio-culturelles pour présenter la
production des agriculteurs en invitant le Maire de la Commune Rurale de Nosy
Varika, le Chef de District et même le Chef de la Région de Vatovavy Fito Vinany,
pour favoriser l’ouverture de la commune, et de ses habitants, vers les zones
environnantes, et sortir Nosy Varika de son isolement. Cela favorisera
l’autonomisation des communautés, pour ne plus être dépendantes ou avoir une
tendance d’attendre toujours après l’assistance des organismes d’aide humanitaire.
Utiliser une nouvelle approche pour convaincre les leaders traditionnels dès le
début de chaque projet et en faire de véritables partenaires dans les actions à mener.
84

Etre en contact et en négociation permanente avec les autorités locales et même


régionales, pour que l’action de lutte contre la malnutrition, soit intégrée avec une
véritable action de développement local.
Revaloriser les produits alimentaires locaux et conscientiser la population, surtout
les mères, sur l’importance et les valeurs nutritives des produits alimentaires
locaux. La localité regorge de produits riches en valeur nutritive, tels que le poisson
(riche en protéine et en calcium), les fruits (agrumes et bananes, riche en vitamine
C et en magnésium), le coco (riche en lipides et en vitamine C) et surtout
l’ « ananambo » qui est un véritable concentré des vitamines et tous les sels
minéraux…Tous ces produits locaux, et très facile aux accès pour toute la
population locale, méritent d’être mis en exergue, revalorisés, et expliquer et
consommer autrement, par le biais de démonstration culinaire. Cela a pour but
d’inciter la population surtout la mère de famille à consommer du poisson, à utiliser
la noix de coco pour le remplacement de l’huile et surtout l’ «ananambo » qui est
un aliment complet…
2- Par l’intermédiaire des services techniques déconcentrés sur place (service de
l’agriculture, CSB, SSD, ZAP)
- Mettre en place un centre de formation des paysans en alphabétisation pour lutter
contre l’illettrisme et surtout sensibiliser les parents à envoyer les enfants à l’école.
- Renforcer l’action de proximité pour la santé afin de conscientiser les mères sur
l’importance de la vaccination car « mieux vaut prévenir que guérir ».
3- Par l’intermédiaire des autorités communales
Rompre l’isolement de la commune et de sa population par l’acquisition à moyen terme de
vedettes rapides par la commune, pour le transport des personnes et l’évacuation des
marchandises commercialisables.
III Résultats attendus
- Changement de comportement des Leaders traditionnels et de la population
- Changement de comportement des paysans agriculteurs sur la pratique de la culture
moderne
- Autonomisation des paysans et donner une opportunité au paysans de se développer et
être créatifs
- Personnel du programme SALOHI/BDEM agissant en véritable professionnel pour
avoir un résultat quantitatif et qualitatif. « The right man in the right place »
- Population bien nourrie à partir des produits alimentaires locaux existants.
85

La lutte contre la pauvreté de la population doit être priorisée pour lutter contre la
malnutrition des enfants de moins de 5ans. L’effort de la communauté pour la participation
dans la lutte contre la pauvreté et de changement de la mentalité doit être initié et pour devenir
de véritables acteurs de leur propre développement.
Une charité chrétienne bien comprise au XXIème siècle ne doit pas entretenir la pauvreté, et ne
doit pas seulement soulager, de manière ponctuelle, les effets de la pauvreté. Une charité bien
comprise au XXIème siècle, doit libérer ses administrés et faire en sorte de les amener vers un
état de dignité humaine, c’est-à-dire vers l’autonomisation de l’individu et de la communauté
en agissant, avec tous les moyens disponibles, pour le plein épanouissement de l’être humain.
Les services déconcentrés de l’Etat ont pour obligation de s’impliquer véritablement pour le
développement des localités qu’ils ont en charge. Même si les organismes, qu’ils soient
confessionnels ou privés, déploient tous leurs efforts pour résoudre ou atténuer les effets de la
pauvreté d’une population, aucun développement local ne pourra se faire si les services
publics ne cadrent pas leurs interventions dans le même sens.
86

Conclusion partielle
Bien que Madagascar regorge de richesses naturelles et soit un pays à vocation agricole, avec
une population majoritairement rurale, et malgré les multiples projets d’aide visant à
l’éradication du fléau, il s’avère que la malnutrition infantile est toujours présente.
L’insécurité alimentaire persiste et s’intensifie même en milieu rural.
La situation de pauvreté de la famille ne permet pas toujours à chacun de ses membres de
jouir de ses droits, essentiellement le droit à l’alimentation et à une bonne nutrition.
L’économie, la situation sociale, la culture et la personnalité de chacun peuvent constituer des
facteurs de blocage pour ne pas avancer dans la lutte contre ce fléau.
La lutte contre la pauvreté doit reposer sur le changement de mentalité et du comportement de
la population.
Cela nécessite l’intervention d’autres techniciens tels que les travailleurs sociaux qui ont été
formés et qualifiés pour utiliser une approche efficace, afin de mobiliser tous les acteurs de
développement (autorités locales, régionales et pourquoi pas, nationales ainsi que la
population elle-même), afin que tout le monde puisse jouir de tous ses droits.
Une nutrition adéquate est un droit pour tous. Elle est une condition essentielle pour que les
enfants développent au maximum leurs potentialités. Investir dans la nutrition, c’est assurer
au pays, des ressources humaines en bonne santé, garant d’un développement durable.
86

CONCLUSION GENERALE
87

CONCLUSION GENERALE
L’enfant constitue l’avenir d’un pays car il sera l’adulte de demain. Ainsi, en
améliorant l’état nutritionnel nous ne visons pas seulement à diminuer le taux de mortalité
infantile, mais surtout à promouvoir la santé et les potentialités physiques et intellectuelles du
pays.
La malnutrition est une maladie fréquente chez les enfants dans les pays en développement.
Elle est une composante de l’insécurité alimentaire, due à des contraintes de disponibilité, de
stabilité, d’accessibilité et d’utilisation des aliments, à cause de la pauvreté chronique,
affectant notamment les populations vulnérables, dont la majorité est constitué par les
ménages ruraux.
L’état nutritionnel est conditionné essentiellement par ses relations avec
l’environnement physique, biologique et culturel. Que cela soit par excès (obésité) ou par
insuffisance (dénutrition), son altération augmente la morbidité. Un mauvais état nutritionnel
se répercute sur différents aspects de la vie de la société et constitue un handicap majeur au
développement humain et économique de la nation.
Une nutrition adéquate dans les premières années de la vie est une condition
essentielle pour que les enfants développent au maximum leurs potentialités. Pour qu’il y ait
une nutrition adéquate, les soins ou les pratiques des soins, tel que l’allaitement maternel
exclusif et l’alimentation de complément, doivent être adéquats chez les nourrissons.
Madagascar est un des pays les plus pauvres au monde, où l'
insécurité alimentaire est la plus
élevée. L'
accès à une alimentation de qualité pour une bonne nutrition est encore très faible, et
les régions reculées dans le Sud et dans l'
Est sont les plus touchées. La malnutrition est un
problème à la fois de santé publique et un fait socio-économique qui touchent notamment les
enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes. Le taux de la malnutrition chez les
enfants est élevé.
Cette étude nous a permis de mieux connaitre la situation des enfants dans le monde
rural. L’étude sur le milieu familial et sur les conditions de vie nous a aidé à découvrir les
causes de la malnutrition dans les deux Fokontany d’étude.
Le taux de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5ans enquêtés dans
les deux Fokontany, est très élevé, soit 62,41%. Ceci est du à la méconnaissance de la
pratique des produits alimentaires locaux, appropriée et adéquate pour la croissance de
l’enfant. L’insuffisance alimentaire dans un ménage aggrave la malnutrition chez les enfants
de moins de 5ans, ils sont les premières victimes de cette insuffisance alimentaire au niveau
du ménage. Ce sont les filles qui sont les plus touchées par l’insuffisance pondérale chez les
enfants de moins de 5ans.
88

Nous avons constaté en outre que : la malnutrition débute très tôt, c’est-à-dire à 6mois.
L’insécurité alimentaire règne dans les deux localités, à cause de la méconnaissance et
la mauvaise exploitation des aliments en quantité et en qualité suffisantes.
Aux insuffisances alimentaires diverses, dues principalement à la pauvreté, s’ajoutent
dans les deux Fokontany, les problèmes induites pour les habitudes et les coutumes
alimentaires. Les résultats obtenus par la présente étude telles que l’activité de revenu, le
revenu très bas, la taille de famille, le niveau d’instruction faible, sont incontestablement à
l’origine de la plupart des cas de malnutrition chez les enfants. Les problèmes d’accessibilité
aux soins de santé de base aggravent la situation, car les maladies infectieuses s’associent
souvent avec la malnutrition.
Pour lutter contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire au niveau des ménages,
des ONG avec l’aide de l’Etat s’orientent dans la réalisation de l’OMD, mais nous ne pouvons
pas encore dire, en ce moment, si ces projets ont des apports bénéfiques pour la population
cible ou non, puisqu’ils sont encore en phase de mise en œuvre.
En général, les organismes confessionnels sont de précieux alliés pour lutter contre la
malnutrition et l’insécurité alimentaire. Les structures existantes et les moyens déployés par
SALOHI ont bien démontré qu’ils ont l’idéologie et les motivations nécessaires pour lutter
contre les problèmes sociaux dans lesquels ils s’investissent. Ils interviennent dans les
localités les plus touchés par la pauvreté. Pour que leurs actions contribuent véritablement à
éradiquer ce problème de pauvreté, il est nécessaire qu’ils travaillent en véritable acteur de
développement. Il est nécessaire qu’ils ne soient pas de simples partenaires sociaux, mais avec
tous les moyens dont ils disposent, ils doivent être des moteurs de développement local dans
leurs zones d’interventions respectives, en sollicitant toutes les compétences locales et
régionales.
La lutte contre la malnutrition intervient dans la manière d’utiliser les produits locaux,
d’exploiter les valeurs nutritives des produits existants. Mais par ailleurs, la lutte contre la
malnutrition, ne doit pas se cantonner à une distribution de vivres de manière permanente et
trop répétitive, qui ne fait que favoriser la mentalité de l’assistanat. La lutte contre la
malnutrition doit nécessairement déboucher sur l’action de renforcement des techniques
agricoles. Car, suivant l’adage chinois : « si une personne a faim, ne lui donne pas du
poisson, mais apprends lui à pêcher »
En bref, la lutte contre la malnutrition est une démarche qui doit intégrer le
développement local par l’agriculture, notamment en milieu rural. Car dans des pays en voie
de développement à la recherche de sa voie vers ce développement, nous devons toujours être
conscient, tous : simples citoyens, acteurs de développement, autorités publiques, qu’il n’y a
pas de développement national sans développement rural.
89

BIBLIOGRAPHIE
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1- BOUDON (R) & BOURRICAUD (F) : « Dictionnaire critique de la Sociologie ».
Edition PUF, Mise à jour octobre 1990.
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édition HMM, Ltée, 1968.
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12- RAKOTOMALALA (N). : « Etat nutritionnel des enfants de 0 à 5ans dans la
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27- PNUD, Rapport Mondial de Développement Humain, 1990.
28- SEECALINE : « Situation alimentaire et nutritionnelle à Madagascar, 1997, p.5
29- UNICEF : « Situation des enfants dans le monde », 1991
30- UNICEF : Alimentation, santé et soin, 1992.
31- UNICEF, OMS, UNESCO, FNUAP : « Savoir pour sauver », 1993.
91

32- UNICEF : « Analyse de la situation des enfants et des femmes à


Madagascar »,1994.
33- UNICEF : « Analyse de la situation des enfants et des femmes à Madagascar »,
2009.
34- USAID : « Nutrition des jeunes enfants à Madagascar ». Résultat de l’EDS,
Madagascar 1997 p.147-148.
35- USAID et BASICS II : « Approche Foyers d’Apprentissage et de Récupération
nutritionnelle utilisant le Positive Déviance », décembre 2001.
36- USAID, CRS, CARE, ADRA, LandO’Lakes. Synthèses des résultats d’études de
base du programme SALOHI, 2009.
37- USAID, CRS. Guide opérationnel des activités Santé et Nutrition (SO1) du
programme SALOHI, 2010.
38- USAID, CRS. Guide opérationnel des activités de l’amélioration de la condition de
vie des ménages du programme SALOHI (SO2), 2010.
Webiographie
39- http://www.fao.org,Faim et malnutrition dans le monde, 2006.
40- http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Maslow, 2009
41- http://fr.wikipedia.org/wiki/Securité alimentaire, 2009.
42- http:// fr.wikipedia.org/wiki/Malnutrition, 2008.
92

TABLE DES MATIERES


REMERCIEMENTS
GLOSSAIRE
SOMAIRE
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................1
1- Généralité ......................................................................................................................................1
2- Motif du choix de thème et du terrain............................................................................................1
3- Problématique ...............................................................................................................................2
4- Objectifs .........................................................................................................................................3
5- Hypothèse.......................................................................................................................................4
6- Méthodologie .................................................................................................................................4
7-Limites de la recherche ...................................................................................................................7
8- Annonce du plan ............................................................................................................................7
Première partie : APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE DE LA MALNUTRITION
ET DE CADRE D’INVESTIGATION .............................................................................................9
Chapitre I : Théorisation et conceptualisation du développement .....................................................9
I- Définition du concept de développement .......................................................................................9
1- Développement selon la RMDH ou Rapport Mondial de Développement humain.......................9
2- Développement selon F.PERROUX ..............................................................................................9
3- Développement selon GUY ROCHER ..........................................................................................9
II- Notion de développement..............................................................................................................9
1- Développement dans le contexte mondial .....................................................................................9
2- Développement rural.....................................................................................................................10
3- Développement individuel et social ..............................................................................................11
Hiérarchisation des besoins de Maslow ............................................................................................11
III- Notion sur les droits de l’enfant..................................................................................................13
1. Définition de l’enfant ....................................................................................................................13
2. Droit de l’enfant ............................................................................................................................13
Chapitre II : Malnutrition infantile....................................................................................................16
I. Définition des mots clés.................................................................................................................16
1. Malnutrition...................................................................................................................................16
2. Nutrition ........................................................................................................................................16
3. Etat nutritionnel.............................................................................................................................17
4. Etat alimentaire..............................................................................................................................17
5. Sécurité alimentaire des ménages..................................................................................................17
II. Mesure de l’état nutritionnel........................................................................................................17
1. Indicateur de l’état nutritionnel .....................................................................................................17
2. Mesure de poids en fonction de l’âge............................................................................................17
3. Besoins nutritionnels .....................................................................................................................18
III. Effets et causes de la malnutrition...............................................................................................18
1. Les principales maladies nutritionnelles .......................................................................................18
2. Causes de la malnutrition ..............................................................................................................19
3. Conséquences de la malnutrition...................................................................................................19
4. Indicateurs de la malnutrition infantile .........................................................................................20
93

IV. Situation nutritionnelle et alimentaire à Madagascar..................................................................20


1. Situation de la malnutrition à Madagascar ....................................................................................20
2. Alimentation à Madagascar...........................................................................................................21
3. Alimentation malgache..................................................................................................................23
Chapitre III : Présentation générale de l’organisme BDEM .............................................................24
I. Cadre général du programme FAFI-SALOHI / BDEM.................................................................24
1. Signification et siège .....................................................................................................................24
2. Historique ......................................................................................................................................24
3. Mission et Objectif ........................................................................................................................25
4. Volets et activités ..........................................................................................................................25
5. Zones d’intervention......................................................................................................................27
II. Structure et ressources de mise en œuvre du programme SALOHI/BDEM ................................28
1. Structure de mise en œuvre ...........................................................................................................28
2. Moyens de mise en œuvre .............................................................................................................29
3. Moyens matériels ..........................................................................................................................29
Deuxième partie : PRESENTATION DU TERRAIN D’INVESTIGATION, RESULTATS DES
ENQUETES ET ANALYSES DES RESULTATS OBTENUS .......................................................32
Chapitre IV : Présentation du terrain d’investigation........................................................................32
I. Présentation générale du commune rural de Nosy Varika .............................................................32
1. Localisation géographique et démographique...............................................................................32
2. Historique ......................................................................................................................................32
3. Vie économique, sociale et culturelle............................................................................................33
4. Conditions climatiques ..................................................................................................................34
II. Monographie du Fokontany d’étude.............................................................................................35
1. Fokontany Ampahomanitra...........................................................................................................35
2. Fokontany Fanivelona ...................................................................................................................35
3. Vie culturelle et religieuse.............................................................................................................36
4. Problèmes des produits locaux ......................................................................................................37
Chapitre V : Résultat des enquêtes obtenus auprès des mères interviewées dans les fonkotany
Ampahomanitra et Fanivelona ..........................................................................................................38
I. Caractéristiques de l’enfant............................................................................................................38
1. Identification de l’enfant ...............................................................................................................38
2. Allaitement maternel .....................................................................................................................39
3. Sevrage définitif ............................................................................................................................40
4. Age de l’introduction des aliments................................................................................................42
II. Situation familiale.........................................................................................................................42
1. Profil socio-économique des mères...............................................................................................42
2. Comportement alimentaire ............................................................................................................44
3. Comportements sanitaires de l’enfant ...........................................................................................44
III. Etat nutritionnel des enfants ........................................................................................................51
1. Prévalence de la malnutrition ........................................................................................................51
2. Répartition des enfants selon le rapport P/A et certains caractéristiques social............................52
3. Répartition des enfants selon le rapport P/A et certains facteurs maternels..................................55
Chapitre VI : Analyse des résultats obtenus......................................................................................58
I. Etat nutritionnels des enfants de moins de 5 ans à Ampahomanitra et Fanivelona .......................58
II. Relation entre état nutritionnel et facteurs socio-économique des ménages ................................58
94

1. Facteurs liés à l’enfant...................................................................................................................59


2. Facteur liés à la mères ...................................................................................................................60
3. Facteurs relatifs à l’alimentation de l’enfant .................................................................................61
Troisième partie : APPROCHE PROSPECTIVE .............................................................................65
Chapitre VII : Résolution des problèmes de la malnutrition.............................................................65
I. Amélioration de l’état nutritionnel et sanitaire de l’enfant par l’action du SALOHI/BDEM........65
1. SPCE ou Surveillance et promotion de la croissance des enfants.................................................65
2. Mesures préventives ......................................................................................................................67
3. Réponses à la malnutrition : Déviance positive/FARN ou Foyer d’Apprentissage pour la
récupération nutritionnelle ................................................................................................................71
4. Distribution de ration alimentaire..................................................................................................75
II. Amélioration de la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans par l’ONN ................76
1. Programme national de nutrition communautaire / SEECALINE ................................................76
2. Prévention et sécurisation nutritionnelle .......................................................................................77
Chapitre VIII : Analyse critique de l’approche utilisée par le programme SALOHI/BDEM ..........79
I. Facteurs de blocage des activités du BDEM..................................................................................79
1. Facteurs sociaux et culturels..........................................................................................................79
2. Impact de la distribution de vivres ................................................................................................80
II. Analyse critique de l’approche utilisée.........................................................................................81
Chapitre IX : Suggestions..................................................................................................................82
I. Problèmes observés........................................................................................................................82
1. Problème de mentalité et de la pauvreté de la population .............................................................82
2. Problème de la dominance du pouvoir des leaders traditionnels ..................................................82
3. Problèmes du profils des agents du terrain du programme SALOHI/ BDEM ..............................82
4. Problèmes de l’isolement de la commune Nosy Varika................................................................82
5. Problème de la méconnaissance des valeurs nutritives des produits locaux .................................82
II. Suggestions ..................................................................................................................................83
1. Pour les organismes de développement.........................................................................................83
2. Par l’intermédiaire des services techniques déconcentrés sur place (service de l’agriculture,
CSB, SSD,ZAP) ................................................................................................................................84
3.Par l’intermédiaire des autorités communales................................................................................84
III. Résultats attendus ........................................................................................................................84
CONCLUSION GENERALE .............................................................................................................87
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................89
TABLE DES MATIERES.................................................................................................................92
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTO
LISTE DES TABLEAUX

ANNEXES :
Annexe I : Fiches d’enquête……………………………………………………………….......I
Annexe II : Questionnaires……………………………………………………………….......VI
Annexe III : Etude comparative de projets et programmes de développement……………...VII
Annexe IV : Contexte global de la malnutrition dans le Fokontany Ampahomanitra et
Fanivelona…………………………………………………………………………………...XII
Annexe V : Apport énergétique quotidien nécessaire à l’homme…………………………..XIII
95

LISTE DES ABBREVIATIONS


ADRA: Adventist Development and Relief Agency
AEN: Action Essentielle en Nutrition
ART : Autorité administrative Religieuse et Traditionnelle
AVN : Animateur Villageoise en Nutrition
BDEM : Bureau de Développement de l’Ecar de Mananjary
CARE: Cooperative for Assistance and Relief Everywhere
CLTS: Community Leader Total Sanitation ou Assainissement total par la communauté
CSB: Centre de Santé de Base
CRS: Catholic Relief Service
DEA: Diplôme d’Etude Approfondie
ECAR: Eglise Catholique Romain
EAE: Equipe Agro Enterprise
FAO: Food and Agriculture Organization
FARN : Foyer d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnelle
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population
FFS: Farmer Field Saving ou Champ Ecole Paysans
GRC : Gestion des Risques et des Catastrophes
HIMO : Haute Intensité de Main d’Œuvre
IEC/CCC : Information Education et Communication/ Communication pour le Changement
de Comportement.
IRA : Infection Respiratoire Aigue
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MAMA : Méthode de l’Allaitement Maternelle et de l’Aménorrhée.
MPE : Malnutrition Proteino-Energetique
OMD : Objectif des Millénaires pour le Développement
OMS : Organisation Mondial de Santé
ONG : Organisation Non Gouvernemental
ONN : Office National de Nutrition
PACOM : Plan d’action Communautaire
PCIME-C : Prise en Charge Intégrée de Maladies de l’enfant au niveau Communautaire.
PF : Planning Familial
96

PNN : Politique Nationale de Nutrition


PNAN : Plan National d’Action pour la Nutrition
PNNC : Plan National de Nutrition Communautaire
PNS : Prévention et Sécurisation Nutritionnelle
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
RMDH : Rapport Mondial de Développement Humain
SALOHI : Strengthening an Accessing Livelihood Opportunities for Household Impact ou
Amélioration de la qualité de la vie des ménages et renforcement de l’accès aux opportunités.
SAM : Sécurité alimentaire des Ménages
SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des communautés en matière
d’Alimentation et de Nutrition Elargie
SPC : Surveillance et Promotion de la Croissance
UNICEF : United Nations International Children’s Emergency Fund ou Fonds des Nations
Unies pour l’Enfance
UNESCO: Uniteds Nations Educational Scientific and Cultural Organization ou Organisation
des Nations Unies pour l’Education
USAID: United Strates Agency for International Development
VSL: Village Saving and Loan ou Epargne Crédit Villageois
97

LISTE DES FIGURES Page

Figure 1: Pyramide de Maslow ................................................................................................ 12


Figure 2: Carte de zone d’intervention du BDEM ................................................................... 28
Figure 3 : Répartition des enfants selon leur âge de sevrage définitif ..................................... 31
Figure 4 : Distribution des enfants selon l’âge d’introduction des aliments à
Ampahomanitra ………………………………………………………………………………31
Figure 5 : Distribution des enfants selon l’âge d’introduction à Fanivelona ........................... 31
Figure 6 : Modèle du fiche de croissance................................................................................. 48
Figure 7 : Répartition des enfants présentant de l’insuffisance pondérale à Fanivelona ......... 31
Figure 8 : Répartition des enfants présentant de l’insuffisance pondérale à Ampahomanitra . 31
Figure 9: Répartition des enfants malnutris selon les tranches d’âge à Fanivelona................... 1
Figure 10 : Répartition des enfants malnutris selon les tranches d’âges à Ampahomanitra ...... 1
Figure 11: Répartition des malnutris selon leur sexe dans les deux Fokontany ...................... 53
98

LISTE DES PHOTO …………………………………………………………………….Page

Photo 1 : Balance SALTER…………………………………………………………………17


Photo 2 : Enfant suspendu dans la culotte HAMAC ……………………………………..... 17
Photo 3 : Pont de la ville de Nosy Varika…………………………………………………...34
Photo 4 : type d’habitat local………………………………………………………………...34
Photo 5 : Séance SPC à Ampahomanitra…………………………………………………….34
Photo 6 : Séance SPC à Fanivelona …………………………………………………………66
Photo 8, 9 et 10 : Activités en Agriculture…………………………………………………...66
Photo 11 : Une « Maman Lumière »…………………………………………………………75
Photo 12,13 et 14 : Mères entrain de préparer la nourriture des enfants malnutris…………..75
99

LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................ ….Page


Tableau 1 : Exemples des aliments énergétiques et leurs fonctions ........................................ 22
Tableau 2 : Exemples des aliments de construction et ses fonctions ....................................... 22
Tableau 3: Exemple des aliments de protection et leurs fonctions .......................................... 22
Tableau 4: Liste des communes d’interventions du SALOHI/BDEM..................................... 27
Tableau 5 : Répartition par ethnie de la population ................................................................. 36
Tableau 6: Répartition de la population selon la confession religieuse ................................... 36
Tableau 7: Les aliments disponibles dans les deux fokontany................................................. 37
Tableau 8: Répartition du nombre d’enfants selon leur genre et leur fokontany ..................... 38
Tableau 9: Répartition des enfants selon leurs caractéristiques sociaux.................................. 38
Tableau 10 : Distribution des enfants ayant reçu de l’eau avant la première tétée .................. 39
Tableau 11: Distribution du colostrum..................................................................................... 40
Tableau 12: Répartition des motifs de sevrage ........................................................................ 41
Tableau 13: Répartition des mères interviewées par tranche d’âge et fokontany .................... 42
Tableau 14: Situation matrimoniale des mères ........................................................................ 43
Tableau 15: Répartition des mères selon le niveau d’instruction............................................. 43
Tableau 16: Répartition des ménages....................................................................................... 44
Tableau 17: Répartition des enfants selon la personne s’occupant de l’enfant........................ 44
Tableau 18: Répartition des enfants selon le nombre de repas par jour................................... 45
Tableau 19: Nombre de consommation de riz par jour............................................................ 45
Tableau 20: Fréquence de consommation alimentaire de l’enfant........................................... 46
Tableau 21: Habitudes alimentaires des enfants ...................................................................... 47
Tableau 22: Répartition des maladies fréquentes des enfants.................................................. 48
Tableau 23: Répartition des mères ayant pratiqué la méthode contraceptive .......................... 49
Tableau 24: Répartition des enfants selon la personne qui s’occupe de leur toilette............... 50
Tableau 25: Répartition des enfants selon la méthode de lavage des mains............................ 50
Tableau 26: Répartition des mères selon leur lavage de mains................................................ 50
Tableau 27: Répartition des malnutris en fonction de la taille de ménage .............................. 53
Tableau 28: Répartition des malnutris en fonction du nombre de fratrie................................. 54
Tableau 29: Répartition des malnutris selon la situation matrimoniale des mères .................. 55
Tableau 30: Répartition des malnutris selon les niveaux d’instruction des mères dans les deux
Fokontany................................................................................................................................. 55
Tableau 31: Répartition des malnutris selon la personne s’occupant de l’enfant à
Ampahomanitra........................................................................................................................ 56
100

ANNEXES
I

Annexe I : FICHES D’ENQUETE


Fiche n°: Région :
Date de l’enquête : District :
Nom de l’enquêteur : Commune :
Fokontany :
I- Information sur le ménage
Nom du chef de ménage :
Age : ans
Sexe :
Masculin Féminin
Situation matrimoniale :
Célibataire Divorcé(e) Marié(e) Veuf (ve)
Niveau d’études :
Analphabète Primaire Secondaire Universitaire
Activité principale :
Cultivateur Pêcheur Collecteur Commerçant Autre
(à préciser)
Eleveur Chasseur Artisan Salarié
Activité secondaire :
Cultivateur Pêcheur Collecteur Commerçant Autre
(à préciser)
Eleveur Chasseur Artisan Salarié
Ethnie ou Région d’origine :
Religion :
Taille du ménage :
Nombre d’enfant :
Filles : - Garçons :
Adhésion à une association :
Oui Non
Si oui, nom de l’association :
II

: "
Description de logement familial :
En brique En bois Autres (à préciser)

Moyen d’éclairage employé :


Electricité Pétrole Bougie Sans éclairage
Locataire ou propriétaire de la maison ?
Santé :
Fréquentez-vous des centres sanitaires pour consultation médicale ?
Oui Non
Fréquentez-vous des centres sanitaires en cas de maladie ?
Oui Non
Si non, que faites vous en cas de maladie ?
Automédication Consultation des tradipraticiens
Vos habitudes alimentaires? Interdit alimentaires?
Combien de fois par jour consommez-vous?
Du riz ?
De la viande ?
Des poisons ?
Des fruits ?
Des œufs ?
Fréquence de nutrition ?
1fois par jour 2fois par jour 3fois par jour
Eau potable (accessibilité à l’eau buvable) :
Borne fontaine Eau de source Autres (à préciser)
Puits Rivière
II- Information sur la mère
Nom :
Age : ans
Taille :
Poids :
Niveau d’étude :
Analphabète Primaire Secondaire Universitaire
III

Activité principale :
Ménagère Collecteur Commerçant Autre
(à préciser)
Cultivateur Artisan Salarié
Nombre d’enfants à charge :
Autres occupations :
Planning familial :
Soin de l’enfant :
Est-ce que vous faites régulièrement le suivi de la santé de votre enfant ? OUI/NON
Comment faites vous pour entretenir l’hygiène de votre enfant ?
Conseil nutritionnel :
Sage femme Mère Autres
(à préciser)
Si marié (père connu et vivant)
Le père subvient-il aux besoins de l’enfant ?
Oui Non
Le père habite-t-il,
Dans le ménage Ailleurs temporairement Ailleurs définitivement
Est-ce que vous avez suivi le CPN pendant la grossesse ? OUI/NON
Quelle est votre alimentation :
Pendant la grossesse ?
Pendant l’allaitement ?
IV

III- Information sur l’enfant


Nom :
Age :
Sexe : M ou F
Date de naissance ou âge :
Vérification de l’âge :
Rang de l’enfant dans la fratrie
Qui s’occupe principalement de l’enfant :
Mère
Grand-mère
Autres (à préciser)
Anthropométrie :
Taille
Poids à la naissance (en kg)
Poids actuel (en kg)
Périmètre brachial (en cm)
Santé :
L’enfant a un carnet de santé : OUI/NON
Vaccination : OUI/NON
BCG :
DTCP :
Rougeole :
Maladies fréquentes : OUI/NON
Si OUI, lesquelles ?
Consultation : OUI/NON
Si OUI, Où ?
Centre de santé
Mpitsabo gasy
Autres (à préciser)
Traitements :
Médicament
Tambavy
Est-ce que l’enfant participe aux séances de
pesée ?
a- Régulièrement (au moins 4fois par an)
b- Quelques fois (2 fois par an)
c- Rarement (1fois par an)
d- jamais
Hygiène :
propreté :
environnement :
corporelle
aliments + ustensiles :
eau potable
Allaittement :
a- AME
b- Mixte
c- Biberon
V

AME :
a- Avant 6mois, pourquoi ?
b- 6mois, pourquoi ?
c- Après 6 mois, pourquoi ?
Nombre de tétée par jour :
A la demande ou même la nuit : OUI/NON
Au cours des maladies, est-ce qu’elle
augmente la tétée ? OUI/NON, pourquoi ?
Est-ce que la mère a vidé le sein avant de
donner l’autre ? OUI/NON
Est-ce que la mère donne le sein 8fois ou plus
par jour à son enfant ? OUI/NON
Alimentation de compléments :
Age de 1ère liquide
Nature :
Age de 1er bouillon
Nature :
Age du 1èr aliment solide
Nature :
Age de sevrage définitif :
a- Avant 24 mois
b- Au-delà
c- Autres
Motif du sevrage définitif :
Alimentation de l’enfant :
Matin :
Gouter :
Midi :
Gouter :
Soir :
VI

Annexe II : QUESTIONNAIRES
Pour le personnel de CSB
Existe –il des enfants malnutris dans cette zone ? Quel genre de malnutrition ?
Quels sont les causes les plus fréquentes ?
Quel genre de ménage est le plus touché par la malnutrition ?
Le taux de la malnutrition infantile dans la zone ?
Est-ce que la population locale fréquente le centre de santé en cas de maladie ?
Vos conseils alimentaires pour une bonne nutrition saine et suffisante et quelles solutions
proposez-vous pour améliorer l’état nutritionnel et alimentaire des enfants de moins de 5ans ?
Pour le responsable du CRENI
Comment faites-vous pour surveiller et améliorer la croissance des enfants malnutris au
centre ?
Votre mission est de récupérer l’état nutritionnel des enfants malnutris, après la guérison de
l’enfant, vous les renvoyez chez eux, comment faites-vous pour surveiller l’état nutritionnel
de cet enfant et sa santé ? Et est-ce vous êtes sûre que ses parents ont l’habitude de donner à
son enfant une alimentation (nourriture) saine et suffisante pour leur santé et permet de
répondre à ses besoins énergétiques et nutritionnelles ?
Quelles solutions proposerez-vous pour l’amélioration de l’état nutritionnel et alimentaire des
enfants de moins de 5ans ?
Pour les responsables de la commune :
Historique de la commune rurale de Nosy Varika ? Situation géographique ?
Quelles sont les problèmes existants dans cette commune ?
Existe-t-il des projets de sécurité alimentaire dans cette zone ? Et quelles sont les projets déjà
réalisés, et le projet est-il réussi ?
Pour le personnel du BDEM
Signification de SALOHI/BDEM
Quels sont vos activités ? Votre mission ? Votre objectif ? Votre partenaire et financement du
programme ? Durée du programme ?
Quels sont alors vos zones d’intervention et pourquoi avez-vous choisi ces lieux pour réaliser
ce programme ?
Comment faites-vous ou quelles solutions proposez-vous pour améliorer l’état nutritionnel et
alimentaire des enfants dans ces zones ?
VII

Annexe III : ETUDE COMPARATIVE DE PROJETS ET PROGRAMMES DE


DEVELOPPEMENT

1- Définition
- Projets de développement
On définit communément le projet comme un ensemble d’objectifs à atteindre en un temps
donné. Mais cette définition un peu généraliste se voit quelque fois diverger en fonction du
contexte, des objectifs et surtout du domaine dans lequel on se situe.
Ainsi GITTINGER (1985) conçoit le projet comme étant une activité pour laquelle, on
dépense de l’argent, en prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en tant
que telle, à des actions de planification, de financement et d’exécution.
La COMMISSION EUROPEENNE (2001) pense que « le projet est une série d’activités avec
des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifiques dans un délai donné ».
A la lumière de ces différentes définitions, on voit que la définition du concept projet
implique toujours quatre mots clés qui sont : objectifs - activité - résultats – délais. Notons par
ailleurs que le concept « projet » ne se résume pas uniquement au « projet de
développement». On entend souvent parler, entre autres de « projet d’entreprise » ou de
«projet de loi ». Le premier a un objectif très ciblé et des visées strictement financières, tandis
que le second se veut politico-stratégique.
- Programme de développement
Le concept « programme » peut également se définir ou être compris de différentes façon
selon le domaine dans lequel nous nous situons. Mais d’une façon générale, on comprend par
projet, un ensemble de «choses» qui se répartissent chronologiquement de façon cohérente.
Dans le domaine informatique, cet ensemble de «choses» correspond à un ensemble
d’instructions informatiques. De même, dans le domaine de la formation, il correspond à un
ensemble de cours, de leçons, de modules...
Dans le domaine du développement (le domaine qui nous intéresse), le programme se définit
grosso modo comme un ensemble de projets opérationnels et distincts, concourant à la
réalisation d’un objectif global.
La COMMISSION EUROPEENNE (2001) définit le programme de développement comme
une série de projets dont les objectifs réunis, contribuent à un objectif global commun, au
niveau sectoriel, national ou international.
Pour MUNDER (1977) cité par HAMMANI (1997), le programme est un exposé des buts et
des objectifs d’une organisation, associé à la description d’une situation et un exposé des
problèmes et des situations envisagées.
VIII

Il ressort de ces définitions que le programme est un grand axe de développement qui, pour sa
réalisation, implique, plus ou moins, un grand nombre de secteurs distincts ; d’où la nécessité
d’opter pour une stratégie consistant en un ensemble de petites interventions opérationnelles
et cohérentes, contribuant, par leur finalité, à la réalisation de l’objectif global. (Cet objectif
global peut être l’alphabétisation, la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté…).
2- L’approche
- L’approche projet
L’approche projet est une approche qui privilégie des actions ciblées, localisées, avec des
résultats quantifiables (en particulier la viabilité financière et économique) et une échéance,
tout en évitant le contrôle exclusif par les services de l’administration.
En parlant du secteur agricole, AXINN (1993) pense que « l’approche projet suppose qu’un
développement agricole et rural rapide est nécessaire, et que la lourde bureaucratie du service
de vulgarisation du ministère de l’agriculture n’est guère de nature à avoir un impact
important sur la production agricole ou sur la population rurale dans des délais appropriés.
Elle suppose aussi que de meilleurs résultats peuvent être obtenus en adoptant une approche
par projet dans un lieu et dans un laps de temps donnés, avec des injections massives de
ressources internes ».
- L’approche programme
Selon le PNUD (1997) « L'
approche programme est un processus qui permet aux
gouvernements d'
articuler les priorités nationales et de réaliser les objectifs de développement
humain durable dans un cadre cohérent et participatif. L'
approche programme est bien plus
qu'
un simple moyen de réunir des projets exécutés en un lieu donné dans un "programme",
c'
est une approche logique qui intègre les processus de planification et de gestion de tout
effort de développement national, aux niveaux macro-économique, méso-économique et
micro-économique. »
L'
expression "approche programme" n'
est pas une expression nouvelle dans le monde des
approches du développement. Elle part du principe que 1'
approche du développement axée
sur les projets n'
a pas toujours débouché sur les niveaux de développement soutenu
escomptés. Les projets visent à répondre à des objectifs de développement en mettant en
œuvre des projets autonomes visant à répondre à des besoins de développement particuliers
Sur ce point, le PNUD (1997) pense effectivement que 1'
intégration des projets aux grands
objectifs nationaux était minimale. Dans de tels cas, 1'
approche axée sur les projets se prêtait
trop aisément aux priorités de développement des partenaires internationaux - souvent aux
dépens des plans nationaux de développement conçus de façon autonome –
IX

3- ETUDE COMPARATIVE DE PROJETS ET PROGRAMMES DE


DEVELOPPEMENT
GTTINGER (1985) complète la définition du projet sus-citée en affirmant que « le projet est
le plus petit élément opérationnel d’un plan ou d’un programme de développement agricole
national que l’on puisse concevoir et mettre en valeur en tant qu’entité distincte ».Mais le
PNUD (1997) précise que « programme n'
est pas seulement un groupe de projets liés entre
eux et ayant trait à un même secteur ou domaine thématique. Ce n'
est pas non plus un projet
complexe ou de grande ampleur dans le cadre duquel les initiatives ne sont pas intégrées dans
un programme-cadre national et ne contribuent pas à la réalisation de son objectif ». Par cette
précision, le PNUD tient à lever l’équivoque sur cette tendance qui, pour comparer projet et
programme, se plait à assimiler le programme à un groupe de projets ou à un projet complexe
(ou de grande ampleur) sans autres précisions.
En réalité, les choses ne se limitent pas à cela. Le tableau suivant rassemble les principales
ressemblances et dissemblances existant entre le concept projet et le concept programme.

ETUDE COMPARATIVE ENTRE PROJET ET PROGRAMME

POINTS DE Le programme de développement est un ensemble de Projet cohérents qui


DIVERGENCE aboutira par leurs objectifs respectifs ou spécifiques à la réalisation d’un
objectif global qui est celui du programme.

PROJETS PROGRAMMES

TEMPS Les projets sont généralement très Les programmes de développement


précisément délimités dan un s’étendent sur un temps relativement
temps défini d’avance. Ils visent plus important que les projets. Ils visent
le court et le moyen terme le long terme.

ESPACE Les projets sont localisés et Les programmes occupent un plus


généralement élaborés par rapport grand espace d’investigation qui peut
aux potentialités et aux être une nation, une région ou un
contraintes d’une localité. secteur économique

OBJECTIFS Les objectifs des projets sont en Les objectifs des programmes
général quantitatifs et s’inscrivent davantage dans le cadre du
opérationnels car les projets ont développement social. Ils sont
tendance à viser davantage les généralement qualitatifs
rentabilités économiques

RESULTATS Les résultats sont mesurables et Les résultats des programmes sont
X

ont des retombées sur l’espace estimables mais pas toujours


emblave par le projet mesurables. Les retombées ont une
envergure plus importante (nationale et
souvent mondiale)

POPULATIONS Les bénéficiaires des projets sont Les bénéficiaires des programmes
BENEFICIAIRES membres actifs car ils sont participent à la réalisation des
informés, impliqués et consultés. programmes à travers des projets
La participation est plus active satellites du programme

4- CONDITIONS DE REUSSITE DE PROJETS/PROGRAMMES DE


DEVELOPPEMENT

5- AVANTAGES ET LIMITES DES PROJETS/PROGRAMME DE


DEVELOPPEMENT
1- Avantages
Le concept de projet s’est révélé être un puissant instrument pour rationaliser et améliorer le
processus d’investissement. Son principal avantage réside dans l’établissement d’un cadre et
d’un déroulement logique, à l’intérieur desquels on peut recueillir et analyser des données,
établir des priorités d’investissement, envisager plusieurs options pour le projet et aborder des
questions de politique sectorielle.
XI

Il impose une discipline aux planificateurs et aux responsables nationaux, et permet de


s’assurer que les problèmes et questions importantes sont pris en compte et soigneusement
analysés avant que les décisions ne soient prises et appliquées. Si ce concept est correctement
appliqué, il peut accroître considérablement l’impact de ressource d’investissements limités
sur le développement d’un pays.
2- Limites
Le concept de projet a aussi ses limites. Il dépend en effet de la disponibilité quantitative des
données et sa fiabilité est fonction de celles de ces dernières. Il dépend également de
l’estimation et de la prévision, qui sont très souvent sujettes à l’erreur humaine. Il faut
procéder à des jugements de valeur, mais cette approche permet au moins de les rendre
explicites. Les risques peuvent être évalués mais non évités, et les projets sont conçus et
exécutés dans un contexte évolutif de changements politiques, sociaux et économiques. En
dernière analyse, l’efficacité du concept de projet dépend des compétences et du bon sens de
ceux qui l’appliquent.
XII12

Annexe IV : CONTEXTE GLOBAL DE LA MALNUTRITION DANS LE FOKONTANY AMPAHOMANITRA ET FANIVELONA

Malnutrition infantile

Alimentation insuffisante Mère Maladies


Maladiesinfectieuses(*)
infectieuses

Partage des aliments Disponibilité alimentaire Mère malnutris Insuffisance de temps de la mère

Habitude Taille de la Mauvaise gestion Production agricole Mère surchargée Niveau


famille de récolte faible de travail intellectuel bas

Niveau Surface Technique Insuffisance de Cataclysme


Pouvoir
intellectuel bas cultivée traditionnelle technicien naturel
d’achat

(*) Nous développons dans la page suivante. Par manque de place, nous ne pouvons pas développer les causes, les conséquences concernant le
pavé de la malnutrition, à voir en page XIII
13
XIII

Malnutrition infantile

Alimentation insuffisante Mère Maladies infectieuses

Hygiène Centre de santé

Environnement Absence d’hygiène Prix de Insuffisanc


insalubre corporelle médicament e des
personnels

Inexistence des Inexistence des Absence Cout de


latrines bacs à ordures eau potable savon
XIV
14

Annexe V : APPORT ENERGETIQUE QUOTIDIEN NECESSAIRE A L’HOMME

L'
apport quotidien varie selon l'
âge, la dépense physique et le sexe. Pour une personne
moyennement active, par jour:
-2000 Kcal pour une femme
-2200 Kcal pour une femme enceinte
-2500 Kcal pour un homme-2700 Kcal pour un adolescent
Pour calculer la valeur énergétique d'
un produit 3 facteurs sont indispensables.
• La quantité de protéines (en grammes)
La quantité de glucides (en grammes)
La quantité de lipides (en grammes) 1 gramme de protéines = 4 kcal soit 17 kJ
1 gramme de glucides = 4 kcal soit 17 kJ
1 gramme de lipides = 9 kcal soit 38 kJ
La somme de ces calories donne la valeur énergétique totale.
Dans une alimentation équilibrée la répartition entre protéines, lipides et de glucides est la
suivante :
Protéines : 10 à 15 % de la Ration Energétique Totale de la journée (RET)
Lipides : 30 à 35 % de la Ration Energétique Totale de la journée (RET)
Glucides : 50 à 55% de la Ration Energétique Totale de la journée (RET)
Les nutriments nécessaires. Les nutriments sont importants pour l'
organisme. L'
AFSSA
recommande la consommation de 81 g de protéines, 325 g de glucides et 88 g de lipides pour un
homme moyennement actif de 50 ans.
- Les Protéines: Elles fournissent les éléments structurants du corps. Sa valeur énergétique est de
4 kcal/g et provient des protéines animales (viande, poisson, produits laitiers...) et des protéines
végétales (céréales, légumes secs...).
- Les Glucides: Sont les deux types de sucres brûlés par l'
organisme: sucres "lents" (céréales,
pâtes, riz, fruits...) et les sucres "rapides" (sucre, produits/boissons sucrées). La valeur
énergétique est de 4 kcal/g.
- Les Lipides: Sont les graisses que contiennent les aliments. La valeur énergétique est de 9
kcal/g. Ces graisses sont d'
origine animale (viande, charcuterie, beurre, fromage...) et d'
origine
végétale (noix, huile, margarine...).
15

CURICULLUM VITAE
Nom : RAKOTONIRINA
Prénoms : Haja Andrianjatovo
Née le 03 avril 1988 à Antananarivo
Contact : 033 21 530 54/ 034 61 956 73
E-mail : haja.rakotonirina@yahoo.fr
FORMATION PROFESSIONNELLE :
2009-2010 : Troisième année dans la filière Formation Professionnalisante en Travail Social et
Développement (FPTSD), Université d’Antananarivo, Faculté DEGS
2008-2009 : Deuxième année à la FPTSD
2007-2008 : Première année à la FPTSD
2006-2007 : Formation en commerce et marketing international, en comptabilité à l’IMGAM
Antanimena
DIPLOMES :
2011 : Licence Professionnelle en Travail Social et Développement (Bacc+3)
2009 : Diplôme d’Etudes Supérieures en Travail Social et Développement (Bacc+2)
2006 : Bacc série A2
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES
8 Janvier-mars 2011 : Stage de mémoire de Licence professionnelle en Travail Social et
Développement au Bureau de Développement de l’Ecar de Mananjary (BDEM)
8 Stage de connaissance et de pratiques professionnelles
Février 2010 : stage communal à la Commune Rurale Ambahy, district de Nosy
Varika
Octobre-novembre 2009 : stage au FACOPA/SAF-FJKM Mananjary
Septembre –octobre 2009 : stage au centre d’accueil EX-MADCAP Ambalavao
Isotry
8 Stage d’imprégnation et de découverte
Janvier 2009 : stage communal à la Commune Rurale de Tsaravary, district de
Mananjary
Juillet 2008 : stage au CASA Mahavelona
Juin 2008 : stage au CSBII Tsaralalana
AUTRES COMPETENCES
8 Informatique : world, Excel, internet
8 Langues :
Malagasy : Langue maternelle
Français : Parle, lu, écrit
Anglais : Lu, Ecrit
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Nom : RAKOTONIRINA Haja Andrianjatovo

Mémoire de Licence professionnelle en Travail Social et Développement

Année Universitaire : 2009-2010

Thème : « Contribution à l’amélioration de l’état nutritionnel et alimentaire des enfants,


par le partenariat des mouvements confessionnels, cas de BDEM, district de Nosy Varika,
Région de Vatovavy Fito Vinany »

RESUME
Les conditions de vie des ménages constituent l’un des facteurs déterminants de l’état
nutritionnel des enfants. Cette étude a été effectuée dans deux Fokontany d’intervention du
programme SALOHI/BDEM. Pour ce faire, 110mères ont été enquêtées et 133enfants de moins
de 5ans ont été étudiés.
Les résultats montrent que 30,83% de l’échantillon sont victimes de l’insuffisance pondérale
modérée, 31,58% sous forme sévère.
La malnutrition touche surtout les enfants âgées de plus de 12 mois.
Il a été montré que la malnutrition est due aux modes d’alimentation inappropriés, et aussi à
quelques facteurs socio-économiques, qui ont influencé les mères à ne pas respecter les pratiques
adéquates d’alimentation des enfants, selon les recommandations de l’OMS. Le niveau
d’instruction des mères, la taille de famille élevée, le faible revenu des ménages sont les facteurs
socio-économiques les plus déterminants.
La Foyer d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnelle (FARN), en Déviance Positive est
une approche de développement pour résoudre la malnutrition de façon rapide, économique,
durable et appropriée à la culture locale.

Directeur de mémoire : Madame RAOBELINAMIHARIZOA Christiane

Nombre de pages : 94

Nombre de références bibliographiques : 42

Nombre des tableaux : 31

Nombre de figures : 11

Nombre de photo : 15

Mots clés : Malnutrition, Malnutrition modérée, Malnutrition sévère, Nutrition, Etat nutritionnel,
Sécurité alimentaire, Foyer d’Apprentissage et de Réhabilitation nutritionnelle, Etat alimentaire,

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