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LA RELIGION.

LECTURE : RUSSELL, POURQUOI JE NE SUIS PAS CHRÉTIEN ?


CORPUS D’ACCOMPAGNEMENT ET DE TRAVAIL.

Note : Les questions qui sont précédées d’un « * » sont facultatives et constituent le support d’une note
séparée.

Prénom, Nom : Classe :


Note : /20 Note bonus (facultative) : /10

I) La définition du christianisme (§1 à §4).

• §1 et 2. Les définitions ordinaires.


(1) Russell identifie deux définitions possibles de ce qu’est un chrétien. Quelles sont ces
définitions ?
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(2) Choisissez une de ces deux définitions et expliquez l’argument par lequel Russell la rejette.
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• §3 et 4. La définition retenue par Russell.


(1) Russell retient trois critères pour définir un chrétien. Lesquels ?
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II) La relation de la foi et de la raison (§5 : « L’existence de Dieu »).

(1) Dans le §5, Russell identifie un dogme de l’église catholique. Citez le passage concerné :
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(2) *Le texte suivant est issu du Discours décisif écrit par le philosophe musulman Averroès à la
fin du XII° siècle (1180). Il donne deux arguments pour soutenir que la raison n’est pas
contraire à la religion. Quels sont ces arguments ?

Que la Révélation (1) nous appelle à réfléchir sur les choses en faisant usage de la raison, et
exige de nous que nous les connaissions par ce moyen, voilà qui apparaît à l'évidence de maints
versets du Livre de Dieu - béni et exalté soit-Il. En témoigne, par exemple, l'énoncé divin :
«Réfléchissez donc, ô vous qui êtes doués de clairvoyance» ; ou par exemple l’énoncé divin : «que
n’examinent-ils le royaume des cieux et de la terre».
Puisque donc cette révélation est la vérité, et qu’elle appelle à pratiquer l’examen rationnel qui
assure la connaissance de la vérité, alors nous, musulmans, savons de science certaine que

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l’examen des choses par la démonstration n’entraînera nulle contradiction avec les enseignements
apportés par le Texte révélé : car la vérité ne peut être contraire à la vérité, mais s’accorde avec elle
et témoigne en sa faveur.
S’il en est ainsi, et que l’examen aboutit à une connaissance quelconque à propos d’un être quel
qu’il soit, alors de deux choses l’une : soit sur cet étant le Texte révélé se tait, soit il énonce une
connaissance à son sujet. Dans le premier cas, il n’y a même pas lieu à contradiction. Dans le
second, de deux choses l’une : soit le sens manifeste de l’énoncé est en accord avec le résultat de la
démonstration, soit il le contredit. S’il y a accord, il n’y a rien à en dire; s’il y a contradiction, alors il
faut interpréter le sens obvie.
Averroès, Discours Décisif, 1180-1190.
(1) Révélation : parole de Dieu en tant qu’elle transmet aux êtres humains la vérité. C’est en ce sens que l’on peut parler de livre révélés pour parler
de la torah, de la bible ou du coran dans les religions correspondantes : ils sont tenus pour l’expression de la parole de Dieu.

Premier argument :
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Deuxième argument :
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(3) *Russel définit ainsi la théologie rationnelle. Mais il y a d’autres conceptions possibles des
moyens de connaître le divin. Dans le texte suivant, Pascal propose que la raison ne peut pas
suffire à connaître Dieu. Quel est le moyen de connaître Dieu que défend Pascal ?

Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur ; c'est de cette
dernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement, qui
n'y a point de part, essaye de les combattre. Les sceptiques y travaillent inutilement. Nous savons
que nous ne rêvons point ; quelque impuissance où nous soyons de le prouver par la raison, cette
impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de
toutes nos connaissances, comme ils le prétendent. Car la connaissance des premiers principes,
comme qu'il y a espace, temps, mouvements, nombres, est aussi ferme qu'aucune de celles que nos
raisonnements nous donnent. Et c'est sur ces connaissances du cœur et de l'instinct qu'il faut que la
raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout son discours. Le cœur sent qu'il y a trois dimensions dans
l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raison démontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres
carrés dont l'un soit le double de l'autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent ; et le
tout avec certitude, quoique par différentes voies – et il est aussi inutile et ridicule que la raison
demande au cœur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, que le cœur
demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pour vouloir les
recevoir.

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Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison – qui voudrait juger de tout – mais
non pas à combattre notre certitude.
Et c'est pourquoi ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment de cœur sont bienheureux et
bien légitimement persuadés, mais ceux qui ne l'ont pas nous ne pouvons la donner que par
raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne par sentiment de cœur, sans quoi la foi n'est
qu'humaine et inutile pour le salut.
Pascal, Pensées, 1670
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(4) *Pourquoi, selon Pascal, faut-il humilier la raison ?


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III) Cinq preuves de l’existence de Dieu.


• L’argument de la cause première (§6), dit argument cosmologique.
L'argument, répliqua Déméa, sur lequel je veux insister, est l'argument commun. Tout ce qui existe
doit avoir une cause ou raison de son existence, car il est impossible qu'une chose soit la cause de
sa propre existence. En remontant donc des effets aux causes, il nous faut ou continuer à tracer un
progrès à l'infini, ou recourir à une cause ultime qui existe nécessairement. Écoutez comment on
peut prouver que la première de ces suppositions est absurde. Dans l'enchaînement ou le progrès à
l'infini des causes, chaque effet simple reçoit son existence du pouvoir et de l'efficacité de cette
cause qui le précédait immédiatement. Mais, tout l'enchaînement ou progrès à l'infini pris ensemble
n'est déterminé et mû par aucune chose. Il est cependant évident qu'il exige une raison ou une cause
aussi bien que tout objet particulier qui commence à exister dans le temps. Il est encore permis de
demander pourquoi cette succession particulière de causes existe depuis l'éternité, plutôt qu'une
autre succession ou point de succession du tout. S'il n’est pas un être qui existe nécessairement,
toute supposition qu'on peut former est également possible : une non-existence absolue de choses
depuis l'éternité n’est pas plus absurde que cette succession de causes qui constitue l'univers.
Quelle cause a donc pu déterminer que quelque chose existât, plutôt que rien ? Quelle cause a
dispensé l'être à une possibilité particulière, plutôt qu'à une autre ? Serait-ce le rien ? Mais le rien
pourrait-il produire quelque chose ? Nous devons donc avoir recours à l'Être existant
nécessairement, qui a dans lui-même la raison de son existence, et qu'on ne peut supposer non-
existant sans une contradiction formelle. Il existe donc un tel être ; il existe donc un Dieu.
Hume, Dialogues sur la religion naturelle, 1779.

(1) La réponse de Russell à cette preuve de l’existence de Dieu vous paraît-elle convaincante ?
Pourquoi ?
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• L’argument de la loi naturelle (§7).


(1) Cet argument repose sur l’idée que les lois de la nature ne peuvent exister que si Dieu existe.
Mais Russel propose trois autres conceptions de l’origine des lois de la nature. Identifiez au
moins deux d’entre elles :
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• L’argument du plan (§8), dit argument du « dessein intelligent ».

(1) Comment Russell répond-il à l’argument du plan ?


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• L’argument moral (§11).

Il faut que la moralité précède et que la théologie la suive, et c'est là ce qui s'appelle la religion.
La loi considérée en nous s'appelle la conscience. Les reproches de la conscience resteront sans
effet, si on ne les considère pas comme les représentants de Dieu, dont le siège sublime est bien
élevé au-dessus de nous, mais qui a établi en nous un tribunal. Mais d'un autre côté, quand la
religion ne se joint pas à la conscience morale, elle est aussi sans effet. On pense servir Dieu en le
louant, par exemple, en célébrant sa puissance, sa sagesse, sans songer à remplir les lois divines,
sans même connaître cette sagesse et cette puissance et sans les étudier. On cherche dans ces
louanges comme un narcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequel on espère
reposer tranquillement.
Kant, Propos de pédagogie, 1803.

(1) *Selon ce texte de Kant, pourquoi la morale et la religion sont-elles interdépendantes ?


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• L’argument du remède à l’injustice (§13-14).


(1) Russell compare le monde et un cageot d’oranges. Qu’est-ce que cette comparaison veut dire
pour la croyance en un monde juste ?

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(2) *Soit le monde est juste, soit il ne l’est pas. Choisissez une des ces thèses et donnez un
argument pour la défendre.
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• Parmi les 5 preuve de l’existence de Dieu que Russell rapporte et critique, choisissez-
en une et synthétisez la.

(1) Preuve choisie :

IV) Le caractère du Christ et la question morale (§15-27).


• L’interprétation des textes sacrés.
(1) Russell soutient que le Premier Ministre de son époque (James Baldwin, qui a organisé le
réarmement de l’Angleterre avant la seconde guerre mondiale) accorde à un passage de la
bible « une signification symbolique ». Comment pourrait-on symboliquement interpréter le
passage de la bible cité dans ce paragraphe ?
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(2) *S’il est vrai que l’être humain peut interpréter les textes tenus pour sacrés, ces textes sont-ils
encore sacrés ?
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(3) Dans le §19 (pages 37-38), Russell Identifie des prophéties de la bible qui ne se sont pas
réalisées. Si un texte sacré affirme des choses qui sont contredites par les faits, que faut-il en
conclure ?
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V) La religion comme phénomène humain (§24-29).


• Raisons de croire contre causes de la croyance.

Il existe de mauvaises raisons de croire. Par exemple, croire en écoutant quelqu’un qui parle avec
force et adresse mais sans vérifier son discours, croire qu’une information est vraie alors qu’elle est
publiée le premier avril, croire un journal parodique parce que l’on n’a pas confronté les sources, etc.
Dans ces cas, on peut admettre que la croyance est causée par des mécanismes mentaux qui sont
de mauvaises raisons de croire (comme des biais, des préjugés, des effets psychologiques, etc.).

(1) *Dans les paragraphes 24-26, 28-29, puis 29, Russell identifie trois causes de la croyances
religieuses. Listez les :
- 24-26 :
- 27-28 :
- 29 :

(2) Dans le §29, Russell défend que la religion est une croyance irrationnelle (basée sur de
mauvaises raisons) parce qu’elle est fondée sur la peur. A l’aide du texte suivant, que peut-on
répondre à l’argument de Russell ?

Quand les hommes n'ont pas de notions saines de la Divinité, les idées fausses y suppléent,
comme dans les temps malheureux on trafique avec de la mauvaise monnaie, quand on n'en a pas
de bonne. Le païen craignait de commettre un crime, de peur d'être puni par les faux dieux ; le
Malabare craint d'être puni par sa pagode. Partout où il y a une société établie, une religion est
nécessaire ; les lois veillent sur les crimes connus, et la religion sur les crimes secrets.
Mais lorsqu'une fois les hommes sont parvenus à embrasser une religion pure et sainte, la
superstition devient non seulement inutile, mais très dangereuse. On ne doit pas chercher à nourrir
de gland ceux que Dieu daigne nourrir de pain.
La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère
très sage. Ces deux filles ont longtemps subjugué toute la terre.
Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763.
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VI) Conclusion (§30).
(1) Selon Russell, que permet l’athéisme ?
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(2) *Selon le texte suivant, pourquoi l’être humain a-t-il des croyances religieuses ?
Les idées religieuses ne sont pas le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion : elles
sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de
l'humanité. L'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé -
protégé en étant aimé - besoin auquel le père a satisfait ; la reconnaissance du fait que cette
détresse dure toute la vie a fait que l'homme s'est cramponné à un père, à un père cette fois plus
puissant. L'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne
bienveillant de la Providence divine, l'institution d'un ordre moral de l'univers assure la réalisation des
exigences de la justice, si souvent demeurées non réalisées dans les civilisations humaines, et la
prolongation de l'existence terrestre par une existence future fournit les cadres du temps et le lieu où
les désirs se réaliseront. Des réponses aux questions que se pose la curiosité humaine touchant ces
énigmes : la genèse de l'univers, le rapport entre le corps et l’esprit, s'élaborent suivant les
prémisses du système religieux. Et c'est un énorme allègement pour l'âme de voir les conflits de
l'enfance lui être pour ainsi dire enlevés et recevoir une solution acceptée de tous.
Nous le répéterons : les doctrines religieuses sont toutes des illusions, on ne peut les prouver, et
personne ne peut être contraint à les tenir pour vraies, à y croire. Quelques-unes d'entre elles sont si
invraisemblables, tellement en contradiction avec ce que nous avons appris, avec tant de peine, sur
la réalité de l'univers, que l'on peut les comparer - en tenant compte comme il convient des
différences psychologiques - aux idées délirantes.
Freud, L’avenir d’une illusion, 1927.
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