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Contexte
Le Benin est un pays de l’Afrique de l’Ouest, côtier avec l’océan Atlantique. Il est frontalier
avec le Togo, le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso et l’océan atlantique couvrant une
superficie de 114,000 km2. Le pays est subdivisé en 12 départements, 77 communes, 540
arrondissements, 5,200 villages et 52,000 localités avec une population estimée à plus ou
moins 10 millions d’habitants dont 55% vivent en milieu rural.
Actuellement le Benin n’est pas sur la voie d’atteindre la cible de l’OMD 7 concernant
l’assainissement avec seulement 36% de la population qui a accès à l’assainissement au
niveau national, contre 77% qui pratique la défécation à l’air libre en milieu rural.
Depuis 2009, l’approche ATPC a été introduite au Benin à travers deux formations dont l’une
animée en 2009 par EAA (ex CREPA) et l’autre en 2013 par des formateurs malgaches. A
l’issue de ces formations, 600 villages ont été déclenchés dans le pays par les partenaires du
gouvernement sans résultat probant.
Le Ministère de la Santé s’est ainsi doté en fin 2013 d’une Stratégie nationale
d’Assainissement faisant de « l’ATPC » la principale approche pour l’amélioration de
l’Assainissement en milieu rural.
I. Déroulement de la mission
Un premier Briefing a eu lieu entre les collègues de WASH du Benin et l’équipe d’appui
(Abdallah, point focal ATPC du Tchad, Virginie point focal ATPC de la Cote d’Ivoire mais aussi
David Délienne, conseiller régional venu de Dakar et Louise Maule, conseillère au Siège de
l’UNICEF à New York). Cette rencontre a permis de peaufiner l’organisation pratique de la
formation notamment la préparation du matériel, les besoins logistiques et l’arrêt de la date
de la formation. Le nombre des participants étant pléthorique (88 participants), l’équipe
pays avait prévu deux sessions de formations l’une après l’autre. La première formation
était initialement prévue pour le lundi 17 mars 2014 mais compte tenu du retard accusé par
certains membres de l’équipe d’appui (Louise de New York, Kamal Kar de la CLTS foundation
et Abdallah du Tchad), il a été finalement décidé d’organiser une seule session de formation.
Donc en définitif un focus a été mis sur la préparation proprement dite de l’atelier pendant
deux jours consécutifs le 18 et le 19 mars 2014.
a. Au niveau de l’UNICEF
L’équipe d’appui et celle du pays ont rencontré une dizaine de responsables en charge de
l’assainissement au niveau national. Au cours de cette rencontre, Monsieur Achille…, Chef
de service de l’Hygiène et de l’Assainissement au niveau de la direction de la Santé, a fait
l’historique de l’approche ATPC au Benin et présenté la nouvelle Stratégie de
l’Assainissement et de l’Hygiène du Benin. Il est ressorti clairement de sa présentation
qu’aucun village déclenché n’a atteint l’état FDAL depuis l’introduction de l’approche ATPC
au Benin en décembre 2009. Devant ce tableau sombre, Dr Kamal Kar dans son approche de
déclenchement institutionnel a donné 10 minutes aux acteurs présents pour rechercher les
facteurs de cet échec. Il est ressorti de leurs échanges houleux, les principales causes
suivantes :
Virginie et Abdallah ont à tour de rôle partagé leur expérience sur l’importance de
l’appropriation de la mise en œuvre de l’approche ATPC par le Gouvernement et exhorté les
responsables de prendre le leadership pour conduire le processus.
En conclusion, Dr Kamal Kar a suggéré comme solution, l’approfondissement du diagnostic
de la situation pour mieux cerner les goulots d’étranglement, le plaidoyer à l’endroit des
institutions gouvernementales et non gouvernementales et les partenaires financiers du
secteur avec à la base des formations de qualité sur l’approche ATPC. Tout cela devant
déboucher sur une feuille de route (un plan d’action national) de l’arrêt de la défécation à
l’air libre schématisé comme présenté dans la figure ci-dessous.
Plaidoyer et
Formation
Les ONG ont relevé les mêmes facteurs d’échec ressortis par les partenaires
gouvernementaux. Dr Kamal Kar les a exhortées à arrêter les projets de subvention qui
n’ont aucun impact sur les communautés afin de soutenir la nouvelle stratégie du
Gouvernement. Il a fortement interpelé Plan International à rester en cohérence avec sa
vision au niveau global étant donné qu’elle a été l’organisation pionnière de l’ATPC dans
plusieurs pays au monde. Dans le but d’assurer la qualité des futurs interventions, Il a été
recommandé aux ONG de faire participer leurs coordinateurs au prochain atelier de
formation prévu le 20 mars 2014 dans la commune de Bohicon.
En définitif, l’ensemble des ONG se sont engagées à obtenir plusieurs villages FDAL d’ici les 6
prochains mois.
Le 19 mars 2014, un plaidoyer de haut niveau a été fait par Dr Kamal Kar, Concepteur de
l’approche ATPC et Dr Anne Vincent, Représentante de l’UNICEF au Benin à l’endroit du
Professeur Dorothée Akoko KINDE-GAZARD, Ministre de la santé en charge de l’hygiène et
de l’assainissement. Ce plaidoyer s’est soldé par l’organisation d’une grande rencontre
nationale le 28 Mars 2014 à Cotonou à l’intention d’une centaine d’acteurs nationaux et
départementaux venant des Ministres de la santé en charge de l’assainissement et de
l’hygiène, de la décentralisation et de la Famille et du secteur privé en vue de leur
implication dans la mise en œuvre de l’approche ATPC qui permettra d’inverser la tendance
de l’accès à l’assainissement au Benin. .
Introduction
Cet atelier a été facilité par Dr. Kamal Kar, venu de CLTS foundation de Calcutta en Inde,
Abdallah Abdelrassoul, venu d’UNICEF Tchad, Virginie Mahan du Bureau UNICEF Cote
d’Ivoire avec l’appui de l’équipe WASH UNICEF du Benin (Balde Mamadou Mouctar, WASH
Spécialiste et Wilfried Houeto, WASH Officer). Cet atelier était soutenu par le Bureau
Régional de l’UNICEF WCARO représenté par David Délienne, Conseiller Régional, et du
siège de l’UNICEF à New York représenté par Louise Maule, Conseillère.
Les participants ont été imprégnés pendant deux jours à un apprentissage théorique, suivi
de deux jours de mise en pratique dans 15 localités et d’un jour consacré à l’exposé des
plans d’actions des 15 localités déclenchés et à la préparation des plans d’action
communaux qui amèneraient le département du Zou au stade de Fin de Défécation à l’Air
Libre avant la fin de l’année 2014.
Jour 1
La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été marquée par deux fortes allocutions. La
première est celle de David Délienne, Conseiller Régional WASH de l’UNICEF représentant le
Représentant de l’UNICEF du Benin. Dans son allocution, le conseiller régional a présenté
l’équipe composée du Kamal Kar, concepteur de l’approche ATPC, puis de Louise Maule
venu du Siege de l’UNICEF à New York, de Abdallah venu du l’UNICEF Tchad, de Virginie du
bureau de l’UNICEF Cote d’Ivoire et de l’équipe WASH UNICEF du Benin. Il a ensuite souligné
que l’approche ATPC fait partie des stratégies globales de l’UNICEF au monde et plus
particulièrement dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il a souligné dans son
intervention que cette approche a été introduite dans la région depuis 2009 à partir d’un
atelier régional organisé au Mali en 2008 puis elle s’est rependue dans la région. Elle a eu du
succès dans plus de 11 pays de la région. Et la mobilisation de cette équipe d’appui montre
l’engagement fort de l’UNICEF à vouloir booster la mise en œuvre de l’approche ATPC dans
8 communes et voir dans tout le pays grâce au financement du Gouvernement néerlandais.
Kamal a commencé son introduction par des activités brises glaces qui ont pour objectif de
détendre l’atmosphère et de permettre aux participants et aux formateurs de faire de plus
amples connaissances notamment la date de la dernière défécation à l’air libre. Il a précisé
qu’il s’agit d’un atelier amusant, proactif, participatif et pratique.
De façon plus précise, le brise-glace a consisté à demander à tous les participants de:
se libérer de tous documents en mains et de se présenter les uns aux autres, deux à
deux en donnant son nom complet, le nom de son organisation, le loisir préféré et enfin
la dernière date où l’on a pratiqué la défécation à l’air libre.
se regrouper par lieu de naissance, par nombre d’enfants, par domaine de formation et
par organisation.
Par cet exercice, le formateur a permis aux participants de se connaitre davantage et d’être
plus à l’aise afin de bien participer aux différentes sessions qui suivront.
Il en est également ressorti que la plupart des participants était des agents d’hygiène et
assainissement, sociologues, géographes, communicateurs et ingénieurs. Le reste était de
spécialités diverses (juristes, éducateurs, managers, développement rural, agronomes)
Les objectifs de l’atelier ont été présentés par Mouctar, le spécialiste WASH du Benin. Kamal
et le Co-facilitateur Abdallah ont insisté sur les objectifs suivants : A la fin de la formation,
les participants ont :
Les grandes articulations de l’agenda ont été présentées. Il s’agit de deux jours de cours
théoriques en salle pendant lesquels tous les participants auront à apprendre les
techniques, les outils, la méthodologie et l’applicabilité de l’approche ATPC, de deux jours
d’apprentissage sur le terrain avec les communautés où les participants auront à déclencher
les communautés et à se familiariser avec les outils de l’ATPC. Le dernier jour étant consacré
à la présentation des plans d’action communautaires par les leaders naturels des localités
déclenchées et l’élaboration des plans d’actions institutionnels par les participants.
Pour la gestion du groupe et du temps, des normes ont été établies. A cet effet, quatre
volontaires constitués deux femmes et de deux hommes ont été responsabilisés pour gérer
le temps et instaurer la discipline en sifflant très forts pour rappeler les participants à
l’ordre.
L’objectif de cette session était d’amener les participants à analyser les causes profondes
des échecs des projets d’assainissement passés en vue de s’ouvrir à l’apprentissage de cette
approche innovante qu’est l’ATPC et qui apporte des réponses aux échecs de ces projets.
A cet effet cinq groupes de travail ont été constitué pour réfléchir sur les échecs des projets
d’assainissement passés dans le pays. A l’issue de ces échanges, les principales raisons des
échecs des projets passés (PADSEA, PADEAR, PPEA 1 et 2) ressorties par les participants sont
les suivantes :
Certaines des raisons évoquées sont plausibles pendant que celle qui parle d’ignorance et
de tabou des communautés est un jugement de valeur qui ne saurait être une raison des
échecs parce que lorsqu’on pousse l’analyse on se rend compte que le problème n’est pas
au niveau des communautés mais plutôt dans nos manières de les aborder et de vouloir
résoudre leurs problèmes sans eux.
Dr Kamal Kar à imager cette analyse à travers l’histoire qui suit : il s’agissait de l’histoire
d’une personne qui souffrait d’une douleur quelconque. Des gens voulant l’aider ont pensé
qu’il souffrait de la Carrie dentaire. Ils lui ont donné des médicaments pour calmer sa Carrie
sans le consulter, mais malgré cela la douleur persistait. Une autre personne plus
méticuleuse a demandé au malade de quoi il souffrait ? Il lui a révélé qu’il n’avait pas la
Carrie mais plutôt un mal de tête. Cette histoire caricature le mode d’intervention de la
plupart des acteurs de développement qui ne consultent pas les communautés avant de
développer leurs projets.
A la fin de cette évaluation, Dr Kamal Kar a conclu que les projets d’assainissement
échouaient à cause de nos attitudes et comportements vis-à-vis des communautés. D’où la
nécessite de changer la tendance en proposant un style de facilitation qui nécessite un
changement radical d’attitudes et de comportements des acteurs : C’est ainsi qu’est née
l’approche l’ATPC
Cette approche fait des agents de développement des élèves des communautés qui ont
beaucoup de choses à leur enseigner. L’ATPC part du principe que les communautés sont
capables de résoudre elles-mêmes leurs problèmes d’assainissement sans attendre une
quelconque subvention de l’extérieur. Et c’est seulement lorsqu’on arrive à s’abaisser pour
apprendre des communautés que nous faisons l’ATPC
Ces éléments ont été récapitulés dans le schéma ABC (Attitude Behaviour Change) ci-
dessous :
Niveau Personnel
La combinaison des
trois éléments garantie
le succès de l’ATPC
Outils et techniques de
Environment declenchement
Favorable
Niveau Niveau
Institutionnel Professionnel
L’atelier ayant un style assez participatif, les participants ont été amenés à analyser
certaines attitudes des acteurs de développement vis-à-vis des communautés à travers 4
groupes de mimes avec des sujets différents (attitude imposante, attitude amicale, attitude
interventionniste et autoritaire et attitude participative).
A l’issue des simulations de ces attitudes, les participants ont pu déceler les mauvaises
attitudes à éviter et les bonnes attitudes à adopter désormais.
Deux films de déclenchements au Tchad et en Côte d’Ivoire ont été présentés et commentés
par Abdallah et Virginie afin de mettre les participants dans le bain du déclenchement.
La journée a démarré par les récapitulatifs de la première journée qui a amené les
participants à comparer les anciennes approches de facilitations et la facilitation en ATPC.
En effet les facilitations antérieures se focalisaient sur l’éducation à l’hygiène, la
construction des latrines à travers un style de communication d’enseignant à élève, la
prescription et la proposition des modèles conçus par des ingénieurs extérieurs sans
consultation ni l’implication des bénéficiaires (communautés) pendant que la facilitation
ATPC se base sur l’autoévaluation de la situation sanitaire de la communauté par la
communauté elle-même. Donc la facilitation dans l’approche ATPC vise comme objectif
l’arrêt de la défécation à l’air libre avec une attitude d’apprenant vis-à-vis de la
communauté.
Il s’agit d’une période allant de deux jours à deux semaines de préparation au niveau
stratégique et communautaire avant le déclenchement. Il consiste à faire un plaidoyer au
niveau stratégique et de mobilisation au niveau communautaire.
Les formateurs ont mis l’accent sur cette phase cruciale de préparation de l’approche ATPC.
Ce pré-déclenchement consiste à faire des visites dans les localités où il faut rencontrer les
autorités administratives et traditionnelles pour leurs permettre de s’imprégner de la réalité
et gagner leur engagement total pour mobiliser le maximum des membres de la
communauté le jour du déclenchement pour leur participation activement. Ce pré-
déclenchement permet non seulement de gagner la confiance de la population mais aussi
faire un bon déclenchement le jour-j.
J.2.2. Déclenchement
C’est une étape très cruciale qui demande au maximum trois à quatre heures du temps dans
les localités, ont mentionné les différents formateurs. C’est au cours de cette étape où les
différents facilitateurs des groupes mettront en œuvre les différents outils de
déclenchement.
L’objectif recherché par l’utilisation de ces différents outils est de créer au sein des
communautés le dégout, la honte et la peur. Cette étape est subdivisée en deux grandes
phases :
Phase A
Dans cette étape les facilitateurs doivent utiliser les outils ci-dessous pour déclencher le
dégout, la honte qui susciteront une prise de conscience et des conséquences de la
défécation à l’air libre sur les membres des communautés
L’outil de démarrage était comme toujours la carte de défécation à l’air libre. Pour une
bonne compréhension de tous, le formateur a demandé l’appui de quelques volontaires
comme membres de la communauté. C’est ainsi que huit participants dont trois femmes se
sont portés volontaires pour jouer le rôle des membres de la communauté.
Dr Kamal Kar et Abdallah ont joué le rôle des facilitateurs. Ils ont procédé à la salutation et
l’introduction de l’objectif de la visite qui est celui de « ils sont dans le village pour
apprendre de la communauté leur situation sanitaire dans le village ». Il est demandé aux
membres de la communauté s’ils étaient disposés à instruire leurs visiteurs, cela est le mot
d’ordre de l’approche ATPC. Les communautés ont toute de suite schématisé la carte de
leur localité avec les différents ménages puis les zones de défécation symbolisées par des
sciures de bois. Cette simulation a permis aux uns et aux autres de comprendre comment
faire une fois dans les communautés la carte de défécation.
Il faut note que le clou de cet outils est d’amener les ménages qui ont les alentours de leurs
maisons sales à réagir face à cette situation qu’ils découvrent avec les visiteurs. Face à cette
analyse, il y a de vives réactions qui activent la prise de conscience. Mais les facilitateurs ne
doivent jamais demander à la communauté ce qu’elle compte faire pour changer. Ils
l’encouragent plutôt à continuer dans cette habitude et ne prennent que note de la
situation. Cette indifférence suscite plus le changement de comportements des membres de
la communauté.
Ensuite les formateurs sont passés à l’outil calcul de volume de caca, il s’agit d’amener les
communautés à évaluer le volume de leur propre caca (mi en langue locale). Il faut
permettre aux membres de la communauté d’évaluer le caca que produit une personne en
moyenne par jour. Dans cet outil, il faut amener les communautés à utiliser une mesure
locale et connue de tous « Tongolo » et « le bâcher » au Benin en général et le département
de Bohicon en particulier. Cela a permis à tous les participants de comprendre comment
procéder au calcul de caca.
L’objectif de cet outil est de permettre aux membres de la communauté d’imaginer le
volume de caca qu’ils produisent dans la nature et l’ampleur de la pollution de leur
environnement.
Virginie a présenté l’outil sur les voies de contamination. A travers des questions, elle a
amené les membres de la communauté (participants) à ressortir les voies par lesquelles le
caca déposé très loin du village arrivait au niveau des ménages et dans la bouche. Les
participants ont ressortis comme vecteurs : les eaux de ruissellement, les animaux (chiens,
les cochons, les chèvres et chats), les mouches, les insectes, la main, etc. La facilitatrice a
aidé les uns et les autres à schématiser le diagramme de contamination oro-fécale. Cela a
permis aux participants de comprendre comment conduire le processus des voies de
contamination une fois dans les communautés pendant les séances de déclenchement.
L’objectif recherché à travers cet objectif est de montrer aux membres de la communauté
comment ils mangent et boivent leur propre mi.
Virginie et Abdallah ont attaqué le troisième outil. Il s’agit du calcul des dépenses médicales
engagées par des ménages pour soigner les pathologies causées par cette pratique néfaste
de défécation à l’air libre au sein de leurs ménages. Au cours de cet exercice, il est demandé
à quelques ménages la fréquence de ces types de maladies dans l’année et le montant
dépensé pour chaque épisode. Plusieurs montants vont paraitre mais il faut trouver un
consensus (la fréquence annuelle de ces maladies/ménage et le cout moyen des
dépenses/épisode) avec les communautés et leur permettre de calculer pour tout le village.
Puis le faire pour 5 ans puis pour dix ans. L’objectif recherché à travers cet outil est de
permettre aux communautés de se rendre compte combien de fois elles perdent de l’argent
à cause de cette mauvaise pratique de la défécation à l’air libre.
Virginie a clarifié que les outils calculs de caca et des dépenses médicales ne doivent pas
être utilisé avec le groupe des enfants car ce sont les adultes qui effectuent les dépenses
liées aux soins médicaux et non les enfants, aussi il serait difficile de faire des calculs à gros
chiffres aux enfants.
Virginie a présenté cet outil qui consiste à effectuer une visite du village orientée vers les
zones de défécation dans le but de susciter au sein de la communauté la honte et le dégout
d’observer le caca avec des personnes étrangères. Pendant la marche, il faut visiter des
ménages, des latrines existantes pour que les communautés se rendent compte que ces
latrines généralement sans couvercles s’apparentent à la défécation à l’air libre. Une fois sur
le site de défécation, il faut commenter la nature du caca, sa couleur, sa forme, qu’est-ce
qu’a mangé la personne qui la déposée, les mouvements des mouches qui sont sur le caca,
est ce que les mouches restent en brousses ou se rendent auprès au village etc…Autant de
question pour susciter la honte et le dégoût de la DAL.
Il y aura le dégoût, la honte et même la peur qui s’installe chez les enfants et chez les
adultes, en particulier les femmes. Il faut être attentif pour suivre la réaction des femmes,
des hommes et des enfants pour saisir l’opportunité et déclencher la communauté. Donc à
ce moment vous obtenez un déclenchement avec un engagement des membres de la
communauté présents à la marche.
Virginie a poursuivi en expliquant que cet outil se faisait après la marche de la honte. Il
s’agit de partager un repas et de l’eau avec quelques membres de la communauté et
déposer au milieu de l’assemblée le reste de la nourriture à cote duquel on dépose un caca
ramené de la marche et l’on laisse les mouches faire les mouvements de vas et vient de la
nourriture au caca. Cette nourriture est à nouveau proposée aux membres de la
communauté qui refusent systématique de la manger parce qu’elle est contaminée. A ce
moment le facilitateur demande si ce n’était pas la même chose qui se passe habituellement
chez eux et si avant ils ne mangeaient pas la nourriture sur laquelle les mouches s’étaient
posées. Encourager les plus lointains à se rapprocher et d’observer la scène. Le facilitateur
doit poser plusieurs questions pour amener les membres de la communauté à dire qu’ils
mangent et boivent leur propre caca.
La démonstration eau-caca consiste à faire passer une mèche de cheveux sur le caca posé
au milieu de l’assemblée puis la faire passer sur l’eau et la proposer à boire à nouveau aux
membres de la communauté. Cet outil complète le précédant et démontre comment la
mouche contamine de façon invisible les repas, la mèche de cheveu représentant une patte
d’une mouche.
Ces outils ont un fort impact sur la communauté parce qu’aucun être humain ne peut rester
indifférent quand s’il se rend compte qu’il mange et boit du caca. C’est pourquoi, il doit être
impérativement appliqué au cours des déclenchements.
Il faut noter que l’application des outils ne suit pas un ordre obligatoire, l’agencement des
outils dépend des facilitateurs qui doivent décider comment ils comptent conduire
l’évaluation de la situation sanitaire du village en vue d’avoir un bon déclic, la décision de
l’arrêt de la défécation à l’air libre.
Pendant le déroulement des outils, la prise de conscience et la décision de changer de
comportement peuvent arriver progressivement au sein de la communauté, mais c’est
lorsque toute la communauté ou une grande partie décide de changer de comportements et
à mettre fin à la défécation à l’air libre que les facilitateurs peuvent mettre fin à la phase A
du déclenchement et passer à la phase B.
1. Gratter une allumette dans une station d’essence: la communauté entière est
totalement motivée et tous les ménages sont préparés à entamer une action locale
immédiatement pour stopper la défécation à l’air libre
2. Des flammes prometteuses: La majorité de la communauté a accepté de stopper la
défécation à l’air libre, mais un bon nombre reste encore indécis
3. Des étincelles éparpillées: la majorité des gens ne sont pas décidés sur une action
collective, où il y a beaucoup de personnes indécises et seuls quelques-uns ont
commencé à penser à aller plus loin.
4. Des allumettes humides: toute la communauté n’est pas intéressée et ne désire rien
faire pour stopper la défécation à l’air libre.
Phase B.
Identifier les leaders naturels : ceux qui sont les premiers à décider pour le
changement dans leur localité. Ils peuvent être des hommes, femmes et/ou des
enfants. Donc il faut les présenter aux autres membres de la communauté et
demander si les gens sont d’accord avec eux puis les applaudir pour drainer les
autres membres de la communauté encore retissant;
Donner le matériel (papier conférence et marqueur) aux leaders déjà identifiés et
les inviter à venir à une rencontre pour présenter le plan d’action de fin défécation à
l’air libre le dernier jour de la formation ;
Identifier les ingénieurs naturels locaux et leur demander de dessiner le modèle de
leur toilette. Encourager les uns et les autres à participer avec des applaudissements
en les traitant avec respect ;
Amener la communauté à fixer la date FDAL pour leur localité. Faire de telle sorte
que le délai ne puisse pas être plus d’un mois avec juste des questions sans
sensibilisation, par exemple d’ici 90 jours vous allez continuer à manger et à boire
votre « mi ». Ceci permet à la communauté de réduire le délai.
Amener certains membres de la communauté à démarrer soit ce soir, soit demain
et demander à ceux-là qui veulent commencer de se faire enregistrer et prendre leur
contact. Prendre rendez-vous avec la communauté pour l’arrivée du cameraman qui
filmera ceux qui auront réellement commencé ;
Encourager et remercier les membres de la communauté avant de quitter en leur
disant au revoir.
Après cette étape très importante d’apprentissage des techniques et des outils à utiliser
dans les communautés, les formateurs ont passé à la session suivante qui consiste à définir
le rôle de tout un chacun une fois dans les localités.
Le formateur Kamal a souligné que le sous-groupe des adultes doit avoir au minimum cinq
personnes qui doivent jouer les différents rôles suivants :
Les quatre premiers membres de l’équipe des enfants jouent les mêmes rôles que ceux des
adultes sauf la dernière personne doit jouer un rôle de déclencheur chez les enfants.
Pour mieux réussir le déclenchement, l’équipe des formateurs a demandé la présence d’un
représentant par localité le deuxième jour pour mieux préparer les communautés aux
déclenchements. Dès leur arrivée, ils ont été reçus dans la salle de formation où ils étaient
bien applaudis pour avoir répondu favorablement à l’invitation. On a demandé à ces
communautés, si elles sont prêtes à nous recevoir dans leurs localités. La réponse était
vraiment favorable. Des instructions ont été données aux groupes de facilitateurs pour
demandes aux leaders de mobiliser tous les villages et pour choisir deux endroits bien
distincts et éloignés l’un de l’autre pour les travaux de deux sous-groupes de facilitateurs
(adultes et enfants).
Il faut noter que les leaders naturels invités n’étant pas informés au préalable des visites des
participants dans leurs villages, il a fallu beaucoup négocier avec eux pour qu’ils acceptent
les jours de déclenchement que nous imposait l’agenda de la formation.
Après une question avait surgi d’un leader, celle de savoir s’ils recevront de l’argent pour
payer le crieur public. Abdallah a demandé à son tour aux leaders si on doit payer de
l’argent pour qu’ils facilitent notre visite chez eux. Le leader concerné s’est rétracté et a
répondu non. Ainsi cette préoccupation a été surmontée et tous les leaders de façon
unanime ont accepté de préparer les visites des équipes les jours de déclenchement
indiqués.
Les formateurs ont donné un temps aux 8 groupes constitués pour la préparation de leur
stratégie Les différents groupes se sont repartis en deux sous-groupes (adultes et des
enfants). Ils ont également fait le partage des différents rôles. Il s’agissait de définir la
démarche à suivre durant les séances de déclenchements. Le formateur a mis l’accent sur
les points suivants:
Jour 3
Les huit groupes avec matériel en main dans leurs voitures se sont rendus sur le terrain où
les leaders ont déjà préparé les communautés à déclencher. Une fois sur le terrain, les
équipes ont mis en pratique les différents outils avec les communautés où les différents
déclenchements n’ont pas produit le résultat attendus par les formateurs.
En effet la plupart des groupes n’ont pas déroulé tous les outils quand bien même toute la
communauté n’a pas décidé de changer. Les formateurs ont négocié avec les participants
une rencontre d’1 heure pour une analyse des résultats des déclenchements.
Il faut noter que tous les déclenchements de huit localités ont eu lieu dans l’après-midi de
samedi 22 mars 2014. Ce déclenchement a clôturé la journée de ce samedi.
Jour 4
Les équipes se sont retrouvées dans l’après-midi de dimanche à partir de 16 heures. Dans
les travaux de groupes, les équipes ont ressorti les rapports de déclenchement de la
première journée terrain. Par manque de temps, trois équipes seulement ont réussi à
présenter le résultat de leur travail. Il faut noter que sur les huit groupes, six ont témoigné
que leurs déclenchements étaient des flammes prometteuses, deux ont produit un
déclenchement en une buchette dans une station d’essence qui est normalement le type de
déclenchement souhaité par les formateurs.
Dr Kamal a posé une question aux différentes équipes, celle de savoir quels sont les outils
utilisés par les équipes sur le terrain ?
Comme réponse, les équipes n’ont pas du tout utilisés les outils comme eau et caca,
nourriture et caca et la marche de la honte. Dr Kamal a encouragé les équipes à utiliser ces
outils déclencheurs pour mieux faire le deuxième jour du déclenchement. Cela pourrait
créer le dégout, la honte et la peur dans les communautés. Il faut noter aussi le fait que les
communautés n’ont pas été préparées, cela a joué sur le déclenchement de celles-ci.
Jour 5
Une fois de plus repartis dans leur groupe, les participants ont revu leurs stratégies. Certains
ont changé des postes, ceux du groupe adulte sont passés chez les enfants et vice versa.
Dans la matinée du jour, avant d’aller sur le terrain, les formateurs ont encore une fois de
plus mis l’accent sur l’utilisation de certains outils plus déclencheurs que les autres. Il s’agit
des outils comme eau et caca, la marche de la honte et la nourriture et caca qui amène à un
meilleur déclenchement.
De retour à la salle de formation après le terrain, les différents groupes ont témoigné après
leur restitution, que le deuxième jour était très reluisant grâce à l’utilisation des outils
comme la marche de la honte, le caca et eau et la nourriture et caca. Sur le huit groupes, six
ont produit un déclenchement d’une buchette d’allumette dans une station de d’essence
(boum), un groupe a produit des flammes prometteuses et un groupe a raté à cause de la
non disponibilité des communautés par manque d’information et de mobilisation de la part
du leader de la localité.
Le formateur a expliqué aux participants qu’il faut toujours se rappeler que c’est un projet
communautaire et non notre projet, donc cela veut dire que c’est aux communautés que
revient le premier suivi. Aider les membres de la communauté à schématiser bien leur carte
du village tout en plaçant tous les ménages qui y vivent. Ensuite afficher cette même carte
dans un lieu public soit chez le leader naturel soit chez le chef du village, puis chaque
ménage qui finit de réaliser sa toilette viendra cocher sur son ménage et ainsi de suite. Leur
demander de différencier par semaine les marques des ménages qui ont finis leurs latrines.
Cela permet aux leaders naturels de bien suivre et de se rendre compte combien de
ménages ont fini pendant la première semaine puis la deuxième semaine jusqu’à l’étape
FDAL. Le deuxième niveau de suivi doit être fait par le comité de la localité puis le troisième
par le facilitateur de la localité. Ce système permet de donner plus de responsabilité et
d’implication aux communautés. L’objectif recherche ici est de rendre les communautés
indépendantes d’aucune aide étrangère dans le processus.
Lorsqu’une localité se déclare FDAL, il faut mettre sur pied un comité de certification qui
sera composé des leaders de différents villages voisins, de l’agent d’hygiène de la localité,
des responsables au niveau communautaire des facilitateurs de l’ONG concerné et tout
autre personne. Ce comité procédera à la vérification après votre double check avec les
leaders naturels et le comité du village. Ainsi viendra la certification du village trois mois
après pendant la cérémonie de célébration au cours de laquelle le chef du village recevra un
procès-verbal de fin de défécation à l’aire libre. Il faut noter que les leaders naturels et les
responsables communautaires des localités voisines non FDAL doivent participer pour
permettre qu’ils s’auto-déclenchent. Kamal a insisté sur le fait qu’il ne faut pas perdre de
vue les medias car ils ont un grand rôle à jouer dans ce processus.
Ce processus permet de rependre l’approche dans les différentes localités et les communes
voisines mais aussi les autres départements.
Le formateur Kamal Kar a précisé que l’accompagnement des communautés viendra après
l’étape FDAL car les latrines construites par les communautés sont très rudimentaires. Les
hommes, les femmes et les enfants ayant tous compris l’importance d’arrêter la DAL et
d’avoir une toilette dans son ménage refuseront de retourner à leurs anciennes pratiques
C’est en ce moment que naitra la demande d’amélioration des latrines par les
communautés. Donc vous devez introduire le marketing de l’assainissement mais pas à
travers des donations où la subvention du matériel aux communautés mais plutôt à travers
le développement d’un marché de l’assainissement adapté à la demande des ménages (par
exemple à travers des maçons qualifiés) et soutenu par le secteur privé. .
Jour 6
Pour mieux gagner du temps en attendant l’arrivée des leaders naturels, il est instruit aux
participants à la formation de se regrouper par institution pour la préparation des plans
d’actions institutionnels. Les travaux de groupes ont démarré dans sept groupes différents.
Il s’agit de : Ministère de la Santé, Plan International, SNV, CERID, EAA, ALPIDE, AERAMER.
Ces institutions étant déjà reparties par communes dans le département du Zou avec
l’accord de l’UNICEF à travers son programme survie (WASH). Ces travaux ont été
interrompus avec l’arrivée des leaders naturels.
Les leaders naturels ont été accueillis chaleureusement par les différentes équipes des
facilitateurs qui se sont rendues sur le terrain. Ils sont introduits dans la salle où ils ont été
fortement applaudis pour leur décision de vouloir arrêter la défécation à l’air libre. Ensuite il
a été demandé aux différentes équipes d’aider les leaders naturels à finaliser leurs plans
d’actions.
Pour la présentation des plans d’actions des localités, un leader naturel a été désigné par sa
propre communauté et positionné devant son stand. Il a été demandé aux participants de se
mélanger aux leaders naturels venus des localités avant de les envoyer en groupe de huit à
dix pour se positionner devant un stand et ainsi de suite jusqu’au quinzième groupe. Le
signal du démarrage des présentations a été donné par Dr Kamal au moyen d’un coup de
sifflet. A chaque quatre à cinq minutes un autre coup de sifflet retenti et chaque groupe
bouge d’une présentation à une autre. C’étaient des riches présentations présentées par
des leaders très enthousiasmes. Après une heure de présentation, les participants et les
leaders naturels ont regagné la salle de formation où Dr Kamal a demandé d’applaudir nos
enseignants avant de soulever tous les petits leaders naturels en guise de valorisation et
d’encouragement.
Il a aussi demandé aux leaders naturels s’ils voulaient partager d’autres choses à leurs
élèves (participants). A tour de rôle, les leaders naturels ont adressé avec enthousiasme des
paroles émouvantes qu’on peut résumer comme suit :
1. Ils défèquent en plein air à cause de l’ignorance et non par plaisir de déféquer
dehors ;
2. Décision communautaire collective d’arrêter la défécation à l’air libre et non plus
continuer ;
3. Ce n’est pas eux seuls qui mangent leur caca (mi) mais que les populations de
Bohicon mangent leur caca car ils sont en aval ;
4. La mise sur pied dans chaque localité des comités de suivi et de surveillance pour
aller vers l’étape FDAL.
Pendant tout le processus de formation, un cameraman a été désigné pour produire un film
de cette formation en tenant compte de toutes les étapes. Un extrait du résultat concret
des différents déclenchements dans quelques localités visitées a été présenté aux leaders
naturels. Plus de 50 trous avaient déjà été réalisés dans les quinze localités déclenchées.
Tout le monde était satisfait, leaders comme participants à la formation et tout le monde
s’est rendu compte qu’il est bien possible de réaliser l’ATPC au Benin contrairement à ce
que pensaient certains.
Après cette étape importante, les leaders naturels ont été invités à prendre un déjeuner et
à retourner dans leurs localités respectives.
Après le déjeuner, les participants ont repris dans l’après-midi les travaux de groupe pour
finaliser leur plan d’action en suivant le canevas proposé par virginie. Deux heures
d’intenses travaux ont permis aux uns et aux autres de ressortir le résultat suivant :
Plan d’action institutionnel
Chaque partenaire s’est engagé à produire un certain nombre des villages FDAL en fin
décembre et renforcer les capacités d’un bon nombre des leaders naturels.
Ce sont au total 800 villages qui seront FDAL en fin de l’année avec plus 1000 leaders
naturels dont les capacités se sont renforcées, ainsi se sont engagés les différents
partenaires qui ont pris part au présent atelier de Bohicon.
J.5.6. Evaluation
Après cinq jours d’intenses travaux en salle et sur le terrain, les participants ont évalué la
formation selon les questions mentionnées dans le tableau suivant :
Deux mots ont marqué la fin de cet atelier. Il s’agit des mots prononcés par Baldé Mouctar
Mamadou, représentant Mme la Représentante de l’UNICEF et celui de Ben, représentant
Mme la Ministre de la Santé.
Au cours de son allocution, Mr Mouctar a mis l’accent sur la chance d’avoir les experts
(Kamal, Virginie, Louise et Abdallah) au Benin au même moment. Il a ajouté que ceux qui
ont pris cela avec du sérieux, cela s’est bien traduit dans les faits avec des résultats sur le
terrain, par contre ceux qui se sont amusés, ils voudront bien récolter leurs échecs et
répondront devant leurs institutions. Il a conclu ses propos en remerciant chaleureusement
Louise, Kamal, Virginie et Abdallah avant d’exhorter les participants à bien faire usage des
connaissances apprises afin de rendre le Zou FDAL.
Mr Ben à son tour, a remercié également les formateurs venus de différents pays avant de
dire qu’ils sont capables de relever le défis de rendre le département du Zou FDAL avant la
fin de l’année 2014.
Avant son départ de la commune de Bohicon, l’équipe des facilitateurs s’est rendue dans
deux localités déclenchées lors de la formation de décembre 2013 sans qu’elles aient atteint
le statut FDAL. En effet, l’objectif de cette visite s’était de discuter avec les communautés
afin d’avoir une idée claire des raisons de l’échec.
Dans la première localité des grands efforts ont été fournis par la communauté mais la
plupart des latrines étaient inachevées et avaient d’importantes profondeurs. Toutes les
latrines avaient le même plan comme si les ménages avaient reçu des instructions dans ce
sens.
Les échanges avec quelques membres de la communauté ont permis de comprendre que les
ménages préféraient utilisés les latrines de leurs voisins le temps d’avoir les moyens pour se
construire des latrines durables. Mais le constat est que les latrines construites avec dalles
males dosées et posées sur des fosses de plus de 10 m de profondeurs pourraient constituer
un danger pour les ménages.
Il est vrai que l’ATPC n’impose pas de modèle de latrines mais les facilitateurs doivent
encadrer les ménages pour éviter certains accidents ou la contamination des nappes
phréatiques.
Ce village semble néanmoins engagé à mettre fin à la défécation à l’air libre mais il a besoin
de plus de coaching de la part des facilitateurs qui doivent l’amener au fil du temps à réviser
son plan d’action et à prendre de nouveaux engagements afin d’arrêter durablement la DAL.
Par contre dans la deuxième localité, aucun ménage n’a pu creuser le moindre trou
possible. La femme du chef de village préférait pratiquer la défécation à l’air libre que
partager les latrines des autres. Ce qui démontre bien que le fait de partager les latrines ne
garantit pas l’arrêt de la défécation à l’air libre.
Le constat est que dans les deux localités la communauté dispose des maisons très solides,
des engins roulants et des antennes paraboliques mais pas suffisamment de latrines pour les
ménages. En faisant l’analyse, ce n’est pas un problème de pauvreté mais plutôt et
probablement un problème d’approche.
Certainement, les anciens projets de subvention des latrines ont eu un impact important sur
la dépendance des ménages et leur perception du type de latrines à construire.
Dr Kamal Kar, à encourage l’agent d’hygiène Kennett à poursuivre le suivi dans ces villages
afin de plus comprendre les facteurs de succès et d’échec et les solutions proposées par les
communautés. Le partage de son expérience contribuera certainement à la réussite de
l’ATPC au Benin
Une rencontre de plaidoyer à haut niveau a été organisée par le Ministère de la Santé avec
l’appui de l’UNICEF. Etaient présents à cette rencontre Mme la Ministre de la Santé,
Professeur Dorothée AKOKO KINDE-GAZARD, le Représentant de l’Etat Néerlandais, Mr
George, la Représentante de l’UNICEF, Mme Anne Vincent, la Représentante Adjointe de
L’UNICEF, le Directeur Général de la Santé, quatre Maire des communes et plus de 20
représentants des communes, tous les directeurs techniques nationaux et départementaux
du Ministère de la Santé en charge de l’assainissement mais aussi de 7 ONG et des
représentants du secteur privé.
Dr Kamal a commencé sa présentation avec une question aux participants à cette rencontre.
Il a demandé aux personnes présentes dans la salle si un des membres de leurs familles ou
eux-mêmes avaient eu la diarrhée durant les deux dernières années, de lever les mains.
Presque toutes les personnes présentes dans la salle ont levé les mains. Alors, il a dit que si
on voit le caca (mi), si on sent le caca, si on touche le caca et qu’on se lave les mains avec de
l’eau et du savon, on n’attrape pas la diarrhée mais par contre si un morceau du caca passe
dans notre système digestif on attrape la diarrhée. Aussi a-t-il ajouté que si nous
transportons chaque fois des bouteilles d’eau minérale c’est pour éviter de manger du caca
exposé en plein air.
Il a analysé cette situation en disant que les personnes présentes dans la salle avaient
surement des bonnes latrines qui évacuent bien leur caca pourtant elles ou un membre de
leurs familles a eu la diarrhée. Ce qui sous-entend qu’ils ont forcément mangé du caca qui
n’est pas les leurs. Tout ceci pour montrer que nous tous, sommes exposés aux
conséquences de la DAL, c’est pourquoi nous devons unir nos forces pour enrayer cette
mauvaise pratique.
Il a poursuivi son déclenchement institutionnel avec une présentation sur l’ATPC, à travers
celle-ci, il a présenté premièrement les données globales de l’assainissement au niveau
mondial (plus de deux milliards de personnes défèquent à l’air libre). Ensuite il a exposé les
participants aux expériences globales de l’ATPC au niveau mondial et il a démontré combien
de fois cette approche est possible au Benin. Enfin il a exhorté les bailleurs de fonds, la
société civile et les différents services de l’administration à avoir une seule vision, une seule
approche et arrêter la subvention pour passer le bâton de commandement aux
communautés afin de les rendre actifs au développement de leur terroir.
Un débat d’une heure a été ouvert sous l’égide du Directeur national de la Santé. Au total
16 questions ont été posées par 10 participants à Dr Kamal et certaines directement à
Abdallah, Virginie avait pris congés de l’équipe à 12H pour une contrainte de plan de vol. Il
faut noter que la plupart de ces questions sont d’ordre contextuel lié à la faisabilité de
l’approche ATPC dans les milieux inondables, sols instables, sol dur, etc.
Le débat a été clos par une synthèse faite par le directeur national de la Santé. Le directeur
a demandé à tous les acteurs de s’asseoir sur une table et tracer une feuille de route claire
pour aller en avant.
C. Recommandations
Pour faire une bonne mise en œuvre des activités de l’approche ATPC et avoir un
résultat conséquent dans les communautés, il faut revoir la situation du personnel
recruté après une évaluation de son travail sur une période de deux mois car
certaines personnes ne pourront produire des résultats par manque
d’intéressement et d’engagement à l’approche ;
Pour produire des résultats acceptables, les coordinateurs des projets en charge de
l’ATPC doivent mettre en place un mécanisme de suivi de proximité à tous les
niveaux et surtout pour leur staff affecté sur le terrain ;
Définir un planning rigoureux superposant les pré-déclenchements, les
déclenchements et le suivi post-déclenchements pendant la période des
déclenchements parce que le manque de suivi d’un village déclenché est une
mauvaise pratique qui a des conséquences sur le succès de l’ATPC ;
Amener les communautés à mettre en place des comités de suivi de l’ATPC dans tous
les villages déclenchés. Ces derniers devront détailler les plans d’actions FDAL qui
seront les feuilles de route de votre suivi post-déclenchements et post-FDAL
Faire visiter les villages en avance aux comités des villages à la traine afin de stimuler
à mieux faire;
Effectuer des visites de terrain dans la zone d’une ONG sœur pour échanger les
expériences.
Dans ce rapport nous vous avons donné quelques orientations qui vous permettront de
réussir l’ATPC au Benin mais tout dépendra de votre volonté à faire changer les choses
et nous savons que si vous garder l’élan que nous avons vu ces dernières semaines très
bientôt nous auront de bonnes nouvelles du Benin.
ANNEXES
Date du Date de
No Village LN Contact LN
déclenchement FDAL
1 TODO CENTRE 22-03-14 15-04-14 LOKONOU DOROTHE 97638017
ATTINSSOUNOU VALENTIN
CdV: WANKONLIN ROMAIN
2 TOSSOTA 22-03-14 15-05-14 CdV: ATOTIN ANDRE 97368754
DJOKPE ACHOVO
ATTOTIN B. ULRICH
3 KOSSOU 22-03-14 30-05-14 AKE DIEUDONNE 67003763
MOUGNON NOUDEDJE MATHIAS 97809623
AZIFAN MARC 67111155
4 ALIPKA 22-03-14 30-05-14 ADANMINAKOU MARC 95714031
5 ZOUNZONME 24-03-14 30-04-14 HONONTA ISIDORE 67003512
6 DAVEGO 24-03-14 07-04-14 AGBADJI DIEU DONNE 67071919
64750406
HEKPAZO FLORENCE 95292444
ADAME
7 HOUEGLOGON 24-03-14 15-04-14 HOUEGLO WILSON 95152873
8 KOKLOFINTA 22-03-14 01-04-14 DOMAHOU VALENTIN 95376522
ADJELEGBE LYDIA 95997295
ZOUMPKA
9 ABOMY 24-03-14 23-04-14 AZON 95145890
10 LELE ADATO 24-03-14 15-04-14 95842963
HELEME DELPHIN 96454567
GOGBE ADJAKOSSA
11 AGBOKANME 22-03-14 05-04-14 KANLINSOU ALAIN 64199892
12 PKAPKANININI 24-03-14 15-04-14 HANBLOUTO
13 DILLY KOTCHO 24-03-14 24-04-14 95152873
CdV: AHOICLE JUSTIN 95398101
DEDELISSA VINCENT 95242217
ZOUNKPA
14 BOHICON 22-03-14 08-04-14 APAMESONON 64964657
15 MAKPEHOGNON 22-03-14 02-04-14 ATINWLISSE DESIRE 95282658
AHOUANZOUN WANKPO S. GISELE
Annexe 3 : Agenda
AGENDA PREVISIONNEL
Horaire Activités Responsables
Jour 0 – Dimanche 16 et Lundi 17 mars 2014
Arrivée à Cotonou de Kamal Kar et des autres Facilitateurs (Collègues du
8:30 – 22:30 Siège, Bureau Régional, Tchad et Cote d’Ivoire) - Accueil à l’aéroport et
installation à l’Hôtel
JOUR 1 – Mardi 18 mars 2014
Koba Ismaël
DOSSOU Géographe Agbangnizoun 94205720 SNV
61 K.M.Patricia
62 AHOKPOSSI V. Ing Biotechnologie Covè 64454078 Plan Bénin
Darius
63 SODOSSI Albain Animateur socio- Bohicon 64474391/96481908 Plan Bénin
B.Jule culturel
64 DJEBOU Kouassi Psychologie du Zogbodomey 95862394/97846095 SNV
Travail
65 DOVONON Blandine Juriste Abomey 95530466/97988215 SNV
78
79 KOUILOMI Philippe CDR Covè 97748264 Plan Bénin
80 BLOH Diane AHA Abomey 95292840 CS Abomey
Génie de
l’Environnement
96 MAHAN Virginie WASH Officer Cote d’Ivoire vmahan@unicef.org UNICEF
97 GUEZO Noélie UNICEF Cotonou 97286866 UNICEF
98 DAVID DELIENNE UNICEF Bureau 221775691869 Bureau Régional
Régional DAKAR
DAKAR
99 KAMAL KAR CLTS KOLKATA kamalkar@yahoo.com UNICEF
FOUNDATION INDIA
10 Abdelrassoul UNICEF TCHAD aabdelrassoul@unicef.org
0 Abdallah +23566229671