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1 LA PROPULSION
La création d'un drone est un processus complexe. Toutefois, le choix et la conception de l'hélice se
démarquent comme des éléments cruciaux. L'hélice, en tant qu'élément central du système de
propulsion, joue un rôle déterminant dans divers aspects du drone, de sa performance globale à sa
stabilité en vol. De plus, le choix de l'hélice influence directement la portance, la traînée, la
consommation d'énergie et la maniabilité du drone. Ainsi, elle conditionne de manière significative les
orientations futures dans le processus de développement. Une hélice bien adaptée et soigneusement
conçue contribue à optimiser l'efficacité énergétique du drone, ce qui est crucial pour prolonger
l'autonomie en vol.
Il est impératif de souligner que la négligence de cette étape pourrait entraîner des compromis
importants dans les performances globales du drone. La minutie dans la conception de l'hélice est donc
essentielle pour assurer une intégration harmonieuse avec les autres composants du drone. En veillant
à ce que l'hélice soit en accord avec les spécifications et les objectifs du projet (respect du cahier des
charges) , nous nous assurons d'atteindre un équilibre optimal entre puissance, stabilité et maniabilité.
Pour ce faire, nous avons choisi de partir sur le modèle d’une hélice à deux pales.
Afin que notre hélice puisse créer une portance et permettre au drone de voler, nous devons choisir le
profil aérodynamique de cette dernière. À la suite de nos recherches nous avons décidé d’utiliser le
profil mh115. Sa forme particulière et notamment sa courbure nous permet de créer un différentiel de
pression entre sa surface supérieure et inférieure. Ce dernier se traduit grâce au loi physique de
l’aérodynamique (loi de Bernoulli) par une augmentation de la vitesse sur la surface supérieure de
notre hélice créant une force dites de portance dirigée vers la haut.
Le profil aérodynamique que nous utilisons pour concevoir notre hélice est spécifiquement adapté à
des véhicules légers, ce qui le rend idéal pour notre drone. Sa géométrie ainsi que sa courbure sont
conçues pour optimiser la portance dans des conditions aérodynamiques variées, ce qui est essentiel
pour assurer une performance efficace dans un large éventail de scénarios de vol.
Lors de l'analyse de ses performances, nous avons constaté plusieurs aspects positifs. Tout d'abord, il
présente la capacité de générer un coefficient de portance significatif même à des inclinaisons faibles.
Cette caractéristique est particulièrement importante dans les phases de décollage et d'atterrissage,
ainsi que pour les manœuvres à basse vitesse, où une portance constante est cruciale. De plus, ce profil
possède un coefficient de portance sur traînée conséquent. Un rapport élevé entre la portance générée
et la traînée associée est un indicateur de l'efficacité aérodynamique de l'hélice. Il signifie que l'hélice
peut générer une force de portance significative tout en minimisant la traînée, ce qui se traduit par une
meilleure efficacité énergétique et une performance globale optimisée du drone.
Le choix ainsi que l’analyse du profil ayant été finalisées, nous pouvons à présent entamer le
processus de modélisation notre hélice en évaluant les paramètres qui garantiront une portance
adéquate pour permettre le vol du drone tout en transportant une charge utile (matériel, capteur,
caméra). Nous avons estimé que son poids total, incluant ses équipements, pourrait osciller entre 2 à 3
kg. Ce calcul a été volontairement surévalué afin d’anticiper d’éventuelles évolutions futures
nécessitant l’ajout d’autres équipements.
En conséquence, il est nécessaire que chaque hélice génère une poussée comprise entre 5 à 8 N. Pour
parvenir à cet objectif, nous allons effectuer une analyse paramétrique en concevant plusieurs modèles
d'hélices et en évaluant leur comportement. Elle sera réalisée à l'aide du logiciel de simulation Ansys.
Ce dernier, nous permettra de reproduire la rotation de l’hélice au sein d’un flux d’air, ce qui nous
permettra d’obtenir des données telles que la pression exercée sur l'hélice, la portance générée par
cette dernière, le comportement du flux d’air vis-à-vis de sa rotation ainsi que sa vitesse de translation.
Cette approche nous permettra d'ajuster et d'optimiser les caractéristiques de notre hélice afin de
répondre de manière optimale aux exigences de portance nécessaires pour le vol du drone.
Nous avons opté pour la modélisation d’une première hélice possédant une géométrie extrêmement
simple. L'objectif sous-jacent était de créer un modèle de comportement initial, à partir duquel nous
pourrions itérer et affiner la géométrie. Cette approche nous permettra de mieux appréhender les
paramètres qui exercent une influence prépondérante sur la génération de portance. Ainsi, le modèle
initial se matérialise par une hélice à deux pales, caractérisée par une conception dite "plate" sans
aucun vrillage. Cette hélice possède un diamètre de 20 cm et utilise le profil aérodynamique mh115.
Cette configuration simplifiée nous offre une base sur laquelle nous pourrons bâtir des itérations plus
complexes, tout en nous permettant d'analyser de manière précise l'impact des différentes
caractéristiques sur la portance générée.
La modélisation de cette hélice dans le logiciel ansys nous a permis d’obtenir pour une vitesse de
rotation de 8000 tour . min−1 les résultats suivants :
1 2
Portance= ρS V C z
2
Avec :
- ρ la masse volumique de l’air
- Sla surface de notre hélice
- V la vitesse de translation de notre hélice
- C z le coefficient de portance généré par notre profil aérodynamique
Ainsi pour créer plus de portance nous pouvons jouée sur les trois paramètres ci-dessus ( ρ étant
supposé constant du au faible altitude auquel volera notre drone).
Dans un premier on observe grâce à la formule de la portance que le plus avantageux est d’augmenter
la vitesse de translation de notre hélice car il s’agit d’un terme au carré. il fera donc grandement
évoluer notre portance si ce dernier augmente même très peu. Pour augmenter cette vitesse nous
pouvons jouer sur deux paramètres de l’hélice. En effet :
V =ω × R
Avec :
- ω la vitesse de rotation de notre hélice (égal à celle de notre moteur)
- R le rayon de notre hélice
Or la vitesse de rotation de notre moteur a été plafonnée à 8000 tour . min−1 dans notre configuration.
En effet, une rotation plus rapide du moteur entraînerait davantage de mouvements et de vibrations
parasites sur la structure du drone, provoquant un déséquilibre. Ainsi, notre seule option pour
augmenter la vitesse de translation est d'agrandir le rayon de l'hélice. Toutefois, pour des raisons
structurelles, il est important de ne pas exagérer cette longueur, car si la vitesse de translation
augmente trop, nous risquerions d’atteindre en bout de pale une vitesse supérieure ou égale à la vitesse
du son, endommageant ainsi l’hélice. De plus, la taille de notre hélice devant resté cohérente par
rapport au gabarit du drone, Il est important de trouver une taille qui nous permettrais de générer
suffisamment de portance tout en étant peut encombrante. Après plusieurs simulations nous avons
remarqué qu’un rayon de 12,5 offrait le meilleur compromis. Enfin, ce premier paramètre contribuera
également à améliorer la stabilité, car un diamètre d'hélice plus important se traduit par une plus
grande stabilité du drone.
Dans un second temps, on remarque (toujours en utilisant la formule de la portance) qu’il intéressant
de maximiser la surface de notre hélice afin d’augmenter la portance. La taille de l’hélice influençant
directement sa valeur, nous remarquons que nous avons déjà effectuer inconsciemment une grande
partie de l'optimisation de ce paramètre. Le rayon étant fixé, nous avons choisi d'apporter des
modifications à certaines dimensions de notre profil à des emplacements stratégiques de la pale, visant
ainsi à augmenter légèrement la surface. Cette approche ne se limite pas uniquement à l'amélioration
de la portance générée par l'hélice, mais elle présente également l'avantage d'augmenter la résistance
mécanique face aux contraintes exercées sur notre hélice (forces appliquées sur sa surface).
Finalement, le coefficient de portance généré par notre profil aérodynamique se trouve être le dernier
paramètre à prendre en compte, afin d’augmenter la portance de notre hélice. En effet, si l'on examine
attentivement les caractéristiques aérodynamiques de notre profil (cf. figure 2 et 3), on remarque qu’en
faisant varier l’inclinaison de ce dernier par rapport à l’horizontal, le coefficient de portance qui en
résulte augmente. Ainsi il nous est possible en vrillant la pale de notre hélice d’augmenter la portance
générée par cette dernière. Cependant il est important de ne pas excéder certaines inclinaisons qui
ferais drastiquement baisé le coefficient de portance de notre profil voir l’annulé et donc ne plus
générer de portance.
Avant d'aboutir à une géométrie final satisfaisante, nous avons élaborer différents autres prototypes
d’hélice afin de valider l'efficacité des trois méthodes d'optimisation cité ci-dessus ainsi que pour
évaluer le comportement de l’hélice a leurs égards. En combinant expérience, pratique et formules
mathématiques permettant certaine optimisation, nous avons pu concevoir une hélice finale nettement
plus performante. Cette dernière devrait être désormais en mesure de répondre sans difficulté aux
objectifs définis dans le cahier des charges.
On observe sur ce premier graphique une dépression sur la partie supérieure ainsi qu’une suppression
sur la partie inférieure de notre hélice. Il s’agit du différentiel de pression dont nous avons parlé
précédemment caractéristique de la création de portance (force dirigée vers haut). Toutefois pour cette
hélice, on remarque que le différentiel de pression est nettement plus marqué que pour nos précédents
prototypes. De plus, ce dernier est étendu sur une vaste zone ce qui conférera certainement à notre
drone une meilleure stabilité. Enfin le différentiel de pression étant prononcé il en résulte une force de
portance bien plus importante que dans nos premières simulations :
- Dans un second temps, la portance produite par cette dernière, pour une vitesse de
−1
8000 tr . min , correspondant à la vitesse moyenne de notre moteur, s’élève à une valeur
moyenne de 7 Newton.
Cependant, avant de pouvoir conclure sur l’efficacité de notre hélice, certains autres paramètres sont
encore à vérifier. L’un de ces derniers est la vitesse de translation atteinte par l’hélice en bout de pale.
En examinant ce graphique, on constate que la vitesse de translation de notre hélice varie en fonction
de son rayon. En effet sa valeur minimale est située au début de la pale tandis qu’elle atteint une valeur
maximale en son bout. Cette observation nous permet dans un premier temps de valider l’une des
hypothèses d’optimisation que nous avions utilisées pour concevoir cette hélice (à savoir V =ω × R ).
Puis dans un second temps de confirmer le choix de notre rayon puisque ce dernier nous permet
d’obtenir une vitesse de translation maximum relativement éloigné de la vitesse du son, vitesse qu’il
est préférable de ne jamais atteindre pour une hélice. En effet en bout de pâle sa valeur est d’environ
−1 −1
99 m . s ce qui très inférieur à la valeur de la vitesse du son qui est de : 340 m . s
Enfin, un dernier paramètre nécessite notre attention. En effet, bien que nous ayons évalué les
performances globales de notre hélice, une analyse approfondie de son comportement face au flux
d'air (déplacement continu de l’air dans une certaine direction) est nécessaire. Il s’agit d’une
caractéristique importante à observer afin de garantir non seulement de bonnes performances
aérodynamiques, mais également d'écarter tout phénomène indésirable, tel que la formation de
tourbillons. Nous analyserons pour ce faire le flux à l'entrée et à la sortie de l'hélice. L'objectif est de
visualiser ces paramètres pour déterminer leur stabilité
Figure 10 : Flux d’air à l’entrée
©CAULT Corentin
En entrée comme en sortie, on remarque que la rotation de notre hélice perturbe le flux d'air.
Initialement, en amont de l'hélice, le flux d'air était laminaire, il était donc relativement calme et
s’écoulait dans une seule et même direction. Cependant, après avoir traversé l'hélice, il devient
légèrement turbulent, présentant des tourbillons. Toutefois, ce phénomène est tout à fait normal, il
résulte de l'entraînement de l'air par la rotation de l'hélice. De plus, la simulation révèle que les
tourbillons générés sont minimes. Le flux d'air post-hélice demeure ainsi remarquablement stable. On
peut ainsi conclure quant à l’efficacité de l'hélice dans le maintien d'un écoulement d'air régulier et
stable.