LES FIGURES DU MOI ET LA

QUESTION DU SUJET DEPUIS

LA RENAISSANCE

PARTICIPANTS :

 ABOLY Priscille
 AGBASSI Pierre
 ANASSE Obodje
 ADIEY Tahia
 BOIRE Katiéné
Année Universitaire 2021 – 2022

 SOMMAIRE
INTRODUCTION...................................................................................................
...........
I. LA RENAISSANCE ET L’EMERGENCE DU SUJET MODERNE.............................................

A. HUMANISME ET REDECOUVERTE DE L’INDIVIDU...........................................................

B. CONTRIBUTIONS DE PENSEURS MAJEURS TELS QUE MONTAIGNE ET DESCARTES.......
C. LA PLACE DE LA CONSCIENCE ET DE LA PENSEE INDIVIDUELLE......................................
II. DEBATS ET CONTESTATIONS POST-RENAISSANCE ........................................................

A. CRITIQUES DE LA CONCEPTION DU MOI PAR DES PHILOSOPHES COMME HUME ET

NIETZSCHE......................................................................................................................
B. REMISE EN QUESTION DE L’UNITE ET DE LA STABILITE DU MOI PAR
L’EXISTENTIALISME.........................................................................................................
C. INFLUENCE DES SCIENCES SOCIALES ET PSYCHOLOGIQUES SUR LA COMPREHENSION
DU SUJET........................................................................................................................
III. LE SUJET CONTEMPORAIN ET SES ENJEUX....................................................................

A. DEBATS SUR L’IDENTITE INDIVIDUELLE ET LA CONSTRUCTION SOCIALE DU MOI .......

B. L’IMPACT DE LA TECHNOLOGIE ET DE LA MONDIALISATION SUR LA PERCEPTION DU
MOI...............................................................................................................................
C. REFLEXIONS ETHIQUES ET POLITIQUES SUR L’AUTONOMIE ET LA RESPONSABILITE DU
SUJET..............................................................................................................................

CONCLUSION..............................................................................................................................
 INTRODUCTION
Depuis la Renaissance, le questionnement philosophique sur le sujet et les
diverses figures du moi a constitué un terrain fertile pour l'exploration des
dimensions de l'identité humaine. Ce thème central a engendré des débats et
des réflexions intenses au sein de la communauté philosophique, façonnant
ainsi les fondements de la pensée occidentale moderne. La Renaissance a
marqué une rupture avec les conceptions médiévales de l'homme et de sa
place dans l'univers, inaugurant une période caractérisée par un renouveau
intellectuel et une redécouverte des textes antiques.

Dans cette perspective, notre exposé s'attellera à retracer l'évolution des

conceptions philosophiques du moi depuis la Renaissance jusqu'à nos jours.
Nous nous plongerons dans les méandres des pensées de Descartes, Locke,
Hume et d'autres philosophes éminents pour comprendre comment ils ont
abordé la question du sujet et sa relation avec le monde extérieur. En
examinant leurs œuvres majeures, nous mettrons en lumière les différentes
perspectives qui ont émergé quant à la nature et à la constitution du moi, ainsi
que les tensions et les contradictions inhérentes à ces approches.

À travers cette exploration, nous serons amenés à questionner les fondements

de l'identité individuelle et collective, ainsi que les implications de ces
conceptions philosophiques sur notre compréhension de nous-mêmes et du
monde qui nous entoure. En effet, la réflexion sur le sujet ne se limite pas à un
exercice théorique, mais elle résonne profondément avec les enjeux existentiels
et éthiques qui traversent notre expérience humaine. En scrutant les différentes
figures du moi dans le contexte philosophique, nous espérons éclairer les
perspectives contemporaines sur cette question fondamentale et ouvrir de
nouvelles voies de réflexion pour les générations à venir.
 I. La renaissance et l’émergence du sujet
moderne
A. Humanisme et redécouverte de l’individu
L'humanisme met l'accent sur la valorisation de l'individu, favorisant
l'épanouissement personnel et intellectuel. Cette approche, née pendant la
Renaissance, a encouragé la redécouverte des capacités individuelles, la
recherche du savoir et le développement des arts, marquant un tournant
significatif dans la perspective sur l'homme et son potentiel. L'humanisme a
également promu l'idée que chaque individu possède une dignité intrinsèque
et a le droit de participer activement à la société. La redécouverte des textes
classiques, la valorisation de l'éducation et l'encouragement de la pensée
critique ont contribué à forger une vision plus centrée sur l'humain, mettant en
avant la diversité des talents et des compétences au sein de la communauté. En
favorisant une approche holistique de l'être humain, l'humanisme a influencé
des domaines tels que la philosophie, la littérature, l'art et même les sciences.
Cette période a vu l'émergence d'individus polymathes, cherchant à exceller
dans différents domaines, illustrant ainsi la richesse et la complexité de la
nature humaine. L'idée de cultiver le potentiel individuel a perduré au fil des
siècles, influençant les notions modernes de droits de l'homme
et de démocratie.

B. Contributions de penseurs majeurs tels que

Montaigne et Descartes

Montaigne, à travers ses « Essais », a contribué à l’émergence du sujet moderne

en explorant la subjectivité humaine. En remettant en question les certitudes et
en se penchant sur ses propres expériences, il a ouvert la voie à une réflexion
introspective, soulignant la complexité de l’individu et son rôle dans la société.
En remettant en question les certitudes et en se penchant sur ses propres
expériences, il a ouvert la voie à une réflexion introspective, soulignant la
complexité de l’individu et son rôle dans la société. Montaigne a également
abordé la diversité culturelle à travers ses réflexions sur les coutumes et les
croyances des peuples. En reconnaissant cette diversité, il a souligné
l’importance de comprendre et de respecter la subjectivité des autres,
contribuant ainsi à l’émergence d’une pensée humaniste favorisant la tolérance
et l’appréciation des différences. Montaigne a également exploré la nature
changeante de l’identité humaine, soulignant que l’individu est en constante
évolution et que sa compréhension de lui-même peut varier. Cela a contribué à
l’idée que la subjectivité n’est pas fixe, mais plutôt fluide, permettant ainsi une
perception plus nuancée de la complexité humaine.
Descartes, avec sa célèbre phrase “Cogito, ergo sum” (“Je pense, donc je suis”),
a marqué un tournant dans la philosophie en mettant l’accent sur la conscience
individuelle comme point de départ de la connaissance. Sa méthode analytique
a favorisé une approche rationnelle et scientifique, contribuant ainsi à
l’émergence de la pensée moderne centrée sur le sujet pensant. De ce fait
Descartes rejeta toutes les connaissances qui avaient d’emblée mais il lui était
impossible de rejeter sa propre existence car il faut exister pour penser.
Descartes, en établissant la primauté du doute méthodique, a encouragé
l’individu à remettre en question les croyances établies. Sa méthode
scientifique a jeté les bases d’une approche analytique rigoureuse, soulignant le
pouvoir du raisonnement individuel et contribuant à la formation d’une vision
moderne du sujet autonome et capable de penser par lui-même.

C. La place de la conscience et de la pensée

individuelle
La conscience et la pensée individuelle a influencée tous les aspects de la vie
des individus. La conscience et la pensée individuelle occupent une place
centrale dans la philosophie moderne, en grande partie grâce aux contributions
de penseurs tels que Descartes. La reconnaissance de la conscience comme
élément fondamental de l’existence a conduit à l’idée que chaque individu
possède une perspective unique et une capacité à réfléchir de manière
autonome. La place de la conscience et de la pensée individuelle a également
été cruciale dans le développement des sociétés démocratiques. En accordant
de l'importance à la diversité des perspectives et en encourageant la
participation citoyenne, cette notion a renforcé l'idée que chaque personne a le
droit de contribuer aux processus décisionnels et de façonner collectivement
l'avenir de la société.
Par ailleurs, elle a également alimenté le mouvement des droits de l'homme,
soulignant que la protection de la pensée individuelle et de la conscience est
essentielle pour assurer une société libre et équitable. Ainsi, la reconnaissance
de la valeur de la conscience individuelle a des répercussions significatives sur
les principes fondamentaux de la gouvernance et de la justice. La place de la
conscience et de la pensée individuelle a également influencé le
développement des sciences et de la technologie. En encourageant l'examen
critique et la remise en question des idées établies, cette perspective a favorisé
l'innovation et la découverte. Les avancées scientifiques sont souvent le résultat
d'individus qui explorent de nouvelles idées et remettent en question les
paradigmes existants, démontrant ainsi la puissance de la pensée individuelle
dans la progression du savoir.

En outre, dans le domaine de la créativité artistique, la reconnaissance de la

conscience individuelle a permis l'émergence d'expressions uniques et variées,
reflétant la diversité des expériences humaines. Ainsi, la place accordée à la
conscience et à la pensée individuelle transcende différents domaines,
contribuant à façonner la richesse et la complexité de la société moderne.

II. Débats et contestations post-renaissance

A. Critiques de la conception du Moi par des

philosophes comme Hume et Nietzsche

- David Hume remet en question la cohérence et la permanence du Moi en

argumentant que nos expériences ne montrent pas une entité stable, mais
plutôt une succession de perceptions.
- Friedrich Nietzsche critique la conception traditionnelle du Moi en
soulignant son aspect illusoire, influencé par des forces inconscientes. Il explore
la volonté de puissance et la nature dynamique de l'identité.
 B. Remise en question de l’unité et de la stabilité du
moi par l’existentialisme

Qu’est ce que l’existentialisme ?

C’est un courant philosophique du 20e siècle qui met l’accent sur l’existence
individuelle, la liberté de choix et la responsabilité personnelle. Les
existentialistes soutiennent que l’individu est libre de donner un sens à sa vie à
travers ses actions et décisions, et que l’existence précède l’essence.
- L'existentialisme, incarné par des penseurs tels que Jean-Paul Sartre et
Albert Camus, met en doute l'existence d'une nature humaine fixe. Il souligne
l'importance de la liberté individuelle, où l'homme crée son essence à travers
ses choix, remettant ainsi en question l'idée d'un Moi stable et préexistant.

C. Influence des sciences sociales et psychologiques

sur la compréhension du Sujet

- Les sciences sociales et psychologiques ont apporté des méthodes

empiriques à l'étude du Sujet. Des domaines tels que la psychologie, la
sociologie et l'anthropologie ont éclairé la compréhension de l'identité
humaine, montrant comment elle peut être façonnée par des facteurs sociaux,
culturels et psychologiques.

III. Le Sujet contemporain et ses enjeux

A. Débats sur l’identité individuelle et la construction

sociale du Moi
Dans la société contemporaine, le concept d'identité individuelle est devenu le
centre de débats passionnants. D'une part, certains soutiennent que l'identité
est largement construite par des facteurs sociaux, remettant en question la
notion de soi autonome et unique. Des théories sociologiques et
psychologiques mettent en lumière l'influence des structures sociales, telles
que la famille, l'éducation et la culture, dans la formation de l'identité
personnelle. Ainsi, l'individu se trouve souvent en interaction avec son
environnement social, façonnant ainsi son propre moi à travers ces échanges
dynamiques.

B. L’impact de la technologie et de la mondialisation

sur la perception du soi

L'impact de la technologie et de la mondialisation a profondément influencé la

perception de soi. Les réseaux sociaux, par exemple, offrent une plateforme où
l'individu peut se présenter et être perçu de manière nouvelle et souvent
fragmentée. Cette fragmentation de l'identité pose des défis quant à la manière
dont nous nous comprenons en tant qu'individus et en tant que membres
d'une société mondialisée. De plus, la mondialisation économique et culturelle
expose les individus à une diversité d'influences et de normes, ce qui peut
entraîner des conflits internes quant à leur propre identité et leur place dans le
monde.

C. Réflexions éthiques et politiques sur l’autonomie et

la responsabilité du sujet

En parallèle, les réflexions éthiques et politiques sur l'autonomie et la

responsabilité du sujet sont au cœur des préoccupations contemporaines. Avec
l'avènement de nouvelles technologies telles que la biotechnologie et
l'intelligence artificielle, des questions cruciales se posent sur la capacité du
sujet à maintenir son autonomie face aux forces extérieures qui influencent ses
choix et ses actions. Les enjeux politiques entourant la responsabilité
individuelle dans un contexte de mondialisation économique et politique
interrogent les limites de l'autonomie individuelle et les obligations morales qui
en découlent. En somme, le sujet contemporain est confronté à des défis
complexes qui remettent en question les fondements même de son identité, de
son autonomie et de sa responsabilité dans un monde en constante évolution.

CONCLUSION

La question des figures du moi et du sujet depuis la Renaissance révèle une

évolution complexe de la conception de l'individu. De la vision médiévale
déterminée par des forces extérieures à l'émergence de l'individu autonome à
la Renaissance, cette évolution a été marquée par des penseurs tels que
Montaigne et Descartes. Cependant, les tensions entre le moi individuel et les
normes sociales persistent à travers les siècles. Cette question reste d'actualité,
soulignant les préoccupations humaines fondamentales concernant
l'identité et la liberté.