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Février 1941

7 – La Grande Evasion
Un grand nom pour veiller sur les prisonniers
1er au 5 février

6 février
D.G.P.I.
Alger – Le BO du ministère de la Défense annonce que le chef d’escadrons Jacques Weygand
« est mis à la disposition de la Délégation générale aux Prisonniers et Internés ».
Le fils du généralissime des jours terribles de mai-juin 1940 s’est illustré durant toute la
campagne dans les rangs du 3e régiment d’Automitrailleuses, qui appartenait à la 3e DLC du
général Petiet. Piégé sur le continent, il a fait partie des “démobilisés du mois d’août”. Après
être allé se recueillir à Orléans (ou ce qu’il en reste) sur la tombe de son père, il a quitté la
Métropole en décembre 1940. Pierre Laval, qui lui trouvait « un nom bien encombrant », lui
avait en effet accordé un visa pour l’Espagne : Jacques Weygand, sans sourire, avait excipé de
son désir de faire d’un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle pour y remercier son saint
patron de l’avoir protégé durant les combats.
En fait, Jacques Weygand s’est rendu directement à Madrid où le gouvernement franquiste,
embarrassé mais toujours soucieux d’équilibre, lui a réservé un accueil poli et l’a autorisé à
passer au Portugal (non sans avoir fait étape à Compostelle !). Il a pu ensuite rejoindre Alger
via Lisbonne. Aussi bien De Gaulle que Noguès l’ont, eux aussi, estimé “encombrant” et leurs
subordonnés se sont à qui mieux mieux refilé le mistigri. Finalement, son affectation à la
DGPI apparaît comme une mise au placard qui ne ressemble pas trop à une sanction, d’autant
que la mémoire de l’adjoint de Foch, tombé avec panache sur la Loire, continue d’être fort
respectée dans les armées : le sacro-saint “moral des cadres” passe avant tout, même en temps
de guerre.
Il va de soi que le BO ne précise pas que le commandant Weygand sera placé dans le cadre B
pour y assurer les contacts avec les armées étrangères, qui doivent, elles aussi, gérer un grand
nombre de prisonniers. Pour cette tâche-là, juge-t-on, le nom qu’il porte sera, tout au
contraire, un atout. Le général de Saint-Vincent et le lieutenant-colonel Luizet lui ont donné –
verbalement – la consigne d’envisager avec les états-majors étrangers les possibilités d’action
conjointe pour organiser les évasions d’officiers généraux et supérieurs, en particulier de la
forteresse de Königstein. On s’est souvenu, opportunément, que Jacques Weygand avait avant
la guerre appartenu à la Légion et qu’il manie la langue de Goethe presque aussi bien que le
français – son père y avait veillé.

7 au 9 février

10 février
Deux pilotes belges au chômage
Overijse (environs de Bruxelles) – Donnet et Divoy reviennent au hangar avec de quoi
ouvrir le cadenas. Le Stampe est bien là ! Mais une première inspection de l’avion leur
montre qu’il n’a plus d’instruments de bord ; ceux-ci ont en effet été enlevés par le baron
d’Huart pour que les Allemands n’utilisent pas l’appareil. Et bien sûr, le réservoir d’essence
est vide. Tant pis, ils s’évaderont quand même avec cet avion. Ils se partagent les tâches :
Léon va chercher des instruments, Michel, du carburant.

11 au 24 février

25 février
Deux pilotes belges au chômage
Bruxelles – Un jour qu’il fait des courses à St-Gilles, en passant devant un opticien, Léon
Divoy aperçoit un altimètre d’alpinisme, qu’il achète aussitôt. Continuant ses recherches, il va
se procurer un compas de navigation de marine ainsi qu’une boussole de voiture. La bille sera
confectionnée par ses soins, avec l’aide d’un ami pharmacien… et bricoleur.

26 au 28 février

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