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Christophe FRANÇOIS
Professeur de chaire supérieure en sciences industrielles de l’ingénieur
en CPGE TSI 1 et TSI 2 au lycée Louis Rascol d’Albi
Ancien élève l’École supérieure d’électricité et de l’École centrale de Nantes
Du même auteur, chez le même éditeur
ISBN 9782340050228
© Ellipses Édition Marketing S.A., 2016
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
Avant propos
Informations
issues d’autres systèmes Ordres
et d’interfaces H/M Chaîne d’énergie
Chaîne directe
Chaîne inverse
Cet ouvrage est le fruit de nombreuses années de travail en classes préparatoires de première et
seconde année de Technologie et Sciences Industrielles (TSI) au lycée Louis RASCOL d’ALBI. Il
ère ème
s’adresse aux étudiants de classes préparatoires TSI 1 et 2 année bien évidemment, mais
d’une façon générale, à tous les étudiants des cursus bac + 1 à bac + 3, classe préparatoire ATS,
ère
BTS, IUT, licence EEA et 1 année d’écoles d’ingénieurs, ainsi que les auditeurs de la formation
continue, souhaitant acquérir des bases solides en génie électrique.
C’est un cours complet, illustré de nombreux schémas clairs et précis, destiné à accompagner le
travail personnel et la progression de l’étudiant, et à l’aider dans la préparation des concours
d’entrée aux écoles d’ingénieurs. Il fait le lien entre les savoirs de l’enseignement secondaire et de
l’enseignement supérieur. De nombreuses formulations sont compréhensibles dès la fin d’une
terminale ou le début d’un premier cycle ; d’autres dévoileront leur intérêt par la suite.
Malgré les efforts de relecture, le long travail de synthèse que représente cet ouvrage laissera
inéluctablement apparaître des erreurs. Je m’en excuse d’avance auprès de mes lecteurs et les
invite à m’en faire-part.
Christophe FRANÇOIS
Table des matières
2. Composants associés
3. Alimentation en énergie
6. Asservissements
Nҋhésitez pas à faire vos remarques et suggestions sur ce livre à lҋadresse E-MAIL suivante :
christophe.francois@rascol.net
1. Généralités
1.1. Les circuits électriques
Dҋune manière générale, tout circuit électrique peut se représenter sous la forme dҋun générateur
ou source dҋénergie alimentant un récepteur, chargé de transformer lҋénergie électrique en une
autre forme exploitable. Ces deux éléments sont reliés par des conducteurs métalliques.
dq
i=
dt
B Générateur
Pour établir ce régime, il faut employer des générateurs, qui maintiennent entre leurs bornes A et B
une différence de potentiel VA – VB ou tension constante. Elle sҋexprime en volts (V). On
considère, en général, que la borne B constitue la référence de tension pour lҋensemble du circuit
et se trouve au potentiel 0 V (on dit aussi à la masse). On la repèrera par sur les schémas.
U = R⋅I ou I = G⋅U U = E0 I = I0
Dans la réalité, les sources de tension et de courant ne sont pas idéales et on considère quҋun
modèle plus proche de la réalité, consiste à associer une résistance en série avec une source de
tension idéale ou une résistance en parallèle avec une source de courant idéale.
Caractéristique : U = E 0 − R ⋅ I Caractéristique : I = I 0 − G ⋅ U
1.3. Conventions
On dirige systématiquement les flèches des courants et des tensions dans le même sens pour le
générateur (convention générateur) et en sens contraire pour tout récepteur (convention récepteur).
Association en série : R eq = R 1 + R 2 + ⋅ ⋅ ⋅ + R n
I R1 R2 Rk Rn I Req
U U
Association en parallèle : G eq = G 1 + G 2 + ⋅ ⋅ ⋅ + G n
I I
1 1 1 1 1
U U
G1 G2 Gk Gn G eq
Chapitre 1 : Lois et théorèmes généraux en régime continu 11
3. Lois de KIRCHHOFF
Branche Ensemble de dipôles connectés en série ou en parallèle et limités par deux points
entre lesquels aucune dérivation de courant ne se produit.
Maille Ensemble de branches formant un circuit fermé, chacun des nœuds nҋappartenant
quҋà deux branches de ce circuit fermé.
• Exemple : A B
C
A, B, C, D, E et F sont les nœuds.
La somme algébrique des courants qui arrivent à un nœud (ou qui en partent) est nulle.
• Exemple :
Elle traduit la conservation de lҋélectricité : il ne peut y avoir
accumulation de charges électriques en un point du circuit.
I1 I4
A Ainsi, en comptant positivement les courants dirigés vers le
+ nœud et négativement ceux qui en sortent, on obtient :
I2 I3
I1 − I 2 − I 3 − I 4 = 0
Nœud et son orientation
• Exemple :
Ainsi, le long de la maille ABCDA, après avoir choisi un
E1 sens de parcours, on obtient la relation :
I1
A R1 B U1 − U 2 − U 3 − U 4 = 0
I4 I2
E4 U1 Cҋest à dire :
U4 + U2 R2 −E 1 + R 1 ⋅ I 1 − R 2 ⋅ I 2 − E 3 − R 3 ⋅ I 3 + E 4 − R 4 ⋅ I 4 = 0
R4
U3
Nota : Rk.Ik est précédé du signe (+) si le sens dҋorientation
D R3 C de la branche (courant) est opposé au sens de
I3 parcours de la maille. Ek est précédé du signe (+) si
E3 son sens est identique à celui de la maille.
12 1. Outils mathématiques et physiques
Mais dans certains cas, plusieurs théorèmes complémentaires, corollaires de ces lois, permettent
dҋaboutir plus rapidement au résultat. Cҋest lҋobjet de cette partie : mettre en place des outils
pratiques et rapides de résolution des circuits.
une source de tension ETH en série avec une résistance RTH : cҋest le modèle de THÉVENIN ;
une source de courant IN en parallèle avec une résistance 1/GN : cҋest le modèle de NORTON.
I A
U = E TH − R TH ⋅ I
RTH
U
ETH U
I A Pente :
B ETH 1
− R TH = −
Réseau GN
électrique U
I A
B
I
IN IN
1
U
GN
I = IN − G N ⋅ U
1
R TH =
On peut passer immédiatement dҋun modèle à lҋautre à lҋaide des relations : GN
E TH = R TH ⋅ IN
On obtient les éléments des modèles de THÉVENIN et de NORTON par la méthode suivante :
Î ETH est la tension qui apparaît aux bornes du réseau à vide : I = 0 (charge déconnectée)
Î IN est le courant mesuré entre les bornes A et B lorsquҋelles sont court - circuitées : U = 0
Î RTH (ou 1/GN) est la résistance interne du réseau vue des bornes A et B, après avoir rendu
passives toutes les sources indépendantes du réseau :
- les sources de tension idéales sont remplacées par des court - circuits (fils).
- les sources de courant idéales sont remplacées par des circuits ouverts (enlevées).
Chapitre 1 : Lois et théorèmes généraux en régime continu 13
5. Théorème de MILLMAN
5.1. Théorème relatif aux générateurs de tension
On considère n générateurs de tension en parallèle, de résistance interne Rk et de fém Ek.
n
1
Î de résistance interne : R= n
1
et de fém : E =R⋅
¦ RE k
k
.
¦
k =1
Rk
k =1
R1 R2 Rn R
U U
E1 E2 En E
• Remarque : Une branche constituée dҋune source de tension en série avec une résistance
peut résulter de la transformation préalable dҋune source de courant en parallèle
avec cette même résistance (cf. théorèmes de THÉVENIN et de NORTON).
¦ RV
k =1
k
k
Î Le potentiel V du nœud a pour expression : V= n .
1
¦
k =1
Rk
V1 V – V2
• Exemple :
R1 R2
V1 V2
R3
V3
6. Théorème de superposition
E2
E1 E2 E1
RB RA
rC
Pour la transformation TRIANGLE → ÉTOILE, on montre que les expressions des résistances rk
se déduisent lҋune de lҋautre par permutation circulaire :
RB ⋅ RC RA ⋅ RC R A ⋅ RB
rA = rB = rC =
R A + RB + RC R A + RB + RC R A + RB + RC
La transformation inverse (ÉTOILE → TRIANGLE) ne présente pas dҋintérêt pour le calcul des
réseaux parce quҋelle rajoute une maille. Elle est toutefois utilisée dans dҋautres domaines (réseaux
triphasés par exemple). Avec les conductances Gk = 1 / Rk et gk = 1 / rk, on montre que :
gB ⋅ g C g A ⋅ gC g A ⋅ gB
GA = GB = GC =
g A + gB + g C g A + gB + g C g A + gB + g C
Chapitre 1 : Lois et théorèmes généraux en régime continu 15
I
Le même courant I I La même tension U est
R1 traverse R1 et R2. I1 I2 appliquée aux bornes
de 1/G1 et 1/G2.
1 1
U U
R2 G1 G2 G2
R2 U2 U2 = ⋅U I2 = ⋅I
R1 + R 2 G1 + G 2
Uk I1 I2 Ik In
1 1 1 1
U
G1 G2 Gk Gn
I R1 R2 Rk Rn
Rk Gk
Uk = ⋅U Ik = ⋅I
R1 + R2 + ⋅ ⋅ ⋅ + Rn G 1 + G 2 + ⋅ ⋅ ⋅ + Gn
I A I A
RTH IN
1 1
U RL U
GN GL
ETH
B B
Modèle de THÉVENIN Modèle de NORTON
du réseau vu des bornes A et B du réseau vu des bornes A et B
RL GL
U= ⋅ E TH I= ⋅ IN
R L + R TH GL + G N
Chapitre 2
1. Principes généraux
1.1. Régime variable
Un circuit électrique fonctionne en régime variable lorsquҋil est alimenté par des sources de
courant ou de tension fonctions du temps ou lorsque sa configuration est modifiée, à un instant
donné, par lҋouverture ou la fermeture dҋun interrupteur par exemple.
Les signaux (courants et tensions) sont alors variables, fonctions du temps. Néanmoins, des
signaux continus peuvent coexister avec ces signaux variables. On appelle valeur instantanée,
lҋexpression temporelle dҋun signal, que lҋon note par une lettre minuscule : par exemple u(t), i(t), etc.
Ce chapitre a pour but de déterminer les expressions mathématiques des valeurs instantanées.
u(t)
u(t) u(t)
R : résistance en Ω (ohms) L : inductance en H (henrys) C : capacité en F (farads)
di(t ) du (t )
u(t ) = R ⋅ i(t ) u(t ) = L i(t ) = C
dt dt
On écrit les lois de Kirchhoff pour le circuit, en faisant intervenir les équations des dipôles
er nd
élémentaires. On obtient ainsi une équation différentielle linéaire du 1 ordre ou du 2 ordre
(on nҋira pas au-delà !) ayant comme inconnue le signal s(t) cherché :
Le second membre e(t) traduit généralement lҋaction des dipôles actifs du montage.
f ( s1( t ) , ds1( t ) dt ) = 0 ou ( )
f s1( t ) , ds1( t ) dt , d 2 s1( t ) dt 2 = 0
Elle fait intervenir un nombre de constantes dҋintégration égal à lҋordre de lҋéquation différentielle.
Leur valeur est déterminée par les conditions initiales du problème.
Ainsi : Si t → + ∞ , s1(t) → 0
- La SPEASM s2(t) correspond au régime forcé ou au régime permanent, cҋest à dire celui que
tend à imposer au circuit le signal e(t). On lҋobtient dҋailleurs par identification. Si ce régime avait
le temps de sҋétablir, la seconde solution s2(t) subsisterait seule : s(t) → s2(t).
ds(t )
τ + s(t ) = e(t )
dt
e
3.1. Réponses à un échelon
ste
C
On appelle échelon de tension (de courant) le signal e(t)
tel que e(t) = 0 pour t < 0 et e(t) = Constante pour t ≥ 0. t
0
La réponse s(t) associée est appelée réponse indicielle.
K
3.1.1. Etablissement du courant dans une bobine R i(t)
u R ( t ) = R ⋅ i( t )
° L di(t ) E
E = uR (t ) + uL (t ) avec ® di( t ) dҋoù lҋéquation : + i(t ) =
R dt R
° u L ( t ) = L dt
¯
L −t
La SGESSM i1(t) sҋécrit en posant τ = : i1 ( t ) = A ⋅ e τ
R
E
La SPEASM i2(t) est constante et vaut : i 2 (t ) =
R
−t E
La solution i(t) complète de lҋéquation sҋécrit : i( t ) = i1( t ) + i 2 ( t ) = A ⋅ e τ +
R
Pour déterminer la constante dҋintégration, il faut connaître une condition initiale. Ainsi, on traduit
dans lҋexpression précédente quҋà lҋinstant t = 0, i = 0 donc :
E § −t ·
E E i(t ) = ⋅ ¨¨ 1 − e τ ¸¸
i(0 ) = 0 A+ =0 A=− soit
R R R © ¹
Le courant i(t) dans la bobine sҋétablit donc selon une loi exponentielle.
Sa valeur finale (en régime permanent) est E/R.
Représentation temporelle :
0,63 E/R A
t
0 τ 3τ
K R i(t) K R i(t)
−t −t
u( t ) = A⋅e τ + E avec τ = RC u( t ) = A⋅e τ avec τ = RC
§ −t · − ( t − t1)
u(t ) = E ⋅ ¨¨ 1 − e τ ¸¸ u(t ) = E ⋅ e τ
© ¹
Représentation temporelle :
0,95 E E
0,63 E
0,37 E
0,05 E
t
0 τ 3τ t1 t1 + τ t1 + 3τ
Alimentation par une tension sinusoïdale dҋune bobine à travers une diode
On cherche la réponse en courant i(t) du circuit RL (bobine réelle) avec les hypothèses suivantes :
Elle reste bloquée tant que v D ( t ) = E 2 ⋅ sin ωt < 0 . Pour t > 0, D devient passante (vD = 0).
L di(t ) E 2
A partir de cet instant, la loi des mailles conduit à : + i(t ) = sin ω t
R dt R
L −t
La SGESSM i1(t) sҋécrit en posant τ = : i1 ( t ) = A ⋅ e τ
R
E E Lω
en posant I= = (Z : impédance du dipôle RL) et tan ϕ = .
Z 2
R + (Lω) 2 R
Cҋest le courant qui circulerait en régime forcé, cҋest à dire si la diode D restait indéfiniment
passante et dont lҋexpression sҋobtient aisément en passant par les amplitudes complexes.
(cf. chapitre 3 : Circuits électriques en régime sinusoïdal)
−t
La solution i(t) complète de lҋéquation sҋécrit : i( t ) = A ⋅ e τ + I 2 ⋅ sin( ωt − ϕ)
ª −t º
A − I 2 ⋅ sin ϕ = 0 A = I 2 ⋅ sin ϕ soit i(t ) = I 2 ⋅ « sin ϕ ⋅ e τ + sin(ω t − ϕ)»
¬ ¼
Représentation temporelle :
− t1
sin(ωt 1 − ϕ) = − sin ϕ ⋅ e τ
Cas limites : i1
t1 → T / 2 t
Lω ° 0 T/2 t1 T
Si → 0 alors ® E 2
R ° i( t ) → ⋅ sin ωt
¯ R
purement résistif i2
t1 → T
Lω °
Si → +∞ alors ® E 2
R ° i( t ) → ⋅ (1 − cos ωt ) vD
¯ Lω π/ω
T = 2π
purement inductif
Chapitre 2 : Circuits électriques en régime variable 21
1 d2 s(t ) 2m ds(t )
+ + s(t ) = e(t )
ω02 dt 2 ω0 dt
La résolution de cette équation suit un cheminement légèrement plus élaboré que dans le cas dҋun
er
circuit du 1 ordre car une discussion sur la valeur de certaines grandeurs sҋimpose.
2
§ 2m · 4 4
On en déduit lҋexpression du discriminant Δ : Δ = ¨¨ ¸ −
¸ = ⋅ (m 2 − 1)
ω
© 0¹ ω0 2
ω0 2
r1,2 = −m ω 0 ± ω 0 ⋅ m2 − 1
Régime libre apériodique amorti
r = −ω 0
Régime libre critique
1− m2
0≤m<1
r1,2 = −m ω 0 ± jω0 ⋅
s1( t ) = S max ⋅ e −mω0t ⋅ sin( ωp t + ϕ)
ωp
A
où S max = A 2 + B 2 et tan ϕ =
2 B
On pose ωp = ω 0 ⋅ 1− m
la pseudo - pulsation des oscillations Régime libre oscillant amorti
La solution complète est la somme des deux solutions précédemment définies. La résolution se
termine par la recherche des constantes A et B (ou Smax et ϕ) grâce aux conditions initiales (CI).
22 1. Outils mathématiques et physiques
ω0 =
1
m=
R C 1 d 2 u( t ) 2m du( t )
On pose et pour avoir + + u( t ) = E
LC 2 L ω0 2
dt 2 ω 0 dt
L R
On introduit RC = 2 la résistance critique dҋoù m = . On distingue les 3 cas suivants :
C RC
r t
u( t ) = A e 1 + B e r2 t + E u
dt C
ª § −t −t ·º
1
u(t ) = E ⋅ «1 − ⋅ ¨ τ 1 ⋅ e τ1 − τ 2 ⋅ e τ 2 ¸»
RÊ
«¬ τ1 − τ 2 ¨ ¸»
© ¹¼ t
0 Tangente horizontale à lҋorigine
avec τ1 = – 1 / r1 et τ2 = – 1 / r2
− ω0 t u
u( t ) = e ⋅ ( A t + B) + E
Critique
SGESSM SPEASM
E
R = RC
du(0)
En tenant compte des CI : u(0) = 0 , =0
dt
[
u(t ) = E ⋅ 1 − ( 1 + ω 0 t ) ⋅ e − ω0t ] t
0
π
u( t ) = Umax ⋅ e −mω0 t ⋅ sin( ωp t + ϕ) + E pseudo - période Tp =
2π
u ωp
SGESSM SPEASM Oscillant
amorti
0 ≤ R < RC
du(0)
En tenant compte des CI : u(0) = 0 , =0 E
dt
ª e −mω0t º
Enveloppe de la
u(t ) = E ⋅ « 1 − sin(ω p t + ϕ) ⋅ »
«¬ »¼ courbe (exponentielle)
1 − m2
t
− m2
ϕ = m et ωp = ω0 ⋅ 1−
avec cosϕ 0
Chapitre 2 : Circuits électriques en régime variable 23
Cas particulier : R = 0
Si aucun élément dissipatif nҋest présent dans le circuit, lҋéquation différentielle devient :
u
d 2 u(t )
LC + u(t ) = E
dt 2 2E
ª § π ·º
u(t ) = E ⋅ « 1 − sin ¨ ω 0 t + ¸ »
¬ © 2 ¹¼
t
0 π / ω0
2π
Le régime est purement oscillatoire.
Cҋest dans ce cas de figure que lҋon se place pour réaliser un oscillateur sinusoïdal. Le problème
technologique consiste alors à annuler la résistance équivalente du circuit.
ª π ·º
u( t ) = E ⋅ «1 − sin ¨ ω 0 t + ¸» = E ⋅ [ 1 − cos ω 0 t ]
§
¬ © 2 ¹¼
Puisque aucun courant ne circule plus, la tension u(t) conserve ensuite cette valeur.
On retrouve également ce montage dans les circuits dҋextinction forcée des thyristors.
Chapitre 3
1. Régime sinusoïdal
Pour plusieurs raisons, les régimes sinusoïdaux ont une très grande importance en électricité :
• La majeure partie de lҋénergie électrique consommée dans le monde est produite et distribuée
sous forme de tensions sinusoïdales ;
• Le régime sinusoïdal sert de base à lҋétude des signaux périodiques par lҋintermédiaire de la
transformation de Fourier (cf. chapitre 4 - page 39) ;
Lҋétude des circuits électriques en régime sinusoïdal correspond à lҋétude des réseaux électriques
composés uniquement de dipôles passifs linéaires (résistances, condensateurs et bobines),
alimentés par des sources de tension ou de courant sinusoïdales. En tout point de ce circuit,
les signaux sont des grandeurs sinusoïdales du temps, de même fréquence f mais déphasées
les unes par rapport aux autres.
2. Grandeurs sinusoïdales
2.1. Définitions
Elle est définie par : s(t ) = S 2 ⋅ cos ( ωt + ϕ ) s ϕ=0
Valeur
S 2 crête
S : valeur efficace (cf. chapitre 4 - page 33)
ω : pulsation en rad / s t
ω = 2 π f = 2π
π / T où T est la période en s
ϕ : phase à lҋorigine (à t = 0) T
2.2. Représentations
→ Dérivation temporelle
Par conséquent, il vient : Sd
Rotation de + π/2 dans
ds( t ) ω
Sd = Sω le plan complexe
s d (t ) = = j ω ⋅ s( t )
dt →
1 S
³
s i ( t ) = s( t ) ⋅ dt =
jω
⋅ s( t )
π/2
S
ϕ
Soit en passant aux amplitudes complexes : O
- π/2
ª πº S
S d = jω ⋅ S = «Sω ; ϕ + » Si = Intégration temporelle
¬ 2¼ ω
1 ªS πº → Rotation de - π/2 dans
Si = ⋅S = « ;ϕ− » Si
jω ¬ω 2¼ le plan complexe
2.4. Somme
Il nҋest pas très simple dҋeffectuer des sommes de fonctions sinusoïdales. On lҋeffectue plutôt
sur les vecteurs de Fresnel associés.
→ → → →
S = S1 + S 2 + S3 S = S1 + S 2 + S 3
→
S2 →
→ S2 S
S3
ϕ2 S →
ϕ3 S3
S3
ϕ
O
ϕ1
→
S1 S2
→
S1
s(t ) = S 2 ⋅ cos ( ωt + ϕ )
Cette méthode est très utilisée en électrotechnique pour lҋétude des machines. Le diagramme de
Fresnel porte alors généralement un nom particulier : diagramme de KAPP du transformateur, ….
26 1. Outils mathématiques et physiques
dv(t )
v(t ) + RC = e(t ) = E 2 ⋅ cos ωt
dt Amplitude Grandeur
complexe instantanée
La solution particulière (cf. chapitre 2), correspondant V
au régime permanent, est de même nature que le
second membre, donc sinusoïdale. En appliquant les
jω ³ v(t) ⋅ dt
règles de substitution rappelées ci-contre, on obtient : V v( t )
1 dv( t )
V + jRCω ⋅ V = E V= ⋅E (1)
jω V
1 + jRCω dt
d 2 v( t )
− ω 2 V = ( jω) 2 V
où E = [ E ; 0 ] (origine des phases) et V = [ V ; ϕ ]. dt 2
Par identification des modules et des arguments des deux membres de lҋexpression (1), on obtient :
1 ª º
° V= ⋅E 1 1
® 1 + (RCω ) 2 car =« ; − Arc tan RCω »
° 1 + jRCω « 1 + (RCω ) 2
»
¯ ϕ = − Arc tan RCω ¬« ¼»
E 2
v( t ) = ⋅ cos ( ωt − Arc tan RCω )
1 + ( RCω )2
• Remarque :
Lorsquҋon étudie un circuit électrique en régime sinusoïdal, on suppose généralement quҋil est
sous tension depuis un temps assez long. Le régime transitoire a alors disparu, ce qui revient à
dire quҋon ne sҋintéresse quҋau régime permanent, comme dans lҋexemple qui précède.
R = ℜe(Z ) = Z ⋅ cos ϕ
R et X sont respectivement la résistance et la réactance du dipôle :
X = ℑm(Z ) = Z ⋅ sin ϕ
Ω ).
Elles sҋexpriment en Ohms (Ω
1
• Lҋinverse de lҋimpédance complexe est lҋadmittance complexe : Y= = Y ⋅ e − jϕ
Z
Lҋadmittance Y sҋexprime en Siemens (S).
I
R v R (t ) = R ⋅ i(t ) VR = R ⋅ I Z=R=[R;0 ]
VR
I ω
jLω di(t ) ª π º
v L (t ) = L ⋅ VL = jLω ⋅ I Z = jLω = « Lω ; »
VL dt ¬ 2 ¼
I 1/jCω
1 1 1 ª 1 π º
VC = ⋅I Z= = ;− »
VC
v C (t ) =
C ³
⋅ i(t ) ⋅ dt
jCω jCω «¬ Cω 2 ¼
• Représentations de Fresnel : →
VL
VR = [ R I ; 0 ]
VL = Lω I
vR et i sont en phase.
+ π/2
ª π º
VL = « Lω I ;
¬ 2 »¼ VR = R I →
O VR
→
vL est en quadrature avance sur i. I I
I
VC = - π/2
ª I π º Cω
VC = « ;−
¬ Cω 2 »¼ →
VC
vC est en quadrature retard sur i.
28 1. Outils mathématiques et physiques
i(t)
R ϕ>0 →
L VR →
v(t) I
→ → →
VL Lω I § Lω ·
¾ Construire les vecteurs VR , VL et V . ϕ = Arc tan = Arc tan = Arc tan ¨ ¸
VR RI © R ¹
On prendra i(t) comme origine des phases.
→ → → →
iR(t) IC I = VR + IC
R
i(t) iC(t) C ϕ<0 →
IR →
v(t) V
→ → → IC VCω
¾ Construire les vecteurs IR , IC et I . ϕ = − Arc tan = Arc tan = − Arc tan( RCω )
IR V R
On prendra v(t) comme origine des phases.
Le choix du câble doit tenir compte du calibre maximum de disjoncteur, dans le cas où l'abonnement
passerait ultérieurement à 9 kVA, soit 45 A. La ligne dҋalimentation nҋest pas parfaite. Le modèle
équivalent de la ligne est représenté ci-dessous avec R sa résistance en Ω et X sa réactance en Ω.
On se place donc dans les conditions suivantes avec Z = [ Z ; ϕ ].
R X I
230 V VX
V VR V1 Z
50 Hz
" = 32 m
Chapitre 3 : Circuits électriques en régime sinusoïdal 29
Pour un domaine dҋapplication domestique, on a cosij théorique = 1. Ceci est de moins en moins vrai
avec l'arrivée des ordinateurs, lampes à économie d'énergie, plaques à induction, etc.
¾ Calculer alors la chute de tension ΔV. Vérifier que la norme NFC 15 – 100 est satisfaite.
Réponses :
2" 2 ⋅ 32 92 mΩ
¾ R=ρ = 23.10 −9 ⋅ = (longueur 64 m) VR = R I = 0 ,092 ⋅ 45 ≈ 4 ,1 V
S 16.10 −6
1,1.10 −3
X = Lω = 2 " ⋅ Llin ⋅ 2πf = 2 ⋅ 32 ⋅ ⋅ 2π ⋅ 50 = 22 mΩ V X = X I = 0 ,022 ⋅ 45 ≈ 1 V
1000
→
→
VX →
V1 VR
O
→ → → →
ϕ V = V1 + V X + VR
→ → π
→ vX(t) est en quadrature avance sur i(t) : ( I , V X ) =
→ → 2
I vR(t) est en phase avec i(t) : ( I ,VR ) = 0
¾ On a ΔV = V − V1 = VR cos ϕ + VX sin ϕ
ϕ
avec VR = RI et VX = XI
VX = XI ϕ VR = RI
V1
soit ΔV = RI cos ϕ + XI sin ϕ
V
¾ AN : cos ϕ = 0 ,95 ϕ ≈ 18,2°
ΔV 4 ,2
Par conséquent, il vient : = = 1,8% < 3% La norme est satisfaite.
V 230
30 1. Outils mathématiques et physiques
• Exemples :
ω
jLω R
I I
V I 1 1
R Z= = R + jLω ω
jLω Y= = +
I V R jLω
V
V
ω
1/jCω
R
I V 1 I I 1
R Z= =R+ ω
1/jCω Y= = + jCω
I jCω V R
V
V
V
4.2. Lois de KIRCHHOFF
• Exemples :
V1
I1 I2
A I1 − I 2 − I 3 − I 4 = 0 V4 V2 V1 + V2 − V3 − V4 = 0
+ +
I3 I4
V3
1. Généralités
Les informations, les ordres et les énergies qui circulent entre
les différents composants dҋun système pluritechnologique sont Informations destinées à dҋautres
véhiculés par des signaux électriques. systèmes et aux interfaces H/M
Informations
issues dҋautres systèmes Ordres
et dҋinterfaces H/M
Chaîne dҋénergie
Pour comprendre le fonctionnement des différents organes dҋun système, il faut avant tout identifier,
caractériser et mesurer correctement les signaux dҋentrée et de sortie de ces composants.
La valeur du signal à lҋinstant t est appelée valeur instantanée : on la note en lettres minuscules.
Si la valeur instantanée est constante, le signal est dit continu : il est noté en lettres majuscules.
32 1. Outils mathématiques et physiques
Exemple :
Vmax
On observe à l'oscilloscope le signal ci-contre.
Amplitude
crête à crête
Base de temps : 0,2 ms / div
Sensibilité verticale : 2 V / div
La valeur moyenne dҋun signal s(t) est notée indifféremment par : < s >, Smoy ou S .
• Signification physique : La valeur moyenne dҋun courant périodique est égale à la valeur dҋun
courant continu qui transporterait la même quantité dҋélectricité durant une période.
• Propriété : Si on a s(t) = s1(t) + s2(t) alors on peut écrire que : < s > = < s1 > + < s2 >
Exemples : Détermination des valeurs moyennes < s > dans le cas de signaux simples
i(t) v(t)
6A 48 V
<i>
4A
S
<v>
t t
0 T 2T 0 T/3 T 2T
T
48 ⋅
I + I max 4+6 S 3 = 16 V
< i > = min = = 5A < v >= =
2 2 T T
T 2T
+ I max 24 ⋅ − 24 ⋅
I −2+2 S + S2 3 3 = −8V
< i > = min = = 0A < v >= 1 =
2 2 T T
t0 + T
1
On définit la valeur efficace dҋun signal périodique s(t) par :
(« moyenne quadratique »)
S eff = <s > = 2
T ³ s (t) ⋅ dt
t0
2
• Signification physique : La valeur efficace dҋun courant périodique est égale à la valeur dҋun
courant continu qui produirait le même échauffement dans une résistance durant une période.
Cҋest la valeur efficace qui conditionne les pertes Joules dҋun système électrique :
2
p(t) = R.i (t) P = < p > = R ⋅ < i2 > = R I2eff
2 2 2
• Propriétés : Si on a s(t) = s1(t) + s2(t) il est évident que : Seff ≠ S1eff + S2eff
sauf cas particulier (cf. & 3.3 - page 36) Les carrés des valeurs
efficaces ne sҋajoutent pas.
La valeur efficace est toujours positive.
Si elle est nulle, la fonction est identiquement nulle (propriété des fonctions positives).
34 1. Outils mathématiques et physiques
S eff
• Le facteur de forme : Ff =
<s>
Ŝ
• Le facteur de crête : Fc = v(t) Fc ≈ 3 2
S eff
3 V̂
3 V̂
Dans lҋexemple proposé : Fc ≈ =3 2
V̂ / 2
Lorsquҋon élève v(t) au carré, on obtient un signal rectangulaire de valeur crête V̂ 2 et de rapport
cyclique α. Par conséquent :
< v >= 0
0 t
Enfin, on démontrerait que pour v(t ) = V̂ ⋅ sin ωt : T/2 T
V̂
Veff =
2
Chapitre 4 : Caractérisation et mesure des signaux électriques périodiques 35
Dans le cas de signaux sҋexprimant en fonction de sin ωt ou cos ωt, on effectue généralement
le changement de variable suivant :
θ0 + 2 π
1
< s >=
2π
θ0
³ s(θ) ⋅ dθ
dθ 2π T
θ = ωt =ω= dt = dθ θ0 + 2 π
dt T 2π
1
S eff = <s > = 2
2π ³ s ( θ ) ⋅ dθ
θ0
2
T/2 π v(t)
S 1 1
<v>= =
T T ³
0
V̂ sin ω t ⋅ dt =
2π ³
0
V̂ sin θ ⋅ dθ
V̂
S
Il ne faut pas intégrer entre π et 2π π 2π θ
puisque le signal v(θ) est nul sur cet intervalle. 0
T/2 T t
V̂ V̂
<v>= [− cos θ ] 0π = V̂ [ 1 + 1] = π
2π 2π
T/2 π π
1 1 V̂ 2 § 1 − cos 2θ ·
2
Veff =
T ³0
V̂ 2 sin 2 ωt ⋅ dt =
2π ³0
V̂ 2 sin 2 θ ⋅ dθ =
2π ³ ¨©
0
2
¸ ⋅ dθ
¹
2
Il faut penser à linéariser sin θ (donc connaître les formules trigonométriques).
Ne pas intégrer entre π et 2π puisque v(θ) = 0 sur cet intervalle.
ªπ π º π
V̂ 2 « V̂ 2 ª ª sin 2θ º º V̂
2
« [ θ] 0 − « [π − 0 − 0 + 0 ]
π
cos 2θ ⋅ dθ » =
2
Veff =
4π «
¬« 0
³
1 ⋅ dθ −
³
0
» 4π «
¼» ¬
» »=
¬ 2 ¼ 0 ¼» 4 π
V̂
Veff =
2
V̂
2 V̂ V̂
< v >= Veff =
π 2 π 2π θ
0
T/2 T t
On notera que la valeur efficace est la même que
celle du signal alternatif sinusoïdal. Ce résultat
2 2
θ⏐ = sin θ.
était prévisible dans la mesure où «sinθ
36 1. Outils mathématiques et physiques
En couplage AC, la composante continue est éliminée par un filtre passe - haut (PH) dont la
fréquence de coupure est dҋune dizaine dҋHz. Il reste donc la composante sa(t) à lҋécran.
³ [< s > ]
1 1 1
[< s > + s a (t)] 2 ⋅ dt =
S 2eff =
T ³
0
s 2 (t ) ⋅ dt =
T ³
0
T
0
2
+ 2 < s > ⋅s a (t ) + s 2a (t ) ⋅ dt
Lҋintégrale dҋune somme étant égale à la somme des intégrales et < s > étant constant, il vient :
T T T
1 1 1
S 2eff = <s> ⋅
T
2
³ 1 ⋅ dt
0
+ 2<s>⋅
T ³ s (t) ⋅ dt
0
a +
T ³ s (t) ⋅ dt
0
2
a
=<s>
2
= 0 car < sa > = 0 = S 2aeff
• Application de la formule :
12 V 4V
= 8V + t
4V -4V
4
t t Vaeff = = 2,83 V
0 T 0 2
Signal alternatif
Veff = 8 2 + 2,83 2 = 8,49 V sinusoïdal
Cҋest une quantité dҋautant plus petite (voisine de 0) que le signal s(t) se rapproche de sa valeur
moyenne < s > (cҋest à dire dҋun signal continu).
V
Sinusoïdal
V redressé
V̂ V̂ π
2
π 2 2
0 T/2 T Simple alternance
Sinusoïdal
V redressé
2 V̂ V̂ π
2
π 2 2 2
0 T/2 T Double alternance
(Pleine Onde)
V Rectangulaire
1
(2α − 1) ⋅ V̂ V̂ 1
0 αT T 2α − 1
Rapport cyclique
−V variable α
Rectangulaire
V positive
α α
α ⋅ V̂ α ⋅ V̂
α α
0 αT T Rapport cyclique
variable α
V
TRMS Mêmes mesures que le RMS : < s > (DC) et Saeff (AC)
(True RMS) + Seff quelle que soit la forme du signal en position AC + DC ou
Calibre
Le calibre d'un appareil désigne la plus grande
valeur qu'il peut mesurer. Les appareils
DC Afficheur
peuvent généralement mesurer les valeurs AC
V
comprises entre ± calibre. mA
Ω Digit
Précision Marche
Arrêt
2M 200m V Fonction
La précision sur la mesure fournie par un Ω 20k200k 2
20
appareil dépend : 2k 200 Commutateur
200 1000
de sélection
• de son exactitude (erreur de mesure) : un Fonction
appareil est d'autant plus exact que les Calibre
20m 200
résultats de mesure qu'il indique coïncident 200m 2 20
avec la valeur vraie (ou théorique). Les A V Pointes
Borne de touche
fabricants lҋexpriment en unité de grandeur
2m 700
(erreur absolue) ou en % (erreur relative). mA COM Ω
V/Ω
Résumé
Valeur efficace dҋune grandeur
Valeur Valeur
Utilisation des moyenne Sinusoïdale Non sinusoïdale Quelconque crête
appareils numériques alternative mais alternative
de mesure
0V
DC X
AC X
X X
RMS (en DC) (en AC)
X X X
TRMS (en DC) (en AC) (en AC + DC)
TRMS X X X X
+ (en DC) (en AC) (en AC + DC)
visualisation
du signal
• un terme constant,
Ak =
T ³ s(t) ⋅ cos kωt ⋅ dt
0
Composante Composante T
continue alternative avec
2
∞
Bk =
T ³ s(t) ⋅ sin kωt ⋅ dt
0
2 sin( k ωt + ϕ k )
ou bien : s(t ) = S 0 +
¦S
k =1
k
Sk =
A k2 + B k2
2
Ak
ϕ k = Arc tan
ω = 2π πf est la pulsation du fondamental. k désigne le rang Bk
de lҋharmonique, Sk sa valeur efficace et ϕk son déphasage
ω.
lu à lҋéchelle de sa pulsation propre kω
* Les mathématiciens imposent des conditions de continuité sur s(t) pour que la décomposition
en série de Fourier soit possible. On admettra que ces conditions sont toujours satisfaites avec
les tensions et les courants rencontrés en électricité.
40 1. Outils mathématiques et physiques
il faut calculer S0 S0 = 0
Calcul des termes en cosinus sur la Calcul des termes en sinus sur la moitié
moitié dҋune période : dҋune période :
T2 T2
4 4
Ak =
T ³ s(t) ⋅ cos kωt ⋅ dt
0
Bk =
T ³ s(t) ⋅ sin kωt ⋅ dt
0
s(t) s(t)
T/2 T/2
0 t 0 t
T/4
S0 = 0 , A 2p = B 2p = 0 (p ∈ ²*) S0 = 0 , Ap = 0 et B 2p = 0
Calcul des harmoniques impairs sur la Calcul des harmoniques impairs sur un
moitié dҋune période : A2p+1 et B2p+1 quart de période : B2p+1
T2
4
A 2p +1 =
T ³ s(t) ⋅ cos(2p + 1)ωt ⋅ dt 8
T 4
k 0
T2
B 2p +1 =
T ³ s(t) ⋅ sin(2p + 1)ωt ⋅ dt
0
4
B 2p +1 =
k
T ³0
s(t ) ⋅ sin(2p + 1)ωt ⋅ dt
Le rang de lҋharmonique est k = 2p+1 (p ∈ ²)
Chapitre 4 : Caractérisation et mesure des signaux électriques périodiques 41
-VM
V0 = < v > = 0 A p = B 2p = 0 (p ∈ ²*)
T 4
8
On ne calcule que les coefficients impairs (p ∈ ²) : B 2p +1 =
T ³ v(t) ⋅ sin(2p + 1)ωt ⋅ dt
0
π2
8
On effectue le changement de variable θ = ωt : B 2p +1 =
2π ³V 0
M ⋅ sin(2p + 1)θ ⋅ dθ
π/2 π/2
4 VM 4 VM ª cos(2p + 1)θ º 4 VM
B 2p +1 =
π ³
0
sin(2p + 1)θ ⋅ dθ =
π ¬
«−
2p + 1 ¼ 0
» =
( 2p + 1) π
∞
4 VM sin( 2p + 1) ωt Rappel :
Dҋoù : v(t ) =
π ¦
p=0
2p + 1
cos(kπ / 2) = 0
si k impair
Limitation
au rang 3
Limitation
au rang 7
Limitation
au rang 11
42 1. Outils mathématiques et physiques
Vk / V1 (%)
v(t) Représentation Représentation
temporelle 100 spectrale
« Signature » du signal
VM
0 t 33
T/2 T 20
-VM Rang
0 1 2 3 4 5
Cҋest un spectre formé de raies dҋamplitudes décroissantes avec le rang. On peut aussi
représenter les valeurs des amplitude Sk des harmoniques en fonction de la fréquence (voir & 5.6).
Pour observer le spectre dҋun signal périodique, on utilise un analyseur de spectre.
S eff = S 0 2 + S 12 + S 2 2 + + S p 2 +
vE(t) vS(t)
2VM π
4VM/π
Passe - bas ⏐H(jω
ω)⏐
⏐ = ⏐VS / VE⏐
VM
1
0 0
T T
VE(f) VS(f)
vE vS
0 f = 1/T
ω)
H(jω f fC 3f 5f π
4VM/π π
4VM/π
VM VM
Fonction de
0 3f 5f 0
transfert idéalisée f f 3f 5f
vE(t) vS(t)
2VM VM
0 f 3f 5f 0 f 3f 5f
vE(t) vS(t) π
4VM/π
2VM
Passe - bande ⏐H(jω
ω)⏐
⏐ 0
T
1 0
T
VE(f) VS(f)
vE vS 0 π
VM π
4VM/π 4VM/π
ω)
H(jω fC1 f fC2 3f 5f
0 f 3f 5f 0 f 3f 5f
vE(t) vS(t)
2VM
Coupe - bande ⏐H(jω
ω)⏐
⏐ 2VM *
1
0 0
T T/2 T
VE(f) VS(f)
vE vS 0
ω)
H(jω VM π
4VM/π π
4VM/3π
fC1 f fC2 3f 5f VM
0 f 3f 5f 0 f 3f 5f
4 VM
* Le signal en sortie du coupe - bande est v S (t ) = vE (t ) − ⋅ sin ωt
π
Chapitre 5
Puissances électriques
1. Définitions
On considère dans ce chapitre un dipôle passif linéaire, en i(t)
convention récepteur, soumis à une tension périodique v(t) et
parcouru par un courant dҋintensité périodique i(t).
Elle traduit les échanges dҋénergie entre le réseau et le dipôle à chaque instant.
Elle sҋexprime en watts (W).
T
1
Puissance active : P =< p >=
T ³ v(t) ⋅ i(t) dt
0
Cҋest la seule puissance qui génère un effet utile du système électrique considéré : elle produit
de la puissance mécanique dans une machine électrique, de la chaleur dans une résistance, de
la lumière dans une lampe. Sa définition nҋa de sens que si le régime est périodique.
p(t) p(t)
P>0 P<0
T t T t
Elle ne traduit pas un échange dҋénergie. Cҋest une valeur de dimensionnement en tension et
courant du dipôle. Cҋest pourquoi on ne lҋexprime pas en watts mais en voltampères (VA).
P
Facteur de puissance : fp =
S
Cҋest un nombre sans dimension, utilisé lui aussi pour le dimensionnement du dipôle : fp ≤ 1.
Chapitre 5 : Puissances électriques 45
2. Le régime sinusoïdal
On suppose désormais que : v(t ) = V 2 ⋅ sin ωt et i(t ) = I 2 ⋅ sin(ωt − ϕ) .
cos (a − b) − cos (a + b )
Rappel de trigonométrie : sin a ⋅ sin b =
2
On décompose cette intégrale en deux termes. Le second terme est nul (lҋintégrale dҋune fonction
circulaire sur un nombre entier de périodes est nulle). Il reste donc :
T
VI V I ⋅ cos ϕ
⋅ [ t ] 0T = VI ⋅ cos ϕ
P=
T ³ cos ϕ ⋅ dt =
0
T
On note Q la puissance réactive du dipôle. Elle traduit lҋimportance de lҋéchange dҋénergie entre
la source et les éléments réactifs du dipôle (bobine, condensateur), sans quҋil nҋy ait, en moyenne,
de consommation de puissance (active). Elle sҋexprime en voltampères réactifs : VAr
S2 = P2 + Q 2
Ces trois puissances peuvent être rangées suivant un triangle rectangle (voir figure ci-dessus).
46 1. Outils mathématiques et physiques
Z=R
I V2 V2
ϕ=0 R I2 = 0 R I2 =
R R
V
ω
Z = jLω
I π V2 V2
ϕ= 0 Lω I 2 = >0 Lω I 2 =
2 Lω Lω
V
Z = 1/jCω
I π I2 I2
ϕ=− 0 − = − V 2 Cω < 0 = V 2 Cω
2 Cω Cω
V
Un dipôle inductif consomme de la puissance réactive (Q > 0) alors quҋun dipôle capacitif
2 2
en fournit (Q < 0). Cette puissance sҋexprime par Q = XI = V /X (X = Im(Z) : réactance).
Lҋénergie fournie à la bobine sur une période est bien nulle car elle est représentée par la différence
entre les aires grisées. Ce résultat est en accord avec lҋexpression générale de la puissance
active. Un raisonnement analogue pourrait être tenu avec un condensateur de capacité C, qui
emmagasine de lҋénergie sous forme électrostatique :
1 Q
Wmax = CV̂ 2 = CV 2 =
2 ω
Chapitre 5 : Puissances électriques 47
Dans un réseau électrique constitué de dipôles parcourus par des courants sinusoïdaux
de même fréquence, la puissance active (respectivement réactive) totale fournie par le
réseau est égale à la somme algébrique des puissances actives (respectivement
réactives) consommées par chaque dipôle.
Le fournisseur dҋénergie impose donc un facteur de puissance minimal à respecter, faute de quoi
lҋentreprise est taxée pour toute consommation de puissance réactive excédentaire.
Les installations électriques industrielles sont à dominante inductive notamment à cause des
bobinages des moteurs. On compense la puissance réactive quҋelles absorbent en plaçant en
parallèle des dispositifs (condensateurs, machines synchrones, …) fournissant de lҋénergie réactive.
I1 I2 I1
P1, Q1, S1 Installation P1, Q2, S2 Installation
puissances électrique puissances C électrique
vues par V P1, Q1, S1 vues par V P1, Q1, S1
le réseau cos ϕ1 le réseau cos ϕ1
IC
fP = cos ϕ1 fP' = cos ϕ2
P1 P1
O O ϕ2
ϕ1 Q2 > 0
S2
S1 Q1 > 0
2
ω<0
QC = - V Cω
I1 = S1 / V I2 = S2 / V
P ⋅ ( tan ϕ 1 − tan ϕ 2 )
Q C = Q 2 − Q1 Q C = P1 ⋅ ( tan ϕ 2 − tan ϕ 1 ) C= 1
V 2ω
Après compensation, I2 est beaucoup plus faible que I1, ce qui se traduit par une diminution de la
section des câbles et des pertes en ligne ainsi quҋune réduction de la chute de tension.
48 1. Outils mathématiques et physiques
v(t ) = V0 +
¦V
k =1
k 2 ⋅ sin(kωt + ψ k )
i(t ) = I 0 +
¦I
k =1
k 2 ⋅ sin(kωt + θ k )
P = V0 I 0 +
¦V I
k =1
k k ⋅ cos ϕ k
La puissance active totale P est égale à la somme des puissances actives transportées
par chaque harmonique.
Exemple : Etage dҋentrée classique dҋune alimentation secteur (redresseur à capacité en tête)
D1 D2
v
i(t)
v(t)
C
vC R
t
D3 D4
vC
i I(f)
Tubes fluorescents
Eclairage Lampes
0 t
à vapeur HP 0 20 (ms) f
0 50 150 250 350 (Hz)
i I(f)
Redresseur
monophasé à Micro-informatique
diodes avec Télévisions
filtrage capacitif, Lampes à ballast 0 t
alimentation électronique 0 20 (ms) f
à découpage 0 50 150 250 350 (Hz)
i
Régulation de I(f)
puissance des
Gradateur fours à résistances
monophasé Modulation de 0 t
0 20 (ms)
puissance des f
lampes halogènes 0 50 150 250 350 (Hz)
i I(f)
Variateur de Machines-outils
vitesse pour Appareils
moteurs électroménagers 0 t
asynchrones Ascenseurs 0 20 (ms) f
0 50 150 250 350 (Hz)
Ces charges engendrent une surchauffe des câbles et des équipements. De plus, à cause de
lҋimpédance de la ligne entre le transformateur ERDF et lҋutilisateur, la présence de ces charges
entraîne aussi une déformation de la tension. Les harmoniques, qui en résultent, viennent perturber
le fonctionnement dҋun moteur dès lors que le taux de distorsion (voir remarque) dépasse 5 %.
Courant déformé
Impédance de ligne
∞ ∞
¦
k =2
Ik 2 ¦V
k=2
k
2
0,8
0,4
0,22
0,16
0,10 0,09 0,07 0,05
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
Fréquences en kHz
¾ Donner les amplitudes du fondamental et des harmoniques pour le spectre de i1(t) lorsque le
moteur absorbe un courant I de 1200 A. Présenter les résultats dans un tableau.
Rang 1 5 7 11 13 17 19
Fréquence en Hz 50 250 350 550 650 850 950
Amplitude (A) 1320 264 192 120 108 84 60
Valeur efficace (A) 933 187 136 85 76 59 42
∞
¾ En déduire la valeur efficace Ieffrms de i1(t) à lҋaide de la relation Ieffrms =
(signal complet : moyenne + fondamental + harmonique)
¦I
k =0
k
2
¦I
k =2
k
2
Q=
¦ VI
k =1
k k ⋅ sin ϕ k
∞ ∞
S = VI =
¦
k=0
Vk 2 ⋅
¦I
p=0
p
2
P
Le facteur de puissance est toujours : fp =
S
Il ne peut être exprimé en fonction dҋun déphasage particulier que dans le cas dҋun régime
purement sinusoïdal : cosϕϕ où ϕ est le déphasage de la tension par rapport au courant.
v( t ) = V 2 ⋅ sin ωt
°°
∞
®
Ik 2 ⋅ sin(kωt − ϕ k )
°
°¯
i( t
¦
) =
k =1
Les puissances active et réactive sont mises en jeu par les harmoniques de même rang, ici
uniquement le fondamental du courant et la tension :
La puissance apparente S = VI sҋécrit, en faisant intervenir la relation de Parseval (cf. page 42) :
2 2 2 2 2 2
S 2 = ( VI) 2 = V 2 ⋅ (I1 + I 2 + + Ip + ) = V 2I1 + V 2I 2 + + V 2Ip +
2
Si on remplace (VI1) par la relation (1), il vient :
2 2
S 2 = P 2 + Q 2 + V 2I 2 + + V 2I p +
Ce qui implique : D= V⋅ I 2 2 + I 3 2 + + Ip 2 +
52 1. Outils mathématiques et physiques
P P
fp = =
S P2 + Q 2 + D2
• Illustration du filtrage
1 1 − " k Ck ω2
Zk = j " k ω + =
jC k ω jC k ω Génération
dҋharmoniques
On sҋarrange pour quҋà la pulsation :
1
ωk = = k.(100 π) Zk = 0
" k Ck
f = 50 Hz
~ ~ "3 "5
avec k = 5, 7, 11 et 13 généralement, soit = = C3 C5
des fréquences typiques dҋaccord :
Charges Filtres
250, 350, 550 et 650 Hz non-linéaires dҋharmoniques
+ =
if ih ic if
Régime continu
v(t), i(t)
V
P = VI
I
t
Régime périodique
Signaux alternatifs sinusoïdaux
v(t), i(t)
v( t ) = V 2 ⋅ sin ωt et i( t ) = I 2 ⋅ sin( ωt − ϕ)
V 2
I 2
P = V I ⋅ cos ϕ
t
I, V : valeurs efficaces de i(t) et de v(t)
ϕ>0 ϕ ϕ : déphasage de v(t) par rapport à i(t)
P = VI1 ⋅ cos ϕ1
2. COMPOSANTS
ASSOCIÉS
Chapitre 6
→
Pôle Nord B
S N N S
N
N S N N N S N S S
S S
Pôle Sud
Deux pôles de même nom se repoussent, tandis que deux pôles de noms contraires sҋattirent.
De plus, il est impossible dҋisoler un pôle dҋaimant en le brisant.
→
Ces aimants créent un champ magnétique, représenté par un vecteur B dont la direction et le
sens en un point donné, sont définis comme suit :
Spectre magnétique
dҋun aimant en forme de U
Direction :
Celle de lҋaxe dҋune aiguille aimantée (boussole)
placée au point considéré ;
Sens :
Sens Sud - Nord de cette même aiguille. N S
Lignes de champ
I NI NI
B = 2 ⋅ 10 − 7 B = 2π ⋅ 10 − 7 B = 4 π ⋅ 10 − 7
r R "
OM = r N nombre de spires N nombre de spires
R rayon dҋune spire " longueur de la bobine
→
Lҋorientation des lignes de champ (donc le sens de B ) est donnée par :
la règle du tire-bouchon c :
OU
Elle sҋexprime en ampères par mètre (A/m) ou ampères-tours par mètre (At/m).
→
Le champ magnétique ou champ dҋinduction B peut être considéré, dҋune certaine façon,
comme lҋeffet de lҋexcitation magnétique. On peut le percevoir immédiatement au travers des
actions mécaniques quҋil engendre (forces dҋattraction et de répulsion). Le champ magnétique
dépend du milieu matériel dans lequel il est établi.
Il sҋexprime en Tesla (T). Sҋil est identique en tout point de lҋespace, il est dit uniforme.
Chapitre 6 : Circuits magnétiques linéaires 59
Cette relation reste vraie pour de nombreuses substances comme le cuivre, le bois, lҋaluminium, …
Dans les matériaux ferromagnétiques, les perméabilités ne sont pas constantes, elles
dépendent de nombreux facteurs, en particulier de lҋexcitation H, des états magnétiques antérieurs
du matériau, de la température, etc. On peut seulement dire, sans pouvoir préciser davantage, que
μr >> 1. Ainsi, ces matériaux permettent de créer des champs magnétiques intenses avec des
excitations (courants) faibles, et même sans aucun courant (aimants permanents).
Les courbes B = f(H) et μr = g(H) obtenues présentent les allures caractéristiques suivantes :
B (T) μr = B / μ0H
2000
1,5
1500
1 c d e
1000
0,5
500
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000
H (A/m) H (A/m)
On distingue 3 zones :
ste
c Cas des excitations faibles : Le champ B augmente selon une loi linéaire : μr = C
vecteur élémentaire
sens + orienté dans le sens +
Théorème dҋAmpère
(C)
Si cette courbe (C) enlace des conducteurs traversés
par des courants, alors :
Surface
sҋappuyant sur (C) → →
H1
→
³
( C)
H⋅ d" = ¦N I k
k k
H3
→ I3 Le terme ¦N I
k
k k est appelé force magnétomotrice.
→
I2
n
Cҋest une somme algébrique.
Elle sҋexprime en ampères-tours (At).
sens +
I1 Nk : nombre de conducteurs parcourus par le courant IK
(C) traversant la surface sҋappuyant sur (C)
→
Lҋorientation de la normale n à cette surface est fixée
par le sens positif (+) du trajet choisi sur (C), dҋaprès la
→ →
règle du tire-bouchon.
Exemple :
³
(C)
H⋅ d" = 2I1 − I 2
Les courants IK de même sens que n sont comptés
→
ligne de
I N spires ³
( C)
H⋅ d" =
³ H ⋅ d" = H ⋅ ³ d" = H ⋅ " = H ⋅ 2π R = N I
(C) (C)
ste
champ moyenne H=C
par raisons de symétrie
B NI
Lҋintérieur du bobinage étant de lҋair, on écrit que : H= soit B = μ0
μ0 2π R
Cette expression est la même que celle que lҋon obtiendrait avec une bobine longue ( " = 2π R).
Chapitre 6 : Circuits magnétiques linéaires 61
+ dS
Φ=
³³ (S)
B ⋅ n dS =
³³ B cos α dS
(S)
(S)
→
n est la normale (unitaire) à la surface dS.
Son orientation est liée au sens + choisi.
→
Dans le cas, très répandu en électrotechnique, dҋun champ magnétique B uniforme (le même en
tout point de la section) traversant une surface plane S, on a :
→
n → →
→ Φ = B ⋅ n S = BS cos α
B
α
Si la surface est perpendiculaire aux lignes
de champ (α = 0), lҋexpression devient :
+ (S)
Φ = BS
→
Le flux présente une propriété importante, découlant de lҋéquation de conservation div B = 0 :
Le flux du vecteur champ magnétique sortant dҋune surface fermée est nul.
Conséquence : Soit la surface fermée Σ formée par la surface latérale SL dҋun tube de champ
et deux sections droites S1 et S2.
→ → →
nL B L ⊥ n L car les vecteurs champs sont
tangents aux lignes de champ.
→
(SL) BL →
B2
lignes de → →
champ →
n1 B1
n2
(S1)
Tube de champ (S2)
Le flux magnétique sortant de Σ est nul (en orientant les normales vers lҋextérieur) soit :
→ → → → → → → →
Φ=
³³
(Σ)
B ⋅ n dS =
³³
( SL )
BL ⋅ nL dSL +
=0
³³
( S1 )
B1 ⋅ n1 dS1 +
= −B1
³³
(S2 )
B2 ⋅ n2 dS2 = 0
=B 2
−B 1S 1 + B 2 S 2 = 0
−Φ 1 + Φ 2 = 0
Le signe - devant Φ1 indique quҋil sҋagit dҋun flux entrant. On en déduit la loi de conservation du flux :
Ordres de grandeur :
Il est utile de citer quelques ordres de grandeur. On doit sҋattendre à trouver dans les machines :
Dans un CMP, on néglige la dispersion des lignes de champ dans lҋentrefer (e faible). On a alors :
Be B
S e = S Be = B mais He ≠ H car He = et H=
μ0 μ
–1
Elle ne dépend que de la nature et des dimensions du tronçon considéré et sҋexprime en H .
Φ
Le théorème dҋAmpère sҋécrit encore :
Circuit électrique
équivalent
ε ℜ
ε = NI =
¦ ℜ ⋅ Φ = ℜ⋅ Φ
i
i
Cette relation, homologue de la loi de Pouillet (E = R.I) pour un circuit électrique fermé, est connue
sous le nom de loi dҋHOPKINSON.
* Lҋunité de force magnétomotrice est officiellement lҋampère. Pour des raisons pédagogiques et pour éviter
toute confusion, certains ouvrages ont conservé comme unité "lҋampère-tour".
64 2. Composants associés
1 " "
Réluctance (H )
–1
ℜ= ⋅ Résistance (Ω) R = ρ⋅
μ S S
1 1
Perméance (H) P= Conductance (S) G=
ℜ R
Ainsi, on dispose dҋune méthode permettant de traiter les problèmes de circuits magnétiques
linéaires en utilisant les lois de lҋélectrocinétique. Les flux obéissent aux lois des nœuds, les
différences de potentiels magnétiques u = ℜ.Φ suivent les lois des mailles, les réluctances se
combinent comme des résistances, etc.
3.5. Applications
Φ1 Φ2 Φ1 Φ2
c d Φ3
I1 I2
e ℜ1 ℜ2
N1 spires Φ3 N2 spires ℜ3
N1 I1 N2 I2
1. Introduction
1.1. Le comportement en régime sinusoïdal
Les circuits magnétiques ont été étudiés jusquҋà présent dans le cadre de lҋapproximation
linéaire dҋHOPKINSON : pas de fuites magnétiques et le matériau est linéaire (μr constant).
Les applications industrielles mettent en œuvre lҋénergie électrique sous forme sinusoïdale avec
des niveaux de tensions et de courants importants. Lҋexploitation des matériaux ferromagnétiques
ne se cantonne plus aux inductions faibles, là où la linéarité est garantie. Il faut tenir compte
désormais de la saturation et des fuites magnétiques.
Symboles :
Ni Ni e
ϕ= = u
ℜe + ℜf ℜ
R
avec : ℜe réluctance de lҋentrefer (page 64) N spires
ℜf réluctance du matériau ferromagnétique
de perméabilité magnétique relative μr
N2i
Le flux total ϕT à travers toutes les spires ou flux propre de la bobine est : ϕ T = Nϕ =
ℜ
ϕ T N 2 N2 μ r μ 0 S
Le coefficient de proportionnalité entre ϕT et i est lҋinductance propre : L= = =
i ℜ " + e μr
Elle sҋexprime en henrys (H).
Si le courant i varie, le flux propre ϕT quҋil produit, varie et induit dans le circuit, dҋaprès la loi de
Lenz - Faraday, une force électromotrice (fém) :
di
En faisant intervenir la relation précédente ϕT = L.i (matériau linéaire), il vient : e = −L
dt
Cette force électromotrice e est appelée fém auto-induite parce que le même circuit produit et
recueille la variation de flux. On peut donner dҋune bobine dҋinductance L (appelée aussi coefficient
dҋauto-induction) et de résistance R le modèle électrique suivant :
i
B = f(H) linéaire R
i dϕ
e = −N
u dt
u
Sans fuites di
magnétiques = −L
Matériau linéaire
dt
dϕ e
Dҋaprès la loi de Faraday, il apparaît une fém : e' = −N ϕe
dt
En tenant compte de la résistance R de la bobine, la tension u à ses bornes sҋécrit :
dϕ e dϕ f dϕ
u = R i − e' = R i + N = Ri + N +N
dt dt dt
On peut admettre que le flux total de fuites est proportionnel au courant qui le produit.
On pose Nϕϕf = "f.i où "f représente lҋinductance de fuites. Dans ces conditions :
di dϕ
u = Ri + "f +N avec ϕ = L.i
Nϕ (cf. & 2.2)
dt dt
i
B = f(H) linéaire R
i "f dϕ
e = −N
u dt
u di
Avec fuites = −L
magnétiques dt
Matériau linéaire
di
On néglige les chutes de tensions " f et R i .
dt
dϕ ( t )
Avec lҋhypothèse du flux forcé, lҋéquation générale du 2.3.2 (page 66) se réduit à u ( t ) = N .
dt
On en déduit lҋexpression du flux ϕ à travers une spire :
t
dϕ ( t ) U 2 U 2
dt
=
N
⋅ cos ωt ϕ (t) =
N ³ cos ωt ⋅ dt + ϕ
0
(0)
U 2 § π·
Si aucune de ces propositions nҋest vérifiée (ϕ(0) = 0), on a alors : ϕ (t) = ⋅ cos ¨ ωt − ¸
Nω © 2¹
U 2 § π·
On en déduit dҋaprès la relation Nϕ = Li que le courant sҋécrit : i (t) = ⋅ cos ¨ ωt − ¸
Lω © 2¹
ω.
Remarque : On retrouve la définition de lҋimpédance dҋune bobine parfaite : Z = Lω
U 2 § π· § π·
On a : ϕ (t) = ⋅ cos¨ ωt − ¸ = Φ m ⋅ cos¨ ωt − ¸
Nω © 2¹ © 2¹
N ω Φm N 2π f Φ m
Lҋidentification des amplitudes fournit la formule de BOUCHEROT : U= = .
2 2
Cette expression montre en particulier, que si le flux ϕ dҋune bobine est dû au courant i qui la
traverse (loi dҋHOPKINSON), sa valeur maximale Φm ne dépend que de la valeur efficace U de
la tension dҋalimentation (à f constante) : on dit que la bobine travaille à flux forcé.
En traçant la courbe B = f(H) pour des valeurs de H comprises entre – Hm et Hm, on obtient une
courbe fermée appelée cycle dҋhystérésis qui traduit lҋirréversibilité de lҋaimantation. Selon lҋallure
de ce cycle, on classe les matériaux ferromagnétiques en deux grandes catégories :
B B
Matériau Matériau
"dur" "doux"
Br
Br
H H
Hc Hc
Pour réaliser des aimants permanents, on choisira des matériaux qui présentent des cycles
dҋhystérésis larges : fort champ rémanent et forte excitation coercitive pour quҋils ne se
désaimantent pas facilement. Ce sont les matériaux "durs".
Exemples : Les "Alnicos" (alliages de Fe Al Ni Co), les aimants "terres rares" (Sm et Co), …
Les matériaux "doux" ont un cycle étroit et seront utilisés dans les machines électriques du fait de
leurs faibles pertes ferromagnétiques (cf. paragraphe 4.3 - page 72).
Exemples : Fer Silicium, ferrite (Mn Zn Fe2O) à fréquence élevée (alimentation à découpage), …
Chapitre 7 : Circuits magnétiques en régime sinusoïdal 69
Pour déterminer le courant i(t) appelé par la bobine, il faut procéder à une construction graphique
point par point, illustrée ci-dessous :
u, ϕ ϕ ou B
ϕ(t)
Φm Φm
u(t)
i ou H
-Im Im
Φm
-Φ
u, i π/2
Im
Droite à 45°
y=x
u(t)
Le courant i(t) dans la bobine est périodique mais non sinusoïdal. Il est dҋautant plus "déformé"
que le circuit magnétique est saturé. Son maximum est en retard de π/2 sur celui de u(t). On ne
peut donc plus, en toute rigueur, utiliser les méthodes de calcul spécifiques au régime sinusoïdal
(diagramme de Fresnel, amplitudes complexes, expressions des puissances, …).
Pour continuer à employer ces procédés, on remplace la bobine réelle par une bobine fictive,
équivalente (cf. paragraphe 5 - page 74) qui, alimentée sous la même tension sinusoïdale u(t) :
Bmax
W=V
³ H ⋅ dB
Bmin
0 H 2 2
H1 μ H1 B
ou encore W=V =V 1
2 2μ
t1 t1 t1 t1
di( t ) L di 2 ( t )
W = p ( t ) ⋅ dt = u( t ) i( t ) ⋅ dt =
³ ³ ³ L i( t ) ⋅ dt = ³ ⋅ dt
dt 2 dt
0 0 0 0
ϕT
Pente L
W =
1
2
[ ]
L i2(t)
t1
0 W=
1 2
2
LI
1
ΦT = L I W= ΦT I
2
0 i
I
Elle correspond à lҋaire du triangle grisé.
Chapitre 7 : Circuits magnétiques en régime sinusoïdal 71
4.2. Bilan des énergies dans une BNF avec ou sans entrefer
On considère une BNF satisfaisant lҋhypothèse du flux forcé.
On suppose le matériau du noyau linéaire et lҋentrefer étroit S
(pas de dispersion des lignes de champ). On note : i ϕ
2
On peut définir lҋinductance propre L = N / ℜ où ℜ est la réluctance totale du circuit magnétique.
L' < L
i i
I Im I' I'm
1 2 1 1 1
W= LI = ΦT I W' = L' I' 2 = Φ T I'
2 2 2 2
Elle reste constante si i > Im. Elle est localisée dans le noyau (f)
Elle est localisée dans le noyau (f) : et dans lҋentrefer (e) :
1 1 1
W = Wf = V BH W ' = W f + We = V B H + Ve B e H e
2 2 2
Il sҋagit dҋune bobine, entourant un circuit magnétique (CM) avec entrefer, prévue pour atténuer
lҋondulation dҋun courant unidirectionnel. Elle doit avoir une inductance importante, ce qui
suppose que le CM nҋatteigne jamais la saturation, sinon lҋinductance dynamique LD = ΔϕT / Δi
sҋannule. On peut envisager deux cas :
Pour des courants faibles, lҋentrefer pourra être petit. On obtiendra une inductance L élevée.
Pour des courants forts, lҋentrefer est indispensable et doit être important. Pour réaliser un
lissage satisfaisant, donc une inductance de valeur suffisante, il faudra augmenter la section du
circuit magnétique S et / ou le nombre de spires N.
72 2. Composants associés
W1 = V
³ H ⋅ dB > 0
− Br Hm
H
-Hm
A1 -Br
- A2 H
-Hm Hm
Puisque A2 < A1, on en conclut quҋune partie de lҋénergie
est dissipée sous forme de chaleur dans le noyau. -Br
-Bm
Pour un parcours complet du cycle, lҋénergie perdue par
unité de volume est égale à lҋaire du cycle dҋhystérésis :
B
Wcycle =
³ H ⋅ dB = A
(C)
H en J/m
3 Bm
Br
(C)
Les pertes correspondantes sont appelées pertes par H
hystérésis. Elles sont dҋautant plus importantes que le -Hm Hm
nombre de cycles décrits est élevé (donc proportionnelles
à la fréquence f) : -Br
Aire AH
-Bm
PH = f Wcycle V = f A H V en W
Utilisation de matériaux avec des cycles dҋhystérésis étroits : Matériau magnétique "doux"
La formule précédente est difficilement utilisable en pratique. On lui préfère des expressions
empiriques donnant la puissance consommée PH (en W) en fonction du champ maximal Bm.
Utilisation dҋun matériau plus résistif : fer avec addition de silicium, ferrite (en HF)
Pfer = PH + PF = V ⋅ ( k H f B m 2 + k F f 2 B m 2 ) = M ⋅ q
kg W/kg
La mesure de ces pertes ne peut être que globale. Néanmoins, on peut séparer PH et PF en
mesurant les pertes fer, à Bm constant, pour deux valeurs de la fréquence.
de lҋénergie est consommée en raison des pertes fer (et des pertes par effet Joule) ;
le courant réel ir(t) appelé nҋest pas sinusoïdal.
Pour pouvoir utiliser les méthodes de calcul propres au régime permanent sinusoïdal, on remplace
le courant réel ir(t) par un courant fictif sinusoïdal équivalent ie(t) transportant la même puissance.
ir ϕ ie ϕ
PF PF
u u
R PH R PH
U 2 U 2
u ( t ) = U 2 ⋅ cos ωt ϕ (t) = ⋅ sin ωt u ( t ) = U 2 ⋅ cos ωt ϕ (t) = ⋅ sin ωt
Nω Nω
Loi de Lenz - Faraday Loi de Lenz - Faraday
+ Hypothèse du flux forcé + Hypothèse du flux forcé
La valeur efficace Ir de ir(t) est mesurée avec La valeur efficace Ie de ie(t) est égale à Ir pour
un appareil numérique TRMS. sҋassurer du même comportement énergétique.
valeur U
Bobine
réelle ip(t) : courant actif (en phase)
iq(t) : courant réactif (en quadrature)
Rf modélise les pertes fer et se calcule à partir
de la puissance active P = Pfer consommée : Origine des phases : celle de u(t)
Ip U
U2 P U
Rf = = 2 =
P Ip Ip ϕ ϕ : déphasage
entre u(t) et ie(t)
Lm modélise lҋinductance de magnétisation. Iq
On la calcule à partir de la puissance réactive Q : α α : angle dҋécart
hystérétique
U2 Q U
Xm = Lmω = = 2 = Ie ( = Ir )
Q Iq Iq
Chapitre 7 : Circuits magnétiques en régime sinusoïdal 75
ie(t) R "f U
Diagramme
ip(t) iq(t) ϕ Ip U'
de Fresnel "f ωIe
Iq RIe
u(t) u'(t) Rf Lm
α
Ie
Circuit
magnétique
cuirassé
Enroulement
figure 1 figure 2
6.2. Applications
Lҋétude théorique dҋune bobine à noyau de fer est importante car, comme on le soulignera dans le
chapitre suivant, un transformateur à vide est équivalent à une telle bobine.
Par ailleurs, les bobines avec ou sans noyau de fer sont utilisées dans de nombreuses
applications :
En électrotechnique, on rencontre les bobines à noyau de fer dans les électro-aimants (relais,
contacteurs, levage), les bobines de lissage du courant, les bobines dҋusage courant, les
plateaux magnétiques de machines-outils ou les paliers magnétiques, …
En électronique, elles entrent dans la constitution de nombreux filtres électriques. Pour les
applications hautes fréquences, les noyaux en ferrite sont de mise.
Chapitre 8
Transformateur monophasé
1. Introduction
1.1. Rôle
Le transformateur assure, avec un excellent rendement, un transfert dҋénergie électrique par
une liaison magnétique entre deux réseaux électriques, afin de les isoler lҋun de lҋautre (on parle
dҋisolation galvanique) et dҋadapter les tensions qui peuvent être différentes.
1.2. Constitution
Il est formé dҋun circuit magnétique (CM) sur lequel sont bobinés deux enroulements conducteurs
isolés : lҋun est appelé le primaire, lҋautre le secondaire. Cette appellation correspond au sens
prévu pour le transfert dҋénergie, mais un transformateur est réversible. Pour des impératifs de
fabrication et dҋefficacité, la disposition technologique habituelle est celle dҋun regroupement des
enroulements (bobinages concentriques) sur la même colonne dҋun circuit magnétique cuirassé.
Enroulement
secondaire Vue de dessus
(Basse Tension)
Le circuit magnétique feuilleté est constitué par des tôles minces empilées, en acier au silicium à
perméabilité magnétique élevée (alliage Fer Silicium à 4% à cristaux orientés dans le sens des
lignes dҋinduction) afin de réduire les pertes ferromagnétiques (cf. chapitre 7 - page 72).
On adopte les conventions de signes suivantes pour les grandeurs magnétiques et électriques :
Un courant positif entrant par une borne homologue crée un flux positif dans le CM ;
Dans la loi dҋHopkinson (page 63), la force magnétomotrice est précédée du signe + si la flèche
dҋorientation du courant entre par une borne homologue, dҋun signe - dans le cas contraire.
Chapitre 8 : Transformateur monophasé 77
i1 R1 R2 i2
Source
dҋénergie
∼ u1 e1 ϕ 1 ϕf1 ϕf2 ϕ2 e2 u2 Charge
ϕ
N1 spires N2 spires
Résistance R1 Résistance R2
Lҋorientation des
des courants
courants estest choisie
choisie de
de façon
façon ààce
ceque
quei1i1>>00impose
imposeun fluxϕϕ>>00dans
unflux dansleleCM
CMtandis
tandis
que i2 > 0 crée un flux ϕϕ << 0.
un flux 0. Pour
Pour les
les tensions,
tensions, on
on adopte
adopte lalaconvention
convention"récepteur"
"récepteur"au auprimaire,
primaire,
qui reçoit lҋénergie,
lҋénergie, et
et la
la convention
convention "générateur"
"générateur"au ausecondaire,
secondaire,quiquialimente
alimentelalacharge.
charge.
Ces conventions,
conventions, qui
qui suivent
suivent au
au plus
plus près
près la
la réalité
réalité physique,
physique,ont
ontlҋavantage
lҋavantagede
defaire
faireapparaître
apparaîtredes
des
signes + dans les
les principales
principales relations
relations pratiques.
pratiques.
Les flux totaux de fuites sont proportionnels aux courants qui les produisent :
N1 ⋅ ϕ f 1 = " 1 ⋅ i 1 et N2 ⋅ ϕ f 2 = " 2 ⋅ i2
di dϕ
u = R 1 i1 − e 1 = R 1 i1 + " 1 1 + N1
°° 1 dt dt (3)
Dҋaprès la loi dҋOhm généralisée : ®
° u = − R i − e = − R i − " di 2 + N dϕ
°¯ 2 2 2 2 2 2 2
dt
2
dt
78 2. Composants associés
dϕ dϕ
(1) N1 i 1 − N 2 i 2 = 0 (2) u 1 = N1 (3) u 2 = N2
dt dt
Représentation symbolique :
i1 m i2 i1 i2
m
u1 u2 OU u1 u2
Ainsi, pour une tension primaire de valeur efficace U1 constante, le flux maximal Φm est constant
quelle que soit la charge :
U1 2
Φm = U1 = 4,44 f N1 Φ m
N1 2 π f
On reconnaît la formule de BOUCHEROT qui sera utile pour la détermination du nombre de spires
des enroulements du transformateur, lorsque U1 et U2 seront connus. Le transformateur est donc
une machine à flux forcé : la tension dҋalimentation primaire impose lҋétat magnétique du noyau.
Dans un transformateur supposé parfait, toutes les puissances (active, réactive et apparente) se
conservent ( évident car p1(t) = u1(t) .i1(t) = u2(t) . i2(t) = p2(t) ) :
P1 = P2 Q1 = Q 2 S1 = S 2
I1 I2 Z2 Z1 I1 I2
m m
?
V1 U1 U2 V2 V1 U '1 U '2 V2
On a : V2 = U2 − Z 2 ⋅ I2 = m V1 − Z 2 ⋅ I2 et V2 = U '2 = m ⋅ U '1 = m V1 − m Z1 ⋅ I1
Z2
Puisque I1 = m I2 : Z 2 = m2 Z 1 ou Z1 =
m2
2
On transfère une impédance du secondaire au primaire dҋun T.P en la divisant par m .
2
Inversement, on transfère une impédance du primaire au secondaire en la multipliant par m .
4. Transformateur réel
Partant du circuit équivalent au transformateur parfait, on étudie les modifications quҋil faut
apporter à ce circuit, pour tenir compte des différentes imperfections du transformateur réel.
dϕ dϕ
(1) N1 i1 − N 2 i 2 = ℜϕ (2) u1 = N1 (3) u 2 = N2
dt dt
Dans ces conditions, le flux ϕ est forcé par la tension dҋalimentation primaire u1 et est sinusoïdal.
A vide (i2 = 0), le courant primaire vaut i10 et assure la production dҋun flux commun ϕ : cҋest le
courant magnétisant. En charge, le secondaire appelle un courant i2. Pour maintenir le même flux
ϕ quҋà vide, la force magnétomotrice doit rester la même, cҋest à dire :
N1 ⋅ i1 − N 2 ⋅ i 2 = N1 ⋅ i10 = ℜ ⋅ ϕ
N2
Le primaire appelle un courant i1 tel que : i1 = i10 + i1t avec i 1t = i2 = m i2 *
N1
* Cette équation est similaire à lҋéquation aux intensités
dҋun T.P de rapport de transformation m.
i1 i1t = m.i2 i2
I10a I10r m
T.P
I10 Charge
Ce schéma décrit bien le fonctionnement dҋun transformateur réel en charge, mais son usage est
difficile et surtout, ses paramètres sont de mesure délicate, en particulier les inductances de fuites.
Elle consiste à négliger en charge le courant i10 devant le courant primaire i1.
Ceci est en général réalisé par construction et pour un transformateur de puissance correctement
dimensionné (i10 est de lҋordre 5 à 15 % du courant primaire nominal). Aussi, peut-on, avec une
excellente approximation, rapporter la branche de magnétisation (Rf // Lm) à lҋentrée du schéma :
2
xm
I1 R1 "1 I1t = m.I2 I2 "2 R2
On peut alors utiliser la formule de transfert (page 79) des impédances du primaire au secondaire
dҋun T.P pour aboutir au schéma équivalent (dit de KAPP) ramené au secondaire :
I10 m
T.P
Charge
Pour simplifier la caractérisation des petits transformateurs destinés à être mis en œuvre par des
non-spécialistes, on indique Sn, U1 et une valeur de U2 correspondant à un courant I2 égal à Sn / U2,
dans le cas dҋune charge usuelle (résistance pure ou récepteur inductif avec cos ϕ2 ≈ 0,8).
Cҋest la courbe U2(I2) tracée à tension primaire U1 et facteur de puissance secondaire cos ϕ2
constants. Toutes ces caractéristiques ont un point commun : la tension à vide U20.
U2 (V)
240 I2
capacitif : cos ϕ2 = 0,8 Av ϕ2 < 0
U20 Av
résistif : cos ϕ2 = 1 U2
Δ U2 220 ϕ2 > 0
Ar
Chute de U2
tension inductif : cos ϕ2 = 0,8 Ar
ste
en charge U1 = C I2
200 I2 (A)
10 20 I2n
On mesure U1n, I10, P10 et U20. On trouve parfois lҋindice "v" au lieu de "0".
Dans le schéma de KAPP, toutes les résistances et les inductances de fuites sont ramenées au
secondaire où le courant est nul. Ainsi, P10 représente les pertes fer du transformateur dҋoù :
U1n 2
Celle-ci est consommée par la réactance de magnétisation Xm dҋoù : Xm = Lmω =
Q 10
U 20 N
Cet essai permet aussi de connaître le rapport de transformation : m= = 2
U1n N1
I1cc P1cc
A * W
*
Transformateur
Réseau Tension U1cc V I2cc = I2n
monophasé A
réduite
à modéliser (Rinterne très faible)
Alternostat
permettant
dҋajuster I2cc à I2n
Les bornes de lҋenroulement secondaire sont court-circuitées, la tension u2 est alors nulle.
Lҋenroulement primaire est alimenté par la tension primaire de court-circuit u1cc réduite, pour se
placer au régime nominal de courant (I2n) au secondaire. On y parvient avec un alternostat.
Avec la tension réduite au primaire, le champ magnétique dans le fer est très faible (formule de
2
BOUCHEROT) ainsi que les pertes fer (Pfer = K.Bm ). Le courant dans la branche de magnétisation
(Rf et Lm) est alors négligeable. Le schéma de KAPP du transformateur se réduit à :
2
On peut calculer la puissance réactive Q1cc à partir des mesures : Q1cc = (U1cc I1cc )2 − P1cc
Q 1cc
On en déduit la réactance de fuites XS ramenée au secondaire : XS = " S ω =
I 2cc 2
U 20 − U 2 = ( R S + jX S ) ⋅ I 2
Elle est représentée par le diagramme vectoriel ci-dessous, appelé diagramme de KAPP :
U 20 = m ⋅ U1 = (R S + j X S ) ⋅ I 2 + U 2 avec U2 = Z 2 ⋅ I2 et ϕ 2 = Arg Z 2
U2 Cercle de centre O
Triangle ϕ2 et de rayon (mU1)
de KAPP
B U 20 = m ⋅ U1
La chute de tension est la différence entre les valeurs efficaces de la tension secondaire à vide U20
et de la tension en charge U2 :
Δ U 2 = U 20 − U 2
R S ⋅ I2 Δ U 2 ≈ R S I 2 cos ϕ 2 + X S I 2 sin ϕ 2
O A
En conclusion, la chute de tension que lҋon observe en charge, peut être déterminée par la
connaissance de la charge (ϕ2), du courant (I2) et des éléments RS et XS, déterminés lors de lҋessai
en court-circuit à courant nominal secondaire I2cc = I2n.
Dans un contexte industriel, les grandeurs sont données relativement à la tension à vide :
I2
Dans ces conditions, la relation précédente sҋécrit : ΔU% ≈ ⋅ ( R % ⋅ cos ϕ 2 + X% ⋅ sin ϕ 2 )
I2n
Remarques :
La chute ohmique relative R% est dҋautant plus faible que la puissance du transformateur est
grande. Elle est comprise entre 0,2 et 4 %.
La chute inductive relative X% est dҋautant plus grande que lҋintervalle entre le primaire et le
secondaire, nécessaire pour les isoler lҋun de lҋautre, est important. Elle varie de 4 à 10 %.
Soit Ucc% le pourcentage de la tension nominale U1n quҋil faut appliquer à lҋenroulement primaire,
pour faire circuler le courant nominal I2n dans lҋenroulement secondaire mis en court-circuit :
2 2
U1cc U § R SI 2n · §X I ·
U cc % = 100 ⋅ = 100 ⋅ 1cc = 100 ⋅ ¨ ¸ + ¨ S 2n ¸ Ucc % = R %2 + X% 2
U1n U 20 m ¨ U ¸ ¨ U ¸
© 20 ¹ © 20 ¹
RÉSEAU CHARGE
P1 = U1 I1 cos ϕ1 P2 = U2 I2 cos ϕ2
Puissance Puissance
absorbée utile
2 2
R1 I1 Pfer R2 I2
Circuit
Primaire Secondaire
magnétique
On distingue :
les pertes constantes qui sont les pertes ferromagnétiques Pfer (pertes par hystérésis et par
courants de Foucault) quҋun essai à vide permet de mesurer ;
Elles dépendent de la fréquence et du champ magnétique maximal Bm. Ce dernier ayant sa valeur imposée
par la tension primaire (machine à flux forcé), les pertes ferromagnétiques sont indépendantes de la charge.
les pertes en charge, variables en fonction des courants I1 et I2, qui sont les pertes joules (ou
2 2 2
cuivre) R1I1 et R2I2 ou encore RSI2 quҋun essai en court-circuit permet de mesurer (I2cc = I2n).
1. Généralités
1.1. Energie
Lҋénergie est une grandeur physique caractérisant un système et exprimant sa capacité à modifier
lҋétat dҋautres systèmes avec lesquels il interagit. Elle peut se présenter sous sept formes
principales. Le diagramme indique les transformations permettant de passer dҋune forme à lҋautre :
Décharge, Incandescence
électroluminescence Energie Energie
rayonnante nucléaire
Convertisseurs Capteurs de
photovoltaïques rayonnement solaire
Energie Combustion
Electrolyse chimique fermentation
Accumulateurs, Thermolyse
Energie piles, batterie Energie
électrique Explosions thermique
Générateurs Chocs,
électriques frottements
Pompes Turbines
hydrauliques
Energie
hydraulique
1 J = 1 N x 1 m = 1 V x 1 A x 1 s (= 1 W.s)t
Lҋénergie sҋexprime aussi en tep (tonne équivalent pétrole). La tep représente lҋénergie quҋune
tonne de pétrole peut libérer lors de sa combustion :
6 9
1 tep = 11 600 kWh – 1 Mtep = 10 tep = 11,6.10 kWh = 11,6 TWh
90 3. Alimentation en énergie
Exemples :
Une masse m subissant une accélération g et Lҋénergie W stockée dans un ressort (système
pouvant réaliser un déplacement potentiel H élastique) soumis à une force F et subissant
dispose dҋune énergie potentielle W : une déformation ΔL sҋécrit :
m ΔL
W = mg H W = F ⋅ ΔL F
&
H g
m : masse en kg F : force en N
H : hauteur en m ΔL : déformation en m
2
g = 9,81 m/s
1 1
W= mV 2 W= JΩ 2 J Axe
2 m 2
fixe
V
t 2
m : masse en kg J : m dҋinertie en kg.m
V : vitesse en m/s Ω : vitesse en rad/s Ω
Energie thermique
Chaleur sensible Chaleur latente
Cҋest la part de chaleur échangée qui fait varier Cҋest la part de chaleur échangée qui ne fait
la température du système. pas varier la température du système, mais qui
modifie son état.
W = m Cp Δ θ W = L ⋅ Δm
t
m : masse du corps considéré en kg L : chaleur latente de chang dҋétat en J/kg
Cp : capacité calorifique en J/K/kg Δm : variation de masse dҋune phase du corps
Δθ : variation de température du corps en K considéré en kg
1.2. Puissance
La puissance P correspond à un débit dҋénergie. Elle est liée à lҋénergie W pendant la durée T par :
W( Joules )
P( Watts ) =
T(sec ondes )
Une transformation énergétique sҋeffectue dҋautant plus vite que la puissance est grande.
Chapitre 9 : Sources dҋénergie électrique 91
Vous disposez à votre domicile dҋun cumulus dҋune capacité de 300 litres
alimenté en monophasé, le constructeur indique que la puissance thermique
installée est de 3 kW. On donne :
–1 –1
Ceau capacité calorifique de lҋeau = 4185 J.kg .K
–3
ρeau masse volumique de lҋeau = 1000 kg .m
Nota : On prendra un coefficient de sécurité de 1,2 tenant compte des tolérances sur la
tension du secteur et sur la valeur ohmique de la résistance du thermoplongeur.
7
W = 1,2 ⋅ 0 ,3 ⋅ 1000 ⋅ 4185 ⋅ ( 65 − 15 ) = 7 ,53 ⋅10 J ou 20 ,9 kWh
W( kWh ) 20 ,0
La durée nécessaire est T( h ) = = ≈ 7h
P( kW ) 3
Exercice n°2 : Déplacement dҋun robot humanoïde (Extrait CCP TSI 2006)
Une entreprise réalise un robot constitué uniquement de deux jambes et dҋun début de tronc afin
de valider les algorithmes de déplacement élaborés par des laboratoires de recherche spécialisés
en microrobotique. On limite lҋétude aux jambes humanoïdes du robot.
ère
1 étape du pas : 7,78 W pendant 150 ms ;
ème
2 étape du pas : 36 W pendant 270 ms ;
ème
3 étape du pas : 2,81 W pendant 600 ms ;
Pendant la durée d'un pas, l'électronique de commande consomme 24 W.
W =
³ p( t ) ⋅ dt = P t
1 1 + P2 t 2 + P3 t 3 + Pcom ⋅ ( t1 + t 2 + t 3 ) Pi : puissance
absorbée pendant
la phase n°« i »
= 7 ,78 ⋅ 0 ,15 + 36 ⋅ 0 ,27 + 2 ,81 ⋅ 0 ,6 + 24 ⋅ ( 0 ,15 + 0 ,27 + 0 ,6 ) = 37 J de durée ti
¾ En déduire la puissance moyenne Pbat fournie ainsi que l'intensité moyenne Imoy débitée par la
batterie quand le robot fait un pas.
Wbat ( J ) 37
La puissance moyenne fournie est : Pbat ( W ) = = ≈ 36 W
t1 + t 2 + t 3 0 ,15 + 0 ,27 + 0 ,6
Pbat ( W ) 36
Lҋintensité moyenne débitée par la batterie est : I moy ( A ) = = = 3A
U(V ) 12
92 3. Alimentation en énergie
2. Sources dҋénergie
2.1. Sources dҋénergies renouvelables
lune
12
Terre 25.10 kWh
marées
15
1600.10 kWh
25%
Soleil
noyau convertis en
surface et dans
lҋatmosphère
12
300.10 kWh cycles hydrologiques
15
30% 350.10 kWh
directement vents, houle
15
ré-émis 32.10 kWh
dans lҋespace 15
45% : 720.10 kWh photosynthèse
15
transformés en chaleur 1.10 kWh
et rayonnés
Sur Terre, lҋessentiel des ressources renouvelables provient du soleil sur lequel se produisent des
15
réactions de fusion nucléaire de lҋhydrogène. La Terre capte annuellement 1600.10 kWh du soleil :
30% sont directement ré-émis, des couches de la haute atmosphère vers lҋespace ;
25% sont convertis dans lҋatmosphère (cycles hydrologiques, vents, houle, photosynthèse) ;
45% sont captés et ré-émis dans lҋinfrarouge ;
12
Le noyau en fusion laisse sҋéchapper, à travers la croûte terrestre environ 300.10 kWh. Quant à
lҋinteraction Terre - Lune - Soleil, elle conduit à la dissipation, en partie à travers les mouvements
12
de marée, de 25.10 kWh.
Estimation (valeurs annuelles) des ressources dҋénergie renouvelables et de leur part exploitable
Ressources Solaire Biomasse Cycles hydrologiques Géothermie Marées
annuelles (bois, paille, …)
Estimation
15 15 15 12 12
globale 700.10 4,5.10 350.10 300.10 25.10
(kWh)
Part haute
12 12 hydraulique éolien houle température estuaires
exploitable qq. 10.10 60.10
(kWh) 20.10
12
50.10
12
90.10
9
40.10
9
500.10
9
12
Pour référence, lҋhumanité consomme environ par an : 12 Gtep = 140.10 kWh.
Un habitant de la Terre utilise donc 55 kWh / jour dҋénergie primaire (énergie potentielle des
ressources naturelles : pétrole, charbon, gaz naturel, soleil, nucléaire, combustibles et déchets
renouvelables, hydraulique, vent, marée). Les contraintes climatiques jouent un rôle important
dans les besoins, mais ce sont surtout le mode de vie et la richesse qui sont déterminants.
Africain : 14 kWh / jour Français : 140 kWh / jour US américain : 270 kW/h / jour
On appelle ressources énergétiques non renouvelables, celles que lҋon épuise sans
quҋelles ne se reconstituent. Ce sont les ressources fossiles et le minerai dҋuranium.
Les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel ...) sont principalement des résidus de la
végétation luxuriante du carbonifère, en somme de lҋénergie solaire fossilisée …
Il y a aussi, en plus grande quantité, les schistes bitumineux dont lҋexploitation peut être rentable
quand le cours du baril de pétrole est suffisamment élevé. Une autre ressource découverte plus
récemment se trouve dans le fond des océans ; il sҋagit des hydrates de méthane. Ils se forment
sous pression élevée et/ou à basse température, essentiellement dans les océans à plus de 500 m
de fond. Contenant 97% de méthane, ils pourraient, en cas dҋexploitation massive, contribuer
dangereusement à lҋeffet de serre, le méthane étant encore plus « efficace » que le CO2.
Le tableau suivant résume les ressources estimées ainsi que leur durée dҋexploitation au rythme
de consommation de 2000 (source : Techniques de lҋingénieur) ou encore leur durée hypothétique
si chacune devait à elle seule satisfaire lҋensemble de nos besoins actuels en énergie primaire.
Estimation des ressources non renouvelables et des durées dҋexploitation sur la base
de la consommation actuelle (2000) ou rapportée à la totalité des besoins actuels
Conclusion : Sans être pessimiste, on peut considérer que dans un avenir plus ou
moins proche, les énergies fossiles et fissiles non renouvelables seront
épuisées. Il est temps de comprendre que les énergies renouvelables ont
de lҋavenir et que lҋavenir des énergies fossiles appartient au passé.
3. Lҋénergie électrique
3.1. Production dҋénergie électrique
L'énergie électrique est la forme d'énergie la plus utilisée dans notre société industrielle (médical,
transport, communication, confort, loisirs, …) car elle est bien adaptée aux impératifs de l'économie
moderne par sa facilité de transport et sa transformation aisée (énergie mécanique, thermique, …).
Le graphe donne la production mondiale dҋénergie électrique primaire par source (2009).
80
81% de lҋélectricité mondiale est 67,2%
70 dҋorigine non renouvelable.
60
Sur un total de 140 000 TWh dҋénergie primaire consommée, Charbon : 41%
50 Gaz : 21%
lҋhumanité utilise environ 20 000 TWh dҋélectricité primaire. Pétrole : 5,2%
40
30
20 16,1%
13,5%
10
0,3% 1,3% 1,2% 0,2% 0,1%
0
Géothermie Eolien Biomasse Déchets non Solaire Hydraulique Nucléaire Fossile
renouvelables
94 3. Alimentation en énergie
Quand elle n'est pas d'origine chimique (batteries et accumulateurs – cf. chapitre 10 : Stockage de
lҋénergie) ou photovoltaïque (énergie solaire), l'électricité est toujours produite selon le même
principe : la transformation d'une énergie mécanique en énergie électrique. Celle-ci provient,
pour simplifier, de la mise en mouvement d'un aimant dans un bobinage de fil conducteur.
N A
N 120° eau vapeur
u(t) A3 A2
S B S
u3(t) u2(t)
Turbine
B3 B2
t θ
π
2π π
4π π
2π Lignes
3 3 transformateurs
T
U = Û / 2 U= V 3
Alimentation
monophasée 230 V
U est la valeur efficace des tensions composées (en triphasé). triphasée 230 V / 400 V
V est la valeur efficace des tensions simples (en triphasé).
Chapitre 9 : Sources dҋénergie électrique 95
4.2. Principe
4.2.1. La jonction PN
La conversion photovoltaïque
découverte par Antoine BECQUEREL
(1839) est le seul moyen connu de
convertir directement la lumière en
Contact
énergie électrique. Lҋéclairement par
sur zone N
le soleil du matériau semi-conducteur
(Silicium) engendre la création de
plusieurs paires électrons - trous
(porteurs). Ces charges sont ensuite Absorption des photons
séparées par le champ électrique au
Zone I
niveau de la jonction PN puis se dopée N
dirigent vers les contacts électriques Collecte des
correspondants. porteurs
Zone Générations
Il apparaît une différence de potentiel dopée P de porteurs
entre les deux contacts (de lҋordre de
0,5 V). Si on connecte aux bornes de Contact
cette cellule une charge, un courant sur zone P
électrique I circule.
4.2.3. Définitions
2
Lҋéclairement E en W/m est la puissance thermique du rayonnement solaire reçu sur la terre
2
sur une surface de 1 m .
Pour pouvoir comparer les technologies des modules entre eux, les constructeurs spécifient la
puissance crête en Watt-crête Wc. Cҋest la puissance délivrée au point optimal dans les
conditions standard (appelées STC « Standard Test Conditions ») de qualification suivante :
2
E = 1000 W/m pour une inclinaison de 45° avec T = 25°C
P 12% 2
Ș= 18%
120/180 W/m
E
I I
Hyperboles
2
dҋisopuissance Lieu des points E = 1000 W/m
optimaux
2
1000 W/m - 25°C ICC
75°C
2
600 W/m - 25°C 50°C
0°C
2
200 W/m - 25°C
U U
0 UMPP 0 U0
IPV IS
L
D
Module CPV CS Charge
Commande à
PV VPV α réglable TR VS RS
98 3. Alimentation en énergie
VD0 − VSC
Lorsque la diode est passante : I SC = soit I SC = 6 − 10 VSC
R SC
Lorsque la diode est bloquée : ISC = IPH = K PH ⋅ E S (IPH = ID + ISC = ISC car ID = 0)
Point de fonctionnement
P = 6,96 W et P = 2,78 W
BATT (1000 W / m2 ) BATT ( 400 W / m2 )
Chapitre 9 : Sources dҋénergie électrique 99
0,58
2
1000 W/m
0,5 Diode
passante
Points
de fonct
t
I SC = 6 − 10 VSC
2
400 W/m
0,232 PBATT maxi
(400 W/m2)
Diode bloquée (0,232 A ; 20,8 V)
Celle-ci serait obtenue pour une tension égale à VSC = 36 *(6 – IPH) /10. On aurait :
P = 11,3 W et P = 4,8 W
BATT (1000 W / m2 ) BATT ( 400 W / m2 )
Les diodes by-pass servent à protéger les cellules à l'ombre en dérivant l'intensité « normale »
pour l'empêcher de passer dans la cellule « masquée ». Lҋamorçage de cette diode dès lҋapparition
dҋune tension inverse, limite cette dernière à sa tension de seuil. Un panneau dispose d'une à trois
diodes by-pass, en fonction du nombre de cellules (en moyenne 3 diodes by-pass pour 36 cellules).
100 3. Alimentation en énergie
Dans le cas dҋinstallations autonomes, l'énergie produite par les panneaux solaires photovoltaïques
est utilisée immédiatement (pompage, ventilation, etc.) ou stockée dans des batteries pour une
utilisation différée. La capacité de stockage est fonction du nombre de jours dҋautonomie
nécessaire. Le courant continu produit alimente directement des appareils prévus à cet effet ou est
transformé en 230 Volts alternatif par un onduleur (convertisseur continu / alternatif).
= : continu
Charge(s) ~ : alternatif
Convertisseur =
continu / continu
à pilotage MPPT
= =
Charge(s)
~
= ~
Convertisseur
continu / alternatif
(onduleur)
Contrôleur Système de
de charge stockage
Si la consommation locale est supérieure à la production du générateur, l'appoint est fourni par le
réseau. Dans le cas contraire, l'énergie est fournie au réseau public et sert à alimenter les
consommateurs voisins. Un double comptage permet de mesurer les kWh consommés dҋune part,
et ceux injectés sur le réseau dҋautre part.
= : continu
Charge(s) Charge(s) ~ : alternatif
Convertisseur = ~
continu / continu
à pilotage MPPT Réseau
= =
Compteur
électrique
réversible
= ~
Convertisseur continu
/ alternatif
(onduleur)
Contrôleur
de présence
réseau
Chapitre 9 : Sources dҋénergie électrique 101
2
Gref (an) = Gref (jour) x 365 = 1423 kWh/m .anr
Orientation :
Extérieur du disque
(de 0 à 360° )
Inclinaison :
Intérieur du disque
(en partant du centre du
disque vers lҋextérieur :
de 0° à 90° par palier
de 15°)
Sud
45°
Pour une orientation au
Sud et une inclinaison
à 45°, le rendement est
maximal. On en déduit :
FT = 1,11
2
G = Gref(an) x FT = 1423 x 1,11 = 1580 kWh/m .anr
FO = 1 sans ombrage
Les sites isolés, campings, bateaux, … La production au fil du vent couplée au réseaui
1
Pv = ρ S V3
2
3
où ρ est la densité de lҋair : ρ = 1,29 kg/m à 0°C et altitude 0
3
ρ = 1,16 kg/m à 30°C et altitude 0
Néanmoins, toute la puissance du vent ne peut pas être récupérée par une turbine éolienne, à
cause de la vitesse non nulle des masses dҋair derrière celle-ci. On introduit le coefficient de
puissance Cp de la turbine qui caractérise son rendement.
Vitesse tangentielle Ω
RΩ
La puissance captée par la turbine éolienne sҋécrit :
R
1 V
Pe = Cp ρ S V 3
2
Vitesse
du vent
3
ρ : densité de lҋair en kg/m ; Ω
2 2
S : surface en m balayée par les pales (S = πR ) ; Pale Vitesse de rotation
V : vitesse du vent en amont de lҋéolienne en m/s.
16
Le coefficient Cp ne peut pas théoriquement dépasser la limite dite de Betz : Cpmax = = 0,59
27
RΩ
Cp = Cp (λ ) avec λ=
V
Si la vitesse de rotation Ω est en permanence adaptée à la vitesse du vent V, le lieu des points de
fonctionnement à puissance maximale décrit la courbe de puissance de la zone II (voir & 5.4).
¾ Zone IV : VM < Vn
Lorsque la vitesse du vent dépasse la vitesse maximale admissible VM par lҋéolienne, la turbine
est arrêtée par le système dҋarrêt dҋurgence afin de protéger la partie mécanique de lҋéolienne
et dҋéviter son endommagement.
Cette solution est surtout utilisée quand la génératrice et le couplage conduisent à une vitesse
de rotation peu variable (génératrice asynchrone à couplage direct sur le réseau – cf. & 5.6).
Génératrice asynchrone (GAS) à cage à vitesse fixe, généralement à deux vitesses, associée
à un gradateur pour mise sous tension progressive et à des condensateurs de compensation de
puissance réactive.
Réseau
triphasé
GAS
GAS
Multiplicateur Gradateur
Les multiplicateurs mécaniques posent des problèmes de maintenance et de fiabilité surtout dans
les grandes puissances. Cҋest la raison pour laquelle la tendance est à lҋentraînement direct.
Génératrice synchrone (GS) à très grand nombre de pôles à excitation bobinée ou à aimants
avec convertisseurs statiques. Grande plage de variation de vitesse. Coût et rendement élevés.
Possibilité de régler lҋénergie réactive.
GS
Eolienne Enercon
Redresseur MLI Onduleur MLI E30 à 200 kW
à E112 à 4,5 MW
Les machines synchrones peuvent débiter directement sur le bus continu à travers un pont de
diodes comme cela se fait déjà sur les aérogénérateurs de petites puissances. La présence dҋun
hacheur en sortie du pont de diodes permet éventuellement dҋajuster la tension continue et de
réaliser un fonctionnement MPPT. A bas niveau de puissance, les courants ne sont plus
sinusoïdaux et engendrent des pulsations de couple pouvant être nuisibles. Cette chaîne de
conversion nécessite dҋêtre validée en forte puissance.
GS
2 ou 3
Stockage dҋénergie
Bassin inférieur
Moteur Production
électrique dҋénergie
réversible électrique Turbinage
Le stockage d'énergie par volant d'inertie est utile pour la régulation et l'optimisation
énergétique d'un système. Il ne permet pas d'obtenir une durée d'autonomie importante
comme les batteries électrochimiques ou le stockage d'énergie par pompage / turbinage.
lҋénergie chimiquei (filière hydrogène) dans les chaudières et les piles à combustible (PAC).
2. Générateurs électrochimiques
2.1. Principe
Les termes piles, accumulateurs, batteries, désignent des dispositifs dont la fonction est de
transformer directement, cҋest-à-dire sans passage par une forme intermédiaire, lҋénergie libérée
par une réaction chimique en énergie électrique. Ces générateurs électrochimiques sont
constitués dҋun conducteur ionique, appelé électrolyte sous forme liquide ou gel, dans lequel
baignent deux électrodes : lҋanode et la cathode.
Décharge
Lors de la décharge, les électrons e quittent l'anode vers le
Récepteur
circuit extérieur et retournent au générateur par la cathode. e e
Lҋanode subit une oxydation (perte dҋe) alors que la cathode u(t)
subit une réduction (gain dҋe). On parle dҋoxydoréduction.
On empêche le court circuit entre électrodes avec un séparateur qui ne conduit pas les électrons
(isolant) mais qui permet le passage des ions par des trous dans sa structure. Pour les générateurs
à électrolyte liquide, il sҋagit dҋun matériau poreux (papier, plastique finement perforé, etc.).
Piles et accumulateurs
Les accumulateurs produisent du courant continu avec une différence de potentiel ou tension
relativement faible (1 à 3 V en général). Pour obtenir une tension plus élevée, il faut les associer
(on parle de batteries). Ils sont rechargeables par opposition aux piles qui ne le sont pas.
Batteries
Tension (V)
tension moyenne aux bornes dҋune batterie ou 1.2
dҋun accumulateur observée sur la plus grande
partie de sa courbe de décharge. 1.0 Tension nominale
(par élément)
La capacité C (notée parfois Q) est la quantité d'électricité que la batterie ou lҋaccumulateur chargé
peut restituer au cours d'une décharge complète. On lҋexprime en Ah ou mAh :
C = I ⋅ Δt (I en A et Δt en h)
On définit la capacité nominale CX qui correspond à une décharge complète à courant constant
à 25°C pendant X heures. Le courant de décharge I est alors égal à C/X (X = 10 ou 20 pour une
batterie plomb - acide). On note ainsi 1C, 2C, C/2, C/10 … le régime de courant de décharge.
1.2 250 mA
500 mA (0.1C)
Système chimique : Nickel-Metal Hydride 1.1
(0.2C)
1.0
Désignation : IEC-HR6
Tension nominale : 1.2 Volts 0.9
Capacité nominale : 2500 mAh 0 3 5i 6 9 10i 12
Durée de décharge (en h)
Un accumulateur C10 = 2,5 Ah tolère un 1.4
courant de décharge de 250 mA (0.1C) 1.3
Tension (V)
CP = Ik ⋅ Δt
Exemple : Capacité réelle dҋune batterie C20 = 100 Ah pour une décharge en 10 h
On prendra k = 1,1
1,1
1,1 §C ·
On calcule : CP = I20 ⋅ 20 = ¨¨ 20 ¸¸ ⋅ 20 = 51,1 ⋅ 20 ≈ 117 Ah
© 20 ¹
1
1,1
§C· § C · 1,1
On en déduit : CP = ¨ ¸ ⋅ 10 C = 10 ⋅ ¨ P ¸ ≈ 94 Ah
© 10 ¹ © 10 ¹
Il est également intéressant d'avoir l'ordre de grandeur de la densité énergétique dҋune batterie.
Cҋest la quantité dҋénergie stockée par unité de masse ou de volume (Unités : Wh/kg ou Wh/l).
Wh/kgi
Lithium - Polymère
Prismatisque (forme)
Plus léger
200
Lithium
Fer Phosphate
150
Lithium - Ion
Cylindrique
Nickel - Cadnium Aluminium (boîtes en)
100 Cylindrique Prismatique
Prismatique
50 Plomb
Nickel - Metal Hydride
Cylindrique
Prismatique Wh/li
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Plus petit
I + I + U
U = E0 – RI
E0
R
U U
E0
I
- - 0
Piles, accumulateurs, … Modèle électrique équivalent
La valeur de la résistance interne R est une donnée connue du constructeur. Elle correspond à la
somme de la résistance électrique des matières solides (électrodes, connexions) et de la
résistance électrolytique. Elle a pour effet de faire chuter la tension U quand le courant I augmente.
Les fabricants de batteries cherchent à obtenir une résistance interne la plus faible
Ω et 50 mΩ
possible. Typiquement, elle est comprise entre 5 mΩ Ω contre 1 Ω pour les piles.
2.3.5. Autodécharge
En raison dҋimpuretés présentes dans les produits chimiques utilisés pour leur fabrication, des
technologies mises en œuvre et des réactions électrochimiques qui y ont lieu, les batteries se
déchargent même quand elles ne sont pas utilisées.
Cette autodécharge est souvent exprimée en % de perte relative de capacité par mois.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
¾ Si on décharge cette batterie à 80% de sa capacité
nominale, sa cyclabilité sera de 400 cycles . % de décharge de sa capacité
112 3. Alimentation en énergie
Le cadnium, métal lourd et très polluant est utilisé dans les batteries dҋappareils électriques
portatifs, employés notamment dans le bricolage. Dans la mesure où le taux de recyclage est
très important pour ces batteries, ce nҋest pas un danger pour lҋenvironnement. Néanmoins, le
cadnium est désormais interdit pour les batteries grand public.
Lҋextraction du nickel est en forte augmentation à travers le monde. Cette extraction est bien
contrôlée et ne présente que peu dҋimpact sur lҋenvironnement pour les pays développés.
Pour les batteries Li-Ion et Li-Po, le lithium représente moins de 1% du poids de la batterie.
Les métaux les plus importants sont le cobalt, lҋacier, lҋaluminium et le cuivre. Lҋemploi du
cuivre ou de lҋaluminium est en pleine expansion et très coûteux en énergie. Le lithium est
peu recyclé, il est stocké sous forme de cailloux dans les décharges et sous cette forme nҋest
pas polluant. Le tableau suivant compare les technologies de batteries les plus utilisées.
¾ Déterminer :
La capacité minimale C de la batterie.
Le câblage de la batterie avec des accumulateurs de type R20 et le coût.
Le câblage de la batterie avec des accumulateurs de type R14 et le coût.
Réponses :
P 30
La capacité minimale de la batterie est C = I ⋅ Δt = ⋅ Δt = ⋅ 1,5 = 3 ,75 Ah
U 12
Une seule branche de 10 accumulateurs en série suffit car 4,5 Ah > 3,75 Ahi.
12 V
+ -
1,2 V
+ -
1,2 V
Le montage en parallèle de deux branches identiques (donc 20 accumulateurs au total) permet
dҋobtenir une capacité dҋensemble de 2 x 2,5 Ah = 5 Ah > 3,75 Ahi.
3.2. Principe
Le supercondensateur est constitué de deux électrodes poreuses, généralement en charbon
actif et imprégnées d'électrolyte, qui sont séparées par une membrane isolante et poreuse pour
assurer la conduction ionique (séparateur).
Condensateurs
Supercondensateurs Batteries
électrolytiques
Densité de puissance
< 100 000 < 10 000 < 1000
(W/kg)
Densité dҋénergie
< 0,1 1 à 10 10 à 150
(Wh/kg)
Durée de vie
> 500 000 > 500 000 1000
(cycles)
Durée de la charge –6 –3
10 à 10 s 1 à 30 s 1à5h
nominale
Durée de la décharge –6 –3
10 à 10 s 1 à 30 s 0,3 à 3 h
nominale
Rendement
> 95% 85% à 98% 70% à 85%
charge / décharge (%)
Les supercondensateurs se positionnent entre les batteries et les condensateurs. Leur densité
dҋénergie est bien plus élevée que celle des condensateurs. Par contre, lҋénergie stockée est 10
fois plus faible que lҋénergie stockée dans une batterie.
Le problème des batteries classiques réside dans leur faible densité de puissance. Dans ce
domaine, les condensateurs restent indétrônables avec une densité de puissance pouvant
atteindre 100 kW/kg ce qui représente dix fois la densité de puissance dҋun supercondensateur.
5
Les condensateurs et supercondensateurs ont une durée de vie importante (> 5.10 cycles).
3.4. Conclusion
De par leur forte densité de puissance, les supercondensateurs sont des éléments de stockage
particulièrement intéressants pour des systèmes embarqués caractérisés par des transferts
dҋénergie à haut rendement et de courte durée, typiquement de lҋordre de la seconde.
stockage de lҋénergie.
4 Condensateurs
10
Mais, leur faible densité dҋénergie
Super
implique, la plupart du temps, une 10
3
condens.
association avec une source dҋénergie
principale (batteries par exemple) pour 10
2
Batteries
répondre à lҋensemble du besoin en
PAC
énergie électrique propre à lҋapplication. 10
1
-3 -2 -1
10 10 10 1 10 100 Wh/kg
Perspectives
Pour éviter ce phénomène, certains constructeurs utilisent des supercondensateurs qui peuvent
fournir en partie la pointe de puissance au démarrage de la rame.
Modélisation du supercondensateur
u (V)
2,50
Rs uR
2,485
u
2,475 Cs
I0 uC
t (s)
0 1,8
du I
¾ Montrer que = − 0 pour t > 0.
dt Cs
On considère désormais Rs = 0.
Dans la pratique, on doit associer en série et en parallèle les supercondensateurs afin de réaliser
le pack de supercondensateurs. On note Ns le nombre de supercondensateurs en série et Np le
nombre de branches en parallèle.
Cs Cs Cs Cs
Np
branches Cs Cs Cs Cs C
en
parallèle
Cs Cs Cs Cs Pack de
supercondensateurs
Ns supercondensateurs en série
Réponses :
t1
739.10 3 ⋅ 25
W A = Pt ⋅ dt =
³ 739
2
0 392
WA
WA = 9 ,24 MJ = 2 ,57 kWh 0 t
t1 t2 W D t3
Rappel : 1 kWh = 3,6 MJ
t3
1181 .10 3 ⋅ 15
WD = ³ P ⋅ dt = −
t = −8 ,86 MJ = − 2 ,46 kWh
2
t2
Cette énergie pourrait en grande partie pourvoir au démarrage et ainsi soulager lҋalimentation.
118 3. Alimentation en énergie
Modélisation du supercondensateur
¾ Détermination de la résistance :
u (V)
A lҋinstant t = 0, u subit une discontinuité dҋamplitude :
2,50
0 ,015 RsI0
Rs I0 = 2 ,5 − 2 ,485 = 0 ,015 V Rs = = 1,5 mΩ
10 2,485
2,475
Détermination de la capacité :
Pente : – I0 / Cs
La pente de la caractéristique u(t) vaut – I0 / Cs. t
0 1,8 s
I0 2 ,475 − 2 ,485 0 ,01 18
− = =− Cs = = 1800 F
Cs 1,8 1,8 0 ,01
1
¾ Lҋénergie électrostatique W stockée dans le pack sҋexprime par la relation : W = CU 2
2
1 1 2 WA 2 ⋅ 9 ,24.10 6
On désire : W = CU n 2 − C( 0 ,5 U n )2 = W A C= = = 47 ,5 F
2 2 0 ,75 U n 2 0 ,75 ⋅ (720 )2
¾ Pour avoir U = Un = 720 V, il faut associer rNs = Un / 2,5 = 288r supercondensateurs en série.
Cs Cs Cs C s / Ns
C = Np.Cs / Ns
Cs Cs Cs C s / Ns
2,5 V
Cs Cs Cs C s / Ns U = 720 V
¾ La résistance totale du pack est R = Ns.Rs / Np = 54 mΩ. Cette résistance aura pour conséquence
de limiter lҋintensité du courant de court-circuit (intensité de pointe du pack) et dҋengendrer des
pertes par effet Joule, donc une baisse du rendement de lҋensemble.
Chapitre 11
Vers 1890 apparurent les réseaux alternatifs, dҋabord monophasés puis diphasés et triphasés,
qui, grâce au transformateur, permettent le transport de lҋénergie à de grandes distances sous
haute tension, afin de diminuer lҋintensité du courant et donc la section des câbles.
Réseau de
distribution
230 / 400 V
20 kV 400 kV 225 kV 20 kV
6,5 kV
63 kV
Réseaux de transport Réseaux de livraison
et de répartition et de distribution
2. Définitions
Un système triphasé équilibré de tensions (ou de courants) est formé de 3 grandeurs sinusoïdales
de même valeur efficace V, de même fréquence f et déphasées de 120° les unes par rapport
aux autres. Le réseau de distribution publique délivre un système triphasé équilibré de tensions.
v 1 (t ) = V 2 ⋅ sin ωt θ = ωt
v 2 (t ) = V 2 ⋅ sin ( ωt − 2π 3 ) π
2π π
4π π
2π
3 3
v 3 (t ) = V 2 ⋅ sin ( ωt − 4 π 3 )
ω = 2π
πf est la pulsation en rad/s.
120 3. Alimentation en énergie
Phase 1 i1
Z1
i2 u12 u31
Phase 2
Z2
i3 u23
Phase 3
Z3
v1 v2 v3
Courants
en ligne
Neutre iN
Source Récepteur
→
2π/3 − V2 DIRECT
On prend la tension v1 π/6 → Phases
comme origine des phases. V1 ordonnées
dans le sens
2π/3 horaire
Les sommes vectorielles étant nulles, on peut écrire en valeurs instantanées que :
v1 + v 2 + v 3 = 0 u 12 + u 23 + u 31 = 0
I1 Z
Ph1
Ph1 V1 I1
I2 Z I2
Ph2 Z
Ph2
I3 Z V2 Z Z
Ph3
I3
Ph3
V3
IN IN
N N
Remarques :
Le réseau triphasé industriel comporte des récepteurs triphasés (usagers industriels généralement)
et des récepteurs monophasés (usagers domestiques branchés entre phase et neutre). Il ne peut
pas être rigoureusement équilibré en courant (iN ≠ 0), à cause notamment des usagers domestiques.
Dans un réseau de distribution dҋénergie, le point neutre N est fréquemment relié à la terre, soit par
une connexion directe dҋimpédance nulle, soit par une impédance qui est, en pratique, une
réactance. Cette impédance aura pour effet de limiter le courant de défaut en cas de déséquilibre
modéré ou franc (court-circuit). Lҋélévation du potentiel du neutre peut alors devenir dangereuse,
mais sa détection permet dҋopérer une manœuvre de coupure avant dҋatteindre les valeurs jugées
inadmissibles.
122 3. Alimentation en énergie
Δ)
4.2. Couplage en TRIANGLE (Δ
Un récepteur triphasé équilibré couplé en triangle correspond aux représentations suivantes :
I1 J1
I1 Ph1
Ph1 Z
U12 Z
I2 U31 I2
Ph2 Z Ph2 Z
I3 U23 J3
Ph3 Z I3 Z
Ph3
J2
Le courant qui traverse chaque élément nҋest plus le courant en ligne i. Il est noté j.
U 2
° j1( t ) = ⋅ sin ( ωt − ϕ + π 6 )
° Z
°° U 2 ° Z = Z
® j2 ( t ) = ⋅ sin ( ωt − ϕ − π 2) où ® →
ϕ
° Z °̄ ϕ = Arg Z J2
° U 2
° j3 ( t ) = ⋅ sin ( ωt − ϕ − 7π 6 ) →
→ → → →
°¯ Z ϕ>0 U23 J1 + J2 + J3 = 0
Remarque importante :
On notera que ϕ représente le déphasage de la tension simple vk par rapport au courant en ligne ik
correspondant ou le déphasage de la tension composée ukl par rapport au courant jk.
Chapitre 11 : Distribution en triphasé équilibré 123
5.1. Expressions
Chaque élément est soumis à une tension Chaque élément est soumis à une tension
simple v et parcouru par un courant i. composée u et parcouru par un courant j.
PY = 3 V I Y ⋅ cos ϕ PΔ = 3 U J ⋅ cos ϕ
Q Y = 3 V I Y ⋅ sin ϕ Q Δ = 3 U J ⋅ sin ϕ
S Y = 3 V IY SΔ = 3UJ
PY = 3 U I Y ⋅ cos ϕ PΔ = 3 U I Δ ⋅ cos ϕ
Q Y = 3 U I Y ⋅ sin ϕ Q Δ = 3 U I Δ ⋅ sin ϕ
S Y = 3 U IY S Δ = 3 UIΔ
V
En étoile : IY =
Z
U U 3 3V
En triangle : J = IΔ = = IΔ = 3 IY PΔ = 3 PY
Z Z Z
Le même récepteur, branché en Δ, consomme une puissance 3 fois plus grande quҋen Y.
π/6
→
V2 →
Lҋindication fournie par lҋappareil vaut : U13
→ → P →
W1 = V1 ⋅ I1 = VI ⋅ cos ϕ =
3 U 23
La puissance active est le triple de lҋindication de lҋappareil. On peut dire aussi que le wattmètre
mesure la puissance dҋune seule phase. Une difficulté apparaît lorsque le neutre nҋest pas
accessible. Il faut alors réaliser un neutre artificiel en connectant en étoile sur le réseau trois
résistances ou trois réactances identiques.
U13 U23* ϕ)
(Z,ϕ
Ph3
P = W1 + W2 = 3 UI ⋅ cos ϕ
On en déduit que :
Q = 3 ⋅ (W1 − W2 ) = 3 UI ⋅ sin ϕ
Chapitre 11 : Distribution en triphasé équilibré 125
Remarques :
Le récepteur triphasé étudié est souvent de nature inductive (enroulement statorique dҋune
machine asynchrone triphasée par exemple). Il consomme donc de la puissance active et de la
puissance réactive : P > 0 et Q > 0.
Dans tous les cas, il importe de faire la somme algébrique de W1 et W2 donnant P > 0.
Ensuite, suivant le caractère global de lҋinstallation, on doit avoir Q > 0 si le récepteur est de nature
inductive et Q < 0 sҋil est de nature capacitive (fournit de la puissance réactive).
1 3
°a = − + j
° 2 2 1 + a + a2 = 0
Sous forme arithmétique, elles sҋécrivent : ® 4π
j
° 2 3 = −1 − j 3
°a = e 2 2
¯
V1 = V ⋅ e j0 = V
v 1 ( t ) = V 2 ⋅ sin ωt ° V1 = V
°° °° 2π 4π
−j j
® v 2 ( t ) = V 2 ⋅ sin ( ωt − 2π 3 ) V
® 2 = V ⋅ e 3 = V⋅e 3 V2 = a 2 ⋅ V
° °
v ( t ) = V 2 ⋅ sin ( ωt − 4π 3 ) −j
4π 2π V3 = a ⋅ V
¯° 3 °
V = V ⋅ e
j
3 = V ⋅e 3
°¯ 3
( )
ª 1 3 §¨ 1 3 ·¸ º
2
U 23 = V2 − V3 = a − a ⋅ V = « − − j − − +j » ⋅ V = − j 3 ⋅ V = − j 3 ⋅ V1
« 2 2 ¨ 2 2 ¸»
¬ © ¹¼
Lҋexpression obtenue montre que : U23 est en quadrature retard sur V1 (multiplication par - j)
sa valeur efficace est 3 fois plus grande : U = V 3
Avant Après P1
Puissances
compensation compensation
ϕ2
Q2
Puissance active P1 P1 ϕ1
S2
Puissance réactive Q1 Q2 Q1
Ph1 Ph1
Récepteur u12 Récepteur
Ph2 triphasé Ph2 triphasé
(P,Q) u23 (P,Q)
Ph3 Ph3
v1 v2 v3
Q C = − 3 V 2 Cω = − U 2 Cω Q C = − 3 U 2 Cω
Remarque :
On utilise aujourdҋhui des compensateurs statiques dҋénergie réactive. Ce sont des dispositifs
dҋélectronique de puissance qui asservissent le facteur de puissance à la valeur souhaitée, tout en
éliminant les harmoniques de courant indésirables.
Principes de base
1. Lҋélectronique de puissance
1.1. Généralités
nde e
Entre lҋélectrotechnique et lҋélectronique sҋest développée, au cours de la 2 moitié du XX siècle
une nouvelle technique, lҋélectronique de puissance, parfois appelée à ses débuts lҋélectronique
des courants forts. Elle a pour principale fonction de convertir lҋénergie électrique disponible
sous une forme donnée (continue, alternative, BT, HT, …) en une autre et ce, dans le but dҋutiliser
rationnellement, cҋest à dire économiquement, cette énergie ( recherche de rendement élevé).
Dans ce contexte, ce nҋest pas le niveau de puissance ou dҋénergie traitée qui détermine les
spécificités de lҋélectronique de puissance mais les applications et leurs contraintes dҋusage. Ainsi,
un dispositif logé dans une montre (niveau de puissance de lҋordre de la dizaine de μW) relève du
champ de la conversion statique dҋénergie électrique, donc de ses méthodes de description et
dҋanalyse, au même titre quҋun système dҋalimentation dҋune locomotive de plusieurs MW.
Ce montage utilisable pour de faibles puissances nҋest pas envisageable pour des
puissances élevées : son rendement η = VS / E est très faible dès que la tension VS est
très inférieure à la tension dҋalimentation E.
130 4. Conversion statique dҋénergie
T αT 0 t
2
1 v S (t) 1 E2 E2 αT T
P=
T ³
0
R
⋅ dt =
T ³
0
R
⋅ dt = α
R
= 10 4 α (en W)
fermé ouvert fermé ouvert
Etats de lҋinterrupteur K
Si on veut P = 100 W, il faut fixer le rapport cyclique α à 1/100.
Convertisseur Utilisation
Source PE statique PS
de lҋénergie
dҋénergie électrique
électrique (charge)
Direct, sҋil nҋutilise que des interrupteurs électroniques (diode, transistor MOS, IGBT) ;
On se limitera dans cet ouvrage aux convertisseurs directs. Les pertes en conduction et en
commutation des interrupteurs ne doivent représenter quҋune fraction minime de lҋénergie convertie
pour assurer, bien évidemment, un rendement élevé mais aussi afin de réduire le poids et le coût
des dispositifs dҋévacuation de ces pertes.
Il existe de nombreuses sortes de convertisseurs, que lҋon classe généralement selon les
énergies mises en jeu en entrée et en sortie. Les fonctions réalisées par les principaux types de
convertisseurs sont résumées dans le tableau ci-dessous :
Les fonctions de base, que lҋon vient dҋénumérer ci-dessus, trouvent leurs applications dans tous
les domaines dҋutilisation de lҋélectricité, cҋest à dire dans toutes les industries.
Toutefois, il est un type particulier dҋemplois, qui de par son importance et sa spécificité, nécessite
un développement particulier. Il sҋagit des variateurs de vitesse qui font lҋobjet de certains
chapitres de cet ouvrage. On verra comment ces convertisseurs permettent de faire fonctionner à
vitesse variable les principaux types de machines électriques : moteurs à courant continu, moteurs
à courant alternatif synchrones ou asynchrones.
Informations
issues dҋautres systèmes Ordres
et dҋinterfaces H/M
Chaîne dҋénergie
Au-delà des aspects purement conventionnels, le fait que le produit v.i, qui correspond à la
puissance échangée soit le même pour les deux dipôles signifie que lҋun des dipôles fonctionne
obligatoirement en générateur et lҋautre en récepteur. Si le produit v.i est positif, les dipôles
fonctionnent conformément à la convention choisie. Si le produit v.i est négatif, le dipôle qui est en
convention générateur fonctionne en réalité comme un récepteur et inversement.
d c c
i i
c : v.i > 0 c : v.i > 0 e
t t
Fonct générateur Fonct récepteur
d : v.i < 0 e : v.i > 0
t t
Fonct récepteur Fonct récepteur
d c d c
i i
c : v.i > 0 c, e : v.i > 0
t
Fonct générateur f t
Fonct récepteur e f
d, f : v.i < 0 d, f : v.i < 0
t t
Fonct récepteur Fonct générateur
Chapitre 12 : Principes de base 133
Par extension, on parle de source dynamique de tension (respectivement de courant) dҋun dipôle
pour lequel la valeur instantanée de la tension (respectivement du courant) ne subit pas de
discontinuité lors des commutations. Ce comportement est observé pour un condensateur
(source dynamique de tension) ou une inductance (source dynamique de courant). Cҋest aussi le
cas dҋune machine à courant continu : le couple électromagnétique, donc le courant dҋinduit, ne
peuvent pas subir de variations brutales.
On représente ces sources par les mêmes symboles que ceux utilisés en électrocinétique. Pour la
tension v et le courant i, on adopte des conventions de signe telles que la valeur moyenne du
produit v.i soit > 0 pour un générateur débitant de la puissance ou pour un récepteur la recevant.
i i i i
v v v v
A titre dҋexemple, on a tracé ci-dessous les formes dҋondes de la tension v et du courant i dҋune
source de tension sinusoïdale (cf. figure 1) et dҋune source de tension continue (cf. figure 2)
débitant toutes les deux un courant formé de créneaux rectangulaires :
v Figure 1 v Figure 2
t t
i i
t t
Il sҋagit de sources dynamiques de tension puisque v reste sinusoïdale ou constante malgré les
brusques variations de i provoquées par les commutations.
Exemples :
- Un accumulateur est une source de tension réversible en courant mais pas en tension.
- Toutes les machines tournantes (machine à courant continu, machines synchrones et
asynchrones) possèdent une réversibilité en puissance ; la machine à courant continu est
réversible en tension (par la vitesse) et en courant (par le couple).
Amélioration de sources
i i
r L
i I i
C
V v v 1/g v v
Un condensateur C en parallèle sur une Une inductance L en série avec une source
source de tension lҋaméliore en régime de courant lҋaméliore en régime commuté.
commuté. Il fournit du courant quand la Plus elle est grande, plus la fém. dҋinduction
tension v diminue, en absorbe quand elle L.di/dt réduit lҋamplitude des variations de i
augmente, réduisant ainsi les variations de v quҋentraînent les brusques variations de v
provoquées par celles de i. lors des commutations.
Transformation de sources
i i
L
I i i
C
v v V v v
iE iS
Convertisseur
Source statique direct Source
dҋentrée ou vE vS ou de sortie
convention convention
générateur récepteur
Chapitre 12 : Principes de base 135
On comprend aisément, en sҋappuyant sur les principes de base de la théorie des circuits
électriques, que toutes les associations de sources ne sont pas permises, en particulier :
i i1 i2
v v1 v2
MAIS
Configurations
permises
i
v v
i
Une source de tension ne doit jamais être court-circuitée mais elle peut être ouverte ;
Le circuit dҋune source de courant ne doit jamais être ouvert mais il peut être court-circuité ;
Il ne faut jamais connecter entre elles deux sources de même nature. Cela revient à dire quҋon
ne peut connecter entre elles quҋune source de courant et une source de tension.
Lorsque les sources dҋentrée et de sortie du convertisseur sont de nature différente, on peut
envisager une structure ne comportant que des interrupteurs électroniques : convertisseur direct.
Le respect des règles énoncées ci-dessus conduit à lҋutilisation obligatoire de deux interrupteurs :
Le premier K1 connecte les sources entre elles ;
La structure de base qui en découle met donc en œuvre obligatoirement deux interrupteurs dont les
fonctionnements sont liés : leurs états sont nécessairement complémentaires. Elle est nommée
« cellule de commutation » et constitue la brique élémentaire de tout convertisseur statique :
Figure 3 Figure 4
K1 K2
iE IE iS
E K2 vS vE K1 E
IS
Pour traduire lҋétat complémentaire de ces deux interrupteurs, on utilisera dorénavant la notation
empruntée à la logique : K2 = K1.
136 4. Conversion statique dҋénergie
iS
L
iE iS
R iS K1 K2
vS vS E1 L E2
E Source
de courant
Convertisseur
Exemple : Modèle électrique K 2 = K1 indirect
équivalent de lҋinduit dҋune MCC
On ajoute une inductance (de valeur Dans une première phase, la source
suffisante) à une source de tension pour dҋentrée transfère de lҋénergie au
lui donner un caractère de source de composant réactif qui la restitue dans
courant dynamique. la seconde phase à la source de sortie.
On peut remarquer que la valeur moyenne < vS > de la tension vS appliquée aux bornes de la
source de sortie, dans la structure de conversion élémentaire de la page précédente, ne peut
varier quҋentre 0 et E. Pour permettre lҋinversion ce cette tension (tension de sortie bidirectionnelle),
il faudra associer deux cellules de commutation comme indiqué ci-dessous :
K1 K2
Structure iE
iE K1 vS K3 identique
E v vS
IS
K2 K4 IS
K3 K4
La structure de la figure 5 constitue le principe du hacheur 4 quadrants qui sera étudié dans le
chapitre 16 (page 175). Cҋest également la structure de lҋonduleur monophasé (en remplaçant la
source de sortie par une source de courant sinusoïdale). Si on considère une source dҋentrée
sinusoïdale v, la source de sortie restant continue, on retrouve la structure du redresseur
double alternance (cf. chapitre 15) dont la représentation usuelle est donnée figure 6.
La commande des interrupteurs K1 et K2 d'une part, K3 et K4 d'autre part, doit être complémentaire
pour que la source de tension ne soit jamais en court-circuit et la source de courant jamais en
circuit ouvert :
K2 = K1 et K 4 = K3
Chapitre 12 : Principes de base 137
Figure 7 Figure 8
v1 K1 K3 K5 K1 K3 K5
iS1
v2
iS2
E
v3
IS iS3
K2 K4 K6 K2 K4 K6
Prendre en considération, dés le départ, les imperfections des interrupteurs électroniques rendrait
lҋétude du convertisseur beaucoup trop complexe.
Un convertisseur, parce quҋil comporte des interrupteurs fonctionnant périodiquement, nҋest pas un
circuit électrique linéaire, cҋest à dire quҋon on ne peut pas lui appliquer directement les lois des
circuits électriques. La méthode dҋétude habituellement utilisée sҋarticule en plusieurs étapes :
d Pendant chaque phase de fonctionnement, les interrupteurs étant dans un état « figé », le
système peut alors être assimilé à un circuit linéaire comportant des sources de courant et
de tension, ainsi que des dipôles passifs (inductance, résistance, condensateur) supposés
linéaires.
Les conditions initiales pour chaque phase seront trouvées par référence à la phase
précédente en traduisant que certaines variables ne peuvent pas subir de discontinuité
(courant dans une inductance, tension aux bornes dҋun condensateur par exemple).
Chapitre 13
1. Généralités
Lҋélectronique de puissance utilise des semi-conducteurs travaillant en commutation, cҋest à
dire fonctionnant en interrupteur. Ce dernier peut être formé par un seul semi-conducteur ou par
un groupement en série ou en parallèle de plusieurs semi-conducteurs.
Lҋobjectif de ce chapitre nҋest pas lҋétude systématique et détaillée du fonctionnement des semi-
conducteurs. On se contente de rappeler succinctement les propriétés importantes de quelques
composants, en renvoyant le lecteur vers des ouvrages spécialisés sҋil souhaite en comprendre le
fonctionnement interne. En restant au niveau des généralités, on peut classer les semi-conducteurs
de puissance actuels selon trois catégories :
Diodes à
Diode
capsule
400 A – 1,2 kV
800 A – 2 kV
1,6 kA – 2 kV Diode
50 A – 800 V
Thyristor
25 A – 800 V pièce MOSFET
dҋun € 15 A – 400 V
IGBT
12 A – 600 V
MOSFET
Bipolaire
4,5 A – 500 V
15 A – 60 V
On se limitera dans cet ouvrage aux trois composants de base que lҋon retrouve dans la majorité
des structures des convertisseurs de puissance aujourdҋhui, à savoir la diode de puissance, le
transistor MOS et lҋIGBT. Compte tenu de leurs difficultés de commande, les autres semi-
conducteurs (notamment le thyristor) sont progressivement abandonnés.
Chapitre 13 : Composants semi-conducteurs de puissance 139
2. Les interrupteurs
2.1. Régime statique et nombre de segments
Un interrupteur idéal K est considéré comme un
vk Symbole
dipôle orienté en convention récepteur (cf. symbole).
Il possède deux états :
ik
¾ Etat ouvert (O) (caractérisé par iK = 0) K
¾ Etat fermé (F) (caractérisé par vK = 0)
Lors de lҋétude des convertisseurs, on supposera dans un premier temps les interrupteurs idéaux.
W =
³ v (t) ⋅ i (t) dt
Tcom
k k
Passage de lҋétat (O) à lҋétat (F)
Amorçage
Passage de lҋétat (F) à lҋétat (O)
Cette énergie ne peut être que positive ou nulle
Blocage
car un interrupteur est nécessairement dissipatif.
¾ Soit le point de fonctionnement se déplace le long des axes dans les quadrants d et f où le
produit vK.iK est négatif : on parle alors de commutation spontanée ou naturelle ;
¾ Soit le point de fonctionnement se déplace dans les quadrants c et e où le produit vK.iK est
positif : on parle alors de commutation commandée à lҋamorçage ou au blocage.
iD > 0 D passante vD = 0
vD < 0 D bloquée iD = 0
Diode Diode
Elle engendre des pertes en commutation dont il passante bloquée
faudra tenir compte à fréquence élevée.
iD
Les fabricants proposent des diodes "normales" IF
et des diodes "rapides" à faible Qrr selon le type
dҋapplications envisagées. trr
0 t
Les diodes Schottky, qui fonctionnent selon un Qrr
principe différent nҋont pas de charge recouvrée. Courant de
recouvrement
Elles sont rapides, leur chute de tension faible à inverse maxi. IRM
lҋétat passant mais leur tenue en tension inverse
est très limitée.
Chapitre 13 : Composants semi-conducteurs de puissance 141
vGE croît
La chute de tension à lҋétat VCE(on)
passant de lҋIGBT est plus faible
quҋun MOS de même calibre, mais iC
vGE ≤ 0
plus élevée quҋun bipolaire. Elle vCE
peut être modélisée par le schéma VCE(on) VCES
vCE
équivalent ci-contre.
Amorçage
Si on le compare au MOS, la rapidité est similaire pour
et blocage vGE ≤ 0
lҋamorçage. En revanche, son blocage est moins rapide du fait commandés
de lҋexistence dҋune "queue" de courant, en anglais "tail". Ce
courant de "queue" est à lҋorigine des principales pertes par vCE
commutation (voir figure ci-contre). 0
i i i i
vGS > 0 vGS > 0
vD vGS ≤ 0 vGS ≤ 0
v vD
+ vCE
= v
vCE
vGS
La tension est la somme des tensions aux bornes de chaque
interrupteur, le courant est identique pour les deux.
- iD iC i
i vGS > 0 vGS > 0
vGS ≤ 0 vGS ≤ 0
iC - iD (- vD)
v
- vD v + v
= v
vGS
* On a vu quҋun MOSFET possédait une diode intrinsèque inhérente à sa structure entre grille et
source. Dans les applications où cette diode conduit en direct, il faut tenir compte de ses
caractéristiques qui ne sont pas excellentes si on la compare à une diode rapide.
144 4. Conversion statique dҋénergie
7. Tableau récapitulatif
D C
iD iC
iD
Symbole
A K G vDS G
vCE
vD vGE
vGS
S E
Commande
Amorçage Amorçage
Amorçage et blocage et blocage
et blocage commandés commandés
spontanés par vGS par vGE
iD iD iC
vGS > 0 vGE > 0
Caractéristique idéale
vGS = 0 vGE ≤ 0
vR vD vDS vCE
Diode Amorçage
Tension de structure et blocage
inverse spontanés
V0 VCE(on)
RD RDS(on)
iD iD iC
vD vDS vCE
VRRM > (vR) max VDSS > (vDS) max VCES > (vCE) max
Choix
1. Nécessité
Un composant à semi-conducteur (diode, transistor, ...) peut être détruit si sa température interne
ou de jonction θJ dépasse la température de jonction maximale θJmax ou TJmax de lҋordre de 150°C .
Lorsquҋon fournit à un composant à semi-conducteur une puissance électrique Pth, celle-ci est
transformée intégralement en puissance thermique et cédée au milieu ambiant par conduction
(transmission sans mouvement de matière), convection (déplacement de fluide) et rayonnement
(émission dҋénergie électromagnétique).
Plus Rth(J-A) est faible ( bonne conduction de la chaleur), plus lҋélévation de température
θJ – θA sera faible pour une puissance donnée Pth.
Du fait de lҋanalogie avec la loi dҋohm U = R.I, on pourra traduire les problèmes thermiques en
problèmes électriques et raisonner ensuite comme en électrocinétique.
: Flux thermique
Δθ = θ J - θ A
θJ θB θA
Milieu θA
ambiant Pth Rth(J-B) Rth(B-A)
Pth
Pth
θB
Jonction θJ Rth(J-B) : Résistance thermique jonction - boîtier
à température θJ Rth(B-A) : Résistance thermique boîtier - milieu ambiant
Boîtier (Case)
à température θB
Si θJ > θJmax, il y a destruction de la jonction. Pour maintenir une température acceptable, il est
nécessaire de monter le composant sur dissipateur thermique, appelé communément radiateur.
146 4. Conversion statique dҋénergie
Δθ = θ J - θ A
p Rth(B-A)
θA
Radiateur à
implanter
Pth p température θR θJ θB θR θA
θB
Pth Rth(J-B) Rth(B-R) Rth(R-A)
θJ
Pth
θR
Le rôle dҋun dissipateur est de diminuer la résistance thermique entre le boîtier et le milieu ambiant
en augmentant la surface dҋéchange (thermique) avec ce dernier.
θJ − θ A
R th(R − A ) =
Pth
(
− R th( J − B ) + R th(B − R ) )
θ J max − θ A
R th(R − A ) <
Pth
(
− R th( J−B) + R th(B−R ) )
Remarque : On trouve souvent les dénominations Rth(J-C), Rth(C-A) et Rth(H-A) au lieu de Rth(J-B),
Rth(B-A) et Rth(R-A). En effet, Boîtier se dit Case en anglais et Radiateur, Heatsink.
1
Il sҋagit dҋune droite de pente : − .
R th( J− A ) (2)
Rth(R-A) Rth(R-A)
Pour la plupart en aluminium, métal offrant un bon compromis entre sa conductibilité thermique
élevée et son prix accessible, les radiateurs sont adaptés à un certain type de boîtier. Si leurs
surfaces sont "anodisées" (surfaces dure et isolantes électriquement), leur résistance thermique
est légèrement plus élevée que dans le cas dҋune surface brute non traitée. Un revêtement noir
mat facilite la dissipation thermique.
148 4. Conversion statique dҋénergie
¾ Quelle doit être la résistance thermique maximale du radiateur sachant que lҋair ambiant peut
atteindre 50°C et que la température maximale de la jonction de lҋIGBT est 150°C ?
(
Dҋaprès la loi dҋohm thermique : T j − Ta = Rth j −c + Rth c −s + Rth s −a ⋅ P )
T j max − Ta
On veut Tj < Tjmax soit : Rth s −a <
P
(
− Rth j −c + Rth c −s ) Rth s − a < 0 ,55 K / W
¾ Choisir un radiateur parmi les deux présentés ci-dessous sachant que la taille du radiateur ne
doit pas dépasser 10 cm et que la vitesse de la ventilation ne dépasse pas 4 m/s. Justifier.
CO 862P CO 512P
K/W K/W
7 3
5 2
3 1
1 0
50 100 150 200 250 mm 50 100 150 200 250 mm
K
Dans le cas dҋune ventilation forcée, le graphe
ci-contre donne le coefficient correcteur K à 0,8
prendre en compte pour évaluer la nouvelle 0,6
valeur de la résistance thermique : 0,4
0,2
Rth avec ventilation = K. Rth sans ventilation Vitesse dҋair (m/s)
0
0 1 2 3 4 5 6
Sans ventilation,
ventilation, aucun
aucun dissipateur
dissipateur nene peut
peutconvenir
convenirsisilalalongueur
longueurest
estde
de100
100mm.
mm.
Avec une ventilation
ventilation de
de 44 m/s (K ≈≈ 0,27),
m/s (K 0,27), seule
seulela
larésistance
résistancedu duCO
CO512
512PPdiminue
diminuesuffisamment
suffisamment
On considère, par exemple, deux composants montés sur un même radiateur. Dans ce cas, il y a
deux sources de puissance thermique et le modèle thermique correspondant est le suivant :
θJ2 θB2
θA
Rth2(J-B) Rth2(B-R)
Pth
θJ1 θB1 θA
θB1 θB2
Pth2 Pth1 Rth1(J-B) Rth1(B-R) θR Rth(R-A)
θJ1 θJ2
Pth
θR
Contacts
boîtier - radiateur
En posant Pth = ¦P
k
thk = Pth1 + Pth2 , on en déduit que :
R th(R − A ) =
( )
θR − θ A θ Jk − θ A − R thk ( J−B ) + R thk (B −R ) ⋅ Pthk
=
Pth Pth
( )
Pour éviter la destruction des jonctions θ Jk < θ Jk max , il faut choisir Rth(R-A) telle que :
(
ª θ J max − θ A − R thk ( J−B) + R thk (B−R ) ⋅ Pthk
R th(R − A ) < min « k
) º
»
k
¬ Pth ¼
150 4. Conversion statique dҋénergie
7. Modélisation dynamique
Les formules précédentes supposent que la température de jonction suit instantanément la
puissance dissipée. Or, tout corps a une certaine inertie thermique due à sa capacité thermique.
Ces formules ne sont donc vraies quҋune fois lҋéquilibre thermique atteint, cҋest à dire en régime
statique. En régime dynamique, il faut affiner la modélisation en ajoutant les capacités thermiques
(en J /°C ) afin de prendre en compte les constantes de temps thermique (en secondes).
Celle-ci est faible pour la jonction qui voit sa température évoluer rapidement : τJ = 1 ms.
Par conséquent, on ne prendra pas en compte la capacité thermique correspondante.
Par contre, la constante de temps est importante pour le dissipateur qui voit sa température
évoluer lentement : τ = quelques secondes à quelques minutes.
° P = C d(Δθ)
°¯ C th
dt
er
Lҋéchauffement Δθ = θB – θA du boîtier est donc régi par lҋéquation différentielle du 1 ordre :
Δθ d(Δθ) d(Δ θ)
Pth = + C th τ⋅ + Δθ = R thPth
R th dt dt
§ t ·
−
Δ θ ( t ) = R thPth ⋅ ¨ 1 − e τ ¸
Finalement, la solution de lҋéquation différentielle sҋécrit : ¨ ¸
© ¹
Δθ
On constate que la température croît
RthPth exponentiellement avant dҋatteindre
0,95 RthPth sa valeur en régime permanent.
B
Réponse à une variation lente : T >> τ Réponse à une variation rapide : T << τ
Pth Pth
P0 P0
<Pth>
0 t 0 t
T T 2T 3T
Δθ Δθ
RthP0
Δθ 2
Δθ 1
0 t 0 t
Redresseurs à diodes
Tant en monophasé quҋen triphasé, le redresseur proprement dit est le plus souvent alimenté par
un transformateur qui isole galvaniquement le côté continu du réseau alternatif et permet
dҋadapter les niveaux de tension. Souvent, le redressement du réseau est le préliminaire à dҋautres
conversions, réalisées par des systèmes situés en aval (exemples : onduleur de tension, hacheur).
La charge du redresseur doit en principe être inductive pour satisfaire les contraintes dynamiques
des convertisseurs, le réseau en entrée étant considéré comme une source de tension.
Le filtrage par simple condensateur en parallèle sur les bornes de sortie du redresseur ne devrait
pas être utilisé : le redresseur relie alors directement deux sources dynamiques de tension,
réseau et condensateur. Bien que ce procédé provoque un « conflit de sources », il est souvent
utilisé par les fabricants, pour des raisons de coût (un condensateur est nettement moins onéreux
quҋune bobine de lissage), dҋencombrement et de masse (voir page 164). Cҋest alors lҋinductance
de ligne ou lҋinductance de fuites de lҋenroulement secondaire du transformateur, quand il existe,
qui joue le rôle dҋinductance de lissage et évite le conflit entre sources.
iD > 0 D passante vD = 0
vD
vD < 0 D bloquée iD = 0 0
Chapitre 15 : Redresseurs à diodes 153
D1 D2 I D1 D2 D3 I
iE iE1
iE2
v u u
iE3
v1
v2
D3 D4 v3 D4 D5 D6
Neutre
On néglige lҋondulation du courant i dans la bobine du filtre en "ī" placé en sortie du redresseur.
Le courant redressé est alors supposé parfaitement constant confondant sa valeur instantanée i
avec sa valeur moyenne I. La charge du redresseur est alors assimilable à une source de courant
continu. Pour comprendre comment fonctionne un redresseur à diodes, il suffit de regarder les
assemblages de diodes que lҋon appellera les commutateurs.
u, i
2.2. Tension redressée
-v
La tension redressée est formée de 2 sommets V 2
de sinusoïdes par période du réseau.
I
Sa fréquence est : fr = 2 f
0 θ
On dit que lҋindice de pulsation est p = 2. π 2π
Sa valeur moyenne est donnée par : vD1, iD1
π
1 V 2 iD1
<u>=
³ V 2 sin θ ⋅ dθ = [− cos θ]0π I
π π
0
0 θ
2V 2 π 2π
Cҋest à dire : < u >=
π
vD1
−V 2
2.3. Contraintes imposées aux diodes
La connaissance de la tension inverse maximale D1 - D4 D2 - D3 D1 - D4
appliquée à une diode et du courant moyen < iD1 > Diodes passantes
la traversant est indispensable pour choisir les
diodes du redresseur. Pour le redresseur PD2,
elles doivent satisfaire : Dҋaprès la loi des mailles : vD1 = v1 − vKN.
2 VI 2 2V 2
Ps = Pa = < u ⋅ I > = < u > ⋅ I Ps = car < u >= (voir 2.2)
π π
S s = V IE S s = V I I
2VI 2 v ip
Pp = Ps = puis = =m
π vp iE
vp, ip
Les allures de vp et ip sont données ci-contre.
La puissance apparente au primaire sҋécrit : Vp 2
V mI
S p = Vp Ip = ⋅ (m I) Sp = V I
m
0 θ
Expression générale du facteur de puissance : π 2π
- mI
2 2
fp = = 0,9 = f s
π
156 4. Conversion statique dҋénergie
sin(a + b) + sin(a − b)
On utilise la formule trigonométrique : sin a ⋅ cos b = et sin (− x) = − sin x
pour linéariser le produit. Soit : 2
π2 π2
2V 2 2V 2 ª cos(2k + 1) θ cos( 2k − 1) θ º
Ak =
π ³ [sin (2k + 1) θ − sin(2k − 1) θ] ⋅ dθ =
0
π
⋅ «−
¬ 2k + 1
+
2k − 1 »
¼0
§ π· § π· k π
Or : cos ¨ (2k + 1) ¸ = cos ¨ kπ + ¸ = (− 1) cos = 0 (il en est de même avec 2k – 1)
© 2¹ © 2¹ 2
2V 2 ª 1 1 º 4V 2
Par conséquent : Ak = ⋅« − Ak = −
π ¬ 2k + 1 2k − 1 »¼ π (2k + 1) (2k − 1)
4V 2 u er
Limitation au 1 harmonique
u(θ) = < u > + A 1 ⋅ cos 2θ = < u > − ⋅ cos 2θ
3π
V 2
§ 2 ·
Soit : u(θ) = < u > ⋅¨1 − cos 2θ ¸ < u>
© 3 ¹
2.5.2. Dimensionnement de L
2V 2
Il en résulte que : E =< u >=
π
T
di L di L L
³ dt ⋅ dt = T ⋅ [ i( t ) ] ⋅ [ i (T ) − i ( 0 ) ] = 0
T
* Démonstration : < vL > = L < >= 0= car i(T) = i(0)
dt T T
0
er
En se limitant au 1 harmonique, on a vu que la tension u(t) (cf. & 2.5.1) s'écrivait avec θ = ωt :
§ 2 · 2< u >
u( t ) = < u > ⋅ ¨1 − cos 2ωt ¸ = < u > − cos 2ωt = < u > + uond ( t )
© 3 ¹ 3
Tout se passe donc comme si la charge (L, E) était alimentée par deux générateurs en série :
i(t) ω
Pulsation 2ω
<i> = I iond(t)
composante
<u> continue
E
= <u> E + uond(t) L
uond(t) composante
alternative
Schéma c Schéma d
di ond ( t ) 2<u>
u ond ( t ) = L =− cos 2ωt avec ω = 100π rad/s
dt 3
<u>
Par intégration, il vient : i ond ( t ) = − ⋅ sin 2ωt u, i
3 Lω
V 2
Pour une ondulation crête à crête Δi du courant Δi i
i(t) donnée, on en déduit lҋexpression de L :
I
2<u> 4V 2
Δi = L= 0 θ
3 Lω 3 π Δi ω π 2π
158 4. Conversion statique dҋénergie
er
Ces variations seront supposées sinusoïdales (en se limitant au 1 harmonique) :
La variation uv(t) de u(t) a pour pulsation ω1 = 2ω (PD2) et pour valeur efficace Uv ;
La variation i0v(t) de i0(t) a pour pulsation ω2 (hacheur) >> ω1 et pour valeur efficace I0v.
Le filtre est correctement dimensionné si les variations de ces deux grandeurs induisent des
variations u0v(t) de u0(t) faibles. On note :
U0v1 la valeur efficace de u0v(t) occasionnée par une variation de tension seule (i0v(t) = 0) ;
U0v2 la valeur efficace de u0v(t) occasionnée par une variation de courant seule (uv(t) = 0).
1 1 Lω2 Lω2 1
U0 v1 = 2
⋅ Uv ≈ 2
⋅ Uv U0 v 2 = ⋅ I0 v ≈ ⋅ I0 v ≈ ⋅ I0 v
1 − LCω1 LCω1 1 − LCω2
2
LCω2
2 Cω2
1 Uv 1 I0 v
Soit : C≈ 2
⋅ (1) Soit : C≈ ⋅ (2)
Lω1 U0 v1 ω2 U0 v 2
1 100 1 6
(1) C > ⋅ = 844 μF (2) C > ⋅ = 20 μF
0,1⋅ (2π ⋅ 100 ) 2 3 2π ⋅ 16000 3
N A
ªπ πº ª π 5π º ª 5 π 7π º
θ «6 ; 2» «2 ; 6 » « 6 ; 6 » Chronogrammes
¬ ¼ ¬ ¼ ¬ ¼ vi, iE1
Diodes D1 et D5 D1 et D6 D2 et D6 u12 - u31 u23 - u12 u31
passantes U 2
vKN v1 v1 v2 v1 v2 v3
I
vAN v2 v3 v3
u = vKN − vAN u12 – u31 u23 0 θ
π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
avec : vKN = sup (v1,v2,v3) et vAN = inf (v1,v2,v3)
-I
Sa fréquence est : fr = 6 f 0 θ
π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
L'indice de pulsation p est égal à 6. vD1, iD1
π6
2S 6 6U 2 π 0 θ
<u>= =
π3 π ³ U 2 cos θ ⋅ dθ =
0
π
⋅ sin
6
1/2 vD1
3U 2
Cҋest à dire : <u>= −U 2
π u12 - u31
D3 D1 D2 D3
3.3. Contraintes imposées aux diodes D5 D6 D4 D5
Diodes passantes
Le courant iD1 est un créneau positif dҋamplitude I
et de rapport cyclique 1/3 : < iD1 > = I/3. La tension
Dҋaprès la loi des mailles : vD1 = v1 − vKN.
inverse maximale vaut U 2. Pour le redresseur
PD3, les diodes doivent satisfaire : Par conséquent, la tension vD1 prend les
valeurs successives :
I
VRRM ≥ s ⋅ U 2 et IF( AV ) ≥ s ⋅ D1 passante vKN = v1 vD1 = 0
3
D2 passante vKN = v2 vD1 = u12 < 0
où s est un coefficient de sécurité (s > 1). D3 passante vKN = v3 vD1 = - u31 < 0
160 4. Conversion statique dҋénergie
Le redresseur étant supposé sans pertes (diodes parfaites), la puissance active fournie par le
secondaire du transformateur (Ps) est égale à celle absorbée par la charge (Pa) :
3 VI 6 3U 2
Ps = Pa = < u ⋅ I > = < u > ⋅ I Ps = car < u > = et U=V 3
π π
2 I
S s = 3 V IE = 3 V ⋅ I Ss = V I 6
3
0 θ
Expression générale du facteur de puissance : π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
-I
3
fs = = 0,955
π
3 VI 6 v ip
Pp = Ps = puis = =m*
π v p iE
* Le courant primaire ip doit être déterminé en écrivant la compensation des ampères-tours (ou théorème dҋHopkinson) pour
une colonne du transformateur triphasé (non étudié). Comme < iE > = 0, on démontrerait que : ip =m.iE.
cos(a + b) + cos(a − b )
On utilise la formule trigonométrique : cos a ⋅ cos b = et cos (− x) = cos x
pour linéariser le produit. Soit : 2
π6 π6
6U 2 6U 2 ª sin( 6k + 1) θ sin( 6k − 1) θ º
Ak =
π ³ [cos (6k + 1) θ + cos(6k − 1) θ] ⋅ dθ =
0
π
⋅«
¬ 6k + 1
+
6k − 1 »
¼0
6 U 2 (− 1)k ª 1 1 º 6U 2
Dҋoù : Ak = ⋅ ⋅« − A k = (−1)k + 1
π 2 ¬ 6k + 1 6k − 1 »¼ π (6k + 1) (6k − 1)
3U 2 6U 2 6U 2 6U 2
π 35 π 143 π 323 π La composante continue
nҋa pas été représentée.
6U 2 u er
Limitation au 1 harmonique
u(θ) = < u > + A 1 ⋅ cos 6θ = < u > + ⋅ cos 6θ
35 π U 2 <u>
§ 2 ·
Soit : u(θ) = < u > ⋅¨1 + cos 6θ ¸
© 35 ¹
Son allure est représentée ci-contre. 0 θ
Elle diffère très peu du signal redressé réel. π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
162 4. Conversion statique dҋénergie
3.5.2. Dimensionnement de L
3U 2
Il en résulte que : E =< u >=
π
er
En se limitant au 1 harmonique, on a vu que la tension u(t) s'écrivait (θ = ωt) :
§ 2 · 2< u >
u( t ) = < u > ⋅ ¨1 + cos 6ωt ¸ = < u > + cos 6ωt = < u > + u ond ( t )
© 35 ¹ 35
Tout se passe donc comme si la charge (L, E) était alimentée par deux générateurs en série :
i(t) ω
Pulsation 6ω
<i> = I iond(t)
composante
<u> continue
E = <u> E + uond(t) L
uond(t) composante
alternative
Schéma c Schéma d
<u> u, i
Par intégration, il vient : i ond ( t ) = ⋅ sin 6ωt
105 Lω
U 2
Pour une ondulation crête à crête Δi du courant i(t) Δi
donnée, on en déduit lҋexpression de L : i
I
2<u> 2U 2 0 θ
Δi = L=
105 Lω 35 π Δi ω π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
4. Tableau récapitulatif
Redresseur PD2 Redresseur PD3
Structure + charge
D1 D2 I D1 D2 D3 I
iE iE1
iE2
v u u
iE3
v1
v2
D3 D4 v3 D4 D5 D6
Neutre
v, iE vi, iE1
u12 - u31 u23 - u1 u31
V 2 U 2
v1 v2 v3
I I
Formes dҋondes en entrée et en sortie du redresseur
0 θ 0 θ
π 2π π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
-I -I
u, i u, i
V 2 U 2
I I
0 θ 0 θ
π 2π π/6 π/2 5π/6 7π/6 3π/2 11π/6
D1 - D4 D2 - D3 D1 - D4 D3 D1 D2 D3
Diodes passantes D5 D6 D4 D5
2V 2 3U 2
<u>= <u>= (U = V 3 )
π π
Fréquence du signal redressé : fr = 2.f = 100 Hz Fréquence du signal redressé : fr = 6.f = 300 Hz
Critères de choix
I I
VRRM ≥ s ⋅ V 2 et IF( AV ) ≥ s ⋅ VRRM ≥ s ⋅ U 2 et IF( AV ) ≥ s ⋅
des diodes
2 3
VRRM : Tension inverse (R) répétitive (R) maximale (M) (diode bloquée)
I0, IF(AV) : Courant direct (F) moyen (AV) maximal (diode passante)
s est un coefficient de sécurité (s > 1).
Facteurs de
3
puissance
2 2 fs = = 0,955 = fp
fp = = 0,9 = fs π
π
Les facteurs de puissance au primaire et au secondaire sont identiques et excellents, ce qui justifie
lҋutilisation courante des redresseurs PD2 et PD3 pour le redressement direct des réseaux.
164 4. Conversion statique dҋénergie
6. Conclusion
La conversion alternative / continue est utilisée dans un très vaste domaine de puissance, de
quelques mW pour les alimentations de petits ensembles électroniques (chargeur de téléphone
portable, etc.) à quelques centaines de MW pour l'interconnexion de réseaux de distribution
d'énergie électrique de phases différentes.
Hacheurs
Lors des phases de mise en mouvement ou de maintien à vitesse constante, la source dҋentrée
fournit de la puissance électrique à la MCC qui la convertit à son tour en puissance mécanique
(fonctionnement moteur). Lors des phases de freinage, on peut récupérer une partie de lҋénergie
cinétique en faisant transiter la puissance de la MCC vers la source (fonctionnement génératrice) :
On peut rencontrer entre autre ces convertisseurs dans la chaîne d'énergie des produits suivants :
Une phase active correspond à un échange dҋénergie entre la source et la MCC alors que dans la
phase de roue libre, il nҋy a aucun transfert dҋénergie entre la source et la MCC.
166 4. Conversion statique dҋénergie
2. Le hacheur série
iE
2.1. Structure =
I
Le hacheur série permet d'associer une source
de tension dont la tension est toujours positive V u
(V > 0) avec une source de courant dont le courant
ne peut devenir négatif (I > 0).
=
On rappelle qu'en pratique, la source de courant
est une MCC en série avec une bobine de lissage.
On négligera dans un premier temps lҋondulation
ste
du courant dҋinduit de sorte que : i(t) = I = C . iE K1 iK1
Compte tenu des règles d'associations des iK2 I
sources (cf. page 135), ce hacheur est constitué de vK1
deux interrupteurs K1 et K2 fonctionnant de manière V vK2 K2 u
périodique (période T) et complémentaire :
K2 = K1
K1 = 1
iK1 K2 = 0 iK2
0 t
I αT T
vK2 T+αT
V
vK1 vK2 V
V
K1 = 0
K2 = 1 -I
0 t
αT T T+αT
iK2
αT T T+αT
0 t
vK1
iK2
iK1 vK2
-I
K1 = 1 K1 = 0 K1 = 1 K1 = 0
Chapitre 16 : Hacheurs 167
La charge du hacheur est une MCC en série avec une bobine de lissage. L'assimiler à une source
de courant de valeur constante I revient à négliger l'ondulation que la valeur finie de l'inductance
de la bobine et la forme en créneaux de la tension à ses bornes font apparaître sur le courant.
Δi = I1 – I0 ≈ 1,5 A
2.3.2. Modélisation
En réalité, le modèle est une source de tension E (fcém de la MCC) en série avec une résistance R
(résistance totale de l'induit et de la bobine de lissage) et une inductance pure L (inductance totale
de l'induit et de la bobine de lissage) Modèle c.
R
i i i
L L/R >> T L
u u u
M E <u>
En première approche, une MCC sҋaccommode fort bien dҋune tension présentant des
variations instantanées importantes : lҋinduit ne "voit" que la valeur moyenne de la tension. Par
contre, un lissage suffisant du courant est nécessaire pour obtenir de bonnes conditions de
fonctionnement de la machine (cf. paragraphe 2.5 - page 169).
Dans ces conditions, on peut remplacer Ri petit et variant peu par R.< < i > petit ce qui conduit à
assimiler la tension E + R.i à sa valeur moyenne : < u > = E + R.< i > Modèle d.
t ∈ [ 0 ; αT ] t ∈ [ αT ; T ]
K1 i i
K1
L L
V K2 V K2 u
<u>
di di
L = V − < u > = (1 − α ) ⋅ V L = − < u > = −α ⋅ V
dt dt
i( t ) =
(1 − α ) ⋅ V ⋅ t + Cste i( t ) = −
α⋅V
⋅ t + C ste
L L
i( 0 ) = I0 i( αT ) = I1
i( t ) =
(1 − α ) ⋅ V ⋅ t + I i( t ) = −
α⋅V
⋅ (t − αT ) + I1
0
L L
Son expression peut être déterminée à partir de l'une des deux relations précédentes. Il suffit par
ère
exemple d'écrire dans la 1 relation que le courant i(t) vaut I1 à l'instant t = αT :
C
(1 − α ) ⋅ V ⋅ αT + I α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T c
I1 = i( αT ) = 0 Δi = Ω
L L
Cet hacheur nҋest ni réversible en tension (< u > > 0), ni réversible en courant (< i > > 0).
Il convient pour piloter la MCC dans le quadrant 1 du plan couple - vitesse C(Ω).
Chapitre 16 : Hacheurs 169
Il apparaît immédiatement que le rendement de la machine avec un courant ondulé est plus
faible qu'avec un courant continu. Cela a pour conséquence que la machine ne peut pas fournir
sa puissance utile nominale. On dit qu'une machine ainsi alimentée est déclassée.
On a donc intérêt à réduire lҋondulation crête à crête Δi du courant pour se rapprocher dҋun facteur
de forme Ff = Ieff / < i > égal à lҋunité. On limitera ainsi lҋéchauffement du moteur, mais aussi
lҋondulation du couple et les vibrations de la chaîne cinématique qui peuvent en résulter.
V⋅T V
A fréquence de hachage f = 1/T fixée, Δi est maximale pour α = 0,5 : (Δi) max = =
4L 4L f
Conclusion :
On cherchera donc à réduire lҋondulation Δi du courant en utilisant une bobine de lissage de
forte valeur et / ou en faisant fonctionner le hacheur à fréquence élevée. Ces solutions
présentent toutefois leurs limites, liées à l'encombrement et au coût pour la bobine, aux
performances des interrupteurs et aux problèmes de commutation pour la fréquence.
On a toujours : K2 = K1 u
V
3.2. Contraintes sur les interrupteurs
Les chronogrammes donnent les formes d'ondes 0
de la tension de sortie u, des courants dans K1 et t
vK1 αT T T+αT
K2 supposés parfaits et des tensions à leurs
bornes. Ce sont les mêmes que celles obtenues
avec le hacheur série sauf que I > 0 ou < 0. V
iK1 iK2
I>0 I>0
0 t
V V vK2 αT T T+αT
vK1 vK2
V
I<0 I<0
0 t
αT T T+αT
ik iK2
αT T T+αT
0 t
vk
IGBT -I
(ou MOS)
K1 = 1 K1 = 0 K1 = 1 K1 = 0
Chapitre 16 : Hacheurs 171
On commande T1, T2 restant toujours bloqué. On commande T2, T1 restant toujours bloqué.
T1 D1 T1 D1
i i
V V
T2 D2 u T2 D2 u
M M
Nota : L'IGBT (ou le MOS) Ti, commandé à lҋamorçage, ne devient passant que si le courant
dҋinduit prend la polarité correcte : il faut i > 0 pour T1 et i < 0 pour T2.
V V V
t t t
αT T αT T αT T
i i i
Δi 0 t
I1
I1
I0 0 t I1
-I1 I0
0 t
T1 D2 T1 D1 T1 D2 T2 D1 T1 D1 T2 D1
K1 K2 K1 K1 K2 K1 K1 K2 K1
α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T c
< u >= α⋅V et Δi = Ω
L d
Cet hacheur nҋest pas réversible en tension (< u > = α.V > 0), mais réversible en courant.
Il permet de piloter la MCC dans les quadrants 1 et 2 du plan couple - vitesse C(Ω).
La source de tension doit être réversible en courant (ou transitoirement).
Chapitre 16 : Hacheurs 173
K2 = K1 et K 4 = K3
u
4.2. Contraintes sur les interrupteurs
V
Le fonctionnement du convertisseur associé aux
sources précédemment définies impose que :
0 t
v K1 + v K 2 = V i K1 − i K 2 = I αT T T+αT
® et ®
¯ v K3 + v K 4 = V ¯ iK 4 − iK 3 = I -V
v K 3 − v K1 = u et v K2 − v K4 = u vK1, vK4
V
On note αT (0 ≤ α ≤ 1) la durée de fermeture des
interrupteurs K1 et K4. α est le rapport cyclique
de fonctionnement. 0 t
αT T T+αT
Les segments de caractéristiques utilisés montrent iK1, iK4
que K1 et K4 sont des interrupteurs à amorçage
I
et blocage commandés (IGBT, MOS) alors que
K2 et K3 sont des interrupteurs à amorçage et
blocage spontanés (diode).
V V
vK1,4 vK2,3
V
0 t
K1 = 0
αT T T+αT
K4 = 0 -I iK2, iK3
αT T T+αT
0 t
vK
iK
-I
iK vK
K1 = 1 K1 = 0 K1 = 1 K1 = 0
K4 = 1 K4 = 0 K4 = 1 K4 = 0
174 4. Conversion statique dҋénergie
< u > = ( 2α − 1) ⋅ V K1 = 1 K1 = 0 K1 = 1 K1 = 0
Soit :
K4 = 1 K4 = 0 K4 = 1 K4 = 0
Les séquences de fonctionnement sont :
t ∈ [ 0 ; αT ] t ∈ [ αT ; T ]
K1 <u> K3 K1 <u> K3
L L
i i
V V
u u
K2 K4 K2 K4
di di
L = V − < u > = 2 (1 − α ) ⋅ V L = − V − < u > = −2α ⋅ V
dt dt
2 (1 − α ) ⋅ V 2α ⋅ V
i( t ) = ⋅ t + Cste i( t ) = − ⋅ t + Cste
L L
2 (1 − α ) ⋅ V 2α ⋅ V
i( t ) = ⋅ t + I0 i( t ) = − ⋅ (t − αT ) + I1
L L
Son expression peut être déterminée à partir de l'une des deux relations précédentes. Il suffit par
ère
exemple d'écrire dans la 1 relation que le courant i(t) vaut I1 à l'instant t = αT : C
2 (1 − α ) ⋅ V 2 α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T f c
i ( αT ) = I1 = ⋅ αT + I 0 Δi = Ω
L L
Cet hacheur nҋest pas réversible en courant (< i > > 0), mais réversible en tension.
Il permet de piloter la MCC dans les quadrants 1 et 4 du plan couple - vitesse C(Ω).
La source de tension doit être réversible en courant (ou transitoirement).
Chapitre 16 : Hacheurs 175
K2 = K1 et K 4 = K3 u
V
5.2. Contraintes sur les interrupteurs
0 t
Les chronogrammes ci-contre donnent les αT T T+αT
formes d'ondes de la tension de sortie u, des
courants dans K1, K2, K3 et K4 supposés parfaits -V
et des tensions à leurs bornes. Ce sont les mêmes
que celles obtenues avec le hacheur réversible en vK1, vK4
tension sauf que I peut être cette fois > 0 ou < 0. V
I<0 I<0 0 t
αT T T+αT
iK2, iK3
αT T T+αT
0 t
ik
vk -I
IGBT K1 = 1 K1 = 0 K1 = 1 K1 = 0
(ou MOS)
K4 = 1 K4 = 0 K4 = 1 K4 = 0
176 4. Conversion statique dҋénergie
Si on veut réduire le nombre de commutations, On peut aussi commander les interrupteurs pour
pour chacun des 4 quadrants de fonctionnement, avoir 2 hacheurs réversibles en tension
on ne commande que 2 interrupteurs : (voir paragraphes 4.1 & 4.2) :
iE T1 D1 D3 T3 iE T1 D1 D3 T3
u u
V M V M
i i
T2 D2 D4 T4 T2 D2 D4 T4
V M
On sҋintéresse à la commande complémentaire
des IGBTs uniquement. i
K2 K4
Sur [ 0 ; αT ] : K1 et K4 sont fermés (u = V)
Sur [ αT ; T ] : K2 et K3 sont fermés (u = – V)
Nota : L'IGBT (ou le MOS) Ti, commandé à lҋamorçage, ne devient passant que si le courant
dҋinduit prend la polarité correcte : il faut i > 0 pour T1 et T4 et i < 0 pour T2 et T3.
On ne traitera que le cas α > 0,5, cҋest à dire < u > > 0, les formes dҋondes et les intervalles de
conduction étant les mêmes pour α < 0,5. On distingue les 3 cas suivants :
On retrouve
D3 D1
T1
les 4 mailles
de circulation T3
V M V M
T4 du courant ! T2
D2 D4
u u u
V V V
0 t 0 t 0 t
αT T αT T αT T
-V -V -V
i i i
0 t
I1 I1
I0 0 t I1
-I1 I0
0 t
T1 D2 T1 D1 T1 D2 T2 D1 T1 D1 T2 D1
T4 D3 T4 D4 T4 D3 T3 D4 T4 D4 T3 D4
Les points A, B et C sont localisés dans le réseau de caractéristiques mécaniques page suivante.
178 4. Conversion statique dҋénergie
Comme pour le hacheur réversible en tension (cf. page 174), on démontrerait que :
C
2α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T f c
< u > = (2α − 1) ⋅ V et Δi =
L Ω
e d
Cet hacheur est réversible en courant et en tension.
Il permet de piloter la MCC dans les 4 quadrants du plan couple - vitesse C(Ω).
La source de tension doit être réversible en courant (ou transitoirement)
L
iE
T1 T3
i
D1 D3
Rf
∼ 50 Hz C V u
Tf T2 T4 M
D2 D4
Lҋalimentation comportant le redresseur à diodes constitue une source de tension non réversible
en courant. Seule la présence du condensateur de filtrage C assure une réversibilité en courant
transitoire. Lors dҋune phase de freinage du moteur, lҋénergie renvoyée par le hacheur 4Q est
stockée dans le condensateur et la tension V à ses bornes augmente. Cette énergie est fonction
de la décélération, de lҋinertie des masses en mouvement et du couple résistant. Si elle devient
trop importante, la valeur atteinte par V peut endommager les constituants du variateur (diodes,
condensateur, transistors).
En fait, lorsque la tension aux bornes de C dépasse une valeur préréglée Vmax, le transistor Tf du
hacheur de freinage devient passant et la résistance Rf dissipe lҋénergie supplémentaire.
1
Nota : On rappelle que lҋénergie stockée dans un condensateur sҋécrit W = CV 2 .
2
Chapitre 16 : Hacheurs 179
Dҋaprès la loi dҋOhm : uRf = R f ⋅ i f < uRf > = R f ⋅ < i f > avec < i f > = < ic > −I0 = −I0
1 2 p(t)
PD = p ( t ) ⋅ dt
³ 30 freinages par heure
T
T Pf
tf
p(t) est la puissance reçue par Rf au cours d'une période
T = 3600 s. On suppose que p(t) = Pf pendant les phases t
de freinage. Dans ces conditions : T = 3600 s
PD =
1
T
( 2
)
⋅ n ⋅ Pf ⋅ t f =
1
3600
(
⋅ 30 ⋅ 4833 2 ⋅ 1,2 ≈ 483 W ) Choix : Rf = 14 Ω - 500 W
180 4. Conversion statique dҋénergie
6. Tableau récapitulatif
Schéma structurel Formes d'ondes en sortie Quadrants
u C
Δi (< i >)
V
iE T I1 i
Hacheur série
i I0 c
V 0 t Ω
αT T (< u >)
D u M
Pour le hacheur série :
1 sens de rotation
i>0 sans freinage
[ 0 ; αT ] : T passant - D bloquée (par récupération
[ αT ; T ] : T bloqué - D passante Pour le hacheur réversible d'énergie)
en courant :
C
i>0 ou i<0 (< i >)
Hacheur réversible
iE
T1 D1 Dans les deux cas : c
en courant
i Ω
V
< u >= α⋅V d (< u >)
T2 D2 u M
α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T
Δi = 1 sens de rotation
L
Commande complémentaire des IGBTs avec freinage
u
C
(< i >)
Δi
V
f c
Hacheur réversible
iE T1 D3 I1 i
I0
Ω
en tension
V M 0 t (< u >)
i αT T
D2 u T4
-V 2 sens de rotation
avec freinage à
Pour le hacheur réversible "vitesse constante"
en tension : dans un sens
[ 0 ; αT ] : T1, T4 passants - D2, D3 bloquées
(descente dҋun treuil)
[ αT ; T ] : T1, T4 bloqués - D2, D3 passantes i>0
T1 T3 i>0 i<0
Hacheur réversible
iE ou
D1 D3
f c
V M Ω
Dans les deux cas :
T2
i
T4 e d (< u >)
D2 u D4
< u > = (2α − 1) ⋅ V
2 sens de rotation
2α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T
Commande complémentaire des IGBTs Δi = avec freinage
L
Remarque : Dans toutes les structures proposées, les IGBTs peuvent être remplacés par des
transistors MOS de puissance (cf. page 141).
Chapitre 17
Onduleurs de tension
1. Généralités
1.1. Rôle dҋun onduleur
Un onduleur est un convertisseur statique assurant avec un excellent rendement la conversion
continu - alternatif. Cҋest le constituant principal de la plupart des variateurs de vitesse pour moteurs
à courant alternatif (synchrone, asynchrone) aussi bien dans le domaine industriel que grand public.
= ∼
triphasé
iE iS iE iS
vE Onduleur vS vE Onduleur vS
de tension de courant
On se limitera dans cet ouvrage aux onduleurs de tension à fréquence variable. Les structures
dҋonduleur habituellement utilisées offrent des possibilités de réversibilité du fonctionnement. La
conversion inverse ainsi réalisée est un redressement.
Le récepteur de courant alternatif est idéal : il absorbe un courant iS sinusoïdal. Cette notion
de signal sinusoïdal, qui peut se concevoir intuitivement, à partir du développement en série de
Fourier, sera justifiée ultérieurement au moment de lҋassociation convertisseur - machine.
E
K2 = K1 et K 4 = K3 (i) iS
K2 K4
Toutefois, la commande des deux "bras" dҋonduleur
nҋest pas forcément simultanée. On distingue deux
modes de fonctionnement détaillés page suivante :
K1 K4 passants vS = E K2 K3 passants vS = – E
K1 K4 passants vS = E K2 K3 passants vS = – E
K1 K3 passants vS = 0 K2 K4 passants vS = 0
iS iS
e
L L
iS iS
R
vS vS
Ce modèle est valable dans des conditions de La force électromotrice e(t) est sinusoïdale
vitesse et de couple données. La résistance R de même fréquence que le fondamental de la
traduit alors la puissance absorbée par une tension de sortie vS(t).
phase du moteur.
Chapitre 17 : Onduleurs de tension 183
vS, iS ϕ vS, iS ϕ
Im Im
E E
θ θ
ϕ π π
2π β δ π π
2π
-E -E
K1 - K4 K2 - K3 K1 - K4 K1 K2 K1
θ θ
ϕ π π
2π δ π π
2π
= ϕ + β/2
I'm
I'm
θ θ
π π
2π β π π
2π
I'm
I'm
iK1(3) iK1(3)
ik
Im > 0 Im > 0
E T D vk
E
vK1(3) vK1(3)
IGBT
I'm < 0 (ou MOS) I'm < 0
- La commande décalée nҋest pas transposable en triphasé, elle perd donc son intérêt dans le
domaine des variateurs de vitesse pour moteurs.
- La valeur β = π/3 qui donne des créneaux de largeur 2ππ/3 pour la tension vS(θ θ) permet dҋannuler
lҋharmonique de rang 3 et ses multiples et donc de faciliter le filtrage de la tension de sortie.
184 4. Conversion statique dҋénergie
E E
θ θ
π π
2π β π π
2π
-E -E
La valeur efficace VS de vS(t) est donnée par : La valeur efficace VS de vS(t) est donnée par :
π π
1 1 β
VS = E 2 dθ VS = E VS = E 1−
π ³
0
VS =
π ³E 2
dθ
π
β
∞ ∞
sin( 2p + 1) θ ( )
v S ( θ) =
4E
π ¦
p=0
2p + 1
v S (θ' ) =
4E
π ¦ cos (2p + 1) β2 ⋅ sin(22pp++11) θ'
p=0
4E
3π 2E 3
5π
Rang Rang
1 3 5 7 9 1 3 5 7 9
(p = 0) (p = 1) (p = 2) (p = 3) (p = 4) (p = 0) (p = 1) (p = 2) (p = 3) (p = 4)
V S1 =
4E
=
2 2E 2 2E β β = π/3 V S1 =
6E
VS1 = cos
π 2 π π 2 π
2 2 2
2
VS − VS1
2
2 ( π 2 − 8) VS − VS1 §π·
τd = = = 48 % τd = = ¨ ¸ − 1 = 31%
VS1 4 VS1 ©3¹
V 2 − V1 − V0
2 2
rapport de la valeur efficace V du signal amputé de τd = =
sa composante continue V0 et de son fondamental V1 V1
V1 sur la valeur efficace du fondamental V1. Vn : valeur efficace de lҋharmonique de rang n
Chapitre 17 : Onduleurs de tension 185
< iE > : valeur moyenne de iE(t) < iE > : valeur moyenne de iE(t)
vE, iE iE = iS i E = - iS vE, iE iE = iS i E = - iS
Im Im
E E
θ θ
ϕ π π
2π δ π π
2π
I'm
I'm
K1 - K4 K2 - K3 K1 - K4 K1 K2 K1
θ θ
ϕ π π
2π β δ π π
2π
= ϕ + β/2
-E -E
Im Im
Dҋaprès (ii) : P = VS1 I S cos ϕ où IS = Dҋaprès (ii) : P = VS1 I S cos ϕ où IS =
2 2
2 E Im 2 E Im β
Dҋaprès 2.4 : P= cos ϕ Dҋaprès 2.4 : P= cos cos ϕ
π π 2
Si 0 < ϕ < π/2, P et < iE > sont positifs, le transfert dҋénergie se fait du générateur continu
vers le récepteur alternatif.
Si π/2 < ϕ < π, P et < iE > sont négatifs, le transfert dҋénergie se fait en sens inverse.
Lҋonduleur fonctionne alors en redresseur.
Lҋexamen du courant dҋentrée iE(t), de fréquence double de celle de la commande des interrupteurs
de lҋonduleur, montre que le générateur continu doit pouvoir assurer une réversibilité instantanée
en courant (iE > 0 et iE < 0).
186 4. Conversion statique dҋénergie
Lorsque lҋonduleur est alimenté à partir du réseau industriel par un redresseur, il faut placer entre
celui-ci et lҋonduleur un filtre dҋentrée.
iR iE iS
Réseau L iC
alternatif Onduleur
Redresseur C vE vS Charge
monophasé de tension
ou triphasé
Bien que le redresseur ne soit pas réversible en courant (iR > 0), lҋonduleur peut néanmoins
fonctionner car le condensateur du filtre dҋentrée assure la réversibilité instantanée de iE(t) :
Mais la réversibilité fonctionnelle (passage de ϕ < π/2 à ϕ > π/2) nҋest pas possible car le courant
moyen < iE > ne peut sҋinverser. En effet :
dv E iR > 0
i E = i R − i C < iE > = < iR > − < iC > = < iR > −C < >* < iE > = < iR > < iE > > 0
dt
=0
dv E
* Le courant moyen < iC > est nul car la tension vE aux bornes du condensateur C est périodique : < >= 0
La tension vE présente en fait une légère ondulation autour de sa composante continue E. dt
Lorsque lҋonduleur est alimenté par une batterie dҋaccumulateurs, la réversibilité fonctionnelle
est assurée puisquҋune batterie est une source de tension réversible en courant. Quand P et < iE >
sont positifs, la batterie se décharge ; quand ils sont négatifs, elle se recharge.
1 1
De même pour les autres phases, on aboutit à : v 2N = (u23 − u12 ) et v 3N = (u31 − u23 )
3 3
Chapitre 17 : Onduleurs de tension 187
Quelques schémas utiles pour tracer : u12, u23, iK1 et iE (Tracés effectués page suivante)
iK1 iK1
K1 K3 K5 K1 K3 K5
1 1
iE iE
u12 i1 u12 i1
2 2
E N E N
u23 i2 u23 i2
3 3
i3 i3
K2 K4 K6 K2 K4 K6
iK1 iK1
K1 K3 K5 K1 K3 K5
1 1
iE iE
u12 i1 u12 i1
2 2
E N E N
u23 i2 u23 i2
3 3
i3 i3
K2 K4 K6 K2 K4 K6
iK1 iK1
K1 K3 K5 K1 K3 K5
1 1
iE iE
u12 i1 u12 i1
2 2
E N E N
u23 i2 u23 i2
3 3
i3 i3
K2 K4 K6 K2 K4 K6
K1 K2 K1 K1 K2 K1
K4 K3 K4 K4 K3 K4
K5 K6 K5 K6 K5 K6 K5 K6
Intervalles de conduction des interrupteurs Intervalles de conduction des interrupteurs
Les tensions composées u12, u23 et u31 sont formées dҋun seul créneau par alternance. On dit alors
que lҋonduleur est commandé en pleine onde. Les tensions simples v1N, v2N et v3N ont été tracées
en utilisant les équations établies précédemment (cf. page 186). Ce sont des créneaux à quatre
niveaux qui forment, comme on lҋattendait, un système triphasé équilibré non sinusoïdal.
Les formes dҋondes de vK1 et iK1 sont exactement les mêmes que pour lҋonduleur monophasé. Les
semi-conducteurs à utiliser sont donc les mêmes. Chaque interrupteur sera donc constitué dҋun
composant commandé T (IGBT, MOS) en antiparallèle avec une diode D qui conduit si iK < 0
2
Tous calculs faits, on trouve : V= E
3
ª π/3 π/2 º
4 E 2E
⋅« ⋅ sin( 2p + 1)θ ⋅ dθ »
V2p +1 =
π 2 «
¬« 0
3 ³
⋅ sin( 2p + 1) θ ⋅ dθ +
π/3
3 ³ »
¼»
2
V 2 − V1 §π·
2
Dҋoù un taux de distorsion : τd = = ¨ ¸ − 1 = 31%
V1 ©3¹
Comparé à celui du créneau symétrique (τd ≈ 48% calculé page 184), il indique, comme pouvait le
laisser pressentir la forme dҋonde de v1N(t), que cette dernière est plus proche de la sinusoïde.
Mais, la réversibilité fonctionnelle, qui suppose lҋinversion de < iE >, pose les mêmes problèmes
que ceux évoqués pour lҋonduleur de tension monophasé (cf. paragraphe 2.5 - page 186).
190 4. Conversion statique dҋénergie
De plus, les harmoniques de courant sont à lҋorigine de couples oscillatoires. Ces oscillations de
couple, même avec une valeur moyenne nulle, sont gênantes : elles provoquent des vibrations et
une fatigue mécanique de la chaîne cinématique.
Chaque période de la tension vS(t) est découpée, par action sur les interrupteurs de lҋonduleur, en
plusieurs créneaux de largeur différente, ceci dans un double but :
Repousser vers les fréquences plus élevées les harmoniques de la tension de sortie vS(t),
pour en faciliter le filtrage ;
Permettre le réglage de la valeur efficace VS1 du fondamental de la tension de sortie vS(t).
Cҋest indispensable dans le cas de lҋalimentation dҋun moteur à fréquence (vitesse) variable
pour pouvoir fonctionner à flux constant (page 267), cҋest à dire avec un rapport VS1 / f constant.
Lorsque la référence est sinusoïdale, deux paramètres suffisent pour caractériser la commande :
fd
Lҋindice de modulation m : m=
f
V̂R
Le coefficient de réglage en tension r : r= (il est compris entre 0 et 1)
V̂M
Pour que les trois tensions de sortie entre phases u12(t), u23(t) et u31(t) soient identiques, à un tiers
de leur période près, en modulation synchrone, on adopte un indice de modulation m multiple de 3.
Chapitre 17 : Onduleurs de tension 191
Schéma de principe
vR1
VR
T t K1
Interface
T =1/f K2
vR2
VR
T
t K3 Commandes
Interface des bras
de lҋonduleur
K4
vR3
VR
t K5
T
Interface
K6
Ondes de référence
sinusoïdales
vM
VM Onde de modulation
triangulaire
T Tt
(appelé porteuse)
Les sorties des comparateurs, créneaux de largeur variable, permettent de commander via les
interfaces les interrupteurs de lҋonduleur. Les entrées du comparateur sont choisis - arbitrairement -
de façon à ce que Ki = 1 (où i = 1, 3 et 5) lorsque vRi(t) > vM(t), lҋétat de lҋautre interrupteur Ki+1 se
déduit immédiatement de celui de Ki grâce à la relation : Ki+1 = Ki.
u 12 = v 1N − v 2N = v 1O − v 2O E
K1 K3 K5
v1N
2 1
Le tableau donne, pour différentes configurations
de deux des trois bras de lҋonduleur, la tension de u12 i1
sortie u12 en fonction de la tension dҋentrée E. v2N
2 N
E O
u31 u23 i2
K1 K3 v1O v2O u12
v3N
0 0 - E/2 - E/2 0 3
0 1 - E/2 E/2 -E E i3
1 0 E/2 - E/2 E 2
K2 K4 K6
1 1 E/2 E/2 0
La figure de la page suivante montre les formes dҋondes de tension obtenues à partir de deux
ondes de référence vR1 et vR2. La combinaison des deux ondes obtenues v1O et v2O permet
dҋobtenir la tension composée u12, qui est une onde à trois niveaux (-E, 0, +E). On parle de MLI
unipolaire, par opposition à la MLI bipolaire qui comporte deux niveaux ± E.
V̂M vM(t)
vR1(t) vR2(t)
V̂R
T
t
1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 K1
0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 K3
v1O
E
2
t
T
E
−
2
v2O
E
2
t
T
E
−
2
u12
E
t
T
-E
Le réglage de lҋamplitude VR des ondes de référence sinusoïdales permet de régler la valeur efficace
U1eff du fondamental de u12(t). La commande est telle que :
θ) peut sҋécrire :
La DSF montre que u12(θ
u12
∞
u12 (θ) = ¦ B ⋅ sin nθ
n =1
n avec E
3π
π 2
4E θ
Bn = ⋅ (cos nα 1 − cos nα 2 + cos nα 3 ) α1 α2 α3 π 2π
nπ
2
-E
n est un nombre impair (1, 3, 5, 7, …).
Il est possible d'annuler les harmoniques 3, 5 et 7 en choisissant les angles α1 = 22,7°, α2 = 37,8°
et α3 = 46,8°. La DSF de la tension ainsi construite commence au rang 9, ce qui facilite son filtrage.
Vn In ω
jLω
1/ R I
In = soit =
R + jnL ω Vn Lω R
1 + jn
R
V
La charge (R,L) se comporte donc comme un filtre passe - bas
et les harmoniques de courant sont dҋautant plus atténués que V : tension simple
leur rang est élevé. Le spectre du courant i(t) vis à vis de celui I : courant en ligne
de la tension v(t) est représenté ci-dessous.
1 3 5 7 9 11 13 Rang 1 3 5 7 9 11 13 Rang
Exemple : E = 300 V, R = 1 Ω et L = 3 mH
Redresseur MLI
1. Constat
Lҋalimentation directe dҋun convertisseur par le réseau électrique industriel, monophasé ou
triphasé, est une situation de plus en plus fréquente dans le monde moderne. Les redresseurs
classiques à diodes ou à thyristors sont les montages essentiellement concernés.
Bien quҋalimentés par les tensions sinusoïdales du réseau, ces convertisseurs absorbent des
courants périodiques non sinusoïdaux. Ils perturbent donc le réseau alternatif qui lҋalimente en y
injectant des courants harmoniques ( pollution harmonique) dont les rangs sont faibles et
consomment de la puissance réactive (redresseurs à thyristors en particulier).
On néglige lҋondulation du courant dans la bobine du filtre en "ī" (L,C) placé couramment en sortie
du redresseur (cf. page 152). La charge est alors assimilable à une source de courant constant.
V 2
D1 D2 I
iE I
v u
0 θ
π 2π
D3 D4
-I
v
θ = ωt
Les redresseurs MLI sont donc des onduleurs utilisés "à lҋenvers" permettant de produire une
tension continue à partir dҋun réseau alternatif (comme un redresseur à diodes) mais en absorbant
sur le dit réseau un courant sinusoïdal à facteur de puissance fp unitaire. La commande des
interrupteurs permettra donc dҋimposer que les harmoniques de courants absorbés ainsi que la
puissance réactive soient nulles. On peut aussi régler, par le contrôle, lҋénergie réactive absorbée
ou fournie. On se limitera à la présentation du redresseur MLI alimenté en monophasé.
Chapitre 18 : Redresseur MLI 195
Afin de garantir la dualité des sources quelle que soit la nature du récepteur, on ajoute :
Récepteur
la tension v (mesure obligatoire) et en C
phase avec elle sauf si on souhaite v iE uC
compenser la puissance réactive Q.
K3 K4
On peut réaliser cet asservissement
de façon classique avec un régulateur
à temps continu (Reg), en linéarisant
le fonctionnement de lҋonduleur, ou
par lҋintermédiaire dҋune fourchette de
INTERFACES
courant.
Fourchette Commande
La mise en place de la commande de courant par hystérésis
par hystérésis est très simple mais
elle ne permet pas le contrôle direct -
iref + ou
de la fréquence de commutation des
interrupteurs (IGBTs), contrairement à Commande
Reg MLI MLI
la commande MLI. Celle-ci demande
cependant une modélisation pour la Asservissement classique
détermination du correcteur.
fd
Lҋindice de modulation : m= avec m >> 1 (ex : f = 50 Hz et fd = 5 kHz m = 100)
f
V̂R
Le coefficient de réglage : r= Généralement, r est compris entre 0 et 1 V̂R ≤ V̂M
V̂M
Récepteur
le plus "efficace" mais le plus simple à C
décrire. Ainsi, on a : v vE UC
K1 = K 4 = K 2 = K 3
Maille dҋentrée K3 K4
On note Td = 1/fd << T la période de
découpage et α le rapport cyclique de
découpage. La comparaison des
signaux vR et vM conduit à : Fonctionnement en mode complémentaire
La porteuse peut avoir aussi la forme de
[ 0 ; αTd ] : vR > vM v R, v M
« dents de scie » (onde asymétrique).
K1, K4 sont fermés V̂M
vE = + UC V̂R
[ αTd ; Td ] : vR < vM 0 t
T + tδ
K2, K3 sont fermés
vE = – UC
tδ = δ/ω
ω
vE vE
UC UC
0 t
αTd Td t
- UC
- UC
Sur une période de découpage Td : Td Période de découpage
αTd Rapport cyclique α compris entre 0 et 1
< v E ( t ) > = (2α − 1) ⋅ UC
La commande MLI sinus - triangle permet de faire varier lentement le rapport cyclique α(t) du
redresseur par rapport à la période de découpage Td afin que la valeur moyenne < vE(t) > de la
tension vE(t) présente une évolution sinusoïdale à f = 50 Hz. Ceci permet de réduire lҋinfluence
des harmoniques générés par le redresseur.
∞
= (2α( t ) − 1) ⋅ UC +
VE (t)
¦ V̂k =1
Ek ⋅ sin (k ⋅ 2πfd ⋅ t ) vE BF(t)
BF v(t)
VE
Composante HF ( t )
Basse Fréquence (BF) vE HF(t)
Composantes
(50 Hz) Hautes Fréquences (HF)
(multiples de fd)
1 V̂ Lω ÎE 1
Dҋoù : α( t ) = + sin ω t − cos ω t α( t ) = + Δα ⋅ sin(ωt − δ )
2 2UC 2UC 2
V̂ 2 + (Lω Î E )2 § Lω Î E ·
Avec : Δα = et δ = Arc tan ¨ ¸
2 UC ¨ V̂ ¸
© ¹
diE ( t ) δ
v( t ) = L + vE (t) V = jLω ⋅ IE + VE
dt jLωIE
VE
On retrouve les expressions de δ et Δα = V̂E / 2UC .
On peut donc, pour un point de fonctionnement, calculer les valeurs de r et δ de telle sorte que
le courant absorbé iE(t) soit en phase avec la tension réseau v(t). Cҋest lҋangle δ qui fixe la
valeur efficace IE du fondamental (composante BF) du courant iE(t) fourni par le réseau.
1 V̂
α( t ) ≈ + sin ω t
2 2UC
Par principe, le rapport cyclique α est compris entre 0 et 1 donc : Δα < 1 / 2 V̂ < UC
Un redresseur MLI ne peut donc fonctionner quҋen élévateur de tension continue, ce qui représente
une contrainte importante sur le fonctionnement. Par exemple pour un fonctionnement sur le
réseau 230 V – 50 Hz, la tension de bus continu UC doit être supérieure à 325 V = (230 x 2), or en
pratique, compte tenu des butées de rapport cyclique, des chutes de tension, et de la marge
nécessaire pour disposer dҋune dynamique suffisante, il faut plutôt compter 400 V.
198 4. Conversion statique dҋénergie
2.3.2. Schéma de principe dҋun redresseur MLI monophasé avec charge résistive
La commande comporte en réalité 2 régulateurs en cascade :
La boucle interne permet le contrôle du courant alternatif iE, en valeur instantanée. Pour imposer
un courant sinusoïdal en phase avec la tension réseau v, la phase de la référence courant iref
est générée à partir de lҋimage de la tension alternative vsin, lҋamplitude étant réglée par la sortie
de la boucle externe. La référence iref est fournie par la sortie du multiplieur : iref = vRu.sin ωt.
La boucle externe réalise la régulation de la tension du bus continu UC. Elle est nécessaire pour
limiter UC, à cause du caractère élévateur du montage. En outre, réguler UC revient à régler la
2
puissance fournie à la charge. Si lҋon veut un réglage linéaire, il faut réguler UC car la puissance
2
du côté continu sҋécrit PC = UC / R.
iS
L iE iC
C
Tension v uC R
réseau
Commande INTERFACES
de lҋonduleur
α
vsin
iref - εi vR
UCref εU + PI MLI
+- PI
vRu
uC
Lҋamplitude de iE est réglée par la sortie du régulateur de la boucle de tension (type PI) pour
adapter la puissance absorbée Pa par le redresseur à la puissance dissipée PC dans la charge
résistive R. La limitation de vRu fixe la valeur maximale du courant alternatif.
V̂
Dҋaprès 2.2.4 : Lω ÎE << V̂ L << condition (1)
2π f ÎE
Récepteur
C
v L vE UC
- Sur [ 0 ; αTd ] : K1 et K4 sont fermés
vE = + UC
1 UCTd U 1
Celle-ci est maximale pour α = : ΔiE = = C car Td =
2 2L 2 Lfd fd
UC
Il faut que : ΔiE < ( Δi E ) max L> condition (2)
2 fd (ΔiE )max
200 4. Conversion statique dҋénergie
Récepteur
Soit : dWréseau = v i E ⋅ dt = u C i S ⋅ dt C
v vE uC
° iE ( t ) = iE ( t ) = ÎE ⋅ sin ωt
BF
Avec : ® Pertes supposées
°̄ v( t ) = V̂ ⋅ sin ωt K3 K4
négligeables dans
le convertisseur
car iE et v sont en phase (cos ϕ = 1).
V̂ ÎE V̂ ÎE 1 − cos 2a
On en déduit que : uC iS = v iE = V̂ ÎE sin2 ωt = − cos 2ωt ( sin2 a = )
2 2 2
V̂ ÎE V̂ ÎE V̂ ÎE
Soit, dҋaprès la loi des nœuds : uC ⋅ (iR + iC ) = − cos 2ωt ( Pmoy = ⋅ cos ϕ )
2 2 2 2 =1
Puissance Puissance Puissance
instantanée moyenne fluctuante
En effet, à la puissance active (ou moyenne) correspond une énergie active qui est absorbée et
transformée dans le récepteur en énergie thermique, mécanique, … Le condensateur doit
échanger lҋénergie fluctuante avec le réseau sans entraîner trop dҋondulation à ses bornes.
4. Conclusion
Le redresseur MLI convient dans toutes les applications où lҋon doit disposer dҋune tension continue
fixe en vue dҋalimenter sous cette tension un autre convertisseur (onduleur de tension, …) qui
alimente à son tour le récepteur proprement dit. Le nombre dҋapplications du redresseur MLI, dans
le domaine des petites puissances, reste encore limité à ce jour. Pour les fortes puissances, ce
convertisseur est utilisé en traction ferroviaire, sous 50 Hz, où la minimisation des perturbations
générées par la caténaire sur lҋenvironnement (signalisations, …) est particulièrement recherchée.
5. CONVERSION
ÉLECTROMÉCANIQUE
DҋÉNERGIE
Chapitre 19
1. Préambule
Dans les pays industriels, les deux tiers environ
Consommation électrique (%)
de la consommation totale dҋénergie électrique
sont absorbés par les applications de la force
100 69%
motrice. Celle-ci est mise en jeu par une
multitude de moteurs de faible et moyenne
puissance unitaire.
18%
7% 5% 1%
Les statistiques indiquent que la quasi-totalité
du nombre des moteurs en service dans ces 0
pays a une puissance inférieure à 200 kW et Force Chaleur de Divers Eclairage Chauffage
motrice process des locaux
que dans cette catégorie, la très grande majorité Climatisation
a une puissance inférieure à 10 kW.
Informations
issues dҋautres systèmes Ordres
et dҋinterfaces H/M
Chaîne dҋénergie
Ces moteurs doivent réagir rapidement aux ordres de commande, être capables de fonctionner de
lҋarrêt jusquҋà des vitesses de plusieurs milliers de tours / min, accepter les surcharges et nécessiter
le moins dҋentretien possible.
Les constructeurs ont imaginé de nombreuses solutions pour concilier toutes ces exigences. On
peut citer notamment les moteurs à courant continu (chapitre 21), les moteurs synchrones et
asynchrones triphasés (chapitres 23 et 24), les moteurs pas à pas (chapitre 26), sans oublier les
moteurs linéaires et les moteurs piézoélectriques, qui ne seront pas étudiés dans cet ouvrage.
204 5. Conversion électromécanique dҋénergie
On parle de chaîne de transfert direct de lҋénergie lorsque la charge est résistante : cҋest le
cas, par exemple, des engins de levage dans la phase de montée de la charge, où la pesanteur
sҋoppose au déplacement.
On parle de chaîne de transfert inverse de lҋénergie lorsque la charge est entraînante : cҋest
le cas, par exemple, des engins de levage dans la phase de descente de la charge, où la
pesanteur agit dans le sens du déplacement. Le moteur entraîné par la mécanique devient
générateur et convertit lҋénergie mécanique transmise en énergie électrique. Celle-ci est soit
stockée dans des condensateurs, soit dissipée dans des résistances, soit restituée à la source
dҋénergie électrique (réseau, batterie) par lҋintermédiaire du variateur.
¾ La vitesse ;
La caractéristique mécanique Cr = g(Ω Ω), où Ω est la vitesse angulaire du moteur en rad/s, définit
les besoins de la charge à entraîner. Il existe essentiellement quatre familles de caractéristiques.
K
C r = C ste Cr = K ⋅ Ω Cr = K ⋅ Ω 2 Cr =
Ω
Cr Cr Cr Cr
Surcouple
au "décollage"
Ω Ω Ω Ω
Applications
Nota : On a représenté, en pointillés ---, les surcouples résistants opposés par bon nombre de
charges au début du démarrage (on dit au "décollage"). Ce surcouple peut, pour une
même charge, être très variable. Mal quantifié lors de lҋétude de la mise en mouvement,
il peut, sҋil est important, empêcher le démarrage ou rendre la montée en vitesse longue.
dΩ
Lҋéquation générale de la dynamique sҋécrit : J = Cm − Cr
dt
L'inertie caractérise les masses en mouvement. On note J le moment d'inertie total ramené sur
l'arbre moteur. C'est un paramètre fondamental pour un actionneur électrique. Il chiffre la façon
dont le moteur s'oppose aux variations de vitesse. Plus le moment d'inertie est grand, plus il faut
2
un couple élevé pour obtenir une accélération donnée. Le moment dҋinertie sҋexprime en kg.m .
206 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Rint R2
R Rext R1 m2
m1
Masse m en kg Masse m en kg Masses en kg
R2 R ext 2 + R int 2 R 12 R 2
J=m J = m⋅ J = m1 + m2 2
2 2 2 2
Un moteur, accouplé à une chaîne cinématique, entraîne des pièces en rotation (engrenages,
arbres, poulies, …) mais aussi en translation. La représentation des moments d'inertie équivalents
Jeq permet de les additionner s'ils sont ramenés sur le même arbre (arbre moteur le plus souvent).
2
§V·
La conservation de lҋénergie cinétique (W = W ') impose que : Jeq = m ⋅ ¨ ¸
©Ω¹
Cr Cr
Moteur k Moteur
Ω Cm Ωréd Ω Cm
Réducteur
1 2 1
Energie cinétique : W = J ch Ω red Energie cinétique : W ' = Jeq Ω 2
de la charge 2 de la charge équivalente 2
2
La conservation de lҋénergie cinétique (W = W') impose : §Ω ·
J eq = J ch ⋅ ¨¨ red ¸¸ = J ch ⋅ k 2
(Rapport de réduction : k = Ωréd / Ω < 1 Jeq < Jch) © Ω ¹
Chapitre 19 : Généralités sur la conversion électromécanique dҋénergie 207
le régime établi ;
le régime transitoire : accélération et décélération.
Accélération
dΩ Accélération
Lors des phases de montée en vitesse, on a : >0
dt
Ω
Compte tenu de lҋéquation générale de la dynamique, il faut que : Cm > Cr
dΩ Cr
On appelle C a = J le couple accélérateur nécessaire pour vaincre lҋinertie
dt
sҋopposant à la variation positive de vitesse. Cm
Régime établi
dΩ Régime
Le régime est établi lorsque la vitesse est constante : =0
dt établi
Ω
Lҋéquation générale de la dynamique se réduit à : Cm = Cr
Cr
Il y a équilibre dynamique, correspondant à lҋégalité entre le couple moteur et
le couple résistant. Cm
Décélération
dΩ Décélération
Lors des phases de ralentissement, on a : <0
dt naturelle
dΩ Ω
On définit le couple de ralentissement par : C ral = −J >0
dt
Trois cas peuvent se présenter :
Cr
Ω
c : Décélération naturelle
Le moteur nҋest plus alimenté Cm = 0
Décélération
dΩ
C ral 1 = −J = Cr lente
dt
Ω
d : Décélération lente Cr
Le moteur développe un couple mécanique Cm
"moteur" pour éviter un arrêt prématuré. e c d
dΩ
C ral 2 = −J = C r − C m < C ral1 t
dt
Décélération
e : Décélération rapide rapide
Le moteur développe un couple mécanique "résistant", renforçant Ω
celui produit par la machine Cm = – Cf (couple de freinage) Cf
dΩ
C ral 3 = −J = C r + C f > C ral1
dt Cr
208 5. Conversion électromécanique dҋénergie
ste dΩ Cm = Cr
En effet, en régime établi (Ω = C ), on a : J = Cm − Cr = 0
dt
D'une manière générale, le groupe est en régime stable lorsque toute modification de l'une des
variables qui fixent son régime, entraîne une action correctrice qui tend à rétablir le régime initial.
On suppose que, pour une cause extérieure, le groupe ralentisse. Il y a deux possibilités :
C (Nm) C (Nm)
c : emballement
Cm Cr
d : arrêt
Cr Cm
c
Cn Cn
M Point de M Point de
fonctionnement fonctionnement
STABLE
d INSTABLE
Ω (rad/s) Ω (rad/s)
Ωn Ωn
dΩ dΩ
Ω < Ωn Cm > Cr > 0 Ω Ò Ωn Ω < Ωn Cr > Cm <0 ΩÔ0
dt dt
dC m dC r
Pour quҋil y ait stabilité, il faut quҋau voisinage de lҋintersection, on ait : <
dΩ dΩ
5. Quadrants de fonctionnement
Bien des machines ont besoin de 2 mouvements de sens opposés, obtenus par inversion du sens
de marche du moteur dҋentraînement. De plus, il est souvent nécessaire dҋobtenir un temps dҋarrêt
du mouvement plus court que celui obtenu naturellement, ce qui nécessite un couple de freinage.
Toutes les machines tournantes électriques (synchrone, asynchrone, machine à courant continu)
peuvent fonctionnent dans les quatre quadrants (sauf le moteur pas à pas) : on dit quҋelles sont
réversibles en couple et en vitesse. Pour les exemples suivants, on a hachuré les différents
quadrants de fonctionnement dans lesquels lҋensemble moteur - variateur doit fonctionner :
C C
c f c
Ω Ω
Le moteur tourne dans un seul sens (Ω >0), La charge est entraînante dans la phase de
la marche arrière étant inutile. Le freinage descente, il est donc nécessaire de la freiner
électrique nҋest pas utilisé. (C.Ω < 0 avec Ω < 0).
C C
c f c
Ω Ω
d e d
Scooter électrique Bras robotisé
vaincre le couple résistant de la machine entraînée sur toute la plage de vitesses utilisée ;
c Présélection en régime permanent (ou régime établi) permettant de retenir des actionneurs
en fonction de leurs caractéristiques nominales ;
d Sélection afin d'optimiser la chaîne motorisée en régime transitoire.
Ω)
- Couple dynamique Cm = f(Ω - Couple nominal conforme en régime
Sélection - Documentations constructeurs permanent ;
du moteur concernant les moteurs - Couple de démarrage adapté ;
présélectionnés - Couple thermique équivalent adapté.
t1 t2 t3 t4 t5 t6 t7
Cn : couple nominal du moteur (Cn = Pn / Ωn)
Chapitre 20
Il en est de même quand la charge est un dispositif tournant autour dҋun axe car les gammes de
vitesse et de couple ne sont pas en général adaptées à celles du moteur.
Ordres
MO
sortante
2. Rappels élémentaires de mécanique
2.1. Notions de couples
Ce qui conditionne le bon fonctionnement de lҋensemble, cҋest la capacité pour le moteur de fournir
à tout instant lҋeffort nécessaire. Cet effort imposé à tout instant au niveau de lҋarbre moteur est le
couple moteur noté Cm (ou couple utile noté Cu). Il doit être supérieur ou égal au couple
résistant Cr que lui oppose le mécanisme pour lҋentraîner en rotation.
v Ω θ(t1) θ(t2)
x(t) 0
0 x(t1) x(t2) Δ
Repère
x(t) : position linéaire (en mètres) à lҋinstant t θ(t) : position angulaire (en radians) à lҋinstant t
Vitesses
Instantanée Moyenne Instantanée Moyenne
dx ( t ) Δ x x ( t 2 ) − x ( t 1) dθ ( t ) Δ θ θ ( t 2 ) − θ ( t 1)
v (t) = = x ( t ) V= = Ω (t ) = = θ ( t ) Ω= =
dt Δt t2 − t1 dt Δt t 2 − t1
–1 –1
Unité : m.s Unité : rad.s
Accélérations instantanées
dv ( t ) d2 x (t) dΩ ( t ) d 2 θ (t)
= =x
( t ) = = θ ( t )
dt dt 2 dt dt 2
–2 –2
Unité : m.s Unité : rad.s
Mouvement uniformément varié
Accélération Vitesse Position
x x x
Pente a
a
x (0 )
x (0 )
t t t
0 0 0
( t ) = a = C ste 1 2
x x ( t ) = a t + x (0 ) x (t) = a t + x (0 ) t + x (0)
2
Pour un mouvement circulaire uniformément varié, il suffit de remplacer x par θ.
→ →
W = F ⋅ " = F ⋅ " ⋅ cos α W=Cθ
t
* La force conserve tout au long du mouv la même direction, le même sens et la même norme.
Puissance
dW
La puissance est la dérivée du travail par rapport au temps : P = . Elle sҋexprime en W(atts).
dt
→ →
P = F ⋅ V = F ⋅ V ⋅ cos α P=CΩ
1J = 1 W × 1 s
Energie potentielle
2
Masse m Altitude finale z2 g : accélération de la pesanteur = 9,81 m/s
(kg) (mètres)
La variation de lҋénergie potentielle sҋécrit :
Altitude initiale z1 Wp = mg ⋅ (z 2 − z 1 )
Poids (mètres)
P = m.g
Newton (N) ¾ Si Wp > 0, on dit que Wp est accumulée.
Terre ¾ Si Wp < 0, on dit que Wp est restituée.
Lҋénergie potentielle correspond en fait au travail mécanique à produire pour lever le solide de
masse m dҋune hauteur h = z2 – z1 : W = F."".cos α = P.h = mg.(z2 – z1) (α = 0)
214 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Energie cinétique
Masse m
(kg) Moment
Vitesse Vitesse dҋinertie J
linéaire V angulaire Ω 2
(kg.m )
(m/s) (rad/s)
1 1
Wc = mV 2 Wc = JΩ 2
2 2
Ps Charge
η=
Pe Arbre F, V
moteur
avec :
Ce rendement est mal connu. Il se définit en principe en régime permanent dans des conditions
fixées. Or, le mécanisme ne sera pas utilisé ainsi. On estimera donc que le rendement sҋapplique à
la puissance instantanée en régime variable et que la valeur indiquée dans la notice du mécanisme
reste valable alors que les conditions ne sont pas tout à fait celles correspondant à sa mesure.
Cette approximation est toutefois préférable à celle qui consiste à ne tenir compte du rendement
que sur les couples constants, ce qui est un cas plus favorable que la réalité. En tout état de
cause, il faudra prendre une marge de sécurité suffisante à la fin du calcul pour le choix du couple
nominal du moteur Cn (voir définition page 210).
De plus, la taille dҋun moteur dépend essentiellement du couple fourni. Or, pour une puissance
donnée, plus la vitesse est grande, plus le couple est petit car C = P / Ω. On a donc intérêt à
adopter une vitesse élevée au niveau du moteur même si la charge tourne lentement.
De nombreux types de réducteurs sont proposés par les constructeurs. On rencontre souvent :
–1
Ω : vitesse angulaire de lҋarbre moteur (rad.s )
–1
Ωch : vitesse angulaire de lҋarbre de la charge (rad.s )
η : rendement du mécanisme (= Ps / Pe)
Z1 Ω ch C2 Ω η R 1 Ω ch C2 Ω η
k= = <1 =η = k= = <1 =η =
Z2 Ω C1 Ω ch k R2 Ω C1 Ω ch k
Pe = C 1 Ω Ps = C 2 Ω ch Pe = C 1 Ω Ps = C 2 Ω ch
Remarques : Réducteur à roue et vis sans fin sur un chariot de golf électrique (TROLEM)
Z1 = 10 dents Z2 = 35 dents
Z3 = 15 dents Z4 = 30 dents
Z5 = 10 dents Z6 = 50 dents Châssis
Ωch
Le rapport de réduction k est donné par :
Z3
Ω ch Z ⋅Z ⋅Z 1 Z2
k= = 1 3 5 =
Ω Z2 ⋅ Z 4 ⋅ Z6 35
Z6
Le rendement est : η = (ηétage )3 ≈ 0,73
F, V
p : pas de la vis
C, Ω
Charge *
Charge
Rayon R
C, Ω F, V
Poulie Courroie Arbre moteur
motrice
Si lҋarbre moteur tourne dҋun angle θ, Si lҋarbre moteur tourne dҋun angle θ,
la charge parcourt la distance : la charge parcourt la distance :
dx dθ p dx p dθ p
x = Rθ V= =R = RΩ x= θ V= = = Ω
dt dt 2π dt 2π dt 2π
–1
Ω : vitesse angulaire de lҋarbre moteur (rad.s )
–1
V : vitesse de translation de la charge (m.s )
η : rendement du mécanisme (= Ps / Pe)
C p 2π
V = RΩ F=η V= Ω F = η⋅ ⋅C
R 2π p
Pe = C Ω Ps = F V Pe = C Ω Ps = F V
* Des glissières, non représentées, guident la charge pour imposer le mouvement de translation.
le couple résistant Cr ramené sur lҋarbre moteur connaissant le couple résistant Cch ou lҋeffort
résistant F exercé par la charge sur le mécanisme ;
le moment dҋinertie équivalent J ramené sur lҋarbre moteur (voir page 206).
218 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Réducteur + charge
Charge
Réducteur C ch Ω ch
Moteur Cr ? Cr = ⋅k k=
Cch ηr Ω
Jm Jch
Jr
Ω Ωch
J? J = J m + Jr + J ch ⋅ k 2
(k, ηr)
Moteur Cr ?
C ch Ω ch
Cch Cr = ⋅ k1 k2 = k1 k2
Jm ηr 1 ηr 2 Ω
Ω J1
J2
J? Ωch Charge J = J m + J1 + J 2 k 12 + J ch (k 1 k 2 ) 2
(k1, ηr1) (k2, ηr2) Jch
Réducteur Charge F
FR V
(k, ηr, Jr) Cr = ⋅k = kR
R (rayon) V (vitesse) ηr ηb Ω
Cr ?
Jm J? m : masse de la charge J = J m + Jr + m R 2 k 2
Ω V : vitesse de déplacement
Moteur ηr : rendement du réducteur
En lҋabsence de réducteur : k = 1 et ηr = 1
ηb : rendement de la bande
Charge F
Cr ? F § p · V p
Moteur V (vitesse) Cr = ¨ ¸⋅k =k
ηr ηv © 2π ¹ Ω 2π
Jm Vis
Ω (p, ηv, Jv)
J? (k, ηr, Jr) 2
§ p · 2
J = J m + Jr + J v k 2 + m ⋅ ¨ ¸ k
m : masse de la charge © 2π ¹
ηr : rendement du réducteur
ηv : rendement du système vis - écrou En lҋabsence de réducteur : k = 1 et ηr = 1
p : pas de la vis (en m)
Chapitre 21
N S
Enroulement
Entrefer dҋexcitation
Enroulement
actif
1 Stator = inducteur Rotor = induit 2
• Le stator, constitué d'un circuit magnétique portant lҋenroulement dҋexcitation (ou des
aimants permanents), crée le flux. Cet ensemble constitue lҋinducteur.
• Le rotor, formé dҋun empilage de tôles magnétiques à faibles pertes, porte lҋenroulement actif
qui, soumis à un couple moteur, est entraîné en rotation dans le flux inducteur. Il est le siège de
forces électromotrices (fém) induites. Cet ensemble constitue lҋinduit.
• Les conducteurs de lҋinduit sont alimentés par une source continue au moyen de contacts
glissants : les balais (ou charbons), solidaires du stator, frottent sur le collecteur, lié au rotor et
fait de lames de cuivre isolées les unes des autres. Ce dispositif balais - collecteur réalise :
- la commutation du courant dans les conducteurs, de telle sorte quҋil circule avec un sens donné
dans ceux situés sous un pôle Nord, et en sens inverse dans ceux situés sous un pôle Sud.
- le redressement de la fém induite dans chaque conducteur, de telle façon quҋentre les deux
balais, la fém totale conserve la même polarité, quels que soient les conducteurs concernés.
1
4
3 2
220 5. Conversion électromécanique dҋénergie
→
B N S
→
→ B
I F
Production dҋun couple dans la machine à courant continu
→
Lorsque lҋinducteur est alimenté, il crée un champ magnétique radial B dans lҋentrefer.
→ → →
Dҋaprès la loi de LAPLACE, tous les conducteurs de lҋinduit sont soumis à une force : F = Ic . " ∧ B
" représente la longueur du conducteur actif, cҋest à dire la largeur dҋun pôle et Ic lҋintensité du
courant dans le conducteur considéré.
→
Le sens de " est celui de Ic. Le collecteur change le sens du courant dans les conducteurs lors du
franchissement de la ligne neutre, permettant ainsi aux forces dҋagir dans le même sens. Compte
tenu de la disposition des conducteurs, la résultante de toutes les forces appliquées se traduit ainsi
par un couple, qui fait tourner lҋinduit de la machine.
Remarque IMPORTANTE :
Le calcul du couple par les forces de LAPLACE paraît simple et pratique mais il faut se
méfier des pièges et des situations inapplicables (0). Cҋest notamment le cas pour cette
machine car le champ magnétique est nul dans les encoches. Il faut adopter une vision
plus globale de la conversion électromécanique dҋénergie en effectuant le calcul du couple
par la méthode des travaux virtuels. Ceci dépasse le cadre de cet ouvrage.
Le couple C = M B traduit de façon simpliste lҋinteraction entre les deux champs magnétiques de
lҋinduit et de lҋinducteur. Les deux champs étant de direction fixe, le couple sera maximal lorsquҋils
seront perpendiculaires, cҋest à dire, comme cҋest le cas, lorsque les balais seront diamétraux et
placés sur la ligne neutre (axe de symétrie séparant les pôles N et S du stator).
Chapitre 21 : Machine à courant continu 221
+ + + +
Ie I
I = Ie I
Ue M U M M
U U
- - - -
I + Ie I + Ie
+ +
I Ie I Ie
M M
U U
- -
Lҋexcitation séparée est la solution qui donne la plus grande souplesse au niveau du réglage.
En effet, ce mode permet de contrôler de façon complètement séparée I et Φ (par Ie). Pour une
excitation par aimants permanents, on ne peut pas agir sur le flux. Les moteurs ne pourront
pas alors dépasser la vitesse limite fixée par la tension dҋalimentation maximale.
4. Bobinage de lҋinduit
Lҋinduit est un bobinage composé de spires réparties sur un cylindre ferromagnétique : seuls les
conducteurs parallèles à lҋaxe ou conducteurs actifs sont soumis aux forces électromagnétiques.
I Spire 1
4' 5'
3'
8 1
6'
N S
7 2 5 6 7 8 1 2 3 4
N 6 3 S
1' 2' 3' 4' 5' 6' 7' 8'
2' 7'
5 4
+ -
Les conducteurs représentés en traits pleins I I
(respectivement pointillés) sont ceux de la Représentation
partie supérieure (respectivement inférieure) Lames du
panoramique
de lҋencoche. collecteur
Une autre technique est constituée par les moteurs discoïdes (cf. page 228), où les conducteurs
actifs sont radiaux sur un disque, et où le champ magnétique est colinéaire à lҋaxe du disque.
Chapitre 21 : Machine à courant continu 223
Corne Sens de
polaire S E rotation
N S + = N S
E S
→ →
Décalage δ de
B B'
la ligne neutre
Il en résulte un décalage de la ligne neutre : les balais court-circuitent alors des sections dans
lesquelles la fém induite nҋest plus nulle. Ceci engendre des courants de commutation importants,
pouvant faire jaillir des étincelles entre le collecteur et les balais qui se détériorent alors rapidement.
• Le décalage des balais : on incline la ligne des balais dҋun angle δ correspondant au principal
régime de marche de la machine.
La mise en œuvre de ces techniques conduit à la réalisation de machines dites compensées, cҋest
à dire ne présentant pas, vu de lҋextérieur, le phénomène de réaction dҋinduit. Pour les machines de
petite puissance, on ne tient pas compte de la réaction dҋinduit.
p
E= ⋅N⋅n⋅ Φ
a
Soit :
§ 1 p ·
E=¨ ⋅ ⋅ N¸ ⋅ Φ ⋅ Ω = K ⋅ Φ ⋅ Ω (car n = Ω / 2π)
© 2π a ¹
• Propriétés : idéale
Φ Φ = k'.Ie
La fcém est proportionnelle, à Ω constante, au courant
dҋexcitation Ie si le circuit magnétique nҋest pas saturé. réelle
(saturation du
La fcém est proportionnelle, à flux constant, à circuit magnétique)
la fréquence de rotation de la machine.
Ie
R
Ue Φ M U
E
U
U= E+ R⋅I
Les pertes par effet Joule dans lҋinduit PJI sont : PJI = R ⋅ I 2
Pem = E ⋅ I = C em ⋅ Ω
§ 1 p ·
Soit : C em = ¨ ⋅ ⋅ N¸ ⋅ Φ ⋅ I = K ⋅ Φ ⋅ I
π a ¹
© 2π
C u = C em − C p
• aux pertes ferromagnétiques dans le rotor (hystérésis et courants de Foucault – cf. page 72) ;
• aux pertes mécaniques : frottements aux paliers et aux contacts balais - collecteur, ventilation.
Comme sa valeur est très faible devant Cem, on peut souvent le négliger, ce qui conduit à :
C u = K ⋅ Φ ⋅ ( I − I0 ) ≅ K ⋅ Φ ⋅ I
• Propriété :
Pour un flux Φ constant, le courant appelé par le moteur est proportionnel au couple
mécanique demandé par la charge.
ELECTRIQUE MECANIQUE
Puissance Puissance
absorbée Pem = E ⋅ I = C em ⋅ Ω utile
Pa = U ⋅ I Pu = C u ⋅ Ω
E = Ke ⋅ Ω C em = K c ⋅ I avec Ke = Kc = K ⋅ Φ
Ces deux constantes sҋexpriment par le même nombre à condition dҋutiliser les unités précédentes.
Cette égalité provient directement de la relation E.I = Cem. Ω (voir page précédente).
Ω
Pente faible U = E +R ⋅I U−R⋅I R ⋅I
® Ω= = Ω0 − (1)
≈ Ω0
si R petite ¯ E = Ke ⋅ Ω Ke Ke
U
U=C
ste
Ω0 = est pratiquement la vitesse du moteur à vide.
Ke
Cun C em = K c ⋅ I
Cem
Cu Cu = K c ⋅ ( I − I0 )
Cp
Des surintensités occasionnelles I > In sont admissibles.
I Leurs valeurs dépendent de la durée et de la fréquence
I0 In des surcharges.
Ω)
7.2. Caractéristique mécanique : Cu = f(Ω
Pente élevée
Cun Ke
si R petite De (1), on tire : I= ⋅ (Ω 0 − Ω ) avec Ke = Kc
R
ste
U=C En supposant que C u = K c ⋅ ( I − I 0 ) ≅ K c ⋅ I , il vient :
Ke Kc
Ω0
Ω Cu = ⋅ (Ω 0 − Ω)
R
Chapitre 21 : Machine à courant continu 227
8. Fonctionnement en génératrice
La machine à courant continu est un convertisseur électromécanique réversible. Si on fait
tourner le rotor tout en alimentant lҋinducteur, une fém induite apparaît à ses bornes et la machine
(génératrice à courant continu) transforme lҋénergie mécanique en énergie électrique.
R
Ue Φ G U
E
U
U = E−R⋅I
8.2. Caractéristique à vide : E = f(Ie)
Saturation +
Φ
E = K'.Φ Rh
Ie I=0
B Montage utilisé :
Ω = Ω1 Φ G E V
A
E1
Ω = Ω2 -
E2
On la relève, à vitesse Ω constante, en branchant un
Zone linéaire voltmètre aux bornes de lҋinduit. Le courant I est alors
négligeable et la tension U mesurée est égale à E.
Ie
Ie
A Ie donné, la fém E est proportionnelle à la vitesse Ω.
Cette caractéristique est valable aussi bien en moteur quҋen génératrice. Elle montre que la zone
utile de fonctionnement dҋune machine se situe au voisinage de A. Sous le point A, la machine est
sous-utilisée et après le point B, les possibilités de la machine nҋévoluent plus mais les pertes par
effet Joule dans lҋinducteur (Pexc) augmentent puisque Ie augmente.
Caractéristiques Caractéristiques
mécaniques électriques
nominales (n) nominales (n)
On notera que :
Un = 440 V
Pun = Cun.π.Nn / 30 In = 16 A
(induit)
De façon usuelle, les moteurs sont définis par leur couple nominal Cun et leur vitesse nominale Nn
pour les petites puissances, mais par leur puissance nominale Pun et leur vitesse nominale Nn pour
les puissances plus élevées (1 kW environ).
10. Technologie
10.1. Moteurs de structure classique
Lҋinducteur est bobiné pour les moteurs de forte puissance. Il est remplacé par des aimants
(Alnico, ferrites ou terres rares) en faible puissance pour éviter les pertes par effet Joule dans
lҋinducteur, qui constitueraient une part trop importante de la puissance du moteur.
Aimant
→
F →
B → Carcasse
B
I Balai
Rotor plat
Conducteur
actif
Le rotor est constitué dҋun support isolant en époxy en forme de disque sur lequel sont collés des
conducteurs nus, en cuivre ou en aluminium. Le stator est formé dҋune carcasse magnétique sur
laquelle sont placés des aimants (Alnico). Les balais frottent directement sur les conducteurs.
Chapitre 21 : Machine à courant continu 229
Lҋinconvénient majeur de ce moteur est son mauvais comportement thermique du fait de la faible
masse et de la grande surface du rotor. Il est ainsi sensible aux surcharges de courte durée.
Ce moteur est réservé aux puissances très réduites. On ne dépasse guère un couple utile de 1 Nm.
Couvercle tacho
Couvercle
Flasque Bobine tacho
rotor-moteur
Stator Rotor Vue éclatée dҋun moteur à
rotor sans fer (ESCAP)
230 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Relais
K
contacts
bobine
Vcc M U
Bobine Contacteur Relais
Lorsque de très fortes puissances sont à commuter, on utilise un contacteur au lieu dҋun relais.
Pour régler la vitesse du moteur, il faudrait agir sur la tension d'alimentation Vcc.
L'inversion du sens de rotation peut aussi être obtenue par un interrupteur bipolaire à trois positions.
K en position centrale : U = 0
2 K en position 1 : U = + Vcc
Vcc K M U
1 Le moteur tourne dans un sens.
2
K en position 2 : U = – Vcc
u(t)
Vcc
I
Convertisseur
Statique 0 t
=/= αT T
(Hacheur)
M u(t) U = < u > = α.Vcc
Signal de
commande Deux sens de rotation
(type MLI)
des interrupteurs u(t)
Vcc
Caractéristiques mécaniques
Point de k = Ke = Kc
k2 k k2
⋅ (Ω0 − Ω) = U −
t
fonct Cu = Ω
R R R
Ω
U1 / k U2 / k Un / k Le courant dҋinduit nominal In définit
le couple maxi. et la tension dҋinduit
Vitesses à vide nominale Un la vitesse maxi.
232 5. Conversion électromécanique dҋénergie
12. Conclusion
• Du début du siècle jusque vers les années 1975, il existait une solution et une seule au
problème de la vitesse variable : le moteur à courant continu (à excitation séparée).
Cette souplesse est un avantage majeur du moteur à courant continu, que lҋon sҋefforcera
de recréer avec les autres techniques de moteur. Contrôler séparément les deux grandeurs
mécaniques Ω et Cu est en effet lҋobjectif de tout concepteur dҋentraînements mécaniques.
• Ce moteur ne peut pas démarrer sous sa tension nominale (sauf pour les moteurs de faible
puissance), il faut limiter la tension au moment du démarrage, sinon le courant absorbé serait
excessif. En effet :
U− E U
U = E + RI donc I= mais au démarrage : E = 0 car Ω = 0 donc I d =
R R
• Le point sensible de cette machine est son collecteur qui lui interdit :
- des vitesses élevées (plus de 3000 tr/min pour des moteurs de puissance moyenne) ;
- des tensions dҋalimentation élevées (U < 1500 V) (isolement entre lames) ;
- des très fortes puissances (plus de 1 MW).
Sa présence nécessite un entretien suivi et empêche lҋemploi dans les atmosphères explosives.
• Les moteurs à courant continu ont des applications qui vont aujourdҋhui de quelques
fractions de Watt à quelques dizaines de kW, plus rarement jusquҋà quelques MW, de façon
générale pour des vitesses variables :
- Pour de faibles puissances, les applications sont les jouets, le domaine médical, lҋautomobile
et la microtechnique en général.
Marche industrielle
de la machine à courant continu
Dans ces conditions, on constate quҋil y a 3 paramètres sur lesquels on peut agir :
C U = Un U = Un Φ = Φn
C ste C ste
Cm Φ = Φn Cm R=C
Cm R=C
RÒ ΦÔ UÔ
Cr Cr Cr
Ω Ω Ω
Un
Vitesse à vide : Ω 0n = Ωn Ω0n Ωn Ω0n
K ⋅ Φn
On modifie R de lҋinduit en Φ ne peut être augmenté La caractéristique se déplace
insérant un rhéostat série. au-delà de Φn (saturation). parallèlement à elle-même.
U = E + R ⋅ I max = K ⋅ Φ ⋅ Ω + R ⋅ I max
Si lҋon procède ainsi, on arrive à la vitesse Ω1 avec un groupe en phase dҋaccélération (Cm – Cr > 0)
et on dépasse nettement la vitesse désirée, avant dҋy revenir par réduction de U.
La plupart des variateurs de vitesse comportent deux boucles de régulation en cascade (cf. p 239) :
On démarre sur la "butée courant" qui maintient I = Imax. Ce nҋest que lorsque lҋécart Ω1 – Ω devient
inférieur à un certain seuil que la boucle de vitesse intervient. Au trajet OABM du point de
fonctionnement, on substitue en fait le trajet OAB'M.
Par exemple, si on désire arrêter un moteur entraînant une charge développant toujours un couple
résistant Cr, on peut couper lҋalimentation (Cm = 0). Lҋensemble ralentit naturellement sous lҋeffet
de Cr. Pour arrêter rapidement le groupe, il faut permettre à la machine de fonctionner en
génératrice et de délivrer de la puissance, cҋest à dire INVERSER le sens du courant dans lҋinduit :
I I
+ Cm change de signe et devient +
un couple de freinage Cf
Source R R
+ U Inversion de I Rh U
Variateur E E
Cm Cf
Marche en Marche en
MOTEUR FREINAGE
Ω Ω
Cr Cr
Chapitre 22 : Marche industrielle de la machine à courant continu 235
dΩ
La décélération est alors due à : C ral = − J = C f + Cr et non plus à Cr seul.
dt
(Cral : couple de ralentissement)
Il est à noter que le couple Cf diminue avec la vitesse et qu'il devient nul à l'arrêt.
E (K ⋅ Φ ) 2 U−E
Cf = K ⋅ Φ ⋅ I = K ⋅ Φ ⋅ = Ω U = E + R ⋅I soit I= <0
R + Rh R + Rh R
UÔ d
Si on désire freiner à couple maximum jusquҋà
Ω = 0, il faut inverser la tension (U < 0). Il
faudra alors couper lҋalimentation quand Ω = 0
(point F), sinon le groupe part en sens inverse. - In
U= 0 U2
G B
Marche M2 M1 Marche
en FREINAGE f A Cr c en MOTEUR
F D
U2 < 0 Ud U1 > 0
UÔ UÒ
Ω
Ω2 0 Ω1
Descente à vitesse constante (point M2) Montée à vitesse constante (point M1)
Ωn Ωn
2Ω Ωn
3Ω
C ≤ K ⋅ Φ n ⋅ In = Cn (1) P
®
¯ P ≤ Cn ⋅ Ω (2)
Pn
Fonctionnement à puissance constante
Pn Φ = Φn U = Un
° C≤ (3)
® Ω U variable Φ variable
° P ≤ Un ⋅ In = Pn ( 4) 0 ≤ U ≤ Un Φn / 3 ≤ Φ ≤ Φn
¯
4.2. Conclusions
Par réglage de la tension dҋinduit entre 0 et Un, un moteur à courant continu peut assurer
des entraînements à couple constant entre 0 et Ωn.
Par réglage du flux entre Φn / 3 et Φn, on peut assurer des entraînements à puissance
constante entre Ωn et 3 Ωn, à condition de sҋassurer que le moteur est en mesure de
supporter mécaniquement la vitesse maximale obtenue.
i I0
V 0 t Ω
αT T (< u >)
D u M
Pour le hacheur série :
1 sens de rotation
i>0 sans freinage
[ 0 ; αT ] : T passant - D bloquée (par récupération
[ αT ; T ] : T bloqué - D passante Pour le hacheur réversible d'énergie)
en courant :
C
i>0 ou i<0 (< i >)
Hacheur réversible
iE
T1 D1 c
en courant
α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T
Δi =
L 1 sens de rotation
Commande complémentaire des IGBTs avec freinage
u
C
(< i >)
Δi
V
iE I1 f c
Hacheur réversible
T1 D3 i
I0
Ω
en tension
V M 0 t (< u >)
i αT T
D2 u T4
-V
2 sens de rotation
avec freinage à
Pour le hacheur réversible "vitesse constante"
[ 0 ; αT ] : T1, T4 passants - D2, D3 bloquées en tension : dans un sens
[ αT ; T ] : T1, T4 bloqués - D2, D3 passantes (descente dҋun treuil)
i>0
iE T1 T3
D1 D3 i>0 ou i<0
f c
V M Ω
Dans les deux cas :
T2
i
T4 e d (< u >)
D2 u D4
< u > = (2α − 1) ⋅ V
2 sens de rotation
2α (1 − α ) ⋅ V ⋅ T
Commande complémentaire des IGBTs Δi = avec freinage
L
Remarque : Dans toutes les structures proposées, les IGBTs peuvent être remplacés par des
transistors MOS de puissance (cf. page 141).
Chapitre 22 : Marche industrielle de la machine à courant continu 239
- le couple résistant ;
- la tension dҋalimentation ; Perturbations
- la température, …
et provoquer une modification de la vitesse réelle par rapport à celle désirée. Ainsi, dans un
variateur de vitesse pour MCC, on trouve un circuit de puissance associé à un dispositif de
régulation. Son rôle est de piloter le variateur de façon que la MCC impose à la charge les
conditions mécaniques (couple ou vitesse ou encore position) exigées par le processus industriel.
La régulation doit être double : on doit agir sur la vitesse mais aussi sur le courant pour le
maintenir dans des limites acceptables lors des situations suivantes : démarrage rapide, variation
brutale du couple résistant, freinage brusque ou accroissement très rapide de la consigne vitesse.
La structure dҋun variateur de vitesse (pour MCC) comporte donc généralement deux boucles de
régulation en cascade :
Traitement réalisé en numérique
aujourdҋhui (cf. page 357)
tension de limitation de la tension signal de
référence de référence de courant commande hacheurs i
de vitesse
Régulateur Régulateur Commande des Convertisseur M
+- de vitesse
+- de courant interrupteurs statique u
VV εΩ Vi εi VC
Ω0
= k.Ω
La grandeur principale à contrôler est la vitesse Ω. Elle fait lҋobjet de la boucle externe. Celle-ci
compare la tension k.Ω Ω correspondant à la vitesse réelle Ω, avec la tension de référence de
vitesse VV, image de la vitesse désirée Ω0 (laquelle peut être évolutive). Elle fournit une tension de
référence de courant Vi à la boucle de courant, laquelle contrôle la durée de conduction des
interrupteurs statiques (transistors IGBT ou MOS) du convertisseur.
dΩ
i limité Cm limité limité
dt
Si la grandeur Vi nҋest pas limitée, le système fonctionne alors en régulation de vitesse.
Il est impossible dҋavoir une régulation simultanée de vitesse et de courant.
Effet des perturbations du processus intermédiaire moins sensible sur la boucle principale.
Chapitre 23
1. Domaines dҋutilisation
Les machines de type synchrone couvrent aujourdҋhui une part importante du marché des
convertisseurs électromécaniques dҋénergie. Traditionnellement, les fortes puissances restent le
domaine réservé de la production dҋélectricité. La machine fonctionne alors en génératrice
synchrone ou alternateur, le rotor étant entraîné mécaniquement (turbine, moteur thermique, etc.).
- dҋune part, aux progrès effectués depuis plus dҋun siècle dans le domaine des aimants
permanents. Leur utilisation est aujourdҋhui quasiment systématique pour les puissances
inférieures à 10 kW et sҋétend maintenant vers les fortes puissances (au delà du MW).
2. Notion de synchronisme
Pour présenter le principe de fonctionnement de la machine synchrone, il est essentiel de présenter
la notion de synchronisme. Dans cette optique on peut rappeler le principe de fonctionnement
dҋune transmission mécanique par engrenages ou par courroies, représenté ci-dessous :
n1 n2 n1 n2
Rapport :
Rayon R1
n2 R 1
= Rayon R2
n1 R 2
Rayon R1 Rayon R2
Chapitre 23 : Machine synchrone triphasée 241
Cette transmission mécanique peut être synchrone. En effet, si R1 = R2, les deux axes tournent en
synchronisme. La transmission du couple est indépendante de la charge, et le couple moteur est
intégralement transmis à celle-ci : C1(moteur) = C2(résistant). Selon le même principe, on peut
mettre en œuvre une transmission magnétique à lҋaide dҋaimants.
→
n2 Vue de dessus H1
Rapport : S
ξ
S N →
n2 H2
=1 S N
N S n1
N Champ dҋexcitation
n1 magnétique
On a toujours C1(moteur) = C2(résistant) avec toutefois des inconvénients par rapport à une
transmission mécanique :
Conséquences :
3. Constitution
La machine synchrone est constituée de deux circuits :
Il est de même nature que celui dҋune machine asynchrone. Il se présente sous la forme dҋune
carcasse ferromagnétique feuilletée comportant un bobinage triphasé à p paires de pôles.
Théorème de Ferraris : d e
Trois bobinages à p paires de pôles, décalés de 2π π/3
et alimentés par des courants sinusoïdaux triphasés
N
équilibrés de pulsation ω = 2π πf créent un champ
magnétique tournant à la vitesse angulaire Ωs = ω/p. c c
S 2π/3
Si f = 50 Hz, les vitesses synchrones possibles sont :
En outre, pour les deux familles dҋinducteurs, on distingue deux catégories de rotor :
lҋinducteur à pôles lisses donnant un entrefer constant donc sans hétérogénéité magnétique
sur sa périphérie ;
S S
N N
S S N N
N N
S S
Les avantages liés à lҋutilisation dҋaimants permanents au rotor sont les suivants :
Aujourd'hui, on dispose dҋaimants économiques (ferrite : peu performants 0,4 T) ou très performants
(environ 1 T : Sm Co et Nd Fe B plus coûteux de lҋordre de 150 €/kg).
&
ω f Bs
Ωs = ou ns = 60 Ω = Ωs
p p &
Is ξ Br
Phase 1
Le courant continu circulant dans le bobinage
rotorique (ou les aimants permanents) engendre
un champ magnétique Br fixe par rapport au rotor. N
C em = K 1 B s B r sin ξ = K 2 I s B r sin ξ
Le rotor est alors entraîné à la même vitesse que celle du champ statorique Bs : Ω = Ωsr . Si le
rotor tourne à une vitesse différente, le couple change sans cesse de signe selon que le champ
statorique Bs précède ou suit le champ rotorique Br et le couple moyen est nul.
A vide (Cem = 0), les champs sont alignés (ξ = 0). En charge, ils vont se décaler dҋun angle ξ mais
le rotor tourne toujours à la vitesse du champ Bs. Le couple maximal est obtenu pour ξ = 90°.
Si la charge entraînée oppose un couple résistant supérieur à ce couple, le moteur décroche.
ˆf
E = K NΦ
Caractéristique à vide
Machine non saturée et à pôles lisses (modèle synchrone dit de Behn Eschenburg) ;
Machine saturée et à pôles lisses ;
Machine non saturée à pôles saillants ;
Machine saturée et à pôles saillants.
On développera seulement le premier modèle qui, même sҋil est imprécis quantitativement,
permet une description qualitative acceptable de la machine synchrone en régime sinusoïdal. Ce
modèle sҋapplique bien aux machines à aimants en surface et à celles à rotor bobiné à pôles lisses.
244 5. Conversion électromécanique dҋénergie
On a E = Ev = ω.Φ
Φv car E = jω Φ v
V = E + jX s I avec E = jω Φ v Axe q
jX s I Axe champ
Le diagramme de Fresnel est représenté ci-contre. induit
Il fait apparaître les angles suivants :
ξ = (Φ
Φv, I) : Angle entre les champs rotorique (ou δ
inducteur) et statorique (ou induit). V E
I
ψ
Il est possible sur ce diagramme de faire apparaître les images des champs statorique (champ
induit) et rotorique (inducteur). Lҋimage du champ statorique est en phase avec le courant alors
que celle du champ rotorique est en phase avec le flux.
Une des particularités de la machine synchrone à rotor bobiné est de la rendre à volonté inductive
ou capacitive, que ce soit en fonctionnement moteur ou générateur. Il suffit pour cela de jouer sur
lҋamplitude de E donc sur le courant dҋexcitation rotorique Ie.
V
ϕ δ
jX s I
ψ I
E ϕ ψ
I V
jX s I
δ
E
Pem = C em Ω s = Pa = 3 VI cos ϕ
3 VI
On en déduit lҋexpression du couple électromagnétique Cem : Cem = cos ϕ
Ωs
3EI
En projetant sur le vecteur I, on a E cos ψ = V cos ϕ dҋoù : Cem = cos ψ
Ωs
On aurait pu aussi écrire directement Pem = 3 EI cos ψ car Xs ne consomme pas de puissance active.
π
Or ψ = − ξ , la relation précédente devient :
2
Cem
C em = 3 p Φ v I sin ξ
Ĉ em
instable
>0 − <ξ<
∂ξ 2 2
Zone
− Ĉ em
En contrôlant le courant I et lҋangle ξ, on
contrôle le couple de la machine. Générateur Moteur
Ce dernier est maximal pour ξ = ± π/2. Pem < 0 Pem > 0
246 5. Conversion électromécanique dҋénergie
ELECTRIQUE MECANIQUE
Puissance Puissance
absorbée Pem = C em ⋅ Ω s utile
Pa = 3 V I cos ϕ Pu = C u ⋅ Ω
ou 3 U I cos ϕ
Pertes fer
Pertes Joules induit * Pertes mécaniques Rappel :
Couplage Y PJI = 3 R sI 2 Pfer + Pméca = Cp ⋅ Ω Ω = Ωs
2
* La formule PJI = 3/2.RBI , RB étant la résistance entre 2 phases (mesurable) est indépendante
du couplage des enroulements : RB = 2Rs avec un couplage Y et RB = 2/3.Rs avec un couplage Δ.
Capteur de
position
Commande Commande
1 i1
Udc
2 th i1
Udc N
V1O t
TMLI
3
K1 K2 K1 K2 K1 Í Nom de lҋinterrupteur passant
K2 D I I D I Í Type de composant passant
(IGBT ou Diode)
Point O
Chaque bras de lҋonduleur peut être commandé complémentairement. Par exemple, si K1 est
bloqué, K2 conduit et vice-versa, K1 et K2 ne sont jamais conducteurs ou bloqués simultanément.
En régime permanent, pour avoir un courant sinusoïdal, la tension doit être modulée
sinusoïdalement, car la fém. est sinusoïdale et les tensions Rsi et Ls.di/dt le sont également. Le
principe de modulation sur le bras (K1, K2) de lҋonduleur est défini ci-dessus. La variation sinusoïdale
du rapport cyclique α = th / TMLI où TMLI << 2π π/ω
ω permet dҋobtenir une tension à valeur moyenne
glissante sinusoïdale (à lҋéchelle de la période de découpage).
248 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Le courant de sortie de chaque bras est en fait asservi à une consigne sinusoïdale et cҋest la
régulation qui demande à la tension de varier sinusoïdalement. Lҋensemble de la motorisation peut
être représenté par le diagramme synoptique donné ci-dessous. Un tel mode de contrôle appelé
contrôle scalaire en courant donne des résultats satisfaisants, notamment en régime permanent.
Onduleur triphasé
I0
= i1
i2 MS
Udc
3∼
∼ N
Capteur de
position
(neutre)
Commande des
bras de lҋonduleur Asservissement des
courants et fonction
dҋautopilotage
Consigne ψref
Iref
de couple
Réf Iq
Régulateur
de courant Iq Transformation
inverse de Park MS
et commande du 3∼
Réf Id commutateur
Régulateur
de courant Id
Capteur
Génération des de position
retours courant
Id et Iq
Le contrôle des deux grandeurs Id et Iq permet un contrôle fin de la position du champ magnétique
statorique notamment en régime transitoire. Il est également appelé à flux orienté ou contrôle
vectoriel. Une machine synchrone autopilotée vectoriellement est techniquement supérieure en
tous points à une MCC de même puissance (couple de démarrage, précision, …).
Chapitre 23 : Machine synchrone triphasée 249
ste
Ωb = Cem.Ω
Pb = Cn.Ω Ω=C
1. Constitution
La machine asynchrone est formée dҋun :
Stator : il porte trois bobinages (ou enroulements) qui peuvent être couplés en étoile Y ou en
triangle Δ selon le réseau d'alimentation.
Rotor : cylindrique, il porte soit un bobinage (dҋordinaire triphasé comme au stator) accessible
par trois bagues et trois balais (cf. figure 3) soit une cage d'écureuil non accessible, à
base de barres conductrices en aluminium (cf. figures 1 et 2).
Dans les deux cas, le circuit rotorique est mis en court-circuit par des anneaux ou un rhéostat,
ce dernier permettant de modifier la caractéristique mécanique de la machine (plus utilisé).
Barres
Bagues Balais
Anneau Anneau Barres
La machine asynchrone à cage est très répandue dans le domaine industriel, de par sa grande
robustesse mécanique, son faible coût et sa très bonne standardisation. Elle a conquis en un
siècle tous les domaines des entraînements électriques : à vitesse fixe puis variable et à contrôle
de couple (cf. chapitre 25). La plage des puissances des machines asynchrones sҋétend de la
centaine de Watts à la dizaine de Mégawatts.
1 : Stator
3
2 : Rotor à cage dҋécureuil
Barres Anneau
1
5
Tôles ferromagnétiques
3 : Boîte à bornes
4 : Arbre
5 : Ventilateur
Chapitre 24 : Machine asynchrone triphasée 251
- Δ)
soit en triangle (Δ
Détermination du couplage
La plus petite des deux valeurs indique la tension dҋemploi de chaque enroulement.
Correspond-elle à la tension simple ( couplage Y) ou composée ( couplage Δ) du réseau ?
OU
U1 V1 W1 U1 V1 W1
W2 U2 V2 W2 U2 V2
252 5. Conversion électromécanique dҋénergie
3. Principe
Les bobinages statoriques, alimentés par des courants triphasés de pulsation ω, créent un
champ magnétique B tournant (théorème de Ferraris - cf. page 241) à la vitesse ΩS = ω / p où p
est le nombre de paires de pôles au stator.
Ce champ (donc ce flux) tournant balaie le bobinage rotorique et y induit des forces
électromotrices (fém) dҋaprès la loi de Lenz. Le bobinage rotorique étant en court-circuit, ces
fém y produisent des courants induits.
C'est l'action du champ tournant B sur les courants induits qui crée le couple moteur. Ce dernier
tend à réduire la cause qui a donné naissance aux courants, cҋest à dire la rotation relative du
champ tournant par rapport au rotor. Le rotor va donc avoir tendance à suivre ce champ.
Le rotor tourne forcément à une vitesse Ω < ΩS (dҋoù le terme asynchrone). En effet, sҋil tournait
à la même vitesse ΩS que le champ tournant, il n'y aurait plus, ni de fém, ni de courants induits,
donc plus de couple moteur. Pour changer le signe de ΩS (donc le sens de rotation), il suffit de
permuter deux fils de phase.
4. Vitesses et pulsations
Notations :
ω 60 f
Vitesse de synchronisme : ΩS = ou nS = (en tr/min)
p p
ΩS − Ω nS − n
Glissement : g= =
ΩS nS
1000 − 965 35
gn = = = 3,5 %
1000 1000
ΩS – Ω), la
La vitesse relative à laquelle le champ tournant balaie les conducteurs du rotor vaut (Ω
pulsation ωR des courants induits est égale à :
ΩS − Ω
ω R = p ⋅ ( Ω S − Ω) = ω ⋅
ΩS
Soit ωR = g ⋅ ω ou fR = g ⋅ f
Notations :
" 2ω
I1 R1 " 1ω I'1 = m ⋅ I 2 m2
I10
R2
(1) m2
V1 Rf L0 ω E1 R2
g ⋅ m2 (2) R2 1− g
⋅
m2 g
STATOR ROTOR
(1) la puissance "dissipée" dans cet élément représente les pertes Joules dans le rotor
(2) la puissance "dissipée" dans cet élément représente la puissance mécanique sur le rotor
Lorsque le moteur est alimenté à tension et fréquence variables (cf. chapitre 25), ce schéma ne
sera pas utilisable, surtout aux très basses fréquences.
254 5. Conversion électromécanique dҋénergie
J1 au lieu de I1
Pertes Joules au stator : PJS = 3 R 1 I12
si couplage Δ
2
E1
Pertes fer au stator : PfS = 3 3 phases
Rf
R2
Puissance transmise du stator au rotor : PTR = Pa − PJS − PfS = 3 I' 12
g ⋅ m2
Elle est aussi appelée puissance électromagnétique Pem ou puissance transmise à travers lҋentrefer.
On notera la différence entre Pem = Cem.Ω pour la MCC et la MS et Pem = PTR = Cem.ΩS pour la MAS
car cҋest le champ tournant ΩS qui est à lҋorigine de cette puissance !
2 R2 2
Pertes Joules au rotor : PJR = 3 R 2 I 2 = 3 I'1 car I'1 = m ⋅ I2
m2
En marche normale, on néglige les pertes dans le fer du rotor car elles sont proportionnelles à
la fréquence fR = g.f très faible des courants rotoriques.
STATOR ROTOR
Rendement
PJR = Cem. ( ΩS - Ω )
PJS = 3 R1 I1
2 (J1 si Δ) = Cem.g. ΩS Pu
η=
2 (vrai quel que Pa
= 3/2 RB I1 soit le couplage) = g.PTR
RB Résistance mesurée entre deux bornes statoriques du moteur, quel que soit le couplage.
(RB = 2R1 pour un couplage Y et RB = 2/3 R1 pour un couplage Δ - voir page 260).
Chapitre 24 : Machine asynchrone triphasée 255
2 2
En posant R = R2 / m et X = " 2 ω / m , on obtient le schéma équivalent simplifié suivant :
I1 I'1 X ⇔ « Dissipe »
I10
R PJR
V1 Rf L0 ω R
PTR
g 1− g
R⋅ Pméca
g
R 2
3 I'1
V1 P g
On peut écrire : I'1 = et il en découle : C em = C = TR =
2 ΩS ωp
§R ·
Module de ¨¨ ¸¸ + X 2
Z = R/g + jX ©g¹
R
3 V12 ⋅
p g
Dҋoù lҋexpression finale du couple électromagnétique Cem : C em =C= ⋅
ω § R ·2
¨¨ ¸¸ + X 2
©g¹
Recherche du couple maximal
2
p 3 V1 R
Lҋexpression générale du couple peut encore sҋécrire : C em = C = ⋅
ω R2
+ X2g
g
A tension constante, le numérateur est constant. Le couple est maximal pour la valeur gM de g qui
2 2 2 2
rend minimale la somme R /g + X g. Or, le produit de ces deux termes est constant et vaut R X .
Par conséquent, cette somme est minimale quand les deux termes sont égaux.
R2 R p 3 V12
= X 2 gM gM = C max = ⋅
gM X ω 2X
p 3 V1
2
3 p m 2 V1
2 ω = 2πf §V ·
2
3 pm 2
Dҋoù : C max = ⋅ = ⋅ 2 C max = K ⋅ ¨ 1 ¸ K=
ω " ω 2" 2 ω © f ¹ 8 π2" 2
2 22
m
R
Pour avoir un couple maximal au démarrage, il faut que : =1 R 2 = " 2ω
X
256 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Ω) de la machine asynchrone
6.4. Caractéristique mécanique C = f(Ω
C C Couple de
décrochage
Cmax Cmax
Génératrice
Partie
utile
Ω > ΩS
-1
g g
0 gM 1 1 gM 0
Moteur Ω
0 ΩS
Ω < ΩS Caractéristique mécanique
- Cmax sous sa forme traditionnelle
-1<g<0 0<g<1
Fonctionnement en Fonctionnement en
génératrice asynchrone moteur asynchrone
- Freinage contrôlé (à vitesse constante) lors du mouvement de descente dҋun crochet de grue
2 2
§ R· p 3 V1
Au voisinage du synchronisme : g << gM ¨ ¸ >> X
2
C≈ ⋅ g
© g¹ ω R
C est alors proportionnel au glissement g.
Chapitre 24 : Machine asynchrone triphasée 257
En effet, le courant magnétisant I10 a une valeur nettement plus grande que dans un transformateur
normal (30 % à 50 % de I1n* au lieu de 5 à 10% pour un transformateur) du fait de lҋimportance de
lҋentrefer entre stator et rotor. On peut toutefois le négliger au début de la phase de démarrage car :
V1
Ω=0 g=1 I1d = ≈ 4 à 8 fois I1n >> I10 * indice n : nominal
R + X2
2
Moteur asynchrone
I1 / I1n C / Cn simple cage
Démarrage direct
Pointe de courant importante
2
6
5 1,5
4 Point
3 1 nominal
Point
2 nominal 0,5
1
Ω / ΩS Ω / ΩS
1/4 1/2 3/4 1 1/4 1/2 3/4 1
P Pu
Le couple utile Cu est à peu près proportionnel à Pu puisque Cu = u = et g est faible
Ω (1 − g) ⋅ Ω S
dans la partie utile de C(Ω), où lҋon trace cette caractéristique.
258 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Intensité
du courant
en ligne
230 57
Couplage 400 33
Facteur de
adopté Puissance
Vitesse Puissance
nominale utile
Si on travaille sur le réseau triphasé 230 V (400 V) entre phases, il faudra coupler le stator en Δ (Y).
Dans chaque cas, la puissance électrique absorbée Pa au point nominal sera :
U = 230 V
°
Dans le cas du couplage Δ : ® I = 57 A Pan = 3 ⋅ 230 ⋅ 57 ⋅ 0,88 ≈ 20 kW
° cos ϕ = 0,88
¯
U = 400 V
°
Dans le cas du couplage Y : ® I = 33 A Pan = 3 ⋅ 400 ⋅ 33 ⋅ 0,88 ≈ 20 kW
° cos ϕ = 0,88
¯
Pun 17
Ce qui conduit à un rendement au point nominal : ηn = = = 0,85
Pan 20
Pun 30 ⋅ 17000
Au point nominal, le couple utile vaut : C un = = = 114 Nm
Ωn 1427 ⋅ π
1500 − 1427
La vitesse de synchronisme est 1500 tr/min dҋoù : gn = = 4,9 %
(le nombre de paires de pôles est p = 2) 1500
Tous les raisonnements qui suivent, seront faits en supposant que le stator est couplé en Y.
260 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Δ Y
A A
I I
Rh V V Rh V V
U1 V1 W1 U1 V1 W1
R1 R1 R1 R1
R1 R1
R1 R1
U1 V1 W2 U2 V2 U1 V1 W2 U2 V2
R1
V 2 V
On obtient : RB = = R1 ou RB = = 2R1
I 3 I
I0 (ou Iv)
Ph1 A
Ph2 P0 M
Ph3 2W 3~
La mesure de puissance par la méthode des 2 wattmètres est exposée au chapitre 11 (page 124).
Au synchronisme (g = 0 R/g → +∞), le schéma monophasé équivalent se simplifie.
Détermination de X0
I0 R1
Si on néglige la chute de tension aux bornes de R1 :
Vn 2 Vn Rf X0 = L0ω
X0 = 3
Q0
Détermination de Rf
On affine la mesure de Rf en séparant les pertes fer Pfer et les pertes mécaniques Ppm dans P0.
3
On a en effet : P0 = Pfer + PJS + Ppm soit Pfer + Ppm = P0 − PJS = P0 − ⋅ R B ⋅ I0 2
2
2 2
Les pertes fer Pfer (= PfS) sont proportionnelles à Bm donc à U . Elles sont nulles pour U = 0.
Si on alimente le moteur à vide sous tension variable U, sa vitesse Ω varie peu. Les pertes
mécaniques Ppm, dépendant de Ω, sont donc quasiment constantes. On peut considérer que ce
sont les mêmes en charge, puisque Ω diffère peu entre la marche à vide et en charge (g faible).
Vn 2
Rf = 3
Pfer Ppm
2
U
Si on ne dispose pas dҋalternostat, on pourra 2
0 Un
admettre lҋéquipartition des pertes : Pfer ≈ Ppm.
Icc = In
Ph1 A
Pcc M
Ph2
2W 3~
Ph3
n=0
Alternostat Mesure de puissance Rotor
(obligatoire pour cet essai) par la méthode des 2 bloqué
V
wattmètres (g = 1)
Ucc R/g très faible
2
Dans le cas dҋune alimentation sous tension réduite, les pertes fer sont très faibles (car Pfer = k.U ).
Pcc Q cc
R= 2
− R1 et X=
3 In 3 In2
262 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Le glissement est nul car Ω = ΩS. On parle aussi dҋessai à vide car le couple utile est nul.
¾ Justifier que lҋessai à rotor bloqué soit réalisé sous tension réduite.
Le glissement vaut g = 1 car Ω = 0. Le courant nҋest alors limité que par la résistance R qui est
généralement très faible. Pour que le courant appelé Icc soit proche du courant nominal In, on
réalise donc lҋessai sous tension réduite.
On sҋintéresse aux performances dҋun moteur asynchrone triphasé dans les domaines suivants :
démarrage, variation de vitesse et freinage. On se limitera au moteur à cage qui, en raison de sa
robustesse, sa fiabilité et son faible coût, est lҋactionneur de base des machines industrielles.
1. Démarrage
1.1. Position du problème : démarrage direct
X
I I'
Cҋest le procédé le plus simple mais aussi le plus brutal.
Il est réservé aux moteurs de petite puissance (P < 3 kW). I0
R
Au démarrage du moteur (g = 1), la pointe dҋintensité est V L0 ω
g
de lҋordre de 4 à 8 fois le courant nominal In :
V
I0 négligeable devant I' I ≈ I' = >> In
R + X2
2
Ceci provoque une chute de tension non négligeable au niveau du réseau dҋalimentation et sollicite
la fourniture dҋune puissance apparente élevée. De plus, le couple dҋaccélération important, qui en
résulte, a des conséquences néfastes sur les systèmes mécaniques entraînés : usure rapide,
démarrage inadapté à la sécurité et au confort (escalier mécanique par exemple).
Pour résoudre ces problèmes, on peut, soit augmenter R, soit réduire la valeur efficace V (donc U).
Δ)
1.2. Démarrage étoile (Y) – triangle (Δ
Ce procédé nҋest envisageable que si le moteur a été conçu pour fonctionner en Δ. Sur un
réseau triphasé 400 V entre phases, la plaque signalétique du moteur doit indiquer 400 V / 690 V.
I / In C / Cn
2
6 IΔ
IΔ 5 CΔ
IY = 1,5 CR
3 4
C 1 M
CY = Δ 3
IY
3 2 CY
M 0,5
1
Ω Ω
ΩS ΩS
1/4 1/2 3/4 1 1/4 1/2 3/4 1
Ce démarrage convient aux moteurs de puissances moyennes (P < 50 kW) démarrant à vide ou
avec des couples résistants (CR) très faibles. Si le couple résistant est élevé, les pointes de
courant et de couple restent importantes au moment du changement de couplage.
264 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Au fur et à mesure de la montée en vitesse, la fréquence des courants rotoriques diminuant (g Ì),
les réactances des cages deviennent négligeables par rapport à leurs résistances et le courant
sҋétablit dans la cage de résistance la plus faible.
C
La caractéristique mécanique de ce moteur Couple
est obtenue en faisant la somme des couples résultant
développés par les deux cages. On parvient
Cage
aux mêmes performances en réalisant une intérieure
cage dont les barres sont profondément
enfoncées dans le rotor.
Ω
Le principe de ce moteur repose sur "lҋeffet Cage ΩS
de peau" (ou effet KELVIN), cҋest à dire le extérieure
déplacement du courant à la périphérie dҋun
conducteur, lorsque la fréquence f augmente :
ρ K δ
δ= =
πμf f
δ: profondeur de pénétration
ρ: résistivité du matériau Encoches profondes
μ: perméabilité du matériau
Au démarrage, la pénétration δ est faible car la fréquence des courants rotoriques fR est élevée.
Lorsque la vitesse augmente, fR diminuant (car g Ì), le courant tend à occuper progressivement la
totalité de la section (S Ê) et la résistance de la cage diminue : R = ρ " / S.
I / In Simple cage C / Cn
Double cage
2
6
5 1,5
4 Point
3 1 nominal
Point
2 nominal 0,5
1
Ω Ω
ΩS ΩS
1/4 1/2 3/4 1 1/4 1/2 3/4 1
Ces moteurs sont toujours adaptés à la machine entraînée et leur procédé de démarrage est direct.
Le couple de démarrage est important, la pointe dҋintensité réduite et leur rendement excellent.
Chapitre 25 : Marche industrielle de la machine asynchrone 265
0 θ
R
v Th2 vC
L Th1 Th2 Th1
Semi-conducteur passant
Toutes ces fonctions sont gérées par une carte électronique de commande des thyristors,
organisée autour dҋun microcontrôleur.
I / In Démarrage progressif C / Cn
Démarrage direct
2
6
5 1,5 CR
Limitation de
4 courant à 3 In
3 1 M
2
0,5
1 M
Ω Ω
ΩS ΩS
1/4 1/2 3/4 1 1/4 1/2 3/4 1
Ces dispositifs contrôlent aussi lҋarrêt des machines, qui peut être ainsi progressif ou naturel. Mais,
les perturbations quҋils génèrent sur le réseau (pollution harmonique) en limitent lҋutilisation. On
leur préfère les convertisseurs de fréquence pouvant eux aussi assurer la fonction de démarrage.
266 5. Conversion électromécanique dҋénergie
2. Variation de vitesse
2.1. Position du problème
ω
La vitesse Ω du moteur asynchrone est égale à Ω = Ω S ⋅ (1 − g) = ⋅ (1 − g) .
p
Pour la faire varier de façon continue, on peut :
I / In C / Cn Exemple : GV / PV = 3
2
6 GV
GV
5 1,5
4 PV
3 1 PV
2
0,5
1
n (tr/min) n (tr/min)
1000 2000 3000 1000 2000 3000
Cette technique nécessite un bobinage spécial du moteur ( plus volumineux et prix élevé) et ne
permet pas un réglage continu de la vitesse. Ces moteurs ne sont plus guère utilisés.
Parmi les techniques les plus répandues et les plus récentes, on distingue :
• Le contrôle en tension avec optimisation du flux qui permet de délivrer le maximum de couple
sur toute la gamme de vitesse (1 à 20) et le courant à vide le plus réduit possible pour minimiser
l'échauffement. Son utilisation est restreinte à des applications où lҋon se contente de gérer la
vitesse en régime permanent sans trop se préoccuper des accélérations.
• Le contrôle vectoriel de flux qui permet à un moteur, équipé dҋun capteur ou pas, dҋatteindre
un niveau élevé de performances dynamiques et une grande gamme de vitesse (1 à 1000).
a/ Principe RS X = Lfr ω
I I'
Les performances optimales du moteur sont
obtenues si le couple maximal disponible est constant
R
sur toute la gamme de vitesse. Or C = K.Φ Φ.I', il faut V L0 ω
donc que le flux statorique Φ, créé par le courant g
I0
magnétisant I0, soit maintenu sensiblement constant.
RS : résistance statorique
Ceci se traduit par la loi :
V
V V
I0 = = C ste = C ste
L0ω f Vn
ΦÌ
Mais à des fréquences et des tensions faibles, la chute
de tension RSI ne peut plus être négligée. Pour compensation RS I
maintenir le flux constant quelle que soit la charge, et
f
donc quel que soit le courant I absorbé, le maintien du 0
ste fn (50 Hz)
rapport V/f = C nҋest plus suffisant.
Pour y remédier, on peut augmenter la tension dҋune valeur fixe à basse fréquence. Cet ajustage,
appelé "boost manuel", présente lҋinconvénient de maintenir un courant élevé dans le moteur à
vide. Le "boost automatique", avec compensation automatique de la chute de tension RSI,
supprime cet inconvénient.
On ne peut pas, pour des raisons de risque de claquage des isolants statoriques, dépasser la
tension nominale Vn acceptée par le moteur. On peut toutefois encore augmenter la fréquence
donc la vitesse du moteur en maintenant la tension constante, mais alors le flux et le couple
maximum diminuent. Il faudra aussi sҋassurer auprès du constructeur que le moteur supporte la
survitesse imposée.
Ω)
b/ Réseau de caractéristiques mécaniques : C(Ω
Les équations de la machine qui permettent de calculer le couple et de prévoir les points de
fonctionnement sont basées sur le modèle « régime permanent » vu auparavant (cf. chapitre 23).
ΩS − Ω ω 2πf
Ainsi, on tire de lҋexpression du couple C avec g = et Ω S = = :
ΩS p p
R
3V 2 ⋅
R p ⋅ (Ω S − Ω )
2
p g 3 pV 2 R 3p § V ·
C= ⋅ = ⋅ = ¨ ¸ ⋅ 2
ω § R ·2 ω L fr p 2 ⋅ (Ω S − Ω )
2 2 2 2
R 4 π © f ¹ R +
¨¨ ¸¸ + X 2 + g ⋅ (L fr ω)2
©g¹ g ste
=C
268 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Avec cette technique de commande, pour (Ω ΩS – Ω) donné, le couple C est constant. Une action
sur la fréquence statorique f a alors pour effet de modifier la valeur de ΩS et de faire subir à la
caractéristique mécanique C(ΩΩ) une simple translation dans le plan (C,Ω) avec Ω = π.n/30 :
C
Fonctionnement Fonctionnement à
à couple max. constant puissance constante
2
§V·
Cmax = K ⋅ ¨ ¸
© f ¹ Survitesse : Φ Ì
Moteur à p = 2
paires de pôles
Cmax / 2
Cmax / 4
n (tr/min)
300 900 1500 2100 3000
f (Hz)
10 30 50 70 100
• Lorsquҋon dépasse la fréquence nominale (50 Hz), le moteur voit ses performances en COUPLE
diminuer proportionnellement au carré de la fréquence, car il ne peut tolérer une tension V > Vn :
C max = K ⋅ (V f )2
ste
et V = Vn = C
Il est alors nécessaire de déclasser le moteur, cҋest à dire que le moteur ne peut plus fournir un
couple permanent important (égal au couple nominal Cn). Il en est de même aux basses
fréquences. En effet, lorsque la ventilation nécessaire au refroidissement du moteur est assurée
par la rotation du rotor (moteurs auto-ventilés), celle-ci devient dҋautant moins efficace que la
vitesse diminue, donc que la fréquence est faible. De plus, ces variateurs délivrant des tensions et
des courants alternatifs pas parfaitement sinusoïdaux, il en résulte un échauffement supérieur à
celui dҋune alimentation (directe) à partir du réseau ( 0,95.Cn au lieu de Cn en régime permanent).
1
0,95
1b 1a
0,75
3
0,50
Le contrôle en tension à V/f constant, appelé commande scalaire, ne permet pas de contrôler le
couple aux faibles vitesses de rotation (fréquences de 2 à 3 Hz) et donc de tenir une position à
lҋarrêt. De plus, il est peu adapté aux charges qui présentent des fortes variations de couples ou
qui nécessitent de brusques modifications de vitesse de rotation (robotique, etc.) car le modèle
utilisé pour calculer le couple électromagnétique nҋest valable quҋen régime permanent sinusoïdal.
Pour obtenir des couples importants à très faible vitesse, voire à vitesse nulle, et bien gérer les
régimes transitoires (phases dҋaccélération ou de décélération rapides), il est nécessaire dҋutiliser
un mode de contrôle différent : le contrôle en courant ou commande vectorielle.
Pour les moteurs asynchrones de puissance inférieure à 500 kW, une structure de convertisseur
statique est très utilisée : onduleur de tension associé à un redresseur à diodes suivi dҋun filtre
capacitif. Cet étage de puissance est identique pour les deux techniques de commande explicitées.
Ph1 ∼ = i
u M
Ph2
∼
3∼
Ph3 = ∼
Convertisseur de fréquence
Inductance de lissage
sur le bus continu Schéma structurel
Ph1
Ph2 E M
Ph3
3~
Un redresseur à diodes, suivi dҋun filtre capacitif, élabore à partir du réseau monophasé ou
triphasé une tension continue fixe E. Cette tension continue est découpée par un onduleur de
tension pour fournir au stator un système de tensions, dont les composantes fondamentales
forment un système triphasé équilibré. Le redresseur nҋétant pas réversible, il faudra prévoir un
hacheur de freinage pour dissiper lҋénergie renvoyée par la machine.
Chapitre 25 : Marche industrielle de la machine asynchrone 271
Même si certains constructeurs prévoient une inductance de lissage en série sur le bus continu,
le pont redresseur reste un puissant générateur dҋharmoniques. Ceux-ci peuvent entraîner des
problèmes de pollution significatifs sur le réseau. On remplace alors le redresseur à diodes par une
structure MLI (voir chapitre 18) tout en assurant la régulation continue E de cet étage dҋentrée.
Lҋonduleur est fondé sur le principe de la modulation numérique de largeur dҋimpulsion (MLI).
Lҋajustement de la largeur des impulsions et leur répétition, permettent dҋobtenir une fréquence
ste
variable tout en maintenant le rapport U/f = C . Cette technique permet dҋéliminer les premiers
harmoniques des tensions statoriques. Les enroulements du moteur se comportant comme des
filtres passe-bas, les courants statoriques appelés sont quasiment sinusoïdaux, ce qui assure
une rotation régulière et sans à-coups et limite les échauffements.
u(t) i(t)
Impulsions Courant
+E de largeur quasiment
variable sinusoïdal
0 t 0 t
-E
3. Freinage électrique
3.1. Position du problème
La machine asynchrone, alimentée à fréquence constante, ne peut fonctionner en génératrice
donc freiner par récupération (renvoi dҋénergie active au réseau) quҋau voisinage de la vitesse de
synchronisme (g < 0). Les freinages électriques destinés à lҋarrêter se font sans récupération (g > 1).
On a permuté f c
2 phases
B A
CR
Ω
- ΩS 0 ΩS
e d
Génératrice
asynchrone
gmontée
1 0
gdescente
0 1
Dans le cas des engins de levage, en phase de descente de la charge, celle-ci peut entraîner
le moteur au-delà de sa vitesse de synchronisme (point B).
Le moteur se comporte alors comme une génératrice asynchrone débitant de la puissance active
sur le réseau, mais recevant toujours de la puissance réactive. Le fonctionnement en génératrice
ste
asynchrone assure le freinage par récupération à vitesse sensiblement constante si f = C .
On ne peut pas arrêter la charge.
272 5. Conversion électromécanique dҋénergie
CR A
Ω
- ΩS 0 ΩS
Freinage M M
gavant 3~ 3~
1 0
garrière Marche Freinage
0 1 2 avant
Au moment du freinage, le moteur doit pouvoir supporter une pointe de courant bien supérieure à
celle produite lors du démarrage (car g passe de gavant ≈ 0 à garrière ≈ 2). Aussi est-il parfois inséré
lors du couplage en contre-courant, une résistance en série avec chaque phase du stator. Ceci
limite son application à des moteurs de faible puissance.
Ce mode de freinage très efficace nécessite de détecter la vitesse nulle (dispositifs à friction,
centrifuge ou chronométriques) pour ne pas laisser repartir le moteur en sens inverse.
Le flux magnétique est alors fixe, alors que le rotor est en mouvement. Celui-ci est le siège de
courants induits qui le freinent. On règle le couple de freinage par le courant continu statorique If :
1,3 In ≤ If ≤ 1,5 In. A vitesse nulle, le couple de freinage sҋannule. Dans le cas dҋune charge
entraînante, il faudra prévoir un frein mécanique pour lҋimmobiliser à lҋarrêt.
CR A coupure
Ω
- ΩS 0 ΩS
If
M M
Alimentation du 3~ 3~
stator en continu
ste
(If = C ) Freinage
Lҋénergie dissipée au rotor (cage) est plus faible que dans le cas du freinage par contre-courant.
Par contre, il faut couper le courant continu dans le stator du moteur afin dҋéviter lҋéchauffement.
Ce freinage économique et pratique peut être facilement intégré dans les variateurs de
vitesse en faisant fonctionner lҋétage de sortie du variateur en hacheur qui injecte ainsi un
courant continu dans les enroulements. Ce mode de fonctionnement doit rester occasionnel.
Chapitre 26
1. Définition
Un moteur pas à pas est une machine tournante, dont le rotor
se déplace dҋun angle élémentaire αp, appelé pas, chaque
fois que son circuit de commande effectue une commutation M
de courant dans un ou plusieurs de ses enroulements.
360
Np = avec αp le pas en degrés
αp
Les valeurs les plus couramment rencontrées sont : Np = 400, 200, 100, 48, 24 et 12.
2. Différents types
Tous les moteurs pas à pas comprennent un stator portant des bobines dans lesquelles le
courant est commuté par lҋélectronique de commande (cf. chapitre 27). Par contre, des différences
apparaissent au niveau du rotor. Il existe trois principaux types de moteurs pas à pas :
→
sens de B Rotor à aimant
i i
+ → → – permanent
– B B
+
sens de i
S N
Rotor
→
→ →
Soit M le moment magnétique du rotor. Le couple C exercé B
entre le rotor et le stator a pour expression :
α
→ → → →
C=M∧B C = M ⋅ B ⋅ sin α (en module) S N M
274 5. Conversion électromécanique dҋénergie
2.1.2. Fonctionnement A
iA
On considère un moteur pas à pas dont le stator
comporte deux enroulements ou phases AB et CD
avec deux bobines par phase, et dont le rotor est
un aimant bipolaire.
• Le mode monophasé :
B
Dans ce mode, une seule phase iA
est alimentée à chaque pas. I
Le couple développé par le moteur T/2 3T/4 t
nҋest donc pas très important.
T/4 T
Les positions dҋéquilibre se situent -I
suivant lҋaxe des deux phases.
iC
On a ici : Np = 4 αp = 90° I
t
Pour obtenir un tour complet, il faut
pouvoir inverser le courant dans
les phases : lҋalimentation doit être -I
bipolaire, cҋest à dire permettre
lҋinversion du sens des polarités A+ A0 A- A0
aux bornes des phases. Le sens
de rotation dépend de lҋordre D C D C D C D C
dҋalimentation des phases. 0 0 - + 0 0 + -
B- B0 B+ B0
• Le mode biphasé :
Dans ce mode, on alimente alternativement une phase puis deux. On arrive ainsi à doubler le
nombre de pas du moteur et à augmenter la précision.
iA
Mode demi - pas à deux niveaux de courant
I 2
I
T/4 3T/8 3T/4
T/8 T
-I
iC
I 2
I
-I
A+ A+ A0 A- A- A- A0 A+
D CD C D C D CD C D C D CD C
0 0 - + - + - + 0 0 + - + - + -
B- B- B0 B+ B+ B+ B0 B-
Lҋangle élémentaire est cette fois de 45° soit la m oitié du pas du moteur. Mais le couple est
irrégulier, puisque le champ vaut en module alternativement B et B 2. On peut y remédier en
faisant appel à deux niveaux de courants I et I 2 (cf. graphes en pointillés).
Dans un moteur pas à pas à aimant permanent réel, pour disposer dҋun nombre de pas par tour
élevé, on peut utiliser un aimant multipolaire au rotor et augmenter le nombre de plots bobinés au
stator. Toutefois, on est vite limité par lҋencombrement des pôles et il nҋest guère possible de
dépasser 48 pas par tour, soit une résolution angulaire de 7,5°. De plus, la tension induite par la
rotation du rotor dans le stator limite la vitesse de ces moteurs.
276 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Stator
Circuit magnétique feuilleté
très court utilisant du FeSi
de haute qualité
Rotor
Aucun couplage
magnétique entre Disque de faible inertie
les deux phases accélérations importantes
2.2.1. Principe
Le rotor ne comporte cette fois aucun aimant, mais est simplement formé dҋune structure dentée en
fer doux feuilleté. Il se positionne pour minimiser la réluctance du trajet offert aux lignes de champ
magnétique créé par lҋun des enroulements statoriques, comme dans un électroaimant rotatif.
2.2.2. Fonctionnement
La structure élémentaire donnée ci-dessous permet dҋexpliquer simplement le fonctionnement. Le
stator comporte 6 plots sur lesquels sont bobinés 3 enroulements AA', BB' et CC'. Le rotor possède
4 dents. A chaque commutation de courant dans un enroulement, ce sont les dents les plus
proches des plots alimentés, qui se placent en face dҋeux, de manière à diminuer la réluctance. Le
sens du courant étant sans importance, on nҋemploie que des alimentations unipolaires.
A
C B
C' B'
A'
Rotor
On constate que le pas est de 30°, ce qui correspon d à 12 pas par tour.
Chapitre 26 : Technologie des moteurs pas à pas 277
Z S ⋅ ZR
Np = avec Z S ≠ Z R
Z S − ZR
6⋅4
Dans lҋexemple traité, ZS = 6 et ZR = 4 ce qui conduit à NP = = 12 pas / tour soit αp = 30° .
6−4
On augmente le nombre de pas par tour en multipliant le nombre de dents du rotor et le nombre de
plots du stator. Cҋest relativement facile pour les dents rotoriques, puisquҋil sҋagit dҋun simple
usinage. On arrive ainsi à des nombres de pas par tour atteignant 200, voire 400.
Leur coût est assez modeste, grâce à la simplicité de fabrication du rotor et à lҋabsence dҋaimant,
qui représente une part non négligeable du prix des moteurs qui en possèdent. Toutefois, le couple
moteur est assez faible et le couple en lҋabsence de courant dҋalimentation (appelé couple de
détente) est nul puisquҋil nҋy a plus dҋaimant au rotor.
2.3.1. Principe
Le moteur hybride est une combinaison des deux types de moteurs précédents. Il en réunit les
avantages à savoir, la bonne résolution du moteur à réluctance variable liée au grand nombre de
dents du rotor et le couple élevé dû à lҋaction de lҋaimant.
2.3.2. Fonctionnement
Un aimant annulaire, monté axialement dans le rotor, produit des polarités magnétiques
opposées dans chaque roue dentée rotorique. Ces deux roues comportent le même nombre de
dents, mais sont décalées angulairement dҋun demi-pas de denture. La séquence de commutation
est inchangée par rapport au moteur pas à pas à aimant permanent. A chaque fois, le rotor se
déplace dҋun quart de pas de denture, qui est ainsi le pas du moteur.
N S S N S
N N S
Arbre N
moteur S S
N S N N
N S S N
N N
N
S S
S N N
N
N S S N S
S
Stator
feuilleté
A'
Lorsquҋun courant circule dans lҋune des phases du bobinage statorique, il en résulte un couple de
maintien très important, provenant à la fois du flux produit par lҋaimant, et de lҋeffort dҋattraction
entre les dentures rotoriques et statoriques, dû au fonctionnement par réluctance variable.
278 5. Conversion électromécanique dҋénergie
Np = 2m ⋅ Z R
Pour augmenter le nombre de pas par tour, les plots du stator sont dentés avec le même pas que
celui des roues rotoriques. On obtient ainsi couramment 200 ou 400 pas par tour et même
nettement plus pour des modèles spécifiques. Le prix est évidemment supérieur à celui des types
précédents, mais ses excellentes performances en font un des moteurs pas à pas les plus utilisés.
Stator Bobinage
8 pôles statorique
Roues
dentées
rotoriques
(ZR = 50)
Chaque plot comporte 5 dents
2.4. Comparaison des performances des trois types de moteur pas à pas
Il dépend :
- de lҋordre dҋalimentation des phases pour les trois types ;
Sens de rotation
- du sens du courant, excepté pour le moteur à réluctance variable et
le moteur à aimant permanent à alimentation unipolaire.
2.5. Utilisation
Le moteur pas à pas est utilisé dans les systèmes demandant une grande précision de
positionnement, mais dont la charge entraînée nҋest pas trop importante (car ces moteurs
nҋexistent que pour les faibles puissances). On peut citer notamment :
3. Comportement mécanique
3.1. Caractéristiques statiques
Le couple de maintien est le couple minimum quҋil est nécessaire dҋappliquer sur lҋarbre moteur
pour occasionner sa rotation, la mesure étant faite lorsque le moteur est alimenté à f = 0 (arrêt).
Le couple de détente a la même définition mais avec le moteur non alimenté. Il est nul pour les
moteurs à réluctance variable.
A la fin dҋun pas ou dҋun parcours, le moteur a tendance à osciller autour de sa valeur finale à
une fréquence dite fréquence de résonance ou fréquence naturelle du système.
θ
Sous amortissement
(Oscillations importantes)
θ1 Amortissement critique
(Bon compromis)
αP
Sur amortissement
(Temps de réponse trop long)
θ0 t
0
Ces oscillations sont gênantes car elles allongent le temps de réponse du moteur, si elles sont peu
amorties. Pour améliorer lҋallure de la réponde indicielle, on peut augmenter volontairement les
frottements visqueux, élever artificiellement les pertes ferromagnétiques ou agir sur la commande.
Lors dҋun déplacement de plusieurs pas ou une rotation continue, on peut envisager plusieurs
modes de fonctionnement suivant la fréquence des pas :
θ θ T2 < T1 θ T3 < T2
c d e
θ3
θ2
αP αP αP
θ1
θ0 t t t
T1 2T1 T2 2T2 T3 2T3
• Lorsque la fréquence est lente (courbe c), le rotor sҋarrête à chaque pas. Lҋenchaînement des
pas correspond à une juxtaposition de réponses indicielles : fonctionnement par à-coups.
• A fréquence élevée (courbe d), le rotor ne sҋarrête plus entre chaque pas.
La position croît régulièrement : fonctionnement en continu.
- la zone de démarrage où le moteur peut démarrer, tourner, puis sҋarrêter sans perdre de pas ;
- la zone dҋentraînement où le moteur peut être entraîné en rotation continue sans perte de pas,
mais "décroche" (perte de pas) si on lҋarrête ou le démarre.
f(pas / s ) f
n ( tr / min) = ⋅ 60
Np fD fE (pas/s)
10000
• Exemple : f = 10000 pas/s et Np = 200 pas/tour n= ⋅ 60 = 3000 tr/min
200
La fréquence maximale de démarrage fD dépend en particulier du moment dҋinertie total des parties
tournantes. Si les courbes limites sont tracées avec le seul moment dҋinertie du rotor Jm, la formule
suivante permet dҋobtenir la nouvelle fréquence maximale de démarrage f'D, quand on ajoute un
moment dҋinertie JC pour la charge (ramené sur lҋarbre moteur) :
Jm
f ' D = fD ⋅
Jm + J C
Par ailleurs, la fréquence maximale dҋentraînement fE dépend fortement du type dҋalimentation, car
elle est liée aux temps de montée et de descente des courants (cf. chapitre 27).
• Conclusion
Ces caractéristiques sont fondamentales pour le choix dҋun moteur pas à pas. Elles montrent
en particulier, que la mise en position sans asservissement nҋest possible que dans une certaine
limite de couple et de vitesse. La difficulté est quҋon ne dispose pas toujours de données
correspondant aux conditions exactes dҋutilisation du moteur. Il faudra alors tenir compte de ces
incertitudes en adoptant des marges de sécurité suffisantes.
Chapitre 27
1. Organisation fonctionnelle
Le rôle de lҋélectronique associé à un moteur pas à pas est dҋassurer les commutations de
courant nécessaires, pour obtenir un déplacement dҋun nombre de pas donné ou une rotation à
vitesse fixée. Elle se décompose en trois parties :
Sens
a
A
b B
UNITÉ AMPLIFICATEUR
Mode
DE PILOTAGE TRANSLATEUR c DE PUISSANCE C
pas entier
1/2 pas D
Autres d
MOTEUR
• Le translateur traduit les consignes de commande (sens de rotation, vitesse, mode pas entier
ou demi-pas) issues de lҋunité de pilotage (système à μP), en signaux logiques définissant les
commutations à réaliser pour chaque phase du moteur. Il sҋagit dҋun circuit logique câblé. Cette
fonction peut également être remplie par lҋunité de pilotage (logique programmée).
Ils doivent rester faibles devant la durée dҋalimentation TC de la phase (TC >> τ), ce qui est possible
lors dҋun fonctionnement à basse fréquence. Lҋalimentation de puissance doit permettre dҋétablir,
de maintenir et de couper le plus rapidement possible le courant imposé dans chaque phase. La
solution la plus simple consiste à alimenter chaque phase avec une tension constante.
Pour obtenir des performances supérieures, il faut faire appel à des circuits plus élaborés, qui
imposent le courant dans les phases et non les tensions (alimentation en courant). On obtient ce
résultat grâce à une régulation dҋintensité par découpage (cf. paragraphe 3.3 - page 285).
282 5. Conversion électromécanique dҋénergie
On néglige les tensions aux bornes du transistor saturé (VCEsat = 0) et de la diode passante (vD = 0),
ainsi que la force électromotrice induite du moteur qui dépend de la position et de la vitesse.
+U +U +U
L
L τ= L L
R D assure la
vD D Φ continuité du
R R courant ! R
i i i
0 ≤ t ≤ TC : TC ≤ t :
T
vCE i(t) =
U
R
(
⋅ 1 − e −t τ
) i(t) =
U − ( t −Tc )
R
⋅e τ
Croissance Décroissance
exponentielle exponentielle
Pour réduire les temps de montée et de descente du courant, on diminue τ = L/R en ajoutant
une résistance supplémentaire R' en série avec la phase alimentée. Pour avoir une action efficace,
il faut que R' > R. Les pertes Joules étant accrues, il est nécessaire dҋaugmenter la tension
dҋalimentation, afin de conserver la même puissance absorbée au niveau du moteur. Cette solution
est réservée aux moteurs dont les enroulements sont parcourus par des courants modestes.
avec R'
+U i sans R'
Il faut augmenter U pour U
atteindre le même courant In =
R' U R
nominal quҋauparavant :
R + R'
In = U/R
D L
Φ L
τ' = <τ t
R R + R' 0 τ' τ TC TC + τ'
vCE
i
U
T
vCE
VCEsat = 0
t
T D
Semi-conducteurs passants
Si la fréquence des pas augmente (donc si TC Ì), le courant nҋa pas le temps dҋatteindre sa valeur
nominale avant la commutation suivante. Le couple diminue et le moteur ne peut plus accélérer, ce
qui justifie lҋexistence dҋune fréquence maximale dҋentraînement fE (cf. page 280).
Chapitre 27 : Electronique de contrôle des moteurs pas à pas 283
Si on place la résistance R' en série avec la diode de roue libre D, on nҋa pas besoin dҋaugmenter
U pour atteindre le courant nominal In, mais on ne peut quҋaccélérer la phase de descente du
courant. Une autre solution consiste à placer une diode Zener DZ en série avec D :
+U
t
UZ L 0 τ TC
DZ L τ=
Φ R UZ
−
R
D R
vCE DZ
i passante
U + UZ
T U
vCE
VCEsat = 0
t
T D
Semi-conducteurs passants
Lҋénergie emmagasinée dans la phase (lorsque T est saturé) est toujours dissipée par effet joule et
il faut en tenir compte dans le dimensionnement de la diode Zener. La tension maximale aux
bornes du transistor bloqué est U + UZ , où UZ est la tension de Zener.
T'
+U T' +U T' +U T' +U
D' D' D' D'
L L L L
D Φ D D D
R R R R
i i i i
T
T T T
c d e
T et T' saturés T saturé - T' bloqué T et T' bloqués
On néglige dans lҋétude les tensions aux bornes des transistors saturés et des diodes passantes.
284 5. Conversion électromécanique dҋénergie
RB RB
T Comparateur T
∞
La durée de t1 est fixée par un
circuit RC (non représenté). Vr r
Vréf
T" bloqué T' bloqué Vréf > Vr T" saturé T' saturé
T" saturé T' saturé Vréf < Vr T" bloqué T' bloqué
On utilise pour chaque phase deux transistors et deux diodes. Le transistor T, appelé transistor
dҋaiguillage, remplit la même fonction que dans les alimentations à tension : il sélectionne la phase
quҋil faut alimenter. Le transistor T', appelé transistor de découpage, commute à une fréquence
élevée pendant la durée dҋalimentation de la phase : il joue le rôle de hacheur.
T'
T' T' T'
Φ
D' D' D' D'
L L L L
D v D D D
R R R R
i i i i
T
T T T
c d e
T et T' saturés T saturé - T' bloqué T et T' bloqués
Les allures de la tension v et du courant i dans le cas dҋune alimentation à régulation dҋintensité
par découpage sont données ci-dessous. On note Im et IM les valeurs minimale et maximale de i.
La fréquence de découpage fh et le t
rapport cyclique de la commande (dite
0 TC U'
en fourchette de courant) du transistor t1 t2 −
T' se trouvent alors fixés. R
v
ΔI ne doit pas être toutefois trop petite
sinon le transistor T' ne "suit" plus. U'
On démontrerait que :
t
0
1 1
fh = =
t1 + t2 U'
1− - U'
RI m
τ ⋅ ln
U'
1−
RI M c d c dcdc dc e
286 5. Conversion électromécanique dҋénergie
T1 T3
v = U' v = - U'
i i
U' L U' L
R R
c T4 T2
f
Découpage Aiguillage
T1 et T4 saturés T2 et T3 saturés
Phase de croissance Phase de croissance
du courant du courant
T1 v=0 D3
v=0
i i
U' U' L
L R R
T2 D4
d g
T1 saturé - T4 bloqué T2 saturé - T3 bloqué
Phase de décroissance Phase de décroissance
lente du courant lente du courant
v = - U' D3 D1
v = U'
i i
U' U' L
L R R
D4
D2 e h
T1 et T4 bloqués T2 et T3 bloqués
Phase de décroissance Phase de décroissance
rapide du courant rapide du courant
Chapitre 27 : Electronique de contrôle des moteurs pas à pas 287
i
U'
On donne les allures caractéristiques de
R la tension v et du courant i dans le cas
dҋune alimentation bipolaire à régulation
IM dҋintensité par découpage.
In ΔI
Im
U'
R
t
0 TC
U'
−
- Im R
- In
- IM
U'
v −
R
U'
t
0
-U'
c d c dcdc dc e f gf gfgf g f h
Une telle commande peut sҋeffectuer de manière très simple en utilisant deux circuits intégrés
spécialisés L297 et L298 disponibles chez ST et conçus pour cet usage.
+5 V +36 V
33 nF 22 kΩ
Ω
OSC
Sens de
2 16 12 9 8 4 D1 D2 D3 D4
rotation a A
17 4 5 2
b
18 6 7 Φ1
pas, ½ pas
L297 L298 B
c
19 7 10 3
Raz Translateur d Amplificateur C
20 9 12 13
validation INH1
de
10 5 6 puissance Φ2
Vréf INH2 D
15 8 11 14
11 1 3 13 14 1 15 D5 D6 D7 D8
Sens 1
Sens 2
Le L298 est un double pont en H. Chaque pont prend en charge une phase Φi du moteur. Ce
circuit peut recevoir une tension dҋalimentation allant jusquҋà 46 V et le courant de sortie peut
atteindre 2,5 A. Quelques composants externes sont nécessaires : les huit diodes D1 à D8 placées
en anti-parallèle sur chaque transistor et les deux résistances RS1 et RS2 de faible valeur, pour la
détection du courant. Un circuit R = 22 kΩ, C = 33 nF permet de fixer la fréquence de découpage.
6. ASSERVISSEMENTS
Chapitre 28
On est donc amené à concevoir des systèmes, où la grandeur à maîtriser ou grandeur de sortie
sҋaligne rigoureusement sur la grandeur souhaitée ou consigne, quel que soit lҋenvironnement. On
y parvient en appliquant une rétroaction ou bouclage de la sortie sur lҋentrée.
Par exemple, quand lҋavion rencontre des vents de face, Pilote automatique
le pilote automatique augmente les gaz pour accélérer
lҋavion et atteindre la vitesse souhaitée. Il diminue les
gaz quand les vents sont au contraire porteurs.
Un bouclage apparaît donc chaque fois qu'au cours dҋune opération, un système prend en
compte l'observation de son état pour le modifier.
Ce que Grandeur
lҋon désire à maîtriser
(consigne) RÉFLEXION ACTION SYSTÈME (sortie)
Lҋobservation se porte sur la grandeur à maîtriser. Lҋétape de réflexion détermine lҋécart entre la
grandeur observée et la grandeur souhaitée. En fonction de cet écart et des règles dҋévolution
fixées, on en déduit lҋaction à entreprendre. Celle-ci modifie la grandeur incidente réglante du
système et donc la grandeur à maîtriser.
Régulateur Perturbations
Signal de
commande
Comparateur
E ε Système S
+ Correcteur Actionneur
- dynamique
Consigne Grandeur
de sortie
Sm Chaîne directe (dҋaction)
Mesure
Capteur
Le régulateur élabore le signal de commande à partir de lҋécart ε (appelé aussi erreur) constaté
entre la consigne et la mesure issue du capteur. Il comporte :
Le système dynamique évolue selon les lois physiques le caractérisant, afin dҋapporter la valeur
ajoutée à la matière dҋœuvre. Il peut subir des perturbations extérieures prévisibles ou non.
Chapitre 28 : Aspects généraux des systèmes asservis 293
But Exemples
régulateurs
Systèmes
La grandeur de sortie doit suivre la loi de Parabole dҋun radar de contrôle aérien ;
variation non fixée de la consigne. Les Table traçante ;
perturbations nҋexistent pas ou sont très
peu influentes. Bras robotisé.
Nota : En pratique, lorsquҋun changement de consigne est effectué, une régulation devient, de
fait, un asservissement. De même, un asservissement maintenant une grandeur
constante pendant une durée donnée peut subir une perturbation inopinée et devient
une régulation. Dans beaucoup de cas, il y a à la fois régulation et asservissement.
Lorsquҋun calculateur est utilisé pour la commande, la mesure continue sm(t) doit être convertie en
un nombre smk pour pouvoir être traité. Cҋest le rôle du convertisseur analogique / numérique
(CAN). De plus, le calculateur exécutant les tâches les unes après les autres, il ne peut prendre en
compte les valeurs de la mesure quҋà des intervalles de temps réguliers Te fixés par un
échantillonneur ( ). La durée Te est appelée période dҋéchantillonnage.
Calculateur
εk uk CNA u(t) s(t)
Correcteur
+- + Actionneur Système
numérique Te
Te
n bits smk sm(t)
+ Capteur
CAN
Partie numérique Partie analogique
Ces systèmes, appelés systèmes échantillonnés, sont de plus en plus répandus en raison de
lҋutilisation croissante de constituants numériques. Ils ne font pas lҋobjet de cet ouvrage.
294 6. Asservissements
Système
e(t) linéaire s(t)
invariant
ds ( t ) d2 s ( t ) dn s ( t ) de ( t ) d2 e ( t ) dme ( t )
b 0 s ( t ) + b1 + b2 + + bn = a 0 e ( t ) + a1 + a2 + + am
dt dt 2 dt n dt dt 2 dt m
2.3. Non-linéarités
Beaucoup de systèmes physiques nҋont pas de comportement linéaire. Leur caractéristique statique
nҋest donc pas une droite. On peut recenser quatre types usuels de non-linéarités :
s s s s
+ Smax
e e e e
-h/2 h/2
- Smax
Lҋétude dҋun système non-linéaire est difficile, cҋest pourquoi pour étudier un tel système, on fixe le
point de fonctionnement P0 (e0, s0) désiré et on étudie les variations locales sL = s – s0 de la
sortie en fonction des variations eL = e – e0 autour du point de fonctionnement choisi P0.
§ ds ·
K=¨ ¸
© de ¹ P0 Linéarisation
e autour dҋun point
0 e0
On verra que K = H(0) où H(p) est de fonctionnement
la fonction de transfert du système.
Nota : Les non-linéarités sont parfois exploitées. Cҋest le cas de la saturation qui permet de
limiter le courant dans un variateur de vitesse par exemple.
Chapitre 28 : Aspects généraux des systèmes asservis 295
dω 1 k
= − ω − k Q ω2 + v u (1)
dt τ τ
2
τ, kv et kQ sont des constantes caractéristiques de lҋensemble { moteur + hélice }. Le terme – kQω
provient du couple de frottement aérodynamique de lҋair sur lҋhélice tournant à grande vitesse.
2
Lҋéquation fait apparaître un terme non linéaire en ω , qui ne peut pas être pris en compte dans la
méthode usuelle par transformation de LAPLACE (cf. page 299). On linéarise donc lҋéquation (1)
autour du point de fonctionnement ω0, vitesse de rotation du moteur qui permet de maintenir le
drone en équilibre en vol stationnaire. On note u0 la tension de commande correspondante.
ste 1 2 k
A lҋéquilibre, ω = ω0 = C : 0 = − ω0 − k Q ω 0 + v u 0 (2)
τ τ
d(ω0 + δω) 1 k
= − ⋅ (ω0 + δω) − k Q ⋅ (ω0 + δω ) 2 + v ⋅ (u 0 + δu)
dt τ τ
d(δω) § 1 2 k · 1 k
= ¨ − ω0 − k Q ω0 + v u0 ¸ − δω − 2 k Q ω0 δω + v δu − k Q (δω)2
dt © τ τ ¹ τ τ
nd 2
δω) . Par conséquent :
On néglige le terme du 2 ordre (δ
d(δω) § 1 2 k · 1 k
= ¨ − ω0 − k Q ω0 + v u0 ¸ − δω − 2 k Q ω0 δω + v δu
dt © τ τ ¹ τ τ
=0 d'après ( 2 )
d(δω) §1 · k
Soit : = − ¨ + 2 k Q ω0 ¸ ⋅ δω + v δu
dt © τ ¹ τ
d(δω) 1 kv
= − A δω + B δu avec A= + 2 k Q ω0 et B=
dt τ τ
Tous les systèmes étudiés par la suite seront des systèmes linéaires ou linéarisés pour
de petites amplitudes autour dҋun point de fonctionnement.
296 6. Asservissements
Ces trois caractéristiques sont étroitement liées. Il faut donc les rendre compatibles, ce qui passe
souvent par la recherche dҋun correcteur approprié, car les exigences de précision et de stabilité
imposent généralement des réglages contradictoires.
3.1. La stabilité
La qualité essentielle pour un système asservi, et donc exigée à tout prix, est la stabilité. Dans
une approche simplifiée, un système est considéré comme stable si pour une variation dҋamplitude
finie de la consigne ou dҋune perturbation, la grandeur de sortie se stabilise à une valeur finie.
En effet, un système instable se caractérise soit par des oscillations dҋamplitude de plus en plus
grande (régime oscillant non amorti), soit par une croissance irréversible positive ou négative de la
grandeur de sortie (régime oscillant non amorti).
s(t) s(t)
E0 E0
t0 t0
t t
Dans les deux cas, il y a risque de détérioration physique du système et donc dҋinsécurité.
Le comportement que lҋon souhaite souvent obtenir est semblable à ceux proposés ci-dessous :
s(t) s(t)
c d
S∞ S∞
e
t0 t0
t t
Plus le régime transitoire est amorti, plus le système asservi est stable.
Le degré de stabilité est alors caractérisé par lҋamortissement de ce régime transitoire.
Si lҋamortissement est trop important (courbe e), cela conduit à une perte significative de rapidité
pour le système. La réponse c propose un bon compromis entre amortissement et rapidité pour
un système oscillant. On lui préférera la réponse d dans les applications où lҋamplitude des
oscillations doit impérativement rester nulle. Cҋest notamment le cas des machines outils à
commande numérique (MOCN) où aucun dépassement nҋest toléré.
Chapitre 28 : Aspects généraux des systèmes asservis 297
3.2. La précision
La précision dҋun système asservi se mesure à lҋécart entre la consigne e(t) demandée et la
mesure sm(t) en régime permanent. On parle alors de précision statique. Cet écart dépend de la
nature de lҋexcitation à lҋentrée. Ainsi, aux deux sortes de signaux dҋentrée les plus usités
correspondent deux expressions de lҋécart :
sm(t)
sm(t)
t0 t0
t t
sm(t) : Réponse indicielle sm(t) : Réponse à une rampe
Nota : Il existe un autre signal dҋentrée, qui est une fonction quadratique du temps :
la parabole. Lҋécart correspondant est appelé écart dҋaccélération, noté εA.
3.3. La rapidité
On peut juger de la rapidité dҋun système en mesurant sur sa réponse indicielle le temps de
réponse tR à 5%. Cҋest le temps que met la mesure pour entrer dans une zone à ± 5% de sa
valeur finale S∞ et ne peut plus sҋen écarter.
S∞ S∞
0,95 S∞
t0 t0
t t
tR à 5% tR à 5%
Le système asservi est dҋautant plus rapide que le temps de réponse tR à 5% est court.
Dans le cas du régime oscillant amorti, on complète le temps de réponse par le premier
dépassement D1 exprimé en %, qui caractérise lҋamplitude des oscillations :
S max − S ∞
D1% = 100 ⋅
S∞
er
On peut trouver également des contraintes sur le temps du 1 maximum et sur le temps de
montée (temps nécessaire pour que sm(t) passe de 10% à 90% de S∞) pour quantifier la rapidité.
298 6. Asservissements
sm(t) sm(t)
e(t) εS e(t)
E0 E0
c d
t0 t0
t t
td td tf
Dans le cas c, la mesure commence par rejoindre la consigne puis il se produit une perturbation
en td qui engendre un écart statique εS.
Dans le cas d, la mesure subit la perturbation dans un premier temps, tout comme le cas c, mais
elle finit par la vaincre et en tf, elle rejoint de nouveau sa consigne. Dans ce dernier cas, on dit que
la perturbation a été rejetée en un temps égal à tf – td.
3.5. Conclusion
Quҋil soit linéaire ou non-linéaire, continu ou échantillonné, un système asservi est dҋabord
caractérisé par la présence dҋune boucle fermée. Cette structure permet de :
Stabiliser un système qui serait instable en boucle ouverte (cҋest le cas des avions modernes) ;
Compenser les perturbations qui ne sont pas mesurables ou pas mesurées (variations de
température extérieure, de vent, …) ;
Les systèmes étudiés dans cet ouvrage ne possèdent quҋune grandeur de sortie : il sҋagit de
système monovariable. On peut étudier des systèmes présentant plusieurs variables de sorties
comme par exemple, un robot multiaxes. On considèrera alors que ces sorties sont indépendantes
les unes des autres du point de vue de la commande.
Chapitre 29
La transformée de LAPLACE (1749 - 1827) permet dҋobtenir rapidement une fonction décrivant le
système complet. Il est convenu de prendre la lettre p ou s (= jω en régime harmonique) comme
paramètre. Le domaine de LAPLACE est aussi appelé domaine symbolique.
1.2. Définition
Soit une fonction f(t) de la variable réelle t définie sur , supposée nulle pour t < 0, on lui associe
une fonction F(p) de la variable complexe p, appelée transformée de LAPLACE de f(t), définie par :
+∞
−pt
F(p) =
³e
0
⋅ f (t ) dt
On note F(p) = L [f(t)] : L signifiant Transformée de LAPLACE de f(t). F(p) est lҋimage de f(t).
1.3. Propriétés
ª df (t ) º +
- Dérivée première : L« » = p F(p) − f (0 )
¬ dt ¼
ª d 2 f (t ) º 2 + df (0 + )
- Dérivée seconde : L« 2 » = p F(p ) − p f (0 ) −
¬« dt ¼» dt
300 6. Asservissements
+
dg(t ) ª º F(p) g(0 )
- Si on a f (t ) =
dt
alors : L«
¬ ³ f (t ) dt » =
¼ p
+
p
- dériver dans le domaine temporel revient à multiplier par p dans le domaine de LAPLACE ;
di(t )
Exemple : u(t ) = L U(p) = L ⋅ p I(p)
dt
- intégrer dans le domaine temporel revient à diviser par p dans le domaine de LAPLACE ;
Ω(p)
Exemple : θ(t ) =
³ Ω(t) ⋅ dt θ(p) =
p
* On peut toujours se placer dans le cas où toutes les conditions initiales sont nulles grâce à un
changement de variable. En effet, le niveau initial importe peu, cҋest lҋétude de la réaction à un
stimulus à partir dҋun état stable qui est intéressante.
Nota : Ils sont très utilisés pour connaître la valeur dҋune fonction temporelle, soit au début du
régime transitoire (t → 0), soit en régime permanent (t → + ∞) et ceci sans la calculer.
t t t
0ε 0 0
+∞
δ(t ) = 0 u(t ) = 0 si t < 0
f (t ) = t ⋅ u(t )
si t ≠ 0
et ³ δ(t) ⋅ dt = 1
0
u(t ) = 1 si t > 0
1 1
L [ δ ( t )] = 1 L [ u(t )] = L [ t ⋅ u(t )] =
p p2
Chapitre 29 : Représentations des systèmes asservis 301
ds ( t ) d2 s(t) dn s ( t ) de ( t ) d2 e(t) dm e ( t )
b 0 s ( t ) + b1 + b2 2
+ + bn n
= a 0 e ( t ) + a1 + a2 2
+ + am
dt dt dt dt dt dt m
Une fois lҋéquation différentielle obtenue, pour étudier les performances du système, il faut
déterminer les réponses s(t) aux entrées types (impulsion, échelon, rampe). La relation liant s(t) à
e(t) peut alors vite être compliquée. Cҋest pourquoi on préfère travailler avec la fonction de transfert
H(p) = S(p) / E(p) obtenue en transférant lҋéquation dans le domaine de LAPLACE.
On peut se placer dans le cas où toutes les conditions initiales sont nulles (e(t) et s(t) nulles ainsi
+
que toutes les dérivées en t = 0 ). En effet, le niveau initial importe peu, cҋest lҋétude de la réaction
à un stimulus à partir dҋun état stable qui est intéressante. Ainsi, E(p) et S(p) sont les transformées
de LAPLACE des variations des grandeurs considérées et non pas des grandeurs elles-mêmes.
ª d k e( t ) º k
ª d i s( t ) º i
On a : L« k » = p E(p) (1 ≤ k ≤ m) et L« i » = p S(p) (1 ≤ i ≤ n)
«¬ dt »¼ «¬ dt »¼
Soit : [
S(p) ⋅ b0 + b1 p + b 2 p 2 + + bn pn ] [
= E(p) ⋅ a0 + a1 p + a 2 p 2 + + am pm ]
S(p) a 0 + a 1 p + a 2 p 2 + + a m pm
Ce qui conduit à : H(p) = =
E(p) b 0 + b 1 p + b 2 p 2 + + b n pn
Lҋétude théorique des systèmes linéaires, continus et invariants permet de mettre en place une
relation du type S(p) = H(p).E(p). La fraction rationnelle, rapport de deux polynômes en p, H(p) est
appelée fonction de transfert isomorphe (ou transmittance isomorphe) du système.
On la modélise par un rectangle auquel on associe une entrée E(p) et une sortie S(p) :
Nota : Une fonction de transfert ne dépend pas de la nature du signal dҋentrée E(p). Elle
dépend uniquement de la variable p (ou s). Par contre, le signal de sortie S(p)
dépendra du signal dҋentrée et de la fonction de transfert du système : S(p) = H(p).E(p).
302 6. Asservissements
¾ Equations électriques :
u(t) Ω(t)
e(t) = k.Ω
di ( t )
u (t ) = R i(t ) + L + e(t) avec e(t) = k Ω (t)
dt
dΩ ( t ) C m, Ω Cr
J = Cm(t) − Cr (t) − f Ω (t) et C m ( t ) = k i( t ) Rotor
dt
f
k est la constante de couple ou la constante de fcém.
On négligera par la suite le couple résistant : Cr(t) = 0.
Si on passe dans le domaine de LAPLACE, en supposant toutes les conditions initiales nulles :
U(p) = ( R + Lp ) ⋅ I(p) + k Ω(p) (1) et J p Ω(p) = k I(p) − f Ω(p) ( f + Jp) ⋅ Ω(p) = k I(p) (2)
( R + Lp ) ⋅ ( f + Jp)
On tire des relations algébriques (1) et (2) : U(p) = Ω(p ) + k Ω(p)
k
Ω(p) k
Ce qui conduit à : H (p) = =
U(p) k 2 + Rf + (RJ + Lf ) p + LJ p 2
2.3. Classification
La fonction de transfert peut également sҋécrire sous la forme suivante :
S(p) K
∏( k =1
1 − p zk )
H(p) = = ⋅
E(p) p α n
∏( i=1
1 − p pi )
Nota : On reviendra sur ces notions de zéros / pôles dans le chapitre sur la stabilité. Retenons
pour lҋinstant que la stabilité (cҋest à dire la propension de la sortie à ne pas diverger
avec le temps) est étroitement liée à la position des pôles dans le plan complexe.
Chapitre 29 : Représentations des systèmes asservis 303
La fonction de transfert globale du système est alors une combinaison des fonctions de transfert
élémentaires. On peut définir cette fonction de transfert à lҋaide des deux méthodes suivantes :
d Construire les schémas blocs de chaque fonction de transfert élémentaire, cҋest à dire :
Placer les entrées et les sorties de chaque de fonction de transfert en coïncidence, en reliant
par exemple la sortie de la fonction de transfert 1 à lҋentrée de la fonction de transfert 2, etc. ;
Cette seconde méthode fournit une vision graphique synthétique de la modélisation du système.
Il faut noter que la structure de cette image est souvent différente de la structure même du système.
Point de
E2(p) prélèvement
+ S(p)
E(p) H(p) S(p) E1(p) + S(p) E(p) H(p)
-
E3(p) S'(p)
S(p) = H(p) ⋅ E(p) S(p) = E 1 (p) + E 2 (p) − E 3 (p) S' (p) = S(p) = H(p) ⋅ E(p)
Il représente une fonction de Il peut avoir plusieurs entrées Une branche de prélèvement
transfert ou transmittance. Il mais une seule sortie. Les prend le même signal que la
a une entrée et une sortie. signes (+/-) liés aux branches branche principale et
Les flèches sont orientées de entrantes précisent si lҋentrée nҋaffecte pas le signal de
lҋentrée vers la sortie. sҋadditionne ou se soustrait. cette branche principale.
La fonction de transfert de lҋensemble est égale au produit H(p) = H1 (p) ⋅ H 2 (p) ⋅ H 3 (p)
des fonctions de transfert de chaque bloc.
304 6. Asservissements
H1(p)
+
E(p) H2(p) + S(p) E(p) H(p) S(p)
+
H3(p)
VERS LҋAVAL
VERS LҋAMONT
1
S'(p) 1 S'(p)
S' (p) = E(p) = H(p) ⋅ ⋅ E(p) H(p)
H(p)
VERS LҋAMONT
Point de
prélèvement S' (p) = S(p ) = H(p) ⋅ E(p)
S(p)
Lҋutilisateur est surtout intéressé par le transfert global (Boucle Fermée) : HBF (p) =
E(p)
On a : S(p ) = H(p ) ε(p ) = H(p) ⋅ ( E(p) − S' (p ) )
H(p)
Or : S' (p) = K(p ) S(p) dҋoù S(p ) ⋅ (1 + K(p) H(p)) = H(p) E(p) HBF (p) =
1 + K(p) H(p)
HBF (p) est appelée Fonction de Transfert en Boucle Fermée (notée FTBF).
HBO (p)
On remarque que pour un système à retour unitaire (K(p) = 1), on a : HBF (p) =
1 + HBO (p)
Intérêt de la FTBO :
La FTBO est dҋun grand intérêt pour lҋétude d'un système asservi, même si elle ne le
représente pas directement. En effet, son analyse harmonique (diagramme de Bode)
permettra dҋestimer les performances temporelles (précision, rapidité et amortissement)
du système en boucle fermée (cf. chapitre 32 - page 339).
306 6. Asservissements
K2(p)
Boucle
interne
K(p)
H 2 (p)
E(p) + H1(p) H3(p) S(p)
- 1 + K 2 (p) H 2 (p)
K(p)
H 2 (p)
La chaîne directe a pour expression H(p) = H1 (p) ⋅ ⋅ H 3 (p) dҋoù :
1 + K 2 (p ) H 2 (p )
K(p)
K2(p)
E(p) - S(p)
+ H1(p) + H2(p) + H3(p) H4(p)
- -
On sҋattaque aux boucles les plus internes en déplaçant la fonction de transfert gênante. Ici, la
solution consiste à « chasser » H4(p) vers lҋaval en déplaçant le point de prélèvement vers lҋamont.
Boucle
K2(p).H4(p) interne c
E(p) - S(p)
+ H1(p) + H2(p) + H3(p) H4(p)
- -
K1(p)
H4(p)
On fait apparaître la boucle interne c comportant H3(p) et K2(p).H4(p). Elle se réduit comme suit :
K1(p)
Boucle
H4(p) interne d
H4(p)
P(p) H3(p)
+
E(p) + H1(p) + H2(p) S(p)
-
K(p)
La solution classique à ce type de problème sҋobtient par manipulation des schémas blocs en
utilisant le principe de superposition. On étudie ainsi successivement la réponse S(p) du système
quand E(p) = 0, puis quand P(p) = 0 et on superpose les réponses :
P(p) = 0 E(p) = 0
E + H1 H2 S P H3 + H2 S
- +
K Calcul classique H1 –K
dҋune FTBF !
§ S(p) · § S(p) ·
F1 (p) = ¨¨ ¸¸ et F2 (p) = ¨¨ ¸¸
© E(p) ¹ P = 0 © P(p) ¹ E = 0
Remarque : On note que les dénominateurs des deux fonctions de transfert sont identiques.
Elles possèdent donc les mêmes pôles. On verra que du type de pôles dépend
la stabilité du système (cf. chapitre 32) qui ne dépend donc pas du type dҋentrée.
Chapitre 29 : Représentations des systèmes asservis 309
i
Ω Ωc
fm λ Rapport de réduction : λ =
Ω
u MCC
Jc
Cm
Moteur Jm Jr Ωc fc
Cc
à courant
continu
Structure de la
chaîne cinématique Charge
Réducteur
J = J m + J r + J c λ2 et f = fm + fr + fc λ2
2
avec : J moment dҋinertie équivalent ramené à lҋarbre moteur (en kg.m )
–1
f coefficient de frottements visqueux équivalent ramené à lҋarbre moteur (en Nm.s.rad )
Les équations régissant le fonctionnement du moteur sont celles données à la page 302.
Si on passe dans le domaine de LAPLACE, en supposant toutes les conditions initiales nulles :
¾ Equations électriques :
di ( t ) 1
U(p) + I(p)
On a : u ( t ) = R i ( t ) + L + e(t) - R + Lp
dt
¾ Equations mécaniques :
Cr(p) Couple résistant équivalent
ramené à l'arbre moteur
dΩ ( t )
On a : J = Cm(t) − Cr (t) − f Ω (t)
dt
- 1
Cm(p) + Ω(p)
Jp Ω(p) = C m (p ) − C r (p ) − f Ω(p) f + Jp
C m (p ) − C r (p )
Ω(p) =
f + Jp
I(p) k Cm(p)
On a : C m ( t ) = k i ( t ) C m (p) = k I(p)
310 6. Asservissements
Partant de la tension de commande u(t), on associe un bloc à chacune des équations précédentes
pour aboutir à la grandeur de sortie Ω(t) ou θ(t) :
Intégration fonctionnelle
Cr(p) pour avoir la position θ
Remarque : Le passage de Ω(t) à θ(t) nécessite dҋun point de vue mathématique le recours à
une intégration (la vitesse est la dérivée de la position). Cette intégration nҋest
pas matérialisée par un composant du système étudié, elle est intrinsèque.
Il s'agit dans les deux cas de la traduction graphique d'un modèle de connaissances (modèle
mathématique obtenu grâce aux lois de la physique) à distinguer du modèle de comportement
(modèle mathématique obtenu par identification – cf. chapitre 31).
De ce modèle de connaissances, on tire dҋaprès les relations du paragraphe 4.3 page 308 :
1 1
⋅k ⋅
§ Ω(p) · R + Lp f + Jp k
F1(p) = ¨¨ ¸¸ = =
© U(p) ¹ Cr = 0 1 + 1 1 (R + Lp ) ⋅ ( f + Jp) + k 2
⋅ k2 ⋅
R + Lp f + Jp
k
Ce qui conduit à : F1 (p) =
k + Rf + (RJ + Lf ) p + LJ p 2
2
1
§ Ω(p) · f + Jp R + Lp
F2 (p) = ¨¨ ¸¸ = =
© − Cr (p) ¹U = 0 1 + 1
⋅ k2 ⋅
1 (R + Lp ) ⋅ ( f + Jp) + k 2
R + Lp f + Jp
R + Lp
Ce qui conduit à : F2 (p) =
k + Rf + (RJ + Lf ) p + LJ p 2
2
On vérifie bien que les deux fonctions de transfert ont le même dénominateur.
C'est de cet unique dénominateur que dépendra la stabilité du système (cf. chapitre 32 - page 338).
Chapitre 29 : Représentations des systèmes asservis 311
5.2. Définition
Par contre, si on soumet un système de fonction de transfert isomorphe H(p) à un signal dҋentrée
sinusoïdal e(t) = E0.sin (ωω t), on observe que le signal de sortie, en régime établi, est de même
ω t + ϕ). On parle de réponse harmonique (ou fréquentielle).
nature que lҋentrée : s(t) = S0.sin (ω
Régime
établi
Régime transitoire
S0 t
H( jω) = et Arg H ( jω) = ϕ(ω)
E0
Lҋétude harmonique (ou fréquentielle) dҋun système permet dҋobserver le comportement de H(jω ω)
en fonction de la pulsation ω. Il existe trois principales représentations graphiques de H(jω
ω) lorsque
la pulsation ω varie.
Représentations graphiques de la fonction de transfert isochrone H(jω
ω)
On représente séparément : On représente dans le plan complexe lҋextrémité du On représente le gain G(ω
ω) exprimé en dB (décibels)
vecteur image de H(jω
ω) lorsque ω varie de 0 à +∞
∞. de la fonction de transfert en fonction de son
Courbe de gain : G (ω) = 20 log 10 H ( jω) argument ϕ( ω) exprimé (très souvent) en degrés.
H ( jω) = ℜe [H( jω)] + j ⋅ Ιm [H( jω)]
Courbe de phase : ϕ(ω) = Arg H( jω) X Y G (ω) = f [ϕ(ω)]
en fonction de la pulsation ω (ou de la fréquence f) Le point de coordonnées (X,Y) décrit alors une La courbe obtenue est orientée dans le sens des
en échelle logarithmique. courbe graduée dans le sens des ω croissants. pulsations ω ou fréquences f croissantes.
er
Exemple : Système du 1 ordre
G
KdB = 20 log10 K ℑm G K
KdB H( jω) =
1 + jTω
ω
0 -1 0 K/2 K
er
Diagramme ℜe ω=0 Système du 1 ordre
ω → +∞ ω=0 KdB
asymptotique
Point ω = 1/T
critique
ωÊ ϕ
ϕ - 20 dB / décade - 90° - 45° 0
ω = 1/T - K/2 Demi-cercle de
0° ω ω = 1/T centre (K/2 ; 0)
de rayon K/2. K
- 45° ° G = 20 log10
K K −KTω ® 1 + (Tω)2
H( jω) = = +j ω → +∞ °
2
- 90° 1 + jTω 1 + (Tω) 1 + (Tω)2 ¯ ϕ = − Arc tan( Tω)
Pratiquement, le choix de lҋune ou lҋautre de ces représentations dépend de lҋutilisation que lҋon veut faire
de la réponse fréquentielle et / ou parfois du système étudié. Didactiquement, le diagramme de Bode est le plus utilisé.
* Dans le programme des CPGE, les diagrammes de Black et de Nyquist sont présentés mais non étudiés.
Chapitre 30
Par contre, lҋétude théorique utilisera plus volontiers les fonctions de transfert et donc le domaine
fréquentiel. Dans lҋétude des asservissements, on sera toujours obligé de travailler avec cette
dualité temps / fréquence.
ds ( t )
τ + s (t) = K ⋅ e (t)
dt
Unité de K :
En considérant les conditions initiales nulles, la transformée de
Unité de S / unité de E
LAPLACE de cette équation conduit à la fonction de transfert :
0 J
R
J moment dҋinertie du solide f
en rotation
vE(t) C vS(t) Ω(t)
f coefficient de frottements
visqueux du pivot C(t)
VS (p) 1 dΩ ( t ) Ω(p) 1/ f
= PFD : J = C(t) − f Ω (t) =
VE (p) 1 + RCp dt C(p) J
1+ p
f
Lҋimpulsion de Dirac dont lҋintérêt est uniquement théorique puisque ce signal ne peut exister ;
Lҋéchelon qui est le plus fréquemment utilisé ;
La rampe.
Les réponses temporelles correspondantes sont données dans le tableau de la page suivante.
Expressions des réponses temporelles s(t) pour un système du 1er ordree
t t t
0ε 0 0
−t −t −t
Solution de lҋéquation : s( t ) = A ⋅ e τ Solution de lҋESSM (régime libre) : s ( t ) = A ⋅ e τ Solution de lҋESSM (régime libre) : s ( t ) = A ⋅ e τ
KE0 − t τ § −t · § −t ·
Solution finale : s( t ) = ⋅e Solution finale : s ( t ) = KE 0 ⋅ ¨ 1 − e τ ¸ Solution finale : s( t ) = KE0 ⋅ ¨ t − τ + τ e τ ¸
τ © ¹ © ¹
ESSM : Equation Sans Second Membre - EASM : Equation Avec Second Membre
er nd
Chapitre 30 : Systèmes du 1 et du 2 ordre 315
La réponse s(t) en régime établi est sinusoïdale, de même pulsation ω, avec une amplitude Ŝ et un
déphasage ϕ donnés par :
Ŝ
= H ( jω) et ϕ = Arg H ( jω) dҋoù s( t ) = Ŝ ⋅ sin (ωt + ϕ)
Ê
- 84°
- 90°
3. Systèmes du 2nd ordre
3.1. Définition
nd
Ces systèmes sont caractérisés par une équation différentielle du 2 ordre de la forme :
2
1 d s (t) 2m ds ( t )
+ + s (t) = K ⋅ e (t)
ω0 2
dt 2 ω 0 dt
En considérant les conditions initiales nulles, la transformée de LAPLACE de cette équation conduit
directement à la fonction de transfert :
S(p) K
Unité de K : H(p) = = 2
E(p) p § p ·
Unité de S / unité de E 1+ 2 m +¨ ¸
ω0 ¨© ω0 ¸¹
Exemples :
d2 y (t) dy ( t ) Y(p ) 1
PFD : M = k ⋅ (z ( t ) − y ( t ) ) − f =
dt 2 dt Z(p ) f M
1 + p + p2
k k
1 2m
Il faut chercher les racines r1 et r2 r2 + r +1= 0
de lҋéquation caractéristique (EC) : ω0
2 ω0
2
§ 2m · 4 4
On en déduit lҋexpression du discriminant Δ : Δ = ¨¨ ¸ −
¸ = ⋅ (m 2 − 1)
© ω0 ¹
2 2
ω0 ω0
Racines de lҋEC complexes et conjuguées : Racine de lҋEC double réelle et négative : Racines de lҋEC réelles et négatives :
Solution de lҋESSM (régime libre) : Solution de lҋESSM (régime libre) : Solution de lҋESSM (régime libre) :
s( t ) = Smax ⋅ e −m ω0 t ⋅ sin ωp t + ϕ
( )
° s ( t ) = e − ω0 t ⋅ (At + B ) s ( t ) = A e r1t + B e r2 t
®
°¯ ωp = ω0 ⋅ 1 − m2 Pseudo - pulsation
s ( t ) = K E 0 + S max ⋅ e −m ω0 t ⋅ sin ω p t + ϕ
( ) s ( t ) = K E 0 + e − ω0 t ⋅ (At + B) s ( t ) = K E 0 + A e r1t + B e r2 t
ds ( 0 ) ds ( 0 ) ds ( 0 )
s (0) = =0 Smax et ϕ s (0) = =0 A et B s (0) = =0 A et B
dt dt dt
ª e − m ω0 t º ª 1 § − t − t ·º
s( t ) = K E0 ⋅ «1 − sin ωp t + ϕ ⋅
( ) » s ( t ) = K E 0 ⋅ 1 − (1 + ω 0 t ) ⋅ e − ω0 t
[ ] s ( t ) = K E 0 ⋅ «1 − ¨¨ τ 1 e τ1 − τ 2 e τ2 ¸¸ »
«¬ 1 − m2 »¼ «¬ τ1 −τ 2 © ¹ »¼
avec cos ϕ = m 1
ESSM : Equation Sans Second Membre avec τ 1,2 =
Remarque : m = 0 s( t ) = K E0 ⋅ [ 1 − cos(ω0 t ) ] EASM : Equation Avec Second Membre ω 0 ⋅ §¨ m ± m 2 − 1 ·¸
© ¹
318 6. Asservissements
Représentations temporelles :
Elles ont été tracées pour K = 1, E0 = 1 (échelon unité) et ω0 = 1 rad/s pour simplifier.
1,6
m = 0,2 0 < m < 11 : La réponse est oscillante
0<m<1
1,4 et amortie. La pseudo période Tp des
oscillations est définie par :
1,2
D1
2π 2π
1 Tp = =
ωp ω0 ⋅ 1 − m 2
0,8
5 temps (s) 15 20
1,6
1 ≤ m1 : Le comportement du système
1≤m
1,4 est non oscillant et amorti. Le temps
de réponse tR à 5% augmente avec m.
1,2
m=1 Les graphes ci-dessous donnent le
1
dépassement D1% et le produit ω0.tR
0,8 (appelé temps de réponse réduit) en
m=8 fonction de m. Le temps de réponse
0,6 tR à 5% est minimal si m ≈ 0,7. On le
qualifie dҋamortissement optimal.
0,4
mÒ Cҋest cette situation que lҋon cherchera
0,2
à atteindre pour un système dҋordre 2
0 si la rapidité de la réponse est capitale.
0 10 20 30 40 50 On aura alors D1% ≈ 5%.
Courbes caractéristiques :
100 20
D1% = f(m) ω0.tR = g(m)
80 16 Discontinuités !
60 12
5%
40 8
20 4 ≈3
D1% ≈ 5% ω0.tR ≈ 3
m m
0 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 0 0,5 0,7 1 1,5 2 2,5 3
s(t)
Des discontinuités apparaissent sur le graphe m1 S0 = K.E0
du temps de réponse réduit. Elles sҋexpliquent
graphiquement, en observant les réponses 1,05 S0
indicielles pour deux systèmes dҋamortissement S0 m2 > m1
proche et petit. Dés quҋun des extremums relatifs 0,95 S0
atteint la valeur finale S0 à ± 5%, le moindre
accroissement du facteur dҋamortissement m
(m2 > m1) entraîne une diminution brutale du t
tR2 tR1
temps de réponse : tR2 < tR1.
er nd
Chapitre 30 : Systèmes du 1 et du 2 ordre 319
S( jω) K
La transmisttance isochrone sҋécrit (p = jω) : H( jω) = =
E( jω) ω § ω ·
2
1 + 2 jm +¨j ¸
ω0 ¨© ω0 ¸¹
Remarque : m ≥ 1
E 1 1 S
Le système peut être considéré comme le K
er
produit de deux systèmes du 1 ordre de 1 + jτ1ω 1 + jτ 2 ω
constantes de temps τ1 et τ2.
S( jω) K K
H( jω) = = =
E( jω) (1 + jτ1ω) ⋅ (1 + jτ 2 ω) (1 + jω / ω0 )2
320 6. Asservissements
s(t) s(t)
Régime
critique
S∞ S∞
COMPORTEMENT t t
TEMPOREL
Oscillant amorti Non oscillant amorti
INSTABLE (régime pseudo périodique) (régime apériodique)
0 2 /2 1 m
On retiendra les points suivants quҋil est facile de justifier avec les formules et les courbes fournies :
ω) ;
¾ La réponse indicielle est oscillante sҋil y a une résonance sur H(jω
¾ Plus la résonance est forte (Q élevé ⇔ m faible), plus le dépassement de la réponse indicielle
est important ;
Lҋensemble de ces résultats qualitatifs est transposable aux systèmes dҋordre supérieur à 2 dont le
nd
comportement est proche de celui dҋun système du 2 ordre.
Exemples :
K
Un système de fonction de transfert : H1( jω) =
§ 2·
¨1 + 2 jm ω + §¨ j ω ·¸ ¸ ⋅ §¨1 + j ω ·¸
¨ ω0 ¨© ω0 ¸¹ ¸ ¨© ω1 ¸¹
© ¹
nd
a un régime identique à un système du 2 ordre. Si m < 1, le régime est pseudo - périodique
et si 0,7 < m < 1, la réponse fréquentielle est sans résonance.
K
Un système a pour fonction de transfert : H2 ( jω) =
§ ω· § ω· § ω ·
¨¨1 + j ¸¸ ⋅ ¨¨1 + j ¸¸ ⋅ ¨¨1 + j ¸¸
© ω1¹ © ω2¹ © ω3 ¹
nd er
On a ici m > 1 car le 2 ordre peut se mettre sous la forme dҋun produit de deux « 1 ordre » de
pulsations de coupure ω2 et ω3 différentes (page 334). Ce système a donc un régime identique
nd
à un système du 2 ordre apériodique et sa réponse fréquentielle est sans résonance.
er nd
Chapitre 30 : Systèmes du 1 et du 2 ordre 321
4. Systèmes particuliers
4.1. Intégrateur et dérivateur purs
K
H (p) = H (p) = K ⋅ p
p
L
i(t) C U (p ) 1 i(t) U (p )
= = Lp
I (p) Cp I (p )
u(t)
Exemples
u(t)
Ω (p) 1
C(t) Ω(t), θ(t) ° = θ(t) Cf (t)
° C (p) Jp C f (p)
J ® J = fp
° θ (p) 1 θ (p)
=
position °¯ Ω (p) p
f coeff. de frottement visqueux du pivot
G (dB) G (dB)
- 20 dB / décade + 20 dB / décade
0 ω 0 ω
K 1/K
Diagramme de Bode
ϕ ϕ
90°
ω ω
- 90°
ω) = K / (1 + jτω) se
Nota : La fonction H (jω ω) = 1 + jτω se
Nota : La fonction H (jω
comporte comme un intégrateur si ω >> 1/τ. comporte comme un dérivateur si ω >> 1/τ.
Un système linéaire est dit avec retard pur T si le signal de sortie s(t) est décalé par rapport au
signal dҋentrée e(t) dҋun temps T :
s (t ) = e ( t −T )
En effet, la relation temporelle s ( t ) = e ( t −T ) sҋécrit avec les grandeurs complexes s(t) et e(t) :
S 2 ⋅ e jω( t −T )
s( t ) = e( t − T ) S 2 ⋅ e jωt = E 2 ⋅ e jω( t −T ) = = e− jTω
E 2 ⋅ e j ωt
Le module est constant et égal à 1. Lҋargument est une fonction linéaire de ω : ϕ = – Tω.
En pratique, le retard pur est provoqué par lҋinertie thermique, les jeux mécaniques, etc.
322 6. Asservissements
er
Application : Système du 1 ordre retardé
K
Gain : G(ω) = 20 log10 - 20 dB / décade
1 + ( τω)2 - 6 dB / octave
ϕ
Phase : ϕ = Arg H( jω) = −Tω − Arc tan ( τω)
0° ω0
ω
On constate que le gain nҋest pas affecté
er
par le retard. Seule la phase est modifiée 1 ordre
par lҋeffet du retard.
- 90°
On comprendra en étudiant le chapitre 32 er
1 ordre avec
que la présence dҋun retard pur dans la retard pur
FTBO peut entraîner lҋinstabilité du
système en BF.
Tracé des courbes : elles sҋobtiennent par le calcul de quelques points particuliers.
ª 2º
∏ ∏ ω § jω ·
(1 + jTiω) «1 + 2 jmk +¨ »¸
K « ω0k ¨© ω0k »¸
¹
H ( jω) = ⋅ i
⋅ k ¬ ¼
( jω)α
∏ (1+ jT ω) ∏
j
j
ª
«1 + 2 jm
« p
ω §¨ jω ·¸ »
+
2º
ω0p ¨© ω0p ¸¹ »
p ¬ ¼
er nd
Elle apparaît comme la mise en cascade dҋéléments du 1 et du 2 ordre et d'intégrateurs multiples.
Etape n°1 :
On classe les constantes de temps dans un ordre décroissant, cҋest à dire les pulsations
er nd
transitionnelles (1/Ti pour un 1 ordre et ω0 pour un 2 ordre) correspondantes dans un ordre
croissant. Les brisures du tracé asymptotique correspondront alors à ces pulsations.
Etape n°2 :
Dans chacun des domaines limités par deux pulsations successives, on recherche lҋéquivalent
de la fonction de transfert. Ceci peut se résumer par le tableau donné page suivante.
er nd
Chapitre 30 : Systèmes du 1 et du 2 ordre 323
0 ω
Asymptote de phase horizontale de – α x 90°
valeur – α x 90°.
G
+ 20 dB / déc
1
Ce terme introduit à partir de ωi = : ω
Ti ωi
G
– 20 dB / déc
1
Ce terme introduit à partir de ω j = :
Tj
1 ω
ωj
un changement de pente de : ϕ
1 + jTj ω
– 20 dB / décade ; ωj
un changement de phase de – 90°. ω
- 90°
G
+ 40 dB / déc
Ce terme introduit à partir de ω0k : ω
2 ω0k
ω § jω ·
1 + 2 jm k +¨ ¸ un changement de pente de : ϕ
ω 0k ¨© ω 0k ¸
¹ + 40 dB / décade ; + 180°
G
– 40 dB / déc
Ce terme introduit à partir de ω0p :
1
ω
§ jω ·
2 un changement de pente de : ω0p
ω – 40 dB / décade ; ϕ
1 + 2 jm p +¨ ¸
ω0p
ω 0p ¨© ω 0p ¸
¹ ω
un changement de phase de – 180°.
- 180°
324 6. Asservissements
5.2. Exemple
100 ⋅ (1 + jω)
Soit la fonction de transfert : H ( jω) =
jω ⋅ (1 + j 0,01ω)2
100 1 1
Celle-ci peut encore sҋécrire : H ( jω) = ⋅ (1 + jω) ⋅ ⋅
jω 1 + j 0,01ω 1 + j 0,01ω
Les constantes de temps sont T1 = 1 s (ω1 = 1 rad/s) et T2 = 0,01 s (ω2 = 100 rad/s).
On commence par construire les asymptotes de gain et de phase pour (100 / jω) en .
er
Puis, successivement, en avançant vers les ω croissants, on fait intervenir les termes du 1 ordre
conformément au tableau donné précédemment.
G (dB)
t
Chang de pente de :
60 – 20 dB / décade – 40 dB / décade
0 dB / décade
40
20 t
Chang de pente de : – 40 dB / décade
+ 20 dB / décade
(K = 100)
ω
2 3 4
0,1 1 10 10 10 10 (rad/s)
(ω1) (ω2)
- 20
- 40
45°
2 3 4
0,1 1 10 10 10 10
ω
(rad/s)
Changement de
°
- 45° phase de – 180
- 90°
Changement de
°
phase de + 90
- 135°
- 180°
Astuce : On peut passer aisément du tracé asymptotique pour le gain à celui pour
la phase en multipliant les pentes des asymptotes de gain par 4,5 :
– 20 dB / décade – 90° pour lҋasymptote de phase correspondante.
1. Généralités
1.1. But
Lҋidentification qui consiste à déterminer la fonction de transfert dҋun système, que lҋon désire
asservir, peut être effectuée par une mise en équations du système. Pour des systèmes simples
ou pouvant être décomposés en éléments simples, cela conduit à un modèle de connaissances.
Lorsque le système est complexe et que sa mise en équations est délicate voire impossible
(indétermination de certains paramètres, inertie réelle, frottements, constantes de temps, etc.), une
identification expérimentale est préférable. Une telle identification repose sur lҋanalyse de réponses
temporelles ou fréquentielles, observées directement sur le système soumis à un signal dҋentrée
déterminé. Elle conduit alors à un modèle de comportement.
1.2. Méthodologie
La démarche de lҋidentification peut être illustrée par le schéma suivant :
e(t)
s(t)
E0
Système
t
- Ecart
OU système
+
e(t) modèle
E0
Modèle
t sM(t)
Envoi de signaux tests e(t) sur le système et acquisition de la réponse temporelle s(t) ;
Choix du modèle qui devra approximer le système : il ne doit être ni trop sophistiqué au risque
dҋêtre incompatible avec le correcteur disponible, ni trop simple pour ne pas masquer certains
aspects néfastes au bon fonctionnement (par exemple, négliger un retard pur ou une constante
de temps). Le choix du modèle, comme sa détermination, doit donc être judicieux.
Comparaison des sorties s(t) et sM(t), respectivement du système et du modèle soumis aux
mêmes entrées. Lҋobjectif visé est de déterminer les paramètres du modèle de telle sorte que
lҋécart de comportement entre le système et le modèle soit le plus faible possible.
Il existe un grand nombre de méthodes dҋidentification et des ouvrages entiers leur sont consacrés.
Cela dépasse largement le cadre de cet ouvrage. Les méthodes graphiques exposées dans ce
er
chapitre sont largement accessibles à des étudiants de 1 cycle. Elles utilisent uniquement des
outils connus (réponse indicielle / réponse harmonique) et sont applicables pour caractériser des
systèmes linéaires continus et invariants.
326 6. Asservissements
s(t)
c Réponse
e(t) KE0 non oscillante
amortie
t
Echelon
E0 Système
t s(t)
KE0 Réponse
d oscillante
amortie
t
Nota : Comme on envoie directement le signal test e(t) sur lҋentrée du système, il faut que la
sortie s(t) soit exploitable et ne diverge pas : le système doit être stable. On peut
identifier des systèmes intrinsèquement instables mais il faut dҋabord les boucler afin de
les rendre stables. On dit alors que lҋon procède à une identification en boucle fermée. Il
faut ensuite extraire du modèle « boucle fermée » le modèle du système instable.
ds ( t )
τ + s (t) = K ⋅ e (t)
dt Unité de K :
Unité de S / unité de E
La fonction de transfert H(p) correspondante sҋécrit :
§ −t ·
La réponse indicielle s(t) sҋécrit : s (t ) = K E 0 ⋅ ¨ 1 − e τ ¸ si on suppose que s(0) = 0.
© ¹
¾ IMPORTANT : Si s(0) ≠ 0, on trouve le gain statique par K = (S∞ – s(0)) / Amplitude échelon.
Au bout de τ, la variation de la sortie est de 63% de sa variation totale.
Chapitre 31 : Identification des systèmes asservis 327
Lҋécriture des lois physiques régissant lҋévolution du système conduit à une fonction de transfert de
la forme suivante :
N(p) K
H(p) = =
U(p) 1 + τp
On applique un échelon u(t) de 9 V aux bornes de l'induit du moteur et on relève à l'aide d'une carte
d'acquisition de données la réponse en vitesse du moteur N(t) suivante.
–1
u en V N en tr.min
Réponse N(t)
idéalisée
–1
≈ 1315 tr.min
Echelon u(t)
–1 idéalisé
63% .1315 ≈ 828 tr.min
9V
τ ≈ 520 ms
1000 ms
La constante de temps τ correspond au temps que met la fréquence de rotation N(t) pour atteindre
–1
63% de sa valeur finale (N∞ ≈ 1315 tr.min ). Graphiquement, on estime que :
τ ≈ 0,52 s
–1
Lҋasymptote horizontale (N∞ ≈ 1315 tr.min ) permet de calculer le gain statique K :
N ∞ 1315
K= ≈ K ≈ 146 tr . min −1 ⋅ V −1 (U0 : amplitude de lҋéchelon)
U0 9
328 6. Asservissements
2
1 d s (t) 2m ds ( t )
+ + s (t) = K ⋅ e (t)
ω0 2
dt 2 ω 0 dt
S(p) K
= H(p) = 2
Unité de K : E(p) p § p ·
Unité de S / unité de E 1+ 2 m +¨ ¸
ω 0 ¨© ω 0 ¸¹
La solution s(t) dépend du signe du discriminant Δ de lҋéquation caractéristique donc des valeurs du
coefficient m. Il faut envisager 3 cas : 0 ≤ m < 1, m = 1 et m > 1. Lҋensemble des résultats est
présenté dans le tableau donné page 317.
2.2.1. Cas n°1 : Système du 2nd ordre oscillant amorti (0 < m < 1)
Smax − S ∞
t D1% = 100 ⋅
0 t1 S∞
60 πm
−
1− m2
40 D1% = 100 ⋅ e
π Tp π 2π
t1 = = ω0 = =
ω0 1 − m 2 2 t1 1− m 2
Tp 1 − m2
Chapitre 31 : Identification des systèmes asservis 329
S(p) K
= H(p) =
E(p) (1 + τ1 p ) ⋅ (1 + τ 2 p )
Si on pose α = τ2 / τ1 < 1 alors la fonction de transfert H(p) peut encore sҋécrire en posant τ = τ1 :
S(p) K
= H(p) =
E(p) (1 + τ p) ⋅ (1 + ατ p )
E0 S∞
K= où S∞ = lim s( t )
S∞ = KE0 E0 t → +∞
Point
dҋinflexion Réponse
Pour déterminer les valeurs de α et τ, on
indicielle s(t)
commence par tracer la tangente au point
Tb dҋinflexion. Elle permet de définir les
valeurs de Ta et Tb. On démontrerait (voir
t ouvrage spécialisé en bibliographie) que :
0 Ta
α
Ta α α −1
1,5 =
1,45 α)
Ta / Tb = f(α Tb 1+ α
1,4
1,35 Ta / Tb ≈ 1,29 La courbe correspondante est tracée ci-
1,3
contre. Elle permet dҋobtenir la valeur de α.
1,25
1,2 Ta
1,15 Si ≈ 1,29 par exemple, on lit α ≈ 0,30.
Tb
1,1
1,05
1 Tb
La valeur de τ est donnée par : τ =
0 0,2 0,3 0,4 0,6 0,8 1 1+ α
La détermination du point dҋinflexion est délicate et peut conduire à des modèles très différents
car pour 0,4 < α < 1, les valeurs des quotients Ta / Tb sont très proches : 1,32 < Ta / Tb < 1,36.
θ(p)
H(p) =
θ c (p)
Les configurations du relevé effectué sont données dans le bandeau supérieur de la fenêtre
(amplitude de lҋéchelon, valeurs des paramètres du correcteur PID, plan dҋévolution, …).
m<1
Echelon θc(t)
Δθ ≈ 1,25°
Réponse θ(t)
t1 ≈ 0,27 s
θ∞ 19,1 sans
Le gain statique K sҋobtient par la relation : K= = K ≈ 0,94 unité
θ C0 20,4
er π ω 0 ≈ 15,5 rad / s
Enfin, on tire du temps t1 du 1 dépassement : ω0 =
t1 1 − m 2
θ(p) 0,94
Lҋidentification conduit à la fonction de transfert : H(p) = =
θ c (p) p § p ·
2
1 + 2 ⋅ 0,66 ⋅ +¨ ¸
15,5 © 15,5 ¹
Chapitre 31 : Identification des systèmes asservis 331
s ( t ) = S 0 sin(ω t + ϕ )
1 2π
T= = de même pulsation ω que lҋentrée e(t) mais
f ω
déphasée par rapport à celle-ci dҋun angle ϕ.
S0
= H ( jω) et ϕ = Arg H ( jω)
E0
S( jω) K
= H( jω) =
E( jω) ω
1+ j
ω0
Diagramme de Bode :
G (dB)
KdB = 20 log10 K
3 dB Il est constitué de 2 courbes représentant
KdB les variations du gain et du déphasage en
KdB - 3 fonction de ω :
ω0 10 ω0
Kω
0 ω
ω0 Gain : G(ω) = 20 log10 H ( jω)
K
Où : H ( jω) = (K > 0)
1 + (ω ω0 )
2
KdB - 20
– 20 dB / décade
– 6 dB / octave § ω ·
ϕ Phase : ϕ = Arg H ( jω) = − Arc tan ¨¨ ¸
¸
© ω0 ¹
0,1 ω0 ω0 10 ω0
0° ω Lҋasymptote horizontale (ω → 0) à la courbe
- 6° de gain permet dҋobtenir le gain statique K :
K dB
- 45° K = 10 20
On a vu que lҋécriture des lois physiques régissant lҋévolution du système (cf. p 327) conduisait à :
p = jω
N(p) K N( jω) K
H(p) = = H( jω) = =
U(p) 1 + τp U( jω) 1 + jτω
On applique aux bornes de l'induit du moteur une entrée u(t) sinusoïdale de fréquence f = 0,5 Hz et
d'amplitude crête à crête égale à 2,25 V et on relève à l'aide d'une carte d'acquisition de données
la réponse en vitesse correspondante N(t) (également sinusoïdale).
–1
u en V N en tr.min
ΔU = 2,25 V
–1
ΔN ≈ 210 tr.min
Sortie N(t)
Δt ≈ 320 ms
idéalisée
500 ms
La phase est donnée par la relation : ϕ = Arg H ( jω) ϕ(ω) = − Arc tan (τω ) (1)
Les courbes N(t) et u(t) ne passent pas par zéro (ou par leur maximum) en même temps.
Elles présentent un décalage temporel Δt ≈ 320 ms, ce qui conduit à un déphasage :
Δt ϕ ≈ 1 rad
ϕ = ⋅ 2 π = f ⋅ Δt ⋅ 2 π (soit ϕ ≈ 57° )
T
tan ϕ
On en déduit dҋaprès la relation (1) que : τ= τ ≈ 0,5 s (ω = 2πf)
2π f
K K
Le module est donné par : H(ω) = H( jω) = H(ω) = (2)
1 + jτω 1 + (τω )2
–1
Les courbes N(t) et u(t) présentent pour f = 0,5 Hz des amplitudes crête à crête ΔN ≈ 210 tr.min et
ΔU ≈ 2,25 V. On en déduit le module de la fonction de transfert pour ω = 2π πf = π rad/s.
ΔN 210 (2)
1 + (τπ ) K ≈ 173 tr . min −1 ⋅ V −1
2
H( π) = ≈ K = H( π) ⋅
ΔU 2,25
Chapitre 31 : Identification des systèmes asservis 333
S( jω) K
= H( jω) =
E( jω) ω § ω ·
2
1 + 2 jm +¨j ¸¸
ω 0 ¨© ω 0 ¹
3.2.1. Cas n°1 : Système du 2nd ordre oscillant amorti (0 < m < 1)
ω0
0° 1 H ( jωR )
ω Q= =
2m 1 − m 2 K
KdB – 20 dB / décade 1 1
E(p) K S(p)
1 + τ1p 1 + τ 2p
- 180° 2 1
puisque : ω0 = = ω1 ⋅ ω 2
τ1 τ 2
On préférera pour ces systèmes une identification à partir dҋune réponse indicielle (cf. page 326).
On en déduit : m ≈ 0,2
- 80
- 90
On relève f0 = ω0 / 2π ≈ 16 mHz
Courbe pour une phase ϕ = – 90°, d'où
- 120 de phase
ω 0 ≈ 0,1 rad / s
Fréquence
propre Ce qui conduit au modèle de
comportement suivant :
f0 ≈ 16 mHz
- 180
10
0,0001 0,001 0,01 f0 0,1 1 10 100 H(p) =
fréquence (en Hz) 1 + 4 p + 100 p 2
Chapitre 32
1. Définition
ère
La 1 contrainte à tenir pour un système asservi est la stabilité. On dira quҋun système est stable
si, lorsquҋon lui applique en entrée un signal physique, sa sortie répond par un signal ne montrant
pas de divergence temporelle. On parle de stabilité EB/SB (Entrée Bornée / Sortie Bornée).
Un système est stable EB/SB si lҋapplication dҋun signal borné (entrée ou perturbation)
produit un signal de type borné.
Deux types dҋétudes peuvent être menées selon que lҋon analyse la Fonction de Transfert en
Boucle Fermée (FTBF) du système ou bien la Fonction de Transfert en Boucle Ouverte (FTBO).
§ de ·
On suppose que toutes les conditions initiales sont nulles : e (0 ) = s (0 ) = ¨ ¸ ==0
© dt ¹ t = 0
Le système sera stable si en régime libre [e(t) = 0], après avoir appliqué une impulsion de DIRAC,
sa réponse impulsionnelle est telle que s(t) → 0 lorsque t → +∞ ∞. Ce régime libre est donc amorti.
f(t) δ(t) →∞
Aire = 1
1/ττ δ ( t ) = lim f( t )
τ→0
τ
0 t 0 t
t0 t0
336 6. Asservissements
er nd
Applications : Systèmes du 1 et du 2 ordre en boucle fermée
er nd
Système 1 ordre Système 2 ordre
S(p) K S(p) K
Fonction de = HBF (p) = = HBF (p) =
transfert E(p) 1 + τp E(p) p § p ·
2
1 + 2m +¨ ¸
ω 0 ¨© ω 0 ¸¹
Equation
ds( t ) 2
différentielle s( t ) + τ =0 2m ds( t ) 1 d s( t )
s(t ) + + 2 =0
en régime libre dt ω0 dt ω0 dt 2
(e(t) = 0)
2m p2
Racines de 1+ τ p = 0 1+ p+ 2 = 0
lҋéquation ω0 ω0
caractéristique
Racines : p1 = – 1/τ Racines : p1, p2 (cf. page 317)
⇔
D(p) = 0 Solution : s( t ) = A ⋅ ep1 t Solution : s( t ) = A ⋅ ep1 t + B ⋅ e p2 t
Le système nҋest stable que si la FTBF ne comporte que des pôles à partie réelle négative.
On peut représenter graphiquement les pôles et les zéros dҋune fonction de transfert dans un plan
complexe. On représente usuellement un pôle par une croix (x) et un zéro par un rond (o). Cet
ensemble est appelé carte des pôles et des zéros du système.
Exemples :
5 ⋅ (p − 3 ) 2
HBF (p ) = HBF (p) =
(p + 1) ⋅ (p + 2) (p − 1) 2 ⋅ (p 2 + p + 1)
ℑm(p) ℑm(p)
Tous les pôles 3 Pôle
sont à gauche 2 instable
1
ℜe(p) ℜe(p)
-2 -1 +3 - 0,5
3
−
2
Remarque IMPORTANTE : On fera très attention à ne pas mélanger les notions suivantes.
On peut extraire deux fonctions de transfert à partir dҋun système bouclé : la FTBO et la FTBF.
H(p ) H(p)
En effet, on a : HBO (p) = K(p) H(p) et HBF (p) = =
1 + K(p) H(p) 1 + HBO (p)
La stabilité de la BO est conditionnée par la position des pôles de HBO(p), tandis que celle de la
BF est conditionnée par la position des pôles de HBF(p) qui sont aussi les zéros de 1 + HBO(p).
ℑm(p)
t t
ℜe(p)
s(t)
Quasi
INSTABLE
t s(t)
s(t)
La pseudo
pulsation
croît. t t
s(t)
t
Systèmes INSTABLES
Lҋamortissement croît.
Cas particuliers :
¾ Pôle à lҋorigine p = 0 :
Si le système présente un seul pôle à lҋorigine (système intégrateur pur), la sortie en réponse à
un échelon unité tendra asymptotiquement vers une rampe : le système est donc instable.
338 6. Asservissements
Certains des pôles de la FTBF du système ont une contribution prépondérante sur le
comportement dynamique du système : il sҋagit des pôles à partie réelle négative les
plus proches de lҋaxe des imaginaires. Ils sont appelés "pôles dominants".
§ − t −
t ·
K ¨ ¸
s( t ) = ⋅ ¨ e T2 − e T1 ¸
T2 − T1 ¨ ¸
© ¹ Tangente
– t/T
à lҋorigine
2
le terme e correspondant au pôle dominant t
p2, devient prépondérant lorsque le temps croît. Il T2
détermine la dynamique asymptotique du système.
P(p) Perturbation
E(p) + S(p)
+
-
H1(p) + H2(p)
Entrée Sortie
K(p)
On montre (cf. page 308) que : S(p) = F1 (p ) ⋅ E(p) + F2 (p) ⋅ P(p) (principe de superposition)
Les fonctions de transfert F1(p) et F2(p) ont le même dénominateur. Un système perturbé conserve
donc la même équation caractéristique 1 + K(p) H1(p) H2(p) = 0 dans le cas de perturbation additive.
Lҋétude de stabilité du système comprenant les perturbations est la même que celle du système
sans perturbations. Par conséquent, on ne fera quҋune seule étude de la stabilité, celle de F1(p).
Chapitre 32 : Stabilité des systèmes asservis 339
La stabilité est conditionnée par le signe de la partie réelle des racines de : 1 + HBO (p) = 0
Il y a donc instabilité s'il existe une racine r = α + j β avec α ≥ 0 telle que : HBO (r ) = −1
Ce point « – 1 » sur le diagramme de Bode de la FTBO correspond au point où le gain est nul et
lҋargument égal à – 180° (ou 180°) : cҋest le point critique.
On montrerait quҋun système bouclé est stable si le « gain » de boucle ouverte est
inférieur à 1 (0 dB) lorsque le déphasage atteint – 180°.
1 : Système stable en BF
2 : Système oscillant en BF – 180°
3 : Système instable en BF
t t t
340 6. Asservissements
Afin de définir la « distance de sécurité » des courbes de gain et de phase de la FTBO par rapport
au point critique de stabilité, on utilise deux critères :
Cҋest la distance en degrés du point critique (– 180° ; 0 dB ) au point dҋintersection du diagramme de Bode
avec la droite G = 0 dB. On note ωU la pulsation (au "gain" unité) pour laquelle : | HBO (jωU) | = 1 (0 dB).
Exemples :
MG > 0 MG < 0 ωU MG = 0
0 ω 0 ω 0 ω
ωU ωU
ωC ωC ωC
0 ω 0 ω 0 ω
ϕ>0
Mϕ ϕ<0
Mϕ ϕ=0
Mϕ
-180° -180° -180°
Le domaine fréquentiel et le domaine temporel sont étroitement liés. Ainsi, on peut constater
que si on ne laisse pas « une distance suffisante » vis à vis du point critique de stabilité, on risque
dҋavoir sur la réponse indicielle un dépassement important (voir configurations page précédente)
qui peut être incompatible avec le système utilisé.
3.4. Conséquences
er nd
¾ Systèmes du 1 et du 2 ordre
er nd
Nҋatteignant jamais – 180° de déphasage, les systèmes du 1 et du 2 ordre respectant les
formes canoniques sont intrinsèquement stables après bouclage.
er nd
1 ordre 2 ordre
K K
HBO ( jω) = HBO ( jω) = 2
ω ω § ω ·
1+ j 1 + 2 jm +¨j ¸
ω0 ω 0 ¨© ω 0 ¸
¹
| HBO | (dB) | HBO | (dB)
3 dB
KdB = 20 log10 K
KdB KdB
ωU ωU
ω ω
0 ω0 0 ω0
MG → +∞
∞ MG → +∞
∞
- 20 dB / décade - 40 dB / décade
Arg HBO Arg HBO
ω0 ω0
ω ω
0 0
- 90° - 90°
ϕ > 90°
Mϕ ϕ>0
Mϕ
- 180° - 180°
La présence dҋun intégrateur dans une chaîne dҋaction apporte un déphasage de – 90°, ce
qui rapproche le diagramme, du point critique, et donc tend à déstabiliser le système.
Ω(p ) θ(p) 1
θ( t ) = θ(p) = =
³ Ω(t) ⋅ dt
p
Ω(p) p
Deux intégrateurs dans la chaîne dҋaction rendent le système instable car quelle que soit la
pulsation ω, on a Arg [ HBO(jω
ω) ] < – 180°. Dans ces conditions :
¾ Systèmes retardés
Tout retard est facteur dҋinstabilité. En effet, un retard T dans une évolution temporelle se
–Tp
traduit par une multiplication de la FTBO par un terme du type e . Ce terme a un déphasage
ϕ = –Tω ω décroissant linéairement avec la pulsation ω. Son amplitude est constante et égale à 1.
Exemple :
er
Système du 1 ordre avec retard pur
| HBO | (dB)
3 dB | HBO | = | H | –Tp
KdB
E(p) + e H(p) S(p)
-
ωU
ω
0 ω0
La marge de
gain MG nҋest
plus infinie. K Seule la courbe de
HBO (p) = e −Tp ⋅ phase est affectée
1 + τp par le retard pur.
- 20 dB / décade
Arg HBO
ω0 ωC Allure de la réponse indicielle en BO
ω dans le cas dҋun échelon unitaire (E0 = 1) :
0
T=0 s(t)
- 90°
La marge de phase K
Nota : Lҋincidence dҋun traitement numérique sur la stabilité peut être prise en compte en
ajoutant un retard pur T égal à la moitié de la période dҋéchantillonnage Te à la FTBO.
ϕ ≥ 45° sur la BO, permettra lҋobtention dҋun dépassement D1% en régime indiciel
Ainsi, assurer Mϕ
sur le système bouclé inférieur à 20%, ce qui est souvent acceptable. Pour les systèmes dont le
nd
comportement en BF est comparable à celui dҋun 2 ordre oscillant bien amorti, on peut estimer
le facteur dҋamortissement m du système en BF par :
πm D1%
− 100
Mϕ (°) 1−m2
m≈ et D1% = 100 ⋅ e 90
Dépassement
100 en régime indiciel D1%
ϕ = 5°
Mϕ
80 et marge de phase Mϕ ϕ
Mϕ = 60° m ≈ 0,6 D1% ≈ 10 % ϕ = 10°
Mϕ en fonction du facteur
70
ϕ = 15° dҋamortissement m.
Mϕ = 45° m ≈ 0,45 D1% ≈ 20 % 60
Mϕ
ϕ = 20°
Mϕ
50 ϕ = 25°
Mϕ
On pourra aussi utiliser lҋabaque ci-contre.
40
Cependant, dans le cas général, on ne peut ϕ = 35°
Mϕ
30
pas établir de relation aussi directe que ϕ = 45°
Mϕ
celle présentée. On retiendra quҋune marge 20
de phase de 45° à 60° conduit, dans la ϕ = 60°
Mϕ
10
plupart des cas, à un dépassement D1% Mϕ ϕ = 70°
de lҋordre de 20% si le retour K(p) est réel. 0
0,2 0,4 0,6 0,8 m
Chapitre 33
1. Définitions
On considère le système asservi décrit par le schéma bloc suivant. Son rôle est de faire suivre
à la sortie s(t) une loi déterminée en général par la consigne e(t). On caractérise la précision du
système à un instant donné par la différence entre la consigne e(t) et la mesure sm(t).
Cette différence sҋappelle écart ou erreur et se note généralement ε(t). Le mot dҋerreur faisant
plutôt penser aux incertitudes, il est plus judicieux de réserver le nom dҋécart à cette différence
entre entrée et sortie. La précision sera dҋautant meilleure que ε(t) tendra vers 0.
P(p)
ε(p)
+
E(p) + H1(p) + H2(p) S(p)
-
Sm(p)
K(p)
Son étude se fait en utilisant les transformées de LAPLACE. Lҋécart ε(p) résulte de la somme de :
ε P (p ) − K (p ) H 2 (p )
= – H1(p)
P(p) 1 + K(p) H1 (p) H 2 (p)
1 K(p) H2 (p)
ε(p) = ⋅ E(p) − ⋅ P(p)
1 + HBO (p) 1 + HBO (p)
344 6. Asservissements
2. Précision statique
2.1. Précisions statique et dynamique
Si on observe ε(t) sur un intervalle de temps fini, on parlera de précision dynamique (lҋécart
dépend du temps). En revanche, si observe ε(t) au bout dҋun temps suffisamment long pour que le
système se trouve en régime permanent, on parlera de précision statique.
Précision Précision
dynamique (maxi) dynamique (maxi)
e(t) p(t)
sm(t)
sm(t) Précision
statique
Précision e(t) =
E0 statique constante
P0
0 t 0 t
La précision dynamique est liée au degré de stabilité du système ; cҋest un critère de performances
qui peut être défini par les marges de gain et de phase (voir chapitre 32 - page 340). La précision
statique est lҋun des critères de performances dҋune boucle dҋasservissement les plus utilisés.
- Ecart de position εP (ou écart statique) lorsque e(t) ou p(t) est un échelon
- Ecart de traînage εT (ou écart de vitesse) lorsque e(t) ou p(t) est une rampe
Ces deux types dҋécarts sont les plus usités et on verra quҋils peuvent jouer un rôle important dans
le choix du correcteur à mettre en place.
La précision du système sera mesurée par la valeur de ε(t) en régime permanent, cҋest à dire :
ε = lim ε(t )
t → +∞
Afin dҋétablir la relation entre la valeur temporelle ε(t) lorsque t tend vers +∞
∞ et la valeur
symbolique ε(p), on applique le théorème de la valeur finale :
p
ε = lim ε( t ) = lim p ⋅ ε(p) ε = lim ⋅ E(p)
t → +∞ p→0 p→ 0 1 + HBO (p)
2.2.2. Applications
On désire asservir la vitesse de rotation dҋun moteur à courant continu dont le modèle est
donné par la fonction de transfert suivante :
Ω(p) 20
H(p) = =
U(p) (1 + 0,1p ) ⋅ (1 + 2p )
p Ω Ω0 Ω0
εP = lim p ⋅ ε(p) = lim ⋅ 0 = lim =
p→0 p →0 1 + k A H(p) p p→0 1 + k A H(0) 1 + 20 A k
,
= 20
p γ γ0
ε T = lim p ⋅ ε(p) = lim ⋅ 0 = lim = +∞
p →0 p→0 1 + k A H(p) p 2 p→0 p ⋅ (1 + k A H(0 ))
p θ θ0
ε P = lim p ⋅ ε(p) = lim ⋅ 0 = lim = 0
p →0 p →0 k A H(p) p p →0 k A H(0)
1+ 1+
p p
→ +∞
p Ω0 Ω0 Ω0
ε T = lim p ⋅ ε(p) = lim ⋅ = lim =
p →0 p →0 k A H(p) p 2 p→0 p + k A H(0) 20 A k
1+ ,
p = 20
346 6. Asservissements
K 1 + a1 p + + am pm
HBO (p) = ⋅
p α 1 + b1 p + + bn pn
Dans cette expression, α désigne la classe du système en BO et K le gain dynamique (si α ≠ 0).
α représente en fait le nombre dҋintégrateurs présents dans la BO.
K
Comme au voisinage de p ≈ 0, HBO (p) ≈ , lҋécart en régime permanent sҋécrit donc :
pα
p p α +1
ε = lim ⋅ E(p) = lim ⋅ E(p)
p→0
1+
K p→0 pα + K
pα
Pour que celui-ci soit faible, il faut que les constantes K et α soient grandes, ce qui va à lҋencontre
de ce qui a été dit sur la stabilité dans le chapitre 32 précédent (voir page 341).
Le tableau suivant résume la valeur de lҋécart final en fonction de la sollicitation dҋentrée e(t) et de
la classe α du système en BO :
e(t) e(t)
V0.t
E0
t t
0 0
Transformée de LAPLACE de lҋéchelon : Transformée de LAPLACE de la rampe :
E(p) =
E0 pα V0 p α −1
εP = lim ⋅ E0 E(p) = 2 ε T = lim ⋅ V0
p p →0 pα + K p p→0 pα + K
E0 V0
εP = εP = 0 εP = 0 ε T → +∞ εT = εT = 0
1+ K K
t t t t t t
Il faut au moins une intégration en BO pour annuler lҋécart de position (ou écart statique).
Il en faut au moins deux en BO pour annuler lҋécart de traînage. Si le système à
commander nҋen possède pas (ou pas assez), cҋest le rôle du correcteur de les amener.
Chapitre 33 : Précision des systèmes asservis 347
P
On étudie lҋinfluence dҋune perturbation en échelon sur le système : P(p) = 0 .
Dҋaprès le théorème de la valeur finale : p
− K(p) H2 (p )
ε = lim ε( t ) = lim p ⋅ ε(p) = lim ⋅ P0
t → +∞ p →0 p→0 1 + K(p) H1(p ) H2 (p)
On suppose par la suite que K(p) = Kr > 0. Comme P(p) intervient entre les blocs H1(p) et H2(p), on
va différencier le nombre dҋintégrateurs présents dans chacun des ces blocs :
K1 N1(p) K2 N2 (p)
H1(p) = ⋅ et H2 (p) = ⋅
p α1 D1(p ) pα 2 D2 (p )
Les numérateurs et dénominateurs de H1(p) et H2(p) sont tels que N1(0) = D1(0) = N2(0) = D2(0) = 1.
K1 K2
Comme au voisinage de p ≈ 0, H1(p) ≈ et H2 (p) ≈ , lҋécart en régime permanent sҋécrit :
p α1 pα 2
K2
− Kr ⋅
p α2 − p α1 K r K 2
ε = lim ⋅ P0 = lim α1+ α2
⋅ P0
p→0 K K p→0 p + Kr K1 K 2
1 + Kr ⋅ α1 ⋅ α2
p 1 p 2
Kr K 2 P
Il est nul si α1 ≥ 1, vaut − ⋅ P0 si α1 = α 2 = 0 et − 0 si α1 = 0 et α2 ≥ 1.
1 + Kr K 1 K 2 K1
3. Conclusion
Dans tous les cas de figure, on voit quҋil faut des intégrateurs dans la boucle pour annuler lҋécart
ε(t). Si le système à commander nҋen possède pas (ou pas assez), on a dit quҋil fallait les apporter
avec un correcteur. Cela semble donc facile dҋobtenir un système bouclé précis.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue quҋil faut aussi et surtout que le système bouclé soit stable.
Or, lҋeffet dҋun intégrateur sur la phase de la FTBO sera dҋapporter – 90° quelle que soit la valeur
de la pulsation ω. On peut se douter que perdre 90° aura forcément un effet négatif sur la marge
de phase Mϕ ϕ (qui pourra même devenir négative) et donc sur la stabilité.
On vient donc de mettre le doigt sur un dilemme que lҋautomaticien a toujours à lҋesprit :
il faudra faire un compromis entre la stabilité et la précision.
Chapitre 34
1. Introduction
1.1. Généralités
Une boucle dҋasservissement répond à un besoin (garantir la position dҋun mobile, sa vitesse en
toutes circonstances, reproduire aussi fidèlement que possible une consigne, etc.). Les exigences
permettant de quantifier ce besoin se traduisent par des performances attendues. Ces
performances et leurs niveaux sont consignés dans le Cahier des Charges Fonctionnelles (CdCF) :
Le concepteur intègre ces contraintes dans ses calculs dҋavant-projet en évaluant dans un premier
temps les performances intrinsèques du système, puis en les améliorant par une correction. Cette
dernière sera effectuée dans le domaine fréquentiel en travaillant sur la réponse harmonique en
BO dans le plan de Bode.
dB
iStabilitéi Gain G
Précision
Rapiditéi
K G (dB)
HBO (p) =
1 + ...
MAIS ϕ (°)
0
– réduit la stabilité puisque la marge de ω
phase diminue : Mϕ ϕ' < Mϕ
ϕ;
Pour maîtriser séparément chacun des aspects évoqués, il est nécessaire dҋadopter des stratégies
de correction qui permettent des modifications « locales » de la réponse harmonique en BO :
Ce chapitre va montrer, que sans intervenir sur la structure des blocs déjà étudiés, il est possible
d'insérer dans celle-ci des composants appelés correcteurs qui vont modifier les signaux transmis
entre les différents blocs et agir sur des bandes de fréquences distinctes.
Ces correcteurs peuvent se placer dans la boucle d'asservissement, soit en série avec les autres
fonctions de transfert, soit en parallèle (non étudié dans cet ouvrage) avec l'une des fonctions de
transfert de la chaîne directe. Afin de réduire leur consommation et ne pas modifier ainsi lҋétude
globale des puissances du système, les correcteurs se placent avant lҋétage de puissance.
Même si, cҋest le comportement temporel du système asservi qui est intéressant au final, comme
on lҋa déjà souligné, le réglage de ces correcteurs sera effectué dans le domaine fréquentiel en
travaillant sur la réponse harmonique en BO dans le plan de Bode.
350 6. Asservissements
La correction série
Cette structure est la plus répandue. Les correcteurs sont insérés dans la chaîne directe, en sortie
du comparateur afin de travailler sur des signaux peu énergétiques, et en série avec le processus.
On parle de correction série. Ils ont pour but de délivrer un signal de commande u(t) de manière à
préserver les exigences de précision et stabilité à priori incompatibles.
Sm(p)
K(p)
t
1 1
Lҋaction intégrale I : u( t ) = ³ε ( τ) ⋅ dτ U(p) = ⋅ ε(p)
Ti Ti p
0
dε ( t )
Lҋaction dérivée D : u( t ) = Td U(p) = Td ⋅ ε(p)
dt
Un correcteur série réalise plus ou moins parfaitement des combinaisons de ces trois actions
(correcteurs PI, PD ou PID). En première approximation, on peut dire que :
La structure de la boucle est modifiée par lҋintroduction dҋune boucle interne agissant sur la dérivée
de la grandeur commandée. Cҋest la solution classique (non détaillée) retenue en asservissement
de position où une boucle de retour en vitesse vient sҋinsérer dans la boucle de position.
Boucle Kv(p)
interne
Capteur vitesse
Kp(p)
Capteur position
Chapitre 34 : Correction des systèmes asservis 351
Dans ce type de correcteur, le signal de commande u(t) est proportionnel au signal dҋécart ε(t) :
u( t ) = K ⋅ ε ( t ) C(p) = K
En raison des effets contradictoires induits, il est nécessaire de choisir une valeur optimale par
compromis entre les critères. La stabilité étant une condition incontournable, elle est souvent
choisie comme critère prépondérant de réglage.
ϕ = 45 à 60°.
On réglera ainsi K à partir du diagramme de Bode de la FTBO pour obtenir Mϕ
2.1.2. Exemple
1
Soit la fonction de transfert en BO : HBO (p) = H(p) K(p) =
p ⋅ (1 + 0,1p) ⋅ (1 + 0,2 p)
On cherche la valeur du gain K du correcteur proportionnel à mettre dans la chaîne directe pour
ϕ = 45°, ce qui correspond à un dépassement dҋenviron 25% sur la réponse indicielle en BF.
avoir Mϕ
ω).
On commence par tracer le diagramme de Bode (courbes de gain et de phase) de HBO(jω
Détermination de K G (dB)
20
Sur le graphe, on trace la droite ω = 2,8 rad/s
ϕ = – 135°. Elle coupe la courbe 0
de phase pour ω = 2,8 rad/s. 0,1 1 10 ω (rad/s) 10
2
– 11 dB
On note le gain correspondant à - 20
cette pulsation : on lit – 11 dB. – 24 dB
Risque dҋinstabilité
- 45
On note que si :
24 Risque
- 90
20 log10 K > 24 K > 10 20 dҋinstabilité si
20 log10 K > 24 dB
- 135 Marge de
soit : K > 15,8 phase
actuelle ϕ = 45°
Mϕ
- 180
le système est instable en BF.
On pourrait placer un intégrateur pur qui donnerait un gain infini aux "basses fréquences" et de ce
fait annulerait lҋécart statique. Toutefois, il aurait pour effet immédiat de déstabiliser le système en
retirant 90° de phase à toutes les fréquences. On préfère utiliser un correcteur qui présente les
mêmes caractéristiques aux "basses fréquences" sans retirer de phase aux "hautes fréquences".
Dans ce type de correcteur, le signal de commande u(t) est lié au signal dҋécart ε(t) par :
§ t ·
1 § 1 · § 1 + Ti p ·
u(t) = K ⋅ ¨ ε (t) + ³ε (τ) ⋅dτ ¸ C(p) = K⋅ ¨¨ 1 + ¸¸ = K⋅ ¨¨ ¸¸
¨ ¸ T p
©
Ti
0 ¹ © i ¹ © Ti p ¹
Placement du correcteur PI
- 20 dB / décade K>1
1 ωU
ωi = ≈ Action intégrale Action proportionnelle
Ti 4
Lҋautre solution consiste à compenser le pôle dominant du système en BO sҋil est connu, ce
qui revient à prendre Ti égale à la constante de temps la plus grande du système en BO.
Lorsque la boucle ouverte du système non corrigé présente déjà une intégration, lҋaction intégrale
est inutile. Cҋest le cas dҋun asservissement de position.
Intégration fonctionnelle
Correcteur Hacheur + permettant de passer de
position Amplificateur moteur la vitesse à la position.
Kp(p)
Capteur position
Chapitre 34 : Correction des systèmes asservis 353
2.2.2. Exemple
15
Soit la fonction de transfert en BO : HBO (p) =
(1 + 0,01p) ⋅ (1 + 0,1p)
1 ωU
ωi = ≈ = 11 rad / s - 40
Ti 10
ϕ (degrés)
2 3
1 10 10 ω (rad/s) 10
soit : Ti = 0,09 s 0
Sans correcteur
1 + 0,09p
et : C(p) =
0,09 p - 45
Une simulation permet de vérifier le résultat obtenu (système bouclé à retour unitaire) en observant
la réponse indicielle s(t) à un échelon e(t) de 1 V en entrée :
Avec correcteur PI
Ti = 0,09 s Ti = 0,23 s
Sans correcteur
Dans ce type de correcteur, le signal de commande u(t) est lié au signal dҋécart ε(t) par :
§ dε ( t ) · CdB K>1
u( t ) = K ⋅ ¨¨ ε ( t ) + Td ¸
© dt ¸¹ D
+ 20 dB / décade
P
C(p) = K ⋅ (1 + Td p)
20 log10 K
0 Problème : 0 ω
1/Td
Cette fonction de transfert nҋest pas ϕC
réalisable car elle amplifie tous les
bruits de mesure "hautes fréquences". 90°
1− a 0 ω
ϕ m = arcsin 1/Td ωm 1/(aTd)
1+ a
§ K · Action Action
Gm = CdB (ωm ) = 20 log10 ¨¨ ¸¸ proportionnelle dérivée
© a¹
Un tel correcteur est aussi appelé correcteur à avance de phase. Il nҋy a pas de méthode
générale de réglage dҋun tel correcteur. Simplement, il introduit une action dérivée dans une bande
de fréquences qui devra coïncider avec la pulsation ωU de la FTBO à corriger.
Chapitre 34 : Correction des systèmes asservis 355
2.3.2. Exemple
1
Soit la fonction de transfert en BO : HBO (p) =
p ⋅ (1 + 2 p) ⋅ (1 + 0,2 p)
- 90
1 − sin ϕm
a= = 0,36
1 + sin ϕm ϕ = 60°
Mϕ
Marge
1 - 135 1
Td = = 2,69 s de phase et Td = = 2,69 s
ωm a avant ω m Avec
a correcteur PD
correction
Le gain apporté par le correcteur - 180 Mϕ = 32°
à ωm = ωU doit être nul : Gm = 0.
K= a = 0,6
- 225
Sans correcteur
1 + 2,69 p
C (p) = 0,6 ⋅
1 + 0,97 p - 270
Une simulation permet de vérifier le résultat obtenu (système bouclé à retour unitaire) en observant
la réponse indicielle s(t) à un échelon e(t) de 1 V en entrée :
Sans correcteur
Avec correcteur PD
§ t
1 dε ( t ) ·¸ § 1 ·
u (t) = K ⋅ ¨ ε (t) + ³ ε ( τ ) dτ +Td C (p) = K ⋅ ¨¨ 1 + + Td p ¸¸
¨ Ti dt ¸ © Ti p ¹
© 0 ¹
1 + Ti p + TiTd p 2
La fonction de transfert C(p) du correcteur sҋécrit encore : C(p) = K ⋅
Ti p
(1 + T1 p) (1 + T2 p)
C(p) = K ⋅
Ti p
Ti ª 4Td º Ti ª 4Td º
avec : T1 = ⋅ «1 + 1− » et T2 = ⋅ «1 − 1− »
2 «¬ Ti »¼ 2 «¬ Ti »¼
Le diagramme de Bode asymptotique se présente alors sous la forme suivante (KT1 / Ti > 1) :
CdB
- 20 dB / décade + 20 dB / décade
I P D
§ T ·
20 log10 ¨¨ K 1 ¸¸
© Ti ¹
0 ω
1/T1 K/Ti 1/T0 1/KTd 1/T2 1/τ
ϕC
90°
0 ω
1 1 1
= = Approximation de
T0 T1 T2 Ti Td lҋaction dérivée :
Td p
Td p ≅
- 90° 1 + τp
Différentes techniques sont utilisées pour dimensionner un PID. La plus répandue est celle de
Ziegler et Nichols. Lҋobjectif ici est de ne pas rentrer dans le détail de ces techniques. De
nombreux ouvrages lҋévoquent (cf. bibliographie page 362).
Chapitre 34 : Correction des systèmes asservis 357
Calculateur
εk uk CNA u(t) s(t)
Correcteur
+
- + Actionneur Système
numérique Te
Te
n bits smk sm(t)
+ Capteur
CAN
Partie numérique Partie analogique
Il reçoit une grandeur physique (tension électrique) et fournit, périodiquement (période Te), au
calculateur une suite de nombres. Son fonctionnement implique trois opérations : prélèvement
régulier d'échantillons de la grandeur ( ), quantification de leur hauteur et codage (binaire).
5 2
2 0 0111 11
1
2 0 1001 10
0
1 2 1 1010 01
0 t 0 t 0 t t
Te 5Te Te 5Te Te 5Te
Signal Signal Signal Signal
analogique échantillonné quantifié numérique
Le calculateur
Il transforme la suite numérique en un signal analogique de commande du système. Il est suivi par
un élément appelé bloqueur ( ) qui permet de maintenir le signal de commande constant entre
deux instants dҋéchantillonnage.
358 6. Asservissements
Action proportionnelle
t = kTe
u( t ) = K ⋅ ε( t ) uk = K ⋅ εk
Action dérivée
t
t = kTe
kTe ª(k −1)Te kTe º
1 1 1 «
u( t ) = ε( τ ) ⋅ dτ uk = ε( τ ) ⋅ dτ = ⋅ ε ( τ ) ⋅ dτ + ε ( τ ) ⋅ dτ »
Ti ³
Ti ³ Ti « ³ ³ »
0 0 ¬« 0 ( k −1)Te ¼»
( k −1)Te kTe
1 1
uk = ε( τ ) ⋅ d τ +
Ce qui sҋécrit encore :
Ti ³
0
Ti ³ε
(k −1)Te
( τ) ⋅ dτ
uk −1
1 § εk + εk − 1 ·
Compte tenu de (1), il vient : uk = uk − 1 + ⋅¨ ¸ ⋅ Te
Ti © 2 ¹
§ ε + εk −1 ε − εk −1 ·
uk = K ⋅ ¨¨ εk + uk −1 + Te ⋅ k + Td ⋅ k ¸
¸
© 2Ti Te ¹
Te Td Te Td
Soit : uk = K ⋅ (uk −1 + a 0 ε k + a1 ε k −1 ) avec a0 = 1 + + et a1 = −
2Ti Te 2Ti Te
Chapitre 34 : Correction des systèmes asservis 359
εk–1 = 0
εk = 0
uk–1 = 0 Initialisation
a0 = 1 + (Te / 2Ti) + (Td / Te)
a1 = (Te / 2Ti) – (Td / Te)
er
Rappels : Systèmes en BO du 1 ordre avec et sans retard pur (égal à Te / 2)
| HBO | (dB)
T
− ep 3 dB | HBO | = | H |
E(p) + H(p) S(p)
- e 2 KdB
ωU
ω
Modélisation 0 ω0
calculateur La marge de
gain MG nҋest
plus infinie.
T
− ep Seule la courbe de
K
HBO (p) = e 2 ⋅ phase est affectée - 20 dB / décade
1 + τp par le retard pur. Arg HBO
ω0 ωC
ω
Allure de la réponse indicielle en BO 0
dans le cas dҋun échelon unitaire (E0 = 1) : Te = 0
s(t) - 90°
La marge de phase
K Te ≠ 0 Mϕϕ a notablement
- 180° diminué.
Te 0 en
t Arg HBO = − ω + Arg H radians
0 Te Te 2
+τ
2 2
360 6. Asservissements
1 1 1
§ 1 + Ti p · 1 + Ti p + TiTd p2
C(p) = K C(p) = K⋅ ¨¨ ¸ C(p) = K ⋅ (1 + Td p) C(p) = K ⋅
¸ Ti p
© Ti p ¹
• Diagramme de Bode (squelette) • Diagramme de Bode (squelette) • Diagramme de Bode (squelette) • Diagramme de Bode (squelette)
(-20 dB/déc) (+20 dB/déc)
CdB CdB I (-20 dB/déc) CdB D (+20 dB/déc)
P CdB
P P
I P D
KdB KdB KdB
0 ω 0 ω 0 ω 0 ω
ϕC ϕC 1/Ti K/Ti ϕC 1/Td 1/T1 K/Ti 1/KTd 1/T2
ϕC
0 ω 90° +90°
0 ω
0 ω -90° 0 ω -90° T1T2 = Ti Td
1/Td T1 + T2 = Ti
Il améliore la précision et la Il annule lҋécart statique en Il augmente la marge de phase et Il combine les effets de lҋaction
rapidité si K augmente au augmentant le gain statique aux donc améliore la stabilité. Il influe intégrale et de lҋaction dérivée.
détriment de la stabilité. basses fréquences. également sur la rapidité.
Bibliographie
Pour approfondir certains points du contenu, je vous conseille vivement la lecture des ouvrages
mentionnés ci-dessous et rédigés par des spécialistes.
Alimentation en énergie
Génie électrique – Développement durable (2011) – Exercices Editions ELLIPSES
(Didier CELESTIN – Jean-Patrick HUET – Jean-Luc VALLIAMEE )
Asservissements
-A- -C-
-E- -H-
-M- -P-
-O- -Q-
-S- -U-