Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Jules TSOCHOUNIE ii
Table des matières
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................... 37
CONTENU
Contenu :
- Généralités sur les machines à courant continu : Eléments constitutifs des machines électriques,
Principes.
Jules TSOCHOUNIE iv
1. Généralités sur les machines électriques
Convertisseurs dynamiques ou composants d’un groupe convertisseur tournant (voir figure 1-1b), à
convertir l’énergie électrique en énergie électrique de forme d’onde et/ou de caractéristsiques
différentes, pour alimenter des récepteurs électriques, très souvent des moteurs électriques.
Moteurs, à convertir l’énergie électrique en énergie mécanique, pour entraîner un mécanisme ou une
machine mécanique (voir figure 1-1), les deux constituant ainsi un entraînement électrique.
L’entraînement électrique est caractérisé par l’interaction (influence mutuelle) entre le moteur
électrique qui apporte la puissance motrice, et le mécanisme ou la machine mécanique qui utilise
cette puissance pour effectuer un travail utile.
Figure 1-1
Le présent cours expose les machines électriques du point de vue du futur utilisateur. Les aspects de la
conception de ces machines électriques ne sont pas considérés ici, si oui, uniquement dans la mesure où
ils sont indispensables pour la compréhension de leur fonction et de leur fonctionnement mutuel avec le
système qu’elles alimentent ou qu’elles entraînent.
Jules TSOCHOUNIE 1
1. Généralités sur les machines électriques
Figure 1-2
Sur la plaque signalétique d’une machine électrique, sont inscrites des informations telles que :
Le fabricant
La désignation, qui précise son mode de fonctionnement et la nature de son courant électrique :
Moteur asynchrone, Moteur à courant continu, Génératrice à courant continu, Transformateur
Le numéro de série
Le modèle ou le type, qui pour les machines tournantes peut préciser la hauter d’axe et la taille
Le type de courant électrique alternatif de fonctionnement, pour une machine à courant alternatif :
monophasé (1~) ou triphasé (3~).
La plaque signalétique dévoile également les informations suivantes sur la réalisation de la machine :
La classe d’isolant, symbolisé par « Isol.Cl. » suivi par un marquage des lettres A, E, B, F ou H qui
traduisent la capacité des substances isolantes des enroulements de la machine, à supporter, en
fonctionnement au régime permanent, la température maximale au-delà de laquelle elles vont brûler.
Une température trop élevée de ces isolants altère leurs propriétés isolantes, ce qui les rendrait
inaptes à remplir leur fonction et provoque ainsi une avarie. Il existe toujours une température limite
lim à ne jamais dépasser, mais par prudence il faut ménager une marge de sécurité. Les fabricants
ont prévu une réserve thermique de fonctionnement R qui permet un échauffement supplémentaire
à caractère transitoire si l’on souhaite augmenter la durée de vie de la machine. La température
admissible d’un organe de machine est donnée par :
Jules TSOCHOUNIE 2
1. Généralités sur les machines électriques
adm lim R
N.B. : Un dépassement de la température maximale max de 10C fait chuter de moitié la durée de vie
des enroulements de la machine.
Figure 1-3
Le service-type nominal, symbolisé par la lettre « S » suivie d’un nombre compris entre 1 et 10. La
figure 1-4 montre les services-types fondamentaux les plus couramment rencontrés : S1 (continu), S2
(temporaire), S3 (intermittent sans influences du démarrage et du freinage), S4 (intermittent avec
influence du démarrage, sans influence du freinage), S5 (intermittent avec influences du démarrage
et du freinage) et S6 (ininterrompu).
Figure 1-4
Jules TSOCHOUNIE 3
1. Généralités sur les machines électriques
Seul l’échauffement dû à la charge d’une machine électrique limite son fonctionnement, pas la puissance
que cette machine délivre. En effet, dans certains intervalles de temps, la puissance fournie peut être
certes supérieure à la puissance nominale du service continu Pf PN,S1 , toutefois pendant des durées
assez courtes pour que la température du bobinage b ne dépasse pas la valeur limite max .
L’indice de protection, symbolisé par « IP » suivi par un marquage des deux chiffres dont le premier
va de 0 à 6, et le second va de 0 à 8. Il indique que d’importantes réglémentations de construction ont
été respectées, qui servent à :
la protection des personnes contre le contact avec des parties tourantes, et la machine contre
l’infiltration des objets solides ;
la protection de la machine contre l’infiltration des liquides.
Le mode de refroidissement de la machine. Lors du fonctionnement d’une machine électrique, il se
produit un échauffement de cette dernière comme conséquence inévitable des pertes
consécutives à la conversion de l’énergie. L’échauffement est marqué par une élevation de la
température de la machine ; Pour maintenir dans les limites la température de la machine, donc de
ses éléments critiques tels que les enroulements avec leur isolant max , l’on a tendance à
évacuer une grande quantité de la chaleur qu’elle génère :
Le transfert de la chaleur vers le milieu ambiant, principalement l’air frais, se fait par rayonnement et
par convection. L’efficacité de ce dernier mode est fortement tributaire de la vitesse du fluide de
refroidissement. Dans ce contexte, on distingue trois procédés de mise en mouvement de l’air :
le mouvement de l’air ambiant se produit seulement par les parties en mouvement de la
machine : c’est l’auto-ventilation, par convection naturelle.
le mouvement de l’air ambiant se produit non seulement par les parties en mouvement de la
machine, mais en plus par un ventilateur monté sur le rotor de la machine et entraîné par ce
dernier : c’est l’auto-ventilation, par convection forcée.
le mouvement de l’air ambiant se produit non seulement par les parties en mouvement de la
machine, mais en plus par un ventilateur entraîné séparément (par un autre moteur dont la
vitesse de rotation est indépendante de celle de la machine) : c’est la moto-ventilation, par
convection forcée. La plaque signalétique indique le débit d’air de refroidissement minimal.
En plus des informations, les grandeurs caractéristiques nominales de la machine portées sur la plaque
signalétique sont :
La tension nominale UN (V). Pour les machines tournantes, induit et inducteur. Pour les machines à
courant alternatif, c’est une valeur efficace. Pour les transformateurs, valeur efficace de la tension
primaire (entre phases en triphasé) U1N et valeur efficace de la tension secondaire à vide (entre
phases en triphasé) U20, N .
L’intensité nominale du courant I N (Ampères). Pour les machines tournantes, induit et inducteur.
Pour les machines à courant alternatif, valeur efficace de l’intensité de ligne.
La puissance nominale : PN pour les machines tournantes, qui est fondamentalement la puissance
fournie par la machine. Elle s’entend pour un service-type donné, une température ambiante
maximale de 40C et une altitude maximale de 1000 m . Dans le cas particulier des générateurs à
courant alternatif et des transformateurs, c’est la puissance (apparente) S N (VA).
La vitesse de rotation nominale n N (tr/min.), ou la plage de vitesse de rotation n 1 n 2 .
Le facteur de puissance nominal, pour une machine à courant alternatif. Il traduit pour un moteur le
niveau de la consommation de la puissance réactive, et pour un générateur le niveau nécessaire de la
puissance d’excitation.
La fréquence nominale f N , pour les machines à courant alternatif.
La tension relative de court-circuit u cc % , pour les transformateurs d’énergie.
Jules TSOCHOUNIE 4
1. Généralités sur les machines électriques
PN Pabs, N
Wp Pp t f
conduit à des coûts supplémentaires. Pour un point de fonctionnement donné, si la machine fournit la
puissance Pf pendant la durée t f , son rendement :
Pf
Pabs
devient un facteur décisif d’évaluation économique. La nature des puissances absorbée Pabs et fournie Pf
dépend du caractère de la conversion d’énergie dans la machine. De ce fait :
Pabs apparait comme grandeur électrique, et Pf comme grandeur mécanique pour un moteur.
Pabs apparait comme grandeur mécanique, et Pf comme grandeur électrique pour un générateur.
Dans l’étude des types individuels de machines, nous allons apprendre à calculer la puissance électrique
nominale à partir de grandeurs électriques nominales.
1.2.3.2 Moment du couple nominal développé par le moteur et disponible en bout d’arbre
Dans les moteurs électriques, l’induit rotorique de diamètre D r loge les bobines distribuées dans des
encoches creusées à sa périphérie. Dans une encoche est disposé un faisceau d’une section de la bobine et
l’autre faisceau de la section est disposé dans une encoche à 180 électriques de la première. Sur chaque
faisceau il s’exerce une force qui est la résultance des forces sur chaque brin conducteur. Sur le faisceau
« aller » sous un pôle du champ magnétique inducteur, s’exerce la force totale F , et sur le faisceau
« retour » sous le pôle consécutif de nom contraire du champ magnétique inducteur, s’exerce la force
totale F opposée : on a ainsi un couple de forces dont le moment est :
T 2 F R r F Dr
Jules TSOCHOUNIE 5
1. Généralités sur les machines électriques
Pour que sous l’effet de ce couple de moment T, un point de la périphérie de l’arbre se déplace d’une
position 1 à une position 2 en un temps t , balayant ainsi l’angle , la quantité de travail ou d’énergie :
W 2 F R r F D r T
W
P T T
t t
2 n
avec n exprimée en tr s Pour déterminer le moment utile à partir de la puissance fournie (utile) et la
vitesse de rotation du moteur, on utilise la relation :
P T T 2 n
A partir de cette relation mécanique, on peut déterminer le moment utile nominal comme suit :
PN 60 PN 30 PN P
TN , avec n N en tr s. ou TN 9,55 N , avec n en tr min .
2 n N 2 n N nN nN
Remarque : Le moment du couple nominal, qui peut être calculé à partir des caractéristiques nominales
de la machine électrique, n’est pas seulement un paramètre important pour les calculs de résistance
mécanique de l’arbre des machines électriques, mais il donne également une indication sur le volume
structurel requis de ces machines : TN est proportionnel au volume structurel de la machine.
Jules TSOCHOUNIE 6
1. Généralités sur les machines électriques
La f.m.m est créée par un enroulement, l’enroulement inducteur, traversé par un courant électrique ; elle
est la cause du flux magnétique qui circule dans le circuit magnétique. Le principe est le même pour
toutes les machines électriques, quelle que soit la nature du courant électrique.
Le circuit magnétique d’un transformateur d’énergie comporte un noyau magnétique à section droite
généralement carrée (voir figure 1-5a), réalisé par empilage de tôles ferromagnétiques isolées les unes des
autres (feuilleté) par un vernis ou une couche d’oxyde. L’entaille prévue sur les profils en feuilles de tôles
pour permettre d’enfiler les bobines fait qu’un entrefer de faible largeur apparait dans le circuit.
Figure 1-5
Le circuit magnétique d’une machine tournante (voir figure 1-5b) comporte des parties constituées par un
empilage de feuilles de tôles en matériau ferromagnétique isolées les unes des autres par un vernis ou une
couche d’oxyde, des parties massives en matériau ferromagnétique, et des entrefers remplis d’air. Dans
les machines tournantes, l’entrefer où le champ d’induction magnétique est quasi homogène, est la partie
relevante pour les phénomènes d’induction magnétique.
La figure 1.6 montre les circuits magnétiques d’un transformateur élémentaire (machine électrique
statique) dont seul l’enroulement primaire (inducteur) est représenté, et d’une machine à courant continu
bipolaire (machine électrique tournante) dont seul l’enroulement de champ est représenté.
Il existe une analogie entre circuit magnétique et circuit électrique statique. De ce fait, la loi qui lie les
grandeurs du circuit magnétique entre elles est l’analogue de la loi d’Ohm en courant continu (statique) :
1
Rm ou : m
Rm
Jules TSOCHOUNIE 7
1. Généralités sur les machines électriques
Les schémas électriques équivalents du circuit magnétique d’un transformateur élémentaire à vide (voir
figure 1-6a) et d’une machine tournante à vide (voir figure 1-6b) précisent cette analogie.
R m f VFe et m f VFe
Figure 1-6
Figure 1-7
Dans les machines tournantes, en un point donné de l’épanouissement polaire, pour un état magnétique
donné, la réluctance R m de l’entrefer n’est pas constante lorsque le rotor tourne, elle papillote et par
conséquent l’induction magnétique, comme le montre la figure
1-8. En effet, les dents et les ouvertures des encoches défilent
devant ce point, et la largeur géométrique de l’entrefer oscille
entre la valeur minimale min au niveau des dents et la
valeur maximale max au niveau de l’ouverture d’une encoche.
On préfère travailler avec une valeur moyenne de la réluctance,
pour laquelle on suppose un entrefer lisse de largeur constante
k C (largeur théorique), où k C est le facteur de Carter, qui
tient compte de l’encochage de l’induit.
Figure 1-8
Jules TSOCHOUNIE 8
1. Généralités sur les machines électriques
H i l m,i 2 H 0 H Fe,s l m,Fe,s H Fe,r l m,Fe,r 2 2pe
i
B0
2 VFe 2 e
0 2p
La ddp magnétique VFe étant inconnue, elle peut être prise en compte par un entrefer fictif de largeur
légèrement plus grande que la valeur théorique . L’expression ci-dessus issue de la loi d’Ampère peut
alors être réécrite comme suit :
B V B
2 0 Fe 0 2 0 VFe 2 e
0 2 B0 0 2p
VFe 0 A p
e 2p : R m,eq VFe ou e : m,eq VFe e
0 A p 2p VFe
e N
t
où la quantité est la la variation temporelle du flux magnétique embrassé par cette bobine. La
t
variation du flux magnétique embrassé par une bobine peut être obtenue de deux manières :
lorsque la bobine est fixe, par un champ magnétique variable dans le temps, très étendu : c’est le
principe du transformateur, comme dans la figure 1-9a qui montre une spire fixe traversée par un
champ d’induction
magnétique homogène variant dans le temps suivant une loi sinusoïdale. Le
vecteur-surface A qui est normal à la surface encadrée par la spire est à tout instant parallèle aux
lignes de champ de B . La variation du flux de ce champ d’induction magnétique n’est pas nulle ;
ce flux magnétique induit alors dans le cadre une f.é.m qui fait apparaître une tension u v t aux
bornes de cette spire.
lorsque le champ d’induction magnétique est constant et très étendu, par la rotation de la bobine
dans le champ, qui fait varier le flux magnétique embrassé par la bobine : c’est le principe du
générateur, comme dans la figure 1-9b qui montre une spire dont les extrémités sont reliées à deux
bagues, pivotant à la vitesse angulaire constante autour d’un axe, traversée par un champ
d’induction magnétique homogène constant dans le temps. On suppose qu’à l’instant initial t 0 ,
le vecteur-surface A qui est normal à la surface encadrée par la spire est parallèle aux lignes de
champ de B 0 ; le flux magnétique embrassé est alors maximal. A un instant ultérieur t, la
position de la spire est repérée par l’angle t que fait le vecteur surface avec les lignes de
champ de l’induction magnétique ; à cet instant, le module du flux magnétique embrassé par la
Jules TSOCHOUNIE 9
1. Généralités sur les machines électriques
spire est t B A cos t . La variation temporelle de ce flux magnétique induit dans la spire
une f.é.m qui fait apparaître une tension u v t aux bornes de cette spire. L’accès à cette tension est
obtenu grâce à un système de deux contacts glissants constitués par deux lames qui frottent sur les
bagues.
Figure 1-9
On conclut, qu’en cas d’entraînement en rotation d’une bobine plongée dans un champ magnétique
de manière que le flux de ce dernier la traverse, une f.é.m y est induite : c’est le principe du
générateur.
1.3.2.3 Le principe de la création d’un couple électrique dans les machines tournantes
Dans un premier temps, on considère un conducteur électrique de longueur L traversé par un courant
électrique d’intensité Ia et plongé dans un champ magnétique d’induction B . Il est dévié, du fait d’une
force magnétique, la force de Laplace F , qui s’exerce sur lui. Si ce conducteur est perpendiculaire aux
lignes du champ magnétique, le module de la force de Laplace qui s’exerce sur lui est :
F Ia L B
T 2FD 2 FD
Jules TSOCHOUNIE 10
1. Généralités sur les machines électriques
le principe du moteur électrique. Lorsque la spire pivote d’un angle π, la force de Laplace s’annulle et
s’inverse, ce qui maintient le sens de rotation.
Selon le type de machine électrique, les enroulements sont soit réalisés concentrés sur un noyau isolant et
enfilés sur un noyau magnétique comme dans les transformateurs et certaines machines tournantes, soit
posés distribués dans des encoches comme dans les machines tournantes.
Jules TSOCHOUNIE 11
2. Les machines à courant continu
Dans la réalité, hors des pôles, l’intensité de l’induction magnétique décroît progressivement pour s’annuler
sur l’axe interpolaire ; la figure 2-2b montre sa répartition spatiale b 0 x le long de l’entrefer.
Jules TSOCHOUNIE 12
2. Les machines à courant continu
ei, br t bt L v
e i,sp t 2 e br t 2 bt L v
f pn et û i,sp 2 B0 L v
On constate bien, que la courbe de u i, sp t est une image de celle de b 0 x . La valeur continue de u i,sp t est
nulle ; Pour que la valeur continue de la tension induite dans une spire soit non nulle et élevée, il faut que
u i,sp t soit unidirectionnelle, et que l’induction magnétique soit aussi constante que possible dans une
grande partie de l’entrefer. A cet effet, les dispositions suivantes sont indispensables :
Un commutateur assurant le redressement de la tension fournie par la spire ;
Les pièces polaires munies chacune d’un épanouïssement, pour élargir l’espace du champ magnétique,
réduisant ainsi l’espace sans champ.
Jules TSOCHOUNIE 13
2. Les machines à courant continu
Jules TSOCHOUNIE 14
2. Les machines à courant continu
Si on réalise des bobines de N spires, alors la tension obtenue et sa valeur continue sont N fois plus intenses.
Figure 2-10
A p L bp L p
Jules TSOCHOUNIE 15
2. Les machines à courant continu
2.1.2.3 Expression de la f.é.m induite continue aux bornes de la machine à courant continu
Pour faciliter la compréhension de l’établissement de
l’expression de la f.é.m induite dans l’enroulement induit, qui
peut être mesurée aux bornes de ce dernier, on considère le
dispositif de la figure 2-12 qui permet de comprendre la
structure du circuit d’induit. Ce dispositif est la section droite
d’un collecteur à quatre lames, sur lequel est posée une paire
de balais ; aux talons des lames de collecteur sont soudées en
cascade par leurs extrémités, les quatre bobines de manière à
former un enroulement fermé sur lui-même. On remarque bien
que la pose d’une paire de balais fixes divise un enroulement
fermé en deux voies parallèles, les bobines donc des brins
conducteurs de chacune d’elles étant en série.
C’est la f.é.m induite dans une voie d’enroulement qui sera Figure 2-12
mesurée entre les deux balais lorsque l’inducteur est alimenté
et le rotor est entraîné en rotation à la vitesse n constante.
Nous allons raisonner sur une machine multipolaire ayant 2p-pôles, dont l’induit comporte Za brins
conducteurs. Elle nécessite p paires de balais dont p balais sont connectés ensemble à l’une des bornes de la
machine, et les p autres balais sont connectés ensemble à l’autre borne. Chaque voie d’enroulement de
l’induit comporte Za 2a brins conducteurs en série, et de ces brins conducteurs seuls Za 2a sont
impliqués dans le phénomène d’induction magnétique, car ils se trouvent dans le champ magnétique sous les
épanouïssements polaires qui ne couvrent chacun qu’une proportion du pas polaire p . De ce fait, la f.é.m
induite dans une machine à courant continu est :
Za Za Za
E Ebr B0 L v B0 L Da n
2a 2a 2a
Dans cette expression on introduit p Da 2p puis on tire B 0 qui est introduite dans celle de E qui est :
2p
E Za n : k1 n
2a
2.2.2 Création d’un couple électrique dans les machines à courant continu
En raisonnant sur une machine multipolaire comme décrite plus haut, si l’inducteur et l’induit de cette
dernière sont alimentés, chacun des Za brins conducteurs de l’induit est traversé par un courant d’intensité
Ia 2a . Des Za brins conducteurs de l’induit seuls Za sont impliqués dans le phénomène de Laplace, car
ils se trouvent sous les épanouïssements polaires qui ne recouvre qu’une portion du pas polaire. De ce fait, le
moment du couple électromagnétique créé par l’induit de la machine est :
Da I D
Tem Za Tbr Za Fbr Za a L B0 a
2 2a 2
Jules TSOCHOUNIE 16
2. Les machines à courant continu
k1
Tem Ia
2
Figure 2-13
Jules TSOCHOUNIE 17
2. Les machines à courant continu
Pour assurer la liaison électrique du circuit d’induit avec le circuit extérieur, on dispose sur le collecteur
2p balais fixes en carbone, qui frottent sur le collecteur lorsque le rotor tourne.
l’enroulement inducteur : Il est constitué de bobines concentrées enroulées
sur les noyaux des pôles principaux. Alimenté, il crée la f.m.m qui excite le
flux magnétique principal ; il fait naître un champ magnétique inducteur
2p-polaire.
l’enroulement de commutation : Il est réalisé sur les pôles auxiliaires.
l’enroulement de compensation : Il n’est présent que dans les machines de
grande puissance. Ses brins conducteurs sont posés dans des encoches
creusées à la surface des épanouissements polaires. Figure 2-14
Figure 2-15
Jules TSOCHOUNIE 18
2. Les machines à courant continu
Il y a deux formes d’enroulement induit : ondulée (figure 2-16a) et imbriquée (figure 2-16b). Dans
l’enroulement imbriqué, une bobine est reliée
aux talons de deux lames de collecteur
voisines, l’extrémité d’une bobine et le début
de la bobine suivante étant soudés à un même
talon de lame de collecteur. La pose de p paires
de balais sur le collecteur fait que, vu des
bornes extérieures, l’enroulement induit a une
structure parallèle à 2a branches.
Figure 2-16
Le choix de la forme de l’enroulement induit
d’une machine à courant continu est déterminé, pour la même puissance nominale, essentiellement par la
valeur du rapport de la tension d’induit et du courant d’induit, U a Ia . Une machine dont ce rapport est élevé
exige un plus grand nombre de spires pour un plus petit nombre de voies parallèles 2a , qu’une machine dont
il est plus faible. Dans le premier cas on choisit la forme ondulée 2a 2 et dans le second cas la forme
imbriquée 2a 2p pour l’enroulement induit.
0
b a x a x
2 x
Jules TSOCHOUNIE 19
2. Les machines à courant continu
développement panoramique d’un pôle en a) le spectre du champ d’induction magnétique total, et les
courbes de b0 x , ba x et b t x . En b), est représentée la courbe du champ d’induction magnétique total
b t x sur plus d’un pas polaire. Sur cette courbe, on peut relever deux effets néfastes de la RMI :
Sous les pôles principaux (pôles inducteurs), la répartition du champ magnétique n’est plus uniforme
(champ non constant) comme à vide, il est plus intense (forte densité des lignes de champ) sous une
corne polaire (d’où le risque de saturation) et moins intense (faible densité des lignes de champ) sous
l’autre : il a donc subi une distorsion (déformation).
Figure 2-18
Sur l’axe interpolaire, le champ magnétique n’est plus nul sous les balais, comme à vide ; la ligne neutre
réelle (axe sur lequel l’induction magnétique est nulle) ne coïncide plus avec l’axe interpolaire (ligne
neutre théorique) : il y a eu décalage de la ligne neutre (dans le sens de la rotation pour les générateurs,
ou dans le sens opposé à la rotation pour les moteurs).
En résumé, l’induit d’une machine à courant continu traversé par un courant électrique a des effets rétroactifs
sur le champ magnétique de l’inducteur : on parle de la RMI. En effet, le champ magnétique de l’induit
provoque une déformation du champ de l’inducteur, si bien que ce dernier est renforcé dans une des cornes
des épanouïssements polaires, avec un risque de saturation de cette corne et des dents de l’induit, et affaiblie
dans l’autre corne polaire : on parle alors de la distorsion ou déformation du champ magnétique inducteur.
Ensuite, à cause de la RMI, la ligne neutre est décalée, l’angle de décalage dépendant de l’intensité du
courant d’induit. L’induction magnétique sur l’axe interpolaire où sont les balais, n’est plus nulle comme à
vide : on dit que lorsque l’induit est traversé par un courant électrique, la ligne neutre réelle est décalée.
Si les balais sont câlés sur la ligne neutre théorique, lorsque l’induit tourne, les sections de l’enroulement
induit qui sont entrain de traverser l’axe interpolaire sont court-circuitées par les balais (les balais sont à
cheval sur les deux lames de collecteur voisines auxquelles sont soudées les deux extrémités de ces sections),
le sens du courant dans ces sections change, le flux de l’enroulement induit les traverse et y induit une f.é.m
qui entraîne un courant de circulation dans les sections court-circuitées. Au moment où l’une des deux lames
de collecteur reliées à cette section quitte le balai, ce qui s’apparente à l’ouverture d’un circuit inductif, un
arc électrique jaillit sur l’arête sortante du balai entre ce dernier et la lame de collecteur.
Jules TSOCHOUNIE 20
2. Les machines à courant continu
En charge, l’apparition de tensions inégales dans les brins conducteurs fait en sorte que la tension entre les
lames de collecteur voisines reliées à une même section, encore désignée par tension de section u s , prend
des valeurs inégales et plus élevées qu’à vide. La tension de section mesurable entre deux lames du
collecteur est :
u s 2 N s B t L v 2 N s L D a B t n
Ne
B0 k v Ie
2p
En charge, si la machine est supposée non saturée, l’induction magnétique sous un pôle dans l’axe polaire a
la valeur B 0 qui représente la valeur moyenne de l’induction magnétique. Dès lors, la valeur de la tension de
section calculée avec B 0 serait la valeur moyenne de la tension de section :
u s,moy 2N s B0 L v 0 2 N s L D a B0 n
En charge, l’induction magnétique de la réaction magnétique d’induit sous un pôle a pour valeur maximale :
Na
Ba , max k v Ia
2p
Na est le nombre de spires de l’enroulement d’induit en série. L’induction magnétique totale maximale sous
un pôle est :
N Na
B t ,max B 0 B a ,max k v e I e I a
2p 2p
u s,max 2 N s L D a B t ,max n
En charge, la tension de section augmente. Lorsque le moteur fonctionne à flux réduit I e I eN , la tension
de section maximale peut dépasser la valeur admissible u s,max u s,adm .
Jules TSOCHOUNIE 21
2. Les machines à courant continu
électrique circulaire survient, lorsque la valeur de la tension de section dépasse la limite supérieure Ust,max
qui se situe à :
- 50V pour les petites machines,
- 35V pour les machines de moyenne puissance, et
- entre 25 V et 30V pour les machines de grande puissance.
La saturation des cornes polaires survient lorsque l’intensité du courant d’excitation ou du courant d’induit
est très élevée, ce qui a pour conséquence la baisse du flux magnétique total t .
Le décalage du passage à zéro de la courbe de l’induction magnétique, par rapport à l’axe interpolaire a pour
conséquence l’apparition d’arcs électriques sous les balais lorsque les lames de collecteur les quittent. La
survenue d’arcs électriques ne pourrait s’expliquer que par l’existence d’un phénomène de commutation du
courant dans l’enroulement induit.
2.4.3 Le phénomène de commutation dans les machines à courant continu et ses effets
2.4.3.1 Déroulement de la commutation du courant dans des bobines de l’induit
Nous avons établi au sous-paragraphe 2.2.1, que la polarité de l’extrémité d’une section de l’enroulement
induit change lorsque ses deux faisceaux de conducteurs quittent chacun le voisinage d’un pôle inducteur
pour se retrouver dans le voisinage du pôle inducteur de nom contraire ; dans ce cas, le courant électrique
dans la section change de sens ; Ce changement de sens du courant se produit, lorsque les lames de collecteur
auxquelles la section est reliée, défilent sous un balai : c’est le phénomène de commutation du courant. Alors
qu’un courant périodique alternatif circule dans les
sections de l’enroulement induit, le courant des balais
garde le même sens. La commutation du courant dans
une section de l’enroulement induit se produit, lorsque
les deux lames de collecteur auxquelles les deux
extrémités de cette section sont soudées, traversent
l’axe interpolaire sur lequel un balai est câlé : l’axe
interpolaire est l’axe de commutation. Figure 2-20
Entre l’instant où la lame de collecteur 2 est pleinement sous le balai (avant), et celui où la lame 1 sera
pleinement sous le balai (après), la section reliée à ces deux lames de collecteur entre en commutation, le
courant qui la traverse doit s’inverser, passer de I 2 à I 2 en un temps très court t com . En effet, dès que
la lame de collecteur 1 attaque le flanc entrant du balai, ce dernier se trouve à cheval sur les lames de
collecteur 2 et 1, et court-circuite la section, le courant du balai I se répartit sur les deux lames de collecteur
selon la surface du balai. Le sens du courant dans la spire passe du sens anti-horaire au sens horaire. Pendant
Jules TSOCHOUNIE 22
2. Les machines à courant continu
la commutation linéaire (droite (a) de la figure 2-21), en raison de la loi de l’induction magnétique, si
I I
l’inductance de la section est L s , la f.é.m d’auto-induction e s L s L s y est induite, qui
t a t com
d’après la loi de Lenz tend à s’opposer à la commutation (sa cause) en maintenant le sens ancien (anti-
horaire) du courant jusqu’au moment où la lame 2 quitte entièrement le balai : c’est la f.é.m de commutation.
Cette f.é.m entraîne dans la section en commutation un courant de circulation qui se superpose au courant
d’induit et qui tend à s’opposer à la commutation et la ralentir. La courbe (b) de la figure 2-20 est celle de
l’évolution du courant d’induit sous l’effet de la f.é.m de commutation ; on voit bien que la commutation est
retardée. Le retardement de la commutation par la f.é.m d’auto-induction e s a deux manifestations :
1) la distribution inégale de la densité de courant électrique dans le balai, la forte densité se déplaçant vers
le flanc sortant du balai. Ce flanc devient chaud et s’éffrite.
2) à la fin de la commutation, la séparation de la lame de collecteur 2 et du balai étant équivalente à
l’ouverture d’un circuit inductif, un arc électrique jaillit entre l’arête sortante du balai et la lame de
collecteur. En effet, un processus d’extinction ou de coupure de l’arc a lieu et l’énergie du champ de
dispersion magnétique lié à la section en commutation se décharge sous forme d’un arc électrique. Dans
certaines cironstances, si l’arc n’est pas coupé au moment où la lame 1 quitte à son tour le balai, il va se
propager d’une lame à l’autre, jusqu’à contourner le collecteur : l’arc électrique dégénère en arc
circulaire.
Dans une machine à courant continu, les balais ne frottent pas sur une surface homogène, mais sur une
surface constituée de lames de cuivre étroites, séparées par un mince isolant en micanite (mica) et de l’air
(l’isolant n’affleure pas la surface des lames de collecteur), comme le montre le fragment de collecteur de la
figure 2-19. Des particules de graphite (charbon) qui se détachent des balais peuvent se déposer dans les
creux des intervalles entre les lames de cuivre, au-dessus du mica, et provoquer un court-circuit des lames de
collecteur, donc des sections de l’enroulement induit.
Les propriétés de contact (frottement, résistance au contact) sont définies en fonction des conditions
ambiantes, qui ont une influence sur le fonctionnement du contact balai-collecteur. Les conditions qui
influent sur ce fonctionnement sont :
- la nature du matériau des balais,
- l’état de surface (propre, usitée, polie),
- la pression entre les faces (par les ressorts),
- le milieu ambiant,
- la température,
- l’intensité du courant.
Après un certain temps de fonctionnement de la machine à courant continu, la surface des lames de
collecteur aux contacts avec les balais est polie du fait du frottement des balais ; elle acquiert un revêtement
dur et résistant qui protège le collecteur. C’est une pellicule désignée « patine », qui se compose d’une
couche d’oxyde de cuivre recouverte d’une mosaïque de particules de charbon arrachées aux balais et
mélangées à des débris de cendres de balai. Du fait de cette pellicule, 1 10 e environ seulement des points de
contact mécanique entre les balais et la surface des lames de collecteur est électriquement conducteur. De ce
fait, le courant électrique se concentre sur ces points de passage, dans une zone où le contact électrique direct
est extrêmement faible, ce qui produit une résistance de striction qui est plusieurs fois supérieure à la
résistance du balai, d’où l’importance de l’état de la surface du collecteur.
Jules TSOCHOUNIE 23
2. Les machines à courant continu
Les balais sont des pièces d’usures dont il est indispensable de contrôler périodiquement l’usure, sinon il y a
un risque de destruction d’une partie de la machine électrique. En cas d’usure des balais, il est recommandé
de les remplacer par un jeu complet de balais de même qualité, avant même que le repère de limite d’usure
ou la référence ne soit atteint. Les balais sont classés suivant leur qualité dont on distingue :
- le charbon dur,
- l’électro-graphitique,
- le métal-graphite, et
- le métal carbone.
Quand la machine fonctionne en charge (son induit débite ou absorbe un courant électrique du fait de la
charge), des étincelles sont visibles sur l’arête sortante des balais, au niveau des contacts balais-collecteur.
Les causes de ces étincelles de balais peuvent être des défauts d’ordre mécanique ou électrique ; leur couleur
donne une indication sur leur cause et leur dangérosité.
Ainsi, les étincelles dont la couleur va du bleu-blanc au rouge ne présentent pas de danger, elles n’attaquent
pas le collecteur. Les étincelles de couleur jaune foncé noircissent le collecteur au cours du temps ; cette
couleur renvoie à des causes électriques. Les étincelles qui jaillissent à la surface du collecteur attaquent ce
dernier en un court temps, et sur la surface de frottement des balais apparaissent des rayures.
La couleur blanc-vert des étincelles renvoie à des causes mécaniques, l’apparence verdâtre provenant de la
combustion du cuivre. Les causes mécaniques des étincelles aux balais sont les vibrations mécaniques des
balais, qui partent soit du collecteur, soit des porte-balais, soit des balais mêmes. Les causes les plus
importantes des vibrations auto-excitées par la machine sont :
- l’excentricité du collecteur,
- une lame de collecteur enfoncée ou saillante,
- l’isolation entre les lames de collecteur affleurant la surface des lames,
- le porte-balai trop loin du collecteur,
- les rayures, les dépressions et les bosses sur le collecteur,
- la surface du collecteur non circulaire,
- les tâches recouvrant le collecteur,
- la position incorrecte des balais,
- le mauvais alignement des balais,
- le jeu trop grand des balais dans leur gaine,
- le coïncement des balais dans leur gaine retrécie,
- le mauvais rodage des balais,
- les connexions désserées,
- les cliquetis des balais dus à leurs frottements sur le collecteur,
- la trop faible pression des balais,
- les épaisseurs des lames de collecteur différentes,
- la différence considérable des distances des balais à la périphérie du collecteur,
- l’inadéquation entre le coefficient de frottement du type de balai et la vitesse tangentielle du collecteur
et au type de porte-balai.
L’aspect de ces étincelles (forme et couleur) permet de diagnostiquer des défauts :
- les étincelles en forme de lignes minces, de couleur blanche, puis grosses comme des pointes
d’épingles, ne sont en général pas dommageables.
- Les étincelles en forme de lueur de couleur orange ou rouge, indiquent une surcharge de la machine ou
une mauvaise commutation.
- Les étincelles bruyantes de couleur bleue ou verte, sont un signal de danger, elles révèlent toujours un
défaut de la machine.
En cas de rupture complète momentanée du contact entre balai et collecteur, un arc électrique peut survenir
entre un point sur le collecteur et la surface de contact des balais dans lesquels le courant circule vers le
collecteur. Sur les balais où le courant circule du collecteur vers le balai, il apparaît parfois par la même
cause une large langue de feu blanchâtre ou rougeâtre entre l’arête sortante du balai et le collecteur.
Jules TSOCHOUNIE 24
2. Les machines à courant continu
Même un type inapproprié de balai ou les résistances inégales des balais, ou les largeurs d’entrefer
différentes sous les pôles principaux, peuvent conduire à des étincelles des balais.
En pratique, ils conservent les balais sur l’axe interpolaire (de commutation) et, du point de vue de la
commutation, pour garantir un fonctionnement sécurisé de la machine à courant continu bien utilisée,
indépendamment de la charge qui fixe le courant d’induit, ils équipent cette machine d’un enroulement
qui magnétise dans l’axe interpolaire, pour supprimer, en charge, l’induction magnétique de la RMI
sous les balais posés sur cet axe, et faciliter le commutation : c’est l’enroulement de commutation.
pour combattre la distorsion du champ magnétique inducteur, et réduire l’intensité des étincelles
et le risque d’apparition d’un arc circulaire, ils creusent des rainures dans les épanouïssements des
pôles principaux des machines de moyennes et fortes puissances. Ces rainures accroissent la réluctance
du chemin du flux de la RMI, ce qui affaiblit voire supprime le champ de la RMI sous les pôles
principaux. Dans les machines de grande puissance uniquement, la RMI sous les épanouïssements
polaires est compensée en disposant des brins conducteurs dans ces rainures et en les reliant pour former
un enroulement : c’est l’enroulement de compensation. Une gradation sinusoïdale croissante partant de
l’axe polaire vers les cornes polaires permet également d’affaiblir considérablement le champ de la RMI
sous les pôles principaux.
Jules TSOCHOUNIE 25
2. Les machines à courant continu
opposée à la f.é.m d’auto-induction de cette bobine e s t . Le flux magnétique auxiliaire B ne doit pas
seulement compenser celui de la RMI a , mais il doit également accélérer la commutation du courant
d’induit (courbe (c) de la figure 2-21), de telle manière que la dérivée de ce dernier dI dt à la fin de la
commutation soit faible, et que la densité de courant dans le flanc sortant du balai ne soit pas élevée. En clair,
avec l’enroulement auxiliaire, il est question de neutraliser la f.é.m d’auto-induction dans la section en
commutation e s ( t ) qui tend à prolonger l’ancien courant, en lui opposant une f.é.m eB induite par le flux
magnétique de l’enroulement auxiliaire B qui tend à établir le nouveau courant et en l’accélérant. La figure
2-23 montre courbe de la répartition spatiale du champ d’induction magnétique dans l’entrefer de la machine
en charge, dotée de l’enroulement de commutation.
Jules TSOCHOUNIE 26
2. Les machines à courant continu
L’enroulement de compensation n’agit pas en dehors des épanouïssements polaires ; il ne modifie pas
l’induction magnétique dans la zone de l’axe interpolaire. La figure 2-25 montre la répartition du champ
d’induction magnétique dans l’entrefer de la machine à courant continu en charge, dotée de l’enroulement de
commutation et de l’enroulement de compensation.
Les machines à courant continu sont désignées suivant leur mode d’exitation ; de ce fait, on a les quatre
types de machines à courant continu suivants :
La machine à excitation séparée ou indépendante ;
La machine à excitation shunt ou parallèle ;
La machine à excitation série ;
La machine à excitation composée ou « compoundée ».
Les caractéristiques propres à chaque type de machine déterminent les emplois des machines.
Jules TSOCHOUNIE 27
2. Les machines à courant continu
Enroulement de champ ou d’excitation shunt ou parallèle : désignation normalisée E, avec les bornes E1
et E2 ;
Enroulement de champ ou d’excitation série : désignation normalisée D, avec les bornes D1 et D2. Dans
le cas d’une excitation composée, cet enroulement est désigné par « enroulement compound ».
2.7.2 Connexion et diposition des différents enroulements des machines à courant continu
Il s’agit de faire ressortir par leur disposition et leurs connexions, les circuits des enroulements de la machine
à courant continu, et les axes dans lesquels ces enroulements magnétisent.
Za
rv rb Figure 2-27
2a
Le dipôle électrique équivalent du modèle de la figure 2-27a) est donné par la figure 2-27b), avec les
grandeurs caractéristiques suivantes :
rv Za
E k1 n et RA rb
2 a 2 a 2
L’enroulement induit se trouve dans un circuit comportant au moins un enroulement autre tel que
l’enroulement de commutation et éventuellement l’enroulement de compensation et l’enroulement de champ
série. Etant donné que ces enroulements ne sont pas logés dans l’induit comme l’enroulement induit, en
courant continu statique, ils sont modélisés uniquement par leur résistance ohmique. Le contact électrique
glissant balai-collecteur dépend de plusieurs facteurs dont la pression des ressorts, l’état de la surface du
collecteur, etc. ; De ce fait, il ne peut pas être modélisé par une résistance ohmique constante.
Jules TSOCHOUNIE 28
2. Les machines à courant continu
La résistance du circuit d’induit ou résistance des induits, désignée par R a , est la somme des résistances des
enroulements dans ce circuit traversé par le courant d’induit I a ; il s’agit de :
l’enroulement induit de résistance R A ;
l’enroulement auxiliaire de résistance R B ;
éventuellement l’enroulement de compensation de résistance R C , au cas où l’on a une machine de grande
puissance compensée ;
éventuellement l’enroulement de champ série de résistance R D , au cas où l’excitation de la machine est
série ou composée.
Figure 2-28
Dans l’excitation, on distingue la longue dérivation et la courte dérivation. Dans la figure 2-28b) c’est la
longue dérivation qui est réalisée.
N.B. : Une machine 2p-polaire comporte 2p balais posés sur le collecteur, soit p balais reliés entre eux et à la
borne positive (+), et p balais reliés entre eux et à la borne négative () ; l’intensité dans un balai est Ia p .
Jules TSOCHOUNIE 29
2. Les machines à courant continu
2.10.2 Chutes de tension (interne) dans le circuit d’induit et loi d’Ohm généralisée
Lorsqu’un courant Ia traverse l’induit d’une machine à courant continu, les chutes de tension suivantes :
- La chute de tension ohmique : R a I a ;
- La chute de tension à un contact balai-collecteur, fixée par la norme à : Ubc 1V
surviennent dans le circuit d’induit. La chute de tension totale dans le circuit d’induit est alors :
U a R a I a 2 U bc R a I a 2 V
N.B. : Très souvent, la chute de tension balai-collecteur est négligée devant U a : Ua R a I a .
Ua Ua
n
k1
Pél U I a
En introduisant la loi d’Ohm généralisé, l’on obtient le bilan des puissances de l’induit comme suit :
Figure 2-29
où on a :
- La puissance électromagnétique : Pem E I a , pour le générateur et Pem E Ia pour le moteur.
- La puissance des pertes Joule : PJa R a I a2
- La puissance des pertes aux contacts glissants balais-collecteur : Pbc 2 V I a
Jules TSOCHOUNIE 30
2. Les machines à courant continu
La puissance électrique interne (électromagnétique) à laquelle l’on ajoute les pertes non électriques
(générateur) ou dont on soustrait les pertes non électriques (moteur) est la puissance mécanique :
Pméc Pem Pm PFe (générateur) et Pméc Pem Pm PFe (moteur)
P T T 2 n Puissance mécanique
Pem Tem Tem 2n Puissance électromagnétique
La question qui se pose est la suivante : « Comment varie la grandeur de fonctionnement la plus importante
de la machine avec la charge de cette dernière ? »
La base pour la réponse à cette question est la forme réduite de la loi de l’induction qui est :
- Pour un générateur : E k1 n
E
- Pour un moteur : n
k1
Les caractéristiques du moteur à courant continu dépendent, comme celles du générateur, de son mode
d’excitation.
Avec cela, on obtient pour le générateur à courant continu entraîné à vitesse constante n Cste : E Cste , et
pour le moteur à courant continu : n est proportionnelle à E .
Jules TSOCHOUNIE 31
2. Les machines à courant continu
d’où on tire :
- Pour le générateur à courant continu entraîné à vitesse de rotation constante : UI a R a I a Cste
Ra
- Pour le moteur à courant continu alimenté sous tension constante : n I a Cste
k1
Figure 2-30 :
Ue U
Jules TSOCHOUNIE 32
2. Les machines à courant continu
Figure 2-31 :
Lorsque I croît, la valeur Ua I de la translation verticale de la
caractéristique à vide E f I e croît également, jusqu’à ce que l’on obtient une caractéristique à vide
translatée EI e Ua I qui présente un seul point de contact avec la droite de l’inducteur : l’intensité
d’induit I correspondante est la valeur maximale que le générateur puisse débiter.
Figure 2-32 :
En résumé, les génératrices à courant continu auto-excitées sont chargeables jusqu’à un courant maximal
seulement. Si on reporte les points d’intersection de la caractéristique à vide translatée avec la droite de
l’inducteur dans la représentation U f I , alors on obtient la courbe caractéristique recherchée de la
génératrice, sa caractéristique externe, comme le montre la figure 2-32a.
N.B. : La partie utile de la caractéristique externe de la génératrice auto-excitée est plus inclinée que la
caractéristique externe de la génératrice à excitation indépendante.
Jules TSOCHOUNIE 33
2. Les machines à courant continu
I Ia I e
Le flux inducteur peut être obtenu pour chaque intensité du courant de charge I, à partir de la courbe de
magnétisation : f I .
Lorsque I croît, la valeur Ua I qui croît également est déduite de la caractéristique à vide E f I , et l’on
obtient la caratéristique externe de la génératrie à courant continu, comme le montre la figure 2-33a. Elle a
l’allure d’une courbe de magnétisation.
Figure 2-33 :
N.B. : Lorsque la résistane de la charge du générateur à excitation série augmente, le courant appelé diminue,
ainsi que la tension à ses bornes. De même, si la résistane de la charge diminue, le courant appelé augmente,
ainsi que la tension à ses bornes. Ce comportement en charge du générateur à excitation série ‒ baisse du
courant et par conséquent de la tension, accroissement du courant et par conséquent de la tension ‒ fait que
ce genérateur est inapproprié pour l’alimentation d’un réseau électrique sous une tension constante.
E
n
k I
La caractéristique n f I du moteur à excitation série est une courbe hyperbolique, comme le montre la
figure 2-33b.
N.B. : Le moteur à excitation série s’emballe lorsqu’il fonctionne sur un réseau de tension constante avec un
faible courant et par conséquent un faible flux magnétique inducteur. Sa vitesse atteint alors des valeurs
élevées inadmissibles. Ce phénomène limite les domaines d’application du moteur à excitation série à ceux
où la charge est importante.
Jules TSOCHOUNIE 34
2. Les machines à courant continu
aussi bien d’un enroulement d’excitation séparée ou shunt, que d’un enroulement d’excitation série
(compond). L’enroulement compound peut être connecté de manière que son flux soit additif pour accroître
le flux inducteur lorsque la charge augmente, ou soustractif pour réduire le flux inducteur lorsque la charge
augmente. La f.m.m totale des pôles principaux t se compose de la f.m.m de base (de l’enroulement
d’excitation séparée ou shunt) F / E , et de la f.m.m supplémentaire D ; la relation entre ces f.m.m est :
t F / E D
N.B. : En cas d’excitation séparée pure, la f.m.m des pôles principaux F reste constante en charge,
indépendante du courant de charge I a ; Par contre, en cas d’excitation série, la f.m.m des pôles principaux
D varie proportionnellement au courant de charge D N D I a .
Une comparaison entre l’excitation purement série et l’excitation composée dont l’excitation compound est à
flux additif montre que dans ce dernier cas, l’accroissement du flux inducteur est très faible.
Un enroulement d’excitation compound à flux additif provoque un accroissement du flux utile lorsque la
charge aumente. Ainsi, la baisse de tension qui survient en excitation purement shunt est compensée, si bien
que dans une plage de fonctionnement étendue la tension peut être maintenue constante ; la tension délivrée
par la génératrice à excitation composée est plus indépendant du courant de charge, du fait de l’enroulement
compound à flux additif. Par contre, avec un enroulement compound à flux soustractif, la caractéristique
externe est plus molle, la tension délivrée en charge baisse consédérablement lorsque la charge augmente,
plus que dans le générateur à excitation shunt. Un tel comportement est souhaité en cas de couplage parallèle
du générateur avec d’autres générateurs.
La combinaison des deux caractéristiques conduit, suivant la proportion de chaque type d’excitation, F et
D ou de E et D , dans la f.m.m totale t , à une courbe intermédiaire.
On rencontre également les moteurs à excitation composée à flux soustractif. Ces machines présentent un
comportement couple-vitesse approximativement indépendant de la charge, car la baisse de la vitesse de
rotation lorsque la charge augmente est compensée par la réduction du flux utile.
Les procédés de variation de vitesse et de freinage électrique se laissent réaliser comme dans les moteurs à
Jules TSOCHOUNIE 35
2. Les machines à courant continu
excitation shunt.
2.11.5 Le courant de charge et l’exigence de couples dans les moteurs à courant continu
La véritable grandeur caractéristique de la charge des moteurs est le couple exigé T, pour vaincre le couple
résistant de la charge.
L’intensité du courant d’induit I a qui jusqu’à présent est choisi dans les courbes caractéristiques comme
grandeur de référence en est déjà une conséquence. Pour la conversion entre l’intensité I a et le moment du
couple Tem , la relation à être utilisée est celle du principe de la création du couple, qui fournit :
2
Ia Tem
k1
- Pour le moteur à courant continu à excitation indépendante ou shunt, alimenté sous tension constante :
2 R a
n Tem Cste
k1 2
Jules TSOCHOUNIE 36
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
J.L DALMASSO : Cours d’électrotechnique 1. Machines tournantes à courant alternatif. Belin 1985-2. Collection DIA
Technique supérieur.
J.L DALMASSO : Cours d’électrotechnique 2. Traitement de l’énergie électrique (convertisseurs statiques). Belin
1984-2. Collection DIA Technique supérieur.
R. FISCHER : Formeln und Übungen zur elektrischen Energietechnik. 2. durchgesehene Auflage. Carl Hanser Verlag
München Wien 1980.
K. FUEST : Elektrische Maschinen und Antriebe. Lehr- und Arbeitsbuch. 2. durchgesehene Auflage. Friedr. Vieweg &
Sohn Verlagsgesellschaft mbH, Braunschweig 1985.
E.-H. LÄMMERHIRDT : Elektrische Maschinen und Antriebe. Aufbau – Wirkungsweise – Prüfung – Anwendung.
Carl Hanser Verlag München Wien 1989.
J.C MAUCLERC; Y. Aubert ; A. : Guide du technicien en électrotechnique. Maîtriser les systèmes de conversion
d’énergie. Hachette technique 2003.
Francis Milsant : Electrotechnique. Electronique de Puissance. Cours et Problèmes. Ellipses Marketing 1993.
Guy SEGUIER, Francis NOTELET : Electrotechnique industrielle 2ème édition. Technique & Documentation – 1996.
H.O. SEINSCH : Elektrische Maschinen und Antriebe. Studienskript. Teubner Verlag 1982.
Jules TSOCHOUNIE 37