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Stabilité de pentes

Ce chapitre traite des problèmes de stabilité de pentes en s' appuyant sur le chapitre 18,
Mouvements de terrain et stabilité de pentes de Théorie et Pratique de la géotechnique,
tome 1. Il présente des calculs de stabilité de pentes proprement dits, mais aussi toute la
problématique de la construction des remblais sur sols mous.
Les exercices et applications ont un but d'une part didactique, d'autre part professionnel en
utilisant les logiciels couramment utilisés dans la profession.

~_~ Recherche de la ligne de glissement


limite pour un coin de Culmann

Les trois applications suivantes (10.1, 10.2 et 10.3) proposent de rechercher la ligne de glis-
sement limite la plus défavorable dans le cas où on suppose un coin de glissement. Dans le
cas de talus raides homogènes, l'approximation d'une ligne de glissement plane se rapproche
de la ligne de glissement circulaire. On verra sur cet exemple que ceci correspond au cas où
les masses en glissement sont relativement équivalentes, et aussi le cas où la ligne de glisse-
ment passe systématiquement par le pied du talus.
L' avantage de cette hypothèse est que la recherche de la ligne de glissement limite est pos-
sible grâce à un calcul analytique et permet la compréhension d'influences diverses comme
une surcharge, des pressions interstitielles ou un renforcement. Par contre, la méthode n'est
pas conservative car le coefficient de sécurité F est surestimé, et elle ne peut être raisonna-
blement utilisée que pour des talus très raides pour lesquels l' arc de cercle se rapprochera
le plus du segment de droite. Dans cette application, on comparera les résultats du coin de
glissement à ceux fournis par les abaques de Biarez [TPG § 18.6.1] et Chen [TPG § 18.6.2]
et les calculs effectués à l' aide de logiciels couramment utilisés dans la profession.
L'application 10.1 concerne un cas sans surcharge et sans renforcement, l'application 10.2
un cas avec surcharge et sans renforcement et l'application 10.3 un cas sans surcharge et
avec renforcement.
Théorie et pratique de la géotechnique. tome 2

Soit un talus à forte pente ~ = 60° et de hauteur H = 10 m, on suppose qu'on peut travailler
en déformation plane (longueur du talus très grande par rapport à la hauteur) et donc par
mètre (perpendiculairement au plan de la figure 10.1).
Les caractéristiques du massif de sol sont :
y= 20 kN/m3
c' = 30 kPa
cp' = 30°.

L--~Ic

Figure 10.1. Schéma du coin

Question n° 1

Établir les équations correspondant à l'équilibre limite et en déduire la formule permettant


d'obtenir le coefficient de sécurité Fe pour une ligne de glissement inclinée à e sur l'hori-
zontale et passant par le pied de talus.

Question n° 2

Déterminer la ligne de glissement AC la plus défavorable et le coefficient de sécurité cor-


respondant. Pour cela on recherchera l'angle e correspondant au minimum du coefficient de
sécurité Fe (figure 10.2).

Figure 10.2. Recherche du coin en équilibre limite critique


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Question n° 3

Déterminer le coefficient de sécurité à l' aide de l' abaque de Biarez [TPG § 18.6.1].

Question n° 4

Déterminer le coefficient de sécurité à l'aide de l'abaque de Chen [TPG § 18.6.2].

Question n° 5

L' équilibre de ce talus a été étudié par la méthode des tranches [TPG. § 18.3.2] et par le
calcul à la rupture [TPG § 18.4]. Les calculs ont été effectués sous Talren 4.
Après un balayage en x, y, R, on obtient directement la surface potentielle la plus défavo-
rable avec les méthodes de Fellenius et Bishop simplifiée et les coefficients de sécurité F
correspondants.
En revanche, pour le calcul à la rupture, il faut rechercher a priori le coefficient de sécurité
qui pondère tan <p' et c' pour obtenir F = 1,00.
Les surfaces potentielles de rupture sont reportées sur les figures 10.3, 10.4 et 10.5.

y(m)
.F=1,55

Figure 10.3. Surface de rupture potentielle obtenue par la méthode de Fellenius

y{m)

Figure 10.4. Surface de rupture potentielle obtenue par la méthode de Bishop simplifiée
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

y(m)

Spirale logarithmique
=
F 1,57

Figure 105. Surface de rupture potentielle obtenue par la méthode du calcul à la rupture

La surface de rupture obtenue par la méthode de Fellenius est un cercle. La surface de rup-
ture obtenue par la méthode de Bishop simplifiée est une surface de rupture mixte, le cercle
étant raccordé au-dessus de son centre par une ligne verticale (centre du cercle en dessous du
terre-plein). La surface de rupture pour la méthode à la rupture est une spirale logarithmique.
Les résultats des calculs sont résumés dans le tableau 10.1.

Tableau 10.1. Coefficients de sécurité suivant les 3 méthodes

Méthodes Surface de rupture Coefficient de sécurité F


Fellenius cercle 1,55

Bishop simplifié cercle + verticale 1,55

Rupture Spirale logarithmique 1,57

Commentez ces résultats par rapport aux questions précédentes et donnez une conclusion
vis-à-vis des différentes méthodes de calcul.

Réponse n° 1

Soit le talus de pente P et de hauteur H. Le sol est supposé homogène (c', <p' invariants).
Seul l'équilibre (limite) des forces s'appliquant sur le coin est considéré. L'équilibre des
moments reviendrait à supposer que les trois forces appliquées sont concourantes.
On suppose que la surface de rupture potentielle est un plan (appelée ici coin de Culmann)
passant par le pied du talus A et faisant un angle e avec l'horizontale.
Le coin de Culmann se comporte de façon rigide-plastique. On fait l'hypothèse que la
contrainte de cisaillement 't = c' + cr' tan <p' est complètement mobilisée le long de ce plan.
La réaction de frottement du sol R sur lequel frotte le coin de Culmann est donc inclinée de
l'angle <p' sur la normale au plan de rupture.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

La force de cohésion est égale à C = c' x AC.


On considère maintenant l'équilibre « limite» normalement et parallèlement au plan de
glissement incliné à a sur l'horizontale. L'objectif est la recherche de la surface la plus
défavorable en faisant varier l'inclinaison a, c'est-à-dire la recherche du minimum de Fe·
On écrit les équations d'équilibre en tenant compte des coefficients de sécurité sur tan <p' et c' :
tan <Pd = tan <p' f Fe
cd = c' f Fe
Avec l'indice d pour « design ».
Les paramètres des forces correspondent à des modules, avec W poids du coin:
Wcos a = Rd cos <Pd
Wsin a = Rd sin <Pd + Cd
L = BC = H(1 f tan a-I f tan ~)
W = 0,5r x H2(1 f tan a-I f tan ~)
Cd = cd x Hf sin a
On exprime le coefficient de sécurité Fe par le rapport des efforts résistants tangentiels
maxima (mobilisables) sur les efforts moteurs tangentiels sur la ligne de glissement (mobi-
lisés) comme dans le cas des glissements plans [TPG § 18.3.1].
Avec:
C = (C' X If) f sin a
Fe = (C + Wcos a x tan <p') f Wsin a
tan <p' C
Fe=--+--- [10.1]
tan a W sin a

On retrouve bien qu'en l'absence de cohésion, le coefficient de sécurité est égal à :


Fe= tan <p' /tanê

Réponse n° 2

D'après la formule 10.1, le tableau 10.2 montre que Fe passe par un minimum Fq ::::: 1,867,
obtenu pour a:::::37,5°. Le point d'émergence est à une distance L = 7,18 m de la crête du talus.

Tableau 10.2. Calcul de Fa en fonction de l'angle e du coin

SeO) 25 30 35 36 37,5 37,67 40 45 50

L (m) 15,7 11,55 8,51 7,99 7,25 7,18 6,15 4,23 2,62

W(kNfm) 1 568 1 155 851 799 726 718 615 423 262

Fa 2,31 2,04 1,90 1,88 1,868 1,867 1,868 1,99 2,44


Théorie et pratique de la géotechnique,tome 2

Réponse n° 3

D'après l'abaque de Biarez, on calcule:


c' 30
rh 20 x 10 = 0,15.

Avec <p' = 30°, on obtient le point P (figure 10.6) et le facteur de sécurité égal à :
OP
OM ~1,54.

C'
'Yh

0,25

0,20

015

0,10

0,05

'° ~/~~--~~~~--~~~--~--~----L_~~~--~œn~
000
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9

5° 10° 15° 20° 25° 30°

<P' : Angle de frottement H : Hauteur du talus


c' : Cohésion p : Pente du talus
'Y : Poids volumique

Figure 10.6. Abaque de Biarez

Réponse n° 4

Les abaques de Chen ont été établis par des calculs à la rupture.
On doit donc faire une estimation du coefficient de sécurité sur tan <p' et c' afin de retrouver
la hauteur critique He.
On part de la valeur obtenue par l'abaque de Biarez, soit F = 1,54.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

tan <p' = 0 375


,
154 '
<Pd = 20,5°

Cd = 1~~4= 19,5 kPa.

Le tableau [TPG tab. 18.4] donne N, :::::


10,39.
D'où
10,39 ·19,5 "
He = 20 = 10,1 m :::::10,0m qUIcorrespond a la hauteur du talus.

On retrouve donc la même valeur du coefficient de sécurité F::::: 1,54.

Réponse n° 5

Le tableau 10.3 résume les différentes approches avec leur coefficient de sécurité.

Tableau 10.3. Méthodes et coefficients de sécurité

Méthodes Coefficient de sécurité F


Coin de Culmann 1,87
Abaque de Biarez 1,54
Abaque de Chen 1,54
Fellenius 1,55
Bishop simplifiée 1,55
Rupture 1,57

On constate que la méthode du coin donne un coefficient de sécurité nettement supérieur


aux autres méthodes. En revanche, toutes les autres méthodes donnent pratiquement le même
résultat. C'est normal puisque l' abaque de Biarez a été construit à partir de la méthode
globale de Taylor, donnant les mêmes résultats que la méthode de Bishop simplifiée, et que
Chen se réfère à la méthode du calcul à la rupture.
En conclusion, la méthode du coin est intéressante comme outil d'apprentissage. Elle permet
un traitement analytique et met en évidence l'influence des différents paramètres géomé-
triques et mécaniques sur la stabilité du talus. Mais l'hypothèse du plan de glissement est une
hypothèse forte, les figures 10.7 à 10.9 comparent pour chaque méthode Fellenius, Bishop
simplifié, rupture, le plan de glissement avec la surface de rupture potentielle.
COMMENTAIRE
Pour un projet géotechnique, l' approche du coin surestimant le coefficient de sécurité, il faut donc utiliser des
méthodes proposant des surfaces de rupture (cercle, mixte, spirale logarithmique) qui procurent des coefficients
de sécurité réalistes. Enfin pour le cas traité dans cette application, le plus simple et rapide est d'utiliser l'abaque
de Biarez.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

y(m)
• F = 1,55

Figure 10.7. Comparaison entre le plan et la surface de rupture potentielle


obtenue par la méthode de Fellenius

y(m)

Figure 10.8. Comparaison entre le plan et la surface de rupture potentielle


obtenue par la méthode de Bishop simplifiée

y(m)

Spirale logarithmique
F = 1,57

Figure 10.9. Comparaison entre le plan et la surface de rupture potentielle


obtenue par la méthode du calcul à la rupture
Stabilité de pentes - Chapitre 10

.:at~ Influence d'une surcharge concentrée


sur l'équilibre limite pour un coin de Culmann

Cette application est la suite de l' application 10.1, avec une surcharge verticale Q sur le
terre-plein.

On applique une surcharge verticale Q = 350 kN/m à une distance L de la crête du talus par
le biais d'une semelle filante de 2 m de large soumise à une contrainte verticale uniforme de
175 kPa. La semelle étant filante l'étude demeure en 2D.

Question n° 1

Quelles sont les modifications des équations d'équilibre, dans l'hypothèse de la surface
de rupture plane, établies à l'application précédente. Dans ce cas, on prendra en compte la
résultante de la charge verticale Q.

Question n° 2

Quelle est l'influence de Q sur la sécurité du talus ? Quelle est la condition sur la distance L
pour que le coefficient de sécurité de la pente F 8Q reste supérieur à 1,5. On calculera F 8Q
en fonction de L.

Question n° 3

On détermine le coefficient de sécurité par la méthode de Bishop simplifiée. On a placé sur la


figure 10.4 de l' application précédente la semelle de 2 m et sa surcharge de 175 kPa, centrée
à 7,18 m de la crête du talus (figure 10.10).

y(m) ~7,18m~
! I
17S'kPa I
. 10; 10 Ra
t"""""'~F'--~-,;=~_:':Q_ __ • F = 1,55

Figure 10.10. Position de la semelle par rapport à la surface


de rupture dans le cas sans surcharge

Dans la mesure où la semelle est en dehors de la surface de rupture du cas sans surcharge, est
ce que le coefficient de sécurité F = 1,55 est modifié dans le cas avec surcharge?
Théorie et pratique de la géotechnique. tome 2

Réponse n° 1

Le principe est expliqué sur la figure 10.11 :


- dans le cas a, la surcharge est impliquée dans l'équilibre du coin. FfJQ est simplement
obtenu en remplaçant [W] par [W + Q] dans l'équation 10.1 ;
- dans le cas b, la surcharge, loin de la crête, n'influence pas la stabilité.

H ••

o
Q

H :!le.

Figure 10.11. Principe du calcul d'équilibre limite d'un coin avec une surcharge concentrée Q

Réponse n° 2

Le tableau 10.4 indique la variation du coefficient F fJQ en fonction de L. Pour une surcharge Q
à une distance de la crête du talus L> 7,18 m, le coefficient de sécurité F fJQest supérieur à 1,s0.

Tableau 10.4. Calcul de l'équilibre limite du coin sans ou avec prise en compte de la surcharge Q
SeO) 25 30 35 36 37,5 37,67 40 45 50
x (m) 15,7 11,55 8,51 7,99 7,25 7,18 6,15 4,23 2,62
W(kN/m) 1568 1 155 851 799 726 718 615 423 262
Fe 2,31 2,04 1,90 1,88 1,868 1,867 1,868 1,99 2,44
W + Q (kN/m) 1 918 1505 1 201 1 149 1076 1068 965 773 612
FeQ 2,11 1,80 1,58 1,55 1,505 1,50 1,44 1,355 1,32
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Réponse n° 3

Bien sûr, il faut vérifier l'influence de la surcharge sur le coefficient de sécurité même si elle
est assez loin de la surface de rupture du cas sans surcharge. En effet, le logiciel de calcul
balaie tous les surfaces de rupture et va chercher les cercles les plus défavorables qui ici
recoupent la zone de la semelle.
La valeur du coefficient de sécurité déterminée par Bishop simplifié sous Talren 4 est égale
à 1,39, inférieure à 1,55 dans le cas sans surcharge (figure 10.12) .

Figure 10.12. Cercle de rupture potentielle obtenu par la méthode de Bishop simplifiée

On constate, comme pour l'application précédente, que le coefficient de sécurité déterminé


par la méthode du coin est supérieur à celui obtenu par des surfaces de rupture circulaire.

Principe du renforcement par géosynthétique


pour un coin de Culmann

Cette application est une variante de l'application 10.1. Il s'agit de l'équilibre limite d'un
coin pour un talus à forte pente (P = 60°), de hauteur H = 10 m, et dont la résistance au
cisaillement du sol est réduite, ce qui nécessite un renforcement du talus.

Énoncé

Q.uestion n° 1

c' = 15 kPa et <p' = 30°. Calculez la nouvelle valeur du coefficient de sécurité Fe.

Q.uestion n° 2

Afin d'obtenir un coefficient de sécurité FeR = 1,50 suffisant, on place une armature de ren-
forcement horizontale à une profondeur z = H I 3. Ce renfort est une nappe de renforcement
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

similaire à un géosynthétique. Le calcul est donc un calcul2D dans le plan de la figure. Pour
un cas réel, plusieurs nappes de géosynthétique seraient espacées régulièrement sur toute la
hauteur.

Déterminer la valeur de traction Tc dans la nappe de renforcement permettant de garantir


FeR> l,50, quel que soit l'angle e du coin.
Question n° 3

Calculer la longueur d'ancrage de la nappe de renforcement permettant de mobiliser cette


traction Tc· On considère qu'à l'interface sol-renforcement, la contrainte tangentielle mobili-
sable est égale à : r = (J'v x tan 8, 8 étant l'angle de frottement entre la nappe géosynthétique
et le sol.

On prendra tan 8 = 2/3 tan <p' et une adhésion nulle (pas d'influence de la cohésion c').

Question n° 4

On demande de calculer la longueur totale LR du renforcement.

Corrigé

Réponse n° 1

Rappelons que pour le coin à l'équilibre sans renforcement et sans surcharge, le minimum de
Feo était 1,87 pour un angle e de 37,5° et pour une cohésion c' = 30 kPa (application 10.1).
Pour une cohésion réduite de moitié, c' = 15 kPa, le minimum de Feo est alors obtenu pour
un angle e de 40° et vaut alors 1,28 (tableau 10.5).

On signalera toutefois que comme pour I' application 10.1, cette valeur est largement supé-
rieure aux autres méthodes qui donnent seulement F eo = 1,08.

Tableau 10.5. Calcul de Fao en fonction de l'angle e du coin et de la valeur de cohésion c

SeO) 25 30 34 35 36 37,5 40 45 50
Feo 2,310 2,039 1,916 1,896 1,881 1,868 1,870
pour 1,997 2,438
c' = 30 kPa
Feo 1,774 1,520 1,386 1,360 1,338 1,310
pour 1,279 1,287 1,461
c' = IS kPa
Réponse n° 2

On modélise un renforcement unique, pour le cas où c' = 15 kPa et <p' = 30°, permettant
d'obtenir FeR :;::.?= 1,50 pour tous les angles d'inclinaison e du plan de glissement. On se situe
Stabilité de pentes - Chapitre 10

dans le cadre d'un exercice « académique» où l'inclusion de renforcement horizontale est


unique et constituée d'une armature en nappe. Il correspond donc à un problème 2D sol-
vable dans le plan de la figure 10.13. On détermine la traction T par unité d'épaisseur (1 m),
normale au plan.

COMMENTAIRE
Dans un cas réel, on utiliserait plusieurs nappes espacées périodiquement dans le sens vertical.

L'inclusion unique est située à z = H / 3, ce qui permet de considérer la contrainte normale


o, invariante le long de l'ancrage La de la nappe:
0'z = 'Y x z = 'Y x H / 3
Soit F eo le coefficient de sécurité sans renforcement (T = 0) et FeR le coefficient de sécurité
en présence d'un renforcement pour un plan de glissement incliné à e.

I
--0( -L- ..,

Figure 10.13. Schéma d'équilibre en présence d'une nappe de renforcement

Les équations d'équilibre présentées dans l'application 10.1 sont modifiées:

Wcos e + Tsin e = Rd cos <Pd [10.2]

Wsin e = Tcos e + Cd + Rd sin <Pd


avec:
tan <Pd = tan <p' / FeR
Cd = c' / FeR
À l'aide des équations (10.2) et (10.3) on calcule:
Wsin e = Tcos e + C / FeR + (Wcos e + Tsin e) x tan <p' / FeR
Deux types de dimensionnement sont envisageables :
• Pour un type d' armature pré-selectionné , on recherche FeR pour une valeur de traction T
fixée ; FeR étant le rapport des efforts résistants tangentiels maxima en tenant compte de la
nappe de géotextile (mobilisables) sur les efforts moteurs tangentiels sur la ligne de glisse-
ment (mobilisés) en tenant compte également de la nappe de géotextile.
FeR = [(Wcos e + Tsin e) x tan <p' + C] / (Wsin e - Tcos e)
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

• Ou, on peut rechercher T pour une valeur de FeR fixée, ce qui est l'option choisie pour
cette application :

T = [FeR Wsin e - Wcos e x tan <p' - C] / (sin e x tan <p'+ FeR cos e) flO.4]

Pour chaque valeur de e, on donne, la valeur de F eo pour T = 0 et la valeur de T permettant.


d'obtenir FeR = 1,50 (tableau 10.6).
Lorsque F eo > 1,50, un renforcement n'est pas nécessaire et le calcul donne des valeurs
d' effort T négatives (compressions) qui permettraient d' abaisser virtuellement le coefficient
de sécurité jusqu' à 1,50.

La traction à mobiliser que l' on appellera Te correspond à la traction maximale nécessaire


pour équilibrer le coin d'inclinaison e quelconque et pour FeR = 1,50 :
Te = 57,4 kN/m.

Cette valeur est obtenue à partir de l'équation 10.4. Il s'agit de la valeur admissible en ser-
vice, qui devra être majorée pour tenir compte de l'endommagement, du fluage, etc.

Tableau 10.6. Calcul de l'effort de traction à mobiliser T


en fonction de l'angle e du coin et pour FeR = 1,50

e (0) 25 30 34 35 36 37,5 40 45 50
Feo sans 1,774 1,52 1,386 1,360 1,338 1,310 1,279 1,287 1,461
renforcement
T (kN/m) - 113,1 -7,1 + 36,9 + 43,7 +49,0 + 54,5 + 57,4 + 43,3 + 5,5

Réponse n° 3

On détermine la longueur d' ancrage La correspondant aux efforts de traction nécessaires


pour garantir FeR = l,50, quelle que soit la valeur de e(tableau 10.7).
Le frottement 'te entre le géotextile et le sol se produit sur les 2 faces de la nappe. Il est égal à :
T = 2('te X La) et 'te = (J tan 8e = y x z (2/3tan <Pd)

Soit:

T = 4/3y x z tan <P'd X La

D'où La = (3/4FeR x T) / (yx z tan <p') avec z = H /3.

Réponse n° 4

La longueur d'ancrage maximale La = 1,68 m, extérieure au coin « actif », est obtenue logi-
quement pour la traction maximale T = 57,4 kN/m (tableau 10.7 et figure 10.14).
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Tableau 10.7. Calcul de la longueur d'ancrage La nécessaire


pour mobiliser T en fonction de l'angle e du coin et pour garantir FeR = 1,50

S CO) 32,5 34 35 36 37,5 40 45 50


FSo sans 1,43 1,38 1,360 1,338 1,310 1,279 1,287 1,461
renforcement
T (kN/m) 23,7 36,8 43,7 49,0 54,5 57,4 43,3 5,6
La (m) 0,69 1,08 1,28 1,43 1,59 1,68 1,27 0,16

Mais attention, la longueur totale du renforcement LR est fonction non seulement de la lon-
gueur d' ancrage La, mais aussi de la longueur du renforcement comprise dans le coin « actif».
La longueur d' ancrage doit être suffisante pour tous les coins d' angle e quelconque (figure 10.14).

H
.__.___.,....I - Coin passif

Figure 10.14. Longueur d'ancrage La et longueur totale de la nappe de renforcement LR

Tableau 10.8. Calcul de la longueur de nappe de renforcement LR


et de la longueur d'ancrage La correspondante nécessaires pour mobiliser T
en fonction de l'angle e du coin et pour garantir FeR = 1,50

e CO) 32,5 34 35 36 37,5 40 45 50


T (kN/m) 23,7 36,8 43,7 49,0 54,5 57,4 43,3 5,6

La (m) 0,69 1,08 1,28 1,43 l,59 1,68 1,27 0,16


LR (m) 7,31 7,11 6,95 6,76 6,43 5,78 4,09 1,91

On observe que la longueur LR = 7,31 m (tableau 10.8) est obtenue pour e = 32,5° et non
pas pour e = 40° correspondant à la traction maximale, car la longueur de nappe interne au
coin « actif» est plus grande pour e = 32,5°, même si la traction à mobiliser en ancrage est
plus faible que pour e = 40° .
Le dimensionnement final donne donc pour une nappe de renforcement situé à z = H I 3 :
Tc = 57,4 kN/m (critère de rupture pour la nappe)
et LR = 7,31 m (critère de glissement d' ancrage pour la nappe).
Théorie et pratique de la géotechnique,tome 2

REMARQUE

Cet exercice a permis d'aborder le concept de renforcement de manière simple. Cependant, on se rappellera que
la méthode du coin de Culmann n'est pas conservative, et par voie de conséquence, donne des valeurs de traction
aussi sous-estimées.

--""_-..a Prise en compte de conditions hydrauliques _


application pour un coin de Culmann

La prise en compte correcte des conditions hydrauliques est un des fondamentaux d'un
calcul de stabilité des pentes. Cette application passe en revue les conditions de l'équilibre
limite relatives aux principales situations hydrauliques d'un talus. Afin de permettre un
calcul analytique, la méthode du coin de glissement est considérée, méthode déjà présentée
dans l'application 10.1. Le principe de calcul est aisément extensible à d'autres formes de
la zone en glissement.

On considère le même talus que dans l'application 10.1, mais en présence d'eau. On consi-
dère pour simplifier que Ysat = Y = 20 kN/m3.

On prendra en compte uniquement l'inclinaison de la ligne de glissement e = 37,5° corres-


pondant au cas le plus défavorable sans eau, et on ne recherchera pas l'inclinaison critique
en présence d' eau.

Question n° 1

Soit le talus totalement immergé (réservoir d'eau atteignant la crête du talus) et le sol en
équilibre hydrique, donc totalement saturé. Montrer que la poussée d' Archimède sur le coin
est équivalente à la résultante des pressions interstitielles sur le pourtour du coin.
Question n° 2

Calculer la nouvelle valeur du coefficient de sécurité F w par la méthode du coin et par l' aba-
que de Biarez.

Question n° 3

Soit le talus non immergé soumis à un écoulement horizontaljusqu'en crête. Cette hypothèse
conservative correspond à la vidange « instantanée» d'un talus initialement complètement
immergé. Aucun rabattement de nappe n'a eu le temps de se produire.

Montrer que dans un calcul de stabilité le seul cas d'utilisation du poids volumique déjaugé
y' est le cas hydrostatique du talus immergé vu à la question précédente.
Question n° 4

Calculer la nouvelle valeur du coefficient de sécurité Fe pour le talus soumis à un écoulement


horizontal jusqu' en crête.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Question n° 5

Soit le talus soumis partiellement à un écoulement horizontaljusqu'à la hauteur Hw = 0,33 H.


Calculer la nouvelle valeur du coefficient de sécurité F ep-
Faites la synthèse des résultats des questions 1 à 5 pour la méthode du coin.

Question n° 6

Les cas considérés dans les questions 4 et 5 correspondent à la vidange rapide d'un réservoir
sans rabattement de nappe au voisinage du talus, cas conservatif (l' écoulement horizontal
correspondant au cas extrême d'une vidange complète instantanée). Mais le réseau d'écoule-
ment, dans cette phase transitoire, est par définition variable. Il est fonction de la vitesse de
descente du niveau dans le réservoir et de la perméabilité du sol du talus. Ceci peut justifier
l'utilisation de cette hypothèse de l'écoulement horizontal.
En revanche, dans le contexte souvent rencontré d'une nappe amont haute au voisinage d'un
talus, on est dans le cas de régime permanent, avec alimentation amont, et on devra alors
considérer un rabattement de nappe.
Commentez les résultats du rabattement de la nappe avec une perméabilité isotrope, effectué
par un calcul aux éléments finis sous Plaxis, pour une alimentation d'une nappe phréatique
située 20 m à l'amont de la crête du talus (figure 10.15).

Figure 10.15. Talus avec rabattement de nappe: (a) écoulement (b) équipotentielles

La figure 10.16 indique les résultats des calculs de stabilité avec un coefficient de sécurité
F = 1,33 pour la méthode aux éléments finis.

Figure 10.16. Talus avec rabattement de nappe:


approche par la méthode des éléments finis (logiciel Plaxis)

La figure 10.17 indique les résultats des calculs de stabilité avec un coefficient de sécurité
F = 1,31 pour la méthode de Fellenius.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Alimentation

Figure 10.17. Talus avec rabattement de nappe:


approche par la méthode de Fellenius (logiciel Talren)

Commentez ces 2 méthodes et leurs résultats.

Corrigé

Réponse n° 1

Le problème se traite toujours en 2D et tous les paramètres de forces sont exprimés en


modules (figure 10.18).
x

Figure 10.18. Schéma du talus totalement saturé

On calcule les résultantes de pression sur la périphérie du coin ABC, avec BC = L :


UAB= 0,5 Ywx H2 / sinp
UAC = 0,5 Ywx H2 / sin 9

La résultante des pressions en projection horizontale est:


UAB sin p - UAC sin 8 =0
La résultante des pressions en projection verticale est :

UABcosp-UAccos9=0,5 YwXH2(~_~)
tanp tano
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Le volume du coin en équilibre limite est égal à :

V=O,5H (_Itan O tan~I_)


2

La poussée d' Archimède est égale à :

pw = Yw V = -y w [ 0,5 H x H ( ta~ e - t~ ~ ) ]

La résultante des pressions est bien égale à la poussée d' Archimède. Ceci est toujours vrai
pour une nappe phréatique en équilibre hydrostatique. La figure 10.19 présente les schémas
mécaniquement équivalents. Le schéma (d) correspond au cas où l' on intègre la poussée
d' Archimède dans le poids du coin, c'est-à-dire en considérant uniquement le poids déjaugé.

B c

Réservoir H

(c', q)')


Figure 10.19. Schémas mécaniquement équivalents pour un talus totalement saturé
(a) géométrie (b) approche avec prise en compte des pressions interstitielles (c) approche avec prise en compte
de la poussée d' Archimède (d) approche avec prise en compte du poids volumique déjaugé

Réponse n° 2

Le cas du talus immergé est le seul cas d'utilisation rationnelle du poids volumique déjaugé. Le
coefficient de sécurité est obtenu en remplaçant, dans l' équation donnant Fe pour un talus sim-
plement humide (§ 1O.l.2.l), le poids volumique du sol humide y par y' (figure 1O.l9 cas d),
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

ou, ce qui est équivalent, le poids du coin W par son poids déjaugé W' = W - Pw (figure 10.19
cas c) :
L'équation

( ~/HS + W cosstan<pl)
Ft = ~s_m _
e W sin G
devient donc :

(:~~ + W' COS 9 tan <p')


Few = W'sinS

Ft = tan <p' + C
9w tanû (W -Pw)sinS [10.5]

COMMENTAIRE

En comparant les formules 10.1 et 10.5, on constate que si la cohésion est nulle, le coefficient de sécurité est iden-
tique pour un talus non immergé et un talus immergé. De plus, dans ce cas, le calcul du coefficient de sécurité est
immédiat et indépendant de la hauteur H.

En revanche, le second terme de l'équation montre que le coefficient de sécurité du talus immergé est supérieur à
celui du talus non immergé, puisque West remplacé par W - p w au dénominateur. Si le sol possède une cohésion Cf,
le coefficient de sécurité est donc supérieur pour un talus immergé que pour un talus qui ne l'est pas.
Mais il faut se poser la question de la pertinence de la prise en compte d'une cohésion pour un sol saturé; en effet, si
une cohésion apparente Ca due à la succion existe pour un sol fin quand il est non saturé [TPG chapitre 12], celle-ci
peut complètement disparaître quand le sol passe dans un état saturé (une cohésion Cf ne peut exister que dans le
cas d'un sol demeurant dans un état surconsolidé [TPG § 14]).

Le calcul fait pour S = 37,5°, sans rechercher le nouveau plan critique, donne:
Fw = 2,99.
Comme l'indiquent la formule 10.5 et le commentaire précédent, quand le sol demeure
cohérent, le coefficient de sécurité d'un talus immergé est plus grand que celui d'un talus
non immergé (F = 1,87).

On peut utiliser l'abaque de Biarez dans les mêmes conditions que dans l'application 10.1
en remplaçant tout simplement y par y'.

Les mêmes constructions et calculs non redéveloppés ici permettent d' obtenir :
Fw = 2,41.

On laisse au lecteur le soin d'utiliser également l'abaque et le tableau de Chen qui donne:
Fw = 2,45.

Enfin, et à titre indicatif, on présente les résultats obtenus à partir des logiciels Talren et
Plaxis (tableau 10.9).
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Tableau 10.9. Valeurs de F suivant les différentes méthodes

Méthode F Commentaires
Fellenius 2,42
Bishop simplifié 2,37 Cercle tronqué, surface mixte
Calcul à la rupture 2,44
MEF (Plaxis) 2,33

REMARQUE
La deuxième décimale de ces dernières valeurs évaluées à partir d'abaques ou d'interpolation entre valeurs de
tableaux est variable suivant les interprétations de chacun, mais ce n'est pas important car les incertitudes sont bien
plus importantes ailleurs (valeurs de c' et cp' en particulier).

Le problème pour un talus immergé se posera lorsque l'on vidangera le réservoir, particu-
lièrement dans le cas d'une vidange rapide, avec donc un écoulement orienté vers la pente.
C'est le cas considéré dans la question suivante.

Réponse n° 3

La figure 10.lOa pour l'écoulement horizontal peut être comparée à la figure 10.19a pour
le talus immergé: dans le cas de l'écoulement horizontal, l'utilisation du poids volumique
déjaugé (équivalente à la prise en compte de Pw) n'est compatible qu'avec la prise en compte
additionnelle de la force d'écoulement Pe, parallèle aux lignes de courant, et difficile à éva-
luer en dehors des cas d'écoulements élémentaires [TPG § 18.3.1].
D' autre part, on rappelle qu' on peut opérer de deux façons [TPG § 18.3.1] :
- soit en appliquant directement le postulat de Terzaghi (J' = a - u (ou en l' exprimant en
forces, en déduisant du poids total saturé la résultante de la pression interstitielle U) ;
- soit en rajoutant aux contraintes effectives a' calculées avec y' les contraintes d'écoulement
i x Yw(ou en l'exprimant en forces, en rajoutant au poids déjaugé la force d'écoulement).

P; = i x Ywx V
avec i le gradient hydraulique et V le volume du coin.

B C

uAC Pw

p,~


Figure 10.20. Écoulement horizontal: équivalence entre la résultante

des pressions interstitielles et la poussée d'Archimède conjuguée à la force d'écoulement
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

COMMENTAIRE

li serait évidemment erroné de considérer à la fois la poussée d'Archimède (ou considérer le poids volumique
déjaugé) et la force due aux pressions interstitielles UAC, car, et ainsi qu'indiqué sur la décomposition des forces
(figure lü.2Ic), ceci reviendrait à considérer deux fois la poussée d' Archimède, déjà incluse dans UAC,
La configuration, qui correspond à la seconde approche (figure 1O.2Id)est correcte, mais non conseillée.

Pa =Yw)( V
(c', CP') c


Figure 10.21. Schémas mécaniquement équivalents pour un talus avec écoulement horizontal.
(a) géométrie (b) approche avec prise en compte des pressions interstitielles
(c) approche avec prise en compte de la poussée d'Archimède et de la force d'écoulement
(d) approche avec prise en compte du poids volumique déjaugé et de la force d'écoulement

Réponse n° 4

Le calcul de stabilité est fait en « contraintes effectives », c'est-à-dire à partir de la déter-


mination des pressions interstitielles et de la prise en compte des caractéristiques (c', o').
Le coefficient de sécurité Fe est alors obtenu par la formule suivante, en choisissant la pre-
mière approche :

Fe = (W cose - U AC)tan <p' + c'H


W sine W sin2 e [10.6]

Avec W le poids du massif de sol saturé.


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Il faut donc déterminer la force de pression UAC sur le plan de glissement (figure 1O.20a).
Les lignes de courant étant horizontales, les équipotentielles sont donc verticales. On en
déduit que les pressions interstitielles (par rapport à la pression atmosphérique) corres-
pondent à la hauteur d'eau au-dessus du point considéré (en particulier pour le point au droit
de la crête).
En prenant comme plan de référence (z = 0), le plan passant par BC pour lequella pression
interstitielle est nulle, on écrit la charge hydraulique h le long de l'équipotentielle BG :
UB
hB =--ZB =0
Yw
et Z avec le signe indiqué sur la figure 10.20.
Donc:
UG
hG=t=r :« =0
Yw
d' où l' on déduit :
UG = Yw x ZG

avec Z profondeur par rapport à la crête et LBG = ZG = H [1 - (tan O/tan P)]·


Comme LAC = H / sin e,
U AC = 0,5 UGLAC = 0,5YwH2 (1-(~:~~)) (si!e) x

pour e = 37,5°, ZG = 0,557 H et UAC = 458 kN/m.


Et donc Fe = 0,15 + 1,12 = 1,27.
°
Rappelons que l' on a trouvé pour le talus non immergé F = 1,87 et Fw = 2,99 pour le talus
totalement immergé.
Dans le cas où elle peut se produire (berge de canalou de réservoir par exemple), la vidange
rapide est toujours un cas critique à considérer. On rappellera cependant que l'écoulement
horizontal sans rabattement au voisinage du talus est un cas extrême conservatif.

REMARQUE
Le paramètre ru est souvent utilisé pour caractériser des écoulements simples : ru = U / Ysat X z.
Dans le cas présent de l'écoulement horizontal, ru = Yw x Z / Ysat X z « 0,5.
Ce paramètre est souvent utilisé dans les abaques, où l'on considère un ru moyen le long de la ligne de glissement
supposée.

Réponse n° 5

L' écoulement se fait sur le tiers de la hauteur.


Par homothétie entre les figures 10.20 et 10.22, on a le long de l'équipotentielle FH :
UH = UG / 3 et LAC' = LAC / 3 => U AC' = U AC / 9
Pour e = 37,5°, ZH= 0,186H et UAC' = 458 / 9 = 51 kN/m.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Figure 10.22. Écoulement horizontal sur un tiers de la hauteur:


approche avec prise en compte des pressions interstitielles

En considérant que les poids volumiques sont identiques dans le sol soumis à l' écoulement
et au-dessus:

Fe = (WcOSe-~CD)tan<p' + e'H =0,68+1,12=1,80.


P W sm e W sin 2 e
COMMENTAIRE
On remarque que le second terme (celui de la cohésion) est indépendant de la hauteur sur laquelle se fait
l' écoulement.
Si la hauteur de l'écoulement tend vers zéro, on retrouve en gardant les mêmes valeurs de "{,le coefficient de
sécurité de 1,87.

Le tableau 10.10 fait la synthèse des calculs précédents avec l'hypothèse de stabilité du coin.

Tableau 10.10. Résultats des calculs sous différentes situations

Situation F
Sans nappe 1,87
Totalement immergé (nappe stratique) 2,99
Écoulement sur H 1,27
Écoulement sous H / 3 1,80

Réponse n° 6

La figure 10.15 indique le rabattement de la nappe, avec cas (a) les vecteurs vitesses d'écou-
lement, et cas (b) les équipotentielles.

À partir de ce nouveau champ de pressions interstitielles u (x, y), on peut calculer la stabilité
du talus.

Pour la méthode des éléments finis, en diminuant c' et <p', tels que c' / F et tan <p' / F jusqu' à
rupture ou déplacement important de la zone instable (figure 10.16). Le résultat obtenu par
Plaxis est présenté sur la figure 16.16. On obtient F = 1,33.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Pour la méthode de Fellenius (ce serait identique avec Bishop simplifié), on prend en compte le
champ de pressions interstitielles u (x, y) ou la ligne d' écoulement (cas ici de la figure 10.17),
et le logiciel recherche la surface potentielle de rupture la plus défavorable. Le coefficient de
sécurité F = 1,31 est très proche de celui obtenu par la méthode des éléments finis.

_;.l=~1OI,.IU Application du calcul de stabilité type « Pente infinie ))


à une avalanche de plaque

Le manteau neigeux déposé au cours d'un hiver montre un aspect en « mille-feuilles »,


chaque couche ou strate correspondant à un épisode neigeux, avec ses conditions météoro-
logiques particulières. Les cristaux neigeux subissent, en outre, une série de transformations
ou « métamorphoses» qui vont modifier la structure de la neige. On distinguera essentiel-
lement la métamorphose de gradient et la métamorphose de fonte qui intervient en général
au printemps.

REMARQUE
Métamorphose de gradient
La métamorphose de gradient apparaît lorsqu'il existe une importante différence de température - au-dessus de
10 °Clm - entre Ia base de la couche (voisine de 0 "C) et la surface (de température largement négative). Il s'éta-
blit alors une circulation d'air avec déplacement de vapeur d'eau du fond vers la surface. La pression de vapeur
saturante diminuant lorsque la température est plus froide, la vapeur va se condenser et enrichir en glace les grains
supérieurs. Ces derniers vont former des cristaux appelés « gobelets» de structure pulvérulente, donc très instable
(comportement rigide-plastique). Il s'agit de gros grains qui peuvent atteindre 3 mm de diamètre (photo 10.1). Une
fois formés, ces grains vont persister toute la saison.

Photo 10.1. Gobelets à l'échelle microscopique et à l'échelle macroscopique


(source: Boggild C.E., 2009, rapport interne, Université de Svalbard, Norvège, UNIS AGF 212)

Le comportement de la neige est différent de celui d'un sol:


- sa porosité est très élevée et son comportement ressemble plus à celui d'une mousse que
d'un matériau granulaire ;
- pour une neige de saison, le poids des couches supérieures intervient peu dans le change-
ment de structure, ce qui la différencie des glaciers: donc pas de pression de confinement à
imposer dans un essai triaxial par exemple ;
-la neige est un matériau visco-élasto-plastique, comme les sols, mais la viscosité varie
fortement avec la température.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Le comportement de la neige est fragile pour une vitesse de cisaillement élevée et au


contraire ductile pour une vitesse faible (figure 10.23) : quand la vitesse de déformation
est grande, le phénomène de « frittage» (augmentation des liaisons entre grains) n'a pas le
temps de se produire.
Contrainte
(pas à l'échelle)

·~adoucissement

(a) Fluage sans rupture

Déformation
'--------------------7 (pas à l'échelle)

Figure 10.23. Comportement au cisaillement:


vitesse au cisaillement croissante de (a) vers (d) (source: Schweizer et al., 2003)
BIBLIOGRAPHIE

Schweizer(J.),Jamieson(J.B.) & Schneebeli(M.) (2003), « Snowavalancheformation», Review of Geophysics,n" 41.


On peut également citer les travaux de Galinier et notamment de Delmas:
Delmas (L.), « Spontaneus avalanche releases in Svalbard, Influence of climate parameters on snow mechanical
properties », Thesis UNIS University of Svalbard, Longyearbyen, Norway, 2013.

Comme pour les sols, il est possible de faire des essais triaxiaux, mais peu de laboratoires
sont équipés pour ce type de tests: le prélèvement d'échantillons est complexe du fait de la
compressibilité du matériau, et tout le processus jusqu'au test de compression doit se faire
à température constante.

Dans le domaine des essais in situ, il règne encore un peu d'empirisme. La première méthode
consiste à faire une fouille, comme le montre la figure 10.24, au niveau amont d'un arra-
chement de plaques. L'observation permet qualitativement de distinguer un certain nombre
de couches.

Un test de dureté manuel (enfoncement du poing ou de un ou plusieurs doigts) est classi-


quement effectué.

Plusieurs types de pénétromètres (Ramsonde, Pandalp ... ), inspirés de la géotechnique, ont


été proposés. Mais à la différence des sols :
- les couches de glissement critiques sont souvent très minces (couche de gobelets fréquem-
ment de 3 à 10 mm), donc le diamètre de la pointe doit être petit ;
- le matériel doit être transportable, car on évolue sur des pentes supérieures à 300 ;
- la vitesse de l'enfoncement influencera le résultat puisque la neige est visqueuse : un
pénétromètre à vitesse d'enfoncement constante et rapide (1 à 40 mm/s) sera préféré aux
pénétromètres dynamiques standards.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

-------------- ---~
--~-

Figure 10.24. Fouille au niveau amont de l'arrachement


de plaques après une avalanche (Delmas, 2013)

Il a aussi été proposé d'utiliser le principe du scissomètre. Cependant, compte tenu de


l'épaisseur faible des couches critiques, il n'est pas pertinent de considérer le couple de
torsion correspondant au cisaillement d'un cylindre de hauteur de plusieurs centimètres. Il a
été proposé par Louis Delmas un scissomètre où seulle cisaillement par la palette est mesuré
à la base du cylindre.
On distingue les avalanches de neige poudreuse (aérosols), très peu denses mais très rapides
(400 km/h) et qui agissent par « effet de souffle », les avalanches de fonte de neige humide,
et les avalanches de plaque.
Les avalanches de plaque sont relativement lentes (moins de 80 km/h) mais très destructrices
en raison de la densité des plaques et de leur épaisseur en glissement (photo 10.2). Ce sont
les avalanches les plus appropriées à être traitées par la géomécanique (figure 10.25). Elles
correspondront généralement au glissement des couches supérieures sur une couche de
gobelets. Au départ, la plaque est en équilibre, soumise à des efforts de traction à l'amont, de
compression à l'aval et de cisaillement à sa base. C'est une surcharge, chute de neige, skieur,
rupture d'une corniche de neige ... qui va alors déclencher l'avalanche.
L'initialisation de l'avalanche, signalée par un craquement selon les témoignages, corres-
pond à la rupture en traction à l'amont de la plaque (phase 1), suivie par le glissement de la
plaque sur la couche pulvérulente de gobelets (phase 2). Les avalanches de plaque se prêtent
bien à un calcul de stabilité type « pente infinie» [TPG § 18.3.1].
Théorie et pratique de la géotechnique. tome 2

Photo 10.2. Vue générale d'une avalanche de plaque

Couche adhésive Couchefragile

Couche adhésive

Figure 10.25. Mécanisme d'une avalanche de plaque

Le cas considéré est inspiré d'une avalanche réelle survenue à La Plagne en 1997 à partir de
données collectées par Schellenger auprès du centre d'étude de la neige et d'autres données
de la littérature.
Soit une pente neigeuse uniforme (~ = 50°). La pente a fait l'objet d'un sondage par battage
et d'une étude cristallographique. Pour cette pente, on a identifié plusieurs couches, numé-
rotées de (1) pour la plus ancienne à (7) pour la plus récente (poudreuse).
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Dans le tableau 10.11 sont données les caractéristiques estimées pour chacune des couches i,
le poids volumique Yi, l'épaisseur Hi perpendiculairement à la pente, les caractéristiques de
cisaillement Ci ; <Pi, le module d'Young E, ainsi que la contrainte de traction limite ati.

Tableau 10.11. Caractéristiques physico-mécaniques du multi-couches de neige.

Épaisseur
N° couche
Hi(m)
Yi (kN/m3) e, (MPa) ati (kPa) Ci (kPa) <Pi(0)

7 0,40 1,40 0,8 0,9 1,5 27,5


6 0,55 2,30 4 2,9 4,0 35,8
5 0,20 2,20 4 1,3 1,5 27,5
4 0,15 2,50 8 1,9 1,5 27,5
3 0,20 3,70 80 5,3 3,0 29,5
2 0,25 3,90 200 6,0 6,0 41,3
1 0,2S 4,40 600 7 ,8 12,0 53,7

Question n° 1

Que peut-on dire des propriétés physico-mécaniques de la neige, si on les compare à celles
d'un sol?

Question n° 2

En supposant un mécanisme de glissement potentiel parallèle à la pente, et en considérant


l'empilement des 7 couches, on déterminera le coefficient de sécurité au glissement pour
chacune des couches et on en déduira la position du plan de glissement le plus critique.

Question n° 3

Quelle est l' épaisseur Mi7 de neige poudreuse supplémentaire qui aurait été susceptible
théoriquement d'entraîner par surcharge une avalanche pour le plan le plus critique déter-
miné à la question 2 ?

Corrigé

Réponse n° 1

Le poids volumique yde la neige, même profonde, transformée et comprimée, reste bien plus
faible que celui d'un sol (au moins 4 fois plus faible). Pour une couche comme la couche 4,
en supposant que les cristaux ont le poids volumique de la glace, approximation Ys = 9 kN/m3
et compte tenu que le poids volumique de la neige de la couche 4 est Y4 = 2,5 kN/m3, on
obtient une porosité n = 72 %.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Les modules d'Young sont faibles eux aussi, ainsi que les cohésions et les contraintes de
traction limites ot sauf pour les couches anciennes et profondes.

Réponse n° 2

On suppose un plan de glissement à la profondeur z (z compté verticalement), parallèle au


plan des couches.
F = (c + otan <p) / ('Ymx ZX cos ~ x sin B) avec o = 'Ym ZX cos2 ~

'îm est le poids volumique moyen correspondant à la colonne de neige sus-jacente.


'Ymx z = L'Yi X Hi / cos ~
F = c / ('Ymx z x cos ~ x sin ~) + (tan <P / tan ~) = c / [(L'Yi x Hi) x sin ~] + (tan <p /tan ~)

Pour une couche i donnée (Ci et <Pifixés), le coefficientde sécuritéest minimal en bas de la couche.
On considérera donc uniquement le bas de chaque couche pour le calcul de F (tableau 10.12).
De plus, le calcul couche/couche est nécessaire car la profondeur agit simultanément avec
(c', cp') et la couche la moins résistante n' est pas nécessairement plus critique qu'une couche
plus profonde, plus résistante.

Tableau 10.12. Coefficient de sécurité F pour chaque profondeur de bas de couche

Niveau Épaisseur
du plan de cumulée 1m C/ (1m X cos ~ x sin ~) tan è z tan û F
(kN/m3)
glissement z x cos ~ (m)
7 0,40 1,40 3,50 0,425 3,92
6 0,95 1,92 2,86 0,58 3,44
5 1,15 1,97 0,865 0,425 1,29
4 1,30 2,03 0,74 0,425 1,17
3 1,50 2,25 1,16 0,46 1,62
2 1,75 2,49 1,80 0,69 2,49
1 2,00 2,73 2,87 1,00 3,87

Réponse n° 3

Soit Mf7 l'épaisseur de neige poudreuse supplémentaire susceptible d'entraîner le glisse-


ment à la base de la couche (4). Son poids volumique est supposé le même que celui de la
couche (7) actuelle (couche de poudreuse). On supposera que les propriétés physico-méca-
niques des couches (1) à (7) ne sont pas modifiées.
4
'Ym xzxcos~= L'Yi «u, +'Y7(H7 +Mf7)
6
Stabilité de pentes - Chapitre 10

!}Jh est tel que: F = c4 I (Ym z x sin ~ x cos ~) + (tan <1>4 I tan ~) = 1.
On trouve m7 = 0,55 m épaisseur de neige supplémentaire.
Ceci justifie le risque d'avalanche de plaque lié à l'augmentation des chutes de neige, mais,
contrairement à ce qui serait intuitif, ce n'est pas la nouvelle couche de neige qui se met à
glisser de façon autonome. La couche de poudreuse agit par effet de surcharge sur la couche
de gobelets.

Confortement d'un talus à la limite de stabilité

Soit un sol homogène humide (y = 20 kN/m3, c' = 9 kPa, <p' = 20°). On projette de faire dans
ce massif de sol un déblai provisoire (H = 15 m) avec un talus pentu (~o = 30°). Compte
tenu du caractère temporaire de l'ouvrage, on considère comme acceptable un coefficient de
sécurité Fo = 1,15 calculé d'après la méthode de Fellenius [TPG 18.3.2.2].

Question n° 1

On donne le cercle de glissement le plus défavorable (correspondant au minimum minimo-


rum de Fo) de rayon p = 30,1 m de centre m placé à 30 m au-dessus du pied de talus. La
zone en glissement est découpée en 6 tranches (figure 10.26).
Le tableau 10.13 indique les détails du calcul du coefficient de sécurité avec :
a, = angle par rapport à l'horizontale de la base de la tranche i
hi = largeur de la tranche i (on confond la corde avec l' arc)
Wi : poids de la tranche i.
Calculez la valeur du coefficient de sécurité Fo.

Tableau 10.13. Valeurs pour le calcul de stabilité par tranches

N° hi a·t W·l
(0) Wi x sin ai Wi x cos ai x tan cp' (hi / cos ai) x c'
tranche (m) (kN/m)

1 3,1 60,9 123,5 107,9 21,2 57,4


2 5 42,8 488 331,6 127,8 61,3
3 5 30,8 589 301,6 182,1 52,4
4 5 20,2 547 188,9 186,8 47,9
5 5 10°3 390,5 69,8 139,6 45,7
6 5 2,2 144 5,5 52,4 45
Total 2282 1005,3 709,9 309,7
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

.(j)

J Cercle de glissement
p = 30,1 m J(j) = 15 m
\ 1
,
\ 2
\
,,
,,
,, y
H

L
Figure 10.26. Cercle limite et découpage de la zone critique en 6 tranches

Question n° 2
Pour conforter le déblai, on envisage une berme à mi-pente de largeur horizontale X =
3 m, sans changement de pente (figure 10.27). L'étude est faite pour le même découpage
en tranches et le même cercle de glissement, même si le cercle de glissement critique aura
légèrement changé avec la différence de géométrie du talus.
Calculez la nouvelle valeur du coefficient de sécurité, pour la berme, Fb à partir des données
du tableau 10.14.
Tableau 10.14. Valeurs pour le calcul de stabilité par tranches pour la configuration avec berme

N° hi a·l (Wi + ilWi) (Wi+ ilWi)


(hi / cosœ) X Cf
W·+ilW·
t l
tranche (m) (0) X sin ai X cos ai X tan <Pi

1 3,1 60,9 123,5 107,9 21,2 57,4

2 5 42,8 488 331,6 127,8 61,3

3 5 30,8 589 301,6 182,1 52,4

4 5 20,2 547 + 121,1 230,7 227,1 47,9

5 5 10,3 390,5 + 173 100,75 201,9 45,7

6 5+3 0 144 + 224,9 0 134,3 45 + 27

Total - - 2282 + 519 1072,55 894,4 336,7


Stabilité de pentes - Chapitre 10

.ù)

J Cercle de glissement
p=30,1m JCù=15m
\
\
,,
,, 2
,
""
H "" y
" -,

1.__
o X=o .. 3m
X = - 3,45 m

Confortement par berme ou radoucissement de pente

Figure 10.27. Nouvelle configuration du talus avec berme ou radoucissement de pente

Question n° 3

On compare la solution de confortement par berme à une solution correspondant à un mou-


vement de terre équivalent en volume mais avec radoucissement de la pente ~o-~~= 27°
(figure 10.27). Calculez la nouvelle valeur du coefficient de sécurité pour la pente radoucie
Fp à partir des données du tableau 10.15.

Tableau 10.15.Valeurs pour le calcul de stabilité par tranches pour la configuration pente adoucie

N° h·l Œ'l (Wi + AWi) (Wi+ AWi)


W·+AW· (hi / COSŒi) x c'
tranche (m) (0) l l
x sin Œi x cos o; x tan <Pi
1 3,1 60,9 123,5 + 3 110,5 21,7 57,4
2 5 42,8 488 + 23 347,2 133,8 61,3
3 5 30,8 589 + 57 330,8 199,7 52,4
4 5 20,2 547 + 91 220,3 216,8 47,9
5 5 10,3 390,5 + 124,5 92,0 184,2 45,7
144 + 218,5 131,9 45 + 31
6
Total
5+3
-
°
- 2282 + 517
°
1100,8 888,1 340,7
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Question n° 4

Comment justifier l'effet de confortement obtenu par les deux méthodes, alors que l'on sur-
charge la pente et qu'on conserve le même cercle de glissement?

Réponse n° 1

Le calcul est fait par la méthode de Fellenius rTPG § 18.3.2.2J, d'approche manuelle aisée
(mais longue) qui suppose en particulier que les efforts inter-tranches sont nuls. On se limite
à un découpage à 6 tranches (figure 10.26), alors qu'un calcul numérique avec des logiciels
de type Talren ou Geostab considérerait une centaine de tranches.
On calcule le coefficient de sécurité (méthode de Fellenius) à partir des valeurs du
tableau 10.13 par la formule rTPG § 18.3.2.2J :

[ £..J"((W:. cosœ. - U·) x tan<p~+ c~cosba.


I I I I I
i )]

Fo= " I
£..J Wi sinai

Talus initial: [Ui = 0, p = 30oJ


Fo = (709,9 + 309,7) / 1 005,3 = 1,01.
La méthode est conservative, Fo étant inférieur à celui obtenu par d'autres méthodes des
tranches.

Réponse n° 2

On a supposé pour faciliter le calcul, que le cercle de glissement critique n'était pas modifié.
La largeur de la berme X = 3 m intéresse les tranches 4, 5 et 6, et l'inclinaison du talus est
identique P = 30°. En utilisant les valeurs données dans le tableau 10.14, on trouve:
Fb = (894,4 + 336,7) / 1 072,55 = 1,15.

Réponse n° 3

Dans le cas du talus avec pente radoucie, on a aussi supposé pour faciliter le calcul, que le
cercle de glissement critique n'était pas modifié. Pour pouvoir comparer les deux solutions
(berme et pente radoucie), on impose le même volume de sol ajouté, ce qui amène à une lar-
geur en pied de talus X = 3,45 m dans le cas de la pente radoucie et entraîne une diminution
de pente (P - 6P) = 27°. En utilisant les valeurs données dans le tableau 10.15, on trouve :
Fp = (888,1 + 340,7) / 1 100,8 = 1,12.

Réponse n° 4

On note que la solution « berme» est toujours plus efficace que la réduction de pente. De
plus l'emprise à la base « X » de la berme est inférieure (X = 3 m au lieu de X = 3,45 m).
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Puisque nous avons conservé le même cercle de glissement, la surcharge d'une berme ou
du sol de radoucissement de la pente augmente bien sûr le moment moteur, mais moins
que le moment résistant dans l'expression de Fo. En effet, l'augmentation de l'effort nor-
mal lti cos ai à la base des tranches inférieures augmente la résistance au cisaillement
lti.cosai x tan <p' le long de la ligne de glissement grâce à la loi de Coulomb (frottement
proportionnel à l' effort normal).
Pour compléter cet exercice, on compare (tableau 10.16) les solutions analytiques avec celles
obtenues par l'abaque de Biarez [TPG fig. 18.30], et numériquement à l'aide d'un logiciel de
calcul de stabilité de pente Geostab par la méthode de Fellenius et celle de Bishop simplifiée
(figure 10.28) et d'un logiciel utilisant un code aux éléments finis (Plaxis) (figure 10.29).

Tableau 10.16. Coefficients de sécurité calculés par différentes méthodes

Méthode Talus initial Talus avec berme Talus pente adoucie


Fellenius (6 tranches) 1,01 1,15 1,12
Abaque Biarez 1,04 1,13
Geostab Fellenius 1,08 1,18 1,17
Bishop simplifié 1,13 1,24 1,19
Plaxis 1,06 1,18 1,16

30 40 o 10 20 30 40
Facteur de sécurité 1,13 Facteur de sécurité 1,240

Facteur de sécurité 1,19

Figure 10.28. Solution Geostab pour les questions 1,2 et 3.


Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Figure 10.29. Solutions Plaxis pour les questions 1,2 et 3.

Application de la Méthode « Double-Bloc »

Il s'agit d'une méthode de calcul en équilibre limite analytiquement simple à utiliser, assez
réaliste lorsque le glissement se fait préférentiellement en partie suivant un plan correspon-
dant à une couche plane de faible résistance (figure lO.30).

\.
Couche glissante

Figure 10.30. Méthode double-bloc appliquée au glissement sur une couche « savon»
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Cette méthode est aussi fréquemment utilisée dans les calculs de stabilité de sol renforcé
par nappes géosynthétiques, le plan horizontal des nappes pouvant constituer un plan de
glissement préférentiel, ou aussi dans les calculs de stabilité de dispositifs d'étanchéité par
géosynthétiques sur pente de berges de canaux ou réservoirs hydrauliques ainsi que d'instal-
lations de stockage de déchets (figure 10.31).

Bloc actif
r
Tranchée d'ancrage

A
Complexe
géosynthétique
0geos
Bloc passif

Figure 1031. Méthode double-bloc appliquée à un dispositif de protection-étanchéité de talus

La ligne de glissement est bilinéaire et la masse en glissement est constituée de deux blocs
rigides en interaction, un bloc amont « actif» poussant un bloc aval «passif». Pour la
recherche de la ligne de glissement critique, c'est-à-dire donnant le coefficient de sécurité F
minimum, on itèrera sur les paramètres géométriques du double-bloc.
On se souviendra que les méthodes des tranches type Fellenius ou Bishop simplifiée ne
considèrent que des lignes de glissement circulaires et sont donc inadaptées à ce type de
problème. D'autres méthodes des tranches (perturbations, Jambu, Spencer ... ) permettent par
contre de considérer une ligne de glissement mixte (élément droit + arc de cercle) adapté par
exemple au cas de la figure 10.30.
Rappelons le principe de détermination du coefficient de sécurité pour la méthode double-
bloc, avec tous les efforts pris positifs (figure 10.32).
RI (NI, Tl) et R2 (N2, T2) sont les forces le long de la ligne bi-linéaire de cisaillement
LCD = LI et LCB = L2 :
Ni = Ni + Di avec U, la force hydraulique
T;_= Ni x tan <Pic + Cic avec Cic = cic X Li
Rl2 = R21' les forces de contact à l'interface des deux blocs inclinées à b.
Avec la définition classique du coefficient de sécurité: cic ~ ci / F et tan <pic = tan <pi/ F
Les 5 inconnues du problème sont: N'l, N2, R12, s et F.
L'équilibre statique des deux blocs permet d'obtenir 2 équations d'équilibre algébriques
par rapport au bloc, soit 4 équations, puisque l'équilibre des moments n'est pas vérifié. Le
problème est donc hyperstatique de degré 1.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

A B
,
f

\ ,
\ '
I '

:
I
\ I,'
; ,'\'
\ .. Wz R2
............"CyI
I .....
......
I
..... I
.....

I W1
........ ," y
I

Ëquilibre des forces Bloc 2 actif


pour les deux blocs D Bloc 1 passif

Figure 10.32. Principe de l'équilibre d'un double-bloc

La résolution du système permet d'obtenir F(8). Pour déterminer F, il faut au préalable


choisir la valeur de l'inclinaison 8.

Énoncé

On applique la méthode « double-bloc» à un talus en sol homogène humide (y = 20 kN/m3,


e', o'), incliné à B et de hauteur H, et une ligne de glissement passant par le pied du talus
et suivant sur sa base la surface d'une couche horizontale d'argile de faible résistance au
cisaillement (sol cohérent pur [eu, <Pu = 0]).
Pour rendre le calcul manuel plus aisé, on considère deux blocs, actif et passif identiques,
triangles rectangles de côtés LCA = H, LDC = LAB = L = H / tan B, sachant qu'il ne s'agira
pas de la ligne de glissement critique (figure 10.33).
Soit (Xij Zij) l' effort du bloc i sur le bloc j.
EXEMPLE
~ = 25°, H = 10 m, (cz = 20 kPa, <l>z = 30° avec U2 = 0 pour un sol humide), (Cul = 30 kPa, <l>ul = 0 avec UI = 0
puisque l'on considère les caractéristiques mécaniques non drainées).

Figure 10.33. Schématisation des forces s'exerçant sur les deux blocs
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Question n° 1

La méthode « double-bloc» peut être considérée comme un cas particulier des méthodes des
tranches. L'inclinaison 8 des efforts inter-tranches correspond à un paramètre soit supposé
pour permettre la détermination de F, soit déterminé lors de la résolution des équations
d'équilibre limite. La valeur de 8 doit être cinématiquement admissible, cc qui n'est pas
toujours le cas, en particulier en crête de talus suivant la méthode des tranches adoptée.
On propose de faire ce type de vérification en menant une approche cinématique du mouve-
ment relatif des deux blocs de la figure 10.34 : en considérant les vitesses de déplacement
des deux blocs, indiquer si les composantes tangentielles des efforts inter-blocs sont orien-
tées dans le bon sens sur le schéma.

Question n° 2

Présenter les équations d'équilibre par une approche en « contraintes effectives» en utilisant
les paramètres de la figure 10.33. Montrer qu'une hypothèse complémentaire sur l'inclinai-
son 8 permet de déterminer la valeur du coefficient de sécurité F.

Question n° 3

Adapter les équations aux données numériques du problème. Déterminer le coefficient de


sécurité F pour cette ligne de glissement et 1'hypothèse complémentaire tan 8 = O.

Question n° 4

Que faudrait-il faire pour trouver le coefficient de sécurité minimum (ligne de glissement
bi-linéaire critique) ?

Question n° 5

On présente un calcul du coefficient de sécurité F en supposant une surface potentielle de


rupture circulaire (figure 10.34).
-10; 10

Figure 10.34. Détermination de F suivant une surface circulaire de rupture

Cette approche est-elle valide? Dans le contraire, quel type de surface de rupture faudrait-il
modéliser ?~.
Théorie et pratique de la géotechnique. tome 2

Réponse n° 1

Les deux blocs sont supposés glisser sans décollement. Le long de l'interface LCA, les
blocs 1 et 2 ont la même vitesse normale au plan puisqu'ils restent au contact:
VI = V2 X cos p
Par contre, le bloc 2 a une vitesse tangentielle descendante (V2 xsin P) relative par rapport
au bloc 1 qui se déplace à l'horizontale, ce qui engendre une contrainte tangentielle Z2I vers
le bas (figures 10.33 et 10.35). Donc l'orientation de l'inclinaison sur la figure est correcte.

,'r
Glissement ,,, I
I .. .,

, II .-
, "Cl. '
, II v2 x COSI-""" v1 "

","V1 :: /lv 2 XSIn!,,"


,
'''__ II
II
~2 ~ ,
" ..

,
,, II
I!,-
,
'

, II,,;
,- - - - - - - - - - - - ..I ;
I _.'
I'- ,
Figure 1035. Détermination de l'inclinaison de l'effort inter-blocs par une approche cinématique

Réponse n° 2

Les forces sont notées systématiquement positivement, compte tenu que le sens de toutes les
forces est connu. L'équilibre limite est étudié en « contraintes effectives ».

Équilibre bloc 1

[10.7J

[10.8]

Équilibre bloc 2

T~ xcos P- (N'z + U2) sin P + X12 = 0 [10.9]

W2 - Z12 - (N'z + U2) cos P- T'zc x sin P =0 [10.10]


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Équilibre interne

[10.11]

Z21- Z12 = 0 [l0.12]

Inclinaison des efforts inter-blocs

Z21 = X21x tan () (10.13]

Définition du coefficient F de sécurité

[10.14J

Tlc = Nl(tan CPl/ F) + (Cl/ F) x LeB [10.1SJ

Soit 9 équations et 10 inconnues: N'l, T'lc, Nl, Tlc, X21,Z21,X12, Z12, F, (). Le problème
devient isostatique si on fixe la valeur de l'inclinaison () :

Réponse n° 3

Les équations de la réponse n° 2 seront modifiées puisque ici seul un calcul en « contraintes
totales» est possible, comme chaque fois que les pressions interstitielles restent indétermi-
nées. VI est inconnu et V2 est supposé nul pour le sol du talus humide.
Les équations sont modifiées avec Vi = 0, Tic = T;_c,Ni = Ni + Vi = Ni, CP'1
remplacé par CPuI,
C'l remplacé par Cul, (CPl, Cl) conservés.

La combinaison des équations (10.7) à (10.15) permet d'aboutir à l'équation:


(0,5'Y x f12 x cos~)F2 - (cos2~ / sinû) x (Cul x H + 0,5'Y x f12
x tan cp'2 + C'2 x H/cos2~)F - (Cul x H x cos]l x tan cp'2) = 0

On trouve F = 2,22.
Réponse n° 4

Une recherche du coefficient F minimum passera d'abord par une variation du paramètre
tan (), avec tan ()< tan cp, de manière à rechercher le minimum de F()) à ligne de glissement
fixée. Certains utilisateurs de la méthode proposent de prendre tan () = (2/3tan cp) / F. La
solution est alors celle d'un système non linéaire.
Dans un second temps, la recherche de la ligne de glissement la plus critique se ferait en
gardant un tronçon de ligne de glissement horizontal (DC) le long de la couche d'argile, mais
en faisant varier successivement l'inclinaison de (CB) (figure 10.33), l'inclinaison de (CA)
et la position de C sur l'horizontale, en recherchant chaque fois le minimum de F en fonction
du paramètre géométrique.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Réponse n° 5

Dans ce type de glissement suivant une couche « savon», la surface circulaire est inappro-
priée et donne des coefficients de sécurité erronés (figure 10.36).

Figure 10.36. Calcul de F suivant une surface circulaire suivant Fellenius

Il faut construire une surface de rupture quelconque (polyligne) et itérer les calculs pour
approcher la surface de rupture quelconque la plus défavorable. La figure 10.37 montre une
surface quelconque qui produit un coefficient de sécurité F = 1,75 < 1,92.

F = 1,75

Figure 10.37. Calcul de F suivant une surface quelconque

Enfin, on donne à titre indicatif les résultats d'un calcul aux éléments finis sous Plaxis
.
(figure 10.38) qui donne F = 1,72, valeur proche du calcul précédent.

Figure 10.38. Calcul de F sous PIaxis


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Calculs de stabilité d'un remblai


sur un sol compressible normalement consolidé

Cet exercice concerne la vérification vis-à-vis de la rupture au poinçonnement d'un sol argi-
leux normalement consolidé sous le poids d'un remblai [TPG § 18.7.1.1].

On veut construire un remblai de 10 m de large, de poids volumique y = 20 kN/m3, sur un


sol argileux marin de dépôt récent de 10 m d'épaisseur. La nappe est affleurante et il sera
supposé que son niveau est resté constant depuis le dépôt de l'argile (pas de battement de la
nappe) (figure 10.39).

r---------B---------+

ID
j
Figure 10.39. Schéma de la couche d'argile et du projet de remblai [TPG. fig. 1839]

Question n° 1

Tracer la valeur de la cohésion non drainée Cu en fonction de la profondeur, sachant que le


poids volumique de l'argile saturée est y = 15 kN/m3. On prendra, pour cette application, la
valeur de 'Aeu égale à 0,30. Elle est déterminée par un essai triaxial CU + u [TPG § 14.2.5.3].
Tracer la valeur de qe mesurée au pénétromètre statique (CPT) en fonction de la profondeur
d'après la corrélation de l'Eurocode 7-2.

[10.16]

Avec Nk = 15, valeur courante.

Question n° 2

Calculer la hauteur de remblai qui provoquerait la rupture du sol par poinçonnement du sol
de fondation argileux. On utilisera la formule [TPG. éq. 18.15] dans laquelle /-le = 1 quand
la cohésion CuQ est nulle (Matar et Salençon, 1977). Quel enseignement en tirer?

Question n° 3

Quelle serait l'erreur par rapport au résultat exact de la question n° 2, si on considérait une
cohésion moyenne sur toute l'épaisseur de la couche d'argile.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Réponse n° 1

Cette argile est normalement consolidée, la cohésion est donc nulle au niveau de la surface.
La cohésion Cu augmente linéairement en fonction de la profondeur (figure 10.40).
Cu = Àcu O'~ = 0,3 x 5 x z = 1,5z kPa .
.------~ Cu (kPa)

z (m)

Figure 10.40. Tracé de la valeur de Cu en fonction de la profondeur z

À partir de la formule (10.16) avec Nk = 15, on déduit qc = 37,5 zen kPa, linéaire en fonction
de la profondeur (figure 10.41).

,..--------;? qc (kPa)

10-1-------" 375

z (m)

Figure 10.41. Tracé de la valeur de qc en fonction de la profondeur z

Réponse n° 2

On calcule la capacité portante de l'argile à partir de [TPG éq. 18.15].

avec Cuo = O.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Dans ce cas, !-Lc = 1 et l'équation devient:


1
qu= 4 gxB

avec g = 1,5 kPa/m, gradient de la cohésion avec la profondeur


et B;:::: 11 m, d'après [TPG fig. 18.39], soit qu;:::: 4 kPa.
Ce résultatsignifiequ'un remblaide 0,20 m de haut amènele sol de fondationargileuxà la rupture.
Un calcul de stabilité vis-à-vis de la rupture rotationnelle montre qu'il est même impossible
de mettre en place un remblai de très faible épaisseur.
On constate donc logiquement qu' on ne peut pas édifier un remblai sur un sol argileux stric-
tement normalement consolidé sur toute l'épaisseur. Mais, dans la pratique, il est rare de
construire sur des sols très jeunes à l'échelle géologique, car généralement ils sont au moins
légèrement surconsolidé (voir la bibliographie ci-dessous).
BIBLIOGRAPHIE
Leroueil (S.), Magnan (J.-P.),Tavenas (F.), Remblais sur argiles molles, éd. Lavoisier, 342 p., 1985.
Magnan (J.-P.),Remblais etfondations sur sols compressibles, éd. Presses des Ponts et chaussées, 253 p., 1984.
Matar (M.), Salençon (J.),« Capacité portante d'une semelle filante sur sol purement cohérent d'épaisseur limitée et
de cohésion variable avec la profondeur », annales ITETP, n° 352, pp. 93-108, Revuefrançaise de géotechnique, l,
pp. 37-52, 1977.

Réponse n° 3
Dans ce cas, Cu = 7,5 kPa, constante sur toute l'épaisseur.
N~= N; = n + 2 etsuivantl'abaquedelafigure 1O.42etl'équationqu =Nc CU [TPG éq.l8.l3] :
qu = (n + 2) x 7,5 = 38 kPa.

COMMENTAIRE
Ce calcul simple montre un résultat très éloigné de la valeur exacte. La simplicité, ici, serait source de sinistre!

BIO BIO

iJc
,,
r 30
,,
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~-"---------l--------'---+
,, ,, --------- 10
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N' e
20 15 10

Figure 10.42. Abaque de Matar et Salençon (1979) reconfiguré [TPG fig. 18.41]
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

~1..Qr.~Calculs de stabilité d'un remblai


sur un sol compressible surconsolidé

Cet exercice concerne la vérification vis-à-vis de la rupture au poinçonnement d'un sol argi-
leux surconsolidé sous le poids d'un remblai (TPG § 18.7.1.1).

On veut construire un remblai de 10 m de large, de poids volumique y = 20 kN/m3, sur un sol


argileux de 10 m d'épaisseur (figure 10.43) ayant subi la dernière glaciation [TPG § 1.3.1.3].
La cohésion mesurée à la surface du terrain est Cuo = 10 kPa.

r---------B---------+

Io
_J
Figure 10.43. Schéma de la couche d'argile et du projet de remblai [TPG. fig. 18.39]

Question n° 1

Tracer la valeur de la cohésion non drainée Cu en fonction de la profondeur. On prendra, pour


cette application, le même gradient de cohésion que pour l'application 10.8.
Tracer la valeur de qc mesurée au CPT en fonction de la profondeur d'après la corrélation
de l'Eurocode 7-2.

Avec Nk = 15, valeur courante.

Question n° 2

Calculer la hauteur de remblai qui provoquerait la rupture du sol par poinçonnement du sol
de fondation argileux.

Question n° 3

Quelle serait l'erreur par rapport au résultat exact de la question n° 2 si on considérait une
cohésion moyenne sur toute l'épaisseur de la couche d'argile.

Réponse n° 1

Cette argile est surconsolidée, la cohésion est égale à 10 kPa au niveau de la surface du sol.
La cohésion Cu augmente ensuite linéairement en fonction de la profondeur (figure 10.44).
Stabilité de pentes - Chapitre 10

10
.----t-----~ Cu (kPa)

10----- ....25

z (m)

Figure 10.44. Tracé de la valeur de Cu en fonction de la profondeur du CPT

Contrairement à l'application 10.8, la résistance de pointe du CPT n'est plus nulle en surface
et d'après la corrélation avec Cu, on peut tracer qc en fonction de la profondeur (figure 10.45)
L'avantage du CPT, inversement, est de déduire Cu de qc.

150
.-----------~ qc (kPa)

-+--------~
525

z (m)

Figure 10.45. Tracé de la valeur de qc en fonction de la profondeur z

Réponse n° 2

On calcule la capacité portante de l' argile à partir de l' équation:

[TPG éq. 18.15]

avec Cuo = 10 kPa, g = 1,5 kPaJm, B ~ 11 m.


L'abaque de [TPG fig. 18.41] indique:
~c ~ 1,3 et N~ = 1t + 2.
d'où qu ~ 72 kPa.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Ce résultat signifie qu'un remblai de 3,6 m de haut (sans aucun coefficient de sécurité)
amène le sol de fondation argileux à la rupture.
Un calcul de stabilité vis-à-vis de la rupture rotationnelle, sous Talren4, indique un coeffi-
cient de sécurité égal à 1,06, un peu supérieur à l, correspondant à la rupture (figure 10.46).

F= 1,06

0; 10

Figure 10.46. Cercle de rupture sous un remblai de 3,60 m

Pour cette application, les ruptures par poinçonnement et par rotation se produisent pratique-
ment pour la même hauteur de remblai.
Pour tous les projets, il faut vérifier les deux types de rupture. Mais, dès qu'il y a une croûte
de terrain surconsolidé en surface, la rupture par poinçonnement n'est plus dimensionnante
[TPG § 18.7.1.1].

Réponse n° 3

Dans ce cas, Cu = 17,5 kPa, constante sur toute l'épaisseur.


N~ = Ne = n + 2, suivant l'abaque (figure 10.42) et l'équation qu = Ne CU [TPG éq.l8.l3] :
qu = (n + 2) X 17,5 = 90 kPa.

COMMENTAIRE
L'écart avec la valeur exacte est moindre que pour l'application 10.8. Il reste néanmoins significatif et dangereux.
r Stabilité de pentes - Chapitre 10

Conception et calculs d'un remblai sur sol mou


Phase avant - projet : calculs analytiques
et utilisation d'abaques

Énoncé
On veut construire une plate-forme routière de 20 m de large, 1 000 m de long et de 7,50 m
de haut par rapport à la cote initiale du terrain naturel Zo (TN). Cette plate-forme prend place
dans une vallée compressible comportant 10 m d'argile molle non organique reposant sur
une couche de graves compactes.
Pour cela, on va concevoir et calculer la hauteur initiale du remblai HR, les phasages de la
montée du remblai et le temps nécessaire pour livrer la plate-forme. La figure 10.47 repré-
sente un schéma simplifié de l'état initial à la fin de la construction du remblai exécuté en
une seule phase et l'état final après consolidation

XX'X'/'0I.fJ\X'/\X A X x y y \I\/\A X X \X\XXJXXX"W\I\ XXXWXXXXXXX X A xy V \I \/\ 1\ A A k 'I VXXXX'YV\I\XXXX


I/IlJ\XX'f'Nv ~r~~~~,~~~p~:t~~ ,''X'NNV(X X'X){ I/IlJ\XX)<Y0vV\A~~~~~,s,c.o:np.?,~~~~VVV\XXXXYXW
État initial État final

Figure 10.47. Schéma simplifié du remblai sur la couche d'argile molle

Le remblai taluté à 2H/1 Vales caractéristiques suivantes:


y= 20 kN/m3
<p' = 35°.

Le remblai est très perméable et la nappe phréatique est au niveau 20 durant toute la durée
du projet.
L'argile molle saturée, supposée « homogène» sur toute l' épaisseurest légèrement surconsolidée :
cfp = (j'vü + 20 kPa. Elle repose sur une couche épaisse de graves compactes et très perméables.
L' argile a comme caractéristiques :
y= 15 kN/m3; Ys= 27 kN/m3; eo = 2,4; Cc = 1,0; Cs = 0,1 ; Cu = 20 kPa et Acu = 0,3.

IMPORTANT
On considère dans cette application et les suivantes 11.13 à 11.15 que cette valeur Cu est la valeur de calcul, c'est-
à-dire corrigée du coefficient fL(1p) appliqué à la cohésion Su mesurée au scissomètre de chantier (figure 1OA8)
[TPG fig. 18.38].

Le tableau 10.17 indique les valeurs des perméabilités verticales mesurées durant les essais
œdométriques sur un échantillon prélevé à 5 m de profondeur.

Tableau 10.17. Valeurs de kv en fonction de cr~

(J~ (kPa) = (J~O = 25 = a'p = 45 80 160 320


k.; (mis) 10 x 10-10 8 X 10-10 4 X 10-10 1,7 X 10-10 0,7 X 10-10
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

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a 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Figure 10.48. Coefficient correcteur ~ (lp) à appliquer à la valeur


de la cohésion non drainée mesurée au scissomètre [TPG fig. 18.38]

On vérifiera que ck = 0,8 grâce à l'équation suivante:

["'I'I>G'
. ~ 8. ~--
e(.I· ,"]

Question n° 1

Calculer la hauteur initiale HR du remblai pour obtenir une hauteur de plate-forme finale à
Zo + 7,50 m après consolidation de la couche d'argile molle. On arrondira au mètre près.
Question n° 2

Peut-on construire ce remblai de hauteur HR en une seule phase, en assurant un coefficient


de sécurité global F ;::::1,3 ?

Si ce n'est pas possible, en combien de phases peut-on édifier le remblai en respectant pour
chaque phase un coefficient de sécurité global F ;::::1,3 ?
Dans une première approche, on supposera entre chaque phase une consolidation complète.

Question n° 3

Calculer les valeurs de Cv en fonction des valeurs de cr~du tableau 10.17.

Question n° 4

Calculer la durée du chantier pour atteindre une consolidation U = 95 %. On ne cherchera


pas une grande précision, mais un ordre de grandeur. Quelle remarque vous amène le résultat
du calcul?
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Question n° 5

Faites des commentaires sur les résultats des calculs de cet avant-projet.

Réponse n° 1

On calcule le tassement final de plusieurs hauteurs de remblai. Il ne s'agit pas de faire, à cette
étape, un calcul trop précis et on pourra faire quelques simplifications.
On considérera que la totalité de la contrainte apportée par le remblai s'applique jusqu'aux
couches profondes. Le calcul du tassement œdométrique sera effectué en considérant une
seule couche d'argile et on vérifiera que ces hypothèses sont acceptables pour la valeur HR
retenue.
On établit un tableau 10.18 des valeurs des tassements en fonction de HR.

Tableau 10.18. Tassements en fonction de la hauteur du remblai HR


,
Hauteur du remblai (m)
Tassement
HR = 7,5 HR = 8,0 HR = 9,0 HR = 10,0
MIse (m) 0,05 0,05 0,06 0,08

MINe (m) 1,30 1,45 1,74 2,07

MIt (m) 1,35 1,50 1,80 2,15

HR - MIt (m) 6,15 6,50 7,20 7,85

On vérifie pour HR = 10 m la validité des hypothèses simplificatrices.


La couche d'argile est découpée en 5 tranches de 2 m et on calcule le tassement de chaque
couche pour obtenir le tassement total (tableau 10.19).

Tableau 10.19. Valeurs des tassements des 5 couches d'argile


,
Tranches crvo cr'p Acr'v MIse MINe Mit
(m) (kPa) (kPa) (kPa) (m) (m) (m)

Oà2 5 25 200 0,04 0,55 0,59


2à4 15 35 200 0,02 0,46 0,48

4à6 25 45 200 0,02 0,41 0,43

6à8 35 55 200 0,01 0,37 0,38


8 à 10 45 65 200 0,01 0,35 0,36
o à 10 2,24
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Le facteur d'influence pour la dernière couche, avec z = 9 m, b 10m, a = 20 m est égal


d'après l'abaque (figure 10.49) à:::: 0,47.

b
z

0,50

0,45

0,40

0,35

0,31L~+~~7!""TT
0,30
0,28

0,25
o
0,20

0,15

0,10

0,05

o
N ("') VI.(") l"- N ("') V 1.(")(0 IX) 0 N ("') VI.(")(OI"-0
0 0 00 0 6 0
6 6 0-0- 6 66066"": 6
a
Z

Figure 10.49. Abaque de diffusion de la contrainte


sous une partie de remblai [TPG fig. 10.17]

Et le facteur d'influence est égal à 0,48 d'après la formule:

(j b a + b (7t--atan--atan--
= -P { atan-+-- b z )} [TPG êq. 10.49]
z 7t Z a 2 z a+b

Pour l'ensemble du remblai, on a donc un facteur d'influence de 0,96 pour la couche la


plus profonde et donc une valeur supérieure pour les couches au-dessus. On négligera donc
cette petite différence par rapport à 1 et on prendra pour toutes les couches la totalité de la
contrainte apportée par le remblai de 200 kPa.
D'après le tableau 10.19, on obtient un tassement total de 2,24 m, valeur légèrement supé-
rieure au calcul en une seule couche de 2,15 m, mais non significative dans ce cas. Le
Stabilité de pentes - Chapitre 10

caractère bidimensionnel du projet donnerait une valeur un peu supérieure au calcul unidi-
mensionnel œdométrique.
À ce stade, la hauteur initiale du remblai HR = 10 m sera donc retenue.

Réponse n° 2

Le plus économique est évidemment de monter le remblai en une seule phase, si c'est
possible.
On vérifie si on peut édifier le remblai jusqu'à une hauteur de 10 m sans rupture de la fon-
dation d'argile molle.
À ce stade, l'hypothèse habituelle est faite que le remblai est édifié très rapidement et repose
donc sur une argile qui a une cohésion initiale Cu égale à 20 kPa.
On vérifie d'abord le poinçonnement d'après l'abaque (figure lO.50), avec BID = 40/10 = 4.

N'
C

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~--~~~--~--~----~--~--~--~--~--~~7D B
o 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1,41

Figure 10.50. Abaque de Salençon reconfiguré [TPG fig. 18.40]

D'où N~ ;:::6,3 et qu = 6,3 x 20 = 126 kPa


donc F = 126/200 kPa = 0,63.

COMMENTAIRE
On aura sûrement rupture, puisque F :;S; 1.

Bien qu'il soit inutile de vérifier la sécurité vis-à-vis de la rotation puisqu'il y a rupture par
poinçonnement, on introduit les abaques de Pilot et Moreau de la figure 10.51 pour la suite
de l'application.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

F F

1,2 .~.-
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0,30,5 1,0 1,5 2,0 0,30,5 1,0 1,5 2,0
N=0,1 N=0,2
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1,5 -.'---t--t----t-'---t----t---3> D/H


0,30,5 1,0 1,5 2,0
N=0,3

Figure 10.51. Abaques de Pilot Moreau

On rappelle [TPG § 18.7.4.1] que les abaques sont établis avec les paramètres suivants
(figure 10.52) :
- l' épaisseur relative du sol mou sur la hauteur du remblai D / H ;
- l' angle de frottement du remblai CPR ;
-le rapport N = Cu / YRH, qu'on peut appeler facteur de stabilité.
À titre indicatif, pour N = 20/ (20 x 10) = 0,1, l'abaque N = 0,1 donne pour D / H = 1 et
CPR = 35°, un coefficient de sécurité global F = 0,6.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Il est donc impossible de monter le remblai en une seule phase. On cherche la hauteur de
remblai de première phase avec un coefficient de sécurité F ;::::1,3.

Première phase

Après tâtonnements, on retient HR = 4 m.


• Vérification vis-à-vis du poinçonnement
BID = 28/10 = 2,8
d'où N~::::: 5,8 et qu = 5,8 x 20 = 116 kPa
done F = 116 / 80 kPa = 1,45.
• Vérification vis-à-vis de la rupture rotationnelle
N = 20/(20 x 4) = 0,25, D / H = 2,5 et <PR = 35°.
Pour N = 0,2, F = 1,1
et pour N = 0,3, F = 1,63
done F::::: 1,35.

COMMENTAIRE
On peut donc édifier pour la première phase un remblai de 4 m de haut.

Deuxième phase

On suppose qu'on attend la fin de la consolidationde l'argile molle sous les 4 m de remblai avant
d' entreprendrela secondephase.On vérifiera,par la suite,que le temps de consolidationest réaliste !
À la fin de la consolidation, la cohésion initiale Cu a augmenté de ~cu = Àcu x ~(J~ = 0,3 x 80
= 24 kPa sous l'axe du remblai, mais plus on s'éloigne de l'axe, plus la contrainte ~(J~ dimi-
nue: on ne peut pas, par exemple, compter sur une augmentation de la cohésion ~cu sur tout
le cercle de glissement (figure 10.52).

Its

Figure 10.52. Définition des paramètres des abaques de Pilot [TPG fig. 18.42]

On a donc « 1'habitude» de ne prendre que la moitié de la cohésion dans les calculs simples.
et Cette hypothèse est pessimiste et on se propose de faire un calcul en fourchette en calculant
le coefficient de sécurité F pour ~c u et ~c u12.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

REMARQUE
L'utilisation de logiciels dans l'application 10.11 permettra d'obtenir des coefficients de sécurité plus réalistes.

Après tâtonnements, on retient HR = 4 + 3 = 7 m.


AI Calculs avec ~cu / 2 = 12 kPa, Cu = 32 kPa

• Vérification vis-à-vis du poinçonnement


B/D = 34 / 10 = 3,4
d'où N~ z 6,0 et qu = 6,0 x 32 = 192 kPa
done F = 192/140 kPa = 1,45.

• Vérification vis-à-vis de la rupture rotationnelle


N = 32/ (20 x 7) = 0,23
D/H = 1,43 et <i'R = 35° .
PourN=0,2;F=I,12
et pour N = 0,3 ; F = 1,64
donc F z 1,28.
B/ Calculs avec ~cu = 24 kPa, Cu = 44 kPa

• Vérification vis-à-vis du poinçonnement


B / D = 34 / 10 = 3,4
d'où N~ z 6,0 et qu = 6,0 x 44 = 192 kPa
done F = 264/140 kPa = 1,88.

• Vérification vis-à-vis de la rupture rotationnelle


N = 44 / (20 x 7) = 0,31
D / H = 1,43 et <i'R = 35° .
Pour N = 0,3 ; F = 1,64
done F> 1,64.
Avec ~cu / 2 = 12 kPa, on est déjà proche d'un coefficient F = 1,3. On peut donc garder
HR=7m.

Troisième phase

On suppose qu' on attend la fin de la consolidation de l' argile molle sous les 7 m de remblai
avant d'entreprendre la troisième phase. On vérifiera également que le temps de consolida-
tion est réaliste !
À la fin de la consolidation, la cohésion Cua augmenté de ~cu = 'Acux ~(J~ = 0,3 x 60 = 18 kPa
sous l'axe du remblai, mais on rencontre les mêmes problèmes que pour la deuxième phase et
on fait les mêmes approches.
On essaie de terminer le chantier en montant le remblai à 10 m, HR =4+3+3= 10 m.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

AI Calculs avec !lcu 12 = 9 kPa, Cu = 41 kPa


• Vérification vis-à-vis du poinçonnement
BID=40/1O=4
6,3 et qu = 6,3 x 41 = 258 kPa
d'où N~ :::::
done F = 258/200 kPa = 1,3.
• Vérification vis-à-vis de la rupture rotationnelle
N = 411 (20xlO) = 0,2
DI H = 1 et <Pl? = 3SO.
Pour N = 0,2; F = 1,15.
BI Calculs avec !leu = 18 kPa, mais avec Cu = 32 kPa seulement à la fin de la deuxième
phase, Cu = 50 kPa
• Vérification vis-à-vis du poinçonnement
BID = 40/10 = 4
d'où N~::::: 6,3 et qu = 6,3 x 50 = 315 kPa
done F = 315 1 200 kPa = 1,57.
• Vérification vis-à-vis de la rupture rotationnelle
N = 501 (20 x 10) = 0,25

DI H = 1 et <Pl? = 35° .
Pour N = 0,2; F = 1,15
et pour N = 0,3 ; F = 1,67
done F::::: 1,41.

COMMENTAIRE
On garde ces phases de chargement et on en vérifiera la validité à l' application 10.11.

Réponse n° 3

On calcule les valeurs de Cv (tableau 10.20) d'après les formules suivantes:

Cv = 2 ,3 kvC(1+ e) a 'd ans le


e domai
omaine eîlasti
astique av, < ap, rrPG éq. 8.23]
sYw

Cv =,2 C + e) a 'd ans lee domai


3 kv(1 omaine p I·astique avr > ap,
eYw

Avec eo = 2,4.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Tableau 10.20. Valeurs de Cv sur un échantillon à 5 m de profondeur


Paramètres SC
NC
c', (kPa) = (J'vO = 25 45 = (J'p = 45 80 160 320
k; (mis) 10 x 10-10 8 X 10-10 4 X 10-10 1,7 X 10-10 0,7 X 10-10
L1e

e
°
2,4
0,03
2,37
0,28 0,58 0,88
2,12 1,82 l,52
cp (m2/s) 20 x 10-8 estimé à 2,8 x 10-8 2,3 X 10-8 1,8 X 10-8
35 X 10-8 1,3 X 10-8

On a estimé la valeur de Cv dans le domaine surconsolidé pour la valeur de 45 kPa, pour


montrer la diminution très rapide du coefficient de consolidation quand on passe dans le
domaine normalement consolidé. On vérifie bien sur les chantiers, que les tassements sont
rapides tant qu' on n' a pas atteint la contrainte de préconsolidation (J~
On trace l'évolution de Cv (figure 10.53) en se référant à la figure [TPG fig. 8.14J.

10-5

10-{)

3,5
2,0-
10-7

10-8 -+. ----'--.-..__.........,_-'---'-'-+-'-r---.--'---'-,-'--'--'-'-""'---'-4--_-èlo(J'v (kPa)


10 25 45 80100 160 320 1000

Figure 10.53. Variation de Cv dans le domaine surconsolidé et normalement consolidé

Réponse n° 4

On calcule les temps de consolidation primaires selon [TPG éq. 8.32J :


Cv
Tv =--Xt
d2

J
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Pour un degré de consolidation moyen U % égal à 95 %, le tableau 10.21 [TPG tab. 8.1]
indique Tv= 1,16.

Tableau 10.21. Facteur temps Tv en fonction du pourcentage


de consolidation U % [TPG tab. 8.1]

U% Tv
5 0,002

10 0,008

20 0,031

30 0,071

40 0,126

50 0,197

60 0,287

70 0,403

80 0,567

90 0,848

95 1,163

99,4 2,000

100 =::>cx:

On remarquera que pour une consolidation de 95 %, on obtiendrait une augmentation un peu


plus faible de la cohésion Cu puisqu'on atteindrait 0,95L1(j'~au lieu de lL1(j'~.
La longueur maximum de drainage d est ici égale à 5 m puisque la face supérieure du rem-
blai est très perméable et que la couche d'argile repose sur une couche de graves propres
également très perméables.

Première phase

On choisit une valeur de Cv proche de la contrainte finale après le chargement des quatre
mètres de remblai au milieu de la couche d'argile.
Soit (j'~= 25 + 80 = 105 kPa (domaine normalement consolidé).
Cv ~ 2 X 10-8 m2/s.

d'où t = 1,16 x 25 8 = 145 x 10 7 s, soit environ 46 ans.


2x1O-
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Deuxième phase

Pour 7 mètres de remblai, (j~ = 25 + 80 + 60 = 165 kPa.


Cv::::: 1,8 x 10-8 m2/s

d'où t=1,16 25 8 = 161xW7 S, soit environ 51 ans.


1,8 x 10-

Troisième phase

Pour 10 mètres de remblai, (J~ = 25 + 80 + 60 +60 = 225 kPa


Cv::::: 1,8 x 10-8 m2/s, d'où la même valeur d'environ 51 ans.

On peut donc estimer le temps de tassement total à environ 150 ans. Toute sophistication du
calcul à ce stade de l'étude est inutile, étant donné la valeur du résultat.

COMMENTAIRE

Ce résultat réaliste donne l'ordre de grandeur de la durée du chantier. Il montre qu'il est évidemment impossible
d'attendre 150 années et qu'il va falloir trouver des solutions techniques permettant de raccourcir le délai de
livraison de la plate-forme, généralement entre 6 mois et 2 ans. Ce délai est imposé contractuellement par le maître
d'ouvrage, conseillé par son maître d'œuvre.

Réponse n° 5

Ces premiers calculs de dégrossissage d'avant-projet doivent être repris et améliorés.


Les calculs effectués sont des calculs unidimensionnels qui ne donnent que les résultats
sous l'axe du remblai et ne tiennent pas compte du caractère bidimensionnel du projet. Les
calculs sont réalisés en petits déplacements et petites déformations, cette hypothèse n' est
visiblement pas vérifiée. Au fur et à mesure de la consolidation, le remblai s'enfonce dans la
nappe phréatique et la partie sous I'eau est déjaugée et entraîne des tassements moins élevés
que ceux calculés.

De plus, il n'a pas été pris en compte le tassement du remblai lui-même qui peut ne pas être
négligeable pour une hauteur de 10 m. L'orthotropie de la perméabilité n'a pas également
été prise en compte : la perméabilité horizontale kh est généralement 2 à 3 fois supérieure à
la perméabilité verticale kv, ce qui va accélérer la consolidation.

Mais surtout les temps de consolidation sont irréalistes et il va falloir proposer des solutions
techniques pour les réduire de façon importante. L'application 10.11 suivante va apporter des
réponses à ces différentes remarques.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

~ Conception et calculs d'un remblai sur sol mou Phase


projet : calculs aux éléments finis

On reprend l' application 10.10 en utilisant la méthode des éléments finis à l' aide du logiciel
Plaxis afin de montrer l'intérêt de cette méthode pour compléter les résultats de l'étude
d'avant-projet qui repose sur des calculs analytiques. Cette méthode très puissante doit être
utilisée de façon pertinente en fixant de façon réaliste les conditions aux limites et en utili-
sant un maillage assez précis.
L'application 10.10 a montré un temps de consolidation incompatible avec le délai de livrai-
son de la plateforme pour construire un projet d'infrastructure, une surface industrielle ou
commerciale. On se fixe 18 mois maximum pour livrer la plate-forme à la cote Zo + 7,50 m.
Pour accélérer la consolidation, il est mis en place, avant l'exécution du remblai, un réseau
carré de drains verticaux sur toute l'épaisseur de la couche d'argile (figure 10.54).

Â;"-10 m~
!
f---
!

10 m

t-
10m

Figure 10.54. Schéma du réseau de drains

On reprend les mêmes phases de chargement: 4, 7 et 10 m. On choisit pour le remblai la


loi élasto-plastique avec critère de Mohr Coulomb. Ses caractéristiques sont les suivantes:
Y = 20 kN/m3, Ysat = 21 kN/m3, <p' = 35°, E = 80 MPa, v = 0,3 et kx = ky = 10-3 rn/s.
Pour l'argile, on retient la loi de Cam-Clay modifiée dont les caractéristiques sont:
Y = 15 kN/m3 et eo = 2,4.
Légère surconsolidation : cr~ = cr~o + 20 kPa.
Cc = 1,0 ; Cs = 0,1 ; <p' = 29° et c' = 10 kPa.
Les caractéristiques effectives de l'argile c' = 10 kPa et <p' = 29° donnent une cohésion Cu de
21 kPa au milieu de la couche d'argile, pour cr' = 45 kPa. Cette valeur peut être comparée à
Cu = 20 kPa de l'application 10.10.

...:::.
Théorie et pratique de la géotechnique. tome 2

L'introduction du réseau de drains transforme le problème de 2D à 3D. Pour rester dans le domaine
bidimensionnel, on a calculé une équivalence permettant de passer du réseau carré de drains à un
réseau de drains perpendiculaires au plan du remblai (sous forme de tranchées drainantes d'une
épaisseur de 0,25 m et espacées de 2 m). Deux hypothèses sont prises en compte pour la perméa-
bilité de l'argile: des perméabilités isotropes et des perméabilités orthotropes kh = 3 kv.
kh = k; = 8,10-10 mis pour ap (tab. 10.17).
Ck = 0,8 défini par l'équation:

[TPG éq, 8.22]

Question n° 1 : Comparaisons des calculs analytiques


et des calculs aux éléments finis

Dans un premier temps, on refait les calculs du remblai sur sol mou de l'application 10.10
avec le logiciel Plaxis. On suppose, comme pour les calculs analytiques, que le remblai et la
couche d'argile sont homogènes et que la couche d'argile et le remblai sont identiques sur
les 1 000 m du chantier. Le maillage d'éléments finis triangulaires à 6 nœuds retenu pour
cette application est assez fin (la vérification d'un maillage plus fin ayant donné les mêmes
résultats). Pour chaque triangle, on obtient les déplacements aux 6 nœuds et à l'intérieur en
3 points d'intégrations, les déformations, les contraintes et les pressions interstitielles.
Le fond horizontal du modèle est bloqué en déplacements verticaux et horizontaux et il est
perméable. Les limites verticales, à gauche et à droite sont bloquées vis-à-vis des déplace-
ments horizontaux. On a donc créé une « boîte» dont la section (x, y) est indiquée par la
figure lO.55, de longueur infinie suivant l'axe z.

Figure 10.55. Maillage du remblai et de l'argile

À partir de ces hypothèses« fortes », pourquoi


peut-on travailler, d'une part, dans le domaine
bidimensionnel, et d'autre part, en ne modélisant que la moitié du remblai (figure 10.55) ?
La limite à droite de 50 m est-elle indispensable, suffisante, pourrait-on placer la limite ver-
ticale à droite à x = 30 m, sous le pied du remblai ?
Les premiers calculs ont été réalisés sur la géométrie initiale et en considérant une mise
en place instantanée de chaque phase de remblai. Le calcul Plaxis du tassement total de la
couche d'argile, pour la limite de droite àx = 30 m est égal à 2,26 m, pour x = 50 m à 2,32 m
(figure 10.56).
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Figure 10.56.Tassements du remblai et de l'argile

Indiquez cette différence de tassement pour les 2 calculs et expliquez pourquoi cette diffé-
rence est faible.
Comparez les résultats du calcul Plaxis avec les résultats des calculs de l'application 10.10.
Pour étudier le temps de consolidation, 2 types de calcul sont fait avec kh = k; et kh = 3 kv.
Pour un degré de consolidation d' environ 98 % on obtient pour :
• kh = kv, un temps total de :::::125 ans.
• kh = 3 k.: un temps total de :::::119 ans.
Comparez ces résultats avec ceux de l'application 10.10, et expliquez la différence de 6 ans
entre les 2 calculs et pourquoi cette différence est-elle relativement faible?
Les calculs vis-à-vis de la rupture du sol de fondation argileux à la mise en place de chaque
phase de remblai ont donné les coefficients de sécurité suivants :
- phase 1 : F = 1,26 ;
- phase 2 : F = 1,33 ;
- phase 3 : F = 1,30.
Comparez avec les valeurs des coefficients de sécurité de l' application 10.10.

Question n° 2 : Comparaisons des calculs analytiques


et des calculs avancés aux éléments finis

Les calculs précédents ont été menés en petits déplacements et petites déformations. Les résul-
tats des tassements montrent qu'on est très loin de ces hypothèses. En outre, il n'a pas été tenu
compte du déjaugeage du poids du remblai au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans la nappe.
Enfin, on n'a pas tenu compte du délai nécessaire à la montée de chaque phase de remblai.
Les calculs en grands déplacements et déformations sont donc repris en déjaugeant la partie
immergée du remblai et avec un délai de 5 jours pour édifier chaque phase de remblai.
Les phases d'exécution du remblai sont les donc les suivantes:
- 1re phase: montée de 4 m de remblai en 5 jours, puis consolidation jusqu'à une surpres-
sion interstitielle maximale /}.U = 10 kPa en un point du maillage proche du milieu de la
couche d'argile et de l'axe du remblai;
- 2e phase: montée de 4 m à 7 m de remblai en 5 jours, puis consolidation jusqu'à une sur-
pression interstitielle maximale /}.U = 10 kPa au même point du maillage ;

I
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

- 3e phase: montée de 7 m à 10 m de remblai en 5 jours, puis consolidation jusqu'à une


surpression interstitielle maximale J1.u = 10 kPa au même point du maillage ;
- 4e phase: poursuite de la consolidation jusqu'à une surpression interstitielle maximale
J1.u = I kPa au même point du maillage pour obtenir la valeur du tassement final.
Trois types de calcul ont été réalisés :
- Calcul L: calcul sur la géométrie initiale, en supposant que la montée du remblai à chaque
phase est instantanée ;
- Calcul 2 : calcul en prenant en compte la durée de montée de 5 jours du remblai à chaque
phase et en actualisant la géométrie du maillage ;
- Calcul 3 : calcul en prenant en compte la durée de montée de 5 jours du remblai à chaque
phase en actualisant la géométrie du maillage et en déjaugeant la base du remblai immergée
dans la nappe.

La figure 10 .57 indique les tassements en fonction du temps pour les 3 types de calcul.
La figure 10.58 indique les dissipations des surpressions interstitielles en fonction du temps
pour les 3 types de 'calcul.

Le tableau 10.22 compare les résultats des 3 calculs avec F : coefficient de sécurité, s : tas-
sement, t : temps.

Commentez l' intérêt de réactualiser le maillage du sol argileux et la prise en compte du


déjaugeage du remblai. Pourquoi est-ce important pour ce projet?
Commentez le tableau 10.22.

Tassement (rn)

-0,5

-1,5-' .-

,,
,,
-2· ·---------------------f----------------
I
I
I
I
I
, I

, I
I

- 2,5 -+--------+'-------l---------+-----_-l--~ Temps


a 20 000 40 000 60 000 80 000 Gour)
-_ 1 -2 --- 3

Figure 10.57. Courbes des tassements en fonction du temps


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Surpression
interstitielle
(kPa)

-10

-20

-40

-60

_80+- ~----------_4------------~----------4-~Temps
o 20 000 40 000 60 000 80 000 Gour)

-1 - 2 --- 3

Figure 10.58. Dissipations des surpressions interstitielles en fonction du temps

Tableau 10.22. Résultats des 3 calculs

Fin de
t= phase 2e phase 3e phase
consolidation
s (m) s (m) s (m) s (m)
Calcul F F F (an)
t (an) t (an) t (an) t

CalculI 1,26 1,16 1,33 1,87 1,30 2,29 2,32


39 81 119 166

Calcul2 1,27 1,06 1,48 1,63 1,49 1,95 1,98


30 58 79 109

Calcul3 1,32 0,96 1,48 1,53 1,50 1,87 1,90


27 53 75 98

Question n° 3 : interaction avec une structure fondée sur pieux

Le tassement de la couche d'argile génère-t-il des déplacements horizontaux?


Si avant les travaux, une structure est fondée sur pieux à 4 m du pied du futur remblai
(figure 10.59), quelle sera l'incidence de la construction du remblai sur les pieux?
Pour la suite de l'application on ne gardera pas cette structure sur pieux.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Figure 10.59. Schéma simplifié du remblai, de l'argile et du groupe de pieux

Question n° 4

Pour réduire les temps de consolidation, on met en place un réseau carré de drains verticaux
sur toute l'épaisseur de la couche d'argile (figure 10.54). Les drains peuvent être des drains
en sable, mais la plupart du temps, pour des raisons économiques et de délai d'exécution, ce
sont des drains préfabriqués soit cylindriques de 5 cm de diamètre, soit plus généralement
des drains plats d'un diamètre équivalent à 5 cm.
Le réseau de drains est dimensionné pour répondre au cahier des charges du maître d'ou-
vrage, ici un délai de 18 mois.
Sur quel principe repose l'accélération des tassements par la mise en place du réseau de
drains verticaux [voir TPG § 8.5.4] ?
Le dimensionnement du réseau de drains ne fait pas partie de cette application. Il dépend du
diamètre des drains, de la maille et de la perméabilité horizontale.
Pourquoi est-il important de déterminer avec soin la perméabilité horizontale?
L'introduction du réseau de drains transforme le problème de 2D à 3D. Pour rester dans le domaine
bidimensionnel, on a calculé une équivalence permettant de passer du réseau carré de drains à un
réseau de drains perpendiculaires au plan du remblai (sous forme de tranchées drainantes d'une
épaisseur de 0,25 m et espacées de 2 m [figure 10.60]). Sont pris en compte deux hypothèses pour
l'argile: des perméabilités isotropes et des perméabilités orthotropes avec kh = 3 k.,

Figure 10.60. Schéma du réseau de drains


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Les phases d'exécution du remblai sont les suivantes pour une durée totale du chantier de
540 jours:
• 1re phase: montée de 4 m de remblai en 5 jours, puis consolidation pendant 175 jours;
• 2e phase : montée de 4 m à 7 m de remblai en 5 jours, puis consolidation pendant 175jours ;
• 3e phase: montée de 7 m à 10 m de remblai en 5 jours, puis consolidation pendant 175 jours.
Les calculs tiennent compte des grands déplacements et déformations, du déjaugeage de
la partie immergée du remblai et d'un délai de 5 jours pour édifier chaque phase de rem-
blai pour être comparables aux résultats du § 10.11.1.2. Ils ont été réalisés pour kh = k.; et
kh = 3 k.:
Est-il possible que la plate-forme soit livrable en 18 mois? Vous vous inspirerez des
figures 10.61 et 10.62 représentant respectivement le tassement et la dissipation des surpres-
sions interstitielles en un point proche du milieu de la couche d'argile, sous l'axe du remblai
et entre deux drains, en fonction du temps.

Tassement
(m)

o -----_...--;-, ------ -;.--;- -------;, -f------


,
----- ----------.------;---- -- ------- -----------------;
, ,,
, ,,, ,,
! t t

,, ,,
,, ,,,
, ,
; I I !

- 0,5 ---------{--------
;
- -i--
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I
-------- ------- -------.---~_
j !
...------------ ----------- ----4.
,,
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,, ,,
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I· -1,5 ---~---~-~-----_
.. _-------_._ .. ....... )..__ ...... "" ...•..... _-- .-..•_-_. - ..- ....... ~
"

r : : 1,76
I
,'"/, 1,88
, ,
, ,, ~
"'-- 1,87
_2+- ~----~ __~~ ----------~----------------+_~Temps
a 180 360 500 540 1 000 1 500 Gour}

Figure 10.61. Tassement du remblai en fonction du temps


pour les 2 hypothèses de perméabilité

Expliquez les différences pour les 2 hypothèses de perméabilité.


Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Surpression interstitielle (kPa}

a ----------r----------r-------r-r----
, I
, !
, ,
--------1------,...---------------
, 1
,,
,,
!
• { f I ~ I

- 20 - ---- - }---
I
------ }---
I
----}--f.----
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----------------------{-------------------------------1
1 1
1 I Ii I I 1
J If' J r
I I ! ! I i
I f ~ ~ t ,
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---~--------------------_i--~,--------------------------~
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I! I I
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-80 - ----.-.--.
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---..- --.- - --..-- - j
-.---.-j.----.--.--- ..-.----.-.---- ..- - -
I
······i
I
I j I I
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I I I I
~ I I I
~ I ~ I
~ , I I
I I I I
I I I I
I I I ,
-100+i------~----+---~~--------------+----------------+--~Thmps
o 180 360 500540 1000 1500 Gaur)

Figure 10.62. Dissipations des surpressions interstitielles en fonction


du temps pour les 2 hypothèses de perméabilité

Réponse n° 1 : comparaisons des calculs analytiques


et des calculs aux éléments finis

La longueur du remblai de 1 000 m pour une largeur moyenne de 80 m permet de faire un


calcul en déformation plane [TPG § 6.1], ce qui suppose les mêmes géométries et les mêmes
caractéristiques de sol sur 1 000 m !
Mais pour un projet, sur ces 1 000 m, par exemple, on peut sélectionner quelques sections
significatives, et en particulier la plus défavorable: le calcul bidimensionnel donnera des
résultats dans le sens de la sécurité.
Dans le plan x, y, le problème est symétrique par rapport à l'axe vertical passant par le
milieu du remblai, les caractéristiques des sols étant homogènes pour l'argile et le remblai.
On peut donc réduire l'étude à la moitié de ce dernier. Mécaniquement, il n'y aura que des
déplacements verticaux sous l'axe du remblai. Hydrauliquement l'axe de symétrie est une
limite imperméable pour l'écoulement et la consolidation.
La frontière de droite qui bloque les déplacements horizontaux doit être assez éloignée du pied
du remblai pour ne pas empêcher les déplacements horizontaux dus au tassement du remblai
et de l'argile. Dans cette application, elle a été fixée à 50 m et on a vérifié qu'une frontière à
60 m ne modifie pas les résultats: on peut donc garder les limites de la figure 10.55.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

REMARQUE
Si on plaçait la frontière sous le pied du remblai, on serait ramené à un cas œdométrique, ce qui n'est pas le cas
du projet.

Le calcul Plaxis du tassement total de la couche d'argile, pour la frontière de droite à x =


30 m égal à 2,26 m, correspond au cas œdométrique.
Pour x = 50 m, il est égal à 2,30 m et correspond au cas bidimensionnel, il est donc normal
qu'il soit plus élevé.
Ici, la différence est faible parce qu'on n'est pas loin de conditions œdométriques : en effet, le
rapport de la largeur moyenne du remblai sur l'épaisseur de la couche d'argile égal à 4 est nette-
ment supérieure à 1 [TPG § 8.6], valeur en deçà de laquelle l' effet bidimensionnel est significatif.
Le calcul analytique, en condition œdométrique, de l'application donne un tassement de
2,24 m, très proche du calcul aux éléments finis.
Pour les temps de consolidation, on obtient des temps du même ordre de grandeur: 150 ans
pour le calcul analytique et, avec les mêmes hypothèses d'isotropie de perméabilité, 125 ans
pour le calcul aux éléments finis.
Pour kh = 3 k.; on gagne relativement peu sur la durée de la consolidation, puisqu'on est
proche des conditions œdométriques pour lesquelles la perméabilité horizontale ne joue
aucun rôle (l'écoulement étant seulement vertical).
Les calculs vis-à-vis de la rupture du sol de fondation argileux en contraintes totales avec Cu
ont donné les résultats suivants (application 10.10) :
- phase 1 : F::::; 1,35 ;
- phase 2 : F::::; 1,3 ;
- phase 3 : F entre 1,15 et 1,4.
Les calculs Plaxis vis-à-vis de la rupture du sol de fondation argileux en contraintes effec-
tives, avec c' et <p', ont donné les résultats suivants:
- phase 1 : F = 1,26 ;
- phase 2 : F = 1,33 ;
- phase 3 : F = 1,30.
Les coefficients de sécurité sont donc du même ordre, les valeurs proches de 1,3 sont cor-
rectes en phase de chantier: à court terme l'argile n'est pas drainée.

COMMENTAIRE
À titre indicatif, les calculs Plaxis vis-à-vis de la rupture du sol de fondation argileux en contraintes totales avec
Cu = 20 kPa sur toute l'épaisseur de la couche d'argile indique, à l'issue de la première phase de remblai de 4 m,
un coefficient de sécurité de 1,36. Ce résultat est tout à fait comparable à celui obtenu avec le calcul analytique.

Réponse n° 2 : comparaisons des calculs analytiques


et des calculs avancés aux éléments finis

Pour ce projet, on constate l'importance de ne pas se contenter d'un calcul classique en


déroulant les calculs dans la géométrie initiale, comme pour les petits déplacements et les
petites déformations [TPG § 6.3.1].
En réactualisant le maillage au fur et à mesure du calcul et en déjaugeant le remblai qui
s'enfonce dans la nappe, Plaxis permet d'affiner les calculs vers des résultats plus réalistes.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

La différence est significative pour les tassements puisqu'ils sont réduits de 0,42 m dans
l'axe du remblai: on peut en tenir compte pour l'économie du projet. Les durées de conso-
lidation diminuent aussi beaucoup du fait de la prise en compte de l'épaisseur réduite de la
couche d'argile au fur et à mesure du tassement. Mais par rapport au projet, elles demeurent
évidemment trop importantes et restent, de toute maniere, des ordres de grandeur.
Cette application montre aussi pourquoi il ne faut pas attendre la consolidation complète
3 centimètres en 23 ans !
Ce résultat est tout à fait conforme à l'abaque de la figure 10.63 et au tableau 10.21
[TPG tab. 8.1]. On atteint la consolidation finale pour un temps infini.

Degré de consolidation U (%)

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0,01 0,02 0,05 0,1 0,2 0,5 2 5 10 v H2

Figure 10.63. Abaque du degré de consolidation U


en fonction du facteur temps Tv [TPG fig. 8.17]

Réponse n° 3 : intéraction avec une structure fondée sur pieux

On n'est pas dans des conditions œdométriques qui n'entraînent que des déplacements
verticaux (tassements), mais dans des conditions bidimensionnelles qui génèrent des dépla-
cements verticaux et horizontaux, sauf sous l'axe du remblai où par raison de symétrie les
déplacements horizontaux sont nuls.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

La figure 10.64 indique en pied de remblai des déplacements horizontaux significatifs d'en-
viron 0,40 m maximum au sommet de la couche d' argile.

Figure 10.64. Tassements du remblai et de l'argile


et déplacements horizontaux sous le pied du remblai
Les déplacements horizontaux sont fortement amplifiés

Ces forts déplacements horizontaux, pour des pieux proches du pied du remblai, vont
provoquer des moments dans les pieux qui vont entraîner leur rupture (les pieux n' étant
généralement pas armés pour résister à ce type de sollicitations [figure 10.65]).

Figure 10.65. Tassements du remblai et de l'argile et déplacements horizontaux


Les déplacements des pieux sont fortement amplifiés

Réponse n° 4

La durée de consolidation primaire est proportionnelle au carré de la distance de drainage d


[TPG éq. 8.33] :
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

La mise en place des drains verticaux, en raccourcissant la distance de drainage, permet de réduire
considérablement le temps des tassements de consolidation primaire. Pour un projet donné, plus
le délai imposé par le maître d'ouvrage sera court et plus la maille de drains sera serrée.
Il est très important de bien déterminer la valeur de la perméabilité horizontale puisqu' on a
un écoulement horizontal vers les drains verticaux. La figure 10.66 montre le fonctionne-
ment d'un drain.
Au milieu de la couche d'argile, l'eau a un écoulement horizontal vers le drain. Au-dessus et
au-dessous du milieu de la couche d'argile, l'eau a écoulement horizontal et vertical. L'eau
évacuée par le drain s'écoule vers le remblai perméable ou vers les graves perméables. Il est
donc toujours nécessaire que la base du remblai soit perméable pour évacuer l'eau des drains.

Remblai perméable

10 m

--+- Écoulement de l'eau en surpression

Figure 10.66. Fonctionnement d'un drain

Le rôle des drains est d'accélérer la consolidation. En revanche, ce ne sont pas des inclusions
permettant de diminuer le tassement, et les déplacements seront les mêmes avec et sans
drains (figure 10.67).

Figure 10.67. Déplacements des sols et des drains


Stabilité de pentes - Chapitre 10

D' après la figure 10.61, on voit l'intérêt de la prise en compte de la perméabilité horizontale
de l'argile.
Pour 18 mois, le tassement est de 1,86 m et il ne reste qu'un cm pour atteindre le tassement
final de consolidation.
En revanche, pour kh = k.; il resterait encore 12 cm ce qui peut être incompatible avec les
contraintes du projet.
Il faut évidemment que cette valeur kh = 3 k; soit valide.
Parallèlement, on constate sur la figure 10.62 que la dissipation des surpressions intersti-
tielles, d'un point situé au milieu de la couche d'argile, proche de l'axe du remblai et entre
deux drains, est plus rapide avec kh = 3 k.:
En conclusion, la plate-forme est livrable en 18 mois. L'exécution préalable du réseau de
! drains a permis de réduire la durée de chargement d'environ 100 ans à 18 mois. Mais cela a
I c évidemment un coût !
r

~!!I!A-L!!!!L""'" Conception et calculs d'un remblai


sur sol mou avec surcharge temporaire

On reprend les mêmes caractéristiques de l'argile reposant sur une couche de graves com-
pactes et du remblai de l' application 10.10.
Il est projeté de construire une plate-forme routière de 20 m de large, 1 000 m de long et de
2 m de haut par rapport à la cote actuelle du terrain naturel Zo (TN). Pour accélérer le tasse-
ment, on place une surcharge temporaire en une seule phase de chargement.
La figure 10.68 représente un schéma simplifié de l'état initial à la fin de construction du
remblai exécuté en une seule phase, de l'état intermédiaire avec la surcharge et enfin de l'état
final après enlèvement de la surcharge.

État initial État intermédiaire avec surcharge État final

Figure 10.68. Schéma simplifié du remblai sur la couche d'argile molle

Question n° 1

Déterminer la hauteur maximale de remblai à mettre en place en une seule phase. Calculer
la hauteur de la surcharge temporaire.

l
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

Question n° 2

À partir de quelle durée de consolidation sera-t-il possible d'enlever la surcharge tempo-


raire? On demande une estimation, sans chercher trop de précision. Que pensez-vous de
cette durée ?

Question n° 3

Le maître d'ouvrage exige une livraison de la plate-forme dans un délai maximum de 3 mois.
D'après les résultats de l'application 10.11, proposez une solution technique permettant de
respecter ce délai. On ne demande aucun calcul, mais seulement la justification des principes
de la méthode.

Réponse n° 1

D'après l'application 10.10, on retient HR = 4 m, et en première approximation un tassement


de 1 m pour pouvoir estimer la valeur de B:::::: 24 m.
La vérification vis-à-vis du poinçonnement donne:
B / D = 24/10 = 2,4
d'où N~:::::: 5,5
et qu = 5,15 x 20 = 110 kPa
done F = 110/80 kPa = 1,38.
Les calculs vis-à-vis de la rupture du sol de fondation argileux en contraintes totales, avec
Cu' ont donné les résultats suivants (application 10.10) : F:::::: 1,35.

On peut donc considérer que la hauteur maximale, pour une seule phase de travaux, est
HR=4m.
En considérant d'une part une seule couche d'argile de 10 m et d'autre part une contrainte
~O" sans dégression de 80 kPa, le calcul du tassement total de consolidation primaire donne
la valeur de 1,17 m.
En découpant la couche d'argile en 5 couches et en tenant compte, ou pas, de la diffusion de
la surcharge du remblai de 80 kPa, on obtient le tableau 10.23.
On retiendra un tassement total en fin de consolidation de 1,20 m : il restera donc une hau-
teur au-dessus de la cote Zo de 2,80 m supérieure à 2,0 m. Avec 4 m de remblai, on a donc
bien une surcharge temporaire.
La hauteur de remblai HR strictement nécessaire pour livrer une plate-forme à 2,00 m serait
de 2,90 m. En effet, pour HR = 2,90 m, on obtient un tassement final de 0,90 m. Quand les
0,90 m de tassement seront atteint, on enlèvera donc l'épaisseur de 1,10 m de remblai qui
constituait la surcharge temporaire.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Tableau 10.23. Valeurs des tassements des 5 couches d'argile

Profondeur
O'~ (kPa) O'~(kPa) AO'~(kPa) Msc(m) MNc(m) Mt(m)
(m)
Oà2 5 25 80 0,04 0,31 0,35
80 0,31 0,35

2à4 15 35 80 0,02 0,25 0,27


80 0,25 0,27

4à6 25 45 80 0,02 0,22 0,24


77 0,21 0,23

6à8 35 55 80 0,01 0,19 0,20


74 0,17 0,18

8 à 10 45 65 80 0,01 0,17 0,18


72 0,15 0,16

Total Sans diffusion de la surcharge de remblai 1,24


Avecdiffusion de la surcharge de remblai 1,19

Réponse n° 2

On considère pour les contraintes au milieu de la couche d'argile, autour de 100 kPa, en
fonction de la figure 10.53, une valeur constante de Cv = 2 . 10-8 m2/s pour les remblais de
2,90 ill et 4,00 m.

On obtient d'après Tv = Cv Xt [TPG. éq. 8.32] la valeur Tv = 0,025 t (années).


dz
On en déduit U % d'après le tableau 10.21, la figure 10.63 et les équations suivantes
[TPG. éq. 8.34 et TPG éq. 8.35] :

U ) 8 - rez T
U > 60 % => Tv = 1,781- 0,93310g(100 - U) ou ( 100 = 1- Jt2 e 4 v

Puis ~a'(t) pour une durée donnée de la consolidation.


Ici, le tassement œdométrique en fonction du temps est calculé de façon simplifiée en consi-
dérant une seule couche d'argile de 10 m, les caractéristiques du sol au milieu de la couche
à 5 m, et sans dégression de la surcharge apportée par le poids du remblai. On tient compte
évidemment du tassement de 0,08 m dans la partie surconsolidée entre 25 et 45 kPa.
On calcule d'abord les tassements et les durées de consolidation pour un remblai de 2,90 m.
Le tableau 10.24 donne le détail des calculs.
Théorie et pratique de la géotechnique. tome 2

Tableau 10.24 Tassements du remblai de 2,90 m et durées de consolidation.

Propriétés Durée de consolidation


lOans 20ans 30ans 50ans 70ans
Tv 0,25 0,5 0,75 1,25 1,75
U(%) 55 75 88 96 99
~a'(t) (kPa) 32 43 51 56 58
set) (m) 0,38 0,61 0,76 0,84 0,87

On calcule ensuite les tassements et les durées de consolidation pour un remblai de 4,0 m.
Le tableau 10.25 donne le détail des calculs.

Tableau 10.25. Tassements du remblai de 4,0 m et durées de consolidation.

Propriétés Durée de consolidation


5 ans lOans 20ans 30ans 70ans
Tv 0,125 0,25 0,5 0,75 1,75
U(%) 40 55 75 88 99
~a'(t) (kPa) 32 44 60 70 80
set) (m) 0,38 0,63 0,90 1,04 1,17

On constate donc qu'il faudrait laisser la surcharge temporaire pendant environ 20 ans. C'est
évidemment beaucoup trop important.

Pour ce projet, la solution d'une surcharge temporaire n'est pas efficace. L'épaisseur de la
couche d'argile est trop importante et la faible capacité portante de l'argile ne permet pas de
mettre en place une surcharge significative.

La figure 10.69 montre les résultats d'un calcul Plaxis sur la géométrie initiale, plus précis
que le calcul analytique, puisqu'il intègre le calcul bidimensionnel et la variation de kv donc
de Cv en fonction des contraintes. On obtient une durée de la surcharge temporaire de l'ordre
de 10 ans, valeur irrecevable également.

Réponse n° 3

D' après l' application 10.11, il faut mettre en place un réseau de drains verticaux avant d' exé-
cuter le remblai pour accélérer la consolidation.

La maille sera calculée en fonction de la durée imposée par le projet.

À titre indicatif, on a repris la même maille que celIe de l'application 10.11. On constate
qu'on peut enlever la surcharge temporaire avant 1 mois.
Stabilité de pentes - Chapitre 10

Tassement
(m)

-0,3

-1,2

-1.54-------------~-----------+------------4-------------~~Temps
o 5000 10 000 15000 20 000 Gour)

- HR=2,90m - HR=4,00m

Figure 10.69. Comparaisons des tassements avec et sans surcharge

La figure 10.70 indique les courbes de tassement en fonction du temps des remblais de 2,90
et 4,0 fi et du remblai de 4 m reposant sur le réseau de drains verticaux.
Tassement
(m)

-0,3

-0,6

-1,2+----------+----------~--------4----------+----------~~Temps
o 20 40 60 80 100 Gour)

- HR=2,90m --- HR = 4,00 m - HR=4,OOm+draîns

Figure 10.70. Courbe de tassement en fonction du temps suivant les trois hypothèses

l
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

On constate l'efficacité des drains par rapport au faible intérêt de la surcharge temporaire.

REMARQUE
Dans le cas d'une argile organique, on pourrait d'ailleurs laisser la surcharge temporaire jusqu'à la fin de la conso-
lidation (ici inférieure à 3 mois) pour surconsolider l'argile afin de diminuer de façon significative les tassements
de fluage (consolidation secondaire).

Au déchargement de la surcharge, on constate un léger soulèvement « élastique» de la


couche d'argile (figure 10.70, cas avec drains). On le mesure également sur les chantiers.

Avant de construire des bâtiments industriels sur des argiles molles, il est nécessaire de pré-
charger toute la couche d' argile compressible pour éviter des tassements de consolidation
après la construction.
Cette application concerne le préchargement par un remblai d'une couche d'argile molle
peu épaisse.

On reprend les mêmes caractéristiques de l' argile reposant sur une couche de graves com-
pactes et du remblai de l'application 10.10.
On projette de construire des hangars industriels de 20 m de large et dont le dallage doit
supporter une charge de stockage quasi-permanente de 40 kPa.
Le terrain est constitué d'une couche d'argile molle de 2 m d'épaisseur reposant sur des
graves perméables qu'on considérera incompressibles. L'argile molle a les mêmes carac-
téristiques que celles décrites aux applications 10.10 et 10.11. La nappe est également
affleurante.
On veut construire les hangars après consolidation d'au moins 40 kPa de la couche d'argile
pour éviter des tassements incompatibles avec le bon fonctionnement des aires de stockage.
La figure 10.71 représente un schéma simplifié de l'état initial à la livraison de la plateforme.

État initial Fin de chargement Livraison de la plate-forme

Figure 10.71. Différentes étapes du chargement par le remblai


Stabilité de pentes - Chapitre 10

Question n° 1

Déterminer la hauteur maximale de remblai à mettre en place en une seule phase, en vérifiant
que les coefficients de sécurité sont égaux ou supérieures à 1,3.

Question n° 2

À partir de quelle durée de consolidation sera-t-il possible d'enlever le remblai? Que pen-
sez-vous de cette durée ?

Réponse n° 1

Après quelques calculs préliminaires on retient HR = 6 m.

Vérification vis-à-vis du poinçonnement

BID = 20/2 = 10
d'où N~::::: 9
qu = 9 X 20 = 180 kPa
donc
F = 180/120 kPa = 1,5.

Vérification vis-à-vis de la rupture rotationnelle,


d'après les abaques de l'application 1D. 10

N = 20120 x 6 = 0,167.
DIH = 0,33 et <Pl? = 35°.
Pour N = 0,1 ; F :::::
0,90
et pour N = 0,2 ; F::::: 1,38
done F::::: 1,22.

COMMENTAIRE
Quoiqu'un peu faible, on conserve HR = 6 m (on obtiendrait F = 1,4 pour HR = 5 m).

Réponse n° 2

Le tassement « élastique» dans le domaine surconsolidé entre 5 et 25 kPa est égal à


Msc=4cm.
Le tassement final de consolidation pour une surcharge de 40 kPa est égal à MNC = 15 cm,
soit un tassement total Sh, = 19 cm.
Le tassement final de consolidation pour le remblai de 6 m qui apporte une contrainte de
120 kPa est égal à MNC = 42 cm, soit un tassement total Mt = 46 cm.
Théorie et pratique de la géotechnique, tome 2

On considère que le tassement élastique est très rapide. Par rapport à la figure 10.53, on voit
qu'on peut prendre un Cv de l'ordre de 30 . 10-8 m2/s.

D'après l'équation t = Tv ~2 [TPG éq. 8.33J avec d = 1 m, on a la relation:


v
t = 1,54 Tv (mois).
Pour Tv = 1,16 (U = 95 %) on obtient 23 jours.
On vérifie bien que le tassement est rapide.

Pour les tassements de consolidation, toujours en référence à la figure 10.53, on retiendra


Cv = 2 . 10-8 m2/s. Ce qui donne t = 19,3 Tv (mois)

Pour Tv = 1,16 (U == 95 %), on obtient environ 2 ans, durée de consolidation généralement


trop importante pour un projet, d'où l'intérêt du remblai apportant une contrainte largement
supérieure (120 kPa) à celle du projet de 40 kPa.

On calcule le pourcentage de consolidation à obtenir d'après [TPG éq. 8.30J :

f.TPG éq. 8.30]

Soit U = 15/42 = 0,36 = 36 %.

D' après la figure 10.63 et [TPG éq. 8.34J, à la valeur U = 36 % correspond Tv = 0,1.
Ce qui donne le temps de consolidation t = 19,3 x 0,1 (mois) :::::2 mois nécessaires pour
obtenir les 15 cm de consolidation primaire.

La figure 10.72 illustre ce résultat. Elle indique les tassements en fonction des durées de
consolidation pour un remblai de 2 m apportant une contrainte de 40 kPa et pour un remblai
de 6 m apportant une contrainte de 120 kPa.

Tassement(em)

-10
,,
-19
-20 :::~::_,."
, t--i----_
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' , ,
,
s
,• ,
,

-50+-~'~~~'--------------~'------------------
__~---- __~~Thmps
o 1 2 3 10 20 (mois)

Figure 10.72. Durées de consolidation pour les remblais de 2 m et de 6 m


Stabilité de pentes - Chapitre 10

En additionnant le temps de consolidation « élastique» au temps de consolidation primaire,


on laissera en place le remblai de 6 m pendant environ 3 mois. On vérifiera sur le chantier
qu'on a bien obtenu, au moins, 4 + 15 = 19 cm de tassement avant d'enlever le remblai.
Lors de l'enlèvement du remblai de 6 m, la couche d'argile est déchargée de 45 à 5 kPa. On
aura un rebond élastique estimé de 6 cm. La charge de stockage de 40 kPa produira, à son
tour, un tassement élastique de 6 cm. Il n'est pas tenu compte dans cette application que le
module de déchargement est supérieur au module de chargement [TPG § 10.3].

COMMENTAIRE
On peut conclure que dans le cas d'une faible épaisseur de la couche d'argile, la technique de préchargement tem-
poraire peut être utilisée car la durée de préchargement est assez courte.

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