Vous êtes sur la page 1sur 1

Médiation culturelle : L’aigle de Suger

Présentation de l’œuvre :

L’aigle de Suger, haut de 43 cm et large de 27 cm, a été réalisé entre 1130 et 1140 par des orfèvres
parisiens sur ordre de l’abbé Suger, à partir d’un vase romain/égyptien. Il est conservé au musée du
Louvre, au département des objets d’art. C’est un vase qui a été embelli pour enrichir le trésor de la
basilique de Saint-Denis.

Problématique :

En quoi ce vase est une œuvre d’art multiculturelle ?

Description de l’œuvre :

Ce vase est fait en porphyre et l’ornement est en argent doré, prenant la forme d’un aigle aux ailes
déployées. Le support représente les pates de l’aigle, le vase, lui, représente le corps. Autour du vase,
il y a deux ailes, et la tête est sur le dessus du vase. Les ornements sont de couleurs dorés, tandis que
le vase est de couleur puce (nuance de marron) avec des points blancs.

Interprétation de l’œuvre :

Suger (1122-1151), conseillé des rois de France Louis VI le Gros et Louis VII le Jeune, était abbé de la
Basilique de Saint-Denis. Il avait pour projet de reconstruire la basilique et d’enrichir son trésor
occupant une place centrale dans la symbolique royale. La légende raconte qu’il aurait trouvé dans
un coffre un vase de porphyre antique et qu’il aurait commandé une monture d’orfèvrerie pour en
faire une aiguière liturgique.

Sur la collerette à la base du coup, nous pouvons lire une inscription en latin : « INCLUS GEMMIS
LAPIS ISTE MERE UR ET AURO / MARMOR ERAT SED IN HIS MARMORE CARIOR EST » (« cette pierre
méritait d’être sertie dans l’or et les pierres précieuses. Elle était de marbre mais elle est ainsi plus
précieuse que le marbre »)

On remarque que l’aspect de l’aigle est inspiré de l’étoffe byzantine du IXème siècle appelée « suaire
de Saint Germain » se trouvant dans l’église Saint-Eusèbe d’Auxerre. Il annonce aussi par certains
côtés les débuts de l’art gothique. De plus on sait que l’artiste, pour faire l’aigle, a plutôt représenté
ce qu’il avait à disposition, à savoir un faucon. On peut le voir grâce à la présence des dents tomiales
(petites excroissances de chaque côté du bec du faucon qui lui permet de tuer sa proie en lui
arrachant les cervicales).

Conclusion :

Ce vase est une œuvre d’art multiculturelle car ses origines et ses utilisations ont été diversifiée à
travers les années, passant d’un vase à priori ordinaire en Egypte, à un trésor pontifical français.

Vous aimerez peut-être aussi