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Bonjour et bienvenue dans ce cours destiné aujourd'hui à nous aider

à mieux comprendre ce que sont les catégories de gestion des aires protégées.
L'ouvrage de référence à consulter en complément du cours,
ce sont à nouveau les Lignes directrices
sur l'application des catégories de gestion développées
par la Commission mondiale des aires protégées.
Vous voyez le recueil ici.
Profitons-en pour écouter rapidement Charlotte
qui nous a présenté la définition lors du module précédent
et qui nous en dit un peu plus sur cette commission très importante pour nous
et dont nous reparlerons à plusieurs reprises.
Regardez le site de la CMAP ou WCPA que je vous indique ici
car vous y trouverez beaucoup de matériel utile
tout au long de ce Mooc.
La CMAP ou WCPA en anglais est la Commission mondiale
sur les aires protégées.
C'est une des six commissions spécialisées de l'IUCN.
Elle a été créée en 1958 et aujourd'hui,
elle est gérée par le programme global de l'IUCN sur les aires protégées.
Alors, c'est une commission qui aujourd'hui compte environ
1800 membres dans 140 pays du monde.
Et ce qui est intéressant, c'est qu'elle a comme mission de mettre en place,
en tout cas de promouvoir, un réseau représentatif
mondial d'aires protégées marines et terrestres
qui soient gérées de manière efficace.
Au niveau de l'Afrique, on considère qu'il y a deux régions
au niveau de la CMAP.
Il y a la région Afrique centrale et de l'ouest
et il y a évidemment la région Afrique de l'est et australe.
Alors, je vais vous parler particulièrement de la région Afrique centrale
et de l'ouest qui aujourd'hui compte environ 110 membres
qui viennent d'une vingtaine de pays.
Alors, nous avons malheureusement quelques pays
qui ne sont pas encore représentés.
Mais ce qui est bien, c'est que dans cette Commission,
nous avons des membres qui viennent de différentes catégories d'acteurs.
Vous avez par exemple des directeurs d'aires protégées,
vous avez des spécialistes, on dit des praticiens n'est-ce pas,
les gestionnaires d'aires protégées eux-mêmes.
Nous avons également des personnes qui travaillent
dans des organismes internationaux.
Nous avons des personnes qui travaillent dans les ONG,
organisations non-gouvernementales.
Nous avons également d'autres experts qui ne travaillent pas
nécessairement sur les aires protégées mais qui travaillent
sur d'autres thématiques en lien avec la biodiversité
et la protection de la nature.
Donc, c'est un réseau vraiment très dynamique et très inclusif,
on va dire, qui essaie de mettre ensemble l'ensemble des expertises
que nous avons au niveau de la région en matière
de gestion des aires protégées.
Alors, pour devenir membre de la Commission mondiale des aires protégées,
il faut être prêt, n'est-ce pas, à s'investir
et à contribuer à la mission de la Commission de manière volontaire.
Donc, c'est vraiment du bénévolat.
Alors, l'adhésion se fait en deux étapes.
La première étape consiste à remplir un formulaire en ligne.
C'est un formulaire qu'on trouve sur le site internet de l'IUCN.
Le candidat va donc remplir ce formulaire
et informer sur ses intérêts, sur ses points d'intérêt,
son expertise et également la façon dont il souhaite contribuer
aux différentes composantes de la Commission.
Ensuite, il doit envoyer...
il ou elle doit envoyer son CV
au Secrétariat de l'IUCN qui s'occupe des membres.
Ensuite, ce CV ainsi que ce formulaire seront analysés
par la direction de la Commission au niveau de l'Afrique centrale
et de l'ouest.
Et enfin, la personne va recevoir une réponse
de la part du Secrétariat qui lui confirme ou non
qu'il a adhéré officiellement à cette Commission
et recevra en même temps des informations
sur ce qu'on attend d'un membre de cette Commission
et sur tous les bénéfices qu'on peut avoir en tant que membre de la CMAP.
Lors du module précédent, nous avons appris à identifier ce qu'est
une aire protégée, selon la définition que je vous rappelle ici.
Travailler sur les catégories, c'est d'abord s'interroger
sur la nature du territoire car ces catégories ne nous intéressent
que si ce territoire est bel et bien une aire protégée.
La première étape est donc toujours de se demander
si l'on a bien affaire à un espace dont l'objectif principal
est la conservation de la nature.
C'est fondamental.
Alors, à quoi servent les catégories ?
On va le voir, elles ont plusieurs utilisations
possibles mais la principale, c'est tout simplement de permettre
de ranger les différentes aires protégées dans des boîtes assez homogènes
basées sur leurs caractéristiques communes.
Prenons un exemple simple.
Imaginons qu'un jour, vous développiez une cataracte.
Vous vous rendez alors à l'hôpital du coin
pour voir votre ophtalmologiste habituel.
Arrivé là, sa secrétaire vous apprend qu'il est parti en vacances
et ne reviendra pas avant un bon mois.
Mais elle a une idée et vous propose d'être opéré
par son collègue obstétricien qui, bon certes,
n'a jamais opéré d'œil mais est toujours prêt à tenter une nouvelle expérience.
En plus, il est très adroit de ses mains puisque,
avant de devenir chirurgien, il était bûcheron.
Que ferez-vous ?
Allez-vous confier vos yeux à cet expérimentateur enthousiaste ?
Allez-vous partir à la recherche d'un autre ophtalmologiste ?
Et bien, il en va des aires protégées comme des hôpitaux,
elles se ressemblent toutes mais n'ont pas toutes le même rôle,
le même objectif ou la même gestion.
Ranger les plus de 200 000 aires protégées de la planète
dans différentes catégories, comme décrites sur ces courbes
qui représentent la surface couverte, va donc nous permettre
de mieux les identifier, de travailler plus spécifiquement
sur chacune d'entre elles et de développer des outils
plus adaptés à leur mode de gestion, à leur mode de gouvernance,
selon les différentes catégories que l'on voit ici.
Car même si beaucoup pensent qu'être conservateur de parc,
c'est être conservateur de tous les parcs,
et bien, cela n'est pas vrai et il y a en fait différents métiers,
différents profils, différentes responsabilités
en fonction des différentes catégories d'aires protégées.
Pouvoir différencier les sites en fonction de leur principal objectif de gestion,
c'est donc là la fonction centrale de ces catégories.
Voyons maintenant d'autres utilisations possibles.
En identifiant différentes catégories d'aires protégées,
on est à même de savoir si le réseau
qu'on gère comporte justement toutes les modalités possibles de gestion
ou s'il est très, disons, mono-spécifique,
ce qui pourrait laisser penser qu'il est incomplet.
Sur cette carte, on voit par exemple le réseau de l'Office ivoirien des parcs
et réserves qui comporte 14 parcs.
Ici, vous les voyez en hachuré mais tous ces parcs
n'appartiennent qu'à deux catégories, la 1 et la 2.
Pourquoi donc se priver d'autres formes de gestion ?
Une autre fonction du même ordre porte sur la gouvernance.
Même si les catégories se réfèrent à l'objectif de gestion du site,
celui-ci est souvent directement ou indirectement
relié à qui va gérer le territoire.
Avoir différentes catégories de gestion
est un bon moyen d'élargir la liste des différents acteurs
qu'on va impliquer dans le réseau.
Par exemple, en créant autour du parc national de la Pendjari
qu'on voit ici différentes zones protégées d'autres catégories
(chasse, villageoise, etc... une autre zone de chasse ici),
d'autres zones qui sont des aires protégées
mais d'autres catégories, la co-gestion avec d'autres acteurs
(par exemple les populations ou les concessionnaires de chasse),
cette co-gestion peut se mettre en place
alors qu'elle serait difficile si on ne considérait que le parc lui-même.
Une fonction très importante est également de pouvoir mieux
organiser la collecte et l'analyse des données provenant des parcs.
Celles-ci étant mieux ciblées en fonction de la catégorie,
elles deviennent plus facilement lisibles et comparables entre sites.
Dans le même ordre d'idées, les évaluations comparatives de parcs
ne devraient concerner que des sites de même catégorie,
au risque de comparer des mangues avec des bananes.
Une bonne raison supplémentaire de pouvoir ranger nos aires protégées
dans des boîtes qui ont du sens.
D'autres fonctions émergent un peu partout.
Elles sont intéressantes à considérer pour l'avenir en Afrique.
En particulier, on peut définir une réglementation propre
à chaque catégorie et ensuite simplement
établir la liste des parcs par catégorie.
Ainsi, au lieu d'avoir un texte souvent illisible,
comme ce texte des Monts Nimba qui date de 1944,
quand il n'est pas déjà perdu, on ne gère plus qu'une liste de sites
dont tout un chacun sait facilement ce qui est autorisé ou non,
en fonction de sa catégorie.
Cela induit plus de clarté, plus de transparence,
et nous ramène à l'idée que le personnel d'un parc ne devrait pas
passer d'un site à l'autre au gré des mutations,
mais bel et bien aller là où ses compétences seront le plus utiles.
Les catégories visent donc simplement à améliorer la gestion,
l'organisation des aires protégées en les organisant mieux.
Et si quelque part, l'utilisation de ces catégories aboutit
à un résultat inverse, c'est simplement qu'elles sont mal utilisées.
En particulier, on ne peut pas décider de changer la catégorie d'un parc
pour pouvoir en restreindre l'usage ou expulser ses habitants
qui jusqu'alors avaient le droit d'y vivre.
On n'attribue pas une catégorie à un parc
pour en diminuer le niveau de protection.
Tout cela ne correspond en rien à l'usage qui doit en être fait.
En résumé, les catégories sont simplement un outil d'aide
à la planification des aires protégées.
Elles sont relatives à l'objectif de gestion du territoire
et ce dernier nous est donné par le texte de classement
pour un site classique ou encore par la décision
de l'autorité en charge car cela peut être une tradition orale
s'il s'agit d'un site sacré par exemple.
Il faut donc se référer à cela,
à cet objectif pour déterminer la catégorie de gestion.
Voilà, c'est la fin de ce cours.
Le prochain épisode portera sur les catégories elles-mêmes.
Excellente journée !

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