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Concevoir une animation - nature

Concevoir une animation - nature peut prendre de multiples formes selon le contexte dans
lequel elle se déroule.

il existe trois formes privilégiées d'objectifs :

• Centrés sur les savoirs : Faire acquérir des connaissances naturalistes.

• Centrés sur le social : Changer les comportements et les pratiques sociales, adopter des
gestes éco-citoyens respectueux de l'environnement. Priorité aux savoirs faire

• Centrés sur la personne et son rapport à l’environnement : Créer un lien entre la


personne et son environnement, développer des valeurs. Priorité aux savoirs être .

Mais,d'autres paramètres multiplient encore cette diversité de situations d'animation


possibles : sujet, public, lieu, durée, moyens financiers..

Il faut donc utiliser une méthode générale qui devra être adaptée à chaque situation
particulière.
Globalement, toute animation s’appuiera sur :
- une commande
- une étude du terrain
- une fiche ou grille d’animation
- une évaluation

LA COMMANDE

La plupart du temps, un éducateur-nature conçoit une animation à partir d'une demande


réalisée par un commanditaire ou un maître d'ouvrage. Que ce soit par le biais d'une
structure extérieure (école, entreprise, collectivité...) ou simplement par celle qui vous
embauche. Il est rare que l'animateur soit libre de tout choix (auquel cas, il est toujours
bon de se passer sa propre commande). De cette commande, il faut pouvoir en dégager
une sorte de cahier des charges comprenant tous les éléments essentiels qui formeront
le cadre du projet d'animation.

Cahier des charges

Commanditaire (Nom, prénom, raison


sociale, adresse, téléphone, mail etc..)
Date de la commande
Objectif général de l'animation
Thème
Titre
Public ciblé (âge, qualité et nombre)
Lieu
Durée
Nombre d'animateurs requis
Budget d'investissement et de
fonctionnement
Échéance de la conception
Date de la 1ère animation

Pendant toute la période de conception du projet d'animation, il faut revenir régulièrement


sur le cahier des charges

DEMARCHE DE PROJET EN ANIMATION NATURE

I.Le terrain

C'est la toute première étape : Il faut toujours partir du terrain.


Une des activités de l’éducateur-nature est aussi d’arpenter, d’explorer la nature, de s’en
imprégner, la percevoir et la décrypter, afin d'envisager et imaginer la rencontre, la
confrontation entre celle-ci et son public. Cette première phase d'immersion et d'analyse
du milieu est essentielle ; le site choisi deviendra l'objet de découverte pour le public. C'est
seulement plus tard que viendra le temps du choix des approches et des méthodes
pédagogiques, de la sélection des activités, de la conception des éventuels outils et
supports d'animation

Le choix du terrain se fera avant tout, en fonction de ses qualités pédagogiques. Quel est
le lieu qui permettra le mieux d'illustrer le sujet. Par exemple, pour une sortie sur la
géologie, choisir, avec l'aide d’une carte géologique, un endroit qui possède une grande
variété de terrain. Pour une sortie plutôt botanique, vous allez choisir une forêt ou une
zone humide, un milieu riche et « sauvage ».
Le lieu peut aussi être imposé par le commanditaire, et ainsi devenir une « contrainte » du
cahier des charges. Il peut également être imposé par votre situation professionnelle
(garde animateur d'une réserve naturelle par exemple). Dans ce cas, il faudra s'immerger
dans ce milieu en particulier et l'analyser pour pouvoir en exploiter le maximum pour le
projet d'animation.

• Proposition de méthode pour cette phase de terrain :

1. D'abord, commencez par une promenade sur le site : Imprégnez vous de ce qui vous
entoure et prenez des notes

2 . Il faut chercher et inventorier toutes les potentialités qu'offre le site et ainsi avoir une
multitude de choix afin de prioriser les éléments les plus intéressants et les plus
interprétables possibles. Qu'est ce que je peux bien observer ?

• Milieu et espace Patrimoine naturel et potentialités observées


• Patrimoine social, historique, culturel, économique
• Ambiance et impressions

3. Faire un relevé dans un tableau puis souligner tout ce qui peut être intéressant pour le
sujet
4. De retour en salle, commencez à noter quelques idées et impressions (il est conseillé
de laisser reposer un peu les observations, on a souvent les idées plus claires en laissant
du temps afin de digérer cette phase d'immersion et d'imprégnation).
Maintenant que vous avez en tête quelques idées, documentez vous sur le sujet et sur le
territoire en question. Il est aussi possible de chercher et de rencontrer des personnes
ressources.

4. Ensuite, pendant toute la période de conception, effectuer des aller-retours entre salle
et terrain. Au fur et à mesure, faire le tri des potentialités du site en fonction de la
commande.

II. Réaliser une fiche ou grille d'animation

La grille d'animation permet de synthétiser toutes les informations (objectifs, démarche,


gestion du groupe, matériel...) auxquelles vous devrez penser pour réaliser votre
animation.
Découper en différentes phases, elle permet aussi d'avoir une vision rapide et claire du
déroulement temporel de la séance. Si le projet comporte plusieurs séances, il faudra bien
sûr réaliser une fiche d'animation pour chacune d'entre elle.
Vous pouvez aussi présenter l'animation sous forme de fiche, en utilisant les mêmes
critères que dans la grille, mais sous une configuration plus linéaire.
Les éléments qui composent cette grille sont :

a) Le titre

C'est le premier contact que le public aura avec l'activité. Il doit être évocateur, incitatif, et
informatif sur le contenu de l'activité. Il doit être court et les termes d'action le rendra plus
vivant. Exemples : « A la découverte de ... », « Marais mystérieux, marais envoutant » Il
est également conseillé de donner un titre aux différentes phases de l'animation. Cela en
éclairci sa lecture si vous devez présenter son déroulement au commanditaire ou autre.

b) Objectifs généraux et spécifiques

L'élaboration des objectifs est une étape capitale à plus d’un titre. Ils doivent être en
relation et répondre à la commande initiale. Les objectifs sont indispensables pour lancer
avec efficacité le travail de conception de l'animation. Commencer toujours par écrire les
objectifs avant de chercher les moyens. Cela permet d'éviter la simple attraction ludique
sans aucun message de sensibilisation à la nature, sans aucune connaissance à apporter
Par la suite, ils permettront de guider l’action et de reprendre ses repères si besoin. Enfin,
ils permettront, à l’issue du projet, de prendre du recul et d’évaluer l'action menée. A
chaque projet, à chaque public, à chaque contexte, ses objectifs. Qu'ils soient classés en
objectifs notionnels (savoirs), en objectifs méthodologiques (savoirs-faire) ou en
objectifs comportementaux (savoirs-être). L’idée est de faire passer le public d’un état
initial à un nouvel état en fin de séance (nouvel état de connaissances, de
sensibilisation...) sur le sujet d'environnement traité.
Comment formuler les objectifs ?
C’est l'éducateur qui vise des objectifs pour le public à qui il s’adresse.
Ces objectifs sont donc centrés sur la personne.
La question clé pour rédiger les objectifs, c'est POURQUOI : Pourquoi je veux faire passer
tel éléments, contenus, connaissances ? Quelle est mon intention éducative ? Dans quel
champ je situe l'animation ou l'activité : sensibilisation, découverte, acquisition de
techniques (savoirs-faire), ou de savoirs-être.
Nous pouvons distinguer deux types d'objectifs :
• Les objectifs généraux qui englobent tous les messages qu'on entend transmettre au
public durant la séance.
• Les objectifs opérationnels ou spécifiques qui décrivent le comportement attendu sur
une activité, sur un échange, sur une seule phase de la séance.
Exemple : Objectif général : « Comprendre le relief du site » Objectifs spécifiques : «
Décrire le massif », « Citer les trois composantes principales du relief », « Identifier les
caractéristiques physiques du plateau et de la vallée », « Comprendre la formation de la
vallée ».

c) Messages

Les messages sont les notions essentielles auxquelles le public sera sensibilisé et qu'il
faudra tenter de faire passer. Souvent les messages permettent de faire le lien entre les
phases de la séance. Ils permettent de voir si la séance a un déroulement logique.
Un message en induit un autre. On voit plus facilement se dessiner un début de fil
conducteur. Si les activités proposées lors de l'animation sont réussies, l'apprenant doit
être capable de formuler les messages, même sous-entendus. Vous pouvez aussi le
vérifier lors de la phase d'évaluation.
Comment formuler les messages ? La question clé pour rédiger les messages c'est
QUOI. Il est porteur de sens. Il doit être clair et compréhensif. Le « message » exprime ce
que l'on doit faire dire à son public. Il est lié au sujet.
L' « objectif » est quand à lui, davantage tourner sur l'intention éducative et donc sur le
public. Ne pas arriver à le rédiger est souvent signe d'une phase bancal (hors-sujet,
mauvaise connaissance de l'éducateur ou qu'elle n'apporte aucun intérêt à la séance...).

A retenir :

Message ----> Formulé vers le sujet


Objectif ----> Tourné sur le public

Exemple : Objectif : « se familiariser avec les gestes du tri. » qui se familiarise ? Le public.
Message : « grâce au tri, le recyclage des déchets ménagers est facilité ou est possible. »
Ici nous ne parlons pas du public puisqu'on est à sa place, mais du sujet

d) Activités, types d'approches, moyens

Cette partie est le cœur de l'animation. Il s'agit de décrire comment vous comptez
atteindre les objectifs spécifiques et ainsi faire passer les messages préalablement
choisis. La question clé pour rédiger les activités, c'est COMMENT. Par quelles méthodes,
par quels moyens et astuces, vais je faire passer mes messages ? Il n'y a pas de recettes
miracles, à chaque situation sa méthode, à chaque éducateur son style. Néanmoins, toute
situation d'apprentissage doit être mûrement réfléchie. (Voir cours sur les approches)
Il existe différents moyens :
Des moyens dits « dynamiques » : discussion, présentation, activité ludique, maraudage,
randonnée...
et des moyens dits « statiques » : document, livre, panneau, exposition...

e) Gestion du groupe :

Il s'agit de décrire comment vous vous positionnez face au public lors de la phase ou de
l'activité en question.
La gestion du groupe est axée sur deux points :
• L'évolution du groupe à travers l'activité : Activité collective, individuelle ou en sous
groupe.
• La posture de l'éducateur vis à vis du groupe : Plusieurs types possibles : -
Communication dite de « face à face » avec le groupe : L'éducateur se positionne face
au groupe, celui-ci est centré sur lui (appelé aussi communication de masse) ; -
Communication interpersonnelle : L'éducateur va voir individuellement chaque
participant dans le cas d'une activité individuelle par exemple.

- Communication de groupe : les personnes du public communiquent entre elles.


Exemple : recherches d'idées, de solutions à un problème posé, de façon collective ou en
sous groupe. Vous pouvez aussi dans cette partie évoquer si besoin, les éléments de
sécurité à prendre en compte lors de la phase ou de l'activité menée (exemples : «
délimiter la zone : danger falaise », « ne pas monter sur le pont »).

Pour chaque étape de l'animation, il est intéressant d'indiquer le rythme qui découle de
l'activité. Ici, on peut noter deux paramètres distincts :
• Vis à vis de la transmission du contenu ; le public est-il « actif » (il prend part à la
découverte) ou « passif » (il ne fait qu'écouter l'éducateur) ;
• Vis à vis de l'activité ; elle est dite « calme » (dessin, lecture de paysage...) ou plutôt «
dynamique » (par une action physique du groupe : construction, expérience, grimper
dans un arbre...)
Avec des publics enfants et adolescents, l'alternance entre ces différents rythmes
lors de la séance d'animation est fortement recommandée.

g) Durée

Ici, nous avons la durée globale de l'animation et la durée de chaque étape. La première
est souvent imposée lors de la commande. Sinon, il faut la fixer rapidement car elle fait
partie du cadre général de l'animation
En ce qui concerne le temps dévolu pour chaque étape de l'animation, celui-ci est moins
évident à cibler. Pourtant il est fortement conseillé d'y réfléchir sérieusement, surtout pour
une animation de courte durée. Cela permet de se fixer un cadre temporel durant le
déroulement de l'animation et d'être sûr d'atteindre tous les objectifs prévus.
Pour un projet d'animation de longue durée (sur plusieurs séances), il est préférable de
réaliser une grille d'animation par séance. Lors d'une pédagogie de projet, la colonne «
durée » sera encore plus difficile à déterminer puisque l'animateur « contrôle » moins
l'avancée du projet. Elle sera donc définie plus grossièrement.

h) Outils, supports et matériels

Dans cette colonne, il s'agit de détailler tout le matériel et les supports nécessaires à la
conception et à la réalisation de l'animation. (voir cours sur les supports)

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