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Langue : Français

Original : Français

FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT

PROJET D’ELECTIFICATION RURALE

PAYS : REPUBLIQUE DE GUINEE

RAPPORT D’EVALUATION DE PROJET


Date : Octobre 2010

Chef d’équipe N. NDOUNDO ONEC.1 2725


P. DJAIGBE ONEC.1 3961
J. FRANSSEN Cslt ONEC.3 3905
M.E. AKITANI ONEC.1 3917
Equipe d’évaluation M. HASSANE ORPF.1 2392
Chef de Division Sectoriel A.T. DIALLO ONEC.1 2125
Directeur Sectoriel H. CHEIKHROUHOU ONEC 2034
Directeur Régional F.J.M PERRAULT ORWB 2036

D. LEKOETJE, Public Utilities Economist ONEC.2 2651


Révision par les pairs S.M. ALISSOUTIN, YPP OPSM.1 3811
J-P. M. KALALA, Socio-Economiste OITC.1 3561
L.A.F. DADE, Senior Financial Management ORPF.2 2298
A. MOUSSA, Power Engineer ONEC.1 2897
J. NZEYIMANA, Senior Micro Finance Expert OSHD.1 2437
TABLE DES MATIERES

1 ORIENTATION STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION ................................................ 1


1.1 Liens du projet avec la stratégie et les objectifs de la Guinée ................................... 1
1.2 Justification de l’intervention de la Banque............................................................... 1
1.3 Coordination de l’aide................................................................................................ 2
2 DESCRIPTION DU PROJET............................................................................................ 3
2.1 Description et composantes du projet ........................................................................ 3
2.2 Solutions techniques retenues et alternatives étudiées............................................... 3
2.3 Type de projet ............................................................................................................ 4
2.4 Coût et dispositif de financement du projet ............................................................... 4
2.5 Zone et bénéficiaires du projet ................................................................................... 6
2.6 Approche participative ............................................................................................... 7
2.7 Expériences de la Banque et leçons tirées pour la conception du projet ................... 7
2.8 Principaux indicateurs de performance ...................................................................... 8
3 FAISABILITE DU PROJET ............................................................................................. 8
3.1 Performance financière et économique ...................................................................... 8
3.2 Impact environnemental et social .............................................................................. 9
4 EXECUTION DU PROJET............................................................................................. 10
4.1 Dispositions d’exécution.......................................................................................... 10
4.2 Suivi du projet .......................................................................................................... 12
4.3 Gouvernance ............................................................................................................ 13
4.4 Politique tarifaire ………………………………………………………………… 13
4.5 Soutenabilité ............................................................................................................ 13
4.6 Gestion des risques .................................................................................................. 14
4.7 Développement des connaissances .......................................................................... 14
5 CADRE JURIDIQUE ...................................................................................................... 15
5.1 Instrument légal : ..................................................................................................... 15
5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque ................................................. 15
5.3 Conformité avec les politiques de la Banque ........................................................... 16
6 RECOMMANDATION................................................................................................... 16
• Annexe I. Indicateurs Socio-économiques Comparatifs du Pays ................................. 1
• Annexe II. Tableau du Portefeuille de la BAD dans le pays ......................................... 1
• Annexe III. Principaux projets connexes financés par la Banque et d’autres partenaires
au développement de la Guinée ............................................................................................. 1
• Annexe IV. Projection de l'offre et de la demande d'électricité
• Annexe V. Carte de la Zone du Projet ........................................................................... 1
i

EQUIVALENCES, POIDS ET MESURES, SIGLES ET ABREVIATIONS


EQUIVALENCES MONETAIRES
Août 2010
1 UC 9104,74 GNF
1 UC 1,51852 USD
1 UC 1,16558 EUR

Année fiscale
1er Janvier – 31 Décembre

POIDS ET MESURES
• m Mètre 1m • Kep kilo équivalent pétrole
• cm centimètre 0,01 m • V Volt 1V
• mm millimètre 0,001 m • kV KiloVolt 1000 V
• km kilomètre 1.000 m • kVa KiloVolt Ampère 1000 VA
• m2 mètre carré 1 m2 • W Watt 1W
• cm² centimètre carré 0,01 m2 • kW KiloWatt 1000 watts
• mm2 Millimètre carré 0,001 m2 • GW GigaWatt 1000 MW
• km² kilomètre-carré 1 000 000 m2 • MW MégaWatt 1000 kW
• ha hectare 10 000 m2 • kWh KiloWattheure 1000 Wh
• kg Kilogramme 1000 g • MWh Mégawatheure 1000 kWh
• t tonne 1 000 kg • GWh GigaWattheure 1000000 kWh

SIGLES ET ABREVIATIONS
BID = Banque Islamique de Développement
BT = Basse Tension
DAO = Dossier d’Appel d’Offres
DSP = Document de Stratégie Pays
DSRP = Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
EDG = Electricité de Guinée
EIES = Etude d’impact environnemental et social
FAD = Fonds Africain de Développement
FMI = Fonds Monétaire International
GNF = Franc guinéen
HT = Haute Tension
IEC = Information, Education et Communication
LPDSE = Lettre de Politique du Secteur de l’Energie
MT = Moyenne tension
OMD = Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMVG = Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie
PAESE = Projet d’Amélioration de l’Efficacité du Secteur de l’Electricité
PER = Projet d’Electrification Rurale
PGES = Plan de Gestion Environnementale et Sociale
PIB = Produit Intérieur Brut
PME = Petites et Moyennes Entreprises
PMI = Petite et Moyenne Industrie
PREREC = Projet de Réhabilitation et Extension des Réseaux Electriques de Conakry
PTF = Partenaire Technique et Financier
TRE = Taux de rentabilité économique
TRF = Taux de rentabilité interne financier
UC = Unité de Compte
VAN = Valeur actualisée nette
ii

FICHE DE PROJET : P-GN-F00-004

Fiche du client
Donataire République de Guinée
Organe d’exécution Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique

PLAN DE FINANCEMENT
Montant en
Sources Instrument
Millions d’UC
FAD 14,960 Don
Gouvernement 0,093 Fonds de contrepartie
Coût total du projet 15,053

IMPORTANTES INFORMATIONS FINANCIERES DU FAD


Monnaie du Don Unité de Compte (UC)
Type d’intérêts Non applicable
Marge du taux d’intérêt Non applicable
Commission d’engagement Non applicable
Commission de service Non applicable
Type d’intérêts Non applicable
TRIF, VAN (scenario de base) 14,2 % ; VAN : 48 milliards de GNF
TRIE (scénario de base) 24,2 % ; VAN : 148 milliards de GNF

DUREE ET PRINCIPALES ETAPES


Mission d’identification mai 2010
Mission de préparation mai 2010
Mission d’évaluation août 2010
Approbation de la note conceptuelle août 2010
Approbation du rapport d’évaluation du projet décembre 2010
Signature et levée des conditions préalables au premier décaissement juin 2011
Achèvement des travaux décembre 2014
Dernier décaissement décembre 2015
iii

RESUME DU PROJET
1. Aperçu général du projet
L’étude du plan directeur d’électrification réalisée en 2006 sur financement de la Banque a
servi de base à l’identification du présent Projet d’Electrification Rurale (PER). Le projet
couvre 31 localités riveraines du réseau national interconnecté. Ces localités sont situées dans
les régions de la Basse et la Moyenne Guinée qui disposent de potentialités économiques
importantes et qui sont traversées par des routes bitumées. Le projet comporte également la
réalisation de deux études indispensables à la préparation de prochaines interventions de la
Banque et des autres bailleurs de fonds dans le secteur. En outre, il contribuera à faire passer
le taux d’électrification rurale de 3% en 2009 à 15% en 2015 et à réduire le taux de perte
d’énergie sur le réseau de distribution de 48% en 2009 à 20% en 2015. Le coût total hors
taxes du projet soumis au financement du FAD est de 15,053 millions d’UC et son exécution
est étalée sur la période 2011-2014.
Les bénéficiaires directs du projet sont les ménages, EDG, les petits artisans et commerçants,
l’Administration locale, les PME/PMI dans les localités visées ainsi que les ouvriers qui
seront recrutés lors son exécution. La population de la zone du projet avoisine 1 million
d’habitants dont 52% de femmes.
Le projet contribuera à l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations et
offrira des opportunités de création et de développement d’activités génératrices de revenus.
Les campagnes d’Information, d’Education et de Communication (IEC) prévues permettront
également aux bénéficiaires de contribuer à la maîtrise de la consommation de l’énergie.
2. Evaluation des besoins
Le taux d’électrification en Guinée est de 12% au plan national et de 3% en zone rurale en
2009. L’étendue spatiale limitée du réseau actuel ainsi que la faiblesse de l’investissement de
réhabilitation et de maintenance expliquent en partie la très faible couverture des besoins
énergétiques du pays. Le Gouvernement s’est alors assigné comme objectif de faire passer le
taux d’électrification du pays de 12% en 2009 à 36% à fin 2015. C’est dans ce contexte que
s’inscrit le présent projet qui vise à réhabiliter et renforcer le réseau existant pour réduire les
pertes techniques, améliorer la qualité du service fourni et aussi à raccorder environ 60 000
nouveaux abonnés dans 31 localités. L’objectif de la Guinée est de réduire la pauvreté à
travers une croissance économique soutenue dont la locomotive est le secteur privé. La
réalisation du projet contribuera à desserrer les contraintes du développement économique et
social des localités bénéficiaires liées au manque de service énergétique ou à la mauvaise
qualité de sa fourniture.
3. Valeur ajoutée de la Banque
L’élaboration de l’étude du plan directeur d’électrification rurale ayant servi de base à la
conception du projet a été financée et suivie par la Banque qui en a validé les rapports
intérimaires et définitifs. Le suivi de cette étude et la longue expérience de la Banque dans la
mise en œuvre de projets similaires ont été essentiels dans la définition du projet, la
planification de sa réalisation et le renforcement de la Cellule qui sera chargée de sa mise en
œuvre. Par ailleurs, l’approche participative adoptée pendant l’élaboration de l’étude et lors
des missions de préparation et d’évaluation du projet ont résulté en une adhésion forte des
populations au projet. En effet, au niveau des communautés bénéficiaires, le projet est
largement perçu comme devant apporter une amélioration substantielle à la qualité du service
fourni, mais également et surtout comme devant permettre le raccordement de nouvelles
localités au réseau, ce qui transformerait la dynamique sociale et économique de ces localités.
L’approche participative se poursuivra au cours de l’exécution du projet à travers notamment
les campagnes d’IEC.
iv

4. Gestion des connaissances


L’organe d’exécution établira une situation de référence des indicateurs au démarrage du
projet afin de permettre un suivi de la mise en œuvre du projet, de ses impacts et de tirer les
leçons qui en découleraient. Les rapports trimestriels de la Cellule d’Exécution et les rapports
de l’Ingénieur Conseil fourniront les informations sur l’évolution des indicateurs et serviront
de système d’alerte. Le Comité de Pilotage qui sera mis en place travaillera sur la base de ces
données et veillera à l’atteinte des objectifs du projet. Les informations produites serviront
également à la Banque dans le cadre des missions de supervision et de suivi évaluation du
projet.
v

CADRE LOGIQUE AXE SUR LES RESULTATS

• Nom du Projet : Projet d’électrification rurale


• Date de démarrage : janvier 2011
• Date d’achèvement : mai 2015
• Equipe de conception : N. NDOUNDO - P. DJAIGBE - J. FRANSSEN – M.E. AKITANI – M. HASSAN

CALENDRIERS DES OBJECTIFS


HIERARCHIE DES INDICATEURS DE PERFORMANCE
RESULTATS ATTENDUS PORTEE INDICATIFS HYPOTHESES / RISQUES
OBJECTIFS (méthodes et sources de vérification)
(données de base et échéances)

Finalité Impact Bénéficiaires Indicateurs d’impact Progrès anticipés à long terme Hypothèses
Contribuer à l’accroissement de Tout le pays 1. Le taux d’électrification rurale passe de 3% Risque
l’accès des populations à 1. Augmentation le taux 1. Taux d’électrification rurale en 2009 à 15% en 2015
Economie du pays - crise politique
l’électricité d’électrification rurale
2. Taux global d’électrification 2. Taux d’électrification global passe de 12% Mesure d’atténuation
2. Accroissement du taux global en 2009 à 36% en 2015
d’électrification Sources : Rapport annuel d’activités EDG - le processus électoral est en cours pour une
et Ministère en charge de l’électricité Sources : Lettre de politique sectorielle du normalisation de la vie politique
Gouvernement, rapport d’activités de la
Direction nationale de l’Energie
But Effets Bénéficiaires Indicateurs de résultats Progrès anticipés à moyen terme :
Amélioration la qualité de 1. Réduction du taux de perte dans les - Population de la 1. Taux de pertes dans 15 localités déjà 1. taux de pertes passe de 48 % en 2010 à 20% Risques
fourniture et l’accès à l’électricité réseaux zone du projet ; électrifiées à fin 2014 dans les 15 localités actuellement - insuffisance du développement des capacités
dans 31 localités électrifiées. de production de l’EDG
- petites entreprises
2. Augmentation du nombre industrielles et 2. Nombre de nouveaux ménages 2. 60 000 nouveaux ménages abonnés à fin - maintenance insuffisante des installations
d’abonnés artisanales raccordés 2014 Mesures d’atténuation
-EDG
Sources : Rapport d’exécution du projet, Sources : Rapport d’exécution du projet, - dispositions en cours pour le renforcement du
Rapport d’activités de l’EDG parc de production (Manéah : 106 MW (2013)
Rapport d’activités de l’EDG, Rapport
et OMVG : 120 MW (2015)
d’activités annuel de la Chambre de
Commerce. - les revenus du projet permettront à l’EDG de
disposer des ressources additionnelles pour
assurer la maintenance adéquate des
installations
vi

Activités et Ressources Extrants Bénéficiaires Indicateurs des extraits Valeur ciblée des indicateurs
Activités Hypothèse /Risques
- Construire des infrastructures - Poste source HT/MT construit - Nombre de poste HT/MT - 1 poste 110/30 kV
électriques - Lignes électriques MT construites - Longueur de lignes MT - 125 km de lignes 30 kV Risque
- Longueur de lignes MT/BT - 113 km lignes mixtes 30/0,4 kV - processus d’indemnisation des
- Lignes électriques MT/BT Population zone du
- Renforcer la Cellule de projet - Longueur de lignes BT - 178 km de lignes BT (0,4 kV) populations affectées par le projet ralenti
construites projet, EDG,
- Nombre de postes MT/BT - 169 postes aériens de 50, 100, 160 kVA et 4 en raison de retard dans la mise en
- Lignes BT construites Firmes, PME/PMI,
- IEC - Nombre de localités électrifiés postes maçonnés de 250 kVA disposition des fonds de contrepartie
Consultants
- Postes MT/BT construits - nombre de cadres additionnels intégrés - 16 localités électrifiées
dans la Cellule de projet - 6 cadres nationaux désignés Mesures d’atténuation
- Suivre l’exécution du PGES - Localités électrifiées
- Nombre de localités - 31 localités - Mise en œuvre du PGES et Gouvernement
Ressources financières - Cellule projet renforcée et - Nombre de rapport - 1 rapport par trimestre doit dédommager toutes les personnes affectées
FAD : 14,960 millions d’UC opérationnelle ou ouvrir un compte pour loger les ressources
GVT : 0,093 million d’UC - Localités sensibilisées (sécurité, Sources : Rapports d’avancement, rapport de l’indemnisation avant le début du
économie énergie, VIH/SIDA etc.) de revue à mi-parcours et d’achèvement du Calendrier d’exécution : 2011 à 2014 décaissement du don
----------------------
projet
Total : 15,053 millions d’UC - Rapport d’exécution du PGES
vii

CALENDRIER D’EXECUTION DU PROJET

2010 2011 2012 2013 2014 2015


DESIGNATIONS 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51

Approbation par le CA
Signature du protocole
Levée des conditions préalables
PASSATIONS DE MARCHES
Ingénieur conseils pr contrôle & surv.
Consultant réalisation IES Souapiti
Consultant réalisation schéma dir. Conakry
Consultant indiv. Contrôle et suivi PGES
IEC, sécurité, économie énergie
Manuel de procédures administratif et comptable
Audit des comptes du projet
Logiciel comptable
Véhicule
Renforcement et construction de réseaux MT/BT
Préqualification des entreprises
Appels d'offres et attribution de marchés
REALISATION DES TRAVAUX

SUPERVISION DES TRAVAUX, SUIVI PGES ET IEC

REALISATION DES ETUDES EIS SOUAPITI

REALISATION ETUDE SHEMA DIRECTEUR CONAKRY

AUDIT DES COMPTES DU PROJET


1

RAPPORT ET RECOMMANDATIONS DE LA DIRECTION DU GROUPE DE LA


BANQUE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION CONCERNANT UNE PROPOSITION
DE DON FAD A LA REPUBLIQUE DE GUINEE

La Direction soumet le présent rapport et recommandations concernant une proposition d’un


don de 14,960 millions d’UC à la République de Guinée, pour le financement du projet
d’électrification rurale.

1 ORIENTATION STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION

1.1 Liens du projet avec la stratégie et les objectifs de la Guinée

1.1.1 Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) intérimaire (2010-


2011) de la Guinée en cours d’élaboration et celui couvrant la période 2007-2010 sont axés
sur trois piliers dont le troisième porte sur l’amélioration de l’accès à des services sociaux de
qualité (éducation, eau potable, habitat, assainissement, électricité). Dans la perspective de
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la Guinée s’est
également assignée, l’atteinte d’un taux global d’électrification de 36% à l’horizon 2015. Le
présent projet renforcera la qualité du service fourni en réduisant la fréquence des coupures et
le taux de pertes techniques dans 15 localités et raccordera au réseau 16 nouvelles localités,
participant ainsi à l’amélioration de l’accès des populations à des services énergétiques
modernes de qualité.

1.1.2 Le DSP intérimaire pour la période 2010-2011, en cours d’élaboration, a comme


piliers i) le renforcement des infrastructures de base et des secteurs porteurs de croissance, et
ii) l’amélioration des services sociaux de base. Ces deux piliers du DSP s’inscrivent dans les
priorités du Gouvernement guinéen. Le renforcement et la réhabilitation du réseau existant
ainsi que son extension à de nouvelles localités participent à la réalisation des objectifs
inscrits dans ces deux piliers spécifiques du DSP.

1.2 Justification de l’intervention de la Banque

1.2.1 Le taux d’électrification d’environ 3% en zone rurale s’explique par le faible niveau
d’équipements du pays dans ces zones ainsi que par la faiblesse de l’entretien des
infrastructures énergétiques existants. Pour améliorer la qualité de la fourniture d’électricité
et aussi pour atteindre l’objectif du taux d’électrification visé en 2015, le Gouvernement,
avec l’appui des principaux bailleurs de fonds du secteur, consacre de vigoureux efforts à la
réhabilitation du réseau et à son extension à de nouvelles localités du pays. C’est dans le
cadre de ces efforts que s’inscrit le présent projet d’électrification rurale (PER). Il permettra
un renforcement qualitatif du réseau existant et l’extension du réseau de distribution à de
nouvelles localités en milieu rural.

1.2.2 Le projet proposé au financement du FAD est en synergie avec les projets en cours
de réalisation sur financement d’autres bailleurs de fonds comme la BIDC et la Banque
mondiale. En effet, la BIDC a financé en 2008 pour un montant de 20 millions $US, la
réhabilitation et l’extension des réseaux dans certaines capitales régionales du pays et en
2002, la Banque mondiale a contribué à hauteur de 4,1 millions $US au financement de
l’électrification rurale décentralisée.
2

A travers la présente opération, la Banque soutient également la réalisation de deux études


importantes destinées à préparer de futures interventions dans le sous-secteur de l’électricité
en Guinée. Il s’agit de : (i) l’Etude d’impact environnemental et social du site hydroélectrique
de Souapiti dont l’étude de faisabilité technique est déjà disponible, en vue de la recherche
du financement nécessaire à la réalisation d’une capacité de production additionnelle de 500
MW et, de (ii) l’étude du schéma de développement du réseau électrique de Conakry en vue
de poursuivre l’assainissement de ce réseau principal du pays et ainsi améliorer l’efficacité du
sous-secteur de l’électricité. Ces études contribueront à la mobilisation des ressources
requises et faciliteront le dialogue entre le Gouvernement et les bailleurs de fonds du secteur.

1.3 Coordination de l’aide

1.3.1 En raison de la crise politique qu’a traversée le pays ces dernières années, les activités
des principaux partenaires au développement ont été maintenues à un niveau relativement
modeste. Toutefois, la Banque mondiale et le FMI ont élaboré et soumis pour avis aux autres
bailleurs de fonds une proposition de groupes thématiques de réflexion et de concertation,
en prélude à la normalisation politique en cours avec la tenue des élections pluralistes. Cette
initiative qui sera discutée entre les principaux bailleurs de fonds servira de base à
l’établissement d’un cadre de concertation et de partage des rôles dans la coordination de
l’aide au développement du pays. La Banque participera activement à l’élaboration et à la
mise en place d’un mécanisme formel de coordination des bailleurs de fonds du pays.

Tableau 1.1
Importance du Secteur Energie
Importance en 2009
Secteur
PIB Exportations Main-d’œuvre
[%] [%] [%]
Energie
0,63% 2,58% nd

Parties prenantes – Dépenses publiques annuelles (en milliards de FGN)

Bailleurs de fonds (BM, BID, BIDC, BAD, Chine)


Années Total Gouvernement
Montant Pourcentage
2007 17,21 1,51 15,70 91%
2008 65,72 16,12 49,60 75%
2009 11,88 10,67 1,21 10%
Niveau de la coordination de l’aide en Guinée
Existence de groupes de travail thématiques Initiative en cours
Existence d’un programme sectoriel global Oui
Rôle de la BAD dans la coordination de l’aide Membre groupe thématique

1.3.2 Ces dernières années, les interventions des bailleurs de fonds dans le sous-secteur de
l’électricité ont porté sur la réhabilitation et l’extension des réseaux de distribution MT/BT
dans le but de réduire les pertes techniques observées sur les réseaux de distribution et
d’améliorer l’accès des populations à l’électricité.
1.3.3 Le présent projet est parfaitement aligné sur les mêmes objectifs que ces opérations
antérieures du secteur, financées par les autres bailleurs de fonds, notamment la Banque
mondiale, la BID, la BIDC et l’AFD avec qui des concertations pour la recherche de synergie
ont eu lieu au cours des missions de préparation et d’évaluation. L’annexe III détaille la
contribution des bailleurs de fonds dans le sous sous-secteur de l’électricité.
3

2 DESCRIPTION DU PROJET

2.1 Description et composantes du projet


2.1.1 Le projet vise à contribuer à l’accroissement de l’accès des populations à l’électricité.
L’objectif spécifique du projet concerne l’amélioration de la qualité de fourniture et de
l’accès à l’électricité dans 31 localités. Cet objectif sera réalisé à travers :
• la réduction des pertes techniques et l’amélioration de la qualité de service fourni,
notamment par le renforcement des réseaux MT/BT
• l’alimentation de nouvelles localités par la construction de postes et l’extension des
réseaux de distribution.

Le tableau 2.1 ci-dessous présente les composantes et les coûts du projet.

Tableau 2.1
Composantes et Coûts du projet en millions d’UC
N° Nom de la composante Coût Description des composantes
• Construction d’un poste source simplifié 110/30 kV à Souguéta
• Construction de 125 km de lignes 30 kV
• Construction de 113 km de lignes mixtes 30/0,4 kV
A) 12,781 • Construction de 178 km de lignes basse tension (0,4 kV)
Construction des infrastructures électriques
• Installation de 169 postes aériens de 50, 100, 160 kVA et
construction de 4 postes maçonnés de 250 kVA
• Acquisition de 26873 compteurs électromécaniques
Mesures de mitigations environnementales
B) 0,093 • Gestion des impacts environnementaux et Sociaux
et sociales
• Etude du schéma de développement du réseau de Conakry
• EIES du site hydroélectrique de Souapiti
C) Etudes, Contrôle et surveillance des travaux 1,925
• Contrôle et supervision des travaux
• Contrôle et suivi du PGES
• Manuel de procédures administratives et comptables
• Logiciel comptable
• Matériel de transport (1 véhicule 4x4 double cabine)
• Information - Education - Communication (IEC)
D) Administration et gestion du projet 0,254
• Fonctionnement du véhicule
• Consommables de bureau
• Fonctionnement de la Cellule (indemnités)
• Audit des comptes du projet
Coût total du projet 15,053

2.2 Solutions techniques retenues et alternatives étudiées

2.2.1 Les localités à électrifier sont riveraines du réseau national interconnecté 110 kV/30
kV, des routes bitumées et leur raccordement nécessite juste la construction de 0,5 km de
ligne 110 kV et celle d’un poste simplifié 110 kV/30 kV à Souguéta à partir duquel le réseau
30 kV sera étendu sur 40 km pour l’électrification des localités concernées. Cette option est
relativement simple à réaliser et a l’avantage d’éviter la mise en exploitation de groupes
électrogènes isolés au coût de revient onéreux auquel s’ajoute une forte contribution aux
émissions de gaz à effets de serre.

2.2.2 Les solutions techniques alternatives étudiées et les raisons de leur rejet sont résumées
dans le tableau ci-après :
4

Tableau 2.2 : Solutions techniques alternatives étudiées


Solutions alternatives Brève description Cause du rejet
- coût élevé de construction de 80
km de ligne 30 kV
Construire 80 km d’une ligne 30 kV - impacts environnementaux
Interconnexion à partir du poste 110
pour atteindre les 16 nouvelles localités négatifs importants
kV/30 kV de Mamou
à électrifier - taux de perte d’énergie important
tenant compte de la longueur de la
ligne (80 km au lieu de 40 km)
- coût de construction de centrale élevé
Installation de centrales thermiques Acquérir et installer des petites unités de - coût de revient du kWh d’électricité
isolées dans la zone du projet production thermique pour alimenter les très élevé
localités - émission importante de gaz à effet de
serre

2.3 Type de projet

2.3.1 L’instrument de financement proposé est un « don projet » sur les ressources du FAD
car la Guinée est éligible exclusivement aux dons. Toutes les composantes du projet seront
financées sur les ressources du FAD à l’exception des mesures de mitigation
environnementale et sociale qui seront financées sur les ressources de contrepartie.

2.4 Coût et dispositif de financement du projet

2.4.1 Le coût total du projet hors taxes et droits de douane est estimé à 15,053 millions
d’UC dont 13,003 millions d’UC en devises et 2,050 millions d’UC en monnaie locale. Ces
coûts comprennent une provision de 2% pour les aléas physiques et de 6% pour la hausse des
prix.

2.4.2 Le coût du projet par composantes est présenté dans le tableau ci-après :

Tableau 2.3
Coût estimatif par composante en millions d’UC
Monnaie
Composantes Devises locale Total % Devises
90%
A) Construction des infrastructures électriques 11,503 1,278 12,781
0%
B) Mesures de mitigations environnementales et sociales 0,000 0,093 0,093
70%
C) Etudes, Contrôle et surveillance des travaux 1,348 0,577 1,925
60%
D) Administration et gestion du projet 0,152 0,102 0,254
86%
Coût total du projet 13,003 2,050 15,053
Pourcentage (%) 86% 14% 100%

NB : les taux de change utilisés sont indiqués en introduction du rapport (page (i))

2.4.3 Le projet sera financé par le Gouvernement guinéen et par le FAD respectivement à
hauteur de 0,6% et de 99,4%. Le don FAD financera intégralement le coût hors taxes et droits
de douanes des ouvrages et l’administration de la gestion de l’exécution du projet. Le
financement du Gouvernement ne couvre que les mesures de mitigation des impacts
environnementaux et sociaux. Ce dispositif de financement a été retenu car le pays rencontre
des difficultés budgétaires pour la libération effective des fonds de contrepartie. C’est
d’ailleurs l’une des principales contraintes relevées par la revue de portefeuille effectuée par
la Banque en juin 2009. Avec la crise financière internationale et l’effondrement des prix des
5

matières premières, notamment de l’aluminium dont dépend la bauxite guinéenne, le pays a


connu une aggravation de son déficit qui, ajouté à l’assèchement des réserves monétaires, a
entrainé une accumulation d’arriérés de dettes intérieures et extérieures. Or, la situation
budgétaire et le niveau d’endettement du pays constituent un des critères d’évaluation de la
Banque dans sa politique relative aux dépenses éligibles au financement par don FAD. Le
DSRP et la Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie (LPDSE) élaborés
par la Guinée traduisent la volonté du Gouvernement de mettre en œuvre sa politique de
développement global avec l’appui des partenaires en développement. Le pays était engagé
dans un dialogue avec ces partenaires pour l’atteinte du point d’achèvement en 2010. Cet
engagement n’a pas abouti du fait de la crise politique que le pays a connue. Sur le plan
sectoriel, le Gouvernement a fait au cours des trois dernières années des efforts non
négligeables de financement des investissements sur budget national qui sont passés de 1,51
Mds FGN en 2007 à 10,67 Mds FGN en 2009 comme indiqué dans le tableau 1.1 ci-avant.
Par ailleurs, compte tenu de la vulnérabilité du pays établie par la plupart des partenaires au
développement, la Guinée est considérée comme un Etat fragile.

2.4.4 La contrepartie gouvernementale d’un montant de 0,093 million d’UC, soit 846,74
millions de GNF, est destinée au financement des mesures d’atténuation environnementale et
sociale du projet. Le détail des rubriques financées par les ressources de contrepartie se
trouve dans les annexes techniques. Le plan de financement du projet est présenté dans le
tableau 2.4 ci-dessous.

Tableau 2.4
Plan de financement du projet par Source en millions d’UC
Monnaie
Sources de financement Devises locale Total % Total
99,4%
FAD 13,003 1,957 14,960
GOUVERNEMENT 0,000 0,093 0,093 0,6%

TOTAL 13,003 2,050 15,053 100%

Pourcentage (%) 86% 14% 100%

2.4.5 Le coût du projet par catégories de dépenses est présenté comme suit :

Tableau 2.5
Coût du projet par catégorie de dépense en millions d’UC
Monnaie
Catégories de dépense Devises Total % Devises
locale

Biens 2,999 0,351 3,350 90%


Travaux (fourniture et installation) 8,536 0,949 9,485 90%
Services 1,400 0,612 2,012 70%
Autres 0,068 0,138 0,206 33%
Coût total du projet 13,003 2,050 15,053 86%
Pourcentage (%) 86% 14% 100%
6

2.4.6 Le calendrier des dépenses par composante est donné dans le tableau ci-dessous :

Tableau 2.6
Calendrier des Dépenses par Composante
Montants en millions d’UC
Composantes 2 011 2 012 2 013 2014 Total %

A) Construction des infrastructures électriques 0,000 2,557 5,112 5,112 12,781 85%
B) Mesures de mitigations environnementales et
sociales 0,093 0,000 0,000 0,000 0,093 1%
C) Etudes, contrôle et surveillance des travaux 0,385 0,482 0,577 0,481 1,925 13%
D) Administration et gestion du projet 0,051 0,089 0,089 0,025 0,254 2%
Total du coût de base 0,529 3,128 5,778 5,618 15,053 100%
Pourcentage (%) 4% 21% 38% 37% 100%

2.4.7 Le coût du projet par catégories de dépenses et par sources est présenté dans le
tableau ci-après :

Tableau 2.7
Plan de Financement par Catégories de Dépenses et par Sources
Montants en millions d’UC
Catégories de dépenses / Sources FAD GVT Total %
Biens 3,350 0,000 3,350 22%
Travaux (fourniture et installation) 9,485 0,000 9,485 63%
Services 2,012 0,000 2,012 13%
Autres 0,113 0,093 0,206 1%
Coût total du projet 14,960 0,093 15,053 100%
Pourcentage (%) 99,4% 0,6% 100%

2.4.8 Le tableau 2.8 donne les montants des dépenses imputables sur les ressources FAD
par catégories de dépenses.

Tableau 2.8
Don FAD par Catégorie de dépenses
Montants en millions d’UC
Monnaie
Devises locale Total %
Catégories de dépense
Biens
2,999 0,351 3,350 23%
Travaux (fourniture et installation) 8,536 0,949 9,485 63%
Services 1,400 0,612 2,012 13%
Autres 0,068 0,045 0,113 1%
Montant total du prêt 13,003 1,957 14,960 100%
Pourcentage (%) 87% 13% 100%

2.5 Zone et bénéficiaires visés par le projet

2.5.1 Le projet sera réalisé dans 31 localités situées en Basse et en Moyenne Guinée. Ces
localités disposent d'énormes potentialités économiques, notamment agricoles, halieutiques et
minérales. La population dans la zone du projet est estimée à 1 million d’habitants dont
approximativement 52% de femmes. L’introduction de l’électricité dans ces nouvelles
7

localités contribuera à l’essor d’activités jusque là impossibles à mener. Elle améliorera


également l’impact des programmes publics dans les secteurs sociaux de l’éducation, la santé,
l’information, la sécurité et les loisirs. Les bénéficiaires directs sont les ménages pour les
besoins domestiques, les agriculteurs, les petits artisans, les commerçants pour les activités de
production de biens et de services. Le projet améliorera les conditions de vie et de travail des
populations, favorisera le développement des activités artisanales, de conservation et de
transformation des produits maraichers et améliorera d’une manière générale
l’environnement des affaires des micro-entreprises et des PME/PMI dans la zone ciblée.

2.6 Approche participative

2.6.1 Les principales agglomérations qui seront desservies par le projet ont été l’objet d'une
approche participative constructive à deux niveaux : (i) celui des Autorités administratives et
techniques locales, et (ii) celui des représentants des populations organisées en groupements
ou associations (coopératives féminines, ONG, jeunes, corporations artisanales, etc.). Pendant
la préparation et l’évaluation du projet, des rencontres d’informations ont été organisées et
ont permis de présenter le projet, ses impacts positifs et négatifs, notamment les risques de
dégâts aux biens privés et principalement les arbres à couper, les résultats de l’évaluation
environnementale et sociale et les mesures de mitigation envisagées. Ces rencontres ont aussi
permis de recueillir les avis et les préoccupations des populations qui ont été pris en compte
dans l’élaboration du PGES. Les préoccupations portent essentiellement sur le risque
d’expropriation et le souhait d’un accès à l’électricité à moindre coût. Cependant, aucune
expropriation ne sera faite en raison du le projet car le tracé des lignes et l’emplacement des
postes évitent les habitations. L’étude tarifaire en cours d’examen par le gouvernement fait
ressortir une tranche sociale qui prend en compte la nécessité de la fourniture d’électricité aux
couches défavorisées à un prix abordable. L’approche participative sera poursuivie pendant
l’exécution du projet à travers des séances d’information, Education et Communication (IEC)
prévues dans les composantes du projet sur les divers thèmes notamment la sécurité, la
maîtrise de la consommation d’énergie.

2.7 Expériences de la Banque et leçons tirées pour la conception du projet

2.7.1 Dans le sous-secteur de l’électricité, la seule opération sur le financement du FAD date
d’octobre 2008. Il s’agit du Projet de Réhabilitation et d’Extension des Réseaux Electriques
de Conakry (PREREC) dont l’accord de Don a été signé en mai 2009. Les conditions
préalables au premier décaissement ont été satisfaites en août 2010. Sur quatre dossiers
d’appels d’offres lancés, un dossier a fait l’objet d’une relance faute de soumissionnaires
qualifiés. Trois dossiers ont abouti à la signature de contrats. Le long délai mis pour la levée
des conditions préalables au premier décaissement de ce don et pour l’attribution des marchés
est directement lié à la situation sociopolitique du pays, au choix d’un mode d’acquisition
pour les travaux sans pré qualification et au fait que le personnel de la Cellule du PREREC
n’a pas encore suffisamment maîtrisé les procédures de la Banque en matière d’acquisition
de biens et services. Au cours des missions de préparation et d’évaluation du présent projet,
cette cellule a été évaluée et un renforcement de ses capacités est prévu dans le financement
du projet. De plus, la formation de ses cadres à l’utilisation des procédures d’acquisition des
biens et services de la Banque est prévue lors du lancement du PER. Enfin, la Cellule du
projet sera renforcée par un Ingénieur Conseil dans la mise en œuvre de tout le processus de
traitement des dossiers d’appels d’offres.
8

2.7.2 Le nombre de conditions préalables au premier décaissement est limité au strict


nécessaire pour faciliter la mise en œuvre rapide du projet. Pour éviter de relancer le
processus d’acquisition faute de soumissionnaires qualifiés, il est prévu de procéder à la pré-
qualification des entreprises pour les travaux.

2.8 Principaux indicateurs de performance

2.8.1 Les principaux indicateurs de performance du projet explicités dans le cadre logique
axé sur les résultats sont : le taux de pertes techniques, le nombre de localités électrifiées, le
nombre de ménages et de PME/PMI raccordés, le nombre de postes HT/MT et MTBT
construits, les longueurs de réseaux MT/BT construits et le nombre d’études réalisées. Ces
indicateurs seront fournis dans les rapports trimestriels d’avancement de l’exécution du projet
et le rapport d’achèvement. Le rapport de revue à mi-parcours permettra à la Banque et à la
partie guinéenne de prendre d’éventuelles mesures correctives au regard des résultats
obtenus.

2.8.2 Les indicateurs du projet seront relevés dans les rapports périodiques d’avancement de
l’exécution du projet, dans les rapports d’activités de l’EDG, dans les rapports de revue à mi-
parcours et d’achèvement du projet. L’analyse de l’évolution de ces indicateurs permettra aux
décideurs d’apprécier l’atteinte ou pas des objectifs fixés par le projet.

3 FAISABILITE DU PROJET

3.1 Performance financière et économique

Tableau 3.1
Indicateurs clés de la performance financière et économique du projet
TRIF : 14,2 % VAN : 48 milliards de GNF
Scénario de base
TRIE : 24,2 % VAN Economique: 148 milliards de GNF

3.1.1 Performance Financière : le taux interne de rentabilité financière (TRIF) et la valeur


actuelle nette du projet ont été calculés sur la base des coûts et revenus liés à la réalisation et
la mise en exploitation des ouvrages du projet. Les revenus du projet sont ceux provenant de
la vente additionnelle d’énergie liée à la consommation des nouveaux abonnés. Les coûts du
projet sont ceux de l’investissement hors provision pour hausse de prix, les coûts annuels
d’exploitation et de maintenance des ouvrages et le coût de revient de l’énergie livrée.

3.1.2 Performance économique : les coûts économiques retenus pour le calcul du taux
interne de rentabilité économique et la valeur actuelle nette économique sont les coûts
d’investissement hors taxes hors provision pour hausse de prix corrigés de facteurs appropriés
de conversion pour les équipements, les travaux, les services et la main-d’œuvre. Les coûts
de maintenance et les autres charges d’exploitation ont été corrigés de manière similaire. Les
avantages économiques du projet pris en compte sont la valorisation de la réduction du taux
des pertes techniques et commerciales dans les dix localités où les réseaux seront entièrement
repris ou renforcés et la consommation d’énergie des nouveaux abonnés.

3.1.3 La sensibilité des performances financières et économiques du projet a été analysée


par rapport à (i) l’augmentation de 10% des coûts d’investissement ; (ii) l’augmentation de
10% des charges d’exploitation et (iii) la baisse de 10% du prix moyen de vente de l’énergie.
Il résulte de cette analyse que le taux de rentabilité et la valeur actuelle nette du projet, bien
9

que sensibles à la variation de ces différents facteurs particulièrement la baisse du prix de


vente, restent à des niveaux acceptables, confirmant ainsi la viabilité du projet. En effet, les
taux de rentabilité économique restent supérieurs au coût moyen pondéré des capitaux et au
coût d’opportunité du capital dans tous les cas étudiés (le détail figure en annexe 7).

3.2 Impact environnemental et social

3.2.1 Environnement : Le projet est classé en catégorie environnementale et sociale n° 2 ;


aucune expropriation d’habitats ni de déplacements de population ne sont envisagés. Il n’y
aura que des dégâts mineurs à des écosystèmes modifiés (savanes dégradées et arbres à
couper) et à des lopins de terres agricoles pour l’implantation des poteaux électriques. Un
Plan de Gestion Environnementale et Sociale a été préparé par l'EDG en Août 2010. Son
résumé, qui a été posté sur le site www.afdb.org de la BAD, figure également en annexe B8.

3.2.2 Les impacts négatifs du projet concerneront essentiellement des dégâts compensables
(i) à l’environnement physique (implantation des pylônes/poteaux, pistes d’accès temporaires
aux sites des travaux, tirage des câbles) ; (ii) à l'environnement naturel suite au
positionnement des lignes électriques MT/BT, (iii) à l'environnement humain, lors du passage
des lignes à travers des terres agricoles ou pendant le transport des matériaux sur les sites et
par chutes accidentelles des conducteurs (risques sécuritaires). La construction de la ligne
MT 30 kV sur une quarantaine de km sera réalisée à proximité du couloir de la ligne HT 110
kV (parallèle à la route RN1) de manière à réduire l'impact sur l'environnement ; l'emprise de
cette ligne concernera 120 ha (une vingtaine d'ha de terres agricoles ou vergers et 100 ha de
terres majoritairement de savanes arborées). L’impact le plus difficile à maîtriser restera
visuel et esthétique, dû à la présence des lignes MT/BT.

3.2.3 Les impacts positifs découleront de l'exploitation des lignes électriques qui contribuera
(i) à minimiser les pertes d'énergie du réseau et à renforcer sa sécurité de fonctionnement, (iii)
à réduire les dégagements de gaz à effets de serre (GES) et les nuisances sonores
actuellement produits par des petits groupes électrogènes qu’utilisent les ménages et autres
petits commerces dans la zone du projet. Les autres effets socio-économiques sont
développés dans les paragraphes suivants.

3.2.4 Changement climatique : Le pays, qui a signé la convention de Kyoto, intègre au


projet des mesures techniques de maîtrise de l’énergie visant à baisser le niveau de
production de GES (cf. annexe 8) : (i) réhabilitation des équipements de manière à réduire les
pertes sur le réseau ; (ii) promotion par le Gouvernement de 3 millions d'ampoules à basse
énergie (15 à 18 W au lieu de 60-100 W) et sensibilisation à l’utilisation des appareils
électroniques et autres de classe « A » ; (iii) installation de compteurs électriques au lieu
d'une facturation forfaitaire ; (iv) réduction du nombre des moteurs thermiques individuels
fortement polluants, etc. Près de 30% d’énergie pourrait ainsi être économisée par les
ménages, et v) réduction des risques d’incendie liés à l’utilisation du pétrole lampant ou au
bois de chauffe pour l’éclairage des habitations.

3.2.5 Genre : Dans les deux régions concernées par le projet, la population féminine
représente approximativement 52 % de la population (évaluée à plus d'un million de
personnes) et près de 60% de la population active1. Les activités féminines sont
essentiellement focalisées sur la production agricole et subissent d'énormes pertes et de

1
Source : recensement de 1996
10

revenus du fait du manque ou de l’instabilité de la fourniture d'énergie électrique,


indispensable au fonctionnement des équipements du froid pour la conservation des produits
maraichers et à l'irrigation mécanisée des cultures de contre saison. Actuellement, les
activités liées à l'élevage (conservation de la viande et des produits laitiers transformés.), aux
cultures maraichères (transformation de la tomate et autres légumes), et aux cultures fruitières
(fabrication de jus de fruits et confitures, transformation des bananes et arachides, fabrication
d'huile de palme, etc.) subissent d'énormes pertes à cause de l’absence de la chaîne de froid
tributaire d'un apport fiable d'énergie électrique.

3.2.6 D'autres activités artisanales effectuées par les femmes et les jeunes peuvent se
développer grâce à la mise à disposition d'énergie électrique requise pour l'adduction d'eau
potable (fonctionnement des forages), l'éclairage (sécurité et activités socioculturelles ) ou le
fonctionnement des outils de travail (moulins à grains ou de transformation du manioc, du
maïs, du riz, les machines à coudre et à broder, la coiffure, la saponification, la teinturerie,
l'alphabétisation, le fonctionnement des centres de santé et des centres d'accueil culturel
(vidéo, jeux, médias, recharge des portables etc.), etc..

3.2.7 Le confort de l'habitat et l'hygiène domestique, activités spécifiquement féminines,


nécessitent également un éclairage adéquat, et de l'énergie pour le fonctionnement des
équipements. Les femmes tireront également profit des émissions éducatives de radio et de
télévision destinées au monde rural et rendues plus accessibles.

3.2.8 Social : les avantages sociaux induits se ressentiront dans les domaines l’éducation, la
santé, les centres sociaux et de loisirs. Les campagnes d’information et de sensibilisation
prévues tout au long de la réalisation du projet permettront d’aborder différents thèmes parmi
lesquels la sécurité des personnes face au risque d’électrocution, la protection contre les
maladies sexuellement transmissibles et l’économie d’énergie. Le suivi du PGES par un
consultant individuel permettra de s’assurer de la prise en compte effectives de
préoccupations sociales des populations déclinées dans ce plan.

3.2.9 Une partie des ressources (13%) du financement du projet sera dépensée en monnaie
locale sous forme de salaires pour la main d’œuvre locale recrutée pour les besoins des
activités du projet ou sous forme d’achat de biens et de services aux PME/PMI dont ceux
créés dans le cadre du Projet de Développement Social Durable financé par la Banque et
détenus à 48% par les femmes. Ces ressources profiteront également aux ménages par le biais
des ventes de produits alimentaires aux abords des différents chantiers. A l’issue des travaux,
l’exploitation des réseaux et la nécessité de recouvrement des factures de consommation
d’électricité vont conduire à la création d’emplois permanents par l’EDG avec des impacts
sociaux non négligeables notamment la réduction du chômage des jeunes. Cette situation aura
une incidence positive surtout sur le chômage des jeunes. Les populations seront
temporairement affectées par certaines nuisances pendant l’exécution du projet surtout celles
liées à l’obturation temporaire des routes et autres voies d’accès.

4 EXECUTION DU PROJET

4.1 Dispositions d’exécution

4.1.1 Le Ministère de l’Energie et de l’Hydraulique assurera la maîtrise d’ouvrage et la


maîtrise d’œuvre du projet. Le projet est réalisé dans la zone concédée à Electricité de Guinée
(EDG, aussi, la maîtrise d’œuvre sera déléguée à EDG. Les ressources FAD destinées au
11

financement du projet seront retrocées par le Gouvernement à l’EDG. Les activités du projet
seront coordonnées par la Cellule d’Exécution du PREREC en cours d’exécution sur
financement du FAD. Cette Cellule, créée au sein de l’EDG, sera renforcée par deux
ingénieurs électriciens nationaux (un ingénieur spécialiste de postes, un ingénieur spécialiste
de réseaux), un environnementaliste, un responsable administratif et financier, un comptable,
un spécialiste en passation des marchés, une assistante de direction et un chauffeur. La
Cellule sera en outre appuyée par les services du bureau d’Ingénieur Conseils et d’un
consultant individuel environnementaliste qui seront recrutés pour la supervision des travaux
du projet et du suivi du PGES.

4.1.2 Sous la supervision de la Direction de la Planification et des Equipements (DPE) de


l’EDG, le Chef de projet veillera à l’exécution et au suivi régulier des activités du projet ainsi
que la gestion des différents contrats. Il assurera en outre la coordination entre les consultants
et l’ensemble des structures et services publics concernés par le projet. Il disposera des
moyens techniques et de gestion pour faire face à toutes les prestations requises tant pour la
gestion technique que pour la gestion financière du projet.

4.1.3 Par ailleurs, il sera mis en place un Comité de Pilotage du Projet (CPP) qui assurera sa
bonne orientation et veillera à la réalisation de ses objectifs. Le CPP sera composé des
représentants du Ministre chargé des Finances, du Ministre chargé de l’Energie, du Ministre
chargé de l’Environnement, du Ministre chargé du Plan et de la Coopération internationale,
du Ministère en charge des collectivités décentralisées, de la Direction nationale de l’énergie,
de l’Agence nationale d’électrification rurale, un représentant de l’Administrateur Général de
l’Administration et du Contrôle des Grands Projets (ACGP) et un représentant du DG de
l’EDG. Le Secrétariat du CPP sera assuré par le Coordinateur de la Cellule d’Exécution du
Projet.

4.1.4 Passation des marchés : Toutes les acquisitions de biens, de travaux et de services de
Consultants se feront selon les règles et procédures de la Banque pour l’acquisition de biens
et travaux ou, selon le cas, suivant les règles et procédures pour l’utilisation des Consultants,
en utilisant les dossiers d’appel d’offres types appropriés de la Banque.

4.1.5 Electricité de Guinée (EDG) sera l’organe d’exécution du projet. Sa Direction


Planification et Equipements assurera la mise en œuvre et la coordination, et sera chargée de
l’acquisition des biens, travaux et services de Consultants dans le cadre de ce projet.

4.1.6 Le marché de fourniture et installation des équipements électriques (clé en main) sera
passé à travers un appel d’offres international précédé d’une pré-qualification des candidats.
L’acquisition des compteurs électromécaniques (monophasés et triphasés) se fera par appel
d’offres international, et l’achat de deux véhicules et d’un logiciel comptable se fera dans le
cadre de consultations de fournisseurs. Les services de consultants seront acquis sur la base
de listes restreintes. Les bureaux chargés d’étude et/ou de contrôle, ainsi que les prestations
de sensibilisations (campagnes d’IEC), seront sélectionnés selon la méthode basée sur la
qualité et le cout (SBQC). La sélection du bureau d’Audit se fera selon la méthode de
sélection au moindre coût (SMC).

4.1.7 Gestion financière et décaissements : du fait de l’instabilité institutionnelle et de la


faible capacité de l’administration publique, les dispositifs des finances publiques guinéennes
ne seront pas utilisés dans la gestion administrative, financière et comptable du projet. La
Cellule d’exécution sera renforcée, entre autres, par un responsable administratif et financier
12

et un comptable, sera responsable de la gestion administrative, financière et comptable du


projet. Elle sera dotée d’outils de gestion adéquats (manuel des procédures, logiciel
comptable et formation). La comptabilité du projet sera tenue dans des livres séparés qui
feront clairement apparaître toutes les opérations financées par le FAD. Les comptes du
projet seront tenus par le comptable et le responsable administratif et financier sous la
supervision du Chef de projet. Les livres et les comptes seront intégrés dans un système
informatisé de gestion comptable approprié à l’établissement d’états financiers conformes
aux normes internationales et mis en place dès le démarrage du projet. Le personnel de
gestion financière de la Cellule sera formé à l’utilisation du logiciel. Les états financiers
annuels et le fonctionnement du système de contrôle interne du projet seront audités
annuellement par un auditeur externe privé et indépendant qui transmettra ses rapports dans
les 6 mois suivant le clôture de l’exercice audité. La Cellule établira les états financiers
intérimaires qui seront inclus dans les rapports d’activités trimestriels du projet. Par ailleurs,
la direction de l’Audit Interne et d’Inspection de l’EDG interviendra dans la vérification de la
gestion administrative, financière et comptable du projet. En outre, l’étendue de la première
supervision du projet comprendra la gestion financière, ce qui permettra d’évaluer l’intensité
des supervisions dans le domaine sur la base des risques fiduciaires identifiés et analysées.

4.1.8 Les décaissements se feront conformément aux procédures de la Banque en la matière.


En effet, les décaissements concernant la fourniture et les travaux de construction des lignes
électriques, les prestations de l’ingénieur Conseils et des auditeurs ainsi que l’acquisition du
matériel logistique, se feront par la méthode de paiements directs, ou toute autre méthode de
la Banque le cas échéant, en faveur des différents contractants. Par ailleurs, conformément
aux directives de la Banque, l’Emprunteur ouvrira un compte spécial pour recevoir les fonds
relatifs à l’acquisition des consommables de bureau, au fonctionnement du véhicule et de la
Cellule de projet auprès d’une banque jugée acceptable par le FAD dont le principal critère
d’appréciation sera la lettre de confort émise par ladite banque.

4.1.9 Ce dispositif de gestion administrative et financière modèrera dans l’ensemble le risque


fiduciaire et permettra l’utilisation efficiente, transparente, efficace et économique des
ressources. Un plan d’actions de gestion financière est établi et se trouve dans l’annexe
technique B.4.

4.2 Suivi du projet

4.2.1 Les principales étapes du projet sont présentées dans le tableau 4.1 ci-après

Tableau 4.1
Principales étapes de mise en œuvre du projet
Période Etapes Activités de suivi/boucle de rétroaction Responsable
Approbation du prêt Conseil
novembre Note d’information générale Donataire/BAD
Approbation et
2010 - Signature du Protocole de Don Donatire/BAD
mise en vigueur
mai 2011 Mission de lancement du Projet BAD
Levée des conditions préalables au premier décaissement Donataire
décembre Elaboration du dossier de consultation Cellule projet
Recrutement
2010 –
ingénieur-conseil Consultation et attribution du marché
août 2011
septembre Ingénieur
Appui à la cellule d’exécution du projet pour la
2011- Prestations Conseil
préparation des DAO, le dépouillement et l’analyse des
décembre ingénieur-conseil
offres, le contrôle et la surveillance des travaux
2014
13

Cellule
janvier Recrutement des
Préparation du dossier d’appel d’offres projet /Ingénieur
2011 – entreprises pour
Conseil
mai 2012 travaux
Lancement de l’appel d’offres et attributions des marchés Cellule
Exécution des marchés de fourniture et des travaux Firmes recrutées
Cellule
Elaboration des rapports périodiques d’avancement du
juin 2012 projet/Ingénieur
Exécution projet
– Conseil
physique du
novembre Missions de supervision BAD
projet
2014 Consultant
Suivi environnemental et social du projet
individuel
Revue à mi-parcours du projet BAD
décembre Audit des Recrutement de l’auditeur Cellule projet
2010 – comptes du Préparation du manuel des procédures administratives et Cabinet d’audit
mars 2015 projet comptable et exécution des audits annuels
septembre Rapport d’achèvement du projet du Donataire Donataire
2014 - Achèvement du BAD
Préparation du Rapport d’achèvement du projet de la
décembre projet
Banque
2014

4.3 Gouvernance

4.3.1 Le contexte politique global du pays et l’absence de réformes sectorielles profondes et


adaptées à la gestion du sous-secteur n’ont pas permis de faire face de manière adéquate à la
forte croissance de la demande d’électricité en Guinée. La Banque reconnait la nécessité
d’assister la préparation et la mise en œuvre de réformes structurelles et notamment la
nécessité de renforcer la gouvernance du secteur à travers une meilleure gestion de l’EDG.
Certaines contraintes peuvent être levées à travers la mise en œuvre de la stratégie de
développement du sous-secteur de l’électricité définie dans la Lettre de Politique de
Développement du Secteur de l’Energie, à travers ’un audit technique de l’EDG, l’adoption
d’’un système de tarif garantissant un équilibre financier progressif du sous secteur.
L’analyse détaillée du secteur est développée dans l’annexe A.2 des annexes techniques du
projet.

4.3.2 L’organe d’exécution tiendra des comptes séparés pour le projet. De ce fait, les
dépenses par composante, par catégorie et par source de financement seront facilement
identifiées.

4.4 Politique tarifaire

4.4.1 Les tarifs de vente de l’électricité sont fixés par l’Etat à travers le ministère chargé des
finances et le ministère chargé de l’Energie. L’évolution des tarifs ne reflète pas encore le
coût de revient du kWh d’électricité. Les tarifs actuellement en vigueur datent du 14 juillet
2008 et le prix moyen de vente du kWh a été de 764 FGN (soit 12.7 cents USD/kWh) en
2009. Une étude tarifaire a été réalisée en 2009 et ses recommandations visant un tarif
d’équilibre sont en cours d’examen par l’Administration publique en vue de modalités
économiquement et socialement acceptables pour leur mise en œuvre.

4.4.2 Il faut noter que la politique tarifaire comporte un tarif social qui tient compte de la
nécessité d’une protection aux couches les plus vulnérables de la population. L’augmentation
du nombre d’abonnés, le relèvement des tarifs proposé par l’étude tarifaire devraient
permettre d’atteindre, à moyen terme, un équilibre financier du sous-secteur de l’électricité.
14

4.5 Soutenabilité

4.5.1 Le renouvellement de certaines lignes et la construction de nouveaux réseaux éviteront


à EDG dans les premières années d’engager des frais importants pour les entretiens des
ouvrages du projet. En général, 2,5% du montant des investissements suffisent annuellement
pour maintenance des ouvrages réalisés. Dans le cadre du présent projet, il faudra
annuellement environ 3 milliards de GNF soit 0,32 million d’USD. Ce montant est largement
couvert par les revenus annuels attendus de la mise en exploitation des ouvrages du projet qui
vont de 26,6 milliards de GNF en 2016 à 161,9 milliards de GNF en 2035. Aussi,
l’application de nouveaux tarifs et l’amélioration des performances techniques du réseau
attendue du projet sont de nature à renforcer les revenus de l’EDC en vue d’un meilleur
niveau d’entretien de ses infrastructures. La situation managériale est développée au
paragraphe 1.2.10 de l’annexe A.2 et la situation financière des quatre dernières années est
présentée dans le tableau A.2.2 des annexes techniques.

4.6 Gestion des risques

4.6.1 Les principaux risques identifiés sont : (i) la crise politique en Guinée, ii) l’insuffisance
du développement des capacités de production de EDG, (iii) la maintenance insuffisante des
installations ; (iv) le processus d’indemnisation des populations affectées par le projet ralenti
en raison de retard dans la mise en disposition des fonds de contrepartie.

4.6.2 Ces risques sont atténués par : (i) le processus électoral en cours pour une
normalisation de la vie politique, ii) le programme de développement des capacités de
production de l’EDG est soutenu par la Banque, notamment la réalisation du barrage
hydroélectrique Kaléta (120 MW) à l’horizon 2015 et de la centrale thermique de Manéah
(106 MW) à construire par la Chine à l’horizon 2013, (iii) les revenus du projet permettront à
l’EDG de disposer de ressources additionnelles pour assurer la maintenance adéquate des
installations ; (iv) mise en œuvre du PGES et le Gouvernement doit dédommager toutes les
personnes affectées ou ouvrir un compte pour loger les ressources de l’indemnisation avant le
début du décaissement du don.

4.7 Développement des connaissances

4.7.1 Au cours de la mission de lancement du projet, une formation sur les procédures de
passation des marchés et de décaissement de la Banque sera donnée par les Experts de la
Banque aux membres de la Cellule de coordination du projet. L’acquisition d’un logiciel
comptable et l’élaboration d’un manuel de procédures administratives et financières donnera
lieu également à une formation des membres de la Cellule du projet. Les deux ingénieurs
électriciens affectés à la Cellule du projet recevront une formation par compagnonnage
auprès du Bureau d’Ingénieur Conseil qui sera recruté pour le contrôle et la supervision des
travaux.

4.7.2 La généralisation de ces connaissances à l’intérieur de l’EDG se fera à travers le


nombre de personnes formées et l’utilisation de ces connaissances dans le cadre d’autres
projets financés par les PTF du pays.

4.7.3 Les rapports des deux études et les résultats des travaux d’électrification fourniront à la
Banque de connaissances utiles sur le secteur qu’elle pourra exploiter dans le cadre de la
stratégie pays et les partager avec d’autres bailleurs de fonds.
15

5 CADRE JURIDIQUE

5.1 Instrument légal : un Don FAD sera accordé à la République de Guinée pour le
financement de ce projet.

5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque

A) Conditions préalables à l’entrée en vigueur

5.2.1 L’entrée en vigueur du Protocole d’accord de Don est subordonnée à sa signature par le
Fonds et le Donataire.
B) Conditions préalables au premier décaissement du don

5.2.2 Outre l’entrée en vigueur du Protocole d’accord de Don, le premier décaissement des
ressources du Don est subordonné à la réalisation par l’Emprunteur, à la satisfaction du
Fonds, des conditions ci-après :

- i) Fournir la preuve, à la satisfaction du Fonds, soit (a) du payement – conformément


aux règles et politiques du Fonds - de tous les montants prévus à titre d’indemnité
d’expropriation dans le « Plan d’Expropriation, Compensation et Réinstallation »
(« PECR »), soit (b) de la mise en place et du maintien, de la part de l’Emprunteur,
d’un compte fiduciaire (« escrow account ») – ouvert auprès d’une institution
financière qui agira comme fiduciaire et qui devra être préalablement agréée par le
Fonds – dans lequel lesdits montants (ou la partie de ces montants qui n’aurait pas été
effectivement payée) resteront bloqués aux fins exclusives du payement, en faveur des
ayant droits, de toutes les indemnités indiquées dans le PECR et ce jusqu'au dernier
des payements» ;

- ii) Fournir la preuve de l’ouverture d’un compte spécial pour recevoir les ressources
FAD destinées à l’acquisition des consommables de bureau, au fonctionnement du
véhicule et de la cellule de projet auprès d’une banque jugée acceptable par le FAD ;

- iii) Fournir la preuve de la création du Comité de Pilotage composé des représentants


du Ministre chargé des Finances, du Ministre chargé de l’Energie, du Ministre chargé
de l’Environnement, du Ministre chargé du Plan et de la Coopération internationale, du
Ministère en charge des collectivités décentralisées, de la Direction nationale de
l’énergie, de l’Agence nationale d’électrification rurale, d’un représentant de
l’Administrateur Général de l’Administration et du Contrôle des Grands Projets
(ACGP) et d’un représentant du DG de l’EDG.

- iv) Fournir au Fonds la preuve de rétrocession par le Donataire, à titre gratuit, du don à
l’EDG par un accord, dont les termes auront préalablement été approuvés, par le
Fonds ;

- v) Soumettre à l’avis de non objection du Fonds des CV du personnel à affecter à la


Cellule d’Exécution du Projet.
16

C) Autres conditions

- Procéder, avant la fin de l’année 2014, à la révision de la structure tarifaire en vue de


promouvoir l’équilibre financier du sous-secteur de l’électricité à moyen et long terme.

5.3 Conformité avec les politiques de la Banque

5.3.1 Le projet d’électrification rurale est conforme à toutes les règles applicables de la
Banque.

6 RECOMMANDATION

6.1 La Direction recommande que le Conseil d’Administration approuve la proposition de


don FAD de 14,960 millions d’UC à la République de Guinée ; pour le financement du
projet d’électrification rurale, selon les conditions énoncées dans le présent rapport.
GUINEE
PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE

• Annexe I. Indicateurs Socio-économiques Comparatifs du Pays

Guinée - Indicateurs de développement


Guinée Pays en dévelo-
Indicateurs sociaux Afrique
1990 2008 * ppement
Superficie ( 000 Km² ) 246 30 323 80 976
Population totale (millions) 6.1 9.8 985.7 5 523.4
Croissance annuelle de la population (%) 3.6 2.2 2.3 1.4
Espérance de vie à la naissance -Total (années) 48.3 57.8 54.5 65.7
Taux de mortalité infantile (pour 1000) 138.1 97.2 83.9 53.1
Nombre de médecins (pour 100000 habitants) 12.8 5.5 39.6 78.0
Naissances assistées par un personnel de santé qualifié (%) 76.1 38.0 55.0 39.0
Taux de vac. contre rougeole (% d'enfants de 12-23 mois) 25.0 94.0 83.0 76.0
Taux de scolarisation au primaire (% brut) 37.1 90.8 75.9 106.0
Ratio Filles/Garçons au primaire (%) 47.3 85.4 68.0 100.0
Taux d'analphabétisme (% de la population >15 ans) … 29.5 38.0 26.6
Accès à l'eau salubre (% de la population) 45.0 70.0 68.0 62.0
Accès aux services sanitaires (% de la population) 13.0 19.0 38.0 33.0
Valeur de l'IDH (Rang sur 179 pays) … … … …
Indice de pauvreté humaine (IPH-1) (% de la Population) … 50.9 3.3 …
Guinée
Indicateurs macroéconomiques 2000 2007 2008 2009**
RNB par habitant, méthode Atlas ($ courant) 400 390 … …
PIB (Million de dollars courant) 2 995 3 869 4 783 4 518
Croissance du PIB réel (% annuel) -1.9 1.8 4.8 0.7
Croissance du PIB réel par habitant (% annuel) -3.8 -0.4 2.5 -1.7
Investissement intéreur brut (% du PIB) 13.6 19.9 17.7 13.9
Inflation (% annuel) 6.9 22.9 17.0 12.3
Solde budgétaire (% du PIB) -3.4 0.5 1.3 0.8
Commerce, Dette extérieure & Flux financiers 2000 2007 2008 2009**
Variation en volume des exportations (%) 5.0 3.9 10.2 -1.5
Variation en volume des importations (%) -3.1 22.2 -3.3 -10.2
Variation des termes de l'échange -5.1 3.2 -15.9 -2.3
Balance commerciale ( Million de dollars E.U.) 99.3 -14.4 -77.9 17.1
Balance commerciale (% du PIB) 3.3 -0.4 -1.6 0.4
Solde des comptes courants ( Million de dollars E.U.) -161.9 -455.6 -648.8 -494.1
Solde des comptes courants (% du PIB) -5.4 -11.8 -13.6 -10.9
Service de la dette (% des exportations) 14.2 8.3 9.5 7.9
Dette extérieure totale (% du PIB) 108.9 83.8 62.7 63.6
Flux financiers nets totaux ( Million de dollars E.U.) 329.3 228.2 … …
Aide publique au développement nette ( Mn de dollars E.U.) 152.9 224.4 … …
Investissements nets directs ( Million de dollars E.U.) 9.9 111.0 … …
Réserves internationales (mois d'importations) 2.2 … … …

Développement du secteur privé et infrastructures 2000 2006 2007 2008


Temps requis pour demarrer une affaire (jours) … 41 41 41
Indice de protection des investisseurs (0-10) … 2.7 2.7 2.7
Abonnés aux téléphones fixes (pour 1000 hab.) 2.9 2.4 2.3 2.1
Utilisateurs d'internet (pour 1000 hab.) 5.0 20.1 208.0 390.6

Routes asphaltées (% du total des routes) 16.5 … … …


Ferroviaire, Marchandises transportées (million ton-km) … … … …

Source: Département de la statistique de la BAD, à partir de sources nationales et internationales.


* Année la plus récente. Dernière mise à jour : Octobre 2009
** Prévision
GUINEE
PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE

• Annexe II. Tableau du Portefeuille de la BAD dans le pays

Résumé du portefeuille en cours d’exécution de la Banque en Guinée (au 20/05/2010)

date date date mise date


montant montant taux
Approb. signature en vigueur clôture
approuvé décaissé décais.
net
Nom du projet (M. UC) (M. UC) %
Secteur agriculture
Projet pêche artisanale & pisciculture 7-Jun-00 18-Aug-00 25-Nov-00 31-Dec-09 5.0 4.7 93.4%
Projet Appui dév. Rural Haute Guinée 15-Jun-00 18-Aug-00 26-Jun-01 30-Apr-10 10.0 9.1 91.0%
Projet hydraulique rurale Haute Guinée 4-Sep-02 9-Sep-02 27-Jun-03 31-Dec-10 15.0 11.8 78.5%
Projet de pistes rurales/PNIR 2-Oct-02 16-Jan-03 22-Mar-04 30-Jun-10 8.1 2.3 28.1%
Projet de diffusion du Riz Nerica 26-Sep-03 13-Feb-04 20-Mar-05 31-Dec-10 3.0 1.3 44.4%
41.1 29.4 70.8%
Secteur infrastructures
Projet réaménagement route Tombo-Gbessia 13-Jul-05 22-Jul-05 22-Jul-05 31-Dec-10 8.3 0 0
Don Supplémentaire Projet route Tombo-Gbessia 29-Avr-09 13-May-09 13-May-09 31-Dec-12 5.2 0
Projet Electricité 29-Avr-09 13-May-09 13-May-09 31-Dec-13 12.0 0
25.4 0.0 0
Secteur social

Appui activités économiques des femmes 27-Nov-97 22-Jan-98 29-Mar-99 30-Jun-09 3.0 2.6 86.7%

Projet dév. Social durable hte & my. Guinée 5-Dec-01 7-Dec-01 28-May-02 30-Jun-10 21.8 17.2 79.0%

Projet appui développement de l’éducation 7-Jun-05 22-Juil-05 22-Jul-05 31-Dec-11 14.0 6.1 43.3%
38.8 25.9 66.7%
Multisecteur
PADIPOC – Gestion de la dette & investissement 26-Jul-06 15-Sep-06 15-Sep-06 31-Dec-10 2.5 0.5 19.5%
2.5 0.5 19.5%
TOTAL 108.3 55.8 51.6%
TOTAL (hors projets Infrastructures non encore mis en œuvre) 82.8 55.8 67.4%
GUINEE
PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE

• Annexe III. Principaux projets connexes financés par la Banque et d’autres


partenaires au développement de la Guinée

N° PROJETS Bailleurs de Période de Montants Instrument Zone couverte par le


fonds financement de projet
financement

1 Réhabilitation et extension des BID 04 juin 2008 au 7 Millions Dinars Prêt Commune Matoto
réseaux électriques de Conakry 31 déc 2010 Islamiques (Conakry)

2 Réhabilitation et extension des BAD 13 mai 2008 au 12 Millions d’UC Don Commune Ratoma
réseaux électriques de Conakry 31 déc 2013 (Conakry)

3 Amélioration de l’efficacité du IDA 07 sep 2006 au 7,2 Millions US$ Don Commune Kaloun
secteur de l’énergie 31 déc 2009 (Conakry)
prorogation
demandée au
31 déc 2011

4 Amélioration de l’efficacité du FEM Négocié le 06 4,5 Millions US$ Don Commune Kaloum
secteur de l’énergie juin 2007. En (Conakry)
attente de
signature

5 Electrification rurale décentralisée IDA 2003 – 2008 5 Millions US$ Prêt L’ensemble des
prorogé déc communautés rurales
FEM 2 Millions US$ Don décentralisées (CRD) de
2011
Guinée.

6 Réhabilitation et extension des BIDC et 27 août 2007 20 Millions US$ Prêt Villes de N’Zérékoré,
réseaux des capitales régionales Gouvernement au 26 août 2 Millions US$ BND Kankan, Faranah et Labé
2009. En cours
de prorogation
GUINEE
PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE

• Annexe IV. Projection de l’offre et de la demande d’électricité

DEVELO PPEMENT DE LA DEMANDE SUR LE RESEAU INTERCO NNECTE


Année

PUISSANCE EN MW

Centrales hydroélectriques Centrales Diesel Capacité


total Demande
Ecart
Capacité Capacité disponible potentielle
Capacité Capacité
Samou Garafiri Kaléta Sambangalou Fomi Kikon disponible M anéah T3 T5 disponible (H+D)
installé installé
(H) (D)
2010 33,0 75 2,7 110,7 80,4 44,0 32,0 76,0 47,5 127,9 194,5 -66,6
2011 33,0 75 2,7 110,7 82,9 44,0 32,0 76,0 57 139,9 200,3 -60,4
2012 33,0 75 2,7 110,7 82,9 44,0 32,0 76,0 66,5 149,4 206,3 -56,9
2013 33,0 75 2,7 110,7 82,9 36,0 44,0 32,0 112,0 102,5 185,4 212,5 -27,1
2014 33,0 75 2,7 110,7 82,9 108,0 44,0 32,0 184,0 154,3 237,2 218,9 18,3
2015 33,0 75 96 2,7 206,7 178,9 144,0 44,0 32,0 220,0 177,4 356,3 284,6 71,7
2016 33,0 75 96 48 2,7 206,7 226,9 144,0 44,0 32,0 220,0 166,4 393,3 355,7 37,5
2017 33,0 75 96 48 60 2,7 206,7 286,9 144,0 44,0 32,0 220,0 166,4 453,3 391,3 62,0
2018 33,0 75 96 48 60 2,7 206,7 286,9 144,0 44,0 32,0 220,0 166,4 453,3 410,9 42,4
2019 33,0 75 96 48 60 2,7 206,7 286,9 144,0 44,0 32,0 220,0 166,4 453,3 423,2 30,1
2020 33,0 75 96 48 60 2,7 206,7 286,9 144,0 11,0 32,0 187,0 155,4 442,3 431,7 10,6
2021 33,0 75 96 48 60 2,7 206,7 286,9 144,0 11,0 32,0 187,0 155,4 442,3 440,3 2,0
2022 33,0 75 96 48 60 2,7 206,7 286,9 144,0 0,0 32,0 176,0 155,4 442,3 440,3 2,0
GUINEE
PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE

• Annexe V. Carte de la Zone du Projet

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