En l’espèce, Henri Cousinet a été interpellé et provoqué par un individu dans la rue, Y, il a donc réagi et a fait chuter Y, manifestement ivre, qui s’est blessé dans sa chute. Il est alors poursuivi. Les juges du fond notamment la cour d’appel de Riom, dans un arrêt du 9 juin 1966, a retenu contre Cousinet le délit de blessures involontaires et l’a condamné à 300 francs d’amende, et à verser des dommages et intérêts à Y, partie civile au procès. Cousinet a donc formé un pourvoi en cassation pour tenter de justifier son acte par la légitime défense et être exonéré de sa responsabilité pénale. Sous ce rapport, la question de droit est la suivante : l’auteur d’une infraction involontaire peut-il bénéficier de la légitime défense ? La cour de cassation y répond par la négative. D’après la chambre criminelle, les juges du fonds sont fondés à rejeter le fait justificatif de légitime défense allégué. Car, la légitime défense est inconciliable avec le caractère involontaire de l’infraction. Cette solution traduit l’absence d’une légitime défense (I), mais elle est néanmoins discutable (II). I/ L’absence d’une légitime défense A/ Le caractère involontaire de l’infraction B/ L’incompatibilité entre la légitime défense et l’infraction involontaire II/ Une solution discutable A/ Une solution restrictive du domaine de la légitime défense B/ Une remise en cause de la solution