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Christophe Colomb

navigateur italien

Pour les articles homonymes, voir


Colomb et Christophe Colomb
(homonymie).
Pour l’article ayant un titre homophone,
voir Colon.
Christophe
Colomb
Portrait présumé de
Christophe Colomb,
attribué à Ridolfo del
Ghirlandaio : yeux bleus,
visage allongé au front
haut, nez aquilin, menton
orné d'une fossette,
cheveux devenus blancs
dès l'âge de 30 ans[1].
Nom de Cristoforo
naissance Colombo
(Italien)
Alias Christophoru
Columbus
(latin)
Cristóbal Co
(espagnol)
NaissanceEntre le
26 août 145
le
31 octobre 1
Gênes

(république d
Gênes)
Décès 20 mai 1506
Valladolid
(couronne d
Castille)
Nationalité Génois
(d'origine)
C ill
Castillan
Pays de Royaume de
résidence Castille
ProfessionMarin,
explorateur,
colonisateur
Autres Amiral de la
activités océanique
Vice-roi et
gouverneur d
Indes
Conjoint Filipa Moniz
1476-1485)

Descendants
Diego Colom
Fernand
Colomb
Famille Bartolomeo
Colomb,
Giovanni
Pellegrino et
Giacomo
C l b (f è
Colomb (frèr

Christophe Colomb (en italien : Cristoforo


Colombo ; en espagnol : Cristóbal Colón),
né entre le 26 août et le 31 octobre 1451
sur le territoire de la république de
Gênes[2], et mort le 20 mai 1506 à
Valladolid, en Espagne, est un navigateur
au service des monarques catholiques
espagnols Isabelle de Castille et
Ferdinand d'Aragon.

Christophe Colomb n'est pas le premier à


mettre le pied en Amérique. L’être humain
a migré en Amérique probablement
depuis l’Asie, il y a de cela 13 000
à 40 000 ans. Ce n'est pas non plus le
premier navigateur à traverser l'océan
Atlantique depuis l'Europe, des fouilles
archéologiques ont établi que des
peuples européens comme les Vikings
ou des pêcheurs basques, normands et
bretons avaient déjà eu connaissance de
ce nouveau continent.

En revanche, Christophe Colomb fut celui


qui, en cherchant une nouvelle route vers
les Indes orientales (avec Cipango, le
Japon, comme premier objectif[3]),
inaugura une longue période
d'exploration des Européens vers le
continent américain[4]. Il est aussi celui
qui le premier aurait documenté ses
voyages vers l'Amérique, même si le
texte n'est pas sûr.

Il effectue en tout quatre voyages en tant


que navigateur pour le compte des
souverains espagnols, qui le nomment
avant son premier départ amiral, vice-roi
des Indes et gouverneur général des
territoires qu'il découvrirait. La
découverte des Caraïbes marque le
début de la colonisation de l'Amérique
par les Européens et fait de Colomb un
acteur majeur des grandes découvertes
e e
des et siècles. Son premier
voyage est retenu par l'historiographie de
la civilisation occidentale comme
l'événement majeur marquant le passage
du Moyen Âge aux temps modernes[5] .

Christophe Colomb accoste sur une île


du continent américain (qu'il nomme San
Salvador, dans l'archipel des Bahamas)
pour la première fois dans la nuit du 11
au 12 octobre 1492. Il faudra cependant
attendre son troisième voyage pour qu'il
découvre effectivement le continent lui-
même, le 5 août 1498, au Venezuela
actuel. Il meurt le 20 mai 1506, moins de
deux ans après sa quatrième et dernière
expédition en Amérique, toujours
persuadé d'avoir atteint les Indes
orientales, le but originel de son
expédition.
Les historiens dressent le portrait d'un
marin hors pair, mais piètre politicien. Le
personnage est controversé du fait de
son comportement envers les peuples
autochtones. Ses prérogatives sur les
terres découvertes ont été contestées
par le roi Ferdinand.

Histoire colombine :
éléments historiographiques

Trajet des quatre voyages de Colomb aux « Indes ».


Portrait posthume de Christophe Colomb peint par
Sebastiano del Piombo.

De la propre main de Colomb n'ont été


identifiés et recensés que peu de
documents : des lettres, des quittances,
des annotations dans des ouvrages de
sa bibliothèque et des signatures. Tous
les autres textes, dont le journal du
premier voyage, ne sont que des copies
dont le texte n'est pas sûr[6]. Ces
différents textes et documents ont tous
été traduits en français[7].

Il existe cependant un curieux « Livre des


prophéties », qui est un recueil de
prophéties concernant la découverte du
Nouveau Monde, écrit par Colomb vers la
fin de sa vie[8].

Notre connaissance de Colomb, homme


de savoir, de livres et de cabinet d'étude,
s'appuie aussi sur quatre livres qui lui ont
appartenu et qui ont été conservés. Ces
livres ne recèlent pas moins de
2 000 annotations portées en marge[9].

Les premiers historiens contemporains


de Colomb ne se sont pas attardés à le
décrire de manière précise. Andrès
Bernaldez l'évoque dans son Historia de
los Reyes Catolicos, en donnant « une
image à la fois édifiante et dramatique
[…] intéressante certes, mais brossée à
très grands traits, sans beaucoup de
nuances »[10].

Parmi ceux qui ont vécu aux côtés de


l'Amiral on recense les livres de
Bartolomé de Las Casas, Fernand
Colomb et Gonzalo Fernández de Oviedo
y Valdés. C'est sur ces publications du
e
siècle que se sont appuyés en
premier lieu tous les travaux historiques
postérieurs et c'est grâce à eux qu'il est
possible aujourd'hui de reconstituer ce
qu'ont été les voyages et expéditions de
Colomb.

Pierre Martyr d'Anghiera, humaniste de


l'Italie du Nord, a livré dans son Orbo
Novo dès 1494 le premier témoignage de
la découverte[11].

Biographie
Origine et jeunesse

Le lieu de naissance de Colomb est


incertain mais il est aujourd'hui
considéré comme d'origine ligure, des
environs de Gênes. Cette origine génoise
du navigateur est établie au sein de la
communauté des historiens depuis la fin
e
du siècle (plus exactement 1892).
Cependant, à l'occasion du
400e anniversaire de sa découverte de
l'Amérique, de nombreuses régions se
sont revendiquées être son lieu de
naissance[12],[13].

Article détaillé : Théories sur l'origine de


Christophe Colomb.

Annotations de la main de Colomb en marge de son


exemplaire du Livre des merveilles.
Christophe Colomb serait né en 1451
dans la république de Gênes, il est l'aîné
des cinq enfants[14] de Domenico
Colombo (tisserand originaire de
Lombardie qui s'est installé à Gênes puis,
à la suite de troubles politiques dans la
cité, a déménagé à Savone en 1470 pour
ouvrir un établissement de textile et une
taverne) et de Susanna Fontanarossa. En
tant qu'aîné, il devient probablement
apprenti tisserand[15].

Son père aurait eu les moyens financiers


suffisants pour l'envoyer à l'université de
Pavie où il étudie notamment la
cosmographie, l'astrologie et la
géométrie[16]. Il est très tôt influencé par
le Livre des merveilles que l'explorateur
vénitien Marco Polo écrivit après son
retour (pendant son voyage en Orient et
en Asie).

Par les écrits de Christophe Colomb on


sait qu'il a puisé ses idées sur les
dimensions de la Terre de ses lectures de
l'Imago Mundi de Pierre d'Ailly dont la
rédaction a été terminée en 1410,
l'Historia rerum ubique gestarum de Pie II
(1477), le De commetudiribus et
conditionibus orientalum régionum [citation
nécessaire], un résumé latin du livre de
Marco Polo, d'une traduction en italien de
l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, de la
traduction en castillan des Vies parallèles
des hommes illustres de Plutarque et la
Géographie de Claude Ptolémée dans
une édition parue à Rome en 1478. Ce
sont surtout les trois premiers livres qui
ont nourri ses réflexions. Il a fait
2 565 notes en marge de ces livres, 877
dans les traités de Pierre d'Ailly dont 475
pour l'Imago Mundi[17]. Il a noté en marge
de l'Imago Mundi qu'il a navigué jusqu'au
fort portugais de la Mine, vers 1482. En
marge du livre écrit par le pape Pie II il a
noté qu'il a fait un voyage vers l'Islande
en 1477 et qu'il a vu « à Galway, en
Hibernie (Irlande), dans deux barques à
la dérive, un homme et une femme
d'allure magnifique ».
Débuts dans la marine

Carte dite des frères Colomb. Vers 1490.

Christophe Colomb prétend dans une de


ses lettres avoir été matelot dès l'âge de
dix ans[18]. Toujours selon la biographie
de Fernand Colomb, après avoir
commandé un navire au service de René
d'Anjou combattant le roi d'Aragon et
opéré en tant que corsaire en 1472,
Christophe Colomb commence l'année
suivante son apprentissage en tant que
marchand au service des familles
génoises Centurion, Di Negro et de
Spinola[16]. Sa prétendue expédition
commerciale sur l’île de Chios en 1474
lui permet de devenir financièrement
indépendant de sa famille[19].

En 1476, il embarque sur un convoi en


partance pour Lisbonne puis l'Angleterre.
Le convoi est attaqué par les Français et
Christophe Colomb se réfugie dans la
ville portugaise de Lagos puis part chez
son frère Bartolomeo Colomb,
cartographe à Lisbonne.

Il épouse en 1479 Filipa Moniz d'une


famille de petite noblesse portugaise,
fille de Bartolomeu Perestrelo, capitaine-
gouverneur de Porto Santo à Madère,
avec qui commença la colonisation en
1425. Filipa meurt peu de temps après la
naissance de leur seul fils, Diego Colomb,
né possiblement en 1480 sur l'île Porto
Santo (son second fils, Fernand, naîtra en
1488 d'une liaison avec Beatriz Enriquez
de Arana). Christophe Colomb se
perfectionne alors dans les sciences de
la navigation, peut-être avec son frère ou
avec les cartes que son épouse avait
peut-être apportées en dot : les cartes
des vents et des courants des
possessions portugaises de l'Atlantique
qui, peut-être, appartenaient à
Bartolomeu Perestrelo[20].

Le projet de voyage aux Indes


orientales par l'ouest

Représentation géographique de l'Asie de Colomb.

C'est aux alentours de 1484 que Colomb


forme l'idée de passer par l'Atlantique
pour aller aux Indes orientales
(« rejoindre le Levant par le Ponant »[21]).
Il est en effet connu depuis les Grecs
anciens que la Terre est ronde ; au
Moyen Âge, l'idée de la Terre plate n'a
jamais prévalu parmi les savants,
contrairement à un mythe forgé à
l'époque moderne. Aristote, Albert le
Grand et saint Thomas d'Aquin
admettaient la sphéricité de la Terre et
cette doctrine était enseignée par les
dominicains espagnols[22],[23].

Limites du traité de Tordesillas entre 1493 et 1494.

L'idée que des îles pouvaient exister à


l'ouest de l'Afrique a été entretenue par la
découverte des Açores qui apparaissent
e
sur des cartes à la fin du siècle avant
d'être redécouvertes en 1427, des îles
e
Canaries au milieu du siècle et
colonisées en 1402, des îles du Cap-Vert
en 1456, et la présence de bois exotiques
flottant sur les eaux apportés par des
courants venant de l'Ouest. Il n'est pas
impossible que des navigateurs aient pu
aborder sur la côte brésilienne se
trouvant à 370 lieues des îles du Cap-
Vert car Jean II du Portugal a fait
déplacer la limite du traité de Tordesillas
en 1494, avant la découverte officielle de
la côte du Brésil en 1500 par Pedro
Álvares Cabral. Cependant les Portugais
vont surtout s'intéresser à la colonisation
de l'Afrique dont ils avaient obtenu le
monopole par la bulle Æterni regis
rédigée en 1481 par le pape Sixte IV.
Représentation de l'océan Atlantique du globe de
Martin Behaim (Die Gartenlaube, 1892).

Représentation de l'Hémisphère occidental du globe


de Martin Behaim dans le livre L'Homme et la Terre
d'Élisée Reclus au-dessus des positions réelles des
continents.

Fernand Colomb et Bartolomé de las


Casas citent une lettre écrite par Paolo
Toscanelli écrite le 23 juin 1474 à
Fernam Martins pour éclairer le roi du
Portugal Alphonse V et qui aurait été
transmise à Christophe Colomb deux à
trois ans plus tard par Toscanelli. Henry
Vignaud a critiqué les affirmations du fils
de Christophe Colomb et de Las Casas
sur l'existence de cette carte[24].
Cependant, les affirmations d'Henry
Vignaud sur une supercherie de Colomb
qui aurait inventé cette correspondance
de Toscanelli après son premier voyage
n'est pas plus documentée[25]. Au
moment où Christophe Colomb
envisageait de faire son voyage vers
l'ouest, Martin Behaim a réalisé son
globe à Nuremberg, en 1492, après avoir
séjourné au Portugal. Hieronymus
Münzer a écrit en 1493 au roi Jean II du
Portugal pour l'engager à faire des
recherches maritimes vers l'ouest[26].

Ératosthène avait donné une estimation


à peu près exacte de sa circonférence,
mais les textes grecs sont mal connus à
l'époque. Christophe Colomb a utilisé les
estimations de Pierre d'Ailly. Dans le
chapitre De quantitate terre, de son livre
Imago Mundi, Pierre d'Ailly reprend
l'estimation d'Al-Farghani de 56 milles
2/3 pour la longueur d'un arc d'un degré.
Mais Pierre d'Ailly en a transformé la
valeur de la circonférence de la Terre de
20 400 milles en 10 200 lieues en
donnant à la lieue une valeur de 2
milles[27]. Ce nombre paraissant exagéré
à Christophe Colomb, il l'a transformé en
adoptant pour valeur de la lieue marine la
valeur de 4 milles. Il en a déduit un
équateur d'environ 30 000 kilomètres au
lieu de 40 075 kilomètres). Or les Arabes
utilisaient un mille de 1 973 mètres et
non le mille romain de 1 479 mètres.
Pierre d'Ailly citait aussi les évaluations
de Marin de Tyr, qui estimait que les
terres habitées, de l'Espagne à la Chine,
devaient s'étaler sur 225° au lieu des
130° réels, d'où une sous-estimation des
mers les séparant[28].
Selon les mots de Michel Balard
« lumineuse erreur qui permet au
navigateur de réduire les distances entre
les îles Canaries et l'extrémité orientale
du continent asiatique ! »[29]. Une grande
partie de la communauté scientifique de
l'époque estime réalisable un tel voyage
et Jacques Heers précise : « (…) les idées
de Colomb ne s'inscrivent pas à contre-
courant. Tout au contraire, elles nous
paraissent exactement l'expression
normale de la pensée géographique de
son époque. »[30]. Ce qui distingue le
projet du navigateur des hypothèses des
érudits du temps — géographes et
humanistes — qui estiment tous très
probable l'existence d'îles nombreuses,
voire de terres plus vastes plus loin à
l'ouest dans la mer océane, c'est son
but : atteindre les rivages de la Chine et
avant cela le Japon, soit le royaume du
Cathay et Cipango tels que décrits par
Marco Polo[31].

Armoiries des Colomb Armoiries des Colomb


octroyées par la couronne attribuées motu
d'Espagne le 20 mai 1493[32]. proprio en 1502[33].

Un groupe d'experts choisi par le roi de


Portugal Jean II rejette cependant son
projet sans appel[34].
Colomb va alors tenter sa chance en
Castille au milieu de 1485. Il se rend avec
son fils au monastère de La Rábida à
Palos de la Frontera, où deux moines
auxquels il se lie, Juan Pérez (es) et
Antonio de Marchena (es), lui suggèrent
de se rendre à Cordoue auprès de la
reine Isabelle. Il est reçu par cette
dernière en janvier 1486, mais une
réponse négative lui est à nouveau
rendue en 1490. En 1491, sa demande
est en passe d'être acceptée, mais sa
trop grande ambition fait échouer sa
quête. Il veut notamment être vice-roi de
toutes les terres découvertes et obtenir
un titre de noblesse. C'est grâce à
l'intervention du trésorier de la maison du
roi, Louis de Santangel, ainsi que du
prieur des dominicains de San Esteban
de Salamanque, frère Diego de Deza,
d'Hernando de Talavera, et de Juan
Cabrero[35] que le projet est approuvé par
la reine, quand il met en balance les
retombées économiques potentielles
— la découverte d'une nouvelle route vers
les Indes permettrait de s'affranchir des
intermédiaires orientaux — comparées à
la modeste mise de fonds initiale
requise[36].

Le 17 avril 1492, il signe près de Grenade,


avec les Rois catholiques, les
capitulations de Santa Fe, qui lui
octroient notamment le titre de noblesse
héréditaire d'« Amiral de la Mer
Océane »[37], les titres de Vice-Roi et de
Gouverneur général des territoires qu'il
pourrait découvrir (la couronne
d'Espagne lui accordant à cet effet des
armoiries)[38], un dixième des richesses
qu'il en retirerait[39] et un huitième du
profit de son expédition[40].

Le premier voyage (1492-1493)

Premier voyage : 3 août 1492-15 mars 1493.


Répliques des trois navires de Colomb (1893).

Le voyage inaugural de Colomb est celui


qui est le mieux connu des historiens.
Comme l'écrit Jacques Heers : « Pour
nous en tenir au temps de Colomb, de
tous les voyages maritimes du temps (…)
aucun ne peut être connu (…) avec tant
de minutie et de sérieux. »[41] Deux
documents écrits permettent de suivre
les navires de l'explorateur : le Journal,
dans la version donnée par Bartolomé de
Las Casas, et la lettre à Santangel, écrite
le 14 février 1493 sur la route du retour,
sorte de bilan de son expédition
adressée en Espagne.

Par ailleurs, à compter de 1938, l'amiral


américain Samuel Eliot Morison a
entrepris de refaire le périple du Génois
et a pu, en ce qui concerne le premier
voyage, « pointer sur la carte la position
des navires chaque soir »[42],[43].

Le 3 août 1492, Colomb est au départ à


Palos de la Frontera (Huelva) avec trois
navires — deux caravelles, la Pinta et la
Niña, et une caraque, la Santa María (qui
ne prendra ce nom que lors des voyages
ultérieurs de Colomb[44]) — et pas plus de
90 membres d'équipage[45].
Une première escale a lieu aux îles
Canaries, à Las Palmas de Gran Canaria
du 9 août au 6 septembre (la route du
sud a été choisie pour éviter les
croisières portugaises au large des
Açores). Là, Colomb et ses hommes
approvisionnent en bois, en eau et en
vivres. Les marins profitent de l'escale
pour réparer les navires. Puis ils
reprennent la mer en descendant le golfe
de Guinée : Colomb est le premier à
suivre les alizés, ces vents réguliers qui
traversent l'océan d'est en ouest. Les
marins s'inquiètent d'ailleurs de la force
et de la régularité de ces vents, craignant
de ne pas pouvoir les remonter au retour.
Dix jours plus tard, le 16 septembre,
apercevant des masses d'herbes dans
l'eau, les navigateurs croient être près de
la terre ferme. Ils entrent en fait dans la
mer des Sargasses, région située à
environ 1 600 kilomètres des côtes
américaines. L'océan Atlantique,
recouvert de ces grandes algues, y est
plutôt calme et les vents presque nuls. À
partir du 19 septembre, les vents
faiblissent fortement, immobilisant les
bateaux. Une grande inquiétude finit par
s'installer au sein de l'équipage.
L'arrivée de Christophe Colomb en Amérique avec
deux bannières blanches blasonnées d'une croix
verte et une bannière jaune frappée des initiales F et

Y des souverains Ferdinand II d'Aragon et Ysabelle de


Castille.

Le 25 septembre, Martín Alonso Pinzón,


le capitaine de la Pinta, croit voir une
terre, mais cela n'est en fait qu'une
illusion optique. Le vent finit par se lever
à nouveau, mais les jours passent, et
aucune terre n'est en vue. Colomb pense
avoir dépassé les Indes orientales.
Le 7 octobre, l'autre frère Pinzon, Vicente,
le commandant de la Niña, est également
victime d'une illusion optique. Colomb a
une idée : observant les oiseaux, il décide
de changer de cap, vers l'ouest-sud-
ouest. Ce changement va marquer son
succès. Le 10 octobre, les marins
montrent cependant de l'impatience,
craignant que les navires ne soient
perdus. De plus, les vivres et l'eau douce
commencent à faire défaut.

La découverte fortuite de l'Amérique

Le 12 octobre 1492 à deux heures du


matin, après une traversée quasi
parfaite[46], un marin de la Pinta, Rodrigo
de Triana, annonce que la terre est en
vue ; attendant le lever du jour pour
pouvoir accoster les vaisseaux restent
prudemment à deux heures des côtes.

Dans la matinée, Colomb et les frères


Pinzon prennent place dans une barque.
Croyant être dans l'archipel nippon, le
navigateur fait enregistrer la prise de
possession de l'îlot pour le compte du roi
d'Espagne par le notaire qui les
accompagne. Il le baptise du nom du
Christ : San Salvador (Guanahani pour les
Indiens Taïnos) et s'en fait nommer vice-
roi et gouverneur général.

La première rencontre avec les indigènes


— que Colomb nomme « Indiens » car il
pense avoir atteint les Indes orientales —
est encore pacifique. Ceux-ci lui
apportent du coton, des perroquets et
d'autres objets. L'interprète que le
navigateur avait embarqué à son bord
n'est pas d'une grande utilité…

Lors de ce premier contact, avec force


gestes, répétitions et quiproquos, les
Taïnos indiquent — ou les Espagnols
comprennent — que de l'or se trouve en
quantité importante sur une grande île au
sud-est, habitée par des populations
d'anthropophages qui leur sont hostiles.

L'exploitation

Le 28 octobre, Colomb accoste dans une


baie (aujourd'hui « baie de Bariay ») de
cette île qu'il nomme alors Juana, en
l'honneur du prince Don Juan, le fils des
Rois catholiques : cette île est aujourd'hui
connue sous le nom de Cuba. Il pense
connaître parfaitement sa position sur le
continent asiatique. Ses hommes et lui-
même apprennent à fumer de grandes
feuilles séchées : le tabac. Se croyant à
Cipango (le Japon), Christophe Colomb
envoie Luis de la Torre et Rodrigo de
Jerez à la recherche du Grand Khan à
l'intérieur des terres.

Le 12 novembre, les vaisseaux


reprennent la mer, mais le 23 novembre,
Colomb perd de vue la Pinta. Il accuse
alors son capitaine Martín Alonso Pinzón
d'avoir déserté. En réalité celui-ci est
parti seul à la découverte de ce prétendu
Japon tant convoité. Colomb retourne à
Cuba. On lui évoque alors une île située à
l'est de Cuba, que les indigènes appelle
Bohio. Il appareille le 4 décembre.

Deux jours plus tard, le 6 décembre, la


Niña et la Santa María mouillent dans une
baie de l'île de Bohio (en réalité au « môle
Saint-Nicolas » au nord-ouest d'Haïti),
Colomb la baptise du nom d'Hispaniola
(« L'Espagnole »), car elle lui rappelle les
campagnes de la Castille. On la connaît
aujourd'hui sous le nom de « Saint-
Domingue ». Les habitants locaux se
montrent plutôt craintifs, pensant que les
Espagnols viennent du ciel. Des relations
amicales se nouent cependant et les
marins reçoivent un peu d'or.

Mais un événement malheureux se


déroule au cours de la nuit du réveillon
de Noël : alors que seul un mousse est à
la barre de la Santa María — au mépris de
toutes les règles de la marine — le navire
vient s'échouer sur un récif dans la nuit
du 24 au 25 décembre 1492. Le navire
est perdu et seule l'aide des Indiens
permet de débarquer dans l'urgence la
plus grande partie de la cargaison[47].
Colomb doit se résoudre à laisser 39
hommes sur place dans un petit fortin
édifié dans la baie de La Navidad (située
non loin de l'actuelle ville de Cap-Haïtien),
avec le bois récupéré sur le navire
échoué[48].

Alonso Pinzon est de retour. Il cherche à


justifier sa recherche solitaire. Colomb,
estimant qu'il vaut mieux ne pas se
diviser, fait semblant d'accorder du crédit
au récit de Pinzon. Longeant les côtes
nord de l'île, les deux navires rescapés
arrivent dans la baie de Samaná, ils y
rencontrent les cannibales déjà évoqués.
Plus agressifs que les Arawaks, ils
déclenchent une escarmouche et
Colomb décide de battre en retraite. Mais
les marins en ont assez de leur vie dans
ces îles, ils veulent rentrer en Europe.
Christophe Colomb met le cap vers
l'Espagne le 16 janvier 1493, aidé par de
bons vents, plus au nord.

Le 12 février, la Pinta, commandée par


Alonso Pinzon, disparaît de nouveau lors
d'une tempête. Les marins de la Niña
prennent peur et prient. Colomb craint de
ne pas arriver en Espagne pour conter
ses découvertes, il consigne celles-ci sur
un parchemin qu'il entoure d'une toile
cirée et met dans un tonneau qu'il jette à
la mer, demandant à celui qui le
découvrira de porter le parchemin au roi
d'Espagne.

Trois jours après, le temps se calme. La


Niña s'arrête dans une île de l'archipel
portugais des Açores. Il est fraîchement
reçu par le gouverneur portugais. Le 18
du mois, le vaisseau repart, mais une
nouvelle tempête lui fait perdre son cap.

Le 4 mars, Colomb arrive dans l'estuaire


du Tage. La nouvelle de sa découverte
des « Indes » s'est déjà répandue. De tout
Lisbonne, la population se précipite pour
voir les Indiens qu'il a ramenés à son
bord. Colomb apprend que la Pinta, qui
avait dérivé vers la Galice, est arrivée
avant lui au port de Baiona.

Jean II, roi de Portugal, demande à voir


l'explorateur. Le 9 mars, le roi le reçoit en
audience privée et l'écoute avec
attention, mais à la fin de l'entretien,
affirme que c'est à lui que reviennent les
découvertes de Colomb, compte tenu
d'accords internationaux. Le découvreur
quitte le Portugal le 13 mars pour Palos,
qu'il atteint finalement le 15, en même
temps que la Pinta. Le capitaine Alonso
Pinzon meurt un mois plus tard.

Le deuxième voyage (1493-1496)

Deuxième voyage : 25 septembre 1493-11 juin 1496.

Dès son retour à Palos, Colomb , reçu en


héros par le roi et la reine d'Espagne,
prépare rapidement une nouvelle
expédition beaucoup plus ambitieuse
avec une flotte de 17 navires et environ
1 500 hommes dont 700 colons et 12
missionnaires, ainsi que des chevaux (les
premiers importés sur le continent
américain), des bêtes de somme et du
bétail. Son objectif est de fonder une
colonie sur Hispaniola et de retrouver les
39 hommes qu'il a laissés dans la baie
de la Navidad.

Il lève l'ancre pour ce nouveau voyage le


25 septembre 1493 de Cadix.

La première terre qu'il aperçoit, 21 jours


après avoir quitté les îles Canaries est La
Désirade qu'il baptise ainsi Desirada, tant
la vue d'une terre fut désirée par
l'équipage. Les autres îles ne sont pas
loin.

Le dimanche 3 novembre 1493, une autre


île est en vue, que Colomb nomme Maria
Galanda (Marie-Galante), du nom du
navire amiral.

Une troisième se présente à l'horizon, où


il débarquera : ce sera Dominica (la
Dominique) puisqu'elle apparaît un
dimanche matin.

Le lendemain matin, 4 novembre, ils


reprennent la mer vers une île plus
grande dont ils avaient aperçu au loin les
montagnes. Colomb décide alors de jeter
l'ancre devant cette île afin d'accorder
quelques jours de repos à ses hommes.
C'est la Basse-Terre de la Guadeloupe
qu'il nomme Caloucaera (d'après le nom
donné par les Caraïbes : « Karukera »).
Cette terre sera rebaptisée « Santa María
de Guadalupe de Estremadura » pour
honorer une promesse (donner le nom de
leur monastère à une île) initialement
faite à des religieux lors d'un pèlerinage,
ou qu'il s'était faite à lui-même lors des
tempêtes de son précédent retour.

Puis il repart vers le nord en direction


d'Hispaniola. Il aperçoit ensuite une
petite île qu'il baptise Montserrat en
référence, selon les sources, soit au
massif de Montserrat[49], une montagne
voisine de Barcelone, soit à l'abbaye de
Montserrat située dans ce massif[50].

Le 11 novembre 1493, jour de la fête de


saint Martin de Tours, Colomb baptise
Saint-Martin une île aperçue au large ;
une autre petite île aperçue à l'horizon
reçoit le nom de Saint-Barthélemy en
référence à son frère Bartolomeo.

Le 28 novembre, il revient à La Navidad,


où il avait laissé un fortin de 39 hommes
suite au naufrage de la Santa María : tous
sont morts et le fort est détruit. Il
l'abandonne pour fonder « La Isabela » le
2 janvier 1494, première colonie
permanente du Nouveau Monde
(actuellement localisée près de la ville
domicaine de Puerto Plata), et passe les
quatre mois suivants à organiser la
première colonie espagnole du Nouveau
Monde dont Bartolomeo a été nommé
gouverneur, secondé par Giacomo, son
troisième frère[51].

Le 2 février, il renvoie en Espagne douze


bâtiments sous le commandement
d'Antonio de Torres, à qui il confie un
rapport destiné aux souverains
catholiques, document qui a été
conservé[52]. Le 24 avril, Colomb décide
de reprendre une activité d'exploration et
il part avec trois navires, dont la Nina,
explorer l'Ouest pour, comme l'écrit
Morison, « suivre la côte jusqu'au
moment où il obtiendrait la preuve
définitive du caractère continental de
cette terre et, si possible, prendre contact
avec le Grand Khan qui semblait toujours
se dérober devant lui »[53].

Il suit la côte sud de Cuba. De là il part le


3 mai pour atteindre la côte nord de la
Jamaïque[54]. Il reprend le 14 l'exploration
de la côte sud de Cuba et continue de
faire voile vers l'ouest. À moins de
cinquante milles du cap Corrientes,
Colomb décide que Cuba est bien une
péninsule du continent asiatique. Il
ordonne à tous les hommes qui
l'accompagnent de le certifier par écrit et
de s'engager à ne jamais affirmer le
contraire sous peine d'une amende de
mille maravédis[55].

Le 13 juin, il s'engage sur la route du


retour et en profite pour faire le tour de la
Jamaïque. La navigation dans les cayes
est difficile. Il revient à La Isabela le 29
septembre, malade et déprimé, premiers
signes d'un dégradation de son état de
santé, due en grande partie à l'arthrite[56].

À Hispaniola, selon l'expression de Denis


Crouzet, « un immense désastre a
débuté »[57]. Les Espagnols pressurent
les Indiens en leur imposant un tribut d'or
et de coton. Ils sont nombreux à être
réduits en esclavage. Les mauvais
traitements, dont la torture, entraînent
une très importante mortalité de la
population. Les Indiens fuient et se
réfugient dans les montagnes,
abandonnant leurs activités agricoles,
cédant au désespoir. Les rares
insurrections sont matées avec la plus
extrême férocité. Colomb déploie son
énergie à « pacifier » l'île[58].

Colomb repart pour l'Espagne le 20 avril


1496 amenant avec lui 500 Arawaks.
Deux cents meurent durant la traversée ;
les survivants sont vendus comme
esclaves[59]. Colomb contribue donc à
faire disparaître la civilisation arawak. Il
atteint Cadix le 11 juin.
Cette mise en esclavage d'Indiens et leur
transport en Espagne ne furent pas
acceptés par les Rois catholiques qui
firent libérer les survivants et en tinrent
rigueur à Colomb. Jacques Heers y voit
l'origine de sa disgrâce, les souverains
catholiques s'efforçant de protéger les
populations des régions découvertes,
qu'ils considéraient comme leurs sujets.

Le troisième voyage (1498-1500)

Troisième voyage : 30 mai 1498 – fin octobre 1500.


Il semble que ce soit à son retour du
deuxième voyage que Colomb ait décidé
de se vêtir désormais de l'habit des
frères mineurs[60]. Il souhaite organiser
tout de suite un troisième voyage mais
les Rois catholiques sont occupés à
contrer le royaume de France qui
progresse en Italie, et ce n'est que le 23
avril 1497 qu'ils donnent les premières
instructions pour préparer le prochain
voyage[61],[62]. La préparation du voyage,
affrètement des navires et enrôlement
des équipages est longue et difficile.

Avant de partir, grâce à la faveur des


souverains, Colomb établit le 22 février
1498 un majorat en faveur de son fils
aîné Diego[63].

Le 30 mai 1498, les six navires


commencent leur voyage dans
l'Atlantique en passant la barre de
Sanlúcar[64]. Colomb souhaite découvrir
des terres au sud des Antilles, c'est
pourquoi il descend d'abord jusqu'aux
îles du Cap-Vert pour ensuite mettre le
cap à l'ouest. Avant cela, au moment où
la flotte fait escale à La Gomera (aux îles
Canaries), trois navires commandés par
Harana, Carjaval et Giovanni Colomb,
partent directement ravitailler les colons
d'Hispaniola[65].
Territoires visités : Saint-Vincent,
Grenade, Trinité, Margarita.

Le 5 août 1498, Colomb arrive pour la


première fois le continent américain lui-
même, en débarquant sur la côte de
l'actuel Venezuela.

Le 31 août, Colomb arrive à Hispaniola.


Cela fait deux ans et neuf mois qu'il avait
quitté l'île. Il la retrouve en proie à des
troubles sévères orchestrés par
Francisco Roldan que son frère
Bartolomeo, capitaine général et
président du Conseil des gouverneurs, a
bien du mal à circonscrire.
En août 1500, Francisco de Bobadilla,
émissaire des rois, débarque sur l'île et
fait jeter les trois frères Colomb au
cachot avant de les renvoyer en Espagne.
Fin octobre 1500, enchaîné dans la cale,
il débarque à Cadix, humilié et accusé[66].

Le quatrième voyage (1502-1504)

Quatrième voyage : 3 mai 1502 – 7 novembre 1504.

Colomb attend six semaines avant que


les souverains ne le libèrent et l'invitent à
les rejoindre à la cour, le réconfortant
d'un don de 2 000 ducats[67]. En
décembre 1500, il se rend à Grenade
avec l'intention de faire réparer l'injustice
dont il s'estime victime mais rien ne vient
et l'Amiral écrit lettres sur lettres pour
appuyer ses revendications. Le 13
septembre 1501, Nicolás de Ovando est
nommé gouverneur et magistrat
suprême des îles des Indes. Il ne reste
alors à Colomb que son titre de vice-roi
désormais strictement honorifique et ses
privilèges. Il décide donc de repartir en
voyage d'exploration pour essayer de
trouver plus loin à l'ouest des Caraïbes le
passage permettant d'atteindre les riches
royaumes de l'Inde, toujours persuadé
que Cuba est la province chinoise de
Mangi. Le 14 mars 1502, les souverains
donnent leur accord, lui donnent des
instructions précises et financent
l'expédition[68].

Le livre des nouvelles terres est la plus ancienne


mention du voyage de Christophe Colomb. Imprimé
par Mikiláš Bakalář en 1506 à Pilsen. Exposé au
monastère de Strahov.

La flotte est composée de quatre


caravelles pour cent quarante membres
d'équipage dont une importante
proportion de mousses : la Capitana,
navire amiral, le Santiago, commandé par
Bartolomeo Colomb, la Gallega et la
Vizcaina[69]. Colomb n'emporte donc
aucun ravitaillement pour Hispaniola que
ses instructions lui intiment de ne pas
aborder, sauf en cas d'extrême
nécessité[70].

Aucun récit exhaustif ne décrit


précisément les événements survenus
lors de ce quatrième et dernier voyage
entamé par Colomb le 11 mai 1502[71]. Il
semble en effet que l'Amiral n'ait pas
tenu de journal, et seul peut-être son fils
Fernando, alors âgé de treize ans, aurait
pris sous la dictée des observations de
son père, dont quelques traces figurent
dans l'histoire qu'il a écrite plus tard.
Seule une relation abrégée écrite par
Colomb vers les mois de juin/juillet 1503
à destination des rois est parvenue
jusqu'à nous[72].

Le 15 juin 1502, il passe à proximité de la


Martinique, le 18, il atteint la Dominique
et parvient le 24 devant Saint-
Domingue[73]. Malgré l'interdiction royale
d'aborder à cette île, Colomb a senti
l'imminence d'un cyclone et souhaite
abriter sa flotte.

Colomb navigue le long des côtes de


l'actuel Costa Rica (île Uvita baptisée
alors La Huerta), du Veragua et du
Panama jusqu'en juin 1503. Il manque de
peu de mourir de la malaria en Jamaïque,
où il est secouru par les Indiens.

Ce sont des bateaux faisant eau de toute


part que Colomb fait échouer dans la
baie de Santa Gloria et haler sur le rivage
de la Jamaïque le 25 juin 1503[74]. Les
équipages vont y survivre un an. Un
Espagnol, Diego Méndez, et quelques
indigènes pagayent en canoë pour
obtenir de l'aide de Hispaniola, mais le
gouverneur, Nicolás de Ovando, qui
déteste Colomb, fait obstruction à tous
les efforts de sauvetage. Pendant ce
temps, Colomb, dans un effort désespéré
pour que les natifs continuent à
l'approvisionner, regagne leurs faveurs en
prédisant l'éclipse lunaire de mars 1504,
à l'aide des tables astronomiques
d’Abraham Zacuto[75],[76],[77]. Les secours
arrivent finalement à la fin juin 1504.

Les survivants repartent pour l'Espagne


le 12 septembre 1504, et arrivent le 7
novembre dans le port de Sanlúcar de
Barrameda[78].

La fin de sa vie
Christophe Colomb – portrait publié en 1551 par
Paul Jove.

Tombeau de Christophe Colomb dans la cathédrale


de Séville[79].

Il reste physiquement très diminué après


son retour, souffrant en particulier d'une
très invalidante goutte et de problèmes
aux yeux, ce qui l'empêche dans un
premier temps de se rendre à la cour
royale qui s'est installée à Medina del
Campo. De Séville, où il s'est installé, il y
envoie son fils Ferdinand et son frère
Bartolomeo afin qu'ils « s'occupent de
ses affaires »[80]. Il reste en contact avec
eux par lettres et par l'envoi d'émissaires,
dont Amerigo Vespucci. Il travaille à
essayer de faire reconnaître ses droits et
les richesses qui lui reviennent. Il peut
lui-même se rendre à la cour à l'été 1505,
à dos de mule, permission temporaire
accordée par le roi[81]. Son intervention
auprès du souverain Ferdinand n'est pas
plus décisive : ayant compris ce
qu'impliquait la découverte de ces
« Indes », le roi « n'entend nullement
restituer à l'Amiral les prérogatives
financières et gouvernementales »
spécifiées le 30 avril 1493 au retour du
premier voyage de Colomb[82].

Il meurt le 20 mai 1506 à Valladolid


entouré de ses fils et de son frère, après
avoir établi un testament qui confirme en
particulier le majorat établi au profit de
son fils aîné Diego. Il ne connaît pas la
satisfaction de voir Diego nommé par le
roi gouverneur d'Hispaniola en 1508.

Comme l'écrit l'historienne Marianne


Mahn-Lot : « Il faut abandonner l'image
romantique de l'homme de génie
mourant méconnu, dans l'oubli et la
misère. Jusqu'au bout, l'Amiral gardera
des amis fidèles, parmi lesquels
d'importants personnages. Et il recevra
de grosses sommes sur les revenus des
Indes — avec des retards et
incomplètement, il est vrai. »[80]

Christophe Colomb est d'abord enterré


dans l'église du couvent Saint-François
de Valladolid (es) en gage de gratitude à
l'ordre franciscain dans lequel il comptait
beaucoup de protecteurs. Puis en 1529
Diego fait transférer les restes de
Christophe Colomb dans la chapelle
Sainte-Anne du monastère de la Cartuja
à Séville où il avait trouvé refuge après
son troisième voyage. En 1541[83],
conformément aux volontés du défunt, la
veuve de Diego obtient de Charles Quint
que la dépouille soit transférée dans la
cathédrale Notre-Dame de l'Incarnation
de la ville de Saint-Domingue. C'est aussi
dans ce lieu qu'au fil des années les trois
fils de Diego seront inhumés.

Le 22 juillet 1795, le traité de Bâle donne


à la France l'île de Saint-Domingue en
compensation de territoires pyrénéens.
Les Espagnols évacuent l'île et les restes
de Colomb partent à La Havane, sur l'île
de Cuba, restée colonie espagnole.

En 1898, quand Cuba devient


indépendante après la guerre hispano-
américaine, les restes de Colomb
reviennent en Espagne[84] et un tombeau
monumental est construit dans la
cathédrale de Séville.
En 1877, on découvre dans la cathédrale
de Saint-Domingue un coffret en plomb
contenant des restes d'os et portant
l'inscription « Varón ilustre y distinguido
Cristóbal Colón[85] ». Depuis cette date,
les autorités de la République
dominicaine affirment que le corps
transféré à Cuba n'était pas celui de
Colomb. En 1992, les restes découverts
en 1877 sont placés dans le phare de
Colomb un monument construit pour
célébrer le 500e anniversaire de la
découverte du Nouveau Monde.

En 2006, des analyses ADN confirment


que le corps de Séville est au moins
apparenté à Colomb[86].
Christophe Colomb en son
temps
Ses relations avec les autochtones

(es) Cet article est partiellement ou en


totalité issu de l’article de Wikipédia en
espagnol intitulé « Cristóbal Colón »
(voir la liste des auteurs).

Conformément aux coutumes de cette


époque, les relations entre Christophe
Colomb et ses hommes avec d'autres
peuples étaient régies par des impératifs
de conquête.

Persuadés de se trouver sur les terres


d'Asie, ils ont essayé d'entrer en contact
avec les rois présents sur place, mais ce
ne fut pas possible et ils s'aperçurent,
progressivement, qu'ils étaient mieux
armés que les autochtones et que ces
derniers ne connaissaient pas le nom
des souverains demandé. Ils ont attribué
cette ignorance aux lacunes culturelles
des indiens et ont rapidement pris
conscience de la facilité de la conquête
de ce nouveau territoire. C'est ce que
reflètent les correspondances avec leurs
monarques.

Colonisation, évangélisation et
esclavage
Colomb est à l'origine du principe
juridique de l’encomienda puis du
repartimiento qui devaient se généraliser
dans toute la Nouvelle-Espagne. Afin de
satisfaire aux exigences royales de
rentabilité de son expédition, Colomb mit
au point, « sans disposer d'un cadre
juridique véritablement préétabli », un
système qui devait permettre de
substituer au versement du tribut imposé
aux Indiens (dont le versement était
aléatoire), une exploitation directe des
populations indigènes et des ressources
locales[87]. Denis Crouzet précise que, si
les « violences internes à la communauté
des colons » s'en trouvèrent apaisées, les
Indiens quant à eux furent plus
directement exposés aux mauvais
traitements et cela fut sans nul doute un
« facteur d'aggravation du collapsus
démographique » observé dans l'île[88].

De l'or, des épices et des perles

L'entreprise maritime de Colomb est


avant tout une affaire commerciale, mais
de ce point de vue les découvertes de
l'Amiral et de ses hommes ont déçu les
espoirs placés en elles. Que ce soit pour
les épices ou pour l'or, les bénéfices
rapides et importants qui étaient
escomptés n'ont pas été au rendez-vous,
au moins du vivant de Colomb.

Colomb et la navigation
Réplique de la Santa María.

Les historiens dressent le portrait d'un


marin hors pair, « un des meilleurs
navigateurs de tous les temps »[89], ou
même « le plus grand marin de tous les
temps »[90], mais « piètre politicien »[91].
Les biographes de Colomb, en particulier
e
au siècle, ont souvent tenté
d'expliquer le succès de son entreprise
maritime par l'emploi de techniques
nouvelles en matière de navigation,
évoquant entre autres la boussole, le
gouvernail d'étambot et la caravelle[92]. Si
Colomb a choisi la caravelle comme
navire — type de navire déjà utilisé par
les Portugais depuis le début du
e
siècle dans leurs explorations de la
côté africaine — c'est en raison de son
coût d'armement relativement faible et
de son faible tirant d'eau qui permet
d'approcher des côtes sans risquer
d'échouer[93].

Colomb et la « découverte de
l'Amérique »
Si Colomb est sans conteste le premier
Européen connu pour avoir accosté sur
des terres rattachées aujourd'hui à
l'Amérique, il n'eut aucune idée de
l'étendue du continent américain qui
s'interposait entre les îles qu'il avait
découvertes et les Indes qu'il s'était
proposé de rallier. Amerigo Vespucci est
le premier navigateur à affirmer avoir
découvert un Nouveau Monde qui n'est
pas les Indes. Sa découverte est
reconnue par les cartographes du
Gymnase vosgien, qui publient en 1507
Universalis Cosmographia (aujourd'hui
connu sous le nom de planisphère de
Waldseemüller), où le nom America
figure pour la première fois.
Hommages posthumes

Détail de la colonne Christophe Colomb érigée sur le


port de la ville de Barcelone en 1888.

Détail du monument à Colomb édifié sur la Plaza


Colón à Madrid.
En 1888, en hommage à Colomb, la
ville de Barcelone a érigé un imposant
monument orné de reliefs et
sculptures relatant la vie de
l'explorateur, devenu emblématique de
la ville.
En 1935, l'union astronomique
internationale a donné le nom de
Colombo à un cratère lunaire.

Notes et références
1. Marquis A. De Belloy, Christophe
Colomb Et La Découverte Du Nouveau
Monde, éd. Eugène Ducrocq, 1864, 204 p.
2. En l'absence d'actes de baptêmes de
Christophe Colomb, sa date et son lieu de
naissance ont été longtemps discutés.
Christophe Colomb a écrit dans son
testament qu'il était originaire de Gênes.
On sait que son père y a résidé dès 1439.
Son père pourrait être originaire du village
de Terrarossa, près de Gênes, ce qui
pourrait expliquer qu'on l'ait appelé ainsi
que son frère Colombus de Terra rubra. On
n'est pas plus renseigné sur l'année de sa
naissance. Pour essayer de la préciser,
Armand d'Avezac a essayé de recouper les
informations données dans plusieurs
documents (Année véritable de la
naissance de Christophe Colomb et revue
chronologique des principales époques de
sa vie, Paris, 1873 ) et a proposé la fin de
l'année 1446. Dans un acte trouvé depuis,
datant du 31 octobre 1470, dit qu'il a alors
plus de 19 ans et moins de 25 ans. Il
serait né entre 1446 et 1451. On admet
aujourd'hui qu'il serait né un peu avant le
31 octobre 1451.
3.
http://etext.lib.virginia.edu/etcbin/toccer-
new2?
id=HalLife.sgm&images=images%2Fmode
ng&data=%2Ftexts%2Fenglish%2Fmodeng
%2Fparsed&tag=public&part=all .
4. Pierre Chaunu écrit : « Voyez le miracle
Colomb. En moins de dix ans, les routes
maritimes qui, trois siècles durant,
assureront le meilleur des relations entre
l'Europe et l'Amérique, sont à peu près
définitivement fixées. », dans Conquête et
exploitation des nouveaux mondes, PUF,
Nouvelle Clio, 1969, p. 267.
5. « En deux siècles, dix générations
d'historiens ont fait de 1492 un véritable
laboratoire de l'écriture de l'Histoire. La
relation privilégiée établie entre l'Europe et
le continent américain, la domination
exercée par ces « deux mondes » du Nord
sur l'ensemble planétaire ont permis
d'élaborer un modèle d'interprétation où
les voyages de découvertes maritimes, au
centre desquels se trouve celui de
Christophe Colomb, sont devenus le
symbole de la naissance des Temps
modernes dans l'Histoire universelle. »
Guy Martinière, « 1492, les historiens et
Colomb » dans L'état du monde en 1492,
La Découverte, 1992, p. 539.
6. Heers 1991, p. 8.
7. Deux volumes publiés en poche par les
éditions La Découverte en 2006 :
Christophe Colomb, La Découverte de
l'Amérique. Une édition très richement
illustrée du journal du premier voyage a
été proposée par les éditions de
l'Imprimerie nationale en 1992 avec une
présentation de Michel Balard.
8. Michel Lequenne, Livre des prophéties,
Éditions Jérôme Millon, 1992, 189 p.
(ISBN 2905614757, lire en ligne ).
9. Heers 1991, p. 130.
10. Heers 1991, p. 18.
11. Heers 1991, p. 19.
12. Heers 1991, p. 21-23.
13. Mahn-Lot 1960, p. 3-8.
14. Trois frères (Bartolomeo, Giovanni
Pellegrino, Giacomo) et une sœur
Bianchinetta.
15. (en) Robin Santos Doak, Christopher
Columbus : Explorer of the New World,
Compass Point Books, 2006
(ISBN 9780756510572), p. 15.
16. (it) Const Reta, Vita di Cristoforo
Colombo, Volpato e comp, 1846, p. 9.
Basé sur la biographie Historia del
Almirante, une hagiographie peu fiable de
son fils Fernand Colomb
17. L'exemplaire personnel de Colomb est
conservé à la bibliothèque colombine de
Séville. Fac-similé d'une page de cet
exemplaire dans Christophe Colomb,
Journal de bord 1492-1493, éditions de
l'Imprimerie nationale, 1992, p. 20.
18. (en) Clements R. Markham, Journal of
Christopher Columbus, Cambridge
University Press, 2010
(ISBN 9781108012843), p. 122.
19. (it) Gianni Granzotto, Cristoforo
Colombo, Ugo Mursia editore, 2010
(ISBN 978-88-425-4493-7), p. 41.
20. (it) Cesare de Lollis, Vita di Cristoforo
Colombo, Fratelli Treves, 1895, p. 46.
21. En castillan : Buscar el Levante por el
Poniente.
22. Louis Salembier, « Pierre d'Ailly et la
découverte de l'Amérique », dans Revue
d'histoire de l'Église de France, 1912,
no 16, p. 377-396 (lire en ligne) .
23. Pierre Félix Mandonnet, Les
dominicains et la découverte de
l'Amérique, P. Lethielleux libraire-éditeur,
Paris, 1893, p. 17-23 (lire en ligne) .
24. Henry Vignaud, Le vrai Christophe
Colomb et la légende, p. 155-160.
25. Herman Vander Linden, « Henry
Vignaud. Le vrai Christophe Colomb et la
légende » (compte-rendu), dans Revue
belge de Philologie et d'Histoire, 1923,
no 2-1, p. 135-137 (lire en ligne) .
26. Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la
découverte de l'Amérique, p. 396.
27. Edmond Buron, Ymago Mundi, de
Pierre d'Ailly, cardinal de Cambrai et
chancelier de l'université de Paris (1350-
1420) : texte latin et traduction française
des quatre traités cosmographiques de
d'Ailly et des notes marginales de
Christophe Colomb, étude sur les sources
de l'auteur, Maisonneuve frères éditeur,
Paris, 1930, tome 2 (lire en ligne) .
28. « Christophe Colomb » , Encyclopédie
Larousse.
29. Michel Balard dans Christophe
Colomb, Journal de bord 1492-1493,
éditions de l'Imprimerie nationale, 1992,
p. 24.
30. Citation complète : « Dans ce vaste
courant de curiosité, dans cette recherche
constamment poursuivie avec la même
passion, les idées de Colomb ne
s'inscrivent pas à contre-courant. Tout au
contraire, elles nous paraissent
exactement l'expression normale de la
pensée géographique de son époque. »,
Heers 1991, p. 154.
31. Heers 1991, p. 163.
32. Georges de Morant, Annuaire de la
noblesse de France et des maisons
souveraines de l'Europe, Comte
d'Angerville, 1843 (lire en ligne ), p. 142.
33. Armes : écartelé, au premier de
gueules, à la tour d'or, qui est Castille ; au
second d'argent, au lion de gueules,
couronné d'or, qui est Léon ; au troisième
une mer d'azur, semée d'îles d'or ; au
quatrième d'azur, à cinq ancres d'or ; enté
en pointe d'un fascé ondé d'argent et
d'azur.
34. Heers 1991, p. 165-167
35. (es) Santiago Muñoz Machado,
Hablamos la misma lengua, chapitre 1 "El
impacto del descubrimiento", milieu de la
partie 1 "El inicial desconcierto",
emplacement 344 sur 1237 de l'édition
numérique Kindle.
36. Morison 1974, p. 64-65.
37. Capitulaciones de Santa Fe :
« almirante en todas aquellas islas y
tierras firmes que por su mano o industria
se descubriran o ganaran en las dichas
Mares Oceanas para durante su vida, y
después del muerto, a sus herederos e
successores ».
38. Capitulaciones de Santa Fe : « que
Vuestras Altezas fazen al dicho don
Christoval su Visorey e Governador
General en todas las dichas tierras firmes
e yslas que como dicho es el descubriere
o ganare en las dichas mares ».
39. Capitulaciones de Santa Fe : « de
todas e qualesquiere mercadurias […], que
se compraren, trocaren, fallaren, ganaren e
hovieren dentro en los limites de dicho
Almirantazgo, […] que haya e lieve para si
la dezena parte de todo ello ».
40. Capitulaciones de Santa Fe : « haya e
lieve del provecho la ochena parte de lo
que resultare de la tal armada ».
41. Citation complète : « Pour nous en
tenir au temps de Colomb, de tous les
voyages maritimes du temps — ceux de
Diaz, de Gama et même un peu plus tard
de Magellan —, aucun ne peut être connu,
par leurs observations sur la course du
navire, sur la mer et sur les côtes, sur les
pays et les hommes, avec tant de minutie
et de sérieux. », Heers 1991, p. 229.
42. Heers 1991, p. 229-230.
43. Pierre Chaunu estime que « la plus
grande biographie de Colomb est celle de
Samuel Eliot Morison » dans Pierre
Chaunu et François Dosse, L'instant éclaté.
Entretiens, Aubier, 1994, p. 191.
44. Histoire de Christophe Colomb ,
consulté le 12 septembre 2009.
45. Alicia Gould Quincy a réussi, dans les
années 1920, à dresser une liste de 87
noms. Cette liste figure au complet dans
Bartolomé et Lucile Bennassar, 1492 Un
monde nouveau ?, Perrin, 1991,
p. 226-227.
46. Pierre Chaunu écrit dans L'Amérique et
les Amériques, op. cit., p. 62. : « Une
comparaison attentive avec les parcours,
et plus significative encore avec les
vitesses de navigation dans l'Atlantique
ibérique des deux premiers siècles de
l'Amérique, montre que Christophe
Colomb atteint du premier coup la
perfection compatible avec des
techniques qui varient peu du milieu du
e e
à la fin du siècle. ».
47. Morison 1974, p. 173-176.
48. Heers 1991, p. 239-240.
49. [PDF] dossier de presse sur
Montserrat.
50. Montserrat sur le site tlfq.ulaval.ca.
51. Morison 1974, p. 258.
52. Morison 1974, p. 262-263.
53. Morison 1974, p. 269.
54. Morison 1974, p. 272-274.
55. Morison 1974, p. 282-283.
56. Morison 1974, p. 290-291.
57. Crouzet 2006, p. 303.
58. Crouzet 2006, p. 303-322.
59. Howard Zinn, Une histoire populaire
des États-Unis, Agone, 2002, p. 8.
60. Morison 1974, p. 309.
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62. Crouzet 2006, p. 327.
63. Morison 1974, p. 314.
64. Heers 1991, p. 265.
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70. Mahn-Lot 1960, p. 161.
71. René Massoni, Christophe Colomb :
Calvais, Corse, Génois, Nouvelles Éditions
Latines, 1992 (lire en ligne ), p. 207.
72. Heers 1991, p. 278-279.
73. Morison 1974, p. 361.
74. Morison 1974, p. 396.
75. (en) Joy Jakim, The First Americans:
Prehistory – 1600 A History of US, Oxford
University Press, 2005.
76. (en) Drees Clayton J., The Late
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1300–1500 a Biographical Dictionary,
2001, p. 511.
77. (en) Kadir Djelal, Columbus and the
Ends of the Earth: Europe's Prophetic
Rhetoric As Conquering Ideology,
University of California Press, 1992, p. 67–
68.
78. Morison 1974, p. 410.
79. Œuvre réalisée en 1892 par le
sculpteur Arturo Mélida (es), le cénotaphe
est composé d'un sarcophage porté par
quatre statues en bronze polychrome
(quatre souverains qui figurent les 4
royaumes d'Espagne avec les armes de
Castille, León, Navarre et Aragon) au
visage d'albâtre.
80. Mahn-Lot 1960, p. 170.
81. Mahn-Lot 1960, p. 172.
82. Mahn-Lot 1960, p. 172-173.
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84. (es) « Cristóbal Colón: traslación de
sus restos mortales a la ciudad de Sevilla
at Fundación Biblioteca Virtual Miguel de
Cervantes » , Cervantesvirtual.com
(consulté le 19 avril 2014).
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et distingué ».
86. (en) Associated Press, « DNA verifies
Columbus' remains in Spain » , sur
nbnews.com.
87. Crouzet 2006, p. 377.
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89. Mahn-Lot 1960, p. 20.
90. Pierre Chaunu, L'Amérique et les
Amériques, Armand Collin, coll. « Destins
du monde », 1964, p. 61.
91. Consuelo Varela, « Christophe Colomb,
l'homme de l'année » dans L'état du monde
en 1492, La Découverte, 1992, p. 42.
92. Heers 1991, p. 293.
93. Heers 1991, p. 303-307.

Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour
la rédaction de cet article.

Ouvrages

Henry Harisse, Fernand Colomb. Sa vie,


ses œuvres. Essai critique, Librairie
Tross, Paris, 1872 (lire en ligne) .
Pierre Félix Mandonnet, Les
dominicains et la découverte de
l'Amérique, P. Lethielleux libraire-
éditeur, Paris, 1893 (lire en ligne) .
Henry Vignaud, Études critiques sur la
vie de Colomb avant ses découvertes,
H. Welter éditeur, Paris, 1905 (lire en
ligne) .
Henry Vignaud, Sophus Ruge et ses
vues sur Colomb, 1906.
Henry Vignaud, L'Ancienne et la
nouvelle campagne pour la
canonisation de Christophe Colomb,
1909.
Henry Vignaud, Le vrai Christophe
Colomb et la légende : la date exacte de
la naissance du grand Génois, sa
famille, les indications qu'il avait,
Toscanelli, prétendu initiateur de la
découverte de l'Amérique, l'objet
véritable de l'entreprise de 1492,
Auguste Picard éditeur, Paris, 1921
(lire en ligne) .
Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre
d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier
de l'université de Paris (1350-1420) :
texte latin et traduction française des
quatre traités cosmographiques de
d'Ailly et des notes marginales de
Christophe Colomb, étude sur les
sources de l'auteur, Maisonneuve frères
éditeur, Paris, 1930, tome 1 (lire en
ligne) .
Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre
d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier
de l'université de Paris (1350-1420) :
texte latin et traduction française des
quatre traités cosmographiques de
d'Ailly et des notes marginales de
Christophe Colomb, étude sur les
sources de l'auteur, Maisonneuve frères
éditeur, Paris, 1930, tome 2 (lire en
ligne) .
Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre
d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier
de l'université de Paris (1350-1420) :
texte latin et traduction française des
quatre traités cosmographiques de
d'Ailly et des notes marginales de
Christophe Colomb, étude sur les
sources de l'auteur, Maisonneuve frères
éditeur, Paris, 1930, tome 3 (lire en
ligne) .
Pierre Chaunu, Colomb ou la logique de
l'imprévisible, Bourin, 1993.
Denis Crouzet, Christophe Colomb :
Héraut de l'Apocalypse, Paris, Payot,
2006.
Michel Lequenne, Christophe Colomb :
amiral de la mer océane, Gallimard,
coll. « Découvertes Gallimard :
histoire » (no 120), 2005, 192 p.
(ISBN 978-2-07-031470-6).
Marianne Mahn-Lot, Christophe
Colomb, Paris, Seuil, coll. « Le temps
qui court », 1960, 192 p.
Marianne Mahn-Lot, Portrait historique
de Christophe Colomb, Paris, Seuil,
coll. « Points histoires », 1988, 247 p.
(ISBN 978-2020103558).
Jean Métellus, Colomb, Éditions de
l'Autre mer, Martinique 1992.
Salvador de Madariaga, Christophe
Colomb, Calmann-Lévy, Paris, 1952,
538 pages (ISBN 978-2-266-04727-2).
Samuel Eliot Morison, Christophe
Colomb, Amiral de la Mer océane,
Neuilly-sur-Seine, Saint-Clair, 1974,
422 p.
Jacques Heers, Christophe Colomb,
Paris, Hachette, 1991, 666 p.
Jacques Heers, La découverte de
l'Amérique, Éditions Complexe, 1991,
189 p. — Il y a en ligne des extraits de
ce livre.
(it) Paolo Emilio Taviani, Cristoforo
Colombo. La genesi della grande
scoperta, Novara, 1974, 2 vol. (3e éd.,
1988).
Paolo Emilio Taviani, Christophe
Colomb : genèse de la grande
découverte, Éditions Atlas, 1980
(ISBN 978-2-7312-0038-6).
(en) Members of the Historical
Association, Common errors in history,
Londres, P.S. King & Staples for the
Historical Association, coll. « General
Series, G.1 », 1945.
Témoignages

Christophe Colomb, La Découverte de


l'Amérique, éditions La Découverte,
Paris, 2002, tome 1, Journal de bord et
autres écrits, 1492-1493
(ISBN 978-2-7071-3771-5), tome 2,
Relations de voyage et autres écrits,
1494-1505 (ISBN 978-2-7071-3772-2).
Fernand Colomb, La Vie de Christophe
Colomb, 1681, traduit en français par
Charles Cotolendi (Il existe une autre
traduction , d'Eugène Muller, parue en
1879).
Bartolomé de Las Casas, Très brève
relation de la destruction des Indes, La
Découverte.
Articles

Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la


découverte de l'Amérique, dans Revue
d'histoire de l'Église de France, 1912,
no 16, p. 377-396 (lire en ligne) .
Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la
découverte de l'Amérique (suite), dans
Revue d'histoire de l'Église de France,
1912, no 17, p. 516-533 (lire en ligne) .
Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la
découverte de l'Amérique (suite), dans
Revue d'histoire de l'Église de France,
1912, no 18, p. 617-630 (lire en ligne) .
Jean-Michel Urvoy, « Où est donc
enterré Christophe Colomb ? »,
L'Histoire, no 286, avril 2004, p. 20-21
(lire en ligne ).
Autres
(fr) Isabel Soto-Alliot et Claude
Couffon, Christophe Colomb vu par les
écrivains français, Amiot Lenganey,
1992, 221 pages
(ISBN 978-2-909033-12-9).
Littérature jeunesse

Peter Sís, Christophe Colomb, jusqu'au


bout du rêve (Follow the dream : the
story of Christopher Colombus), Albin
Michel, 1992.
Anne Pouget, Par delà l'horizon,
L'enfance de Christophe Colomb,
Casterman, 2013.

Théâtre, littérature, cinéma et


télévision
Christophe Colomb, comédie historique
en trois actes et en vers de
Népomucène Lemercier du début du
e
siècle.
Vincent Lorant-Heilbronn réalise le film
Christophe Colomb en 1904 avec
Vincenzo Denizot.
Paul Claudel publie en 1933 un drame
lyrique en deux parties intitulé Le Livre
de Christophe Colomb.
Christophe Colomb, opéra de Darius
Milhaud sur un livret de Paul Claudel
(1930).
David MacDonald réalise le film
Christophe Colomb en 1949 avec
Fredric March dans le rôle-titre.
Alberto Lattuada réalise le feuilleton
télévisé Christopher Columbus en
1985.
Paul Zumthor écrit le roman La fête
des fous sur les trente années qui
précèdent le départ des trois
caravelles et, autour de la figure
centrale de Colomb, sur les destinées
de quelques-uns des hommes qui
formeront le premier équipage, en
1987.
Jean d'Ormesson écrit une Histoire du
Juif Errant où le héros rencontre
Christophe Colomb et le suit en
Amérique, en 1990.
Albert Barillé réalise la série ludo-
éducative Il était une fois... les
Amériques en 1991, le septième et le
huitième épisode sont consacrés à
Colomb (de sa jeunesse en 1466
jusqu'aux capitulations de Santa Fe,
puis de la rencontre avec les frères
Pinzón jusqu'à sa mort).
Ridley Scott réalise le film 1492, sorti
sur les écrans à l'automne 1992, qui
raconte une histoire romancée du
navigateur, interprété par Gérard
Depardieu.
John Glen réalise le film Christophe
Colomb (Christopher Columbus: The
Discovery) en 1992, avec Georges
Corraface dans le rôle-titre, Marlon
Brando, Tom Selleck, Rachel Ward,
Robert Davi, Catherine Zeta-Jones,
Benicio del Toro, Mathieu Carrière…
Manoel de Oliveira réalise le film
Christophe Colomb, l'énigme en 2007.
Cristoforo Colombo, opéra de Felicita
Casella (livret de Felice Romani) 1865

Articles connexes

Le phare de Colomb (Faro a Colón) de Saint-


Domingue abrite depuis 1992 les restes de
Christophe Colomb.
Découverte et exploration de
l'Amérique
Grandes découvertes
Jour de Christophe Colomb
Théories sur l'origine de Christophe
Colomb
Columbia
Columbus
Colonisation viking des Amériques,
première civilisation européenne qui
arrive aux Amériques.
Zheng He, amiral chinois, explorateur
maritime que ses tribulations
amenèrent jusqu'au Moyen-Orient et en
Afrique de l'Est, et, selon une thèse
iconoclaste, d'un militaire britannique
Gavin Menzies, aurait contourné le Sud
du continent africain pour remonter
l'Atlantique jusqu'aux Antilles.
Lorenzo Gambara, poète italien auteur
du premier poème consacré à
Christophe Colomb, De navigatione
Christophori Columbi, 1581.

Liens externes

(es) Biblioteca Colombina de Séville


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