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NEUADO-1445; No. of Pages 6 ARTICLE IN PRESS


Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence xxx (xxxx) xxx–xxx

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Revue de littérature

Prise en charge pédopsychiatrique proposée aux adolescents auteurs


de violences sexuelles en France: une revue de la littérature
Psychiatric care for juvenile sex offenders in France: A review of literature
L. Audouin a,b,∗ , J. Da Costa b , M. Frère c , J.-P. Raynaud d,e , A.-H. Moncany b
a
UFR médecine Purpan, Université Toulouse III Paul Sabatier, 31062 Toulouse cedex 9, France
b
CRIAVS Midi-Pyrénées, Pôle de psychiatrie et conduites addictives en milieu pénitentiaire, centre hospitalier Gérard-Marchant,
31057 Toulouse cedex 1, France
c
Consult’Ado, pôle de psychiatrie infanto-juvénile, centre hospitalier Gérard-Marchant, 31057 Toulouse cedex 1, France
d
UMR 1027, Inserm, Université Toulouse III Paul Sabatier, 31062 Toulouse cedex 9, France
e
Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, hôpital Purpan, CHU de Toulouse, 31059 Toulouse cedex 9, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Mots clés : Contexte et objectif de l’étude. – Les données et recommandations actuelles relatives à la prise en charge
Auteurs de violences sexuelles des auteurs de violences sexuelles concernent essentiellement les adultes de sexe masculin. Il existe à
Adolescents auteurs de violences sexuelles ce jour peu de structures spécialisées et de professionnels formés à la prise en charge des adolescents
Traitement
auteurs de violences sexuelles (AAVS). Or, une meilleure connaissance des dispositifs de soin proposés
adolescence
aux AAVS permettrait une meilleure prise en charge par les professionnels de santé. Cet article a pour
Santé sexuelle
Violences sexuelles but de présenter les principaux modèles de prise en charge pédopsychiatriques des AAVS proposés en
France.
Méthode. – Une revue narrative de la littérature sur la prise en charge pédopsychiatrique proposée aux
AAVS âgés de dix à dix-neuf ans en France, incluant des articles publiés entre 2006 et 2019, a été menée.
Résultats. – Cette revue de la littérature permet de constater que les dispositifs existants sont rares et hété-
rogènes (prises en charge individuelles, groupales, familiales, avec un éventuel recours aux traitements
médicamenteux). Il n’existe pas d’harmonisation des pratiques ni de recommandations au niveau natio-
nal. Cependant, un travail autour de la gestion émotionnelle et des relations interpersonnelles semble
être un axe de travail commun à ces approches.
Conclusion. – Il serait intéressant de réaliser une comparaison des différents dispositifs pédopsychia-
triques existants afin d’harmoniser les pratiques, de mieux former les professionnels de santé, de
potentialiser l’efficience du suivi et de promouvoir la santé psychique et sexuelle des AAVS. Le recours à
des prises en charge multimodales semble ainsi une voie prometteuse.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

s u m m a r y

Keywords: Background. – Most of data and current recommendations relating to the treatment of sex offenders in
Sex offenders France concern adults, and particularly adult males. To date, there are very few specialized structures
Juvenile sex offenders and health professionals trained in the care of juvenile sex offenders. We assume that a better knowledge
Treatment of the care models offered to this specific population would allow health professionals to provide and to
Adolescence
think better care. The aim of this article is to describe the main care models existing in France.
Sexual health
Method. – A narrative review of the French literature was conducted, investigating the child psychiatric
Sexual violence
care offered to juvenile sex offenders aged from ten to nineteen years old. We included articles published
between 2006 and 2019.

∗ Auteur correspondant. UHSA, centre hospitalier Gérard-Marchant, Toulouse, France.


Adresse e-mail : laurene.audouin@ch-marchant.fr (L. Audouin).

https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2021.07.006
0222-9617/© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Audouin L, et al, Prise en charge pédopsychiatrique proposée aux adolescents auteurs de violences sexuelles en
France: une revue de la littérature, Neuropsychiatr Enfance Adolesc, https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2021.07.006
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Results. – This review of the literature shows that the existing care models in France remain rare and hete-
rogenous. Indeed, they consist in individual, group or family psychotherapy carried out under different
conditions, involving in some cases the use of drug treatments such as antidepressants or antiandro-
gens. Therefore, this review shows that there are neither consensus on practices that should be used,
nor recommendations at the national level. However, working on emotional regulation and interpersonal
relationships seems to be a common goal of these care models proposed to juvenile sex offenders.
Conclusion. – We suggest a comparison of the different care models, so as to standardize practices, to
ensure better training of health professionals and to promote juvenile sex offenders’ psychological and
sexual health. The use of multimodal approaches should be encouraged as a basis for improving the care
of juvenile sex offenders.
© 2021 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Nous avons utilisé les mots-clés suivants: mineurs ET/OU ado-
lescents ET/OU adolescence ET/OU puberté ET auteur de violence
En France, un quart des personnes condamnées pour des infrac- sexuelle ET prise en charge ET/OU traitement ET/OU santé sexuelle.
tions à caractère sexuel sont des mineurs de moins de 16 ans. Ces Les critères d’inclusion étaient les suivants: articles traitant de
derniers représentent 45 % des condamnés pour viol sur mineur de la prise en charge pédopsychiatrique des AAVS, ayant été publiés
moins de 15 ans. Un condamné pour viol sur cinq est âgé de moins entre 2006 et 2019, en France. Pour définir les critères temporels
de 16 ans [1]. Ces chiffres impressionnants ne reflètent pourtant de l’adolescence, nous nous sommes appuyés sur la définition pro-
qu’une partie de la réalité. En effet, si l’on constate depuis plusieurs posée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à savoir la
années une explosion des plaintes relatives à des faits de violences « période de croissance et de développement humain qui se situe
sexuelles, on sait que ces chiffres restent largement sous-estimés entre l’enfance et l’âge adulte, entre les âges de 10 et 19 ans » [7].
[2]. Les critères d’exclusion étaient les suivants: articles présentant des
Bien que les adolescents auteurs de violences sexuelles (AAVS) dispositifs de prise en charge non sanitaires (éducatifs ou sociaux
constituent une population hétérogène, tant sur le plan sociodé- par exemple), les dispositifs de prise en charge des mineurs pré-
mographique que psychopathologique [3], il a été montré qu’ils pubères et des adultes auteurs de violences sexuelles, proposés à
avaient davantage pu être victimes de violences sexuelles, notam- l’étranger, et non inclus dans nos critères temporels.
ment intrafamiliales, de maltraitances physiques et affectives ou de
négligences durant l’enfance [4]. Leur clinique s’orienterait, encore
plus que chez l’adulte, sur une clinique du trauma [5]. Par ailleurs, Résultats
ils présenteraient également davantage d’éléments psychopatho-
logiques tels qu’une faible estime de soi, une anxiété, un repli social, Suivant ces critères, dix-neuf articles ont été retenus. Parmi
une humeur dépressive, une symptomatologie d’allure psycho- ceux-ci, douze articles étaient relatifs à des prises en charges indivi-
tique ou encore des idées suicidaires [4]. On retrouverait également duelles, onze à des prises en charge groupales et quatre à des prises
parmi cette population une prévalence plus importante d’intérêts en charge familiales.
sexuels atypiques et de troubles paraphiliques [4].
Certains de ces éléments cliniques représentant des facteurs de Prises en charge individuelles
risque majeurs de passage à l’acte sexuel [4,6], on peut supposer que
l’instauration d’une prise en charge sanitaire adaptée pourrait jouer La littérature rapporte que les thérapies individuelles proposées
un rôle important dans la prévention du risque de récidive des actes par les professionnels intervenant auprès des AAVS en France sont
délictueux sexuels et non sexuels. Il s’agit donc d’un enjeu majeur de natures variées: thérapies d’inspiration analytique, psychodyna-
en ce qui concerne la protection de l’enfance, mais également la mique, psychothérapie de soutien, relaxation et méditation pleine
prévention du risque suicidaire, tant chez les victimes que chez les conscience, mais également thérapies du psycho-traumatisme
AAVS [5]. telles que l’Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR)
La majorité des données et recommandations relatives à la prise et l’intégration du cycle de vie (ICV) [8–10].
en charge des auteurs de violences sexuelles en France concerne En effet, les violences sexuelles des mineurs semblent fréquem-
les adultes, et notamment les adultes de sexe masculin [4] et la ment s’inscrire dans une clinique du trauma [5]. Le rapport de
littérature concernant les AAVS demeure relativement partielle. Par la commission d’audition publique relative aux auteurs de vio-
ailleurs, il existe peu de structures spécialisées et de personnels lences sexuelles conduite par la Fédération française des centres
formés à la prise en charge des AAVS [5]. ressources pour les Intervenants auprès des auteurs de violences
Devant ce constat, on peut émettre l’hypothèse qu’une meilleure sexuelles (FFCRIAVS) en 2018 souligne notamment le risque majeur
connaissance des dispositifs de soins proposés à ces adolescents de développement d’un syndrome d’identification à l’agresseur
permettrait une meilleure prise en charge par les professionnels chez la victime de violences sexuelles répétées de la part d’un
de santé. Cet article a pour objectif de proposer une synthèse des membre de son entourage familier [5].
modèles pédopsychiatriques proposés en France, grâce à une revue Les prises en charge individuelles permettent l’initiation d’un
narrative de la littérature. travail de mise en pensée de l’adolescent vis-à-vis de son fonc-
tionnement psychique et des mécanismes ayant pu sous-tendre le
passage à l’acte, dans le but de construire une alliance et de recher-
Méthode cher l’adhésion thérapeutique [8,11,12]. Il est ainsi possible d’avoir
accès à de premiers éléments d’évaluation, notamment de repérer
Cette revue narrative de littérature a été réalisée à partir des si le passage à l’acte a eu lieu dans un contexte de l’ordre du jeu
bases de données suivantes: LiSSa, Pubmed, Google Scholar, ThèséAS, sexuel, de la découverte ou bien d’un acte relevant véritablement
le SUDOC, et la littérature grise. d’une sexualité génitale transgressive [12].

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Certains professionnels utilisent des outils de médiation, car il sexualité peut permettre au jeune d’aborder sesquestionnements
est souvent complexe pour l’AAVS d’évoquer les faits reprochés sans tabou, par exemple la question de son orientation sexuelle,
(difficultés de verbalisation, d’expression des affects pouvant être ou encore la révélation d’abus sexuels antérieurs.
en lien avec un défaut du processus de symbolisation, retrait dans Concernant les traitements médicamenteux, ils semblent peu
la relation) [11,13]. Par ailleurs, l’abord des violences sexuelles utilisés chez les adolescents dans ce contexte. Nous n’en avons pas
peut générer des mouvements contre-transférentiels importants retrouvé de mention dans la littérature française. Nous développe-
pour le thérapeute (fascination, sidération, réticence, sentiment rons dans notre discussion les pratiques en vigueur à l’étranger à
d’impuissance) [11]. Ces difficultés avaient déjà été repérées chez ce sujet.
les adultes auteurs de violences sexuelles dans une étude nationale
réalisée en 1996 [14]. L’usage d’un support agissant comme outil Prises en charge groupales
de médiation, le « questionnaire d’investigation clinique de per-
sonnalité des auteurs d’agressions sexuelles » (Q.I.C.P.A.A.S), était Dans le cas des prises en charges groupales, le jeune est géné-
alors préconisé. Ce questionnaire a été adapté pour les adolescents ralement rencontré préalablement par les thérapeutes animant le
suite à un travail en partenariat avec la protection judiciaire de groupe, accompagné de ses représentants légaux, de son éduca-
la jeunesse (PJJ) [13,15]. Cette nouvelle version, le « questionnaire teur référent et/ou des personnes ayant initié la demande de soins
d’investigation clinique pour les adolescents auteurs d’infractions [12,19,20]. Ceci permet d’aborder dans un premier temps le sens
à caractère sexuel » (Q.I.C.A.A.I.C.S), permet de servir de tiers, de la démarche de soins, d’initier une verbalisation autour des
dégageant à la fois le professionnel et le jeune des enjeux de la faits ou des répercussions sur l’entourage du patient, dans le cas
relation duelle pouvant être source d’angoisses, et abaissant le où l’adolescent aurait des difficultés à les aborder seul ou serait
niveau d’excitation pouvant être provoqué par le dialogue autour débordé par les émotions [8]. Cela donne également l’occasion aux
de la sexualité [13]. Ce questionnaire permet de s’intéresser à dif- thérapeutes de présenter le dispositif et le cadre du groupe au jeune
férents aspects de la vie de l’adolescent (parcours de vie, entourage ainsi qu’à ses accompagnants [12], permettant ainsi à ces derniers
familial, amical et social, vie amoureuse et sexuelle, scolarité, anté- de comprendre la démarche de soins, de la soutenir par la suite
cédents médicaux). Il redonne ainsi à l’AAVS sa place de sujet et de s’impliquer de façon plus efficiente auprès de l’adolescent
plutôt que l’image de « monstre » ayant pu lui être attachée suite [8,11]. Certains thérapeutes proposent la signature d’un contrat
aux actes commis. Cette disposition instaure ainsi une relation de d’engagement symbolique par le jeune, ses responsables légaux,
confiance avec le thérapeute, permettant l’abord du passage à l’acte l’éducateur PJJ référent, ainsi qu’eux-mêmes [21].
en lui-même, aidant à la verbalisation par l’utilisation de questions Certains dispositifs prennent en charge uniquement des AAVS
ouvertes, à la mentalisation ainsi qu’à la reconnaissance des faits. bénéficiant d’une obligation de soins [21–23], argumentant cela
Certains thérapeutes s’appuient également sur des éléments du par la nécessité que la Justice donne une qualification aux faits et
dossier judiciaire, permettant à la fois de faire tiers et de repérer impose une sanction au jeune pour qu’un travail psychique autour
comment l’adolescent se positionne vis-à-vis de la procédure en de l’acte puisse s’initier [23].
cours [8]. D’autres dispositifs accueillent quant à eux, les adolescents sans
M-L. Gamet propose une « thérapie sexuelle » [16,17], visant à: distinction de statut pénal. La plupart du temps, les groupes, consti-
tués en moyenne de 5 à 6 adolescents, sont animés par deux
• aborder avec le jeune ses connaissances et ses représentations psychothérapeutes [19,22,24].
sur la sexualité, en s’adaptant à son âge et à son stade dévelop- La durée des prises en charge est variable, pouvant aller de
pemental; quelques mois [19] à plusieurs années [20]. Si certains théra-
• encourager son processus de réflexion; peutes proposent des prises en charge progressives [12], d’autres
• favoriser son autonomisation psychique en travaillant progressi- s’adaptent à la dynamique et aux intérêts de chaque groupe en
vement sur plusieurs domaines: les repères humains, les repères proposant des prises en charge plus flexibles [11].
relationnels, les repères sur le développement sexuel, l’infraction Les modalités de rencontres groupales sont diverses:
à caractère sexuel.
• activités créatives permettant de travailler sur la relation à l’autre,
Selon elle, les violences sexuelles commises par des adolescents les émotions et la sensorialité [19];
doivent être considérées comme des troubles dans le développe- • groupes de parole dans lesquels les échanges peuvent être médiés
ment sexuel de ces derniers, pouvant bénéficier d’une thérapie par des supports (jeux crées spécialement dans le cadre du
sexuelle spécifique initiée de façon précoce: « le dialogue sur dispositif de soins, « Qu’en dit-on? », images du jeu Dixit® , géno-
la sexualité est probablement l’un des éléments essentiels pour grammes, vidéos, images humoristiques [11,12]);
prévenir de telles situations » [16]. Elle crée alors un dispositif de • utilisation du Photolangage® dans le but de favoriser la sym-
thérapie sexuelle, intégré au programme de soins de l’adolescent bolisation, la verbalisation et l’expression des émotions par
en complément des prises en charge déjà mises en place. Il s’agit l’intermédiaire d’une associativité sensorielle, permettant ainsi
d’une prise en charge individuelle inspirée des thérapies cognitives l’abord de thèmes trop difficiles à évoquer dans le groupe de
et comportementales de troisième génération, qui se base entre parole [22];
autres sur le concept de santé sexuelle. Ce concept a été défini • recours au psychodrame, dont les principes de libre-association
par l’OMS comme « un état de bien-être physique, mental et et de « faire semblant », avec une absence de tout contact physique
social dans le domaine de la sexualité [qui] requiert une approche réel, permettraient d’éviter la décharge pulsionnelle, de contour-
positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ner certaines défenses et de remettre en mouvement l’appareil
ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui psychique [9,20].
soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition,
discrimination ou violence » [18]. Elle se base également sur Le groupe apparaît comme un outil particulièrement opérant
la théorie de l’attachement, la théorie des schémas, et sur des dans la prise en charge des AAVS. En effet, il permet à la fois un
principes d’éducation à la sexualité et d’éthique en sexologie [17]. soutien des assises narcissiques de l’adolescent et une confron-
Par ailleurs, cette thérapie respecte la présomption d’innocence tation à l’altérité du groupe de pairs couplée à un renforcement
puisqu’elle s’adresse autant aux adolescents ayant reconnu les des liens sociaux, faisant ainsi fonction de contenance et d’étayage
faits qu’à ceux dans le déni. La libération du dialogue autour de la [15,19,24]. Les règles de fonctionnement (confidentialité, respect),

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établies dès le début des séances et s’appliquant de façon égale à séances sont habituellement proposées de façon mensuelle pen-
tous les participants, permettent de symboliser la loi et d’établir dant environ 3 ans.
un cadre contenant et sécurisant. Cet espace permet d’accueillir
sans jugement les affects et représentations des jeunes confrontés
Discussion
à des situations similaires, et d’échanger avec des pairs autour de
thématiques telles que l’adolescence, la famille, la loi, la sexualité,
Forces et limites de cette étude
favorisant ainsi le travail d’élaboration. Ils peuvent également évo-
quer leur ressentis face aux bouleversements que le passage à l’acte
Il s’agit à notre connaissance de la première étude recensant les
a pu causer au sein de la dynamique familiale. La prise en charge
différents dispositifs de prise en charge pédopsychiatrique propo-
groupale pourrait permettre de mettre à distance un lien individuel
sés aux AAVS en France. Par ailleurs, elle permet de synthétiser
pouvant avoir un potentiel menaçant voire traumatique [15].
les données les plus récentes et de fournir un aperçu des pra-
Dans les différents dispositifs présentés, l’approche groupale
tiques actuelles, de la satisfaction des professionnels vis-à-vis de
est proposée soit en alternative à une prise en charge individuelle
certains dispositifs mis en place, mais également des probléma-
[23], soit en complément de cette dernière [19]. Dans ce cas, les
tiques soulevées par les professionnels de santé travaillant auprès
séances individuelles permettent de reprendre certains éléments
de ces adolescents. Ceci pourrait permettre de favoriser l’évolution
abordés dans le groupe ayant pu poser difficultés à l’adolescent
et l’amélioration des pratiques.
ou étant matière à une réflexion plus personnelle au vu de son
Les limites de cette étude sont, d’une part, sa non-exhaustivité
histoire, d’aborder des éléments plus personnels n’ayant pu être
(revue narrative et non systématique, dispositifs existants mais
abordés dans le groupe (orientation sexuelle, antécédents d’abus,
n’ayant pas fait l’objet de publications notamment), et d’autre
troubles paraphiliques) ou de travailler autour du passage à l’acte
part, le fait que cette recherche se soit portée uniquement sur
en lui-même.
les dispositifs mis en place par le champ sanitaire. Ainsi, les dis-
positifs proposés par les champs sociaux, éducatifs ou encore
judiciaires pourraient être complémentaires aux dispositifs sani-
Prises en charge familiales
taires ou s’adresser à des AAVS n’étant pas inscrits dans des
parcours de soin. De plus, on peut souligner l’absence d’évaluation
La plupart des prises en charge groupales proposées en France, et
en France des dispositifs présentés dans cet article, ne permettant
certaines prises en charge individuelles, s’articulent avec une prise
pas d’extrapoler sur leur efficacité réelle.
en charge familiale. Ces espaces de thérapie, d’inspiration systé-
mique, ont pour but de redonner une place au dialogue au sein de
l’entité familiale [8] et de rompre l’isolement en permettant à cha- Des prises en charge hétérogènes
cun de pouvoir exprimer ses ressentis, interrogations et remises
en question [11] tout en étant écouté et soutenu. Ces entretiens Cette revue de la littérature permet tout d’abord de constater
permettent également d’apporter un éclairage sur la dynamique que les dispositifs proposés aux AAVS en France sont de nature très
familiale et d’intégrer les faits dans un contexte. L’objectif n’est pas variée.
d’imputer le passage à l’acte à d’éventuels schémas familiaux dys- Au niveau individuel, les psychothérapies proposées relèvent
fonctionnels, mais de responsabiliser le jeune tout en prenant en d’orientations diverses en fonction du thérapeute, avec une prédo-
compte son entourage et en soulignant la responsabilité partagée minance de thérapies psychodynamiques et systémiques ainsi que
de tous les protagonistes dans l’accompagnement thérapeutique de thérapies d’inspiration analytique.
mis en place [10]. La prise en charge individuelle, bien qu’indispensable, semble
Concernant la prise en charge des fratries, notamment dans le cependant insuffisante, et il paraît nécessaire de la compléter en
cas où le passage à l’acte sexuel de l’adolescent aurait eu lieu en intégrant également l’environnement du jeune dans le disposi-
intrafamilial, la littérature est très partielle. Dans un article publié tif [9]. Dans une étude s’intéressant aux ressentis des parents de
en 2006, De Becker décrit un modèle de prise en charge systémique mineurs auteurs d’infractions à caractère sexuel [26], les éléments
d’évolution progressive [10]: dans un premier temps sont mises en les plus fréquemment rapportés étaient un vécu traumatique des
place des thérapies individuelles de l’adolescent, de la victime, des événements, un sentiment de culpabilité, une crainte de stigmatisa-
parents et des éventuels frères et sœurs. Puis des rencontres en tion, des difficultés à accepter l’acte de leur enfant et à maintenir les
dyade sont proposées, selon des modalités multiples (enfant vic- relations avec ce dernier par la suite ainsi qu’un épuisement lié aux
time ou enfant auteur avec l’un des parents par exemple), suivies procédures judiciaires. Or, l’entourage familial pouvant être tant
de rencontres en sous-groupes jusqu’à arriver progressivement à un facteur protecteur de récidive [27,28] qu’un frein au traitement
des entretiens avec l’ensemble de la famille. Ce schéma peut être [27], l’implication de la famille dans la prise en charge apparaît
adapté à l’appréciation du thérapeute, en fonction de la clinique et donc comme essentielle. Or, les modalités de ces prises en charge
des interactions entre les participants. Il souligne l’importance que familiales sont peu détaillées dans la littérature française. En outre,
les thérapies individuelles des participants continuent en parallèle une réflexion complémentaire spécifique à la question de la prise
de ces séances, et que les thérapeutes réalisant les prises en charges en charge des fratries pourrait s’avérer intéressante, notamment
individuelles ne soient pas les mêmes que ceux menant les séances lorsque les faits ont eu lieu dans le cadre intrafamilial.
de thérapie systémique, pour éviter toute prise de parti. La prise en charge groupale des AAVS semble être une piste de
Les professionnels intervenant au centre des Buttes Chaumont, travail intéressante [24]. Si certains professionnels peuvent expri-
à Paris, reçoivent en thérapie des familles dans des contextes de mer des craintes relatives au fait de majorer le phénomène de
situations incestueuses. Ils proposent des « consultations à géo- stigmatisation de ces adolescents [23,29], les auteurs présentant
métrie variable » [25], en ce sens que le nombre et la qualité des leurs retours sur les dispositifs de prise en charge spécifiques ins-
participants varient en fonction de l’organisation familiale, des dif- taurés les réfutent souvent, et soulignent les effets bénéfiques des
férents partenaires, de l’évolution de la thérapie et des statuts groupes thérapeutiques à l’intention des AAVS: implication impor-
pénaux des personnes concernées. Ainsi, les intervenants référents tante des jeunes dans le dispositif, facilitation de la verbalisation
de la Protection de l’Enfance mais également parfois les avocats, et de l’élaboration, sentiment d’être compris et respectés par les
les éducateurs de la PJJ et les conseillers pénitentiaires d’insertion autres jeunes et les professionnels rencontrés [12,24]. Certains
et de probation peuvent être invités à participer aux séances. Les auteurs ont mentionné que la plupart des adolescents pris en charge

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avaient émis le souhait, après la fin du groupe, de poursuivre le tra- mentaux [4,6,15,19]. Il pourrait s’avérer utile de s’intéresser plus
vail thérapeutique engagé avec un suivi individuel [23]. Il apparaît particulièrement aux antécédents et aux trajectoires de chaque
cependant nécessaire de coupler ce dispositif groupal à des consul- jeune dans le but de faire émerger d’autres facteurs de risque et/ou
tations de suivi individuelles, dans le but de permettre des soins facteurs protecteurs de récidive et de pouvoir proposer une prise
plus personnalisés, une recherche et une prise en charge des comor- en charge personnalisée. L’existence d’un trouble psychotique peut
bidités psychiatriques, et plus spécifiquement d’éventuels troubles par exemple se révéler limitante dans l’intégration des interdits
paraphiliques et/ou antécédents d’agressions sexuelles [4,6]. fondamentaux et dans le travail autour du passage à l’acte sexuel,
Nous pouvons souligner l’absence de recommandations de du fait d’une absence de limite psychique, d’un défaut d’accès à la
bonnes pratiques au niveau national concernant la prise en charge représentation du corps, d’un défaut de théorie de l’esprit. Nous
des AAVS. Il pourrait s’avérer intéressant de comparer les différents n’avons pas retrouvé dans la littérature française de distinction
dispositifs de soin existants dans le but d’harmoniser les pratiques, dans les prises en charges proposées en fonction de la clinique
de mieux former les professionnels de santé habilités à travailler des patients, hormis une étude mentionnant « [. . .] les tableaux
auprès de ces jeunes, et ainsi de potentialiser l’efficience du suivi cliniques les plus lourds associant désordres psychopathologiques
et de promouvoir la santé psychique et sexuelle des AAVS tout en sévères et lourd passé de maltraitance nécessiteraient un dispositif
limitant le risque de récidive. Sur la question spécifique des soins de soin intensif et coûteux qu’on ne peut pas proposer à l’heure
pénalement ordonnés, nous n’avons pas retrouvé dans la littérature actuelle » [19].
de mention concernant leur organisation dans les lieux de soins
pédopsychiatriques ainsi que le vécu des soignants vis-à-vis de ce
dispositif, ayant pu faire débat parmi les professionnels prenant en Ouverture sur l’étranger
charge des auteurs de violences sexuelles adultes [30].
Les centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs Alors qu’en France, les thérapies psychodynamiques et sys-
de violences sexuelles (CRIAVS) peuvent être des partenaires de témiques ainsi que les thérapies d’inspiration analytique sont
choix pour les équipes amenées à travailler auprès d’AAVS. Ces majoritaires, dans les pays anglo-saxons les prises en charge pro-
structures régionales de service public regroupent des équipes plu- posées de façon prépondérante sont les programmes de thérapie
ridisciplinaires et ont diverses missions, notamment de recherche, cognitivo-comportementale (TCC) et les programmes de thérapie
de documentation et de formation des professionnels intervenant multisystémique [29].
auprès des auteurs de violences sexuelles, ainsi que d’articulation Les TCC utilisées dans ce contexte ont entre autres pour objectifs
entre les champs de la Santé et de la Justice. Elles proposent égale- de travailler autour des cognitions à l’origine des comportements
ment des soutiens aux intervenants de terrain en apportant leur sexuels déviants et de permettre le développement de compé-
expertise pour aider les professionnels à évaluer et prendre en tences psychosociales afin de limiter le risque de récidive. Elles
charge les auteurs de violences sexuelles [31]. Elles participent permettent également un travail autour de la responsabilité vis-
ainsi à la prévention des violences sexuelles et à la promotion de à-vis de l’acte, des représentations, et du développement de
la santé. l’empathie de l’adolescent envers les victimes [34,35].
La thérapie multisystémique [36] s’intéresse à l’adolescent, mais
Des cliniques variées également à ses interactions au sein des différents systèmes dans
lequel il évolue (familial, amical, scolaire). Elle vise à diminuer
Si nous avons exposé précédemment la définition de les facteurs de risque individuels, familiaux et environnementaux
l’adolescence proposée par l’OMS, cette dernière reste sujet à de passage à l’acte et à mobiliser les ressources présentes dans
controverse. En effet, certains auteurs suggèrent que des limites l’entourage du patient [29]. Elle intègre des thérapies familiales,
d’âge plus étendues, entre 10 et 24 ans, correspondraient davan- des programmes d’entraînement aux habiletés parentales, et des
tage à cette période de transition émaillée de transformations interventions cognitivo-comportementales [34].
morphologiques, physiologiques et psychologiques concomitantes Si ces modalités de thérapie semblent prometteuses, il existe
[32] et siège notamment de l’émergence des pulsions sexuelles. peu d’études comparant les différents dispositifs de soins de façon
La perpétration d’actes sexualisés peut s’inscrire dans ce contexte rigoureuse, notamment par rapport à des groupes contrôles. Ceci
de bouleversement pubertaire [5]. On peut alors s’interroger sur pourrait permettre d’évaluer leur efficacité de façon plus précise
la pertinence de proposer des recommandations uniformes à [37]. Dans la littérature anglo-saxonne, le critère de comparaison
l’ensemble de cette population adolescente, hétérogène sur le de la récidive est fréquemment utilisé et l’évaluation des facteurs
plan du développement et de la construction identitaire. Les prises de risque de récidive prend une place importante dans la prise
en charges peuvent-elles avoir lieu selon les mêmes modalités en charge, notamment grâce à l’utilisation de différentes échelles
pour un adolescent de 10 ans ou de 18 ans? Faut-il distinguer la ([38]). La littérature française en ce sens est relativement partielle
prise en charge des adolescents auteurs d’infractions à caractère ce qui peut laisser penser que cet aspect est moins développé dans
sexuel de celle de ceux présentant des comportements sexuels notre pays.
problématiques (CSP)? L’Association for the Treatment of Sexual Concernant les thérapeutiques médicamenteuses, elles ne sont
Abusers (ATSA) définit les CSP comme « des enfants de 12 ans ou pas utilisées en première intention, et les auteurs préconisent
moins qui engagent des comportements impliquant des zones l’association systématique à une psychothérapie [29,39]. La World
sexualisées du corps étant inappropriés d’un point de vue déve- Federation of the Societies of Biological Psychiatry (WFSBP) pro-
loppemental, et potentiellement néfastes pour l’enfant lui-même pose un algorithme de prise en charge médicamenteuse chez
ou pour autrui » [33]. L’ATSA souligne la nécessité de distinguer les les AAVS présentant un trouble paraphilique avec une gradation
CSP des comportements d’exploration et de stimulation sexuelle selon le niveau de risque, allant de l’introduction d’antidépresseurs
considérés comme « normaux » dans le sens où ils se produisent inhibiteurs de la recapture de la sérotonine à celle de traite-
« de façon spontanée, intermittente, mutuelle et non coercitive ments anti-androgènes, toujours en parallèle d’une prise en charge
lorsqu’ils impliquent d’autres enfants, et ne causant pas de détresse psychothérapeutique [39]. Il est cependant mentionné dans ces
émotionnelle » [33]. recommandations que l’utilisation des anti-androgènes est décon-
Par ailleurs, certaines similarités dans les profils d’AAVS peuvent seillée avant l’âge de dix-sept ans. En effet, des études ont montré
être retrouvées dans la littérature: carences affectives, antécédents que ces traitements pouvaient retarder le début de la puberté ainsi
de vie traumatiques, troubles psychotiques et/ou neurodéveloppe- que la croissance osseuse [39].

5
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des AAVS en France est relativement pauvre. Elle met cependant en http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/984000637/
évidence un panel de dispositifs diversifiés avec des propositions index.shtml#hdp [cité 27 juill 2020].
[15] Roman P. Les violences sexuelles à l’adolescence: comprendre, accueillir, pré-
de prise en charge individuelles, groupales et/ou familiales. venir. Elsevier Masson; 2012.
Malgré l’hétérogénéité de ces dispositifs, leur dénominateur [16] Gamet M-L, Moïse C. Les violences sexuelles des mineurs: victimes et auteurs:
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[17] Gamet ML. L’expérience d’un dispositif de prise en charge des violences
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entités semblent prometteuses dans la prise en charge des AAVS, [18] Organisation mondiale de la santé. Santé Sexuelle [Internet]; 2020.
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bien qu’il n’existe pas à ce jour de recommandations de bonnes
[19] Coutanceau R, Lemitre S. Trouble des conduites sexuelles à l’adolescence. Cli-
pratiques au niveau national concernant la prise en charge de cette nique, théorie et dispositif psychothérapique. Neuropsychiatr Enfance Adolesc
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Il pourrait être intéressant de recenser de façon plus exhaustive [20] Réveillaud M, Guyod F. Le nœud du déni : psychodrame pour les adoles-
cents auteurs d’actes sexualisés sanctionnés ou sanctionnables. Neuropsychiatr
les dispositifs de prise en charge proposés dans les différents dépar- Enfance Adolesc 2009;57(2):102–7.
tements et régions de France et de les comparer afin de pouvoir [21] Aymonnier S, Bourg C. Construction de soi et thérapie de groupe -
proposer des recommandations plus uniformes. Il serait intéressant Auteurs mineurs de violences sexuelles en obligation de soins. Cah Dyn
2011;1(50):98–105.
également de voir comment les soins s’articulent avec les prises en [22] Lo Piccolo G. Groupe et médiation auprès d’adolescents auteurs de violences
charge judiciaires, sociales et éducatives. Il semble enfin indispen- sexuelles. J Psychol 2018;361(9):34.
sable de permettre une ouverture du dialogue autour de la sexualité [23] Minary J-P, Ansel D, Mariage A, Boutanquoi M. Jeunes en difficulté et auteurs de
violences sexuelles : comment les aider sans violence? Soc Jeun Diffic Rev Plu-
des adolescents et notamment de développer les dispositifs de pré- ridiscip Rech [Internet] 2010;10. http://journals.openedition.org/sejed/6825.
vention primaire, secondaire et tertiaire des violences sexuelles. [24] Minary J-P, Ansel D, Bourg C, Boutanquoi M, Parra F, Mariage A. L’élaboration
Tout ceci permettrait d’optimiser les prises en charges proposées, d’un collectif de travail : un défi pour des professionnels confrontés aux enfants
mineurs auteurs d’abus sexuels. Bull Psychol 2015;539(5):391.
dans le but de prendre soin de la santé psychique de ces adolescents [25] Nisse M. Quelle approche de la famille de l’auteur de violences sexuelles ? Paris;
en pleine construction identitaire, de favoriser leur réinsertion dans 2018 [Audition Publique, 14–15 juin 2018, Auteurs de Violences Sexuelles :
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