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LA VIOLENCE : OUI OU NON ?

La Violence : Oui ou Non, est un livre de Günther ANDERS


Le titre allemand du livre est : Gewalt – ja oder nein ?, or en allemand, GEWALT signifie
aussi bien pouvoir que violence.
ANDERS a étudié sans relâche comment la technique gagne sans cesse en pouvoir (c’est-à-
dire en violence) sur l’homme.
Le système de la société de consommation, ne se contente pas de polluer le milieu ambiant,
les rivières, la mer, les forêts, mais divise également le monde en pays de l’opulence et pays
de la misère. Cette société de consommation a recours à l’énergie nucléaire afin de produire
plus de voitures, d’armes, de béton, de tourisme ainsi que de nombreux produits superflus à
chaque fois plus abrutissants dans les pays industrialisés et, en même temps, plus de violence,
de faim et de sous-développement dans les pays non industrialisés. Pour ANDERS, les étapes
qui mènent à la fin de l’humanité auront donc été Auschwitz (le moment de la destruction
systématique et anonyme de l’homme par l’homme), Hiroshima (le moment où l’homme s’est
aperçu qu’il suffisait pour y parvenir d’appuyer sur un bouton) puis Tchernobyl, nom
symbolique qui vaut pour toutes les catastrophes écologiques récentes (le moment où
l’homme a perdu le contrôle du pouvoir-violence et se tue lui-même dans un holocauste
d’irrationalité, de stupidité obstinée et d’envie).
Son slogan des années 1950 : Hiroshima est partout [Hiroshima ist überall] est devenu :
Tchernobyl est partout. Comment empêcher la mort de la planète ? Pour lui, qui a essayé
toutes les armes de la résistance non-violente, il n’en reste plus qu’une : la violence.
L’espérance n’est qu’un prétexte pour ne pas agir, c’est une forme de lâcheté.
L’homme, poursuit Anders, n’est plus un être “majeur” doué de la parole [mündig]. Ce n’est
plus un être qui pourrait exprimer une opinion propre par sa bouche [mit seinem Munde]. Ce
n’est plus qu’un serf [hörig] capable seulement d’entendre [hören]. Il entend ce que la radio
ou la télévision lui font ingurgiter, mais n’est en revanche pas capable de leur répondre. 
L’homme est nié dans sa nature par la non-violence de l’État : inquiétant et violent selon
Aristote
Il faut questionner bien sûr la violence, mais surtout le choix de la violence : sommes-nous
vraiment en mesure de faire ce choix ?

I. La violence comme mal : il semble difficile de lui dire oui

 Günther ANDERS a longtemps été pacifiste  il souhaite la non-violence et voit dans la


montée de la technique la fin de l’humanité : le PT notamment dans l’armement n’est pas
une bonne chose : Auschwitz (le moment de la destruction systématique et anonyme de
l’homme par l’homme), Hiroshima (le moment où l’homme s’est aperçu qu’il suffisait
pour y parvenir d’appuyer sur un bouton) puis Tchernobyl, nom symbolique qui vaut pour
toutes les catastrophes écologiques récentes (le moment où l’homme a perdu le contrôle
du pouvoir-violence et se tue lui-même dans un holocauste d’irrationalité, de stupidité
obstinée et d’envie).
 L’État hobbesien l’intègre sous forme de force
 La violence c’est la non-relation  KANT, contre-nature au sens D’ARISTOTE donc
fondamentalement violent
 Cependant, au sens D’ARISTOTE la colère par exemple est un moyen de lâcher prise et
laisser s’exprimer ses émotions  en réalité, la violence n’est pas libératrice, elle est
aliénante de culpabilité pour tous ceux qui la pratique  Crime et Châtiment,
DOSTOÏEVSKI
TR : alors si la violence est si mauvaise, pourquoi lui dire oui ?

II. La violence peut être nécessaire

 La violence nécessaire pour se consoler face aux maux de l’existence (ATTENTION :


thèse de LEIBNIZ controversée, expliquer que c’est de la rhétorique avant de l’expliquer
+ ne pas écrire ou dire « monde »). LEIBNIZ, De la Production originelle des choses
prise à sa racine  l’existence est remplie d’un mal et d’un bien constant, cependant, il
faut prendre du recul face aux choses pour relativiser sa relation à la violence  c’est
comme le contraste, les ombres d’un tableau, elles sont nécessaires à faire ressortir ce
qu’il y a de plus beau, le bien.
 La violence contre soi comme objectif nécessaire au bonheur, au plaisir ?  BATAILLE
 La violence nécessaire contre elle-même :
 Pour stopper la montée à l’extrême de la violence entre individus  GIRARD,
logique sacrificielle et bouc-émissaire
 Pour stopper la violence destructrice de l’humanité  ANDERS : Pour lui, qui a
essayé toutes les armes de la résistance non-violente, il n’en reste plus qu’une : la
violence. L’espérance n’est qu’un prétexte pour ne pas agir, c’est une forme de lâcheté.
 Pour raisonner celui qui a fait le choix de la violence plutôt que celui de la raison 
Eric WEIL

TR : il y a donc un choix possible : ça serait le début de l’histoire de la philosophie selon


WEIL, or, si ANDERS argumente son choix de la violence, sommes-nous réellement
capables de choisir ?

III. Le choix de la violence semble ne pas être du ressort de l’homme puisque


logiquement, il semble évident : on la refuse, or ce n’est pas le cas.

 La violence dans la nature de l’homme  LORENZ & l’agressivité naturelle de


l’homme

 La violence s’impose à l’homme :


 Socialement : c’est le regard de l’autre en société qui est fondamentalement violent, on
ne peut pas changer cela  Sartre, Huis Clos
 Psychiquement : PLATON, La République : lorsque Léontios remonte du Pirée et
qu’il aperçoit des cadavres, il ne peut empêcher son désir : ses épithumiai se battent
contre là sa raison et la colère qu’il ressent à leur égard. Il court vers les cadavres,
c’est violent, il ne veut pas les voir mais s’y sent obligé : « Voici pour vous, dit-il,
génies du mal, rassasiez-vous de ce beau spectacle ! ». La violence s’impose à lui, il
ne la choisie pas. Il ne choisit pas la violence comme pourrait le penser WEIL, c’est la
violence qui le choisi.

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