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EVALUER

Comment la pensée comptable a-t-elle évolué au cours du 19ème et 20ème siècle ?


Comment a-t-elle pu se développer ?

Que cherche-t-on à évaluer dans l'entreprise :

• Le calcul de la rentabilité : ROI, Seneuil mais celle-ci arrive davantage au cours du


20ème siècle

• Estimer la valeur de son patrimoine : un intérêt majeur est d'être en mesure


d'informer les créanciers de la capacité de telle ou telle entreprise à rembourser ses
dettes. La question est de savoir comment évaluer son capital ? Prix d’achat
? Valeur actuelle ?

• Autres choses que l'on cherche à évaluer au 19ème : évaluer ses coûts de telle manière
que l'on définisse quel sera le prix de vente selon sa marge, très difficile d'élaborer une
méthode systématique pour les évaluer. Beaucoup d'entreprises vendaient à perte car
elles étaient incapables d'évaluer leur coût de revient au 19ème siècle.

On peut prendre des décisions rationnelles à partir du moment où l'on a des données
objectives qui permettent de faire des choix effectifs pour l'entreprise.

Il existe deux dimensions à l'évaluation comptable :

• Dimension interne : outil de gestion (décision d'investissement, comptabilité


industrielle, analytique et de gestion). On parle d'une comptabilité de gestion. On va
utiliser les techniques d'évaluation pour pouvoir gérer au quotidien la société. Une
dimension plus opérationnelle à travers l'évaluation du prix par exemple. On parle au
19ème siècle de comptabilité des manufactures.

• Dimension externe : apporteurs de capitaux, salariés, créanciers, etc... Pour rendre


compte et en matière de comptabilité commerciale, générale et financière.
Cette comptabilité générale permet de rendre compte auprès des différentes parties
prenantes. On indique dans un document comptable, journal, bilans, les dépenses et
recettes.

Qu'est ce qui est problématique dans la comptabilité générale au 19ème siècle ?

On va chercher à rendre compte mais cela n'est pas normalisé, il n'y a aucune norme
comptable, chaque entreprise a des méthodes d'évaluation différentes pour évaluer leur
activité.

PARTIE I : DES PRATIQUES DISPARATES (XIXE SIECLE)

I. Quelques balbutiements comptables (…-1840)


a. Des obligations comptables

La comptabilité générale se développe notamment du fait d'obligations


légales. L'Ordonnance de Colbert de 1673 donne une directive concernant les informations
qu'une entreprise doit produire. Celle-ci va obliger les entreprises à tenir un inventaire, un
journal et une copie de lettres. Il y a une finalité juridique mais la motivation de ces règles est
également de limiter la fraude, de s’assurer que les commerçants ne soustraient pas d’actif
au moment de la faillite. Cette dimension externe est ainsi importante pour le contrôle de la
comptabilité en cas de faillite, les syndics vont pouvoir estimer dans quelles mesures ils vont
pouvoir rembourser les créanciers.

Art. 1er : Les négociants et marchands, tant en gros qu’en détail, auront un livre qui
contiendra tout leur négoce, leurs lettres de change, leurs dettes actives et passives, et les
deniers employés à la dépense de leur maison.

En 1807, l'ordonnance de Colbert sera légèrement amendée par Napoléon. Ce


dernier va créer le code du commerce. Pour ses campagnes militaires, Napoléon a fait face à
un grand nombre d'entreprises qui se sont retrouvés en faillite. L'Etat leur avait prêté des
fonds pour financer leurs activités. Pleins d'entreprises pouvaient être en mesure de
rembourser.

Art. 8 : Tout commerçant est tenu d’avoir un livre-journal qui présente, jour par jour,
ses dettes actives et passives, les opérations de son commerce, ses négociations, acceptations
ou endossements d’effets, et généralement tout ce qu’il reçoit et paie, à quelque titre que ce
soit ; et qui énonce, mois par mois, les sommes employées à la dépense de sa maison. (…).

Comment ces personnes vont être capables de remplir les obligations de tenue d'un
journal ? Un métier va alors se développer avec des spécialistes qui vont tenir les journaux au
19ème. Les premiers métiers en comptabilité se développent mais il n’existe pas encore de
commissariat aux comptes.

D’autres obligations légales liées à cette comptabilité générale vont également être
mises en place telles que l’instruction de 1818 pour les Sociétés par Actions, qui constituent
des formes nouvelles de sociétés.

Ces entreprises vont devoir évaluer leur patrimoine, il n'y a pas de responsabilité
illimitée, il va falloir évaluer ce patrimoine pour rendre compte de leur capacité de
remboursement. Les premières évaluations vont ainsi résider dans l’assurance que les apports
des actionnaires correspondent bien au capital annoncé. Un Etat de suivi tous les 6 mois est
exigé, bien que celui-ci soit rarement fait.

b. Des théories émergentes

Aussi à cette époque, dans la première partie du 19è siècle, on retrouve un certains
nombres d'ouvrages qui publient leurs méthodes comptables : diffusion d'ouvrages pour
montrer les bonnes techniques d'évaluation.
Pour la plupart des auteurs, la comptabilité est un enjeu commercial, vendre ses
méthodes et son savoir-faire, avant d'être un enjeu théorique. Ces ouvrages visent à
permettre une cohérence des enregistrements comptables, encore très instables et
incertains. Plusieurs théories concurrentes en l’absence de règlementation pour l’évaluation
comptable vont alors s’affronter.

Cette opposition se retrouve principalement dans la recherche de l’estimation des


actifs : la théorie de la valeur d’usage, c’est-à-dire du coût historique sans amortissement,
contre la théorie de la valeur de marché, s’il existe un marché pour l’actif.

c. Des pratiques disparates

Dans les grandes entreprises types Sociétés Anonymes, on va avoir besoin


d'abstraction. Ainsi, ces entreprises ont nécessairement besoin de rendre des comptes aux
actionnaires et justifier auprès des collaborateurs. Les entrepreneurs pragmatiques et
prudents, ils vont ainsi opter dans l’évaluation comptable pour le principe de la valeur d'usage
(actifs immobilisés) et de la valeur vénale (liquidités à courte échéance).

A l’inverse, dans les petites entreprises (individuelles), les livres sont tenus « au fil de
l’eau », elles décrivent l’état de leurs patrimoines sans forcément effectuer des calculs
économiques. On voit encore de petites entreprises qui gardent de mauvaises pratiques :
tenue des livres une fois par mois, pas d'inventaires valorisés des stocks. Les grands
commerçants sous-traitent à des teneurs de livres professionnels.

Les pratiques comptables dans les dossiers de faillite (Labardin 2011) : en 1847, on a 19%
des entreprises qui n'avaient pas de comptabilité sont tombées en faillite. Plusieurs en
respectaient pas le code de commerce, sur le nombre total d'entreprises en faillite, 39%
tenaient une comptabilité mais sans tenir de journal alors que 3% des entreprises en faillite
tenaient un livre, un journal et un inventaire.

II. Naissance d’un nouveau système comptable

La naissance d’un nouveau système comptable se situe dans un contexte de révolution


industrielle et du développement d’un libre marché concurrentiel. Avant, les entreprises ne
considéraient que les recettes permettant de couvrir les dépenses. Aujourd’hui, on cherche à
évaluer le coût de revient (fixer les prix, contrôler l'utilisation des ressources). La comptabilité
en partie double va également se développer ce qui donne la forme à une comptabilité de
gestion.

Le contrôle de gestion va également apparaître, qui va être utilisé à des


fins d'optimisation dans l'entreprise, c'est du management très opérationnel. On cherche à
comprendre les écarts dans les stocks et ressources employés.

Avec la révolution industrielle, on va devoir rationnaliser l'évaluation de l'activité


économique. Des manuels écrits par les industriels se diffusent même si les techniques
prônées sont disparates.
a. Un exemple emblématique : Decazeville

L’Industrie Decazeville (1827-1840) où le prix de revient devient l’élément central du


système d’information comptable. Le calcul du prix de revient fondé sur le prix d’exploitation
intègre les matières et matériaux consommés, les salaires des ouvriers et les frais de transport.
On va chercher à mesurer la performance à chaque étape de la production : houille, coke,
minerai de fer, castine, fonte, puis enfin le métal et les fers finis. Les calculs du prix
d’exploitation vont progressivement se complexifier. Le problème essentiel se situe au niveau
de l’affectation des frais généraux.

On va hésiter entre deux types de calcul des coûts :


• Un premier intégrant l’ensemble des frais généraux, répartis entre les différents
produits fabriqués. L’entreprise va fixer un prix de vente, qui est aujourd’hui appelé
le coût complet.
• Un deuxième qui exclut ces mêmes frais généraux pour ne retenir que les charges
liées directement à la production si bien que l’entreprise apprécie les
performances réalisées à chaque étape du processus de production. Aujourd’hui,
c’est le calcul en coût direct.

b. Evolution de la réglementation : de l’évaluation à l’information financière

Au cours du XIXème siècle, des changements législatifs interviennent :


• 1856, la loi sur la création de sociétés en commandites par action
• 1863, création sans autorisation administrative si le capital est inférieur à 20 millions
de Francs
• 1867, libération de la contrainte administrative (valable sans grandes modifications
jusqu’en 1966)
• 1867, interdiction des dividendes fictifs (lorsqu'ils sont distribués intentionnellement
alors que les bénéfices sont insuffisants) même si ces derniers ne sont pas clairement
définis
• Obligation de nommer un commissaire aux comptes même si pas de définition du
métier de commissaire aux comptes

Va se développer une juridiction des abus. Le tribunal sanctionne les pratiques


frauduleuses, dont la constatation de bénéfices à partir de l’anticipation de recettes alors que
les charges n’avaient pas été consommées, constatation de plus-values latentes (non encore
réalisées ou théoriques), réalisation des manœuvres frauduleuses en bourse pour faire
grimper la valeur des titres détenus.

Il existe une controverse aussi bien dans les normes et les pratiques autour de
l’établissement de la notion de fixité du capital que dans la valeur autour du coût de revient
(rendre compte de la situation) et le cours du jour (fixer le dividende).

III. Un exemple : le calcul des coûts dans l’industrie des chemins de fer

Retour sur l’évolution des chemins de fer :


• 1823 : Les balbutiements, quelques km tirés par des chevaux
• Juillet 1832 : locomotive à vapeur
• 1835 : Ligne Paris-St Germain en Laye
• Intervention forte de l’Etat
• 1852 : Concessions de 99 ans (exploitation)
• 1857 : Garantie d’intérêts par l’Etat (intérêts fixes quel que soit la situation pour
attirer les actionnaires)

L’Etat est impliqué dans des politiques de construction de grands réseaux, il est
nécessiteux de contrôler pour créer une certaine proximité avec les compagnies créées.

Le calcul des coûts est marqué par diverses méthodes proposées avec des critiques
liées à la non-prise en compte de l’ensemble des critères tels que le transport de voyageurs,
marchandises, bétail... sur des distances plus ou moins longues, avec des questions de
consommation de combustible, d’usure de la locomotive, etc.

La solution de l’ingénieur A. Jullien :


• Unité de dépense de base : le wagon kilométrique
• 1 WK = 14,34 voyageurs ; 1,7 cheval ; 0,86 tonne de marchandise

La solution de l’ingénieur A. Belpaire (1847)


• Distinction des dépenses : matière // main d’œuvre, subdivisées en 3 catégories : les
dépenses de consommation (exploitation), les dépenses de réparation et les dépenses
de fabrication
• Fixation du prix de vente d’une unité de trafic

Augmentation de la concurrence après 1850


• 6 grandes compagnies de chemins de fer

Développement de la comptabilité analytique


• Outil de gestion et de calcul de la rentabilité
• Modification des techniques de Jullien et Belpaire après 1860

Solution de l’ingénieur C. Baume (1875)


• S’intéresse notamment au calcul du nombre minimum de voyageurs pour
rentabiliser un voyage

Mais aussi les ingénieurs R. Tavernier, Ricour, etc.


• Sophistication des méthodes
• Adaptation aux évolutions (ex. impact d’une nouvelle technologie – Ricour, 1885)

PARTIE II : UNE NORMALISATION PROGRESSIVE (XXE SIECLE)

Au XXe siècle, des efforts considérables ont été réalisés pour rationaliser les
pratiques comptables.
Qui sont-ceux qui militent pour une organisation comptable ?
• Les banques
• Les actionnaires
A partir de 1940 : pourquoi une harmonisation comptable ? = Nouvelle ère de l'évaluation.
Le gouvernement de Vichy : Etat fort.

I. La procrastination comptable (1901-1939)

a. L’évaluation en comptabilité financière

Deux logiques de comptabilité financière apparaissent :


• Comptabilité statique : valorisation de l'actif en valeur de marché si
marché, valorisation de l'actif au coût historique, favorise les créanciers ou les
actionnaires
• Comptabilité dynamique : valeur-coût amorti, favorise les dirigeants

De nombreux scandales financiers liés à l'absence de normalisation comptable éclatent :


• L'affaire Rochette (1908) : sociétés gigognes, manipulations comptables diverses,
distribution de dividendes fictifs avec les nouveaux apports.
• Impôt sur le revenu (1914 et 1917 pour les BIC) : l'Etat propose une méthode de calcul
du résultat, normalisation par le fisc. Définition par défaut du bénéfice imposable, nombre
de PME y échappent par le forfait (seuil abaissé progressivement après 1945)

Suite à ces scandales financiers, l'administration fiscale va jouer un rôle assez important
pour diffuser un certain nombre de méthodes de calcul du résultat, mais également dans la
méthode du calcul de l’impôt. Elle va également encadrer les déclarations des
entreprises. L'Etat devient un normalisateur par défaut.

Elle va créer plusieurs lois fiscales telles que :


• Impôt sur le revenu (Loi du 15/07/1914)
• Sur les bénéfices de guerre (Loi du 01/07/1916)
• Sur les bénéfices industriels et commerciaux (Loi du 31/07/1917)

L’administration fiscale va également fixer des règles comptables :


• Encadrer les déclarations des entreprises
• Avoir une « assiette » la plus large possible
• Définition juridique de revenu, de bénéfice, d’amortissement, de provision et de
réserve
• Préconisation de méthodes d’évaluation

Le législateur va lutter contre les fraudes. Avant, les luttes se situaient autour des
« dividendes fictifs » (1857-1967) mais il fallait faire le constat de versement effectif des
dividendes. En 1935, un nouveau délit est créé ; la présentation inexacte du
bilan comprenant les différents délits suivants : établissement d’un bilan inexacte,
présentation ou publication de ce bilan, mobile en vue de dissimuler la situation et agissement
de mauvaise foi. Un actionnaire peut porter plainte face à un dirigeant qui aurait falsifié son
bilan.
On assiste ainsi à une évolution de l’entreprise qui, au XIXème siècle, était une entreprise
de subsistance, à existence courte (quelques mois) et où l’évaluation servait la liquidation de
cette dernière. Au XXème siècle, on retrouve une entreprise d’enrichissement, avec
une continuité d’exploitation (longueur des cycles de production, investissements sur
plusieurs années,…) et où l’évaluation sert le calcul des dividendes et de l’impôt.

Un exemple de fraude : l’Affaire Rochette


Comment comptabilité et scandale financier sont liés ?
Création d'une grande banque (Crédit minier) avec 60 succursales : autant d'affaires, autant
de comptabilités ce qui a entrainé une forte opacité comptable. Cette grande banque va
drainer l’épargne publique (120 millions de francs), va placer des titres, On va payer les
dividendes avec les apports des nouveaux actionnaires (interdit) : actionnaires plus ou moins
complices, jeu sur l'appât du gain.

b. L’évaluation en comptabilité de gestion

Le calcul des coûts devient un enjeu de concurrence. Si calcul de coût uniforme, les
entreprises vont fixer rationnellement des prix si bien qu’elles ne vendront pas à perte.

Des tentatives :
Des imprimeurs ont développé et diffusé des méthodes de calcul des coûts tels
que Delmas en 1989 ou encore la CEGOS (Confédération Générale de l’Organisation
Scientifique) dans les années 1920. Le patronat est l’auteur de ces méthodes de calcul.

Cependant, une entreprise peut mal estimer son coût de revient. Si


malheureusement, le coût est sous-estimé, les concurrents seront face à cet entrepreneurs
qui aura proposé un prix inférieur, les concurrents vont s'aligner sur ce prix mais qui à la
base a mal été calculé par l'entreprise. Situation générale de perte de marge et de
bénéfices.

Le lieutenant-colonel Rimailho dès 1928 va proposer une méthode ; celle des centres
d’analyse, des sections homogènes ou aussi appelée le PCG de 1982. Celle-ci implique une
organisation du travail en équipes autonomes et hiérarchisées qui recoupent les centres
d’analyse. On rentre dans une logique corporatiste où les entreprises s’affaiblissent du fait de
la concurrence mais ces problèmes sont palliés par des ententes (sur la base du calcul des
coûts).

Exemple de Delmas

Les organisations professionnelles et la lutte contre la « concurrence sauvage


» s’intensifient :
• 5e congrès en 1898 qui se veut nécessiteux d’établir un système comptable comme
guide pour la profession
• 1900 : ouvrage publié (60 pages) sur le système qu’il utilise
• 1905 : demande la formation de commissions pour l’étude du prix de revient
• 1909 : concours (guide consacré à l’organisation technique et commerciale des
imprimeries)
Il s’agit d’assainir la profession de concurrents qui « cassent » les prix sans en mesurer les
conséquences néfastes ainsi que de disposer de calculs de coûts qui permettent le pilotage de
l’organisation.

Exemple de la CEGOS :

Dans un contexte de rationalisation des organisations, la CEGOS est un organisme qui


a été fondé en 1926, composée d’ingénieurs (tayloriens, fayoliens) et de représentants du
patronat. Le but de cet organisme est de diffuser des méthodes d’organisation rationnelle et
les faire progresser par la réflexion et l’échange. Des commissions internes sont créées. En
1927, on cherche à élaborer une méthode de calcul des coûts. En 1933, on étudie les prix de
revient.
La synthèse de ces recherches est publiée en 1937. En 1938, une conférence s’organise
et un Bureau permanent des prix de revient est créé en soutien à l’industrie. On assiste ainsi
à la percée d’une idéologie technocratique ou planisme néolibéral.

II. Le réveil du normalisateur et la planification comptable (1940-1957)

L'occupation Vichy et le dirigisme. L'enjeu du gouvernement de Vichy a été de contrôler


la production nationale, d’administrer les entreprises. La France devient « La France des
chiffres « (Touchelay, 2009). De 1939 à 1945, la guerre suppose des importations des idées
allemandes. Vichy va normaliser les comptabilités pour mieux contrôler les entreprises.

Le premier plan Comptable apparaît en 1942 et est très influencé par le plan
Schmalenbach de 1937. Il va normaliser les comptabilités financières et de gestion. Ce plan
est soutenu par l’OECCA fondé en 1942 (contre les imprécisions). Ce plan ne sera jamais
vraiment appliqué faute de temps.

Finalement le premier PC va être mis en place en 1947 qui sépare le calcul des coûts et la
comptabilité de gestion. Ce plan n’est pas obligatoire. Le principe d’évaluation posée en 1948
implique la non comptabilisation des plus-values latentes. On évalue le coût en incluant les
dépréciations.

III. Les mutations de la fin du siècle (1960 à nos jours)

a. La comptabilité générale

Le secteur comptable va progressivement se structurer avec des professions :


• Création de l'OECCA en 1942, puis 1945 (aujourd’hui OEC)
• Création du CNC en 1957
• Création de la COB en 1968
• Création de l'AMF en 2003
• Création de la CNCC en 1969
En 1982, le PCG est publiée si bien que plusieurs principes vont être posés tels que la
valorisation des éléments d’actifs élément par élément. Celui-ci a été conçu entre 1971 et
1982.

En 1978, la 4ème directive européenne sur l’image fidèle n’implique plus seulement des
irrégularités sanctionnées comme les dividendes fictifs mais également une manipulation
induisant en erreur peut être condamnée. Le manque ou l’excès de prudence également.

La comptabilité s’internationalise :
• 4ème directive (1978) : principe de l’image fidèle
• 7ème directive (1983) : principes de consolidation des comptes

La normalisation par un normalisateur privé (IASC créée en 1973 devenu IASB en 2001)
met en place le concept de « fair value » (juste valeur) et substitue la valeur de marché par
la valeur des modèles au coût historique amorti. Les normes IFRS qui se diffusent marquent
la victoire du système comptable anglo-saxon sur le système comptable germano-français.
Perte de souveraineté française et européenne vis à vis des normes comptables. Il y a une
victoire en interne (suppression des différentes options) et en Europe (contre le
modèle européen).

b. Le calcul des coûts

Les missions de productivité de 1949 à 1956 vont avoir un rôle particulier dans les
objectifs de calcul de coûts.

A la fin de la II WW, le plan Marshall se met en place et se veut modernisateur des


pratiques de gestion des entreprises. Il va y avoir une réelle réforme des entreprises de
l’intérieur. Toute une série de guides de productivité, pleins d'entrepreneurs sont allés aux
Etats Unis pour prendre exemple sur les modèles productivistes américains et ont réimporté
les méthodes en France. Des syndicats vont être favorables (gains de salaire) et d’autres
opposés (impérialisme). Une division se retrouve même au sein du patronat entre les
modernes contre les conservateurs.

Les conséquences sont a posteriori et incitatives, les coûts standards vont être diffusés.
Lien objectif et rémunérations. Les conséquences se retrouvent aussi à priori à travers la
diffusion du contrôle budgétaire.

Exemple de comptabilité de gestion : les coûts standards à Saint-Gobain (1960). L’usine se


découpe en centres de frais (homogénéité, un responsable et une mesurabilité). Les frais fixes
sont distingués des frais variables. Le standard se fixe à une année normale et les écarts sont
mis en place.

Différents problèmes sont liés aux méthodes d’équivalence tels que la multiplicité des
produits existants et des chiffres produits nombreux et peu lisibles. Le calcul de résultat de
quelques produits représentatifs ou gammes de produits est privilégié. Les entreprises vont
ainsi répartir les coûts fixes par une seule unité d’œuvre commune. Cette option est
beaucoup plus simple mais elle se retrouve beaucoup moins précise pour le calcul du
résultat comptable.
Exemple : Méthode Georges Perrin (UVA aujourd’hui depuis début 2000) dans les années
1950

En moyenne, en 1967, 43% des entreprises disposent d'un système de contrôle de


gestion. A la fin du XXème siècle, 75% en ont un.

• La comptabilité de gestion : La comptabilité de gestion est un outil de management


qui répond au besoin d'informations chiffrées externes et internes des dirigeants, en
vue de mesurer la performance de l'organisation et de disposer de données pour
aider à la prise de décisions.
La comptabilité de gestion permet une action sur le comportement des personnes qui
composent l'organisation, en particulier leur implication et leur motivation. Elle utilise
les techniques de la comptabilité analytique en les actualisant (par ex., méthode des
coûts à base d'activités) et en élargissant le champ d'analyse (par ex., coût de la qualité,
coût caché, analyse de la valeur et coût cible).

• Le contrôle de gestion : Il est le garant de la bonne santé de la structure en s'assurant


que les ressources sont employées efficacement.
Il intervient également pour fournir les outils qui vont servir aux décideurs pour suivre
l'impact de leurs actions. Celles-ci résultant de décisions de portées stratégiques et
tactiques.
Dans de nombreuses entreprises, il est en charge du management du système de
pilotage avec la prise en charge des tableaux de bord destinés à la direction et aux
responsables opérationnels. Champion de la comptabilité analytique et de l'analyse
des coûts, ce professionnel présente une expertise pointue en analyse comptable. Il
assume également la responsabilité de l'élaboration des budgets.

EXPOSE :

Point de départ du processus en faveur de la diffusion des méthodes d’organisation


rationnelle : la CEGOS

Problématique : Dans quelle mesure pouvons-nous

I. Un contexte favorable au développement de nouvelles pratiques comptables

a. Diffusion des théories concernant la rationalisation des pratiques en entreprise

• Influence exercée par le taylorisme et le fordisme mène vers une rationalisation des
pratiques en entreprise.
• L’ambition des comptables de l’époque de voir leur profession mieux reconnue en
France.
• Emergence d’orgiasmes militant pour l’application de ces pratiques en matière
comptable
• Les technocrates, très influents à l’époque, sont en faveur d’une réorganisation
complète de l’économie par le biais d’une rationalisation générale des pratiques, et
d’un nouvel social basé sur la redistribution des richesses permise par les gains de
productivité engendrées

b. Nécessité de réglementation en matière comptable

• La comptabilité commerciale évolue avec une nécessité de mieux calculer les couts et
faire preuve de plus de rigueur pour pouvoir mieux rendre compte aux actionnaires
• La récurrence des problèmes de concurrence générés par l’usage de méthodes non
uniformisées par les entreprises
• L’importance de plus en plus grande des charges indirectes par rapport aux dépenses
de matières premières et de main d’œuvre de production
• Le besoin pour l’administration fiscale de fixer des règles afin d’encadrer les
déclarations des entreprises

II. Le calcul de

a. Le cout de revient selon le rapport Rimailho…

• Il propose une méthode, d’abord connue sous le nom des « sections d’atelier » puis
des « sections homogènes ».
• On y retrouve le découpage de l’entreprise en centres de charges destinées à être
imputées aux produits fabriqués.

b. … Et sa remise en question

• Un accueil mitigé de la part d’une partie des acteurs économiques


• Crainte de l’introduction du fisc dans leurs finances, réticences à l’idée d’appliquer une
telle méthode
• La normalisation, une atteinte à la libre concurrence et un instrument au service de
l’administration fiscale ?

III. Les travaux de Rimailho comme influence du PCG de 1947 et des théories actuelles
de calcul des couts

a. Xchjklm
b. Les théories actuelles du calcul des couts

La comptabilité créative, apparue ces 50 dernières années, altère-e-elle l’image fidèles que
sont censé représenté les entreprises ?

I. But de la comptabilité créative, un outil pour l’entreprise

a. Une manière pour le dirigeant de valoriser son action


b. La comptabilité créative, instrument d’amélioration des comptes
Schématiquement on peut identifier trois types de procédés selon leurs objectifs et les
documents comptables qu’ils vont impacter :
• Procédés ayant un impact sur la mesure du résultat : ex : les impôts différés actifs
• Procédés ayant un impact sur la présentation du compte de résultat : ex :

II. La comptabilité, transformatrice du lien entreprise/actionnaires

a. Afficher un meilleur niveau de performance

• Améliorer le résultat pour attirer des actionnaires


• « Lissage du résultat »

b. Des dividendes supplémentaires

• Plus de dividendes pour les actionnaires

III. La diversité des méthodes de comptabilité créative

a. Techniques légales

• Réévaluation des actifs (exemple précédent)


• Activer les charges : amortir leur cout sur plusieurs périodes
• Exemples d’activation des charges : casino, saint gobain, air liquide, accord hôtel
• Exceptions à la consolidation des filiales : cession future, intérêts négligeables
• Politique d’amortissements et de dépréciations optimales

b. Les techniques illégales

• Ne pas consolider certains passifs (dettes), ou comptabiliser certains actifs fictifs


• Affaire ENRON : les dirigeants ont créé 3000 sociétés offshores
• Provisionner des charges fictives ou au contraire inventer des revenus fictifs
• Affaire WORLDCOM : création de factures fictives

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