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I) Introduction

La personnalité juive la plus remarquable ayant vécu dans le monde musulman est sans aucun doute
Moshe ben Maïmon ou Maïmonide, aussi connu par son acronyme RaMBaM. Ce grand
philosophe ,homme de science , talmudiste, Théologien, médecin, est l'auteur de nombreux travaux,
surtout de la Mishneh Tōrāh, « somme » en quatorze volumes de la Loi juive, et du Guide des égarés (ou
des perplexes), traité philosophique d'une grande profondeur. À l'exception peut-être de Rachi (Rabbi
Solomon ben Isaac), nul autre rabbin post-talmudique n'a eu plus d'importance que lui pour la
formulation du judaïsme .Son influence sur l'histoire de la philosophie a aussi été très importante. Mais
qui est vraiment Moïse Maïmonide ?

Il ) Biographie

Né à Cordoue le 30 mars 1135, Moïse Maïmonide de son vrai nom Moshe ben Maïmon, est issu d’une
lignée de rabbins et formé très jeune par son père

Maïmon ben Yossef HaDayan à la théologie, à l’astronomie, à la médecine, à la philosophie , aux


mathématiques, métaphysique et à l éthique. Il fut formé par Université Al Quaraouiyine . L’arrivée au
pouvoir, en 1148, des Almohades met fin au règne tolérant des Almoravides. Les juifs et les chrétiens
doivent se convertir ou s’exiler. La famille de Maïmonide séjourne à Fès entre 1159 et 1165. Fuyant à
nouveau le fanatisme, elle doit s’établir en Égypte après un court passage en Palestine. Maïmonide
approfondit sa connaissance de la médecine, lit Hippocrate et Galien. Il échange avec ses
contemporains, en particulier Averroès. Chef de la communauté juive d’Égypte, il est amené à légiférer,
à entrer en relation avec les autorités politiques et les autres leaders.Moïse Maïmonide est auteur de l
école et tradition Philosophie juive, péripatétisme . Parmi ces multiples idées remarquable nous avons l
accord entre la loi et la mais quand est il de ses œuvres ?

III) Bibliographie (Oeuvres et Thèmes abordés)

Maïmonide compose son premier livre à l’âge de treize ou quatorze ans, la Terminologie logique, une
introduction à l’art de philosopher qui lie logique et métaphysique ; les termes essentiels de la
philosophie y sont clarifiés, en particulier la distinction entre puissance et acte. La plupart de ses
ouvrages sont écrits en arabe et traduits ensuite en hébreu. Ils prennent différentes formes et touchent
des domaines variés : texte de circonstance pour défendre les juifs contraints de se convertir à l’islam
(l’Épître de la conversion, 1165), œuvre d’exégèse et de théologien (Commentaire de la Mishna, 1168 ;
Une seconde Tora, 1187), de philosophe (le Guide des égarés, 1190), de médecin (Traité des aphorismes
; Traité des poisons et leurs guérisons, 1198).

1) La Mishnah : œuvre sur la théologie.

En 1158, Maimonide commença à rédiger opus magnum, un commentaire arabe de la Mishnah , qu'il
acheva en 1168. Outre ses élucidations et ses interprétations de la loi rabbinique, cet ouvrage contient
trois monographies sur des sujets philosophiques et théologiques :
En premier lieu, l'introduction générale du commentaire examine les questions majeures concernant le
fondement de l'autorité de la loi rabbinique, ainsi que la méthodologie de la transmission et de
l'interprétation de celle-ci ; elle comprend aussi un développement sur le phénomène de la prophétie et
sur sa relation avec la Loi.

En deuxième lieu, l'introduction au chapitre X du traité de la Mishnah intitulé Sanhedrin aborde la


question du véritable bonheur humain et contient aussi la fameuse interprétation de l'auteur
concernant les treize « Principes du judaïsme » (l'existence, l'unité, le caractère incorporel et la priorité
ontologique de Dieu ; l'interdiction de l'idolâtrie ; la prophétie et l'unicité de la prophétie mosaïque ;
l'origine divine et l'authenticité de la Tōrāh ; l'omniscience de Dieu ; la récompense et la punition, le
messie, la résurrection).

Enfin, l'introduction au traité mishnaïque constitue une préparation à l'éthique et à la psychologie

2) Guide des égarés : œuvre sur la philosophie

Outre son petit lexique des termes philosophiques , les principales contributions de Maïmonide à la
philosophie juive, et à la philosophie en général, furent le monumental Guide des égarés et le Traité des
Huit Chapitres, introduction philosophique au Traité des Pères.Davantage éduqué dans la lecture des
travaux des grands penseurs musulmans que dans le contact personnel avec leurs auteurs, il développa,
outre une connaissance intime de la philosophie arabe, une maîtrise des doctrines d'Aristote. Toute son
œuvre vise à réconcilier la philosophie aristotélicienne et la science avec les enseignements de la
tradition juive. En ce sens, le spécialiste de sa pensée Maurice-Ruben Hayoun écrit que « Nul n'a
synthétisé avec autant de netteté les doctrines cardinles du judaïsme pour tenter de les rapprocher de
l'enseignement du philosophe stagirite .>>

Le Guide des égarés est un texte capital dans l’œuvre de Maïmonide et dans l’histoire de la
philosophie. Accomplissement de la pensée de toute une vie, il a pour but d’expliquer le sens des noms
et des allégories des livres prophétiques. L’ouvrage est présenté comme ésotérique : il s’adresse à
l’homme qui a étudié la philosophie et qui, « croyant aux choses religieuses, est troublé au sujet de leur
sens ». Le propos est donc d’éclairer par la raison le texte révélé pour éviter les confusions induites par
les homonymies, empêcher de prendre l’image pour la chose ou la chose pour l’image.

L’analyse procède à une critique du sens du discours, mais elle se porte également sur les questions
métaphysiques les plus difficiles : pour clarifier le sens des allégories, il faut se reporter à ce qu’elles
signifient. . Pourquoi clarifier les notions de Dieu, de création, de providence, Maïmonide emprunte à la
physique et à la métaphysique d’Aristote tout en les dépassant.

3) Traité des aphorismes , des poisons et leurs guérisons( un grand apport à la médecine )
Maïmonide fut un médecin réputé tant par la pratique que par les écrits théoriques. Il exerça ses talents
à la cour des grands, que ce soit celle des Fatimides, chiites, ou celle du sultan Saladin, sunnite. Des
patients se déplaçaient de Syrie ou de Palestine pour le consulter. Maïmonide s’était tourné vers la
médecine pour des raisons à la fois humanistes et religieuses : le goût de la vérité, l’amour des hommes
justifiait, selon lui, que l’on se consacrât au « noble devoir de faire du bien aux hommes, qui sont les
enfants de Dieu ». Son Traité des aphorismes est à lui seul une somme des connaissances médicales de
son époque.

IV Conclusion

Maïmonide meurt le 13 décembre 1204 à 66 ans et fut enterré à Tibériade Sa postérité sera
considérable au Moyen Âge dans la pensée chrétienne, avec Albert le Grand ou Thomas d’Aquin, ou
chez de grands philosophes postérieurs d’origine juive, comme Spinoza et Moses Mendelssohn.

Maïmonide fut l'un des rares penseurs du judaïsme médiéval dont l'influence rayonna au-delà des
cercles juifs.

De nos jours, il est l'un des philosophes juifs les plus respectés et ses théories reprennent force et
vigueur dans la pensée juive contemporaine. Au cours des siècles suivants, l'influence de Maïmonide fut
source de conflits entre maïmonidiens et antimaïmonidiens.

Il existe ainsi deux lectures académiques de l'œuvre de Maïmonide : l'une qui la voit comme une
tentative de synthèse entre la pensée juive et l'Aristotélisme, l'autre comme une philosophie qui fait de
l'Aristotélisme une vérité, et du judaïsme une allégorie.

Maïmonide intègre en 2021 la liste officielle des auteurs au programme du baccalauréat de philosophie
de l’Éducation Nationale française

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