Le RiRe des

dRagons

Jeu de Rôle Fantastique

dans l’Univers du Hobbit™
et du Seigneur des Anneaux™
Basé sur les romans de J.R.R. Tolkien
 Mont Montagnes Grises
Gundabad
Brande Desséchée

E
Monts Brumeux La Ville d’Edric

Le Désert du Nord
Galford E

E Rivebourg

Château
E d’Orlmond
Erebor
Riviè
re de
la Fo Palais du Roi
E
Monts du Fer
rêt des Elfes
E Dale
E Long Monts du Fer
Entrée de Lac E
la Forêt nté
ha E Esgaroth
nc Bourg-de-Fer
E

Longs Mar
Sen E
tier au
des se
Elf
es uis
Plateaux R
froids

ais
ine
e Na
Aire des Aigles Maison out
le R
Gobelinville E
Carrock de Beorn Vi
eil
E Monts de la
efois
la Forêt Noire it a
utr
ssa
pa
Ici
Haut Col Marches Inférieures
Vieux gué
Vieille Route de la Forêt

Ri
viè
re
Ro
u
Rhun

>
ge
Fort-Bois E Le Pont
du Celduin
Rivière
E Castel-Pic E Couran
te
Borderive
E

Col de montagne Bourg-les-Bois E

Rivière aux Iris

Les Champs
d’Iris
Rhosgobel E
 Facile a Terres Libres
Mont Montagnes Grises
Gundabad Modérée c Terres Frontalières
E Brande Desséchée Difficile n Terres Sauvages
u La Mine du Cœur de Feu
u E
Beinharn Goulets des Zirakinbar
Très difficile o Terres de l’Ombre
E

Le Mont Chenu Montagnes Grises Impressionnante u Terres Ténébreuses

Monts Vallées du E n E
Ville d’Edric Une tombe froide et
E L’Antre du Dragon de Froid
Infranchissable
Gundabad E
balayée par le vent
Brumeux o
Terres Septentrionales
Galford
E de Dale Désert du Nord
c o E
Hautes Rivebourg Le Hall de Grimar
Hautes Vallées E

Vallées Est Royaume Sylvestre

Ouest c Château
c
E d’Orlmond
Riviè Erebor
n re de
la Fo Salles du
E
Monts du Fer
Forêt Noire Septentrionale rêt Roi Elfe
E Dale
Entrée de n E Long Monts du Fer
la Forêt Lac E
é

Les Long
t E
an E Esgaroth
Le Grand Cairn E
nch Bourg-de-Fer
Sent
ier d a uE
Plateaux es E se
lfes uis
froids Moyennes Moyennes R Marches Supérieures

s Mara
n Vallées Vallées Forêt Noire n
Ouest Est Occidentale ine
c a
e Na Le Bois Inférieur
n out
Aire des Aigles Maison lle
R E

is
E de Beorn V iei
Gobelinville Carrock o
s la
E Monts de tre
foi
n la Forêt Noire it a
u
ssa
u pa
Ici
Haut Col Marches Inférieures
Vieux gué Vieille Route de la Forêt

Ri
n

viè
re
Ro
a

ug
Rhun

>
e
Val d’Anduin Fort-Bois E Le Pont
Ouest du Celduin
Rivière
E Couran
E Castel-Pic c
Lisière te
Borderive
Ouest Coeur de la forêt Noire E

c
o
Col de la Bourg-les-Bois E
n
Montagne
Val d’Anduin
Iris
Rivièr
e aux Est
Les Champs c
d’Iris
Rhosgobel E
Le Rire des
Dragons
 - CRÉDITS -
Écrit par John Arcadian, Paul Butler, Gareth Hanrahan, Jon Hodgson, Andrew Kenrick, T.S. Luikart, Paul Mitchener,
Francesco Nepitello, Jacob Rodgers, James Semple, John Semple et Graham Spearing
Les règles de L’Anneau Unique sont une création de Francesco Nepitello et Marco Maggi
Développement des règles additionelles par Amado Angulo

Direction artistique : John Hodgson

Illustration de couverture : San Manley
Illustrations : Jon Hodgson, Sam Manley, Jan Pospíšil et Scott Purdy
Éditeurs : Jon Hodgson, Andrew Kenrick, T.S. Luikart et Francesco Nepitello
Conception graphique et maquette : Paul Bourne
Équipe de développement de la gamme : Jon Hodgson, Robert Hyde, Dominic McDowall et Francesco Nepitello
Relecture : David Rea, Jacob Rodgers, James Semple et Michele Garbuggio

Traduction française : Justine Niogret

Relecture : Camille Boillet et Jean-François Jet

Mise en page : Edge Studio

Responsable éditorial : Stéphane « Grey Wanderer » Bogard

L’Anneau Unique, La Terre du Milieu, Le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux, et les personnages, objets, événements et
lieux qu’on y trouve sont des marques déposées de The Saul Zaentz Company d/b/a Middle-earth Enterprises et sont
utilisés par Sophisticated Games Ltd sous licence. Tous droits réservés à leurs propriétaires respectifs. Édition française
par Edge Studio. Distribution par Novalis, 18 rue Jacqueline Auriol, Quartier Villaroy, BP 40119, 78041 Guyancourt
Cedex, France. Tél : 01 34 52 19 70. Conservez ces informations dans vos archives. Imprimé en Lituanie.

Plus d’informations sur

EDGE-STUDIO.NET
ISBN : 84-354076-3148-9

Toute reproduction partielle ou totale de ce livre, ainsi que son traitement informatique et sa transcription sous
n’importe quelle forme et par n’importe quel moyen électronique, photocopie, enregistrement ou autre, sont
rigoureusement interdits sans l’autorisation préalable et écrite du titulaire du copyright et de l’éditeur.

TM

2
 - SOMMAIRE -
Acte Deux – À Propos des Dragons 68
Introduction 4 Acte Trois – L’Ombre de ses Ailes 72
Comment Utiliser cet Ouvrage 5
Acte Quatre – La Nouvelle Désolation 79
Le Passage des Années 6
Acte Cinq – Le Passage de la Gorge 85
Acte Six – Par la Discrétion et la Malice 89
L’Aiguille d’Argent 7 Acte Sept – Tuer le Dragon 93
Phase d’Aventure 7
Épilogue 95
Acte Un – À la Porte du Négoce 7
Acte Deux – Fouiller les Routes 13
Acte Trois – Des Voleurs à Dale ! 16
En Eaux Sombres 96
Phase d’Aventure 96
Acte Quatre – La Cachette des Bandits 19
Acte Un – À l’Enseigne de la Fourche à Anguilles 97
Épilogue 23
Acte Deux – L’Apprentie 101
Acte Trois – Histoires, Secrets et Mensonges 104
Entre le Marteau et l’Enclume 24 Acte Quatre – La Guilde des Artisans 106
Phase d’Aventure 24
Acte Cinq – Les Pierres des Elfes et l’Or des Nains 109
Acte Un – Du Gravier dont on fait les Montagnes 25
Acte Six – Chuchotis dans le Noir 111
Acte Deux – Un Sinistre Marché aux Jouets 27
Acte Sept – Écumes et Ravages 114
Acte Trois – Monter la Colline et Descendre à Dale 29
Épilogue – Le Passé ne Meurt Jamais 117
Acte Quatre – Un Seigneur Intéressé 35
Acte Cinq – Sous la Montagne 38 Les Ombres du Nord 118
Acte Six – Trahisons et Sagesse 41 Phase d’Aventure 118
Épilogue 42 Acte Un – Des Visiteurs Attendus 118
Acte Deux – Le Val des Os 120
Sous le Tertre 43 Acte Trois – Un Accueil Chaleureux 127
Phase d’Aventure 43 Acte Quatre – La Cité des Clochers 133
Acte Un – À la Cour d’un Roi en Deuil 45 Acte Cinq – Informations Précieuses 139
Acte Deux – Vers les Goulets des Montagnes Grises 48 Acte Six – Un Concile de Rois 141
Acte Trois – Chasse dans le Désert 49 Acte Sept – Fuite sous la Montagne 143
Acte Quatre – Le Mausolée 54 Épilogue 147
Acte Cinq – Des Ailes de Fer 58
Acte Six – Les Nuages s’Amoncellent, Encore 59 Appendices 152
Épilogue 63 Le Sorcier de Forod 152
Autres Nazgûl 154
Laissez Dormir le Dragon qui Dort 64 Capacités Spéciales des Spectres de l’Anneau 155
Phase d’Aventure 64
Acte Un – Une Fumée sur l’Horizon 65 Index 157

3
 Le Rire des Dragons
- INTRODUCTION -
Smaug partit alors d’un rire véritable…
« Une revanche ! s’écria-t-il avec un grand
reniflement - et la lueur de ses yeux éclaira
brusquement la salle du sol à la voûte comme
un éclair écarlate. Une revanche ! Le Roi sous la
Montagne est mort et où donc sont ses parents
qui oseraient aspirer à la revanche ? Girion,
Seigneur de Dale, est mort… et où sont les
fils de ses fils qui oseraient m’approcher ? »
Le supplément Le Rire des Dragons contient six aventures
prêtes à jouer. Il s’agit de scénarios complets se déroulant
à l’ombre du Mont Solitaire, aux côtés des Nains d’Erebor
et des Hommes de Dale. Ils sont jouables séparément ou
comme une campagne se déroulant autour de l’an 2956.
Nous conseillons de jouer ces aventures après avoir lu
le supplément Erebor : même si sa possession n’est pas
indispensable pour profiter des scénarios de ce volume,
il contient bon nombre d’informations qui aideront le
Gardien des Légendes à densifier son histoire.
Sauron, qui désirait voir la région ravagée par le Feu des
Dragons et le fer des épées, a dû revoir ses plans après la mort
de Smaug et le retour de l’espoir dans les Terres Sauvages. Le
Seigneur du Mordor, contré par Gandalf, a ordonné à l’un
des Spectres de l’Anneau de quitter Minas Morgul et de par-
tir pour le Rhovanion afin d’amener la ruine sur le Nord.
4
Cette fois, l’agent de Sauron agira avec subtilité : il fasci-
nera les Hommes et pervertira les désirs des Nains et des
Elfes, afin que leurs actions combinées servent au mieux
les buts secrets de la Tour Noire.
Voici le résumé des six aventures présentes dans ce
supplément :
L’Aiguille d’Argent
Un mystérieux chef de bande, dont on ne connait que le
nom, Longo, vole un merveilleux artefact se trouvant à
Dale. Les aventuriers doivent arrêter ces bandits ! Ils se
retrouvent aux prises avec des Orques dans les marais,
et devront peut-être même tirer l’épée dans les rues de
Dale. Les indices amènent les héros à comprendre qu’une
conspiration se tisse dans l’ombre.
Entre le Marteau et l’Enclume
La compagnie sauve le Nain Balin et l’aide à démêler le
vrai du faux : de nombreux évènements troublants se sont
déroulés à Dale. Les héros découvrent un plan machiavé-
lique capable de saper la paix en Erebor, et font tout leur
possible pour éviter ce terrible sabotage.
Sous le Tertre
L’héritage de la Maison Girion a été découvert et risque de
semer la discorde entre les couronnes d’Erebor et de Dale.
Il faudra beaucoup de diplomatie pour que les anciennes
querelles ne refassent pas surface.

Laissez Dormir le Dragon qui Dort
Dans la Brande Desséchée, quelqu’un ou quelque chose a
éveillé la colère d’un Dragon, et le Ver menace de lâcher
toute sa fureur sur le pays de Dale. Les compagnons
doivent se rendre au Pic de Zirakinbar, dans une tentative
désespérée d’éviter la destruction d’Erebor.
En Eaux Sombres
Les Compagnons se trouvent à Esgaroth pour les Fêtes du
Dragon. Ils sont venus voir la future statue du Roi Bard,
mais se retrouvent empêtrés dans une intrigue pleine de
vengeance, de secrets et de mensonges.
Les Ombres du Nord
Balin prévient les compagnons qu’une menace terrible
rampe vers la Montagne et Dale, mais cette information lui
a été soufflée par l’Ennemi. Les héros devront regagner leur
liberté grâce aux liens d’amitié qu’ils ont su tisser. Ils feront
ensuite face aux serviteurs de l’Ombre les plus puissants, et
essayeront d’éviter une guerre ouverte entre Dale et Erebor.
Comment Utiliser cet Ouvrage
Même si vous choisissez de faire jouer les aventures de ce
volume sans les relier entre elles, une histoire complexe peut
être lue entre ces lignes. Le Seigneur des Ténèbres martèle de
toute sa force le lien unissant Bard et Dáin, ainsi que leurs
deux cités. Les agents de Sauron travaillent en secret pour
semer méfiance et querelle, déformant les vœux des mortels
et les utilisant comme pions pour frapper à leur place.
5
Introduction
Les paragraphes suivants décrivent les personnages qui
apparaissent dans ce livre, menaçant ou protégeant l’unité
des Royaumes du Nord.
Le Sorcier de Forod
C’est le grand architecte des manigances présentées dans ce
supplément. Le Sorcier de Forod est l’un des neuf Nazgûl.
Les Elfes le connaissent sous le nom de Morlach, la Flamme
Noire : avant que le Seigneur des Ténèbres ne capture son
esprit dans ses rets de promesses de savoir infini, c’était un
noble et un sage parmi les Hommes du nord du Rhovanion.
Sauron lui offrit un des Anneaux de Pouvoir : Morlach accéda
effectivement à une sorcellerie d’une puissance fabuleuse,
mais l’Anneau le condamna à disparaitre et à ne plus être
qu’un Spectre sans corps. Lorsque le Sorcier abandonna sa
carcasse humaine derrière lui pour devenir l’un des Nazgûl,
Sauron l’envoya ravager le Nord. On chuchote parfois que
c’est grâce à ses œuvres que les Dragons du Désert du Nord
furent éveillés et attaquèrent les Montagnes Grises.
À présent, le Sorcier de Forod a été rappelé dans le Nord
sur ordre de son maître. Le Spectre connait parfaitement
les terres et les peuples du Rhovanion et il compte bien
puiser dans son savoir pour faire grandir le lierre étouf-
fant de la discorde et du ressentiment. Lorsque les liens
entre les Peuples Libres se seront usés au contact irritant
de trop nombreuses querelles, un unique coup bien porté
saura tout déliter. S’en prendre à la vie de Bard ou Dáin ne
suffirait pas : il faut briser l’âme et l’espoir de cette terre,
et préparer ses habitants à porter le joug du Mordor lors-
qu’il s’abattra sur leurs épaules.
 Le Rire des Dragons
Dans la plupart de ces scénarios, les compagnons ne
verront jamais Morlach et se contenteront d’être témoins
des retombées de ses plans. Dans l’aventure finale, toute-
fois, Les Ombres du Nord, les joueurs sauront forcer le
Sorcier à sortir des coulisses, dans une tentative désespé-
rée de détruire le trône d’Erebor. (Pour les caractéristiques
du Sorcier de Forod, voir les Appendices page 152.)
Hakon et Jofur
Hakon et Jofur apparaissent dans ce supplément comme
deux courtisans très bien placés auprès du Roi Bard. Ils
le conseillent dans ses décisions quotidiennes et ont leur
siège aux réunions et cérémonies officielles à partir de
l’an 2957, lorsque l’humeur du roi change et qu’il se tient
de plus en plus éloigné de son peuple. Leur aide est appré-
ciée, mais certains affirment que les deux nobles tirent
avantage de la faiblesse actuelle du roi.
Le Seigneur Hakon
Tous les serviteurs de Sauron ne sont pas des Spectres.
Hakon est un thegn Bardide, et autrefois un riche et
influent commerçant de la Ville du Lac (croisé pour la pre-
mière fois dans Erebor, page 58). Il a tout perdu lorsque
Smaug a mis Esgaroth à sac, et Hakon n’a cessé, depuis,
de lutter pour retrouver sa gloire disparue. Hakon se
construit depuis des années un réseau de bandits, de
voleurs et de criminels, tout en se faisant passer pour un
des alliés les plus loyaux du Roi Bard.
Lorsque Morlach est revenu dans le Nord, il a rendu visite
au thegn dans son domaine des Marches Supérieures, et
là, le Nazgûl a fait une offre qu’Hakon n’a pas pu refuser.
Depuis, Morlach tient le thegn dans le creux de sa main
armurée d’acier.
Morlach a fait croire à Hakon que ce dernier ferait un
meilleur roi que Bard, et le thegn met donc toutes ses res-
sources et ses plans au service d’un seul but : la chute
du roi. Hakon ne sait pas que la couronne, promise par
l’Ombre, ne touchera jamais sa tête si jamais les plans du
Mordor se déroulent comme prévu.
Le Seigneur Jofur
Le thegn Jofur est né dans une famille venue du sud des
Marches Inférieures pour s’installer à Esgaroth il y a
longtemps. C’est l’un des représentants de Dale, et il est
6
persuadé que le bien-être du Royaume devrait reposer sur
un conseil de sages et un réseau de lois, et en aucun cas
sur de violentes interventions de seigneurs trop brutaux
(ou de soi-disant « héros », puisqu’on en parle). Cette posi-
tion le mettra en porte-à-faux avec le thegn Hakon, même
si Jofur ne soupçonne pas ce dernier d’être autre chose
qu’un peu trop ambitieux.
Ses idéaux inflexibles et son refus de trouver un terrain
d’entente pourraient faire de lui, aux yeux des compa-
gnons, le méchant de l’histoire. Les héros ont de grandes
chances de ne pas apprécier le thegn, voire de le soup-
çonner d’un crime grave. Rien n’est plus loin de la vérité,
car Jofur est d’une loyauté sans faille : son comportement
s’explique par le fait qu’il sait, avec un Roi si affaibli, à
quel point la sécurité du royaume est fragile.
Balin, fils de Fundin
C’est l’un des Nains de la compagnie de Thorin, et il a
donc accompagné Bilbo dans son aventure jusqu’au
Mont Solitaire. Balin est l’un des plus farouches défen-
seurs de la paix en Erebor : il œuvre d’arrache-pied
comme serviteur loyal du Roi Dáin et Bard le considère
comme un ami précieux. Bouleversé de voir ce pour quoi
il a travaillé toute sa vie partir en fumée, Balin cherche
à préserver à tout prix l’amitié entre les deux royaumes.
Il fera tout ce qui doit être fait pour maintenir la paix
et la prospérité qui fleurissent en Erebor et Dale depuis
la mort du Dragon. (Pour en savoir plus sur Balin, voir
Erebor, page 22.)
Le Passage des Années
Si vous voulez suivre le rythme temporel préconisé par le
Livre de Base, il vous faudra plusieurs années pour faire
jouer toutes les aventures présentées dans ce supplément.
L’Aiguille d’Argent pourrait commencer en 2957, un an
après la mort tragique de la Reine Una. Au rythme d’une
aventure par année, le scénario Les Ombres du Nord
s’ouvre en 2962.
Un rythme plus soutenu pourrait lancer L’Aiguille
d’Argent et Entre le Marteau et l’Enclume la même
année, Sous le Tertre l’année qui suit, Laissez Dormir
le Dragon qui Dort le printemps suivant et En Eaux
Sombres la même année ou celle d’après. Quoi qu’il en
soit, il faudra laisser passer du temps avant la dernière
confrontation dans Les Ombres du Nord.

L’AIGUILLE
- D’ARGENT -
• Quand ? Cette aventure se déroule à la fin de l’été 2957.
• Où ? Les compagnons commencent l’aventure à Dale,
puis quittent la ville pour débusquer le chef d’un
groupe de bandits, avant de combattre ces derniers
dans les rues de la Vieille Ville.
• Quoi ? La compagnie recherche le chef d’une troupe
de hors-la-loi qui rôde sur le pays de Dale. Les héros
découvrent que les bandits vont s’en prendre à une
femme âgée ayant en sa possession un objet d’une
grande valeur.
• Pourquoi ? La vieille femme possède un objet merveil-
leux recelant un grand pouvoir. Il s’agit d’une aiguille
d’argent qui donne quasi-vie aux broderies faites en
l’utilisant.
• Qui ? Kelda, la brodeuse en question, est la cible de
Longo, le chef des bandits.
Phase d’Aventure
Cette aventure se divise en quatre actes.
Acte Un – À la Porte du Négoce
Les marchands quittent Dale : leurs chariots débordent
de provisions et leurs oreilles d’histoires de bandits. Des
hors-la-loi s’en prennent à une vieille femme. Un gentil
Hobbit loin de chez lui pense connaitre la raison de cette
attaque.
Acte Deux – Fouiller les Routes
Les bandits et leur chef, Longo, ont été vus sur la route
de Dale. Les compagnons quittent la ville pour chercher
les hors-la-loi, mais ils trouveront plus que de simples
voleurs de grand chemin.
Acte Trois – Des Voleurs à Dale !
La compagnie se précipite à Dale, mais trouve la maison
de Kelda déjà dévorée par les flammes. Profitant de la
foule, les bandits s’enfuient avec leur butin.
7
L’Aiguille d’Argent
Acte Quatre –La Cachette des Bandits
La confrontation finale a lieu dans les ruines de la
Vieille Ville.
Épilogue
La compagnie décide du sort de Longo et de l’Aiguille
d’Argent.
À propos de Reliques et d’Aiguilles
Cette Aventure met en scène deux Artefacts Merveilleux,
dont un maudit. Longo, un Hobbit devenu chef d’une
troupe de brigands, a trouvé dans les Hauts des Galgals,
il y a de cela des années, un fourreau de dague noir.
Ouvragé par les Hommes de l’Ouistrenesse, le fourreau
est souillé par une Malédiction de Faiblesse. Il a éveillé de
sombres pensées de violence et de meurtre dans l’esprit du
Hobbit, et l’a condamné à une vie de méfaits. Le Hobbit
maudit cherche actuellement l’Aiguille d’Argent, un
ancien objet manufacturé par les Elfes et utilisé durant
des siècles pour coudre et broder de splendides vêtements.
Le destin l’a confiée à Kelda, une brodeuse de Dale (voir
page 9). Longo a été informé de l’existence de l’Aiguille
par les agents du Sorcier de Forod, qui désire récupérer
l’artefact afin de servir son plan : amener le désespoir et
la tristesse sur les terres environnantes. Longo n’a pas
besoin d’une raison pour voler cet artefact : sa soif de
pouvoir se suffit à elle-même.
–Acte Un –
À la Porte du Négoce
C’est la fin de la saison du commerce d’été à Dale. Depuis
des jours, la Voie des Marchands grouille de chariots
débordants de marchandises quittant la ville. Les ache-
teurs venus de toutes les Terres Sauvages et au-delà vident
la Place du Marché, emportant avec eux des tonneaux de
poissons salés pêchés dans la Rivière Courante, des arcs
longs et des boucliers portant la marque de fabrique de
Dale, ou encore des ouvrages en bois manufacturés par
les Elfes de la Forêt Noire. Mais à tout seigneur tout hon-
neur, ce sont les jouets magiques inventés par les Nains du
Mont Solitaire qui attirent tous les regards, ainsi que les
pyrotechnies de Dale.
 Le Rire des Dragons
La Porte est Close
La compagnie arrive tout juste en vue de la ville. Peut-être
vient-elle de résoudre une autre aventure et est-elle venue
chercher à Dale un peu de repos bien mérité, ou y a-t-elle
été conviée par un Garant influent. Quoi qu’il en soit, les
héros se trouvent sur la Voie des Marchands, suivant le
flot de commerçants attendant d’enter en ville.
Alors que les héros approchent de la porte, ils voient
que les battants sont clos et qu’une foule s’est amassée
devant les murailles. Si les compagnons approchent, ils
découvrent qu’un chariot transportant de lourds blocs
de pierre s’est renversé au milieu de la route. Une de ses
roues est brisée, et un Nain âgé est couché sous le véhi-
cule, inconscient. Une dizaine de Nains tente de dégager
la victime, et les héros peuvent suivre leur conversation :
l’accident est survenu alors que le vieux Nain se querel-
lait avec un membre de sa propre famille, un jeune Nain
actuellement assis au bord de la voie, si angoissé qu’il se
tire sur la barbe. La foule fait entendre son déplaisir : elle
veut entrer en ville, mais les portes ont été closes le temps
que des représentants de Dale viennent examiner le lieu de
8
l’accident. Rapidement, une dizaine de gardes entrouvrent
un battant et se faufilent à l’extérieur. Ils tiennent quelques
mules en longe et fendent la foule avec difficulté jusqu’au
chariot renversé. Il semble qu’il n’y a rien d’autre à faire
qu’aider les Nains à libérer le passage. Les héros voulant
prêter main-forte sont repoussés comme des enfants trop
curieux… C’est une affaire officielle et Tout Doit Être Fait
Comme Il Convient.
Patience
En attendant que le chariot soit repoussé, la foule se dis-
perse en groupes disparates le long des murailles. Il monte
de ces groupes un énorme brouhaha qui ne semble être
qu’une longue récrimination : tout le monde se plaint et
l’énervement ne fait aucun doute. Le calme des gardes est
mis à rude épreuve alors que chaque commerçant semble
venir les voir tour à tour pour leur expliquer comment
faire leur travail.
Un groupe d’étrangers humains semble choisir une solu-
tion plus sereine que les autres, et va s’assoir en cercle, à
gauche des portes fermées, et commence à faire du thé
sur un petit feu de camp. À en juger à leurs vêtements, les
étrangers viennent de l’est. Il devient vite évident que l’at-
tente sera longue, et d’autres commerçants et voyageurs
prennent exemple sur eux : de petits camps improvisés
naissent sur la route et ses abords.
J’attendrai, le jour et la nuit…
Dans une foule de commerçants à l’âge certain et de
jeunes apprentis, une demi-douzaine de compagnons
armés ne passe pas inaperçue. Très vite, les héros sont
le centre de nombreuses conversations, et on leur pose
d’étranges questions : la plupart concernent la sécurité
des routes des Terres Sauvages, et des bandits, qui, dit-on,
se sont mis à sillonner les voies de commerce.
Chaque interlocuteur a entendu une rumeur sur Longo et
sa troupe de coupe-jarrets. La nature exacte de cette troupe
reste toutefois assez obscure, et aucune des rumeurs ne se
recoupe véritablement. Certains parlent de demi-Orques,
d’autres mettraient leur main au feu qu’il s’agit d’Elfes
renégats, alors que d’autres marchands murmurent que
ces bandits sont dans la foule en cet instant.
Des Visages dans la Foule
Dans la foule, se trouvent des personnages avec qui les
compagnons pourraient vouloir interagir, ou qu’ils pour-
raient tout simplement remarquer. Puisque la compagnie

va attendre un long moment, le Gardien des Légendes
peut utiliser les paragraphes qui suivent pour générer les
échanges entre les joueurs et les différents commerçants.
Kelda – Brodeuse d’un âge certain
Kelda est une vieille Bardide aux longs cheveux gris pris
dans un turban coloré, noué comme on le fait au sud de
Dale. Elle est assise en tailleur, par terre, et brode un petit
motif sur la robe d’une fillette. Elle utilise une aiguille par-
ticulièrement fine et un très beau fil rouge. Sous ses mains
expertes, se dessine bientôt un petit serpent qui s’enroule
autour des boutonnières de la tunique de l’enfant. La
fillette est fascinée, comme si elle regardait un véritable
tour de magie. Kelda vit à Dale et attend de pouvoir rega-
gner sa maison. Elle revient tout juste d’une visite dans sa
famille d’Esgaroth.
Thulim, Neveu de Dulin – Maçon Nain
Thulim est le jeune Nain qui a causé l’accident. Il est
rongé par l’angoisse de voir son oncle dans cet état, et
serait extrêmement reconnaissant si l’un des héros aidait
son oncle (Thulim lui offrirait ses services d’artisan sans
rechigner). Dulin, l’oncle, n’est pas sérieusement blessé,
mais il tient à inquiéter son neveu et lui fera boire ce calice
jusqu’à la lie. Une fois dégagé de sous le chariot, il n’aura
en fait que quelques bosses sans gravité.
9
L’Aiguille d’Argent
Les Gardes de Dale
Trois membres de la garde surveillent la foule et pré-
viennent les nouveaux arrivants qu’il faut attendre sur le
côté de la route. Ils sont très fâchés de la situation et ne
supporteront aucune interférence de la part des compa-
gnons ou des voyageurs.
Clovis – Un Hobbit
Un Hobbit, dont on remarque tout de suite le gros nez et
la masse de cheveux striés de gris, partage son pain et son
fromage avec des voyageurs, tout en parlant des récents
troubles. Il dit s’appeler Clovis, et est le premier à faire
mention de Longo et de sa bande de coupe-jarrets.
Si on lui demande de parler de lui, Clovis répond sans se
démonter qu’il a justement été enlevé par ces bandits alors
qu’il se rendait au Gué de Sarn, dans la lointaine Eriador.
Il s’estime très chanceux d’être encore en vie. Il explique
qu’il cherche une caravane partant vers l’ouest pour enfin
rentrer chez lui, mais que sa mésaventure lui a appris à
bien choisir ses compagnons de route. Clovis a un visage
très marqué, signe des épreuves qu’il a traversé mais il
dégage une impression de confiance sereine, étonnement
proche de celle qu’on croise parfois chez les aventuriers
les plus chevronnés.
 Le Rire des Dragons
Katun – Marchande Orientale
La cheffe de la compagnie des Hommes de l’Est est une
femme mûre, au sourire joyeux et au regard pénétrant.
Elle offre du thé à tous ceux qui approchent de son camp.
Elle attend patiemment que les portes rouvrent, et conseille
aux héros de prendre leur mal en patience.
Bavardages
Les discussions vont bon train en attendant que les portes
s’ouvrent. Voici quelques échanges qui nourriront cette
atmosphère.
• « Kelda est l’une des meilleures brodeuses de Dale. Ses
ouvrages ne sont pas précieux à proprement parler, si
vous voyez ce que je veux dire, avec de l’or et des pierres
fines, mais ses broderies semblent tellement vivantes ! »
• « Vous vous rendez compte que les Nains qui ont cassé
leur roue, là, ils voulaient vendre leurs pierres au double
du prix du marché ? Tout ça parce que ça a été taillé par
des Nains… Je ne veux pas me réjouir, mais… »
• « Ce Hobbit est la gentillesse même ! Je suis un peu
patraque, et il m’a donné la recette pour un remède de
chez lui. Je l’ai invité à passer par chez moi s’il revient
à Dale. »
• « Je suis bien content d’être passé par les Goulets des
Montagnes Grises. On dit que ce bandit, ce Longo,
reste sur les routes du Sud, et qu’il détrousse tous ceux
qui y passent ! »
10
• « Je fais quoi, moi, avec mes dix peaux à tanner ? Il faut
bien que je les racle avant qu’elles pourrissent ! »
• « Oh, allez ! Longo n’est pas une menace ! J’ai raconté
à ce Semi-homme, là-bas, la fois où je suis tombé nez
à nez avec une Araignée dans la forêt ! d’ailleurs
vous savez quoi ? Il m’a soutenu qu’il avait fait par-
tie d’un groupe qui avait tué quatre Araignées par-
lantes ! Ce qu’il ne faut pas entendre, de nos jours…
Les plus gros mensonges sortent souvent des plus
petites bouches. »
• « J’ai entendu parler d’un petit guignolet du Dorwinion
de derrière les fagots, si doux que rien qu’une goutte,
et tout le reste goûtera comme de l’eau de flaque !
Et bien vous savez quoi ? On m’en payerait un verre
que je refuserais. Si je devais goûter un truc de cet
acabit, je me dégouterais de la bière. Et ça, moi
vivant, jamais ! »
• « Vous allez voir que si cette charrette n’est pas déga-
gée d’ici dans l’heure, ça va remonter jusqu’au roi. Et
on verra s’il laisse encore les Nains faire leur petit tra-
fic ici ! Ma main à couper que ce sont des Nains des
Monts du Fer. Les nôtres ne feraient jamais un coup
pareil ! »
La Rixe
Au milieu de la foule, trois Hommes gardent les yeux fixés
sur Kelda, la brodeuse. Ils portent des vêtements de route,
bottes et cape comprises, et l’un d’eux a même un heaume
cabossé avec lui. Ils attendent de pouvoir s’approcher
d’elle pour la détrousser. L’occasion qu’ils cherchaient
arrive lorsqu’un lourd grincement monte du chariot enfin
trainé hors du passage par les mules : tout le monde se
relève et va s’agglutiner devant les portes qui ne tarderont
plus à s’ouvrir.
Alors que l’attention de la foule est détournée, les trois
Hommes passent à l’action : ils fendent la foule en silence
vers Kelda qui rassemble ses affaires. La brodeuse pousse
un cri quand ses agresseurs la plaquent au sol et tentent
de lui arracher un objet qu’elle tient en main.
Si les compagnons se précipitent au secours de Kelda, ils
trouvent déjà Clovis à ses côtés : le Hobbit a tiré sa dague
et réussi à mettre les trois Hommes en fuite. Les voleurs
s’enfuient en traversant le camp de Katun, la marchande
de l’Est, et disparaissent rapidement.

Ce qu’il Advient Ensuite
La poussière retombe à peine que les gardes arrivent sur
les lieux et en profitent pour disperser la foule. Kelda n’a
que quelques bleus, et si on lui pose la question, est inca-
pable de dire pourquoi on s’en est pris à elle. Elle précise
que les voleurs en avaient après son sac à ouvrages, qui
ne contient rien de grande valeur : des porte-bonheurs,
des ciseaux, des petits tambours de broderie ainsi
qu’un assortiment d’aiguilles. Ses bobines de fil d’or et
d’argent, qu’elle utilise d’ailleurs très peu, sont rangées
dans son sac à dos. Kelda ajoute qu’elle a entendu l’un
des Hommes prononcer le nom de Longo, et se demande
ce que le chef des bandits pourrait bien lui vouloir.
Clovis affirme lui aussi avoir beaucoup entendu parler de
ce chef de bande.
« Les gens sont toujours contents de parler à un Hobbit,
alors j’en entends de belles. On m’a souvent dit que ce
Longo est un Oriental, mais allez savoir, tout le monde
veut de l’exotisme ! D’autres affirment que les ban-
dits viennent de l’est, mais sans doute des Marches
Supérieures, pas de Khand non plus ! Si vous voulez trou-
ver Longo, vous devriez commencer à fouiller du côté de la
rivière, pas loin d’ici. »
Si l’un des héros a échangé quelques mots sympathiques
avec Katun, elle approche à son tour, et dit qu’elle aussi
a entendu les voleurs parler du chef de bande. Elle ajoute
que ça n’est pas la première fois, d’ailleurs, et que le nom
de Longo revient souvent dans les conversations. Elle
aussi a entendu la rumeur que Longo serait un Oriental,
mais elle doute fortement que les brigands viennent
d’aussi loin, et elle tient à ce que la réputation de son
propre peuple reste sans tache. Puisque les compagnons
sont des aventuriers, ne pourraient-ils pas régler le pro-
blème, et livrer Longo à la justice ? Katun propose de
monter une cagnotte avec les autres marchands pour les
dédommager de leurs efforts.
Les Portes s’Ouvrent
Enfin, la Porte du Négoce s’ouvre à nouveau, et les
allées-venues reprennent à leur rythme habituel. Il ne
reste, le long des murailles, que des branches à moitié
brûlées et des restes de nourriture, là où se trouvaient il
y a encore quelques minutes des dizaines de petits camps
de fortune dressés à la va-vite.
11
L’Aiguille d’Argent
Les compagnons peuvent enfin entrer dans la ville,
vaquer à leurs affaires et profiter pleinement du confort
de Dale (le Gardien des Légendes peut utiliser les infor-
mations contenues dans Erebor à sa convenance, à par-
tir de la page 34).
Sous le Nez de Tous
Le Hobbit connu sous le nom de Clovis est le chef de
bande qu’on appelle Longo. C’est un personnage retors
qui ruse pour arriver à ses fins. Clovis, qui semble pour-
tant digne de confiance, utilise les informations qu’on lui
confie pour se débarrasser de tout ce qui se trouve entre
lui et le but qu’il s’est fixé.
Il a bel et bien été fait prisonnier par des brigands, et
lorsqu’il raconte cette histoire, le moindre détail en est
véridique. Bien que froid, il sait puiser dans ses émotions
et ses souvenirs de l’époque pour donner du corps à son
histoire (des jets d’Intuition dans le but de démêler le
vrai du faux en l’écoutant ne révèlent qu’une chose :
Clovis est méfiant et a traversé beaucoup d’épreuves).
De même, Clovis souhaite réellement retourner dans
la Comté, mais tout d’abord, il veut amasser une
petite fortune.
Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il est le fils unique d’un
aubergiste, né dans une famille prospère du Quartier
Sud. Son esprit a toujours été rebelle, et Longo rêve d’or
et de gemmes enfouies depuis tout petit. Lorsqu’il a
décidé de quitter la Comté, il n’était encore qu’un ado-
lescent ! Il a fait une mauvaise rencontre : un groupe dis-
parate de Grandes Gens et de Hobbits, tirant leur maigre
subsistance de vols et de crimes à la sauvette, commis
au gré de trop rares rencontres dans les terres désolées
de l’Eriador…
Après plusieurs années de ce régime, Longo décida qu’il
en avait assez vu. Il mit au point un plan absolument sor-
dide : avec l’aide de deux habitants de Bree, il mit à sac le
trou de Hobbit de son propre père et vola les bijoux de la
famille et de précieux mathoms. Longo et sa fine équipe
s’enfuirent au sud, mais avant d’atteindre le Gué de Sarn,
le Hobbit retrouva ses esprits et dit à ses équipiers qu’il
avait changé d’avis. Il leur ordonna de lui donner tout le
butin et de partir. Les deux Hommes eurent une réponse à
laquelle on se serait attendu : ils poignardèrent Longo. En
dépit de ses blessures, le Semi-homme réussit à s’enfuir et
sa course l’amena dans les Hauts des Galgals.
 Le Rire des Dragons

Longo n’a que peu de souvenirs des nuits qu’il a passées
dans les Hauts des Galgals, et ceux qui lui restent sont
parcellaires. Il se souvient que sa jambe saignait abon-
dement, d’une terrible voix glacée et d’une ombre plus
froide encore, qui glissait sur lui alors qu’il s’engouffrait
sous l’un des tertres pour se mettre à l’abri de la pluie bat-
tante. Lorsque Longo regagna la Route du Nord, il portait
un fourreau de dague noir, et ne se souvenait absolument
pas de comment l’objet s’était retrouvé à sa ceinture.
Au fil du temps, Longo apprit certains des secrets de ce
« trésor ». Le Hobbit se rendit compte que lorsqu’il por-
tait l’objet, il avait une confiance en lui à toute épreuve,
et qu’il pouvait parfois influencer ses interlocuteurs.
Mieux : de temps à autre, ils lui obéissaient et le suivaient.
Malheureusement, il se découvrit aussi une soif terrible
pour manipuler les autres et les faire servir ses propres
buts, bref, les voir comme des pions ou des proies.
Armé de son esprit vif et de son fourreau souillé par
l’Ombre, Longo partit à l’est en passant par les Monts
Brumeux et les Terres Sauvages. Là, il fit venir à lui des
brigands, des voleurs et des détrousseurs de grand che-
min : des Hommes sur qui il exerçait son emprise, les
séduisant par ses ambitions démesurées et son charisme.
Lui et sa bande parvinrent à se faire une place au soleil,
et ils attirèrent enfin l’attention du Sorcier de Forod : les
bandits avaient un vrai potentiel de nuisance.
Il y a peu, Morlach a confié à Longo des informations
sur l’Aiguille d’Argent et lui a demandé de la lui appor-
ter. Le Sorcier a promis une forte récompense, mais cela
a rendu Longo méfiant… si méfiant qu’il a décidé de
voler l’objet pour lui-même, et d’étudier l’artefact pour
en deviner la véritable valeur. Ensuite, peut-être qu’il
le confiera à quelqu’un, contre monnaie sonnante et
trébuchante.

Le Fourreau Noir
Forgé d’acier noir, léger, solide et enchâssé de nombreuses La Malédiction
pierreries, ce fourreau de dague a longtemps gît dans l’ombre
La Malédiction de Faiblesse liée au fourreau a poussé Longo
des Hauts des Galgals. Le forgeron qui l’avait manufacturé
à devenir Meurtrier (voir Fondcombe, page 102), faisant
lui avait adjoint une bénédiction de Présence, afin que, porté
chuter le Hobbit dans l’Ombre. Lorsque Morlach est arrivé
par un Capitaine de Guerre, ce fourreau offre une autorité
au pays de Dale, il n’a pas fallu grand-chose pour que Raddal
sans pareille. Mais la nuit éternelle des Galgals a souillé l’ob-
et Maugor, les Orques de Dol Guldur (voir pages 14 et 21),
jet, et lorsque Longo a volé l’artefact dans la tombe, la malé-
parviennent à enrôler le Hobbit comme informateur.
diction a dévoré le Hobbit et changé son existence à jamais.

La Bénédiction
Lorsque Longo porte le fourreau à la vue de tous (il y range son
couteau), son charisme dépasse, de loin, sa prestance naturelle.
De même, tout le monde prend ce qu’il dit pour argent comp-
tant. Les membres de sa bande le vénèrent presque, et aucun
d’eux ne songerait un seul instant à le trahir ou à déserter.

Les compagnons n’ont, de base, aucune raison de se méfier de

« Clovis » : dussent-ils changer d’avis, le pouvoir du fourreau
les empêchera d’en savoir beaucoup plus. Tout jet d’Intuition,
même réussi, ne révèle aucune duperie. Si un joueur dit à voix
haute qu’il se méfie du Hobbit, alors le jet d’Intuition, sur un
succès supérieur ou extraordinaire, révèle qu’un pouvoir exté-
rieur est effectivement à l’œuvre, et qu’il donne plus de pres-
tance au Hobbit mais rien de plus.

12

Les Héros ne Mordent pas à l’Hameçon
Si les héros hésitent à partir à la recherche de Longo et de
ses hommes, un garde pourrait se mêler à la conversa-
tion et dire que puisque les compagnons ont aidé Kelda
durant l’échauffourée, ils seraient peut-être heureux
d’apporter leur aide à la communauté. Sinon, un garant
vivant à Dale pourrait leur demander d’enquêter sur
cette histoire, puisque les agissements du chef de bande
impactent réellement la vie de la cité. Si l’un des compa-
gnons est un noble pouvant s’assoir à la table du Roi,
les héros pourraient entendre le jeune fils de Bard, Bain,
s’inquiéter de la présence de mauvais hommes aussi près
de la cité.
Si la compagnie pose des questions sur Longo, ils n’au-
ront aucun mal à faire parler les habitants. On dit que la
plupart des attaques se concentrent sur la route la moins
fréquentée, au sud de Dale, à l’est de la Rivière Courante.
Certains commerçants préfèrent passer par là au lieu
d’emprunter la Voie des Marchands ou ou de descendre
la rivière, afin d’éviter Esgaroth ou simplement rentrer
chez eux dans les Marches Supérieures. On sait que les
brigands doivent avoir un camp quelque part, et qu’ils se
déplacent en petits groupes pour monter leurs raids.
Le Plan de Longo
La première tentative de Longo a échoué : il n’a pas pu
voler l’Aiguille. Le Hobbit doit monter un nouveau plan, et
il ne supportera pas qu’on lui mette des bâtons dans les
roues : les compagnons encore moins que quiconque. S’il
13
L’Aiguille d’Argent
leur a conseillé d’aller chercher sur les berges de la rivière,
c’est parce qu’il leur a tendu une embuscade loin de Dale
et de témoins gênants.
Toute l’aventure part du principe que les héros quittent
Dale et vont chercher le chef des bandits. Si les héros
refusent de suivre le fil conducteur proposé, le Gardien
des Légendes peut passer directement à l’Acte Trois – Des
Voleurs à Dale ! avec quelques modifications, puis enchaî-
ner sur l’Acte Quatre.
– Acte Deux –
Fouiller les Routes
La Compagnie part à la recherche du camp de bandits dans
les Marches Supérieures, à l’est de la Rivière Courante. La
distance entre les deux points ne nécessite aucun test de
Fatigue. Toutefois, trouver les bandits n’est pas une mince
affaire. Il y a beaucoup de terrain à couvrir et même si la
fouille se concentre sur les berges de la rivière, les pluies
récentes ont rendu la zone boueuse et difficile.
• Tous les héros Éclaireurs ou Chasseurs peuvent faire
deux jets par jour ; d’Exploration, de Fouille ou de
Chasse. Une fois 4 succès obtenus, les compagnons
découvrent un sentier souvent emprunté qui s’enfonce
dans la forêt, une piste qui les amène lentement mais
surement au camp des bandits (voir Le Marais Glacé,
à la page suivante).
La compagnie croise bien peu de voyageurs durant leurs
recherches, et pour cause. Lorsque c’est le cas, il est évident
que si la personne a choisi ce chemin, c’est justement
 Le Rire des Dragons
pour n’y croiser personne et surtout pas pour engager la
discussion avec des inconnus armés. S’ils veulent obtenir
plus que quelques mots, les héros devront faire des jets
appropriés et montrer patte blanche, par exemple en pro-
posant de partager quelques provisions.
• S’ils arrivent à discuter un peu avec les passants, les
héros entendront forcément parler de Longo et de ses
hommes. S’ils réussissent un jet de Persuasion ou de
Courtoisie, le succès obtenu compte pour l’un des
quatre nécessaires pour trouver le chemin dissimulé.
Sur le Bon Chemin
Une fois le sentier trouvé, les compagnons orientent
leurs recherches vers l’est et entrent dans les Marches
Supérieures. Ils avancent durant plusieurs kilomètres sur
une lande ouverte jusqu’à ce que la piste finisse par des-
cendre au sud et débouche sur une terre désolée et bour-
beuse. Le terrain est flanqué sur l’un de ses côtés par une
falaise de rochers déchiquetés. Personne ne semble vivre ici.
Les traces mènent les compagnons jusqu’à un cours d’eau
impétueux qui finit par agoniser dans un marais détrempé.
Des touffes de roseaux secs se dressent au milieu de ce
bourbier, et une brume épaisse pèse sur ses rives, immo-
bile : ce sont les heures sans vent qui précèdent le coucher
du soleil.
Le Marais Glacé
Les compagnons viennent d’entrer dans un bras mort
des Longs Marais, qui s’étendent au sud-ouest d’ici. Cette
terre oubliée des environs de Dale n’est pas du tout le
refuge de Longo et de ses hommes, mais la cachette d’un
groupe d’Orques de Dol Guldur.
Longo est parfaitement au courant de ce fait, d’autant
plus que le chef Orque, Radbal, travaille pour Morlach : le
Hobbit n’allait pas se refuser le plaisir d’envoyer les com-
pagnons dans cette embuscade.
14
Trouver le Camp
Il est bien désagréable de traverser ce marais, et la marche
y est, de plus, lente. Tous les héros Éclaireurs ou Chasseurs
peuvent à nouveau faire deux jets de dé par jour, en uti-
lisant Exploration, Fouille ou Chasse, cette fois-ci avec
un SR de 16.
Les compagnons découvrent le campement Orque après
deux jours : il se trouve dans une zone où les roseaux
sont épais et la brume particulièrement glaciale. Les
héros dénichent une maigre langue de terre à peu près
sèche, dissimulée derrière une haie de plantes aquatiques
brunes très hautes. La lande est recouverte de buissons
clairsemés et d’arbres squelettiques dévorés de lichens.
Les Orques attendent que les héros s’engagent sur l’ilot.
• Les héros seront surpris ou non selon le nombre de
succès obtenus durant leur exploration des marais (et
comme d’habitude, un succès supérieur compte pour
deux succès, un succès extraordinaire pour trois).
Embuscade !
Lorsque les héros approchent du camp Orque, leur capa-
cité à avoir traqué l’ennemi détermine le succès de l’em-
buscade. Chaque joueur effectue un jet de Vigilance ou
Chasse : comptez les succès obtenus et reportez-vous
ensuite à la table ci-dessous. Si les joueurs échouent, ils
sont pris en embuscade (voir Livre de Base page 172 pour
les règles des embuscades).
0-2 : Les compagnons n’ont pas trouvé un seul indice indi-
quant une embuscade, et l’attaque les prend totalement
au dépourvu (SR 20).
3-4 : Les héros ont suivi une piste (sans doute laissée par
les lieutenants de Longo). Ils savent donc que quelqu’un
s’abrite dans le secteur, mais n’imaginent pas une seconde
qu’une embuscade les attend (SR 18).
5-6 : Les compagnons ont bien noté la présence d’Orques
dans les parages, et sont plus ou moins sur leurs gardes
(SR 16).
7+ : Les compagnons ont découvert des preuves évidentes de
présence Orque, et sont sur leurs gardes (SR 14).
Les Orques de Dol Guldur
Ces Orques ne sont pas un groupe de pleutres habitués
à n’obéir que si on les fouette assez fort. Radbal et ses
compagnons combattent ensemble depuis de nombreuses
années les Hommes et les Elfes.

C’est un groupe de vétérans endurcis, et leur Capitaine a
tué plus d’un champion d’un coup de cimeterre. Lorsque
le piège se referme sur les héros, tous les Orques envoient
leurs lances en une seule volée. Ils visent chacun un com-
pagnon au moins une fois, et s’il y a plus d’Orques que de
héros, les Elfes et les Nains de la compagnie seront visés
par plusieurs Orques.
Les Lieutenants de Longo
Longo a envoyé trois de ses hommes (Vig, Kasper et
Swain) avertir Radbal qu’il allait avoir de la visite. Si
le Gardien des Légendes est friand de combats tendus, il
peut les faire participer à l’embuscade (voir caractéris-
tiques page 23). Toutefois, s’ils sont tués, on notera leur
absence à Dale : et s’ils ne le sont pas, ils fuiront dès qu’ils
sentiront que les choses s’annoncent mal pour les Orques.
Ils connaissent tous les chemins dissimulés du marais,
et si la compagnie décide de les poursuivre, elle devra
obtenir 9 succès de Chasse (SR18) afin de les rattraper
devant les portes de Dale.
Dans la Boue
Le corps à corps s’engage avant même que les compa-
gnons aient pris pied sur la terre ferme. Les Orques, eux, y
sont déjà, et les héros sont Gravement Gênés pour le pre-
mier round de combat.
15
L’Aiguille d’Argent
Les compagnons de Ragbal sont des Gardes Orques (Livre
de Base, page 248), et Radbal est un Messager de Lugburz
(Livre de Base, page 246). Il y a deux Gardes Orques par
compagnon. Tous les Orques sont Aguerris : ils ajoutent
leur niveau d’Attribut à leur Parade, et Radbal est aussi
Expert et Chevronné : ses compétences d’arme sont aug-
mentées de 1 rang chacune, et son cimeterre lourd devient
une compétence favorite (voir Fondcombe page 67, pour
les améliorations des Adversaires Puissants).
Enfin, les Orques n’ont aucun malus dû à leur Aversion au
Soleil, quelle que soit l’heure à laquelle se déroule le com-
bat, puisque la lumière est étouffée par les lourdes nappes
de brouillard.
Les Orques se battent pour tuer, et ils utiliseront au mieux
leur Résistance Abominable. De plus, Radbal les pousse
au combat avec sa Voix Impérieuse. Si Radbal est tué, les
Gardes Orques perdent aussitôt un point de Haine.
La Fin du Mystère
Pendant le combat, ou après, la compagnie apprend enfin
la véritable identité de Longo. Avant de mourir, Radbal
maudit le Hobbit :
« Longo, ce ver de Hobbit ! Il nous a roulés, ça oui… Il
veut l’Aiguille pour lui tout seul… Que le Sorcier lui
plante les griffes dans la peau et qu’il lui gèle la chair
jusqu’à l’os ! »
S’il ne peut pas parler pendant le combat, le vétéran Orque
crache cette malédiction entre ses dents serrées par l’ago-
nie. La traîtrise de Longo était parfaite : que les compa-
gnons ou les Orques meurent, c’est un souci en moins
pour le Hobbit. Le « Sorcier » est le premier indice qui per-
met aux joueurs de comprendre qu’ils ont affaire à autre
chose qu’une bande de crève-la-faim.
Le Retour à Dale
Une fois que la compagnie a réglé son compte aux Orques,
elle voudra sans doute filer sur Dale pour retrouver Clovis/
Longo, ou, s’ils ont compris ce qui se passe avec l’Aiguille
d’Argent, protéger Kelda.
• Retourner à Dale par le chemin le plus rapide demande
un jet de Voyage SR 16 : les héros qui le ratent voient
leur Fatigue augmenter d’un nombre de points égal à
l’Encombrement de leur paquetage.
 Le Rire des Dragons
– Acte Trois –
Des Voleurs à Dale !
Si les compagnons ont quitté Dale pour chercher le camp
de Longo, le Hobbit aura mis ce temps à profit pour mettre
au point une seconde tentative de vol de l’Aiguille d’Argent.
Le Destin de la Brodeuse
Kelda vit et travaille dans une ancienne maison de la
Vieille Ville de Dale. Elle dort au premier étage, et, au rez-
de-chaussée, un atelier voûté ouvert sur la rue passante
lui sert d’échoppe. Chaque jour de semaine, on peut voir
Kelda en train de travailler sur ses ouvrages, sauf le mer-
credi, où elle vend ses créations au marché.
La nuit qui a suivi le départ des compagnons, Longo et ses
hommes se sont rendus chez elle juste après minuit. À la
faveur de l’obscurité, ils sont entrés dans l’atelier sans se
faire voir et ont dérobé l’aiguille magique. Le lendemain, à
son réveil, Kelda a découvert le vol, et ce méfait l’a plongée
dans un abîme de tristesse.
L’Aiguille d’Argent
L’histoire de l’Aiguille est très longue et a été quasiment
oubliée. Fabriquée par les Elfes il y a longtemps, elle a fini
par se retrouver dans le trésor d’Erebor, bien avant l’arri-
vée de Smaug. Lorsque le Dragon a imposé sa volonté sur la
région, l’Aiguille a été sauvée du Ver par un couple de tail-
leurs Nains, qui ont ensuite dû la vendre à des drapiers de la
Ville du Lac.
Au fil du temps, l’Aiguille est passée dans de nombreuses
mains. Elle a été offerte comme preuve d’amour à une toute
jeune Kelda, par un de ses prétendants de l’époque. La bro-
deuse n’a aucune idée de la véritable histoire de son aiguille, et
elle ne soupçonne pas du tout sa préciosité : tout ce que Kelda
sait, c’est que lorsqu’elle pique et coud avec, elle retrouve la
toute jeune brodeuse qu’elle était il y a fort longtemps. Sa
main ne tremble plus, et elle sait broder très exactement ce
qu’elle a à l’esprit.
16
Le Retour des Compagnons
Après avoir été manipulés par le Hobbit afin de quitter la
ville, les compagnons reviennent enfin à Dale.
Les compagnons ont deux possibilités : soit protéger
Kelda, s’ils ont compris qu’elle était en danger, soit cher-
cher Longo qui les attend dans sa cachette.
Protéger Kelda
Si les compagnons prennent cette voie, ils peuvent tout
simplement demander en ville où habite la brodeuse.
Tout le monde la connaît : c’est la meilleure couturière de
Dale, et la nouvelle du vol dont elle a été la victime court
les rues.
Lorsque les héros arrivent devant son atelier, ils trouvent
porte close : quant aux lourds volets de bois, ils montrent
de clairs signes d’effraction. Kelda est chez elle, ce que les
compagnons pourront noter s’ils tentent d’entrer, ou s’ils
attendent assez longtemps pour entendre du bruit dans
la maison.
Lorsque Kelda voit les héros, elle les reconnait et se sou-
vient très bien les avoir aperçus le jour du chariot renversé.
Lorsque l’Aiguille d’Argent est utilisée pour coudre ou bro-
der un ouvrage, elle insuffle sa magie Elfique à même le
tissu : l’ouvrage garde un peu des pensées de la brodeuse ou
du brodeur qui travaille dessus, ce qui rend les motifs presque
vivants. De plus, elle donne une qualité charnelle à l’ouvrage :
une robe semble danser et flotter comme s’il y soufflait une
douce brise, une tapisserie évoque les sons et les parfums de la
scène qu’elle offre à voir, une cape semble luire et s’agiter dès
qu’on la regarde du coin de l’œil.

La brodeuse leur raconte les évènements qui sont surve-
nus depuis, avant de finir en larmes et de demander aux
compagnons de la laisser seule. Elle est persuadée qu’elle
ne retrouvera jamais sa précieuse aiguille et préfère ne
plus y penser pour éviter de nourrir de vains espoirs.
Si on la presse de parler, Kelda raconte le peu qu’elle sait
de l’histoire de l’Aiguille (c’est-à-dire pas grand-chose, voir
l’encadré L’Aiguille d’Argent). Un jet de Connaissances
ou d’Énigmes fait au moins comprendre que l’objet
est magique.
Vig, l’Espion
Les hommes de Longo gardent un œil attentif sur la bro-
deuse, et le Hobbit exige d’être immédiatement mis au
courant si quelqu’un pose des questions sur Kelda.
17
L’Aiguille d’Argent
Si les héros sont sur leurs gardes, un jet réussi de
Vigilance leur fait remarquer un Homme aux inten-
tions visiblement suspectes, qu’ils pensent avoir déjà
vu : c’est Vig, l’une des crapules de Longo. Si la com-
pagnie tente de l’approcher, il s’enfuit et cherche à se
dissimuler dans la foule.
Si les compagnons le poursuivent, la scène est résolue
comme une Action Prolongée demandant 5 succès d’Ath-
létisme avec un SR de 18 (difficulté Très Difficile, Vig est
rapide et les rues sont bondées). Les héros ne peuvent
pas coopérer, chaque compagnon doit obtenir ses suc-
cès seul (le premier à y parvenir est celui qui met la main
sur Vig). Si les héros rattrapent Vig, il se rend et n’offre
aucune résistance.
• Si un compagnon rate son jet, Vig gagne du terrain sur
ce compagnon et le héros doit dépenser son prochain
succès pour reprendre l’avance perdue sur le fuyard (ce
succès ne compte pas dans le total). Si un compagnon
rate deux jets, il perd l’espion de vue et doit abandon-
ner la poursuite.
• Si un héros rate sur un C, il percute un tonneau et
tombe, prend un virage sans visibilité et tape contre un
mur, etc. et doit abandonner la poursuite.
Vig est un Homme errant dans le pays de Dale et son
parcours l’a abimé, physiquement comme mentalement.
Malheureusement pour les héros, il est sous l’influence du
charisme de Longo et ne donnera aucune information sur
qui l’envoie et quelle était sa mission.
Un compagnon qui réussit son jet d’Intuition pense que
Vig a une peur surnaturelle de quelqu’un ou quelque
chose. S’il possède cette information, le héros peut ten-
ter de briser les effets du « sort » qui frappe Vig avec un
jet de Présence SR 16, réussi de façon supérieure ou
extraordinaire.
Si Vig échappe au contrôle de Longo, il s’effondre en réali-
sant les méfaits qu’il a commis sous les ordres du Hobbit.
Il donne le nom et la véritable identité de son maître :
Longo le Hobbit se cache dans un bâtiment de la Pierre
Brisée, protégé par sa troupe de malfrats.
Kasper et Swain
Si au moins un des compagnons poursuit Vig, alors Kasper
et Swain lancent la phase suivante du plan de Morlach.
Profitant du désordre créé par les aventuriers courant dans
 Le Rire des Dragons
les rues du Vieux Quartier, les deux Hommes mettent le
feu à l’atelier de Kelda en jetant une lanterne d’huile par
la fenêtre du premier étage. L’huile se répand rapidement
et comme Kelda garde son stock de tissus à l’étage, lorsque
les compagnons sont prévenus de l’incendie par les fumées
montant dans le ciel, il est déjà trop tard pour sauver le
bâtiment. Il ne faut pas plus de quelques minutes pour
qu’un bruit sourd fasse trembler la petite maison : le plan-
cher de l’étage vient de s’effondrer sur le rez-de-chaussée.
Si les compagnons sont tous à la poursuite de Vig, ils com-
prennent que la maison de Kelda brûle une fois que l’acte
est joué. Sinon, ils peuvent essayer de sauver la brodeuse :
elle est toujours dans son atelier et tente de sauver ses
ouvrages au péril de sa vie.
Fouiller l’atelier noir de fumées expose les héros au feu
durant au moins trois rounds, fait perdre 6 points d’En-
durance par round, et chaque héros doit faire un test de
Protection SR 16 pour ne pas être Blessé. Un compagnon
qui réussit un jet de Vigilance retrouve Kelda, et un jet
réussi d’Athlétisme permet de la porter hors du bâti-
ment. Si la brodeuse est sauvée, elle s’évanouit dans les
bras de ses sauveurs. Elle sait sa maison détruite, son
aiguille perdue, et son esprit se brise.
À la recherche de Longo
Les compagnons peuvent savoir où se cache Longo suite
à la confession de Vig, mais si le brigand n’a pas été cap-
turé, les compagnons ont une autre solution : il y a peu de
Hobbits à Dale, et poser des questions s’avèrera payant.
Le meilleur endroit pour commencer est sans aucun doute
la Place du Marché et ses environs : les commerçants et
leurs acheteurs connaissent tout le monde, et le marché
est le meilleur endroit pour les ragots.
• Récolter les informations requises est une Action Prolon-
gée qui nécessite d’obtenir 8 succès. Les héros peuvent
coopérer et les jets les plus pertinents sont Courtoisie,
Intuition, Persuasion et Énigmes. Chaque compa-
gnon peut faire deux jets par jour.
• Tous les jets sont SR 18, Longo ayant mis un point
d’honneur à brouiller toutes les pistes le concernant,
d’autant plus que la magie de son fourreau rend ses
mensonges encore plus plausibles.
Prenez en compte les modificateurs suivants :
• Les héros ont sauvé Kelda de l’incendie (-1).
18
• La compagnie a capturé Vig, mais n’a pas pu le libérer
de l’emprise de Longo (-1).
• Au moins un des héros a un Prestige, à Dale, d’au
moins trois points (-1).
À la fin de l’action prolongée, les héros sauront à peu près
où se terre Longo : un bâtiment désaffecté de la Pierre
Brisée, dans la Vieille Ville.
Jouer l’Enquête
Il faudra sans doute plusieurs jours à vos joueurs pour
accumuler 8 succès. Le Gardien des légendes peut s’ap-
puyer sur les paragraphes suivants pour donner de la
couleur aux échanges entre les héros et les commerçants.
• Lissa, la petite dernière du forgeron, a vu Clovis. Elle
a parlé avec lui jusqu’à ce qu’il soit ennuyé par ses
questions. Il lui a donné un petit pain d’épices et lui a
demandé si elle connaissait bien Kelda.
• Un Nain étrangement bavard du nom de Donar est
absolument convaincu que le Hobbit trafique quelque
chose de pas clair dans la Vieille Ville.
• Gudrun est une lavandière, et elle lave aussi bien le
linge qu’elle connait tous les ragots. Elle parle avec l’un
pour critiquer l’autre, et vice versa. Elle ne sait pas se
taire et a vu le Hobbit plusieurs fois. Un jour, elle l’a
entendu parler des « baraquements ».
• Olyia fait partie du groupe de Katun. Elle cherche un
local à louer dans la Vieille Ville pour stocker des mar-
chandises, mais elle a été chassée d’un bâtiment par
un groupe d’Hommes après qu’elle y soit entrée. Elle a
cru entendre les grognements d’une bête.
Longo est aux Aguets
Si les compagnons n’ont pas capturé Vig et que l’atelier
de Kelda a brûlé, Longo se sent parfaitement en sécurité
et ne s’en prend pas aux compagnons. Toutefois, cela ne
l’empêche pas de tendre l’oreille.
• Si les compagnons obtiennent au moins un C pen-
dant qu’ils cherchent des informations sur le Hobbit,
leurs allées-venues ne passent pas inaperçues et l’un
des espions de Longo prévient son maître.
Si cela arrive, le Hobbit sera sur le pied de guerre lorsque
les compagnons viendront le déloger de sa cachette (voir
ci-dessous).
 L’Aiguille d’Argent

Malheureusement pour les héros, le thegn Hakon est un

– Acte Quatre –
La Cachette des Bandits
Une fois les compagnons en possession des informations
requises, il est largement temps de mettre fin aux agisse-
ments du Hobbit.
Les héros dénonceront-ils Longo au roi Bard ? Ou vou-
dront-ils lui régler son compte en personne dans sa
place forte ?
traître et un comploteur, qui sert ses propres buts sans se
soucier du bien du royaume (voir page 6, et sa descrip-
tion dans Erebor, page 58). Il est parfaitement au courant
de ce que trame Longo, et si le Hobbit finissait derrière
les barreaux, cela compliquerait beaucoup les affaires
de Hakon.

Dénoncer Longo au Roi Bard

La réaction la plus posée est de rendre compte aux auto-
rités de la ville. Dale est une ville civilisée, pas un village
perdu au fin fond des Terres Sauvages. Lorsqu’un groupe
de bandits sème la zizanie, quoi de mieux que les livrer à
la garde locale ?
Si les compagnons se rendent au Palais de Dale pour y
rencontrer le Roi, ils ne le verront pas. Ils sont reçus par
l’un de ses conseillers : il est de notoriété publique que le
Roi ne se mêle plus des affaires du royaume et qu’il laisse
ses courtisans régler les soucis du quotidien.

Le Roi Bard en 2957

Après les événements contés dans Ténèbres sur la Forêt
Noire, le Roi Bard est devenu veuf en 2956. Dans
les années qui suivent ce deuil, le Roi se fait absent,
aussi bien physiquement que mentalement. Il laisse les
affaires quotidiennes à ses conseillers. Si vous ne vou-
lez pas suivre cet arc narratif, dites simplement que le
Roi est en mission diplomatique chez les Elfes, ou qu’il
est parti chasser sur les terres autour de Dale.
Le thegn Hakon fait son entrée
Le conseiller en question est Hakon, un seigneur à la
mine sombre qui semble avoir d’autres chats à fouetter
qu’écouter des aventuriers lui bassiner les oreilles avec
une sombre histoire de brigands. Il écoute les héros
avec impatience tout en griffonnant sur un parchemin.
Au nom de Longo, toutefois, il relève la tête et se fait
plus réceptif.
Lorsque Hakon entend les compagnons prononcer le
nom de Longo, il parvient à faire passer son geste de
surprise pour un sursaut de dégoût à l’énoncé de tels
agissements. Avant même la fin de la rencontre, il pro-
met d’envoyer un contingent de gardes dès que possible.
En vérité, il fait prévenir Longo de l’arrivée des gardes
pour que le Hobbit puisse s’échapper. L’odieux chef de
bande n’hésitera pas à abandonner derrière lui une
demi-douzaine d’hommes de main afin de ne pas faire
soupçonner Hakon.
Jouer Hakon
Afin de cacher le double-jeu du thegn, le Gardien des
Légendes devrait gérer cette rencontre comme n’importe
quelle autre, et faire croire aux joueurs que leurs jets de
dés sont pris en compte comme à l’habitude. En vérité, rien
de ce qu’ils feront ne changera le résultat de la rencontre.

19
 Le Rire des Dragons
Hakon est un noble Bardide d’une bonne quarantaine
d’années. Il porte les cheveux longs et de splendides
vêtements de soie. Il semble apprécier la Vaillance et la
Sagesse. (Il fera son retour dans Entre le Marteau et
l’Enclume, Sous le Tertre et Les Ombres du Nord.)
L’Aventure est-elle Finie ?
Si les compagnons abandonnent l’affaire entre les mains
du thegn, oui, puisque Longo quitte Dale en possession de
l’Aiguille d’Argent.
Peut-être qu’un je-ne-sais-quoi dans le comportement de
Hakon mettra la puce à l’oreille des héros, ou qu’ils met-
tront en doute ses compétences pour régler l’affaire. Ils
pourraient par exemple noter que Hakon dit qu’il prévien-
dra la garde mais qu’il ne le fait pas. Si les héros traînent
autour du Palais Royal après en être sortis, ils verront
qu’aucun courrier n’est envoyé au Quartier Général. Si
les compagnons sentent que quelque chose se trame, ils
auront le temps d’anticiper les mouvements de la milice,
d’autant plus que Hakon retarde leur départ à dessein. Si
les circonstances s’y prêtent, le Gardien des Légendes peut
faire arriver la compagnie devant la cachette de Longo au
moment où le Hobbit se prépare à s’enfuir.
La Cachette de Longo
Le quartier le plus proche de la rivière, à l’est de Dale, est
connu sous le nom de la Vieille Ville. Elle a été construite
sur les ruines de l’ancienne Dale, et la plupart des bâti-
ments qui s’y trouvent ont été érigés avec les pierres des
palais détruits par Smaug. Le résultat est un mélange de
neuf et d’ancien.
L’extrémité sud de ce quartier est un entrelacs d’allées bis-
cornues et de maisons à étages se penchant les unes sur
les autres. L’air sent la fumée et, même habitué à l’endroit,
on s’y perd très facilement. Ça n’est pas un hasard si c’est
ici qu’on traite les affaires louches : la zone est connue
sous le nom de Pierre Brisée, le marché noir de Dale.
Les Ombres de la Pierre Brisée
Les compagnons doivent se rendre dans ce quartier pour
dénicher la cachette de Longo. Le bâtiment qu’ils cherchent
est un ancien corps de garde laissé à l’abandon, au sud de
la Vieille Ville, tout près du canal.
20
Le quartier est habité par une faune peu recomman-
dable, qui ne voit pas l’arrivée d’étrangers d’un bon œil…
Toutefois, même le plus décidé d’entre eux ne s’en pren-
dra jamais à un groupe d’aventuriers armés. Si les héros
avancent dans les rues sans chercher à dissimuler qui ils
sont, les vigies de Longo iront avertir leur petit maître. Dans
ce cas, quoi qu’ait pu faire Hakon de son côté, le Hobbit est
au courant de l’arrivée des joueurs. Un jet de Vigilance
permet de remarquer un groupe d’Hommes qui semblent
prêter beaucoup d’attention à ce que fait la compagnie.
Trouver le Bâtiment
Les compagnons entrent peut-être dans la Vieille Ville
avec une idée assez précise d’où chercher (par exemple
s’ils ont capturé Vig et l’oint convaincu de dire ce qu’il sait,
ou qu’ils ont recueilli assez d’informations sur la Place du
Marché), et dans ce cas il leur faut peu de temps pour trou-
ver les anciens baraquements. S’ils n’ont pas encore d’in-
dices fiables sur la cachette, ils peuvent faire une action
prolongée nécessitant 6 succès en Chasse, Fouille ou
Énigmes. Les joueurs peuvent coopérer.
L’Ancienne Caserne
Les bandits se terrent dans d’anciens baraquements
au sud-est de la Pierre Brisée, à quelques pas du quai.
Il s’agit d’un grand bâtiment cubique avec une cour
intérieure, autrefois utilisée pour les entraînements. La
caserne semble abandonnée mais la porte principale
est fermement barrée. Longo et ses hommes entrent
et sortent de leur cachette grâce à un passage souter-
rain qui ouvre au sud de la caserne et débouche sur
les quais.
Les compagnons ont deux façons d’entrer dans le bâti-
ment : forcer l’entrée principale, ou découvrir l’entrée du
tunnel, sur les quais. Une fois entrés, ils trouveront douze
bandits en compagnie de Longo.
Forcer la Porte Principale
Si les compagnons veulent entrer dans la caserne sans
prendre de gants, ils peuvent forcer la porte à deux bat-
tants qui donne sur la rue. Elle est condamnée, et les ban-
dits présents entendront le raffut et viendront défendre
leur place forte rapidement. Longo en profitera pour
s’échapper.

• Les brigands lanceront une volée de flèches sur les
héros, puis les chargeront dans la cour intérieure. Si
les bandits ne sont pas vaincus en trois rounds, Longo
aura le temps de s’échapper par l’une des fenêtres de
l’ancienne salle des officiers.
Des Orques à Dale !
Maugor est un Orque de Dol Guldur. Ces dernières
semaines, Maugor a fait la liaison entre Longo et
Radbal, tout en surveillant le Hobbit du coin de l’œil.
Il est entré à Dale par la rivière, puis s’est terré dans la
caserne. L’Orque est loyal à Longo (grâce à l’influence
du Fourreau Noir).
Lorsque les compagnons entrent dans les baraque-
ments, Maugor se cache jusqu’au moment où il pourra
attaquer la compagnie par surprise : par exemple
lorsque Longo tentera de les manipuler grâce à la
magie de son artefact (voir La Confrontation Finale,
page suivante).
Suivre le Tunnel
S’ils ont des informations ou s’ils passent la zone au peigne
fin, les héros peuvent trouver l’entrée du tunnel. On atteint
l’entrée en suivant le quai, jusqu’à trouver une grille de fer
1 : Le tunnel
2 : Le dortoir
3 : La pièce de stockage
4 : Le cachot
5 : Le quartier des officiers
6 : La cour d’entraînement
21
L’Aiguille d’Argent
cadenassée. Si les compagnons viennent à bout du verrou
(un jet réussi en Artisanat ou Monte-en-l’air), ils entrent
dans le passage et le remontent jusqu’à déboucher dans
la pièce de stockage.
• Dans ce cas, les brigands sont pris par surprise : trois
d’entre eux font leur apparition (dont, peut-être, Swain
ou Kasper), et le gros de la troupe les rejoint après trois
rounds de combat. Si les trois premiers hommes sont
vaincus avant que les autres n’arrivent, les héros ont
une chance d’arriver au quartier des officiers avant
que Longo ne parvienne à s’enfuir.
Dortoir. Une grande pièce vide qui abritait autrefois les
bas-lits sur lesquels dormaient les gardes. Les bandits
l’utilisent encore comme chambre commune, mais ils
préfèrent dormir sur le sol. Ici se trouve aussi une longue
table où les malfrats prennent leurs repas.
Pièce de Stockage. Une pièce remplie de tonneaux éven-
trés au contenu moisi depuis longtemps, ainsi qu’une
étagère branlante portant encore des bouteilles de vin. Le
couloir étroit permettant de passer entre les deux rangées
de tonneaux est jonché de débris et d’éclats de bois. Une
trappe de planches mal dégrossies est plus ou moins dissi-
mulée derrière les tonneaux et mène à la sortie de secours.
Le Cachot. Une petite pièce sans autre ouverture que
sa porte, fermée d’un lourd battant. C’est là que dort
Maugur, l’Orque de Dol Guldur.
 Le Rire des Dragons

Le Quartier des Officiers. Longo en a fait ses apparte- Longo

ments privés. Ils sont fermés par une porte renforcée, et
une petite fenêtre fait face à cette ouverture. La fenêtre
est cadenassée de l’extérieur, mais Longo a donné du Niveau d’Attribut
jeu aux montants afin de pouvoir s’y glisser, au cas 6
où il devrait quitter la caserne en urgence. Bien lui en Endurance Haine
a pris. Toutes ses affaires se trouvent ici, y compris
18 5
l’Aiguille d’Argent.
Parade Armure
La Cour d’Entraînement. Le sol de la cour n’a pas été
4+1 (bouclier) 2D+1
entretenu depuis bien longtemps, mais s’y dressent encore
deux rangs de poteaux très solides ayant autrefois servi à Compétences
l’entraînement, ainsi qu’un assortiment de cibles pour le Personnalité, 3 Survie, 3
tir à l’arc, sur le mur est. Déplacement, 3 Coutume, 1
Perception, 3 Métier, 2
La Confrontation Finale Compétences d’Armes
Si les compagnons règlent rapidement leur compte aux Dague 3
hommes de Longo, ils auront l’occasion de combattre le
Hobbit en personne. Acculé, il joue sa dernière carte :
alors que les héros s’approchent de la porte de ses appar-
tements, Longo ouvre lui-même le battant et se présente
Armes :
aux compagnons avec un regard franc et sincère.
« Mais… Pourquoi venez-vous à moi avec des intentions Arme Dégâts Taille Blessure Coup
Précis
aussi belliqueuses ? Que vous ai-je fait ? Expliquez-moi en
Dague 3 C 12 -
quoi je peux vous aider, et je suis certain que nous trouve-
rons un terrain d’entente. »
Sa voix est claire, mélodieuse, son ton amical. Longo
porte bien entendu le Fourreau Noir, et sa main gauche
est posée sur sa hanche afin de retenir son vêtement en
arrière et d’exploser l’artefact aux yeux des héros.
Même si le Hobbit semble très détendu, il concentre
toute sa volonté pour faire plier les héros et les forcer à
lui obéir.
• Un compagnon voulant s’en prendre à Longo doit
réussir un test de Corruption (SR 20). Seuls les héros
qui ont déjà perçu l’étrange influence du Hobbit, par
exemple avec un jet d’Intuition réussi lors de leur pre-
mière rencontre, peuvent dépenser un point d’Espoir
pour gagner un bonus d’attribut.
• Les compagnons qui ratent ce jet deviennent Mélanco-
liques. Ils voient en Longo un ami et un chef à qui on
peut faire confiance. Ils peuvent retenter ce même jet,
mais s’ils obtiennent un C, ils subiront une Crise de
Folie qui les poussera à tenter de sauver Longo si les
autres membres de la compagnie s’en prennent à lui.

22
 L’Aiguille d’Argent

Les Lieutenants de Longo le Hobbit est au-delà de toute rédemption et passera sans
aucun doute sa vie derrière les barreaux. Si Longo a été tué
et que les compagnons apportent la preuve qu’il a com-
Niveau d’Attribut
mis ses méfaits, les représentants de Dale hésitent à croire
4
qu’un Hobbit ait été derrière ces plans sordides, et il faut un
Endurance Haine jet de Persuasion de la part d’un héros ayant un Prestige
16 3 d’au moins trois points pour les convaincre réellement.
Parade Armure Katun remerciera les héros en personne : et s’ils ont été
4 2D+1 amicaux avec elle, s’ajouteront, pour chacun, deux points
Compétences de Trésor à ces remerciements. Si un garant a suivi les
Personnalité, 2 Survie, 3 héros dans cette affaire, c’est lui qui payera ces deux
points de Trésor et les remerciera d’avoir rendu les routes
Déplacement, 2 Coutume, 1
plus sûres, et mit fin au règne de terreur de Longo, Maître
Perception, 2 Métier, 2
des Bandits.
Compétences d’Armes
Si Kelda est encore en vie, elle remercie elle aussi les héros
Epée 2
et les supplie de prendre l’Aiguille d’Argent avec eux. Elle
Arc 2
sent que son rôle de gardienne de l’artefact est révolu, et la
Capacités Spéciales brodeuse ne désire plus qu’une seule chose : finir ses jours
Pas de Quartier (inappliqué si Longo meurt) en paix. Mais l’artefact ne restera pas entre les mains des
compagnons bien longtemps…
Armes : Au moment où les compagnons vont décider du sort de
l’Aiguille, un envoyé du Roi des Elfes (voire le Roi des Elfes
Coup en personne) arrive. Il explique que cette aiguille a autre-
Arme Dégâts Taille Blessure Précis fois été celle de Celebrían, fille de Celeborn et de Galadriel,
Épée 5 10 16 Désarm. et épouse d’Elrond. C’est avec cette aiguille qu’elle a bro-
Arc 5 10 14 Perf. dée, il y a trois cents ans, le tissu qu’elle a offert à Elrond
le jour de leur mariage, tissu aujourd’hui tendu au-des-
sus de la haute table de la Grande Salle de Fondcombe
(voir Fondcombe page 9). Le messager ne laisse planer
aucun doute : les Elfes souhaitent récupérer leur aiguille,
car Arwen, l’Étoile du Soir, fille d’Elrond, désire retrou-
ver son héritage (peut-être, des années plus tard, Arwen
utilisera-t-elle l’Aiguille d’Argent pour coudre et broder la
bannière qu’Aragorn déroulera au-dessus des Champs
de Pelennor ?).

Quant au Fourreau Noir ?

– Épilogue –
Si Longo est capturé vivant, la compagnie peut le livrer
à un représentant de Dale pour qu’il soit jugé. Toutes ses
possessions lui seront confisquées, et sans le Fourreau
Noir, la volonté du Hobbit se brise : il confesse ses nom-
breux crimes, plaide coupable et s’en remet à la cour. Mais
L’artefact peut être détruit par des coups physiques :
toutefois cela ne fera pas disparaître la malédiction. (Le
fourreau ou le manche de l’arme utilisée pour détruire le
Fourreau s’assombrit peu à peu et finit par devenir noir
à son tour, avant de gagner les sombres pouvoirs de l’ar-
tefact, infligeant la malédiction de Longo à son porteur.)
Pour détruire l’essence même de cette malédiction, l’objet
doit être fondu dans un feu puissant. Les Nains des Monts
du Fer ont une énorme fonderie qui saurait en venir à
bout. Un Feu de Dragon aurait le même effet.

23
 Le Rire des Dragons
- ENTRE LE -
MARTEAU ET
L’ENCLUME
• Quand ? L’aventure se déroule durant l’été ou l’au-
tomne 2958.
• Où ? La plus grosse partie de l’aventure se déroule à
Dale, puis les héros partent dans les terres du Nord et
se rendent enfin en Erebor.
• Quoi ? La compagnie aide le Nain Balin à enquêter
sur de curieux évènements et des rumeurs étranges qui
pourraient troubler la paix entre Dale et Erebor.
• Pourquoi ? Un artisan Nain, autrefois réputé mais
aujourd’hui tombé dans l’oubli, ne reculera devant
rien pour retrouver la gloire qu’il estime mériter. Afin
de retrouver le prestige qu’il pense être son dû, il n’hé-
sitera pas à causer la mort de nombreux Nains et un
tort considérable à Erebor.
• Qui ? Balin fils de Fundin, ancien compagnon de Tho-
rin Écu-de-Chêne pendant la Quête d’Erebor, est le
garant de la compagnie durant cette aventure. Niping,
un Nain des Monts du Fer, conspire contre le Royaume
sous la Montagne, aidé en cela par Gunvar, un petit
seigneur Bardide.
Phase d’Aventure
Cette aventure se divise en six actes.
Acte Un – Du Gravier dont
on fait les Montagnes
Balin est sauvé par les compagnons sur la route de Dale.
Lui et sa garde personnelle ont été attaqués par un groupe
d’Hommes qui ont ensuite quitté les lieux à bord d’un
bateau à l’allure étrange.
Acte Deux – Un Sinistre
Marché aux Jouets
La compagnie est à Dale, où elle apprend que Balin a été
assassiné lors d’une seconde tentative, cette fois fruc-
tueuse. Des rumeurs angoissantes et de tristes événements
entachent l’ambiance du marché aux jouets.
24
Acte Trois – Monter la Colline
et Descendre à Dale
Balin, bien en vie et surtout bien caché, engage la com-
pagnie afin d’enquêter sur les événements des derniers
jours. Les héros trouveront peut-être les indices d’une
conspiration déjà bien installée.
Acte Quatre – Un Seigneur Intéressé
Gunvar, un seigneur du pays de Dale, apprend que les
héros posent beaucoup de questions. Il les invite et tente
de les persuader de se joindre à lui. Quel que soit le choix
des compagnons, ils seront en très mauvaise posture.
Acte Cinq – Sous la Montagne
Les hommes de Gunvar s’infiltrent sous les racines de la
Montagne et tentent de saboter les fournaises des Nains.
La compagnie doit les suivre pour essayer de les arrêter.
Acte Six – Trahisons et Sagesse
Si les héros ont empêché la conspiration, ils savourent leur
victoire. Balin fait toute la lumière sur les zones d’ombre
flottant encore dans les profondeurs d’Erebor.
Épilogue
Les compagnons sont récompensés pour leur loyauté
envers Balin.
Le Destin de Niping le Forgeron
Lorsque Dáin, fils de Nain, n’était pas encore Roi sous
la Montagne mais Seigneur des Monts du Fer, l’art de
Niping le Forgeron était bien connu. Ses outils miniers et
autres engins de forage étaient sans égal. Mieux encore :
son travail était tout simplement vital à la communauté,
et Niping, ainsi que ses apprentis, étaient des Seigneurs
parmi les Nains. Aucun roc ne savait résister à leurs
pioches à l’acier trempé trois fois, aucune veine trop pro-
fonde pour échapper à leurs outils.
Lorsque le royaume d’Erebor fut reconstruit, et le trésor
souillé par le Dragon enfin retrouvé, Niping vit sa gloire
se faner : les Nains, maintenant riches et complaisants,
détournèrent leurs yeux des mines et des fourneaux des
Monts du Fer. Ils se rendirent au Mont Solitaire pour s’oc-
cuper de babioles simplettes, comme des jouets et de la
bijouterie. Le nom de Niping ne franchit plus les lèvres des
Nains, et on l’oublia.

Chaque année, l’aigreur du forgeron planta ses dents
un peu plus profond dans sa chair, surtout une fois qu’il
s’acoquina avec le seigneur Hakon, un thegn Bardide
qui avait vu sa propre renommée être engloutie depuis
la reconstruction de Dale. Voyant en Niping un possible
agent, Hakon berça l’oreille du Nain de mensonges et de
conseils malavisés. L’aigreur se changea en haine, et un
plan retors commença à prendre forme dans l’esprit de
Niping : si ni lui ni son art ne pouvaient reprendre leur
place dans l’âme des Nains, alors rien d’autre ne le ferait.
Niping préférait voir Erebor en ruines, ses fournaises fra-
cassées, plutôt que de mourir dans ses mines silencieuses,
oublié du peuple de Durin.
Le Plan de Niping
Le forgeron met sa mauvaise fortune sur le dos de la paix
signée entre Bard le Tueur de Dragon et le Roi Dáin. Niping
est persuadé que si les Nains étaient restés fidèles à leurs
traditions ancestrales, jamais ils ne se seraient tournés
vers des passe-temps d’une frivolité affligeante.
Niping brûle de voir son art remis à la place qu’il mérite,
et a donc décidé de faire ce qu’il peut pour rompre les
liens d’amitié entre Bard et Dáin. Il a passé ces dernières
années à se tisser un réseau de suivants loyaux parmi
les Nains des Monts du Fer, et certains sont devenus ses
25
Entre le Marteau
et l’Enclume
informateurs. Sa volonté s’étend jusque sous la Montagne.
Gundri et Sígar, de la Garde de Pierre, haïssent eux aussi
l’importance qu’a pris Dale dans la vie des Nains : et les
agents de Niping savent déverser leur poison aux oreilles
de leur peuple.
À Dale, les commerçants Nains qui ont prêté allégeance à
Niping savent plaire aux petits seigneurs de la région, et
gagnent leur soutien et celui d’autres Bardides assoiffés
d’or. Grâce à Hakon, le seigneur Gunvar d’Ashbrook est
devenu la main de Niping, permettant au Nain de n’être
plus que l’éminence grise derrière son plan.
– Acte Un –
Du Gravier dont on
fait les Montagnes
L’aventure trouve les compagnons se rendant à Dale par la
Voie des Marchands, là où elle longe la Rivière Courante,
avant que cette dernière se jette dans le Long Lac, au sud.
La journée tire à sa fin, et les héros sont encore à quelques
kilomètres au sud de la ville. Ils pressent le pas en espé-
rant atteindre la cité et ses lits confortables.
Les compagnons peuvent se rendre à Dale pour affaires
personnelles, pourquoi pas pour enquêter sur des rumeurs
saisies au vol entre les étals d’un marché ? Par exemple,
d’où viennent exactement ces denrées d’une exquise qua-
lité faisant fureur, qu’on dit amenées de l’est par les mar-
chands de l’année dernière ?
Le Bateau
Alors que les héros voient du haut d’une colline la rivière
s’offrir à eux, ils aperçoivent un bateau doucement porté
par le courant, en partie dissimulé par une brume voguant
à la surface de l’eau. La compagnie ne peut que remar-
quer le navire, car il est inhabituel d’en voir si haut sur la
rivière à cette heure du soir : il n’aura pas le temps d’at-
teindre la Ville du Lac avant le coucher du soleil.
Le navire est une longue barque à huit rangs de rameurs
faisant face à la poupe. Si l’un des joueurs le propose,
un jet réussi d’Artisanat (ou un trait pertinent, comme
Batelier), apprend que ce navire ressemble fort à ceux
que l’on construit à la Ville du Lac, à l’exception des deux
grands yeux peints à la proue, tout au ras de l’eau. Un jet
réussi de Vigilance fait aussi comprendre que le bateau
est manœuvré par un gouvernail de taille inhabituelle,
si disproportionné qu’il pourrait même appartenir à un
petit drakkar.
 Le Rire des Dragons

Si les compagnons hèlent les rameurs, ils ne reçoivent
aucune réponse à leur salut. Le bateau s’éloigne de la
compagnie et disparaît aussi vite qu’il est apparu (si les
héros tentent de le suivre, il gagne très rapidement sur
eux, grâce en partie à la force du courant).
Le Corbeau
À quelques centaines de mètres de l’endroit où les compa-
gnons ont croisé le navire, ils font une nouvelle rencontre
surprenante : un corbeau perché sur un arbre, juste à côté
de la route. L’oiseau croasse et bat des ailes jusqu’à attirer
l’attention des héros. Si les compagnons approchent, le
corbeau s’envole et va se poser à quelques mètres du che-
min. Si la compagnie le suit encore, l’oiseau recommence
son manège et se pose sur un éboulis de rochers, à une
cinquantaine de mètres des joueurs.
Là, les héros se rendent compte qu’ils surplombent une
profonde gorge, un ravin encaissé où pousse une végé-
tation luxuriante. Un compagnon qui réussit un jet de
Vigilance aperçoit le corps d’un Nain caché dans des
buissons épineux, tout au fond du précipice.
Il faut un jet d’Athlétisme pour descendre la paroi de
quatre mètres sans tomber. Les compagnons entendent
des gémissements de plus en plus audibles : le Nain
est vivant !
compagnons pourraient même avoir pris part à l’aven-
ture La Cloche du Marais, il y a des années de cela (voir
Livre de Base, page 297). Dans ce cas, non seulement ils
connaissent déjà le Nain, mais ils l’ont déjà sauvé une pre-
mière fois. Si tel est le cas, le Nain est ravi de retrouver ses
vieux amis, et secoue la tête en signe d’incrédulité.
« Vous êtes destinés à venir à moi lorsque les temps sont
difficiles. Vous êtes aussi serviables qu’un Hobbit que je
connais bien ! »
Si la compagnie n’a jamais rencontré Balin, au vu des cir-
constances, le Nain est plus que ravi de faire leur connais-
sance. De plus, tous les services qu’ont pu rendre les héros
aux Nains et au peuple de Dale sont déjà connus de Balin,
puisqu’il siège au conseil royal d’Erebor et agit souvent
comme émissaire de Dáin.

Balin
Le Nain, aidé des héros, parvient à sortir du ravin. Il est épuisé
et a une coupure heureusement superficielle à la tempe.
Au bout de quelques minutes, il semble retrouver tous ses
esprits et se présente : il s’agit de Balin, fils de Fundin, com-
pagnon de Thorin Écu-de-Chêne durant la Quête d’Erebor.
« Moi, mon écuyer et un garde du corps, nous étions en
route pour la Ville du Lac… Des malfaiteurs… Une dou-
zaine. Ils nous ont tendu une embuscade sur la route.
Storr, mon garde du corps… Transpercé par une lance. Il
a été le premier à tomber. Mon écuyer s’est jeté sur eux et
m’a pressé de fuir.
« J’ai fui aussi vite que j’ai pu, mais ils avaient des arcs. J’ai
reçu bon nombre de flèches, mais ma peau est rude, même
pour un Nain… » Balin ouvre sa tunique et fait voir une Que s’est-il passé ?
cotte de mailles brillante, aux anneaux serrés et argentés. Pendant qu’ils regagnent la route, Balin, encore sous le
« Je suis tombé dans le ravin et ils ont dû me croire mort. » choc, raconte aux compagnons ce qu’il s’est passé. Le Nain
Les compagnons connaissent peut-être déjà Balin, guide les héros jusqu’au lieu de l’attaque. Il n’y a aucun
puisqu’il est une des personnalités influentes d’Erebor cadavre, mais deux marques sur le sol montrent qu’on a
(voir page 22 d’Erebor pour en savoir plus à son sujet). Les traîné des corps pour les dissimuler ou les emporter.
26

Si les compagnons réussissent un jet d’Exploration ou
de Chasse, ils trouvent une piste quittant la route qui se
dirige vers la rivière. Elle s’arrête dans une petite crique
où un profond sillon démontre qu’un bateau a été tiré sur
la berge il n’y a pas longtemps : les assassins devaient être
à bord de l’embarcation croisée par les héros.
Des Mots sur la Route
Les compagnons doivent repartir vite s’ils ne veulent
pas dormir sur la route. Balin leur annonce qu’il sou-
haite venir avec eux, et remettre à plus tard son voyage à
Esgaroth. Il remercie chaleureusement les héros de toute
l’aide qu’ils lui ont apportée, et toute celle qu’ils peuvent
lui fournir (peut-être peut-on lui prêter un poney ou le
prendre en selle derrière un cavalier, etc.). Une fois en
route, Balin n’ajoute pas grand-chose à ce qui a déjà
été dit, à part qu’il devra annoncer la mort de ses deux
gardes du corps à leur famille respective et qu’il va infor-
mer le Roi Bard des dangers qui guettent les voyageurs
sur ses routes.
Même si Balin a une confiance absolue en la compagnie,
il n’apprendra pas aux joueurs ce qui se trame réellement
sur la Voie des Marchands (voir De Tristes Affaires, page
29). Si on lui pose des questions précises, il se conten-
tera de secouer la tête et de murmurer dans sa barbe « de
vieilles affaires Naines, voilà tout. »
Balin, par contre, n’hésite pas à demander aux héros
quelles ont été leurs dernières aventures, ce qu’ils pensent
des affaires courantes à Dale ou encore de ce qui se passe
dans les Terres Sauvages. Il est sincèrement intéressé par
leurs réponses et leur pose des questions pertinentes. Le
Gardien des Légendes devrait faire jeter des dés aux com-
pagnons pour narrer leurs aventures et expliquer leurs
opinions, avec Chant, Courtoisie, Présence ou encore
Persuasion.
• Il ne s’agit pas de simple curiosité. Il crève les yeux que
Balin veut se faire une opinion sur la compagnie, sa
valeur, ses motivations, la confiance qu’il peut lui accor-
der et les diverses cordes qu’elle a à son arc. Le Gardien
des Légendes devrait noter le nombre de succès obtenus
par les joueurs durant cette discussion et le garder de
côté pour la seconde partie de cette aventure.
Arrivés à la Porte du Négoce, le vieux Nain quitte les
joueurs et leur souhaite bonne route. Il leur fait un dernier
clin d’œil et leur dit que « vous entendrez de bien curieuses
nouvelles à mon sujet très bientôt. Lorsque ce sera le cas,
allez voir mon ami Thrun, au marché aux jouets. »
27
Entre le Marteau
et l’Enclume
– Acte Deux –
Un Sinistre Marché aux Jouets
Le lundi qui suit l’arrivée des joueurs à Dale est le premier
lundi du mois : donc, le jour du marché aux jouets. La
rumeur affirme que celui-ci sera particulièrement splen-
dide, et qu’un stock de jouets jamais vus sera présenté au
public. De même, de nouveaux marchands sont attendus,
certains venus de terres lointaines, apportant des besaces
pleines de denrées exotiques et inconnues. Les héros
seraient sans doute ravis de profiter de ce spectacle, qu’on
nomme tout de même « La Merveille du Nord ».
De Sombres Nouvelles
Les héros déambulant entre les stands du marché aux
jouets comprennent vite que quelque chose ne va pas. Les
visages des artisans venus vendre leur production sont
soucieux, et sur la Place du Marché, les acheteurs eux
aussi ont de tristes figures. Même s’ils font l’article d’une
voix de stentor, les vendeurs ambulants n’ont pas leur
verve habituelle et même les rires des enfants semblent
sonner creux. Il y a trop de gardes qui fendent la foule,
surtout pour un jour de réjouissances.
Si les compagnons demandent aux passants pourquoi l’hu-
meur est si morose, ils obtiendront facilement la réponse
suivante : on dit que Balin, fils de Fundin, émissaire et
conseiller du Roi Dáin, a été assassiné cette nuit même !
Personne ne semble être au courant de l’attaque sur la
Voie des Marchands. C’est bien d’un autre crime dont on
parle, un qui a coûté la vie à Balin… Tué dans les rues de
Dale, quelques heures seulement après avoir survécu à un
premier attentat.
Aucune surprise, alors, si l’ambiance est si sinistre autour
des stands de jouets rutilants. Certains artisans Nains
parviennent à faire flotter un mince sourire fantomatique
sur leurs lèvres devant leurs jeunes clients, mais la plu-
part d’entre eux sont tout simplement désemparés. Le
meurtre de leur représentant officiel angoisse fortement
tous les Nains.
Les compagnons qui demandent comment est mort Balin
se verront répondre par un froncement de sourcils répro-
bateur de la part de n’importe quel Nain (« Le marché n’est
pas assez sombre, que vous voulez l’obscurcir encore ? »)
mais les citoyens de Dale travaillant au marché n’auront
pas de ces pudeurs. Ils expliqueront aux héros que Balin
a été attaqué alors qu’il traversait la Vieille Ville en pleine
nuit. Personne ne semblant en savoir réellement plus.
 Le Rire des Dragons
Thrun
Les héros sont sur le point de quitter la Place du Marché
quand ils remarquent qu’une petite foule s’est rassemblée
autour d’une échoppe en dépit de l’ambiance funèbre.
Là, les gens rient à cœur joie et semblent fascinés par les
jouets mis en vente. S’ils approchent, les compagnons
voient un Nain relativement jeune et très enjoué. Il fait
l’article d’une boîte merveilleuse, en bois, s’ouvrant de
multiples façons selon la façon dont on la manipule ;
une série d’anneaux entrelacés coulissant les uns dans
les autres en une danse complexe ; et surtout de minus-
cules dragons-jouets se tortillant comme des limaçons
dans le creux de la main. L’artisan qui tient ce stand s’ap-
pelle Thrun. Le travail exposé est réellement somptueux et
mérite toute l’attention qu’il reçoit.
Mais certains font la fine bouche. Deux Nains plus âgés,
visiblement forgerons si on en croit leur apparence, cri-
tiquent à voix haute la qualité du travail de Thrun. Leurs
mots sont blessants et ils se moquent ouvertement des
jolies babioles. Si la compagnie compte un ou plusieurs
Nains, les héros en question reconnaissent sans hési-
ter l’accent des Monts du Fer. Les autres compagnons
devront réussir un jet de Connaissances pour arriver à
la même conclusion.
28
Thrun ne réagissant pas aux provocations, l’un des forge-
rons hausse encore la voix et harangue les Nains se trou-
vant sur la Place du Marché.
« Alors ? Vous n’avez pas honte de perdre votre temps à
de tels enfantillages ? Des joujoux et des pendeloques ?
Il y a quelques années à peine, vous auriez été la risée
de n’importe quel Nain digne de ce nom ! Vous courrez
après l’admiration des Hommes comme s’ils savaient
quoi que ce soit du métal ! Les Orques forgent mieux que
les humains ! »
Tout le monde s’éloigne de l’esclandre à venir, et la foule
amassée devant le stand de Thrun se disperse. L’artisan
regarde partir ses clients et lève les bras en signe de
désespoir.
« Mais regardez ce que vous avez fait ! Mes clients ! Mes
ventes ! Quelle plaie que ces mineurs et leurs principes
raides comme une pioche ! »
Les deux forgerons se dirigent vers Thrun d’un air mena-
çant, et l’un d’eux se colle si près de l’artisan que leurs
barbes se frôlent. Encore un instant et ils en viendront aux
mains.
Aider le Fabricant
Les compagnons qui veulent s’interposer ont plusieurs
solutions : Présence pour adoucir les mœurs des deux
forgerons, Persuasion pour argumenter avec les Nains
et les faire revenir à de meilleurs sentiments, ou encore
Chant pour alléger l’atmosphère. Si les héros ratent leurs
jets ou n’interviennent pas, ils seront témoins d’une courte
bagarre qui finit lorsque Thrun est jeté au sol et renverse
son stand dans sa chute. Le Nain n’est pas blessé, mais il
serait difficile d’en dire autant de son orgueil. Les forge-
rons toisent les témoins de la scène d’un regard provoca-
teur, puis tournent les talons et quittent le marché.
Si les héros réussissent leurs jets, les forgerons baissent
d’un ton sans en venir aux mains, puis quittent les lieux.
Thrun remercie chaleureusement les compagnons et
explique à la compagnie ce qui se passe dès qu’il en aura
la possibilité (voir page 30).
Si le Gardien des Légendes juge que les compagnons ont
joué finement la scène, par exemple en utilisant des traits
pertinents ou en obtenant un succès supérieur ou extraor-
dinaire, les forgerons des Monts du Fer se calment et
expliquent eux-mêmes aux héros la raison de leur colère.
Des tensions montent entre les Nains, et même le conseil

du Roi Dáin ne parvient pas à les apaiser. Les forgerons ne
diront rien de plus à des étrangers, mais un compagnon
Nain peut leur faire avouer que la dispute concerne les
traditions séculaires des forges qui sont de plus en plus
délaissées par les artisans du Mont Solitaire.
« Aujourd’hui, nos propres pères regarderaient notre tra-
vail du métal avec tristesse. Au train où vont les choses,
la génération qui vient aura tout oublié des secrets de nos
maîtres ! Et tout ça pour quoi ? L’or des Hommes de Dale ?
Cet or était à nous avant d’être le leur ! »
Les Peuples Libres auraient sans doute beaucoup à dire
de cet argument, mais cette vérité est une évidence pour
n’importe quel forgeron Nain.
Le Retour du Corbeau
Une fois que les forgerons auront quitté le marché, les
héros voudront sans doute parler à Thrun. Il se contente
de désigner un corbeau perché sur un lampadaire, au
croisement d’une allée partant à l’est, vers l’Allée Rouge.
Si les compagnons approchent, l’oiseau semble les saluer
d’un coassement et d’un battement d’ailes. Il semble que
ce soit le corbeau qui les a menés jusqu’à Balin !
Une fois que les compagnons l’ont reconnu, le corvidé
s’envole et se pose sur une statue au milieu de l’Allée
Rouge, et continue son manège jusqu’à la Ruelle du Feu
Follet. L’oiseau se pose enfin sur le toit d’un petit bâti-
ment dans la zone nord de la Vieille Ville. Une fois les
compagnons devant la maisonnette, une petite porte
s’ouvre en grinçant, et une main leur fait signe d’enter
au plus vite.
« Le bonjour à vous », dit Balin, fils de Fundin.
– Acte Trois –
Monter la Colline et
Descendre à Dale
Balin fait enter la compagnie dans une petite pièce
sombre puis leur fait descendre une volée de marches qui
débouche dans une grande pièce souterraine aux solide
meubles de bois. De belles lampes Naines emplissent la
salle de lumière sans produire aucune fumée. D’un geste
de la main, Balin présente la pièce aux compagnons.
« C’est l’une des rares structures survivantes de l’ancienne
Dale. Seuls quelques Nains se souviennent encore de son
existence », dit-il avec un clin d’œil.
29
Entre le Marteau
et l’Enclume
De Tristes Affaires
La compagnie s’installe, Balin passe des chopes de bière,
puis il s’explique :
« Je n’ai pas été très franc avec vous lors de notre dernière
rencontre, car je n’étais pas certain de pouvoir vous faire
totalement confiance. Sur la route, je n’ai pas été attaqué
pour être détroussé : c’est à moi, Balin, qu’on en voulait
personnellement. Les assassins me cherchaient, je n’en ai
aucun doute, et c’est pour cette raison que j’ai choisi de
me cacher pour l’instant. Si quelqu’un veut ma mort, lais-
sons-lui croire que le destin lui a rendu service.
« Mon voyage à Esgaroth n’était pas un voyage de conve-
nance : je devais enquêter sur une rumeur affirmant que
des conspirateurs se rencontreront bientôt, sur la route
entre Dale et la Ville du Lac. L’attaque des assassins m’a
pris au dépourvu : peu de gens étaient au courant de
ce déplacement, et je croyais pouvoir faire confiance à
tous mes amis du Mont Solitaire, mais j’ai visiblement
été trahi.
« Maintenant qu’on me croit mort, j’ai du temps devant
moi pour découvrir ce qui se trame. La nouvelle de mon
assassinat fera sans doute sortir le loup du bois, mais ma
position m’empêche d’agir, c’est évident. En Erebor, j’ai
de nombreux agents en qui j’ai toute confiance, mais ici,
à Dale, je n’ai pas les mêmes appuis. Acceptez-vous d’être
mes yeux et mes oreilles tant que je dois rester caché ?
J’ai quelques pistes et j’aimerais que vous les suiviez
pour moi. »
Si la compagnie refuse d’aider Balin, il sera surpris et
déçu, mais renverra les héros sans plus attendre en
leur demandant simplement de garder le secret. Si la
compagnie accepte son offre, le vieux Nain explique ce
qu’il sait.
Du Travail, Encore du Travail
Balin explique à la compagnie qu’il y a quelques mois, il
a commencé à sentir des tensions entre les Bardides et les
Nains d’Erebor. Ce qui n’était au départ que de simples
querelles entre conseillers et émissaires s’est rapidement
envenimé au point qu’à présent, chaque conseil n’est que
récriminations, soucis diplomatiques et disputes sans fin
entre artisans Nains, commerçants et seigneurs de Dale.
À Erebor, on commence à entendre parler ouvertement
de ces « gens de Dale, ingrats et prenant tout le monde
de haut ».
 Le Rire des Dragons
Tout d’abord, Balin a pensé que ces troubles n’avaient pas
grande importance, et qu’il fallait s’y attendre lorsque
deux jeunes Royaumes se reformaient l’un à côté de
l’autre. Toutefois, il a changé d’opinion il y a quelques
semaines, lorsque Gundri, un vétéran de la Bataille des
Cinq Armées, de la Garde de Pierre d’Erebor, a affirmé
ivre et en public que « les affaires vont se remettre bien
droit comme il faut, oui, entre les Collines et la Montagne !
Les Hommes vont se remettre au pas, et ça fera du bien à
tout le monde ! »
Balin a convoqué le garde pour comprendre ce qu’il
avait voulu dire, mais Gundri ne s’est pas montré. On l’a
retrouvé, mort, noyé dans un tonneau de bière, à Stángard,
en plein cœur d’Erebor.
Très alarmé par la tournure des événements, Balin a aus-
sitôt diligenté une enquête, mais autant essayer d’attra-
per des ombres à mains nues : aucune piste n’a abouti.
Si Balin se trouvait sur la Voie des Marchands, l’autre
soir, c’est parce que ses agents ont intercepté un message
disant qu’un « paiement » était dû et qu’il serait réglé cette
nuit-là. Le vieux Nain pense à présent que cet échange par-
lait de lui-même : Balin, et que ce message trouvé « par
hasard » était tout simplement un piège dans lequel il est
d’ailleurs tombé.
La Mission
Balin écoute sombrement ce que racontent les com-
pagnons sur l’échauffourée du marché aux jouets. Il
demande aux héros de mener une enquête, discrète, dans
Dale. Balin veut savoir qui s’en prend à lui, et qui profite
des tensions entre Erebor et Dale. Le Nain voudrait que la
compagnie découvre ce qu’elle peut, et qu’elle revienne lui
faire son rapport dans quelques jours.
• Si la compagnie obtient 3 succès ou moins, durant cette
discussion et durant l’échange qu’elle a eu avec Balin
sur la Voie des Marchands, le Nain leur offre à cha-
cun 5 points de Trésor en récompense de leurs efforts,
ainsi que son amitié. Si les héros ont obtenu 4 succès
ou plus, il leur offre 10 points de Trésor à chacun et
parlera d’eux au Roi Dáin.
Les paragraphes suivants décrivent ce que les compa-
gnons peuvent apprendre à Dale. Il faudra au moins deux
jours à la compagnie pour récolter toutes ces informa-
tions, selon la pertinence de leurs choix et leur minutie.
30
L’Histoire du Fabricant de Jouets
Si les héros ont aidé Thrun face aux forgerons, le Nain
sera justement en train de les chercher. Il se fait du souci
à cause des tensions actuelles, et surtout de la disparition
de son ami Balin. Le Nain peut croiser « accidentellement »
la compagnie alors qu’ils viennent de sortir de la cachette
de Balin, ou bien dans leur auberge favorite, un soir. Où
que se tienne leur rencontre, Thrun les remercie cordia-
lement et les invite à venir le voir dans son atelier, pour
discuter loin des oreilles indiscrètes.
Le Gardien des Légendes peut structurer cette rencontre
autour des règles habituelles, comme expliqué dans le
Livre de Base, page 190. Thrun préfère la Sagesse à la
Vaillance, et apprécie déjà beaucoup les compagnons :
ajoutez 1 à la valeur de Tolérance, 2 si les héros ont réussi
à aider Thrun au marché.
L’Atelier de Jouets
L’atelier de Thrun se situe au rez-de-chaussée d’une mai-
son sur la Voie de l’Enclume. C’est un grand local sombre,
rempli de mécanismes de jouets. Des roues et des engre-
nages tournent et craquellent en permanence, et l’éta-
bli de Thrun est couvert d’étaux, de pinces à mâchoires
étranges et d’une multitude de marteaux de toutes formes
et de toutes tailles. Des schémas de montage sont punai-
sés aux murs, et sur une table à l’écart gît ce qui semble
être le squelette d’un dragon-jouet de toute splendeur,
forgé d’or et d’argent.
Lorsque les compagnons entrent dans la pièce, Thrun lève
les yeux de son ouvrage. Il porte des lunettes dotées de
trop nombreux verres et ses yeux semblent d’une taille
ridicule. Thrun retire ses loupes et dit :
« Ah, bienvenue, bienvenue ! Vous voilà, j’en suis content.
J’espère ne pas vous avoir mis mal à l’aise avec cette invi-
tation, mais je pense que vous ne regretterez pas d’être
venus une fois que je vous aurai tout dit. »
Thrun débarrasse les chaises et les tabourets sur lesquels
sont posés des rouages et des morceaux de machinerie
afin que les compagnons puissent s’asseoir.
« J’ai bien conscience que je vous prends un temps pré-
cieux, mais je ne vous ai pas assez remerciés pour l’autre
jour. Et surtout, je veux vous expliquer pourquoi ces deux
brutes étaient de cette humeur. Je ne tiens pas à leur trou-
ver des excuses, mais j’ai bien réfléchi et je pense qu’il y a
là autre chose qu’une simple rancœur.

« Tous les Nains ne regardent pas la renaissance d’Erebor
d’un bon œil. Les gens comme moi y voient une chance de
développer nos techniques et notre artisanat, d’une façon
que nos ancêtres n’auraient même pas osé imaginer !
D’autres regardent nos ambitions avec pitié et considèrent
que nous perdons notre temps à ces enfantillages, et que
nous faisons honte aux capacités de nos aïeux.
« Je comprends que ces deux mineurs des Monts du Fer
soient en rage de voir des bijoutiers et des fabricants de
jouets avoir autant de succès. L’art des forgerons s’oublie,
et n’éveille plus la moindre admiration.
« Mais ces rivalités n’ont aucun sens ! Il y a un monde entier
à découvrir hors de nos mines et de nos cités ! Il y aura tou-
jours quelqu’un à la recherche d’un bon outil, d’un marteau
dur, d’une pioche aiguisée ou d’un bigot bien équilibré ! Bon
sang, mes meilleurs outils viennent de l’atelier de Niping ! »
Thrun explique que Niping est l’un des meilleurs forge-
rons Nains actuels, et lorsqu’on parle de bel outillage
31
Entre le Marteau
et l’Enclume
d’acier, c’est à lui qu’on pense en premier. C’est un Maître
parmi le Peuple de Durin, et il mérite le respect et l’admi-
ration de tous les Nains. Toutefois, il est pris dans les filets
des traditions anciennes : il a fait de longues harangues
en public où il critiquait durement les travaux des forge-
rons d’erebor, allant jusqu’à les traiter d’incapables. À en
croire leur accent et les mots utilisés par les deux forge-
rons du marché aux jouets, Thrun mettrait sa main au feu
qu’ils sont de ses apprentis.
Où est Niping ?
Niping le forgeron vit dans les Monts du Fer, la
demeure de ses ancêtres, entouré de ceux qui lui sont
loyaux. Il ne fait aucune apparition dans cette aven-
ture, du moins pas dans la version que vous lisez.
Il se contente de tirer les ficelles tout en restant
dans l’ombre.
Thrun comme Source d’Information
Thrun a contacté les héros pour plusieurs raisons, mais la
première est celle-ci : l’idée qu’on le force à abandonner
son bel atelier de jouets pour retourner trimer à la forge
lui est un cauchemar insupportable, et le Nain fera n’im-
porte quoi pour éviter cela.
Si les compagnons prononcent le nom de Balin, Thrun
jette un coup d’œil autour de lui. « Eh bien… qu’il repose
en paix, pour l’instant. Moi, voilà comment je peux vous
aider. » Thrun disparaît dans le fond de son atelier et
revient après quelques instants. Il sort un objet d’un tissu.
Il dévoile la chose aux compagnons : c’est un oiseau méca-
nique en argent, une grive, plus précisément.
« Mon petit ami à rouages sait très bien voler. Si vous le
lâchez à côté de la ville il reviendra directement me voir,
et si vous l’attendez, il reviendra vous trouver à condi-
tion que je le remonte et que je vous l’envoie à mon tour.
Grâce à lui, vous pourriez me faire parvenir un message :
un minuscule logement dans sa jambe permet d’y glisser
un très petit papier. Si vous voulez que je fasse parvenir un
mot à quelqu’un, ce serait un bon moyen d’y parvenir. De
même, vous pourriez dire à quelqu’un de passer régulière-
ment ici, je sais garder les secrets. »
 Le Rire des Dragons

bateaux de toutes tailles soient amarrés aux nombreux

pontons, a priori les héros ne voient aucun navire corres-
pondant à ce qu’ils cherchent.
Si les compagnons demandent de l’aide, ils auront déjà
du mal à attirer l’attention de quelqu’un dans la cohue
continuelle. Un héros au fait des habitudes des quais, ou
réussissant un jet de Courtoisie, saura qu’il faut s’adres-
ser à Halward, le responsable.
Halward est un Homme trapu à la barbe noire origi-
naire de la Ville du Lac. Ses bureaux se trouvent près
du quai sud. C’est un Homme très occupé et il n’a que
peu de temps à consacrer à la compagnie mais un jet
de Persuasion ou de Courtoisie le fera répondre vite
et bien.

Thrun le Fabricant de Jouets

Thrun est un artisan Nain typique : perfectionniste et
cherchant toujours à améliorer ses techniques. Lorsqu’il
trône au milieu de ses jouets, il semble être dans son
milieu naturel. Thrun porte une barbe très courte : elle
s’est trop souvent coincée dans les minuscules rouages
de ses machineries pour qu’il la coupe une bonne fois
pour toutes. Ses yeux pétillent lorsqu’il parle, et il parle
beaucoup lorsqu’il ne travaille pas.
Niveau d’Attribut ; 5
Spécialité : Forge, Menuisier
Particularités : Astucieux, Jovial
Compétences notables : Artisanat ♦♦♦♦,
Connaissances ♦♦♦

La Grive Merveilleuse de Thrun

C’est une grive mécanique incroyablement complexe et
marquetée d’argent. Un jet réussi d’Artisanat SR 18
fait comprendre que les plumes de l’oiseau sont faites
de Mithril ! L’oiseau a une clef sur le poitrail. Si l’on
remonte la clef, la grive cligne des yeux, étend ses ailes
puis s’envole, fait une tour sur elle-même et file droit sur
sa destination.
Enquêter sur le Bateau Mystérieux
Les quais de Dale se trouvent à l’est de la Porte du Négoce,
et les docks grouillent d’activité nuit et jour. Bien que des
Si les héros lui demandent s’il a vu le bateau en ques-
tion, Halward fait remarquer que les navires de ce
type sont courants et qu’il en voit tous les jours sur la
Rivière Courante.
« Des bateaux comme ça, ça grouille dans tout le
Dorwinion pour aller dans les marais. Ils sont rapides,
mais on ne peut rien mettre dedans. »
Si les héros lui parlent des yeux peints à la proue et du
gouvernail trop grand, il ajoute :

32
 Entre le Marteau
et l’Enclume

« Ah ! Oui, sur le quai sud. Maintenant que vous le dites, je dire rien fait, d’après Gwion. Maintenant, l’Homme doit
l’ai trouvé un peu étrange, et son équipage a eu la visite de attendre qu’un charpentier de marine arrive de la Ville du
deux Hommes qui devaient être les domestiques d’un sei- Lac pour réparer les dégâts.
gneur Bardide. Ils portaient des capes et il faisait sombre,
mais quand ils ont quitté les docks j’ai pu voir que l’un des
deux portait une livrée rouge. »

Des Connexions avec le Dorwinion

Les compagnons originaires de Dale ou réussissant un
jet de Connaissance savent qu’ils en sauront plus sur le
Dorwinion en se rendant au Parc, une portion du Quartier
Résidentiel où le Roi permet aux nouveaux arrivant de
dresser leur tente le temps de trouver un logement plus
salubre (voir Erebor, page 46). C’est là que logent com-
merçants, gens de passage et marchands de vins venus du
Dorwinion.
Trouver des informations pertinentes au milieu des
tentes de soie demande un jet d’Énigmes (SR 16). Sur
un succès, les héros retrouvent Katun, une marchande
Orientale qui gère une petite communauté de mar-
chands itinérants. (Les compagnons s’en sont peut-être
fait une amie durant L’Aiguille d’Argent, et dans ce cas
aucun besoin de jeter les dés puisqu’ils sont directement
menés jusqu’à sa tente.) Si les compagnons se montrent respectueux envers Gwion,
avant qu’ils partent, il leur tend une enveloppe tachée de
Discuter avec Katun
boue. Il dit :
Katun est méfiante lorsqu’elle parle à des inconnus, mais
« J’ai trouvé cela dans l’épave, coincé entre deux planches
très chaleureuse avec ceux en qui elle a confiance. Si on
lui pose des questions sur le navire aux yeux peints, elle de la proue. J’ai été très étonné de son contenu. Voyez si
dit qu’un bateau correspondant à cette description a été vous y comprenez quelque chose. »
volé, puis retrouvé abandonné, il y a quelques jours. L’enveloppe est décachetée, et dedans se trouve un parche-
Les voleurs ont tenté de couler le navire en perçant la coque min plié. Il y est écrit, en Ouistrain :
puis en le poussant dans la Rivière Courante, mais des « Le passage est presque praticable. Préparez vos
chasseurs ont remarqué l’épave avant qu’elle ne sombre. Hommes. »
Katun sait que le propriétaire du bateau du nom de Gwion
La lettre ne porte ni marque ni signature. Un jet de
est originaire du Dorwinion.
Connaissances avec un SR de 16 montre que c’est l’écri-
Gwion ture d’un Nain.

Les héros trouvent vite Gwion grâce aux renseignements

fournis par Katun. C’est un marchand d’instruments de
musique d’âge moyen, qui vit dans une maison du quar-
tier résidentiel. Lorsque les compagnons lui parlent de son
bateau, il ne parvient pas à cacher sa rage : le navire était
un cadeau destiné à son plus jeune fils, qui aime chas-
ser le gibier d’eau sur la rivière. Un matin, le navire avait
tout simplement disparu, et les autorités n’ont pour ainsi
La Livrée Cramoisie
En fonction des informations obtenues sur les quais, les
héros voudront peut-être poser des questions au hasard des
rues de Dale, et savoir si une famille de nobliaux utilise ce
type de livrée pour leurs domestiques. Ils récolteront trois
noms : Bryni, seigneur de Rivebourg ; Gunvar, seigneur
d’Ashbrook ; et le thegn Osgar.

33
 Le Rire des Dragons
Un jet d’Énigmes (ou l’utilisation d’un trait pertinent)
révèle ce que l’on sait sur ces trois Hommes. Chaque
entrée fournit aussi quelques détails qu’un héros pourrait
découvrir sur un succès supérieur ou extraordinaire.
• Bryni, seigneur de Rivebourg (voir page 54 d’Ere-
bor) est un noble des Terres Septentrionales de Dale.
Il est actuellement en ville pour voir s’il peut déni-
cher de jolies babioles à ajouter à sa collection. Le
Roi Bard lui a confié le village de Rivebourg lorsque
Bryni n’avait pas encore vingt ans. Il en a maintenant
plus de trente, et les années l’ont certes endurci, mais
il n’a pas perdu le désir de jouer au petit seigneur.
Un succès supérieur ou extraordinaire révèle que les
habitants de Dale le prennent pour un prétentieux et
un incompétent notoire.
• Gunvar, seigneur d’Ashbrook (voir page 36 pour
une description complète) est venu voir le marché aux
jouets : une tradition personnelle qu’il honore depuis
la reconstruction du royaume. Gunvar est connu pour
son profond désir de compter parmi les seigneurs de
Dale. Son manoir se dresse hors de la cité, mais Gunvar
passe le plus clair de son temps dans Dale. (Gunvar est
au nombre de ceux qui veulent troubler la paix entre la
ville et Erebor, et est l’un des méchants de cette aven-
ture.) Un succès supérieur ou extraordinaire apprend
que Gunvar est d’une ambition dévorante.
34
• Le thegn Osgar est un vieux seigneur qui se trouvait
à la Ville du Lac lorsque Smaug a attaqué, en 2941.
Le thegn a été gravement brûlé et son bras gauche est
resté atrophié. Il est de notoriété publique qu’il hait les
Nains et il affirme qu’Esgaroth a été détruite à cause
de leur avarice. Un succès supérieur ou extraordinaire
montre que les habitants de Dale tiennent le thegn en
grande estime.
L’Écaille Manquante
L’un des meilleurs endroits où obtenir des informations
reste « L’Écaille Manquante », une auberge réputée
située sur la Place du Marché (voir page 43 d’Erebor).
Le Gardien des Légendes peut dresser le tableau d’une
discussion particulièrement fructueuse dans la salle
commune de l’Écaille, sous le regard d’acier du dragon
forgé qui a donné son nom à l’auberge.
De Retour Devant Balin
Lorsque les compagnons vont faire leur rapport à Balin,
le Nain les écoute avec attention. Les décisions qu’il va
prendre sont liées aux informations que les joueurs vont
lui fournir (voir page suivante) :
 Entre le Marteau
et l’Enclume

• Les compagnons parlent de la querelle entre les Nains

des Monts du Fer et ceux d’Erebor. Balin n’est pas sur-
pris mais prend note.
• Les héros mentionnent Niping. Balin semble incrédule
car il connaît très bien le forgeron et n’a jamais eu la
moindre raison de mettre sa loyauté en doute.
• Les compagnons expliquent que la barque vue sur la
Rivière Courante, est une embarcation utilisée dans les
marais du Dorwinion.
• Ils montrent la lettre trouvée dans l’épave à Balin.
• Les héros parlent des serviteurs à la livrée cramoisie
qui étaient présents sur les quais.
• Les compagnons citent les trois maisons qui utilisent
un vêtement de cette couleur pour leurs gens.
Balin essaye tant bien que mal de garder ses sentiments
pour lui, mais un jet réussi d’Intuition montre que si les
héros ont confié au Nain au moins quatre de ces infor-
mations, alors Balin est prêt à passer à l’action, car les
compagnons l’ont persuadé que quelque chose se trame
dans l’ombre. Balin décide de faire son rapport au Roi
Dáin sous trois jours. Il encourage la compagnie à en
apprendre plus d’ici là, afin qu’il ait des arguments sup-
plémentaires à soumettre au souverain.

– Acte Quatre – Si la Compagnie Décline ?

Un Seigneur Intéressé
Le lendemain de cette rencontre secrète, un Homme
en livrée rouge approche de l’un des compagnons. Son
pourpoint montre un blason : d’argent, à la bande ondée
d’azur. Un jet réussi de Connaissances montre que ce
sont les armoiries du seigneur Gunvar d’Ashbrook. Le
messager confie une missive à la compagnie, qui les invite
à rencontrer le seigneur Gunvar en personne. L’Homme
a eu vent de leur enquête et pense qu’il a d’importantes
informations à leur confier.
Ashbrook est à une heure à cheval, à l’ouest de Dale. Si le
groupe répond favorablement à l’invitation, le messager
leur explique le chemin à suivre, puis s’éclipse pour préve-
nir son seigneur de l’arrivée imminente des héros.
Si les héros refusent l’invitation, le messager dit que son
seigneur sera froissé, mais il accepte la réponse de la
compagnie. La suite des évènements dépend des agis-
sements des héros. Restent-ils à Dale ou suivent-ils
discrètement le messager ? Quoi qu’ils fassent, sachez
que Gunvar et Niping ne changeront pas leurs plans.
Balin peut se faire accompagner par les héros pour son
retour en fanfare à Erebor, mais de grands torts ont
déjà été causés et il sera difficile, voire impossible, de
déterminer qui est le commanditaire de la tentative
d’assassinat : le plan de Niping n’en sera que facilité.
Si la compagnie accompagne le vieux Nain, on pour-
rait demander leur aide pour éteindre les feux que les
suivants de Niping ont allumé en Erebor (voir page 39
pour les détails de l’affaire).

35
 Le Rire des Dragons
Partis pour Ashbrook
Ashbrook est un riche domaine, à une heure de cheval des
murs de Dale. Un long mur de pierre délimite l’endroit,
et le manoir en lui-même est dominé par une tour solide,
servant autrefois à tenir les bandits à distance.
Les compagnons sont reçus aux portes par des gardes et le
concierge, qui leur demandent de leur laisser leurs armes.
Si les héros obtempèrent, ils ont la permission d’entrer et
de rencontrer le seigneur d’Ashbrook.
Le Seigneur Gunvar
Gunvar est un Homme grand, à la fin de la quaran-
taine. Ses cheveux sont noirs et striés d’argent et ses
yeux verts semblent absolument tout remarquer. Son
ambition dévorante et son dégoût pour les régnants
actuels de Dale l’ont amené à nouer une alliance avec
Niping : Gunvar pense que le Nain saura saper la sta-
bilité du règne de Bard. Le but de Gunvar est de placer
le seigneur Hakon sur le trône : il fera, il en est per-
suadé, un bien meilleur souverain que le roi Bard.
Niveau d’Attribut ; 5
Spécialité : Connaissances de Dale
Particularités : Courageux, Malin
Compétences notables : Courtoisie ♦♦♦♦, Inspiration ♦♦,
Persuasion ♦♦♦
36
Une Rencontre autour d’un Dîner
Les héros sont invités à prendre place dans la grande salle
du manoir. Une table de bois occupe toute la longueur
de la pièce, et des chaises à haut dossier sont rangées de
chaque côté. Une fois les compagnons assis, un domes-
tique entre et leur sert une coupe de vin rouge, versé d’une
délicate carafe. Le seigneur Gunvar entre à son tour et
prend la place d’honneur, puis lève un verre en cristal.
« Bienvenue à Ahsbrook. Je vous ai invité ici car je pense
que nous servons des buts communs. Je voudrais que
nous puissions nous aider les uns les autres. »
Il est évident que Gunvar ne sait rien du lien qui unit les
héros et Balin, et qu’il n’imagine pas une seconde que les
compagnons puissent le suspecter de la tentative d’as-
sassinat. Il sait que la compagnie pose des questions sur
Dale et Erebor, mais il a très mal interprété le but de leur
enquête. Le seigneur est convaincu de la mort de Balin,
et il ne croit pas que les héros puissent agir sur les ordres
du Nain. Cette situation fournit plusieurs options aux
joueurs, comme aller dans le sens de Gunvar et faire sem-
blant de bien vouloir l’aider.
Pour le moment, Gunvar se contente de tester le potentiel
de la compagnie : il veut savoir si elle est un outil ou une
menace, afin de pouvoir agir en conséquence. Le moment
de lancer son opération de sabotage est toute proche, et si
les héros lui font bon effet, il ne refuserait pas leur aide.
La Tolérance de cette rencontre est égale à la plus haute
valeur entre Vaillance et Sagesse, réduite de 2 (Gunvar se
montre prudent).
Le Discours
Gunvar affirme que les héros n’ont pas besoin de se présen-
ter, puisque leur réputation les précède (en vérité il a déjà
fait mener une enquête à leur sujet). Il se présente lui-même
comme un humble serviteur du royaume de Dale, ayant la
chance, grâce à sa fortune et à son rang, de servir son roi.
Peu après le début du repas, Gunvar se dresse et se met à
faire les cent pas. Il se met à haranguer les héros comme
s’ils étaient légion :
« J’ai demandé à vous recevoir, parce que je pense que
vous pouvez comprendre ce qui m’accable ! Le Royaume
de Dale est jeune, ce n’est qu’un enfant à côté de ses voi-
sins, les anciens royaumes des Nains et des Elfes ! Mais
notre lignée, notre héritage, remonte sur des siècles. Nous
étions là avant Smaug, et nous sommes encore ici après sa
mort, reforgés dans les Feux du Dragon !
 Entre le Marteau
et l’Enclume

« Mais ce qui importe, c’est que sans notre Roi, il n’y aurait Si la compagnie réussit ses jets, Gunvar est convaincu que
pas de Royaume sous la Montagne, et que le Royaume les héros sont des tâcherons et qu’ils ne présentent aucune
Sylvestre lui-même aurait été réduit en cendres par la menace. Il les laisse repartir et s’assure de ne rien laisser
fureur du Dragon. filtrer de ses propres plans. Dans cette situation, les com-
« Aujourd’hui, nos voisins nous regardent de haut, et ils pagnons gardent un œil sur le manoir s’ils le désirent, et
nous traitent petitement ! Il y a des années, le Roi Bard pourront être témoins de l’arrivée des hommes du seigneur
s’est dressé et a exigé que nous recevions ce qui nous (voir ci-après).
revient de droit, mais il y a bien longtemps qu’il n’est plus
cet homme-là. Les Magiciens et les étrangers ont travaillé
sa volonté jusqu’à la faire disparaître, et les Nains et les
Elfes le savent parfaitement. Ils ont peur que la faiblesse
du Roi ne mette leurs propres intérêts en danger.
« Le pire, c’est que nous sommes trop nombreux à refuser
de voir ce qui se passe. L’avarice nous aveugle, et nous
voulons que d’autres prennent des décisions à notre
place : n’importe qui, du moment que nous gagnons de
l’or ! Mais certains voient très clair. Des guerriers comme Une Alliance Inconfortable
vous-mêmes, et moi. Nous voyons dans le jeu des ennemis
Les compagnons mentent à Gunvar, veulent lui faire croire
du royaume, et tous ne vivent pas hors de nos frontières…
qu’ils partagent ses points de vue et qu’ils acceptent de se
Oui, nous voyons clair, et nous devons agir.
joindre à lui (chaque joueur gagne 1 point d’Ombre).
« Mes hôtes », dit Gunvar en prenant un ton plus doux, plus
• Pour convaincre Gunvar, les héros doivent obtenir
accommodant. « Je dis que nous… Nous, car vous pour-
au moins 6 succès avant que le seuil de Tolérance ne
riez me rejoindre – c’est même ce que je vous propose.
soit dépassé. Les jets pertinents sont encore une fois
Nous pourrions rendre sa force au royaume, nous pour-
Énigmes et Persuasion, avec un SR de 16.
rions défendre Dale, et Erebor, et le Royaume Sylvestre !
Un trône vacillant n’est bon pour personne. » Si les héros réussissent leur action prolongée, Gunvar les
complimente sur leur sagesse et leur confie ses plans à
L’Offre de Gunvar court terme : à l’aube, le seigneur et un groupe d’hommes
triés sur le volet passeront à l’action. Gunvar n’en dit pas
Le seigneur propose aux héros de le rejoindre dans sa traî-
plus, mais il parle d’une action de grande envergure qui
trise. Gunvar parle à demi-mot d’une mission qui aura
fera trembler les fondations du royaume. Les héros y pren-
lieu cette nuit même, et ajoute que les héros pourraient y
dront-ils part ?
prendre part s’ils jurent allégeance à l’instant. Le Gardien
des Légendes décide de ce qui se passe selon le compor-
La Compagnie est faite prisonnière
tement et les réponses de la compagnie durant le repas.
Voici une liste de situations possibles, où vous pourrez Si les compagnons ne parviennent pas à convaincre
piocher selon les événements de la soirée : Gunvar ou s’ils refusent son offre franchement, ils seront
retenus prisonniers. Des gardes entrent sur un signal de
Les Compagnons jouent aux Naïfs Gunvar et encerclent les héros, avant de les enfermer en
cellule, dans les caves du manoir.
Les compagnons tentent de minimiser leur implication
et ce qu’ils savent de la situation. Ils veulent convaincre Le seigneur d’Ashbrook ordonne à ses hommes (Hommes
Gunvar qu’ils sont proches de l’incompétence, ne repré- d’Armes et Gardes du Corps, voir page 41) de garder les
sentent aucun danger, ne sont pas du tout au fait des évé- compagnons sous clef jusqu’à nouvel ordre.
nements, ou une combinaison des trois. Gunvar tient à les garder prisonniers au moins jusqu’au
• Pour convaincre Gunvar, la compagnie doit obtenir sabotage des fournaises d’Erebor. Un peu plus tard
au moins 5 succès avant que le seuil de Tolérance dans la soirée, toutefois, les héros entendent des voix.
ne soit dépassé. Les jets pertinents sont Énigmes et Un inconnu s’adresse durement à Gunvar et lui reproche
Persuasion, avec un SR de 16 (Gunvar est Malin). ses actions irréfléchies. Les voix (Gunvar et le seigneur
37
 Le Rire des Dragons
Hakon, en vérité) sont lointaines et étouffées (même en
connaissant la voix du seigneur Hakon, les héros ne
peuvent pas le reconnaître). L’inconnu exige que Gunvar
lance immédiatement l’action prévue. « J’enverrai un
message moi-même à notre ami Nain. Quant à eux,
laissez-les pourrir. Après cette nuit, ils ne manqueront
à personne. »
À ce moment de l’aventure, la compagnie pense sans
doute à s’enfuir. Les joueurs trouveront sans doute plu-
sieurs pistes, et le départ des hommes de Gunvar est l’oc-
casion rêvée pour essayer de quitter le manoir.
• Le Gardien des Légendes peut improviser une fuite
détaillée, ou simplement faire jouer une action pro-
longée si le temps est un enjeu. Il faut obtenir 9 suc-
cès (Athlétisme, Art de la Guerre, Exploration,
Énigmes ou Discrétion), et les héros devront com-
battre deux Hommes d’Armes pour chaque jet raté.
Si les compagnons parviennent à s’enfuir, ils retrouvent
leurs armes dans la loge du portier et quittent le domaine
rapidement.
Le Messager Mécanique
La grive merveilleuse de Thrun l’artisan (voir page 32)
peut-être, ici, d’une grande utilité, et ce, quelle que soit
la situation des héros. L’oiseau peut porter un mes-
sage avertissant Balin des intentions de Gunvar : si les
joueurs font ce choix, alors Balin pourrait se préparer
à l’offensive. À condition que la grive trouve le chemin
jusqu’à son maître, bien entendu…
– Acte Cinq –
Sous la Montagne
Deux heures avant le lever du soleil, les hommes de
Gunvar, au nombre d’une trentaine, se rassemblent
devant le manoir. Ils sont à cheval et ont caché leurs armes
et leurs armures sous leurs capes. Gunvar doit les mener
jusqu’au Mont Solitaire puis les faire entrer à Erebor par
une fissure secrète creusée par Niping et ses suivants.
• Si les compagnons ont surveillé le manoir, ils peuvent
suivre Gunvar et ses hommes jusqu’à l’entrée de la
fissure.
• Si les compagnons ont fait semblant d’accepter l’offre
de Gunvar et l’ont convaincu de leur sincérité, on leur
donne à chacun une cape et un cheval, s’ils n’en ont
38
pas déjà un. Le seigneur d’Ashbrook se contente de
leur dire d’être prêts, et que ce que leur tâche mettra à
l’épreuve leur courage et leur détermination.
• Si les compagnons ont été faits prisonniers, il leur
faut se libérer avant de suivre la piste laissée par les
hommes de Gunvar.
Les paragraphes qui suivent décrivent le chemin emprunté
par Gunvar et ses hommes, ainsi que leurs actions. Le
Gardien des Légendes utilisera ces informations à sa
convenance et les adaptera aux choix des joueurs.
À Erebor !
Sur le flanc nord-est du Mont Solitaire, on peut voir une
vallée étroite remplie par un éboulis. Les gravats n’ont
rien de naturel : Niping et ses suivants les ont placés là
pour dissimuler une fissure perçant la montagne. Le
conduit servait autrefois de cheminée d’évacuation des
fumées et des gaz miniers. Les Nains de Niping ont, en
secret, agrandi la fissure et l’ont fait déboucher sur un tun-
nel désaffecté menant dans les profondeurs d’Erebor.
Quelques heures après avoir quitté Ashbrook, Gunvar
et ses hommes atteignent les éboulis, et se glissent dans
la fissure.
Dans les Profondeurs
La fissure s’enfonce entre les racines de la montagne.
Certaines sections sont naturelles, creusées par l’érosion,
et d’autres ont été travaillées par l’ingéniosité Naine. Des
nappes de gaz âcre emplissent certains passages et de
l’eau goutte du plafond. Escalader pendant des heures
les nombreux dénivelés aux parois déchiquetées taillées
à la va-vite n’est pas une mince affaire (les compagnons
doivent faire un jet d’Athlétisme ou perdre un nombre de
points d’Endurance égal au résultat d’un dé de Maîtrise).
L’Abysse
La fissure finit enfin par déboucher sur une large crevasse
déchirant perpendiculairement le tunnel. Une dalle a été
jetée au-dessus du gouffre et forme un large pont. Sous
cette pierre ne se trouve qu’une mer d’obscurité. Des échos
déformés viennent de toutes les directions, et une odeur
douceâtre monte des profondeurs.
Il faut réussir un test de Peur pour traverser le pont ou bien
être intimidé jusqu’à revoir la lumière du jour (un compa-
gnon intimidé ne peut dépenser de points d’Espoir).

La Première Forge
Enfin, le tunnel atteint les galeries les plus profondes
d’Erebor ! Pas celles résonnant des bruits de Stángard, ni
celles où dort à jamais Thorin Écu-de-Chêne, mais celles
où grondent nuit et jour les feux nourrissant les fournaises
du peuple de Durin (voir Erebor page 15).
Un Nain du Mont Solitaire sait aussitôt où se trouve la
compagnie : à quelques pas de la Première Forge, une
série de hauts fourneaux où est fondu le minerai brut. Il y
a de nombreuses forges à Erebor, mais celle-ci est considé-
rée comme l’un des piliers du Royaume sous la Montagne.
Le vacarme causé par le travail incessant des Nains et les
mouvements de leurs machines est si violent qu’on se croi-
rait sur un bateau en pleine tempête, et il faut crier pour
s’entendre. C’est d’ici que Gunvar veut lancer son action.
Sabotage !
Le plan de Gunvar et ses hommes est simple : entrer dans
la gigantesque caverne de la Première Forge et y saboter
les hauts fourneaux ainsi que les machineries utilisées
par les Nains pour réduire les métaux. Et c’est aussitôt ce
qu’ils font. Les travailleurs et les forgerons de nuit tentent
bien de les arrêter, mais ils sont faits prisonniers et enfer-
més dans une salle adjacente.
39
Entre le Marteau
et l’Enclume
En quelques minutes à peine, des nuages noirs emplissent
la salle. Le plan de Niping se déroule à la perfection, et
seuls les héros peuvent encore agir. À moins que…
Le Contre-plan de Balin
Pendant que les compagnons enquêtaient pour le compte
de Balin, le Nain a su mettre ce temps à profit. Il a tenté
de reconstituer le puzzle des diverses informations que ses
agents et la compagnie lui avaient fournies. La qualité de
son contre-plan dépend donc de ce que lui ont dit les héros
jusqu’à présent.
1. Si toutes les informations disponibles ont été fournies
à Balin ET qu’il a été informé du sabotage imminent
par la grive merveilleuse, alors la Garde de Pierre entre
dans la Première Forge un instant après l’arrivée des
traîtres. La Garde de Pierre les encercle et force Gunvar
à se rendre. Balin lui-même entre après deux rounds,
armé jusqu’aux dents et masqué de fer afin de garder
l’anonymat.
2. Si Balin reçoit toutes les informations disponibles
mais n’a pas été informé du moment de l’action, alors
la Garde de Pierre est aux aguets, mais n’interviendra
que si la compagnie donne l’alarme (voir ci-dessous).
Ils arriveront après quatre rounds.
 Le Rire des Dragons

3. Si Balin a reçu au moins quatre informations sur les

six listées page 35, le Nain a informé Dwalin de ses
craintes. Dwalin patrouille en personne et si les com-
pagnons sonnent l’alarme (voir ci-dessous) il inter-
viendra avec ses guerriers après six rounds.
4. Si Balin a reçu moins de quatre informations sur les
six listées page 35, le Nain n’a pas pu préparer de
contre-offensive à la hauteur de la menace, et Erebor
est prise au dépourvu. Les compagnons sont les seuls
à pouvoir sauver la situation, et même s’ils sonnent
l’alarme, Gunvar pourra quitter la Montagne sans
rencontrer de résistance.

Donner l’Alarme
Les fonderies sont des endroits dangereux, et sont donc
Les entrées ci-dessus expliquent combien de rounds
équipées en conséquence. Tout le long de la caverne sont
doivent combattre les joueurs avant que la Garde de Pierre
fixés des cloches, des gongs et des cornes. Si les héros
ou Dwalin ne fassent leur entrée et capturent Gunvar et ses
veulent y accéder sans se faire voir, ils devront réussir un
suivants. Si personne ne vient (voir plus haut, entrée 4),
jet de Discrétion SR 16.
alors la compagnie devra s’en sortir seule : vaincre les
Toutefois, les premiers dispositifs à portée des com- saboteurs sans aide, les laisser s’échapper de la Montagne
pagnons sont muets : ils ont été détériorés, preuve qu’il ou mourir en essayant de les arrêter.
y a bien un traître en Erebor. Il faut un nouveau jet de
• Les compagnons qui effectuent un jet d’Art de la
Discrétion pour atteindre une nouvelle alarme.
Guerre pour obtenir des dés de Maîtrise bonus le font
Les compagnons qui ratent leur jet doivent non seulement avec un SR 12 : la caverne est emplie de creusets, de
trouver une corne en état de marche, mais aussi fuir ou wagonnets de minerai et de déchets de fonte, qu’ils
se défendre contre les hommes de Gunvar. Chaque com- peuvent facilement tourner à leur avantage.
pagnon peut soit combattre, soit adopter une position
Défensive et au lieu d’attaquer, effectuer un jet de Fouille Les Hommes d’Armes de Gunvar
pour trouver un gong en état de fonctionner.

Niveau d’Attribut
Combattre Gunvar dans les Forges
3
À moins que Gunvar et ses hommes ne tombent dans
l’embuscade qu’on leur a tendue, ou ne soient capturés Endurance Haine
par Balin et la Garde de Pierre, la compagnie ne cou- 12 2
pera pas au combat contre le seigneur d’Ashbrook et Parade Armure
ses fidèles. 4+2 (bouclier) 3D+1
• Gunvar a 20 Hommes d’Armes sous ses ordres, et Compétences
10 guerriers triés sur le volet qui lui servent de garde Personnalité, 1 Survie, 2
personnelle. Heureusement pour les compagnons, Déplacement, 1 Coutume, 1
la plupart sont en train de saboter les hauts-four- Perception, 2 Métier, 2
neaux et au vu du bruit ambiant, seul 4 Hommes
Compétences d’Armes
d’Armes et 2 Gardes du Corps viendront combattre
les compagnons. Epée 2

40
 Entre le Marteau
et l’Enclume

Gardes du Corps de Gunvar Sans plus de cérémonie, Balin ordonne à la garde de

mettre les saboteurs sous les verrous, puis invite les com-
Niveau d’Attribut pagnons à le rejoindre. Dáin exige que tout le monde se
rende dans la Grande Demeure de Thrór afin de lui expli-
4
quer la situation. Balin intervient :
Endurance Haine
« Mon Roi, je vous prie de nous faire nous rassembler
16 3
dans le Grande Demeure de Thráin, ici, dans les Salles
Parade Armure Inférieures. Je sais que votre répugnance est grande à
4+2 (bouclier) 3D+1 entrer dans les salles où le Dragon dormait en rêvant à
Compétences ses carnages, mais ce dont nous devons discuter ne peut
Personnalité, 1 Survie, 2 prendre place dans un lieu de fête et de joie. »
Déplacement, 1 Coutume, 1 Dáin hésite puis accepte la proposition de Balin. Les
Perception, 2 Métier, 2 gardes rassemblent les prisonniers : si la Garde de Pierre
Compétences d’Armes n’est pas encore présente, alors Sígar, un Nain loyal à
Epée 2 Niping, se glisse dans l’assemblée.
Capacités Spéciales
Haine Débridée -
Devant le Roi
Balin pose quelques rapides questions à la compagnie
sur ce qu’ils ont découvert depuis leur dernière rencontre,
puis expose tout ce qu’il sait au Roi sous la Montagne.
Armes :
Si la compagnie a réussi à garder Gunvar en vie, sachez
qu’il ignore le véritable nom du Nain pour lequel il tra-
Arme Dégâts Taille Blessure Coup vaille… mais il a appris beaucoup plus de choses que ne le
Précis
pensait Niping. Si les héros ont amassé assez d’indices, ils
Épée 5 10 16 Désarm.
pourraient même deviner qui se cache derrière tout cela,
ou au moins prononcer le nom de Niping parmi ceux des
suspects.
– Acte Six –
Trahisons et Sagesse Niping est un Traître !
Le dernier acte de cette aventure part du principe que les S’il est clair que Niping est le traître, le roi soupire. « Les
héros ont réussi à enrayer le sabotage, et que Gunvar et Monts du Fer sont si loin… Mais je l’envoie chercher immé-
ses hommes ont été vaincus, d’une façon ou d’une autre. diatement, et il répondra de ses crimes. » Sígar ne peut en
Lorsque le calme revient dans la Première Forge, le Roi supporter plus ! Il tire son épée et charge Gunvar en hur-
Dáin arrive en personne, entouré de sa Garde de Fer, sur lant. La compagnie peut avoir pensé à surveiller la foule,
le pied de guerre et portant bigot. Si le roi a déjà rencontré mais s’ils ne l’ont pas expressément signifié au Gardien
la compagnie durant une aventure précédente, il semble des Légendes, Sígar a le temps de tuer Gunvar avant d’être
surpris de les voir dans les profondeurs d’Erebor, mais se abattu à son tour par la Garde de Fer.
ressaisit vite et demande ce qu’il se passe. Si Gunvar survit, il propose d’échanger ce qu’il sait contre
C’est le moment que choisit Balin pour révéler qu’il est bel la clémence des Nains. Le Roi Dáin ordonne qu’il soit
et bien vivant : il retire son heaume (ou arrive sur place s’il emmené, et Gunvar ne survivra pas aux cachots d’Erebor :
n’était pas déjà là). L’assemblée est sous le choc, et tous l’un des serviteurs du seigneur Hakon s’assurera qu’il
les dignitaires (Le roi et Dwalin s’il est présent) en restent mourra derrière les barreaux avant qu’il n’avoue le
bouche bée. Ils sont profondément touchés de voir leur double-jeu de son maître.
ami en vie.

41
 Le Rire des Dragons
Mais nous n’avons Aucune Preuve
Si la compagnie ne peut pas prouver qui tire les ficelles
de la conspiration (et si Gunvar est mort dans la bataille),
ils seront tenus pour responsables des dégâts faits à la
Première Forge, et aucune différence ne sera faite entre
eux et les hommes de Gunvar. S’en prendre à la Forge est
un crime très grave en Erebor, mais heureusement, Balin
interviendra en leur faveur. Le Nain leur fera toujours
confiance, mais leur échec à enrayer l’attentat pèsera
lourd : dès qu’ils interagiront avec un Nain d’Erebor, ils
perdront 1 point de Prestige tant que leurs bonnes actions
n’auront pas fait oublier cet évènement.
Quels que soient les soupçons que nourrissent les héros,
tant qu’ils n’ont aucune preuve, Niping peut dormir sur
ses deux oreilles. Ce qu’il fera ensuite dépendra du dérou-
lement de la campagne. Balin s’en méfiera comme de
la peste, mais sans preuves, comment pourrait-il agir ?
Et Niping cherchera sans aucun doute à se venger de la
compagnie.
42
– Épilogue –
Une fois l’émotion retombée, les Nains fêtent le retour de
Balin mais pleurent les membres de la garde et les travail-
leurs tombés.
Balin, Dwalin et le Roi Dáin sont très reconnaissants aux
héros pour leur aide dans une affaire aussi délicate même
si tout ne s’est pas déroulé pour le mieux. Si le traître n’a
pas été démasqué, Dáin affiche en public sa colère contre
la compagnie, mais en privé il leur fait preuve de son affec-
tion, et leur demande de comprendre qu’il doit faire pas-
ser la diplomatie Naine avant tout.
Si la compagnie a démasqué Niping, le Roi récompense
chaque héros d’un petit sac de gemmes valant 10 points
de Trésor chacune, en plus de ce qu’avait promis Balin.

- SOUS LE TERTRE -
• Quand ? L’aventure se déroule en 2959, au début de
l’automne.
• Où ? La compagnie se dirige vers l’ouest : de Dale
jusqu’aux Goulets des Montagnes Grises ; puis elle
se rend dans les ruines du royaume des derniers sei-
gneurs de Dale, dans le Désert du Nord.
• Quoi ? L’aventure parle des chercheurs de trésors, et
plus exactement d’un mausolée abritant une cotte de
mailles Naine, autrefois commandée par Girion, avant
l’arrivée de Smaug.
• Pourquoi ? L’aventure commence par la dispari-
tion d’un érudit Nain. On demande aux héros de le
retrouver.
• Qui ? La compagnie rencontre le thegn Jofur, dignitaire
Bardide. Les héros partent à la recherche de Domi,
l’érudit des Montagnes Bleues. D’autres dignitaires
feront leur apparition au fur et à mesure de l’aventure.
Phase d’Aventure
Cette aventure se divise en six actes.
Acte Un – À la Cour d’un Roi en Deuil
La compagnie rencontre le thegn Jofur, représentant plus
ou moins officiel du Roi Bard. Les héros apprennent que
Domi, un érudit des Montagnes Bleues, a disparu sur
la route de Dale. Ils rencontreront ensuite Dwalin, qui
cherche lui aussi à retrouver la trace de Domi.
Acte Deux – Vers les Goulets
des Montagnes Grises
La compagnie part à l’ouest pour rechercher Domi.
Ils trouvent un membre de son groupe et l’aident, et
retrouvent les traces de l’érudit.
Acte Trois – Chasse dans le Désert
Domi a été enlevé, et les héros doivent traverser le Désert
du Nord pour le retrouver. Les kidnappeurs cherchent le
même trésor que recherchait le Nain. Ils sont rejoints par
des alliés encore plus redoutables qu’eux.
43
Sous le Tertre
Acte Quatre – Le Mausolée
Les héros retrouvent le mausolée enfoui, mais découvrent
qu’il se cache des choses bien pires que des Orques et des
brigands au cœur du Désert du Nord.
Acte Cinq – Des Ailes de Fer
Lorsque les héros sortent du mausolée, chargés d’or et de
joyaux, ils devront faire face à un orage de fer. Quelque
chose arrive du nord, monté sur des ailes de terreur.
Acte Six – Les Nuages
s’Amoncellent, Encore
Les Nains d’Erebor et les Bardides ont été prévenus par des
lettres anonymes de ce qu’il se passe, et ils veulent tous
faire valoir leurs droits sur le trésor. La compagnie doit
trancher avant qu’ils n’en viennent aux mains.
Épilogue
Un Magicien errant et son ami discutent avec la compa-
gnie sur les secrets du passé, mais aussi les dangers du
présent.
Missives Secrètes
L’été dernier, Domi, un érudit Nain des Montagnes Bleues,
menait des recherches dans les chroniques des Rois du
Peuple de Durin, et y a fait une découverte d’importance :
un coffre de voyage portant le sigil du Roi Thrór d’Erebor.
Le coffre avait visiblement été laissé là après une visite
royale, et a été sauvé du saccage de Smaug.
Une fois ouvert, le coffre a révélé une épaisse liasse de
lettres : une correspondance entre le Roi Thrór et Girion,
seigneur de Dale. Parmi nombre de missives passion-
nantes, Domi a trouvé un parchemin écrit de la main de
Girion quant à son projet d’engager des maçons Nains
pour construire un mausolée dans la partie nord de son
royaume, dans le but de « recevoir la dépouille mortelle
de mon bien aimé fils aîné, qui comme vous le savez est
décédé bien avant qu’il n’ait dû, d’une fièvre contractée
dans la Forêt Noire. Il aimait la frontière, et y dormira
à jamais. »
 Le Rire des Dragons
Secrets Oubliés
Il y a des siècles, avant même l’arrivée du Dragon, Girion,
seigneur de Dale, a offert un collier de cinq cents éme-
raudes aux Nains en paiement pour « avoir armé mon
fils aîné d’une cotte de mailles faite à la façon des Nains
et dont personne n’a jamais vu l’égale… » À Dale, tout le
monde sait que le collier en question a été retrouvé dans
le trésor du Dragon et que le Roi Dáin l’a remis en grande
pompe au Roi Bard, qui a son tour l’a donné au Roi Elfe en
cadeau après la Bataille des Cinq Armées.
Ce que tout le monde a oublié, par contre, c’est ce qui est
advenu de la cotte de mailles Naine. La légende affirme
que c’est « un artefact merveilleux, forgé du plus bel argent,
mais résistant autant qu’un acier trois fois trempé ». Peut-
être gît-elle toujours quelque part sous la frontière nord des
terres de Dale, cachée dans le mausolée commandé par
Girion, accompagnant son malheureux fils dans la mort ?
La Cotte de Mailles d’Argent
La cotte de mailles du fils de Girion a été décrite dans
Fondcombe, à la page 108. Elle fait partie du trésor
demandé par la compagnie de Thorin, après la quête
pour Erebor. Si cette information a été introduite dans
la campagne (par exemple si les compagnons ont rencon-
tré Balin et qu’il a été décrit comme portant la Cotte de
Mailles d’Argent), alors le Gardien des Légendes peut
préciser que Domi a trouvé une lettre, expliquant que le
fils de Girion a bien été mis en terre revêtu de la Cotte
et que celle portée par Balin n’était qu’un « essai », pro-
duit par les forgerons de l’ancienne Erebor avant qu’ils
ne créent la cotte merveilleuse.
Type : Cotte de Mailles
Facture : Naine
Fatal à : -
Qualités : 1. Astucieux (Ancestral) 2. Ajusté (Ances-
tral) 3. Armure gravée de Runes
À la fin de l’été, Domi a écrit au Roi Bard pour l’informer de
sa découverte, et lui annoncer qu’il comptait venir à Dale
pour discuter avec lui : après tout, le sujet touche Bard tout
personnellement, puisqu’il est l’héritier du sang de Girion.
44
Peu après, l’érudit a envoyé un autre message au Roi
Dáin Pied-d’Acier, demandant au Roi la permission de
rencontrer les maçons du Mont Solitaire : Domi nour-
rit l’espoir que les anciens livres de comptes lui per-
mettront de retrouver l’endroit exact où a été construit
le mausolée.
Secrets Volés
Le seigneur Hakon, le courtisan de Dale traître au Roi Bard
(voir ci-dessous), a beaucoup d’informateurs bien placés,
et il lui faut moins d’une journée pour être en possession
d’une copie de la lettre envoyée à Bard. Il ne lui faut guère
plus de temps pour saisir à quel point cette situation pour-
rait envenimer les relations entre Dale et Erebor.
Après une rapide entrevue avec le Sorcier de Forod, Hakon
rentre à Dale avec un nouveau plan. Tout d’abord, Hakon
devra récupérer les livres de compte des anciens maçons,
grâce à un serviteur que Morlach a placé sous ses ordres
(un pisteur Snaga retors, expert en infiltration). Ensuite,
Hakon enverra le Snaga et un groupe d’hommes de main
pour intercepter Domi sur la route d’Erebor et le captu-
rer. Hakon est certain que ses hommes sauront trouver
le mausolée, et en sortir le trésor qui y repose. Durant
ce temps, Hakon en personne fera tout pour monter les
Nains et les Bardides les uns contre les autres, et les
poussera à se déchirer pour la possession de l’héritage
de Girion.
Le Roi Bard en 2959
Après les tragiques évènements racontés dans Ténèbres
sur la Forêt Noire durant l’année 2956, le Roi Bard
est devenu pour ainsi dire, invisible. Chaque année qui
passe le voit plus sombre que la précédente, et en 2959,
les affaires du royaume sont presque toutes gérées
par des courtisans et des seigneurs pendant que le Roi
rumine son désespoir. L’année précédente, un thegn,
Jofur, est devenu chef des conseillers du Roi, titre qui le
place en rivalité avec le thegn Hakon. Bien que ni l’un
ni l’autre n’ait été officiellement nommé à ce poste, les
deux Hommes sont réellement responsables du royaume
pendant que le Roi fait son deuil. Bard, à sa décharge,
apprécie sincèrement les deux Hommes et est réellement
reconnaissant de leur aide.

– Acte Un –
À la cour d’un Roi en Deuil
L’aventure commence lorsque les héros se rendent au
Palais, où le Roi Bard les a fait demander. Si la compagnie
a déjà vu la salle du trône auparavant, ils ne voient, cette
fois-ci, qu’une pièce obscure. Les lampes de verre souf-
flé qui éclairent le grand hall ont été mouchées et il faut
un moment pour s’habituer à la pénombre. Lorsque les
compagnons atteignent le dais où se dresse le trône, ils le
trouvent vide. Ils sont accueillis par le thegn Jofur, assis
à côté du trône laissé vacant. Le Bardide est un Homme
solide, à la fin de la trentaine, aux cheveux blonds et aux
joues rouges, montrant qu’il s’échauffe aisément.
Une Demande d’Aide
Le courtisan se lève à l’arrivée des héros et les salue.
« Bienvenue à vous, amis de Dale. Vous avez été convoqués
ici sur l’invitation personnelle du Roi Bard, suite aux ser-
vices de qualité que vous avez su fournir au royaume. Les
nouvelles de vos exploits sont arrivées jusqu’à mes propres
oreilles et je suis honoré de vous rencontrer en personne.
« Il est bien difficile de faire la rencontre de personnes ne
mettant pas leurs propres intérêts personnels avant tout
autre chose. Les jours s’assombrissent, et nous avons
45
Sous le Tertre
grand besoin d’hommes et de femmes de votre trempe,
sachez-le, afin d’éclairer nos pas sur le chemin qui nous
mène hors de l’ombre. Je suis Jofur, fils de Jormund, un
humble serviteur du Roi. »
Jofur utilise un jargon complexe et pompeux, et il est dif-
ficile de deviner si c’est par manque d’habitude ou s’il se
moque des compagnons tout en faisant semblant de leur
passer la pommade (un jet d’Intuition ou d’Énigmes
montre que Jofur est tout à fait honnête, voire ingénu, ou
bien que c’est un orateur parfaitement rodé).
Jouer le Thegn Jofur
À la page 6 de ce volume, vous pouvez lire que Jofur est
loyal à la couronne. Pour bien incarner ce personnage, le
Gardien des Légendes doit garder à l’esprit que ce sont
les grandes manières de Jofur et son esprit peu aventu-
reux qui peuvent le faire passer pour un traître aux yeux
des compagnons… Même s’il a de bonnes intentions.
Durant la scène décrite ici, le thegn obéit à un ordre
direct de Bard, qui a convoqué les héros en personne. S’il
ne tenait qu’à lui, Jofur aurait refusé qu’on demande de
l’aide à des individus qu’il considère comme des merce-
naires. Il ne connaît pas encore les compagnons, mais
de son côté, personne, dans sa suite, ne saurait régler le
problème en question et il n’a donc aucune autre solution
à proposer au Roi. Il sait que le sujet est très sensible et
que si l’affaire est traitée par des brutes, les relations
entre Dale et Erebor en souffriront grandement.
Thegn Jofur
Niveau d’Attribut : 5
Spécialité : Connaissances de Dale
Particularités : Malin, Méfiant
Compétences notables : Intuition ♦♦♦, Persuasion ♦♦♦♦,
Énigmes ♦♦♦
Valeur de Tolérance
Bard a effectivement demandé à recevoir les héros, et
Jofur n’a aucune raison de penser que c’est une mau-
vaise décision. Toutefois, il se sera forgé son opinion sur
 Le Rire des Dragons
la compagnie à la fin de cette discussion. Jofur appré-
cie la Sagesse avant la Vaillance, mais le thegn ne mon-
trera pas ses atouts aussi aisément : pour cette entrevue,
la Tolérance de base est égale à la plus haute valeur de
Vaillance ou de Sagesse de la compagnie. Augmentez
cette valeur de 2 pour représenter la confiance du thegn
envers son roi (et prenez en compte la plus haute valeur de
Prestige d’un Bardide ou d’un Nain d’Erebor).
Présentations
Jofur sait très bien qui sont les héros, et aucune présenta-
tion n’est réellement nécessaire. Si la compagnie demande
au thegn les raisons de l’absence du roi ou s’ils veulent
savoir s’il se porte bien, c’est le bon moment pour poser
leurs questions.
Suite à un jet réussi d’Énigmes ou de Courtoisie, Jofur
explique aux héros que le Roi Bard ne pourra être pré-
sent : il s’est senti mal le matin même et est actuellement
aux mains de ses médecins. Sur un succès supérieur ou
extraordinaire, le thegn confesse que le roi est soucieux
depuis quelque temps, et que la santé du roi menace
l’équilibre du royaume.
Interactions
Une fois les premières questions mises sur la table, Jofur
passe au sujet central de cette réunion. Son ton devient
très sérieux et confidentiel :
« Un érudit Nain de grand renom est attendu en Erebor.
Il vient des Montagnes Bleues et a été déclaré hôte du Roi
Bard. Ce Nain lui a fait parvenir une missive avant de quit-
ter les Montagnes pour l’informer de la route par laquelle
il souhaitait passer, et lui a aussi fourni des dates précises.
Il a maintenant une semaine de retard, et nous craignons
fort qu’un malheur ne lui soit arrivé, repoussant son arri-
vée parmi nous.
« Ce que le Roi vous demande est simple, et cohérent avec
vos capacités : retrouvez le Nain, sauvez-le si besoin, et
ramenez-le ici, afin qu’il puisse échanger avec le Roi sur
les sujets d’importance qui les préoccupent. »
À ce stade de l’aventure, les héros voudront sans doute
savoir ce qu’un érudit des Montagnes Bleues a à voir
avec le Roi Bard, et ils poseront des questions plus pré-
cises à Jofur avant d’accepter la mission. Le thegn refu-
sera de leur en dire beaucoup plus, pour l’instant en
46
tout cas. Si les compagnons désirent obtenir plus d’in-
formations, il faudra déjà qu’ils gagnent la confiance
du conseiller.
Les héros pourront tirer quelques informations au
thegn grâce à des jets d’Intuition, de Persuasion et
d’Énigmes. Il semblera laisser échapper ses réponses
contre son gré. Comparez le nombre de succès obtenus
par les compagnons avec la liste ci-dessous. Lorsque le
seuil de Tolérance est dépassé, Jofur refusera d’en dire
plus et mettra très vite fin à la discussion.
Les entrées ci-dessous listent les réponses de Jofur et ce
qu’il pense de la compagnie :
1 (Succès limité) : Jofur se demande si le Roi Bard n’a
pas fait une erreur. Le thegn ne donne que le strict mini-
mum d’informations, afin que les héros aient tout de
même une chance de retrouver Domi. S’ils réussissent,
Jofur leur promet 5 points de Trésor à chacun ainsi que
la gratitude du Roi.
2-4 (Succès) : Jofur laisse échapper que les Nains pour-
raient vouloir garder le trésor, et explique aux compa-
gnons que si les Nains leur proposent de l’or pour mettre
la main sur ce que contient le mausolée, Jofur leur en
proposera un peu plus. Il précise que Domi a écrit au Roi
Bard et au Roi Dáin Pied-d’Acier, mais il insiste bien sur le
fait que ce qui fait venir Domi à Dale, c’est avant tout son
affaire avec Bard.
5-6 (Succès supérieur) : Jofur admet qu’un groupe de
Nains d’Erebor est en cours de tractation à Dale. Jofur
apprend aussi aux héros que Domi cherchait des infor-
mations sur la lignée royale des seigneurs de Dale.
7+ (Succès extraordinaire) : Jofur cède devant l’insis-
tance des héros et précise que Domi enquêtait sur un
ancien mausolée, construit par les Nains et censé abriter
l’héritage de la lignée de Girion.
Des Nains Inquisiteurs
Les Nains d’Erebor qui mènent l’enquête à Dale sont des
vétérans de la Garde de Pierre. Ils sont une douzaine et
c’est Dwalin, frère de Balin, qui est à la tête de ce petit
groupe. Le vieux Nain est en ville pour trouver Domi : il
sait que l’érudit était attendu par le Roi Bard, et il tient à le
convaincre de s’entretenir avec le Roi Dáin avant de pas-
ser un accord avec les Bardides. Dwalin ne sait pas encore
que Domi a disparu.

Échange de Questions
Les héros qui voudront poser des questions à Dwalin
se verront aussitôt inondés de questions sur ce qu’ils
savent, eux.
Dwalin ne prendra pas de pincettes : il n’est ni un cour-
tisan aux mots parfumés ni un orateur de génie, mais un
guerrier. Il n’a pas peur de déplaire aux compagnons et de
s’en faire des ennemis s’il le fallait. De toute façon, la pré-
sence des douze Gardes de Pierre devrait aider les héros à
supporter sa franchise.
Dwalin posera toutes ses questions à un seul membre du
groupe : celui qui se sera présenté comme porte-parole,
ou le héros ayant la plus haute Vaillance. Dwalin posera
beaucoup de questions, toutes résumées ici en trois points.
Chacune doit être résolue comme une séquence d’actions
opposées (voir Livre de Base, page 155). La Présence de
Dwalin se confronte à celle du compagnon interrogé.
Les compagnons qui voudraient garder leurs informations
pour eux peuvent jeter des dés sous Énigmes au lieu de
Présence, mais un jet raté fera comprendre à Dwalin que
le héros lui ment ou ne lui dit pas toute la vérité (Dwalin
est Méfiant). Si c’est le cas, alors le Nain ne dira rien mais
verra la compagnie comme son ennemie.
Les trois questions sont :
• Où est Domi ?
• Quelle est votre mission ?
• Que cherche le Roi Bard ?
47
Sous le Tertre
Si le compagnon rate un jet en opposition, alors il doit
répondre franchement et donner toutes les informations en
sa possession. S’il réussit son jet, il peut choisir de répondre
franchement, refuser de prononcer un mot, ou se contenter
de donner une réponse partielle. Il peut aussi décider de
mentir, quel que soit le résultat du jet, mais un mensonge
intentionnel fait gagner 1 point d’Ombre au héros.
Les Conclusions de Dwalin
À la fin de cet interrogatoire et selon les réponses qui lui
auront été faites, le Nain aura son idée sur les compa-
gnons. En tout cas, sur le rôle qu’ils jouent dans l’affaire
qui l’occupe.
Afin de comprendre le point de vue de Dwalin, le Gardien
des Légendes doit garder à l’esprit que, pour le Nain,
tout trésor trouvé dans le mausolée est la propriété des
Nains d’Erebor et de personne d’autre. Si les compagnons
trouvent ce point de vue discutable, et le lui disent, Dwalin
les verra comme des agents du Roi Bard et il ne leur
confiera plus la moindre information. Dwalin les prévient
que ce serait une très mauvaise idée que de vouloir garder
une part du trésor pour eux : et si la compagnie compte un
ou plusieurs Nains, il ne se gênera pas pour leur rappeler
quel prix le Peuple de Durin fait payer aux traîtres.
A priori, si les compagnons répondent franchement aux
questions de Dawlin (ou s’ils parviennent à le lui faire
croire), Dwalin leur fera confiance, même si la compa-
gnie n’a pas les mêmes buts que lui. Si les héros ont gardé
des informations ou menti et que Dwalin s’en est rendu
compte, il pensera que ce sont des traîtres. (L’opinion de
Dwalin sur la compagnie jouera un rôle dans l’histoire,
voir page 61.)
Dwalin le Guerrier
Le frère de Balin n’a rien d’un diplomate, et il préfère
le tranchant des haches aux mots mielleux.
Niveau d’Attribut : 6
Spécialité : Connaissances d’Erebor, Connaissance
des Orques
Particularités : Endurci, Méfiant
Compétences notables : Hache ♦♦♦♦, Présence ♦♦♦♦
Endurance : 25
 Le Rire des Dragons

– Acte Deux –
Vers les Goulets des Brande Dessechée
Montagnes Grises u
La plupart des voyageurs arrivant au pays de Dale par Goulets des
l’ouest évitent soigneusement la Forêt Noire. Ils longent la Montagnes Grises
forêt par le nord : le chemin est plus long mais moins dan- n
gereux, et passe entre les courbes des Montagnes Grises.
Malheureusement pour Domi, cette sécurité a été toute Désert du Nord
relative, et dans son cas, les dangers du chemin ont mis Terres o
fin à son voyage très rapidement. Septentrionnales
Les compagnons n’ont pas pléthore de pistes : s’ils veulent de Dale
enquêter sur ce qui est advenu de l’érudit, il faut qu’ils c
Royaume
remontent la route qu’il devait suivre, et donc, le chemin Sylvestre
gris qui naît dans les Terres Septentrionales de Dale, et se c
Erebor E
dirige vers les Goulets des Montagnes Grises. Salles du
Roi Elfe
Dale
Le Voyage Commence E Long
E

Le voyage jusqu’à l’entrée est des Goulets des Montagnes té Lac

han
Grises est une promenade de 160 kilomètres au milieu de nc E Esgaroth
auE
vertes collines et de douces vallées piquetées de fermes et se
uis
R
pommelées de villages. Il faut 5 jours pour couvrir cette dis-
tance, et chaque compagnon doit faire 2 tests de Fatigue.
Le Temps Tourne à l’Aigre (Éclaireur, Fatigue)
Suggestions de Périls Il pleut depuis des jours, et les reliefs verdoyants des
Terres Septentrionales semblent bien moins accueillants
Autrefois connue sous le nom de Désolation de Smaug,
cette région redevient chaque année un peu plus fertile, et lorsque les bottes sont alourdies de boue et que la cape
l’Ombre du Dragon n’est maintenant qu’un lointain sou- est détrempée. L’éclaireur de la compagnie fait un jet d’Ex-
venir. Mais certains souvenirs savent revenir en mémoire ploration, et augmente sa valeur de Fatigue une fois sur
sans prévenir. un échec (deux fois si un C a été obtenu).

48

La Ruine (Tous les Compagnons, Désespérance)
Les compagnons longent une ruine effondrée subsistant
à côté d’un bassin tranquille. Juste à l’orée de l’eau se
trouvent deux cadavres encore frais, celui d’un Homme
et celui d’un Nain (qui n’est pas Domi, mais un autre
malheureux voyageur). Leur positon indique qu’ils ont bu
dans le bassin juste avant de mourir. Les héros doivent
faire un test de Corruption : s’ils le ratent, ils perdent un
point d’Espoir (2 sur un C).
Un Long Hurlement dans la Nuit
Quelques kilomètres après être entrés dans les Goulets, les
héros notent un feu, plus au sud, pendant qu’ils montent le
camp pour la nuit. S’ils en approchent, ils entendent le hur-
lement bien reconnaissable des loups. Les bêtes sauvages
encerclent un arbre mort solitaire, et tentent d’atteindre un
jeune homme réfugié dans ses branches. Le jeune homme
tient les bêtes en respect avec une torche enflammée.
S’ils veulent sauver le jeune homme, les compagnons
doivent tuer ou faire fuir les loups. Les loups sont affamés
et féroces : ils se sont récemment échappés des cages des
Elfes de la Forêt Noire et tendent une embuscade à tous les
voyageurs qui passent par les Goulets.
Il y a deux loups pour chaque membre de la compagnie :
les bêtes s’enfuient lorsque les compagnons en ont tué au
moins la moitié (voir Livre de Base, page 255).
Une Dernière Volonté ?
Le jeune homme perché dans l’arbre s’appelle Clifford
Sedger. Il a rejoint Domi et son groupe lorsque le Nain est
passé par Bree. Clifford a quitté sa maison sans regrets
pour s’en aller chercher fortune, et a failli en mourir : il
porte une longue blessure à la jambe, si pleine de pus
qu’elle en coule.
Clifford descend de son refuge et demande aux compa-
gnons s’ils ont du tabac. Il porte une pipe à sa ceinture, mais
s’évanouit avant d’avoir pu fumer. L’Homme de Bree en a
trop vu et la poursuite avec les loups a consumé ses der-
nières forces. Un compagnon peut tirer Clifford des griffes
de la mort en réussissant un jet de Guérison. Clifford peut
échanger quelques mots avec les héros même si le jet est un
échec, mais dans ce cas, il mourra avant la fin de la nuit.
Clifford peut donner les informations qui suivent :
• Clifford accompagnait un « Seigneur Nain » venu des Mon-
tagnes Bleues. Il est arrivé à Dale en compagnie de six
49
Sous le Tertre
autres Nains (si le nom de Domi est mentionné, Clifford
confirme qu’il s’agit bien de lui). Clifford était chargé de
s’occuper des poneys achetés à Bree pour l’occasion.
• Il y a deux semaines, un groupe d’hommes armés a
tendu une embuscade à la caravane de Clifford, juste
au coucher du soleil. Clifford a été gravement blessé
par un tir de flèche à la cuisse, et a été laissé pour mort.
Lorsqu’il est revenu à lui, il a compté trois Nains décé-
dés. Domi n’était pas parmi eux, et depuis, Clifford a
tenté de rejoindre la civilisation.
• Les attaquants étaient tous des Hommes, bien armés
et sans aucune pitié. Il y avait aussi une sinistre petite
créature aux yeux glauques, peut-être un Gobelin ?
C’est cette créature qui a blessé Clifford.
L’Aurore aux Doigts de Rose
Le matin se lève et les compagnons peuvent recommencer
à chercher Domi et ses ravisseurs. Clifford est soit décédé,
et dans ce cas les héros lui feront sans doute une tombe
digne de ce nom (si rien n’est fait, chaque compagnon
gagne 1 point d’Ombre), soit il est vivant et demande à
se joindre à la compagnie. Il sait qu’il ralentira le groupe,
mais il connaît ses poneys par cœur et est certain de savoir
lire leur piste mieux que quiconque.
La piste laissée derrière les assaillants est d’ailleurs facile
à suivre en plein jour. Elle remonte vers le Nord, vers les
contreforts des Montagnes Grises, et prend vers l’est au
bout de quelques kilomètres.
Pour ne pas perdre la piste, les compagnons doivent réus-
sir un jet de Chasse chaque jour. La difficulté est SR 16, ou
SR 14 si Clifford voyage avec la compagnie.
– Acte Trois –
Chasse dans le Désert
Les héros se dirigent vers l’est en suivant la piste des ravis-
seurs de Domi. Il faut 3 jours et un test de Fatigue à la
compagnie pour traverser les Terres Septentrionales de
Dale et atteindre la frontière du Désert du Nord (4 jours
s’ils voyagent avec Clifford).
Les compagnons voyagent 60 kilomètres sans rattraper
Domi, et marchent au travers du Désert pendant 4 jours
de plus. C’est l’automne, et les héros doivent faire un nou-
veau test de Fatigue (SR 18) et un test de Corruption. S’ils
ratent ce dernier, les héros gagnent 1 point d’Ombre : la
terre morne sape leur moral.
 Le Rire des Dragons
Dans le Désert, les compagnons doivent aussi faire un
jet de Chasse quotidien pour continuer à suivre la piste,
mais cette fois-ci à SR 18 (SR 16 si Clifford est avec eux).
Suggestion de Périls
Dans le Désert du Nord, la Désolation de Smaug n’a rien
perdu de son horreur. C’est une terre ravagée, un pays
de cendres, de rocs fracturés : de troncs carbonisés et de
bâtiments incinérés jusqu’à leurs fondations. Tout a été
noirci par les Feux du Dragon. La compagnie ne croise
presque aucune faune ou flore, rien que quelques buis-
sons maigres, de l’épine noire et des nuées de scarabées et
de vers grouillants. Ici, presque toute l’eau encore buvable
gît dans des flaques à l’odeur de souffre.
Plus de Vivres ! (Tous les Compagnons, Mélancolie)
Les compagnons découvrent que cette poursuite demande
un dû plus élevé que prévu : les héros n’ont pas économisé
leurs rations : l’eau comme la nourriture sont bientôt
épuisées et la blague à tabac n’offre plus que des miettes.
Tous les compagnons doivent réussir un jet de Sagesse ou
devenir temporairement Mélancoliques jusqu’à la fin du
voyage.
Punaises de Lit (Tous les Compagnons, Effort)
Des punaises de lit ont éclot dans les sacs de couchage de
la compagnie. Les héros dorment très mal, et sont piqués
toute la nuit jusqu’au sang : quant à la journée, ils se
grattent en permanence tant les démangeaisons sont vio-
lentes. Les héros font un jet de Voyage supplémentaire et
sur un échec, perdent un nombre de points d’Endurance
égal au résultat d’un dé de Maîtrise.
Rattraper Domi
Après quatre jours de marche dans le Désert du Nord,
des vents violents descendus du nord balayent la terre en
pleine nuit et soulèvent une énorme quantité de cendres.
Elle s’infiltre dans les moindres recoins : équipement, pro-
visions, yeux et bouches, et laisse un goût âcre derrière
elle. Lorsque le vent retombe, à l’aube, les compagnons
comprennent que la piste a été effacée.
• Pour retrouver la piste, les héros doivent fouiller la
zone. Tous les Éclaireurs et les Chasseurs de la compa-
gnie peuvent faire deux jets par jour de Chasse, Explo-
ration ou Fouille. Une fois que les compagnons ont
accumulé au moins 6 succès, ils retrouvent les traces.
50
Quel que soit le nombre de jours que prennent les héros
pour retrouver la piste, ils ont de la chance : les ravisseurs
ne s’attendent pas à être suivis, et les compagnons peuvent
approcher sans se faire repérer. Ils voient Domi et trois
autres Nains au sommet d’un monticule fait de rochers fra-
cassés. Armés de pioches et de bigots, les Nains creusent la
petite colline, sous la garde d’étranges créatures.
Gobelins et Hobgobelins de la Pire Espèce
Les compagnons voient vite que deux groupes disparates
ont tissé une alliance de fortune pour mieux voler les tré-
sors du mausolée.
L’un des groupes est composé de six brutes à l’allure
d’Orques, grandes et osseuses avec de longs bras et
des visages plats : un héros avec le Trait Conscience de
l’Ombre ou Connaissance des Orques reconnaîtra des
Hobgobelins, créatures particulièrement féroces qui
haïssent toutes les autres espèces d’Orques, et tout autant
haïes par ces mêmes cousins. Les Hobgobelins sont parti-
culièrement puissants dans l’obscurité, et ceux-là ont pro-
posé de guider les ravisseurs de Domi et des Nains dans le
Désert en échange d’une part du trésor.
L’autre groupe est composé d’Hommes armés qui ont visi-
blement capturé Domi et les autres Nains : une bande de
mercenaires payés par Hakon, des coupe-jarrets et des
brigands de la pire espèce, menés par Firbul, un pisteur
Snaga. Le groupe compte deux mercenaires par compa-
gnon, en plus de leur chef Gobelin.
Les Hommes d’Armes ont monté un campement au milieu
d’un cercle de pierres dressées, à quelques pas du lieu
des fouilles. Quant aux Hobgobelins, ils ont jeté des cou-
vertures au sol derrière le tronc d’un arbre effondré, de
l’autre côté du monticule.
Les Lieutenants de Longo
Si les compagnons ont joué les aventures précédentes de
ce recueil, alors Vig, Kasper et Swain, les hommes de
confiance de Longo, pourraient ici faire une apparition.
Toujours prêts à suivre le sillage de malfaiteurs, partez
du principe que s’ils sont toujours libres et vivants, ils
auront proposé leurs services au thegn Hakon, qui les
aura envoyés ici pour aider Firbul à déterrer le trésor
avec sa compagnie de coupe-jarrets.

Juste à Temps
Si les héros rattrapent les ravisseurs dans le Désert du
Nord en deux jours ou moins, ils arrivent avant que les
Nains n’aient pu dégager l’ouverture du mausolée. Ils sont
enchaînés et forcés à creuser dans le sol rocailleux, sur-
veillés de près par leurs ravisseurs.
Si les héros prennent plus de deux jours pour retrou-
ver Domi, alors la porte est déjà dégagée à leur arrivée.
Tous les Nains, sauf Domi, n’étant plus d’aucune utilité
aux bandits, ont été mangés par les Hobgobelins. Les
compagnons font un test de Corruption dès qu’ils voient
leurs restes, et s’ils le ratent, gagnent 1 point d’Ombre.
Heureusement pour l’érudit, ses ravisseurs pensent qu’il
peut encore leur servir.
À Malin, Malin et Demi
La compagnie est en infériorité numérique, et se dit sans
doute qu’une attaque frontale n’est pas une solution envi-
sageable. Les héros doivent trouver un plan pour faire
pencher la balance en leur faveur. Les paragraphes qui
suivent exposent les idées les plus évidentes.
Sauver les Prisonniers
Si la compagnie parvient à arriver avant que les pri-
sonniers ne soient tués, les trois Nains accompagnant
Domi se jetteront sur les Hobgobelins avec fureur, les
menaçant de leurs outils. Les Hobgobelins ne partici-
peront pas au combat qui suit. Les Nains combattront
51
Sous le Tertre
pendant cinq rounds, après quoi le dernier d’entre eux
s’effondrera. Ils auront emporté avec eux quatre des six
Hobgobelins.
Attiser les Rancœurs
Si les héros observent les deux groupes pendant quelques
heures, ils verront facilement que trois des Hobgobelins
et Snaga se disputent régulièrement sur la répartition du
trésor. Ces « discussions » se finissent toujours en cris et en
menaces, mais pour l’instant, personne n’a encore tiré son
arme de sa ceinture. C’est une piste que les héros pour-
raient vouloir creuser. Après tout, les Hobgobelins ne sont
pas les créatures les futées au service de l’Ombre.
Diviser pour Mieux Régner
Les compagnons pourraient remarquer et mettre à profit
la distance qui sépare les deux camps de leurs ennemis.
Peut-être pourraient-ils les attaquer séparément après
avoir fait diversion ? (Mettre le feu à l’un des campe-
ments ? Utiliser de la magie Elfique ?)
De plus, de petits groupes d’Hommes d’Armes quittent le
monticule régulièrement pour aller patrouiller, et surtout
essayer de trouver quelque chose à manger et à boire dans
le Désert inhospitalier. Les compagnons pourraient tendre
une embuscade à une ou deux de ces patrouilles, une fois
hors de vue du lieu des fouilles (chaque patrouille est com-
posée de trois Hommes : s’ils ne sont pas tous engagés au
corps à corps, l’un d’eux soufflera dans une trompe pour
appeler les renforts).
 Le Rire des Dragons

À l’Attaque !
Niveau d’Attribut
Lorsque le combat s’engage enfin, le Gardien des Légendes
4
doit savoir l’heure à laquelle se déroule la bataille, et
prendre en compte les points suivants : Endurance Haine
16 6
• Les Hobgobelins attaquent avec férocité et utilisent leur
Force Effroyable pour essayer de tuer les compagnons Parade Armure
au plus vite. Si le combat a lieu la nuit, ils se battront 7 2D
jusqu’à la mort. Si le combat se déroule dans la lumière Compétences
pâlotte du Désert du Nord, ils rrêteront de dépenser de Personnalité, 3 Survie, 3
la Haine quand ils n’en auront plus que 2 points et fui-
Déplacement, 2 Coutume, 2
ront lorsque deux d’entre eux auront été tués.
Perception, 3 Métier, 3
• Si les Hobgobelins ne combattent pas, quelle qu’en soit Compétences d’Armes
la raison, ou si les compagnons se battent mieux que
Arc de Corne 3
leurs adversaires, Firbul cherchera à s’enfuir et quit-
Couteau Dentelé 3
tera le champ de bataille dès qu’il le pourra. Il ne ten-
tera pas de sauver ses hommes. Quant à lui, il a gardé Compétences Spéciales
un atout dans sa manche (voir page 58). Coup Impitoyable * Aguerri **
Aversion au Soleil Vitesse du Serpent
• Si Firbul est tué ou qu’il déserte en abandonnant son
groupe, alors tous les Hommes s’enfuiront dès que *Si l’attaque de Firbul a touché en infligeant un coup
leurs pertes dépasseront le nombre de survivants. perforant, réduisez d’un point sa Haine et augmentez
la valeur de Blessure de l’arme de 4 points.
• Domi est bien trop âgé pour se battre, et le Nain voudra
**La Valeur de Parade de Firbul est égale à 7 (3+ son
se mettre à l’abri. Il n’apportera aucune aide dans la
Niveau d’Attribut).
bataille.

Firbul, Éclaireur Snaga

Cet Orque, aussi petit que sournois, obéit au Sorcier de Armes :
Forod. Les Nazgûl ont trouvé de multiples façons d’utiliser
son infecte ruse (les capacités spéciales de Firbul ont été Arme Dégâts Taille Blessure Coup
Précis
décrites dans Fondcombe, page 67).
Arc de
Corne 4 8 12 Poison*
Mortel
Couteau
3 C 14 -
Dentelé
*Poison Orque : voir page 245 du Livre de Base.

Coupe-Jarrets des Terres

Septentrionales de Dale
Les hommes de Firbul font partie des hors-la-loi et des
boit-sans-soif que le thegn Hakon a recrutés ces dernières
années. Violents et sans pitié, ils rejettent toute autorité
mais obéissent au petit Gobelin, car ils devinent que der-
rière cette silhouette contrefaite se cache une Ombre bien
plus grande.

52
 Sous le Tertre

Les Hobgobelins
Niveau d’Attribut Cruels et anthropophages, les Hobgobelins haïssent les
4 autres Orques et tolèrent à peine les Trolls.
Endurance Haine
16 3
Parade Armure
4 1D
Compétences
Personnalité, 1 Survie, 2
Déplacement, 2 Coutume, 1
Perception, 2 Métier, 1
Compétences d’Armes
Épée 2
Arc 2
Capacités Spéciales
Pas de Quartier -

Armes :

Arme Dégâts Taille Blessure Coup

Précis
Arc 5 10 14 Perf.
Épée 5 10 16 Désarm.

Niveau d’Attribut
4
Endurance Haine
36 5
Parade Armure
4+3 (Grand Bouclier) 2D
Compétences
Personnalité, 1 Survie, 2
Déplacement, 2 Coutume, 1
Perception, 3 Métier, 1
Compétences d’Armes
Hache Orque 3
Morsure 3
Capacités Spéciales
Habitant des Ténèbres Aversion au Soleil
Force Effroyable Pas de Quartier

53
 Le Rire des Dragons

Armes : – Acte Quatre –

Le Mausolée
Arme Dégâts Taille Blessure PCrécis
oup
Domi et les Nains survivants sont extrêmement reconnais-
sants et remercient les compagnons à foison. Dès que les
Morsure 4 C 14 -
rescapés apprennent que les héros ne passaient pas là par
Hache Brise
5 C 16 hasard mais ont été envoyés en mission de sauvetage, ils
Orque Bouclier
décident de rester sur le lieu des fouilles et de finir l’exca-
vation. Après tout ce qu’ils ont subi, ils affirment qu’ils
auraient honte de partir sans finir le travail.
Si les compagnons arrivent sur le site avant que la porte
soit dégagée, Domi et les Nains survivants se mettront
aussitôt au travail : il leur faudra une journée supplémen-
taire pour dégager la porte. Si les compagnons arrivent
plus tard ; alors l’escalier descendant dans le mausolée
sera déjà dégagé, et les héros pourront même le voir, par
un trou creusé dans la couverture de cendres qui jonche
la zone.

Domi, l’Érudit
Niveau d’Attribut : 5
Spécialité : Tradi­tion ancienne, Connaissances d’Erebor
Particularités : Curieux, Honorable
Compétences notables : Exploration ♦♦♦,
Connaissances ♦♦♦♦♦, Fouille ♦♦♦♦

Domi est né il y a presque trois siècles. Il se souvient

Après la Bataille
À la fin du combat, le site de fouilles sera sans doute recou-
vert de cadavres, amis et ennemis. Le ciel grisâtre semble
se piqueter de points noirs : des oiseaux charognards
attendant leur festin. Si les héros fouillent les corps des
Hommes d’Armes, ils trouvent des indices qui indiquent
que ces hommes sont passés par Dale très récemment :
leurs sacoches contiennent de la nourriture encore fraîche
venue de Dale, et des flacons de vin que la compagnie sait
venir de producteurs locaux.
de la gloire passée d’Erebor, mais il a aussi de très
vifs souvenirs des champs d’Azanulbizar jonchés de
cadavres de Nains. La soif de Domi pour le savoir et
les connaissances du temps passé est inextinguible, et
le pousse à voyager par monts et par vaux en dépit
de son âge canonique. Il y est poussé par un très vif
désir de connaître les vies des trépassés, leurs trésors
et leurs histoires. Domi est particulièrement serein.
Il sait qu’il a vécu un trop grand nombre d’années,
même pour un Nain, et que sa vie arrive à sa fin. Il l’a
accepté, et chaque jour gagné sur la mort lui apporte
une véritable joie enfantine. Son visage est si ridé
qu’on jurerait voir l’écorce d’un arbre, même si ses
yeux perçants pétillent encore, au-dessus d’une barbe
aussi blanche que légère.

54
 Sous le Tertre

mausolée est une merveille d’architecture, d’une telle

grandeur qu’il a fallu le Feu d’un Dragon pour la faire
tomber dans l’oubli.
Le mausolée est un bâtiment souterrain. Une construction
à l’inverse des monuments communs, avec des planchers
en sous-sol plutôt que de s’élever au-dessus de la surface.

Le Tombeau
Le mausolée se trouve bien sous le tertre. Il a été construit
loin du royaume de Dale, hors de la vue d’un père ayant
perdu son fils aimé. Construit par les maçons Nains, le
L’Entrée
Les compagnons de Domi ont mis à jour une volée de
marches de pierre descendant vers les tréfonds. Elles
sont couvertes de cendres noires, et en bas de l’escalier
se trouve une porte de pierre, elle aussi, que personne
n’a encore ouverte. Si les héros hésitent à pousser le bat-
tant, Domi descend les marches deux par deux, sautillant
comme un jeune daim. Les autres survivants restent en
haut, exténués par leur travail.
Derrière la porte s’étend un long vestibule, une chambre
rectangulaire plongée dans le noir, avec un plafond
voûté et bas. Lorsque les compagnons font de la lumière,
ils voient que les murs sont recouverts de splendides
fresques, montrant un seigneur de Dale et sa cour, rece-
vant les hommages des Nains et des Elfes Sylvains. C’est
à l’évidence l’œuvre d’un maître, l’exemple frappant d’un
art perdu depuis longtemps.
Contre le mur opposé se dressent deux statues de pierre,
des hommes en armure aux bras croisés et à la tête bais-
sée. Aucune ouverture n’est visible.

1 : L’Entrée
2 : Le Vestibule
3 : Le Pont
4 : La Crevasse
5 : Le Sépulcre
55
 Le Rire des Dragons
Les Portes Cachées
Sur le mur qui fait face à l’entrée, trois portes ont été habi-
lement dissimulées par les maçons Nains. Il faut réussir
un jet de Fouille SR 20 pour trouver la première. Si un
Nain est présent (y compris Domi), la difficulté est bais-
sée de deux rangs (SR 16). Aussitôt que l’une des portes
a été trouvée, les deux autres sont plus facilement visibles
(SR 14). Chaque porte se déverrouille si l’on exerce une
pression sur un endroit particulier : le battant s’ouvre
alors vers l’arrière avec un frottement mécontent.
Derrière chaque ouverture se trouve un tunnel mal
dégrossi qui s’enfonce vers le bas. Les tunnels à droite et
à gauche s’arrêtent abruptement, et les chambres aux-
quelles ils devaient mener n’ont jamais été construites.
Seule la porte centrale donne sur la chambre funéraire,
celle du fils ainé de Girion.
Le Mausolée Royal
Le mausolée était conçu pour abriter les dépouilles mor-
telles de Girion, seigneur de Dale, et de ses deux fils.
Seule l’une des chambres mortuaires a été construite,
puisque le seigneur de Dale a été tué par le Dragon
Smaug, et que son second fils a survécu au royaume
qu’il devait gouverner un jour. C’est de sa lignée que
descend le seigneur actuel de Dale, le Roi Bard.
Les joueurs peuvent déjà connaître ces informations
grâce à leur connaissance du royaume. Si ça n’est pas le
cas, un simple jet de Connaissances suffira.
Le Pont
Le tunnel partant de la porte centrale s’enfonce dans le
sol sur plusieurs mètres, puis arrive enfin à une chambre
au sol de marbre noir poli. Il y souffle un vent aigre, sor-
tant d’une crevasse divisant la pièce en deux. Un pont de
pierre étroit enjambe le gouffre, et l’obscurité qui roule
dans la faille est impénétrable. Un jet de Vigilance ou
d’Artisanat révèle que le pont est en parfait état (en cas
d’échec sur le jet, les compagnons perdront du temps à
tester la solidité de la structure, et à comment traverser le
gouffre sans prendre de risque).
Les héros voient une porte de fer sur le mur opposé. Un
grand brasero pendu à une lourde chaîne fixée au plafond
se trouve de chaque côté du battant. La porte est verrouil-
lée, et aucun mécanisme n’est visible.
56
L’art des Nains a là aussi fait merveille, et il faut allumer
les deux braseros pour ouvrir la porte. Allumer un bra-
sero demande un jet d’Artisanat SR 16, car le vent ne
cesse de souffler sur les flammes, comme poussé par une
volonté propre. Un héros possédant un Trait adéquat,
comme Fumer ou Allume-feu réussit automatiquement
son action.
Le Sépulcre
La porte de fer ouvre sur le sépulcre où reposent les restes
mortels du fils de Girion. C’est une pièce octogonale, fai-
blement éclairée par une ouverture creusée dans le dôme
du plafond.
Lorsque les héros entrent dans la pièce, leurs pieds s’en-
foncent dans un épais tapis de cendres noires. L’air est
vicié, et semble chaud, en comparaison du vent acide
monté des profondeurs.
Le rai de lumière tombé de l’ouverture glisse sur un sarco-
phage de pierre placé au centre de la pièce. C’est un bloc
de calcaire massif et rectangulaire, fermé par une belle
dalle de marbre blanc. La plaque est polie en miroir, et sa
surface gravée de runes. On peut lire :
Qui gît ici était Prince parmi les Hommes, premier né de
Girion, Seigneur de Dale.
Les côtés du sarcophage sont gravés de bas-reliefs intri-
qués, montrant des cavaliers de Dale chassant le cerf dans
la forêt ; ils passent entre les arbres, et dans les feuillages,
de beaux visages d’Elfes les regardent passer sans se faire
voir. Deux créatures hideuses aux nombreuses pattes font
comprendre qu’il s’agit des arbres de la Forêt Noire.
Les murs du sépulcre sont flanqués d’étagères chargées de
coffrets de bois, de cassettes d’ivoire, de cabinets à tiroirs,
d’urnes de verre, de vases, de bols d’or, d’assiettes et de
coupes à boire. Sur le sol, le long des murs, s’amoncellent
des pièces de monnaie, des tissus brûlés par le temps, des
boîtes à bijoux, des poteries fines, d’anciennes bannières
et des tapisseries rongées, des présentoirs chargés d’armes
et d’armures autrefois magnifiques, à présent rongées par
la rouille.
Juste derrière le sarcophage, se trouve la raison d’être
de toute cette aventure : toujours sur son présentoir, l’ar-
mure du fils aîné de Girion se montre enfin aux héros.
Lorsque la lumière des torches glisse sur elle, la Cotte
de Mailles Naine s’illumine comme l’eau éclairée par la
flamme, et durant un instant, le sépulcre semble dévoré
par le souffle d’un Dragon.

Aventuriers ou Pilleurs de Tombes ?
Malheureusement pour les héros, les richesses accumu-
lées ici ne sont pas le trésor d’un Dragon ou d’un clan de
Trolls : mais la tombe d’un jeune homme de la lignée des
seigneurs de Dale. Les compagnons ne peuvent faire main
basse sur ce qui se trouve devant eux. Se saisir des biens
du fils de Girion est un Méfait faisant gagner immédiate-
ment 2 points d’Ombre. Si les héros commencent à regar-
der autour d’eux avec envie, Domi leur mettra clairement
les points sur les i : il criera à l’outrage, et n’hésitera pas
à les traiter de voleurs tout en leur rappelant que leurs
actions feront pleuvoir sur leurs têtes la colère de la mai-
son de Bard, et la haine immortelle des Nains d’Erebor.
57
Sous le Tertre
Jets de Trésors Magiques
Si l’un ou plusieurs des compagnons désire piller la
tombe, malgré la morale, les risques et la colère
de Domi, alors sachez que l’or, les gemmes et les
objets précieux présents ici sont considérés comme un
Trésor Antique d’une valeur de Trésor de 100**. Si
le Gardien des Légendes utilise les règles présentées
dans Fondcombe, l’opportunité est belle d’intégrer ici
une Relique Merveilleuse ou une Arme ou une Armure
Fabuleuse, choisie dans l’index des trésors magiques.
Au vu de la suite de cette campagne, nous ne saurions
que conseiller quelque chose pouvant blesser un Dragon
ou protéger contre un Ver.
Une Voix Emplie d’Horreur
et de Malfaisance
Pendant que les compagnons restent bouche bée devant
la magnificence du trésor, Morlach, le Sorcier de Forod,
fait son apparition devant la tombe. Bien qu’impossible à
voir, sa présence est immédiatement perçue par tous ceux
présents dans le mausolée. Un frisson soudain avertit la
compagnie que quelque chose de terrible rode à la sur-
face du sépulcre. Chacun doit faire un test de Peur SR 14,
ou SR 18 s’il fait nuit, sous peine de perdre son sang-froid
(voir Livre de Base, page 153).
Si un héros est resté hors du mausolée, il ne voit pas le
Sorcier de Forod mais sa terreur est quasi palpable, et il se
sent englouti dans une eau glacée : les compagnons expo-
sés à cette présence doivent aussi résister au Souffle Noir,
et donc faire un test de Corruption avec un SR de 14 (SR 18
si la nuit est tombée). Rater ce jet fait s’évanouir le héros,
et il gagne 1 point d’Ombre.
Morlach quitte les lieux après avoir étudié la situa-
tion, mais pas avant d’avoir poussé un cri de sa Voix
Funeste : un hurlement suraigu qui Épuise brutalement
tous les compagnons.
 Le Rire des Dragons

L’Ombre de Terreur
Si le Spectre de l’Anneau ne trouve que des PNJ en dehors
du tombeau (par exemple Clifford, le villageois de Bree,
ou n’importe lequel des Nains survivants du groupe de
Domi), il les terrorise au point qu’ils se sauvent sans
un regard en arrière. Le Sorcier de Forod lance un sort
d’Ombre de Terreur sur l’un d’eux : l’infortuné, choisi au
hasard, devient un agent du Nazgûl et volera le Cotte de
Mailles d’Argent à la première occasion.
Comme il est impossible de savoir par avance ce que
feront les compagnons de la Cotte (l’emporter avec eux,
la cacher, etc.), chaque Gardien des Légendes devra
choisir quand déclencher ce vol, et quelles conséquences
aura cet acte.
Les nains accuseront-ils les héros ? Le thegn Hakon
réussira-t-il à monter Erebor contre Dale ? Ou est-ce
que la disparition de cet objet, symbole de la discorde
entre les Nains et les Bardides, permettra d’unir ces
deux peuples contre leur ennemi commun ?
L’Attaque
Il y a autant de Vautours Silencieux que de membres dans
la compagnie, plus deux oiseaux supplémentaires. Firbul
monte le plus grands d’entre eux, et donne les ordres. Si le
Gobelin est tué, le reste des rapaces se retirera rapidement
(après un nombre de rounds égal au nombre de compa-
gnons toujours en état de se battre).
Les Vautours Silencieux
Élevées par le Grand Ennemi il y a des siècles, sans doute
comme moquerie adressée aux Grands Aigles, ces créa-
tures sont de gigantesques oiseaux de proie dotés d’ailes
immenses, de serres acérées et de becs dentelés. Les plumes
de leurs ailes noires sont dures comme du fer, et forment
des pluies d’étincelles lorsqu’elles frottent contre de la
pierre. Les Vautours Silencieux sont tout à fait capables
de mettre le feu à toute une forêt, ce qu’ils n’hésitent pas à
faire pour débusquer leurs proies. Ils ne peuvent émettre
le moindre son : la légende dit que le Grand Ennemi les a
frappés de mutisme lorsqu’il s’est trouvé incommodé par
leurs voix criardes.

– Acte Cinq –
Des Ailes de Fer
Le plan de Morlach est simple : son apparition affaiblit
les héros et les rend plus vulnérables à l’attaque prévue
avec Firbul.

Descendus du Nord Oublié

Une race d’oiseaux de proie monstrueux – que personne
ne prit jamais la peine de nommer – vit encore dans les
Montagnes Grises, survivante des colonies de rapaces de
la forteresse d’Angband. Le Spectre de l’Anneau a invoqué
un vol de ces créatures depuis leurs aires hideuses, et les a
confiées aux ordres de Firbul le Gobelin.
Lorsque les compagnons sortent du mausolée, ils note-
ront rapidement les formes sombres qui mouchettent le
ciel. Les créatures attendent que les héros soient loin de
la sécurité toute relative du tombeau, puis forment un
cercle pour descendre de plus en plus bas, jusqu’à ce que
la compagnie ne puisse plus s’échapper. Sans un bruit, les
grands oiseaux s’abattent sur les héros et les attaquent
pour les réduire en charpie.

58
 Sous le Tertre

compter que Clifford, Domi ou les Nains sont peut-être

Niveau d’Attribut toujours avec elle et la retarde.
6 Les compagnons doivent prendre des décisions avant de
Endurance Haine partir, à propos du mausolée et du trésor qu’il contient. Il
35 5 faut une demi-journée de travail pour dissimuler l’entrée
Parade Armure du tombeau, mais les héros jugeront peut-être plus sûr
de laisser quelqu’un derrière eux pour monter la garde.
7 2D
Compétences
Le Plus Court Chemin
Personnalité, 2 Survie, 2
En ce qui concerne le voyage du retour, les héros ne dis-
Déplacement, 3 Coutume, 1
posent que de peu de choix et suivre le chemin le plus
Perception, 3 Métier, 1
court jusqu’à la civilisation semble être la seule option.
Compétences d’Armes
Ce trajet les mènera au sud-est sur 50 kilomètres pour
Serres 3
rejoindre la frontière du Désert du Nord, puis il les fera
Bec Dentelé 3
redescendre sur 80 kilomètres vers le sud, dépasser le
Compétences Spéciales Mont Solitaire par l’est, et enfin, atteindre Dale.
Régurgiter* Attaque Plongeante
• Il faut trois jours et un test de Fatigue (SR 18) pour cou-
Redoutable** Assaut Brutal
vrir la première partie du trajet, ainsi qu’un test de Cor-
Étreinte Point Faible
ruption (rater ce dernier fait gagner 1 point d’Ombre).
*Un Vautour qui réussit à saisir un personnage entre
ses serres peut attaquer sa victime d’un coup de bec, • La seconde partie du trajet passe par les Terres Sep-
ou bien Régurgiter le contenu empoisonné de son tentrionales de Dale et demande elle aussi trois jours,
jabot sur elle : la cible doit réussir un test de Protection ainsi qu’un test de Fatigue (SR 14). Les héros quittent le
SR 14 ou être Empoisonnée et subir une perte d’Endu- Désert du Nord avec joie, mais le lendemain même, ils
rance égale à la somme de deux dés de Maîtrise. font une rencontre inattendue.
**Lorsqu’un Vautour Silencieux attaque avec ses
serres, il peut jeter deux fois le dé du Destin, et gar- – Acte Six –
der le meilleur résultat obtenu.
Les Nuages s’Amoncellent, Encore
La compagnie approche lentement du Mont Solitaire lors-
qu’elle note un grand campement rempli de tentes et de
Armes :
bannières, monté sur un champ verdoyant non loin d’un
petit village. Le champ est de l’autre côté d’un cours d’eau
Arme Dégâts Taille Blessure Coup enjambé par un pont de bois. Une fois traversé le ruisseau,
Précis
Coup les héros sont accueillis par un groupe d’Archers Royaux
Serres 8 C 16 Perforant de Dale, vêtus de leur livrée noire, et de Nains armés de
Bec Coup bigots, appartenant visiblement à la Garde de Fer.
6 10 16
Dentelé Perforant
Les gardes semblaient attendre les compagnons, et sans
plus de cérémonie, les escortent jusqu’au centre du
Le Voyage de Retour campement.
Il faut espérer que les compagnons sortiront victorieux du
combat. Ils seront en tout cas sans doute blessés, épui- Le Conseil
sés et encore sous le choc de ce qu’ils auraient vu dans Il semble que quelques jours après le départ de Dale des
le mausolée. Le plus gros de leur travail est derrière eux, compagnons, le mot ait couru qu’une mission secrète
mais reste à faire le long chemin du retour. La compagnie était en cours, et cette rumeur s’est répandue dans la ville
ne peut redescendre au sud chargée de richesses, sans comme un feu de broussailles. (L’œuvre du thegn Hakon,

59
 Le Rire des Dragons
qui, bien sûr, fait tout pour attiser les haines entre les
Nains et les Hommes.)
Aucune confirmation officielle n’a eu lieu, mais bon
nombre de seigneurs Nains et Bardides ont décidé d’ob-
tenir des réponses à leur façon : savoir ce que les compa-
gnons avaient découvert, ou non, durant leur voyage.
Les Nains et les Hommes ont fini par se rejoindre sur la
route du nord : les deux factions se sont regardées en
chiens de faïence, suspectant l’autre d’en savoir bien plus
que ce qu’elle souhaitait en dire. Heureusement, les repré-
sentants des deux groupes, le thegn Jofur et Dwalin, ont
âprement discuté et sont rapidement tombés d’accord
pour faire tout ce qui était en leur pouvoir à ce moment
précis : c’est-à-dire rien, à part s’asseoir sous une tente et
attendre le retour des héros.
Lorsqu’effectivement les compagnons arrivent, le thegn et
Dwalin tentent de cacher leur surprise mais surtout leur
soulagement : ils doutaient fortement de revoir la compa-
gnie, et doutaient encore plus fortement de les entendre
dire que le trésor avait été retrouvé.
Les deux chefs reprennent contenance, et annoncent de
concert que les héros sont invités à participer à un conseil
pour « discuter de ce que vous savez ».
Valeur de Tolérance
Les compagnons ne seront pas les seuls à parler durant
le conseil, mais leur intervention est nécessaire pour faire
60
pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Avec un peu
de chance, ils resteront dignes devant cette assemblée de
seigneurs et pourront faire la différence (si la compagnie
excède le seuil de Tolérance avant d’avoir pu exposer son
point de vue durant Le Débat, alors le Seigneur Hakon
aura le dernier mot).
Les seigneurs Bardides réagissent bien à la Sagesse lors-
qu’ils sont réunis en conseil. Toutefois, Dwalin se moque
éperdument de détails de lois et ne sera impressionné
que par la Vaillance. La Tolérance de base est donc basée
sur la moyenne entre la plus haute valeur de Sagesse et
la plus haute valeur de Vaillance du groupe (réduit à l’in-
férieur). Ajoutez +2 si les héros sont connus et appréciés
par les deux factions. Le Prestige ne sera ici pas pris en
compte, puisque si la compagnie est très appréciée d’un
groupe, alors l’autre y verra justement une raison de
se méfier.
Présentations
Le conseil se tient au centre du camp, dans une zone vide de
tentes, séparant les deux factions. Les hérauts annoncent
que le thegn Jofur et le thegn Hakon parleront pour les
Bardides, et que Dwalin et Domi représenteront les Nains.
Les noms des autres seigneurs présents sont ensuite criés
à tue-tête, certains peut-être connus de la compagnie : en
tout état de cause, ils ne sont là que comme témoins et ne
prendront pas la parole.

On demande aux compagnons de se présenter à l’assem-
blée, même s’ils sont déjà bien connus de tous, et qu’ils
ont sans doute déjà servi les deux royaumes dans le passé.
Présence est le meilleur choix pour prendre la parole.
Une fois les présentations faites, le thegn Jofur se lève.
C’est lui qui a confié la mission aux compagnons, et
il invite les héros à raconter en détail tout ce qu’ils ont
vu. Un jet d’Inspiration ou de Chant fera parfaitement
l’affaire (ou Énigmes si les compagnons veulent garder
quelques informations pour eux).
Interactions
Une fois que les compagnons ont raconté tout ce qui s’est
passé depuis leur départ de Dale, le conseil passe à la véri-
table raison de sa présence ici : qui est le véritable pro-
priétaire du trésor du mausolée, et surtout, de la Cotte de
Mailles d’Argent ?
Dwalin expose le point de vue des Nains. Domi est assis
à ses côtés et prend note du moindre de ses mots. Il ne dit
presque rien, et se contente de corriger le guerrier sur des
détails très précis de l’histoire de la région.
La présence de Domi complique l’exposé de Dwalin : l’éru-
dit sait très bien que le terrain historique sur lequel est
bâtie l’argumentation Naine n’est pas aussi solide que
voudrait le faire croire Dwalin (voir ci-dessous), et le guer-
rier est distrait par les ajouts de Domi. De plus, Dwalin
s’échauffe vite et le thegn Hakon est assez fin pour exploi-
ter ce trait de caractère.
Le seigneur Hakon parle au nom des Bardides, puisque
pour le moment il siège à de plus hautes fonctions que
le thegn Jofur. Jofur, fidèle à lui-même, ne perd pas une
occasion d’intervenir, et rappelle à qui veut l’entendre que
c’est lui qui a envoyé les héros en mission.
61
Sous le Tertre
Droits Ancestraux
Voici les points clés du débat :
• C’est Dwalin qui ouvre le débat. Il ne s’encombre pas
de pincettes et va droit au but. Il ne fait aucun effort
d’argumentation et ne cherche à convaincre personne
(Dwalin est viscéralement convaincu qu’il dit la stricte
vérité, et pense qu’il n’a pas à fournir le moindre effort
pour faire entendre raison à son auditoire). Il concède
certains points : oui, Girion a payé la cotte de mailles
en son temps, cela est noté dans toutes les chroniques.
Le prix en était un collier d’émeraudes, mais ce bijou a
été rendu à Bard, par Dáin, après la Bataille des Cinq
Armées ! De plus, sans les efforts de Domi, un Nain, le
mausolée serait resté perdu à jamais.
« Il est donc logique de reconnaître que les Nains ont
droit à au moins une part du trésor, et que les Bardides
n’ont pas d’autre choix que nous rendre la Cotte de
Mailles ! »
• Le thegn Hakon prend à son tour la parole, et retourne
le discours de Dwalin pour défendre le point de vue
Bardide. Ses talents oratoires sont aussi subtils que
les propos de Dwalin étaient brutaux. Hakon explique
longuement que Girion a payé pour cette cotte, et que
ce fait est impossible à nier. Ce que les Nains ont décidé
de faire avec le collier reçu en paiement ne regarde
qu’eux ! Cela n’a strictement rien à voir dans cette his-
toire. Le trésor appartient de plein droit à la maison
de Girion, et si quelqu’un tentait de se l’approprier, eh
bien ce serait un voleur et un menteur.
« La cotte d’anneaux Naine et tout ce que contient le
mausolée appartient à Dale, et à personne d’autre,
Nains ou pas. »
Les deux positions ne sont pas conciliables. Aussitôt que
les orateurs ont fini leur diatribe, des voix s’élèvent dans
l’assemblée pour défendre un point de vue ou l’autre.
Les rares arguments réfléchis, comme rendre la cotte aux
Nains en gage d’amitié, sont noyés sous les cris et les
récriminations. Les anciennes blessures se débrident et
chacun accuse l’autre : les survivants de l’incendie de la
Ville du Lac hurlent que ce sont les Nains d’Erebor qui
ont attisé la haine du Dragon ; les Nains des Monts du
Fer font remarquer que ce sont bien eux qui ont sué sang
et eau pour reconstruire la cité de pierre. Les vétérans
de la Bataille des Cinq Armées se contentent de secouer
la tête : ils savent trop bien ce qu’apportent de telles
dissensions.
 Le Rire des Dragons
Le débat fait rage : des mots qu’on ne pourra jamais faire
oublier sont sur le point d’être jetés au visage des uns et
des autres. Si les héros n’interviennent pas, ce conseil
aura des répercussions sur les alliances déjà bien mises
à mal.
Le Débat
Les compagnons doivent aider le conseil à prendre une
décision. Il y a, en gros, trois choix (peut-être plus, si les
héros trouvent une solution de leur cru), et la compagnie
doit simplement choisir de quel côté essayer de faire pen-
cher la balance : du côté des Bardides, des Nains, ou bien
choisir la neutralité. Les compagnons doivent choisir l’une
de ces positions et s’y tenir : puis accumuler au moins
cinq succès sans excéder le seuil de Tolérance afin de
convaincre le conseil. Présence, Courtoisie, Inspiration
et Chant sont des compétences pertinentes. La difficulté
des jets est indiquée sous chaque proposition.
1. Défendre le droit des Nains à récupérer la Cotte de
Mailles d’Argent, et à obtenir une part du trésor. Même
si la restitution du collier n’annule pas la vente de la
cotte, on ne peut nier que c’est bien grâce aux efforts
des Nains qu’on a retrouvé le tertre.
C’est la position la plus compliquée à défendre, mais
c’est celle qui aura les répercussions les plus positives
dans le futur. Tous les jets se font SR 18.
2. Défendre le droit des Bardides à récupérer tout le trésor,
y compris la cotte. La tombe est celle du fils de Girion,
seigneur de Dale. Le Roi Bard est l’héritier de Girion, il
a un droit total sur tout ce qu’elle contient.
C’est la position la plus facile à tenir, et la plus évidente
au vu des preuves. Si les compagnons optent pour cette
vision des choses, ils s’attirent le déplaisir des Nains
d’Erebor, en tout cas ceux loyaux à Dwalin. Tous les
jets se font SR 14.
3. Convaincre les Bardides de laisser la Cotte de Mailles
d’Argent aux Nains en gage d’amitié, quoi qu’en dise
la loi.
Cette position est compliquée à tenir, car c’est celle que
veulent éviter le thegn Hakon et ses suivants. Tous les
jets se font SR 16.
La Décision Finale
Lorsque les compagnons ont fini d’essayer de convaincre
le conseil, les seigneurs Hakon et Dwalin demandent un
vote. Si les compagnons ont réussi leurs jets, l’assemblée
62
se range à leur avis et vote la résolution qu’ils ont choi-
sie. Sinon, Hakon les aura convaincus et les Bardides
réclament tout le trésor y compris la Cotte (Choix 2). Les
entrées suivantes décrivent les conséquences des trois
choix possibles :
• Choix 1. Le conseil choisit d’écouter les Nains, sachant
qu’il commet peut-être une injustice, mais qu’il sauve-
garde la paix et les relations entre les deux royaumes.
Un petit groupe de nobles Bardides critique les com-
pagnons pour leur position discutable, mais pour
l’instant, personne n’ose autre chose qu’un murmure
rageur. (Le thegn Hakon est déçu, mais il saura attiser
ce ressentiment un peu plus tard.)
• Choix 2. Le conseil choisit d’écouter les Bardides, et
refuse aux Nains tout droit sur le trésor et la Cotte.
Des voix outrées s’élèvent du côté Nain, et Dwalin,
accompagné d’une douzaine de suivants, quitte
immédiatement le camp pour retourner en Erebor
faire son rapport.
Au grand plaisir du thegn Hakon, considérez à partir
de maintenant que Dwalin nourrit une haine farouche
contre les Bardides et les compagnons, quelle que
soit la position qu’ils aient soutenue. Si les héros ren-
contrent à nouveau Dwalin, il ira jusqu’à leur mettre
des bâtons dans les roues s’il en a la possibilité.
• Choix 3. Les Nains obtiennent la Cotte de Mailles
d’Argent en gage d’amitié et tout un chacun se félicite
de cette sage décision, sauf le thegn Hakon.
• Autre Choix. Si la compagnie trouve une solution paci-
fique de son cru, le Gardien des Légendes peut choisir
les conséquences de ce choix en utilisant comme guide
les informations données ci-dessus.
– Épilogue –
Un peu plus tard, les dignitaires ayant participé au
conseil commencent à quitter les lieux pour retourner
dans leurs manoirs et leurs palais. Les compagnons sont
alors approchés discrètement par un jeune homme enca-
puchonné qui les invite à le suivre jusqu’à une tente située
à côté du petit pont. Les héros qui ont déjà vu le Roi Bard
en personne peuvent reconnaître le jeune homme comme
l’un des ménestrels de la cour royale de Dale.
À l’intérieur de la tente, les héros seront sans doute
surpris de voir Gandalf le Gris ! Il est en train de fumer
sa pipe, assis sur un tabouret, et tend une blague à
tabac à Balin, fils de Fundin. Le Magicien accueille les

compagnons avec un sourire, et les invite d’un geste de
la main à entrer rapidement puis à refermer la tenture de
porte derrière eux. Balin salue profondément la compa-
gnie, puis retourne s’asseoir à côté de Gandalf et allume
sa propre pipe.
« C’était une mission très délicate, dit Gandalf. Et vous
avez évité la ruine de peu ! Racontez-nous tout… »
Gandalf et Balin veulent surtout savoir où en sont les rela-
tions diplomatiques entre Bardides et Nains d’Erebor, et
c’est là-dessus que porteront leurs questions aux com-
pagnons. Selon les décisions prises par le conseil, ils
féliciteront les héros, échangeront des coups d’œil fur-
tifs, inquiets, ou pire, secourront la tête dans un geste
désabusé.
Répercussions
Si les compagnons n’ont pas réussi à aider le conseil à
prendre une décision équilibrée, les relations entre les deux
royaumes seront glaciales pendant un temps. Les deux
communautés souffrent et la colère gronde : le commerce
est ralenti, et Dale n’a plus le soutien militaire immédiat
de ses voisins d’Erebor et des Monts du Fer. Les ressenti-
ments, nouveaux et anciens, font prendre tout leur temps
aux chefs Nains pour répondre aux demandes. Les Nains
d’Erebor doivent piocher dans leurs stocks de nourriture,
63
Sous le Tertre
et commencent à penser à faire venir de la nourriture par-
delà les frontières du pays de Dale. Tous les Nains et les
Bardides gagnent 1 point d’Ombre.
Ni Bard ni Dáin ne déclareraient la guerre à cause d’une
« simple » cotte de mailles, fut-elle Naine, mais leur amitié
est mise à rude épreuve. À court terme, Bard remporte l’ar-
mure et le thegn Hakon grimpe les échelons du pouvoir.
Si les héros parviennent à faciliter les choses, le thegn
Hakon voit ses envies de grandeur réduites à néant et
quitte Dale, dégoûté par la tournure des évènements. Il
retourne dans son fief pour y fomenter une nouvelle ven-
geance, rameuter des brigands et nouer des alliances avec
les Orques.
La compagnie se sera fait un ennemi de Hakon. Le thegn
ne leur pardonnera pas et ne ratera pas une occasion de
se venger (dans Les Ombres du Nord, Hakon aura rebâti
toute son influence politique).
Quelle que soit l’issue de ce scénario, la compagnie a de
bonnes chances d’être bien vue et en Erebor et à Dale,
même si elle s’est finalement rangée du côté de l’archer.
Le Roi Dáin respecte la loyauté, et il n’oubliera pas que
les héros ont sauvé la vie de Nains. De même, le Roi Bard
comprend trop bien que le devoir est parfois un carcan
bien serré, et il ne tiendra pas rigueur à un compagnon
Nain d’avoir pris la défense d’Erebor.
 Le Rire des Dragons
LAISSEZ DORMIR
LE DRAGON
- QUI DORT -
• Quand ? Après les événements de La Sentinelle Sur
la Brande, dans le supplément Contes et Légendes des
Terres Sauvages, les années ont passé et nous sommes
début 2960, à la fin du printemps.
• Où ? En Erebor, et dans la tour de guet à la frontière de
la Brande Desséchée.
• Quoi ? On demande à la compagnie d’aller tuer un
Dragon qui dort dans les ruines de la tour effondrée.
• Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Parce qu’une
fumée monte de la tour, et les Sages s’accordent tous à
dire qu’il s’agit là d’un signe. Il n’y a pas de fumée sans
Feux, surtout quand il s’agit d’un Dragon.
• Qui ? Le Roi Dáin Pied-d’Acier offre une récompense
pour la tête du dragon.
Phase d’Aventure
L’aventure est divisée en sept actes.
Acte Un – Une Fumée sur l’Horizon
Le Roi Dáin craint que le Dragon qui dort dans la tour de
guet ne grandisse trop et tourne bientôt ses yeux avares vers
Erebor, tout comme l’a fait Smaug autrefois. Il demande
l’aide des héros avant que le Ver ne soit trop grand.
Acte Deux – À propos des Dragons
La compagnie et le Gardien des Légendes sont invités à
partager ce qu’ils savent des Dragons, et des nombreux
problèmes qui naissent dans leur sillage.
Acte Trois – L’Ombre de ses Ailes
Les héros voyagent vers le Nord, et risquent d’être trahis
par des compagnies ayant le même but qu’eux.
Acte Quatre – La Nouvelle Désolation
La compagnie quitte la terre des Hommes et brave les
périls de la Nouvelle Désolation qui s’étale autour de la
tour de guet.
64
Acte Cinq – Le Passage de la Gorge
La compagnie approche de la Brande Desséchée, et doit
échapper ou combattre les serviteurs Orques du Dragon.
Acte Six – Par la Discrétion et la Malice
La compagnie entre dans l’ancienne tour et y cherche le Ver.
Acte Sept – Tuer le Dragon
Les héros font enfin face au Dragon et soit le tuent, soit
meurent en essayant.
Épilogue
Le Dragon est mort ! Ou pas ? Si les compagnons sont
victorieux, ils profitent d’un renom et d’une gloire
bien mérités.
La Nature de la Bête
Contes et Légendes des Terres Sauvages présente le Dragon
Raenar, un Dragond de Froid descendu du Nord, qui a tué
l’arrière-grand-père de Dáin II Pied-d’Acier (mieux connu
sous le nom de Dáin), aux portes de son royaume des
Montagnes Grises. Selon comment s’est terminée le der-
nier scénario de Contes et Légendes des Terres Sauvages,
Raenar peut être :
• Mort, tué par la compagnie ou pendant la bataille
contre le Roi Gibet.
• Vivant, ayant écouté les conseils de la compagnie et
ayant évité le piège tendu par le Roi au Gibet. Si c’est le
cas, Raenar aura alors erré plusieurs années dans les
montagnes avant de s’installer dans la tour de guet.
Le fait que la compagnie ait aidé Raenar, à l’époque,
met le Dragon dans de bonnes dispositions envers les
héros (voir page 91).
• Vivant, et ayant vaincu le Roi au Gibet. Dans ce cas,
Raenar se sera immédiatement installé dans la tour de
Zirakinbar.
Si Raenar a été tué durant La Sentinelle sur la Brande,
alors sa place sera prise par Wruenele, un jeune et impu-
dent Dragon de Feu, éclôt dans un nid oublié dans les
vastes étendues du Nord. Le plus brave et le plus grand de
sa nichée, Wruenele s’est envolé vers le Sud avec la ferme
intention de prendre la tour de Zirakinbar pour antre,
puis de devenir assez gros pour rivaliser de puissance
avec Smaug.

Bien qu’il puisse souffler des vapeurs bouillantes, son Feu
est encore faible comparé à l’explosion infernale de Smaug.
Si vous n’avez pas fait jouer La Sentinelle sur la Brande,
utilisez votre Dragon favori.
Les deux Dragons sont interchangeables pour quasi-tout
ce scénario : lorsqu’un passage parle « du Dragon »,
n’importe lequel d’entre eux peut jouer le rôle du Grand
Méchant. Lorsque, dans le texte à suivre, nous citerons
l’un des Vers par son nom, c’est que nous parlerons bien
de l’un d’eux en particulier. Nous précisions aussi que
par économie de papier, nous nous passerons des titres
honorifiques utilisés pour parler des Dragons de la façon
qu’il convient, et nous nous contenterons humblement de
Raenar et Wruenele.
Mais… Raenar est un Dragon de Froid !
L’aventure tourne autour de la menace draconique venue
du Nord et de sa qualité de cracheuse de feu. Le Grand Ver
Raenar a été présenté, dans Contes et Légendes des Terres
Sauvages, comme un Dragon de Froid, un Wyrm sans ailes
incapable de cracher du feu. Le Gardien des Légendes dis-
pose de deux options s’il veut en faire l’antagoniste principal.
• La première est simple, si les compagnons jouent les
aventures de ce supplément en campagne : Raenar
devient un Dragon de Feu suite à une puissante magie
noire. Morlach dote le Dragon de fumées empoison-
nées grâce à d’anciens sorts de Morgoth, et offre ainsi
un nouvel allié à Sauron.
• La seconde est de considérer, par principe, que les
Dragon de Froid sont des Dragons de Feu dont l’étin-
celle s’est éteinte et qu’ils peuvent parfois la retrouver
s’ils en ont le temps (voir Ce que l’on dit des Dragons,
page 70). Lorsque Raenar a fait sa première appari-
tion, son long sommeil l’avait diminué : mais doréna-
vant, il a retrouvé toute sa stature.
– Acte Un –
Une Fumée sur l’Horizon
Depuis quelques années, les voyageurs passant par les
terres désolées au nord d’Erebor signalent des fumerolles
sur l’horizon. On a parlé de feux de camp, mais l’année
suivante, les fumerolles étaient plus noires, plus épaisses,
plus hautes, et ressemblaient à celles nées d’un volcan.
On a commencé à murmurer, en Erebor, qu’un Dragon
était descendu des Brandes ou des Montagnes Grises,
peut-être, mais que personne n’en avait la preuve.
65
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
Toutefois, le sommeil de Dáin n’était plus tranquille,
depuis que le Nain rêvait de fumées noircissant le ciel d’hi-
ver. Le Roi sous la Montagne se prit à consulter les Sages,
des femmes et des hommes versés dans le savoir draco-
nique. Il chercha aussi l’avis des alchimistes ; des tueurs
de Dragons de Dale, qui avaient osé chasser de jeunes
Vers de Froid dans le Désert du Nord ; des Elfes dont
les souvenirs remontaient aux Jours Anciens, avant que
le Premier Dragon ne vienne troubler les Hommes et les
Nains. Dáin demanda même aux Magiciens de passage.
Tous s’accordaient sur un point : il faut laisser dormir un
Dragon qui rêve. Quant au Feu du Dragon, chacun avait
un avis différent, et Dáin entendit tout et son contraire.
Certains affirmaient que le Feu des Dragons avait été
placé en eux par l’Ennemi lorsque les monstres furent
formés dans les crevasses sous les Montagnes, et qu’ils
ne disposaient, dans le secret de leur ventre, que d’une
réserve de souffle bouillant : une fois épuisée, les Vers se
flétrissaient et mourraient. D’autres soutenaient que les
Dragons tiraient leur puissance de leur or, et que la force
de leur souffle dépendait entièrement de la satisfaction de
leur cupidité. Dáin entendit aussi que l’Ombre avait créé
plusieurs espèces de Dragons, brûlants ou glaciaux, ailés
ou rampants, et que ces différentes races ne pouvaient pas
plus croître entre elles que ne le peuvent les Elfes et les
Nains (et cela fit souffrir le cœur de Dáin, car il connais-
sait le Lai de Lúthien, et il avait déjà vu, en rêve, une
créature aussi difforme que la demi-Elfe était belle). Mais
personne, pas même les Magiciens, ne put assurer à Dáin
que le Feu des Dragons ne grandissait pas avec l’âge, ni
qu’un Dragon de Froid ne pouvait pas rallumer son Feu.
Une nuit, Dáin rêva du Feu du Dragon dévorant à nou-
veau Erebor, et il sut que le temps de l’attente était passé.
La Convocation du Roi
Si la compagnie a bonne réputation dans le Nord, ou si
l’un des héros a un Prestige de 3 en Erebor ou à Dale,
elle est contactée par l’un des messagers du Roi (ou un
corbeau si elle se trouve dans les Terres Sauvages ; ou un
héraut si les compagnons sont chez eux). Le messager de
Dáin décrit rapidement la quête à la compagnie, puis lui
propose de se rendre à Erebor pour que le Roi puisse dis-
cuter des détails avec elle.
Les héros peuvent aussi comprendre qu’ils peuvent proposer
leur aide au Roi en discutant avec un de leurs contacts ou un
de leurs garants. Dáin n’a parlé à personne de sa volonté de
faire tuer le Dragon : il craint (et à raison) que le Ver ait des
espions qui s’empresseraient de lui apprendre la nouvelle.
 Le Rire des Dragons
Rencontrer le Roi
Le Roi Dáin rencontre la compagnie dans son fief sous le
Mont Solitaire.
Valeur de Tolérance
La Tolérance initiale de cette rencontre est basée sur la
Vaillance, modifiée comme suit :
+1 s’il y a au moins un Nain dans la compagnie.
+1 si au moins un héros a un Prestige d’au moins 3 en
Erebor.
+1 si les héros ont révélé la traîtrise de Niping dans l’aven-
ture Entre le Marteau et l’Enclume.
+1 si la compagnie a déjà rencontré un Dragon (+3 si elle
en a déjà tué un).
-5 si la compagnie a eu vent des plans de Dáin par un
héraut ou un messager, mais qu’elle a trahi la confiance
du Roi en ne gardant pas le secret de cette convocation.
Présentations
La Courtoisie est une condition sine qua non lorsqu’on
s’adresse à un roi (SR 12). Les jets de Présence sont SR 18
et tombent à SR 12 si la compagnie a déjà tué un Dragon.
Interactions
Dáin décrit la menace du Dragon à la compagnie. Il
pense que le Feu du Ver ne fait que couver, pour l’instant,
mais que bientôt son souffle sera aussi féroce que celui
66
de Smaug. L’avarice et le Feu des Dragons sont les faces
d’une même pièce, et un Dragon affamé et un Dragon
féroce : aucun doute que la ruine tombera sur Erebor dès
que le Ver sera éveillé. Le Dragon doit être tué ou chassé
avant qu’il ne retrouve toute sa puissance.
Dáin recommande à la compagnie de voyager vite et
secrètement, afin d’atteindre le pic de Zirakinbar à temps.
Et comme le verront les compagnons, cette demande n’a
rien d’exagéré.
Le Roi explique aussi qu’il ne peut donner ouvertement
son soutien à la compagnie, de peur que les espions du
Dragon ne voient la main du Roi agir pour détruire leur
maître écailleux. Si cette paranoïa semble peu raisonnable
aux héros, ils peuvent faire un jet de Persuasion pour
convaincre Dáin d’au moins leur fournir vivres et mon-
tures, ainsi qu’une escorte pour la traversée des Terres
Septentrionales de Dale. Cela permet aux compagnons de
ne pas jouer Préparer le Voyage, page 70.
Dáin promet à chaque compagnon des gemmes et de l’or
équivalent à 5 points de Trésor. Il les informe que le tré-
sor du Dragon, s’il existe, est la propriété du Roi sous la
Montagne et qu’il doit lui être livré intact (selon la tour-
nure des évènements durant Sous le Tertre, la discussion
peut être… intéressante). Dáin se réserve le droit de distri-
buer une part de ce trésor aux héros selon son bon vouloir.
Voici quelques questions que pourraient poser les héros,
ainsi que les réponses que fera Dáin si on les lui pose :
 Laissez Dormir
le Dragon qui Dort

• « Sommes-nous les seuls à partir pour cette mission ? »

Un jet d’Énigmes ou d’Intuition fournit quelques
informations sur Les Autres Chasseurs.
• « Où se trouve le repaire du Dragon ? » Un jet de
Connaissances ou de Courtoisie donne accès aux
chroniques Naines parlant de la tour de guet (voir Les
Secrets de Mazarboul).
• « Que savez-vous des Dragons ? » Un jet de Connais-
sances ou de Courtoisie convaincra Dáin de fournir
aux héros les chroniques Naines parlant des Grands
Vers (voir page 70).
• « Vaincre un tel ennemi ne mérite-t-il pas une plus
belle récompense ? » Un jet de Présence ou de Persua- • Greystroke et Skirfira : Greystroke est une héroïne
sion augmente la récompense promise par Dáin de humaine venue d’on ne sait où. Grande et maussade,
+5 points de Trésor par jet réussi. voire aigrie, elle est gauchère et porte une lance Elfique
du nom de Sans Nom. Greystroke l’a trouvée dans
Si la compagnie dépasse le seuil de Tolérance de la ren- un trésor de Troll. Sur le manche de l’arme est écrit
contre, le Roi Dáin refuse de se voir poser autant de ques- quelque chose en Elfique, sans doute le nom de l’arme,
tions et chasse la compagnie. Les héros pourront partir en mais comme l’héroïne ne sait pas lire cet alphabet et
mission, mais le Roi ne leur offrira qu’une récompense par- qu’elle refuse de faire voir Sans Nom à un lettré (ou
tielle (5 points de Trésor chacun). Pour une somme aussi à qui que ce soit, d’ailleurs), eh bien ce nom reste un
dérisoire, les compagnons feraient bien de garder le trésor mystère. Greystroke parle peu, mais sa compagne le
du Dragon pour eux… et de s’assurer ainsi la haine éter- fait pour deux : Skirfira est une jeune Naine des Monts
nelle du Roi sous la Montagne et son peuple tout entier. du Fer. Skirfira Langue d’Argent est une lettrée et une
poétesse connue pour sa joie de vivre (et pour être l’une
Les Autres Chasseurs des rares Naines à oser défier la coutume en voyageant
Sans compter la compagnie, trois autres groupes partent à visage découvert). Les deux femmes feront leur appa-
chasser le Dragon et mettre la main sur son trésor. Les rition deux fois dans l’aventure, pages 72 et 87.
héros peuvent apprendre l’identité de leurs rivaux en dis-
cutant avec le Roi, ou en passant une journée à Dale en
posant des questions sous Énigmes SR 16.
Tous les rivaux de la compagnie sont déjà partis, et ont un
ou deux jours d’avance sur elle.
• Les Frères Khuldrim : en dépit de leur nom, ils sont
bien plus nombreux que leur appellation ne laisse
paraître, et n’ont aucun lien de sang. Il s’agit d’une
troupe de Nains menés par un guerrier Nain, lui aussi,
nommé Khuldri. Autrefois, son frère, Skuldri, combat-
tait à ses côtés et le nom est resté. Skuldri et la qua-
si-totalité du groupe de l’époque sont morts pendant
une quête qui a très mal tourné, et les places laissées
vacantes ont été prises par des membres inexpérimen-
tés. Sans l’avouer franchement, certains Nains de cette
compagnie cherchent à profiter de la renommée des
Frères Khuldrim pour servir leurs propres buts qui
n’ont d’ailleurs rien d’avouables. Les Frères Khuldrim
rencontrent la compagnie, page 73.

67
 Le Rire des Dragons
• Le seigneur Elstan : Premier Capitaine de Dale,
Commandant des Casernes Royales, Elstan est bien
connu dans les Terres Sauvages. Il porte une rutilante
armure de facture Naine et un impressionnant bou-
clier : l’Aegis de Dale, renforcé de Mithril et d’acier
par les Nains des Jours Anciens, blasonné du sigil de
la Rivière Courante. Elstan est un héros à l’ancienne
mode, comme si l’un de ces fabuleux petits soldats
de plomb qu’on voit aux étals du marché aux jouets
avait pris vie. Le seigneur Elstan n’est plus aussi jeune
et fringant qu’il a pu l’être : l’été, il cuit et somnole
doucement dans son armure, l’hiver, il y attrape des
rhumes. Il reste toutefois le champion du Roi et est
parfaitement déterminé à mener sa mission à bien.
Une description moins sommaire du seigneur est
faite à la page 50 d’Erebor. Il rencontrera son destin
à la page 74.
Les Secrets de Mazarboul
Les bibliothèques Naines contiennent une chronique qui
décrit la tour de guet où vit le Dragon. Les textes originels
sont rédigés en un obscur Khuzdul presque incompréhen-
sible, mais Skirfira a traduit le tout en langue commune.
Elle a ajouté un mot au tout début du nouveau volume, se
68
désolant de la perte d’un feuillet où était dessinée le plan
de la tour. Les compagnons peuvent lire le texte traduit,
ce qui leur demande une journée. Si un des héros avait
lu la première version, il est évident que Skirfira a fait un
travail remarquable. La compagnie peut apprendre les
secrets suivants :
1. Entrée Secrète : Il y a une entrée secrète qui débouche
dans les caves de la tour de guet. La clef de la porte est
très exactement « une hache polie, par trois fois ».
2. Piège : dans la Grande Salle, au-dessus de la porte,
se trouve une lourde pierre suspendue. Autrefois, si
des ennemis étaient vus sur la route, la pierre était
descendue devant les battants et toute entrée était
impossible.
3. Crypte au Trésor : Une salle du trésor, dissimulée,
a été construite dans la roche entourant la tour. Elle
se trouve dans la dernière chambre à gauche, et son
entrée est cachée dans le sol.
Les chroniques parlent aussi des merveilles de la tour : la
Chambre des Vents, canalisant les vents grondants des-
cendus des montagnes, et le Perchoir aux Corbeaux : mais
la Dragon a fracassé les derniers étages de la tour et ces
splendeurs sont perdues à jamais.
– Acte Deux –
À Propos des Dragons
Les héros peuvent consulter des Sages et se préparer pour
la route avant de quitter Dale. Plus ils attendent et plus
le Feu du Dragon sera bouillant lorsqu’ils arriveront à
la tour.
L’Œil du Dragon
Le supplément Fondcombe présente des règles addition-
nelles pour l’Œil du Mordor, censées représenter l’hos-
tilité grandissante du Seigneur des Ténèbres envers les
Peuples Libres, et comment il peut aisément espionner les
compagnies trop nombreuses ou les héros trop puissants.
Dans cette aventure, le Dragon est un danger plus maté-
riel, et c’est une variante de ces règles qui est utilisée.
Le Dragon Veille
Tout comme celles de l’Œil du Mordor, les règles quanti-
fient la Vigilance du Dragon et son Seuil de Traque.

Vigilance du Dragon
Cette mesure quantifie à quel point le Dragon est conscient
de la compagnie. Quand la compagnie quitte Erebor, la
Vigilance du Dragon est de 0, modifiée comme suit :
+0 pour chaque Hobbit
+1 pour chaque Homme ou Elfe
+2 pour chaque Nain
+1 additionnel pour chaque compagnon doté d’une
Sagesse ou d’une Vaillance de 4 ou plus
+1 additionnel pour chaque Arme ou Armure Fabuleuse.
Si les héros parlent de leur mission, l’information arrivera
aux oreilles du thegn Hakon, et ne tardera pas à arriver à
celles de Morlach et du Dragon. Si la compagnie ne reste
pas discrète sur sa mission, augmentez la Vigilance du
Dragon par +4.
Augmentation de la Vigilance du Dragon
Chaque jour qui passe voit augmenter la Vigilance du
Dragon de +1. (C’est une règle différente de celles utilisées
par l’Œil du Mordor, et montre l’urgence qu’il y a à agir.)
Chaque C obtenu sur les dés en dehors des combats
augmente la Vigilance du Dragon de +1.
D’autres périls et rencontres augmentent aussi la Vigilance
du Dragon. Ceux-ci sont précisés dans le paragraphe décri-
vant l’évènement en question. Le Gardien des Légendes
devrait aussi augmenter la Vigilance si la compagnie attire
69
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
l’attention sur elle avec des fanfaronnades, des dépenses
indues ou d’autres étrangetés de leur cru.
À la différence des règles de l’Œil du Mordor, la Vigilance
du Dragon n’est pas augmentée par l’utilisation de magie
ou le gain de points d’Ombre.
Seuils de Traque
Chaque région possède un Seuil de Traque. Lorsque la
Vigilance du Dragon dépasse ce Seuil de Traque, un Épisode
de Traque se déclenche et le Dragon agit contre les compa-
gnons. Des exemples sont donnés plus bas.
Seuil de Traque des Régions :
Terres Septentrionales de Dale 18
Désert du Nord 14
Brande Desséchée 12
Après une Traque
La Vigilance du Dragon est remise à sa valeur de départ,
car le Dragon pense qu’il a détruit la menace qui rôde.
Toutefois, le Feu du Dragon gagne en puissance après
chaque traque (voir ci-dessous).
Les Feux Augmentent
Les compagnons approchent de l’antre du Dragon, et
notent que ses Feux gagnent en puissance. Les flammes
sont de plus en plus blanches alors que sa rage aug-
mente. Les indices de cette montée en puissance
dépendent du nombre d’Épisodes de Traque qui ont eu
lieu (voir ci-dessous).
0 : L’air est malsain, chaud et lourd.
1 : Une colonne de fumée noire strie l’horizon et ne laisse
aucun doute à la compagnie sur le chemin à suivre.
2 : Les buissons proches de la tour sont en feu, et on les
voit à des kilomètres. Une fois les buissons consumés, la
terre est rase, ne faisant plus voir que quelques squelettes
d’arbres noircis recouverts de cendres.
3 : L’odeur de cendres et de souffre est de plus en plus
lourde, à peine remuée par le vent. Ce parfum est répu-
gnant et il devient même difficile de respirer. Des jets
de vapeur jaillissent de trous dans le sol : le pouvoir du
Dragon corrompt la terre elle-même.
4+ : Un halo infernal irradie de la tour lorsque la nuit
tombe, comme si le cœur de la montagne était en feu. Le
sol tremble sans que les compagnons ne sachent s’il s’agit
de tremblements de terre ou de l’envol du Dragon.
 Le Rire des Dragons

Épisodes de Traque Préparer le Voyage

Yeux inamicaux (Acte Trois) : Des Crebain et d’autres
oiseaux de mauvais augure volent au-dessus des com-
pagnons. Le Guetteur de la compagnie peut essayer de
trouver une cachette avec un jet de Discrétion (utilisez la
Vigilance actuelle du Dragon comme SR). Si le jet est un
échec, les Crebain aperçoivent le Guetteur et partent aus-
sitôt faire leur rapport à leur maître. Remettez la Vigilance
du Dragon à sa valeur de départ, augmentez les Feux, et
ajoutez +4 à la Vigilance du Dragon.
Roulis Souterrains : La terre tremble et gronde alors
que le Dragon se retourne dans son sommeil. Tous les
membres de la compagnie font un test de Corruption
SR 14 : ceux qui le ratent gagnent 1 point d’Ombre et
tremblent devant la puissance d’un monstre venu des
débuts du Monde.
Serviteurs du Dragon (à partir de l’Acte Quatre) : Un
groupe d’Orques tend une embuscade à la compagnie.
Les Orques se battent sous les ordres du Dragon (ils font
partie d’une petite armée qui sert le monstre, et anticipent
le réveil du Ver : ils espèrent profiter du carnage et des
trésors lorsque le Dragon ravagera Dale).
Terre Brûlée (à partir de l’Acte Quatre) : Les Feux gran-
dissant du Dragon ravagent le pays, et la compagnie se
trouve face à un labyrinthe de poches d’incendie. Elle doit
choisir une autre route : tous les Éclaireurs peuvent faire
un jet d’Exploration, et si aucun ne réussit ce jet, la com-
pagnie perd un jour à chercher un chemin secondaire. Elle
pourra retenter l’action le lendemain, ou bien essayer de
passer au travers des flammes : chaque compagnon fait
un jet d’Athlétisme. En cas d’échec, le personnage est
brûlé, et encaisse autant de points de Fatigue que le résul-
tat d’un dé de Maîtrise.
Dragon en Chasse (à partir de l’Acte Cinq) : Le Dragon
s’éveille et quitte sa tour pour chasser. S’il s’agit de
Wruenele, alors la compagnie n’a pour ainsi dire aucune
chance de le vaincre sans être à couvert, et elle doit se
cacher au plus vite (Discrétion SR 14 : un des héros qui
rate son jet est touché par le souffle de Wruenele).
S’il s’agit de Raenar, la compagnie pourrait choisir de le
combattre à découvert (et ce serait une erreur). Raenar ne
refusera pas de combattre, mais il se retirera s’il est Blessé
ou si son Endurance est réduite de moitié. Dans ce cas, il
rentrera dans sa tour après avoir couvert sa fuite par un
nuage de cendres impénétrables.
Lors d’une aventure classique, on part du principe que la
compagnie a eu le temps de préparer son départ et on ne fait
pas jouer l’achat de provisions, le rassemblement de l’équi-
pement, la location de montures ou autres éléments indis-
pensables à une expédition dans le Désert du Nord. Dans
cette aventure, toutefois, le temps joue contre les héros.
Si le Roi Dáin accepte d’équiper la compagnie, elle peut
partir immédiatement sans sacrifier de temps à cette pré-
paration. Si cela n’a pas été le cas, les héros font un jet de
Voyage pour s’assurer qu’ils rassemblent ce dont ils ont
besoin dans un temps raisonnable.
Ce jet se fait avec un SR de 16, modifié comme suit :
-2 si au moins un héros est un habitant reconnu de Dale
ou Erebor.
-1 par point de Trésor dépensé en équipement.
-2 par tentative précédente à ce test.
Les héros ne peuvent faire qu’une seule tentative par jour.
Si le jet est raté, la compagnie ne parvient pas à rassem-
bler les fournitures dont elle a besoin et doit attendre le
lendemain pour reprendre ses recherches. Si les com-
pagnons décident de partir malgré tout, ils prennent de
grands risques et durant tout le voyage, n’importe quel 1
obtenu sur un dé du Destin est considéré comme un C
en ce qui concerne les Périls.
Ce que l’on dit des Dragons
Chaque héros fait un jet de Connaissances, Chant ou
Énigmes pour se souvenir des informations qu’il a enten-
dues sur les Dragons et comment en venir à bout. Chaque
succès donne à la compagnie l’une des informations sui-
vantes, représentée par un dé de Maîtrise supplémentaire
pouvant être utilisé plus tard durant le combat contre

70
 Laissez Dormir
le Dragon qui Dort

le Dragon (le Gardien des Légendes devrait garder un La Dernière Maison Accueillante
compte écrit des succès obtenus par la compagnie). Ces
Si la compagnie ne veut pas dormir à la belle étoile, la pre-
succès forment une réserve de dés dans laquelle n’im-
porte quel héros peut piocher. mière maison où elle s’arrête après avoir quitté Erebor est
la maison de Ginar et Kona, un couple de fermiers Nains.
La compagnie peut aussi choisir de rester en Erebor et de Les deux membres du couple étaient forgerons itinérants
consulter les Sages, les scaldes, les maîtres du savoir et avant que la Montagne soit reprise par les Nains, et qu’ils
les vieux barbons dans des auberges. Chaque jour passé puissent enfin rentrer chez eux. Toutefois, le désir de vivre
à récolter les informations que ces gens peuvent offrir sous terre leur était passé, et ils préférèrent le vent et le
donne une des informations suivantes : soleil aux grottes et aux tunnels. La maison de Ginar et
• Certains Dragons sont bouillants et crachent du Feu. Kona se trouve dans une vallée assez particulière, là où se
Ils ont des cousins plus faibles, les Dragons de Froid, rejoignent les Terres Septentrionales de Dale, les Marches
qui sont – comme leur nom l’indique – froids et Supérieures et le Désert du Nord.
crachent des vapeurs empoisonnées. Que les Dragons
de Froid soient une autre espèce de créatures élevée
par l’Ennemi dans les Jours Anciens, ou des Dragons
de Feu dont l’étincelle s’est éteinte, personne n’en a la
moindre idée à part les Sages. Il ne servirait à rien de
poser la question à un Dragon, d’ailleurs, puisqu’un
Dragon ne se préoccupe que de lui-même et ne peut
concevoir de ne pas être le parangon de sa race, et son
représentant le plus agréable à l’œil.
• Les Dragons ont un ventre mou. C’est le seul endroit où
ils sont réellement vulnérables.
• Les Dragons rendent leurs victimes confuses en leur jetant
des sorts et de grands coups de fumées acides ! Il faut être
inébranlable pour leur faire face (une bonne Sagesse per-
met de résister à bon nombre de leurs capacités).
• Ils se délectent d’énigmes et ne peuvent pas résister à
un jeu de devinettes si on le leur propose. (Énigmes)
• Ils se délectent tout autant des compliments. On n’attrape
pas un Dragon avec du vinaigre, et plus les flatteries dis-
tribuées sont absconses et absurdes, plus elles portent,
et plus le Dragon s’infatue de sa personne. (Courtoisie)
• Ils ont été créés par l’Ennemi pour servir dans ses ter-
ribles guerres. La malice, la cruauté et l’avarice se
déchirent les unes les autres en leur cœur. (Intuition)
• Leurs sens sont particulièrement aiguisés, mais les
odeurs étranges peuvent, justement, les troubler. Leur Rencontrer Ginar
présenter un parfum fort ou qu’il leur est inconnu Ginar offre un toit à tous les voyageurs, à condition qu’ils
(comme un Hobbit) peut leur faire perdre leurs repères. soient polis. Il n’est pas question de Rencontre à propre-
(Discrétion) ment parler, toutefois, un petit jet de Courtoisie ne fait
jamais de mal à personne.
• Tout comme les serpents, ils dorment lourdement une
fois qu’ils ont festoyé. Lorsqu’ils sont dans cet état, ils • Ginar n’a que peu de nourriture à partager. Si la com-
sont somnolents et vulnérables. Ils peuvent être plon- pagnie demande à acheter quelque chose, ou a besoin
gés dans un sommeil encore plus profond si l’on chante de conseils, Ginar leur explique comment atteindre la
à leurs oreilles. (Chant ou Chasse) maison de Brech, à deux jours vers le nord. Il prévient
71
 Le Rire des Dragons

la compagnie que Skarf, le seigneur de Brech, n’est
pas connu pour sa cordialité, mais l’homme connaît le
Désert comme sa main.
• Ginar demande à la compagnie ce qu’elle fait si loin au
Nord, et si les héros lui racontent la raison de leur mis-
sion, augmentez la Vigilance du Dragon de 1 point, car
Ginar ne pourra s’empêcher de raconter cette croustil-
lante rumeur à tous ceux qui voudront bien l’entendre.
Skirfira s’excuse pour sa compagne : « Greystroke est han-
tée par une humeur de mort. Ça la prend, parfois, et elle
s’y laisse noyer. » Une fois que la Naine apprend que les
héros ont la même mission qu’elle, toutefois, elle exulte.
Elle a étudié les Dragons toute sa vie, et maintenant, enfin,
elle va en voir un vrai !
– Acte Trois –
L’Ombre de ses Ailes
La première partie du voyage n’a rien de compliqué : il
suffit de rejoindre le petit bourg de Brech. Brech se trouve
à la frontière du Désert du Nord, à 45 kilomètres au nord
d’Erebor. Lorsque la compagnie quitte Ginar et Kona,
Skirfira lui adresse un chaleureux au revoir : quant à
Greystroke, elle lui jette un regard noir. Les deux femmes
ne veulent pas passer par le bourg : elles ignorent le conseil
des Nains et foncent droit au nord, par le Désert.
La compagnie peut atteindre Brech en deux jours si elle
ne traîne pas, et reste sur le terrain facile des Terres
Septentrionales. Un simple jet de Voyage SR 14 permet
d’éviter toute fatigue. Rappelez-vous de tenir le compte du
temps pris par les héros, afin d’augmenter la difficulté de
la bataille finale de façon adéquate.

Les Autres Hôtes

Cette nuit-là, la compagnie n’est pas seule à loger dans le
corps de ferme. Greystroke et Skirfira sont là elles aussi : Terres Désert du Nord
Septentrionnales Brech o
Greystroke est assise dans un coin et fait courir ses doigts de Dale E

le long des lettres gravées sur la hampe de sa lance. Elle boit c

beaucoup, pendant que Skirfira, elle, parle d’un air gêné
à Kona et Ginar. Les Nains, relativement âgés, critiquent E Maison de Ginar
la jeune Naine pour oser s’en aller courir les routes à la
recherche d’aventures. Toutefois, Skirfira ne dira rien du but Erebor E
Salles du
de la mission, même en voyant les héros entrer dans la salle. Roi Elfe
E Dale
Greystroke, lorsqu’elle voit les héros arriver, prend moins E Long
Lac
de pincettes que sa compagne. « Je vois que Dáin aime
taper deux fois sur le même clou ! Au moins, il ne finira E Esgaroth
pas comme son cousin. Il ne va pas mettre la sécurité Marches
de tout un royaume entre les mains d’aventuriers aux
Supérieures
n
pantalons rapiécés, ça non ! Il envoie une petite armée
de traîne-savates et espère juste que certains survivront
assez longtemps pour faire ce qu’il demande. » Elle tape sa
poitrine avec le fer de sa lance : « Le Dragon, il est à moi. À cette époque, il n’y a nulle route entretenue dans cette
C’est mon ennemi. Ma cible. » Et là-dessus, elle monte se partie du monde. Les voies de commerce partant d’Erebor
coucher en traînant sa lance derrière elle. Si quelqu’un se dirigent à l’ouest et au sud, parfois à l’est, mais le
trouble son discours, elle n’hésitera pas à le menacer. nord, au-dessus du Mont Solitaire, n’est que terres vides :
72

les Bardides qui ont commencé à recoloniser les Terres
Septentrionales se concentrent sur l’est de ce territoire.
Parfois, les compagnons peuvent suivre une ancienne
route Naine qui a autrefois desservi un fort des Montagnes
Grises, mais les pierres s’enfoncent à nouveau très vite
sous la terre herbue, et plus aucun mortel ne saurait dire
où menaient ces pavés.
Rumeurs du Pays
Demandez à l’Éclaireur de la compagnie de faire un jet
de Chasse SR 16. S’il le réussit, il note des traces le long
du chemin, et peut apprendre les informations suivantes :
• Au moins deux autres groupes de voyageurs suivent le
même chemin, et ont un peu d’avance sur la compagnie.
• L’un de ces groupes est constitué de nombreux Nains,
au moins une dizaine. Ils marchent vite, et sont visible-
ment désireux de semer leurs concurrents (il s’agit bien
entendu des Frères Khuldrim).
• Le second « groupe » est un voyageur solitaire. Il est à
cheval, et en dépit de cet avantage certain, son périple
sera difficile (il s’agit du Seigneur Elstan).
Brech
Brech est le fief de Skarf Skulson. C’est une grande demeure
au sommet d’une colline, entourée d’un monticule sur-
monté d’une palissade de pieux taillés en pointe. Y vivent
Skarf, sa famille et ses domestiques. La jeunesse du maître
des lieux a été celle d’une petite brute boit-sans-soif née
73
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
dans les rues de la Ville du Lac. Il était au service du vieux
Maître, et les compagnons ayant visité Esgaroth durant
cette période se souviennent peut-être de Skarf sans aucune
tendresse. L’Homme est parti dans le Nord pour trouver le
trésor perdu par le Maître et a découvert que vivre là, à la
frontière du monde civilisé sans, pour ainsi dire, personne,
lui convenait tout à fait. Il connaît le Désert sur le bout du
doigt et pourrait posséder quelques nouvelles fraîches sur
le Dragon, ou encore connaître la meilleure route pour
atteindre la tour de guet. Toutefois, la compagnie aurait
tort de s’attendre à un accueil chaleureux.
Les héros arrivent au pied de la colline au crépuscule.
Le vent tombe de l’est et apporte la nuit et la puanteur
soufrière du Désert dans ses rafales. Quant à la grande
maison, elle est éclairée on dirait qu’une fête s’y déroule.
Vilénie sur Vilénie
Il y a quelques années, Skarf a commis une erreur : s’ap-
procher de la tour de guet. Le Dragon l’a senti, et la voix
du Wyrm, grondant comme un tremblement de terre, a
parlé à l’Homme par une fissure dans le sol. Le Ver a cra-
ché à Skarf que s’il ne tournait pas immédiatement les
talons, il serait bientôt aussi consumé que charbon. Skarf,
voleur et malandrin, certes, mais qu’on ne pouvait qua-
lifier de pleutre, n’était toutefois pas de taille à affronter
cette terreur. La menace de se voir réduit en cendres le
glaça jusqu’à la moelle. Depuis, c’est un serviteur du Ver.
 Le Rire des Dragons
Lorsque Skarf commerce avec des Nains ou des Hommes
il est aussi cruel et insensible qu’il l’a toujours été, mais
à présent la terreur du Dragon le dévore en permanence.
Le seigneur Elstan est le premier à être arrivé à Brech. Le
vieux chevalier voulait dormir une dernière fois dans un lit
avant de traverser le Désert du Nord, et il a naïvement pensé
qu’un sujet loyal au Roi Dáin ou au Roi Bard lui offrirait un
abri pour la nuit. Skarf a certes laissé Elstan rester sous son
toit, mais lorsque le chevalier parla de sa mission secrète et
expliqua ce qu’il était venu faire ici, Skarf fut terrifié.
Arrivèrent ensuite les Frères Khuldrim. Les Nains n’étaient
pas tombés de la dernière pluie, et même si le trésor pro-
mis avait de quoi faire tourner la tête, ils n’étaient pas sûrs
que combattre un Dragon soit le meilleur moyen de rester
vivants pour profiter d’un tas d’or, aussi grand soit-il. Ils
parlèrent du Dragon avec Skarf et ils apprirent que le trésor
de la tour de guet était certes impressionnant, mais qu’il ne
« valait pas grand chose » à côté du lit d’or sur lequel avait
dormi Smaug-aux-Richesses-Incomparables : bref, cette
quête ne les rendrait jamais aussi riches qu’ils l’avaient
escompté. Skarf et les Nains, partageant les mêmes mau-
vaises intentions, comprirent qu’ils n’avaient aucun intérêt
à ce que le chevalier arrive à la tour. Le seigneur Elstan dor-
mait déjà dans un coin de la salle commune, et les malfrats
n’eurent aucun mal à se débarrasser de lui. Skarf s’assura
que le chevalier n’importunerait pas le Dragon : quant aux
Nains, ils pillèrent tout ce qu’Elstan possédait.
Skarf et les Nains fêtent ensuite leur victoire et c’est à ce
moment que la compagnie frappe à la porte.
Éviter Brech
Si la compagnie choisit d’éviter Brech, alors le temps
se gâte et les héros montent un camp pour la nuit. Cette
région voit peu de réelles averses, mais cette nuit, les
nuages noient le Désert du Nord sous une pluie battante.
L’Éclaireur peut faire un jet d’Exploration SR 16 pour
trouver un abri : s’il le rate, la compagnie doit demander
l’hospitalité à Skarf, ou bien passer une nuit à la belle
étoile et sans sommeil. Dans ce cas, ils commencent la
seconde partie de leur voyage sans s’être reposés (chaque
héros gagne 1 point de Fatigue et doit réussir un test de
Corruption sous peine de gagner 1 point d’Ombre).
De plus, la compagnie peut croiser plusieurs membres
de la troupe des Frères Khuldrim, qui emportent le sei-
gneur Elstan, inconscient, pour l’abandonner dans le
Désert du Nord (voir Le Seigneur Elstan, page 81).
74
Un Accueil Sinistre
« Bien le bon jour », dit une voix. « Êtes-vous des Hommes,
des Nains ou des Orques ? »
En partant du principe que la compagnie n’est pas ouver-
tement hostile, le portier, l’un des fils de Skarf, lui donne
la permission d’entrer tant qu’elle laisse ses armes à l’exté-
rieur de la grande maison. Un jet réussi de Présence ou de
Courtoisie fait changer le jeune homme d’avis, et il permet
aux héros, visiblement à contrecœur, de garder leurs lames.
À l’intérieur de la grande maison, la salle est illuminée par
un feu gigantesque : au-dessus de la fosse à rôtir tourne un
cochon à la broche. Il y a une très forte odeur de bière, et
lorsque les compagnons entrent, une douzaine de visages
patibulaires se tourne vers eux : la moitié de ces visages
est dissimulée par des barbes de Nains, broussailleuses et
à peine balafrées d’un sourire mesquin. Tout au bout de la
table, à la place d’honneur, est assis un vieux Nain encore
plus renfrogné que ses comparses, et à côté de lui, on peut
voir un petit Homme aux cheveux gris, au visage piqueté
de cicatrices et vêtu d’une cape de fourrure. La compagnie
devine sans mal qu’il s’agit de Skarf, le maître de Brech. Il
saute de sa chaise et vient saluer les compagnons.
Rencontrer Skarf
Les joueurs pensent sans doute que le but de cette rencontre
est de convaincre Skarf de les laisser dormir sous son toit.
C’est faux : les héros doivent convaincre Skarf d’empêcher
les Nains de leur tendre une embuscade. Si la compagnie
parvient à faire croire à Skarf qu’elle n’a strictement rien
à voir avec le Dragon, ou si elle le convainc qu’elle tuera
le Dragon et qu’il n’aura plus à vivre dans la terreur, alors
l’Homme les protégera des Nains. Toutefois, s’il pense que
les héros ne feront que rendre le Ver plus furieux encore et
qu’il partira en chasse, alors il aidera les Nains à assassi-
ner les compagnons pendant leur sommeil.
Valeur de Tolérance
La Tolérance de base de Skarf est égale à la plus haute
Vaillance de la compagnie, modifiée comme suit :
-1 si l’un des compagnons a connu Skarf à la Ville du Lac
-1 si la compagnie compte au moins un Elfe
Interactions
Si la compagnie dit franchement qu’elle s’en va tuer le
Dragon, elle doit réussir un jet de Présence SR 20 : n’im-
porte quel autre jet est un échec automatique, et fait

baisser trois fois la Tolérance. Si le jet est réussi, toutefois,
il compte comme deux succès supplémentaires (en plus
de tout autre succès supplémentaire obtenu sur un succès
supérieur ou extraordinaire).
Si les héros veulent dissimuler leurs intentions, ils
doivent utiliser Énigmes. Skarf, guidé par les Nains, pose
quelques questions clefs à la compagnie pour savoir ce
qu’ils font dans cette partie du monde. Des jets réussis
d’Intuition font comprendre que l’Homme les suspecte
de venir combattre le Dragon. Ces questions peuvent être
détournées encore une fois avec Énigmes, mais chaque
jet raté abaisse la Tolérance.
Si la compagnie demande asile à Skarf avec Courtoisie, il
répond qu’il va y réfléchir, il ajoute que la compagnie peut
elle-même se rendre compte que la maisonnée est pleine à
craquer, et que la compagnie des Frères Khuldrim a réqui-
sitionné presque tous les lits. Trouver où coucher ne sera
pas une mince affaire.
Si la compagnie mentionne les règles de l’hospitalité du
pays, qui affirment qu’en tant que citoyen de Dale, Skarf
est tenu sur l’honneur de leur offrir le gîte par une nuit aussi
pluvieuse, faites faire un nouveau jet d’Intuition. Si le jet
est réussi, les héros comprennent que ce sujet met Skarf
particulièrement mal à l’aise. Seul un jet d’Inspiration
SR 20 le fera changer d’avis. Encore une fois, si le jet est
75
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
réussi, comptez deux succès supplémentaires. Si les héros
ne font pas de jet d’Inspiration sur ce sujet en particulier
ou en font un et le ratent, comptez cela comme trois échecs.
La compagnie peut faire un jet de Courtoisie pour deman-
der à Skarf comment traverser au mieux le Désert. Si le
jet est réussi, Skarf obtempère, et les héros auront moins
de chance de se perdre (voir Perdus dans la Désolation,
page 83).
Issue de la Rencontre
Si le Seuil de Tolérance est dépassé, faites jouer l’entrée 1-2
(Succès limité) ci-dessous. Skarf argumente le manque
de place pour la forme, et offre aux compagnons de quoi
manger et un lit : toutefois il les pousse à partir le lende-
main au plus tôt. Voyez L’Attaque Nocturne, pour ce qui
se passe ensuite. Sinon, comptez le nombre de succès des
joueurs et reportez-vous à la liste suivante :
1-2 (Succès limité) : Skarf déclare que sa maison est déjà
trop pleine. Il ne peut offrir le logis à tous les traîne-sa-
vates qui échouent devant sa porte. Les Nains étaient là en
premier ! Un jet réussi d’Intuition fait deviner que Skarf
tente délibérément de faire partir les compagnons. Un des
Frères Khudrim saute aussitôt sur ses pieds et affirme
qu’ils vont faire de la place à la compagnie. Ils se moquent
bien de se serrer un peu, et c’est un véritable honneur que
de partager le logis avec de tels Tueurs de Dragons ! Si les
héros restent, alors Skarf hausse les épaules et fait sem-
blant d’avoir été convaincu par les Nains (dans ce cas,
faites jouer L’Attaque Nocturne). Si les héros préfèrent par-
tir, Skarf envoie un signal au Dragon pour l’informer du
danger (voir Se Glisser Dehors, page suivante).
3-4 (Succès) : Skarf est déchiré. Il sait que la solution la
plus sûre est de laisser les Nains tuer les héros, mais il ne
peut se résoudre à une telle vilenie (la compagnie a éveillé
le souvenir des choses nobles). Il permet aux compagnons
de rester, mais il se saoulera alors que la nuit avance et
laissera échapper quelques indices qui pourront faire
comprendre aux joueurs que quelque chose ne va pas,
comme leur proposer d’acheter un cheval, ou entonner
une chanson sur le seigneur Elstan.
5-6 (Succès supérieur) : Skarf comprend qu’il a fait une
terrible erreur en suivant le Ver, et que s’allier avec les
Nains n’a fait que pousser son esprit encore plus avant
dans les ténèbres. Il permet à la compagnie de rester, mais
durant la soirée, il prend à part le compagnon qui a la
plus haute Sagesse et lui confie toute la vérité. Il avoue
 Le Rire des Dragons
qu’il a fomenté un complot avec les Nains pour assassiner
Elstan, et que maintenant, lui et sa famille sont en dan-
ger… La compagnie peut-elle l’aider ?
7+ (Succès extraordinaire) : Skarf est fou de remords.
Les paroles de la compagnie l’ont tourneboulé. Il voit
l’étendue de son erreur et se dit que seul le sang efface
le sang. S’il agit maintenant, Elstan peut peut-être encore
être sauvé ! Skarf se dresse et hurle que les Nains sont
des assassins, et fend le crâne de Khuldri sur la pierre
de la fosse à feu. Les Nains poignardent Skarf avant que
les héros puissent réagir, mais son sacrifice leur laisse le
temps de sortir leurs armes pour se défendre.
Quelque Chose Cloche
Pendant que la compagnie trinque avec les Nains, les
héros peuvent noter les détails suivants, et comprendre
que quelque chose se trame. Ils peuvent soit réussir un
jet, soit utiliser un trait pertinent. Les traits sont appro-
priés pour remarquer de subtils détails sans jeter de dé
(« Tu es méfiant, alors tu remarques que… »). Le Gardien
des Légendes n’a pas besoin d’intégrer tous les détails qui
suivent. Contentez-vous d’offrir à chaque joueur l’oppor-
tunité de saisir que quelque chose ne tourne pas rond.
• Vigilance : La bière coule à flots, mais les Nains ne
boivent pas tant que cela. On les croirait saouls, mais
à bien y regarder ils se contentent de tremper leurs
moustaches dans leur boisson.
• Fouille : Vous remarquez une domestique en train de
brosser le parquet. On dirait qu’il s’y trouve une tache
rougeâtre qui fait penser à du sang.
• Voyage : Des sacs de voyage sont empilés le long du
mur, et ils sont plus nombreux qu’il n’y a de Nains. Où
sont les autres voyageurs ?
• Artisanat : L’un des Nains mange dans une assiette
d’argent très précieuse, frappée de l’écusson de Dale.
Où a-t-il trouvé un tel trésor ? Vous vous souvenez
qu’une assiette telle que celle-ci a été donnée à tous les
chevaliers du Roi Bard.
76
• Chant : Deux des Nains chatonnent un couplet du
Lai d’Esltan en se délassant les pieds dans un baquet
d’eau chaude. Le lai raconte les actions héroïques du
chevalier, et lorsque les Nains le finissent, ils ont un
sourire mauvais.
• Exploration : Il y a un cheval dans l’étable. Les ani-
maux de la maison ne valent pas un seau de picotin,
mais celui-ci est de fière race et tout à fait capable de
porter un chevalier en armure de pied en cap.
• Intuition : Les filles de Skarf et tous les domestiques
sont très nerveux dès qu’ils approchent les Nains.
Se Glisser Dehors
Si la compagnie part avant que les Nains n’aient pu
s’en prendre à eux, alors Skarf rapportera la nouvelle
de leur arrivée au Dragon. Augmentez la Vigilance
du Dragon de 2, ou de 4 si les héros ont admis vouloir
tuer le Ver.
L’Attaque Nocturne
Si la compagnie ne se méfie pas et dort effectivement chez
Skarf, alors les Nains passeront à l’attaque pendant la
nuit. Un compagnon, choisi au hasard, peut faire un jet de
Vigilance pour se réveiller à temps : sur un succès supé-
rieur il peut alerter un compagnon ; sur un succès extraor-
dinaire, deux. De plus, n’importe quel héros avec un trait
pertinent (comme Circonspect ou Ouïe Fine) peut lui aussi
demander à faire ce jet. Les compagnons réveillés à temps
peuvent combattre comme d’habitude, mais notez qu’il y
a peu de chance qu’ils portent leur armure et que leurs
armes sont peut-être restées devant la porte.
Les compagnons poignardés dans leur sommeil sont tou-
chés automatiquement et perdent 6 points d’Endurance.
Ces attaques sont des coups perforants et le compagnon
touché doit faire un test de Protection contre la valeur
de Blessure des dagues Naines, soit 12. Un joueur peut
dépenser un point d’Espoir pour bénéficier d’un bonus
d’attribut de Corps.
Le Combat de Brech
Il y a trois Nains par compagnon. La famille et les domes-
tiques de Skarf peuvent prendre part au combat, mais
ils seront facilement vaincus. Ils représentent toutefois
2 dés de Maîtrise bonus pour le camp qu’ils choisissent.
 Laissez Dormir
le Dragon qui Dort

Si Skarf combat les héros, ses caractéristiques sont préci-

sées ci-dessous. S’il se bat avec eux, il réduit le nombre de Niveau d’Attribut
Nains de 2 avant de mourir. 3
Endurance Haine
Skarf, Seigneur de Brech 18 3
Parade Armure
Niveau d’Attribut
5 3D
4
Compétences
Endurance Haine
Personnalité, 1 Survie, 3
20 2
Déplacement, 2 Coutume, 2
Parade Armure Perception, 2 Métier, 3
4 3D
Compétences d’Armes
Compétences Hache 3
Personnalité, 3 Survie, 4 Dague 2
Déplacement, 2 Coutume, 2
Capacités Spéciales
Perception, 3 Métier, 2
Pas de Quartier Assaut Brutal
Compétences d’Armes Lâcheté -
Grande Hache 4
Capacités Spéciales
Grand Bond - Armes :

Arme Dégâts Taille Blessure Coup

Précis
Armes : Brise
Hache 5 C 18 Bouclier
Dague 3 C 12 -
Arme Dégâts Taille Blessure Coup
Précis
Grande Brise
9 C 20
Hache Bouclier Complications Possibles Durant le Combat
Utilisez les évènements suivants si vous désirez envenimer
la situation.
Assassin Nain
Bien vite tourne bride le cœur des Nains, et devient • Incendie ! Les Nains ont mis le feu au toit de chaume
noir et froid.
de la grande maison. Pour tout le reste du combat, lors-
qu’un combattant obtient un C sur son dé du Des-
tin, il perd un nombre de points d’Endurance égal au
résultat d’un dé de Maîtrise. Après le premier round,
n’importe qui obtenant un C ou un 1 sur son dé
subit ces dégâts : après le second round, n’importe qui
obtenant un C, un 1 ou un 2, etc. Seul un fou com-
bat dans une maison en flammes.
• Le Rire des Dragons : L’orage craque au-dessus de
Brech. Le tonnerre et la foudre grondent. Si un compa-
gnon obtient un A en tentant d’Intimider l’Adversaire,
le ciel éclate comme pour lui répondre, et les ennemis
perdent un nombre de points de Haine égal au résultat
d’un dé de Maîtrise, en plus du résultat habituel.
77
 Le Rire des Dragons

• Chat Échaudé : L’une des filles de Skarf jette une

casserole d’eau bouillante sur un ennemi (un compa-
gnon, ou l’un des Nains). La victime de son attaque
perd 1 point d’Endurance lors de chacun de ses tours
jusqu’à ce qu’elle dépense une action pour se verser
de l’eau fraîche sur le visage.
Les Frères Khuldrim
Les Frères Khuldri et Skuldri étaient des héros renom-
més d’Erebor, mais une fois Skuldri mort, Khuldri
s’est retrouvé à la tête d’un groupe de brigands malfai-
sants. Il est toujours tenu en grande estime en Erebor,
mais ses compagnons sont des crapules de la pire espèce,
L’Aegis de Dale
Les Nains d’Erebor ont fait ce bouclier pour un seigneur
de Dale, durant les premiers jours de ce royaume. Son
pourtour est bordé de Mithril et enchantée de puissantes
runes. L’Aegis a été retrouvé dans le trésor de Smaug par
les compagnons de Thorin Écu-de-Chêne, puis redonné
au Roi Bard. Il fait partie des joyaux de la couronne de
Dale, et Bard a permis à l’un de ses champions de le porter.
Type : Bouclier
Facture : Naine

qui ne cherchent que l’or facile ; et jouer du couteau ne Fatal à : -

leur fait absolument pas peur.
Après le Combat
Si Skarf est toujours en vie, il peut être convaincu (avec
des jets de Persuasion ou d’Inspiration, selon la tour-
nure des événements) d’avouer aux compagnons ce qui
s’est réellement passé ici. Skarf supplie les héros de sau-
ver le seigneur Elstan : même si Skarf est tué, il expli-
quera dans un dernier souffle quel rôle il a joué dans
l’assassinat.
Si la compagnie tue les Frères Khuldrim, elle peut obtenir
de l’aide et des vivres de la part de Skarf ou de sa maison-
née. Pour la seconde partie du voyage, ajoutez deux dés
Maîtrise bonus pour la traversée de la Désolation.
Qualités :
1. Ignifugé : une fois par combat, le porteur n’encaisse
aucun dégât de flammes, quelle qu’en soit la source,
y compris le Feu d’un Dragon, pour un nombre de
rounds égal à sa Vaillance.
2. Grandement Renforcé : augmente le bonus de Parade
du bouclier de 2. Le bouclier ne peut être brisé. De
plus, si la Vaillance du porteur est de 4 ou plus, une
fois par combat, lorsqu’un ennemi touche sans avoir
fait de coup perforant, considérez que son attaque est
un échec.
3. Astucieux : Réduit de 2 l’encombrement du bouclier.

Le Chevalier Perdu
Après le combat, si les héros fouillent les affaires des
Nains ou les questionnent, ils obtiennent bien la confir-
mation que les Frères s’en sont pris au chevalier Elstan.
L’une des crapules a même l’Aegis de Dale dans son sac.
Les Nains ont frappé le chevalier jusqu’à ce qu’il perde
connaissance, puis trois d’entre eux sont sortis avec le
corps pour l’abandonner dans la Désolation. La com-
pagnie pourra les croiser durant La Tombe du Seigneur
Elstan, page 81.
Suivre la piste des Nains demande un jet de Chasse et
fait entrer les héros dans l’acte suivant : La Nouvelle
Désolation.

78
 Laissez Dormir
le Dragon qui Dort

• Allonger le pas pour atteindre la tour au plus vite. Tous

– Acte Quatre – les Chasseurs peuvent faire un jet de Chasse SR 20. Si
La Nouvelle Désolation aucun ne le réussit, la compagnie est Épuisée jusqu’à
Entre la frontière nord de la terre des Hommes et les ce qu’elle trouve de la nourriture.
montagnes des Dragons, s’étend la Désolation : vierge
• Rebrousser chemin vers le sud, où les héros ont plus
de toute route, inhospitalière, acide. Un pays de pierres
de chance de trouver de la nourriture. La compagnie
brisées et de poussière. Il faut au moins une semaine de
sacrifie un nombre de jours égal au résultat d’un dé de
marche pour la traverser, et 2 tests de Fatigue (SR 18).
Maîtrise, mais les jets de Chasse sont SR 14.
Toutefois, de nombreux événements et rencontres péril-
leuses peuvent faire perdre un temps précieux au voya-
geur, et le combat final avec le grand Ver n’en sera que
Le Chemin est Coupé (Éclaireur)
plus difficile. Trouver un chemin allant à la tour n’aurait pas dû être diffi-
cile : tout ce que la compagnie a à faire, c’est aller droit sur
la colonne de fumée. Toutefois, (Frodon et Sam l’ont eux
aussi découvert en Emyn Muil) savoir où l’on doit se rendre
Zirakinbar
E
ne veut pas dire savoir comment s’y rendre. La compagnie
lutte contre un sol de pierres déchirées, de gorges closes, de
falaises abruptes. Elle se trouve incapable d’avancer tant
que les Éclaireurs n’ont pas réussi un jet d’Exploration.
Chaque tentative coûte un jour aux héros.
Terres E Brech
Désert du Nord
Septentrionnales o Rivière en Crue (Guide)
de Dale Le chemin choisi par le Guide passe par une gorge assé-
c
E
Maison de Ginar chée, ou ce qui semblait en être une. Les orages de ces der-
Marches niers jours ont fait déferler dans la passe une eau noire et
Erebor
E Supérieures glaciale, rendue bourbeuse par les cendres. Le Guide peut
n décider de faire demi-tour et de trouver une autre route
E Dale (dans ce cas, jouez Le Chemin est Coupé), ou de prendre le
risque de continuer à avancer dans la gorge, en faisant un
Il est conseillé de piocher dans les Épi­sodes Périlleux sui- jet de Voyage SR 18.
vants lorsque un jet de dés le nécessite et d’utiliser les
Si ce jet est un échec, l’un des compagnons tombe dans
rencontres et autres menaces de votre choix, parmi celles
la rivière en crue et est emporté par les eaux furieuses.
proposées aux pages suivantes, pour décrire le reste du
La compagnie doit chercher le héros perdu : voyez Perdus
voyage aux compagnons.
dans la Désolation, page 83.

Périls Pierres qui Roulent (Guetteur)

Les paragraphes suivants présentent les Périls que peuvent
rencontrer les joueurs durant leur trajet dans la Désolation
(tous les périls décrits utilisent des règles spéciales et ne
sont donc pas présentés comme usuellement).
Asticots (Chasseur)
La nourriture de la compagnie est infestée de gros vers
blancs et huileux. Ils sont endémiques et ont déjà presque
tout envahi : toutes les rations ont été touchées, et on ne
peut pas dire que la Désolation regorge de ressources. La
compagnie peut choisir entre deux options :
79
Ces pierres… Elles n’étaient pas là tout à l’heure, si ? Au
crépuscule, le Guetteur pense voir des tas de pierres ramper
vers la compagnie. À chaque fois qu’il regarde ces rochers,
ils semblent être plus près. Le héros peut réveiller les com-
pagnons et lever le camp (et chaque héros gagne 1 point de
Fatigue), ou ignorer les pierres, puisqu’une pierre ne peut
pas bouger. Dans ce cas, le Gardien des Légendes lance un
dé de Maîtrise : sur un 4+, l’un des compagnons se trouve
soudain enterré vif. Il peut creuser pour sortir de ce cairn
mais il gagne 2 points d’Ombre et un nombre de points de
Fatigue égal au résultat d’un jet de dé de Maîtrise.
 Le Rire des Dragons
Rêves de Feu (N’importe quel Compagnon)
Le compagnon est troublé par des cauchemars où il est
consumé vivant par le Feu du Dragon. À son réveil, le
héros fait un test de Corruption : s’il le rate, le person-
nage gagne 1 point d’Ombre immédiatement, et 1 point
supplémentaire dès qu’il est attaqué par le souffle d’un
Dragon, ou qu’il voit un autre compagnon périr dans
ses flammes.
Scorpion dans le Lit
(N’importe quel Compagnon)
L’une des créatures venimeuses vivant dans la Désolation
rampe dans les couvertures du compagnon ciblé. Le héros
peut faire un jet de Vigilance pour avoir conscience du
danger : s’il se fait piquer, il est Empoisonné et ne peut pas
voyager avant d’avoir réussi un jet en Guérison SR 18.
Une tentative de soin par jour.
Nuage de Cendres (Tous les Compagnons)
Un orage de poussière et de cendres étouffantes tombe
du nord sans que les compagnons l’aient vu arriver. La
compagnie n’y voit goutte et tous les héros font un jet
de Fouille pour ne pas être séparés les uns des autres.
Ceux qui réussissent leur jet restent ensemble, et ceux
qui le ratent errent au loin et se retrouvent dans un lacis
de gorges où résonnent leurs appels. Voir Perdus dans la
Désolation, page 83.
80
À la Vue des Orques
Des Éclaireurs Orques aperçoivent les compagnons. La
Vigilance du Dragon augmente d’un nombre de points
égal au résultat d’un dé de Maîtrise.
Terrible Soif (Tous les Compagnons)
La chaleur atroce et la sécheresse insupportable de la
poussière de cendres omniprésente forcent la compagnie
à trop puiser dans ses réserves d’eau. La compagnie doit,
au choix :
• Rationner son eau et ne voyager que le matin, durant
les heures les moins dures : ajoutez trois jours de
voyage et un test de Fatigue.
• Chercher de l’eau potable sur le chemin, ce qui
demande à l’Éclaireur de la compagnie un jet d’Explo-
ration SR 18. S’il le réussit, il trouve de l’eau. Sinon,
la compagnie est Épuisée jusqu’à ce qu’elle puisse se
désaltérer.
Rencontres
Les rencontres qui suivent ne menacent pas l’intégrité phy-
sique des compagnons, mais n’oubliez pas que rien n’est
véritablement amical dans la Désolation.
Oiseaux dans un Ciel Vide
La présence du Dragon a créé une nouvelle Désolation
dans le Désert du Nord. Alors que les Feux du Dragon
gagnent en intensité, la terre alentour se consume jusqu’à

ce que rien de bon ne puisse plus y vivre. Quoique rien
de réellement bienfaisant n’y ait vécu avant l’arrivée du
Ver. Maintenant, même les animaux qui passaient par le
Désert ou qui y séjournaient le fuient sans un regard en
arrière. La compagnie remarque donc un vol d’oiseaux
tournant en cercle, vers l’est. N’importe quel compagnon
avec Chasse ou Voyage à 2 ou plus comprend sans diffi-
culté que les volatiles cherchent de l’eau. Suivre les oiseaux
prend un jour de marche, mais la compagnie trouve une
petite mare d’eau potable.
• Un Chasseur peut facilement (Chasse SR 10) piéger
quelques oiseaux autour de la mare. Ils sont comes-
tibles et l’eau, potable.
• Si la compagnie peut communiquer avec les oiseaux
(avec une vertu comme Les Corbeaux de la Montagne
ou Les Hérauts, une bénédiction de Béorn ou bien une
autre sorte de don), les volatiles donneront le même
conseil que Fanemain, voir ci-dessous.
Fanemain
C’est un arbre mort... enfin, presque mort : nu et fané,
enraciné sur le lit d’une rivière asséchée. C’est le seul arbre
à des kilomètres à la ronde, si toutefois on peut encore
appeler ce tronc tordu, maigre et vrillé, sans feuilles et
rongé par les vers : un arbre. Mais aussi triste soit-il, sa
vision donne un peu d’espoir. Même s’il ne paye pas de
mine, il a réussi à survivre à la Désolation !
Les compagnons qui ont joué La Sentinelle Sur la Brande,
dans le supplément Contes et Légendes des Terres Sauvages,
reconnaissent l’arbre : c’est la mystérieuse Fanemain. Pour
les héros qui la rencontrent pour la première fois, sachez
que Fanemain est un arbre éveillé, ou une femme deve-
nue arbresque, pour ainsi dire, ou bien totalement autre
chose. Elle savait encore comment parler avec les créatures
à deux jambes, il y a quelques années, mais ses errances
dans le désert ont bu les dernières gouttes de son esprit.
Maintenant, Fanemain ne communique plus que par rêves.
Si un héros approche une hache du flanc grisâtre de
Fanemain, elle crache un nuage de poussière et de gra-
viers sur la compagnie, et les aveugle pour un moment.
Lorsque les compagnons parviennent à mieux voir,
Fanemain a disparu. Toutefois, si un héros se repose
contre ses racines, il est surpris de s’y trouver à l’aise
comme dans un lit confortable. Se reposer dans la mousse
de Fanemain retire un nombre de points de Fatigue égal à
la Sagesse du compagnon, ou bien redonne 1 point d’Es-
poir, au choix de l’endormi. De plus, Fanemain murmure
81
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
en rêve à l’esprit des compagnons. En songe, le héros
entend la voix ronchonne d’une vieille femme nerveuse,
radotant de façon étrange mais bienveillante.
• « Oh et oh encore ! Des Nains, des Nains au cœur rongé
et meurtrier, et voleurs avec ça ! Ils ont pris ce pauvre
vieil homme pour le mettre dans un trou, et volé son
armure si jolie ! Oh, mal, mal, oui, que tout cela ! Per-
sonne pour l’aider, le vieil homme ? Personne ! » Les
compagnons endormis voient le seigneur Elstan (voir
La Tombe du Seigneur Elstan, ci-dessous) et la fosse
où les Nains l’ont jeté. Faire un détour pour lui por-
ter secours demande un jour de marche et un test de
Fatigue (SR 18).
• « Orques ! Orques ! Je les hais ! Vilaines brutes aux
mains toujours serrant des haches. Jamais fait du
bien à personne ceux-là, non ! Oh, je les ai vus jeter
le grand, le chasser avec du feu, mais il est bien pire
qu’eux tous réunis. Il voulait aller au sud ! Sud ! Sur
les terres sombres. Sur Ses terres. Mordor. » Les com-
pagnons ont une vision d’Ukghash, de dos, marchant
dans le fond d’une ravine.
• « Oh, les traîtres ! Rien de bon n’est jamais sorti du
cœur glacé d’un Nain ! Oh oui, couchés sur le ventre,
ils attendent, eux et leurs mains d’assassins ! » Les
compagnons voient l’embuscade Naine (page 84) : si
cette embuscade est toujours possible, bien entendu.
Cet avertissement donne 2 dés de Maîtrise bonus à un
jet de Vigilance fait pour anticiper ce piège.
• Si un membre de la compagnie est victime du Lac Mau-
dit (page 84), Fanemain peut aider les héros à interagir
avec l’esprit en question. « Ils sont là, dans le fond de
l’eau ! Nagez et remontez-le avant qu’il n’y soit coincé à
jamais. Voilà, je vais vous aider. » L’aide de Fanemain
donne 3 dés de Maîtrise bonus à des jets d’Athlétisme
ou d’Inspiration faits au lac.
La Tombe du Seigneur Elstan
Après que les Frères Khuldrim ont poignardé le Seigneur
Elstan dans son sommeil, trois d’entre eux l’ont emporté
dans le Désert pour le jeter dans une fosse, avant de retour-
ner dans leur lit. Toutefois, le vieux chevalier a réussi à se
libérer de ses entraves et à s’enfuir dans la nuit. Les trois
Nains l’ont poursuivi et sont parvenus à remettre la main
sur l’infortuné. Ils l’ont poignardé à nouveau pour faire
bonne mesure et l’ont jeté au fond d’un trou. Les Nains
sont encore dans le Désert (et les joueurs peuvent tomber
dans leur piège, voir L’Embuscade Naine, page 84).
 Le Rire des Dragons

Le seigneur Elstan, poignardé deux fois et avec une che- L’Orque Brûlé
ville démise, gît maintenant au fond d’une fosse aux
Une bande d’Orques est au service du Dragon (voir
parois lisses. Les héros peuvent remonter sa piste avec
Combattre les Orques, page 87). Cette bande obéissait
des jets de Chasse, ou bien être guidés jusqu’à lui par des
autrefois à un autre chef : Ukghash. Lorsque Sauron refit
rêves ou des présages. À moins d’avoir tout simplement
entendu ses appels à l’aide de plus en plus faibles. son apparition en Mordor, en l’an 2951, Ukghash enten-
dit l’appel du Seigneur des Ténèbres. À cette époque, les
Il faut un jet d’Athlétisme pour descendre dans la fosse. Orques fouillaient dans des cavernes sous les Montagnes
Le héros qui échoue à ce jet perd une quantité d’Endu- Grises, mais Ukghash en sortit et mena sa troupe au sud et
rance égale au résultat d’un dé de Maîtrise. « Soyez bénis, à l’est, toujours plus au sud et à l’est, vers la Tour Sombre.
jeunes gens ! Ces nains vicieux m’ont poignardé dans
mon sommeil, puis volé mon épée et mon bouclier ! Je Lorsque les Orques approchèrent de la tour de guet,
me suis enfui sans savoir où aller, dans le Désert, mais l’un des lieutenants d’Ukghash, un Orque félon nommé
ils m’ont rattrapé et m’ont jeté dans ce trou ! Je vous gage Haglach, se mutina et offrit la loyauté de la troupe au
qu’ils sont de mèche avec le Dragon, et feront tout pour Dragon. Pourquoi prendre le risque de se faire voir
qu’aucun d’entre nous n’atteigne la tour de guet ! Je ne des hommes de garde de Dale, ou des Nains du Mont
ferais que vous ralentir. Partez sans moi ! » Solitaire, ou encore affronter l’obscurité de la forêt grouil-
lante d’araignées, alors qu’ils pouvaient servir le Dragon
Un jet de Guérison permet de remettre la cheville d’Elstan
ici-même et festoyer de viande grillée chaque soir ?
à sa place, mais ses deux plaies ont déjà commencé à s’in-
fecter et elles pourraient rapidement lui coûter la vie. Le sei- Ukghash se querella avec Haglach jusqu’à ce que le Dragon
gneur Elstan en a parfaitement conscience, mais il hausse intervienne d’un souffle de Feu. Ukghash fuit la violence du
les épaules. « J’ai déjà vu pire ! Allez, à la Bataille des Cinq Dragon, et erre depuis ce jour dans le Désert, désireux de
Armées, il y avait ce grand Troll des Cavernes qui m’avait reprendre la tête de son ancienne troupe. Si seulement il
saisi par les jambes et soulevé pour me ronger comme un os ! pouvait assassiner Haglach, ou bien si le Dragon partait au
Ah ! Je n’avais que ma dague, mais un bon coup dans l’os sud… ou si le Dragon mourait, tout simplement. Ukghash
du nez pour le surprendre, et ensuite, toute la lame enfoncée peut être un allié inattendu pour la compagnie.
dans l’orbite jusqu’au coude, c’est aussi efficace qu’un beau
lever de soleil pour tuer un Troll ! Mais hélas, voici peut-être
venue ma dernière mission pour le Roi Bard… Je retourne
chez moi, et je prendrai un peu de repos. Qu’avait dit ce petit
homme amusant ? Vivre en paix le reste de mes jours. »
Il faut un succès extraordinaire au jet de Guérison, ou
l’utilisation d’une vertu comme Chanson de Dévouement
pour guérir les blessures du chevalier.
Si la compagnie demande à Elstan de l’accompagner, le
vieil homme les retarde effectivement et ne prendra pas
part aux combats. Le groupe voyage à la moitié de sa
vitesse habituelle. Toutefois, cette présence aide les com-
pagnons car le chevalier prodigue de nombreux et précieux
conseils : chaque membre de la compagnie peut regagner
1 point d’Espoir et cocher des points de Progression dans
trois différents groupes de compétences de leur choix,
grâce à la sage tutelle du chevalier.
Si la compagnie escorte le seigneur Elstan jusqu’à la fron-
tière du Désert, il leur faudra un jour pour y aller, et un
jour pour en revenir. Les héros ne retirent rien de cette
action, mais ne subissent aucun point d’Ombre. Si la com-
pagnie abandonne le chevalier ou le laisse entre les mains
de son cruel destin, chaque héros en gagne 2.
82

Les héros voient l’Orque solitaire alors qu’ils traversent la
Désolation. Son visage et son bras gauche sont couverts de
graves brûlures, et, même pour un Orque, il est particuliè-
rement repoussant. Il est plus grand que ses congénères, et
une lueur dangereuse flotte dans son regard (le Seigneur
des Ténèbres l’appelle, encore maintenant. Ukghash n’est
pas un lâche, et il supporte la brûlure du soleil mieux que
la plupart de ceux de sa race).
L’Orque connaît la région comme sa poche, et il sait
très bien ce que viennent faire ici des aventuriers armés
jusqu’aux dents. Ukghash croise la compagnie au crépus-
cule, dans une région de rocs brisés et de goulets étroits
où il pourra rapidement s’enfuir si la rencontre tourne à
l’aigre.
Si la compagnie l’attaque, Ukghash s’enfuit aussitôt. Il ne
pourra être rattrapé qu’avec un jet de Chasse ou Fouille
SR 18. Il parle la Langue Commune.
« Je suis Ukghash, l’Orque-brûlé. Vous venez tuer le
Dragon. Je veux le voir mort moi aussi. Nous avons le
même but. »
Ukghash propose de guider la compagnie : plus exacte-
ment de leur faire éviter les patrouilles d’Haglach et de
les mener par des chemins invisibles aux yeux du Dragon
jusqu’au seuil de sa tour. L’Orque ne les tuera pas dans
leur sommeil, et ne leur tendra pas de piège. Il le jure sur le
nom de Sauron (n’importe quel héros avec Connaissance
des Orques ou Conscience de l’Ombre sait que l’Ennemi
ne permet pas que l’on prononce son nom à haute voix,
même de la bouche de l’un de ses serviteurs. Jurer sur l’En-
nemi n’est pas une mince affaire pour un Orque, mais cela
reste une promesse faite dans la traîtrise et la cruauté). En
échange de ses services, Ukghash veut que les héros jurent
trois choses, sur le nom d’un pouvoir auquel ils obéissent :
• Ils ne feront aucun mal à l’Orque pendant qu’ils seront
dans la Désolation.
• Ils tueront le Dragon et Haglach, mais ne feront rien
au reste des Orques de la troupe. « Sauf si ces crétins
se blessent sur vos épées, bien sûr, je ne vous enlèverai
pas ce plaisir. »
• Enfin, Ukghash veut une part du trésor et le droit d’en
faire ce qu’il veut.
Un jet d’Intuition montre que l’Orque haït Haglach bien
plus que les compagnons. Toutefois, voyager en com-
pagnie d’une créature de l’Ennemi fait gagner 1 point
d’Ombre à chaque héros.
83
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
Si la compagnie rejette l’offre d’Ukghash mais qu’elle ne
parvient pas à le faire prisonnier ou à le tuer, l’Orque file
dire ce qu’il sait au Dragon afin de regagner ses faveurs.
Jetez un dé du Destin et ajouter ce résultat à la Vigilance
du Dragon. Un A compte comme un zéro (le Dragon, irrité
par la présence de l’Orque, le consume avant qu’Ukghash
ait pu prononcer un mot), et un C compte comme un
dix (le grand Ver reprend l’Orque à son service : ajoutez
Ukghash dans les rangs des attaquants durant Combattre
les Orques, page 87. Ukghash est un capitaine Orque, voir
Livre de Base, page 247).
Jouer Ukghash
Vous n’êtes pas un « Orque bon ». Vous êtes une pour-
riture de la plus belle espèce : un fanatique de Sauron,
dont la voix mielleuse vous susurre à l’oreille en perma-
nence. Ses mots sont plus clairs que ce que vous disent vos
amis les plus proches.
Vous savez que vous faites un pari risqué en vous
mêlant des affaires des Tarks et des Nains torses. Ils
ne vous feront jamais confiance, alors vous devez leur
prouver que vous êtes très, très, utile, pour qu’ils ne vous
tuent pas.
Ensuite, une fois qu’Haglach sera mort… Vous pourrez
les tuer. Mais pas avant. Pas. Avant.
Menaces
Les menaces suivantes peuvent être utilisées comme consé-
quences d’un Épisode Périlleux ou lorsque le Gardien des
Légendes trouve la situation appropriée.
Perdus dans la Désolation
Le Désert du Nord est particulièrement dangereux à cette
période de l’année. Même si la compagnie ne tire aucun
Péril sur le dé, ils peuvent tout de même, tout simplement,
se perdre. Le Guide doit faire un jet de Voyage SR 18 pour
retrouver le bon chemin au milieu de ces terres fracas-
sées ; réduisez le SR à 14 si la compagnie a reçu l’aide de
Skarf (voir page 75) ou est guidée par Ukghash.
Si le Guide rate son jet, la compagnie se perd. Chaque
Éclaireur doit faire des jets d’Exploration SR 18 jusqu’à
ce que l’un d’eux retrouve un chemin. Chaque série de jets
représente une journée d’exploration.
 Le Rire des Dragons
Si un des héros rate son jet sur un C, il se retrouve
séparé du groupe et se perd. Un compagnon dans cette
situation peut être retrouvé grâce à un jet réussi de Chasse,
mais encore une fois, chaque série de jets représente une
journée passée à la recherche du héros.
Sur un A, la compagnie découvre quelque chose d’utile
comme de l’eau potable, ou un abri pour les protéger des
horreurs de la Désolation pour la nuit suivante. Tous les
compagnons peuvent regagner 2 points d’Endurance.
L’Embuscade Naine
Si la compagnie vainc les Frères Khuldrim dans la maison
de Brech, alors cette embuscade n’en mérite même pas
le nom. Les trois nains qui ont jeté Elstan dans la fosse
tentent d’attaquer les héros pour leur voler leurs vivres.
Toutefois, si la compagnie n’a pas combattu les Nains à
Brech, alors l’embuscade est d’une toute autre trempe :
comptez deux Nains par compagnon.
• Dans tous les cas, les Nains se dissimulent dans des
grottes et des fissures creusées dans le sol crayeux du
Désert du Nord, puis attendent que les héros soient à
portée avant de bondir hors de leurs cachettes pour
attaquer. Un jet de Vigilance permet de remarquer les
Nains avant qu’ils ne passent à l’action.
• Si l’embuscade est une réussite, les Nains utilisent des
filets pour neutraliser les héros. Résolvez cette action
comme une Premières Volée, qui ne cause aucun
dégât. Les personnages emberlificotés ne peuvent pas
attaquer avant de s’être libérés avec un jet en Dague
SR 14. S’il sacrifie son action du round, un compagnon
peut libérer automatiquement un autre héros.
Le Lac Maudit
La compagnie atteint les rives d’un lac d’eau brunâtre et
croupie. Des lanternes des morts s’allument lorsque les
héros approchent, et la compagnie ressent l’impérieux
besoin de boire de cette eau. Le ou les compagnons dotés
de la valeur de Sagesse la plus élevée peuvent effectuer un
test de Sagesse pour résister à la tentation, mais les autres
héros ne peuvent faire de jet que s’ils disposent d’un Trait
pertinent, comme Circonspect ou Têtu.
Ceux qui boivent de cette eau tombent immédiatement
dans un sommeil enchanté. Un personnage qui n’a pas
bu et qui possède Conscience de l’Ombre ou un autre
Trait pertinent peut deviner qu’un esprit malfaisant vit
84
dans ce lac et qu’il a ensorcelé la compagnie. Un jet
réussi de Guérison réveille l’un des dormeurs : toutefois
la victime retombe vite dans le sommeil si elle reste sur
la rive.
Un jet d’Athlétisme SR 10 pour les Hobbits, SR 12 pour
les Elfes et les Nains, et SR 14 pour les Hommes, peut être
fait pour tirer les compagnons au loin.
Il faut des heures pour éloigner une victime des rives du
lac, et chaque tentative de sauvetage prend un jour. Les
personnages tirés de la transe ne peuvent aider à sauver
les autres : seuls les héros immunisés contre l’attrait du
lac dès le début peuvent en approcher sans retomber dans
le sommeil.
Si un compagnon touche la surface de l’eau, il a la vision
d’un grand festin dressé à la façon des jours anciens.
Dans ce mirage, un squelette au visage dissimulé par
un capuchon est assis à la place d’honneur, au fond du
lac, entouré par les esprits des dormeurs. Cette ombre, le
Spectre du lac, sert à ses convives de la nourriture et des
boissons : et plus les hôtes mangent et boivent, plus leurs
joues s’émacient et se creusent.
Il faut un jet d’Athlétisme pour plonger sous l’eau : s’il
est raté, le compagnon perd un nombre de points d’En-
durance égal au résultat d’un dé de Maîtrise. Une fois au
fond du lac, un jet d’Inspiration réussi permet au nageur
de réveiller l’un de ses compagnons (deux sur un succès
supérieur, trois sur un succès extraordinaire).
Si un héros libère un de ses compagnons de la tablée mau-
dite, alors ce compagnon est réveillé et n’est plus sous l’in-
fluence du lac. Il peut à son tour aider à libérer les autres
membres de la compagnie.
Si le nageur rate son jet avec un C, il est à son tour
emporté par l’attrait du lac. Le corps du plongeur remonte
à la surface et son esprit rejoint le festin.
Si, par une malchance surprenante toute la compagnie
devait être envoûtée, elle pourrait être secourue par
Fanemain (page 81) ou Ukghash (page 82).
Une fois la compagnie libérée du charme, si elle y pense
et le souhaite, elle peut draguer la boue du lac. Il faut un
jour entier pour mener l’opération à bien, et les héros
repêchent 10 points de Trésor en anciennes pièces d’or et
joyaux, ainsi que de nombreux, très nombreux ossements
qui gisaient dans la vase. Le lac était, semble-t-il, un lieu
de sacrifice pour les hommes maléfiques qui vivaient sous
le joug de l’Ombre il y a bien longtemps.

– Acte Cinq –
Le Passage de la Gorge
Un groupe d’Orques, commandé par Haglach, sert
le Dragon. Les Orques viennent du nord-ouest, des
Montagnes Grises, mais à présent ils grouillent et vivent
dans les tunnels d’une gorge qui court entre la frontière
du Désert et le pic de Zirakinbar, la fameuse tour de guet.
Il y a encore quelques années, les grottes étaient prises
par les glaces et les Trolls des Neiges y pullulaient, ainsi
que de petits Dragons de Froid mais la chaleur dégagée
par le Dragon les a chassés vers d’autres terres. Ne reste
que des fosses emplies de boue spongieuse, remplies de
refuges dissimulés et de chemins où le pied glisse : bref,
un capharnaüm parfait pour des Orques. La gorge est tou-
tefois le meilleur chemin pour avancer dans les collines.
Les Orques sont hors de vue de la compagnie, mais une
fois la nuit tombée, il est évident que la vallée est habitée.
Dès que le soleil se couche, les Orques allument de gigan-
tesques bûchers et chantent le nom du Dragon, comme
pour attiser son Feu. Les chants se font de plus en plus
puissants chaque jour, et l’air devient plus chaud, comme
si la compagnie marchait parmi les flammes. Si Ukghash
se trouve avec les héros, il leur dit de faire très attention
aux vigies du camp orque.
Sentinelles Orques
Les Orques ont installé des nids de pie le long des collines
et des amas de rocs qui ponctuent le Désert du Nord. Les
85
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
terres, ici, sont vides et silencieuses, et n’importe quel
voyageur est très vite remarqué par les sentinelles.
Heureusement, un lacis de goulets et de défilés offre ses
cachettes, et les compagnons peuvent tenter d’avancer
sans être vus. Les Orques sont nyctalopes, et les héros ne
tireront aucun avantage à marcher de nuit. De jour, les
choses ne seront pas forcément plus simples : les vigies
prennent des tours de garde et s’usent les yeux jusqu’au
sang à épier le moindre mouvement sur l’horizon.
Avant que la compagnie entre dans les défilés, l’Éclaireur
peut partir seul et tenter de trouver la meilleure route
grâce à un jet d’Exploration. Si le jet est un échec, le
héros risque d’être vu et doit réussir un jet de Discrétion
pour se cacher à temps.
Si le jet réussit, la compagnie obtient un dé de Maîtrise
qui peut être ajouté aux jets de Discrétion qui suivent
(deux dés pour un succès supérieur, trois dés pour un suc-
cès extraordinaire). Il faut 3 succès en Discrétion pour
traverser le lacis de passages sans être vu. Choisissez au
hasard les héros qui feront les jets. Si l’un d’entre eux rate,
les vigies voient les compagnons.
Vus !
Si la compagnie est vue, le compagnon le plus rapide peut
tirer une seule flèche pour tuer un Orque. Cette attaque à
un SR 20. Si le jet est réussi, l’Orque meurt et ne donne pas
l’alerte. Sinon, l’alarme est donnée ! La compagnie peut
tenter de fuir et de se cacher dans le Désert, ou bien se
 Le Rire des Dragons
précipiter en avant. Si c’est le choix fait par les héros, faites
jouer Combattre les Orques (page suivante). Les Orques
jaillissent de tunnels perçant le sol et encerclent les héros.
Si la compagnie recule, elle dépense une journée de
voyage et augmente la Vigilance du Dragon de 4 points.
Elle pourra retenter la traversée le lendemain.
Une fois que la compagnie atteint le goulet qui mène à la
tour, elle devra faire un choix. Passe-t-elle par le chemin le
plus court, malgré les Orques, ou bien prend-elle la route
plus longue, plus difficile mais moins surveillée, par la
montagne ?
La Route de la Montagne
La route de la montagne serait risquée, même sans
Dragon au bout. Les collines qui marquent la frontière
entre le Désert et la Brande Desséchée sont abruptes et
rocailleuses, et chaque chemin qui s’y creuse longe des
crevasses à pic ou enjambe des tas d’éboulis. Si la compa-
gnie est déjà passée par là, elle se souvient du froid mor-
dant qui glissait entre ces massifs, du vent hurlant dans
les gorges, ainsi que du givre luisant sur les pierres.
Le chemin est encore plus difficile, puisque la venue du
Dragon a fait éclore un faux printemps rendant la terre
alentour répugnante. Les falaises brillent comme une
lame empoisonnée sous un soleil mourant, et la glace
exhale une moiteur huileuse avant de geler à nouveau. Les
collines s’effondrent de toute leur boue dans les vallées
comme un serpent perd sa mue. Heureusement, une fois
que la compagnie atteint le sommet d’un des monticules,
elle peut se dissimuler entre les arbres broussailleux qui
poussent là, et échapper à la vue des Orques… Reste à
atteindre le sommet de l’un des monticules.
Passer par ce chemin demande trois jours, et deux autres
pour franchir les collines sous la tour de guet. La compa-
gnie fait 2 tests de Fatigue (SR 20).
Suggestion de Périls
Les paragraphes suivants présentent des Périls que les
joueurs peuvent croiser sur la route de la montagne (tous
les épisodes décrits utilisent des règles spéciales et ne sont
donc pas présentés comme à l’habitude).
Glissement de Terrain ! (Guide)
De nombreuses roches gélives ont été fragilisées et ont
éclaté lors de l’hiver. Le Guide fait un jet de Voyage SR 20
pour éviter le danger, sans quoi le sol se dérobe sous les
86
pieds de la compagnie. Si le Guide rate ce jet, les héros sont
pris par le glissement de terrain et chacun perd un nombre
de points d’Endurance égal au résultat d’un dé de Maîtrise.
Pire : le chemin est maintenant impraticable, et la compa-
gnie doit rebrousser chemin pendant un jour. Si le Guide
tire un C, l’un des compagnons est aussi Blessé.
Le Chemin de la Falaise (Éclaireur)
Pour avancer, il faut escalader une falaise. L’Éclaireur
part en avant avec une corde. L’escalade demande 3 jets
d’Athlétisme. Chaque succès offre 3 mètres de montée
sans souci : un échec représente une chute jusqu’au sol.
Par exemple, un premier jet raté fait tomber de trois mètres,
un deuxième, de six, et un troisième, de neuf. (Voir Livre de
Base, page 189 pour gérer les chutes.) Sinon, un jour passé
à chercher un autre chemin et un jet d’Exploration réussi,
SR 18, fait effectivement découvrir une autre route.
Piste de Wargs (Chasseur)
Le Chasseur remarque les traces d’un Warg. Cette piste
suggère que la bête cherche la compagnie. Le Chasseur
peut dissimuler les traces des héros avec un jet de Chasse
ou de Fouille : si le jet est raté, augmentez la Vigilance du
Dragon de 2.
Éclaireurs Orques (Guetteur)
La nuit grouille d’éclaireurs Orques qui surveillent les
crêtes entourant la gorge. Le Guetteur fait un jet de
Vigilance pour remarquer l’approche des Orques et pré-
venir la compagnie. S’il échoue, les héros sont repérés et
les éclaireurs avertissent les autres Orques. Augmentez la
Vigilance du Dragon de 2.
Rêves de Feu (Tous les Compagnons)
Le héros est troublé par des cauchemars où il se voit brûlé
vif par les Feux du Dragon. À son réveil, le personnage
fait un test de Corruption : si le jet est raté, le compagnon
gagne sur-le-champ 1 point d’Ombre, et un second dès
qu’il est attaqué par le souffle d’un Dragon, ou voit un de
ses compagnons périr par les flammes.
Le Dragon est Là ! (Tous les Compagnons)
Le Dragon part en chasse, à la recherche d’une des
robustes chèvres sauvages qui vivent ici ou peut-être d’un
Troll des Neiges replet à se mettre sous la dent. Pendant
sa ronde, il perçoit une odeur étrange : des aventuriers !
Augmentez la Vigilance du Dragon de 2.
 Laissez Dormir
le Dragon qui Dort

Le Chemin de la Gorge << Une journée de l’épée, une journée rouge,

Le chemin de la gorge est plus rapide, plus facile, plus sédui-
sant. Toutefois, il demande aux héros de se faufiler au cœur
même de l’habitat Orque. Il y a deux façons d’y parvenir :
En plein jour
Les créatures de l’Ennemi craignent le soleil, et même aussi
loin au nord, avec ces nuages de cendres et cette neige noyant
le ciel, la lumière du midi est trop forte pour eux et ils doivent
se réfugier dans leurs cavernes. La compagnie pourrait pas-
ser par la gorge, à midi, et filer en direction de la Brande
Desséchée. La faille de ce plan est qu’ils seront forcément
vus, et qu’une fois la nuit tombée ils auront les Orques aux
trousses… et qu’ils seront pris entre eux et le Dragon.
Si la compagnie décide de suivre ce plan, elle peut atteindre
Zirakinbar en deux jours, mais elle aura les Orques aux
trousses. Augmentez la Vigilance du Dragon de 6, et les
compagnons ne pourront pas approcher la tour de guet
en toute discrétion. La seule chance de réussite est de tuer
le Dragon avant l’arrivée des Orques.
Au Cœur de la Nuit
Chaque nuit, les Orques fêtent la prochaine destruction
du Nord, bientôt consumée par les Feux de leur Maître.
La compagnie peut essayer d’en profiter pour se faufi-
ler entre les bûchers autour desquelles les Orques sont
concentrés. C’est un plan qui a ses qualités et ses défauts :
sa qualité étant qu’il peut fonctionner, son défaut étant
que si les Orques voient les compagnons, ils seront en très
mauvaise posture.
Afin de traverser la gorge, chaque héros doit réussir un
jet de Discrétion SR 16. Si un seul de ces jets est raté, le
combat s’engage.
avant que le soleil ne se lève ! >>
Si le seigneur Elstan accompagne les héros, il peut se por-
ter volontaire pour rester en arrière et ralentir les Orques
dans la gorge. Il est facile de trouver des passages très
étroits où un vieil homme héroïque, même blessé, pour-
rait tenir en respect cinq cents Orques… pour un temps.
Tendre une Embuscade aux Orques
Haglach et certains de ses conseillers partent régulièrement
jusqu’à la tour de guet pour faire leur rapport au Dragon. Si
la compagnie parvient à passer la gorge sans être vue, elle
peut tendre une embuscade à Haglach et ses lieutenants.
Tuer l’Orque est un vrai coup de pied dans la fourmilière :
les Orques ne savent pas comment réagir (si Ukghash est
proche de la gorge, il reprendra le contrôle de ses anciennes
troupes). De plus, la compagnie pourrait penser à voler des
oripeaux Orques et à se déguiser pour approcher le Dragon.
À un Jet de Lance
La compagnie approche de la montagne, et une petite
silhouette poussiéreuse s’extirpe d’une fissure : il faut un
moment pour reconnaître Skirfira, la jeune Naine rencon-
trée en Erebor, compagne de Greystroke. La Naine court à
la rencontre des compagnons et leur dit, tout essoufflée :
« Grey… Greystroke ! Elle n’a pas voulu m’écouter… ou
attendre. Le Feu du Dragon… Trop brûlant… Elle… Elle est
montée seule ! » Skirfira montre du doigt le flanc de la mon-
tagne. À droite du chemin, se trouve une falaise abrupte qui
monte jusqu’à l’entrée d’une grotte. L’ouverture est assez
grande pour laisser passer un Dragon (il s’agit du Gouffre,
n°4 sur le plan, pages 89-90). Il en sort d’épaisses fumées,
mais elles ne parviennent pas à cacher totalement une
petite silhouette qui escalade les rochers. C’est Greystroke.

Combattre les Orques

La tribu d’Haglach compte plus de cinq cents membres.
Ce sont tous de petits Orques et des Gobelins des Monts
Brumeux, mais ils n’en sont pas moins dangereux. Si la
compagnie engage le combat avec une de ces patrouilles,
elle sera composée d’un soldat Orque et de deux archers
Gobelins par compagnons, le tout sous les ordres d’un
garde Orque. Si Haglach est présent, il compte comme un
Chef Orque.
Si la compagnie a la malchance d’attirer les Orques au
grand complet, chaque vague consiste en deux soldats
Orques et trois archers par compagnon.

87
 Le Rire des Dragons

• Si la compagnie n’agit pas, après quelques instants Si la compagnie sauve Greystroke, alors Skirfira ne s’oc-
une très vive lumière rouge pulse dans l’ouverture de cupe que de soigner son amie. Elle donne les informa-
la grotte et un rugissement en monte, si puissant qu’il tions aux héros sans qu’on les lui demande, et informe
déloge quasiment Greystroke de son perchoir. Le Dra- la compagnie de l’existence de la porte secrète donnant
gon émerge du gouffre. sur la tour de guet. Elle offre sa hache pour ouvrir ce
• S’il s’agit de Raenar, il voit Greystroke et sourit d’un air passage secret.
dédaigneux. Il descend la falaise en rampant dans sa Obtenir l’Aide de Greystroke : Si la lancière survit, elle
direction. Greystroke lance son arme en visant l’œil de remercie la compagnie du bout des lèvres et combattra le
Raenar, mais le Dragon évite le coup en lui offrant son Dragon à ses côtés. Son aide est représentée par 4 dés de
épaule. Il rugit de douleur si fort que la montagne en Maîtrise supplémentaires à utiliser lors du combat avec
tremble, et Greystroke lâche sa prise. Avant qu’elle ne le Dragon.
tombe, le Dragon lance sa tête en avant, la saisit entre
ses crocs et l’avale toute crue. Sans Nom, la Lance Elfique
• S’il s’agit de Wruenele, alors le Dragon s’envole dans Type : Lance
le ciel cendreux sans avoir vu Greystroke. Il vole en Facture : Elfique
cercles autour de la montagne. Une fois, deux fois,
Fatal à : Dragons
Greystroke pointe sa lance dans la direction du Ver,
mais elle n’a pas l’allonge pour lancer son arme. Au Qualités :
troisième passage de Wruenele, elle regarde en des- 1. Tueur : Lorsque cette lance est utilisée contre un Dra-
sous d’elle, vers la vallée, comme pour dire adieu à gon, réduisez la Taille de cette arme par la Vaillance de
Skirfira. Et puis elle lance son arme de toute sa force, son porteur.
poussant sur ses jambes et lâchant sa prise pour ajou- 2. Runes de Victoire : Lorsque vous attaquez avec cette
ter de la puissance à son coup. Greystroke tombe vers arme, vous touchez automatiquement sur un A mais
sa mort. La lance siffle vers le Dragon qui souffle un aussi sur un C.
jet de flammes pour détourner l’arme, qui tombe au
sol dans la vallée.
• Quel que soit le Dragon, après quelques minutes il va
chercher la lance et la ramène dans son repaire.
Sauver Greystroke : sauver l’héroïne n’est pas une mince
affaire. La seule possibilité est de détourner l’attention du
Dragon, ou de l’attaquer lorsqu’il sort de sa grotte, ou
bien encore escalader la paroi au plus vite pour rejoindre
la lancière avant qu’elle ne réveille le Dragon. Dans ce der-
nier cas, un trait comme Rapide est nécessaire.
Retrouver la Lance : il est plus facile de remettre la main
sur la lance avant que le Dragon ne le fasse, même si les
héros doivent réussir un jet de Discrétion pour ne pas être
vus. Ils peuvent aussi voler la lance plus tard, lorsque le
Ver l’aura déposée dans son trésor.
Obtenir l’Aide de Skirfira : si Greystroke meurt, la Naine
est sous le choc. Un jet d’Inspiration SR 16 la convainc
de poursuivre la mission et de pleurer son amie plus tard.
Skirfira peut donner trois informations à la compagnie,
voir Les Secrets de Mazarboul (page 68) ou Ce que l’on
dit des Dragons (page 70). Si le jet est un échec, Skirfira,
complètement chamboulée, part vers le sud.

88

L’Ombre du Passé
Si votre groupe a joué toutes les aventures présentées
dans Contes et Légendes des Terres Sauvages, qu’est-il
arrivé durant vos parties ? La chaîne du Thangorodrim
a-t-elle été abandonnée dans le chaos ? Est-ce que l’in-
fâme Roi au Gibet gît là-bas, empoisonné ou frappé
par sa propre magie ? Est-ce que le Dragon Raenar a
péri sur les collines, ou bien son crâne a-t-il explosé dans
la Chambre des Vents ?
Cette aventure part du principe que l’étage supérieur de
la tour a été détruit, et qu’aucun signe ou artefact du
Roi au Gibet n’a été retrouvé.
– Acte Six –
Par la Discrétion et la Malice
Autrefois, la tour de guet de Zirakinbar était une merveille.
La colline abritait un réseau de tunnels et d’étroites fissures :
et les Nains de jadis les avaient travaillés pour en faire un ins-
trument, une harpe d’air et de pierre qui pouvait être jouée
en ouvrant et fermant des portes et des valves. Les Nains
avaient donné une voix à la montagne, et celle-ci chantait.
Le Dragon fracassa tout cela. À présent, rien ne reste des
niveaux supérieurs de la tour. La Chambre des Vents et le
perchoir aux Corbeaux ne sont plus que moellons, et de
la fumée sulfureuse monte de la couronne arrachée de la
tour de guet.
Le Nid est Vide
Dans cette partie de l’aventure, les actions du Dragon sont
déterminées par les choix des joueurs. Selon le déroulement
de À un Jet de Lance, le Dragon est soit endormi sur son
trésor, ou en train d’y revenir avec la lance de Greystroke.
Si le Dragon sait que les compagnons sont dans les
parages, il peut partir en chasse pour les tuer. Le Dragon
ne se mettra pas, de lui-même, dans une situation désa-
vantageuse, mais la compagnie peut le provoquer avec
des jets de Présence ou d’Inspiration SR 20 (comptez -2
par Épisode de Traque, puisque le Dragon est de plus en
plus énervé par la présence d’une menace).
Si le Dragon suspecte, même vaguement, la présence
d’intrus, continuez à jouer la Vigilance du Dragon et
les traques.
89
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
Plan de la Tour
1. La Route : Le chemin remonte le flanc de la montagne
jusqu’à la grande porte de la tour. Il est parfaitement
dégagé et on ne peut s’y cacher (le Dragon a délibérément
tout détruit dans ce but), et n’importe qui empruntant la
route est visible à des kilomètres.
2. La Grande Porte : C’est l’entrée principale de
Zirakinbar. Le Dragon est encore assez fluet pour se
faufiler entre les battants, mais cela devient de plus en
plus difficile.
3. L’Entrée Secrète : Le Dragon n’a jamais découvert
cette porte habilement dissimulée. Pour l’ouvrir, on doit
frapper trois fois sur le mécanisme avec une hache.
4. Le Gouffre : Cette faille béant dans le flanc de la
montagne est la porte de sortie du Dragon. S’il s’agit de
Wruenele, il peut y étendre ses grandes ailes pour se lais-
ser porter par les vents froids soufflant du nord, et s’envo-
ler. S’il s’agit de Raenar, il se faufile en rampant par cette
déchirure pour s’accrocher à la paroi et, les griffes profon-
dément plantées dans la pierre, descend comme un lézard
venu des débuts du monde.
5. La Grande Salle : Cette pièce est maintenant l’antre
du Dragon. Il y fait une chaleur insupportable et l’air
est saturé d’une odeur répugnante. Des poches de
fumées errent et cherchent à s’échapper, sans succès.
L’atmosphère est si saturée de buée que même une créa-
ture aussi énorme qu’un Dragon est quasi invisible. Les
compagnons peuvent entrapercevoir, ici ou là, l’éclat de
ses écailles, son œil flamboyant, son pied griffu, encore
une extrémité de sa queue ou encore un morceau de peau
de son aile, mais ils ne verront jamais le Ver dans son
entièreté… à moins de l’attirer dehors.
Un énorme bloc de pierre est suspendu par une chaîne
au-dessus de la porte principale. Aux jours anciens, une
machine Naine d’une très intelligente conception permet-
tait de contrôler la position du bloc. Les Orques ont simpli-
fié le mécanisme à l’extrême ; il n’y a plus qu’une poignée
sur laquelle on tire pour faire tomber le rocher. Le Dragon
bloque la grande porte avec ce mécanisme lorsqu’il part
en chasse ; quant à lui, il quitte la tour par le Gouffre.
6. Les Caves : Vides et à moitié effondrés.
7. Salles Vides : Ne sont pas reportées sur la carte.
8. Lit du Trésor : Il n’a pas fallu longtemps au Dragon
pour qu’il sente la présence du trésor dissimulé dans la
pièce secrète, et il s’en est aussitôt fait son lit. Le trésor
 Le Rire des Dragons
contient 400 points de Trésor *** (si la compagnie a trouvé
la cachette durant un scénario précédent, le trésor n’est
que de 200 ***).
Entrer dans la Tour de Guet
Les héros disposent de trois façons d’entrer dans la tour :
• La porte principale est facilement accessible, mais il
est impossible de se glisser à l’intérieur sans se faire
voir. Si la compagnie emprunte ce chemin, le Dragon
le saura immédiatement.
• Escalader la paroi jusqu’au gouffre est plus périlleux,
mais finalement, tout l’est lorsqu’on veut entrer dans
l’antre d’un Dragon. Pour grimper le flanc de la mon-
tagne, chaque héros doit réussir un jet d’Athlétisme
SR 16. Le rater, c’est tomber. Un Gardien des Légendes
de bonne composition peut permettre à un compagnon
qui chute de 15 ou 20 mètres d’en sortir Blessé et non
pas mort sur le coup.
• Si la compagnie connaît l’existence de la porte
secrète, elle peut avancer cachée sur la route, jusqu’à
Sous-sol
3
6
4 2
Premier
Étage
(Détruit)
90
ce qu’elle trouve un chemin de chevrier qui remonte
jusqu’au pied de la tour. Il faut ensuite fouiller la
zone et dénicher la porte. Le chemin est étroit et glis-
sant, mais praticable si l’on fait attention où l’on pose
les pieds.
Fureter dans la Tour
Fureter en dehors de la tour ou dans son sous-sol se fait
avec un SR de 14. Au rez-de-chaussée le SR passe à 16,
voire SR 18 dans la grande salle et le lit du trésor. Rater
un jet de Discrétion augmente la Vigilance du Dragon
de 2, et si la Vigilance dépasse le Seuil de Traque, alors le
Dragon découvre les intrus. Si la compagnie s’est dégui-
sée, par exemple en Orques, elle doit réussir des jets de
Persuasion pour convaincre le Dragon qu’elle est bien
qui elle prétend, ou des jets de Persuasion SR 18 pour
approcher Sa Magnificence. Les jets ne sont pas néces-
saires si les héros ont déjà rencontré Raenar par le passé,
et se sont quittés en « bons » termes. Si c’est le cas, le Ver
veut surtout savoir pourquoi les compagnons reviennent
le voir à l’heure du dîner…
Rez-de-chaussée
8
Dernier
Étage
(Détruit)

Jouer Raenar
• Vous êtes vieux, mais même jeune, votre cœur n’a
jamais été autre chose que ce trognon glacial et
ratatiné au fond de votre cage thoracique. Un Ver
de Froid rodant et rongeant les racines des mon-
tagnes en attendant votre heure, voilà qui vous êtes.
Maintenant que Smaug ne vous fait plus d’ombre,
vous êtes enfin le plus vieux et le plus fort des Wyrms
du Nord, et votre esprit est vif pour la première fois
depuis la fin des Anciens Jours.
• Vous savez qu’il existe de plus grandes forces que
vous dans ce monde (quoique si vous grandissez
encore, aucune ne pourra plus s’en vanter), toute-
fois une simple flèche a abattu Smaug, et même le
Nécromancien de Dol Guldur a été détruit. Il y a tant
d’ennemis… Vous savez que vous devez prendre vos
précautions et garder vos forces.
• Le pillage et l’accumulation de trésors sont toute votre
vie. Vous examinez vos richesses avec dévotion et
tenez le compte de chaque piécette comme un miséreux
regarde son dernier sou.
• Vous ne riez pas. Vous n’avez jamais ri. Vous rirez,
plus tard, lorsqu’Erebor sera réduit en cendres, et
Dale, et Vert-Bois et que la Ville du Lac ne seront
plus qu’un tas de bois de chauffage et que chaque créa-
ture osant encore respirer entre les gués de la Celduin et
ceux de l’Anduin vous aura reconnu comme son Maître
et son Seigneur.
Jouer Wruenele
• Quelle merveilleuse époque pour être né Dragon ! Vous
êtes jeune, glorieux : une bannière de flammes balafrant
le ciel d’un monde trop gris ! Vous êtes un Prince, un Dieu
parmi les Dragons ! Rien ne peut vous arrêter.
• Pour vous, jouer et punir, rire et cracher le Feu sont une
seule et même chose. Quelle importance. Gorgez-vous
du monde, soyez fantasque et joyeux, puisque rien ne
peut vous blesser !
• Rengorgez-vous lorsqu’on remarque votre splendeur.
• Cependant vous n’êtes pas stupide ! Vous savez que
Smaug a été fauché quand un archer l’a frappé d’une
pointe trop dure, et vous devez tout de même avouer
qu’il subsiste quelques défauts dans votre cuirasse.
Vous devez être vif, alors, en attendant ! Voler plus
vite qu’un carreau, plus bouillant qu’une flèche de feu !
91
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
Tenir Palabre avec un Dragon
Parler avec l’une de ces créatures est un bon moyen d’acca-
parer toute son attention, et de permettre aux autres héros
de trouver une bonne position pour attaquer le Ver.
Valeur de Tolérance
Plus son Feu est bouillant, moins il sera apte à discuter. La
Tolérance du Dragon est égale à la valeur de Vaillance ou de
Sagesse la plus faible parmi les héros qui oseront lui adres-
ser la parole, moins le nombre d’Épisodes de Traque joués
dans le scénario. Réduisez la Tolérance du Dragon par 1
pour chaque Nain ou Elfe dans la compagnie, ainsi que pour
chaque arme connue.
La Tolérance minimale du Dragon est de 1.
Présentations
Les jets de Courtoisie et de Présence sont pertinents,
puisque de toute façon il finira bien par vous manger. La
compagnie peut tenter de partir tout de suite sur Énigmes,
mais lancer l’interaction de cette façon empêchera les
héros de convaincre le Dragon de quoi que ce soit.
Interactions
L’option la plus sûre est un jeu d’énigmes. Si vous vou-
lez utiliser des règles à cet effet, commencez par un jet
d’Énigmes SR 10, puis SR 12, 14 et ainsi de suite. Les
joueurs commencent par poser une devinette au Dragon,
à laquelle il doit répondre. Puis il en pose une à son tour,
plus difficile, les compagnons la résolvent, et le cycle conti-
nue jusqu’à ce que quelqu’un rate son jet.
Si les compagnons ont déjà dépassé le seuil de Tolérance
lorsque le Dragon perd au jeu des devinettes, la frustra-
tion l’emporte et il attaque. S’il tolère encore la présence
des héros, il leur propose avec répugnance une misérable
faveur, ou un objet valant 1 point de Trésor.
Si un seul Épisode de Traque ou aucun n’a eu lieu, le Feu
du Dragon est encore bas, et il est moins sûr de sa force
et moins courageux. Dans une telle situation, il prend les
compliments pour une tentative de manipulation, et la
flatterie pour des mensonges. Les jets de Courtoisie se
font SR 18, et ceux de Persuasion SR 14.
Si deux Épisodes de Traque ou plus ont eu lieu, alors le
Dragon est bouillant et déborde de flammes et de vigueur.
Quand il est dans cet état, seule la flatterie touche à ses
oreilles : les jets de Courtoisie se font SR 14 et ceux de
Persuasion SR 20.
 Le Rire des Dragons

Un jet de Persuasion (ou un jet d’Art de la Guerre par- Raenar le Pilleur

ticulièrement loquace) peut convaincre le Dragon de ne
pas attaquer Erebor tout de suite. « Même Smaug le Rusé
n’a pu tenir La Montagne seul, et aujourd’hui, à la force Niveau d’Attribut
d’Erebor s’est ajoutée celle de Dale et des Monts du Fer ! 10
Les vies des Dragons sont longues, Splendide Wyrm ! Que Endurance Haine
vous sont quelques années avant de descendre vers le sud 140 12
et d’y semer ravage et tourments ? Sagesse et précaution,
Parade Armure
alliées à votre Feu et à votre Rage, feront de vous un bien
12 7D/1D*
meilleur Dragon que n’a jamais été Smaug ! Vous serez
le plus grand Dragon de cet Âge du Monde. » Si les héros Compétences
pensent avoir trouvé là la solution parfaite, ils se four- Personnalité, 6 Survie, 3
voient : non seulement le Dragon se précipitera sur Erebor Déplacement, 5 Coutume, 5
dans une poignée d’années, mais il sera alors plus fort, Perception, 6 Métier, 4
et son esprit aura été manipulé par les désirs et la volonté Compétences d’Armes
avide de l’Ennemi.
Morsure 5
Chant (ou un repas copieux) peut endormir le Dragon. Un Écrasement 3
jet réussi de Chant empêche le Dragon de piocher dans Déchiquetage 3
ses points de Haine pendant le premier round de combat, Coup de Queue 1
le temps qu’il sorte de sa somnolence.
Compétences Spéciales
Un succès supérieur donne deux rounds de répit : un suc- Épouvantables
cès extraordinaire, trois. Force Effroyable
Sortilèges
Souffle Ardent
Issue de la Rencontre (Spécial, voir
ci-dessous)
Assaut Brutal

Combien de succès la compagnie a-t-elle obtenus ? Grande Taille Abomination

0-1 (Succès limité) : C’est l’heure du goûter. Le Dragon Animosité
Cuir Robuste
attaque violemment. Jouez cette attaque comme une (Nains et Elfes)
embuscade. Puanteur Fétide *Point Faible

2-3 (Succès) : Tout cela était un passe-temps amusant.

Le Dragon s’étire et se prépare à attaquer. La compagnie
dispose d’un bref instant pour fuir ou préparer un plan
de défense.
4-5 (Succès supérieur) : Vous êtes un hôte particulière-
ment charmant, qui l’aurait cru ? Le Dragon permet à la
compagnie de se retirer. Il les pourchassera lorsqu’il en
aura envie, bien sûr, mais il préfère qu’ils portent mot de
sa Magnificence à Erebor, à bien y réfléchir. Qu’ils soient
les hérauts de la destruction qui s’annonce !
6+ (Succès extraordinaire) : Avez-vous déjà pensé à
devenir sycophante ? Le Dragon exige qu’au moins un
des compagnons reste à ses côtés pour le conseiller ou
le divertir.
Insulter le Dragon, ou refuser l’une de ses offres plus que
généreuses déclenche une attaque immédiate.

92
 Laissez Dormir
le Dragon qui Dort

Armes :

Arme Dégâts Taille Blessure Coup

Précis
Morsure 10 8 18 -
Écrasement 20 C 20 -
Déchiquetage 7 9 20 Perforation
Coup de
Queue
20 C 18 Renversement

Wruenele Le Fier
Niveau d’Attribut
9
Endurance Haine
90 9
Parade Armure
4 5D/1D*
Compétences
Personnalité, 7 Survie, 4
Déplacement, 7 Coutume, 3
Perception, 3 Métier, 2
Compétences d’Armes
Morsure 4
– Acte Sept –
Déchiquetage 3
Tuer le Dragon
Combattre le Dragon sera difficile, et selon qui est le
Coup de Queue 2
Dragon, bien différent.
Écrasement 1
Compétences Spéciales Énumérons les avantages qu’ont les Dragons dans la
bataille à venir :
Épouvantables Grande Taille
Sortilèges
Vitesse Féroce Abomination Souffle Ardent
Souffle Ardent *Point Faible S’il dépense un point de Haine, le Dragon peut cracher
du feu pour engloutir ses ennemis. N’importe quel com-
battant en corps à corps avec le Dragon risque d’être pris
Armes : dans les flammes et de perdre un nombre de points d’En-
durance égal à 10, plus le niveau d’Attribut du Grand Ver.
Arme Dégâts Taille Blessure Coup Précis De plus, les victimes du souffle doivent aussitôt réussir
Morsure 7 8 18 - un test de Protection sous peine d’être Blessées (l’armure
Déchiquetage 9 9 18 Perforation s’applique normalement).
Coup de Queue 18 C 16 Renversement Le nombre de héros pris dans le souffle, les dégâts reçus
Écrasement 18 C 18 - et la difficulté du test de Protection dépendent du nombre
d’Épisodes de Traque joués jusque-là.

93
 Le Rire des Dragons

Rappelez-vous que les personnages Mélancoliques

souffrent d’une crise de folie lorsqu’ils obtiennent un C
Épisodes de SR du test de
Cibles sur leur dé du Destin. Dans ce cas précis, une crise de folie
Traque Protection
pourrait être :
Tous ceux en
0-1 16
corps à corps* • une obsession avare pour le trésor du Dragon
Tous ceux en • une peur paralysante du feu
2-3 18
corps à corps
Tous ceux à • une jalousie dévorante envers les autres Chasseurs de
4+ 20
proximité Dragon
*Les héros réduisent leur perte d’Endurance lorsqu’ils • l’appel du vide et l’envie irrépressible de se jeter dans
combattent en Position Exposée (-2) ou en Position Défen-
le gouffre.
sive ou Arrière (-4).

Ailes
Seul le jeune Wruenele peut voler, ce qui lui donne une
Vitesse Féroce. Il peut utiliser son souffle ardent pendant
qu’il vole.
Un compagnon qui fait un Coup Précis peut viser les ailes de
Wruenele au lieu de tenter de le blesser. Réduisez l’armure
du Dragon de 2D lorsqu’il se défend d’une telle attaque.
Si le Ver rate son test de Protection, la flèche déchire les
membranes délicates de ses ailes et il doit atterrir.
Épouvantables Sortilèges
Les deux Dragons maîtrisent la magie noire.
Raenar
Durant le combat, Raenar peut dépenser un point de
Haine pour forcer un compagnon qui se trouve sous son
regard malveillant à faire un test de Corruption SR 16. Si
le jet est un échec, le héros gagne 1 point d’Ombre et ne
peut plus attaquer Raenar pour un nombre de round égal
à 10 moins sa valeur de Sagesse. Raenar peut dépenser
plusieurs points de Haine pour affecter plusieurs compa-
gnons en même temps. Si ce sort est utilisé durant une
rencontre, les compagnons victimes de ce regard doivent
répondre aux questions de Reanar sans mentir.
Wruenele
Durant le combat, Wruenele peut dépenser un point de
Haine pour forcer un compagnon qui se trouve sous son
regard malveillant à faire un test de Corruption SR 16. Si
le jet est un échec, le héros devient Mélancolique pour un
nombre de round égal à 10 moins sa valeur de Sagesse.
Point Faible
Tous les Dragons ont un point faible. À chaque fois qu’un
Dragon tente un coup précis ou dépense de la Haine pour
utiliser une capacité spéciale (Force Effroyable, Souffle
Ardent, Assaut Brutal ou Épouvantables Sortilèges),
il expose son point faible assez longtemps pour que les
héros puissent le frapper à cet endroit précis lors de leur
prochaine attaque. Lorsque le Dragon est frappé par un
coup perforant sur son point faible, il ne jette qu’un seul
dé lors de son test de Protection.
Raenar : le ventre de Raenar est dur et couleur de cendres,
et marqueté d’or et de joyaux. Son point faible ne peut être
touché qu’en Position Avancée.
Wruenele : Le Wyrm, plus jeune, n’a pas encore l’armure
de son aîné. Son point faible peut être touché dans toutes
les positions.
Les Orques
Comme si un Dragon ne suffisait pas, n’oubliez pas que la
compagnie, si elle n’a pas réussi à rester discrète, va peut-
être devoir affronter les Orques de la vallée. Le Dragon se
moque des Orques comme d’une guigne, et n’hésitera pas
un instant à les carboniser s’ils se trouvent dans le souffle
de son Feu.
Pièges
Voici quelques tactiques auxquelles pourraient avoir
recours les compagnons :
La Pierre sur le Seuil
L’ancien piège Nain dans la grande salle peut être utilisé
pour clouer le Dragon au sol. Un héros pourrait attirer le
Ver sur le seuil pendant qu’un autre compagnon tire sur

94

la manette. Le bloc inflige une perte de 40 points d’Endu-
rance lors­qu’il tombe. Il ne peut pas Blesser le Dragon,
mais il le retient coincé jusqu’à ce qu’il réussisse un jet de
Déplacement (SR 30).
Frapper d’en dessous
Le gouffre offre de nombreuses fissures dans lesquelles
pourrait se dissimuler un lancier en attendant que le
Dragon le surplombe. Le point faible du Dragon est
exposé lorsqu’on l’attaque du dessous, même si le
monstre ne dépense aucun point de Haine. Ce coup ne
fonctionnera qu’une seule et unique fois, et le Dragon
se gardera bien de ne plus jamais exposer son ventre de
cette façon.
La Chèvre Grasse
Le Dragon s’endort après un repas trop copieux. Si le Ver
somnole, il ne peut dépenser de point de Haine avant
de s’être totalement réveillé, ce qui lui prend un ou deux
rounds de combat.
Comment Mener le Combat
Les deux Dragons déploient différentes tactiques.
Raenar
Raenar est précautionneux et protège son trésor. Il souf-
flera son Feu pour nettoyer la tour de tout intrus, et
c’est une fois certain que la montagne est vide de toute
menace qu’il fermera la grande porte et partira par le
gouffre. Il attaque de façon méthodique et met en pièces
les ennemis les plus redoutables avant de s’occuper des
moins virulents.
C’est de la folie de vouloir le combattre dans son antre : la
compagnie doit le faire sortir et l’attaquer avec des armes
de jet pour éviter son souffle.
Wruenele
Ses deux meilleures armes sont son agilité et sa férocité,
non ses tactiques. Il décolle dès qu’il en a l’occasion, et
pourchasse la compagnie comme un troupeau de chèvres
sauvages : pour les consumer jusqu’aux os, pas pour les
tuer comme des ennemis respectables.
La compagnie doit faire chuter Wruenele au sol dès que
possible si elle veut en venir à bout, sinon, il la fera dispa-
raître dans les flammes.
95
Laissez Dormir
le Dragon qui Dort
– Épilogue –
Le Dragon est mort ! Erebor est de nouveau en sécurité !
Juste après que le Dragon a péri, un orage de neige éclate et
descend du nord. Ce blizzard est-il la conséquence de la mort
du Dragon et de l’extinction de son Feu, de l’hiver qui reprend
enfin ses droits avec violence ? Ou bien la tempête a-t-elle été
envoyée par le Seigneur des Ténèbres, donnant corps à sa rage
de voir encore l’un de ses plans détruits par les compagnons ?
Quoi qu’il en soit, les héros mettent à profit les rideaux de
neige pour s’enfuir sans se faire remarquer par les Orques.
Ils doivent partir sans tarder et auront beaucoup de mal
à emporter le trésor du Dragon avec eux : ils devront aller
aussi vite que possible s’ils ne veulent pas se faire rattra-
per. Le trésor du Ver revient au Roi Dáin, et le Roi sous la
Montagne récompensera les héros comme prévu, par des
pièces tirées de son propre trésor, une fois qu’ils auront
rejoint Erebor. Selon l’importance des richesses que les
héros laissent derrière eux, le Roi enverra sa garde récla-
mer le trésor avant que les rumeurs ne se mettent à courir.
En ce qui concerne les autres Chasseurs de Dragons :
• Si Khuldri survit à son passage dans la maison de
Brech, il devient fou et s’enfuit dans le désert pour y
mourir. Certains affirment que le fantôme de son frère
le poursuivait pour lui faire payer ses fautes.
• Si Elstan survit, il se retire dans un petit cottage à Dale
et dépose son épée et son bouclier. Un compagnon méri-
tant (un chevalier de Dale ou un héros ayant Bard comme
garant) pourrait recevoir l’Aegis en choisissant l’entreprise
Recevoir un Titre à Dale. Si Elstan meurt, Bard envoie des
aventuriers retrouver son corps et lui élever un cairn.
• Si Greystroke survit, elle disparaît à nouveau, sans
doute en quête d’une mort plus héroïque encore que
celle donnée par un Dragon. Son chemin la mène au
sud, sur les terres du Gondor avant la bataille qui s’an-
nonce avec les armées du Mordor.
• Si Skirfira survit, elle aura au moins vu un Dragon.
Elle rentre en Erebor et écrit un livre sur l’art de les tuer.
Tous les membres de la compagnie reçoivent 3 points d’Ex­
périence supplémentaire. Comme l’existence du Dragon
n’était pas de notoriété publique, la compagnie ne devient
pas célèbre dans toutes les Terres Sauvages : toutefois, les
Elfes et les Sages savent parfaitement à quoi ils ont fait
face, et, dans le futur, lorsque la compagnie traitera avec
eux, leurs actions seront reconnues à leur juste valeur.
 Le Rire des Dragons
- EN EAUX -
SOMBRES
• Quand ? L’aventure se déroule durant le prin-
temps 2961. Elle peut toutefois prendre place n’im-
porte quelle année après 2958, avec quelques ajuste-
ments mineurs à respecter.
• Où ? L’action se déroule à la Ville du Lac, dans ses
rues et en dessous.
• Quoi ? On met la touche finale à une statue en bronze
du Roi Bard, commandée pour les Fêtes du Dragon.
Orsmid, le bronzier, disparaît soudainement. Les com-
pagnons doivent le retrouver et c’est l’apprentie d’Ors-
mid, une jeune fille nommée Magan, qui leur confie
cette mission.
• Pourquoi ? Les compagnons font partie des dernières
personnes à avoir vu le bronzier en vie. Magan a
entendu parler d’eux et leur fait toute confiance pour
retrouver son maître.
• Qui ? Orsmid, maître bronzier et sculpteur ; Magan,
son apprentie et Odvarr, ancien ami d’Orsmid et chef
de la toute nouvelle Guilde des Artisans de la Ville
du Lac. Enfin, Linnon, un Elfe renégat, sans oublier le
Grandgousier.
Phase d’Aventure
L’aventure se divise en sept actes :
Acte Un – À l’Enseigne
de La Fourche à Anguilles
Un terrible orage force la compagnie à se réfugier dans
une auberge de la rue du Pont. Dans l’établissement, on
parle d’une créature monstrueuse qui aurait été vue dans
la Rivière Courante. On échange aussi beaucoup à propos
des Fêtes du Dragon toutes proches et on porte des toasts
en l’honneur d’Orsmid, qui se trouve être là lui aussi. Plus
tard cette nuit, Orsmid rencontre Odvarr, un ancien ami,
puis tombe dans les eaux du lac.
Acte Deux – L’Apprentie
Deux jours après l’orage, les compagnons sont demandés
à l’atelier d’Ormsid, où ils rencontrent Magan. Elle leur
demande de retrouver son maître, qui n’est jamais rentré
à l’atelier après la fête.
96
Acte Trois – Histoires,
Secrets et Mensonges
L’enquête commence à La Fourche à Anguilles, l’auberge
de la nuit de l’orage. Là, des témoins expliquent aux com-
pagnons qu’ils ont vu Orsmid et un autre Homme se dis-
puter. L’Homme semble être Odvarr, le chef de la Guilde
des Artisans.
Acte Quatre – La Guilde des Artisans
La compagnie rencontre Odvarr, le chef de la Guilde. La
discussion qui s’ensuit est un pot-pourri de vérités et de
faux-fuyants, et il ne fait aucun doute que la compagnie et
Odvarr chercheront à en savoir plus sur ce qui s’est réelle-
ment passé cette nuit-là.
Acte Cinq – Les Pierres des Elfes
et l’Or des Nains
Les héros doivent naviguer dans les eaux politiques de la
Ville du Lac. De plus, ils doivent négocier avec un émis-
saire des Elfes Sylvains et parler avec les joailliers Nains
de la Porte Scintillante. Ils apprennent que plusieurs arti-
sans manquent à l’appel.
Acte Six – Chuchotis dans le Noir
Un étranger pense avoir un indice sur la disparition du
bronzier, mais pour en savoir plus, les héros doivent se
rendre dans les pires recoins de la ville. Avant de pouvoir
retrouver Orsmid, les compagnons sont faits prisonniers !
Acte Sept – Écumes et Ravages
Les compagnons doivent se libérer de leurs chaînes pour
sauver Orsmid et le Mornamir. Mais le Grandgousier fait
son apparition…
Épilogue – Le Passé ne Meurt Jamais
Où l’on apprend qu’Orsmid et Odvarr (s’ils sont tou-
jours vivants), doivent assumer les conséquences de leurs
actions, passées et récentes.
Dans une Autre Vie
Odvarr le Maître de Guilde et Orsmid le bronzier sont
deux citoyens respectables de la Ville du Lac. Dans leur
jeunesse, toutefois, les choses étaient bien différentes. Nés
dans deux familles pauvres, ils se sont rencontrés dans
les rues de la cité alors qu’ils étaient encore adolescents.
Ils rêvaient de devenir riches, tout en allégeant plus ou

moins honnêtement les soutes des navires de passage. Le
commerce de l’époque n’était pas aussi florissant qu’au-
jourd’hui, mais les deux jeunes hommes eurent parfois de
la chance, et surent profiter de leur vie de larcins.
Un été, un navire arriva à la Ville du Lac. Il venait du loin-
tain sud et était chargé d’étoffes précieuses et de gemmes
pour le Roi Elfe. C’était une nuit était sans lune et Odvarr
et Orsmid montèrent dans le bateau en toute discrétion
avant de descendre sous le pont. Parmi les coffres et
les balles de soie brute, les deux voleurs virent quelque
chose qu’ils n’oublièrent jamais : des dizaines de joyaux
miroitant, noués dans de la soie et du velours, un trésor
digne d’un Dragon ! Et au milieu d’eux, le Mornamir, une
gemme énorme taillée en goutte de cristal noir, sertie
dans un coffret de cristal pur !
Orsmid et Odvarr étaient bouche bée devant la splendeur
de la gemme, au point de ne presque pas entendre les clo-
ches sonner l’alarme. Pris de panique, Odvarr s’enfuit
avec une poignée de pierres précieuses dans les poches.
Au moment où il sortit sur le pont, un marin le frappa au
visage avec une torche, mais Odvarr réussit à lui échap-
per, à sauter dans l’eau et à partir à la nage. Orsmid, seul
dans le bateau, resta assis dans le noir, à écouter les pas
des marins claquer sur le pont alors qu’ils essayaient de
rattraper Odvarr. Orsmid était incapable de quitter des
yeux le Mornamir. Alors, les mains tremblantes, il ouvrit
le coffret, saisit la pierre et s’enfuit à son tour.
Il ne sut jamais vraiment ce qui se passa ensuite. Orsmid
se réveilla trempé, dans la cale d’un bateau d’un pêcheur
amarré dans la Ville du Lac. Une flèche à l’empennage
rouge était plantée dans son flanc, et le Mornamir pesait
de tout son poids dans sa sacoche.
Après ce désastre, Orsmid et Odvarr ne se fréquentèrent
plus. Ils mirent tous les deux fin à leur carrière de voleur :
Orsmid travailla comme apprenti forgeron et ne souffla
jamais mot du Mornamir à qui que ce soit. Odvarr, lui,
mettait sa fortune à profit en se faisant une place au soleil
parmi les marchands de la ville. Les années passèrent, et
ils ne parlèrent jamais de ce qui s’était passé cette nuit-là.
Bien des Années Après
La mort de Smaug a radicalement changé les vies
d’Orsmid et Odvarr. Le forgeron s’est distingué pendant
la Bataille des Cinq Armées, et le Roi Bard l’a engagé pour
reconstruire la Ville du Lac et Dale : depuis, on parle de lui
comme l’un des meilleurs artisans de la région. Lorsque
la Ville du Lac devint une plaque tournante du commerce
97
En Eaux Sombres
portuaire, Odvarr sut comment placer ses billes. Il devint
l’un des marchands les plus fortunés de la cité en vendant
les denrées fabriquées par les artisans de la ville : après de
longues années de manœuvres politiques, Odvarr réussit
à gagner la confiance des travailleurs de la cité, se retrou-
vant depuis peu chef de la Guilde des Artisans.
Toutefois, le passé sait ne pas se faire oublier.
Lorsqu’Orsmid a présenté au public la splendide gemme
noire qu’il comptait utiliser comme pointe de flèche à sa
statue de Bard, Odvarr a aussitôt reconnu le Mornamir…
et aussitôt compris ce qui s’était réellement passé cette
nuit-là, dans l’obscurité de la soute du bateau. La honte
d’avoir fui sans son ami, et l’envie jalouse de la posses-
sion du Mornamir allumèrent une flamme sombre au
fond de son cœur.
– Acte Un –
À l’Enseigne de la
Fourche à Anguilles
L’aventure commence au printemps, pendant que la com-
pagnie se trouve à la Ville du Lac. L’été 2961 a été par-
ticulièrement humide, et les citadins se sont réveillés au
son torrentiel de la pluie sur leur toit plus souvent qu’à
l’accoutumée. Quant à leur coucher, il a souvent été bercé
par le lourd bruit de l’orage rampant sur le Long Lac.
La Statue
C’est le début de l’après-midi, et les compagnons sont sur
la place du marché. Ils sont venus voir la statue instal-
lée pour les vingtièmes Fêtes du Dragon (si l’aventure se
déroule en 2961). Le monument doit être officiellement
dévoilé le Jour de la Flèche Noire (au premier novembre). Il
s’agira d’une statue en pied de Bard, haute de sept mètres,
ouvrant son grand arc : l’œuvre a été payée par la Guilde
des Artisans, nouvelle organisation de la cité.
Ce que l’on peut voir pour l’instant, c’est que l’impression-
nante statue a été montée sur un socle de pierre. Ses traits
sont encore grossiers et malhabiles, et l’artiste ne devrait
plus tarder à commencer les longues étapes de leur cise-
lage et de leur polissage. Les détails du visage sont encore
sommaires, mais ce qui saute aux yeux, c’est que la flèche
prête à être décochée n’a pas encore de tête. Les com-
pagnons qui étaient à la Ville du Lac le mois précédent
savent qu’Orsmid, le bronzier, a annoncé publiquement
que cette tête de flèche serait une gemme merveilleuse,
dont personne n’avait vu l’égale depuis la reprise du tré-
sor au Dragon.
 Le Rire des Dragons
Alors que les héros échangent leurs vues sur la statue qu’ils
sont venus admirer, une averse d’une rare violence s’abat
sur les rues de la ville et les force à s’abriter à l’auberge
de la Fourche à Anguilles, à l’extrémité de la rue du Pont,
juste avant la place du marché. En quelques minutes, la
98
salle commune est bondée de citadins ayant eu la même
idée que les héros.
Orages et Nuages
Les tempêtes et les pluies torrentielles de la saison
donnent toute son ambiance à l’aventure. Les thèmes
centraux comme les mensonges et les intentions dissimu-
lées, peuvent être mis en valeur grâce à des descriptions
données par le Gardien des Légendes. Des cheveux deve-
nus mats, dégoulinants sous un capuchon détrempé, des
rues bourbeuses, des cours d’eau engorgés sont ici le quo-
tidien des compagnons, sans oublier la bruine constante
qui glisse d’un ciel gris et tourmenté.
Il Fait Meilleur à l’Intérieur
La Fourche à Anguilles est une petite auberge, très popu-
laire auprès des pêcheurs et des poissonniers. Elle est
tenue par Nefgeir, un Homme peu avenant mais plein
de bonnes intentions, censé servir la meilleure bière de
la région… en dehors d’Erebor. La salle commune de
l’auberge est non seulement l’endroit où profiter d’une
succulente soupe de poisson, mais aussi un abri contre
la pluie battante où entendre et raconter des histoires
et profiter de l’amitié renouée entre les Peuples Libres
du Nord.
Le Gardien des Légendes devrait laisser les joueurs inter-
préter librement cette scène : qu’ils aient cette opportu-
nité de s’amuser sans porter le fardeau des missions qui
les attendent. Le but de cette scène est de disséminer des
informations sur les évènements à venir, mais le Gardien
des Légendes ne devrait pas hésiter à lancer d’autres
pistes, faire revoir des visages familiers ou encore intro-
duire d’importants PNJ de son cru.
Les paragraphes suivants décrivent les personnages
principaux de ce scénario. Il est expliqué comment ces
personnages réagissent et se présentent aux compagnons
(ainsi que certaines informations qu’ils tiennent à garder
secrètes).
Orsmid, Artisan Métallurgiste
Orsmid est assis à la table qui jouxte la cheminée. Il boit
seul, et c’est un Homme qui détonne parmi la foule des
marchands et des pêcheurs. C’est un forgeron et un sculp-
teur qui travaille de très nombreux métaux. C’est lui qui a
été chargé de réaliser la statue de Bard commandée par le

conseil de la ville. Une maigre barbe gris foncé lui mange
le visage et il lui manque quelques dents. Ses rides et ses
mains très abîmées trahissent son âge véritable : Orsmid
a dépassé les soixante-dix ans.
Orsmid, tout comme Nefgeir, a été témoin de la destruction
que Smaug a fait pleuvoir sur la ville. Le bronzier et l’au-
bergiste semblent apprécier leur compagnie réciproque,
comme on peut s’y attendre de la part de deux anciens qui
ont été témoins des mêmes drames.
Même s’il est né à la Ville du Lac et qu’Esgaroth coule
dans ses veines, Orsmid est un fervent admirateur du
Roi Bard, et il parle de l’Archer comme un adolescent
parle de son idole. Il a combattu aux côtés du Roi pen-
dant la Bataille des Cinq Armées, et porte une vilaine
cicatrice pour prouver ses dires : un long trait blanc
fripé qui lui barre la poitrine, cadeau d’une Grande
Chauve-Souris.
Orsmid est humble malgré son talent, et même s’il remer-
cie poliment à chaque fois qu’on le complimente sur son
travail, il ne cherche pas les louanges et se contente de
siroter sa bière toute la soirée, en souriant chaleureuse-
ment aux jeunes clients qui passent leur soirée ici. C’est
un taiseux, mais un compagnon pourrait le faire sortir
de sa coquille avec un jet de Chant, ou en lui parlant
Artisanat. Orsmid dirait alors qu’il est très heureux de
mettre son savoir au service de la Ville du Lac avant d’être
« trop vieux pour être utile à quoi que ce soit ». Si on lui
demande quoi que ce soit à propos de la gemme noire qui
servira à faire la pointe de flèche de la statue, le bronzier
explique qu’il est très content de faire profiter la cité de sa
fortune personnelle.
99
En Eaux Sombres
Magan, Apprentie d’Orsmid
Durant la soirée, une grande jeune femme à l’air grave
entre dans l’auberge et rejoint le bronzier. Ils semblent
très bien se connaître, et après un bref échange, Orsmid
lui fait signe de repartir avec un dernier hochement de
tête et un sourire paternel. Si les compagnons sont alors
en train de parler avec le bronzier, ils sont rapidement
présentés à Magan, l’apprentie d’Orsmid. Elle est juste
passée dire à son maître de ne pas rester là toute la nuit,
car le lendemain une dure journée les attend. Une fois
qu’Orsmid acquiesce, elle repart aussitôt.
Nefgeir, Aubergiste
L’aubergiste a connu de bons et de mauvais moments
durant ses soixante ans d’existence. Ses cheveux et ses
fabuleux favoris sont gris depuis belle lurette, et sa voix
est aussi douce que deux pierres cognées l’une contre
l’autre. Nefgeir était autrefois un pêcheur accompli, et
cette carrière lui a laissé une incroyable dose de patience,
vertu bien utile pour un aubergiste. Après la destruction
de l’ancienne Esgaroth, Nefgeir a rangé ses filets pour
ouvrir son établissement.
 Le Rire des Dragons
Nefgeir gère son affaire d’une main de fer sans gant de
velours, et beaucoup de fournisseurs et de clients l’ont
appris à leurs dépens. Il accueille les nouveaux venus
avec amabilité, et un mot agréable ainsi qu’un peu de
Courtoisie ne sont jamais de trop, surtout avec lui.
Holti, Antiquaire
C’est un commerçant d’âge moyen, venu de Dale, où il
tient une boutique de curiosités. Il est toujours à l’affût
d’une bonne affaire, et passe son temps à faire passer
des vessies pour des lanternes. Il sourit en permanence
et possède des dents étrangement parfaites. Holti est en
ville pour trouver de bonnes affaires et vendre ses petits
trésors à l’occasion des Fêtes qui approchent à grands pas.
Il porte un chapeau d’un ridicule achevé, où sont plantées
deux plumes aux couleurs criardes.
Si les joueurs lui parlent, il fera remarquer que les joail-
liers de la Porte Scintillante ont de plus en plus de mal à
trouver des gemmes, et que cette situation fait monter les
prix des pierres précieuses, ce qui est parfaitement scan-
daleux. Persuasion ou le Trait Commerce sont de bons
choix pour parvenir à discuter avec lui.
100
Haldis, Pêcheuse
Haldis est jeune et son regard pétille. Elle dégage tou-
jours une vague odeur de poisson et porte un chapeau
orné d’un petit hameçon d’or en guise de porte-bonheur.
Au contraire de ses collègues, elle pêche dans les eaux
sous la ville : certains affirment qu’elle ne peut y trouver
que du menu fretin, voire des poissons maladifs, mais en
vérité, personne ne sait réellement comment Haldis par-
vient à remplir ses filets avec ce qui vit entre les pilotis
de la cité.
Haldis est jugée comme très silencieuse, voire trop. D’un
autre côté, quand elle parle, on n’y comprend goutte : tou-
tefois elle ne ferait pas de mal à une mouche et est d’excel-
lente composition. Tout le monde l’apprécie. Si on lui parle
avec un mot adéquat (Courtoisie, ou un Trait approprié),
Haldis raconte un nombre incroyable d’anecdotes abo-
minables sur des enfants de la cité disparus comme par
enchantement. Selon elle, c’est le Grandgousier qui les
dévore : une créature échappée des fosses les plus pro-
fondes creusées sous le Mont Solitaire, et qui hante main-
tenant les eaux du Long Lac.

Eutaric, de Fort-Bois
Surnommé par ses amis « le Berger », Eutaric est un
Homme de la Forêt Noire, en visite à la Ville du Lac pour
rendre visite à sa belle-famille. Il est petit pour un Homme,
avec une courte barbe brune et toujours décoiffé. Il porte
un très bel arc, patiné par des années d’usage. Eutaric est
prompt à rire et n’hésite pas à payer des tournées géné-
rales. Il répondra avec joie à la Courtoisie et aux héros
Sincères. Il est friand d’histoires sur les Terres Sauvages,
quelles qu’elles soient.
En dépit de son comportement amical, un jet réussi de
Vigilance ou d’Intuition suggère qu’Eutaric cherche
quelqu’un dans la foule (il est aux trousses d’un vieil
ennemi et le voyage familial n’est qu’un prétexte pour
mettre un point final à sa querelle. Il n’en parlera pas,
sauf s’il se lie d’amitié avec un autre Homme des Bois).
Aefre
Épouse d’Eutaric, Aefre est une Bardide. C’est la fille d’Arn,
le chef d’une famille de bergers des Marches Supérieures.
Eutaric passait sur leur domaine il y a quelques années, à
l’est de Dale, et a réussi à impressionner Arn durant son
travail saisonnier. Arn, se retrouvant avec un troupeau
comptant de moins en moins de têtes et de plus en plus de
bouches à nourrir, n’hésita pas une seconde et envoya sa
fille épouser Eutaric, qu’il jugeait honorable et qui avait
prouvé qu’il était digne de confiance. Mariage de raison
au début, leur union s’épanouit en affection véritable, et
Aefre gère maintenant les affaires du domaine, à Fort-
Bois. Elle est agréable mais inflexible, et très douée pour
arranger les disputes qui savent arriver vite entre les diffé-
rents travailleurs de la ferme.
Aefre a le nez pour sentir les petits mensonges arran-
geants, et voit très clair dans le cœur des individus. Elle est
petite, charmante et sourit de guingois. Elle répond favo-
rablement à la Courtoisie, et appréciera immédiatement
un héros sachant prendre soin des animaux.
Plus tard, Cette Nuit-Là
L’orage se calme bien avant minuit, bien qu’il tombe
encore une pluie drue. L’auberge a quelques chambres
libres, et si la compagnie le souhaite, elle peut rester dor-
mir à la Fourche à Anguilles. Un compagnon Prospère ou
Riche peut prendre un lit pour la nuit, pendant que les
autres passent la leur au dortoir. Les compagnons possé-
dant un pied à terre dans la ville peuvent rentrer chez eux
ou chez leurs hôtes, mais ils arriveront trempés.
101
En Eaux Sombres
• Toute l’aventure s’articule autour du fait que les com-
pagnons ne remarquent pas le départ d’Orsmid, peu
après minuit. S’ils n’ont pas discuté avec le bronzier,
il est facile de simplement passer l’information sous
silence. Si l’un ou plusieurs des héros demande ce qu’il
fait, ou le surveille, offrez à Orsmid une excuse pour
quitter l’établissement, seul, quitte à vexer les héros
qui proposent de le raccompagner.
Un peu avant l’aube, le rideau de pluie se soulève pour
ne laisser derrière lui qu’une petite bruine. Si les compa-
gnons sont toujours à l’auberge, l’odeur de la soupe qui
chauffe et du pain qui cuit les tire de leur sommeil. La plu-
part des clients ont quitté l’établissement avant l’aube et
sans nul doute que certains garderont comme souvenir
un petit mal de tête.
Si les héros ont des tâches qui les appellent à la Ville du
Lac, laissez-les vaquer à leurs occupations. Deux jours
plus tard, on leur fait savoir qu’on les attend à l’atelier
d’Orsmid.
– Acte Deux –
L’Apprentie
Orsmid travaille dans l’un des plus hauts bâtiments du
quartier des artisans, et pour cause : l’ancien hangar est
l’endroit rêvé pour monter des statues. De plus, le lieu
abrite son fourneau et tout le lourd outillage du sculpteur,
ainsi que ses appartements. Il s’y trouve aussi une plus
petite forge pour travailler d’autres métaux, car Orsmid
est forgeron et dinandier. Il produit des outils de fer et de
cuivre, comme des girouettes, des plats et des cruches. Le
bronzier vit et loge dans son atelier, qu’il partage avec son
apprentie, Magan.
Magan n’a aucune nouvelle d’Orsmid depuis la nuit
de la tempête, il y a deux jours. Elle commence à avoir
très peur, et comme elle ne veut pas que la disparition
de son maître soit la dernière affaire dont on cause, elle
demande l’aide discrète de la compagnie. Elle a vu les
héros à la Fourche à Anguilles, peut-être même discuter
avec Orsmid. Elle a entendu dire le plus grand bien d’eux
(par exemple l’aide qu’ils ont apportée à sa tante Kelda
durant L’Aiguille d’Argent), et elle a donc engagé un petit
messager pour leur apporter un message très simple :
« Votre aide est demandée quant à un sujet délicat, relatif
à l’organisation des Fêtes du Dragon. »
 Le Rire des Dragons
La Jeune Disciple
Magan accueille la compagnie à l’atelier. Chaque sur-
face est recouverte d’outils ou de matériaux, et l’endroit
ne laisse planer aucun doute quant à son usage : ici, on
travaille. Plusieurs ébauches en cire et d’autres prototypes
de la statue de Bard se dressent ici et là. Magan reçoit les
héros en vêtements de travail, ses cheveux pâles noués en
arrière par un lien de cuir et coupés plus court qu’il n’est
d’usage.
Valeur de Tolérance
Si être l’apprentie d’Orsmid a bien appris quelque chose
à Magan, c’est de voir sous la surface des choses et des
gens. La Tolérance de cette rencontre est basée sur la plus
haute Sagesse du groupe. Ajoutez +1 pour chaque Nain
présent.
Présentations
Présence SR 12 est un choix judicieux pour se présenter à
Magan. Elle a très peur qu’il soit arrivé un véritable mal-
heur à son maître, et des héros sûrs d’eux et de leurs capa-
cités à régler le problème la soulageront un peu.
102
Interactions
Magan parle avec beaucoup de sérieux, puis finit
par montrer ses émotions et à discuter de façon plus
ouverte.
« Ça fait six ans que je suis l’apprentie d’Orsmid et que je
travaille dans cet atelier. C’est un Homme bon et irrempla-
çable, et je suis honorée d’être sa disciple et son héritière.
Il n’est plus tout jeune et a prévu de me laisser l’atelier
lorsqu’il prendra sa retraite, même s’il semble avoir une
énergie inépuisable, ce que je ne lui envie pas. On vous a
peut-être dit qu’il a été chargé de réaliser la statue du Roi
Bard, que vous avez sans doute vue dans le parc ?
Il y a deux jours que mon maître a disparu : il a quitté
l’atelier pour se rendre à la Fourche à Anguilles, comme
il fait souvent après une journée ardue. Deux jours sans
nouvelles ne lui ressemblent pas, et il ne disparaîtrait
jamais avec une statue aussi prestigieuse sur le feu ! J’ai
très peur qu’il lui soit arrivé malheur.
Allez-vous m’aider à le retrouver ? On parle de vous en
bien, et les histoires de vos actions courent dans tout le
pays, et même jusqu’ici, dans l’atelier ! J’espère que vous
saurez le retrouver… »
Que savent les Compagnons de la Nuit de
la Tempête ?
Les compagnons étaient à la Fourche à Anguilles la
nuit où Orsmid a disparu, et il est logique qu’ils com-
mencent leur enquête selon ce dont ils ont été témoins.
Chaque Gardien des Légendes doit se poser la question
écrite ci-dessus et y répondre selon ce que ses joueurs
auront vu et entendu. Les héros auront-ils discuté avec
un habitué ? Dormi à l’auberge ? Ont-ils vu Orsmid
quitter l’établissement ?
Les compagnons poseront sans doute des questions
à Magan pour se faire une idée de qui était Orsmid, et
savoir si elle a des pistes sur cette disparition mystérieuse.
Le Gardien des Légendes devrait mettre à profit chaque
exemple de dialogue ci-dessous pour répondre aux ques-
tions de la compagnie.
« Orsmid n’a aucune famille à proprement parler. Il a
perdu tous ses proches dans la destruction de la Ville du
Lac, et il a aidé à reconstruire la nouvelle. Je n’en sais pas
 En Eaux Sombres

beaucoup plus, il n’a jamais vraiment voulu parler de son
passé. J’ai toujours cru que sa famille avait été tuée dans
les flammes. »
« Il est gentil avec tout le monde, mais je crois qu’il n’est
réellement proche de personne, à part moi, je veux dire…
ou l’aubergiste de la Fourche. Je mettrais ma main au feu
qu’il a vécu une tragédie et que c’est ce qui l’empêche de
s’ouvrir. »
« C’est la Guilde des Artisans qui a commandé la sta-
tue. Ormsid a été surpris, d’ailleurs, quand il a su que la
Guilde l’avait choisi lui, mais il était très motivé et honoré
d’un travail aussi prestigieux. »
« Orsmid m’a prise comme apprentie il y a six ans. Je suis
née à Dale. Ma mère a été malade durant presque toute
mon enfance et on peut dire que je me suis élevée seule.
J’ai toujours été grande et forte pour mon âge, et quand
j’étais enfant, j’étais fascinée par les techniques des forge-
rons Nains. J’aurais rêvé que l’un d’eux me prenne comme
disciple, mais je n’avais personne pour payer les frais de
mon éducation. »
« Je perdais tout espoir, et Orsmid m’a surprise à voler du
pain au marché. Il venait acheter du minerai et du charbon,
et il a sans doute eu pitié de moi, un peu plus qu’il n’aurait
dû. Je vis ici depuis ce moment, et je lui dois tout. »
« Je ne lui connais aucun ennemi. Je ne peux même pas
imaginer qu’on lui veuille du mal. Ses clients sont tous
heureux de son travail, et sa renommée a fait un bond
en avant depuis qu’on lui a commandé la statue de Bard.
J’imagine qu’on pourrait être jaloux de son succès, mais
aucun nom en particulier ne me vient à l’esprit. »
Si le groupe parle à Magan de la gemme noire que le bron-
zier voulait utiliser comme pointe de flèche sur la statue,
l’apprentie répond soudain avec des pincettes :
« C’est le plus grand trésor de mon maître. Un joyau noir,
grand comme la main ouverte, et en forme de goutte de
pluie. Je ne sais pas d’où il vient, Orsmid m’a simplement
expliqué qu’il l’a reçu il y a très longtemps, et qu’il n’avait
encore jamais trouvé comment le mettre en valeur ou l’uti-
liser. Il me l’a fait voir de près, une fois, juste avant la pré-
sentation de la statue. Je ne peux pas vous dire si la pierre
a disparu, je ne sais pas où il la rangeait. »
Résolution de la Rencontre
Si la compagnie accepte la mission, comparez le nombre
de succès obtenus pendant la rencontre avec la liste
ci-dessous. Une fois que Magan propose une récompense
et donne les informations fournies, elle retourne au tra-
vail et sera introuvable durant quelques jours.
0-1 (Succès limité) : Magan est désespérée. Elle pense
que le temps joue contre elle et que son maître gît quelque
part, blessé et incapable de trouver de l’aide. Elle ne fait
pas grand cas des aventuriers et une fois qu’ils auront
vidé les lieux, elle demandera l’aide d’Odvarr, de la
Guilde des Artisans. Ajoutez 1 à la valeur de Tolérance de
la Rencontre avec lui durant l’Acte Quatre.
2-4 (Succès) : Magan est un peu plus sereine, même si
elle craint toujours que son maître soit en mauvaise pos-
ture. Si les compagnons le retrouvent vivant, elle leur offre
2 Trésors à chacun, pris sur son maigre salaire d’appren-
tie (Magan n’a aucune idée de ce que représentent ces
« richesses » pour les héros).
5-6 (Succès supérieur) : Comme l’entrée ci-dessus,
mais la compagnie parvient à réellement rassurer
Magan. Si Orsmid est en vie, elle est persuadée que les
héros le retrouveront. Magan leur offre une récompense
supplémentaire, en leur promettant un travail gratuit
à l’avenir.

Obtenir l’Aide de Magan

L’aide qu’elle peut apporter prend de nombreuses formes, et sera déterminée par la nature de ce que lui demande la compagnie.
Si vous utilisez les règles pour les Domaines (Ténèbres sur la Forêt Noire, page 8), elle pourra réparer des objets de métal on
renforcer des cadres de porte, de fenêtres, et potentiellement abaisser le rang du Domaine de 1 point.

De plus, Magan est assez aventurière pour aider les héros dès lors qu’il est question de travailler le métal. Elle peut aider à
restaurer la vieille route de la forêt (Ténèbres sur la Forêt Noire, page 30) ou d’autres projets du même genre lancés durant
une phase de Communauté.

103
 Le Rire des Dragons
7+ (Succès extraordianire) : Le cœur de Magan déborde
d’espoir. En plus des deux entrées précédentes, si les com-
pagnons réussissent leur mission, elle les invite à être
parmi les invités officiels de la cérémonie de présentation
de la statue (voir l’Épilogue, page 117).
– Acte Trois –
Histoires, Secrets et Mensonges
Cette part de l’aventure part du principe que les compagnons
enquêtent sur la disparition d’Orsmid, et qu’ils retournent à
la Fourche à Anguilles pour parler aux habitués.
Le Grandgousier
Dans la Ville du Lac, tout le monde a entendu parler
du serpent de mer qui hanterait les eaux du Long Lac…
Même si personne ne l’a jamais vu. Certains disent
que c’est la progéniture maudite de Smaug, revenue
pour venger le Dragon, d’autres rient de ces fariboles
et disent qu’il doit s’agir, tout au mieux, d’un drake des
marais arrivé de l’est en suivant un navire quelconque.
Ceux qui ne se prennent pas pour des imbéciles parient
plutôt sur une anguille géante, voire un poisson-chat
trop dodu.
Durant cette enquête, les Gardiens des Légendes sont
encouragés à inventer leurs propres détails abraca-
dabrants sur le Grandgousier, et à les intégrer au tissu
de racontars que les héros pourront entendre débiter en
interrogeant les citadins. Chaque évènement devrait
être mis sur le dos de la créature : une mort accidentelle,
les fièvres d’un enfant… Avant la fin de l’aventure, les
compagnons doivent être absolument convaincus qu’il
n’y a pas plus de Grandgousier que de beurre en broche.
De Retour à l’Auberge
La Fourche à Anguilles offre, en plein jour, un tout autre
visage que durant une nuit de tempête. Les fenêtres sont
grandes ouvertes et la lumière vive chasse les ombres des
coins les plus reculés. L’aubergiste est là, bien entendu, et
un groupe d’habitués est déjà installé, visiblement pour se
restaurer. Haldis, la pêcheuse, manque à l’appel.
104
Nefgeir
L’aubergiste est présent dans son établissement toute
la journée, puisque l’endroit est son gagne-pain et son
domicile. Si la compagnie et lui ont noué quelques liens
la nuit de la tempête, ou si elle loge à la Fourche, il
accueille les héros d’un sourire et leur propose de la
nourriture et des boissons (et tous les jets sont SR 12
pour cette scène).
Un peu de Courtoisie révèle qu’Orsmid a quitté l’au-
berge juste après minuit, pendant qu’il pleuvait encore
lourdement. Nefgeir n’a pas grand-chose à dire de plus,
mais s’en faire un ami permet de faciliter l’enquête,
comme se servir de son établissement comme base pour
l’investigation.
Nefgeir comme Témoin
Si le Gardien des Légendes trouve cela pertinent, ou si
les joueurs ont besoin d’un peu d’aide pour comprendre
ce qui se passe, vous pouvez ajouter un détail à l’his-
toire de Nefgeir. Dans ce cas, Nefgeir est le pêcheur
qui a repêché, il y a des années, un Orsmid blessé et
trempé jusqu’aux os. Orsmid sait qu’il doit la vie à
l’aubergiste : même si ni l’un ni l’autre n’a pipé mot de
ce qui s’était passé cette nuit-là, ils se sont pourtant bien
reconnu lorsqu’Orsmid s’est réveillé. Ce secret partagé
est tout le ciment de leur amitié.
Aefre et Eutaric
La compagnie peut retrouver Aefre sans trop de difficultés.
Elle et son mari sont restés à l’auberge les jours qui ont
suivi la tempête. Même si Eutaric n’est pas là en journée,
Aefre attend une visite de son père, et peut donc être trou-
vée dans la salle commune ou au marché.
Aefre possède une information très importante pour la
compagnie. Bien après minuit, la nuit de la disparition,
Orsmid a quitté l’auberge mais n’est pas allé bien loin.

« J’ai trouvé ça curieux que ce vieil homme parte si tard,
par un temps pareil. Il était d’une humeur joyeuse, ça se
voyait, et il n’était pas saoul. Après qu’il soit parti, je suis
sortie un peu pour regarder la pluie et je l’ai vu à côté de
la fontaine, sur la place du marché. Il était avec un autre
homme : là, debout sous l’orage, en train de se disputer.
J’ai voulu demander à Eutaric de les séparer, mais ils
avaient une façon de se tenir qui m’a fait penser qu’ils
se connaissaient depuis un bout de temps. Alors ça m’a
gênée, d’un coup, de regarder ces vieux barbons en train
de régler leurs affaires ! Du coup je suis rentrée, et j’ai été
me coucher juste après. »
Si on lui demande de décrire le deuxième Homme, Aefre
peut donner quelques détails.
105
En Eaux Sombres
« J’étais loin, mais il avait le même âge qu’Orsmid. Il avait
une énorme cicatrice sur le visage, comme s’il avait été
brûlé par le Feu d’un Dragon. »
Si on lui demande où est son époux, Aefre explique qu’il
est parti rendre visite à de vieux amis et acheter des provi-
sions pour le voyage du retour.
Si les héros retournent voir Nefgeir et lui demandent qui
est l’Homme au visage brûlé, l’aubergiste identifie aisé-
ment Odvarr, le chef de la Guilde des Artisans. La guilde
est une toute jeune organisation, créée il y a à peine
quelques années pour que les artisans s’organisent, à
l’image de la Guilde des Marchands.
Holti
Holti loge à la Fourche, et peut être trouvé à n’importe
quelle heure du jour en train d’errer sur le marché. Il
passe d’étal en étal et est facilement reconnaissable (ces
plumes, seigneur…) alors qu’il cherche de bonnes affaires
ou des gens à escroquer.
Holti n’a pas beaucoup interagi avec Orsmid, car le vieil
homme n’aimait pas ses manières et sa langue trop miel-
leuse. Holti a donc dirigé son énergie vers des cibles moins
revêches, mais il a tout de même eu le temps de parler
avec le bronzier de la qualité de la bière servie à l’auberge.
Si les héros lui parlent d’un joyau noir, un jet réussi de
Persuasion lui allumera une lueur de conspirateur dans
l’œil et il chuchotera aux compagnons qu’ils feraient bien
d’aller voir à la Porte Scintillante, dans le Quartier Elfe, et
poser quelques questions à propos de pierres précieuses
disparues…
« On ne peut pas faire confiance à un Nain dès que ça
touche à l’or ou aux gemmes, et croyez-moi je sais de quoi
je parle. Faire une bonne affaire, c’est une chose : voler
son prochain en est une autre. Vous savez que la pénurie
de jolis bijoux, là, n’est pas due à nos voisins des mon-
tagnes, mais qu’on devrait plutôt se pencher sur le cas de
nos cousins de Fort-Bois ? »
Holti n’a aucune preuve de ce qu’il avance, mais il ajoute
que pour lui, et bien, ça crève les yeux ! Cette pénurie
touche les pierres vertes et blanches, celles qu’on appelle
dans la région les Pierres à Elfes.
 Le Rire des Dragons
Eutaric est-il le Méchant ?
Les joueurs peuvent penser qu’Eutaric est le suspect
idéal en ce qui concerne la disparition, compte tenu de
son comportement le soir de l’orage. Si le Gardien des
Légendes le souhaite, il peut laisser les joueurs partir sur
cette mauvaise piste. En vérité, Eutaric passe ses jour-
nées à chercher un Homme qui a tué son frère il y a des
années… même s’il ne sait pas encore très bien ce qu’il
fera une fois qu’il aura trouvé l’assassin. Il est du bois
dont on fait les précautionneux et les posés. Autrefois,
il était le genre d’Homme à laisser son esprit vagabon-
der vers de douces pensées tout en errant entre les arbres
de la Forêt Noire. Mais approcher de son but l’a rendu
brutal. Si les joueurs partent à la recherche d’Eutaric,
ils peuvent le trouver en obtenant 6 succès sur une Action
Prolongée de Fouille, ce qui prendra une journée com-
plète. Il traîne actuellement autour du corps de garde.
– Acte Quatre –
La Guilde des Artisans
Si les héros ont identifié l’Homme au visage brûlé qui se
disputait avec Orsmid la nuit de la tempête, ils se ren-
dront forcément à la Guilde des Artisans tôt ou tard pour
parler à Odvarr.
106
La Guilde des Artisans de la Ville du Lac a été créée il y a
cinq ans, pour défendre les intérêts des artisans de la ville.
Bon nombre d’artisans pensaient que cette organisation
serait salutaire : les marchands, eux-mêmes organisés en
guilde, avaient fait main basse sur les décisions du conseil
de la ville (le conseil étant géré par bon nombre de mar-
chands retirés des affaires).
Le bâtiment de la Guilde est une petite maison à deux
étages, construite face à un parc, dans la rue des fabri-
cants d’arcs et de flèches. Les membres de l’association
l’appellent la Maison de la Guilde, par déférence envers
la Guilde des Marchands, bien plus puissante que celle-ci.
Pendant la journée, la maison sert de lieu de rendez-vous
aux membres, de lieu pour traiter entre fournisseurs d’ou-
tils et de matériaux, ou encore pour échanger de l’argent
de la main à la main dans un cadre sécurisé. Une fois
le soir tombé, les membres se regroupent dans une pièce
plus reculée, au fond du bâtiment, et y boivent de la bière
tout en parlant de leur journée. Le bureau du chef de la
Guilde, Odvarr, se trouve au deuxième étage, ainsi que la
pièce où se réunissent les représentants.
Entrer dans la Maison de la Guilde
Il n’y a qu’un seul garde devant la porte, armé d’une
épée courte et protégé par un bouclier. Il semble aimable
comme une porte de prison et même sous la pluie, son air
renfrogné et son regard dur donnent l’impression qu’il est
né pour ce travail.
 En Eaux Sombres

La garde arrête tous ceux qui veulent entrer et leur Présentations

demande ce qu’ils viennent faire ici. Il explique que la
Odvarr est habitué à traiter avec des marchands mielleux
Maison de la Guilde n’accueille que ses membres, à part
et des propriétaires aux poches garnies d’or, les compa-
quelques rendez-vous prévus à l’avance. Si les compa-
gnons devraient se présenter avec Courtoisie. Cela prou-
gnons mentionnent le nom d’Orsmid et le fait que la com-
verait aussi à Odvarr que les héros sont assez intelligents
pagnie enquête sur un crime ou une disparition, le garde
pour ne pas s’adresser à lui avec familiarité… et donc
disparaît un moment à l’intérieur et revient chercher les
assez intelligents pour lui causer des soucis. Si les com-
héros. Au moment où ils passent la porte, la pluie se met
pagnons voient en lui un suspect potentiel, ils devraient
à tomber lourdement.
utiliser Énigmes pour la plupart de leurs interactions
Le garde fait monter une courte volée de marches aux avec lui.
héros : en haut, se trouve le bureau d’Odvarr. C’est une
pièce dominée par un impressionnant bureau de bois,
recouvert de lourds registres reliés, de parchemins et d’un
coffre d’acier. L’Homme assis derrière ce meuble est tout
aussi impressionnant, avec un pourpoint brodé de cou-
leur vive entourant une taille au périmètre notable.
Odvarr à l’air d’un Homme qui aime que chaque chose
soit à sa place : jusqu’au moindre de ses cheveux, même
si la moitié de son visage ne montre plus qu’une peau pro-
fondément brûlée.
Il congédie le garde d’un signe de tête et allume une pipe
avant de désigner des sièges aux héros. Lorsqu’il parle,
la chair raide de ses cicatrices l’oblige à articuler avec la
moitié gauche de sa bouche, ce qui lui donne un rictus
dont on devine parfois l’écho dans son regard.

Une Conscience Souillée

Odvarr pense qu’il a laissé Orsmid couler au fond du lac,
après que le bronzier soit tombé dans l’eau. Le chef de
guilde était persuadé qu’il n’y avait eu aucun témoin de
la scène, mais maintenant que les héros font leur appa-
rition et posent des questions, Odvarr s’inquiète qu’ils
Interactions
découvrent quelque chose. Il est prêt à tout nier en bloc, et Les compagnons sont là pour questionner Odvarr sur sa
mettra toute l’affaire sur le dos du Grandgousier si jamais dispute avec Orsmid, ou parce qu’ils savent que la sta-
il se retrouve au pied du mur. tue de Bard a été commandée par ses soins. Les questions
les plus évidentes sont listées ci-dessous. Le Gardien des
La conclusion de la Rencontre définira à quel point le chef
légendes peut utiliser ces informations comme un guide et
de guilde se sent menacé par les compagnons.
garder à l’esprit qu’Odvarr pense sincèrement ne pas être
responsable de la mort de son ancien ami : après tout, il
Valeur de Tolérance ne l’a pas poussé dans l’eau. Il est à la fois timide et retors,
Odvarr n’est pas arrivé à ce poste sans savoir lire dans le et chacune de ses réponses est un habile tissage de vérités
jeu de ses interlocuteurs. Sa Tolérance de base est égale et de mensonges.
à la plus haute Sagesse du groupe. Réduisez la Tolérance
de 2 si les compagnons ont été francs à propos de leur
enquête, puisque dans ce cas, Odvarr se méfiera de
la compagnie.

107
 Le Rire des Dragons
• Est-ce bien la Guilde qui a commandé la statue à Orsmid ?
« Je tire une grande fierté de pouvoir répondre par l’affir-
mative à cette question : oui, la Guilde des Artisans a en
effet été un instrument de cette commande qui a permis à
Orsmid d’être l’artisan majeur de ce chef-d’œuvre. Bien
que je sois absolument certain que les Nains auraient
fait un travail remarquable sur de la pierre, la Guilde a
jugé préférable et pertinent de faire exécuter cette statue
par l’un des sujets du Roi Bard afin qu’il puisse exprimer
sa loyauté envers lui, et personne n’aurait su rendre un
plus bel hommage que ne l’a fait Orsmid, qui d’ailleurs
sert notre ville depuis tant d’années. »
• Y avait-il beaucoup d’argent en jeu ?
« Vous comprendrez aisément que je ne saurais divul-
guer une information aussi précise que les termes exacts
de cette commande, toutefois c’est bel et bien l’espoir
de la Guilde, que de voir Orsmid mettre la touche finale
à son œuvre et pour cela il faut évidemment qu’il gagne
assez de pièces et de prestige pour reposer enfin son
burin et son ciseau afin de profiter d’une retraite bien
méritée après une existence de travaux inoubliables. »
• Étiez-vous à la Fourche à Anguilles, il y a deux nuits ?
« Absolument pas. Je m’y rends parfois pour goûter un
grand verre de vin aux épices, mais cette nuit-là je m’en
suis abstenu. J’ai traversé la place du marché pour ren-
trer chez moi mais je n’ai pas songé un seul instant à
m’arrêter à l’auberge. »
• On vous a vu vous quereller avec Orsmid. Connaissez-vous
Orsmid depuis longtemps ? (Cette question arrête Odvarr
un instant. Il est surpris d’avoir été vu, mais il se reprend
rapidement et répond : )
« C’est une question très personnelle. Certaines bles-
sures mettent des années à cicatriser, quel que soit
le soin qu’on leur porte ! Orsmid et moi étions amis,
oui, cela est vrai. Nous nous connaissons maintenant
depuis vingt-cinq ans. »
• Si les compagnons abordent à nouveau le sujet ou lui
font remarquer qu’il semble nerveux, ou qu’il n’a pas
dit toute la vérité, Odvarr se redresse et soupire, puis
fait semblant d’avouer ce qui le tracasse :
« Vous avez raison. Le cœur du problème, voyez-vous…
Il y a des années, et bien… il y avait une femme. Son
nom était Eofara, et je l’aimais plus que les Nains
aiment leur Montagne. Mais son cœur appartenait à
Orsmid ! Ce fut… une désagréable affaire. Mon amitié
108
avec Orsmid ne s’en est jamais remise. Si mes regrets
étaient inscrits sur ces registres, il faudrait plus de
papier que ce bureau ne peut en contenir. Ne me posez
plus de questions à ce sujet. »
• Saviez-vous qu’Orsmid avait disparu ?
« Disparu ? Ah, oui, maintenant que vous en parlez, je
n’ai ni vu ni parlé à Orsmid depuis l’orage. Mais dis-
paru ? Quelle sombre nouvelle ! »
• Que savez-vous sur le joyau noir d’Orsmid ? Savez-vous
qu’il a lui aussi disparu ? (Ce sujet encore plus que les
autres, met Ordvarr très mal à l’aise, puisque c’est son
désir du joyau noir qui l’a laissé regarder Orsmid cou-
ler au fond de l’eau sans même lui tendre la main. Pour
dissimuler sa gêne et comprendre ce que savent les
compagnons, il dit tout ce qu’il sait de la gemme, et en
profite pour noircir la mémoire de son ami.)
« Le joyau noir d’Orsmid ? Lui et Orsmid ont dis-
paru… Oui, de bien sombres nouvelles… Quoique peu
surprenantes. »
Odvarr fait une pause, respire profondément et semble
se décharger d’un terrible secret :
« Mes amis… Je doute sincèrement que ce joyau ait été
la propriété d’Orsmid… Lorsqu’il a montré cette pierre
au public, j’ai immédiatement reconnu cette gemme,
citée dans des études que j’ai compulsées lorsque
j’étais plus jeune : c’est le Mornamir, en tout cas c’est
ainsi que la nomment les Elfes. Je ne sais pas d’où elle
vient exactement, mais une légende dit qu’elle est arri-
vée de l’est et qu’elle a été perdue lorsque des Hommes
malfaisants ont attiré le Roi Elfe dans un piège et l’ont
assassiné. Je me refuse à dire du mal d’Orsmid ou à
préjuger de la façon dont cette pierre est arrivée entre
ses mains, mais d’après moi – et j’en suis chagriné –
Orsmid n’avait aucun droit sur ce joyau. »
Issue de la Rencontre
Si le seuil de Tolérance est dépassé, Odvarr mettra fin à
la discussion en affirmant qu’une réunion l’attend. Si le
joyau et la disparition d’Orsmid ont été évoqués durant
la rencontre, Odvarr affirme qu’il doit trouver un artisan
pour reprendre la statue au plus vite.
Une fois que les compagnons ont quitté son bureau,
Odvarr fera tout pour retrouver la gemme, en espérant
qu’Orsmid ne l’avait pas sur lui lorsqu’il a coulé au fond
de l’eau. Odvarr bat le rappel de toutes les faveurs qu’on
lui doit, et demande à chacun s’il a vu la pierre noire.

Le nombre de succès obtenus pendant la rencontre déter-
mine les suites de l’aventure :
1 (Succès limité) : Odvarr pense que les héros seraient
incapables de trouver une meule de foin autour d’une
aiguille. Il demande à ses contacts de garder un œil sur
eux, mais rien de plus. La compagnie suspecte Odvarr de
garder des informations pour lui, mais elle n’a aucune
idée de quoi.
2-4 (Succès) : L’arrivée des compagnons tracasse Odvarr,
et il se dit que les héros finiront bien par comprendre qu’il
est lié à la mort d’Orsmid. Afin de couvrir ses arrières, il
parlera de l’alcool qu’avait bu Orsmid, du Grandgousier,
il ira jusqu’à fournir un témoin qui a bel et bien vu le
monstre ! La compagnie se dit qu’Odvarr lui ment, mais
si elle le confronte, Odvarr expliquera que son comporte-
ment est dû à sa terrible angoisse.
5-6 (Succès supérieur) : Odvarr est très préoccupé et a
peur que la compagnie trouve le Mornamir avant lui. Il
prend toutes les précautions décrites au-dessus, mais
commence à payer ses informateurs en monnaie son-
nante et trébuchante. Quelqu’un finira par lui apprendre
qu’Haldis, la petite pêcheuse, a vu un vieil homme être tiré
hors de l’eau dans le Quartier Elfe, il y a deux nuits. Voir
Vieux Ennemis, page 113.
7+ (Succès extraordinaire) : Les compagnons obtiennent
toutes les informations données au-dessus. De plus, ils
ont très bien vu qu’Odvarr était chiffonné par un point
abordé dans la discussion, même si l’Homme a été assez
habile pour ne pas faire comprendre quoi, exactement. La
compagnie quitte la maison de la guilde en étant convain-
cue qu’Odvarr ment et qu’il faudra faire très attention à la
suite des événements.
Que c’est-il Vraiment Passé ?
La nuit de l’orage, alors que la compagnie était encore
à la Fourche (ou après qu’ils soient rentrés chez eux),
Odvarr a rencontré Orsmid. Le chef de guilde a exigé
des détails sur cette gemme noire, et la discussion s’est
très rapidement envenimée. Alors que les deux Hommes
se disputaient, Orsmid, très énervé (et un peu trop
saoul), a tout simplement glissé du ponton. Il est tombé
dans le Long Lac, sous le regard glacial d’Odvarr qui
n’a pas eu un geste pour aider son ancien ami, se conten-
tant de le regarder couler au fond de l’eau.
109
En Eaux Sombres
Et Maintenant ?
La pluie battante a laissé place à un brouillard froid qui
obscurcit la ville : la brume envahit les rues d’Esgaroth
et se repérer devient difficile. Avec un peu de chance, les
compagnons ont déjà une idée bien arrêtée sur ce qui s’est
passé la nuit de l’orage. Les héros qui connaissent la Ville
du Lac savent qu’il n’y a qu’un seul endroit où on pourrait
revendre une pierre telle que celle-ci : la Porte Scintillante,
dans le Quartier Elfe.
– Acte Cinq –
Les Pierres des Elfes
et l’Or des Nains
Même pas temps clair, le Quartier Elfe n’est pas parti-
culièrement engageant. Il occupe tout le sud-ouest de la
ville et est séparé du reste de la cité par un canal. On ne
peut y accéder que par bateau, ou en passant sur l’un des
trois ponts qui y débouchent. Lorsque les compagnons
arrivent, la pluie s’est changée en bruine diffuse mais
de lourds nuages noirs menacent, et le tonnerre gronde
comme pour avertir d’un danger qui rôde.
De Glaciales Salutations
Un trio d’Elfes Sylvains encapuchonnés apparaît et arrête
les compagnons dès qu’ils s’avancent dans le quartier.
Les Elfes sont parfaitement silencieux et même la bruine
ne semble pas les toucher. Sous leurs capes, on devine
des armes et des armures (voir les caractéristiques des
Sentinelles Elfes Sylvains, ci-dessous).
Leur ton dépend de la présence, ou non, d’Elfes dans la
compagnie. S’il y en a, les gardes s’adressent à eux en
Elfique et demandent d’un ton courtois, mais ferme,
quelles sont les intentions du groupe. S’il n’y a pas
d’Elfes, les sentinelles parlent en commun et disent aux
compagnons d’abandonner leurs armes et de les leur
confier. Ils demandent tout d’abord avec politesse, mais
deviennent vite très directifs, voire pire, si les héros les
provoquent.
Un compagnon qui tente de les impressionner avec leur
réputation peut tenter un jet de Présence : en cas de réus-
site, la volonté des gardes fléchit un peu et ils s’adoucis-
sent. En cas d’échec, le héros en question sera chassé du
quartier à la pointe de la lance.
 Le Rire des Dragons
L’Émissaire
Si les compagnons ont la liberté de fouler les rues du
quartier sans escorte, ils finissent par rencontrer Celebril,
l’émissaire du Royaume Sylvestre, qui gère actuellement
toutes les affaires du Roi Elfe à la Ville du Lac (voir ses
caractéristiques, ci-contre).
Celebril n’est pas vieille pour une Elfe, mais elle a vu la
naissance et la disparition de bien des royaumes des
Hommes ; sa patience pour quelque chose d’aussi tri-
vial que la disparition d’un seul humain est limitée. Elle
tentera de se débarrasser des héros le plus vite possible,
et fera en sorte qu’ils en puissent rester dans le quartier
qu’un temps purement symbolique.
Les compagnons font un jet de Persuasion SR 18 (Celebril
est Impatiente) pour tenter de la convaincre de les laisser
enquêter. Si le jet est une réussite, la compagnie peut res-
ter jusqu’à midi si elle est arrivée le matin, ou jusqu’au
coucher du soleil,si elle est arrivée l’après-midi. En cas
d’échec, Celebril leur demande de quitter les lieux immé-
diatement (voir Le Pouvoir du Roi des Elfes).
Si les héros mentionnent le Mornamir devant Celebril (ou
parlent d’un « gros joyau, gros comme ça ! »), l’émissaire
n’a aucune réaction. La diplomate ne cache rien : elle ignore
absolument tout de la gemme noire, mais elle pense savoir
qui est impliqué dans cette affaire. Linnon, l’Elfe rebelle qui
se cache depuis un moment dans la Ville du Lac, n’a pas
110
échappé à la vigilance de Celebril (voir Les Bourbeux, page
112). L’émissaire ne cherchera pas à défendre l’Elfe renégat,
mais elle lui dira qu’un groupe le recherche.
Si les joueurs ne poussent pas la discussion plus loin ou
qu’on leur ordonne de quitter le quartier, cette partie de
l’enquête se finit là.
Le Pouvoir du Roi des Elfes
Si les héros tentent d’argumenter avec Celebril en lui
rappelant que c’est le Maître d’Esgaroth qui règne sur
la cité, et non le Roi des Elfes, ils seront traités comme
s’ils avaient raté leur jet de Persuasion. Une missive
rageuse sera aussitôt envoyée au Maître de la Ville
du Lac, demandant que les héros soient châtiés ou au
moins qu’ils payent une amende pour leur apprendre
à respecter un émissaire dans sa fonction. N’importe
quel compagnon avec un Prestige ou une Vaillance de
3 ou moins est convoqué devant le Maître de la Ville
où il se fait sermonner en public, ce qui lui coûte 1 point
de Prestige.
Sentinelle Elfe Sylvain
Niveau d’Attribut : 6
Spécialité : —
Particularités : Inébranlable, Vue Perçante
Compétences notables : Athlétisme ♦♦, Arc ♦♦♦, Lance ♦♦
Endurance : 18
Emissaire Elfe Sylvain
Niveau d’Attribut : 6
Spécialité : Connaissances elfiques
Particularités : Maligne, Cachottière, Méfiante
Compétences notables : Courtoisie ♦♦♦, Intuition ♦♦
La Porte Scintillante
La Porte Scintillante est un petit pâté de maisons agglu-
tinées les unes contre les autres, à l’extrémité ouest du
Quartier Elfe. Peintes de motifs géométriques, ce sont les
ateliers des joailliers Nains de la Ville du Lac. C’est le seul
endroit où est permis le commerce de gemmes et d’or,
selon la loi du Maître de la Cité. C’est donc ici que bon
nombre d’objets précieux changent de mains.

D’habitude, ces quelques rues résonnent en permanence
de bruits de coups de marteaux et de burins, et bruissent
des chuchotis continus des joailliers Nains et de leurs
clients (en général, des Elfes). Mais aujourd’hui règne
un silence lourd, que seul trouble la pluie tombant sur
les toits.
Le Gardien
Avant que les compagnons aient pu réfléchir à cette tran-
quillité suspecte, ils sont hélés par un Nain trapu, visible-
ment un garde, si l’on en juge par sa lourde cotte de mailles
et son heaume d’acier qui lui couvre presque tout le visage
et d’où s’échappe une très belle barbe rousse. C’est Gylfi,
fils de Gisli, gardien de la Porte Scintillante. Le quotidien
de Gylfi est une longue interaction avec des marchands
malpolis et leurs épouses méprisantes, ainsi qu’avec des
Elfes pleins de morgue. Il voit donc la rencontre comme un
agréable changement de programme. Gylfi est un ancien
aventurier, et reconnaît la compagnie pour ce qu’elle est
au premier coup d’œil.
Après leur rencontre avec les sentinelles Elfes, les héros
seront sans doute contents de croiser la route de Gylfi.
Avenant et bavard, le Nain n’est pas qu’amical : il détient
aussi des informations pertinentes.
111
En Eaux Sombres
Si les compagnons l’informent de la disparition
d’Orsmid, Gylfi est attristé par cette nouvelle, car il
connaît le bronzier, qui venait souvent acheter des
matériaux ici. Malheureusement, le Nain ne lui connaît
aucun ennemi.
Si les héros parlent des gemmes, Gylfi confirme qu’une
rumeur court bien parmi les joailliers de la Porte
Scintillante : on vole des pierres, et à une vitesse alar-
mante ! Cela dure depuis trois mois. Les Nains de la ville
ont fait bien des conjectures et prononcé bien des jurons,
mais cela n’a rien changé : les pierres disparaissent bel
et bien.
Plusieurs plaintes ont été délivrées au Maître d’Esga-
roth, et on dit que les Nains de la Porte Scintillante
sont à deux doigts d’exiger l’intervention du Roi sous
la Montagne. Mais certains Nains préfèrent prendre
patience, car ils pensent que des Elfes sont impliqués…
Après tout, qui aime les gemmes et les pierres précieuses
plus que leur Roi ?
– Acte Six –
Chuchotis dans le Noir
À un moment de l’aventure, les héros voudront sans doute
parler à Haldis, la pêcheuse. Il leur faudra plusieurs jours
d’enquête pour la retrouver, sur un quai à côté du bassin
du marché, où elle reprise ses filets.
Rencontrer Haldis
La pêcheuse ne possède aucune information vitale
sur Orsmid ou le Mornamir, mais elle peut parler du
Grandgousier et des Bourbeux, surtout, qui hantent les
soubassements de la ville. Encore faut-il que les héros
aient envie de l’entendre en parler et ne la prennent pas
pour une folle. S’ils l’écoutent, ils découvriront la pièce
manquante du puzzle…
Le Grandgousier
Haldis a une vision de la légende du Grandgousier bien
plus sombre que les rumeurs déjà entendues par les
héros. D’après la pêcheuse, le monstre rôde bien dans les
eaux noires, sous la ville, où il se nourrit de poissons et de
détritus. En revanche, elle affirme qu’il sait monter aux
pilotis avec des pattes petites, mais puissantes, lorsque
 Le Rire des Dragons

la faim se fait trop sentir et qu’il cherche alors une proie Les Soubassements de la Ville du Lac
plus nourrissante que son menu fretin habituel. Haldis ne
L’échelle descend jusqu’à une plateforme en bois. De là,
l’a jamais vu, mais elle a noté les marques laissées par les
part un chemin de planches clouées aux pilotis les plus
griffes du Grandgousier sur les pilotis, et a senti sa pré-
épais, qui se faufile dans la forêt obscure qui monte de
sence sous la surface de l’eau.
l’eau. Des centaines de pilotis émergent du Long Lac, et son
eau est noire comme de l’encre. Ici, le soleil ne perce jamais.
Les Bourbeux
Le labyrinthe biscornu que suivent les héros était fait,
Si les compagnons écoutent Haldis, elle leur explique
au départ, pour aider à la maintenance du « plancher »
que ceux qu’elle appelle les Bourbeux sont un groupe
de la cité. Toutefois, les voleurs et les coupe-jarrets y ont
de voleurs traînant dans les recoins de la ville où elle-
ajouté leur touche personnelle et leurs chemins secrets.
même va pêcher : la forêt de pilotis. Sous les rues de la
Toutes les surfaces humides grouillent d’araignées et
cité, s’étend un labyrinthe d’eau dessiné par les centaines
d’insectes, et une odeur de poisson et de moisissure
de pilotis perçant la surface du lac. Haldis surnomme les
imprègne l’air.
voleurs « Bourbeux » car ils dissimulent leurs traits sous
une couche de boue.
La Cachette des Bourbeux
La pêcheuse les a remarqués il y a quelques jours alors
Les compagnons s’enfoncent dans l’obscurité, et ils voient
qu’ils passaient sous la ville. Elle pense que ce sont des
rapidement un lumignon clignotant : une lampe à huile
voleurs, car qui d’autre irait se cacher par là-bas ? Elle
pendue à un crochet fixé sur l’un des pilotis. Les sources de
les a épiés de loin et pense qu’ils ont un refuge quelque
lumière se multiplient au fur et à mesure qu’ils avancent,
part sous le quartier de l’hôtel de ville, là où les mai-
et les héros peuvent enfin apercevoir ce qui semble être
sons les plus riches sont construites sur les pilotis les
un campement au-dessus de l’eau : des plateformes de
plus hauts.
bois sont suspendues entre les poutres de soutènement
Si les héros décident de chercher ces Bourbeux, Haldis les des maisons, et dans ce camp sont assis plusieurs guer-
emmène jusqu’aux quais des bouchers, où une longue riers habillés aux couleurs de l’automne. Ils se passent
échelle permet de descendre dans les soubassements de une outre de vin sans doute volée au marché, et plusieurs
la Ville du Lac. Là, la pêcheuse souhaite bonne chance à tas de victuailles gisent à côté d’eux. Les héros devinent la
la compagnie et la laisse à ses affaires. présence d’autres guerriers cachés dans les ombres.

112
 En Eaux Sombres

Les compagnons seront sans doute surpris de voir que les

Bourbeux sont des Elfes Sylvains, assis sur les plateformes Vieux Ennemis
sous la ville comme s’ils étaient dans les profondeurs de
Si les joueurs ont suivi Eutaric dans l’Acte Trois, et que
leur forêt. L’explication de leur présence tient en un nom :
le Gardien des Légendes désire fermer cet arc narra-
Linnon, leur chef. C’est un très bel Elfe de grande taille,
toutefois une étrange lueur danse dans son regard, rendu tif ici, il est tout à fait possible que Linnon ait tué le
plus sinistre encore par les plaques de boue collées sur frère d’Eutaric. Eutaric peut donc faire son apparition
ses joues. pour aider les héros à se sortir de l’Acte Sept – Écumes
et Ravages. Si la compagnie suspecte Eutaric, ce peut
Les joueurs ont deux choix : s’annoncer aux Bourbeux et
être Odvarr qui entre dans l’action, après avoir suivi les
demander une audience à leur chef en espérant que ce
mêmes indices que les compagnons. Dans ce cas, il ne
qu’on leur a dit des Elfes est vrai, c’est-à-dire qu’ils sont
« de bonnes gens ». Ou bien les héros peuvent fureter de désire que le Mornamir et se moque de ce qu’il advient
droite à gauche en espérant ne pas être vus et trouver un du reste. Voir Noire Trahison, page 115.
indice qui les aiderait à comprendre ce qui se passe.
• Fureter de Droite à Gauche : les Bourbeux ne s’at-
tendent pas à être trouvés dans leur obscur refuge,
mais marcher sur un plancher inégal tout en restant
discret demande 3 succès en Discrétion (SR18). Les
héros doivent fouiller tout le campement, et à l’issue
des trois succès, s’ils y parviennent, ils trouvent la cage
dans laquelle Orsmid est retenu (voir page 114).
• S’Annoncer aux Bourbeux : Pour parler à Linnon,
les compagnons doivent s’annoncer. Les Bourbeux se
relèvent sans violence et laissent leurs arcs et leurs
lances à côté d’eux… à portée de main. Linnon salue
les héros et les invite à entrer dans le camp.

Linnon le Renégat
Linnon est un Elfe renégat. Il a autrefois fait partie des Belles
Gens ayant choisi de profiter de la vie dans les Terres du
Milieu pour le temps qu’elle dure (voir les Elfes Capricieux
dans le Guide des Terres Sauvages, page 78), mais son
esprit aventureux a fini par trouver cette existence trop
fade et il dira de sa vie d’avant qu’il est juste « parti ».
Valeur de Tolérance
En vérité, Linnon a été chassé du Royaume Sylvestre
Linnon a été exilé pour sa violence : la seule chose qu’il
lorsqu’il a assassiné un groupe de Bardides. Il voulait
respecte est la force brute. Sa Tolérance est égale à la plus
prouver à ses pairs que c’est bel et bien la faiblesse des
haute Vaillance du groupe, moins 3 points (avec un mini-
Hommes qui est responsable de la Longue Défaite que les
mum de 1), puisque Linnon voit les Elfes, les Nains et les
Elfes endurent contre l’Ennemi. Depuis ce jour, Linnon a
Hommes comme ses ennemis personnels.
vécu hors du Royaume Sylvestre. Il s’est récemment ins-
tallé sous la Ville du Lac pour mettre au point son nou-
veau plan : récupérer toutes les gemmes ayant autrefois Présentations
appartenu à ses sœurs et frères, et passant aujourd’hui Linnon exige de savoir qui sont les compagnons et ce
de mains d’Hommes en mains de Nains avides. Linnon qu’ils font sur « son » domaine. Il se comporte réellement
et ses suivants sont responsables de la disparition de bon comme un roi des égouts, et Courtoisie est la meilleure
nombre de gemmes, volées à la Porte Scintillante ou dans approche durant les présentations.
les maisons des marchands de la cité.
113
 Le Rire des Dragons
Interactions
Linnon sait que la présence des héros a quelque chose
à voir avec le Joyau Noir. Il sait aussi qu’Orsmid avait
la gemme avec lui, et que la compagnie la cherche. La
pierre est la seule chose qui intéresse le renégat, et la
rage le gagne à l’idée qu’elle puisse aller dans d’autres
mains que les siennes. Il apprend aux héros qu’Orsmid
est son prisonnier mais qu’il est prêt à discuter des
conditions pour libérer le vieil homme. Linnon est intel-
ligent mais sans pitié… reste que du point de vue d’un
mortel, l’Elfe est totalement fou. Il glissera parfois une
petite suite d’énigmes dans la conversation et s’atten-
dra à ce qu’on y joue avec lui. Il faudra réussir des jets
d’Énigmes ou de Persuasion pour continuer l’échange.
Ils sont SR 18, puisqu’en plus, Linnon parle un commun
assez archaïque et difficile à suivre.
Issue de la Rencontre
0-4 (Succès limité) : Linnon est frustré du manque de
réponses obtenues. Il déclare les héros coupables d’être
entrés sur son domaine sans sa permission. Il les désarme
et les fait enfermer dans des cages, pendues à côté de celle
d’Orsmid.
5-6 (Succès) : Linnon ne veut que le Joyau Noir. Si les
compagnons songent à le lui offrir, il propose de relâ-
cher Orsmid une fois que les héros lui auront rapporté la
pierre. Ils sont encagés comme décrit plus haut, le temps
de discuter avec le vieil homme, puis relâchés pour aller
chercher la gemme.
7+ (Succès supérieur) : Comme l’entrée plus haut, mais
les compagnons peuvent donner une gemme valant
au moins 50 points de Trésor à Linnon à la place du
Mornamir… ce qui leur facilite grandement la tâche.
Orsmid
Les Elfes de Linnon ont trouvé, il y a quelques jours, un
Homme à moitié noyé qu’ils ont ramené au camp. Par chance,
Linnon a reconnu le bronzier, et a préféré le garder prison-
nier pour récupérer le Mornamir. Après leur rencontre avec
le renégat, les héros se retrouveront certainement encagés à
côté du vieil homme. Les cages ont beau être suspendues à
l’un des points les plus hauts sous la ville, elles surplombent
tout de même les eaux noires du Long Lac. La seule lumière,
114
ici, vient de lanternes clouées aux poutres de soutènement.
Si les héros restent là trop longtemps, ils remarquent que
l’orage fait monter le niveau de l’eau.
Orsmid, laissé à moisir dans sa cage, n’est maintenant
que l’ombre humide de l’Homme qu’il a été. Sa chute,
sa nage éperdue dans le lac et le traitement que lui ont
infligé les Elfes l’ont laissé épuisé et perclus de douleurs.
Il n’a plus goût à rien et le courage lui fait défaut. Lorsque
les héros lui expliquent pourquoi ils sont là, le bronzier
raconte sa version des faits, ainsi que sa propre histoire,
si nécessaire.
« Je sais que je vais mourir ici. Il n’y a pas de paix pour
moi. Tout ce que j’ai voulu bâtir n’est que ruines et gra-
vats. Ma seule consolation, c’est que toutes ces crapules
ne mettront jamais la main sur le Mornamir. »
Orsmid avoue qu’il avait le joyau sur lui lorsqu’il est
tombé dans l’eau, et qu’il l’avait encore lorsque les Elfes
l’ont fait prisonnier. Alors qu’ils l’emmenaient dans le
labyrinthe de pilotis, le bronzier a réussi à s’échapper
quelques instants et à cacher la gemme dans l’un des pas-
sages latéraux.
Les joueurs devraient penser à faire un jet d’Inspiration
pour ramener Orsmid à de plus nobles sentiments. Le jet
est SR 12, s’ils ont réussi à donner à l’Homme quelque
chose à boire ou à manger. Une fois que la compagnie
aura redonné du cœur à l’ouvrage au vieil homme, ce
dernier accepte de les guider jusqu’au joyau, surtout si
les héros ont pensé à parler de la très vive inquiétude de
Magan.
– Acte Sept –
Écumes et Ravages
Une cage de cette qualité est visiblement suffisante pour
retenir un vieil homme exténué, mais un groupe de héros
accomplis ne devrait pas avoir grand mal à s’en échap-
per. Chaque compagnon peut faire un jet d’Artisanat
SR 16 pour tenter d’ouvrir le cadenas, sans se faire voir
ou entendre du garde. Une fois libérés, les compagnons
doivent s’occuper du garde en question, et n’oubliez pas
qu’ils sont désarmés (voir les règles de combat à mains
nues, page 181 du Livre de Base). Si les héros lui règlent
son compte, ils peuvent prendre sa lanterne et retrouver
leurs armes sur une plateforme adjacente.
 En Eaux Sombres

Les Bourbeux
Noire Trahison
Niveau d’Attribut
Si Odvarr a suivi les héros dans les soubassements, il
3
monte sur la plateforme et poignarde le garde Elfe
Endurance Haine par-derrière, puis coupe les cordes auxquelles sont sus-
12 2 pendues les cages des héros. Elles tombent dans l’eau
Parade Armure glacée et coulent. Il libère ensuite Orsmid et le force à le
3 1D mener jusqu’au Mornamir.
Compétences
Personnalité, 1 Survie, 2
Échapper aux Cages Submergées
Déplacement, 3 Coutume, 1 Si un compagnon se trouve dans l’une des cages immer-
Perception, 2 Métier, 2 gées, il perd 5 points d’Endurance pour chaque round
qu’il passe sous l’eau. Mais le bruit de la chute dans le
Compétences d’Armes
lac règle la question de la discrétion, et un simple jet
Dague 2
d’Athlétisme ou d’Artisanat suffit pour casser le cade-
Arc 3
nas et rejoindre la surface.
Lance 1
Compétences Spéciales
Étranges Poisons* -
Retrouver le Mornamir
*Sur un coup réussi, le Bourbeux peut dépenser un
Une fois que les héros se sont échappés (ou qu’ils ont été
point de Haine pour obliger sa cible à faire un test de
Protection. Si la victime rate ce jet, elle est Empoison- libérés afin de retrouver le Joyau Noir pour le compte de
née pour une heure. Durant la durée de cet empoi- Linnon), ils suivent Orsmid jusqu’au passage où il a dissi-
sonnement, elle jette deux dés du Destin et ne garde mulé la gemme.
que le plus mauvais résultat. Malheureusement, les dernières heures ont vu l’orage se
changer en tempête, et les vagues frappent les pilotis avec
fureur. Les héros doivent se glisser dans des passages encais-
Armes : sés où le vent s’engouffre en rafales terribles, et ils risquent
de tomber dans le lac à tout moment. La compagnie doit
Coup réussir un jet d’Exploration ou être Épuisée pour le reste
Arme Dégâts Taille Blessure Précis de l’aventure. S’ils n’ont pas réussi à tirer Orsmid de son
Dague 3 C 12 Poison* désespoir durant l’acte précédent, le Gardien des Légendes
peut décider de les rendre Mélancoliques, à la place.
Une fois arrivés à l’endroit voulu, tout empire soudain.
Hélas pour les héros, certains bruits ne sont pas que des
rumeurs…

Le Monstre
Le Grandgousier n’est pas une légende. C’est bel et bien
une espèce de serpent, disparue de la surface du monde
et qui ne se reproduit plus que sous la terre, là où naissent
les rivières. C’est une ancienne créature avec un corps
serpentin et une tête massive dotée de deux petits yeux
vissés tout près de son museau pointu. C’est un monstre
effrayant, dont les sens ont capté la présence d’un trésor
inhabituel, le Mornamir. Le Grandgousier festoie depuis

115
 Le Rire des Dragons

un temps immémorable, dans les poches d’eau glaciales

du fond du Long Lac, où il se nourrit de poissons et des
rares proies qu’il peut parfois saisir sur les rives. La
reconstruction de la cité lui a permis de faire ripaille des
hors-la-loi un peu trop aventureux.
Au moment où la compagnie pose la main sur le
Mornamir, le Grandgousier passe à l’attaque ! Il pointe la
tête hors de l’eau et tente de saisir les compagnons avec
ses mâchoires. Le Gardien des Légendes considère les
joueurs comme Gravement Gênés durant le combat.

Le Grandgousier
Niveau d’Attribut
5
Endurance Haine
32 6
Parade Armure
4 2D
Compétences
Personnalité, 1 Survie, 2
Déplacement, 3 Coutume, 0
Perception, 3 Métier, 1
Compétences d’Armes
Le Mornamir
Dents en Crochet 3
Le Joyau Noir, centre de toutes les attentions, est une
Compétences Spéciales
gemme oblongue d’une dizaine de centimètres, facettée
Attaque Plongeante Étreinte*
sur toute sa surface. L’une de ses extrémités est taillée
* Étreinte – Si le Grandgousier saisit une cible, celle-ci en pointe. Elle est d’une couleur étrange, un gris noir
se noie automatiquement comme décrit dans le Livre
presque métallique, et si on plonge son regard dans
de Base, page 190. Les victimes saisies par l’étreinte
ses profondeurs, elle brille d’un feu pâle. Elle a été
perdent 5 points d’Endurance par round jusqu’à ce
qu’elles se libèrent en réussissant un jet d’Athlétisme taillée par les Elfes lorsque le monde était plus jeune.
SR 15 (SR 19 lorsqu’elles sont Gravement Gênées). La nature comme l’histoire exacte de la pierre sont
laissées à la discrétion du Gardien des Légendes. Elle
peut être porteuse d’une malédiction quelconque, mais
sachez qu’elle n’a jamais été touchée par l’Ombre :
Armes : au contraire. Si un personnage veut la prendre en tant
qu’arme, traitez-la comme une dague de Taille 10 et de
Arme Dégâts Taille Blessure Coup Blessure 14. Lorsqu’elle touche une créature de l’Ombre,
Précis
elle s’allume d’un éclat lumineux comme une étoile.
Dents en 6 C 15 -
Crochet Si les héros ont trouvé un arrangement avec Linnon
pour leur rapporter le Joyau Noir, ajustez les sections
suivantes en fonction. Si Linnon possède la gemme, la
statue de Bard ne sera jamais finie comme il était prévu.

116

Remonter vers la Ville
Une fois le Joyau Noir trouvé, les héros voudront sans doute
remonter dans les rues le plus vite possible. Les cris perçants
du monstre ont appris aux Elfes Sylvains que les héros avaient
quitté leurs cages, et Linnon est aux trousses de la compagnie.
Si les compagnons veulent avoir la moindre chance
d’échapper aux Elfes, il faut qu’ils trouvent leur chemin
dans le labyrinthe de pilotis. Au moins un des héros doit
réussir un test d’Orientation (voir Livre de Base page 153)
pour retrouver la route de la surface. En cas d’échec, la
compagnie se retrouve nez à nez avec les Bourbeux. Un
C fait déboucher les héros dans un cul-de-sac acculés
par les Bourbeux. La seule sortie possible est de sauter
dans le Long Lac et de nager dans ses eaux déchaînées.
Lorsque la compagnie regagne la ville, ils trouvent les rues
écrasées par une pluie torrentielle et violemment éclairées
par les éclairs d’une terrible tempête.
117
En Eaux Sombres
– Épilogue –
Le Passé ne Meurt Jamais
Le matin suivant voit la garde débarquer pour enquêter
sur les violences commises pendant la nuit. Leur façon
de voir les choses dépend du comportement des héros
pendant cette aventure, ainsi que de leur réputation et
de l’état actuel d’Orsmid et Odvarr. Le Maître d’Esgaroth
a lui aussi son mot à dire, et les compagnons devront
défendre leur point de vue d’une façon ou d’une autre.
Vont-ils parler des Bourbeux sous la ville ? Ces derniers
trouvent vite une autre cachette pour éviter les patrouilles.
Les héros diront-ils que le chef de la Guilde des Artisans a
tenté de les assassiner ? Odvarr peut trouver de nombreux
témoins qui jureront l’avoir vu toute la nuit à la Maison
de la Guilde. Les compagnons expliqueront-ils d’où vient
le Joyau Noir… s’ils ont réussi à l’apprendre ? Orsmid peut
admettre le vol, mais uniquement s’il pense que cela apai-
sera les tensions.
Et Linnon ? Reste son trésor de gemmes, quelque part
sous la ville, qui n’attend que d’être retrouvé. Les Elfes
oublient peu de choses, et il faudra sans doute apai-
ser Celebril ou payer une sorte de restitution avant
de pouvoir fixer le Mornamir à la statue de Bard. Ces
sujets peuvent offrir des belles opportunités d’aventures
supplémentaires.
Finir la Statue
D’une façon ou d’une autre, à la fin de l’été, la statue
de Bard est inaugurée. Dans le Nord, on n’a guère vu
une telle œuvre depuis des générations et les cœurs des
citoyens se gonflent de fierté devant une telle splen-
deur. Si les héros sont présents durant la cérémonie, ils
peuvent regagner 1 point d’Espoir. S’ils sont présents
comme hôtes officiels de Magan et Orsmid, ils peuvent
en regagner 3. La statue ne sera considérée comme finie
que si le Mornamir y est fixé.
 Le Rire des Dragons
- LES OMBRES -
DU NORD
• Quand ? Cette aventure se déroule au début de l’An
2962, lors des derniers jours de l’hiver.
• Où ? La compagnie se trouve à Dale, où elle a été appe-
lée par Balin. On a grand besoin d’eux dans le Bois
Inférieur, avant qu’ils reviennent à Dale puis peut-être
en Erebor.
• Quoi ? Les héros doivent enquêter sur les dangers
rôdant autour de la ville, mais comprennent que la
véritable menace est déjà entre ses murs.
• Pourquoi ? Morlach, le Sorcier de Forod, manipule les
chefs de Dale et d’Erebor depuis longtemps pour les
brouiller et faire naître une guerre entre les deux alliés.
Ses plans les plus subtils ont échoué, et il décide de
lancer une attaque plus frontale, en attaquant le cœur
même de la Montagne.
• Qui ? Bon nombre d’alliés et d’ennemis de la com-
pagnie jouent un rôle dans cette aventure, et chacun
montrera de quel bois il est fait avant que tout ne
soit scellé.
Phase d’Aventure
Cette aventure se divise en sept actes, de la rencontre
entre Balin et la compagnie, jusqu’à l’attaque du Nazgûl
en Erebor.
Acte Un – Des Visiteurs Attendus
La compagnie rencontre à nouveau Balin et apprend
qu’une menace plane sur Dale et Erebor. Des compagnons
observateurs reconnaîtront une petite touche de Gandalf
dans l’affaire.
Acte Deux – Le Val des Os
Tapi au fond du Bois Inférieur, un ennemi attend les
joueurs. Et la compagnie doit faire part de cette présence
à Dale.
Acte Trois – Un Accueil Chaleureux
Rentrés à Dale, les héros (et Balin) sont arrêtés sur de
fausses accusations. Il sera difficile de prouver leur inno-
cence. Le Roi en personne devra trancher leur sentence.
118
Acte Quatre – La Cité des Clochers
Les compagnons doivent se cacher à Dale. Ils auront
besoin de tous les soutiens qu’ils ont su gagner depuis le
début de leurs aventures…
Acte Cinq – Informations Précieuses
Dans les profondeurs d’Erebor, on discute du futur du
Nord, et on prend des décisions qui impacteront les
années à venir. Les compagnons doivent se faire entendre,
même si toute la Montagne leur barre la route !
Acte Six – Un Concile de Rois
Les Rois Bard et Dáin se rencontrent et leurs décisions
façonneront tout le pays. Mais ils ne sont pas seuls : amis
et ennemis convergent vers la Montagne, et le Nazgûl
lance son assaut.
Acte Sept – Fuite sous la Montagne
L’Arkenstone est en danger. La compagnie a une toute der-
nière chance de vaincre le Sorcier de Forod et de ruiner
ses plans.
Épilogue
Heureusement que l’Arkenstone et la paix entre Erebor et
Dale ont été sauvegardés. Pourtant, de bien sombres jour-
nées vont se lever sur le Nord…
– Acte Un –
Des Visiteurs Attendus
Balin a demandé à voir la compagnie pour lui parler d’un
sujet urgent. Le Nain peut leur avoir envoyé un corbeau,
ou bien l’un des oiseaux mécaniques fabuleux faits par
son jeune ami Thrun. Il vaut mieux que la compagnie se
rafraîchisse la mémoire à propos de Thrun, car on enten-
dra beaucoup parler de lui dans cette aventure.
La Maison de Balin
Le printemps n’est pas encore arrivé sur la ville. Encore
une semaine ou deux à attendre, guère plus. Mais pour
l’instant, la main de l’hiver se serre encore avec mélanco-
lie sur les rues de Dale. Dans la lueur de l’après-midi, elles
semblent d’ailleurs bien maladives. Les joyeuses Fêtes du
Dragon et l’érection de la statue de Bard semblent des
souvenirs lointains. Personne n’a vu le Roi Bard depuis
des semaines. Des chiens errants fouillent les tas de
 Les Ombres du Nord

détritus jetés aux coins des rues, et les pavés multicolores « Bien. Je n’irai pas par quatre chemins, car j’ai peur que
des artères principales se descellent. Dans d’autres rues, le temps nous soit compté. Je suis certain qu’une intelli-
le dallage de sections entières a été retiré sans que per- gence sombre est à l’œuvre dans les rues de Dale, et pire,
sonne ne sache pourquoi. dans la cité même d’Erebor. »
Balin est parfaitement conscient du changement d’am-
biance de la ville. Il a l’habitude de déménager souvent, et
loge actuellement dans une minuscule maison des quais,
entre deux bâtiments condamnés.
Balin ouvre sa porte en clignant des yeux, alors que les
dernières lueurs du soleil éclairent son visage fatigué.
« Enfin là ! Entrez, entrez ! Vite, faites vite ! » Il presse les
héros d’entrer chez lui avec courtoisie. Si la compagnie a
recruté un nouveau membre qu’il ne connaît pas encore,
Balin s’incline profondément et se présente : « Balin, fils de
Fundin, à votre service. » Il fait d’office confiance à cette
nouvelle personne, mais préfère s’adresser aux héros qu’il
connaît déjà bien.
Si les héros demandent à Balin pourquoi il change si
souvent de demeure, il répond que rester trop longtemps
au même endroit le met mal à l’aise après ses années de
voyage. Un jet réussi d’Intuition fait comprendre une
tout autre vérité : le Nain trouve dangereux de rester à une
adresse connue dans le climat actuel de méfiance alors
qu’il travaille à sauvegarder la paix, but que ne partagent
pas ses ennemis.

La Marque du Magicien Errant

Un héros avec une Vue Perçante ou Méfiant (ou un
Petit Hobbit) aura une chance de remarquer un étrange
symbole gratté dans la peinture, tout en bas de la porte
de Balin. C’est une Rune de Gandalf.
Si la compagnie fait remarquer la présence de la rune,
Balin, pourtant d’humeur morose, se détend un instant.
Toutefois, le Magicien n’est pas là et le Nain notera
avec sagesse « qu’en attendant, et bien, il faut bien
faire ce qu’on peut. »
La maison de Balin n’est qu’une enfilade de petites pièces
à peine confortables. Comme sièges, le Nain désigne
son propre lit et deux chaises de bois brut. Il apporte de
petites chopes de bière. Il a l’air distrait, et murmure dans
sa barbe pendant qu’il distribue les boissons. Il touche
sa ceinture de la main gauche très régulièrement, comme
pour toucher son épée. Il finit par dire :
119
Balin soupire et poursuit :
« Voilà. J’ai peur que les mésaventures de ces dernières
années ne soient pas dues aux complications naturelles
des relations entre nos Rois. Je ne pense pas non plus que
ces remous soient dus à des querelles pour le trône de
Dale. Quelque chose de bien plus noir est à l’œuvre, et je
peux le prouver. »
« J’ai fait parvenir une missive à mon vieil ami le Magicien
Gandalf. Si quelqu’un est en mesure de nous aider, c’est
bien lui. Je n’ai pas encore reçu sa réponse et je crains
de l’attendre longtemps… C’est un errant, et on le trouve
rarement là où on aurait besoin de lui. »
Si on demande à Balin de quelles preuves il parle, il
ajoute :
 Le Rire des Dragons

« Nous n’avons pas tué tous les Orques présents à la Un Plan Décevant
Bataille des Cinq Armées. Beaucoup d’entre eux ont fui et
Ce que Balin ignore, c’est que l’armée Orque est bel et
ont regagné leurs refuges secrets dans les montagnes ou se
bien une fable, qui lui a été servie par les forces obscures
sont répandus à l’est, loin de Dale. Cela ne nous a jamais
cherchant à ruiner Dale et Erebor. Toute l’affaire est un
inquiétés : les Gobelins et les créatures de ces espèces sont
piège. Balin est si préoccupé par l’avenir des deux cités
comme la pluie, elle finit toujours par tomber et il faut
qu’il a été dupé : c’est justement le plan de Morlach que
bien faire avec. Nous les tuons dès que nous en avons l’oc-
le Nain envoie la compagnie dans la forêt afin de s’en
casion, mais je sais que nous ne nous en débarrasserons
débarrasser, elle qui a ruiné ses plans à de trop nom-
jamais vraiment.
breuses reprises.
« Récemment, on a dit à Erebor qu’une grande armée
Morlach espère que la compagnie y rencontrera un
se rassemble à nos frontières, à l’est, prête à frapper.
funeste destin, ou au moins que le Nazgûl aura la voie
L’armée Orque semble se dissimuler dans la forêt connue
libre, une fois les héros envoyés au loin. Le peuple de Dale
sous le nom du Bois Inférieur, au sud des Monts du Fer,
et d’Erebor aura bientôt d’autres chats à fouetter, puisque
et les arbres nous cachent le nombre exact d’ennemis.
le Sorcier de Forod veut pousser la Montagne à attaquer
Beaucoup d’éclaireurs ont noté les traces de leur passage,
les Bardides.
et tous convergent vers ce point précis. Il s’agit là d’autre
chose qu’un seigneur de guerre Orque sur le pied de Mais pour l’heure, les héros ne savent rien d’autre que ce
guerre… C’est une force menaçante, dont l’unique but est que leur a dit leur vieil ami Balin : ils doivent espionner
de détruire nos deux royaumes. l’ennemi et revenir au rapport. Balin a peu à offrir aux
compagnons, mais il promet que Dáin, une fois revenu à
« J’ai tenté d’alerter les notables de Dale, mais ils ne m’ont
la raison, saura les payer à la hauteur de leur tâche.
pas pris au sérieux. Malgré cette nouvelle plus qu’alar-
mante, le seigneur Hakon semble totalement inconscient
du danger, et je n’ai pas pu m’adresser au Roi. Il passe
de longues heures seul dans ses appartements, et Jofur
refuse de me confier des hommes d’armes. Le Roi Dáin
semble, lui non plus, ne se faire aucun souci, et se repose
bien trop sur l’épaisseur de ses portes : il pense qu’aucune
force ne saura les ouvrir une fois qu’elles seront fermées.
« Quant à moi, je trouve nos défenses bien faibles. Je crains
que nous ne puissions repousser un véritable assaut, si
cette armée Orque se révélait être autre chose qu’un obscur
fantasme… Je dois donc vous demander une faveur, mais si
vous l’acceptez, sachez que vous risquerez votre vie.
« Je vous demande de vous rendre à l’est et d’espionner – Acte Deux –
le campement ennemi. Faites ce qui est en votre pouvoir Le Val des Os
pour réduire cet attroupement de Gobelins, si l’affaire La compagnie se prépare à explorer une forêt de sinistre
ne tient qu’à cela, mais je suis persuadé que vous trou- réputation pour prouver qu’une armée Orque s’y dissi-
verez plus que quelques Orques en maraude. Voici une mule. Les joueurs seraient avisés de faire le plein de provi-
carte sur laquelle j’ai noté les emplacements possibles de sions, et surtout de réfléchir à leur destination. Balin leur
la cachette de l’ennemi. Soyez prudents ! Et une fois que fournit une carte, et leur explique la route la plus aisée
vous aurez appris ce que vous aurez pu, revenez me faire pour atteindre le Bois Inférieur (voir illustration à la page
votre rapport : à moi et à personne d’autre ! » suivante).

120
 Les Ombres du Nord

Provisions et Rumeurs
Pendant que les compagnons organisent leur voyage, ils trouvent les magasins de Dale loin de leur splendeur passée. Les ven-
deurs sont moins serviables, surtout s’ils pensent parler à des étrangers… et tous les Nains, même adoubés thegns par Bard en
personne, sont considérés comme des étrangers. Un jet réussi d’Intuition ou de Courtoisie montre que les citadins sont, au fond,
plus terrifiés que méfiants.

Bard n’a fait aucune apparition publique depuis des mois, et les rumeurs vont jusqu’à affirmer qu’il est mort. On chuchote d’un
air entendu que Dáin veut faire main basse sur la couronne de Dale : après tout, il n’était pas l’héritier d’Erebor ! C’est un nain
venu de l’est, et il a simplement profité de la guerre pour se sacrer Roi sous la Montagne. Son ambition le perdra !

D’autres disent que c’est dorénavant le thegn Jofur qui gère le palais, et qu’il est roi sans en porter la couronne. C’est un régent
bien sombre, si on en juge au nombre de patrouilles qui sillonnent les rues. Qu’est devenue la cité des cloches, autrefois si joyeuse ?

Ensuite, le Nain leur demande une discrétion extrême :
« Quittez la ville par la Corvide, et prenez au nord. Ne
prenez vers le sud-est qu’une fois les clochers de Dale
hors de vue ! »
Traverser les Marches Supérieures
La carte de Balin mène les héros loin au sud-est de Dale.
Les plaines au nord des Marches Supérieures sont encore
prises par l’hiver, et les compagnons auront peu de chance
de rencontrer des bergers ou des fermiers.
C’est en atteignant les Marches Inférieures que les héros
verront les premières touches de printemps. Les com-
pagnons auront besoin de neuf jours pour traverser les
Marches Supérieures, et 3 tests de Fatigue (SR 16). Si les
héros rencontrent un Péril, vous pouvez utiliser l’un des
épisodes suivants.

Trous dans les Herbes (Éclaireur – Blessure)

Campagnols, lapins, musaraignes, blaireaux et autres
créatures fouisseuses creusent des terriers où ils hibernent.
On trébuche facilement dans l’ouverture de l’un de ces tun-
nels, et on peut s’y casser une cheville, ou pire. L’Éclaireur
réussit un jet d’Exploration ou se blesse dans l’un de ces
trous dissimulés dans les herbes. S’il rate ce jet, il perd un
nombre de points d’Endurance égal au résultat d’un dé de
Maîtrise, ou bien se blesse s’il obtient un C sur le dé
du destin.

Hurlements dans la Nuit (Guetteur –

Rencontre Dangereuse)
Au plus noir de la nuit, l’air est déchiré par un hurlement
à glacer le sang. Le Dévoreur (voir page 124) n’est pas des-
cendu seul au sud, et les loups affamés du Désert ne par-
viennent plus à refréner leur appétit de viande humaine.
121
 Le Rire des Dragons

Alors qu’ils s’approchent du camp de la compagnie, leurs Les Marches Inférieures

cris terrifient jusqu’au plus endurci des héros. Le Guetteur
Les héros rencontrent les traces presque effacées de la
doit réussir un jet de Vigilance pour que les compagnons
Vieille Route Naine qui traversait les Marches Supérieures
aient le temps d’allumer assez de torches pour tenir les
d’est en ouest, et entrent enfin dans les Marches
créatures à distance. S’il le rate, les loups attaquent.
Inférieures. Les rondes collines laissent place à un ter-
Comptez au moins un loup par compagnon.
rain plat, et, devant le regard des voyageurs, les plaines
s’ouvrent sur l’horizon.
Loups du Désert
Il faut quatre jours aux compagnons pour atteindre le
Niveau d’Attribut Bois Inférieur, ainsi qu’un test de Fatigue (SR 14). S’ils ren-
5
contrent un Péril, choisissez un épisode de cette liste :

Endurance Haine
20 4
Un Vent Froid venu de l’Est (Tous
les Compagnons – Fatigue)
Parade Armure
Alors que les héros montent le camp pour la nuit, un vent
4 2D
d’est féroce se met à souffler. Il semble s’infiltrer partout et
Compétences il soulève les tentes, crache sur le feu et se faufile à l’inté-
Personnalité, 1 Survie, 2 rieur des vêtements les mieux fermés pour geler les cœurs.
Déplacement, 3 Coutume, 0 Chaque héros doit faire un jet de Voyage et gagner un
Perception, 3 Métier, 0 point de Fatigue s’il le rate ; deux s’il tire un C.
Compétences d’Armes
Morsure 3 Vol de Proie (Chasseur – Mélancolie)
Déchiquetage 1 Un des chasseurs a tué une proie, mais cette dernière lui a
Capacités Spéciales été dérobée par un prédateur des Marches Inférieures (un
renard ou un faucon, par exemple). Le Chasseur doit réus-
Peur du Feu Étreinte*
sir un jet de Chasse sous peine de devenir Mélancolique
Attaque Plongeante -
jusqu’à la fin du voyage.

Dans le Bois Inférieur

Armes : Après des jours dans les herbes hautes, les compagnons
arrivent en vue du Bois Inférieur. Cette vieille balafre
Arme Dégâts Taille Blessure Coup d’arbres est un lieu sombre qui émerge des plaines, der-
Précis
nier fragment d’une plus grande forêt que les Nains des
Morsure 6 10 14 Perforation
Monts du Fer ont rongée pour nourrir l’appétit de leurs
Déchiquetage 5 C 14 -
feux. Les arbres survivants se serrent les uns contre les
autres, droits, comme pour se préparer à encaisser un der-
nier assaut.
La carte de Balin indique l’endroit où ses agents ont trouvé
une piste menant dans la forêt. C’est une colline solitaire,
s’élevant à un kilomètre de l’orée ouest de la forêt. De là,
les compagnons peuvent avancer dans le bois et chercher
le camp Orque.
Une fois entre les arbres, les héros luttent pour trouver
un passage entre les troncs serrés. Des feuilles mortes
s’amoncellent sur les ruisseaux qui sillonnent le terrain :
des trous d’eau s’y dissimulent et on s’y tord les che-
villes, ou on s’y cogne durement le pied sur les pierres

122

vives. Après plusieurs heures d’efforts épuisants, la com-
pagnie croise enfin le chemin d’un lit de rivière asséché.
Des branches mortes d’une blancheur presque osseuse, y
craquent sous les pas, et des bourrasques soudaines sou-
lèvent des paquets de poussière et de terre qui font tous-
ser les compagnons. Le lit à sec s’enfonce entre les parois
d’une vallée qui s’encaisse vers le cœur ombrageux de la
forêt : les héros ont trouvé le Val des Os !
La Descente
Plus loin dans la vallée, les compagnons voient de minus-
cules lumières clignotantes : des torches, peut-être même
des feux de camp. Le chemin le plus sûr pour descendre
vers les lumières est de suivre le lit asséché. Les héros
peuvent aussi choisir de descendre les rochers glissants,
de chaque côté du Val.
• Si les héros suivent le lit de la rivière, ils doivent réussir
un jet d’Athlétisme pour ne pas chuter.
• Si les héros préfèrent descendre les flancs du Val, ils
doivent réussir une série de 4 jets d’Athlétisme. Chaque
succès obtenu les fait descendre d’un cran. Si la compa-
gnie atteint le fond du Val par cette route, elle trouve une
autre entrée aux Passages Sombres (voir page suivante).
Rater l’un de ces jets fait chuter de plusieurs mètres : le
compagnon malchanceux perd un nombre de points d’En-
durance égal au résultat d’un dé de Maîtrise. S’il sort un
C, même sur un jet réussi, alors le héros dévale toute la
pente et doit réussir un test de Protection SR 16.
123
Les Ombres du Nord
Os et Malédictions
En bas de la pente, le Val s’élargit en un vaste cirque de
pierre, large de plusieurs centaines de mètres. La falaise
qui le surplombe mesure au moins trente mètres, et pro-
jette son ombre sur l’endroit. Des rocs cyclopéens, des
piles de bois mort et des débris effondrés des parois du
ravin rendent le terrain chaotique.
Ce qui frappe le plus les héros sont les odeurs infectes de
viande pourrie, d’ordures de Gobelins et de puanteur ani-
male. Le Val des Os est un endroit maudit, et les compa-
gnons font tous un test de Corruption chaque jour de leur
présence ici sous peine de gagner 1 point d’Ombre.
Les compagnons peuvent explorer le Val, et découvrir
n’importe lequel des lieux décrits plus bas, avant d’at-
teindre la cachette du Dévoreur, à la discrétion du Gardien
des Légendes :
Le Camp Gobelin
Les compagnons qui veulent enquêter sur les lueurs vues
du haut de la falaise comprennent vite qu’il n’y a aucune
armée Orque ici. Les héros trouvent des campements à moi-
tié abandonnés, où vivotent quelques dizaines de Gobelins
émaciés errant en petits groupes au milieu de torches aux
flammes maigres. Les créatures tremblent et se disputent
dans le noir, attendant la cuisson de maigres plats, comme
un rat à la broche ou une soupe de racines translucide, où
trempent d’autres ingrédients qu’on aurait du mal à nom-
mer. Personne ne monte la garde.
 Le Rire des Dragons
Des héros approchant discrètement n’importe lequel de
ces petits groupes entendront les Gobelins marmonner
aigrement :
« Il nous mangera bien assez tôt, va ! On doit partir ! Je
vous le dis et le redis ! »
« Non non non ! C’est faux ! Il a promis de la viande
d’Homme ! Il ne nous mange pas si nous faisons ce qu’il
dit ! »
« Il va nous manger ! Il a toujours faim ! Il a mangé Gormul
et Uzbug et Nashog et Wirt, avec sa jambe de bois ! Il a
mangé les chauves-souris ! Et c’étaient nos amies ! »
« Fais-moi confiance ! Je sais ce qu’il a dit ! Le fantôme lui
a promis de l’Homme très bientôt ! »
« Oh, le fantôme, encore ? Il veut quoi de nous, le
fantôme ? »
« Taisez-vous ! Taisez-vous ! Vous parlez de choses que
vous ne devriez pas ! Est-ce que le rat est cuit ? »
« J’ai FAIM ! »
« Alors que regarde-toi, tu es tout petit et rachitique !
Imagine comme lui, doit avoir faim ! Il est énorme et il n’a
que nous à manger ! »
« Quand tout le monde a essayé de s’enfuir, tu pensais
qu’il mangerait autant d’entre nous ? »
« Taisez-vous ! Taisez-vous ! Le rat ne sera jamais mieux
cuit que maintenant ! »
Plusieurs feux sont disséminés dans le Val, et la compa-
gnie peut entendre le même genre de conversation autour
de chaque foyer. Le thème reste toujours la faim dévorante
des petites créatures, et comment éviter d’être mangées.
Devant l’un des feux, un Gobelin s’est évanoui de faim, et
les autres discutent de comment le dépecer et le manger, et
comment faire tout cela vite pour « que le maître ne nous
avale pas d’abord tous crus ».
D’Énormes Ailes Noires
La compagnie trébuche sur ce qui semble être de grands
lés de cuir poussiéreux, empilés sur des vieux os. Une
rapide inspection montre que ce sont là les restes déchi-
quetés d’une Grande Chauve-Souris : aucun signe de
torse, de jambes ou de tête, il n’en reste que les ailes.
Si les compagnons fouillent avec attention, ils trouvent
trois paires d’ailes. Certaines ont été broyées avec une
force colossale.
124
Les Passages Sombres
Les héros qui approchent des flancs de la falaise trouvent
des ouvertures qui ponctuent les parois. S’ils y entrent, il y
fait un noir d’encre et les tunnels sont extrêmement étroits.
La compagnie peut être attaquée par des Gobelins affa-
més à n’importe quel moment. Toutefois, chaque héros
peut faire un jet d’Exploration ou d’Énigmes, et peut
trouver un passage sûr vers le haut ou le bas, jusqu’à ce
qu’ils atteignent tous une fissure qui donne au-dessus du
camp gobelin. S’ils y parviennent, les héros entendent les
conversations des petites créatures depuis leur position
cachée, sans risquer d’être découverts.
Il y a toutefois un prix à payer : si les héros ratent cette fis-
sure, ils atteignent l’extrémité du Val et le sol cède soudain
sous leurs pieds, les faisant chuter dans l’antre même du
Dévoreur (voir Un Ennemi des Temps Anciens, ci-dessous).
Le Tas de Crânes
Si la compagnie dépasse le camp Gobelin et avance
vers l’extrémité du Val, elle finit par comprendre qu’elle
foule un sol fait d’os. Ce ne sont que crânes déformés
de Gobelins, côtes et bassins recouvrant le sol. Des four-
reaux d’épée si vieux que leur cuir est fendu, des restes
de cottes de mailles orques et des armes brisées sont
les seuls débris apparents sur cette mer d’os blancs.
L’obscurité gagne autour des torches et des lanternes,
et partout ailleurs, le noir est absolu. Les parois du Val
se referment alors que les compagnons foulent les osse-
ments vers la sortie du défilé.
Un Ennemi des Temps Anciens
Une fois que les héros ont atteint l’extrémité du Val, une
voix s’élève, semblant venir de partout à la fois, rocail-
leuse et sèche.
« Vous voilà. On m’avait promis votre venue. Il y a trop
longtemps que je n’ai pas refermé mes dents sur de la
chair d’Homme. Venez. Approchez. Venez que je vous
sente avant de vous dévorer. »
Si la compagnie possède un moyen quelconque de faire de
la lumière, il serait bon qu’ils y songent maintenant. S’ils
illuminent la grotte où ils se trouvent, les héros auront une
hideuse vision : une immense créature aux traits lupins,
émaciée et crevant de faim, albinos et aux jambes torses
est assise devant eux.
 Les Ombres du Nord

Le corps colossal de cette créature répugnante est couvert • Jambes Torses : le Dévoreur est handicapé par ses
d’anciennes blessures au point qu’on pourrait croire un jambes postérieures, et il n’est pas totalement maître
cadavre, si ce n’étaient les deux petits éclats mauvais vis- de ses mouvements. Une fois les Gobelins Affamés
sés dans ses prunelles prédatrices. vaincus, chaque compagnon en Position Arrière n’a
La bête se lève lentement. Sa fourrure pend en longues besoin que d’un compagnon en corps à corps pour le
loques et de grandes plaques chauves marquent son couvrir, au lieu de deux.
crâne osseux. Sa bouche est souillée de sang caillé et son • Le Sol : le sol est jonché d’os de toutes tailles et il est
odeur est effroyable. De grosses mouches noires, épaisses difficile d’y avoir le pied sûr. Tous les héros sont Rela-
comme le pouce, volent lourdement autour des nids de tivement Gênés en attaque et en défense. Le Dévoreur
larves qu’elles ont pondues dans sa fourrure. et ses suivants ne souffrent pas de pénalités dues au
« Ils m’appellent le Dévoreur parce que j’ai mangé la plu- terrain ou à l’obscurité, étant parfaitement habitués à
part de mes serviteurs. Même ceux qui me servaient bien, ces conditions.
même ceux qui m’ont porté ici après la bataille. Et main-
tenant je vais vous manger vous, et le maître me rendra Le Dévoreur (Warg Supérieur)
mes jambes et je retournerai à Dale et à la Montagne, et
je finirai ce que nous y avions commencé ! Niveau d’Attribut
« Le Nazgûl aura le joyau des Nains, celui que veut le 8
Maître Sombre, et la Montagne succombera. Les clochers Endurance Haine
seront mis à bas et tous les Gobelins et les Chauves-Souris 80 10
et les Loups sur des kilomètres à la ronde feront festin ! Parade Armure
J’engraisserai sur la chair des Nains et des Hommes…
4 4D
c’est ce qui m’a été promis et c’est ce qui sera. Tout comme
vous, vous m’avez été promis, pauvres fous… Compétences
Personnalité, 3 Survie, 3
« Mourrez ! »
Déplacement, 1 Coutume, 1
Le Dévoreur plonge en avant et attaque. Perception, 3 Métier, 3
Compétences d’Armes
Se Battre ou être Mangé Morsure 3
Les compagnons sont tombés dans un piège, et doivent Déchiquetage 3
soit vaincre le monstre, soit mourir en essayant. Le com-
Capacités Spéciales
bat à venir est rendu plus compliqué encore par la nature
du terrain, mais les héros peuvent retourner cette caracté- Abomination (SR 16) Puanteur Fétide
ristique à leur avantage. Force Effroyable Voix Impérieuse
Grande Taille
• L’Obscurité : L’obscurité du Val des Os est trop pro-
fonde pour être naturelle. Les héros sans source de
lumière font leurs jets préliminaires pour gagner des
Avantages de Combat sous SR 18. Les héros qui pos- Armes :
sèdent des torches jettent leurs dés sous SR 16, puisque
la lumière ne perce les ténèbres que sur un ou deux
Arme Dégâts Taille Blessure Coup
mètres. Une source de lumière magique éclaire assez Précis
haut pour que les compagnons effectuent leurs jets Morsure 8 10 14 Perforation
avec un SR de 14 comme à l’habitude.
Déchiquetage 8 C 14 -
• Ameuter les Résidents : le Dévoreur est rejoint par
un Gobelin Affamé pour chaque héros dans la compa-
gnie (ou plus, si les héros sont particulièrement bons
en combat).

125
 Le Rire des Dragons

Armes :

Arme Dégâts Taille Blessure Coup

Précis
Morsure 1 10 -
Les Gobelins Affamés C
Couteau à
dents
3 C 14 -
Niveau d’Attribut
1
Endurance Haine Un Magicien Inattendu
10 2 Lorsque le Gardien des Légendes trouve le moment oppor-
tun, Gandalf et Balin arrivent pour aider la compagnie :
Parade Armure
ils ont quitté Erebor quelque temps après les héros lors-
3 2D
qu’ils ont compris qu’ils les envoyaient dans un piège. Le
Compétences Magicien gris a employé tous les tours à sa disposition
Personnalité, 1 Survie, 1 pour les rattraper au plus vite.
Déplacement, 3 Coutume, 0 Au moment où tout semble perdu, une lumière blanche
Perception, 1 Métier, 0 jaillit soudain et illumine l’horreur que sont le Dévoreur
Compétences d’Armes et son refuge cauchemardesque. Le monstre est frappé et
Couteau à Dents 2 aveuglé, et une voix terrible éclate pour encourager les
Morsure 1 compagnons : « Frappez maintenant ! Pendant qu’il est
faible ! Tuez la bête ! »
Capacités Spéciales
Pas de Quartier Vitesse du Serpent Le Dévoreur est Gravement Gêné en attaque comme en
défense. Si la compagnie ne parvient pas à l’abattre,
faites entrer Balin dans le combat, avec sa compétence
Hache ♦♦♦ ; il hurle le cri de guerre des Nains « Baruk
Khazâd ! Khazâd ai-mênu ! »

126

Après le combat, la compagnie apprend de la bouche
même de Gandalf qu’il sait que quelque chose de grave
se déroule à Dale, et que des forces sombres sont bel et
bien à l’œuvre. Il est avide d’apprendre tout ce que savent
les compagnons, entre autres ce qu’ils ont appris des
Gobelins et du Dévoreur.
Si la compagnie lui apprend qu’elle a entendu dire
qu’un Nazgûl avait pris part à l’affaire, Gandalf soupire
lourdement.
« Les Spectres de l’Anneau se sont donc tournés vers le
Nord une fois encore… et ont osé agir contre les royaumes
des Nains et des Hommes. Au moins, maintenant, nous le
savons ! Peut-être pouvons-nous leur tendre un piège, un de
ceux qui feraient hésiter le Seigneur des Ténèbres à utiliser
ses serviteurs les plus puissants pendant quelques années. »
Si on le lui demande, Gandalf confirme que le joyau des
Nains est bien l’Arkenstone. « C’est réellement le cœur de
la Montagne, et il a un pouvoir sur tous ceux qui y posent
le regard. Voler l’Arkenstone causerait une guerre dans
tout le Nord. »
Après ce conseil impromptu, Gandalf se redresse.
« Maintenant, retournez à Dale. Lorsque vous y serez, les
nombreux alliés secrets de l’Ennemi vous prendront pour
cibles… Mais le temps n’est pas encore venu pour le défier
au grand jour. Ayez les épaules solides en attendant, et
démasquez les traîtres ! Souvenez-vous que l’espoir arrive
à la dernière heure, sans qu’on s’y attende. »
– Acte Trois –
Un Accueil Chaleureux
Sur ces mystérieux derniers mots, le Magicien saute sur
son cheval et disparaît. Balin hausse les épaules.
« Le voilà reparti… Nous ferions bien d’en faire autant. »
Les compagnons découvrent vite que suivre le chemin
d’un Magicien est d’une praticité fabuleuse : il ne s’y
trouve plus le moindre danger.
Après deux semaines et 4 tests de Fatigue (SR 14), la capi-
tale du Nord apparaît enfin sur l’horizon. Le soir suivant,
les héros atteignent la Porte du Négoce.
À la Porte
En approchant, les compagnons attentifs pourront noter
qu’il y a bien plus de gardes qu’à l’accoutumée. Les héros
vivant à Dale reconnaissent les hommes fidèles à Jofur,
qui a pour ainsi dire remplacé le Roi à tous les postes de
127
Les Ombres du Nord
responsabilité. Si les héros sont des étrangers, Balin se
fera un plaisir de leur donner ces informations dans un
rapide murmure, avant d’atteindre le guichet.
Il y a encore peu de temps, des héros comme la compa-
gnie auraient passé les portes sans devoir montrer patte
blanche, en se contentant d’un salut de la main ou de
la tête (selon leur réputation dans la cité, bien entendu),
mais à présent, ils doivent s’arrêter au guichet comme
n’importe qui. Les gardes dévisagent les compagnons,
compulsent des feuillets, et enfin, leur responsable lève
la main et une dizaine d’Hommes armés approchent
des héros.
« Balin, fils de Fundin, ainsi que ses associés », annonce le
référent. « Vous êtes recherchés, accusés de meurtre et de
trahison. Nous vous demandons de nous accompagner. »
Les héros n’ont qu’un instant pour décider de leur réac-
tion. Balin – ce qui les surprend peut-être – se rend immé-
diatement et tend sa hache : il n’imagine même pas lever
une arme contre des Hommes de Dale. De plus, il fait une
confiance absolue à Gandalf et prend la dernière phrase
du Magicien pour une véritable promesse. Voyez les para-
graphes qui suivent, expliquant les répercussions des
choix des compagnons.
Se rendre
Si la compagnie choisit de se rendre aux gardes de la ville,
on leur retire toutes leurs armes et leur équipement. De
lourdes menottes de fer sont verrouillées autour de leurs
poignets, et ils sont emmenés au travers de la ville. Ils
passent une nuit inconfortable en cellule, et on ne leur
donne que de l’eau et du pain. Ils voient parfois passer un
garde, mais lorsque c’est le cas, l’homme refuse de leur
adresser la parole.
Allez Au Procès, page suivante.
S’Enfuir
Si les compagnons choisissent de fuir, ils abandonnent
Balin à son sort, et ce Méfait fait gagner au moins 1 point
d’Ombre. Les héros seront poursuivis et ils entendront
une cloche d’alarme rameuter les renforts.
Cette tentative de fuite peut être jouée comme une Action
Prolongée demandant 9 succès en Athlétisme ou en
Discrétion. Accumuler trois échecs, ou plus, et la compa-
gnie tombe nez à nez avec une troupe de gardes (un com-
mandant et au moins un garde par héros, voir page 46
d’Erebor).
 Le Rire des Dragons
Bien que la compagnie soit poursuivie pour de mauvaises
raisons, les gardes ne sont que des pions innocents. Tuer
l’un d’eux, même dans l’émotion d’un combat, est un
Méfait faisant gagner au moins 3 points d’Ombre.
Si la compagnie est submergée, elle est menottée et tirée
par des chaînes jusqu’au cachot où on l’enferme. Si les
héros réussissent leur évasion, alors un mystérieux cor-
beau les retrouve le lendemain. L’oiseau leur laisse une
note et s’envole sans attendre leur réponse. La petite mis-
sive apprend aux compagnons que Balin va être jugé pour
meurtre et qu’il sera sans doute condamné à mort. Le
mot presse les héros de revenir à Dale et de témoigner en
sa faveur.
Si la compagnie ne revient pas à Dale, une autre note
leur sera confiée de la même manière, où l’on peut lire :
« Regardez le mur sud juste avant l’aube, et cherchez-y une
lumière. Un ami vous y attendra. » Voir l’Acte Quatre – La
Cité des Clochers.
Combattre
Les héros qui tirent immédiatement l’épée contre les
gardes se verront affronter le commandant de la garde, et
deux gardes par héros. Après trois rounds de combat, un
autre commandant et d’autres gardes viennent prendre
le relais. Tôt ou tard, la compagnie se trouvera dépas-
sée et sans doute vaincue. Si les compagnons se rendent
avant d’être blessés ou avoir versé trop de sang pour être
128
épargnés, ils se retrouvent en cellule. Une fois retombée
la fièvre du combat, le Gardien des Légendes distribue les
points d’Ombre comme il se doit.
La compagnie veut sauver Dale des griffes de l’Ennemi,
mais les gardes de la cité ne font qu’obéir à des ordres
discutables, et ne servent pas l’Ombre.
Au Procès
Le matin suivant, juste après que les premiers rayons
de l’aube se soient glissés dans la cellule des héros, la
compagnie est emmenée, enchaînée, au Palais Royal de
Dale pour y être jugée. Au bout de la salle principale,
le Roi Bard trône sur un fauteuil sculpté, sa couronne
posée sur son front soucieux. Devant lui, sur le dais,
sont assis le thegn Jofur et le thegn Hakon, ainsi qu’un
panel d’autres nobles de moindre extraction. Une foule
s’est amassée là, et les badauds continuent d’arriver,
tandis que la rumeur du procès à venir court dans les
rues de la ville.
Balin est amené, plus lourdement chargé de chaînes que
les compagnons. Il a été frappé, et porte des traces de
coups. Son visage est encore plus sombre qu’à l’accou-
tumée. Lorsque le Nain prend place devant le dais, le
thegn Jofur jette un rapide regard sur Bard, comme s’il
attendait une réaction du Roi. Lorsqu’il comprend qu’il
n’y en aura pas, Jofur finit par se redresser pour lire les
charges retenues.

« Balin d’Erebor, et ses compagnons. Vous êtes ici chargés
sous les lois de Dale des crimes de trahison et de meurtre.
Vous avez volontairement et cruellement commis des
crimes néfastes au règne du Roi Bard, et blessé au cœur
le peuple de Dale, et les avez mis en danger à cause de
votre perfidie… »
Jofur s’arrête et compulse ses papiers. Il paraît très mal à
l’aise et dévisage les compagnons d’un air peiné. Il finit
par se reprendre, et ne laisse plus rien voir d’autre que son
habituel comportement hautain et précieux.
« Au nom du Roi bard, je vous informe de ces charges. Que
plaidez-vous ? »
Balin se contente de lever la tête et de regarder droit devant
lui. Il ne prononcera pas un seul mot de tout le procès. Le
seigneur Hakon se dresse à son tour.
« Tout ceci n’est qu’une farce ! Allez, Jofur, qu’on en
finisse ! Ils sont coupables, c’est évident ! Combien
de fois vous ai-je dit que cette bande de traîne-savates
devait au moins être chassée hors de nos murs ? Nous
sommes trop tolérants avec ceux de cette espèce… Des
Nains ! Des vagabonds ! Des étrangers ! Venus de l’Est,
qui plus est… »
Et il dévisage Jofur d’un air plein de sous-entendus.
La Litanie des Charges
À ce point du récit, tout ce que les compagnons ont pu faire
durant la campagne sera retourné contre eux. Ils ont été
espionnés par des agents du Mordor durant leur séjour à
Dale et Erebor. À chaque fois qu’ils auront pu être épiés en
public, ou que les espions auront pu les écouter ou les voir
lorsqu’ils se croyaient seuls, les agents de l’Ombre auront
retenu une preuve contre la compagnie. Le Gardien des
Légendes devrait toutefois faire attention, et n’avancer
que les informations auxquelles ces espions auraient
pu avoir accès. Mais les pouvoirs du Nazgûl dépassent
de loin ce qu’aurait pu accomplir un agent humain. Les
charges doivent être choquantes, et les plus belles actions
de la compagnie changées en actes répugnants. Faire réa-
gir les héros fait partie du plan monté contre eux. Voici
quelques suggestions :
L’Aiguille d’Argent : La compagnie est accusée d’avoir
détruit l’atelier de Kelda, ou pire, d’avoir causé sa mort.
Ils sont accusés d’avoir battu Vig ou de l’avoir tué, ainsi
129
Les Ombres du Nord
que Kasper ou Longo, le cas échéant. Si Maugor a été vu
en public, ils seront accusés d’avoir fait entrer un Orque
à Dale.
Entre le Marteau et l’Enclume : Si une bagarre a éclaté
au marché aux jouets, les compagnons sont accusés
d’avoir monté les belligérants les uns contre les autres.
Selon les choix faits durant cette aventure, ils seront décla-
rés traîtres aux côtés du seigneur Gunvar, ou de mèche
avec les assassins qui ont tué le noble Bardide.
Sous le Tertre : Si la cotte de mailles a été redonnée aux
Nains, les héros sont accusés d’avoir vendu (sans aucun
doute !) l’héritage du Roi Bard à un royaume étranger. Si
l’armure a disparu durant l’aventure, ils sont accusés de
l’avoir dérobée.
Laissez Dormir le Dragon qui Dort : Si la compagnie
n’a pas réussi à sauver le seigneur Elstan, ils sont accu-
sés de l’avoir fait disparaître. Si Skarf a été tué, ils seront
accusés de son meurtre. Et pour ajouter l’insulte à l’injure,
la compagnie est accusée de conspirer avec les Nains et
de s’être acoquinée avec un Dragon. À ces mots, des cris
étouffés montent de l’assistance.
En Eaux Sombres : Les héros sont accusés de la mort
d’Odvarr et/ou d’Orsmid ; d’avoir semé le trouble dans le
Quartier Elfe ; d’avoir volé des joyaux à Esgaroth ; d’avoir
vandalisé les pilotis de la ville et d’avoir caché des exilés
du Roi Elfe. Ces charges ne seront pas traitées à Dale, mais
elles sont tout de même présentées comme exemples du
comportement des héros.
Peut-être que les héros devront être retenus voire plaqués
au sol s’ils s’agitent trop en entendant ce tissu de men-
songes. Sur un simple signe de tête de Hakon, les gardes
n’hésiteront pas à assommer les plus récalcitrants.
Le Coup de Maître des Conspirateurs
Une fois la liste des méfaits des compagnons lue devant
le roi, le seigneur Hakon lance, en une dernière insulte :
« Et j’ai gardé le meilleur pour la fin, car je voulais que
nous sachions tous de quel bois sont faits ces gens, pour
comprendre leur infamie. Mon Roi, qu’il soit écrit dans les
registres que les complices de Balin, fils de Fundin, sont
accusés d’avoir assassiné Thrun, le fabricant de jouets et
l’ami de tous ! Il a été découvert devant son atelier il y a
deux jours, étranglé à mort ! »
 Le Rire des Dragons
La Triste Fin de Thrun
Le rapport sur la mort de Thrun n’a malheureusement
pas été exagéré. Le Nain a été tué par un agent du
Sorcier de Forod, afin d’aider Hakon à faire condamner
Balin pour trahison. Thrun, grand amateur d’échoppes
montées à la va-vite sur les trottoirs de la ville, n’a pas
été difficile à faire empoisonner par un faux marchand
de rue.
La bière droguée l’a asphyxié dès qu’il est rentré chez
lui, et sa mort a eu toute l’apparence d’un étrangle-
ment. Thrun n’est toutefois pas mort immédiatement,
et a réussi à regagner la rue pour tomber sur le sol à
quelques pas de sa porte, au milieu d’une petite foule. Il
a déliré durant ses derniers instants et appelé les compa-
gnons à l’aide plusieurs fois.
Dans la salle du trône, la foule est maintenant impression-
nante. Les voix qui en montent sont rageuses et assour-
dissantes. Les gardes serrent leurs rangs pour former un
cordon de sécurité entre les badauds et les accusés. Le sei-
gneur Hakon continue sans aucune pitié :
« Je ne porte aucune de ces accusations à la légère ! Thrun
a donné le nom de ses assassins dans son dernier souffle !
Dans son agonie, il a prononcé le nom de ces gens plu-
sieurs fois, et devant témoins !
« D’après mon enquête, il crève les yeux que ces aven-
turiers sans foi ni loi ont œuvré sous les ordres du Nain
Balin, afin d’affaiblir la couronne de Dale et de l’offrir à
Erebor ! Je préconise que lui et ses conspirateurs soient
emprisonnés à jamais, ou mieux, exécutés sur-le-champ !
Votre Altesse, que dites-vous ? »
Le Roi Bard reste morose et ne répond pas, comme si ses
pensées étaient ailleurs. Il finit par pousser un soupir et
dire aux compagnons :
« Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ? »
Valeur de Tolérance
Les héros n’ont, à présent, que leur réputation et leur intel-
ligence pour faire pencher la balance en leur faveur. La
Tolérance de Bard envers la compagnie est égale à la plus
haute valeur de Sagesse du groupe. Le jugement du Roi est
obscurci par son deuil, et peut-être par les sombres rets
130
Le Nazgûl est à l’Affût
Selon l’état d’esprit des joueurs, le Gardien des
Légendes peut décider de faire deviner la main du
Sorcier de Forod. Les héros peuvent sentir un courant
d’air glacé parcourir la salle du trône, ou voir du coin de
l’œil une silhouette noire, debout dans l’encadrement de
l’une des portes. Pour certains groupes, ces détails seront
de trop : pour d’autres, qui aiment que les choses soient
claires, ils seront appréciés.
de la magie du Spectre… mais Bard n’a pas perdu tout
sens commun. La Tolérance est augmentée du niveau de
Prestige à Dale, mais est réduit par le plus haut niveau de
Prestige à Erebor. L’assemblée de nobles ici présente se
méfie de leurs voisins du Nord, et de tous ceux qui sont
liés à leur royaume.
Présentations
Les héros n’ont pas besoin d’une présentation dans les
règles de l’art, mais ils peuvent toujours essayer d’adoucir
l’humeur du Roi (peut-être en rappelant à la cour tous les
bienfaits qu’ils ont apportés à Dale). Un jet de Courtoisie
fera l’affaire, à condition d’obtenir un succès supérieur ou
extraordinaire. La Tolérance sera augmentée de 1, en plus
des effets habituels des divers succès obtenus.
Interactions
Les compagnons doivent s’expliquer sur les charges rete-
nues contre eux. Voici quelques approches possibles, et
leurs résultats :
• Les héros argumentent qu’ils n’étaient pas présents à
Dale au moment de l’assassinat. Leur alibi est balayé
par Hakon et d’autres nobles, et la compagnie ne peut
fournir aucun témoin (« Gandalf le Magicien, dites-
vous ? Et bien s’il était avec vous alors, il ne l’est pas
maintenant. Il est parti ? Comme tout cela est pra-
tique ! »). Aucun jet de dés ne convaincra Bard.
• Rappeler la vérité crue : qu’un Nazgûl tente de voler
l’Arkenstone et veut provoquer une guerre entre Erebor
et Dale. Le résultat d’une telle tirade est tout simple-
ment le rire du seigneur Hakon, rapidement suivi par
les autres nobles. Le thegn a déjà réfléchi à ses argu-
ments, et la vérité n’éclatera ni ici ni maintenant.

• Les héros pourraient penser à faire venir des témoins,
mais le seigneur Hakon refuse de faire traîner le procès
en longueur pour traquer des « colporteurs de l’Est »
(Katun ou les membres de son groupe), ou encore des
« bricoleurs à la petite semaine » (Orsmid ou Magan).
Il va sans dire que le témoignage d’un Nain ne sera
jamais reçu.
• Si la compagnie pense à faire venir le seigneur Elstan,
alors Bard se redresse quelque peu. Si Elstan a survécu
à la chasse au dragon, il s’est retiré dans une maison-
nette à l’ouest de la cité. Le Roi fait signe à l’un des
gardes, et envoie chercher le vieux chevalier. Il lui fau-
dra deux heures pour arriver, tout au plus. Avec un peu
de chance, la cour attendra jusque-là. Si le seigneur
Elstan peut se porter garant pour la compagnie, son
témoignage compte pour deux succès en sa faveur.
Le meilleur atout des compagnons est de démontrer que
les charges sont fausses. Ils peuvent poser des questions à
Hakon sous Énigmes, pour chacune des accusations rete-
nues contre eux, et pointer des incohérences ou prouver
que les informations détenues par Hakon ne peuvent venir
que d’une source surnaturelle.
Balin ne dira rien pour se défendre ou défendre la compa-
gnie, mais n’empêchera personne ne parler.
Le Jugement
Tôt ou tard, le Roi Bard lève la main. Il en a assez entendu
et se lève pour prononcer son jugement. Déterminez le
nombre de succès obtenus :
0-2 (Succès limité) : « Vous êtes coupables des charges
entendues ici. Vous serez exécutés demain matin, comme
traîtres et criminels. » Voir Les Geôles, ci-contre.
3-6 (Succès) : « Qui suis-je pour juger des détours du cœur
des hommes et des femmes. Vous ne serez pas exécutés
pour vos crimes, si toutefois ce sont des crimes. Je ne m’en
soucie goutte. » Il se tourne vers le capitaine de la garde :
« Amenez-les aux geôles, et laissez-les là, hors de ma vue. »
Voir Les Geôles, ci-contre.
7+ (Succès supérieur) : « Je ne saurais me prononcer sur
votre culpabilité. Toutefois j’assure que le trouble naît bel
et bien dans votre sillage. Je vous exile de ma cité, pour
une période d’un an et d’un jour. » Il se tourne vers le capi-
taine de la garde. « Escortez-les jusqu’à la Porte du Négoce
et faites savoir au guichet que s’ils reviennent, leur châti-
ment sera la mort. » Voir Exilés de Dale ! page 133.
131
Les Ombres du Nord
Si le roi Bard condamne Balin et la compagnie à mort,
alors Hakon se rengorge. Il a mené à bien la mission
confiée par son maître.
Si la compagnie est condamnée aux geôles, ou exilée,
Hakon fait moins le faraud. Il quitte la salle sur un dernier
« je n’ai pas dit mon dernier mot ! ».
Le thegn Jofur fait un signe de tête à la compagnie lors-
qu’elle est escortée hors de la salle du trône, pour lui mon-
trer tout son soutien.
Le Plaidoyer de Jofur
Il est possible que la compagnie accompagne Balin dans
son silence buté. Dans ce cas, Jofur s’approchera d’eux et
leur dira avec passion :
« Ce sont vos vies qui sont en jeu ! Vous DEVEZ
convaincre le Roi ! Vous ne repartirez pas blan-
chis, mais évitez au moins la hache du bourreau !
Défendez-vous ! »
Cela prouvera au moins aux joueurs que Jofur n’est pas
le méchant de l’histoire, et le moment est sans doute bien
choisi pour leur redonner un peu d’espoir.
Les Geôles
Après le procès, les gardes accompagnent les héros et
Balin hors de la salle du trône et du palais, à la pointe
de la lance s’il le faut. Ils sont vite cachés aux yeux de la
foule et amenés aux geôles, les oubliettes les plus pro-
fondes de la ville. Les marches sont innombrables, et les
compagnons savent qu’ils s’enfoncent très loin sous terre.
Certains joueurs pourraient apprécier d’essayer de tenir
compte des détours, tournants et volées de marches par
lesquelles ils passent.
Enfin, les prisonniers et leurs geôliers atteignent un cor-
ridor étroit, flanqué de portes de fer et de bois épais, aux
murs de pierre glacée. Une des portes est ouverte, et montre
une cellule obscure et froide. La compagnie y est poussée
sans ménagement, et la porte est refermée derrière eux
avec un bruit sourd et le cliquetis de la serrure. Les gardes
emmènent Balin avec eux et repartent aussitôt.
Le temps s’écoule lentement. Une petite grille de fer fixée
dans la porte ne laisse voir rien d’autre que la portion
congrue d’un corridor éclairé par des torches. Balin est
visiblement retenu prisonnier ailleurs : même si les héros
 Le Rire des Dragons
l’appellent, ils n’obtiennent aucune réponse. Une goutte
d’eau tombe avec application et régularité, et les sons loin-
tains des gardes qui vaquent à leurs occupations sont les
seules distractions des héros.
S’échapper ?
Dans les heures les plus noires de la nuit, le thegn Jofur
apparaît soudain devant la petite grille de fer. Il semble
extrêmement nerveux et fait voir aux héros qu’il tient la
clef de leur cellule ; afin de leur faire comprendre qu’il
veut leur parler, et qu’il préférerait ne pas être attaqué une
fois le battant déverrouillé.
« Écoutez ! Nous avons peu de temps. Vous devez prendre
par la gauche. Suivez le couloir, longez la salle de garde. Ils
dorment tous, je leur ai donné du vin drogué ! Prenez le pas-
sage sur la droite et montez deux volées de marches. Vous
arriverez au canal : sur le quai, vous trouverez un canot, ou
bien nagez ! Allez, avant l’aube et regardez la lumière sur le
mur sud… Il vous aidera ! Filez ! Je dois retrouver Balin. »
Et sur ce, Jofur ouvre la porte.
Les Ombres du Nord
Une fois les compagnons dans le couloir, Jofur leur tend
un paquet contenant du pain et une flasque. Le baluchon
peut aussi, au besoin, contenir quelques armes basiques
comme des dagues ou des couteaux, mais alors que le
thegn va lâcher le sac, les torches baissent soudain d’in-
tensité et l’air se fait glacial. Jofur laisse tomber la sacoche
132
et la bouteille se brise sur les pierres. Du vin rouge tache
les dalles du couloir. « Allez ! Allez ! Fuyez, vite ! »
Au bout du couloir se tient une silhouette encapuchon-
née, tenant une épée rouillée dans sa main recouverte
de fer. Une aura de terreur brute monte de l’apparition
silencieuse et l’air vibre d’un feu noir tout autour d’elle.
Chaque compagnon fait un test de Peur SR 18 (dû à sa
nature d’Abomination, et augmentée par les circonstances
de la rencontre) ; si ce jet est raté, le compagnon perd son
sang-froid (voir Livre de Base page 153).
Jofur, les yeux emplis de terreur, fait signe aux compa-
gnons de s’enfuir. « Fuyez, pauvres fous ! » Il tire son épée
et décroche une torche du mur. Alors, avec le cri de guerre
de ses ancêtres Orientaux, il charge le Nazgûl. Il est temps
de partir.
La Sortie !
Les instructions de Jofur sont précises, et si les compa-
gnons les suivent, ils peuvent s’échapper des geôles par le
canal souterrain. Une vieille barque est amarrée au quai.
Le Gardien des Légendes peut ajouter des complications
à sa discrétion, au cas où la fuite des héros lui semblerait
trop simple :
• Les héros doivent réussir des jets de Discrétion pour
échapper aux gardes.
• Les instructions de Jofur ont été entendues dans la pré-
cipitation : les héros doivent faire des jets d’Explora-
tion pour retrouver leur chemin.

• Le Nazgûl décide de les suivre dans les tunnels. Le Gar-
dien des Légendes demande aux joueurs de faire des
jets d’Athlétisme pour éviter les gardes qui se joignent
à la poursuite ; d’Énigmes pour choisir le bon che-
min dans le labyrinthe ; d’Athlétisme encore pour
semer le Nazgûl… Si la compagnie s’échappe, ce sera
d’un cheveu.
La Compagnie Reste
Des compagnons exceptionnellement courageux pour-
raient refuser d’abandonner Jofur à son sort. Qu’ils
n’oublient pas, toutefois, qu’ils n’ont ni armes ni
armures. Ils ne pourront jamais vaincre le Spectre, et
le couloir est de toute façon si étroit qu’ils ne pourraient
pas réellement aider le thegn. Jofur les supplie encore
de fuir.
Si la compagnie insiste pour prendre part au « com-
bat », peut-être armée de torches, alors le Gardien
des Légendes pourrait leur offrir une petite victoire :
le Sorcier recule d’un pas, et Jofur ainsi que les héros
pourraient mettre ce temps à profit pour se sauver. Jofur
finit par prendre un autre chemin que les compagnons,
en expliquant qu’il doit retrouver Balin.
Si les héros continuent le combat, le Sorcier de Forod
lâche alors toute sa puissance sur eux (voir à partir de
la page 142). Après tout, il était venu les tuer dans
leur cellule. Jofur meurt, et la plupart des compagnons
avec lui.
Balin peut aussi faire une soudaine apparition, s’étant
libéré seul de sa prison et ayant récupéré quelques épées
sur les gardes endormis, ce qui donne aux héros une
chance de couvrir leur fuite. Tôt ou tard, la compa-
gnie devra fuir comme Jofur le lui avait demandé, et le
Nazgûl sera à leurs trousses.
Dans l’optique surréaliste où les héros seraient sur le
point de vaincre le Sorcier de Forod, le Spectre ne se
laissera pas détruire ici. Il se fond dans les ombres, se
retire et préparera la suite de son plan.
133
Les Ombres du Nord
Exilés de Dale !
Si la compagnie a été assez chanceuse pour obtenir ce
jugement, des gardes l’escortent dans les rues de Dale.
Alors que l’escorte avance, certains gardes quittent le
groupe et sont remplacés par d’autres. Des héros atten-
tifs finissent par comprendre qu’ils sont maintenant
entourés par les hommes de Jofur. Il n’y a par contre
aucun signe de Balin, parti avec une autre escorte, pour
suivre un autre chemin.
Le thegn Jofur rejoint le groupe au moment où il approche
des portes de la ville. Alors que le thegn fait une longue
diatribe bien plate sur la sentence particulièrement clé-
mente du Roi pour des crimes aussi atroces, il glisse un
bout de parchemin à l’un des héros. On leur rend leurs
armes, armures et matériel, puis, une fois qu’ils ont passé
les portes, le capitaine de la garde leur répète la sentence
de Bard, qui leur interdit de revenir à Dale avant un an et
un jour sous peine de mort.
Lorsque les héros regardent le parchemin glissé par le
thegn, ils y lisent : « Cherchez une lumière sur le mur sud,
juste avant l’aube. Un ami vous y attendra. »
– Acte Quatre –
La Cité des Clochers
Les compagnons se trouvent maintenant au pied des
murailles sud de Dale. Juste avant l’aube, ils voient effec-
tivement une petite lueur rougeoyante en haut du mur.
Lorsque les héros approchent, ils sont accueillis par une
odeur familière : l’herbe à pipe fumée par un certain magi-
cien bien connu des compagnons. Gandalf est assis en
haut de la muraille, et pousse du pied l’extrémité d’une
échelle de corde. « Je commençai à croire que vous n’arri-
veriez jamais ! », dit-il pour tout salut.
Une fois montés en haut du mur, les héros peuvent racon-
ter ce qu’ils ont subi. S’ils ont vu le Sorcier de Forod, alors
Gandalf hoche gravement la tête.
 Le Rire des Dragons
« Dale et Erebor vont traverser une très rude épreuve.
Smaug rirait, de voir la Cité et la Montagne s’entre-déchi-
rer. Nous ne pouvons qu’espérer contrecarrer les plans de
l’ennemi. »
Gandalf les presse de retourner à Dale et de s’y faire par-
ticulièrement discrets. Il affirme aux héros que la ville
compte de nombreux amis, et qu’ils trouveront l’aide
dont ils ont besoin. Lorsqu’ils seront prêts, ils devront
rejoindre Erebor.
« Allez ! J’ai maintenant un Nain à retrouver. Soyez pru-
dents, mes amis. »
Plus vif que le vent, Gandalf quitte les compagnons au
moment même où le soleil se lève.
Droit vers Erebor !
Après leur entrevue avec Gandalf, les compagnons pour-
raient décider de filer directement sur le Mont Solitaire.
Cela semble peu probable, vu que les héros sont éreintés
et ne sont pas préparés pour le voyage. Mais un groupe
déterminé, ou téméraire, ou encore vivant à Erebor,
pourrait tenter sa chance. Dans ce cas, passez directe-
ment à l’Acte Cinq – Informations Précieuses.
134
Faire le Point
Ce moment de l’aventure est sans aucun doute le point
culminant de la carrière des héros, et il serait prudent
de se poser un moment pour examiner la situation sous
toutes ses coutures.
• La compagnie n’a sans doute pas mangé depuis au
moins une journée. Chaque héros gagne un point de
Fatigue, deux s’il a dû nager dans la rivière. Les com-
pagnons ne récupèrent aucun point d’Endurance ou
de Fatigue tant qu’ils n’ont pas fait un repas copieux
et trouvé un endroit où dormir sur leurs deux oreilles,
ainsi que des vêtements secs.
• Ils ont été trahis, et même le Roi semble les avoir décla-
rés ennemis de la couronne. Chaque héros fait un jet de
Sagesse SR 16 et doit le réussir sous peine d’être Mélan-
colique jusqu’à ce que leur cause ait été défendue.
• Ils ont besoin d’armes, d’armures et d’équipement.
Si les compagnons n’ont été qu’exilés, ils ont toujours
leur matériel, mais il serait sage de laisser de côté tout
équipement distinctif, et de trouver des pièces plus
simples et passe-partout.
• Et enfin, une fois que la compagnie aura repris ses
esprits, ses forces et sa dignité, elle pourra partir
pour Erebor.

Le but de ce chapitre est de proposer la liste des personnages
et des lieux où les compagnons pourraient aller chercher
de l’aide. Interagir avec les personnalités déjà rencontrées
peut aussi permettre aux héros de se rendre compte de tout
ce qu’ils ont accompli durant les aventures précédentes, et
leur redonner confiance : la vérité se fera entendre.
Comme seule la compagnie sait qui elle ira voir en pre-
mier, le Gardien des légendes devra tisser un réseau de
visites secrètes à Dale en utilisant la trame proposée. Les
héros partent du mur sud, juste à côté du Parc.
La Discrétion est de Mise
La compagnie doit faire tout un circuit à Dale, mais elle est au
mieux exilée, au pire, fugitive. Les héros ne doivent pas attirer
l’attention des gardes. Heureusement, la Cité des Clochers
reste la capitale du Nord et elle abrite bien trop d’habitants
pour que les gardes puissent surveiller tout le monde.
• Lorsque les héros quittent un quartier pour un autre,
faites-leur faire des jets de Discrétion ou d’Énigmes.
Un héros qui obtient un succès supérieur peut retirer
un échec d’un autre héros ; un succès extraordinaire
annule deux échecs. Si la plupart des héros réussissent
leur jet, ils quittent le quartier sans encombre : s’ils ont
plus d’échecs que de réussites, ils ont été vus.
Un Gardien des Légendes généreux pourrait affirmer que
la première patrouille rencontrée est constituée d’hommes
de Jofur. Ils feront un clin d’œil aux compagnons, leur
diront d’être plus discrets et reprendront leur route en glis-
sant un petit « ce ne sont pas ces fauteurs de troubles que
nous cherchons ».
Si le Gardien des Légendes n’est pas de cette nature, les
gardes seront alertés et la seule solution pour la compa-
gnie sera de fuir. Une tentative de fuite peut être résolue
comme une Action Prolongée sous Athlétisme. Chaque
héros obtenant 5 succès échappe aux gardes. Un compa-
gnon qui n’obtient pas ces 5 succès en huit jets de dés est
jeté dans les geôles et ne participera plus à l’aventure tant
qu’il n’en sera pas sorti… si jamais il y arrive.
La Voie de l’Enclume
(L’Atelier de Thrun)
La compagnie pourrait vouloir jeter un œil à l’atelier de
Thrun pour savoir ce qui s’y est réellement passé. De l’ex-
térieur, rien ne semble contredire ce qu’a décrit le seigneur
Hakon. Thrun est bel et bien mort, et son atelier est fermé.
135
Les Ombres du Nord
Rumeurs dans la Ville
Les compagnons sont connus des citadins, et leur pro-
cès a causé diverses réactions. Alors qu’ils parcourent la
ville, les héros peuvent entendre ce qui suit :
• Le choc d’apprendre que les compagnons Balin sont
des traîtres !
• Le choc d’apprendre que le Roi Bard a fait empri-
sonner ou exécuter les héros.
• Des mises en garde contre les dangers de la vie
d’aventurier.
• Des conseils pour garder profil bas pour les semaines
qui viennent.
• Tout cela prouve bien la vilenie des Nains et de tous
les étrangers, d’ailleurs.
• La guerre est inévitable !
• Des citadins se demandent s’ils doivent faire leurs
bagages et partir.
• Les jours heureux ont toujours une fin, et la guerre
finit toujours par revenir.
Si les compagnons tentent d’ouvrir la porte, ils la trouvent
verrouillée par un solide cadenas de fabrication naine.
Déverrouiller le cadenas demande un jet d’Artisanat
SR 14 pour les Nains, SR 18 pour les autres. Il y a toutefois
une autre façon d’entrer : l’atelier est situé à un coin de
rue, et l’un de ces deux passages est une ruelle discrète.
Un compagnon décidé pourrait se faufiler par l’une des
fenêtres (un simple jet d’Athlétisme suffit).
Une fois à l’intérieur, le héros trouve ces objets :
Quelques commodités. Thrun aimait se nourrir de
plats déjà préparés, vendus au marché, et ne gardait que
peu de denrées chez lui. Toutefois il disposait d’une petite
chambre au-dessus de son atelier, où se trouvent un lit et
un coffre doté de quelques couvertures et d’une paire de
capes de voyage (dont on peut retirer la fibule). Les héros
peuvent rester dormir ici.
Des oiseaux mécaniques. L’atelier de Thrun regorge de
ses créations, à divers stades de réparations ou de créa-
tion. Les compagnons peuvent prendre un moment pour
remonter plusieurs oiseaux mécaniques : avec un jet
d’Artisanat SR 16, un héros peut faire voler l’un de ces
oiseaux jusqu’à l’un des compagnons tout en portant une
note ou un très petit objet sur une distance de 80 mètres,
 Le Rire des Dragons

ou bien encore rameuter une volée d’oiseaux mécaniques.

Lorsque la volée est activée, elle ne volera pas très loin
mais détournera l’attention de n’importe qui. Un com-
pagnon peut l’activer comme une action de combat et
rendre tous les ennemis Relativement Gênés pour les deux
rounds qui suivent.
Des feux d’artifice. Un coffret, tout en haut d’une éta-
gère, contient une petite collection de feux d’artifice.
Les héros qui veulent s’en servir en combat peuvent les
employer de différentes façons. Voir l’encadré ci-contre.
Des armes. Les héros ne trouveront pas un arsenal dans
l’atelier. Ils pourront toutefois prendre certains outils de
Thrun, comme des burins qui peuvent servir de couteaux.
En cherchant bien, ils peuvent même mettre la main sur
deux petites haches.
Des preuves. Si les compagnons fouillent l’atelier,
ils trouvent des preuves que Thrun s’est battu contre
quelqu’un : on a renversé des chaises et renversé des
outils. Un succès supérieur ou extraordinaire en Fouille
(ou un jet supplémentaire d’Énigmes) suggère une tout
autre version : Thrun était seul, et il a mis à sac son ate-
lier dans les affres de son agonie douloureuse. Parmi
les débris d’objets mécaniques brisés, gît une dernière
preuve : une coupe d’argent, celle que Thrun utilisait pour
aller acheter sa bière aux vendeurs de rue.
Utiliser les Feux d’Artifice en Combat
Des héros inventifs (ou désespérés) peuvent vouloir uti-
liser les feux d’artifice contre leurs ennemis. Le moyen
le plus évident est d’en allumer la mèche et de jeter l’ex-
plosif entre les jambes des assaillants. Le reste est à la
discrétion du Gardien des Légendes, mais il existe trois
autres techniques possibles :
• Un héros en position arrière peut jeter une grappe de
feux d’artifices vers l’ennemi en utilisant les règles
des attaques de jet, au moyen de sa compétence
d’armes Dague. Si le héros réussit son jet, l’explo-
sion cause 8 points de dégâts, 12 sur un succès supé-
rieur et 16 sur un succès extraordinaire. Toutefois,
sur un C, le feu d’artifice explose dans la main
du héros et c’est ce dernier qui encaisse les dégâts.
• S’ils sont employés pour distraire l’ennemi, ce der-
nier doit faire un jet de Métier (SR 16). S’il le
rate, il est Relativement Gêné pour le round qui suit.
• Des feux d’artifices explosant près d’un ennemi
ayant Peur du Feu peuvent le terrifier.

La Pierre Brisée
Les héros pourraient se souvenir de la caserne réquisition-
née par Longo et ses hommes, surtout s’ils ont trouvé l’en-
trée secrète. Malheureusement, le bâtiment est déjà à moi-
tié effondré et dans un état encore plus dramatique que la
dernière fois que la compagnie l’a vu. Il peut encore servir
de cachette, mais n’offrira rien de mieux qu’un endroit
pour se reposer quelque temps.

Le Parc (Katun)
Si les héros partent directement vers l’aire où ont été dres-
sées des tentes et des huttes de fortune, au pied du mur
sud, ils n’auront pas besoin de faire des jets de dés pour
échapper à la vigilance des gardes : l’heure est trop mati-
nale. Katun et ses marchands sont déjà debout. Katun
prépare le petit-déjeuner : un thé si fort qu’il en est noir,
du pain azyme et du miel. Elle se trouve devant sa grande
tente violette, qui lui sert aussi d’échoppe.

136

Si les héros ont de bonnes relations avec les Orientaux,
alors Katun piochera des vêtements dans son stock de
belles étoffes exotiques. Si c’est le cas, les compagnons
peuvent lancer deux dés d’Énigmes ou de Discrétion
lorsqu’ils passent d’un quartier à l’autre, et gardent le
meilleur résultat. Si Katun est redevable aux héros, si par
exemple ils lui ont sauvé la vie ou son commerce durant
leurs aventures, elle leur offre des armes (des épées
courbes, des dagues à la poignée étrange et des arcs de
bois sombre).
Si les compagnons parlent du Nazgûl à Katun, elle hoche
la tête. Elle a assez vu et entendu de choses étranges dans
les rues de Dale pour être persuadée qu’un émissaire
du Seigneur Noir se trouve ici. Elle pourra expliquer aux
héros que ces créatures ont rongé sa terre natale, montant
les frères contre les frères et les sœurs contre les sœurs.
Son passé semble trop douloureux pour qu’elle en dise
beaucoup plus, mais elle affirme que oui, Dale est bel et
bien en grand danger si un Spectre est présent. Katun est
assez maligne pour conseiller vivement à la compagnie de
faire le tour de ses alliés dans la cité.
Quartier Résidentiel (Domi)
Si les compagnons cherchent Domi, le Nain lettré des
Montagnes Bleues, ils passeront par le quartier résiden-
tiel (voir Sous le Tertre page 43). Le Nain est revenu de
l’Ouest et réside dans une petite maison proche du quar-
tier général des gardes de la ville. Si la compagnie parvient
à approcher de sa porte, Domi sera choqué de les voir en
137
Les Ombres du Nord
personne, mais écoutera tout ce qu’ils ont à dire. Il a suivi
toute l’affaire de très près et pense que c’est une machina-
tion. Domi ne sait rien de mieux que de vagues rumeurs
parlant de forces obscures qui parcourent Dale, cherchant
à attirer la ruine sur tous.
Domi peut offrir ce qui suit à la compagnie :
Un peu de confort. Le lettré ne garde guère de provi-
sions chez lui, mais il tout de même du pain, de la viande
et des boissons. Il peut préparer un repas copieux pour
une personne (voir Faire le Point, page 134), ou bien peut
partager ces provisions entre les héros. Cette solution ne
les rassasie pas, mais renforce les liens de la compagnie.
Augmentez la réserve de Communauté de 1 point.
Des armes. Si les compagnons sont réellement à court
d’armes, Domi leur donne celles qu’il porte à sa ceinture,
une épée courte de belle facture et une dague. Si les héros
lui en demandent plus, le Nain refuse catégoriquement :
il refuse de prendre le risque d’acheter des armes pour la
compagnie.
Des papiers. Domi peut écrire une lettre d’introduction
pour les héros. S’ils la présentent aux portes d’Erebor, ils
pourront entrer (voir La Porte Principale, page suivante).
Un cadeau digne d’un roi. Si le Gardien des légendes
trouve que les compagnons ont su convaincre Domi
qu’ils tiendront tête à l’ennemi qui rôde dans le Nord,
alors le Nain soupire comme s’il venait de prendre une
décision difficile. Il manipule un mécanisme caché qui
 Le Rire des Dragons

ouvre aussitôt une porte dissimulée, puis descend une
petite volée de marches après avoir fait signe aux héros
de l’attendre là. Lorsqu’il remonte, Domi tient la Cotte de
Mailles d’Argent entre ses mains ! « C’est à moi qu’on a fait
confiance pour la garder, afin que j’en apprenne plus sur
son histoire. Mais mon cœur sait que le temps de l’étude
est passé, et qu’il faut agir. Prenez-la. » (Voir page 44 pour
les enchantements de l’armure.)
Les Quais (La Maison de Balin)
Sur les quais, la petite maison de Balin est gardée en per-
manence. Si les héros osent s’en approcher, ils doivent
faire deux jets pour éviter les patrouilles (un pour entrer
dans le quartier, et l’autre pour approcher de la mai-
son). N’importe quel compagnon Suspicieux, Circonspect
ou Prescient comprend que s’ils tentent d’entrer dans la
demeure sans distraire les gardes, ils seront arrêtés sans
sommation. Si c’est la première fois que les héros se font
arrêter, faites jouer Le Procès, plus haut. Ceux qui par-
viennent à se faufiler sans se faire voir comprennent que
l’endroit a été mis sens dessus dessous, et qu’on a emporté
tout ce qui pouvait servir de preuve.
La Maisonnette d’Elstan
Les héros doivent quitter la ville pour atteindre la mai-
sonnette du vieux chevalier. Elstan est heureux de voir
les compagnons, qui lui ont tout de même sauvé la vie
lorsque les Nains l’avaient laissé pour mort. Aucune
rumeur ne le fera jamais changer d’avis sur la nature des
compagnons. Il les presse de rester prudents, mais change
soudain d’avis et les supplie de sauver Dale. Les larmes
aux yeux, il leur offre toutes les armes et armures en sa
possession, et leur confie un jeton qui leur permettra
d’entrer en Erebor. Le jeton est un vieux gage d’amitié, et
Elstan ne sait pas s’il sera pris en considération, encore
moins si ce n’est pas lui en personne qui le présente, mais
il ne peut rien faire de mieux.
Les héros gagnent les avantages suivants :
Du repos. La maisonnette est trop petite pour que les
héros puissent y dormir à l’aise. Elstan peut leur donner
quelques vêtements de rechange, et il a assez de nourri-
ture pour faire un repas copieux pour une personne. Les
héros peuvent aussi partager la nourriture. La première
fois qu’ils agissent de la sorte, les compagnons ajoutent
un point à la réserve de Communauté. La deuxième fois
produit assez de nourriture pour que chaque héros mange
à sa faim.
Des armes. Elstan garde un assortiment d’armes per-
sonnelles ainsi qu’un stock d’armes mises de côté, qu’il
a gagnées ou qu’on lui a offertes durant sa carrière. Elles
sont rangées dans des chiffons huilés à l’intérieur d’un
grand coffre dans sa cuisine. Les armes en question sont
laissées à la discrétion du Gardien des Légendes, mais il
est probable que les héros pourront, ici, se réarmer de
pied en cap.
Des papiers. Le jeton donné par Elstan permet aux héros
d’entrer en Erebor.

Le Palais Royal (Roi Bard)

Les héros exilés ou fugitifs ne pourront jamais atteindre le palais. S’ils tentent de s’y rendre, ils seront immédiatement
arrêtés. Oublieux du risque encouru, des compagnons très expérimentés pourraient arguer que s’ils voient le Roi en face-à-
face, tout serait enfin expliqué.

Si les héros ont de solides liens avec Bard, cela pourrait se défendre mais le Roi Bard n’est pas dans son état normal actuel-
lement. Durant toute la durée de cette campagne, il s’est fait distant, comme s’il savait son royaume menacé sans savoir
de qui se méfier. Il aura besoin de plus que des belles paroles pour changer d’avis, et les compagnons devront lui fournir des
preuves solides de la présence du Nazgûl ou de leur innocence.

Le Gardien des Légendes peut exploiter leur décision de nombreuses façons. Par exemple, si le thegn Jofur est en vie (si les
héros ont été exilés ou ont fui les gardes sans jamais aller au procès), alors le Sorcier de Forod attaque pendant que les
compagnons exposent leur affaire au roi. Cette agression donnera une autre occasion à Jofur de se sacrifier héroïquement
pour que les héros et le Roi rejoignent Erebor sans être poursuivis.

138

– Acte Cinq –
Informations Précieuses
Cette partie de l’aventure part du principe que d’une
façon ou d’une autre, les héros ont récupéré ce qui leur a
été volé : leur dignité, du moins, si ce n’est leurs armes et
leur équipement. Ils sont maintenant prêts à se rendre en
Erebor, et avertir Dáin que le Sorcier de Forod cherche à
faire main basse sur l’Arkenstone.
Pendant ce temps-là…
Que les héros aient vu le Roi ou non, Bard a suivi de près
les faits et gestes de la compagnie. Lentement, le Tueur de
Dragon sort de sa torpeur. Il le fait pour plusieurs raisons,
selon les réussites obtenues par la compagnie. Peut-être
a-t-il été visité par Gandalf et Balin, en secret, venus l’aver-
tir du danger imminent, ou peut-être reste-t-il plus de lui-
même qu’il n’y paraît, ou bien encore a-t-il saisi ce qui se
trame sans l’aide de personne. Ce qui compte ici, c’est que
Bard se dirige vers la Montagne, accompagné d’un petit
groupe, afin de discuter avec le Roi Dáin, et qu’il part à
peu près au même moment que les héros. Mais le Tueur
de Dragon va-t-il rencontrer son vieil ami en bouillonnant
de rage, l’accuser de trahison, ou est-ce la sagesse qui le
pousse à faire cette visite ? C’est eu Gardien des Légendes
d’en décider, selon le portrait qu’il a brossé du roi pen-
dant toute la campagne.
Entrer en Erebor
Il y a deux façons d’entrer en Erebor : par la porte princi-
pale, ou l’entrée secrète.
La Porte Principale
Les guerriers de la Garde de Pierre de Dwalin gardent
l’entrée d’Erebor. Un Nain peut entrer sans montrer
patte blanche, et un Nain avec un Prestige d’au moins
4 peut faire entrer avec lui les compagnons qu’il désire.
Les étrangers devront par contre se présenter et justifier
de leur identité et expliquer ce qu’ils viennent faire à
Erebor. Ils peuvent se voir refuser l’accès, par exemple
s’ils sont connus comme exilés ou fugitifs de Dale. Cette
décision n’est pas forcément définitive. Le jeton d’Els-
tan permet à la compagnie d’entrer, ainsi que la lettre
de Domi. Dans l’un de ces deux cas, les héros seront
présentés au plus vite devant Dwalin, qui organisera
leur visite à Erebor.
139
Les Ombres du Nord
Si les héros pensent que leurs bonnes actions et leur noto-
riété leur donneront accès au Roi, ils peuvent demander
une audience. Une compagnie qui a effectivement beau-
coup aidé les Nains sera reçue sans souci, mais il faudra
tout de même que les héros convainquent Dwalin de l’ur-
gence de voir le Roi en personne. (Voir Le Guerrier Entêté,
ci-dessous.)
Se Faufiler par la Porte Principale
Les héros peuvent tenter d’autres façons, plus élaborées,
d’entrer dans Erebor. Peut-être que Katun doit y livrer
des étoffes et que les compagnons pourraient se dissimuler
dans les marchandises ? Ou encore les compagnons pour-
raient, s’ils sont amis avec d’autres marchands, demander
à être envoyés à Erebor dans un tonneau de grain ou de
pommes. Dans ce cas, une fois les héros sous la Montagne,
faites jouer Trouver le Chemin, page suivante.
L’Entrée Secrète
La compagnie pourrait avoir eu vent d’un chemin dérobé
menant en Erebor. Peut-être que la fissure creusée pour
Niping et ses acolytes n’a pas encore été rebouchée ? Ou
que les héros connaissent l’existence de la porte arrière
(toutefois, ils auront besoin d’un allié déjà dans la place
pour leur ouvrir la porte, ou être en possession de la Clef
d’Erebor, ce qui semble aussi probable que d’y venir à dos
de Dragon).
Une fois sous la Montagne, les héros doivent trouver le
Roi Dáin. Voir Trouver le Chemin, page suivante.
Le Guerrier Entêté
Si la Garde de Pierre a stoppé la compagnie avant qu’elle
entre, ou les a surpris à fouiner un peu partout, elle escor-
tera les compagnons jusqu’à Dwalin. Le vieux guerrier
est Méfiant : la Tolérance de la rencontre est égale à la
Vaillance la plus basse du groupe (modifiée par le Prestige).
 Le Rire des Dragons
Si Dwalin a un passif négatif avec les héros, (voir page 62
et la section ci-dessous), sa Tolérance est réduite de moitié,
arrondie à l’inférieur.
Présentations
Les héros voudront sans doute se présenter à Dwalin,
même si le Nain a déjà entendu parler d’eux. Si les com-
pagnons ont été amenés devant Dwalin par la Garde
de Pierre, même un jet réussi compte comme un échec.
Dwalin ne les voit que comme de potentiels criminels et
conspirateurs.
Interactions
Dwalin sait que le Roi Bard est actuellement en pleine réu-
nion secrète avec le Roi Dáin, mais il ignore de quoi ils dis-
cutent. Voici quelques approches que la compagnie pour-
rait tenter pour persuader le Nain qu’ils sont en Erebor
pour une affaire de la plus haute importance.
Le Roi Bard a été utilisé ! Les compagnons tentent de
convaincre Dwalin que les Hommes de Dale ont été tou-
chés par l’Ombre. Faites faire des jets de Persuasion.
Le Roi Dáin est en danger ! Convaincre Dwalin sera
plus difficile. Faites faire un jet de Présence SR 18.
Le Nazgûl cherche l’Arkenstone ! Chacun sait que le
joyau d’Erebor est en sécurité dans la tombe de Thorin.
Convaincre Dwalin du contraire demande un jet de
Persuasion SR 18.
140
Nous sommes attendus ! Dáin n’a strictement rien dit à
ce sujet à Dwalin, mais tant que les compagnons se sont
présentés avec franchise à la porte principale, il suffit d’un
jet réussi de Courtoisie.
Issue de la Rencontre
0-2 (Succès limité) : Dwalin ne sait pas quoi penser de
la compagnie, mais une chose est sûre, il ne les laissera
pas voir Dáin dans l’immédiat. Il demande à la Garde de
Pierre d’escorter les héros dans une zone sécurisée (voir
Se Sauver, page suivante).
3-5 (Succès) : Dwalin pense effectivement que la com-
pagnie a quelque chose d’important à dire au Roi. Il
demande à la Garde de Pierre d’escorter les héros jusqu’à
la Grande Demeure de Thráin. De là, la compagnie entend
des voix venir d’une pièce adjacente et de la Tombe elle-
même (voir Se Sauver, page suivante).
6+ (Succès supérieur) : Dwalin réalise que le Roi Dáin
et Erebor sont en grand danger. Il escorte en personne les
héros jusqu’au Roi, à la Tombe de Thorin Écu-de-Chêne.
Trouver le Chemin
Une fois sous la Montagne, si les héros veulent voir l’en-
droit où repose l’Arkenstone, ils doivent d’abord trouver
le chemin jusqu’à la Grande Demeure de Thráin, puis
jusqu’à la Tombe de Thorin Écu-de-Chêne. Sinon, ils
peuvent filer par la Grande Demeure de Thrór, la salle du
trône du Roi sous la Montagne.
Les héros qui cherchent leur chemin doivent faire deux
séries d’Actions Prolongées en Énigmes pour trouver leur
route, et en Discrétion pour échapper aux gardes d’Erebor.
Si un compagnon Nain peut guider la compagnie jusqu’à
l’endroit désiré, alors les jets d’Énigmes ne sont pas
nécessaires. Ceux de Discrétion sont SR 12 (les galeries
d’Erebor sont sombres, et beaucoup de Nains sont concen-
trés sur leur tâche).
Si plus de la moitié de la compagnie rate ses jets de
Discrétion, elle est repérée par la Garde de Pierre, qui
l’escorte jusqu’à Dwalin (voir Le Guerrier Entêté, et Dwalin
partira du mauvais pied avec les héros).
• Il faut obtenir 4 succès pour, de l’entrée principale, arri-
ver à la Grande Demeure de Thrór. Il en faut 6 pour, de
la Porte Principale ou de la Grande Demeure de Thrór,
atteindre celle de Thráin. En partant de l’entrée secrète,
il faut 4 succès pour aller jusqu’à la Grande Grande
Demeure de Thráin, ou 6 pour atteindre celle de Thrór.
 Les Ombres du Nord

Les compagnons seraient avisés d’écouter ce qui se dit dans
les rues d’Erebor. Un héros qui fait un jet de Vigilance et
obtient un succès supérieur ou extraordinaire en apprend
assez pour comprendre que le Roi est actuellement en
concile privé dans la Tombe de Thorin Écu-de-Chêne.
Se Sauver
Les héros pris par la Garde de Pierre, et surtout ceux qui
ont été escortés jusqu’à une zone sécurisée pour y attendre
le Roi Dáin peuvent entendre les voix du Roi Bard, de
Balin, de Gandalf et du Roi Nain résonner entre les murs
de pierre. Si les compagnons agissent vite, ils peuvent
échapper un instant à la surveillance des gardes et se faire
remarquer par l’un des participants à cette assemblée.
Pour s’échapper, un compagnon doit réussir un jet
d’Athlétisme. Le héros ne peut faire que quelques enjam-
bées avant d’être rattrapé, mais il aura eu le temps de croi-
ser le regard de Balin : d’un geste de la main, le vieux Nain
fait signe au garde de relâcher le compagnon. Le héros
a eu le temps de voir la réunion de deux puissants Rois :
mais que se disent-ils ?
Le Roi Bard. Qu’il soit blanc de rage ou d’humeur à faire
la paix, en tant que monarque et ancien allié dévoué, Bard
a été reçu sans hésitation à Erebor. Il peut tout aussi bien
être énervé d’avoir dû demander une audience, ou bien il
peut avoir retrouvé tous ses esprits et être là pour trouver
un arrangement serein.
Le Roi Dáin. Le Roi Dáin tient l’Arkenstone sous sa
cape. La lumière du joyau irradie au travers du vête-
ment. Les pensées de Dáin sont visiblement alourdies
par le poids de sa couronne : le Nazgûl a porté ses
efforts sur les Hommes de Dale, plus facilement cor-
ruptibles, et Dáin est pris au dépourvu par la violence
de la menace.
Balin. Le vieux Nain fait sans doute une apparition ici. Si
les joueurs ne sont pas de grands parleurs, Balin peut leur
servir de porte-parole et raconter les derniers événements
afin de remettre les pendules à l’heure. Sa capture l’a
laissé en très mauvais été physique, et dans un combat, il
ne ferait peur à personne. Toutefois, sa volonté reste aussi
inflexible qu’à son habitude.

– Acte Six –
Un Concile de Rois
Le Roi Bard et le Roi Dáin tiennent leur concile dans la
Tombe de Thorin Écu-de-Chêne. Peut-être est-ce Gandalf
qui a choisi ce lieu, ou encore Dáin, pour tenter de rappe-
ler à Bard le passé qui unit les deux royaumes.

Sombres Affaires
Le mausolée de Thorin est une pièce spacieuse, domi-
née par un grand tombeau de pierre. Le catafalque porte
une pierre énorme, taillée pour imiter l’Arkenstone, mais
dépourvue du feu de la véritable pierre : Dáin a caché le
vrai joyau dès qu’il a entendu Gandalf dire qu’un Nazgûl
voulait le dérober.
La pièce fait au moins quinze mètres de côté. Les hauts
murs sont gravés de nombreux motifs, racontant l’his-
toire ancestrale de la Maison de Durin. Au-dessus de la
fresque, des appliques clignotent d’une lueur ambrée (voir
Erebor, page 16).
La tombe n’est ni vide ni silencieuse. Selon la tournure
qu’ont pris les évènements, Bard, Dáin, Balin et Gandalf
peuvent tous être présents, ainsi qu’un petit réticule de
courtisans et leur garde personnelle.

141
 Le Rire des Dragons
Le Pèlerin Gris. Gandalf est peut-être là, lui aussi. Il est
anxieux, et craint que les pouvoirs du Spectre ne soient
trop puissants pour les monarques du Nord. Il fera ce
qu’il peut pour que les compagnons prouvent leur valeur
et soient à la hauteur de leur réputation.
Que les souverains se hurlent au visage ou soient d’une
humeur plus bienveillante, voire qu’ils aient des remords, la
compagnie arrive au point culminant du concile : les deux
rois sont sur le point de se pardonner et de renouer leurs
liens d’amitié, ou à deux doigts de se déclarer la guerre.
Mots Aigres ou Actes de Bienveillance
C’est le moment que devraient saisir les compagnons
pour résoudre les différends qui ont terni l’amitié entre les
deux rois. Les héros peuvent les convaincre de dépasser
leur querelle, en les prévenant du danger qui menace ou
leur rappeler leurs anciens vœux d’amitié.
Si les évènements n’ont pas, jusque-là, compromis les
liens unissant les deux royaumes, alors les compagnons
sont simplement témoins d’une scène qui fait chaud au
cœur, où deux vieux compagnons rallument une amitié
qui avait failli s’éteindre.
Si la situation est plus tendue, la compagnie a sous les
yeux l’exemple parfait de comment l’Ombre corrompt
l’esprit des peuples libres, semant la terreur et le doute
dans les âmes des faibles comme des puissants, faisant
haïr le frère par le frère, l’ami par l’ami.
142
Dans tous les cas, la compagnie a la possibilité, ici, de
se blanchir après l’humiliation subie durant le procès et
prouver qu’ils ne sont pas ceux qu’on a voulu présenter.
Ils peuvent exposer toute preuve sur laquelle ils auraient
mis la main.
Juste au moment où tout semble se régler ; au moment
où Dáin et Bard vont en venir aux mains, ou s’embras-
ser comme de vieux amis… Une ombre plus noire que les
autres envahit la pièce.
L’Entrée du Nazgûl
Un ennemi sans pareil s’est infiltré sous la Montagne.
Venu des cryptes sous la Tombe de Thorin, le Sorcier de
Forod entre dans la pièce. Il est venu prendre l’Arkenstone,
que l’amitié entre les deux rois soit détruite ou pas. La sil-
houette noire avance. Gandalf lève son bâton alors que
les compagnons se préparent sans doute à attaquer. Tous
les courtisans s’enfuient, saisis d’une terreur abjecte.
Lorsque les compagnons se disent qu’avec Gandalf de
leur côté, ils ne sont pas en si mauvaise posture, un, deux,
trois, voire plus de Spectres encore font leur apparition
et sortent des ombres pour rejoindre Morlach. Vêtus de
robes noires et portant les ornements des rois guerriers
des jours passés, ils tiennent leurs épées rouillées, lui-
santes d’un feu malsain.
L’assemblée s’étrangle, et le Sorcier de Forod lève une main
pâle : il englobe la foule de son geste et jette un Épouvantable
Sortilège (voir page 153). Les Spectres hurlent tous d’une
même voix, semblable à celle des oiseaux de terreur des
âges passés, et se précipitent sur Dáin et l’Arkenstone, leurs
mains cadavériques et argentées tendues vers le joyau.
Dáin semble soudain perdre toute prestance.
L’aventure arrive à sa conclusion, et le Gardien des
Légendes a deux façons de clore ce scénario : le combat
(voir Un Combat Désespéré, page suivante), ou la fuite.
La Confrontation Finale
Si les héros ont un penchant pour les conclusions drama-
tiques, un combat contre les Spectres de l’Anneau, dans
la Tombe de Thorin Écu-de-Chêne serait une fin bien
choisie pour cette aventure… Si ce n’est pour les person-
nages. Des compagnons plus précautionneux préféreront
peut-être se concentrer sur comment contrecarrer le plan
du Nazgûl, et pourquoi pas, aussi, survivre.

Si les joueurs n’ont pas encore saisi que les Nazgûl
veulent l’Arkenstone, Gandalf leur jette un sort. La
voix du Magicien Gris résonne très clairement à leurs
oreilles.
« Ils ne doivent pas saisir l’Arkenstone ! Mais nous allons
utiliser le désir qu’ils en ont. Prenez le joyau et emmenez-le
jusqu’à la Terrasse de l’Aube ! » Les compagnons reçoivent
la vision d’une haute pièce bien au-dessus d’eux, grouil-
lante d’un énorme mécanisme retraçant les mouvements
du soleil dans le ciel.
Gandalf lève son bâton et crie : « Retournez dans
l’Ombre ! Fuyez, Serviteurs du Mordor ! » Les Spectres
rient, mais ce court instant était tout ce dont avait besoin
le Magicien. Bard et Balin tirent leurs armes, et Dáin sort
l’Arkenstone de sa cape. Il hoche la tête et tend le joyau
aux héros.
« Prenez et courez comme le vent ! Sauvez le Cœur de la
Montagne ! »
143
Les Ombres du Nord
Un Combat Désespéré
Certains héros refuseront de ne pas combattre le
Nazgûl, quoi que Gandalf puisse leur dire. Dans ce
cas, Dáin garde l’Arkenstone. Les héros doivent faire
face aux autres Nazgûl, et c’est ensuite seulement que
Morlach tombera sous l’épée de Bard et la hache de
Balin. L’ombre du Sorcier retournera en Mordor et il
faudra des années avant que Sauron tente à nouveau de
pervertir la Montagne.
– Acte Sept –
Fuite sous la Montagne
La partie qui suit explique la fuite désespérée des com-
pagnons dans Erebor, alors qu’ils sont poursuivis par les
Nazgûl. Ils partent de la Tombe de Thorin et traversent
la Montagne pour, espérons-le, atteindre la Terrasse de
l’Aube avant que les Spectres ne les rattrapent.
La Poursuite
Chaque fois que les héros entrent dans une nouvelle zone,
ils doivent faire un jet de Navigation pour savoir où se
diriger ensuite. Même s’ils ratent leur jet, les compagnons
continuent leur course. Ils n’ont pas le temps de faire
demi-tour, et il leur faudra trouver un chemin plus long
pour rejoindre leur but, avec l’ennemi sur leurs talons.
• Si un Nain les guide, ce jet de Navigation est un jet
habituel de Voyage. Si un autre héros les guide, c’est
un test d’Énigmes (SR 18) qu’il faut réussir.
Chaque lieu traversé à deux sorties possibles : l’une pour
un jet réussi, l’autre pour un jet raté.
Longueur d’Avance
Les héros ont des longueurs d’avance, qui commencent
avec une valeur de 1. Aussi longtemps qu’ils gardent au
moins une longueur d’avance, les compagnons ne sont
pas rattrapés par les Nazgûl. Si les héros perdent toutes
leurs longueurs d’avance, ils doivent redoubler d’efforts
soit pour fuir, soit pour combattre.
Les longueurs d’avance peuvent être perdues suite à de
mauvais choix ou des jets de dés ratés (voir les divers lieux
décrits ci-après). D’autres actions permettent aux compa-
gnons d’en regagner.
 Le Rire des Dragons
• Durant une scène, un héros ou plus peur rester en
arrière pour faire gagner du temps à ses compagnons.
Chaque héros qui choisit cette action augmente les lon-
gueurs d’avance de 1. Toutefois, ce héros encaissera
toute la violence des Nazgûl et prend le risque de ne
pas survivre (un Gardien des Légendes au cœur tendre
pourrait soumettre ce héros au Souffle Noir, voir page
155, au lieu de le tuer sur place).
• Les héros peuvent interagir avec l’environnement pour
créer des distractions ou des obstacles. Chaque lieu
est décrit avec ces opportunités. Notez que Dáin com-
prendra que certains dégâts soient occasionnés durant
cette poursuite, mais que la mort d’innocents est un
Méfait qui se paye en points d’Ombre.
• La compagnie pourrait se séparer, certains héros pre-
nant le bon chemin (après un jet de Navigation), les
autres prenant le second (la destination définie par
le jet raté). Cela donne une longueur d’avance sup-
plémentaire, mais cette manœuvre ne fonctionnera
qu’une fois.
• Un des PNJ les plus puissants du Gardien des Légendes
(Dwalin, Balin, Bard ou quelqu’un d’autre) pour-
rait aussi intervenir et offrir une nouvelle longueur
d’avance aux personnages.
144
La Tombe de Thorin Écu-de-Chêne
Les compagnons quittent le mausolée, mais par quel che-
min ? Ils font leur premier jet de Navigation.
S’il est réussi, ils traversent les cryptes et finissent par tour-
ner sous une arche, qui donne sur une volée de marches.
Les compagnons se précipitent dans les escaliers. Les
marches de pierre sont étroites et tournent sur la gauche
tous les vingt pas. Bientôt, le plafond est inconfortable-
ment bas, et les compagnons les plus grands doivent bais-
ser la tête. Les héros débouchent enfin sur un long couloir
droit. Ils le suivent et sortent sur une voie qui donne sur Le
Cœur des Profondeurs (voir page 146).
S’il est raté, les compagnons fuient simplement dans La
Grande Demeure de Thráin (voir ci-dessous).
La Grande Demeure de Thráin
Cette vaste pièce était la chambre où vivait Smaug, et
quelque chose de malsain flotte encore dans les recoins
les plus sombres de l’immense salle. Avec les Nazgûl sur
leurs talons, les compagnons sentent que dans chaque
poche d’ombre rôde un danger prêt à les attaquer. Les
Spectres hurlent et l’obscurité semble devenir plus pro-
fonde. Chaque compagnon doit faire un test de peur. Si
un héros le rate, il ne peut plus dépenser de point d’Espoir
pour tout le reste de la course.
 Les Ombres du Nord

Si le guide réussit son jet de Navigation, la compagnie

débouche devant l’un des nombreux passages à l’extré-
mité de la chambre. Ils longent de nombreux ateliers :
les artisans Nains, surpris, lancent des regards étonnés
aux héros, mais une bonne moitié ne lève même pas
les yeux de sa tâche. Enfin, les héros parviennent à une
grande pièce circulaire… L’Entrée des Profondeurs (voir
ci-dessous).
Si le jet est raté, alors les compagnons sont en difficulté. Ils
poussent le battant d’une lourde porte de pierre, espérant
peut-être qu’elle se referme après eux. Les voilà dans La
Chambre de Mazarboul (voir ci-dessous).

L’Entrée des Profondeurs

Une autre chambre immense est creusée sous la mon-
tagne. Surmontée d’un dôme, la pièce est circulaire et
beaucoup de passages y débouchent. La plupart d’entre
eux s’enfoncent dans les ténèbres et mènent aux profon-
deurs. Certains ont un sol droit ou montent légèrement :
d’autres, nombreux, ne sont que des culs-de-sac ou des
ouvertures donnant sur des gouffres ouvrant les entrailles
d’Erebor. Au centre de la pièce, un passage en colima-
çon s’enroule dans l’obscurité. Une compagnie assez
folle pour le suivre se retrouverait vite dans Le Cœur des
Profondeurs (voir page 146).
Si le guide réussit son jet, le groupe peut choisir le pas-
sage qui mène à La Grande Artère (voir page 148). Si le
guide rate son jet, le groupe perd du temps à explorer
les différents passages et les héros perdent 1 longueur
d’avance. Enfin, ils choisissent un couloir prometteur :
il en vient un souffle chaud et l’odeur du fer. Il mène à La
Première Forge.
Les héros doivent agir. Ils peuvent, par exemple :
La Chambre de Mazarboul
• Renverser les étagères près de l’entrée. Cela causerait
La grande porte de pierre ouvre sur une vaste salle rec-
d’énormes dégâts aux précieux tomes, mais donne
tangulaire. L’air y est sec et poussiéreux. De nombreux
1 longueur d’avance aux compagnons, ou donne
manuscrits et ouvrages anciens emplissent la pièce : c’est
assez de temps aux lettrés pour se cacher.
la grande bibliothèque et les archives du savoir Nain en
Erebor, et les héros y ont amené l’ennemi ! • Sacrifier certaines longueurs d’avance (au moins
une), pour être certains que les Nazgûl ne verront pas
Munin est présent, en compagnie d’autres lettrés Nains
les lettrés. Il y a de nombreuses petites antichambres
dévoués à la sauvegarde, la restauration et la reproduc-
abritant des tables de lecture retirées et des bureaux de
tion de ces trésors de savoir. Ils voient les compagnons
copistes, où les Nains pourraient se cacher.
approcher et crient, posent leurs plumes, renversent leur
encre et font tomber leurs outils. Il est évident que si les Si Skirfira est présente (voir page 67), elle est assez cou-
héros fuient, les Nazgûl ne se priveront pas de proies rageuse pour tenir tête aux Nazgûl (un héros pourrait lui
aussi faciles. jeter une arme (et un bouclier ne serait pas de refus). Elle

145
 Le Rire des Dragons
mourra durant ce combat, mais si elle sait que c’est pour
protéger l’Arkenstone, elle considérera qu’elle a eu une
belle mort. Elle donne 1 longueur d’avance aux héros.
Un des héros pourrait choisir de rester en arrière. La
porte est étroite et un compagnon, même seul, pour-
rait tenir cette position contre un Nazgûl, au moins
quelque temps…
Fuir et laisser les lettrés se faire massacrer est un Méfait et
chaque héros gagne 3 points d’Ombre.
Lorsque la compagnie quitte la salle, le guide fait un
nouveau jet de Navigation. S’il le réussit, ils sortent de
Mazarboul par un corridor qui mène à La Grande Artère
(voir page 148). S’il le rate, ils fuient dans Stángard (voir
page 148).
La Première Forge
Les compagnons se précipitent dans une autre chambre,
où l’air crépite de la chaleur des feux, emplie du bruit des
marteaux frappant les enclumes, des cris des Nains au
travail et des crissements des machines. Les héros sont
peut-être déjà passés par là, il y a longtemps, pour déjouer
la trahison de Niping (voir page 39). D’ailleurs, suite à cet
attentat, la Garde de Pierre patrouille cet endroit avec
attention et régularité. La compagnie sera arrêtée très vite
après être entrée dans la forge.
Si leur guide est un Nain, ou si un héros Nain porte
l’Arkenstone ouvertement, quelques mots épuisés suffiront
pour qu’on laisse passer les compagnons, qui gagnent
1 longueur d’avance dans l’affaire. Sinon, le guide doit
faire un jet de Persuasion et s’il le rate, les héros perdent
un temps précieux et 1 longueur d’avance. Les héros
naviguent maintenant entre les fournaises, les hauts four-
neaux et les chaudrons de métal fondu.
Les Nazgûl entrent dans la forge peu après. Les braves
membres de la Garde de Pierre avancent sur eux, mais le
Sorcier a d’autres plans. Il lève la main et les machines se
figent. La pièce tremble : les feux montent en crachant des
étincelles, les fonderies fument à foison et les chaudrons
tremblent sur leurs supports. La flamme et le désastre
vont emporter l’endroit ! Les héros doivent réagir.
146
• Les compagnons peuvent se souvenir que la pièce
est flanquée de cloches d’alarme : il faut réussir un
jet d’Athlétisme pour en faire sonner une. Si au
moins trois alarmes sont sonnées, les Nains quittent
la salle.
• De grandes citernes sont suspendues au-dessus des
feux. La compagnie peut réduire ses longueurs
d’avance de 1, et monter sur l’une des citernes pour
en ouvrir les vannes. De l’eau jaillit et un énorme
brouillard se forme aussitôt. Les forges seront très abî-
mées, mais les forgerons, eux, sains et saufs.
• Un héros pourrait provoquer le Sorcier en duel pour
l’empêcher de jeter ses sorts. La Garde de Pierre l’ai-
dera, mais le Nazgûl est bien trop puissant pour eux,
et le compagnon sera très vite seul à encaisser toute la
haine du Spectre.
Si la compagnie se contente de fuir, alors quelques survi-
vants Nains ouvrent les vannes et noient la salle pour évi-
ter que le feu ne se répande en Erebor. Mais les pertes sont
lourdes, et cette fin de scène fait immédiatement gagner
3 points d’Ombre.
Si le guide réussit son jet de Navigation, la compagnie
prend l’une des sorties qui monte vers La Grande Artère.
Si le guide rate son jet, les héros suivent le seul chemin
qu’ils connaissent, un couloir qui mène à La Fissure de
Niping (voir page 149).
La Garde de Pierre patrouille maintenant dans l’an-
cien passage secret afin d’éviter une nouvelle incursion.
Toutefois, les gardes Nains se dispersent lorsqu’ils voient
débouler les héros, les Nazgûl sur les talons.
Le Cœur des Profondeurs
Les héros suivent un passage jusqu’à la terrible faille qui
forme le Cœur des Profondeurs. Un pilier de pierre ren-
versé sert de pont et surmonte les épaisses ténèbres. Un
passage s’ouvre de l’autre côté du gouffre. Sur la passe-
relle, il n’y a ni garde-fou, corde ou rampe. Si les héros
regardent dans l’abîme, ils ne voient qu’une obscurité
d’encre, à peine tachée par la minuscule silhouette des
autres ponts dressés plus haut et plus bas.
 Les Ombres du Nord

Dans le gouffre, les compagnons entendent l’écho du roc

frottant sur le roc. Au-dessus d’eux, ils voient peut-être
une lointaine silhouette traversant l’un des ponts, trente
mètres plus haut. Le Spectre hurle soudain, mais son cri
ne semble pas s’adresser à la compagnie. Du précipice,
monte alors un cri qui fait écho à celui du Nazgûl, et le son
de rochers poussés les uns sur les autres. Le Veilleur des
Profondeurs arrive.
Morlach n’approche pas des héros, sachant très bien que
le Veilleur ne fera aucune différence entre ses proies et ses
alliés. Le Spectre attendra soit que la créature ait détruit
les compagnons, soit que la compagnie, affaiblie et bles-
sée, reprenne sa route.

Penser Rapidement et Agir

plus Rapidement Encore
Des héros vifs d’esprit peuvent songer à faire effondrer
le tunnel d’où va sortir la créature. Pour ce faire, ils
doivent détruire au moins trois des poteaux de soutè-
nement. Il faut infliger 15 points de Dégât à chaque
poteau, mais une hache qui inflige un coup perforant ou Niveau d’Attribut
un coup précis peut fracasser un poteau d’un seul coup. 6
Les héros qui font s’effondrer le tunnel en un seul round Endurance Haine
gagnent une longueur d’avance : le Nazgûl ne s’atten- 50 6
dait pas à une action aussi immédiate. Parade Armure
2 4D
Compétences
Le Veilleur des Profondeurs Personnalité, 1 Survie, 2
Chez les Nains osant explorer les tunnels les plus profonds, Déplacement, 3 Coutume, 1
court la légende d’un tueur silencieux qui attend dans les Perception, 2 Métier, 1
lieux les plus anciens et obscurs de la Montagne. Ceux qui
Compétences d’Armes
disent l’avoir rencontré parlent d’une bouche gigantesque
Morsure 3
pleine de crocs empoisonnés, s’ouvrant sur un faciès ser-
pentin couronné d’os noirs… Mais bien plus grand que Avaler 1
n’importe quel serpent se faufilant dans l’herbe. Capacités Spéciales
Grande Taille Résistance Abominable
Assaut Brutal -

147
 Le Rire des Dragons
Armes :
Arme Dégâts Taille Blessure Coup Précis
Morsure 8 10 16 Poison*
Avaler** 0 C 16 -
*Si le veilleur fait un coup précis avec son attaque de
Morsure, il injecte un puissant venin à sa victime. Cette
dernière est gagnée de vertiges, et pour toute la jour-
née qui suit, pour tout jet de compétences communes,
doit lancer deux dés du Destin et ne garder que le plus
mauvais résultat.
**Un compagnon avalé doit, à partir du prochain tour
du Veilleur, effectuer un test de Protection contre les
puissants acides digestifs à chaque tour du Veilleur,
jusqu’à ce que ce dernier soit tué ou que le compagnon
perde connaissance.
Une fois que les compagnons auront réglé le souci du
Veilleur, ils peuvent enfin penser à sortir des Profondeurs.
Pour ce faire, il faut traverser le pont, en atteindre un autre,
le traverser à son tour pour enfin remonter par un passage
ouvert dans la roche. Les héros qui prennent le temps de
faire cela rejoignent L’Entrée des Profondeurs (page 145).
Réduisez les longueurs d’avance de 1, si c’est le che-
min choisi par le groupe.
Un guide qui réussit son jet de Navigation parvient à trou-
ver une passerelle qui mène à la Première Forge (voir précé-
demment). S’il échoue, la compagnie doit grimper jusqu’à
L’Entrée des Profondeurs, comme expliqué ci-dessus.
La Grande Artère
Cette longue galerie est l’un des accès les plus desser-
vis d’Erebor. C’est par là que les Nains font passer leurs
diverses réalisations, sorties des ateliers pour être mises
en place à leur place définitive sous la Montagne. Ce pas-
sage est donc plus haut et plus large que les autres, et est
rejoint par beaucoup de chemins de traverse. Le trafic ne
cesse jamais sur la Grande Artère : des Nains quittant leur
poste après leur garde, avec, peut-être, un ou deux arrêts
sur le chemin : d’autres se rendant justement à leur poste,
livraisons de grandes dalles de marbre brut ou de pierres,
wagonnets de minéraux poussés vers les forges, charrettes
d’ouvrages de métal pas encore dégrossis se dirigeant vers
la porte principale, etc.
148
Lorsque les Nazgûl font leur apparition, les Nains sont
pris de panique mais la foule est trop dense pour leur
permettre de fuir. Les héros pourraient renverser les
wagonnets ou couper les cordes retenant les chargements
de pierres pour bloquer le passage. Chaque compagnon
fait un jet d’Athlétisme. Avec au moins 5 succès, la
Grande Artère est assez encombrée pour que les Spectres
cherchent un autre chemin, et la compagnie gagne 1
longueur d’avance. Sinon, les héros peuvent dépen-
ser 1 longueur d’avance pour faire un autre jet. Fuir
sans tenter de ralentir les Spectres fait gagner au moins
3 points d’Ombre.
Si le guide réussit son jet de Navigation, les compagnons
atteignent un petit couloir menant à L’Échelle de Glóin
(voir ci-contre). Si le guide rate son jet, les héros prennent
un mauvais tournant et tombent sur l’une des volées de
marches menant à Stángard (voir ci-dessous).
Stángard
Le passage pris par les compagnons est coupé par
une volée de marches. Les héros s’y engouffrent et se
retrouvent dans l’un des nombreux couloirs qui dessert
les quartiers résidentiels des Nains. La compagnie se
trouve à Stángard. Tant que la compagnie reste sur la rue
principale, les Nains n’auront rien à craindre des Nazgûl.
Une fois que les compagnons atteignent la place centrale,
plusieurs choix s’offrent à eux :
• L’action la plus responsable serait de sonner la cloche
de Stángard. C’est un présent de Dale, offert durant
des jours plus heureux. Elle sert à alerter les Nains
d’un danger quelconque. Elle est réellement au cœur
de la ville et l’atteindre demande de dépenser 2 lon-
gueurs d’avance.
• Les héros peuvent tenter de trouver la Garde de Fer
pour les prévenir. Les rudes membres de la garde
personnelle de Dáin peuvent soutenir l’attaque des
Nazgûl, même s’ils finiront tous par être tués. Un
jet de Persuasion ou d’Art de la Guerre est néces-
saire pour bien faire comprendre la menace aux
guerriers. S’il est réussi, les héros gagnent 1 lon-
gueur d’avance.
• Fuir sans agir veut clairement dire que les héros mènent
les Nazgûl au milieu d’une zone peuplée de Nains
de tous âges, où se trouvent magasins, tavernes et

hangars. Les Spectres y sèmeront la panique. Chaque
compagnon gagnerait au moins 5 points d’Ombre,
mais les héros gagnent 1 longueur d’avance.
Si le guide réussit son jet, alors la compagnie s’engouffre
dans le passage qui mène à L’Échelle de Glóin (voir
ci-dessous). Si le guide rate son jet, la compagnie doit
s’arrêter et demander son chemin… L’échelle est le seul
passage permettant d’accéder à la Terrasse de l’Aube.
Réduisez de 1 les longueurs d’avance de la compa-
gnie si elle s’arrête, mais les héros sont certains d’arriver
à l’échelle.
L’Échelle de Glóin
Cet escalier raide est nommé d’après le fils de Thorin,
qui, avant que les gens d’Erebor ne s’aventurent dans les
Montagnes Grises, l’a taillé pour accéder aux sommets de
la montagne. L’escalier monte en une étroite spirale et ses
marches, hautes, démontrent s’il en était besoin que c’est
un jeune Nain fougueux qui a eu l’idée d’un ouvrage aussi
ambitieux.
De nos jours, presque plus personne ne l’emprunte, même
s’il mène à des lieux aussi splendides que la Terrasse de
Glace (voir Erebor page 17), les corridors des Tours de
Thráin ou encore la Terrasse de l’Aube (voir ci-dessous).
Une fois les héros engagés sur l’échelle, ils n’ont pas
d’autre choix que de grimper. Chaque compagnon fait un
jet d’Athlétisme.
Si la compagnie obtient plus d’échecs que de succès,
alors les longueurs d’avance sont réduites par la dif-
férence entre ces deux nombres. Si les Nazgûl rattrapent
les héros sur l’échelle, un seul compagnon peut défendre
la fuite des autres pendant un temps relativement long,
vue l’étroitesse du passage. Si les héros obtiennent plus de
succès que d’échecs, ils peuvent choisir de gagner 1 point
de Fatigue chacun et de gagner 1 longueur d’avance.
Après cette épuisante montée, la compagnie atteint enfin
La Terrasse de l’Aube (voir ci-dessous).
La Fissure de Niping
La compagnie retrace peut-être le chemin qui a été le
sien, en compagnie de Gunvar et ses hommes, lorsque
le traître Niping a attaqué les forges. Les héros doivent
encore (ou bien pour la première fois), traverser le pont
de pierre enjambant un gouffre qui semble sans fond.
Chaque héros fait un test de Peur (voir Livre de Base,
149
Les Ombres du Nord
page 153). La compagnie doit ensuite longer des rochers
coupants comme des rasoirs, des trous dans la roche
crachant des gaz nauséabonds, des pierres glissantes
et suivre le boyau étroit qui zigzague sur une longue
distance. Chaque compagnon fait un jet d’Athlé-
tisme ou perd le résultat d’un dé de Maîtrise de points
d’Endurance.
Enfin, les compagnons parviennent à la fissure propre-
ment dite. Elle est étroite, et en sortir est plus difficile que
d’y entrer. Chaque héros fait à nouveau un jet d’Athlé-
tisme. S’il le rate, le compagnon glisse, tombe durement
et gagne 1 point de Fatigue. Un héros qui obtient un succès
supérieur ou extraordinaire peut choisir de gagner 1 point
de Fatigue pour rattraper un compagnon qui tombe et
l’empêcher de se blesser.
Une fois à l’extérieur, la compagnie se trouve dans la
vallée de la Fissure de Niping. Il y fait très sombre et le
soleil est encore bas sur l’horizon, alors que des nuages
déchirés se regroupent à l’est. Les Nazgûl sortent à leur
tour, et ils ne seront pas facilement distraits, même par
l’Arkenstone.
L’Arkestone est Perdue !
Si la compagnie livre son combat contre les Nazgûl sous
la Montagne, ou à la Fissure de Niping, il y a de fortes
chances pour que le plan du Sorcier se déroule comme il
l’a prévu, et que les Spectres quittent Erebor en posses-
sion de la pierre. Si c’est le cas, voici quelques façons de
garder votre aventure dans les rails prévus.
Déjà, les Nazgûl craignent de traverser l’eau vive.
On peut donc penser qu’ils se dirigent vers le pont de
Celduin (voir Contes et Légendes des Terres Sauvages
pages 125 et suivantes), et que ce serait un bon endroit
pour les intercepter. Les héros survivants auraient, là,
une deuxième chance de combattre les Spectres et de
récupérer l’Arkenstone.
Une solution moins satisfaisante serait que Gandalf
révèle aux héros qu’ils n’ont emporté avec eux qu’une
copie de la gemme, et que sa lueur intérieure était une
petite magie de son invention. Cette solution, quoique
frustrante, explique pourquoi l’Arkenstone est encore
dans la tombe de Thorin.
 Le Rire des Dragons
Le Combat de la Fissure
Les Spectres avancent, et les héros n’ont plus aucun endroit
où fuir. Ils n’ont pas atteint l’endroit convenu, mais au
moins, ils sont dehors et le soleil se lève lentement.
Ce combat se divise en trois phases, définies par la quan-
tité de lumière présente. Le héros qui tient le Cœur de la
Montagne peut le dévoiler au lieu d’utiliser une action de
combat (au lieu d’attaquer par exemple). Le résultat de ce
geste dépend de la position du soleil.
• Durant les trois premiers rounds, aucune lumière
directe n’atteint la vallée. Si un compagnon dévoile
l’Arkenstone, le Nazgûl attaquant ce héros est Relati-
vement Gêné.
• Les trois rounds qui suivent, seule une douce lueur
parvient jusqu’aux héros, mais elle est suffisante pour
faire battre le Cœur de la Montagne. Il irradie, et des
flammes naissent en son sein. Si un héros dévoile la
pierre, chaque héros ayant la même position de com-
bat que ce dernier gagne les bénéfices de l’Arkenstone
(voir ci-dessous).
• Durant les trois derniers rounds, le jour est clairement
levé. Si un héros dévoile l’Arkenstone, le joyau éclate
d’une lumière que peu pourraient supporter. Chaque
Nazgûl est Gravement Gêné. Si les Spectres n’ont pas
volé la pierre à la fin de ces trois rounds, ils s’enroulent
dans leurs robes noires et s’enfuient, maigres ombres
dans la lumière du soleil.
La Terrasse de l’Aube
Les compagnons sortent de l’escalier étroit et courent vers
l’est, en direction d’un nouveau passage taillé dans la
roche. Il donne sur une pièce semi-circulaire dont les murs
et le plafond forment un dôme très singulier, presque tota-
lement caché par un fouillis de mécanismes et de pignons
de pierre.
Le mur porte une fine ouverture. C’est enfin la Terrasse
de l’Aube, une pièce récente, permettant aux Nains de
capturer les premiers rayons du soleil dans l’une de leurs
merveilleuses machines. Mais aujourd’hui, Gandalf a un
plan : que la lumière de l’aube soit envoyée dans le cœur
même de l’Arkenstone.
Mais le Magicien n’est pas là, et les Nazgûl approchent.
150
• Il faut tenir six rounds de combat avant que l’aube se
lève. Chaque longueur d’avance restante recule l’arri-
vée des Nazgûl d’un round. Lorsque l’avance tombe à
zéro, les Spectres font leur entrée. Un vent froid éteint
toutes les sources de lumière. Jusqu’à ce que le soleil
se lève, au septième round, les héros sont Gravement
Gênés par l’obscurité. Un compagnon portant une
torche peut sacrifier une attaque pour la rallumer.
L’Aube se Lève
Au Septième round, un mince rayon de soleil passe enfin
par la fente du mur. Si le héros portant l’Arkenstone place
la gemme dans ce rayon, alors le joyau éclate d’une lueur
bien trop violente pour des yeux de mortels. Personne ne
peut faire autre chose que se dissimuler les yeux.
Après un moment, la lueur perd de sa puissance et semble
simplement venir d’un feu très pâle. Il n’y a plus aucun
signe des Nazgûl. Gandalf expliquera plus tard aux com-
pagnons que les Spectres n’ont pas été détruits, mais que
la magie liant leurs volontés sombres à leurs enveloppes
de chair a été rompue et qu’il faudra longtemps avant
qu’ils ne reviennent dans le Nord.
– Épilogue –
Le plan de Morlach, qui consistait à voler l’Arkenstone
et faire naître une guerre intestine entre Dale et Erebor, a
échoué. Les Rois Bard et Dáin remercient les héros d’avoir
évité un désastre : les jours sombres ne manqueront pas
à l’horizon, surtout pour Bard, mais aujourd’hui est
une victoire !
L’Arkenstone est remise à sa place d’honneur sur la tombe
de Thorin Écu-de-Chêne. Les deux rois se jurent à nouveau
amitié et fidélité, sur le catafalque, afin que l’Ombre ne
puisse à nouveau les brouiller.
Si les membres de la compagnie ou leurs alliés sont
tombés sous les coups de Nazgûl, alors leurs corps sont
traités avec le plus grand respect. Les Nains auront une
place d’honneur dans les cryptes sous la Montagne, et
les autres pourront reposer pour l’éternité dans le cime-
tière de Dale.
La compagnie est portée en triomphe, et Dale comme
Erebor la blanchit de tout crime. Chaque héros gagne le
niveau de vie d’un Nain d’Erebor, ce qui veut dire que ses

besoins quotidiens seront comblés dans le luxe jusqu’à la
fin de ses jours. Les héros qui ont demandé un titre au Roi
Bard sont enfin récompensés… Le Roi sait qu’il a besoin
de nouveaux conseillers, qui ne seront jamais séduits par
l’Ennemi. Si les héros le veulent, ils peuvent aussi choisir
un Domaine dans l’une des deux cités.
Les forgerons d’Erebor travaillent d’arrache-pied durant
l’année suivante, et le Roi Bard ouvre l’armurerie de
Girion. En guise de récompense bien méritée, les héros
choisissent des armes uniques choisies selon leurs goûts
et leurs capacités en combat. (Le Gardien des légendes
peut créer de nouvelles armes en utilisant les règles des
Trésors Magiques de Fondcombe, page 85).
Une statue du thegn Jofur est érigée dans le Parc. Une
statue de Balin est érigée en Erebor. Elles nécessitent des
pierres qu’on ne trouve que dans les Monts du Fer et des
métaux rares provenant des Monts de la Forêt Noire. Si les
compagnons ne sont pas encore prêts à raccrocher leurs
armes, ils pourraient aider à les faire venir…
151
Les Ombres du Nord
Le thegn Hakon fuit Dale dès qu’il a vent des événements
en Erebor. Il emmène avec lui un groupe de suivants et un
chargement d’or volé à Bard. Ce qu’il arrive exactement
au seigneur corrompu est une autre histoire…
Les Nazgûl sont proprement punis par leur Maître : leurs
robes sont arrachées et ils sont forcés à errer à l’agonie,
sans forme, pour de nombreuses décennies avant de
regagner les faveurs de Sauron. Le Seigneur du Mordor
enverra une nouvelle fois son Messager en Erebor pour
essayer de traiter avec Dáin, mais ce dernier reconnaît
l’Ennemi et le renvoie.
Si l’Arkenstone a été perdue, alors l’humeur des Rois est
bien plus acide. Ils se jurent fidélité et amitié, mais il est
évident, pour l’un comme pour l’autre, que bien peu de
leurs sujets sauront tenir tête au mal qui avance à grands
pas sur eux.
 Le Rire des Dragons

les autres afin de détruire tout espoir et toute amitié, et

– APPENDICES – ne laisser qu’aigreur et ressentiment dans son sillage.
Sous forme incorporelle, il se glisse dans les ombres et

LE NAZGÛL DU NORD chuchote des fantasmes de trahison à ses serviteurs.

Mais lorsqu’il prend une forme tangible, il est aussi ter-
rifiant que mortel.
« Il en donna neuf aux Hommes Mortels,
orgueilleux et grands, et les a ainsi piégés.
Il y a bien longtemps, ils tombèrent au
pouvoir de l’Unique et devinrent des Esprits
Servants de l’Anneau, ombres sous sa grande
ombre, ses serviteurs les plus terribles. »

Dans Le Rire des Dragons, la piste du mal qui afflige Dale

et Erebor peut être remontée jusqu’au Sorcier de Forod,
l’un des neuf Spectres de l’Anneau : les serviteurs les plus
puissants de Sauron, le Grand Ennemi.
Durant les années suivant la prise de Dol Guldur et la
rénovation de Barad-dûr, le Seigneur des Ténèbres lutte
encore pour retrouver son ancien pouvoir. Comme le des-
tin des Spectres est lié à celui de leur Maître, leur propre Le Sorcier sous Forme Tangible
pouvoir est encore bien fade par rapport à ce qu’il sera
Morlach apparaît comme une silhouette encapuchon-
dans quelque temps, lorsque le Seigneur des Anneaux les
née vêtue de robes, portant un heaume cachant son
enverra chasser l’Unique.
visage et ses yeux, crevés lorsqu’il était encore en vie.
En termes de jeu, cette faiblesse (toute relative) est prise Lorsque le Spectre combat, l’air autour de lui crépite
en compte dans les caractéristiques du Sorcier de Forod, d’un feu noir.
même durant la nuit, qui pourtant double son pouvoir
• S’il engage le combat, le Sorcier de Forod subit nor-
grâce à sa capacité Habitant des Ténèbres. Toutefois,
malement les dégâts, mais n’est pas considéré comme
ces valeurs sont plus hautes que celles du Nazgûl de Dol
vaincu quand son Endurance tombe à 0. Au lieu de
Guldur présenté dans Ténèbres sur la Forêt Noire. Cela est
cela, il perd la moitié de sa valeur de Haine actuelle
dû à la nature solitaire et à l’importance de la mission du
et reçoit la capacité Lâcheté (il s’enfuit s’il n’a plus de
Sorcier aux yeux du Seigneur des Ténèbres.
points de Haine).

Le Sorcier de Forod
Durant sa vie, Morlach était un grand et noble Homme
du Nord, mais son ambition le poussa trop loin. Son héri-
tage mortel a été oublié, et tout ce qui le concerne a été
perdu au fil des ans. Seuls quelques Elfes de la Forêt Noire
se souviennent encore comment son propre peuple l’a vu
commettre des actes de nécromancie, comment on lui
creva les yeux au fer rouge et qu’il fut envoyé dans la Forêt
Noire pour y mourir en exil. Retrouvé par les serviteurs de
Sauron envoyés à sa recherche, Morlach devint une autre
arme mortelle entre les mains de son sauveur, le Maître
de l’Anneau.
À présent que Sauron a relâché Morlach une fois de plus,
le Sorcier est subtil et monte les seigneurs les uns contre
152
• Le Sorcier ne peut être Blessé que par des armes Fatales
au Mordor. De plus, il ne suffit pas de le Blesser une
fois pour le vaincre. En revanche, s’il est à la fois Blessé
et que son Endurance est tombée à 0, il disparaît sans
laisser de trace en émettant une plainte stridente.
Le Sorcier sous Forme Incorporelle et Invisible
Lorsqu’il est invisible, on peut deviner la présence du
Sorcier à cause de courants d’air froids, ou des frissons
soudains, ou encore un pressentiment terrible, comme si
quelque chose d’abominable allait arriver dans l’instant.
• Un compagnon qui fait un test de Peur en présence du
Sorcier sous forme d’Ombre jette deux fois le dé du
Destin et ne garde que le plus mauvais résultat.
 Appendices

Lorsqu’il n’a pas d’enveloppe corporelle, le Sorcier ne C, et souffrir d’une crise de folie sans pouvoir effectuer
peut ni attaquer ni être attaqué physiquement. Toutefois, d’action jusqu’à ce qu’il ait réussi un jet de Sagesse pour
il peut cibler des ennemis par le biais d’autres capacités reprendre ses esprits.
spéciales. Tout ce qui, dans son profil, correspond à des
attaques d’armes et autres pouvoirs demandant une inter-
vention physique n’est pas pris en compte quand Morlach
est sous forme incorporelle.

Pouvoirs du Sorcier de Forod

Souffle Noir
Voix Funeste
Habitant des Ténèbres
Épouvantables Sortilèges (voir ci-dessous)
Abomination*

Uniquement sous forme Tangible

Déconcertant
Dwimmerlaik
Peur du Feu
Attaque Plongeante
Assaut Brutal
*Tous les tests de Peur faits à cause du Sorcier sont
SR 16, +1 pour chaque autre Spectre présent.
Épouvantables Sortilèges du Sorcier de Forod
En plus des armes et des pouvoirs maîtrisés par les neuf
les Spectres de l’Anneau (voir page 155), Morlach possède
de puissants sorts lui permettant de travailler à l’asservis-
sement des peuples du Nord.
Lorsque Morlach utilise ses sortilèges, le Gardien des
Légendes choisit entre Terreur du Désir et l’Ombre de
Terreur (voir page 156. Notez que l’Ombre de Terreur
est particulièrement pertinente pour les personnages du
Gardien des Légendes). Tous les tests de Corruption se
font SR 16.
Terreur du Désir : tous les héros sont pris dans le fan-
tasme de leur Part d’Ombre, et doivent lutter pour s’en
libérer. Au début de chaque round, les héros doivent jeter
un dé du Destin, plus un autre dé par Défaut gagné à
cause de la Dégénérescence (voir Livre de Base, page 234).
Un compagnon doit continuer à jeter le dé jusqu’à obtenir
un A pour se libérer du sort, ou bien jusqu’à obtenir un
153
Lame de Morgul
« Les blessures infligées par cette arme dépassent,
hélas ! mes pouvoirs de guérison. »
Le Sorcier de Forod porte une lame de Morgul, marque
de confiance de son Maître et preuve de l’importance de
sa mission.
Les ennemis de Morlach tués par cette lame ne trouvent pas
le repos et deviennent des Spectres Déchus obéissant au joug
du Seigneur des Ténèbres (voir Fondcombe, page 78). Si un
compagnon est Blessé, sa blessure doit être soignée au plus
vite par un maître guérisseur comme Elrond le Demi-Elfe.
Si cela ne peut se faire, la victime tombe malade et la plaie
ne se soigne pas : le personnage résiste un nombre de
jours égal à 10, plus sa valeur améliorée de Cœur. Ensuite,
si le héros reste sans soin, il meurt douloureusement et se
relève ensuite comme Spectre Déchu.
Toutefois, une blessure causée par une lame de Morgul
ne se soigne jamais réellement : un compagnon touché
par cet acier répugnant sent un grand froid l’envahir dès
qu’il traverse un endroit Sinistré, ou voit un Spectre de
l’Anneau. Le héros doit faire un test de Corruption (SR 20)
ou se trouver Épuisé par la douleur qu’il endure (et il le
reste jusqu’à être sorti de l’endroit maudit ou tant que le
Nazgûl est en sa présence).
 Le Rire des Dragons

De plus, la douleur reviendra chaque année au jour anni- Autres Nazgûl

versaire, et le compagnon devra faire un test de Corruption
Une scène dramatique jouée dans Les Ombres du Nord
(SR 20) ou gagner un nombre de points d’Ombre égal au
(page 142) fait apparaître le Sorcier de Forod, accompa-
niveau d’attribut de l’ennemi lui ayant infligé la blessure.
gné d’un certain nombre de Spectres de l’Anneau. C’est
Il reste toutefois un point positif à avoir été blessé par une au gardien des Légendes de décider combien de Nazgûl
lame de Morgul : les sens de la victime sont plus affûtés et rejoignent l’action, selon la composition et l’héroïsme de
elle est plus sensible à ce qui ne peut être vu. Par exemple, la compagnie, mais aussi de la capacité des personnages à
un compagnon touché par cette lame peut mieux voir soutenir un combat : le but de la scène n’est pas de balayer
dans l’obscurité, même mieux que les Nains et les Elfes. la compagnie d’un seul coup mais de les mettre face à face
En termes de jeu, ses jets de Perception gagnent un bonus à une menace qui les poussera à fuir.
équivalent à sa valeur d’Ombre actuelle.
Le Gardien des Légendes peut utiliser à sa guise les carac-
téristiques du Nazgûl de Dol Guldur présentées dans le
La Lame de Morgul supplément Ténèbres sur le Forêt Noire, ou bien celles
décrites ci-dessous. Le Seigneur des Nazgûl ne devrait
Coup jamais faire son apparition, afin que toute la lumière soit
Arme Dégâts Taille Blessure Précis braquée sur Morlach.
Lame de
Morgul 4 C 20 Perforation Tous les Spectres sous forme tangible ou incorpo-
relle, suivent les mêmes règles que Morlach, exposées
page 152.
Le Sorcier de Forod
Niveau d’Attribut Capacités Spéciales des Spectres de l’Anneau
Tous les Nazgûl maîtrisent les capacités et armes listées
6
ci-dessous.
Endurance Haine
70 12 Pouvoirs des Spectres
Parade Armure Souffle Noir
Voix Funeste
8 2D
Habitant des Ténèbres
Compétences Épouvantables Sortilèges : Ombre de Terreur
Personnalité, 3 Survie, 3 Abomination*
Déplacement, 3 Coutume, 4
Perception, 3 Métier, 3
Sous forme Tangible
Compétences d’Armes Dwimmerlaik
Épée Longue 3 Peur du Feu
Griffes 3 Assaut Brutal
Lame de Morgul 3 * Le SR de tous les test de Peur provoqués par des Nazgûl
Capacités Spéciales est égal à 10, plus le Niveau d’Attribut du Nazgûl le plus
puissant, plus 1 par Spectre de l’Anneau supplémentaire
Voir Description Complète pages précédentes
présent.

154
 Appendices

Armes des Spectres de l’Anneau

Arme Dégâts Taille Blessure Coup

Précis
Épée 7 (1m) 16 (1m)
9 Désarm.
Longue* 9 (2m) 18 (2m)
Niveau
Griffes C 16 -
d’Attribut
*Épée longue : Les Spectres de l’Anneau manient leur épée
d’acier d’une seule main lorsqu’ils veulent agripper leur
ennemi en employant leur Assaut Brutal. Lorsque cela n’est
pas le cas, ils l’utilisent à deux mains.

Les Nazgûl
Niveau d’Attribut
4
Endurance Haine
50 10
Parade Armure
6 2D
Compétences
Personnalité, 2 Survie, 3
Déplacement, 3 Coutume, 2
Perception, 3 Métier, 3
Compétences d’Armes
Épée Longue 3
Griffes 2
Capacités Spéciales
Voir description ci-dessous

Un jet réussi de Guérison fait revenir le personnage à lui.

Capacités Spéciales des
Spectres de l’Anneau
Les Serviteurs de l’Anneau disposent d’un arsenal de
pouvoirs surnaturels qu’ils emploient pour détruire leurs
ennemis.
Souffle Noir
N’importe qui approchant du Spectre doit aussitôt faire
un test de Corruption. Le SR est égal à 10 plus le Niveau
d’Attribut du Nazgûl le plus puissant, plus un pour chaque
Nazgûl présent. Un compagnon qui rate son jet gagne
1 point d’Ombre et s’évanouit.
Le héros est désorienté et Mélancolique, jusqu’à avoir pu
se reposer un certain temps. Si le test rate sur un C,
alors le compagnon est frappé par l’Ombre Noire (voir
encadré page 156). Un Spectre peut forcer un compagnon
à faire un nouveau test de Corruption contre son Souffle
Noir, en réduisant sa Haine de un point.
Voix Funeste
Les Spectres de l’Anneau poussent un long hurlement
assez perçant pour assourdir leurs ennemis. Si un com-
pagnon rate son test de Peur, un Nazgûl peut réduire sa
Haine de un point et Épuiser le héros en question. Les
effets de l’épuisement cessent lorsque le héros n’est plus
en présence du Nazgûl.

155
 Le Rire des Dragons
Épouvantables Sortilèges :
L’Ombre de Terreur
Les Spectres peuvent jeter ce sort sur un Homme, un
Hobbit ou un Nain, pour en faire un agent de l’Ombre. Un
Nazgûl peut employer ce sort plusieurs fois afin de truffer
la région choisie d’espions à sa solde. Le sort perdure un
nombre de semaines égal au plus haut Niveau d’Attribut
des Nazgûl en présence de la cible. C’est poussé par la
terreur qu’un agent lié par ce sort tente d’accomplir les
ordres du Spectre. Il s’agit en général de lui offrir des infor-
mations ou de mener à bien une seule tâche, mais son
comportement lui répugne et l’angoisse le ronge.
Une victime de l’Ombre de Terreur peut être libérée de ces
effets grâce un jet de Présence ou d’une autre compé-
tence de personnalité appropriée : toutefois, cela ne réus-
sira que sur un succès extraordinaire ou supérieur. Le jet
se fait avec un SR de 16 (10 plus le Niveau d’Attribut du
Sorcier de Forod).
Dwimmerlaik
Un héros qui touche un Spectre en infligeant un coup per-
forant avec une arme de corps à corps doit immédiate-
ment faire un test de Vaillance. Si le jet est un échec, l’arme
ayant touché le Nazgûl se brise en de multiples éclats, et le
156
compagnon perd un nombre de points d’Endurance égal
au Niveau d’Attribut du Spectre attaqué. De plus, consi-
dérez que le héros a été soumis au Souffle Noir. Notez
qu’une arme normale touchant un Spectre avec un coup
perforant ne pourra pas le blesser. Une arme fabuleuse
pourrait ne pas se briser, mais le héros la lâche, ses mains
devenant si froides qu’elles perdent toute sensation.
L’Ombre Noire
Une victime de l’Ombre Noire reste inconsciente un
nombre de jours égal au plus haut Niveau d’Attribut
des Spectres présents lorsque le compagnon a été exposé
au Souffle Noir. Chaque jour d’inconscience, le héros
doit faire un test de Corruption (SR 16) ou gagner
1 point d’Ombre : réduisez le SR à 14 si le héros pro-
fite d’un jet réussi de Guérison.
Si le nombre de points d’Ombre d’une victime de l’Ombre
Noire devait dépasser sa valeur d’Espoir durant sa
maladie, alors le personnage glisse dans un coma plus
profond encore, et meurt. Si le héros résiste à ses jours
d’inconscience, il finit par se réveiller, mais garde sa
nouvelle valeur d’Ombre.

- INDEX -
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Balin, fils de Fundin. . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Comment Utiliser cet Ouvrage. . . . . . . . . 5
Hakon et Jofur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Passage des Années . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Seigneur Hakon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Seigneur Jofur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Sorcier de Forod. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
L’Aiguille d’Argent. . . . . . . . . . . . . . . 7
Acte Un – À la Porte du Négoce. . . . . . . . 7
Acte Deux – Fouiller les Routes . . . . . . . 13
Acte Trois – Des Voleurs à Dale !. . . . . . 16
Acte Quatre – La Cachette des Bandits. . 19
Épilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
À la Recherche de Longo . . . . . . . . . . . . 18
À propos de Reliques et d’Aiguilles . . . . . 7
Aiguille d’Argent (L’). . . . . . . . . . . . . . . . 16
Ancienne Caserne. . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Aventure est-elle Finie ? . . . . . . . . . . . . 20
Bénédiction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Cachette de Longo . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Ce qu’il Advient Ensuite. . . . . . . . . . . . . 10
Clovis – Un Hobbit. . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Dans la Boue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Dénoncer Longo au Roi Bard. . . . . . . . . 19
Des Orques à Dale !. . . . . . . . . . . . . . . . 21
Des Visages dans la Foule . . . . . . . . . . . . 9
Destin de la Brodeuse. . . . . . . . . . . . . . . 16
Discuter à Bâtons Rompus. . . . . . . . . . . 10
Embuscade !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Fin du Mystère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Forcer la Porte Principale. . . . . . . . . . . 20
Fourreau Noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Gardes de Dale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Héros ne Mordent pas à l’Hameçon. . . 12
J’attendrai, le jour et la nuit. . . . . . . . . . . 8
Jouer Hakon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Jouer l’Enquête. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Kasper et Swain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Katun – Marchande Orientale. . . . . . . . . 9
Kelda – Brodeuse d’un âge certain. . . . . 9
Lieutenants de Longo. . . . . . . . . . . . 15/23
Longo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Longo est aux Aguets. . . . . . . . . . . . . . . 18
Malédiction (La). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Marais Glacé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Ombres de la Pierre Brisée . . . . . . . . . 20
Orques de Dol Guldur . . . . . . . . . . . . . . 14
Patience et Longueur de Temps. . . . . . . . 8
Plan de Longo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Porte est Close (La). . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Portes s’Ouvrent (Les). . . . . . . . . . . . . . . 11
Protéger Kelda. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Quant au Fourreau Noir ? . . . . . . . . . . 23
Retour à Dale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Retour des Compagnons . . . . . . . . . . . . 16
Rixe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Roi Bard en 2957 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Sous le Nez de Tous . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Suivre le Tunnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Sur le Bon Chemin. . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Thegn Hakon fait son Entrée . . . . . . . . . 19
Thulim, Neveu de Dulin – Maçon Nain. . 9
Trouver le Bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . 20
Trouver le Camp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Vig, l’Espion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Entre le Marteau et l’Enclume . . . . 24
Acte Un – Du Gravier dont
on fait les Montagnes. . . . . . . . . . . 25
Acte Deux – Un Sinistre Marché
aux Jouets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Acte Trois – Monter la Colline et
Descendre à Dale. . . . . . . . . . . . . . 29
Acte Quatre – Un Seigneur Intéressé. . 35
Acte Cinq – Sous la Montagne. . . . . . . 38
Acte Six – Trahisons et Sagesse. . . . . . . 41
Épilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
À Erebor ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Abysse (L’]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Aider Thrun. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Atelier aux Jouets. . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Balin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Bateau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Combattre Gunvar dans les Forges. . . 40
Compagnie Faite prisonnière. . . . . . . . . 37
Compagnons jouent aux Naïfs . . . . . . . 37
Contreplan de Balin. . . . . . . . . . . . . . . 39
Corbeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Dans les Profondeurs. . . . . . . . . . . . . . 38
De Retour Devant Balin. . . . . . . . . . . . 35
De Sombres Nouvelles. . . . . . . . . . . . . 27
De Tristes Affaires. . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Des Mots sur la Route . . . . . . . . . . . . . 27
Destin de Niping le Forgeron. . . . . . . . . 24
Devant le Roi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Discours (Le). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Discuter avec Katun. . . . . . . . . . . . . . . 33
Donner l’Alarme. . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Dorwinion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
157
Index
Du Travail, Encore du Travail. . . . . . . . 29
Écaille Manquante (L’). . . . . . . . . . . . . 34
Enquêter sur le Bateau Mystérieux . . . 32
Gardes du Corps de Gunvar . . . . . . . . . 41
Grive Merveilleuse de Thrun. . . . . . . . 32
Gwion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Histoire du Fabriquant de Jouets. . . . . 30
Hommes d’Armes de Gunvar. . . . . . . . . 41
Livrée Cramoisie. . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Mais nous n’avons Aucune Preuve. . . 42
Messager Mécanique. . . . . . . . . . . . . . 38
Mission. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Niping est un Traître… !. . . . . . . . . . . . 42
Offre de Gunvar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Où est Niping ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Partis pour Ashbrook. . . . . . . . . . . . . . 36
Plan de Niping . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Première Forge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Que s’est-il passé ?. . . . . . . . . . . . . . . . 26
Retour du Corbeau. . . . . . . . . . . . . . . . 29
Sabotage !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Seigneur Gunvar. . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Si la Compagnie Décline ?. . . . . . . . . . 35
Thrun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Thrun comme Source d’Informations. . 31
Thrun le Fabricant de Jouets. . . . . . . . 32
Une Alliance Inconfortable . . . . . . . . . . 37
Une Rencontre autour d’un Diner. . . . 36
Sous le Tertre. . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Acte Un – À la Cour d’un Roi en Deuil. 45
Acte Deux – Vers les Goulets des
Montagnes Grises. . . . . . . . . . . . . . 48
Acte Trois – Chasse dans le Désert . . . 49
Acte Quatre – Le Mausolée . . . . . . . . . 54
Acte Cinq – Des Ailes de Fer. . . . . . . . . 58
Acte Six – Les Nuages s’Amoncellent,
Encore. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Épilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
À l’Attaque ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
À Malin, Malin et Demi. . . . . . . . . . . . . 51
Après la Bataille. . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Attaque (L’). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Aurore aux Doigts de Rose. . . . . . . . . . 49
Conclusions de Dwalin . . . . . . . . . . . . . 47
Conseil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Cotte de mailles d’Argent. . . . . . . . . . . 44
Coupe-Jarrets…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Débat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Décision Finale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Des Aventuriers ou des Pilleurs
de Tombe ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
 Le Rire des Dragons
Des Nains Inquisiteurs. . . . . . . . . . . . . 46
Descendus du Nord Oublié . . . . . . . . . 58
Domi, l’Érudit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Droits Ancestraux. . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Dwalin le Guerrier. . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Échange de Questions . . . . . . . . . . . . . . 47
Firbul, Éclaireur Snaga. . . . . . . . . . . . . 52
Gobelins et Hobgobelins
de la Pire Espèce. . . . . . . . . . . . . . . 50
Hobgobelins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Interactions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Jets de Trésors Magiques . . . . . . . . . . . . 57
Jouer le Thegn Jofur . . . . . . . . . . . . . . . 45
Juste à Temps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Lieutenants de Longo. . . . . . . . . . . . . . 50
Missives Secrètes . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Ombre de la Terreur. . . . . . . . . . . . . . . 58
Plus Court Chemin (Le) . . . . . . . . . . . . 59
Présentations . . . . . . . . . . . . . . . . . 46/60
Rattraper Domi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Rencontre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Répercussions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Roi Bard en 2959. . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Sauver les Prisonniers . . . . . . . . . . . . . . 51
Secrets Oubliés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Secrets Volés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Sépulcre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Suggestions de Périls . . . . . . . . . . . 48/50
Thegn Jofur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Un Long Hurlement dans la Nuit. . . . . 49
Une Demande d’Aide. . . . . . . . . . . . . . 45
Une dernière Volonté ?. . . . . . . . . . . . . 49
Une Voix Emplie d’Horreur et
de Malfaisance. . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Valeur de Tolérance . . . . . . . . . . . . 45/60
Vautours Silencieux. . . . . . . . . . . . . . . 58
Voyage Commence (Le) . . . . . . . . . . . . 48
Voyage de Retour . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Laissez Dormir le Dragon qui Dort. 64
Acte Un – Une Fumée sur l’Horizon . . 65
Acte Deux – À Propos des Dragons. . . 68
Acte Trois – L’Ombre de ses Ailes. . . . . 72
Acte Quatre – La Nouvelle Désolation. 79
Acte Cinq – Le Passage de la Gorge. . . 85
Acte Six – Par la Discrétion
et la Malice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Acte Sept – Tuer le Dragon. . . . . . . . . . 93
Épilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
À un Jet de Lance . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Aegis de Dale (L’). . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Après le Combat. . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Assassin Nain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Attaque Nocturne. . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Augmentez la Vigilance du Dragon. . . 69
Autres Chasseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Autres Hôtes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Brech. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Ce que l’on dit des Dragons. . . . . . . . . 70
Chemin de la Gorge. . . . . . . . . . . . . . . 86
Chevalier perdu . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Combat de Brech . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Combattre les Orques. . . . . . . . . . . . . . 87
Comment Mener le Combat. . . . . . . . . 95
Complications Possibles
Durant le Combat. . . . . . . . . . . . . . 77
Convocation du Roi . . . . . . . . . . . . . . . 65
Dernière Maison Accueillante. . . . . . . . 71
Dragon Veille (Le). . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Embuscade Naine. . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Entrer dans la Tour de Guet. . . . . . . . . 90
Épisodes de Traque. . . . . . . . . . . . . . . . 70
Éviter Brech. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Fanemain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Frères Khuldrim. . . . . . . . . . . . . . . . 67/78
Greystroke et Skirfira. . . . . . . . . . . . . . . 67
Interactions. . . . . . . . . . . . . . . . . 66/74/91
Issue de la Rencontre. . . . . . . . . . . 75/92
Jouer Raenar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Jouer Ukghash . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Jouer Wruenele. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Lac Maudit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Mais… Raenar est
un Dragon de Froid ! . . . . . . . . . . . 65
Menaces. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Nature de la Bête . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Nid est Vide (Le). . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Œil du Dragon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Ombre du Passé. . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Orque Brûlé (L’). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Orques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Périls. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79/86
Pièges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Préparer le Voyage . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Présentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66/91
Quelque Chose Cloche. . . . . . . . . . . . . . 76
Raenar le Pilleur. . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Rencontrer Ginar . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Rencontrer le Roi . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Rencontrer Skarf. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Rencontres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Route de la Montagne . . . . . . . . . . . . . 86
Rumeurs du Pays . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Sans-Nom, la Lance Elfique. . . . . . . . . 88
158
Sauver Greystroke. . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Se Glisser Dehors. . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Secrets de Mazarboul. . . . . . . . . . . . . . 68
Seigneur Elstan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Sentinelles Orques. . . . . . . . . . . . . . . . 85
Seuil de Traque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Skarf, Seigneur de Brech . . . . . . . . . . . 77
Tendre une Embuscade aux Orques . . 87
Tenir Palabre avec un Dragon . . . . . . . . 91
Tombe du Seigneur Elstan. . . . . . . . . . 81
Un Accueil Sinistre. . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Une journée de l’épée…. . . . . . . . . . . . 87
Valeur de Tolérance . . . . . . . . . . 66/74/91
Vigilance du Dragon . . . . . . . . . . . . . . 69
Vilénie sur Vilénie . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Vus ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Wruenele Le Fier. . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
En Eaux Sombres. . . . . . . . . . . . . . . 96
Acte Un – À l’Enseigne
de la Fourche à Anguilles. . . . . . . . . 97
Acte Deux – l’Apprentie . . . . . . . . . . . . 101
Acte Trois – Histoires, Secrets
et Mensonges . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Acte Quatre – La Guilde
des Artisans . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Acte Cinq – Les Pierres des Elfes
et l’Or des Nains. . . . . . . . . . . . . . 109
Acte Six – Chuchotis dans le Noir. . . . 111
Acte Sept – Écumes et Ravages . . . . . . 114
Épilogue : Le Passé
ne Meurt Jamais. . . . . . . . . . . . . . . 117
Aefre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Aefre et Eutaric. . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Bien des Années Après. . . . . . . . . . . . . . 97
Bourbeux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112/115
Cachette des Bourbeux. . . . . . . . . . . . . 112
Dans une autre Vie. . . . . . . . . . . . . . . . 96
De Glaciales Salutations . . . . . . . . . . 109
De Retour à l’Auberge. . . . . . . . . . . . . 104
Échapper aux Cages Submergées. . . . . 115
Émissaire Elfe Sylvain. . . . . . . . . . . . . . 110
Entrer dans la Maison de la Guilde. . 105
Et Maintenant ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Eutaric est-il le Méchant ? . . . . . . . . . 105
Eutaric, Homme des Bois. . . . . . . . . . . 101
Finir la Statue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Gardien (Le) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Grandgousier. . . . . . . . . . . . 104/111/116
Haldis, Pêcheuse. . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Holti, Antiquaire. . . . . . . . . . . . . . 100/105
Il fait Meilleur à l’Intérieur. . . . . . . . . . 98

Interactions. . . . . . . . . . . . . . 102/107/114
Issue de la Rencontre. . . . . . 103/109/114
Jeune Disciple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Linnon le Renégat. . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Magan, Apprentie d’Orsmid . . . . . . . . 99
Monstre (Le) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Mornamir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Neifgeir, Aubergiste . . . . . . . . . . . 99/104
Noire Trahison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Obtenir l’Aide de Magan . . . . . . . . . . 103
Orages et Nuages. . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Orsmid, Artisan Métallurgiste. . . . 99/114
Plus Tard, Cette Nuit-Là. . . . . . . . . . . . 101
Porte Scintillante . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Pouvoir du Roi des Elfes. . . . . . . . . . . . 110
Présentations . . . . . . . . . . . . 102/107/113
Que s’est-il Vraiment Passé ?. . . . . . . 109
Que savent les Compagnons
de la Nuit de la Tempête ? . . . . . . 102
Remonter vers la Ville . . . . . . . . . . . . . 117
Rencontrer Haldis. . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Retrouver le Mornamir. . . . . . . . . . . . 115
Sentinelle Elfe Sylvain . . . . . . . . . . . . . 110
Soubassements de la Ville du Lac. . . . 112
Statue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Une Conscience Souillée . . . . . . . . . . . 107
Valeur de Tolérance . . . . . . . 102/107/113
Vieux Ennemis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Les Ombres du Nord . . . . . . . . . . . 118
Acte Un – Des Visiteurs Attendus . . . . 118
Acte Deux – Le Val des Os . . . . . . . . . . 120
Acte Trois – Un Accueil Chaleureux. . . 127
Acte Quatre – La Cité des Clochers . . . 133
Acte Cinq – Informations Précieuses. . 139
Acte Six – Un Concile de Rois . . . . . . . 141
Acte Sept – Fuite sous
la Montagne. . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Épilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
À la Porte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Arkenstone est Perdue ! (L’) . . . . . . . . . 150
Au Procès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Aube se Lève (L’). . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Camp Gobelin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Chambre de Mazarboul. . . . . . . . . . . . 145
Cœur des Profondeurs. . . . . . . . . . . . . 147
Combat de la Fissure. . . . . . . . . . . . . . 149
Combattre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Compagnie reste (La). . . . . . . . . . . . . . 133
Confrontation Finale . . . . . . . . . . . . . . 142
Coup de Maître des Conspirateurs . . . 130
Dans le Bois Inférieur. . . . . . . . . . . . . . 122
Descente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Dévoreur (Le) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Discrétion est de Mise (La). . . . . . . . . . 135
Droit vers Erebor ! . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Échelle de Glóin . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Énormes Ailes Noires (D’) . . . . . . . . . . 124
Entrée des Profondeurs. . . . . . . . . . . . . 145
Entrée du Nazgûl. . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Entrer en Erebor . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Exilés de Dale !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
Faire le Point. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Fissure de Niping . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Geôles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Gobelins Affamés. . . . . . . . . . . . . . . . . 126
Grande Demeure de Thráin. . . . . . . . . 145
Grande Artère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Guerrier Entêté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Interactions. . . . . . . . . . . . . . . . . . 130/140
Issue de la Rencontre. . . . . . . . . . . . . . 140
Jugement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Les Ombres du Nord . . . . . . . . . . . . . . 132
Litanie des Charges . . . . . . . . . . . . . . . 129
Longueur d’Avance. . . . . . . . . . . . . . . . 143
Loups du Désert. . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Maison de Balin. . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Maisonnette d’Elstan. . . . . . . . . . . . . . 138
Marches Inférieures. . . . . . . . . . . . . . . 122
Marque du Magicien Errant . . . . . . . . 119
Mots Aigres ou Actes
de Bienveillance. . . . . . . . . . . . . . . 142
Nazgûl est à l’Affût (Le). . . . . . . . . . . . . 130
Os et Malédictions. . . . . . . . . . . . . . . . 123
Palais Royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Parc (Le). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Passages Sombres. . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Pendant ce temps-là. . . . . . . . . . . . . . . 139
Penser Rapidement.... . . . . . . . . . . . . . 147
Pierre Brisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Plaidoyer de Jofur. . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Poursuite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
159
Index
Première Forge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Présentations . . . . . . . . . . . . . . . . 130/140
Provisions et Rumeurs. . . . . . . . . . . . . 121
Quais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Quartier Résidentiel. . . . . . . . . . . . . . . 137
Rumeurs dans la Ville . . . . . . . . . . . . . 135
S’échapper ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
S’Enfuir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Se Battre ou être Mangé. . . . . . . . . . . . 125
Se Rendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Se Sauver . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Sortie ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
Stángard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Tas de Crânes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Terrasse de l’Aube. . . . . . . . . . . . . . . . 150
Tombe de Thorin Écu-de-Chêne. . . . . 144
Traverser les Marches Supérieures. . . 121
Triste Fin de Thrun. . . . . . . . . . . . . . . . 130
Trouver le Chemin . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Un Ennemi des Temps Anciens . . . . . . 124
Un Combat Désespéré . . . . . . . . . . . . . 143
Un magicien Inattendu . . . . . . . . . . . . 126
Un Plan Décevant. . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Valeur de Tolérance . . . . . . . . . . . . . . . 130
Veilleur des Profondeurs . . . . . . . . . . . 147
Voie de l’Enclume. . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Appendices . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
Armes des Spectres de l’Anneau . . . . . 155
Capacités Spéciales des Spectres
de l’Anneau. . . . . . . . . . . . . . . 154/155
Dwimmerlaik . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Épouvantables Sortilèges :
Ombre de Terreur. . . . . . . . . . . . . . 156
Épouvantables Sortilèges
du Sorcier de Forod . . . . . . . . . . . . 153
Lame de Morgul. . . . . . . . . . . . . . 153/154
Nazgûl. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154/155
Ombre Noire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Pouvoirs du Sorcier de Forod. . . . . . . . 153
Sorcier de Forod. . . . . . . . . . . . . . 152/154
Sorcier, forme Incorporelle . . . . . . . . . 152
Sorcier, forme tangible. . . . . . . . . . . . . 152
Souffle Noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Terreur du Désir. . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Voix Funeste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Smaug a été vaincu, la bataille des Cinq Armées a été gagnée, et Bilbo est rentré à La Comté. Mais il reste encore
bien des dangers, et des forteresses orques des montagnes aux sombres profondeurs corrompues de la Forêt Noire,
une ombre attend, recouvrant ses forces, élaborant des plans, et étendant lentement son emprise…
Contes et Légendes
L’anneau Unique – Livre de Base des Terres Sauvages Cartes et Périples

Ce livre contient des informations
riches et détaillées sur les contextes,
il contient également des règles
dédiées aux thèmes du monde de
Tolkien, des types de personnages
spécifiques à ce monde, et une mise
en place qui évolue au fil du Passage
des Années ; quand vous jouez au
jeu de rôle L’Anneau Unique, vous
avez vraiment la sensation d’explo-
rer les Terres du Milieu.
Contient sept aventures prêtes à être
jouées, des scénarios complets pou-
vant être joués séparément ou en
campagne épique qui s’étend sur de
nombreuses années.
Cartes et Périples est un ensemble
de quatre cartes recto verso grand
format couvrant la majeure partie
de la Terre du Milieu. Vous y trouve-
rez également un livret de 32 pages
contenant des règles de voyage mari-
time et fluvial, un index des lieux
visités, des descriptions de périls, de
merveilles de la nature et autres ves-
tiges oubliés que votre compagnie
pourra croiser sur la route.

Écran du Gardien des Légendes

et Guide de la Ville du Lac Ténèbres sur la Forêt Noire Fondcombe

Ce guide de 32 pages de la Ville du
Lac présente en détail cet endroit
fascinant, ainsi qu’une nouvelle
culture, celle des Hommes du Lac.
Ce supplément contient également
un superbe Écran du Gardien des
Légendes, qui vous permettra de
trouver aisément informations et
références au cours de la partie.
Ténèbres sur la Forêt Noire est une
campagne complète de L’Anneau
Unique, qui s’étend sur une tren-
taine d’années et vous permettra de
créer votre propre saga épique, en
suivant vos héros dans leurs quêtes
au fil des années.
Ce supplément de contexte mènera
vos pas vers l’ouest, au-delà des
Monts Brumeux, jusqu’à la Dernière
Maison Simple. Vous étendrez ainsi
vos aventures en Eriador Oriental.
Fondcombe contient les nouvelles
cultures des Elfes de Fondcome et des
Rôdeurs du Nord.
Le rire d’un Dragon est un son dévastateur, capable de briser l’esprit des
guerriers les plus courageux et des aventuriers les plus aguerris. À la mort
de Smaug, les Terres Sauvages ont été libérées de cette menace. Les plans du
Seigneur des Ténèbres n’ont pas abouti : les Peuples Libres du Nord ont su
vaillamment résister aux flammes du Dragon et aux assauts de l’armée de Bolg.
Mais l’Ennemi sait qu’en temps de paix, il existe un moyen plus subtil pour
corrompre le cœur des Nains et des Hommes : la trahison !
Parcourez le royaume de Bard, le fameux Tueur de Dragon. Découvrez les
merveilles du marché aux jouets de Dale et de la Ville du Lac reconstruite !
Entrez dans la demeure du Roi sous la Montagne et aidez Balin, fils de Fundin,
à déjouer une conspiration voulant amener la guerre dans le Nord.

Le Rire des Dragons contient six aventures prêtes à jouer, des scénarios qui
peuvent être utilisés séparément ou regroupés au sein d’une campagne au cours
de laquelle une sombre machination va prendre de l’ampleur au fil des ans.
Le Rire des Dragons est l’ouvrage complémentaire au livre Erebor – Le Mont
Solitaire, un supplément pour le jeu de rôle L’Anneau Unique, basé sur les
romans Bilbo le HobbitTM et Le Seigneur des AnneauxTM.

EDGE-STUDIO.NET
LE RIRE DES DRAGONS
SKU : EFSGOR13
ISBN : 843-54-07631-48-9
TM