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Cet Évangile peut susciter la surprise, l’incompréhension, voire le scandale.

Comment se peut-
il que Jésus dise qu’il vient mettre dans le monde un feu qui sème la division et au cœur même des
familles. Ce qui n’est pas venu apporter la paix, la paix aux familles, la paix peuple ? On trouve dans
l’Évangile une piste pour répondre à cette question du rapport de Jésus à la paix : « je vous donne la
paix, je vous donne ma paix, je ne vous la donne pas comme le monde la donne ». C’est sa paix qu’il
donne, et qui n’est pas celle du monde ; et si nous ne comprenons pas ces paroles d’aujourd’hui,
c’est peut-être parce que c’est difficile pour nous de concevoir la paix comme Jésus l’entend, une
paix qui se fait au prix de divisions et d’un enflammement.
Dans le même sens on peut dire qu’on conçoit la paix, comme ce qui évite les oppositions, les
conflits, les désaccords. C’est pourquoi la valeur suprême dans nos sociétés est la tolérance,
comprise comme le rejet d’un bien objectif, et d’une vérité objective. Si tout se vaut, comme on le
prétend aujourd’hui, il n’y a qu’à permettre à chacun de vivre, d’agir comme il veut, en disant que
tout est aussi légitime. Puis il faut trouver une procédure que chacun reconnaîtra pour prendre les
décisions dans les matières où on n’est pas d’accord. Il y aura un temps de débat, puis on votera, et
la procédure parviendra d’obtenir une décision majoritaire. Comme cela on aura la paix. Mais on
aboutit comme cela très souvent à la paix du mensonge, à l’a paix de l’injustice, à la paix d’une
déshumanisation.
La paix dont parle Jésus, c’est d’abord la paix avec Dieu ; la paix avec Dieu et la paix selon Dieu
est la source de toute véritable paix. C’est une paix qui veut s’établir dans la vérité, dans l’amour,
dans la justice.
Dès les premiers temps de l’Eglise, mais aussi partout et toujours s’expérimente ce fait de la
division est souvent des violences qui surviennent lorsque l’Évangile est annoncé et vécu. Les
premiers chrétiens ne faisaient pas de mal bien au contraire, ils ont été très souvent persécutés,
martyrisés. Pourquoi ? Parce que ce qu’ils croyaient, mettait en cause le consensus conformiste, des
désordres moraux, des injustices, des croyances religieuses sommaires. Qu’on pense aussi aux
persécutions des communautés chrétiennes dans certains pays, aux menaces dont sont objets dans
leur famille certains musulmans qui se convertissent au Christ. C’est converti ne cherche pas à
préserver par-dessus toute une fausse paix au mépris de leur foi, de la vérité qu’ils ont découverte ;
ils ne menacent en rien les autres, mais c’est bien le rattachement au Christ qui suscite la division,
comme Jésus l’annonçait.
Dans la première lecture, le peuple, et les adversaires de Jérémie croyaient que puisque qu’ils
étaient le peuple de Dieu, ils ne risquaient rien et que leurs ennemis ne les vaincraient par ; mais
Jérémie témoignait que être le peuple de Dieu ne suffit pas, il faut aussi lui être fidèle, Orange avait
été infidèle. Aussi ils étaient dans un sentiment de fausse sécurité au nom de la religion, mais d’une
religion mal comprise. Jérémie s’opposait à cette pensée conformiste, il disait que dans la situation
actuelle il fallait se rendre. Ces paroles n’ont pas été supportées, elle mettait en cause la fosse et à
laquelle les autres croyaient. Lui il indiquait le chemin de la vraie paix, la fidélité à Dieu, et
concrètement en conséquence la nécessité pour l’instant de se rendre. Et pour cela on voulait donc
le faire mourir, pour ce trouble qu’il sommait par ces paroles. Lui qui ne pratiquait et ne préconisait
aucune violence, a été victime de cette violence.
On peut aussi se référer à ce qui s’est passé au moment de la préparation de la loi sur le
prétendu mariage pour tous. La colère, et les calomnies qui continuent encore qui se sont élevées
contre la manif pour tous ; et aujourd’hui encore on peut intimider ceux qui ne sont pas d’accord
avec la prochaine loi sur la PMA dite pour tous et autres atteintes à l’humanité. Les opposants à ses
doigts iniques ne menacent d’aucune violence, mais on les calomnie, on les considère comme
indignes d’une société démocratique ; on les accuse de menacer l’unité de la société. Ils brisent le
conformisme sur fond d’injustice grave, sur lequel on veut bâtir une fausse paix la société.
Après le feu qui vient apporter, ce feu qui purifie du mensonge, de l’injustice, de l’idolâtrie, par
la force de la vérité et de la grâce divine, et de la division qui s’ensuit, Jésus parle du baptême qu’il
doit recevoir ; ici comme dans d’autres passages il s’agit de sa passion et de sa mort. Le chemin de la
paix véritable pour les hommes passe par le sacrifice du Christ et par le sacrifice d’une façon ou d’une
autre de ses disciples. L’hostilité que suscite l’établissement de la paix avec Dieu, est hostilité envers
ce qui témoigne de cette paix véritable, qui n’est pas la paix du monde dans le conformisme et la
recherche des fausses sécurités.
Le Christ a suscité la violence de la part de ses adversaires ; en rejetant lui-même toute
violence. Et il doit en être ainsi pour ses disciples.
Si Jésus nous avertit par ces paroles qui de prime abord peuvent nous choquer, c’est pour que
nous ne confondions pas la recherche d’une tranquillité superficielle, dans le conformisme qui
s’accommode du mal et de l’erreur, avec la véritable paix qui nous donne et dont nous avons à vivre ;
car il s’agit d’une paix dans la vérité et le véritable amour, pas un faux amour de complaisance. Il est
tentant de se taire, de laisser faire sans rien dire sans réagir, pour préserver une fausse paix et se
préserver de l’hostilité, et des calomnies de ce qui s’est sur nous traiteront d’intolérants et
aujourd’hui en particulier d’homophobes, condamnation suprême, qui amalgament le rejet du mal et
le rejet des personnes.
C’est du Christ que nous avons à témoigner comme celui qui apporte véritablement la paix.
Mais pas un Christ doucereux, un Christ qui proclamerait « tout le monde il est beau tout le monde il
est gentil » mais le Christ qui annonce le vrai salut de l’homme et ses exigences. Amen.

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