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Au moment où nous nous préparons pour la plupart à reprendre nos activités habituelles, les

textes que nous donne la liturgie peuvent nous apparaître bien abrupts et bien sévères.
Nous souhaitons tous que cette année se passe dans la paix, l’harmonie, la bonne entente, un
esprit coopératif et constructif. Nous voudrions il y ait dans tous les cœurs le désir de la paix dans le
monde, à la préservation de la nature, de la justice entre les hommes… et voici que la Parole de Dieu
nous parle de persécutions, de divisions, de dissensions et d’incompréhensions. Et pour couronner le
tout, si je puis dire, l’épître aux Hébreux nous rappelle :
« Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché ! »
Mais voilà, la révélation, la vérité de l’Évangile, nous ramène à ce qu’est vraiment notre
condition humaine. La Bible, comme l’histoire de l’Église, n’est pas un conte de fée, un rêve : c’est
dans une condition marquée par le péché et par la mort que Dieu intervient comme Rédempteur et
comme Sauveur. Vouloir construire ou rétablir une cité harmonieuse sans tenir compte du mal qui
habite le cœur de l’homme, et en ignorant que Dieu seul peut nous sauver et qu’Il nous sauve
effectivement en Jésus-Christ, est le chemin le plus sûr qui mène à l’échec et, pour les chrétiens, à
l’apostasie.
Tous les totalitarismes, hier comme aujourd’hui, ont à leur source ce désir de sauver l’homme,
de promouvoir un homme nouveau ou un surhomme, sans Dieu voire contre Dieu. Ils peuvent lutter
frontalement contre les chrétiens, mais ils peuvent aussi, ce qui est beaucoup plus subtil, les intégrer
dans ce combat, les associer, comptant bien que la construction d’un monde meilleur les fasse passer
du programme de libération en Jésus au programme de libération, d’émancipation conçu par les
hommes, et qui n’a rien à voir avec la délibération du péché.
Les chrétiens deviennent alors, selon l’expression même de Lénine, les idiots utiles de
l’histoire, aujourd’hui en épousant les idéaux d’un pseudo-humanisme matérialiste et relativiste …
Les prophètes sont dans l’Ancienne Alliance, les témoins et les champions des droits de Dieu. À
un peuple tenté par le paganisme et les mœurs de ses voisins, à un peuple tenté de faire alliance
avec les puissants du moment pour se préserver une petite place au soleil, ils rappellent avec force,
l’irréductible originalité d’Israël au milieu des nations païennes.
L’audace et la liberté du prophète Jérémie lui attirent la haine et le ressentiment de ses
propres frères. Sa parole leur est insupportable et ils cherchent à le faire mourir.
Jésus lui-même annonce que sa personne et son message ne seront pas accueillis par tous
dans l’enthousiasme. Tant qu’il s’agit de guérir les malades, expulser les démons, nourrir les foules et
ressusciter les morts, les foules applaudissent.
En revanche, lorsque Jésus annonce les exigences du Royaume, lorsqu’Il révèle le mal qui
habite le cœur de l’homme, lorsqu’Il parle de combat spirituel, de lutte contre l’orgueil, la soif de
domination et l’impureté, lorsqu’Il se présente comme celui qui sauve le monde par son sacrifice
rédempteur sur la Croix, alors ils ne sont plus guère nombreux à Le suivre.
Cependant Sa Résurrection et le don du Saint-Esprit ouvrent de nouveau à l’humanité le
chemin du pardon et de la communion véritables. Par la grâce Il nous offre les moyens de notre
sanctification. Nous ne devons pas l’adhésion des foules mais avoir à cœur de rester fidèles, les yeux
fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de notre foi, comme nous le dit la lettre aux Hébreux.
Voilà qui constitue pour nous un excellent programme de vie et d’année : garder les yeux fixés
sur Jésus-Christ, dans la prière, et cherchant toujours à Le servir dans l’action, dans
l’accomplissement de notre devoir d’état, à chaque instant de notre vie.
Nous vivrons ainsi du feu que Jésus est venu apporter sur cette terre, c’est-à-dire du Saint
Esprit que nous avons reçu au jour de notre baptême et de notre Confirmation.
« L’Esprit est feu, car Il embrase toujours pour faire aimer »
C’est l’amour véritable, celui qui vient de Dieu, celui qui est Dieu, qui est à l’origine de la
conversion véritable et qui nous conduit au Ciel. C’est Lui qui nous fait croire en Jésus-Christ et qui
fait de nous ses disciples, ses serviteurs et ses missionnaires.
C’est lui qui nous purifie, nous illumine et nous unit au sacrifice de Jésus qui est rendu présent
à chaque Eucharistie. C’est Lui qui prépare nos cœurs à la rencontre de l’éternité, c’est Lui qui a
réalisé en Marie la merveille du salut en plénitude, c’est Lui qui nous fait renoncer au mensonge, au
rêve et à l’illusion pour accueillir vraiment la réalité du salut,

Amen !

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