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1. Gènèralitès
1.1. L’émail..........................................................................................................
1.1.2. Sa composition............................................................................................
1.2. La dentine....................................................................................................
1.2.2. Sa composition............................................................................................
1.2.3. Sa structure.................................................................................................
1.4.2. Objectifs…………………...……………………………………………….…………………………….
1.4.3. Indication…………………...………………………………………………..………………………….
2
1.5.1.2. Les transformations de la dentine………………….…………………………
2.1. Definition………………………………………………………………………………………………..
2.2. Historique……………………………………………………………………………………………….
2.3. Objectifs......................................................................................................
2.6.2. Definition……………………………………………………………………..………………………..
4
2.8.1.3. Les tenons en fibres de verre...............................................................
2.8.1.3.1. Composition...................................................................................
2.8.1.3.1.1. Les fibres .......................................................................................
2.8.1.3.1.2 La matrice.......................................................................................
2.8.1.3.2. Caractéristiques..............................................................................
2.8.1.3.2.1. Physiques .......................................................................................
2.8.1.3.2.2. Biologiques ...................................................................................
2.8.1.3.2.3. Esthétiques .....................................................................................
2.8.1.3.3. Avantages........................................................................................
2.8.1.3.4. Inconvénients...................................................................................
2.8.2. les tenons radiculaires métaliques………………………………………
2.8.2.1. Les tenons en acier inoxydable et les tenons à base de Ni-Cr……..
2.8.2.2. Les tenons en titane……………………………………………….
2.8.3. Les tenons en céramique (zircone)……………………………………….
2.8.4. Un comparatif de différents tenons………………………………………
2.8.5. Sa taille et sa dimension .......................................................................
3.1. Objectifs..........................................................................................................
3.2. Les Indications de la RMIPP………………………………………………
3.2.1. Facteurs intrinsèques à la dent…………………………………..…………
5
3.2.2.2. Suprastructure prothétique envisagée ...................................................
3.2.2.3. Parafonctions..........................................................................................
3.2.2.4. Facilité clinique .............................. ……………………………….....
3.3. Contre-indications…………………………………………….……………
3.4. Avantages des RMIPP. .......................................... …………………........
3.5. Inconvénients des RMIPP à tenon fibré... ………………………..………
3.6. Influence et utilité du tenon................. ………………………....................
3.7. Les principes du collage appliqués aux tenons fibrés :……………………
3.7.1. Le scellement adhesif………………………………………………………
3.7.2. Le collage…………………………………………..………………………
4.1.Definition……………………………………………………………………
4.2. Principes……………………………………………………………………
4.3.Indications et contre-indications……………………………………………
4.4.Le faux-moignon(inlay-core) en composite renforce par les fibres (FRC)
4.4.1.caracteristiques………………………………………...……………………
4.4.2.protocole……………………………………………………………………
4.4.3.interets………………………………………………………………………
4.5.Evolution des thechniques modernes de dentisterie …………..………………………
4.5.1.Evolution de materiaux de collages………………………………
6
4.5.2.Evolution des techniques d’empreinte – Apport du numerique-…
4.6. Les nouveaux ancrages fibres :……………………………………………
4.6.1.Le tenon passif unitaires en fibre de verre et on quartz………...
4.6.2.Les micro-tenons fascicules……………………………………..
4.6.3.Les inlays-cores fibres obtenus par CFAO : exemple avec le
numerys GF (itena)……………………………………………………………….
Conclusion............................................................................................................
Références bibliographiques................................................................................
7
Introduction
L’insertion d’un tenon radiculaire ne doit pas être considérée comme une étape
inévitable dans la reconstitution de la dent dépulpée. Sa mise en place doit
respecter des indications précises, comme tout acte que réalise le chirurgien-
dentiste, d’autant plus que la décision de forage intra-canalaire est lourde de
conséquences à long terme pour la dent.
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En effet, les techniques des reconstitutions corono radiculaires en composite
soit direct ou indirect permettent de redonner une cohésion à l’organe dentaire
en tenant compte de l’anatomie, de l’étendue de la perte de substance coronaire,
de l’épaisseur des parois résiduelles, des contraintes fonctionnelles qui vont
s’exercer sur les restaurations, et enfin du type de restauration prothétique. La
principale complexité de ce type de restauration réside dans la décision
thérapeutique. Actuellement, un protocole de restauration des dents dépulpées
ne peut être systématisé. Le choix d’un système d’ancrage doit reposer sur de
nombreux critères, tant fonctionnels que mécaniques ou esthétiques.
Ainsi, l’objectif de notre travail est de faire le point sur l’intérêt de ces
techniques, mais aussi d’argumenter et d’expliquer les principes généraux qui
régissent de la pose d’un ancrage. La solution exposée dans ce travail découle
d’une évolution des concepts liés aux tenons radiculaires et de nosconnaiss-
ances en matière de RCR collée par tenon fibré.
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1. Généralités
Chacun d’entre eux comprend des éléments structurels (comme les cristaux
d’apatite) qui se retrouvent par ailleurs dans l’organisme, mais qui sont ici
organisés de manière particulière. D’après J.C. Hess, « C’est plus l’architecture
des tissus que leur histologie qui est importante à connaître pour restaurer une
dent » (Hess J-C).
1.1. L’émail
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dentine, le pH critique de l’émail étant de 5,5 alors que celui de la dentine est de
6,5.
1.1.2. Sa composition
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La phase organique est minoritaire et non minéralisée.
Elle représente 2% du volume de l’émail. Celle-ci est formée par la sécrétion des
améloblastes. Elle contient des protéines très semblable à la kératine tels que les
polysaccharides (amélogénines, énamélines, tuftelines). Sa teneur en hydrate de
carbone est évaluée à 15%.
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1.1.3 Sa structure
L’espace entre les prismes est occupé par la substance inter-prismatique qui joue
le rôle de tuteur et permet la cohésion de l’ensemble. Celle-ci est disposée selon
une orientation totalement différente de celle des primes.
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perméabilité diminue et sa surface subit des modifications avec une
augmentation de la concentration de fluor.
Il représente alors une excellente résistance contre les caries mais pour
autant son épaisseur se réduit inéluctablement.
1.1.4. La jonction amélo-dentinaire
Comme son nom l’indique, elle se situe entre la couche d’émail en périphérie et
la couche de dentine sous-jacente.
Les fractures amélaires sont stoppées au niveau de cette jonction, grâce aux
fibres de collagène de Von Korff (collagène de type III) qui jouent le rôle d’un
ligament. Ceci permet de prévenir des fractures de la dent (Baldassarri M,
Margolis HC, Beniash E) .
1.2 . La dentine
1. 2.1 Ses propriétés physiques
C’est un tissu conjonctif dur, minéralisé, avasculaire, acellulaire et non innervé.
Elle est située entre l’émail et la pulpe au niveau coronaire, et entre le cément et
la pulpe au niveau radiculaire. La dentine est constituée de deux couches :
la prédentine (qui est juxta-pulpaire) et la dentine elle-même.
Sa dureté est bien supérieure à celle de l’os ou du cément mais est très inférieure
à celle de l’émail. De plus, elle possède une solubilité supérieure à celle de
l’émail.
Le tissu dentinaire est perméable, car traversée sur toute son épaisseur par une
multitude de canalicules appelés tubuli dentinaires.
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1.2.2 Sa composition
La dentine est composée des mêmes constituants que l’émail, mais dans des
proportions différentes : elle présente une phase minérale de 70%, une phase
organique de 20%, ainsi que 10% d’eau (Bedran-Russo AKB, Yoo KJ, Ema
KC, Pashley DH) .
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Cette phase représente 50% de la dentine en volume. Au cours du temps et du
vieillissement, elle devient prépondérante. Les tubuli sont alors progressivement
oblitérés jusqu’à obtenir une dentine scléreuse, lorsque l’oblitération devient
totale.
1.2.3 Sa structure
Ainsi, il existe une connexion étroite et des échanges permanents entre dentine
et pulpe du fait de l’activité sécrétoire des odontoblastes, de la situation de leur
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prolongements odontoblastique au sein même de la dentine et de la présence de
quelques nerfs amyéliniques pulpaires au niveau des tubuli ; c’est pourquoi on
parle de complexe pulpo-dentinaire.
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- la dentine intertubulaire (ou intercanaliculaire) se trouve entre les
canalicules dentinaires. Elle est formée principalement par des fibres de
collagène minéralisées (à environ 30%), qui se constituent de fibrilles de
collagène couplées à des cristaux d’apatite carbonatées organisés en couches
avec une structure particulière (Weiner S, Veis A, Beniash E, Arad T, Dillon
JW, Sabsay B).
Sa proportion varie en fonction de la quantité de tubuli dentinaires : elle sera
plus importante en périphérie de la jonction amélo-dentinaire, et diminuée à
proximité de la pulpe.
- la dentine intra ou péritubulaire (ou péricanaliculaire) tapisse la paroi
interne des tubuli dentinaires. C’est une dentine dense hyperminéralisée (à
environ 95%), qui se dissout plus facilement que la dentine inter tubulaire dans
les acides (Weiner S, Veis A, Beniash E, Arad T, Dillon JW, Sabsay B).
Elle présente les mêmes composants que la dentine inter tubulaire mais avec
une taille et une orientation différente des cristaux.
Enfin, il existe une certaine continuité entre les éléments de la dentine inter
tubulaire et la dentine péritubulaire.
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existe différents types de canaux (canal latéral, secondaire, accessoire) qui sont
des branches collatérales du canal principal faisant communiquer la pulpe avec le
parodonte. Ils peuvent être situés à n’importe quel niveau depuis la région inter-
radiculaire jusqu’à l’apex, même s’ils se retrouvent le plus souvent au niveau
apical.
Elle a une seule racine assez massive avec un canal rectiligne et large, de
section ovoïde à grand diamètre mésio-distal.
La pulpe camérale présente deux cornes pulpaires mésiale et distale.
Dans un plan sagittal, la chambre pulpaire comporte un épaulement lingual.
Dans certains cas, la couronne est fortement lingualée par rapport à l'axe de
la racine, et le foramen peut être assez éloigné de l'apex radiographique.
Elle paraît donc apte à accueillir un tenon radiculaire tout en faisant attention
aux racines trop effilées dans la partie apicale (SABEK M. ; DEGORCE T).
Elle a une racine de section ovalaire présentant d'une façon assez fréquente
(53 % des cas) une courbure apicale à orientation distale, palatine ou disto-
palatine. L'anatomie canalaire comporte les mêmes caractéristiques que celle
de l'incisive centrale maxillaire (cornes pulpaires, épaulement lingual de la
chambre pulpaire).
Le canal a une section ovoïde allongée dans le sens vestibulo-palatin.
L'extrémité radiculaire est souvent grêle. Elle semble donc apte à accueillir
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un tenon radiculaire tout en faisant attention aux racines trop effilées dans la
partie apicale, comme l'incisive centrale maxillaire (SABEK M. ;
DEGORCE T)
⮚ La canine maxillaire :
Elle est le plus souvent (60 % des cas) biradiculée, avec des racines parallèles
ou divergentes vestibulairement et lingualement. La racine palatine peut se
trouver dans le même plan sagittal que la racine vestibulaire ou s'orienter
distalement. Les extrémités radiculaires peuvent être extrêmement grêles.
Cette dent ne présente parfois qu'une seule racine comportant deux canaux
séparés par un isthme plus ou moins important.
Exceptionnellement (2 % des cas), elle a trois racines (deux vestibulaires et
une palatine).
La chambre pulpaire est aplatie dans le sens mésio-distal mais les cornes
pulpaires sont situées assez loin des côtés vestibulaire et palatin.
La bifurcation canalaire peut s'effectuer à différents niveaux, ce qui donne
des variations dans la hauteur de la chambre pulpaire.
Il faut donc être très prudent dans l'utilisation d'un tenon radiculaire, surtout
du fait des courbures distales assez
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fréquentes, de l'effilement des racines, et des murs dentinaires fins (SABEK
M. ; DEGORCE T).
Elle a, en général, une seule racine (85 % des cas) et un canal de section ovalaire
ou étranglée dans la partie médiane transversale (forme de "8").
Elle peut également avoir deux racines distinctes (15 % des cas)
s'individualisant à différents niveaux et comportant chacune un canal.
L'utilisation d'un tenon requiert donc la même prudence que pour la première
prémolaire maxillaire (SABEK M. ; DEGORCE T).
21
⮚ La deuxième molaire maxillaire :
Elles ont une racine aplatie dans le sens mésiodistal et assez large dans le sens
vestibulo-lingual. Elles présentent parfois une courbure apicale distale.
L'anatomie canalaire est représentée soit par un canal, très aplati dans le sens
mésio-distal, soit par deux canaux, cas le plus fréquent.
Elles paraissent donc peu aptes à recevoir un tenon radiculaire, surtout du fait
des parois radiculaires fines et des invaginations fréquentes (SABEK M. ;
DEGORCE T).
⮚ La canine mandibulaire :
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en deux ou trois canaux (15 à 24 % des cas).
Elle peut avoir deux racines distinctes ou fusionnées et exceptionnellement trois
racines.
Le volume paraît donc suffisant pour la pose d'un tenon radiculaire, cependant il
faut se méfier de la multiplicité des canaux et de l'orientation souvent linguale
de la racine par rapport à la couronne (SABEK M. ; DEGORCE T).
Elle a généralement une seule racine et un seul canal ovalaire qui se divise plus
rarement que celui de la première prémolaire mandibulaire.
Elle semble donc plus apte à recevoir un tenon radiculaire que la première
prémolaire mandibulaire.
Elle présente deux racines assez larges dans le sens vestibulo-lingual et aplaties
dans le sens mésio-distal. La racine distale plus massive est soit rectiligne avec
une orientation distale, soit courbe dans la direction mésiale. On peut noter une
concavité plus ou moins accentuée sur la face mésiale de la racine. Le canal
distal est large dans le sens vestibulo-lingual mais peut
présenter un étranglement médian. Il n'est pas rare de trouver dans cette
racine deux canaux bien individualisés.La racine mésiale est plus étroite dans le
sens mésio-distal, mais assez large dans le sens vestibulo-lingual. Elle présente
souvent une courbure distale et une concavité plus ou moins accentuée sur la
face distale. Elle comporte deux canaux distincts mais qui, dans certains cas,
peuvent se confondre dans la région apicale et aboutir à un foramen commun.
Exceptionnellement cette dent présente une troisième racine disto-linguale.
Il apparaît donc que seule la racine distale puisse accueillir un tenon radiculaire.
23
⮚ La deuxième molaire mandibulaire :
Fig. 1 Fig. 2
Fig. 1 et fig. 2.
Informations fournies par des clichés
radiographiques rétro alvéolaires, d'après
PAPATHANASSIOU G (27).
24
Fig. 3
Différentes sections horizontales des lumières canalaires au niveau des tiers
moyens (DURET B. ; REYNAUD M. ; DURET F).
Aux vues de cet exposé, nous pouvons donc conclure que les dents antérieures et
les dents postérieures ont une anatomie radiculaire,ainsi qu'une aptitude à
recevoir un tenon radiculaire très différentes.
Il est admis cliniquement qu'une épaisseur d'l mm de dentine saine, tant aux
niveaux coronaire que radiculaire (CAPUTO A.A. ; STANDLEE J.P,
SORENSEN lA, J. Calif )
constitue un facteur de nécessité mécanique suffisant. Il paraît donc également
important de considérer, pour chaque dent, l'impact du traitement endodontique
et de la préparation prothétique périphérique sur la dentine aussi bien radiculaire
que coronaire.
Dents antérieures :
Pour les dents antérieures maxillaires, par exemple pour l'incisive centrale (fig.
4), les valeurs moyennes dentinaires mesurées sur dent intacte (31, 32), sont :
25
- au niveau de la partie coronaire (à la jonction amélo-cémentaire [lA.C.]) : 2,4
mm ;
- au niveau de la partie radiculaire (2/3 apical) : 2 à 2,5 mm.
Si l'on ajoute à la perte de substance générée par la cavité d'accès endodontique
celle due à la préparation périphérique (-1,5 mm), il nous reste comme épaisseur
de dentine (fig. 5) :
- au niveau de la partie coronaire (à la J.A.C.) : 0,75 mm ;
- au niveau de la partie radiculaire (2/3 apical) : 2 à 2,5 mm.
La partie coronaire ne présente pas une masse dentinaire suffisante « 1 mm), et
nécessite donc d'être reconstituée avec un moyen de rétention faisant intervenir
la racine. Par contre, au niveau de la partie radiculaire, la masse dentinaire est
importante (> 1 mm), et permet l'utilisation d'un tenon radiculaire.
Il apparaît donc que, pour les dents antérieures maxillaires, le recours à un tenon
radiculaire est nécessaire.
• Pour les dents antérieures mandibulaires, les chiffres sont très variables et
demandent une certaine prudence. Dans ce cas, c'est la clinique qui dictera le
type de reconstitution à réaliser.
Fig. 4
Incisive centrale maxillaire - dent intacte (SARFATI E.; HARTERJ.C.;
RADIGUET J).
26
Fig. 5
Incisive centrale maxillaire - après cavité d'accès
endodontique et préparation périphérique (SARFATI E.; HARTERJ.C.;
RADIGUET J).
Dents postérieures:
Les valeurs moyennes dentinaires mesurées sur dent intacte (ABOU-RASS M. ;
JANN J.M. ; JOBE P. et coll, SCHILLINGBURG H.T. ; GRACE C.S)
sont :
• Par exemple, pour la première molaire mandibulaire (fig. 6) :
- au niveau de la partie coronaire ( à la J.A.C.) : 2,7 à 3 mm;
- au niveau de la partie radiculaire (2/3 apical) : 1 à 1,6 mm.
• Par exemple, pour la première molaire maxillaire (fig. 7) :
- au niveau de la partie coronaire ( à la J.A.C) : 2,5 à 2,6 mm ;
- au niveau de la partie radiculaire (2/3 apical) : 1,2 à 2,3 mm.
Si l'on ajoute à la perte de substance générée par la cavité d'accès endodontique
celle due à la préparation périphérique (-1,5 mm), il nous reste comme épaisseur
de dentine, par exemple pour la première molaire maxillaire, coupe vestibulo-
linguale (fig. 8a) :
- au niveau de la partie coronaire (à la J.A.C) : 1 à 1,1 mm;
- au niveau de la partie radiculaire (2/3 apical) : 1,2 mm.
La même démarche peut être faite pour la coupe mésio-distale (fig. 8b).
La disparité morphologique des racines de molaire, leur courbure tant dans le
sens vertical que dans le sens horizontal, fait qu'il est rarement possible de
27
trouver le millimètre de sécurité. (cf. précédemment) Le tenon n'est possible (en
cas de nécessité) que pour des racines rectilignes, palatine maxillaire et
quelquefois distale mandibulaire.
La partie coronaire présente une masse dentinaire suffisante (> 1 mm), et ne
nécessite donc pas d'être reconstituée avec un moyen de rétention annexe
recherché au niveau radiculaire. Par contre, au niveau de la partie radiculaire, la
masse dentinaire en tout état de cause est insuffisante « 1 mm de part et d'autre
du tenon) et ne permet généralement pas l'utilisation du volume nécessaire à un
tenon.
Fig. 6
Première molaire mandibulaire - dent intacte (SARFATI E.; HARTERJ.C.;
RADIGUET J).
Fig. 7
Première molaire maxillaire - dent intacte (SARFATI E.; HARTERJ.C.;
RADIGUET J).
28
Fig. 8a Fig. 8b
Première molaire maxillaire - après cavité d'accès endodontique
et préparation périphérique (SARFATI E.; HARTERJ.C.; RADIGUET J).
En résumé, les considérations anatomiques suggèrent pour les dents antérieures
maxillaires la nécessité d'un tenon radiculaire, tandis que pour les dents
postérieures sa contre-indication (tableaux suivants [SARFATI E.;
HARTERJ.C.; RADIGUET J]).
(incisive supérieure
droite)
(section horizontale à la
J.A.C.)
29
Après préparation 0,8 mm
endodontique
antérieure
Tableau 1.
(première molaire
maxillaire
droite)
(section horizontale à la
lA.C.)
30
1 à 1,1 mm
Après préparation
postérieure
Tableau 2.
⮚ Considérations fonctionnelles :
31
avec désocclusion des dents postérieures pendant les mouvements excentrés. Le
rapport pression radiculaire/pression occlusale est nettement supérieur pour les
dents antérieures que postérieures (COULy G, JEPSEN A).
Les matériaux de reconstitution doivent donc être adaptés à la fonction.
32
sablier. Notons que des formes différentes peuvent apparaître à tous les niveaux
d’une même racine (JEPSEN A) . La cavité pulpaire radiculaire est complexe :
les canaux peuvent se ramifier, se diviser ou se rejoindre. Une racine présentant
un seul canal radiculaire se terminant par une simple constriction est plus une
exception que la règle. Ainsi, on les catégorise en quatre types fondamentaux
(Weine FS) :
- Type I : un seul canal principal qui s’étend de la chambre pulpaire à l’apex
33
- Type II : deux canaux distincts qui s’étendent depuis la chambre pulpaire et qui
se rejoignent avant l’apex en un seul canal pour déboucher au niveau d’un
foramen unique
- Type III : un seul canal quitte la chambre pulpaire, il se divise en deux canaux
qui se rejoignent avant l’apex en un seul canal
- Type IV : deux canaux principaux séparés s’étendent de la chambre pulpaire à
l’apex
- Type V : un seul canal principal qui part de la chambre pulpaire puis se divise
à proximité de l’apex en deux canaux pour donner deux foramens distincts
- Type VI : deux canaux distincts partent de la chambre pulpaire, se rejoignent
au milieu de la racine et se divisent à nouveau à proximité de l’apex pour donner
deux foramens distincts
- Type VII : un seul canal principal qui part de la chambre pulpaire et se divise
en deux canaux qui se rejoignent dans la racine pour finalement se diviser à
nouveau à proximité de l’apex et émerger par deux foramens distincts
- Type VIII : trois canaux distincts qui s’étendent de la chambre pulpaire à
l’apex.
34
Trope signale que l’origine ethnique joue un rôle prépondérant dans la
détermination de la morphologie canalaire et qu’il faut en tenir compte avant
tout traitement endodontique.
Il relève que le nombre de prémolaires mandibulaires présentant plusieurs
canaux est plus élevé dans la population afro-américaine (39 %), que dans la
population caucasienne (15,8%) (Trope M, Elfenbein L, Tronstad L).
D’autre part, la morphologie du système canalaire évolue aussi avec le temps
suivant l’âge du patient. En effet, la formation dentinaire est continue au fil des
années et prédomine dans certaines zones comme au niveau du plancher et du
plafond de la chambre pulpaire. Ainsi, avec l’âge, la chambre aura une image
radiologique en forme de disque (au niveau des molaires), ce qui complique le
travail du praticien dans la localisation de la chambre et des entrées canalaires
(Torabinejad M, Walton RE, Fouad A, Lévy G).
En général, une dent jeune possède une ou des racines présentant un canal
unique et large. Au cours du développement de la dent, il se fait un dépôt de
dentine secondaire qui peut créer des partitions dans le canal à l’origine des
différentes configurations canalaires retrouvées dans la classification de
Vertucci (Peiris HRD, Pitakotuwage TN, Takahashi M, Sasaki K,
Kanazawa E).
Nous pouvons aussi évoquer les calcifications (pulpolithes et calcifications
diffuses) ainsi que les résorptions internes qui peuvent altérer nettement
l’anatomie interne de la dent.Il est vrai que la pulpe et la dentine réagissent à
leur environnement ; leurs volumes et formes varient aussi en réponse aux
agents irritants (Torabinejad M, Walton RE, Fouad A, Lévy G).
Ils stimulent la formation dentinaire à la base des canalicules de la pulpe sous-
jacente, ce qui peut modifier la forme de la cavité pulpaire et de l’anatomie
interne de la dent.
Parmi ces agents irritants nous pouvons citer tout ce qui peut provoquer une
exposition dentinaire : carie, maladie parodontale, érosion, abrasion, fracture de
35
cuspide, troubles de l’occlusion et des facteurs imputables à l’opérateur
(surfaçage radiculaire, coiffage pulpaire, préparation cavitaire profonde avec
insertion de matériaux).
36
- Les dents ayant subi de multiples agressions antérieures;
- Les dents des patients bruxomanes sur lesquels la parafonction a mis à nu de
larges zones de dentine;
- Les dents de sujets atteints de parodontopathies et qui, du fait de l’alvéolyse
présentent de larges zones cémentaires exposées; [Travernier B]
- Les dents atteintes de lésions inter radiculaires avancées ou « furcations »
37
- L’aménagement du parallélisme entre des points d’appuis dentaires trop
divergents.[ Travernier B]
- La plus fréquente reste la pulpectomie sur des piliers de bridge pour pallier
à un édentement.
38
- Les courbures radiculaires, sont fréquentes et difficiles à détecter, elles ne
constituent pas une anomalie, mais lorsqu’elles sont excessives, elles deviennent
des difficultés thérapeutiques,
- La forme en baïonnette,
- La divergence et la convergence
- La rhizalyse, l’anomalie de taille
Ce sont toutes des notions qu’il faut prendre en considérations pour éviter
l’échec du traitement endodontique. [Dajoui J, Camps J, Levallois B] Figure 1
39
- Certaines variations anatomiques canalaires ont une incidence sur l’endodontie
pré-prothétique, les lumières canalaires se différencient par la taille, et le volume
(comblement calcique ou résorption interne), ce sont:
o les concavités internes,
o les rétrécissements,
o les diverticules,
o les dédoublements,
o les positions excentrées,
o les furcations apicales. [Charpentier J, François M.]
Difficultés liées à l’obturation canalaire
Des 1980, Laurent E a aussi analysé les difficultés d’obtenir une obturation
canalaire optimale. [Laurent E]
L’obturation de l’endodonte doit isoler le système canalaire de son
environnement parodontal, pour ne laisser au contact de ce dernier que le
cément qui est doué de réparation dans la zone périapicale. L’obturation ne
concerne pas les zones accessibles du réseau canalaire car jusqu’à présent il
n’existe aucune méthode capable de garantir l’obturation
des canaux latéraux, il y a donc lieu de se demander quel est le devenir du
contenu de ces canaux latéraux. Avec le temps, la dentinogénèse et la
cémentogénèse tendent à diminuer le diamètre de ces canaux fins. L’expérience
montre que les dents âgées présentent très peu de canaux accessoires, preuve
d’une minéralisation survenue à ce niveau.
En dehors de toute considération contraignante de temps, l’obturation canalaire
doit être immédiate, mais très souvent le traitement endodontique est fractionné
et l’obturation canalaire reportée à une date ultérieure (patients âgés, reprise de
traitements déficients, difficultés anatomiques).
40
La radiographie est la seule méthode permettant au praticien de visualiser ce
qu'il ne peut voir ni apprécier lors du traitement. L'utilisation d'une technique
appropriée et sa compréhension va permettre au praticien une meilleure
interprétation et une plus grande facilité de traitement.
Les applications de la radiographie sont nombreuses en Endodontie:
- Diagnostic des altérations des tissus durs périradiculaires;
- Détermination du nombre, de la localisation, la forme, la taille, et la direction
des racines et du/des canaux pulpaires;
- Estimation et confirmation de la longueur de travail;
- Localisation d'une pulpe calcifiée ou rétractée;
- Evaluation du traitement effectué;
- Localisation d'apex
- La radiographie permet la surveillance de l'évolution de nos traitements par des
clichés de contrôle [Arnaud T]
L'analyse des clichés radiologiques rétro-alvéolaires est une étape
incontournable pour le traitement endodontique. Elle suppose une connaissance
des techniques radiologiques, de l'anatomie apicale et des différentes
pathologies.
Lors de l’évaluation de l’obturation, le canal doit apparaître totalement obturé; le
profil de l'obturation doit reproduire le profil initial du canal; aucun vide ne doit
être observé entre l'obturation et les parois du canal; aucune lumière canalaire ne
doit être visible au-delà de l'extrémité de l'obturation.
1 .5. Quelles sont les transformations de la dent dépulpée ?
Le processus de dévitalisation est réalisé si une inflammation pulpaire est
irréversible ou s’il y a un phénomène de nécrose pulpaire. Ils peuvent être dus à
une évolution carieuse trop importante ou à un traumatisme. Le traitement
endodontique nécessite de retirer la pulpe camérale et radiculaire afin d’assainir
les différents canaux aux moyens d’instruments mécaniques et rotatifs ainsi que
d’irrigants chimiques, puis d’obturer l’intégralité du complexe pulpaire de
41
manière hermétique.
Mais toutes ces techniques et produits utilisés ne modifient-elles pas la
structure et ainsi les propriétés de la dent dépulpée ?
1.5.1. L’analyse histologique de la dent dépulpée
1.5.1.1. Les transformations de l’émail
Au cours du traitement endodontique, la perte d’émail coronaire est
importante. Celle-ci dépend le plus souvent de l’étendue du phénomène carieux,
notamment de la destruction de l’émail au niveau proximal.
D’un point de vue histologique, il ne semble alors pas présenter d’altération
significative. Sa transformation réside plutôt dans le fait qu’il est beaucoup
moins présent en quantité, ce qui affaiblit considérablement la dent.
1.5.1.2. Les transformations de la dentine
Il s’agit surtout d’une modification de la composition hydrique de la dentine
lors de l’obturation des racines. Cet acte est précédé d’un assèchement le plus
complet possible des différents canaux à obturer.
Il est préconisé d’utiliser des cônes de papiers stériles spécifiques qui
permettent, d’absorber, par capillarité, la majeure partie des liquides
d’irrigations présents au sein des canaux. C’est une étape primordiale pour
garantir une étanchéité de qualité et la longévité du traitement endodontique
entrepris.
En 1972, Helfer et coll. (Helfer AR, Melnick S, Schilder H) réalise la première
étude s’interrogeant sur le
rapport entre la déshydratation et la fragilité dentinaire. Il en conclut qu’il
existe une déshydratation de 9% suite à un traitement pulpaire.
Cependant, d’après Papa et coll. (Papa J, Cain C, Messer HH) en 1994, cette
étude a uniquement pris en compte la perte d’eau libre et non celle liée au
collagène, ce qui peut porter à confusion.
42
C’est pourquoi, il se résolut à faire une étude concernant cette perte en eau et
arriva à la conclusion qu’une dent vitale a un taux d’humidité de 12,35% +/-
0,26% alors qu’une dent dévitalisée a elle un taux d’humidité de 12,10% +/-
0,71%.
Il en déduisit que la perte d’eau totale d’une dent suite à un traitement
endodontique est de 2,05%, ce qui est non significatif (Papa J, Cain C, Messer
HH).
Enfin, selon Huang et coll. (Huang T-JG, Schilder H, Nathanson D), il existe
une augmentation du module d’élasticité de Young. Plus ce module est
important, plus le matériau est rigide ;
inversement s’il est faible, le matériau sera dit ductile. Autrement dit, la
déshydratation augmente la dureté et diminue la flexibilité de la dentine ; mais
les résultats de cette étude ne sont pas non plus significatifs.
On peut en conclure que la déshydratation de la dentine lors d’un traitement
endodontique ne semble pas affaiblir la structure dentinaire en terme de
résistance et de dureté.
1.5.2. L’analyse biologique de la dent dépulpée
Les modifications neurosensorielles ont été étudiées par certains
scientifiques afin de définir si elles étaient déterminantes dans la possible
fragilité des dents dépulpées.
Selon Brännström (Brännström M), la sensibilité dentinaire est basé sur un
phénomène
hydrodynamique. En effet, les corps cellulaires des odontoblastes sont
étroitement liés aux fibres nerveuses nociceptives pulpaires, qui s’étendent
jusqu’à l’intérieur des canalicules dentinaires entourant les fibres de Tomes.
Lors d’un stimulus externe, le fluide dentinaire contenu dans les tubuli se
déplace. Ces mouvements hydrodynamiques provoquent une compression
mécanique des fibres amyéliniques pulpaires, qui vont être stimulées et
permettront la transmission du message nerveux.
43
Selon Paphangkorakit et coll. (Paphangkorakit J, Osborn JW), la compression
verticale lors d’un mouvement masticatoire naturel induit un déplacement du
fluide dentinaire au sein de la pulpe. Celui-ci s’effectue selon une force
centrifuge dès que la dent est soumise à une charge occlusale et s’arrête 1 à 3 s
plus tard. Finalement, ce fluide réintègre la dentine lorsque la dent n’est plus
stimulée.
44
Il a été démontré qu’une pression intense sur la dentine d’une dent vitale, par
exemple lors de la mastication d’un aliment dur, induit un mouvement réflexe de
ré-ouverture buccale (Hannam AG, Matthews B).
Ainsi, les dents dépulpées ayant perdu leur proprioception seraient plus
fréquemment soumises à de fortes charges occlusales, dont les conséquences
cliniques restent cependant négligeables.
1.5.3. L’analyse chimique de la dent dépulpée
Au cours d’un traitement endodontique, le chirurgien dentiste est amené à
utiliser des agents chimiques tout au long de l’antisepsie canalaire, et juste avant
l’obturation définitive des canaux. Une médication intra-canalaire peut aussi être
mise en place pour temporiser une dévitalisation afin d’assainir les racines, ou
de résorber une inflammation. L’hypochlorite de sodium, qui existe en
différentes concentrations (de 0,5% à 5%), dégrade la composante organique de
la dentine mais n’interagit pas avec la composante minérale (Driscoll CO,
Dowker SEP, Anderson P, Wilson RM, Gulabivala K). Ceci est corroboré par
une autre étude, qui explique que cette solution altère en partie les propriétés
mécaniques des racines lorsqu’il est utilisé en tant qu’irrigant endodontique
(Pascon FM, Kantovitz KR, Sacramento PA, Nobre-dos-Santos M,
PuppinRontani RM).
Il existe des interactions entre certains agents utilisés lors de traitements
endodontiques ou lors de l’antisepsie, tels que l’hypochlorite de sodium
(NaOCl) ou des chélateurs comme l’EDTA (acide éthylène-diamine tétra-
acétique).
En effet, certaines études ont montré que ceux-ci interfèrent au niveau minéral
et organique avec la dentine canalaire : les chélateurs s’assemblent avec le
calcium pour former des complexes entraînant un ramollissement de la dentine.
L’hypochlorite de sodium a, lui, une action protéolytique et fragmente les
longues chaines peptidiques, comme celles du collagène (Dietschi D, Duo O,
Krejci I, Sadan A.)
45
Par ailleurs, toutes les études corroborent le fait que l’hypochlorite de
sodium,l’EDTA ainsi que l’eau oxygénée (H2O2) en solution d’irrigation
réduisent le module d’élasticité de Young et donc la résistance mécanique de la
dentine (Grigoratos D, Knowles J, Ng YL, Gulabivala K) (Saleh AA, Ettman
WM).
L’hydroxyde de calcium (Ca(OH)2) est un produit largement utilisé en
dentisterie notamment en endodontie grâce à ses propriétés antiseptiques,
antiinflammatoires, anti-hémorragiques et ostéo-inductrice.
Cependant, son usage est controversé car il favoriserait l’apparition de fêlures
et fractures au niveau cervical lors de faibles contraintes occlusales.
Il faut savoir que la résistance à la flexion de la dentine dépend de la liaison
intime entre les cristaux d’hydroxyapatite et le réseau collagénique. La nature
alcaline de l’hydroxyde de calcium inhibe et dénature alors une partie des acides
protéiques de la phase organique de la dentine ; ce qui fragilise celle-ci
(Andreasen JO, Farik B, Munksgaard EC).
Finalement, l’hydroxyde de calcium peut être utilisé ; mais son emploi ne doit
pas être prolongé pour éviter ce risque de désagrément.
L’eugénol ou le formocrésol permettant les désinfections, augmentent la
résistance à la traction de la dentine par une coagulation de protéines ainsi
qu’une chélation avec l’hydroxyapatite (eugénol). Par contre, sa dureté n’est pas
affectée par ces produits (Dietschi D, Duo O, Krejci I, Sadan A).
La chlorhexidine (à 0,2%), qui n’est pas une solution recommandée pour
l’irrigation canalaire principale, n’interfère pas avec la dureté de la dentine
(Marending M, Zehnder M) car il n’y a pas d’interaction de ce produit avec
les phases organiques et minérales proprement dites.
Au contraire, l’alcool est, lui, indiqué en solution d’irrigation endodontique
finale. Il permet en plus de sa capacité à assécher le canal, d’augmenter
sensiblement la rigidité de la dentine (Marending M, Zehnder M) pendant un
certain temps.
46
Selon cette même étude, le ciment de scellement endodontique au
phosphate de zinc est suffisamment acide pour déminéraliser partiellement les
fibres de collagène dentinaires.
En conclusion, il existe des modifications au niveau de la dentine suite à
l’usage de certains produits intra-canalaires, mais ces altérations ne semblent pas
significatives au niveau de la dent intégrale.
1.5.4. Mécanique de la dent dépulpée
Durant de nombreuses années, les scientifiques pensaient qu’une dent
dépulpée était plus « fragile » qu’une dent vitale car privée de fibres nerveuses
et de vascularisation, et qu’il était nécessaire de la renforcer avec un ou plusieurs
tenons radiculaires.
L’idée qu’une dent dépulpée est plus « fragile » est en réalité attribué à
l’étendue de la perte de structure dentaire suite à des traumatismes, des caries,
de la réalisation de la cavité d’accès endodontique et de l’utilisation
d’instrumentations canalaires (Sedgley CM, Messer HH).
Cela sous-entend que sa « fragilité » n’est pas induite par l’absence de vitalité
dentaire, mais par les actes mis en œuvre au cours de l’éviction carieuse et du
traitement de dépulpation tant au niveau coronaire qu’au niveau radiculaire.
1.5.4.1. Le déficit pathologique
La perte de tissu dentaire au niveau coronaire est le plus souvent due aux
caries. Bien que de nouvelles techniques de préservation tissulaire aient été
élaborées, le fait de soustraire à la dent son émail et sa dentine sous-jacente
diminue la résistance et la dureté de l’ensemble.
47
diminution de résistance des
prémolaires maxillaires vitales lors de différents soins restaurateurs.
Les auteurs en ont conclu qu’une cavité réalisée pour un accès endodontique
diminuait de 5% les propriétés mécaniques de la dent. De même, une cavité
occlusale avec accès endodontique (O) diminue la résistance de 20%, une cavité
mésio-occlusale (MO) ou disto-occlusale (DO) la diminue de 46%, et une
préparation mésio-occluso-distale (MOD) réduit de 63% les propriétés
mécaniques.
Ainsi, selon ces auteurs, la perte de substance est le facteur déterminant de
la diminution de résistance à la fracture.
48
Ce schéma met en relation les pertes de substance coronaire avec les
propriétés mécaniques de la dent.
On constate qu’il y a très peu d’altérations mécaniques entre une dent vitale et
une dent dépulpée. Par contre, il existe une croissance exponentielle de la
probabilité de fracture de la dent avec la perte de ses crêtes marginales. La
cavité dentaire la moins pérenne et la moins résistante est une cavité
endodontique combinée à une autre cavité mésio-occluso-distale (MOD) ; ce qui
aboutirait à une fragilité dentaire maximale.
Ces résultats montrent que les crêtes marginales sont extrêmement
importantes à préserver et que leur présence contribue largement aux propriétés
mécaniques de la dent.
Nagasiri et coll. (Nagasiri R, Chitmongkolsuk S) ont calculé la probabilité de
survie d’une dent restaurée
par reconstitution foulée et ont démontré que la survie de celle-ci dépendait de la
quantité de tissu résiduel coronaire.
Par exemple, le taux de survie d’une dent dépulpée ayant conservé ses quatre
parois proximales de 2 mm d’épaisseur minimum est de 78% à 5 ans, alors
qu’une dent dépulpée présentant moins de deux parois de 2 mm d’épaisseur
minimum a un taux de survie de 18%.
Dietschi et coll. (Dietschi D, Duo O, Krejci I, Sadan A) considèrent qu’il faut
une limite coronaire d’un mm d’épaisseur minimum pour stabiliser la dent
dépulpée, même si la quantité de tissu résiduel augmente le potentiel de
résistance de la dent.
49
Enfin, il existe une augmentation de la déformation cuspidienne lors de la
mastication en relation avec la taille de la cavité et le fait que la dent ait été ou
non dévitalisée. Ceci peut induire un léger espace marginal pouvant aboutir à
une fracture de la dent dépulpée (Pantvisai P, Messer HH).
Par conséquent, cette perte de tissu dentaire coronaire est le principal facteur
de fragilité de l’intégrité de la dent, notamment la destruction des crêtes
marginales lors de l’éviction carieuse.
1.5.4.2. Le déficit endodontique
Le déficit endodontique prend en compte la perte de tissus lors de la cavité
d’accès endodontique, le traitement des racines, et enfin la phase d’obturation
des différents canaux.
En théorie, le traitement endodontique devrait diminuer la résistance de la
dent de manière proportionnelle à la quantité de tissu supprimé. En réalité, la
perte tissulaire du traitement endodontique a un rôle moindre que celui lié à la
carie, notamment lors d’une cavité MOD, comme le montre le schéma ci-
dessous (Reeh ES, Messer HH, Douglas WH).
50
Selon Sedgley et Messer (Sedgley CM, Messer HH), il n’y a pas de différence
significative quant à la résistance à la dureté et à la compression selon que les
dent sont vitales ou dépulpées.
On a d’ailleurs pu voir dans la partie précédente que la cavité permettant
l’accès au traitement endodontique ne diminuait que de 5% la résistance
mécanique de la dent (Reeh ES, Messer HH, Douglas WH).
Ce déficit est principalement dû à l’extension de la cavité d’accès aux parois
latérales, car bien souvent il est nécessaire de mettre les parois de dépouille pour
mieux exposer les entrées canalaires et faciliter le passage des instruments. Ce
mécanisme peut malheureusement engendrer des affaiblissements au niveau
cervical. Le travail des entrées canalaires se fait encore bien souvent avec des
forets de Gates-Glidden, dans le but d’élargir le tiers coronaire des canaux
radiculaires et permettre le travail sans contrainte des différents instruments
endodontiques.
Cependant, Trope et Ray (Trope M, Ray HL) signalent dans leur étude que
l’utilisation de ces
instruments de préparation canalaire devrait être ré-évaluée, car selon ces
auteurs, ils seraient trop délabrants pour la dent.
D’après Lam et coll. (Lam PPS, Palamara JEA, Messer HH), le traitement
endodontique tel qu’il est réalisé
actuellement, c’est à dire avec des instruments de rotation continue, n’a à
priori pas d’incidence sur la résistance mécanique de la dent. Il faut néanmoins
pour cela respecter certains impératifs de préparation.
Zandbiglan et coll. (Zandbiglari T, Davids H, Schäfer E) ont par contre
démontré que les instruments de
rotation continue de diamètre et de conicité élevés peuvent avoir une influence
néfaste sur la résistance des racines des dents dépulpées. Ils élargiraient de
manière trop importante les canaux ; ceci comparé à la technique classique
51
manuelle qui utilise des instruments avec une conicité moins forte.
En effet, afin de réduire le taux de fracture, les canaux devraient être travaillés
de la manière la plus conservatrice possible (Sathorn C, Palamara JEA,
Messer HH ).
Le respect de la longueur de travail semble important, car le travail des
canaux jusqu’à la limite apicale augmenterait le taux de fissures et de fractures
des racines de manière significative (Adorno CG, Yoshioka T, Suda H).
C’est ainsi que la longueur de travail des canaux doit se situer à 1 mm en
retrait du foramen apical principal pour éviter au maximum l’altération des
propriétés mécaniques des racines, bien que malgré ces préconisations,
l’absence de fracture ne soit pas garantie.
La phase d’obturation endodontique fait suite à l’assèchement des canaux ;
elle est indispensable et permet d’étanchéifier la totalité des canaux grâce à
l’usage de cônes calibrés de Gutta-Percha en association avec du ciment
endodontique.Plusieurs études ont évalué l’interaction de certains ciments avec
la dentine,afin de déterminer les éventuelles interférences avec les propriétés
mécaniques de la dent dépulpée.
Cependant, les conclusions de ces recherches sont plutôt controversées.
En effet, certaines laissent penser que ces ciments permettent de renforcer la
dent ( Trope M, Ray HL), en comparaison à une dent qui serait dépulpée mais
obturée uniquement au niveau coronaire. D’autres considèrent que les ciments
verre-ionomères, les ciments de scellement à base d’oxyde de zinc-eugénol et
les ciments à base de résine époxy-amine (comme le AH Plus®) n’augmentent
pas significativement les propriétés mécaniques de la dentine ( Zandbiglari T,
Davids H, Schäfer E).
De même, la technique de condensation latérale, permettant de compacter les
cônes de Gutta Percha contre les parois, ne serait pas responsable d’altération
physique des racines (Zandbiglari T, Davids H, Schäfer E ). Les conclusions
de ces études sont contradictoires, notamment les résultats concernant la
52
corrélation entre la pérennité du traitement endodontique et la qualité de la
restauration coronaire.
En effet, Ray et Trope ( Ray HA, Trope M.) en 1995, se sont basés sur la santé
de l’espace
périapical afin d’établir s’il existe ou non une relation entre l’étanchéité d’une
restauration coronaire et la longévité d’un traitement endodontique.
Selon ces auteurs, il y a effectivement un rapport de cause à effet : la qualité
de la restauration coronaire est plus importante que la qualité du traitement
endodontique. Ils expliquent que le fait de réaliser une « bonne » restauration
coronaire et un « mauvais » traitement endodontique ne provoque pas d’image
apicale. Par contre, réaliser une « mauvaise » restauration coronaire avec un «
bon » traitement endodontique aboutit à une lésion apicale.
L’obturation endodontique n’est donc pas une barrière réellement étanche
pour garantir la santé de la dent. Cependant en 2000, Tronstrad et coll.
(Tronstad L, Asbjørnsen K, Døving L, Pedersen I, Eriksen HM) ont effectué
une étude similaire qui montre que les dents avec un « bon » traitement
endodontique et une « bonne »
restauration coronaire ont un taux de guérison à 81%, alors que les dents avec
un« bon » traitement endodontique mais une « mauvaise » restauration coronaire
ne guérissent qu’à 71% ; cette différence est significative.
Ainsi, si la qualité du traitement endodontique est bonne, une restauration
étanche améliorera la cicatrisation de l’espace péri-apical.
Par ailleurs, de l’étude ressort que les dents avec un « mauvais » traitement
endodontique et une « bonne » restauration coronaire ont un taux de succès de
56%, et que celui des dents ayant eu un « mauvais » traitement endodontique et
une « mauvaise » restauration coronaire est de 57%.
Ceci signifie que si un traitement endodontique n’est pas bien mené, la
restauration coronaire n’a aucun impact sur la longévité du traitement entrepris.
53
En conclusion, le succès de cicatrisation est directement influencé par une
restauration coronaire étanche qui fait suite à un traitement endodontique bien
mené.
Ceci est corroboré en 2004 par Akkayan et coll. ( Akkayan B.) qui démontrent
eux aussi que la longévité d’un traitement endodontique est conditionnée par
une restauration coronaire étanche.
L’ancienneté de la pulpectomie influence aussi les propriétés mécaniques
de la dent. L’absence d’étanchéité de l’obturation endodontique et la
reconstitution coronaire induisent des phénomènes de corrosion intracanalaires
(Degrange M;Sadoun M;Burdairon G. Spectrometric).
1.5.4.3. Le déficit lié au forage canalaire
De nos jours, est toujours ancrée au sein de la profession l’idée qu’une dent
dépulpée est une dent sèche, cassante et fragile. De ce fait, est très souvent
entreprise par les chirurgiens-dentistes une technique de reconstitution par tenon
surmonté d’une couronne céramo-métallique.
On pensait que les tenons mis en place dans les canaux suite au traitement
endodontique permettaient de renforcer mécaniquement les tissus dentaires
résiduels (Baraban DJ ).
En réalité, plusieurs études ont toutes démontré que le fait de disposer un
tenon à l’intérieur d’une ou plusieurs racines ne permettait pas de consolider
l’architecture dentaire (Guzy GE, Nicholls JI.) (chwartz RS, Robbins JW), et
pouvait au contraire la fragiliser.
Heydecke et coll. (Heydecke G, Butz F, Strub JR) ont démontré suite à une
étude menée en 2001, que
l’emploi de tenons radiculaires était plus délétère pour la dent. En cas de
fracture, les structures dentaires s’avéraient bien souvent irrécupérables,
obligeant à l’avulsion.
La mise en place d’un tenon exige au préalable un forage canalaire avec une
54
séquence d’instruments : en premier lieu, on utilise un foret pilote qui est
souvent appelé Largo, puis on calibre le canal avec un alésoir du même diamètre
que celui du futur tenon.
Cet acte engendre une soustraction supplémentaire de dentine, et peut
générer des points de fragilité radiculaire avec une paroi dentaire très fine à
l’extrémité apicale du tenon. D’après Trop et coll. (Trope M, Maltz DO,
Tronstad L ), ce n’est pas l’emploi du tenon qui joue sur les propriétés
mécaniques de la dent, mais plutôt la suppression de substance dentaire.
1.
55
Une autre préoccupation essentielle est l’impact iatrogène que peut avoir
cette intervention. En effet, la prévalence des perforations radiculaires
opérateur-dépendant tant au niveau canalaire qu’au niveau de la furcation est
importante, même si elles ne sont pas systématiques. Le pronostic de ces dents
est alors fonction de la localisation de la perforation, sa taille, sa possibilité
d’étanchéité et le laps de temps entre la perforation et l’intervention ( Stockton
L, Lavelle CLB, Suzukí M).
Au niveau radiculaire, il existe différentes particularités anatomiques telles que
les invaginations, les courbures apicales ou encore les calcifications qui peuvent
poser problème lors de la phase de forage canalaire ( Gutmann JL) et induire
des perforations latérales au sein des canaux.
Selon Lang et coll. (Lang H, Korkmaz Y, Schneider K, Raab WH-M), la
présence d’un ancrage radiculaire augmenterait de
manière significative la déformation au sein des racines lorsque la dent est
soumise à une charge occlusale. C’est pour ces raisons que les scientifiques
suggèrent que les tenons radiculaires soient uniquement utilisés lorsque la
quantité de tissu résiduel est insuffisante pour la mise en œuvre d’une autre
restauration.
L’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation de la Santé) a
d’ailleurs exposé que l’emploi d’un système d’ancrage radiculaire est loin d’être
anodin et est à éviter autant que possible.
En conclusion de cette première partie, il est important de retenir que, de par
les soustractions de tissus durs au fur et à mesure du traitement endodontique et
de réhabilitation de la dent, la dent traitée endodontiquement sera sujette à plus
de contraintes qu’une dent vitale, et que par conséquent la survenue de fêlures
ou fractures pourra être plus fréquente tout au long de ces étapes (Lang H,
Korkmaz Y, Schneider K, Raab WH-M). Cependant, cesaltérations resteront
négligeables face à la perte de substance due au processus carieux.
56
2. Les restaurations corono radiculaires au composite
2.1DEFINITION
57
1. FIGURE 2 : SCHEMA D’UNE DENT A TENON PAR PIERRE
FAUCHARD (Academie nationale de chirurgie dentaire)
Il évoque ainsi chapitre XII les moyens de remplacer les dents manquantes à
l’aide de dents artificielles. On retrouve différentes notions dont certaines font
encore débat aujourd’hui :- La nature du matériau de restauration coronaire : les
dents artificielles étaientconfectionnées à partir de dents « humaines,
d’hippopotame ou de cheval marin, de bœuf, de cheval, de mulet, de défenses de
vaches marines avec une préférence pour les dents humaines ou celles de cheval
».
58
et ne serait pas si commode ».- La nature du tenon : « Quand cet inconvénient
n’arrive pas, on ajuste à la dent, pour la mettre en place un petit tenon d’or ou
d’argent de la longueur et de la largeur du canal de la racine et du canal de la
dent humaine qu’on veut y mettre »- Les dimensions du tenon et son
scellement : « Ce tenon doit être bien ajusté et un peu denté autour ; afin qu’il se
trouve plus affermi après avoir été introduit et mastiqué ». « Avant de mettre ce
tenon dans la cavité de la dent, elle doit être remplie de mastic en poudre :
ensuite on introduit le tenon dans cette cavité avec de petites pincettes
d’horloger en chauffant ce même tenon au feu de la chandelle par son extrémité
opposée… Par ce moyen le mastic se fondra et facilitera l’entrée au tenon ;
l’autre extrémité du tenon, qui doit être aussi dentée, s’introduira dans le canal
de la racine pour y être bien affermi. »- Les complications endodontiques : « Si
les vaisseaux qui entrent dans le canal de la racine de la dent ne sont pas
détruits, si l’on perce au-delà de ce même canal, ou si le tenon étant introduit
excède la longueur du canal qui doit la recevoir, il ne manque pas d’arriver de la
douleur en cet endroit, et cette douleur est quelquefois suivie de fluxion et
d’abcès. Pour lors on est obligé d’ôter la dent à tenon, la douleur et la fluxion
sont violentes, afin de laisser les parties en repos, et de faciliter une libre issue
aux matières arrêtées, à moins qu’on ne veuille s’assujettir à souffrir pendant
quelques jours, après quoi il n’y a ordinairement aucun retour de la douleur ».-
La possibilité de ré intervention : « La dent et le tenon s’ôtent avec des pincettes
droites et se remettent de même ». - L’anatomie radiculaire : « Lorsqu’on ne
peut en pareille occasion élargir assez profondément le canal des racines des
dents, sans s’exposer à en découvrir les parties sensibles, lorsque ces racines
sont trop détruites, ou qu’elles se trouvent naturellement trop courtes, et qu’il
n’est pas possible d’y faire entrer un tenon suffisamment long, pour affermir une
dent semblable ; en ce cas on fait à cette dent à tenon deux petits trous, qui
percent d’une partie latérale à l’autre, pour se rencontrer à fleur de la gencive
après son application ; on passe dans ces deux trous les deux bouts d’un fil d’or,
59
dont l’anse se trouve engagée dans l’intervalle de la dent naturelle la plus
voisine de l’espace que l’on veut remplir ; on introduit ensuite le tenon de la
dent postiche dans le canal de cette racine ; enfin on engage les deux bouts du fil
dans l’intervalle de l’autre dent voisine, pour y être arrêtés en les tordant…- La
survie des restaurations : « Les dents et les pièces artificielles qui sont attachées
avec des tenons et le fil d’or, tiennent mieux que toutes les autres ; elles durent
quelquefois quinze à vingt ans, et même davantage, sans se déplacer au lieu que
le fil commun et la soie dont on se sert pour attacher toutes sortes de dents, ou
pièces artificielles, sont de peu de durée ».- Le type de dent : « Il est à remarquer
qu’on ne peut pas placer facilement des dents à tenons, si ce n’est les incisives et
les canines ; parce que les molaires ont plusieurs racines, dont les conduits
varient si diversement, qu’il n’est pas possible de les percer, sans intéresser
l’alvéole ou la mâchoire ; au lieu que les incisives et les canines n’ayant qu’une
racine et une cavité, l’opération en est plus facile. Cette opération est encore
plus aisée à pratiquer sur les dents de la mâchoire supérieure ; qu’à celles de
l’inférieure ; parce que le corps de la racine des dents de la mâchoire supérieure
a plus de volume que celui des dents de la mâchoire inférieure »Dans les années
1800, les tenons initialement décrits par Pierre Fauchard en or ou en argent, sont
désormais réalisés en bois car plus faciles à sculpter et à adapter à la racine et à
la dent postiche. Cependant de nombreux échecs sont relatés car le bois a
tendance à se dilater dans le milieu humide qu’est la cavité buccale et à créer des
fractures radiculaires (Fauchard P ).La fin du XIXème siècle voit apparaître la
couronne Richmond qui est composée d’un tenon radiculaire et d’une chape
métallique qui sert de support à un revêtement esthétique vestibulaire
initialement en porcelaine. Elle cercle le support radiculaire en son collet pour
en éviter l’éclatement. Elle existe encore aujourd’hui et est uniquement réservée
aux articulés serrés du fait de son architecture monobloc.Au cours des années
1930 cette technique est délaissée au profit des reconstitutions
coronoradiculaires anatomiques coulées telles que nous les connaissons
60
aujourd’hui : la reconstitution d’un faux moignon ancré dans la racine
permettant de soutenir la couronne. Cette technique permet une meilleure
adaptation marginale ainsi qu’une modification possible de l’axe d’insertion de
la prothèse.C’est le développement des inlay-core métalliques coulés ainsi que
des amalgames tenon.Puis dès les années 1950, la médecine dentaire voit l’essor
de l’adhésion qui permet des techniques plus conservatrices, esthétiques et
biocompatibles. Au début, le joint est de qualité médiocre et l’adhérence à la
dentine très faible et insuffisante. S’en suit une série de travaux pour essayer
d’optimiser le système et obtenir des valeurs d’adhésion compatibles avec une
restauration de qualité.Avec ces avancées, l’idée de trouver une alternative aux
tenons métalliques arrive, c’est l’essor des reconstitutions corono-radiculaires
fibrées collées. Au départ les tenons étaient renforcés par des fibres de carbone,
noires, puis par des fibres de verre ou du quartz permettant d’améliorer
l’esthétique des restaurations ( Duret B, Reynaud M, Duret F).
2.3. Objectifs
61
Bolla M.
).
verre ou du
quartz permettant d'améliorer l'esthétique des restaurations (Aquilino SA,
Caplan DJ).
62
Le composite permet quant à lui, le collage et l’adaptabilité de la RCR.
- Les reconstitutions utilisant les micro-tenons fasciculés.
Elles fonctionnent sur le même principe que celles avec un tenon en fibre de
verre.Néanmoins, l’utilisation de plusieurs petits tenons en bouquet insérés dans
le canal,permet une meilleure adaptabilité au canal, une préparation canalaire
moindre et par conséquent un biomimétisme supérieur.
2.4.2. Les reconstitutions corono-radiculaires indirectes
Ces reconstitutions dites « coulées », sont réalisées via une empreinte au
fauteuil, une fabrication au laboratoire prothétique et une pose (collage ou
scellement) au fauteuil.Elles incluent les Inlay-cores métalliques (céramisés ou
non), les inlay-cores céramiques (très peu utilisés en raison d’une forte rigidité)
et les inlay-cores composites. renforcé par des fibres (FRC), qui rend obligatoire
un protocole de collage.
63
- permettre la réintervention canalaire. En cela, la dépose des reconstitutions
corono-radiculaires doit être possible. Elle doit pouvoir se faire sans trop de
dommages pour les structures dentaires.
L'échec ou la complication est à prévoir et il peut être nécessaire de rechercher
un nouvel accès aux canaux radiculaires pour tenter une reprise de traitement
endodontique. La dépose peut également s'imposer pour extraire une dent en
séparant les racines, pour des raisons de dégradation
esthétique ou mécanique des prothèses, lorsqu'il faut replacer la dent
porteuse dans le plan d'occlusion si elle s'est égressée ou mésialisée, suite à
une édentation non compensée,...(SABEKM.; DEGORCE T).
Fig. 9
Distribution des pressions occlusales (BUGUGNANI R. ).
64
2.6.1. Présentation générale des résines composites (Raskin A Vreven J,
Raskin A, Sabbagh J, Vermeersch G, Leloup G )
2.6.2. Définition
65
composite. Dérivés du Bis-GMA ou des Polyuréthanes, les monomères la
constituant sont tous de type « R-diméthacrylates » afin que toutes les résines
composites et tous les adhésifs soient compatibles entre eux.
Elle joue le rôle de liant entre les charges et influence plusieurs phénomènes
dont la rétraction de prise (elle influence également le coefficient d’expansion
thermique,l’absorption d’eau et la solubilité des résines composites).
66
molécule bifonctionnelle qui relie la matrice résineuse aux charges qui la
renforcent.
67
2.6.4. Propriétés de la résine
• Mécaniques
Comme nous l’avons vu précédemment, de nombreux facteurs concourent à
augmenter les propriétés mécaniques des résines composites :
- La diminution du volume de la matrice au dépend du volume de charge.
- L’incorporation de fibres dans les résines.
- L’augmentation du degré de conversion lors de la post-polymérisation (70 à
80%). ( Decerle N, Turpin Y-L, Desa C, Hennequin M)
On a pu mettre en évidence une résistance à la flexion allant de 120 à 160 MPa
pour certaines résines composites (Ex : Targis®), supérieure à celle des
céramiques feldspathiques conventionnelles (25 à 40MPa) et identiques à celle
des céramiques felspathiques enrichies en leucite pour les résines composites
enrichies de fibres. (Franiatte M-E)
Elles présentent une résistance à l’abrasion proche de l’émail, d’environ
8m/an. De plus, elles n’entrainent pas de délabrement précoce des faces
occlusales antagonistes. (Franiatte M-E ).
Les composites de laboratoire ont beaucoup évolué. On retiendra globalement
qu’aujourd’hui on systématise pour les restaurations indirectes l’utilisation des
résines composites hybrides (UDMA/Bis GMA) micro et macro chargées.
L’augmentation du taux de charge et la diminution du volume de la matrice a
permis d’apporter une meilleure résistante à la fracture et à l’usure, une
diminution de la contraction de polymérisation ainsi que des propriétés optiques
intéressantes. L’incorporation de fibres a permis d’obtenir un renforcement de la
structure de ces résines.
Les talons d’Achille des résines composites reposent sur 2 critères ; un
coefficient de dilatation thermique élevé (25x10-6 pour les résines macro
chargées à 70x10-6 pour les micro chargées) soit 2 à 7 fois plus important que
68
celui des tissus dentaires) et un module d’élasticité plutôt faible (10 à 20 GPa).
Ces deux derniers critères auront pour conséquence une sollicitation du joint
dent-restauration pouvant entrainer à terme un décollement de la restauration ou
une infiltration bactérienne. (Franiatte M-E )(Raskin A, Salomon JP,
Sabbagh J. ).
• Esthétiques/ Optiques
Les tissus dentaires ont des propriétés optiques différentes. En effet, si la
dentine est caractérisée par une opacité élevée et une fluorescence importante,
elle présente également une saturation grandissant avec l’âge du patient, puisque
c’est au sein de la dentine que l’on retrouve les pigments donnant la saturation à
l’organe dentaire. L’émail, au contraire est translucide,
c’est à dire qu’il laisse passer les rayons lumineux et les diffuse au sein de la
matière. Il est également caractérisé par son opalescence et est très faiblement
saturé. Il prend une teinte plus jaune/grise chez le sujet âgé. (Decerle N, Turpin
Y-L, Desa C, Hennequin M )
On distinguera donc des composites Email et Dentine, permettant chacun de
reproduire les propriétés associées aux tissus dentaires en question. Pour les
RPIC, comme pour les restaurations directes, les pièces seront montées par
stratification et ajout successif d’incréments de composite, permettant d’avoir
des résultats satisfaisants visuellement.
La teinte des composite est également corrélée à leur épaisseur. En dessous de
0,5 mm, la teinte est très influencée par les capacités de transmission de la
lumière alors qu’au dessus de 1 mm c’est beaucoup moins le cas. On note une
diminution de la translucidité et une augmentation de l’opalescence en
augmentant l’épaisseur de la restauration. (Decerle N, Turpin Y-L, Desa C,
Hennequin M )
Les éléments lourds contenus dans les charges permettent la visualisation
radiographique en rendant les résines radio opaques. (Raskin A, Salomon JP,
Sabbagh J )
69
• Bio compatibilité
Le taux de conversion de monomères libres non polymérisés en polymères liés
après photo polymérisation est une notion fondamentale pour parler de la
biocompatibilité des résines composites.
En effet, les monomères non liés résiduels peuvent engendrer une certaine
toxicité en particulier pour l’organe pulpaire. La polymérisation des résines au
fur et à mesure de leur « montage »
amène les résines composites à un taux de conversion de l’ordre de 60 à 70% en
moyenne, la post polymérisation en four permet d’augmenter considérablement
le degré de conversion (autour de 70 à 80%). (Goldberg M ) La tolérance et
l’intégration parodontale est directement liée à l’état
de surface des résines composites qui doivent être correctement polies afin de
pas entrainer de rétention de plaque dentaire.
Aujourd’hui les résines composites sont universellement considérées comme
étant bio compatibles malgré la libération de monomères (qui même amoindrie,
est inévitable).
• Potentiel adhésif
Le collage des résines composites doit être mis en œuvre sous un champ
opératoire (digue dentaire), l’étanchéité étant en effet un pré requis fondamental
pour obtenir une bonne adhésion. La résine composite n’adhère pas de manière
spontanée aux structures dentaires,
un système adhésif devra donc être utilisé. Après mordançage amélaire et/ou
dentinaire, une couche hybride pourra être formée par pénétration de la résine
adhésive dans les tubulis dentinaires, constituant une couche « velcro » qui
permettra l’adhésion à la résine composite par la suite. (Degrange M. )
2.7. Le mordançage de la surface dentaire
Le mordançage ou traitement chimique acide d’une surface, qu’on appelle
également « etching » en anglais, a pour but d’augmenter l’énergie de surface du
substrat. Cela se produit en « altérant » la surface dentaire et la surface de la
70
pièce à coller de sorte à créer des rugosités créant des micro rétentions. (Sarah
Mehdi, Marie-Charlotte Mano, Olivier Sorel, )
a. Mordançage de la surface dentaire
2.7.1. Effets sur l’émail
Il est admis aujourd’hui que la qualité́ du mordançage amélaire est le principal
facteur influençant la valeur de l’adhésion à l’émail. Le mordançage d’une
surface dentaire par rapport à une surface non traitée multiplierait par 20 la force
du collage ultérieur. ( Robert-David Pala).
Si nous pourrons voir plus loin que dans certains systèmes adhésifs l’agent
mordançant est« inclus », nous prendrons tout de même le temps de décrire cette
étape qui est distincte dans le cas des systèmes adhésifs MR3 (cf D.2) et qui doit
donc être réalisée en premier lieu.
De nombreux agents acides ont été utilisés sur l ‘émail (comme acide
chlorhydrique, l’acide citrique, l’acide formique…) mais l’agent mordançant
universellement utilisé aujourd’hui sur les surfaces dentaires est l’Acide Ortho -
phosphorique, d’une concentration comprise entre 30 et 40% (en général
37%), il présente le plus d’avantages et permet de préparer l’émail tout en
préservant un maximum les tissus dentaires. Cette technique a été décrite en
1955 par Mr.
Buonocore. (Sarah Mehdi, Marie-Charlotte Mano, Olivier Sorel )(Robert-
David Pala. ).
Rappelons brièvement que l’émail est essentiellement constitué de cristaux
d’Hydroxyapatite Ca10 (Po4)6 (OH)2 empilés et regroupés au sein de
Cristallites pour former des prismes ou bâtonnets d’émail. Ces prismes débutent
à la jonction amélo-dentinaire et s’arrêtent à 30m environ de la surface
dentaire. Entre ces prismes on trouve une substance moins organisée, dite inter
prismatique. Et sur l’extrême surface dentaire, de l’émail
aprismatique, constituée de gros cristaux d’hydroxyapatite perpendiculaires à
la surface dentaire. (Robert-David Pala.).
71
Figure 22 – Structure schématique de l’Email.
72
Figure 23 – Les types de déminéralisation selon Silverstone. (Sarah Mehdi,
Marie-Charlotte Mano, Olivier Sorel )
PROFONDEUR D’ACTION
Nous avons pu voir l’effet du mordançage sur l’ultrastructure de l’émail. Au
niveau de la profondeur d’action de l’acide, Goldberg a décrit 3 zones de
profondeur. (Goldberg M) Ainsi l’acide ortho- phorsphorique dissout :
- Complétement 10m d’émail aprismatique superficiel,
- Partiellement 20m d’émail prismatique, décrivant alors un des schémas de
Silverstone énoncés précédemment.
- Partiellement 20m d’émail, qui devient une zone poreuse, mais dans laquelle
on ne note pas directement de modifications histologiques.
TEMPS D’ACTION
De nombreuses études ont été réalisées afin de savoir quelle devait être la durée
d’application de l’acide de mordançage sur l’émail.
Il faut distinguer un émail sain non préparé, (Par exemple dans le cas du collage
de Chips dentaire), d’un émail préparé.* (* Préparé = Fraisé).
Selon une étude menée en 2012 (Cerci BB, Roman LS, Guariza-Filho O,
Camargo ES, Tanaka OM.), prenant pour référence un émail ayant subi un
traitement à la pierre ponce (dépoli), il semblerait que l’émail mordancé pendant
30 s avec de l’acide orthophosphorique à 35% permet d’obtenir une structure de
type 1 selon Silverstone, avec une dissolution de l’émail inter prismatique pour
arriver à une architecture en nid d’abeille. Le mordançage de l’émail pendant 15
s amène à une structure moins bien définie et serait donc moins propice au
collage.
73
B-Email dentaire après
Il est communément admis que l’émail préparé
15s d’action d’acide
ou dépoli doit être mordancé sur une durée
ortho phosphorique
de 30s pour offrir les meilleures propriétés pour
(35%)
le collage. Cette durée peut être élevée à 1min
lorsqu’il s’agit d’un c-Email dentaire après émail non préparé. (119)
Ces durées d’application 30s d’action d’acide sont variables en fonction
de la concentration et du ortho phosphorique pH de l’acide ortho
phosphorique, mais on (35%) utilisera comme nous
l’avons vu des gels A Email dentaire dépoli présentant à minima une
concentration >20% et (traitement à la pierre plus généralement
comprise entre 30 et ponce) 40% afin de pouvoir
contrôler visuellement l’action du mordançage
sur l’émail, qui présentera après rinçage et séchage un aspect blanc mat et
crayeux.
74
comprise entre 30 et 40% pour mordancer la dentine.
➢ ACTION SUR LA STRUCTURE
La boue dentinaire, présente dans les canalicules ou tubulis dentinaires, obstrue
ces derniers et empêche l’établissement d’un contact direct entre l’adhésif et les
matériaux de collage et le substrat dentinaire. (Roulet J-F, Dégrange M)
Le mordançage va ainsi permettre l’ouverture des canalicules et laisser la place
par la suite pour que la résine puisse infiltrer ce réseau et créer des ancrages
résineux également appelés « tags résineux », constituant une sorte d’attache
velcro. C’est la couche hybride.
75
Images tridimensionnelles vues au microscope SEM, grossissement x 4000. (Lee
HH, Majd H, Orrego S, Majd B, Romberg E, Mutluay MM )
TEMPS D’ACTION
Une étude a démontré que peu importe la durée de mordançage, une couche
hybride est retrouvée sur toutes les dents ayant subi un conditionnement acide.
( Pioch T, Stotz S, Buff E, Duschner H, Staedle HJ)
Cependant les variations du temps de mordançage dentinaire agissent à deux
niveaux : Sur l’épaisseur de cette couche hybride, ainsi que sur les forces de
liaison à la traction sur la couche hybride.
Les forces de liaison à la traction les plus élevées ont été obtenues après 15 s de
mordançage, suivies de 30 s et de 60 s. Il n'y a cependant pas de corrélation
linéaire entre l'épaisseur de la couche hybride et la force de liaison. (Pioch T,
Stotz S, Buff E, Duschner H, Staedle HJ)
Il est communément admis que la dentine doit être mordancée sur une durée de
15s lorsque l’on utilise de l’acide ortho phosphorique à une concentration
comprise entre 30 et 40%.(Arnaud Anstett,)
76
collagène et de 3⁄4 d’eau. Si le rinçage est très important, le séchage
doit être modéré. En effet, si ce dernier est insuffisant, la présence d’eau en trop
grande quantité dans les tubulis empêchera la bonne infiltration de la résine de
collage. Cependant,si le séchage est excessif, la surface devient compacte et la
pénétration de la résine adhésive se fait plus difficilement. (Arnaud Anstett)
Le rinçage, suivi d’un séchage doux permettra d’augmenter l’énergie de surface
des tissus (émail et dentine), qui devient alors supérieure à la tension
superficielle de l’adhésif, lui autorisant alors un étalement optimal. L’adhésif
pourra alors parfaitement mouiller la surface dentaire, pénétrer les canalicules
dentinaires et créer une attache résineuse.
été introduits dans les années 1990 et sont devenus populaires avec l’avènement
des techniques adhésives, ce qui a changé la façon de restaurer les dents traitées
Comparativement aux tenons coulés, les tenons FRC présentent des propriétés
De plus, les tenons FRC sont esthétiques, pratiques et amovibles dans le cadre
77
S, Schweizerhof K, Rues S ) Toutefois, ils peuvent aussi augmenter la
Schweizerhof K, Rues S )
78
2.8.1.1. Les tenons en fibres de carbone
mécanique très favorable. De ce fait, il est utilisé dans plusieurs domaines dont
certains ancrages radiculaires dès 1988 avec le Composipost (RTD, distribué par
2.8.1.1.1. Composition
Deux traitements doivent être réalisés dans le but d’améliorer leur compatibilité
création de groupes réactifs à la surface. Elle se réalise par air chaud, par voie
79
chimique ou électrolytique.
2.8.1.1.1.2. La matrice
La matrice des tenons en fibres de carbone est en général une résine époxy
2.8.1.1.2. Caractéristiques
2.8.1.1.2.1. Physiques
80
Les fibres de carbone ont une résistance mécanique élevée (Fig. 2),
légèreté. Leur densité peut aller de 1,75 { 1,9 et leur module d’élasticité est
ainsi une valeur de 21 GPa pour une contrainte exercée à 30°, ce qui représente
en général l’axe des forces s’exerçant sur les dents antérieures. Le module
d’élasticité est au plus faible pour une force perpendiculaire au grand axe du
81
poutre. Lorsqu’il est soumis { une compression, une flexion ou une force
non transversal. En effet, dans le cas d’une force perpendiculaire au grand axe
du tenon, les fibres subissent d’un côté une compression et de l’autre une
tension (Fig. 3). C’est donc surtout la rigidité axiale qui joue un rôle dans le
Y ].
ces fibres sont des paramètres très importants dans l’établissement des
ainsi que la dureté des tenons. Plus la densité des fibres est importante et plus la
82
PURTON DG ].
Cependant, les fibres qui ne sont pas parallèles au grand axe du tenon
CHELEUX N et JEANSON Y. ].
Ces tenons existent sous trois formes différentes : cylindriques avec deux
83
zones coniques (Fig. 4), cylindriques aux extrémités apicales coniques ou
Une autre analyse en MEB (réalisée cette fois sur des plaques composites
2.8.1.1.2.2. . Biologiques
Les polymères fibrés sont biocompatibles [ ESTRADE D]. Leur collage permet
84
polymétallisme du fait de leur nature [ EL HARTI C et EL BERNOUSSI J].
Fovet et coll. (2000) mettent en avant qu’il existe quelques cas où des
fibres et n’est réel que pour les fibres dont le diamètre est inférieur { 3 m
[GUIDEZ B et KLERLEIN M ].
Il a été aussi rapporté un cas d’allergie de contact { ces fibres, mais dans
le cas des tenons fibrés, les allergies peuvent être plus volontiers dues à la résine
VINCENT R et coll ].
suffisant pour y répondre car les cancers peuvent apparaître jusqu’{ 50 ans
2.8.1.1.2.3. Esthétiques
Les premiers tenons fibrés ont été réalisés avec des fibres de carbone
pour leurs propriétés mécaniques mais ces fibres étant très foncées, elles
85
BELL AM et coll ]. Elles peuvent entraîner un effet d’ombre au niveau
cervical
de la dent restaurée dans le cas d’un large canal ou d’un parodonte fin. Ceci
A, EL YAMANI A et EL BERNOUSSI J. ].
2.8.1.1.3. Avantages
Les tenons en fibres de carbone sont plus légers et moins rigides que les
qu’il soit collé permet aussi de réaliser, lors de la préparation, une économie
Leur dépose est normalement plus aisée que pour les tenons métalliques
86
Certains tenons en fibres de carbone sont radio-opaques [ L HARTI C et EL
BERNOUSSI J. ].
2.8.1.1.4. Inconvénients
Il est aussi admis que ces tenons se délaminent et perdent leur cohésion à
long terme.
2.8.1.2.1. Composition
longitudinales, unidirectionnelles et parallèles qui sont liées entre elles par une
87
JANATI A, EL YAMANI A et EL BERNOUSSI J,MONTICELLI F,
quartz est une forme cristallisée de la silice pure [LASSILA LV, TANNER J,
LE BELL AM et coll. ]. Les fibres de quartz
88
2.8.1.2.1.2. La matrice
TAY FR et coll. ].
Comme pour les autres tenons fibrés, le rôle de la matrice est de lier les
fibres entre elles et de leur transmettre les contraintes pour que ces dernières
2.8.1.2.2. Caractéristiques
2.8.1.2.2.1. Physiques
89
rapproche de celui de la dentine, mais peut varier de 18 à 50 GPa [IDRISSI
MELO RM et coll ].
LE BELL AM et coll ].
Les fibres de quartz sont plus rigides que les fibres de verre. Leur
90
Tableau 2 : Résistance à la flexion de trois tenons en fibres de quartz,
2.8.1.2.2.2. Biologiques
notamment par l’absence de corrosion et par leur plus faible risque d’allergie
2.8.1.2.2.3. Esthétiques
sont donc de plus en plus utilisés et indiqués notamment sous des restaurations
2.8.1.2.3. Avantages
91
module d’élasticité proche de la dentine qui permet de diminuer les contraintes
sur les structures dentaires ainsi que des caractéristiques mécaniques très
satisfaisantes.
2.8.1.2.4. Inconvénients
Les tenons en fibres de quartz ont une rigidité dans leur grand axe plus
De plus, comme tous les tenons fibrés, la limite cervicale doit être
BERNOUSSI J. ].
92
2.8.1.3. Les tenons en fibres de verre
2.8.1.3.1. Composition
Différents types de verres peuvent être { l’origine des fibres que l’on retrouve
-Le plus utilisé est le verre de type E (Electrical glass). Sa phase amorphe
alcalins.
composition différente.
polymères.
93
Figure 5 : Coupes transversales de tenons en fibres de verre. MEBx2000.
2.8.1.3.1.2. La matrice
aux fibres. Les tenons en fibres de verre peuvent avoir une matrice de type
collage avec les fibres [ELSEY WP, 3RD, LATTA MA et KELSEY MR. ].
94
La matrice des tenons Everstick se compose de gels de Bis-GMA (bisphényl-A-
gycidylméthacrilate) et de PMMA (polyméthylméthacrylate), le tout
2.8.1.3.2. Caractéristiques
2.8.1.3.2. 1. Physiques
Les tenons en fibres de verre ont été mis sur le marché, comme les tenons
en fibres de quartz, pour compenser les défauts esthétiques des tenons en fibres
de carbone. Leurs propriétés mécaniques sont donc presque similaires aux deux
deux tenons réalisés avec les mêmes fibres peuvent être expliquées par
95
-Un procédé de fabrication ou de collage entre les fibres et la matrice,
différent.
de ces trois points. On sait aussi que le fait d’ajouter des fibres { une matrice
posséder des fibres parallèles. Plus la densité de fibres est importante, plus sa
96
Tableau 4 : Nombres moyens de cycles avant rupture et écarts types,
surface de la résine. Le tenon peut ainsi plus facilement absorber les forces de
Les tenons en fibres de verre ont un module de Young plus faible que ceux
en fibres de carbone. Les fibres de verre sont aussi moins rigides que celles de
quartz.
Comme les deux autres types de tenons fibrés, ils possèdent tous un
Selon une étude de Grandini et coll. (2008), la forme du tenon peut aussi
97
modifier ses propriétés mécaniques. En effet, ils ont montré que la faible
résistance à la fatigue du tenon Luscent Anchor , par rapport aux autres tenons
en fibres de verre, pouvait être due à sa forme conique (Fig. 10). Cette forme
serait donc moins adaptée que la forme double cône (double tapered).
jusqu’{ 1280 MPa, soit une amélioration de 50% par rapport aux autres renforts
2.8.1.3.2. 2. Biologiques
2.8.1.3.2. 3. Esthétiques
et peuvent donc être utilisés dans des situations à forte exigence esthétique
type céramo-céramiques. C’est une des raisons qui explique leur popularité
98
2.8.1.3.3. Avantages
De la même façon que les tenons en fibre de quartz, les tenons en fibres
maximum de lumière transmise est du même ordre, soit environ 40% et peut ne
pas dépasser 1% pour certains tenons. La résine polymérisée est aussi de moins
Sinon ils possèdent les mêmes avantages que les autres tenons fibrés en
bien sûr les mêmes avantages esthétiques que les tenons en fibres de quartz
[ ESTRADE D].
2.8.1.3. 4. Inconvénients
YAMANI A et EL BERNOUSSI J ].
Ces tenons sont les plus rigides, ils présentent un module d’élasticité de
99
Cette forte rigidité du tenon empêche une distribution
(ou galvanique). C’est une réaction chimique entre un matériau (en général un
métal)
C’est pour cette raison qu’il est judicieux d’associer des alliages de potentiel
100
Ils présentent une rigidité moindre, et par conséquent moins de fractures par
rapport aux tenons en acier inoxydable ou à base de Ni-Cr. Par contre, leur
module
d’élasticité (110 GPa) (Valandro LF, Filho ODA, Valera MC, de Araujo
MAM.) est encore très loin de celui de la dentine (18 GPa), c’est
d’un tenon en titane, le trait sera localisé le plus souvent dans le tiers apical de la
similaire
L’emploi de ces tenons est bien souvent inesthétique, comme l’est celui des
Avec ces tenons, la dent bénéficie d’une grande rigidité et d’une bonne
101
d’élasticité (150 GPa) (Valandro LF, Filho ODA, Valera MC, de Araujo
Ils s’avèrent qu’ils sont aussi très cassants et non ductiles (Asmussen E,
Si une fracture survient sur une dent dépulpée reconstituée à l’aide d’un tenon
transclucidité, ils sont très esthétiques (Yun-Hsin Hu, Iok-Chao Pang, Chii-
102
D’après le schéma, les fractures les plus catastrophiques surviennent au
niveau des dents reconstituées avec des tenons en titane. Elles ne peuvent pas
être
Les dents du groupe 2 ont le meilleur pronostic de survie. En effet, les traits de
Campos RE, Soares CJ.)ont réalisé une étude portant sur la distribution des
(acier
Chaque dent est soumise à une force occlusale de 10N appliquée à 45° au
niveau de sa face palatine. L’analyse utilisée est la méthode des éléments finis
103
(méthode numérique d’analyse des contraintes dans les solides de formes
complexes) :
104
restaurées avec différents tenons (Coelho et coll. (Coelho CS de M, Biffi
JCG, Silva GR da, Abrahão A, Campos RE, Soares CJ., 2009)
Légende :
1. Dent saine
2. Tenon en CuAl
3. Tenon en acier inoxydable
4. Tenon en titane5. Tenon en zircone 6. Tenon en fibres de carbone
dent saine et les dents restaurées. En effet, ces forces sont plus importantes au
sein
de la dent saine (en particulier aux deux tiers de la dentine) mais elles sont
réparties
Les dents restaurées avec les tenons en CuAl, en acier inoxydable, en titane
niveau des faces vestibulaire et palatine de leur tenon (bien que la face palatine
du
Au contraire, les dents restaurées avec des tenons fibrés (que ce soit en
105
mieux résister aux forces de compression et de traction que les autres tenons, qui
Par ailleurs, l’utilisation de ce type de tenon n’est pas anodine ; elle requiert un
Finalement, les tenons fibrés sont généralement préférés aux autres tenons
en particulier les tenons en fibre de quartz, dont les taux de survie sont meilleurs
D’après Yang et coll. (Yang H-S, Lang LA, Molina A, Felton DA.), le
survient lorsque le tenon radiculaire est trop court par rapport à la racine
106
à la moitié de la racine et aboutit très souvent à la fracture.
Cette même étude confirme qu’un tenon localisé au delà des deux tiers de la
l’apex de la dent.
tiers et les deux tiers de la longueur de la racine. Il est aussi possible de prendre
de 4-5 mm doit être conservé (Mattison GD, Delivanis PD, Thacker Jr. RW,
Hassell KJ.) (Stockton L, Lavelle CLB, Suzukí M.).
107
Figure 18 : Longueur de forage du tenon canalaire (Shillingburg et coll.
(Shillingburg HT, Sather DA, Wilson EL, Cain JR, Mitchell DL, Blanco
LJ,), 2012)
des molaires mandibulaires, ainsi que les canaux mésio-vestibulaire des molaires
maxillaires. La raison en est que ces canaux sont en général trop étroits
Dans tous les cas, le tenon doit respecter au mieux l’anatomie canalaire. Si la
dent présente une courbure radiculaire, le tenon ne doit jamais dépasser l’amorce
Demême, un tenon localisé au deux tiers d’une racine grêle peut fragiliser la
racine.
située en périphérie du tenon ne doit pas être inférieure à 1,5 mm, sous peine
108
L’augmentation du diamètre du tenon ne provoque pas une augmentation
1.Généralités
Aujourd’hui on sait que les tenons ne renforcent pas les racines des dents.
Ils sont même souvent { l’origine de fractures radiculaires. C’est pourquoi ils
doivent être indiqués uniquement dans le but d’augmenter la rétention de la
restauration coronaire [37].
L’alternative aux tenons métalliques est arrivée au début des années 90
avec l’apparition des tenons en fibres de carbone. Très rapidement, dans le but
d’améliorer les propriétés des tenons non métalliques, d’autres types de
tenons fibrés ont été introduits, comme les tenons en fibres de quartz ou de
verre [33].
109
Selon Laplanche, ces reconstitutions répondent aux mêmes exigences que tout
autre RCR [49].
110
En chirurgie dentaire, l’une des clés de la pérennité des travaux réalisés est le
respect des indications. Le praticien peut parfois, par manque de recul clinique,
par précipitation ou en voulant faire des compromis, réaliser des travaux qui
vont au-delà des indications. C’est alors que surviennent les échecs en prothèse.
Les indications de la RMIPP sont précises et définies dans cette deuxième
partie.
2.1 Facteurs intrinsèques à la dent
2.1.1 Parois résiduelles
Le nombre, la hauteur et l’épaisseur des parois coronaires restantes doivent
être évalués après la réalisation de la taille périphérique pour la couronne. Ce
n’est qu’après cette préparation que l’indication peut être posée.
111
être amené à réaliser une élongation coronaire ou bien une traction
orthodontique sur la dent afin d’être dans de bonnes conditions pour réaliser la
couronne (Da Silva et coll., 2002 ; Pereira et coll., 2006 ; Juloski et coll., 2012)
112
d’évaluer la longueur de la racine pour s’assurer de la faisabilité de la
reconstitution.
De plus, il est nécessaire d’avoir une racine assez rectiligne pour permettre
l’insertion du tenon fibré.
Pour les dents pluriradiculées, c’est la racine présentant la plus grande
résistance et qui sera la plus rectiligne qui sera préparée pour recevoir le tenon.
Dans la majorité des cas, ce seront les racines distales des molaires
mandibulaires et les racines palatines des prémolaires et molaires maxillaires
(Bataillon-Linez et coll.,2010).
2.1.4 Parodonte :
Préalablement au traitement prothétique de la dent, il est nécessaire de prendre
en charge la dent du point de vue parodontal pour s’assurer de la pérennité du
traitement. Une prothèse réalisée sur un parodonte pathologique aura une
espérance de vie diminuée. De plus, l’espace biologique des dents reconstituées
par des prothèses subit plus de modifications que celui des dents naturelles, d’où
l’importance d’obtenir un parodonte sain.
La présence de poches parodontales, de récessions ou l’insuffisance de
gencive attachée sur la dent peut nécessiter la réalisation de greffes gingivales
préprothétiques pour stabiliser le parodonte et/ou de surfaçages radiculaires
(Etienne et Roos 2011; Barthet et coll., 2016).
Le niveau d’os alvéolaire autour de la racine est un élément déterminant, une
alvéolyse horizontale peut contre indiquer la réalisation d’une RCR. La partie
radiculaire (compris dans le sens de racine clinique c’est-à-dire la partie de la
racine sous le niveau d’os) de la RCR doit en effet être au moins aussi longue
que la partie coronaire (compris dans le sens de couronne clinique c’est-à-dire la
partie de la dent supra osseuse).
113
Figure 22 : Schéma de dents reconstituées grâce à des RCR en fonction du
niveau osseux(source : document personnel)
114
2.3 • Mécanique
La nature des contraintes imposées à la reconstitution coronoradiculaire
dépend de la suprastructure envisagée sur la dent. La RMIPP sera bien
indiquée pour une couronne unitaire simple à condition de respecter les
indications détaillées précédemment.
Il faut être plus prudent lorsque la dent subit des contraintes plus élevées.
Une dent porteuse de crochet de stellite ou pilier de bridge nécessitera une
plus grande résistance. La RMIPP pourra être utilisée à condition d’avoir des
parois résiduelles plus nombreuses ou plus épaisses que normalement
nécessaires pour une couronne unitaire. Lorsqu’il sera contre-indiqué de
réaliser la RMIPP on choisira alors de réaliser une reconstitution
coronoradiculaire coulée (Belser, 2010).
En outre, pour la réalisation de bridge avec plusieurs piliers, il est plus facile
d’obtenir le parallélisme nécessaire lorsque les RCR sont réalisées par le
prothésiste au laboratoire à partir de modèles en plâtre. Il dispose en effet
d’un paralléliseur.
• Esthétique
La RMIPP présente également l’avantage d’être une reconstitution
esthétique permettant la réalisation de couronnes céramo-céramiques qui
sont légèrement translucides (Jubert, 2013 ; Seguela et d’Incau, 2015).
La résine est de la couleur de la dentine contrairement à l’inlay core qui peut
être visible à travers la couronne. La RMIPP permet le biomimétisme. De
plus la résine est un substrat favorable pour le collage des couronnes
céramocéramiques (Guerrieri et coll., 2011 ; Seguela et coll., 2011)
2.2.3 Parafonctions
Le bruxisme contre-indique la réhabilitation par RMIPP, les contraintes
115
imposées à la reconstitution par un bruxomane sont importantes. Il est nécessaire
d’avoir des parois plus épaisses et nombreuses pour réaliser une RCR collée. Il
faudra évaluer l’intensité du bruxisme (surfaces d’usure, perte de DVO, fissures
dentaires) et tenter de le diminuer (psychothérapie, gouttières) avant de réaliser
une RMIPP chez ces patients (Bolla, 2014).
2.2.4 Facilité clinique
• Compliance du patient :
La réalisation d’une RMIPP nécessite obligatoirement la pose d’un champ
opératoire afin d’obtenir les conditions optimales de séchage pour obtenir un
collage satisfaisant. Le patient doit être capable de supporter le champ opératoire
(Guerrieri et coll., 2011).
La réalisation de la RMIPP nécessite aussi une photopolymérisation efficace : en
secteur postérieur, le patient doit présenter une ouverture de bouche suffisante
afin d’avoir un accès aisé lors de la reconstitution pour insérer les différents
instruments (pistolet automélangeur, lampe à photopolymériser) (Bataillon-
Linez et coll., 2010)
• Coût :
Le prix des matériaux de reconstitution peut paraitre élevé mais la réalisation
d’une reconstitution coronoradiculaire collée est réalisable en une seule séance
clinique ce qui représente un gain de temps au fauteuil. De plus, elles peuvent
être réalisées sous certaines conditions dans la même séance que le traitement
endodontique (Guerrieri et coll., 2011).
Concernant la prise en charge par la sécurité sociale, une nouvelle convention
entre les syndicats de chirurgiens-dentistes et la sécurité sociale est entrée en
vigueur à la date du 1er avril 2019 et parue au journal officiel de la république
française le 25 août 2018. La reconstitution coronoradiculaire collée correspond
au code CCAM HBMD042 « restauration d’une dent par matériau inséré en
phase plastique avec ancrage radiculaire ». C’est un acte au tarif opposable
valorisé à 79,53 euros en 2019,ce code sera à terme valorisé à 100 euros en 2021
116
lorsque les nouveaux tarifs de la convention seront appliqués (sous réserve de
respect des clauses de revoyure).
Dans le même temps, la réalisation d’un inlay core pris en charge auparavant
sur la base de 122,55 euros par la sécurité sociale sera diminué pour atteindre 90
euros en 2021 avec un plafond d’honoraire équivalent à 175 euros pour les
paniers à reste à charge 0 (Ministère des solidarités et de la santé, 2018).
Au vu de ces changements de tarifs, la réalisation d’une reconstitution
coronoradiculaire collée paraitra un peu plus avantageuse qu’auparavant pour le
chirurgien-dentiste français conventionné.
Contre-indications.
-Les RMIPP sont contre-indiquées si les limites cervicales de la perte de
substance sont situées à moins de 2mm de la future limite cervicale de la
superstructure prothétique. La résistance mécanique de la reconstitution se
trouve alors inadaptée aux contraintes supportées par la superstructure (31).
-Les paramètres cliniques qui contre-indiquent de manière générale les
reconstitutions corono-radiculaire comme des canaux calcifiés, une racine
présentant une courbure très précoce ou une fragilisation excessive de la région
cervicale (25).
-Une dent dépulpée n’est pas une indication absolue de prothèse fixée ni
d’ancrage radiculaire (58).
-Les dents antérieures plus frêles travaillent essentiellement en cisaillement et
flexion ce qui limite l’indication des RMIPP aux situations de faibles pertes de
substance et avec un contexte occlusal favorable (53).
-Lors de la réalisation de prothèse plurale, il est plus facile de laisser le
prothésiste gérer le parallélisme au laboratoire (36). A cause des contraintes
supplémentaires engendrées par une superstructure (couronne fraisée support de
117
prothèse amovible partielle, pilier de bridge,association à un inter en extension),
les RMIPP seront contre-indiquées dans ces situations
(53). La différence de friction, occasionnée par des différences d’angle de
dépouille du moignon contrôlé au laboratoire pour les inlay-core et non contrôlé
pour les RMIPP, ou une différence de matériau entre les RMIPP et les inlay-
core, doit être prise en compte lors de la reconstitution prothétique globale.
-Le bruxisme est un élément défavorable (53).
-L’impossibilité d’isoler la dent concernée de la salive et de l’humidité
idéalement avec la pose d’un champ opératoire contre-indique la réalisation de
la RMIPP (36). Ainsi qu’une limite intra-sulculaire (59).
-L‘accès facile à la dent pour y amener matériels et matériaux est un impératif
incontournable(53). Cette notion est à relativiser car aujourd’hui les fabricants
ont réduit la taille des embouts mélangeurs mais surtout car un traitement
endodontique est réalisé au préalable à la RMIPP. Ce dernier sollicite plus de
hauteur inter arcade pour sa réalisation.
-Le type de la future restauration prothétique est à prendre en considération. En
effet les épaisseurs de préparations pourront changer en fonction du type de
couronne (CC, CCM,CCC).
2.6 Avantages des RMIPP.
Les matériaux composites ont un module d’élasticité* proche de celui de la
dentine (15GPa) et après collage forment avec elle un ensemble homogène qui
absorbe les contraintes (22)(29).
Les fibres de verre chimiquement inertes ont d’excellentes qualités mécaniques
qui favorisent l’absorption des forces mécaniques subies (1). Elles offrent
d’importantes capacités d’adhésion aux colles et aux composites (22)(29).
Avec la technique des RMIPP, l’obturation coronaire qui fait suite à l’obturation
endodontique peut être réalisée dans la même séance et sans retirer le champ
opératoire. Le potentiel d’étanchéité est supérieur aux inlay-core scellés,
prévenant la réinfection bactérienne endodontique (36).
A partir d’une revue systématique de la littérature aucune différence
significative concernant le taux d’échec n’a été mise en évidence entre les
reconstitutions métalliques coulées et celles à ancrage radiculaire fibré. Mais on
note tout de même une tendance en faveur des tenons fibrés (42).
Les RMIPP à tenon en fibre de verre collée ont un aspect esthétique intéressant
avec des propriétés optiques proches de la dent naturelle (43). L’homogénéité de
la restauration et sa neutralité électronique suppriment l’électro-galvanisme
responsable de corrosion en cause dans certaines dyschromies corono-
radiculaires (44)(36)(32).
Le tenon est passif, il doit « flotter » dans le canal avec une préparation à
minima. L’agent de liaison (qui entoure l’ensemble du tenon) supprime tout
contact direct de l’ancrage radiculaire
avec les parois dentinaires, ce qui évite une transmission directe des contraintes
occlusales aux parois dentinaires. Le collage permet d’obtenir un joint étanche
118
qui présente une résistance à la compression et à la traction non négligeable (2)
(29)(32).
Le collage permet de résoudre certains cas cliniques avec une cavité coronaire
de faible hauteur et des tenons courts grâce à une rétention majorée de la
reconstitution coronoradiculaire (29)(36)(45). Le tenon ne doit pas être plus
court que la couronne clinique (46).
Grâce à l’adhésion les contre-dépouilles sont conservées ce qui permet de
respecter la dentine coronaire et radiculaire (29). La structure dentaire se trouve
mieux préservée améliorant la solidité de la dent dépulpée contrairement aux
inlay-core bien que les contre-dépouilles
puissent être comblées au laboratoire de prothèse (2)(44)(36).
2.7 Inconvénients des RMIPP à tenon fibré.
-Le protocole de mise en œuvre des RMIPP à tenon fibré est délicat et rigoureux
comme pour tout protocole de collage, il est opérateur dépendant (2)(22). Le
collage doit être réalisé à l’abri de l’humidité.
-De nombreux impératifs biologiques et mécaniques limitent l’indication des
RMIPP au profit de l’inlay-core bien que les RMIPP respectent mieux les
objectifs voir 2.3 ci-dessus (2)(29).
-L’indication des RMIPP doit être posée après réalisation de la préparation
périphérique prenant en compte les épaisseurs nécessaires à la future prothèse
unitaire (22). Cette subtilité est à prendre en compte dans l’organisation globale
du cabinet dentaire (plan de traitement, planning du cabinet dentaire, laboratoire
de prothèse).
2.8 Influence et utilité du tenon.
Le tenon radiculaire n’est pas obligatoire. Il n’est nécessaire que dans le cas de
destruction coronaire importante où la reconstitution ne serait pas suffisamment
rétentive (44).
De nombreux auteurs s’accordent pour affirmer que le tenon ne renforce pas la
racine. Et au contraire il augmente le risque de fracture. Il est vrai que son
principal rôle consiste à servir de tuteur au matériau de restauration coronaire
auquel il offre un ancrage canalaire (22).
Cependant d’autres auteurs signalent que l’effet de coin dans la racine dû à la
présence du tenon s’exerce en combinaison avec des ciments de scellement dits
conventionnels et des tenons métalliques (33). En effet ces ciments ne possèdent
pas le module d’élasticité* proche de la dentine des systèmes adhésifs qui
enrobent le tenon fibré lors de la technique des RMIPP.
Pour ces mêmes auteurs, certaines études ont prouvé que les techniques
adhésives renforcent la racine et préviennent la fracture radiculaire (33)(47)(48).
Certains cas cliniques de fracture radiculaire verticale utilisent des techniques
adhésives pour assembler les fragments avant de
réimplanter la dent (49)(50)(51)(52). Le concept de fragilisation de la racine par
le tenon intra-radiculaire devrait sûrement être réévalué au vu de l’évolution des
matériaux et des connaissances actuelles.
119
La passivité du tenon est à obtenir car les premiers tenons fibrés étant de
diamètre conséquent nécessitaient une préparation mutilante :
D’un point de vue conservateur, il apparaît choquant d’imposer à la dent des
mutilations parfois massives, pour l’adapter à la forme du tenon (32).
D’un point de vue mécanique, le diamètre du tenon n’augmente pas la rétention.
Mais il fragilise la racine dentaire. Il convient alors d’oublier la règle erronée
des 2/3 cervicaux concernant le diamètre de la préparation pour accueillir le
tenon. Il faut tendre vers des diamètres compris entre 1 à 1,3mm (29).
120
concilie rétention et préservation des tissus dentaires. Il représente la meilleure
alternative dans les
systèmes normalisés (25). Bien que la forme du tenon ne semble pas avoir autant
d’influence que le choix du matériau du tenon (57).
Les principes du collage appliqués aux tenons fibrés.
De nombreuses études ont montré que la rétention des résines adhésives et des
composites de scellement utilisés avec un système adhésif est supérieure à celle
des ciments classiques et des verres ionomères traditionnels
(Piwowarczyk et coll., 2004 ; Amaral et coll., 2009).
Les résines adhésives ou les CVIMAR présentent des caractéristiques
d’étanchéité supérieures aux ciments classiques à base d’oxyphosphate de zinc
ou de carboxylate (Tjan et coll., 1991).
L’adhésion est obtenue d’une part, par ancrage mécanique, résultat d’un
microclavetage de l’adhésif dans les tubules dentinaires après mordançage, et
d’autre part,par la création de liaisons chimiques intermoléculaires entre les
structures en présence.
Le scellement adhésif
Il est réalisé par l’utilisation des CVIMAR. La prise est une réaction acide-base,
à laquelle s’ajoute une réaction de polymérisation par l’ajout de monomères
acryliques hydrophiles, tel que le 2-Hydroxy-Ethyl-Méthacrylate et,parfois,
l’éthylène-glycol ou les dérivés du méthacrylate de glycidyle (Bis-GMA).
L’adjonction de résine augmente sensiblement les propriétés mécaniques en
traction et en flexion de ces matériaux par rapport aux CVI traditionnels tout en
diminuant leur caractère hydrophile après la prise (Fuji Plus®, GC ; Ketac Cem
Plus®, 3M ESPE) (Degrange et coll., 2000).
Le collage
Les polymères de collage chargés (composites de collage) ou non chargés
(résines de collage) vont permettre l’assemblage de la RMIPP à tenon fibré via
une adhésion micromécanique et chimique.
L’adhésion aux surfaces dentaires résulte de 3 processus :
- le mordançage total coronaire et radiculaire qui permet la déminéralisation de
la surface amélaire et dentinaire. Il est réalisé par l’application d’un gel d’acide
phosphorique à 37 % ;
- l’action d’un agent de couplage, le primaire « primer », contenant de l’eau, des
monomères hydrophiles et des solvants organiques ; l’application du primaire
augmente la perméabilité de la dentine déminéralisée après évaporation de l’eau
qu’elle contient ; une fois l’eau éliminée, la surface présente un caractère
hydrophobe propice à la pénétration de la résine ;
121
manuels produisent des débris organiques et minéraux, formant une boue
dentinaire (smear layer) qui obstrue les tubules dentinaires.Le mordançage
élimine cette boue dentinaire, ouvre les tubules et expose le réseau de fibres
collagène (Serafino et coll., 2004). La résine adhésive, grâce au primaire,
imprègne le réseau de fibres de collagène, formant ainsi la couche hybride, et
s’infiltre dans les tubules dentinaires,créant des brides de résine dans la dentine.
La couche hybride et les brides résineuses intra-canaliculaires participent
ensemble à l’adhésion dentinaire.
L’hypochlorite de sodium, utilisé en tant qu’irrigant lors du traitement
endodontique, en oxydant la surface dentinaire, peut avoir des conséquences
néfastes sur la polymérisation des matrices méthacryliques des colles(Erdemir et
coll., 2004). Après le forage du tenon, il est recommandé de décontaminer le
logement canalaire avec une solution de digluconate de chlorhexidine (Cavity
Cleanser®, BISICO). De même, l’eugénol, contenu dans les ciments de
scellement endodontique, peut altérer la polymérisation des colles (Dias et coll.,
2009). Toutefois, le mordançage intracanalaire à l’acide phosphorique
neutralise les effets délétères de l’eugénol sur le collage(Schwartz et coll.,
1992).
La polymérisation du polymère de collage doit être duale.Cliniquement, la
photopolymérisation permet d’assurer une stabilité initiale de l’assemblage et
potentialise les valeurs d’adhésion (Foxton et coll., 2003). La polymérisation
chimique est néanmoins nécessaire du fait de l’absorption plus ou moins
importante des photons au niveau canalaire ; elle permet également une prise en
masse et un taux de conversion constant.
L’adhésion du tenon en fibres de verre s’effectue grâce à la matrice résineuse
qui enrobe les fibres de verre. Cependant, cette matrice est polymérisée de façon
industrielle à température élevée, ce qui lui confère un degré de conversion
proche de 100 %. Les sites de liaison potentiels avec les monomères résineux
des adhésifs sont donc faibles. C’est pourquoi certains auteurs préconisent de
122
préparer la surface du tenon, par mordançage à l’acide
phosphorique à 37 % (nettoyage de surface) pendant une minute suivi d’une
application de silane, ou par mordançage à l’acide fluorhydrique pendant une
minute ou encore par sablage (Valandro et coll., 2005 ; Goracci et
coll., 2005 (a) ; Balbosh et coll., 2006 ; Mazzitelli et coll., 2008). Aujourd’hui,
certains laboratoires commercialisent des tenons dont la surface a déjà reçu une
application de silane (DT Light SL®, DENTSPLY ; New Snow Light Post®,
CARBOTEC; FiberKleer®, PENTRON CLINICAL ; DentinPost Coated®
KOMET). Le conditionnement sous blister unique (DT Light SL®,
DENTSPLY) est fortement
recommandé pour éviter la pollution de surface.
Sur le marché, 3 systèmes de collage sont disponibles :
1) Les colles sans propriétés adhésives nécessitant un mordançage et
l’utilisation d’agents de couplage.
Ce sont des composites dentaires diméthacrylates, microchargés ou
microhybrides.
L’adhésion est obtenue par l’utilisation de différents systèmes adhésifs.
(Duolink®, BISICO ; Multilink Automix®,IVOCLAR, VIVADENT ; RelyX,
ARC®, 3M ESPE). Ce sont des biomatériaux d’interface qui contribuent à
former un lien
adhérent et étanche entre les tissus dentaires et les biomatériaux de restauration
et d’assemblage.
Ils sont répartis en deux catégories : les adhésifs nécessitant un mordançage
préalable suivi d’un rinçage (M&R) et les systèmes automordançants (SAM).
Les adhésifs uniquement photopolymérisables (M&R 3, SAM 2 et certains SAM
1) ne sont pas indiqués pour le collage intracanalaire. Seuls les adhésifs à
polymérisation duale (M&R 2 et certains SAM 1) peuvent être utilisés (Tableau
1).
2) Les colles avec propriétés adhésives contenant un monomère réactif.
123
Ce sont des résines intrinsèquement adhésives grâce aux groupements réactifs
qu’elles contiennent ; tels les monomères à fonction carboxylique 4-META
(Superbond®, MORITA ; Chemiace II®, SUN MEDICAL) ou le monomère
à fonction phosphatique (Panavia 21® ou F2.0®, KURARAY).
3) Les colles auto-adhésives.
Ce sont des colles diméthacrylates chargées. Elles contiennent, en un seul
matériau, tous les éléments né-cessaires à l’adhésion. Leur pouvoir
automordançant, leur viscosité et leur taux de charges plus élevé font leur spé-
cificité. Ces colles sont toutes à prise duale (RelyX-Unicem®, 3M ESPE ;
Maxcem Elite®, KERR HAWE ; TotalCem®, ITENA ; G-Cem®, GC ;
SmartCem 2®, DENTSPLY ; Bifix SE®, VOCO ; Biscem®, BISCO ; Breeze®,
PENTRON CLINICAL ; Speed Cem®, IVOCLAR VIVADENT ;Clearfil SA
Cement®, KURARAY ; Lamel®, NORDIN).
Aucune préparation spécifique des surfaces à coller n’est requise. Il s’agit d’un
mélange aqueux de monomères acides (esters phosphatiques ou acides
carboxyliques) avec des monomères hydrophiles (hydroxy-éthyl méthacrylate,
HEMA) qui réalise la déminéralisation simultanément à la pénétration de la
colle.
124
125
Choix du système adhésif
Il a été montré que les systèmes adhésifs à 3 étapes montrent des valeurs
d’adhésion supérieures à celles des systèmes à 2 étapes (Gorracci et coll., 2005
(b) ; Pirani et coll., 2005). Toutefois, les systèmes adhésifs à 3 étapes sont
uniquement photopolymérisables et ne peuvent être utilisés que pour le collage
amélo-dentinaire coronaire.
Pour le collage intra canalaire, il est préférable d’utiliser un adhésif qui nécessite
un mordançage préalable. Ceci permet d’éliminer toute trace d’eugénol qui
pourrait inhiber la polymérisation de la colle. De plus, les adhésifs
automordançants réalisent moins de brides de résine au
niveau des tubules dentinaires. Toutefois, de récentes études ont montré que la
colle auto-adhésive RelyX-Unicem® (3M ESPE) pouvait présenter des valeurs
de résistance à l’arrachement comparables voire supérieures aux systèmes
adhésifs en 3 étapes et bien meilleures que les systèmes automordançants, bien
que le nombre de brides de résine, paradoxalement, soit plus faible (Amaral et
coll., 2009 ; Bitter et coll., 2009). La nature des liaisons
chimiques intermoléculaires entre l’hydroxyapatite et le système adhésif serait
peut-être plus déterminante pour l’adhésion que le microclavetage (capacité de
matériau à pénétrer dans les tubules dentinaires et à former des brides de résine).
Ces colles auto-adhésives, présentent également l’avantage de simplifier le
protocole de mise en œuvre, limitant de ce fait, le risque d’erreur opératoire.
Pour optimiser le succès d’une RMIPP à tenon fibré,un strict respect de la
méthodologie de mise en œuvre et de la procédure d’assemblage des différents
matériaux reste indispensable.
2.2 Préalable à toute réalisation de RMIPP.
La RMIPP représente la continuité du traitement endodontique dont elle assure
l’étanchéité
coronaire et améliore le pronostic (22)(24). Ca réalisation nécessite les
préalables suivant :
2.2.1 La validation préalable du traitement endodontique.
Avant de réaliser une RMIPP, nous veillerons à s’assurer de la bonne qualité du
traitement
endodontique par une évaluation clinique et radiographique (25).
2.2.2 Le maintien de l’asepsie.
L’asepsie per-opératoire est un élément essentiel pour la réussite du traitement
endodontique.
La désobturation du canal dentaire, pour la préparation interne de la RMIPP,
expose la partie
endodontique à une recontamination bactérienne. L’utilisation d’un champ
opératoire et
126
l’irrigation canalaire à l’aide d’hypochlorite de sodium limitent le risque
bactérien. Cet
hypochlorite de sodium peut perturber l’adhésion de certains matériaux, il est
possible d’y
substituer de la chlorhexidine à 2% (26)(27).
2.2.3 Le maintien de l’étanchéité apicale.
Le maintien de l’étanchéité apicale : la conservation d’au moins 3mm et de
préférence 6mm
de matériau d’obturation à l’apex permet d’assurer cette étanchéité (28).
Protocole opératoire de réalisation d’une RMIPP à tenon fibré.
Elle se déroule en plusieurs étapes :
1) La radiographie pré-opératoire. Elle nous renseigne sur la morphologie
canalaire et permet de déterminer la longueur du logement du tenon et son
diamètre (figures 3 a et b). Le diamètre minimal disponible à la pointe du
tenon est actuellement de 50/100.
2) La pose d’un champ opératoire étanche est indispensable (figure 4).
3) Le retrait de l’obturation provisoire et le forage canalaire (figure 5).
Le logement canalaire est réalisé par le passage de forets Largo n° 1 (7/10 mm
de diamètre) et n°2 (9/10 mm de diamètre) pour retirer le matériau d’obturation
endodontique suivi du passage du foret de calibrage correspondant au type et au
diamètre du tenon choisi. Une radiographie foret en place est effectuée pour
contrôler l’axe et la profondeur du forage. Pour éliminer complètement les
matériaux d’obturation endodontique qui pourraient subsister après le forage du
logement canalaire, l’utilisation d’inserts ultra sonores et d’aides visuelles
(loupes, microscope) se révèle précieuse.
127
Figure 4 : pose du champ opératoire. Figure 5 : retrait
de l’obturation provisoire.
Removal of the temporary filling
Stabilisation du crampon à l’aide d’un CVI fluide
Photopolymérisable.
Placement of an operative field.
Sealing around the cramp with a fluid light-cure GIC.
128
Figure 6 : réalisation du logement canalaire
et essayage du tenon.
Canal space prepration and try-in of the post.
Figure 7a : pré-découpe du tenon fibré (DT light post®).
Pre-cutting the fiber post (DT light post®).
Figure 7b : nettoyage du tenon dans l’alcool.
Cleaning the post in alcohol.
4) L’essayage du tenon
Le tenon est inséré dans le canal afin de contrôler sa bonne insertion et de
déterminer la longueur de la partie intra coronaire (figure 6). Puis, le tenon est
sectionné à l’aide d’un disque diamanté. Ou bien, il peut être intéressant de «
pré-découper » le tenon, pour faciliter sa préhension lors du collage, les
quelques fibres restantes seront facilement rompues par pression latérale après le
collage (figure 7a). Le tenon est ensuite plongé dans l’alcool (figure 7b)
129
Figure 8 : le tenon est silané (Monobond S®,
IVOVLAR VIVADENT, 1 min).
The post surface is applied with silane (Monobond S®,
IVOVLAR VIVADENT, 1 min).
5) Le conditionnement du tenon
La surface du tenon peut être traitée comme cité précé- demment (mordançage),
puis le tenon est recouvert d’une couche de silane, laissé en attente 1 minute
puis séché et réservé pour le collage final (figure 8). Il
existe également des tenons prêts à l’emploi dont la surface a été préparée par
procédé industriel (DT Light SL®, DENTSPLY).
6) Le conditionnement des tissus dentaires
130
Le composite de collage est injecté dans le logement canalaire, le tenon est
également enduit de colle puis
131
dans le canal, le tenon est inséré et la partie coronaire est remplie dans le même
temps :
c’est la technique injectée en un seul temps. Un seul matériau est nécessaire
pour réaliser le collage canalaire et la reconstitution coronaire. Toutefois, avec
cette technique, la polymérisation du composite de collage intracanalaire est
essentiellement chimique, l’absorption des photons au niveau canalaire étant très
réduite.
132
Figure 14 : réalisation de la couronne provisoire.
Fabrication of a provisional crown.
133
Figure 15 : radiographie de contrôle de la RMIPP.
Control radiography of the fiber post reconstruction.
9) La confection de la coiffe provisoire (figure 14) et l’empreinte pour la coiffe
prothétique peuvent être réalisées au cours de la même séance.
10) La radiographie post-opératoire [facultative et « selon nécessité » (NGAP -
Nomenclature Générale des Actes Professionnels) de contrôle est effectuée
(figure 15).
Dans le cas de l’utilisation des colles auto-adhésives pour le collage du tenon, le
protocole de collage est simplifié mais la restauration de la partie coronaire
nécessite l’usage d’un adhésif et d’un composite, ce qui multiplie le nombre de
produits. Il serait intéressant de disposer dans le futur, de composites de collage
autoadhésifs, possédant des valeurs de résistance mécanique suffisantes pour
être utilisés également comme composite de reconstitution.
Il n’existe donc pas un protocole opératoire unique. Ce dernier est fonction des
matériaux de collage utilisés.
C’est pourquoi, il est impératif de suivre scrupuleusement
les instructions du fabricant.
134
Références bibliographiques
135
Constituents
in Human Teeth. J Struct Biol. 1 juin 1999;126(1):27-41.
10.BERKOVITZ, B.K.B, HOLLAND, G.R., MOXAHAM, B.J. Oral Anatomy,
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