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Chapitre 3 : Modernisation du Québec

et Révolution tranquille de 1945 à 1980

~ 94 ~
Consignes :
o Consulter la page 241 du manuel Périodes et écrire un titre à la
carte de la page 94 du cahier maison.

o Créez une légende avec trois couleurs de votre choix :

→ Une pour les pays sous l’influence des États-Unis


→ Une pour les pays neutres
→ Une pour les pays sous l’influence de l’URSS
→ Coloriez la carte en respectant les frontières des pays

o Inscrivez clairement les lettres qui correspondent aux pays


suivants avec un stylo bleu ou noire :

Jaune
A. Royaume-Uni B. Pologne
C. France D. Tchécoslovaquie = Pays
E. Espagne F. Yougoslavie
G. Italie H. Hongrie
neutre
I. Allemagne J. Roumanie
K. Bulgarie L. URSS
M. Turquie N. Grèce
O. Irlande P. Portugal
Q. Danemark R. Pays-Bas
S. Belgique T. Albanie
U. Norvège V. Suède
W. Finlande X. Suisse

Légende

~ 95 ~
Chapitre 3 : ____________________________

~ 96 ~
Chapitre 3 : Vocabulaire historique (11945-1980)

1. Guerre froide : Longue période de confrontations idéologiques, sans


affrontement direct, entre les États-Unis et l’URSS, marquée par une course aux
armements, la menace d’un conflit nucléaire et la conquête de l’espace.

2. OTAN : Organisation militaire d’assistance en cas d’agression constituée en


1949, qui réunit plusieurs pays occidentaux. S’oppose aux membres du pacte de
Varsovie.

3. Pacte de Varsovie : Organisation militaire d’assistance en cas d’agression


constituée en 1955 et dissoute en 1991, constituée des pays socialistes d’Europe
de l’Est.

4. Mouvement de décolonisation : Accession d’une colonie à son indépendance.

5. Rideau de fer : Frontière fortifiée séparant les État européens tournés vers les
États-Unis des États européens placés sous influence soviétique.

6. Souveraineté : Droit d’exercer une autorité complète sur un territoire ou une


région.

7. Réfugié : Une personne qui fuit son pays pour trouver un refuge, loin du
danger et de la persécution.

8. Pouvoir d’achat : Modèle économique dans lequel les consommateurs achètent


une grande quantité de biens et de services.

9. Consommation de masse : Capacité financière d’un individu ou d’une famille


de consommer une certaine quantité de biens et de services.

10. Bébé-boum : Forte augmentation du taux de natalité entre 1945 et 1980.

11. Ingérence : Intervention d’un État dans la politique intérieure d’un autre État.

12. Constitutionnel : Qui concerne la constitution et ses règles, par exemple le


fonctionnement de l’État et la structure politique.

13. État-providence : Forme de gouvernance dans laquelle l’État intervient


économiquement et socialement pour assurer le bien-être de sa population.

14. Autonomie provinciale : Affirmer l’autonomie du Québec en conservant ses


champs de compétences liés à l’AANB de 1867.

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15. Conservatisme social : Courant de pensée qui prône le respect des traditions
et de l’autorité, et qui soutient le nationalisme et la religion.

16. Secteur tertiaire : Ensemble des activités professionnelles de services


(commerce, administration, transport, communication, activité financière et
immobilières, assurances, éducation, santé et action sociale).

17. Laïcisation : Retrait de l’influence de l’Église au sein de certaines institutions,


comme les écoles, les hôpitaux ou le gouvernement. Synonyme de « séparation
de l’Église et de l’État ».

18. Révolution tranquille : période de l’histoire du Québec (1960 à 1980)


marquée par d’importants changements sociaux.

19. Déconfessionnalisation : Action de retirer à une institution ou à un État son


caractère religieux.

20. Société d’État : Entreprise publique, c’est-à-dire appartenant à l’État, qui


verse ses profits au gouvernement. Certaines appartiennent au gouvernement
fédéral, comme Radio-Canada, et d’autres, au gouvernement provincial, comme
Hydro-Québec.

21. Nationalisation : Processus de transfert à l’État d’un secteur économique ou


d’une compagnie privée.

22. Délégation : Personne, ou groupe de personnes, envoyée à l’étranger en tant


que représentante et chargée d’accomplir certaines missions.

23. Néonationalisme : Nouveau nationalisme, basé sur la modernité et détaché


de la tradition.

24. Social-démocratie : Courant politique qui vise une société plus juste et plus
égalitaire, par le moyen de réformes et de l’intervention de l’État.

25. Amendement : Modification d’un texte de loi qui doit être approuvée par une
assemblée.

26. Rapatrier : Assurer le retour, dans son pays d’origine, d’un objet ou d’une
personne.

27. Dénatalité : Baisse du nombre de naissances.

28. Inflation : Augmentation généralisée du prix.

~ 98 ~
29. Produits intérieur brut (PIB) : Valeur totale de tous les biens et services
produits à l’intérieur d’un pays ou d’une province pour une période donnée.

30. Droits ancestraux : Droits détenus par un peuple autochtone en vertu de


pratiques traditionnelles et d'une occupation ancestrale d’un territoire.

31. Gouvernance : En politique autochtone au Canada, exercice du pouvoir par


une nation autochtone pour gérer son territoire et ses communautés.

32. Pensionnat : École dans laquelle les élèves sont nourris et logés.

33. Front commun : Dans le milieu syndical, regroupement de plusieurs syndicats


en vue de réaliser une action ou un moyen de pression communs.

34. Indexation des salaires : Ajustement à la hausse des salaires suivant


l’augmentation moyenne des prix des biens et des services.

35. Allophone : Individu qui a pour langue maternelle une autre langue que la ou
les langues officielles d’un territoire.

Mini-test
Date de l’évaluation :
____________________
Jour :________________

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Contexte international à partir de 1945

A. La création de l’Organisation des Nations Unies


À la suite de l’échec de la Société des Nations (1920)
qui était supposée éviter un 2e conflit mondiale,
26 pays alliés signent la Déclaration des Nations
Unies en 1942. Ces pays veulent préparer la paix
et donc mettre fin rapidement à la guerre.

En 1945, 50 pays se rencontrent à nouveau lors de la


Conférence des Nations Unies pour l’Organisation internationale. Ils
signeront la Charte des Nations Unies dans laquelle ils incluront des
principes universels de base pour une meilleure coopération
internationale. Une des règles enchâssées dans la Charte sera l’égalité
de tous les États. On y crée aussi l’Organisation des Nation Unies
(ONU) pour maintenir la paix et protéger les droits fondamentaux de
l’homme.

B. L’Émergence d’un monde bipolaire et la Guerre Froide


Dès 1945, des dissensions émergent
entre les deux grandes idéologies
politiques et économiques de la
planète; le communisme et le
capitalisme. Les États-Unis et l’URSS
incarneront les chefs de fil de ces
deux idéologies. On parle donc d’un
monde bipolaire où on aura deux pôles
d’influence qui tenteront d’amener un
maximum de pays à les suivre. Les
États-Unis exerceront une influence
en Europe de l’Ouest et l’URSS en
Europe de l’Est. On sépare l’Allemagne
en deux; l’Allemagne de l’Ouest (RFA)
et l’Allemagne de l’est (RDA). Cela fait
naître le Rideau de Fer qui sera une
séparation entre les pays sous
influence soviétique des pays sous
influence états-unienne en Europe.

~ 100 ~
En 1946, plusieurs pays dont la France font élire de nombreux députés
communistes, ce qui inquiète les États-Unis. En 1947, le secrétaire
d’État américain, George C. Marshall met en place un plan pour aider
économiquement toute l’Europe (même les pays communistes) pour
endiguer l’influence communiste. L’URSS refuse l’aide et la Guerre
Froide débute. Les États-Unis et ses alliés créeront l’alliance militaire
du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’URSS créera le Pacte de
Varsovie. (carte page suivante).

C. Le mouvement de décolonisation de 1945 à 1960

Plusieurs colonies de puissances européennes ont participé


activement au conflit mondial
et réclament soit plus
d’autonomie ou leur
indépendance. Ces colonies sont
aidées par la nouvelle Charte
des Nations Unies qui parle
d’égalité des peuples et du
principe d’autodétermination. De
plus, l’opinion publique est de
plus en plus favorable à
l’indépendance des colonies. Le
monde des affaires ne voit plus
les empires coloniaux comme
viable économiquement.
B
Les États-Unis et l’URSS sont
des républiques et s’opposent
aussi au colonialisme. Ces deux
pays vont offrir leur aide aux colonies qui veulent obtenir leur
indépendance. Ça va permettre aux deux puissances d’agrandir leur
pôle d’influence.

Entre 1945 et 1960, plusieurs colonies se libèrent sans déclencher de


conflits militaires. C’est le cas, entre autres, de la Syrie en 1946, l’Inde
et le Pakistan en 1947 et, en 1956, Le Soudan la Tunisie et le Maroc.
Malgré tout, certaines puissances européennes ne veulent pas se
départir de certaines colonies ce qui déclenche des guerres
d’indépendances. C’est le cas de l’Algérie qui mènera une lutte armée
de 1954 à 1962.

~ 101 ~
À partir de 1950, le Canada et les USA construisent des réseaux de radars défensifs en
Articque et en Alaska pour se défendre en cas d’attaque soviétique
Nom de l’entente :
NORAD
Prospérité économique et sociale après 1945 North American Air
Defense Agreement

A. Les politiques fédérales de relance économique


Le conflit mondial laisse une Europe en ruine,
notamment à cause des bombardements.
Plusieurs centres urbains sont à reconstruire
et le Canada voit une opportunité en or pour
faire croitre l’économie canadienne. En 1947, le
Canada et 22 autres pays signe l’Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce
(GATT) pour propulser le commerce international.

La plupart du commerce se fait toutefois avec nos voisins du sud les


États-Unis. Avec la guerre froide, ce pays développera son complexe
militaro-industriel et aura donc besoin de beaucoup de ressources
naturelles et d’énergie. Les États-Unis investiront donc beaucoup au
Canada dans les mines et les barrages hydroélectriques.

Le gouvernement canadien va
aussi intervenir de plus en plus
dans l’économie. Il souhaite mieux
gérer les cycles économiques et
réduire les inégalités entre
canadiens. Par exemple, en période
de croissance économique, la
Banque du Canada augmentera ses
taux d’intérêt et le gouvernement
réduira ces dépenses puisque
l’économie n’a pas besoin d’être
stimulée. Quand il y a ralentissement économique, on injecte alors
plus d’argent.

Pour réduire les inégalités entre canadiens, le gouvernement fédéral


mettra en place des programmes comme l’allocation familiale en 1945
ou bien en 1952, le programme de sécurité vieillesse qui offre une
pension aux Canadiens de plus de 70 ans. Les provinces ne seront pas
toujours d’accord sur ces programmes puisque certains jouent dans
leurs pouvoirs de champ provincial. Le fédéral offrira donc le choix aux
provinces d’intégrer ses programmes ou bien de recevoir de l’argent.

~ 102 ~
1945 - 1973 : Période des Trente-glorieuse

B. Une forte croissance démographique : le baby-boom


Dès 1945, il y a une forte croissance démographique au Canada et au
Québec qui va durer jusque dans les années 1960. (Voir graphique page
suivante) L’accroissement naturel est important dans ces années
puisque le taux de mortalité
diminue (les gens vivent plus
vieux) et il y a une
augmentation du taux de
natalité (nombre de
naissances par 1000
habitants). On appelle cette
période le Baby-boom. Le
nombre de mariages après la
crise économique des années
1930 serait à l’origine de la hausse des taux de natalité. La diminution
de la mortalité infantile dû aux découvertes en médecine aurait aussi
joué un rôle.

C. Une nouvelle immigration


L’immigration aussi est un des facteurs qui contribue à la croissance
démographique au Québec et au Canada. De 1945 à 1960, c’est le
gouvernement fédéral qui gère l’immigration, même si c’est supposé
être une compétence partagée. Le gouvernement canadien avait fermé
la porte à l’immigration pendant la guerre, mais avec la croissance
économique fulgurante, le Canada a besoin de main-d’œuvre.

Le gouvernement de Mackenzie King va réduire les critères pour


immigrer et mettra en place des mesures exceptionnelles pour
accueillir pour la première fois des réfugiés de la guerre. En 1952, le
gouvernement fédéral de Louis S St-Laurent adopte la première loi sur
l’immigration. Entre 1945 et 1960, 2,5 millions d’immigrants
s’installeront au Québec et au Canada. Ils viennent de pays d’Europe
du Sud ou de l’Est comme la Hongrie, la Pologne, l’Allemagne, la France,
l’Italie et la Grèce. Plusieurs sont des réfugiés juifs.

~ 103 ~
The American way of life

D. Naissance de la société de consommation


Durant la période de l’économie de guerre de 1939 à 1945, on crée de
nombreux emplois et les salaires sont en augmentation, mais les gens
sont rationnés. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas dépenser leur argent
pour acheter des biens, car ceux-ci sont destinés pour la guerre. Les
gens épargnent donc leur argent et se retrouve, à la fin de la guerre,
avec un immense pouvoir d’achat.

Avec l’influence américaine, notamment à travers la publicité, le


cinéma et la musique, la société québécoise et canadienne devient
une société de consommation de masse. On amène les gens à penser
que leur bien-être passe par la possession de biens matériels. On
invente donc une nouvelle façon de vivre où la propriété est l’objectif
à atteindre. On parle ici du modèle américain de la maison
unifamiliale avec des électroménagers derniers cris, une ou des
voitures et évidemment un chien. (Pensez aux Simpsons)

Développement des entreprises privées

A. La dépendance de l’économie canadienne et québécoise


Comme mentionné plus tôt, la prospérité économique canadienne est
basée sur les investissements étrangers, surtout américains.
L’économie étatsunienne est en pleine expansion et elle doit aussi
fournir en matière première son industrie militaire. Les entreprises
privées américaines viennent donc construire, au Canada, les
infrastructures nécessaires à l’exploitation et le transport des
ressources.

L’économie
canadienne devient
donc dépendante de
celle des États-
Unis. Autant le
secteur primaire
que le secteur
secondaire de la
transformation
sont dépendantes des entreprises privées américaines. Ces entreprises,

~ 104 ~
Permet la
navigation entre le
lac Érié et le fleuve
Saint-Laurent

pour éviter de payer la douane, installeront des filiales canadiennes;


des entreprises enregistrées au Canada, mais que leur siège social est
aux États-Unis. Le meilleur exemple est Général Motors, entreprise
d’automobile qui s’installe dans le sud de l’Ontario.

Pour faciliter l’intégration des deux économies : canadiennes et


américaines, on aménage la voie maritime du St-Laurent qui deviendra
la voie maritime la plus achalandées en Amérique du Nord. En 1954, la
construction de canaux reliant les Grands-Lacs au fleuve St-Laurent
débute. En 1959, la voie maritime du St-Laurent est prête et on peut
acheminer les marchandises produites autour des Grand Lacs vers les
marchés internationaux (fin du canal Lachine).

Politique économique de Maurice Duplessis


B. Le libéralisme économique de Maurice Duplessis au Québec
Le gouvernement de
Maurice Duplessis revient au
pouvoir en 1944 et sera
réductions
réélu jusqu’en 1960. Ce d’impôts
gouvernement met en place
une politique économique
basée sur les
investissements étrangers
et le développement
régional. Le premier
ministre va suivre à la
lettre l’idéologie du
libéralisme économique.
C’est-à-dire qu’il va
s’appuyer sur les entreprises privées pour développer les différents
secteurs de l’économie. Il va aussi intervenir le moins possible dans le
système économique.

Les ressources naturelles québécoises attirent les entreprises


américaines à cause de la forte demande. Duplessis y voit une
opportunité de développer des régions encore inexploitées. Il va
réduire les impôts sur les entreprises. L’exploitation de ressource
comme le fer, l’amiante, le cuivre, l’or, l’argent et le zinc va faire en
sorte de développer les régions de la Côte Nord et celle du Nord du
Québec, notamment avec les villes de Gagnon, Sept-Îles, Baie Comeau
et Schefferville. La Côte-Nord est une
régions urbaines du
Les impacts : Québec qui s’est
- Favorise l’essort de l’industrie minière développée au cours
- Création d’emplois ~ 105 ~ de la période
- Développement des régions éloignées duplessite
- Bouleverse le mode de vie des
Autochtones
La grève de l’amiante = un exemple
de tensions entre les syndicats, les
C. La grève de l’amiante ouvriers et l’État

Après la guerre, les conditions de travail des ouvriers partout dans les
pays développés s’améliorent. La semaine de 5 jours et de 40 heures
comme on connait aujourd’hui devient la norme. Cependant, les
syndicats et le gouvernement Duplessis s’affronteront à de
nombreuses reprises puisque certaines conditions ouvrières sont
encore très difficiles. Un des plus importants conflits de travail fut la
grève de l’amiante en 1949.

5000 mineurs de Thedford Mines et


d’Asbestos se mettent en grève. Ils
veulent l’élimination de la poussière
d’amiante, une augmentation de 15
cents de l’heure et la rémunération à
temps double pour les journées fériées.
Le gouvernement Duplessis prend le
côté de l’entreprise et dit que la grève
est illégale. Il engage des briseurs de
grève et 150 policiers pour les accompagner pour éviter les
débordements.

D. Modernisation de l’agriculture
Duplessis a pour objectif le
développement régional donc par
rebond, le développement de
l’agriculture. Il pense que la province
a beaucoup à gagner en s’appuyant
sur une agriculture efficace. Les
circonscriptions électorales en région
rural sont celles qui l’ont mis au
pouvoir alors il doit leur faire plaisir.

Duplessis va donc garder le fameux crédit agricole et adoptera une loi


en 1945 pour électrifier les campagnes. Les fermes avec de l’électricité
seront plus productives avec, par exemple, des machines comme des
trayeuses mécaniques pour traire les vaches. Cela va réduire l’écart de
richesse entre les familles nombreuses de fermiers qui vivent d’une
agriculture de subsistance et les familles de la classe ouvrière en ville.
En 1956, Duplessis mettra en place l’Office des marchés agricoles pour
promouvoir les produits québécois et fixer les prix du lait, du bois et
des produits de l’érable.
1. Électrification des campagnes en 1945
Mesures mises en place 2. Maintient le Crédit agricole
par le gouvernement de ~ 106 ~ 3. Accorde des subventions en lien avec le
Duplessis pour drainage des terres et les écoles d’agriculture
moderniser l’agriculture : 4. Met sur pied l’Office des marchés agricoles
Duplessis et l’autonomie provinciale (1944-1959)

A. Les relations entre le fédérale et le provincial sous Duplessis


Depuis la signature de l’Acte de l’Amérique
du Nord Britannique en 1867, certains
champs de compétences sont réservés au
gouvernement fédéral et d’autres aux
gouvernements des provinces. Malgré tout,
le gouvernement fédéral centralise de
nombreux pouvoirs qui sont généralement
entre les mains des provinces. C’est le cas
notamment de l’impôt sur les particuliers et
sur les entreprises. Le premier Ministre
Mackenzie King réuni les provinces lors de
deux conférences fédérales-provinciales
(1945-46) dans le but de négocier ces
pouvoirs constitutionnels.

La première offre de Mackenzie King aux


provinces est que celles-ci lui laissent le
pouvoir de prélever des impôts et en
échange le gouvernement fédéral verserait
une subvention annuelle. L’Ontario et le
Québec s’y opposent, car ce sont les deux
provinces les plus riches et ne veulent pas
payer pour le reste du Canada. De plus,
Maurice Duplessis s’oppose à toute ingérence
du fédéral au Québec. Le gouvernement
fédéral mettra en place plusieurs
programmes d’aide et embrasse une politique
économique interventionniste.

. L’autonomie provinciale
L’Union Nationale est le parti politique de Duplessis et sera au pouvoir
jusqu’en 1960. Ce parti politique est investi d’une mission qui est de
protéger le peuple canadien-français contre les influences extérieures,
notamment du Canada anglais, mais aussi des États-Unis. La langue
française et la religion catholique sont ces deux chevaux de bataille.

~ 107 ~
En 1948, Maurice Duplessis fait adopter le drapeau du Québec fleur-
de-lysé qui remplacera le Blue Ensign que la Reine Victoria avait donné
au Québec. Maurice Duplessis refuse tous les programmes fédéraux et
les subventions qui vont dans ce sens. Par exemple, le financement
des universités. En 1954, Il remet en place l’impôt provinciale sur le
revenu.

C. Les réformes électorales de Duplessis


C
Duplessis veut absolument se maintenir au pouvoir et conserver sa
majorité à l’Assemblée
nationale du Québec.
Pour ce faire, il va user
de plusieurs
stratagèmes politiques
qui sont réservées
aujourd’hui aux pays
autoritaires ou de
dictature.

Il fera un redécoupage
électoral, c’est-à-dire
qu’il rajoutera des
circonscriptions
électorales dans les
régions où il est le plus populaire en milieu rural sans tenir compte de
la démographie. Il réduit aussi le nombre de circonscriptions en ville.
Durant les campagnes électorales, Duplessis mise sur une publicité
agressive et des promesses de donner de l’argent, s’il est élu. Par
exemple, sur une publicité il met le slogan : Le ciel est bleu (couleur
de l’Union Nationale) et l’enfer est rouge. (Couleur du parti libéral) Il
ira même jusqu’à faire voter plus d’une fois les bons citoyens sous de
faux noms.

1953 : 1954 :
1947 : Mise sur pied d’une Adoption d’une loi
Fin de l’entente 1948 : qui crée l’impôt
commission royale
conclue en temps de Adoption du provincial sur le
d’enquête sur les
guerre concernant les fleurdélisé ~ 108 ~ revenu
p r o b l è m e s
impôts constitutionnels
Refus global : Cité libre :
- Manifeste écrit par Paul-Émile Borduas - Revue créée par Pierre Elliott Trudeau,
et signé par plusieurs artistes René Lévesque et Gérard Pelletier
- Soutient que la société québcoise - Prône la liberté d’expression et critique
requiert de profonds changements et toute forme de totalitarisme
critique l’influence de l’Église catholique
Le Québec aux mains de la religion catholique

A. La société québécoise sous le joug de la religion


Après la deuxième guerre mondiale, près de
88% de la population du Québec est
catholique. Le 12% restant sont des
protestants et des juifs surtout dans les
communautés anglophones. L’importance de
la religion dans le quotidien des habitants
du Québec est du surtout à l’encadrement
religieux très serré. On parle d’environ un
prêtre par 500 fidèles et d’un ou d’une
religieuse par 90 fidèles. La population est
donc très surveillée et en contact quasi
quotidien avec des membres de l’Église.

Comme autrefois, l’Église catholique


conserve sa mainmise sur l’éducation et les
soins de santé. Il y a bien quelques infirmières ou enseignant(e)s
laïques qui ne sont pas issues de l’Église, mais la majorité du temps
l’enseignement religieux et moral est la norme. À travers l’éducation,
il est plus facile de faire passer les valeurs ultraconservatrices de
l’Église catholique. Elle ne contrôle pas seulement l’éducation et la
santé. En 1946, l’Église met en place le Service de presse et de cinéma,
qui donne des cotes morales pour chacun des films, pièces de théâtre
ou livres.

B. Le conservatisme et le cléricalisme
Duplessis est un adepte du conservatisme social qui peut se décrire
par : une valorisation de la vie rurale et traditionnelle, la promotion
de la religion catholique et la promotion de la langue française. Toutes
les décisions que ce gouvernement prendra ira dans ce sens.

Duplessis et l’Union Nationale sont évidemment contre l’intervention


de l’État dans la vie des citoyens, il préfère que cette place soit tenue
par l’Église catholique. Le gouvernement accordera donc des
subventions au clergé.

Les insolences du frère Untel :


- Essai qui dénonce la piètre qualité de
l’enseignement et de la langue parlée et
écrite au Québec ~ 109 ~
Les propriétés religieuses sont exmptées de l’impôt foncier

Les communautés religieuses sont dispensés de l’impôt sur le revenu

On appelle cette politique sociale le


cléricalisme et il se rapproche de
l’ultramontanisme. Pour illustrer la puissance
de l’Église, c’est elle qui doit consigner les
naissances, les décès et les mariages et non
l’État comme aujourd’hui. C’est pourquoi avant
le fameux certificat de naissance, les québécois
avaient un baptistaire, document qu’obtienne
les parents après avoir fait baptiser leur enfant
à l’Église. Donc l’enfant n’existait dans les
registres seulement s’il était baptisé.

L’Église obtient aussi des accommodements au


niveau fiscal. Toutes les propriétés lui
appartenant sont libres d’impôts
fonciers et de taxes. Les religieux et
les religieuses sont aussi exempté
de l’impôt sur le revenu. Pour toutes
ces raisons, le clergé catholique ne
se gênera pas pour dire aux fidèles
de voter pour l’Union Nationale de
Duplessis.

Duplessis se fait l’ennemi des


communistes qui menacent son
libéralisme économique et la vie
religieuse. Une loi cadenas avait été
adoptée en 1937 pour arrêter ou
fermer tout endroit qui fait la promotion du communisme. Il se
servira beaucoup de cette loi entre 1940 et 1950 pour museler
l’opposition de gauche. Il impose aussi la censure sur des œuvres = contrôle
cinématographiques qui présentent des scènes anticatholiques (une
scène de sexe avant le mariage par exemple).

C. Mouvements de contestations contre le pouvoir de l’Église


Au niveau artistique et intellectuel, les jeunes sont de plus en plus
nombreux à s’opposer au conservatisme de Duplessis. En 1948, 15
artistes dont Paul Émile Borduas et Jean Paul Riopelle publie le
manifeste du Refus Globale. Ils veulent protester publiquement contre
le gouvernement et l’Église Catholique.

~ 110 ~
Élection du parti libéral (1960-1966)

A. Changement de garde
En 1959, Maurice Duplessis
décède et est remplacé par
Paul Sauvé qui meurt aussi
quelque temps après. On
déclenche des élections
générales en 1960, alors
que le parti de l’Union
Nationale est en grandes
difficultés et de plus en
plus impopulaire.

En 1960, le portrait démographique du Québec est très différent de la


fin de la 2e guerre mondiale. 44% de la population est âgée de moins
de 18 ans et 75% des gens vivent en milieu urbain (villes). L’économie
est fleurissante et les contestations des valeurs traditionnelles
enflamment les milieux éduqués et populaires. C’est le temps d’un
changement.

Les années 60 seront aussi le théâtre partout en Europe et en


Amérique d’une révolution culturelle et sociale encore jamais vue. Les
empires coloniaux tomberont et la transition vers la modernité va
s’accélérer. Au Québec, on nomme cette période la Révolution
Tranquille. L’Union Nationale garde le même programme, mais le parti
libéral promet d’importantes réformes. Dans ce contexte, le parti
libéral gagne les élections et emporte une majorité des sièges à
l’Assemblée nationale.

B. L’État-providence et la Laïcisation
Partout en occident, on implante un modèle économique qui se
nomme l’État-providence. Cela signifie que l’État interviendra
beaucoup plus dans l’économie et les affaires sociales comme
l’éducation, la santé. Duplessis laissait les affaires sociales aux mains
de l’Église et l’économie aux entreprises privées américaines.

~ 111 ~
En 1961, des citoyens créent le
Mouvement Laïque de langue
française et souhaitent la laïcisation
de la société. C’est-à-dire qu’ils
veulent reléguer la religion à la
sphère privée (maison) et enlever à
l’Église son influence dans le secteur
public. On veut assurer la neutralité
religieuse des affaires sociales
surtout que le Québec accueille de
plus en plus d’immigrants ayant des
confessions différentes. Les
principales réformes toucheront
donc l’éducation et la santé.

C. Réforme en éducation
En 1961, Jean Lesage, premier ministre du Québec, adopte la Grande
Charte de l’éducation. Ce document est le départ d’une campagne qui
annonce des changements en éducation. Paul-Gérin Lajoie est nommé
ministre de la Jeunesse. Les deux hommes veulent promouvoir
l’importance d’une bonne éducation à la population. Ils vont créer une
commission d’enquête pour réfléchir sur la manière dont on financera
et on organisera ce nouveau système d’enseignement.

La commission est confiée à Alphonse-Marie Parent et le rapport qui


en résultera sera nommé le Rapport Parent. Le rapport indique que le
Québec a un retard en éducation lorsqu’on la compare avec d’autres
sociétés modernes occidentales surtout dans le système francophone.
L’éducation doit devenir un droit pour les hommes et les femmes qui
devraient avoir accès de manière égalitaire au même type de
formation. On veut aussi assurer la gratuité scolaire. La commission
recommande la création d’un ministère de l’éducation. C’est là qu’on
décide d’un parcours primaire de 6 ans et d’un parcours secondaire de
5 ans. Le rapport propose aussi la déconfessionnalisation du système.
Certaines recommandations seront appliquées et d’autres non.

~ 112 ~
D. Réforme en santé
Le gouvernement fédéral, dans les années 1950, avait mis en place un
programme d’assurance-hospitalisation que Duplessis n’avait pas
appliqué au Québec. Dans les années 1960, la santé devient une
préoccupation importante puisque la majorité des québécois n’ont pas
d’assurance privée pour couvrir leur frais de soins de santé. La santé
est un champ de compétence provinciale, mais Jean Lesage veut tout
de même une assurance-hospitalisation au Québec tout en
conservant son autonomie. Il crée donc, en 1961, le ministère des
Relations fédérales-provinciales. Le gouvernement de Lesage vote une
loi, la même année, pour mettre en place une assurance-
hospitalisation pour rendre accessible les soins de santé pour tous.

Cependant, la loi est insuffisante puisque la qualité des soins donnés


est différente d’un établissement à l’autre. Le gouvernement doit alors
s’assurer que tous les hôpitaux aient un minimum de qualité de
service. En 1962, le gouvernement adopte la loi sur les hôpitaux. À
partir de là, tous les hôpitaux, privés comme publics, doivent obtenir
un permis auprès du gouvernement. Cette réforme est critiquée par
les communautés religieuses qui perdent leur mainmise sur le
système de santé.

~ 113 ~
Politiques socio-économiques de Jean Lesage

A. Création de société d’État


En 1962, même si son mandat n’est pas
terminé, Jean Lesage déclenche des élections
générales. Il emporte un deuxième mandat et il
va accélérer les changements amorcés plus tôt.
Il veut aussi que les francophones prennent leur
place dans les hautes directions d’entreprises.
Pour ce faire, il créera des sociétés d’État qui
vont permettre le développement économique
du Québec. Le financement des entreprises, la
planification de la retraite et l’exploitation des
ressources naturelles sont aussi à l’ordre du
jour. Voir Tableau page 283

1961 : Création du ministère des Richesses naturelles

1962 : Création de la Société générales de financement

1965 : Création du Régime de retraite provincial

1965 : Création de la Caisse de dépôt et de placement

B. Nationalisation de l’électricité
Le ministre libéral des
Richesses naturelles, René
Levesque veut
nationaliser toutes les
compagnies électriques.
La nationalisation mettra
fin au compagnies privées
d’électricité qui ne
réinvestissent pas leur profit dans l’économie québécoise. Ces
compagnies sont dirigées par des Américains et n’engagent
pratiquement pas d’ingénieurs francophones. Une société d’État du
nom d’Hydro-Québec existe depuis 1944 et le gouvernement
entreprend de racheter toutes les compagnies privées et les réunir
sous cette société d’État.

~ 114 ~
Les avantages sont nombreux; des tarifs plus stables et avantageux
pour la population à la centralisation des prises de décisions.
L’électricité est nationalisée en 1962 et de 1961 à 1965, on construit
un immense complexe hydroélectrique du nom de Manic-2 sur la
Côte-Nord.

C. De nouvelles politiques sociales


Après les réformes en éducation et en santé, le gouvernement libéral
de Jean Lesage veut introduire des mesures sociales et progressistes.
Diverses études des années 1960 mettent en lumière l’immense
pauvreté d’une partie de la population issue de milieux ruraux ou
ouvriers. Des programmes sociaux existent déjà, mais sont contrôlés
par l’Église et dépendent de la charité. Dans ce contexte, le
gouvernement forme un comité d’étude sur l’assistance publique du
nom de « Commission Boucher ».

La commission reconnait le rôle fondamental de l’État en ce qui a


trait à l’assistance économique aux plus démunis et à la sécurité
sociale. On parle désormais de justice et non de charité. L’Assemblée
nationale du Québec adopte en 1969, une loi sur l’aide sociale. Cette
aide est versée aux personnes sans emplois pour combler leurs besoins
de base. D’autres programmes suivront pour les handicapés et les
mères en difficulté.

D. Naissance du mouvement indépendantiste


De 1945 à 1960, le monde entier
connait un immense mouvement
de décolonisation où différentes
colonies obtiennent leur
indépendance de leur métropole.
Au Québec, la jeunesse s’inspire
de ce mouvement planétaire
avec lequel ils font des liens avec
la situation du Québec.

Tout d’abord, la population


francophone du Québec est en position de minorité dans le Canada et,
en plus, le chef de l’État est la Reine d’Angleterre.

~ 115 ~
Le nouveau mouvement indépendantiste du
Québec adhère au néonationalisme qui
contraste avec les nationalismes précédents
reliés au clergé catholique. La jeune
génération veut fêter la différence québécoise
et le terme canadien-français est
tranquillement remplacé par le terme
québécois. On voit naître de nouvelles
organisations indépendantistes comme le
Rassemblement pour l’indépendance nationale
(RIN) qui s’inspire de la social-démocratie en
1960. Ensuite, c’est le tour du Front de
libération du Québec (FLQ) qui revendique une
manière plus violente de faire avancer le mouvement indépendantiste.
En 1964, un parti politique, le Ralliement nationale réuni le
mouvement, mais n’obtient que 3,2 % du vote en 1966.

E. Révolution tranquille des femmes


Même après l’obtention du droit de vote, il y a encore beaucoup de
chemin à faire pour s’assurer d’une égalité entre les hommes et les
femmes. Le féminisme des années 1960 poursuit un combat qui n’est
pas du tout terminé alors que de plus en plus de femmes, font des
études postsecondaires et entre sur le marché du travail. Elles sont
nombreuses à vouloir pratiquer le contrôle des naissances pour décider
quand et combien d’enfants elles veulent. Un nouveau moyen de
contraception voit le jour : la pilule contraceptive.

Il y a encore beaucoup de limites aux droits et libertés des femmes au


début des années 1960. Le Code civil du Québec considère la femme
mariée comme soumise à l’autorité de leur mari. Elles ne peuvent pas
signer plusieurs documents importants pour leur indépendance
financière comme des chèques ou des baux. Elles ne peuvent pas non
plus faire des transactions bancaires. Pour qu’une femme mariée puisse
faire un métier, elle doit avoir l’autorisation écrite de son mari. En
plus de tout ça, le Code criminel du Canada interdit toujours la
contraception.

~ 116 ~
Les femmes ont donc encore
beaucoup de travail à faire et
elles veulent principalement
réformer le code civil. En 1965,
des associations féminines se
fusionnent pour créer la
Fédération des femmes du
Québec (FFQ).

Elles défendent l’équité


salariale et la création de
garderies. Le divorce et
l’avortement sont toutefois
encore des sujets chauds
même auprès des femmes.

La ministre des Transports et des Communications, Marie-Claire


Kirkland présente un projet de loi à l’Assemblée nationale qui sera
adopté en 1964. Il s’agit de la Loi sur la capacité juridique qui
reconnait l’égalité pleine des conjoints et la capacité aux femmes
mariées de signer leurs propres documents légaux. Du côté fédéral, le
gouvernement met en place
une commission d’enquête
sur la situation des femmes
au Canada. Le rapport qui en
découle propose de
moderniser les lois et
s’attaquer à la pauvreté des
femmes, principal facteur de
disparité.

~ 117 ~
Retour de l’Union nationale (1966-1970)

Deux partis politiques indépendantistes participent à l’élection


générale québécoise de 1966. C’est le RIN (rassemblement pour
l’indépendance nationale) et le RN (ralliement national). Ces partis
vont avoir peu de vote, mais ça divisera le vote libéral. Dans cette
situation, c’est l’Union nationale de Daniel Johnson qui va remporter
les élections de 1966. L’Union nationale mise sur la volonté
d’indépendance des québécois et fait sa campagne sous le slogan
Québec d’abord. Daniel Johnson poursuivra tout de même les réformes
du gouvernement précédent.

A. Poursuite de la réforme en éducation


Plusieurs changements vont s’orchestré durant le mandat de l’Union
Nationale. Le gouvernement veut continuer d’appliquer les
recommandations du Rapport Parent. En 1967, on crée les collèges
d’enseignement général et professionnel (cégeps). Cette institution est
unique au Québec et permet la poursuite d’études postsecondaires
dans des domaines techniques, mais aussi en préparation aux études
universitaires. En 1968, le gouvernement fonde un réseau d’universités
qui sera installé dans plusieurs villes du Québec. Il s’agit de l’Université
du Québec. Ce réseau vise à offrir à un plus grand nombre la possibilité
de poursuivre des études universitaires.

B. Développement urbain et Expo 67


En 1966, le taux d’urbanisation de la province de Québec est d’environ
78%.

~ 118 ~
Cette augmentation de la population urbaine est dû à l’attractivité
des grandes villes qui offrent de meilleures perspectives d’emplois et
d’étude. L’État doit donc investir massivement dans des
infrastructures surtout au niveau des transports. À Québec, on
construit des autoroutes et à Montréal on commence la construction
du métro en 1962. Il y a aussi l’apparition de gratte-ciels dans le
centre-ville comme la Place Ville-Marie en 1962. L’exposition
universelle de 1967 à Montréal est le point culminant du
développement et de la modernité du Québec. Désormais la ville de
Montréal et la Province sont reconnues à l’international. La première
journée de l’exposition attire plus de 400 000 personnes.

Luttes sociales ailleurs dans le monde

A. Luttes sociales aux États-Unis


Aux États-Unis l’égalité entre
les Américains et les Afro-
américains est loin d’être
atteinte. Il y a un système de
ségrégation qui sépare les
personnes d’origine africaine
de ceux d’origine européenne
ou américaine. Des espaces
sont réservés aux personnes
noires pour éviter la mixité
avec les autres citoyens. Ça se traduit aussi dans les sports où,
comme au baseball par exemple, il y a une ligue pour les Noirs et une
pour les Blancs. Les écoles aussi sont séparées entre les deux groupes.
En 1954, la cour suprême invalide la ségrégation, car elle n’est pas
constitutionnelle. Malgré tout, dans les années 1960, il y a encore
beaucoup de racisme et de discrimination et la loi est contestée dans
plusieurs États.

Les Américains d’origine africaine vont mener une lutte pour que leurs
droits civiques soient reconnus. Ils s’expriment de plusieurs façons; de
la manifestation pacifique et du sit in jusqu’à la contestation plus
axée sur l’action direct et la désobéissance civile.

~ 119 ~
Les leaders de ce mouvement sont Rosa Parks, Martin Luther King jr
(assassiné en 1968) et Malcom X.

En parallèle à la lutte pour les droits


civiques à lieu une contestation plus
universelle du milieu universitaire. Les
jeunes étudiants américains
manifestent contre l’envoi de soldats
américains au Viet Nam dès 1963. Il n’y a
pas de conscription, mais un système de
loterie ou Draft. Si ton nom sort, tu es
déployé. En 1969, 250 000 personnes
manifesteront à Washington contre cette guerre impopulaire. Le
mouvement de contestation de la guerre du Viet Nam devient un
mouvement de contre-culture fort qu’on nommera le Flower Power.

B. Luttes sociales en France


La France et la majorité des pays développés sont dans une période
économique favorable qu’on nomme les trente glorieuses (1945-75).
Cependant un mouvement de contestation étudiant nait dans ce pays
d’Europe : Il est nommé « Mai 68 ». La jeune génération de diplômés
universitaires critique le peu de débouchés sur le marché du travail. La
communauté étudiante est solidaire et après une manifestation le 3
mai, les protestataires se radicalisent. Des barricades sont construites
à Paris et les étudiants lancent des pierres et des cocktails Molotov
aux forces de l’ordre.

~ 120 ~
Après une dizaine de jours consécutifs de manifestation la colère ne
diminue pas. L’opinion publique se range du côté des étudiants, car les
image de la répression policière choquent une partie de la population.
La jeunesse est impatiente et veut lutter contre l’impérialisme, le
racisme, la bureaucratie, les patrons, la société capitaliste de
consommation, etc. Cette contestation est en lien avec celles des
États-Unis qui contestent la guerre du Viet Nam ou luttent pour les
droits des Noirs.

Les manifestations étudiantes en France mènent à une crise sociale


plus large. Des ouvriers se mettent en grève pour demander de
meilleures conditions de travail. Le 22 mai, il y a plus de 7 millions de
personnes en grève partout dans le pays. On tente de négocier avec le
mouvement étudiant et les ouvriers, mais les négociations échouent.
Le 29 mai, le président français, Charles de Gaulle déclenche des
élections. Des contre manifestations sont organisées à Paris pour
soutenir le président et désavouer le mouvement social. Des élections
ont lieu le 30 juin et le parti de Charles de Gaulle est réélu et réalise
quelques demandes des ouvriers et des étudiants. Le mouvement
s’essouffle et il y a un retour à la normale.

~ 121 ~
Bouillonnement provincial et fédéral

A. Nouveauté politique au Canada


Des élections fédérales ont lieu au Canada
en 1968 et le parti libéral l’emporte de
nouveau, mais cette fois-ci avec une forte
majorité. Il y a un nouveau chef du parti qui
devient alors le premier ministre du
Canada : Pierre Elliot Trudeau. Il veut
repenser la fédération canadienne et unir le
pays sous un fédéralisme fort. Trudeau
obtient beaucoup l’appui populaire et
souhaite offrir l’égalité à tous les Canadiens
peu importe leur origine culturelle. Une ferveur populaire est observée
B
sur la scène fédérale alors que le premier ministre jouit d’une
« Trudeaumanie »; une espèce de sentiment d’adoration envers lui.

B. Nouveauté politique au Québec


Le politicien et ministre du parti libéral du
Québec, René-Lévesque souhaite réunir des jeunes
pour créer un projet politique. Il fait naitre l’idée
d’une « souveraineté- association » du Québec face
au Canada. Le Québec aurait une certaine
indépendance dans un partenariat d’association
économique. Le parti libéral du Québec n’est pas
intéressé. René-Lévesque démissionne et fonde le
Mouvement souveraineté-association (MSA). En
1968, le MSA fusionne avec le Ralliement
nationale pour fonder le Parti Québécois. Les
groupes indépendantistes sont tous réunis ou
presque sous la bannière de ce nouveau parti politique.

C. Bouillonnement sociale au Québec


Les enfants nés du baby-boom d’après-guerre sont maintenant rendus
des adolescents et de jeunes adultes et sont beaucoup plus nombreux
que la génération de leurs parents.

~ 122 ~
Ils remettent en question toutes les normes sociales et les traditions
de leurs parents et sont plus nombreux à embrasser la modernité. La
religion catholique aussi est de moins en moins pratiquée surtout à la
suite de l’encyclique papale Humanae vitae de 1968. Cet ordre du pape
interdit encore la planification des naissances et la contraception et
déçoit énormément les catholiques plus progressistes. Il y a aussi
dénatalité, car l’influence de l’église diminue le mode de vie
traditionnelle avec des familles nombreuses. Le divorce est légalisé
pour autre chose que l’adultère en 1968. L’homosexualité est de plus en
plus acceptée et elle est décriminalisée au Canada en 1969.

D. Bouillonnement culturel au Québec


Une grande majorité de
la population se laisse
entraîner dans la
découverte de la culture
québécoise qui rejoint
des domaines aussi
variés que : le cinéma, le
théâtre, la musique et
la littérature. Les jeunes
adultes baby-boomers
consomment
énormément de musique et le style le plus populaire dans la première
moitié des années 1960 est la chanson québécoise. Des chansonniers
combinent souvent la guitare, le piano et le violon pour créer un type
de chanson folk québécoise.

Cependant, durant la
deuxième moitié des
années 1960, la musique
québécoise évolue
énormément. Elle
s’inspire désormais aux
mouvements de
contreculture
américains comme le
jazz, le blues et le
mouvement flower
power et hippie.

~ 123 ~
La musique se transforme en rock et inclue des textes aux sujets
modernes et contestataires. On présente aussi des pièces de théâtre
populaires tel que Les belles sœurs de Michel Tremblay au Rideau Vert
à Montréal en 1968. Dans cette vague d’effervescence culturel, le
gouvernement investit dans la culture en créant la Bibliothèque
nationale du Québec en 1967, mais aussi la Place des Arts et le Grand
théâtre de Québec.

E. Question linguistique et immigration


La dénatalité fait en sorte que l’immigration est de plus en plus
favorisée. Les nouveaux arrivants au Québec préfèrent toutefois
apprendre l’anglais, car ils croient que ça leur permet de mieux réussir
sur le marché du travail.

Pour plusieurs citoyens le gouvernement québécois doit légiférer sur la


sélection des immigrants. On veut faire la sélection de migrants
provenant de pays où on parle français et mieux les intégrer en
offrant des nouveaux services d’accueils plus modernes. Le
gouvernement crée en 1968 le ministère de l’immigration et les
premières classes d’accueil dans les écoles voient le jour en 1969.

L’immigration est cependant une compétence partagée et le choix de


la langue d’enseignement au Québec crée un affrontement jamais vu.
D’un côté, ceux qui défendent le droit individuel de choisir la langue
d’enseignement et de l’autre côté ceux qui veulent conserver la langue
française. En 1968, une commission scolaire oblige les enfants issus
d’immigration à s’inscrire à l’école française.

La crise perdure jusqu’en 1969, date à laquelle le gouvernement du


Québec adopte une loi qui oblige la fréquentation scolaire en français.
Cela cause des émeutes à St-Léonard où la communauté italienne est
essentiellement pour le libre choix. Sous la pression, Pierre Eliott
Trudeau et son gouvernement adopte la loi sur les langues officielles du
Canada qui fait du français et de l’anglais, les deux langues officielles.

~ 124 ~
Élection et crise d’octobre au Québec (1970)

A. Élection du Parti libéral du Québec et de Robert Bourrassa


Le Premier ministre du Québec Daniel Johnson décède en 1968 et est
remplacé à la tête de l’Union Nationale jusqu’aux élections générales
du Québec de 1970. Ces élections voient s’affronter quatre partis
politiques : l’Union Nationale (Jean-Jacques Bertrand), le Parti libéral
du Québec (Robert Bourassa), le Parti québécois (René Lévesque) et le
Ralliement créditiste (Camil Samson). L’Union nationale est en fin de
vie, le Parti québécois propose la souveraineté-association et le Parti
libéral veut développer d’avantage l’économie et les emplois. Le 29
avril 1970, le Parti libéral du Québec gagne les élections.

B. Le contexte économique et social


Bien que le Québec soit en
progression économique de 1960 à
1970, la vérité est que son économie
connait beaucoup de difficulté dans
plusieurs secteurs. Outre
l’intervention de l’État dans la
construction de routes, d’hôpitaux et
d’écoles, peu d’investissements privés
viennent s’ajouter à la création de
richesse. L’industrie textile connait
des difficultés.

À partir de 1970, le taux de chômage


augmente. C’est dans cette situation
que le Front de Libération du Québec,
inspirée par des idées socialistes
révolutionnaires, commet ses
premiers actes politiques envers la
bourgeoisie et les patrons anglophones.

~ 125 ~
C. La crise d’octobre :
Le Front de libération du
Québec est décentralisé et
plusieurs de ces cellules
utilisent des actions plus
radicales. Le 5 octobre 1970, la
cellule Libération kidnappe
James Cross, un diplomate
britannique. Le 10 octobre,
une autre cellule du FLQ
kidnappe Pierre Laporte,
ministre du travail et vice premier ministre. Plusieurs bombes
explosent aussi durant l’année 1969 précédent la crise. L’État
d’urgence est déclaré et la loi sur les mesures de guerre est déclarée.
L’armée patrouillera dans les rues de Montréal. La crise se termine par
la mort de Pierre Laporte et l’arrestation ou l’exil des membres du
FLQ. Les relations entre indépendantistes et le reste du Canada a été
entachés à ce moment. Les québécois vont se rappeler de la crise
d’Octobre comme n’étant pas un moyen d’accéder à l’indépendance. Ils
devront y arriver de façon pacifique et démocratique.

D. La crise pétrolière de 1973


La guerre du Yom Kippour est un conflit qui voit
s’affronter l’Israël à l’Égypte en 1973. La Syrie et
l’Égypte veulent récupérer la péninsule du Sinaï
occupé par les Israéliens depuis la guerre de 6
jours (1967). Ce conflit entraîne des répercussions
au Moyen Orient où repose une grande partie de la
réserve mondiale de pétrole. Les pays arabes
réduisent leur exportation de pétrole, donc le prix
mondial augmente. Le pétrole est très utilisé dans
le transport, mais aussi comme mazout pour se
réchauffer ou pour produire du plastique. Les
coûts de transport et de certains produits
explosent et cela crée de l’inflation (hausse des
prix).

Les gens achètent donc moins de produits, mais


cela ralenti l’économie. Les entreprises embauchent moins d’employés
et des milliers de gens sont licenciés au Canada. Le taux de chômage
augmente et il y a une baisse du PIB (Produit intérieur brut).

~ 126 ~
Le gouvernement de Trudeau régule l’achat du pétrole et créé une
société d’état qui s’en occupera en 1975 : Pétro-Canada. Cette crise a
plus d’impact sur les provinces de l’est canadien qui dépendent des
importations de pétrole. Au Québec, on tente de freiner le chômage en
construisant les infrastructures qui accueillerons les futurs jeux
olympiques de Montréal en 1976.

E. Nouvelle phase de développement hydroélectrique au Québec


En 1971, le gouvernement québécois de Robert Bourassa annonce la
construction d’un complexe
hydroélectrique dans le Nord du Québec
(Jamésie), proche de la Baie James.
Bourassa souhaite relancer l’économie
et créer les 100 000 emplois qu’il a
promis. Le projet hydroélectrique est
appelé le projet du siècle, donc
construire trois centrales
hydroélectriques (LG2, LG3 et LG4) sur
la Grande Rivière. Relier ce complexe
aux centres urbains demandera
beaucoup de travail et le territoire sera
transformé.

F. Convention de la baie James et du Nord québécois


Les Cris et les Inuits qui habitent la région de la Jamésie dénoncent le
fait qu’ils n’aient pas été consultés avant de construire sur des terres
ancestrales. On veut attirer l’attention sur les conséquences possibles
de la construction de barrages sur les activités traditionnelles des
autochtones comme la chasse, la pêche et la cueillette. Ceux-ci
utilisent les tribunaux pour revendiquer leurs droits ancestraux. En
1973, un juge donne raison aux autochtones et demande au
gouvernement Bourassa de conclure une entente avant de démarrer le
projet. Les négociations durent 2 ans et en 1975, tous les partis
signent une entente, c’est la convention de la Baie James.

~ 127 ~
Revendications autochtones

A. Relations entre les autochtones et le gouvernement du Canada


Durant la période 1945 à 1980, les autochtones conservent leur statut
particulier qui leur a été donné lors de la mise en place de la Loi sur
les Indiens de 1876. Peu à peu, Les différents gouvernement fédéraux
ont modifié à plusieurs reprises cette loi. En 1951, le gouvernement
assouplit la loi sur les Indiens et leur permet d’avoir un avocat et
certains droits de chasser.

Les différentes autorités


fédérales et provinciales
donnent aussi le droit de vote
aux autochtones durant cette
période. Le Québec est la
dernière province à avoir donné
le droit de vote aux autochtones
en 1969. Durant cette même
année le ministre fédéral des
Affaires indiennes, Jean Chrétien
propose d’abolir la loi et enlever aux autochtones leur statut
particulier.

Les communautés autochtones refusent les propositions du livre blanc


de Jean Chrétien qui veut mettre fin à la dépendance économique de
ces communautés envers l’État canadien.

B. La reconnaissance des droits ancestraux et territoriaux


En 1971, le gouvernement libéral
du Canada n’appliquera pas le
livre blanc, ce qui réjouit les
autochtones qui conservent leur
statut particulier. Les deux paliers
de gouvernement, provincial et
fédéral, ne modernisent pas non
plus la loi.

~ 128 ~
Cela pousse différents groupes autochtones à faire valoir leurs droits
ancestraux devant les tribunaux. En 1973, La Cour Suprême du Canada
déclare qu’on doit respecter les droits ancestraux des autochtones et
les droits issus des traités antérieurs. Avec la reconnaissance de la
Cour suprême de leurs droits ancestraux, les communautés
autochtones réclament aussi la propriété de certains territoires et d’y
exploiter les ressources. Ils désirent négocier de nouveaux traités qui
reconnaitraient leurs droits terriens.

C. Pensionnats indiens au Québec


En 1920, le gouvernement fédéral oblige la fréquentation scolaire pour
les enfants autochtones et met en place le Régime des pensionnats du
Canada. Le Québec est plus lent à imposer le système de pensionnats,
mais entre 1950 et 1960, leur nombre se multiplie. Dans les
pensionnats, les jeunes Autochtones apprennent le mode de vie et les
valeurs des non-Autochtones. On leur coupe les cheveux, on les sépare
par sexe et par âge, on leur interdit de parler leur langue et on les fait
prier. Même si certains autochtones retirent des bienfais de
l’éducation, plusieurs en gardent un très mauvais souvenir. Les
pensionnats ont eu des conséquences à long termes sur les
communautés autochtones surtout avec la perte de leurs
connaissances ancestrales.

Syndicalisme féminisme et immigration

A. Le syndicalisme de combat
Dans les années 1970, les grèves et les lock-out dus à des conflits de
travail augmentent considérablement. Les revendications concernent
toujours le salaire et les conditions de travail. Les syndicats veulent
aussi réduire les écarts de richesse et améliorer la qualité de vie de
tous les travailleurs. Les grandes centrales de syndicats s’unissent
pour faire des actions sociales et politiques et sont souvent reliées
aux mouvements comme le NPD au fédéral (nouveau parti
démocratique) et le Parti québécois au provincial. En 1972, les
syndicats et le gouvernement ne s’entendent pas sur les salaires. Les

~ 129 ~
syndicats font front commun et veulent que tout travailleur ait un
salaire minimal garanti de 100$ par semaine.

Le 11 avril, 210 000 travailleurs sont en grève et le 20 avril le


gouvernement signe une loi spéciale pour les retourner au travail. En
mai, les négociations fonctionnent et les employés obtiennent
certaines demandes comme l’indexation des salaires au coût de la vie.

B. L’immigration et les réfugiés


En 1967, on sélectionne non plus les immigrants selon leur origine,
mais surtout selon leurs compétences professionnelles. Ce tournant
permet la venue d’un bon nombre d’immigrants en provenance
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. En 1969, le Canada signe la
Convention de l’ONU sur les réfugiés et s’engagent à ne pas renvoyer
un candidat s’il est en danger dans son pays. Entre 1967 et 1977, le
Québec accueille beaucoup de réfugiés en provenance d’Haïti et en
1975, en provenance du Viet Nam. Cette arrivée de nouveaux
immigrant pousse le gouvernement Bourassa à faire adopter, en 1974,
la loi sur la langue officielle du Québec. Le français est désormais la
langue principale et l’accès à l’école anglaise est restreinte.

C. Le féminisme se poursuit dans les années 1970


Au Québec, la Fédération des femmes du Québec et le gouvernement
Bourassa s’entendent pour créer, en 1973, le Conseil du statut de la
femme qui doit protéger les droits des femmes et qui obtient un
budget pour le faire. Plusieurs femmes jugent que les progrès sont
trop minimes et veulent promouvoir un militantisme plus radical;
c’est le cas du Front de libération des femmes du Québec (FLFQ). Ces
féministes plus radicales veulent mettre fin à la domination masculine
de la société et s’attaque au pouvoir patriarcal et machistes des
hommes. Il reste tout de même l’égalité salariale qui n’est pas
atteinte puisque les métiers de femmes comme infirmières ou
enseignantes sont sous payés et cela maintien l’écart de richesse
entre les sexes. En 1975, Bourassa adopte la Charte des droits et
libertés du Québec qui reconnait enfin l’égalité, sur papier, des hommes
et des femmes.

~ 130 ~
Le Parti québécois au pouvoir (1976-1980)

A. Élections du Parti québécois en 1976


Il y a plusieurs enjeux
électoraux aux élections de
1976. Le gouvernement libéral
de Bourassa essuie plusieurs
critiques en ce qui a trait à la
loi spéciale de 1975, forçant les
employés de l’État à retourner
au travail. Il y a plusieurs
travailleurs à se ranger dans le
camp du Parti québécois. La
Loi sur la langue officielle a
déplu aux québécois. De plus,
le Parti est au centre de scandales par rapport aux dépassements de
coût des Jeux Olympique de 1976. Le coût initial estimé à 120 millions
absorbera finalement plus de 2 milliards.

La stratégie du Parti québécois lors de cette élection est de miser sur


une forme d’indépendance du Québec face au Canada. C’est en
réalisant ce projet d’indépendance que le peuple québécois pourra
pleinement se réaliser dans le monde moderne. René Lévesque et le
Parti québécois propose une stratégie à plusieurs étapes, donc les
électeurs ne craignent pas que la séparation du Québec s’effectue de
sitôt. Le 15 novembre 1976, le Parti québécois est élu et obtient la
majorité.

L’élection d’un parti séparatiste attire l’attention ailleurs et des


journaux français et américains en parlent. L’instabilité qu’amène la
possibilité d’un Canada éclaté influe sur la Bourse et plusieurs
investisseurs américains vendent leurs actions canadiennes.

B. De nouvelles mesures sociales (normes du travail)


Le règne du Parti québécois amène plusieurs changements sociaux.
Les mesures du gouvernement péquiste sont inspirées de la social-
démocratie :

~ 131 ~
1977 : Loi sur la protection de la jeunesse : On reconnait les droits des
enfants et on veut les protéger contre toute forme de négligence
parentale. On donne à la DPJ (direction de protection de la jeunesse)
les cas les plus lourds.

1978 : Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) : C’est


un organisme qui vise à consulter les citoyens sur les projets qui
peuvent avoir des impacts environnementaux.

1978 : Loi sur l’assurance automobile : C’est un régime public


d’assurance automobile. Ce régime offre des compensations
financières s’il y a un accident. Cette loi crée aussi la Régie de
l’assurance automobile du Québec.

1979 : Loi sur la santé et la sécurité au travail. On crée les normes du


travail pour protéger la sécurité des travailleurs et empêcher qu’ils se
fassent exploiter. On met la semaine de travail à 44h et on offre
désormais des congés de maternité obligatoires.

C. Réforme des institutions démocratiques et terres agricoles


En 1977, le Parti québécois fait adopter la Loi régissant le financement
des partis politiques. Le gouvernement veut limiter l’influence des
grandes entreprises et des personnes riches dans la politique
québécoise. Il met un plafond de 3000$ pour les contributions à un
parti politique et toutes les contributions de plus de 100$ seront
d’ordre public. L’étalement urbain menace aussi de bonnes terres
agricoles dans la vallée du St-Laurent. Le ministre de l’Agriculture,
Jean Garon, veut protéger les terres agricoles. En 1978, il fait adopter
la Loi sur la protection du territoire agricole. Cette loi permet de zoner
des territoires exclusivement agricoles.

D. La question linguistique
Durant les années 1960 et 1970, le nombre
de canadiens à l’extérieur du Québec qui
parlent français diminue. Même au
Québec, avec la dénatalité, le poids
démographique du Québec et des
francophones dans la fédération
s’amenuise.

~ 132 ~
De plus, la plupart des immigrants allophones choisissent encore et
toujours l’anglais comme deuxième ou troisième langue. Ils veulent
offrir à leurs enfants une langue d’usage partout sur la planète.

Dans les années 1970 la majorité des propriétaires d’entreprises et des


patrons sont des anglophones, malgré une grande présence de
québécois francophones. La minorité anglophone détient les moyens
de production et sont accusés de discrimination envers les
francophones. Les tensions linguistiques sont très prononcées dans les
années 1970 entre ceux qui veulent protéger le français et les tenants
des libertés individuelles.

En 1977, le gouvernement québécois dépose le projet de loi 101. La loi


est adoptée sous le nom de Charte de la langue française; cette loi
impose la primauté de la langue française au travail et dans le
domaine public (affichage). Les francophones appuient
majoritairement la loi, mais le reste du Canada est outré.

E. La question nationale
Le Parti québécois a promis
aux élections de 1976, une
marche vers l’indépendance
du Québec. En 1979, le climat
est propice au mouvement
souverainiste, car les
élections fédérales portent
au pouvoir Joe Clark, un
conservateur. Il est peu
populaire auprès des
québécois et René Lévesque
annonce au québécois qu’en
1980 il y aura un référendum
sur le projet souveraineté-association.

~ 133 ~
Chapitre 3 : les premiers ministres 1945-1980

~ 134 ~
Chapitre 4 : Choix de société dans le
Québec contemporain : 1980 à nos jours

~ 135 ~
Chapitre 4 : Les régions administratives du Québec

Consulter la page 414 du manuel Périodes. Coloriez la carte suivante à


l’aide de crayon de bois et n’oubliez pas de compléter la légende.

~ 136 ~
Chapitre 4 : Vocabulaire historique (1980 -)

1. Souverainisme : mouvement politique qui appuie le projet de souveraineté du


Québec, c’est-à-dire son accession au rang des pays indépendants.

2. Péréquation : Système de redistribution des revenus des impôts permettant


d’équilibrer la richesse entre les provinces et les territoires de la fédération.

3. Référendum : Consultation de l’ensemble des citoyens au moyen d’un vote sur


une question politique. En général, le résultat engage le gouvernement à
respecter le choix de la majorité.

4. Dette publique : Montant d’argent que l’État emprunte au nom des citoyens.

5. Privatisation : Transfert d’entreprises du secteur public au secteur privé.

6. Consignation : Dépôt d’argent fait par le consommateur auprès du vendeur,


qu’il peut récupérer à certaines conditions.

7. Délocaliser : Transférer les infrastructures ou les emplois d’une compagnie


d’un pays vers un autre.

8. Mondialisation des marchés : Processus d’abolition des frontières


commerciales, comme les tarifs douaniers, entre les pays.

9. Multinationale : Se dit d’une compagnie ayant des infrastructures et des


employés établis dans plusieurs pays.

10. Néolibéralisme : En économique, principe qui cherche à limiter la


réglementation des entreprises par les États et qui soutient l’ouverture des
échanges commerciaux internationaux.

11. Ethnoculturel : qui réfère à un groupe ethnique et à sa culture (langue,


religion, coutumes, etc.).

12. Gouvernement minoritaire : gouvernement formé par le parti qui a le plus de


députés au Parlement, mais n’ayant pas obtenu 50% des sièges.

13. Altermondialisme : Idéologie prônant une mondialisation qui respecte


davantage les valeurs sociales et environnementales.

~ 137 ~
14. Démographique : Relatif à une population et à ses caractéristiques (nombres,
évolution, âge, natalité, mortalité, etc.).

15. Statu quo : État d’immobilité, absence de changement.

16. Motion : Texte pouvant présenter une opinion et qui est soumis au vote lors
d’une assemblée parlementaire.

17. Bilatéral : Entre deux pays.

18. Région-ressource : Région dont l’économie dépend de l’exploitation de ses


ressources naturelles.

19. Service de proximité : Service public ou privé offert à la population d’une


municipalité ou d’un quartier, comme une clinique médicale, une école ou un
commerce.

20. Dévitalisation : Déclin d’une région ou d’une municipalité, caractérisé par


une diminution de la population, des activités socioéconomiques, des
infrastructures et des services.

21 : Circonscription : Division du territoire déterminée en fonction du nombre


d’habitants et représentée par une députée ou un député.

22. Parité : Principe d’égalité ou d’équivalence entre des personnes.

23. Crédit d’impôt : Système permettant aux contribuables de se faire rembourser


une partie des impôts qu’ils ont payés.

24. Interculturalisme : Politique d’intégration des cultures qui ne vise pas à


abolir les différences, mais à valoriser la formation d’une identité commune.

25. Laïcité: Principe selon lequel la religion doit être séparée de l’État

26. Concentration : Phénomène de regroupement d’entreprises, qui tendent à


devenir plus grandes et moins nombreuses.

27. Développement durable : Approche de développement économique qui a pour


objectif de concilier le progrès économique, le progrès social et la préservation
de l’environnement.

28. Gaz de schiste : Gaz qui se trouve à l’état naturel dans les couches de roches
sédimentaires présentes dans le sol, appelées schiste.

29. Sables bitumineux : Couche de sol composée d’un mélange de sable et de


bitume, une substance naturelle qui contient du pétrole brut.

~ 138 ~
30. Coopérative : Entreprise formée par le regroupement de personnes qui ont
des intérêts communs et dans laquelle les décisions sont prises sur des bases
égalitaires et démocratiques.

31. Organisme communautaire : Organisme qui offre des services à la population


sans volonté de faire du profit.

32. Pays émergents : Nouveaux pays industrialisés dont le produit intérieur brut
(PIB) est inférieur à celui d’un pays développé.

33. Droits de scolarité : Somme d’argent à payer pour poursuivre des études
post-secondaires (cégeps et université).

34. Propriété intellectuelle : Ensemble des droits liés à une idée, à un produit, à
une invention, ou à une œuvre artistique que détient son créateur.

35. Politique d’austérité : Politique gouvernementale qui vise à réduire les


déficits et l’endettement en diminuant les coûts des dépenses publiques.

Mini-test
Date de l’évaluation :
____________________
Jour :________________

~ 139 ~
Référendum et débats constitutionnel vers 1980

A. Le référendum sur la souveraineté-association


En 1979, le Premier ministre du Québec René Lévesque annonce un
référendum sur la souveraineté-association pour le 20 mai 1980. Ce
projet consiste à faire du Québec un pays indépendant, mais rattaché
économiquement au Canada. (Garder le dollar canadien) Le camp du
Oui est porté par le parti québécois tandis que le camp du Non est
soutenu par le parti libéral du Québec et son chef Claude Ryan.

En parallèle, des élections


fédérales ont lieu en 1980. Le
Premier ministre du Canada,
Pierre Elliot Trudeau espère
être réélu en promettant de
réformer la constitution du
Canada. Il veut modifier le
partage des pouvoirs entre
les provinces et le
gouvernement fédéral. Il
appui le camp du Non en
insinuant que si les gens votent Oui au projet de souveraineté, ce sera
une catastrophe économique pour le Québec. Le 20 mai 1980, la
majorité des Québécois votent Non, le score est de 59,6% pour le Non
et 40,4% pour le Oui.

B. Le rapatriement de la constitution 1982


En 1981, des élections provinciales ont lieu. René Lévesque brigue un
nouveau mandat et la population du Québec l’appui malgré le
référendum de 1980. Il est réélu avec 49% des votes et une majorité de
comptés.

En 1981, Trudeau souhaite le rapatriement de la constitution de 1867


de Londres. Il veut que le Canada contrôle pleinement ses institutions
politiques sans avoir l’accord du parlement britannique pour modifier
les lois. Les Premiers ministres des provinces et Trudeau se
rassemblent pour voir à quoi ressemblera cette nouvelle constitution
et on veut y enchâsser la Charte canadienne des droits et libertés.

~ 140 ~
Ces négociations créent des nouvelles tensions politique, car Trudeau
veut centraliser les pouvoirs à Ottawa ce qui dérange la plupart des
Premiers ministres provinciaux. 8 des 10 premiers ministres s’opposent
à son projet au début des négociations.

Le 2 novembre 1981, Trudeau rencontre une dernière fois les provinces.


Il tente de les satisfaire en mettant en place un système de
péréquation dans lequel le gouvernement fédéral redistribuerait une
partie de l’argent des provinces les plus riches et réduire les inégalités
au sein de la fédération. Les provinces craignent que la péréquation et
la Charte leur enlève du pouvoir. Finalement, Trudeau réussis à avoir
une entente avec toutes les provinces durant la nuit, mais sans y
inclure le Québec; c’est la nuit des longs couteaux.

C. Les droits des autochtones et la crise d’oka


En 1969, le gouvernement
libéral de Trudeau voulait
éliminer la Loi sur les
Indiens et mettre fin au
statut des autochtones et
tout le système de
reconnaissance de leurs
droits ancestraux. Des
groupes autochtones
avaient alors manifestés
partout pour l’en empêcher.
Après cette victoire, les autochtones ont continué à vouloir plus de
reconnaissance et veulent être incluent dans la nouvelle loi
constitutionnelle de 1982. En réponse à leur revendications, Trudeau
fait ajouter dans la Charte canadienne des droits et libertés un article
sur la reconnaissance des droits autochtones. En 1985, les
autochtones qui marient des non-autochtones obtiennent le droit de
garder leur statut d’Indien.

La même année, le gouvernement du Québec reconnait officiellement


les différentes nations autochtones sur son territoire. En 1990, le
maire d’Oka, une ville près de Montréal, autorise la construction d’un
terrain de golf dans un boisé. Les Mohawk de Kanesatake considèrent
que ce terrain leur appartient. Des négociations ont lieu et échouent.

~ 141 ~
Les Warriors de Kanesatake décident de prendre les armes et érigent
des barricades sur des routes et bloquent le pont Mercier.

Une intervention policière échoue et l’armée est appelée en renfort.


Pendant 78 jours, l’armée canadienne et les groupes armée
autochtones tiennent leur position. La crise se termine avec
l’arrestation des Warriors et la promesse de négociation du
gouvernement du Québec. La crise d’Oka va quand même nuire
énormément aux relations entre Québec et les Autochtones.

D. L’accord du Lac Meech


Le fait que le Québec n’ait pas
signer le rapatriement de la
constitution de 1982 est vu très
négativement par tous les partis
politiques au Québec. Le Premier
ministre Trudeau voit sa
popularité diminuée
drastiquement au Québec. Une
partie de la population le
considère désormais comme un
traitre. En 1984, Trudeau quitte la
vie politique juste avant une élection qui sera remportée par le parti
progressiste-conservateur de Brian Mulroney. Celui-ci veut que le
Québec réintègre la constitution dans « L’honneur et l’enthousiasme ».

Robert Bourassa qui s’était éloigner de la politique dans les années


1970 fait un retour et prend la tête
du parti libéral du Québec en 1985.
Bourassa veut négocier avec
Mulroney pour intégrer le Québec à
la constitution, mais il émet
certaines conditions. Il veut que le
Canada reconnaisse le Québec
comme une société distincte et il
veut obtenir des pouvoirs
particuliers notamment sur la
question linguistique. Bourassa
remporte les élections de 1985 avec
la majorité des comptés.

~ 142 ~
En juin 1987, les Premiers ministres du Canada et Mulroney se
réunisse au Lac Meech au Québec pour entamer les discussions.

Pendant trois ans, les provinces négocient. Presque toutes les


provinces sont d’accord sauf le Manitoba, qui considère qu’il n’y a pas
assez de gain pour les autochtones.

Terre-Neuve aussi rejette l’accord puisqu’il y a trop de gain pour le


Québec. L’accord du Lac Meech échoue et le Québec n’a toujours pas
signer la constitution canadienne.

Les préoccupations économiques et sociales


entre 1980 et 1995

A. dette publique et la remise en question des programmes sociaux


Durant la décennie 1980 à 1990, les États occidentaux ont de la
difficulté à trouver suffisamment d’argent pour financer les salaires
des employés de l’État et des différents services comme la santé,
l’éducation et les infrastructures. Les gouvernements empruntent
donc beaucoup d’argent aux banques en espérant capitaliser sur une
future croissance économique. Cette croissance n’aura pas lieux et de
1980 à 1995, la dette du Canada passe de 73 milliards de dollars à 550
milliards de
dollars. La dette
des provinces
augmente aussi
en parallèle.

Le chômage
progresse et
l’économie
stagne ce qui
pousse les politiciens à tenter de trouver des solutions pour renflouer
les coffres de l’État. Pour certains, la solution passe par une
augmentation des taxes et des impôts des citoyens, mais aussi des
entreprises. Pour d’autres politiciens la solution pourrait être la
réduction des dépenses de l’État notamment des programmes sociaux
généreux et des salaires de leurs employés.

~ 143 ~
On décide de couper dans les programmes sociaux ce qui mène à une
diminution de services. La TPS (taxe sur les produits et services) est
introduite en 1991 dans tout le Canada par le gouvernement de Brian
Mulroney.

B. Les préoccupations environnementales


À partir des années 1970, les
médias commencent à informer
la population sur les
conséquences
environnementales des activités
humaines. Les premiers sujets à
être traités par les médias sont :
le phénomène des pluies acides,
l’amincissement de la couche
d’ozone et le déversement des
produits toxiques dans les
Grands Lacs et le fleuve St-
Laurent. Le Canada crée un ministère de l’environnement en 1971 et le
Québec crée le sien en 1979. On implante un système de recyclage en
Ontario en 1981 et au Québec avec la consignation des canettes et des
bouteilles en 1984.

C. La place des femmes dans la société québécoise


Entre 1980 et 1995, la condition des femmes s’améliore, mais on
n’atteint pas encore une pleine égalité. Les écarts salariaux diminuent
entre les hommes et les femmes qui font le même métier. La
discrimination à l’emplois touche surtout les femmes immigrantes qui
arrivent en grand nombre d’Haïti, du Viet Nam, des Philippines et
d’Afrique du Nord et d’Amérique du Sud. À cause de la barrière de la
langue, le manque de formation et le sexisme, elles sont plus sujettes
à se faire exploiter.

De plus, 45% des couple se divorcent et il y a de plus en plus de


familles monoparentales. Dans ce contexte, les groupes féministes
continuent de lutter pour le droit à l’avortement et la diminution des
violences faites aux femmes et à l’obtention de congés de maternité.

~ 144 ~
En 1981, le Québec révise sa loi civile et la femme est reconnue
comme égal à son époux et obtient le droit de conserver son nom de
famille et le transmettre à ses enfants.

En 1989, la loi du patrimoine familiale fait en sorte que lors d’un


divorce, les avoirs sont séparés en deux peu importe la contribution
de la femme.

En 1988, le Canada
décriminalise l’avortement.
Plusieurs femmes accèdent à
des postes importants durant
ces années. Même avec tous
ces changements, en 1989, un
drame se produit à l’école
polytechnique de Montréal.
Un homme sépare les femmes
étudiantes des hommes et tue 14 d’entre elles.

D. Le néolibéralisme et les premiers accords de libre-échange.

La guerre froide tire à sa fin


en 1989 quand le mur de
Berlin tombe. Quelques
années plus tard l’URSS est
dissoute en 1991 et les pays
d’Europe de l’Est s’ouvre au
capitalisme. La fin d’un
monde bipolaire entraîne
l’arrivée d’un monde
unipolaire capitaliste et
sous l’influence marqué des États-Unis. L’idéologie économique
dominante en Amérique du Nord est le néolibéralisme. C’est un
principe qui cherche à limiter la règlementation des entreprises par
les États. Cette idéologie privilégie l’ouverture des pays aux marchés
internationaux. On veut éliminer les barrières commerciales comme
les droits de douane et mondialiser les marchés. Les multinationales
délocalisent de plus en plus de leurs emplois dans les pays en
développement. Le néolibéralisme prône aussi la réduction de la
participation à l’État aux différents programmes sociaux. Au Québec,
Jacques Parizeau est élu en 1994 sous la bannière du Parti québécois.

~ 145 ~
Il stimulera les entreprises privées québécoises à travers une
stratégie qui sera nommée Québec Inc.

Au niveau fédéral, en 1987, Mulroney signe le premier accord de libre-


échange entre le Canada et les États-Unis, l’ALÉ. En 1992, le Canada,
les États-Unis et le Mexique se mettent d’accord sur un accord de
libre-échange. En 1994, l’ALÉNA entre en vigueur. Les secteurs
industriels de pointe qui nécessite une main-d’œuvre qualifiée
profitera de cette ouverture des marchés pour vendre. Les secteurs
industriels qui reposent sur une main d’œuvre non qualifiée seront
affectés durement par la délocalisation des emplois. On parle ici du
secteur manufacturier et du secteur textile.

La diversification de la population et les


changements démographiques

A. Baisse du taux de natalité et changements générationnels


La génération des baby-boomers forme des familles d’environ 3 à 5
enfants dans la période d’après-guerre. Cependant ce modèle familial
stable changera durant les années 1980. Les familles sont de plus en
plus petites et il y a une explosion des familles monoparentales
(surtout avec la mère). Le taux de natalité ne permet plus un
accroissement de la population et le nombre de naissance ne dépasse
plus le nombre de décès. En plus, la proportion de Québécois à
l’intérieur de la fédération diminue peu à peu.

L’espérance de vie augmente, car les gens


profitent de plus en plus des avancés
médicales, de meilleures mesures
d’hygiène et une plus grande
accessibilité aux soins de santé. En 1995,
les baby-boomers sont dans la tranche
d’âge 30 à 50 ans et occupe une bonne
partie du paysage politique et des postes
importants. Les jeunes sont peu
nombreux et leur perspective d’emplois sont moins intéressantes que
les générations antérieures. On la nomme la génération X qui vit dans
l’ombre des baby-boomers. Ils sont nés entre 1965 et 1980. La
génération née entre 1980 et 1995 est nommée la génération Y.

~ 146 ~
B. La diversification de l’immigration
L’immigration n’est pas un phénomène
nouveau au Canada, mais de 1980 à 1995
la provenance et la diversité des origines
des immigrants se modifies beaucoup. En
1921, 25% de la population canadienne est
née à l’extérieur du pays principalement
en Europe c’est le peuplement de l’ouest.
À la fin des années 1990, 16 % de la
population est née à l’extérieure, mais elle
est bien plus diversifiée. Le
développement des transports et la
mondialisation accélèrent l’arrivée de
migrants en Amérique du Nord.

Entre 1980 et 1995 la plupart des


immigrants au Québec s’installent à
Montréal et le gouvernement du Québec
met en place différentes mesures pour
favoriser l’intégration des immigrant a la
majorité francophone (voir tableau) Les immigrants choisiront
différents quartiers à Montréal selon leurs affinités. Par exemple
l’immigration venant d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Ouest et d’Haïti
choisiront surtout les quartiers ouvriers de l’est de la ville à majorité
francophone. Cependant, certaines familles immigrantes voudront
s’installer le plus loin possible de ces quartiers où se concentre leur
groupe ethnoculturel pour mieux s’intégrer et ne pas participer au
phénomène de ghettoïsation.

C. La question linguistique et la loi 178 sur l’affichage


Dans les années 1980, un débat s’amorce au sujet de la loi 101 qui est
entrée en vigueur en 1977. Certains Anglo-québécois croient que cette
loi brime leurs droits fondamentaux protégés par la Charte
canadienne. Ils forment un groupe qui se nomme Alliance-Québec en
1982 et entament des poursuites judiciaires contre l’État québécois.
La loi 101 permet l’enseignement en anglais au Québec seulement si
les parents ont eux-mêmes étudiés en anglais dans la province.
Alliance-Québec croit que ça contrevient à une clause de la Charte
canadienne qui oblige les provinces à offrir un enseignement dans les
deux langues officielles.

~ 147 ~
Pourtant, ailleurs au Canada, plusieurs communautés francophones
n’ont pas accès à une éducation dans leur langue. En 1984, la Cour
suprême du Canada donne raison à Alliance-Québec. Cependant,
l’assouplissement de la loi 101 se fera seulement pour les enfants de
parents ayant étudiés en anglais ailleurs au Canada alors qu’avant, ça
concernait seulement les parents ayant étudiés au Québec. Les
immigrants ont donc toujours l’obligation d’aller à l’école dans le
réseau francophone.

En 1988, la Cour suprême du Canada juge inconstitutionnel la loi sur


l’affichage qui impose l’affichage en français. La même année, le
gouvernement libéral de Robert Bourassa fait adopter la loi 178 sur
l’affichage et permet l’affichage bilingue seulement si l’affichage en
français est prédominant. Pour arriver à ses fins, Bourassa utilise la
clause nonobstant, un
élément de la
constitution canadienne
permettant à une
province de se
soustraire pendant 5
ans à un jugement de la
Cour suprême.

D. Nouvelle politique culturelle


La question linguistique occupe
une place importante dans les
débats publics entre 1980 et 1990
et le gouvernement du Québec
soutiendra financièrement la
culture comme jamais. L’État
soutiendra la télévision, le
cinéma, la musique, le théâtre et
autres activités culturelles pour
faire rayonner la culture
québécoise. En 1983, on crée la
Société générale du cinéma du Québec. En 1989, on met sur place une
Bibliothèque nationale du Québec. En 1994, on crée le Conseil des arts
et des lettres du Québec et en 1995, c’est le tour de la Société de
développement des entreprises culturelles (SODEC).

~ 148 ~
Les luttes souverainistes contre fédéralistes entre
1990 et 1995

A. L’échec du Lac Meech et le rapport Allaire


Après l’échec de l’accord du Lac Meech pour intégrer le Québec à la
constitution canadienne, le débat constitutionnel est loin d’être réglé.
Au Québec, l’opinion publique voit encore cet échec comme étant
négatif et nuisant à l’unité canadienne. Les Québécois croient que le
reste du Canada rejette ses revendications politiques légitimes. Dans
ce contexte, le mouvement souverainiste gagne en popularité et
obtient la faveur de 60% des Québécois de toutes les origines.
L’Assemblée nationale met alors en place une commission qui aura
pour objectif de formuler des recommandations pour se sortir de
l’impasse constitutionnelle. C’est la commission Bélanger-Campeau et
elle est multipartiste.

En 1991, la commission dépose un rapport qui prône la négociation


avec le Canada dans un nouveau partenariat constitutionnel. Si le
Canada refuse d’en arriver à une entente, on compte tenir un
référendum sur la souveraineté du Québec en 1992. Le rapport Allaire
propose de modifier le partage des pouvoirs et donner plus de pouvoir
à la province de Québec face au gouvernement fédéral. (Voir tableau
pour recommandations du rapport Allaire)

~ 149 ~
B. L’accord de Charlottetown
En 1992, des représentants du gouvernement conservateur de
Mulroney, des représentants des provinces et des représentants des
peuples autochtones se réunissent à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-
Édouard. Ils veulent s’entendre sur un nouveau projet de réforme
constitutionnelle : l’accord de Charlottetown. On veut donner plus de
pouvoirs aux provinces, donner des avantages particuliers au Québec
ainsi qu’aux peuples autochtones.

Cette fois-ci, les représentants politiques veulent que la population


canadienne vote sur ce nouveau projet de réforme constitutionnel. Ce
referendum est prévu pour octobre 1992. Voici les différents enjeux au
Québec et ailleurs au Canada.

Le référendum a lieu le 26 octobre 1992. L’accord de Charlottetown est


rejeté par une majorité de Canadiens. Seul Terre-Neuve, les Territoires
du Nord-Ouest, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard
obtiennent une majorité de Oui. Brian Mulroney démissionne et des
élections fédérales sont annoncées.

C. Le nouveau projet de souveraineté du Québec


Une élection fédérale a lieu en 1993 au Canada. Jean Chrétien est élu
Premier ministre du Canada sous la bannière du Parti libéral du
Canada et souhaite que le pays reste une fédération centralisée.
Étrangement, l’opposition officielle (le deuxième parti le plus

~ 150 ~
populaire) est le Bloc Québécois, parti souverainiste à Ottawa! Au
Québec, des élections ont lieu en 1994 et porte au pouvoir Jacques
Parizeau et le parti québécois qui souhaite la séparation du Québec et
du Canada. Celui-ci annonce qu’un référendum sur la souveraineté
aura lieu en octobre 1995. La campagne référendaire débute.

Cette campagne sera sans merci, les forces politiques qui s’affrontent
sont irréconciliables. Jacques Parizeau et Lucien Bouchard tente de
convaincre la population de voter Oui tandis que Jean Chrétien et
Daniel Johnson tente de convaincre la population de voter Non. Le
camp du Non utilisera différents stratagèmes frauduleux pour arriver à
ces fins notamment en dépensant plus d’argent que permis, en faisant
venir des autobus pleins de l’Ontario pour voter le jour du référendum
et d’accélérer la demande d’immigration de certains en échange d’un
vote Non. En 2005, la commission Gomery lèvera le rideau sur cette
fraude monumentale. Les intentions de votes sont aux coudes à
coudes 50% pour le Oui, 50% pour le Non.

D. Le référendum de 1995
À trois jours du vote, 150 000 citoyens du reste du Canada viennent à
Montréal pour témoigner de leur attachement au Canada et pour dire
au québécois qu’ils les aiment. Le jour du vote les électeurs se
présentent en grand nombre. Environ 94% des gens qui peuvent voter
se présentent aux urnes, le taux de participation est exceptionnel. Le
résultat est déchirant, le Non l’emporte avec 50,58% des votes contre
49,42% pour le Oui. C’est la fin d’une grande époque où la population
québécoise a voulu changer son statut politique. Encore aujourd’hui,
le Québec n’a toujours pas signé la constitution canadienne.

~ 151 ~
De 1995 à aujourd’hui : les nouveaux défis du
Québec!

A. La politique au Québec et au Canada de 1995 à aujourd’hui.


Après le référendum, la question constitutionnelle est de moins en
moins populaire. Les sujets qui intéressent le plus les Québécois sont :
l’économie, la dette publique et le financement des programmes
sociaux. Lucien Bouchard devient le chef du parti québécois et sera
Premier ministre du Québec de 1996 à 2001. Il veut redresser les
finances publiques et repousse la possibilité de tenir un autre
référendum à court terme. Entre 2001 et 2003, son successeur, Bernard
Landry fera de même. Les libéraux de Jean Charest et Philippe Couillard
dirigeront ensuite le Québec de 2003 à 2012, ne discuteront pas de la
question constitutionnelle et ne vont pas non plus signer la
constitution; c’est le statu quo.

Au Canada, le Premier ministre sera Jean Chrétien de 1993 à 2003.Au


début des années 2000, un nouveau phénomène politique autrefois
rare se produit plus souvent. Il y a de nouveaux partis politiques qui
font leur apparition et on assiste au fractionnement des votes. Cela
mènera à des gouvernements minoritaires à l’Assemblée nationale ou à
la Chambre des communes à Ottawa. Ces gouvernements minoritaires
devront travaillés avec au moins un autre parti pour faire passer ses
lois. C’est le cas au Canada aux élections de 2004, 2006 et 2008 ou le
Bloc québécois empêche les libéraux et conservateurs d’obtenir leur
majorité.

~ 152 ~
B. La situation des autochtones après la crise d’Oka et la
commission de vérité et réconciliation.
Après la crise d’Oka en 1990, le gouvernement fédéral met en place La
Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones en 1991.
L’objectif était d’identifier les principaux problèmes des autochtones
et émettre des recommandations pour les régler. Le rapport est
déposé en 1996 et formule plus de 400 recommandations. Parmi elles,
on veut donner un meilleur accès aux soins de santé et à l’éducation
pour les autochtones et aussi suggérer la mise en place d’un
Parlement autochtone où siègeraient des députés autochtones qui
conseilleraient le gouvernement fédéral. On veut aussi qu’il y ait une
plus grande participation des autochtones au projet d’exploitation des
ressources naturelles.

Tout ne sera pas appliqué, l’idée du Parlement autochtone ne verra pas


le jour. Cependant, en 1999 un nouveau territoire est créé au Canada,
c’est le Nunavut qui
était autrefois une
partie des Territoires du
Nord-Ouest. Ce
territoire est habité à
80% d’Inuits et ils
obtiennent une certaine
reconnaissance de leur
langue et leur culture.
Entre 2000 et 2010, les
provinces mettent en
place elles-aussi des programmes spéciaux qui visent l’accès au
logement et aux différents services pour les autochtones.

En 2008, le gouvernement fédéral met en place La Commission de


vérité et réconciliation du Canada. En 2015, la Commission dépose son
rapport. Le rapport recommande l’assurance que les droits des enfants
en milieu autochtones soient respectés. On veut donner un meilleur
accès à l’éducation et développer des programmes d’enseignements
qui leur sont dédiés. On souhaite aussi prendre des mesures pour
protéger les langues et les différentes cultures autochtones, améliorer
les soins de santé et sensibiliser le système de justice à la réalité des
autochtones.

~ 153 ~
On prend aussi conscience
de l’horreur de 150 ans de
tentatives d’assimilation
des autochtones. On
apprend que, depuis 1980,
1200 femmes autochtones
sont assassinées ou sont
disparues sans qu’on s’en
rendre compte dans le
silence et l’indifférence des
autorités, notamment la
Gendarmerie Royale
canadienne. Durant les années 2000 à 2010, plusieurs progrès sont
faits, mais il y a encore de nombreux défis.

C. Mondialisation économique et la redéfinition du rôle de l’État


De 1995 à nos jours, les accords de libre-échange se
multiplient et se normalisent. Après l’ALÉNA en 1994, la
canada signera de nombreux accords avec d’autres pays
ou groupes de pays comme l’accord de libre-échange
avec l’Union européenne en 2016. D’ailleurs cette Union
européenne créée en 1958 adoptera une monnaie
commune l’Euro en 1999 et les monnaies nationales des pays
participants disparaitront en 2002.

Cette accélération du libre-échange ne se fait pas à l’avantage de tous


et nombreux sont les gens qui la critique au début du 21e siècle. Un
mouvement altermondialiste nait en 1999 en marge d’une conférence
de l’organisation Mondiale du commerce (OMC). Ce mouvement
prendra de l’importance
à Gêne en 2001 et à
Québec lors de
manifestation anti-G8
et antimondialisation.
Ce mouvement croit
qu’il y a une autre
manière de penser le
capitalisme et
l’économie autre que
l’enrichissement d’une
poigné d’individus au

~ 154 ~
détriment des travailleurs et des habitants de pays en développement.
Ces groupes et organisations sont protectionnistes et veulent aussi
éviter la délocalisation des emplois. Les gouvernements voudront
contrôler la dette publique avec la politique du déficit zero, limité le
coût des divers programmes sociaux et privatiser une partie du
système de santé et d’éducation.

D. Difficultés économiques et la dévalorisation des zones rurales


Les régions-ressources qui ont
fait la marque de commerce de
l’économie québécoise sont en
déclin au début du 21e siècle.
On parle ici principalement de
l’Abitibi, la Côte-Nord, le Nord-
du-Québec, le Bas St-Laurent
et la Gaspésie. Plusieurs
industries liées à l’exploitation
de ressources naturelles sont
en déclins et il y a une perte
d’emplois payants dans ces
régions. Avec la mondialisation, ces régions sont aussi en compétition
avec le monde entier. L’industrie des pâtes et papier est un bon
exemple d’industrie en déclin dû à la baisse de la demande (moins de
journaux, de livres imprimés). En parallèle, les industries du service et
des hautes technologies sont en forte demande et se développent
rapidement, surtout en ville.

Les gens vont donc migrer des milieux ruraux aux milieux urbains. La
ville sera l’endroit privilégié pour le développement d’un secteur
tertiaire fort et durable. Cet exode vers les villes entraînera de
nouvelles difficultés comme la difficulté à maintenir des services de
proximité dans les régions rurales. Les enfants qui naissent sur les
fermes ou sont dans des familles d’agriculteur ne prennent plus la
relève et quittent eux aussi pour les villes. La diminution de la
population et la faible activité économique de ces régions mènera à
une dévitalisation de celles-ci. Les ville mono-industrielle comme
Fermont et Schefferville vont pratiquement devenir des villes
fantôme. Ce phénomène mènera à des fusions municipales au début
des années 2000 et à des défusions en 2006.

~ 155 ~
D. Changements démographiques et culturel du Québec (21e siècle)
Depuis 1995, le taux de natalité diminue à chaque année. La
génération des baby-boomers, la plus populeuse, atteint l’âge de la
retraite, 65 ans. La pyramide démographique s’inversera et pour la
première fois, au
Québec, Il y a plus de
personnes âgées que de
jeunes. De plus le poids
démographique du
Québec dans la
fédération diminue lui
aussi. En 1996, 24,5%
des Canadiens vivent
au Québec, en 2016, ce
n’est que 22,9%. Cette
baisse de la proportion
de Québécois dans la
fédération mènera à une baisse du pouvoir politique du Québec.

Le vieillissement de la population amène des problèmes économiques,


car le coût du système de santé augmente et l’État doit verser des
pensions de retraites à tous ces gens. Ceux qui paieront la facture
seront les générations suivantes et ils sont moins nombreux à se
diviser les coûts. Tous les
pays occidentaux font face
à ce phénomène et la
solution miracle n’a pas
encore été trouvé :
repoussé l’âge de la
retraite? Amener plus
d’immigrants? Augmenter
les taxes et les impôts? De
leur côté les femmes
obtiennent en 1996, l’équité
salariale. On essaie aussi
d’atteindre la parité hommes/femmes dans différents corps d’emplois.
En 1997, pour conter le vieillissement de la population Pauline Marois
du parti québécois crée l’allocation familiale et un système de
garderies à 5$ la journée au lieu des 30$ que ça coutait auparavant.
Au début des années 2000, la crise des accommodements raisonnables
atteint le Québec. Un jeune garçon d’origine Sikh, veut avoir le droit
de porter son Kirpan à l’école, il s’agit d’un couteau qu’il porte au cou.

~ 156 ~
La Cour suprême du Canada dit que l’école n’a pas le droit de
l’interdire et doit trouver un accommodement raisonnable. Le Kirpan
est autorisé, mais est sceller dans son fourreau. Il y aura ensuite un
groupe de personne d’origine juive qui voudront avoir le droit d’être
exemptés d’examen finaux dû à une fête religieuse. La multiplication
des demandes d’accommodements mènera à une Commission sur
ceux-ci nommé la commission Bouchard-Taylor. Celle-ci
recommandera au gouvernement d’établir des normes de laïcité et de
promouvoir l’interculturalisme et non le multiculturalisme.

E. La révolution technologique et l’arrivée de l’internet


L’arrivée d’internet dans les maisons en 1995 amène des changements
drastiques dans la capacité à communiquer entre les êtres humains et
la façon dont on communique les informations. Au 20e siècle, la
plupart des médias d’information sont les journaux, le bulletin
d’information à la télévision, et la radio. Avec internet, le rythme de la
diffusion augmente ainsi que les sources où se retrouvent
l’information. Plusieurs chaines d’informations continue voient le jour
RDI en 1995 et LCN en 1997. Les médias sont de plus en plus
concentrés dans des empires médiatique (Astral, Québecor, Bell)

De nos jours, avec la baisse de la demande et les coûts d’exploitation


exorbitant, plusieurs médias
ont besoin de subventions
gouvernementales pigée à
même l’argent publique. On
parle ici de Radio-Canada
par exemple, financé à 70%
par l’État canadien. Cela a
pour objectif de maintenir
cette société d’État vivante
dans un monde où
l’information est
essentiellement gratuite et accessible ailleurs.

F. L’économie sociale et l’implication de la société civile


En 2011, le gouvernement libéral de Jean Charest souhaite développer
le Grand Nord québécois et l’exploitation des ressources naturelles qui
s’y trouve. Il met en place le Plan Nord.

~ 157 ~
Ce plan prévoit, par exemple, la construction d’une route de 150
millions de dollars pour que des compagnies minières internationales
viennent exploiter (piller) les ressources du Québec. Ce plan ne prévoit
aucune protection environnementale et est jugé sévèrement par la
population et surtout les jeunes qui sont sensibles à ces enjeux.

En parallèle, ce
même
gouvernement
organise
d’intenses coupes
budgétaires en
éducation et en
santé et met en
place une
politique
d’austérité. On
veut, par
exemple,
augmenter de
75% les coût des programmes universitaires sur 5 ans. L’accessibilité
aux études supérieures est menacée et le gouvernement adopte une
politique de marchandisation de l’éducation. Les familles les plus
pauvres craignent de ne pas pouvoir envoyer leurs
enfants à l’université.

Au printemps 2012, les jeunes étudiants


ripostent avec une grève générale illimitée
de pratiquement tous les Cegeps et les
universités du Québec. Il va se mettre
alors en branle le plus grand mouvement
de contestation de l’histoire du Québec
avec plusieurs mois de grèves et des
manifestations comme celle du 22 mars
2012 qui va rassemblée plus de 300 000
étudiants au centre-ville de Montréal. Le
mouvement prend de l’ampleur et intègre tous les gens
qui critique le gouvernement libéral de Jean Charest, sa corruption et
son austérité. Le gouvernement démissionne et lance des élections à
l’automne 2012. Ces élections seront remportées par le parti
québécois et Pauline Marois devient la première femme Première
ministre au Québec et la hausse des frais de scolarité est annulée.

~ 158 ~
Chapitre 4 : Premiers ministres 1980-de nos jours

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