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Art Deficits Jumeaux
Art Deficits Jumeaux
MELLOUL Anass
CHENNAOUI Abdelhak
Doctorant en Science Economique, laboratoire de recherche « Finance et entrepreneuriat »,
Faculté de sciences juridiques et économiques de Salé, anas.mell90@gmail.com
Cadre Administratif, ifrschen@gmail.com
Résumé
L’objectif de ce papier est d’examiner le lien empirique entre le déficit budgétaire et le déficit
du compte courant dans le cas de l’économie Marocaine, d’ailleurs notre objectif est la
validation empirique de la Proposition de l’Equivalence de Ricardo (PER)1 ou la vision
conventionnelle keynésienne2, dans le cadre des économies en développement, le Maroc
comme exemple.
En effet, l’absence d’un lien de causalité entre le déficit budgétaire et du compte courant
signifie la validation de la PER au détriment de la vision conventionnelle keynésienne. Par
contre, l’existence d’une relation significative de long terme entre les deux déficits met en
évidence leur dépendance et valide, par conséquence, la vision conventionnelle. Par ailleurs,
bien que le sens de causalité prédictible soit plutôt du déficit intérieur vers le déficit extérieur,
le sens inverse est également testé.
1
La théorie de l'équivalence ricardienne (1821) postule que l'effet des dépenses publiques sur l'économie est totalement
indépendant de la façon dont sont financées les dépenses et, tout particulièrement, du choix entre l'impôt (paiement immédiat),
l'emprunt (paiement futur), voire la création monétaire. R. Barro (1974)
2
Les fondements théoriques sont d’inspiration keynésienne
3
Dickey Fuller Augmenté
démontrons que les deux déficits ne sont pas cointégrés. En effet, le test de causalité montre
l’existence d’une causalité unidirectionnelle de déficit courant vers le déficit budgétaire.
PLAN
Introduction
Conclusion
INTRODUCTION
Dans les années 1980 les États unis menaient une politique monétariste appuyée par
l’économiste FRIEDMAN et menée par Paul VOLCKER qui dirigeait la F.E.D. (FEDERAL
RESERVE SYSTEM). Cette politique consistait à réduire l’inflation à travers la hausse des
taux d’intérêt, ce qui avait pour cause une chute de la production et une récession de l’économie
américaine, cependant l’inflation a été ramenée à seulement 3,2 %. Suite à cette politique, la
hausse des taux d’intérêt a entraîné une appréciation du dollar ce qui a pénalisé les exportations
et a engendré par la suite un déficit commercial4.
Ce papier se focalise sur la notion des « déficits jumeaux » dans le cas d’une économie en voie
de développement, le Maroc. En effet, bien que de nombreuses études se sont intéressées à
l’examen des liens qui peuvent exister entre les deux déficits, budgétaire et du compte courant,
aucun consensus n’existe à l’heure actuelle quant à la nature exacte de la relation entre les deux
agrégats.
De nombreuses interrogations sont posées aussi bien par les économistes que par les décideurs
en matière de politique économique. Les deux déficits sont-ils indépendants ou au contraire
corrélés ? Et s’ils sont inter reliés, c’est dans quel sens que la causalité au sens de Granger
existe? A ses interrogations, les réponses dénombrées jusqu’à présent, sont multiples et parfois
contradictoires.
- PROBLEMATIQUE
4
Charles, L. Reagan ou politiques économiques de l’ère de Reagan ,2011.
5
Conférence d’économie de Mr. STEVANT, Semestre de printemps 2003.
La problématique de notre papier, consiste à savoir si les deux déficits sont réellement co-
intégrés ou bien leur corrélation n’est qu’une coïncidence statistique, et ce dans le cas particulier
du Maroc.
L’intérêt porté à cette question, peu novatrice à première vue, se justifie plutôt par ses
implications en matière de politique économique. En effet, la mise en évidence d’une relation
de long terme entre les deux déficits signifie une reconsidération des politiques commerciale et
budgétaire étant donnée leur interdépendance. Par ailleurs, la détermination d’un sens de
causalité entre les deux agrégats implique inéluctablement la redéfinition de la relation entre
les deux déficits. Lequel des deux déficits est instrument et lequel est objectif?
La détermination de la relation entre déficit budgétaire et déficit du compte courant revêt une
importance particulière pour le Maroc à plusieurs égards. Ainsi des déficits persistants du
compte courant posent des problèmes d’appliquer des mesures de stabilisation, ces mesures qui
nécessitent une réduction du déficit public jouent un rôle important dans la politique
économique de pays, il serait donc important de voir l’impact de cette variable sur le déficit du
compte courant extérieur.
Dans les années 1980 les États unis menaient une politique monétariste appuyée par
l’économiste FRIEDMAN et menée par Paul VOLCKER qui dirigeait la F.E.D. (FEDERAL
RESERVE SYSTEM). Cette politique consistait à réduire l’inflation à travers la hausse des
taux d’intérêt, ce qui avait pour cause une chute de la production et une récession de l’économie
américaine, cependant l’inflation a été ramenée à seulement 3,2 %. Suite à cette politique, la
hausse des taux d’intérêt a entraîné une appréciation du dollar ce qui a pénalisé les exportations
et a engendré par la suite un déficit commercial.
Pourtant l’administration Reagan n’a pas pu contrecarrer les dépenses publiques suite à la
course à l’armement avec son programme « AMERICA IS BACK » durant la période de la
guerre froide, puisqu’en 1988, le budget de la défense franchissait les 400 milliards de dollars,
ce qui représentait 7% du P.I.B. américain. Ainsi, cette hausse des dépenses publiques,
accompagnée d’une réduction des impôts ont creusé le déficit budgétaire, celui-ci triple entre
1980 et 1986 et le déficit du compte courant passe à 150 Milliards de dollars en 1987, ce qui a
conduit à l’apparition des déficits jumeaux « TWIN DEFICITS » à la moitié des années 1980.
Entre la vision conventionnelle et l’approche ricardienne, la nature de la relation entre les deux
déficits, budgétaire et de compte courant, reste floue. En effet, d’une part, l’approche
conventionnelle soutient l’existence d’un lien direct entre les deux déficits. D’autre part, la
Proposition de l’Equivalence de Ricardo suppose qu’un accroissement du déficit budgétaire (et
notamment à travers l’augmentation des dépenses publiques pour un niveau constant de recettes
fiscales et ce à travers le recours à l’endettement), n’ait pas d’effet sur le compte courant.
CC = S p − I − (G −T) [I]
Avec:
CC : Le compte courant ; S p : L’épargne privée ; I : L’investissement privé ; G : Les dépenses
publiques ; Et T : Les recettes fiscales.
Selon l’équation [I], le solde courant CC est directement lié au déficit budgétaire (G −T)
défini comme étant la différence entre les dépenses publiques et les recettes fiscales collectées
auprès des ménages et des entreprises.
Si la différence entre l’épargne des ménages et l’investissement (Sp - I) est constante, tout
accroissement du déficit budgétaire (et notamment une hausse des dépenses publiques à recettes
fiscales constantes) affecte positivement le compte courant. Néanmoins, la littérature relative
aux « déficits jumeaux » ajoute à cette relation mécanique découlant de l’équation [I], l’effet
du taux d’intérêt dans la prédiction de l’évolution du compte courant suite à une variation du
déficit budgétaire.
1.2. La Proposition de l’Equivalence de Ricardo (PER)
Par opposition à la vision conventionnelle, la PER soutient l’hypothèse selon laquelle le déficit
budgétaire et le déficit courant sont indépendants l’un de l’autre. Sous certaines hypothèses, et
pour un niveau donné de dépenses publiques, le déficit budgétaire n’affecte pas le compte
courant. L’explication de cette neutralité repose sur l’idée suivante : Dans la mesure où toute
réduction des impôts courants est nécessairement accompagnée par un accroissement
équivalent des impôts futurs, toute politique fiscale (réduction des impôts courants et
financement des dépenses publiques par endettement) semble ne pas affecter la consommation
6
Les fondements théoriques sont d’inspiration keynésienne (et aussi en tenant compte des résultats du modèle Mundell-
Fleming).
des ménages ou l’épargne nationale. En conséquence, elle est sans effet sur la production
nationale, la consommation des ménages, les taux d’intérêt, la balance commerciale et le solde
courant.
Toutefois, la PER reste pour de nombreux économistes un idéal qui ne peut être atteint dans
la mesure où sa validité dépend étroitement d’un certain nombre d’hypothèses assez fortes. Ces
hypothèses telles que synthétisées au niveau de la littérature sont au nombre de sept :
[1] Les marchés de capitaux sont parfaits ;
[2] Les agents économiques et surtout les consommateurs sont rationnels et avisés ;
[3] Les générations successives sont liées par des liens d’altruisme motivant des transferts entre
elles ;
[4] Le report de la charge fiscale n’a pas d’effet de redistribution entre agents économiques ;
[5] Les taxes sont collectées forfaitairement par tête ;
[6] L’utilisation du déficit n’est pas créatrice de valeur ;
[7] l’existence du déficit financé par l’instrument fiscal n’altère pas le processus électoral.
Entre une vision traditionnelle affirmative d’un lien significatif entre les déficits budgétaire et
du compte courant, et une approche ricardienne, demeurant hypothétique, bien que niant ce
lien, les études empiriques trouvent toute leur légitimité.
L’importance des déficits budgétaires et extérieurs qu’ont connus les Etats-Unis au cours des
années 80 a contribué à l’apparition d’une abondante littérature empirique sur la question des
déficits jumeaux. Toutefois l’un des premiers travaux sur la question remonte à 1977. Dans une
étude sur 38 pays, E. Milne souligne l’importance des déficits budgétaires dans la détermination
des déficits commerciaux. Les études qui suivent aboutiront à des résultats contradictoires.
Ainsi Summers (1986), obtient des résultats qui tendent à confirmer l’hypothèse d’existence
de déficits jumeaux dans le cas des Etats-Unis. De même, Bernheim (1988), obtient que plus
du tiers du déficit commercial des Etats-Unis et quatre de ses partenaires commerciaux peuvent
être expliqués par le déficit budgétaire. En 1990, Kearney et Monadjenni utilisent des
techniques de vecteurs auto régressifs (VAR) afin de tester l’hypothèse pour huit pays de
l’OCDE depuis la fin du système de taux de change fixes. Ils aboutissent à la conclusion que la
relation entre les deux déficits n’est pas toujours claire et dépend du mode de financement du
déficit fiscal.
L’un des travaux les plus importants sur la question est celui de Normandin (1994). Dans ce
travail, l’auteur fait appel au modèle de générations imbriquées proposé par Blanchard (1985).
Ce modèle combine l’hypothèse des déficits jumeaux (il y a une relation entre les deux déficits)
et l’hypothèse d’équivalence ricardienne (il n’y a aucun lien entre les déficits). Cette
combinaison impliquant que les consommateurs prévoient les déficits budgétaires futurs en
tenant compte de l’évolution des deux déficits. A partir de ce modèle, il évalue la relation liant
les déficits extérieur et budgétaire pour les Etats-Unis et le Canada. Il obtient une réponse
positive du déficit extérieur à une augmentation du déficit budgétaire au Canada, alors que cette
réponse n’est pas statistiquement positive pour les Etats-Unis.
Le travail qui se rapproche le plus de l’esprit de ce rapport de recherche est celui de Fidrmuc
(2002). Basé sur l’approche intertemporelle de la balance des paiements, il vérifie l’existence
d’une relation de long terme entre le compte courant, le solde budgétaire de L’Etat et d’autres
facteurs comme l’investissement. L’étude porte sur 18 pays, la plupart étant des membres de
l’OCDE ou des pays d’Europe de l’est en transition vers l’économie de marché et comprend un
pays en développement (le Mexique). Les données utilisées sont trimestrielles et couvrent les
années 1970 à 2001. L’estimation de la relation avec les séries chronologiques pour les
différents pays ne permet pas de vérifier l’hypothèse des déficits jumeaux dans la plupart des
cas. Par contre une comparaison en coupe instantanée indique une relation positive entre les
deux déficits.
Peu d’études empiriques se sont intéressées spécifiquement au cas des pays en développement.
Même si ces pays sont parfois inclus dans les échantillons de ces études, elles ne font pas l’objet
d’une attention particulière.
On pourrait cependant citer Calderon, Chong et Loayza (2002) dont le papier porte sur les
différents déterminants du compte courant dans 44 pays en développement avec des données
annuelles allant de 1966 à 1995. Si cette étude ne vise pas spécifiquement à déterminer si une
relation de long terme existe entre les deux déficits, il décèle toutefois un impact positif de
l’épargne publique sur le compte courant.
Les principaux résultats des différentes études auxquelles il est fait référence dans notre revue
de la littérature empirique sont synthétisés dans le tableau ci-dessus.
7
Les cinq pays du Sud Est asiatique retenus sont : L’Inde, l’Indonésie, la Corée, Les Philippines et la Malaisie.
8
Les séries les plus longues sont celles de l’Inde et des Philippines de 1960 à1993.
Fidrmuc [2003] Une sélection de 1980-2001(DA) Vérification du phénomène des déficits jumeaux
dix pays dans certains pays de l’échantillon avec des
développés, et différences notables entre la première décennie de
en transition9. la période étudiée et la seconde.
Hatemi et Les Etats-Unis 1975-1998 (DT) La validation empirique du lien de causalité entre
Shukur [2002]. les deux déficits. Néanmoins, durant la période de
1975-1989, la causalité au sens de Granger est du
déficit budgétaire vers le déficit du compte courant
alors que de 1990 jusqu’à 1998, c’est dans le sens
opposé que la causalité a été validée.
Islam [1998]. Le Brésil 1973-1991 (DT) La causalité au sens de Granger entre les deux
déficits est validée dans les deux sens.
Kasibhatla et al. Les Etats-Unis 1959-1993 (DT) Le déficit budgétaire cause au sens de Granger le
[2001]. déficit courant.
Kaufmann et al. L’Australie 1986-1998(DT) Le lien empirique entre les deux déficits n’a pas été
[2002]. validé.
Kouassi et al. Un échantillon Des périodes Validation du lien causal (unidirectionnel ou
[2004]. de vingt pays variables selon bidirectionnel) entre les deux déficits dans le cas de
dont la moitié la disponibilité certain pays en développement mais globalement
est en de données mais les résultats se sont avérés mixtes :
développement. globalement Une relation de causalité mais dans le sens
entre 1969 et inverse c'est-à-dire du déficit courant vers
1998. (DA) le déficit budgétaire dans le cas de la
Corée.
Une relation d’effet retour (une causalité
dans les deux sens) pour la Thaïlande.
L’effet de causalité de long terme dans les pays
développés est peu évident. C’est uniquement dans
le cas de l’Italie que la causalité a été validée dans
un seul sens du déficit courant vers le déficit
budgétaire.
(DA) signifie Données Annuelles.
(DT) signifie Données Trimestrielles.
9
L’analyse économétrique a porté sur les dix pays suivants : l’Australie, l’Autriche, le Canada, la Finlande, la France, les Pays
Bas, l’Espagne, le Mexique, la Grande Bretagne et les Etats-Unis.
déficit budgétaire vers le déficit commercial) que dans l’autre (du déficit commercial vers le
déficit budgétaire) sont examinés. Enfin, des tests de robustesse des résultats sont appliqués aux
différentes régressions.
En vue d’analyser le lien empirique entre déficit budgétaire et déficit du compte courant,
nous procédons en quatre étapes. La première étape consiste à déterminer le degré d’intégration
de chacune des variables. La littérature économétrique propose plusieurs tests statistiques pour
déterminer le degré d’intégration d’une variable. Les tests les plus utilisés sont les tests de
Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et Phillips-Perron (PP). Ensuite, Une fois déterminé l’ordre
d’intégration des séries, l’étape suivante consiste à examiner la présence éventuelle d’une
relation de cointégration entre le déficit budgétaire et le déficit du compte courant. Plusieurs
procédures ont été suggérées pour tester la présence de cointégration entre deux ou plusieurs
variables. Nous appliquons le test de cointégration de Johansen. Puis le test de causalité au sens
de Granger entre les deux variables. Enfin une modélisation VAR pour valider le modèle
empirique.il faut noter que Le logiciel utilisé pour l’estimation EVIEWS.
Pour l’examen des liens de causalité entre les deux déficits, nous adoptons l’approche
développée par Engle et Granger (1987).
Une question essentielle concernant la spécification de modèle est de savoir, si une variable
possède un lien de causalité avec une autre ou non. Afin de fournir une réponse à cette question,
Granger (1969) a développé un nouveau concept de lien de causalité qui est désormais connu
sous l’appellation « lien de causalité dans le sens de Granger ». Expliqué d’une manière
synthétique, il s’agit simplement de déterminer si une variable x « cause selon Granger » une
variable y en observant tout d’abord dans quelle mesure les valeurs passées de y arrivent à
expliquer la valeur actuelle de y et devoir par la suite l’amélioration de l’estimation grâce à la
prise en compte de valeurs retardées de la variable x.
La variable Y peut être considérée comme « causée selon Granger » si la variable x est
déterminante dans l’estimation de y ou encore, d’une manière équivalente, si les coefficients
des valeurs retardées de la variable x sont significativement différents de zéro.
. Cela me permet à estimer les deux modèles suivants (en supposant que les variables X et Y
sont stationnaires) :
Le déficit budgétaire : Bt ;
Le déficit du compte courant : Tt ;
2.2. Estimations et résultats économétriques
Les tests de la racine unitaire ont été réalisés sous les trois spécifications possibles du modèle,
avec constante, avec constante et tendance, et sans constante, ni tendance. Les résultats des tests
DFA démontrent que les deux séries temporelles ne sont pas stationnaires en niveau.
Néanmoins, les tests de DFA appliqués aux différences premières rejettent l’hypothèse nulle de
11
Les tests Dickey Fuller simple [1979] ou Dickey Fuller Augmentés [1981] notés respectivement (DF) et (DFA).
la racine unitaire pour un seuil de confiance de 1%, 5% et 10%. Etant données que les
différences premières sont stationnaires, les deux variables sont alors intégrées du même
ordre (I (1)).
Par ailleurs, les tests de Philips et Perron (PP) confirment les résultats des tests de DAF.
Les résultats du test de stationnarité sont résumés dans le tableau ci-après.
Le calcul des critères d’information LR, FPE, AIC, SC et HQ pour des retards allant de 1 à 3 –
nous avons choisi cette fourchette de retards compte tenu du faible nombre d’observations (23
observations) montre que le retard qui peut être retenu est de 2. En effet, trios critères
d’information (FPE, AIC et HQ) parmi les cinq indiquent que le nombre de retard à retenir est
de 2, on va ainsi pouvoir procéder au test de Johansen sur un modèle VAR (2).
Le test de la Trace indique l’absence d’une relation de cointégration entre les deux variables au
seuil de 5%.
H0 : les deux variables ne sont pas Cointégrés
H1 : les deux variables sont Cointégrés
Si p-value (prob) est inférieur à 5% on rejette H0 et on accepte H1.
Si p-value (prob) est supérieur à 5% on accepte H0 et on rejette H1.
Dans notre étude p-value 0,4128 et 0,27 31 sont supérieur à 5% donc on accepte H0 c'est-à-dire
les deux variables ne sont pas cointégreés.
L’analyse des relations causales entre variables économiques permet une meilleure appréciation
des phénomènes économiques. Elle fournit des éléments supplémentaires sur l’antériorité des
événements entre eux et facilite l’application de politique économique optimisé.
L’hypothèse nulle de non causalité est acceptée si la probabilité associée est supérieure ou égale
à 0,05.
Hypothèse de test :
Y2t ne cause pas Y1t, si l’hypothèse suivante est acceptée H0 : b11= b12 = … = b1p
Y1t ne cause pas Y2t, si l’hypothèse suivante est acceptée H0 : a12 = a22= … = a2p
Règle de décision au seuil α = 5% :
Si la p - value > 5%, alors on accepte l’hypothèse H0.
Le test de causalité conduit sur les différentes premières des variables indique qu’au seuil de
5%, il existe une relation de causalité entre DEFCOURANT vers DEFBUD (DEFCOURANT
cause DEFBUD) car p-value (0.00887) est inférieur à 5%. Par contre, il n’existe pas une relation
de causalité de DEFBUD vers DEFCOURANT (DEFBUD ne cause pas DEFCOURANT) car
p-value (0.05526) est supérieur à 5%. Donc on constate que la connaissance des valeurs passées
et présentes de déficit courant permet une meilleure prédiction future de déficit
budgétaire.
Equation 2 : DEFCOURANTt = C (6) *DEFBUD t-1 (-1) + C (7) *DEFBUD t-2 (-2) +
C (8) *DEFCOURANT t-1(-1) + C (9) *DEFCOURANT t-2 (-2) + C (10)
Equation 1
DEFBUDt = 0.4255937872*DEFBUDt-1(-1) + 0.2914797683*DEFBUDt-2(-2) +
0.2666185837*DEFCOURANT (-1) t-1 + 0.2285464567*DEFCOURANTt-2(-2) -
3929.072273
Equation 2
DEFCOURANTt = - 0.4452417448*DEFBUD t-1(-1) + 0.9130684565*DEFBUD t-2 (-2) +
1.282972932*DEFCOURANT t-1(-1) - 0.05665714043*DEFCOURANT t-2(-2) + 2164.309374
Dans les estimations, la première équation est significative où la valeur retardée de déficit
budgétaire explique significativement sa valeur présente et la valeur de déficit courant (voir test
de wald), car le p-value (0,0016) est inférieur à 5%.
L’analyse des variances fournit des informations quant à l’importance relative des innovations
dans les variations de chacune des variables du VAR. Elle nous permet de déterminer dans
quelle direction le choc a plus d’impact. La décomposition de la variance de déficits jumeaux
pour le Maroc, indique que la variance de l’erreur de prévision du (DEFBUD) est due à 9% à
ses propres innovations, et de 91% par le déficit courant (DEFCOURANT), alors que la
variance de l’erreur de prévision du (DEFCOURANT) est due à 92% à ses propres innovations,
et de 8% par le déficit budgétaire (DEFBUD).
CONCLUSION
Le présent article est une contribution à la problématique de déficits jumeaux dans les pays peu
développés en général et dans le cas Marocain en particulier. Notre objectif est d’examiner
empiriquement la validité de l’une des deux approches de la théorie économique, la Proposition
de l’Equivalence de Ricardo (PER) ou la vision conventionnelle. À travers une étude
économétrique.
Les résultats économétriques sont plutôt en faveur de la vision conventionnelle. D’après les
tests de DFA les deux variables sont stationnaires, le Test de cointégration par la méthode de
Johansen nous a démontré que les deux déficits ne sont pas cointégrés. En effet, le test de
causalité montre l’existence d’une causalité unidirectionnelle de déficit courant vers le déficit
budgétaire, Cette étude conclut l’acceptation des « déficits jumeaux » dans le contexte
Marocain. En conséquence, c’est l’approche conventionnelle qui l’emporte par rapport à
l’approche PER dans le cas du Maroc. Donc le recours à une politique globale et unique
intégrant à la fois les objectifs budgétaires et de commerce extérieur est souhaitable.
BIBLIOGRAPHIE
- Ahmed, S.M., & Ansari, M.I. 1994. A Tale of Two Deficits: An Empirical Investigation
for Canada. The International Trade Journal, 8(4), 483-503.