Vous êtes sur la page 1sur 195

1

AVANT- PROPOS

Le présent support de la fiscalité des entreprises a pour objectif de


présenter sous une certaine rigueur de la réflexion, les principaux axes de
la fiscalité des entreprises en République Démocratique du Congo.

Il prend en compte l’évolution faite dans le domaine de l’Acte uniforme sur


la comptabilité dans le cadre du Droit OHADA.

Destiné à l’origine aux entreprises, il s’adresse principalement aux


étudiants ainsi qu’à toute personne qui souhaite connaître et approfondir
les différents méandres de la fiscalité des entreprises.

Il est conçu et réalisé comme un indispensable outil du travail à un moment


où l’on parle tant d’elle.

KOLA GONZE Roger


Professeur Ordinaire
2

INTRODUCTION

L’objectif de cet enseignement est de favoriser une meilleure


compréhension de la fiscalité applicable aux entreprises. Si l’objectif est
d’analyser les divers impôts, taxes et autres droits dus ainsi que leurs
répercussions sur la vie de l’Entreprise, la démarche suivie ne sera pas
celle qui est adoptée couramment.
L’analyse successive de différents impôts, taxes et autres droits dus fera
place à une étude des problèmes fiscaux rencontrés par l’entreprise au
cours des étapes de son existence. Ainsi donc, nous pouvons affirmer que
la fiscalité intervient à tout moment dans la vie des entreprises1 :
 Lors de la création par le versement des droits d’enregistrement ;
 Pendant le fonctionnement par le versement des divers impôts
(notamment l’Impôt sur les Bénéfices et Profits, la Taxe sur la Valeur
Ajoutée, Impôt Professionnel sur la Rémunération…), taxes ( par
l’exemple la taxe sur le numéro import / export (personne
physique/personne morale, Taxes relatives à la propriété Industrielle,
Taxes relatives aux opérations de vérification et de détention des
instruments de mesure à usage industriel et/ou commercial utilisant les
unités de mesure, Taxe sur l'autorisation d'usage de la marque de
conformité aux normes nationales, etc) et autres droits dus (Frais
d’établissement des contrats en matière foncière, Droits d'inscription
d'un aéronef au matricule aéronautique de la RDC, etc)2;
 À l’occasion de mutations : apport partiel d’actif, fusion, scission ;
 À l’occasion de sa disparition par l’imposition du boni de liquidation.

La fiscalité intervient également pour les personnes physiques par


l’imposition des revenus et des patrimoines comme c’est le cas de l’impôt
foncier et des revenus locatifs des personnes physiques.
Les prélèvements d’impôts et autres droits dus sont effectués :

1
FERRE (F), Fiscalité des entreprises et des particuliers, Ed. Bréal, Paris, 2006, P.7
2
Cfr les annexes l’Ordonnance-loi n° 13/002 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des droits, taxes et
redevances du Pouvoir Central et l’Ordonnance-loi n° 13/001 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des
impôts, droits, taxes et redevances des Provinces et des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que
leurs modalités de répartition selon qu’il s’agit de l’acte et l’activité entrepris.
3

 par l’Etat (les impôts et taxes à caractère national);


 par les collectivités ou entités décentralisées.
L’impôt est prélevé à titre définitif en vue de couvrir les dépenses publiques
(écoles, hôpital, routes, etc.) ou d’intervenir dans les domaines socio-
économiques.

I. NOTIONS FISCALES DES ENTREPRISES EN RD-Congo

Le terme Entreprise utilisé en fiscalité congolaise vise toute organisation


professionnelle constituant une unité économique d’exploitation. Au sens
large du terme, il concerne à la fois les entreprises ne jouissant pas d’une
autonomie juridique et celles organisées sous forme sociétaire.
Les Entreprises sociétaires comprennent les sociétés par actions et les
sociétés autres que par actions. Sont également assimilées aux sociétés
autres que par actions les associations de faits et les groupes dépourvus
des personnalités juridiques ayant une comptabilité propre ainsi que les
associations momentanées à l’exception des sociétés civiles.

Les Entreprises non sociétaires sont essentiellement des exploitations


individuelles ou familiales qui n’ont pas de patrimoines propres différents
de celui de l’exploitant. Le régime d’imposition des Entreprises s’applique
d’une manière générale à toute Entreprise quelle que soit le genre de ses
activités: Entreprises industrielles, commerciales, artisanales, agricoles et
immobilières. Ce régime s’oppose à celui des professions libérales,
charges offices et autres occupations lucratives.

La différence entre les deux régimes est constituée par le fait que
les entreprises sont imposées sur base du résultat comptable (mariage
entre comptabilité et fiscalité) tandis que les professions libérales, charges
offices et autres occupations lucratives sont imposés sur base de la
différence entre les recettes totales et les dépenses effectives inhérentes à
l'exercice de la profession c’est- à- dire sur base des profits.
4

Dans le système de l’Organisation pour l’Harmonisation en


Afrique du Droit des Affaires « OHADA », sont astreintes à la mise en place
d’une comptabilité3, dite comptabilité générale, les entreprises soumises
aux dispositions du Droit commercial, les entreprises publiques,
parapubliques, d’économie mixte, les coopératives et, plus généralement,
les entités produisant des biens et des services marchands ou non
marchands, dans la mesure où elles exercent, dans un but lucratif ou non,
des activités économiques à titre principal ou accessoire qui se fondent sur
des actes répétitifs, à l’exception de celles soumises aux règles de la
comptabilité publique.

A cet effet, l’impôt sur les sociétés s’applique de plein droit aux
sociétés anonymes S.A., SARL, Sociétés en Commandite par Action,
Sociétés Coopératives et Unions quel que soit leur objet ; Sociétés d’Etat
dotées d’une autonomie financière, ou se livrant à une exploitation à
caractère lucratif. Egalement aux sociétés civiles lorsqu’elles se livrent à
des opérations de nature commerciale industrielle, artisanale ou agricole4.

Sont commerçants ceux qui accomplissent des actes de


commerce, et en font leur profession habituelle5. Ont le caractère d'actes
de commerce, notamment :

 L’achat de biens, meubles ou immeubles, en vue de leur revente,


 les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage,
d'assurance, et de transit,
 les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce,
 l'exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de
ressources naturelles,
 les opérations de location de meubles,
 les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication,

3
Cfr article 2 de l’Acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises
sises dans les Etats-parties au traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique
4
NZAKOU (A), Difficultés comptables et fiscales, Tomes 2, 6ème éd. St. Paul, Yaoundé, 2006, P.85
5
Cfr les articles 2, 3, 4 et 5 de l’acte uniforme relatif au droit commercial général
5

 les opérations des intermédiaires de commerce, telles que


commission, courtages, agences, ainsi que les opérations
d'intermédiaire pour l'achat, la souscription, la vente ou la location
d'immeubles, de fonds de commerce, d'actions ou de parts de
société commerciale ou immobilière,
 les actes effectués par les sociétés commerciales.

Ainsi, ont également le caractère d'actes de commerce, et ce, par


leur forme la lettre de change et le billet à ordre, et le warrant. Les actes de
commerce peuvent se prouver par tous moyens à l'égard des
commerçants.
6

II. NOTIONS FISCALES DES REVENUS PROFESSIONNELS

Elle se définit par rapport à deux théories :

Théorie de la source ou théorie du compte d’exploitation générale et


Théorie d’accroissement d’avoir ou théorie du bilan (hors exploitation).
C’est cette dernière théorie qui répond mieux à l’imposition des bénéfices
d’une Entreprise, parce qu’elle tient compte de la capacité contributive et
touche même les revenus occasionnels ou revenus hors activités
ordinaires (HAO) qui ne proviennent pas de l’exploitation ordinaire.

Exemple. : La plus- value sur cession des immobilisations, dons et


libéralités obtenus, abandons de créances obtenus etc). En d’autres
termes, tous les comptes 82 produits des cessions d’immobilisations,
compte 84 produits hors activités ordinaires, compte 86 reprises hors
activités ordinaires et enfin le compte 88 subventions d'équilibre6.

Dans les entreprises sociétaires par exemple, tous les revenus sont
professionnels étant donné qu’une société n’existe que pour le besoin
d’exploitation, tandis que dans les entreprises individuelles, les revenus
professionnels doivent provenir d’une occupation lucrative.

En droit Congolais, il y a 3 catégories de revenus professionnels qui


bénéficient chacune d’un régime d’imposition propre:
 Bénéfices des entreprises ;
 Profits des professions libérales ;
 Les rémunérations.

6
Voir plan des comptes SYSCOHADA
7

III. QUELQUES PRINCIPES CLÉS DE LA FISCALITÉ DES


ENTREPRISES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
CONGO

Il y en a cinq :

3.1. LA THÉORIE DE L’ACTE ANORMAL DE GESTION

L’acte anormal de gestion est un acte contraire à l’intérêt social. Dans le


cas d’espèce, les contribuables ne violent pas directement une prescription
de nature fiscale, ils ne commettent donc pas la fraude fiscale, seulement
l’administration fiscale prétend que l’acte est contraire à l’intérêt de
l’entreprise et ne lui est pas opposable pour le calcul de l'impôt.

 A titre d'exemples :
Prise en charge volontaire des pertes subies par des clients ou un
engagement de caution.
Prise en charge par la société du coût des travaux réalisés sur un hôtel
particulier appartenant à son dirigeant et dont elle n'a pas la jouissance.
Redevances versées par une société à une entité dirigée par les
actionnaires communs pour la concession d'un brevet dont la valeur réelle
ne justifierait pas des versements élevés.
Prise en charge de frais de déplacement des personnes étrangères à
l'entreprise.
La déductibilité des pertes résultant des vols ou détournements des fonds.

3.2. PRINCIPE D’IMPOSITION DE REVENU NET

Le bénéfice ou revenu imposable doit être un revenu net, c’est-


à- dire que les charges se rapportant à un revenu professionnel
(bénéfices industriels, bénéfices commerciaux, bénéfices agricoles)
doivent être déductibles.
8

 A titre d'exemples:
 Les frais généraux, les amortissements et provisions doivent être
déductibles pour qu'on puisse avoir le revenu net imposable.
 Les charges se rapportant également à un revenu patrimonial
(revenu foncier, revenus des capitaux mobiliers) doivent être
déductibles.
 Les intérêts d'emprunts.

3.3. PRINCIPE DE TRANSACTION À PRIX NORMAL

Il est de principe que chacune de sociétés appartenant à un groupe


conserve sa personnalité juridique et sa personnalité fiscale.
Cependant, le droit fiscal accepte le régime d’intégration des résultats et
l’appartenance à un groupe peut justifier certains sacrifices financiers.

Entre les membres du groupe, les transactions doivent se faire à des


conditions normales pour un prix normal entre une société mère et une
filiale, les transactions doivent être normales pour un prix normal.
Souvent, de la mère à sa fille peut sembler fantaisiste qu’il peut se méfier,
car il y a un lien de parenté ; ce prix doit être comparé au prix d’ailleurs
(prix normal).

En effet, lorsqu'une société consent un avantage à un membre du


personnel, à un dirigeant ou à une société en lui vendant des biens ou des
services à un prix inférieur à leur valeur de marché, l'administration peut
réintégrer, dans le résultat imposable de l'entreprise, le manque à gagner
égal à la différence entre le prix facturé et la valeur de marché. Pour
apprécier si le prix d'une transaction est inférieur au prix du marché, un
premier indice consistera bien souvent à comparer les tarifs pratiqués par
la société avec des tiers à ceux lui paraissant litigieux (résultat le plus
souvent de relations avec des entités du même groupe).
9

La détermination du prix de marché pose une difficulté particulière en


matière de prêt- emprunt dans la mesure où le taux de rémunération d’'un
prêt accordé par un établissement financier n'est pas identique à celui
rémunérant des placements effectués auprès de ce dernier. Comment dès
lors apprécier le taux auquel les avances auraient dû être rémunérées
lorsqu'une société prête de l'argent à un tiers sans intermédiaire financier?
Il convient de retenir, non le taux auquel le bénéfice des avances aurait pu
se procurer de l'argent, mais le taux de rémunération que le prêteur
pourrait obtenir d'un établissement financier dans des conditions analogues.

En revanche, la constatation d'un prix de vente inférieur au prix de revient


entraînant de ce fait une vente à perte, ne permet pas de considérer que
l'entreprise aurait commis un acte anormal de gestion, s'il n'est pas établi
qu'il est en dessous du prix de marché.

Il appartient à l'administration d'apporter la preuve du caractère anormal de


bas du prix pratiqué par l'entreprise. Si le contribuable ne justifie pas la
politique de prix adoptée, l'acte anormal de gestion est alors établi.

 A titre d’exemple:
Une société A consent un prêt à une société B au taux de 4%, ce taux sera
considéré comme normal si A ne pouvait, à la date de conclusion du
contrat, escompter une meilleure rémunération pour un placement dans un
établissement bancaire à des conditions similaires (durée, garanties de
recouvrement), alors même que la société B, si elle n'avait pas eu recours
à la société A, n'aurait pu emprunter qu'au taux de 7%.

3.4. LES AVANCES SANS INTÉRÊTS

Dans le cadre de la fiscalité des ménages par exemple, du point de vue de


revenu des capitaux mobiliers, il n’est pas interdit à un actionnaire de ne
pas fructifier son capital et de ne pas consentir à ses amis ou à ses parents
de prêts sans intérêts, mais dans la fiscalité des entreprises, les avances
10

sans intérêts sont mal vues entre société filiale et société mère, les
avances sans intérêt sont suspectées.

3.5. LES ABANDONS DE CRÉANCES

Dans le cadre de la fiscalité de ménages on peut se permettre


d’abandonner ses créances, mais dans le cadre de la fiscalité des
entreprises, l’abandon des créances doit être justifié dans le cadre de
l’intérêt de la société c'est-à-dire une société qui détient une créance doit
en principe tout mettre en œuvre pour obtenir le recouvrement; elle n'est
en droit de l'abandonner que si elle y trouve un intérêt. De même, une
société n'est pas fondée à renoncer à la rémunération contractuellement
prévue, sauf à démonter la contrepartie de cette renonciation.

 A titre d'exemple :
Abandon de créances commerciales à une filiale en difficulté. Mais si un
dirigeant de l’entreprise abandonne sa créance à son Entreprise, ce fait
peut être suspecté en droit fiscal. Une société qui renonce à percevoir une
rémunération qu'elle devrait normalement exiger ne commet cependant
pas un acte anormal de gestion lorsqu'elle y trouve un intérêt qui est
apprécié par l'administration fiscale d'une façon identique à celle des
charges.

Celui- ci peut être de nature commerciale quand la société vend des biens
ou des prestations de services à une autre entité qui connaît des difficultés
financières; si l'aide consenti est justifiée par la nécessité de sauvegarder
les relations commerciales, la différence entre le prix de vente et celui du
marché ne sera pas réintégrée dans le résultat fiscal de la société; encore
faut- il que l'avantage octroyé soit proportionné à l'intérêt qu'espère en
retirer la société qui le consent.
Lorsque les sociétés sont unies par des liens de filiation, l'avantage peut
consister notamment à faire bénéficier la filiale de services rendus par la
société mère sans contrepartie, d'une caution de cette dernière sans
rémunération, d'avances sans intérêt. La jurisprudence admet que la
11

contrepartie pour la société mère puisse consister, en sauvegardant


l'existence de la filiale, à préserver son renom.
12

 A titre d’exemple:
Si une société consent un abandon de créances à une société
sœur du groupe en difficulté, l'abandon de créance ne sera pas
déductible si elle n'est pas à mesure d'établir l'avantage qu'elle est
susceptible d'obtenir en contrepartie de cette aide.
Il est jugé que l'abandon de créance consentie par une société à
une autre entité qui avait été créée par les mêmes personnes et qui,
exerçait sous la même enseigne, une même activité constituait un acte
anormal de gestion dans la mesure où l'exercice de leur activité dans les
périmètres géographiques différents rendait peu probable le risque de
répercussion des difficultés rencontrées par l'une de ces sociétés sur
l'activité de l'autre.
Les abandons de créances au profit d'une filiale
 A titre d’exemple:
La société mère peut renflouer une filiale en difficulté parce que
le dépôt de bilan de cette dernière porterait atteinte à son renom ou tout
simplement pour préserver ses intérêts financiers. En espérant que les
titres dont elle est propriétaire prendront la valeur grâce au maintien, puis
au développement ultérieur de la filiale.
Mais c'est aussi la raison pour laquelle une société ne devrait pas
être fondée à réduire des abandons de créances qu'elle consentirait de
manière répétitive s'il est avéré qu'à la date de l'abandon, aucun espoir de
rendement n'est plus sérieusement envisageable.
N.B: En revanche, il est plus difficile de justifier pour une filiale
d'aider sa société mère, du moins en l'absence des relations commerciales
entre elles.

IV. SUBDIVISION DU COURS


13

Cet enseignement contient quatre chapitres, à savoir:

CHAPITRE I : LA FISCALITÉ ET LA CRÉATION DES ENTREPRISES OU


la CONSTITUTION DES SOCIÉTÉS
CHAPITRE II: LA FISCALITÉ ET LE FONCTIONNEMENT DE
L’ENTREPRISE OU DE LA SOCIÉTÉ.
CHAPITRE III: LA FISCALITÉ ET LES TRANSFORMATIONS DE
L’ENTREPRISE OU DE LA SOCIETE
CHAPITRE IV : LA FISCALITÉ ET CESSATION, LA VENTE OU LA
DISSOLUTION DE L’ENTREPRISE OU DE LA SOCIETÉ.
14

CHAPITRE I. LA FISCALITÉ ET LA CRÉATION DE L’ENTREPRISE


(CONSTITUTION DES SOCIÉTÉS)

La société commerciale est créée par deux ou plusieurs


personnes qui conviennent, par un contrat, d'affecter à une activité des
biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l'économie qui pourra en résulter.
Le caractère commercial d'une société est déterminé par sa forme
ou par son objet7. Sont commerciales à raison de leur forme et quel que
soit leur objet, les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite
simple, les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés anonymes.
Il est à noter également que la société commerciale peut être
également créée, dans les cas prévus par l’Acte uniforme relatif au droit
des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, par
une seule personne, dénommée « associé unique », par un acte écrit.
Toutes personnes, quelle que soit leur nationalité, désirant
exercer en société, une activité commerciale sur le territoire de l'un des
Etats parties, doivent choisir l'une des formes de société qui convient à
l'activité envisagée, parmi celles prévues par le dit Acte uniforme.
Ainsi dit une entreprise peut être créée soit sous forme
individuelle, soit sous forme sociétaire. L’entrepreneur individuel doit dans
la plupart de temps procéder à des diverses acquisitions ou locations
(fonds de commerce, locaux, matériels…). Parfois l’exploitation d’une telle
Entreprise s’effectue par la simple prise en location d’un fond de commerce.
L’incidence fiscale de ces différentes modes d’exploitation fera l’objet de
notre deuxième section (Entreprise individuelle).
La constitution d’une société peut également s’effectuer par le
biais d’apports de natures diverses de la part des associés. Le sort réservé
à ces derniers serait examiné dans la troisième section.

7
Article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique.
15

SECTION I. OBLIGATIONS ET IMPLICATIONS FISCALES A LA


CREATION DES ENTREPRISES EN RDC

1.1.1. INSTAURATION DU GUICHET UNIQUE DE CREATION


D’ENTREPRISE
1. Rappel sur le climat des affaires
Dans le souci d’améliorer le climat des affaires en République
Démocratique du Congo, le Gouvernement a initié une série de mesures
qui consistent notamment à raccourcir les délais, à réduire les frais ou à
supprimer certaines exigences. Certaines mesures tendent également à
alléger les charges fiscales et parafiscales au moment de la création des
entreprises. Ces mesures prises sous forme de lois, d’ordonnances-lois
d’ordonnances, de décrets, d’arrêtés et de circulaires ont été publiées au
Journal Officiel.
Avant la promulgation du Décret n°12/045 du 01 novembre 2012
portant création, organisation et fonctionnement du Guichet Unique de
création d’entreprise, la RDC ne fournissait pas d’efforts particuliers pour
soit alléger les formalités, soit pour abréger le délai, soit encore pour
réduire le coût de certains documents en ce qui concerne la création des
entreprises et toutes ses difficultés rencontrées par les investisseurs à se
constituer en entreprises en RDC et à y exercer le commerce bloquaient
toute la machine du climat des affaires.
A titre d’exemples, le rapport Doing business signalait qu’il fallait :
37 jours de formalités avant de lancer une affaire en RDC et, pour une
S.A.R.L, cela pouvait faire plus de douze mois ; 169 jours pour avoir une
autorisation de bâtir ; 166 jours pour faire enregistrer une propriété ;56 jours
pour faire une importation et 62 pour une exportation ; 61 paiements de
taxes et impôts par an ; et 560 jours pour obtenir l’exécution forcée d’un
contrat8. Ces différents obstacles n’encouragent pas les investisseurs à
réaliser des projets dans notre pays alors que les opportunités y sont
immenses.
8
REVUE DU DSCRP, Amélioration du climat des affaires, Revue du DSCRP de la R.D. Congo Kinshasa
hôtel Memling - 8 et 9 mars 2010
16

2. Contenu et Fonctionnement du Guichet Unique

Pour atteindre l’objectif relatif à l’amélioration du climat des


affaires en RDC, le Gouvernement s’est engagé à mener plusieurs actions
notamment l’instauration du Guichet Unique pour la création des
entreprises en RDC.

Ce Guichet Unique est essentiellement chargé 9 :

o Recevoir les demandes de création d’entreprise provenant des


personnes physiques ou morales, de nationalité congolaise et/ou
étrangère ;
o Procéder, en son sein, dans les conditions de transparence,
d’efficacité et de célérité, à l’accomplissement de toutes les formalités
requises dans le processus de création d’entreprise ou d’installation
de filiales, représentations ou succursales d’entreprises étrangères
en RD Congo, et
o Rassembler et délivrer tout document nécessaire à la création
d’entreprise.

Le Guichet Unique de création d’entreprise est un service public


doté de l’autonomie administrative et financière placé sous l’autorité directe
du Ministre ayant la justice dans ses attributions et fonctionne avec les
délégués de 3 services étatiques, à savoir l’Office notarial (pour
l’authentification des statuts), le Greffe du Registre de Commerce (pour
l’immatriculation au Nouveau Registre de Commerce) et un centre
d’ordonnancement de l’Administration des recettes non fiscales (DGRAD)
pour l’encadrement des recettes afférant à la création des entreprises et
une représentation des entités communales.
Au sein du Guichet Unique, toutes les formalités de création
d’entreprise doivent être accomplies dans un délai ne pouvant dépasser
trois jours ouvrables, à partir de la réception. A cela, il dispose de plusieurs
9
Décret n°12/045 du 01 novembre 2012 portant création, organisation et fonctionnement du Guichet
Unique de création d’entreprise
17

avantages notamment : Gain de temps, Gain d’économies, Gain d’énergie,


Transparence, Fiabilité et Facilitation (conseils et assistance).
3. Procédures
 Remplir le formulaire de demande disponible au guichet de création
d’Entreprises ou dans son site web ;
 Déposer le dossier à la réception (ou s’enregistrer on line) ;
 Obtenir la note de perception au guichet unique et effectuer le
paiement des frais à la banque.
 Enfin, revenir pour le retrait de l’extrait d’immatriculation au Registre
de Commerce et Crédit Mobilier (RCCM).
4. Eléments du dossier
 Pour une personne morale : Formulaire de demande,
Statuts de la société en 4 exemplaires + version
électronique des statuts, Déclaration de souscription et de
versement, Preuve de libération du Capital social ou extrait
de compte, Copie des pièces d’identité du Gérant et des
associés ainsi que le Spécimen de signature du Gérant.
 Pour une personne physique : Demande écrite, extrait du
casier judiciaire, attestation de résidence, copie du contrat
de bail ou du titre de propriété ainsi que la photocopie de la
pièce d’identité du propriétaire.

NB : L’on doit aussi indiquer : la dénomination de l’établissement, l’adresse


du siège de l’établissement et la nature des activités.

1.1.2. COUTS DES OBLIGATIONS FISCALES A LA CREATION DES


ENTREPRISES EN RDC
Le climat des investissements est donc devenu une priorité pour
beaucoup de gouvernements soucieux d’attirer les investisseurs. En RDC,
le gouvernement a pris conscience ces dernières années, de l’importance
du secteur privé dans la création des richesses et reconnaît dans les
discours officiels que le développement du secteur privé ne pouvait se faire
que dans un environnement favorable, stable avec comme toile de fond la
18

bonne gouvernance, et où les investissements nationaux et étrangers


peuvent croître durablement.
Les données collectées surtout à la création des entreprises en
RDC donnent à tous les acteurs une plus grande lisibilité sur les
contraintes à l’investissement et permettent au gouvernement
d’entreprendre des actions ciblées susceptibles de lever les entraves à
l’activité des entreprises, d’élaborer et de mener les réformes qui
soutiennent la croissance notamment par le développement de la
production. Les résultats permettent aussi aux entreprises d’avoir une
meilleure compréhension de l’environnement dans lequel elles opèrent.
Ainsi donc, les coûts des obligations fiscales à la création des
entreprises en RDC sont des droits fixes pour les autres sociétés et les
droits proportionnels pour les sociétés anonymes.
1. Pour toutes les sociétés autres que les Sociétés anonymes (SA) :
120 USD.
2. Pour les sociétés anonymes : 1 % du capital lors de la création de
l’établissement de crédit ou de l’institution de micro-finance et 1
% du capital également pour les autres sociétés anonymes.
19

NB : Ces montants comprennent les frais relatifs à (au) :


o L’authentification des statuts,
o L’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier,
o Le numéro d’identification nationale,
o La publication des statuts au journal officiel,
o L’autorisation d’ouverture ou la taxe unique d’établissement,
o Le permis d’exploitation.

3. Pour les personnes physiques (Etablissements) : 40 USD.


1.1.3. Redevances d’inscription au Registre du Commerce et du
Crédit mobilier et droits d’octroi du casier judiciaire10

10
Arrêté interministériel N°003/CAB/MIN/J&DH/2013 et N°808 CAB/MIN/FINANCES/2013 du
20 Mai 2013 modifiant et complétant l’arrêté interministériel N°001/CAB/MIN/J&DH/2012 et
N°455/CAB/MIN/FINANCES/2012 du 24 Mai 2012 portant fixation des taux des droits, taxes
et redevances à percevoir à l’initiative du ministère de la justice et droits humains.
20

a. Inscription au RCCM :

o Entreprenant (enregistrement) gratuit


o Personne physique 18.600 FC
o SARL 27.900 FC
o SNC-SCS 27.900 FC
o SA 27.900 FC

b. Inscription complémentaire :

o Personne physique 9.300 FC


o Personne morale 27.900 FC
o Frais de dépôt d’inscription complémentaire :37.200 FC

C. Dépôt d’actes
o Assemblée générale ordinaire décision de gérance,
conseil d’administration, conseil de gérance : 27.900 FC
o Assemblée générale extraordinaire, procuration, retrait
de pouvoir, délégation des pouvoirs 27.900 FC

d. Gage de fonds de commerce :


o Personne physique 13.950 FC
o Personne morale 46.500 FC

e. Amendes au RCCM
Amendes en cas de violation des règles en matière du
registre de commerce et de Crédit Mobilier :
o Minimum 186.000 FC
o Maximum 1.395.000 FC

NB : Droits d’octroi de l’extrait du casier judiciaire : 9.300 FC.


21

1.1.4. EN MATIÈRE D’ADMINISTRATION DES IMPÔTS


La réforme instituée depuis 2003 en matière des procédures
fiscales dans l’article 1 de la loi n°004/ 2003 du 13 mars 200311 stipule que
toute personne physique ou morale, exonérée ou non, redevable d'impôts,
droits, taxes, acomptes ou précompte perçus par l'administration des
impôts est tenue de se faire connaître, dans les quinze jours qui suivent le
début de ses activités, en formulant une demande de Numéro Impôt
conforme au modèle fixé par l'Administration. Un numéro Impôt est attribué
par l'Administration des Impôts après certification de la localisation
effective du contribuable.
NB : il est à noter que ce précompte vient d’ailleurs d’être
supprimé par l’ordonnance -loi n°13/004 du 23 février 2013 portant
abrogation de certaines dispositions de la loi n° 006/03 du 13 mars 2003
fixant les modalités de calcul et de perception des acomptes et précomptes
de l’impôt sur les bénéfices et profits12
L'article 2 de la loi précitée stipule que toutes les modifications
relatives à l'identité, à la Direction, à l'adresse ou affectant un élément
imposable ou l'exploitation, ou y mettant un terme, feront l'objet d'une
déclaration auprès de l'Administration des impôts, dans les quinze jours de
la surveillance de l'événement.
SECTION II. CREATION DES ENTREPRISES ET SES IMPLICATIONS
FISCALES EN DROIT OHADA
1.2.1. DROIT DES SOCIETES
Le traité OHADA a modifié profondément le droit des sociétés et
le droit commercial. Il est applicable dans chacun des Etats membres le 1er
Janvier 199813. Le droit national n’est qu’un droit résiduel, un droit supplétif14
applicable seulement lorsqu’il n’est pas contraire au traité OHADA. Le
nouveau droit reconnait seulement l’existence de formes suivantes : SA,

11
Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant Réforme des procédures fiscales
12
Cfr l’article 2 de l’ordonnance -loi n°13/004 du 23 février 2013 portant abrogation de certaines
dispositions de la loi n° 006/03 du 13 mars 2003 fixant les modalités de calcul et de perception des
acomptes et précomptes de l’impôt sur les bénéfices et profits.
13
OHADA société commerciale art.919 et 920.
14
Idem, article 1.
22

les autres sociétés et les sociétés unipersonnelles ; les groupements


d’intérêt économique, les sociétés entre époux, les SA faisant appel public
à l’épargne.
Selon le droit OHADA, toute société doit être immatriculée au
registre de commerce. Avant l’immatriculation, l’existence de la société
n’est pas opposable aux tiers, mais ceux-ci peuvent s’en prévaloir. La
société n’est régulièrement constituée qu’à compter de la signature de
l’acte par les associés, l’immatriculation au RC devrait se faire dans un
délai d’un mois à compter de la date de constitution (et avant dépôt de cet
acte chez le notaire). Dès lors les dirigeants sociaux se substituent aux
fondateurs.
Il est à noter également que l’existence d’un acte notarié n’est
plus de rigueur (les statuts peuvent valablement s’établir sous seing privé).
La dénomination sociale doit figurer sur tous les actes émanant de la
société et destinés aux tiers.
Aucun capital n’est exigé dans les SNC et les SCS. Dans les
SARL, le capital minimum est de 1.000.000 F et toutes les parts doivent être
entièrement libérées à la constitution. Les apports en industries sont
interdits dans les SARL. Dans les SA, le capital minimum est de 10.000.000
F (100.000.000 si la SA fait appel public à l’épargne). La SA ne peut être
constituée que si ce montant est atteint. La réduction de capital en dessous
de ce montant entraine de plein droit la dissolution de la société.
La SA comme la SARL peut n’avoir qu’un seul actionnaire (avant
le droit OHADA, la SA nécessitait au moins 7 associés et SARL 2)15. Le
capital d’une SA doit être entièrement souscrit à la date de la signature des
statuts, et les actions représentant des apports en numéraire devront être
libérées lors de la souscription du capital de ¼ au moins de leur valeur
nominale. Le solde doit être libéré au fur et à mesure des appels et dans
un délai de 3 ans à compter de la date de souscription.

15
NZAKOU André, Difficultés comptables et fiscales : systèmes comptables OHADA par l’exemple,
Tome 1, Ed. Saint Paul, Yaoundé, 2006, P.81
23

1.2.2. OBLIGATIONS FISCALES DANS CERTAINS PAYS MEMBRES DE


L’OHADA.
La déclaration d’existence aux impôts doit se faire dans les 15
jours qui suivent le début des activités. Lors de la constitution d’une société
ou lors d’une augmentation de capital, les droits de constitution doivent se
calculer uniquement sur la partie des apports à titre pur et simple (il s’agit
des véritables apports16. Sur les apports effectués à titre onéreux. Il faudra
calculer plutôt les droits de mutation (il s’agit des véritables ventes).
Taux des droits de constitution (pour les apports purs et simples)17 :
- de 0 à 750 millions de francs : 2 % avec un maximum de : 750.000 FCFA
- de 750 millions à 1.5 milliards : 1,5 % avec maximum de : 1.500.000 FCFA
- de 1,5 milliards à 3 milliards : 1 % avec maximum de : 3.000.000 FCFA
- de 3 milliards à 5 milliards : 0,5 % avec maximum de : 5.000.000 FCFA
- Plus de 5 milliards : 0,25 % avec maximum de : 2.500.000 FCFA.

A. A titre d’exemple : CALCUL DES DROITS DE CONSTITUTION


(POUR UN CAPITAL APPORTÉ À TITRE PUR ET SIMPLE DE 3,5
MILLIARDS DE FRANC.
1. Recherche des droits dégressifs :

o 0 à 750.000.000 : 2 % X 750.000.000= 15.000.000 FCFA


o 750.000.001 à 1.500.000.000 : 1,5 % X 750.000.000= 11.250.000 FCFA
o 1.500.000.001 à 3.000.000.000 : 1 % X 1.500.000.000= 15.000.000 FCFA
o 3.000.000.001 à 3.500.000.000 : 0,5 % X 500.000.000= 2.500.000 FCFA
43.750.000 FCFA

NB : Il est à noter que le montant qu’il faut appliquer au pourcentage de


droit correspond est la différence entre la tranche supérieure et la
tranche inférieure donnée comme c’est le cas du traitement des
revenus imposables à l’impôt professionnel sur les rémunérations en
RDC.
2. Droits plafonnés

16
NZAKOU André, Op.Cit, P.81
17
Idem, P.82
24

 0 à 750.000.000 F : 15.000.000 F ramené à 750.000 FCFA


 750.000.000 à 1.500.000.000 F : 11.250.000 ramené à 1.500.000 FCFA
 1.500.000.000 à 3.000.000.000 F : 15.000.000 ramené à 3.000.000 FCFA
 3.000.000.000 à 3.500.000.000 : 2.500.000 ramené à 2.500.000 FCFA
43.750.000 FCFA ramené à 7.750.000 FCFA

NB : Les apports sont dits à titre purs et simples pour la fraction rémunérée
par des actions. La fraction rémunérée par tout autre moyen (espèces ou
promesses de payer) sera dite à titre onéreux.
Exemple : Monsieur BOSENDJU apporte à la société (JEANNOELLA,
JEMIMA, JEREMIE et JEDIDA) un immeuble d’une valeur de
500.000.000 FCFA grevé d’une dette de 4.000.000 FCFA et
reçoit en échange des actions pour 400.000.000 FCFA, des
espèces de pour 96.000.000 FCFA. Cet apport sera considéré
comme effectué à titre pur et simple pour 400.000.000 FCFA et
titre onéreux pour le reste soit :
500.000.000 – 400.000.000 ou 96.000.000 + 4.000.000 = 100.000.000 FCFA
B. TAUX DES DROITS DE MUTATION (SUR LES APPORTS
EFFECTUÉS À TITRE ONÉREUX) :
Immeubles urbains bâtis : 15 %
Immeubles urbains non bâtis : 10 %
Immeubles ruraux bâtis : 10 %
Immeubles ruraux non bâtis : 0,5 %
Actions, parts, obligations : 0,2 %
Fonds de commerce (clientèle, achalandage, droit de bail, objets
mobiliers servant à l’exploitation du fonds) : 0,2 %
Marchandises : 0,2 %.
Exemple : Monsieur BOSENDJU commerçant à Kinshasa apporte à la
société (JEANNOELLA, JEMIMA, JEREMIE et JEDIDA) les éléments
suivants :
- Immeuble urbain non bâti : 500.000.000 FCFA
- Fonds de commerce : 450.000.000 FCFA
- Marchandises : 250.000.000 FCFA
25

- Titres de participations : 70.000.000 FCFA


- Créances : 50.000.000 FCFA

Monsieur BOSENDJU demande à l’entreprise de prendre en


charge ses dettes s’élevant à 420.000.000 FCFA. L’acte d’apport comporte
l’ordre d’imputation suivant : a) Créances, b) Titres, c) Marchandises, d)
Immeuble urbain bâti et e) Fonds de commerce.
Solution :
L’apport peut se subdiviser ainsi :
- Apports à titre pur et simple : 1.320.000.000 FCFA— 420.000.000=
900.000.000 FCFA
- Apports à titre onéreux : 420.000 FCFA.

BIENS DANS L’ORDRE IMPUTATION DU RESTE APRÈS


DES APPORTS PASSIF (SOUMIS AU IMPUTATION (SOUMIS
DROIT DE MUTATION AU DROIT DE
À TITRE ONÉREUX CONSTITUTION À
TITRE PUR ET SIMPLE)
Créances 50.000.000 FCFA 0
Titres de participation 70.000.000 FCFA 0
Marchandises 250.000.000 FCFA 0
Immeuble urbain non bâti 50.000.000 FCFA 450.000.000 FCFA
Fonds de commerce 0 450.000.000 FCFA
420.000.000 FCFA 900.000.000 FCFA

Droits de mutation sur apport à titre onéreux


o Créances 50.000.000 X 2 %= 1.000.000 FCFA
o Titres de participations 70.000.000 X 2 %= 1.400.000 FCFA
o Marchandises 250.000.000 X 2 %= 5.000.000 FCFA
o Immeuble urbain non bâti 50.000.000 X 10 %= 5.000.000 FCFA
12.400.000 FCFA
26

Droit de constitution sur les apports purs et simples :

 De 0 à 750.000.000 : 750.000.000 X 2 %= 15.000.000 FCFA plafonné à


750.000 FCFA
 De 750.000.001 à 900.000.000 : 150.000.000 X 1,5 %= 2.250.000 FCFA plafonné
à 1.500.000 mais donc 2.250.000

Total des droits à payer : 12.400.000 + 2.250.000= 14.650.000 FCFA

SECTION III. LA CRÉATION OU L’ACHAT D’UNE ENTREPRISE


INDIVIDUELLE

1.3.1. NOTIONS D’UNE ENTREPRISE INDIVIDUELLE

Une entreprise individuelle est celle dont le propriétaire est une


personne physique qui n’a pas de personnalité juridique ni de patrimoine
propre. Dans notre pays, la République Démocratique du Congo, une
entreprise individuelle est souvent considérée comme une simple
établissement ou une petite et moyenne entreprise ou encore petite et
moyenne industrie (ou une exploitation familiale dans la mesure où elle ne
constitue pas une association des faits). La législation fiscale congolaise
différencie les Grandes, Moyennes et les entreprises de petites tailles.
Le décret loi n° 86 du 10 juillet 1998, dans son article II, définit une
petite et moyenne entreprise comme toute Entreprise quelle que soit sa
forme juridique qui emploie un personnel de mois de 200 personnes et dont
la valeur totale du bilan ne dépasse pas 11.200.000 FC.
La Loi n° 06/ 004 du 27 février 2006 portant régime fiscal applicable
aux petites et moyennes en matière d'impôt sur les revenus professionnels
et d'impôt sur le chiffre d'affaires à l'intérieur définit la Petite et Moyenne
Entreprise comme toute entreprise quelle que soit sa forme juridique qui
emploi un personnel de moins de 200 personnes et dont la valeur totale du
bilan ne dépasse pas l'équivalent en Francs Congolais de 1.500.000 FF18.

18 Loi n° 06/ 004 du 27 février 2006 portant régime fiscal applicable aux petites et moyennes entreprises
27

Cette loi du 27 Février 2006 classe ces Petites et Moyennes


Entreprises en deux catégories, au lieu de quatre précédemment par souci
de simplification pour les contribuables et par souci de gestion plus
efficiente pour l’Administration des impôts dont :
o La première catégorie comprend les Petites et Moyennes
Entreprises dont le chiffre d'affaires annuels se situe entre
l’équivalent en FC de 50.001 FF et 400.000 FF, lesquelles sont
soumises d’une part à l’obligation de la tenue de la comptabilité et
d’autre part, au régime d’imposition de droit commun, à savoir
l’imposition du bénéfice réel ;
o La deuxième catégorie comprend notamment les petites et
moyennes entreprises dont le chiffre d'affaires annuel se situe entre
l’équivalent en FC de 10.001 FF et 50.000 FF et qui sont également
astreintes à la tenue d’une comptabilité qui peut être du type réduit.
Dans cette catégorie, il y a possibilité d’opter, sous certaines
conditions, pour l’imposition selon le régime de droit commun.
Concernant les petites et moyennes entreprises ayant réalisé un
chiffre d'affaires annuel moins de 10.000 Ff, celles-ci là relevent du
régime de la patente, dont la gestion revenait désormais aux Entités
Décentralisées.
Actuellement, les dispositions de l’Ordonnance-loi n° 13/006 du 23
février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille
en matière d’impôt sur les bénéfices et profits prévoient deux types
d’entreprises de petites tailles et sont soumises différemment à l’impôt sur
les bénéfices et profits.
Il faut entendre, au plan fiscal, par Entreprise de petite taille
constituée en Micro-Entreprise ou Petite Entreprise, toute entreprise, quelle
que soit sa forme juridique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel inférieur
à 80.000.000,00 de Francs Congolais. La Micro-Entreprise est toute
entreprise qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas
10.000.000,00 de Francs Congolais19.

en matière d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôt sur le chiffre d'affaires à l'intérieur
19
Article 2 de l’Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux
28

o La Petite Entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel


supérieur à 10.000.000,00 de Francs Congolais et inferieur à
80.000.000,00 de Francs Congolais.
o Les professions libérales et les professions constituées en charges
ou offices dont le chiffre d’affaires est inferieur à 80.000.000,00 de
Francs Congolais sont considérées comme Micro-Entreprises et
Petites Entreprises suivant les conditions définies à l’article 220.

NB : Il à noter que les Petites Entreprises sont dans l’obligation de tenir


une comptabilité suivant les dispositions réduites de la législation
comptable en vigueur. Les Micro Entreprises sont libres soit de tenir
ou non une comptabilité de type réduit au modèle des petites
entreprises.
Dans le système OHADA, l’imposition des activités sous le régime
de la patente s’applique à toutes les personnes physiques ou morales
soumises au régime du réel ou du simplifié par la détermination de la loi21 :
- Commerçant dont le chiffre d’affaires est égal ou supérieur à
15.000.000FCFA.
- Transporteurs par camions, et toute autre activité dont le chiffre
d’affaires est égal ou dépasse 5.000.000 FCFA.
- Transporteurs des personnes par car (à l’exception des transporteurs
par taxi et des transporteurs interurbains par car qui relèvent de
l’impôt libératoire et échappe ainsi à la patente).
- Couturier ayant plus de 10 machines à coudre (ils sont assujettis à la
patente).
- Activités citées par la loi soumises par la patente.

entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits.


20
Idem, article 3 de la loi précitée
21
NZAKOU (A), Op.Cit, P.135
29

1.3.2. NOTIONS DU CHIFFRE D’AFFAIRES


1.3.2.1. Du point de vue comptable
1.1. Définitions
Par chiffre d'affaires, il faut entendre, principalement, le montant
de vente de biens et prestations de services à des tiers, relevant de
l'exploitation habituelle de l'entreprise22. Ce montant ne comprend ni la TVA
ni les autres impôts liés directement au chiffre d'affaires. Par contre, sont
également comprises dans le chiffre d'affaires, les interventions des
pouvoirs publics en compensation de moindres recettes consécutives à la
politique de tarification appliquée.
En ce qui concerne les commerçants personnes physiques, le
chiffre d'affaires comprend aussi les prélèvements en nature autre que
pour le besoin de leur commerce. Du chiffre d'affaires, on déduit les
réductions commerciales sur ventes (remises, ristournes et rabais).

22
CAUSINE (E), Droit comptable des entreprises, Ed. De Boeck & Larcier, Bruxelles, 2002, P763
30

o La Remise est une réduction courante sur le prix normal de vente,


consentie instantanément pour tenir compte d'un élément commercial
tel que l'importance de la vente ou la qualité du client ;
o La Ristourne est une déduction courante sur le prix normal de vente
consentie à posteriori pour tenir compte d'un élément commercial tel
que l'ensemble des opérations réalisées avec le client pendant une
période;
o Le Rabais est une réduction occasionnelle sur le prix normal de
vente, consentie instamment ou à posteriori pour tenir copte d'un
élément exceptionnel tel que le défaut de conformité ou de qualité de
chose vendue.

Le chiffre d'affaires net est donc égal à la différence entre les ventes ou
productions vendues brutes au montant net des réductions commerciales,
sauf lorsque celles- ci recourent en fait un escompte pour paiement
comptant.

1.3.2.2. Du point de vue fiscal

La notion du chiffre d'affaires oppose depuis quelques temps


l'Administration Fiscale aux contribuables soumis à l'impôt professionnel
sur les revenus. En effet, pour l'administration fiscale et tel qu'il ressort du
formulaire des déclarations des personnes morales aux impôts cédulaires
sur les bénéfices et profits, le chiffre d'affaires comprend le cumul des
comptes 70, 71,72, 73,74 et 77 selon le plan comptable général.
La lecture de cette définition appelle à constater que les législateurs ayant
largement défini la notion du chiffre d'affaires, celle- ci est d'une
interprétation strictement restrictive, c’est- à- dire qu'il est lié aux seuls
produits d'exploitation de l'entreprise.
31

SECTION IV. IMPACT FISCAL DE LA CRÉATION OU L’ACHAT


D’ENTREPRISE INDIVIDUELLE
Le contribuable exploitant, individuel supporte plusieurs charges fiscales
lors de la création ou l’acquisition de son entreprise.
1.4.1. Acquisition du fonds de commerce
Si le contribuable achète une entreprise déjà existante, il sera imposable
de certains impôts et droits sauf dispositions contraires du contrat liées à
certains droits.
1.4.2. Achat ou location d’immeuble servant à l’exploitation
 1er Cas, en cas d’achat : Le patrimoine d’une entreprise personne
physique forme un tout indivisible. L’administration fiscale estime que
les biens affectés à l’exploitation doivent être portés au bilan. Il s’agit
là d’une décision de gestion dont les conséquences fiscales sont
différentes :
o Immeuble porté à l’actif du bilan. Si cette acquisition est passible
des droits et que ces frais sont supportés par l’acquéreur, ils seront
déductibles du bénéfice imposable (l’immeuble entre dans l’acte
normal de gestion, même s’il est individuel, porté au bilan, la
déduction est possible).
o Immeuble non porté à l’actif du bilan. Dans ce cas, ces biens sont
considérés comme propriété personnelle du dirigeant. Le prix de
revient et les frais relatifs à ces achats sont supportés par le
contribuable à titre personnel. Ils ne sont pas déductibles du bénéfice
imposable.
 2ème Cas de location
Les charges locatives sont déductibles du résultat.

1.4.3. Achat du matériel


Ces dépenses sont des charges d’exploitation qui doivent être figurées à
l’actif du bilan amortissable et déductible du bénéfice imposable.
32

CHAPITRE II. LA FISCALITE ET LE FONCTIONNEMENT DE


L’ENTREPRISE

Durant son fonctionnement, l’entreprise va être imposée au titre des


bénéfices réalisés (impôt sur les bénéfices et profits par exemple) et en
raison des opérations effectuées (la taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt
professionnel sur les rémunérations…). Les régimes d’imposition
particuliers à ces deux catégories d’impôts varient suivant les types
d’entreprises et essentiellement selon le montant du chiffre d'affaires
réalisé.
Aussi le potentiel économique de l’Entreprise (immeubles, véhicules,
salaires versés….) sert de base au calcul de divers impôts. Il ya lieu
également de relever que l’entreprise est soumise aux divers taxes,
redevances et autres droits selon le type d’opérations et du fait générateur
y afférent.
La liste des actes générateurs est contenue dans les deux ordonnances
lois n° 13/001 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des impôts, droits,
taxes et redevances des Provinces et des Entités Territoriales
Décentralisées ainsi que leurs modalités de répartition et n° 13/002 du 23
février 2013 fixant la nomenclature des droits, taxes et redevances du
Pouvoir Central.
Nous pouvons effectivement relever que l’instauration d’un climat
favorisant la sécurité fiscale et juridique au sein de l’entreprise, passe
essentiellement, par la satisfaction des trois conditions suivantes23:
Le respect des obligations fiscales de forme ;
La tenue d’une comptabilité probante ;
La gestion proactive des risques.

23
Document publié sur l’optimisation fiscale en matière d’impôt sur les sociétés, rôle de l’expert-
comptable
33

SECTION I. DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION DES BÉNÉFICES


EN RDC

Le bénéfice net est le bénéfice réalisé. Le produit qui naît d’une


opération est défini comme bénéfice réalisé dès que cette opération est
conclue même si le paiement n’est pas encore effectué. Il n’est pas
nécessaire de rechercher si le bénéfice a été ou non reparti ou distribué.
Les bénéfices des entreprises sont imposables sur leur montant net c’est-
à- dire en raison de leur montant brut diminué de seules dépenses
professionnelles faites pendant la période imposable en vue d’acquérir ou
de conserver leurs revenus.
Il est à remarquer cependant que le bénéfice fiscal qui sert de
base au calcul de l’impôt peut être différent du bénéfice Comptable. Ce
dernier peut faire l’objet d’ajustement extracomptable en plus (intégrations)
ou en moins (déductions) en tenant compte des spécificités fiscales. Cela
est un des aspects de l’autonomie du droit fiscal.
NB : En RDC, il ya plusieurs bases d’imposition en terme de l’impôt sur les
bénéfices et profits selon qu’il s’agit de la taille de l’entreprise c'est-à-
dire entreprises de petites tailles et autres formes (moyennes et
grandes entreprises) et aussi lorsqu’il s’agit des sommes payées en
rémunération des prestations de services de toute nature fournies par
des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République Démocratique du Congo :
34

1°. REGIME FISCAL APPLICABLE AUX ENTREPRISES DE PETITES


TAILLES :

A. DES PETITES ENTREPRISES :


Les Petites Entreprises sont imposées, en matière d’impôt sur les
bénéfices et profits, sur le chiffre d’affaires annuel réalisé ou en raison de
toute somme proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures
à un an.
Le taux de l’impôt sur les bénéfices et profits à charge des Petites
Entreprises est de24 :
o 1% pour les activités de vente ;
o 2% pour les activités de prestation de services.
Lorsqu’un contribuable exerce à la fois les activités de vente et de
service, les chiffres d’affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant
l’activité principale.
L’impôt fixé est payé en deux quotités25 :
- 60% représentant l’acompte ;
- 40% au titre de solde.
L’acompte dont question à l’alinéa précédent est versé à l’aide
d’un bordereau de versement d’acompte, au plus tard le 31 janvier de
l’année qui suit celle de la réalisation des revenus. Le solde est acquitté à
la souscription de la déclaration autoliquidative, au plus tard le 31 mai de la
même année. (Article 18 de L.F n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice
2014 reprend les mêmes dispositions). L’Administration fournit le modèle du
bordereau de versement d’acompte et de la déclaration autoliquidative.
Les Petites entreprises dont le chiffre d’affaires vient à dépasser,
au cours de deux années successives, la limite visée à l’article 2 de ladite
ordonnance-loi, accèdent, sur décision de l’Administration des Impôts, au
régime de droit commun. En cas de minoration avérée dans le chef de la

24
Article 6 de l’ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises
de petite taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits
25
Idem, Article 7
35

Petite Entreprise ayant faussé sa catégorisation, celle-ci est reclassée et


imposée conformément au régime de droit commun, sans préjudice des
pénalités prévues par la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme
des procédures fiscales.
Les Petites Entreprises peuvent opter pour l’imposition selon le
régime de droit commun, à condition de formuler par écrit cette option
avant le 1er février de l’année de réalisation des revenus, et de remplir
toutes les obligations fiscales et comptables prévues par ce régime. Cette
option est définitive et irrévocable.
B. MICRO-ENTREPRISES
Les Micro-Entreprises acquittent un impôt forfaitaire annuel de
50.000 Francs Congolais26. L’impôt forfaitaire à charge des Micro-
Entreprises est acquitté, au moyen d’une déclaration autoliquidative
conforme au modèle défini par l’Administration des Impôts, au plus tard le
31 mars de l’année qui suit celle de la réalisation des revenus (art. 19 de
L.F pour 2014).
Les Micro-Entreprises ne sont pas soumises à la vérification de
comptabilité. Les activités de l’Administration des Impôts se limitent au
recensement, à l’immatriculation, à l’éducation, à l’évaluation du chiffre
d’affaires et à la facilitation en vue du paiement de l’impôt forfaitaire.
2°. REGIME FISCAL APPLICABLE AUX MOYENNES ET GRANDES
ENTREPRISES
Celles-ci sont reclassées et imposées conformément au régime
de droit commun, sans préjudice des pénalités prévues par la Loi n°
004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle que
modifiée et complétée par l’Ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013
relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus. Dans ce régime, l’impôt
sur les bénéfices et profits est déterminé à partir du résultat fiscal c'est-à-
dire le résultat comptable + les réintégrations moins les déductions fiscales.

26
Article 11 de la loi précitée
36

Le taux de l’impôt professionnel est fixé à 35 % sur les bénéfices des


sociétés27.
3°. UNE DISPOSITION PARTICULIERE D’IMPOSITION EN RDC
Le taux de l’impôt professionnel est fixé à 14 % sur les sommes
payées en rémunération des prestations de services de toute nature
fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies
en République Démocratique du Congo.
C’est ainsi que nous allons premièrement aborder l’aspect
comptable car c’est de cela que la fiscalité des entreprises tire sa source
pour la détermination du résultat imposable le cas des moyennes et
grandes entreprises.

SECTION II. QUELQUES ASPECTS LIES A LA COMPTABILITE


2.2.1. QUELQUES REGLEMENTATIONS DU SYSCOHADA
Le système OHADA réglemente28 :
- L’organisation comptable.
- La comptabilité doit être tenue dans la langue officielle et dans l’unité
monétaire légale du pays.
- La partie double doit être respectée.
- Les écritures doivent être justifiées par des pièces datées classées et
conservées.
- Chaque écriture doit être justifiée par une pièce datée (facture, note).
Ces pièces doivent être des originaux. Elles doivent être numérotées
et porter la référence de comptabilisation permettant de retrouver
facilement l’écriture comptable. Certaines charges pourront être
justifiées par des pièces d’origine interne (doubles de bulletins de paie,
doubles de factures de ventes etc.).
- Les enregistrements doivent être chronologiques (la date à prendre en
compte est soit celle de la réception des pièces d’origines externes

27
Article 83 de l’Ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions
de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus
28
NZAKOU André, Op.Cit, P.13
37

soit celle de l’émission par l’entreprise de la pièce justificatives de


l’opération).
- Les mouvements doivent être récapitulés par période ne pouvant
dépasser un mois. Le contrôle par inventaire doit s’effectuer et les
données de l’inventaire doivent être conservées.
- L’entreprise doit tenir sa comptabilité à l’aide d’un plan de comptes
normalisé.
- L’entreprise doit tenir certains livres obligatoires.
NB : Les Etats financiers annuels doivent être arrêtés au plus tard dans les
quatre mois qui suivent la date de clôture de l’exercice, et la date
d’arrêté doit être mentionnée dans toute transmission des états
financiers.
L’enregistrement des écritures :
 Il faut obtenir les flux de l’exercice et rien que ceux de l’exercice, d’où
l’interdiction des compensations, d’où la nécessité de séparer les
soldes d’ouverture des mouvements de la période.
 L’enregistrement de la régularisation de fin d’exercice.
 La présentation des états financiers.
2.2.2. OBLIGATIONS COMPTABLES
1. Entreprises obligées de tenir une comptabilité. Les entreprises ci-
dessous sont tenues de mettre en place une comptabilité générale :

Les entreprises relevant du droit commercial ;

Les entreprises publiques et parapubliques ;

Les entreprises d’économie mixte ;

Les coopératives ;

Les entreprises produisant des biens et services (à but lucratif ou non,
à titre principal ou accessoire) lorsque les actes sont répétitifs, à
l’exception des entreprises soumises aux règles de la comptabilité
publique.
2. Choix d’un système comptable
Le système comptable OHADA prévoit trois systèmes :
38

o Le système normal.
o Le système allégé.
o Le système minimal de trésorerie.

ENTREPRISES CHIFFRE SYSTÈME MINIMAL SYST SYSTÈME


D’AFFAIRE DE È
S TRESORERIE M NORMAL
E

ALLEG
E

Négoces 0 à 30.000.000 OUI POSSI POSSIBLE


B
30.000.001 à NON L POSSIBLE
100.000.000 E OUI
NON
100.000.001 et OUI
plus
NON

Entreprises 0 à 20.000.000 OUI POSSI POSSIBLE


artisanales et B
assimilées 20.000.001 à NON L POSSIBLE
100.000.000 E OUI
NON
100.000.001 et OUI
Plus
NON

Entreprises de 0 à 10.000.000 OUI POSSI POSSIBLE


services B
10.000.001 à NON L POSSIBLE
39

100.000.000 NON E OUI

100.000.001 et OUI
plus
NON

Entreprises citées Quel que soit le


ci dessus qui chiffre
le souhaitent d’affaires NON NON OUI
et toutes les
autres
entreprises

NB : Toute entreprise relève du système normal, sauf exception due à sa


taille. L’appartenance à un système dépend du type d’entreprise et
du chiffre d’affaires.

Source : OHADA : Organisation et Harmonisation de la comptabilité art 2.

3. Livres comptables obligatoires

Tout commerçant, personne physique ou morale doit tenir le livre journal, le


livre d’inventaire. (Livre sur lequel sont copiés : le bilan, le compte de
résultat, ainsi que le résumé d’opération d’inventaire), le grand livre,
une balance générale.

NB : Le livre journal et le livre d’inventaire doivent être côtés et paraphés


par le Président de la juridiction ou par le juge délégué à cet effet. Ils
doivent être tenus sans blanc ni rature et toute correction doit
s’effectuer avec l’inscription des nombres négatifs. Ils doivent
mentionner le numéro d’immatriculation au registre de commerce.
40

SECTION III. DETERMINATION DE L’IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES ET


PROFITS
2.3.1. Les produits d’exploitation (résultat brut de l'exercice)
Les produits d’exploitation sont constitués par des résultats normaux et par
les résultats exceptionnels.
Principes clés d’imposition29 :
Les produits sont imposables:
Pour les ventes des biens à la date de livraison du bien ;
Pour les prestations de services ponctuelles : à la date d’achèvement de la
prestation ;
Pour les prestations de services continues : au fur et à mesure de
l’exécution de la prestation.
 L’imposition des produits financiers dépend en partie du régime
d’imposition de l’entreprise.
 Certains produits exceptionnels obéissent à des règles d’imposition
particulière.
2.3.1.1. Les résultats normaux
Ils comprennent les bénéfices bruts d’exploitation et les profits accessoires :

1°. Bénéfices bruts d’exploitation

Ils sont représentés essentiellement par la différence entre d’un côté le


total formé par les ventes de l’exercice et de stock existant à la clôture de
cet exercice et de l’autre côté, des achats de l’exercice augmentés du
stock d’ouverture. Le bénéfice brut (marge commerciale) se résume par la
formule ci- dessous :

(Ventes – Achats)± ∆ stocks

Sorties= stock initial + entrées (achats) – stock final


Sorties = entrées (achat) +stock initial- stock final

Résultat = vente - prix de revient des marchandises vendues


29
= Vente - (stock initial+achats- stock final)
DISLE (E), SARAF (J), Fiscalité pratique, 5ème Ed. Dunod, Paris, 2000, p.44
= Vente – achats + (stock final- stock initial)
= Vente – achats + (stock final-stock initial)
= vente – achats ± variation des stocks
41

Plus précisément on prend les créances et dettes en compte


indépendamment de la variation de stocks constatés entre l’ouverture et la
clôture de l’exercice.
1.1. Les ventes et achats de l’exercice
La société ne doit pas retenir au titre d’un exercice donné que le résultat
des opérations qui on donné naissance au cours de cet exercice à des
créances ou des dettes certaines dans leurs principes et déterminé dans
leurs montants (principe des créances acquises et des dettes certaines).
La créance est acquise au moment de l’exécution de la prestation de
services (livraison pour vente, achèvement pour les prestations de
services), et en pratique on retient la date de la facturation.
1.1.1. Les ventes30
1° le principe : la livraison
Les produits correspondant à des créances sur la clientèle ou à des
versements reçus à l’avance en paiement du prix sont rattachés à
l’exercice au cours duquel intervient la livraison de biens.

2° Exception : la remise matérielle du bien


La créance doit être rattachée au résultat de l’exercice au cours duquel
intervient la remise matérielle du bien vendu alors même que le vendeur,
en absence de paiement intégral du prix, en est toujours propriétaire.

 À titre d’exemple :
(Clôture du bilan le 31/ 12/ 2006), ventes facturées et
marchandises livrées le 20/ 12/ 2006 à un client l’entreprise tombée en

30
OUDENOT (Ph), Fiscalité approfondie des sociétés, 2è Ed. Litec, Paris, 2001, P.
42

faillite le 20/ 01/ 2007. La créance acquise en 2006 est comprise dans les
ventes de 2006. En 2007, une provision a été constituée pour faire face à
la perte probable.
Par contre, il convient d’enregistrer au fur et à mesure, de
l’exécution des prestations, des produits correspondant à des prestations
continues étant donné que leur exécution se prolonge dans le temps sur
plusieurs exercices. Ainsi, on enregistre les intérêts, les loyers, les primes
d’assurances… qui ont couru jusqu’à la date de clôture de l’exercice même
si l’échéance du paiement est ultérieure.
Il en est de même de prestations discontinues à échéance
successive (contrat d’entretien ou d’abonnement). Dans le cas d’espèces,
le fournisseur s’engage à vérifier périodiquement les installations et à
intervenir si le besoin se fait sentir. Il comptabilise donc sa créance au fur
et à mesure des exécutions des prestations. A la fin de l’exercice on
recense et on comptabilise ces créances comme produits rattachés à
l’exercice correspondant.
1.1.2. Les prestations
En matière de fourniture de services, la date de prise en compte des
produits est en principe celle de l’achèvement des prestations. Cette règle
n’est que la traduction du principe selon lequel le profit doit être réalisé
pour être pris en compte, à défaut, la rémunération constitue un produit
alors que la totalité des charges n’aurait pas été supportée, la prestation
n’étant pas achevée. Cependant, lorsque la prestation s’échelonne sur une
longue période, il va de soi que l’on n’attendra pas l’expiration du contrat
pour comptabiliser les produits encaissés à ce compte. C’est la raison
pour laquelle le législateur a prévu que la rémunération des prestations
échelonnées sur plusieurs exercices doit être imposée au fur et à mesure
de leur exécution.
Les prestations qui sont réalisées pendant un exercice ne soulèvent pas de
difficultés, la créance est évidemment comptabilisée au titre de cet exercice.
Il n’en va pas de même en revanche des prestations qui sont achevées
après que l’exercice ne soit clos : doit- on prendre en compte la
rémunération correspondant aux travaux déjà effectués à la clôture de
43

l’exercice ? Faut- il au contraire attendre l’achèvement de la prestation pour


enregistrer à cette date la totalité de la créance ? la réponse à cette
question dépend du point de savoir si la prestation s’analyse ou non en une
prestation continue ou discontinue à échéances successives.
1° les prestations continues et discontinues à échéances
successives31
Par dérogation au principe de l’appréhension dans le résultat des produits
à la date d’achèvement de la prestation. Les prestations continues
rémunérées notamment par des intérêts ou des loyers et pour les
prestations discontinues mais à échéances successives sont échelonnées
sur plusieurs exercices, au fur et à mesure de l’exécution. Bien que la
qualification d’une prestation de « continue » ou au contraire de
« discontinue à échéances successives » n’emporte pas en pratique
d’incidence puisque en tout état de cause les produits sont pris en compte
au fur et à mesure de l’exécution, l’on s’efforcera, à l’instar de la doctrine et
de la jurisprudence, de discerner chacune de ces notions.

2° Les prestations continues


En qualifiant de prestations continues, celles « rémunérées notamment par
des intérêts ou loyers » et vise expressément mais non exclusivement les
contrats de prêts et de bail.
3° Les prestations discontinues à échéances successives
De nombreuses incertitudes demeurent sur ce que recouvrent ces
prestations, étant donné qu'aucune indication n'est fournie par le Code des
impôts. Quant à l'administration, elle considère qu'ont le caractère de
prestations discontinues à échéances successives, les prestations
d'expertise comptable, de même que les services rendus à leurs adhérents
par les associations ou centre de gestion agréés32.
C’est l’exemple des prestations ponctuelles c’est- à- dire les prestations de
services commandés de façon ponctuelle qui ne représente pas un
caractère répétitif ou continu (réparation, transport, commission), la
créance ne peut être enregistrée comme produit que lorsque la prestation a

31
COZIAN (M), Précis de fiscalité des entreprises, 21ème Ed. Litec, Paris, 1998, P.40
32
OUDENOT (Ph), Op.cit, p.148
44

été exécutée. Le garagiste ne peut comptabiliser sa créance qu’après avoir


procédé à la réparation ou la révision et après avoir remis la facture.
45

4° Les autres prestations de services


Les créances les rémunérant sont rattachables au résultat de l'exercice au
cours duquel la prestation est achevée.

1.1.3. Constats

Les produits sont imposables :


o Pour les ventes des biens à la date de livraison du bien ;
o Pour les prestations de services ponctuels : à la date d’achèvement de
prestations ;
o Pour les prestations de services continus : au fur et à mesure de
l’exécution de la prestation.
Il y a Coïncidence de quelques principes comptables et fiscaux (les règles
de rattachement des créances et des dettes ou principe de la comptabilité
d’engagement).

1.1.4. Les travaux d'entreprises

1° Les règles fiscales


Les produits d'entreprises donnant lieu à la réception (travaux de bâtiment,
travaux publics, construction d'usines clés en mains,…) sont à rattacher à
l'exercice au cours duquel intervient la réception ou la mise à la disposition
de l'ouvrage si elle est antérieure. Mais il n'y a pas lieu d'attendre la date
de réception définitive. Les produits correspondant aux travaux réalisés
sont à prendre en compte à cette date, même si le transfert de propriété
n'intervient qu'à la date de réception définitive.
La totalité de la créance, y compris la retenue de garantie, doit être prise
en compte à la date de réception, même si elle n'est pas définitive; en
raison toutefois de réserves qu'est susceptible d'émettre le maître de
l'ouvrage lors de la réception définitive, la retenue de garantie peut
éventuellement faire l'objet d'une provision pour créance douteuse en
comptabilité33.
2° Les règles comptables

33
OUDENOT (Ph), Op.cit, p.150
46

Attendre que les travaux soient achevés pour comptabiliser une opération
qui s'étale sur plusieurs exercices n'est pas de nature à refléter l'activité de
la société; si une entreprise a pour seul contrat la réalisation d'un chantier
de travaux publics qui ne sera terminé que dans cinq ans, la méthode de
l'achèvement conduit à comptabiliser ni chiffre d'affaires, ni bénéfice
pendant les quatre premiers exercices et à enregistrer sur le cinquième
exercice les travaux effectués depuis cinq ans.

Aussi, les instances comptables offrent- elles aux entreprises dont


l'exécution d'un contrat s'échelonne sur au moins deux exercices d'opter
pour la méthode à l'avancement si des conditions restrictives sont
satisfaisantes. Le choix de la méthode du bénéfice de l'avancement pose
notamment la question, non tranchée à ce jour, de savoir si l'entreprise est
en droit de ne pas comprendre dans son résultat imposable (en les
déduisant extra- comptablement) le résultat provenant des travaux déjà
réalisés au motif qu'ils n'ont pas fait l'objet d'une réception et qu'ils n'ont
pas été mis à la disposition du maître de l'ouvrage.
1.1.4. L'évaluation de la créance à la clôture de l'exercice
Il convient de distinguer selon que la créance est ou non libellée en Francs
Congolais.( en monnaie locale). Les créances certaines dans leurs
principes et de leurs montants sont rattachées à l’exercice considéré.
Toutefois, le recouvrement d’une créance certaine peut être compromis à
cause de mauvaise situation financière du débiteur. Cette créance dite
« douteuse » peut alors faire l’objet dune provision.

1. La créance est libellée en francs congolais


En application du principe du nominalisme monétaire, la créance doit être
prise en compte pour sa valeur nominale et non sa valeur actuelle. En
conséquence, si une créance n'est exigible qu'à l'expiration d'une certaine
période sans qu'entre- temps elle ne soit pas productive d'intérêts, la
société ne pourra inscrire cette créance pour sa valeur réelle à la clôture de
l'exercice, c’est- à- dire le prix qu'un tiers accepterait de verser pour en
devenir titulaire; ce prix, qui tiendrait nécessairement compte de l'absence
47

de rémunération de la créance pendant cette période, serait évidemment


inférieur à sa valeur nominale.
48

2. La créance est libellée en monnaie étrangère

1° Règles comptables

En République Démocratique du Congo, les documents comptables sont


établis en Francs Congolais. La société doit convertir les créances (les
dettes) libellées en devises étrangères en Francs Congolais au cours de
change existant le jour de l'inscription en comptabilité du produit
correspondant.
Si la créance (la dette) est encaissée avant la clôture de l'exercice, la
différence de change constitue un gain ou une perte comptable et fiscale.
Si la créance (dette) n'est pas encore réglée à la clôture de l'exercice, les
règles comptables prescrivent alors de faire figurer son montant au bilan en
fonction du dernier cours de change.
Lorsque l'application du taux de change à la date de l'arrêté des comptes
modifie les montants en Francs précédemment comptabilisés, les
différences de conversion sont inscrites à des comptes transitoires34:
À l'actif du bilan, lorsque la différence correspond à une perte latente;
Au passif du bilan, lorsque la différence correspond à un gain latent.
Ces écritures comptables n'ont aucune influence sur le résultat. Toutefois
en comptabilité, les entreprises sont en principe tenues de comptabiliser
une provision pour risques d'un montant égal aux pertes latentes.

2.3.1.3. LES STOCKS ET PRODUCTIONS EN-COURS.


2.3.1.3.1. La détermination des stocks.
1.1. Les fonctions du stock
Il existe deux approches du bénéfice:

o L'approche synthétique qui permet de déterminer le résultat par


comparaison de l'actif également appelée l'approche bilantielle;
o L'approche analytique qui calcule le résultat par la somme des
opérations retracées dans les comptes d'exploitation.

34
OUDENOT (Ph). Op.cit, p.153
49

Dans la première méthode, le stock représente un élément du


patrimoine qu'il convient de faire apparaître à l'actif du bilan .Cette optique
est celle retenue en comptabilité. A l'inventaire, l'entreprise procède au
recensement et à l'évaluation des ses éléments actifs et passifs.
1.2. L'évaluation faite à la valeur actuelle de ces éléments

La valeur actuelle d'un bien compris dans ses éléments est sa valeur
vénale à l'inventaire. La méthode analytique permet d'appréhender de
manière plus satisfaisante la notion fiscale des stocks. Il ne s'agit pas de
faire figurer à l'actif un élément du patrimoine de l'entreprise, mais de
neutraliser les charges engagées qui n'ont pas encore générer de profit.
Pour respecter le principe de l'indépendance de l'exercice, les recettes et
les charges afférentes doivent être rattachées au même exercice même si
elles n'ont pas été engagées au même moment.
Jérôme TUROT35 a résumé cette approche en écrivant: "Pour le fiscaliste,
Le stock n'est pas une réalité, c'est un concept: c'est une technique
consistant à différer l'incidence des charges sur un résultat jusqu'au
moment où se dénoue l'opération". C'est la raison pour laquelle les
charges supportées pour réaliser une prestation non encore achevée à la
clôture de l'exercice doivent figurer dans un compte de productions
encours; à défaut, les charges viendraient minorer, le résultat de l'exercice
au cours du quel elles ont été engagées alors que les produits
correspondant ne seraient imposées qu'au titre de l'achèvement de la
prestation.

1.3. Les éléments des stocks


Les caractéristiques communes sont :

Les stocks ont pour caractéristique d'une part d'être des biens ou
service acquis ou produits par l’entreprise mais non encore vendus, d’autre
part, ils ne sont pas destinés à rester durablement dans l'entreprise, ce qui
les distingue des immobilisations.

35
TUROT JEROME, Charges en stock- distinction entre marchandises et produits, RJF, 1991, Paris,
P.3
50

Les éléments doivent être la propriété de l'entreprise avec le


principe. Les stocks et les productions en cours ont pour effet de
neutraliser les charges différentes à une vente de biens ou de prestations
de service jusqu'à la réalisation de cette dernière. Les éléments ne doivent
pas être des immobilisations. Les stocks font partie de l'actif circulant. Ils
doivent donc être soigneusement distingués des éléments de l'actif
immobilisé.

Les stocks sont, d'une manière générale composés des biens


destinés à être vendus en l'état ou après l'exécution d'opération de
fabrication ou de transformation. Ce qui figure à l'actif du bilan sous
l'appellation générique de stocks recouvre en réalité de nombreuses
variétés de biens ou services non encore vendus. La détermination de leur
prix de revient et les modalités de prise en compte des pertes probables
qui y sont attachées dépend de la catégorie à la quelle ils appartiennent.

Ils se subdivisent en 3 catégories:


Les marchandises sont les biens acquis pour être revendus à l'état ;
Les matières premières sont les substances ou objets acquis par
l'entreprise qui sont destinées à entrer dans la composition des produits
fabriqués par cette entière ;
Les produits encours résultent d'une activité de transformation ou de
production par l'entreprise, si un produit a atteint un stade d'avancement
mais est destiné à entrer dans une nouvelle phase du cycle de production,
il s'agit d'un produit intermédiaire. Si le produit est prêt à être vendu, il s'agit
d'un produit fini.

2.3.1.3.2. La valorisation des stocks


Les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jour à
la clôture de l'exercice si ce cours est inférieur au prix de revient.

2.1. Les éléments constitutifs du coût de revient


Le prix de revient est défini qui selon qu'il s'agit des marchandises,
matières premières, matières et fournitures consommables, d'une part ou
51

des produits intermédiaires, produits finis ou de production encours, d'autre


part.

2.1.1. Les marchandises et matières premières


Le coût de revient est constitué pour les marchandises, matières premières,
matières et fournitures consommables par le prix d'achat augmenté de frais
accessoires d'achat, cette définition est d'ailleurs conforme à la notion du
coût d'acquisition retenue en comptabilité: Le prix d'achat s'entend du prix
facturé, déduction faite des rabais, remises ou ristournes accordées par les
fournisseurs.
Quant aux frais accessoires d'achat, ils visent notamment les droits de
douanes et le frais de transport. Toutefois, ces derniers ne sont pas à
prendre en compte que dans la mesure où ils ont été nécessités par
l'acheminement des marchandises achetées vers l'entreprise, ne sont pas
à prendre en compte les frais afférents à des déplacements de
marchandises d'un établissement à un autre appartenant à la même
entreprise.
Il peut également s'agir de la rémunération versée par une société à une
centrale d'achat calculée en pourcentage des achats effectués pour son
compte.
En revanche, les frais de fonctionnement d'un service achat interne à
l'entreprise ne peuvent être pris en compte dans la mesure où ils
comportent des frais des structures qui ne peuvent être liés à une
opération d'achat individualisée.

2.1.2. Les produits intermédiaires, produits finis et produits encours


Le coût de revient est constitué par le coût d'achat des matières et
fournitures consommées, augmenté de toutes les charges directes ou
indirectes de production à l'exclusion des frais financiers.
2.2. La nature des charges à prendre en compte
A. 1. Les charges exclues
A.1 .1. Les frais financiers

En effet, les entreprises peuvent en comptabilité inclure dans le coût de


revient des stocks, les intérêts des capitaux empruntés pour financer la
52

fabrication d'éléments d'actif circulant lorsque leur cycle de production


dépasse nécessairement la durée de l'exercice. Les entreprises qui ont
utilisé cette faculté doivent par suite procéder à une correction extra-
comptable du résultat.
53

A.1 .2. Les frais généraux

Les frais généraux et administratifs doivent s'incorporer au coût de


production lorsqu'ils peuvent être regardés comme engagés pour le besoin
de la fabrication. Les frais d'administration générale d'une entreprise ne
constituent pas en principe, un élément du prix de revient de ses
productions, sauf si les conditions spécifiques de son exploitation justifient
leur inclusion dans le prix de revient.
A.1.3. Le frais de commercialisation

Ceux- ci ne sont pas à prendre en compte pour l'évaluation des stocks


sauf à ôter toute portée à la notion de charges de "production"
Ainsi les redevances de licence de marque n'ont pas à être incorporées au
prix de revient.
A. 2. Les charges à prendre en compte
Il convient de tenir compte non seulement des coûts variables de quote-
part des frais fixes se rapportant à la production. Sont donc à prendre en
compte notamment les frais de personnel, c’est- à- dire tous les éléments
de rémunération ayant à la nature de salaires ainsi que les charges
sociales correspondantes, l’on constatera de souligner les difficultés liées à
la prise en compte des pertes et la tolérance administrative relative au
amortisse dérogatoires.
Cette méthode a ainsi pour but d'éviter que moins l'entreprise produit, plus
le coût des éléments en stocks augmente, ce qui pourrait être de nature à
fausser l'image fidèle de la situation du patrimoine de l'entreprise.
Mettant un terme aux dispositions divergentes des cours administratives
d'appel, le conseil d'Etat a jugé que lorsque la production est inférieure à la
capacité normale de production de l'entreprise, la quote-part des charges
fixes qui ne peut pas être imputée à production constitue pour l'entreprise
une charge déductible de l'exercice au cours duquel la sous- activité est
constatée.
Les charges liées à la sous- activité, déterminées par la comptabilité
analytique, n'ont donc pas à être prises en compte pour la valorisation des
stocks.
2.3. La détermination du coût de revient
54

En pratique la difficulté à déterminer le prix de revient provient du fait que


généralement les éléments en stocks sont non identifiables.
Il existe plusieurs notions de prix36 :
 Prix d’achat (P.A)= le prix convenu entre l’acheteur et son
fournisseur
 Prix de revient d’achat (P.R.A)= total des dépenses qu’il faut
consentir pour que la marchandise entre dans le Magasin.

P.R.A.= P.A. + Frais d’achat

2.3.1. Les frais d’achat sont :


 Emballages perdus sans valeur de récupération
 Frais de transport, d’assurance, de douane, de déchargement ou de
chargement et d’entreposage
 Commissions
 Courtage

 Prix de vente (P.V)= prix convenus entre le vendeur et


son client
 Prix de revient de vente (P.R.V.) = total de dépenses
qu’il faut engager pour que la marchandise soit
effectivement à la disposition du client.

P.R.A.= P.R.A.+ Frais de vente

2.3.2. Frais de vente comprennent :


 Traitement des vendeurs,
 Les commissions et frais de voyage,
 Les bonifications, publicité, transports,
 Assurances et éventuellement en % des frais généraux.

36
GUERRA FABIENNE, EDDIE DE HAAN, Comptabilité 2, les règles d’évaluation et PCMN, 3ème Ed.
de Boeck Wesmael, Bruxelles, 1994, P.259
55

+ Bénéfice
P.V.- P.R.V.=
- Perte

Pour évaluer le coût d'entrée de ses éléments interchangeables, il convient


en premier lieu de faire la somme algébrique:
Du coût de stock à l’arrêté du précédent exercice,
Du coût d'entrée des achats de l'exercice.
Puis il faut soustraire de ce total la valeur des éléments qui ont été
consommés pendant l'exercice, c’est- à- dire qui ont été "Sortis" du stock.
2.4. Evaluation des stocks

Pour calculer le bénéfice, l’on doit tenir compte également de la variation


de stock entre l’ouverture et la clôture de l’exercice. Les stocks regroupent
l’ensemble des biens et services qui interviennent dans le cycle
d’exploitation de l’Entreprise pour être soit vendu en état ou après
transformation ou soit consommé par le premier usage.
Autrement dit, les stocks comprennent l’ensemble des marchandises, des
matières premières et produits appartenant à l’Entreprise et dont la vente
en l’état ou après transformation permet la réalisation de bénéfice
d’exploitation. Ils englobent également les emballages non récupérables,
les ingrédients consommés dans l’exercice (combustibles par exemple), les
déchets.
L’inventaire physique de stocks doit être fait d’une façon extra- comptable,
à la clôture de chaque exercice. Cela permet d’éviter la tricherie dans le
chef de certaines Entreprises qui ont tendance à minorer également le
stock à la fin de chaque exercice pour minorer le résultat imposable. Les
stocks sont évalués aux prix de revient ou au cours du jour (taux du jour)
de la clôture de l’exercice si ces coûts sont inférieurs au Prix de Revient.

1. Principe d’évaluation au coût de revient ou prix revient

Prix de Revient ou Coût Revient des produits achetés est le Prix d’Achat +
Frais Accessoires d'Achat (Transport, Assurance, Douane, etc.) à
l’exclusion des charges financières. L’évaluation s’avère nécessaire parce
56

qu’on ne sait pas identifier les éléments en stocks, à quelle date et à quel
prix, ils ont été achetés.
D’une façon générale, la loi laisse le choix entre les deux méthodes :
 Méthode du coût moyen pondéré de la période de rotation de stocks
(CMP) ;
 La méthode FIFO (First In First out).
L'application de l'une ou l'autre de ces méthodes aboutit donc à des
résultats différents. L'administration a précisé que pour la détermination du
résultat fiscal, l'entreprise doit opter pour l'une de ces deux méthodes
(CMP ou FIFO) et ne peut pas revendiquer l'application simultanée de
deux méthodes pour l'évaluation à la clôture d'un exercice déterminé.

1.1. Méthode du coût moyen pondéré de la période de rotation de


stocks (CMP)
Le coût moyen pondéré est égal au rapport entre le total des coûts d'achat
(ou de production) et la quantité achetée (produites).

CMP:

 Exemple d’application :
Nature de
Date Quantités Prix unitaire Total
l'opération
01/01 Stock initial 100 10.000 FC 1.000.000 FC
01/08 Sorties pour ventes -30
01/09 Achats 100 15.000 FC 1.500.000 FC
01/10 Soties pour ventes -140
31/12 Stock final +30

Pour déterminer la valeur du stock à la clôture de l'exercice, les sorties


doivent être valorisées au dernier coût moyen pondéré. Le coût moyen
pondéré des éléments de stock sorties le 01/ 08 sera de 10.000 FC. Les
57

achats ultérieurs de marchandises (ou de matières premières) vont


mobiliser le CMP.
Après l'acquisition du 01/ 09, le nouveau CMP est égal

=
Le 01/ 10, les sorties seront valorisées à ce dernier coût tel sera également
le stock à la clôture de l'exercice qui s'élèvera à 30 x 12.940 = 388.000 FC.
1.2. Evaluation au prix de revient: la méthode FIFO (first in, first out)
Cette méthode consiste à épuiser les lots successifs en suivants l'ordre de
leur entrée en magasin; cela signifie qu'on sortira d'abord les lots les plus
anciens pour le prix auquel ils sont entrés dans le magasin (first in- first
out)37.
La méthode FIFO est acceptable dans une hypothèse de stabilité relative
des prix ou dans une hypothèse de renouvellement constant et rapide des
stocks.
Dans une période de hausse des prix, les sorties de marchandises sont
sous évaluées et les stocks sont comptabilisées aux prix du marché. Cette
méthode peut être dangereuse si la tendance des prix se renverse.
 Exemple d’application:
L'entreprise "BOSENDJU" vend des ouvre- boîtes électriques dont le stock
au 1er janvier 2006 s'élève à 100 unités lui coûtant 200 FC pièce. Les
entrées et les sorties de stocks pour les six premiers mois de l'année
peuvent se résumer comme suit:
Entrées sorties
Le 1/2 30 unités à 220 FC le 31/1 20 unités
Le 1/3 20 unités à 225 FC le 28/2 30 unités
Le 1/4 30 unités à 225 FC le 31/3 25 unités
Le 1/5 40 unités à 230 FC le 30/4 40 unités
Le 1/6 50 unités à 240 FC le 31/5 20 unités
Le 30/6 30 unités

37
GUERRA FABIENNE, EDDIE DE HAAN,Op.Cit,P.262
58

 Analyse
Estimez la valeur du stock au 30 juin 2006 si les sorties sont valorisées selon la méthode FIFO.

ENTREES SORTIES STOCKS


Prix Prix
Date Quantité Prixunitaire valeur Date Quantité unitai valeur Date Quantité unitai valeur
re re
1.1
31.1 31.1
1.2 1.2
28.2 28.2
1.3 1.3
31.3 31.3
1.4 1.4
30.4 30.4
1.5 1.5
31.5 31.5
1.6 1.6
30.6 30.6

Le 30 juin 2006, la valeur du stock d'ouvre boîtes est estimée à FC, selon la méthode FIFO.
59

 Solution
Selon cette méthode, on commencera par épuiser les lots les plus anciens pour le prix auquel ils sont
entrés en magasin.

ENTREES SORTIES STOCKS


Prix Prix Prix
Date Quantité unitai valeur Date Quantité unitai valeur Date Quantité unitai valeur
re re re
1.1 100 200 20.000
31.1 20 200 4.000 31.1 80 200 16.000
1.2
200
1.2 30 220 6.600 110 80 22.600
220

28.2 200
28.2 30 200 6.000 80 50 16.600
220
1.3 200
50
1.3 20 225 4.500 100 220 21.100
30 225

31.3 200
75 25 220
31.3 25 200 5.000 30 225 16.100
60

1.4 200
220
1.4 30 225 6.750 22.850
105 225
225
30.4 15 220
25 200 5.000
30.4 65 225 14.550
15 220 3.300 20
225
1.5
220
225
1.5 40 230 9.200 105 23.750
225
230

31.5 15 225
15 220 3.300
31.5 85 20 225 19.325
5 225 1.125
230
1.6 225
225
1.6 50 240 12.000 31.325
135 230
240
30.6
15 225
30.6 30 225 6.750 105 40 230 24.575
240
61

Le 30 juin 2006, la valeur du stock d'ouvre- boîtes est estimée à 24.575 FC,
selon la méthode FIFO.
NB : Il est en revanche interdit d’utiliser la méthode LIFO (Last in, First
out).
1.3. EVALUATION AU PRIX DE REVIENT: LA MÉTHODE LIFO (LAST
IN- FIRST OUT)
Selon cette méthode, on sortira en premier lieu, les lots le plus récents
pour leur prix d'acquisition (last in- first out). Cette méthode a le grand
avantage de ne plus sous évaluer le prix de revient puisque les matières
premières (ou marchandises) sont pratiquement évaluées au cours du
jour38.
En période d'inflation, elle aboutit à une sous- évaluation du stock de
clôture, ce qui donne naissance à une réserve cachée. En cas de baisse
de prix, elle surévalue le stock de clôture au cours du jour, et cela donne
souvent lieu à la constitution d'une réduction de valeur pour dépréciation
de stocks.
Exemple d’application : Reprenons l'énoncé précédent
 Analyse
Estimez la valeur du stock au 30 juin 2006, si les sorties sont selon
la méthode LIFO. Selon cette méthode, on sortira en premier lieu les lots
les plus récents, ce qui donne la fiche de stock suivante: Le 30 juin 2006, la
valeur du stock d'ouvre- boîtes est estimée à 24.575 FC, selon la méthode
FIFO

38
GUERRA FABIENNE, EDDIE DE HAAN,Op.cit, p.266
62

 Solution :
Selon cette méthode, on sortira, en premier lieu, les lots les plus récents pour leur prix d'acquisition.
NTREES SORTIES STOCKS
Prix Prix
Date Quantité Prix unitaire valeur Date Quantité unita valeur Date Quantité unita valeur
ire ire
1.1 100 200 20.000
31.1 20 200 4.000 31.1 80 200 16.000

1.2 30 220 6.600 1.2 110 80 200 22.600


220

200
28.2 30 200 6.600 28.2 80 16.600
80

200
1.3 20 225 4.500 1.3 100 20.500
225

20 225 4.500 200


31.3 31.3 75 15.000
5 200 1.000 75

200
1.4 30 225 6.750 1.4 21.750
105 225

30.4
30 225 6750
30.4 65 200 13.000
10 200 2.000

1.5 200
1.5 40 230 9.200 22.200
230
63

105

31.5
200
31.5 20 230 4.600 85 65 17.600
230

1.6
200
1.6 50 240 12.000 230 29.600
135
240

30.6
200
30.6 30 240 7.200 105 65 230 22.400
20 240

Le 30 juin 2006, la valeur du stock d'ouvre- boîte est estimée à 24.575 FC, selon la méthode LIFO.
64

2. Exception d’évaluation au cours du jour (taux du jour)


Si le coût de revient d’un produit est supérieur au cours du jour, c’est- à-
dire au prix de revient qui indique le marché, cela signifie que l’Entreprise
subira une perte au moment de la vente de ses produits. Elle doit donc
pratiquer une provision pour dépréciation. De même, si le coût de revient
de production encours est supérieur à leur prix de vente, une provision
pour perte doit être pratiquée.
Du point de vu fiscal, ces deux provisions ne sont pas reconnues, pas
d’incidence et elles sont suspectées.
2.5. Méthode d'inventaire
L'évaluation des stocks est sans conteste un des problèmes les plus
complexes et les plus délicats qu'ont à résoudre les responsables de
l'établissement des comptes annuels. Idéalement, on pourrait supposer
qu'une identification précise de chaque stock permet une connaissance
parfaite et permanente de la quantité et de la valeur des marchandises en
magasin et du résultat découlant de chaque transaction.
Un tel calcul, effectué à chaque sortie de magasin, s'avère souvent
compliqué et inutile, voire imposable à réaliser. C'est pourquoi, les
techniciens de la comptabilité ont mis au point plusieurs modes
d'évaluation, dont nous retiendrons les plus importants.
1. Le Système d'Inventaire Intermittent dit encore
« Périodique » (Periodic Inventory System)

Cette méthode peut être décrite brièvement de la manière suivante:


En début d’exercice
Les données figurant sous "Stocks et commandes en cours
d'exécution" du bilan, ouvertes en débuts d’exercice, reprenant à leur débit,
le stock inventorié à la fin de l’exercice précédent.
 En cours d’exercice

Les comptes de charges « achat » enregistrent, au jour le jour, les entrées


en magasin évaluées à leur prix de revient. Le compte de charges
« achat » sera donc :
65

DEBITE: En cours d'exercice, de toutes les entrées en magasin, de tout ce


qui contribue au prix de revient de ces biens (frais de transport,
d'entreposage, de dédouanement, commissions, etc.) Le compte de
produits "ventes" enregistre, au jour, les produits des ventes, comptabilisés
à leur prix de vente.
Le compte de produits "ventes" sera donc:
Crédité : De toutes les ventes au prix de vente.

 En fin d’exercice

On effectue un inventaire physique afin de déterminer ce qui reste en stock


et estimer corollairement le coût des produits vendus :
S’il ne reste rien en stock, le coût des produits vendus est alors au stock
initial augmenté des achats. Pour enregistrer le coût des produits vendus,
en déduction du produit de la vente, on devra indiquer le montant des
achats et la valeur du stock initial du compte de résultat d’exploitation (du
côté des charges sauf pour les stocks de produits finis et des encours de
fabrication qui seront du côté des produits). On fera de même pour le
montant des ventes (à droite, avec les produits),
S’il reste des biens en stock en fin d’exercice, le coût des produits vendus
est alors égal au stock initial, augmenté des achats et diminué du stock
final, constaté lors de l’inventaire.

2. Le système d’Inventaire Permanent (Perpetual


Inventory System)

Le problème le plus important qui se pose à l’entreprise réside dans la


détermination de la valeur du stock final. L’établissement d’un compte de
résultats périodique implique que l’on dispose d’un système de gestion de
stocks qui fournisse, de manière permanente, l’information concernant leur
niveau. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise doit disposer d’un système
d’inventaire permanent.
66

Cette méthode d’enregistrement de marchandises et matières permet de


dégager, à n’importe quel moment l’existant en stock, sans devoir recourir
à un comptage physique permanent39.
- Les enregistrements peuvent porter :
- soit sur les quantités exclusivement ;
- soit sur les quantités et les valeurs.
L’inventaire permanent s’établit au moyen de « fiches de stock » qui
constituent les comptes individuels de chaque marchandise. Ces fiches
sont tenues de manière extra- comptable. La difficulté principale du
système réside dans l’établissement du prix unitaire des sorties et des
stocks, en raison des variations des prix d’entrée :
Parfois, il sera possible d’identifier complètement un stock et d’appliquer
aux sorties son prix spécifique ;
Dans la plupart des cas, les stocks successifs d’une même matière ou
d’une même marchandise sont tangibles. On a imaginé d’en valoriser les
mouvements aux prix successifs d’entrée, tantôt au départ du prix d’achat
le plus ancien, FIFO, (premier entré, premier sorti) tantôt au prix d’achat le
plus récent, LIFO (dernier entré, premier sorti) ;
Enfin, une autre formule consiste à établir la moyenne pondérée des prix
unitaires.
Tenir en permanence ses stocks signifie pour une entreprise qu’elle
dispose des moyens qui lui permettent d’estimer le coût de chaque sortie
de stock au moment où elle se produit, ce qui, d’un point de vue comptable,
signifie encore qu’elle peut calculer pour chacune de ses opérations de
vente un résultat en faisant la différence entre le prix de vente et le coût de
revient du bien ou du service vendu40.
 A titre d’exemple:
Soit une entreprise commerciale fictive, l'entreprise BOSENDJU, dont le
bilan au débit du mois de janvier se présente comme suit: BOSENDJU

39
GUERRA FABIENNE, EDDIE de HAAN, Op. Cit, P.260
40
COLASSE (B), Comptabilité générale, 8è Ed. Economica, Paris,2002, P.184 et les suivantes
67

Immobilisations 2.000.000 Capital 2.500.000


Stock de marchandises 1.200.000 Emprunt 1.000.000
Créances clients 900.000 Dettes fournisseurs 1.500.000
Banque 600.000
Caisse 300.000
5.000.000 5.000.000
68

Pendant le mois de janvier, l'entreprise BOSENDJU effectue les opérations


suivantes:
 Vente de marchandises (prix d'achat: 300.000 FC) ;
 Chèque encaissé par la banque: 400.000 FC ;
 Achat de marchandises à crédit: 200.000 FC ;
 Règlement d'un client par chèque bancaire: 100.000FC ;
 Paiement de frais divers de gestion par caisse: 50.000 FC ;
 Vente à crédit de marchandises (prix d'achat: 200.000): 350.000 FC ;
 Achat comptant de marchandises, remise d'un chèque: 150.000 FC
Procédons à l’enregistrement de ces opérations dans le grand livre
simplifié (compte en T). Mis à part son mode de calcul en forme de compte,
le résultat de la période est donc la somme algébrique des résultats des
opérations (a) (d) et (e) c’est- à- dire de deux ventes des marchandises et
d'un paiement de frais divers.
Cette façon de calculer le résultat de période suppose que l’on puisse
calculer le résultat que réalise l’entreprise sur chacune de ces opérations
de vente : en d’autres termes, que deux informations soient disponibles au
même moment ; d’une part, le prix de vente des marchandises ou des
produits considérés, d’autres part, leur coût d’achat ou de revient.
De nombreuses entreprises n’ont pas les moyens techniques et financiers
(car il s’agit d’un système relativement coûteux) pour tenir un inventaire
que par intermittence.
2.6. Incidence de la variation de stock de marchandises sur le
résultat d’exploitationi
La première partie du compte de résultat concerne l’exploitation normale et
courante de l’entreprise et reprend :

Résultat d’exploitation
Charges Produits
Résultat d’exploitation
69

a) Retenons donc les hypothèses suivantes :


Toutes les marchandises achetées sont revendues durant l’exercice. Il n’y
a pas eu de variation des stocks (stock final= stock initial). Si l’on débute
notre exercice avec un stock, nous devons en tenir compte dans la
détermination du résultat de l’exercice. La valeur du stock final (achats non
consommés ou production non vendue) aura également une influence sur
le résultat.
Le compte de résultats doit dégager le bénéfice réalisé sur les articles
vendus. Résultat d’exploitation sans variation des stocks. Ce compte
dégagera le résultat d’exploitation, à la condition expresse que l’entreprise
ait vendu exactement toutes les marchandises achetées et qu’il n’y ait donc
pas de variation de stock.
 A titre d’exemple, si
Stock initial :0
Stock final :0
Achat final : 10.000.000 FC
Vente : 12.000.000 FC
a) résultat :
Résultat= vente- achat
Résultat=12.000.000-10.000.000=2.000.000 FC
Présentation
Résultat d’exploitation
Achats 10.000.000 Ventes 12.000.000
Bénéfice d’exploitation = 2.000.000

b) Résultat d’exploitation avec variation des stocks


Supposons maintenant que l’entreprise présente la situation suivante :
70

Hypothèse 1 Hypothèse 2

Stock initial 1.000.000 Stock initial 1.250.000


Stick final 1.500.000 Stick final 1.000.000
Achat 10.000.000 Achat 10.000.000
Vente 12.000.000 Vente 12.000.000

Résultat = vente - prix de revient des marchandises


vendues
= vente - (stock initial+achats- stock final)
= vente – achats + (stock final- stock initial
= Vente – achats + (stocks final-stock initial)
= vente – achats ± variation des stock 12.000.000-
10.000.000+
R= 12.000.000-10.000.000
(1.500.000-1.000.000) (1.000.000-1.250.000)
= 12.500.000-10.000.000 =12.000.000-10.000.000-250.000
= 2.500.000 = 1.750.000
Résultat d’exploitation
Prix de revient marchandises Chiffre d'affaires
vendues
Marge d’exploitation

La variation des stocks de marchandises est considérée comme une


augmentation ou une diminution des achats de marchandises. Cette
variation sera comptabilisée du côté des charges d’exploitation, en plus ou
en moins des achats. Une variation positive41 implique une diminution des
charges d’exploitation et s’inscrit en moins des achats.
En effet, une variation positive signifie que l’entreprise a, au cours de
l’exercice écoulé, fait des achats trop importants pour satisfaction de ses
besoins. Ces biens ne seront donc vendus qu’au cours de l’exercice

41
Une variation positive sera obtenue si le stock final est supérieur au stock initial
71

suivant : il serait donc anormal d’en tenir compte dans le calcul du résultat
de l’exercice à clôturer. C’est la raison pour laquelle cette variation positive
se soustrait du montant des achats.
72

Le raisonnement inverse peut être tenu pour une variation négative du


stock de marchandises. Dans ce cas, en effet, l’entreprise n’ayant pas fait
les achats suffisants pour satisfaire ses besoins, a dû puiser sur le stock
restant de l’exercice précédent. On devra donc l’ajouter aux charges
d’exploitation.
Une variation négative implique donc une augmentation des charges
d’exploitation et s’inscrit en plus des achats.

Résultat d’exploitation
Achats Ventes
Variation de stocks
Positive  -
Négative  +

Résultat d’exploitation résultat d’exploitation

Achats 10.000.000 C.A 12.000.000 Achats 10.000.000 C.A 12.000.000


 de stocks - 500.000  de stocks + 250.000
9.500.000 12.000.000 10.250.000 12.000.000
Résultat (+) 2.500.000 Résultat (+) 1.750.000

Au cours de l’exercice, les achats seront enregistrés dans un


compte de charges et les ventes seront enregistrées dans un compte de
produits. Le stock initial sera donné par le débit du compte de bilan
« marchandises » à l’ouverture de l’exercice. Quant au stock final (sa
valeur déterminée sur la base de l’inventaire). Il se retrouvera dans le bilan
de clôture de l’exercice étudié.

Enfin d’exercice, il faut donc :


73

- Etablir la valeur du stock final retrouvé, dans le compte de bilan


« marchandises » la valeur du stock final qui représente, l’ »avoir » de
marchandises à la clôture de l’exercice.
- Pour ce faire, on procédera comme suit : puisque la variation des
stocks a une incidence sur le résultat, elle sera imputée dans un
compte de résultats.

2.7. Incidence des variations de stocks de matières premières et de


produits finis
Une entreprise possède deux grandes catégories de stocks :
- Des stocks acquis auprès de tiers telles que les matières premières,
les fournitures et les marchandises.
- Des stocks produits par l’entreprise, tels que les en- cours de
fabrication et les produits finis.
- La variation des stocks achetés auprès de tiers sera dans un compte
de charges de telle sorte que seuls les achats consommés
influencent le résultat de l’exercice.
Une la variation positive du stock de produits finis signifie que l’entreprise,
grâce à l’ensemble des charges mises en œuvre au cours de l’exercice
comptable, outre la production nécessaire à satisfaire la demande, a réussi
à se créer un « chiffre d'affaires » potentiel. Cet accroissement de stock est
à assimiler aux produits de l’exercice à clôturer.
Dans le cas inverse, l’entreprise a dû puiser dans le stock qui lui vient de
l’exercice précédent pour réaliser le montant de ses ventes. Cette variation
négative du stock est à soustraire du chiffre d'affaires. La variation des
stocks des en- cours de fabrication, des produits finis et des commandes
en cours d'exécution.
Les variations de stocks des produits en cours de fabrication, et des
produits finis seront assimilées à une augmentation ou à une diminution de
produits suivant que la variation soit positive ou négative.
Une variation positive (c’est- à- dire stock final>stock initial) du stock de
produits finis signifie que l'entreprise, grâce à l'ensemble de charges mises
en œuvre au cours de l'exercice comptable, outre la production nécessaire
74

à satisfaire la demande, a réussi à se créer un "chiffre d'affaires " potentiel.


Cet accroissement de stock est assimilé aux produits de l'exercice à
clôturer.
Ce compte de variation de stocks sera avec les autres comptes de produits
au compte de résultat d'exploitation. Comme il apparaît ci-dessus, le
résultat d'exploitation sera affecté non seulement par les achats et les
ventes mais également par les variations de stocks (stock final- stock
initial).
2. Les profits accessoires
Ces profits font partis du bénéfice imposable au même titre que le bénéfice
brut d’exploitation, c’est-à-dire tous les revenus ou profits accessoires
qu’une entreprise réalise, notamment par la mise en valeur de certains
éléments d’actifs.
Ils peuvent avoir des sources multiples : Revenu foncier (Produit de la
location d’immeuble appartenant à la société), intérêts de créances,
revenus des valeurs mobilières (dividendes, obligations participantes…).
Sur le plan fiscal, les deux sont des bénéfices.
Beaucoup de ces profits accessoires bénéficient d’ailleurs de régimes
particuliers. Ainsi, des redevances afférentes à des concessions de licence,
de brevets d’invention sont assimilées au Revenu Mobilier au taux de 20%
en RDC.

2.3.1.2. Les résultats exceptionnels


75

Les gains exceptionnels réalisés par les entreprises font partis de leurs
résultats bruts, qu’il s’agisse :
des subventions d’exploitations ;
des subventions d’équipements ;
des indemnités d’expropriation ou indemnités perçues à la suite d’un vol ;
des abandons des créances.

Les abandons de créance à caractère commercial réalisés entre deux


entreprises dans le cadre de leurs relations d’affaires représentent un profit
imposable pour l’entreprise bénéficiaire et une charge pour l’Entreprise qui
consent cet abandon.
La fiscalité refuse certaines libéralités, c’est le principe de la prudence.
L’entreprise qui offre les dons, cet acte déductible ailleurs mais cela
n’existe pas en République Démocratique du Congo.

2.3.1.2..1. Des gains de changes

Le droit comptable et le droit fiscal appliquent tous les deux le principe du


nominalisme monétaire : les créances et les dettes libellées en Franc
Congolais doivent être comptabilisées pour leurs valeurs, même si la valeur
se déprécie avec le temps.

Tandis que pour les créances et les dettes libellées en monnaie étrangère,
elles doivent être converties en Francs Congolais en fonction du dernier
taux (cours) connu au jour où elles sont comptabilisées.

On peut avoir des gains de change tout comme des pertes de change.
Sur le plan comptable ancien, le principe de prudence interdisait de
comptabiliser les gains de change comme produit de l’exercice. Mais le
syscohada l’autorise. Et l’écart de conversion négatif (perte de change)
correspondant est seulement inscrit au passif du bilan dans un compte
transitoire. Tandis que sur le plan fiscal, l’écart de conversion négatif (perte
de change) sera déduit de résultat imposable.
La provision pour perte de change, elle sera réintégrée.
76

 A titre d’exemple :
1. Le résultat comptable
 Perte de change (écart de conversion): 2.000FC
 Provision pour risque (compte tenu d’une couverture de change de
500FC): 1.500FC
2. Le résultat fiscal (rectification extra- comptable)
 Déduction de l’écart de conversion : 2.000Fc
 Réintégration de la Provision : 1.500FC
Différence (2.000 - 1.500) : 500FC
Donc, le bénéfice imposable sera de 500FC.
2.3.1.2. DES PLUS- VALUES SUR LES ÉLÉMENTS D’ACTIFS
IMMOBILISÉS
2.3.2.1. Principes clés42
En comptabilité les plus-values ou moins-values effectivement
constatées (cessions) sont comptabilisées. Par contre, seules les moins-
values éventuelles sur un élément d’actif sont enregistrées par le biais des
provisions.

1. Certaines plus ou moins-values relèvent sur le plan fiscal d’un régime


particulier, « le régime des plus-values professionnelles », il est
nécessaire de les isoler afin de leur appliquer les dispositions fiscales
qui leur sont propres.

2.3.2.2. Régime fiscal des plus values ou gain en capital

42
DISLE (E), SARAF (J), Op.Cit, p.49
77

En République Démocratique du Congo, le régime des plus-values est


embryonnaire.
 A titre d’exemple:
L’acquisition d’un immeuble par une société à 200.000 US dans les années
passées (antérieures). Aujourd’hui, pour le revendre à 400.000 $ US. Cela
implique :
± 200.000 $ = régime imposable sans les affecter
= Plus– values comptables.
Doit –on sanctionner ceux qui réalisent l’imposition internationale quand on
affecte ou réinvestit cette différence.

2.3.2.3. Notions de la plus-value


L’ordonnance loi du 10février 1969, pose le principe de l’imposition
de l’entreprise, non seulement sur les revenus d’exploitation mais aussi sur
les revenus occasionnelles ou exceptionnelles provenant de l’augmentation
des valeurs, des avoirs investis dans l’exploitation. L’accroissement peut
résulter d’une plus- value d’un élément de l'actif ou d'une plus-value d'un
élément du passif.
Dans ce dernier cas, il s’agira généralement de la remise totale ou
partielle d’une dette, ou de la réduction d’une dette exprimée en monnaie
étrangère par suite de la dépression de monnaie. La plus- value peut être
définie comme la différence positive qui se dégage en faisant les
comparaisons entre d’une part la valeur présumée d’un bien à un moment
donné et d’autre part la valeur initiale de ce bien.
En République Démocratique du Congo, la plus- Value et la
moins- value en matières fiscales ne concernent que l’actif immobilisé
comprenant les éléments stables de l’entreprise.
À ces éléments s’opposent les immobilisations financières et les
éléments circulants. Ces éléments, bien que dégageant l’accroissement
des valeurs ne sont pas traités dans les catégories de plus value au sens
fiscal du terme.
Du point de vu fiscal, quel est l’impact fiscal de la plus- value ?
78

Etant les revenus, doit- on garder la conception de la valeur souscrite ?


(Ord. de 1969). Que faut- il faire de la différence égale à la plus- value.
1. Evaluation d’éléments d’actif

Les immobilisations sont inscrites en comptabilité :


 Soit au prix d’acquisition : PA + FAA ;
 Soit pour leur valeur d’apport ;
 Soit par le coût réel de production.
Le PCGC autorise la constitution de provisions pour les immobilisations
non amortissables.
2. Différentes sortes des plus- values

Les plus- values peuvent être distinguées selon leurs natures ou selon
leurs durées.
2.1. Distinction selon la nature

Selon leur nature, les plus- values diffèrent selon qu’il s’agit de plus- values
comptable (exprimées ou opération de réévaluation) ; des plus values
réalisées (cession), des plus- values issues du partage de l’avoir social
(liquidation, des plus- values de transformation de société et de fusion de
sociétés.
1. Plus- values comptables ou exprimée ou opérations de réévaluation

Les plus- values comptables sont celles qui proviennent de la réévaluation


des éléments d’actif, lesquels restent dans le patrimoine de l’Entreprise.
Plusieurs causes de réévaluation conduisent à des sous- estimations de
l’actif de l’Entreprise. Ces sous- estimations créent des distorsions
importantes entre la réalité économique et les écritures comptables. Parmi
celles- ci, on peut citer:
 La spéculation financière ;
 L’érosion monétaire ou dévaluation monétaire.
Les plus- values comptables sont imposables à l’impôt professionnel sur le
bénéfice sauf, lorsque la société les a simplement exprimées dans ses
comptes ou inventaires, sans les traiter comme les bénéfices. Dans ce cas,
79

les plus- values restent acter dans un compte spécial du passif du bilan (14)
distinct du compte de réserve ou du capital. Elles demeurent incorporer aux
biens et ne font l’objet d’aucun amortissement, distribution ou prélèvement
quelconque (régime traditionnel, une fois ces plus- values sont exprimées
sans affectées égales sans imposition).
80

L’intérêt se manifeste sous deux aspects :


 l’obligation faite à la société de maintenir dans un acte son potentiel
de production ;
 et par conséquent de garder la plus- value incorporée dans les biens.
Les plus- values seront imposées parce que les sociétés les a
considérées comme bénéfices c’est- à- dire comme un nouvel
enrichissement dans le chef de la société.
L’ordonnance loi n° 89/ 017 du 18/ 02/ 1989 telle que compléter à
ce jour, a rendu obligatoirement de l’actif immobilisé d’une Entreprise.
Cette réévaluation doit se faire conformément au coefficient déterminé par
le ministre des Finances.
L’arrêté Ministériel n° 017/ du 13 avril 1998, modifiant et complétant
à titre intermédiaire certaines dispositions de l’ordonnance- loi du 18/ 02/
1989, autorisant la réévaluation de l’actif immobilisé des Entreprises,
dispose dans son article 1er que les immobilisations non amortissables
c’est- à- dire tous ceux qui ont trait aux terrain, fonds de commerce, etc.…
doivent être réévalués en fonction de l’utilité que leur possession présente
pour l’Entreprise à leur coût estimé d’acquisition ou de reconstitution en
état.
Le ministre de Finances doit prendre des mesures fiscales visant
d’une part l’incorporation de la plus- value de réévaluation au capital avec
paiement d’une taxe spéciale d’incorporation et d’admission des
amortissements réévalués en charges déductibles d’autre part,
l’augmentation du capital ainsi visé n’est pas subordonnée à l’obtention
d’une autorisation présidentielle préalable.

Les augmentations d’actif constituées à l’occasion de cette


réévaluation doivent être inscrites directement au bilan et restées sans
influence sur les résultats de l’exercice de réévaluation. L’article 2 dispose
également qu’il est institué une taxe spéciale d’incorporation de la plus-
value de réévaluation au capital des Entreprises dont le taux est fixé à 1%.
81

Les entreprises ayant incorporées la plus- value de réévaluation


au capital sont tenues de déduire du bénéfice brut seulement les dotations
aux amortissements réévalués de l’exercice.
En revanche, pour celles qui n’ont pas incorporées la plus-
values de réévaluation, les amortissements déductibles sont ceux
pratiqués sur la valeur d’origine ou d’acquisition des éléments
immobilisés.
2. Plus- values réalisées ou plus-values de cession

Cela signifie que toute opération ou tout événement ayant pour but, de faire
sortir un élément d’actif du patrimoine de l’Entreprise est imposable.
Sa caractéristique principale est la sortie de l’élément concerné du
patrimoine. D’une façon générale, ces opérations font apparaître les plus-
values réalisées c’est- à- dire celles qui proviennent de la réalisation
d’éléments d’actifs, par la suite d’une cession, d’un apport en société ou
autrement et qui implique nécessairement la sortie des éléments concernés
du patrimoine de l’entreprise.
Les accroissements résultant de plus- values réalisées sur immeubles,
outillage, matériel mobilier etc. sont imposés à l'impôt professionnel dans la
mesure où le prix de réalisation dépasse le prix d'acquisition ou de revient,
déduction faite du montant des amortissements déjà admis au point de vue
fiscal.
Du point de vu fiscal : L’imposition des plus- values réalisées est régie
par l’ordonnance- loi de 1969.
 A titre d’exemple :

En 2000, l'entreprise individuelle BOSENDJU (chiffre d'affaires


1.000.000 FC) a réalisé les opérations suivantes:

 Cession d'une machine acquise en 1997 pour 6.000.000 FC, amortie


correctement à hauteur de 4.000.000 FC et cédée à 8.300.000 FC ;
 Cession d'une œuvre d'art acquise 8.000 FC en 1983 et cédée à
21.000 FC en 2000 ;
82

 Mise en rebut d'une machine devenu d'inutilisable acquise 4.000.000


FC en 1997 et amortie à hauteur de 3.000.000 FC au moment de la
mise en rebut ;
 Perception d'une indemnité d'assurance de600 FC, suite à la
destruction par incendie d'une machine acquise 3000FC en 1996 et
amortie à hauteur de 2.700.000 FC ;
 Cession d'un fond de commerce acquis en 1997et cédé 14.000.000
FC en 2000.
Travail pratique
L'exercice comptable coïncide avec l'année civile.
Déterminer le régime fiscal des différentes cessions puis calculer le résultat
fiscal de l'exercice 2000 sachant que le Bénéfice comptable pour l'exercice
2000 s'élève à 23.500.000 FC.
CORRIGÉ:
A. Examen de cinq opérations
 Cession d'une machine
a) Principe:
Il s'agit d'un élément de l'actif immobilisé amortissable.
b) Application:
Valeur d'origine 6.000.000 FC
Amortissement 4.000.000 FC
Valeur comptable 2.000.000 FC
Valeur comptable 2.000.000 FC
Prix de cession 8.300.000 FC
Plus- value sur cession 6.300.000 FC
 Cession d'une œuvre d'art
a) Principe: Il s'agit d'un bien non amortissable ne dépréciant pas avec le
temps. La cession d'un bien non amortissable acquis entraîne une plus-
value ou une moins- value.
b) Application:
Valeur d'origine 8.000.000 FC
Prix de cession 21.000.000 FC
83

Plus- value 13.000.000 FC


 Mise au rebut d'une machine
a) Principe: la machine au rebut a perdu toute valeur. La sortie du bilan
entraîne la constatation d'une moins- value concernant un bien
amortissable.
b) Application:
Valeur d'origine 4.000.000 FC
Amortissements 3.000.000 FC
Moins-Value 1.000.000 FC.
 Bien détruit
Principe: la destruction du bien à la suite d’un sinistre entraîne la sortie de
l'actif du bilan de l'entreprise. Il y a donc application du régime des plus-
values ou moins- values professionnelles.
Application
Valeur d'origine 3.000.000 FC
Amortissements 2.700.000 FC
Valeur comptable 300.000 FC
Valeur comptable
300.000 FC
Indemnité 600.000 FC
Plus- values 300.000 FC
 Cession d'un fonds de commerce

a) Principe: le fonds de commerce est un élément non amortissable. La


cession relève des notions des plus- values ou moins- values.
b) Application
Valeur d'origine 18.000.000 FC
Prix de cession 14.000.000 FC
Moins- values 4.000.000 FC

b) DETERMINATION DU RESULTAT IMPOSABLE


84

Finalement le montant du résultat imposable de l'exercice est de:


23.000.000 FC
Bénéfice comptable
+ Réintégration des plus- Values (6.300.000+13.000.000+300.000)=+
19.600.000 FC
- Déduction des moins- values (1.000.000+4.000.000)= - 5.000.000 FC
Le bénéfice imposable = 37.600.000 FC
2.1.2. Plus- values issue du partage de l’avoir social
Cette plus- value ne sera pas imposée à l’impôt professionnel sur le
bénéfice mais plutôt mobilier. L’article 17 de l’ordonnance- loi 1969 relative
aux impôts cédulaires sur les revenus, prévoit l’imposition à l’impôt
mobilier de bonis de liquidation c’est- à- dire toutes le sommes que
perçoivent les associés au-delà de leur mises initiales au moment de la
dissolution de la société. Il importe que les bonis de la liquidation
proviennent de l’accroissement de la valeur des avoirs investis dans
l’exploitation ou de la continuation de l’activité de société pendant la
période de liquidation. Dans le cas d’espèces, les plus- values sont
imposées uniquement dans le cadre de l’impôt mobilier et non pas de
l’impôt professionnel sur le bénéfice.
Du point de vu fiscal, en République Démocratique du Congo, la plus-
value issue du partage de la société est imposé par l’impôt mobilier à la fin
sur toutes les bonis de liquidation c’est- à- dire les sommes que perçoivent
les associés au delà de leurs mises initiales.

2.1.3. Plus- values issues de transformation des sociétés

Cette plus- value se traduit en réalité par la substitution d’une


personne morale à une autre, le patrimoine restant identique.
L’exonération des plus- values constatées lors de transformation est
accordée aux entreprises toute fois, à condition que les éléments de
l’actif et du passif de la société soient transformés tels que dans les
écritures de la société nouvelle.

2.1.4. Plus-values issue de fusion des sociétés


85

La plus- value résultant de l’échange des titres des sociétés dissoutes


contre celles des sociétés fusionnées est imposable à l’impôt mobilier lors
de la liquidation de la société absorbante.
 Exemple d’application:

Après diverses négociations, les sociétés A et B ont décidé de fusionner, la


société B absorbant la société A avec effet rétroactif au 1er janvier 2006. Les
éléments concernant la société A sont les suivants:

BILAN SOCIETE A AU 31 DECEMBRE 2000


86

ACTIF PASSIF
Amortis-
Valeur d'origine Montant net Capital (20.000 2.000.000
sements
Droit au bail 100.000 100.000 actions x 100
Terrain à bâtir 300.000 300.000 FC) 4.000.000
Sol construction 100.000 100.000
Bâtiments 1.200.000 300.000 Réserves -1.000.000
Matériel et outillage 15.000.000 12.000.000 3.000.000 Report à 5.000.000
Stocks 2.000.000 nouveau (perte 7.000.000
Réalisable, disponible 2.000.000 5.600.000 de l'exercice)
5.600.000 Passif réel
87

Total actif 24.300.000 12.300.000 12.000.000 Total passif 12.000.000

Il est décidé de les apporter à la société B selon les valeurs suivantes:

Natures des éléments Valeurs d'apport


Droit au bail 600.000
Terrain à bâtir 4.100.000
Sol construction 500.000
Bâtiments 5.200.000
Matériel et outillage 9.000.000
Stocks 2.000.000
Réalisable, disponible 5.600.000
27.000.000
7.000.000
Passif réel
20.000.000 FC

Les éléments concernant la société B sont les suivants:

BILAN SOCIETE B AU 31 DECEMBRE 2000


ACTIF PASSIF
Valeur Amortis-
Montant net
d'origine Sements
Immobilisations 6.000.000 20.000.000 40.000.000 Capital (100.000 actions 10.000.000
Autres actifs 90.000.000 90.000.000 Réserves 45.000.000
Passif réel 75.000.000
Total actif 150.000.000 20.000.000 130.000.000 Total passif 130.000.000
88

L'actif net de la société B, société absorbante, est évalué à 30.000.000 FC.


L'opération de fusion serait réalisée par émission de 25.000 actions de 100
FC de la société B en contrepartie de l'annulation des 20.000 actions de la
société.
On vous précise:
 que les éléments de la société A ont été acquis au moins deux ans
avant la fusion;
 que la perte de l'exercice 2006 est considérée comme fiscalement
déductible.
Travail à faire

En supposant que la parité d'échange des actions a été déterminée en


fonction de la valeur de l'actif de chacune des sociétés au 31 décembre
2006, retrouver la parité retenue pour l'opération.
 calculer la prime de fusion
 calculer la plus- value de fusion? Et comment sera- t- elle imposée?
Corrigé:

1. Parité d’échange
La valeur de l'actif net de la société A étant estimée à 20.000.000 FC et le
capital étant divisé en 20.000 actions, cela signifie que la valeur d'une
action est de: .
La valeur de l'actif net de la société B étant estimée à 80.000.000 FC et le
capital étant divisé en 100.000 actions, la valeur d'une action est de:
. Il faudra ainsi:

= soit 4 actions A pour 5 actions B.

2. Prime

L'actif net apporté par la société A est de 20.000.000 FC, la société B va


ainsi émettre: actions nouvelles.
89

Chaque action a un nominal de 100 FC, il en résulte que l'augmentation de


capital se décomposera de façon suivante:
Capital nouveau: 25.000 x 100 = 2.500.000
prime de fusion: 25.000 x 700 = 17.500.000
Total = 20.000.000
3. Calcul des plus- value de fusion et l'imposition
Valeur d'origine
Valeur Amortisse Valeur Valeur Plus- value
d'origine ments Comptabl apport
Droit au bail e
Terrains à bâtir 100.000 100.000 600.000 500.000
Sol de construction 300.000 300.000 4.100.000 3.800.000
Bâtiments 100.000 100.000 500.000 400.000
Matériaux et 1.200.000 300.000 900.000 5.200.000 4.300.000
outillage 15.000.000 12.000.000 3000.000 9.000.000 6.000.000
16.700.000 12.300.000 4.000.000 19.400.000 15.000.000

Dans le régime de l'imposition des fusions, les plus- values sont taxées à
l'impôt mobilier de 20%.
Plus-values totales 15.000.000
Plus values imposables
Imputation du déficit 1.000.000

Plus- value imposables est de 14.000.000 FC

2.2. Distinction selon la durée

Selon la durée, on distingue les plus- values et les moins- values à court et
à long terme. Cette distinction est fondée sur la durée de détention du bien
par l’Entreprise avant la cession. On qualifiera la plus- value à Court
Terme si le temps est court et la plus- value à Long Terme, si le temps est
long.
Il est à noter que la détention à considérer, d’une législation à une autre.
Cette durée varie entre deux et trois ans à travers laquelle, la plus- value
sera considérée de Court Terme ou de Long Terme. Ce principe est surtout
90

d’application afin d’exploiter la notion de Revenu dans son sens propre


c’est-à-dire.
Celui de considérer la liquidation du bien pour qualifier sa subsistance. Le
Législateur Français et Belge considèrent qu’une plus- value a d’autant
moins de caractère de revenu taxable que la durée de possession du bien
est plus longue.
Les dispositions comptables en République Démocratique du Congo ne
sont pas loin de ce raisonnement lorsqu’elle considère que les
immobilisations qui sont constituées et sont des biens utilisés pendant une
longue période dans l’Entreprise.

3. Appréciations critiques de notre régime fiscal des plus-


values

3.1. Constat général


Le régime des plus-values en République Démocratique du Congo
renferme des erreurs d’approche dont les principales sont :
 La taxation des plus- values au taux ordinaire (35%) qu’on applique sur
le bénéfice. Autrement dit l’assimilation des plus- values aux bénéfices.
Ce n’est pas normal d’utiliser le même taux ;
 L’exclusion des plus- values réalisées des avantages fiscaux,
 L’absence de la notion du temps dans la législation fiscale congolaise.

3.2. Propositions

L’administration en RDC, doit s’organiser pour saisir correctement toute la


matière imposable de plus- value. Par exemple : l’imposition des opérations
immobilières réalisées par des particuliers.
 L’instauration du principe de la différenciation des notions de Court et
Long Terme dans le mécanisme de l’imposition de plus- value (cette
notion manque) ;
 Les exonérations temporaires devraient également être envisagées
dans le cas par exemple des réemplois dans un délai déterminé ;
 À travers notre législation fiscale, il est affirmé que les bénéfices, dans
plus- value comptable doivent payer l’impôt professionnel sur le
91

bénéfice, dans le cas où il venait à manquer ou à violer une des


dispositions précitées.
92

Il est difficile d’accepter que l’impôt soit dû sur la totalité de la plus- values,
au lieu de se rebattre sur la portion utilisée comme bénéfice. Autrement dit,
l’impôt frappe même la partie de la plus- value pour laquelle les conditions
d’indisponibilité ont été observées. Cette sanction injuste (unique) doit être
corrigée.
N.B : En définitive, il y a lieu de noter que le régime d’imposition des plus-
values existant actuellement dans notre pays, ne constitue pas une
incitation aux investissements. Son but est simplement de procurer des
recettes supplémentaires à l’Etat.

2 .3.2. LES CHARGES D’EXPLOITATION

2.3.2.1. Notions

Les différentes charges qui diminuent les produits réalisés pour


l’Entreprise comprennent :
 Les achats revendus ou consommés, les frais généraux et certaines
charges financières ;
 Les amortissements ;
 Les provisions (deux seulement en RDC) ;
 Les reports déficitaires ;
 Certaines sommes payées à une personne physique ou morale de
droit étranger.
2.3.2.2. Conditions générales de déductibilité

D’après la loi fiscale congolaise, une charge doit remplir simultanément


trois conditions pour qu’elle soit considérée comme une charge
d’exploitation déductible.
1ère condition
Elle doit être faite en vue d’acquérir ou de conserver le revenu c’est- à- dire
avoir un lien nécessaire et direct avec l’exercice de l’activité professionnelle.
Il faut que la charge ou la dépense soit faite dans l’intérêt de l’Entreprise.
 A titre d’exemple :
Le frais de déplacement de l’épouse du PDG engagé lors d’un
déplacement en Europe pour suivre son époux lors d’un congrès
93

professionnel ne seront pas admis en déduction ; en revanche, ceux de


son mari seront déductibles.
94

2ème condition
La charge doit diminuer l’actif net de l’Entreprise, c’est- à- dire
sont exclus les dépenses ou les charges qui se traduisent par une
augmentation de l’actif.
 A titre d’exemple :
Une acquisition d’immobilisation va entraîner d’une part une
baisse de la trésorerie donc de l’actif, et d’autre part une augmentation du
poste immobilisation donc de l’actif du même montant.
Une acquisition d’immobilisation n’est pas une charge
fiscalement déductible. Ainsi, dans le système OHADA les achats portant
sur les acquisitions des matériels de moins de 200.000 FCFA sont admis
en déductions du résultat43.
3ème condition
Elle doit être faite pendant la période imposable, c’est- à- dire,
elle doit être une charge effective de l’exercice social ou se rapportant à
la période au cours de laquelle, les bénéfices ont été réalisés et appuyés
des justificatives suffisantes. La dernière condition est une condition de
forme, ici c’est le fameux principe de l’annualité fiscale.
 A titre d’exemple 1 :
Si une entreprise reçoit, le 15 janvier n+1, une facture d'électricité
correspondant à la consommation de l'exercice n, le montant de cette
facture ne pourra constituer une charge déductible qu'au titre de l'exercice
de consommation, soit n.
Exemple 2: même si les produits correspondant ne sont imposés qu'au titre
d'un exercice ultérieur la prestation n'est pas consommée:
Si l'entreprise s'est acquitté le 31 décembre de l'année 2006 d'un loyer
couvrant les trois mois de l'exercice suivant, ce loyer ne peut influer le
résultat de l'exercice 2006.
2.3.2.3. Différentes catégories d’achats et frais des charges
légalement définies
43
NZAKOU (A), Op.Cit, p.311
95

A) Achat revendus ou consommés

Ils comprennent les acquisitions des marchandises dont la vente


en l’état après transformation permet la réalisation éventuelle d’un
bénéfice d’exploitation. Les achats à retenir sont ceux qui ont été
effectués au cours de l’exercice même s’ils ne sont pas payés à la date
de la clôture du Bilan.
Le montant des achats doit être :
 Majoré des Frais accessoires d’acquisition (Transport, Assurances,
Manutention, Droit de douane,…)
 Diminué du prix de Revient des marchandises prélevées par
l’exploitant à des frais personnels.
B) Frais généraux ou charges professionnelles légalement définies

Les frais généraux comprennent toutes les charges et pertes liées à


l’activité exercée. Ce sont généralement toutes les dépenses nécessitées
par le fonctionnement de l’Entreprise ou à l’entretien de son patrimoine. Ils
ont un caractère définitif et doivent se rattacher à la gestion de l’Entreprise
ou exposer pour le compte de l’exploitation.
Ils sont immédiatement et intégralement déductibles, contrairement aux
dépenses d’investissement aux dépenses d’investissement déductibles à
travers les amortissements sur plusieurs années.
La nature des frais étant extrêmement variée, la loi a posé des règles
spécifiques de déduction pour certains d’entre eux, qu’il est difficile de
dégager de façon générale. Ces frais comprennent notamment :
 Les dépenses relatives au personnel, c’est- à- dire le salaire, la
gratification, l’allocation de congé, certaines indemnités (indemnités
de fin de carrière), frais de représentation et de déplacement,
charges sociales,…
 Les rémunérations par exemple ne sont admises en déduction de
résultat que dans la mesure où elles correspondent à un travail
effectif et ne sont pas excessives eut égard à l’importance des
services rendus ;
96

 Les dépenses de petits matériels : achats de matériels et outillages


d’une valeur unitaire taxes comprises inférieur à x Francs Congolais
peuvent être compris dans les frais et charges immédiatement
déductibles. Toutefois, ces achats ne doivent pas varier d’une façon
importante d’un exercice à l’autre ;
 Les commissions, les courtages, les ristournes, les frais de publicité,
frais d’entretien et de réparation de bâtiment, frais d’installation et
d’outillages, les loyers de locaux professionnels, les primes
d’assurances (si l’assurance est souscrite au profit de l’Entreprise) et
si elle couvre les biens et risques d’exploitation : incendie, vol…).
A noter cependant que les dépenses relatives à la commission, au
courtage, ristournes ne sont admises en déduction que lorsque l’on a
indiqué les noms, les domiciles de bénéficiaires, la date de paiement, les
sommes allouées à chacun d’eux et la vérification de paiement de la TVA
préalable sur les mêmes sommes de commission ou de courtage.
Cette disposition empêche dans le cas d’espèces le paiement des
commissions secrètes où toutes sommes analogues, susceptible d’être
réduite même si elle ne rapporte pas à l’exploitation de l’Entreprise. C’est
une façon de combattre préventivement la fraude fiscale.
Certains impôts tels que les réels, impôts exceptionnels sur les
rémunérations du personnel expatriés qui ne font pas l’objet d’une taxation
d’office peuvent être déductibles.
Par ailleurs, les charges financières sont imposables notamment les
intérêts des capitaux empruntés à des fines professionnelles. Les charges
et rentes ou redevances. Les frais de premier établissement, sont en
principes immédiatement déductibles.
Toutefois, il faut signaler que certaines de ces postes demandent des
observations particulières et ne sont par conséquent pas déductibles tel est
le cas par exemple des valeurs dont l’Entreprise est propriétaire. Ne sont
donc pas acceptés comme charges professionnelles : les dons et les
pourboires, les cotisations, les pertes de caisse, les différences de change,
les créances irrécouvrables, les amendes et les pénalités fiscales, les
manquants, les provisions, etc.
97

 B.1. Sont notamment considérées comme dépenses


professionnelles déductibles des revenus imposables44:
1° Le loyer réellement payé et les charges locatives afférents aux
immeubles ou parties d'immeubles affectés à l'exercice de la profession
et tous ces frais généraux résultant de leur entretien, éclairage, etc.
Toutefois, la valeur locative des immeubles ou parties d'immeubles dont le
redevable est propriétaire n'est pas considérée comme loyer ou comme
une charge locative;
2° Les frais généraux résultant de l'entretien du matériel et des objets
mobiliers affectés à l'exploitation;
3° Les traitements, les salaires, les gratifications et les indemnités des
employés et des ouvriers au service de l'exploitation, les avantages en
nature pour autant qu'ils aient été ajoutés aux rémunérations tel qu'il est
au paragraphe 2 de l'article 47;
4° Les intérêts des capitaux empruntés à de tiers et engagés dans
l'exploitation et toutes charges, rentes ou redevances analogues relatives
à celle- ci;
Ne sont pas considérés comme tiers, les associés dans les sociétés autres
que par actions.
En aucun cas, les intérêts des créances hypothécaires sur les immeubles
donnés en location en tout ou en partie, ne peuvent être considérés comme
dépenses professionnelles déductibles;
5° Les frais de transport, d'assurance, de courtage, de commission.
Toutefois, les dépenses consistant en commissions, courtages, ristournes
commerciales ou autres, vacations, honoraires occasionnels ou non,
gratification et autres rétributions quelconques ne sont admises en
déduction que s'il en est justifié par l'indication exacte du nom et du
domicile des bénéficiaires ainsi que de la date des paiements et des
sommes allouées à chacun d'eux. De même, en ce qui concerne les
commissions et courtages, la déduction ne sera admise qu'après
justification de la mise en règle au regard de l'impôt sur le chiffre

44
Les articles 43, 43 bis et 44 du titre du code des impôts portant impôts sur les revenus professionnels
admettent les charges professionnelles déductibles.
98

d'affaires. A défaut de déclaration exacte, des sommes précitées ou de


leurs bénéficiaires ou d'apporter la preuve du paiement de l'impôt sur le
chiffre d'affaires, lesdites sommes sont ajoutées aux bénéfices de celui
qui les a payées, sans préjudice des sanctions prévues en cas de fraude;
99

6°Le montant du bénéfice entre les membres du personnel de l'entreprise;


Les traitements alloués dans les sociétés par actions aux membres du
Conseil général lorsqu'il est justifié qu'ils correspondent à des
appointements normaux en rapport avec la nature des fonctions réelles et
permanentes exercées dans ces sociétés en République Démocratique du
Congo;
7° Les amortissements des immobilisations servant à l'exercice de la
profession;
8° L'impôt réel ayant le caractère d'une charge d'exploitation acquittée dans
le délai, pour autant qu'il n'ait pas établi d'office;
9° Les charges professionnelles afférentes aux bâtiments et terrains
données en location par les sociétés immobilières.
Les sommes versées par une entreprise de droit national à une personne
physique ou morale de droit étranger avec laquelle elle est liée soit par la
voie d'une participation directe dans son capital, soit par l'intermédiaire de
participations détenues par une ou plusieurs autres entreprises du même
groupe, en rémunération d'un service rendu, ne sont susceptibles d'être
admises dans les charges professionnelles de l'entreprise qu'à la triple
condition45:
 que la réalité du service rendu soit clairement démontrée;
 que le service en cause ne puisse être rendu en République
Démocratique du Congo;
 que le montant de la rémunération corresponde à la valeur réelle du
service rendu.
 B.2. Sont également déductibles des revenus nets:
1° Les versements réellement effectués, à titre définitif en vue de la
constitution au profit du redevable, d'une rente viagère, d'une pension,
d'une assurance maladie ou d'une assurance- chômage. Les sommes
ainsi déductibles sont calculées sur la base des revenus professionnels

45
Conformément aux articles 43 ter d, 43 ter e et 43 ter f du code des impôts portant l'impôt sur les
revenus professionnels déterminent les entreprises et les biens pouvant faire l'objet d'amortissements
dégressifs et ceux qui sont exclus du système
100

imposées pour l'année antérieure. Elles ne peuvent dépasser 20% du


montant desdits revenus avec un maximum de {180 zaïres};
101

2° Lorsque le redevable est une personne physique qui effectue une


activité réside effectivement en République Démocratique du Congo au
sens de l'article 62, les frais médicaux supportés par redevable tant pour
lui- même que pour sa femme et ses enfants célibataires à charge.
Ces frais médicaux comprenant les frais médicaux proprement dits, les
frais chirurgicaux et pharmaceutiques ainsi que les dépenses pour soins
dentaires, à l'exclusion des prothèses.
Ces frais ne sont admis en déduction que pour autant qu'ils aient été
effectivement payés La déduction est limitée au montant dont il est justifié
par les documents probants, c’est- à- dire reçus, extraits du carnet à
souches et factures dûment acquittées pour ce qui est des autres frais.
En cas d'absence ou d'insuffisance des revenus imposables, l'excédent
des charges visées à l'article 44 peut être déduit, à concurrence de son
montant, des revenus des trois exercices postérieurs.

 B.3. Ne sont pas déductibles des revenus imposables46:


 Les dépenses autres que celles énumérées à l'article 44, ayant un
caractère personnel, telles que notamment l'entretien du ménage, les
frais d'instruction, de congé et de toutes autres dépenses non
nécessitées par l'exercice de la profession;
 les impôts sur le revenus d'une part, et, d'autre part, l'impôt réel
autant que ce dernier n'a pas le caractère d'une charge d'exploitation;
 les amendes judiciaires ou administratives fixées, à titre
transactionnel ou non, de quelque nature qu'elles soient, ainsi que les
honoraires et frais relatifs aux infractions quelconques relevées à
charge du bénéficiaire des revenus;
 les tantièmes alloués dans les sociétés par actions aux membres du
Conseil général;
 Les dépenses relatives aux biens donnés en location, y compris les
amortissements desdits biens;
46
l'article 46 du Code des Impôts n'admet pas comme charges déductibles
102

 les provisions constituées en vue de faire face à des pertes, des


charges ou à des dépréciations d'éléments de l'actif, à l'exception des
provisions pour reconstitution des gisements miniers.
 A titre d’exemple :
Produits accessoires imposables et frais généraux : l’entreprise « BEN »
est une Entreprise industrielle, située à Kinshasa et a une activité de
fabrication de produits coméstiques. Le comptable de l’Entreprise vient
vous consulter pour la détermination du résultat de l’exercice clos le 31/ 12/
2000 (qui coïncide avec l’année civile) le résultat de son activité au niveau
de ce produit imposable et de ces frais généraux sont les suivants :
a) Produits accessoires perçus par l’Entreprise
Produits financiers (Revenu d’action des sociétés congolaises) : 26.000 FC
(imposable à 20%) = 5.200 FC
 Loyer provenant de la mise en location d’un immeuble inscrit à l’actif
de l’Entreprise : 100.000 FC
 Rémunération d’une consultation de cosmétologie donnée par
Monsieur BEN à l’occasion d’un congrès réunissant les membres de
sa profession : 10.000 FC.
b) Frais engagés et passés en comptabilité
 L’Entreprise a acheté des fleurs pour la décoration du magasin
plusieurs fois au cours de l’année 2000 pour un total de 30.000 FC.
 L’Entreprise a réalisé un certain nombre d’échantillon de ses produits
pour un montant total de 50.000 FC.
 L’Entreprise a réglé son abonnement sur une revue qui comporte ses
nombreuses indications techniques se rattachant à l’activité de
l’Entreprise pour un montant total de 80.000 FC.
 L’Entreprise a fait l’acquisition d’un logiciel de comptabilité, il s’agit
d’un logiciel standard, très répandu dans le commerce pour un
montant de 500.000 FC.
 Monsieur BEN verse des mensualités de crédit bail pour les autres
ordinateurs de l’Entreprise pour un montant total de 200.000 FC.
103

 L’Entreprise a acquitté une redevance au titre d’un brevet qu’elle


exploite pour un montant de 100.000 FC.
 L’Entreprise a versé une somme de 21.000 FC correspondant aux
frais de scolarité dans une grande école de gestion de la fille de
Monsieur BEN.
 L’Entreprise a payé une contravention reçue par Monsieur BEN, lors
d’un rendez-vous avec un des conseillers juridiques de l’Entreprise
pour mauvais stationnement pour un montant total de 40.000 FC.
Question : Indiquez le régime fiscal de chacune des opérations décrites
1) Produit financier :
 Revenu d’action mobilier : imposable à 20% de 26.000 (Dividendes,
Parts, Redevance ou Royalties et Parts d’actions) : soit 5.200FC
 Le loyer : Déjà retenu à la source par le locataire comme impôt sur
les revenus locatifs et qui fait gagner régulièrement de l’argent qui
entre dans le revenu non imposable au niveau des bénéfices ou
Résultat au risque de la double imposition. 22% de 100.000FC =
22.000FC
 Rémunération de la consultation : bénéfice non commercial au titre
d’honoraire. Imposable au titre de la TVA de 16%.
b) Frais engagés
1. Charge déductible (achat des fleurs)
2. Charge déductible= échantillon
3. Déductible = abonnement
4. Frais d’acquisition déductible = frais d’exploitation
5. Crédits bail = déductible = frais d’exploitation
6. Impôt mobilier imposable non déductible : exploitation d’un brevet 
Redevance
7. Non déductible, imposable
8. Non déductible.
 Exercice d'application47:

47
COZIAN (M), CHADEFAUX (M), Exercices de fiscalité des entreprises, 13ème Ed. Litec, Paris, 2001, P.
31 et les suivantes
104

Mr. BOSENDJU exploite une entreprise spécialisée dans la vente d'outils


pour le jardin. Le comptable de l'entreprise vient vous consulter pour la
détermination du résultat de l'exercice clos le 31 décembre 2000. En effet,
l'entreprise a engagé au cours de cette période différentes dépenses et le
comptable aimerait obtenir quelques indications sur le tout fiscal.
L'entreprise a acheté des fleurs pour décoration du Magasin plusieurs fois
au cours de l'année.
L'entreprise a réalisé un certain nombre d'échantillons de ses produits.
L'échantillon proposé lors de visites à des clients potentiels.
L'entreprise a réglé son abonnement à moteur 2000. Une revue qui compte
des nombreuses indications techniques susceptibles de se rattacher à
l'activité de l'entreprise.
L'entreprise a fait l'acquisition d'un logiciel de comptabilité. Il s'agit d'un
logiciel standard très répandu dans le commerce.
M. BOSENDJU a mis un logiciel pour service de production de son
entreprise un logiciel très spécifique.
L'entreprise a acquitté une redevance au titre d'un brevet qu'elle exploite.
L'entreprise a versé une somme de 600.000 FC qui correspond aux frais de
scolarité dans une grande école de gestion de la fille de M. BOSENDJU.
L'entreprise a versé 100.000 FC à un aéro- club local dont M. BOSENDJU a
été collaborateur et l'animateur.
L'entreprise a réglé 600.000 FC à la société des jardins Ouvriers de
Kinshasa.
L'entreprise a comptabilisé au compte 68 "dotations aux amortissements
des charges à repartir". Une somme de 1.000.000 FC correspond à l'annuité
des charges qu'il a été décidé de repartir il y deux ans. (il s'agit des frais
liés à l'installation d'une nouvelle usine).
En qualité d'exploitant individuelle, il a prélevé 4.000.000 FC au cours de
l'exercice. M. BOSENDJU sur le conseil de son comptable, porte le
prélèvement qu'il effectue au débit du compte 64. rémunération du travail
de l'exploitant.
L'entreprise a fait réparer le matériel informatique de l'entreprise. La
réparation s'est élevée à 1.420.000 FC; elle fut comptabilisée et réglée par
chèque en juillet.
105

M. BOSENDJU a versé à une association agréée par l'administration et qui


a pour objectif l'organisation d'une grande exposition consacrée à la culture
potagère au moyen- âge dans la province de l'Equateur. La dépense a été
comptabilisée.
M. BOSENDJU a acheté certains équipements de son Magasin en crédit-
bail. Le montant de redevances versées et comptabilisées en 2006 et
s'élève à 6.300.000 FC.
L'entreprise a obtenu un dégrèvement des taxes professionnelles en 2000
pour un montant de 1.000.000 FC. Ne sachant quel sort réservé à ce
dégrèvement, l'entreprise n'a passé aucune écriture en comptabilité.
M. BOSENDJU a versé 1.500.000 FC à l'Equateur, une radio locale qui
diffuse en contrepartie trois messages publicitaires en faveur de l'entreprise
BOSENDJU. Cette dépense a été comptabilisée.
M. MBOMBO, employé a réussi une contravention au cours d'une livraison
des marchandises à un important client. M. BOSENDJU a pris en charge
cette contravention avec un montant de 200.000 FC qu'il a par ailleurs porté
en comptabilité.
M. BOSENDJU a acheté un moteur d'occasion au 31 décembre pour
remplacer un moteur devenu inutilisable d'une camionnette de l'entreprise.
Coût de l'opération: 3.000.000 FC (opération comptabilisée).
M. Patrick, le comptable a enregistré en comptabilité une charge de
4.000.000 FC correspondant à des dépenses engagées lors d'une réception
donnée dans la résidence secondaire de BOSENDJU, en l'honneur de 20
ans de leur fille.
M. Patrick a également passé en comptabilité les honoraires de Me
MWANZA Avocat, honoraires relatif à un litige avec un concurrent. Le
montant des honoraires s'élève à 1.600.000 FC.
M. BOSENDJU a réglé et comptabilisé un total de 400.000 FC
d'abonnement à différentes revues. Ces revues portent sur l'outillage de
jardin et la décoration.
Corrigé

 Fleurs: L'achat des fleurs pour la décoration du Magasin peut être


considéré comme une charge engagée dans l'intérêt de l'exploitation.
106

En conséquence, il sera admis parmi les charges déductibles de


l'exercice.
 Confection d'échantillons: Il s'agit des dépenses engagées dans le
cadre de la politique et de la promotion commerciales de l'entreprise.
Ces dépenses sont donc déductibles.
 Frais d'abonnement: Incontestablement, les dépendances de
document professionnel doivent être considérées comme des charges
déductibles pour la détermination du bénéfice imposable de l'exercice.
 Acquisition d'un logiciel: Dans le cas où le logiciel est destiné à être
utilisé de façon durable, les dépenses d'investissement, dépenses
amortissables mais non déductibles au titre du seul exercice
d'acquisition. Toutefois, il est admis que le logiciel fasse l'objet d'un
amortissement accéléré sur une période de 12 mois. Le recours à
l'amortissement exceptionnel reste cependant une faculté pour
l'entreprise.
 Conception de logiciel: Les dépenses de conception des logiciels
suivent un régime identique aux dépenses de recherche. Par voie de
conséquence, l'entreprise a la possibilité d'immobiliser ces dépenses.
Là encore, il s'agit d'une simple faculté offerte à l'entreprise. Si celle- ci
en fait usage, elle doit procéder à l'amortissement de ces dépenses sur
une période maximale de cinq années, l'amortissement devait- être
obligatoirement calculé selon le mode linéaire.
 Redevances de Brevet: A condition de ne pas être anormalement
élevées, les redevances de brevet dont l'entreprise à la concession
constituent des charges déductibles.
 Frais de scolarité: Il s'agit de dépenses qui revêtent un caractère privé.
Elles n'ont donc rien à faire dans la comptabilité de l'entreprise.
L'interdiction de déduire au plan fiscal se doublera ainsi d'une obligation
de rectification des écritures comptables.
 Subvention à aéro- club: Pour telles dépenses puissent être admises
en déduction, il faudrait établir qu'il s'agit de dépenses à caractère
social; En d'autres termes que l'accès à l'aéro- club soit avant tout
destiné au personnel de l'entreprise. Si tel n'est pas le cas, les
107

dépenses en question doivent être réintégrés pour la détermination du


résultat imposable.
 Versement à la société des jardins ouvriers: Il s'agit des dépenses
qui revêtent ainsi admises parmi les charges déductibles pour la
détermination du résultat imposable.
 Charges à repartir: La notion des charges à repartir est une notion
comptable qui doit rester dépourvue en principe d'incidences fiscales. Il
en résulte que les charges en question ont dues être déduites au plan
fiscal au titre de l'exercice en cours duquel l'entreprise a choisi de les
considérer comme "les charges à repartir". En d'autres termes au titre
de exercices cours duquel les dépenses ont été exposées. Ainsi la
dotation de l'exercice au compte 68. " Dotations aux amortissements
des charges à repartir" fait l'objet d'une réintégration extra- comptable.
On précisera toute fois que certaines dépenses (frais d'établissement,
frais de recherche…) peuvent bénéficier tant au plan comptable qu'au
plan fiscal de l'étalement.
 Rémunération de l'exploitant: Les rémunérations de l’exploitation ne
sont pas déductibles pour la détermination du résultat imposable de
l'exercice. Il n' y a pas de salaire fiscal de l'exploitant. Il convient donc
de réintégrer les montants de prélèvement qui ont été passées en
charges.
 Dépenses informatiques : Les dépenses de réparation du matériel
informatique constituent des dépenses exposées dans l'intérêt de
l'entreprise. Ce sont des dépenses entraînant une diminution de l'actif
net, qui ont le caractère des frais généraux déductibles. Ces dépenses
ayant été convenablement enregistrées. Il n'y a lieu d'opérer aucune
rectification.
 Crédit bail : Les dépenses de crédit- bail constituent des charges
déductibles au même titre que les loyers. Il n'y a aucune rectification à
opérer.
 Dégrèvement : Le dégrèvement d'impôt se rapportant à un impôt qui a
été admis. Les charges déductibles du résultat (taxe professionnelle)
constituent un profit imposable. Ce dégrèvement doit être comptabilisé
108

parmi les produits de l'exercice. Il aura le caractère des produits


exceptionnels.
 Versement à une radio locale : Il s'agit d'une dépense à caractère
publicitaire qui est déductible du résultat imposable de l'exercice.
 Contravention : Il s'agit de sanctions à caractère pénal qui ne peuvent
être admises en déduction. Elles doivent donc être réintégrées pour la
détermination du résultat imposable de l'exercice.
 Moteur d'occasion : Il s'agit des dépenses de réparation qui ne sont
pas déductibles des résultats imposables: l'entreprise devra amortir
cette dépense.
 Dépenses de réception : Il s'agit des dépenses qui revêtent un
caractère personnel. Ces dépenses ne sont pas déductibles pour la
détermination du résultat imposable de l'exercice. S'agissant des
dépenses privées, ces dépenses n'auraient dû être comptabilisées
parmi les charges de l'entreprise. On rectifiera donc le bénéfice
comptable provisoire.
 Honoraires : Les honoraires versées à l'Avocat sont relatifs à un litige
professionnel constituent des charges déductibles pour la détermination
du résultat de l'exercice. Il n'y aura aucune modification à opérer.
 Dépenses de documentation : Les dépenses de documentation
constituent des charges déductibles. Il s'agit de charges liées à
l'exercice de la profession.
2.3.2.3. LES AMORTISSEMENTS

2.3.2.4.1. Notions
L’amortissement est une action qui prend son fonctionnement dans le droit
commercial avec l’obligation imposée aux commerçants de dresser chaque
année un inventaire. L’amortissement est une constatation comptable
d’une dépréciation réellement survenue pendant la période imposable.

Cette notion juridique reflète plus les réalités économiques en ce sens que
l’amortissement est la constatation en écriture de la dépréciation définitive
que subisse par suite de l’usure, de temps ou par tout autre motif de
nombreux éléments corporels (construction, matérielle, outillage,… sauf
109

terrain) ou parfois incorporels (brevets) de l’actif de l’Entreprise, venant en


déduction du bénéfice imposable, il est destiné à permettre à l’Entreprise
de reconstituer à l’expiration de la durée probable d’utilisation de l’élément
dont il s’agit un capital égal en valeur nominal, à son prix de revient
d’origine où le cas échéant revalue. Les amortissements doivent être
constitués quelle que soit la nature du résultat de l’exercice bénéfice ou
perte. Leur montant est déterminé conformément aux règles en usage.
110

L’amortissement pour dépréciation est la constatation comptable d’un


amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif résultant de l’usage, du
temps, de changements de technique et de toute autre cause dont les
effets sont jugés irréversibles48 .

L’amortissement comptable d’un actif est la répartition systématique de son


montant amortissable en fonction de son utilisation et son plan
d’amortissement est la traduction de la répartition de la valeur amortissable
d’un actif selon le rythme de consommation des avantages économiques
attendus en fonction de son utilisation probable49. L’amortissement fiscal
est une charge fiscalement déductible de la base d’imposition. Il est
souvent appelé « amortissement fiscalement déductibles ».
L’enregistrement en comptabilité d’un amortissement fiscal génère
automatiquement une charge déductible du résultat imposable.

2.3.2.4.2. Principes clés50

L’amortissement est la constatation comptable de la valeur d’un


élément d’actif résultant de l’usage, du temps, de changement de
technique ou de toute autre cause.
 Les amortissements ne doivent être pratiqués sur des éléments
d’actifs soumis à dépréciation irréversible ( par ex : véhicule) mais le
terrain ne peut pas se déprecier sauf s’il y a erosion.
 Les amortissements doivent correspondre (en principe) à la
dépréciation subie.
 Les amortissements doivent être effectivement constatés en
comptabilité.
 Les amortissements ne doivent pas être exclus des charges
déductibles par une disposition fiscale.
A la clôture de chaque exercice, la somme des amortissements
effectivement pratiqués depuis l’acquisition d’un élément donné ne peut

48
HAMON ( C), LEZIN (P), TOULLEC (A), Gestion commerciale et management de la force de vente,
Ed. Dunod, Paris, 1997,P. 27
49
MYKITA (P), ALLAII (Ch.J), Fiscalité de l’entreprise, 7ème Ed. Foucher, Paris, 2005, P.44
50
DISLE (E), SARAF (J), Op.cit, p. 74
111

être inférieure au montant cumulé des amortissements calculés selon le


mode linéaire.
Sur le plan fiscal en République Démocratique du Congo, il y a trois sortes
d’amortissements :
 L’amortissement linéaire
 L’amortissement dégressif
 L’amortissement accélérée ou exceptionnel
Les deux premiers sont beaucoup plus d’application jusqu’à l’ordonnance-
loi n°89/015 du 18 février 1989, la loi fiscale congolaise n’admettait chaque
année que des amortissements linéaires.

2.3.2.4.3. Conditions de déductibilité des amortissements

1. Conditions de fond

La première tient à la nature des éléments de l’actif immobilisé : d’une part


ils doivent avoir été acquis de l’intérêt de l’Entreprise (théorie des actes
anormaux de gestion) égal intérêt de l’Entreprise ;
D’autre part ils doivent être amortissables, c’est- à- dire être effectivement
soumis à la dépréciation par l’usage de biens immobiliers ou par le temps.
Ce bien doit être une propriété de l’Entreprise et doit être inscrit dans son
actif c’est- à- dire que les biens en location ne sont pas admis
La deuxième tient au montant de l’amortissement : il doit être égal à la
dépréciation subie, c’est- à- dire il doit être pratiqué sur base et dans la
limite du prix de revient de l’élément en cause.

2. Conditions de forme

Pour être admis dans les charges déductibles, les amortissements doivent
être réellement effectués, cela signifie que les amortissements doivent être
effectivement comptabilisés. Le fait de ne pas les comptabiliser, on ne les
accepte pas et la société ne pourra plus devenir rétroactivement sur le non-
comptabilisation d’amortissements.
Les amortissements comptabilisés doivent figurer aux tableaux des
amortissements joints à la déclaration des résultats. Le non- respect de
112

cette formalité n’est sanctionné que par une amende, contrairement à la


provision où l’on parle de la non- déductibilité.
113

2.3.2.4.4. Techniques ou modalités des amortissements

1. Amortissements linéaires

1.1. Notions

C’est un amortissement repartis uniformément sur toute la période


d’utilisation du bien. Il se calcule au jour à partir de la mise en service du
bien ou de l’achat si le bien se déprécie avant même sa mise en services. Il
s’applique obligatoirement aux biens qui par nature ; ne peuvent bénéficier
de l’amortissement dégressif c’est- à- dire, qui s’amortissement en moins
de 3 ans et facultativement aux biens qui peuvent bénéficier de
l’amortissement dégressif.
Les amortissements sont basés sur la valeur d’investissement ou de
revient, cela veut dire, c’est la valeur que possède le bien au moment de
son investissement, qui sert de base aux calculs des amortissements

1.2. La durée de l’amortissement

Le tableau d’amortissement d’un élément a comme point de départ la date


d’entrée de cet élément dans l’amortissement ou encore la date de mise
en service cet élément. Cependant, les éléments acquis mais non encore
mis en service ne peuvent donner lieu à des amortissements.
La mise en service doit s’entendre de l’installation du bien dans l’Entreprise
ou de la livraison effective lorsque l’immobilisation ne nécessite pas
l’installation. L’amortissement se termine au moment où d’après les
prévisions l’élément sera mis hors services.

1.3. Le taux usuels d’amortissement


Si, en principe l’amortissement doit correspondre à la
dépréciation réellement survenue pendant la période imposable, en
114

pratique, on déroge cette règle en déterminant les taux forfaitairement par


la division du nombre 100 par le nombre d’années d’utilisation probable
de l’élément amortissable :
115

C’est ainsi que la durée des amortissements est déterminée par


l’administration d’une manière uniforme pour chaque type
d’immobilisations.

 A titre d’exemple :
o Immeubles bâtis ou d’habitation ou commerciaux : 5 à 2% selon les
matériaux utilisés (20 à 5o ans).
o Matériels et outillages : 10% (10 ans).
o Automobiles et matériels roulants : 25 à 20% selon les conditions
d’utilisation (4 à 5 ans).
Les contribuables sont tenus de se conformer à ce taux, mais dans certains
cas précis et particuliers, l’administration centrale peut admettre des taux
supérieur moyennant demande préalable des intéressés.

1.4. La limite de l’amortissement


Les amortissements doivent cesser lorsque leur montant cumulé atteint le
prix revient. En cas de cession d’élément au cours de exercices,
l’amortissement est soit pratiqué au prorata temporis ou soit non pratiqué.

 A titre d'exemple 1 :
- Mise en service d’un camion le 6 juin 1998
- Durée probable d’utilisation 5 ans ( au taux x 5 = 100/5 = 20%)
- Prix de revient : 460000 FC hors taxe
- Calculer l’annuité d’amortissement (ce qu’on doit mettre de côté
chaque année).
Formule : PR x % (r) d’amortissement linéaire

L’année 1998 : (1ère annuité)

1999 :

2000 :
116

2001 :

2002 :
N.B : La somme des annuités est de 420.133 FC au lieu de 460.000 FC
 Exemple 2 :
Une société BOSENDJU, a acquis et mis en service le 1er
novembre une machine d'une valeur de 200.000 FC amortissable sur cinq
ans en linéaire (taux 20%). Cette machine est cédée le 31/ 10 n+5 pour un
prix de 150.000 FC.

Année Amortissement linéaire Cumule linéaire


n 6.666 6.666
n+1 40.000 46.666
n+2 40.000 86.666
n+3 40.000 126.666
n+4 40.000 166.666
n+5 33.334 200.000
La société BOSENDJU peut donc :
 soit comptabiliser l'annuité afférente de l'exercice de cession (n+5): la
dotation de 33.334 FC sera déductible du résultat mais la plus- value
générée lors de la vente de la machine sera égal à 150.000 FC
 soit invoquer la tolérance administrative et ne pas comptabiliser
l'annuité de 33.334 FC son résultat imposable au titre de l'exercice
n+5 sera en conséquence majorée d'autant: la plus- value de cession
sera alors minorée à la concurrence (150.000-33.334= 116.664 FC.
En République Démocratique du Congo, cette plus- value générée par
cession d'une immobilisation ordinaires de l'exercice est imposable au taux
de 35% de l’IBP.
117

2. Amortissements dégressifs

2.1. Notions
C’est un système qui constant à pratiquer des annuités d’amortissements
d’importance décroissante. Il est caractérisé par l’application d’un taux
constat d’abord au prix de revient initial et ensuite à partir du deuxième
exercice jusqu’au nième de la valeur résiduelle de l’élément.
Le taux dégressif est constat mais change avec la durée d’utilisation de
l’élément considéré. Il est le produit du taux d’amortissement linéaire
normalement applicable sur l’élément par le coefficient qui correspond à la
durée normale d’utilisation de l’élément.

2.2. Coefficients :

Ce coefficient est fixée à :


- Il est fixé à 2 si la durée d’utilisation de l’élément est de 4 ans et si le
taux d’amortissement linéaire est de 25%, le taux d’amortissement
dégressif sera de 50% (2x25%)
- 2,5 si la durée d’utilisation de l’élément est de 5 ou 6 ans, dans le cas
d’espèce, si le taux d’amortissement linéaire est de 20%, le taux
d’amortissement dégressif sera de 50% (2,5x20%).
- 3 la durée d’utilisation de l’élément est de 5 ou 6 ans et dans l’intervalle
supérieure à 6ans et inférieure à 20 ans.
L’amortissement dégressif est facultatif et se calcul à partir de l’achat ou de
la réalisation du bien. Il est dit dégressif lorsque son assiette égale au prix
de revient du bien déterminé en déduisant des amortissements déjà
pratiqués sur ce même bien.
La règle de calcul au protota temporis est aussi admise dans ce système,
mais selon les modalités quelque peu différentes de celles applicables en
matière d’amortissements linéaires.

2.3.2.4.5. Conditions et éléments amis en amortissement dégressif


Les entreprises soumises à un régime d’imposition à l’impôt professionnel
sur le bénéfice que ce soit en matières agricoles, industrielles ou
commerciales peuvent opter pour un système d’amortissement dégressif.
118

Ne peuvent pas opter pour le système d’amortissement dégressif :

- Les entreprises admises à un régime d’imposition forfaitaire, ainsi


que celles profession libérales ;
- L’amortissement dégressif se pratique pour les biens dont la durée
d’utilisation normale est supérieure à 3 ans ou inférieure à 20 ans.
- Sont également exclues du système d’amortissement dégressif, les
immobilisations incorporelles ainsi que les biens corporels déjà
usagés lors de leurs acquisitions.
Les immobilisations qui peuvent faire l’objet d’un amortissement dégressif
sont les suivantes :

 Matériel et outillages utilisés pour opérations industrielles de


fabrication, d’extraction, de transformation et de transport ;
 Matériel de manutention ou de louage (exemple chariot) :
 Matériel de sécurité de l’Entreprise et/ ou de protection du personnel.
 Exemple de calcul d’amortissement dégressif
 Mise en service d’une installation de sécurité de l’Entreprise et de
protection du personnel le 6/ 06/ 1998
 Durée probable d’utilisation : 5 ans
 Prix de revient (PR) : 460.000 FC
 Taux d’amortissement linéaire : 20%
 Coefficient : 2,5
 Taux d’amortissement dégressif : 50%
Solution
o L’année 1998 : 460.000FC X 50/100X7 (compter de juin à
décembre)/12=134.167FC
o L’année 1999 : (460.000 – 134.167)x 50/100 = 162.017 FC
o L’année 2000 : (460.000 - 297.050) x 50/100 = 81.458 FC
o L’année 2001 : (460.000 – 378.542) = 81.458/2 = 40729 FC
o L’année 2002 : 40.729 FC
119

 Exemple 2 :
Une société BOSENDJU, a acquis et mis en service le 1er novembre une
machine d'une valeur de 200.000 FC amortissable sur cinq ans en linéaire
(taux 20%). Cette machine est cédée le 31/ 10 n+5 pour un prix de 150.000
FC.
En supposant cette fois que le bilan amortissable selon le mode dégressif
et qu'il ne fasse pas l'objet d'une cession. La société peut en vertu de la
tolérance administrative décider de calculer le plan d'amortissement sur les
5 exercices, ce qui au cas particulier permet d'amortir la machine sur quatre
ans et deux mois et non cinq ans.

Annuités Cumul Cumul


Année Base Taux
dégressives dégressif linéaire
N 200.000 40% 13.334 13.334 6.667
n+1 186.666 40% 74.667 88.000 46.667
n+2 122.000 40% 44.800 132.800 86.667
n+3 67.200 50% 33.600 166.400 126.667
n+4 43.600 50% 33.600 166.400 166.667

Exemple 3 :
Une entreprise acquiert le 1er janvier n, un logiciel pour un prix hors
taxes de 100.000 FC. La durée normale d'utilisation est de 5 ans pour ce
bien, mais l'entreprise entend bénéficier des dispositions du code des
impôts qui autorise l'amortissement sur 12 mois selon l'usage du
propriétaire. Le tableau d'amortissement de ce logiciel se présentera de la
façon suivante:
120

Amortissement Amortissements
Dotation
Année pour dérogatoires (dotations-
fiscale
dépréciation Reprises)
N 100.000 20.000 +80.000
n+1 0 20.000 -20.000
n+2 0 20.000 -20.000
n+3 0 20.000 -20.000
n+4 0 20.000 -20.000
Sur le plan fiscal, le logiciel aura été amorti sur les douze premiers mois.
Sur le plan comptable, le logiciel sera amorti sur sa durée normale
d'utilisation: la dotation aux amortissements pour dépréciation s'élève à
20.000 FC par an.

 Exemple 3:
Un matériel d'une durée d'utilisation de 5 ans (taux linéaire: 20%; taux
dégressif: 20x2= 40%), d'un prix de revient amortissable de 100.000 FC
acquis et mis en service le 1er avril n.

Le tableau d'amortissement dégressif de ce matériel se présente comme


suit:

Dotation amortissement
Annuité Valeur résiduelle
dégressif
N 100.000x40%x9/12=30.000 70.000
n+1 70.000x40%=28.000 42.000
n+2 42.000x40%=16.000 25.000
n+3 25.000x1/2=12.600 12.000
n+4 25.000x1/2=12.600 0

L'amortissement linéaire de l'exercice n calculé prorata temporis s'élevant à:


121

. L'entreprise peut déduire de son résultat fiscal


une annuité comprise entre 15.000 et 30.000 FC. Si elle ne comptabilise au
titre de l'exercice n qu'une dotation aux amortissement de 15.000 FC, le
montant maximum d'amortissement pouvant être déduit du résultat fiscal
de l'exercice n+1 s'élèvera alors à 34.000[(100.000-15.000)x40%)) et non à
28.000 FC.
Les annuités ultérieures étant calculées de manière identique seront donc
d'un montant supérieur à celui résultant du tableau initial d'amortissement.
La "récupération" de la fraction d'amortissement régulièrement différée de
l'exercice n sera en conséquence étalée sur les exercices pendant les
quels, le bien continuera à être amorti.

 Exemple 4:
Reprise de l'exercice précèdent. En supposant que l'exercice n
soit déficitaire et l'exercice n+1 bénéficiaire, si l'entreprise a décidé de
limiter à 15.000 FC l'annuité, elle était en droit de déduire du résultat fiscal
de l'exercice n+1 une annuité d'amortissement de 43.000 FC égale à la
somme de l'amortissement régulièrement différé en n 15.000 FC,
augmentée du montant de l'annuité dégressive de l'exercice n+1, soit
28.000 FC
 Exemple 5 :
Une société met à la disposition gratuite de l'un de ses dirigeants
une maison d'habitation acquise 1.000.000 FC, amortie chaque année à
hauteur de 20.000 FC, l'avantage en nature déclaré pour l'année n est de
50.000 FC et les charges autres que l'amortissement se sont élevées à
38.000 FC.
L'annuité d'amortissement ne pourra être déduite du résultat fiscal de
l'exercice n que dans la limite de 12.000 FC (50.000-38.000). la société devra
donc réintégrer 8.000 (20.000-12.000).

2.3.2.5. Amortissements accélérés ou exceptionnels


1. Notions et éléments admis en amortissement accéléré
122

Ce système résulte des législations qui permettent une dotation


supplémentaire au titre du 1er exercice. Les amortissements sont ensuite
calculés sur la valeur résiduelle des biens. Ce système dérogatoire au droit
commun répond à des objectifs de droit économique et tend à favoriser
certains investissements.

Les entreprises industrielles qui fabriquent des produits finis ou produits


semi- finis et dont le prorata du chiffre d’affaires à l’exportation est au
moins égal à 20% peuvent opter pour ce système d’amortissement
exceptionnel. Les biens admis au système d’amortissement exceptionnel
sont les mêmes que ceux admis au système d’amortissement dégressif.

Le prorata du chiffre d’affaires d’exportation est égal au quotient du chiffre


d’affaire à l’exportation sur le total du chiffre d’affaire de l’Entreprise. C’est-
à- dire les vente annuelles à l’exportation réalisées par l’Entreprise divisées
par le montant total annuel des ventes de l’Entreprise.

La réduction prorata temporis de la 1ère annuité d’amortissement n’est pas


applicable au système d’amortissement exceptionnel. C’est- à- dire que le
taux de 60% est appliqué à la fin d’exercice comptable peu importe le
moment de la mise en service ou de la création du bien considéré. Ce qui
importe est que cela soit fait au cours de l’exercice comptable, c’est à la
grande différence avec l’amortissement dégressif.

La première annuité s’obtient en appliquant un taux de 60% au prix de


revient de l’élément considéré. Cette 1ère annuité est de loin supérieure à la
dépréciation réellement subie par l’immobilisation. Le montant de la
deuxième annuité et de chacune des annuités suivantes s’obtiennent en
appliquant le taux du système dégressif à la valeur résiduelle de l’élément
ou du bien.

 Exemples de calcul d’amortissement accéléré ou exceptionnel


123

Soit une Entreprise, dont le prorata d’exploitation est égal à 30% et qui
acquis le 1er janvier 1998, une installation de sécurité de l’Entreprise et du
personnel, au prix de 460.000 FC.
- Durée d’utilisation 5 ans
- Taux d’amortissement linéaire 20%
- Taux (r) d’amortissement dégressif 50%
Calculer les annuités d’amortissement accéléré ?
Solution :
o L’an 1998 : 

o L’an 1999 : 460.000 (-276.000) x

o L’an 2000 :  460.000 – 368.000=92.000

D’où 92000 divisé par 3 = 30.666 FC à repartir pour les exercices qui restent:
L’an 200130.666
L’an 200230.666.

2.3.2.5. LA RÉÉVALUATION DES AMORTISSEMENTS ET SES


IMPLICATIONS FISCALES
1. La réévaluation proprement dite

En vertu de l’ordonnance- loi de 1989 telle que modifié et complété à ce


jour, les amortissements des immobilisations réévaluées doivent être
calculés et comptabilisées sur base des valeurs réévalués.
Ainsi pour un exercice déterminé, la formule générale est la suivante :
Amortissement réévalués (AR) = valeurs réévaluées (VR) x taux
d’amortissement.
L’ordonnance-loi précitée ajoute que la nouvelle des amortissements est
égale au total des années qu'auraient dû être comptabilisée si les
amortissements avaient été calculés sur la nouvelle valeur réévaluée.
Pour le Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo (CPCC), ceci
revient à multiplier la dotation aux amortissements sur la valeur brute
124

réévaluée par le nombre d’annuité d’amortissements déjà actés à la date


de la réévaluation. La formule de la réévaluation s’établit comme suit :
Dotation sur la valeur Réévaluée pour Amortissements réévalués x Nombre
d’annuités comptabilisées.
125

Amortissement réévalué x dotation/Valeur réévaluée = Nombre


d’annuité comptabilisé.
La dotation sur la valeur réévaluée est obtenue en appliquant le taux
d’amortissement sur cette valeur.

La formule ci- dessus devient :

AMORTISSEMENTS RÉÉVALUÉE = VALEUR RÉÉVALUEE X TAUX D’AMORTISSEMENT X


NOMBRE D’ANNUITÉS ACTÉS OU COMPTABILISE.

Les formules proposées par ce conseil ne semblent être valables que pour
les amortissements linéaires ainsi que pour les amortissements pratiqués
suivants le système particulier d’amortissement. Ainsi, les annuités
d’amortissement se rapportant à une immobilisation donnée sont
constantes.

Dans ce cas, pour obtenir les amortissements réévalués, il suffit de


multiplier la dotation aux amortissements sur la valeur brute réévaluée par
le nombre d’annuités d’amortissement déjà actés à la date de réévaluation.
On peut également recourir à ces formules lorsque la dernière annuité
linéaire ou particulière est calculée au prorata temporis. Cependant, cette
dernière annuité est calculée séparément des autres annuités auxquelles
elle sera ajoutée.

En ce qui concerne les amortissements pratiqués selon les systèmes


dégressifs et exceptionnels, la formule proposée par le dit conseil s’avère
erronées car dans ses hypothèses, les annuités d’amortissements se
rapportant à une immobilisation donnée varient d’un exercice à l’autre.
De ce fait, on peut obtenir les amortissements réévalués qu’en courant
pour chaque exercice comptable à la formule générale proposée ci- haut.

AR= A.VR. x T.A

A.R= Amortissements Réévalués


T.A= taux d’amortissements
126

Par ailleurs, la réévaluation des amortissements suppose deux opérations :

 La détermination des amortissements réévalués.


 La détermination de la plus- value de réévaluation nette.
2. Incidence fiscale de la réévaluation des amortissements

Avant la modification de l’ordonnance- loi de 1989, l’augmentation de


chaque annuité d’amortissement consécutive à la réévaluation n’entrainait
pas de diminution du bénéfice comptable et bénéfice fiscal.

Chaque année, l’on procédait à la réintégration du supplément


d’amortissement dans les bénéfices imposables. Le supplément
d’amortissement est la différence entre la nouvelle dotation qu’on appelle
aussi amortissement réévalué et l’ancienne dotation (amortissement non
réévalué).

En cas de cession d’une immobilisation amortissable, la plus- value


réalisée était calculée par rapport aux amortissements non réévalués. Ainsi,
la plus- value réalisée équivalait au prix de la cession, déduction faite de la
valeur d’origine et du montant des amortissements non réévalués déjà
pratiqués. En d’autres termes, la plus- value réalisé était égale au prix de la
cession, déduction faite de la valeur comptable avant la réévaluation, d’où
les formules suivantes :
 Plus- value réalisée = prix de la cession (PC)-( Valeur d’origine (VO) -
Cumul d’amortissement (CA)
L’imposition du supplément d’amortissement et le calcul de la plus- value
réalisée par rapport aux amortissements non réévalués, étaient
préjudiciables aussi bien à l’économie nationale qu’aux agents
économiques.

Il était de nature à freiner le processus d’autofinancement des Entreprises.


Autrement dit, les amortissements pratiqués sur la base historique ne
permettent pas toujours de dégager un capital susceptible de financer le
renouvellement des immobilisations, étant donné que des valeurs de
remplacement étaient de loin supérieures au coût historique.
127

Il fallait donc, pour encourager des investissements nouveaux, donner à la


réévaluation la totalité de ses effets fiscaux, c’est- à- dire il fallait autoriser
que :

- Les nouvelles valeurs comptables dégagées par la réévaluation


servent de base de détermination des amortissements fiscalement
admis ;
- La plus- valu réalisée soit calculée par rapport à la valeur comptable
nette après réévaluation.
En ce qui concerne l’arrêté ministériel du 13 avril 1998 modifiant et
complétant l’ordonnance- loi de 1989 sur la réévaluation, apporte une
réponse salutaire. Le supplément d’amortissement n’est plus impossible, la
nouvelle dotation à l’amortissement dégagée grâce à la réévaluation est
déductible du bénéfice imposable.
En outre, en cas de cession d’une immobilisation amortissable, la plus-
value réalisée est calculée par rapport à la nouvelle valeur comptable après
réévaluation soit :
Plus- value réalisée = Prix de cession (PC) - Valeur nette comptable après
réévaluation (VNC)

Ou encore
o Plus- value réalisée = Prix de cession (PC) - Valeur d’origine
réévaluée (VOR) - Cumul d’amortissement (CA)
Soit
o Plus- value réalisée = (PC + CA) – VOR ou (prix de cession + cumul
d’amortissement) – valeur d’origine réévaluée.
Toutefois, la déductibilité des amortissements réévalués est subordonnée
à:
- L’incorporation de la plus- value de réévaluation au capital ;
- La souscription de la déclaration de réévaluation indiquant clairement
le montant de la plus- value incorporée au capital et le montant de la
taxe spéciale d’incorporation due.
128

Les Entreprises qui remplissent ces conditions sont autorisées à déduire de


leurs bénéfices bruts uniquement la dotation aux amortissements réévalués
de l’exercice.
En revanche, pour celles qui ne remplissent pas ces conditions, les
amortissements déductibles sont ceux pratiqués sur la valeur d’origine des
immobilisations. Le supplément d’amortissement devant ce cas doit être
intégré au résultat de l’exercice.
 Exemple
Détermination de la situation des éléments à réévaluer.
C’est le cas d’une machine X :
- Date d’acquisition le 8/ 12/ 1993
- Date de mise en service le 15/ 03/ 1994
- Valeur d’origine 30.000 NZ
- Durée normale d’utilisation : 5 ans
- Taux dégressif : 50%
1ère Anuité d’amort. : 1994 : 9306,55 NZ
2ème annuité : 1995 : 7291,66 NZ
3ème annuité : 1996 : 3645,83 NZ
4 annuité
ème
: 1997 : 1822,92 FC
5 annuité
ème
: 1998 : 1822,92 FC
Le coefficient de réévaluation pour des immobilisations acquises ou créées
entre le 22 octobre et le 31/ 12/ 1993 était :
1993 : 1,003
1994 : 94
1995: 475
1996 : 3716,85
1997: 376,85
1998 : 6876,17

Calculez la réévaluation.

Solution tableau n°1


Disposition Valeur Année Coefficient Valeur Complémen
129

s d’origin d’acquisitio de réévaluée t valeur


e n réévaluatio (VA) réévaluée
n CVR
1 Machine 2 3 4 5= (2x4) 6= (5-2)
X 30.000 1993 1,00 30.000 6= (5-2)
30.000 1994 97,00 5= (2x4) 6= (5-2)
2.910.000 2.880.000

VR1994= 30.000 x 97 = 2.910.000

2.3.2.6. LES PROVISIONS


On appelle « provisions » la partie de bénéfice réservée en vue de faire
face à la dépréciation ou à la perte d’un élément d’Actif, soit à une charge
ou une perte non encochée réalisée mais que les événements en cours
rendent probables.

1. Conditions de déductibilité

Pour qu’une provision soit admise en déduction de résultat imposable, elle


doit respecter certaines conditions de fonds :
La perte ou la charge sur laquelle porte les provisions doit -être elle- même
déductible du bénéfice imposable. À titre d’exemple : une provision
constituée en vue de faire face au paiement d’amendes, n’est pas
déductible.
Cette perte ou cette charge doit être probable et non pas simplement
éventuelle. A titre d'exemple : une provision pour dépréciation du porte
feuille constituée en vue de faire face à une baisse purement éventuelle de
titre n’est pas admis fiscalement.

L’objet de la provision doit être nettement précisé. A titre d'exemple : une


provision pour une créance douteuse basée sur un pourcentage moyen
des créances non recouvrées au cours de cinq dernières années
précédentes est refusée. L’origine de la perte ou de la charge doit se
130

trouver dans des faits survenus au cours de l’exercice et qui existe encore
lors de sa clôture.

2. Conditions de forme

Elles doivent d’une part être effectivement constituées dans les


écritures des exercices; d’autre part figurées sur les relevés de provisions
jointes à la déclaration de résultat du même exercice.
À défaut de production du relevé ou s’il est produit après l’expiration d’un
certain délai, l’Entreprise doit réintégrer les provisions dans ses résultats
taxables ou imposables.

3. Le sort réservé à la provision

Lorsque la perte ou la charge en vue de laquelle une provision avait été


constituée n’est pas réalisée, celle- ci doit être réintégrée dans le résultat
imposable de l’exercice au cours duquel elle est devenue sans objet.
Si le report n’a pas été effectué par l’Entreprise, l’Administration fiscale
peut y procéder sans aucun délai de prescription ne lui soit opposable. Il en
est de même lorsque la provision a été détournée de son objet. Lorsque la
perte ou la charge en vue de laquelle la provision a été constituée se
réalise, elle est compensée par un prélèvement dû à concurrence sur le
montant de la provision.

4. Quelques provisions

4.1. Provisions pour fluctuation des cours (de change) :

Elles ont pour but de couvrir les pertes qui peuvent résulter d’une hausse
de cours (de change), par exemple « Hausse de cours de certaines
matières premières ».

4.1. Provisions pour Hausse de prix

Ces provisions peuvent être constituées sur les matières, produits ou


approvisionnement de toute nature existant en stock à la clôture d’un
131

exercice. Mais il faut que la hausse de prix constatée sur le produit donné
soit supérieure à 10% au cours d’une période ou ne pouvant pas excéder
deux exercices successifs (c’est-à-dire en cas de hausse de plus de 10%
des pris de matières, produits ou approvisionnements existant en stock à la
clôture de chaque exercice).
132

 Exemple en France
L'entreprise Lahosse créée en 1995 vous communique l'état de ses stocks
relatifs à la matière M à la fin de chaque année exercice depuis 1995.
Années Quantité en stock P.U
1995 4000 120
1996 5200 145
1997 7300 158
1998 6400 159
1999 5700 150
2000 6100 169

- Travail à faire compte tenu de ces informations, il vous est demandé:


- D'indiquer si entre 1996 et 2000 l'entreprise Lahosse a pu pratiquer
des provisions pour la hausse des prix et, dans l'affirmative, d'en
préciser le montant
- De préciser si l'entreprise aurait pu s'abstenir de pratiquer ces
provisions et dans l'affirmative, de préciser si comptablement la
solution est identique.
Corrigé 1: L'entreprise peut constituer une provision pour la hausse des prix
dès que l'augmentation du prix d'un bien en stock a été de plus de 10% par
rapport au dernier exercice ou l'avant dernier exercice. Le montant de la
provision pour la hausse des prix est égal à la différence entre le prix
unitaire à la clôture de l'exercice considéré et 110% du prix à la clôture du
dernier ou de l'avant dernier exercice, cette différence étant multiplié par la
quantité en stock à la clôture de l'exercice.
Si le prix de référence est celui à la clôture de l'avant dernier exercice,
l'entreprise doit imputer, sur la provision ainsi calculée le montant de la
provision éventuellement constituée à la clôture de l'exercice précédent.
- 1996: Les prix ont augmenté de 10% par rapport à 1996, mais
l'augmentation par rapport à 1995 est supérieure à 10%. On prendra
l'année 1995 comme référence. A la clôture de l'exercice 1997, on
constituera une provision de: [7300 x (158-(120 x 1,1)}]= 67.600
133

- 1997: Les prix ont augmenté de moins de 10% par rapport à 1996,
mais l'augmentation par rapport à 1995 est supérieure à 10%. On
prendra l'année 1995 comme référence.
- A la clôture de l'exercice 1997, on constituera une provision de: [7300
x (158 – (120 x 1,1))= 189.800]- 67.600= 122.200
- 1998: Les prix ont augmenté de moins de 10% quelque soit l'année de
référence. Il n'y aura pas des provisions à constituer.
- 1999: Les prix baisé. L'entreprise ne pourra constituer de provision
pour la hausse des prix
- 2000: Les prix ayant de nouveau augmenté de plus de 10%,
l'entreprise pourra constituer une provision égale à: 6.100 x (169 –
(150 x 1,1)]= 24.400.
2. Le sort de la provision constituée en 1996
La provision pour la hausse des prix doit être rapportée aux résultats du
sixième exercice suivant celui de la rotation des stocks est ≤ à 3 ans. Dans
le cas contraire, le délai d'exonération de la provision correspond au double
du délai de rotation des stocks.

4.2. Provisions pour la reconstitution de gisements miniers, pour la


réhabilitation de sites miniers, pour la réhabilitation des terres arables
exploitables la prévention de risques majeurs et des calamités agricoles,
pour la reconstitution du capital social (seulement quatre acceptées en
RDC).

1. Provisions pour reconstitution de gisements miniers

La législation Congolaise a accordé aux entreprises notamment minières,


la possibilité de constituer en franchise d’impôt sur le bénéfice de
provisions de reconstitution de gisement minier dont le montant maximal
est égal à 5% du bénéfice imposable au titre de l'exercice au cours duquel
elle est constituée, et doit être utilisée avant l'expiration d'un délai de trois
ans à compter de la clôture de l'exercice au cours duquel la provision a été
constituée et faute d'avoir été employée dans les conditions définies elle
134

est réintégrée dans le bénéfice imposable au titre du quatrième exercice


suivant celui au cours duquel elle a été constituée51.

Les articles 257 et 258 de la loi n° 007/ 2002 du 11 juillet 2002 portant code minier
51
135

2. Provisions pour la réhabilitation de sites miniers

La loi autorise aux entreprises minières de constituer, en franchise de


l'impôt professionnel sur les bénéfices, une provision pour réhabilitation du
site sur lequel sont conduites les opérations minières, avec un montant
maximal de la dotation au titre de cette provision est égal à 0,5% du chiffre
d'affaires au titre de l'exercice au cours duquel elle est effectuée. Elle doit
être utilisée avant l’expiration d'un délai de dix ans a compter de la clôture
de l'exercice au cours duquel elle a été constituée. Le solde de cette
provision non utilisée est réintégré dans le bénéfice imposable au titre du
onzième exercice suivant celui au cours duquel ladite provision a été
constituée.
L’objectif de cette législation d’exception est de faciliter pour les entreprises
minières la recherche de nouveaux gisements et leurs réhabilitations.
3. Provisions pour la réhabilitation des terres arables exploitables la
prévention de risques majeurs et des calamités agricoles.

Selon l’article 46 de la loi portant principes fondamentaux relatifs à


l’agriculture du 24 décembre 2011 : « L’exploitant agricole industriel est
autorisé à constituer en exemption d’impôt, une provision ne dépassant pas
3% du chiffre d’affaires de l’exercice pour la réhabilitation des terres
arables exploitables, la prévention de risques majeurs et des calamités
agricoles.
Cette provision est utilisée dans un délai de deux ans ; à défaut, elle est
réintégrée dans la base imposable de l’année qui suit l’expiration du délai
défini ci-dessus. »

4. Provisions pour la reconstitution de capital social (sous réserve de


syscohada).

Selon l’article 1er du Décret n°04/049 du 20 mai 2004 complétant


l’Ordonnance n°77-332 du 30 novembre 1977 fixant les modalités
d’application obligatoire du plan comptable général congolais :
« L’ordonnance n°77-332 du 30 novembre 1977 fixant les modalités
136

d’application obligatoire du plan comptable général congolais, est


complétée comme suit :

Article 3 : il est institué une provision réglementée dénommée provision


pour reconstitution du capital social, en vue de préserver les fonds propres
des établissements de crédit et des institutions de Micro Finance.
Article 5 : la provision pour reconstitution du capital social est fiscalement
déductible.
Article 6 : le bénéfice de la déductibilité fiscale est subordonnée aux
conditions ci-après :
La provision doit être certifiée par un commissaire aux comptes ;
Elle doit faire l’objet d’une déclaration au même titre que les revenus. »

SECTION IV. REPORT DÉFICITAIRE OU GESTION DE DÉFICIT


Il y a deux possibilités d’imputation du déficit constaté par la société à la
clôture de l’exercice, soit, elle le reporte en avant (cas de la République
Démocratique du Congo), soit elle le reporte en arrière (cas de la France).

2.4.1. Présentation du compte de résultat


La structure générale et schématique du compte de résultat peut être
représentée de la manière suivante52 :
 Du point de vue comptable
Charges Produits
Exercice Exercice Exercice Exercice
N N-1 N N-1
Charges Produits

52
HAMON (C), LEZIN (P), TOULLEC (A), Gestion commerciale et management de la force de vente,
Éd. Dunod, Paris, 1997, P. 38
137

d’exploitation d’exploitation
Charges Produits
financières financières
Charges produits
exceptionnell exceptionnels
es Total général
Total général
Le résultat de l’exercice est déterminé par la différence : produits – charges,
selon le schéma suivant :

Charges Produits Charges Produits

Bénéfice Perte

Produits  charges Produits  charges


Produits - charges 0 Produits – charges  0
Résultat  0 Résultat  0

 Du point de vue fiscal


La détermination de résultat fiscal est le résultat fiscal provisoire, il
est obtenu dans les cas suivants53 :
1er cas : Bénéfice comptable de l’exercice + réintégrations – déductions  0
2ème cas : Réintégrations – (perte comptable de l’exercice + déductions)  0

2.4.2. Les reports en avant du déficit ou déduction des pertes des


exercices antérieurs

53
MYKITA (P), ALLAII (Ch. J), Op.cit, P.122.
138

Le déficit reportable en avant est le déficit qui résulte des retraitements du


résultat fiscal (bénéfice ou déficit) avant imputation.

a) Principe :
Les pertes professionnelles d’un exercice comptable peuvent sur
demande expresse du redevable adressées à l’administration pour être
déduites des bénéfices réalisés au cours des exercices suivants jusqu’au
cinquième exercice qui suit l’exercice déficitaire, seule limite, la fraction du
déficit qui n’a pas été compensée au plutard sur le bénéfice du 5ème
exercice suivant, est définitivement perdue même si aucun de ces
exercices n’a été bénéficiaire.

NB : Les personnes morales ou physiques dont les revenus imposables


sont constitués, en tout ou en partie, des bénéfices ou profits
énoncés à l'article 27.1°, 3° et 4° de l'Ordonnance-Loi n° 69/009 du 10
février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus, ne
relevant pas du régime d'imposition des entreprises de petite taille,
sont assujetties à un impôt minimum fixé à 1/1000 du chiffre d'affaires
déclaré, lorsque les résultats sont déficitaires ou susceptibles de
donner lieu à une imposition inférieure à ce montant.
En aucun cas, l’impôt minimum visé ci-dessus ne peut être inférieur à54 :
- 750.000 Francs Congolais pour les moyennes entreprises ;
- 2.500.000 Francs Congolais pour les grandes entreprises.
L’impôt minimum n’est dû que pour un douzième par mois ou fraction de
mois si le contribuable a commencé ses activités après le mois de janvier.

N.B : D’après l’article 10 de la L F n°14/002 du 31 janvier 2014 pour


l’exercice 2014 : « Les personnes morales ou physiques dont les revenus
imposables sont constitués, en tout ou en partie, des bénéfices ou profits et
ne relevant pas du régime d’imposition des entreprises de petite taille sont
assujetties à un impôt minimum fixé à 1% du chiffre d’affaires déclaré,
54
Article 92 de l’Ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions
de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus.
139

lorsque les résultats sont déficitaires ou bénéficiaires mais susceptibles de


donner lieu à une imposition inférieure à ce montant.
Les personnes physiques ou morales en cessation d’activités, sans s’être
fait radier, selon le cas, au registre du commerce et du crédit mobilier
conformément à l’article 97 de l’Acte uniforme de l’OHADA du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique ou de l’ordre de la corporation, sont soumises au paiement
d’un impôt forfaitaire fixé à :
- 500.000 Francs congolais pour les grandes entreprises ;
- 250.000Francs congolais pour les moyennes entreprises ;
- 30.000 Franc congolais pour les entreprises de petite taille.
L’impôt forfaitaire visé au présent paragraphe ne met pas obstacle au
pouvoir de recherche et de recoupement reconnu à l’Administration fiscale.
Celle-ci peut, le cas échéant, imposer l’entreprise sur la base des revenus
réellement acquis, s’ils doivent donner lieu à un impôt supérieur à
l’imposition forfaitaire ».
Exemple : Pour l’année 1988, il y a eu un déficit de 1000 Z,
 L’année 1989, il y a eu un bénéfice de 200 Z
 L’année 1990, il y a eu un bénéfice de 700 Z
 L’année 1991, il y a eu un bénéfice de 100 Z
L’imposition du bénéfice se fera de la manière suivante :
o Année 1989, le déficit sera imputé à la hauteur de 200 Z, le résultat
fiscal = 0
o Année 1990, le déficit de 1988, sera imputé à la hauteur de 700 Z, le
résultat fiscal = 0
o Année 1990, le déficit de 1991, sera imputé à la hauteur de 100 Z, le
résultat fiscal = 0
Sur le plan économique : La limitation de la déduction des pertes
antérieures présente un caractère anti- économique, car il n’y a des
bénéfices qu’après déduction des toutes les pertes antérieures subies.
140

Sur le plan de principes, la déduction des pertes antérieures est une


dérogation au principe de l’annualité de l’impôt. La gestion déficitaire sur le
plan fiscal, la société est imposable car tout est récupérable. Donnez- lui un
peu du temps, si elle ne va pas redresser le déficit. Ce n’est pas même sûr.
Sur base de quoi, prendre 5 ans ? Prendre la structure en arrière, pour
récupérer ou devrant prendre les deux (en avant et en arrière).

Exception :
Une Entreprise ne peut pas transférer le déficit reportable à une autre
Entreprise. C’est une affirmation qui a aussi ses limites. Toute personne
morale doit être imposée séparément. C’est le cas notamment de :
- Fusion des sociétés par absorption dont les pertes de la société
absorbée ne peuvent pas être transférées à la société absorbante de
sorte qu’elle puisse les déduire de ses résultats ;
- Vodacom et GSM, Vodacom « a valait GSM, est- ce que Vodacom a
pris en charge les pertes de GSM logiquement, il faut le faire mais il
n’ y a aucun texte.
- Lorsqu’une société se transforme à une autre en changeant, sa
raison sociale et son objet,
- Les pertes subies par Entreprise étrangère de la société ne peuvent
être déduites de ses revenus réalisés au Congo. Deux poids, deux
mesures.
Nous n’acceptons pas la prise en considération des pertes réalisées à
l’extérieur. On accepte de recourir en cas de pénalité d’accroissement, on
accepte et non le contraire. Il n’y a pas de report lorsque les pertes des
sociétés sont prises en charges par les actionnaires ou les administrateurs.
Il n’y a pas report en ce qui concerne les déficits provenant
d’amortissements comptabilisés en période déficitaire.

2.3.3. Les Reports en arrière


141

Celui- ci est directement inspirée du système Américain du « carry Back »,


il permet à l’Entreprise d’emprunter les déficits sur le bénéfice de 3
exercices antérieurs et aboutir ainsi à minorer rétroactivement des résultats
et les montants de l’impôt professionnels sur les bénéfices (impôts sur les
sociétés), correspondant.
Le législateur fiscal Français par exemple, s’est montré toute fois restrictif
dans les modalités d’utilisations de cette procédure. Il souligne par exemple
que le déficit ne peut être imputé que sur les bénéfices imposables au taux
normal, que ce bénéfice exonéré) ; que seul peut être retenu, les bénéfices
non distribués.
Le déficit sera alors imputé en commençant par le bénéfice de l’exercice, le
plus ancien et corrélativement cette imputation fait naître une créance sur
le trésor.
Créance = Déficit imputé X taux de l’impôt sur les sociétés de
l’exercice déficitaire.
142

Cette créance fiscale va constituer un produit non imposable de l’exercice


déficitaire. Elle est utilisée par la société pour acquitter l’impôt sur les
sociétés exigible au cours de 5 exercices suivants, le solde qui subsisterait
à ce terme (sur 5 ans) sera remboursé par le trésor public.
En attendant, la société peut le mobiliser auprès d’une Entreprise bancaire
pour obtenir de liquidité. Ce report n’a pas vocation à résoudre
instantanément les difficultés de trésorerie de sociétés malades.
Il leur offre toute fois, un secours moins en certain que la technique du
report en avant puisque cette dernière (avant) est un pari sur les bénéfices
de l’avenir.

2.3.4. Quelques cas d’exercices

Une Entreprise de fabrication de pains qui, au cours de l’année 1978, a


connu une gestion déficitaire de 10.000 Z et qui, au cours de l’année 1979,
elle a réalisé le bénéfice de 15.000 Z.
Question : calculez le résultat fiscal.
La société Utexafrica a connu en 1985, une perte de 200.000 FC. En 1986,
son exercice comptable dégage un bénéfice de 200.000 Z. T.D. : calculez le
résultat fiscal. La société Marsavco a connu à l’année 1990, une perte de
100.000 Z déclarée devant l’administration fiscale.
Exercice comptable c’est- à- dire l’année 1991, elle réalise un bénéfice de
30.000 Z,
Année 1992, elle réalise un bénéfice de 29.000Z,
Année 1993, elle réalise un bénéfice de 20.000Z,
Année 1994, elle réalise un bénéfice de 15.000Z,
Année 1995, elle réalise un bénéfice de 6.000Z,
T.D. : calculez le résultat fiscal.
143

2.3.5. Certaines sommes payées à une personne physique


ou morale de droit étranger Article 31 bis et 43 bis de
l’ordonnance- loi du 10/ 02/ 1969)

1. Avantage anormaux ou bénévoles au niveau des Entreprises


interdépendantes
" Lorsqu'une Entreprise établie en République Démocratique du Congo, se
trouve directement dans les liens quelconques d'interdépendance à l'égard
d'une Entreprise établie à l'étranger, tous les avantages anormaux ou
bénévoles qu'en raison de ses liens, elle consent à cette dernière ou à des
personnes et Entreprises, ayant avec celle- ci, des intérêts communs, sont
ajoutés à ces propres bénéfices" (art. 31 bis).
Rapport qu'il y a entre sociétés interdépendantes: il y a des charges à faire
déplacer à l'étranger. Les achats opérés entre sociétés mère et une filiale
sont souvent fantaisistes, est- ce qu’elles peuvent faire l'objet d'une
déduction?
C'est une façon de diminuer le montant imposable. C'est pourquoi l'article
31 bis stipule qu'il faut intégrer le surplus au lieu de déduire. Cet article 31
bis est préventif. Par manque d'instrument de savoir si les prix pratiqués
entre une société mère et sa filiale sont fiables. Il faut intégrer la somme
fantaisiste.

2. Sommes payées en rémunérations d'un service rendu par une


personne physique ou morale de droit étranger.
Ces sommes ne sont déductibles qu'à condition de remplir 3 conditions
suivantes:
 Il faut que la réalité des services soit clairement démontrée, autrement
dit, qu'il faille que les rémunérations puissent avoir une contre partie
effectuée;
 Il faut que le service ne puisse être rendu qu'en RDC;
 Il faut que le montant de la rémunération corresponde à la valeur réelle
du service, c’est- à- dire que la contre partie soit non seulement
effective, mais aussi adéquate (proportionnelle) = Art.43 bis.
144

Pour éviter que les entreprises puissent déduire des sommes fantaisistes
qui viennent de l'étranger. Il faudrait que cela cadre avec l'exploitation de
l'Entreprise;
 Il ne faut pas que l'envoie de l'argent soit par une aventure;
 Il faudra réintégrer de tels montants au lieu de déduire au bénéfice
imposable.

N.B : D’après l’article 11 de la LF de 2014 : « Pour les sociétés qui sont


sous la dépendance, de droit ou de fait, d’entreprises ou groupes
d’entreprises situées en dehors de la République Démocratique du
Congo ou pour celles qui possèdent le contrôle d’entreprises situées
en dehors de la République Démocratique du Congo, les paiements ou
dépenses effectués, par quelque moyen que ce soit, assimilables à
des actes anormaux de gestion constituent des transferts de bénéfices
passibles de l’impôt sur les bénéfices et profits.

L’acte anormal de gestion ne se limite pas aux charges ; il comprend


également toute forme d’avantages ou d’aides accordés à des tiers sans
contrepartie équivalente pour l’entreprise. C’est le cas notamment :

- des versements sous forme de majoration ou minoration d’achats ou


de ventes ;
- des paiements de redevances excessives sans contrepartie ;
- des renonciations à recette (vente à prix minoré, fourniture de
prestations gratuite, octroi de prêts sans intérêts ou assortis d’un
intérêt insuffisant) ;
- des abandons de créances ou de commissions ;
- des remises de dettes ;
- des avantages hors proportions avec le service rendu.

Les avantages ou aides accordés à des sociétés appartenant au même


groupe ne peuvent être considérés comme relevant d’une gestion normale
que si l’entreprise qui les consent démontre l’existence d’un intérêt propre à
145

agir de la sorte. L’intérêt général du groupe ne suffit pas à lui seul à justifier
de telles pratiques.

Les sommes versées en rémunération de l’utilisation des brevets, marques,


dessins et modèles en cours de validité, les versements d’intérêts ainsi que
les rémunérations de prestation de services effectuées par une société
située en République Démocratique du Congo à une société étrangère
installée dans un pays à faible fiscalité ou à fiscalité nulle sont réintégrés
dans le résultat imposable de la société locale si celle-ci n’apporte pas la
preuve que ces versements correspondent à des opérations réelles et
qu’ils ne sont pas exagérés.

Les intérêts payés à l’étranger aux associés ou à toute autre personne qui
se trouve directement ou indirectement dans des liens quelconques
d’interdépendance avec la société, ne sont déductibles que si le
remboursement du principal intervient dans les cinq ans de la mise à
disposition et que le taux desdits intérêts ne dépasse pas le taux moyen
interbancaire internationalement reconnu au cours du mois de versement
du principal.
146

SECTION V. APPRECIATION CRITIQUE DE L’INSTAURATION DE LA


TVA EN RDC ET PERSPECTIVES D’AVENIR

I. Appréciation Critique

Au delà de toutes les analyses mirifiques effectuées sur


l’instauration de T.V.A en RDC une certaine anxiété cependant demeure
réelle et actuelle tant sur son fonctionnement que sur son rendement. A
l’Administration Fiscale de bien vouloir en tenir compte pour une justice
fiscale et pour des résultats positifs de cet impôt concourant en définitive
à l’amélioration du budget de l’Etat. Un accent spécial mérite d’être mis
sur l’imposition à la T.V.A des assujettis qui exercent le commerce en
détail :
 Imposition pour l’Administration Fiscale de pouvoir effectuer un
contrôle efficace de tous les assujettis à la T.V.A au stade de détail ;
 Incapacité de la plupart des détaillants de pouvoir tenir une
comptabilité fiable permettant une application exacte de la T.V.A

Dans le même ordre d’idées, il nous faut relever le haut risque de


l’évasion fiscale tant frauduleuse que non frauduleuse qui plane sur le
marché au sujet du seuil d’assujettissement à la T.V.A prévu à
80.000.000.00 de FC. Y échappent tous ceux qui évoluent dans l’informel
que ce soit les commerçants en détail ou même ceux qui réalisent un
chiffre d’affaires inférieur au seuil retenu pour la T.V.A, lesquels
objectivement remplissent les conditions requises pour être soumis à la
T.V.A, mais qui profitent du silence de la loi.
Les ressources financières colossales peuvent ainsi échapper à
l’Etat alors que ce dernier tient à la maximisation de ses recettes.
Heureusement que l’ordonnance-loi de 2013 a envisagé la
possibilité d’option pour ces derniers.
En outre, dans le même ordre d’idées que de ce qui précède, les
détaillants exclus du champ d’application de la T.V.A et étant de ce fait
dans l’impossibilité de déduire la T.V.A qui leur aurait été facturée par les
147

grossistes, engendre contre toute attente un élément du coût de revient


préjudiciant ainsi les consommateurs par une hausse généralisée des prix
de certains biens et services.
Enfin, nous citons à titre indicatif :
 Le taux uniforme de la T.V.A de 16 % à l’intérieur ;
 Le caractère anti social de la T.V.A ;
 Le risque de la fraude à travers les crédits d’impôts ;
 Le manque d’efficacité du contrôle fiscal et des prix ;
 Le taux élevé de l’économie souterraine dans notre pays ;
 L’inefficacité du système de recouvrement ;
 La carence ou sinon l’inexistence de grandes entreprises ;
 La tendance de certains opérateurs économiques de superposer
l’ICA et la T.V.A occasionnant ainsi une augmentation vertigineuse
des prix des biens sur le marché ;
 Le défaut de formation des assujettis à la T.V.A ;
 La sensibilisation froide et tardive des opérateurs économiques et
de la population par rapport à la T.V.A ;
 Le faible pouvoir d’achat de la population ;
 La complexité des formalités ;
 Le caractère non contraignant du régime des pénalités…
 La confusion dans l’application de la suprématie des traités
internationaux au regard de certaines dispositions de la T.V.A en
RDC.

2. Perspectives d’Avenir
L’introduction de la T.V.A étant en réalité une vraie révolution
fiscale, cette dernière nécessite pour sa réussite un travail des titans tant
du côté des opérateurs économiques que de celui de l’administration
fiscale.
Au sujet du taux uniforme de la T.V.A de 16 % appliqué à tous les
biens et services, nous félicitons la mesure prise par des autorités du
pouvoir exécutif de suspendre la perception de la T.V.A sur certains
produits qualifiés de première nécessite mais nous aurions voulu que
148

deux taux de la T.V.A soient simplement institués tenant compte de la


catégorie de différents biens et services car, la T.V.A étant un impôt réel
qui ne prend pas en compte la situation particulière de certains
consommateurs, il y a un grand risque qu’elle pèse plus sur les ménages
des pauvres que sur ceux des riches.
Si du point de vue économique, il n’existe aucune raison de
supposer qu’un seul taux de T.V.A constitue nécessairement la structure
de taux le plus efficace55,il est généralement admis que, dans le cas de
la T.V.A, la coexistence de plusieurs taux alourdit considérablement les
coûts supportés par l’administration et par les redevables et engendre
inévitablement des aberrations, des biens similaires étant taxés à des
taux différents. C’est la raison pour la quelle la plupart des pays disposent
d’un système de T.V.A essaient d’appliquer un nombre minimum de
taux.56
Le recours à des taux majorés par rapport au taux normal de
T.V.A a diminué considérablement.
La Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie et la Grèce ont supprimé
leur taux majoré en 1992, et ce en application d’un accord intervenu au
niveau commauntaire prévoyant l’élimination progressive des taux
majorés afin de simplifier l’administration de la T.V.A au sein du Marché
Unique européen. Ces taux majorés s’appliquaient généralement aux
produits de luxe (fourrures, bijoux, voitures), dont beaucoup étaient
importés57.
Les taux réduits sont en revanche toujours largement appliqués.
Les taux zéro sont fréquents au Canada, en Irlande au Mexique et au
Royaume-Uni ; ailleurs, les taux réduits se situent généralement dans la

55
Les règles de prix établies par Ramsey donnant à penser que la structure optimale de taux est celle où
les taux d’imposition des biens sont inversement proportionnels à l’élasticité de la demande de ces
biens, ce qui permet de limiter au maximum les distorsions en cahiers français, la documentation
française Op. cit P.24
56
Idem
57
Idem
149

fourchette de 4 à 8 % et, lorsqu’il existe plus d’un taux réduit, les taux
intermédiaires avoisinant 12 % sont courants58. En Suède, l’un des taux
réduits est de 21 % (l’autre étant de 12 %), taux plutôt plus élevé que le
taux normal en vigueur dans la plupart des pays.
En conséquence, l’évolution des taux de T.V.A au sein de l’OCDE
peut raisonnablement être résumée en une suppression des taux majorés,
une simplification du nombre de taux réduits de T.V.A et un relèvement
général du taux normal et des taux réduits restant en vigueur59.
Pour notre part, la RDC on pouvait choisir deux taux au maximum :
un taux normal et un taux réduit.
Concernant la fiscalisation du commerce en détail, notre souhait
est qu’à l’instar d’autres pays tant Européens qu’Africains qui appliquent
la T.V.A, notre pays opte pour une solution intermédiaire et plus réaliste,
laquelle consisterait notamment à :
- Ecarter en principe tout le commerce de détail du système normal de
la T.V.A et à le soumettre à un régime particulier ;
- Obliger cependant certains contribuables à s’y soumettre tels que :
les grands hôtels, les grands restaurants et les maisons de vente des
pièces détachées ;
- Remettre aux détaillants (comme prévoit l’ordonnance-loi de 2013)
non soumis au système normal de la T.V.A la possibilité d’option pour
ce dit système car, certains d’entre eux sont bel et bien en mesure de
tenir une comptabilité normale et peuvent par voie de conséquence
être soumis au régime normal de la T.V.A afin de pouvoir bénéficier
des déductions sur les biens d’équipement ;
- Assujettir tous les autres détaillants au régime d’une T.V.A forfaitaire.
Dans cette hypothèse, la détermination du forfait serait basée sur le
montant total des achats par exemple.

58
Impôts et réforme fiscale in cahiers français n° 274, op. cit, P.24
59
Idem
150

Nous pourrions faire comme la France avec deux taux différents


l’un qui sera appliqué sur les biens de première nécessite et l’autre pour
les autres biens, pour permettre au contribuable de pouvoir aussi se
retrouver et qu’il ne puisse pas supporter une T.V.A au delà de ses
moyens60
En outre, notons qu’avec l’accroissement de l’assiette fiscale ayant
pour soubassement le nombre élevé d’assujettis soumis à la T.V.A et
censé faire des déclarations périodiques auprès du fisc comme affirmé
dans nos lignes antérieures, l’Administration Fiscale devra être dotée
d’un effectif d’agents conséquents, compétents et immunisés contre la
corruption au risque de ruiner les finances publiques. D’où des
instruments ultra modernes (cas des ordinateurs, des cameras de
surveillance etc…) devraient leur être alloués par l’Etat afin qu’ils
remplissent de manière loyale et sereine leur mission car, l’incivisme
fiscal sous toutes ses formes caractérise encore aujourd’hui certains
congolais. L’Administration Fiscale devrait envisager l’acquisition d’un
logiciel informatique intégré pour la saisie en temps réel des données
relatives à la facturation ; renforcer les dispositifs d’échange des données
entre les différents services ; intensifier les contrôles mixtes entre
l’Administration fiscale et douanière et maitriser toutes les opérations qui
sont dans le champ d’application de la TVA.
Dans la même perspective, une campagne de sensibilisation de
haute envergure devra être conçue et menée de manière permanente par
des experts en matière de la T.V.A sous la supervision de l’Administration
Fiscale auprès des opérateurs économiques et de la population à travers
des canaux de communication tels que les chaines des télévisions et des
radios ; l’installation d’un téléphone vert auquel tout citoyen aura la facilité
d’obtenir en tout moment de plus amples renseignements sur la T.V.A ;
l’organisation des conférences, séminaires de formation et colloques, des
publications des ouvrages et des brochures ayant trait à la T.V.A, tout
cela afin de permettre une appréciation positive de l’opportunité de la

60
SOTOKUNDI MATAYA Christianne, De l’Instauration de la Taxe sur la valeur Ajoutée comme un des
moyens du développement de la RDC, Mémoire, L2 Droit, UPC, Kinshasa, 2010-2011, p44
151

réforme que vient de subir notre système fiscal et une meilleure maitrise
du fonctionnement de la T.V.A.
152

Nous plaidons également pour la mise en place d’un système de


crédit d’impôt bien encadré et hyper surveillé par l’Administration Fiscale,
car, en cas de légèreté cela peut occasionner de crédits d’impôts fictifs
(le fait carrousel) au détriment du Trésor qui vont dès lors causer un
manque à gagner pour ce dernier et réduire ainsi sensiblement la
rentabilité de la T.V.A.
CONCLUSION

Il a été démontré que la T.V.A comporte des avantages de loin


meilleurs que l’ICA en ce qui concerne l’accroissement des recettes. Les
principes généraux qui la définissent lui confèrent une spécificité par
rapport aux taxes sur les chiffres d’affaires.
C’est un impôt neutre, moderne et performant.
Sa particularité est l’innovation qui a été introduite dans le régime
de liquidation : le mécanisme de déduction. Ce dernier, sur lequel se
fonde le principe de la TVA, présente le mérite selon lequel l’impôt n’est
pas en définitive perçu que sur la valeur ajoutée au produit et la charge
fiscale n’aggrave pas le coût de revient du produit, quelque soit la
longueur du circuit économique. D’où son caractère de neutralité.
La réforme fiscale en matière de TVA en RDC permet la
réalisation d’objectifs spécifiques mais son efficacité dépend autant des
modalités de sa mise en œuvre que de l’approche qui en est faite.
La T.V.A est généralement considérée comme le système de
taxation de la dépense qui permet d’atteindre au mieux certains objectifs :
la rationalité financière, la neutralité concurrentielle et l’efficacité
économique.
En RDC, les réformes en matière de T.V.A doivent
perpétuellement être ajustées et s’accompagner des mesures
transitoires appropriées.
153

SECTION VI. CONVERGENCES, DIVERGENCES ET CONCILIATIONS


DES PRÉOCCUPATIONS COMPTABLES ET FISCALES

2.5.1. Convergences, Divergences comptables et fiscales

A. Convergences comptables et fiscales


Les impôts sont des charges saisies au compte 66, qui enregistrent en son
débit les montants de cotisations et taxes à la charge de l'agent
économique.
Il est donc débité du montant des impôts et taxes dus par le crédit du
compte 43 (Etat) lorsqu’on constate la dette fiscale envers l'Etat. Les impôts
et taxes les plus concernés par le comptable ont eu une nature de frais
inéluctables (qu'on ne peut pas s'en passer) entraînés par l'activité de
l'entreprise. Il faut cependant distinguer:

 Les impositions effectivement à la charge de l'Entreprise et auxquelles,


il ne lui ai en aucun cas possible de se soustraire. Exemple: impôt
professionnel sur le bénéfice.
 Les impositions dont l'Entreprise peut répercuter la charge sur les tiers
qu'elle perçoit dont pour le compte de l'Etat.
 Les impôts et taxes effectivement à la charge de l'Entreprise, sont
imputés au compte 66, comme étant dit ci- haut par le crédit des
disponibilités 56 ou 57 pour le règlement.
 Impôts réels (impôts fonciers, sur le véhicule, concessions miniers et
hydrocarbures).
Cela peut être constaté par l'écriture suivante: 66.11 impôt réel à 56 Banque.
Impôts exceptionnels sur les rémunérations des expatriés. La
comptabilisation se fait en deux phases:
66.12. Impôt exceptionnel sur Rem & exp. à 43 Etat.
à 43 Etat à 56 Banque
Cette passation d'écriture est valable pour ce qui concerne la
comptabilisation de:

 Droits et Taxes à l'exploitation (Droit de sortie, taxes statistiques, taxe


spéciale);
154

 Taxes parafiscales;
 Taxe au profit de la ville et collectivité locales;
 Amendes et pénalités fiscales.
L'extrait de la liste des sous- comptes du compte 66 en conformité avec les
nomenclatures des impôts et taxes se présente de la manière suivante:
 Impôts & taxes
 Impôts directs
 Impôts réels
 Impôts exceptionnels sur les rémunérations des expatriés
 Impôts indirects
 Droits et Taxes à l'Exportation
 Autres Droits et Taxes indirects
 Taxes perçues au profit des villes et collectivités locales
Les taxes afférentes à un achat du bien ou services sont par convention,
imputées en frais accessoires d'achat de biens ou de services et par
conséquent, incorporés au coût d'Achat (CDA).
Cette disposition concerne notamment: les droits et taxes à l'importation,
droits de consommation à l'importation ainsi que les impositions
considérées comme rémunération de prestation des services. Par exemple,
facturation des travaux extraordinaires par l'administration de Douane ou
Droit d'entrepôt (droit de magasinage); Taxe d'ouverture d'entrepôt et Taxe
d'entreposage d'office, etc.
En ce qui concerne les comptes mouvementés, ils sont les suivants:
 Comptes d'achats (39) et consommation (60 ou 61), en cas d'achat de
même nature, mais lorsque l'Entreprise se limite à l'inventaire
intermittent, (37) pour les frais accessoires d'achats isolés.
 Comptes d'immobilisations (22) ou (23) en cas d'achat des biens ayant
le caractère d'élément immobilisé. En ce qui concerne les impôts assis
sur le Revenu de l'achat économique, ils sont enregistrés dans le
compte 86 et celui- ci est éclaté en deux sous comptes où sont portés;
 Impôts sur le revenu professionnel;
 Impôt sur le Revenu Locatif et les acomptes prévisionnels et les
précomptes BIC versés en cours de période.
155

B. Divergences comptables et fiscales

Dans la catégorie de l'impôt professionnel sur les bénéfices des sociétés,


l'impôt frappe le bénéfice net, mais ce bénéfice net tel qu'il résulte des
écritures comptables peut différer du bénéfice net fiscal ou du bénéfice
imposable.

B.1) Divergence entre le résultat comptable et le résultat fiscal

Le résultat fiscal va être obtenu à partir du résultat comptable. Dans la


majorité des entreprises le résultat comptable et le résultat fiscal seront
différents61. L’écart entre le résultat comptable et le résultat fiscal
s’expliquent par la divergence des buts poursuivis.
L’objectif des règles comptables est d’obtenir des comptes réguliers et
sincères. Les règles fiscales poursuivent un objectif de rendement de
l’impôt. Le résultat comptable correspond au résultat imposable. Ce résultat
servira à la détermination de l’impôt.

- Passage du résultat comptable au résultat fiscal

Résultat comptable + Retraitements = Résultat fiscal

Il existe deux natures de retraitement : les réintégrations et les déductions.

+ Réintégrations

Résultat = Résultat fiscal


comptable

- Déductions

61
Ferre (F), Fiscalité des Entreprises et des Particuliers, Éd. Bréal, Paris, 2006, P.56
156

- Les différentes opérations à mener pour passer du résultat comptable au


résultat fiscal
Le passage du résultat comptable au résultat fiscal s’opère en effectuant
plusieurs opérations :
 Calculer le résultat comptable ;
 Établir la liste de correction extra comptables (retraitements) ;
 Calculer le résultat fiscal.

 Exemple d’application
L’entreprise DJOLU spécialisée dans le négoce de bonbons a réalisé au
cours de l’exercice clos le 31 décembre N les ventes de 15.000.000 FC. Les
achats de bonbons pendant l’exercice N sont élevés à 60.000.000 FC. Les
frais généraux de l’entreprise DJOLU sont de 35.000.000 FC. Au 31
décembre N, le stock de l’entreprise DJOLU est de 15.000.000 FC alors qu’il
s’élevait à 8.000.000 FC au 31 décembre N-1. dont les frais généraux
figurent 5.000.000 FC de charges comptables qu’il faudra réintégrer pour
déterminer le résultat fiscal.

Corrigé
1. Détermination du résultat comptable
CHARGES PRODUITS
Achats 60.000.000 Ventes 150.000.000
marchandises FC FC
Variation de - 7.000.000
stocks FC
Frais généraux 35.000.000
FC
Total des 88.000.000 Total des 150.000.000
charges FC produits FC
Bénéfice de 62.000.000
l’exercice FC

Le résultat comptable s’élève à 62.000.000Fc.


157

2. Liste des retraitements fiscaux


Dans le frais généraux figurent 5.000.000 Fc de charges qu’il faut réintégrer.

3. Calcul du résultat fiscal


Résultat fiscal = résultat comptable + réintégrations
Résultat fiscal = 62.000.000 + 5.000.000 = 67.000.000Fc

b) Les réintégrations
- Principes
Les réintégrations correspondent à de sommes qui vont être ajoutées au
résultat comptable62.

- Exemple d’application
Le résultat comptable de l’entreprise DJOLU Meuble s’élève à 150.000.000
FC. Le total de réintégration s’élève à 26.540.000 FC.
Le résultat fiscal est de :
Résultat comptable 150.000.000 FC
Réintégration 26.540.000 FC
Résultat fiscal 176.540.000 FC

- Exemple des réintégrations extra comptables


Certaines charges comptabilisées pour la détermination du résultat
comptable ne sont pas déductibles du résultat fiscal. C’est par exemple le
cas d’amendes et pénalités fiscales qui doivent être réintégrées.

- Application
La société FREDDY COMM a réalisé au cours de l’exercice les opérations
suivantes :
Ventes des marchandises 159.000.000Fc
Achat des marchandises 37.000.000 Fc

62
FERRE (F), op.cit, p. 59
158

Salaires 40.000.000Fc
Charges sociales 16.000.000Fc
Amendes et pénalités 3.000.000Fc

Le stock des marchandises qui s’élevait au début de l’exercice à


10.000.000Fc est de 12.500. 000Fc à la fin de l’exercice.
Déterminer le résultat comptable et le résultat fiscal.

CORRIGÉ
1. Compte de résultat de la société Freddy Comm
Ventes des marchandises 159.000.000Fc
Achats des marchandises 37.000.000Fc
Variation de stocks - 2.500.000Fc
Salaires 40.000.000Fc
Charges sociales 16.000.000Fc
Amendes et pénalités 3.000.000Fc
Résultat comptable 65.500.000Fc

2. Détermination du résultat fiscal


Résultat comptable 65.500.000Fc
Réintégrations 3.000.000Fc
Résultat fiscal 68.500.000Fc.

c) Les déductions
- Principes : Les déductions correspondent à des sommes qui vont être
retranchées du résultat comptable63.
- Exemple d’application
Le résultat comptable de la société BOSENDJU s’élève à 10.000.000 FC.
Le total des réintégrations s’élève à 3.5000.000Fc ; le total de déduction
s’élève à 2.800.000Fc.
Le résultat fiscal est de :

63
FERRE (F), op.cit, p. 61
159

Résultat comptable 10.000.000Fc


Réintégrations 3.500.000Fc
Déductions - 2.800.000Fc

Résultat fiscal 10.700.000Fc


L’impôt est calculé à partir du résultat fiscal. Toute déduction va conduire a
une baisse du résultat fiscal et donc de l’impôt.

- Exemple de déduction extra comptable


Dans les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu, les dividendes
provenant de filiales sont imposés dans la catégorie des revenus des
capitaux mobiliers. Il va donc falloir enlever du résultat (déduire) le
montant de ces dividendes pour calculer le résultat fiscal.

- Exemple d’application 1
La société KOYAKONDO a un résultat comptable de 10.000.000 FC dont
1.000.000 FC proviennent de dividendes reçus de la société BOSENDJU.
Le résultat fiscal taxable s’élève à :
Résultat comptable 10.000.000Fc
Déductions 1.000.000Fc
Résultat fiscal 9.000.000Fc

Exemple d’application 2
Le compte de résultat de la société DJOLU Meuble au 31 décembre se
présente comme suit :
Ventes des prestations 538.000.000Fc
Dividendes 3.000.000Fc
Achats des matières premières 67.000.000Fc
Salaires 240.000.000Fc
Charges sociales 96.000.000Fc
Autres charges externes 33.000.000Fc
Résultat comptable 105.000.000Fc
Déterminer le résultat fiscal.
160

Corrigé

Les dividendes sont imposés dans la catégorie des revenus des capitaux
mobiliers ;ils doivent donc être enlevés de revenus pour ne pas être
imposés deux fois.
Résultat comptable 105.000.000Fc
Déductions 3.000.000Fc
Résultat fiscal 102.000.000Fc

En effet, le Bénéfice Net comptable est éventuellement corrigé par:


 La déduction du revenu considérée comme ayant déjà été imposé.
 La réintégration des charges considérées comme non déductibles par
la loi fiscale.
B.2.Comment peut- on déterminer le résultat fiscal?

L'assiette fiscale est el compte 85 "résultat Net avant imposition" tel qu'il
ressort du TFR (Tableau de Formation du Résultat) avec soit:
 un solde créditeur;
 un solde débiteur.
Du point de vu réintégration on peut citer:
 Charges relatives aux revenus imposables dans une cédule
différente de celle des Revenus professionnels (suivant les détails à
joindre);
 Frais exposés à l'étranger passés en comptabilité et non admis dans
des charges du point de vue fiscal;
 Autres dépenses comptabilisées dans les charges de l'Entreprise,
mais non admises du point de vue fiscal, soit parce qu'elles n'ont
pas une relation directe avec son activité, soit qu'elles
correspondent à des libéralités, soit qu'elles aient été rendues non
déductibles par une disposition expresse de la loi;
 Une partie de la Dotation de l'exercice aux amortissements non
admissibles du point de vue fiscal;
161

 La dotation de l'exercice aux provisions (exception deux, c’est- à-


dire provision pour la reconstruction de gisements miniers et
provision pour l réhabilitation du site minier)
 Importation non déductible de la base à l'impôt professionnel;
 Frais de représentation aux associés;
 Intérêt des capitaux imputés aux associés;
 Intérêt des capitaux imputés aux associés et comptabilisés dans les
charges de l'Entreprise;
 La contre- valeur des avantages en nature allouée aux associées…).

Du point de vue de déduction, on peut citer:


 Prélèvement de l'exercice sur les provisions déjà imposées;
 Revenus imposables dans une cédule différente de celle de
professionnelles (suivant les détails à y joindre);
 Les pertes professionnels admises du point de vu fiscal.
De ce qui précède, on peut dire qu'en matière d'impôt sur le bénéfice des
sociétés qu'il convient de mettre en évidence, certaine dispositions qui
tiennent ou pas compte des effets de l'inflation sur les comptes du Bilan.

2.5.2. Conciliation des préoccupations comptables et


fiscales

Il s'agit de la conciliation, des préoccupations comptables et


fiscales afférentes:
 A la réévaluation de l'actif immobilisé;
 Aux valeurs d'exploitation;
 Aux gains et pertes de change, résultant des dettes, créances et
encaisses en devises.
A. Conciliation des préoccupations comptables et fiscales relatives à
la Réévaluation de l'actif immobilisé.
Par l'ordonnance- loi n°89/ 017 du 18 février 1989, il a été autorisé aux
entreprises de pratiquer la réévaluation de leur actif immobilisé. Cette
ordonnance- loi se veut neutre sur le résultat fiscal c’est- à- dire que les
162

dotations complémentaires issues de l'application de la dite ordonnance- loi


doivent être neutralisées par la prise en produit du même montant afférent
à l'amortissement de la plus- value de réévaluation.
Est- ce que la neutralité fiscale peut- elle permettre le renouvellement de
l'outil de production? A travers cette 1ère question, il y a lieu de rechercher à
répondre aux questions suivantes:
- Faut- il admettre en déduction du résultat fiscal les dotations aux
amortissements complémentaires résultant de la réévaluation?
- Faut- il également admettre que la plus- value de la réévaluation soit
incomposée au capital social, et dans quelle condition?
Faut- il que l'ordonnance- loi portant réévaluation de l'actif immobilier soit
facultative ou obligatoire, sélective ou non, quant aux actifs immobilisés
concernés? Faut-il imposer la plus – value de la réévaluation lors de
cessation des biens ? Quel peut être le mode de calcul des
amortissements réévalués?

A.1. Déductibilité des dotations aux amortissements complémentaires


(réintégrés)

L'une des reproches formulées contre l'ordonnance- loi de 1986 est qu'elle
a essentiellement pour objet de corriger les valeurs immobilisées
concernées au 31 décembre de chaque année par l'application des
coefficients de réévaluation. Elle ne permet pas aux opérateurs
économiques de dégager des réserves suffisantes pour le renouvellement
de l'outil de production.

Sur le plan résultat déclaré, la situation de l'avant réévaluation n'est pas


différente de celle d'après la réévaluation. Nous pensons qu'il fallait
admettre en déduction du résultat fiscal, les dotations aux amortissements
complémentaires pour des raisons ci- après:

 La correction des valeurs immobilisées doit entraîner corrélativement


ou conjointement celles des dotations aux amortissements déjà
constituées. Ce qui signifie que la réévaluation doit permettre à
163

l'opérateur économique de se constituer des réserves suffisantes, à


même de garantir le renouvellement de son outil de production ;
 La réévaluation ne peut avoir un seul but la correction des valeurs
immobilisées sans incidence fiscale.
A.2. L'incorporation de la plus- value au capital social
L'article 017 du 13 avril 1998, autorise l'incorporation totale de la plus- value
de réévaluation au capital sans que l'autorisation présidentielle préalable
ne soit nécessaire (société SARL).
Cette incorporation a pour conséquence le paiement d'une taxe spéciale
d'incorporation au taux de 1% du montant de la plus- value globale de
réévaluation des immobilisations amortissables incorporées au capital.
Cette taxe figure au compte 14 du Passif du Bilan à la clôture de l'exercice,
à l'exception de la plus- value de réévaluation des immobilisations non
amortissables. Cet arrêté permet également la déductibilité du bénéfice
brut, les amortissements réévalués de l'exercice.
Quant à la taxe spéciale d'incorporation, elle ne constitue une charge
déductible pour l'exercice ultérieur que si elle est payée effectivement au
tout au moins au prorata du paiement. Malheureusement, ce texte n'est
qu'un arrêté qui jusque là n'a pas été corrigé, tout tombe dans l'eau, il faut
qu'une ordonnance présidentielle pour que tout soit en application.

A. 3. Imposition de la plus- value au moment de cession

Nous pensons que la plus- value réalisée à l'occasion de cession est


incorporée au bien, ne doit pas être imposée si elle est totalement
réinvestie dans l'acquisition d'un nouvel outil de production. Toutefois, si
elle l'est partiellement, la partie non réinvestie doit être imposée au taux du
Droit Commun. La plus- value réinvestie ne doit pas être sanctionnée.

A. 4. Réévaluation facultative ou obligatoire

Il est souhaitable que la réévaluation soit facultative pour la simple raison,


qu'une Entreprise qui réévalue son actif immobilisé, est en principe celle
qui veut exécuter annuellement un programme d'investissement à court,
moyen ou à long terme. En ce qui concerne les éléments à réévaluer, les
164

éléments immobilisés susceptibles d'être investis (cfr. Ordonnance. Loi


1989).
165

A. 5. Mode de calcul des amortissements réévalués

On peut soutenir que pour le calcul des amortissements réévalués, la


nouvelle valeur des amortissements soit égale au produit des
amortissements réévaluations par le coefficient de l'assiette de l'impôt
professionnel parce que, on peut dire que compte tenu de l'inflation, 1Fc de
janvier 2006 est différent de 1Fc de janvier 2007 différent de celui de janvier
2008.

B. Conciliation de préoccupations comptables et fiscales relatives aux


valeurs d'exploitation.
Il y a lieu de préciser que, ni les lois comptables ni les lois fiscales actuelles
n'admettent la prise en compte des effets de l'inflation sur les comptes en
ce qui concerne les valeurs d'exploitation.
Le principe comptable de nominalisme est dans ce cas de stricte
application. En réalité, l'inflation entame les valeurs d'exploitation. Pour une
entreprise commerciale, la marge brute (80) peut paraître démesurément
exagérée, si les stocks vendus (60) et ventes, ont été comptabilisés aux
prix auxquels ces biens ont été achetés, sans tenir compte de la variation
des prix.
De même, pour une Entreprise industrielle, la valeur ajoutée (VA) (81) peut
également démesurément gonflée, si les coûts de matières premières
servant de base de calcul, du prix de revient (PR), des produits finis (34)
vendu n'ont pas été réajusté.
Pour corriger ces déséquilibres, certains pays de l'occident tels que
l'Allemagne, France, Belgique, ont opté pour la constitution d'une provision
pour hausse de prix. Cette provision pour hausse de prix, ne constitue
qu'une aide de trésorerie, puisqu'elle est en principe réintégrée au bénéfice
de l'exercice en cours à l'expiration de la troisième année (3ème) suivant la
date de clôture, de l'exercice durant lequel, elle a été constituée.
Sans copier les modèles occidentaux intégralement, nous souscrivons pour
une provision qui soit également une aide de trésorerie et donc réintégrable
qui soit au bénéfice fiscal en cas de stabilité monétaire.
166

Quand à son mode de calcul, nous proposons qu'elle soit égale à la


différence entre le prix de revient du bien à la date à laquelle, il est
consommé ou vendu, est aisé à calculer à condition que la marge
bénéficiaire autorisée soit correctement appliquée.
À supposer que la marge bénéficiaire autorisée par le Ministre de
l'économie soit de 20%, on aura:
PR= où i = taux de marge bénéficiaire autorisée. C’est- à- dire,

Nous admettons pour le modèle Français que le taux d'inflation au plus de


10% n'entame pas l'actif de l'Entreprise, et qu'il est tolérable. Ce qui revient
à corriger notre en appliquant au PR comptabilisé, le taux de 10% d'inflation.
On aura donc: PR x (1+i) où i = taux d'inflation; i = 10% p r x (1,1) ainsi est
calculée de la façon suivante:

Exemple: À supposer qu'une marchandise achetée le 02 janvier 2006 à


1.515.136 FC et vendue le 31 décembre 2006 à 2.644.825 FC. L'opération
économique concernée s'applique correctement la marge bénéficiaire
autorisée par le Ministre de l'Economie nationale de l'ordre de 20%. Selon
l'approche que nous avons proposé, le PR de cette marchandise au 31
décembre est:

Notre modèle admet un taux d'inflation tolérable de l'ordre de 10%. Ce qui


revient à dire sur le prix au 02 janvier 2006, peut s'augmenter de 10% sans
incidence sur le patrimoine de l'Entreprise.
Soit  PR au 2 janvier 2000 x 1,1
 1.215.136 x 1,1 = 1.666.650 FC
Ainsi, la provision pour hausse de prix sera 2.2040.21 FC – 1.666.650 FC =
537.371FC
Voir formule Provision
167

Enfin, nous estimons que l'application de l'opération de réévaluation devrait


s'étendre à d'autres actifs comme stock donc la valeur comptable du fait de
l'inflation, peut s'écarter de la valeur réelle ou de remplacement.

C. Conciliation des préoccupations comptables et fiscales relatives


aux différences de change.
Le traitement comptable et fiscal de commerce de change demeure l'une
de question la plus controversée de la pratique fiscale des Entreprises en
RDC.

Les différences de change:

 Sont liées aux phénomènes de la dépréciation monétaire. Ce point


sera traité sous 3 aspects:
 Celui qui concerne les gains et les pertes de change probables.
Calculés à chaque fin d'exercice.
 Celui aux gains et pertes constatés au moment du paiement de
l'encaissement ou décaissement selon qu'il s'agit des dettes, créances,
ou encaisses en devises.
 Celui afférents aux gains et pertes de change non réalisés.
C.1. Gains et pertes de change probables

Selon les principes comptables de prudence, les pertes de change


probables sont considérées comme des provisions pour deux raisons:
 La 1ère est que la nature de change est connue;
 La seconde est que l'incertitude pose sur la hauteur de change.
Le même principe veut que, les gains de change probables ne
puissent être comptabilisés en produit, ce qui reviendrait à payer l'impôt à
payer ou les dividendes sur la substance même de l'Entreprise, étant
donné que ces produits ne sont pas réalisés. Ce qui est juste et normal.
A notre avis, les pertes de change, tout comme les gains de
change probables ne doivent influencer le résultat fiscal. Pour
l'administration fiscale, seule la matérialité des faits est susceptible d'être
prise en compte pour imposer ou déduire du résultat les gains ou les pertes.
168

C.2. Gains et pertes de change réalisés

Les gains et pertes de change sont réalisés soit lors de l'encaissement des
créances en devises, à l'exécution du paiement des dettes en devises, ou
enfin soit au moment du décaissement effectif de l'encaisse en devises.
En d'autres termes, les gains et pertes de change sont réalisés au moment
du dénouement de l'opération commerciale qui les a générés. Il faut par
ailleurs souligner que les différences de change ne concernent que les
soldes des opérations c’est- à- dire les actifs et les passifs libellés en
monnaie étrangère (créance et dettes, liquidités immédiates).
En réalité, les pertes qui proviennent du réajustement des dettes en
devises, au moment du paiement de celles- ci, sont des charges réelles.
Par conséquent, les produits de même nature les sont également c’est- à-
dire, comme produits (gains et charges (pertes) de l'exercice.

Les gains de change doivent être imposés à l'impôt professionnel sur


bénéfice;
Les pertes, quant à elles, doivent être déductibles du résultat fiscal. Quand
les deux sont probables, i n'y a pas moyen de faire la provision du point
de vu fiscal.
 A titre d’exemple:
Supposons par exemple qu'une entreprise détienne une créance
de 1.000.000 $ comptabilisée le 1er juillet 2006: à cette date, le recours de
change du dollar était de 50.000 FC; au 31 décembre 2006, la valeur du
dollar est de 550 FC. La comparaison entre la valeur de la créance lors de
sa comptabilisation et sa valeur au 31 décembre 2006 fait apparaître un
gain de change latent égal à 50.000.000 FC [1.000.000 x (550-500)].

Traitement comptable
Le principe comptable de prudence interdit de considérer les
gains de change latents comme des produits de l'exercice. Le compte client
169

fera néanmoins apparaître le montant de la créance pour sa valeur au 31


décembre grâce à l'écriture suivante:
Clients 50.000.000 FC. La différence de conversion passive 50.000.000 FC
Traitement fiscal:
Cet écart devant être pris en compte pour la détermination du
résultat imposable et sera réintégré extra- comptablement. Inversement,
si le cours de change du dollar au 31 décembre 2006, était de 450 FC, la
perte de change latente devrait être déduite extra- comptablement et la
provision qui aurait été comptabilisée devrait être réintégrée.

C.3. Gains et pertes non réalisés.

On considère normalement les différences de change sur les soldes de


liquidation libellés en monnaie étrangère comme des profits et des pertes
de changes réalisés. Tout le monde s'accorde à dire que les différences de
change non réalisés doivent constatées et inclus dans le résultat comptable,
tout comme dans le résultat fiscal.

CAS PRATIQUES ET RESOLUTIONS


EXERCICE I.
La société JEANNOELLA, JEMIMA, JEREMIE, JEDIDA
BOSENDDJU a déclaré au 31 mars 2006, pour les Etats financiers clos
au 31 Décembre 2011, sa base imposable à l’impôt sur le bénéfice des
sociétés de l’ordre de 3.000.000 FC. Dans ce montant, on relève :
 Le revenu locatif de l’ordre de 600.000 FC pour lesquels les locataires
ont effectué régulièrement les retenues à la source de l’impôt sur les
revenus locatifs ;
 Les revenus mobiliers de 300.000 FC pour lesquels,
malheureusement, aucune retenue de l’impôt mobilier n’a été
effectuée.
 Quels sont les montants des impôts à payer ?
 Quelles sont les conséquences pour la non retenue de l’impôt mobilier
à la source ?
170

RESOLUTION II :
Lorsque nous disons la base imposable à l’impôt sur le bénéfice
des sociétés, cela veut dire en d’autres termes c’est le résultat fiscal mais
dans ce cas ci, il est égal 3.000.000 FC qu’il faut corriger donc c’est la
base imposable provisoire parce qu’il doit passer au retraitement suivant :
Les revenus locatifs pour lesquels les locataires avaient déjà fait
l’objet de la retenue à la source ne feront en aucun cas partie
prenante du bénéfice imposable et donc doivent être déduits du
bénéfice imposable afin d’éviter la double imposition. Donc le montant
de 600.000 FC sera déduit du montant de 3.000.000 FC.
Les revenus mobiliers bien qu’aucune retenue à la source n’a été
effectuée fera l’objet du traitement de l’impôt mobilier parce qu’en
République Démocratique du Congo, c’est le principe de cédularité sur
les revenus c'est-à-dire chaque revenu est frappé par son type d’impôt
et non la globalité des revenus. Ainsi, les faits générateurs de cet
impôt ne sont pas seulement ou nécessairement le paiement mais
aussi toute mise en disposition du bénéficiaire des intérêts et
dividendes acquis. Ainsi, pour toute inscription de ces revenus à un
compte ouvert au profit du bénéficiaire, le taux de cet impôt est de 20%.
Ainsi, le montant de 300.000 FC sera déduit de la base imposable afin
d’être imposé à 20%.

A. LES MONTANTS DES IMPOTS A PAYER

 Impôt sur le bénéfice et profit : base imposable corrigé


(retraitement) x 40% ;
Base imposable corrigé= base imposable donné – les déductions or les
déductions sont deux dans ce cas d’espèce (revenus locatifs et
revenus mobiliers) d’où :
Base corrigé= 3.000.000 – 600.000 – 300.000= 2.100.000 FC. Alors IBP
sera = 2.100.000 x40%= 840.000 FC.
 Impôt sur les revenus locatifs : il est à noter que le taux de l’IRL est
de 22% pour lequel le locataire a l’obligation de la retenue et de
171

paiement ou le reversement de 20% pour chaque mois qui suit le


paiement du loyer et le 2% sur le brut par le bailleur au plus tard le 01
Février de l’année +1. Considérant donc, les 600.000 FC constituent le
net après la retenue par le locataire de 20%, le brut loyer est de
750.000 FC. Ainsi donc, les 2% correspondent à : 750.000 FC x 2% =
15.000 FC. IRL (2%)=15.000 FC
 Impôt mobilier est sur les 300.000 FC, IM= 300.000 FC x 20%= 60.000
FC.
 LE TOTAL DES IMPOTS A PAYER = IBP(35%) +IRL(2%)+IM(20%)=
840.000 + 15.000 + 60.000= 915.000 FC.

B. LES CONSEQUENCES POUR LA NON RETENUE A LA SOURCE


DE L’IMPOT MOBILIER
La conséquence pour la non retenue de l’impôt mobilier est
donc l’imposition à l’IM sur principe de cédularité des revenus en RDC et le
paiement des amendes et pénalités liées au non paiement des impôts.

EXERCICE III.
Les Etats financiers au 31 décembre 2011 de la société
JEANNOELLA, JEMIMA, JEREMIE, JEDIDA BOSENDJU ont ressorti
une perte de 500.000 FC. Cependant pour éviter la suspension de son
crédit bancaire, l’assemblée générale de ladite société a ordonné au chef
comptable de passer une écriture comptable quelconque pour convertir
cette perte en bénéfice de l’ordre de 100.000 FC dont l’affectation de la
réserve légale, 20% à affecter à la réserve disponible sur la même base
et le solde à attribuer aux actionnaires.
 Quelles en seront les conséquences fiscales ?
RESOLUTION IV.
Il est à noter que la perte ou le déficit qui fait l’objet de l’IBP de
40% est donc le résultat fiscal et non le résultat comptable. Nous
constatons que sur base de la formule Résultat fiscal= Résultat
comptable + les Réintégrations – les déductions or le Résultat
172

comptable= Produits – Charges, on peut avoir un résultat comptable


négatif par contre le résultat fiscal positif et vice versa.
Ainsi, la meilleure manière ou légalement reconnue de prendre
en charge la perte de l’exercice par les actionnaires correspondent à
éponger le report à nouveau car sur le plan fiscal, le résultat
imposable= Résultat net avant impôts (85)
+ Toutes les réintégrations
- Toutes les déductions
 Les revenus locatifs et mobiliers ;
 Les pertes fiscales reportées des exercices antérieurs ;
 Les amortissements différés ;
 Tous les éléments qui se trouvent dans le compte de résultat et ayant
fait l’objet d’une taxation.
Ainsi, dans le cas d’espèce, nous supposons que le report à
nouveau des exercices antérieurs était positif, alors le Résultat à
distribuer ou à affecter = Résultat de l’exercice +_Report à nouveau.
Ainsi, dans le cas d’espèce, le Résultat à distribuer ou à affecter
(100.000 FC)= Perte de l’exercice (- 500.000 FC) + Report à nouveau(X).
En d’autres termes 100.000= -500.000 + X ; X= 100.000 + 500.000= 600.000
FC, cela veut dire que le report à nouveau des exercices antérieurs était
de l’ordre de 600.000 FC.
 Réserve légale, le résultat qui sera affecté ou distribué suivant la clé
de répartition donnée est donc 100.000 FC. Ainsi, la réserve légale
sera constituée sur les 5% même si le taux n’est pas donné, le droit
commercial congolais recommande de la prélever obligatoirement
jusqu’à ce qu’elle atteigne 10% du capital. Réserve légale= 100.000
FC x 5% = 5.000 FC. Il n’ya aucune conséquence fiscale lors de la
constitution des réserves légales mais seulement le jour de la
liquidation ou de la dissolution de l’entreprise que l’impôt mobilier de 20
% sera dû.
 Réserve disponible dépond de la clé de répartition prévue dans le
statut de l’entreprise ou de la décision de l’assemblée générale.
Réserve disponible= 100.000 FC x 20%= 20.000 FC. Egalement la
173

constitution des réserves disponibles n’ont aucune implication fiscale si


et seulement si elles ne sont pas affectées ou distribuées mais le jour
ou on prend la décision de les distribuer automatiquement l’impôt
mobilier de 20% doit être dû.
 Dividende dépond également de la clé de répartition prévue dans le
statut de l’entreprise ou de la décision de l’assemblée générale selon
le nombre des parts ou actions de chacun. Le solde est de : 100.000 –
5.000 – 20.000= 75.000 FC. L’impôt mobilier de 20% est automatique et
dû dès la mise à la disposition des actionnaires ou des associés des
dividendes ou des intérêts des parts sociales.
174

EXERCICE D’APPLICATION
L'entreprise (JEANNOELLA, JEMIMA, JEREMIE, JEDIDA) est une
entreprise individuelle implantée dans la province de Bandundu. M.
METELA dirige cette entreprise depuis sa création en 1991. L'entreprise
fabrique et commercialise du matériel pour piscines privée et publiques.
L'entreprise a réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 7.947.502 $ hors taxe.
L'exercice comptable coïncide avec l'année civile. Pour l'exercice 2006, le
résultat comptable provisoire s'élève à 317.300 $
En outre, on précise que:
 L'entreprise a acheté le 1er juillet 2006 une machine neuve d'un prix
de 200.000 $ pour ses ateliers, machine dont la durée de vie et
estimée à cinq ans. L'entreprise a décidé d'inscrire ce bien de
l'entreprise. Il sera amorti dégressivement au plan fiscal, mais
l'entreprise préfère retenir en comptabilité l'amortissement linéaire à
titre d'amortissement technique. Ne sachant que faire exactement, le
comptable n'a enregistré que la seule opération d'acquisition,
attendant vos conseils pour d'autres écritures.
 L'entreprise a acheté un véhicule de tourisme, inscrit à l'achat du
bilan depuis la date d'achat le 11 mars 2004. la valeur d'achat du
véhicule est de 105.000 $. La durée de vie est estimée à cinq ans. Ce
véhicule a été acheté d'occasion à une entreprise qui l'avait acheté
elle- même à l'état neuf en janvier 2003. l'amortissement de 2006 a
été comptabilisé.
 L'entreprise a cédé le 1er mars 2006 un bien qui était inscrit au bilan
depuis l'acquisition le 1er janvier 2004. ce bien avait été acquis
100.000 $ et amorti dégressivement sur cinq ans. C'est mode
d'amortissement qui a été retenu en comptabilité. Le prix de cession
est de 80.000 $. Comptablement, l'entreprise s'est bornée à passer
l'écriture suivante:
175

Banque 80.000
Matériel industriel 80.000

On précise que l'entreprise utilise la faculté de constater la dépréciation du


bien jusqu'à la date de cession et que de cet amortissement a été
comptabilisé.
Parmi les provisions comptabilisées, on relève: une provision pour
dépréciation des comptes clients de 71.370 $. Cette provision a été évaluée
forfaitairement à 1,2% du chiffre d'affaires. Une provision pour dépréciation
généralisée du matériel évaluée à 250.700 $. L'entreprise (JEANNOELLA,
JEMIMA, JEREMIE, JEDIDA) estime que l'amortissement n'est pas
suffisant pour refléter la dépréciation subie par les équipements. Il a donc
décidé de constituer une provision.
Une provision pour dépréciation exceptionnelle d'un terrain qui a été
déclaré non constructible dans le courant de l'année 2006. Montant de la
provision: 47.000 $

5. parmi les autres charges, on a pu relever:


 des loyers de 7.000 $ correspondant à la location de matériel
informatiques;
 une somme de 415 $ représentant des "pourboires" versés tout au long
de l'année aux livreurs de différents fournisseurs;
 4.300 $ de cadeaux qui se décomposent en 2.700 $ de cadeaux à de
gros clients pour l'entreprise (il s'agit de magnifiques ouvrages sur la
Seine qui prend sa source non loin de là) et 1.600 $ de cadeaux
réalisés à l'occasion d'une naissance, d'un mariage et d'un départ à la
retraite de trois membres du personnel.

Compte tenu de ces éléments:


o Déterminer le résultat fiscal de l'entreprise L'entreprise
(JEANNOELLA, JEMIMA, JEREMIE, JEDIDA) pour l'exercice 2006 ?
o Indiquer comment sera imposer le résultat fiscal ?
176

CHAPITRE III: FISCALITÉ ET LES TRANSFORMATIONS DES


SOCIÉTÉS
Une société ou Entreprise peut connaître diverses transformations relatives
à:
 son capital (augmentation ou déduction, cession des droits sociaux);
 sa durée (prolongation);
 sa forme juridique;
 sa structure (fusion, cession, apport partiel de l'actif).

SECTION I. AUGMENTATION ET RÉDUCTION DU CAPITAL


Le capital d'une société peut être augmenté ou réduit.

3.1.1. Augmentation du capital et la fiscalité


L'augmentation de capital peut résulter :
 Soit d'apports nouveaux (en numéraire ou en nature) ;
 Soit d'une incorporation de réserves ;
 Soit d'une incorporation des comptes courants.
Sur le plan financier, la première forme entraîne une augmentation des
capitaux propres, mais non les autres qui traduisent seulement un nouvel
aménagement dans la masse des capitaux propres.

1. Augmentation de capital par apports nouveaux

Sur le plan fiscal, les droits exigibles sont identiques au droit dû en cas
d'apports effectués lors de la création de société.

2. Augmentation de capital par incorporations des réserves ou


bénéfices

En République Démocratique du Congo, on distingue communément à


travers les décisions de l'assemblée générale ou des écritures comptables,
l'incorporation facultative de l'incorporation obligatoire.
177

 Incorporation facultative
Elle signifie que la société laisse aux actionnaires les choix (option) soit
d'encaisser la part de leur revenu dans les réserves, soit de consacrer cette
part à la libération des actions nouvelles. Il y a une distribution réelle des
réserves. L'impôt mobilier sera dû puisqu'il y a l'idée d'enrichissement.
 Incorporation obligatoire des réserves
Elle signifie que les actionnaires n'ont pas choix de disposer ou non de la
part de leur revenu dans les réserves. La société décide de les incorporer
dans le capital social et de leur remettre en contrepartie des actions.

NB : Lors de l’augmentation du capital des sociétés anonymes, l’arrêté


interministériel du 20 Mai 2013 prévoit le droit proportionnel de 1 % du
capital pour l’établissement de crédit ou de l’institution de micro-finance
ainsi que de 1% du capital pour les autres sociétés anonymes64.

Selon l’article 1er du Décret n°04/049 du 20 mai 2004 complétant


l’Ordonnance n°77-332 du 30 novembre 1977 fixant les modalités
d’application obligatoire du plan comptable général congolais :
« L’ordonnance n°77-332 du 30 novembre 1977 fixant les modalités
d’application obligatoire du plan comptable général congolais, est
complétée comme suit :
Article 3 : il est institué une provision réglementée dénommée provision
pour reconstitution du capital social, en vue de préserver les fonds propres
des établissements de crédit et des institutions de Micro Finance.
Article 5 : la provision pour reconstitution du capital social est fiscalement
déductible. Elle ne peut être utilisée que pour l’augmentation du capital
social.
Article 6 : le bénéfice de la déductibilité fiscale est subordonnée aux
conditions ci-après :

64
Arrêté interministériel N°003/CAB/MIN/J&DH/2013 et N°808 CAB/MIN/FINANCES/2013 du
20 Mai 2013 modifiant et complétant l’arrêté interministériel N°001/CAB/MIN/J&DH/2012 et
N°455/CAB/MIN/FINANCES/2012 du 24 Mai 2012 portant fixation des taux des droits, taxes
et redevances à percevoir à l’initiative du ministère de la justice et droits humains
178

La provision doit être certifiée par un commissaire aux comptes ;


Elle doit faire l’objet d’une déclaration au même titre que les revenus. »

3.1.2. La réduction de capital

Cette opération s'accompagne souvent d'une distribution (répartition des


valeurs sociales, ou remboursement en numéraire). Elle est assimilée à un
partage partiel de société.
En République Démocratique du Congo, en cas de partage, même partiel
de l'avoir social, par suite de liquidation ou de tout autres causes, l'impôt
mobilier dû est applicable sur l'ensemble des sommes reparties en espèces
en titre ou autrement déduction faite du capital réellement libérés restant à
rembourser. L'impôt mobilier est dû surtout pour les remboursements
effectués au delà du capital (boni de liquidation).

SECTION II. PROROGATION DE SOCIÉTÉ


La prorogation d'une société prolonge la durée d'exploitation initialement
prévue. Les actes portant prorogation purs et simples de société sont
soumis au droit proportionnel tout comme leur création en leur constitution.

NB : Lors de la prorogation de la durée des sociétés anonymes, l’arrêté


interministériel du 20 Mai 2013 prévoit également le droit proportionnel
de 1 % du capital pour l’établissement de crédit ou de l’institution de
micro-finance ainsi que de 1% du capital pour les autres sociétés
anonymes.

SECTION III. LES CESSION DES DROITS SOCIAUX


Sont normalement soumises à la TVA et les plus- values dégagées à la
suite de ces opérations sont également imposables à la TVA.

SECTION IV. LES TRANSFORMATIONS DE SOCIÉTÉ (À LA FORME


JURIDIQUE)
La transformation est le passage d'une forme de société à une autre forme
de société par exemple une Société par Actions à Responsabilité Limitée
« SARL » se mue en Société Privée à Responsabilité Limité « SPRL », une
179

Société à Nom Collectif « SNC » devient une société en commandite


simple « SCS », une société civile évolue en société d'exercice libéral… Il
n'y a pas en revanche transformation, mais simple changement de modalité,
lorsque les modifications statutaires n'affectent pas la forme même de la
société.
180

Phénomène d'adaptation, la transformation est vue d'un bon œil par le droit
des sociétés, lequel admet la survie de la personne morale nouvelle…"
l'entreprise continue dans un autre cadre; c'est l'image du Bernard-
l'Hermite qui passe d'une coquille à l'autre au fur et à mesure de sa
croissance.

La transformation d'une société peut entraîner:

 Soit un changement de type juridique (transformation par exemple


d'une société en nom collectif en une société privée à responsabilité
limitée) ;
 Soit un changement de régime fiscal.
D'une façon générale, en France ou en Belgique, les règles fiscales
applicables tant en matières de droit qu'en matière d'impôt direct (plus-
value) diffèrent selon que la transformation de la société entraîne ou non la
création d'un être moral nouveau.
Il n'y a pas création d'un être moral nouveau, lorsque l'opération est
autorisée par la loi ou par le statut et lorsque les transformations statutaires
ne modifient pas profondément le pacte social initial. Par contre, il y a
création d'un être moral nouveau en cas de changement important de
l'objet et du siège social (sur le plan fiscal) il y a de droits et il y a aussi des
impôts directs.
Concernant la transformation entraînent la création d'un être moral
nouveau; elle provoque l'imposition:
 Des bénéfices d'exploitation non encore taxés ;
 Des provisions diverses sans objets ;
 Des plus- values dont l'imposition a été différée ;
 Des plus- values latentes (qui…).
En ce qui concerne la transformation elle n’entraîne pas la création d'un
être moral nouveau, les conséquences fiscales sont différentes, selon qu'il
y a objet de statut ou non.
En République Démocratique du Congo, par changement de forme, l'on
considère que la société opte pour une autre forme tout en conservant la
personnalité juridique de la société. Elle n'entraîne pas la dissolution de la
181

société, car elle est considérée comme une simple modification statutaire à
partir de ce moment, l'impôt mobilier est exonéré.
182

SECTION V. LES FUSIONS


La fusion est l'opération par laquelle une société en annexe une autre.
L'annexante et l'annexée ne faisant plus qu'une seule et même société.
Techniquement, la fusion provoque une augmentation de capital chez
l'annexante et une dissolution chez l'annexée; les associés de cette
dernière deviennent donc associés de la première.
Sur le plan fiscal, la fusion est largement neutre: les plus- values réalisées
tant par la société absorbée à raison de ses rapports que par les associés
de cette société à raison de l'échange de leurs titres bénéficient d'un sursis
d'imposition; quant à l'enregistrement de l'acte de fusion, la fiscalité n'est
donc pas une entrave au développement des fusions; seule contrainte
regrettable: le régime de faveur implique que les sociétés en cause
relèvent de l'impôt sur les sociétés.

Il existe deux sortes de fusions:


 la fusion proprement dite à la suite de laquelle les parties intéressées
disparaissent pour former une nouvelle société.
 La fusion absorption au cours de laquelle, l'une de deux sociétés
absorbe l'autre société.
 Les fusions entraînent donc des dissolutions des sociétés et dans le cas
de fusions- absorption, des augmentations de capital.
3.5.1. En France et en Belgique
Les fusions entraînent:
Pour l'impôt sur les sociétés: en ce qui concerne la société absorbée les
mêmes conséquences qu'une dissolution de société c’est- à- dire
l’imposition au taux de 50% du bénéfice des provisions sans objets, des
bénéfices en services d'imposition, des plus-values des fusions,…
Pour la société absorbante: les fusions entraînent ce qui suit:
 les apports reçus sont libérés de l'impôt par la société ;
 les amortissements se calculent par rapport à la valeur d'apport des
éléments immobilisés ;
183

 les plus- values ou les moins- values dégagées lors de cessions futures
de ces éléments immobilisés sont calculées à partir des valeurs d'apport.
Par ailleurs la société absorbante doit inscrire au passif de son bilan.
Les réserves spéciales de plus- values à long terme qui figure au passif de
la société absorbée.

Les provisions inscrites au bilan de la société absorbée. Pour les


immobilisations amortissables, la société absorbante doit réintégrer dans
son bénéfice imposable à 50% la plus-value de fusion correspondante.
Cette réintégration peut s'échelonner sur 5 ans.

Les plus- values ou moins- values dégagées lors de cessions futures de


ces biens, sont calculé d'après les valeurs d'apport, la société absorbante
peut amortir ces biens selon les modes dégressifs lorsqu'ils relèvent par
nature de ces régimes, mêmes s'ils n'ont pas été acquis à l'état neuf.
Pour les déficits. Les déficits éventuels subits par la société absorbée ne
sont pas en principe déductibles (sauf agrément ministériel).
3.5.2. En République Démocratique du Congo
La fusion des sociétés par voie de création d'une nouvelle société et par
voie d'absorption n'est pas considérée comme un partage de l'avoir social.
L'opération de fusion n'implique pas une rupture de continuité entre les
sociétés fusionnées et la société nouvelle.
Pour les associés de sociétés absorbées ou fusionnées, il ne s'agit pas de
mettre fin aux sociétés, mais de renforcer leurs moyens d'actions. Par
conséquent, l'impôt mobilier n'est pas immédiatement dû sur la plus-value,
résultant de l'échange des titres de la société absorbante ou de la société
nouvellement née de la fusion avec ceux de la société dissoute ou
absorbée, mais il sera dû lors de la liquidation de la société absorbante ou
de la société nouvellement créée.

SECTION VI. LES SCISSIONS ET LES APPORTS PARTIELS D'ACTIFS


La scission est l'opération par laquelle une société se divise et apporte à
deux (2) ou plusieurs sociétés, son actif net.
184

Ce régime applicable en France ou en Belgique à des types d'opération


dépend de l'obtention de l'agrément ministériel. En ce qui concerne l'impôt
sur les sociétés, on distingue: la scission qui n'a pas obtenu l'agrément
ministériel de la société qui a obtenu.

 Pour le 1er cas: la scission est assimilée sur le plan fiscal à une
dissolution de la société, c’est- à- dire qu'il y aura imposition des plus-
values d'actifs de certaines provisions, des bonis de liquidation « Boni de
liquidation de la société: les dettes sociales ont été honorées, les apports
ont été remboursés et la caisse sociale n'est toujours pas vide; ce solde
représente le boni de liquidation. Il est réparti entre les actionnaires, en
proportion de leur quote-part du capital social. Cependant, les statuts
prévoient un autre mode de répartition, reconnaissant par exemple une part
plus importante ou/ et une priorité aux titulaires de certaines classes
d'actions ».

Pour le 2ème cas: la scission bénéfice du régime fiscal de fusion.


Concernant les apports partiels d'actifs, l'apport partiel est l'opération par
laquelle une société transfert une partie de son actif à une autre société, en
contre partie, la société bénéficiaire remet des titres à la société qui
effectue l'apport partiel (comme prise de participation).
Sur le plan de l'impôt sur les sociétés, l'apport partiel assimilé fiscalement à
une fusion c’est- à- dire où il a obtenu l'agrément ministériel ou s'il a une
branche complète d'activités et si la société apporteuse prend
l'engagement :
De conserver pendant 5 ans les titres remis en contre partie de l'apport.
De calculer les plus- values dégagées lors de la cession de ces mêmes
titres en se referant à la valeur de biens apportés figurant dans les écritures
comptables.
En République Démocratique du Congo, aucun régime fiscal spécifique
n'est prévu par la législation congolaise.
185

CHAPITRE IV: LA FISCALITÉ ET LA CESSATION, la VENTE, LA


DISSOLUTION
Les cessations d'activités ont de conséquences fiscales différentes selon la
structure juridique de l'Entreprise. Les incidences sont donc examinées
d'une part au niveau de l'Entreprise individuelle (cessation ou vente d'une
Entreprise individuelle) et d'autre part au niveau des sociétés (dissolution
des sociétés).
186

SECTION I. CESSATION OU LA VENTE D'UNE ENTREPRISE


INDIVIDUELLE
L'entrepreneur individuel peut cesser toute activité ou vendre son
établissement. Les conséquences fiscales seront examinées sous l'angle
des impôts directs, d’autres impôts et diverses taxes.

4.1.1. Impôts directs


Les contribuables doivent dans les 15 jours (art 2 de la loi 004 du 13 mars
2003 portant reforme des procédures fiscales) suivant la première
publication de cessation ou le jour de la fermeture définitive, faire parvenir
à l'administration, une déclaration à ce sujet. La déclaration doit comporter
la date de la cessation, l'adresse, etc.

4.1.2. Les plus- values ou les moins values réalisées


En cas de cessation ou de cession de plus de 5 ans après l'achat ou la
création de l'Entreprise, les plus- values éventuelles dégagées lors de la
vente des fonds de commerce ou des éléments de l'actif immobilisé sont
exonérés de tout impôt. En cas de cessation ou de cession de plus de 5
ans après l'achat ou la création, les plus- value nette dégagée est
considérée comme une plus- value à long terme et imposée au taux de
15% en France.

4.1.3. Régime de bénéfice réel


L'imposition porte sur:
 Les bénéfices réalisés
 Les bénéfices en sursis d'imposition (cas de certaines provisions)
 La plus- value nette à court terme réalisée
 La plus- value nette à long terme taxée de 15% en France.
4.1.4. Impôts et diverses taxes
187

L'Entreprise doit régulariser sa situation dans les 15 jours qui


suivent la cessation notamment au regard de l'impôt sur le salaire. Les
personnes physiques ou morales en cessation d'activités, sans s'être fait
radier, selon le cas, au registre de commerce et de crédit mobilier
conformément à l'article 97 de l’Acte uniforme de l’OHADA du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique ou de l’ordre de la corporation, sont soumises au paiement
d'un impôt forfaitaire fixé à :
o 500.000 Francs Congolais pour les grandes entreprises ;
o 250.000 Francs Congolais pour les moyennes entreprises;
o 30.000 Francs Congolais pour les entreprises de petite taille.
L'imposition forfaitaire visée au présent paragraphe ne met pas
obstacle au pouvoir de recherche et de recoupement reconnu à
l'Administration fiscale. Celle-ci peut, le cas échéant, imposer l'entreprise
sur la base des revenus réellement acquis, s'ils doivent donner lieu à un
impôt supérieur à l'imposition forfaitaire.
188

SECTION II. LA DISSOLUTION DES SOCIÉTÉS


Quand on veut ôter la vie à une société, on provoque la dissolution « c’est
le retour à l'état indépendant d'éléments autrefois groupés ». Pareil retour
devrait être affaire privé: les associés s’associent librement, ils peuvent
donc se dissocier tout aussi librement; c'est le mutuus dissensus du droit
des obligations; de fait, parmi les causes de dissolution, il en est qui
tiennent à la volonté des associés. L'affirmation pèche cependant par
académisme et les associés ne sont pas entièrement libres de dissoudre la
société, ne serait- ce qu'en raison du coût fiscal d'une telle dissolution.
La dissolution d'une société est assimilée à une cessation. En France et en
Belgique, la société doit dans 10 jours suivant la clôture des opérations de
la liquidation établir le résultat.

En ce concerne l'impôt sur les sociétés, il est de 35% sur:


 Les bénéfices du dernier exercice ;
 Les bénéfices en sursis d'imposition ;
 Les plus- values en services d'imposition ;
 Les plus- values à court terme dégagées ou constatées.
En ce qui concerne le boni de liquidation et de celui de l'incorporation des
réserves c’est l’impôt mobilier qui est d'application.
189

CONCLUSION
La fiscalité apparaît auprès des entreprises comme un paramètre
« perturbateur » qu’elles doivent cibler à tout prix dans leur décision.
Elle constitue à ce titre un facteur d’insécurité tant pour l’entreprise que
pour ses dirigeants.

Pour la sécuriser, l’on a envisagé dans ce support quelques pistes de


solution autour de quatre chapitres liés aux questions de fiscalité, relatives
à la création de l’entreprise ou de la constitution des sociétés, de son
fonctionnement, de sa transformation, de sa cessation, de sa vente et de
sa dissolution.

La diversité des objectifs poursuivis par les entreprises et la coexistence


naturelle entre la comptabilité et la fiscalité peuvent faire redouter ces
disciplines.

C’est ainsi que tout au long de ce support, la théorie est liée à la pratique.
Le lecteur a la possibilité de tester ses connaissances grâce à une série
d’exercices d’application à sa disposition.
190

Bibliographie

I. DOCUMENTS OFFICIELS

1. Code des Impôts de la RDC


2. Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014.
3. Ordonnance-loi n°13/004 du 23 février 2013 portant abrogation de
certaines dispositions de la loi n° 006/03 du 13 mars 2003 fixant les
modalités de calcul et de perception des acomptes et précomptes de
l’impôt sur les bénéfices et profits.
4. Ordonnance-loi n° 13/005 du 23 février 2013 modifiant et complétant
certaines dispositions de la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant
réforme des procédures fiscales.
5. Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal
applicable aux entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les
bénéfices et profits.
6. Ordonnance-loi n° 13/007 du 23 février 2013 modifiant et complétant
certaines dispositions de l’ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout 2010
portant institution de la Taxe sur la Valeur Ajoutée.
7. Ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant
certaines dispositions de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969
relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus.
8. Ordonnance-loi n°13/002 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des
droits, taxes et redevances du pouvoir central.
9. Ordonnance-loi n°13/003 du 23 février 2013 portant réforme des
procédures relatives à l’assiette, au contrôle et aux modalités de
recouvrement des recettes non fiscales.
10.Loi n°12/009 du 31 décembre 2012 modifiant la loi n°08/007 du 07 juillet
2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques.
11.Ordonnance-loi n°007/2012 du 21 septembre 2012 portant code des
accises
12.Ordonnance-loi n°011/2012 du 21 septembre 2012 instituant un
nouveau tarif des droits et taxes à l’importation.
191

13.Ordonnance-loi n°012/2012 du 21 septembre 2012 instituant un


nouveau tarif des droits et taxes à l’exportation.
14.Loi n°11/009 du 9 juillet 2011 relative à la protection de
l’environnement.
15.Loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
16.Ordonnance-loi n°10/002 du 20 aout 2010 portant code des douanes
17.Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout 2010 portant institution de la
Taxe sur la Valeur Ajoutée.
18.Loi n°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives
à la transformation des entreprises publiques.
19.Loi n°08/008 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives
au désengagement de l’Etat des entreprises du portefeuille.
20.Loi n°08/009 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales
applicables aux établissements publics.
21.Loi n° 08/010 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à
l’organisation et à la gestion du portefeuille de l’Etat.
22.Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant Réforme des procédures
fiscales.
23.Loi n° 007/ 2002 du 11 juillet 2002 portant code minier.
24.Loi n°004/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements.
25.Décret n°13/002 du 15 janvier 2013 portant organisation de la
représentation de l’Etat-Actionnaire unique au sein de l’assemblée
générale d’une entreprise publique transformée en société
commerciale.
26.Décret n°13/003 du 15 janvier 2013 relatif aux conditions et modalités
de cession des parts sociales ou actions de l’Etat aux personnes
physiques ou morales de nationalité congolaise et/ou aux salariés.
27.Arrêté interministériel N°003/CAB/MIN/J&DH/2013 et N°808
CAB/MIN/FINANCES/2013 du 20 Mai 2013 modifiant et complétant
l’arrêté interministériel N°001/CAB/MIN/J&DH/2012 et
N°455/CAB/MIN/FINANCES/2012 du 24 Mai 2012 portant fixation des
taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du
ministère de la justice et droits humains.
192

28.Circulaire n° 001/ CAB/ MIN/ ECO- NAT/ 2004 du 01 janvier 2004 à


l'attention des opérateurs économiques.

I. OUVRAGES

1. DISLE (E), SARAF (J), Fiscalité pratique, 5ème Ed. Dunod, Paris,
2000.
2. CAUSINE (E), Droit comptable des entreprises, Ed. De Boeck &
Larcier, Bruxelles, 2002.
3. COLASSE (B), Comptabilité générale, 8è Ed. Economica, Paris,
2002.
4. COZIAN (M), CHADE FAUX (M), Exercices de fiscalité des
entreprises, 13ème Ed. Litec, Paris, 2001.
5. COZIAN (M), Précis de fiscalité des entreprises, 21ème Ed. Litec,
Paris, 1998.
6. HAMON (C), LEZIN (P), TOULLEC (A), Gestion commerciale et
management de la force de vente, Éd. Dunod, Paris, 1997.
7. GUERRA FABIENNE, DE HAAN EDDIE, Comptabilité 1 : les
procédures et les comptes annuels, 3ème Ed de Boerck Wesmael,
Bruxelles, 1994.
8. MYKITA (P), ALLAII Chérif-Jacques, Fiscalité de l’entreprise, Ed.
Foucher, Paris, 2005.
9. NZAKOU (A), Difficultés comptables et fiscales, Tome 1, 6ème éd.
St Paul, Yaoundé, 2006.
10. OUDENOT (Ph), Fiscalité approfondies des sociétés, 2è Ed. Litec,
Paris, 2001.
11.TUROT JEROME, Charges en stock- distinction entre
marchandises et produits, Ed. RJF, Paris, 1991.
193

TABLE DES MATIERES


AVANT- PROPOS......................................................................................................................1
INTRODUCTION........................................................................................................................ 1
II. NOTIONS FISCALES DES REVENUS PROFESSIONNELS................................. 6
III. QUELQUES PRINCIPES CLÉS DE LA FISCALITÉ DES ENTREPRISES EN
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO................................................................7
3.1. LA THÉORIE DE L’ACTE ANORMAL DE GESTION..............................................7
3.2. PRINCIPE D’IMPOSITION DE REVENU NET..........................................................7
3.3. PRINCIPE DE TRANSACTION À PRIX NORMAL.................................................. 8
3.4. LES AVANCES SANS INTÉRÊTS................................................................................9
3.5. LES ABANDONS DE CRÉANCES.............................................................................10
IV. SUBDIVISION DU COURS............................................................................................ 12
CHAPITRE I. LA FISCALITÉ ET LA CRÉATION DE L’ENTREPRISE
(CONSTITUTION DES SOCIÉTÉS).................................................................................. 13
SECTION I. OBLIGATIONS ET IMPLICATIONS FISCALES A LA CREATION
DES ENTREPRISES EN RDC.............................................................................................14
1.1.1. INSTAURATION DU GUICHET UNIQUE DE CREATION D’ENTREPRISE
.......................................................................................................................................................14
1. RAPPEL SUR LE CLIMAT DES AFFAIRES...............................................................14
2. CONTENU ET FONCTIONNEMENT DU GUICHET UNIQUE..............................15
3. PROCéDURES.................................................................................................................... 16
4. ELéMENTS DU DOSSIER............................................................................................... 16
1.1.2. COUTS DES OBLIGATIONS FISCALES A LA CREATION DES
ENTREPRISES EN RDC.......................................................................................................16
1.1.4. EN MATIÈRE D’ADMINISTRATION DES IMPÔTS...........................................19
SECTION II. CREATION DES ENTREPRISES ET SES IMPLICATIONS
FISCALES EN DROIT OHADA............................................................................................19
1.2.1. DROIT DES SOCIETES.............................................................................................19
1.2.2. OBLIGATIONS FISCALES DANS CERTAINS PAYS MEMBRES DE
L’OHADA....................................................................................................................................21
194

SECTION III. LA CRÉATION OU L’ACHAT D’UNE ENTREPRISE


INDIVIDUELLE......................................................................................................................... 24
1.3.1. NOTIONS D’UNE ENTREPRISE INDIVIDUELLE..............................................24
1.3.2. NOTIONS DU CHIFFRE D’AFFAIRES..................................................................27
1.3.2.1. DU POINT DE VUE COMPTABLE...................................................................... 27
1.3.2.2. DU POINT DE VUE FISCAL..................................................................................28
SECTION IV. IMPACT FISCAL DE LA CRÉATION OU L’ACHAT
D’ENTREPRISE INDIVIDUELLE........................................................................................ 29
1.4.1. ACQUISITION DU FONDS DE COMMERCE......................................................29
1.4.2. ACHAT OU LOCATION D’IMMEUBLE SERVANT à L’EXPLOITATION.....29
1.4.3. ACHAT DU MATéRIEL............................................................................................... 29
CHAPITRE II. LA FISCALITE ET LE FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE
.......................................................................................................................................................30
SECTION I. DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION DES BÉNÉFICES EN
RDC..............................................................................................................................................31
2.2.1. QUELQUES REGLEMENTATIONS DU SYSCOHADA................................... 34
2.2.2. OBLIGATIONS COMPTABLES................................................................................35
SECTION III. DETERMINATION DE L’IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES ET
PROFITS.................................................................................................................................... 38
2.3.1. LES PRODUITS D’EXPLOITATION (RéSULTAT BRUT DE L'EXERCICE)
.......................................................................................................................................................38
2.3.1.1. LES RéSULTATS NORMAUX...............................................................................38
1.1.1. LES VENTES.................................................................................................................39
1.1.2. LES PRESTATIONS....................................................................................................40
1.1.4. L'éVALUATION DE LA CRéANCE à LA CLôTURE DE L'EXERCICE........43
2.3.1.3. LES STOCKS ET PRODUCTIONS EN-COURS.............................................44
2.3.1.3.1. LA DéTERMINATION DES STOCKS..............................................................44
1.1. LES FONCTIONS DU STOCK.....................................................................................44
1.3. LES éLéMENTS DES STOCKS.................................................................................. 45
2.3.1.3.2. LA VALORISATION DES STOCKS................................................................. 46
2.1. LES éLéMENTS CONSTITUTIFS DU COûT DE REVIENT............................... 47
195

2.1.2. LES PRODUITS INTERMéDIAIRES, PRODUITS FINIS ET PRODUITS


ENCOURS................................................................................................................................. 47
2.2. LA NATURE DES CHARGES à PRENDRE EN COMPTE................................48
2.3. LA DéTERMINATION DU COûT DE REVIENT......................................................49
2.3.1. LES FRAIS D’ACHAT SONT :..................................................................................49
2.3.2. FRAIS DE VENTE COMPRENNENT :...................................................................50
2.4. EVALUATION DES STOCKS……………………………..…………………….52
SECTION IV. REPORT DEFICITAIRE OU GESTION DE DEFICIT…………...123
SECTION V. APPRECIATION CRITIQUE DE L'INSTAURATION DE LA TVA EN
RDC ET PERSPECTIVES D'AVENIR……………………………….………….....135
SECTION VI. CONVERGENCES, DIVERGENCES ET CONCILIATIONS DES
PREOCCUPATION COMPTABLE ET FISCALES…………………………………..
CHAPITRE III. FISCALITE ET LES STRANSFORMATIONS DES SOCIETES160
SECTION I. AUGMENTATION ET REDUCTION DU CAPITAL……………...…160
SECTION II. PROROGATION DE SOCIETE…………………………………..…162
SECTION III. LES CESSIONS DES DROITS SOCIAUX……………………..…162
SECTION IV. LES TRANSFORMATIONS DES SOCIETES A
LA FORME JURIDQUE……………………………………………………………..162
SECTION V. LES FUSIONS…………………………………………………...……164
SECTION VI. LES SCISSIONS ET APPORTS PARTIELS D'ACTIFS…………166
CHAPITRE IV. LA FISCALITE ET LA CESSATION LA TVA,
LA DISSOLUTION……………………………………………………………………168
SECTION I. CESSATION OU LA VENTE D'UNE
SOCIETE INDIVIDUELLE…………………………………………………………...168
SECTION II. LA DISSOLUTION DES SOCIETES……………….………………170
CONCLUSION………………………………………….……………………………171
BIBLIOGRAPHIE………………………………..…………………………………..172
TABLE DES MATIERES…………………………….……………………………..175

Vous aimerez peut-être aussi