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Ohadata D-22-01

LE RÉGIME FISCAL DES ENTREPRISES DE PETITE


TAILLE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
CONGO EST-IL ADAPTÉ À L’ACTIVITÉ DE
L’ENTREPRENANT ?
Par

Christian Malumalu BYAOMBE


Assistant à la Faculté de Droit de l’Université Officielle de Bukavu
Avocat au Barreau du Sud-Kivu

Email : byaombec@gmail.com

1
TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES .................................................................................................................... 2

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 3

I. ÉLIGIBILITÉ DES ENTREPRENANTS AUX AVANTAGES FISCAUX DU CODE DES


INVESTISSEMENTS ........................................................................................................................... 5

1. Activité de l’entreprenant dans le champ d’application du Code des investissements :


entre exclusion et inclusion ............................................................................................................... 5

2. Conditions d’admission aux avantages du Code des investissements ................................... 7

II. APPLICATION DU RÉGIME D’IMPOSITION DÉROGATOIRE AUX


ENTREPRENANTS .............................................................................................................................. 8

1. Régime fiscal applicable aux micro-entreprises ..................................................................... 8

a. Impôt forfaitaire .................................................................................................................... 8

b. Allégement des procédures fiscales .................................................................................... 10

2. Régime d’imposition simplifié des petites entreprises.......................................................... 12

CONCLUSION .................................................................................................................................... 15

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 16

2
INTRODUCTION

L’institution du statut de l’entreprenant, par la révision de l’Acte uniforme portant


sur le droit commercial général en 2010 (AUDCG, ci-après)1, traduit « l’expression d’une
volonté des Etats parties au Traite OHADA de cerner le secteur informel »2, qui caractérise
leurs économies. Ce statut ambitionne favoriser le passage des opérateurs du secteur informel
vers l’économie formelle3, permettant ainsi à l’Etat de les contrôler sur les plans juridique, fiscal
et social4. En effet, tout entrepreneur individuel, personne physique, accède à ce statut par une
simple déclaration de son activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole
au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM)5.

Au-delà de l’accès simplifié au statut de l’entreprenant et du bénéfice d’une


comptabilité allégée, en l’occurrence le système minimal de trésorerie, chaque Etat partie, en
ce qui le concerne, doit fixer des mesures incitatives de l’activité de l’entreprenant notamment
en matière fiscale et sociale6. Bien évidemment, « la ‘‘formalisation’’ de l’économie et la
stimulation de l’entrepreneuriat à travers le statut de l’entreprenant requéraient un minimum de
sacrifices »7. Ces sacrifices devraient être observés, au premier chef, sur le plan fiscal.

Une année après l’entrée en vigueur de l’AUDCG révisé, la RDC s’était dotée le 23
février 2013 de l’Ordonnance-loi portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille
en matière d’impôt sur les bénéfices et profils. Cette Ordonnance-loi n’est pas la première
adoptée, par la RDC, en la matière. D’ailleurs, elle vient d’abroger une autre Ordonnance-loi
du 21 septembre 2012 portant sur le même objet. C’est en 1989 que la RDC avait institué, pour

1
La révision de l’Acte Uniforme du 17 avril 1997 portant sur le droit commercial général avait été votée le 15
décembre 2010 et entrée en vigueur le 15 mai 2011.
2
R., GNIDOUBA LANOU, « Le nouveau statut de l’entreprenant du droit OHADA : une réforme inachevée ? »,
Bulletin de droit économique, Université LAVAL, 2017, p.6.
3
A., FOKO, « La consécration d’un nouveau statut professionnel dans l’espace OHADA : Le cas de
l’entreprenant », in Cahiers juridiques et politiques : Revue de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques,
2010, p. 54 disponible sur https://biblio.ohada.org/pmb/opac_css/index.php?lvl=author_see&id=581, consulté le
16 mars 2020 ; voy. également Michel GONOMY, « Le statut de l’entreprenant dans l’AUDCG révisé : entre le
passé et l’avenir », in Revue de l’ERSUMA: Droit des affaires et pratique professionnelle, n°4, septembre 2014,
p.205 ; S., KUATE TAMEGHE, « Entreprenant » in P., POUGOUE (dir), Encyclopédie du droit OHADA, Paris,
Lamy, 2011, p.774 ; Danielle Beatrice ONGONO BIKOE, L’entreprenant en droit OHADA, Thèse de doctorat,
Faculté de Droit. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2020, p.1 ; VANIE Bi Djè Aristide, Le statut de
l’entreprenant dans l’espace de l’OHADA, Thèse de doctorat, Université Alassane Ouattara Bouaké, Février 2019,
p.3.
4
R., GNIDOUBA LANOU, op. cit., p.6.
5
Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit commercial général, in JO.OHADA, 15 février
2011, article 62 et suivants.
A
Ibid., articles 31 et 32 ; article 30, alinéa 7.
7
S., KUATE TAMEGHE, op. cit., p.775.

3
sa première fois, un régime fiscal propre aux Petites et Moyennes Entreprises (PME- ci-après).
Ce régime avait été abrogé par le Décret-loi n°086 du 10 juillet 1998, lequel décret remplacé
au profit de la Loi n° 06/004 du 27 février 2006 qui n’avait pas aussi subsisté à l’ordonnance-
loi de 2013 précitée, actuellement en vigueur. Ces différents textes visaient assurer la
maximisation des recettes publiques sans freiner la croissance des petites et moyennes
entreprises, par voie de conséquence promouvoir les entreprises de petite taille.

Adoptée dans le sillage de l’institution de l’entreprenant, l’Ordonnance-loi de 2013


institue un régime d’imposition des entreprises de petite taille dont le chiffre d’affaire ne passe
80 millions Francs congolais (environ 30 millions de Francs CFA), dérogeant le droit commun,
en matière d’impôt sur les bénéfices et profits8. Ce régime, serait-il adapté aux entreprenants ?
Autrement dit, comporte-t-il des incitants fiscaux pour les entreprenants ?

Bien que disposant d’un régime d’imposition dérogatoire du droit commun


applicable aux entreprises de petite taille (II), l’Ordonnance-loi de 2013 ne prévoit pas un
incitant fiscal efficace à savoir l’exonération temporaire de l’impôt pendant les premières
années d’activité9. Pour bénéficier d’une telle mesure, les entreprenants devront recourir au
Code des investissements, un texte connexe à l’Ordonnance-loi précitée, qui octroie des
avantages fiscaux aux investissements des PME (I).

8
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, in J.O.RDC, n° spécial du 27 février 2013, col. 91, article 1er.
9
Voy. Agence pour la promotion des investissements au Mali, Mission 1&11 : Appui à la mise en œuvre du régime
de l’entreprenant et mise en œuvre de ma création sous-seing privé pour l’API-MALI, Rapport Final, juin 2017,
p.24, disponible sur
http://www.finances.gouv.ml/sites/default/files/PAGE_1_11_Regime%20entreprenant_juin2017.pdf, consulté le
24 avril 2020.

4
I. ÉLIGIBILITÉ DES ENTREPRENANTS AUX AVANTAGES FISCAUX DU
CODE DES INVESTISSEMENTS

En marge de l’Ordonnance-loi portant régime applicable aux entreprises de petite


taille, les entreprenants bénéficieraient de l’exonération totale de l’impôt, au début de leur
activité, en vertu du Code des investissements. Ce code octroie des avantages fiscaux aux
investissements des PME. Pour en profiter, les entreprenants sont tenus d’exercer une activité
qui rentre dans le champ d’application dudit code (1) et remplir des conditions d’admission (2).

1. Activité de l’entreprenant dans le champ d’application du Code des


investissements : entre exclusion et inclusion

Sont exercées, par le recours au statut de l’entreprenant, seules les activités civiles,
commerciales, artisanales et agricoles. A première vue, ces activités sont susceptibles de rentrer
dans le champ d’application du Code des investissements, sous la bannière des PME, qui leur
dispense du paiement des impôts durant les premières années d’activité.

Pour définir son champ d’application, le Code des investissements procède par lister des
activités, auxquelles il ne s’applique pas, parmi lesquelles les activités commerciales10. Une
nuance, quant à l’exclusion de ces activités, est apportée par le Décret portant mesures
d’application dudit Code.

Au regard de ce Décret, le Code des investissements s’applique aux activités


commerciales autres que celles « consistant en la revente en l’état, sans apport d’une valeur
ajoutée [d’un taux de 35%], des produits achetés à l’extérieur de l’entreprise »11.
Majoritairement, « l’entreprenant désigne le petit commerçant »12, un entrepreneur qui exerce
« des petites activités appelées à se développer »13. Il n’est pas évident pour un tel acteur
économique d’avoir les moyens conséquents pour la transformation des produits avant leur
commercialisation. Il s’agit ici d’une exclusion indirecte des petits acteurs à l’éligibilité aux
avantages du Code des investissements.

10
Loi n°004-2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements, in Les Codes Larcier, Tome III : Droit
commercial et économique, Vol. 2 : Droit économique, p.564, article 3.
11
Décret n° 12/046 du 01 novembre 2012 portant mesures d’application du Code des investissements, in JO.RDC,
n° spécial du 30 novembre 2012, col. 14, article 5, point 3.
12
Michel GONOMY, op.cit, p.206.
13
A., FOKO, op. cit, p. 10.

5
Le coût de l’activité de l’entreprenant doit aussi valoir entre 10 000 dollars
américains au minimum et 200. 000 dollars américains au maximum, pour bénéficier des
dispositions particulières aux PME et au régime général du Code des investissements14. Cela
exclue de facto une grande partie des entreprenants qui ne disposent pas d’un tel montant.
Toutefois, des petites activités économiques, réunies sous le vocable de petit commerce15,
étaient exemptées de l’impôt sur les bénéfices sous réserve du paiement de la taxe annuelle due
pour la patente16, « une autorisation administrative annuelle d’exercer le Petit commerce »17.

Force est de déplorer que cette exemption fut supprimée par l’Ordonnance-loi n°
13/009 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance-loi
n° 90-046 du 8 aout 1990 portant réglementation du petit commerce. Par contre, l’entreprenant,
exerçant l’activité qui relèverait du petit commerce, reste soumis au paiement de la patente,
renouvelable chaque année.

Par ailleurs, les différents avantages, notamment l’exonération de l’impôt sur le


revenu, sont accordés une seule fois sur la même activité18 pour une durée bien limitée selon
les régions économiques dans lesquelles l’activité est réalisée. De ce point de vue, les provinces
et certaines villes de la RDC sont réparties en trois régions économiques A, B et C, en fonction
du degré de développement économique et de divers sinistres subis, en l’occurrence les
guerres19. Pour ce faire, la durée du bénéficie à une activité agréée des avantages du régime
général du Code des investissements est de 3 ans dans la région économique A, alors qu’elle
est de 4 ans dans la région économique B et de 5 ans dans la région économique C.

L’accès aux avantages du Code des investissements n’est pas aussi automatique. Il
est requis à tout requérant de respecter certaines conditions d’admission pour que son activité
soit agréée au régime général du Code des investissements.

14
Loi n°004-2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements, op.cit., article 2, littera h.
15
Le petit commerce est défini comme le commerce effectué par la vente de marchandises en petites quantités et
dont la valeur globale mensuelle n’excède pas quatre cent mille zaïres, auquel sont également assimilées les
entreprises artisanales dont le chiffre d’affaires mensuel ne dépasse pas quatre cent mille zaïres ainsi que les
prestations de services dans la mesure où le chiffre d’affaire mensuel n’est pas supérieur à deux cent mille zaïres
(Ordonnance-loi n°90-046 du 8 août 1990 portant réglementation du petit commerce, in Les Codes Larcier, Tome
III : Droit commercial et économique, Vol. 1 : Droit commercial, p.34, article 3).
16
Ordonnance-loi n°90-046 du 8 août 1990 portant réglementation du petit commerce, op.cit., article 12.
17
Ordonnance-loi n° 13/009 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de l’Ordonnance-
loi n° 90-046 du 8 aout 1990 portant réglementation du petit commerce, in JO.RDC, n° spécial du 27 février 2013,
col. 114, article 1er.
18
Loi n°004-2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements, op.cit., article 18.
19
Ibid., Article 2, littera f et article 9.

6
2. Conditions d’admission aux avantages du Code des investissements

Les entreprenants, souhaitant bénéficier des avantages du Code des investissements,


seront tenus de déposer un dossier de demande d'agrément auprès de l’Agence Nationale pour
la Promotion des Investissements, ANAPI en sigle. Cette dernière examine, dans un délai de
30 jours20, la demande avant de la transmettre aux Ministres ayant le Plan et les Finances dans
leurs attributions pour approbation par l'Arrêté Interministériel. Toutefois, l’accessibilité aux
services de l’ANAPI est moins aisée étant donné qu’elle ne dispose pas de représentations ni
d’antennes dans toute l’étendue du pays.

L’entreprenant de nationalité étrangère pourrait obtenir l’agrément sous réserve de


l'application du même principe d'égalité de traitement par l'État dont il est ressortissant21. Par
exemple, un entreprenant de nationalité ivoirienne aurait le même traitement qu’un congolais
d’autant plus que le Code des investissements ivoiriens réserve un même traitement aux
personnes physiques étrangères22. À cet effet, la condition de réciprocité exigée par le Code des
investissements congolais est réunie.

Le requérant s’engage en outre, par écrit, à respecter la réglementation en matière de


protection de l’environnement et de la conservation de la nature et à former le personnel national
aux fonctions techniques spécialisées et aux fonctions d’encadrement et de responsabilité. Il
doit garantir un taux de 35% de valeur ajoutée. Ces conditions ne semblent pas, de prime abord,
à la portée de tous entreprenants, qui travaillent le plus souvent avec les membres de famille.
Par contre, il est aujourd’hui admis que les activités économiques, peu importe leur importance,
peuvent avoir des externalités négatives sur l’environnement. Ce faisant, il est judicieux
d’astreindre aussi les PME aux obligations environnementales et de conservation de la nature.

Ceci dit, les entreprenants sous le couvert des PME bénéficieraient difficilement de
l’exonération totale de l’impôt sur les bénéfices et profits et des autres avantages prévus dans
le Code des investissements. Néanmoins, ils restent soumis à un régime d’imposition
dérogatoire du droit commun.

20
Loi n°004-2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements, op.cit., article 6 et Décret n° 12/046 du
01 novembre 2012 portant mesures d’application du Code des investissements de 2012, articles 12 à 15.
21
Loi n°004-2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements, op.cit., article 23.
22
Ordonnance n°2012-487 du 07 juin 2012 portant Code des investissements (Côte d’Ivoire), 07 juin 2012,
disponible sur http://www.droit-afrique.com/upload/doc/cote-divoire/RCI-Code-2012-des-investissements.pdf,
consulté le 05 mai 2020

7
II. APPLICATION DU RÉGIME D’IMPOSITION DÉROGATOIRE AUX
ENTREPRENANTS

Selon le niveau du chiffre d’affaire annuel, l’entreprenant est soumis à l’impôt sur
les bénéfices et profits soit comme micro-entreprise (1) soit comme petite entreprise (2). Il est
de ce fait épargné du régime de droit commun un peu complexe pour un débutant ou un petit
acteur économique. Le calcul de la base imposable sur le chiffre d’affaires de la micro-
entreprise serait aussi plus attractif pour l’entreprenant23 avec la possibilité d’avoir de bonnes
conséquences sur l’économie en général24.

1. Régime fiscal applicable aux micro-entreprises

L’entreprenant classé dans la catégorie de micro-entreprise est soumis à un impôt forfaitaire (a)
et il bénéfice d’un allégement des procédures fiscales (b).

a. Impôt forfaitaire

L’entreprenant, qui réalise un chiffre d’affaire annuel ne dépassant pas 10 millions


de Francs congolais, serait soumis au régime fiscal des micro-entreprises en matière d’impôt
sur les bénéfices et les profits25. En termes d’obligations comptables, l’entreprenant, sous le
régime de la micro-entreprise, a la faculté de tenir une comptabilité « suivant les dispositions
réduites de la législation comptable en vigueur »26, en l’occurrence l’Acte uniforme relatif au
droit comptable et à l’information financière. Cet Acte uniforme organise un Système minimal
de trésorerie, « comme politique d’allégement des tâches aux plus petites entreprises »27. Les
petites entreprises relevant de ce système minimal sont censées avoir le chiffre d’affaire
inférieur aux seuils de 60 millions F CFA (pour les entités de négoce), de 40 millions Francs
CFA (pour les entités artisanales et assimilées) et de 30 millions de F CFA (pour les entités de

23
G., REISACHER, Le statut de l’entreprenant : entre espoir et désillusion d’une tentative de formalisation de
l’économie en Zone OHADA, Mémoire, Master 2 Droit des affaires et fiscalité, Université Paris 1, Année
universitaire 2013-2014, p. 86, disponible sur http://www.lepetitjuriste.fr/wp
content/uploads/2015/06/M%C3%A9moire-apr%C3%A8s-corrections-VF-1.pdf, consulté le 15 mai 2020.
24
M., BOUVIER, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt, 10ème édition, Paris, L.G.D.J,
2010, p. 210.
25
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits (modifié par la L.F. n° 15/021 du 31 décembre 2015 et par la L.F. n°
17/005 du 23 juin 2017), op.cit., article 2.
26
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit., article 4, alinéa 2.
27
R., NEMEDEU et R., WANDA, « Obligations comptables et financières », in P., POUGOUE (dir), op.cit,
p.1282.

8
services)28. Elles sont exigées, tout simplement, de tenir des registres qui permettent de retracer
les recettes et les dépenses29. Notons que l’entreprenant, dans la catégorie de micro-entreprise,
peut s’en passer de cette obligation n’étant pas d’ordre public à son égard. En plus, il n’est pas
soumis à la vérification de sa comptabilité30.

Les entreprenants, classés dans les micro-entreprises, s’acquittent d’un impôt


forfaitaire annuel de 50 milles Francs congolais. Cet impôt est payé au moyen d’une déclaration
autoliquidative au plus tard le 30 avril de l’année qui suit celle de la réalisation des revenus31.

Toutefois, « Les contribuables, dispensés de l’obligation d’obtenir la patente conformément à


la législation sur le petit commerce, sont exemptés du paiement de l’impôt forfaitaire »32. A
cet égard, seront exemptés de l’impôt forfaitaire :

Les petits cultivateurs et petits éleveurs qui, occasionnellement, aux jours


fixés par l’autorité locale, viennent vendre sur les marchés publics les
produits de leurs cultures vivrières, de leur pêche, de leur élevage ou de la
cueillette.

[Seront également concernés] les petits marchands ambulants de produits de


consommation courante tels que cacahuètes, cigarettes portées en main, les
cireurs de chaussures, les vendeurs de journaux à la criée ainsi que tous les
petits vendeurs à domicile dont les recettes mensuelles n’excèdent pas dix
mille zaïres33.

Ainsi, le droit congolais entend instituer comme principe l’existence d’un revenu
minimum en deçà duquel aucun impôt ne serait dû dans le chef des personnes physiques.
Autrement dit, l’impôt ne sera exigé de ces personnes qu’à concurrence de dépassement d’un
certain seuil de ses revenus annuels. Le taux de ce seuil est en Zaïre, une monnaie déjà

28
Acte Uniforme du 26 janvier 2017 relatif au Droit comptable et à l’information financière, in JO.OHADA, 15
février 2017, article 13.
29
R., NEMEDEU et R., WANDA, op.cit, p. 1282.
30
Voy. Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille
en matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit., article 12.
31
Ibid., article 11.
32
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit., article 11, alinéa 2 (modifié par la L.F. n° 14/002 du 31 janvier
2014 et par la L.F. n° 15/021 du 31 décembre 2015).
33
Ordonnance-loi 90-046 du 8 août 1990 portant réglementation du petit commerce, op.cit., article 5.

9
remplacée par le Franc Congolais et dont l’équivalence ou la conversion en Francs Congolais,
s’avère délicat.

En ce qui concerne les petites activités agricoles, la loi agricole de 2011 renforce la
règle de l’existence d’un revenu minimum imposable. Elle institue une exonération totale en
faveur de l’exploitant agricole familial34. Au sens de la loi agricole de 2011, l’exploitation
familiale est celle « dont le personnel est constitué des membres de la famille de l’exploitant »35
avec une capacité de production minime. Certes, le critère d’imposition relève ici de la qualité
du personnel mais en implicite le chiffre d’affaire n’est pas exclu. Il est présumé que l’exploitant
qui recourt uniquement au personnel constitué de membres de sa famille ne disposerait pas de
revenus importants. Autrement dit, ses activités ne généraient pas des revenus au-delà du seuil
minimum imposable, tel que présenté ci-haut.

Les professions libérales et les professions constituées en charges ou offices,


exercées sous le statut de l’entreprenant, dont le chiffre d’affaire est inférieur à 10 millions de
Francs congolais, sont aussi soumises à l’impôt forfaire36.

Quand bien même le régime fiscal applicable aux micro-entreprises semble s’adapter aux
réalités des entreprenants dont le chiffre d’affaire environne 10 millions de Francs Congolais,
ces derniers ne doivent pas encore supporter la lourdeur des procédures fiscales. Par
conséquent, un allégement des procédures est envisageable.

b. Allégement des procédures fiscales

Les entreprenants classés dans la catégorie de micro-entreprises bénéficient d’un


allégement des procédures fiscales. Ils ne sont pas soumis à la vérification de la comptabilité.
L’Administration fiscale déploie en leur faveur des activités garantissant leur conformité
fiscale. Ces activités « se limitent au recensement, à l’immatriculation, à l’éducation, à
l’évaluation du chiffre d’affaires et à la facilitation en vue du paiement de l’impôt forfaitaire »37.
À cet effet, l’Administration se trouve au cœur de l’efficacité du régime fiscal des micro-
entreprises. Au sein de la direction urbaine de Kinshasa et des directions provinciales de la

34
Loi n° 11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture, in JORDC, 24
janvier 2012, article 76, alinéa 3.
35
Ibid., article 14, alinéa 2.
36
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit, article 3.
37
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit, article 11.

10
Direction Générale des Impôts, il y a des services opérationnels dénommés « Centres d’Impôts
Synthétiques »38. Ils sont créés par le Directeur Général des Impôts dans les Communes et dans
les Territoires en fonction du potentiel fiscal qui s’y trouve39.

Les Centres d’Impôts Synthétiques ont la charge d’immatriculation fiscale des micro-
entreprises nouvellement créées. Leur immatriculation constitue le premier et l’un des
principaux obstacles à l’entrée dans l’économie formelle40. Après le recensement et
l’immatriculation, les micro-entreprises sont censées bénéficiées de l’éducation et/ou
information fiscales. En effet, tant qu’elles connaissent mal leurs obligations fiscales, elles ne
respecteraient pas leurs obligations fiscales41. La concrétisation de ces activités requiert des
moyens matériels et techniques colossaux ainsi que d’un personnel doigté dont ne disposent pas
actuellement les Centres d’Impôts Synthétiques en RDC.

Pour que le régime fiscal des micro-entreprises n’existe que « sur le papier de
code »42, tel qu’il semble être le cas en RDC, les Centres d’Impôts Synthétiques ne devraient
pas fonctionner dans des conditions insatisfaisantes, dépourvus de matériels suffisants, avec des
agents, déficients en quantité et en qualité. L’Office de promotion des petites entreprises
congolaises (OPEC, ci-après) appuie, dans les limites de ses attributions, les Centres d’Impôt
Synthétiques en matière d’éducation fiscale des entreprises lui affiliées. L’OPEC n’a pas aussi
fourni jusque-là une assistance efficace à ses affiliés43.

Pour pallier le manque de connaissance fiscale, les organisations professionnelles


représentatives des entreprenants selon l’activité sont mises en contribution. Il est attendu
d’elles la formation des membres et ce, dans le cadre d’assistance et de défense de leurs intérêts.

38
L’impôt synthétique, qui cumulait l’impôt sur les bénéfices et l’impôt sur le chiffre d’affaire, en charge des
petites et moyennes entreprises avait été supprimé. En effet, la TVA a remplacé l’impôt sur le chiffre d’affaire et,
tel qu’il sera démontré, les entreprises de petite taille ne sont pas assujetties à la TVA.
39
Décret n°011/0143 du 22 novembre 2011 modifiant et complétant le Décret n°017/2003 du 02 mars 2003 portant
création de la Direction Générale des Impôts, in JO.RDC, numéro spécial, 3 janvier 2012, col.1, article 19.
40
Concevoir un système fiscal pour les petites et microentreprises (1) : impact de la fiscalité et options de réforme,
BDS, décembre 2008, p.5, disponible sur : http://www.ifc.org/ifcext/media.nsf/Content/Designing_Tax_System
consulté le 10 mai 2020.
41
M., SANI, Secteur non enregistré et mobilisation fiscale dans les pays en développement (PED) : le cas des
pays d’Afrique au sud du Sahara (PASS), Thèse, Faculté de Sciences de l’Homme et Société. Université
d’Auvergne - Clermont-Ferrand I, 2009, p.82, disponible sur https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00356166 consulté
10 mai 2020. Consulté le 20 avril 2020.
42
ARDANT, G., Théorie sociologique de l’impôt, S.E.V.P.E.N, Paris, 1965, p.849.
43
République démocratique du Congo, Stratégie nationale du secteur des petites et moyennes entreprises.
Diagnostic du secteur et appui à l’élaboration d’une stratégie nationale des petites et moyennes entreprises en
RDC, Volume 2, Référence du dossier : IC/UNCDF§345 Int/2015, p.24, disponible sur
https://erc.undp.org/evaluation/managementresponses/keyaction/.../540 consulté le 25 avril 2020.

11
Pour cette fin, la Charte des PME invite les PME à se regrouper dans les associations
professionnelles et patronales44. L’entreprenant, classée de micro-entreprise, dont le chiffre
d’affaires vient à dépasser le seuil de 10 millions, au cours de deux années successives, accède
soit au régime de droit commun soit au régime simplifié de la petite entreprise.

2. Régime d’imposition simplifié des petites entreprises

Le régime fiscal des petites entreprises s’applique à l’entreprenant dont le chiffre


d’affaire annuel est supérieur à 10 millions de Francs congolais et inférieur à 80 millions de
Francs congolais45. Il est un régime intermédiaire entre celui des micro-entreprises et celui du
droit commun afin que l’entreprenant qui vient à dépasser les limites du régime des micro-
entreprises ne se trouve brusquement soumis à des obligations fiscales et comptables trop
lourdes de l’entreprise soumise au droit commun46. Les entreprenants sous le régime de petites
entreprises ont l’obligation de tenir une comptabilité simplifiée suivant le Système minimal de
trésorerie47.

Le taux de l’impôt sur les bénéfices et profits à charge des petites entreprises varie à
l’aune de l’activité. Pour les activités de vente, le taux est de 1% sur le chiffre d’affaires annuel
réalisé, tant disque le taux est de 2% en ce qui concerne les activités de service. Lorsque
l’entreprenant exerce à la fois ces deux activités, les chiffres d’affaires respectifs sont cumulés
et imposés suivant l’activité principale48. Il s’agit de l’application du principe selon lequel
l’accessoire suit le principal. Pour une période inférieure à une année, les petites entreprises
sont imposées, en matière d’impôt sur les bénéfices et profits, à raison de toute somme
proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à un an49.

L’impôt à charge des petites entreprises est payé en deux tranches, l’un de 60%
représentant l’acompte et l’autre de 40% au titre de solde. L’acompte est versé au plus tard le

44
La Charte des petites, moyennes entreprises et de l’artisanat en République démocratique du Congo fut signée
le 24 août 2009, entre le Gouvernement (RDC), à travers le Ministère ayant en charge les PME, et les organisations
professionnelles regroupant les PME. Cette charte porte des engagements à la fois de l’Etat et des PME en vue de
promotion de ces dernières.
45
Ibid., article 2, alinéa 3.
46
En ce sens, P., SERLOOTEN et O., DEBAT, Droit fiscal des affaires, 17ème édition, Paris, Dalloz, 2018, p.253.
47
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit., article 4, alinéa 2.
48
Ibid.., article 6.
49
Ibid., article 5.

12
31 janvier de l’année qui suit celle de la réalisation des revenus. Le solde est acquitté à la
souscription de la déclaration autoliquidative, au plus tard le 30 avril de la même année50.

Les professions libérales et celles constituées en charge ou offices dont le chiffre


d’affaires annuel est entre 10 millions et 80 millions, sont également imposées comme petite
entreprise. Cependant, le taux de leur imposition n’est pas fixé par loi. Tout porte à croire qu’il
s’agirait du taux de 2% des activités de service. Ces professions offrent des prestations de
services.

Les activités agricoles sont, par contre, imposées à l’aune de la loi agricole qui fixe
le type d’exploitation comme base imposable. Etant donné que l’entreprenant ne peut pas
exercer une activité industrielle, seules les exploitations familiale et de type familial sont à sa
portée. En effet, « Est de type familial, toute exploitation familiale qui recourt à une main
d’œuvre contractuelle et qui constitue une unité de production d’une capacité moyenne »51.
Ainsi, ses bénéfices agricoles issus de l’exploitation de type familial seront soumis à un taux de
20% et ceux issus de l’exploitation familiale exemptés d’impôt52.

En cas de dépassement du seuil de 80 millions, au cours de deux années successives,


la petite entreprise tombe sous le coup du régime de droit commun53. De même, en cas de
minoration avérée du chiffre d’affaire dans le chef de l’entreprenant ayant faussé sa
catégorisation, celui-ci est reclassé et imposé conformément au régime de droit commun54. Ce
régime repose notamment sur l’Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux
impôts cédulaires sur les revenus révisés plusieurs fois à ce jour, et de l’Ordonnance-loi n°
10/001 du 20 aout 2010 portant institution de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA, ci-après).

L’entreprenant dispose d’un droit d’option du régime commun. Par option, il peut
être soumis à la TVA. Mais, par principe, sont assujetties à la TVA les entreprises qui réalisent
un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à 80.000.000 de Francs congolais55. De ce seuil

50
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant Régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit, article 7.
51
Loi n° 11/022 du 24 décembre 2011 portant Principes Fondamentaux relatifs à l’agriculture, op.cit., article 14,
alinéa 3.
52
Ibid., Article 76.
53
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant Régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit., article 8.
54
Ibid., article 8.
55
Voy. Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant institution de la taxe sur la valeur ajoutée (modifié par
l’O.-L. n° 13/007 du 23 février 2013, la L.F. n° 14/002 du 31 janvier 2014 et par la L.F. n° 15/021 du 31 décembre
2015), in Direction Générale des impôts, Code des impôts, mis à jour au 15 juillet 2017, Kinshasa, Medispaul,
2017, p.185.

13
d’assujettissement à la TVA résulterait de facto une exonération du paiement de la TVA pour
nombreux entreprenants. Cet impôt est considéré « particulièrement lourd »56 pour les petites
entreprises.

L’option de l’imposition selon le régime commun est opérée par une lettre adressée
à l’Administration fiscale, avant le 1er février de l’année avant le 1er février de l’année de
réalisation des revenus. Cette option est définitive et irrévocable57. Particulièrement, l’option
de l’assujettissement à la TVA est également accordée sur demande expresse adressée au
Directeur Urbain ou Provincial des impôts du ressort qui a un délai de 15 jours pour y répondre.
Il est aussi requis dans le chef du requérant la capacité de tenir une comptabilité régulière
conformément au système comptable OHADA, de délivrer les factures ou d’autres documents
commerciaux selon la loi et de respecter les obligations déclaratives et de paiement58. Elle est
définitive pendant deux ans suivant l’exercice de l’option, sauf révocation de l’Administration
des Impôts59. Elle prend effet à compter du 1er jour du mois qui suit celui de l’acceptation60.

Les entreprenants, qui relèvent du régime des petites entreprises, sont présumés
disposés des capacités pour supporter la lourdeur des procédures fiscales de droit commun. Par
conséquent, il leur est appliqués les dispositions de droit commun relatives à l’identification, à
la déclaration, au contrôle, au recouvrement, aux garanties du Trésor, à la réclamation, au
recours et aux pénalités fiscales61 conformément à la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant
réforme des procédures fiscales. Mais, ils restent gérés aussi par les Centres d’Impôt
Synthétique comme les micro-entreprises.

56
G., REISACHER, op.cit, p.87.
57
Voy. Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite
taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit., article 9 et Arrêté ministériel n° 008 du 26 janvier
2016fixant les modalités d’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée par option, in Direction Générale des
impôts, op.cit., p. 308, article 3.
58
Arrêté ministériel n° 008 du 26 janvier 2016 fixant les modalités d’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée
par option, op.cit., article 4.
59
Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant institution de la taxe sur la valeur ajoutée (modifié par l’O.-
L. n° 13/007 du 23 février 2013, la L.F. n° 14/002 du 31 janvier 2014 et par la L.F. n° 15/021 du 31 décembre
2015), op.cit., article 14, alinéa 3
60
Arrêté ministériel n° 008 du 26 janvier 2016 fixant les modalités d’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée
par option, op.cit., article 5.
61
Ordonnance-loi n° 13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices et profits, op.cit, article 10.

14
CONCLUSION

Deux constats peuvent être émis au sujet du régime fiscal des entreprises de petite
taille en rapport avec les mesures fiscales incitatives des entreprenants en RDC. D’une part, les
entreprenants bénéficient, par le truchement de ce régime, d’une imposition forfaitaire basée
sur le chiffre d’affaire et d’un régime fiscal transitoire des petites entreprises, pour éviter le
passage brusque au régime d’imposition de droit commun avec le droit d’option du régime. Il
est également reconnu, pour certaines activités, un revenu minimum en deçà duquel l’impôt
n’est dû.

Cependant, le régime fiscal des entreprises de petite taille ne consacre pas une
exonération temporaire pour les premières années d’exercice. Le Code des investissements, qui
offre une telle exonération, demeure exclusif, de par ses conditions d’admission, à l’égard de
tous les entreprenants. Un autre avantage de ce régime est d’alléger les procédures fiscales en
faveur plus des micro-entreprises que des petites entreprises.

D’autre part, l’effectivité du système fiscal des entreprises de petite taille demeure
largement subordonnée à l’efficacité des Centres d’Impôt Synthétique créés pour la mise en
œuvre de ce système et de l’information fiscale des entreprenants.

Afin d’appréhender le secteur informel par le biais du statut de l’entreprenant, à côté


du régime fiscal incitatif et adapté, d’autres mesures incitatives notamment celles sociales,
précisément un droit du travail et droit de la sécurité sociale adaptés, doivent être envisagées
pour parachever l’attractivité de ce statut.

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BIBLIOGRAPHIE

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