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THEME

« MAITRISE DES REGIMES FISCAUX, DE


LA PROCEDURE DU CONTROLE FISCAL
& TECHNIQUES DE MINIMISATION DES
RISQUES FISCAUX »

Date : Samedi 13 Aout au 15 Septembre 2022

Lieu : Siège du cabinet

PRESENTATION DU CONSULTANT
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LE CONSULTANT M. BROU TOURE
1. Est titulaire de deux Masters dont un master en fiscalité et droit des
affaires ; doctorant en science de gestion à l’université de Allassane
Dramane Ouattara de BOUAKE ;

2. Totalise 22ans dans l’enseignement de la fiscalité dans les


universités, dans les grandes écoles de la place, dans les entreprises et
cabinets ;

3. Consultant fiscal depuis 5ans à l’agence immobilière Comptoir


Lorrain sise à Marcory residentiel ;

4.Directeur du cabinet CIDAF CONSULTING ;

5. Membre fondateur et conférencier dans l’AI-FISC :


« L’ASSOCIATION IVOIRIENNE DES FISCALISTES »;

6. Auteur du livre «fiscalité pratique des entreprises en Côte d’Ivoire»

7. Coauteur du livre « les BTS ROUGES»

PLAN DE LA FORMATION
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 JUSTIFICATION DU SEMINAIRE ;

 Objectifs de la formation

 L’aménagement des RÉGIMES FISCAUX (PARTIE 1) ;

 La procédure du contrôle fiscal & règlement des contentieux

fiscaux (PARTIE 2).

 Techniques de minimisation des risques fiscaux (PARTIE 3).

JUSTIFICATION DU SEMINAIRE

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Le système fiscal de la Côte d'Ivoire est un système déclaratif laissant au contribuable
l'initiative de déterminer son impôt dans un esprit de sincérité et de le déclarer sous sa
propre responsabilité. Mais, force est de reconnaître qu'un t e l s y s t è m e p e u t
conduire à des fraudes fiscales.

E n c o n t r e p a r t i e , l’Administration dispose d'un droit de contrôle pour


assurer la cohérence et la pérennité du système déclaratif ivoirien.
Les changements nombreux et rapides en matière fiscale et comptable qu’ils soient
d’ordre économiques ou juridiques imposent à l’entreprise une réelle capacité d’adaptation
et une vigilance accrue au niveau du suivi du paramètre fiscal et comptable afin de
minimiser le risque fiscal qui menace en permanence sa pérennité, voir même sa survie.
L’aspect fiscal de l’entreprise est devenu l’une des préoccupations majeures de tout
dirigeant. L’entreprise ne se contente plus aujourd’hui de remplir ses obligations fiscales par
souci de sécurité.
Elle passe d’une gestion passive à une gestion proactive de la charge fiscale en
cherchant à optimiser sa fiscalité au lieu de la subir.
Les entreprises doivent recourir à la veille fiscale qui permet d’éviter tout risque lié aux
sanctions fiscales et pénales dont dispose l’Administration fiscale pour altérer de façon
durable la situation financière d’une entreprise.
Il arrive que des entreprises soient obligées de mettre la clé sous la porte à cause d’un
redressement trop important ; c’est pour ne pas arriver à cette triste situation que nous
organisions ce séminaire.

OBJECTIFS DE LA FORMATION

L’objectif principal est de Favoriser chez les entreprises, une


meilleure réduction des coûts fiscaux liés à l’application des
normes fiscales dans la gestion du paramètre fiscal.
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Nous pouvons décliner l’objectif principal de ce séminaire en six
points ci-dessous :
1-Favoriser une meilleure connaissance de l’aménagement des
régimes fiscaux dans l’annexe fiscale pour la gestion 2021 en
son article 33 ;
2-Connaitre et maitriser le mécanisme de calcul et de déclaration
des impôts auxquels on est assujettis ;
3-Savoir la procédure du contrôle fiscal en CI ;
4-Maitriser les droits du contribuable et ceux de la DGI lors d’un
contrôle fiscal ;
5-Savoir la procédure de saisine de la DGI en cas de résolution
de contentieux nés du contrôle fiscal ;
6- Maitriser les Techniques de minimisation des risques fiscaux

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PARTIE 1-
L’AMENAGEMENT DES
RÉGIMES FISCAUX

CHAPITRE1 – AMENAGEMENTS DES REGIMES D’IMPOSITION (LFP 2021 & 2022)

SECTION 1 – RÉGIME D’IMPOSITION, DÉCLARATION


ET PAYEMENT DE L’IMPÔT
(Art 33 de la LFP 2021)Selon la LFP 2015, le critère de
chiffre d’affaires étant le plus adapté à la réalité
économique, à l’exclusion de considérations liées à la nature de
l’activité ou à la forme juridique et dans le but de se conformer
aux recommandations du FMI. Les quatre grands régimes selon
l’article 33 de la LFP 2021:
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 Le régime de l’entreprenant (RE) ;
 Le régime des microentreprises (RME) ;
 Le Régime du Réel Simplifié (RSI) ;
 Le régime du réel normal (RNI).

AGENTS
ACTIVITES CATTC PAR AN REGIMES D’IMPOSITION
ECONOMIQUES

Les activités de
Les petits commerce ou de
commerçants, négoce (business, Régime de
1 [0 à 50mil]
artisans et affaires, négociant l’Entreprenant (RE)
façonniers exportateur, négociant
importateur)

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Les autres types
d'activités, y compris
les prestations de
services, artisanat,
industrie…

2 Microentreprises Toutes activités imposables [50mil - 200mil] Régime des


microentreprises (RME)
Régime du bénéfice réel
3 Toutes activités imposables [200mil-500mil]
Entreprises simplifié d’imposition (RSI)
Régime du bénéfice réel
4 Toutes activités imposables CATTC ˃ 500mil
Entreprises normal d’imposition (RNI)

I. LE RÉGIME DE L’ENTREPRENANT
(ART 33 LPF 2021)

Il regroupe les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel


toutes taxes comprises n'excède pas 50 millions de francs. Ces
entreprises sont soumises à la Taxe Communale de
l'Entreprenant (TCE) lorsque leur chiffre d'affaires ne
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dépasse pas 5 millions de francs, et à la Taxe d'Etat de
l'Entreprenant (TEE) lorsque leur chiffre d'affaires est
compris entre 5 millions et 50 millions de francs.

1.LA TAXE COMMUNALE DE L’ENTREPRENANT (TCE)


Elle est déterminée par application d’un taux de 2 % ou de 2,5 %
au chiffre d’affaires, selon qu’il s’agit des
activités de commerce ou de négoce, ou encore des autres
types d'activités, y compris les prestations de services. En ce qui
concerne les commerçants, artisans et façonniers exerçant leur
profession en étalage dans les rues ou
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sur les marchés et qui réalisent un chiffre d'affaires annuel inférieur
à 1 200 000 francs, le conseil municipal de leur localité peut les
autoriser à acquitter une taxe journalière.
Cette taxe est libératoire de la contribution des patentes, des taxes
communales, de la contribution à la charge des employeurs, de
l’impôt sur les traitements et salaires, à l’exclusion des retenues à la
source.

2.LA TAXE D'ETAT DE L'ENTREPRENANT (TEE) (ART


72 A 84 CGI)
La taxe d'Etat de l'Entreprenant (TEE) se substitue à la patente,
à la TVA, au BIC mais pas les traitements et salaires et les
retenues à la source. C’est pourquoi le paiement de la taxe
d’Etat de l’Entreprenant est libératoire de la contribution des
patentes, du BIC, de la TVA, des taxes communales, à
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l’exclusion des impôts sur les traitements et salaires, pensions et
rentes viagères (ITS) et des retenues à la source.

2.1 Personnes et activités imposables (ART 73 CGI)


Sont assujetties à la taxe d'Etat de l'Entreprenant les petits
commerçants, artisans et façonniers exerçant les activités de
commerce ou de négoce (business, affaires, négociant
exportateur, négociant importateur), les autres types d'activités, y
compris les prestations de services, artisanat, industrie…

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2.2 Détermination la taxe d'Etat de l'Entreprenant (ART
77 CGI)

Cette taxe est déterminée par application d'un taux de 5


% au chiffre d'affaires. Ce taux est de 4% pour les
entreprises exerçant des activités de commerce ou de
négoce. Une réduction de 50% est appliquée sur ces taux de
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4% et 5% pour les entreprises adhérentes d'un centre de
gestion agrée.

2.3 Déclaration, établissement et payement de la taxe


d'Etat de l'Entreprenant (TEE) (ART 78 à 80 CGI)

§1/ Déclaration et établissement de la taxe d'Etat de


l'Entreprenant (TEE)
Les contribuables sont tenus de souscrire au plus tard le 15
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janvier de chaque année leur déclaration.
Le montant de la taxe due de l’année en cours est fixé en
fonction du chiffre d’affaires déclaré par le contribuable ou
celui retenu par le service des impôts après instruction du
dossier de ce dernier.

NB : l'Acompte d'impôt sur le revenu du Secteur Informel


(AIRSI), ainsi que la retenue à la source sur les sommes
mises en payement par les organismes payeurs de l’Etat
des établissements nationaux publics ainsi que des
collectivités territoriales au profit des entreprises soumises
au régime de l’entreprenant ne sont pas imputables sur la
taxe d’Etat de l’Entreprenant.

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§2/ / Payement de la taxe d'Etat de l'Entreprenant (TEE)
1°-Les contribuables sont tenus d’effectués spontanément à
la recette des impôts du lieu d’exercice de leur activité, au
plus tard le 10 de chaque mois, un versement égal au
douzième du montant de leur taxe annuelle exigible.

2.4 Obligations des contribuables (ART 81 à 84 CGI)


1°-Les contribuables soumis à la taxe d'Etat de
l'Entreprenant sont tenus de présenter leur résultat financier
de fin d’exercice selon le système minimal de trésorerie
prévu par le droit comptable OHADA.
3°-Les contribuables soumis à la taxe d'Etat de
l'Entreprenant ne sont pas autorisés à facturer la taxe

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sur la valeur ajoutée, ni à transmettre un droit à
déduction au titre de cette taxe.

II. LE REGIME DES MICROENTREPRISES (RME) (ART 33


LPF 2021 ►ART 1 LPF 2022)
La cotisation due au titre de l’impôt des
microentreprises est libératoire de tous les autres impôts et
taxes, à l’exclusion des impôts sur les traitements, salaires,

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pensions et rentes viagères (ITS) aussi bien à la charge des
salariés que de l’employeur et des retenues à la source.

1. PERSONNES IMPOSABLES ET DETERMINATION (ART 71 bis


CGI)
Il concerne les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel
toutes taxes comprises se situe entre 50 millions et 200
millions de francs sans distinction de la nature de
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l’activité exercée. Pour la détermination de l'impôt des
entreprises assujetties à ce régime, il est fait application d'un
taux de 6% au chiffre d'affaires annuel toutes taxes
comprises. Ce taux est ramené à 4 % pour les adhérents
des centres de gestion agrées et ceux dont le suivi
comptable est assuré par des experts-comptables inscrits
au tableau de l’Ordre des Experts Comptables agréés
ayant signé une convention avec la DGI (ART 1 LPF 2022).

2. DECLARATION, ETABLISSEMENT ET PAYEMENT DE LA


TAXE DES MICROENTREPRISES (TME) (à l’instar de la
TEE)

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§1/ Déclaration et établissement de la taxe des
microentreprises (TME)
Les contribuables sont tenus de souscrire au plus tard le 15
janvier de chaque année leur déclaration.

Le montant de la taxe due de l’année en cours est fixé en


fonction du chiffre d’affaires déclaré par le contribuable
ou celui retenu par le service des impôts après
instruction du dossier de ce dernier.

NB : l'Acompte d'impôt sur le revenu du Secteur


Informel (AIRSI), ainsi que la retenue à la
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source sur les sommes mises en payement par les
organismes payeurs de l’Etat des établissements
nationaux publics ainsi que des collectivités
territoriales au profit des entreprises soumises au
régime des microentreprises ne sont pas
imputables sur la taxe des microentreprises
(TME)

§2/ Payement de la taxe des microentreprises (TME)


1°-Les contribuables sont tenus d’effectués spontanément à
la recette des impôts du lieu d’exercice de leur activité, au
plus tard le 10 de chaque mois, un versement égal au
douzième du montant de leur taxe annuelle exigible.
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3. OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES (ART 81 à 84 CGI)

Les contribuables soumis à la taxe des microentreprises


ne sont pas autorisés à facturer la taxe sur la valeur
ajoutée, ni à transmettre un droit à déduction au titre de
cette taxe.

III. LE REGIME DU REEL NORMAL D’IMPOSITION ET SON IMF


(Art 33 LPF 2021 ►art 34 du CGI)
Il ressort des dispositions du CGI, que le résultat imposable à
l’impôt BIC, n’est autre chose que le résultat comptable revu et
corrigé par l’application de règles fiscales et spécifiques.

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 L’imposition du BIC nécessite donc une parfaite
compréhension et assimilation des mécanismes comptables ;
 Les règles de détermination du résultat imposable seront
étudiées essentiellement à travers l’entreprise et sa
comptabilité ;

1.CHAMP D’APPLICATION DU REEL NORMAL (ARTICLE 34-1° DU


CGI)

I.1 Les assujettis au régime du bénéfice réel

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Sont obligatoirement soumises au régime du bénéfice réel, les
entreprises dont le chiffre d’affaires annuel, toutes taxes
incluses, excède 500 millions de francs. Les entreprises dont le
chiffre d’affaires s’abaisse en dessous de la limite prévue au
paragraphe ci-dessous, ne sont soumises au régime du bénéfice
réel simplifié, ou le cas échéant, au régime des microentreprises,
que lorsque le chiffre d’affaires est resté inferieur à cette limite
pendant trois exercices consécutifs.
Le chiffre d’affaires prévu au paragraphe premier est ajusté au
prorata du temps d’exploitation pour les entreprises qui
commencent ou cessent leurs activités en cours d’année.

1.2 (L’option à un régime réel) (Article 34-2°)


Les entreprises (exploitants individuels et personnes morales,
quelle que soit leur forme juridique, y compris les sociétés de
fait, les indivisions et les associations en participation) qui
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débutent leur activité peuvent opter pour les trente jours du
commencement de leur activité.
L’option est valable de manière irrévocable pour les trois
premiers exercices comptables.
NB : Selon l’article 33 LFP 2021, les contribuables relevant du
régime de microentreprises peuvent opter, avant le premier
février de chaque année, pour le régime du réel simplifié ou pour
leur assujettissement à l’impôt sur les bénéfices non
commerciaux, lorsqu’elles réalisent au moins un CATTC de
100 000 000 par an (art 73 CGI).

2.DETERMINATION DU RESULTAT IMPOSABLE


Il est déterminé le 31/12 de chaque année à partir du résultat
comptable. On procédera à des réintégrations de charges non

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déductibles et des déductions des produits non imposables pour
obtenir le résultat fiscal imposable.

SCHEMA DU RESULTAT OU ASSIETTE IMPOSABLE

Résultat comptable avant impôt


+ Réintégration des charges non déductibles et éventuellement des produits imposables non
comptabilisés
- Déduction des produits non imposables et éventuellement des charges déductibles non
comptabilisées
Résultat fiscal de l'exercice
- Déficits fiscaux ordinaires des cinq derniers exercices consécutifs
- Amortissements réputés différés
Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous (article 110) et des
plus-values exonérées
- Déduction des plus-values sous (article 28)
- Déduction des plus-values sous (article 30)
- Déduction des plus-values sous l'article 32
- Déduction des plus-values sous (article 33)
- Les plus-values de cession d’actif réalisées par les Holding
Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous (article 110)
- Déduction des investissements placés sous (article 110)
Résultat imposable de l'exercice ou Assiette de l'impôt BIC de l'exercice

3.LE TAUX DE L’IMPOSITION (ART 51, 64, 90 CGI


►ART 8 DE LFP 2019)
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L’impôt BIC est calculé au taux 25% pour les
personnes morales (sociétés) et 25% pour les
personnes physiques. La base imposable doit être
arrondie au millier de francs inférieur au RRN.

Régimes Régime simplifié Régime réel normal


Assujettis d’imposition (RSI) (RRN)
Personne Physique
25 % 25%
(Exploitant Individuel)
Personne Morale
25% 25%
(SA ; SARL)
A la centaine de F Au millier de F
RFI arrondi
Inférieur Inférieur

APPLICATION / Calculer l’IBIC dans les cas suivants :


RSI RRN
LIBELLES RF RFa Taux(t) IBIC= RFa Taux(t) IBIC= txRFa
txRFa
Personnes 500 000 500 000 25% 125 000F 500 000 25% 125 000F
1
Physiques 412 987 412 900 25% 103 225F 412 000 25% 103 000F
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Personnes 500 000 500 000 25% 125 000F 500 000 25% 125 000F
2
Morales 412 987 412 900 25% 103 225F 412 000 25% 103 000F

4.L’IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE (IMF) au RNI (article 39 ; 53


et 102 CGI)
Cet impôt est jugé antiéconomique par le secteur privé, dans la
mesure où il doit être acquitté par des entreprises alors même
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que celles-ci réalisent peu ou pas de bénéfices ; ce qui sont de
nature à accroître leurs charges et à accentuer les difficultés
qu’elles traversent.
Cette préoccupation du secteur privé fait l’objet d’études en vue
d’aboutir à une réforme de l’impôt minimum forfaitaire.
Pour la détermination de l'impôt minimum forfaitaire, il faut
connaître :
– Son champ d’application ;
– Sa base ;
– Ses cas d'exigibilité ;
– Son mode de calcul.

4.1-Champ d'application de l'IMF

LES PERSONNES ASSUJETTIES


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• Les personnes assujetties de droit commun
Il s’agit des entreprises assujetties à l’impôt sur les
BIC relevant d’un régime du réel (RNI ou RSI).
• Les personnes assujetties d’office
Il s’agit des structures ci-après :
Les bureaux de liaison
Ce sont des représentations d’entreprises étrangères installées en
Côte d’Ivoire.
 Les entreprises en sommeil
 Ce sont des entreprises qui, sans avoir souscrit une déclaration
fiscale de cessation d’activité se trouvent dans un état de
suspension d’activité.
 Les entreprises en liquidation
Une entreprise en liquidation existe juridiquement tant que les
opérations de liquidation n’ont pas permis de dégager le boni ou
le mali de liquidation.
Pendant toute la période de la liquidation, elle est soumise à
l’IMF.

LES PERSONNES EXONEREES

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• Les entreprises nouvelles (art 40 CGI)
Les entreprises nouvelles relevant du RNI ou du RSI sont
exonérées de l’impôt minimum forfaitaire au titre de leur
premier exercice comptable.
A contrario, l’impôt BIC reste dû si le résultat fiscal est
bénéficiaire.
• Les entreprises exonérées totalement ou partiellement
d’impôt BIC (art. 41 CGI)
Les entreprises assujetties à l’impôt BIC qui bénéficient d’un
régime d’exonération totale ou partielle de cet impôt, sont
exonérées dans les mêmes conditions et quotités que l’IMF.

4-2-Calcul de l’IMF (article. 39 à 41 du CGI )

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Le taux de l’impôt minimum forfaitaire du au titre d’un exercice
est fixé à :
0,5% du chiffre d’affaires TTC pour les entreprises de droit
commun ;
0,10 % du chiffre d’affaires TTC pour les entreprises de
production, transformation et ventes de produits pétroliers,
et pour les entreprises de production et de distribution d’eau
et électricité ainsi que pour les entreprises de distribution de
gaz butane ;
0,15 % pour les établissements bancaires et financiers et les
entreprises d’assurance et de réassurance.

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LES MONTANTS MINUMUM ET MAXIMUN DE
L’IMF
Le minimum de perception exigible au titre d’un exercice
est de 3 000 000 FCFA à compter de l’exercice clos au
31/12/2013. Pour les stations- service et les distributeurs de
gaz butane, ce montant est ramené à 500 000 francs. De
même le plafond de cotisation de l’IMF est fixé à 35 000
000
IMF = 0,5%CATTC⟾3 000 000 ≤ IMF ≤ 35 000 000

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4.3- Aménagement du régime du bénéfice réel
Normal (art 33 LPF 2021 ►art 1 LPF 2022)
Il convient de préciser que les contribuables qui
relèvent du régime réel normal ne sont pas autorisés à adhérer à
un centre de gestion agréé. Par ailleurs, le dispositif de l’article
33 de l’annexe fiscale 2021 aménage les conditions d’exigibilité
de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) et prévoit que le montant
cumulé des impôts et taxes, hors impôts de tiers, acquitté par une
entreprise relevant du régime du réel normal d’imposition, ne
peut être inférieur au montant maximum de l’impôt dû par une
entreprise relevant du régime des microentreprises. Avec l’entrée
en vigueur de l’annexe fiscale 2021, L’IMF est exigible dans
l’une des conditions suivantes :

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- Condition(a) le montant de l’impôt sur les bénéfices de
l’exercice est inférieur à l’IMF dudit exercice.
- Condition (b) Le montant cumulé des impôts et taxes
dus au titre d’un exercice, hors impôts de tiers, est inférieur au
montant maximum de l’impôt des microentreprises déterminé
sur la base du seuil supérieur du chiffre d’affaires du régime
des microentreprises adhérentes d’un CGA ou dont la
comptabilité est suivie par un expert-comptable agrée.
Toutefois, lorsque l’impôt minimum forfaitaire est dû à raison
de la condition définie au b) ci-dessus, le minimum de
perception est majoré de la différence entre le montant cumulé
des impôts et taxes dus au titre d’un exercice et le montant
maximum de l’impôt des microentreprises déterminé sur la base
du seuil supérieur du chiffre d’affaires du régime des
microentreprises, affecté d’un coefficient de 1,2.

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Ainsi, par détermination de la loi, le cumul des impôts et taxes,
hors impôts de tiers acquittés par les contribuables et le
minimum de perception à payer lorsque l’IMF est dû pour les
contribuables relevant du régime réel simplifié ne peuvent être
inférieurs à 200 000 000 X 4%x1,2 = 9 600 000 de francs selon
l’article 1 LFP 2022.
Si le minimum de perception est inférieur au montant maximum
payé par un contribuable relevant du régime des
microentreprises adhérent d’un CGA ou dont la comptabilité est
suivie par un expert-comptable agrée (200 000 000 X 4%x1,2 =
9 600 000) , une régularisation est effectuée (paiement
complémentaire d’impôt).

X/4/N+1 X/6/N+1 X/9/N+1

Temps
1/1/N RRN 31/12/N 1erverst 2èmevvver 3èmevverst
st
IBIC si IBIC > IMF Montant du versement N = 1/3 IEN
IE ou
IMF si IBIC < IMF IMFN = 0,5% CATTCN

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IV.LE REGIME DU REEL SIMPLIFIE (RSI) ET SON
IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE (IMF)(art 33 LPF 2021 et art
45 du CGI)

1.CHAMP D’APPLICATION DU REEL SIMPLIFIE (Article 45-1°)


Le régime du bénéfice réel simplifié s’applique aux personnes
physiques ou morales dont le chiffre d’affaires annuel, toutes
taxes incluses, est compris entre 200 et 500millions de francs.
Les personnes physiques ou morales dont le chiffre d’affaires
s’abaisse en dessous de la limite prévue au paragraphe ci-
dessous, ne sont soumises au régime de l’impôt synthétique, sauf
option pour le régime simplifié d’imposition, que lorsque le
chiffre d’affaires est resté inferieur à cette limite pendant trois
exercices consécutifs.
Le relèvent également du régime du bénéfice réel simplifié, les
personnes physiques ou morales exclues du régime de l’impôt
synthétique par l’article 75 du présent code, lorsqu’elles satisfont
aux conditions visées au présent article.
Le chiffre d’affaires limite prévu au paragraphe premier est
ajusté au prorata du temps d’exploitation pour les contribuables
qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année.

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2.DETERMINATION DU RESULTAT IMPOSABLE

Il est déterminé le 31/12 de chaque année à partir du résultat


comptable. On procédera à des réintégrations de charges non
déductibles et des déductions des produits non imposables pour obtenir
le résultat fiscal imposable.

SCHEMA DU RESULTAT OU ASSIETTE IMPOSABLE

Résultat comptable avant impôt


+ Réintégration des charges non déductibles et éventuellement des produits
imposables non comptabilisés
- Déduction des produits non imposables et éventuellement des charges
déductibles non comptabilisées
Résultat fiscal de l'exercice
- Déficits fiscaux ordinaires des cinq derniers exercices consécutifs
Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous (article 110)
Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous l’article
(article 110)
- Déduction des investissements placés sous (article 110)
Résultat imposable de l'exercice ou Assiette de l'impôt BIC de l'exercice

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►NB : Les assujettis au RSI sont interdits de pratiquer
l’amortissement réputé différé en cas de résultat fiscal
déficitaire. De même, il leur est interdit de pratiquer toute
provision. Enfin, ils ne bénéficient pas de l’exonération de la
plus-value de cession d’immobilisation (article 28 du
CGI), donc produit taxable).

3.CALCUL DE L’IMPOT (art 8 LPF 2019)


L’impôt BIC est calculé au taux 25% pour les personnes
morales et 25% pour les personnes physiques. Le RFI est
arrondi à la centaine de F inférieur (Voir tableau des taux au
régime du réel normal).

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4.L’IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE (IMF) au RSI (art 53- 2°
CGI)
(art 33 LPF 2021)
Cet impôt est jugé antiéconomique par le secteur privé, dans la
mesure où il doit être acquitté par des entreprises alors même
que celles-ci réalisent peu ou pas de bénéfices ; ce qui sont de
nature à accroître leurs charges et à accentuer les difficultés
qu’elles traversent.

L’IMF frappant les assujettis au régime du réel simplifié est


calculé au taux de 0,5% du CATTC de l’exercice, soit IMFN =
0,5% CATTCN.

IM FN = 0,5% CATTCN

NB : Ici l’IMF a un plancher de 3 000 000 & un


plafond de cotisation de 35 000 000

Il convient de préciser que les contribuables qui


relèvent du régime réel simplifié ne sont pas autorisés à adhérer à
un centre de gestion agréé.

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Par ailleurs, le dispositif de l’article 33 de l’annexe fiscale
2021 aménage les conditions d’exigibilité de l’impôt minimum
forfaitaire (IMF) et prévoit que le montant cumulé des impôts et
taxes, hors impôts de tiers, acquitté par une entreprise relevant
du régime du réel simplifié d’imposition, ne peut être inférieur
au montant maximum de l’impôt dû par une entreprise relevant
du régime des microentreprises. Avec l’entrée en vigueur de
l’annexe fiscale 2021, L’IMF est exigible dans l’une des
conditions suivantes :

- Condition(a) le montant de l’impôt sur les bénéfices de


l’exercice est inférieur à l’IMF dudit exercice ;

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- Condition (b) Le montant cumulé des impôts et taxes
dus au titre d’un exercice, hors impôts de tiers, est inférieur au
montant maximum de l’impôt des microentreprises déterminé
sur la base du seuil supérieur du chiffre d’affaires du régime
des microentreprises adhérentes d’un CGA ou dont la
comptabilité est suivie par un expert-comptable agrée.
Toutefois, lorsque l’impôt minimum forfaitaire est dû à raison
de la condition définie au b) ci-dessus, le minimum de
perception est majoré de la différence entre le montant cumulé
des impôts et taxes dus au titre d’un exercice et le montant
maximum de l’impôt des microentreprises déterminé sur la base
du seuil supérieur du chiffre d’affaires du régime des
microentreprises.

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Ainsi, par détermination de la loi, le cumul des impôts et taxes,
hors impôts de tiers acquittés par les contribuables et le
minimum de perception à payer lorsque l’IMF est dû pour les
contribuables relevant du régime réel simplifié ne peuvent être
inférieurs à 200 000 000 x 4% = 8 000 000 de francs selon
l’article 1 LFP 2022.

Si le minimum de perception est inférieur au montant


maximum payé par un contribuable relevant du régime des
microentreprises adhérent d’un CGA ou dont la comptabilité
est suivie par un expert-comptable agrée (200 000 000 X 4% =
8 000 000) , une régularisation est effectuée (paiement
complémentaire d’impôt).

X/4/N+1 X/6/N+1 X/9/N+1


er ème
Temps
1/1/N RSI 31/12/N 1 verst 2 verst 3èmeverst

IBIC si IBIC > IMF Montant du versement N = 1/3 IEN


IE ou
IMF si IBIC < IMF IMFN = 0,5% CATTCN

NB1 A titre transitoire et jusqu’au 31décembre 2020 le


payement de l’IMF a été suspendu ; l’IMF est à nouveau
exigible après cette date 31décembre 2020.

TABLEAU SYNTHETIQUE DES NOUVEAUX RÉGIMES

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REGIME DE
AGENTS REGIME DU REEL
L’ENTREPREN
ECONOMIQUES D’IMPOSITION
ACTIVITES Taux CATTC PAR AN ANT RME
(CONTRIBUABLES)
TCE TEE RSI RNI

Les activités de
2% [0 à 5 000 000] X
commerce ou de
négoce (business,
affaires, négociant
4% [5mil à 50mil] X
exportateur,
Entreprenant négociant
(les petits importateur) Ces taux sont réduits de moitié en cas
d’adhésion à un CGA
1 commerçants
, artisans et Les autres types 2,5% [0 à 5 000 000] X

façonniers) d'activités, y compris


les prestations de
services, artisanat, 5% [5mil à 50mil] X
industrie…
Ces taux sont réduits de moitié en cas
d’adhésion à un centre de gestion agréé (CGA)

6% [50mil - 200mil]

2
Microentre- Toutes activités En cas d’adhésion au (CGA) ou suivi par X
prises imposables
4%
des experts-comptables inscrits au tableau
de l’Ordre des Experts Comptables agréés
ayant signé une convention avec la DGI

Petites Toutes activités


3 [200mil-500mil] X
Entreprises imposables

Moyennes
[500mil-1000mil]
Entreprises Toutes activités
4 X
Grandes imposables
CATTC ˃ 1000mil
Entreprises

1.TCE : la Taxe Communale de l'Entreprenant


2. TEE : la Taxe d'Etat de l'Entreprenant
3. RME : le Régime des Micro-Entreprises
4. RSI : le Régime Simplifié d’Imposition
5. RNI : le Régime Normal d’Imposition
6. CATTC : le Chiffre d'Affaires annuel Toutes Taxes Comprises
7. Mil : million

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B/ DECLARATION ET PAYEMENT DE L’IMPOT

I. DECLARATION
Compte tenu des dispositions nouvelles introduites par le
SYSCOA relatives à la date de clôture des exercices, toutes les
entreprises doivent clore leur exercice comptable le 31
Décembre de chaque année.
La déclaration des résultats et les documents comptables
accompagnant cette déclaration doivent être déposés au plus tard
le 30 Mai de l’année suivant celle de la clôture de l’exercice.
Cette disposition s’applique à tous les contribuables à un régime
réel. A cette déclaration, doivent être joints les états financiers
dénommés liasse SYSCOA.

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II. PAYEMENT (ART 13 LFP 2003 ►art 52 du CGI)
L’article 13 de l’annexe fiscale à la loi de finances 2003 a
modifié les dispositions de l’article 22 septiès C du CGI et
abrogé les dispositions relatives aux acomptes provisionnels en
matière d’impôt BIC. Désormais à la déclaration, le contribuable
compare l’IMF et l’IBIC de l’exercice :
- Si IBIC ≥ IMF l’impôt dû ou l’impôt exigible de la
période est l’IBIC.
- Si IBIC ≤ IMF l’impôt exigible de la période est l’IMF
avec de la majoration prévue par la LFP 2021 en son
art33.
- Si le RF≤0 le contribuable paye l‘IMF avec de la
majoration prévue par la LFP 2021 en son art33.

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Les échéances légales de versement et le montant des versements
sont en fonction de la nature de l’entreprise et de sa taille comme
suit :

Entreprises relevant de la direction des


Entreprises relevant des services
LIBELLES grandes entreprises(DGE) ou centre des
d’assiette des impôts divers(SAID)
moyennes entreprises(CME)
Entreprises du
E/ses E/ses régime de la Taxe
Tiers E/ses de
Impôts minières, Entreprises relevant d’un d’Etat de
exigibles industrielles, commerciales
prestations
dus de services
régime réel l’Entreprenant ou
et pétrolières d’imposition de l’Impôt des
Microentreprises
1er tiers 10 avril N+1 15 avril N+1 20 avril 15 avril N+1 -Déclaration :au
20 juin plus tard le 15
BIC/IMF 2e tiers 10 Juin N+1 15 Juin N+1 15juillet N+1
N+1 janvier de chaque
BA/IMF
Relevant année
20
du RSI ou 10 septembre 15 septembre 15 Septembre
3e tiers
N+1 N+1
septembre
N+1
-Paiement au plus
du RNI N+1 tard le 10 de chaque
mois

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IBIC3 Constituée depuis 6ans l’entreprise SACO est une entité prestataire de
service assujettie au régime simplifié d’imposition (RSI) ; sise à la zone
industrielle de Biéttry sur les références cadastrales parcelle 720 section DM,
Rue 32, lot 22, téléphone : 27 11 11 11 11, N° C/C 987 654 3T, 04 BP 888
Abidjan 04, de sigle JRV et de forme SA. La comptabilité de SACO nous donne
dans le tableau ci-dessous les renseignements :

N N+1 N+2 N+3


LIBELLÉS Montants Montants Montants Montants
CHIFFRE CATTC 602 980 000 8 260 000 000 354 000 000 354 000 000
I
D’AFFAIRES CAHT 511 000 000 7 000 000 000 300 000 000 300 000 000
Impôts PATENTES 23 500 000 9 900 000 900 000 3 340 000
professi- CONTRIBUTION
onnels EMPLOYEUR
9 000 000 600 000 375 000 412 500
Charges (IP) TAXES FDFP 7 500 000 500 000 225 000 247 500
CD
d’exploita- avant Total (IP) avt
tion IBIC/IMF IBIC/IMF (§) 40 000 000 11 000 000 1 500 000 4 000 000
Autres charges 231 000 000 6 977 900 000 274 500 000 287 000 000
II Charges non déductibles (CND) 10 000 000 100 000 500 000 500 000

TAF
1.Liquider la cotisation de la période au titre de l’impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux dans chacune des 4 périodes de N à N+3 ; puis
énoncer les échéances légales de versement de ladite charge au niveau de la
période N seulement.
2. Répondre à la question précédente en supposons que l’entreprise SACO est
une entité industrielle assujettie au régime normal d’imposition (RNI). 
3. Répondre à la question1 en supposons que l’entreprise SACO est une
entité de station de service assujettie au (RSI). 

NB/

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 CATTC : Chiffre d’Affaires Toute Taxe Comprise

 CAHT : Chiffre d’Affaires Hors Taxe

 ITS : ITS : Impôts sur Traitement & Salaires

 CD : Charge Déductible

 CND : Charge Non Déductible

SOLUTION IBIC3

QUESTION 1 Calcul de la cotisation de la période au titre


de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux
dans chacune des 4 périodes de N à N+3 ; puis énoncer les
échéances légales de versement de ladite charge au
niveau de la période N seulement.
►Pour faciliter la correction mettons les résultats dans un
tableau et expliquons les résultats obtenus.

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N N+1 N+2 N+3
LIBELLÉS
Montants Montants Montants Montants
CHIFFRE CATTC 602 980 000 8 260 000 000 354 000 000 354 000 000
I
D’AFFAIRES CAHT 511 000 000 7 000 000 000 300 000 000 300 000 000

Impôts PATENTES 23 500 000 9 900 000 900 000 3 340 000
professi- CONTRIBUTION
onnels 9 000 000 600 000 375 000 412 500
EMPLOYEUR
Charges (IP)
d’exploita-
CD TAXES FDFP 7 500 000 500 000 225 000 247 500
avant
tion Total (IP) avt
IBIC/IMF 40 000 000 11 000 000 1 500 000 4 000 000
IBIC/IMF (§)
Autres charges 231 000 000 6 977 900 000 274 500 000 287 000 000
II Charges non déductibles (CND) 10 000 000 100 000 500 000 500 000

III Total Charges d’exploitation


IV Résultats comptables (I- III)
V Résultat fiscal imposable (IV+ II)

VI IBIC = 25%xRésultat fiscal (25%xV)


Réel
VII IMF = 0,5%xCATTC
Montant retenu
VIII
Impôts retenus selon Le plus grand entre IBIC
la condition (a) et IMF
IX Total impôts et Taxes P cumulés (§) + VIII
Montant maximum de l’impôt des microentreprises
X
au CGA (2 00 000 000 x 4 % = 8 000 000)
XI Si IX < X Il y a majoration de VIII
XII Si IX < X Montant majoration = X – IX
XIIICotisation majorée = VIII+XII
--
LA COTISATION (IBIC/IMF) VIII → Si X < IX 60 000 000 35 000 000 --

DE LA PERIODE EST XIII → Si IX< X 6 500 000


-- -- 4 000 000

►Pour la période N

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Résultat fiscal imposable ……………………………………… = 240 000 000

Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪ Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)

 IBIC = 240 000 000 x 25%


IBICN = 60 000 000
 IMFN = 0,5% CATTCN
IMFN = 0,5% x 602 980 000
IMFN = 3 014 900 ⟹ donc IMFN = 3 014 900
On a IMFN < IBICN donc l’impôt exigible est l’IBIC = 60 000 000

▪ Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)

Le cumul des impôts & taxes (100 000 000) > 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il n’y a pas
de régularisation d’IBIC à faire. La cotisation de la période est IBIC = 60 000 000.

▪ Montants et échéances de règlement de la cotisation de la période

La cotisation est versée en 3 versements égaux de montant : IBIC/3 = 60 000 000 /3 = 20


000 000
Les échéances légales de versement sont :
Le 1er versement a lieu le 20/04/N+1 de montant : 20 000 000
Le 2e versement a lieu le 20/06/N+1 de montant : 20 000 000
Le 3e versement a lieu le 20/09/N+1 de montant : 20 000 000

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►Pour la période N+1
Résultat fiscal imposable ……………………………………= 11 100 000

Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪ Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)

 IBIC = 11 100 000 x 25% = 2 775 000


IBICN+1 = 2 775 000

 IMFN+1 = 0,5% CATTCN+1


IMFN+1 = 0,5% x 8 260 000 000
IMFN+1 = 41 300 000 ⟹ donc IMFN+1 = 35 000 000
On a IBICN+1< IMFN+1 donc l’impôt exigible est l’IMF = 35 000 000

▪ Application de la condition définie au b de la LFP 2021)

Montant cumulé des impôts professionnels acquittés = 46 000 000 de francs.

Montant maximum de l’impôt des microentreprises = 200 000 000 x 4 % = 8 000 000 .

Le cumul des impôts & taxes (46 000 000) > 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il n’y a pas
de Majoration d’IMF à faire. La cotisation de la période est = IMF = 35 000 000.

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►Pour la période N+2
Résultat fiscal imposable ……………………………………= 24 000 000
Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪ Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)

 IBIC = 24 000 000 x 25% = 6 000 000

IBICN+2 = 6 000 000


 IMFN+2 = 0,5% CATTCN+2
IMFN+2 = 0,5% x 354 000 000
IMFN+2 =1 770 000 ⟹ donc IMFN+2 = 3 000 000
On a IBICN+2 > IMFN+2 donc l’impôt exigible est l’IBIC = 6 000 000

▪ Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)

Montant cumulé des impôts professionnels acquittés = 7 500 000 de francs.

Montant maximum de l’impôt des microentreprises = 200 000 000 x 4% = 8 000 000 de
francs selon la LFP 2022.

L’IBC est dû selon la condition (a). Cependant étant donné que le montant des impôts
professionnels (7 500 000 de francs)

étant inférieur au montant maximum de l’impôt des microentreprises

(8 000 000 de francs) l’IBC sera majoré dans ce cas.

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Le cumul des impôts & taxes (7 500 000) < 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il y a de
Majoration d’IBIC à faire. La cotisation de la période est = IBIC = 6 000 000+(8 000 000 –
7 500 000) = 6 500 000.

►Pour la période N+3


Résultat fiscal imposable ……………………………………= 9 000 000

Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪ Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)

 IBIC = 9 000 000 x 25% = 2 250 000


IBICN+3 = 2 250 000
 IMFN+3 = 0,5% CATTCN+3
IMFN+3 = 0,5% x 354 000 000
IMFN+3 =1 770 000 ⟹ donc IMFN+3 = 3 000 000
On a IBICN+3 < IMFN+3 donc l’impôt exigible est l’IMF = 3 000 000

▪ Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)

Montant cumulé des impôts et taxes professionnels acquittés = 7 000 000 de francs.

Montant maximum de l’impôt des microentreprises adhérentes d’un CGA = 200 000
000 x 4% = 8 000 000 de francs selon la LFP 2022.

L’IMF est dû selon la condition (a). Cependant étant donné que le montant des impôts
professionnels (7 000 000 de francs) étant inférieur au montant maximum de l’impôt
des microentreprises (8 000 000 de francs) l’IMF sera majoré dans ce cas.

Le cumul des impôts & taxes (7 000 000) < 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; il y a une
Majoration d’IMF à faire. La cotisation de la période est = IMF = 3 000 000+(8 000 000 – 7
000 000) = 4 000 000.
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Question2 Répondre à la question précédente en supposons que
l’entreprise SACO est une entité industrielle assujettie au régime normal
d’imposition (RNI). 
►Pour faciliter la correction mettons les résultats dans un tableau et expliquons
les résultats obtenus comme à la question précédente.

N N+1 N+2 N+3


LIBELLÉS Montants Montants Montants Montants
CHIFFRE CATTC 602 980 000 8 260 000 000 354 000 000 354 000 000
I
D’AFFAIRES CAHT 511 000 000 7 000 000 000 300 000 000 300 000 000
Impôts PATENTES 23 500 000 9 900 000 900 000 3 340 000
professi- CONTRIBUTION
onnels 9 000 000 600 000 375 000 412 500
EMPLOYEUR
Charges (IP)
TAXES FDFP 7 500 000 500 000 225 000 247 500
CD
d’exploita- avant Total (IP) avt
tion IBIC/IMF IBIC/IMF (§) 40 000 000 11 000 000 1 500 000 4 000 000

Autres charges 231 000 000 6 977 900 000 274 500 000 287 000 000
II Charges non déductibles (CND) 10 000 000 100 000 500 000 500 000

III Total Charges d’exploitation

IV Résultats comptables (I- III)


V Résultat fiscal imposable (IV+ II)

VI IBIC = 25%xRésultat fiscal (25%xV)


Réel
VII IMF = 0,5%xCATTC
Montant retenu
VIII
Impôts retenus selon Le plus grand entre IBIC
la condition (a) et IMF
IX Total impôts et Taxes cumulés P (§) + VIII
Montant maximum de l’impôt des microentreprises
X
au CGA (2 00 000 000 x 4 % = 8 000 000)x1,2
XI Si IX < X Il y a majoration de VIII
XII Si IX < X Montant majoration = X - IX

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XIII Cotisation majorée = VIII+XII
LA COTISATION (IBIC/IMF) DE VIII → Si X < IX 60 000 000 35 000 000 -- --
LA PERIODE EST XIII → Si IX< X -- -- 8 100 000 5 600 000

►Pour la période N
Résultat fiscal imposable ……………………………………… = 240 000 000
Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪ Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)

 IBIC = 240 000 000 x 25%


IBICN = 60 000 000
 IMFN = 0,5% CATTCN
IMFN = 0,5% x 602 980 000

IMFN = 3 014 900 ⟹ donc IMFN = 3 014 900


On a IMFN < IBICN donc l’impôt exigible est l’IBIC = 60 000 000


Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)
Le cumul des impôts & taxes (100 000 000) > 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il n’y a pas
de régularisation d’IBIC à faire. La cotisation de la période est IBIC = 60 000 000.


Montants et échéances de règlement de la cotisation de la période
La cotisation est versée en 3 versements égaux de montant : IBIC/3 = 60 000 000 /3 = 20
000 000
Les échéances légales de versement sont :
 Le 1er versement a lieu le 20/04/N+1 de montant : 20 000 000
 Le 2e versement a lieu le 20/06/N+1 de montant : 20 000 000
 Le 3e versement a lieu le 20/09/N+1 de montant : 20 000 000

►Pour la période N+1


Résultat fiscal imposable ……………………………………= 11 100 000
Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪ Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)


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 IBIC = 11 100 000 x 25% = 2 775 000
IBICN+1 = 2 775 000
 IMFN+1 = 0,5% CATTCN+1
IMFN+1 = 0,5% x 8 260 000 000
IMFN+1 = 41 300 000 ⟹ donc IMFN+1 = 35 000 000
On a IBICN+1< IMFN+1 donc l’impôt exigible est l’IMF = 35 000 000

▪ Application de la condition définie au b de la LFP 2021)


Montant cumulé des impôts professionnels acquittés = 46 000 000 de francs.
Montant maximum de l’impôt des microentreprises adhérentes d’un CGA = 200 000 000
x 4 %x1,2 = 9 600 000 .
Le cumul des impôts & taxes (46 000 000) > 9 600 000 = 200 000 000x4%x1,2 ; Il n’y a pas
de Majoration d’IMF à faire. La cotisation de la période est = IMF = 35 000 000.

►Pour la période N+2


Résultat fiscal imposable ……………………………………= 24 000 000
Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)


 IBIC = 24 000 000 x 25% = 6 000 000
IBICN+2 = 6 000 000
 IMFN+2 = 0,5% CATTCN+2
IMFN+2 = 0,5% x 354 000 000
IMFN+2 =1 770 000 ⟹ donc IMFN+2 = 3 000 000
On a IBICN+2 > IMFN+2 donc l’impôt exigible est l’IBIC = 6 000 000

▪ Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)


Montant cumulé des impôts professionnels acquittés = 7 500 000 de francs.
Montant maximum de l’impôt des microentreprises = 200 000 000 x 4%x1,2 = 9 600
000 de francs selon la LFP 2022.
L’IBC est dû selon la condition (a). Cependant étant donné que le montant des impôts
professionnels (7 500 000 de francs) étant inférieur au montant maximum de l’impôt
des microentreprises adhérentes d’un CGA (9 600 000 de francs) l’IBC sera majoré
dans ce cas.
Le cumul des impôts & taxes (7 500 000) < 9 600 000 = 200 000 000x4%x1,2 ; Il y a
Majoration d’IBIC à faire. La cotisation de la période est = IBIC = 6 000 000+(9 600 000 –
7 500 000) = 8 100 000.

►Pour la période N+3


Page 56 sur 116
Résultat fiscal imposable ……………………………………= 9 000 000
Liquidation de l’IBIC et l’IMF

▪Application de la condition définie au (a) de la LFP 2021)


 IBIC = 9 000 000 x 25% = 2 250 000
IBICN+3 = 2 250 000
 IMFN+3 = 0,5% CATTCN+3
IMFN+3 = 0,5% x 354 000 000
IMFN+3 =1 770 000 ⟹ donc IMFN+3 = 3 000 000
On a IBICN+3 < IMFN+3 donc l’impôt exigible est l’IMF = 3 000 000

▪ Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)


Montant cumulé des impôts et taxes professionnels acquittés = 7 000 000 de francs.
Montant maximum de l’impôt des microentreprises adhérentes d’un CGA = 200 000 000 x
4%1,2 = 9 600 000 de francs selon la LFP 2022.
Le cumul des impôts & taxes (7 000 000) < 9 600 000 = 200 000 000x4%x1,2 ; il y a une
Majoration d’IMF à faire. La cotisation de la période est = IMF = 3 000 000+(9 600 000 – 7
000 000) = 5 600 000.

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PARTIE 2 : LE CONTROLE FISCAL ET CONTENTIUX FISCAL
EN COTE D’IVOIRE

Sous partie 1 : LA PROCEDURE DU CONTROLE FISCAL


TITRE 1 : LES TECHNIQUES DE CONTROLE DE L’IMPOT
Le système fiscal de la Côte d'Ivoire est un système déclaratif laissant au
contribuable l'initiative de déterminer son impôt dans un esprit de sincérité
et de le déclarer sous sa propre responsabilité. Mais, force est de
reconnaître qu'un t e l s y s t è m e p e u t c o n d u i r e à d e s f r a u d e s
fiscales.
E n c o n t r e p a r t i e , l'Administration dispose d'un droit de contrôle
pour assurer la cohérence et la pérennité du système déclaratif ivoirien.
La loi du 25 Avril 1997 confère à l'Administration un droit
d'investigation (1).
D'un autre côté, l'Administration peut également exercer un droit de
vérification (2) qui suppose, en principe, une confrontation critique
de documents.

SECTION1 : LE DROIT D'INVESTIGATION DE L'ADMINISTRATION


FISCALE
Les moyens d'investigation confèrent à l'Administration Fiscale le
droit de se faire communiquer certains documents (I), de demander au
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contribuable des éclaircissements et des justifications (II), de
procéder à des visites et perquisitions (III), de mener des enquêtes (IV).

I. LE DROIT DE COMMUNICATION (articles 32 et suivants du LPF)


Le contribuable n'est soumis qu'à une obligation passive, celle
de communiquer à l'agent des impôts les documents prévus par la
réglementation.
Le contribuable n'a donc pas à se soumettre à la procédure contradictoire
prévue dans le cadre de la vérification de comptabilité.
Les personnes qui tiennent leur comptabilité sur ordinateur,
doivent fournir à l'Administration les éléments nécessaires à la prise
de connaissance des informations, données et traitements informatiques.
Le refus de communication de documents comptables, constatés par
procès-verbal, entraine l'application d'une amende fiscale. I1 constitue en outre
une opposition individuelle au contrôle fiscal.
Le secret professionnel n'est pas opposable à l'Administration Fiscale,
sauf s'il s'agit d'un secret professionnel absolu, par exemple le secret médical.

L'Administration Fiscale peut aussi avoir recours aux


demandes d'éclaircissements et de justifications.

II. LES DEMANDES D'ECLAIRCISSEMENTS ET DE JUSTIFICATIONS


1. La demande d'éclaircissements
Les articles 7 et 8 du LPF ne précisant pas les points sur lesquels
peut porter la demande d'éclaircissements, il en résulte qu'elle peut
concerner tous les éléments de la déclaration qui peuvent paraître obscurs
tant sur la forme que sur le fond.
L'Administration pourra solliciter du contribuable des explications sur
des discordances qu'elle a pu relever entre divers points de la déclaration
ou entre les énonciations de la déclaration et celles des années
antérieures ou entre les données figurant sur une déclaration et les
renseignements fournis par les tiers.
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Mais, l'Administration ne pourra pas pousser plus loin ses
investigations lorsqu'elle ne possède pas le pouvoir de demander des
justifications.

2. La demande de justifications

L 'A d m i n i s t r a t i o n F i s c a l e p e u t d e m a n d e r a u c o n t r i b u a b l e
des justifications, c'est-à-dire des éléments de preuve ou au
m o i n s u n commencement preuve.
Cette demande est donc plus contraignante que la précédente.
Le défaut de réponse entraînant la taxation d'office, il est important
de connaître le délai (1) dont dispose le contribuable pour répondre et
examiner si la-réponse est pertinente (2).
1- Le délai de réponse
Le délai de réponse, selon l'article 10 alinéa 2 du LPF, ne peut être inférieur à
trente (30) jours.

Le contribuable dispose également d'un délai de quinze jours pour


compléter une réponse précédente considérée comme non pertinente (article 11
alinéa 2 LPF).

2- La pertinence de la réponse
Deux hypothèses sont à envisager :
Le contribuable peut ne pas répondre ou répondre de façon insuffisante.
 L'absence de réponse est une situation de fait qui ne soulève
pas de difficultés d'appréciation. De même, la réponse tardive
équivaut à une absence de réponse.
 En cas de défaut de réponse insuffisante, l'Administration est
en droit d'appliquer la taxation d'office.

Le contribuable perd l'avantage de l'application de la procédure


de redressement contradictoire et se voit appliquer une procédure unilatérale,
exclusive de tout débat contradictoire.
Outre les demandes d'éclaircissements et de justifications,
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l’Administration Fiscale dispose désormais d'un droit d'enquête.

III. LE DROIT D'ENQUETE


L'Administration Fiscale s'est vue reconnaître un droit d'enquête qui
lui permet le contrôle de la facturation émise ou revue.
Le droit d'enquête constitue une procédure qui permet à
l'Administration Fiscale d'intervenir de manière inopinée chez les
assujettis.

1. Le lieu d'intervention
Le droit d'enquête peut être mis en œuvre dans les locaux à usage
professionnel ainsi que sur les terrains ou dans les entrepôts affectés à
une activité professionnelle.
I1 peut également être exercé dans les moyens de transport à usage professionnel
et à leur chargement.

2. Les documents et éléments physiques examinés (l'article 67 du LPF)


Les enquêteurs peuvent recueillir sur place ou sur convocation des
renseignements et justifications.
Il peut s'agir des moyens immobiliers, mobiliers et humains
affectés l'activité industrielle, commerciale, libérale, artisanale ou agricole.
I1 s'agit également des stocks et en-cours de matières
premières, fournitures diverses, produits et prestations.
Ce droit d'enquête serait inefficace s'il ne s'accompagnait pas d'un
droit de saisie.

IV. DROIT DE VISITE ET DE SAISIE (l'article 56 du Code de Procédure Pénale)

Selon l'article 12 alinéa 1 du LPF, «pour la recherche et la constatation des


infractions en matière d'impôt général sur le revenu, d'impôts sur les
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revenus, de taxes sur le chiffre d'affaires et de taxes indirectes, les agents de
l'Administration Fiscale, habilités à cet effet par le Directeur Général des
Impôts, peuvent effectuer des visites en tous lieux, même Privés, où les pièces,
documents et marchandises ou produits se rapportant à ces infractions, sont
susceptibles d'être détenus et procéder à leur saisie ainsi qu'à leur
enlèvement... »

L'intervention d’autorité judiciaire n'est requise que pour les visites de domiciles
privés. En dehors de ce cas, l'Administration Fiscale est libre de son action
sans aucune entrave. Seulement, les agents des impôts habilités seront
accompagnés d'un officier de police judiciaire.
Le droit d'investigation confère d'énormes prérogatives à
l'Administration dans la recherche des renseignements pour
l'établissement et le paiement de l'impôt.
Ces pouvoirs s'étendent également dans le cadre du droit de vérification.

SECTION2 LE DROIT DE VERIFICATION DE L’ADMINISTRATION FISCALE


Le droit de vérification suppose en principe de la part de
1'Administration une confrontation des documents détenus par elle avec
ceux détenus par le contribuable.

Alors que le droit d'investigation consiste en une collecte


d e renseignements, le droit de vérification oblige les agents de
l'Administration une recherche critique de conformité ou de cohérence des
documents vérifiés.

Quelle que soit la situation dans laquelle l'on se place, si la mission de


contrôle permet de constater des omissions, des insuffisances ou des
dissimulations, le paiement des suppléments de droit ne peut être réclamé,
en principe, qu'après l'aboutissement d'une procédure contradictoire, à
moins que, du fait de l'existence de certains manquements constatés,
l'Administration soit en droit de fixer ou de modifier unilatéralement la base
d'imposition.
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Selon l'article l’er du LPF, les agents de la Direction Générale des Impôts
peuvent de façon générale procéder à des contrôles. Il existe deux grands types
de contrôles : le contrôle sommaire (2.1) et le contrôle approfondi (2.2).

I.LE CONTROLE SOMMAIRE

A/. LE CONTROLE FORMEL


Le contrôle formel recouvre l'ensemble des interventions destinées
constater la simple présence des documents exigés, à rectifier les erreurs
matérielles et mathématiques évidentes constatées dans les déclarations,
à vérifier l'identité, l'adresse des contribuables ainsi que les éléments les
plus divers, tels que ceux qui interviennent, en matière d'impôt sur le revenu,
dans la détermination du quotient familial.

B/. LE CONTROLE SUR PIECES


1.définition
Au contrôle formel vient s'ajouter un contrôle sur pièces qui consiste en
un examen critique et exhaustif de tous les points de la déclaration avec, à
l'appui, les renseignements dont dispose l'Administration Fiscale et qui
figurent au dossier du contribuable.
Le contrôle sur pièces est limité aux travaux de cabinet au cours
desquels le service procède à l'examen des cohérences et l'étude critique des
déclarations et renseignements détenus dans le dossier du contribuable,
notamment des informations communiquées par d'autres Administrations et par
des tiers.

2.Envoi préalable d’un avis de vérification


Néant
3.Assistance d’un conseiller du choix de l’entreprise
Néant
4.Lieu et personnes concernés
Le contrôle sur pièces se déroule dans les locaux de ('Administration
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Fiscale). Il peut concerner tout contribuable.
5. Périodes et impôts vérifiés
Selon le gré de l’AF
6. Documents vérifiés
Tout document
7.Durée du contrôle
Pas enfermé dans un délai (illimité)
8.L'emport des documents comptables
Néant

9.Eléments rendant irrégulier le contrôle fiscal

Formateur

Le contrôle sur pièces aura alors pour résultat la détection des


situations les plus anormales qui feront l'objet d'un contrôle approfondi.

II. LE CONTROLE APPROFONDI


La différence entre un contrôle sommaire et un contrôle
approfondi découle essentiellement des moyens mis en œuvre et du but
recherché dans chacune des situations.
D'une manière générale, le contrôle approfondi est l'opération
qui consiste à s'assurer de la sincérité d'une déclaration fiscale en la
confrontant des éléments extérieurs.
Longtemps circonscrit à la vérification de comptabilité (A), cette
forme de contrôle a été étendue à la situation fiscale l'ensemble des
personnes physiques (B).

A/. LA VÉRIFICATION DE COMPTABILITÉ

1.définition
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L'essentiel de la réglementation sur la vérification de comptabilité est
codifié à l'article 2 du LPF.
La vérification de comptabilité, qu'il faut soigneusement distinguer
du droit de communication, peut être définie comme un ensemble
d'opérations qui ont pour objet d'examiner la comptabilité d'une
entreprise et de la confronter a u x é l é m e n t s d ' e x p l o i t a t i o n e t a u x
r e n s e i g n e m e n t s d é t e n u e s p a r l'Administration afin de mesurer la
sincérité et l'exhaustivité des déclarations souscrites.

2.Envoi préalable d’un avis de vérification


Avant sa première intervention, le vérificateur doit adresser au contribuable un
avis de vérification destiné à le prévenir de l'imminence d’un contrôle fiscal et à
lever tout doute dans son esprit sur la nature du contrôle dont il est l'objet. L'avis
de vérification doit être remis au contribuable au moins cinq jours avant la
première intervention sur place. L’avis doit préciser la date, l’heure de la
première intervention sur place, que le contribuable peut se faire assister d’un
conseil de son choix, les années soumises à vérification et les impôts vérifiés.

3.Assistance d’un conseiller du choix de l’entreprise


L’avis de vérification doit mentionner que le contribuable peut se
faire assister un conseiller de son choix  ; auquel cas le contrôle
devient irrégulier. L'Administration a l'obligation d’avertir le contribuable
qu'il peut se faire assister d'un conseil de son choix mais n'est pas tenue d'inviter
le conseil à assister aux opérations de contrôle.
L'absence d’information du contribuable sur sa faculté de se faire assister par
un conseil de son choix entraîne, selon les dispositions de l'article 15, al. 2 du
LPF, la nullité de la procédure.

4.Lieu et personnes concernés


Les vérifications de comptabilité s'effectuent au sein de l'entreprise :
chez le contribuable, au siège social de l'entreprise, le lieu abritant le
principal établissement, dans les succursales. Toutefois, le déroulement des
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opérations de contrôle peut se dérouler chez l'expert-comptable tenant sa
comptabilité ou dans un lieu offrant toutes les garanties pour le
contribuable. Dans les deux cas précités, pour que le contrôle soit
régulier, il faut que le contribuable donne son accord ou que ça soit à
sa demande.
Ainsi, peuvent faire l'objet d'une vérification de comptabilité, les
commerçants, industriels, agriculteurs, artisans, professions libérales,
associations, groupements, organismes divers, ect …. La liste des critères
utilisés par l'Administration pour la sélection des dossiers n'est
malheureusement pas encore diffusée au public

5. Périodes et impôts vérifiés


L’avis de vérification doit mentionner les périodes et impôts
sur lesquelles portent le contrôle ; auquel cas le contrôle devient
irrégulier. Toutefois en ce qui concerne la vérification générale de
comptabilité l’avis peut ne pas citer les impôts car on sait que ce
contrôle porte sur l’ensemble de impôts.

6. Documents vérifiés
Peuvent faire l'objet d'une vérification les documents comptables,
c'est-à-dire non seulement les livres légaux obligatoires (livre journal,
livre des inventaires), mais également les livres auxiliaires, les pièces et
documents qui sont de nature à justifier les écritures. Il s'agit notamment
des relevés bancaires, factures, correspondances commerciales, livres
de paie, actes concernant la vie des personnes morales (délibérations,
rapports des commissaires aux comptes, la d oc um e n ta ti on c o mp ta bl e
i nf or ma t i sé e qu i re gr ou pe l ' e ns e m bl e d e s informations, données et
traitements informatiques etc.…)

7.Durée du contrôle

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En vertu de l’article 20 alinéa 1,2&3 du LPF sous peine de
nullité de l'imposition, la vérification sur place des livres et documents
comptables ne peut s'étendre sur une durée supérieure à :
 Six (6) mois pour les entreprises au RNI. Ce délai peut être
prorogé de trois (03) mois lorsqu'à la demande du contribuable et sous
réserve de l'accord préalable de l'Administration Fiscale, la vérification
a été suspendue.
 (03) mois, prorogé éventuellement de (1,5) mois en cas de
suspension de la vérification. Il s’agit des entreprises relevant du régime
réel simplifié en matière de bénéfices industriels et commerciaux ou
de taxe sur la valeur ajoutée, les contribuables relevant de l'impôt des
microentreprises et de l'impôt sur les bénéfices non commerciaux, les
entreprises relevant du régime réel normal dont le Chiffre d'Affaires
(TTC) n'excède pas 500 millions de francs CFA
 (15) jours en cas de vérification partielle. Ce délai de (15) jours
peut être prorogé de dix (10) jours lorsque la vérification a été suspendue. Ce
délai s'applique à tous les contribuables quel que soit leur régime
d'imposition et quel que soit le montant de leur chiffre d'affaires annuel.

8.L'emport des documents comptables


Le contrôle fiscal de comptabilité se déroulant sur place, la
comptabilité tenue par l'entreprise doit par conséquent être présentée sur
place. Défense est donc faite au vérificateur d'emporter les documents
comptables dans les bureaux de l'Administration Fiscale, car il prive le
contribuable d'une possibilité de dialogue. Or, le dialogue doit être
constant entre les deux parties avec l'assistance, en cas de besoin, du
conseil du contribuable. Le contribuable peut formuler une demande
d'emport de ses documents. Dans ce cas, le vérificateur délivre un reçu qui
porte les pièces à emporter, lequel reçu doit être signé à la fois par le
contribuable et le vérificateur. Les pièces emportées doivent être
restituées au contribuable avant l'envoi d'une notification de
redressements. Ce dernier en délivre décharge lors de la restitution des
documents. L'emport des documents comptables doit remplir les exigences de
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l'article 15 alinéa 4 du LPF. A défaut, il devient irrégulier.

9.Eléments rendant irrégulier le contrôle fiscal


(Formateur)
La même réciprocité existe dans le cadre d'une Vérification
Approfondie de la Situation Fiscale d'Ensemble des personnes physiques.

B/. LA VERIFICATION APPROFONDIE DE LA SITUATION FISCALE


D’ENSEMBLE DES PERSONNES PHYSIQUES (VASFE) (l'article 5 du LPF )

1.définition

Cette technique a pour objectif la vérification de la sincérité et de


l'exactitude de la déclaration d'ensemble des revenus des personnes au
regard de l'impôt général sur le revenu. Impliquant des recherches
extérieures, elle consiste, pour l'Administration, à contrôler la cohérence
entre d'une part, les revenus déclarés et d'autre part, la situation
patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie
des membres du foyer fiscal, des personnes vivant sous le toit du
contribuable et de celles dont il assure en totalité ou en partie les moyens
d'existence.

2.Envoi préalable d’un avis de vérification


Avant sa première intervention, le vérificateur doit adresser au contribuable un
avis de vérification destiné à le prévenir de l'imminence d’un contrôle fiscal et à
lever tout doute dans son esprit sur la nature du contrôle dont il est l'objet. L'avis
de vérification doit être remis au contribuable au moins cinq jours avant la
première intervention sur place. L’avis doit préciser la date, l’heure de la
première intervention sur place, que le contribuable peut se faire assister d’un
conseil de son choix, les années soumises à vérification et les impôts vérifiés.
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3.Assistance d’un conseiller du choix de l’entreprise
L’avis de vérification doit mentionner que le contribuable peut
se faire assister un conseiller de son choix  ; auquel cas le contrôle
devient irrégulier. Si le contribuable ne désigne aucune personne
pour assister audit contrôle cela ne vicie pas le contrôle.

4.Lieu et personnes concernés


La VASFE est une investigation générale effectuée auprès du contribuable lui-
même relative à sa situation fiscale d'ensemble au regard du seul impôt sur le
revenu.
La VASFE et le contrôle des pièces ont lieu dans les locaux de
l'Administration Fiscale. Toutefois, une VASFE qui se déroule non dans les
locaux administratifs, mais chez le conseil du contribuable, au siège de son
entreprise, n'est pas entachée d'irrégularité, si le contribuable a formulé une
demande en ce sens de façon expresse.

5. Périodes et impôts vérifiés


L’impôt contrôlé est l’IGR ; lorsque les membres du foyer fiscal disposent
de revenus imposables à l'IGR (article 255-4/ du CGI). Les périodes
retenues pour le contrôle fiscal sont celles retenues sur l’avis de
vérification.

6. Documents vérifiés
Concernant les documents soumis à vérification : les comptes
bancaires y compris les comptes mixtes (comptes financiers utilisés
à la fois à titre privé et professionnel) ; actes et factures se rapportant
aux investissements et dépenses de nature privée.
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7.Durée du contrôle
A l'instar de la vérification de comptabilité, l'article 6 alinéa 1er du LPF
prévoit que sous peine de nullité de l'imposition, une Vérification
Approfondie de la Situation Fiscale de l'Ensemble des personnes physiques
(VASFE) ne peut s'étendre sur une période supérieure à douze (12) mois à
compter de la réception de l'avis de vérification. Être rallongé, la durée a pour
point de départ la date de réception ou de remise au contribuable de l'avis de
vérification et pour point d'arrivée l'envoi de la notification de redressements
qui clôture la procédure de contrôle.
Ce délai peut, dans certains cas ; peut être prorogé d'une part en cas de
demande d'éclaircissements ou de justification et de production de relevés
bancaires ; d'autre part, en cas de découverte au cours du contrôle, d'une
activité occulte ou pour obtenir des renseignements demandes aux autorités
administratives étrangères.
8.L'emport des documents comptables
Si c’est sur place ou dans les locaux de l’AF
(Formateur)
9.Eléments rendant irrégulier le contrôle fiscal
(Formateur)
Le droit de vérification de l'Administration peut déboucher sur des
redressements. La loi N° 97-244 du 25 Avril 1997 portant Livre de Procédures
Fiscales (LPF) n'a pas seulement délimité le lieu et la durée du contrôle fiscal,
mais elle a aussi donné le pouvoir à l’AF de tirer les conséquences du contrôle.

TITRE 2 : LES CONSÉQUENCES DU CONTRÔLE FISCAL

SECTION I : LE REDRESSEMENT DE L'IMPOSITION


Le contrôle de l'impôt peut permettre de constater des omissions, des
insuffisances ou des dissimulations commises par le contribuable.
L'Administration, en établissant une imposition supplémentaire, répare les
erreurs constatées dans l'assiette de l'impôt.
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Mais le paiement des suppléments de droits exigibles, éventuellement assortis
de pénalités, ne peut être réclamé, en principe, qu'après l’aboutissement d'une
procédure de redressement.

Lorsque le contribuable n'a pas respecté ses obligations déclaratives ou en cas


d'opposition au contrôle fiscal, il encourt les procédures d’imposition d'office (I)
qui lui font perdre le bénéfice des garanties attachées au déroulement de la
procédure contradictoire, et lui font en outre supporter la charge de la preuve.
S'il s'est conformé aux obligations déclaratives qui lui incombent,
l'Administration fera usage d'une des procédures de redressement qui ont pour
caractéristique essentielle d'être contradictoires (II).

I. LES PROCÉDURES D'IMPOSITION D'OFFICE


Le législateur a déterminé les différentes procédures (A) et leurs
incidences (B).

A/ LES DIFFERENTES PROCEDURES D'OFFICE


Les procédures d'imposition d'office peuvent être mises en oeuvre dans trois types de
situations.

1 - La procédure de taxation d'office


L'Administration utilise cette procédure lorsque le contribuable n'a pas déposé
ses déclarations dans les délais prescrits. Elle procède alors de sa propre autorité
à l'évaluation des impôts ou taxes dus par le contribuable.
2- La procédure de rectification d'office
Selon les dispositions de l'article 30 du LPF, l'Administration fiscale est fondée à rectifier
d'office les résultats déclarés ou les éléments servant de base au calcul des impôts et taxes
prévus par le Code général des impôts, dans les cas suivants :
a- Cas de défaut de présentation de la comptabilité
b- Cas de tenue de comptabilité parallèle
c- Cas d'erreurs, omissions ou inexactitudes
d- Absence de pièces justificatives

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3 - La procédure d'évaluation d'office
L'article 29 du LPF prévoit que les bases d'imposition sont évaluées d'office
lorsqu'un contrôle fiscal n'a pu avoir lieu du fait du contribuable ou de tiers
agissant pour son compte ou dans son intérêt.
(1) que l'opposition collective à contrôle fiscal
(2) L'opposition individuelle à contrôle fiscal
Il y a opposition à contrôle fiscal chaque fois que le vérificateur est mis dans
l'impossibilité de procéder aux opérations de contrôle du fait de l'attitude du
contribuable.
Les procédures d'imposition d'office ont des incidences qu'il convient
d'examiner.

B/ LES INCIDENCES DES PROCEDURES D'OFFICE


Elles sont doubles. Il y a d'une part, le rejet du débat contradictoire (1) ;
d'autre part, les incidences spécifiques sur le régime de la preuve (2).
1. Le rejet du débat contradictoire
Le contribuable qui se soumet de façon régulière à ses obligations, bénéficie,
en cas de redressement, des garanties de la procédure contradictoire qui sont
prévues par l'article 22 du LPF. En revanche, le contribuable défaillant, passible
d'une procédure d'office, ne bénéficie pas de cette garantie essentielle.
Les procédures d'office produisent également des effets au niveau de la
preuve.

2. Les incidences sur le régime de la preuve


Le contribuable imposé d'office conserve le droit de présenter une réclamation
contentieuse pour tenter d'obtenir la décharge ou la réduction de l'imposition
mise à sa charge. Il supporte alors la charge de la preuve. C'est sur le contribuable que
va peser l'essentiel de la charge de la preuve. En effet, l'Administration fiscale doit évaluer le
montant de la matière imposable car la défaillance de ce dernier ne doit pas lui permettre
d'échapper à l'imposition, il faudra dès lors que le service de vérification prouve cette
défaillance.

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Cependant, tout n'est pas permis au fisc. Principalement, le service de
vérification est toujours tenu, non seulement de faire connaître au contribuable
sur quelles bases la taxation est arrêtée, mais surtout la méthode qu'il a suivie
pour parvenir aux résultats arrêtés. Des calculs précis doivent être présentés afin de
permettre au contribuable et au juge d'apprécier le bien-fondé de la taxation.

Dans le cadre du redressement de l'imposition, le contribuable peut bénéficier de la


procédure de redressement contradictoire.

II. LES PROCÉDURES DE REDRESSEMENT CONTRADICTOIRE


À côté d'une procédure que l'on pourrait qualifier de droit commun (A), le législateur a
institué une procédure spécifique lorsque le contribuable est poursuivi pour abus de droit
(B).

A/ LA PROCEDURE DE DROIT COMMUN


La procédure prévue à l'article 22 du LPF est de droit commun dans la mesure où elle est,
en principe, d'application générale.
Le champ d'application de la procédure de redressement contradictoire est vaste et peut
être délimité en se référant à la nature des impôts (1), à la cause du redressement (2), à la
nature de l'irrégularité (3) ou du contrôle (4).

1 - La nature de l'impôt
La procédure s'applique en principe à tous les impôts pour lesquels le
contribuable est tenu à une obligation déclarative : impôt sur le revenu, taxe sur
la valeur ajoutée, droits d'enregistrement, etc. En est toutefois exclu l'impôt des
microentreprises.

2 - La cause du redressement
La procédure de redressement contradictoire doit être engagée sans distinguer la cause du
redressement. Elle doit être utilisée dès qu'une rectification entraîne un
rehaussement des bases d'imposition.

3- La nature de l'irrégularité
La procédure contradictoire doit être suivie quelle que soit la nature de
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l'irrégularité, qu'il s'agisse d'une insuffisance, d'une inexactitude, d'une omission
ou d'une dissimulation. Peu importe la sanction applicable.
Ainsi, elle s'applique non seulement en cas de manquements pour lesquels la bonne foi
est admise, mais également en cas d’irrégularités pour lesquelles la mauvaise foi est établie
ou qui constituent des manœuvres frauduleuses.
La procédure contradictoire est également écartée lorsque malgré l'obligation légale, le
contribuable n'a pas déposé de déclaration.

4- La nature du contrôle
La procédure doit être utilisée quelles que soient les procédures ou les
opérations de contrôle qui ont révélé l'infraction, qu'il s'agisse d'un contrôle sur
pièces, d'une vérification de comptabilité, d'une VASFE ou de simples contrôles
matériels sur place.
La procédure est toutefois écartée lorsque le contribuable s'est mis dans une situation
d'imposition d'office.

Dans le cadre du redressement de l'imposition, le contribuable peut faire l’objet d'une


procédure de répression des abus de droit.

B/ LA PROCEDURE DE REPRESSION DES ABUS DE DROIT


Le contribuable, pour éluder certains droits ou impôts particulièrement élevés,
peut être amené à dissimuler la nature ou la portée véritable d'une convention.
C'est l'exemple classique de la donation déguisée sous l'apparence d'une vente
moyennant une rente viagère.
L'abus de droit recouvre une réalité multiforme. Aussi est-il nécessaire d’examiner
d’abord les différents types d'abus et leurs éléments constitutifs (1) et les conséquences de la
procédure de répression (2).

1. LES DIFFERENTS TYPES D'ABUS DE DROIT ET ELEMENTS CONSTITUTIFS


L'abus de droit a d'abord posé le problème de sa définition. « les actes qui
dissimulent la portée véritable d'un contrat ou d'une convention... » ; cette
dissimulation juridique n'est pas autre chose que la simulation telle que le définit
le Code civil ; elle ne saurait être confondue avec la fraude à la loi qui est d'une
autre nature.

Il convient d'en prendre acte et de distinguer les deux variantes de l'abus de


droit, l'abus de droit par simulation (1.1) et l'abus de droit par fraude (1.2).
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1.1/ L'abus de droit par simulation
La simulation n'est autre chose qu'un mensonge juridique. Le contribuable
présente au fisc une convention qui ne correspond pas à la réalité ; c'est un
stratagème comme un autre pour payer moins d'impôt. En cela, elle est une
variété de fraude à la loi (au sens large).
L’on distingue entre les trois formes traditionnelles de simulation : la simulation par
interposition de personne, la simulation par acte fictif et la simulation par acte déguisé.

Dans la simulation par acte fictif, l'acte conclu ne correspond pas à la situation réelle.
La situation réelle annule totalement les effets de l'acte apparent ; celui-ci est alors purement
fictif.
Exemple :Ainsi, à la suite d'une vérification de comptabilité, l'Administration
fiscale a estimé que les redevances de location gérance versées par une société à
sa gérante ne correspondaient pas à la location d'un fonds de commerce existant,
et devaient être regardées comme des revenus distribués à l'intéressé.

Quant à la simulation par acte déguisé, le contrat présenté à l'Administration fiscale


ne correspond pas au contrat réellement conclu entre les parties.
Exemple : la dissimulation d’une donation en vente d'immeuble.
L'Administration pourra établir, par tous les moyens de preuve compatibles avec
la procédure écrite, la nature véritable du contrat.
L'abus de droit peut également être réalisé par fraude à la loi.

1.2/ L'abus de droit par fraude à la loi


Le Conseil d’État dans un arrêt de principe rendu en formation plénière, est
passé outre à cet argument de texte en interprétant l'article qui sanctionne l'abus de droit
comme réprimant non seulement la simulation, mais encore la fraude à la loi fiscale ; voici
en quels termes est énoncée cette affirmation :
« considérant que lorsque l'Administration use des pouvoirs qu'elle tient de ce texte dans
des conditions telles que la charge de la preuve lui incombe, elle doit, pour écarter comme
ne lui étant pas opposables, certains actes passés par le contribuable, établir que ces actes
ont un caractère fictif ou, à défaut, qu'ils n'ont pu être inspirés par aucun autre motif que
celui d'éluder ou atténuer les charges fiscales que l’intéressé, s'il n'avait pas passé ces actes,
aurait normalement supportées, eu égard à sa situation et à ses activités réelles ».

L'intérêt de l’arrêt réside moins dans la solution du cas d'espèce, qui n'a rien
d'original, que dans sa formulation de principe en ce qu'elle étend la notion
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d'abus de droit aux cas de fraude à la loi en dehors de toute simulation.

2 - LES CONSEQUENCES DE LA PROCEDURE DE REPRESSION DES ABUS DE DROIT

Cette procédure permet à l'Administration fiscale de restituer son véritable


caractère à l'opération litigieuse et de rétablir les bases d'imposition en faisant
référence à la notion d'abus de droit dans toutes les situations où il est possible de
contester le caractère licite et sincère des conventions mises en œuvre.
Par exemple, si pour échapper à des droits de mutation à titre gratuit, un
immeuble donne lieu à un acte de vente alors qu'il est prouvé que le prix n'en est
pas réellement payé, l'opération peut relever de la procédure des abus de droit et
être requalifiée en donation.
L'Administration fiscale détient d'énormes prérogatives en cette matière elle peut recourir
aux sanctions (Section2)

SECTION2 : LES SANCTIONS


Les sanctions fiscales sont des sanctions pécuniaires
appliquées par l'Administration en vertu de la loi. Elles peuvent faire
l'objet de transaction ou de remise (I).
Les sanctions pénales consistent en peines correctionnelles appliquées par les
tribunaux pour réprimer les infractions d'une gravité particulière (II).

I. LES SANCTIONS FISCALES


Elles sont prévues par l’article 161 et suivants du Livre de Procédures
Fiscales. Sont habituellement rangés-dans la catégorie des sanctions fiscales : les
majorations de droits, les intérêts de retard et les amendes fiscales. Elles
sont toujours établies par des agents de la Direction Générale des
Impôts et correspondent à des infractions le plus souvent relevées par eux.
Il existe deux sortes de pénalités : les pénalités de recouvrement (1) et les
pénalités d'assiette (2).

1) Les pénalités de recouvrement

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Le contribuable a déposé ses déclarations dans les délais légaux,
mais n'a pas payé ses impôts aux dates prévues . L'Administration lui
applique des intérêts de retard (article 161-1 du LPF).
I1 ne constitue pas une sanction, encore que ce terme soit couramment et
improprement utilisé. C’est le loyer de l’argent, en d'autres termes le prix du
temps.
II se cumule avec les amendes ou majorations sanctionnant des infractions
spécifiques.
Les pénalités de recouvrement se cumulent le plus souvent avec les pénalités
d'assiette.

2) Les pénalités d'assiette

Elles sont dues lorsque le contribuable n'a pas déposé de


déclarations ou les a déposées en retard ou a déposé dans les délais des
déclarations inexactes. Ces pénalités sont les majorations et les amendes.
Les majorations sont calculées sur le montant des droits dus (hors intérêt
de retard). Elles sont dues pour insuffisance de déclaration.
Les majorations sont également dues en cas de taxation d'office,
de rectification d'office, d'évaluation d'office et d'abus de droit.
Concernant les amendes, elles sont dues soit pour retard ou défaut
de déclaration soit pour infraction au droit de communication.
Outre les sanctions fiscales, les contribuables peuvent faire l'objet de
sanctions pénales.

II. LES SANCTIONS PENALES


La loi permet à l'Administration de traquer et de faire réprimer la
fraude et la résistance à l’impôt (article 171 du LPF).
Cette répression concerne un délit pénal, elle est par conséquent
menée par les tribunaux correctionnels, mais à la seule initiative de
l'Administration.
Pour mesurer la portée de ces sanctions, il faut successivement analyser les
infractions punissables (1) et les poursuites (2).

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1) LES INFRACTIONS PUNISSABLES
Elles sont prévues par les articles 171 et suivants du Livre de Procédures
Fiscales. Le vocable de fraude fiscale recouvre des phénomènes
socio-économiques et des techniques extrêmement hétérogènes qui n'ont
en commun que l'objectif d'échapper à l’impôt en violant la loi.

1.1- Le délit de fraude fiscale


Le contribuable qui omet volontairement de souscrire sa déclaration dans
les délais prescrits, organise son insolvabilité ou empêche le
recouvrement de l’impôt par l'emploi de tout autre moyen frauduleux,
commet l'infraction de fraude fiscale.
L'infraction est constituée lorsqu'elle permet au contribuable de se
soustraire frauduleusement à l'établissement ou au paiement total ou partiel de
l'impôt.
Lorsqu'un contribuable commet l'infraction ou tente de la commettre,
encourt indépendamment des sanctions fiscales applicables, une amende de
500.000 à 30.000.000 de F CFA et un emprisonnement d'un mois à deux ans ou l'une
de ces peines seulement.

1.2- Les délits assimilés à la fraude fiscale la dissimulation

C'est de loin le moyen de fraude le plus utilisé par lequel le


contribuable use des génies d'imagination. La dissimulation consiste à
minorer les bases d'imposition en présentant des documents qui ne
reflètent pas la réalité des opérations.
Elle peut porter sur le bénéfice par minoration du chiffre d'affaires
ou majoration des charges, ou sur certains éléments destinés à dissimuler
la réalité d'une situation et donc de faire échec au contrôle, permettant
ainsi d'accéder des régimes dérogatoires ou de faveur. La
dissimulation est punissable des mêmes peines que la fraude fiscale.
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Cette forme de délit de dissimulation volontaire de sommes imposables
présente une particularité quasiment inconnue en droit pénal, c'est la tolérance
légale du tiers des montants imposables ou 10.000.000 de FCFA (article171-3 du
LPF).

1.3 Les fausses factures et opérations sans facture


Lorsque l'infraction de fraude fiscale découle d'achats ou de ventes
réalisés à l'aide de fausses factures ou sans facture, le délinquant est
passible d'une amende de 500.000 à 60.000.000 de F CFA et d'un emprisonnement de
six mois à trois ans ou de l'une de ces deux peines seulement (article 171-2 du LPF).

1.4 La tenue irrégulière de comptabilité


Les agents d'affaires, experts et autres professionnels dont le
travail consiste dans la tenue des écritures comptables de leurs clients, qui
ont établi ou aidé à établir de faux bilans, inventaires, comptes ou
documents afin de fausser la détermination des impositions de leurs
clients, sont passibles des peines relatives à la fraude fiscale.
Sont passibles des mêmes peines, les personnes qui ont volontairement omis
de passer ou de faire passer des écritures au livre-journal et au livre d'inventaire,
ainsi que ceux qui ont sciemment intégré des écritures inexactes ou fictives dans ces
mêmes documents (article 175 du LPF).

1.5 Le non-reversement de l’impôt retenu à la source


Les personnes auxquelles la loi fait obligation de retenir à la
source certains impôts pour le compte de l'Etat et qui se sont abstenues de
les reverser au Trésor dans les six mois de la retenue à la source, sont
passibles, en plus des sanctions fiscales de droit commun, d'une amende de
500.000 à 10.000.000 de F CFA et d'un emprisonnement d'un à cinq ans, ou de l'une
de ces deux peines seulement (article174 du LPF).

1.6 La résistance à l’impôt

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Le fait d'organiser la résistance collective au paiement de l'impôt par
le biais de manœuvres concertées, menaces ou voies de fait, est puni d'une
amende de 1.000.000 à 20.000.000 de F CFA et d'un emprisonnement d'un mois à
deux ans (article 177 du LPF). Le Tribunal peut également prononcer une interdiction du
territoire de la République pour une période ne pouvant être inférieure à six mois
(article 177 bis du LPF).
Lorsque le contribuable s'est rendu coupable d'une de ces infractions,
l'Administration doit prendre l'initiative des poursuites.

2) LES POURSUITES
Les prérogatives de l'Administration Fiscale vont se manifester dans la mise
en mouvement de l'action publique.
Le délit fiscal est particulier, la procédure pénale fiscale l'est également. A la
différence des délits de droit commun, les délits fiscaux ne sont pas poursuivis
d'office par le parquet.
L'action publique est mise en mouvement sur plainte du Ministre des Finances.
La plainte peut être déposée jusqu'à la fin de la quatrième année suivant celle au cours
de laquelle l'infraction a été commise (article 180 du LPF).

Autant l'Administration a besoin d'importants pouvoirs pour exercer un


contrôle efficace, autant le contribuable a besoin de garanties
substantielles pour se prémunir contre un éventuel arbitraire de
l'Administration et préserver ses droits (sous partie2).

Sous partie2   / LES DROITS ET GARANTIES DU CONTRIBUABLE


Le législateur a ainsi ouvert au contribuable un certain nombre de garanties dans ses
rapports avec l'Administration, dont l'information qui part de la phase préparatoire du
contrôle à la procédure de redressement, pour lever tout doute dans l'esprit du contribuable
sur la nature de l'intervention et les conséquences de l'opération engagée.

Comme nous le constatons à travers les dispositions légales, le contribuable a des droits
préventifs (Titre I). La loi lui reconnaît également un droit au recours (Titre II).

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TITRE I : LES DROITS PRÉVENTIFS DU CONTRIBUABLE

Il s'agit de :
- l'envoi ou la remise d'un avis de vérification annonciateur du contrôle et en
l'absence duquel la vérification ne peut valablement avoir lieu (I) ;
- l'assistance d'un conseil (II) ;
- l'indication des conséquences financières du contrôle à travers la
notification de redressements (III) ;
- et du droit de réponse du contribuable (IV),

I. L'AVIS DE VÉRIFICATION FISCALE


Avant sa première intervention, le vérificateur doit adresser au contribuable un
avis de vérification destiné à le prévenir de l'imminence d’un contrôle fiscal et à
lever tout doute dans son esprit sur la nature du contrôle dont il est l'objet. Aussi
l'article 15, al. 1er du LPF prévoit-il que l'Administration procède à l’envoi ou à la remise
d'un avis de vérification dès lors que le contrôle envisagé s'analyse comme une vérification
de comptabilité ou une VASFE. Cette information, bien qu'obligatoire en matière de VASFE
et de vérification de comptabilité, n'a pas été prévue en matière de contrôle sur pièces.

La notification d'un avis de vérification peut se faire par remise de la main à la


main L'avis est remis en double exemplaire pour nécessité de preuve : l'un sera
conservé par le contribuable et l'autre retournera à l'Administration après
décharge de ce dernier, le contribuable devant accuser réception sur l'exemplaire
conservé par le vérificateur.
L'avis de vérification doit être remis au contribuable au moins cinq jours
avant la première intervention sur place, c'est-à-dire avant l'engagement de la
procédure de vérification en matière de vérification de comptabilité (article 15, al.
3 du LPF).
La date de remise s'entend, en cas d'expédition par la Poste, de la date de première
présentation du pli recommandé avec avis de réception au contribuable, et en cas de remise
en mains propres, de la date de réception mentionnée sur le double de l'avis de vérification
conservé par le service.

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1. Cas particulier : la vérification inopinée
La surprise est très largement un facteur de réussite de la vérification de comptabilité.
Ainsi, dans certains cas, l'envoi d'un avis annonçant l'arrivée du vérificateur peut enlever une
partie de son efficacité au contrôle fiscal. En effet, il est à craindre que l'avis de vérification
n'amène le contribuable à faire disparaître, par exemple, la preuve d'opérations d'achats ou de
ventes sans factures.

2. Les mentions figurant sur l'avis de vérification


L’avis doit préciser d'une part, la période et l'objet de la vérification, d'autre part, la date
de la première intervention sur place.

2.1 La période et l'objet de la vérification


Parmi les mentions qui figurent sur l'avis de vérification adressé ou remis au contribuable,
il y a notamment les années soumises à vérification (L’alinéa 2 de l'article 15 du LPF) et les
impôts vérifiés (l'article 15, al. 2 du LPF).

2.2 La date de la première intervention sur place


L'article 15, al.3 du LPF dispose qu'en cas de vérification de comptabilité, l'avis précise la
date et l'heure de la première intervention sur place. La question qui se pose est celle de
savoir si cette date peut être reportée.
Bien que le Livre de procédures fiscales ne le prévoit pas, il est admis dans la pratique,
lorsqu'un contribuable justifie de motifs sérieux ou des raisons légitimes indépendantes de sa
volonté, faisant obstacle au commencement des opérations de contrôle à la date prévue,
d'accorder un report de la date de la première intervention sur place. Ce report doit être
demandé par écrit. Le report ne saurait, sauf circonstances exceptionnelles, excéder
cinq jours.

2.3 l’avis doit indiquer que le contribuable peut également se faire assister , lors du
contrôle fiscal, par un conseil de son choix.

II. L’ASSISTANCE D’UN CONSEIL


Selon les dispositions de l'article 15, al. 2 du LPF, le contribuable peut se faire
assister par un conseil de son choix, et il doit être averti de cette faculté à peine
de nullité de la procédure.
L'Administration a l'obligation d’avertir le contribuable qu'il peut se faire assister d'un
conseil de son choix mais n'est pas tenue d'inviter le conseil à assister aux opérations de
contrôle.

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L'absence d’information du contribuable sur sa faculté de se faire assister par un conseil
de son choix entraîne, selon les dispositions de l'article 15, al. 2 du LPF, la nullité de la
procédure.

III. LA NOTIFICATION DE REDRESSEMENTS


La notification de redressements, quant à elle, peut être définie comme une
lettre dans laquelle le vérificateur expose le montant et les motifs des
redressements. C'est donc l'acte administratif par lequel le vérificateur porte
à la connaissance du contribuable les redressements qu'il envisage de mettre
à sa charge à l'issue du contrôle.
Selon les dispositions de l'article 17 du LPF, l'Administration fiscale doit
porter à la connaissance du contribuable les résultats d'une VASFE ou
d'une vérification de comptabilité même en l'absence de redressement.
Toutefois, en matière de contrôle sur pièces, en l'absence de redressement,
l'Administration n'a pas l'obligation d'informer le contribuable des suites du
contrôle.

La notification de redressements présente trois caractéristiques essentielles :


- la première est d'être obligatoire sous peine d'irrégularité de la procédure. En cas de
contestation, il appartient à l'Administration de faire la preuve que cette notification a été
régulièrement effectuée ;
- en deuxième lieu, la notification est une décision, c'est-à-dire l'expression d'une
compétence. Elle doit être distinguée de correspondances sans valeur de décision
qu'échangent l'Administration et le contribuable ;
- enfin, elle est le premier acte d'une procédure contradictoire. De ce fait, elle est l'acte
par lequel l'Administration ouvre avec le contribuable un dialogue. Il en résulte que la
notification doit être personnelle.
La notification de redressement interrompt la prescription et le contribuable ne
peut faire l’objet d’imposition supplémentaire excèdent le montant préalablement
imposé.

IV. LE DROIT DE RÉPONSE DU CONTRIBUABLE


Afin d'assurer un débat contradictoire, l'Administration doit, par une mention
portée dans la notification de redressements, informer le contribuable du droit de
réponse dont il dispose et préciser le délai dans lequel ce droit peut être exercé.
Le contribuable dispose, pour faire parvenir à l'Administration son acceptation
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ou ses observations motivées, d'un délai de trente jours à compter de la réception
de la notification (article 22-1 du LPF).
Mais la charge de la preuve lui incombe (article 198-2 du LPF). L'acceptation
peut être expresse (1) ou tacite (2).

1- L'acceptation expresse
L'acceptation est formelle lorsque le contribuable a, dans le délai, acquiescé par écrit et
d'une manière non équivoque aux redressements notifiés. L'acceptation peut être sous
condition, immédiate ou partielle.
Le contribuable peut subordonner son acceptation à la conclusion d'une transaction.
L'acceptation peut être tacite.

2 - L’acceptation tacite
Le contribuable est considéré comme ayant tacitement accepté les
redressements lorsqu'il ne fournit aucune réponse dans le délai légal.
Ce délai de trente jours est un délai franc, il ne comprend ni le jour de la réception
de la notification par le contribuable, ni celui de l’échéance. Exemple : une réponse à
notification remise le 5 juin est recevable le 6 juillet ; celle remise le 27 décembre est
recevable le 27 janvier, le mois de décembre ayant 31 jours.
Dans le délai légal, le contribuable peut également présenter des observations.

3. Les observations du contribuable


Le contribuable peut répondre à la notification en présentant des observations
à l'encontre des redressements envisagés (3.1). L'Administration fiscale a
l'obligation de leur donner une suite motivée (3.2).

3.1 - La présentation des observations


S'il n'est pas d'accord sur tout ou partie des redressements notifiés, le
contribuable doit présenter ses observations avant l'expiration du délai de trente
jours. Le contribuable qui en a présenté dans le délai légal peut, en principe, demander
l'intervention de la commission mixte paritaire dans les cas prévus par la loi. Il peut
également exercer son droit de réclamer contre l'imposition après sa mise en recouvrement.

3.2 La suite à donner aux observations


Selon les dispositions de l'article 22-3 du LPF, si des observations ont été présentées dans
le délai de trente jours et que le désaccord persiste, l'Administration doit, par une
notification définitive de redressements, confirmer et motiver les redressements
maintenus. Elle dispose d’un délai maximum de deux mois.
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Ainsi, dans tous les cas où l'envoi d'une notification de redressements a pour conséquence
d'ouvrir le dialogue entre le contribuable et le service des impôts, il convient de répondre au
contribuable qui a formulé des observations.

TITRE 2 : LE DROIT DU CONTRIBUABLE AU RECOURS


La notification du redressement peut être approuvé par le
contribuable et demander un recours gracieux (section1). Par contre il
peut arriver que l'Administration prenne où applique des décisions
dont la valeur juridique n'est pas toujours exacte. Dans ce cas à la fin
de la procédure de redressement, le contribuable et le vérificateur
n'arrivent pas à un compromis, un litige surgit qui doit être réglé par la
voie contentieuse.
Le contribuable peut exercer son droit de réclamation devant le service des
impôts, c'est le recours administratif (section 2). Il est de loin le plus important
et la grande majorité des litiges sont réglés dans ce cadre. Si le contribuable n'a
pas eu gain de cause, il peut alors saisir le tribunal, c'est le recours juridictionnel
(section 3). Ce recours est rare et timide.

SECTION1 : LE RECOURS GRACIEUX


Le législateur reconnaît à l’Administration le pouvoir d’accorder aux
contribuables, par mesure de bienveillance, une remise ou une modération, c’est-
à-dire une dispense de payer, en totalité ou en partie, les droits et pénalités
fiscales qui leur ont été infligés.
Les remises et transactions posent le problème de leur nature (1) et de leur régime juridique
(2).

I. LA NATURE OU LE CHAMP D’APPLICATION DES DEMANDES


La demande du contribuable tendant à obtenir, soit une transaction, soit une remise ou modération d’impôts
doit être accompagnée d’une copie de l’avis d’imposition ou d’un extrait de rôle. Elle est adressée au
Directeur général des Impôts (art. 206 du LPF). La demande peut porter sur les
impôts en principal et les pénalités fiscales (1) ou sur une transaction (2).
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1 : LES IMPOTS EN PRINCIPAL ET LES PENALITÉS
Le contribuable peut solliciter une remise totale ou partielle d’impôts (1.1) ou une remise de
pénalités (1.2).

1.1 : LES REMISES TOTALES OU PARTIELLES D’IMPÔTS


La remise ou modération est un acte unilatéral d’abandon de créance pur et simple ou
conditionnel consenti par un créancier à son débiteur. Elle porte sur toute la créance ou une
partie de celle-ci. Elle est accordée par l'Administration pour tenir compte de circonstances
particulières telles que la situation financière du contribuable, ce dernier étant dans
l’impossibilité de se libérer de sa dette par suite de gêne ou d’indigence.

1. 2 : LES REMISES DE PÉNALITÉS FISCALES


Lorsque les impositions auxquelles les pénalités et les droits se rapportent, sont susceptibles
d’un recours contentieux, l’Administration accorde la remise des pénalités et des droits dans
le cadre d’une transaction.

2 : LA TRANSACTION
L’article 203 du LPF dispose qu’il peut être accordé, sur la demande du
contribuable, une atténuation de droits, d’amendes fiscales, de majorations
d’impôts et d’intérêts de retard par voie de transaction1, lorsque ces impositions
sont encore susceptibles de faire l’objet d’un recours contentieux.

Selon les dispositions de l’article 203-1 du LPF, un contribuable a la faculté de


présenter une demande de transaction au Directeur général des Impôts dans les
quarante-cinq jours de la réception de la notification définitive de redressements.
La transaction présente des caractéristiques. Le non-respect des engagements du contribuable
entraîne des sanctions.
§ 1 : LES CARACTÉRISTIQUES DE LA TRANSACTION

Bien qu'en principe la transaction ait, dès son approbation, un caractère intangible, le
contribuable peut solliciter de l’Administration une modification des conditions initiales
lorsqu’il estime que des éléments nouveaux sont intervenus qui justifient une telle demande.
Le non-respect, par le contribuable, de ses engagements entraîne des sanctions.

§ 2 : LA SANCTION DES MANQUEMENTS DU CONTRIBUABLE


La transaction peut avoir des conséquences graves pour le contribuable et constitue une
atteinte au principe de la légalité de l’impôt. En effet, le contribuable en acceptant une
1

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réduction des droits ou pénalités, peut se voir contraint d'acquitter une imposition illégale,
car lorsque la transaction est devenue définitive, elle fait obstacle à l’engagement ou à la
poursuite d’une procédure contentieuse qui aurait pour but de remettre en cause les droits ou
pénalités alors même que l’illégalité de l’imposition serait établie.
Les remises et transactions sont tributaires de certaines règles.

SECTION 2 : LE RECOURS ADMINISTRATIF

Le recours administratif est celui qu'exerce le contribuable devant


le supérieur hiérarchique du vérificateur.
L'exigence de la phase administrative préalable traduit le souci
du législateur de préserver le plus longtemps possible les chances du dialogue
entre l'Administration et le contribuable. Elle oblige en effet le
contribuable à exposer devant le fisc la requête qu'il souhaite déposer
devant le juge et les moyens qu'il entend déployer au soutien de celle-ci.
A l'issue, de ce point de passage obligé, le contribuable, en cas de
désaccord persistant, pourra saisir le juge de l'impôt, qu'il soit judiciaire ou
administratif.

Le recours administratif s'exerce aussi bien en matière d'imposition (I) qu'en


matière de sursis de paiement (II).

I. LE CONTENTIEUX DE L'IMPOSITION
Le contentieux de l'imposition traduit la contestation de la
créance d'impôt. C'est le contentieux le plus classique et le, plus
abondant. Cette p r o c é d u r e o f f r e a u c o n t r i b u a b l e l a p o s s i b i l i t é
d ' o b t e n i r l a d é c h a r g e d'impositions qu'il estime mal fondées.
Selon l'article 182 du LPF, la réclamation tend à obtenir, soit la
réparation d'erreurs commises dans l'assiette ou le calcul des
impositions, soit le bénéfice d'un droit résultant d'une imposition
législative ou réglementaire. Au soutien de sa demande, il lui
appartient de faire valoir que l'Administration a commis des erreurs, soit
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dans la détermination de l'assiette, soit dans la liquidation de l'impôt.
Pour être recevable, la demande doit remplir certaines conditions (1) et
respecter les délais de réclamation (2).

1- Les conditions de la réclamation

La recevabilité de la réclamation est tributaire de l'accomplissement


de certaines conditions.
En vertu des dispositions de l'article 186 du LPF, la réclamation, pour être
recevable, doit :
 être c'est-à-dire concerner un seul contribuable.
T o u t e f o i s , peuvent formuler une réclamation collective : les
contribuables imposés collectivement, les membres des sociétés de personnes qui
contestent les impôts à la charge de la société ;mentionner les impositions
contestées ;contenir l'exposé, d'une part, des conclusions, c'est-à-dire indiquer
l'objet de la demande, et être appuyée des pièces justificatives, et d'autre part,
des moyens sommaires pour chacune des impositions litigieuses,
 être adressée au Directeur Général des Impôts, datée et porter la
signature manuscrite de son auteur ;
 être accompagnée de la décision attaquée, c'est-à-dire soit, en
original ou en copie, l'avis d'imposition, un extrait de rôle ou
l'avis de mise en recouvrement, soit, si l'impôt litigieux a été
payé sans qu'un titre exécutoire ait été délivré, une pièce justifiant
le montant de la retenue ou du versement. En cas de contrôle fiscal, les
notifications provisoires et définitives doivent être jointes.
La réclamation du contribuable doit être présentée dans un certain délai au Directeur Général
des Impôts.

2- Le délai de réclamation
Selon l'article 185 du LPF, pour être recevable, la réclamation doit
'être présentée à l'Administration au plus tard le 31 Décembre de la
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deuxième année suivant celle :
- de la mise en recouvrement du rôle ou de la notification d'un avis de
mise en recouvrement ; du versement de l'impôt contesté lorsque cet
impôt n'a pas donné lieu à l'établissement d'un rôle ou à la
notification d'un avis de mise en recouvrement ;
- de la réalisation de l'événement qui motive la réclamation.

Deux problèmes se posent : d'abord, le problème du point de départ du délai


et la date de présentation de la réclamation (2.1) ; ensuite, celui des réclamations
successives ou prématurées (2.2).

2.1- Le point de départ du délai et la date de présentation de la réclamation

Lorsque l’impôt concerné a été payé spontanément par le


contribuable, le délai court à partir de la date à laquelle l’impôt était
exigible.
Il peut arriver que le contribuable présente une réclamation prématurée ou des
réclamations successives.

2.2- La réclamation prématurée et les réclamations successives

Le contribuable impatient peut présenter une réclamation prématurée. La


réclamation qui parvient au service des impôts antérieurement à la date qui sert
de point de départ au délai de réclamation fixé par la loi est prématurée,
donc irrecevable.

Le contribuable peut exercer son recours lorsqu'il conteste le bien-fondé de


l’imposition, mais également lorsqu'il veut obtenir un sursis de paiement dans sa
réclamation devant l'Administration.

II. LE CONTENTIEUX DU SURSIS DE PAIEMENT

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Lorsque le contribuable remet en cause l'assiette ou le calcul de l'impôt,
peut faire une réclamation devant le service des impôts. Mais, la
réclamation n'a pas pour effet de suspendre le paiement des impôts
contestés. « Payez d'abord, vous contesterez ensuite » : tel est le
principe, l'exercice d'un recours contentieux n'emportant pas d'effet
suspensif.
A la lecture de ces dispositions, le sursis ne peut être accordé que si des
exigences ont été satisfaites. La première concerne la demande (1), le seconde les
garanties à offrir (2).

1- La demande de sursis de paiement


Le bénéfice du sursis de paiement ne concerne que les recours contentieux à
l'exclusion de toute demande gracieuse. La demande de sursis doit être expresse
(1.1). Elle a toutefois une portée limitée (1.2).
1.1-Demande de sursis de paiement
Le sursis de paiement doit être expressément demandé par le
contribuable dans les formes et délais de la réclamation contentieuse. I1
doit être demandé dans le premier acte par lequel il conteste le bien-fondé
ou la quotité de l’impôt, c'est-à-dire dans la réclamation aux services des
impôts. Le contribuable doit mentionner le montant de l'impôt (ou les bases
du dégrèvement demandé) pour lequel il demande à bénéficier du sursis de
paiement.
Le sursis de paiement ne peut être refusé au contribuable que s'il n'a pas constitué
auprès du comptable les garanties propres à assurer le recouvrement de la créance du Trésor.

1.2- La constitution de garanties


La créance à garantir est constituée par les droits et pénalités
encourues qui font l'objet de la réclamation (article190 alinéa 3 du LPF).
Toutefois, si le contribuable a payé une partie des sommes litigieuses, la
dette à garantir se limitera au reliquat. Nous constatons ainsi une baisse du
montant de la caution exigible, en cas de demande de sursis de paiement,
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de quinze pour cent (15%) (An.Fisc.2015) des droits et pénalités
encourues.
Lorsque toutes les exigences ont été remplies, le sursis de
paiement produit des effets. Si le contribuable a constitué des garanties
suffisantes, les impositions contestées cessent d'être exigibles à
compter de la demande de sursis de paiement, l'imposition n'est plus
exigible à compter de cette demande, le contribuable bénéficie du sursis de
paiement de plein droit et le comptable ne peut prendre de mesures conservatoires.
Le maintien de la décision de rejet et la récusation des présentations du
contribuable vont amener ce dernier solliciter l'arbitrage du juge.

SECTION 3 : LE RECOURS JURIDICTIONNEL

Les décisions de rejet total ou partiel de l'Administration peuvent


faire l'objet d'un recours devant le tribunal compétent dans le délai de
deux mois à partir du jour de la réception de l'avis de décision (article
194 du LPF). La procédure fiscale devant les tribunaux n'est sans doute
pas très formaliste ; encore faut-il respecter un minimum de règles
pour que le tribunal soit régulièrement saisi et puisse trancher le débat
au fond. Les grandes règles à respecter sont les suivantes :
 la présentation de la réclamation préalable devant le service des impôts
 le respect du délai de deux mois à partir de la décision de rejet rendue
par le Directeur Général des Impôts ou le Ministre de l'Economie
et des Finances ;
 le choix du tribunal territorialement compétent.
Le contrôle juridictionnel est une garantie pour les libertés publiques et pour le
contribuable.

Le juge, gardien de la bonne application de la loi, sanctionne les


débordements administratifs, le recours abusif à des procédures d'office, le non-respect
des garanties accordées au contribuable vérifié.
Le recours juridictionnel est une arme redoutable entre les mains de ce dernier.

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I. LES RECOURS CLASSIQUES
Ces recours concernent essentiellement le contentieux de l'imposition (1) et
assez rarement le contentieux du sursis de paiement (2).

1- Le recours en cas de contentieux de l'imposition


L'exigence de la phase administrative préalable traduit le souci du
législateur de préserver le plus longtemps possible les chances du
dialogue entre l'Administration et le contribuable.
Le contentieux fiscal est un contentieux de pleine juridiction. II
faut entendre par là que le Juge possède les pouvoirs les plus , étendus
parce peut non seulement annuler la décision de l'Administration, mais
lui substituer sa propre décision.

2- Le recours en cas de contentieux relatif au sursis de paiement


Le contribuable qui fait une réclamation devant l'Administration Fiscale peut
solliciter un sursis de paiement. Cette demande peut être acceptée ou
refusée. Si le sursis de paiement est refusé, le contribuable peut saisir le
juge des référés dans les quinze jours de la notification qui lui a été
adressée. L'Administration Fiscale doit avoir rejeté la demande du contribuable,
soit parce qu'il n'a pas acquitté le quantum des droits et pénalités contestés, soit
parce que les garanties présentées sont insuffisantes.

Le contentieux de l'impôt est pluriel : il peut être un contentieux de


l'imposition ou de recouvrement, mais il peut être aussi un contentieux de
l'annulation ou de la responsabilité de l'Etat en raison du mauvais
fonctionnement des services fiscaux. Ces derniers recours restent cantonnés dans
une situation marginale.

II. LES RECOURS MARGINAUX


Le contribuable peut exercer un recours en annulation contre des
décisions administratives qui lui font grief (1) ou engager la responsabilité de
l'Etat à raison du mauvais fonctionnement des services fiscaux (2).

1- Le contentieux de l'annulation pour excès de pouvoir

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Le recours pour excès de pouvoir s'analyse comme une demande
effectuée auprès du juge administratif visant à annuler une décision
administrative illégale. Le recours pour excès de pouvoir permet au
contribuable d'obtenir soit la réparation d'erreurs commises dans
l'assiette ou le calcul des impositions, soit le bénéfice d'un droit qui
résulte d'une disposition législative ou réglementaire. Le recours pour
excès de pouvoir ne participe qu'au contentieux de l'annulation. Cela
veut dire qu'en ce domaine, le juge doit se contenter d'annuler
l'acte administratif, sans en tirer d'autres conséquences. En revanche, le
contentieux de l'impôt est un contentieux de pleine juridiction. Il faut
entendre par là que le juge possède dans ce cas les pouvoirs l e s p l u s é t e n d u s ,
p u i s q u ' i l p e u t n o n s e u l e m e n t a n n u l e r l a d é c i s i o n d e l'Administration Fiscale,
mais lui substituer sa propre décision.
Le contribuable peut également recourir contre l'Etat à raison du mauvais fonctionnement
des services fiscaux.

2- Le contentieux de la responsabilité de l'Etat a raison du mauvais fonctionnement


des services fiscaux
En droit privé, celui qui cause un préjudice à autrui est tenu en
principe de le réparer sur la base des articles 1382 et suivants du Code civil.
De même, en droit public, l'Administration doit réparer le préjudice
qui lui est imputable non sur la base des règles du Droit Commun
(inapplicabilité des règles du Code Civil, particulièrement des articles
1382 et suivants), mais sur celle d'un droit spécial qui tient compte des
besoins du service public et de la conciliation des intérêts publics et privés.

Devant les « dysfonctionnements » du service, quels sont les recours saisies arrêts du
contribuable ?
Le contentieux de la responsabilité des services publics est un contentieux pour faute
à l’égard des usagers. Le Juge exige par conséquent de la victime qu'elle
apporte la preuve de trois éléments : une faute de l'Administration, un
préjudice et un lien de causalité entre les deux.
Le préjudice ne sera réparé par l'Administration Fiscale que s'il est
causé par son fait. La responsabilité administrative est donc retenue sur
la base d'une faute dite ou faute de service ».

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PARTIE 3 : TECHNIQUES DE MINIMISATION DES RISQUES FISCAUX

Les entreprises font souvent recours à un consultant fiscal pour alléger leur charge
fiscale en raison de son effet significatif sur la performance de l’entreprise et pour profiter
des options offertes et des avantages préconisés par la réglementation en vigueur.

«  Selon la fameuse loi de Murphy, si une catastrophe peut avoir lieu, elle aura lieu au
pire des moments. Pour éviter que la catastrophe ne se produise, il faut en conclusion rendre
son avènement impossible ou du moins très peu probable ».

Dans cette optique les entreprises ivoiriennes sont amenées ainsi à mettre en place un
système de gestion des risques fiscaux capable de se contrecarrer les risques et de détecter
les opportunités fiscales. Cette partie sera consacrée nécessairement à l’audit fiscal préventif
comme instrument primordial de la gestion du risque fiscal d’une part et à la gestion
proprement dite de la charge fiscale par la prise de décisions de l’entreprise d’autre part.

SECTION I : AUDIT FISCAL PRÉVENTIF

L’audit fiscal a pour objectif l’examen de la situation fiscale de l’entreprise. Il s’agit en


fait, en ayant recours à des spécialistes en la matière de voir de quelle façon l’entreprise
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appréhende la fiscalité et comment elle intègre le paramètre fiscal dans sa gestion. En effet,
la situation fiscale d’une entreprise est influencée par deux types de décisions. Tout d’abord,
et c’est certainement l’aspect le plus répandu, des décisions dont l’initiative échappe à celle-
ci, ces décisions ne sont en réalité que la résultante d’obligations légales, obligations
auxquelles l’entreprise doit se conformer sous peine de s’exposer à des sanctions. Ensuite,
des décisions dont l’initiative lui appartient ; dans le cadre de ce type de décisions,
l’entreprise peut influer sur sa propre situation fiscale. Elle peut, dans une certaine limite, et
avec plus ou moins de succès, moduler l’importance de sa dette fiscale ; dont elle dispose.
Ces deux types de décisions déterminent de façon naturelle les objectifs d’un audit fiscal.

D’une part, celui-ci va s’assurer que l’entreprise respecte effectivement les obligations
légales auxquelles elle est soumise et qu’elle se conforme à la règle fiscale. L’audit fiscal
vise alors à vérifier que l’entreprise ne s’expose pas à des risques fiscaux imputables au non-
respect de la loi fiscale.

D’autre part, l’audit fiscal va évaluer l’aptitude de l’entreprise à utiliser, au mieux ses
intérêts, les possibilités que lui offre la législation fiscale, son aptitude à faire preuve
d’efficacité dans le cadre de sa gestion fiscale. L’audit fiscal vise alors à vérifier que
l’entreprise ne s’expose pas à un risque de perte d’opportunité dû à une méconnaissance
d’une disposition favorable qui peut générer un manque à gagner important.

Le professionnel de la fiscalité, doit donc se tenir vigilant.

En effet, même s’il est convaincu que toutes les menaces et que tous les facteurs
susceptibles de créer des risques sont sous contrôle, il doit être conscient de la possibilité de
survenance d’un événement ou d’un changement des textes législatifs ou de la doctrine en

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vigueurs pouvant être source de risques fiscaux importants et dont l’effet peut être néfaste
pour l’entreprise.

I. LA MESURE DU RISQUE FISCAL PAR L’AUDIT FISCAL

Le système fiscal ivoirien se caractérise par son caractère déclaratif ; il met à la charge
du contribuable plusieurs obligations qu’il doit respecter. En effet, la loi prévoit que :
l’accomplissement du devoir fiscal suppose la déclaration spontanée de l’impôt dans les
délais impartis et le respect des autres obligations prescrites par la législation fiscale. Dans le
même esprit, la loi précise que :  « en vue de l’établissement de l’impôt sur le revenu ou de
l’impôt sur les bénéfices, toute personne soumise à l’un de ces impôts ou dont elle est
exonérée est tenue de souscrire selon le modèle établi par l’administration une déclaration
annuelle de ses revenus ou bénéfices ou une déclaration de plus-value lorsqu’il s’agit de ces
cas de cessions visées par le code général des impôts et de la déposer à la recette des
finances du lieu d’imposition ». Ce caractère obligatoire de la déclaration est

accompagné par un droit de contrôle dévolu à l’administration fiscale. Le fait pour une
entreprise de ne pas se conformer à la règle fiscale l’expose à des sanctions en cas de
contrôle. Il y a un risque fiscal, risque d’autant plus important que la législation est à la fois
complexe et mouvante. Le triple pouvoir de contrôle, de redressement et de sanction dévolu
à l’administration fiscale constitue la véritable nature du risque fiscal. La connaissance des
domaines et sources des risques fiscaux, et donc la mesure de ces risques justifient le recours
à l’audit fiscal.

1. La nature du risque fiscal

Le contrôle fiscal se définit comme le pouvoir reconnu à l’administration fiscale de


réparer les omissions, les insuffisances ou les erreurs d’imposition commises par les
contribuables. Il est le corollaire logique et indispensable de tout système déclaratif. En effet,

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le fait pour une entreprise de ne pas se conformer à la règle fiscale l’expose à des sanctions
en cas de contrôle. Ce risque de contrôle retient d’autant plus l’attention de l’entreprise que
l’administration assorti du pouvoir de contrôle, dispose d’un pouvoir de redressement et de
sanction.

1.1. Respect de la règlementation fiscale

La contrepartie du système déclaratif réside dans la possibilité octroyée à


l’administration fiscale de contrôler l’exactitude des déclarations déposées par les
contribuables. Si l’impôt n’est pas toujours une contrainte bien acceptée, le contrôle l’est
assurément encore moins ; mais quoi qu’il en soit, le contrôle reste un mal nécessaire. Il faut
en effet rappeler que les impôts collectés en Côte d’Ivoire représentent plus que 75% des
ressources propres, ce qui souligne la nécessité de l’Etat de mettre en œuvre des moyens
permettant de contrôler le versement de ces prélèvements. Afin de veiller au respect de la
réglementation fiscale, le législateur a doté l’administration de méthodes variées de contrôle.

Vérification préliminaire

Le livre de Procédures Fiscales (LPF) dispose que la vérification préliminaire des


déclarations, actes et écrits détenus par l’administration fiscale s’effectue sur la base des
éléments y figurant et tous documents et renseignements dont dispose l’administration. La
vérification préliminaire n’est pas subordonnée à la notification d’un avis préalable et ne fait
pas obstacle à la vérification approfondie de la situation fiscale. La vérification préliminaire
est formelle, elle s’effectue dans les bureaux de l’administration fiscale et sur la base de
pièces détenues par celle-ci, elle recouvre l’ensemble des interventions des services de
l’administration fiscale ayant trait à la rectification des erreurs ou omissions évidentes, elle
est constituée par l’ensemble des travaux que l’administration effectue dans ses locaux ou au
cours desquels le service procède à l’examen critique des déclarations à l’aide des

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renseignements et documents dont il dispose. Ainsi, la vérification préliminaire revêt deux
formes de contrôles :

 Le contrôle formel : qui vise à s’assurer que les déclarations ont bien été
souscrites et qu’elles ne contiennent pas d’erreurs évidentes. Ce contrôle peut être
quasiment informatisé.
 Le contrôle sur pièce : qui consiste à une vérification analytique par un examen,
une analyse critique globale et le contrôle de cohérence des déclarations, sur la
base des éléments figurant dans le dossier et tous les documents dont dispose
l’administration. Ce contrôle aussi peut être réalisé en grande partie par un système
informatique.

Vérification approfondie

La vérification approfondie porte aussi bien sur les obligations fiscales que sur le
montant des différents impôts mis, par la loi, à la charge du contribuable. Deux formes de
vérification approfondie sont prévues : la première est basée sur la comptabilité et ne
concerne donc que les contribuables soumis à l’obligation de tenir une comptabilité, elle
permet à l’administration fiscale de contrôler le chiffre d’affaires et les bénéfices

déterminés par la tenue d’une comptabilité ; la seconde est basée sur les renseignements
et documents dont dispose l’administration fiscale ainsi que les présomptions de fait ou de
droit, elle concerne tous les contribuables, y compris ceux qui sont soumis à l’obligation de
tenir une comptabilité, elle permet à l’administration de s’assurer que le total des revenus ou
bénéfices déclarés correspond aux revenus ou bénéfices réalisés, selon la doctrine
administrative, rien n’empêche que ces deux méthodes d’intervention puissent être mises en
œuvre simultanément.

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Le pouvoir de contrôle de l’administration

Le constat d’irrégularités peut entraîner de lourdes sanctions pour l’entreprise,


l’administration ayant non seulement un pouvoir de redressement lui permettant de mettre en
recouvrement l’impôt éludé, mais également un pouvoir de sanction.

2.1. Pouvoir de redressement

Ayant mis en évidence les irrégularités commises par l’entreprise, l’administration va


réclamer à celle-ci l’impôt qui n’a pas été payé en temps voulu et qui correspond aux
irrégularités constatées. Il s’agit par exemple de l’impôt lié à des charges qui ont été déduites
à tort pour la détermination de la base imposable (non réintégration des amortissements non
déductibles fiscalement : amortissements de fonds de commerce, des voitures de tourisme
d’une puissance supérieure à douze chevaux, etc.) ; à des dépenses ayant le caractère
d‘immobilisations ou de stocks qui ont été comptabilisées parmi les charges (erreur de
qualification).

Ces redressements peuvent être fort importants, notamment lorsqu’ils correspondent à


l’agrégation d’irrégularités détectées par l’administration sur l’ensemble des exercices
contenus dans la période vérifiée.

Pouvoir de sanction

L’administration ne se contente pas de ramener à son juste niveau le montant de la

dette fiscale de l’entreprise. Elle va sanctionner cette dernière pour les irrégularités
commises. Ces sanctions s’appliquent non seulement en cas d’insuffisance mais aussi en cas
de défaut ou de retard dans la production des déclarations. Elles ont pour objectif, soit de
percevoir une sorte de pénalités de retard auprès de l’entreprise pour réparer le préjudice subi
par le trésor, soit de sanctionner plus nettement la faute même de l’entreprise. On distingue
deux grandes catégories de sanctions :

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- Les sanctions fiscales administratives (pénalités de retard et de recouvrement,
amendes fiscales relatives à la retenue à la source et les pénalités pour défaut ou
insuffisance de droit de timbre) ;
- Les sanctions fiscales pénales (infractions passibles de sanctions pénales
comportant une amende et un emprisonnement ou l’une des deux sanctions).
L’éventail de sanctions, pénales ou non, dont dispose l’administration apparaît fort
important, suffisamment puissant pour altérer le cas échéant de façon durable la situation
financière d’une entreprise. Cette perspective est de nature à favoriser le développement
d’une préoccupation d’ordre fiscal dans l’entreprise. Cette préoccupation traduit l’incertitude
des membres et partenaires de l’entreprise quant à l’existence d’un risque fiscal, à son
ampleur et au danger potentiel qu’il représente pour l’entreprise. C’est pourquoi, la volonté
de mieux cerner ce risque peut justifier le recours à l’audit fiscal.

II. LES DIFFÉRENTS DOMAINES ET SOURCES DE RISQUES FISCAUX

Les sources de risques fiscaux sont multiples. Si l’on écarte le risque lié à la violation
délibérée de la loi fiscale (risque légal ou d’illégalité), les risques peuvent être courants ou
non courants ; ils peuvent être d’origine externe ou interne. L’audit fiscal est l’outil le plus
efficace permettant d’obtenir des indications sur l’ampleur du risque fiscal encouru par
l’entreprise. C’est un moyen donné à l’entreprise et à ses partenaires de ne plus abandonner à
l’administration fiscale le privilège de détenir la "vérité" fiscale de l’entreprise.

1. Les domaines de risques fiscaux

Selon une approche inspirée des travaux de Price Waterhouse Cooper, les risques
fiscaux peuvent être analysés et regroupés en sept domaines, dont l’ensemble combiné
constitue le portefeuille de risque fiscal de l’entreprise : les risques de transactions, les
risques de situation, les risques opérationnels, les risques de compliance, les risques
comptables, les risques de management, les risques de réputation.
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1.1. Risques de transactions
Chaque transaction rencontre l’impôt. Plus la transaction est complexe, non courante ou
non routinière, plus elle peut générer des incertitudes fiscales et, par conséquent, des risques
fiscaux. L’entreprise s’expose davantage aux risques de transactions dans certaines
circonstances telles que :

 La non implication, en termes opportun, de compétences fiscales dans la


transaction ;
 L’absence d’un cadre de politique générale qui départage ce qui est acceptable
de ce qui ne l’est pas ;
 La méconnaissance des pratiques administratives ;
 L’absence de perception des risques associés à la transaction et à sa
documentation légale. Ces transactions sont risquées car les procédures mises en place
par l’entreprise concernent généralement les opérations courantes (achat, vente, dépôt
de déclaration, etc.).
L’entreprise doit savoir que certaines opérations sont généralement suivies d’une
vérification fiscale approfondie et doit par conséquent apprécier l’opportunité de les
envisager.

Risques de situation

Le risque fiscal dépend de son impact et de sa probabilité de survenance. La probabilité


de survenance dépend de l’action ou de la réaction de l’administration fiscale face à une
situation. Ainsi, cette probabilité est plus élevée lorsque l’entreprise se trouve dans certaines
situations génératrices en elles-mêmes d’un fort attrait du contrôle fiscal telles que :

 Entreprise évoluant dans un secteur mal réputé ou entreprise ayant une mauvaise
réputation ;
 Entreprise importante ;
 Entreprise générant un crédit chronique de TVA ou d’IBIC notamment lors des
premières demandes de restitution ;
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 Entreprise agitée socialement ;
 Mésentente grave entre les associés générant de nombreux litiges ;
 Entreprise faisant l’objet de dénonciation (le plus souvent anonyme) ;
 Entreprise déposant des déclarations qui révèlent des incohérences lors de
contrôles sommaires ;
 Accroissement de patrimoine des associés et/ou dirigeants sans cohérence avec
les revenus déclarés.

Risques opérationnels

Le risque fiscal opérationnel concerne les risques sous-jacents à l’application des lois et
règlements fiscaux régissant les opérations quotidiennes de l’entreprise. Ces opérations
auront différents niveaux de risque fiscal, dont la gravité varie selon que la fonction fiscale
est proche ou non du déroulement de ces opérations. Les risques opérationnels impliquent
tous les services et toutes les personnes concernées par la fiscalité et non pas uniquement la
fonction fiscale de l’entreprise (approvisionnement, transit, personnel, trésorerie et finances,
commercial, facturation, livraison, transport, investissement, comptabilité, etc.). Le risque
associé au formulaire relatif à ces opérations courantes est un des exemples de risque dont
les conséquences sont très importantes.

Risques de compliance

C’est le risque associé au degré de respect des lois et règlements en vigueur. En effet,
chaque entorse à la législation fiscale est source de risque fiscal. Ce risque est ensuite
fonction :

 De la qualité des procédures de gestion et de synthèse des données comptables


et fiscales et de leur révision (audit interne et audit externe) ;
 De la fiabilité du système d’information ;
 De la compétence fiscale des personnes intervenantes ;

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 Des procédures de veille fiscale (mise au courant des nouvelles législations, des
réglementations, de la doctrine et des pratiques administratives fiscales).

Risques comptables

La comptabilité est un instrument de synthèse et de calcul de l’assiette fiscale. Elle


constitue la principale base du contrôle fiscal et, par conséquent, de découverte de
défaillances fiscales. La comptabilité incarne aussi les options de la direction qui ont une
conséquence fiscale (théorie de l’affectation, dégrèvement physique, choix des méthodes
comptables, etc.). La comptabilité apparaît donc à la fois comme étant la première source de
menace fiscale mais aussi l’outil de formalisation des options jugées offrir une opportunité
pour l’entreprise.

Risques de management

Peu d’entreprises documentent et formalisent leur gestion du risque fiscal. Dans ce cas,
le principal risque réside dans le fait que la gestion du risque fiscal se trouve dans les têtes
des personnes qui en sont chargées. L’absence de formalisation et de communication de la
politique de gestion du risque fiscal peut exposer l’entreprise à des difficultés, si les
personnes qui l’appliquaient quittent l’entité sans préparer la relève.

Risques de réputation

Une réputation irréprochable est pour une entreprise l’un des biens les plus précieux qui
soient. Dans le domaine fiscal, une bonne réputation est le fruit du respect par l’entreprise
des réglementations fiscales applicables. Elle constitue pour l’entreprise un signe sécurisant,
garantissant des préjugés favorables de la part de l’administration fiscale. Nos attitudes sont
toujours déterminées par la réputation de la personne ou de l’entreprise ou de l’organisation
avec laquelle nous traitons. Il en est de même de l’administration fiscale, des fournisseurs,
des clients et de toutes les parties qui traitent avec l’entreprise.
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Portefeuille de risque fiscal de l’entreprise

Chaque domaine de risque fiscal doit être continuellement présent à l’esprit et pris en
compte de façon isolée et agrégée avec les autres domaines de risque dans l’évaluation du
profit de risque fiscal. Le portefeuille des risques fiscaux est constitué par l’agrégation de
l’ensemble des risques fiscaux. Après les traitements appropriés des risques, le risque
résiduel résultant du portefeuille des risques fiscaux de l’entreprise est acceptable s’il se
situe, au pire des cas, en dessous de notre seuil de tolérance global au risque en sachant
qu’un risque peut être toléré :

- S’il n’est pas de nature à mettre en péril les performances d’une entreprise ;
- Et lorsque le coût pour le traiter dépasse les bénéfices que l’on peut tirer de sa
gestion ou que son traitement est trop complexe et non aisé ou inopportun.

Les sources de risques

La distinction entre l’origine externe et interne n’exclut pas leur interaction.


Généralement, les risques d’origine externe sont aggravés par les faiblesses internes.

2.1. Risques d’origine externes

Les risques d’origine externes peuvent être regroupés en cinq catégories : la complexité
des textes fiscaux, la discordance entre comptabilité et fiscalité, le changement de la doctrine
ou de pratique administrative, la maladresse de certains contrôleurs des impôts,
l’organisation de certains secteurs.

2.1.1. La complexité des textes fiscaux


La complexité du système rend son application plus difficile aussi bien pour
l’administration elle-même que pour le contribuable. A partir de cette idée, un système fiscal
complexe est un système mal maîtrisé et qui offre des voies d’échappement au contribuable.
La complexité est la conséquence du jeu “du chat et de la souris“ qui règle les rapports entre

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le fisc et le contribuable. La complexité des textes fiscaux peut se mesurer à travers les deux
critères suivants :

 Le productivisme juridique ;
Le productivisme juridique, se traduit par la multitude des textes qui régissent la
matière fiscale. Le droit fiscal se présente ainsi comme un droit volumineux, complexe et
obscur. De ce fait, le contribuable se trouve dans une situation fragilisée, ne pouvant plus
connaître avec certitude son régime fiscal. Il plongera directement dans une ignorance
croissante, en conséquence, dans une insécurité totale. Le volume important des règles
fiscales applicables à la vie de l’entreprise lui fait subir une multitude de risques liés au non-
respect des règles de forme fiscales. L’audit fiscal permet de s’assurer de la conformité par
l’entreprise aux règlements fiscaux.

Il use d’une mission de détection et de prévention ; il œuvre dans le sens d’une plus
grande sécurité fiscale de l’entreprise. Ainsi, il contribue à l’amélioration du niveau de
maturité de la gestion fiscale.

 Les incertitudes des textes et insécurité juridique du contribuable.


L’insécurité juridique trouve sa source dans plusieurs phénomènes dont notamment
l’instabilité et l’obscurité des textes fiscaux. Sans prétendre dresser l’inventaire des
dispositions imprécises, nous nous limiterons à illustrer les risques fiscaux associés aux
incertitudes dans l’interprétation des règles de droit fiscal à travers l’exemple suivant :
l’exclusion des entreprises déficitaires de la déduction des plus-values non imposables. En
effet, s’il est vrai que le code de prévoyance sociale et de l’IBIC retient souvent des
formulations du type : «  est déductible du bénéfice imposable » ou «  pour la détermination
du bénéfice imposable, sont admis en déduction » ou «  sont déductibles pour la
détermination du bénéfice imposable », il a toujours été considéré par ces types d’expression
« est déductible pour la détermination du résultat fiscal ». D’ailleurs, une formule similaire
est utilisée pour l’exclusion des charges non déductibles du résultat imposable : « ne sont pas
admis pour la détermination du bénéfice ». Du fait de cette disposition imprécise, une
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nouvelle tendance de la doctrine administrative totalement contradictoire avec l’esprit du
législateur, conditionne la déduction des plus-values non imposables à l’existence de
bénéfice imposable, et, en conséquence, nous nous retrouvons avec deux fiscalités : l’une,
comportant des avantages réservés aux entreprises bénéficiaires et l’autre, pénalisante, pour
les entreprises non bénéficiaires, ce qui est contraire aux principes d’égalité devant la loi et
d’équité fiscale garantis par la Direction Générale des Impôts.

La discordance entre comptabilité et fiscalité

Parce que comme le droit fiscal s’impose souvent aux comptes de l’entreprise, la
comptabilité peut être conditionnée par certaines règles fiscales. Les entreprises à gestion
fiscale transparente se trouvent particulièrement confrontées à un dilemme entre la règle
fiscale et les impératifs que requiert la production d’une information financière fidèle. Le
code de prévoyance sociale et le CGI prévoit l’obligation pour les entreprises de tenir leur
comptabilité conformément à la législation comptable des entreprises selon l’OHADA.
Alors que cette consécration législative de la comptabilité comme base de détermination de
la matière imposable amène l’entreprise à admettre les règles du droit comptable, il n’en
demeure pas moins vrai, qu’en cas de divergence entre une règle comptable et une règle
fiscale, le principe de l’autonomie du droit fiscal conduit à privilégier la règle fiscale.
Compte tenu des différentes approches et des critères de mesure des résultats, il est normal,
selon M. Raouf YAICH, qu’il existe des divergences entre comptabilité et fiscalité. Mais
divergence, n’implique pas incompatibilité. Bien au contraire, le point de départ pour la
détermination du résultat fiscal est toujours constitué par le résultat comptable. Aussi, Raouf
YAICH pose-t-il la règle suivante pour la résolution des divergences entre comptabilité et
fiscalité :

 Lorsqu’une règle comptable formulée dans le système comptable heurte une


autre règle divergente résultant d’une disposition fiscale expresse, il est fait application
du principe de l’autonomie : la norme comptable appliquée est retraitée pour les
besoins de la détermination du résultat fiscal.
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 En revanche, toutes les règles comptables formulées dans le système comptable
qui ne heurtent aucune disposition expresse de la réglementation fiscale
s’imposent comme règle commune aux deux matières : comptabilité financière et
droit fiscal. Cette règle est aujourd’hui consacrée par une disposition légale
expresse en France où l’administration fiscale s’est engagée dans le sens d’une plus
grande convergence vers les normes comptables internationales (IFRS). Dans le
système américain et aussi anglais, les principes de comptabilité fiscale sont dans
une large mesure indépendants des règles de la comptabilité financière. Les
entreprises américaines ont deux séries d’états financiers leur permettant de
bénéficier de certains avantages fiscaux sans dénaturer les informations financières
divulguées aux investisseurs. Par ailleurs, en Côte d’Ivoire, le bénéfice fiscal est
déterminé à partir du bénéfice comptable tout en procédant à des ajustements
fiscaux. La prise en compte de ces ajustements ne conduit pas à établir un tableau
de détermination du résultat fiscal qui regroupe les différentes réintégrations et
déductions.

La doctrine administrative

En raison de sa complexité, la norme fiscale prépare un terrain favorable à


l’interprétation. L’interprétation consiste alors, à expliquer un texte dont l’ambiguïté est
certaine, avec des termes précis et clairs, en se limitant à son propre sens, sans pour autant
modifier son contenu. En effet, la fonction interprétative est l’une des fonctions les plus
délicates qu’assure l’administration fiscale à travers sa doctrine.

La maladresse de certains contrôleurs des impôts

Agissant plus souvent par maladresse que par civisme, certains contrôleurs peuvent
provoquer un véritable traumatisme chez les personnes contrôlées. Le choc ressenti par un
contribuable droit et respectueux de ses obligations à la suite d’une mauvaise expérience
avec le contrôle fiscal peut l’amener à conclure qu’il est dans l’impossibilité d’échapper au

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redressement fiscal et de ne jamais être en règle. Outre le poids de l’impôt, la complexité et
le caractère changeant de la législation fiscale, la principale source de réticence des
contribuables est l’insécurité fiscale c’est-à-dire l’impression de ne jamais pouvoir être en
règle et la crainte d’une vérification arbitraire.

L’organisation de certains secteurs

L’organisation et la structure de certains secteurs dominés par l’informel rendent la


tâche très difficile voire impossible aux opérateurs qui veulent être transparents fiscalement.
La connaissance de ces phénomènes et la prise en compte des domaines des opérateurs avec
réalisme aide à la restructuration de ces secteurs. Ces risques d’origine externe désignés par
Jean-Luc rossignol « risque inhérent » ne constituent pas toujours des contraintes à subir
mais plutôt un paramètre à gérer dans plusieurs situations. A titre d’exemple, nous illustrons,
les deux exemples suivants :

 Cas de l’implantation d’une société à l’étranger : diagnostiquer l’environnement


externe dont notamment la complexité de la norme fiscale ;
 Création d’une société dans un environnement informel : étudier au préalable
l’organisation de certains secteurs.

Risques d’origine internes

Les risques d’origine interne peuvent être regroupés en deux catégories : risques liés
aux procédures, risques liés aux personnes.

Les risques liés aux procédures

La prévention du risque fiscal passe systématiquement par l’adoption d’un ensemble de


méthodes et de procédures fiscales. Des procédures défaillantes ou non adoptées aux besoins
fiscaux de l’entité favorisent le développement du risque.

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Il convient donc de prévoir des procédures fiscales (procédures de préparation des
déclarations fiscales, procédures ayant trait à la retenue à la source, etc.) et de vérifier leur
efficacité par certaines méthodes de contrôle. Les procédures fiscales ont pour objectif la
diminution de la probabilité et de l’impact du risque inhérent. L’absence de telles procédures
amènent le risque résiduel à un niveau élevé. De ce fait, le risque résiduel devrait être mesuré
pour évaluer l’efficacité du processus de gestion des risques.

Plus ce risque est jugé minime, plus le processus de management des risques mis en
place est jugé efficace.

Les risques liés aux personnes

Les personnes peuvent présenter un risque de négligence, d’ignorance ou


d’incompétence ou de manque de collaboration et d’esprit collectif. Les membres du
personnel devraient avoir un comportement favorisant le respect volontaire de la loi fiscale.
Il convient de leur expliquer que le risque fiscal et sa gestion proactive sont au cœur des
valeurs de l’entreprise. Garantir les compétences fiscales et les qualités personnelles exige
non seulement que l’entreprise recrute des collaborateurs qualifiés, mais encore qu’elle veille
à leur formation initiale et continue.

SECTION II : GESTION PROPREMENT DITE DE LA CHARGE FISCALE

Selon J. C. PAROT, la gestion fiscale « consiste dans l’ensemble des actions et des
décisions prises par l’entreprise à maîtriser et réduire sa charge fiscale avec la plus grande
efficacité et sans l’exposer à des risques supérieurs à l’économie qu’elle a pu réaliser ».

La gestion des risques fiscaux peut prendre deux formes :

 Une gestion passive ;


 Une gestion proactive.

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I. LA GESTION PASSIVE DU RISQUE FISCAL
Dans ce mode de gestion, le professionnel aide les dirigeants de l’entreprise à réagir à
une menace ou alléger les répercussions négatives des risques qui peuvent survenir. La
gestion passive des risques fiscaux est souvent comparée à un scénario de lutte contre les
incendies. La gestion passive des risques fiscaux commence à agir dès qu’un accident
survient ou que des problèmes sont identifiés après l’audit. L’accident fait l’objet d’une
enquête et des mesures sont prises pour éviter que de tels événements ne se reproduisent. En
outre, des mesures seront prises pour réduire l’impact négatif que l’incident pourrait avoir
sur la rentabilité et la durabilité de l’entreprise.

La gestion passive des risques fiscaux répertorie tous les accidents précédents et les
documents pour identifier les erreurs ayant conduits l’accident. Les mesures préventives sont
recommandées et mises en œuvre via la méthode de gestion des risques. La gestion passive
des risques fiscaux peut entrainer des retards importants sur le lieu de travail en raison du
manque de préparation à de nouveaux accidents. Le manque de préparation rend le processus
de résolution complexe, car la cause de l’accident doit être examinée et la solution implique
un coût élevé, ainsi que de nombreuses modifications

II. LA GESTION PROACTIVE DU RISQUE FISCAL

Le comportement à caractère réactif des contribuables vis-à-vis des problèmes et


risques fiscaux contribue indirectement à l’intensification de ces risques et problèmes. La
mise en place d’un système de gestion proactif capable de prévoir, de contrôler et
d’optimiser la charge fiscale de la firme.

1. Définition et concept général

Gérer le risque, c’est agir sur deux domaines essentiels qui sont la prévention et
l’intervention. Dans une approche proactive, non seulement l’entreprise se donne les moyens
d’éviter les dangers, mais cherche également à profiter des opportunités qui les
accompagnent.
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La gestion proactive du risque fiscale est donc un outil de minimisation de survenance
des risques fiscaux qui peuvent avoir une conséquence directe ou indirecte sur la trésorerie
de l’entreprise. Elle se base sur trois étapes à caractère systématique et dynamique qui
facilite le calcule et la maitrise de la fiscalité de l’entreprise avant, durant et après toute
opération comptable, commerciale et financière.

D’une manière générale, le concept de la gestion proactive de la charge fiscale suit trois
grandes étapes qui se présentent comme suit :

1.1. Constitution d’un groupe de travail chargé de la fiscalité


La première étape de la gestion proactive du risque fiscal se base sur l’existence d’un
groupe de travail chargé de la fiscalité. Le dit groupe comprend les personnes chargés des
postes suivants :

- Directeur administratif et financier ;


- Fiscaliste ;
- Juriste ;
- Les autres directeurs opérationnels.

1.2. Etablissement d’une stratégie d’optimisation fiscale

Mener une stratégie d’optimisation fiscale suppose de bien connaître tous les outils à la
disposition des entreprises. Une telle politique peut s’avérer très intéressante et permettre de
faire de réelles économies d’impôts.

A l’aide des conseillers fiscaux externe la société choisie la stratégie fiscale approprié à
mettre en place. Cette dernière a pour but de définir formellement :

- Le seuil de risque fiscal toléré ;


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- La nature de la relation à opérer avec l’administration fiscale ;
- Le niveau d’interaction des autres services avec le groupe de travail chargé de la
fiscalité ;
- Le mode d’imposition, le régime fiscal et le lieu d’imposition à adopter à long
terme.

1.3. Recensement des problèmes et risques fiscaux existants

Le recensement des problèmes et risques fiscaux débute par une demande auprès de
l’administration fiscale de la situation fiscale de l’entreprise. Ce recensement permet de
faciliter au groupe de travail la distinction entre les problèmes connus et inconnus au niveau
de l’administration fiscale ainsi afin procéder à la résolution de ceux qui sont connus.

2.Les différents leviers d’optimisation fiscale

Pour faire des économies en matière d’impôts, plusieurs moyens sont à la disposition
des entreprises :

 Le recours à la dette ;
 Les exonérations d’impôts ;
 La gestion des déficits ;
 Les crédits et les réductions d’impôts.
Charge à l’entreprise de combiner habilement ses solutions pour optimiser sa charge
fiscale.

2.1. Recours à l’endettement

L’endettement fait partie intégrante de la politique d’investissement de l’entreprise. Le


montant des dettes contractées par l’entreprise peut également avoir un impact très important
sur son imposition. Dans la fiscalité des entreprises, les charges financières, c’est-à-dire les
intérêts d’emprunt et assimilés, sont déductibles de la base imposable, ce qui induit une
réduction de l’impôt.
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2.1.1. Les causes de l’endettement
Dans le cadre de son développement, l’entreprise a plusieurs solutions pour financer ses
investissements ou ses charges courantes, lorsque ses capitaux disponibles sont insuffisants :

- L’augmentation de capital ;
- L’autofinancement ;
- L’endettement.
Bien encadré, l’endettement peut également être utilisé comme outil de gestion
financière et d’optimisation fiscale.

Les différents types de dettes

Les dettes incluent les emprunts bancaires, mais plus généralement, ce sont l’ensemble
des sommes que l’entreprise est tenue de rembourser dans l’exercice de son activité :

- Les dettes de court terme, dont l’objectif est de financer l’activité opérationnelle,
ou le besoin en fonds de roulement : dettes d’exploitation (crédits fournisseurs),
dettes hors exploitation (impôt sur les sociétés, cotisations sociales, etc.) ou dettes
bancaires ;
- Les dettes de moyen et long terme, dont l’objectif est de financer le cycle
d’investissement : emprunt supérieur à un an, obligations, etc.

L’effet levier de l’endettement

Le taux de rendement des investissements réalisés grâce à l’endettement est


généralement supérieur au coût de la dette. L’endettement permet ainsi d’augmenter les
revenus d’exploitation et le rendement des capitaux propres, par un mécanisme appelé effet
de levier. En parallèle, le niveau de risque s’accroît pour les détenteurs du capital, le
remboursement de la dette devenant prioritaire sur le versement des dividendes. Cela est
d’autant plus vrai si l’activité n’atteint pas la rentabilité espérée.

L’évaluation de l’endettement de l’entreprise


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Évaluer l’endettement d’une entreprise revient à étudier sa structure financière, c’est-à-
dire la proportion entre ses dettes et ses capitaux propres. Il existe pour cela différents ratios :

- Taux d’endettement global ;


- Taux d’endettement financier ;
- Ratio d’autonomie financière ...
L’endettement de l’entreprise est une indication importante qui permet d’évaluer :
- Sa solvabilité ;
- Son niveau de dépendance vis-à-vis de ses prêteurs ;
- Sa capacité d’emprunt.

L’endettement comme outil d’optimisation fiscale

Les charges financières témoignent du niveau d’endettement et de la politique de


financement de l’entreprise. Selon leur montant, elles peuvent avoir un impact très important
sur son résultat imposable.

En effet, en matière de fiscalité d’entreprise, les charges financières (intérêts et


assimilés), par diminution de la base imposable de l’impôt sur les bénéfices.

Par ailleurs, lorsqu’il est utilisé pour réaliser certains investissements, l’emprunt permet
également de générer des charges déductibles et d’alléger la charge fiscale.

Différentes exonérations d’impôts 

Pour alléger la charge fiscale, certaines entreprises peuvent bénéficier d’exonérations


d’impôts, en fonction de leur statut ou de leur implantation géographique. Souvent limitées
dans le temps et soumises à des conditions parfois très strictes, ces exonérations n’en sont
pas moins intéressantes et permettent de faire des économies sur l’impôt sur les sociétés,
mais aussi sur d’autres taxes et cotisations. Parmi celles-ci :

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 Les exonérations d’impôt pour implantation en Zone franche urbaine ou en zone
d’aménagement du territoire ;
 Les exonérations d’impôt pour statut d’entreprise spécifique ou reprise d’entreprise
industrielle en difficulté.

Gestion des déficits fiscaux

Lorsque l’année fiscale de l’entreprise se solde par un déficit, il est possible de le


reporter par différents mécanismes. Le report en avant et le report en arrière (ou carry back)
consistent ainsi à imputer des déficits reportable sur les exercices antérieurs et ultérieurs, afin
de diminuer le montant de l’impôt sur les sociétés.

Le report des déficits fiscaux

Le dispositif du report en avant consiste à imputer les déficits de l’année sur les

exercices suivants, à condition que l’activité de la société soit toujours la même au


moment du report. Le report des déficits est illimité dans le temps à 5 ans. Le déficit
reportable ainsi imputé constitue donc une charge sur l’exercice sur lequel il est reporté. Il
vient mécaniquement réduire le bénéfice et donc l’impôt sur les sociétés de l’année afférente.
Si le bénéfice de l’année du report ne peut pas absorber tout le déficit, le reliquat est reporté
à l’année suivante, et ainsi de suite jusqu’à absorption totale du déficit reportable.

L’intérêt du report en avant

L’intérêt évident du report en avant des déficits est la diminution, voire l’annulation des
bénéfices fiscaux et de l’impôt sur les sociétés dû au titre de ces bénéfices. Reporter les
déficits permet donc de réaliser une économie d’impôt. Attention cependant, le délai de
prescription pour reporter les déficits est de 5ans, au-delà ils ne seront plus reportables.

Crédits et réductions d’impôts

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Il s’agit des mesures qui accordent des avantages fiscaux (réduction d’impôt et exonération
d’impôt) aux entreprises qui investissent en CI. Ces avantages sont plus importants lorsque

les investissements sont réalisés en dehors de la zone d’Abidjan. Ces mesures sont :
 Le code des investissements de 2018;
 La réduction d’impôt en cas d’investissement du bénéfice (CGI ;art. 110) ; 
 L’exonération des plus-values sous condition de réemploi (art.28 CGI) ;
 En outre afin d’inciter les entreprises à s’engager dans des programmes de formation
qualifiante des jeunes ivoiriens en vue de leur insertion professionnelle prochaine, il
est proposé d’instituer un crédit d’impôt au profit de celles qui prennent en
apprentissage des personnes qu’elles forment dans l’optique de leur offrir leur 1 er
emploi.

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