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PRESENTATION DU CONSULTANT
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LE CONSULTANT M. BROU TOURE
1. Est titulaire de deux Masters dont un master en fiscalité et droit des
affaires ; doctorant en science de gestion à l’université de Allassane
Dramane Ouattara de BOUAKE ;
PLAN DE LA FORMATION
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JUSTIFICATION DU SEMINAIRE ;
Objectifs de la formation
JUSTIFICATION DU SEMINAIRE
OBJECTIFS DE LA FORMATION
AGENTS
ACTIVITES CATTC PAR AN REGIMES D’IMPOSITION
ECONOMIQUES
Les activités de
Les petits commerce ou de
commerçants, négoce (business, Régime de
1 [0 à 50mil]
artisans et affaires, négociant l’Entreprenant (RE)
façonniers exportateur, négociant
importateur)
I. LE RÉGIME DE L’ENTREPRENANT
(ART 33 LPF 2021)
Temps
1/1/N RRN 31/12/N 1erverst 2èmevvver 3èmevverst
st
IBIC si IBIC > IMF Montant du versement N = 1/3 IEN
IE ou
IMF si IBIC < IMF IMFN = 0,5% CATTCN
IM FN = 0,5% CATTCN
Les activités de
2% [0 à 5 000 000] X
commerce ou de
négoce (business,
affaires, négociant
4% [5mil à 50mil] X
exportateur,
Entreprenant négociant
(les petits importateur) Ces taux sont réduits de moitié en cas
d’adhésion à un CGA
1 commerçants
, artisans et Les autres types 2,5% [0 à 5 000 000] X
6% [50mil - 200mil]
2
Microentre- Toutes activités En cas d’adhésion au (CGA) ou suivi par X
prises imposables
4%
des experts-comptables inscrits au tableau
de l’Ordre des Experts Comptables agréés
ayant signé une convention avec la DGI
Moyennes
[500mil-1000mil]
Entreprises Toutes activités
4 X
Grandes imposables
CATTC ˃ 1000mil
Entreprises
I. DECLARATION
Compte tenu des dispositions nouvelles introduites par le
SYSCOA relatives à la date de clôture des exercices, toutes les
entreprises doivent clore leur exercice comptable le 31
Décembre de chaque année.
La déclaration des résultats et les documents comptables
accompagnant cette déclaration doivent être déposés au plus tard
le 30 Mai de l’année suivant celle de la clôture de l’exercice.
Cette disposition s’applique à tous les contribuables à un régime
réel. A cette déclaration, doivent être joints les états financiers
dénommés liasse SYSCOA.
TAF
1.Liquider la cotisation de la période au titre de l’impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux dans chacune des 4 périodes de N à N+3 ; puis
énoncer les échéances légales de versement de ladite charge au niveau de la
période N seulement.
2. Répondre à la question précédente en supposons que l’entreprise SACO est
une entité industrielle assujettie au régime normal d’imposition (RNI).
3. Répondre à la question1 en supposons que l’entreprise SACO est une
entité de station de service assujettie au (RSI).
NB/
SOLUTION IBIC3
Impôts PATENTES 23 500 000 9 900 000 900 000 3 340 000
professi- CONTRIBUTION
onnels 9 000 000 600 000 375 000 412 500
EMPLOYEUR
Charges (IP)
d’exploita-
CD TAXES FDFP 7 500 000 500 000 225 000 247 500
avant
tion Total (IP) avt
IBIC/IMF 40 000 000 11 000 000 1 500 000 4 000 000
IBIC/IMF (§)
Autres charges 231 000 000 6 977 900 000 274 500 000 287 000 000
II Charges non déductibles (CND) 10 000 000 100 000 500 000 500 000
►Pour la période N
Le cumul des impôts & taxes (100 000 000) > 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il n’y a pas
de régularisation d’IBIC à faire. La cotisation de la période est IBIC = 60 000 000.
Montant maximum de l’impôt des microentreprises = 200 000 000 x 4 % = 8 000 000 .
Le cumul des impôts & taxes (46 000 000) > 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il n’y a pas
de Majoration d’IMF à faire. La cotisation de la période est = IMF = 35 000 000.
Montant maximum de l’impôt des microentreprises = 200 000 000 x 4% = 8 000 000 de
francs selon la LFP 2022.
L’IBC est dû selon la condition (a). Cependant étant donné que le montant des impôts
professionnels (7 500 000 de francs)
Montant cumulé des impôts et taxes professionnels acquittés = 7 000 000 de francs.
Montant maximum de l’impôt des microentreprises adhérentes d’un CGA = 200 000
000 x 4% = 8 000 000 de francs selon la LFP 2022.
L’IMF est dû selon la condition (a). Cependant étant donné que le montant des impôts
professionnels (7 000 000 de francs) étant inférieur au montant maximum de l’impôt
des microentreprises (8 000 000 de francs) l’IMF sera majoré dans ce cas.
Le cumul des impôts & taxes (7 000 000) < 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; il y a une
Majoration d’IMF à faire. La cotisation de la période est = IMF = 3 000 000+(8 000 000 – 7
000 000) = 4 000 000.
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Question2 Répondre à la question précédente en supposons que
l’entreprise SACO est une entité industrielle assujettie au régime normal
d’imposition (RNI).
►Pour faciliter la correction mettons les résultats dans un tableau et expliquons
les résultats obtenus comme à la question précédente.
Autres charges 231 000 000 6 977 900 000 274 500 000 287 000 000
II Charges non déductibles (CND) 10 000 000 100 000 500 000 500 000
►Pour la période N
Résultat fiscal imposable ……………………………………… = 240 000 000
Liquidation de l’IBIC et l’IMF
▪
Application de la condition définie au (b) de la LFP 2021)
Le cumul des impôts & taxes (100 000 000) > 8 00 000 000 = 200 000 000x4% ; Il n’y a pas
de régularisation d’IBIC à faire. La cotisation de la période est IBIC = 60 000 000.
▪
Montants et échéances de règlement de la cotisation de la période
La cotisation est versée en 3 versements égaux de montant : IBIC/3 = 60 000 000 /3 = 20
000 000
Les échéances légales de versement sont :
Le 1er versement a lieu le 20/04/N+1 de montant : 20 000 000
Le 2e versement a lieu le 20/06/N+1 de montant : 20 000 000
Le 3e versement a lieu le 20/09/N+1 de montant : 20 000 000
2. La demande de justifications
L 'A d m i n i s t r a t i o n F i s c a l e p e u t d e m a n d e r a u c o n t r i b u a b l e
des justifications, c'est-à-dire des éléments de preuve ou au
m o i n s u n commencement preuve.
Cette demande est donc plus contraignante que la précédente.
Le défaut de réponse entraînant la taxation d'office, il est important
de connaître le délai (1) dont dispose le contribuable pour répondre et
examiner si la-réponse est pertinente (2).
1- Le délai de réponse
Le délai de réponse, selon l'article 10 alinéa 2 du LPF, ne peut être inférieur à
trente (30) jours.
2- La pertinence de la réponse
Deux hypothèses sont à envisager :
Le contribuable peut ne pas répondre ou répondre de façon insuffisante.
L'absence de réponse est une situation de fait qui ne soulève
pas de difficultés d'appréciation. De même, la réponse tardive
équivaut à une absence de réponse.
En cas de défaut de réponse insuffisante, l'Administration est
en droit d'appliquer la taxation d'office.
1. Le lieu d'intervention
Le droit d'enquête peut être mis en œuvre dans les locaux à usage
professionnel ainsi que sur les terrains ou dans les entrepôts affectés à
une activité professionnelle.
I1 peut également être exercé dans les moyens de transport à usage professionnel
et à leur chargement.
L'intervention d’autorité judiciaire n'est requise que pour les visites de domiciles
privés. En dehors de ce cas, l'Administration Fiscale est libre de son action
sans aucune entrave. Seulement, les agents des impôts habilités seront
accompagnés d'un officier de police judiciaire.
Le droit d'investigation confère d'énormes prérogatives à
l'Administration dans la recherche des renseignements pour
l'établissement et le paiement de l'impôt.
Ces pouvoirs s'étendent également dans le cadre du droit de vérification.
Formateur
1.définition
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L'essentiel de la réglementation sur la vérification de comptabilité est
codifié à l'article 2 du LPF.
La vérification de comptabilité, qu'il faut soigneusement distinguer
du droit de communication, peut être définie comme un ensemble
d'opérations qui ont pour objet d'examiner la comptabilité d'une
entreprise et de la confronter a u x é l é m e n t s d ' e x p l o i t a t i o n e t a u x
r e n s e i g n e m e n t s d é t e n u e s p a r l'Administration afin de mesurer la
sincérité et l'exhaustivité des déclarations souscrites.
6. Documents vérifiés
Peuvent faire l'objet d'une vérification les documents comptables,
c'est-à-dire non seulement les livres légaux obligatoires (livre journal,
livre des inventaires), mais également les livres auxiliaires, les pièces et
documents qui sont de nature à justifier les écritures. Il s'agit notamment
des relevés bancaires, factures, correspondances commerciales, livres
de paie, actes concernant la vie des personnes morales (délibérations,
rapports des commissaires aux comptes, la d oc um e n ta ti on c o mp ta bl e
i nf or ma t i sé e qu i re gr ou pe l ' e ns e m bl e d e s informations, données et
traitements informatiques etc.…)
7.Durée du contrôle
1.définition
6. Documents vérifiés
Concernant les documents soumis à vérification : les comptes
bancaires y compris les comptes mixtes (comptes financiers utilisés
à la fois à titre privé et professionnel) ; actes et factures se rapportant
aux investissements et dépenses de nature privée.
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7.Durée du contrôle
A l'instar de la vérification de comptabilité, l'article 6 alinéa 1er du LPF
prévoit que sous peine de nullité de l'imposition, une Vérification
Approfondie de la Situation Fiscale de l'Ensemble des personnes physiques
(VASFE) ne peut s'étendre sur une période supérieure à douze (12) mois à
compter de la réception de l'avis de vérification. Être rallongé, la durée a pour
point de départ la date de réception ou de remise au contribuable de l'avis de
vérification et pour point d'arrivée l'envoi de la notification de redressements
qui clôture la procédure de contrôle.
Ce délai peut, dans certains cas ; peut être prorogé d'une part en cas de
demande d'éclaircissements ou de justification et de production de relevés
bancaires ; d'autre part, en cas de découverte au cours du contrôle, d'une
activité occulte ou pour obtenir des renseignements demandes aux autorités
administratives étrangères.
8.L'emport des documents comptables
Si c’est sur place ou dans les locaux de l’AF
(Formateur)
9.Eléments rendant irrégulier le contrôle fiscal
(Formateur)
Le droit de vérification de l'Administration peut déboucher sur des
redressements. La loi N° 97-244 du 25 Avril 1997 portant Livre de Procédures
Fiscales (LPF) n'a pas seulement délimité le lieu et la durée du contrôle fiscal,
mais elle a aussi donné le pouvoir à l’AF de tirer les conséquences du contrôle.
1 - La nature de l'impôt
La procédure s'applique en principe à tous les impôts pour lesquels le
contribuable est tenu à une obligation déclarative : impôt sur le revenu, taxe sur
la valeur ajoutée, droits d'enregistrement, etc. En est toutefois exclu l'impôt des
microentreprises.
2 - La cause du redressement
La procédure de redressement contradictoire doit être engagée sans distinguer la cause du
redressement. Elle doit être utilisée dès qu'une rectification entraîne un
rehaussement des bases d'imposition.
3- La nature de l'irrégularité
La procédure contradictoire doit être suivie quelle que soit la nature de
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l'irrégularité, qu'il s'agisse d'une insuffisance, d'une inexactitude, d'une omission
ou d'une dissimulation. Peu importe la sanction applicable.
Ainsi, elle s'applique non seulement en cas de manquements pour lesquels la bonne foi
est admise, mais également en cas d’irrégularités pour lesquelles la mauvaise foi est établie
ou qui constituent des manœuvres frauduleuses.
La procédure contradictoire est également écartée lorsque malgré l'obligation légale, le
contribuable n'a pas déposé de déclaration.
4- La nature du contrôle
La procédure doit être utilisée quelles que soient les procédures ou les
opérations de contrôle qui ont révélé l'infraction, qu'il s'agisse d'un contrôle sur
pièces, d'une vérification de comptabilité, d'une VASFE ou de simples contrôles
matériels sur place.
La procédure est toutefois écartée lorsque le contribuable s'est mis dans une situation
d'imposition d'office.
Dans la simulation par acte fictif, l'acte conclu ne correspond pas à la situation réelle.
La situation réelle annule totalement les effets de l'acte apparent ; celui-ci est alors purement
fictif.
Exemple :Ainsi, à la suite d'une vérification de comptabilité, l'Administration
fiscale a estimé que les redevances de location gérance versées par une société à
sa gérante ne correspondaient pas à la location d'un fonds de commerce existant,
et devaient être regardées comme des revenus distribués à l'intéressé.
L'intérêt de l’arrêt réside moins dans la solution du cas d'espèce, qui n'a rien
d'original, que dans sa formulation de principe en ce qu'elle étend la notion
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d'abus de droit aux cas de fraude à la loi en dehors de toute simulation.
2) LES POURSUITES
Les prérogatives de l'Administration Fiscale vont se manifester dans la mise
en mouvement de l'action publique.
Le délit fiscal est particulier, la procédure pénale fiscale l'est également. A la
différence des délits de droit commun, les délits fiscaux ne sont pas poursuivis
d'office par le parquet.
L'action publique est mise en mouvement sur plainte du Ministre des Finances.
La plainte peut être déposée jusqu'à la fin de la quatrième année suivant celle au cours
de laquelle l'infraction a été commise (article 180 du LPF).
Comme nous le constatons à travers les dispositions légales, le contribuable a des droits
préventifs (Titre I). La loi lui reconnaît également un droit au recours (Titre II).
Il s'agit de :
- l'envoi ou la remise d'un avis de vérification annonciateur du contrôle et en
l'absence duquel la vérification ne peut valablement avoir lieu (I) ;
- l'assistance d'un conseil (II) ;
- l'indication des conséquences financières du contrôle à travers la
notification de redressements (III) ;
- et du droit de réponse du contribuable (IV),
2.3 l’avis doit indiquer que le contribuable peut également se faire assister , lors du
contrôle fiscal, par un conseil de son choix.
1- L'acceptation expresse
L'acceptation est formelle lorsque le contribuable a, dans le délai, acquiescé par écrit et
d'une manière non équivoque aux redressements notifiés. L'acceptation peut être sous
condition, immédiate ou partielle.
Le contribuable peut subordonner son acceptation à la conclusion d'une transaction.
L'acceptation peut être tacite.
2 - L’acceptation tacite
Le contribuable est considéré comme ayant tacitement accepté les
redressements lorsqu'il ne fournit aucune réponse dans le délai légal.
Ce délai de trente jours est un délai franc, il ne comprend ni le jour de la réception
de la notification par le contribuable, ni celui de l’échéance. Exemple : une réponse à
notification remise le 5 juin est recevable le 6 juillet ; celle remise le 27 décembre est
recevable le 27 janvier, le mois de décembre ayant 31 jours.
Dans le délai légal, le contribuable peut également présenter des observations.
2 : LA TRANSACTION
L’article 203 du LPF dispose qu’il peut être accordé, sur la demande du
contribuable, une atténuation de droits, d’amendes fiscales, de majorations
d’impôts et d’intérêts de retard par voie de transaction1, lorsque ces impositions
sont encore susceptibles de faire l’objet d’un recours contentieux.
Bien qu'en principe la transaction ait, dès son approbation, un caractère intangible, le
contribuable peut solliciter de l’Administration une modification des conditions initiales
lorsqu’il estime que des éléments nouveaux sont intervenus qui justifient une telle demande.
Le non-respect, par le contribuable, de ses engagements entraîne des sanctions.
I. LE CONTENTIEUX DE L'IMPOSITION
Le contentieux de l'imposition traduit la contestation de la
créance d'impôt. C'est le contentieux le plus classique et le, plus
abondant. Cette p r o c é d u r e o f f r e a u c o n t r i b u a b l e l a p o s s i b i l i t é
d ' o b t e n i r l a d é c h a r g e d'impositions qu'il estime mal fondées.
Selon l'article 182 du LPF, la réclamation tend à obtenir, soit la
réparation d'erreurs commises dans l'assiette ou le calcul des
impositions, soit le bénéfice d'un droit résultant d'une imposition
législative ou réglementaire. Au soutien de sa demande, il lui
appartient de faire valoir que l'Administration a commis des erreurs, soit
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dans la détermination de l'assiette, soit dans la liquidation de l'impôt.
Pour être recevable, la demande doit remplir certaines conditions (1) et
respecter les délais de réclamation (2).
2- Le délai de réclamation
Selon l'article 185 du LPF, pour être recevable, la réclamation doit
'être présentée à l'Administration au plus tard le 31 Décembre de la
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deuxième année suivant celle :
- de la mise en recouvrement du rôle ou de la notification d'un avis de
mise en recouvrement ; du versement de l'impôt contesté lorsque cet
impôt n'a pas donné lieu à l'établissement d'un rôle ou à la
notification d'un avis de mise en recouvrement ;
- de la réalisation de l'événement qui motive la réclamation.
Devant les « dysfonctionnements » du service, quels sont les recours saisies arrêts du
contribuable ?
Le contentieux de la responsabilité des services publics est un contentieux pour faute
à l’égard des usagers. Le Juge exige par conséquent de la victime qu'elle
apporte la preuve de trois éléments : une faute de l'Administration, un
préjudice et un lien de causalité entre les deux.
Le préjudice ne sera réparé par l'Administration Fiscale que s'il est
causé par son fait. La responsabilité administrative est donc retenue sur
la base d'une faute dite ou faute de service ».
Les entreprises font souvent recours à un consultant fiscal pour alléger leur charge
fiscale en raison de son effet significatif sur la performance de l’entreprise et pour profiter
des options offertes et des avantages préconisés par la réglementation en vigueur.
« Selon la fameuse loi de Murphy, si une catastrophe peut avoir lieu, elle aura lieu au
pire des moments. Pour éviter que la catastrophe ne se produise, il faut en conclusion rendre
son avènement impossible ou du moins très peu probable ».
Dans cette optique les entreprises ivoiriennes sont amenées ainsi à mettre en place un
système de gestion des risques fiscaux capable de se contrecarrer les risques et de détecter
les opportunités fiscales. Cette partie sera consacrée nécessairement à l’audit fiscal préventif
comme instrument primordial de la gestion du risque fiscal d’une part et à la gestion
proprement dite de la charge fiscale par la prise de décisions de l’entreprise d’autre part.
D’une part, celui-ci va s’assurer que l’entreprise respecte effectivement les obligations
légales auxquelles elle est soumise et qu’elle se conforme à la règle fiscale. L’audit fiscal
vise alors à vérifier que l’entreprise ne s’expose pas à des risques fiscaux imputables au non-
respect de la loi fiscale.
D’autre part, l’audit fiscal va évaluer l’aptitude de l’entreprise à utiliser, au mieux ses
intérêts, les possibilités que lui offre la législation fiscale, son aptitude à faire preuve
d’efficacité dans le cadre de sa gestion fiscale. L’audit fiscal vise alors à vérifier que
l’entreprise ne s’expose pas à un risque de perte d’opportunité dû à une méconnaissance
d’une disposition favorable qui peut générer un manque à gagner important.
En effet, même s’il est convaincu que toutes les menaces et que tous les facteurs
susceptibles de créer des risques sont sous contrôle, il doit être conscient de la possibilité de
survenance d’un événement ou d’un changement des textes législatifs ou de la doctrine en
Le système fiscal ivoirien se caractérise par son caractère déclaratif ; il met à la charge
du contribuable plusieurs obligations qu’il doit respecter. En effet, la loi prévoit que :
l’accomplissement du devoir fiscal suppose la déclaration spontanée de l’impôt dans les
délais impartis et le respect des autres obligations prescrites par la législation fiscale. Dans le
même esprit, la loi précise que : « en vue de l’établissement de l’impôt sur le revenu ou de
l’impôt sur les bénéfices, toute personne soumise à l’un de ces impôts ou dont elle est
exonérée est tenue de souscrire selon le modèle établi par l’administration une déclaration
annuelle de ses revenus ou bénéfices ou une déclaration de plus-value lorsqu’il s’agit de ces
cas de cessions visées par le code général des impôts et de la déposer à la recette des
finances du lieu d’imposition ». Ce caractère obligatoire de la déclaration est
accompagné par un droit de contrôle dévolu à l’administration fiscale. Le fait pour une
entreprise de ne pas se conformer à la règle fiscale l’expose à des sanctions en cas de
contrôle. Il y a un risque fiscal, risque d’autant plus important que la législation est à la fois
complexe et mouvante. Le triple pouvoir de contrôle, de redressement et de sanction dévolu
à l’administration fiscale constitue la véritable nature du risque fiscal. La connaissance des
domaines et sources des risques fiscaux, et donc la mesure de ces risques justifient le recours
à l’audit fiscal.
Vérification préliminaire
Le contrôle formel : qui vise à s’assurer que les déclarations ont bien été
souscrites et qu’elles ne contiennent pas d’erreurs évidentes. Ce contrôle peut être
quasiment informatisé.
Le contrôle sur pièce : qui consiste à une vérification analytique par un examen,
une analyse critique globale et le contrôle de cohérence des déclarations, sur la
base des éléments figurant dans le dossier et tous les documents dont dispose
l’administration. Ce contrôle aussi peut être réalisé en grande partie par un système
informatique.
Vérification approfondie
La vérification approfondie porte aussi bien sur les obligations fiscales que sur le
montant des différents impôts mis, par la loi, à la charge du contribuable. Deux formes de
vérification approfondie sont prévues : la première est basée sur la comptabilité et ne
concerne donc que les contribuables soumis à l’obligation de tenir une comptabilité, elle
permet à l’administration fiscale de contrôler le chiffre d’affaires et les bénéfices
déterminés par la tenue d’une comptabilité ; la seconde est basée sur les renseignements
et documents dont dispose l’administration fiscale ainsi que les présomptions de fait ou de
droit, elle concerne tous les contribuables, y compris ceux qui sont soumis à l’obligation de
tenir une comptabilité, elle permet à l’administration de s’assurer que le total des revenus ou
bénéfices déclarés correspond aux revenus ou bénéfices réalisés, selon la doctrine
administrative, rien n’empêche que ces deux méthodes d’intervention puissent être mises en
œuvre simultanément.
Pouvoir de sanction
dette fiscale de l’entreprise. Elle va sanctionner cette dernière pour les irrégularités
commises. Ces sanctions s’appliquent non seulement en cas d’insuffisance mais aussi en cas
de défaut ou de retard dans la production des déclarations. Elles ont pour objectif, soit de
percevoir une sorte de pénalités de retard auprès de l’entreprise pour réparer le préjudice subi
par le trésor, soit de sanctionner plus nettement la faute même de l’entreprise. On distingue
deux grandes catégories de sanctions :
Les sources de risques fiscaux sont multiples. Si l’on écarte le risque lié à la violation
délibérée de la loi fiscale (risque légal ou d’illégalité), les risques peuvent être courants ou
non courants ; ils peuvent être d’origine externe ou interne. L’audit fiscal est l’outil le plus
efficace permettant d’obtenir des indications sur l’ampleur du risque fiscal encouru par
l’entreprise. C’est un moyen donné à l’entreprise et à ses partenaires de ne plus abandonner à
l’administration fiscale le privilège de détenir la "vérité" fiscale de l’entreprise.
Selon une approche inspirée des travaux de Price Waterhouse Cooper, les risques
fiscaux peuvent être analysés et regroupés en sept domaines, dont l’ensemble combiné
constitue le portefeuille de risque fiscal de l’entreprise : les risques de transactions, les
risques de situation, les risques opérationnels, les risques de compliance, les risques
comptables, les risques de management, les risques de réputation.
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1.1. Risques de transactions
Chaque transaction rencontre l’impôt. Plus la transaction est complexe, non courante ou
non routinière, plus elle peut générer des incertitudes fiscales et, par conséquent, des risques
fiscaux. L’entreprise s’expose davantage aux risques de transactions dans certaines
circonstances telles que :
Risques de situation
Entreprise évoluant dans un secteur mal réputé ou entreprise ayant une mauvaise
réputation ;
Entreprise importante ;
Entreprise générant un crédit chronique de TVA ou d’IBIC notamment lors des
premières demandes de restitution ;
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Entreprise agitée socialement ;
Mésentente grave entre les associés générant de nombreux litiges ;
Entreprise faisant l’objet de dénonciation (le plus souvent anonyme) ;
Entreprise déposant des déclarations qui révèlent des incohérences lors de
contrôles sommaires ;
Accroissement de patrimoine des associés et/ou dirigeants sans cohérence avec
les revenus déclarés.
Risques opérationnels
Le risque fiscal opérationnel concerne les risques sous-jacents à l’application des lois et
règlements fiscaux régissant les opérations quotidiennes de l’entreprise. Ces opérations
auront différents niveaux de risque fiscal, dont la gravité varie selon que la fonction fiscale
est proche ou non du déroulement de ces opérations. Les risques opérationnels impliquent
tous les services et toutes les personnes concernées par la fiscalité et non pas uniquement la
fonction fiscale de l’entreprise (approvisionnement, transit, personnel, trésorerie et finances,
commercial, facturation, livraison, transport, investissement, comptabilité, etc.). Le risque
associé au formulaire relatif à ces opérations courantes est un des exemples de risque dont
les conséquences sont très importantes.
Risques de compliance
C’est le risque associé au degré de respect des lois et règlements en vigueur. En effet,
chaque entorse à la législation fiscale est source de risque fiscal. Ce risque est ensuite
fonction :
Risques comptables
Risques de management
Peu d’entreprises documentent et formalisent leur gestion du risque fiscal. Dans ce cas,
le principal risque réside dans le fait que la gestion du risque fiscal se trouve dans les têtes
des personnes qui en sont chargées. L’absence de formalisation et de communication de la
politique de gestion du risque fiscal peut exposer l’entreprise à des difficultés, si les
personnes qui l’appliquaient quittent l’entité sans préparer la relève.
Risques de réputation
Une réputation irréprochable est pour une entreprise l’un des biens les plus précieux qui
soient. Dans le domaine fiscal, une bonne réputation est le fruit du respect par l’entreprise
des réglementations fiscales applicables. Elle constitue pour l’entreprise un signe sécurisant,
garantissant des préjugés favorables de la part de l’administration fiscale. Nos attitudes sont
toujours déterminées par la réputation de la personne ou de l’entreprise ou de l’organisation
avec laquelle nous traitons. Il en est de même de l’administration fiscale, des fournisseurs,
des clients et de toutes les parties qui traitent avec l’entreprise.
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Portefeuille de risque fiscal de l’entreprise
Chaque domaine de risque fiscal doit être continuellement présent à l’esprit et pris en
compte de façon isolée et agrégée avec les autres domaines de risque dans l’évaluation du
profit de risque fiscal. Le portefeuille des risques fiscaux est constitué par l’agrégation de
l’ensemble des risques fiscaux. Après les traitements appropriés des risques, le risque
résiduel résultant du portefeuille des risques fiscaux de l’entreprise est acceptable s’il se
situe, au pire des cas, en dessous de notre seuil de tolérance global au risque en sachant
qu’un risque peut être toléré :
- S’il n’est pas de nature à mettre en péril les performances d’une entreprise ;
- Et lorsque le coût pour le traiter dépasse les bénéfices que l’on peut tirer de sa
gestion ou que son traitement est trop complexe et non aisé ou inopportun.
Les risques d’origine externes peuvent être regroupés en cinq catégories : la complexité
des textes fiscaux, la discordance entre comptabilité et fiscalité, le changement de la doctrine
ou de pratique administrative, la maladresse de certains contrôleurs des impôts,
l’organisation de certains secteurs.
Le productivisme juridique ;
Le productivisme juridique, se traduit par la multitude des textes qui régissent la
matière fiscale. Le droit fiscal se présente ainsi comme un droit volumineux, complexe et
obscur. De ce fait, le contribuable se trouve dans une situation fragilisée, ne pouvant plus
connaître avec certitude son régime fiscal. Il plongera directement dans une ignorance
croissante, en conséquence, dans une insécurité totale. Le volume important des règles
fiscales applicables à la vie de l’entreprise lui fait subir une multitude de risques liés au non-
respect des règles de forme fiscales. L’audit fiscal permet de s’assurer de la conformité par
l’entreprise aux règlements fiscaux.
Il use d’une mission de détection et de prévention ; il œuvre dans le sens d’une plus
grande sécurité fiscale de l’entreprise. Ainsi, il contribue à l’amélioration du niveau de
maturité de la gestion fiscale.
Parce que comme le droit fiscal s’impose souvent aux comptes de l’entreprise, la
comptabilité peut être conditionnée par certaines règles fiscales. Les entreprises à gestion
fiscale transparente se trouvent particulièrement confrontées à un dilemme entre la règle
fiscale et les impératifs que requiert la production d’une information financière fidèle. Le
code de prévoyance sociale et le CGI prévoit l’obligation pour les entreprises de tenir leur
comptabilité conformément à la législation comptable des entreprises selon l’OHADA.
Alors que cette consécration législative de la comptabilité comme base de détermination de
la matière imposable amène l’entreprise à admettre les règles du droit comptable, il n’en
demeure pas moins vrai, qu’en cas de divergence entre une règle comptable et une règle
fiscale, le principe de l’autonomie du droit fiscal conduit à privilégier la règle fiscale.
Compte tenu des différentes approches et des critères de mesure des résultats, il est normal,
selon M. Raouf YAICH, qu’il existe des divergences entre comptabilité et fiscalité. Mais
divergence, n’implique pas incompatibilité. Bien au contraire, le point de départ pour la
détermination du résultat fiscal est toujours constitué par le résultat comptable. Aussi, Raouf
YAICH pose-t-il la règle suivante pour la résolution des divergences entre comptabilité et
fiscalité :
La doctrine administrative
Agissant plus souvent par maladresse que par civisme, certains contrôleurs peuvent
provoquer un véritable traumatisme chez les personnes contrôlées. Le choc ressenti par un
contribuable droit et respectueux de ses obligations à la suite d’une mauvaise expérience
avec le contrôle fiscal peut l’amener à conclure qu’il est dans l’impossibilité d’échapper au
Les risques d’origine interne peuvent être regroupés en deux catégories : risques liés
aux procédures, risques liés aux personnes.
Plus ce risque est jugé minime, plus le processus de management des risques mis en
place est jugé efficace.
Selon J. C. PAROT, la gestion fiscale « consiste dans l’ensemble des actions et des
décisions prises par l’entreprise à maîtriser et réduire sa charge fiscale avec la plus grande
efficacité et sans l’exposer à des risques supérieurs à l’économie qu’elle a pu réaliser ».
La gestion passive des risques fiscaux répertorie tous les accidents précédents et les
documents pour identifier les erreurs ayant conduits l’accident. Les mesures préventives sont
recommandées et mises en œuvre via la méthode de gestion des risques. La gestion passive
des risques fiscaux peut entrainer des retards importants sur le lieu de travail en raison du
manque de préparation à de nouveaux accidents. Le manque de préparation rend le processus
de résolution complexe, car la cause de l’accident doit être examinée et la solution implique
un coût élevé, ainsi que de nombreuses modifications
Gérer le risque, c’est agir sur deux domaines essentiels qui sont la prévention et
l’intervention. Dans une approche proactive, non seulement l’entreprise se donne les moyens
d’éviter les dangers, mais cherche également à profiter des opportunités qui les
accompagnent.
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La gestion proactive du risque fiscale est donc un outil de minimisation de survenance
des risques fiscaux qui peuvent avoir une conséquence directe ou indirecte sur la trésorerie
de l’entreprise. Elle se base sur trois étapes à caractère systématique et dynamique qui
facilite le calcule et la maitrise de la fiscalité de l’entreprise avant, durant et après toute
opération comptable, commerciale et financière.
D’une manière générale, le concept de la gestion proactive de la charge fiscale suit trois
grandes étapes qui se présentent comme suit :
Mener une stratégie d’optimisation fiscale suppose de bien connaître tous les outils à la
disposition des entreprises. Une telle politique peut s’avérer très intéressante et permettre de
faire de réelles économies d’impôts.
A l’aide des conseillers fiscaux externe la société choisie la stratégie fiscale approprié à
mettre en place. Cette dernière a pour but de définir formellement :
Le recensement des problèmes et risques fiscaux débute par une demande auprès de
l’administration fiscale de la situation fiscale de l’entreprise. Ce recensement permet de
faciliter au groupe de travail la distinction entre les problèmes connus et inconnus au niveau
de l’administration fiscale ainsi afin procéder à la résolution de ceux qui sont connus.
Pour faire des économies en matière d’impôts, plusieurs moyens sont à la disposition
des entreprises :
Le recours à la dette ;
Les exonérations d’impôts ;
La gestion des déficits ;
Les crédits et les réductions d’impôts.
Charge à l’entreprise de combiner habilement ses solutions pour optimiser sa charge
fiscale.
- L’augmentation de capital ;
- L’autofinancement ;
- L’endettement.
Bien encadré, l’endettement peut également être utilisé comme outil de gestion
financière et d’optimisation fiscale.
Les dettes incluent les emprunts bancaires, mais plus généralement, ce sont l’ensemble
des sommes que l’entreprise est tenue de rembourser dans l’exercice de son activité :
- Les dettes de court terme, dont l’objectif est de financer l’activité opérationnelle,
ou le besoin en fonds de roulement : dettes d’exploitation (crédits fournisseurs),
dettes hors exploitation (impôt sur les sociétés, cotisations sociales, etc.) ou dettes
bancaires ;
- Les dettes de moyen et long terme, dont l’objectif est de financer le cycle
d’investissement : emprunt supérieur à un an, obligations, etc.
Par ailleurs, lorsqu’il est utilisé pour réaliser certains investissements, l’emprunt permet
également de générer des charges déductibles et d’alléger la charge fiscale.
Le dispositif du report en avant consiste à imputer les déficits de l’année sur les
L’intérêt évident du report en avant des déficits est la diminution, voire l’annulation des
bénéfices fiscaux et de l’impôt sur les sociétés dû au titre de ces bénéfices. Reporter les
déficits permet donc de réaliser une économie d’impôt. Attention cependant, le délai de
prescription pour reporter les déficits est de 5ans, au-delà ils ne seront plus reportables.
les investissements sont réalisés en dehors de la zone d’Abidjan. Ces mesures sont :
Le code des investissements de 2018;
La réduction d’impôt en cas d’investissement du bénéfice (CGI ;art. 110) ;
L’exonération des plus-values sous condition de réemploi (art.28 CGI) ;
En outre afin d’inciter les entreprises à s’engager dans des programmes de formation
qualifiante des jeunes ivoiriens en vue de leur insertion professionnelle prochaine, il
est proposé d’instituer un crédit d’impôt au profit de celles qui prennent en
apprentissage des personnes qu’elles forment dans l’optique de leur offrir leur 1 er
emploi.