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Travail-Justice-Solidarité
PROPOSE PAR :
FATOUMATA YAYE BARRY
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Table des matières
INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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1 TITRE PRELIMINAIRE : APPERÇU DU CADRE JURIDIQUE ET COMPTABLE DU SECTEUR
BANCAIRE EN REPUBLIQUE DE GUINEE
Les entreprises du secteur bancaire exercent une activité commerciale et sont par conséquent
des sociétés commerciales. Cela les assujetties au respect des prescriptions légales et d’ordre
comptable à l’instar des autres sociétés commerciales.
Toutefois, les banques et établissements financiers assurant une mission essentielle dans la
vie économique, notamment le pouvoir de création monétaire, la mobilisation de l'épargne
l’importance des engagements qu'elles portent mais aussi et surtout le risque systémique que
leur défaillance fait courir à l'ensemble de l'économie ; les placent sous un régime juridique et
comptable particulier.
Il conviendra dans cette étude préliminaire d’aborder dans un premier temps le cadre légal
du secteur bancaire en République de Guinée (1.1) et le cadre comptable du secteur bancaire
dans un second temps (1.2).
1.1 CADRE JURIDIQUE
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de société coopérative ou mutualiste de droit guinéen. En analysant cette disposition, on
comprend qu’il s’agit là d’un renvoi à la législation de droit commun des sociétés constituées
et, fonctionnant suivant la législation guinéenne sur le droit des sociétés commerciales qui,
n’est autre que le droit communautaire OHADA dont l’acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et des groupements d’intérêts économique.
Ainsi, les établissements de crédit de la catégorie banque doivent préalablement répondre
aux conditions de constitutions et, de fonctionnement fixé par l’acte uniforme relatif au droit
des sociétés commerciales et des groupements d’intérêt économique avant de d’entamer
toute autre procédure ou formalité de demande d’agréement à la banque centrale de la
République de Guinée. Il s’agit entre autres :
✓ De la forme juridique ;
✓ De l’administration et de la direction ;
✓ Du contrôle légal : les commissaires aux comptes
✓ Des modalités de prise de décisions collectives
Toutes ces instances sont préalablement constituées suivant les regèles du droit commun des
sociétés commerciales avant d’être encadrées, voire renforcées par la réglementation
sectorielle en l’occurrence la loi bancaire et ses textes d’applications prises par les autorités
de régulations de la banque central de la république de Guinée en conformité avec les
conventions internationales prises dans le cadre de l’encadrement de l’activité bancaire dans
le monde et auxquelles la République de Guinée adhéré.
Outre les règles évoquées plus haut et qui sont des préalables à l’exercice de l’activité
bancaire, le secteur bancaire est encadré par des dispositions spéciales.
Ces dispositions spéciales sont prises dans le cadre du renforcement de la surveillance des
établissements bancaire eu égard à l’important rôle qu’ils jouent dans l’économie nationale.
Il s’agit de :
La loi L/2013/060/CNT du 12 août 2013 portant règlementation bancaire
Cette loi d’ordre spéciale est celle qui défini tout d’abord les règles relatives à l’exercice des
activités des établissements de crédits en République de Guinée en son article premier qui
dispose que :
« La présente loi fixe les règles relatives à l’exercice des activités et au contrôle des
établissements de crédit en République de Guinée, quels que soient leur statut
juridique et la nationalité des propriétaires de leur capital ou de leurs dirigeants. »
Plus loin pour ce qui semble nous intéresser le plus dans ce travail car entrant dans
l’identification des opérations soumise à la taxe sur les opérations financières, cette loi défini
également Les opérations bancaires qui sont soumises à la fiscalité de la taxe sur les activités
financières en République de Guinée. Conformément à l’article 2 de cette loi :
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« Les établissements de crédit sont des personnes morales qui effectuent à titre de
profession habituelle au moins l’une des opérations de banque suivantes :
1. La réception de fonds du public, et/ou ;
2. La distribution de crédit et/ou ;
3. La mise à la disposition de la clientèle et la gestion de tout moyen de paiement. »
Les textes d’applications, que nous nous abstiendrons de développer car n’étant pas objet du
présent travail, de la loi bancaire viennent à leur tour établir les autres conditions liées à
l’exercice et à l’encadrement du secteur bancaire en rapport avec entre autres :
- Le cadre institutionnel du secteur,
- Les conditions d’exercice de l’activité bancaire et financière en République de Guinée ;
- Le cadre comptable de l’activité bancaire et financière en République de Guinée
Le cadre juridique du secteur ainsi mis en évidence, nous poursuivrons avec le cadre
comptable dans le second point de cette première partie du travail.
1.2 CADRE COMPTABLE
Rappelons tout d’abord que suivant les dispositions de l’article 5 alinéa 3 de l’acte uniforme
OHADA relatif au droit comptable et l’information financière :
« (…) les établissements de crédit (…) ne sont pas assujettis au SYSCOHADA »
Au sens de cette disposition, les établissements de crédit ne sont pas assujettis au respect des
normes comptables SYSCOHADA à l’instar des autres sociétés commerciales. Ils sont soumis
au respect du plan comptable bancaire conformément aux articles 1er et 6 de l’instruction
N°002/DGSIF/DSB/NPCB du 02/12/2014 relative à l’obligation pour les établissements de
crédit d’adopter le plan de comptes prévu par le plan comptable bancaire guinéen qui dispose
que :
Article 1er : « Les Établissements de crédit, doivent se conformer aux dispositions
suivantes, relatives à l’obligation d’adopter le plan de comptes prévu par le plan
comptable bancaire Guinéen. »
Article 6 : « Dans le cadre de l’utilisation des comptes généraux prévus par le plan
comptable bancaire, les schémas de comptabilisation des opérations, élaborés par
les établissements de crédit, doivent respecter les dispositions des instructions de la
Banque Centrale relatives à la comptabilisation et à l’évaluation des opérations
bancaires. »
Les établissements de crédit de la catégorie banque sont à la lumière de ces textes assujettis
à la comptabilité bancaire et doivent par conséquent enregistrer leurs opérations et arrêter
leurs comptes conformément au plan comptable bancaire.
Par ailleurs, notons que, les dispositions de droit commun, notamment celles figurant dans
l’acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière, sont applicables aux
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établissements de crédit dès lors qu'elles ne sont pas en contradiction avec celles définies par
la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG).
Le cadre comptable bancaire comprend les huit (8) classes reparties dans le tableau ci-
dessous :
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Comptes de trésorerie et Comptes d’opérations Comptes d’opérations sur Comptes de valeurs Comptes de provisions, fonds propres et
d'opérations avec les avec la clientèle titres et d’opérations immobilisées assimilés
établissements de crédit et assimilés diverses
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Comptes de résultat Compte de hors bilan
Classe 6 Classe 7 Classe 9
60 - Charges d’exploitation bancaire 70 - Produits d’exploitation bancaire 90 – Engagements de financement
62 - Autres charges externes et charges diverses 75 - Reprise du Fonds pour risques bancaires 92 – Engagements sur opérations en devises
d’exploitation généraux
93 – Engagements sur crédits consortiaux
63 - Impôts, taxes et versements assimilés 76 - Reprise d’amortissements, de provisions et
récupérations sur créances irrecouvrables 95 – autres engagements
64 - Charges de personnel
77 - Produits exceptionnels 99 – Engagements douteux
65 - Dotation au Fonds pour risques bancaires généraux
67 - Charges exceptionnelles
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Les états financiers quant à eux sont composés de :
1. LE BILAN dont le contenu des postes doit respecter les définitions mentionnées dans
le plan comptable des établissements de crédit (PCEC). Il se présente comme suit :
Modèle de bilan publiable (actif)
ACTIF N N-1
1. Caisse
2. Banques Centrales
4. Crédits à la clientèle
7. Affacturage
8. Titres de transaction
9. Titres de placement
TOTAL ACTIF
1. Banque Centrale
4. Titres de transaction
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6. Comptes de régularisation, transitoires et d'attente
7. Capital et dotations
9 Report à nouveau
10. Résultat
11. FRBG
TOTAL PASSIF
2. LE COMPTE DE RESULTAT : qui doit au moins comporter les rubriques figurant sur le
modèle adopté par la banque centrale de la République de Guinée, présentées sous
une forme comparative avec l’exercice précédent et respecter les définitions
mentionnées dans le plan comptable des établissements de crédit (PCEC). Il se
présente comme suit :
Modèle de compte de résultat publiable N N-1
1 . Intérêts et produits assimilés
2 . Intérêts et charges assimilées
3 . Produits sur opérations de crédit-bail et assimilées
4 - Charges sur opérations de crédit-bail et assimilées
5 . Revenus des titres à revenu variable
6 + Commissions (produits)
7 - Commissions (charges)
8 PRODUIT NET BANCAIRE
9 + Autres produits d’exploitation non bancaire
10 - Autres charges d’exploitation non bancaire
11 - Charges générales d’exploitation
12 - Dotations aux amortissements et aux dépréciations
des immobilisations incorporelles et corporelles
13 - RESULTAT BRUT D’EXPLOITATION
14 - Coût du risque
15 - RESULTAT D’EXPLOITATION
16 +/- Gains ou pertes sur actif immobilisés
17 - RESULTAT COURANT AVANT IMPÔT
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20 +/- Dotations/Reprises de FRBG et provisions
réglementées
21 - RESULTAT NET
ENGAGEMENTS DONNES
ENGAGEMENTS RECUS
Le système financier guinéen est animé en grande partie par les établissements de crédits
concourant à la mobilisation de l’épargne et également à la distribution de crédits pour
certains et au règlement de sinistres pour d’autres.
Ces établissements animent donc le marché en offrant des services classiques à travers de
produits et services financiers traditionnels que sont l’épargne, le crédit et la production
financière sous la supervision de la Banque Centrale. Ce qui fait que le système est différent
des systèmes observés dans les autres pays où la supervision et la réglementation du système
financier ne relèvent pas de la Banque Centrale. Par exemple en Grande-Bretagne et Canada,
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le rôle de la Banque Centrale est limité à la conception et à la mise en œuvre de la politique
monétaire et au contrôle de l’inflation. Dans l’espace UMOA, bien que la BCEAO ait dans ses
missions la stabilité du système bancaire et financier, la supervision et la réglementation
relèvent de la commission Bancaire et du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des
Marchés Financiers.
Plus important, ces établissements de crédits sont la quasi-totalité des banques
commerciales ; ce qui les limite à la seule accumulation d’actifs. Seulement quelques-unes
sont des banques d’investissements.
Le système financier guinéen se caractérise par un faible taux de bancarisation par rapport au
reste du monde. Cela fait que la contribution du secteur financier à l’économie, tant direct
qu’indirect, demeure faible.
Au titre de la fiscalité commune, les établissements de crédit sont assujettis à toutes les
obligations déclaratives des entreprises consacrées dans les dispositions des articles 22 et
suivant du code General des Impôts. Outre ces obligations déclaratives, ils sont assujettis aux
impôts et prélèvements ci-après :
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N° RETENUES/IMPOTS/TAXES OBLIGATIONS TAUX/DROIT DATE DE DECLARATION
1 Prélèvement forfaitaire Prélèvement perçu sur les achats locaux de biens et de services auprès des 10% pour les opérations Le 15 du mois suivant celui au cours
contribuables non immatriculée à la TVA par voie de retenue à la source d’importation et achat duquel la retenue a été opérée
locaux (article 251.IV)
Et 5% sur les commissions
versées
2 Impôt sur les sociétés Cet impôt est dû sur le bénéfice réalisé imposable au cours de la période 35% Au plus tard le 30 avril de l’année
d’imposition. suivante (article241)
3 Impôt minimum forfaitaire Cet impôt est dû sur le chiffre d’affaires N-1 avec un minimum de 10 000 000 0,5% Au plus tard le 15 janvier de l’année
des sociétés E et un plafond de 500 000 000 au cours de laquelle il est exigible
(article246)
4 La contribution des Cette contribution est due en raison de l’exercice de l’activité commerciale Composé d’un droit fixe Au plus tard le 15 février de chaque
Patentes par les établissements de crédits de la catégorie banque. Elle est prélevée et d’un droit année (article 314)
pour chacun des établissements dont dispose la banque sur le territoire proportionnel suivant le
Guinéen. chiffre d’affaires
précèdent réalisé par
l’établissement (article
289 et suivant du CGI)
5 RS/Loyers Retenue à la source sur les loyers payés au particuliers 15% Dans les 15 jours du mois suivant le
paiement du loyer (article 270.II)
La contribution foncière Cette contribution est due sur tous les immeubles et installations passibles 10% ou 5% ou 15% Au plus tard le 30 juin de chaque
unique dont dispose l’établissement bancaire en république de Guinée suivant l’usage de année (article267.II)
l’immeuble.
6 IRVM et IRC Retenue à la source sur les capitaux de valeurs mobilières variable et fixe ; 15% Le mois qui suit celui du paiement
sur les intérêts des créances (article 190.IV)
7 Retenue sur Traitements Retenue à la source sur les traitements et salaires et autres sommes mis à la Les taux d’imposition vont Dans les 15 jours du mois suivant le
et Salaires disposition du personnel salarié de 0% à 20% paiement des salaires (article 72.I)
8 ONFPP Cette contribution est payable lorsque le nombre de salarié est supérieur à 1, 5% 15 du mois suivant celui du
30 salariés versement des salaires
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9 Cotisation à la CNSS Cette taxe parafiscale est due en raison de l’embauche d’un ou des salariés 18% ( part Au plus tard le 20 du mois suivant
patronale) celui du versement des salaires
10 Les droits Ces droits sont liquidés sur tous les actes produits y assujettis et auxquels les Les taux sont en fonction Dans les 30 de la signature de l’acte
d’enregistrement et de établissements sont partis et considérés comme redevables des droits à de l’acte (voir article 534
timbre liquidés lors de l’accomplissement des formalités d’enregistrement à la du CGI)
Direction Générale des Impôts
11 La retenue à la source sur Cette retenue doit être opérée par l’établissement bancaire toutes les fois 10% Le 15 du mois suivant le paiement
les bénéfices non qu’elle verse des rémunérations en contrepartie d'une prestation de service (article 152 Bis. VII)
commerciaux aux personnes n’exerçant pas une activité commerciale et non passible de
l’impôt sur les sociétés
12 La retenue à la source sur Cette retenue est due lorsque l’établissement bancaire effectue des 15% Dans les 15 jours du suivant celui du
les revenus non salariaux paiements à titre de rémunération de service, vente ou redevance à des paiement (article 198.IV)
personnes non-résidents en république de Guinée
13 Les établissements de crédits sont assujettis à cette taxe en raison des
opérations qu’ils effectuent et qui n’entrent pas dans le champ d’application
de la taxe sur les activités financières. Il s’agit :
1. les opérations de crédit-bail ;
2. les locations de coffres forts ;
3. les consultations juridiques ou financières ;
4. les frais de tenues de compte ;
5. les frais facturés au titre des SMS informant le titulaire du compte des opérations
réalisées sur ce dernier ;
Taxe sur la Valeur Ajoutée 6. les frais relatifs à l’envoi des relevés bancaires par lettre ou par courriel ;
7. les commissions « caisse déplacée » ;
8. les commissions liées à l’utilisation d’une carte bancaire ; Le 15 du mois suivant
9. les frais d’octroi ou de réfection de carte bancaire ; 18%
10.1es frais d’opposition sur carte bancaire ou chèque ;
11.1es opérations de garde ou de gestion portant sur les valeurs mobilières ;
12.1es frais et commissions sur l’utilisation de moyens de paiement, y compris le
paiement mobile ;
13. les opérations de recouvrement de créances ;
14.1es frais et commissions sur les opérations de retrait, virement ou de transfert
d’argent ;
15. les prestations d’assurance portant sur les services cités du 1. au 14.
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14 Taxe unique sur les véhicules Cette taxe est due sur l’ensemble des véhicules immatriculés au nom de En fonction des
à moteurs l’établissement bancaire caractéristiques
de l’engin
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3.2 Fiscalité sectorielle
Outre l’ensemble des impôts, taxes et droits dans le cadre de la fiscalité commune, les
établissements bancaires, en raison des opérations qui se rattachent au commerce de l’argent
ou de valeurs qu’ils réalisent, sont assujettis à la taxe sur les activités financières
conformément aux dispositions des articles 411 et suivant du code General des Impôts.
Cette taxe est un impôt indirect et est assise sur le montant brut des rémunérations des
opérations imposables qui sont :
- Les intérêts et agios sur crédit, prêt et avance ;
- Les commissions de change ;
- Les commissions sur engagement par signature ou crédit par signature
La taxe sur les activités financières est exigible à l’encaissement des intérêts, commissions,
autres rémunérations, ou à l’inscription des montants au crédit de l’assujetti.
Les taux de la taxe varient comme suit :
- 5% pour les opérations de crédit d’une durée supérieure à un an ;
- 13% pour les autres opérations.
La liquidation de la taxe se fait mensuellement entre le 1er et le 15 du mois qui suit celui de
son exigibilité.
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BIBLIOGRAPHIE
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