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Annuaire de l’EHESS

Comptes rendus des cours et conférences


2011
Annuaire 2009-2010

Digital Humanities. Les transformations numériques


du rapport aux savoirs
Marin Dacos et Pierre Mounier

Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/annuaire-ehess/20392
ISSN : 2431-8698

Éditeur
EHESS - École des hautes études en sciences sociales

Édition imprimée
Date de publication : 1 janvier 2011
Pagination : 99-101
ISSN : 0398-2025

Référence électronique
Marin Dacos et Pierre Mounier, « Digital Humanities. Les transformations numériques du rapport aux
savoirs », Annuaire de l’EHESS [En ligne], | 2011, mis en ligne le 15 juin 2015, consulté le 19 janvier
2023. URL : http://journals.openedition.org/annuaire-ehess/20392

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Digital Humanities. Les transformations numériques du rapport aux savoirs 1

Digital Humanities. Les


transformations numériques du
rapport aux savoirs
Marin Dacos et Pierre Mounier

Marin Dacos, ingénieur de recherche au CNRS


Pierre Mounier, professeur certifié

1 ORGANISÉ pour la première année, le séminaire s’est attaché tout d’abord à effectuer un
travail de définition de la notion de Digital Humanities. La première séance du séminaire
animée par Corinne Welger-Barboza (Université Paris-I/Panthéon-Sorbonne) portait
sur le mode de fonctionnement des centres de Digital Humanities aujourd’hui,
particulièrement en Amérique du Nord. Selon elle, les Digital Humanities peuvent être
actuellement définies comme l’exploitation des technologies numériques d’information
et de communication par les sciences humaines et sociales. Cette démarche implique
une pratique qui repose sur la collaboration d’enseignants et chercheurs de ces
disciplines avec des ingénieurs et des techniciens susceptibles de maîtriser toute la
chaîne d’une forme particulière d’édition numérique. Ces réalisations éditées,
appelons-les des corpus instrumentés, sont accessibles sur le Web ; elles attestent de
l’essor de ce qui est considéré a minima comme un domaine singulier, a maxima comme
une discipline. Après avoir dressé rapidement une carte des centres de Digital
Humanities, elle a exposé plus particulièrement les réalisations des institutions nord-
américaines du genre. En effet, celles-ci présentent un mode d’organisation, de
fonctionnement et un développement en réseau qui paraissent particulièrement ajustés
aux objectifs poursuivis par les Digital Humanists.
2 Pour la deuxième séance du séminaire, Lou Burnard (Université d’Oxford) a présenté
un « retour sur quarante ans de relations entre sciences humaines et informatique ».
Pour lui, les sciences humaines sont en train de vivre un tournant majeur en intégrant
de manière de plus en plus étroite l’usage des technologies numériques dans leurs
pratiques de recherche. Cette évolution est pourtant en marche depuis plusieurs

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Digital Humanities. Les transformations numériques du rapport aux savoirs 2

décennies, avec, dès les années 1960, la réalisation de l’Index Thomisticus par Roberto
Busa. Dans son intervention, Lou Burnard est revenu sur cette évolution historique
qu’il propose d’analyser suivant une structuration en trois périodes : Literary & linguistic
computing, Humanities computing et enfin Digital humanities. Ces trois moments peuvent
être identifiés comme trois pistes et positionnements différents dans la manière
d’explorer les relations entre sciences humaines et informatique.
3 Dans un deuxième temps, le séminaire s’est attaché à explorer plusieurs applications
possibles de l’utilisation des technologies numériques aux différents domaines de la
recherche. La troisième séance, animée par plusieurs membres du Centre de recherches
historiques de l’EHESS, a porté sur la « XML TEI : un outil méthodologique pour la
recherche en SHS ». Après une introduction aux enjeux et perspectives de la TEI par
Nicole Dufournaud (EHESS), Valérie Gratsac-Legendre (EHESS), Christian Jouhaud
(CNRS-EHESS), François-Xavier Petit et Cécile Soudan (CNRS) ont présenté un projet de
recherche en phase de démarrage au Grihl-CRH : l’édition électronique critique de La
Vie de Michel de Marillac par Nicolas Lefevre de Lezeau (XVII e siècle). Enfin, Nicole
Dufournaud a organisé un atelier pratique d’indexation d’un corpus TEI à partir de la
plateforme collaborative Millefeuilles.
4 Quatrième séance : « L’analyse de grands corpus évolutifs et la socio-informatique des
controverses : de Prospéro à Marloweb » par Francis Chateauraynaud (GSPR-EHESS) et
Josquin Debaz (GSPR). À partir de travaux développés depuis le milieu des années 1990
à la croisée de la sociologie et de l’informatique, cette séance du séminaire a examiné
des méthodes et des procédures utilisées pour l’analyse de dossiers complexes saisis
comme autant de grands corpus évolutifs, formés de textes numérisés. La première
partie de la séance a permis de faire le point sur la genèse des outils placés au cœur de
la suite logicielle Prospéro-Marlowe-Tirésias tout en les situant dans le champ des
outils d’analyse informatisée pour les SHS. La seconde partie de la séance fut consacrée
à une démonstration réalisée sur plusieurs corpus de façon à expliciter un certain
nombre de concepts et de protocoles.
5 La cinquième et dernière séance du séminaire s’est confondue avec l’organisation du
premier ThatCamp à Paris, les 18 et 19 mai. Cette première « non-conférence » sur les
Digital Humanities organisée en France a rassemblé plus de quatre-vingt personnes
parmi lesquels les participants réguliers du séminaire, qui ont débattu au cours d’une
dizaine d’ateliers. La rédaction d’un manifeste pour les Digital Humanities a clôturé à la
fois le ThatCamp et la première année du séminaire. Lien : http://tcp.hypotheses.org.

INDEX
Thèmes : Méthodes et techniques des sciences sociales

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