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Le Comte de Monte Cristo
Le Comte de Monte Cristo
Le Comte de Monte Cristo
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ISTO
营
X317-
DUMAS
LBS 955 9004
UNIV
DIS
LEUVEN
LE COMTE
DE MONTE - CRISTO
LES CONTREBANDIERS
qui les premiers pas dans la vie ont été faciles , et qui
compte sur l'avenir comme sur la déduction naturelle
du passé tout cela était bien changé.
Sa figure ovale s'était allongée , sa bouche rieuse
avait pris ces lignes fermes et arrêtées qui indiquent
la résolution ; ses sourcils s'étaient arqués sous une
ride unique , pensive ; ses yeux s'étaient empreints
d'une profonde tristesse , du fond de laquelle jaillis-
saient de temps en temps de sombres éclairs , de la
misanthropie et de la haine ; son teint, éloigné si
longtemps de la lumière du jour et des rayons du
soleil , avait pris cette couleur mate qui fait, quand
leur visage est encadré dans des cheveux noirs , la
beauté aristocratique des hommes du Nord ; cette
science profonde qu'il avait acquise avait en outre
reflété sur tout son visage une aureole d'intelligente
sécurité ; en outre, il avait, quoique naturellement
d'une taille assez haute , acquis cette vigueur trapue
d'un corps toujours concentrant ses forces en lui .
A l'élégance des formes nerveuses et grêles avait
succédé la solidité des formes arrondies et muscu-
leuses Quant à sa voix, les prières , les sanglots et
les imprécations l'avaient changéé , tantôt en un tim-
bre d'une douceur étrange , tantôt en une accentuation
rude et presque rauque .
En outre, sans cesse dans un demi -jour et dans
l'obscurité, ses yeux avaient acquis cette singulière
faculté de distinguer les objets pendant la nuit,
comme font ceux de l'hyène et du loup.
Edmond sourit en se voyant : il était impossible
que son meilleur ami , si toutefois il lui restait un ami,
le reconnut ; il ne se reconnaissait même pas lui-
même.
Le patron de la Jeune-Amélie, qui tenait beaucoup
à garder parmi ses gens un homme de la valeur d'Ed-
LE COMTE DE MONTE - CRISTO
II
III
EBLOUISSEMENT
IV
L'INCONNUE
VI
LE RÉCIT
L'abbé sourit .
En échange, continua-t-il, donnez-moi cette
bourse de soie rouge que M. Morrel avait laissée sur
la cheminée du vieux Dantès , et qui , me l'avez-vous
dit, est encore entre vos mains .
Caderousse, de plus en plus étonné , alla vers une
grande armoire de chêne , l'ouvrit et donna à l'abbé
une bourse longue , de soie rouge flétrie, et autour de
laquelle glissaient deux anneaux de cuivre dorés au-
trefois.
L'abbé la prit, et en sa place donna le diamant à
Caderousse.
Oh ! vous êtes un homme de Dieu, monsieur !
s'écria Caderousse, car en vérité personne ne savait
qu'Edmond vous avait donné ce diamant et vous au-
riez pu le garder.
G Bien, se dit tout bas l'abbé, tu l'eusses fait, à ce
qu'il paraît, toi.
L'abbé se leva, prit son chapeau et ses gants .
- Ah çà, dit-il, tout ce que vous m'avez dit est bien
vrai , n'est-ce pas, et je puis y croire en tout point ?
- Tenez, monsieur l'abbé , dit Caderousse , voici
dans le coin de ce mur un Christ de bois bénit ; voici
sur ce bahut le livre d'évangiles de ma femme :
ouvrez ce livre , et je vais vous jurer dessus , la main
étendue vers le Christ, je vais vous jurer sur le salut
de mon âme, sur ma foi de chrétien , que je vous ai
dit toutes choses comme elles s'étaient passées , et
comme l'ange des hommes le dira à l'oreille de Dieu.
le jour du jugement dernier !
C'est bien, dit l'abbé , convaincu par cet accent
que Caderousse disait la vérité, c'est bien ; que cet
argent vous profite ! Adieu , je retourne loin des
hommes qui se font tant de mal les uns aux autres .
Et l'abbé, se délivrant à grand'peine des enthou-
LE COMTE DE MONTE - CRISTO. 81
VII
VIII
LA MAISON MORREL
IX
LE CINQ SEPTEMBRE
XI
RÉVEIL
XII
BANDITS ROMAINS
XIII
APPARITION
XIV
LA MAZZOLATA
- Al suo commodo !
J
Les deux jeunes gens se levèrent et passèrent dans
la salle à manger.
Pendant le déjeuner, qui était excellent et servi
avec une recherche infinie , Franz chercha des yeux
le regard d'Albert, afin d'y lire l'impression qu'il ne
doutait pas qu'eussent produite en lui les paroles de
leur hôte ; mais, soit que dans son insouciance habi-
tuelle il ne leur eût pas prêté une grande attention ,
soit que la concession que le comte de Monte-Cristo
lui avait faite à l'endroit du duel l'eût raccommodé
avec lui, soit enfin que les antécédents que nous
avons racontés , connus de Franz seul, eussent dou-
blé pour lui seul, l'effet des théories du comte, il ne
s'aperçut pas que son compagnon fût préoccupé le
moins du monde ; tout au contraire, il faisait honneur
au repas en homme condamné depuis quatre ou cinq
mois à la cuisine italienne, c'est-à-dire à l'une des
plus mauvaises cuisines du monde . Quant au comte,
il effleurait à peine chaque plat ; on eût dit qu'en se
mettant à table avec ses convives il accomplissait
un simple devoir de politesse , et qu'il attendait leur
départ pour se faire servir quelque mets étrange ou
particulier.
Cela rappelait malgré lui à Franz l'effroi que le
comte avait inspiré à la comtesse G..., et la convic-
tion où il l'avait laissée que le comte, l'homme qu'il
lui avait montré dans la loge en face d'elle, était un
vampire.
A la fin du déjeuner, Franz tira sa montre.
Eh bien ! lui dit le comte, que faites-vous donc ?
- Vous nous excuserez , monsieur le comte, répon-
dit Franz, mais nous avons encore mille choses à
faire.
Lesquelles ?
260 LE COMTE DE MONTE - CRISTO
-- Nous n'avons pas de déguisements, et aujour-
d'hui le déguisement est de rigueur.
-Ne vous occupez donc pas de cela. Nous avons,
à ce que je crois , place del Popolo, une chambre par-
ticulière j'y ferai porter les costumes que vous
voudrez bien m'indiquer, et nous nous masquerons
séance tenante .
― Après l'exécution ? s'écria Franz.
Sans doute, après, pendant ou avant, comme
vous voudrez .
-En face de l'échafaud ?
- L'échafaud fait partie de la fête.
- Tenez, monsieur le comte, j'ai réfléchi , dit
Franz ; décidément je vous remercie de votre obli-
geance, mais je me contenterai d'accepter une place
dans votre voiture, une place à la fenêtre du palais
Rospoli, et je vous laisserai libre de disposer de ma
place à la fenêtre de la piazza del Popolo .
Mais vous perdez, je vous en préviens, une
chose fort curieuse , répondit le comte.
- - Vous me la raconterez, reprit Franz, et je suis
convaincu que dans votre bouche le récit m'impres-
sionnera presque autant que la vue pourrait le faire.
D'ailleurs, plus d'une fois déjà j'ai voulu prendre sur
moi d'assister à une exécution, et je n'ai jamais pu
m'y décider ; et vous , Albert?
- Moi, répondit le vicomte, j'ai vu exécuter Cas-
taing ; mais je crois que j'étais un peu gris ce jour-là.
C'était le jour de ma sortie du collège, et nous
avions passé la nuit je ne sais à quel cabaret.
- D'ailleurs, ce n'est pas une raison , parce que
vous n'avez pas fait une chose à Paris, pour que vous
ne la fassiez pas à l'étranger : quand on voyage, c'est
pour s'instruire, quand on change de lieu c'est pour
voir. Songez donc quelle figure vous ferez quand
LE COMTE DE MONTE CRISTO 261
--Laquelle ?
L'attention avec laquelle il vous regardait.
Moi?
Oui , vous.
Albert réfléchit.
Ah ! dit-il en poussant un scupir, rien d'étonnant
à cela. Je suis depuis près d'un au absent de Paris,
je dois avoir des habits de l'autre monde. Le comte
m'aura pris pour un provincial ; détrpez- le, cher
ami, et dites-lui , je vous prie, à la première occasion ,
qu'il n'en est rien .
Franz sourit ; un instant après le comte rentra.
-- Me voici, messieurs , dit-il , et tout à vous , les
erdres sont donnés ; la voiture va de son côté place
del Popolo, et nous allons nous y rendre du nôtre,
si vous voulez bien, par la rue du Cours . Prenez
donc quelques-uns de ces cigares , monsieur de
Morcerf.
― Ma foi, avec grand plaisir, dit Albert, car vos
cigares italiens sont encore pires que ceux de la
régie. Quand vous viendrez à Paris, je vous rendrai
tout cela.
- Ce n'est pas de refus ; je compte y aller quel-
que jour, et, puisque vous le permettez, j'irai frap-
per à votre porte . Allons, messieurs , allons , nous
n'avons pas de temps à perdre ; il est midi et demi,
partons.
Tous trois descendirent. Alors le cocher prit les
derniers ordres de son maître, et suivit la via del
Babuino, tandis que les piétons remontaient par la
place d'Espagne et par la via Frattina, qui les con-
duisait tout droit entre le palais Fiano et le palais
Rospeli.
Tous les regards de Franz furent pour les fenêtres
de ce dernier palais ; il n'avait pas oublié le signal
264 LE COMTE DE MONTE CRISTO
XV
LE CARNAVAL DE ROME
Par fantaisie .
C'est donc un original ?
Le fait est, dit Albert, qu'il m'a paru assez
excentrique. S'il habitait Paris, s'il fréquentait nos
spectacles, je vous dirais , mon cher, ou que c'est un
mauvais plaisant qui pose , ou que c'est un pauvre
diable que la littérature a perdu ; en vérité , il a fait
ce matin deux ou trois sorties dignes de Didier ou
d'Antony.
En ce moment une visite entra, et, selon l'usage,
Franz céda sa place au nouveau venu ; cette circons-
tance, outre le déplacement, eut encore pour résul-
tat de changer le sujet de la conversation .
Une heure après, les deux amis rentraient à l'hôtel .
Maître Pastrini s'était déjà occupé de leurs déguise-
ments du lendemain , et il leur promit qu'ils seraient
satisfaits de son intelligente activité.
En effet, le lendemain à neuf heures il entrait dans
la chambre de Franz avec un tailleur chargé de huit
ou dix costumes de paysans romains . Les deux amis
en choisirent deux pareils, qui allaient à peu près à
leur taille , et chargèrent leur hôte de leur faire
coudre une vingtaine de mètres de rubans à chacun
de leurs chapeaux , et de leur procurer deux de ces
charmantes écharpes de soie aux bandes transver-
sales et aux vives couleurs dont les hommes du
peuple, dans les jours de fête, ont l'habitude de se
serrer la taille.
Albert avait hâte de voir comment son nouvel habit
lui irait c'était une veste et une culotte de velours
bleu , des bas à coins brodés , des souliers à boucles
et un gilet de soie . Albert ne pouvait, au reste, que
gagner à ce costume pittoresque ; et lorsque sa cein-
ture eut serré sa taille élégante, lorsque son chapeau ,
légèrement incliné de côté, laissa tomber sur son
286 LE COMTE DE MONTE -CRISTO
XVI
- Jusqu'ici.
-Ah pardieu ! ce quelqu'un- là est bien aimable !
Albert regarda tout autour de lui et aperçut Franz.
- Comment, lui dit-il , c'est vous mon cher Franz ,
qui poussez le dévouement jusque-là ?
- Non pas moi , répondit Franz, mais notre voisin ,
M. le comte de Monte-Cristo.
- Ah pardieu ! monsieur le comte, dit gaiement
Albert en rajustant sa cravate et ses manchettes, vous
êtes un homme véritablement précieux , et j'espère
que vous me regarderez comme votre éternel obligé,
d'abord pour l'affaire de la voiture, ensuite pour
celle-ci et il tendit la main au comte, qui frissonna
au moment de lui donner la sienne, mais qui cepen-
dant la lui donna.
Le bandit regardait toute cette scène d'un air stu-
péfait ; il était évidemment habitué à voir ses prison-
niers trembler devant lui, et voilà qu'il y en avait un
dont l'humeur railleuse n'avait subi aucune altéra-
tion quant à Franz , il était enchanté qu'Albert eût
soutenu , même vis -à - vis d'un bandit, l'honneur
national.
Mon cher Albert, lui dit-il, si vous voulez vous
hâter, nous aurons encore le temps d'aller finir la
nuit chez Torlonia ; vous prendrez votre galop où vous
l'avez interrompu , de sorte que vous ne garderez
aucune rancune au seigneur Luigi, qui s'est vérita-
blement, dans toute cette affaire , conduit en galant
homme.
--- Ah ! vraiment, dit-il , vous avez raison , et nous
pourrons y être à deux heures. Seigneur Luigi , con-
tinua Albert, y a-t-il quelque autre formalité à rem-
plir pour prendre congé de Votre Excellence ?
- - Aucune, monsieur, répondit le bandit, et vous
êtes libre comme l'air.
322 LE COMTE DE MONTE - CRISTO
XVII
LE RENDEZ - VOUS
DU DEUXIÈME VOLUME
pages
I. Les contrebandiers 1
**
II. - L'île de Monte-Cristo . 12
%
*
4
=
2
III. - Éblouissement 23
IV. - L'inconnu 37
ས་ -- L'auberge du pont du Gard 46
VI. - Le récit 63
VIS. Les registres des prisons 82
VIII. - La maison Morrel. 91
IX. - Le cinq septembre 110
X. - Italie. - Simbad le Larin. 132
XI. - Réveil 166
XII. - Bandits romains • 173
XIII. - Apparition . 219
XIV. - La mazzolata · 251
XV. - Le carnaval de Rome . 272
XVI. - Les catacombes de Saint- Sébastien . 300
XVII. - Le rendez-vous . 324
PARIS CALMANN LÉVY 3, RUE AUBER -2289 1 31
BIBC
009559004
X317/duma