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UNIVERSITE DENIS SASSOU NGUESSO Rigueur*Excellence*Lumière

…..
INSTITUT SUPERIEUR
D’ARCHITECTURE, D’URBANISME,
DU BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS
(ISAUBTP)

COURS : AMENAGEMENT ET
CONSTRUCTION DURABLE

NIVEAU ET PARCOURS : L2 ARCHITECTURE

ENSEIGNANT : TSASSA MALONDA Pierre


Architecte

Année académique : 2022-2023


I.AMENAGEMENT DURABLE

Afin d’améliorer la qualité de la production de quartiers de logements dans l’esprit du


développement durable, il est primordial de créer un référentiel en matière d’aménagement
durable, la grille ÉcoQuartier.

Même sans engagement dans la démarche de labellisation, ce référentiel permet d’avoir une
réflexion globale sur la manière dont doit s’aménager un quartier. Il s’agit d’un outil de travail
en amont de la réalisation de tous les projets d’aménagement qui permet d’aborder tous les
points essentiels à la réflexion, peu importe le type de l’opération, la taille de l’opération, ou la
procédure utilisée.

La grille issue de la démarche ÉcoQuartier n’apporte pas de réponses mais propose des questions
; à chacun d’y répondre en fonction des caractéristiques de son territoire.

Cette réflexion « durable » de l'aménagement du territoire sera alors menée selon 4 dimensions
développées. Ainsi, la faisabilité d’un projet, son contenu, ainsi que les procédures et les
démarches à suivre pour le réaliser, peuvent être analysés au regard des 4 thèmes de
l'aménagement durable :
• Démarche et Processus : Faire un projet autrement
• Cadre de vie et usage : Améliorer le quotidien
• Développement territorial : Dynamiser le territoire
• Préservation des ressources et adaptation au changement climatique : Répondre à
l'urgence climatique et environnementale
Ce type de démarche est donc une démarche participative et globale pour permettre de proposer
du logement pour tous dans un cadre de vie de qualité, adapté aux caractéristiques du territoire,
tout en limitant son empreinte écologique. Il s'agit d'un levier vers la ville durable : Évolutions des
pratiques locales vers un urbanisme durable.

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Pour aménager durablement, il est nécessaire de ...

DEMARCHE ET PROCES

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Engagements Notions
NOTION 1 : DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
1) Quels diagnostics ont été réalisés, et à quelles échelles ? Quels sont les
champs couverts (sociaux, urbains, économiques et environnementaux) ? Quels
sont les enjeux identifiés pour le projet ?
2)Comment les diagnostics ont-ils été mobilisés pour définir le projet,
notamment en prenant en compte la complémentarité avec les caractéristiques des
territoires voisins, les ressources locales, les attentes des habitants, usagers et
Réaliser les projets acteurs socio-économiques ?
répondant aux NOTION 2 : PROGRAMMATION
besoins de tous en 1) Comment la programmation intègre-t-elle les enjeux et les besoins des
1 s’appuyant sur les habitants, des usagers et des acteurs socio-économiques identifiés dans les
ressources et diagnostics, dans un souci d’équité ?
contraintes du 2) En quoi la programmation est-elle en adéquation avec le contexte local ?
territoire
Exemples : adéquation de la programmation des logements avec les revenus des
ménages et les capacités des acteurs économiques et de la collectivité, de la
programmation des équipements publics avec la population visée et l’état des
équipements existants, de la programmation commerciale avec les besoins et l’offre
existante….
3) Quelles sont les possibilités d’ajustement de la programmation en fonction
de l’évolution du contexte économique, politique, réglementaire, social ou
climatique ?
Formaliser et mettre NOTION 1 : PILOTAGE POLITIQUE ET TECHNIQUE
en œuvre un 1) Comment le pilotage politique et technique du projet est-il organisé et
processus de formalisé ? Préciser les participants et les modalités
pilotage et une
Exemples : AMO, instances de décision, instances de suivi technique, compétences,
gouvernance élargie désignation d’un élu référent, d’un chef de projet opérationnel, constitution d’une
équipe projet, organisation inter-services, ….
2) Comment s’est organisé le travail avec les différents intervenants sur le
projet ?
Exemples : relations avec les prestataires, entreprises, association des partenaires
institutionnels, ….
3) Une méthodologie de projet et des outils spécifiques ont-ils été mis en place
?
2 NOTION 2 : ASSOCIATION DE LA POPULATION ET DE LA SOCIETE
CIVILE
1) Qui a été associé à chaque phase du projet ?
Exemples : riverains, habitants actuels ou futurs du quartier, de la commune, de
l’intercommunalité, membres de conseils de quartiers, de conseils citoyens,
associations, élèves, usagers, acteurs économiques, commerçants…
Au-delà de l’obligation réglementaire, quelles ont été les modalités
2)
d’association des acteurs concernés ? Sur quels objets et à quels moments ont-ils été
associés ?
Exemples : information, consultation, concertation, coproduction ou co-
construction, co-décision, auto-gestion, auto construction.
En quoi l’association des acteurs a-t-elle impacté le projet depuis la
3)
conception jusqu’à la gestion ? Quel dispositif d’association des acteurs est prévu
après la livraison du projet ?

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Intégrer la dimension NOTION 1 : FAISABILITE FINANCIERE
financière tout au 1) Comment les logiques et contraintes de tous les acteurs du projet
long du projet (collectivité, aménageurs, promoteurs, bailleurs, habitants, propriétaires fonciers,
etc.) ont-elles été prises en compte pour assurer la faisabilité financière du projet ?
Exemples : mobilisation d’investisseurs, échelonnement des opérations dans la
programmation, dispositifs d’aide, ...
2) En quoi le projet permet-il de concilier les objectifs de faisabilité financière
et de développement durable ?

3 NOTION 2 : APPROCHE EN COUT GLOBAL


1) Comment l’impact du projet sur les recettes et dépenses d’investissement et
de fonctionnement de tous les acteurs a-t-il été pris en compte ?
Exemples : intégration des recettes fiscales, des coûts de gestion, prise en compte de
l’évolutivité des équipements et des espaces, chiffrage à la livraison du projet,
impact sur les charges des ménages, …
2) Les choix d’investissements et les choix techniques ont-ils fait l’objet
d’arbitrages dans une approche en coûtglobal1 ?
Exemples : réhabilitation versus construction neuve, choix des matériaux en
fonction des contraintes de gestion, choix des espèces végétales,

SUS

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Engagements Notions
NOTION 1 : PRISE EN COMPTE DE LA GESTION ET DES USAGES
DANS LA CONCEPTION DU PROJET
De quelle manière les pratiques des usagers et les contraintes des
1)
gestionnaires ont-elles été prises en compte dans la conception des espaces publics,
des bâtiments et des services ?
Prendre en compte
les pratiques des 2) Quelles sont les modalités d’accompagnement au changement ?
usagers et les Exemples : livret d’accueil, accompagnement des habitants, formation des
4 contraintes des gestionnaires, sensibilisation en milieu scolaire
gestionnaires dans
les choix de NOTION 2 : ADAPTATION DES MODES DE GESTION ET DES USAGES
conception DANS LE PROJET
1) Quelle organisation a été mise en place pour assurer la gestion du quartier
dans le temps ?
2) Quelles sont les modalités d’ajustement prévues en phase de vie du projet en
fonction de l’évolution des pratiques ?
NOTION 1 : EVALUATION
1) Quel type d’évaluation est prévu ou a été mis en place sur le projet ? Sur quels
aspects et selon quelles modalités ?
Exemples : scénario d’aide à la décision, évaluation en continu, évaluation ex-post
2) Comment la collectivité s’est-elle organisée pour piloter l’évaluation de son
projet de sa conception à sa gestion ? Préciser quels sont les instances, acteurs,
expertises associées.

Mettre en œuvre des 3) attentes et préoccupations des habitants sont-elles ou seront-elles prises en compte
dans l’évaluation D’autres acteurs sont ou seront-ils associés à l’évaluation et de quelle manière ? En
particulier, comment les ?
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démarches d’évaluation Exemples : habitants, investisseurs,
gestionnaires, usagers, et d’amélioration

continues NOTION 2 : AMELIORATION CONTINUE


1) Quels sont ou seront les apports de l’évaluation à la démarche de projet ?
Quels impacts sur les résultats sont attendus ?
2) Un processus d’amélioration continue du projet est-il mis en place ? Concerne-
t-il le projet dans sa globalité ou porte-t-il sur des aspects particuliers ?
En quoi l’évaluation du projet est-elle mise à profit pour la définition et
3)
l’amélioration d’autres projets, l’échelle du quartier comme à l’échelle du territoire
?

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Engagements Notions
6 NOTION 1 : POLITIQUE FONCIÈRE ET LOCALISATION DU PROJET
1) Quelle politique foncière à l’échelle intercommunale a été menée ces
dernières années pour lutter contre l’étalement urbain ?
Travailler en priorité 2) Comment avez-vous choisi la localisation de votre projet pour travailler en
sur la ville existante priorité sur la ville existante ?
et proposer une
densité adaptée pour
NOTION 2 : DENSITÉ ADAPTÉE
lutter contre
l’étalement urbain 1) Comment votre projet répond-il aux exigences de densité fixées par les
documents de planification ?
2) Comment le projet s’articule-t-il avec le tissu urbain alentour ?
3) Qu’avez-vous prévu pour concilier densité et qualité de vie ?
NOTION 1 : DIVERSITÉ SOCIALE
7 1) Comment votre projet permet-il d’accueillir une diversité de ménages et de
modes de vie ?
2) Comment votre projet répond-il aux objectifs de la politique locale de
l’habitat ? Votre projet participe-t-il au parcours résidentiel sur votre territoire ?

NOTION 2 : NOTION 2 : INTIMITÉ ET VIVRE ENSEMBLE


1) Qu’avez-vous prévu (et/ou réalisé) pour permettre d’« habiter » dans de
bonnes conditions, notamment pour préserver l’intimité des habitants ?
Exemples : traitement des espaces extérieurs privatifs ou semi-privatifs, modes de
Mettre en œuvre les gestion spécifiques ….
conditions du vivre 2) Quels sont les lieux favorisant les interactions sociales, les pratiques
ensemble et de la collectives et les projets citoyens ?
solidarité Exemples : espaces mutualisés, jardins collectifs, habitat participatif, animation des
espaces publics…

8 NOTION 3 : SOLIDARITÉS
1) Comment l’âge et les handicaps ont-ils été pris en compte dans le projet ?
Exemples : accessibilité pour tous, services spécifiques (enfants, personnes
âgées…) ….
2) Quels dispositifs de solidarité et systèmes d’entraide avez-vous prévus,
notamment à destination des plus fragiles ?
Exemples : dispositifs à destination des publics précaires, personnes seules,
enfants, personnes âgées…

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NOTION 1 : NUISANCES ET POLLUTIONS
1) Comment votre projet prend-il en compte l’état sanitaire du site et les nuisances
identifiées ? Comment contribue-t-il à les réduire pour les usagers ?
Types de nuisances à identifier : pollution de l’air, bruit, pollution des sols,
nuisances olfactives, visuelles, lumineuses, champs électromagnétiques… hors
mesures liées aux modes doux, à la biodiversité (sauf quand elles contribuent
directement à la réduction de la pollution) et aux déchets.
Exemples : actions en cas de pics de pollution, déplacement de nuisances…
Assurer un cadre
de vie sûr et sain NOTION 2 : SÛRETÉ ET SECURITÉ URBAINES
1) En quoi les choix d’aménagement et de gestion favorisent-ils le sentiment
de sécurité ?
Exemples : Orientation, visibilité, animation urbaine…
2) Votre projet ou certains de ses équipements ont-ils bénéficié d’une étude de
sûreté sécurité publique réglementaire ?
Comment et à quel stade les préconisations et conclusions ont-elles été prises en
compte ?

Engagements Notions
NOTION 1 : INSERTION URBAINE ET PAYSAGÈRE
1) Comment le projet s’articule-t-il à son environnement urbain et naturel ?
Exemples : perspectives et points de vue, trame viaire, articulation avec les
quartiers mitoyens, ...
2) Comment le projet prend-il en compte et exploite-t-il les éléments paysagers
9 présents sur le site ?

Mettre en NOTION 2 : COMPOSITION ET FORME URBAINE


œuvre une 1) Comment la composition et les formes urbaines participent-elles à la
qualité urbaine, création d’un cadre de vie agréable ?
paysagère et
architecturale Exemples : maillage, structuration
2) Quelle importance est accordée aux espaces publics et quels aménagements
favorisant la qualité de vie sont proposés dans le projet ?
Exemples : opérations d’espaces publics particulières, intégration de la
multifonctionnalité ...
3) Comment la nature en ville participe-t-elle à la qualité du cadre de vie ?

10 NOTION 3 : QUALITÉ ET CRÉATIVITÉ ARCHITECTURALE

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1) Comment les îlots et formes bâties participent-ils à une qualité architecturale
d’ensemble du projet ?
2) De quelle manière favorisez-vous la création et la qualité architecturales dans les
projets ?
Exemples : projets architecturaux spécifiques, consultation d’équipes mixtes
d’architectes-promoteurs-urbanistes, concours d’idées,

NOTION 1 : PATRIMOINE D’HIER ET DE DEMAIN


Valoriser le 1) Comment les patrimoines naturel et bâti sont-ils valorisés dans le projet ?
Exemples : opérations de restauration, de construction/réhabilitation, de mise en
patrimoine local
valeur de patrimoine, patrimoine du quotidien, prise en compte du grand paysage…
(naturel et bâti),
L’histoire et NOTION 2 : MÉMOIRE ET IDENTITÉ
l’identité du 1) En quoi votre projet contribue-t-il à l’identité et à la culture locale ?
quartier
Exemples : actions citoyennes ou implication des habitants en lien avec l’histoire
ou la mémoire du site…
DEVELOPPEMENT TERRITORIA

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Engagements Notions
11 NOTION 1 : DYNAMISME DU TISSU ÉCONOMIQUE EXISTANT
1) Comment le projet participe-t-il au dynamisme économique du territoire ?
Exemples : développement de l’offre de bureaux, création ou maintien d’emplois
et/ou de commerces, diversification de l’offre existante, services, crèches
d’entreprises, restaurants inter-entreprises…
2) Comment le projet contribue-t-il à la recherche d’un équilibre économique
territorial ? Précisez si des dispositifs spécifiques s’appliquent sur le secteur.
Contribuer à un Exemples : enjeux de concurrence territoriale, impact des nouvelles
développement activités/nouveaux services par rapport à l’existant, attractivité, zones franches
économique local urbaines, …
équilibré et
solidaire NOTION 2 : DÉVELOPPEMENT D’UNE ÉCONOMIE LOCALE,
12 SOCIALE ET SOLIDAIRE
1) Comment le projet permet-il de soutenir ou de développer une économie
locale, sociale et solidaire dans sa conception, sa mise en œuvre ?
Exemples : clauses d’insertion, entreprises locales
2) Comment le projet permet-il de soutenir ou de développer une économie
locale, sociale et solidaire dans le quartier en fonctionnement ?
Exemples : coopératives, économie créative, ressourcerie, « repair-café » …
NOTION 1 : ÉQUIPEMENTS PUBLICS ET PRIVÉS
1) Quelles sont les fonctions urbaines du projet au service des habitants et usagers
actuels et futurs ?
2) Les fonctions proposées dans le projet sont-elles complémentaires à celles du
territoire ?
13 Favoriser la diversité
des fonctions et leur Exemples : équipements, services, commerces…
proximité NOTION 2 : PROXIMITE DES SERVICES ET AUX EMPLOIS
1) Les différentes fonctions (à l’intérieur du quartier ou à l’échelle du territoire)
sont-elles facilement accessibles en transports collectifs, transports à la demande,
ou modes actifs ?
Exemples : zones d’emploi, lieux de loisirs, équipements, services, commerces…

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Optimiser NOTION 1 : ÉCONOMIE DES RESSOURCES
l’utilisation des 1) Comment la conception et la mise en œuvre du projet (espaces publics et
ressources et bâtiments) permettent-elles de limiter la consommation des ressources ?
développer les filières
Exemples : réhabilitation de bâtiments ou structures existantes, réduction des
locales et les circuits
courts terrassements, réemploi des matériaux sur place, procédés constructifs allégés,
utilisation de matériaux recyclés, biosourcés…
2) Quels outils ont-été utilisés pour évaluer les matériaux et procédés mis en place
et pourquoi ?
Exemples : FDES (fiche de déclaration environnementale et sanitaire), Analyse de
Cycle de Vie…

NOTION 2 : UTILISATION DES RESSOURCES LOCALES


1) Comment la conception et la mise en œuvre du projet (espaces publics et
bâtiments) favorisent-elles la mobilisation de ressources locales (matériaux et
savoir-faire) ?

NOTION 3 : DÉVELOPPEMENT DES FILIÈRES LOCALES ET DES


CIRCUITS COURTS
1) Comment le projet favorise-t-il les circuits courts, les modes de production et de
consommation locaux ?
Exemples : agriculture urbaine, artisanat, AMAP (Association pour le maintien de
l’agriculture paysanne), actions de sensibilisation…
2) En quoi le projet favorise-t-il la valorisation de filières locales ?
Exemples : filière bois construction, chanvre, pierres locales…

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Engagements Notions
NOTION 1 : CONTINUITÉ ET ACCESSIBILITÉ DES ITINÉRAIRES EN
MODES ACTIFS
1) En quoi l’aménagement du quartier favorise-t-il les déplacements en modes
actifs (piétons, vélos, trottinette...) au sein du quartier et vers les quartiers adjacents
?
Exemples : trame piétonne, partage de la voirie, accessibilité PMR, confort,
ombrage, choix du revêtement.
2) Quels sont les dispositifs d’accompagnement et/ou de sensibilisation aux
modes actifs ?
Exemples : maison du vélo services info, réparation, communication itinéraires
dédiés, ...
NOTION 2 : STRUCTURATION DU RÉSEAU DE TRANSPORT
COLLECTIF ET DÉVELOPPEMENT D’OFFRES ALTERNATIVES
EFFICACES
1) Quels liens ont été faits, et à quel moment, entre l’organisation urbaine et
les transports en commun/autres modes actifs ?
Exemples : Création des voies de transport collectif avant la construction des
14 bâtiments, etc.
Favoriser les 2) En quoi l’offre de transports collectifs, les services à la mobilité et les
modes actifs, les dispositifs d’informations favorisent-ils un usage alternatif à la voiture individuelle
transports ?
collectifs et les Exemples : itinéraire des TC, cadencement, fréquence,
offres alternatives amplitude horaire, confort 3) Quelles sont les offres
de déplacement alternatives proposées ?
Exemples : covoiturage, auto-partage, vélo libre-service…

NOTION 3 : INTERMODALITÉ
1) En quoi le passage d’un mode de transport à l’autre est-il facilité ?
Exemples : parkings relais, emplacements vélo proches des TC, politique tarifaire
coordonnée
2) Quels sont les dispositifs d’accompagnement et d’information pour
faciliter les déplacements ? Exemples : application internet, centrale de
mobilité…
NOTION 4 : LIVRAISONS / SERVICES URBAINS
1) En quoi les espaces publics favorisent-ils la régulation des vitesses, la
cohabitation des modes de déplacement et l’accessibilité pour tous ?
2) Quelle est la stratégie adoptée en termes de stationnement ?
Exemples : réduction du stationnement, en surface, mutualisation d’espaces, places
de stationnement regroupées, mutualisées ou réversibles à durée limitée,
15 organisation des livraisons et accès des véhicules d’urgence…

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NOTION 1 : RÉSEAUX NUMÉRIQUES
1) En quoi le projet a-t-il réuni les conditions du déploiement des réseaux à Très
Haut Débit ?
Exemples : règlement de voirie adapté, réserve de fourreaux, cahier des
charges de cession de terrain… 2) En quoi le projet a-t-il intégré les enjeux
des réseaux hertziens ?
Exemples : santé publique, services rendus, enjeux de paysage

NOTION 2 : ÉVOLUTION DES SERVICES URBAINS


1) Comment le projet favorise-t-il le développement des services innovants ?
Exemples : conciergeries numériques, réseau social …
Comment le projet participe-t-il, via le numérique, à l’évolution des
2)

usages liés aux déplacements ? Exemples : espaces de co-working, télétravail…


3) Comment le projet favorise-t-il, via le numérique, la mise en lien et les
échanges entre les citoyens, les collectivités et les opérateurs de services ?
Exemples : conciergeries numériques, échange de services…

NOTION 3 : NOUVEAUX USAGES DU NUMÉRIQUE


Favoriser la transition
Comment le projet fait-il la promotion des usages collectifs du numérique et
numérique vers la 1)
en favorise-t-il l’accès à tous ? Exemples : aide aux seniors, éducation au
ville intelligente numérique…
2) En quoi le projet est-il un territoire pilote pour le déploiement des usages
numériques à des échelles plus larges ?
3) En quoi favorise-t-il l’émergence et la fédération d’initiatives en matière du
numérique ?
Exemples : entreprises innovantes, fab lab, open data…

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Engagements Notions
NOTION 1 : PRÉVENTION DES RISQUES
1) Comment le choix de localisation du projet intègre-t-il les enjeux et aléas
identifiés, dans le cas d’un territoire soumis à un ou des risques ?
2) En quoi la programmation et la conception du projet ont-elles pris en
compte les risques, au-delà de la réglementation ?
3) Comment le projet participe-t-il à la réduction des risques à une échelle
plus vaste ?
16 Produire un Exemples : réduction du ruissellement, dépollution, bassins d’orage, installations
urbanisme de stockage provisoire, toiture réservoir...
permettant
NOTION 2 : ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
d’anticiper et de
s’adapter aux risques 1) Les enjeux en matière d’évolution du climat local sont-ils connus ?
et aux changements Comment ont-ils été identifiés ?
climatiques 2) Quelles actions avez-vous engagées et quels aménagements avez-vous
prévus pour adapter le quartier, les bâtiments et les espaces publics aux évolutions
du climat ?
Exemples : confort d’été, lutte contre l’îlot de chaleur, espaces verts adaptés,
albédo des matériaux ...

NOTION 3 : SENSIBILISATION
1) Existe-t-il des dispositifs de sensibilisation de la population aux enjeux des
risques et de l’adaptation au changement climatique ?
NOTION 1 : SOBRIÉTÉ ET EFFICACITÉ
1) Quels sont les objectifs en matière de sobriété énergétique à l’échelle du
quartier ?
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Exemples : performance des bâtiments vis-à-vis de la RT (neufs ou réhabilités),
réduction des consommations électriques des bâtiments et de l’éclairage public,
énergie grise ...
2) Quels moyens sont mis en œuvre pour définir et réaliser ces objectifs ?
Viser la sobriété Exemples : assistance à maîtrise d’ouvrage développement durable, cahier de
énergétique et la prescriptions, principes bioclimatiques dans la conception urbaine, mutualisation et
diversification des solidarité énergétique entre bâtiments ou îlots, sensibilisation sur les enjeux
sources au profit énergétiques et les comportements vertueux ...
des énergies 3) Quelles sont les actions réalisées et celles qui restent à mettre en œuvre ?
renouvelables et de
Exemple : description des niveaux de performance des bâtiments livrés
récupération
4) Le quartier prévoit-il le déploiement et l’utilisation de technologies de «
smart grids » ?

NOTION 2 : PRODUCTION D’ÉNERGIES RENOUVELABLES OU DE


RÉCUPÉRATION
1) Quels sont les objectifs en matière d’énergies renouvelables et de
18 récupération ?

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2) Quels moyens sont mis en œuvre pour définir et pour réaliser ces objectifs ?
Exemples : étude d’approvisionnement type L128-4 du Code de l’urbanisme, étude
de faisabilité pour un réseau de chaleur, cahier de prescriptions...
3) Quelles sont les actions réalisées en matière d’approvisionnement
énergétique renouvelable et ou de production par les énergies renouvelables et de
récupération, et celles qui restent à mettre en œuvre ?

NOTION 3 : DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT


1) Un suivi des consommations a-t-il été réalisé ? À quelle(s) échelle(s) ?
2) Quels dispositifs d’accompagnement de la population ont été mis en place auprès
des habitants ou usagers ?

NOTION 1 : LIMITATION DES DÉCHETS MÉNAGERS ET DÉCHETS


VERTS
1) Quels sont les dispositifs mis en place dans le projet pour limiter la
production des déchets verts et ménagers ?
Exemples : choix des essences végétales plantées (limitation des tailles),
installation de composteurs de pied d’immeuble ou partagés, broyage des tailles et
utilisation in situ du bois raméal fragmenté….
2) Quelle politique de sensibilisation à la réduction des déchets a été menée à
l’échelle du quartier ou de manière plus vaste ?
Exemples : reconnaissance « territoire zéro déchet zéro gaspi », tarification
incitative du service public de gestion des déchets, ...

NOTION 2 : TRI À LA SOURCE, COLLECTE ET VALORISATION DES


DÉCHETS
1) Comment le projet facilite-t-il, pour les gestionnaires comme pour les habitants,
le tri à la source, la collecte séparée, le recyclage et la valorisation des déchets
Limiter la ménagers ? Détailler les processus prévus selon le type de déchets : déchets
production des ménagers, biodéchets, déchets encombrants (dont mobiliers, déchets électriques et
électroniques…), déchets d’activité économique, …
déchets, développer
et consolider des Exemples : moyens et ressources affectés à l’entretien des locaux poubelles,
filières de information sur les résultats du tri, existence d’une collecte séparée, de
valorisation et de composteurs partagés...
recyclage

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2) Existe-il un lien avec des structures de l’économie sociale et solidaire pour
gérer ces déchets ?
3) Comment le projet intègre-t-il ou participe-t-il au développement de filières
de valorisation des déchets (sous forme de matériaux, énergétique ou autre) sur le
territoire ?
Exemples : méthanisation, valorisation énergétique des déchets résiduels...
4) Avez-vous mis en place une évaluation de la gestion des déchets ?
Exemples : compréhension des pratiques des ménages, satisfaction et nuisances
liées à la collecte, pistes d’amélioration des filières de tri...
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NOTION 3 : DÉCHETS DE CHANTIER
1) Quelles actions de limitation, de tri, de collecte et de valorisation ont été mises
en place concernant les déchets de chantier ?

NOTION 1 : RÉDUCTION DE LA CONSOMMATION D’EAU


1) Comment le projet participe-t-il à la réduction de la consommation en eau, en
particulier potable, des habitants, des activités et de la collectivité ?
Exemples : équipements économes en eau, sensibilisation,
Préserver la récupération/réutilisation des eaux pluviales...
ressource en eau et
NOTION 2 : GESTION INTÉGRÉE DES EAUX PLUVIALES ET USÉES
en assurer
1) Comment le projet participe-t-il à une gestion intégrée des eaux pluviales et
une gestion des eaux usées au vu de la nature du site (urbain ou non), des sols, des
qualitative et caractéristiques du bassin versant ?
économe Exemples : infiltration à la parcelle, réutilisation des eaux pluviales, gestion des
rejets, réseau de surface, traitement des espaces publics...
2) En quoi l’eau et les dispositifs de gestion des eaux pluviales sont-ils une
composante de l’espace public et du cadre de vie ? En particulier, comment
20 participent-ils à la qualité urbaine et écologique ?

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NOTION 1 : PRESERVATION
1) Quels sont les enjeux en matière de biodiversité, qualité des sols et milieux
sur le site avant le projet et/ou à proximité ? Comment ont-ils été identifiés ?
Exemples : inventaire, diagnostic écologique urbain, étude d’impact, intervention
d’acteurs spécialisés, existence de documents type atlas communal de la
biodiversité...
2) Comment ces enjeux sont-ils traduits dans les documents de planification ?
Exemples : SRCE, règlement du PLU ou OAP biodiversité
3) Lors des consultations des entreprises et en phase chantier, quelles
stratégies permettant de mieux prendre en compte la biodiversité, les sols et les
milieux naturels ont été mises en place ?
Exemples : critère de choix et sensibilisation des entreprises, protection d’espèces,
pénalités en cas de destruction de milieux, jardins éphémères, dispositifs anti-
dérangement…
4) Quelles actions ont été mises en œuvre à l’échelle du projet pour les
préserver ?

NOTION 2 : RESTAURATION ET VALORISATION


Préserver et 1) Quels sont les moyens mobilisés pour veiller à ce que la programmation et
valoriser la la conception permettent de restaurer et de valoriser la biodiversité à l’échelle du
biodiversité, les sols projet ?
et les milieux Exemples : lien avec l’étude d’impact, écologues dans l’équipe de conception,
naturels cahier de prescriptions environnementales, implication d’associations
environnementales au moment du projet, corridors écologiques …
2) Quels sont les différents types d’espaces de nature en ville développés dans
le projet et comment sont-ils supports de biodiversité ?
Exemples : surface des espaces, nombre de strates, palette végétale, espèces
indigènes, habitats spécifiques, milieux humides naturels ou artificiels, zone de
nature spontanée, équipements pour la faune ….

NOTION 3 : GESTION ET SENSIBILISATION


1)En quoi la gestion des espaces verts publics du projet favorise-t-elle une
approche écologique ? Précisez les démarches de labellisation liées.
Exemples : gestion différenciée, zéro-phyto, zéro pesticide, protection biologique
intégrée, Ecojardin …
2) Existe-t-il des démarches d’autres acteurs sur des espaces non gérés par la
collectivité ? Exemples : bailleurs, commerces, copropriétés
3)Quelles sont les actions de sensibilisation et d’implication citoyenne en
matière de biodiversité et/ou de nature en ville ?
Exemples : événementiel, balade nature, jardins collectifs, inventaire participatif,
chantier participatif,…

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II.CONSTRUCTION DURABLE

L’éco-construction consiste à créer un bâtiment en respectant au mieux l’environnement.

Un bâtiment éco-construit doit minimiser ses impacts sur l’environnement. La construction


doit donc s’inscrire dans son site en valorisant les atouts du milieu naturel et en ayant
recours aux ressources locales.

QU’EST-CE QU’UN BÂTIMENT DURABLE ?


Un bâtiment durable est « une construction qui répond adéquatement aux besoins de ses occupants,
qui génère un impact environnemental limité et dont les coûts de construction et d’exploitation
sont raisonnables ». Pour ce faire, on priorise l’utilisation de matériaux durables et
écoresponsables et on utilise des techniques de construction qui diminuent les besoins et les
coûts en énergie. Un tel bâtiment procure également un environnement sain et confortable grâce
à une bonne isolation, à une ventilation adéquate et à l’utilisation de bons matériaux émettant
moins de polluants.

Ce guide a pour but de :


• Présenter les grands principes d’un bâtiment écologique à chaque étape de la construction
• Orienter vos réflexions lors de la rénovation ou de la construction d’un bâtiment
• Fournir des références supplémentaires pour approfondir votre réflexion

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PRINCIPES DE CONSTRUCTION DURABLE

1. Une bonne planification, la clef du succès !


Avant d’entreprendre des travaux de construction, il importe de prendre le temps de les planifier.
Cela permettra de :
• Bien évaluer vos besoins et donc de diminuer le coût des travaux
• Économiser sur les matériaux en optimisant leur utilisation et en diminuant les pertes
• Choisir les bons matériaux en optant pour des matériaux sains et durables
• Orienter le bâtiment à votre avantage
• Mettre en place des mesures d’efficacité énergétique plus performantes

Pour effectuer une bonne planification durant les travaux, il faut réfléchir aux éléments suivants :

1.1 Évaluer vos besoins réels


Une identification des besoins réels permettra de réduire les excès et par la même occasion la
facture des travaux. L’évaluation du nombre de pièces, de leur taille et du nombre d’étages
nécessaires est donc la première étape. Une utilisation judicieuse de l’espace permet de réduire
considérablement la superficie nécessaire. Nous n’avons qu’à penser aux principes utilisés lors de
la conception des mini-maisons, un mouvement qui a pris beaucoup d’ampleur dans les dernières
années.

1.2 Utiliser judicieusement les matériaux


Une bonne planification permet d’évaluer avec plus de précision la quantité de matériaux
nécessaires et donc de diminuer les pertes. Certains outils sur le Web peuvent vous aider à calculer
la quantité de matériaux nécessaires pour élaborer différents travaux. Toutefois, il est préférable
de faire estimer la quantité de matériaux nécessaires par un professionnel.

Concevoir la taille des pièces d’un bâtiment en fonction de la taille des panneaux de matériel (4 x
8 pi) permettent des économies importantes en maximisant l’utilisation des matériaux, en réduisant
les retailles de coupe ainsi que le temps nécessaire pour les installer.

De plus, la mise en application des principes de déconstruction permet de récupérer une grande
quantité de matériaux qui peuvent être réutilisés dans les travaux de rénovation. Réfléchir dès le
départ à la manière dont les matériaux usagés pourront être réemployés lors des travaux vous
permettra d’optimiser leur utilisation.

1.3 Construire pour mieux déconstruire


Plusieurs moyens peuvent être mis en place durant la construction afin de faciliter les rénovations
et les modifications ultérieures :
• Privilégier l’utilisation de fixations qui permettent le démontage telles que des vis plutôt
que la colle
• Garder les systèmes de fixations accessibles
• Créer des espaces multifonctionnels et modulables permettant le changement de vocation des
pièces. L’utilisation de ces techniques facilite les rénovations à venir, augmente le potentiel de
réemploi des matériaux et favorise l’adaptation des espaces en fonction de l’évolution des
besoins.

19
1.4. Prendre en compte les conditions climatiques

Ne pas prendre en considération les conditions climatiques lors de la conception est une négligence
qui se fera ressentir sur la facture énergétique. Le relief, les abris naturels tels les arbres et
l’orientation de votre bâtiment peuvent être utilisés à votre avantage en intégrant certains
principes.

1.4.1 Vents dominants


Les fuites d’air dans une maison représentent jusqu’à 25 % des pertes de chaleur. Ces pertes sont
d’autant plus importantes lorsque les vents sont importants. Afin de minimiser ces pertes, il faut :

• Protéger la maison des vents dominants en utilisant la végétation, le relief du terrain ou les
bâtiments avoisinants plutôt que de construire en hauteur ou sur un espace dégagé. Ces éléments
peuvent agir comme coupe-vent s’ils sont situés au nord-ouest du bâtiment.

• Minimiser la quantité des fenêtres situées face aux vents dominants donc au nord-ouest.

• Favoriser des fenêtres à haute efficacité énergétique non mobiles et à double cadrage pour
réduire les risques d’entrée d’eau et d’air par la façade exposée au vent dominant.

1.4.2 Soleil
Le Soleil est une source d’énergie gratuite qu’on peut mettre à profit dans notre bâtiment ! En
utilisant les principes d’une maison solaire passive, c’est-à-dire en maximisant l’entrée directe des
rayons du soleil (en période froide) et en la réduisant (en période chaude) tout en profitant
d’éclairage gratuit grâce à la lumière indirecte. Les grands principes d’une maison solaire passive
sont :
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• Orienter la plus grande façade de la maison du côté sud. Cette façade devrait idéalement
contenir 60 % de la fenestration de la maison. Cela permet d’augmenter la quantité d’énergie
solaire qui parvient dans la maison en plus de favoriser l’éclairage naturel des lieux.

• Minimiser la fenestration et les ouvertures du côté nord. Si c’est impossible privilégier


des fenêtres à haut rendement énergétique, comme les fenêtres à triple vitrage.
• Optimiser le rayonnement du soleil selon les besoins.
L’angle d’incidence du soleil étant différent l’été et l’hiver, il est possible de maximiser le
rayonnement dans le bâtiment lorsque les besoins sont plus élevés, soit en période froide, et de les
diminuer lorsqu’ils le sont moins.
Astuce : L’installation d’auvent permet de bloquer une partie des rayons durant la période
chaude (saison de pluie) et de diminuer les besoins en climatisation. Durant la saison sèche,
lorsque les besoins en énergie sont très élevés, les feuillus dégarnis et les auvents laissent
passer la lumière.

• Utiliser l’inertie thermique des matériaux.


L’inertie thermique est la propriété qu’ont certains matériaux (béton, ardoise, brique) d’absorber
la chaleur pour la redistribuer lentement dans la maison lorsque le soleil est couché.
Astuce : Pour utiliser ce principe, il faut que les rayons du soleil atteignent une grande
surface de ces matériaux durant la journée, c’est pourquoi il est important de privilégier des
espaces à aires ouvertes du côté sud et d’éviter les demi-murs qui nuiraient à l’absorption
d’énergie par les matériaux ayant une bonne masse thermique. Plus ces matériaux sont
foncés, plus ils absorbent l’énergie.

• Disposer les pièces en fonction des besoins en lumière.


Disposer les pièces communes au sud (cuisine, salle de séjour, salon), les espaces nécessitant
moins de lumière au nord (garage, salle de bain, espace de rangement).

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2. Choisir des matériaux écoresponsables, comment s’y prendre ?

Le choix des matériaux est une étape cruciale. Vos choix ont des répercussions importantes sur la
durabilité du bâtiment, sur la qualité de l’air intérieur et sur la performance énergétique du
bâtiment, sans compter l’ensemble des impacts environnementaux liés à la fabrication, à l’usage
et à la fin de vie des matériaux. Toutefois, faire des choix écoresponsables peut s’avérer ardu. Sans
cibler explicitement des matériaux, ce guide vous propose de prendre en compte certains éléments
qui, nous l’espérons, orienteront vos décisions vers des matériaux plus responsables.

2.1 Les étapes du cycle de vie

L’analyse de cycle de vie (ACV) est une analyse complète des impacts environnementaux générés
à chacune des étapes du cycle de vie d’un matériau allant de l’extraction des matières premières
nécessaires, jusqu’à sa gestion en fin de vie en passant par la transformation, la distribution et
l’usage.

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Sans procéder à une ACV complète et normée, l’approche de cycle de vie est un outil précieux
quand vient le temps de choisir un matériau. Il s’agit de réfléchir aux aspects suivants :

• Provenance : Plus le site de la manufacture est loin, plus les émissions de gaz à effet de
serre et la consommation de ressources non renouvelables liées aux transports sont importantes.
Privilégiez donc les produits manufacturés le plus près possible.

• Composition du produit : L’utilisation de produits recyclés comme matière première


permet de diminuer l’extraction des ressources pour sa production et de diminuer les impacts qui
y sont associés (gaz à effet de serre généré, épuisement des ressources, etc.). Privilégiez dans
l’ordre : (1) les matériaux issus de matières renouvelables, (2) les produits à contenu recyclé post-
consommation, (3) les matériaux qui se recyclent ou se réemploient facilement.

• Gestion durable des ressources : Les matières premières constituant le produit


doivent être gérées de façon responsable afin d’en assurer le renouvellement. À titre
d’exemple, le bois est un matériau respectueux de l’environnement par son caractère
renouvelable, sa durabilité et la possibilité de le gérer en fin de vie. Toutefois, il doit provenir
d’un approvisionnement durable, i.e. d’une forêt gérée de manière à assurer la pérennité de la
ressource. Le bois provenant du Canada respecte habituellement ces critères contrairement au
bois exotique qui est souvent issu d’une déforestation. Utilisez donc du bois régional certifié
FSC, Forest Stepwardship Council ou Programme de Reconnaissance des certifications
forestières (PEFC).

• Réemploi : Un matériau usagé a de nombreux avantages sur le plan environnemental et


sur le plan économique. Il permet d’éviter les impacts associés à la production de nouveaux
produits et à son transport, en plus d’éviter l’enfouissement des matériaux usagés. Donc l’idéal est
de s’approvisionner à la matériauthèque, lorsque possible.

• Utilisation : Une part considérable des impacts d’un produit est liée à
son utilisation, communément appelée « vie utile ». Cette étape influera
particulièrement le choix des portes et des fenêtres qui doivent être à haute
efficacité énergétique afin d’éviter les pertes de chaleur du bâtiment. La
certification ENERGY STAR permet d’identifier ces produits. Les matériaux
isolants devront également être choisis en fonction de leur pouvoir isolant, ce
critère permettra de sélectionner des matériaux qui réduiront considérablement les besoins en
énergie.
Note : Jusqu’à 25 % des pertes de chaleur peuvent être causées par les fenêtres et les portes. Il
en est de même pour le choix des appareils de plomberie où ceux à faible débit doivent être
priorisés.

• Durabilité du matériau : La durabilité d’un produit revêt d’une grande importance quant
aux impacts environnementaux. En effet, plus un produit sera durable, moins il aura besoin d’être
remplacé souvent et géré en fin de vie.

• Débouché en fin de vie : Un produit pouvant être recyclé en fin de vie utile permet de
réutiliser les matières qui le composent pour leur donner une deuxième vie. Il faut donc prioriser

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les matériaux recyclables ou même compostables à ceux qui devront être enfouis comme les
matériaux composites.
Attention : Certains produits toxiques (vernis, colles, etc.) nuisent à la valorisation en plus d’être
un contaminant potentiel pour l’environnement lors de l’enfouissement. Réduisez les vernis, les
colles et les polymères : les matériaux seront plus faciles à démanteler et à valoriser.

2.2 Les émissions nocives pour la santé

Les composés organiques volatils (COV), sont des émanations toxiques et ont des impacts sur la
qualité de l’air et sur la santé humaine. Privilégier des éléments à faible contenu en COV, c’est
faire un choix sain pour l’environnement et pour sa santé !

Voici quelques astuces qui vous permettront de limiter les teneurs en COV dans votre domicile :
• Optez pour des produits à faible émission de COV (l’étiquetage de certains produits le
mentionne). Vérifiez principalement pour les peintures, les vernis, les colles et les aérosols.

• Choisissez des meubles en bois brut qui contiennent beaucoup moins de COV puisque
contrairement aux meubles en bois aggloméré, la colle n’est pas une composante aussi
importante ou privilégiez l’achat de meuble en bois aggloméré usagé de plus de 5 ans. Les COV
s’évaporent principalement au début de la vie d’un meuble. Après une certaine période, tous les
COV sont relâchés. Si vous rénovez ces meubles, attention aux produits que vous utilisez.

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• Optez pour des tissus naturels comme la laine ou le coton pour les meubles et les tapis,
évitez les fibres à base de latex. Pour les tapis, privilégiez l’utilisation de clous(pointes) plutôt
que de la colle.

• Vérifiez que les panneaux de bois aggloméré ne contiennent pas d’urée-formaldéhyde.

• Privilégiez les planchers en bois et en céramique ceux-ci sont facilement nettoyables, ne


dégagent pas de COV et la poussière et les acariens ne s’y incrustent pas contrairement au tapis
ou au plancher flottant.

3. L’efficacité énergétique

L’efficacité énergétique est un concept incontournable en bâtiment durable afin d’assurer le


confort d’un bâtiment, de limiter les pertes de chaleur et de réduire les coûts de chauffage ainsi
que les impacts environnementaux qui y sont associées. Les trois éléments principaux pour
améliorer l’efficacité énergétique d’une maison sont l’isolation, l’étanchéité à l’air et le choix de
portes et de fenêtres efficaces.
Note : Jusqu’à 40 % des pertes de chaleur peuvent être associés à des fuites d’air.

Dans un optique d’efficacité énergétique, il est nécessaire de respecter les normes d’isolation du
code du bâtiment, voire de les surpasser et de s’assurer de l’étanchéité de la maison aux fuites
d’air, par exemple, par la pose d’une membrane pare-air en continu, avec une attention particulière
lors de la pose des fenêtres.
Note : Investir environ 2% du coût de construction pour atteindre la norme Novo-Climat permet
de faire des économies de 20% sur la facture énergétique en plus de donner accès à des
subventions. L’investissement peut donc être rentabilisé en quelques années.

Plusieurs sources peuvent vous informer sur les techniques d’isolation, les subventions auxquelles
vous êtes admissibles et même, vous offrir un accompagnement pour orienter vos travaux afin
d’accroître l’efficacité énergétique de votre habitation.
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Labels, certifications et marques de qualité dans le secteur

de l’éco-construction

Bâtiments performants, éco-habitats, efficacité énergétique des bâtiments,


écomatériaux, éco-professionnels… Zoom sur les labels, certifications et marques de
qualité de l’éco-construction, pour mieux les appréhender !

1/ Labels, certifications et marques de qualité dans les bâtiments :

BBC Effinergie bâtiments neufs ou rénovés : BBC-Effinergie est une appellation visant à
identifier les bâtiments neufs dont les très faibles besoins énergétiques contribuent à atteindre
les objectifs de 2050 : réduire les émissions de gaz à effet de serre par 4.
Il répond aux exigences réglementaires du label BBC qui est repris par le Grenelle comme
étant l’objectif 2012 pour les bâtiments neufs. BBC-Effinergie reprend les valeurs définies
par l’association Effinergie, soit un objectif de consommation pour les constructions
résidentielles neuves de 50 kWh/m²/an (à moduler selon la zone climatique et l’altitude) et
pour les bâtiments à usages autres que d’habitation, l’objectif de consommation
maximale en énergie primaire est fixé à 50% de la consommation conventionnelle de
référence.
Il existe un label spécifique concernant la rénovation des bâtiments : BBC-rénovation dont
le plafond des consommations est fixé à 80 kWh/m²/an.

Minergie (label suisse) : Minergie est un label d’efficience énergétique qui s’applique aux
bâtiments neufs ou rénovés. Il garantit au bâtiment : Confort, Economie, Performance
énergétique, Qualité de construction, Préservation de l’environnement. Le label est adapté
pour tous types de bâtiment (habitat, bâtiment tertiaire, locaux commerciaux…). La
performance énergétique du bâtiment doit être de 38 kWh/m2/an dans le neuf et 60
kWh/m2/an dans la rénovation.
Le label Minergie est plus exigent que les normes imposées par la Réglementation Thermique
2005, il devance aussi les exigences de la Réglementation Thermique 2012.

PassivHauss (label allemand) : PassivHauss ou « bâtiment passif » désigne une


construction garantissant un climat intérieur confortable en toutes saisons. Une maison
PassivHauss est une maison dont le besoin annuel en chaleur ne dépasse pas 15
kWh/m2/an.

2/ Labels, certifications et marques de qualité des produits :

Ô Solaire : Ô Solaire est une marque créée par les industriels de la filière solaire thermique,
réunis au sein d’Enerplan. Elle vise à sélectionner des systèmes solaires thermiques
domestiques, Chauffe-Eau Solaire Individuels (CESI) et Systèmes Solaires Combinés (SSC),
dans une démarche de qualité. Cette marque garantie la conformité des systèmes aux
exigences normatives et réglementaires.

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NF Pac : La marque NF PAC est une marque volontaire, délivrée par l’AFAQ-AFNOR
Certification, permettant de vérifier la conformité des pompes à chaleur aux différentes
normes en vigueur, françaises, européennes et internationales ainsi que le respect des
performances minimales fixées par les membres du Comité particulier de la marque NF PAC
au travers du référentiel. Elle couvre les différentes pompes à chaleur aérothermiques et
géothermiques de puissance calorifique inférieure ou égale à 50 kW. Pour ces différents
produits, la marque NF PAC certifie les paramètres suivants : les coefficients de performance
(COP) avec un seuil minimum pour différents points de fonctionnement ; la puissance
thermique ; le niveau de puissance acoustique.

Natureplus : Natureplus est le label de qualité international pour les produits de


construction (éco-matériaux) et pour l’habitat durables. Ce label de qualité est synonyme de
respect de la santé, de production écologique, d’épargne des ressources naturelles non
renouvelables et de mise en œuvre facilitée. Les matériaux certifiés doivent être composés de
matières premières renouvelables ou de ressources obtenues avec un procédé respectant
l’environnement.

NF Environnement : La marque NF Environnement est une marque volontaire de


certification délivrée par AFNOR Certification. Pour obtenir cette marque, le produit doit être
conforme à des critères écologiques et d’aptitude à l’usage. Pour une consommation
écoresponsable.

Flamme Verte : La Flamme Verte, créée conjointement par l’ADEME et les fabricants
d’équipements de chauffage au bois. Il garantit les rendements des différents équipements de
chauffage (inserts, foyers fermés, poêles à bûches, chaudières bois). Ce label garantit aussi
l’éligibilité au crédit d’impôt des matériels.

NF Bois de Chauffage : L’étiquette de la marque NF Bois de Chauffage, jointe sur les


produits, fournit aux consommateurs toutes les informations essentielles pour estimer la
qualité du produit. Elle garantit la qualité des bûches (respect des essences, respect de la
quantité commandée, respect de l’humidité, etc.).

ITEBE Granulés : ITEBE Granulés est une marque volontaire qui garantit la qualité des
granulés pour le chauffage (origine, masse, pouvoir calorifique, etc).

3/ Labels, certifications et marques de qualité pour les professionnels :

NF Démarche HQE : La certification NF Bâtiments Tertiaires - Démarche HQE est délivrée


par Certivéa, filiale du CSTB. NF HQE (Haute Qualité Environnementale) est une
certification répondant à une démarche globale dans les phases de programmation, de
conception et de réalisation des bâtiments (pour les maisons individuelles, cette certification
dépend de la marque NF Maison Individuelle).

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La Démarche HQE impose le respect de 14 cibles :
- Eco-construction : 1. Relations des bâtiments avec leur environnement immédiat, 2. Choix
intégré des procédés et produits de construction, 3. Chantier à faibles nuisances.
- Eco-gestion : 4. Gestion de l’énergie, 5. Gestion de l’eau, 6. Gestion des déchets d’activité, 7.
Gestion de l’entretien et de la maintenance.
- Confort : 8. Confort hygrothermique, 9. Confort acoustique, 10. Confort visuel, 11. Confort
olfactif.
- Santé : 12. Qualité sanitaire des espaces, 13. Qualité sanitaire de l’air, 14. Qualité sanitaire de
l’eau.

Pour l’habitant, la HQE apporte un plus pour :


- La santé : qualité de l’air intérieur, qualité de l’eau au robinet, bonne hygiène des locaux.
- Le confort : températures et humidité, recherche de la lumière naturelle et qualité de la lumière
électrique, lutte contre le bruit et les mauvaises odeurs.
- Les économies de charges d’habitation, chauffage, électricité, entretien.

- La valeur patrimoniale des immeubles et leur capacité d’adaptation.

Les Eco-artisans : Cette marque de qualité est un gage de savoir-faire des professionnels du
bâtiment. Les éco-artisans ont tous suivi une formation à la Capeb sur les techniques liées à
la maîtrise de la performance énergétique, validant ainsi leurs connaissances et leurs savoir-
faire.

Les 3 engagements des Eco-Artisans :


- Evaluation thermique globale,
- Conseil global en matière d’efficacité énergétique, - Réalisation des travaux et contrôle qualité.

Qualit’ENR : Association composée de l’ADEME, Enerplan, la Capeb, UECF-FFB et


UNCP-FFB et le Ser, dont le but est de garantir la qualité d’installation des systèmes à
énergie renouvelables.
Qualit’ENR intervient pour la promotion de la qualité des prestations des professionnels, et
gère des dispositifs de qualité et des règlements afférents aux appellations : Qualisol (solaire
thermique), QualiPV (photovoltaïque), Qualibois (chauffage au bois), et QualiPAC
(pompes à chaleur).

Les Pros de la Performance Energétique : Artisans et professionnels du bâtiment, qui


adhèrent à une charte “Bâtir avec l’environnement” de la FFB. Qualibat leur attribue une
mention « économie d’énergie » ou “rénovation énergétique”. L’objectif est de garantir la
performance énergétique après travaux.

28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES GENERALES DU COURS.

Agence Régionale de l’Environnement en Lorraine (AREL) (2018). Guide de


l’écoconstruction.

BRE Group (2018). Sustainable Construction: Simple ways to make it happen. 18 pages.

Écohabitation (s.d.a). La structure extérieure de la maison passive.


Écohabitation (s.d.b). C’est quoi, la « masse thermique » ?
Hydro-Québec (2018). Informations spécifiques sur les fenêtres et les portes-fenêtres.
Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement (IBGE) (2019). Info Fiches-Éco-
construction. Comment limiter les déchets de construction.

Société canadienne d’hypothèques et de logement (2019). Amélioration thermique de


l’enveloppe.
Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire
(MAMROT) (2020). Le bâtiment durable : Guide des bonnes pratiques sur la planification
territoriale et le développement durable.
Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. Direction du greffe. Règlement numéro 2020-11 relatif
à l’émission des permis et certificats ainsi qu’à l’administration des règlements de zonage, de
lotissement et de construction.
Transition Énergétique Québec (TÉQ) (2021). NovoClimat : Exigences techniques -
habitations unifamiliales, bigénérationnelles et unifamiliales avec un logement.
TÉQ (2021). NovoClimat : Avantages.
Peyrot, D. et Istin, V. (s.d.). Fiche technique : L’éco-construction.
Pratico-pratique (s.d.). Rénover sans COV.
RNCAN (2022). Emprisonnons la chaleur.

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