Le jeu

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
 Les Lames du Cardinal est un univers créé par Pierre Pevel

Crédits
Directeur de publication : Sébastien Moricard
Capitaine de projet : Philippe Auribeau
Textes : Philippe Auribeau, Samuel Bidal, Camille Guirou, Jérôme Isnard
Scénarios : Philippe Auribeau, Patrick Simoens
Relecture : Clémence Boyer
Plans : Josselin Grange, Olivier SanFilippo, Gilles Widmer

Graphismes &I llustrations

Direction artistique : Sébastien Moricard
Illustrations : Johann Blais, Josselin Grange, Loïc Muzy, Gilles Widmer
Charte graphique, mise en page et icônes : Josselin Grange

Remerciements
L'équipe de création tient à remercier chaleureusement Pierre Pevel pour lui avoir confié les clés de l'univers des Lames.

Les Romans
Les Lames du Cardinal est un cycle constitué de trois romans
(Les Lames du Cardinal, L’Alchimiste des Ombres et Le Dragon des Arcanes)
écrits par Pierre Pevel et publiés aux Éditions Bragelonne.
Le roman L’Héritage de Richelieu, écrit par Philippe Auribeau et publié aux Éditions Bragelonne,
se déroule dans le même univers et dix ans après la fin du premier cycle.

ISBN : 978-2-38024-046-7 (version numérique : 978-2-38024-050-4)

Publié pour la première fois en France en 2024 par Elder Craft
©Elder Craft / Les Lames du Cardinal – Tous droits réservés
Peut contenir des traces de fruits à coque.
Suivi de fabrication centSucres. Achevé d'imprimer en Chine par Imago group France.
Dépôt légal : Mars 2024
ELDER CRAFT – Elder-craft.com

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 Table des matières
VINGT ANS APRÈS 8 Résistance de l’adversaire 63
Gérer les interactions 63
Compétences utilisées 63
INTRODUCTION10 Difficulté63
Le jeu de rôle en quelques mots ? 10 Réaction63
Jouer aux Lames 10 Importance de la requête 64
Oppositions simultanées 64
Matériel nécessaire 11
Le monde des Lames : l’Europe du XVIIe siècle 11 GÉRER UNE OPPOSITION DRAMATIQUE68
Le meneur de jeu (MJ)11
Généralités68
Le fonctionnement du jeu 14 Résistance/Ténacité dans une opposition dramatique 68
Exemple de jeu 16 Les figurants durant une opposition dramatique 68
L’histoire des Lames 18 Gérer une foule de figurants 69
Philosophie71
RECRUTEMENT DES NOUVELLES LAMES : Établir la situation, gérer l’initiative 71
CRÉATION DES PERSONNAGES 20 Décor72

Du choix des nouvelles Lames 20 Mouvement et distances 73

Mouvements hors combat 73
Un groupe, toujours ! 21
Enchaîner les rondes 74
Des figures du passé 21
Choisir des profils 22
Agir durant une ronde 74
Si la Lame est en attaque 74
Des Lames à présent 24 Si la Lame n’a pas la main, l’a laissée volontairement
De prodigieuses capacités 26 ou perdue : position défensive 76
Des qualités naturelles hors du commun : Garder ou perdre la main lors de la ronde suivante 77
les Caractéristiques 26 Fin d’assaut 77
Être touché 77
Des Compétences exceptionnelles 27
Reprise de souffle 78
À quoi servent les Compétences ? 27
Les qualités naturelles : utiliser ses Caractéristiques lors
Des destinées hors du commun 29 d’une opposition dramatique 78
Choisir des arcanes 29 Puiser dans ses réserves : utiliser sa Ténacité lors
d’une opposition dramatique 78
Des escrimeurs hors pair 30 Effectuer une action simple durant un combat 79
Choix de l’école d’escrime et de l’épée 31
Les épées et autres armes 41 Combat à distance 80
Panorama des épées 42 Test de tir 80
Feintes et bottes 82
Des contacts et des ressources (optionnel) 46 Affrontements épiques 83
Possessions particulières 46
Ressources48 Système d’opposition Rapide et Furieux  84
Contacts48 Avant-propos84
Liens entre Lames : complémentarité instinctive 50 Séquence de l’assaut 84
Fignoler le personnage 51 Phase des joueurs 84
Pour aller plus loin… Début de mission 51 Situations particulières 87
Gérer les conséquences 88
SYSTÈME DE JEU 54 La santé des Lames : généralités 88
Comptabiliser les pertes 88
Des épreuves 54 Nature des dégâts 89
Réussir un Test 54 Dégâts effectués 89
Difficulté de l’épreuve 55
Le soin 90
Résistance de l’obstacle 55
Évolution des blessures 91
Simuler une épreuve 56
Autres situations de duel 92
Définir la nature d’une épreuve 56
Mettre en scène les affrontements dramatiques 92
Choisir une Compétence 56
Tester sa Compétence 57
Test éclair ! 57 LES LAMES DU CARDINAL : UN GROUPE
Test dramatique ! 58 AVANT TOUT 94
Puiser dans ses réserves ? 59
Utiliser ses qualités naturelles 59 Les Liens entre Lames 94
Utiliser son arcane éphémère 60 Utilité des Liens entre Lames 95
Succès nécessaires 60 Les points d’Unité 95
Interpréter la réussite et l’échec 60 Gain de points d’Unité durant une mission 95
Panache ! 61 Utilisation durant une mission 96
Épreuves combinées 61
Assistance62 Expérience commune 96
Augmentation des Compétences 96
Gérer une opposition active 62 Augmentation des Liens entre Lames 96
Difficulté62
Expérience personnelle 97

4
LES ARCANES DU TAROT DES OMBRES 100 Mettre en place des missions 174
Introduction174
Positions des arcanes 100 Les actes 174
La Rivière draconique 100 Final174
L’arcane éphémère 101 Concevoir un scénario 175

Les arcanes dans le paquet des Lames 102 Distribuer l’expérience 178
Effet d’un arcane 102 Points d’Unité 178
Influencer les arcanes 102 Points d’Expérience 178
Les Lames en action : exemple de combat 179
Introduction179
DE LA MAGIE DRACONIQUE 106
Situation179
Introduction106 Premier assaut 180
Magie des arcanes : prérequis et abus 106 Deuxième assaut 187
Manipuler la magie 107
Conscience des forces draconiques 107 LE CHOIX DU SANG 188
Maîtrise des arcanes 107
Au début était… 188
Dragons et humains 109
Gestion de la magie pour les dragons 109 Acte I : Au Franc-Meunier 189
Gestion de la magie pour les humains 110 La réunion 190
Mobiliser la magie 112 Quand deux Gascons et un font trois, mais parfois
quatre191
L’aspiration draconique 112
Le feu et l’orage 192
Déclenchement du sortilège 113
Modalités magiques 114 Acte II : Blois 194
Appliquer les effets de la magie 115 Quelques mots sur la ville de Blois 195
Les rituels 116 Le soir du 1er mai197
Les artefacts draconiques 118 Acte III : Traquer Beaufort 200
Les grimoires draconiques 119 Capitaines désarçonnés 200
Objets alchimiques 119 À la poursuite de Beaufort 201
Divination119 Les ruines de Garigny 201
Épilogue : Retour à Vincennes 204
LES ARCANES ET LE GRAND GRIMOIRE Vincennes204
DRACONIQUE122 Un vol incroyable 206
Récompenses206

MENER DES PARTIES DES LAMES DU

DE VIEILLES CONNAISSANCES 207
CARDINAL : LE GUIDE DU MJ136
Un peu d’histoire 208
Dramaturgie136 Où S’Aynesh devient Sybille de Jérusalem 208
Les clés du genre de cape et d’épée 136 Une dragonne à Paris 208
Les clés de l’occulte et du monde des dragons 138 Le retour de Zayrosh 208
Les clés de la maîtrise du jeu 139 Situation actuelle 209
Connaître les règles du jeu et les adapter à sa table 139 Et pendant ce temps…les débuts de la Fronde 210
Connaître l’univers et son scénario 139 Acte I : Dans la chaleur du mois d’août 211
Gérer l’opposition aux Lames 141 Scène 1 : In medias res, l’hôtel des Ambassadeurs. 211
Gérer les situations 144 Scène 2 : Le bois de Boulogne 213
Utilisation des Ressources durant les missions 144 Acte II : Le poids du passé 216
Utiliser la valeur de Contacts durant les missions 146 Scène 1 : Retour à Paris 216
Utiliser des contacts improvisés 148 Enquêtes…217
Gérer facilement les contacts 158 Scène 2 : À l’hôtel des Ambassadeurs 220
Réalisme géographique 158
Acte III : Un été vraiment brûlant 222
Poursuites159
Scène 1 : Au manoir de Ballainvilliers 222
Gérer les petites misères 162 Scène 2 : Course vers le Louvre 224
Chutes162
Final : le donjon, le dragon… et le roi 228
Poison et maladies 162
La cellule du sous-sol 228
La ranse 163
Dans les étages 229
Flammes164
Asphyxie164 Conclusion231
Récompenses  231
Gérer les créatures 165
Différence de Taille 165
Feintes et bottes contre de grandes créatures 166 ANNEXES233
Protections des créatures 167
Gérer les combats impliquant un dragon 167
Annexe 1 : Profils 233
Quelques figurants types 169 Annexe 2 : Arcanes 245
Générer un figurant au débotté 169
Qualifier un figurant lors d’un combat 169 INDEX254
Profils des créatures 170
Profil d’adversaires humanoïdes 171
Objets173

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© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
 Vingt ans après
D’Artagnan remonta à cheval et reprit la tête
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
de l’escorte.
Cinq minutes après on entrait dans la cour
du Palais-Cardinal. D’Artagnan conduisit
le prisonnier par le grand escalier et lui fit traverser
l’antichambre et le corridor.
— Faites entrer M. de Rochefort, dit la voix
impatiente de Mazarin aussitôt qu’il eut entendu
prononcer ces deux noms, et priez M. d’Artagnan
d’attendre ; je n’en ai pas encore fini avec lui.
Rochefort entra dans le cabinet et trouva Mazarin
assis à sa table avec son costume ordinaire, c’est-à-
dire en monsignor, ce qui était à peu près l’habit
des abbés du temps, excepté qu’il portait les bas et
le manteau violet.
Les portes se refermèrent, Rochefort regarda
Mazarin du coin de l’œil, et il surprit un regard du
ministre qui croisait le sien.
8
Le ministre était toujours le même, bien
peigné, bien frisé, bien parfumé, et, grâce à sa
coquetterie, ne paraissait pas même son âge. Quant
à Rochefort, c’était autre chose, et les cinq années
qu’il avait passées en prison avaient fort vieilli
ce digne ami de M. de Richelieu ; ses cheveux
noirs étaient devenus tout blancs, et les couleurs
bronzées de son teint avaient fait place à une pâleur
qui semblait de l’épuisement. En l’apercevant,
Mazarin secoua imperceptiblement la tête, d’un air
qui voulait dire : voilà un homme qui ne me paraît
plus bon à grand-chose.
Après un silence qui fut assez long en réalité,
mais qui parut un siècle à Rochefort, Mazarin
tira une liasse de papiers et, la montrant au
gentilhomme :
— Je joue cartes sur table, comme toujours. J’ai
besoin de bons amis, de serviteurs fidèles. Et j’ai
besoin de vous pour rassembler une nouvelle
troupe. Votre esprit avisé saura où chercher
les bonnes personnes. Eh bien ! qu’avez-vous donc ?
 — Vous ne vous étonnerez pas de ma curiosité : — Eh bien ! continua Mazarin, le moment est
lorsqu’il y a cinq ans qu’on est en prison, on n’est venu de mettre à profit vos talents et votre valeur.
pas fâché de savoir où l’on va vous envoyer.
Les yeux de l’officier lancèrent comme un éclair
— Si fait. Je veux être franc jusqu’au bout : de joie qui s’éteignit aussitôt, car il ne savait pas où
j’ai besoin de vous, mais votre âge et votre passé Mazarin en voulait venir.
m’incitent à la prudence. Aussi ne serez-vous pas
seul pour accomplir la tâche qui vous incombe. — Ordonnez, Monseigneur, dit-il, je suis prêt
à obéir à Votre Éminence.
Mazarin sonna. Bernouin entra.
— Monsieur d’Artagnan, continua Mazarin,
— Faites entrer M. d’Artagnan. connaissez-vous les Lames du Cardinal ?
Rochefort se pinça les lèvres pour ne pas
sourire. D’Artagnan entra.
D’après Alexandre Dumas, Vingt Ans après
— Monsieur d’Artagnan, dit Mazarin en
s’accommodant sur son fauteuil, vous m’avez
toujours paru un brave et galant homme.
« C’est possible, pensa d’Artagnan, mais il a mis
le temps à me le dire », ce qui ne l’empêcha pas
de saluer Mazarin jusqu’à terre pour répondre à son
compliment.

9
 Introduction
Si vous possédez la première édition...
À celles et ceux d’entre vous qui possèdent la
première édition du jeu de rôle Les Lames du
Cardinal, il convient tout d’abord d'adresser
nos plus chaleureux remerciements. Sans votre
enthousiasme et votre fidélité, cette deuxième
version n’aurait à coup sûr pas vu le jour.
Cette nouvelle édition comporte, à cet égard,
de nombreux éléments inédits qui, nous l’espérons,
combleront les possesseurs de la version précédente.
Ainsi, l’époque décrite dans cette édition inclut
à présent la période de la Fronde, propice aux
intrigues et complots.
Le système de jeu a été légèrement modifié, après
des années de pratique, d’expérience et de retours,
tout en restant fidèle à l’esprit de la première
édition : une base simple et un système d’escrime
qui rend hommage à la flamboyance des histoires
de cape et d’épée.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Vivienne « Pinson » Cotterre d'après Amaury Herbay
Le jeu de rôle en
quelques mots ?
Le jeu de rôle est une activité de divertissement qui réu-
nit quelques personnes autour d’une table. L’une d’elles
officie en tant que meneuse de jeu et met en scène
les histoires, les autres incarnent les héros et hé-
roïnes. Le meneur de jeu imagine les lieux, les péripéties
et les figurants qui attendent les héros. Les joueurs
décrivent les actions des personnages qu’ils incarnent.
10
Jouer aux Lames
Les Lames du Cardinal est un jeu de rôle dans lequel
les joueurs et joueuses incarnent un groupe d’agents
spéciaux au service du cardinal Mazarin, recrutés par
de célèbres personnages des romans d’Alexandre Dumas.
L’univers du jeu s’inscrit dans la lignée du cycle
de romans Les Lames du Cardinal que nous vous
encourageons à lire, évidemment, bien que cela ne soit
pas obligatoire, un résumé étant fourni au début de cet
ouvrage. Et, bien entendu, le jeu s’inscrit dans la grande
tradition du roman de cape et d’épée des Dumas,
Rostand ou Féval.
L’objectif des héros des romans, et de leurs successeurs
qu’il vous sera possible d’incarner, est de protéger la
couronne de France des complots et des affaires, mul-
tiples à cette époque. Leurs principaux opposants sont
les agents des royaumes ennemis, la noblesse conspi-
ratrice et, par-dessus tout, la Griffe noire, une société
secrète dominée par des dragons et dont certaines loges
ont juré la perte du royaume de France. Car, comme
vous vous en rendrez compte en consultant les pages
qui suivent, ce xviie siècle n’est pas tout à fait celui que
nous connaissons tous.
En effet, les dragons y marchent parmi les hommes.
Mousquetaires ?
Les grands amateurs d’Alexandre Dumas seront
peut-être désireux d’incarner – au lieu d’un groupe
hétéroclite d’aventuriers, espions et bretteurs –
des mousquetaires du Roi, dans la grande tradition
de d’Artagnan,Athos,Aramis et Porthos.
Le jeu de rôle Les Lames du Cardinal permet bien
évidemment cette option. Le monde des Lames
possède quelques spécificités liées à la présence
des dragons, mais ces aspects sont suffisamment
subtils pour être supprimés par un meneur de jeu
désireux de privilégier le réalisme historique.
Des éléments permettant d’interpréter
des mousquetaires seront donnés en encart au fil
de cet ouvrage.
Vous pouvez également utiliser, en lieu et place
du Tarot des Ombres, un tarot de Marseille
ou un tarot classique pour jouer. Dans ce cas, trèfle
remplacera Griffe, pique Souffle, cœur Sang et
carreau Écaille.
 Matériel nécessaire
Les reliefs de leur repas et quelques bouteilles
vides restaient sur la longue table de chêne autour
de laquelle les Lames se réunissaient volontiers naguère
et, semblait-il, étaient appelées à se réunir encore.
Pierre Pevel, Les Lames du Cardinal
Pour jouer aux Lames du Cardinal, vous aurez besoin,
en plus de celui-ci, du Livre 1 : L’Univers et d’un jeu
de tarot (le Tarot des Ombres de préférence). Munissez-
vous également de quelques crayons, d’une gomme,
d’une feuille de personnage par joueur d'un exemplaire
de la feuille de Sens et de quelques jetons de deux
couleurs différentes (si vous ne possédez pas le Nécessaire,
la boîte d’accessoires de jeu). Une table est également
appréciable.
Il vous reste donc à réunir un groupe de joueurs et/
ou joueuses qui partage le même intérêt que vous pour
le jeu de rôle ou qui souhaite le découvrir. Il n’est pas
nécessaire d’avoir lu les romans des Lames du Cardinal,
ni même d’être féru du xviie siècle. Seule importe l’envie
de partager un bon moment entre amis.
Vous pouvez télécharger la feuille de personnage
et la feuille de Sens sur le site Elder Craft.
Le monde des
Lames : l’Europe
du XVIIe siècle
Le jeu de rôle Les Lames du Cardinal se situe pendant
les années 1643-1653, soit dix ans après la fin des romans
de Pierre Pevel. C’est une décennie charnière du xviie
siècle qui s’ouvre par la mort du cardinal de Richelieu
et du roi Louis XIII, que remplacent respectivement
le cardinal Mazarin et la régente Anne d’Autriche,
avant que le roi Louis XIV n’ait l’âge d’accéder au
trône de France.
Les premières années constituent une période de troubles
et de guerres à l’échelle européenne, avec la continuation
de la guerre de Trente Ans, qui implique la majorité
des États européens : la France, l’Espagne et sa cour
de dragons, l’Angleterre, l’Italie, les Provinces-Unies,
le Saint Empire romain germanique, sur les terres duquel
une majorité de batailles se déroulent, le Danemark
ou encore la Suède, dirigée par de mystérieux dragons
aux desseins insondables.
La guerre de Trente Ans est initialement une guerre
fratricide entre Habsbourg d’Espagne et du Saint
Empire romain germanique, mais les enjeux stratégiques
qu’elle implique rendent la neutralité impossible. C’est
une époque de conflits armés, mais aussi de manigances
politiques, de changements de loyautés, d’espionnages
et de complots. La stabilité politique qu’avait procurée
Richelieu à la France vole en éclat à l’arrivée de son
successeur, haï par une majorité de la noblesse.
En 1643, la France reste en guerre contre l’Espagne. Elle
est menacée par l’Angleterre. La Lorraine lui résiste et la
Suède l’inquiète. Et dans Paris même, les sociétés secrètes
humaines et draconiques œuvrent à déstabiliser le pays.
Au milieu de la décennie, tandis que les guerres
continuent aux frontières, s’ouvre en France une pé-
riode de troubles politiques et militaires réunis sous
l’appellation générale de Fronde. Cette époque est
en fait constituée de trois Frondes différentes, dont
les instigateurs sont tour à tour les parlementaires,
les nobles et les princes de la maison de Bourbon-Condé.
Le jeu de rôle donne une part prépondérante, dans
cette version, à la période de la Fronde, entre 1648 et
1653. Ce sera, pour les Lames du Cardinal, une période
de dangers et d’enjeux extrêmes, durant laquelle elles
seront contraintes de faire des choix souvent difficiles.
Il convient d’ajouter que, symboliquement, c’est en
1648 que se déroule le roman de Dumas, Vingt Ans
après, auquel nous rendons, par ce choix, un mo-
deste hommage.
Le meneur
de jeu (MJ)
Dans le jeu de rôle Les Lames du Cardinal, le meneur
de jeu (abrégé MJ, comme maître de la jusquiame) est
chargé de trois tâches essentielles :
• Écrire et/ou mettre en scène les scénarios, appelés
missions, auxquels les personnages incarnés par
les joueurs et joueuses, appelés par convention
Lames, participent.
• Interpréter les personnages qui interviennent dans
le cours de l’histoire, mais qui ne sont pas incarnés
par les joueurs. On les nomme figurants et ils
constituent les seconds rôles de l’histoire. Les figu-
rants vont du cardinal Mazarin, sans doute le plus
important d’entre eux, au plus anonyme des ta-
verniers, en passant par d’Artagnan, Rochefort,
Saint-Lucq ou les agents de la Griffe noire.
• Gérer les règles et les interpréter. Trancher en cas
de débat et s’assurer que l’esprit hérité des écrits
d’Alexandre Dumas, propre aux romans de cape
et d’épée, est présent.
11
 P uissAncE V iVAcité Nom, prénom
Joueur

Athlétisme ( ) Création ( )
Autorité ( ) Débrouille ( )
V
Bagarre ( ) Duperie ( )
Équitation ( ) Furtivité ( )
Volonté ( ) Vigilance ( )
( ) ( )

G AlAntEriE F inEssE

Intrigue ( ) Érudition ( )
Négoce ( ) Investigation ( )
t Persuasion ( ) Médecine ( )
Séduction ( ) Technique ( )
Stratégie ( ) Tir ( )
( ) ( )

O ccultismE A rmEs

E scrimE i dEntité
École Profil
Feintes
Profil

Origine
Bottes

Âge Sexe
A rcAnE béni Num. Num. A rcAnE béni

Arcane opposé Num. Num. Arcane opposé

Marque Marque

r EssOurcEs c OntActs

P OssEssiOns r ElAtiOns Niveau

d EscriP tiOn H AbillEmEnt

 Le fonctionnement
du jeu
Voici, en quelques phrases, une présentation succincte
des principaux mécanismes du jeu de rôle Les Lames
du Cardinal.
Une Lame possède quatre Caractéristiques (Puissance,
Vivacité, Galanterie, Finesse) qui représentent ses
qualités naturelles. Ces Caractéristiques sont associées
à un signe draconique (Griffe, Souffle, Sang, Écaille)
que l’on retrouve sur les cartes de tarot. Ces signes sont
dits de couleur noire pour Griffe et Souffle, rouge pour
Sang et Écaille.
Une Lame maîtrise des Compétences, qui sont
les savoir-faire qu’elle a accumulés au cours de sa vie.
Les Compétences sont associées à une Caractéristique et,
par extension, à un signe draconique et sa couleur. Ainsi,
Technique est une Compétence de Écaille/Rouge.
Durant le jeu, le MJ décrit des situations impliquant
les Lames. Les joueurs répondent en exposant comment
leurs Lames agissent en retour.
Les Lames sont confrontées à des épreuves, des em-
bûches importantes à l’issue incertaine.
La majorité des épreuves se résolvent ainsi :
Une épreuve implique toujours une Compétence de la
Lame, associée à une Caractéristique. Comme indiqué,
chaque Caractéristique est associée à une couleur (noir
ou rouge). Le MJ détermine une Difficulté pour
l’épreuve, que la Lame doit vaincre.
La Lame peut réussir automatiquement l’épreuve si sa
Compétence est suffisamment haute.
Si ce n’est pas le cas, le joueur effectue un Test.
Ce Test prend la forme d’une pioche aléatoire de cartes
de tarot dans le paquet des Lames, qui est commun
à toutes les Lames. Les cartes sont révélées puis défaus-
sées immédiatement. Chaque carte piochée de la couleur
associée à la Compétence procure 1 Réussite. Si la Lame
obtient au moins autant de Réussites que la Difficulté
de l’épreuve, celle-ci est accomplie. On appelle cela
un succès.
14
Exemple : D’Artagnan tire au pistolet sur un dragon
furieux. Au vu de la portée et des mouvements de la
bête, le MJ décide que la Difficulté de l’épreuve est 4,
un tir Très difficile. Tir est une Compétence associée à la
Caractéristique Finesse, et au signe Écaille, qui est un signe
rouge. D’Artagnan a une Compétence de Tir de 6 et pioche
6 cartes. Il devra obtenir au moins 4 cartes rouges (la
Difficulté) pour accomplir l’épreuve.
Certaines cartes (les figures roi, dame, cavalier, vyverne)
et les arcanes (les atouts du jeu) ont des effets particu-
liers, qui seront développés dans le corpus de règles.
Le MJ, quant à lui, peut puiser dans sa réserve de points
de jusquiame. Cela lui permet de semer des difficultés
supplémentaires sur la route des Lames.
Pour les affrontements importants, en particulier
le combat, un système plus développé peut être utilisé.
L’affrontement est alors organisé en plusieurs assauts
découpés en six rondes (tours de table). Les Lames
piochent en début d’assaut des cartes qu’elles gardent en
main et utilisent à leur gré. Les cartes sont posées pour
symboliser des actions, soit offensives (cartes noires) soit
défensives (cartes rouges). Les Lames jouent en général
une carte par ronde.
Icônes
Tout au long de cet ouvrage se trouvent des icônes
qui permettront au MJ d’identifier d’un coup d’œil la
fonction d’un encadré ou passage de texte.
Ĉ Narration, passages à lire à haute voix.
Ā Points de règles.
┴ Résumé de règles ou de scénario.
┬ Conseil au MJ.
├ Focus sur un figurant.
┌ Focus sur un lieu particulier du monde des Lames.
ň Option que le MJ pourra utiliser ou non.
┴ Petit glossaire des Lames
Lame : personnage incarné par un joueur ou une joueuse
à la table.

Tarot des Ombres : jeu de tarot de 78 cartes, dont 22

arcanes (atouts). Séparé en un paquet des arcanes et
un paquet des Lames.

Paquet des arcanes : paquet de cartes constitué des 22

atouts du jeu de tarot. Ces atouts sont nommés arcanes
draconiques.

Paquet des Lames : jeu de cartes de tarot auquel on a

enlevé les 22 atouts, et dans lequel seront insérés au fil
de la partie un ou plusieurs arcanes. Constitué de 14
cartes à Griffe, 14 cartes à Souffle (les deux signes noirs),
14 cartes à Sang et 14 cartes à Écaille (les deux signes
rouges). Ces 14 cartes sont roi, dame, cavalier, vyverne,
10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2 et 1.
On appelle les cartes allant de 1 à 10 les ordinaires,
les autres les figures.

Arcane béni : arcane qui influence positivement

les actes d’une Lame tout en lui conférant un trait
de caractère marqué.

Arcane éphémère : carte arcane posée devant le joueur

pour une mission et utilisable pour réussir des ac-
tions d’éclat.

Défausse : ensemble des cartes jouées face visible

ou défaussées.

Défausser une carte : signifie que la carte est envoyée

dans la défausse commune.

Dégât/Dommage : perte infligée à un adversaire.

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
Épreuve : obstacle qui se dresse sur la route des Lames
et qui doit être surmonté. Elle oppose une valeur
de Difficulté.

Mission : scénario.

Marque draconique : travers de comportement imposé

par un arcane béni.

Rivière draconique : ensemble d’arcanes influençant

les actions des Lames et de leurs adversaires à la façon
de signes astrologiques.

Poser une carte : jouer une carte face visible.

15
 Malencontre s’éloignait, courait presque, bousculait
Exemple de jeu les passants.
Alors qu’il se lançait à sa poursuite, Almadès
Cet exemple se base sur un extrait du roman Les Lames entendit Leprat qui hurlait dans son dos :
du Cardinal. Vous trouverez ainsi en partie gauche — Vivant ! Il nous le faut vivant !
le texte du roman. En vis-à-vis, vous pourrez découvrir
comment une telle scène pourra être jouée au cours
d’une partie de jeu de rôle. Tout y est résolu par
des Tests simples.

Dans cet exemple, Pierre est le MJ. Les joueurs inter-

prètent les personnages du roman. Les Lames mènent
une investigation sur un certain Castilla et sont dans
son auberge.
Camille interprète Leprat, le fier mousquetaire qui,
à l’étage, se rend dans la chambre de Castilla.
Jérôme interprète Almadès, maître d’armes espa-
gnol. Il monte la garde dans une ruelle.
Léa interprète La Fargue, le vieux capitaine
des Lames. Il s’apprête à rejoindre ses camarades dans
l’auberge.

Sans la refermer tout à fait, Leprat avait repoussé

la porte sous le prétexte de regarder derrière. Il avait
ensuite entrepris de passer la chambre au peigne fin.
Il ignorait ce qu’il cherchait, ce qui ne lui facilitait
pas la tâche. Il sonda les murs et le plancher, regarda
partout, tâta la paillasse et examina attentivement
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Amélia Gallot d’après Manon Coquerelle

ses coutures…
En vain.
La pièce ne recelait aucun secret. Si Castilla avait
jamais possédé quoi que ce soit de compromettant, il
l’avait emporté avec lui.
L’ancien mousquetaire allait renoncer quand il
jeta par hasard un œil dans la rue. Ce qu’il y vit –
ou plutôt celui qu’il vit – le figea.
Malencontre.
Malencontre qui, coiffé de son chapeau de cuir et
la main gauche bandée, se faisait désigner l’auberge
par un badaud. Il leva le regard vers la fenêtre,
se raidit en écarquillant les paupières et tourna
aussitôt les talons.
— Merde ! lâcha Leprat.
Il savait qu’il ne rattraperait pas le spadassin en
prenant l’escalier. Il ouvrit brusquement la fenêtre,
envoya voler le vase de nuit qui se brisa sur
le plancher, et sauta dans le vide au moment où
La Fargue – attiré par la casse – entrait.
Devant l’auberge, Leprat se reçut près
d’Almadès. Mais il avait oublié sa blessure
à la cuisse. La douleur le foudroya et il s’écroula en
poussant un cri qui alarma la rue. Incapable de se re-
lever, grimaçant et pestant contre lui-même, il trouva
néanmoins la ressource de désigner Malencontre au
maître d’armes espagnol.
— Là ! Le chapeau de cuir ! Vite !

16
Camille : J’entre dans la chambre de Castilla. Je pousse la
porte, mais sans la refermer. Je reste vigilant.
Pierre (MJ) : Très bien. (Il décrit :) C’est une chambre
ordinaire, avec une paillasse, un pichet sur une table,
un vase de nuit. Une fenêtre procure un bel ensoleillement.
Camille : Je passe la chambre au peigne fin.
Pierre : Bien. Fais un Test d’Investigation. Écaille pour
le signe. Il te faut des cartes rouges. Je ne te donne pas la
Difficulté.
Camille consulte sa feuille de personnage. Elle pioche
des cartes. 9 d’Écaille, 8 de Sang, 3 de Sang, 2 de Souffle.
Camille : 3 cartes rouges donnent 3 Réussites, un excellent
succès. Je vérifie chaque pouce de terrain, chaque couture.
Pierre : Tu ne trouves rien de notable. Mais tu es certain
de ne rien avoir laissé passer.
Camille : Flûte. Castilla a dû nettoyer sa chambre avant
de partir. À moins que quelqu’un d’autre ne s’en soit
chargé. (Elle réfléchit un instant, puis :) Sur quoi donne
la fenêtre ?
Pierre : Sur la rue. (Il jette un coup d’œil sur la feuille
de personnage de Leprat et voit que ce dernier possède
une Compétence de Vigilance de 6, très élevée.) En
hasardant un œil vers la rue, ton regard s’arrête sur
un homme à qui un badaud désigne justement l’auberge.
Camille : À quoi ressemble-t-il ?
Pierre : Chapeau de cuir, main gauche bandée… Vos
regards se croisent et il se raidit. Puis tourne les talons
et s’éloigne.
Camille : C’est…
Pierre : C’est bien lui.
Camille : Mouise ! (Au MJ :) Je peux le rattraper en
prenant l’escalier ?
Pierre : Peu de chances. La rue est bondée. Si tu
le perds des yeux…
Camille : Je saute par la fenêtre ! Ah, et je jette le vase
de nuit pour attirer l’attention de mes camarades en bas.
Pierre : Test d’Athlétisme Difficile.
Camille : C’est Difficulté 2 ? Je réussis automatiquement
grâce à ma valeur de 5.
Pierre : Très bien. Tu te réceptionnes sur le pavé. Près
d’Almadès.
Jérôme : Leprat ! Que signifie ?
Pierre utilise alors 1 point de jusquiame, qui lui permet
d’ajouter des embûches inattendues sur la route
des joueurs.
Pierre : En te réceptionnant, Leprat, tu entends un cra-
quement sinistre tandis que ta jambe irradie d’une douleur
effroyable. Tu ne peux pas courir dans l’immédiat.
Camille : Meeeeeerde ! Foutue jambe ! Dire que j’ai refusé
de me soigner… Almadès, rattrape-le ! C’est Malencontre !
Jérôme : Je ne l’ai jamais vu !
Camille : Le chapeau de cuir ! La main bandée !
Jérôme (à Pierre) : Je le vois ?
Pierre : Oui. Il s’éloigne en courant.
Jérôme : Je pars à ses basques !
Camille : Prends-le vivant !
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Au même moment :
Léa : Heu, j’ai entendu le vase qui se brisait ?
Et tout s’accélère.
17
 L’histoire
des Lames
Avertissement : Si vous ne connaissez pas encore
les romans des Lames du Cardinal, nous vous
conseillons de les lire avant de parcourir ce maigre
résumé qui en dévoile de nombreuses péripéties.
L’histoire des Lames du Cardinal ne peut être dissociée
de celle du capitaine Étienne-Louis de La Fargue et
de son plus vieil et meilleur ami, Louveciennes. Tous
deux combattirent durant la guerre civile et religieuse qui
ensanglanta le royaume de France, avant d’aider Henri
IV à en conquérir le trône en 1594, gagnant ainsi l’estime
et l’amitié du roi. Puis, trente ans durant, ils servirent
la couronne au sein des armées françaises. En 1624,
ils furent transférés au service du cardinal de Richelieu
avec l’ordre de constituer une unité d’élite, un groupe
de combattants de l’ombre. Ils recrutèrent quatre
anciens compagnons d’armes dont ils avaient déjà
pu mesurer la valeur : le maître d’armes Anibal
Antonio Almadès di Carlio, les deux mousquetaires
du roi Antoine Leprat d’Orgueil et Jean de Bretteville,
ainsi qu’un aventurier gascon, Nicolas Marciac. Leurs
premières missions furent de francs succès, et l’année
suivante ils agrandirent le groupe, recrutant la baronne
Agnès de Vaudreuil, ancienne novice châtelaine, et
son fidèle Ballardieu. Enfin, Richelieu leur adjoignit
un dernier membre, un sang-mêlé nommé Saint-Lucq.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
18
Les neuf Lames du Cardinal, nom dont ils s’étaient eux-
mêmes parés, volèrent de succès en succès jusqu’en 1628,
année du siège de La Rochelle. Secrètement dépêchés
sur place, La Fargue, Louveciennes, Agnès, Ballardieu et
Bretteville s’infiltrèrent parmi les assiégés rochelais. Leur
mission était d’informer le cardinal de Richelieu de l’état
de la ville et de mener des opérations de sabotage,
voire d’assassinat. Lorsque l’Alchimiste des Ombres,
un agent de la Griffe noire, arriva à La Rochelle pour
aider les assiégés, les Lames reçurent l’ordre de le trouver
et de s’emparer de lui.
Grâce à Louveciennes, ils apprirent qu’il devait
se rendre à un rendez-vous secret et y préparèrent
une embuscade. La Fargue, Agnès et Ballardieu
se chargeraient de l’agent de la Griffe noire, pendant
que Bretteville et Louveciennes surveilleraient leurs
arrières depuis les toits. Mais ce dernier avait appris
que sa fille était en réalité celle de son ami La Fargue
et, brisé, s’était compromis dans un accord avec
l’Alchimiste des Ombres. L’embuscade réelle visait
les Lames. Lorsque le piège se referma, Louveciennes
disparut et Bretteville se sacrifia pour permettre à La
Fargue, Agnès et Ballardieu de fuir.
Les digues de La Rochelle cédèrent, et le royaume
de France fut forcé d’entamer des négociations avec
la ville. Pour ne pas avoir à justifier les agissements
des Lames durant le siège, le cardinal de Richelieu dut
affirmer qu’ils agissaient sans ordre. Les Lames furent
dissoutes.
Détruites par la perte de l’un d’eux et la trahison
d’un second, désavouées par le Cardinal, les Lames
s’éparpillèrent. Ballardieu et Agnès, dévastée par
la mort de l’homme qu’elle aimait, retournèrent
à Vaudreuil. Marciac reprit sa vie d’aventures, Leprat
son service chez les Mousquetaires et Almadès retourna
enseigner l’escrime. Seul Saint-Lucq continua, dans
l’ombre, à servir le Cardinal. Quant à La Fargue, il
entra secrètement au service des Gardiens, des dragons
protecteurs de la race humaine, et continua à œuvrer
contre la Griffe noire.
Cinq ans plus tard, Louveciennes, devenu l’influent
comte espagnol de Pontevedra, parvint à forcer le cardi-
nal de Richelieu à reformer les Lames. La Fargue recons-
titua alors son groupe, tout en y intégrant un nouveau
venu, l’enseigne Arnaud de Laincourt, des Gardes du
Cardinal. En moins d’un an, les Lames durent empêcher
la création d’une loge de la Griffe noire en France, sauver
la reine d’un complot draconique et protéger la capitale
de la fureur d’un Archéen. Cependant, fortement
éprouvées, et devant déplorer les morts d’Almadès,
Ballardieu et Leprat, ainsi que celle de Louveciennes,
les Lames du Cardinal se séparèrent à nouveau.
Agnès de Vaudreuil, devenue louve pour sauver Paris,
devint mère supérieure des Louves. Elle est désormais
l’un des personnages les plus influents de France et l’in-
souciance de ses jeunes années a fait place à une sombre
gravité, même si elle conserve intact son goût immodéré
pour l’action.
Nicolas Marciac épousa Gabrielle, la femme de sa vie,
et s’installa dans un petit domaine de Touraine où
tous deux donnèrent naissance à une famille nom-
breuse. Mais le malheur frappa et les fièvres emportèrent
tous ses proches.
Étienne-Louis de La Fargue a embarqué en septembre
1633 pour la Nouvelle-France à la recherche de sa fille,
et n’est plus réapparu depuis.
Saint-Lucq a continué à servir le cardinal de Richelieu

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
jusqu’à la mort de ce dernier. Œuvrant dans l’ombre,
il fut impliqué dans de nombreuses affaires, et fut
notamment l’artisan, en 1641, de l’assassinat du comte
de Soissons qui voulait déposer le Cardinal.
Enfin, Arnaud de Laincourt prit la route de la Lorraine,
afin de retrouver son amour, Aude de Saint-Avold.
Et, lorsqu’en 1643 Mazarin décide de reformer
les Lames du Cardinal, c’est l’ancien enseigne des Gardes
du Cardinal qui accepte d’en prendre le comman-
dement. Nommé capitaine, il repasse la chevalière
à son doigt.
Mais le destin s’en mêle, et les Lames, de nouveau,
se dispersent.

Jusqu’à cette année 1648.

Un jour, toujours.

19
 Recrutement
des nouvelles Lames :
création des personnages
Du choix
des nouvelles Lames
À Son Éminence le cardinal Mazarin,
Conformément à vos souhaits, le lieutenant
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - J'hall de Vorondil d’après Jérémy Hallé
d’Artagnan et moi-même avons reformé ce jour
le groupe des Lames du Cardinal. Après plusieurs mois
d’observation et d’enquête, notre choix s’est porté sur
des éléments brillants, dont l’amour de la France est
indéniable, et dont la moralité n’est pas trop ancrée
dans les principes rigides.
Suivant vos instructions, nous nous sommes installés
à l’hôtel des Archevêques de Sens, dans l’attente
de vos ordres.
Ils ne vous décevront pas.
Comte de Rochefort
20
Ce chapitre vous permettra de créer les nouvelles Lames,
rassemblées par le comte de Rochefort et le lieutenant
des Mousquetaires d’Artagnan, suivant les instructions
du cardinal Mazarin. Il contient toutes les informations,
┴
étape par étape, dont les joueurs auront besoin pour
générer rapidement un successeur aux sauveurs de Paris.
La création d’une Lame en résumé
1. Choix des profils : le joueur choisit deux
profils pour bâtir sa Lame.
2. Compétences : les niveaux de Compétences
indiqués dans les profils sont ajoutés. 4 points bonus
sont répartis au gré du joueur.
3. Caractéristiques : 8 points sont répartis entre
les 4 Caractéristiques.
4. Choix des arcanes bénis : le joueur peut
choisir zéro, un ou deux arcanes bénis.
5. École d’escrime :
École d’escrime : le joueur choisit une école
d’escrime et une épée. Sa Lame reçoit une feinte
associée à son école.
Ou
École d’escrime* : le joueur choisit des feintes et
des bottes (3 au total).
6. Contacts et Ressources* : le joueur répartit
6 points entre Contacts et Ressources. Il obtient des Liens
avec des figurants.
7. Derniers détails : le joueur fignole sa Lame.
* Création avancée

Un groupe, toujours !
La création de personnage, dans le jeu de rôle Les Lames
du Cardinal, ne consiste pas seulement à élaborer
un personnage isolé, mais également – et ce dès avant
le début du jeu – un groupe complémentaire et soudé.
Ainsi il est important que la session de jeu durant
laquelle se déroule la création de personnage réunisse
le maximum de joueurs. Idéalement, tous.
Des figures du passé
Notre choix s’est porté sur des femmes et des hommes
de leur temps, qui ont vécu, et ont survécu. J’ai bon
espoir de voir leurs différents parcours s’assortir et
apporter aux Lames la complémentarité que vous avez
pu observer chez d’Artagnan et moi-même.
Comte de Rochefort
Chaque Lame possède des capacités exceptionnelles qui
l’ont fait remarquer parmi tant d’autres prospects. Mais
avant d’entrer au service du cardinal, ces personnages
hors du commun menaient une existence (presque)
normale et gagnaient leur vie en embrassant une oc-
cupation tout à fait ordinaire.
├ Rochefort et d’Artagnan
Pour remplacer les anciens capitaines
des Lames et assurer le recrutement de nouveaux agents,
le cardinal Mazarin fait en 1647 le choix curieux de pla-
cer sa confiance en, non pas un, mais deux personnages
emblématiques du règne de Richelieu.
Le comte de Rochefort, désormais âgé, reste un intrigant
de premier ordre, et un fin observateur de la nature
humaine. Connaissant la nature des missions données
aux Lames, il s’évertue à choisir des personnages point
trop attachés à la noblesse des méthodes employées.
Charles de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan, est
un lieutenant des Mousquetaires du Roi. Âgé de 40
ans en 1648, il n’a connu qu’une carrière médiocre au
sein des Mousquetaires après les aventures contées par
Alexandre Dumas dans Les Trois Mousquetaires.
Droit, fort en gueule, courageux, impulsif, d’Artagnan
est sans doute une garantie de moralité pour la troupe
des Lames, sans doute à l’excès parfois. C’est du moins
la crainte de Mazarin.
D’ailleurs, ce nom de d’Artagnan ne lui était pas tout
à fait inconnu, et, quoique lui, Mazarin, ne fût venu en
France que vers 1634 ou 1635, c’est-à-dire sept ou huit
ans après les événements que nous avons racontés dans
une précédente histoire, il semblait au cardinal qu’il avait
entendu prononcer ce nom comme celui d’un homme
qui, dans une circonstance qui n’était plus présente à son
esprit, s’était fait remarquer comme un modèle de courage,
d’adresse et de dévouement.
Alexandre Dumas, Vingt Ans après
D’Artagnan et Rochefort ont œuvré de concert pour
sélectionner des hommes et femmes et reconstituer
les Lames du Cardinal. Bien que leurs conceptions
soient parfois éloignées, les deux hommes ont appris
à faire des concessions pour arriver au résultat voulu.
Lors de la création de personnage, il peut être plaisant
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
de déterminer qui de d’Artagnan ou de Rochefort a
insisté pour recruter telle ou telle Lame.
Habituellement, un personnage actif, téméraire
ou idéaliste est le choix de d’Artagnan. Un agent sans
foi ni loi, privilégiant le résultat à la beauté du geste
est une créature de Rochefort. Mais les deux hommes
maîtrisent également l’art du contre-pied.
Note : Arnaud de Laincourt
Arnaud de Laincourt a accepté de prendre le capitanat
des Lames en 1643 et est donc capitaine si le MJ fait
débuter sa campagne avant 1648. Toutefois, alors que
s’ouvrent les heures sombres de la Fronde, Laincourt
a abandonné sa charge. Les raisons peuvent être nom-
breuses : sa mort ou tout simplement l’usure. Dans
ce cas, Arnaud de Laincourt, en proie à des démons
personnels, et physiquement touché, a préféré se retirer
dans sa Lorraine natale.
21
 Trois variations

Choisir des profils Son nom de ce profil

Un profil couvre une occupation ou un secteur d’acti-

vité professionnelle dont les membres sont susceptibles
d’intéresser Rochefort et d’Artagnan. Il existe vingt-deux
profils, dont vous trouverez le détail en annexe p.233
de ce livre.

╓ Vous pourrez aussi utiliser les cartes profil présentes

dans le Nécessaire.
Chaque profil est décliné en plusieurs variations
possibles.
Pour déterminer quel fut le passé d’un personnage avant
que celui-ci n’intègre les Lames, chaque joueur choisit
deux profils qui définissent la Lame qu’il souhaite
interpréter.
L’un des profils choisis détermine quel métier la
Lame occupait juste avant d’être recrutée par les deux
capitaines. L’autre indique l’activité précédente.
Les profils ont été répartis en quatre grands groupes,
identifiés par une icône. L’appartenance à ces groupes
a une influence sur les contacts que pourra nouer la
Lame au cours de ses missions.

╒ Combattants : les hommes d’armes, spadassins,

soldats. Tous ceux qui vivent par le conflit.
Une illustration

┼ Courtisans : tous ceux qui vivent au sein des cours

de France et d’Europe et bien souvent au détriment Une courte
Une icône indiquant
à quelle grande
Des valeurs
de Compétences
de celles-ci. On y trouve les nobles, mais aussi tous description catégorie le profil pour un total
les personnages importants œuvrant au sein des cours. appartient

═
de 33 points

Lettrés : savants, journalistes, érudits. Tous ceux

pour qui le savoir est primordial.

║ Roturiers : femmes et hommes du peuple. On y re-

trouve les commerçants, domestiques, et tous ceux
dont la principale qualité est de frayer avec le peuple.

Chaque profil propose :

• Son nom.
• Trois variations de ce profil : le joueur a le choix
entre le profil principal ou une variation.
• Une courte description des raisons qui ont pu
pousser Rochefort ou d’Artagnan à choisir le per-
sonnage. Ce n’est nullement obligatoire, le joueur
peut choisir son propre cheminement.
• Une illustration.
• Des valeurs de Compétences pour un total
de 33 points.
• Une icône indiquant à quelle grande catégorie
le profil appartient (personne de cour, lettré,
roturier, combattant).
• Une échelle de niveau de vie réaliste. Une échelle de niveau de vie réaliste.

22
Le temps du choix
Listez et décrivez en quelques mots les 22 profils.
╓ Déployez au centre de la table les 22 cartes profils
(illustration visible). Les joueurs peuvent prendre
le temps de les étudier, de lire les petits commentaires,
de discuter entre eux et de poser des questions au MJ.
Puis vient l’heure du choix. Le MJ effectue un premier
tour de table, au cours duquel les joueurs choisissent
leur premier profil parmi ceux disponibles. Le premier
joueur choisit un profil et récupère (s’il y a lieu) la carte
correspondante. De fait, ce profil ne sera plus disponible
pour les autres joueurs. Ainsi, si un joueur opte pour
le profil « Libertin », ce profil devient indisponible
pour les autres.
Le choix du deuxième profil se fait ensuite dans l’ordre
inverse. Ainsi, le dernier joueur à choisir un profil lors du
premier tour est le premier à choisir son second profil.
Pour déterminer l’ordre initial, le MJ peut faire tirer
une carte arcane à chacun des joueurs, le choix se faisant
dans l’ordre croissant. Mais les Lames ont également
été choisies pour leur complémentarité et un dialogue
préalable entre joueurs est possible, et même souhaitable.
Si un joueur vient se greffer au groupe déjà existant,
le MJ lui fait choisir ses deux profils parmi ceux dispo-
nibles après le choix des autres participants.
╓ Une fois les profils sélectionnés, leurs cartes sont
retournées côté Compétences.
Chaque profil indique la liste des Compétences utilisées
dans le jeu. Chaque Compétence est accompagnée
d’une valeur allant de 0 à 4.
Pour déterminer la valeur des Compétences de la Lame,
il suffit d’additionner les chiffres indiqués sur les deux
profils choisis et de reporter la somme sur la feuille
de personnage.
Pour particulariser un peu plus encore sa Lame, et
lui donner une petite touche personnelle, le joueur
peut ensuite répartir 4 points entre ses différentes
Compétences, en respectant ces trois principes :
• 1 point dépensé permet d’augmenter la valeur
d’une Compétence de 1 point.
• Aucune valeur ne peut dépasser 6 grâce à ces points.
• Cette répartition peut faire l’objet d’une discussion
préalable entre les joueurs pour optimiser le groupe.
Exemple de création : Eustache, chevalier d’Armandis
Afin d’illustrer les règles du jeu, nous vous proposons
de suivre pas à pas les différentes étapes de la création
d’une Lame par une joueuse prénommée Léa.
Après une discussion avec le MJ et les autres joueurs, Léa a
choisi les profils pour son personnage des Lames. Grande ad-
miratrice des romans d’Alexandre Dumas, elle a sélectionné
en priorité le profil Mousquetaire, qu’elle a complété par
le profil Artiste. Dans son esprit commencent à s’élaborer
les contours de son personnage : jeune homme noble un peu
rêveur, doué pour les arts (en particulier le théâtre et la
musique), il a rejoint le corps prestigieux des Mousquetaires
du Roi avant d’être contacté par d’Artagnan.
Léa imagine dès à présent une enfance heureuse passée
dans le Sud-Ouest avant que les guerres contre l’Espagne
ne causent la ruine de sa famille.
Elle décide de nommer son personnage Eustache, chevalier
d’Armandis, dont le nom d’épée sera Arman.
Léa consulte ses deux cartes profil et additionne les va-
leurs de Compétences. Il en résulte un personnage sans
véritable point fort, mais très éclectique. Une aubaine
pour un groupe !
Léa souhaite faire de son personnage un homme
instruit. Pour la Compétence d’Érudition, le profil
Mousquetaire apporte 1 point, tandis que le profil Artiste
apporte 3 points. La valeur de la Compétence d’Arman en
Érudition est donc de 4. Léa décide d’ajouter 2 points sur
les 4 disponibles pour atteindre 6. Elle ajoute également
1 point à sa Compétence Équitation (pour un total de 3),
et un autre à la Compétence Volonté (qui atteint 4).
23
 Des Lames
à présent
Après avoir déterminé à quels profils leurs personnages
sont associés et calculé leurs valeurs de Compétences,
les joueurs vont enfin voir ceux-ci devenir des Lames

ňOrigines
du Cardinal. Les voilà parés de leurs chevalières.

Les origines permettent d’apporter un niveau de détail

supplémentaire aux personnages, mais restent faculta-
tives. Toutefois, les différences régionales (un Gascon
n’est pas un Breton), nationales (un Français n’est
pas un Anglais) ou raciales (un humain n’est pas
un drac) sont marquées dans le xviie siècle des Lames
du Cardinal, et peuvent être intéressantes à interpréter.
Par ailleurs, les nouvelles Lames ont toutes été re-
crutées depuis peu, mais ont, depuis, passé du temps
à Paris. Elles ont une connaissance correcte de la
capitale, même si elles n’en sont pas originaires.

Exemples d’origine :
Régions françaises :
Alsace (Territoire de Belfort)
Angoumois
Anjou
Artois
Auvergne
Béarn
Bourbonnais
Bourgogne
Bretagne
Cévennes
Mousquetaires Champagne
Dauphiné
Si vous souhaitez mettre en place une campagne Flandres
de jeu impliquant des Mousquetaires du Roi, Franche-Comté
la procédure de choix est quelque peu différente. Gascogne
Chaque joueur possède forcément le profil Guyenne
Mousquetaire. Île-de-France
Languedoc
Un second profil est choisi par chaque joueur Limousin
suivant la procédure normale. Lyonnais
Maine
Quelques personnages des Trois Mousquetaires Nivernais
d'Alexandre Dumas : Normandie
Orléanais Berry
• D’Artagnan : Mousquetaire/Aventurier Picardie
• Athos : Mousquetaire/Noble Poitou
• Aramis : Mousquetaire/Religieux Provence
Roussillon
• Porthos : Mousquetaire/Libertin Saintonge Aunis
• De Tréville : Mousquetaire/Officier Touraine
Velay
Comtat venaissin

24
Nations :
Angleterre, Écosse, Espagne, Italie, Lorraine, Provinces-
Unies, Saint Empire, Savoie, Suède. D'autres origines plus
exotiques, comme l'Asie ou les Amériques, sont possibles
avec accord du MJ.
Sang-mêlé : Les sang-mêlé sont issus de l’union
entre un dragon et une humaine. Fascinants par bien
des aspects, ils sont souvent rejetés par les dragons et
les hommes. Ils peinent à se lier avec d’autres personnes
et seront un peu en marge du groupe.

Drac : les dracs sont des créatures humanoïdes aux

traits reptiliens. Ceux pouvant appartenir aux Lames
sont d’anciens collaborateurs de Richelieu, venant
donc de l’île Notre-Dame (cf. Livre 1 : L'Univers p. 27),
également nommée les Écailles.

25
 De prodigieuses
capacités
Notre principale inquiétude n’est en aucun cas liée
à leurs capacités. Elles sont grandes, à n’en point
douter. Elle est que celles de leurs ennemis sont plus
élevées encore.
Comte de Rochefort
Chaque Lame est définie par plusieurs éléments que
nous allons déterminer. Les principales composantes
du personnage sont ses Caractéristiques et ses
Compétences.
Des qualités naturelles hors du
commun : les Caractéristiques
Les Caractéristiques d’une Lame du Cardinal repré-
sentent ses capacités innées dans les quatre champs
d’action qui seront mis à contribution durant ses
aventures. Le choix de d’Artagnan et Rochefort s’est
porté sur des éléments possédant des qualités naturelles
très supérieures à la moyenne.
Chaque Caractéristique a pour les Lames une valeur
comprise entre 0 et 3 à la création.
La valeur pour un humain moyen est de 0, et le maxi-
mum humain est de 4.
Chaque Caractéristique est associée à un signe de carte
du Tarot des Ombres.
Ā Échelle des qualités naturelles
0 : le personnage est dans la
Commun
moyenne humaine
1 : le personnage est un peu
Favorisé au-dessus de la moyenne, sans être
exceptionnel
2 : le personnage est nettement
Remarquable
au-dessus de la moyenne
3 : le personnage surpasse très
Exceptionnel
largement la plupart des hommes
4 : le personnage est une référence
Draconique
absolue en la matière
Les Lames du Cardinal étant un jeu ouvertement
orienté vers l’action et les aventures rythmées,
les quatre Caractéristiques comportent toutes
un aspect physique. Voici en deux mots les capa-
cités qu’elles couvrent (le signe des cartes de tarot
auquel la Caractéristique est associée est indiqué entre
parenthèses) :
Puissance (Griffe) : vigueur et résistance, capacités
musculaires et présence animale dans ce qu’elles ont
de plus brut.
26
Vivacité (Souffle) : créativité, esprit d’initiative,
souplesse et réactivité.
Galanterie (Sang) : élégance, subtilité, capacité à donner
de fausses impressions corporelles, bluff.
Finesse (Écaille) : intelligence et logique, discipline et
application. Par extension, capacité à se mouvoir avec
discipline et méthode.
Pour chaque Caractéristique, le joueur peut choisir
un qualificatif qui personnifie plus encore sa
Lame. Ce qualificatif n’a aucun effet technique sur
le jeu, mais permet de donner une saveur supplémentaire
à la façon dont les Caractéristiques sont utilisées. Il peut
être inscrit sous la Caractéristique.
Puissance : autoritaire, intimidant, sauvage, brutal, dur,
solide, fort, vigoureux, résistant, déterminé.
Vivacité : rusé, rapide, instinctif, créatif, inspiré,
étonnant, souple, adapté, réactif, inventif.
Galanterie : séduisant, beau, poli, éduqué, élégant,
raffiné, gracieux, délicat, subtil, affable.
Finesse : logique, raisonnable, intelligent, habile, agile,
minutieux, précis, discipliné, concentré, perspicace.
Exemple : La Fargue et Ballardieu sont tous les deux
Puissants, mais le premier sera plutôt « autoritaire » quand
le second sera « sauvage ».
Ā Utilisation en jeu
Durant les missions, les Lames peuvent consommer
des points de Caractéristique pour obtenir des Réussites
supplémentaires lors de certains Tests. Les points
de Caractéristique se régénèrent à chaque fin de mission.
C hoix des Caractéristiques
Pour générer les qualités naturelles de la nouvelle
Lame, le joueur répartit 8 points entre les quatre
Caractéristiques. La valeur maximum est 3.
Les sang-mêlé répartissent 10 points de Caractéristiques
au lieu de 8.
Les dracs peuvent être Puissants à 4, mais sont limités
à 2 en Galanterie.
Exemple de création : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa répartit les points de Caractéristiques (et choisit
des qualificatifs) comme suit :
Puissance 1 (déterminé), Vivacité 2 (créatif ), Galanterie
2 (éduqué), Finesse 3 (intelligent).
Le choix des qualificatifs la ravit : son personnage ressemble
vraiment à l’idée qu’elle s’en est faite !
 Des Compétences
exceptionnelles
Les Compétences représentent le savoir-faire et la
connaissance technique d’une Lame dans des champs
d’action qui interviennent au cours des missions. Le choix
de Rochefort et d’Artagnan s’est bien entendu porté
sur des éléments maîtrisant bon nombre de savoir-faire
fréquemment utilisés dans le cadre des tâches qui
les attendent.
Les Compétences sont au nombre de vingt-deux.
Les vingt premières sont réparties entre les quatre
Caractéristiques auxquelles elles sont associées. Elles
sont placées en colonne sous la Caractéristique sur la
feuille de personnage.
L’Escrime est placée à part, car elle est associée
à l’une des Caractéristiques en fonction de l’école
d’escrime choisie.
L’Occultisme n’est pas disponible pour les Lames, sauf
cas particulier (profil du Savant ou arcane de l’Astrologue
en Prière, cf. p. 29) au début du jeu. Elle est notée à part
sur la feuille de personnage, car elle n’est liée à aucune
Caractéristique. Il s’agit d’une connaissance indépen-
dante, étroitement liée aux dragons. Elle ne donne
normalement lieu à aucun Test, sauf à utiliser la magie.
Les Compétences ont une valeur allant de 0 à 8. Elles
sont limitées à 6 durant la création de personnage,
sauf si une combinaison de profils et/ou d’arcane béni
permet d’atteindre 7 ou 8.
Échelle de maîtrise des Compétences
1 : Minime : connaît à peine les rudiments
2 : Commune : peut effectuer la plupart des tâches
habituelles en prenant son temps
3 : Bonne : connaît la base et quelques spécificités,
professionnel en la matière
4 : Excellente : peut être considéré comme un spécialiste
5 : Exceptionnelle : connaît presque toutes les facettes,
est une référence
6 : Complète : connaît toutes les facettes et certaines
spécificités obscures
7 : Absolue : maîtrise complète, et enrichie de notions
personnelles originales
8 : Légendaire : limité à ceux qui maîtrisent même
les moindres facettes de la Compétence
Ā Utilisation en jeu
Une Compétence permet de réussir automatique-
ment une épreuve si la moitié de sa valeur (arrondie
à l’inférieur) est supérieure ou égale à la Difficulté
de cette épreuve.
Une Compétence permet de piocher l’équivalent de son
niveau en cartes du paquet des Lames pour tenter
de réussir une épreuve importante.
À quoi servent
les Compétences ?
Voici quelques utilisations communes des Compétences.
Puissance
Athlétisme : utiliser son corps pour des tâches phy-
siques, telles que sauter, grimper, nager, esquiver, forcer.
Autorité : donner des ordres, intimider.
Bagarre : utiliser des armes naturelles (pieds, poings,
dents, tête, griffes, bouteille de vin, etc.) pour vaincre
un adversaire.
Équitation : contrôler le mouvement d’animaux
de monte (cheval, mule, vyverne, etc.) et, par extension,
de véhicules de transport (carrosse, chariot, etc.).
Volonté : résister à des manœuvres psychologiques
hostiles (séduction, persuasion, intimidation, torture,
peur, etc.).
V ivacité
Création : concevoir des œuvres à vocation artistique
(peinture, sculpture, musique) et, par extension,
posséder des connaissances dans le domaine de l’art.
Débrouille : mettre en œuvre ses capacités pour
se fondre dans un environnement hostile et y trouver
ce dont on a besoin.
Duperie : tromper autrui, bluffer et mentir.
Furtivité : se cacher, se mouvoir en toute discrétion.
Vigilance : être attentif, ne pas être surpris, remarquer
et mémoriser instinctivement des détails.
Galanterie
Intrigue : évoluer dans une assemblée, en percevoir
les rouages et les exploiter. Connaître les règles
de l’étiquette.
Négoce : connaître les codes commerciaux et
mener une négociation impliquant des notions pé-
cuniaires. Gérer les domaines et fortunes.
Persuasion : savoir convaincre et rallier quelqu’un à sa
cause par la justesse de ses arguments ou par son charisme.
Séduction : mettre en œuvre les techniques de charme
pour déclencher le désir chez autrui.
Stratégie : connaître les règles des jeux en vogue,
et mettre en œuvre les techniques appropriées. Par
extension, élaborer des tactiques martiales.
F inesse
Érudition : mobiliser ses connaissances théoriques
et les savoirs reçus par l’enseignement. Lire et écrire.
Investigation : mener une enquête rigoureuse en
mettant en œuvre des techniques d’analyse d’indices
et d’interrogatoire.
Médecine : poser un diagnostic, connaître maladies et
remèdes, soigner le corps.
27
 Technique : mettre en œuvre des connaissances en
manufacture et réparation d’objets. Utiliser des méca-
nismes précis (explosifs, horlogerie).
Tir : utiliser avec précision des armes à distance (arc,
mousquet, couteau de lancer, etc.).
Et aussi…
Occultisme : connaître les grandes théories sur les dra-
gons, savoir déchiffrer les langages cryptiques, et pos-
séder quelques rudiments de compréhension magique.
Escrime : ferrailler à tout va, parer et esquiver, attaquer
et se déplacer en combat.
V italité et Ténacité
Sur le côté de la feuille de personnage se trouve une épée
dont la lame comporte huit cases. Ces cases représentent
à la fois la Vitalité du personnage, les réserves physiques
et mentales qui le raccrochent à la vie, et sa Ténacité,
correspondant à sa réserve d’énergie et de moral.
La Vitalité correspond à des « points de vie ». Chaque
blessure (physique, mentale ou magique) subie par
le personnage cause une perte de Vitalité et est symbo-
lisée par une croix (X) barrant une ou plusieurs cases

ň Option : Compétences inhabituelles

Les Compétences du jeu de rôle Les Lames du Cardinal
couvrent la majorité des talents que possèdent des espions
du xviie siècle. Toutefois, le MJ peut s’il le souhaite laisser
ses joueurs ajouter à cette liste des Compétences inhabi-
tuelles car très spécifiques ou constituant une spécialisation
d’une Compétence existante.
Nous pouvons citer comme exemple les Compétences
Jeu, Navigation, Lire sur les lèvres, Pickpocket, Conduire
un attelage, Herboristerie, Beuverie, etc.
Les joueurs peuvent prélever des points de leurs Compétences
pour les attribuer à des Compétences inhabituelles. Ainsi,
une Lame ayant grandi en Bretagne peut choisir de noter
la Compétence Navigation et lui attribuer certains points
normalement dévolus à l’Équitation sur sa carte profil.
Le MJ décide à quelle Caractéristique la Compétence est
associée. Il prendra soin de valoriser certaines Compétences
inhabituelles choisies par les joueurs en abaissant la Difficulté
des Tests de 1.
Exemple : une Lame a développé Serrurerie (inhabituelle)
au lieu de Technique (général). Quand elle tente de cro-
cheter une serrure, la Difficulté est abaissée de 1. Elle
ne pourra en revanche pas mobiliser sa Compétence
Serrurerie pour utiliser des explosifs, ce que permet la
Compétence Technique.
en fonction de sa gravité. On barre toujours les cases
de Vitalité en partant du bas de l’épée (la partie appelée
le « fort » de l’épée). On dit que les cases sont barrées.
La Ténacité est utilisée pour symboliser l’état de fatigue
physique, morale et mentale du personnage. Si un per-
sonnage se fatigue, des cases sont cochées par une coche
simple (/). Les pertes de Ténacité sont toujours cochées
en partant de la pointe de l’épée (la partie appelée
le « faible » de l’épée). On dit que les cases sont cochées.
Si aucune case de l’épée n’est vierge, le personnage
est évanoui.
Si toutes les cases sont barrées (X), le personnage est mort.
Les Lames peuvent puiser dans leur Ténacité pour
effectuer des actions d’éclat. Ainsi, la Ténacité repré-
sente une réserve d’action disponible pour le person-
nage. Le nombre de points disponibles est égal aux
cases vierges de l’épée (c’est-à-dire les cases qui ne sont
ni cochées ni barrées).
La Vitalité se récupère grâce aux soins, la Ténacité par
le repos. Ces aspects seront explicités p.88.

Les Compétences martiales (Escrime et Bagarre)

Ā
étant déjà largement développées, il n’est pas permis
de les décliner en spécialités.

Alphabétisation et langues
Une Lame ayant 1 point dans la Compétence
Érudition sait lire et écrire, mais avec difficulté. À partir
de 2 points en Érudition, le personnage sait lire et écrire
normalement toutes les langues qu’il connaît.
Les Lames du Cardinal parlent leur langue natale
automatiquement. Nous considérons qu’elles parlent
une autre langue par point strictement supérieur à 3
dans la Compétence Érudition. Ainsi, un personnage
ayant 6 en Érudition parle, en tout, quatre langues.
Une Lame étrangère ayant 0 ou 1 en Érudition parle
le français avec un accent à couper au couteau.

28
 Des destinées
hors du commun
Il y a en eux comme un signe, quelque chose dans
le regard qui me laisse penser qu’ils savent, mieux que
quiconque, à quel point la menace draconique doit
être prise au sérieux.
D’Artagnan
Sont-ils suffisamment inconscients pour vouloir
les combattre ? Je le pense.
Comte de Rochefort
Les Lames du Cardinal constituent les opposants les plus
farouches aux tentatives des dragons de faire main basse
sur le monde des hommes.
Toutefois, elles ne sont pas imperméables à l’influence
des dragons, qui les tentent et imprègnent leur destinée
de façon indélébile. Cette influence se fait sentir à travers
la présence permanente des arcanes draconiques, dont
les énergies magiques ont pu marquer les Lames.
Pour mettre en scène ces influences magiques, et les par-
ticularités qui vont avec, nous utilisons les arcanes/atouts
du Tarot des Ombres tout au long du jeu. Les arcanes
du tarot représentent chacun une facette de la puis-
sance draconique. Lors de la création de personnage,
les joueurs peuvent décider que certains arcanes ont
une influence positive sur leurs Lames. On parle alors
d’arcanes bénis. Ces arcanes sont considérés comme
ses bénédictions mystiques. Symbolisant des énergies
magiques favorables, des conjonctions astrales particu-
lières, les arcanes tissent un lien mystique et puissant
avec les dragons.
Les influences des arcanes seront examinées en détail
dans le chapitre consacré au MJ. Nous pouvons toutefois
aborder dès à présent certains des effets qu’ils ont lors
de la création de personnage :
Le don
Chaque arcane est associé à un champ d’action qu’il
favorise, représenté par une Compétence indiquée
dans sa description. L’arcane procure un bonus
de +1 permanent à la Compétence concernée. Ajoutez
ce bonus à la Compétence concernée. Par ce biais, la
Compétence d’une Lame peut atteindre 7 ou même 8
(si une combinaison de profils l’a amenée à 7).
La marque draconique
Chaque arcane est également porteur d’une marque,
qui représente une contrainte comportementale que
l’influence des dragons implante dans le caractère de la
Lame. Le trait fondamental imposé par l’arcane est
noté en gras.
L ’opposé
Dans le déroulement de la grande chronologie dra-
conique décrite dans les mythes de ces créatures, tel
qu’elle est symbolisée par le Tarot des Ombres, chaque
arcane est opposé à une autre de ces puissances, qui
constitue son opposé.
Une Lame possédant un arcane béni note le nom
de l’arcane opposé dans la case prévue à cet effet
sur sa feuille de personnage. Les arcanes opposés ont
également des effets particuliers sur elle. Ils symbolisent
les énergies qui lui sont très défavorables.
Choisir des arcanes
Pour déterminer quels arcanes influencent une Lame,
vous aurez le choix entre deux méthodes :
Le choix conscient
Le MJ étale les 22 cartes du paquet des arcanes sur la
table (cf. la liste et leur description p.122 ou le résumé
en annexe à la fin de ce livre).
Chaque joueur choisit un nombre de cartes compris
entre zéro et deux. Il est interdit à un joueur de sélec-
tionner un arcane et son arcane opposé. Il est également
interdit à deux Lames d’avoir le même arcane béni.
Le MJ peut procéder par tour de table, suivant la
méthode décrite pour le choix des profils (cf. p.23).
• Une Lame n’ayant aucun arcane béni (le joueur
choisit de ne sélectionner aucun arcane) est peu
sensible aux énergies draconiques, en bien ou en
mal. Elle est peu encline aux réussites éclatantes,
mais également aux échecs cuisants.
• Une Lame soumise à l’influence d’un arcane
(le joueur sélectionne un arcane) est sensible aux
énergies draconiques, qui toutefois n’influencent
pas sa vie avec régularité. Sa personnalité est altérée,
mais stable.
• Une Lame soumise à l’influence de deux arcanes
bénis (le joueur sélectionne deux arcanes) est très
sensible aux énergies draconiques, qui lui font
réussir de grandes choses et subir des échecs
douloureux avec régularité. Sa personnalité est
altérée et complexe.
Note : les personnages dracs ne choisissent pas d’arcane
béni durant la création de personnage. Les sang-mêlé
n’en choisissent qu’un au maximum.
29
 Le hasard
Pour accélérer considérablement cette étape
de la création de personnage – ou pour insister sur
le caractère incontrôlable du destin –, le MJ peut, s’il
le souhaite, choisir de distribuer trois arcanes à chacun
des joueurs. Ces derniers décident alors, après les avoir
examinés, d’en conserver jusqu’à deux pour leur Lame.
┬ Il est conseillé aux débutants de sélectionner
au maximum un arcane béni lors de la création
de personnage. Le MJ pourra indiquer les marques
de chaque arcane afin que les joueurs choisissent un trait
de caractère qu’ils aimeront interpréter.
Mousquetaires
Dans une campagne purement historique,
les notions draconiques n’auront pas lieu
d’être. Toutefois, la destinée est un élément très
présent et les tarots divinatoires existaient bel et
bien au xviie siècle.
Utilisez donc les mêmes règles en occultant la
partie draconique et en la changeant en caprices du
destin. Vous pouvez également utiliser si vous
le souhaitez un tarot de Marseille et les noms

Ā
traditionnellement associés (L ’Empereur, la Roue
Pour savoir si deux arcanes sont opposés, rien de la Fortune, etc.) ou un tarot classique..
de plus simple. Chaque arcane est associé à une étape,
un nombre, reporté sur la carte qui le symbo-
lise. Si la somme de deux arcanes est égale à 21, ces

Des escrimeurs
deux arcanes sont opposés (l’arcane 10 et l’arcane 11
par exemple). Dans le cas d’une création par tirage, si

hors pair
deux arcanes opposés sont obtenus, le joueur peut en
défausser un et piocher une autre carte.

Notons que les valeurs associées à deux arcanes opposés J’ai laissé, Votre Éminence, au fougueux lieutenant
sont également contradictoires. Ainsi, deux Lames d’Artagnan le soin de valider ou non les capacités
ayant comme arcane béni deux arcanes opposés auront martiales de nos candidats. Il m’a semblé que leur
sans aucun doute quelques problèmes de cohabitation. technique était résolument sûre et leur panoplie
étendue. Toutefois, le souvenir cuisant de certaines
Exemple de création : Eustache, chevalier d’Armandis passes d’armes échangées avec monsieur d’Artagnan
Léa décide que son personnage sera doté d’une personnalité m’a incité à lui céder la préséance en la matière.
complexe, qu’il sera capable de grandes choses, mais qu’il Comte de Rochefort
subira également des épisodes tragiques. Ayant aimé cet Ça ira.
aspect des personnages des romans, elle décide de sélectionner D’Artagnan
deux arcanes, sous le regard inquiet des autres joueurs.
Désireuse de lier étroitement la destinée d’Eustache
à son passé, Léa sélectionne l’arcane 19, l’Alchimiste
des Ombres. Cet arcane confère un bonus de 1 à la
Compétence Érudition (qui atteint ainsi 7), mais lui
inflige la marque draconique Hanté. Eustache est hanté
par son passé, en particulier par un épisode tragique ayant
eu lieu durant son adolescence. Ayant choisi l’arcane
19, Léa ne peut sélectionner l’arcane 2, le Voleur sans
Mémoire, qui est l’arcane opposé de l’Alchimiste. Se fiant
aux illustrations, elle sélectionne finalement l’arcane 5,
la Sentinelle silencieuse. Cet arcane lui permet d’aug-
menter sa Vigilance (qui atteint ainsi 5) et lui attribue
la marque draconique Anxieux. Bien que talentueux
dans de nombreux domaines, le chevalier d’Armandis est S’il est une constante chez les Lames du Cardinal,
souvent hésitant et peine à se confronter au regard d’autrui. c’est que celles et ceux qui rejoignent cette unité
Ces petits éléments de personnalité satisfont Léa, qui d’élite possèdent des qualités d’escrimeurs qui leur
se réjouit d’interpréter ce personnage lettré, vif, mais permettent d’affronter mille dangers épée au poing et
quelque peu fragile. de s’en sortir indemnes. Presque toujours. Comme vous
De son côté, David a choisi pour Émilie, sa Lame, l’arcane l’avez sans doute déjà remarqué, il n’est point de profil
16, La Gardienne derrière le Miroir, opposé à la Sentinelle qui ne donne un minimum de 2 points en Escrime
silencieuse. Cet arcane lui confère le trait Présomptueux, à celui qui le choisit. Le niveau minimum d’une Lame
qui ne manquera pas d’agacer Eustache et son anxiété ! est donc de 4, soit une excellente maîtrise de l’épée !

30
 Choix de l’école d’escrime
et de l’épée
Chaque Lame du Cardinal utilise l’une des grandes
écoles d’escrime référencées dans le xviie siècle uchro-
nique des Lames. Le joueur devra choisir l’une de ces
écoles et la noter sur sa feuille de personnage.
Chaque école est liée à l’une des quatre Caractéristiques,
et par conséquence à l’un des quatre signes du jeu
de cartes. Il s’agit de son signe de prédilection, et il
est indiqué dans le titre de l’école (exemple : école
française : Souffle).
Les écoles d’escrime sont, de la plus offensive à la plus
défensive :
• Les écoles drac et germanique, associées
à la Puissance (Griffe)
• Les écoles française et pirate, associées
à la Vivacité (Souffle)
• Les écoles italienne et suédoise, associées
à la Galanterie (Sang)
• Les écoles espagnole et anglaise, associées
à la Finesse (Écaille)
Une école « bonus », l’école Soudard, est proposée à ceux
qui préfèrent voir leur Lame combattre de façon plus ru-
dimentaire. Une forme d’hommage à Ballardieu… Cette
école fonctionne non pas avec la Compétence Escrime,
mais avec Bagarre. Elle est associée à Puissance/Griffe.
Ā Pour faciliter la création de personnage, nous avons
choisi de limiter le choix des feintes et bottes. Ainsi,
une Lame bénéficie à sa création d’une seule feinte,
imposée par son école de combat. D’autres feintes et
des bottes seront accessibles au fil des missions.
Feinte associée
Le système de feintes et de bottes apporte une dimension
épique et tactique au système de combat des Lames
de Cardinal. Il introduit des mécanismes inspirés des tech-
niques d’escrime, en particulier d’escrime artistique, pour
enflammer les combats comme dans les meilleures scènes
de cape et d’épée.
Chaque école donne accès à des feintes, des techniques
qui permettent des effets particuliers lors des combats, et
à des bottes. L’utilisation des feintes et bottes est abordée
dans le chapitre Gérer une opposition dramatique, p.68.
Chaque personnage ne maîtrise au début du jeu
qu’une seule feinte. Cette technique unique permet
de colorer le style de combat du personnage tout en
restant simple à gérer.
Pour chaque école décrite p.32 à 40, cette feinte est placée
en début de liste et signalée par un astérisque.
Chaque joueur copie l’intitulé de la feinte sur sa feuille
de personnage.
╓ Prenez la carte correspondant à la feinte obtenue
au lieu de la copier.
Exemple de création : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa consulte les différents éléments relatifs aux écoles d’es-
crime. Son choix se porte finalement sur l’école espagnole,
dont le style défensif convient à merveille à un individu
angoissé. En outre, l’origine du chevalier d’Armandis rend
ce choix très crédible.
Léa reporte le texte de la feinte Parade (indiquée dans la
liste par un astérisque) sur la feuille d’Eustache.
Création avancée
Si le MJ le souhaite, en particulier si sa table a déjà joué
aux Lames du Cardinal, il peut décider que, dès le départ,
chaque Lame maîtrise des feintes et des bottes. Le joueur
doit alors sélectionner ces feintes et bottes dans la liste
de l’école d’escrime qu’il a choisie. Il dispose pour cela
de 3 points à dépenser à la place d’une seule feinte im-
posée. Feintes et bottes coûtent 1 point chacune. Toutes
les bottes demandent le même investissement en points,
quelle que soit leur dangerosité. En effet, une botte
mortelle est sans doute plus meurtrière qu’une botte
simple, mais aussi bien plus compliquée à placer.
Les feintes sont des manœuvres enseignées par
les maîtres de l’école de combat choisie, qui permettent
d’obtenir un avantage lors d’un combat.
Les bottes sont des combinaisons techniques difficiles
à mettre en œuvre, mais qui, lorsqu’elles sont utilisées
à propos, permettent d’obtenir un avantage souvent
décisif lors d’un combat. Pour être déclenchées,
les bottes d’escrime nécessitent de jouer un certain
nombre de cartes figures du signe associé à l’école
d’escrime. Plus une botte est simple, moins elle requiert
de figures, mais moins son effet est décisif.
Il existe trois niveaux de bottes :
Combinaison de 2 figures : effet simple
Combinaison de 3 figures : effet puissant
Combinaison de 4 figures : effet décisif
Dans la description des bottes, la lettre F désigne
le nombre de figures du signe demandé posées durant
l’assaut. Certaines bottes ne nécessitent que deux
ou trois figures, mais ont un effet renforcé si des figures
supplémentaires sont posées.
Exemple : la Botte de Tallhofer nécessite 3 figures pour être
déclenchée, mais si une Lame pose 4 figures, elle infligera
4 blessures et non 3.
Les écoles d’escrime
Les différentes feintes et bottes sont détaillées ici. Leur
fonctionnement, toutefois, sera abordé dans le chapitre
ultérieurement. Dans un premier temps, contentez-vous
de lire les généralités sur les écoles sans plonger dans
les éléments techniques.
31

L’escrime allemande est compilée dans
les Festbücher, des traités écrits entre
le xive et le xvie siècle. Ces techniques
ont été les premières à voir le jour. C’est
une escrime brutale, qui s’appuie sur
l’art médiéval du combat. Un escri-
meur de l’école germanique n’hésitera
pas à se battre à mains nues, à cheval,
avec une épée lourde, voire avec
une armure. C’est l’escrime des soldats
et des spadassins, même s’il reste presti-
gieux pour un bretteur de se déclarer
de l’école de Liechtenauer et si les épées
allemandes sont réputées.
Les bretteurs germaniques utilisent
des épées longues, parmi lesquelles
on trouve les pappenheimer chères
au capitaine La Fargue, bien plus
encombrantes et lourdes que la rapière
ou le fleuret, et dont les lames sont
aiguisées et tranchantes. Il leur arrive
d’utiliser une main-gauche, une dague,
ou des armes plus rudimentaires telles
que des masses ou des haches.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
32
École germanique (Griffe)
Feintes germaniques
*Bagarre : vous enchaînez les coups
d’épée, les coups de poing, de pied
et de tête.
Vous pouvez poser deux cartes
Griffe en enchaînement même si
elles ne se suivent pas. Vous perdez
la main quelle que soit leur valeur.
Charge : vous vous ruez à l’assaut
comme un taureau furieux, surpre-
nant votre adversaire.
Au début d’un assaut, vous pouvez
défausser une carte Griffe pour
prendre la main (quelle que soit
sa valeur).
Tactique : vous savez temporiser
pour préparer vos coups les plus
puissants. Au lieu de la poser ou de la
défausser, vous pouvez conserver
une carte Griffe pour le prochain
assaut. Elle s’ajoutera à votre main.
Main gauche : vous êtes expert
dans l’utilisation de votre mauvaise
main, qui vous sert à arrêter les at-
taques. Vous pouvez poser une carte
Griffe comme une carte Écaille
de même valeur.
Northung : enchaîner les coups vous
donne une énergie nouvelle. Si vous
posez deux cartes Griffe consécu-
tives, vous pouvez piocher une carte.
Bottes germaniques
Botte de Ringeck : 2 figures
Vous accablez votre adversaire
d'attaques puissantes qui le forcent
à reculer.
Votre adversaire perd F attaques.
Botte de Kal : 2 figures
Vous effectuez une puissante pro-
jection, d’adversaire ou de mobilier.
Tous les adversaires à distance Proche
ou Contact perdent une défense
pour cet assaut, et vous avez la main.
Botte de Talhoffer : 3 figures
Vous donnez un coup surpuissant
à un adversaire.
Vous infligez à votre adversaire F
points de dégât en ignorant l’armure
et sans qu’il puisse se défendre.
Botte de Liechtenauer : 3 figures
Vous effectuez un coup de taille
de grande ampleur, balayant tout
ce qui rencontre votre arme.
Vous infligez F points de dégât,
répartis comme vous le souhaitez
entre vos adversaires à distance
Proche ou Contact.
Botte de Von Danzig : 4 figures
Vous portez un coup surpuissant
à la tête.
Vous assommez ou tuez immédiate-
ment l’un de vos adversaires.

Les dracs sont des combat-
tants-nés. Au fil des siècles, ils ont su
se constituer un vaste savoir martial qui
se transmet à la fois par la parole et par
l’héritage génétique. Les humains ont
ainsi plus de mal à en percer les mys-
tères et à se l’approprier. Au xvie siècle,
quelques rares bretteurs humains
entreprirent de consigner certaines
de ces techniques dans des manuels
afin de diffuser le formidable potentiel
de l’école drac auprès des fines lames du
monde entier, mais les dracs s’y oppo-
sèrent farouchement, tuant tous ceux
qui s’y risquaient. Ces ouvrages furent
pour la plupart détruits ou perdus et
restent aujourd’hui des légendes dans
le monde des duellistes.
L’escrime drac est particulièrement
brutale. Basée sur l’exploitation
maximale de la puissance physique
et de la souplesse du combattant,
elle fut pensée pour renverser et tuer,
vite et bien.
Elle permet à celui qui la pratique
de s’investir totalement dans le combat,
dans une sorte de transe bestiale qui
atténue la douleur et la sensation
de fatigue. La consommation de jus-
quiame améliore de façon significative
les performances des pratiquants
de cet art.
École drac (Griffe)
Feintes dracs
*Impact : vous concentrez votre
rage dans votre coup. Une attaque
réussie inflige 1 point de dommage
supplémentaire.
Fracasse : vous portez un coup
ardu, mais potentiellement dévas-
tateur. Misez des cartes Griffe avant
de poser votre attaque. Si l’attaque
n’est pas défendue, chaque carte
Griffe misée provoque 2 dégâts au
lieu d’un.
Fermeté : face à l’adversité, vous
ne bougez pas d’un pouce. Vous pou-
vez ignorer l’utilisation de 1 point
de jusquiame par le MJ à votre en-
contre pendant une ronde. Le point
est remis dans la réserve du MJ.
Résistance : vous savez comme
personne protéger vos zones vitales
des coups d’épée et de dents. Au mo-
ment où vous subissez une blessure,
vous transformez la perte de 1 point
de Vitalité en perte de 1 point
de Ténacité. Cela ne fonctionne
qu’une fois par blessure.
Moulinet : vous puisez dans votre
rage intérieure pour repousser vos
adversaires. Défaussez n’importe
quelle figure. Vous prenez la main
immédiatement et pouvez poser
une carte attaque.
Bottes dracs
Botte de Grunk : 2 figures
Vous lacérez le visage de votre
adversaire, avec vos griffes ou votre
épée. Votre opposant subit F points
de dégât. Ignorez son armure. S’il
survit, il garde une cicatrice très
voyante sur le visage, qui indi-
quera à tous les dracs qu’il s’agit
de votre proie.
Botte de Draakin : 2 figures
Vous mordez dans la chair
de l’un de vos adversaires. Cela vous
redonne du courage. Vous récupérez
1 point de Ténacité, ou 1 point
de Vitalité si vous avez consommé
de la jusquiame avant le combat.
Botte de Sas’rakan : 3 figures
Vous déjouez les forces draconiques
comme les héros dracs d'autrefois.
Piochez et répartissez entre les Lames
autant de cartes qu’il y a de points
de jusquiame dans la jauge du MJ
(dans la Rivière).
Botte d’Irkaad : 3 figures
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
Vos prouesses déclenchent une vague
de terreur. Tous les figurants ayant
une valeur de Résistance inférieure
ou égale à la moitié de votre valeur
d’Autorité fuient immédiatement
le combat ou se rendent.
Botte de Roksaan : 4 figures
La force de votre coup arrache
un membre de votre adversaire. Votre
adversaire est hors d’état de nuire et
vous obtenez un trophée.
33

En 1643, cette escrime naissante
commence à trouver des adeptes. Elle
se veut révolutionnaire par rapport
à l’escrime italienne. On y pratique
volontiers des manœuvres de saisie,
considérées comme vulgaires par
les maîtres italiens.
Dans cette école, on se bat au
fleuret. Comme cette arme n’a pas
de tranchant, le coup de taille n’existe
pas. De plus, les déplacements s’effec-
tuent en ligne, faisant du Français
un moins bon défenseur. Par contre,
ses adeptes maîtrisent l’art de la fente
ou stoccata lunga, une pratique mo-
derne et efficace. Toute la technique
consiste à placer une attaque en force,
rapide et brutale, aussi allongée que
possible, en projetant son corps en
avant. Ce sont donc de redoutables
attaquants. Ils sont également férus
de la « botte en passant » qui consiste
à frapper son adversaire tout en
marchant afin d’appuyer son coup non
seulement avec le bras, mais également
avec les jambes. Les escrimeurs français
sont ainsi connus pour leur style
violent et sobre. Ils économisent leurs
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
mouvements pour frapper au plus juste,
au plus fort, et gèrent leur dépense
d’énergie.
34
École française (Souffle)
Feintes françaises
*Fente : vous vous projetez vers
l’avant, tenant votre adversaire
à distance. Posez n’importe quelle
carte Souffle : prenez/gardez la main,
quelle que soit sa valeur.
Battement : vous frappez sur la
lame de votre adversaire avant
d’attaquer. Si vous posez deux cartes
Souffle consécutives, vous pouvez
piocher une carte.
Économie : vous savez gérer votre
respiration avec efficacité. Au lieu
de la poser ou de la défausser, vous
pouvez conserver une carte Souffle
pour l’assaut ultérieur. Elle s’ajoutera
à votre prochaine main.
Glissade : vous effectuez un mou-
vement virevoltant. Vous pouvez
donner deux carte à un compagnon
grâce à vos Liens lors d’une même
ronde (au lieu d’une seule).
Flèche : vous piquez, bras tendu,
avec précision. Modifiez la valeur
d’une carte Souffle de 1 ou 2 points.
Bottes françaises
Botte de Le Perche : 2 figures
Vous neutralisez l’arme de votre
adversaire avec la vôtre. Votre ad-
versaire n’est plus considéré comme
armé pendant F assauts.
Botte de Desbordes : 2 figures
Vous gérez si bien votre combat que
vous trouvez un second souffle. Vous
gagnez 1 point de Ténacité, que
vous pouvez dépenser immédiate-
ment, même si vous en avez déjà
dépensé un.
Botte de Besnard : 3 figures
Vous touchez une artère. Votre
adversaire se vide de son sang : Votre
adversaire subit immédiatement 1
point de dégât, puis perd 1 point
de Résistance lors de chaque
assaut suivant.
Botte de Sainct-Didier : 3 figures
Vous êtes d’une rapidité fulgu-
rante. Vous obtenez F attaques
gratuites sur un ou plusieurs ad-
versaires, ou à distance sur un seul
(vous perdez alors votre épée, qui
reste plantée dans l’adversaire ciblé).
Botte de La Touche : 4 figures
Vous placez une fente au cœur
ou à la tête. Vous tuez un adversaire
sur le coup.

Cette escrime est utilisée par les marins,
corsaires, flibustiers, boucaniers, for-
bans et filous de tout poil. Si les rapières
n’en sont pas exclues, elle se pratique
surtout avec un sabre d’abordage,
une arme à lame courte, épaisse et
courbe, plutôt lourde et très tran-
chante. Les canailles des océans prisent
cette arme pour son efficacité à couper
les chairs, mais aussi les cordages, voire
le fromage et la viande séchée.
Ici, on ne parle plus d’art, mais de pra-
tiques et techniques plus ou moins
instinctives. Aucun manuel n’en
explique les règles – on l’apprend sur
le tas, à la dure. Particulièrement acro-
batique, elle s’enseigne dans les cordages
des bateaux ou dans les auberges mal
famées des ports, une bouteille de rhum
à la main. Ceux qui la pratiquent
se fient à leur équilibre, leurs réflexes,
leur imagination plutôt qu’à des gestes
codifiés et maîtrisés. La vantardise,
la fourberie, la cruauté et la témérité
sont les ingrédients principaux de sa
réussite. La fin justifie les moyens
des bretteurs de cette école, qui ne
reculent devant rien pour vaincre
leur adversaire. Bien entendu, cette
forme d’escrime est particulièrement
méprisée par les adeptes des écoles dites
« nobles ».
École pirate (Souffle)
Feintes pirates
*Esbroufe : vous virevoltez comme
un acrobate. Posez une carte Souffle
qui n’est pas une figure : vous avez
droit à un mouvement spectacu-
laire en plus des effets normaux
de la carte.
Les deux veuves : vous laissez
une ouverture à votre adversaire pour
être sûr de le toucher. Posez une carte
noire. Votre attaque ignore la défense
et touche votre adversaire. Cette
attaque ne peut être poussée. Votre
opposant peut également porter
une attaque (s’il lui en reste) que
vous ne pouvez pas défendre.
Engagement : vous improvisez
un enchaînement déroutant. Vous
pouvez jouer deux cartes de signe
différent, mais de valeur identique en
enchaînement. Vous perdez la main
quelle que soit leur valeur.
Leurre : vous déclenchez une
contre-attaque fulgurante.
Si vous réussissez à placer une défense
qui vous permet de reprendre la
main, vous pouvez immédiatement
poser une carte attaque. Celle-ci est
posée lors de la même ronde.
Tour d’épée : vous vous déplacez
avec grâce au milieu de vos ennemis,
qui peinent à se coordonner.
Un seul adversaire peut vous
attaquer durant cette ronde.
Bottes pirates
Botte de Weus : 2 figures
Vous tirez immédiatement avec votre
pistolet avec votre main libre. Ce tir
est une action simple sans malus,
en plus de vos autres actions. Vous
continuez à vous battre avec votre
main d’épée en même temps.
Botte du Terrible Pirate
Roberts : 2 figures
« Moi non plus, je ne suis pas
gaucher. » Vous changez votre
épée de main et reconstituez in-
tégralement votre main d’escrime
(défaussez ce qui reste de votre
première main).
Botte de Sparrow : 3 figures
Vos mouvements renforcent
l’admiration de vos compagnons
et votre esprit de corps s’en trouve
sublimé. Placez F points d’Unité
dans la réserve du groupe.
Botte de Drake : 3 figures
Vous saisissez un adversaire n’ayant
plus de défense par le cou avec votre
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main libre. Votre adversaire est
immobilisé, perd toutes ses attaques
et vous sert de bouclier humain,
qui vous rapporte F défenses pour
cet assaut.
Botte de Danziker : 4 figures
Vous jouez la carte de l’esbroufe pour
démoraliser vos opposants. Pour
chaque mouvement spectaculaire
joué précédemment durant l’assaut,
retirez 1 point de Résistance à tous
vos adversaires impliqués dans
le combat. Ils sont démoralisés.
35

C’est l’école dont le style est le plus
varié. Adeptes à la fois des passements
(coups portés en marchant) et des bottes
portées de pied ferme (sur une position
stable), les épéistes italiens alternent
les coups d’estoc efficaces et les voltes
artistiques. Leur style est dynamique,
vif et très reconnaissable. Il implique
une débauche d’énergie qui produit
une escrime très sportive dont le raf-
finement ravit les yeux. Les duellistes
italiens dansent autour de leur
adversaire, rendant leurs défenses
plus difficiles à percer. Cette escrime
très conservatrice est souvent mise en
concurrence avec l’escrime française,
qui se veut progressiste.
Les Italiens favorisent l’épée ou la
rapière et se battent très souvent avec
une main-gauche, un accessoire que
les autres escrimeurs abandonnent
volontiers.
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36
École italienne (Sang)
Feintes italiennes
*In quartata : vous esquivez et
contre-attaquez. Si vous posez une fi-
gure de Sang, vous pouvez choisir
d’obtenir une défense et une attaque
(utilisable immédiatement) plutôt
que deux défenses.
Coup de pointe : vous touchez
un point sensible de la pointe
de votre épée. Vous pouvez pousser
une attaque avec une carte Sang
et une seule, en plus d’éventuelles
cartes noires.
Jaillissement : vous amorcez
une esquive avant d’attaquer
brusquement. Vous pouvez poser
une carte Sang comme une carte
Souffle de même valeur.
Esquive : vous esquivez une attaque
tout en vous plaçant. Si vous posez
une carte Sang, vous pouvez prendre
la main quelle que soit sa valeur.
Passement : vous enchaînez
les fausses attaques afin de vous
organiser. Au lieu de la défausser
ou de la poser, vous pouvez conserver
une carte Sang pour un prochain
assaut. Elle s’ajoutera à votre pro-
chaine main.
Bottes italiennes
Botte d’Agrippa : 2 figures
Vos mouvements sont suivis
d’une volte puissante, qui touche
plusieurs adversaires. Vous bénéficiez
de F attaques gratuites à répartir sur
vos adversaires.
Botte de Fabris : 2 figures
Vous effectuez une somptueuse
volte défensive. Le combat est
rompu. Vous êtes hors de portée
de vos adversaires actuels. Vous avez
l’initiative.
Botte de Viggiani : 3 figures
Vous découragez et épuisez vos
assaillants par votre habileté. Retirez
1 point de Résistance à chacun
de vos adversaires à distance Proche
ou Contact.
Botte de Silvie : 3 figures
Vous tourbillonnez et vous retrouvez
dans le dos de l’un de vos adver-
saires. Vous pouvez poser des cartes
Griffe ou Souffle. Chaque carte
inflige 1 point de dégât à votre ad-
versaire, sans qu’il puisse se défendre
et sans armure.
Botte de Marozzo : 4 figures
Vous placez une superbe volte,
qui égorge ou décapite l’un de vos
adversaires.
Votre adversaire est vaincu
(définitivement).

Cette école fût fondée grâce à la conni-
vence entre certains maîtres d’armes
suédois et des dragons. La maîtrise
des arcanes n’y est donc pas étran-
gère. De plus en plus de dragons et
de sang-mêlé la pratiquent. Certains
humains, dont le destin est particulière-
ment béni par les dragons, parviennent
également à en comprendre les mystères,
au prix d’un entraînement acharné.
Le principe, pour le bretteur, est
de puiser dans la force vive de son
propre sang pour accroître certaines
de ses capacités : sa perception, son
agilité, sa force, etc. Le combattant
s’engage dans une danse hypnotique
dont l’extrême raffinement ravit l’œil
du spectateur. Il fait appel aux forces
draconiques qui tissent la réalité pour
faire ployer la chance à son avantage.
École suédoise (Sang)
Feintes suédoises
*Sang riche : vous savez optimiser
vos forces et votre énergie. Vous
pouvez piocher trois cartes au lieu
de deux lors d’une dépense de point
de Ténacité.
Sang draconique : vous n’êtes jamais
désarçonné par l’imprévu. Ignorez
la perte de Ténacité due à la pioche
d’un arcane neutre ou opposé du
paquet des Lames. L’arcane est tout
de même défaussé.
Second souffle : vous maîtrisez votre
souffle à merveille. Vous pouvez
effectuer une reprise de souffle
gratuite, sans contrepartie.
Sang délicat : vos réflexes vous
permettent des esquives inatten-
dues. Une carte noire dont la valeur
est de 7 ou moins devient une carte
Sang de même valeur.
Sang régénéré : vous savez puiser
dans vos réserves au-delà de la li-
mite. Vous pouvez dépenser 2 points
de Ténacité lors d’un même assaut,
pour deux effets différents.
Bottes suédoises
Botte du Pèlerin : 2 figures
Face à une créature draconique,
vous trouvez un point faible. Vous
annulez pour le reste du combat
la différence de Taille entre vous et
la créature.
Note : cette botte ne requiert que
2 figures quelle que soit la Taille
de la créature.
Botte de Gustave Adolphe : 2 figures
Vos manœuvres courbent le
destin et inspirent vos com-
pagnons. Transformez 1 point
de jusquiame de la réserve en
point d’Unité.
Botte de Christine : 3 figures
Votre maîtrise déchaîne les forces
draconiques. Chaque Lame à dis-
tance Proche peut (au choix du
joueur) piocher et mettre dans sa
main un arcane du paquet des ar-
canes. Cet arcane ne peut être utilisé
pour placer une botte, et retourne
dans le paquet des arcanes à la fin
de l’assaut.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
Botte de la Danseuse : 3 figures
Votre charisme et votre raffinement
fascinent vos adversaires. Tous
les figurants ayant une valeur
de Résistance inférieure à la moitié
de votre valeur de Séduction
fuient immédiatement le combat
ou se rendent.
Botte d’Oxenstierna : 4 figures
Les dragons sont avec vous. Vous
pouvez récupérer un arcane du
paquet des Lames comme arcane
éphémère. Il est remplacé par
une carte du paquet des arcanes.
37

C’est Jerónimo de Carranza qui a
codifié les principales règles de cette
escrime fondée sur le cercle magique,
selon les règles de la géométrie grecque,
qui ont valu à ces techniques le nom
d’« escrime euclidienne ». Ce cercle est
à la fois celui de la lame qui tournoie
et celui du bretteur qui circule autour
de son adversaire. Pour être un bon
escrimeur, il faut posséder, selon
Carranza et son disciple Narvaez,
la Verdadera Destreza, ou l’art de la
dextérité, qui s’appuie sur la logique
et la raison. C’est une escrime grave,
sérieuse, souvent considérée par ses
détracteurs comme trop austère.
L’escrime espagnole se pratique à la
rapière et préfère les mouvements du
corps latéraux et circulaires, ce qui per-
met d’obtenir un avantage en termes
de positionnement et de défense. Ses
adeptes sont à la recherche de « la
parade universelle », une technique
susceptible de rendre l’escrimeur
intouchable. Le désarmement est le but
ultime de l’escrime espagnole, car cette
école se veut « non violente », et le bon
escrimeur préserve son adversaire de la
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
mort. Sauf, bien sûr, lorsque sa propre
vie est en jeu…
38
École espagnole (Écaille)
Feintes espagnoles
*Parade : vous bloquez une attaque
grâce à une parade offensive. Posez
une carte Griffe, qui devient
provisoirement une carte Écaille
de même valeur.
Point faible : vous exploitez une fai-
blesse dans une armure. Vous pouvez
pousser votre attaque avec des cartes
rouges pour éliminer des points
d’armure. Vous pouvez aussi pousser
avec des cartes noires pour renforcer
les dégâts.
Cercle magique : vos parades
vous font économiser vos forces et
préparer la suite du combat. Si vous
posez une figure d’Écaille, elle peut
être comptabilisée pour la pose
d’une botte lors de l’assaut actuel
ou lors du suivant, au choix.
Intouchable : votre placement
défensif est optimal. En ronde
prime, si votre première carte posée
est une Écaille, vous bénéficiez im-
médiatement d’une défense gratuite
supplémentaire.
Remise : vous tirez parti du manque
de souffle de votre adversaire. Si votre
adversaire n’a plus d’attaques dispo-
nibles, vous pouvez attaquer avec
une carte Écaille et une seule.
Bottes espagnoles
Botte de De Torre : 2 figures
Vous placez une parade précise, qui
désarçonne votre opposant. Votre
adversaire perd F défenses.
Botte de Narvaez : 2 figures
Votre parade déstabilise vos
adversaires, dont les armes s’entre-
choquent. Vos opposants perdent F
attaques, à répartir entre eux.
Botte de Cervantès : 3 figures
Vous désarmez immédiatement
votre adversaire. Votre opposant
est considéré comme non Équipé
pour F assauts.
Botte d’Almadès : 3 figures
Vous placez une série de fentes
rapides et précises. Infligez F points
de dégât, que vous pouvez répartir
comme vous le souhaitez entre vos
adversaires à distance Proche.
Botte de Carranza : 4 figures
Vous placez une botte à la
tempe. Vous neutralisez immédia-
tement votre adversaire, qui gît
assommé ou décédé.

L’escrime anglaise, moderne et
novatrice, n’a été que très récemment
formalisée. Henry VIII, féru d’escrime,
a permis, au début du xvie siècle, la
formation de la Company of Masters
of the Science of Defence (la compagnie
des maîtres de la science de la défense),
dont le rôle était de réguler the Art of
Defence ou fencing (l’art de la défense
ou l’escrime). La formation de cette or-
ganisation a largement contribué à la
création d’une école spécifique, avec ses
propres codes. Celle-ci se pratique à la
rapière, au bâton de combat ou à l’épée
large, une particularité étonnante
en Europe où l’on abandonne pro-
gressivement ce genre d’armes. Cette
spécificité est due à l’obsession, chez
les maîtres d’armes anglais, de savoir
bien se défendre.
Les premiers ouvrages sur le sujet,
peu nombreux, le prouvent lar-
gement. Le manuel Paradoxes of
Defence de George Silver (1599)
fait l’éloge de l’épée courte face à la
rapière, dont il pensait qu’elle était
responsable de la mort de nombreux
gentlemen. Ses arguments portent
notamment sur la faible défense que
fournissent les armes modernes, jugées
trop fragiles. En 1617, Joseph Swetnam
rédige quant à lui le traité d’escrime
The Schoole of the Noble and
Worthy Science of Defence (l’école
de la noble et méritante science de la
défense). Il y décrit une série de posi-
tions de garde inédites, y fait l’éloge
des feintes et y encourage à favoriser
l’estoc. Il invite également à blesser son
adversaire plutôt qu’à le tuer.
L’école anglaise a pour caractéristique
d’être plus fortement liée à l’art
militaire que les autres écoles. C’est
une escrime de guerre, ce qui explique
également que l’épée large y soit
privilégiée. Les tactiques de groupe
sont donc enseignées plus largement
qu’ailleurs à ses bretteurs.
École anglaise (Écaille)
Feintes anglaises
*Placement habile : vous vous
placez pour optimiser les capacités
de vos camarades. La dépense de 1
point d’Unité rapporte deux cartes
ou 1 point de Ténacité et une carte
à l’un de vos compagnons.
Soutien efficace : vous vous exposez
pour favoriser vos camarades. Lors
d’un assaut, vous pouvez donner
à une Lame une carte de plus que
ce que permet votre valeur de Lien.
Frappe précise : votre attaque
touche un point particulièrement
douloureux. Vous pouvez pousser
une attaque victorieuse avec une (et
une seule) carte Écaille, en plus
des éventuelles cartes noires.
Henry VIII : vous vous lancez
dans une passe royale. La carte roi
d’Écaille vous rapporte 2 attaques en
plus des 2 défenses normales.
Invite : vous laissez volontairement
une ouverture. Vous laissez la main
et posez une défense. Vous portez
simultanément une attaque gratuite
(pas de pose de carte noire) que votre
adversaire peut défendre.
Bottes anglaises
Botte de Titus : 2 figures
Vous gagnez un second souffle
bienvenu et repartez à l'as-
saut. Piochez F cartes.
Botte de Silver : 2 figures
Vous offrez un répit à vos compa-
gnons. Vous-même et les Lames avec
lesquelles vous avez au moins 1 point
de Lien reprenez la main, prenez la
main ou l’obtenez en début d’assaut
suivant, au choix du joueur.
Botte de la Compagnie : 3 figures
Vous forgez un moral d’acier. Vous-
même et une Lame avec laquelle
vous avez au moins 1 point de Lien
gagnez 1 point d’Unité à dépenser
immédiatement.
Botte de Swetnam : 3 figures
Vous orchestrez le combat comme
un ballet. Piochez autant de cartes
face visible que de Lames impliquées
dans le combat et répartissez ces
cartes entre elles comme vous
le souhaitez.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
Botte d’Henry VIII : 4 figures
Vous transmettez à votre troupe
votre science de la défense. Les cartes
Écaille procurent une attaque, en
plus de leur défense, à toutes
les Lames durant tout le combat.
39
 École Soudard (Griffe, utilisée avec la Compétence Bagarre)
Cette école n’en est pas une, en
vérité. Elle rassemble les techniques
plus ou moins élégantes utilisées lors
des bagarres de taverne, dans la boue
des champs de bataille, dans la fièvre
des ports louches. Elle se signale par
son absence des règles.
40
Feintes soudard
*Battoirs : votre science du combat
à mains nues vous permet de faire
très mal. Vous êtes considéré comme
armé même à mains nues (cette
feinte est applicable tout le long
de l’assaut).
Mobilier urbain : vous arrachez
un objet encombrant à son décor et
le projetez sur une troupe. Une figure
de Griffe vous rapporte 3 attaques
réparties sur trois adversaires
différents.
Poigne de fer : vous saisissez vigou-
reusement un membre et empêchez
le mouvement. Une attaque de Griffe
vous permet d’annuler une attaque
du même adversaire en plus des effets
normaux de votre attaque.
L’appétit vient en mangeant : quand
vous êtes convenablement alimenté,
vous réalisez des prouesses. Avec
des victuailles à portée de gosier,
vous pouvez dépenser 2 points
de Ténacité au lieu d’un durant
un assaut, potentiellement pour
le même effet.
Plongeon désordonné : votre
coordination un peu étrange fait
néanmoins des merveilles ! Une carte
Sang vous rapporte deux défenses.
Bottes soudard
Lion de Némée : 2 figures
Vous savez quoi plier pour que
ça craque, même quand c’est
gros. Infligez F dégâts sans tenir
compte de la Taille ni de l’armure
de votre opposant.
Note : ne requiert que 2 figures quelle
que soit la Taille de l’opposant.
Compagnon de comptoir : 2 figures
Vous impulsez un élan féroce. Toutes
les Lames à distance Proche
et Moyenne gagnent la main
ou piochent une carte.
Tournée générale : 3 figures
Vous mettez à profit un élément
de décor volumineux pour atteindre
tous vos adversaires. Infligez 1 point
de dégât à tous vos adversaires
à distance Proche et Contact, sans
défense possible.
Bon camarade : 3 figures
Votre bel enthousiasme au combat
fait plaisir à voir. Placez F points
d’Unité dans la réserve des Lames.
Craque la nuque : 4 figures
Vous faites pivoter la nuque de votre
adversaire, un peu sèchement. Votre
opposant meurt sur le cou(p).
 Les épées et autres armes
Choix d’une épée
Pour un bon escrimeur, son épée est bien plus
qu’un simple outil aisément remplaçable. C’est un pro-
longement de son bras et sa main, une compagne fidèle
et fiable qui le soutient dans l’adversité et dont la perte
signifie bien souvent la mort.
Les personnages des romans possèdent des épées bien
particulières, qui deviennent au fil des pages des élé-
ments distinctifs de ces héros. Ainsi, la pappenheimer
de La Fargue, la rapière d’ivoire de Leprat ou la rapière
noire de Saint-Lucq.
Une épée (de même que ses dérivés, tels que le sabre)
est une arme blanche composée de quatre éléments :
• la lame,
• la poignée, qui sert à tenir l’épée,
• le pommeau, qui sert de contrepoids à la lame et
évite que la main ne glisse de la poignée,
• la garde, qui protège la main de la lame adverse ;
elle est souvent ornée de quillons, des tiges au bout
arrondi perpendiculaires à la lame, qui ont pour
but de bloquer l’épée de l’opposant.
Il est donné la possibilité aux joueurs de choisir une telle
arme pour leurs Lames. Un ensemble d’épées est ainsi
à leur disposition. Elles correspondent pour la plupart
à des armes réelles du xviie siècle, mais certaines sont
des épées tout à fait imaginaires, liées à l’uchronie
des Lames.
┬ Pour personnaliser rapidement les Lames, Le MJ
fait choisir à chaque joueur une épée en ne montrant
que les illustrations proposées. Nous conseillons de faire
choisir une épée différente à chaque Lame.
╓ Utilisez les cartes pour montrer les différentes
épées. Chaque joueur choisit l’une des cartes et la
pose côté illustration, près de son personnage, sans
se préoccuper du texte au verso.
Exemple de création :
Eustache, chevalier d’Armandis
Léa consulte les épées et porte son choix sur une espada
ropera de belle facture. C’est une épée espagnole, qui
correspond à merveille à son école.
ňCréation avancée
Chaque arme possède ses propres spécificités, illus-
trées ici sous la forme de feintes associées. Ces feintes
ne peuvent être utilisées en combat que lorsque l’épée
en question est maniée.
Chaque épée donne accès, à l’identique d’une école d’es-
crime, à des feintes. Il y en a deux par arme. Une Lame
du Cardinal peut investir l’un de ses 3 points de feintes et
bottes pour obtenir l’une des feintes de son épée fétiche.
Exemple de création avancée :
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Louis-Nicolas de Gully d’après Léo Schmitt-Gully
Eustache, chevalier d’Armandis
Léa consulte les différents éléments relatifs aux écoles d’es-
crime. Son choix se porte finalement sur l’école espagnole,
dont le style défensif convient à merveille à un individu
angoissé. En outre, l’origine du chevalier d’Armandis rend
ce choix très crédible.
Eustache a, comme toute Lame, 3 points à répartir entre
feintes et bottes de l’école espagnole et feintes d’épée.
Léa choisit la feinte espagnole Cercle magique, ainsi que
la botte de Narvaez. Elle consulte les épées et porte son
choix sur une espada ropera. Elle achète avec son dernier
point la feinte Acier de Tolède associée à cette arme. Acheter
une feinte d’épée n’était en rien obligatoire, mais Léa
souhaite que son personnage ait une relation très forte
avec son arme.
Ā Plus tard, ces feintes pourront être achetées avec
des points d’Expérience ou d’Unité.
41
 Panorama des épées
Les différentes épées sont présentées dans un ordre chronologique, les plus anciennes étant présentées en
premier. Comme pour les écoles d’escrime, contentez-vous à la première lecture des présentations en ignorant
les aspects techniques.
La forte épée
Cette arme large à deux tranchants est lourde
et solide, et fort appréciée des Anglais. Taillée
pour la guerre, elle frappe fort et net. Son
maniement nécessite une certaine force phy-
sique. Les mousquetaires sont friands de cette
arme dévastatrice.
Impact : si vous poussez une attaque uni-
quement avec des cartes Griffe, vous infligez
2 points de dégât par carte utilisée pour pousser.
Arme lourde : vous reprenez la main après avoir
joué une carte Écaille d’une valeur inférieure
ou égale à 7.
Le sabre
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
Cette arme ne dispose que d’un seul tranchant,
ce qui permet d’appuyer le mouvement de la
lame avec sa main libre pour infliger des dégâts
supplémentaires. Plus rigide que l’épée, elle
est par contre moins maniable. Son avantage
le plus intéressant est lié à l’inertie toute par-
ticulière de sa lame asymétrique, qui permet
de trancher plutôt que de frapper comme
le fait l’épée. Très efficace face à un adversaire
sans protection corporelle, cette arme est sans
effet sur les armures.
Tranchant : si vous poussez une attaque uni-
quement avec des cartes Souffle, vous infligez
2 points de dégât supplémentaires par carte
utilisée pour pousser.
Mobilité défensive : vous pouvez modifier
de 1 ou 2 points la valeur d’une carte Sang.
42
La schiavone
Le nom de cette épée vénitienne proviendrait
de l’italien schiavo signifiant esclave – c’est
ainsi que sont surnommés les gardes dalmates
de la garde du doge de Venise. La schiavone fait
partie de la famille des sabres courts, très utiles
dans une mêlée. Leur panier rond protège très
bien la main.
Lame de mêlée : si vous placez un enchaîne-
ment de défenses, vous gagnez une contre-at-
taque gratuite (équivalente à un 1 de Griffe).
Panier renforcé : si vous subissez une blessure
au corps-à-corps, piochez une carte. Si c’est
une carte rouge, votre panier réduit la blessure
de 1 point.
L ’épée wallonne
Cette épée de guerre est notamment utilisée par
la cavalerie française et l’infanterie. Large, dotée
de deux tranchants, elle est très populaire dans
les pays du nord de l'Europe (Saint Empire,
Pays-Bas, Suède). Son usage est principalement
militaire et peu approprié au duel.
Réplique : vous pouvez modifier de 1 ou
2 points la valeur d’une carte Écaille.
Frappe contondante : une figure de Griffe
rapporte une attaque supplémentaire.
L ’espada ropera
Cette épée de taille et d’estoc, apparue en
Espagne au xve siècle, est l’ancêtre de la
rapière. Il s’agit de la première épée dite « ci-
vile », par opposition aux épées purement
militaires. Plus raffinée, plus légère, plus
sophistiquée que la classique épée large, elle
se porte en apparat aussi bien que pour le duel
ou la guerre. C’est de là que vient son nom,
qui signifie « épée qui se porte avec des vête-
ments ». Autour de cette arme se développent
les prémices de l’école espagnole. Les meilleurs
fabricants de lames du monde se trouvent
depuis à Tolède.
Couronné : une carte Souffle d’une valeur de 7
ou moins vous rapporte une attaque supplé-
mentaire. Vous perdez quand même la main.
Acier de Tolède : si vous posez deux cartes
Écaille consécutives, vous obtenez une attaque
gratuite à jouer immédiatement. Puis vous
perdez la main.
La rapière
C’est l’arme de l’âge d’or de l’école ita-
lienne. Il s’agit d’une évolution de la spada
da lato qui date de la seconde moitié du
xvie siècle. La lame, qui acquiert une section
losangique, est encore affinée et s’allonge
jusqu’à près d’un mètre. La main du
bretteur est entièrement protégée par un pa-
nier. La taille est abandonnée et l’estoc devient
la norme. Les Italiens inventent la main-gauche
à la même époque et les deux armes deviennent
rapidement inséparables. L’esthétique et le style
étant capitaux pour les Italiens, la rapière
se dote de gardes baroques et spectaculaires,
comme celle de la rapière dite « en squelette ».
Allonge : une carte Griffe d’une valeur de 7
ou moins vous rapporte 2 attaques au lieu
d’une. Vous perdez la main.
Liement : jouez une carte Sang qui n’est
pas une figure. Vous obtenez un mouve-
ment spécial.
La spada da lato
À la fin du xve siècle, l’espada ropera apparaît en
Italie. Comme les techniques espagnoles sont
tenues secrètes, les Italiens développent leur
propre école à partir du combat médiéval. Ils
modifient alors peu à peu l’épée espagnole,
notamment en intégrant un ricasso, un espace
entre la poignée et la lame pour laisser passer
l’index, et créent la spada da lato, à lame
large, de section hexagonale, quoique déjà
fortement affinée et moins lourde que ses
ancêtres médiévales.
Élégance : une figure de Sang vous rapporte
une défense supplémentaire.
Estoc : si vous réussissez une attaque grâce
à une carte Souffle, vous infligez 1 point
de dégât supplémentaire.
La pappenheimer
Imaginée par les Allemands à la fin du
xvie siècle, cette rapière voit sa garde se garnir
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
de plaques protectrices. Lourde, mais plus
défensive, cette épée devient rapidement
populaire, en particulier dans le milieu militaire
où l’on apprécie son efficacité.
Garde défensive : si vous posez une carte Écaille
de valeur égale ou inférieure à 7, elle vous
rapporte une défense supplémentaire. Vous
perdez la main.
Coup de pommeau : même si vous n’avez pas
la main, vous pouvez poser une attaque en plus
d’une éventuelle défense.
43
 La taza ou cazoleta
Les Espagnols, de leur côté, créent la garde
en bol, très simple et épurée en comparaison
des complexes paniers italiens. Cette coupe
protège la main avec plus d’efficacité encore
que la pappenheimer.
Contre-attaque : une carte Écaille devient
une carte Souffle de même valeur.
Coup de garde : si la première carte que vous
posez en ronde prime est une figure d’Écaille,
les cartes de valeur 6 et 7 vous permettent
de garder ou prendre la main durant le reste
de l’assaut.
L ’épée drac
Les dracs, qui ne connaissent pas le secret de la
forge, fabriquent leurs épées dans les os de leurs
adversaires, hommes, dracs ou dragons (ces
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
dernières armes sont légendaires, ou plutôt
de l’ordre de la rumeur). La magie des saaskir
contribue à augmenter leur solidité et leur
tranchant. Ces armes grossières sont très
meurtrières et certaines, vibrantes de magie,
peuvent donner la ranse.
Brutalité : si vous réussissez une attaque avec
une carte Griffe, infligez 1 point de dégât
supplémentaire.
Sang des vaincus : vous pouvez pousser votre
attaque avec une carte Sang, et une seule, en
plus des cartes noires éventuelles.
44
Le fleuret
Il s’agit au départ d’une arme de salle destinée
à l’entraînement. Extrêmement léger, le fleuret
permet une escrime plus sportive. Subtil et
élégant, raffiné, moins guerrier, il est particulière-
ment apprécié à la cour de France où les hommes
rivalisent de délicatesse. Rapide, mais fragile et
pliable, il est peu propice à un usage militaire,
mais apprécié en duel pour son agressivité.
Légèreté : vous pouvez renoncer à attaquer pour
piocher une carte. Votre adversaire ne peut vous
attaquer. Vous ne posez pas de carte.
Précision : ignorez un point d’armure de votre
adversaire.
L ’épée en draconite
Cette arme alchimique est fabriquée à partir
d’une roche rare et difficile à travailler. Elle a
l’avantage d’être très efficace contre les êtres
draconiques. Elle appartiendra, en plus de sa
propre catégorie, à une autre catégorie d’armes
(rapière, forte épée, espada ropera, etc.).
Estafilade : si vous touchez un adversaire
draconique, il subit 1 point de dégât sans
considération de Taille, indépendamment
des autres dommages.
La Griffe
Cette arme draconique, très rare, fut forgée,
selon la légende, au feu d’un Archéen. Chargée
de jusquiame, elle donne la ranse, mais son
efficacité est indéniable.
Fléau : si vous blessez votre adversaire, piochez
une carte. Si c’est une figure noire, cet adversaire
est contaminé par la ranse. Défaussez alors la
carte. Sinon, conservez-la.
Souffles draconiques : une figure de Souffle
rapporte une attaque supplémentaire.
La flamberge
Cette arme de duel très fine et à quillons spiralés
est taillée pour le duel. Créée en 1640, elle
est encore rare. Elle doit son nom à Renaud
de Montauban, un héros de la littérature mé-
diévale. La lame de la flamberge était à l’origine
une lame ondulée, mais elle a progressivement
perdu cette particularité.
Pointe vive : défaussez une figure de n’importe
quel signe. Elle devient une carte Souffle de va-
leur inférieure à vyverne, au choix.
Finesse : une carte Griffe devient une carte
Écaille de même valeur.
La reine C hristine
Cette arme suédoise, inventée récemment à la
cour de Suède et difficile à obtenir, est marquée
du sceau des Naos. Si quelques-unes sont ma-
giques, la plupart sont simplement des joyaux
de technique et d’équilibre. Le savoir des dragons
au service de la forge a su faire des miracles.
Technique : modifiez la valeur d’une carte Sang
de 1 ou 2 points.
Perfection : une dame vous rapporte une attaque
ou une défense supplémentaire.
Créer sa propre épée ?
Une Lame un peu obsédée par les armes pourrait
demander à confectionner elle-même sa propre
épée. Et pourquoi pas ? Certaines Lames ont
des valeurs de Technique et/ou de Création bien
supérieurs aux plus grands talents de leur temps
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Lames par Gilles Estelle Widmer
et il serait injuste de les frustrer sur ce point.
Créer son épée consiste finalement à sélectionner
des feintes (provenant des écoles ou des épées) et
à les regrouper au sein d’une même arme. Deux
Tests de Technique D5 seront nécessaires, ainsi
que deux mois de travail. Les feintes devront être
achetées normalement.
Si cette fabrication va de pair avec une valeur
de Création élevé, l’arme pourra être en plus
d’une beauté inégalable.
Mousquetaires !
Dans le cadre d’une campagne plus historique,
n’utilisez pas les écoles drac et suédoise, ni les épées
Griffe et en draconite.
45
 Des contacts et des
ressources (optionnel)
ň Cette étape de la création de Lame est tout à fait
optionnelle. Elle ajoute des éléments permettant
de donner plus de relief aux héros, tout en allongeant
le temps consacré à la création. Au MJ de décider s’il
souhaite les utiliser.
Comme tout groupe d’espions qui se respecte, les Lames
du Cardinal ne seraient rien sans un solide réseau
de contacts et d’informateurs disséminés aux quatre
coins de France et de Navarre.
Chaque Lame a noué, avant même de commencer
le jeu, certaines relations profitables qui interviendront
durant les parties.
En outre, des contacts seront amenés à apparaître,
évoluer et se diversifier au fil des missions.
De même, une Lame peut bénéficier de certaines
ressources pécuniaires qui lui permettront de se tirer
de situations compliquées. Celui dont on remplit la
bourse tend à devenir notre ami. Et il est parfois plus
aisé, plutôt que d’investir clandestinement une demeure
pour une surveillance, de l’acheter.
Quitte à froisser quelque peu le réalisme de l’époque,
le niveau de Ressources ne dépend pas directement du
profil. Il est ainsi possible de jouer un noble impécunieux
ou un saltimbanque riche. Le but reste de construire
un personnage intéressant à interpréter et un certain
illogisme donnera bien souvent des éléments intéressants
pour la construction du passé du personnage (pourquoi
le comte est-il si pauvre ? d’où vient la fortune de ce
domestique ?).
Toutefois, nous indiquons dans les différents profils
des niveaux de vie cohérents pour l’époque, si le MJ
souhaite mettre en scène un xviie siècle plus réaliste.
Ces deux éléments sont, dans le jeu de rôle Les Lames
du Cardinal, étroitement liés. Ils sont gérés par deux
capacités : Contacts et Ressources. Ces capacités ne sont
pas liées à une Caractéristique. Vous les trouverez au
verso de la feuille de personnage.
Contacts et Ressources, comme les Compétences
ordinaires, possèdent une valeur allant de 0 à 8.
Les Lames, à leur création, sont limitées à une valeur
de 6 dans ces deux capacités.
Le joueur répartit 6 points entre Contacts et
Ressources. Il est possible d’attribuer une valeur de 0
à l’un des deux, auquel cas le second se verra gratifier
d’un 6. Le joueur peut également sacrifier un certain
nombre de ces points pour acquérir une ressource
particulière, qui n’est normalement pas accessible au
commun des mortels.
46
Possessions particulières
Certains joueurs auront peut-être envie, après avoir lu
les romans de la série Les Lames du Cardinal, d’acquérir
des possessions particulières, telles que l’épée en os
de dragon de Leprat ou le miroir d’âme qu’utilise
La Fargue. Nous incluons également des animaux
intelligents dans cette catégorie.
Nous considérons que ces objets ne sont pas accessibles
par un système d’achats normaux, c’est-à-dire par le biais
de la richesse de la Lame. Le cas échéant, si un joueur
insiste pour en acquérir un, le MJ fera en sorte de l’en
priver après une mission ou deux.
Les possessions particulières sont d’un autre ordre. Elles
sont étroitement liées au personnage et sont, en cela,
protégées des aléas de l’existence, sauf si la Lame fait
preuve d’une extrême imprudence (se promener dans
le quartier des Écailles en arborant une relique drac par
exemple). Ainsi, la possession (ou l’animal) reviendra
toujours à son propriétaire.
Un joueur peut décider que sa Lame fait l’acquisition
d’une possession particulière en dépensant définiti-
vement un certain nombre des 6 points normalement
répartis entre Contacts et Ressources.
Exemple : une Lame désire, au début du jeu, obtenir
une épée en draconite. Celle-ci coûte, sur l’échelle des
possessions particulières, 3 points. Le joueur décide
d’attribuer 2 points aux Contacts, 1 aux Ressources et
d’acquérir l’épée. Le tout utilise bien les 6 points.
Échelle des possessions particulières
1 : Objet de qualité supérieure (ou animal de qualité)
permettant de bénéficier de 1 Réussite automatique par
mission pour une Compétence donnée, déterminée par
le joueur et le MJ.
Exemples : des instruments de médecin précis (Médecine),
une tenue de cour remarquable (Séduction), des outils
de serrurier fins (Technique), un pistolet de qualité (Tir),
un cheval solide (Équitation).
2 : Objet exceptionnel (ou animal exceptionnel)
permettant de bénéficier de 2 Réussites automatiques
par mission pour une Compétence donnée.
Exemples : un cabinet de chirurgien d’avant-garde, une
tenue de cour unique, un pistolet expérimental, une épée
forgée par un dragon, une bibliothèque ésotérique fournie,
un cheval rapide et discipliné, un navire.
3 : Objet unique (ou un animal unique) fournissant
un effet particulier, comme l’accès à la magie ou des ca-
pacités particulières, comme : l’accès à une feinte d’école
ou d’épée (qui fonctionnera comme une feinte normale), ses points). La créature pourra être interprétée par
un bonus de 1 à une Compétence pour chaque Test, le joueur ou par le MJ, au choix de ce dernier.
l’accès à un arcane magique, etc.

Exemples : un artefact magique, une épée en draconite,

une épée en os de dragon, une selle expérimentale, un mous-
quet de haute précision, un pur-sang fabuleux, un navire
de course rapide.
ň Option : Caractéristique contre Possession ?
Si le MJ le souhaite, il peut autoriser les joueurs à renon-
cer à des points de Caractéristiques en échange de points
de possession, à raison de 1 point de Caractéristique
pour 2 points de possession. Cet échange est définitif.

Exemple : Émilie de Steerz, Lame débutante, décide Exemple : Antoine Leprat, l’un des héros des romans
de posséder une épée particulière, une rapière d’argent à la des Lames du Cardinal, possède une épée en os de dra-
garde étrangement ouvragée, et dépense 3 de ses points. Elle gon. Il est plausible qu’il ait sacrifié 1 point de Galanterie
pourrait simplement décider que son épée lui confère en plus de 1 point de Contacts & Ressources pour obtenir cet
un bonus de 1 à sa Compétence Escrime, mais elle trouve artefact, réduisant ainsi ses capacités sociales. Il ne possède
cette option trop banale. L’épée pourrait également être donc plus que 7 points de Caractéristiques.
un objet magique, associé à un arcane, mais la magie
reste pour Émilie un élément à éviter. Elle décide donc
de doter son épée d’une feinte et choisit la feinte d’épée
Souffles draconiques, normalement réservée à l’épée appelée
Griffe. La feinte fonctionnera comme une feinte normale.

4 : Animal (chat, cheval, chien, rat…) ou créature

draconique de petite taille (dragonnet, syle). La bête est
dressée et raisonnablement intelligente. Elle obéira à son
maître au doigt et à l’œil et comprendra des concepts
simples. La créature pourra être jouée par le joueur
ou par le MJ, au choix de ce dernier.

5 : Créature draconique dressée de grande taille :

vyverne, tarasque (l’utilité d’une tarasque dressée est
contestable, mais après tout, c’est le joueur qui dépense

Niveau de
Signification Habitat Vêture
Ressources
Des hardes récupérées çà et là,
0 Miséreux La rue, et pas ses quartiers les plus reluisants
pas de chaussures
Chambre dans une maison de louage miteuse, Vêtements en très mauvais état,
1 Très pauvre
cabane dans les bois chaussures trouées
Chambre dans une maison correcte sans Vêtements corrects, inélégants,
2 Malaisé
commodités, maisonnette en campagne tenue du dimanche râpée
Quelques pièces dans une maison de louage ou
Vêtements de qualité correcte,
3 Commun maisonnette sans charme, logement de qualité
tenue du dimanche soignée
moyenne en campagne
Maison correcte en centre-ville, dotée de Vêtements soignés, garde-robe
4 Aisé plusieurs pièces, ou ferme de belle dimension et fournie sans excès, tenue de cour
ses terres à la campagne ou de fête sur mesure
Maison cossue en ville, avec domestiques et Garde-robe très fournie, tenues
5 Riche dépendances ou domaine en campagne avec adaptées aux circonstances, tenue
terres et bétail de cour soignée
Hôtel particulier de taille moyenne en ville, avec
Garde-robe remarquable, tenues
écuries, jardin et dépendances, pavillon de chasse
6 Très riche variées et taillées sur mesure,
en campagne ou immense domaine en campagne,
tenues de cour magnifiques
avec bétail, terres en fermage
Hôtel particulier imposant en ville, ainsi que
plusieurs biens dans plusieurs villes et à la
7 Richissime Garde-robe digne d’un roi
campagne. Château familial et son domaine en
province.
8 Royal - -

47

Ressources
Lors de la création de sa Lame, le joueur choisit donc
un niveau de Ressources compris entre 0 et 6 dans la
liste indiquée sur sa carte profil.
À ce niveau de Ressources correspond un certain
niveau de vie et donne accès, pour le personnage,
à différents aspects de logement (habitat) et habillement
(vêture). Le tableau ci-après liste, pour chaque niveau
de Ressources, les conditions de vie du personnage.
À Sens
Les Lames bénéficient d’un équipement minimum
fourni par Mazarin – qui est connu pour sa pingrerie – et
disponible à l’hôtel des Archevêques de Sens, leur quar-
tier-général (cf. Livre 1 : L’Univers p.200) : vêtements,
armes, montures notamment. Mais point de vyverne,
de laboratoire d’alchimie, de caisses d’explosifs et d’épées
enchantées.
Au fur et à mesure que la France s’enfonce dans la
Fronde, la position de Mazarin devient plus pré-
caire. Les ressources allouées aux Lames diminuent
comme peau de chagrin. Les fortunes personnelles
deviennent dès lors très importantes.
Durant les années 1643 à 1648, les Lames du Cardinal
sont établies à l’hôtel de Chevry, loué par Mazarin
et co-financé par l’Ordre du Saint-Esprit. Chevry
présente l’avantage d’être doté d’une bibliothèque
importante, y compris dans les domaines ésotériques
et occultes. À compter de 1648, les Lames n’occupent
plus Chevry, mais peuvent garder un accès discret à cette
bibliothèque. Plus tard, lors de l’exil de Mazarin, l’hôtel
est confisqué. Les Lames perdent alors leur accès aux
précieux rayonnages.
48
L’utilisation de la valeur de Ressources en jeu sera
abordée p.144.
Note : la période où les Lames sont établies à Chevry
(celle utilisée dans la première version du jeu) peut
être purement et simplement ignorée. Dans ce cas, la
reformation des Lames après la dissolution de la troupe
de La Fargue a lieu en 1648.
Contacts
Lors de la création de sa Lame, le joueur choisit
un niveau de Contacts compris entre 0 et 6. Cette
valeur sera utilisée lors des missions si le personnage
souhaite utiliser des contacts improvisés pour résoudre
des situations complexes, comme expliqué p.146.
Ā La valeur de Contacts permettra à une Lame
de nouer des relations avec des contacts improvisés
durant le jeu. Le coût dépendra de l’Importance du
figurant et de la relation entre lui et la Lame (cf. p.146).
Contacts et milieux
Chaque profil choisi par les joueurs durant la création
de leur Lame est associé à un milieu : Combattants,
Courtisans, Lettrés, Roturiers.
Une Lame nouera plus facilement des contacts au sein
des milieux qu’elle a l’habitude de fréquenter. Ainsi,
il sera plus aisé pour un conseiller royal de nouer
des relations avec des nobles qu’avec des roturiers.
Tout contact utilisé dans le jeu (contacts de départ et
figurants créés à la volée) appartient à l’une des quatre
catégories.
Les contacts fixes des Lames
Les Lames du Cardinal possèdent un réseau de relations
et de soutiens logistiques qui leur sont accessibles durant
les missions.
Le niveau de Contacts permet également de nouer
– avant même le début du jeu – certains contacts
particuliers, que le MJ et le joueur pourront faire
intervenir durant les missions. Chaque Lame béné-
ficie d’un nombre de points de Contacts égal à sa
valeur de Contacts. Le joueur répartit ces points entre
un ou plusieurs contacts proches des Lames, dont la
liste est donnée ci-après. Ces contacts sont pour la
plupart issus des romans de Pierre Pevel et d'Alexandre
Dumas. D’autres sont des personnages historiques
ou totalement imaginaires.
Le coût d’un contact fixe dépendra de son Importance.
Plus le personnage est important et puissant, plus il est
difficile de nouer une relation forte avec lui.
Si le MJ l’autorise, le joueur peut choisir de garder
par-devers lui un ou plusieurs points ou même de sauter
complètement cette étape avant de connaître en détail
les figurants proposés.
┬ Si les joueurs ne connaissent pas l’univers
des Lames du Cardinal, n’utilisez pas, dans un premier
temps, les contacts fixes. Laissez aux joueurs le plaisir
de les rencontrer in situ.
Importance du figurant
1. Faible : peut influencer des éléments négligeables de la
mission, fournir des informations ou une aide triviales.
2. Moyenne : peut influencer des éléments notables
de la mission, apporter une aide conséquente.
3. Importante : peut influencer des éléments importants
de la mission, procurer des renseignements cruciaux,
apporter une aide majeure.
4. Emblématique : le contact est un personnage
emblématique des histoires de cape et d’épée, capable
d'influencer par son intervention le cours de l’Histoire,
procurer des informations confidentielles et apporter
une aide décisive.
Ce groupe de relations « fixes » est constitué de seize
figurants. Comme pour un contact normal, ils appar-
tiennent à l’un des grands groupes établis (Combattants,
Lettrés, Courtisans, Roturiers) et ont une Importance
allant de 1 à 4.
Combattants :
Martin Delormel, maître d’armes (Importance 1).
Monsieur de Tréville, capitaine des Mousquetaires (2).
François Reynault d’Ombreuse, Garde noir (3).
Saint-Lucq, Lame de l’ombre (4).
Courtisans :
Charpentier, ancien secrétaire de Richelieu (1).
Le vicomte d’Orvand, libertin assagi (2).
Zongo Ondedei, moine théatin, éminence grise
de Mazarin (3).
Porthos, ancien mousquetaire (4).
Lettrés :
Jules Bertaud, libraire (1).
Théophraste Renaudot, journaliste (2).
Pierre Teyssier, maître de magie de la cour (3).
Mère Marie-Agnès, ancienne baronne de Vaudreuil,
mère des louves (4).
Roturiers :
Madame Gervaise, intendante de l’hôtel de Sens (1).
Manon, tenancière de l’irréprochable maison de passe
Les Petites Grenouilles (2).
Urbain Gaget, propriétaire des messageries éponymes (3).
Le grand coësre, maître de cour des miracles (4).
Certains joueurs pourront s’étonner de l’absence dans
cette liste d’Alessandra di Santi, dite l’Italienne. C’est
volontaire.
Nul ne saurait se fier à l’Italienne.
Contacts fixes : gestion individuelle
Au début du jeu, chaque Lame bénéficie d’un nombre
de points égal à sa valeur de Contacts pour creuser
un peu plus sa relation avec certains de ces figurants. Il est
recommandé, toutefois, de laisser le temps aux joueurs
de se faire une idée précise de toutes les spécificités
des figurants avant de faire leur choix.
Ainsi, nous suggérons au MJ de présenter ces per-
sonnages durant la création de personnage ou, mieux
encore, durant les premières missions des Lames.
Si le MJ et les joueurs le souhaitent, ils peuvent éga-
lement remplacer tout ou partie de ces contacts par
des créations plus personnelles. Le MJ veillera dans ce
cas à un équilibre dans les Importances des contacts.
Chaque Contact coûte autant de points que son
Importance.
Par exemple, nouer un Lien avec un figurant d’impor-
tance 3 (par exemple Urbain Gaget) coûtera 3 points
de Contacts.
Les Lames peuvent utiliser les bonus liés à leurs profils,
à raison de 1 point par profil. Chaque figurant est
associé à un milieu (Combattant, Courtisan, Lettré,
Roturier). Si un profil appartient au même milieu que
le figurant, il peut être utilisé pour en payer une partie
du coût. Toutefois, une fois utilisé, le profil ne pourra
plus être mobilisé pour les contacts fixes (mais pourra
être utilisé ultérieurement pour d’autres contacts).
Par exemple, le profil Savant appartient à la famille
des Lettrés. Il peut être utilisé (une seule fois) pour
49
 payer 1 point de contact de moins pour un Lien avec
Bertaud, Renaudot, Teyssier ou Agnès.
╓ Les joueurs gardent les cartes Profils choisies durant
la création, et les défaussent lors du choix des contacts.
Exemple de création : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa s’attèle à présent à creuser les relations de son personnage
avec les contacts fixes.
Les figurants lui semblent tous intéressants, et les 4 points
(sa valeur de Contact est égale à 4) lui semblent soudain
un maigre capital. Eustache bénéficie en outre de 2 points
de bonus liés à ses profils, l’un à dépenser dans le milieu
Lettré, l’autre dans le milieu Combattant.
Léa, en accord avec les autres joueurs, décide de creuser
sa relation avec Bertaud, le libraire. Ce figurant a
une Importance de 1. Léa mobilise le profil de Lettré
Artiste (Bertaud est rangé dans les Lettrés) et économise
1 point. Finalement, obtenir un Lien avec Bertaud ne coûte
aucun point. Léa décide de dépenser 1 point pour nouer
une relation avec Mme Gervaise, l’attachante intendante
de l’hôtel des Archevêques de Sens. Comme Eustache n’a
aucun profil Roturier, Léa dépense 1 point de contact.
Léa souhaite ensuite établir une relation avec Saint-Lucq,
le fascinant sang-mêlé. Le personnage est emblématique
(Importance 4). Léa utilise les 3 derniers points assortis
de son profil Combattant pour nouer une relation avec
Saint-Lucq.
Voilà Eustache doté de trois contacts qui pourront le tirer
d’un mauvais pas lors de certaines missions.
Contacts fixes : gestion en groupe
Certains joueurs souhaiteront peut-être gérer les fi-
gurants fixes en groupe et non de façon individuelle
pour chaque Lame. C’est bien entendu possible, si
le MJ est d’accord. Nous pensons toutefois souhaitable
que quelques points soient réservés par les joueurs
pour une relation particulière avec un figurant, à la
manière de celle qui unit dans les romans Marciac et
Rochefort, Marciac et Gabrielle ou Agnès et François
Reynault d’Ombreuse. Ces relations individuelles,
dissimulées ou pas, apportent généralement de beaux
moments de jeu.
Nous conseillons ainsi de garder au moins la moitié
des points de Contacts pour des contacts individuels.
Il est possible dans ce cadre que le groupe et
l’une des Lames nouent une relation avec un figu-
rant. Cela indique qu’en plus de la relation aux Lames
en tant que groupe, le figurant aura une relation
particulière avec la Lame. Le MJ s’appliquera à valoriser
cette relation durant le jeu.
L’utilisation des contacts en jeu sera abordée au chapitre
Mener des parties des Lames du Cardinal, p.136.
Exemple de création : Eustache, chevalier d’Armandis
50
Léa, Samuel et Camille s’attellent à présent à creuser
les relations de leurs personnages avec les contacts privi-
légiés des Lames. Ils décident de choisir ces relations en
groupe. Ils souhaitent toutefois réserver quelques points
pour une relation individuelle avec un figurant.
Les joueurs mettent en commun une partie de leurs
points de Contact (2 pour Léa, 1 pour Samuel, 2 pour
Camille). Eustache bénéficie normalement de 4 points,
mais Léa souhaite garder des points pour nouer une re-
lation secrète avec Théophraste Renaudot. Elle investit
2 points. Elle n’informe pas les autres joueurs de cette
relation. Elle indique au MJ que Eustache écrit parfois
dans la fameuse Gazette, sous un faux nom.
Léa, en accord avec les autres joueurs, décide de creuser la
relation du groupe avec Bertaud, le libraire. Ce figurant
a une Importance de 1. Léa décide de mobiliser le profil
de Lettré Artiste (Bertaud est rangé dans les Lettrés) qui
rapporte 1 point. Léa ne peut plus à présent utiliser ce
profil. Bertaud rejoint les contacts des Lames.
Le groupe souhaite ensuite établir une relation avec
François Raynault d’Ombreuse, le capitaine des Gardes
noirs et un personnage emblématique des romans. Le per-
sonnage est important (Importance 3). Léa et Samuel
investissent chacun leur profil Combattant et dépensent
1 point de Contact.
Les joueurs décident d’utiliser trois profils (deux de Camille,
un de Samuel) pour avoir des Liens avec les figurants
suivants : Martin Delormel (Importance 1), Manon
(Importance 2). Enfin, les 4 derniers points sont investis
dans Saint-Lucq. Le sang-mêlé aux bésicles semble trop
important pour s’en passer.
ň Note : si les Lames ne choisissent pas l’un des contacts
fixes des Lames, cela ne signifie pas que le figurant
disparaît purement et simplement de l’univers ! Il
sera en revanche traité comme un figurant normal en
termes de jeu.
Liens entre Lames :
complémentarité instinctive
Pour simuler les affinités des Lames entre elles
(décelées par Rochefort et d’Artagnan), chaque joueur
a la possibilité, si le MJ souhaite utiliser cette option,
de choisir une Lame. Il notera son nom sur sa feuille
de personnage avec la mention : Lien +1. Cela signifie
que le personnage ressent une affinité naturelle pour
cette Lame.
Les Liens seront examinés en détail dans le chapitre
Les Lames du Cardinal : un groupe avant tout, p.94.
 Fignoler le personnage
Afin de terminer le personnage, le joueur prendra soin
de décider d’une description physique, de réfléchir en
quelques lignes aux événements les plus marquants
de son histoire personnelle, à ses éventuelles relations
familiales ou affectives, à sa personnalité (même si
celle-ci sera induite en partie par les arcanes bénis), ses
motivations et son équipement de départ, en accord
avec son niveau de vie.
Mousquetaires !
Dans le cadre d’une campagne historique plus
réaliste, ne distribuez pas d’arcane éphémère en
début de mission. En revanche, doublez la quantité
de points d’Unité dans la réserve (deux fois
le nombre de joueurs).
Pour aller plus loin…
Début de mission
En début de mission, le MJ place dans la Rivière
draconique un ou plusieurs arcanes pour indiquer
le climat magique qui règne. Il décrit en quelques
phrases les implications de chaque arcane.
Puis chaque Lame se voit remettre au hasard une carte
piochée dans le paquet des arcanes. Cet arcane est
placé face visible devant le joueur. Il pourra être utilisé
durant la mission. Il est nommé arcane éphémère
pour la mission. Son utilisation sera détaillée ultérieu-
rement. Il change à chaque début de mission.
Le MJ place dans la réserve des Lames autant de points
d’Unité que de joueurs.
Les Lames sont à présent prêtes à embrasser l’aventure.

Présentation avec le matériel contenu dans le Nécessaire.

Écran du MJ

Rivière draconique
Feuille de Sens

Points d'unité Paquet des Lames

Carte
escrime
Points
de jusquiame Carte
épée

Paquet des Arcanes

Arcane éphémère

Feuille de personnage
51
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
 Système de jeu
Ce chapitre s’intéresse à la mécanique de jeu qui
sera utilisée par le MJ pour simuler certaines actions
effectuées par les Lames.
Ce système de jeu ne constitue pas un corpus de règles
rigides, susceptibles de limiter le MJ et les joueurs dans
leur soif de description et d’actions héroïques.
Le jeu de rôle – et plus encore le jeu de rôle de cape et
d’épée – fait la part belle aux idées des joueurs, et le MJ
se doit, dans la majorité des cas, de mettre en avant
leur créativité et leur enthousiasme en récompensant
leurs initiatives.
Ceci précisé, à présent que les nouvelles Lames sont
recrutées, intéressons-nous aux situations périlleuses
qu’elles vont traverser.
Des épreuves
Les missions auxquelles participent les Lames sont
constituées d’une série d’oppositions que l’on réunit
sous le nom d’épreuves.
Une épreuve peut représenter un mur à escalader,
une serrure à crocheter, une dame à séduire, un fuyard
à rattraper, une troupe de mercenaires à vaincre et
bien d’autres choses encore. Tout ce qui se met entre
les Lames et l’accomplissement de leur mission en
fait partie.
Nous pouvons définir quatre types d’épreuves, selon
leur importance :
• Anecdotiques : ces épreuves sont si faciles qu’elles
sont simplement mentionnées en passant. Elles
ne requièrent aucun Test pour être accomplies.
• Légères : ces épreuves comptent une part
d’incertitude, sans comporter un grand enjeu
dramatique. Elles sont résolues par un Test éclair !
• Dramatiques : ces épreuves comportent une grande
incertitude et un enjeu majeur pour l’histoire. Elles
nécessitent une concentration maximale des Lames,
voire une dépense d’énergie pour être accomplies.
Elles sont résolues par un Test dramatique !
• Oppositions dramatiques : ces épreuves consti-
tuent les moments forts de l’histoire, des oppositions
pleines de drame et nécessitant un sens tactique et
une coopération des Lames. On les résout grâce au
système des affrontements dramatiques.
54
Toute épreuve est définie par quatre paramètres :
• L’unité de temps : chaque épreuve autre qu’anecdo-
tique comporte un certain nombre de Tests. L’unité
de temps correspond à la durée d’un Test. Elle est
à l’appréciation du MJ.
Exemples d’unités de temps : 5 minutes par Test
pour fouiller une demeure, 10 secondes par Test lors
d’un combat, 1 heure par Test pour une chevauchée,
1 semaine par Test pour une tentative de séduction, etc.
• La Compétence utilisée pour la résoudre, grâce
à un ou plusieurs Tests.
• Sa Difficulté, abrégé D, qui représente la force
d’opposition à vaincre pour la réussir, la com-
plexité de la tâche. Dans les scénarios officiels, afin
de les repérer d’un coup d’œil, un Test sera indiqué
par la mention en gras d’une Compétence suivie
de D et de la valeur de la Difficulté.
Exemple : Athlétisme D3 indiquera un Test Très
difficile d’Athlétisme.
• Sa Résistance, abrégée R, qui représente la résis-
tance opposée, la longueur d’une tâche, le temps
qu’il faut normalement consacrer pour la terminer,
la volonté ou l’endurance d’un opposant plus
résilient que la moyenne.
Réussir un Test
Une Lame réussit un Test en obtenant des Réussites
grâce à ses Compétences. Si un personnage obtient
autant de Réussites que la Difficulté de l’épreuve, le Test
est un succès. Généralement, résoudre un Test implique
de piocher des cartes dans le paquet des Lames.
Pour réussir une épreuve, il faut amener la Résistance
de l’obstacle à 0. Chaque Test réussi abaisse générale-
ment la Résistance de 1. La Résistance correspond par
conséquent au nombre de Tests à réussir pour passer
l’épreuve. La Résistance, dans les scénarios, sera indiquée
par un R majuscule suivi du montant de la Résistance
de l’épreuve ou du figurant.
Exemple : Reître R3 signifiera qu’un reître possède 3 points
de Résistance.
Si la Résistance est de 1, elle n’est pas mentionnée.
Un seul Test réussi est alors suffisant pour achever
l’épreuve.
Lorsque la Résistance d’un obstacle atteint 0, l’épreuve
a été remportée. Le carrosse est rattrapé, l’objet est
réparé, le mur est escaladé, l’adversaire est tué ou
demande grâce…
 Difficulté de l’épreuve
La Difficulté représente l’effort à fournir et les ressources
à mobiliser pour réussir une épreuve.
Elle est notée de 1 à 6. Une épreuve peut ainsi être
de Difficulté :
• Moyenne (1)
• Difficile (2)
• Très difficile (3)
• Extrêmement difficile (4)
• Insensée (5)
• Chimérique (6)
• Absurde (*)
« Cette falaise est très difficile à gravir. Difficulté 3. »
« Ce commerçant est extrêmement retors. Difficulté 4. »
La Difficulté sera fixée par le MJ en fonction non
seulement de la complexité inhérente à l'obstacle, mais
aussi d'éléments extérieurs positifs ou négatifs.
Par exemple, gravir la tour du Temple est normalement
une épreuve de Difficulté 2. La gravir sous une pluie
battante impliquera une Difficulté de 3.
De même, échapper à l'attention d'un garde d'élite sera
normalement une épreuve de Furtiivité de Difficulté
3. Si une troupe de saltimbanques attire son attention,
la Difficulté sera abaissée à 2 voire à 1 si la scène
se déroule de nuit.
* La Difficulté Absurde est une Difficulté à part, qui
s’applique à des épreuves et des actions a priori impos-
sibles, de celles que l’on ne rencontre que dans les grands
récits d’aventure. Les épreuves Absurdes ne peuvent
être réussies que par la dépense d’un arcane éphémère.
Si la Difficulté d’une épreuve, en raison de modificateurs
négatifs, dépasse 6, elle est considérée comme Absurde.
Exemples d’actions Absurdes : renvoyer une balle
d’un coup d’épée, plonger depuis une vyverne en haute
altitude sur un toit, détourner une attaque en lançant
une pièce de monnaie, survivre à un coup de mousquet
à bout portant, rattraper en courant un cheval au galop
en rase campagne, convaincre l’Italienne de vous donner
sa fortune, etc.
Et plus généralement, échapper à une mort certaine…
Voilà la raison pour laquelle vous devez remercier
le ciel en premier lieu. Il vous a fait gaucher.
Leprat sourit.
Parce qu’il était gaucher, il portait l’épée à droite. Son
lourd baudrier de cuir lui barrait donc la poitrine
depuis l’épaule gauche et avait arrêté la balle destinée
à lui trouer le cœur.
Pierre Pevel, Les Lames du Cardinal
Résistance de l’obstacle
La Résistance représente le temps qu’il faut a priori
consacrer à une épreuve. Elle permet en particulier de si-
muler les épreuves de longue haleine, d’endurance. Elle
ne concerne qu’une minorité d’épreuves, mais permet
de mettre en scène les tâches répétitives, les efforts
prolongés et les opposants résistants. Le plus souvent,
la Résistance est utilisée pour représenter des « points
de vie » et s’applique donc surtout aux êtres vivants.
Une épreuve possède de 1 à 12 points de Résistance. Elle
peut ainsi être, par exemple :
• Simple/Courte (1 Test)
• Résistante/Longue (3)
• Inébranlable/Très longue (6)
• Héroïque/Interminable (9)
• Archéenne/Draconique (12)
« Cette falaise est élevée et nécessitera plusieurs heures
pour être gravie. Résistance 6. »
« Ce commerçant n’est pas du genre à baisser ses prix
au premier argument. Résistance 3. »
« Cette porte possède trois serrures. Résistance 3. »
« Ce dragon me paraît bien replet ! Résistance 9. »
Pour remporter une épreuve, il faut réussir autant
de Tests que la Résistance de l’épreuve. Une épreuve
simple (R1) sera réussie grâce à un seul Test réussi,
là où 6 Tests réussis seront requis pour une épreuve
inébranlable (R6).
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Au cours de ses aventures, Eustache est amené à sauter
depuis le premier étage d’une auberge. C’est une épreuve
simple, de Difficulté 2. Léa devra donc obtenir 2 Réussites
lors de son Test pour l'accomplir.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache gravit la tour du Temple. Celle-ci est Très difficile
à escalader (Difficulté 3) et plutôt haute (Résistance
de 2). Léa fait un premier Test et obtient 3 Réussites :
Eustache élimine 1 point de Résistance et arrive à mi-che-
min. Elle effectue un second Test et obtient 4 Réussites :
le point de Résistance restant est éliminé. Eustache parvient
au sommet.
Équipé ou non ?
L’utilisation d’un matériel adapté est un point non
négligeable lorsqu’on aborde une épreuve.
Dans le jeu de rôle Les Lames du Cardinal, cela se traduit
par deux statuts : non Équipé (habituellement, cela n’est
pas précisé) ou Équipé.
Un personnage non Équipé se sert uniquement de ses
aptitudes naturelles, voire d’un matériel peu adapté.
55
 Exemples : crocheter une serrure avec un fil de fer,
monter à cru, essayer de séduire un damoiseau en étant
vêtue en souillon, se battre à mains nues…
Un personnage Équipé utilise un matériel directement
conçu pour l’action qu’il entreprend.
Exemple : crocheter une serrure avec du matériel
de serrurerie, monter avec une selle de qualité, séduire
en ayant usé de parfum et de beaux atours, combattre
à la rapière…
Une Lame Équipée élimine 1 point de Résistance
supplémentaire en cas de succès. Cela ne change
pas la Difficulté de l’épreuve, mais lui permet d’être
plus efficace.
C’est le MJ qui reste juge du concept d’équipement
adapté. Toutefois, si les joueurs font preuve d’ingénio-
sité pour utiliser les ressources à leurs dispositions, il
convient de les récompenser.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Dans l’exemple précédent, Eustache, sachant qu’il devait
gravir la tour du Temple, s’est pourvu d’un matériel
d’escalade rudimentaire : un crochet de métal, une corde
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Gilles Arnaud Julien de Talleyrand Périgord d'après Cedric Giroux
solide et quelques taquets de fer. Le MJ décide que cela
suffit à considérer que Eustache est Équipé.
Léa fait un premier Test et obtient 3 Réussites : Eustache
élimine 1 point de Résistance, plus un autre, grâce à son
équipement. Il rejoint le sommet de la tour sans avoir
besoin d’effectuer un deuxième Test.
Certains équipements exceptionnels peuvent conférer
un bonus à la Compétence ou même abaisser la
Difficulté de 1 en plus de donner l’avantage Équipé.
56
Simuler une épreuve
Face à une épreuve, une Lame fait tout d’abord
appel à ses Compétences. Si ces dernières se révèlent
insuffisantes, elle peut recourir à ses qualités naturelles,
représentées par ses Caractéristiques, ou à son énergie,
représentée par sa Ténacité.
Définir la nature
d’une épreuve
Le MJ décrit une situation et annonce qu’il s’agit
d’une épreuve.
Il détermine l’opposition et choisit la Difficulté et la
Résistance de celle-ci. Libre à lui de les énoncer aux
joueurs ou non. Il peut être utile de les énoncer pour
que les joueurs déterminent s’ils obtiennent un succès
automatique. Cela fluidifie la narration.
Si la résolution de l’action n’est pas instantanée, le MJ
choisit également l’unité de temps correspondant
à chaque Test (donc à chaque point de Résistance).
Choisir une Compétence
Lorsqu’une Lame est confrontée à une épreuve,
elle fait appel à une Compétence, associée à
une Caractéristique. Le MJ détermine normalement la
Compétence mise en œuvre, mais peut dans certains
cas accéder à la requête d’un joueur désirant vaincre
l’opposition par des moyens non conventionnels.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Le comte de Rochefort doit se faufiler dans une taverne louche
pour surveiller Eustache, un candidat potentiel aux Lames
du Cardinal. Entrer sans être remarqué constitue une épreuve
simple instantanée, de Difficulté Moyenne (1). L’épreuve
sera résolue à l’aide de la Compétence Furtivité.
Succès automatique ?
Si la moitié de la valeur de la Compétence utilisée (ar-
rondie à l’inférieur) est supérieure ou égale à la Difficulté
de l’épreuve, celle-ci est réussie automatiquement, sans qu’il
soit nécessaire de piocher des cartes. On considère donc
que le personnage est suffisamment habile pour réussir
l’épreuve sans puiser dans ses réserves. Le joueur décrit alors
la suite des actions de son personnage sans effectuer de Test.
┬ Sur la feuille de personnage, un espace est réservé
entre parenthèses après la valeur de Compétence. Divisez
la valeur de la Compétence par deux (arrondi à infé-
rieur) et inscrivez le résultat. Il indique la Difficulté
automatiquement surpassée pour cette Compétence.

Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a une valeur de 5 en Vigilance. Léa inscrit un 2
entre parenthèses (la moitié de 5 arrondie à l’inférieur).
Cela signifie que Eustache réussit toutes les épreuves
de Difficulté 2 (Difficiles) automatiquement.
Exemple de jeu : la Compétence Furtivité de Rochefort
est de 4, ce qui est égal au double de la Difficulté (2).
Le vieux comte se glisse comme une ombre dans la taverne.
Si l’épreuve exige la réussite de plusieurs Tests (plusieurs
points de Résistance), le joueur peut décider de réussir
automatiquement les Tests successifs. Dans ce cas, cela
lui prend R unités de temps (R étant le nombre de points
de Résistance de l’obstacle) pour achever cette épreuve.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Rochefort désire obtenir des renseignements sur Eustache
auprès du tavernier. La Difficulté de l’épreuve est de 2
(le tavernier est méfiant et peu amène) et sa Résistance
est de 3 (il est très coriace, très occupé et n’aime pas
les curieux). L’unité de temps du Test est fixée par
le MJ à dix minutes. Rochefort a 6 dans sa Compétence
Persuasion. La moitié de cette valeur (3) est supérieure
à la Difficulté d’un Test Difficile (2). Il décide de jouer
prudemment et de prendre une demi-heure (trois Tests
de 10 minutes) pour atteindre son but. Le joueur n’a
pas besoin de piocher les cartes : il élimine sans problème
1 point de Résistance de son opposant toutes les dix minutes.
Ce dernier livre ses informations après quelques verres.
Tester sa Compétence
Si la Compétence du personnage est insuffisante pour
que celui-ci remporte automatiquement l’épreuve, il
faut procéder à un Test, durant lequel la Lame tentera
d’accumuler des Réussites.
C’est le cas quand :
• la Compétence ne permet pas de succès automatique
ou
• la Compétence permet un succès automatique, mais
le joueur décide de prendre un risque et de procéder
à un Test pour obtenir un effet particulier (Panache).
Un Test se déroule en utilisant le Test éclair ! ou le Test
dramatique ! au choix du MJ.
Test éclair !
Il est conseillé de procéder aux Tests éclair ! aussi souvent
que possible. En effet, Les Lames du Cardinal se veut
un jeu rythmé, durant lequel des pioches de cartes trop
nombreuses risquent de nuire à la dynamique.
Lors d’un Test éclair !, nous considérons que le per-
sonnage bénéficie automatiquement d’un nombre
de Réussites égal à la moitié de la valeur de sa
Compétence (arrondie à l’inférieur).
• Une Compétence dont la valeur est de 0 ne permet
pas de Test. Une valeur de Compétence de 1
ne permettra de piocher qu’une seule carte.
• Le joueur pioche une carte du paquet des Lames, dé-
voile le résultat et défausse immédiatement la carte.
• Une carte de la couleur (rouge ou noir) du signe
associé à la Compétence indique 1 Réussite et
le joueur peut immédiatement piocher une autre
carte (il n’est pas obligé). Le joueur ne peut, en
tout et pour tout, piocher que deux cartes. Ainsi,
s’il obtient une nouvelle Réussite sur sa deuxième
carte, il ne peut pas piocher une troisième carte.
• Une figure du signe associé à la Compétence vaut
2 Réussites.
• Une carte de la mauvaise couleur ne rapporte
aucune Réussite et le Test s’arrête. On ne pioche
pas de deuxième carte.
• Une carte arcane ne rapporte pas de Réussite et
cause la perte de 1 point de Ténacité, à moins qu’il
ne s’agisse d’un arcane béni du personnage, auquel
cas elle rapporte 2 Réussites et ne fait pas perdre
de Ténacité. 1 point de jusquiame est ajouté à la
fiole du MJ.
┬ Une Compétence est associée au signe sous lequel
elle est listée sur la feuille de personnage.
57

Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Tandis qu’il mène une enquête dans un quartier peu
reluisant de Paris, Eustache est la cible d’un assassin
sang-mêlé qui approche à pas de loup, poignard en
main. Le malandrin est un spécialiste et le repérer requiert
de réussir une épreuve instantanée de Vigilance (Très
difficile 3). La Vigilance de Eustache est de 5, une valeur
insuffisante pour réussir automatiquement l’épreuve.
Le MJ décide faire procéder à un Test éclair ! Eustache ob-
tient 2 Réussites automatiques (la moitié de sa Compétence
arrondie à l’inférieur) et Léa pioche une carte. Vigilance
dépend de la Caractéristique Vivacité, associée au Souffle
– un signe noir. Léa devra donc obtenir une carte noire
pour gagner 1 Réussite. Elle obtient la dame de Souffle,
qui vaut 2 Réussites car c’est une figure du signe associé à la
Compétence. Avec 4 Réussites, Eustache parvient à repérer
le sang-mêlé avant qu’il ne soit sur lui. Léa décide de ne pas
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
tirer de carte supplémentaire.
Ā Les Tests éclairs ! sont systématiquement utilisés
durant un combat pour réaliser une action autre que
l’escrime et la bagarre.
Ā Sur la feuille de personnage, le montant indiqué
entre parenthèses après chaque Compétence indique
le nombre de Réussites automatiques obtenues dans
le cadre d’un Test éclair !
Ā Pour ne pas pénaliser les Lames ayant des valeurs
de Compétences impaires, le MJ peut établir qu’une va-
leur impaire supérieure (par exemple 5 par rapport
à 4) permet toujours de piocher deux cartes, même si
la première n’est pas de la bonne couleur. Le joueur
peut toujours décider de ne pas piocher la deuxième.
58
Exemple : une valeur de 5 rapporte 2 Réussites auto-
matiques, comme une valeur de 4 (la moitié arrondie
à l’inférieur). Si la première carte piochée est de la mauvaise
couleur, une valeur de 4 ne permet pas la pioche d’une
deuxième carte, là où une compétence de 5 l’autorise.
Test dramatique !
Certaines épreuves, au cours des missions des Lames,
revêtent un caractère dramatique qui justifie l’utilisation
d’un Test particulier nommé Test dramatique ! Ces Tests
doivent rester rares et ne concerner que les moments
forts de la mission.
Durant ce Test, la Lame ne bénéficie pas des Réussites
automatiques comme dans un Test éclair ! La tension
et l’incertitude empêchent de se reposer sur ses acquis !
Le joueur pioche dans le paquet des Lames autant
de cartes que sa valeur de Compétence.
Les cartes procurent des Réussites de la même manière
que celles piochées lors du Test éclair !
Une fois le Test résolu, les cartes sont défaussées.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, tandis qu’il mène une enquête dans un quar-
tier peu reluisant de Paris, est la cible d’un assassin
sang-mêlé qui approche à pas de loup, un poignard
empoisonné en main. Le MJ décide que le Test est très
important pour le cours de l’histoire, et annonce un Test
dramatique ! Le malandrin est un spécialiste et le repérer
requiert de réussir une épreuve de Vigilance (Difficulté
4). La Vigilance d’Eustache est de 5, insuffisante pour
réussir automatiquement l’épreuve.
La joueuse pioche 5 cartes du paquet des Lames. Vigilance
dépend de la Caractéristique Vivacité, associée au Souffle
– un signe noir. Eustache devra donc obtenir des cartes
noires pour réussir. Il obtient 3 cartes noires, dont la dame
de Souffle qui vaut 2 Réussites. Avec 4 Réussites, c’est
un succès ! Il parvient à repérer le sang-mêlé avant qu’il
ne soit sur lui. Ouf !
2R 0 0
1R 1R

Puiser dans ses réserves ?
Un personnage peut, à tout moment, puiser dans ses ré-
serves pour augmenter ses chances de succès. Cela prend
la forme d’une dépense de points de Ténacité. Le joueur
peut décrire la façon dont la Ténacité entre en jeu :
concentration extrême, implication physique,
fatigue, etc.
• 1 point de Ténacité dépensé lors d’un Test éclair !
ou un Test dramatique ! permet d’obtenir 1 Réussite
supplémentaire.
• Ce point peut être dépensé à tout moment
de l’épreuve. Ainsi le joueur peut attendre
le résultat de sa pioche avant de dépenser ou non
de la Ténacité.
• Si la Ténacité est dépensée avant le Test, la Réussite
qu’elle offre peut compléter les Réussites automa-
tiques procurées par la Compétence. Cela peut per-
mettre d’obtenir un succès automatique. Les cartes
ne sont alors pas piochées.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache cherche une clé dans une chambre. La tâche
est de Difficulté 3. Eustache, avec sa Compétence de 4
en Investigation, ne réussit pas automatiquement car
sa Compétence ne lui rapporte que 2 Réussites auto-
matiques. Toutefois, en dépensant 1 point de Ténacité,
Eustache parvient à 3 Réussites automatiques, ce qui lui
permet d’égaler la Difficulté et d’obtenir un succès.
• Un seul point de Ténacité peut être dépensé
par épreuve.
• Le point de Ténacité consommé donne lieu
à une coche simple sur l’épée de Vitalité.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est pris en chasse par un groupe de dracs très
remontés. Conscient d’être dans une situation critique, la
Lame décide bravement de fuir. Sa valeur de Furtivité est
de 1 (ce n’est pas sa spécialité…) et les dracs lui opposent
une Difficulté de 2. Léa pioche une carte, soupire en
obtenant un 1 de Souffle (qui rapporte 1 Réussite),
dépense 1 point de Ténacité et obtient la Réussite qui lui
manquait. Eustache rejoint une venelle sombre, la sueur
au front, et voit passer les dracs avec soulagement.
Utiliser ses qualités naturelles
Les Lames sont des individus dotés de Caractéristiques
exceptionnelles qui, a de nombreuses reprises, les tirent
de l’embarras. Ces qualités peuvent être mobilisées pour
aider à réussir une épreuve.
Une Lame peut faire appel à l’une de ses Caractéristiques
comme elle peut le faire pour la Ténacité.
• 1 point de Caractéristique dépensé lors d’un Test
éclair ! ou un Test dramatique ! permet d’obtenir
2 Réussites supplémentaires, comme le ferait
une figure, si le signe est celui dont dépend la
Compétence utilisée (exemple : Puissance/Griffe
pour un Test d’Athlétisme).
• 1 point de Caractéristique dépensé lors d’un Test
éclair ! ou un Test dramatique ! permet d’obtenir 1
Réussite supplémentaire si la couleur est celle dont
dépend la Compétence utilisée, mais que le signe
n’est pas celui associé la Compétence (exemple :
Vivacité pour un Test d’Athlétisme. C’est un signe
noir, mais ce n’est pas la Caractéristique associée
à la Compétence).
• Ce point peut être dépensé à tout moment
de l’épreuve. Ainsi le joueur peut attendre le résultat
de sa pioche avant de dépenser ou non 1 point
de Caractéristique.
• Si le point de Caractéristique est dépensé avant
le Test, il peut compléter les Réussites automatiques
procurées par la Compétence et permettre d’obtenir
un succès automatique. Les cartes ne sont alors
pas piochées.
• Un seul point de Caractéristique peut être dépensé
par épreuve.
• Chaque point « consommé » est reporté par
une coche simple dans les petits cercles positionnés
sous la Caractéristique concernée.
• Pour chaque mission, une Lame peut utiliser
chaque Caractéristique un nombre de fois égal à sa
valeur. Les points de Caractéristiques se régénèrent
à chaque fin de mission.
Durant certaines missions s’étalant sur une longue
période de temps, le MJ pourra permettre aux Lames
de récupérer 1 ou plusieurs points de Caractéristiques.
Pour certaines missions courtes, le MJ pourra décider
de limiter l’utilisation des Caractéristiques, par exemple
en demandant aux joueurs de cocher 4 cercles sur les 8
disponibles.
D’évidence, il est fortement conseillé au joueur
de mettre en scène avec panache cette utilisation de ses
qualités naturelles qui bien souvent permettra des succès
spectaculaires.
59
 Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a été retrouvé par les dracs, tandis qu’il arrosait
un peu prématurément sa fuite réussie dans une taverne
locale. Il tente une nouvelle fois de s’échapper, se pend au
grand lustre de la taverne pour passer à travers une fenêtre
et disparaître dans la rue. Cette épreuve est Très difficile
(3), ce qui ne lui permet pas un succès automatique. C’est
un Test dramatique ! Sa Compétence d’Athlétisme de 4
lui permet de piocher 4 cartes. Il obtient une seule carte
noire. Les autres sont des cartes rouges qui ne lui servent
à rien pour résoudre l’action. Acculé par une meute
assoiffée de sang, il choisit d’utiliser ses qualités naturelles,
une simple dépense de Ténacité étant insuffisante. Eustache
est Puissant 1 (la Caractéristique dont dépend Athlétisme),
consomme son unique point pour 2 Réussites qui lui
permettent de réussir le Test. Ce point sera régénéré en
fin de mission. Les muscles tétanisés par l’effort, Eustache
s’enfuit dans la ruelle.
Utiliser son arcane éphémère
Il est possible de dépenser son arcane éphémère (la
carte posée devant le joueur en début de mission) à tout
moment lors d’une épreuve.
• L’arcane éphémère permet de réussir automatique-
ment n’importe quelle action de n’importe quelle
Difficulté. Il est le seul moyen de réussir une action
de Difficulté Absurde. Il permet de réussir un Test
y compris si la Compétence utilisée est égale
à 0. Si la Résistance de l’épreuve est supérieure
à 1, 1 seul point de Résistance est retiré.
• Après la résolution du Test, l’arcane utilisé rejoint
le paquet des Lames qui est immédiatement
remélangé.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Poursuivi par un dragon qui se prépare à l’entourer
de flammes, Eustache décide de plonger dans un gouffre
vertigineux et de se rattraper à une anfractuosité. Le MJ
annonce une Difficulté de 6, une épreuve Chimérique !
Léa pioche ses cartes d’Athlétisme, mais n’obtient aucune
carte noire ! Consciente que la vie de son personnage
se joue à cet instant précis, elle dépense sans hésiter son
arcane éphémère. Eustache s’envole, et attrape in extremis
une racine saillante !
60
Ā Remélanger le paquet des Lames
La défausse n’est pas systématiquement
remélangée avec le paquet après une épreuve. Elle l’est
dans l’un de ces six cas :
• Un arcane présent dans le paquet des Lames est
pioché lors d’une épreuve. On applique alors ses
effets avant de le placer dans la défausse, qui est
remélangée au paquet.
• Un arcane éphémère est utilisé par un joueur : l’arcane
rejoint alors la défausse du paquet des Lames, qui
est remélangée au paquet.
• La pioche est épuisée.
• À chaque fin d’assaut en cas d’opposition dramatique.
• À la fin d’une journée (en jeu).
• Enfin, la défausse peut être mélangée au paquet
des Lames à la demande de l’un des joueurs. Cela
offrira 1 point de jusquiame au MJ (voire 2 si
les autres joueurs s’élèvent contre la demande de leur
camarade).
Succès nécessaires
Dans certaines situations, le succès des Lames sera
souhaitable ou nécessaire pour la bonne marche de l’his-
toire. Par exemple, si les Lames doivent mettre la main
sur un indice crucial, mais que contre toute attente
(peut-être parce que les joueurs ont refusé de dépenser
de la Ténacité ou des points de Caractéristique) leurs
tests d’Investigation sont des échecs, le MJ mettra en
scène un succès afin de ne pas nuire à l’histoire.
Pour compenser ce succès, le MJ ajoutera 2 points
de jusquiame par réussite manquante.
Interpréter la réussite
et l’échec
Lorsque la Lame a déterminé son nombre de Réussites
final, celui-ci est comparé à la Difficulté de l’épreuve. Deux
cas de figure peuvent alors se présenter :
• Le nombre de Réussites est inférieur à la Difficulté
de l’épreuve. Celle-ci se solde normalement par
un échec. Si le MJ le souhaite, en particulier dans
le cas d’une épreuve totalement ratée (aucune
Réussite), il peut infliger une perte de points
de Ténacité voire de Vitalité au personnage,
ou le forcer à abandonner en cas d’épreuve
longue nécessitant plusieurs Tests (le personnage
se décourage).
• Le nombre de Réussites est supérieur ou égal à la
Difficulté : l’épreuve est alors un succès (complet
dans le cas d’une épreuve simple, partiel dans le cas
d’une épreuve prolongée dont la Résistance est
supérieure à 1) et l’aventure continue.
Dans certains cas, ne pas réussir un Test n’implique
pas forcément un échec absolu et immédiat. Cela
s’applique en particulier à des tâches pouvant faire
l’objet de plusieurs tentatives ou à des situations où
deux adversaires s’opposent.
Par exemple, si une Lame rate un Test tandis qu’elle tente
de grimper une falaise, l’échec ne signifie pas qu’elle
chute de façon irrémédiable ; il est également possible
qu’elle soit coincée pendant quelques minutes sans
pouvoir aller plus haut. Dans le même esprit, un Test
d’équitation raté lors d’un long voyage peut indiquer
que la monture a un problème de sabot, ou que la route
choisie est encombrée, faisant perdre un temps précieux.
Dans ces circonstances particulières, si la Lame échoue
au Test de 1 seul point, le MJ peut décider qu’elle
n’a pas failli à proprement parler, mais n’a pas réussi
suffisamment pour vaincre l’épreuve. Elle stagne.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache tente de gravir les hauts murs de la Bastille, dans
laquelle l’un de ses amis a été emprisonné. Le MJ décide que
c’est une épreuve Difficile (Athlétisme D3) et qui requiert
deux Tests réussis au vu de la hauteur des murs (R2).
Après avoir réussi un premier Test de justesse, Eustache
se trouve à une dizaine de mètres du sol. Léa effectue
fébrilement un deuxième Test.
Voilà ce qui peut arriver à Eustache, en fonction
des Réussites obtenues :
• 0 ou 1 Réussite : Eustache échoue, tombe et se blesse.
• 2 Réussites : Eustache échoue de justesse (il ne manque
que 1 Réussite pour obtenir un succès). Le MJ décide
que la Lame est coincée au milieu de son ascension,
perd du temps (précieux le plus souvent), mais peut
reprendre sa tâche, et effectuer un nouveau Test.
• 3 Réussites et plus : succès, Eustache réussit son
ascension.
Panache !
Dans certaines circonstances, les Lames obtiennent
lors d’épreuves plus de Réussites que nécessaires
à l’accomplissement de leur tâche. Elles réalisent alors
celles-ci avec Panache.
Le Panache est égal à la différence entre le nombre
de Réussites obtenu et la Difficulté de l’épreuve. Si le
total obtenu est positif, le joueur gagne la valeur en
points de Panache.
Panache = nombre de Réussites - Difficulté.
Le Panache s’interprètera comme suit :
Échelle de Panache
1 Bravo !
2 Fameux !
3 Excellent !
4 Exceptionnel !
5 Mémorable !
Pour chaque point de Panache, le joueur peut décrire
l’un des éléments suivants :
• Rapidité d’exécution (l’action a été accomplie en
un temps réduit, à l’appréciation du MJ).
• Efficacité accrue (une perte de 1 Résistance sup-
plémentaire est infligée à l’opposition).
• Esthétique superflue, mais ô combien réjouissante
(l’action a été accomplie dans un souci esthétique
admirable).
• Confiance collective (si un Test dramatique !
de Difficulté 5 ou supérieure est réussie natu-
rellement – c’est-à-dire sans dépense de Ténacité
ni de Caractéristique – avec Panache, les points
de Panache générés peuvent être transformés en
points d’Unité).
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a accumulé 4 Réussites, ce qui lui confère 1 point
de Panache. Il parvient à gravir la muraille de la Bastille
plus rapidement que prévu.
Épreuves combinées
Il arrive fréquemment que les Lames, pressées par
le temps, effectuent plusieurs actions simultané-
ment. Tirer en galopant, crocheter une serrure en
restant attentif, etc. Le MJ devra alors gérer ces actions
comme suit :
• Deux Tests distincts de Compétence sont ef-
fectués. La règle des succès automatiques peut
être utilisée. La résolution par un Test éclair ! est
privilégiée.
• La Difficulté des Tests est augmentée de 1 par
action supplémentaire. Ainsi, effectuer 3 actions
simultanées augmente les Difficultés des trois Tests
de 2 points.
• Les épreuves sont considérées comme simultanées.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache monte un cheval au galop tout en tirant au pistolet
sur un reître tout à côté de lui. Il applique ses Compétences
Équitation (3) et Tir (5). Le MJ annonce que la chevauchée
sera Moyenne (D1), tout comme le Tir (D1). Le fait
de conjuguer deux actions augmente la Difficulté des Tests
de 1, et les deux Tests deviennent Difficiles (D2). Eustache
choisit un succès automatique pour le Tir (sa Compétence
de 5 lui accorde 2 Réussites automatiques) et utilise un Test
éclair ! pour résoudre son Test d’Équitation D2. Il obtient
une carte noire qui, ajoutée à la Réussite automatique
offerte par sa Compétence, lui permet de rester en selle et
de maintenir son allure.
61

Assistance
Dans le cadre d’une épreuve, une Lame peut recevoir
l’assistance d’une de ses camarades. Le MJ est seul juge
pour décider si une aide est envisageable en fonction
des circonstances.
Deux cas peuvent se présenter :
• Le personnage assistant ne fait rien d’autre qu’aider.
Si tel est le cas, le personnage aidant procure 1 Réussite
si sa Compétence est supérieure ou égale à la Difficulté
de l’épreuve.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache tente de désamorcer un dispositif explosif expéri-
mental complexe. Sa Compétence en Technique est de 4,
et la Difficulté de la bombe est de 3. Éloïse propose son
aide, en passant des outils et maintenant isolés certains
fils de cuivre fragiles. Sa Compétence en Technique est
de 3. Comme elle est égale à la Difficulté, Éloïse offre 1
Réussite à Eustache. Ajoutée aux 2 Réussites que procure la
Compétence d’Eustache (la moitié de 4), cette aide permet
un succès automatique.
• Le personnage assistant fait également une action.
Si une Lame souhaite aider un camarade tout en
effectuant une action de son côté, la Difficulté de cette
épreuve est majorée de 1 comme dans une épreuve
combinée. Le personnage aidant effectue d’abord son
Test. Il peut alors, s’il a obtenu au moins 1 Réussite,
en offrir 1 à la personne qu’il aide. Cette décision lui
revient, car donner 1 Réussite peut amener le personnage
aidant à échouer à son propre Test. Si le personnage
obtient au moins 1 point de Panache, il peut réussir
son Test tout en aidant son camarade.
Si le personnage effectue un Test dans une autre
Compétence que celle pour laquelle il apporte son
aide, il devra justifier d’un niveau dans la Compétence
aidée égal ou supérieur à la Difficulté majorée de 1.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache et sa compagne Éloïse gravissent ensemble
une falaise vertigineuse. La Difficulté fixée par le MJ
est de 3. Eustache, à court de Ténacité et de points
de Caractéristique, obtient l’aide de sa camarade, dont la
Compétence Athlétisme est de 4. Comme la Compétence est
égale à la Difficulté majorée de 1, l’aide est possible. Éloïse
doit en revanche vaincre une Difficulté de 4 au lieu de 3
pour son propre Test. Eustache obtient 2 Réussites à son
Test. Éloïse, quant à elle, obtient 5 Réussites, soit 1 point
de Panache. Grâce à ce beau succès, Éloïse peut offrir 1
Réussite à Eustache sans se pénaliser, et permet d’accomplir
une prouesse inespérée.
62
Gérer
une opposition active
Difficulté
Certaines épreuves que le MJ devra gérer impliqueront
l’opposition de figurants plus ou moins importants, tant
en nombre qu’en qualité. Tous ces figurants ne sont
pas gérés du côté du MJ par des pioches de cartes mais
par des Difficultés, à l’identique d’une opposition
normale. On se fiera à l’échelle des Difficultés ci-des-
sous. Ainsi, pour un Test donné, le MJ décidera de la
Difficulté à vaincre pour la Lame. Ce sont toujours
les Lames qui effectuent le Test, soit de façon offensive,
soit défensive.
Échelle d’opposition
• Piètre antagoniste (Difficulté 1)
• Opposant qualifié (D2)
• Adversaire de premier ordre (D3)
• Maître en son art (D4)
• Ennemi emblématique (D5)
• Grand maître (D6)
┬ Les profils utilisés durant la création de personnage
peuvent être utilisés par le MJ comme profils complets
pour des figurants importants . Les valeurs indiquées
suggéreront alors les Difficultés à opposer aux Lames
(hormis pour l’escrime, qui sera modulée en fonction
du figurant). Il suffira d’ajouter une valeur de Résistance
si nécessaire !
Si le MJ désire générer un figurant particulièrement
Compétent ou un adversaire d’Élite, il peut utiliser
les consignes suivantes :
Compétent : ajouter 1 à toutes les Compétences.
Élite : ajouter 2 à toutes les Compétences.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache tente de faire jouer son autorité sur un officier
des Gardes du Cardinal pour accéder au Louvre. Le MJ
consulte le profil Officier qui indique que la Compétence
Volonté est égale à 2. Il estime que le figurant est un op-
posant Compétent, car appartenant à une troupe presti-
gieuse. Il ajoute 1 à la Volonté. En termes de Difficulté, cela
correspond à un Adversaire de premier ordre, ce qui semble
adapté pour quelqu’un commandant les gardes rouges !
 Résistance de l’adversaire
Voici des exemples de Résistance pour les figurants
opposés aux Lames. Notons qu’un figurant pourra très
bien se voir affecter une Résistance différente en fonction
des circonstances et des épreuves. Par exemple, un reître
pourrait avoir une Résistance de 3 pour un combat au
corps-à-corps, mais seulement 1 pour un Test de Négoce
ou de Séduction. Encore une fois, le MJ reste juge.
• Vilain/Fragile (1)
• Déterminé/Solide (3)
• Coriace/Résistant (5)
• Inflexible/Minéral (7)
• Dragon réveillé (9)
• Archéen mécontent (12)
Gérer les interactions
Gérer les interactions fait partie des tâches les plus
ardues du MJ. En effet, si l’on se fie à une simple
logique mathématique, une Lame du Cardinal pos-
sédant une valeur très élevée de Persuasion, Autorité
ou Séduction pourrait résoudre la majorité des conflits
par la parole ou le charme.
Même si cela peut se vérifier dans de nombreuses
situations, il convient de préciser quelque peu les choses
afin de ne pas déséquilibrer le jeu. Anne d’Autriche
ne saurait abdiquer en faveur d’une Lame et un Dragon
Ancestral a peu de chances d’être séduit en quelques
minutes par un agent ennemi.
Même Milady de Winter ou l’Italienne mettent
plusieurs heures, voire jours, pour retourner en leur
faveur une opinion négative.
Voici comment mettre en place les interactions :
Compétences utilisées
Les interactions font généralement appel aux
Compétences Autorité, Persuasion, Négoce,
Séduction. Ces Compétences sont considérées
comme offensives. La cible de la tentative opposera la
Compétence Volonté.
Si une Lame est la cible d’une tentative, elle utilise
normalement sa Compétence Volonté pour y résister.
Difficulté
La Difficulté de base d’une tentative sera fixée par
l’échelle d’opposition indiquée p.55. Si le MJ le sou-
haite, il peut également utiliser la valeur de Volonté
indiquée sur les profils.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache souhaite persuader un Garde noir de le laisser
pénétrer dans le Mont des Châtelaines. Le MJ pourra
consulter le profil Soldat ou Mousquetaire, ou décider
d’utiliser simplement l’échelle d’opposition. Un Garde
noir étant un soldat d’élite, rompu aux manœuvres
des dragons, le MJ décide d’utiliser le profil Mousquetaire
et d’augmenter les valeurs de 2 points (le modificateur
Élite). La Difficulté liée à la Volonté de ce figurant sera
par conséquent de 4, ce qui semble assez logique pour
quelqu’un chargé de la sécurité d’un haut lieu de France.
La Résistance du figurant sera déterminée par son
importance et le temps que le MJ veut consacrer à la
rencontre.
Réaction
Les échanges entre une Lame et un figurant sont
fortement influencés par différents facteurs, retranscrits
par le biais de la réaction.
Le MJ détermine avant de débuter la rencontre, en
fonction des circonstances de la mission, quelle est la
réaction d’un figurant à l’égard d’une Lame.
En fonction de cette situation de départ, la valeur
de Volonté de la cible est modifiée pour tous les Tests
d’interaction.
Échelle de réaction
Ennemi : le figurant n’aime pas la Lame, et cette
+2
animosité est difficile à contenir.
Hostile : la Lame et le figurant ne sont pas sur la
+1 même longueur d’onde, ou poursuivent des buts
opposés.
0
Neutre : le figurant ne nourrit pas de sentiments
particuliers envers la Lame.
Allié : la Lame et le figurant défendent la même
-1
cause ou les mêmes idées avec ferveur.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache tente de convaincre un soldat espagnol de rejoindre
sa cause. En consultant la carte profil Soldat, le MJ
détermine une Volonté de 2. Toutefois, l’Espagne étant
une nation ennemie notable des Lames, le MJ applique
le modificateur de réaction Ennemi. La Difficulté du Test
monte à 4. La tâche s’annonce ardue.
63
 Importance de la requête
En fonction de ce que la Lame requiert du figurant,
des modificateurs pourront également être appliqués
à la Volonté de ce dernier.
Échelle des requêtes
Requête mettant en cause l’intégrité
+2
morale ou physique du figurant (intervenir
ou
directement en faveur de la Lame, livrer une
plus
information capitale).
Requête impliquant considérablement le
+1 figurant (rendre un service important, livrer
une information importante).
Requête moyenne, sans implication majeure
0 pour le figurant (rendre un service commun,
livrer une information de faible importance).
Requête faible, présentant peu d’enjeux pour
-1 le figurant (rendre un service minime, livrer
une information banale).
Requête triviale, n’impliquant aucun enjeu
-2 pour le figurant (rendre un service négli-
geable, livrer une information insignifiante).
Contrepartie
Généralement, les figurants ne cèdent pas aux demandes
des Lames sans sourciller. Chaque personnage poursuit
ses propres buts et a ses propres envies. Aussi est-il
conseillé au MJ d’inclure des contreparties comme
prérequis aux tentatives effectuées. Cela peut signifier
une compensation pécuniaire, une aide ultérieure,
une information, ou un dîner aux chandelles. Ces
contreparties pourront être utilisées par le MJ pour
enrichir ses parties par la suite.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, prisonnier à Vincennes (le Châtelet ayant montré
ses limites), tente de convaincre un gardien de l’aider. Le MJ
indique qu’il faudra inclure une contrepartie financière
comme prérequis à la conversation. Eustache accepte.
Le garde a une Volonté de 2 et est un opposant neutre
(modificateur de réaction : 0). Le MJ décide de gérer cela
comme une épreuve prolongée car le garde n’est pas né de la
dernière pluie et a l’habitude des tentatives de tractation
des prisonniers (Résistance 3).
En fonction de ce qu’Eustache demande, la Difficulté
sera variable :
+2 (total 4) : « neutralise l’autre gardien et ouvre ma cellule. »
+1 (total 3) : « laisse incidemment tomber la clé de ma
cellule et regarde ailleurs .»
0 (total 2) : « laisse-moi ma fourchette, que veux-tu que
j’en fasse ? »
-1 (total 1) : « porte un message à l’homme aux bésicles
rouges qui attend près du mur Nord. »
-2 (total 0) : « tu aurais un peu de tabac ? »
64
Oppositions simultanées
Dans certains cas, les deux protagonistes se montre-
ront offensifs, chacun tentant de prendre le dessus
sur l’autre. Cela peut par exemple adopter la forme
d’un affrontement pour prendre la tête d’une troupe
(Autorité), d’un débat d’idées (Persuasion), d’un jeu
de séduction (Séduction) ou d’une négociation com-
merciale (Négoce). Dans ce cas, deux épreuves seront
résolues simultanément. Dans le cas d’une Lame et
d’un figurant, cela prendra la forme d’un Test de la
Compétence offensive de la Lame avec comme Difficulté
la Volonté de la cible, et d’un Test de Volonté de la
Lame contre la Difficulté de la Compétence offensive
du figurant.
Un échec lors d’un Test de Volonté implique un succès
de l’adversaire. Le nombre de points de Panache gagnés
par ce dernier sera égal aux Réussites manquantes mi-
norées de 1 (la première Réussite manquante indiquant
simplement le succès adverse).
Si les deux protagonistes obtiennent un succès, c’est
le Panache qui détermine le vainqueur sauf si le MJ
décide que les deux effets s’appliquent, ce qui peut être
notamment le cas lors d’un jeu de séduction.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache se lance dans une discussion vigoureuse avec le li-
braire Bertaud, qui n’hésite pas à mettre en doute la probité
de Mazarin. Eustache est décidé à le convaincre de la
loyauté du cardinal à la couronne et au peuple. Bertaud
tente de ranger son ami à son avis. Le MJ décide que
les deux sont dans une Posture offensive et demande à Léa
d’effectuer deux Tests : le premier est un Test de Persuasion
Difficulté 1 (la Volonté de Bertaud), le second un Test
de Volonté Difficulté 3 (la Persuasion de Bertaud). Léa
obtient 3 Réussites à son Test de Persuasion, qui lui permettent
un succès assorti de 2 points de Panache. En revanche,
Eustache n’obtient que 1 Réussite à son Test de Volonté,
et échoue de 2 points (Bertaud réussit donc avec 1 point
de Panache). Les 2 points de Panache obtenus par Eustache
lui permettent de remporter le débat. Le MJ décide que
l’échec de Eustache à son Test de Volonté implique que
le libraire a semé un petit doute dans l’esprit de la Lame
grâce à de bons arguments.
65
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
 Gérer une opposition
dramatique
Ils n’eurent que le temps d’entendre le froissement
de l’acier au sortir du fourreau. Le premier tomba
aussitôt assommé par le coup de coude qui lui brisa
le nez, Tranchelard se vit immobilisé par la lame
d’une dague lui caressant la glotte, et le troisième
portait à peine la main à l’épée quand la pointe
d’une rapière, à un pouce de son œil droit, figea
son geste.
Pierre Pevel, Les Lames du Cardinal
Le chapitre qui suit a pour visée principale de simuler
un affrontement d’escrime, mais il peut, avec quelques
adaptations, être utilisé pour une joute oratoire ou une en-
treprise de séduction importante. La seule restriction
à apporter à son usage est qu’il concerne des moments
forts, des oppositions dramatiques, et ne doit pas être mis
Ā
en scène à tout va.
Les étapes qui suivent permettront au MJ de gérer au mieux
une opposition dramatique. Faites place aux combattants !
Pour ceux qui ne souhaitent pas intégrer
à leur partie les éléments tactiques décrits
dans ce chapitre, et qui souhaitent une gestion plus
narrative des affrontements, une alternative est proposée
p. 84 à 87.
Généralités
Un affrontement dramatique est découpé en une suite
d’assauts, qui constituent des périodes plus ou moins
courtes (une grosse dizaine de secondes pour un combat
d’escrime, quelques minutes pour une poursuite, quelques
heures pour une entreprise de persuasion) durant lesquelles
une grande quantité de « coups » sont portés.
Un assaut est lui-même divisé en six rondes (prime,
seconde, tierce, quarte, quinte et sixte).
Chaque personnage, Lame ou figurant, effectue générale-
ment une action par ronde.
Cette action est symbolisée pour les Lames par la pose
d’une carte face visible.
Contrairement à un Test normal où seule une couleur
permet d’obtenir des Réussites, toutes les cartes sont
utilisées et sont considérées comme des Réussites.
68
Les cartes noires (Griffe et Souffle) permettent des actions
offensives, les cartes rouges (Sang et Écaille) des actions
défensives.
Le MJ peut, s’il le souhaite, puiser dans la réserve de jus-
quiame (cf. p.141) pour augmenter la qualité d’une attaque
ou d’une défense (simulant ainsi une pioche de figure)
d’un figurant.
Le MJ enchaîne les rondes (tours de table) une par
une. Durant la première ronde, le premier joueur effectue
une action, puis le deuxième joueur, etc., jusqu’à ce que
tous les joueurs aient agi. Puis commence la deuxième
ronde et cela, suivant le même principe, jusqu’à la sixième.
Résistance/Ténacité dans
une opposition dramatique
Dans la plupart des situations, les oppositions continuent
jusqu’à épuisement de la Résistance du figurant ou de la
Ténacité de la Lame.
Toutefois, dans certaines conditions, le MJ peut fixer
un nombre de points de Résistance/Ténacité à enlever
à l’adversaire pour remporter le conflit, qui sera diffé-
rent du total.
Cela peut être le cas pour un duel au premier sang, par
exemple, qui se termine dès le premier point enlevé, ou pour
un concours de rimes dans un salon mondain.
Le MJ peut également décider que le conflit, pour une rai-
son ou une autre, ne durera qu’un certain nombre d’assauts,
à l’issue desquels celui qui fait perdre le plus de Résistance/
Ténacité à son adversaire est déclaré vainqueur.
Exemple : une Lame tente de convaincre la reine que son
opposant est un félon. L’autre fait de même. Il est peu probable
que la reine écoute des heures durant les arguments des deux
protagonistes, aussi le MJ décide que l’opposition ne durera
que deux assauts et que chaque assaut durera 5 minutes.
Les figurants durant une
opposition dramatique
L’opposition que représentent les adversaires des Lames
est organisée d’une façon différente des Tests éclair ! et
Tests dramatiques !
Comme pour une opposition normale, les opposants aux
Lames se verront attribuer une Difficulté, allant de 1
(Piètre antagoniste) à 6 (Monstre de légende). À cette
Difficulté correspondra un certain nombre de points
de Potentiel. Chaque point de Potentiel correspondra
à une attaque ou une défense utilisable durant chaque assaut.
Ces points représentent donc la somme des Potentiels
offensifs et défensifs des opposants.
1 point de
Piètre antagoniste Difficulté 1
Potentiel
2 ou 3 points de
Opposant qualifié Difficulté 2
Potentiel
Adversaire de 4 ou 5 points de
Difficulté 3
premier ordre Potentiel
6 ou 7 points de
Maître en son art Difficulté 4
Potentiel
Ennemi 8 ou 9 points de
Difficulté 5
emblématique Potentiel
10 points de
Monstre de légende Difficulté 6
Potentiel
Répartir le Potentiel d’opposition
des figurants entre attaque et défense
Pour chaque figurant, le MJ choisit une attitude (offensive,
défensive ou équilibrée) et répartit les points de Potentiel
entre points d’attaque et de défense.
Exemple : le MJ décide de créer deux reîtres pour un combat
contre les Lames. Il décide que ces derniers seront des opposants
qualifiés, qui auront 3 points de Potentiel. Le MJ décide
que le premier sera un combattant offensif qui aura 2 points
d’attaque et 1 point de défense. Quant au deuxième, il sera
plus défensif, et aura 1 point d’attaque et 2 de défense.
Pour les figurants possédant un Potentiel supérieur à 6,
le MJ répartit 6 points entre attaque et défense et garde
les points excédentaires comme réserve, qu’il pourra utiliser
librement comme attaque ou défense supplémentaire,
ou pour renforcer une attaque réussie.
Exemple : le MJ crée un sang-mêlé, qui sera l’ennemi
emblématique de la mission. Il décide que cet adversaire
bénéficiera de 8 points de Potentiels, dont 6 doivent être
fixes. Il choisit d’attribuer 4 points à l’attaque, 2 points à la
défense. Les 2 points excédentaires sont placés en réserve ; ce
qui signifie que le sang-mêlé pourra les utiliser indifférem-
ment en attaque ou défense, voire pour augmenter les dégâts
d’une attaque réussie de 1.
Les points de Potentiel seront utilisés par les figurants
pour attaquer ou se défendre face aux attaques des Lames.
Utilisation des Potentiels des figurants
Chaque point de Potentiel défensif annihile une attaque,
symbolisée par une carte offensive ordinaire (noire) posée
par la Lame.
Exemple : Ignace porte une attaque sur un reître Compétent
(2 points d’attaque, 1 point de défense) en posant un 2
de Griffe. Le MJ utilise le point de défense du reître et décrit
une parade.
Si une Lame pose une figure lui procurant 2 Réussites d’at-
taque, le figurant doit alors utiliser 2 points de défense. S’il
n’en possède qu’un, il arrête la première Réussite, mais la
deuxième fait mouche.
Exemple : Ignace maîtrise excellemment l’escrime française
et affronte un reître offensif (2 points d’attaque, 1 point
de défense). Il pose une dame de Souffle qui, étant du signe
associé à l’escrime française, vaut 2 attaques. La première est
arrêtée par le point de défense du reître, qui se trouve alors
dépourvu de défense et subit la deuxième attaque de plein fouet.
Chaque point de Potentiel offensif utilisé par un adver-
saire doit être contrecarré par une carte défense (rouge)
d’une Lame.
Exemple : Ignace fait à présent face au sang-mêlé susmention-
né, qui assène une attaque grâce à l’un de ses 4 points. Ignace
pose un 10 d’Écaille qui lui permet de parer l’attaque.
Si 1 point de réserve ou de jusquiame est utilisé par le MJ
pour renforcer l’attaque, la Lame devra dépenser 2 cartes.
Exemple :… mais le sang-mêlé renforce cette attaque par 1
point de réserve. Ignace se voit obligé de poser une nouvelle
carte rouge. Que malheureusement il n’a pas.
Exemple de présentation de figurant
Nom (qualificatif )
Difficulté/Résistance
Nombre d’att./déf.
Points de Résistance
Armé ou non
Bretteur (le Grêlé)
Qualifié/déterminé
Attaque 2 Défense 1
Résistance 3
Combat armé (épée)
On peut simplifier en ne mentionnant que les initiales :
Bretteur/épée : A2 D1 R3
Gérer une foule de figurants
Il arrivera régulièrement que les Lames se retrouvent impli-
quées dans un combat contre une multitude d’adversaires
qui, à défaut de qualité, tenteront de les submerger par
le nombre. Comment le MJ pourra-t-il gérer cette masse
grouillante ? Munissons-nous d’une feuille…
• Pour chaque figurant, le MJ choisit un qualifica-
tif. Cela permet de décrire ce personnage en deux
mots (« le grêlé » ou « la fouine ») plutôt que par
un numéro (« spadassin numéro 2 »), cf. p.169 pour
des exemples de descriptions rapides.
69
 • Les données techniques sont attribuées : nombre
d’attaques, de défenses, Résistance (exemple :
A1 D0 R1).
• Durant chaque assaut, les points de Potentiel
dépensés sont notés au fur et à mesure sur sa ligne
par des signes : une croix pour une attaque, un rond
pour une défense.
• Le MJ peut, s’il le souhaite, tracer des colonnes
pour différentier les assauts et noter l’évolution de la
Résistance. Toutefois, ce genre d’opposition dure ra-
rement très longtemps, et les effectifs des malandrins
tendent à s’amenuiser assez vite. Dans les combats
de cape et d’épée, ce n’est pas tant la durée qui
importe, mais plutôt l’intensité et l’audace.

Exemple de notes de MJ
Le spadassin
Marque le début
possède 1 attaque
d’un autre assaut
et aucune défense

Ā
le figurant a
été éliminé

Exemple

Spadassin grêlé / épée A1 D0 R1 X fin

Drac gris / épée A2 D1 R3 XOX R1 / O X fin

Le figurant a
le figurant a
utilisé 2 attaques
été éliminé
et une défense
le drac a
perdu 2 points
de Résistance

70
 Philosophie
Comme indiqué précédemment, nous nous intéressons
prioritairement aux affrontements d’escrime.
Les cartes posées par les Lames, ainsi que les attaques et
défenses des figurants, décrivent les actions marquantes
de l’assaut. Ces dernières sont en réalité enrobées
de toute une effervescence propre aux combats de cape
et d’épée. Pour une attaque décisive, on attaque et pare
plusieurs fois. Les armes s’entrechoquent, les corps vire-
voltent, les combattants grognent, les spectateurs se pâment
(ou fuient). Gardez à l’esprit ce paramètre quand vous
décrivez un combat. Pour une attaque potentiellement
décisive d’un figurant, une Lame pourra en bloquer quatre
venant d’autres adversaires, comme si de rien n’était, et
sans que cela soit simulé par le système.
Exemple de description plate : « J’attaque le drac : 6
de Griffe. »
Exemple de description digne des Lames : « Je repousse
un drac d’un coup de pied (non résolu), puis roule sur la
table (non résolu). Je saisis un pichet, le lance au visage
d’un deuxième drac (non résolu) puis envoie un grand coup
de taille en bout de course (résolu par une pose de carte noire). »
Vous remarquerez une différence entre la résolution de Tests
normaux et la gestion d’une opposition dramatique : dans
cette dernière, le joueur n’a en main que des Réussites
(des attaques et des défenses). L’explication est simple :
nos agents d’élite, d’un niveau comparable à un d’Arta-
gnan, ne ratent pas un coup d’épée. Leur adversaire peut
se montrer plus habile qu’eux, mais les Lames ne sont pas
confrontées à l’échec dans leurs tentatives. Cela permet
en particulier aux joueurs d’alimenter leurs descriptions
en sachant à l’avance que leur tentative ne sera pas
un échec. Leurs ennemis pourront les contrecarrer, mais
l’action en elle-même ne sera jamais ratée.
Pour les adversaires, il en va de même : tant que son
Potentiel d’attaque n’est pas épuisé, un figurant peut
attaquer (s’il est en position de le faire). De la même
┴
façon, aussi longtemps qu’il possède des points de Potentiel
de défense, il évitera les coups des Lames.
En résumé
Initiative : carte arcane (0-10 : adversaires, 11-21 :
Lame) ou jeton double face
Attaquer : cartes noires
Se défendre : cartes rouges
Se déplacer : cartes figures
Établir la situation,
gérer l’initiative
Au début de l’opposition, le MJ énonce la situation :
décor, nombre et position des opposants visibles, position
des Lames, situation de surprise éventuelle. Si l’un des deux
camps est surpris, le second gagne l’initiative de la pre-
mière attaque. S’il le désire, le MJ peut établir un schéma
sommaire pour indiquer clairement les positions, mais il
est souhaitable de laisser les joueurs se représenter eux-
mêmes la scène.
Le MJ a pris soin de préparer la liste de ses figurants ainsi
que leurs Potentiels, répartis entre attaque et défense.
Une distance de départ entre les Lames est clairement établie.
Ces distances sont : Contact, Proche, Moyenne, Éloignée,
Très éloignée.
Si personne n’est surpris, le MJ pioche une carte du
paquet des arcanes pour chaque Lame impliquée
dans le conflit. Si cette carte présente une valeur de 0
à 10, les adversaires gagnent l’initiative et la Lame est en
défense. Pour une carte de 11 à 21, la Lame a l’avantage,
peut choisir de passer à l’attaque, mais peut également
choisir de laisser la main et de se placer en défense.
Le MJ peut également utiliser une pièce de monnaie et
tirer à pile (attaque) ou face (défense) la position de départ.
L’initiative n’est déterminée que lorsqu’une Lame débute
le combat. Elle évolue ensuite au fil des cartes jouées par
les Lames.
Pour déterminer l’ordre de jeu entre les Lames, le MJ
pourra laisser les joueurs décider, se fier à leur position
à la table ou classer les personnages par ordre décroissant
de la Compétence Stratégie.
Une Lame constitue sa main d’escrime dès qu’elle est
considérée (par les circonstances ou la volonté du joueur)
impliquée dans le combat au corps-à-corps.
Pour constituer sa main d’escrime, une Lame pioche dans
le paquet des Lames un nombre de cartes égal à la valeur
de sa Compétence Escrime (ou de la Compétence associée
à la situation s’il s’agit d’un autre type d’affrontement
dramatique). Le joueur garde ces cartes en main.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache et Ignace se trouvent dans une taverne quand
surgit une troupe de reîtres qui agressent le chevalier
d’Armandis. Le MJ déclare le début d’une opposition
dramatique. Contrainte par la scène, Léa pioche la main
d’escrime d’Eustache. Ignace, quant à lui, se trouve à l’étage,
pour le moment en dehors du combat. Samuel décide qu’Ignace
observe les événements et ne pioche pas sa main pour l’ins-
tant. Il pourra effectuer des actions de son côté.
Si une Lame a eu le temps de préparer un tant soit peu
le combat, par exemple dans le cadre d’une embuscade,
elle peut alors défausser une carte de sa main et en piocher
une autre.
71
 Décor
Les décors, dans les scènes de cape et d’épée – en particulier
les combats – sont des éléments importants de l’ambiance
et du dynamisme propres au genre. Ainsi, les combattants
d’un duel d’escrime ne cessent d’exploiter les éléments
de leur environnement, de se déplacer horizontalement
ou verticalement, de changer de pièce, de bâtiment,
et de se lancer dans des acrobaties aussi réjouissantes
qu’incongrues.
De fait, le jeu de rôle Les Lames du Cardinal prend le parti
– cela se vérifiera dans tous les scénarios officiels – de ne pas
fournir de descriptions exhaustives des lieux où se déroulent
les scènes d’action.
La raison en est simple : il est ainsi plus facile aux joueurs
de s’approprier ces lieux. Ce sont tous les joueurs à la table,
et non pas seulement le MJ, qui décideront au fil de la scène
des détails du décor. Les joueurs, durant leurs descriptions,
pourront faire intervenir des figurants, des objets, des évé-
nements pour enrichir leurs descriptions. Le MJ, quant
à lui, veillera à ce que ces éléments ne déséquilibrent pas
la scène et aura, en tout état de cause, un droit de véto.
72
Par exemple, faire intervenir une servante dans une scène
de combat de taverne fait sens. Si c’est Mazarin qui, par
le biais d’une description de joueur, fait irruption dans
la scène, les enjeux changent beaucoup trop pour être
acceptés par le MJ.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa et Camille jouent un combat de taverne. Le MJ a décrit
sommairement les lieux : une taverne modeste, peu peuplée,
où brûle un feu de cheminée. Il s’en est tenu là, se gardant
le droit d’enrichir sa description au fil de l’eau.
Eustache attaque grâce à une figure de Souffle.
Léa : Je fouette le jarret du reître qui, en reculant, bouscule
un vieillard qui rejoignait sa table. Je peux ?
MJ : Sans problème. Le reître tombe en arrière. Le vieil homme
tangue comme une barque en pleine tempête.
Camille pose elle aussi une figure, une dame de Griffe pour
son personnage, Hortense.
Camille : Son écuelle lui échappe et répand une large flaque
de gras sur le sol. J’en profite pour glisser élégamment dessus
et atteindre le deuxième reître près du comptoir.
MJ : Le vieux se désole. Le reître aussi.
 Mouvement
et distances
Les déplacements, dans les histoires de cape et d’épée,
tiennent une place importante. Il n’est pas de bonne
histoire sans un duel épique qui ne se déplace à travers
les étages, de course-poursuite nerveuse ou de cavalcade
effrénée. Le jeu de rôle se doit de favoriser ces déplacements
échevelés.
Voici comment gérer les mouvements des personnages
dans le jeu de rôle Les Lames du Cardinal.
Mouvements hors combat
• Une Lame peut, si elle n’est pas engagée dans
un combat, se déplacer de 5 mètres par ronde en
marchant, du double en courant. Si elle court, ses
éventuels Tests de Vigilance ont une Difficulté
augmentée de 1.
• Si elle se retrouve à court d’adversaires en cours
d’assaut, les rondes restantes sont autant de dé-
placements possibles si la Lame a encore des cartes
en main. Le joueur pose alors une carte par ronde,
chaque carte valant 5 mètres (marche) ou 10 mètres
(course). S’il vient à ne plus avoir de carte en main
avant la ronde sixte, on considère que le personnage
est essoufflé et qu’il ne peut plus se déplacer, sauf
s’il utilise de la Ténacité pour piocher.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Lors d’un assaut, Eustache a combattu trois reîtres qu’il a
réussi à éliminer durant les trois premières rondes. Il a encore
deux cartes en main et trois rondes restent à jouer. Lors de la
ronde quarte, Eustache réalise qu’il n’a pas d’adversaire et
pose une carte pour se déplacer de 5 mètres. Il fait de même
en ronde quinte. Arrivé en ronde sixte, il a épuisé sa main
et ne peut continuer son mouvement, à moins de puiser dans
sa Ténacité.
Mouvements en combat
• Si une Lame est engagée dans un combat, seuls
les mouvements spéciaux conférés par les cartes
figure (roi, dame, cavalier, vyverne) lui permettent
de se déplacer.
• Quand une Lame pose une figure (quels que soient
sa couleur ou son signe), elle peut effectuer – en
plus des effets normaux de la carte (attaque ou dé-
fense) – un mouvement spécial. Ces mouvements
peuvent être très divers : monter sur une table,
s’accrocher à un lustre, glisser le long d’un escalier,
ou simplement franchir quelques mètres.
• Ces effets sont uniquement cinématogra-
phiques. Les adversaires restent au contact de la
Lame, sauf si le MJ en décide autrement. Gardez
à l’esprit ces scènes où le héros grimpe un escalier,
poursuivi par une horde d’adversaires.
• Un mouvement spécial permet à une Lame de ré-
duire d’un cran la distance avec un compagnon
ou un adversaire (Contact, Proche, Moyenne, Éloi-
gnée, Très éloignée) indépendamment des distances
réelles ! Ainsi une Lame pourra passer d’une distance
Très éloignée à Éloignée grâce à une figure (et
une bonne description) !
• Un mouvement spécial peut être déclenché avant
ou après les actions offensives ou défensives que
rapporte la carte. Ou même entre deux actions si
une figure en rapporte deux.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa pose une dame d’Écaille qui, en raison de l’appartenance
d’Eustache à l’école espagnole, lui rapporte 2 défenses au lieu
d’une. Une figure permet en outre un mouvement spécial.
Eustache décide de parer une attaque d’un reître situé à son
contact (première défense), de voltiger à travers la pièce
accroché à un lustre pour se rapprocher d’un compagnon
Ā
opposé à un drac (mouvement spécial) et d’arrêter une attaque
dudit drac (deuxième défense).
Distances indicatives
et mouvement en combat
Contact moins de 1 mètre
Proche 1-5 mètres
Moyenne 5-10 mètres
Éloignée 10-20 mètres
Très éloignée 20-50 mètres
Les joueurs, dans la fièvre des scènes d’action, décriront
souvent des mouvements spectaculaires nécessitant norma-
lement la pose d’une figure. Il est de bon ton de les laisser
rendre ainsi hommage au cape et d’épée. Toutefois, ces
arabesques ne permettront pas aux personnages de rompre
des distances. Seule la pose d’une figure le pourra.
73

Enchaîner les rondes
Le système d’affrontement dramatique implique une ryth-
mique importante. Les joueurs, comme le MJ, doivent
s’efforcer de ne pas prendre trop de temps avant de décrire
les actions de leur personnage. Généralement, une ou deux
phrases suffisent. Rappelez-vous que les actions décrites
sont effectives, et non soumises à l’aléatoire. Ainsi, si
un joueur indique que sa Lame porte une attaque d’estoc
à la tête, cette attaque a bien lieu et, à moins que l’adversaire
ne s’y oppose, elle est couronnée de succès.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa : Je repousse deux adversaires pour me concentrer sur
le troisième. Je déclenche une grande attaque de taille.
MJ : Ton attaque est bien envoyée, mais le reître parvient
┬
à esquiver de justesse.
Il est conseillé au MJ de mettre en scène des combats
simples durant les premières parties. Une opposition
constituée de quelques humains aux Potentiels réduits
permettra aux joueurs de se familiariser avec le sys-
tème. Les premiers affrontements pourront s’avérer
laborieux du point de vue du rythme, mais une fois
la mécanique assimilée par le groupe, tout devrait
Ā
s’accélérer considérablement.
Arcane éphémère
Durant un affrontement dramatique,
un joueur peut décider de prendre dans sa main l’arcane
éphémère placé devant lui. Cet arcane remplace alors
n’importe quelle carte du paquet des Lames. Si la carte
choisie est une figure du signe de l’école d’escrime, tous
les effets de cette figure s’appliquent.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
74
Agir durant
une ronde
Les Lames effectuent une action marquante par
ronde. Cette action est symbolisée par la pose d’une carte
de leur main, face visible.
Il est obligatoire de poser une carte par ronde, et ce même
si la Lame se trouve dénuée d’adversaires ou d’action
à entreprendre. La seule exception est la dépense de 1 point
de Caractéristique qui peut remplacer la pose d’une carte.
Ce sont toujours les Lames qui imposent la rythmique
de la scène.
Une Lame peut être en position d’attaque (on dit dans
┐
ce cas qu’elle a la main) ou en position de défense (elle
n’a pas la main).
Attaquer, c’est…
• décrire une attaque décisive,
• poser une carte noire, ou plusieurs cartes noires du
même signe qui se suivent (enchaînement),
• si l’attaque n’est pas défendue, ajouter des cartes
noires pour augmenter les dégâts.
Si la Lame est en attaque
• Le joueur décrit l’action que sa Lame entreprend
(attaque brutale, fente, etc.), quel adversaire à portée
il cible (s’il fait face à plusieurs) et pose devant lui
une carte noire (offensive). Libre à lui d’enrober
sa description de détails flamboyants.
╓ Les aides de jeu d’escrime proposent une description
pour chaque carte. Elles pourront aider des joueurs
débutants à narrer les actions de leurs Lames avec variété
et flamboyance.
• Si l’adversaire choisi possède 1 point de défense
disponible, il l’oppose avec succès à l’attaque. Le MJ
décrit la défense. Si c’est la dernière défense dis-
ponible, il peut indiquer les difficultés du figurant
(qui s’essouffle, trébuche, grimace, etc.).
• Le MJ peut aussi décider, en fonction des circons-
tances, que le figurant ne défend pas.
• Un adversaire attaqué ne fait que se défendre. Ainsi,
une Lame qui attaque ne sera pas attaquée durant
la ronde par cet adversaire (hors jusquiame).
• Si la Lame est en grande infériorité numérique
(minimum un contre trois), le MJ peut décider
que les autres figurants placent une attaque (et
une seule) lors de la ronde même si la Lame est
attaquante. Cette attaque n’empêche pas celle de la
Lame, mais l’oblige à jouer dans un même temps
une carte rouge pour se défendre.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache fait face à quatre reîtres. Il est attaquant et Léa
pose une carte noire sur l’un d’eux, qui ne peut que se dé-
Ā
fendre. En revanche, au vu de son infériorité numérique, le MJ
décide qu’un autre reître parvient à attaquer le chevalier. Léa
pose une carte rouge et décrit son esquive.
Dans un combat, les Lames utilisent une école
d’escrime, associée à un signe (par exemple,
l’école germanique est associée à Griffe). Comme pour
un Test de Compétence normal, les figures du signe
associé à l’école d’escrime utilisée par une Lame valent
2 points de Réussite au lieu de 1 en cours de combat.
Exemple : pour un combattant de l’école française, la dame
de Souffle vaut 2 points d’attaque. Elle nécessite donc 2
défenses adverses pour être arrêtée. Pour un combattant
de l’école italienne, un cavalier de Sang vaut 2 points
de parade. Il neutralise 2 attaques de ses adversaires.
Le « point supplémentaire » conféré par la figure peut
être attribué à un autre adversaire.
Enchaînement
Si le joueur a en main plusieurs cartes de même signe
dont les valeurs se suivent (exemple : 9, 8 et 7 de Griffe),
il peut les placer consécutivement lors d’une même
ronde. Il effectue alors un enchaînement pouvant cibler
plusieurs adversaires à portée !
Si un enchaînement d'attaques a lieu, le ou les figurants
doivent dépenser plusieurs points de défense, voire
des points de réserve ou de jusquiame (cf. p.69) pour
s’y opposer.
Les cartes attaque sont posées l’une après l’autre, et
leurs effets sont résolus successivement. Le joueur peut
décider d’interrompre son enchaînement en cours de route
ou de changer de cible.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa a dans sa main le 9, 8 et 7 de Souffle. Eustache est opposé
à deux reîtres, il pose le 9 de Griffe et élimine le premier. Puis
le 8 de Souffle élimine le deuxième. N’ayant plus d’adversaire
à portée, Eustache ne pose pas le 7 de Souffle.
Il est possible, si le personnage bénéficie d’un mouve-
ment spécial grâce à une figure ou une feinte, de porter
une ou plusieurs attaques, de mettre en scène le mouvement
spécial pour se rapprocher d’autres cibles et de porter
les attaques restantes !
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Au rez-de-chaussée de la taverne, Eustache est opposé
à un reître, tandis qu’Ignace ferraille contre deux dracs noirs
sur le balcon. Le MJ a précisé que la distance entre les deux
Lames était Moyenne. Eustache pose un enchaînement vyverne
de Souffle et 10 de Souffle. Il utilise l’attaque conférée par
la vyverne pour porter une attaque sur le reître (et s’en
débarrasser), puis décrit le mouvement que lui permet la
figure pour rejoindre l’étage grâce à une acrobatie (passant
de distance Moyenne à Proche avec Ignace). Il utilise enfin
le 10 de Souffle pour attaquer un drac.
Toucher et pousser l’attaque
Si l’adversaire qui subit l’attaque ne possède plus de point
de défense, il est touché. Il subit une perte de Résistance
(perte qui élimine la plupart des figurants ordinaires)
de 1 point ou de 2 points si la Lame est Équipée (armée).
La Lame peut, dès lors qu’un adversaire est touché,
« pousser l’attaque », c’est-à-dire la renforcer en ajoutant
immédiatement des cartes noires, qui infligent chacune
une perte de 1 point supplémentaire de Résistance. Ces
cartes ne doivent pas forcément se suivre. Les figures
posées pour pousser une attaque ne donnent pas droit
à un mouvement spécial.
Si un combattant d’une école associée à un signe noir pose
une figure de son signe pour pousser l’attaque, cette carte
inflige 2 points de dégât.
Exemple de jeu :
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Ignace, qui utilise l’escrime française (associée au Souffle) porte
une attaque victorieuse (non défendue) sur un dragon grâce
à un 8 de Griffe. Cette attaque inflige normalement une perte
de 2 points de Résistance. Ignace annonce qu’il pousse son
attaque et enfonce l’épée en criant. Il pose immédiatement la
dame de Souffle et le 2 de Griffe pour améliorer la qualité de son
attaque. La dame de Souffle est du même signe que son école
et inflige 2 dégâts. Le 2 de Griffe rapporte 1 dégât. Au total,
la brillante attaque d’Ignace inflige 5 dégâts. Mais le dragon
est toujours debout.
Il est également possible de pousser l’attaque grâce à 1 point
de Caractéristique noire, si toutefois 1 point n’a pas déjà été
utilisé durant l’assaut. Il est considéré comme une figure
du signe et suit la logique décrite ci-avant.
1 point de Ténacité peut aussi être dépensé s’il n’a pas
déjà été utilisé durant l’assaut et cause 1 point de dégât
supplémentaire.
75
 Lorsqu’une Lame souhaite pousser son attaque,
le joueur indique clairement au MJ combien de cartes
il utilise et s’il utilise de la Ténacité et/ou 1 point
de Caractéristique. Il ne pourra pas modifier ses
choix. Le MJ doit laisser la possibilité aux autres joueurs
d’utiliser leurs Liens (cf. p.94) avant l’annonce pour donner
des cartes s’ils le souhaitent.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache porte une attaque victorieuse (non défendue) sur
un drac noir grâce à une dame de Souffle. Samuel indique
qu’Ignace, sa Lame, fait basculer un tonneau qui frappe
violemment le dos du drac. Samuel offre un 3 de Souffle
à Léa. Celle-ci pose immédiatement un 5 de Griffe,
un 2 de Griffe, le 3 de Souffle et coche 1 point de Vivacité
┴
(Caractéristique associée au Souffle) pour améliorer la qualité
de son attaque. Eustache inflige 6 points de dégât.
Défendre, c’est pour chaque
attaque adverse…
• décrire une défense décisive,
• poser une carte rouge,
• ou plusieurs cartes du même signe qui se suivent
(enchaînement),
• si on obtient plus d’une défense grâce à une figure
ou un enchaînement, les défenses en plus annulent
des attaques non portées.
Si la Lame n’a pas la main,
l’a laissée volontairement ou
perdue : position défensive
• Le MJ décrit des actions des adversaires de la
Lame et indique une attaque marquante. Il utilise
l’un des points de Potentiel d’attaque d’un ses
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
figurants, au choix.
• Pour éviter d’être touchée, La Lame doit poser
une carte rouge (défensive). Si tel est le cas, le joueur
décrit comment sa Lame se défend.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Un reître attaque Eustache. Le MJ utilise 1 point de Potentiel
d’attaque et note une X sur la ligne du reître. Léa pose un 10
d’Écaille et décrit la parade brillante du chevalier.
• Le MJ peut utiliser 1 point de réserve ou de jus-
quiame à ce moment-là (cf. p.69) pour simuler la
pose d’une figure ou un enchaînement brillant et
infliger une autre attaque.
• En cas de grande infériorité numérique, le MJ peut
décider que les autres figurants placent 1 attaque
(et une seule) lors de la ronde. 2 attaques peuvent
donc être portées lors d’une même ronde en cas
de supériorité numérique des adversaires.
76
• Si une Lame subit 2 attaques, elle peut poser 2
cartes rouges pour se défendre. Ces cartes n’ont pas
l’obligation d’être du même signe et leurs valeurs
ne doivent pas forcément se suivre. Généralement,
cela contraindra la Lame à poser des cartes rouges
de faible valeur et ne lui permettront pas de rede-
venir attaquante.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est en défense face à cinq adversaires. Le MJ considère
qu’il est en grande infériorité numérique et qu’il subit 2
attaques au lieu d’une. Eustache pose un 10 d’Écaille et pare
celle du premier reître, puis joue un 4 de Sang qui lui permet
d’esquiver celle du deuxième.
• Si au début d’une ronde la Lame est en défense, mais
que ses adversaires n’ont plus d’attaque disponible,
elle récupère automatiquement la main et peut
poser immédiatement une attaque si elle a encore
une carte noire en main. Si elle n’a que des cartes
rouges, elle peut reprendre son souffle (cf. p.78).
Enchaînement
Si une Lame a en main plusieurs cartes rouges de même
signe dont les valeurs se suivent (exemple : 9, 8 et 7
de Sang), elle peut les poser lors d’une même ronde. Elle
effectue alors un enchaînement de défenses qui annihile non
seulement l’attaque en cours, mais déstabilise les adversaires,
les gêne et empêche d’autres attaques à venir ! Les attaques
ainsi annulées ne sont pas forcément celles de l’adversaire
actuel de la Lame. Toutefois, les adversaires ainsi impactés
doivent être à distance proche.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache fait face à un reître tandis qu’Ignace ferraille avec
deux sbires, dos à lui. Tous sont à portée courte. Le reître
envoie une attaque. Léa pose alors une dame de Sang qu’elle
enchaîne avec un cavalier de Sang. Eustache arrête l’attaque
du reître et décide que sa deuxième défense annule une attaque
de l’un des sbires opposés à Ignace. Léa décrit : « Eustache
évite l’attaque du reître et d’un croche-pied, l’envoie percuter
l’un des adversaires d’Ignace ».
Il est possible, si le personnage bénéficie d’un mouvement
grâce à une figure, de porter une ou plusieurs défenses,
de jouer le mouvement spectaculaire pour se rapprocher
d’autres cibles et d’utiliser les défenses restantes !
Garder ou perdre la main lors
de la ronde suivante
Pour déterminer si la Lame est en attaque ou en défense
lors de la ronde suivante, on observe la ou les cartes qu’elle
a jouées pendant la ronde actuelle.
Si la Lame a posé une carte dont la valeur est inférieure
à 8, les adversaires seront attaquants lors de la ronde
suivante. La Lame est en défense.
Si toutes les cartes posées ont une valeur supérieure
ou égale à 8, la Lame peut être en attaque lors de la
ronde suivante. Elle peut aussi choisir de laisser la main
et de se placer en défense.
Dans le cas d’un enchaînement, les cartes sont jouées de la
plus élevée à la plus basse. C’est cette dernière qui détermine
si la Lame conserve ou non la main (un enchaînement 9
et 8 permet de garder la main, un enchaînement 9,8 et 7
fait perdre la main).
Si une attaque est poussée, les cartes utilisées comptent pour
déterminer quelle carte jouée est la plus basse. Ainsi, pousser
une attaque conduira souvent une Lame à poser des cartes
inférieures à 8 et donc à passer en défense. Le temps
de décoincer son arme.
Fin d’assaut
À la fin de la ronde sixte, les cartes encore en main sont
défaussées. La défausse rejoint le paquet des Lames. Ce pa-
quet est remélangé.
La valeur de la dernière carte posée par un joueur à la
fin d’une ronde indique si son personnage est attaquant
ou défenseur au début de l’assaut suivant. Les initiatives
ne sont pas tirées à chaque nouvel assaut. Si une Lame
est à court de cartes avant la ronde sixte, et que ses adver-
saires ont encore des points de Potentiel, ils deviennent
attaquants. S’ils n’ont plus de points de Potentiel, c’est la
dernière carte jouée par la Lame qui détermine qui est en
attaque au début de l’assaut suivant.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Lors du premier assaut du combat, la dernière carte posée
par Léa, en ronde sixte, est un 6 de Souffle. La carte ayant
une valeur inférieure à 8, Eustache sera en défense lors de la
ronde prime du deuxième assaut.
Au début du nouvel assaut, les Lames piochent de nouveau
leur main d’escrime. Les figurants encore debout récupèrent
l’intégralité de leurs Potentiels d’attaque et de défense
au début du nouvel assaut. Leur Résistance n’est pas
régénérée. Si le MJ le souhaite, il peut modifier de 1
point la répartition des Potentiels.
Exemple : un reître dont la valeur est A2 D1 a joué ses
2 attaques et sa défense durant le premier assaut. Il les récupère
au début du deuxième assaut. Au vu des dégâts infligés par
les Lames, le MJ décide que le reître passe à A1 D2.
Être touché
Si la Lame ne peut opposer de carte rouge à une attaque
de son adversaire, elle est touchée. Elle subit une perte
de Ténacité (si l’adversaire n’est pas armé) ou de Vitalité
(s’il l’est).
Ceci se vérifie pour chaque attaque à laquelle elle est
confrontée. Si la Lame est en infériorité numérique et
est touchée par 2 attaques non défendues, elle subit deux
fois les dégâts.
Si la Lame n’a pas défendu au moins une fois et qu’elle a
encore une ou plusieurs cartes noires en main, elle doit
en jouer une et une seule.
Cette carte n’est dans ce cas pas considérée comme
une attaque, mais elle peut permettre de reprendre la
main lors de la ronde suivante si la valeur de cette carte
est de 8 ou plus.
Si la Lame a posé une carte rouge pour défendre une at-
taque, mais qu’elle est touchée par une deuxième, elle n’a
pas l’obligation de jouer une carte noire. L’obligation est
de jouer UNE carte par ronde.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
En ronde quarte, Eustache subit l’attaque d’un
drac. Malheureusement, il n’a plus en main que des cartes
noires et ne peut arrêter le coup qui lui inflige une perte
de 2 points de Vitalité. Léa doit toutefois jouer une carte
et choisit le 10 de Souffle. Cette carte n’est pas considérée
comme une attaque (le drac n’a pas besoin de se défendre),
mais permet à Eustache de récupérer la main. Le chevalier
se jette sur le drac et le repousse, tandis que l’acier lui mord
la chair. En ronde quinte, Eustache est attaquant.
77
 Reprise de souffle
Une Lame peut, si elle le souhaite, reprendre son souffle
en cours d’assaut pour renouveler une partie de sa
main. Elle marque une pause pour se ressaisir et recons-
idérer ses options.
Si la Lame est en attaque, elle peut reprendre son souffle,
mais laisse dans ce cas une ouverture à ses adversaires qui
portent immédiatement une attaque et une seule, quel
que soit leur nombre. La Lame peut parer ou esquiver
normalement à l’aide d’une carte rouge.
Si la Lame est en défense, elle peut reprendre son souffle,
mais subit dans ce cas une attaque qu’elle ne peut défendre
et qui lui inflige une perte de Ténacité ou de Vitalité.
Quand elle reprend son souffle, la Lame défausse
jusqu’à deux cartes de sa main et en pioche autant dans
le paquet des Lames.
Une Lame peut reprendre son souffle autant de fois qu’elle
le souhaite lors d’un assaut.
Si elle n’a plus d’adversaires, la Lame peut reprendre
son souffle une fois par ronde, sans contrepartie, avant
de retourner au combat.
À bout de souffle
Une Lame qui n’a plus de cartes dans sa main est à bout
de souffle.
Si les adversaires ne possèdent plus d’attaque en réserve,
l’assaut se termine. Les combattants halètent et échangent
quelques passes d’armes neutres jusqu’à la fin de la
ronde sixte.
Si les adversaires ont encore des attaques, la Lame les subit
sans pouvoir se défendre, hormis si elle dépense 1 point
de Caractéristique rouge.
Les qualités naturelles : utiliser
ses Caractéristiques lors d’une
opposition dramatique
Il est possible, comme lors d’un Test ordinaire, d’utiliser
ses Caractéristiques durant un affrontement drama-
tique. 1 point de Caractéristique remplace une carte du
signe concerné. Si la carte remplacée est une figure du signe
de l’école d’escrime de la Lame, le point de Caractéristique
rapporte 2 points d’attaque ou de défense (en fonction
de l’école). Le point de Caractéristique permet en outre
un mouvement spécial.
Ā 1 point de Caractéristique ne constitue pas une vraie
carte et ne peut être comptabilisé comme une figure pour
placer une botte.
78
La description de ce recours aux qualités naturelles peut
utiliser le qualificatif choisi en amont par le joueur lors
de la création de personnage.
Un seul point de Caractéristique peut être utilisé par assaut.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, lors d’un combat, désire se débarrasser d’un reître au
plus vite. Il pose un 10 de Souffle, que le reître parvient à dé-
fendre grâce à son dernier point de Potentiel défensif. La ronde
suivante, Léa, en panne de cartes noires, décide de dépenser
1 point de Vivacité (Eustache en possède 2, le montant de sa
Caractéristique). Cela lui rapporte l’équivalent d’une figure
de Souffle, qui abat le reître. Le qualificatif que Léa a choisi
pour la Caractéristique Vivacité de Eustache est « créatif ». Elle
décide donc qu’Eustache utilise un subterfuge habile pour
vaincre son adversaire.
Puiser dans ses réserves :
utiliser sa Ténacité lors d’une
opposition dramatique
La Ténacité représente une réserve d’énergie qu’une Lame
peut mobiliser pour accomplir des actions hors du commun.
La réserve de Ténacité d’un personnage est égale au nombre
de cases non barrées ni cochées de son épée de Vitalité.
Ce montant indique le nombre de points que le personnage
aura à sa disposition durant un affrontement.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Comme toutes les Lames, Eustache possède huit cases sur
son épée de Vitalité. Mais il a été blessé (deux cases barrées)
et une longue chevauchée l’a passablement fatigué (2 cases
cochées). Au début de l’affrontement, il possède donc 4 points
de Ténacité disponibles.
Les points de Ténacité peuvent être dépensés à raison de 1
par assaut maximum (hors feinte permettant une dépense
supplémentaire). Ils ne remplacent pas l’action et peuvent
être dépensés à tout moment. Ils peuvent être utilisés
de diverses manières :
 • Piocher deux cartes : dépenser 1 point permet
de piocher 2 cartes dans le paquet des Lames et
de les placer dans sa main. Si un arcane est pioché,
il est dévoilé. Ses effets sont résolus puis il rejoint la
défausse. Il n’y aucune limite au nombre de cartes
qu’un joueur peut avoir en main.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Léa pioche la main d’Eustache et a la mauvaise surprise
d’y trouver 5 cartes noires. Qui plus est, la Lame est en
défense et fait face à un drac peu coopératif. Sans hésiter,
Léa dépense 1 point de Ténacité et pioche 2 cartes du paquet
des Lames : un 9 de Sang lui permet d’éviter in extremis
l’attaque féroce du drac.
• Jouer une deuxième carte : 1 point de Ténacité per-
met de jouer une deuxième carte non enchaînée lors
d’une ronde. C’est la valeur de la carte la plus basse
qui détermine si la Lame gagne/conserve la main
pour la ronde suivante. La Ténacité permet de poser
une carte supplémentaire et une seule. De fait,
les enchaînements sur cette deuxième carte ne sont
pas permis. La carte posée peut être de n’importe
quel signe et couleur. Si c’est une figure, elle rapporte
un mouvement spécial. Une attaque peut être jouée
même si la première carte est une défense ne per-
mettant pas de récupérer normalement la main.
Dans le cas où une Lame démunie de cartes rouges est
touchée par une attaque, elle doit poser une carte noire si
elle en a encore en main. Cette carte n’est pas considérée
comme une attaque, sauf si 1 point de Ténacité est
dépensé. Si c’est le cas, l’attaque est portée.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est aux prises avec un reître, tandis que son compère
Ignace est en grande difficulté face à deux dracs. Il n’a malheu-
reusement pas la main et le reître porte une attaque. Eustache
pose un 6 de Sang qui lui permet d’éviter l’attaque. Craignant
qu’Ignace ne perde pied très vite, Eustache dépense 1 point
de Ténacité pour poser une dame de Souffle. Il se débarrasse
du reître qui n’avait plus de défense, et effectue un mouvement
spécial pour arriver aux côtés de son compagnon. Toutefois,
le 6 joué (sa carte la plus basse de la ronde) le laisse en
position défensive.
• Effectuer un mouvement spécial : 1 point de Ténacité
peut accorder un mouvement spécial, comme si
une figure était jouée. Si un mouvement est déjà
mis en œuvre à la suite de la pose d’une figure,
un second mouvement peut être déclenché.
• Renforcer les dégâts : 1 point de Ténacité cause
1 point de dégât supplémentaire à un adversaire
touché par une attaque.
• Effectuer une autre action : 1 point de Ténacité
permet d’effectuer un Test pour résoudre une action
simple, autre que le combat, sans dépenser de carte.
Si un personnage dépense son dernier point de Ténacité,
il effectue son action puis s’écroule, épuisé. Il passe l’heure
suivante à récupérer, sans pouvoir se défendre ou agir
de quelque façon que ce soit.
Effectuer une action simple
durant un combat
Une Lame peut effectuer une action simple instantanée
par ronde si elle n’est pas impliquée dans un corps-à-
corps : se mouvoir, viser, tirer, grimper sur un cheval, user
d’un subterfuge, etc.
Si la Lame est engagée dans un combat, elle peut déclencher
une action simple si elle a la main. Dans ce cas, si son
opposant a encore une attaque, il la porte et la Lame doit
se défendre en posant une carte rouge.
En outre, la Lame doit jouer une carte de sa main pour
déclencher un Test pour son action simple. Le signe de la
carte importe peu. La carte la plus basse détermine si la
Lame conserve la main ou non à la fin de la ronde.
Il est possible, et même conseillé, d’utiliser la règle des succès
automatiques dès que possible, pour plus de fluidité. Dans
le cas où un succès automatique n’est pas possible, un Test
éclair ! est effectué normalement.
L’utilisation de Caractéristiques et/ou de Ténacité est
possible pour un Test simple durant combat, tout en
respectant la règle ne permettant pas de dépenser plus
de 1 point par assaut.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, aux prises avec un drac, voit un saaskir sur le point
de terminer son rituel. Il décide de lancer son poignard sur
le saaskir. Eustache est en position d’attaque. Il n’attaque pas
le drac, qui en profite pour porter un coup. Eustache l’évite
grâce à un 9 de Sang. Léa pose également un 6 de Souffle pour
déclencher son action simple, le tir sur le saaskir. Elle effectue
un Test éclair ! de Tir et parvient à planter son poignard dans
la poitrine du magicien. Le 6 de Souffle la force à passer en
défense lors de la ronde suivante.
79
 Fuite
Fuir un combat au corps-à-corps est considéré comme
une action simple et obéit aux mêmes règles. L’action
simple sera une épreuve d’Athlétisme. La Difficulté sera
égale à la Difficulté la plus élevée parmi tous les opposants
au contact, à laquelle on ajoute 1 par adversaire supplé-
mentaire. Si le Test est réussi, la Lame se retrouve à distance
Moyenne de ses adversaires. Chaque point de Panache
augmente de 1 la distance.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Aux prises avec un reître habile et deux sbires, Eustache décide
de fuir. Ayant la main, il défausse une carte et effectue un Test
d’Athlétisme. Son adversaire le plus fort oppose une Difficulté
de 3, qui est portée à 5 en raison des deux sbires.
Test de tir
Les épreuves de tir font appel à la mécanique du Test
éclair ! ou du Test dramatique ! en cas de tir très impor-
tant. Durant un combat d’escrime, un tir est résolu comme
une action simple.
Tirer demande au minimum deux rondes : une première
pour viser, la deuxième pour déclencher le tir. Tirer sans
viser est pour le moins hasardeux, quelle que soit l’arme.
Un tireur possédant deux pistolets (ou deux couteaux) fera a
priori feu lors des rondes seconde et quarte, sauf s’il accélère
son tir en effectuant deux tirs en même temps. Dans ce
cas, les tirs seront traités comme des actions simultanées,
avec une Difficulté majorée de 1.

Difficulté d’un tir

Combat à distance
Les armes à feu sont courantes dans la France du
xviie siècle. Si elles sont particulièrement meurtrières,
elles restent peu fiables. Les arcs et les arbalètes restent
également courants, particulièrement en raison de la
capacité des dragons à faire exploser les armes à feu. Quant
aux couteaux de lancer, malgré leur portée limitée, ils
conservent les faveurs de nombreux combattants désireux
de tuer discrètement.
La base de la Difficulté d’un tir est toujours liée à la
distance entre le tireur et la cible. Chaque arme possède
des indications quant aux distances de tir applicables.
Les Difficultés sont cumulatives. Ainsi, un tir à courte
portée effectué dans un brouillard léger sur une cible qui
court aura une Difficulté de 3.
Une Difficulté supérieure à 6 indique que le tir est voué
à l’échec.

Portées des armes Portée Difficulté

(BP : bout portant, C : courte, M : moyenne, L : longue) Bout portant 0
Arc BP : -- C : 3-10 m M : 10-30 m L : 30-80 m Courte portée 1
Arbalète BP : -- C : 3-15 m M : 15-30 m L : 30-80 m Moyenne portée 2
Arquebuse BP : -- C : 3-10 m M : 10-30 m L : 30-100 m Longue portée 3
Couteau BP : 0-2 m C : 2-4 m M : 4-6 m L : 6-10 m
Mousquet BP : 0-2 m C : 2-10 m M : 10-30 m L : 30-60 m
Pistolet BP : 0-2 m C : 2-6 m M : 6-15 m L : 15-30 m

Modificateurs
Un tir peut être rendu plus facile ou plus difficile en fonction de divers paramètres
Tireur en mouvement (course, combat) +1 à la Difficulté
Cible en mouvement à petite vitesse (course, cheval au pas) +1
Cible en mouvement à grande vitesse (cheval au galop) +2
Cible en mouvement à vitesse extrême (vyverne en plein vol) +1
+1 (brouillard léger, obscurité partielle) à +3 (nuit
Mauvaise visibilité
noire, brouillard opaque)
Couverture partielle +1 (forêt clairsemée, rue peu peuplée) à
BP : 0-2 m
+3 (forêt épaisse, rue bondée)
Tir au jugé (sans viser) +2
Cible dans une mêlée +1
Cibles regroupées (exemple : un groupe de reîtres) -1
Grosse cible (cf. p. 165) -1 par TAI supérieure à 3
Petite cible +1 par TAI inférieure à 3
Visée prolongée (pendant trois rondes) -1

80
Les Difficultés du tir peuvent de prime abord paraître très
élevées. Elles reflètent en cela l’extrême difficulté qu’avait
un tireur du xviie siècle à toucher sa cible dès lors qu’elle
se situait au-delà de la portée courte de son arme.
Le feu des dragons
Les dragons ont un lien mystique avec la flamme qui rend
les armes à feu passablement instables à leur proximité.
Ainsi, tirer un arcane lors d’une action de tir visant
un dragon véritable implique un long feu : la balle ne part
pas et le coup est gâché.
Tirer deux arcanes pourra signifier que la poudre a explosé
dans les mains du tireur, causant une perte de 2 points
de Vitalité.
Un dragon conscient d’être pris pour cible par une arme
à feu peut dépenser 1 point de jusquiame pour annuler
le tir en causant un long feu.
Pour un tir effectué sur une cible autre qu’un dragon,
l’arcane fait simplement perdre 1 point de Ténacité au
tireur (un nuage de fumée, une brûlure légère, le bruit,
etc.), comme un Test de Compétence normal.
Gérer le tir de figurants sur une Lame
Le tir de figurants sur les Lames est bien souvent un moyen
pour le MJ d’infliger des dégâts aux personnages et d’ap-
porter de la tension dans l’histoire. Le MJ est donc libre
de déterminer si un tir touche ou non les Lames et quels
dégâts il inflige, tout en gardant à l’esprit que cela doit
découler d’une certaine logique.
Voici toutefois un moyen simple de gérer logiquement
le tir si le MJ le souhaite :
• Chaque figurant se voit attribuer une valeur en Tir
(le MJ peut utiliser la valeur indiquée sur les profils,
modifiés éventuellement par qualité du figurant).
• La Difficulté du tir est calculée comme pour le tir
d’une Lame.
• Si la valeur du figurant égale la Difficulté, la Lame
est touchée (et perd normalement 2 ou 3 points
de Vitalité). Si elle la dépasse, chaque point excéden-
taire cause 1 point de perte supplémentaire (comme
si le figurant avait obtenu 1 point de Panache).
• 1 point de jusquiame peut être utilisé et procure
1 Réussite.
Si une Lame est consciente du tir qui la prend pour cible,
deux cas de figures peuvent se présenter :
• Si la Lame n’est pas engagée en combat, elle
peut effectuer un Test d’Athlétisme. Le nombre
de Réussites remplace le malus « cible en mou-
vement » (même si la Lame n’a obtenu aucune
Réussite) et s’ajoute aux autres modificateurs avant
d’être comparé à la Compétence du figurant.
• Si la Lame est engagée en combat, le joueur peut
défausser autant de cartes rouges qu’il le souhaite
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
pour se placer de façon à ne pas être touché. Chaque
carte ajoute 1 à la Difficulté. Les figures comptent
double si elles appartiennent au signe associé
à l’école d’escrime de la Lame.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est pris pour cible par un ancien mousquetaire
renégat. Le MJ se saisit de la carte profil Mousquetaire, qui
indique une valeur de Tir de 4.
Le mousquetaire est à portée courte (Difficulté 1), immobile et
reposé. Il vise depuis un long moment (Difficulté -1). Eustache
passe à cheval dans la rue (cible en mouvement : +1), pour
une Difficulté totale de 1. Le mousquetaire touche la Lame
et lui inflige 2 points de dégât de Vitalité +3 pour les points
excédentaires.
81
 Plus tard, Eustache est aux prises avec des reîtres pendant que
leur chef, un figurant Compétent, le met en joue. Le profil
Mousquetaire est modifié de 1 point pour un figurant
Compétent, ce qui donne au chef une valeur de Tir de 5. Le fi-
gurant est à portée Moyenne (Difficulté 2) et tire sur une cible
en mouvement (+1).
Aux prises avec un reître, Eustache réalise qu’il est pris
pour cible et défausse sans réfléchir 2 cartes Écaille, dont
une figure (+3 à la Difficulté, car son école espagnole est
associée à l’Écaille). Grâce à cette manœuvre, le tir ne fait
qu’effleurer la Lame.
Les armes à feu
Au début du xviie siècle, les pistolets à mèche ont été tout
d’abord remplacés par des modèles à rouet, un mécanisme
de mise à feu par friction d’une pyrite de fer. Le rouet est
une petite roue striée mue sur son axe par un ressort que l’on
remonte à l’aide d’une clé. Une fois le pistolet chargé par
le canon, on rabat le chien mordant la pyrite sur le bassinet
rempli de pulvérin, ou poudre d’amorce. L’action du doigt
sur la queue de détente libère le ressort du rouet. En frot-
tant la pyrite, la roue striée produit une gerbe d’étincelles
qui enflamme le pulvérin. La flamme se transmet à la
poudre noire dans le canon et, à moins qu’un long feu
ne survienne, le coup part. Un pistolet mesure environ
soixante centimètres, ce qui le rend difficile à porter à la
ceinture. Le tir est long et généralement peu précis.
Vers 1620, le mécanisme à rouet a cédé la place (même
si on trouve encore des armes à rouet en circulation) aux
platines à mèche. Le mécanisme comprend un chien
sur lequel est fixé un morceau de silex qui heurte en la
soulevant une lamelle de fer en L, nommée batterie, quand
on presse la queue de détente. Une étincelle est ainsi
produite et enflamme la poudre d’allumage contenue dans
un bassinet situé sous la batterie. La flamme se propage
à la poudre de tir qui propulse le projectile. Bien que plus
pratique que le rouet, le mécanisme à silex n’est pas sans
inconvénient. Les ratés ne sont pas rares, et le silex utilisé
n’est pas commun et a une durée de vie limitée.
Les tireurs à mousquet appuient en général leur arme sur
une fourquine, une sorte de fourche permettant un tir
stable, peu évident avec une arme de près d’un mètre
cinquante.
Les doses de poudre sont habituellement préparées
à l’avance et placées dans de petits récipients fixés sur le bau-
drier. On en compte généralement douze, d’où leur nom
d’« apôtres ». Des mousquets plus courts, dont le canon fait
moins d’un mètre, équipent les mousquetaires à cheval.
82
Feintes et bottes
L’utilisation des feintes et bottes durant les affronte-
ments d’escrime apporte véritablement du piment à ces
scènes, en incluant un aspect stratégique susceptible
de mobiliser la concentration et les capacités tactiques
des joueurs. Toutefois, nous ne saurions que conseiller
aux joueurs et MJ débutants de ne les intégrer qu’après
quelques parties.
Les feintes et les bottes sont réunies au sein d’un même
chapitre, mais présentent des différences de fonctionne-
ment notables :
• Les feintes permettent essentiellement de jouer
sur les cartes (piocher des cartes, garder des cartes,
changer la couleur, le signe, etc.).
• Une feinte peut être déclenchée à tout moment,
en prononçant son intitulé.
• Chaque feinte ne peut être utilisée qu’une fois
par assaut.
• Les bottes permettent d’obtenir des effets parti-
culiers quand un certain nombre de cartes figure
du signe de son école d’escrime sont posées lors
d’un même assaut.
• Les effets des bottes s’ajoutent aux effets normaux
des cartes et ne les remplacent pas (les cartes
procurent toujours des attaques ou des défenses).
• Il est possible de déclencher plusieurs bottes
dans le même assaut, mais avec des cartes diffé-
rentes. Une même figure ne peut être utilisée pour
déclencher deux bottes.
• Une botte peut être déclenchée lors de l’assaut où
les figures ont été jouées, ou lors du suivant, si
les adversaires n’ont pas changé.
Les règles des Lames du Cardinal proposent un certain
nombre de bottes et de feintes, uniquement destinées au
combat, celui-ci étant le thème central du jeu. Les joueurs
et le MJ sont toutefois libres d’en inventer de nouvelles,
pour l’Escrime ou d’autres Compétences susceptibles
d’être utilisées lors d’opositions dramatiques (Séduction,
Persuasion, etc.)
Précision sur les figures
Le déclenchement d’une botte nécessite de poser
un certain nombre de figures du signe associé à l’école
d’escrime utilisée.
Ce sont les figures du signe non modifiées qui sont
prises en compte. L’arcane éphémère ou un arcane
béni pioché dans le paquet des Lames sont les seules
exceptions à cette règle.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache possède la feinte de l’école espagnole Parade,
qui permet de changer une carte Griffe en carte Écaille
de même valeur.
Eustache pose un roi de Griffe et utilise sa feinte. Le roi
de Griffe devient provisoirement un roi d’Écaille. Toutefois,
au contraire du vrai roi d’Écaille, ce roi « modifié » ne rap-
porte qu’une défense et n’est pas considéré comme une figure
d’Écaille pour déclencher une botte. Il rapporte tout de même
un mouvement spécial, comme toute figure.
Eustache a en main la dame d’Écaille. Il la pose en enchaî-
nement du roi de Griffe modifié en roi d’Écaille. La dame,
elle, rapporte 2 défenses et peut être comptabilisée pour poser
une botte.
Affrontements épiques
Si le système permet de mettre en scènes tous types
d’affrontements sans que le MJ n’ait besoin d’autre chose
que d’une feuille et quelques jetons de jusquiame, nous
ne saurions taire la possibilité, quand le jeu s’y prête,
de simuler un affrontement particulièrement épique par
une variante du système où les adversaires utilisent eux aussi
des cartes. Cela peut s’entendre pour un affrontement avec
un dragon, un ennemi emblématique ou encore… entre
deux Lames du Cardinal (la magie draconique entraîne
parfois des effets inattendus).
Si telle est la volonté du MJ, celui-ci se munira d’un deu-
xième jeu de tarot (un Tarot des Ombres est conseillé, mais
un tarot classique fera l’affaire), dont il séparera arcanes et
ordinaires. Si l’adversaire est de nature draconique, le MJ
ajoutera au paquet des ordinaires autant d’arcanes que
la valeur magique de l’adversaire. S’il le souhaite, le MJ
choisira une école de combat pour son figurant, voire
des feintes et des bottes d’écoles.
L’affrontement se déroule alors en assauts de six
rondes. Chacun pioche sa main dans son paquet. Si plusieurs
Lames affrontent un ennemi, elles piochent toutes leurs
mains comme d’habitude dans le paquet des Lames. Si le MJ
souhaite gérer plusieurs adversaires, il piochera dans
son paquet la main de ces ennemis. Si deux Lames
s’affrontent, elles piochent toutes deux dans le paquet
des Lames. Un deuxième paquet est dans ce cas inutile.
Les cartes sont utilisées comme dans le système d’opposition
dramatique, sauf en ce qui concerne deux éléments :
• L’attaquant et le défenseur préparent une carte
de leur main, face cachée. Ils les révèlent simultané-
ment. Si les combattants veulent jouer des feintes,
ils les annoncent en révélant leurs cartes.
╓ Les combattants placent sous leur carte de tarot
l’une de leurs cartes feinte. Cette feinte est ainsi révélée
en même temps que l’action.
Les feintes et les bottes sont utilisables, sauf si les deux
combattants possèdent la même. On considère alors que
la connaissance de cette feinte ou botte l’immunise contre
ses effets. Si deux feintes sont jouées lors d’un même assaut
et ont des effets comparables, elles s’annulent (par exemple,
deux feintes permettant de prendre la main).
Si le défenseur pose une carte impliquant la défausse
d’une deuxième attaque, l’attaquant le fait immédiate-
ment. Si l’attaquant souhaite poser un enchaînement,
il pose les cartes successivement, en laissant le défen-
seur répondre à chaque carte posée avant de jouer la
suivante. Les cartes suivant la première sont jouées direc-
tement, face visible. Si le défenseur veut poser des cartes
en enchaînement, il attend que l’attaquant ait posé ses
éventuelles attaques avant de le faire.
• Pour la ronde suivante, le combattant qui perd
la main est celui qui a joué la carte à la valeur la
moins élevée durant la ronde.
• Si un adversaire draconique pioche une carte arcane,
il la garde en main et la carte est considérée comme
une figure valant 2 Réussites dans n’importe quel
signe. Le MJ prendra soin de décrire un effet
magique correspondant à ce tirage.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache affronte un adversaire sang-mêlé qu’il a poursuivi
durant de nombreuses missions. Le MJ, exceptionnellement,
décide d’utiliser le système de cartes pour son figurant. Il prépare
le paquet d’ordinaires et ajoute 3 arcanes pour la nature
hautement magique du sang-mêlé. En ronde prime, Eustache
attaque grâce à un 5 de Souffle. Le sang-mêlé oppose un 2
d’Écaille et bloque le coup. Le 2 étant la carte la moins haute,
le sang-mêlé ne reprend pas la main.
Plus tard, Eustache poursuit avec un enchaînement 10 et 9
de Griffe. Le sang-mêlé pose un arcane de sa main et esquive
les 2 attaques avec une rapidité surnaturelle.
• Si les Lames affrontent un même ennemi, déter-
minez normalement l’initiative en début de com-
bat. Puis chaque combattant pose ses cartes à son
tour, comme indiqué ci-dessus. La prise de main est
considérée séparément pour chaque Lame.
• Si les Lames affrontent une créature de grande
taille (un dragon, la plupart du temps) qui veut
utiliser la technique de balayage (cf. p.165), le MJ
doit l’annoncer avant de préparer sa carte, et
indiquer clairement quelles Lames sont ciblées
par l’attaque. Chaque Lame attaquée prépare alors
une carte en réaction.
83
 Système d’opposition
Rapide et Furieux
Avant-propos
Ce système alternatif ne comporte pas toute la variété
tactique proposée dans le chapitre sur les affrontements
dramatiques. Il s’attache surtout à valoriser la narration
des joueurs et leur implication dans les scènes typiques
du genre de cape et d’épée. Néanmoins, certains éléments
de base du système sont ici conservés, en particulier la
coopération entre les personnages.
Éléments de jeu
Pour cette variante du système, les feintes et bottes ne seront
pas utilisées en termes techniques. Les joueurs pourront
toutefois y avoir recours pour décrire leurs actions.
Unité de temps : l’assaut
L’assaut est l’unité temporelle de base dans cette variante
du système. La notion de ronde n’est pas utilisée. Le MJ
et les joueurs résolvent un assaut complet en un seul Test
par personnage impliqué.
Accessoires ?
Bien que cela ne soit pas obligatoire, il est conseillé à chaque
joueur, pour faciliter la gestion, de se munir d’un nombre
de jetons égal à sa Compétence Escrime +2. Des jetons
standard ou ceux fournis dans le Nécessaire pour les points
d’Unité peuvent faire l’affaire.
Séquence de l’assaut
Voici comment va se dérouler un assaut.
Description initiale
Avant toute chose, le MJ décrit aux joueurs quelle est
la situation, le nombre et l’apparence des adversaires,
les éléments de décor qui sortent de l’ordinaire. Il prendra
soin de ne pas trop développer les éléments de décor afin
de laisser une grande liberté aux joueurs.
Exemple : Eustache et Simon se trouvent dans une taverne
en Bretagne. C’est une taverne ordinaire, hormis un robuste
menhir placé en son centre. Face aux Lames se trouvent deux
dracs noirs et huit malfrats humains.
84
Engagement d’énergie
La Lame peut faire des efforts de concentration et/
ou s’impliquer vraiment dans le combat. Chaque joueur
peut décider de dépenser 1 point de Ténacité (qu’il coche
sur son épée de Vitalité) pour augmenter ses chances durant
l’assaut. Ce point de Ténacité augmente sa Compétence
Escrime de 2 points.
Compétence et mise en réserve
Chaque Lame bénéficie pour le combat de sa Compétence
Escrime (ou Bagarre s’il se bat à mains nues). Avant
de commencer sa description, chaque joueur peut abaisser
sa Compétence d’un ou plusieurs points et placer ces points
dans sa réserve. Cette réserve servira à intervenir pendant
les phases des autres joueurs et à déclencher des actions
autres que l’escrime (par exemple, le tir ou un mouvement).
Exemple : Eustache possède une Compétence Escrime
de 6. Au début de l’assaut, Léa décide de placer 2 points
dans sa réserve. Sa Compétence Escrime est donc abaissée à 4.
Note : pour faciliter le compte des points de réserve, chaque
joueur peut se munir d’un nombre de jetons égal à sa
Compétence Escrime et placer de côté ses points de réserve.
Phase des joueurs
Chaque joueur va à son tour décrire et résoudre les actions
de sa Lame. L’ordre dans lequel sont résolues les actions
dépend de la Compétence Stratégie : la Lame ayant la plus
haute valeur agit en premier.
Déclarations des joueurs
Durant cette phase, le joueur décrit les actions de sa
Lame. La description est assez libre, et le joueur est en-
couragé à mettre en œuvre tous les ingrédients que l’on
retrouve dans les grandes scènes de cape et d’épée. Si le MJ
le souhaite, il peut ajouter des détails durant la description
du joueur.
Quand le joueur a terminé, le MJ décrit les actions de son
opposition en une ou deux phrases.
A la suite de cette description, le joueur répartit sa valeur
d’Escrime entre Attaque et Défense. Les points gardés
en réserve ne sont bien sûr pas comptabilisés. Les points
répartis sont autant de réussites d’attaque ou de défense.
Exemple : répartir une valeur de 6 en Attaque 4 Défense 2
signifie que la Lame obtient 4 réussites en attaque et 2 en
défense, ceci avant la pioche de cartes.
La Lame devra faire face à deux Difficultés à vaincre :
une Difficulté pour son attaque (la valeur qu’il devra
atteindre pour toucher tous les adversaires qu’il a désignés)
et une Difficulté pour sa défense (la valeur qu’il devra
atteindre pour éviter les coups de tous les adversaires que
le MJ lui oppose). Ces difficultés peuvent être différentes.
Le MJ annonce quelle est la Difficulté à vaincre, en Attaque
et en Défense.
Échelle d’opposition
Piètre antagoniste (Difficulté 1)
Opposant qualifié (D2)
Adversaire de premier ordre (D3)
Maître en son art (D4)
Ennemi emblématique (D5)
Grand maître (D6)
Déterminer la Difficulté de Défense
La Difficulté de Défense est fonction de la qualité des ad-
versaires qui attaquent la Lame durant l’assaut. Pour la
calculer, le MJ considère la Difficulté de l’adversaire le plus
compétent, et ajoute la moitié du cumul des Difficultés
des autres adversaires (arrondi au supérieur).
Exemple : Eustache fait face à un drac noir et quatre
reîtres. La Difficulté d’un drac noir (l’adversaire le plus
compétent) est de 3. Les reîtres ont chacun une Difficulté
de 1. Ils ajoutent donc 2 à la Difficulté (la moitié de 4, la
somme de leurs Difficultés cumulées). La Difficulté finale
est donc de 5.
Déterminer
la Difficulté d’Attaque.
La Difficulté de l’Attaque est fonction de la qualité
des adversaires que la Lame choisit d’attaquer. Elle est libre
de n’attaquer que certains adversaires à son contact, voire
de n’en attaquer aucun et de s’en prendre à un adversaire
à portée Proche opposé à une autre Lame. Dans ce cas,
toutefois, ses propres opposants ne resteront pas inactifs !
Exemple : Eustache est aux prises avec quatre malfrats, tandis
que Simon, situé à portée Proche, ferraille contre deux dracs
noirs. Léa décide qu’Eustache va repousser les coups des malfrats
et attaquer l’un des dracs noirs pour soulager son camarade.
La Difficulté est calculée en prenant pour base la Difficulté
de l’adversaire le plus compétent et en ajoutant la moitié
de la Difficulté des autres adversaires que la Lame attaque.
Exemple : Eustache attaque un drac noir et deux mal-
frats. Le drac noir est le plus compétent et oppose une Difficulté
de 3. Les malfrats ont chacun une Difficulté de 1, et ajoutent
donc 1 point à la Difficulté (la moitié de 2, le cumul de leurs
Difficultés).
Variations des Difficultés
de l’attaque et de la défense
La Difficulté finale sert de Difficulté pour l’attaque et
pour la défense. Généralement, les deux Difficultés seront
identiques, mais en fonction des adversaires, le MJ peut
faire varier ces difficultés.
• Adversaires très offensifs : +1 à la Difficulté
de Défense, -1 à la Difficulté d’Attaque
• Adversaires très défensifs : +1 à la Difficulté d’At-
taque, -1 à la difficulté de Défense
Exemple : dans notre cas, la Difficulté du drac noir est
de 3, ce qui implique que, normalement, la Lame fait face
à une Difficulté d’Attaque de 3 et une Difficulté de Défense
de 3. Toutefois, la nature du drac noir incite le MJ à choisir
l’option « très offensive », ce qui change les Difficultés de cet
adversaire ainsi : Difficulté pour l’Attaque : 2, Difficulté
pour la Défense : 4.
Résolution : pioche de cartes
Le joueur pioche une carte du paquet des Lames, plus
une carte supplémentaire par élément de description validé
par le MJ :
• Lieu/décor : le joueur utilise dans sa description
et de manière astucieuse/flamboyante un élément
de décor (objet, figurant…)
• Mouvement : le joueur met en scène du mouvement,
que ce soit les gestes de son personnage (acrobatie,
mouvements d’escrime) ou du déplacement (grim-
per un escalier, se hisser avec une corde…)
• Attitude : le joueur met en scène son personnage
dans la tradition du genre de cape et d’épée
(bons mots, attitude nonchalante ou au contraire
concentration, camaraderie…)
Les cartes obtenues sont immédiatement révélées. Les cartes
rouges ajoutent 1 au total de Défense, les cartes noires
ajoutent 1 au total d’Attaque.
Si une figure du signe de l’école d’escrime est obtenue, elle
rapporte 2 points au lieu d’un.
Un arcane pioché ne rapporte aucune réussite et fait
perdre 1 point de Ténacité à la Lame. Si c’est l’Arcane
béni de la Lame, il ne fait pas perdre de Ténacité et rapporte
2 réussites. Si c’est l’Arcane maudit, il fait perdre 1 point
de Ténacité et fait défausser toutes les cartes piochées.
Les totaux de réussites obtenus sont alors comparés aux
Difficultés.
Pour les attaques de la Lame :
• Si la Difficulté est supérieure au total de la Lame :
par point manquant, un adversaire choisi par le MJ
n’est pas touché par la Lame.
Exemple : Eustache attaque un drac noir et trois hommes
de main, pour une Difficulté de 5. Il n’obtient que 4 réussites
pour ses attaques. Le MJ décide que le drac noir a détourné
85
 les coups d’Eustache. Les hommes de main, quant à eux, sont
touchés par la Lame.
• Si le nombre de réussites est égale à la Difficulté, tous
les adversaires sont touchés et subissent une perte
de 2 points de Résistance. Si leur Résistance tombe
à 0, ils sont hors de combat.
Exemple : Eustache attaque un drac noir et trois reîtres,
pour une Difficulté de 5. Il obtient 5 réussites pour ses
attaques. Les reîtres et le drac sont touchés par la Lame et
perdent tous 2 points de Résistance. Les reîtres n’ont qu’un point
de Résistance et sont donc hors de combat. Le drac en possède 5
et reste dans le combat, avec à présent 3 points de Résistance.
• Si le nombre de réussites est naturellement supé-
rieure à la Difficulté, chaque adversaire est touché et
subit une perte de 2 points de Résistance. En outre,
pour chaque point supérieur à la Difficulté, le joueur
peut infliger 1 point de dégât supplémentaire
à un adversaire. S’il obtient 2 points de Panache,
il peut à la place transformer ces 2 points en 1
point d’Unité.
Exemple : Eustache veut se débarrasser du drac noir et décide
de porter une attaque sur ce dernier, tout en balayant de sa
main-gauche deux malfrats maladroits. La Difficulté pour
toucher le drac est de 3. Eustache obtient 5 réussites, soient
2 points de Panache. Le drac est touché et subit 2 points
de dégât, plus 2 pour les 2 points de Panache. Léa aurait
également pu choisir de transformer ses 2 points de Panache
en 1 point d’Unité.
Pour les défenses de la Lame :
• Si la Difficulté est supérieure au total de réussites
de la Lame, celle-ci subit une perte de Vitalité égale
à la différence.
Exemple : Eustache fait face à un bretteur d’élite (D4) accom-
pagné de 4 malfrats (D1). La Difficulté pour sa défense est donc
de 6 (4 de base + la moitié des autres Difficultés). Léa n’obtient
que 4 réussites pour sa défense. Eustache subit une perte de 2
points de Vitalité.
• Si le nombre de réussites est égale à la Difficulté,
la Lame arrête sans dommage toutes les attaques
de ses adversaires.
• Si le nombre de réussites est naturellement
supérieure à la Difficulté, la Lame arrête toutes
les attaques de ses adversaires. En outre, pour
chaque tranche de 2 points supérieurs à la Difficulté,
le joueur peut générer 1 point d’Unité.
86
Interactions entre Lames
Les autres joueurs peuvent dépenser des points de réserve
lors de la phase d’un camarade. Le nombre maximum
de points de réserve utilisables lors de chaque assaut au
bénéfice d’un autre personnage est indiqué par le lien entre
la Lame et ce compagnon (cf. page 94).
Exemple : Eustache a forgé un Lien Fort avec Simon
(+2). Il pourra utiliser jusqu’à 2 points de réserve pour venir
en aide à son camarade. Simon a un Lien moins important
avec Eustache (+1) et sera limité à 1 point de réserve.
Chaque point de réserve dépensé ajoute une réussite en
attaque ou en défense, au choix du joueur qui le dépense.
Ces points peuvent être dépensés à tout moment avant
que les dégâts soient annoncés.
Pour pouvoir dépenser 1 point de réserve, la Lame doit
se situer à distance Proche ou Contact de son compa-
gnon. Si elle se trouve à distance Moyenne ou supérieure,
elle devra dépenser un autre point de Réserve pour gagner
le droit d’intervenir.
Exemple : Eustache a conservé 2 points de réserve pour aider
Simon, aux prises avec deux dracs noirs. Le pauvre Simon est
en grand danger, mais se trouve à distance Moyenne d’Eus-
tache. Celui-ci dépense 1 point de réserve pour s’affranchir de la
distance, et un autre pour faire bénéficier Simon d’un point
de Défense supplémentaire. Eustache envoie un pichet à travers
la pièce et déséquilibre l’épée massive du drac avant qu’elle
ne percute le torse de Simon.
Points d’Unité
Les joueurs peuvent utiliser des points d’Unité durant la
phase d’une autre Lame que la leur. Un joueur ne peut
utiliser des points d’Unité pour son propre bénéfice.
Un joueur peut utiliser 1 PU au bénéfice d’une même
Lame par assaut. Un point d’Unité permet de piocher
une carte supplémentaire ou récupérer 1 point de Ténacité.
Exemple : Eustache combat aux côtés de Simon et
Hortense. Il pourra utiliser 1 point d’Unité pour chacun
d’entre eux durant l’assaut, mais pas à son propre bénéfice.
Caractéristiques
Un joueur peut utiliser 1 point de Caractéristique par
assaut au bénéfice de sa Lame (et un seul). Le point
de Caractéristique remplace comme d’habitude une carte
du paquet des Lames. L’utilisation des Caractéristiques
peut survenir après l’annonce des résultats mais avant
d’infliger les dégâts.
Fin de phase
Une fois terminée la phase du premier joueur, le deuxième
joueur fait de même, jusqu’à ce que l’assaut soit terminé.
Situations particulières
Attaque sur un adversaire déjà attaqué
Si une Lame décide d’attaquer un adversaire qui a déjà
été assailli lors du même assaut par un camarade, la
Difficulté de Défense de cet opposant est diminuée de 2
(avec une Difficulté finale minimum de 1).
Exemple : un drac noir attaqué par Eustache oppose
une Difficulté de 3. Si Simon l’attaque à son tour, la Difficulté
n’est plus que de 1.
Porter plusieurs attaques sur
le même adversaire
Il est possible de porter plusieurs attaques sur le même
adversaire. Dans ce cas, pour chaque attaque supplémen-
taire, la moitié de sa Difficulté sera ajoutée, comme si la
Lame attaquait un deuxième adversaire identique. Si le Test
d’Attaque est réussi, l’adversaire subira deux fois une perte
de 2 points de Résistance. S’il manque une réussite au Test
d’Attaque, le MJ pourra annuler une attaque comme dans
le cas d’adversaires multiples.
Exemple : Eustache doit se débarrasser rapidement d’un bret-
teur d’élite. Celui-ci oppose une Difficulté de 4 pour sa
défense. Eustache décide d’enchaîner les coups et porte 2
attaques. La Difficulté totale sera donc de 6 (4 de base plus
la moitié de la Difficulté). Eustache n’obtient que 5 réussites,
qui impliquent qu’une attaque n’a pas porté (il manque 1
réussite). Heureusement, Simon utilise un point de réserve pour
aider son compagnon en distrayant le bretteur. Grâce à cette
réussite, Eustache touche deux fois et inflige 4 points de dégâts
Autres actions : points de réserve
Pour réaliser une action autre que le combat, une Lame doit
l’avoir indiquée durant sa phase de description et dépenser
1 point de réserve. L’action est alors réalisée comme un Test
éclair ! à la différence que ce sont les cartes piochées pour
le Test d’Escrime qui sont utilisées pour cette action. Le MJ
détermine la difficulté de l’action comme d’habitude.
Exemple : Eustache désire tirer au pistolet sur un fuyard tout
en ferraillant avec ses hommes d’armes. Il dépense un point
de réserve et fait feu sans prendre le temps de viser. La Difficulté
est de 6, c’est un tir extrêmement difficile. La valeur de Tir
d’Eustache est de 6, ce qui lui rapporte 3 réussites. Léa a en
outre pioché, suite à une description enflammée, 4 cartes :
5 de Griffe, 3 de Sang, dame de Sang, roi d'Écaille. Ces
cartes sont utilisées pour le tir et rapportent 4 réussites
supplémentaires !
Mouvement
Se déplacer implique la dépense de 1 point de ré-
serve. Chaque point permet de se rapprocher d’un camarade
d’un cran de distance (exemple : passer de distance Moyenne
à Proche) OU de se déplacer d’environ 5 mètres.
En outre, chaque figure obtenue lors de la pioche permet
un mouvement spécial. Ce mouvement, toujours
spectaculaire, permet un déplacement gratuit comme
indiqué ci-dessus.
Exemple : Eustache indique qu’il va, tout en ferraillant, se rap-
procher de Simon. Celui-ci est à distance Moyenne. Léa pioche
ses cartes et obtient une figure ! Celle-ci permet à Eustache
de virevolter vers Simon sans utiliser son point de réserve et
d’arriver à distance Proche. Eustache pourra utiliser le point
de réserve pour aider son ami ou se rapprocher plus encore
(et passer à distance Contact).
Taille etArmure des opposants (cf. page xx)
Certains opposants bénéficient d’une armure et/ou sont
d’une taille supérieure à un humain.
Les armures des créatures sont simplement ajoutées à la
Difficulté lors de l’attaque des Lames.
La Taille des créatures permet de faire face à plusieurs
cibles. Par point de Taille supérieur à l’adversaire,
une créature peut augmenter ses dégâts de 1 ou attaquer
une cible supplémentaire, et réduit de 1 le malus si elle
subit des attaques multiples.
Exemple : un dragon TAI 5 fait face à 3 Lames, qui l’attaquent
à tour de rôle. La TAI du dragon est 2 points supérieure à celle
des humains (TAI 3). Le dragon peut donc attaquer deux cibles
supplémentaires (donc les 3 Lames), et réduit de 2 le malus
dû aux attaques multiples qui le visent. Ainsi il opposera
son plein potentiel de Défense face à la première Lame, face
à la deuxième (malus de 2 annulé par la Taille), et subira
un malus de 2 face à la troisième (4 réduit à 2 par la Taille).
Armure incomplète
Une armure incomplète, tel un pourpoint de buffle,
transforme le premier point de Vitalité perdu en perte
de Ténacité.
87
 Gérer
Comptabiliser les pertes
les conséquences
À présent que nous avons déterminé si les coups
portaient ou non, il convient de s’intéresser à leurs
conséquences, en particulier sur la santé de celui qui
les reçoit.
Les coups subis infligent des pertes de Ténacité et/
ou de Vitalité. La Ténacité se régénère rapidement,
tandis que la Vitalité représente des blessures constituant
des afflictions durables, susceptibles de gêner une Lame
durant l’accomplissement de sa mission.

La santé des Lames :

généralités
La santé d’un personnage est tout entière gérée par
l’épée de Vitalité que l’on retrouve sur le côté de la
feuille de personnage.
Une Lame peut subir deux types de pertes :
• Vie/Vitalité (points de Vitalité abrégé PV) : elle
peut être provoquée par une blessure, une chute,
une maladie, un poison, une dépression, la magie…
Les circonstances ne manqueront pas.
• Fatigue/Ténacité (points de Ténacité abrégé PT) :
c’est la fatigue physique, nerveuse ou la baisse
de moral, qui perdure aussi longtemps que le per-
sonnage ne s’est pas reposé.
Les pertes de Vitalité et de Ténacité sont notées sur la
feuille de personnage.
Chaque perte de Ténacité (coup, fatigue, baisse de
moral) prendra la forme d’une coche simple sur la partie
haute (la pointe) de l’épée (appelée le « faible » de l’épée).
Chaque perte de Vitalité (blessure, affliction durable,
dépression) prendra la forme d’une croix sur la partie
basse de l’épée (appelée le « fort » de l’épée).
Les pertes de Ténacité et de Vitalité convergent
l’une vers l’autre.
Dans nombre de jeux de rôle, les blessures ont des ef-
fets négatifs chiffrés sur le personnage qui les subit
(malus). Dans Les Lames du Cardinal, les pertes
de Vitalité et de Ténacité n’ont d’autre effet négatif
pour une Lame que de limiter ses possibilités d’appel
à sa réserve de Ténacité pour l’aider dans ses épreuves
en cours de mission.
Les pertes de Vitalité sont toujours prioritaires sur
les coches de Ténacité. Si une perte de Vitalité est infligée
alors que des pertes de Ténacité ont déjà coché les cases
nécessaires, ces pertes deviennent des pertes de Vitalité
(une croix remplace une coche simple).
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a perdu 5 points de Ténacité et 1 point de Vitalité,
laissant deux cases vierges. Il subit une nouvelle perte
de 4 points de Vitalité. Les deux cases vierges sont barrées,
et deux coches de Ténacité sont transformées en cases
barrées. Eustache s’effondre.

88
 Nature des dégâts
Les pertes infligées par un figurant sont retranchées
de la Ténacité ou à la Vitalité de la Lame. Le MJ peut
décider quelle forme prend cette blessure. Cela n’a pas
d’incidence sur le personnage, mais peut permettre
au MJ de justifier la dépense ultérieure de 1 point
de jusquiame pour mettre le personnage dans l’embarras.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Le sang-mêlé a touché Eustache. Étant armé, il inflige
une perte de 2 points de Vitalité à la Lame. Léa barre
les cases de son épée centrale en maugréant. Le MJ précise
qu’une large coupure barre la cuisse du chevalier. Plus
tard, Eustache doit prendre la fuite et réussir pour cela
un Test d’Athlétisme. Le MJ dépense 1 point de jusquiame
et indique qu’une douleur fulgurante crispe la jambe
de la Lame.
Dégâts effectués
Les pertes infligées sont retranchées de la Résistance du
figurant. Si celle-ci tombe à zéro, il est hors de combat
selon les modalités choisies par le joueur. C’est en
effet le joueur qui décide comment il neutralise son
adversaire. Celui-ci peut être tué, blessé, assommé
ou simplement effrayé ou découragé. Les Lames ne sont
pas forcément des tueuses sanguinaires.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a touché le reître et lui a infligé une perte
de 2 points de Résistance. Le reître ayant une Résistance
de 1, il est hors de combat. Léa décide que sa Lame l’a ba-
lafré au visage avant de l’assommer d’un coup de pommeau.
Une attaque victorieuse, quelle que soit la Compétence
utilisée (Escrime, Persuasion, Séduction…) cause
une perte de Ténacité de 1 point.
Toutefois, dans certaines circonstances, un opposant
pourra être considéré comme Équipé. C’est une évi-
dence en situation de combat s’il est armé, mais il est
possible d’appliquer le concept d’équipement à d’autres
situations (un parfum capiteux, une arme de tir,
un pamphlet écrit par un esprit fin…).
Lorsqu’un opposant est Équipé, un bonus est appliqué
aux dégâts qu’il inflige. Ce bonus est, dans la majorité
des situations, de 1 point, mais peut être plus important
ou soumis à une condition (+1 contre les armures…).
Ce bonus ne s’applique qu’à l’attaque victorieuse, et
pas aux cartes éventuellement utilisées pour pousser
l’attaque.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache parvient à toucher un drac grâce à un 3
de Souffle. Comme il a en main son espada ropera il est
naturellement considéré comme Équipé, et inflige donc
une perte de 2 points de Résistance au lieu d’un. Il pousse
son attaque avec 3 cartes noires, et inflige 3 points supplé-
mentaires, le bonus Équipé ne s’appliquant pas à ces cartes.
Protections
Les armures protègent d’un certain nombre de points
de dégât venant d’une même attaque réussie.
Les armures sont rares, et rarement complètes. Elles
ne protègent pas tout le corps. Bien souvent, un com-
battant ne porte qu’un pourpoint, ou des spallières. Pour
déterminer si une armure incomplète fournit sa pro-
tection, le MJ procède au tirage d’une carte du paquet
des arcanes. Un arcane pair indique que l’armure fournit
sa protection. Vous pouvez aussi utiliser une pièce
de monnaie ou un dé quelconque.
Une armure complète (telle que les écailles d’un dragon)
fournit à coup sûr sa protection. On trouve dans ce cas
la mention AC (armure complète) à côté du figurant.
Note : Si vous souhaitez simplifier la gestion des armures,
ajoutez simplement la valeur de la Protection à la
Résistance pour une armure incomplète ou le double
de cette valeur pour une armure complète.
Protection des armures
• Légère (pièces de cuir, pourpoint de buffle) : 1
• Lourde (armure de fer, écailles de vyverne) : 2
• Draconique (écailles de dragon) : 3
Dégâts des armes
Toutes les armes de contact infligent 1 point de dégât
supplémentaire.
Les armes de lancer infligent 1 point de dégât
supplémentaire.
Les arcs, arbalètes et armes de tir légères (pistolet)
infligent 1 point de dégât supplémentaire et annulent
1 point d’armure si l’opposant en porte une.
Les armes de tir lourdes (mousquet ou arbalètes lourdes)
infligent 2 points de dégât supplémentaire et annulent 1
point d’armure si l’opposant en porte une. On ne peut
pas tirer sans visée avec ce type d’arme.
Certaines armes, considérées comme des armes de siège,
peuvent effectuer des dégâts encore plus importants.
89

Explosifs
Les explosifs sont accompagnés d’une aire d’effet en
lieu et place d’une portée. Cette aire délimite le cercle
autour de l’explosif où les dégâts sont infligés. À portée
courte, les dégâts sont maximum. Les dégâts sont ensuite
réduits de 2 points par cran de portée supplémentaire.
(BP : bout portant, C : courte, M : moyenne, L : longue)
Grenade
BP : -- C : 0-2 m M : 2-5 m L : 5-10 m
dégâts 8
Pour des charges explosives plus importantes, le MJ
décide d’un multiplicateur entre x2 (petite charge) et
x10 (charge pouvant dévaster un château). Il appliquera
ce multiplicateur aux portées de la grenade ci-dessus.
Par exemple, une charge explosive conséquente (mul-
tiplicateur de x5) aura comme aire d’effet :
(BP : bout portant, C : courte, M : moyenne, L : longue)
Bombe
BP : -- C : 0-10 m M : 10-25 m L : 25-50 m
dégâts 8
Cela signifie que tout ce qui se trouve dans un rayon
de 10 mètres subira 8 dégâts, dans un rayon entre 10
et 25 mètres 6 dégâts, et 4 dégâts jusqu’à 50 mètres.
Une grenade doit être lancée grâce à un Test d’Ath-
létisme. La Difficulté de base sera fonction de la
portée. Des modificateurs seront appliqués comme
pour un tir. Chaque Réussite manquante signifie
que la grenade a atterri à 2 mètres du point d’impact
visé. Un arcane signifie que la grenade ne fonctionne
pas ou, si la cible visée est un dragon, qu’elle explose
dans la main de son lanceur.
Les explosifs sont régis par la Compétence
Technique. Un Test D1 permet de calculer la longueur
d’une mèche reliée à un baril de poudre. Des dispositifs
plus complexes (mécanismes d’horlogerie par exemple)
auront des Difficultés plus élevées.
La mort
Lorsqu’une Lame atteint 0 en Ténacité, elle est à la
merci de ses opposants et hors jeu. Si les blessures
sont très importantes, le MJ peut alors décider de la
tuer, mais cette décision devrait se faire uniquement si
les circonstances l’imposent vraiment, et en concertation
avec le joueur.
Lorsque toutes les cases d’une Lame sont barrées
(8 pertes de Vitalité), le personnage est au seuil de la
mort. Seule la dépense de 1 point de Ténacité à chaque
assaut par un autre personnage au contact permettra
de le garder en vie jusqu’à ce que des soins adaptés
soient prodigués.
90
┴
Le soin
Le soin
Test de Médecine avec une Difficulté égale à la moitié
des PV perdus
Succès au Test : blessure traitée
Figure rouge obtenue : 1 PV restauré
Pas de Test éclair ! (succès automatique ou Test
dramatique !)
Évolution des blessures
1 carte piochée en fin de journée
Blessure non traitée : +1 PV pour une figure rouge,
-1 PV pour une figure noire
Blessure traitée : +1 PV pour une carte rouge, -1 PV
pour une figure noire
Arcane : affliction draconique ou -2 PV
Soigner les coups et les blessures deviendra, à n’en pas
douter, l’une des activités favorites des Lames au cours
de leurs missions.
Voici comment procéder :
Les pertes de Ténacité se régénèrent au rythme de 1 point
par heure de repos complet. La notion de repos complet
reste à l’appréciation du MJ, mais il convient de préciser
que les Lames doivent véritablement faire l’effort
de se reposer.
Les blessures (pertes de Vitalité) doivent être traitées
par la Compétence Médecine. Le médecin effectue
un Test dramatique ! de Médecine dont la Difficulté est
égale à la moitié des points de Vitalité perdus arrondie
à l’inférieur (5 points de Vitalité perdus donnent par
exemple une Difficulté de 2).
Si le Test est un succès, la blessure est considérée comme
traitée. Si le Test est raté, un autre Test pourra être
tenté le jour suivant.
Chaque figure rouge obtenue lors du Test permet
en outre de restaurer immédiatement 1 point
de Vitalité. La dépense de 1 point de Caractéristique
Finesse (liée à la Compétence Médecine) permet, si
le Test est réussi, de restaurer 1 point de Vitalité, comme
le ferait une figure.
Un médecin ayant une Compétence suffisamment
élevée pour réussir automatiquement l’épreuve peut
le faire, ou décider de réaliser un Test dramatique ! La
santé est une chose suffisamment sérieuse pour ne pas
autoriser de Test éclair !
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a perdu 7 points de Vitalité et se voit confier
aux bons soins de son camarade Clovis, dont la valeur
en Médecine est de 7. La Difficulté du Test est de 3 (la
moitié des 7 points de Vitalité perdus arrondie à l’infé-
rieur). Clovis pourrait décider de traiter la blessure à coup
sûr en privilégiant un succès automatique (sa Compétence
est deux fois supérieure à la Difficulté), mais, ayant grand
besoin d’un Eustache efficace, il décide de se lancer dans
l’expérimental et de piocher les cartes.
Clovis obtient 5 Réussites, grâce en particulier à 2 figures
d’Écaille. Eustache récupère immédiatement 2 points
de Vitalité et sa blessure est traitée. Clovis décide de dépenser
1 point de sa Caractéristique Finesse pour qu’Eustache
gagne un troisième point, avant de se lancer dans la
rédaction d’un traité de médecine.
ň Fatigue durable
Dans certaines circonstances, le MJ peut
souhaiter faire une distinction entre une simple perte
de Ténacité à la suite d’un combat ou à une course-pour-
suite, et une fatigue durable engendrée par un long
voyage, une maladie ou une nuit de veille exténuante.
Pour gérer aisément cette distinction, nous proposons
de différencier la notation d’une perte simple (matérialisée
sur l’épée par une coche /) de celle d’une perte durable
(notée \). Les deux coches ne peuvent normalement
se trouver en même temps sur une case. Si tel est le cas
(par exemple en raison d’un effet magique), la réunion
des deux coches crée une case barrée, donc une perte
de point de Vitalité.
La différence essentielle est qu’une perte durable
ne se régénère qu’avec un long repos, équivalent

Évolution des blessures
Un personnage blessé voit sa blessure évoluer à la fin
de chaque journée.
Le joueur pioche une carte unique du paquet des Lames.
Si la blessure n’a pas été traitée au préalable (pas soignée,
ou que le Test de Médecine a été raté), une figure rouge
indique la récupération de 1 point de Vitalité. Une fi-
gure noire indique la perte de 1 point de Vitalité (que
voulez-vous, les infections, etc.). Un arcane peut signifier
à une nuit de sommeil. Seul 1 point est récupéré grâce
à un long repos. 1 point d’Unité, toutefois, permet
de régénérer ces points normalement.
Si cette option est utilisée, le MJ peut décider que
les points de Ténacité perdus à cause d’une pioche
d’arcane sont de la fatigue durable, ce qui rendra la
tâche des Lames plus difficile et renforcera l’importance
des points d’Unité.
La Ténacité perdue par utilisation de la magie est
également de la fatigue durable.

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
une affliction draconique (fièvre, ranse, etc.) ou la perte
de 2 points de Vitalité, au choix du MJ. Les autres
cartes sont sans effet.

Si la blessure a été traitée, toutes les cartes rouges

indiquent une évolution positive lors du Test d’évolution
(au lieu des figures rouges simplement). Toutefois,
les figures noires font toujours perdre des points (que
voulez-vous, encore les infections…).
Certains remèdes ou potions alchimiques permettent
de bénéficier de cartes d’évolution supplémentaires
(elles sont alors notées par leur nom suivi d’un +X,
X indiquant le nombre de cartes supplémentaires
piochées), voire de récupération automatique (elles sont
alors notées par leur nom suivi d’un simple X, X étant
le nombre de points de Vitalité régénérés). Certaines
préparations rares et puissantes permettent une ré-
cupération instantanée et sont alors annotées d’un i
minuscule.

Exemple : la goulée de belladone +2 fait bénéficier

de 2 cartes supplémentaires lors du Test d’évolution. La pré-
paration d’astravore 1 permet, quant à elle, de récupérer
1 point de Vitalité le lendemain de son ingestion. Quant
au suc de glande de drac 1i, il permet de récupérer 1 point
de Vitalité immédiatement après avoir été absorbé.
 Autres ne fait que s’opposer à une tentative (en particulier

situations de duel
avec la Compétence Volonté), mais les attaques
permettent souvent de profiter de moments où la
Lame perd la main pour empêcher des offensives au
lieu de subir constamment. En outre, si le figurant
Certaines Compétences sont propices à l’utilisation inflige suffisamment de dégâts à la Lame, le conflit
des règles d’affrontement dramatique dans le cadre peut s’arrêter purement et simplement. On consi-
de scènes particulièrement importantes. Il est par dère alors que la Lame est sans ressource face à la
exemple pertinent de mettre en scène la course-poursuite défense adverse.
finale d’un scénario en utilisant la structure d’un assaut
de six rondes que l’on déploie habituellement pour Difficulté Potentiel
les combats d’escrime. De même, séduire un figurant Piètre antagoniste Difficulté 1 1 point de Potentiel
emblématique en utilisant cette mécanique pourra ajou- 2 ou 3 points de
ter une tension intéressante à ce moment mémorable. Opposant qualifié Difficulté 2
Potentiel
Adversaire de 4 ou 5 points de
Difficulté 3
Mettre en scène premier ordre Potentiel
6 ou 7 points de
les affrontements dramatiques Maître en son art

Ennemi
Difficulté 4

Difficulté 5
Potentiel
8 ou 9 points de
emblématique Potentiel
Si le MJ décide de mettre en œuvre une telle mécanique, Monstre de 10 points de
Difficulté 6
il utilisera les règles d’opposition dramatique du cha- légende Potentiel
pitre Gérer une opposition dramatique, et les adaptera
légèrement à la Compétence mobilisée, en suivant • Le MJ décide du nombre d’assauts que durera
les conseils suivants : l’opposition.
• À l’identique des affrontements d’escrime, les cartes • La durée d’un assaut est établie en fonction de la
noires (Griffe et Souffle) correspondent à des actions situation et de la Compétence (une tentative de sé-
offensives et les cartes rouges (Sang et Écaille) duction peut se dérouler en assauts d’une heure,
à des actions défensives. voire d’une journée, une poursuite en assauts
• Le MJ attribue un nombre d’attaques et de défenses d’une minute, etc.).
à ses figurants pour cette Compétence comme • Les cartes profil utilisées lors de la création
il le ferait pour un combat et détermine leur de personnage peuvent se révéler utiles au MJ
Résistance pour cet affrontement. Il peut paraître pour déterminer les Potentiels des figurants,
étrange d’attribuer des attaques à un figurant qui comme expliqué précédemment. Ces affrontements

92
 mettront souvent en jeu des figurants Compétents
ou d’Élite, avec les bonus correspondants.
• Selon la situation et les Compétences utilisées, le MJ
interprète les dégâts infligés. Quand un figurant
perd son dernier point de Résistance, il est vaincu,
mais ne subit pas de blessure durable à proprement
parler, sauf cas particulier décidé par le MJ (un échec
lors d’une tentative de séduction ou lors d’un débat
public peut laisser des traces chez le perdant :
dépression, mal-être, chagrin d’amour).
• Le MJ peut fixer, en fonction de la situation,
le nombre de points de Ténacité/Résistance à infliger
pour remporter le conflit.
• En fonction du but de l’affrontement, le perdant
sera convaincu (Persuasion), trompé (Intrigue),
rattrapé (Équitation), séduit (Séduction)…
• Le MJ peut également décider que les dégâts
signifient dans certains cas des Réussites partielles
(obtention d’informations fragmentaires, doute,
attention éveillée…). Chaque point de Résistance
Postures
Si, pour l’escrime, le terme d’« école » est utilisé
pour décrire la philosophie et le savoir déployés par
les Lames épée en main, nous parlerons de Postures
pour les autres Compétences. La Posture peut être
offensive ou défensive.
Avant le début de l’affrontement, une Lame choisit
quelle Posture elle adopte en fonction de l’adversaire
et des circonstances.
Cette Posture correspond à un signe parmi les quatre
signes draconiques du tarot. Les figures de ce signe
rapportent deux Réussites lors de cet affrontement.
Griffe : très offensif
Souffle : offensif
Sang : défensif
Écaille : très défensif
Exemple : Eustache, dans l’exemple précédent, doit

peut impliquer une Réussite partielle.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Lors d’une mission, Eustache est confronté au marquis
de Gagnière, un opposant emblématique digne des agents
de Mazarin. Pour générer rapidement ce figurant, le MJ dé-
cide de sélectionner la carte profil Espion et ajoute 2 points
pour un figurant d’Élite. Gagnière, pour une opposition
dramatique, oppose une Difficulté de 5, qui correspond
à Ennemi emblématique.
Eustache souhaite obtenir des informations auprès du
marquis de Gagnière. Le MJ décide que cette situation
mérite un affrontement dramatique, que la conversation
entre les deux hommes se déroulera en assauts de 10 minutes
et qu’elle durera au maximum 30 minutes, après quoi
le marquis s’esquivera du conflit.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Aramon de Barjac-Castelmar d'après Jaufré Brusson
obtenir des informations rapidement et choisit donc la
Posture la plus offensive, quitte à livrer en cours de route
des informations précieuses au marquis. Il sélectionne la
Griffe comme signe privilégié. Les figures de Griffe lui
rapporteront 2 attaques dans le cadre de cet affrontement.
Feintes et bottes ?
Il est envisageable d’imaginer des feintes et des bottes
pour des situations autres que l’escrime. Si cette option
n’est pas développée dans le cadre de cet ouvrage, le MJ
et les joueurs pourront, en se basant sur les feintes et
bottes d’escrime, en créer pour d’autres Compétences.

Gagnière a les Potentiels suivants : 2 attaques, 4 défenses

et 2 points de réserve. Le MJ fixe la perte de Résistance
à lui infliger pour gagner le conflit et apprendre tout ce
que sait le marquis à 5 points.

Eustache a 7 points de Ténacité disponibles. Le MJ décide

qu’il ne pourra en perdre plus de 5. Si c’est le cas, le conflit
prendra fin.

Après une demi-heure d’échanges d’amabilités venimeuses,

Gagnière a perdu seulement 1 point de Résistance. Le MJ
décide que la Lame, même si elle n’a pas remporté com-
plètement le conflit, a glané un indice potentiellement
important. Un sourire aigre aux lèvres, le marquis prend
congé en toisant Eustache. Celui-ci fait alors un signe
à Saint-Lucq pour signifier que le temps des négociations
est révolu.

93
 Les Lames du Cardinal :
un groupe avant tout
Avec ces trois hommes et moi, Votre Éminence remuera
toute la France et même toute l’Europe, Les Liens
entre Lames
si cela lui convient.
Alexandre Dumas, Vingt Ans après

S’il est un critère qui a présidé au choix de Rochefort Les Liens entre les Lames symbolisent leur com-
et d’Artagnan pour les nouvelles Lames du Cardinal, plémentarité. Celle-ci augmente au fur et à mesure
c’est la faculté de ces dernières à nouer, au fil du temps de leurs missions, et permet au fil du temps des exploits
et des missions, une complicité capable de transcender retentissants.
le groupe entier. L’importance du Lien entre deux Lames peut aller de 0
Intéressons-nous dès à présent à la façon de simuler ces à 4. Les Liens ont une valeur de 0 au début du jeu et
relations très particulières qui unissent les Lames. Ces pourront être augmentés par l’expérience.
mécanismes sont au centre de jeu. Les Lames sont
des personnages d’élite, capable de résoudre de nom- Valeur Lien Explication
breuses situations en solo : cette possibilité n’est pas Le Lien n’implique aucune
0 Connaissance
sans défaut dans le cadre d’un jeu de rôle, pouvant relation particulière.
entrainer une scission du groupe, avec plusieurs scènes Le Lien est réel, sans que
individuelles à gérer consécutivement pour le MJ. Le jeu cela aille jusqu’à l’amitié. Une
1 Camarade
de rôle Les Lames du Cardinal insiste donc sur la complémentarité existe, à
plus-value que constitue le groupe par rapport à la polir.
somme de ses individualités. Le Lien est fort. La com-

┴
Deux éléments régissent les relations entre les Lames du plémentarité est indéniable,
Cardinal : les Liens entre Lames et les points d’Unité. forgée au feu des moments
2 Complice difficiles. La Lame éprouve un
sentiment d’amitié sincère.
Elle connaît très bien ses
Liens entre Lames techniques et habitudes.
Le Lien est très fort, de
• Un Lien est individuel. Chaque relation avec ceux qui unissent les frères
les autres Lames a sa propre valeur chiffrée. et sœurs ou les amants. La
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

• Permet de passer à une Lame une carte par niveau Lame fera tout pour aider
de Lien que l’on a avec elle, lors de chaque assaut. 3 Frère/sœur
la personne avec laquelle
• On peut passer une carte par ronde. le Lien est établi. La Lame
éprouve un sentiment
d’amour sincère. Elle connaît
par cœur ses techniques et
habitudes.
Le Lien est absolu. La
personne pour laquelle la
Lame éprouve ce Lien est la
4 Fils/fille
plus importante de sa vie et
elle ira jusqu’à se sacrifier
pour l’aider.

94
┬ Si le MJ le souhaite, il peut permettre à chaque
Lame, durant la création de personnage, de développer
un Lien de valeur 1 envers une autre Lame. Cela
représente une affinité naturelle. Cette option est
recommandée si les joueurs à la table ont déjà joué au
jeu de rôle Les Lames du Cardinal.
Utilité des Liens
entre Lames
Les Liens entre Lames permettent à celles-ci de réaliser
des prouesses quand elles œuvrent ensemble.
Voilà comment peut être utilisé le Lien entre
les personnages :
• Si une Lame prend part à la même opposition
dramatique qu’une autre Lame avec laquelle elle a
noué un Lien, elle peut lui offrir une ou plusieurs
cartes (mais pas un arcane) si elle est située à
distance Proche ou inférieure.
• Le passage de carte d’une Lame à une autre peut
se dérouler à tout moment de la ronde. Les joueurs
peuvent intervenir durant les rondes des autres
joueurs pour apporter leur aide (un joueur peut
ainsi « interrompre » l’action de son camarade pour
lui apporter son aide).
• Le nombre de cartes maximum qu’un personnage
peut donner à un autre durant un assaut complet est
indiqué par la valeur de Lien qui unit le personnage
à son camarade. Un Lien de valeur 2 permet ainsi
de donner 2 cartes.
• Si deux Lames possèdent des Liens réciproques, elles
peuvent par conséquent échanger des cartes. Chaque
Lame est limitée par sa valeur de Lien avec
son camarade.
• Si le camarade ciblé est à une distance supérieure
à Proche, la Lame doit, avant de pouvoir passer
une carte, défausser une figure et décrire une action
spectaculaire justifiant cette aide.
• Au cours d’un affrontement dramatique, un person-
nage ne peut donner à chacun de ses compagnons
qu’une seule carte par ronde. Ainsi, si un Lien
de 3 permet d’offrir 3 cartes à un camarade durant
un assaut, cela prendra nécessairement trois rondes.
Du style…
Il est demandé aux joueurs de faire preuve d’imagi-
nation quand leurs personnages réclament de l’aide
d’un camarade ou lui en apportent.
Ainsi, il sera de bon ton de hurler à travers la table :
« Ils me submergent, je perds pied ! », mais beaucoup
moins de lancer un plat « je n’ai pas de cartes de parade,
passez-moi des rouges ». Dans ce dernier cas, le MJ peut
éventuellement refuser le transfert de cartes.
Un minimum de style, tout de même…
Les points d’Unité
Les points d’Unité sont abrégés PU.
Au-delà de l’expérience personnelle retirée par chacun
de ses membres, les missions qu’effectuent les Lames
permettent d’alimenter une expérience commune au
sein du groupe. Ce rapport est symbolisé par un certain
nombre de points d’Unité, qui sont placés dans une ré-
serve commune. Cette réserve peut être symbolisée par
une note sur la feuille de Sens, un bol de jetons, un tas
de pièces ou de capsules de bouteilles de cidre, etc.
Le potentiel d'action collectif des Lames est également
symbolisé par les points d'Unité.
Avant la mission
La réunion d’un groupe tel que celui que constituent
les Lames du Cardinal génère instantanément un rap-
port particulier entre ses membres.
Un PU par personnage est placé dans cette réserve au
début de chaque mission.
Gain de points
d’Unité durant une mission
Le MJ distribue, pendant la mission, un certain nombre
de PU liés aux actions communes qui sont effectuées
par le groupe.
Chaque action importante réussie explicitement grâce
à une collaboration entre les Lames peut rapporter
un PU, qui rejoint une réserve commune. Le MJ
reste juge en la matière et il est inopportun pour
des gentilshommes de quémander des PU à tout bout
de champ. Gardez cette règle à l’esprit : ne rapporte
un PU qu’un succès qui n’aurait pas été possible sans
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
la collaboration des Lames entre elles.
Le MJ peut aussi, de loin en loin, faire bénéficier
son groupe d’un PU quand des moments de franche
camaraderie sont mis en scène. Cela fait intégralement
partie du genre de cape et d’épée.
95
 Utilisation
durant une mission
Si les points d’Unité sont avant tout le symbole
de l’expérience commune du groupe des Lames du
Cardinal, ils peuvent également être utilisés en cours
de mission. Le vécu du groupe est alors mis à contri-
bution pour tirer les Lames d’un mauvais pas.
Les PU peuvent être dépensés par des membres du
groupe pour permettre à une autre Lame de regagner
1 point de Ténacité ou de piocher une carte du paquet
des Lames. Plusieurs membres du groupe peuvent
dépenser simultanément des PU, mais une Lame ne peut
┴
dépenser de PU pour son propre bénéfice. On se dépasse
pour ses camarades !
Point d’Unité
1 carte ou 1 PT à un camarade
Expérience commune
Expérience commune
Les points d’Unité peuvent être dépensés pour simuler
l’expérience commune des Lames. Ils sont habituelle-
ment dépensés entre deux missions. Le MJ, s’il le sou-
haite, peut autoriser des dépenses et augmentations en
cours de mission, si les circonstances et l’interprétation
des joueurs le justifient.
Augmentation
des Compétences
Les PU peuvent être dépensés pour augmenter
une Compétence d’un membre du groupe si celui-ci est
formé par une autre Lame dont la valeur de Compétence
est strictement supérieure (augmentation maximum
de 1 point à chaque fin de mission). Le coût en PU est
la valeur actuelle de la Compétence augmentée de 1.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Durant une mission, Eustache et les Lames effectuent
un voyage en bateau entre Saint-Malo et Venise. Le voyage
dure plusieurs semaines. Pendant ce temps, Léa et Samuel
indiquent au MJ que Eustache donne à Ignace – le person-
nage de Samuel – des notions de Stratégie en lui apprenant
à maîtriser divers jeux de cartes que l’on pratique dans
les salons mondains. La valeur d’Ignace (Espion et Savanr)
en Stratégie est de 1. Celle d’Eustache est de 4. Au vu de la
durée de la traversée, et en vertu des valeurs des Lames,
le MJ accepte que 2 PU soient dépensés pour qu’Ignace
atteigne 2 en Stratégie.
96
Augmentation
des Liens entre Lames
Les PU peuvent être dépensés pour tisser un Lien entre
deux personnages ou renforcer un Lien existant. Chaque
Lame doit développer ses Liens avec les autres per-
sonnages de façon autonome. Les Liens entre deux
personnages ne sont pas nécessairement au même
niveau pour les deux individus concernés : un sentiment
n’est pas forcément partagé. Ainsi, une Lame peut
développer un Lien pour un autre membre du groupe,
qui en retour peut avoir un Lien plus bas ou même pas
de Lien du tout.
Le coût en PU est le double de la valeur à atteindre. Passer
de 2 à 3 coûte par exemple 6 PU. Chaque Lien doit
être augmenté individuellement.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Durant sa carrière au sein des Lames, Eustache a noué
des rapports amicaux avec Ignace. De fait, Léa et Samuel
ont très rapidement dépensé 2 PU chacun pour que leurs
Lames obtiennent un Lien de 1 l’une avec l’autre. Quatre
nouvelles missions se déroulent ensuite, au cours desquelles
Ignace sauve la vie d’Eustache à plusieurs reprises. Léa
décide que l’attachement d’Eustache pour Ignace a évolué
et, en accord avec le groupe, dépense 4 PU pour que son
Lien passe à 2. Celui d’Ignace pour Eustache, en revanche,
reste à 1.
Comme le MJ et les joueurs s’en rendront vite compte,
les Liens entre les Lames confèrent des avantages
exceptionnels au groupe, et rendra celui-ci, au fil du
temps, très supérieur à la somme des individualités
qui le composent.
Aussi les joueurs souhaiteront augmenter au plus
vite les Liens entre leurs personnages. Afin de ne pas
déséquilibrer le jeu trop rapidement, et de faire de la
progression interpersonnelle un enjeu majeur du jeu,
il est conseillé au MJ de limiter ces augmentations.
Outre le coût en PU à payer, il est proposé d’imposer
un nombre de missions communes minimum avant
de pouvoir accéder à un certain niveau de Lien, comme
indiqué ci-dessous :
Lien à 1 : 2 points et 1 mission.
Lien à 2 : 4 points et 4 missions.
Lien à 3 : 6 points, 9 missions et quelques scènes
communes vraiment marquantes !
Lien à 4 : 8 points, 16 missions et une interprétation
particulièrement remarquable !
Le nombre de missions effectuées peut être noté sur
la feuille de Sens.
Augmentation
de Lien avec des figurants
Les PU peuvent être dépensés pour acheter un Lien
avec un contact particulier avec lequel les Lames ont
eu des interactions durant la mission. Le coût de ce
contact en PU sera calculé de la même façon que pour
les contacts improvisés (cf. p. 148). Cette valeur pourra
évoluer au fil des scénarios. Le contact sera noté sur la
feuille de Sens, commune au groupe. Il est aussi possible
d'acheter un Contact fixe de la liste pour quatre fois
son Importance.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache et ses compagnons ont eu à frayer avec un individu
impliqué dans le trafic de jusquiame à Paris. Le groupe,
à la fin de la mission, décide d’investir quelques PU pour
sécuriser ce contact. L’homme est d’Importance Moyenne
(2) et les Lames nouent un Lien Moyen avec lui, arguant
que leur aide lui sera un jour nécessaire. Le groupe dépense
4 PU et note sur la feuille de Sens : Bernard Lambier,
trafiquant de jusquiame (2) : Moyen.
Expérience
personnelle
La progression de groupe est un concept central du jeu
de rôle Les Lames du Cardinal. Toutefois, l’expérience
commune n’empêche pas une progression personnelle
des personnages. Être une Lame ne signifie pas perdre
son individualité (parlez-en aux sang-mêlé…).
Les Lames se verront, de fait, attribuer des points d’Ex-
périence individuels, à dépenser pour augmenter leurs
capacités propres. Cette attribution se fera normalement
en fin de mission.
L’expérience personnelle est symbolisée par des points
d’Expérience (en abrégé : PEX).
Le MJ distribuera, en fin de mission, un certain nombre
de points liés aux actions effectuées, mais aussi à l’in-
terprétation du personnage par le joueur (en particulier
la personnalité induite par les arcanes bénis). Les PEX
pourront être utilisés comme suit :
• Les PEX peuvent être dépensés pour augmenter
une Compétence, acheter une feinte ou une botte.
• Les PEX peuvent être dépensés pour tisser un Lien
entre deux Lames (cf. encart ci-après) ou augmenter
un Lien existant.
• Les PEX peuvent être utilisés pour tisser un Lien
entre une Lame et un figurant ou augmenter
un Lien existant.
Les augmentations sont limitées à un niveau par
mission. Le coût de ces améliorations est le suivant :
• Progression de Compétence : le coût est la valeur
actuelle de la Compétence +1 jusqu’au niveau
6. On ne peut augmenter une Compétence
de plus d’un niveau par mission. Augmenter
une Compétence au-delà de 6 exige l’approbation
du MJ, qui pourra réclamer une interprétation
ou des éléments en jeu pour justifier ce niveau
exceptionnel. En outre, le coût en PEX est de 14
pour passer d’un niveau 6 à 7, et de 21 pour
passer de 7 à 8.
Ā
Augmentation de Compétences
Valeur à
Valeur actuelle Coût en PEX
atteindre
0 1 1
1 2 2
2 3 3
3 4 4
4 5 5
5 6 6
Ā
6 7 14
7 8 21
Achat de bottes et feintes
Même école, feinte d’épée, école soudard : 5 PEX
École différente, même signe : 10 PEX
École différente, signe différent : 15 PEX
• Acheter une nouvelle botte ou feinte : une seule
botte ou feinte peut être apprise par année
de jeu. Une Lame ne peut pas apprendre plus
de bottes et feintes que sa valeur d’Escrime. Il peut
choisir d’en « oublier » certaines pour les remplacer
par d’autres.
Les bottes et feintes de son école d’escrime, ainsi
que les feintes et bottes de l’école soudard, coûtent
5 PEX. Une Lame du Cardinal peut apprendre une feinte
ou une botte de l’école d’escrime du même symbole que
le sien (par exemple, un escrimeur de l’école française
pourra acheter une feinte de l’école pirate, toutes deux
associées au Souffle) pour 10 points d’Expérience.
Il est possible d’apprendre une botte ou une feinte
d’une école d’escrime liée à un signe différent du sien
(par exemple un escrimeur français, école associée au
Souffle, peut acheter une feinte espagnole, école associée
à l’Écaille) pour 15 points d’Expérience.
Le fait de posséder bottes et feintes d’un autre signe n’a
pas d’influence sur la valeur des figures du signe. Seules
les figures du signe de l’école d’origine procurent 2
attaques ou défenses.
Si une Lame possède une botte d’une école associée
à un signe différent de celui de son école, ce seront
les figures du signe associé à cette école qui permettront
de déclencher les bottes.
97
 Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est un adepte de l’école espagnole, associée
à l’Écaille. Il a au cours de ses missions acheté une botte
française, la botte de Besnard, une école associée au
Souffle. Pour déclencher cette botte, Léa devra poser
durant un même assaut 3 figures de Souffle. Ces figures
ne rapporteront qu’une attaque par carte, car l’école
française n’est pas l’école principale d’Eustache.

Si le MJ l’autorise, si une Lame vient à posséder autant

de feintes et bottes dans une école secondaire que dans
son école principale, elle peut décider, avant de piocher
sa main d’escrime, de changer d’école. Ainsi, un escri-
meur français possédant 3 feintes françaises et 3 feintes
espagnoles pourra annoncer avant de piocher sa main
qu’il passe en école espagnole pour l’assaut à venir.

• Tisser un Lien avec une autre Lame ou l’augmenter :

le coût est le double du coût habituel. Il est en effet
plus logique – et par conséquent moins coûteux –
de nouer des Liens par le biais des points d’Unité.
• Tisser un Lien avec un figurant : le coût est calculé
en fonction de l’Importance et de la force du
Lien. On utilise pour cela les valeurs utilisées pour
la création de contacts improvisés (cf. Contacts
p.147). La force du Lien commence normalement
au niveau Faible mais le MJ peut autoriser, en
fonction de l’interprétation du joueur et du
contexte, d’autoriser un niveau Moyen ou même
supérieur dès le début.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

98
99
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
 Les arcanes
du Tarot des Ombres
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Les arcanes symbolisent l’influence draconique omni-
présente qui pèse sur le monde, et en particulier sur
les Lames lors de leurs missions. Ces forces mystiques
influencent les comportements, la météorologie,
les Compétences, telles des forces astrologiques tangibles
et puissantes.
Pour rendre compte de l’influence des arcanes sur
le monde des Lames du Cardinal, le système de jeu
fait appel au Tarot des Ombres, plus spécifiquement
au paquet des arcanes, constitué des 22 atouts du jeu.
La description complète et les sortilèges associés aux
arcanes sont développés dans le chapitre Les arcanes et
le grand grimoire draconique.
100
Positions
des arcanes
Un arcane peut être disposé à quatre endroits au cours
d’une mission :
• Dans le paquet des arcanes, ce qui est sa situation
normale. Il est alors inactif. Il pourra rejoindre le jeu
en cours de mission si le MJ le désire.
• Face visible, dans la Rivière draconique (placé
devant le MJ, visible par les joueurs). Il influence
positivement tous les dragons et affiliés aux dragons
(dracs, initiés de la Griffe noire, sang-mêlé, ransés,
etc.) ou négativement les Lames (en fonction de la
Compétence) durant le jeu.
• Placé face visible devant un joueur, c’est un arcane
éphémère. Il étend alors son influence au person-
nage, l’aide et le tente. Un joueur ne peut posséder
qu’un seul arcane devant lui, sauf exception liée à la
race (dracs et sang-mêlé).
• Dans le paquet des Lames. Il doit être révélé dès
qu’il est pioché et peut alors entraîner des effets
particuliers. Le joueur qui l’a pioché doit, à la fin
de son épreuve, remélanger le paquet des Lames
et la défausse.
La Rivière
draconique
La Rivière draconique représente l’influence
mystique qui pèse sur la partie et sert habituelle-
ment les plans des dragons. Ces arcanes orientent
le scénario et constituent un obstacle permanent pour
les Lames en augmentant les Difficultés de certaines
épreuves. Un élément de narration est pour cela lié
à l’arcane, la Manifestation, pour illustrer quelle forme
peut prendre cette conjonction surnaturelle (miasmes,
agitation, etc.). Dans l’univers des Lames, la magie est
présente. Elle influence de façon concrète la vie de tous
les jours, en modifiant les comportements humains et
animaux ou perturbant la nature.
La Rivière draconique peut être modifiée en cours
de partie, au cours d’une conjuration d’arcanes, par
les joueurs ou le MJ.
À chaque début de partie, le MJ place devant lui
un à trois arcanes, tournés vers les joueurs. Ces arcanes
constituent la Rivière. Généralement, un à deux arcanes
sont déjà définis par le scénario. Le ou les arcanes
complémentaires peuvent être librement choisis par
le MJ, piochés au hasard ou simplement ignorés.
Un arcane dans la Rivière augmente la Difficulté
des épreuves impliquant la Compétence qui lui est
associée de 1.
Note : l’arcane 6 (l’Enlumineur aveugle) et l’arcane 7
(le Maître d’armes aux Flambeaux) ont un fonction-
nement quelque peu différent des autres quand ils
se trouvent dans la Rivière. En effet, les Compétences
concernées sont Bagarre et Escrime. De fait, quand
ces arcanes sont dans la Rivière, le MJ augmente
de 2 (1 attaque et 1 défense) les Potentiels des adver-
saires des Lames. Ainsi, un drac A3 D1 deviendrait
un drac A4 D2.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Lors d’une mission, Eustache est confronté à une Rivière
draconique où se trouvent le Pèlerin immobile et la
Danseuse à l’Épée. Les Manifestations associées à ces arcanes
sont Vent tourbillonnant et Températures extrêmes. Le MJ,
en introduction du scénario, décrit un vent étrange qui
tourbillonne avec force dans les rues de Paris, tandis
que les températures, en ce mois d’octobre, avoisinent
les -10 °C. En conséquence, les Difficultés des épreuves
de Tir et d’Athlétisme seront augmentées de 1 quand le MJ
l’estimera judicieux.
L’arcane éphémère
À chaque début de mission, après la détermination
de la Rivière, les joueurs piochent tous un arcane dans
le paquet des arcanes, et le placent devant eux, face
visible. Sa signification est ignorée, et il ne rapporte
aucun bonus de Compétence.
Cette carte constitue leur arcane éphémère pour toute
la mission. Cet arcane ne peut être donné à un autre
joueur par quelque moyen que ce soit.
Cet arcane représente la destinée héroïque du per-
sonnage pour la mission, mais également le pouvoir
tentateur et pernicieux des dragons.
L’utiliser permet en effet de réussir une action hé-
roïque fabuleuse, mais implique également un retour
de flammes… pour tout le groupe.
Un personnage ne peut avoir qu’un seul arcane
éphémère, exception faite des dracs et sang-mêlé, qui
peuvent, en fonction du hasard, en obtenir deux.
Comme indiqué précédemment, un joueur peut dépen-
ser son arcane éphémère (dans le cas d’un Test éclair !
ou dramatique !), auquel cas il permet de réussir auto-
matiquement le Test. Si le Test est déjà réussi, l’arcane
éphémère permet d’obtenir 2 points de Panache. Durant
un affrontement dramatique, le joueur peut placer dans
sa main son arcane éphémère qui prend alors la valeur
d’une carte de son choix (généralement une figure du
signe le plus avantageux). Cela est valable également
si l’arcane éphémère pour la mission est un arcane
opposé du personnage. Il bénéficie des Réussites avant
de le mélanger au paquet des Lames… et risquer de gros
désagréments pour le reste de la mission.
Si le joueur se sépare de l’arcane (en l’envoyant dans
Ā
la Rivière ou en l’intégrant à sa main), il n’en obtient
pas d’autre.
Drac et sang-mêlé
Les arcanes fonctionnent différemment pour
les Lames humaines, les dracs et les sang-mêlé.
• Un drac est très sensible aux énergies magiques
et à leurs fluctuations. Il ne choisit pas d’arcane
béni durant la création, mais ne subit pas les ef-
fets négatifs de la Rivière draconique (ses Tests
de Compétence ne sont pas altérés). Il ne porte
pas de marque, mais tend à agir en fonction
des valeurs draconiques en jeu (si la Demoiselle
en la Tour est dans la Rivière, un drac fera preuve
d’ambition). Si plusieurs arcanes se trouvent dans
la Rivière, son caractère sera très changeant.
• Un sang-mêlé est constamment tiraillé entre deux
races. Il ne possède qu’un arcane draconique à la
création (étrangement, l’arcane des sang-mêlé est
souvent le Gentilhomme au Corbeau, que le MJ
peut « réserver » s’il le souhaite), et adopte le fonc-
tionnement du drac uniquement pour l’arcane
placé au centre de la Rivière draconique.
• Les dracs et sang-mêlé piochent deux cartes
pour leur arcane éphémère au début du jeu et
les retournent. Seuls les arcanes qui se révèlent
à l’endroit sont conservés (ils peuvent donc avoir
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de 0 à 2 arcanes pour une mission).
101
 Les arcanes dans
le paquet des Lames
En début de partie, le MJ choisit ou pioche au hasard
un arcane du paquet des arcanes et le place dans le pa-
quet des Lames. Après quoi, celui-ci est mélangé. Dans
le cadre d’une mission normale, un seul arcane se trouve
dans le paquet des Lames en début de partie. Mais rien
n’interdit à un MJ particulièrement retors ou désireux
de corser la mission de placer deux ou trois arcanes
dès le début.
Effet d’un arcane
Lorsqu’un joueur pioche, lors d’une épreuve, un arcane
placé dans le paquet des Lames, il doit le révéler
immédiatement.
Son personnage subit alors un effet, qui varie en fonction
des cas suivants :
• L’arcane est un arcane neutre pour la Lame, c’est-
à-dire qu’il n’est ni l’un de ses arcanes bénis, ni
son opposé. Cette carte ne vaut aucune Réussite et
inflige une coche de Ténacité au personnage. Il est
toujours possible de réussir l’action en cours.
• L’arcane est l’un des arcanes bénis de la Lame. Cette
carte compte alors comme une carte de son choix
(par exemple une figure rapportant 2 Réussites) et
n’inflige pas de coche de Ténacité.
• L’arcane est l’un des arcanes opposés du per-
sonnage. Cette carte inflige au personnage la
perte de 1 point de Ténacité. En outre, le joueur
défausse entièrement sa main (ou perd ses Réussites
automatiques dans le cas d’un Test éclair !). Il reste
possible de dépenser de la Ténacité ainsi que
des points de Caractéristique si toutefois cela n’a
pas été déjà fait lors de l’assaut/du Test. La dépense
de points d’Unité est également possible de la part
des autres joueurs.
• Un arcane déclenche une réaction hostile des dra-
gons et de leurs alliés. Si des adversaires se trouvent
dans la séquence, ils ciblent en priorité la Lame qui
a révélé l’arcane.
• Dans tous les cas, et pour tous les tests hormis
les affrontements dramatiques, la pioche d'un ar-
cane ajoute un point de jusquiame à la réserve du
MJ. Les Lames ont tout intérêt à éviter la pioche
le plus souvent possible.
102
Influencer les arcanes
L’une des particularités des Lames est de pouvoir
infléchir un destin défavorable pour mettre en
échec des plans et des adversaires très supérieurs
à elles. Cela prend la forme d’une manipulation d’ar-
canes : la Conjuration. Une Conjuration est un sacrifice
consenti par une Lame pour contrecarrer les effets
d’un arcane. Lors de certaines missions, la présence
d’un arcane particulier dans la Rivière peut augmenter
dramatiquement la Difficulté des épreuves, et mettre
en péril tout le groupe.
• Une Conjuration est possible à la fin de chaque acte
d’une mission, si les Lames ont obtenu une avancée
significative pour résoudre ladite mission.
• Une Lame a alors la possibilité de faire passer son
arcane éphémère dans la Rivière draconique lors
d’une Conjuration d’arcane.
• Un arcane de la Rivière, choisi par le joueur, est
alors contrecarré et rejoint le paquet des Lames
(qui est mélangé avec sa défausse le cas échéant).
• L’arcane éphémère du personnage conjurateur
remplace l’arcane au sein de la Rivière. La Lame
n’a alors plus d’arcane éphémère. Elle perd 2 points
de Vitalité, qui ne pourront être régénérés jusqu’à la
fin de la mission (noircir les cases). Le joueur et
le MJ pourront décider quelle forme prend ce
sacrifice : vieille blessure réveillée, dépression, acte
magique, etc.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Lors d’une mission, les Lames savent que leur succès dé-
pendra de leur capacité à éliminer trois sentinelles par trois
tirs simultanés Très difficiles. Mais la présence du Pèlerin
immobile (influençant la Compétence Tir) rend cette
entreprise quasiment impossible. À la fin d’un acte durant
lequel Eustache et ses compagnons ont réussi à identifier leur
opposant principal, le MJ autorise une Conjuration. Léa
décide de sacrifier son arcane éphémère, la Magicienne sous
le Voile, pour éliminer le Pèlerin. La Magicienne prend
place dans la Rivière tandis que le Pèlerin rejoint le paquet
des Lames. Léa décide qu’Eustache a puisé dans ses ressources
mentales et que le chevalier est au bord de l’épuisement.
103
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loic Muzy et Johann Blais
 © 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

104
105
 De la magie draconique
La jeune femme comprit, toucha sa lèvre supérieure
du bout de l’annulaire et découvrit son doigt sali
de l’humeur noirâtre qui perlait à sa narine. Sans
s’émouvoir, elle tira un mouchoir déjà taché de sa
manche et se détourna pour s’essuyer.
— La magie est un art que les Dragons Ancestraux
ont créé pour eux seuls, dit-elle comme si cela
expliquait tout.
Pierre Pevel, Les Lames du Cardinal
Ce chapitre propose au MJ d’explorer les mystères de la
magie draconique. Le MJ trouvera avant tout des outils
qui lui permettront de donner de la couleur et de la
cohérence à ses figurants magiciens (saaskir, dragon…),
mais aussi, s’il le souhaite, de tenter ses Lames en leur
entrouvrant les portes des arcanes magiques.
Introduction
La magie imprègne le monde sous sa forme brute
depuis l’aube des temps, mais ce sont les Dragons
Ancestraux qui, pour vaincre leurs ancêtres Archéens,
en ont établi une forme ritualisée. De fait, la magie est
restée intimement liée à la nature draconique.
La majorité des hommes n’a pas conscience de la
magie ambiante du monde. Les humains la craignent
toujours et la fuient le plus souvent. Parfois, ils osent
la combattre.
Les sang-mêlé et les dracs la pratiquent avec
moins de risques, en raison de leur nature draco-
nique. On connaît notamment la puissance terrifiante
des saaskir, les dracs blancs qui manipulent les forces
arcaniques.
Les dragons, quant à eux, sont souvent maîtres dans
les arts magiques. Ce n’est pas la moins terrifiante
de leurs immenses capacités.
Certains humains sont parfois capables de la pratiquer,
sous certaines conditions et en payant cher leur incur-
sion dans le monde des arcanes. On compte parmi
ces rares élus les fameuses Louves, sans doute les plus
farouches opposantes aux dragons, qui paradoxalement
utilisent la magie draconique contre ses créateurs. Mais
la plupart de ces humains aventureux ne sont que
d’imprudents maîtres de magie qui brisent les règles
et s’aventurent sur le terrain des sortilèges, des rituels,
et de l’addiction à la jusquiame dorée. On appelle
ces individus des arcanistes. Montrés du doigt, ils
touchent par moments des bribes de la puissance passée
des dragons.
106
Une Lame qui souhaiterait s’adonner à la magie doit
être bien consciente des dangers que cela représente,
tant au niveau de son intégrité physique que de son
rôle vis-à-vis de la Couronne.
En effet, les arcanistes sont généralement pourchassés
par le royaume de France car la pratique de la magie
des dragons est illégale sur le territoire. En outre, ces
sorciers ont une tendance certaine à développer la ranse
et à mourir jeunes dans d’atroces souffrances. Seule
exception notable, les Louves de Saint-Georges, dont la
destinée est liée à un dragon auquel elles se sont unies.
Magie des arcanes :
prérequis et abus
Un individu, qu’il soit humain, drac ou sang-mêlé,
ne peut être normalement être arcaniste que s’il dispose
d’au moins 1 point dans la Compétence Occultisme.
Cela représente le socle de connaissances minimum que
l’individu doit posséder pour invoquer volontairement
les forces magiques.
Certains individus abusant de jusquiame dorée génèrent
parfois, à leur corps défendant, des effets magiques
qui peuvent atteindre des niveaux de puissance consi-
dérables. Ces sortilèges sont incontrôlables et coûtent
généralement, sinon la vie, au moins une bonne partie
de sa santé physique et mentale à l’imprudent.
Les sang-mêlé gagnent la capacité à manipuler la magie
dès lors qu’ils absorbent une dose de jusquiame.
Si une Lame (humaine, drac, sang-mêlé) vient à abuser
volontairement de grandes quantités de jusquiame
dorée (au-delà de deux doses), le MJ lui fait piocher
une carte du paquet des Lames. Les dracs et sang-mêlé
ont le privilège de tirer deux cartes et de choisir la
moins défavorable.
Toute figure indique la mort immédiate. Les autres
cartes font perdre autant de points de Vitalité que leur
valeur. Une humeur noirâtre suinte alors des orifices
de l’imprudent.
Si la carte obtenue est noire, un effet magique se forme,
d’une puissance dépendant de la quantité de jusquiame
absorbée (au gré du MJ). Le type de sortilège est lié
à l’arcane central de la Rivière draconique.
Si une carte rouge est obtenue, aucun effet n’est formé.
 Manipuler la magie
┴
Manipuler la magie implique certains impératifs. N’est
pas sorcier qui veut. Du moins, sorcier vivant.
Utiliser la magie requiert :
• la Compétence Occultisme à 1 ou plus,
• de maîtriser au moins un arcane,
• d’attirer des points d’Énergie magique.
Conscience des forces
draconiques
Il n’est possible de lancer un sortilège que si l’on a accès
aux forces magiques qui tissent le monde. Pour cela, il
existe trois possibilités :
• Le personnage est un dragon ou un drac saaskir.
• Le personnage est un humain (ou drac ou sang-mê-
lé) qui a consommé de la jusquiame dans l’heure
qui précède le lancement du sortilège.
• Le sortilège dépend d’un artefact draconique,
auquel cas l’objet puise lui-même dans les forces
occultes la puissance nécessaire au lancement
de l’effet magique. C’est sans doute par ce biais
que les Lames auront accès à la magie.
Maîtrise des arcanes
Pour pouvoir pratiquer la magie, un arcaniste doit
maîtriser au moins une facette de la magie draco-
nique. Ces facettes sont symbolisées par les arcanes du
Tarot des Ombres.
Maîtriser un arcane signifie percevoir une partie de ses
fonctionnements et secrets, et être capable de mettre en
œuvre les forces obscures qui dépendent de son domaine
d’influence. Cela peut être une maîtrise innée, et donc
permanente, ou une maîtrise fugitive, liée à l’absorption
de jusquiame dorée.
Il existe quatre façons de maîtriser un arcane :
• Les individus maîtrisent naturellement
le ou les arcanes bénis qui marquent leur desti-
née. Intuitivement, ils en comprennent une partie
des mystères. Si un personnage ne possède aucun
arcane béni, il ne maîtrise aucun arcane par ce biais.
• Certains artefacts sont capables d’accorder la
maîtrise d’un ou de plusieurs arcanes lorsqu’ils
sont portés par l’arcaniste. Pour en savoir plus,
référez-vous au paragraphe sur les artefacts dra-
coniques p.118.
• Il est possible d’apprendre à maîtriser certains
arcanes par le biais d’une étude longue et difficile
des grimoires draconiques. Pour en savoir plus,
référez-vous au paragraphe sur les grimoires
draconiques p.119.
• Il est possible de maîtriser temporairement un ar-
cane en absorbant de la jusquiame dorée, bien que
cette méthode soit pour le moins aléatoire.
Il existe par ailleurs une règle universelle à laquelle
personne ne peut déroger, y compris les dragons eux-
mêmes : il est impossible pour un arcaniste de maîtriser
l’un de ses arcanes opposés, quelle que soit la méthode
employée. Ainsi, même le plus puissant des dragons
ne peut maîtriser que 11 arcanes sur les 22 existants.
Les arcanes maîtrisés durablement par une Lame
seront reportés sur sa feuille de personnage, dans la
partie « Notes », en précisant la façon dont ils ont été
obtenus. Les arcanes maîtrisés temporairement ne sont
pas notés.
Arcanes bénis/opposés et magie
Une Lame, qu’elle soit arcaniste ou non, a une sensibilité
particulière à la magie du fait de ses arcanes bénis et
opposés – si le joueur a choisi de lui en attribuer lors
de la création, bien sûr.
La magie liée à ses arcanes bénis est facilitée lorsqu’elle
lui est bénéfique et endiguée lorsqu’elle lui est néfaste.
La magie liée à ses arcanes opposés est renforcée quand
elle est utilisée à son encontre.
Utiliser la magie
Il est possible de mettre en œuvre la magie draconique
de deux façons : par le biais de sortilèges, intuitifs,
ne requérant que peu de temps de préparation et limités
en puissance, ou par le biais de rituels, plus longs
à mettre en œuvre, mais bien plus efficaces.
Le processus de lancement d’un effet magique passe
systématiquement par l'utilisation de points d’Énergie
(PE), qui représentent une quantité d’énergie magique
capable d’altérer le monde. Les PE sont obtenus en
ouvrant sa conscience aux forces magiques.
Le premier point d’Énergie sert toujours à déclencher
le sortilège et permet d’accéder gratuitement à tous
les éléments de la première ligne du tableau draco-
nique (effet de Puissance 1, une seule cible au contact,
instantané).
Pour obtenir des effets plus importants, en termes
de puissance, de nombre de cibles, de portée ou de du-
rée, l’arcaniste doit mobiliser des points d’Énergie
supplémentaires. Ce supplément doit être acquitté
pour chaque paramètre séparément (puissance, nombre
de cibles, portée, durée).
107
 Ā Tableau de magie draconique
Le tableau de magie draconique fournit aux
arcanistes (et au MJ qui peut ainsi gérer la magie de ses
figurants de façon cohérente) des barèmes de coût de la
magie en fonction de différents paramètres (Puissance
du sort, nombre de cibles, portée, durée).
Chaque niveau matérialisé dans le tableau indique
une limite haute de la catégorie pour une dépense
de points d’Énergie.
Ainsi, la deuxième ligne (+1) concernant le nombre
de cibles indique 5, ce qui signifie que jusqu’à 5 cibles,
l’arcaniste devra payer 1 PE supplémentaire. S’il souhaite
affecter 6 cibles, il devra dépenser 2 PE supplémentaires.
Le tableau comporte les colonnes suivantes :
*PE : Point d’Énergie. Cette colonne indique les coûts
en PE à acquitter pour obtenir les effets d’une colonne
correspondante.
Exemple : la colonne PE +2 indique qu’un arcaniste
peut dépenser 2 PE pour obtenir l’un des effets suivants :
Puissance 3, 20 cibles ou moins, 20 mètres de portée,
1 heure de durée. Pour obtenir un effet de Puissance 3
durant 1 heure, il faudra payer deux fois le surcoût de +2.
Puissance : c’est la Puissance du sortilège. La valeur
de Puissance proposée dans le tableau donne une indi-
cation sur les conséquences du sortilège. Il peut s’agir :
• du nombre de points supplémentaires alloués à la
Compétence associée à l’arcane,
• du nombre de points de Résistance/Ténacité perdus
par un adversaire ou ajoutés à un allié,
• de la Difficulté d’une action à accomplir par la seule
magie (la Difficulté de cette action est déterminée
par le MJ),
• d’une modification de la réalité (la Difficulté est
déterminée par le MJ), etc.
PE Puissance Portée
1* 1 Arcaniste/contact
+1 2 5 mètres
+2 3 20 mètres
+3 4 50 mètres
+4 5 100 mètres
Limite sortilège/rituel
+5 6 500 mètres
+6 7 5 km
+7 8 50 km
+8 9 Tout endroit visité
+9 10 Tout endroit connu
108
Ā En fonction des arcanes disponibles,
l’arcaniste devra faire preuve d’imagination
pour résoudre un problème grâce à la magie.
Exemple : un arcaniste est confronté à un sérieux problème :
franchir un gouffre profond et d’une largeur telle que
sa maigre Compétence Athlétisme 2 lui laisse entrevoir
de funestes présages. Plusieurs possibilités s’offrent à lui :
• Invoquer la puissance de la Danseuse à l’Épée (associée
à la Compétence Athlétisme) pour augmenter sa
Compétence. Mais il devra dans ce cas effectuer un Test
de Compétence pour sauter.
• Utiliser la magie de la même Danseuse pour franchir
le gouffre d’un bond magique. Le MJ fixe la Difficulté
à 4, ce qui signifie que l’arcaniste devra mobiliser au
moins 4 points d’Énergie.
• Utiliser la magie du Gentilhomme au Corbeau (sa
valeur draconique est la Modification) pour rapprocher
les parois ou former magiquement un pont entre
les deux bords du gouffre.
Cibles : cela correspond au nombre d’éléments que
l’arcaniste peut affecter. La base d’un sortilège implique
une cible unique. Les cibles supplémentaires doivent être
affectées par la dépense de points d’Énergie. Les cibles
peuvent être des objets, des animaux, des individus
ou des choses plus abstraites comme des souvenirs,
des idées.
Portée : la magie agit majoritairement sur celui qui
l’utilise ou sur une cible au contact. Pour affecter
une ou plusieurs cibles éloignées, une dépense de points
d’Énergie est nécessaire. Si le sortilège doit affecter
plusieurs cibles, c’est la plus éloignée de l’arcaniste qui
détermine la portée.
Durée : la plupart des sortilèges sont éphémères. Ils sont
instantanés (une fois les effets du sortilège appliqués,
ce dernier s’arrête) ou durent l’équivalent d’une ronde
de combat. Ils n’ont besoin d’une durée que lorsqu’ils
nécessitent d’être maintenus. Les effets de protection,
d’augmentation de capacités ou de modifications
corporelles ont par exemple besoin d’être prolongés
dans le temps.
Cibles Durée
1 (individu) Instantanée (ronde)
5 (groupe) 1 minute (assaut)
20 (taverne) 1 heure
50 (marché) 1 jour
200 (village) 1 semaine
1000 (gros village) 1 mois
10 000 (ville) 1 an
100 000 (grande ville) 10 ans
1 000 000 (capitale) 100 ans
1 000 0000 (région) Permanent

Exemple : une Lame versée dans les arcanes (honte à elle)
veut lancer un sortilège de Puissance 1 (1 PE), sur son
groupe de 4 personnes (+1 PE), dont le membre le plus
éloigné est à 10 mètres (+2 PE), pendant 1 heure (+2 PE),
le personnage doit mobiliser 6 points d’Énergie au total.
Dragons et humains
Il existe une différence notable entre les créatures
draconiques et les humains dans leur rapport à la
magie. Les dragons sont en effet des créatures liées
étroitement à la magie et, bien que leur destinée les ait
amenés à évoluer, ils n’ont jamais perdu ce lien naturel
avec les forces occultes. De même, les saaskir dracs
portent gravés en eux les mots de savoir qui permettent
de manipuler les forces magiques.
Les humains, quant à eux, marchent systématiquement
sur la corde raide dès lors qu’il s’agit de lancer un sor-
tilège. Leur conscience et leur maîtrise de la magie,
même pour les plus assidus des érudits de l’occulte,
restent imparfaites. Surtout, leur aptitude à sélectionner
dans les flux magiques l’énergie qui permettra le lancer
de sortilège est très approximative. À peine, avec
l’habitude, peuvent-ils bloquer l’afflux magique qui
menace de les conduire à leur perte.
Les sang-mêlé obéissent à la même logique que les hu-
mains, mais ont une capacité innée à manipuler la magie
instinctive (cf. p.107) en cas d’absorption de jusquiame.
Cette différence implique un fonctionnement différent
pour les humains et les dragons et assimilés.
Gestion de la magie
pour les dragons
Du côté du MJ, les créatures draconiques utilisent la
magie de façon raisonnablement simple.
En voici les principes :
• Chaque créature apte à utiliser la magie dispose
d'une Puissance magique (PM) allant de 1 à 10,
voire plus pour les Dragons Ancestraux.
• Chaque point de PM permet d’acheter un niveau
dans une colonne du tableau de magie draconique.
• 1 point de Résistance est forcément dépensé
pour déclencher la magie. Si un sorcier d’origine
draconique souhaite dépenser plus que sa Puissance
magique, il peut dépenser 1 point de Résistance par
niveau supplémentaire acheté dans une colonne.
• Les dragons peuvent utiliser les cérémonies de la
même façon que les humains (affluence et temps
supplémentaires, cf. p.108). Utilisez dans ce cas
les mêmes règles.
• Les points de jusquiame apportent 1 point de PM
supplémentaire pendant une scène.
• Les dragons maîtrisent autant d’arcanes que leur
Puissance magique dans la limite de 11 arcanes.
Exemple : un saaskir surpuissant possède une Puissance
magique de 5 et une Résistance de 5. Traqué par les Lames,
il souhaite lancer un sortilège qui lui permette de sentir
la présence des agents du trône quand ils s’approchent
de lui. Son sortilège se décompose ainsi :
Puissance 1
5 cibles (les Lames) : +1 niveau
Portée : 100 mètres (le maximum pour un sortilège) :
+4 niveaux
Durée : une heure : +2 niveaux.
Au total, le sortilège demande 8 niveaux de magie. Le saaskir
n’en possède que 5 et doit donc payer 3 points de Résistance
supplémentaires pour le former. Cette dépense l’amène
à 2 points de Résistance.
Puissance magique
Voici quelques exemples des niveaux de Puissance
magique des figurants draconiques :
Sang-mêlé occultiste : 1 à 2
Léviathan occultiste : 2 à 4
Jeune saaskir : 1
Saaskir chevronné : 2
Saaskir émérite : 3
Saaskir surpuissant : 5
Dragon des Louves : de 2 à 7
Dragon Dernier-Né : 4 à 6
Dragon Suzerain : 8
Dragon Ancestral : 10
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109
 Gestion de la magie
pour les humains
Lorsqu’un arcaniste humain tente de lancer un sortilège,
il doit satisfaire à deux conditions : obtenir de l’Énergie
magique et maîtriser un arcane pour la canaliser.
L’arcaniste détermine tout d’abord avec le MJ quel
arcane il souhaite mobiliser et quel effet il désire obtenir.
Pour connaître les domaines d’influence des arcanes,
et le type de sortilèges qu’ils procurent, reportez-vous
p.122 et suivantes.

Les arcanistes « naturels »

La magie des louves
La magie des louves provient du dragon qui les ha-
bite. Leur avantage indéniable vient du fait qu’elles
utilisent les capacités magiques de leur hôte au lieu
de fonctionner comme un arcaniste humain nor-
mal. Toutefois, elles peuvent, en plus de ces ressources,
utiliser leur propre Ténacité pour alimenter la magie
de leur dragon. Chaque point de Ténacité confère un ni-
veau d’Énergie supplémentaire au dragon. Certaines
louves exceptionnelles, telle Marie-Agnès de Vaudreuil,
se signalent de fait par des prouesses magiques dépassant
de beaucoup celles que pourrait déployer seul leur
dragon intérieur.
Par ailleurs, les louves n’attrapent jamais la ranse car elles
ont intégré le dragon qui vit en elles et sont protégées
des effets habituels de la maladie.
Il n’est pas prévu durant la création de personnage
de pouvoir interpréter une louve. Toutefois, cette
possibilité peut être envisagée par le MJ dans le cadre
d’une campagne particulière. Dans ce cas, utilisez la
combinaison du profil Religieux avec un autre profil,
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

retirez 1 point à la Compétence Érudition pour l’ajouter

à la Compétence Occultisme. Générez un dragon avec
une Puissance magique adaptée à la campagne (2 à 5 est
conseillé). Sachez que la présence d’une louve teintera
fortement vos scénarios.
Enfin, les louves ne reçoivent pas d’arcane éphémère
et les Liens avec les autres Lames sont limités à +2.

110
La magie des saaskir
Les saaskir ne pratiquent la magie que de façon ins-
tinctive. Ils ne l’apprennent jamais, car elle est dans
leur sang. Pour maîtriser un nouvel arcane, un drac
doit simplement l’apprendre d’un autre saaskir, de la
même manière qu’un arcaniste humain le ferait en lisant
un grimoire. Leur fonctionnement échappant à toute
logique, il arrive aussi que certaines notions magiques
se révèlent naturellement aux dracs, dans le cadre par
exemple de transes extatiques ou de visites dans des lieux
hautement chargés d’énergie magique.

La magie des Arcanes de la Griffe noire

Les membres de la loge des Arcanes incarnent chacun
une facette du tarot. Ils se considèrent dès lors comme
une sorte d’avatar de ce domaine de magie et se refusent
à utiliser d’autres domaines que celui dont ils se consi-
dèrent comme dépositaires.
Un membre de la loge des Arcanes est un adversaire
particulièrement redoutable, bien que ne possédant pas
la variété magique d’autres magiciens. Il ne maîtrise que
le domaine de son arcane, mais à un stade très avancé.
Considérez qu’un membre des Arcanes ne paie pas
le point de Résistance normalement nécessaire à toute
manipulation d’Énergie magique. Il peut donc utiliser la
magie de façon répétée sans que cela lui en coûte. Gardez
tout de même à l’esprit que ces magiciens sont parmi
les plus recherchés et haïs, y compris au sein de leurs
propres rangs, et ne manipulent pas la magie à la légère.

Disponibilité des arcanes

Un arcane est dit « indisponible » pour un arca-
niste quand :
• Le membre de la loge des Arcanes auquel il cor-
respond est directement impliqué dans le scénario
joué. En ce cas, les ressources magiques de cet arcane

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sont réservées au grand méchant (oui, c’est injuste).
• Il est l’arcane opposé d’un arcane présent dans la
Rivière draconique.
• Il est l’un des arcanes opposés de l’arcaniste.

Un arcane est dit « disponible » pour l’arcaniste lorsqu’il

est dans l’un de ces cas de figure :
• Il est présent dans la Rivière draconique.
• Il est l’un des arcanes bénis de l’arcaniste.
• Il est l’arcane éphémère de l’arcaniste, auquel cas il
doit être dépensé normalement et rejoint ensuite
le paquet des Lames.

On ne peut effectuer un sortilège que si l’arcane que

l’on souhaite mobiliser est disponible.
Les conditions négatives prévalent sur les conditions
positives. Par exemple, un arcaniste ne peut utiliser
l’un de ses arcanes opposés même si ce dernier se trouve
dans la Rivière.

111

Mobiliser la magie
Mobiliser la magie signifie puiser suffisamment d’Éner-
gie dans la magie brute qui imprègne le monde pour
alimenter un sortilège.
Pour mobiliser la magie, le personnage doit effectuer
un Test qui fait appel à une mécanique particulière.
Il est important de signaler que les Tests de magie
ne peuvent jamais être gérés par le biais des succès
automatiques ni des Tests éclair ! Piocher les cartes est
dans ce domaine une obligation absolue. La nature
magique est par trop mystérieuse et insaisissable pour
en prévoir les circonvolutions.
Pour déterminer le succès et la Puissance de l’effet
magique qu’il va former, le joueur effectue une pioche
de cartes dans le paquet des Lames. Ces cartes sont,
contrairement à une utilisation de Compétence nor-
male, piochées et retournées une par une.
Le but de l’arcaniste est d’accumuler, comme pour
un Test de Compétence normal, un nombre de points
d’Énergie, sous la forme de Réussites, qui permette
de former son sortilège.
La couleur des cartes qui procurent des Réussites dépend
de la Compétence associée à l’arcane mobilisé. C’est la
couleur du signe (Griffe, Souffle, Sang, Écaille) à laquelle
la Compétence est associée qui détermine les cartes
favorables à l’arcaniste.
Dans le cas de la Compétence Escrime, ce sont les cartes
noires qui donnent des Réussites, et la Griffe qui est
le signe associé.
Dans le cas de la Compétence Occultisme, ce sont
les cartes rouges qui donnent des Réussites, et le Sang
qui est le signe associé.
Si le groupe est impliqué dans un affrontement drama-
tique, le joueur ne pioche qu’une seule carte du paquet
des Lames par ronde de jeu, après que les autres joueurs
impliqués dans l’affrontement ont pioché leur main.
La seule exception est l’utilisation de 1 point de Ténacité
supplémentaire, qui permet de piocher une carte en plus.
Le joueur peut décider d’arrêter de piocher à tout mo-
ment, si toutefois les forces draconiques le permettent
(voir plus loin).
Exemple : un sortilège fait appel à l’arcane 4, la Danseuse
à l’Épée. La Compétence associée à cet arcane est l’Athlé-
tisme. Cette Compétence est associée à la Griffe, un signe
de couleur noire. Ce sont donc les cartes noires qui procurent
des Réussites à l’arcaniste.
Pour chaque carte qu’il pioche dans le paquet des Lames,
le joueur doit, dans l’ordre :
• la révéler,
• dépenser 1 point de Ténacité, du fait de la fatigue
causée par la mobilisation de la magie ; certaines
cartes permettent de ne pas perdre de Ténacité,
112
• s’il n’a plus de Ténacité disponible, c’est 1 point
de Vitalité qui est coché à la place (une coche
de Ténacité devient une coche de Vitalité),
• décider d’arrêter ou de continuer de piocher s’il a
le contrôle (cf. aspiration, ci-après).
Chaque Réussite obtenue octroie au personnage 1 point
d’Énergie magique, qui sera ensuite exploité pour lancer
le sortilège. Les figures du signe de la Compétence
associée à l’arcane évitent la perte du point de Ténacité
lié à la mobilisation de la magie OU rapportent 2 PE
(dans ce cas, le point de Ténacité est perdu), au choix
du joueur.
Exemple : un arcaniste tente de lancer un sortilège associé
à l’arcane 4, la Danseuse à l’Épée. Il tire un 3 de Souffle qui
lui rapporte 1 PE et lui coûte 1 point de Ténacité. Il tire
ensuite une dame de Griffe, une figure du signe associé à la
Compétence favorisée par l’arcane (Athlétisme). De fait,
il obtient 1 PE, mais ne perd pas de Ténacité supplémen-
taire. Il aurait également pu choisir d’obtenir 2 PE, mais
perdre normalement le point de Ténacité.
L ’aspiration draconique
Manipuler la magie draconique pour lancer un sortilège
est une entreprise périlleuse. La magie des dragons est
un piège subtil susceptible d’absorber l’énergie vive
d’un arcaniste, qui devra payer le prix en sueur et
parfois en sang.
En outre, un phénomène accentue cette dangerosi-
té. Il a été nommé par les maîtres de magie « aspiration
draconique », et peut être résumé par un simple adage :
« Nul ne sait quand ça va s’arrêter ».
Une fois que l’arcaniste a décidé d’utiliser l’Énergie
draconique nécessaire à la formation de son effet
magique, il se met en effet à la merci de forces obscures
qui tentent de l’attirer dans une course à la puissance
souvent fatale.
Lors de la pioche d’une carte dans le paquet des Lames,
trois cas de figure peuvent se présenter :
• Le joueur pioche un arcane.
S’il s’agit de son arcane opposé ou l’opposé de l’arcane
mobilisé pour le sortilège, il perd 1 point de Vitalité
au lieu de 1 point de Ténacité pour une carte normale
et le sort est automatiquement raté.
S’il s’agit d’un arcane neutre, aucun autre effet
ne survient.
S’il s’agit d’un arcane béni du personnage, l’arcane
remplace n’importe quelle carte avec les effets
correspondants.
La Lame est obligée de piocher de nouveau une carte
du paquet des Lames et d’appliquer tous les effets qui
y sont liés (la révéler, perdre 1 point de Ténacité, gérer
l’aspiration).
 • Le joueur pioche une carte d’une valeur inférieure
ou égale à 8 moins sa valeur d’Occultisme. Il est
alors obligé de piocher de nouveau une carte du
paquet des Lames et d’appliquer tous les effets qui
y sont liés (la révéler, perdre 1 point de Ténacité),
même s’il est inconscient.
• Le joueur pioche une carte d’une valeur supérieure
à 8 moins sa valeur d’Occultisme. Il peut alors déci-
der de piocher une carte supplémentaire ou d’arrêter
de piocher des cartes et bloquer le sortilège.
L’utilisation de 1 point de jusquiame par le MJ peut
annuler 1 PE ou forcer un joueur à piocher de nouveau
dans le paquet.
Du fait de l’aspiration, il est tout à fait envisageable
qu’un personnage se retrouve aspiré par la magie
draconique et meure finalement de son imprudence.
Exemple : une Lame versée dans les arcanes (honte à elle,
encore), souhaite lancer un sortilège peu puissant. Elle
vise une Puissance totale de 2, donc 2 points d’Éner-
gie. Sa Ténacité disponible, quelque peu entamée par
les vicissitudes de la vie de Lame, est actuellement de 6.
Sa valeur d’Occultisme est de 2 et elle gardera donc la main
lors du processus si elle pioche des cartes de valeur supérieures
à 6. Le sortilège implique l’obtention de cartes noires.
La première carte piochée est un 5 de Griffe, et rapporte
1 point d’Énergie pour 1 point de Ténacité (Énergie 1,
Ténacité 5). La valeur de la carte implique que le joueur
DOIT piocher une autre carte. Il obtient un 8 de Sang,
qui lui coûte 1 point de Ténacité sans lui procurer d’Énergie
(Énergie 1, Ténacité 4). La valeur de la carte (8) lui
permet, s’il le souhaite, d’arrêter de piocher et de bloquer
le sortilège. Il décide toutefois de continuer, et pioche
un 2 de Souffle (Énergie 2, Ténacité 3). Cette carte est
suffisante pour lui fournir l’Énergie nécessaire, mais sa
valeur (2) oblige à une nouvelle pioche. Un 3 de Griffe !
(Énergie 3, Ténacité 2). Maudissant le sort, le joueur
pioche fébrilement une nouvelle carte : un roi d’Écaille, qui
ne lui rapporte pas d’Énergie, mais lui permet de bloquer
in extremis le sortilège (Énergie 3, Ténacité 1). C’est alors
qu’il voit le MJ avancer lentement la main vers la réserve
de jusquiame avec un sourire sardonique.
Déclenchement du sortilège
Pour qu’un sortilège puisse être lancé, il faut :
• que l’arcane associé à ce domaine de magie soit
disponible et qu’aucun arcane opposé (au per-
sonnage ou à l’arcane mobilisé) n’ait été pioché
durant le processus,
• que le personnage ait bloqué le sortilège et soit
conscient,
• que le personnage dispose d’une quantité de PE
suffisante pour déchaîner la magie.
Utilisation de l’énergie magique
dans le sortilège
Une fois le sortilège bloqué, le joueur décrit au MJ
comment il compte utiliser l’Énergie qu’il a réussi
à accumuler. Il peut disposer de plus ou moins d’Énergie
que ce qu’il espérait pour réussir.
Le MJ se réfère au tableau de magie draconique (cf. p.108)
et expose les effets du sortilège en fonction de la des-
cription du joueur.
Un arcaniste peut contrôler les effets magiques
jusqu’à un total égal au double de sa valeur d’Occul-
tisme. S’il obtient plus de PE que ce montant, c’est
le MJ qui décide de l’utilisation des PE excédentaires.
Exemple : un arcaniste possède une valeur d’Occultisme
de 2, permettant de décider comment utiliser l’Énergie
magique jusqu’à un total de 4 PE. Mais les affres de l’aspi-
ration l’ont conduit à en obtenir 6. Le MJ décide d’utiliser
les 2 PE excédentaires pour augmenter le nombre de cibles
du sort qui, au lieu d’affecter une cible unique, affecte la
population d’une taverne !
┬ Par défaut, nous conseillons au MJ de ne pas
donner accès aux joueurs au tableau de magie draconique
afin de conserver à la magie son côté insondable.
Les joueurs se contenteront de décrire quel effet
ils souhaitent obtenir, sans que cela semble relever
d’une science exacte. Au final, le MJ décidera des effets
avérés, car les humains ont une appréhension de la
magie très imparfaite.
Bien entendu, si le MJ le souhaite, il peut donner aux
joueurs une copie du tableau et laisser ces derniers
attribuer leurs points d’Énergie.
113

Modalités magiques
Il existe une différence de puissance et de complexité
fondamentale entre les sortilèges et les rituels. Ces
derniers, consignés le plus souvent dans des grimoires
touffus, nécessitent temps et discipline pour être mis
en œuvre. Issus du savoir des Dragons Ancestraux, ils
ne laissent aucune place à l’improvisation. Tout écart
durant leur réalisation peut se révéler fatal.
Les sortilèges font appel à l’instinct et sont généralement
issus de la tradition ou de l’improvisation, même si
une dynamique de groupe et du temps de préparation
sont envisageables et bénéfiques.
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Assistants et temps supplémentaire
Un nombre important d’assistants permet à l’arcaniste
de diluer quelque peu la perte de Résistance/Ténacité
qu’implique la manipulation d’Énergie.
Consultez le tableau de magie draconique à la colonne
Cibles. Trouvez dans la colonne le niveau qui correspond
à l’assistance totale qui prend part activement au sorti-
lège/rituel (les simples spectateurs et les cibles ne sont
pas pris en compte), et repérez le bonus correspondant,
sur la même ligne, dans la colonne PU. Ce bonus est
ajouté à la Résistance/Ténacité disponible pour le rituel.
Un temps de préparation plus long est souvent gage
de qualité pour un sortilège ou rituel. Une préparation
minutieuse, un soin apporté aux psalmodies et à la
préparation permettent bien souvent de manipuler
efficacement la magie.
114
Repérez la colonne Durée du tableau de magie dra-
conique. Localisez le niveau correspondant au temps
de préparation que prend l’arcaniste pour échafauder
son sortilège/rituel.
Le bonus correspondant, dans la colonne PU sur
la même ligne, est ajouté à la Résistance/Ténacité
disponible.
Note : certaines durées semblent, de prime abord,
impossibles à atteindre pour un ritualiste humain,
et c’est effectivement le cas. Les dragons, créatures
à la longévité légendaire, ne sont pas confrontés à ce
problème. Qu’est-ce qu’une année quand on jouit
de l’immortalité ?
Exemple : un saaskir (Puissance 3) prépare un petit
rituel d’une Puissance établie de 6. Ce rituel permettra
d’enchanter un groupe de cinq dracs (+1 PE), pendant
une journée (+3 PE). Le total de points d’Énergie à attirer
est donc de 10, ce qui signifie que la Résistance du sorcier,
égale à 5, est insuffisante pour combler l’écart.
Il choisit de se constituer une équipe d’assistants ritualistes
et parvient, après quelques mois, à réunir vingt personnes,
pour un bonus de +2. Qui plus est, il décide que le rituel
sera préparé pendant une semaine, ce qui lui rapporte
un bonus de +4. En récoltant un bonus de 6 points
de Résistance, le rituel se présente bien !
 PE Puissance Portée Cibles Durée
Arcaniste/ Instantanée
1* 1 1 (individu)
contact (ronde)
1 minute
+1 2 5 mètres 5 (groupe)
(assaut)
+2 3 20 mètres 20 (taverne) 1 heure
+3 4 50 mètres 50 (marché) 1 jour
+4 5 100 mètres 200 (village) 1 semaine
Limites des sortilèges
Lorsqu’un arcaniste utilise le tableau draconique dans
le cadre d’un sortilège, il ne peut en aucune façon
utiliser plus de 4 points d’Énergie pour améliorer chacun
des paramètres (Puissance, durée, portée, cibles) de son
effet. Il peut toutefois acheter des niveaux dans plusieurs
colonnes distinctes.
Ainsi, il est impossible d’affecter une cible au-delà
de 100 mètres (le niveau +4 du tableau en portée),
atteindre plus de 200 personnes, et faire durer un sor-
tilège plus d’une semaine.
Les rituels n’ont pas ces limites.
Appliquer les effets
de la magie
Si le sortilège réunit toutes les conditions requises pour
sa réalisation (Énergie nécessaire, arcane disponible,
arcaniste conscient), il se déclenche.
En cas d’opposition dramatique, le sortilège est lancé
à la ronde suivant celle durant laquelle la dernière carte
du paquet des Lames a été piochée avant que le joueur
ne bloque le sortilège. Si cette carte a été piochée à la
ronde sixte, le sortilège intervient à la ronde prime
de l’assaut suivant. On considère qu’il fait effet en pre-
mier lieu, avant toute autre action. Ce déclenchement
n’est pas considéré comme une action et l’arcaniste peut
donc, le cas échéant, agir normalement.
Si deux sortilèges doivent faire effet lors d’une même
ronde, on détermine par le tirage d’un arcane lequel est
déclenché en premier. Une Lame obtient la primeur si
l’arcane pioché a une valeur supérieure à 10.
Résistance de la cible à la magie hostile
Une fois attirée et dirigée contre une cible, la magie
n’est généralement pas contrôlable par celle-ci.
Dans certains cas seulement, la magie pourra être
contrecarrée :
• Si le sortilège fait appel à l’un des arcanes bénis de la
cible, son effet est minoré de 2 points de Puissance.
• Si la cible porte un artefact lié à l’arcane du sortilège,
l’effet du sort est minoré de 2 points de Puissance.
• Un sortilège de protection peut atténuer les effets
d’un sort (si sa Puissance est inférieure) ou annuler
les effets si sa Puissance est supérieure.
• Si un sortilège bénéfique fait appel à l’un des arcanes
opposés de la cible ou d’un artefact qu’il porte,
ses effets sont diminués de 2 points de Puissance.
Exemple : une Lame a comme arcane béni le Chevalier au
Dragon. Par conséquent, son arcane opposé est l’Astrologue
en Prière. S’il est pris pour cible par un magicien hostile
faisant appel aux forces du Chevalier, le sort sera diminué
de 2 niveaux de Puissance. Si un sorcier tente d’utiliser
la magie de l’Astrologue pour aider la Lame, le sort sera
également impacté de 2 niveaux.
Magie et Test
La plupart des effets des sortilèges entraînent l’ajout
de leur Puissance à la Difficulté d’une Compétence
chez une cible hostile (exemple : renforce la Séduction)
ou engendrent une opposition purement magique
(exemple : vole un souvenir).
La plupart du temps, les Lames peuvent effectuer
des Tests pour contrecarrer la Compétence modifiée
s’ils sont sur leurs gardes. Cela ne constitue pas une ré-
sistance à la magie.
Si toutefois elles n’ont pas de raison particulière
de se méfier, le MJ peut choisir une Compétence adaptée
des Lames et comparer l’effet magique avec celle-ci (on
utilise alors les Réussites automatiques conférées par
la Compétence).
Une opposition purement magique ne peut être contre-
carrée, sauf cas particuliers (exemple : un éboulement
provoqué par magie peut être évité).
Parfois, le sortilège entraine la diminution
d’une Compétence. Dans ce cas, si le MJ demande
un Test de Compétence, la Puissance du sort est
retranchée de celle-ci.
Exemple : lors d’une mission, les Lames sont confrontées
à la Rabier, une sinistre usurière qui a la réputation de ma-
nipuler la magie. Celle-ci lance effectivement un sortilège
de Discrétion à l’approche des agents de Mazarin, avec
une Puissance de 1, qui s’ajoute à une Difficulté de base
de 3 liée à sa Furtivité (déterminée par le MJ). L’usurière
arrive donc à une Difficulté de 4. Normalement, toutes
les Lames dont la valeur de Vigilance est inférieure à 8
( !) ne peuvent remarquer la Rabier. Toutefois, au vu de la
méfiance ambiante, le MJ décide de laisser les joueurs
effectuer un Test de Compétence Difficulté 4.
115

Les rituels
Les rituels peuvent atteindre le niveau 10 dans toutes
les colonnes, soit un total d’énergie magique assez fara-
mineux. Toutefois, les ritualistes ne peuvent en tout état
de cause gérer une quantité d’Énergie magique dépassant
leur Résistance/Ténacité. Aussi les rituels décrivent-ils
en détail des procédures permettant d’optimiser la
quantité d’Énergie, par le biais d’un allongement du
temps de préparation de l’effet magique et du nombre
de personnes impliquées dans le rituel.
Apprendre un rituel
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Un rituel ne s’invente pas, mais est le fruit de longues
expérimentations des Dragons Ancestraux, qui ont
fixé cette connaissance sur des supports divers (pierre,
bois, os, vélin). Il est sensé de considérer que tous
les rituels sont déjà écrits et qu’il est impossible d’en
créer de nouveaux.
Pour lancer un rituel, il faut posséder l’un de ces
supports, appelés généralement grimoires ritualistes
(voir plus loin), qui le décrit et qui explique comment
le mettre en œuvre.
Chaque rituel est défini par :
• l’arcane associé,
• la description précise de ses effets, correspondant
aux niveaux du tableau de magie draconique,
• l’Énergie magique nécessaire pour y parvenir.
116
Il faut avoir lu entièrement le processus du rituel au
moins une fois avant de pouvoir se lancer dans sa
pratique. Un ou plusieurs Tests d’Érudition peuvent
être nécessaires, dont la Difficulté sera fonction de la
complexité de la langue utilisée pour l’arcaniste, tant
d’un point de vue de l’éloignement de sa langue natale
que de la complexité de la rédaction. Il est inconcevable
de trouver un grimoire dont la Difficulté est inférieure
à 3, et nombre d’entre eux ont une Difficulté de 5,
voire au-dessus, car compréhensibles uniquement par
un esprit supérieur.
Le nombre de Tests (la Résistance de l’ouvrage) pour
déchiffrer le rituel sera quant à lui fonction de la taille
de l’ouvrage en question. Par exemple, un fascicule aura
une Résistance de 1 quand un rituel disséminé dans
une encyclopédie aura une Résistance de 9. La durée
d’un Test est décidée par le MJ, mais ne saurait être
inférieure à une semaine.
Exemple : Hortense met la main sur un très vieux et très
épais grimoire, écrit en vieux français. Elle décide d’essayer
de le déchiffrer, cette langue étant compréhensible pour
elle. Le MJ fixe la Difficulté à 4 et la Résistance à 5 au vu
de l’épaisseur du livre. Il décide que chaque Test implique
un mois complet d’étude, car le livre est en très mauvais
état et risque de tomber en miettes. Il annonce également
que si Hortense échoue à un Test en n'obtenant aucune
ou qu'une seule Réussite, le livre sera dégradé et inutilisable.
Lieu de rituel
Un rituel doit être fixé dans l’espace pour être pré-
paré. L’arcaniste le plus assidu dispose généralement
d’un laboratoire fermé à double tour, parfait pour
ce genre de pratiques. Les dragons ont des antres
protégés magiquement par des artefacts ou par
d’autres rituels. Lorsque le rituel implique de grandes
cérémonies, on choisit généralement un lieu haute-
ment symbolique ou magique baigné par les forces

┌
draconiques adéquates. Le MJ pourra s’appuyer sur
les éléments fournis dans la description des arcanes
pour mettre en scène divers lieux de rituels.

Lieux de magie
Certains lieux marqués par la magie peuvent fournir
des ressources magiques supplémentaires facilitant la
mise en œuvre des rituels :
• Arcanes disponibles automatiquement (1 ou 2
habituellement),
• Niveaux d’Énergie gratuits (de 1 à 5 pour les lieux
les plus emblématiques).
Parmi les lieux hautement symboliques, nous pouvons
citer le mont des Châtelaines, Stonehenge, Glastonbury
ou encore la Chaussée des Géants en Irlande. En France,
les ponts-au-dragon sont également réputés pour leur
situation stratégique par rapport aux forces occultes.
Artefacts et symboles mystiques
Un rituel implique généralement l’utilisation d’objets
précis, confectionnés dans une matière particu-
lière. En outre, l’arcaniste doit tracer les symboles indi-
qués par la description du rituel pour le mettre en œuvre.
On considère qu’il convient de réunir un objet ou de tra-
cer un symbole particulier par niveau de Puissance
mobilisé. Objets et symboles sont panachés, et ces
éléments sont précisés dans chaque rituel.
Tracer un symbole magique demande a minima
une heure et la réussite d’un Test d’Occultisme (c’est
une exception à l’utilisation habituelle de la Compétence
Occultisme). La Difficulté du Test est déterminée par
le MJ en fonction de la complexité du rituel. Elle sera
au moins égale à la moitié de la Puissance du rituel.
Les objets sont plus difficiles à mettre en œuvre que
les symboles (ces derniers n’ont besoin que d’être
tracés), mais ils peuvent apporter au ritualiste divers
effets bénéfiques, comme des points d’Énergie gratuits
ou des arcanes automatiquement disponibles.
Il peut s’agir d’objets très rares et puissants, comme
des os de dragon, une Sphère d’Âme, un grimoire
légendaire ou un artefact ancestral. Ces objets sont
vidés de leur potentiel magique lorsque le rituel est
accompli. Certains ont la capacité de recouvrer leur
Puissance après un certain temps, toujours très long,
pouvant s’accompagner d’un processus particulier
(baigner dans le sang, remonter un mécanisme, sacrifier
un dragonnet ou une tarasque).
Certains rituels, enfin, impliquent la mise en œuvre
d’objets mythiques uniques, dont la quête constitue en
soi une tâche de longue haleine. Un rituel qui implique
de trouver une sainte relique commence généralement
sur des bases compliquées.
Interruption de rituel
La meilleure arme contre les rituels magiques est presque
toujours de les interrompre avant leur achèvement,
ce que les Lames du Cardinal font à merveille. Briser
le déroulement d’un rituel magique réduit celui-ci
à néant. Les rituels requièrent bien souvent un temps
de préparation et de mise en œuvre étendu, et c’est bien
là leur limite. Ce temps est susceptible de permettre
à des opposants de localiser le lieu du rituel et de prépa-
rer une attaque. Les rituels reposent sur une obligation
de précision et le moindre grain de sable peut les faire
vaciller – un tir de mousquet ou une sacoche d’explosifs
font aussi l’affaire.
Le lieu du rituel et les objets et symboles associés doivent
être très bien protégés. Si un quelconque élément
extérieur perturbe le rituel, par exemple en déplaçant
les objets ou en effaçant les symboles draconiques, il
faut alors tout reprendre à zéro. Si un objet est détruit,
il faut le remplacer.
Enfin, les rituels ont été échafaudés par des Dragons
Ancestraux dont la longévité leur permettait

117
 de s’affranchir des contraintes du temps. Si prépa-
rer un rituel durant un mois ne constituait pas
une contrainte majeure pour les Dragons Ancestraux, il
en est tout autrement pour un arcaniste humain sachant
que, une fois débuté, le rituel ne peut être interrompu.
Pour contrebalancer ce problème, les ritualistes
fonctionnent bien souvent par paires ou trios qui
étudient ensemble les détails du rituel et se relaient lors
de la mise en œuvre de celui-ci. De même, les acolytes
venus aider les ritualistes peuvent se voir séparés en
deux ou trois groupes susceptibles de se relayer lors
des cérémonies, qui impliquent bien souvent chants,
danses et mouvements résolument éreintants.
Déroulement du rituel
La logique d’un rituel est la même que pour un sor-
tilège. Le mécanisme de pioche est par conséquent
le même. Reportez-vous p.112 pour plus de détails.
Les artefacts draconiques
Les artefacts draconiques sont des objets enchantés
ou naturellement porteurs d’une capacité magique qui
facilite la manipulation des forces occultes. Il s’agit
généralement d’objets de petite taille, susceptibles
d’être transportés facilement et suffisamment banals
pour passer inaperçus. Également nommés catalyseurs
ou foci, ces artefacts ont en effet été d’abord pensés
pour être pratiques à manipuler. Les bijoux, les pièces
de vêtement et les épées sont les artefacts draconiques
les plus fréquemment rencontrés, mais on trouve
occasionnellement des coffrets, des pièces de monnaie,
des outils d’artisan.
L’intérêt des artefacts magiques est de conférer des capaci-
tés occultes sans s’en remettre au hasard des conjonctions
astrales. Pour les dragons, ils constituent bien souvent
un socle d’Énergie ou de connaissance. Pour les arca-
nistes humains, ils font régulièrement, en plus de cela,
une différence majeure dans la manipulation de la
magie : celle qui sépare rester en vie ou trouver la mort.
Caractéristiques des artefacts draconiques
Chaque artefact draconique dispose de plusieurs
pouvoirs. Le premier pouvoir, obligatoire, est le fait
de disposer d’au moins un arcane béni (et, par consé-
quent, d’un arcane opposé). Un artefact draconique
est enchanté grâce à la puissance associée à un arcane
et se voit dès lors lié à cet arcane à jamais. Il protège
de ses effets néfastes.
Cet arcane béni est systématiquement considéré
comme disponible pour le porteur de l’artefact, sauf
si le membre de la loge des Arcanes qui lui est associé
118
est impliqué dans le scénario. Certains objets génèrent
un champ magique, dont la Puissance détermine la
portée. Utilisez pour cela les niveaux de portée du
tableau draconique (exemples : 5 mètres, 20 mètres,
etc.). Ce champ rend l’arcane béni disponible pour
toutes les personnes situées dans ses limites et y annule
également les effets de l’arcane opposé.
Note : une Lame ayant comme arcane béni l’arcane
opposé de l’artefact ne peut en aucun cas posséder
celui-ci ni bénéficier de son champ. Elle ressent un mal-
être instinctif en sa présence. Si elle s’entête, elle perd
1 point de Vitalité par semaine.
Chaque artefact draconique peut disposer également
d’un ou plusieurs des pouvoirs suivants :
• un arcane béni supplémentaire,
• un ou plusieurs points d’Énergie stockés ; ces points
peuvent être utilisés pour lancer un sortilège sans
coûter de point de Résistance/Ténacité, mais il faut
attendre plusieurs jours avant qu’ils se rechargent,
• un effet permanent lié à l’un de ses arcanes bénis,
comme par exemple une protection empêchant
qu’on le vole (le Jongleur indécis) ou un soin offert
à celui qui utilise son pouvoir (la Tisserande oubliée),
• un bonus de 1 point accordé au porteur de l’artefact
dans la Compétence associée à l’un de ses arcanes
bénis (permettant d’atteindre voire dépasser
le niveau 8 dans une Compétence),
• un champ de portée supplémentaire,
• un pouvoir « spécial » déterminé par le MJ (une épée
accordant une feinte gratuite, une table ronde
conférant 1 point d’Unité par scénario, etc.)
• la possibilité de contrôler les PE au-delà du double
de sa valeur d’Occultisme.
Ces pouvoirs peuvent être possédés plusieurs fois par
l’artefact, mais c’est plutôt exceptionnel. Plus un artefact
dispose de pouvoirs, plus il est rare, précieux, dangereux
et prisé. Généralement, un artefact disposant de plus
de trois pouvoirs revêt un caractère légendaire qui le voit
convoité par un nombre important de sociétés secrètes.
Un artefact possédant plus d’un pouvoir, s’il tombe entre
les mains des Lames, déclenchera une chasse de la part
de divers groupes draconiques désireux de le récupérer.
ĀArtefacts
Puissance des artefacts magiques
Arcaniste/
1 pouvoir Mineur
contact
2 pouvoirs Puissant 5 mètres
3 pouvoirs Majeur 20 mètres
4 pouvoirs Légendaire 50 mètres
5 pouvoirs et + Divin 100 mètres
Créer un artefact draconique
La création d’artefacts magiques est un art consigné
dans des rituels antiques rares et pour la plupart frag-
mentaires. De fait, au xviie siècle, la création de ces
merveilles est considérée comme impossible. Toutefois,
quelques dragons particulièrement versés dans les arts
magiques peuvent, si le MJ le souhaite, avoir remis la
main sur certains de ces rituels.
Dans ce cas, pour créer un objet particulier, le MJ
détermine son niveau de Puissance (cf. le tableau
Puissance des artefacts magiques) et choisit pour chaque
niveau un pouvoir particulier. Un tirage d’arcane peut
être un moyen simple et rapide de générer un objet
enchanté. Les informations de l’arcane (illustration,
Compétence, marque draconique…) peuvent donner
des idées intéressantes.
Exemple : après une mission particulièrement réussie,
le MJ décide de récompenser ses Lames par l’attribution
d’un objet enchanté. Bien qu’il n’ait pas prévu cette
récompense au départ, la qualité de jeu de ses joueurs
l’incite à une générosité fort inhabituelle.
N’ayant rien préparé, le MJ consulte le tableau Puissance
des artefacts magiques et décide de générer un objet puis-
sant possédant, en plus de son arcane béni, deux pouvoirs.
Il décide de tirer aléatoirement une carte du paquet des ar-
canes et obtient l’Horloger des Chimères. L’illustration de la
carte lui donne immédiatement une idée de l’apparence
de l’objet : un pinson mécanique de petite taille couvert
de feuilles d’or. Cet objet confère donc comme capacité
de départ l’arcane de l’Horloger comme arcane disponible
à un éventuel arcaniste. Consultant les informations sur
l’arcane, le MJ décide que cet objet augmente la Compétence
Intrigue de son porteur de 1 point (premier pouvoir, lié à la
Compétence associée), et qu’il contient 1 point d’Énergie
(deuxième pouvoir). Le MJ décide que, pour régénérer ce
point, un travail minutieux de mécanique sera nécessaire
(l’adjectif « compliqué » de l’arcane l’a mis sur la voie
de cette particularité). Cela n’est nullement obligatoire,
mais apporte un vrai cachet à cet objet.
Les grimoires draconiques
Les grimoires draconiques sont rares. Ce sont
des ouvrages complexes qui contiennent de puissants
savoirs magiques susceptibles d’être acquis par ceux
qui les lisent.
Il existe des grimoires de plusieurs sortes :
• Les grimoires arcaniques, qui permettent d’accéder
au savoir lié à un arcane et de le maîtriser. Ils
procurent l’accès à un arcane béni et (parfois)
à des sortilèges.
• Les grimoires occultes, qui donnent des informa-
tions sur le monde magique et peuvent favoriser
l’augmentation de la Compétence Occultisme
ou donner des informations sur des éléments liés
au monde magique (identité de dragons célèbres,
fonctionnement d’une société draconique, histoire
des artefacts, liste de grimoires intéressants, etc.).
• Les grimoires ritualistes, qui décrivent un ou plu-
sieurs rituels. Plus un rituel est puissant, plus il
nécessite de pages. Ainsi, certains rituels occupent
un ouvrage complet.
Il arrive que des grimoires soient aussi chargés en magie
et soient alors également eux-mêmes des artefacts dra-
coniques. Certains peuvent aussi représenter un objet
mobilisable lors d’un rituel, auquel cas le rituel le précise.
Objets alchimiques
En plus des objets draconiques, les Lames pourront
peut-être s’approprier des objets créés par l’alchimie. Ces
artefacts restent rares, issus d’anciennes traditions
alchimiques, et attirent les convoitises à l’égal des objets
draconiques.
Les objets alchimiques que trouveront les Lames
consistent généralement en des armes en draco-
nite. Celles-ci présentent la particularité de pouvoir
infliger des blessures graves aux Dragons Ancestraux
et aux Archéens. Seules ces armes permettent de faire
perdre le dernier point de Résistance d’une telle créature.
Les objets alchimiques peuvent être dotés de capaci-
tés, à l’exemple des objets draconiques. Ils n’ont pas
de contrepartie, sinon d’attirer l’attention des dragons
sur ceux qui les portent. Leur puissance est généralement
réduite à un seul pouvoir. Ils ne sont jamais associés
à un arcane.
Divination
Le Tarot des Ombres est notoirement utilisé par
les dragons et par certains humains (maîtres de magie en
particulier) pour lire dans le futur. La lecture des cartes
est un exercice compliqué, aboutissant bien souvent
à des prédictions fragmentaires, voire erronées. Le MJ
est donc libre de les utiliser comme il le souhaite. La di-
vination peut permettre d’égarer des Lames trop crédules
ou au contraire de les remettre sur le droit chemin si
elles venaient à perdre le fil d’une mission.
119
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
 Les arcanes
et le grand grimoire draconique
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Ce chapitre décrit en détail les 22 arcanes draconiques.
Chaque arcane porte une signification très particulière
dans la symbolique draconique. Il est un emblème
d’une valeur draconique particulière, et les dragons
y sont très sensibles. L’influence des arcanes est dif-
ficile à prévoir. Plusieurs arcanes peuvent voir leur
influence croître ou décroître plus ou moins rapidement,
ou l’un des arcanes peut influer seul sur le déroulement
du monde pendant une longue période.
Les arcanes sont, dans la cosmogonie draconique,
opposés deux à deux. Les valeurs qu’ils représentent
impliquent des comportements radicalement différents
de la part des créatures draconiques. Cette opposition
explique, dans bien des cas, pourquoi les dragons ont
échoué à dominer durablement le monde.
122
Pour déterminer quel est l’opposé d’un arcane, il suffit
de soustraire sa valeur à 21. Ainsi, l’arcane 19 aura
comme opposé l’arcane 2.
Chaque arcane présente les informations suivantes :
• Nom de l’arcane.
• Numéro de l’arcane dans le Tarot des Ombres.
• Texte sommaire correspondant à la description
symbolique livrée par monsieur Quenot, astrologue
et maître de magie bisontin, dans son ouvrage
Histoire des dragons par les astres.
• Valeur draconique (VD) : concept majeur associé
par les dragons à cet arcane, utilisé dans la divina-
tion draconique.
 • Manifestation (M) : lorsque les énergies draco-
niques sont à l’œuvre, on assiste à la recrudescence
d’un certain nombre de phénomènes influençant
considérablement le déroulement des activités
humaines. Ces éléments servent au MJ à illustrer
de façon simple pourquoi les personnages ren-
contrent des difficultés dans certains domaines.
• Compétence associée (C) : Compétence associée
à l’arcane en question.
• Marque draconique (MD) : la naissance d’un per-
sonnage sous l’influence bénéfique d’un arcane
draconique ne va pas sans contrepartie. Les énergies
draconiques tendent à influencer négativement la
personnalité des personnages.
• Sortilèges typiques : une description non exhaus-
tive des effets magiques possibles pour cet arcane.
• Décrit en quelques mots, le domaine d’action
des sortilèges de ce domaine de magie. Ce ne sont
bien entendu que des exemples parmi d’autres.
Vous trouverez également, à titre d’exemples, trois
sortilèges couramment employés par les maîtres
de cet arcane. Chaque sortilège devra être associé
à une Puissance, un nombre de cibles, une portée
et une durée suivant la logique du tableau de magie
draconique.
Quelques exemples plus détaillés aideront le MJ
à appréhender le système.
Gardez à l’esprit que ces éléments ne sont que
des exemples, les sortilèges faisant appel à l’inspiration
de l’arcaniste.
• Rituels typiques : énonce, pour rappel, la valeur
draconique associée à l’arcane. Cette valeur
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
renseigne bien souvent sur la thématique des ri-
tuels, plus étroitement liés à une vision « pure »
de l’arcane que ne le sont les sortilèges. Un exemple
de rituel, plus développé, est indiqué. Il constitue
le rituel le plus commun lié à l’arcane, et pourra
servir de base au MJ pour la confection de ses
propres rituels.
• Modalités : indique le décorum que l’on déploie
habituellement pour favoriser la magie de cet arcane.
123
 0 LAstrologue
’ en Prière
Chez les dragons, il est celui qui sait, et qui annonce
de sombres présages. Il marque le commencement, et ses
augures décrivent le constant déclin de la race draconique.
VD : Fatalité.
M : Recrudescence des peurs superstitieuses.
C : Occultisme.
MD : Croyant, le personnage est persuadé que des forces
supérieures gouvernent la destinée. Il se montre volon-
tiers Mystique, superstitieux, et peut se trouver en diffi-
culté lorsqu’il est confronté au surnaturel. Il cherche en
permanence les signes qui le renseigneront sur le futur.
Sortilèges typiques : fatalité, présages et divination.
Permettent par exemple de :
Déchiffrer des idiomes occultes : pour décoder des écrits
cryptiques, la Difficulté de la langue détermine la
Puissance à atteindre.
Maudire un combattant : soustrait un niveau
d’Escrime et Bagarre par niveau de Puissance du sort
à un combattant.
Infecter les blessures : oblige la cible à piocher autant
de cartes supplémentaires que la Puissance du sort
lors d’un Test d’évolution des blessures, et à appliquer
les effets de la carte la moins favorable.
Rituels typiques : divination.
Exemple : Rituel des grands présages.
Puissance 6 (6 PE), durée une semaine (+4 PE),
3 cibles (+1 PE).
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Impératifs : un jeu de tarot originel.
Ce rituel permet au ritualiste d’effectuer une prouesse
impossible aux simples arcanistes. La Puissance du rituel
permet de choisir trois arcanes et de les placer dans la
Rivière draconique, où ils persisteront une semaine durant.
Modalités : Un tarot draconique, un cercle magique
tracé au sol.
124
1 La Tisserande oubliée
La Tisserande oubliée est la représentation de la mère
disparue, celle qui tisse les liens de la vie en offrant son
sang pour sa progéniture. Elle symbolise aussi le sacrifice,
qui permit aux dragons de survivre durant les heures
noires. Elle constitue un arcane chargé de regret, symbole
de la fertilité perdue des grands dragons.
VD : Sacrifice.
M : Mouches et vermine.
C : Médecine.
MD : Le personnage est Dévoué et consacre une grande
part de son temps à s’occuper des autres, quitte à sacrifier
son propre bien-être. Au sein du groupe, il est celui
qui fait face au danger pour ses compagnons, sans rien
attendre en retour.
Sortilèges typiques : soin, sacrifice.
Permettent par exemple de :
Soigner à distance : restaure de la Résistance/Vitalité
sans toucher la cible.
Sacrifier son sang pour gagner de la force : chaque point
de Puissance permet de dépenser 1 point de Ténacité/
Résistance pour augmenter ses dégâts de 1 pendant la
durée du sort.
Bénir une naissance : rend possible une naissance
difficile, y compris dans le cas de grossesses impliquant
humains et dragons.
Rituels typiques : sacrifice.
Exemple : Rituel du sang du guide.
Puissance 4 (4 PE), 1000 hommes (+5 PE), durée
une semaine (+4 PE), contact.
Impératifs : cercle ritualiste, chaudron de grande taille,
50 officiants (+3), une journée de cérémonie (+3), fils
enchantés (+1).
Le ritualiste trace un cercle occulte et prend place en son
centre avec le chaudron. Il dispose les cibles tout autour, et
les relie à lui par un réseau de fils trempés dans son propre
sang. Il sacrifie alors les officiants et remplit le chaudron
avec leur sang. Lorsque des membres de l’armée groupée
autour de lui subissent des blessures, c’est le sang des sacrifiés
qui déborde du chaudron et non le leur. Jusqu’à 100 points
de Vitalité/Résistance peuvent être utilisés ainsi avant
épuisement du chaudron.
Modalités : sang de Dragon Ancestral, cordons ombi-
licaux, placenta de tarasque.
2 Le Voleur sans Mémoire
Symbole chez les dragons de la soif insatiable de pouvoir,
de la volonté de régner sans partage, cet arcane représente
l’individualisme des dragons, qui délaissent le bien collectif
pour assouvir leur faim.
VD : Avidité.
M : Ambiance de pénurie, de crise, de famine.
C : Négoce.
MD : Le personnage est constamment Insatisfait. Il est
obsédé par les accomplissements futurs, et peine à se sou-
venir de ses exploits passés. Il ressasse parfois ses échecs,
qui restent vivaces dans son esprit.
Sortilèges typiques : transactions, corruption, larcin.
Permettent par exemple de :
Payer en monnaie de dupe : le sortilège génère des ni-
veaux de richesse illusoires. Un niveau de richesse est
généré par niveau de cible supplémentaire (Pauvre :
+1, Aisé : +2, etc.) Cet or apparaît pendant un laps
de temps. Il disparaît ensuite.
Falsifier un document : le sortilège modifie magi-
quement les caractères et contrefait les sceaux pour
servir l’arcaniste. Une fois le temps de sortilège épuisé,
le document retrouve son apparence initiale.
Corrompre un souvenir : le sortilège implante
magiquement un souvenir liant la cible avec l’arca-
niste. La Puissance du sort indique la durée maximum
du souvenir implanté. La durée du sortilège indique
combien de temps dure le partage.
Exemple : Auguste de Saint-Fiacre, une Lame arcaniste,
doit obtenir des informations auprès d’un individu sans
se découvrir. Il décide d’implanter un souvenir chez
ce contact, d’une Puissance de 2, ce qui signifie que
ce souvenir sera court (une minute environ). La cible
est unique (0), et l’individu est au contact (0) quand
le sort est lancé. La Lame souhaite que le sort dure
quelques minutes au moins et sélectionne donc la ligne
« une heure » (+2 PE).
— Nous avons été présentés brièvement par le marquis
de Gagnière, annonce Auguste.
— Landry Delaplace, n’est-ce-pas ? rétorque l’autre. Nous
avons effectivement les mêmes sympathies…
Rituels typiques : avidité.
Exemple : Rituel des sans mémoire.
Puissance 4 (4 PE), 1000 hommes (+5 PE), durée
un jour (+3 PE).
Le rituel baigne magiquement une troupe qui oublie fatigue
et douleur pendant une bataille entière pour se focaliser sur
le gain futur. Les 1000 combattants ciblés gagnent 4 points
de Résistance/Ténacité durant une journée.
Modalités : bourse en peau de dragon, pièces antiques,
objet enchanté.
3 Le Jongleur indécis
Dans la symbolique draconique, cet arcane symbolise la
force de la liberté, l’affranchissement vis-à-vis des codes
et des lois. Il représente la fin des règnes et les révolutions,
le bouleversement de l’ordre établi et la remise en cause
des habitudes ataviques. Néanmoins le bouleversement
n’est pas suivi d’une mise en place d’un autre système, car
seuls comptent l’incertitude et le chaos.
VD : Audace.
M : Ambiance d’anarchie, mépris des règles.
C : Stratégie.
MD : Le personnage est Imprévisible, ivre de liber-
té. Quand il se conforme aux règles et aux usages, on
s’attend à ce qu’il les transgresse. Dans une société très
hiérarchisée, son comportement de trublion lui cause
bien des soucis.
Sortilèges typiques : hasard, piège.
Permettent par exemple de :
Tricher magiquement aux cartes : augmente du niveau
de Puissance la Compétence Stratégie.
Établir un leurre : donne une fausse impression de la
Puissance d’une cible. Chaque niveau abaisse fictivement
le niveau d’opposition de la cible de 1. Par exemple,
un effet de Puissance 4 fera apparaître un drac noir
comme un paysan malingre.
Récompenser l’audace : quand une action est un succès
alors que les chances étaient faibles, le sortilège rapporte
un nombre de points de Panache égal à sa Puissance.
Rituels typiques : audace.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Exemple : Rituel des sans peur.
Puissance 4 (4 PE), durée 1 an (+6 PE).
Ce rituel crée un lien magique entre les forces du Jongleur
et la cible, qui voit ses tentatives les plus audacieuses
couronnées de succès. Quand l’échec d’une tentative est
synonyme de mort immédiate, la Puissance est ajoutée au
niveau de Compétence, permettant des exploits fantastiques.
Modalités : dés en os de dragon.
125
 4 La Danseuse à l’Épée
Symbole de grandeur d’âme et de noblesse, elle protège
les faibles et les créatures inférieures, qu’elle fascine en
retour. Mais elle perd ainsi de vue sa propre supériorité. Cet
arcane semble occuper une place à part chez les dracs.
VD : Honneur.
M : Températures extrêmes.
C : Athlétisme.
MD : Le personnage est Honorable et suit un strict
code de conduite. Il peine à recourir à ce qu’il considère
comme des vilénies. Son respect des règles, sa rigidité
sont parfois un frein aux initiatives hardies.
Sortilèges typiques : honneur, mouvement,
prouesse physique.
Permettent par exemple de :
Châtier les comportements déshonorants : permet au
lanceur d’éviter autant d’attaques subies lors d’une em-
buscade que la Puissance du sort.
Se déplacer avec grâce et rapidité : la Puissance est
ajoutée à la Compétence Athlétisme de la cible,
Faire virevolter un combattant : chaque point
de Puissance confère à la cible un mouvement spécial
supplémentaire durant un assaut.
Rituels typiques : honneur.
Exemple : Rituel de l’honneur des grands dragons.
Puissance 4 (4 PE), durée 1 mois (+5), 50 cibles (+3),
portée 100 mètres (+4).
En invoquant la mémoire des Dragons Ancestraux,
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
le ritualiste baigne les cibles d’une aura qui les protège
des fourberies et manœuvres sournoises. Les cibles annulent
les 4 premières feintes ou bottes utilisées à leur encontre
durant un combat.
Modalités : épée en os de dragon, amulette contenant
une goutte de sang draconique, lieu de grandes batailles.
126
5 La Sentinelle silencieuse
Symbole chez les dragons de l’énergie de l’instinct de survie
et de sauvegarde. Les forces qui lui sont associées veillent
sur la santé de la race quitte à lui imposer une stagnation.
VD : Protection.
M : Vent sifflant, atmosphère bruyante.
C : Vigilance.
MD : Le personnage est Anxieux. Il se sent constam-
ment épié, en danger, et ne relâche que rarement son
attention. Il ne fait que peu confiance à autrui et peine
à interagir, ayant la sensation que chaque mot qu’il
prononce peut se retourner contre lui.
Sortilèges typiques : sens, surveillance.
Permettent par exemple de :
Percer les ombres : pour voir dans l’obscurité. Chaque
niveau de Puissance annule 1 point de pénalité lié
à l’obscurité.
Anticiper les chocs : pour anticiper les coups d’un ad-
versaire. Chaque niveau de Puissance ajoute un point
de Compétence/point de Potentiel à une cible.
Ignorer les éléments contraires : pour annuler les effets
négatifs de l’environnement (vent, pluie, etc.). Chaque
niveau de Puissance annule 1 point de Difficulté liée
à l’environnement.
Rituels typiques : réactivité.
Exemple : Rituel des intouchables.
Puissance 5 (5 PE), portée 500 mètres (+5 PE),
20 cibles (+2), durée 1 semaine (+4).
Le ritualiste sacrifie des organes lors d’une cérémo-
nie. Les cibles y gagnent une réactivité surnaturelle. Si elles
sont totalement surprises par un tir, elles augmentent la
Difficulté de ce dernier de la Puissance du rituel.
Modalités : organes sensoriels de rapace.
6 L ’Enlumineur aveugle
Dans la symbolique draconique, cet arcane représente les éner-
gies de l’immédiat, les forces brutes qui se déchaînent, souvent
au hasard et sans égard pour les conséquences. On y décèle
les instincts primitifs des Archéens.
VD : Impulsivité.
M : Agressivité générale, comportements belliqueux.
C : Bagarre.
MD : Le personnage est Impulsif, et tend à manquer
de subtilité et de discernement. Il agit sans prendre en
compte tous les paramètres, avec une spontanéité que
d’aucuns qualifient d’animale. Il se laisse souvent aller
à des instincts primaires.
Sortilèges typiques : affrontement primitif.
Permettent par exemple de :
Déclencher une transe meurtrière : la cible gagne
un Potentiel d’attaque égal à la Puissance.
De parer d’une aura reptilienne : la cible apparaît aux
yeux de tous comme un prédateur primitif terrifiant et
pousse ceux qui le confrontent à se soumettre. Augmente
l’Autorité.
Inspirer la terreur chez les animaux : la cible, par la
puissance magique qu’elle dégage, cause une panique
instinctive chez les animaux présents dans la portée
du sort. La Puissance détermine la Taille maximum
des animaux concernés.
Exemple : une Lame versée dans les arcanes (quelle honte)
voit déferler sur elle une troupe de cinq redoutables cavaliers
dracs. Rassemblant ses forces, elle mobilise la Puissance
de l’Enlumineur aveugle et obtient miraculeusement 7 points
d’Énergie. La Taille d’un cheval étant de 4, le joueur affecte
4 de ces points à la Puissance de l’effet. Le nombre de cibles
(5) lui coûte 1 PE supplémentaire. Les 2 derniers points sont
affectés à la portée (20 mètres). Quand les chevaux pénètrent
dans le rayon du sortilège, ils effectuent une brusque volte-
face, faisant mordre la poussière à leurs cavaliers. Sauvé par
ce subterfuge magique, mais réduit à une Ténacité de 1, la
Lame privilégie à présent la solution la plus adaptée : la fuite.
Rituels typiques : impulsivité.
Exemple : Rituel de l’appel du sang.
Puissance 6 (6 PE), cibles 50 (+3), portée contact (0),
durée 1 minute (+1).
Lancé sur 50 dracs, ce rituel permet à ces derniers, quand ils
prennent l’initiative d’un conflit, de déclencher une vague
de coups surnaturelle. Les dracs peuvent porter 6 attaques
enchaînées (la Puissance du rituel) lors de la ronde prime sans
impacter leurs Potentiels de combat pour la suite. Ce rituel a
fait la légende des irskehn.
Modalités : sang de prédateur, scarifications et peintures
de guerre.
7 Le Maître d’armes
aux F lambeaux
Cet arcane symbolise la grande maîtrise des guides de la race
draconique. Son influence est si positive qu’elle galvanise
ceux qui la ressentent et qui, par, la suite n’auront de cesse
de rechercher sa lumière inspirante.
VD : Maîtrise.
M : Luminosité défavorable, reflets aveuglants, ombres
mesquines.
C : Escrime.
MD : Le personnage est Remarquable. Il peine à passer
inaperçu, par sa réputation ou son comportement
social démonstratif, même quand il cherche à rester
dans l’ombre.
Sortilèges typiques : combat armé.
Permettent par exemple de :
Neutraliser le nombre : la cible peut éviter les effets
d’une infériorité numérique, chaque niveau de Puissance
appliquant une carte/1 point de Potentiel à un adversaire
supplémentaire.
Gagner la maîtrise des grands combattants : donne
à la cible un accès au savoir des combattants d’excep-
tion de l’histoire. Augmente la valeur d’Escrime de la
Puissance du sort.
Maîtriser les artifices : chaque niveau de Puissance
annule une feinte utilisée par un adversaire.
Exemple : confronté à un redoutable escrimeur
sang-mêlé, une Lame décide d’utiliser sa feinte
Charge dès la première ronde. Las ! La réputation du
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
sang-mêlé ne repose pas sur sa seule compétence aux
armes. Un sortilège de Maîtrise des artifices de niveau
4 durant une heure réduit à néant les 4 feintes de notre
escrimeur.
Rituels typiques : maîtrise.
Exemple : Rituel du risque mesuré.
Puissance 8 (8 PE), durée 1 an (+6), portée
50 mètres (+3).
Impératifs : arme d’un grand guerrier dragon (+2),
dose de jusquiame dorée (+1).
Le ritualiste puise dans la mémoire des grands dragons
l’histoire des affrontements passés, et gagne la capacité
de déterminer d’un coup d’œil la Puissance des adver-
saires. S’il prend tout de même la décision de les affronter,
c’est que les conjonctions sont favorables. Le rituel rapporte
sa Puissance en points de jusquiame par assaut.
Modalités : épée enchantée, antique traité d’escrime.
127
 8 La Vestale de Pierre
Dans la symbolique draconique, cet arcane est le symbole
de la foi en une grande œuvre cosmique supérieure,
qui amène parfois à l’indifférence envers les êtres qui
peuplent le monde.
VD : Foi.
M : Morosité généralisée.
C : Volonté.
MD : Le personnage est Froid et distant. Si rien
ne semble l’atteindre, il peine à s’impliquer dans
des relations intimes et dans des relations de groupes.
Sortilèges typiques : volonté, foi.
Permettent par exemple de :
Résister à la peur : la cible gagne la Puissance du sort
en Volonté,
Se transcender pour sa foi : la cible gagne autant
de points de Résistance/Ténacité que la Puissance du sort.
Refroidir la colère d’une foule : permet de calmer
la colère d’une foule hostile. La Puissance à réunir
sera fonction des opposants de cette foule (1 : faible
opposition, 3 : opposition moyenne, 5 : corps d’élite).
Rituels typiques : foi.
Exemple : Rituel de la mémoire de nos pères.
Puissance 9 (9 PE), durée 1 an (+6 PE), 20 cibles
(+2 PE), contact.
Impératifs : dans un antre de Dragon Ancestral (+2),
vestiges d’un Dragon Ancestral (+3), 20 officiants
à sacrifier (+2), astrologie particulière (+1)
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Ce rituel rend hommage lors d’une cérémonie aux temps
glorieux de la domination draconique. L’Énergie des grands
dragons y baigne les 20 cibles, qui voient leur foi en la
toute-puissance draconique renforcée. Le rituel s’adresse
avant tout à des magiciens, qui augmentent leur Puissance
magique de 9 points pendant une année entière.
Modalités : bannière, symbole de foi, temple dédié
aux dragons.
128
9 Le Pèlerin immobile
Dans la symbolique draconique, cet arcane représente la
fermeté et parfois l’entêtement des dragons face aux épreuves
qui jalonnent leur histoire. Selon les points de vue, cet
attachement à la constance des valeurs a causé le déclin
des dragons ou permis leur survie.
VD : Fermeté.
M : Vent tourbillonnant.
C : Tir.
MD : Le personnage est Terre à terre et attaché à ses
routines. Son humour peut être limité. Il peine à ac-
cepter des fonctionnements différents du sien et reste
souvent campé sur ses positions, surtout quand il est
confronté à des idées faisant la part belle à l’imagination.
Sortilèges typiques : attaques à distance.
Permettent par exemple de :
Dominer la bourrasque : utiliser le vent à son avantage
lors d’un lancer ou d’un tir. Réduit la Difficulté de 1
par niveau de Puissance.
Rester concentré dans l’épreuve : annule le malus
dû à des actions multiples à concurrence du niveau
de Puissance.
Arrêter des projectiles : grâce à la magie, le magicien
parvient à arrêter des projectiles. La Puissance nécessaire
est le nombre de points de dégât effectués normalement par
l’arme (2 pour un pistolet). Si la Puissance est supérieure au
double de cette valeur, le projectile peut être renvoyé vers
son tireur si la portée du sort est suffisante. La Puissance
excédant ce total est ajoutée aux dégâts.
Exemple : des Lames font feu sur un magicien qui avait
pris soin de se parer d’un sortilège d’Arrêt des projectiles
de Puissance 5, portée 50 mètres (+2), 5 cibles maximum
(+1), durée 1 heure (+2). La Puissance étant deux fois
supérieure aux 2 points de dégât qu’inflige normalement
un pistolet, les balles repartent vers leurs propriétaires. Ces
derniers, situés à moins de 50 mètres du sorcier, sont
frappés de plein fouet et subissent 3 points de dégât (2
pour la balle, 1 pour la Puissance excédentaire) !
Rituels typiques : fermeté.
Exemple : Rituel des dompteurs du vent.
Puissance 6 (6 PE), portée 50 mètres (+3 PE),
20 cibles (+2 PE), 1 an (+6 PE).
Impératifs : dans un endroit exposé à un vent violent
(+2), glandes de créature draconique ailée (+1), vyverne
sacrifiée (+3).
Les 20 cibles gagnent la capacité de se déplacer sur les cou-
rants aériens à une altitude maximale de 50 mètres, comme
le feraient des créatures ailées et sans souffrir d’une perte
d’équilibre. La Puissance minimum est la Taille de la cible,
qui gagne l’équivalent d’une valeur d’Athlétisme de 6 (la
Puissance du sort) pour d’éventuelles manœuvres aériennes.
Modalités : arc ou javelot légendaire, lieu venteux.
10 L ’Hérésiarque couronné
Symbole parmi tous de la supériorité draconique sur
le monde et de l’autorité qui s’en dégage. Certains y décèlent
la sagesse des grands rois, d’autres y suspectent la tyrannie
qu’apporte le pouvoir.
VD : Autorité.
M : Émeutes, indiscipline.
C : Autorité.
MD : Le personnage dégage une aura ou possède une so-
lide réputation, une charge ou simplement une nature
de bon samaritain. De fait, il est régulièrement Sollicité,
et tend à être considéré comme une ressource par
beaucoup trop de monde, y compris des inconnus.
Sortilèges typiques : influence, commandement.
Permettent par exemple de :
Inspirer le respect : augmente de la Puissance du sort
la valeur d’Autorité de la cible.
Créer un climat de discorde : pousse les cibles à renoncer
à leur bonne entente. Si les Lames sont les cibles, la
Puissance est soustraite à la valeur des Liens entre elles.
Instaurer un esprit de corps : lancé sur une troupe, ce
sortilège lie les combattants de façon mystique et les rend
particulièrement complémentaires. La troupe gagne la
Puissance du sort en points de jusquiame ou en points
d’Unité pendant la durée du sort.
Rituels typiques : autorité.
Exemple : Rituel du dirigeant.
Puissance 7 (7 PE), durée 1 mois (+5 PE), portée
20 mètres (+2)
Impératifs : un symbole de commandement chez
les dragons, qui sera sacrifié durant la cérémonie (+2).
Une fois accompli, ce rituel permet à la cible de jouir
d’une aura d’autorité auprès des autres dragons, mais aussi
des dracs et des créatures draconiques. Toutes les créatures
dont la Ténacité est inférieure à 7 se placent sous la coupe
du magicien.
Modalités : symbole d’autorité, trône.
11 Le Gentilhomme
au Corbeau
Symbole de l’adaptation et du changement, cet arcane
est parfois considéré comme celui d’une nouvelle ère
favorable. Néanmoins, sa place et son opposition à l’Hé-
résiarque l’associent plus régulièrement au déclin. C’est
par conséquent un arcane particulier qui fascine pour
ses capacités, mais que l’on méprise pour sa symbolique.
VD : Modification.
M : Secousses sismiques.
C : Technique.
MD : Le personnage est considéré comme un Triste
sire, ce que l’on goûte peu en société, même si lui-
même peut souhaiter se voir apprécié. Il traîne souvent
une réputation peu flatteuse, qui n’est pas forcément
méritée. Il peine à prendre la tête d’un groupe.
Sortilèges typiques : modification, pièges.
Permettent par exemple de :
Provoquer une perte de confiance : la cible voit
les tâches qui l’attendent plus difficiles qu’en réali-
té. Toutes les Difficultés sont augmentées fictivement
de la Puissance du sort,
Renforcer son corps : la cible gagne la Puissance du sort
en points d’armure.
Imiter un visage : la Puissance nécessaire est fonction
des différences entre le visage de la cible et le visage
copié (1 : même famille, 3 : même couleur de peau
et de chevelure, 5 : sexe différent, couleur de peau
différente).
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Rituels typiques : modification.
Exemple : Rituel de l’implantation draconique.
Puissance 5 (5 PE), 20 cibles (+2 PE), 1 an (+ 6 PE).
Impératifs : sang de dragon (+2 PE).
Ce rituel permet à l’officiant de créer des séides en
implantant sur une ou plusieurs cibles un germe draco-
nique. Ce germe entraîne chez la cible une sensibilité aux
éléments draconiques et, si le niveau du rituel est supérieur
à sa Volonté, une allégeance aux idéaux des dragons, voire
des mutations.
Modalités : sang de dragon.
129
 12 LArchitecte
’ des Mondes
La symbolique draconique associée à cet arcane insiste sur la
créativité incroyable de la race des dragons. Cette sensibilité
permet d’imaginer des merveilles inégalables, mais peut
aussi générer une profonde frustration quand il devient
évident qu’il est impossible de les concrétiser parfaitement.
VD : Innovation.
M : Vague de désespoir, dépression.
C : Création.
MD : Le personnage est Rêveur, et peine parfois
à se confronter à la réalité du monde. Créatif en diable,
il peut facilement sembler farfelu. La recherche du
beau reste pour lui plus importante que celle de l’effi-
cace. Il peut aller jusqu’à vivre dans un monde fantasmé,
et tendre à se couper régulièrement de la réalité.
Sortilèges typiques : création.
Permettent par exemple de :
Matérialiser les rêves : le sort permet de transcrire grâce
à une méthode artistique (dessin, musique, écrit…)
les rêves d’une cible.
Inspirer les artistes : le niveau de Puissance s’ajoute à la
Compétence Création de la cible.
Mettre au point un plan complexe : le niveau
de Puissance est ajouté à la Difficulté des tentatives
d’Investigation visant à le percer.
Rituels typiques : création.
Exemple : Rituel de création d’un lieu arcanique.
Puissance 4 (4 PE), portée 50 mètres (+3 PE),
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
permanent (+9 PE).
Impératifs : lieu emblématique pour le ritualiste
(+1 PE), cinq victimes à sacrifier (+2 PE), un mois
de préparation (+ 5 PE).
Le rituel crée un lieu arcanique magnifique susceptible
de favoriser par la suite la tenue de rituels et la prépa-
ration de sortilèges. Ce lieu est enchanté définitivement
et imprégné de la Puissance de l’Architecte (arcane
disponible). Les futurs arcanistes et ritualistes bénéficient
dans ce lieu de 4 points d’Énergie gratuits.
Modalités : vélins précieux, œuf de dragon, instruments
d’architecte.
130
13 La Courtisane amoureuse
Symbole de sensualité et de procréation chez les dragons, cet
arcane porte les espoirs de renouveau de la race des dragons,
mais incarne également la fécondité perdue.
VD : Sensualité.
M : Climat de discorde, mésentente entre les sexes.
C : Séduction.
MD : Le personnage est une âme Sensible, qui ressent
avec une intensité excessive les sentiments et les souf-
frances. Cela le rend vulnérable face au charme et à la
cruauté, et génère parfois de sombres pensées.
Sortilèges typiques : séduction, pulsions sexuelles.
Permettent par exemple de :
Rendre fou de passion : opposé à la Volonté de la
cible. Si la Puissance dépasse la moitié de la Volonté,
la cible tombe amoureuse. Si elle dépasse la Volonté,
elle est folle de passion et fera tout pour son aimé(e).
Égarer les animaux : le sort imite les odeurs émises
par les glandes sexuelles des animaux et leur fait perdre
toute discipline.
Éveiller la jalousie : opposé à la Volonté de la cible. Si la
Puissance dépasse la moitié de la Volonté, la cible voue
une jalousie féroce. Si elle dépasse la Volonté, sa jalousie
devient obsessionnelle et pourra conduire au meurtre.
Rituels typiques : sensualité.
Exemple : Rituel de la jeunesse florissante.
Puissance 5 (5 PE), durée 10 ans (+7 PE).
Impératifs : bain de sang de vierges sacrifiées avec
une lame en cristal (+ 2 PE).
Au fur et à mesure du rituel, la cible voit toutes les marques
du temps s’évanouir et son corps retrouver une vigueur sans
égale pendant dix années.
La cible voit en outre son apparence considérablement
modifiée et optimisée, ce qui se traduit par le gain
d’un nombre de points de jusquiame égal à la Puissance du
rituel. Ces points ne sont utilisables que pour les manœuvres
de séduction.
Modalités : glandes sexuelles animales, parfums
alchimiques, fragrances végétales.
14 LAssassin
’ sans V isage
La symbolique draconique décrit cet arcane comme celui
des énergies subtiles qui poussent, dans les temps difficiles,
les affaiblis à se cacher de leur prédateur, avant de pouvoir
s’en venger.
VD : Subtilité.
M : Clarté stellaire, pleine lune ou soleil éclatant.
C : Furtivité.
MD : Le personnage est obnubilé par sa fonction, et
peine à exister en tant qu’être humain. Sa personnalité
est bien souvent plate. Il se limite à ce qu’il fait, plutôt
qu’à ce qu’il est. Il est un Anonyme appliqué à sa tâche.
Sortilèges typiques : discrétion, dissimulation.
Permettent par exemple de :
Aveugler une cible : le sortilège modifie les reflets solaires
et stellaires afin d’aveugler des adversaires. La Puissance
de la cible agit comme un malus à la Compétence
Vigilance.
Faire oublier sa présence : le sortilège rend la cible si
insignifiante qu’on oublie sa présence. La Puissance
s’ajoute à Furtivité.
Suivre à la trace une cible grâce à son sang : le sort
implique de faire couler une goutte de sang de la cible
(une simple piqûre suffit). Dès lors, il devient possible
de suivre sans la voir une cible tant qu’elle reste dans
la portée du sort.
Rituels typiques : subtilité.
Exemple : Rituel du venin pernicieux.
Puissance 5 (5 PE), portée 5 km (+6 PE),
5 cibles (+1 PE).
Impératifs : ce rituel implique qu’une fine coupure soit
infligée à une ou plusieurs cibles et que leur sang soit
collecté dans une coupe dotée de quatorze anses (+3
PE). Préparation 1 journée (+3 PE).
Le rituel inflige, à distance, des dégâts dus à un venin
magique. Ces dégâts s’élèvent au final à la Puissance
du rituel. Ce venin ne peut être contrecarré que par la
magie. La Résistance/Vitalité est perdue à un rythme
de 1 point par jour.
Modalités : cape enchantée, cryptes sombres, poi-
gnard antique.
15 L ’Horloger des C himères
Chez les dragons, cet arcane symbolise les énergies sociales positives,
celles qui poussent à résoudre les conflits par le dialogue plutôt que
par une démonstration de force aveugle. Cet arcane est néanmoins
teinté par une tendance à tout compliquer et à poursuivre des buts
inatteignables.
VD : Diplomatie.
M : Climat d’intolérance ou d’ivrognerie.
C : Intrigue.
MD : Le personnage est Compliqué, voire incompréhensible
dans ses raisonnements. Il peine à faire les choses avec simplicité
et échafaude des plans complexes pour résoudre des épreuves
qui nécessiteraient des réponses élémentaires.
Sortilèges typiques : influence, manipulation.
Permettent par exemple de :
Trouver la vérité dans le mensonge : la cible gagne la
Puissance du sort en Intrigue.
Semer le doute : le sortilège plonge la cible dans le doute
et l’empêche de prendre une décision. La Puissance du
sort indique le temps durant lequel la cible atermoie (voir
la même ligne de durée du tableau de magie). Si elle est
agressée, elle réagit normalement,
Renforcer les discordes : le sortilège augmente les plus
faibles rancœurs pour les muer en haine féroce. La Puissance
diminue un niveau de Lien de sa valeur (cf. p.147 pour
des exemples de niveaux de Lien).
Exemple : conscient que les Lames du Cardinal, grâce notam-
ment à leur complémentarité, vont consciencieusement tailler
en pièces trente de ses pauvres dracs, un saaskir mobilise la
magie pour semer la discorde dans leurs rangs. Le sortilège
est lancé avec une Puissance de 3. Les Lames voient leurs
relations (chacune a un Lien de 2 avec les autres) se détério-
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
rer. En consultant la table des relations, le MJ annonce qu’au
lieu d’être Amies (niveau +2), les Lames sont à présent Rivales
(niveau -1). Le MJ indique aux trois joueurs concernés qu’ils
ne peuvent plus utiliser leurs Liens. En outre, au vu du niveau
négatif atteint, il interdit également l’utilisation des points
d’Unité. Le saaskir sourit.
Rituels typiques : diplomatie.
Exemple : Rituel de l’entente chimérique
Puissance 6 (6 PE), 5 cibles (+1 PE), 10 ans (+7 PE), portée
20 mètres (+2 PE).
Impératifs : table ronde gravée de signes (+1 PE), boisson
contenant de la jusquiame dorée (+1 PE).
Ce rituel se déroule dans un lieu préalablement préparé par
le ritualiste. Les cibles prennent place autour de la table. À la fin
du rituel, elles parviennent obligatoirement à un accord, qui est
scellé par un procédé particulier (échange de sang, traité de paix,
etc.). Si par la suite l’accord est rompu, la cible subit une perte
de Résistance/Vitalité égale à la Puissance du rituel.
Certains dragons se plaisent à mettre en place ce rituel pour réunir
des ennemis jurés et les voir succomber, après qu’ils ont réalisé
l’absurdité de leur accord.
Modalités : plume et encre enchantées, registre de lois
anciennes, table ronde.
131
 16 La Gardienne derrière le Miroir
Chez les dragons, cet arcane est lié à la volonté de confron-
tation face au déclin et aux us et coutumes qui impliquent
une immuabilité du destin. La Gardienne représente la voix
discordante, celle de la confiance, qui porte à un optimisme
souvent exagéré.
VD : Confrontation.
M : Climat d’opposition, disputes.
C : Persuasion.
MD : Le personnage est Présomptueux, souvent inuti-
lement optimiste voire simpliste, persuadé de détenir la
vérité envers et contre tous. Il tâche de convaincre tout
le monde tout en restant la plupart du temps sourd aux
arguments contraires.
Sortilèges typiques : confrontation.
Permettent par exemple de :
Agiter une foule : la Puissance du sort est opposée à la
Volonté de la foule.
Verser le premier sang : si la cible prend l’initiative
de déclencher un conflit, elle gagne l’initiative même
si son opposant s’attend à l’agression.
Relever des combattants : ramène à la vie une créature
draconique. La Puissance minimale est la Taille de la
créature. La créature ne possède plus que la moitié de ses
Potentiels initiaux (arrondi au supérieur), avec un bonus
de 1 par point de Puissance excédentaire.
Exemple : profitant d’un moment de désarroi des Lames,
un saaskir prononce un sortilège pour ramener à la vie
cinq dracs morts. Les dracs ayant une taille humaine,
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
une Puissance de 3 est nécessaire. Dans ce cas, leur
Potentiel de combat, qui est normalement de 4 points,
passerait à deux (A2 D0 au lieu de A3 D1), et leur
Résistance de 3 passerait à 2. Toutefois, le saaskir
parvient à lancer un sort de Puissance 5, soit 2 points
supérieurs au nécessaire. Les dracs gris réanimés sont
particulièrement fringants.
Rituels typiques : confrontation.
Exemple : Mots des sans-relâche.
Puissance 6 (6 PE), 20 cibles (+2 PE), durée
1 mois (+5 PE).
Impératifs : deux langues de dragon (+ 2 PE).
Ce rituel, parmi les plus recherchés des sectes combattantes,
permet aux 20 cibles de jouir d’une résistance surnaturelle
pendant un mois complet. Chaque cible ne ressentira ainsi
pas la fatigue (elle pourra courir sans s’arrêter ni se fatiguer)
et bénéficiera d’un bonus de Résistance égal à 6 points.
Modalités : fioles de sang, langues de dragon.
132
17 La Magicienne
sous le Voile
Symbole, chez les dragons, de la division et de la discorde,
cet arcane porte les énergies de la manipulation et du
craquellement de la confiance.
VD : Ruse.
M : Méfiance générale.
C : Duperie.
MD : Le personnage est un Trompeur et un tricheur-né,
qui peine à se montrer franc, y compris avec ses
proches. Il passe pour quelqu’un de peu fiable, dont
la loyauté est fluctuante.
Sortilèges typiques : illusion.
Permettent par exemple de :
Donner l’apparence de la mort : la Puissance doit au
moins égaler la Taille de la cible.
Donner l’illusion de l’innocence : le sortilège donne
l’impression que la cible est d’une innocence abso-
lue. La Puissance s’ajoute à la valeur de Duperie.
Altérer l’impression de danger : le sortilège dissimule
ou renforce magiquement des éléments dangereux afin
de précipiter des victimes dans des situations piégeuses
ou, au contraire, de renforcer leur méfiance.
Rituels typiques : ruse.
Exemple : Rituel du serpentaire.
Puissance 4 (4 PE), 20 cibles (+2 PE), 1 an (+6 PE).
Ce rituel est l’un des plus répandus parmi les magiciens
draconiques et a sur bien des points établi la stratégie de la
Griffe noire en matière de manipulation et d’infiltration
politique.
Le rituel confère aux cibles des capacités magiques hors du
commun en matière de mensonge, duperie et dissimula-
tion. Insaisissables, les bénéficiaires de ce rituel excellent
tant du point de vue de l’espionnage que de l’assassinat
et autres manœuvres d’escamotage. Les cibles gagnent
6 niveaux en Duperie, Furtivité et Volonté.
Modalités : masques variés, voiles diaphanes, lacs aux
eaux brillantes.
18 La Demoiselle en la Tour 19 LAlchimiste
’ des Ombres
Cet arcane symbolise l’ambition. La Demoiselle porte en Symbole de la connaissance et par extension du passé,
elle les aspirations de la race, en particulier des Derniers- dont il convient d’extraire les composantes d’un futur
Nés. Elle cherche les moyens de dessiner les prémices de l’âge glorieux. Il est la tradition, le savoir abscons dont on
glorieux tout en restant, assez paradoxalement, inscrite dans
la tradition et la hiérarchie. Elle s’appuie non pas sur la ne saisit pas toujours l’utilité.
défiance et l’irrespect, mais sur la recherche et la méthode. VD : Connaissance.
VD : Ambition. M : Doutes, difficultés de concentration.
M : Désordre.
C : Érudition.
C : Investigation.
MD : Le personnage est Hanté par son passé et ne par-
MD : Le personnage est Discipliné, respectueux
des codes et des traditions. Il peine à transgresser les lois vient pas à oublier ses erreurs. Cela peut engendrer
et les interdits. Il a un sens aigu de la hiérarchie et de la un état dépressif, voire amener à une forme de démence
justice et évite d’aller à leur encontre. Toutes ses actions qui voit des victimes de ses fautes revenir le tourmenter
sont réfléchies, méthodiques à l’excès. en prenant des formes fantasmées.
Sortilèges typiques : ambition, recherche, tradition. Sortilèges typiques : connaissance, rituels anciens.
Permettent par exemple de : Permettent par exemple de :
Établir un interdit : le sortilège implante dans l’esprit
de la cible un interdit concernant une action, un lieu Reconstituer un écrit incomplet : la Puissance nécessaire
ou une personne. Si l’interdit est transgressé, la vic- est fonction de la complexité des idiomes et de la taille
time subit une perte de Résistance/Vitalité égale à la du fragment manquant.
Puissance du sort. Explorer la mémoire de la plume : pour retracer les mots
Déceler un artefact draconique : localise les objets tein- écrits grâce à une plume. Il est possible de remonter au
tés d’énergie draconique. Plus les objets sont puissants, maximum à la durée du sortilège.
moins ils nécessitent un niveau de Puissance élevé pour
être découverts (1 : objet légendaire, 5 : objet mineur). Dérober le savoir : voler une connaissance pendant
un laps de temps dans l’esprit d’une cible. Cela peut être
Se parer d’importance : ce sortilège augmente magique- un souvenir, voire un niveau de Compétence.
ment l'Importance de l'arcaniste ou de sa cible au sein
d'un groupe. Vous pouvez consulter le tableau p.147 Rituels typiques : connaissance.
pour gérer cette Importance. Exemple : Rituel des secrets oubliés.
Exemple : désireuse de rencontrer au plus vite Christine
de Suède sans avoir à franchir les habituelles vicissitudes Puissance 5 (5 PE), durée supérieure à 100 ans (+9 PE).
bureaucratiques, une Lame arcaniste (une honte) fait Impératif : support antérieur à ce rituel (des tablettes
appel à la Demoiselle pour se parer d’une importance
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
de pierre sont souvent utilisées).
qu’elle n’a pas. Elle réussit tant bien que mal un sortilège
durant une heure (+2 PE) et de Puissance 4 (4 PE) Ce rituel complexe permet de recouvrer des secrets enfouis
qui lui permet de passer son Importance de 0 (totale au fond des âges. Lancé sur un lieu ayant accueilli un rituel
inconnue) à +4 (conseiller royal ou ministre). Christine d’envergure, il permet de faire ressurgir les détails de ce
de Suède est étonnée de voir amené dans ses quartiers rituel perdu. Le ritualiste en retranscrit les éléments au
un illustre inconnu au bord de l'épuisement. cours d’une transe.
Rituels typiques : ambition.
Modalités : grimoires, tablettes antiques.
Exemple : Rituel des sans-barrières.
Puissance 4 (4 PE), 50 cibles (+3 PE), durée
1 mois (+5 PE).
Impératifs : cinq humains à sacrifier (+ 1 PE).
Ce rituel est souvent utilisé lors de cérémonies impliquant
des séides humains des dragons. Ces derniers bénéficient
ainsi d’un surplus de confiance et d’ambition les conduisant
à se lancer dans des actions qu’ils n’auraient sinon jamais
osé entreprendre.
Le rituel augmente de 4 points la Volonté des 50 cibles,
qui deviennent ainsi insensibles à la peur, aux tentatives
d’intimidation et se lancent frénétiquement dans les actes
les plus audacieux. Peu en réchappent, mais là n’est
pas le sujet.
Modalités : tour située sur une haute colline.

133
 20 Le Guerrier
immortel
Symbole, chez les dragons, du champion dont les actions
marquent le monde en profondeur. Il représente celui qui,
survivant de toutes les épreuves, saura se transcender pour
faire retrouver à sa race la place qu’elle mérite.
VD : Héroïsme.
M : Climat de méfiance et d’hostilité.
C : Débrouille.
MD : Le personnage est profondément Téméraire. Il a
tendance à tirer la couverture à lui et à prendre des risques
inconsidérés pour nourrir sa propre légende. Il veut, plus
que tout, marquer le monde de son passage.
Sortilèges typiques : survie.
Permettent par exemple de :
Générer une armure magique : la Puissance indique
les points d’armure obtenus. Si l’armure n’arrête pas
tous les dégâts, elle s’évanouit.
S’adapter aux éléments : le sortilège permet à la
cible d’être protégée des variations de température
(1 : confort dans des conditions difficiles, 3 : supporte
des conditions extrêmes, 5 : passe dans les flammes
ou résiste à un froid polaire).
Respirer de façon surnaturelle : permet à une cible
de respirer magiquement dans n’importe quelle atmos-
phère. La Puissance minimale est la Taille de la cible (3
pour un humain).
Rituels typiques : héroïsme.
Exemple : Rituel du dernier sang.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Puissance 7 (7 PE), 300 combattants (+5 PE),
une semaine (+4 PE).
Ce rituel baigne des combattants voués à une mort certaine
dans une aura de magie qui ravive en eux le souvenir
des grandes batailles des dragons du passé. Les troupes
qui en bénéficient causent des dommages effroyables avant
de succomber, semblant impossibles à abattre tant l’énergie
magique qu’ils dégagent les soutient.
Les 300 cibles bénéficient chacune de 7 points de jusquiame.
Modalités : vin des dracs, pièces d’équipement
de grands héros.
134
21 Le C hevalier
au Dragon
Étrange Chevalier au Dragon, qui annonce, en fonction
de celui qui l’interprète, la domination de l’espèce
draconique ou, au contraire, sa soumission définitive
à une force supérieure.
VD : Domination.
M : Orages violents.
C : Équitation.
MD : Le personnage est Intolérant, en particulier
envers tout ce qui touche au mysticisme. Son opposition
aux dragons est absolue, proche de l’obsession, et il
ne manque pas une occasion de les dominer ou les hu-
milier. Mais son rapport aux religions et croyances
humaines est également très compliqué.
Sortilèges typiques : influence sur les créatures.
Permet par exemple de :
Contrôler une créature draconique : peut apaiser
ou au contraire rendre une créature draconique fu-
rieuse. Les créatures gagnent la Puissance du sort en
Potentiel de combat ou en Ténacité.
Influencer les montures : peut pousser magiquement
les montures à se dépasser, en augmentant leur vitesse,
ou au contraire les affoler et causer la chute de leur
cavalier (un Test d’Équitation peut être autorisé).
Faire affluer les animaux : peut attirer des hordes
de rats, d’insectes ou de serpents, ou simplement faire
accourir le gibier à la rencontre du chasseur. La Puissance
minimale est la Taille de l’animal.
Rituels typiques : domination.
Exemple : Rituel de domination des éléments.
Puissance 7 (7 PE), durée 1 jour (+3 PE), portée
5 km de rayon (+6 PE).
Ce rituel permet d’invoquer des forces magiques qui
influencent les éléments météorologiques dans un cercle
de 10 km de diamètre autour du ritualiste. En fonction du
niveau du rituel, il pourra altérer plus ou moins fortement
les conditions actuelles (3 : augmenter ou atténuer la chaleur,
5 : accélérer ou diminuer notablement le vent, provoquer
une pluie battante) ou déclencher des Manifestations
violentes (7 : Orages de grêle ou de foudre).
Modalités : cercle de pierres, pierre de lave.
135
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loic Muzy et Josselin Grange
 Mener des parties
des Lames du Cardinal :
le guide du MJ
Ce chapitre s’attache à expliquer au meneur de jeu
comment gérer au mieux une mission des Lames
du Cardinal. Il aborde certains points techniques et
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
s’intéresse à la dramaturgie propre au genre, à la création
de missions, ainsi qu’aux petites astuces dont le MJ aura
besoin pour faire vivre sa table.
Le rôle du MJ dans Les Lames du Cardinal est particulier
car peu contraint par l’aléatoire. En effet, sauf exception
rarissime, le MJ ne pioche pas de cartes et gère l’oppo-
sition par des Difficultés et des Potentiels. Son moyen
d’intervention privilégié est la fiole de jusquiame, qui
lui permet d’amener de l’imprévu lors des missions.
La particularité de sa fonction implique pour le MJ
un savant dosage entre le rôle de metteur en scène/
scénariste au service de l’histoire et des joueurs, et celui
d’opposant constructif, qui sèmera des embûches sur
le chemin des héros.
Chaque MJ devra trouver son équilibre : faire en sorte
que les Lames progressent dans l’histoire à grand renforts
de coups d’éclat tout en s’assurant que la tâche est
suffisamment ardue pour aiguiser l’intérêt et garder
les joueurs sous tension.
136
Dramaturgie
Le jeu de rôle Les Lames du Cardinal propose de vivre
des aventures dans la plus pure tradition des romans
et films de cape et d’épée, à ceci près que la réalité
des dragons fait planer sur le monde une ambiance
fantastique omniprésente. Ce mélange des genres, entre
aventures effrénées et investigation occulte, demande
un certain équilibre pour s’inscrire dans la lignée
des romans d’Alexandre Dumas et de Pierre Pevel.
Pour vous aider à bien appréhender l’esprit des Lames
et à créer des aventures susceptibles d’arracher des re-
merciements pantelants de ses joueurs, vous trouverez
ci-après quelques conseils sur la façon, selon nous,
de mener une partie.
Les clés du genre
de cape et d’épée
Le cape et d’épée est un genre en soi et repose sur
un certain nombre de piliers inamovibles. Voici quelques
éléments qu’une bonne histoire de cape et d’épée se doit
de proposer.
Des méchants très méchants
Les méchants des histoires de cape et d’épée sont vils,
retors, et déploient des trésors de ruse malfaisante
pour s’opposer aux héros. Leurs actes sont odieux et ils
n’hésitent pas à prendre pour cible des innocents (en
particulier les femmes et les enfants). Bien souvent, la
vilénie est inscrite sur leur visage (un méchant de cape
et d’épée a très souvent une « sale gueule »), voire
même dans leur nom (rencontrer un individu nommé
« Malencontre » incite à la prudence élémentaire).
En tant que MJ, n’hésitez pas à régulièrement forcer
un peu le trait de vos méchants de service. Mais jouez
également, de temps en temps, sur le contrepied. Ainsi,
un individu en apparence grossier pourra révéler
des trésors d’ingéniosité et de stratégie.
Des références constantes
Les romans des Lames du Cardinal sont truffés de réfé-
rences à l’œuvre d’Alexandre Dumas. On prend ainsi
plaisir à y croiser d’Artagnan, Athos ou Rochefort,
qui donnent l’impression d’évoluer en terrain connu,
ces écrits ayant nourri l’imaginaire de nombre d’entre
nous. Qu’il en soit ainsi ! Le jeu de rôle est, vous l’avez
remarqué, constellé de références aux romans qui l’ont
inspiré. Vos joueurs doivent pouvoir côtoyer Saint-Lucq,
voir leur vin servi par André ou Naïs, croiser Manon
ou tenter de séduire l’Italienne. Mais ne nous limitons
pas à cela : que vos Lames aident Planchet, débattent
de théologie avec Aramis ou sauvent d’une mort certaine
Raoul, fils d’Athos ! La mythologie dumasienne se doit
d’être présente et, Richelieu mis à part, c’est elle qui
détermine le contexte historique de ce jeu, plus que la
véritable histoire de France. Au moins jusqu’en 1648,
date à laquelle c’est vous et vos joueurs qui prendrez
le relais.

De l’action, toujours de l’action

L’action doit être très présente dans Les Lames du
Cardinal. Ne la banalisez pas. Utilisez les succès automa-
tiques pour passer les obstacles peu importants et prenez
grand soin des scènes et affrontements clés. Décrivez vos
figurants avec emphase, encouragez vos joueurs aux plus
folles prouesses, récompensez les plus hardis. L’action
ne se limite pas au combat. Une course-poursuite dans
les rues de Paris, une course de vyverne, l’escalade de la
tour du Temple peuvent constituer de grands moments
d’action sans qu’une épée soit tirée.
Le combat est un élément important dans Les Lames,
et chaque combat important prendra un certain temps,
comme les affrontements dans les films de cape et
d’épée. Concentrez-vous sur les combats importants,

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
lors desquels les Lames risquent, sinon leur vie, au moins
de se fatiguer sérieusement ou d’être blessées. Balayez
d’autres affrontements par un Test simple.

Trois dimensions… et même quatre

Les scènes de cape et d’épée se contentent rarement du
plancher des vaches. Les combats sont dynamiques,
les combattants bondissants. Ils changent d’étage,
de lieu, plongent et virevoltent sans cesse.
Efforcez-vous de mettre en scène ces déplacements par
une gestion intelligente des espaces. Laissez toujours la
possibilité à un personnage de monter ou descendre,
de courir et de sauter, de passer au travers d’une fenêtre
ou à bondir de toit en toit.
De même, la dimension temporelle est essentielle et
contribue grandement aux canons du genre. Les Lames
ont rarement le temps de se reposer et courent toujours

137
 contre la montre. Dans un jeu de rôle, le temps est
une notion étirable. On passe une heure pour jouer
une scène d’action tandis que des kilomètres de che-
vauchée sont avalés en une phrase !
C’est là le devoir du MJ : rythmer l’action par des el-
lipses pour privilégier les moments forts impliquant
les personnages. Ces instants privilégiés peuvent
être une conversation autour d’un verre, une scène
romantique avec un figurant ou une scène de combat
endiablé. Chaque table, en ce qui concerne les moments
forts, aura sa vérité.
De la camaraderie
Les histoires de cape et d’épée sont bien souvent, au-delà
de leur aspect aventureux, de grandes histoires d’amitié
et d’amour. D’Artagnan et les trois mousquetaires,
d’Artagnan et Planchet, Ballardieu et Agnès, Marciac et
Gabrielle… les exemples ne manquent pas. Les Lames du
Cardinal a été élaboré de façon à créer un véritable esprit
de corps entre les Lames et réserve une place importante
aux rapports humains. Laissez le temps aux joueurs,
entre deux parties, de réfléchir ensemble aux façons d’op-
timiser leurs ressources, laissez-les s’entraîner ensemble
et creuser les relations entre personnages. Les romans
d’Alexandre Dumas ou de Pierre Pevel ne seraient
pas les mêmes sans les nombreuses scènes de repas
ou de taverne qui permettent de contempler l’huma-
nité des héros. Inspirez-vous-en largement. Une scène
de repas peut être un moment de jeu bien plus marquant
qu’un combat sans enjeu.
Du drame et du danger
L’aventure ne peut être belle sans la peur de tout
perdre. Le drame est une composante essentielle
des Lames du Cardinal. Il peut se décliner de diverses
façons : perte d’un contact proche, trahison d’un ami,
échec inattendu d’une mission cruciale. Même si
138
l’univers des Lames est propice aux envolées pleines
de panache, gardez à l’esprit que les romans sont
marqués par de grandes scènes dramatiques : la mort
de Ballardieu et celle de Leprat font écho à la mort
de Constance Bonacieux dans Les Trois Mousquetaires.
Il convient de laisser planer sur les personnages
un danger constant. La vie des Lames est dangereuse,
pleine d’écueils et de pièges susceptibles de leur coûter
la vie. Sans cette menace et la sensation d’accomplir
des tâches d’une difficulté extraordinaire, l’intérêt
des joueurs pour le jeu risque de se tarir.
Les clés de l’occulte et
du monde des dragons
Si le genre de cape et d’épée possède ses codes, Les Lames
du Cardinal y ajoute une dimension fantastique qui
transgresse les canons du genre et apporte son lot
de surprises et de nouveautés.
Du mystère et de la magie
Si l’action est le socle du jeu de rôle des Lames, le mystère
en est le nerf moteur. Les dragons sont omniprésents,
comme adversaires directs, mais également comme
instigateurs des pires complots. Leurs outils sont la
magie, la manigance, la manipulation. Leurs histoires
sont riches en artefacts mystérieux, en écrits du passé
et en rituels anciens.
Si les missions concernent des protagonistes hu-
mains, l’ombre des dragons se trouve toujours en
arrière-plan. Peut-être sont-ils là simplement comme
témoins intéressés, ou sont-ils en train de réfléchir
à la façon d’exploiter les vicissitudes que connaissent
les Lames.
Des adversaires à la (dé)mesure
des personnages
Les personnages des Lames, vous l’avez compris,
se situent bien au-dessus du commun des mortels,
et ils viendront à bout de la plupart des adversaires
humains sans coup férir. Mais les adversaires draco-
niques forment une autre catégorie d’opposition : plus
grande, plus forte, plus résistante, plus intelligente, la
race draconique regorge de créatures dangereuses qui
doivent faire peser une menace constante sur les Lames
et leur donner du fil à retordre. Veillez à cela, si besoin en
utilisant massivement les points de jusquiame. Affronter
une créature draconique ne doit pas être pris à la légère.
Dans la même veine, les plans des dragons paraitront
parfois d’une complexité à la frontière de l’absurde. Mais
c’est cette complexité de l’esprit et de la logique
draconique qui rendent les adversaires des Lames si
redoutables aux yeux des joueurs.
La plupart des scénarios des Lames s’articulent à partir
d’un mystère à résoudre… qui, une fois percé, amène
à un deuxième mystère, inscrit dans une énigme plus
épaisse… qui, une fois résolue, se révèle l’un des cha-
pitres d’une histoire bien plus complexe…
Les clés
de la maîtrise du jeu
Une fois évoqués les éléments propres à l’univers,
il convient de livrer quelques conseils sur la façon
de mener à bien la tâche la plus exigeante, mais aussi la
plus exaltante et gratifiante d’une partie de jeu de rôle :
être meneur de jeu.
Être MJ n’est pas une tâche complexe, encore faut-il
se sentir l’âme d’un conteur d’histoire et aimer divertir
les autres : c’est la base de la fonction de MJ. Pour le reste,
quelques conseils pourront aider ceux qui peinent
à s’imaginer en quoi consiste cette étrange activité.
Connaître les règles du jeu et
les adapter à sa table
Le MJ est le garant des règles du jeu et fait fonction
d’arbitre en cas de désaccord sur la résolution d’une si-
tuation. C’est toujours plus facile pour lui s’il connaît
les règles, au moins leurs éléments principaux. Ceux-ci
sont résumés au dos de l’écran du MJ officiel du jeu,
un outil précieux pour les débutants. Les encarts
disséminés dans cet ouvrage permettront aussi au MJ
de retrouver certains points clés des règles.
Un bon MJ saura également ne pas considérer les règles
comme des lois immuables. Il s’agit plutôt d’une aide
à la narration qui se veut adaptée à l’univers qu’il
utilise. Toutefois, la démarche générale des règles
ne correspondra pas forcément à toutes les tables et
à tous les joueurs. Au MJ, dans ce cas, de sélectionner
les points qui lui conviennent et de laisser de côté ceux
qui n’emportent pas l’adhésion de ses joueurs. Il peut
également, le cas échéant, greffer des principes person-
nels particulièrement appréciés par ses joueurs.
Quelques exemples sont donnés ci-après pour aider
le MJ à évaluer les paramètres qu’il pourra utiliser
à sa table.
┬ Partie rapide/MJ débutant/Joueurs
débutants/Table peu versée dans les combats
Choix des archétypes sans répartition des 4 points bonus.
Pas d’arcanes bénis.
Pas de niveau de vie ni de contacts.
Pas de bottes ni de feintes de combat.
Choix d’une épée en se fiant uniquement à l’illustration.
Tests simples (éclair !) y compris en combat.
Privilégier la narration et les succès automatiques.
Pas de dépense de Ténacité.
Un arcane éphémère (neutre).
Rivière draconique limitée à la Manifestation.
Pas d’option sur les arcanes : la pioche d’arcane implique
juste la perte de 1 Ténacité.
Points d’Unité utilisés.
Pas de Liens entre les membres.
MJ chevronné/Joueurs non débutants/Jeu
en campagne/Système simple
Ajouter les Contacts et Ressources, ignorer les contacts
fixes et les ressources particulières.
Un arcane béni maximum par Lame.
Ajouter la dépense de Ténacité.
Système de combat dramatique, mais privilégier
les combats contre des humanoïdes.
Débuter avec une seule feinte.
Utiliser les points de jusquiame.
Utiliser les points de jusquiame pour simuler la magie.
Ajouter les points d’Expérience.
Utiliser les Liens entre Lames.
Arcanes de la Rivière uniquement pour l’ambiance.
MJ chevronné/Joueurs confirmés/Jeu en
campagne/Table amatrice de systèmes fouillés
Création intégrale.
Utiliser toutes les bottes et feintes dès le début.
Ajouter la Conjuration d’arcane.
Ajouter l’influence de la Rivière draconique sur
les Compétences.
Utiliser les règles de magie pour élaborer des effets
magiques variés.
Utiliser toutes les options de combat.
Connaître l’univers et
son scénario
Il est toujours plus facile de maîtriser une partie de jeu
de rôle quand on est familier avec l’univers que l’on met
en scène. Ainsi, pour le MJ, une connaissance de base
est préférable. Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir
sur le xviie siècle une connaissance encyclopédique
digne d’un professeur d’histoire (encore que certains
y trouvent là leur plaisir), mais être au fait de grands
événements et des us et coutumes de la période s’avère
très utile. Les informations contenues dans le livre
univers fournissent un bon condensé d’éléments
historiques et de spécificités de l’univers des Lames.
Évidemment, la lecture des romans de Pierre Pevel
permet d’acquérir un bon socle de connaissance sur
l’univers des Lames.
139
 Le genre de cape et d’épée a cela de précieux que nombre
de ses codes reposent sur des stéréotypes véhiculés
par les films et romans qui l’ont popularisé. Pour
un MJ, c’est là une aide précieuse, même si la réalité
historique est quelque peu sacrifiée. L’image d’Épinal
a en l’occurrence ses vertus.
En outre, Les Lames du Cardinal met en scène un monde
qui, même s’il est ancré dans une réalité historique,
est une uchronie fantastique. Les dragons existent, la
magie est présente. De fait, certains éléments trouveront
une explication plausible dans cet univers, quelle que
soit leur degré d’invraisemblance dans notre xviie siècle
historique.
Connaître le scénario que l’on va proposer peut sembler
une évidence, mais de nombreux MJ rencontrent
des difficultés pour avoir mal préparé leur affaire. C’est
surtout vérifiable pour un scénario officiel, mais cer-
taines créations personnelles peuvent souffrir du même
défaut. Le MJ se voit dès lors contraint de rechercher
longuement l’information, et parfois de commettre
des erreurs sur des points cruciaux de l’histoire.
En tant que MJ, n’hésitez pas à lire plusieurs fois
le scénario, à le présenter sous forme de logigramme,
à prendre des notes… Bref, tout ce qui vous aidera
à le maîtriser avec facilité.
Vos joueurs sont vos meilleurs alliés
Le MJ doit garder à l’esprit que les personnages des joueurs
à sa table sont les héros de l’histoire et qu’ils contribuent
à la générer autant que lui-même. Appuyez-vous sur
eux, sur leurs idées, leur interprétation. Mettez l’accent
sur leurs traits de personnalité, renforcez l’importance
de figurants qui les ont touchés. Gardez-les toujours
au centre de l’action, au cœur des intrigues. Faites-les,
à tout, moment, se sentir privilégiés de leur position.
Veillez à l’équité entre personnages. Chacun doit avoir,
lors de chaque session, son moment de gloire, au risque
de générer jalousie ou frustration. Quand vous construi-
sez vos scénarios, réfléchissez aux capacités favorites
des Lames et mettez-les en scène. L’utilisation par
une Lame de sa Compétence favorite dans un moment
clé comble le joueur de joie, en particulier s’il se sort
de la situation grâce à un succès automatique.
Enfin, respectez les sensibilités de vos joueurs. Certains
éléments (l’horreur, la sexualité, la violence) sont
des paramètres à discuter avant le jeu afin de les doser
au mieux. En aucun cas le MJ ne devrait les imposer
aux joueurs.
140
Récompensez vos joueurs
Le genre de cape et d’épée dépend largement de l’effort
narratif que font le MJ et les joueurs à la table. C’est
vrai pour la plupart des jeux de rôle, mais ce genre-ci
repose vraiment sur ce mélange entre plaisir des mots
et flamboyance des actes.
En tant que MJ, récompensez régulièrement vos
joueurs. Les points d’Expérience et plus encore
les points d’Unité sont un très bon moyen de valoriser
les descriptions des joueurs, mais ne vous limitez pas
à cela, quitte à entrer provisoirement en contradiction
avec les règles du jeu.
Voici quelques exemples de récompenses ponctuelles :
• Rendre 1 point de Ténacité.
• Permettre de jouer une carte supplémentaire
sans coût.
• Permettre à un personnage de prendre ou garder
la main alors qu’il devrait la perdre.
• Supprimer un malus d’action multiple.
• Faire piocher une carte supplémentaire.
• Lier une carte face visible à un élément de décor
mis en scène avec brio par les joueurs. Cette carte
sera utilisable par n’importe quelle Lame en contact
avec cet objet.
• Appliquer l’effet d’une carte à plusieurs adversaires
au lieu d’un seul.
• Offrir un mouvement spectaculaire.
• Offrir un Lien gratuit avec un figurant.
• Permettre de régénérer 1 point de Caractéristique.
Si vous considérez que le joueur le mérite par la qualité
de son interprétation, n’hésitez pas une seconde !
Ne banalisez pas la récompense, car cela lui ferait
perdre sa dimension exceptionnelle, mais gardez-en la
possibilité à l’esprit.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est aux prises avec cinq malandrins dans
une taverne. Léa se lance dans une description fré-
nétique. Eustache virevolte entre les ruffians, se saisit
d’un banc qu’il précipite sur la bande. Léa pose un 9
de Griffe pour valider l’affaire. Le MJ, enthousiasmé,
décide que le 9 rapporte exceptionnellement 2 attaques au
lieu d’une. Deux ruffians mordent la poussière.
Plus tard, les joueurs mettent en scène avec beaucoup
de verve un tonneau de vin qui roule à travers la taverne
et permet des mouvements spectaculaires. Le MJ décide
de placer une carte face visible au centre de la table en
indiquant que cette carte est liée au tonneau. Une Lame
en contact avec la barrique peut dès lors se saisir de la
carte en mettant l’objet en scène.

Gérer l’opposition aux Lames
C’était de la liqueur de jusquiame dorée, une drogue
assez prisée dans les milieux oisifs et fortunés. Pour
les dragons, elle était une boisson de choix. Ils s’en
délectaient et dépassaient parfois la mesure, surtout
les derniers-nés. Chez ceux-ci, en effet, la jusquiame
dorée réveillait des instincts enfouis. Ils renouaient
grâce à elle avec leur nature profonde, et eux qui
peinaient à prendre des formes draconiques inter-
médiaires pouvaient accomplir des métamorphoses
complètes sous l’effet de cette drogue. Mais le prix
à payer était élevé. Avec l’accoutumance, des doses plus
fréquentes et plus abondantes devenaient nécessaires,
cependant que l’organisme faiblissait, empoison-
né. De nombreux derniers-nés s’étaient ainsi détruits.
Pierre Pevel, Le Dragon des Arcanes
La jusquiame dorée
Dans Les Lames du Cardinal, la jusquiame dorée
représente également la malice des dragons, par le biais
de points de jusquiame que va utiliser le MJ.
La jusquiame dorée est une liqueur tirée d’une plante
mystérieuse qui, dit-on, pousse majoritairement dans
les Amériques. Elle a le pouvoir de ranimer ou renforcer
les instincts draconiques de ceux qui l’absorbent.
Les points de jusquiame sont symbolisés par des pions,
des cailloux, des doublons espagnols, etc. au bon vouloir
du MJ. Attention toutefois à ne pas les confondre avec
les points d’Unité.
Les pions de jusquiame forment la fiole de jusquiame.
Seul le MJ peut utiliser cette réserve. Les points peuvent
être utilisés à l’envi, et le MJ peut en dépenser plusieurs
lors d’un même assaut. Ainsi, chaque opposition pourra
réserver son lot de surprises à des Lames trop confiantes.
La fiole de jusquiame est normalement visible des joueurs
– on peut la placer près de la Rivière draconique. Elle
représente un potentiel d’arbitraire et de « tricherie
constructive », et les joueurs aiment savoir à quel niveau
de fourberie ils sont confrontés. Faire baisser le niveau
de la fiole est l’un des enjeux majeurs des Lames.
Toutefois, si le MJ le souhaite, il peut garder la fiole
secrète. Cela permet de garder une aura de mystère,
mais peut agacer les joueurs qui voient pleuvoir
des catastrophes sans savoir quand cela va s’arrêter.
Le MJ peut, dès qu’il l’estime nécessaire ou souhaitable
pour le bon déroulement de la mission, puiser dans sa
fiole de jusquiame. Il est souhaitable que les dépenses
de jusquiame soient dictées par une volonté de servir
l’histoire et non de s’acharner contre un joueur.
Dans le même esprit, nous conseillons au MJ d’accom-
pagner ses dépenses de descriptions inspirées. La jus-
quiame symbolise la toute-puissance draconique qui
devrait transparaître à travers des éléments marqués,
comme une énergie surnaturelle, un caprice du destin
ou une intelligence malveillante.
Voici les effets que peuvent avoir les points de jusquiame :
• Attribuer 1 point à un figurant affilié aux dragons,
ce qui aura comme effet d’augmenter la Difficulté
d'un Test de 1.
Exemple : un personnage tente de convaincre un garde
endoctriné par les dragons. 1 point de jusquiame dépensé
peut augmenter la Difficulté du Test de Persuasion de 1.
• Déclencher une mutation draconique chez
un dragon pendant une scène (griffes, ailes,
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Josselin Grange
augmentation de taille, écailles, etc.). L’effet
technique de cette mutation est à l’appréciation
du MJ, mais apportera généralement un bonus de 1
pour un paramètre. Il pourra augmenter la Taille,
l’armure, la qualité, la Résistance…
Exemple : un Dernier-Né fait face aux Lames. Le MJ
dépense 2 points de jusquiame. La taille du dragon
augmente (sa Taille passe de 3 à 4), et des écailles luisantes
couvrent sa peau (procurant une armure de 1).
• Annuler les effets d’une carte posée. La carte
retourne dans la main du joueur qui l’a posée.
Une figure peut être annulée ainsi, mais pas
un arcane éphémère.
Exemple : en ronde prime d’un affrontement décisif,
une Lame pose un enchaînement de 4 figures de son
école d’escrime. Le MJ, sachant que ce personnage pos-
sède une botte mortelle, dépense 1 point de jusquiame
141
 pour annuler la vyverne qui retourne dans la main du
joueur. Il ne peut déclencher de botte à 4 figures. Le MJ
décrit un mouvement fulgurant du dragon qui désar-
çonne la Lame.
Exemple : une Lame touche un dragon et pousse son
attaque avec 4 cartes. Ces dégâts sont suffisants pour tuer
d’un seul coup le dragon, aussi le MJ dépense-t-il 1 point
de jusquiame pour annuler l’une des cartes et éviter la
perte de 1 point de Résistance.
• Lors d’un affrontement dramatique, déclencher
une attaque ou défense supplémentaire ou dé-
clencher une attaque même si le figurant n’a pas la
main. Cette utilisation peut simuler des enchaîne-
ments ou des feintes chez les opposants des Lames.
• Annuler le don de carte d’une Lame à une autre par
le biais des valeurs de Lien. La carte retourne dans
la main de son propriétaire. Le « point de Lien »
est considéré comme utilisé.
• Augmenter les dégâts effectués par un adversaire
de 1 point.
Exemple : une Lame est démunie de carte défense, mais
arbore un air détendu, certaine que son adversaire a
épuisé son Potentiel d’attaques. Mais une lueur étrange
passe dans son regard, et contre toute attente, il se rue
à l’assaut tandis que le MJ fait briller 1 point de jusquiame
dans sa main. Désireux de mettre le personnage dans
l’embarras, il pioche un deuxième point pour infliger
une perte de Vitalité supplémentaire.
• Influer sur un élément de décor pour qu’il devienne
défavorable aux personnages.
Exemple : durant un combat de taverne, après que
les personnages ont usé et abusé d’un lustre, le MJ joue
1 point de jusquiame et décide que le lustre s’effondre sur
les personnages. Il pourrait décider que cette chute inflige
des dégâts, fait perdre la main aux Lames, les oblige
à défausser une carte, ou tout autre ruse malveillante
dont il aurait l’idée.
• Causer un embarras temporaire. Cela peut par
exemple empêcher un personnage de courir, de voir,
de se servir de l’une de ses mains ou l’une de ses
armes. Cela peut être lié à une blessure antérieure,
à la ranse ou à la pioche d’un arcane par exemple.
• Permettre à un figurant de reprendre la main
en combat.
• Faire intervenir un renfort inattendu pour les ad-
versaires des Lames, si la situation rend ce renfort
crédible. Le coût à payer pour le MJ sera dans ce
cas la Difficulté de l’adversité. Un Piètre antagoniste
(Difficulté 1) coûtera 1 point de jusquiame, quand
un Adversaire de premier ordre (Difficulté 3) en
réclamera 3.
142
Comment alimenter la fiole ?
• Au début du jeu, le MJ place 2 points de jusquiame
par joueur à la table. S’il souhaite accentuer la
Difficulté, il peut aller au-delà de ce montant.
• Quand un arcane est pioché lors d'un Test (hormis
durant un affrontement dramatique), 1 point est
ajouté à la fiole.
• Les Lames sont des agents secrets, et ne pas attirer
l’attention fait partie de leurs impératifs. À la fin
de chaque acte, le MJ ajoute des points en fonction
de la discrétion avec laquelle les Lames ont traversé
l’acte et évité d’attirer l’attention des dragons :
discrètes (2), suspectes (4), flagrantes (6).
• La puissance des Lames dépend de leur bonne
entente. Chaque fois qu’un désaccord grave secoue
le groupe des Lames, les dragons sourient et la
réserve augmente de 1 point. Se disputer pour la
dernière rondelle de saucisson ne constitue pas
un désaccord grave. Torturer ou non un ennemi
pour le faire parler entre dans ce champ.
• Les Lames sont entraînées pour fonctionner
ensemble, en un groupe parfaitement équi-
libré. Chaque fois que le groupe se scinde et
se disperse sans nécessité, la réserve augmente
de 1 point. Ainsi, les joueurs spécialisés dans
le « groupe de 1 » accentueront le péril pesant sur
le groupe en entier.
• Des rituels magiques ou des artefacts particuliers
peuvent, dans le courant de la mission, augmenter
la fiole. Certains figurants puissants peuvent
également posséder une réserve personnelle, qui
reste dans ce cas dissimulée par le MJ.
┬ La fiole de jusquiame est un outil puissant entre
les mains du MJ. Celui-ci doit l’utiliser avec pertinence
en gardant à l’esprit qu’il doit garder des points pour
l’affrontement final. En outre, au regard de la nature
de la jusquiame, il est conseillé d’utiliser la réserve
dans le cadre d’épreuves teintées par la puissance dra-
conique. Ainsi, utiliser la jusquiame lors d’une simple
opposition contre des malandrins humains n’est pas
particulièrement adapté, là où un combat contre
des dracs le sera.
Mettre les Lames en difficulté ?
Au fil des missions, les Lames constituent un groupe
de plus en plus difficile à désarçonner. Le MJ peut
parfois se sentir démuni face à une troupe ayant forgé
d’importantes valeurs de Lien, dotée de nombreuses
feintes et bottes, et qui se débarrasse de l’opposition
d’un revers de main.
L’opposition doit constituer un enjeu, une menace, sous
peine de voir les missions dévalorisées. Nous parlons
naturellement de la véritable opposition, celle constituée
par la malice de dragons. Les bandes de malandrins et
autres coupe-jarrets, quant à eux, ne sauraient constituer
une opposition plus sérieuse qu’un bon échauffement
pour les Lames. Qu’elles parviennent à s’en débarras-
ser sans dommage fait partie du contrat. Ces scènes
seront une récréation fort bienvenue avant les vrais
affrontements.
Il existe plusieurs façons de mettre les Lames dans
l’embarras, et le MJ a toute latitude pour imaginer
des manigances. Veillez toutefois à ne pas abuser des dé-
cisions arbitraires qui frustrent les joueurs. Les quelques
exemples qui suivent peuvent être utilisés régulièrement :
• Fatiguez les Lames : les Lames courent toujours
après le temps, sans forcément bénéficier de temps
de repos. Des pertes de Ténacité durables les pé-
naliseront en empêchant des dépenses de cette
ressource lors de moments clés.
• Utilisez des artifices de timing : si les Lames doivent
arriver à un endroit donné à une heure précise,
l’intérêt de l’histoire commande de les laisser
y parvenir. Mais le MJ peut en amont faire effectuer
un Test d’Athlétisme ou Équitation avec comme
conséquence la perte de 1 point de Ténacité par
Réussite manquante.
• Utilisez la magie pour affaiblir les Lames : la magie
offre des possibilités immenses au MJ. Des effets
magiques, tels que ceux décrits dans le chapitre
Les arcanes et le grand grimoire draconique, peuvent
forcer les Lames à piocher moins de cartes,
les empêcher d’utiliser leurs Caractéristiques,
voire même, avec certains arcanes, diminuer leurs
valeurs de Lien.
• Ciblez le point faible durant les combats : le concept
de paquet partagé implique que, régulièrement,
l’une des Lames obtienne une main peu avanta-
geuse. Un MJ attentif remarquera peut-être alors
que le visage du joueur se crispe. Dans ce cas, il
peut être intéressant, stratégiquement, d’accentuer
les assauts sur cette Lame, en utilisant par exemple
des points de jusquiame. Une Lame vulnérable
oblige ses compagnons à des manœuvres pour
lui venir en aide, et équilibre les ressources. Ces
moments de tension sont souvent savoureux. Cela
se vérifie plus encore si une Lame pioche son arcane
opposé, qui lui fait défausser sa main et attire l’ire
des dragons sur elle. Dans ce cas, les dépenses de PU
enflamment généralement la table. Et vous réaliserez
que, pour les joueurs, venir en aide à un camarade
a plus de valeur que de veiller à sa propre réussite.
Les arcanes et le MJ
Les arcanes constituent un bon moyen pour le MJ
de gérer en amont les difficultés qu’auront à surmonter
les Lames. En cela, il peut être utile de préparer un tant
soit peu les arcanes qui seront présents dans la Rivière
draconique, mais aussi dans le paquet des Lames et
devant les joueurs sous la forme d’arcanes éphémères.
Pour renforcer la difficulté de la mission, le MJ peut dès
le début du jeu insérer l’arcane opposé de l’un des joueurs
dans le paquet des Lames. Il peut aussi choisir de donner
aux joueurs un ou plusieurs arcanes opposés comme
arcanes éphémères au lieu de les piocher au hasard.
En outre, il est conseillé de placer dès le début de la
partie un deuxième arcane dans le paquet si la table
compte plus de quatre Lames.
Pour assurer une mission « neutre », le MJ enlèvera
du paquet des arcanes les arcanes bénis et opposés
de toutes les Lames avant de placer l’arcane dans
le paquet des Lames et distribuer les arcanes éphémères.
Pour une mission plus facile, le MJ pourra placer
un arcane béni dans le paquet des Lames, voire donner
des arcanes bénis comme arcanes personnels.
Il est également conseillé au MJ d’équilibrer les moments
de gloire des Lames en jouant sur les arcanes. Ainsi,
si une Lame traverse une mission en réussissant tous
ses Tests et en plaçant des bottes avec une facilité
déconcertante, il peut être judicieux de la mettre en
difficulté lors de la mission suivante en plaçant dans
le paquet des Lames son arcane opposé.
Dans la même logique, si une Lame subit des revers
de fortune répétés, le MJ pourra lui faire bénéficier
de son arcane béni, dans le paquet des Lames ou comme
arcane éphémère lors de la mission suivante.
Un choix aléatoire est bien entendu possible et pourra
révéler des surprises, y compris au MJ.
143
 Gérer les situations Niveau de
Ressources
Signification Tranche
0 Miséreux 0
Le MJ doit, durant les missions, gérer une multitude 1 Pauvre 0-1 L
de situations dont la majorité est couverte par le chapitre 2 Malaisé 2-6 L
Gestion des épreuves. 3 Commune 7-10 L
Certains cas particuliers sont abordés ci-après. 4 Aisé 11-50 L
5 Riche 51-300 L

Utilisation des Ressources 6 Très Riche 300-1000 L

durant les missions 7

8
Richissime
Impérial
1000-10000 L
+10000 L

Monnaies de compte
D’abord, Athos avait soutenu pendant quelque temps
1 Livre = 20 sous = 40 sols (demi-sou) = 80 liards =
l’association de ses propres deniers. Porthos lui avait
240 deniers
succédé, et grâce à une de ces disparitions auxquelles
Pièces de monnaie
on était habitué, il avait pendant près de quinze
1 louis d’or = 2 pistoles = 7 écus = 20 livres
jours encore subvenu aux besoins de tout le monde ;
enfin était arrivé le tour d’Aramis, qui s’était exécuté Niveaux de vie
de bonne grâce, et qui était parvenu, disait-il, en Miséreux 0
vendant ses livres de théologie, à se procurer Pauvre 1 300 L par an
quelques pistoles. Malaisé 2 500 L par an
Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires Commune 3 700 L par an
Aisé 4 1000 L par an
Une Lame peut utiliser son niveau de Ressources Riche 5 3000 L par an
au fil des missions. Les Lames du Cardinal n’est pas Très riche 6 10 000 L par an
un jeu ayant pour but, pour les héros, d’accumuler Richissime 7
des richesses. Aussi le système de gestion de la fortune Impérial 8
n’entre-t-il pas dans les détails. Il n’empêche que le fi-
nancement des missions sera un enjeu d’importance Liste de prix des biens communs
dans la France soulevée par la Fronde. Comme les Trois Nourriture Prix
Mousquetaires de Dumas, les Lames pourraient bien Pain 2 sous le kilo
être frappées de gêne financière. Viande 10 sous le kilo
Les biens et services dont vous trouverez une liste Mauvais vin 3 sous la bouteille
non exhaustive ci-après ont chacun un coût, indiqué Vin cacheté 20 sous la bouteille
en monnaie du xviie siècle. Ce montant appartient
à une tranche. Celle-ci correspond à un niveau Animaux
de Ressources à avoir pour acheter le bien. Cheval de monte 100 L
Cheval ordinaire 50 L
Exemple : un cheval ordinaire coûte 50 Livres. Ce montant Bœuf 100 L
appartient à la tranche 11-50 L et correspond à un niveau Mouton 10 L
de Ressources de 4. Seules les Lames possédant une valeur Poule 1L
de Ressources de 4 ou plus peuvent normalement acheter Âne 50 L
un cheval. Cheval bat 50 L

┬ Généralement, un bien de qualité appartiendra à la

tranche correspondant au niveau de Ressources supé-
Chien de chasse
Habillement et hygiène
Bas
30 L

1L
rieur. Pour un bien de qualité exceptionnelle, ce seront Bottes 2L
deux niveaux au-dessus d’un bien de base. Les biens Casaque commune 3L
exceptionnels sont rares et permettent de gagner Casaque élégante 8L
des points de Compétence ou d’abaisser la Difficulté Cape 2L
d’un Test. Cape fourrée 7L
Chausses 2L
Exemple : un cheval commun coûte 50 L, correspondant Chapeau 1L
à un niveau de Ressources de 4. Un cheval de qualité Chemise 2L
coûtera entre 51 et 300 L (la tranche au-dessus). Un cheval Corset 2L2
exceptionnel coûtera entre 300 et 1000 L (deux niveaux Cotte 1L1
au-dessus).
Cotte élégante 5L
144
Culotte 1L Habitat
Gants 2L Chambre (louée) 150 L l’an
Manteau 3L Maisonnette (louée) 300 L l’an
Manteau chaud 8L Maison (louée) 600 L l’an
Pourpoint 2L Maison (achat) 30 000 L
Robe commune 4L Pavillon de chasse 5 000 L
Robe noble 10 L Hôtel modeste (location) 1000 L l’an
Souliers communs 1L Hôtel modeste (achat) 100 000 L
Souliers nobles 5L Hôtel cossu (location) 3000 L l’an
Perruque 4L Hôtel cossu (achat) 300 000 L
Parfum 2L Hôtel somptueux (location) 5000 L l’an
Hôtel somptueux (achat) 500 000 L
Armes
Arbalète 5L Alchimie et dragons (Livre 1 p. 88)
Arc 1L L’accès à ces créatures et substances implique la
Arquebuse 8L connaissance d’un réseau de contrebande. Un test de
Balles 1 s les 12 Débrouille pourra être demandé.
Dague 15 s Créatures :
Épée 3L Dragonnet sauvage 10 L
Rapière 5L Dragonnet dressé 30 L
Rapière de qualité 10 L Vyverne sauvage 300 L
Hallebarde 1L Vyverne dressée 3000 L
Main gauche 2L Œuf de vyverne 800 L
Pistolet 15 L Tarasque 1500 L
Pistolet de qualité 60 L Syle 5L
Mousquet 25 L Syle dressée 20 L
Poire de poudre 1 L les 12
Substances et artefacts
Pourpoint de buffle 10 L
Dose de jusquiame (équivalent à
5L
Autres un petit verre)
Baudrier 8s Vin des dracs (bouteille) 30 L
Besace 2s Os de dragon (brut) 100 L/kg
Bourse 10 d Dose de sang de dragon frais
50 L
Cartes 10 s (équivalent à un petit verre)
Cassette fer 3L Salamandaine 50 L
Coffre 30 s Larme sainte 5000 L
Flûte 15 s Collier de Brisingar 3000 L
Fontes 10 s Voile d’oubli 1000 L
Fourreau 5s Lame en draconite 1500 L
Gaine de pistolet 6s Épée en os de dragon 3000 L
Harnais 3L Grimoire draconique au moins 1000 L
Lancettes 5L Livre d’occultisme de 30 à 3000 L
Lanterne 10 s Le voile (poison,VIR 6, mois) 10 L
Luth 5L La mort sans visage (poison,VIR 4,
10 L
Marmite 15 s heure)
Masque médical 15 s Le sommeil de l’ancien (poison,
20 L
Outils 10 sols VIR 6, minute)
Selle 7L La goulée de belladone (soins, +2) 10 L
Selle de qualité 15 L Préparation d’astravore (soins, 1) 40L
Viole 8L Suc de glande de drac (soins, 1i) 150 L

Érudition
Encre et plumes 6s
Livre simple 4L
Livre enluminé 20 L
Livre illustré 8L

145
 Gérer les achats
Lors d’un achat, en fonction de niveau de Ressources
de la Lame et de la valeur du bien, plusieurs cas peuvent
se produire :
• Si la tranche à laquelle appartient le bien est infé-
rieure de 2 points ou plus au niveau de Ressources,
la Lame peut l’acheter sans contrepartie. Il suffit
ainsi de compter dans la troupe une Lame fortu-
née (et raisonnablement généreuse) pour ne pas
s’embarrasser avec la gestion du coût des repas et
des tournées générales.
• Si le bien est inférieur de 1 point au niveau
de Ressources, la Lame peut l’acheter. Toutefois, elle
pioche une carte du paquet des Lames. Si la carte est
une figure, sa dépense a été quelque peu excessive
et son niveau de Ressources est abaissé de 1 point
pour le reste de la mission (cochez une case de la
ligne de Ressources). Si c’est un arcane, le niveau
est réduit de 2 points.
• Si le bien est égal au niveau de Ressources, la Lame
pioche une carte du paquet des Lames. Si la carte est
une figure, elle ne peut l’acheter. Si c’est un arcane,
elle perd en outre 1 point de Ressources. Tout autre
carte permet d’acheter le bien et abaisse le niveau
de Ressources de 1 point pour le reste de la mission.
• Si une Lame veut acheter un bien d’une valeur
supérieure de 1 point à son niveau de Ressources,
elle devra réussir au préalable un Test de Négoce
dont la Difficulté sera le niveau de Ressources
nécessaire pour acheter le bien. Cette réussite lui
donne le droit de piocher une carte. Une figure
empêche l’achat. Si l’achat est validé, il cause
obligatoirement la perte de 2 points de Ressources.
• Si une Lame multiplie les achats lors d’une même
mission, cumulez les coûts pour calculer au fur et
à mesure le niveau de Ressources nécessaires. Ainsi,
si une Lame achète un cheval (niveau nécessaire 4),
puis deux autres deux jours plus tard, le coût
utilisé sera équivalent à 3 chevaux, soit un niveau
de Ressources de 5.
Récupération des Ressources
En fin de mission, le joueur pioche une carte du paquet
des Lames. Si cette carte est une figure noire, le point
n’est pas récupéré. La disette se poursuit. La pioche
d’un arcane indique une descente aux enfers et la
perte d’un niveau de Ressources supplémentaire. Tout
autre carte permet de récupérer 1 point. Une figure
rouge permet de récupérer 2 points si 2 points ont
été consommés.
La Lame peut, avant d’effectuer cette pioche, tenter
un Test de Négoce avec comme Difficulté son niveau
de Ressources. Si elle obtient un succès (et pour chaque
point de Panache), elle peut piocher une carte en
146
plus de la carte de fin de mission et choisir laquelle
fait effet. La pioche d’un arcane est ignorée dans ce
cas. Les Réussites automatiques sont acceptées.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a utilisé ses ressources durant une mission et a
coché 1 point de Ressources. En fin de mission, Léa décide
de faire appel à la Compétence Négoce d’Eustache. Elle ob-
tient 3 Réussites, soient un succès et 1 point de Panache. Elle
peut donc piocher deux cartes en plus de la carte de fin
de mission. Léa obtient une dame de Griffe, un 8 de Sang
et un 2 de Souffle. La dame aurait pu empêcher de restaurer
le point de Ressources, mais le bon sens financier du che-
valier le protège de l’embarras. Léa choisit le 8 de Sang et
Eustache récupère 1 point de Ressources.
Utiliser la valeur
de Contacts durant les missions
Rien n’égale en France la diaspora picarde.
Anonyme
Outre les contacts choisis avant même le début du jeu,
la valeur de Contacts d’une Lame permet à un joueur
de créer des contacts « à la volée » durant les missions
afin de rendre compte du réseau de relations étendues
dont bénéficie son personnage.
L’emplacement Contacts de la feuille de personnage
comporte six cases. Le joueur noircit un certain nombre
de cases pour ne laisser en blanc que son niveau
de Contacts (si sa valeur de Contacts est de 2, il noircit
ainsi 4 cases). Cela correspond à un nombre de points
de Contacts (PC) disponibles pour la mission.
Durant une mission, le joueur peut faire intervenir
un figurant en cochant (d’une coche simple /)
un nombre de cases égal à son coût en PC. Cette
intervention doit recevoir au préalable l’approbation du
MJ. Bien entendu, le joueur peut également s’appuyer
sur un figurant déjà décrit par le MJ en improvisant
un Lien avec ce personnage.
En outre, si un personnage dépense en cours de mission
des points de Contact pour faire intervenir un figu-
rant appartenant à une catégorie identique à celle
de l’un de ses profils, il peut mobiliser ce profil et payer
un PC de moins (avec un minimum de 1).
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache a comme profils Artiste et Mousquetaire. Artiste
appartient à la catégorie Lettrés, tandis que Mousquetaire
appartient à celle des Combattants. De fait, si Léa
dépense ses points pour improviser des contacts issus
de l’une ou l’autre de ces catégories, elle paiera 1 PC
de moins, avec un minimum de 1.

Le coût en PC d’un figurant improvisé dépend
de deux éléments : son Importance (comme définie
pour les contacts fixes des Lames) et la force du Lien,
c’est-à-dire l’intensité de la relation entre le figurant
et la Lame. Ces deux paramètres sont multipliés pour
calculer le coût en PC.
3 : Fort : la Lame a noué des liens forts envers le figurant
qui est prêt à tout pour l’aider. Il peut s’agir d’un frère
d’armes, d’un(e) amant(e), d’un membre de la famille
proche, ou de quelqu’un ayant une dette d’honneur
importante envers la Lame.
4 : Très fort : le figurant considère la Lame comme la
personne la plus importante de sa vie et ira jusqu’à se sa-

Ā
Coût en PC = Importance x force du Lien
Il est demandé aux joueurs de personnaliser les contacts,
si besoin avec l’aide du MJ. Il est ainsi plus agréable
de voir surgir Constance, camériste de la duchesse
d’Ambreuil (Lien Moyen) que simplement Camériste
(2). Les joueurs peuvent consulter la liste des noms
les plus communs de la France du xviie siècle s’ils
le souhaitent.
Les tableaux fournis vous permettent de déterminer
l’importance des figurants.
Force du Lien
1 : Faible : la Lame a noué des liens avec le figurant,
sans que cela aille jusqu’à l’amitié. Collègue de travail,
connaissance de comptoir, contact commercial fidèle,
domestique.
2 : Moyen : la Lame a noué des liens solides qui font
qu’elle compte pour le figurant. Il peut s’agir d’un com-
pagnon d’armes, d’un membre de la famille éloignée,
d’un partenaire commercial.
crifier pour l’aider.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache possède une valeur de 4 en Contacts. Durant la
mission, il se retrouve enfermé dans le sinistre Châtelet, tan-
dis qu’un abominable rituel se déroule. Léa s’adresse alors au
MJ. « Il me semble me rappeler qu’un certain Démosthène
Rubier travaillait comme gardien au Châtelet. Serait-il
encore en service ? ». Le MJ acquiesce. Un gardien de prison
est un figurant de la catégorie Combattants (Léa paiera
donc un PC de moins grâce à son profil Mousquetaire)
et d’Importance Moyenne (2). Léa peut donc dépenser
3 points pour obtenir avec lui un Lien Moyen provisoire
(2) ou seulement 1 pour un Lien Faible (1). C’est cette
dernière option que choisit la joueuse. Le sieur Rubier
reconnaît Eustache et accepte de faire parvenir un message
à un certain Saint-Lucq.

Catégorie  /
1 2 3 4
Importance
Combattants
un brigand un assassin
Hommes de main un voyou un spadassin légendaire
chevronné Compétent
Armée régulière un soldat un vétéran un officier un général
Représentants de un gardien de un garde de un responsable
un milicien
l’ordre prison prisonnier d’État d’établissement
Mousquetaires un cadet un vétéran un officier une légende
Hommes de cour
Cercles de jeu un homme de main une tenancière un joueur célèbre une usurière impitoyable
Sphère politique un serviteur un exécutant un conseiller un ministre
un gentilhomme de
Noblesse un chevalier un comte le roi
province
La cour une camériste un secrétaire un garde un conseiller royal
Lettrés
Érudit un libraire un journaliste un sage un maître de magie
un talent
Artiste un artiste de rue un talent reconnu un artiste majeur
prometteur
un médecin
Santé un assistant une sage-femme un chirurgien célèbre
chevronné
Clergé un novice un moine un prêtre un évêque
Roturiers
Bas-fonds un coupe-bourse une fille de joie un receleur un maître des bas-fonds
La rue un mendiant un domestique un cocher un fureteur
Marchés et un commerçant un membre de
un pourvoyeur royal un dirigeant de guilde
commerces modeste confrérie
Tavernes et
une servante un tavernier un hôtelier célèbre un négociant royal
hôtelleries

147
 Renforcer provisoirement
sa valeur de Contacts
Une Lame peut renforcer provisoirement sa valeur
de Contacts en dépensant 1 point d’Expérience ou en in-
citant ses camarades à dépenser 1 point d’Unité. Chaque
point augmente provisoirement la valeur de Contact
de 1 point.
Utiliser des contacts
improvisés
L’utilisation d’un contact improvisé permet à la Lame
de retrancher la valeur du Lien de la Difficulté lors
d’une interaction. Si la Difficulté devient nulle, le fi-
gurant obtempère sans hésiter et sans contrepartie. Si la
Difficulté n’est pas abaissée à 0, une épreuve normale
prend place.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, prisonnier à Vincennes, fait face à un gardien
haineux (Difficulté 1 + Opposé 2). Pris par le temps, il
veut que le garde laisse subrepticement tomber la clé de sa
cellule, ce qui amène la Difficulté à 4.
Léa décide d’utiliser des points de Contacts. Le figurant est
d’Importance 1. Elle dépense ses 4 points de Contacts pour
créer provisoirement un Lien Fort (4) avec le gardien. Léa
suggère qu’en discutant avec lui, Eustache réalise qu’il a
par le passé sauvé la petite sœur du geôlier d’un destin fu-
neste. Le MJ accepte. La Difficulté est abaissée à 0. Les clés
tintent sur le sol.
Les contacts improvisés peuvent permettre de faire
redescendre dans le champ des possibles une Difficulté
supérieure à 6.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache tente de persuader un garde dalmate de lui faci-
liter l’accès à la forteresse du doge de Venise. La Difficulté
pour convaincre ce garde d’élite inflexible est de 7, soit
une Difficulté Absurde ne permettant pas de Test. Léa
décide de dépenser ses PC pour acquérir provisoirement
un Lien de 1 avec le garde. Ce Lien permet de faire
redescendre la Difficulté à 6. Un Test brillant (allié
à une forte compensation, une dépense de Ténacité et
de point de Caractéristiques) permet de s’attirer les fa-
veurs du garde.
148
Consolider un contact
Un contact créé « à la volée » durant une mission n’est
pas considéré comme définitif. Ainsi, si une Lame désire
réutiliser ce contact lors d’une mission ultérieure, elle
devra de nouveau dépenser des PC.
Toutefois, si le joueur le souhaite, il peut consolider
ce contact en fin de mission en dépensant autant
de points d’Expérience que le coût du figurant. Cela
permet de réutiliser le figurant sans en payer le coût et
de minimiser les compensations demandées.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Quelques missions plus tard, Eustache se retrouve de nou-
veau enfermé au Châtelet (une forme de tradition). Léa
demande au MJ de faire intervenir une nouvelle fois
le brave Démosthène Rubier, mais la mission ayant changé,
elle doit encore utiliser ses points de Contacts.
À la fin de la mission, Léa décide de consolider ce contact et
paie 3 points d’Expérience pour noter Démosthène Rubier,
gardien au Châtelet : Lien Moyen (2). Elle pourra dès
lors utiliser ce figurant sans payer les points de Contacts
correspondants.
Mobiliser des contacts fixes
durant les missions
Les contacts fixes peuvent être utilisés par les joueurs
durant les missions de leurs Lames. Ils apportent
soutien ou aide directe, en fonction des demandes et
des liens entre eux et les Lames. Vous trouverez ci-après
la description de ces contacts. Libre à vous de garder
certaines informations cachées des joueurs. Ces
figurants ne doivent pas être seulement vus comme
des ressources. Ils sont un moyen efficace d’infuser
la substance des romans de Pierre Pevel et Alexandre
Dumas dans les missions des nouvelles Lames.
Chaque personnage est décrit sommairement. Sont
ensuite proposés des appuis pour aider le MJ à mettre
le figurant en scène, et des absences et contrariétés
qui peuvent justifier une indisponibilité du figurant,
voire des ennuis le touchant si les Lames se reposent
trop souvent sur lui.
Martin Delormel, le maître d’armes
(Combattant 1)
Jean Delormel est un vieil ami du capitaine La
Fargue. Maître escrimeur, il exerçait son art en toute
liberté, ce qui lui a longtemps valu des attaques
des maîtres d’armes patentés.
Son fils, Martin, a repris la salle d’armes familiale, située
rue des Cordières, à côté de la porte Saint-Jacques. Jean
peut ainsi profiter de sa retraite bien méritée, même
s’il n’est jamais loin de son fils et de sa fille Justine, qui
fait office d’intendante.
En souvenir de sa relation avec La Fargue, Jean Delormel
propose les services de son fils aux Lames.
Appuis : soutien militaire (uniquement en cas extrême)
et entraînement (Martin peut servir de maître jusqu’au
niveau 6).
Absences/contrariétés : absences de Martin pour s’oc-
cuper de son père malade ou pour s’occuper d’un élève
noble de province / Incarcération pour manquement
à la patente, fermeture de la salle d’armes.
Monsieur de Tréville
(Combattant 2)
Le comte de Tréville mène depuis des années la troupe
des Mousquetaires du Roi, rassemblés dans son hôtel
situé rue du Vieux-Colombier. Sa loyauté à la couronne
est intacte, mais ses relations avec Mazarin, qui envisagea
un temps de dissoudre la troupe, sont froides.
En prenant de l'âge, le comte de Tréville est devenu
plus secret et plus revêche.
Sa priorité va à présent à ses Mousquetaires. Mazarin
passe après.
Appuis : Tréville peut envoyer des mousquetaires en
soutien aux Lames si la cause est juste. Ses connaissances
tactiques sont précieuses. Il peut également donner
accès à un équipement de base si besoin.
Absences/contrariétés : absences pour une mission
auprès du roi, ou faiblesse passagère liée à son âge
/ Bouderie due à l’insistance des Lames, jalousie
de Mazarin.
149
 François Reynault d’Ombreuse,
des Gardes noirs (Combattant 3)
François Reynault d’Ombreuse est le commandant
des Gardes noirs, chargés de la sécurité des Sœurs
de Saint-Georges. Il est le fils du marquis d’Aubremont,
un ami du capitaine La Fargue. Il est aussi le frère cadet
d’une ancienne Lame, Bretteville, qui trouva la mort au
siège de La Rochelle. Il éprouve un sentiment contenu
pour Agnès de Vaudreuil.
Le Garde noir a gardé un lien fort avec les Lames. Si sa
fonction l’accapare une grande partie du temps, il n’a
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
jamais renié sa relation privilégiée avec la troupe d’élite.
Appuis : soutien martial potentiel, accès au mont
des Châtelaines (cette autorisation dépend de la mère
supérieure, mais D’Ombreuse n’est pas toujours
discipliné) ou à de la draconite.
Absences/contrariétés : absences dues à une mission
aux côtés des Châtelaines, garnison dans une place-
forte ou blessure / Le Garde noir baisse sa garde pour
aider les Lames, et est pris pour cible par les dragons,
qui pourraient en profiter pour accéder au mont
des Châtelaines.
150
Saint-Lucq, Lame insaisissable
(Combattant 4)
Saint-Lucq est un sang-mêlé dont l’existence est
étroitement liée à feu le cardinal de Richelieu. À la
disparition de ce dernier, Mazarin eut la surprise de voir
Saint-Lucq rester, sinon à son service, du moins de son
côté. Il effectue des missions d’infiltration et d’assassinat
sans jamais sourciller. Il reste fidèle aux Lames même
si les relations ne sont plus les mêmes depuis le départ
du capitaine La Fargue. Contacter Saint-Lucq est tout
sauf facile. Les Lames laissent généralement un message
aux Messageries Gaget et espèrent que le sang-mêlé en
prendra connaissance.
Appuis : assassinat, sauvetages inattendus, aide martiale.
Absences/contrariétés : absent pour une mission
ordonnée en haut-lieu / Saint-Lucq déteste la faiblesse
et peut laisser les Lames trop dépendantes de lui subir
quelques désagréments et en tirer des conclusions.
Note : Saint-Lucq est si insaisissable que, même s’il est consi-
déré comme disponible, il y a une chance non négligeable qu’il
ne se montre pas. Quand les joueurs souhaitent faire intervenir
Saint-Lucq, faites-les piocher une carte du paquet des Lames. Si la
carte est noire, Saint-Lucq se montre. Dans le cas contraire, il
reste invisible. Un Test par jour peut être effectué. En contrepartie,
si Saint-Lucq participe à un combat aux côtés des Lames, il
apporte 6 Réussites au lieu de 4 ou peut triompher d’une épreuve
Chimérique (Difficulté 6).
C harpentier, vieux secrétaire écarté
(Courtisan 1)
Charpentier fut, des années durant, le secrétaire
de Richelieu. Il serait exagéré de dire que le Cardinal
avait toute confiance en son domestique, mais
Charpentier eut, pendant cette période, la possibilité
de comprendre le fonctionnement de la cour. Depuis
la mort de son maître, il a été relégué à des fonctions
subalternes au Louvre. Mais, bien que vieillissant,
il garde un attachement particulier à la chevalière
des Lames.
Appuis : informations liées à la cour de faible impor-
tance, connaissances héraldiques, rumeurs.
Absences/contrariétés : sa santé est déclinante et le force
à garder le lit bien souvent / Charpentier se réfugie dans
le souvenir des anciennes Lames qui, elles, se débrouil-
laient toutes seules ; enfin il peut se montrer trop bavard.
Le vicomte d’Orvand, libertin assagi
(Courtisan 2)
Le vicomte d’Orvand fut, pendant longtemps,
le compagnon privilégié d’une ancienne Lame, Nicolas
Marciac. Les facéties de ce dernier conduisirent bien
souvent d’Orvand à fréquenter les salles de jeu les plus
malfamées et les salons les plus animés, et à assister aux
duels les plus absurdes. Depuis le départ de Marciac,
d’Orvand s’est assagi. Il reste toutefois au fait de nombre
de rumeurs et usages parmi la bonne société des libertins.
Appuis : rumeurs et connaissance des milieux du jeu
parisien. Par extension, fréquentation des usuriers et
hommes de main spécialisés dans les mauvais payeurs.
Absences/contrariétés : d’Orvand sent revenir le spectre
de Marciac et prend le large quelque temps dans son
domaine de Bretagne / collaborer avec les Lames le fait
plonger dans les ennuis et la dette.
151
 Zongo Ondedei, éminence grise (Courtisan 3)
Après la mort du père Joseph, éminence grise
de Richelieu, Paris voit arriver en 1646 un nouveau
conseiller qui se place dans l’ombre du cardinal
Mazarin. Né en 1608, noble et docteur en droit,
membre de l’ordre des Théatins, Zongo Ondedei devient
l’ami et le conseiller de Mazarin. Habile, rompu aux
manœuvres de l’intrigue, il est un soutien précieux pour
le cardinal et sert de lien entre ce dernier et la régente.
Appuis : conseils en politique française et étrangère,
contacts dans la majorité des cours d’Europe.
Absences/contrariétés : absences pour raison d’État /
en cas d’abus, Zongo Ondedei glisse quelques mots au
cardinal ; ce dernier s’empresse alors de rappeler aux
Lames, sur un ton placide, que la mission leur a été
confiée à elles, et non au théatin !
152
Porthos, noble somnolent (Courtisan 4)
Devenu comte du Vallon de Brécieux de Pierrefonds,
Porthos mène une vie prospère, à peine ternie par
le titre de baron qu’on lui refuse. Mais au fond de lui,
il s’ennuie ferme, et l’appel de l’aventure résonne encore
sous la couche de gras. Si d'Artagnan venait à lui faire
signe, il n'héisterait pas un instant à ressortir sa rapière.
Appuis : soutien militaire, financier, regain d’espoir aux
moments les plus sombres.
Absences/contrariétés : Porthos ne donne plus de nou-
velles, du moins pendant un temps ; sans doute confit
dans l’alcool et la bonne chère / sa loyauté à Athos
et Aramis peut être contrariante et le pousser à taire
certaines informations.
Jules Bertaud, libraire (Lettré 1)
Bertaud est un libraire dont l’officine est située dans
la rue Perdue, près de la place Maubert. C’est un ami
de l’ancienne Lame Arnaud de Laincourt, qui passa
de longues heures à fureter dans ses rayonnages,
sous le regard affectueux de Clotilde, la fille du
libraire. Bertaud est âgé, fatigué, mais mène toujours
son commerce d’une main ferme, aidé par sa fille et
l’imprimeur Joseph Daunois, qui s’occupe de l’impri-
merie jouxtant la librairie.
Appuis : recherche d’ouvrages, y compris ésotériques ;
érudition générale, informations de tout ordre, publi-
cations éventuelles ; réseau parmi les érudits de France.
Absences/contrariétés : absences pour raisons de santé,
voyage pour visiter une bibliothèque privée / les visites
des Lames peuvent attirer l’attention de leurs ennemis
sur la librairie.
T héophraste Renaudot (Lettré 2)
En 1631, Richelieu charge un médecin du roi,
Théophraste Renaudot, de produire un hebdomadaire
chargé d’informer sur la politique extérieure. La Gazette
rencontre un véritable succès et obtient le monopole
de l’information politique. Mazarin l’utilise réguliè-
rement comme tribune. Renaudot, âgé de 62 ans en
1648, souffre de son image de proche du pouvoir lors
de la Fronde. Il suit le roi à Saint-Germain en 1649 et
laisse à ses fils Eusèbe et Isaac la charge de la parution.
Appuis : influence le peuple par des informations ciblées,
plus ou moins authentiques ; relations dans le monde
des journalistes ; contacts de journalistes à l’étranger.
Absences/contrariétés : absences pour investigation
ou convocation par le trône / la proximité des Lames
attire l’attention de la Griffe noire ou d’opposants au
pouvoir ; attentat contre la Gazette.
153
 Pierre Teyssier, le maître de magie
(Lettré 3)
Pierre Teyssier commença à travailler très jeune pour
le compte de Richelieu. C’est un esprit fin, curieux,
qu’il cache sous un physique austère. Maître de magie
de la cour, il est resté fidèle au cardinal. Il a gagné
de la maturité en même temps que quelques mèches
grises, et ses connaissances encyclopédiques sur les dra-
gons sont sans égales à Paris. Il s’est toujours refusé
à tenter de maîtriser les arcanes de la magie. Il vit rue
des Enfants-Rouges.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Appuis : connaissances ésotériques, relations dans
les cercles érudits en Europe. Possible connaissance
de réseaux de trafic d’artefacts et substances draconiques.
Absences/contrariétés : absence pour raison d’État,
ou études dans un endroit secret / les Lames peuvent
exposer Teyssier par mégarde, en le poussant à se rendre
en des lieux où sa sécurité n’est pas assurée.
154
Agnès, baronne de Vaudreuil,
mère Marie-Agnès (Lettré 4)
Lame emblématique, Agnès de Vaudreuil est la
principale raison pour laquelle l’Archéen n’a pas
dévasté Paris. Devenue mère des Louves, elle a re-
misé son titre de baronne et pris ses distances avec
Mazarin. Il n’empêche que sa chevalière pend toujours
à son cou. « Un jour, toujours ». On la reconnaît
aisément à son tabard particulier, arborant un dragon
écarlate et non noir comme ceux de ses sœurs.
Appuis : accès aux sites tenus par les Châtelaines (mont
des Châtelaines, le Temple), soutien militaire et magique
(par le biais des Louves).
Absences/contrariétés : absences pour des missions
ou des raisons internes à l’ordre des Châtelaines, retraite
privée / avoir affaire aux Lames ranime le souvenir
de Ballardieu, plongeant Agnès dans la dépression
ou dans une colère froide qui la rend inaccessible.
Madame Gervaise (Roturier 1)
Gervaise Delattre est l’intendante de l’hôtel des
Archevêques de Sens. C'est une matrone gironde et
avenante. Elle prend sa tâche très à cœur et adopte
un comportement volontiers familier avec les Lames,
en particulier les plus jeunes. Elle possède de nombreux
talents, en particulier ceux de recoudre sommairement
les blessures et de confectionner un admirable ragoût
de mouton.
Appuis : récupération physique et mentale, intendance :
permet de régénérer 3 points de Ténacité en une heure
ou 1 point de fatigue durable.
Absence/contrariétés : Madame Gervaise doit parfois
s’absenter pour récupérer son fils Gros-Georges, qui tend
à se lancer dans des actes irréfléchis ou à se perdre dans
Paris / Madame Gervaise devient facilement boudeuse
si elle a l’impression que l’on abuse de ses services.
Manon, des Petites Grenouilles
(Roturier 2)
Manon est une ancienne fille de joie, qui a pris la suite
de la charmante Gabrielle (devenue Mme Marciac)
à la tête de l’irréprochable maison de passe Les Petites
Grenouilles. Outre l’accueil amical qu’y reçoivent
les Lames, l’établissement est une mine d’informations
sur des personnes de tous milieux.
Appuis : informations, mise en relation avec diverses
personnes, détente ; une fois par mission, visiter
Les Petites Grenouilles permet de régénérer 2 points
de Ténacité en environ 20 minutes.
Absence/contrariétés : Manon s’absente parfois pour
aller voir Marciac, installé à Meung et propriétaire
des Petites Grenouilles / Manon possède des informa-
tions pouvant la mettre en grand danger si les Lames
ne sont pas assez vigilantes.
155
 Urbain Gaget, propriétaire
des Messageries Gaget (Roturier 3)
Urbain Gaget est le propriétaire des messageries épo-
nymes, qui possédait un monopole royal. Les Messageries
proposent des courriers acheminés par draonnets et
des voyages en vyverne (fort coûteux). Les Messageries
ont maintes fois soutenu les Lames et le trône, mais
des rumeurs persistantes ces derniers mois mettent en
question la loyauté d’Urbain Gaget, qui a vu arriver
un concurrent avec les Vyverneries Dubuis. Saint-Lucq
continue à utiliser les locaux des Messageries pour
recevoir des messages des Lames.
Appuis : services de messagerie fiables et rapides, four-
niture en montures volantes ; une fois par mission, peut
envoyer un message grâce à son meilleur dragonnet,
ou fournir une vyverne.
Absence/contrariétés : Gaget est régulièrement absent
pour sillonner le pays à la recherche de jeunes vyvernes
/ Gaget, en raison de sa proximité d’avec le trône,
subit des pressions populaires ; ses loyautés peuvent
en outre fluctuer.
156
Le grand coësre (Roturier 4)
Le grand coësre est le chef de la principale cour des mi-
racles de Paris depuis plus de quinze ans. Encore jeune
(il a plus de 30 ans mais son apparence reste mysté-
rieusement celle d’un adolescent), toujours retors, il est
le maître des trafics et entreprises délictueuses dans la
capitale, même si son influence décline quelque peu ces
derniers temps. Il peut être une ressource incomparable,
mais ce qu’il demande en échange de sa collaboration
est tout aussi démesuré.
Appuis : fourniture d’informations sur les milieux
interlopes, les réseaux de contrebande ; peut procurer
du matériel de contrebande (explosifs, drogue, poison,
substances draconiques).
Absence/contrariétés : le grand coësre est rarement
absent, mais peut refuser de recevoir les Lames sans
donner d’explication / les contreparties demandées par
le chef de bande sont à même de plonger les Lames
dans l’embarras.

Mazarin
├
Dans une des chambres du Palais-Cardinal, que nous
connaissons déjà, près d’une table à coins de vermeil,
chargée de papiers et de livres, un homme était
assis, la tête appuyée dans ses deux mains. Derrière
lui était une vaste cheminée, rouge de feu, et dont
les tisons enflammés s’écroulaient sur de larges chenets
dorés. La lueur de ce foyer éclairait par derrière
le vêtement magnifique de ce rêveur, que la lumière
d’un candélabre chargé de bougies éclairait par devant.
À voir cette cimarre rouge et ces riches dentelles, à voir
ce front pâle et courbé sous la méditation, la solitude
de ce cabinet, le silence des antichambres, le pas mesuré
des gardes sur le palier, on eût pu croire que l’ombre du
cardinal de Richelieu était encore dans sa chambre.
Hélas ! c’était bien en effet seulement l’ombre du
grand homme. La France affaiblie, l’autorité du roi
méconnue, les grands redevenus faibles et turbulents,
l’ennemi rentré en deçà des frontières, tout témoignait
que Richelieu n’était plus là.
Mais ce qui montrait encore mieux que tout cela que
la cimarre rouge n’était point celle du vieux cardinal,
c’était cet isolement qui semblait, comme nous l’avons
dit, plutôt celui d’un fantôme que celui d’un vivant ;
c’étaient ces corridors vides de courtisans, ces cours
pleines de gardes ; c’était ce sentiment railleur qui
montait de la rue et qui pénétrait à travers les vitres
de cette chambre ébranlée par le souffle de toute
une ville liguée contre le ministre ; c’étaient enfin
Nicolas Marciac
Comme vous le constaterez dans le scénario Le Choix
du Sang, Nicolas Marciac, l’une des anciennes Lames
du capitaine La Fargue, est toujours dans la sphère
des Lames. Après avoir œuvré en sous-main pour
le comte de Rochefort, il travaille à présent pour
celui-ci… de façon presque officielle.
des bruits lointains et sans cesse renouvelés de coups
de feu, tirés très heureusement sans but et sans résultat,
mais seulement pour faire voir aux gardes, aux Suisses,
aux mousquetaires et aux soldats qui environnaient
le Palais-Cardinal, que le peuple aussi avait des armes.
Ce fantôme de Richelieu, c’était Mazarin.
Or, Mazarin était seul et se sentait faible.
Alexandre Dumas, Vingt Ans après
Mazarin est un gentilhomme romain que des missions
pontificales ont fait remarquer dès 1630. Employé
à Paris dans le cadre de tentatives de paix de la part
du pape Urbain VIII, il s’attire à cette occasion
les bonnes grâces de Richelieu. Celui-ci le convainc
de rejoindre le camp français et lui fait obtenir le titre
de cardinal, quand bien même l’Italien n’est pas homme
d’Église. Ce Méridional raffiné et spirituel gagne les fa-
veurs de la cour, en particulier celles d’Anne d’Autriche
qui déteste Richelieu. À la mort de celui-ci, la souveraine
entreprend de purger la cour de ses soutiens. Mais pour
assurer une continuité nécessaire, le nom de Mazarin
s’impose naturellement.
Les Lames ne seront pas souvent amenées à rencontrer
Mazarin, celui-ci préférant s’adresser aux capitaines
qu’il a nommés. Il suivra néanmoins leurs péripéties
de très près. Et n’hésitera pas à les envoyer en mission
par des missives péremptoires.
Elles ont tout intérêt à ne pas le décevoir.
157
 Gérer facilement les contacts
Il est souhaitable que le MJ fasse vivre ces contacts
et choisisse l’aide qu’ils apportent aux Lames sans
considération technique, en suivant les pistes indiquées
pour chacun d’entre eux.
Si toutefois le MJ souhaite une transposition technique
des valeurs des Contacts et du Lien qu’entretiennent
les Lames avec eux, voici comment procéder :
• Un contact apporte dans un domaine où il exerce
(voir la rubrique appuis de chaque figurant) autant
de Réussites automatiques que son Importance (lors
d’une scène ou chaque assaut en cas de conflit)
ou accomplit une tâche d’une Difficulté égale à son
Importance.
Exemple : si Porthos se joint aux Lames, cela se traduira par
4 Réussites automatiques. Il pourra également accomplir
pour ses alliés une épreuve de Difficulté 4.
• Si les Lames désirent faire appel une deuxième fois
au figurant durant la mission, faites-leur piocher
une carte du paquet des Lames. Une figure rouge
indique que le figurant n’est plus disponible. Une fi-
gure noire implique que ce figurant sera en outre
absent lors de la prochaine mission. La pioche
d’un arcane déclenche une contrariété.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Les Lames ont un Lien avec Pierre Teyssier et ont grand
besoin de ses lumières. Le maître de magie a déjà, plus
tôt dans la mission, effectué des recherches pour elles, mais
les Lames le pressent pour analyser un artefact. Un joueur
pioche une carte et obtient un roi de Griffe. Teyssier n’est
plus disponible pour la fin de la mission, mais également
pour la suivante.
Absences
Les alliés, comme dans la vie réelle, ne sont pas
toujours là quand on a besoin d’eux. Dans certaines
circonstances, certains contacts ne seront pas disponibles
pour les Lames, qui devront alors se passer de leur aide
précieuse.
Avant le début de chaque mission, le MJ peut déclarer
un contact fixe des Lames indisponible. Il peut, s’il
le souhaite, déclarer indisponible le même contact in-
disponible durant deux missions consécutives. Le choix
peut être fait suivant une logique historique (exemple :
Mazarin est en exil, Saint-Lucq l’accompagne) ou lié
aux impératifs du scénario (exemple : le MJ ne souhaite
pas voir les Lames obtenir des vyvernes et déclare Gaget
indisponible).
En contrepartie, le MJ offrira autant de points d'Unité
aux Lames que l'Importance du contact retiré.
158
Réalisme géographique
Certaines missions conduiront fatalement les Lames
à s’éloigner de Paris. Le MJ souhaitera peut-être éviter
que des figurants providentiels sortent de leur boîte
en dépit de toute logique, et cherchera également
une forme de réalisme quant aux ressources que
les Lames peuvent mobiliser.
Nous considérons dans ce cas que la Lame jouit
pleinement de ses Contacts et Ressources quand elle
se trouve à Paris (le lieu d’action principal des Lames)
ou dans sa région d’origine. Si une Lame est originaire
de Paris, le MJ peut souhaiter ne pas la pénaliser pour
ne pas avoir accès à une autre région et lui offrir 1 point
de Contacts supplémentaire.
Contacts
Il est possible d’appliquer un malus à la valeur
de Contacts en fonction du lieu où la Lame se trouve
par rapport à Paris ou à sa région d’origine. La logique
dans ce cas est simple :
Palier 1 : Paris ou région d’origine du personnage : 0.
Palier 2 : Région voisine de Paris/région d’origine (ex. :
Touraine par rapport à Paris) : malus de 1 à la valeur
de Contacts.
Palier 3 : Région éloignée, mais partageant la même
langue (ex. : Provence par rapport à Paris) : malus de 2.
Palier 4 : Région étrangère voisine de France (ex. :
Espagne, Saint Empire) : malus de 3.
Palier 5 : Région très éloignée (ex. : Transylvanie, Chine
ou Québec) : malus de 4.
Bien entendu, le MJ a, comme souvent, le dernier mot
quant au malus à appliquer.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache se trouve en mission à Bordeaux et souhaite
utiliser ses contacts. Le MJ considère que la ville est éloignée
de Paris (malus -2), mais Léa fait valoir les origines
gasconnes de son personnage. La Gascogne et l’Aquitaine
étant voisines, le MJ révise le malus à -1.
Contacts fixes
Dans le même esprit, et au vu de la résidence de la
majorité des contacts fixes à Paris, le MJ peut décider
que pour chaque palier d’éloignement, deux contacts
fixes des Lames sont inutilisables.
Le MJ n'offrira pas de points d'Unité dans ce cas
de figure.
Exemple : une mission se déroulant en Provence (Palier 3)
verra le MJ « éliminer » 6 contacts fixes en début de partie
(palier 3 x 2 contacts).
Il est également demandé aux joueurs un effort d’imagi-
nation pour mettre en scène l’aide des figurants restants
si la mission se déroule hors de Paris. Cette aide peut par
exemple passer par un proche du contact ou une relation
de celui-ci. Le figurant ne doit pas forcément intervenir
en personne.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Lors d’une mission à Lyon, Eustache souhaite obtenir
des informations dans le milieu des libraires. Il mobilise son
contact privilégié avec Jules Bertaud, qui envoie une missive
par dragonnet à l’un de ses collègues lyonnais. Celui-ci
rapportera aux Lames les mêmes bénéfices que Bertaud.
Ressources
Le MJ peut également appliquer la logique d’éloignement
géographique aux ressources des Lames. Une mission
entraînant les héros loin de Paris implique généralement
des difficultés à accéder à des fonds. La capacité
Ressources ne consiste pas uniquement en espèces
sonnantes et trébuchantes, mais aussi en réserves, biens
mobilisables, réseaux financiers. Le MJ peut appliquer
un malus aux Ressources comparable à celui applicable
aux Contacts.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est en mission à Tours. Ses Ressources de 2 subissent
un malus de -1. Le voilà Pauvre dans cette circonstance.
La Compétence Négoce peut permettre de contre-
balancer ce malus, grâce au réseau financier qu’elle
implique. Comparez le nombre de Réussites auto-
matiques offert par la Compétence Négoce au malus
lié à l’éloignement. Si le nombre de Réussites est égal
au malus, celui-ci est réduit de 1. Chaque Réussite
excédentaire réduit encore le malus de 1.
Exemple : Hortense est une Lame Riche (Ressources 5). Elle
est en mission à Aix-en-Provence, ce qui implique un malus
de 2. Toutefois, Hortense possède la Compétence Négoce
à un excellent niveau de 6, lui accordant trois Réussites
automatiques. 2 Réussites suffisent pour compenser
un malus de 1. Le point supplémentaire permet d’annuler
un deuxième point de malus. Hortense conserve, grâce
à ses réseaux et son bon sens financier, son niveau
de Ressources de 5.
Poursuites
Les poursuites, qu’elles soient à pied, à cheval ou en
carrosse, font partie des canons du genre de cape et
d’épée. Ajoutons à cela les éventuelles poursuites en
vyvernes, et nous obtenons un ingrédient essentiel
des Lames du Cardinal ! Combien de fois les Lames
devront-elles rattraper un assassin fugitif ou échapper
à une meute de syles voraces ? Voici comment gérer
simplement les poursuites :
• Les poursuites font appel à la notion de distance
entre protagonistes. Ces distances sont Contact,
Proche, Moyenne, Éloignée, Très éloignée,
Hors de vue.
• Au début de la poursuite, le MJ définit la distance
qui sépare les protagonistes : Proche, Moyenne,
Éloignée, Très éloignée. Une poursuite ne com-
mence jamais à une distance Contact ou Hors
de vue. Le but de la Lame sera de réduire la distance
si elle poursuit un figurant, de l’augmenter si elle
fuit. La notion de distance comporte une part
de subjectivité : 30 mètres peuvent être considérés
comme une distance Courte ou Moyenne en
plaine, mais comme Éloignée dans un quartier
bondé de Paris.
• Le MJ énonce la Compétence à utiliser (Équitation
ou Athlétisme) et l’unité de temps (quelques
secondes, cinq minutes, plusieurs heures, etc.)
qui détermine la fréquence de Test.
• Le figurant qui poursuit ou est poursuivi se voit
attribuer une Difficulté à opposer aux Lames. Le MJ
peut utiliser les profils pour trouver une valeur
d’Athlétisme ou Équitation cohérente.
• Le joueur effectue son Test : un succès réduit
ou augmente d’un cran la distance (par exemple,
passer de distance Éloignée à Moyenne). Chaque
point de Panache augmente ou réduit la distance
d’un cran supplémentaire. Une fois atteinte la
distance Contact (pour une poursuite) ou Hors
de vue (pour une fuite), l’épreuve est terminée.
• Un échec implique que la Lame ne s’est pas rap-
prochée/éloignée. S’il ne manque qu’une Réussite,
la distance stagne. Chaque Réussite manquante
au-delà de la première augmente/réduit la distance,
au choix du MJ.
• Pour une poursuite qui se déroule durant un com-
bat, on considère que vaincre la Difficulté permet
de rattraper sa cible (ou de diminuer d’un cran)
lors de la ronde sixte.
• Si la poursuite s’effectue à dos de monture, il se peut
que les adversaires ferraillent tout en restant au
triple galop, une fois au contact. Cela ne fait
qu’ajouter au panache de la scène. La mécanique
de poursuite peut alors continuer, en appliquant
la règle des actions multiples.
159
160
161
 • Si le poursuivant est monté tandis que son
adversaire est à pied, il est considéré comme
Équipé. De même s’il est à dos de vyverne et
l’autre à cheval. Il est généralement impossible pour
un piéton de rattraper un cavalier ou un cavalier
de rattraper une vyverne. La poursuite ne sera pas
jouée dans ces deux cas. Certaines circonstances
particulières peuvent toutefois conduire à déroger
à cette règle. Par exemple, une poursuite prenant
place dans les rues noires de monde de Paris peut
annuler l’avantage d’un cavalier. Des conditions
météorologiques très défavorables (pluie battante,
neige, vent violent) peuvent dans le même esprit
faire perdre son avantage à une vyverne.
• Si l’un des protagonistes souhaite tirer pendant
la poursuite, appliquez la règle des actions mul-
tiples. La difficulté de ces tirs est bien souvent
décourageante.
• Le MJ peut modifier la Difficulté en fonction
d’éléments extérieurs, afin d’amener de la variété
dans les descriptions. Il peut également demander
des Tests de Compétence pendant la poursuite pour
triompher des péripéties (par exemple, une tarasque
traverse la rue, un groupe de bourgeois refuse
de libérer le passage, une enseigne tombe…).
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache pourchasse un sang-mêlé dans les rues de Paris. Son
adversaire est à distance Moyenne au départ. Il est rapide
et connaît les lieux, d’où une Difficulté de 3. Le MJ
estime que la fréquence de Test sera 30 secondes et que la
Compétence utilisée est Athlétisme. Léa effectue son Test
et obtient une seule Réussite. Il lui manque 2 Réussites,
la distance passe de Moyenne à Éloignée. 30 secondes plus
tard, un nouveau Test. Léa obtient 5 Réussites ! Eustache
réduit la distance d’Éloignée à Moyenne grâce à son succès,
et de Moyenne à Contact grâce à son Panache. Il met la
main sur le sang-mêlé.
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162
Gérer les petites
misères
Certaines circonstances peuvent, dans le cours des mis-
sions, causer quelques vicissitudes aux Lames.
Chutes
Personne n’est à l’abri d’une mauvaise chute ! Mais
soyons clairs, un tel accident ne doit qu’exceptionnel-
lement être fatal aux Lames. Imagine-t-on d’Artagnan
se tuer en tombant d’une fenêtre ?
• En cas de chute, la Lame subit une perte de 1 point
de Vitalité par mètre de chute au-delà de 2 mètres.
• Elle peut effectuer un Test d’Athlétisme, dont
les Réussites sont retranchées de cette perte. Il y a
toujours un arbuste saillant dans la falaise, une en-
seigne sur la façade, un chariot de foin sous la
fenêtre… Gageons que le personnage et le groupe
sauront mobiliser toutes leurs ressources pour éviter
un sort funeste.
• Au besoin, le MJ « éliminera » les points excédant la
Vitalité de la Lame en échange d’un même nombre
de points de jusquiame qu’il placera dans sa fiole.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, lors d’une poursuite, chute depuis le toit
d’une église. La hauteur est estimée à 10 mètres, ce qui
implique une perte de 8 points de Vitalité pour notre
héros. Ce dernier effectue un Test d’Athlétisme et obtient
3 Réussites, réduisant la perte à 5. Léa indique qu’Eus-
tache se cramponne vainement à une corniche, glisse sur
des tuiles… Elle dépense 1 point de Puissance. Eustache
se rattrape, juste avant de frapper le sol, aux branches
d’un arbre voisin. Au final, il ne perd que 3 points
de Vitalité, un moindre mal pour une pareille chute.
Poison et maladies
Le poison est une arme répandue dans le monde
des Lames du Cardinal et les personnages ne manqueront
pas d’y être confrontés. Là encore, à moins d’erreurs
répétées et criantes, il est délicat de causer la mort
d’une Lame par le poison. Voici en tout cas comment
ils fonctionnent. Les maladies fonctionnent d’ailleurs
à l’identique.
• Un poison possède une Virulence allant de 1 à 10,
1 étant le plus léger, 10 le plus mortel.
• Il possède une vitesse d’action, mesurée en unités
temporelles (seconde, ronde, assaut, minute,
heure, etc.).
• La Lame empoisonnée perd 1 point de Vitalité
par unité temporelle, jusqu’à épuisement de la
Virulence.
 • On ne résiste pas à un poison, sauf par le biais
d’antidotes qui abaissent la Virulence d’un certain
nombre de points, pouvant aller jusqu’à l’annuler,
ou ralentissent ses effets.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache est frappé par une dague drac enduite d’un poison
effroyable : le sommeil de l’Ancien. Ce poison possède
une Virulence de 6 et son unité temporelle est Minute.
En 6 minutes, Eustache, tremblant de fièvre et de douleur,
perd 6 points de Vitalité. Cette perte serait suffisante
pour abattre n’importe quel être humain, mais pas notre
vaillant héros !
La ranse
— La ranse, murmura Leprat comme à l’évocation
d’une vieille ennemie redoutée…
Il s’agissait d’un mal virulent dont les dragons et
leur magie étaient l’origine. Les dragons – ou plus
exactement leurs lointains descendants ayant
apparence humaine – en souffraient peu, mais
les hommes et les femmes qui les fréquentaient trop
longtemps étaient rarement épargnés. Le symptôme
initial était une petite tache sur la peau, d’abord guère
plus inquiétante qu’un grain de beauté, et qui passait
souvent inaperçue à une époque où l’on ne se lavait
pas et n’ôtait jamais sa chemise. La tache grossissait,
violacée et rugueuse. Avec le temps, parfois, elle
se veinait de noir et se craquelait, suppurante, tandis
que des tumeurs profondes se développaient. C’était
la « grande ranse ». Le malade devenait contagieux
et connaissait les premières douleurs, les premières
grosseurs, les premières malformations, les premières
monstruosités…
Pierre Pevel, Les Lames du cardinal
• Les dracs et sang-mêlé n’effectuent jamais
de Test de ranse.
• Le tirage d’un arcane lors de ce Test entraîne le dé-
veloppement de la petite ranse à un niveau 1. Il sera
noté Ranse 1 sur la feuille de personnage, à côté
de la compétence Occultisme.
• À partir de ce moment, chaque nouvelle pioche
d’arcane lors d’un Test de ranse implique d’aug-
menter le niveau de ranse d’un palier. La maladie
s’étend en conséquence.
• Quand est atteint le niveau 4, la grande ranse
apparaît et le malade devient contagieux. Les autres
Lames devront dès lors, à moins de prendre
de nombreuses précautions, effectuer régulièrement
un Test de ranse.
• Au niveau 5, le malade se transforme horriblement
et meurt dans d’atroces souffrances.
• La ranse cause une perte de Ténacité égale à son
niveau quand le malade est en présence de dra-
gons ou de magie draconique, sauf si le dragon
ne le souhaite pas (pour des raisons élémentaires
de discrétion). Cela ne s’applique pas aux autres
ransés, aux artefacts ou aux dracs.
• La ranse augmente la Compétence Occultisme
de sa valeur. Par exemple, une Ranse 2 augmente la
Compétence de 2. La conscience des forces occultes
s’ouvre grâce à la maladie, ce qui constitue une bien
piètre consolation. Cela conduit parfois les ransés
à s’essayer à la magie, ce qui ne fait qu’accélérer
leur décrépitude.

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
La ranse constitue une maladie particulière, qui
obéit à des règles incompréhensibles par le commun
des mortels.
• La ranse se contracte par voisinage de dragons,
d’artefacts draconiques, de magie ou d’autres ransés.
• Une exposition constante provoque le tirage heb-
domadaire d’une carte dans le paquet des Lames
(en général à la fin des missions). Une exposition
moins régulière implique une fréquence de tirage
moins importante (une fois par mois, par trimestre,
par année…).
• Plus un artefact est puissant, plus les risques d’at-
traper la ranse sont importants. Effectuez un Test
de ranse pour chaque pouvoir que possède l’artefact
draconique à la fin de chaque scénario. Les objets
alchimiques ne déclenchent pas de Test de ranse.
• La consommation de jusquiame dorée implique
également un Test de ranse par dose ingérée.

163
 Qui plus est, la jusquiame entraîne une forte dépen-
dance. Si de la jusquiame a été consommée lors de la
semaine écoulée, le consommateur doit réussir un Test
de Volonté Difficulté 3 + le nombre de doses déjà
consommées pour ne pas ressentir le besoin irrépressible
d’en consommer à nouveau. Il sera alors prêt à tout
(dettes, vol, etc.) pour s’en procurer. La différence entre
la Difficulté et le nombre de Réussites obtenues indique
combien de doses il devra se procurer.
S’il échoue à obtenir les doses voulues, chaque dose
manquante lui coûte 1 point de Vitalité, qui ne peut
être récupéré pendant l’intégralité de la semaine.
S’il se procure les doses nécessaires les semaines sui-
vantes, il récupère 1 point de Vitalité par semaine où
sa soif de jusquiame est satisfaite.
Si le Test de Volonté est réussi, 1 point de Vitalité est
perdu, mais récupéré en une semaine.
« Ranse ne s’attarde pas longtemps sur le seuil », comme
dit Saint-Simon.
Flammes
Les Lames pourront être confrontées aux flammes. On ra-
conte que des dragons surgissent parfois.
Voici quelques règles simples permettant de gérer
l’exposition au feu :
• Incendie domestique : l’exposition aux flammes
inflige une perte de 1 à 3 points de Vitalité par
minute d’exposition (ou par assaut quand les cir-
constances impliquent un combat en simultané), en
fonction de l’intensité du brasier (1 correspondant
à une flamme de briquet, 3 à une maison en
flammes). Des précautions (en particulier porter
des vêtements mouillés) permettent de réduire
les dégâts d’un ou plusieurs points.
• Le souffle de dragon est abordé dans le chapitre
consacré à ces créatures.
164
Asphyxie
Qui sait, les Lames auront peut-être, durant leurs
missions, l’occasion de se noyer ou de suffoquer. Nous
ne le leur souhaitons pas, mais prévoyons tout de même
cette éventualité :
• Dans une situation de suffocation, une Lame
perd 1 point de Vitalité toutes les 30 secondes
(ou par assaut quand les circonstances impliquent
un combat en simultané).
• Des mesures de protection (tissu sur la bouche
dans le cas d’asphyxie en raison de fumées, etc.)
permettent éventuellement de rallonger cette durée
(passant par exemple à une perte toutes les minutes
ou deux minutes).
• Pour la noyade, une épreuve d’Athlétisme (la
Difficulté sera basée sur les circonstances : mer
ou rivière déchaînée 4, mer calme 3, étang 2,
baignoire 1) peut être tentée. Un succès permet
d’éviter une perte durant le segment temporel
concerné. Un nouveau Test est effectué, avec
une Difficulté majorée de 1. Une aide extérieure
peut abaisser la Difficulté (par exemple, un arbre
flottant).
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, contraint et forcé, s’est échappé d’une embarcation
pleine de dracs et a plongé dans la Manche. Le MJ fixe
la Difficulté à 3 pour éviter de se noyer. Léa obtient
3 Réussites. Eustache parvient à se maintenir à la surface
durant 30 secondes. Son prochain Test, toutefois, a
une Difficulté de 4. Mais Eustache aperçoit un morceau
de bois flotté fort opportun.
 Gérer les créatures
Si une opposition humaine constitue l’essentiel de ce
qui attend les Lames, le monde regorge de créatures
qui pourront intervenir – en bien ou en mal – sur
le chemin des agents de Mazarin.
Les dragons et autres créatures draconiques sont
des cas à part sur l’échiquier des figurants opposés aux
Lames. Des plus insignifiants aux plus puissants, ils
méritent que nous nous y attardions. Nous appliquerons
également ces règles aux créatures non draconiques,
comme les animaux.
Différence de Taille
L’un des éléments les plus compliqués à gérer lors
d’une partie de jeu de rôle est la différence de taille entre
les opposants. Nous proposons les règles suivantes, qui
permettent de rendre compte au mieux des implications
de la taille.
• La plupart des animaux et créatures sont dotés
d’armes naturelles (griffes, crocs) leur permettant
d’être considérés comme Équipés.
• Toute créature possède, en plus de ses éléments
techniques, une Caractéristique Taille (TAI) variant
de 1 à 6. Les humains et humanoïdes ont une Taille
de 3, qui n’est généralement pas mentionnée sur
les profils ou sur les feuilles de personnage.
• Les créatures plus grandes qu’un humain auront
une Taille comprise en 4 et 6. Les créatures plus
petites auront quant à elles une Taille de 1 ou 2.
• Si une créature est plus grande qu’une autre, elle
inflige, par point de différence de Taille, 1 point
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
de dégât supplémentaire par attaque réussie.
• Balayage : une créature plus grande qu’une autre
peut renoncer à tout ou partie de son bonus aux
dégâts pour porter une attaque supplémentaire
par point sacrifié. Cette attaque doit être portée
sur une autre cible. Elle est jouée dès que la
créature a la main, ou la prend grâce à 1 point
de jusquiame. Les Lames peuvent également
bénéficier de cette règle si elles sont confrontées
à des adversaires plus petits.
Exemple : un dragon (TAI 5) fait face à trois Lames
(TAI 3). Ses attaques infligent normalement 2 points
de dégât supplémentaires en raison de la différence
de TAI. Toutefois, le MJ décide que le dragon va effectuer
une attaque en balayage. Il renonce à ces 2 points de dégât
et porte cette attaque sur chacune des Lames.
165
 Les Lames peuvent se défendre contre une attaque en ba-
layage normalement, en posant une carte rouge. La pose
de cette carte peut faire perdre la main à une Lame
avant qu’elle n’agisse au cours de la ronde si sa valeur
est inférieure à 8.
Exemple : le dragon fait face à trois Lames, Eustache,
Ignace et Hortense. Eustache est en position offensive et pose
un 10 de Souffle qui lui permet de rester en attaque. Ignace
est en défense. Le dragon décide d’attaquer en balayage, et
donne de grands coups de crocs tout en fouettant avec sa
queue. Chaque Lame doit alors poser une défense. Ignace
pose une dame de Sang, évite l’attaque et reprend la position
d’attaque. Hortense, qui était normalement en attaque, est
contrainte de poser un 2 de Sang. Elle se soustrait à l’attaque,
mais perd sa position d’attaque. Quant à Eustache, un roi
d’Écaille lui permet de détourner l’attaque et de conserver
sa position offensive. Mais quand vient le tour d’Hortense,
le dragon peut de nouveau attaquer…
• Si une créature est plus petite qu’une autre, elle
effectue 1 point de dégât en moins par point
de différence de Taille, par attaque réussie. Ceci
s’applique également aux Lames combattant
un adversaire imposant.
Nuées
Les petites créatures ne représentent pas un danger
pour les Lames quand elles sont seules. Toutefois, elles
agissent généralement en groupe. Dans ce cas, c’est
la taille de l’essaim, de la meute, de la nuée, etc., qui
est prise en compte. Ainsi, une dizaine de syles peut
être considérée comme une créature unique de TAI 3.
N’oubliez pas, en outre, que certains animaux et
créatures tendent à devenir enragés en combat, cette
particularité pouvant être traduite par une dépense
massive de jusquiame.
Feintes et bottes contre de
grandes créatures
Les feintes et bottes, dans leur description, sont ouver-
tement conçues pour être utilisées contre des adversaires
humanoïdes intelligents.
Toutefois, et bien que cela prête à discussion, nous
considérons que les Lames sont rompues à l’art
de combattre des créatures de grande taille et sont
donc capables d’utiliser leurs feintes contre elles (et
puis c’est plus amusant).
Pour les bottes, nous considérons que les grandes
créatures sont plus difficiles à déstabiliser. De fait, pour
déclencher une botte, une Lame doit poser une figure
de plus par point de Taille supérieur à 3. Ainsi, poser
166
une botte à 2 figures sur un dragon de Taille 5 nécessite
non pas deux, mais 4 figures.
Vous conclurez facilement qu’il est impossible de porter
une botte mortelle à une créature à la Taille supérieure
à 3, ce qui évite de saborder une scène d’anthologie en
un seul coup d’épée.
Il est à noter qu’une botte à 2 figures, la botte suédoise
du Pèlerin, permet d’annuler la différence de Taille pour
le reste du combat.
Taille des dragons et bottes
Vous trouverez dans la description technique des dra-
gons une Taille différente de la Taille humaine de 3. Cela
ne signifie pas que les dragons sont forcément grands
ou immenses (la plupart ont forme humaine), mais
leur puissance et leur expérience sont telles qu’ils sont
considérés comme des créatures d’une Taille supérieure
à celle d’un humain quand il s’agit de placer des bottes
contre eux.
Exemple : un Dragon Suzerain sous forme humaine aura
une Taille de 3. Il n’infligera pas de dégâts supplémentaires
tant qu’il est sous cette forme. Toutefois, sa Taille « natu-
relle » de 5 exige de poser 2 figures supplémentaires pour
poser une botte contre lui.
Option : 5 figures ?
Le MJ qui souhaite rendre possible l’utilisation de bottes
de haut niveau contre les créatures imposantes peut
considérer qu’un arcane éphémère (ou béni) soit utilisé
comme cinquième, voire sixième figure. Dans ce cas,
poser des bottes décisives sur les créatures les plus
imposantes devient possible. Cela constituera à n’en
pas douter un moment de jeu mémorable.
Ā
Échelles de taille
1
2
petit (syle, dragonnet, chat)
moyen (chien)
3 humain (drac)
grand (drac géant, salamandre, dragon à
4
peine muté)
immense (vyverne, dragon partiellement
5
transformé)
6 gigantesque (tarasque, dragon)
 Protections des créatures
Les armures des créatures sont toujours considérées
comme intégrales (sauf celles portées par les dracs). Elles
fournissent par conséquent toute leur protection.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache (un humain, donc de TAI 3) combat un dragon
sous forme intermédiaire, qui possède une Taille de 5 et dont
les écailles épaisses procurent une armure intégrale de 1.
Eustache, en raison de la différence de Taille de 2 points
(5-3) en sa défaveur, effectue 2 points de dégât en moins
s’il touche le dragon. En outre, il doit transpercer l’armure !
En conséquence, Eustache doit infliger 4 points de dégât
pour infliger une perte d’un seul point au final ! Face
à un Archéen (TAI 6, AR 2), il s’agirait d’obtenir 6 points
de dégât pour en infliger un seul.
D’autre part, si le dragon touche Eustache lors du combat,
il inflige 2 points de dégât supplémentaires par attaque
victorieuse, soit 4 points pour une attaque normale.
Gérer les combats
impliquant un dragon
Les dragons sont des créatures redoutables, possédant
un savoir inaccessible à la majorité des humains. Leur
intelligence, et bien souvent leurs capacités physiques,
en font des adversaires plus que dangereux, capables
de s’adapter à toutes les tactiques.
• Les dragons possèdent un Potentiel général qui
n’est pas divisé en attaque et défense en début
d’assaut. Au lieu de cela, le MJ décidera comment
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est utilisé chaque point de Potentiel en fonction
de ses besoins.
• Outre ses points de Potentiel, un dragon sous forme
au moins intermédiaire effectue une attaque gratuite
de souffle en début de ronde tierce et possède de la
magie. Sous forme purement humaine, cette attaque
est impossible.
• Si le MJ ne souhaite pas utiliser les règles de magie
de ce livre, il peut simplement donner au dragon
une réserve de jusquiame égale à sa Puissance ma-
gique. Cette réserve ne se régénère pas d’un assaut
à l’autre.
167
 Si les situations impliquant une Lame faisant face
à plusieurs adversaires se produisent souvent, celles où
plusieurs Lames font face à un dragon sont plus rares.
La procédure est toutefois la même que pour un com-
bat normal.
• Le dragon peut dépenser 1 point de jusquiame pour
obtenir la main sur toutes les Lames.
• La main est gérée individuellement pour chaque
Lame. Ainsi, deux Lames peuvent se trouver en
position défensive face au dragon, tandis que deux
de leurs camarades seront en position offensive.
• Le dragon agit à chaque ronde impliquant
une Lame à son contact : en attaquant s’il a la main,
en défendant s’il ne l’a pas. Le MJ peut toutefois
décider que le dragon ignore un ou plusieurs
combattants. Il peut également renforcer ses actions
par des points de jusquiame.
• Le dragon peut utiliser les règles de balayage si sa
Taille excède celle des Lames.
• Le MJ est encouragé à utiliser des éléments
de description rendant crédible la résistance du
dragon face à de nombreux combattants d’élite :
des syles courant sur le corps du dragon soutenant
ses attaques, une rapidité incroyable, une apparence
hypnotique qui déroute des attaques, une attaque
en balayage repoussant les combattants, un champ
de force, etc. Il est également conseillé au MJ
d’enchaîner les actions du dragon avec celles
des joueurs. Cela apportera du dynamisme
à la scène.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache et Ignace font face à un dragon sous forme
humaine. Eustache agit en premier et a la main. Ignace
lui aussi a la main. Eustache porte une attaque avec un 2
de Souffle. Le MJ indique que le dragon évite la lame
de la rapière et saisit le bras d’Eustache… Ignace tente
également une attaque avec un 6 de Griffe. Le MJ explique
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que le dragon tord le bras d’Eustache et que c’est la rapière
de son compagnon qui arrête l’attaque d’Ignace. Ayant
récupéré la main sur les deux Lames, le dragon projette
Eustache sur Ignace (il coche 2 points de Potentiel). Les deux
compagnons doivent chacun poser une carte défense…
168
Capacité spéciale : le souffle de dragon
Le souffle de dragon peut être géré comme une attaque
automatique gratuite, et infliger simplement à ceux qui
sont dans l’aire d’effet des dégâts équivalents à la Taille
naturelle du dragon.
En combat, on ne peut échapper au souffle qu’en jouant
un mouvement spécial de défense (une figure rouge).
Il est possible de s’affranchir du simple souffle incendiaire
pour varier les effets et surprendre les joueurs. Voici
quelques effets possibles :
• Souffle de vapeur qui forme une brume opaque,
donnant une pénalité aux humains (au choix du MJ).
• Souffle chargé d’héroïsme qui renforce les créatures
draconiques (le MJ ajoute la Taille du dragon en
points de jusquiame pour l’affrontement en cours).
• Souffle de glace qui rend le sol glissant (causant par
exemple la perte d’une carte par assaut).
Si vous utilisez les règles de magie de ce livre (p.106 et
suivantes), considérez que le souffle est un effet ma-
gique gratuit formé par un magicien avec un nombre
de points d’Énergie égal à la Taille du dragon et qui
peut être renforcé par de la dépense de jusquiame et
de Résistance.
Utilisez alors le tableau de magie draconique pour
déterminer les effets (Puissance, portée, nombre
de cibles). Vous pouvez piocher un arcane pour
vous aider à singulariser les effets du souffle, si vous
le souhaitez.
Exemple : le MJ, désireux d’éviter le cliché du dragon
cracheur de flammes, souhaite travailler un peu les capacités
de sa créature. Il décide de piocher au hasard un arcane
pour stimuler sa créativité.
L’Architecte des Mondes, qu’il obtient, porte la valeur
draconique Discipline, est associé à la Compétence
Création, a pour Manifestation des Nuées d’insectes et a
pour marque Impatient.
Cela donne de nombreuses possibilités au MJ pour interpré-
ter le souffle à venir. Il songe à un souffle magique rendant
les dracs disciplinés, à un effet particulier entraînant
l’impatience des Lames (causant éventuellement une perte
de Ténacité), mais il opte finalement pour la Manifestation.
Son dragon, décide-t-il, crache des nuées d’insectes voraces
qu’il précipite magiquement sur ses ennemis.
Le dragon a une Taille de 5 et peut donc générer un souffle
équivalent à un sortilège de 5 points d’Énergie. En consul-
tant le tableau de magie draconique, le MJ décide que
le souffle sera efficace à 20 mètres (+2 PE), et qu’il atteindra
un maximum de 5 cibles (+1 PE). Enfin, il décide que
cette nuée d’insectes causera la perte de 2 cartes par cible
(+1 PE). Il pourrait tout aussi bien infliger une perte
de Ténacité/Vitalité, mais préfère mettre en scène une nuée
vrombissante qui perturbe les sens des Lames. Le MJ décide
également de dépenser 1 point de jusquiame pour allonger
la durée de son effet, qui durera toute la scène. L’adversaire
donnera à n’en pas douter du fil à retordre aux Lames.
 Quelques
figurants types
Le MJ trouvera ici quelques profils de figurants et créa-
tures qu’il pourra utiliser lors de ses missions. Ces profils
ne sont qu’indicatifs et le MJ pourra les modifier à l’envi.
Générer un figurant au débotté
Dans le courant des missions, les Lames suivent parfois
des pistes qui obligent le MJ à improviser des figurants
susceptibles de communiquer des informations. Pour
générer un figurant dans ce cadre, le MJ peut procéder
en deux étapes :
• Choisir/piocher un profil parmi les 22, et une carte
des ordinaires. Chaque profil propose quatre dé-
clinaisons (la principale en titre et trois autres en
sous-titre). La carte des ordinaires indique quelle
déclinaison est utilisée. Griffe indique la principale,
Souffle la première en sous-titre, Sang la deuxième
en sous-titre, etc.
• Choisir/piocher un arcane du paquet des ar-
canes. La valeur draconique de cet arcane indique
la motivation ou le comportement principal
du figurant.
Qualifier un figurant
lors d’un combat
La plupart des figurants en combat n’ont pas besoin
d’être particulièrement travaillés. Il s’agit bien souvent
de bandes de reîtres dont les Lames se débarrassent
d’un revers de main. Pour faciliter le suivi durant
un combat, toutefois, il convient de les identifier. Le MJ
a toute latitude pour décrire ses figurants, mais nous
proposons une méthode simple pour les générer.
Un figurant sera qualifié en piochant une ou deux cartes
du paquet des ordinaires.
Les cartes Griffe indiquent un détail de sa morpho-
logie. Le Souffle propose un qualificatif pour son
visage. Le Sang s’intéresse à son attitude. Enfin l’Écaille
liste des aspects de son habillement. Tous ces éléments
s’inscrivent dans la tradition du genre de cape et d’épée,
à savoir des « vilaines trognes » et des caractères outrés.
Exemple : pour qualifier un reître, le MJ pioche deux cartes,
et obtient un 9 de Griffe et un 2 d’Écaille. Le figurant est
donc un individu juvénile, vêtu d’un vieil uniforme. Il note
Jeune/Uniforme pour résumer son figurant.

Exemple : le MJ pioche une carte profil et obtient

Saltimbanque. La carte des ordinaires est le 3 de Sang,
qui implique que le profil sera le troisième dans la liste,
soit Comédien. L’arcane est le Gentilhomme au Corbeau,
dont la valeur est Modification. Le MJ peut utiliser ce
terme pour décider que le comédien est un expert du
maquillage et du travestissement, ou simplement que son
caractère est changeant.

Valeur Griffe Souffle Sang Écaille

1 Vieux Gueule cassée Insultant Haillons
2 Squelettique Dents pourries Moqueur Vieil uniforme
3 Bossu Nez tordu Silencieux Casque médiéval
4 Amputé Balafré Condescendant Tenue de cavalier
5 Grassouillet Boutonneux Volubile Chapeau à plume
6 Crasseux Borgne Hilare Pourpoint troué
7 Fin Chauve Inquiet Vêtements nobles
8 Chétif Barbe drue Concentré Bijoux
9 Jeune Grandes oreilles Poète Torse nu
10 Respiration sifflante Moustache fine Courtois Robe de moine
V Ransé Beauté inquiétante Pessimiste Peau poudrée
C Brûlé Yeux vairons Donneur de leçons Masqué
D Félin Bave aux lèvres Coquin Animal de compagnie
R Corps parfait Dents pointues Autoritaire Cape sombre

169
 Tarasque
Profils des créatures Taille 6
Attaque 2 Défense 0

╔Créatures draconiques Armure 2

Résistance 9
Armé

Doppelgänger type Vyverne

Résistance 3 Taille 5
Combat 3/1 armé Attaque 3 Défense 0
Mimétisme incontrôlé Résistance 7
Armure 1
Dragonnet Armé
Taille 1
Attaque 1 Défense 3
Résistance 1 Dragons
Hydre
Têtes : Dragon Dernier-Né
Taille 4 Taille 4
Résistance 3 à 5 par tête Potentiel 6
Chaque tête : 3/0, sauf la tête principale 3/1 Armure (écailles) 0
Armure 1 Résistance 7
Une tête coupée non cautérisée se régénère complète- Puissance magique 4 à 6
ment en un assaut Armé
Corps :
Taille 5 Dragon Suzerain
Résistance 9 Taille 5
Armure 2 Potentiel 8
Armure (écailles) 1
Léviathan Résistance 9
Résistance 3 à 5 Puissance magique 8
Combat 3/3 armé Armé
Régénération : récupère un point de Résistance
par heure. Dragon Ancestral
Immunité à la magie Taille 6
Potentiel 10
Serpentaire Armure (écailles) 2
Résistance 3 Résistance 9
Combat 3/2 armé Puissance magique 10
Surcharge émotionnelle : provoque des émotions Armé
perturbantes. Avant le début d’un affrontement,
un Test de Volonté Difficile sera effectué par chaque Dragon Archéen
adversaire. Chaque succès manquant entraîne 1 point Taille 6
de malus dans toutes les Compétences. Potentiel 10 (défend rarement)
Armure (écailles) 2
Serpent de mer Résistance 12 (le dernier point de dégât ne peut être
Taille 5 causé que par une arme en draconite)
Résistance 7 Puissance magique 10, n’est utilisée que pour le souffle ;
Combat 4/1 armé généralement, cela implique un souffle infligeant
Armure 1 5 points de dégât à l’équivalent d’un village lors
de chaque assaut.
Syle
Taille 1 (en groupe Taille 3)
Attaque 4 Défense 0
Résistance 2 (en groupe Résistance 5)
Armé
╓ Les cartes créatures « dragon » permettent de générer
une créature sortant de l’ordinaire. Piochez une carte, qui
donnera au dragon une particularité. Si la carte est une figure,
170 piochez une deuxième carte pour un second effet.
Animaux Noble d’épée (3)
Attaque 2 Défense 2
Résistance 3
Cheval Armé
Taille 5
Attaque 2 Défense 1 Noble de robe (2)
Résistance 5 Attaque 1 Défense 2
Résistance 3
Ours Armé
Taille 5
Attaque 3 Défense 1
Résistance 5 Les Dracs
Armure (pelage) 1
Armé
Drac gris (2)
Loup Attaque 3 Défense 1
Taille 3 Résistance 3
Attaque 3 Défense 2 Armé
Résistance 3
Armé Drac rouge (3)
Attaque 3 Défense 2
Résistance 3
Profil d’adversaires Armé
humanoïdes Souvent ailé

Drac noir (3)

Attaque 4 Défense 2
Petit malfrat (0) Résistance 5
Attaque 1 Défense 0 Peut avoir une Taille de 4
Résistance 1
Armé ou non Drac noir d’élite/chef drac (4)
Attaque 4 Défense 2 +1 pt de réserve
Spadassin/Milicien (1)

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustrations par Loïc Muzy
Résistance 5
Attaque 2 Défense 1 Armé
Résistance 1 Armure (écailles) 1
Armé Peut avoir une Taille de 4

Capitaine mercenaire/ Saaskir (4)

Chef de bande (2) Attaque 2 Défense 3 + sortilèges
Attaque 2 Défense 2 Résistance 5
Résistance 3 Armé
Armé Spécial : habituellement renforcé par sa magie. Si le MJ
Armure (pourpoint de buffle) 1 ne souhaite pas utiliser les règles de magie de ce livre,
il peut simplement donner au saaskir une réserve
Mousquetaire/Garde du cardinal de jusquiame égale à sa Puissance magique :
/Garde dalmate/Vyvernier royal Jeune saaskir : 1
(3) Saaskir chevronné : 2
Attaque 3 Défense 3 Saaskir émérite : 3
Résistance 3 Saaskir surpuissant : 5
Armé

Duelliste d’élite (4)

Attaque 3 Défense 3 +1 pt de réserve
Résistance 5
╓ Les cartes créatures permettent de générer une créature
sortant de l’ordinaire. Piochez une carte, qui donnera à la
Armé créature une particularité.

171
 Les statistiques des héros des romans de Pierre Pevel Marciac
que vous trouverez ci-après vous permettent, si vous Libertin (Joueur)/Médecin (Docteur)
le souhaitez, de les inclure dans vos parties de jeu de rôle. Puissance 2 Vivacité 2 Galanterie 2 Finesse 2

├Figurants
Athlétisme 2 Création 1 Intrigue 3 Érudition 5
Autorité 2 Débrouille 4 Négoce 4 Investigation 4
Bagarre 3 Duperie 5 Persuasion 4 Médecine 4
Équitation 2 Furtivité 4 Séduction 5 Technique 3
Volonté 3 Vigilance 3 Stratégie 4 Tir 4
La Fargue Escrime 6 Occultisme 1
Conseiller/Officier École française
Puissance 2 Vivacité 1 Galanterie 2 Finesse 3 Arcanes : la Courtisane amoureuse (Sensible), la
Athlétisme 3 Création 0 Intrigue 6 Érudition 5 Magicienne sous le Voile (Trompeur)
Autorité 6 Débrouille 1 Négoce 3 Investigation 5 Liens : La Fargue +1, Leprat +2, Almadès +2, Agnès +2,
Bagarre 2 Duperie 4 Persuasion 4 Médecine 1 Ballardieu +2, Saint-Lucq +1
Équitation 3 Furtivité 4 Séduction 2 Technique 2
Volonté 4 Vigilance 5 Stratégie 4 Tir 4 Saint-Lucq
Escrime 6 Occultisme 2 Aventurier (Assassin)/Forban
Compétence inhabituelle : Navigation 4 Puissance 2 Vivacité 4 Galanterie 2 Finesse 2
École allemande Athlétisme 6 Création 0 Intrigue 1 Érudition 1
Arcanes bénis : l’Assassin sans Visage (Anonyme), Autorité 4 Débrouille 4 Négoce 4 Investigation 3
le Pèlerin immobile (Terre à terre) Bagarre 5 Duperie 6 Persuasion 2 Médecine 0
Liens : toutes les autres Lames à +2 Équitation 3 Furtivité 6 Séduction 3 Technique 3
Volonté 4 Vigilance 4 Stratégie 3 Tir 6
Laincourt Escrime 6 Occultisme 1 (+1)
Espion/Savant École pirate
Puissance 1 Vivacité 2 Galanterie 2 Finesse 3 Arcane : le Gentilhomme au Corbeau (Triste sire)
Athlétisme 2 Création 1 Intrigue 4 Érudition 5 Liens : La Fargue +1, Marciac +1, Almadès +1, Agnès +1,
Autorité 2 Débrouille 4 Négoce 4 Investigation 7 Ballardieu 0, Leprat 0, Laincourt 0
Bagarre 2 Duperie 4 Persuasion 4 Médecine 3
Équitation 2 Furtivité 4 Séduction 2 Technique 4 Agnès de Vaudreuil
Volonté 6 Vigilance 4 Stratégie 2 Tir 4 Religieuse/Noble
Escrime 5 Occultisme 1 Puissance 2 Vivacité 2 Galanterie 2 Finesse 2
École espagnole Athlétisme 4 Création 2 Intrigue 5 Érudition 5
Arcanes : l’Alchimiste des Ombres (Hanté), le Voleur Autorité 7 Débrouille 1 Négoce 3 Investigation 4
sans Mémoire (Insatisfait) Bagarre 2 Duperie 4 Persuasion 4 Médecine 3
Liens : Agnès +1, les autres Lames 0 Équitation 4 Furtivité 2 Séduction 2 Technique 1
Volonté 6 Vigilance 3 Stratégie 4 Tir 4
Leprat Escrime 6 Occultisme 1/ 3 en 1648
Mousquetaire/Cavalier École italienne
Puissance 2 Vivacité 3 Galanterie 1 Finesse 1 Arcanes : le Jongleur indécis (Imprévisible), la Vestale
Athlétisme 6 Création 0 Intrigue 1 Érudition 2 de Pierre (Froide)
Autorité 4 Débrouille 3 Négoce 1 Investigation 2 Liens : La Fargue +2, Marciac +2, Almadès +2,
Bagarre 5 Duperie 2 Persuasion 1 Médecine 2 Ballardieu +3, Saint-Lucq +1, Leprat +2, Laincourt +1
Équitation 7 Furtivité 6 Séduction 1 Technique 3
Volonté 5 Vigilance 6 Stratégie 4 Tir 7
Escrime 7 Occultisme 1
École française
Arcanes : le Chevalier au Dragon (Intolérant), le Maître
d’armes aux Flambeaux (Remarquable)
Épée en os de dragon : équivalente à l’épée en draconite
Liens : La Fargue +2, Marciac +2, Almadès +2, Agnès +2,
Ballardieu +2, Saint-Lucq +1

172
Anibal Antonio Almadès di Porthos
Carlio Mousquetaire/Soldat
Fine lame (Maître d’armes)/Diplomate (Expatrié politique) École germanique
Puissance 1 Vivacité 2 Galanterie 2 Finesse 3 Attaque 4 Défense 2 + 1 pt de réserve
Athlétisme 5 Création 0 Intrigue 4 Érudition 4 Résistance 7
Autorité 4 Débrouille 4 Négoce 3 Investigation 5
Bagarre 3 Duperie 3 Persuasion 5 Médecine 2
Équitation 2 Furtivité
Volonté
Escrime
6 Vigilance
7 Occultisme 0
4 Séduction
4 Stratégie
2 Technique
2 Tir
3
4 Objets
École espagnole Dans le cadre de leurs missions, les Lames peuvent être
Arcanes : la Demoiselle en la Tour (Discipliné), la amenées à tenter de briser des objets, comme une porte,
Danseuse à l’Épée (Honorable) une chaîne ou un mur.
Liens : La Fargue +2, Marciac +2, Leprat +2, Agnès +2, Les objets possèdent une Résistance, une Protection et
Ballardieu +2, Saint-Lucq +1 une Taille. Leur fonctionnement ressemble à celui des créa-
tures, mais ils n’opposent qu’une Résistance passive.
Ballardieu Pour briser un objet, les Lames utilisent la Compétence
Soldat/Valet Athlétisme (s’il s’agit d’utiliser au mieux sa force brute)
Puissance 3 Vivacité 2 Galanterie 1 Finesse 2 ou Bagarre (si un outil est utilisé pour détruire – par
Athlétisme 6 Création 0 Intrigue 1 Érudition 1 exemple une hache ou une pioche).
Autorité 3 Débrouille 6 Négoce 2 Investigation 3 La Difficulté est normalement de 0. Si les circonstances
Bagarre 8 Duperie 4 Persuasion 2 Médecine 4 le justifient, cette Difficulté peut être augmentée. Par
Équitation 4 Furtivité 5 Séduction 2 Technique 5 exemple, briser une porte depuis un couloir étroit
Volonté 4 Vigilance 4 Stratégie 3 Tir 5 ne permettant pas de prendre de l’élan peut entraîner
Escrime 5 Occultisme 0 une Difficulté de 1 ou 2.
École soudard Un Test est effectué. Au nombre de Réussites obtenu
Arcanes : la Gardienne derrière le Miroir (Présomptueux), est retiré la valeur de la Protection de l’objet et son
l’Enlumineur aveugle (Impulsif ) éventuel modificateur de Taille. Les points restants
Liens : La Fargue +2, Marciac +2, Almadès +2, Agnès +4, sont retirés à la Résistance de l’objet.
Leprat +2, Saint-Lucq +1
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache, fuyant une troupe de dracs, se retrouve face
… et les Trois Mousquetaires ? à une porte fermée à clé. N’ayant pas le temps de crocheter
la serrure, il décide de défoncer la porte à coups d’épaule.
Les profils ci-après vous donnent quelques éléments La porte est de Taille humaine (3), est renforcée de clous
techniques sur nos quatre amis, ainsi que des combi- de métal (Protection 1) et est plutôt épaisse (R3).
naisons de profils si d’aventure vous souhaitez les voir Léa effectue un Test d’Athlétisme et obtient 1 Réussite. Celle-
rejoindre les Lames. ci est annulée par la Protection. La porte ne tremble même
pas. Eustache frotte son épaule endolorie, puis reprend
D’Artagnan son élan. Cette fois, Léa obtient 3 Réussites ! Une fois la
Mousquetaire/Aventurier Protection soustraite, il reste 2 points. La Résistance de la
École française porte est abaissée à 1. Mais les dracs arrivent ! Léa décide
Attaque 3 Défense 3 + 2 pts de réserve de dépenser 1 point de Ténacité pour augmenter les dégâts
Résistance 8 infligés et retirer le dernier point de Résistance. La porte
cède dans un grand fracas.
Athos
Mousquetaire/Noble Exemples d’objets :
École française Porte normale : R2
Attaque 3 Défense 3 +1 pt de réserve Porte renforcée : PR1 R2
Résistance 7 Porte épaisse et renforcée : PR1 R3
Porte de chambre au trésor : PR2 R5
Aramis Cloison de bois : PR1 R2
Mousquetaire/Religieux Mur de pierre (fin) : PR2 R4
École italienne Mur de pierre (épais) : PR3 R5
Attaque 2 Défense 4 + 1 pt de réserve Chaîne de pont-levis : PR3 R7
Résistance 7 Menottes métalliques : PR3 R4
Arbre moyen : AR1 R5 TAI 4

173
 Mettre en place
des missions
Ce chapitre propose au MJ quelques conseils pour
inventer ses propres missions.
Une mission des Lames du Cardinal se déroule géné-
ralement en cinq parties : l’introduction, trois actes
et le final.
Introduction
Lors de l’introduction, la situation est exposée, les Lames
entrent dans l’aventure. Le scénario peut commencer
par une lettre de mission, dont vous pouvez trouver
divers exemples au fil des pages de ce livre et du Livre 1 :
L’Univers. Un exemplaire vierge est téléchargeable sur
le site d’Elder Craft.
Il est possible de plonger les Lames directement au
cœur de l’action, afin d’impulser du dynamisme. Par
exemple, débuter par un combat peut être une façon
de capter directement l’attention des joueurs. Il doit
être court (un assaut suffit) et facile.
N’hésitez pas à utiliser des artifices temporels, des flash-
back entre autres. Ainsi, vous pouvez par exemple
débuter votre mission par un combat puis revenir
Mes chères Lames,
174
quelques jours auparavant pour présenter la mission
par le biais de Rochefort ou de d’Artagnan. La première
partie de la mission, qui correspond généralement
à un travail d’investigation aisé, fera l’objet d’une ellipse,
mais les joueurs se sentiront pleinement investis.
Vous pouvez préparer une ou plusieurs aides de jeu
(missives, plans) pour favoriser l’immersion.
Les actes
Généralement, une mission comporte trois actes,
dans des ambiances variées. Chacun des actes propose
une opposition à vaincre, un enjeu et un enchaînement
vers la suite de la mission.
Le but des Lames sera d’avancer dans le scénario tout
en évitant de trop puiser dans leurs réserves, celui du
MJ sera de préparer au mieux le final.
Final
Le final met habituellement en scène la confrontation
avec le ou les grands méchants de l’histoire. C’est
un moment qui se doit d’être haletant. Il consiste
souvent en un affrontement haut en couleur, mais ce
n’est pas systématique.
 Concevoir un scénario
Le MJ peut bien entendu suivre son inspiration pour
créer ses missions. L’Histoire (avec un grand H) est
une source inépuisable d’idées et d’intrigues.
Toutefois, nous proposons une méthode rapide suscep-
tible d’aider ceux qui n’ont pas le temps ou l’inspiration
pour générer une mission. Cette méthode permet
de concevoir rapidement une trame et une opposi-
tion. Tous ces éléments ne sont que des ébauches, que
le MJ enrichira à son gré.
Pour préparer rapidement un scénario, nous recourrons
aux cartes du Tarot des Ombres. Ce tarot, en effet,
est l’artefact utilisé dans tous les cabinets d’astrologie
et tentes de divination. Qu’il nous serve à générer
des histoires fait sens.
Séparez avant tout en deux paquets distincts les cartes
ordinaires des 22 arcanes.
Intrigue
La première étape consiste à générer une intrigue
générale. Pour cela, seul le paquet d’arcanes est utilisé.
Piochez trois cartes. La première désigne l’opposant
principal, la deuxième son but ou moyen d’action, la
troisième sa cible ou son enjeu.
Les cartes de tarot et leur symbolique peuvent être
utilisées pour guider le choix du MJ. Le tableau ci-
après donne des exemples pour les trois paramètres
de l’intrigue (opposant/but ou moyen/cible ou enjeu).
T2 Exemples d’éléments d’intrigue principale
Arcane 0 : L’Astrologue en Prière
Opposant : un astrologue, un maître de magie, un ma-
gicien, un religieux
Moyens : magie, alchimie, savoir interdit
Cible/Enjeu : un religieux haut-placé, un maître
de magie, un grimoire, un savoir magique
Arcane 1 : La Tisserande oubliée
Opposant : une dragonne, un chirurgien, une religieuse
Moyens : médecine, naissance
Cible/Enjeu : un artefact de fertilité
Arcane 2 : Le Voleur sans Mémoire
Opposant : un voleur, un agitateur populaire
Moyens : commerce, vol, organisation de pénurie
Cible/Enjeu : un bien de première nécessité
ou très précieux
Arcane 3 : Le Jongleur indécis
Opposant : un saltimbanque, un comédien, un joueur
Moyens : agitation, manipulation, désorganisation
Cible/Enjeu : une troupe de théâtre, un drama-
turge, un joueur
Arcane 4 : La Danseuse à l’Épée
Opposant : une bretteuse d’élite, une hors-la-loi idéaliste
Moyens : déplacements, fascination
Cible/Enjeu : des syles, des rats
Arcane 5 : La Sentinelle silencieuse
Opposant : un chef de guerre, un meneur d’hommes
Moyens : rassemblement, collectif
Cible/Enjeu : une foule, un corps militaire, une troupe
mercenaire
Arcane 6 : L’Enlumineur aveugle
Opposant : des dracs noirs
Moyens : émeutes, destruction, agression
Cible/Enjeu : une organisation, une troupe, un arsenal
Arcane 7 : Le Maître d’armes aux Flambeaux
Opposant : un combattant reconnu, un vétéran estimé
Moyens : défis, assassinats
Cible/Enjeu : un combattant, un garde, un héros
Arcane 8 : La Vestale de Pierre
Opposant : un illuminé, un agent secret
Moyens : foi, conviction
Cible/Enjeu : une assemblée politique, un groupe influent
Arcane 9 : Le Pèlerin immobile
Opposant : un tireur d’élite, un assassin
Moyens : tir, assassinat
Cible/Enjeu : un personnage emblématique de l’État
Arcane 10 : L’Hérésiarque couronné
Opposant : un dragon des Arcanes
Moyens : organisation, recrutement
Cible/Enjeu : d’autres dragons, des dracs, des insurgés
Arcane 11 : Le Gentilhomme au Corbeau
Opposant : un artisan talentueux, un sang-mêlé
Moyens : construction, modification, terrorisme
Cible/Enjeu : un bâtiment, un objet rare, un dispo-
sitif infernal
Arcane 12 : L’Architecte des Mondes
Opposant : un artiste influent, un architecte, un bâ-
tisseur émérite
Moyens : inspiration, égarement ; construction
Cible/Enjeu : une œuvre d’art mystérieuse, un archi-
tecte royal
Arcane 13 : La Courtisane amoureuse
Opposant : une libertine, une noble
Moyens : séduction, vices
Cible/Enjeu : un personnage haut placé
175
 Arcane 14 : L’Assassin sans Visage
Opposant : un assassin implacable
Moyens : empoisonnement, assassinat
Cible/Enjeu : un membre de la famille royale
Arcane 15 : L’Horloger des Chimères
Opposant : un diplomate étranger, une éminence grise
Moyens : influence, persuasion, corruption
Cible/Enjeu : un politicien influent
Arcane 16 : La Gardienne derrière le Miroir
Opposant : un agitateur, un parlementaire
Moyens : agitation, politique
Cible/Enjeu : le cardinal Mazarin, le Parlement
Arcane 17 : La Magicienne sous le Voile
Opposant : une dame de compagnie proche du trône,
une intrigante
Moyens : fausses preuves, accusations, chantage
Cible/Enjeu : les Lames, la régente
Arcane 18 : La Demoiselle en la Tour
Opposant : un noble aigri, une jeune intrigante
Moyens : intrigue, influence
Cible/Enjeu : la noblesse d’épée
Arcane 19 : L’Alchimiste des Ombres
Opposant : un érudit, un alchimiste
Moyens : savoir, connaissance
Cible/Enjeu : un grimoire oublié, la presse
Arcane 20 : Le Guerrier immortel
Opposant : un héros suicidaire
Moyens : sacrifice, action d’éclat
Cible/Enjeu : popularité, estime
Arcane 21 : Le Chevalier au Dragon
Opposant : un dragon, un vyvernier
Moyens : voyage, attaque aérienne
Cible/Enjeu : une monture spéciale, les Messageries Gaget
Contenu des actes
Une fois l’intitulé de la mission établi, le MJ définira
le contenu des actes. Généralement, une mission
comporte trois actes, mais il est possible de limiter
un scénario à un ou deux actes, ou au contraire de ra-
jouter des scènes.
Pour générer le contenu des actes, c’est le paquet
des ordinaires qui est utilisé. Trois cartes sont piochées
pour chaque acte :
• La première carte donne une indication de lieu.
• La deuxième carte aborde l’opposition.
• La troisième carte détermine l’enjeu de l’acte.
176
Une valeur de 1 à 10 indique une connotation hu-
maine. La pioche d’une figure ajoute une composante
draconique. Dans ce cas, piochez une autre carte pour
compléter la figure, jusqu’à obtenir une valeur de 1 à 10.
Déterminer une thématique
Le signe et la valeur des cartes ordinaires piochées
détermine une Compétence. Reportez-vous à la liste
des Compétences du signe indiqué par la carte, telles
qu’elles sont présentées sur la feuille de personnage.
Valeur de la carte Compétence
1-2 1re Compétence dans la liste
3-4 2e Compétence
5-6 3e Compétence
7-8 4e Compétence
9-10 5e Compétence
Cette Compétence est utilisée pour établir l’élément
de l’acte pour lequel elle a été obtenue.
Par exemple, la Compétence Équitation peut signifier :
• pour un lieu, un relais routier, une vyvernerie.
• pour un moyen ou but : un voyage, une poursuite,
un acheminement à grande vitesse.
• pour une cible ou un enjeu : une course générant
des paris, une monture spéciale.
Exemple : un tirage donne les cartes suivantes : 8 d’Écaille,
cavalier de Souffle, 2 de Sang. Le MJ fait les choix suivants :
Lieu : le 8 d’Écaille indique la 4e Compétence de la
liste, soit Technique. Nous pouvons envisager un atelier,
ou le laboratoire d’un génie de la technique, mais sans
composante draconique.
Opposant : le cavalier indique une composante dra-
conique. Le MJ pioche une deuxième carte et obtient
un 7 de Souffle, indiquant Furtivité. Le MJ fait le choix
d’un assassin sang-mêlé, furtif en diable.
Enjeu : la pioche du 2 de Sang indique la Compétence
Négoce. Cela peut indiquer une épreuve liée à une activité
commerciale, une négociation importante. Le MJ décide
que l’enjeu sera le vol et la vente d’un objet technolo-
gique unique.
En quelques mots : les Lames apprennent qu’un artefact
digne d’intérêt a été mis en œuvre par un savant vivant hors
de Paris. Elles se rendent sur place, mais réalisent que l’objet
a été volé par un mystérieux sang-mêlé. Celui-ci compte
le vendre à bon prix sur un marché interlope. Les Lames
vont devoir trouver des fonds pour racheter l’objet (l’oc-
casion de valoriser les ressources d’une Lame) ou le voler.
├╔ Les membres de la
conjuration des Silencieux
Livre 1 : L'Univers, pp. 64 à 83.
Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse. Née en
1600, elle est pendant des années la confidente d’Anne
d’Autriche. Elle prend part à différentes cabales, dont
la cabale des Importants et la conspiration de Cinq-
Mars, qui entraînent son exil. Elle ne cesse toutefois
La Marquis de Cinq-Mars sous les traits de Jean d’intriguer, se rapprochant en particulier de Gondi
Dubuis (4) par le biais de sa fille Charlotte-Marie. Elle est éga-
Profil : Espion Élite lement la mère de Raoul, vicomte de Bragelonne et
Résistance : 6 fils d’Athos. Insaisissable et intelligente, elle constitue
une opposition dont on peine à se débarrasser.
Joseph Rantzau, chef des Écorcheurs (4) Profil : Courtisan Élite.
Profil : Officier Élite
Résistance : 6 Jean-François Paul de Gondi, né en 1613. Homme
d’Église (coadjuteur de l’archevêque de Paris) et
Les Écorcheurs (1) intriguant, il constitue une opposition politique
Profil : Aventurier à Mazarin durant la Fronde, ne reculant devant aucune
Résistance : 3 compromission, y compris avec les dragons.
Profil : Religieux Élite.
Jean Coëffier de Ruzé d’Effiat (3)
Profil : Religieux Compétent Frédéric-Maurice de la Tour d’Auvergne, né en
Résistance : 3 1605. Duc de Bouillon, frère de Turenne, il est un in-
triguant de premier ordre. Il participe à la conspiration
Basile Valentin (4) de Cinq-Mars avant de devenir l’un des meneurs de la
Profil : Savant Élite Fronde. Il compte de nombreuses relations à Rome et
Résistance : 5 dans les Provinces-Unies, qu’il utilise pour influencer
le climat politique.
Marion Delorme (4) Profil : Diplomate.
Profil : Libertin Élite
Résistance : 5 Éléonore de Bergh, née en 1613, est l’épouse
de Frédéric-Maurice de la Tour d’Auvergne. Elle
Ninon de l’Enclos (3) sauve ce dernier, condamné pour sa participation à la
Profil : Libertin Compétent conspiration de Cinq-Mars. Les époux reviennent en
Résistance : 4 France à la mort de Richelieu et prennent part à la
Fronde. Tandis que son époux reste essentiellement
Kr’esj-o-S’ark (4) éloigné de la capitale, Éléonore demeure à Paris.
Drac rouge Élite Profil : Noble Élite
Attaque 3 Défense 3 +1 pt de réserve
Résistance : 6 Nicolas de Neufville, marquis de Villeroy, né en
1598. Membre de la noblesse lorraine, il est fait maré-
Don Gabriel de Tolède (4) chal de France en 1646, année où il devient également
Profil : Fine Lame Élite gouverneur de Louis XIV. Il est toutefois un partisan
Attaque 3 Défense 3 +1 pt de réserve de la Lorraine et un opposant au trône. Il reste très
Résistance 6 prudent, désireux de conserver sa charge, et se contente
Armé de livrer des informations sensibles aux ennemis de la
France sans courir de risque inconsidéré.
Quelques autres opposants : Profil : Conseiller Élite.
Ces personnalités peuvent être utilisées par le MJ dans
ses intrigues. D’autres sont décrites dans les scénarios Armand de Bourbon-Conti, né en 1629. Dernier
de cet ouvrage et dans le Livre 1 : L’Univers. des trois enfants d’Henri II de Bourbon, prince
de Condé, il est le frère du « Grand Condé » et de la
duchesse de Longueville. Destiné à une carrière ecclé-
siastique, il prend le commandement des troupes de la
Fronde parlementaire en 1649 face à son frère. Il se rallie
ensuite à ce dernier contre Mazarin, mais s’oppose
à toute compromission avec les dragons.
Profil : Noble

177
 Distribuer
l’expérience
Le MJ attribue, en cours de mission et à la fin de celle-ci,
des points d’Expérience personnelle (PEX) et des points
d’Unité (PU), dont les utilisations ont été passées en
revue p.95. Doser la distribution de ces récompenses
peut être déroutant pour le MJ, aussi proposons-nous
le barème suivant :
Points d’Unité
• Chaque fois qu’une épreuve importante (net-
toyer le sol de l’hôtel des Archevêques ou vider
des tonneaux de vin ne sont pas des épreuves
« importantes »), qui n’aurait pu être réalisée par
une Lame seule, est réussie en groupe : +1 PU.
• Réussite de la mission : en fonction de la Difficulté
de la mission, qui dépend de son niveau et de sa du-
rée, les deux étant additionnés, cf. encart ci-contre.
• Interprétation du groupe en accord avec le genre
de cape et d’épée : +1 à 5 points au bon vou-
loir du MJ.
Points d’Expérience
• Réussite de la mission : en fonction de la Difficulté
de la mission, qui dépend de son niveau et de sa du-
rée, les deux étant additionnées, cf. encart ci-contre.
• Interprétation juste d’un trait de caractère lié
à un arcane béni : +1 PEX par trait.
• Effort d’interprétation du côté spectaculaire
des actions propre au genre de cape et d’épée, en
particulier les mouvements spéciaux procurés par
les figures en combat : +1 PEX.
• Si l’arcane éphémère n’a pas été utilisé lors de la
mission : +2 PEX.
Il n’est pas obligatoire de dépenser immédiatement
les PU et les PEX gagnés lors d’une mission. Les joueurs
peuvent très bien décider de conserver des PU pour
les aider lors de futures épreuves. Les PEX peuvent
être capitalisés pour préparer une dépense ultérieure
plus importante.
178
Ā Difficulté des missions
Niveau de la mission
Moyen (0) : les Lames ne s’occupent pas de telles missions.
Difficile (1) : intrigue compliquée, opposition moyenne,
majoritairement humaine.
Très difficile (2) : intrigue compliquée, opposition
sérieuse, humaine et drac.
Dramatique (3) : intrigue très complexe, opposition très
sérieuse, dracs, dragon Dernier-Né, créature draconique.
Infaisable (4) : intrigue très complexe, opposition
effroyable, Dragon Archéen ou Ancestral.
Durée de la mission
Courte (1) : une journée.
Moyenne (2) : une semaine.
Longue (3) : un mois et plus.
Exemple de jeu : Eustache, chevalier d’Armandis
Eustache et son groupe viennent de terminer avec suc-
cès une mission Très difficile (2), qui s’est étendue sur
une semaine (2).
Le MJ distribue les points d’Unité ainsi :
Réussite de la mission : 4 PU
Interprétation du groupe : 3 PU, les joueurs ont pris le temps
de mettre en scène des moments de camaraderie et ont fait
preuve d’une belle inspiration durant les combats.
Il a en outre distribué 6 PU durant la mission,
lorsque les joueurs ont fait preuve d’un esprit d’équipe
remarquable. Sur les 6, 4 ont été dépensés lors de scènes
dramatiques. Au final, le groupe se retrouve avec 9
PU. Les joueurs s’entendent pour dépenser 4 points pour
augmenter des Liens, et conservent 5 PU en réserve pour
faire face aux épreuves à venir.
À présent, le MJ distribue des points d’Expérience
à Eustache.
Réussite de la mission : 4 PEX
Le joueur a interprété avec justesse et inspiration la marque
Angoissé conférée par la Sentinelle silencieuse : 1 PEX
Il n’a, en revanche, que peu interprété le caractère Hanté
de son personnage et ne bénéficie pas du deuxième point.
Respect des canons du genre de cape et d’épée : 1 PEX
Le gain de PEX est donc de 4 +1 +1 points, soit 6 points. Léa
se réjouit. Avec l’accord du MJ, elle dépense 5 PEX pour
acheter une feinte de son école d’escrime. Elle conserve
le dernier point pour une augmentation ultérieure.
Les Lames en action :
exemple de combat
Introduction
Cet exemple décrit en détail un affrontement dramatique
entre plusieurs Lames du Cardinal et leurs nombreux
adversaires, parmi lesquels de redoutables dracs noirs.
La plupart des éléments techniques rencontrés en
combat sont abordés (attaque, défense, figures, Ténacité,
Caractéristiques, Liens, tir, blessures).
Cet affrontement est typique d’un combat de fin
de mission. Des adversaires dangereux, de la jusquiame,
des points d’Unité et de la magie draconique qui vient
brouiller les cartes, forçant les joueurs à déployer des tac-
tiques communes et à utiliser leurs arcanes éphémères.
Vous vous rendrez compte à sa lecture que, sans leur
esprit de collaboration, les Lames auraient sans doute
fait face à un destin moins clément.
La présentation suit la logique suivante : la description
suivie de l’aspect technique en italique.
Clara, la MJ, a limité le nombre de feintes et bottes
pour cette partie. Chaque Lame n’en possède ainsi
qu’une de chaque.
L’exemple peut sembler long de prime abord, mais
le choix a été fait de reporter régulièrement les informa-
tions, afin de vous permettre de bien repérer les aspects
du système de jeu. En situation réelle, ces pages de texte
se traduiront par quelques minutes de jeu… endiablé,
espérons-le.
Situation
Trois Lames du Cardinal, en infiltration dans une taverne
louche, sont surprises par une troupe malintentionnée !
Dans cet exemple :
Camille incarne…
Agnès, baronne de Vaudreuil
École italienne
Escrime 6
Feinte : In quartata
Botte : botte de Silvie (3 figures)
Liens : Leprat +2, Laincourt +1
Elle est attablée au centre de l’auberge avec Leprat.
Patrick incarne…
Arnaud de Laincourt
École espagnole
Escrime 5
Feinte : Parade
Botte : botte de De Torre (2 figures)
Liens : Agnès +1, Leprat +1
On le trouve à l’étage, en repérage.
Jérôme incarne…
Antoine Leprat, chevalier d’Orgueil
École française
Escrime 7
Feinte : Fente
Botte : botte de Desbordes (2 figures)
Liens : Agnès + 2, Laincourt +1
Il discute nonchalamment, attablé avec Agnès.
Note : Camille, Jérôme et Patrick ont déjà interprété
les Lames des romans d'origine lors d’un scénario
précédent et ont fait évoluer les Liens entre leurs
personnages pour atteindre les valeurs indiquées.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
Le paquet des Lames
Il contient l’arcane l’Assassin sans Visage (arcane opposé
pour Leprat, neutre pour les deux autres).
La Rivière draconique : elle ne compte qu’un arcane,
la Sentinelle silencieuse.
Les Lames ont devant eux les arcanes éphémères suivants
(pour cette mission) :
• Agnès : le Pèlerin immobile (neutre pour tous)
• Leprat : le Guerrier immortel (neutre pour tous)
• Laincourt : le Chevalier au Dragon (béni pour
Leprat, neutre pour les autres)
Leprat ayant la meilleure valeur de Stratégie, il agit en
premier, suivi par Laincourt et Agnès.
179
 Enfin, l’introduction de la MJ :
« Vous êtes tranquillement répartis dans l’auberge quand
une troupe fait irruption par la porte principale. Cinq
malandrins portant l’épée semblent désireux d’en découdre.
En outre, par la porte arrière, trois formes massives enca-
puchonnées pénètrent à pas de loup dans la salle. Ils font
basculer leurs capuches, laissant apparaître le faciès bestial
de dracs noirs ! Ils se ruent sur vous sans attendre. Les cinq
hommes sur Leprat et les dracs sur Agnès. Laincourt n’a
pas été remarqué.
Leprat et Agnès, vous êtes à distance Courte l’un
de l’autre. Laincourt est à distance Moyenne des deux autres.
Que faites-vous ? Nous commençons un assaut et nous
sommes en prime ».
La MJ a préparé sa feuille d’adversaires, présentée
Ā
ainsi (la Résistance des reîtres est de 1 et n’est donc
pas précisée) :
Drac balafré A3 D3 R5 PB
(la MJ a modifié le profil habituel pour dérouter
les Lames)
Drac brûlé A4 D2 R5
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 (signifie que le drac a
4 attaques, 2 défenses et une Résistance de 5)
Borgne A1 D1
Chauve A1 D1
Colosse A1 D1
Face de rat A1 D1
Squelettique A1 D1
Sang-mêlé A3 D3 R3 (qui arrivera lors de la ronde 6
de cet assaut)
180
La MJ décrit en une phrase l’apparence des adversaires
et précise aux joueurs que l’un des dracs, le balafré, est
vêtu d’un pourpoint de buffle (PB).
5 points d’Unité sont dans la réserve des Lames.
6 points de jusquiame dans la fiole de la MJ.
Premier assaut
En ronde prime :
Leprat
Pour chaque Lame, en début de combat, la MJ pioche
au hasard une carte du paquet d’arcanes. Une valeur
supérieure à 10 implique que la Lame est en position
offensive.
Clara pioche un arcane pour Leprat et obtient
le nombre 18. Le mousquetaire est donc en position
d’attaque en ce début de ronde. Jérôme sourit et
constitue son jeu. Il pioche autant de cartes que sa
valeur d’Escrime, soient 7 cartes.
Griffe : roi, dame, 9, 5 et 4 | Souffle : -
Sang : dame, 8 | Écaille : -
Ayant l’initiative, Leprat décide de faire du vide et pose
le roi de Griffe.
Jérôme : J’envoie une attaque d’estoc au rustaud au faciès
de rat tout en me ramassant sur moi-même.
• Attaque par le roi de Griffe
MJ :… esquivée péniblement par ton adversaire.
• La MJ note la défense utilisée par Face de rat par
un O sur sa ligne : Face de rat 1/1 O
Jérôme : D’un bond, je me hisse sur le bord du comptoir, et
en profite pour enfoncer l’un de mes genoux dans le visage
disgracieux du fieffé coquin.
• Mouvement spectaculaire du roi de Griffe
et attaque de la dame de Griffe en enchaî-
nement. Deux cartes du même signe dont
les valeurs se suivent peuvent être posées durant
la même ronde.
MJ : Surpris par ton enchaînement, il titube et s’écroule
en arrière de tout son long.
Le figurant perd 2 points de Résistance. N’en ayant qu’un,
il est hors de combat.
Jérôme : D’une roulade avant, je me rapproche et me
positionne près de la table. Tout près d’Agnès.
• Mouvement spectaculaire de la dame de Griffe
qui permet de se retrouver à distance Contact.
La MJ note que le figurant est hors de combat en
ajoutant « fin » à sa ligne : Rat 1/1 O fin
La MJ décide que Leprat, bien qu’il ait eu la main en
prime, doit également subir une attaque car la Lame
se bat à un contre cinq.
Clara : Les quatre comparses ont du mal à te suivre, désar-
çonnés par tes mouvements, et tentent maladroitement de te
cerner en faisant siffler leurs épées en tous sens. L’une de ces
attaques se dirige franchement vers ta cuisse, portée par
un reître bâti comme une armoire.
• La MJ note l’attaque portée par le Colosse par
un X sur sa ligne.
• Jérôme pose la dame de Sang.
Jérôme : J’écarte d’un simple jeu de poignet les attaques
misérables, et j’esquive la tentative sournoise en effectuant
un saut au-dessus de son épée.
• Défense de la dame de Sang.
Jérôme reprend : Je me suspends d’une main au lustre
qui surplombe la table et me lance dans un mouvement
circulaire, épée en main.
• Mouvement spectaculaire de la dame
de Sang. Notons que la MJ n’a pas précisé qu’il
y avait un lustre au-dessus de la table, mais cet
élément servant la narration et n’étant pas franche-
ment absurde, elle l’accepte volontiers.
La dame de Sang lui permet de garder la main.
Une Lame passe/reste en position offensive si la
plus petite carte posée durant la ronde a une valeur
supérieure à 7.
Laincourt
… n’est pas encore considéré comme combattant
au contact et Patrick ne pioche donc pas sa main
d’escrime. Laincourt saisit son pistolet et vise
l’un des reîtres, le colosse. Conscient que le tir n’est
pas facile (les reîtres sont à portée Moyenne, et en
mouvement pour une Difficulté de 3, que la MJ réduit
à 2 car les adversaires sont nombreux), il se consacre
uniquement à sa visée.
Agnès
… pioche sa main d’escrime (6 cartes).
Griffe : 3 | Souffle : 8, 2
Sang : 9 | Écaille : 10, 8
Consciente qu’elle va devoir faire face à trois adversaires
redoutables, Camille décide de dépenser sans attendre
1 point de Ténacité pour piocher deux cartes supplé-
mentaires, qui sont :
Souffle : 5
Sang : vyverne
Cette dépense ne coûte pas d’action.
Patrick prend alors la parole et hurle : Tenez bon, j’arrive !
Il saisit un jeton d’Unité et le lance à travers la table vers
Camille. Agnès récupère une carte supplémentaire grâce
à la présence rassurante de son compagnon Laincourt.
1 point d’Unité peut être dépensé à tout moment
sans coûter d’action, mais jamais au bénéfice de la
Lame qui le dépense.
Sang : cavalier
La MJ pioche un arcane du paquet d’arcanes : la
Tisserande oubliée, portant le numéro 2. Agnès est
donc en défense.
La MJ donne 2 attaques au lieu d’une à ses figurants. Elle
le justifie par la supériorité numérique des dracs.
MJ : Les dracs poussent des grognements féroces. Leurs
lames épaisses, maniées sans subtilité, s’abattent sur toi
comme des couperets. Deux d’entre elles te mettent en grand
péril. Celle du brûlé et celle d’Yeux jaunes.
• La MJ annonce avec tact qu’Agnès doit défendre
2 attaques. Elle note une croix en face de chacun
des deux dracs.
Camille abat son cavalier de Sang, qui lui rapporte
2 défenses, car Agnès maîtrise l’école italienne.
Une figure du signe associé à son école d’escrime
rapporte 2 Réussites.
Camille : Le drac tente de m’atteindre au flanc, mais je
parviens à détourner son coup, qui manque décapiter la
serveuse qui se trouvait là et qui a tout juste le réflexe
de se baisser.
• Une attaque détournée par la première défense du
cavalier de Sang.
• La serveuse est un figurant ajouté par la
joueuse. Encore une fois, cela ne gêne en rien
l’action et la MJ accepte sans sourciller.
181
 Camille : J’en profite pour prendre appui sur les épaules
de la brave fille et d’un saut, passer par-dessus un drac
tout en évitant l’attaque du troisième.
• Une attaque évitée par la deuxième défense du
cavalier de Sang.
• Un mouvement spectaculaire permis par la pose
d’une figure : cavalier de Sang.
Mais Camille ne s’arrête pas là : elle pose sa vyverne
de Sang en enchaînement.
Les deux cartes sont du même signe et se suivent
strictement : il est possible de les poser lors de la même
ronde, en enchaînement. Cette carte lui rapporte encore
2 défenses et un mouvement spectaculaire.
Camille, sûre d’elle : J’effectue une brutale rotation, et
dans le même élan que Leprat, je m’accroche au lustre en
forme de roue qui pend du plafond. Un drac tente mala-
droitement de m’atteindre et heurte son camarade. Celui
aux yeux jaunes. Il doit être gorgé de jusquiame.
La MJ acquiesce et coche une attaque sur la ligne du
drac aux yeux jaunes.
Il est possible d’éliminer des attaques à venir grâce
à des cartes défense.
Camille : J’en profite pour attaquer in quartata (elle
insiste sur le terme) le reître borgne !
• La feinte in quartata permet à Agnès d’obtenir
1 attaque et 1 défense au lieu de 2 défenses pour
sa figure.
MJ : Le reître évite ta lame de justesse en se cognant
dans la table.
• La MJ note O en face du reître borgne.
Fin de ronde pour tout le monde.
Comme la plus petite carte posée par Agnès est
de valeur supérieure à 7, elle peut attaquer lors de la
ronde suivante.
Ā
La feuille d’adversaires évolue :
Drac balafré A3 D3 R5 PB
Drac brûlé A4 D2 R5 X
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 XX
Borgne A1 D1 O
Chauve A1 D1
Colosse A1 D1 X
Face de rat A1 D1 O fin
Squelettique A1 D1
Sang-mêlé A3 D3 R3 (qui arrivera lors de la ronde 6
de cet assaut)
182
En ronde seconde :
Leprat
… a gardé la main. Étant proche d’Agnès, il décide
de soulager sa compagne en assaillant un drac. Comme
ces adversaires sont à Courte distance, il peut le faire.
Jérôme pose le Griffe : 5
Jérôme : J’envoie une violente attaque d’estoc vers l’épaule
d’épée du drac brûlé…
MJ :… que le drac arrête d’une parade haute. Tu as
l’impression d’avoir frappé une enclume.
• La MJ note un cercle sur la ligne du drac, qui
symbolise une défense.
Jérôme abat alors son Griffe : 4
Jérôme : D’un enchaînement habile, j’alterne frappe lourde
à la tête et attaque de côté au torse.
MJ : Mais ton adversaire n’est pas né de la première
pluie. Il parvient une nouvelle fois à détourner ta pluie
de coups. Mais il perd pied et semble dépassé…
• En ajoutant « il perd pied… », la MJ indique au
joueur que l’adversaire est a priori à court de dé-
fenses. Elle note une deuxième défense sur la ligne.
Camille récupère alors dans sa main le Griffe : 3
et le tend à Jérôme.
• Son Lien de +2 avec le mousquetaire lui permet
de passer jusqu’à 2 cartes par assaut à son compa-
gnon s’il est au maximum à distance Courte.
Camille : Toujours accrochée au lustre, j’imprime un mou-
vement sec pour offrir de nouvelles possibilités à Leprat.
• Cette action n’est pas « résolue ». Elle ne fait
que justifier le passage de carte d’un personnage
à un autre et apporte de la dynamique à la scène.
La MJ valide. Jérôme sourit et pose le 3 de Griffe
qui suit son 5 et son 4.
Jérôme : Je m’engouffre dans la faille et fends vers le mufle
de la créature.
Le drac n’a plus de défense et devrait subir une blessure,
mais la MJ, avec un sourire sardonique, avance sa main
et dépense 1 point de jusquiame de la réserve.
Le MJ peut à tout moment faire appel à la réserve
de jusquiame pour augmenter une Difficulté, ajouter
1 attaque ou 1 défense, voire annuler une carte.
MJ : In extremis, le drac reprend pied et saisit ton épée
en rugissant. Il te repousse avec violence et se prépare
à contre-attaquer tandis que tu chois de ton lustre.
Jérôme : Fichtre !

Qui plus est, Leprat perd la main, la carte la plus basse
qu’il a posée étant un 3.
En outre, les quatre reîtres restants se ruent sur le che-
valier d’Orgueil et lui assènent une attaque.
Les antagonistes poursuivent Leprat, quand bien même
ce dernier a changé de cible.
La MJ estime que, même si Leprat a la main en début
de ronde, la configuration et le nombre d’adversaires
justifie qu’il subisse une attaque. Au vu des lieux et
des mouvements spectaculaires de Leprat, les adversaires
impressionnés ne portent qu’une seule attaque, attribuée
au reître borgne.
Jérôme pose un 8 de sang.
Jérôme : Je repousse les assauts désordonnés des reîtres,
grâce à un ensemble de parades et d’esquives.
Bien qu’ayant joué une carte supérieure à 7, Leprat
ne récupère pas la main. En effet, c’est la carte la
plus basse de la ronde (ici le 3 de Griffe) qui
détermine la situation (offensive ou défensive) dans
la prochaine ronde.
Laincourt
Il presse la queue de détente. Sa valeur de Tir est 3, in-
suffisante pour vaincre automatiquement une Difficulté
de 2. La MJ fait effectuer un Test éclair ! La Compétence
rapporte 1 Réussite (la moitié de 3 arrondie à l’inférieur).
Pour obtenir un succès automatique à un Test, la moitié
de la valeur de la Compétence doit être au moins égale
à la Difficulté.
Conscient de l’importance du Tir, et peu désireux
de piocher dans le paquet des Lames, au risque de pio-
cher un arcane, Patrick dépense 1 point de Ténacité pour
obtenir 1 Réussite supplémentaire, ce qui lui permet
de toucher automatiquement un reître !
Perdant 2 points de Résistance, le colosse tombe au sol.
La MJ note « fin » sur la ligne du figurant.
Agnès
Elle souhaite gagner du temps pour permettre
à Laincourt de les rejoindre.
Camille pose un Souffle : 8
Camille : Je concentre mon attaque sur le même drac que
Leprat. Il faut le finir ! Attaque précise au cou !
MJ : Le drac brûlé, obnubilé par Leprat, ne voit pas
ton attaque arriver. Tu perces son cou puissant et vois
le sang couler.
• Le drac n’a plus de défense et se voit donc tou-
ché. La MJ décide de ne pas abuser de la dépense
de jusquiame. Le drac subit une perte de 2 points
de Résistance.
Camille : Je pousse l’attaque !
Agnès peut pousser son attaque. Comme le drac est tou-
ché, Camille peut poser autant de cartes noires qu’elle
le souhaite pour infliger des dégâts supplémentaires.
Camille lâche deux cartes noires : Souffle : 2 et 5
Pour enlever 2 points de Résistance supplémen-
taires. En outre, elle coche 1 point de sa Caractéristique
Vivacité pour renforcer l’attaque.
Notons que même si les cartes ne se suivent pas,
Camille peut les poser ensemble.
Une épée inflige 2 points de dégât par attaque
portée. Une carte supplémentaire ajoute
1 point. La Caractéristique n’étant pas associée
à l’école d’Agnès, elle ne rapporte qu’une Réussite. Ici,
donc, un total de 5 points (2 pour l’attaque, 2 pour
le 2 et 5 de Souffle et 1 pour le point de Vivacité).
Camille : Mobilisant toute ma vivacité, j’enfonce ma lame
aussi profondément que possible.
MJ : Le drac hurle de douleur… Il s’écroule au sol dans
un torrent de sang. Tu peines à retirer ta lame…
Ā
Fin de seconde, la feuille de la MJ évolue
de cette manière :
Drac balafré A3 D3 R5 PB
Drac brûlé A4 D2 R5 X OO fin
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 XX
Borgne A1 D1 O X
Chauve A1 D1
Colosse A1 D1 X fin
Face de rat A1 D1 O fin
Squelettique A1 D1
Sang-mêlé A3 D3 R3 (qui arrivera lors de la ronde 6
de cet assaut)
En ronde tierce :
Leprat
Il a perdu la main et a déjà posé de nombreuses
cartes. Sentant la fatigue venir, il dépense 1 point
de Ténacité pour faire front.
183
 1 point de Ténacité peut être dépensé à tout moment
pour piocher 2 cartes, une seule fois par assaut.
Hélas, il pioche un arcane, l’Assassin sans Visage. Un ar-
cane maudit pour lui ! Jérôme défausse alors toute sa
main et perd un deuxième point de Ténacité.
Un tirage d’arcane maudit implique la défausse
de toute la main.
Dès qu’un arcane est défaussé, le paquet des Lames
est remélangé avec les cartes déjà posées.
Agnès fait montre alors d’une belle preuve d’amitié en
lâchant au cœur de la mêlée :
Antoine, je suis là ! Tu peux compter sur moi !
Voyant son compagnon totalement démuni, Camille
tend à Jérôme un Sang : 9
C’est la deuxième carte qu’elle lui passe lors de l’as-
saut. Son Lien de +2 ne lui permettra pas d’en passer
davantage.
Camille justifie par une courte description la trans-
mission de la carte.
Jérôme : Merci !
MJ : Les trois reîtres se jettent sur toi et t’assaillent
d’attaques. L’une d’entre elles se dirige droit vers ton œil.
• La MJ marque une croix devant Squelettique pour
signaler son attaque.
Jérôme : Quelques parades, un mouvement de tête, et
l’attaque est esquivée. Je donne un coup de pied au malfrat.
• Défense du 9 de Sang. Leprat récupère la
main. Le coup de pied de Leprat n’est que déco-
ratif. La MJ décide que malgré la supériorité nu-
mérique, les reîtres ne portent qu’une at-
taque. La mort du drac les a refroidis.
Laincourt
Il dévale à présent les escaliers en courant et en ti-
rant son épée.
Ce mouvement hors combat est une action sans
Difficulté et lui permet de couvrir 10 mètres et passer
de distance Moyenne à distance Courte.
Agnès
Elle vient de perdre la main, et subit à présent
les contre-attaques brutales des dracs noirs.
MJ : Les dracs t’ont offert un bref moment de répit, mais ça
ne dure pas. Les voilà qui lancent à présent deux attaques
circulaires vers ton torse et tes jambes.
• La MJ note une croix en face de Balafré et
d’Yeux jaunes.
Jérôme lance : Tiens bon, Agnès ! Il prend un nouveau
point d’Unité et l’envoie à Camille qui le saisit au vol.
184
La MJ adore cette démonstration de camaraderie et
décide de remettre le point d’Unité dans la réserve
des joueurs pour les récompenser.
Un rugissement retentit à la table.
Camille obtient un 10 de Sang.
Camille : Parade basse. Parade haute. Passant sous la
lame adverse, je me ménage une ouverture.
• Camille pose le 10 de Sang et le 8 d’Écaille
pour s’opposer aux 2 attaques.
Pour annuler 2 attaques, les cartes défense n’ont pas
à être du même signe et n’ont pas à se suivre.
Ā
Fin de tierce.
Drac balafré A3 D3 R5 PB X
Drac brûlé A4 D2 R5 X OO fin
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 XXX
Borgne A1 D1 O X
Chauve A1 D1
Colosse A1 D1 X fin
Face de rat A1 D1 O fin
Squelettique A1 D1 X
Sang-mêlé A3 D3 R3 (qui arrivera lors de la ronde 6
de cet assaut)
En ronde quarte :
Leprat
Le chevalier d’Orgueil a récupéré la main et
contre-attaque.
Jérôme : Je lance un bol de soupe vers les reîtres, et j’assène
une attaque de pointe précise vers la tête du drac balafré.
• Conscient qu’il faut abattre au plus vite le drac noir,
Jérôme saisit son arcane éphémère, le Guerrier
immortel , qu’il utilise comme un roi
de Souffle. L’arcane éphémère, quand il est pris en
main en combat, permet de remplacer n’importe
quelle carte, au choix du joueur.
MJ : Surpris par tes réserves physiques, le drac évite ta
lame de justesse. Il chute en arrière, dans un cri étranglé.
• Première attaque procurée par l’arcane/roi
de Souffle. Un cercle pour le drac balafré. La chute
n’est qu’un effet de style.
Jérôme : Je m’accroche à la tête du drac tandis qu’il tombe,
et je me laisse rouler vers l’avant, utilisant le corps du
monstre comme contrepoids.
• Mouvement spectaculaire permis par la pose
d’une figure.
Jérôme : Au passage, j’assène un violent coup de talon
à un autre reître, le Chauve.
• Deuxième attaque procurée par l’arcane/roi
de Souffle.
MJ : Celui-ci titube, le nez gonflé, mais reste dans
le combat.
• Un O sur la ligne du Chauve.
• L’attaque est ici défendue, mais la MJ décide
de décrire un petit effet gratuit (le nez gonflé) qui
ne change rien à l’essentiel : le reître reste dans
le combat.
• L’arcane rejoint la défausse. Le paquet des Lames
est mélangé.
Laincourt
La Lame, à présent au contact, constitue sa main
d’escrime. Ayant déjà effectué des actions simples
durant les trois premières rondes (visée+tir+course),
Patrick pioche 3 cartes de moins, ce qui le limite à 2
cartes (5-3).
Sa main se compose de cette manière :
Griffe : - | Souffle : vyverne
Sang : - | Écaille : 5
Considérant que Laincourt arrive à revers, la MJ décide
qu’il obtient automatiquement l’initiative. Connaissant
le goût de Leprat pour le Souffle, Patrick passe sa
vyverne à Jérôme.
Patrick : Je réceptionne Antoine et, attrapant son bras, je
le relève très vite afin qu’il revienne face à ses adversaires.
• Description justifiant le passage d’une carte
d’une Lame à une autre.
Patrick poursuit : J’invective les dracs pour qu’ils laissent
Agnès tranquille. Je les laisse attaquer. Tiens bon, Agnès !
• Laincourt ayant la main, il peut choisir de la laisser
ou de la garder.
• Il dépense un nouveau point d’Unité.
Camille pioche le Écaille : 2
MJ : L’un des dracs, le balafré, se tourne vers toi et envoie
une série d’attaques frénétiques, avant de terminer par
une attaque à la tête.
• La MJ note l’attaque d’une croix en face de Balafré.
Patrick : Le drac se heurte à mon fer, et mes parades
le déstabilisent !
• Patrick pose son Écaille : 5
Agnès
La baronne a récupéré la main. Désireuse de porter
une dernière attaque en sixte sur les reîtres qui semblent
faiblir, Camille décide de Reprendre son souffle.
Camille peut défausser jusqu’à deux cartes pour en
piocher autant. Elle perd toutefois la main et subit
immédiatement une attaque.
Elle défausse son Écaille : 2 et pioche le Griffe : 6
MJ : Profitant de ta réorganisation, le drac aux yeux
jaunes se rue sur toi et, écartant ton épée, tente de t’asséner
un violent coup de tête.
Camille : Mon épée ayant été écartée, je saisis un pichet
qui traîne sur la table et l’interpose. Le visage du drac
se fracasse sur la terre cuite, tandis que je roule de l’autre
côté de la table.
• Elle pose le Écaille : 10
Trouvant que les Lames s’en sortent plutôt bien, la MJ
décide alors que les forces draconiques vont s’en mê-
ler. Elle pioche un jeton de jusquiame et toise Camille.
MJ : Malheureusement pour toi, ton mouvement a été
anticipé. Au moment où tu termines ta roulade, tu vois
briller la lame du poignard que le drac tient dans sa main
gauche. Ses yeux gorgés de jusquiame brûlent de fureur.
Camille : Je n’ai plus de défense !
MJ : La lame te déchire le mollet.
La baronne de Vaudreuil est à court de cartes
défensives. Elle a déjà utilisé sa Ténacité et ses
Caractéristiques. Elle subit une perte de 2 Points
de Vitalité. Toutefois, elle devient attaquante, la seule
carte qu’elle a jouée étant un 10. Le 2 défaussé pour
la reprise de souffle n’a pas été joué. Il n’est pas pris en
compte pour déterminer la main.
Ā
Fin de quarte.
Drac balafré A3 D3 R5 PB XOX
Drac brûlé A4 D2 R5 X OO fin
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 XXXX
Borgne A1 D1 O X
Chauve A1 D1 O
Colosse A1 D1 X fin
Face de rat A1 D1 O fin
Squelettique A1 D1 X
Sang-mêlé A3 D3 R3 (qui arrivera lors de la ronde 6
de cet assaut)
185
 En ronde quinte :
Patrick : Camarades, ce monstre va finir par avoir ma peau.
Camille : Un jour, toujours !
Camille saisit 1 point d’Unité et le lance vers
Patrick. Celui-ci, tremblant, échoue à le rattraper, mais
qu’importe : il pioche une carte. C'est le Écaille : 4
Leprat
Grâce à son arcane éphémère, il a récupéré la
main. Et Laincourt, grâce à la vyverne de Souffle,
contribue à la riposte du chevalier d’Orgueil !
Jérôme : Le vilain chauve me semble sur le reculoir. Attaque
franche à la gorge ! Et botte de Desbordes !
• Grâce à la
Souffle : vyverne
Leprat porte une attaque sur le chauve et déclenche
une botte.
• Leprat ayant posé lors de l’assaut 2 figures de Souffle
(la vyverne et le roi/son arcane éphémère), il peut
déclencher gratuitement cette botte.
• Jérôme note que son personnage gagne 1 point
de Ténacité grâce à sa botte.
MJ : C’en est trop pour lui. Il s’effondre sur la table.
• La MJ note « fin » sur la ligne du chauve.
Jérôme s’enflamme : Je l’écarte d’un coup de genou. Sa tête
frappe le bord de la table et soulève un bref instant
le plat d’andouillettes que nous dégustions. Je saisis au
vol le plat de la main gauche et l’écrase sur le visage du
reître squelettique.
• Deuxième attaque donnée par la vyverne
de Souffle.
Patrick : Coup d’œil courroucé à Leprat.
On ne joue pas avec la nourriture, Antoine !
Jérôme : De toute façon, elles étaient trop cuites.
MJ : Le bougre manque de chuter sous l’impact.
• La MJ note une défense en face de Squelettique.
Laincourt
Il fait toujours face au drac balafré.
MJ : En bout de course, le drac jette toutes ses forces dans la
bataille. Il te martèle de son épée large à la lame ébréchée
par les éclats d’os.
• Elle note une croix en face de Balafré.
Patrick : J’enchaîne les parades, sans toutefois parvenir
à reprendre le dessus sur cet adversaire monstrueux.
• Patrick pose son Écaille : 4
obtenu grâce au point d’Unité de Camille.
186
La MJ ne s’arrête pas en si bon chemin et saisit un jeton
de jusquiame.
MJ : Tandis que tu ferrailles, tu ne vois pas sa main gauche
jaillir vers toi. Il te saisit et tente de t’asséner un violent
coup de sa tête cornue.
Patrick : Ma souplesse naturelle va me sauver la vie :
j’esquive d’un mouvement sec et j’échappe à son étreinte.
• Il coche alors son dernier point de Caractéristique
Galanterie. Ce point lui donne in extremis
1 Réussite rouge.
Agnès
En Posture offensive, elle s’autorise une dernière attaque.
Camille : Je détourne une nouvelle attaque du drac noir,
qui vient de me blesser, et le temps qu’il fasse le tour de la
table, j’envoie une grande attaque de revers au reître englué
par Leprat, tout en balayant sa jambe.
• Camille pose son Griffe : 6
MJ : Aveuglé par la pitance, le malfrat s’écroule dans
un fracas terrible.
Camille : Tandis qu’il chute, je nettoie ma lame.
• Pas de règle pour ça, c’est juste un détail narratif
propre au style du personnage !
Ā
Fin de quinte.
Drac balafré A3 D3 R5 PB XOXX
Drac brûlé A4 D2 R5 X OO fin
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 XXXX
Borgne A1 D1 O X
Chauve A1 D1 O fin
Colosse A1 D1 X fin
Face de rat A1 D1 O fin
Squelettique A1 D1 X O fin
Sang-mêlé A3 D3 R3 (qui arrivera lors de la ronde 6
de cet assaut)
En ronde sixte :
Les Lames n’ayant plus de cartes et les adversaires ne pos-
sédant plus d’attaque, la sixte se déroule sans qu’aucun
camp ne prenne l’avantage. Des échanges de coups sans
conséquence figent la situation jusqu’à l’assaut suivant.
Pour déterminer qui prend la main en début d’assaut
suivant, on observe les cartes jouées en quinte.
Les Lames considèrent le résultat de l’assaut. Elles
se montrent confiantes sur la suite du combat, mais n’ont
pas remarqué qu’un sinistre personnage, un sang-mêlé
porteur d’un puissant artefact draconique, s’est introduit
dans la bâtisse par l’étage.
La MJ décide que les Lames, prises dans le combat,
ne l’ont pas aperçu. Il a pointé son pistolet sur Leprat,
identifié comme le plus dangereux et le vise depuis la
ronde quinte.
L’un des effets impliqués par un tirage d’arcane
durant un assaut est d’attirer l’attention des créatures
draconiques !
Nouvel adversaire : la MJ décide que le sang-mêlé
est un personnage d’Élite, proche du niveau
des Lames. Pour déterminer ses capacités, la MJ
utilise la carte profil Aventurier dont elle augmente
les valeurs de 2 points. Elle fixe la Résistance à 3.
La MJ décide que le sang-mêlé déclenche son tir
de mousquet en sixte.
Il considère que le tir est Très difficile (3). Le sang-mêlé
a une valeur de Compétence de Tir de 5 (3 pour le profil
Aventurier +2 pour un figurant d’Élite). Il touche sa
cible avec 2 points de Panache et dépense 1 point
de jusquiame pour renforcer les dégâts.
MJ : Tandis que vous ferraillez à tout rompre, vous percevez
soudain une détonation. Leprat, tu ressens alors une forte
douleur dans le dos. Tu perds 5 points de Vitalité. En haut
des escaliers desservant l’étage, appuyé sur la rambarde,
un individu en tenue sombre vient de tirer au pisto-
let. Tandis qu’il lâche son arme, vous apercevez furtivement
sa langue bifide qui caresse ses lèvres fines.
Camille et Patrick (en cœur) : Un sang-mêlé ! Il
ne manquait plus que ça.
Jérôme : 5 ? ! Mais par les moustaches de Tréville, je ne peux
pas éviter le tir ?
MJ : Non. Le tireur était très discret et n’oublie pas
que vous êtes occupés en mêlée. En outre (il pointe la
Sentinelle silencieuse dans la Rivière draconique
qui implique un malus en Vigilance), les dragons étaient
contre toi. Avec une perte de 5 points, tu t’en tires presque
bien, en fait. Tu aurais pu finir ta carrière dans ce bouge.
• Jérôme hoche la tête et se reconcentre.
Deuxième assaut
C’est reparti !
Les Lames sont dans la configuration suivante :
• Agnès :
Pertes Ténacité 1 / Vitalité 2
• Leprat : Pertes Ténacité 1 / Vitalité 5
• Laincourt : Pertes Ténacité 1 / Vitalité 0
Points d’Unité : 2
Points de jusquiame : 3
Dans le paquet des Lames se trouvent à présent deux
arcanes, l’Assassin sans Visage et le Guerrier immor-
tel. Toutes les cartes sont remélangées.
Les adversaires récupèrent leurs Potentiels d’attaque et
de défense, mais pas leurs points de Ténacité. La MJ
Ā
marque le début d’un nouvel assaut en inscrivant un
sur la ligne des adversaires encore actifs.
Drac balafré A3 D3 R5 PB XOXX
Drac brûlé A4 D2 R5 X OO fin
Drac yeux jaunes A4 D2 R5 XXXX
Borgne A1 D1 O X
Chauve A1 D1 O fin
Colosse A1 D1 X fin
Face de rat A1 D1 O fin
Squelettique A1 D1 X O fin
Sang-mêlé A3 D3 R3
En outre, la MJ a défini que l’artefact draconique
insufflait une énergie prodigieuse aux créatures liées aux
dragons. Ces derniers (les dracs et le sang-mêlé) béné-
ficient de fait de l’équivalent de 1 point de jusquiame
chacun en plus des jetons de la réserve !
C’est ici la MJ qui décide l’effet de l’artefact. En la
matière, elle jouit d’une grande liberté.
Les Lames piochent leur main d’escrime… et tout
s’enchaîne.
187
 Le choix du sang
En quelques mots : les Lames sont réunies dans
une auberge par leurs capitaines. Mais bien malgré
lui, d’Artagnan attire l’attention de conspirateurs qui
organisent au même moment l’évasion du principal
opposant au trône, le duc de Beaufort. Les Lames vont
remonter la piste jusqu’à Blois et réaliser que derrière
la conspiration se cache une menace draconique bien
plus sérieuse.
Dramatis personæ
Le duc de Beaufort : opposant au trône enfer-
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
mé à Vincennes, il s’évade avec l’aide d’anciens
mousquetaires.
Athos : l’ancien compagnon de d’Artagnan, opposé
à Mazarin, accompagne Beaufort dans sa fuite.
Le marquis de Fontrailles, dit « le Bossu » : intrigant
revenu d’exil, il orchestre le plan avec l’aide d’Henri II
de Guise.
188
François le Dangereux : homme de main commandant
les reîtres de Fontrailles.
Henri II de Guise : intrigant retors, il est en outre affilié
à la Griffe noire, la société secrète draconique. Son
but est de faire évader Beaufort, mais de le confier
aux bons soins des dragons plutôt qu’à de simples
conspirateurs humains.
Fleur de Saint-Vincent : sous l’apparence d’une belle
femme noble se cache une dragonne Dernière-Née. Elle
est chargée par la Griffe noire de récupérer Beaufort
après son évasion.
Au début était…
Ce scénario d’introduction amène les joueurs, qui
interprètent les nouvelles Lames du Cardinal, à effectuer
une mission sous les ordres conjoints de d’Artagnan,
ancien lieutenant des Mousquetaires, et de Rochefort,
un intrigant retors, tout droit sorti de sa cellule
de la Bastille.
Cette mission, directement inspirée de l’histoire
de France et des écrits d’Alexandre Dumas, lance
les héros sur la route de l’aventure. Elle les amènera
à se poser des questions sur leurs méthodes à ve-
nir. Pencheront-elles vers d’Artagnan et sa franchise,
son dévouement, son sang gascon bouillonnant, ou vers
Rochefort, vieil animal politique, rusé, prêt à sacrifier
la morale au résultat ?
┬ Au fil de ce scénario, le MJ trouvera
des encadrés identiques à celui-ci, qui seront
positionnés de façon à l’aider à gérer certaines scènes
et s’approprier les règles. Le scénario a été composé
de façon à proposer une grande variété de situations
(combats, poursuites, interactions, magie…) que l’on
retrouvera dans la plupart des scénarios des Lames
du Cardinal.
Un peu d'histoire
Le cardinal Mazarin, à son accession au pouvoir, hérite
de Richelieu, son prédécesseur, une troupe de francs-ti-
reurs, bretteurs émérites, espions de choc : les Lames du
Cardinal. Ces agents sont spécialisés dans les intrigues,
en particulier les plans occultes des dragons ennemis
de la France. Au fil du temps et des missions, les Lames
voient leurs effectifs décroître, pour finalement dispa-
raître presque totalement (le sang-mêlé Saint-Lucq
restant seul aux côtés du cardinal).
L’année 1648 voit une croissance des oppositions
de Guise, un émissaire des dragons de la Griffe noire,
qui compte bien mettre la main sur Beaufort à son
propre bénéfice.
Un grain de sable fait toutefois grincer les rouages
de ce plan bien huilé. En faisant route vers Paris pour
superviser l’évasion, l’un des hommes de Fontrailles,
le sinistre Alexandre de Campion, croise et reconnaît
d’Artagnan (dont l’un des arcanes bénis est le Maître
d’armes aux Flambeaux, le rendant Remarquable) et
s’inquiète de le voir chevaucher vers Blois (en faisant
visiblement attention de ne pas être repéré). Il ignore
bien sûr que la piste de d’Artagnan doit s’arrêter
à Meung. Campion suit d’Artagnan et le voit rejoindre
Rochefort à Meung, ce qui ne fait que renforcer ses
craintes ! Il retourne à Blois, prévient Fontrailles, qui
organise l’assassinat de ce maudit Gascon. Sans savoir
que l’opposition se révélera plus nombreuse et coriace
que prévu…

Acte I : Au
à Mazarin, en particulier venant du Parlement et du
peuple de France. Mazarin, conscient que le désordre

Franc-Meunier
public est un creuset favorable aux manigances
des dragons, ressent le besoin de retrouver à ses côtés
un groupe de Lames.
Le cardinal, peu enclin à confier le commandement Rivière draconique : le Chevalier au Dragon est dans
à l’une des anciennes Lames survivantes, manque la Rivière. Le temps est orageux. De lourds nuages
de candidats. Il choisit alors de faire revenir dans le cours noirs imposent une atmosphère moite en attendant
de l’histoire deux personnages emblématiques du passé, de relâcher des pluies diluviennes.
le lieutenant des Mousquetaires d’Artagnan et le comte
de Rochefort, qu’il sort pour l’occasion de la Bastille où
il croupissait depuis des années. Il les charge de réunir
une nouvelle troupe.
Mais Paris est devenu, au printemps 1648, une vaste
poudrière. Pour réunir les Lames pour la première fois,
même les murs de l’hôtel de Chevry, leur ancien quartier
général, paraissent trop fins. Mazarin commence à avoir
des doutes sur l’ordre du Saint-Esprit, qui occupe

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
également l’hôtel.
D’Artagnan et Rochefort réunissent par conséquent
les Lames à Meung-sur-Loire, un village situé entre
Orléans et Blois. Dans une auberge que les deux
hommes connaissent bien.
Après des années d’opposition, les deux hommes font
à présent bannière commune. Et, nourris et enrichis
de leurs rivalités passées, ils souhaitent transmettre
le flambeau aux Lames dans cet endroit chargé d’histoire
(cf. Les Trois Mousquetaires, A. Dumas). Enjeux de l’acte pour les Lames : orchestrer ensemble
Ils ignorent que, pendant ce temps, se prépare leur premier combat, interagir avec des personnages
l’évasion du donjon de Vincennes du principal op- emblématiques ; suivre la piste qui conduit à Blois.
posant au trône, François de Bourbon-Vendôme, duc Enjeux de l’acte pour le MJ : mettre en place le décor,
de Beaufort. Ce plan est orchestré par Louis Astarac incarner des figurants lors de l’introduction, valoriser
de Fontrailles avec l’aide d’anciens mousquetaires, les initiatives des joueurs.
Athos et Aramis. Il prévoit de faire évader Beaufort,
le convoyer en vyverne jusqu’à Blois, d’où il doit fuir
à bord d’un coche et gagner un lieu sûr. Athos et Aramis
ignorent que derrière Fontrailles se cache Henri II

189
 ┬ La Rivière draconique est une sorte de résumé
astrologique. Elle forme un « ciel draconique »,
une carte des forces occultes à l’œuvre durant l’acte.
Chaque arcane du tarot est associé à une
Manifestation. La Manifestation du Chevalier au Dragon
est Orages. Le climat est menaçant, bien davantage
que ne le serait un orage normal. Ce sont les forces
draconiques qui s’opposent aux Lames.
La conséquence technique de la Rivière est que tous
les Tests associés à la Compétence liée à l’arcane qui
s’y trouve voient leur Difficulté augmentée de 1. Pour
le Chevalier, il s’agit de la Compétence Équitation.
La réunion
Ĉ
Le MJ lira ou paraphrasera le passage suivant.
Les Lames du Cardinal sont pour la première
fois réunies ! Mais la rencontre initiale entre
vous, les nouveaux agents de Mazarin, n’a pas lieu, comme
prévu initialement, à Paris. En effet, les oppositions au
trône, en cette fin de mois d’avril 1648, sont toujours plus
féroces. Par conséquent, Mazarin a organisé la réunion de ses
Lames dans un endroit sûr, à quelque distance de la capitale.
Vous vous retrouvez donc près du village de Meung-sur-Loire,
dans une auberge qui revêt une importance particulière pour
vos deux capitaines, d’Artagnan et Rochefort. C’est en effet
en ces lieux que les deux hommes, vingt ans auparavant,
se croisèrent pour la première fois.
En outre, l’auberge de Meung-sur-Loire est à présent la
propriété de l’ancienne Lame Nicolas Marciac. Gascon
turbulent et bravache, Marciac – dans ses jeunes années,
mais aussi dans ses moins jeunes – a parfois été amené
à collaborer avec le comte de Rochefort.
Quand le Gascon perdit sa femme et ses enfants à la
suite d’une épidémie de fièvre, Rochefort le sauva
de la déchéance et finança l’achat de l’établissement
Le Franc-Meunier.
À présent, Marciac compose un aubergiste quadra-
génaire, dont la taille s’est quelque peu épaissie et
dont le cheveu grisonne… mais dont la rapière n’est
que rarement loin de la main, tout comme le jeu
de cartes qu’il garde bien visible sur son comptoir (si
quelqu’un venait à proposer une partie…).
190
Ĉ L’auberge affiche porte close. L’aubergiste,
un dénommé Nicolas, semble en très bons termes
avec le comte de Rochefort. Un feu de cheminée crépite,
ses flammes lèchent un porcelet à la broche. Sur la table
centrale, autour de laquelle vous êtes installés, les charcuteries
voisinent les fromages, les miches de pain et les bouteilles
de vin de Loire.
Marciac reste volontairement en retrait, gratifiant parfois
ses visiteurs d’un sourire mélancolique ou, au contraire,
Ĉ
d’une saillie drolatique.
Rochefort laisse les Lames se restaurer, puis prend la
parole le premier. Il dit d’une voix égale :
— Voici plus de vingt ans qu’en ces lieux,
un méchant garnement de Gascon me fit –
oserai-je l’avouer – la plus incroyable impression épée en
main. Ce garnement, c’était d’Artagnan (il le désigne et
l’autre lui répond par une révérence). Par la suite, j’eus
à maintes reprises l’occasion d’en apprendre plus sur lui.
Mais c’est cette première confrontation qui me renseigna
le mieux sur ce qu’il était.
D’Artagnan (un peu éméché) poursuit sur un ton beaucoup
moins monocorde :
— Mordiou ! Je passai à cette occasion bien près de ne jamais
voir Paris. Mais toutes ces rancunes sont oubliées et à présent,
nous servons ensemble le Mazarin (il lève son verre), la
régente (plus haut) et le ROI (encore plus haut, et en vide
la moitié par terre) ! Alors, mes amis, que cette première
rencontre, en ces mêmes murs, reste à jamais gravée en vos
mémoires. Autant qu’en moi reste vivace le souvenir de ce
jour où je rencontrai le comte. Vidons de nos appétits la
cambuse de Nicolas ! Que le vin coule avant que coule
notre sang ! Chantons !
Puis Rochefort de tempérer :
— La tâche qui nous incombe est d’envergure. Son Éminence
craint que les dragons profitent du vent de révolte qui
souffle sur la France pour avancer leurs pions. Il nous a
chargés, le lieutenant d’Artagnan…
— Sangdieu, lieutenant, je ne le suis plus ! le coupe celui-ci.
— … le lieutenant d’Artagnan et moi-même, reprend
calmement Rochefort, de vous recruter et de vous mettre
au fait des obstacles qui nous attendent.
┬ Cette première scène peut très bien être
le théâtre de la création des personnages.
Quoi de plus inspirant qu’un dîner en bonne compagnie ?
Si le MJ le souhaite, il peut consacrer quelques minutes
(voire bien davantage…) à donner naissance à la troupe.
Ainsi, les joueurs pourront créer leurs Lames au fur
et à mesure, raconter leurs parcours, choisir leurs
spécialités, etc.
Il est bien entendu également possible de créer les Lames
à l’avance et de plonger directement dans l’aventure.
Quand deux Gascons et un
font trois, mais parfois quatre
Le premier événement ne tarde pas à survenir. Les Lames
perçoivent, à travers le brouhaha de leurs échanges,
le bruit d’un cheval que l’on arrête devant l’au-
berge. Si elles regardent par l’une des fenêtres, elles
voient, dans la lumière pâle du crépuscule, descendre
de selle un homme de haute taille, vêtu avec goût,
le visage caché par un grand chapeau agrémenté
d’un panache blanc. L’homme se dirige d’un pas décidé
vers la porte et, voyant que celle-ci a été fermée à clé,
l’enfonce d’un vigoureux coup de botte !
Ĉ
Gageons que quelques personnages mettront tout
de suite la main à l’épée, voire se dirigeront vers
le drôle. C’est, en tous cas, ce que fait d’Artagnan.
Le visiteur relève son chapeau, dévoilant un visage
gracieux, où pointe un nez anormalement long.
« Pardieu ! clame le nouvel entrant. Cet endroit n’est donc
point désert ! »
Marciac, à moins que les joueurs ne le fassent, lui fait
remarquer qu’un huis fermé ne signifie pas qu’un endroit
est désert et que le principe de la porte est aussi de protéger
des importuns.
L’homme au long nez ne se démonte pas.
« J’avais, sur le chemin, entendu avancer
Qu’à un fils de Gascogne ce bouge appartenait
Or jamais en Gascogne auberge reste fermée
Quand un autre Gascon doit sa soif étancher.
Je manque à mes devoirs, ne m’étant présenté
Mon nom est Cyrano, Bergerac mon foyer ! »
Il salue avec amplitude.
Marciac grommelle : « Je t’en foutrais, du bouge… ».
├ Cyrano de Bergerac
Né en Gascogne, Cyrano est un jeune homme
d’esprit et d’épée. Il possède un physique gracieux,
une charpente solide et une voix qui porte. Mais son
signe caractéristique, bien évidemment, est ce long nez
qui pointe de son visage.
Note de l’auteur : notre Cyrano est bien entendu celui
d’Edmond Rostand et non le personnage historique
qui lui servit de modèle. En certaines occasions, ne pas
respecter la fiction relèverait du crime de lèse-majesté.
Cyrano de Bergerac
Fine lame Élite.
Attaque 4 Défense 2 +1 point de réserve (mais qui
attaquerait Cyrano ?)
Résistance 8
Note : jouer Cyrano ?
Et pourquoi ne pas faire de Cyrano l’une des nouvelles
Lames ? Dans ce cas, une combinaison Fine lame/Artiste
semble s’imposer.
L’homme salue, s’invite au comptoir et se sert sans céré-
monie un grand verre de vin qu’il sèche en deux gorgées.
Les Lames peuvent entamer la conversation avec
le sieur Cyrano, qui se montre affable (si on lui fait
bonne figure) ou badin (si on lui en fait une mau-
vaise). Côtoyer les grands personnages de la littérature
fait partie des charmes des Lames du Cardinal. Le MJ
laissera les joueurs profiter de cette rencontre s’ils en
manifestent l’envie.
Si aucune des Lames n’est d’origine gasconne, d’Ar-
tagnan s’empresse de faire ressortir ses origines et
accueille avec bienveillance le nouvel arrivant. Rochefort
secoue alors doucement la tête de dépit, exaspéré par
la bonhomie de son jeune co-capitaine.
191
 Ĉ Comprenant que Marciac n’est pas le seul Gascon
dans l’auberge, Bergerac fronce un sourcil.
L’extrémité de son long nez tremble légèrement.
« Ma visite en ces lieux, loin de la courtoisie
Se doit de faire part d’une sourde vilenie
Car dans un froid bosquet sur le chemin tantôt
J’entendis ces paroles de la bouche d’un maraud :
“Le Gascon est à Meung (prononcez Mun), logé au
Franc-Meunier
Si nous hâtons le pas, nous l’aurons en soirée
Ses mots étaient grinçants et ses vingt compagnons
Tous portant la cuirasse grognèrent à l’unisson.”
Aussi fis-je galop jusqu’au seuil du relais
Prévenir ce Gascon qu’on venait le trouver.
Mais j’ignorais alors qu’en arrivant à Meung
Se tiendraient deux (ou trois si l’une des Lames est Gasconne)
Gascons devant moi et non un ! »
Le MJ laissera s’il le souhaite les Lames interroger
Cyrano plus en détail (le MJ se fera une joie de répondre
en alexandrins et de remercier l’auteur de ce scénario
pour cette délicate attention). Celui-ci ne fera que
confirmer ce qu’il a déclamé, à savoir que, voyageant
en solitaire en direction de Paris (pour y rejoindre
le corps des Cadets de Gascogne), il avait fait halte
dans un petit bois près de la ville de Blois, au petit
matin. Là, il entrevit une troupe armée d’une vingtaine
d’hommes qui prenait la route de l’Est, et perçut cette
bribe de conversation. La mention d’un Gascon était
suffisante : il partit à bride abattue pour prévenir ce
compatriote inconnu.
Marciac
Les joueurs familiers de l’univers des Lames pourront
légitimement se poser des questions sur Nicolas
Marciac. Celui-ci, effectivement, a toujours eu le chic
pour s’attirer des inimités. Il lui arrive encore, à ses
heures perdues, de chevaucher jusqu’à Paris pour y faire
la tournée des cercles de jeu. Et en rapporter quelques
dettes. Toutefois, le Gascon désigné n’est – pour cette
fois – pas Marciac.
Le feu et l’orage
Quelques minutes plus tard, les Lames perçoivent
une odeur de brûlé, bientôt accompagnée de hen-
nissements paniqués. Par l’une des fenêtres, les héros
s’aperçoivent que l’écurie est en feu ! Les hommes
d’armes venus de Blois, menés par le sinistre François
le Dangereux, sont à pied d’œuvre.
S’ensuit un affrontement, durant lequel le MJ est
libre de moduler la Difficulté que présente l’opposi-
tion. Si les joueurs découvrent l’univers et le système
de jeu des Lames, une faible opposition suffit. Au besoin,
192
d’Artagnan, Marciac, Cyrano et Rochefort prennent
les armes pour les aider.
Si les joueurs sont plus chevronnés, le MJ peut corser
la difficulté : les hommes de François le Dangereux sont
des reîtres habiles et bien équipés.
Leur tactique est simple : déclencher un incendie
pour faire sortir un maximum de monde de l’au-
berge. Connaissant le tempérament gascon (ou victime
de préjugés qui le font sombrer dans les poncifs),
François le Dangereux pense que d’Artagnan ne tardera
pas à sortir pour aider à combattre le feu.
Il a disposé des hommes de chaque côté de la cour,
┬
tandis que d’autres contournent l’édifice pour prendre
l’ancien mousquetaire à revers.
Premier combat (règles p.68)
Il est conseillé aux MJ débutants, ou simple-
ment découvrant le jeu, de ne pas alourdir la première
scène de combat du jeu. Ainsi, une opposition franche
avec un ou deux adversaires est suffisante pour que
les joueurs découvrent les mécanismes. Une ou deux
rondes suffisent.
Le MJ peut disposer le plan de l’auberge au centre de la
table. Il est bien souvent plus facile pour des joueurs dé-
butants de visualiser une scène grâce à un support visuel.
Certains des figurants (voire certaines Lames) pour-
ront être touchés par des tirs de mousquet avant que
les choses ne se règlent au fil de l’épée. Par exemple,
Marciac peut être percuté par les tirs tandis qu’il court
vers l’écurie.
Et, quelles que soient les options choisies par les Lames,
┬
d’Artagnan se rue à l’extérieur et subit une vilaine
blessure à la jambe.
Soins (règles p.90)
Si une Lame se propose pour soigner d’Ar-
tagnan (ou une autre Lame), voici comment procéder :
d’Artagnan a subi une blessure qui a occasionné une perte
de 4 PV. La Difficulté du Test de Médecine sera de 2
(la moitié des PV perdus). Un succès indique que la
blessure est traitée et a plus de chances d’évoluer
favorablement. Si la Lame choisit de piocher des cartes,
les figures ont des effets particuliers : les figures rouges
restituent automatiquement 1 PV (si le Test est réussi
par ailleurs).
 Relais
Relais Étage 1
(au-dessus de la
salle privative)
Étage 1 Chambre
(au-dessus
de l’écurie)

Escalier
Chambre Maréchal-ferrant
Remise

Sanitaire

Chambre
Salle
Remise privative
de carrosse
Escalier
Cours

Écurie

Escalier
Escalier
Salle commune

Cellier

Escalier Cuisine

Étage 1 Escalier
(au-dessus de la Chambre
salle commune) Sous-sol
Escalier
Petite
chambre
Chambre
Petite
chambre
Cave
Petite
chambre
 ├ Reîtres
Archétype Soldat
Attaque 1 Défense 1
Résistance 1 Équipés
2 par personnage
┬ Test de Persuasion/Autorité
(règles p.63)
Les reîtres sont des Soldats dont la Volonté est
de 2. La réaction de base de ces soldats est Hostile, ce
qui monte la Difficulté à 3.
Un Test d’Intrigue D2 permettra de connaître quelques
éléments sur Blois et ses occupants :
Succès : le château de Blois est une ancienne résidence
royale, mais, délaissée par Louis XIII, il appartient à présent
à son frère, Gaston d’Orléans, dit Monsieur. Celui-ci
se trouve actuellement à Paris.
1 point de Panache : Marie de Médicis a longuement
séjourné à Blois, où son fils, Louis XIII, l’a cantonnée
plusieurs années avant qu’elle ne s’en évade.
2 points de Panache : « le Bossu » pourrait renvoyer
à un intriguant notoire, Louis Astarac de Fontrailles,
mais celui-ci est censé se trouver en exil en Angleterre
depuis qu’il a pris part au complot nommé « cabale
François le Dangereux des Importants » en 1643.
Aventurier Élite Si les Lames n’obtiennent pas cette information d’eux-
Attaque 3 Défense 2 mêmes, Rochefort les leur donnera.
Résistance 5 Équipé : pourpoint de buffle

Les Lames devraient se débarrasser des reîtres sans

Acte II : Blois
trop de difficultés. Quelques-uns restés en retrait, leur
mousquet prêt à tirer, ne tardent pas à réaliser que
les choses ne se passent pas comme prévu et repartent
au grand galop pour prévenir Fontrailles. Il est essentiel Rivière draconique : le Pèlerin immobile est dans la
qu’au moins l’un d’entre eux prenne la fuite. François Rivière. Le temps est chaud, le ciel dégagé. Un vent
le Dangereux est un choix judicieux. tourbillonnant souffle, imprévisible et piquant.
Peu de temps après, un orage effroyable s’abat sur
la région.
Gageons que cette embuscade grand format ne manque-
ra pas d’aiguiser la curiosité des Lames. Si ces dernières
font parler l’un des reîtres, celui-ci révèle qu’ils obéissent
à un certain François le Dangereux, qui travaille pour
le Bossu de Blois.

La cabale des Importants

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

À la mort de Louis XIII, un groupe d’opposition se lève

contre un Premier ministre jugé trop puissant. À la tête
de ce groupe se trouvent la duchesse de Chevreuse,
le duc de Beaufort, Louis Astarac de Fontrailles, Claude
de Montrésor, l’ancien garde des Sceaux, Châteauneuf…
La cabale des Importants tente d’infléchir les tendances
politiques de la régente, de chasser le cardinal, d’arrêter
la guerre avec l’Espagne. Mazarin gère assez facilement
cette première épreuve de son ministère, fait arrêter
le duc de Beaufort en septembre 1643 et exile les autres
principaux conjurés.
Effet technique : des rafales imprévisibles perturbent
les visées. La Difficulté des Tirs est augmentée de 1.
Enjeux de l’acte pour les Lames : mener une enquête ;
découvrir ce qui se trame au château de Blois.
Enjeux de l’acte pour le MJ : mettre en place le décor,
incarner des figurants lors de l’enquête et l’infiltration.

Le MJ laissera les Lames débattre de la suite de cette

aventure. La présence d’un intrigant notoire non loin
d’eux, qui plus est censé être en exil, devrait être un ap-
pât suffisant pour les pousser vers Blois. Le cas échéant,
d’Artagnan insiste pour aller mener une investigation
complète dans l’ancienne ville royale. Rochefort,

194
peu convaincu, finit par acquiescer, mais incite à la
prudence. Les deux hommes accompagnent les Lames,
mais stationnent dans un relais de poste, à une lieue
de Blois. Leurs visages sont bien trop connus des in-
trigants pour se risquer en ville.
La consigne des capitaines est d’aller mener une enquête
dans la ville pour recueillir des informations sur ce
« Bossu de Blois » ou (si les Lames n’ont pas fait parler
un reître) sur les hommes qui les ont assaillis.
Quelques mots sur la ville
de Blois
Historique
Blois est une ville de moyenne importance, située sur la
rive droite de la Loire. Elle est située à 180 kilomètres
de Paris. Elle fut propriété de la famille des comtes
de Paris, qui devinrent rois de France avec Hugues Capet.
Au xiie siècle, elle se dota d’une charte, encore en vigueur
au xviie siècle, qui confia l’administration de la ville
à douze échevins, choisis parmi les bourgeois de la ville.
Meurtrie pendant la guerre de Cent Ans, la ville y gagna
toutefois ses heures de gloire, en accueillant Jeanne
d’Arc qui y fit bénir son étendard.
Charles d’Orléans, le prince poète, lui donna son esprit
de raffinement qui perdure encore en 1648.
Quelques années plus tard naquit à Blois celui qui
deviendrait le roi Louis XII. Celui-ci accorda à sa ville
de naissance de nombreux privilèges, dont celui de faire
figurer sur le blason la fleur de lys royale, « entre le loup
et le porc-épic ».
Sous les Valois, Blois resta un lieu favorisé par la cour.
Sensible aux idées de la Réforme, Blois accueillit
de nombreuses communautés protestantes et fut, en
conséquence, frappée par les guerres de religion. Elle
fut le siège des états généraux de 1576 et de 1588,
avant que l’assassinat du duc de Guise ne marque la
fin des Valois.
Les rois quittèrent alors le château définitivement.
Au xviie siècle, Marie de Médicis fut emprisonnée au
château, dont elle s’évada. Louis XIII confia quelques
années plus tard Blois à son frère, Gaston d’Orléans,
qui en fit sa résidence, au grand bonheur des Blésois.
Le château
Le château est hérité d’une résidence fortifiée, puis
château féodal. Situé sur un plateau triangulaire,
l’édifice possède des bâtiments datant de plusieurs
époques. La dernière salve de travaux, initiée par Gaston
d’Orléans, a conduit à l’érection de la partie nord, que
l’on remarque par la teinte claire de ses murs. Les ar-
chitectures sont disparates, entre styles médiéval pour
la partie de Louis XII, Renaissance italienne pour celle
de François Ier (avec un extraordinaire escalier à vis
ajouré dans la cour centrale), puis le pavillon de Gaston
d’Orléans, supervisée par Mansart.
Autres aspects notables de Blois
Blois possède une richesse architecturale certaine. On no-
tera sa cathédrale, qui date du xiiie siècle.
De nombreux hôtels datant de la Renaissance (hôtel
d’Alluye, Denys du pont, Hurault, Phelypeaux, etc.),
hôtel de Jasssaud (Louis XII), parsèment la ville.
La massive fontaine Louis XII est également
un monument emblématique de la ville, qui possède
de nombreuses places et arcades.
Situation
Le château est en 1648 la demeure officielle de Gaston
d’Orléans. Cet homme plaisant, longtemps héritier du
trône, s’est fait volontiers intrigant. Il le reste malgré la
présence d’une descendance chez son frère.
Le château accueille, en sus de Gaston, divers individus
ayant comme point commun de s’être signalés dans
le passé par leur participation à des complots, suivie
de près par des exils à l’étranger. De retour en France,
sans que cela ne soit su, ils se sont installés à Blois.
Louis Astarac de Fontrailles, dit « le Bossu » en
raison d’une difformité légère, est un intrigant fort
capable. Revenu de son exil anglais, qu’il goûta après
avoir participé à la cabale des Importants, il est devenu
l’homme de confiance de Gaston. Il veille à la sécurité du
frère du roi, et s’occupe par extension de la surveillance
de la ville de Blois. Il a réuni une troupe de reîtres
entraînés, équipés, sous le commandement de François
le Dangereux, un spadassin chevronné.
195
 Henri II de Guise
Qu’Henri de Guise se terre à Blois n’est pas sans
paradoxe. Pourtant, c’est bien la résidence où son
ancêtre a trouvé la mort qu’Henri a choisie pour
mener ses nouvelles manigances. Allié de Fontrailles,
il a convaincu celui-ci de la nature trop pusillanime
de Gaston d’Orléans. Fontrailles ignore toutefois que
de Guise est un fervent soutien de la Griffe noire.
Alexandre de Campion
Chef de bande et assassin intelligent, il est suffisam-
ment retors pour ajouter de la difficulté aux plans
des Lames. Il commande aux reîtres du château.
À l’arrivée des Lames, Blois est plongée dans une am-
biance d’euphorie. La nouvelle de la victoire du prince
de Condé lors du siège d’Ypres est arrivée par dragonnet
et s’est répandue dans la ville. Des festivités sont en
préparation pour la soirée du 1er mai.
Divers saltimbanques se sont établis sur la place voisinant
la cathédrale, et un nombre très important d’artistes,
chanteurs, jongleurs, montreurs d’ours ont envahi la
ville – suivis par le traditionnel cortège de ribaudes.
Cet enthousiasme peut paraître étrange. Certes, les vic-
toires de Condé sont accueillies avec joie par le peuple,
mais l’emballement à Blois semble excessif et devrait
instiller le doute dans l’esprit des Lames.
Il est possible, voire conseillé, que les Lames mènent
┬
une enquête discrète en ville. Dans ce cas elles pourront
apprendre, grâce à des Tests d’Investigation D2 que :
Les figurants (règles p.169)
Le MJ aura, durant ses missions, toute
latitude pour créer les figurants que rencontreront
les Lames. Il est souvent difficile de prévoir à l’avance
quelles compétences et quels réseaux les joueurs
choisiront de mobiliser.
Pour l’enquête qui suit, des exemples de figurants sont
fournis, que le MJ pourra ou non utiliser.
• La plupart des saltimbanques ont été engagés il y a
une semaine environ dans les villes et villages envi-
ronnants pour fêter dignement la nouvelle victoire
196
du prince. Les Lames seront sans doute intéressées
par le fait que cet engagement s’est effectué bien
avant la nouvelle de la victoire de Condé ! Un Test
réussi d’Investigation D3 permettra d’apprendre
que ce sont des hommes en noir qui ont engagé la
majorité des artistes et saltimbanques (des hommes
du Dangereux) et qu’ils les ont payés grassement.
F igurant :Albertinus,
prince des saltimbanques
Saltimbanque Élite
Albertinus est un colosse à la barbe noire fournie
et à la voix de stentor, qui fait office de monsieur
Loyal auprès des saltimbanques de la région. Bien que
ne possédant aucune autorité véritable sur eux, c’est
à lui que s’adressent les employeurs dès lors qu’il s’agit
d’engager une troupe. Mieux vaut alors être dans ses
bonnes grâces.
Mots-clés d’interprétation : volume sonore, jovialité,
volubilité, sens du commerce.
• Blois tire une grande fierté de son histoire, mais la
population vit très mal la désertion du roi. Aussi
leur affection se reporte-t-elle largement sur Gaston
d’Orléans, malgré les défauts de ce dernier (dont
l’un des plus dramatiques, pour la populace, est
de se nommer Gaston d’Orléans et non Gaston
de Blois).
F igurant :Arsule de Font-Destieux
Artisan
Arsule est une vieille femme à la peau parcheminée
et aux petits yeux malicieux. Elle est connue dans
toute la ville pour son cousinage avec l’un des échevins
(un peu) et pour ses tourtes à la viande et au genièvre
(beaucoup). On la trouve généralement derrière son
étal, sur la place du marché aux viandes.
Mots-clés d’interprétation : fière de sa ville, obsédée
par ses tourtes, légèrement confuse.
• Le château est dirigé par un homme discret et effi-
cace, que la population désigne – quand il n’est pas
en leur présence – sous le sobriquet de « Bossu ». Il a
la réputation d’être inflexible et de se tenir le plus
possible éloigné des domestiques du château.
F igurant : Maryse Hautcoeur, maraîchère
Commerçante
Maryse est une femme solide et autoritaire, qui règne
sur son entreprise familiale (son mari et ses trois fils lui
obéissent au doigt et à l’œil) de fruits et légumes. Elle
est chargée d’approvisionner le château et connaît
certaines des habitudes des lieux.
Mots-clés d’interprétation : autoritaire, pingre,
énergique.
 • Les hommes du Bossu sont commandés par
François le Dangereux. Même si un guet veille à la
sécurité de Blois, ce sont les hommes du Dangereux
qui font office d’autorités en ville.
Figurant : Bernard Quévin,
sergent du Guet
Soldat
Bernard est un sergent dans la force de l’âge, à la carrure
solide et la moustache broussailleuse. Dès que l’on
aborde le Dangereux, sa voix se fait plus basse et il se met
à marmonner. Il n’a aucune affection pour les hommes
en noir, qui le méprisent, mais est préoccupé par la
sécurité dans sa ville.
Mots-clés d’interprétation : droit, inflexible, frustré.
• Les célébrations de la victoire du prince sont, aux
dires de la population, organisées par le conseil
des échevins. Si une Lame parvient à rencontrer
l’un des douze, celui-ci concédera facilement
que l’idée et l’investissement viennent en réalité
du château.
Figurant : Laurent
Megier-Namme, échevin
Conseiller
Laurent est le plus jeune des douze échevins, et celui que
les Lames ont le plus de chances de croiser en ville. C’est
un quadragénaire énergique, un peu désordonné. Grand
et maigre, le sourire aux lèvres, il est apprécié de la
population.
Mots-clés d’interprétation : serviable, un peu agité,
consciencieux.
• Les domestiques du château ont été libérés de leurs
obligations pour la nuit du 1er mai, soir des festivités
en ville. En interrogeant certains d’entre eux, et en
réussissant un Test de Persuasion D1, il en ressort
que plusieurs valets pensent qu’il se trame quelque
chose au château.
Figurant : Dominique,
commis de cuisine au château
Artisan
Dominique est un gros garçon au visage doux et au
cheveu gras. Orphelin, il travaille comme commis
de cuisine au château depuis plusieurs années. Il n’a
pas accès aux quartiers des nobles, mais connaît bien
les rouages de la domesticité des lieux.
Mots-clés d’interprétation : vivacité limitée, gentillesse
extrême, éternel optimiste.
Le soir du 1er mai
Rivière draconique : l’Assassin sans Visage est dans la
Rivière. Une clarté stellaire surnaturelle inonde les terres
de France, à la fois faible et aveuglante, comme si
les étoiles refusaient qu’on les observe.
Note : le choix d’une nuit placée sous l’effet de l’Assassin
sans Visage pour faire évader Beaufort est tout sauf
un hasard. Sous l’influence des dragons, relayés par
Henri de Guise, l’évasion a été prévue pour cette date,
sachant que les vyvernes pourraient voler même de nuit.
La fête pour Condé
Tandis que la nuit tombe sur Blois, les braseros
illuminent le centre de la ville. Les festivités com-
mencent alors, baignant de lumières la place de la
cathédrale. Un vacarme tonitruant envahit la ville, et
les foyers installés à même le sol dégagent une épaisse
fumée, tandis que rôtissent porcs et bœufs.
Le château, quant à lui, est plongé dans une obscurité
simplement contrariée par la lueur des étoiles. Les bra-
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
seros sont éteints et, si l’on distingue dans la clarté
stellaire les silhouettes des gardes sur les remparts,
ceux-ci patrouillent sans torche ni lanterne.
Quelques hommes du Dangereux descendent en ville
pour s’assurer qu’en périphérie, du côté du château,
aucun importun ne s’essaie à approcher la forteresse.
Si les Lames, suspectant que quelque chose se trame
(rituel draconique ?) sur la place de la Cathédrale,
se rendent sur place, elles ne relèvent rien de particulier,
sinon la présence d’hommes en noir qui s’assurent que
les braseros flamboient en permanence. Si elles lèvent
les yeux vers le château, elles réalisent alors qu’elles n’en
distinguent que la silhouette lugubre qui se découpe
dans l’étrange luminosité. Personne, en ville, ne peut
voir ce qui s’y passe.
Si la curiosité ne se porte pas vers le château, le MJ pour-
ra faire effectuer un Test d’Observation D3. Les Lames
pourront en outre remarquer que les hommes en noir
197
 surveillent régulièrement le château, et semblent
se désintéresser de ce qui se passe sur la place.
Ce qui s’est passé
Beaufort a été tiré de la prison de Vincennes par
Athos. Les deux hommes ont enfourché des vyvernes
menées par les deux meilleurs vyverniers engagés
par Fontrailles. Les fuyards ont pris la route
de Blois. Toutefois, sitôt la nouvelle parvenue
à Paris, les vyverniers royaux s’élancèrent à leur pour-
suite. Conscient qu’il serait impossible d’échapper
longtemps aux montures royales, Fontrailles avait prévu
un plan habile : déposer Beaufort à Blois avant de faire
repartir les deux vyvernes vers le sud afin d’égarer
les vyverniers royaux.
Fontrailles ignore toutefois que la route prévue pour
Beaufort le conduira droit vers le comité d’accueil
installé par Henri de Guise : une dragonne Dernière-Née
œuvrant pour la Griffe noire.
Le choix des Lames
Les péripéties de la nuit du 1er mai sont largement
fonction des choix des joueurs. Si ce scénario propose
un nombre limité d’options, il demeure que ce sont
les Lames qui devront élaborer une stratégie.
S’introduire dans le château de Blois
Cette option est sans doute la plus évidente, en parti-
culier quand les Lames auront compris que tout a été
fait pour détourner l’attention du château et limiter
les témoins.
S’introduire discrètement dans le château est facilité
par l’absence des domestiques et l’obscurité relative
qui y règne, mais circuler dans la nuit présente
ses risques. En outre, les gardes du Dangereux et
de Campion sont en éveil, en particulier depuis que
leur chef a été rossé à Meung.
Le MJ pourra faire effectuer des Tests de Furtivité D3
R3 pour s’introduire dans le château. Si les joueurs
s’évertuent à élaborer un plan et rassembler du matériel
(cordes, matériel de crochetage, vêtements sombres,
lanterne sourde…), le MJ pourra considérer les Lames
comme Équipées.
Les Lames pourront également tenter de neutraliser
un ou plusieurs hommes en noir patrouillant dans la
ville et prendre leur place. C’est une idée qui permet
d’accéder sans heurts au poste de garde de l’entrée. Mais
les hommes du Dangereux se connaissent admirable-
ment, et les abuser demandera des Tests de Duperie D3,
pour chaque nouveau reître rencontré.
Si les Lames font une reconnaissance de l’extérieur du
château durant la journée, un Test de Stratégie D3 réussi
permet de repérer une faille dans la sécurité. En effet,
198
si le château est admirablement protégé par bien
des côtés, il paraît envisageable de se glisser derrière la
nef de l’église et d’y pénétrer en enlevant l’un des vi-
traux. Une épreuve combinée de Technique D3 et
Furtivité D3 sera nécessaire pour y parvenir sans bruit.
Une fois dans l’église faiblement éclairée par des chan-
delles, les Lames pourront rejoindre l’intérieur du
château. Il est également possible de se positionner
dans le clocher, qui est toutefois gardé par une sentinelle
armée qu’il faudra neutraliser.
Grimper par les fossés/falaises est également envisageable,
mais requiert une épreuve combinée d’Athlétisme D4
R5 et de Furtivité D2 (pour chaque Test d’Athlétisme).
Se déplacer dans le château est difficile, mais pas
impossible. Le MJ gardera à l’esprit, toutefois, que
Fontrailles est en alerte maximale depuis la nouvelle de la
présence de d’Artagnan dans les environs. Les gardes
se déplacent par conséquent toujours par deux, et font
preuve d’une vigilance accrue.
Si les Lames décident d’explorer les lieux, le MJ pourra
faire effectuer des Tests de Furtivité, mais il est peu
probable qu’une troupe entière échappe longtemps
aux hommes du Dangereux.
Capturées ?
Si les Lames sont repérées ou décident d’attaquer sans
subtilité le château, il y a de grandes chances qu’elles
soient neutralisées et capturées. Le MJ prendra soin
de ne pas enlever plus de 6 points de Vitalité aux héros,
le reste étant des pertes de Ténacité. Fontrailles les veut
vivants, pour la simple et bonne raison que d’Artagnan
n’est pas parmi eux. Les Lames seront placées dans
un cachot. Par une lucarne étroite, elles pourront assister
à l’arrivée de Beaufort et Athos.
Les Lames devraient pouvoir s’évader rapide-
ment. Les joueurs pourront par exemple faire intervenir
un contact opportun (un gardien fidèle au roi par
exemple) grâce à leurs points de Contact ou user de stra-
tagèmes. S’ils manquent d’idées, le MJ pourra faire
intervenir Saint-Lucq. Le sang-mêlé a suivi les Lames
à bonne distance et a assisté dans l’ombre à leur
déconfiture. Il précisera qu’il ne sera pas là à chacune
de leurs bévues… avant de disparaître dans les recoins du
château en intimant aux Lames de retrouver Beaufort.
Si Saint-Lucq n’est pas un contact privilégié des Lames,
le MJ ajoutera autant de points de jusquiame que
de Lames libérées, ceci afin que les joueurs ne prennent
pas l’habitude de s’en remettre au sang-mêlé.
Attendre à proximité du château
C’est une tactique prudente, mais sensée. Les Lames
peuvent se tenir dans l’expectative de ce qui va survenir
durant la nuit, ne sachant pas trop si c’est dans le château
ou dans la ville que les événements vont les mener.
Si les Lames surveillent les quatre côtés du château,
elles réaliseront que sur la terrasse nord (à l’opposé
de la ville), deux braseros ont été allumés. Elles
verront alors surgir les deux vyvernes dans la clarté
lunaire. Quant aux cavaliers, impossible de distinguer
leurs traits. Si les Lames patientent quelques minutes,
elles verront sortir des cavaliers du château et partir
à bride abattue sur la route de Tours.
Si elles ne couvrent que l’entrée du château, elles
ne verront pas les vyvernes arriver.
L ’arrivée de Beaufort
Si les Lames ont pris position dans le château, elles
peuvent rapidement surprendre un attroupement
dans la cour, autour d’un brasero installé en son
centre : des hommes en noir sont prêts à partir, leurs
chevaux sellés. Des instructions leur sont données par
un homme de grande taille à l’épaule déformée par
une bosse. Un Test d’Intrigue D3 permet de reconnaître
sans erreur possible Louis Astarac de Fontrailles. Deux
dracs noirs encadrent Fontrailles et veillent sur lui.
Les hommes paraissent nerveux et balayent des yeux
les environs. Au loin, les bruits de la fête résonnent
dans la nuit.
Soudain, l’un des hommes désigne le ciel : deux
vyvernes majestueuses approchent, portant deux
cavaliers chacune. Il est impossible, à moins de posséder
une longue-vue, de distinguer leurs visages.
Les vyvernes se posent sur la terrasse nord… et repartent
immédiatement, un seul cavalier sur le dos.
Note : bien évidemment, le MJ attendra que les Lames
soient en place dans le château pour faire arriver
les deux vyvernes.
Fontrailles se précipite et revient quelques instants plus
tard. À ses côtés, deux hommes déplient leurs muscles
endoloris par un vol à grande vitesse.
Le MJ pourra faire effectuer un Test d’Intrigue D3
à ses joueurs :
- Succès : l’un des deux hommes est le duc de Beaufort,
prisonnier à Vincennes.
- 1 point de Panache : Beaufort est un ami de l’un de leurs
capitaines, Rochefort.
- 2 points de Panache : le deuxième homme est le comte
de la Fère, plus connu sous le nom d’Athos, ancien com-
pagnon de leur deuxième capitaine, d’Artagnan. Athos
est absent de Paris depuis des années.
Il pourrait, à cette découverte, passer par la tête
des Lames qu’elles ont été manipulées par leurs capi-
taines (Rochefort fait un candidat à la fourberie toujours
crédible). Le MJ se gardera bien de les détromper.
Peu après leur arrivée à Blois, Beaufort et Athos
enfourchent leurs montures et prennent au galop la
route de Tours, suivis par une quinzaine de cavaliers
noirs. Si les Lames veulent s’interposer, le MJ pourra leur
rappeler que les hommes qu’ils ont affrontés ne sont pas
les premiers venus et que leur nombre est conséquent.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Si les Lames partent tout de même à l’assaut, elles
seront sans doute neutralisées et placées dans un cachot
du château (voir par ailleurs). Fontrailles et de Guise
leur rendront alors une visite, et se vanteront d’avoir
contrecarré les desseins de Mazarin.
Même si le combat se termine bien pour les Lames,
les cavaliers auront eu le temps de prendre la fuite.
S’ils demeurent quelques minutes au château après
le départ de Beaufort, les personnages voient arriver dans
la cour, depuis le bâtiment opposé au leur, une haute
silhouette drapée dans un manteau sombre. Un Test
d’Intrigue D4 permet d’identifier Henri II de Guise,
censé lui aussi être en exil. Fontrailles et de Guise
sourient étrangement, le regard fixé sur la porte.
Si les Lames ne trouvent pas d’elles-mêmes qu’il est
étrange que de Guise ne soit pas venu saluer les fuyards,
le MJ pourra faire effectuer un Test d’Investigation D2
pour leur révéler l’information.
199
 Le départ d’une partie des hommes du Dangereux
peut être une opportunité pour les Lames de mettre la
main sur Fontrailles et de Guise. L’option est en effet
judicieuse, mais présente un défaut : perdre du temps
sur les fuyards.
Si les Lames passent à l’attaque, les hommes en noir
restant au château afflueront et tâcheront de protéger
leur chef. Fontrailles lui-même, et surtout Alexandre
de Campion, feront tout pour permettre à de Guise
de s’échapper. Celui-ci s’enfuira dès que possible,
s’engouffrera dans un souterrain et disparaîtra dans la
nuit. Si toutefois les Lames sont particulièrement effi-
caces, elles pourront mettre la main sur lui. Il se conten-
tera alors d’asséner aux agents de Mazarin : « Dites
au Mazarin que Beaufort n’a pas fini de lui causer
┬
des soucis. » Il ajoutera avec malice : « Bien conseillé
qu’il sera à compter de ce jour ».
Note au MJ
Il est important pour le scénario que les Lames
ne parviennent pas à arrêter Beaufort immédiatement.
Les options qui leur sont offertes sont relativement
nombreuses, et il convient de donner quelques pistes
au MJ en fonction des choix des joueurs :
Les Lames infiltrent le château : Beaufort et Athos
prennent la route immédiatement. Si un tir est déclenché
sur l’un d’entre eux, il pourra être blessé dans l’affaire,
mais continuera sa route. Au besoin, 1 point de jusquiame
permettra d’interposer un drac noir qui subira le tir.
Les Lames préparent une embuscade sur la route :
quelques hommes en noir prennent les devants et
tombent dans le piège. Alerté, Beaufort modifie sa route
et contourne les agents de Mazarin avant de récupérer
la route principale.
Les Lames attendent à la sortie du château : alerté par
la présence de d’Artagnan dans la région, Fontrailles
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
fait emprunter aux fuyards le souterrain qui conduit en
bas du plateau rocheux. Des chevaux y ont été postés.
Les Lames attendent Beaufort au relais : quand elles
arrivent, Fleur de Saint-Vincent est déjà présente. Elle
prend la route peu après et prévient Beaufort avant
qu’il n’arrive au relais. Les hommes en noir peuvent,
si le MJ le souhaite, passer à l’attaque.
Si, malgré tout, les Lames élaborent un plan imparable,
le MJ pourra décider que Fleur de Saint-Vincent est
à Blois quand Beaufort arrive et qu’elle utilise sa magie
pour échapper aux Lames.
200
Acte III :
Traquer Beaufort
Rivière draconique : l’Assassin sans Visage est toujours
dans la Rivière. Les cieux prodiguent une lumière pâle.
Enjeux de l’acte pour les Lames : remettre la main sur
le prisonnier évadé le plus célèbre de France ; se sortir
indemne de confrontations musclées, voire fratricides.
Enjeux de l’acte pour le MJ : orchestrer la poursuite
de façon haletante, incarner la dragonne et sa magie
mystérieuse, mettre en scène Athos.
Capitaines désarçonnés
Il semble évident que les Lames se lanceront aux trousses
du duc de Beaufort. Peut-être souhaiteront-elles, avant
tout, rendre compte à leurs capitaines des derniers
événements.
Le MJ précisera dans ce cas qu’avec la pluie, les traces
risquent fort de disparaître.
Si elles persistent, les réactions des deux capitaines sont
très dissemblables. D’Artagnan, à la mention d’Athos,
pousse des « Mordiou ! » furieux en claudiquant à travers
la salle. Rochefort, quant à lui, ne semble pas surpris
outre mesure. Si les Lames l’interrogent à ce sujet, il
ne niera pas avoir entendu des rumeurs sur la possible
évasion de Beaufort, sans y avoir joué un quelconque
rôle. Si les Lames l’accusent, il sortira de sa réserve et
tapera du poing sur la table :
« La fidélité n’est pas un principe que l’on galvaude
pour quiconque. Pas même pour le roi. »
Finalement, les deux capitaines s’opposent.
Rochefort pense qu’il est urgent de neutraliser les oc-
cupants du château, avant qu’ils ne disparaissent dans
la nature. Cette manœuvre, bien que basée sur du bon
sens, présente l’avantage de voir Beaufort s’échapper, ce
qui n’est pas pour déplaire au vieux comte. Même si la
présence de de Guise l’inquiète quelque peu.
D’Artagnan, quant à lui, incite les Lames à suivre la
piste de Beaufort, arguant que « Mordiou, le château
de Blois ne va pas disparaître dans la nuit ! ». Il hésite
à les accompagner, mais, suspicieux envers le vieux
comte de Rochefort et blessé à la jambe, décide fina-
lement de rester sur place.
À la poursuite de Beaufort
Malgré la pluie, retrouver les traces du convoi de Beaufort
n’est pas très compliqué. Un Test d’Investigation D2
suffit pour trouver la trace des chevaux si les Lames
perdent le contact visuel. En cas d’échec, les Lames
perdent provisoirement la trace avant de la retrouver
plus tard. Une perte de 1 point de Ténacité peut éven-
tuellement sanctionner le temps perdu, l’agacement et
la fatigue engendrés.
Beaufort et son escorte chevauchent à belle allure
sur la route de Tours jusqu’aux premières lueurs
de l’aube. Au petit matin, la troupe s’arrête dans un relais
de poste, situé à un croisement, quelques lieues avant
Amboise. Là, les hommes se restaurent rapidement.
Si les Lames ont perdu la trace, elles peuvent la retrouver
aux abords du relais.
Le relais est assez important et accueille, en sus des cava-
liers, deux coches de voyageurs. Ces derniers repartent
au petit matin.
Le premier coche se dirige vers Tours, escorté par
les cavaliers noirs. Un homme du Dangereux s’est
revêtu de vêtements nobles et voyants pour passer
éventuellement pour le duc. Les Lames pourront noter
l’absence d’Athos parmi eux.
Si les Lames n’ont pas suivi le premier attelage, et
observent de près le relais, elles voient peu de temps
après Beaufort se glisser – en compagnie d’une femme
au visage masqué – dans le deuxième coche, qui sort
du relais. Athos leur emboîte le pas, à cheval. Ils filent
vers le nord.
Si les Lames suivent le premier coche (ou si elles
se mettent vraiment en retard), elles réalisent après
un certain temps (à peine une heure) que l’allure n’est
pas très vigoureuse. En milieu de journée, le coche
s’arrête à une autre auberge, et les hommes descendent
de l’attelage. Les Lames réalisent alors que Beaufort
n’est pas à bord. Les personnages auront perdu de pré-
cieuses heures.
Ce qui se passe
Le deuxième coche appartient à une noble en voyage,
Fleur de Saint-Vincent. Partisane affichée de Beaufort,
celle-ci a proposé de faciliter l’évasion du duc (une jolie
femme force facilement certains barrages).
Fleur de Saint-Vincent est en réalité une dragonne
Dernière-Née, œuvrant pour le compte de la Griffe
noire avec l’aide d’Henri II de Guise.
Leur but est bien évidemment de subtiliser Beaufort
des mains de ses partisans.
Poursuite ?
En fonction de leurs actions, les Lames pourront rattra-
per le coche de Fleur de Saint-Vincent plus ou moins
tôt. Il est toutefois souhaitable que la confrontation
finale prenne place dans les ruines lugubres de Garigny
(voir plus loin). Quelques possibilités sont ici évoquées
pour arriver à ce résultat :
• Les Lames attaquent dès le relais de poste : les agents
de Mazarin auront fort à faire. Athos s’interposera et
attirera l’attention de l’aubergiste et de ses fils, qui
accourront au secours du gentilhomme. Pendant
ce temps, Fleur de Saint-Vincent et Beaufort
prendront la poudre d’escampette.
• Les Lames attaquent le coche dès celui-ci sorti du
relais : Fleur de Saint-Vincent maîtrise une magie
de domination et connaît de nombreux sortilèges
lui permettant d’influencer les animaux. Elle lance
un sortilège de panique animale sur les chevaux
des Lames, qui cessent d’obéir à leurs cavaliers,
essayant même de les jeter de leurs selles. Quelques
Tests d’Équitation D3 pourront permettre
de conserver les montures. Dans le cas contraire,
les chevaux s’enfuiront au hasard. Les Lames
pourront les retrouver quelques minutes plus
tard, une fois les effets du sort dissipés, totale-
ment épuisés.
• Les Lames se sont mises en retard ou ont suivi
la trace du premier coche : comme dans toute
bonne histoire de cape et d’épée, elles arriveront
aux ruines de Garigny juste avant que Beaufort dis-
paraisse. Quelques Tests d’Équitation D3 pourront
être effectués, chaque Réussite manquante se tra-
duisant par la perte de 1 point de Ténacité. Mais
les héros seront bien là. In extremis.
Les ruines de Garigny
Les Lames rattrapent finalement la dragonne en
fuite. Celle-ci a coupé à travers bois, sur une piste
cahoteuse, ignorant les piques de Beaufort. Celui-ci
ne comprend pas ce qui se passe, mais il est de no-
toriété publique qu’il ne saisit pas toujours tout du
premier coup.
Concernant Athos, Fleur de Saint-Vincent a utilisé
un simple sortilège sur son cheval pour qu’il vide
les étriers. L’ancien mousquetaire risque donc de se trou-
ver sur le chemin quand les Lames arrivent. Si le MJ
le souhaite, Athos se dissimule dans des fourrés et
201
 laisse passer les agents du Cardinal. Il peut également
interpeller les Lames pour essayer de récupérer une mon-
ture. De la réaction des Lames dépend celle d’Athos. S’ils
mentionnent d’Artagnan, les agents de Mazarin peuvent
semer le doute chez Athos. Dans le cas contraire, si
l’ancien mousquetaire est convaincu d’avoir affaire
à des sbires du Mazarin, il n’hésite pas à tirer l’épée.
Gageons que les Lames, au bénéfice du nombre, par-
viendront à neutraliser Athos et reprendre leur traque.
Le coche s’arrête finalement dans la cour d’un château
médiéval en ruine dont ne subsistent qu’un côté d’en-
ceinte et une tour replète. Les ruines sont situées au bord
de la rivière Cisse, un affluent de la Loire. Un bateau
(un chaland long de 12 mètres) chargé de caisses
de marchandises est amarré à un vieux ponton délabré.
Fleur de Saint-Vincent compte utiliser ce bateau pour
cacher Beaufort avant de le convoyer en toute discrétion
jusqu’à la rive atlantique. Craignant que la Loire soit
scrutée par les troupes du roi, elle a préféré choisir
l’un de ses affluents. Deux hommes d’équipage, peu
enclins à prendre des risques, et qui se cacheront dès
les premiers échanges de coups, manœuvrent le bateau.
La dragonne extrait Beaufort du coche. La cochère,
une femme de haute taille, silencieuse et efficace, aide
sa maîtresse.
Quand les Lames approchent à moins de 100 mètres
d’elle, Fleur de Saint-Vincent, grâce à sa magie, perçoit
leur présence. Elle crache un mot en draconique ancien
et confie Beaufort à sa cochère.
La F leur du mal
La dragonne est une adversaire tenace que les joueurs
ne s’attendront peut-être pas à rencontrer dans un scé-
nario d’introduction.
Acculée, elle utilisera tous les artifices à sa disposition
pour éliminer ses poursuivants et garder Beaufort
à l’abri. Si les Lames ont réussi à la coller de près et
à l’obliger à puiser dans sa magie (par exemple pour
s’en prendre à leurs chevaux), elle sera moins puissante
lors de cette confrontation finale.
La cochère et Beaufort
La cochère fait monter sans ménagement Beaufort
dans le chaland.
Elle donne l’ordre aux deux marins de lever
l’ancre. Les Lames peuvent tenter d’empêcher l’un des
marins de dénouer le cordage qui amarre le chaland
au ponton. Ce sera toutefois un tir à effectuer à plus
de 50 mètres.
Si le marin est neutralisé, la cochère coupe finalement la
corde qui tient le bateau amarré. Les voiles se gonflent
et le chaland glisse doucement dans l’eau. Mais cela
donne la possibilité aux Lames de sauter plus facilement
sur le bateau.
202
Si les Lames sont à cheval et ont neutralisé le marin,
elles peuvent sauter à bord grâce à un Test d’Équita-
tion D3. Si le marin n’est pas neutralisé, la Difficulté
passe à D4.
Si les Lames sont à pied et ont neutralisé le marin,
elles peuvent rejoindre le bateau grâce à un bond
(Athlétisme D4), si le marin n’est pas neutralisé, la
Difficulté passe à D5.
Descendre la rivière à la nage est une tâche diffi-
cile. Si toutefois une Lame s’y hasarde, une poursuite
pourra prendre place. La Difficulté au Test d’Athlétisme
est D3 en raison du courant et de la vitesse du ba-
teau. La poursuite commence à distance courte.
Chaque assaut passé à combattre la dragonne
avant de tenter de rejoindre le bateau augmente la
Difficulté de 1 (ou la distance de 1 si une Lame tente
┬
de nager). Le MJ n’hésitera pas, si besoin, à évoquer la
possibilité de recours à l’arcane éphémère.
Arcane éphémère (règles p. 101)
La dépense de l’arcane éphémère (l’arcane
placé devant le joueur en début de partie) permet
de réussir un Test quelle que soit sa Difficulté. L’arcane
rejoint ensuite le paquet des Lames.
La dragonne
Fleur de Saint-Vincent absorbe trois fioles de jusquiame
qu’elle tient prêtes à sa ceinture.
Elle entame une transformation draconique : son dos
se pare de longues ailes, ses mains sont déformées
par des griffes immenses tandis que sa peau se couvre
d’écailles sombres et luisantes. Sa taille est toutefois
insuffisante pour lui permettre de s’envoler en empor-
tant Beaufort. Aussi décide-t-elle de ralentir les Lames
pour permettre à sa servante de s’enfuir.
Elle utilise son souffle, déclenchant une brume ma-
gique épaisse qui envahit les lieux (cf. encart Fleur
de Saint-Vincent). Puis elle prend son envol et fond sur
les assaillants en évitant les tirs éventuels (le MJ utilisera
de la jusquiame si nécessaire). Une fois au contact, elle
entre dans une frénésie meurtrière.
Note au MJ : une dragonne, même de faible puissance,
est normalement capable de mettre à mal des Lames
débutantes. Le MJ n’hésitera pas à récompenser
les actions d’éclat des joueurs en ajoutant quelques
points d’Unité.
L’affrontement avec cette créature devrait, en toute
logique, apprendre aux joueurs qu’en dépit de la
puissance de leurs personnages, les dragons ne sont
pas des créatures à sous-estimer.
Si Fleur de Saint-Vincent sent qu’elle ne peut pas
prendre le dessus, ou qu’elle réalise que le bateau
a pris le large, elle tente de s’enfuir, si possible en
s’envolant. Le MJ, s’il souhaite que la dragonne en
réchappe, pourra dépenser des points de jusquiame
(s’il en reste) pour simuler cette fuite. Bien entendu, si

├
les Lames se montrent particulièrement inspirées, elles
peuvent se débarrasser de leur adversaire.

Fleur de Saint-Vincent
dragonne Dernière-Née
Fleur de Saint-Vincent est une dragonne Dernière-Née
de faible puissance, qui œuvre au sein de la Griffe
noire depuis quelques années. Placée sous le signe du
Chevalier au Dragon, elle a un lien particulier avec
les créatures draconiques. Deux syles dressées se nichent
d’ailleurs sous son manteau. C’est une adversaire
attentive, prudente, décidée.
Elle possède un physique assez lisse, un corps fin et

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
noueux. Sa chevelure est longue et sombre, ses yeux
noir de jais.

Puissance magique : 4 (elle maîtrise les arcanes 21,
17, 12, et 5)
Potentiel 7 Armée
Résistance 7 (abaissée à 5 suite à ses sortilèges)
Armure (écailles) 1 (transformation partielle)
Les syles pourront être utilisées durant le combat
pour justifier la dépense de points de jusquiame. Elles
pourront attaquer par surprise, dévier un coup, pousser
des hurlements déstabilisants…
Effet des sortilèges :
Souffle de terreur : Niveau 3 sur 5 Lames. La dragonne
souffle une brume chaude et moite qui provoque un sen-
timent de malaise chez ceux qui y pénètrent. Chaque
Lame dans la brume effectue un Test de Volonté
D3. Chaque Réussite manquante cause la perte
d’une carte durant l’affrontement final.
├
Cochère/servante silencieuse
Assassin Compétent (ou normal si les Lames
ont perdu plus de la moitié de leur Vitalité/Ténacité
avant la scène finale)
Attaque 2 Défense 2 Armée
Tir 4
Résistance 5
ň Option : pas de dragon ? Si le MJ souhaite
une opposition plus humaine, Fleur de Saint-Vincent
ne se transforme pas. Ajoutez simplement quelques
reîtres Compétents (deux par Lames) qui attendaient
à Garigny. Utilisez les valeurs des reîtres de Blois.

203
 En fonction des actions des Lames, cette scène peut
se terminer de différentes façons :
• Les Lames échouent à rattraper le bateau
ou s’en désintéressent : la servante s’enfuit avec
Beaufort. Le duc tombera alors dans le giron
des dragons qui utiliseront sa notoriété pour en
faire l’une des figures de la Fronde. Ce Beaufort-
là, toutefois, sera bien plus malin et retors que
l’individu de peu d’esprit qu’il était auparavant.
• Les Lames échouent à rattraper le bateau, mais
mettent tout leur cœur à le poursuivre : le MJ
peut permettre aux Lames de retrouver le bateau
plus loin, mais fera en sorte de ne pas leur rendre
la tâche trop facile. Le chaland rejoint la Loire et
vogue jusqu’à la côte atlantique.
• Les Lames parviennent à récupérer Beaufort. La des-
tinée de la dragonne et de sa servante est dans ce
cas à l’appréciation du MJ, mais il y a de fortes
chances que toutes deux soient vaincues.
Le retour
Si les Lames ramènent Beaufort à leurs capitaines,
Rochefort adopte un air stoïque. Toutefois, une lueur
de tristesse passe dans ses grands yeux. Il s’abstient
de tout commentaire. Si les Lames lui demandent
son avis, il glisse, laconique : « Certaines évasions
réussissent, d’autres échouent. On ne peut le blâmer
d’avoir essayé ». Il nie catégoriquement avoir pris part
à cette tentative.
Si Les Lames ramènent Athos prisonnier, d’Artagnan
s’emporte envers son ancien compagnon, mais se garde
bien de faire aux Lames quelques reproches que ce
soient. Si cela ne tenait qu’à lui, Athos serait libéré. Mais
il n’ira pas contre la volonté de ses agents.
Deux capitaines… ou un seul ?
Quoi qu’il en soit, le choix des Lames pourra avoir
une influence importante sur leurs missions à ve-
nir. Si d’aventure les Lames ont tué Athos, d’Artagnan
ne leur fait aucun reproche, mais peut renoncer à son
capitanat si le MJ le souhaite, étant « incapable de com-
mander à ceux qui ont tué son ami, son frère ».
Si Beaufort a été tué, Rochefort peut se retirer.
Il est conseillé toutefois de conserver au moins
l’un des deux capitaines.
Après ce retour, le ou les capitaines ordonneront aux
Lames de ramener Beaufort à Vincennes. Avec Athos
le cas échéant…
Tout semblera sans se terminer sans dommages.
Et pourtant…
204
Épilogue :
Retour à Vincennes
Les Lames ramènent le duc de Beaufort à Vincennes
ou vont rendre compte de leur échec. Elles réalisent
que quelque chose de plus s’est déroulé entre les murs
de la forteresse.
V incennes
Le site qui accueille le château de Vincennes voit le jour
au xiie siècle, quand les souverains capétiens font ériger
un pavillon de chasse au milieu des bois. Le manoir
s’enrichit au xive siècle d’un donjon, puis d’une en-
ceinte. Charles V lance en 1379 le chantier de la Sainte-
Chapelle, sur le même modèle que celle de l’île de la
Cité. Elle sera achevée sous le règne d’Henri II. Le châ-
teau de Vincennes est une résidence royale qui, en 1648,
fait surtout office de prison. On y trouve des prisonniers
prestigieux, le plus renommé d’entre eux ayant été
le duc de Beaufort.
Accéder à V incennes
Le château compte son lot de soldats, qui défendent
l’enceinte et le donjon. La forteresse est en émoi depuis
l’évasion de Beaufort.
Les Lames pourront pénétrer sans difficulté dans
l’enceinte, en particulier si d’Artagnan les accom-
pagne. Certains gardiens ne pourront s’empêcher
de lorgner avec insistance sur Rochefort – s’il est
présent – qui éveille une méfiance immédiate.
Dès le pied posé dans l’enceinte de Vincennes, les Lames
remarqueront que, manifestement, quelque chose
ne tourne pas rond. L’évasion de Beaufort est sans doute
l’explication qui leur viendra en tête, mais les agents
de Mazarin découvriront bien vite qu’il y a autre chose.
La Ramée, responsable du donjon, pourra leur en
apprendre plus.
Il confiera aux Lames que depuis l’évasion de Beaufort
et l’agitation qui a secoué le complexe, les chevaliers
de l’ordre se sont cloîtrés dans la Sainte-Chapelle et en
interdisent l’accès, même aux prêtres.
Un Test d’Érudition D4 permettra de connaître
certaines informations sur l’ordre. En cas d’échec,
les Lames pourront interroger diverses personnes,
en particulier le père Gélin, qui s’occupe des offices
à Vincennes. Celui-ci connaît l’historique de l’ordre,
mais pas sa finalité.

Le Donjon de V incennes
Le donjon de Vincennes constitue une place forte
autonome au sein de l’enceinte du château. On y accède
par un châtelet, orné des statues de Charles V, de Jeanne
de Bourbon et de saint Christophe. Un profond fossé
à plan incliné entoure l’édifice.
Des herses et courtines composent un dispositif
de défense redoutable, rendant toute attaque fron-
tale improbable à moins de compter sur une armée
nombreuse.
Une fois franchi le châtelet, on parvient dans
une cour. Pour accéder au donjon, on gravit un escalier
du châtelet qui permet l’accès à une passerelle jusqu’à la
porte du donjon.
Le donjon lui-même est une grosse tour carrée
haute de 50 mètres, flanquée de quatre tourelles
d’angle. Il compte six niveaux dont les voûtes lambrissées
reposent sur une unique colonne centrale. On accède
aux étages par un large escalier installé dans la tour
Sud-Est. Chaque niveau possède la même compo-
sition : une vaste salle centrale et des pièces dans
les tourelles d’angle.
Au rez-de-chaussée se trouve un puits, qui capte les eaux
de la rivière voisine, la Pisse.
La Sainte-C hapelle
La Sainte-Chapelle de Vincennes a été bâtie sur le mo-
dèle de celle du palais de la Cité à Paris. Contrairement
à sa sœur parisienne, elle ne compte toutefois qu’un ni-
veau. On y trouve des oratoires, une sacristie et une salle
du trésor.
La nef est décorée de riches vitraux sur la partie haute. Sur
la partie basse, des décors de bois peints figurent
des chevaliers en prière tournés vers le chœur. Ce sont
les chevaliers de l’ordre de Saint-Michel.
Les reliques anciennement conservées à Vincennes ont
été transférées à Paris. Seul est conservé, dans le plus
grand secret, un fragment de la lance de Longinus,
l’une des reliques majeures sur laquelle veille l’ordre
de Saint-Michel.
La lance de Longinus
Cette relique est, dans la tradition chrétienne, la lance
qui perça le flanc du Christ crucifié. Les légendes
indiquent que ce coup de lance, dont la pointe était faite
de draconite, devait « tuer le dragon » niché dans Jésus.
Au fil du temps, la lance se dota d’une réputation qui
en fit un artefact très recherché : des blessures causées
par sa pointe, le sang ne s’arrêterait pas de couler.
Lors de la mise au trésor de la lance, son porteur, proche
du roi, se piqua au doigt et se vida de son sang, sans
que quiconque ne pût guérir la blessure.
Effrayé par ces possibilités funestes, le roi décida
de confier la lance à l’ordre de Saint-Michel et de l’éloi-
gner des autres reliques.
L ’ordre de Saint-Michel
Cet ordre de chevalerie fut fondé en 1469 par le roi
de France Louis XI, en réponse à la fondation de l’ordre
espagnol de la Toison d’Or. Le roi en est le dirigeant et
l’ordre compte trente-six chevaliers. Le siège de l’ordre,
d’abord envisagé au mont Saint-Michel, est déplacé
à Vincennes suite à l’installation des sœurs Châtelaines.
Le prestige de l’ordre s’amenuise au xvie siècle, durant
lequel la limite de trente-six membres est suppri-
mée. Y entrent divers courtisans, hâtivement nommés,
en particulier par Catherine de Médicis.
205
 Quand Henri III fonde en 1578 l’ordre du Saint-Esprit,
il impose que ses cent membres soient issus de l’ordre
de Saint-Michel. Cet ordre tombe alors, en apparence,
en désuétude. Toutefois, Louis XIII redonne à l’ordre
ses lettres de noblesse en rétablissant la limite des trente-
six. Il installe alors l’ordre dans l’enceinte du château
de Vincennes, où il veille sur l’une des reliques les plus
secrètement gardées : la pointe de la lance de Longinus.
Les chevaliers se doivent de porter les insignes de l’ordre,
un collier d’or fait de « coquilles lassées », auquel
est suspendu un médaillon représentant l’archange
terrassant le dragon.
Un vol incroyable
L’ordre est en émoi. Profitant du désordre causé par
l’évasion du duc de Beaufort, des hommes, vêtus
de livrées officielles, inspectèrent la chapelle pour
essayer d’y trouver le duc. Une fois entrés, ils assas-
sinèrent quatre chevaliers avant de repartir par où ils
étaient venus.
Si les Lames parviennent à entrer dans la Sainte-
Chapelle, elles arrivent en pleine cérémonie. La chapelle,
plongée dans une lumière douce qui filtre à travers
les vitraux, accueille trente-deux chevaliers en armure,
regroupés en cercle au centre de l’édifice. Quatre corps,
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Erwan de Plouaret d'après Mikael Lechopier
enveloppés dans des suaires blancs, reposent au sol,
épées posées sur la poitrine où luit également leur
pendentif distinctif.
Les chevaliers ne voient pas l’intrusion des Lames
d’un bon œil. L’un des membres de l’ordre se dirige vers
les intrus et les somme vertement de quitter les lieux.
Un Test de Persuasion D4 est nécessaire pour lui
faire entendre raison et bénéficier de quelques ins-
tants. Si le Test est raté, les chevaliers perdent rapidement
patience et tirent l’épée en un mouvement synchrone.
Affronter une vingtaine de chevaliers de l’ordre n’est
pas la meilleure idée qui soit.
Si les Lames parviennent à s’entretenir avec l’un des che-
valiers, et à le convaincre de se confier, elles apprendront
206
que la Sainte-Chapelle a été, peu après l’évasion
de Beaufort, la cible d’une attaque hardie.
Profitant du désordre causé par l’évasion du duc
de Beaufort, deux hommes, vêtus de livrées officielles
de la garde royale, demandèrent à inspecter la chapelle
pour essayer d’y trouver le duc. Une fois entrés, ils
assassinèrent quatre chevaliers avant de repartir par où
ils étaient venus, emportant avec eux le fragment de la
lance de Longinus.
La seule chose qu’ils ont laissée derrière eux est
une bobine de fil de soie, abandonnée en lieu et place
de la relique.
C’est là la marque d’une dragonne mystérieuse, connue
comme étant la Tisserande oubliée. Celle-ci, mise au
courant des plans de la Griffe noire, en a profité pour
tisser sa propre toile, envoyant deux de ses séides voler
la relique.
La Tisserande croisera sans aucun doute la route
des Lames à de nombreuses reprises dans l’avenir.
Cet ultime rebondissement devrait, si besoin, convaincre
les Lames que les dragons sont des adversaires insaisis-
sables et retors. Et que chaque triomphe se doit d’être
modeste, tant il peut cacher de sombres conséquences…
Récompenses
Cette mission est de longueur Moyenne (quelques
jours) et Très difficile (opposition importante, avec
une dragonne Dernière-Née).
Elle rapporte 4 PU et 4 PEX.
 De vieilles connaissances
Mes chères Lames,
Un cadavre atrocement mutilé a été
découvert au point du jour dans le jardin
de l’hôtel des Ambassadeurs. Les blessures
ne sont pas dues à un être humain et me font
craindre une présence des dragons. Je vous
incite à effectuer une surveillance de l’hôtel
des Ambassadeurs, trop proche du Louvre pour
ne pas y prêter attention.
Ne me décevez pas.
En quelques mots
Une dragonne privée de ses pouvoirs par un congénère
retrouve celui qui les a dérobés. Mais, enfermé au
Louvre, il semble inaccessible. La dragonne finance alors
un attentat contre le Louvre, afin de mettre la main
sur son vieil ennemi. Quand un autre adversaire de la
dragonne fait irruption dans le jeu et attire l’attention
des Lames sur ses agissements, une course contre la
montre commence.
Dramatis personae
S’Aynesh : Dragonne Suzeraine ambitieuse et
retorse, elle a été privée d’une grande partie de ses
pouvoirs et lutte pour les recouvrer. Elle se cache sous
l’identité de Catherine Hohenzollern, ou Catherine
de Brandebourg.
Zayrosh : Dragon Suzerain, ancien amant et oppo-
sant de S’Aynesh. Il a longtemps endossé l’identité
de Bohadin, proche conseiller de Saladin, avant de fuir
en France. Il est à présent enfermé dans le donjon
du Louvre.
Henri Concini : fils du célèbre homme d’État
disgracié Concino Concini, il a échappé au destin
funeste de ses parents grâce à l’intervention de Marie
de Médicis. Supposé mort, il est revenu à Paris
sous l’identité de Giovanni Carsi, un intendant
discret. Dévoré par la haine de la France, il prépare
un attentat contre le Louvre.
Vasile Lupu : prince moldave, manipulé et volé par
S’Aynesh, il veut profiter du séjour de celle-ci à Paris
pour récupérer son bien. Lupu est un draco, un lycan-
thrope hybride mi-loup mi-dragon.
La Fronde : les troubles de la Fronde commencent
réellement durant ce scénario. Ils seront un paramètre
de plus à gérer pour les Lames.
207
 Un peu d’histoire
Où S’Aynesh devient
Sybille de Jérusalem
Sœur de Baudouin IV de Jérusalem (dit le Ransé),
Sybille est « remplacée » lors de son adolescence par
un Dragon Suzerain, S’Aynesh, qui usurpe son iden-
tité. Le contact prolongé avec Baudouin IV donne à ce
dernier la ranse qui cause sa perte.
Durant le court règne de Baudouin de 1174 à 1185,
Sybille tente d’envenimer les relations diplomatiques avec
les Sarrasins. Mais malgré ses manœuvres, Baudouin IV
signe une alliance avec eux. Lors de ces tractations,
Sybille rencontre un certain Bohadin (Baha ad-Din
ibn Shaddad étant son nom complet), ami et confident
de Saladin, érudit et ambassadeur. Reconnaissant en
lui un dragon, Zayrosh, elle se méfie de prime abord,
avant de nouer avec lui une relation plus intime. Leur
idylle reste secrète, Sybille étant officiellement mariée,
et ne dure finalement que quelques années.
En 1186, à la mort de Baudouin IV, Sybille est désignée
pour lui succéder.
S’Aynesh offre alors à Zayrosh le trône de Jérusalem
pour régner à ses côtés, mais celui-ci refuse, réalisant
que la soif de pouvoir de la dragonne va à l’encontre
de sa propre estime naissante pour le genre humain.
Le dragon ne s’arrête pas là. Il profite des sentiments
de S’Aynesh pour lui soustraire une partie de son essence
draconique, qu’il enferme dans une Sphère d’Âme.
Affaiblie, privée d’une grande partie de ses pouvoirs,
S’Aynesh empoisonne son deuxième époux, Guillaume
de Montferrat, et décide de lui trouver un successeur
prêt à en découdre avec Saladin et son conseiller.
Désireuse de s’attacher les services d’un chevalier qui
pourra servir sa soif de conquête, Sybille épouse Guy
de Lusignan, dont la famille, récemment installée
en terre sainte, est en quête de gloire au sein du
royaume. À moitié fou, son ambition largement accrue
par l’influence néfaste de sa femme, Lusignan multiplie
alors les maladresses.
La défaite de Hattin en 1187 contre Saladin met fin
à leurs projets d’expansion. L’issue de la bataille est
grandement influencée par l’intervention d’un serpent
géant surgi des sables. Crachant le feu, la bête incen-
die les broussailles autour des défenses, empêchant
les Francs de sortir des murs du village. Privés d’eau,
étouffant dans les fumées, les Francs se font massacrer
ou partent en déroute. Guy de Lusignan est contraint
de déposer les armes.
S’Aynesh voit dans la défaite l’influence de Zayrosh et
sa haine s’en trouve décuplée.
Ne s’avouant pas vaincue, elle use de son influence pour
faire délivrer son époux retenu à Naploux. De nouveau
208
libre, Guy de Lusignan reprend les armes. Cela le mène
jusqu’au siège de Saint-Jean-d’Acre où il trouve la mort
en 1190. Réalisant que sa quête est vouée à l’échec,
S’Aynesh entre dans l’ombre, avec désormais un seul
but : retrouver Zayrosh et sa part draconique. Bohadin
est officiellement mort au xiiie siècle. Mais il a en
réalité rejoint la suite du roi de France, Louis IX, qui
le ramène de croisade, en plus des saintes reliques qui
trouvent place à la Sainte-Chapelle de Paris. S’Aynesh
rejoint à son tour Paris.
Une dragonne à Paris
S’Aynesh passe plusieurs années dans la capitale et
cherche sans succès à localiser Zayrosh et la Sphère
d’Âme. Bohadin n’est d’évidence plus à la cour. Durant
cette période, elle a l’occasion de se rapprocher de la reine
Marie de Médicis dans le Saint Empire. Une relation
amicale se noue entre les deux intrigantes. Les pouvoirs
de S’Aynesh sont limités, mais ses capacités de persua-
sion restent redoutables.
Elle espère que son lien avec Marie de Médicis lui
permettra de retrouver son ennemi par la voie royale,
mais ses plans tournent mal, une nouvelle fois, quand
le roi rappelle sa mère auprès de lui. S’Aynesh garde
toutefois un atout dans la manche : Henri Concini,
le fils de l’intrigant Concino Concini, né en 1603,
qu’elle sauve et garde sous son aile. Il ressurgira plusieurs
années plus tard sous l’identité de Giovanni Carsi.
Parallèlement, S’Aynesh étudie longuement d’an-
tiques grimoires contenant de vieux rituels pouvant
lui permettre de recouvrer ses pouvoirs une fois
Zayrosh retrouvé.
Mais leur mise en œuvre est complexe, nécessite un grand
nombre d’éléments physiques et des artefacts enchantés
très particuliers. Cela contraint la dragonne à effectuer
des recherches dans l’Europe entière, en particulier dans
les terres de l’Est et la Mésopotamie. Cette quête, rendue
plus difficile par ses capacités magiques amoindries,
l’éloigne très longtemps du royaume de France. Mais
la Suzeraine est patiente.
Le retour de Zayrosh
Nous retrouvons S’Aynesh au début du xviie siècle sous
les traits de Catherine de Hohenzollern ou Catherine
de Brandebourg.
Pour le compte de la Griffe noire, avec laquelle elle s’est
liée, S’Aynesh met fin aux actions de son mari, Gabriel
Bethlen von Iktár, prince de Transylvanie qui meurt
« accidentellement » en 1629. Celui-ci, farouchement
opposé aux Habsbourg, était grandement investi dans la
guerre de Trente Ans. Combattant acharné, prêt à toutes
les compromissions, il avait pour projet de se rapprocher
des Naos et de la couronne suédoise, ce qui n’était pas
du goût de la Première Loge.
Une fois débarrassée de son encombrant mari, S’Aynesh
tente de faire basculer la principauté de Transylvanie
du côté du Saint Empire romain germanique
de Ferdinand II. Elle est contrée dans ses manœuvres
diplomatiques par l’intervention de Richelieu auprès
du royaume de Hongrie et contrainte de laisser élire
Georges Ier Rakoczy en 1630. Mais là n’est pas le plus
important. En effet, lors de la passation de pouvoir, elle
apprend de l’un des conseillers du Cardinal, le malavisé
Jacques Roussel, la présence dans les prisons du Louvre
d’un dragon érudit.
Zayrosh est depuis près de quatre cents ans prisonnier
du trône de France. Depuis sa prison du Louvre, il a
beaucoup échangé avec Richelieu pendant la guerre
de Trente Ans, permettant de démasquer les dragons
infiltrés notamment dans les pays vassaux du Saint
Empire romain germanique. Sans rien demander en
échange. Sa relation avec le Cardinal est ambiguë, et
l’influence du dragon sur l’homme d’État n’est pas
anodine. Son rôle dans la gestion des dracs de l’île
des Écailles, par exemple, mérite d’être souligné.
À la mort de Richelieu, toutefois, le destin du dragon
change. Anne d’Autriche et Mazarin n’ont pas pour
lui le même intérêt, et Zayrosh reste isolé, enfermé
à double tour dans les sous-sols du donjon du Louvre, sa
magie neutralisée par des entraves en acier-mage. Seuls
quelques initiés (dont Pierre Teyssier) connaissent son
existence.
Quant à S’Aynesh, toujours à la recherche de reliques
draconiques pour nourrir ses projets de rituels à grande
échelle, elle découvre l’existence d’un artefact capable
de dissimuler la nature magique d’un individu, un inva-
luir ou occulteur. Créés par les Dragons Ancestraux afin
de permettre à leurs assassins de se jouer de la méfiance
de leurs victimes, les invaluir sont depuis des siècles
très prisés, entre autres par les dracos (cf. encart 1) qui
les portent souvent sous forme de broche ou de colliers,
et se les transmettent de génération en génération.
L’un de ces artefacts, une broche antique, se trouve en
possession de Vasile Lupu, prince de Moldavie. Elle
rencontre ce dernier lorsqu’il vient en Transylvanie
pour demander assistance dans le conflit qui l’oppose
à la principauté de Valachie. Plusieurs années plus tard,
après plusieurs tentatives infructueuses, S’Aynesh rend
visite à Lupu, le séduit et met finalement la main sur
l’invaluir. Cette perte est d’autant plus dommageable
pour Lupu qu’il est un draco, et que l’artefact le protège
à bien des égards.
En effet, la relique, en plus de dissimuler son aura dra-
conique, lui permet de contrôler ses pulsions animales
et de conserver sa forme humaine plus longtemps,
notamment la nuit. Ses accès de rage meurtrière
le rendant trop exposé aux attentions des populations,
retrouver la broche devient vital.
Lupu a en outre un fils difforme, Ioan, pour lequel la
broche constitue à terme une question de survie.
S’Aynesh demeure à la cour de Transylvanie jusqu’en
1638, date à laquelle elle rejoint le Saint Empire. Toujours
sous les traits de Catherine de Brandebourg, elle y épouse
François-Charles de Saxe-Lauenbourg. En outre, dès
1631, S’Aynesh place à Paris Henri Concini, sous
le nom de Giovanni Carsi, pour y être ses yeux et ses
oreilles et surveiller le Louvre.
Les dracos
Les dracos sont le résultat des expériences des dragons
ancestraux ayant pour but de créer des croisements
entre dragons, humains et loups. Ces êtres hy-
brides, à l’exemple des dracs, sont plus des victimes
qu’autre chose.
Apparus dans l’Antiquité parmi les tribus thraces du
Nord, qui peuplaient le bassin du Bas-Danube, ces
êtres ne sont pas, à proprement parler, des dragons,
mais des humains affligés d’un mal bien particulier :
semblables aux autres le jour, ils se changent en loup
à la nuit tombée, principalement lorsque la lune est
pleine, retrouvant le besoin irrépressible de chasser et
tuer des êtres à sang chaud.
Ils sont bien entendu à l’origine de la légende
des lycanthropes.
Leur forme draconique est celle d’un serpent massif
à tête de loup d’environ une toise de long, mais ils
préfèrent la forme d’un loup énorme ou, plus encore,
celle d’un humanoïde lupin au pelage gris noir de plus
d’une toise de haut doté de crocs et de griffes acérés.
Les dracos peuvent se reproduire avec les humains et
transmettent généralement leur malédiction à leur pre-
mier descendant. Ils ont une espérance de vie d’environ
60 ans lorsqu’ils ne meurent pas de mort violente.
Peu sensibles aux armes ordinaires dont ils régénèrent
les blessures, ils craignent cependant les armes en
draconite qui ont sur eux des effets dévastateurs.
Draco sous forme intermédiaire :
A4 D2 + 2 pts de réserve Armé
Résistance 7
Situation actuelle
En 1648, S’Aynesh a fini de réunir tous les éléments
nécessaires à son rituel.
Catherine de Brandebourg se rend donc à Paris sous
couvert de visite diplomatique. Mariée à un noble du
Saint Empire, elle fait miroiter des informations sur la
collusion de certains nobles allemands avec les dragons
en échange d’un accueil en France.
Grâce à l’invaluir, la dragonne évolue à sa guise et
à l’insu de tous.
Elle gagne l’accès au Louvre, qui accueille la famille
royale. Zayrosh est là, à portée de main. Et avec lui,
209
 la possibilité de recouvrer une grande partie de ses
pouvoirs draconiques.
Le Louvre est considérablement protégé et la vigilance
des sœurs de Saint-Georges, présentes aux côtés du roi,
empêchait jusqu’alors S’Aynesh de tenter quoi que ce
soit. En effet, la pratique de la magie oblige les dragons
à révéler leur aura et donc leur nature draconique,
facilement décelable par les Louves. Mais l’invaluir est
là pour résoudre cet inconvénient majeur.
S’Aynesh avance ses pions. Zayrosh est enfermé dans
une cellule du donjon du Louvre, quasiment oublié
des dirigeants. Le sortir de sa prison impliquerait
de le libérer de ses entraves en acier-mage, ce qui aurait
pour effet de lui rendre instantanément sa prodigieuse
magie. Ce n’est donc pas une option. Il ne reste à la
dragonne qu’à trouver un accès à son ennemi directe-
ment dans sa cellule.
Elle sort alors un atout qu’elle gardait dans sa manche
depuis des années : le fils de Concino Concini, Henri,
toujours rongé par sa haine de la France.
Par son entremise, la dragonne accède à l’ancien l’hôtel
du maréchal d’Ancre (devenu hôtel des Ambassadeurs
étrangers), voisin du Louvre, et aux souterrains aménagés
en secret par Concini père, qui en était propriétaire. Son
statut de dignitaire étrangère rend cet emménagement
plausible. Elle promet à Concini de l’aider à mettre
en œuvre un attentat majeur contre le Louvre afin
de s’assurer sa coopération.
S’Aynesh prévoit de profiter des troubles politiques,
qu’elle alimente indirectement, pour détourner
l’attention et se frayer un passage jusqu’à son ennemi
et le forcer à lui indiquer ce qu’il a fait de sa part
draconique.
Finalement, la dragonne parvient à mettre la main
sur Zayrosh et déclenche le rituel nécessaire pour
lui arracher la vérité, en utilisant un objet enchanté,
le casque de Mnémosyne. En parallèle, Concini fait
acheminer dans les souterrains une belle quantité
d’explosifs susceptible d’abattre le donjon du Louvre,
symbole du Pouvoir et possiblement quelques sœurs
châtelaines et des membres de la cour.
Tout se déroule au mieux, jour après jour.
210
Le casque de Mnémosyne
Dans la mythologie Mnémosyne est une titanide, fille
de Gaia et Ouranos. Elle est la déesse de la mémoire
et la mère des neuf Muses.
Le casque est un artefact puissant, associé au Voleur
sans mémoire. Il est enchanté pour voler les souvenirs
d’un individu, jusqu’à que celui-ci soit complètement
privé de mémoire. Il s’accompagne d’un court rituel, du-
rant lequel le magicien place le casque sur le crâne de sa
cible en prononçant les formules rituelles. Le casque
fait ensuite son office, sans que le magicien soit obligé
de rester en contact avec sa cible.
Le casque octroie les souvenirs par vagues extrêmement
violentes et imprévisibles, contraignant le mage à être
isolé et en sécurité. Tant que le casque n’a pas dérobé
tous les souvenirs d’une cible, laissant son esprit tel
une page blanche, un lien existe entre elle et le mage.
Le casque est ainsi une arme à double tranchant, car
absorber les souvenirs d’un individu implique de sur-
charger sa propre mémoire. Seuls les dragons les plus
puissants peuvent gérer cet afflux.
Il ressemble à un casque grec fermé en cuivre, enrichi
de dispositifs complexes empêchant la cible de le retirer.
Mais un grain de sable vient gripper la belle mécanique.
En effet, de son côté, Vasile Lupu a découvert le vol
de l’invaluir et, furieux d’avoir été ainsi abusé, cherche
à récupérer coûte que coûte cet artefact essentiel pour lui
et sa famille. Lupu se heurte longtemps aux protections
dont bénéficie Catherine dans le Saint Empire. Mais
quand celle-ci se rend à Paris, Lupu suit sa trace et
entreprend de lui reprendre la broche.
Et pendant ce temps…
les débuts de la Fronde
Le 20 août 1648, Condé terrasse à Lens les troupes
espagnoles.
À l’annonce de cette nouvelle, Paris est en liesse, et
Mazarin veut en profiter pour arrêter les parlementaires
meneurs de la Fronde : Broussel, Blancmesnil et le plus
velléitaire, Charton.
Le conseiller Pierre Broussel, l’un des favoris du peuple
et principal meneur de la Fronde, se cache dans l’île
des Écailles.
Les troupes de Mazarin entrent en force dans le quartier
drac pour le débusquer et provoquent des émeutes
comparables à celle de 1633. Broussel est capturé, ainsi
que Blancmesnil. Charton, qui a anticipé la manœuvre
de Mazarin, prend la fuite. La capitale se couvre de barri-
cades, les Parisiens protestant contre les arrestations tout
autant qu’ils se protègent des dracs. Pendant plusieurs
jours, Paris vit au rythme des affrontements armés
et des tentatives de conciliation entre le Parlement
et le trône.
┴
Pour plus d’informations sur la Fronde, cf. Livre 1 :
L’Univers p. 136.
Chronologie
14 août 1648 : S’Aynesh à Paris.
22 août 1648 : S’Aynesh accède à la cellule et déclenche
le rituel.
24 août 1648 : attaque de Lupu.
25 août 1648 (nuit) : les Lames entrent en jeu. Poursuite.
26 août 1648 : arrestation de Broussel et Blancmesnil.
Début des émeutes.
26 août 1648 : le roi est mis en sûreté dans le donjon
du Louvre, Mazarin et la régente au Palais-Cardinal.
27 août 1648 : S’Aynesh coupe le lien avec
Zayrosh. La magie ébranle le Louvre.
Acte I : Dans la
chaleur du mois d’août
L’Astrologue en Prière et la Danseuse à l’Épée sont dans
la Rivière : un climat de peur et de superstition pèse
sur Paris. Les rues sont désertées à la nuit tombée et il
y règne une chaleur effroyable, portée par une brume
surnaturelle.
Lieux : l’hôtel des Ambassadeurs, le bois de Boulogne,
un petit pavillon de chasse isolé.
Enjeux de l’acte pour les Lames : retrouver Vasile Lupu
et comprendre que la situation est plus complexe
qu’annoncé.
Enjeux de l’acte pour le MJ : orchestrer une poursuite
haute en couleur ; éveiller la curiosité des Lames
et les inciter à s’intéresser aux occupants de l’hôtel
des Ambassadeurs ; installer en toile de fond les troubles
de la Fronde.
Scène 1 :In medias res,
l’hôtel desAmbassadeurs
25 août 1648.
Les Lames sont discrètement postées dans les jardins
de l’ancien hôtel particulier du maréchal d’Ancre occupé
par Catherine de Brandebourg et sa suite. Certaines
d’entre elles peuvent également se trouver dans les rues
avoisinantes. Le bâtiment jouxte le palais du Louvre
et possède une entrée rue d’Hosteriche. La nuit est
claire et la température caniculaire. Comme c’est
le cas ces trois derniers jours, une brume grise et
poisseuse enveloppe Paris (c’est l’effet de la Danseuse
à l’Épée). Une lune rouge, presque pleine, éclaire le ciel
nocturne. Les hommes de Catherine de Brandebourg
sont à l’affût aux fenêtres et dans les allées. Un robuste
commandant, Istvan Csaky, les dirige d’une poigne
de fer. L’un des capitaines des Lames est présent, aux
côtés de Catherine de Brandebourg. Le MJ peut décider
si c’est d’Artagnan ou Rochefort.
Le MJ fera effectuer un Test de Vigilance D3 aux
Lames. Un succès permet à une Lame de distinguer
soudain une grande forme lupine qui s’extrait de la
brume et se déplace avec souplesse entre les bosquets
du jardin.
La créature est anormalement grosse, d’une taille
comparable à un gros lion. Elle dégage une aura me-
naçante. C’est Vasile Lupu sous forme animale. Lupu
renifle l’air et sent que quelque chose ne va pas.
Si les Lames ont réussi leur Test de Vigilance, elles ont
le temps de s’organiser et l’initiative est déterminée
normalement. Toutefois, au préalable, les Lames devront
réussir un Test de Volonté D3 pour ne pas trembler
de peur face à cette apparition cauchemardesque.
Si l’une des Lames souhaite faire feu sur le loup géant,
elle devra réussir un Test de Tir D3. Toutefois, si
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
le tir fait mouche, la créature ne semble pas tellement
en souffrir.
Quelques secondes plus tard (ou au moment que
le MJ jugera opportun), un coup de feu retentit depuis
l’intérieur du bâtiment principal. C’est Istvan Csaky qui
a tiré. Csaky sait que Lupu est depuis longtemps sur
leurs traces et, soupçonnant qu’il s’agisse là du draco,
a utilisé une balle en draconite qui blesse cruellement
Lupu (bien entendu, les Lames ne le savent pas à ce
stade). Le draco sent la morsure acide de la draconite
empoisonner sa chair. Réalisant que son approche est
vouée à l’échec, et qu’il a sans doute été percé à jour,
il prend la fuite.
211
 ├ Istvan Csaky, comte
de Korosszegh
Csaky est l’âme damnée de Catherine de Brandebourg,
dont il est occasionnellement l’amant. Âgé de 45 ans,
il est grand et squelettique, le teint blafard. Sous ses
allures policées de noble transylvanien, c’est un tueur
de sang-froid.
Il est doté d’une paire de canines proéminentes qu’il fait
passer sur sa lèvre inférieure lorsqu’il est contrarié, un dé-
tail physique qui contribue à son apparence glaçante.
C’est un homme élégant, zélé et méthodique, obéissant
au doigt et à l’œil à sa maîtresse, dont il connaît la
nature draconique.
Noble Élite
Escrime A3 D2 Armé
R5
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
212
Au loup !Au loup !
Il est important que les agents de Mazarin prennent
en chasse la créature sans attendre.
Si les joueurs ne réagissent pas immédiatement, leur
capitaine les lancera sans tarder sur la piste.
Csaky profite de l’aubaine et laisse les agents de Mazarin
ouvrir la route. Il rassemble quelques hommes de main
et les envoie à leur suite avec ordre, une fois la cachette
de Vasile Lupu localisée, de s’assurer de sa mort.
Si les Lames traînent quelque peu avant de se mettre en
route, Lupu est ralenti par une patrouille du guet qui
tente de l’arrêter en pleine rue et se fait horriblement
massacrer. Ceci lui fait perdre du temps et permet aux
Lames de reprendre la poursuite sans être distancées
irrémédiablement.
La poursuite peut être gérée selon les règles décrites
p.159. Les poursuivants se trouvent à distance Moyenne
ou Éloignée du fuyard au début de l’épreuve.
Lupu est Extrêmement véloce et agile (Athlétisme D5,
considéré comme Équipé), et il sera sans doute utile
de trouver des chevaux sous peine d’être rapidement
distancé. Avoir des chevaux contrebalance la qualité
Équipé de Lupu.
Le but de cette poursuite est que la créature échappe
in extremis aux Lames au terme d’une course effrénée
à travers les rues et sur les toits de Paris pour finir dans
le parc de chasse du bois de Boulogne au nord-ouest
de la capitale. Le MJ devra tenir les joueurs en haleine,
leur permettant s’ils le désirent de déclencher des tirs sur
leur cible et les incitant aux cascades les plus folles pour
réussir à tenir la distance. Lorsque les Lames parviennent
à la porte de Richelieu, celle-ci est exceptionnelle-
ment ouverte pour laisser entrer, sous bonne garde,
une tarasque transportant une mystérieuse cargaison
(ceci n’est qu’un prétexte pour ouvrir les portes aux
Lames, mais le MJ pourra se servir de ce détail pour
d’autres intrigues s’il le souhaite). L’objectif est que
les Lames perdent la trace à cet endroit, haletant dans
une obscurité moite. Cela leur laissera le choix de ce
qui va suivre.
┬ Aide au MJ : gérer la poursuite
Une poursuite peut être une scène d’action
des plus palpitantes, mais requiert de la part du MJ
un certain sens du rythme et des péripéties.
Les éléments narratifs qui suivent permettent d’illustrer
des événements qui surviennent et pimentent la course
en elle-même. Le but est que les Lames ne puissent
rattraper le fuyard, mais le suivent assez longtemps
pour le retrouver par la suite.
Le MJ n’hésitera pas, si les circonstances le réclament,
à utiliser des points de jusquiame pour justifier la fuite
de Lupu, ce qui ne fera que renforcer l’aura de mystère
qui entoure ce dernier.
Si les Lames s’approchent trop près :
• Une ou plusieurs Lames sont interceptées par
une bande de mauvais garçons qui leur tombent dessus
au détour d’une venelle ou tendent un tourniquet
devant les pattes de leurs chevaux. Un Test simple
d’Équitation D3 (si les Lames sont à cheval)
ou Escrime D3 (si elles sont à pied) suffit à s’en
débarrasser. Si le Test est raté, les Lames perdent
automatiquement un cran de distance. Aucune
Réussite indique que la Lame est blessée (1 ou 2 points
de Vitalité) ou qu’elle perd sa monture. Cet intermède
oblige en tous cas la Lame à effectuer son Test
d’Athlétisme avec une Difficulté augmentée de 1.
• Lupu accélère et s’enfonce dans des ruelles étroites,
encombrées d’un bric-à-brac de meubles détruits,
paniers, charrettes sans roues et roues sans char-
rettes. Un Test de Vigilance D4 est nécessaire
pour ne pas chuter au milieu de ce terrain piégeux
et perdre un cran de distance.
• Lupu, sentant les Lames sur ses talons, passe par
les toits, qu’il franchit grâce à des bonds prodi-
gieux. Un Test d’Athlétisme D4 permet aux
Lames de suivre le rythme. Un nombre insuffisant
de Réussites indique que la Lame ne parvient pas
à déclencher son saut… ou qu’elle tombe.
• Le guet intercepte les Lames. Nulle raison de com-
battre, mais un Test d’Autorité D3 ou Persuasion
D3 est nécessaire pour passer au plus vite.
• Lupu est en vue ! Il accélère le pas dans une ruelle
constellée de déjections. N’ayant pas quatre pattes
pour se stabiliser, les Lames doivent effectuer un Test
d’Athlétisme D3 pour ne pas chuter.
• Sur ses talons ! Mais la brume s’épaissit et semble
favoriser la fuite de la créature. Un Test d’Inves-
tigation D3 est nécessaire pour retrouver sa
trace (un cran de distance est perdu, sauf si 1 point
de Panache est obtenu).
• La créature semble coincée. Elle perd du sang. Mais elle
lance un regard en arrière et se précipite sur le mur
branlant d’une bâtisse en ruine. Le mur s’effondre
sous la puissance de Lupu et la bâtisse s’écroule sur
les Lames. Un Test d’Athlétisme D4 permet d’éviter
les pierres. Chaque Réussite manquante cause la perte
de 1 point de Ténacité.Aucune Réussite implique la perte
de 1 point de Vitalité en plus de 4 points de Ténacité.
Scène 2 : Le bois de Boulogne
Les Lames perdent donc Lupu de vue après la porte
de Richelieu.
Il est possible de suivre sa piste durant la nuit ou de re-
mettre leur traque au petit matin. Cela ne change pas
foncièrement le déroulement de la scène qui suit, mais
peut avoir une influence sur leur état physique.
La piste de Lupu n’est pas évidente à suivre, en particu-
lier de nuit. Un Test d’Investigation D3 (ou D4 de nuit)
est nécessaire pour retrouver sa trace. Une tentative
peut être effectuée toutes les heures. Au pire, les Lames
retrouvent sa trace trois heures plus tard.
La créature a escaladé le mur d’enceinte du parc de chasse
du bois de Boulogne. Elle est visiblement blessée et
perd beaucoup de sang. Un Test de Médecine D2
indique que le sang a une odeur très forte, conforme
à ce que l’on peut attendre d’un loup. La piste mène
finalement les Lames aux abords d’un petit pavillon
de chasse en partie délabré.
Les cheminées du bâtiment fument. Deux gardes sont
en faction sur le perron de l’entrée. Ils discutent dans
une langue étrangère. Un Test d’Érudition D3 permet
d’identifier un dialecte d’Europe centrale. 1 point
de Panache permet de reconnaître du roumain.
Plusieurs options s’offrent aux Lames :
• Les présentations musclées : rien ne prouve
que les gardes aient quoi que ce soit à voir avec
le monstre. Un assaut en règle du bâtiment reste
toutefois possible. Outre les deux sentinelles, quatre
personnes résident actuellement dans le pavillon :
le cocher, les deux cuisinières et Lupu. Un parcours
de santé pour des Lames du Cardinal décidées à en
découdre. Le MJ considérera que toute tentative
de combat est couronnée d’un succès automatique.
• Les présentations rusées : se faire passer pour
des voyageurs égarés (surtout si les Lames se pré-
sentent de nuit) en pleine forêt serait prendre
les gardes moldaves pour beaucoup plus crédules
qu’ils ne le sont. Ils ne laissent entrer personne,
prétendent ne pas comprendre le français et
chassent les intrus de leur mieux, si possible
pacifiquement. Après tout, ils sont ici incognito et
ne veulent pas attirer l’attention.
• Les présentations menaçantes : les Lames
peuvent tenter de convaincre ou d’intimider
les gardes. Les gardes sont considérés comme
des opposants (Réaction +2) et le MJ utilisera
l’archétype Soldat. Si les Lames parviennent
à convaincre les gardes (qui, rappelons-le, ne parlent
pas français), ces derniers préviennent Lupu qui
descend dans la salle principale comme décrit
plus loin.
213
 Le pavillon de chasse
Le pavillon comporte un grand bâtiment aux murs
épais, élevé d’un étage auquel on accède par un grand
escalier central. Au niveau supérieur, deux des quatre
chambres poussiéreuses donnent sur un grand balcon
commun. Au rez-de-chaussée, de larges pièces, éclairées
par le feu crépitant dans les cheminées et quelques
chandeliers, sentent encore le renfermé. La présence
de quelques meubles éventrés et branlants ajoute encore
à la sensation de pénétrer dans un lieu à l’abandon
depuis des mois.
Une écurie est attenante au bâtiment principal. Elle
est constituée de planches en piteux état et accueille
dans son pays par ses opposants, les boyards. Cette fable
inventée à la va-vite ne devrait vraisemblablement pas
tenir longtemps face à des Lames habituées à déjouer
les intrigues de la cour. Un Test d’Intrigue D3 est
suffisant pour éventer le mensonge du prince.
Interrogé sur la présence d’un loup monstrueux, il
confie avoir entendu des hurlements de loups assez
régulièrement depuis son installation dans le pavillon
de chasse. Il ne s’en est pas particulièrement inquiété,
les loups étant légion là d’où il vient.
Si les Lames mentionnent la présence d’une bête
d’une taille monstrueuse, Lupu tente une manœuvre
et murmure le mot « draco ». Interrogé à ce sujet, il
tente de fournir une traduction maladroite : « loup

┬
actuellement cinq chevaux. Un coche y est également assassin ». Puis ajoute : « Boyards ont retrouvé moi ».
entreposé. Des selles et couvertures sont rangées dans
les parties encore abritées par le toit vermoulu. Un exa-
men succinct des selles laisse entrevoir un blason iden-
tifiable comme celui de la Moldavie. Aide au MJ :
Le bâtiment est entouré par les restes d’un petit jardin entrevue avec Lupu
à la française redevenu sauvage. Les ronces ont pris Le MJ tâchera de faire durer l’échange en insistant sur
le dessus sur les parterres de fleurs et le bassin asséché la carrure impressionnante de leur hôte, sa pilosité, son
fait peine à voir. accent inhabituel et sa noblesse. Et surtout, son absence
Le personnel moldave est peu important car Lupu, de surprise face à des inconnus armés. Progressivement,
connaissant ses « travers », tâche d’exposer le moins les Lames remarquent que, bien qu’il règne une tempé-
de monde possible et de voyager discrètement. Ceux rature plus que douce, entre la chaleur d’août et le feu
qui l’accompagnent sont de vieux compagnons, de l’âtre, le Moldave sue et grelotte de plus en plus.
une matrone âgée, nommée Nita, et sa fille. Celles-ci Si Lupu a mentionné le « loup assassin », les joueurs
sont au service de Lupu depuis plusieurs années et pourraient être tentés d’attribuer ces signes à une peur
sont au fait de sa nature et du mal qui l’habite. Elles effroyable qui saisirait le prince.
ne parlent toutefois pas un mot de français.
Gravement blessé, Lupu a rejoint sa chambre, dans
laquelle il a repris forme humaine. Aidé par ses femmes
de chambre, il s’est habillé. De nombreuses traces de sang
maculent le plancher. Conscient d’avoir été suivi, il
veut tenter de faire illusion face à ses poursuivants s’ils
parviennent jusqu’à lui. Il part du principe, toutefois,
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Josselin Grange

que ce sont des hommes de Catherine de Brandebourg.

Si les Lames tentent de passer en force après s’être
identifiées, une courte confrontation avec les trois
gardes moldaves éclate. Rapidement, toutefois, une voix
impérieuse retentit depuis l’étage, figeant les com-
battants. Vasile Lupu apparaît, en habits de nuit et
robe de chambre en fourrure. Il somme les Lames
de s’expliquer dans un français approximatif et, si tant
est qu’elles se montrent convaincantes, ordonne à ses
hommes de rengainer et invite les personnages à prendre
place dans les cuisines – il indique que c’est la seule
pièce de la bâtisse encore en excellent état. Un feu
crépite dans la massive cheminée. Les flammes font
danser de façon inquiétante les ombres des victuailles
pendues aux crochets et autres patères. La pièce est
encore imprégnée des odeurs de sang du gibier découpé
la veille. Lupu compte dessus pour masquer les odeurs
de ses propres blessures.
Vasile Lupu se présente sous l’identité de Vasile Muskar,
prince moldave arrivé incognito en France car pourchassé

214
Bête blessée
Lupu s’écroule subitement. Son manteau de nuit s’ouvre
et laisse apparaître une chemise souillée de sang. Une Lame
possédant des compétences en Médecine en trouvera
rapidement l’origine : une blessure sous l’omoplate
droite, boursouflée et noirâtre. L’odeur du sang est
anormalement forte (c’est une particularité des êtres
hybrides).
D’évidence, il s’agit d’une blessure par balle. Un Test
de Médecine D2 permettra de déterminer que l’appa-
rence de la blessure est particulièrement peu ragoûtante,
et semble dater de plusieurs jours. Cela pourrait égarer
quelque peu les Lames, surtout au vu du temps limité
qui s’est écoulé depuis que le loup géant a été tou-
ché. 1 point de Panache peut permettre de déterminer
que la plaie est récente et qu’un poison a sans doute
été utilisé.
C’est en fait la draconite qui cause ces effets désastreux
sur l’hybride. Une valeur de 1 en Occultisme permet
de formuler l’hypothèse.
Une cuisine est un endroit que l’on peut qualifier
de convenable pour pratiquer la chirurgie, du moins
celle du xviie siècle. On y trouve couteaux, eau, tissus,
gros fil et même de l’alcool. Les Lames peuvent porter
Lupu sur la table et tenter de le sauver ou le laisser mou-
rir à leurs pieds sans connaître le fin mot de l’histoire.
Si les Lames tentent de soigner Lupu, le MJ indiquera
que la blessure est profonde et la balle difficile à reti-
rer. L’épreuve est un Test prolongé de Médecine D3 R5
pour extraire le projectile. Si les joueurs expliquent avec
inspiration comment ils utilisent le décor pour mettre
tous les atouts de leur côté, le MJ pourra considérer
les Lames comme Équipées.
Si aucune Lame ne possède de compétences en méde-
cine, mais que les personnages ont la présence d’esprit
d’appeler à l’aide, Nita accourt et prend les choses
en main. Les Lames pourront noter que cette vieille
femme de chambre possède des talents en la matière
dignes d’un bon barbier-chirurgien. Attachée au service
de Lupu depuis le plus jeune âge du prince, elle a dû
en de nombreuses occasions prendre soin de son maître
blessé et a accumulé une belle expérience. Il est bien
entendu souhaitable que les Lames gèrent elles-mêmes
cette situation.
Restés à l’extérieur de la pièce, les hommes de Lupu
(ceux encore debout…) interviennent dès que les choses
s’animent. Après quelques échanges tendus, toujours
dans un français plus que rudimentaire, ils comprennent
que les Lames ne sont pas responsables de la situation
(les deux servantes s’interposent au besoin).
Durant leur opération, les Lames peuvent remarquer
une cicatrice sur le corps de Lupu : deux points laissés
par l’attache de l’invaluir que le draco fixe à sa peau
sur le haut de son torse.
Si les agents du Cardinal ne font rien et ne préviennent
personne, le MJ tâchera de leur faire comprendre que
Lupu a de grandes chances de perdre la vie. Gageons que
les Lames souhaiteront obtenir quelques explications
du draco et ne resteront pas inactives.
Dès que Lupu est hors de danger, les tensions
s’apaisent. Les Lames s’apprêtent sans doute à souf-
fler un peu.
Mais le répit est de courte durée. Des coups de feu
retentissent soudain et les trois Moldaves restés dehors
s’écroulent. Le pavillon de chasse est alors assailli
par une troupe de reîtres, envoyés par Csaky, bien
décidés à mettre la main sur Lupu et éliminer tout
le monde. Le combat s’engage. Libre au MJ de l’organi-
ser de la façon qu’il souhaite, en adaptant en particulier
les manœuvres ennemies par rapport aux éventuelles
précautions prises par les Lames.
Les reîtres ont un effectif égal au triple de celui
des Lames. Si la moitié d’entre eux mord la poussière,
les autres fuient sans demander leur reste.
Les Lames peuvent subir une salve de tirs si elles sont
à l’extérieur quand l’attaque survient. Les blessures
├
subies ne devront toutefois pas être trop handicapantes
pour la suite.
Reîtres
Soldat
A1 D1 Armé
R1
Il est important que Lupu survive à cette scène. Au be-
soin, Nita et sa fille sacrifieront leur vie pour protéger
leur prince.
Si les Lames capturent l’un des assaillants, un Test
réussi de Vigilance D4 leur permet de reconnaître
l’un des hommes de main aperçus à l’hôtel du maré-
chal d’Ancre.
Sinon, l’interrogatoire risque d’être laborieux. Les reîtres
ne parlent pas français.
Ils avaient pour ordre de remonter la piste laissée par
les Lames et d’éliminer Lupu, ainsi que toute personne
présente, y compris des agents de Mazarin. L’âme
damnée de S’Aynesh s’est bien gardée de venir en
personne pour s’occuper des basses besognes.
Les Lames auront plusieurs choix quant au devenir
du Moldave, qui a priori aura perdu toute son escorte
ou presque :
• Le garder au pavillon de chasse : à moins que
les Lames aient laissé des traces évidentes
ou qu’un homme de Czaky ait pris la fuite,
le lieu est sûr, mais les Lames ne le sauront pas
forcément. Le pavillon pourra constituer un lieu
de retraite à l’écart de Paris dans le futur.
• L’emmener à Paris : dans un état sérieux, Lupu reste
transportable, d’autant plus qu’il possède des ca-
pacités de guérison hors du commun. Cependant,
215
 cela exposerait le repaire des Lames à de possibles
attaques de leurs ennemis.
• Trouver refuge chez l’un des contacts des Lames,
un médecin par exemple, qui pourrait veiller
sur le blessé et accueillir un petit nombre
de ses hommes. Le MJ encouragera toute création
de contact improvisé allant dans ce sens.
Quoi qu’il en soit, le MJ doit insister sur le fait qu’au
vu des derniers événements, un rapport à leur capitaine
s’impose avant d’aller plus loin…
Acte II :
Le poids du passé
La Demoiselle en la Tour est dans la Rivière. Une am-
biance pesante et délétère règne à Paris. Tout le monde
se méfie de tout le monde et chacun est prêt à dénoncer
les agissements douteux de ses proches relations si cela
peut servir ses ambitions… L’Astrologue en Prière est
toujours présent.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Lieux : l’hôtel des Archevêques de Sens, le Palais-
Cardinal, l’hôtel des Ambassadeurs.
Enjeux de l’acte pour les Lames : enquêter sur les oc-
cupants de l’hôtel et rassembler des éléments de vérité
au milieu de nombreuses fausses pistes ; découvrir
l’existence de Giovanni Carsi.
Enjeux de l’acte pour le MJ : organiser les investigations
des Lames, introduire subtilement le personnage
de S’Aynesh ; mettre en scène les troubles de la Fronde.
216
Scène 1 : Retour à Paris
À l’hôtel desArchevêques de Sens
Quand les Lames arrivent à leur quartier général, au
moins l’un de leurs capitaines est présent.
Il est occupé à discuter avec un membre de l’ordre du
Saint-Esprit, Henri de la Trémoille, dans la grand-salle
de l’hôtel. Ce figurant ne revêt aucune importance dans
l’immédiat, mais occupera une place de choix dans
un scénario ultérieur.
Leur capitaine le décrit comme « un fidèle de Mazarin,
à l’heure où les loyautés fluctuent comme voile au grand
vent ». C’est l’un des rares nobles à connaître le nou-
veau quartier général des Lames. Il donne à Mazarin
des informations sur les agissements de l’ordre du
Saint-Esprit. Le noble s’éclipse rapidement à l’arrivée
des Lames.
Mme Gervaise, tout en maugréant si cela se déroule
de nuit, prépare une solide collation : une omelette
au lard gargantuesque, accompagnée de pain frais et
de pichets de vin.
Puis le capitaine écoute le récit des péripéties de ses
agents d’un air grave et sans intervenir.
Une fois leur compte rendu achevé, si ses agents
ne le proposent pas d’eux-mêmes, le capitaine des Lames
leur demande de mener une enquête sur les occupants
de l’hôtel des Ambassadeurs.
Il en profite pour les informer des derniers événe-
ments de Paris.
Des émeutes embrasent en effet les rues de la capi-
tale. Blancmesnil et Broussel, deux parlementaires,
ont été arrêtés sur ordre de Mazarin et Paris s’est
couvert de barricades. Des chaînes sont tendues dans
les rues. La répression est sanglante. Un troisième parle-
mentaire, Louis Charton, s’est enfui. Mazarin a ordonné
que Saint-Lucq se lance sur ses traces. Il accuse Charton
d’avoir volontairement envenimé les échanges. C’est
d’ailleurs exact, Charton ayant pour cela reçu des ins-
tructions (et des finances) de S’Aynesh. Sa fuite n’est
en rien due au hasard. Il se trouve à présent dans
le manoir de Ballainvilliers, propriété d’Henri Concini
(cf. Acte III).
Note : S’Aynesh espère que les émeutes poussent la
famille royale et Mazarin à se retrancher dans le Louvre,
pour y parlementer en sécurité. L’explosion à venir
serait alors à même de réduire à néant les dirigeants
français ! Mais Anne d’Autriche, ulcérée par les méthodes
du Parlement, décide de refuser à ses représentants
l’accès au Louvre. Les discussions se déroulent au Palais-
Cardinal. Seul reste au Louvre le jeune roi Louis XIV.
Quel capitaine, quelle méthode ?
Rochefort conseillera une prudence élémentaire,
insistant sur le fait que l’hôtel accueille des ambassa-
deurs de nations étrangères qu’on ne saurait officiel-
lement froisser.
D’Artagnan, quant à lui, s’embarrasse beaucoup moins
de ces considérations politiques et verra d’un bon œil
toute suggestion visant à aller mener l’enquête au sein
de la bâtisse. Il garde toutefois une haute idée de la
courtoisie à la française.
Enquêtes…
Les Lames peuvent apprendre différentes informations
en utilisant divers moyens et ressources. Là encore, il
est possible de faire entrer en scène des contacts impro-
visés. Le MJ pourra également faire effectuer des Tests
d’Investigation, Débrouille ou autres Compétences
adaptées aux initiatives des joueurs.
Informations
• Sur l’hôtel lui-même :
Ce que tout le monde sait : l’hôtel est accolé au mur
d’enceinte du jardin du Louvre. Il a été construit
en 1543 par Concini et appartient à présent au roi,
qui y loge les ambassadeurs étrangers. C’est le comte
de Serrat qui est en charge de l’accueil.
Un Test d’Intrigue D2 (Rochefort peut aussi donner
cette information) permet d’apprendre que l’hôtel a
appartenu brièvement à la famille de Luynes, à qui
le roi l’avait offert après la mort de Concini. Quelques
années plus tard, Louis XIII a racheté l’hôtel.
• Le comte de Luynes :
Louis-Charles de Luynes, actuel comte de Luynes, est
grand fauconnier du roi, pair de France et membre
de l’ordre du Saint-Esprit. Les Lames ont pu, à quelques
reprises, le croiser dans les couloirs du Louvre s’ils
possèdent au moins un archétype Courtisan.
Un Test d’Intrigue D2 permet d’apprendre que
le duc de Luynes est le fils de Charles d’Albert, ancien
connétable de France. 1 point de Panache révèle que
la famille est d’origine toscane. Le MJ pourra ajouter
malicieusement que le duc de Luynes est également
le fils de Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse…
une intrigante notoire.
S’il est abordé, Luynes indique ne plus rien savoir
de l’hôtel. Il est très nerveux, mais cela est dû aux
événements politiques.
Si sa mère est évoquée, le duc se renfrogne et tourne
les talons avec dédain. C’est un individu désagréable
et hautain, qui constitue un beau candidat à un rôle
de grand méchant d’une histoire de cape et d’épée.
Note : Luynes n’a rien à voir avec cette sombre his-
toire, mais sa généalogie particulière peut constituer
une fausse piste savoureuse. Il ignore que la bâtisse
possède de nombreux accès secrets dont l’un mène
directement sous le donjon du Louvre. Il n’a pas de lien
officiel avec Concini.
• L’introducteur des ambassadeurs :
Guillaume Bautru, comte de Serrant, est un homme
âgé de 60 ans, souriant, plein de verve et imbu de sa
personne. Membre fondateur de l’Académie française,
il porte la langue nationale aux nues, quitte à en faire
usage de façon inutilement ampoulée.
Il occupe depuis des années la fonction d’introducteur
des ambassadeurs. Cette tâche implique de veiller
à accueillir avec tous les égards qui leur sont dus
les ambassadeurs en visite à Paris, et à mettre en place
les rencontres protocolaires avec le trône.
Le comte de Serrant peut être aisément rencontré
à Paris. Mais il ne porte pas Mazarin dans son cœur et
ne fera rien pour faciliter la tâche à ses agents s’ils se pré-
sentent comme tels. Un Test préalable d’Intrigue D3
permet d’être au fait des sentiments du duc et possi-
blement d’en jouer.
Le comte révèle aux Lames qu’il a accepté de loger
Catherine de Brandebourg à l’hôtel des Ambassadeurs,
même si officiellement elle ne possède pas le statut
d’ambassadeur. Un statut, dit-il, auquel elle aurait pu
prétendre quand elle était princesse de Transylvanie.
Il avoue sans trop de difficulté qu’il n’a toutefois pas
proposé spontanément ce logement. Mais il s’avère
qu’il était libre.
L’homme qui s’est chargé des tractations est un envoyé
de Catherine de Brandebourg. C’est un Italien – ce qui
n’a pas manqué de l’étonner – dont le nom lui échappe.
Si les Lames insistent sur le représentant de la princesse,
le comte de Serrant le décrit comme un intendant
entre deux âges, compétent et courtois, sachant ce qu’il
voulait. Un Test de Vigilance D3 permettra de remar-
quer un léger trouble chez le duc, qui ne révélera rien
de plus, ainsi qu’une gêne notable chez l’un de ses
proches serviteurs.
S’il est interrogé, le serviteur en question – Gibert,
un vieux valet de pied rondouillard, très à cheval sur
l’étiquette et les principes – apprend aux Lames, si
elles réussissent un Test de Persuasion D3 R2, que
l’homme s’est montré insistant et a « tenu à contribuer
financièrement » à la location. Il ajoute que « sa manière
de s’adresser à monsieur le comte était intolérablement
familière, et que ses origines roturières ne sauraient
tout excuser ».
217
 Si les Lames se montrent particulièrement inspirées,
Gibert souffle que l’intendant a laissé entendre que
« des éléments politiques d’importance étaient en jeu ».
Il se rappelle en outre de son nom : Giovanni Carsi.
• Le Louvre et les loups :
La présence d’un loup si près du Louvre pourrait amener
les Lames à élaborer des hypothèses hâtives. Le MJ
se gardera de les détromper trop vite, mais pour finir,
le lien entre les loups et le Louvre relève de la pure
coïncidence.
Si les Lames ont parmi leurs contacts un érudit (ou font
appel à Pierre Teyssier), il pourra leur révéler que le Louvre
est bâti sur un site où se tenait autrefois une louverie :
un chenil abritant des chiens dressés pour la chasse au
loup. Il tient son nom de cette origine. Cette informa-
tion étant fort peu connue, un Test d’Érudition D4
est nécessaire pour l’obtenir.
Si les Lames font appel à Agnès de Vaudreuil,
ou à une autre Châtelaine de haut rang, elles pourront
apprendre qu’une aura magique latente a toujours
émané du Louvre sans que l’on puisse vraiment
expliquer pourquoi… Sachant cela, les louves ont
implanté des rituels de protection dans l’enceinte du
palais afin qu’aucune créature draconique ne puisse
y révéler son aura ou utiliser la magie sans être immé-
diatement repérée.
Note : ce sont en fait les Gardiens qui ont élaboré ces
rituels pour protéger la famille royale.
• Sur les occupants actuels de l’hôtel :
Les Lames savent déjà que l’hôtel est occupé par
une certaine Catherine de Brandebourg.
Si les Lames effectuent des recherches, elles réalisent bien
vite que les documents faisant mention de Catherine
Hohenzollern et de la Transylvanie (officiels et officieux)
sont peu nombreux. Toutefois, un Test d’Investigation D3
leur permet d’obtenir les informations suivantes (qui
pourront être également obtenues par des contacts à la
cour par exemple) :
• Succès : Catherine naît officiellement le 28 mai
1604, de Jean Sigismond de Hohenzollern,
électeur de Brandebourg, et d’Anne de Prusse. Elle
épouse le 2 mars 1626 Gabriel II Bethlen, prince
de Transylvanie, qui la fait élire comme succes-
seur potentiel dès juin 1626. Elle est princesse
de Transylvanie de 1629 à 1630.
• 1 point de Panache : à la suite de la mort acci-
dentelle de son époux en 1629, Catherine tente
de se rapprocher du Saint Empire romain germa-
nique de Ferdinand II. Ce comportement est aux
antipodes des négociations que Gabriel Bethlen
avait entamées avec la Suède. Les négociations
finissent par aboutir pendant le règne de Georges
Ier Rakoczy, qui est élu malgré les tentatives
de Catherine de Brandebourg pour conserver
le pouvoir.
Quelques recherches permettent d’apprendre que la
principauté faisait partie des vieux alliés du royaume
218
de France dans la guerre entre catholiques et protestants
l’opposant au Saint Empire romain germanique (la
guerre de Trente Ans). De fait, ses représentants ont
toujours été bien accueillis par la cour de France.
• 2 points de Panache : remariée en 1639 à François-
Charles, prince de Saxe-Lauenbourg, elle a cédé tous
ses biens et vit avec lui en Allemagne. La raison
de sa visite est pour le moins mystérieuse.
• Sur Vasile Lupu :
Si les Lames mènent une enquête sur un certain prince
de Moldavie (ils ne connaissent pas son vrai nom, sauf
si une de ses servantes le leur a confié), elles trouvent
la trace d’un certain Vasile Lupu.
Les informations à son sujet sont fragmentaires. Un Test
d’Investigation D2 est nécessaire :
• Succès : Vasile Lupu dit « vasile le Loup » est prince
de Moldavie. Ce sont les boyards, les aristocrates
locaux, qui élisent, souvent parmi les leurs,
le prince ou « voïvode ». Si son règne s’appuie prin-
cipalement sur les partis d’aristocrates qui forment
le cœur du pouvoir moldave, il est très dépendant
des puissances voisines, habsbourgeoise, polo-
naise, russe et surtout ottomane. La principauté
est vassale de la « Sublime Porte ».
• 1 point de Panache : albanais d’origine, Vasile
le Loup est élu en réaction à l’augmentation
de l’influence phanariote (nobles de confession
chrétienne orthodoxe). Son régime est marqué
par la splendeur et l’apparat.
Lupu est presque continuellement en guerre avec la
Valachie. Il a demandé assistance aux pays voisins, dont
la Transylvanie qui a refusé d’intervenir.
• Sur les légendes de lycanthropes :
La plupart des mythes de loup-garou, tels que nous
les connaissons, sont accessibles à travers des récits
fantastiques et des contes. Un Test d’Érudition D4 T3
(un Test toutes les 3 heures) permet toutefois de dénicher
dans un vieux livre mangé par les mites une information
importante :
• D’après son auteur (inconnu), les loups au-
raient servi de sujets d’expérience aux Dragons
Ancestraux. Ceux-ci auraient voulu les croiser
avec des humains et d’autres créatures draconiques
afin d’en faire des assassins redoutables. Le terme
utilisé pour les désigner était alors « dracos ».
Une recherche à partir du terme « draco » permet
de trouver l’information suivante :
• Les fameux assassins loups étaient réputés porter
des artefacts confectionnés par les dragons,
les invaluir, afin de les contrôler. Les artefacts
étaient en outre capables de masquer leur nature
draconique. Ces objets avaient souvent la forme
de colliers ou de broches avec lesquelles les dracos
se perçaient la peau pour ne pas les perdre durant
leurs transformations.
• L’héritage de Concini :
Si les Lames s’intéressent aux anciens occupants
de l’hôtel, le nom de Concini ne devrait pas les laisser
indifférents. Si elles s’interrogent sur l’ancien intrigant,
Le MJ pourra leur livrer les éléments suivants, facilement
accessibles :
Concino Concini (francisé en Conchine), maréchal
de France et marquis d’Ancre, baron de Lésigny,
comte de Penna, né à Florence vers 1575 et assassiné
à Paris le 24 avril 1617, était un favori de la régente
Marie de Médicis dont il avait épousé la confidente,
Leonora Dori. Sa grande influence politique sur Marie
de Médicis lui valut l’opposition du jeune Louis XIII
et de ses courtisans qui le firent assassiner en 1617.
Le cadavre de Concini fut exhumé par des Parisiens
de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, où il avait été
discrètement enterré la veille, et traîné dans les rues
de Paris, puis profané. Ses biens, notamment le château
de Lésigny et l’hôtel parisien de la rue d’Hosteriche,
furent confisqués et attribués au duc de Luynes.
Après la mort de ses parents, Henri Concini, né en
1603, fut enfermé au château de Nantes des années
durant. L’épouse de Concini, Leonora Dori, est morte
sur l’échafaud en 1617 peu après son époux. Leur fille
Marie est morte la même année.
Un Test d’Intrigue D2 ou Érudition D2 permet
d’apprendre que le fils de Concini, Henri, s’est exilé
en Toscane où il est mort de la ranse.
La reine mère, quant à elle, fut exilée au château de Blois.
L’histoire méconnue
Voyant dans sa disgrâce une opportunité de se lier
à Marie de Médicis, S’Aynesh s’introduit à Blois. Elle
gagne l’amitié de Marie et ne se fait pas prier pour
recueillir les griefs de l’ancienne régente contre le trône
de France. La dragonne apprend l’existence du jeune
Concini et pousse Marie de Médicis, une fois libérée,
à fomenter des révoltes contre le roi.
Lorsque le roi rappelle sa mère auprès de lui, S’Aynesh
voit ses plans contrariés. Elle obtient de Marie de Médicis
de faire libérer Henri Concini, qu’elle accompagne en
Toscane et dont elle attise subtilement, année après
année, la haine du roi de France. En 1631, elle simule
la mort par la ranse d’Henri, en lui promettant une re-
vanche éclatante sur le roi de France. Quelques mois
plus tard, sous l’identité de Giovanni Carsi, Concini
arrive à Paris. Nul ne remarque alors ce jeune homme
discret attaché à la personne de Jules Mazarin, qui
vient de se couvrir de gloire en négociant le traité
de Cherasco. Depuis, Henri Concini intrigue patiem-
ment contre le pouvoir. Il ignore que chaque pion
qu’il pousse est le résultat d’une décision de S’Aynesh.
La vengeance du jeune homme n’intéresse que peu
S’Aynesh. Mais celle-ci garde dans un coin de sa tête
la possibilité d’en faire, en cas de difficulté, un bouc
émissaire crédible.
Elle a fait de Carsi son homme de confiance à Paris
et l’a chargé de négocier l’occupation de l’hôtel
ayant appartenu à sa famille, et dont il connaît
les secrets. C’est donc lui qui a convaincu le comte
de Serrant d’installer Catherine de Brandebourg dans
l’hôtel des Ambassadeurs.
Concini/Carsi est un négociateur habile, charmeur, qui
possède les mêmes qualités intellectuelles que ses pa-
rents, renforcées par les enseignements de S’Aynesh. Il a,
sur la suggestion de la dragonne, réuni un groupe
d’opposants au trône, prêts à se lancer dans des actions
d’éclat. La plus marquante étant de faire sauter le donjon
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
du Louvre.
219
 Scène 2 : À l’hôtel
desAmbassadeurs
Si les Lames demandent à être reçues par Catherine
de Brandebourg, elles obtiennent une audience dans la
journée. La dragonne ne rate pas l’occasion de voir et
identifier les fameuses Lames du Cardinal. Elle les reçoit
en présence d’Istvan Csaky, comte de Korosszegh,
qu’elle présente, avec un accent germanique prononcé,
mais dans un français parfait, comme étant chargé
de sa sécurité. Voir les Lames surveiller son hôtel a
été une mauvaise surprise, mais la dragonne a de la
ressource.
Si les Lames n’en font pas la demande, c’est Mazarin
qui envoie une missive indiquant que Catherine désire
les rencontrer au sujet des événements de la nuit.
Catherine
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Josselin Grange
Catherine de Brandebourg est une femme d’âge mûr
dont les yeux d’un noir profond et envoûtant sont
cernés de rides qu’elle a du mal à cacher. Sa chevelure
grisonnante est arrangée en un élégant chignon dans
lequel brille une broche en argent patiné. Elle est vêtue
d’une robe claire et un grand châle ouvragé de dentelles
couvre ses épaules.
Catherine de Brandebourg répond à toutes les questions
dans un français très précis. En parfaite intrigante, elle
ne se met jamais en danger. De temps en temps, elle
plisse les paupières, comme si un brutal mal de crâne
la saisissait. C’est l’afflux de souvenirs de Zayrosh qui,
parfois, lui cause ces désagréments.
220
Si les Lames abordent le motif de sa venue en France,
elle indique sa volonté de s’entretenir avec la régente au
sujet du conflit les opposant à Ferdinand III. Elle laisse
entendre que son époux allemand nourrit des sympathies
qu’elle ne peut tolérer. Elle peut aller jusqu’à murmurer
une mention des dragons de Suède. Tout cela est
évidemment faux et n’est destiné qu’à embrouiller
l’esprit des Lames.
Elle ajoute, à voix basse, que « visiblement, la France a
déjà bien assez de soucis » avec les troubles qui agitent
la capitale en cet été 1648. Si elle s’est installée hors du
Louvre, c’est d’ailleurs parce qu’elle craint des exactions
de la population pour qui, indique-t-elle, un bon noble
est un noble mort, peu importe la langue qu’il parle.
Interrogée sur ses projets, elle déclare vouloir quitter
la France dans les prochains jours étant donné les évé-
nements récents. Elle regrette officiellement n’avoir pu
voir la régente que fugacement.
Elle demande bien entendu aux Lames si elles sont par-
venues à retrouver la créature qui a assailli sa résidence.
Si les Lames évoquent Vasile Lupu, elle dit se rappeler
avoir été présentée à lui en 1639 alors qu’il était venu
demander assistance à la Transylvanie dans une guerre
qui l’opposait à la Valachie. Elle confie qu’il lui a fait
une cour tout à fait déplacée alors même qu’il portait
le deuil de son épouse. Elle le décrit comme un homme
violent, sûr de lui et, semble-t-il, prêt à tout lorsqu’il
s’agit de conquérir une femme qui lui plaît. Ayant très
mal pris que la princesse refuse ses avances, il aurait
juré « qu’un jour viendrait où elle finirait dans ses bras
comme un agneau finit dans la gueule d’un loup ».
Feignant alors de réaliser subitement le lien entre
ce qu’elle vient de dire et l’apparition du loup géant
dans ses jardins, elle interprète à merveille la femme
paniquée. Selon que les Lames lui ont révélé avoir
ou non tué le monstre, elle les supplie de mettre fin
à ce cauchemar venu la hanter.
Étant donné son expérience et la magie mobilisée
par les artefacts de la dragonne, il est impossible
aux Lames de savoir si elle joue la comédie ou pas.
Toutefois, si les joueurs tentent de deviner si
Catherine joue franc-jeu, faites effectuer un Test
d’Intrigue. Quel que soit le nombre de Réussites
obtenues, les Lames seront persuadées de la franchise
de la noble. Si l’une des Lames dépense à cette fin
un arcane éphémère, le MJ peut lui confier qu’il ne fait
aucune confiance à cette femme, qui a quelque chose
de dérangeant.
Si les Lames s’étonnent de sa relative indifférence au
crime qui s’est déroulé dans son jardin, elle explique,
un air faussement absent, que le comte Csaky avait
les choses en main, et que les pertes, au final, n’ont pas
touché des « gens de qualité ».

Pendant tout l’entretien, Istvan Csaky fixe les Lames
de ses yeux bleus laiteux. Il sourit de temps en temps
lorsque les agents de Mazarin n’arrivent pas à obtenir
la réponse escomptée. Si on l’accuse d’avoir envoyé
des reîtres sur les talons des Lames lors de la poursuite
du loup mystérieux, la princesse explique que c’est
sous ses ordres qu’il a agi et que les instructions étaient
seulement de tuer la bête – quoi de plus naturel ? – et
pas autre chose.
Il s’excuse de cette confusion, plus pour la forme que par
conviction. Il ajoute, si les Lames ont été expéditives,
que ses hommes ne méritaient sans doute pas une aussi
piteuse fin.
Si les Lames s’étonnent de la présence de Transylvaniens
et non d’Allemands dans la garde de son époux auprès
d’elle, elle indique qu’elle a gardé auprès d’elle ses plus
fidèles soldats.
Une Lame attentive peut remarquer que Catherine
de Brandebourg arbore dans ses cheveux un bijou qui
dénote avec la robe et les bracelets qu’elle porte. Il s’agit
d’une broche en argent dont la forme grossière pourrait
faire penser à une tête de loup. Si une Lame la ques-
tionne à son propos, ce qui est, avouons-le, le comble
de la grossièreté, elle explique d’un air pincé que c’est
un cadeau de son père décédé et qu’elle le porte en
souvenir de lui. Elle ajoute d’un ton aigre que les loups,
dans l’Est de l’Europe, ne sont pas forcément signe
de malheur et d’attaques nocturnes.
Si l’on aborde Carsi, Catherine écarquille de grands
yeux, comme si le fait de le connaître était déjà extraor-
dinaire. Elle se montre évasive, comme les nobles savent
le faire quand il s’agit d’aborder leur petit personnel. Elle
indique que l’homme était le représentant à Paris de la
Transylvanie et que c’est tout naturellement qu’elle a fait
appel à lui quand il s’est agi de préparer leur venue…
en évitant de passer par les connaissances de son époux.
Si les Lames s’étonnent des origines italiennes de l’in-
tendant, Catherine hausse les épaules et confie qu’il lui
a été recommandé par Marie de Médicis, dont Carsi
était semble-t-il un protégé. Elle avoue n’avoir eu que
peu affaire à lui. Elle admet avoir rencontré l’ancienne
reine mère à Cologne, dans le Saint Empire, et que
les deux femmes s’appréciaient.
Tandis que les Lames creusent la piste qu’elle a amé-
nagée pour elles, S’Aynesh referme son piège. Elle
s’arrange, si les Lames ne posent pas directement la
question, pour indiquer qu’elle n’a jamais demandé
à être logée dans cet hôtel et que c’est Carsi qui s’est
occupé de tous les détails. Elle n’a pas eu à s’en plaindre,
l’hôtel étant plaisant.
C’est naturellement faux, mais l’infortuné Concini/
Carsi n’est pas là pour la contredire. Car S’Aynesh a
déjà déplacé son pion afin d’éloigner les Lames de sa
route et du Louvre.
Si les Lames insistent pour rencontrer le mystérieux
intendant, il s’avère que ce dernier est absent. Aux
dires des serviteurs français de l’hôtel, il n’est venu que
quelques fois depuis l’arrivée de la délégation, pour
s’assurer que tout se passait bien.
Le majordome, Lionel Fourrel, s’il est interrogé, indique
aux Lames que Carsi a ses habitudes à l’hostellerie du
Grand Pré, rue d’Hosterriche, à quelques dizaines
de mètres de là, quand il réside à Paris. Il connaît Carsi
depuis plus de dix ans, sans pouvoir en dire grand-chose
sinon qu’il semble attaché à l’hôtel. Il possède également,
selon le domestique, un manoir à quelques kilomètres
de Paris, dont il a oublié le nom.
Interrogée sur ce point, Catherine feint ne pas connaître
ce manoir, dans lequel elle n’a jamais mis les pieds. C’est
toutefois la dragonne qui en a officiellement fait l’ac-
quisition. Il est peu probable, toutefois, que les Lames
poussent leurs investigations jusqu’à trouver qui a
acheté le manoir.
Une visite au Grand Pré confirme que Carsi a quitté sa
chambre la veille en emportant toutes ses affaires. Le te-
nancier décrit Carsi comme un homme aimable, discret
et bon payeur. Il sait qu’il possède une maison dans
le village de Ballainvilliers. D’autres relations de Carsi
(serviteurs, commerçants locaux) pourront également
donner cette information si les Lames prennent la
peine de la chercher.
Infiltrer l’hôtel ?
Si les joueurs décident de pénétrer dans l’hôtel sans
en informer les occupants, le MJ veillera à les laisser
établir leurs plans.
Investir l’hôtel particulier par la force avec si peu
de preuves n’est pas une solution. Les Lames auraient
alors à affronter la garde rapprochée de Catherine, ce
qui ne saurait aller sans quelques plaies et bosses. Sans
mentionner la prévôté qui accourt pour aider les nobles.
Il est sans doute plus judicieux de se faire engager
comme domestique (la présence ancillaire tend à se faire
rare depuis les apparitions du loup géant) ou garde du
corps (surtout si les reîtres de Csaky ont été décimés
par les Lames) et ainsi s’infiltrer sur place.
Une partie du personnel de l’hôtel est fournie par
la France et se trouve placée sous la responsabilité
du majordome, Lionel Fourrel, qui rend compte au
comte de Serrant. Il est aisé de proposer à ce dernier
de se rendre utile en infiltrant un agent. Fourrel est
plus rigide et prend sa tâche très au sérieux. Un Test
de Furtivité D3 sera nécessaire pour ne pas attirer
son attention.
221
 En utilisant différents moyens, les Lames peuvent
apprendre les informations suivantes. Les sources
peuvent être variées, des domestiques aux hommes
d’armes en passant par d’autres contacts improvisés
dans le voisinage :
• Catherine de Brandebourg a établi ses quartiers
dans l’aile ouest de l’hôtel particulier, dans la partie
contiguë aux remparts du Louvre.
• Les caves sont interdites d’accès au personnel de la
maison. Seuls les hommes de la princesse peuvent
s’y rendre. Tous les domestiques permanents
de l’hôtel ont été déplacés dans l’aile est (la plus
éloignée du Louvre). Si les Lames s’approchent,
elles se heurtent à deux sentinelles transylvaniennes
qui barrent l’accès. Cela pourrait éveiller l’attention
des agents de Mazarin.
• L’intendant de la délégation, un Italien revêche,
semble bien connaître les lieux. C’est sans doute
pour cela qu’il a tenu à installer la délégation
ici. C’est lui qui a déplacé les serviteurs.
• La rumeur dit que Concino Concini avait fait
entreprendre des travaux dans le sous-sol. Tout
le monde pensait à l’époque que c’était pour
se rendre en secret au Louvre.
• Istvan Csaky aurait déjà passé plusieurs de ses
hommes par le fil de l’épée alors qu’ils revenaient
bredouilles après avoir poursuivi le monstre
(vrai). Il aurait même bu leur sang (faux).
• L’intendant italien, quand il venait à l’hôtel, avait
des discussions prolongées avec l’une des cuisinières,
une femme voluptueuse aux cheveux roux flam-
boyant nommée Anita. Interrogée, celle-ci admet
que Carsi est un beau parleur aux mains volontiers
baladeuses. Rien, toutefois, qui l’empêchait d’ac-
complir son service. Elle peut donner l’adresse du
Grand Pré, qu’elle connaît pour y avoir rencontré
Carsi, mais ne parlera pas de Ballainvilliers.
En vérité, Anita est bien plus que cela. C’est la complice
de Concini et son artificière. Elle travaille à couvert
depuis deux ans. Parmi les complices de Concini, on la
connaît sous le surnom de « la Flamme », en raison de ses
aptitudes à manipuler les explosifs… et de sa chevelure.
222
Acte III : Un été
vraiment brûlant
L’Astrologue en Prière est dans la Rivière. Le temps est
propice aux grands rituels.
S’Aynesh, sachant les Lames sur ses talons, tente
de les égarer et hâte son rituel. Une fois l’information
voulue obtenue, elle disparaît en laissant derrière elle
ses hommes… et Zayrosh.
Enjeux de l’acte pour les Lames : empêcher la destruc-
tion complète du Louvre ; identifier S’Aynesh ; empêcher
l’enlèvement du roi.
Enjeux de l’acte pour le MJ : placer les Lames face
à des choix difficiles et orchestrer un final trépidant.
Si les Lames se rendent à Ballainvilliers, ce qui est
l’option la plus probable, le MJ jouera la scène 1
de cet acte.
Si les Lames ne mordent pas à l’hameçon et ne se ruent
pas à Ballainvilliers, ce sont les événements politiques
qui les freinent. Les Lames sont en effet mobilisées pour
escorter Mazarin du Louvre au Palais-Cardinal tandis
que des Gardes du Cardinal escortent un carrosse vide
par un autre chemin. Cet épisode n’est pas développé
dans le cadre de ce scénario, mais pourra être mis en
scène par le MJ. Déjouer la surveillance de la foule en
colère, voire d’assassins engagés par une frange oppor-
tuniste de la noblesse, peut constituer une séquence
hautement anxiogène.
Dans les deux cas, les Lames devraient sans attendre
revenir à Paris, conscientes que quelque chose se trame
dans les sous-sols de l’ancien hôtel du maréchal d’Ancre.
Parvenues à Paris, elles réalisent rapidement que leurs
craintes sont fondées.
Scène 1 :Au manoir de
Ballainvilliers
Prise au dépourvu par la présence des Lames aux abords
de son hôtel, S’Aynesh a improvisé un plan habile afin
de les éloigner de Paris le temps d’achever son rituel. Elle
a ainsi renvoyé Giovanni Carsi/Henri Concini à son
manoir de Ballainvilliers afin d’égarer les Lames durant
quelques heures précieuses.
Note au MJ : la piste de l’Italien pourrait bien amener
les joueurs à penser que celui-ci est le grand méchant
de cette histoire, et que l’attaque du manoir constitue
la scène finale de ce scénario. Si tel est le cas, ne les dé-
trompez surtout pas et laissez-les orchestrer leur attaque
avec minutie ! La surprise que leur révèle cet épisode
n’en sera que plus savoureuse.
Le manoir
Ballainvilliers est situé à environ 25 km au sud de Paris,
sur une route peu fréquentée, cabossée et caillouteuse.
Le manoir est planté dans une plaine herbue, dont
├ Giovanni Carsi/Henri Concini
Espion d’Élite
Volonté 5
R5
une partie est occupée par des champs. Le village
se trouve à plus d’une lieue. Les alentours sont calmes.
Le manoir est une vieille construction aux allures médié-
vales. Il est entouré d’une enceinte avec un fossé rempli
d’eau et une porte défendue. Une tour quadrangulaire
étroite sert de poste de garde. Un oratoire se trouve dans
son étage le plus bas. Le corps de logis, à droite de la tour,
s’élève sur quatre étages et des combles. La propriété
compte également, sur la gauche de la tour, des écuries,
une forge et un four à pain.
Le manoir accueille actuellement une dizaine d’hommes,
dont deux vieux artificiers – vétérans de guerres sales
– et, bien sûr, Henri Concini. En outre, l’hôtel sert
de refuge à Charon, l’un des parlementaires ayant
déclenché les émeutes.
Si les Lames observent les allées et venues sur place, elles
seront rassurées : les malfrats ne font pas de patrouilles,
et la surveillance se limite à deux hommes en poste,
pipe au bec (l’un dans la tour, l’autre derrière la massive
porte d’entrée).
Les autres sont massés dans le bâtiment principal, où
les artificiers préparent de lourds dispositifs explosifs
dans des tonnelets de bois pour de futurs attentats.
Les Lames devraient avoir la possibilité de s’approcher
subrepticement de la bâtisse, voire d’éliminer sans bruit Flamme, la compagne de Carsi, qui s’occupe des ex-
les sentinelles. plosifs. Si les Lames ont rencontré Anita à l’hôtel, sa
Les compagnons de Concini ne devraient pas poser description ne manquera pas de les faire tiquer.
de difficulté majeure aux Lames non plus. Quant à Charton, il reste placide et silencieux, indiquant
Gageons que les agents de Mazarin feront en sorte qu’il a trouvé refuge ici pour échapper à l’« oppression
de garder l’Italien vivant pour l’interroger. cardinalice ». Il nie avoir déclenché les émeutes et
Capturé, celui-ci réagit avec morgue. Il est conscient que se réfugie constamment derrière sa position de parle-
ses manœuvres, si elles sont découvertes, le conduiront mentaire, déclarant avec emphase que « le peuple est
de toute façon au gibet, aussi tâche-t-il de jouer finement mon seul interrogateur et juge ». Il peut toutefois glisser
face aux Lames. une allusion à Anita sans le vouloir. Lui aussi ne connaît
Concernant la présence d’explosifs dans la bâtisse, Concini que sous l’identité de Carsi.
il l’explique par la nécessité de se défendre contre C’est dans la chambre de l’Italien que celui-ci garde
les maraudeurs. des papiers témoignant de son ascendance. Dans un cof-
Les Lames peuvent se lancer dans un interrogatoire fret rangé sous le lit se trouvent des correspondances
musclé… ou simplement ramener Carsi/Concini à Paris entre Marie de Médicis et Henri, ainsi que des missives
comme des gens civilisés. adressées à Leonora Dori écrites en italien, signées Elie
Interroger Concini implique un Test prolongé contre Montalto. Montalto était le médecin juif qui prit soin
la Volonté de l’intrigant (unité de temps 15 minutes). de la mère d’Henri Leonora Dori (qui fut accusée
de sorcellerie en raison de cette fréquentation). Ces
Interroger les hommes de Concini, en particulier courriers devraient conduire les Lames à lever le doute
les deux artificiers, ou réussir un Test de Technique D3 sur la véritable identité de Giovanni Carsi. Un Test
dans la salle d’assemblage des explosifs, permet de com- d’Intrigue D2 permet d’arriver à cette conclusion.
prendre que de nombreux tonnelets d’explosifs (de petite
taille) ont été fabriqués. En revanche, aucune trace d’eux Si les Lames lèvent le voile sur son identité secrète,
dans le manoir. Les deux artificiers ne savent pas où ils Concini demande à être mis en présence de Mazarin,
sont passés, des hommes de Carsi (ils ne le connaissent qui l’a amené en France depuis l’Italie (si les Lames
que sous ce nom) les ont emportés en faisant plu- font cela, Mazarin se rappelle à peine le jeune homme).
sieurs voyages. Ils ne sont que des exécutants. C’est la

223
 Les confessions de Concini
Si les Lames parviennent à vaincre la Résistance
de Concini, elles obtiennent les informations suivantes :
• Concini assume sa haine de la famille royale,
coupable, dit-il, d’avoir fait assassiner ses parents,
dont les corps n’ont même pas pu reposer en paix,
profanés par un peuple qui n’a rien compris.
• Interrogé sur les tonnelets de poudre manquants, il
lâche, dents serrées : « De quoi secouer quelque peu
le trône. Le tout est de bien les placer ».
• Si les Lames abordent le sujet de Catherine
de Brandebourg, Concini hausse les épaules. « Elle
m’a apporté une aide précieuse. Sa visite à Paris
nous a donné l’occasion et les fonds pour investir
l’hôtel sans attirer l’attention. » Et d’ajouter,
plus doucement : « Son idée n’était pas si bonne,
finalement. »
Si les Lames rebondissent sur cette dernière réflexion,
qui devrait faire résonner un signal chez eux, Concini
avoue que l’idée de « louer » l’hôtel – ainsi que le reste
du plan – a été conçue par Catherine et son homme
de main Csaky.
• S’il est interrogé sur ses liens avec la noble transylva-
nienne, il révèle qu’elle l’a tiré des cachots de Nantes
et l’a installé en Toscane, avant de le renvoyer à Paris
après avoir simulé sa mort. Si la réaction des Lames
trahit leur surprise, Concini éclate de rire. Il vient
de comprendre que Catherine l’a jeté en pâture
aux Lames.
Dès lors, Concini peut se laisser aller à des confidences
supplémentaires. Les deux points ci-après ne seront
accessibles que si les Lames ont fait réaliser à Concini
que Catherine l’a utilisé comme un pantin.
• Si les Lames l’interrogent sur la façon d’acheminer
les charges, Concini révèle la présence de couloirs
souterrains étroits aménagés par son père lorsqu’il
occupait l’hôtel du maréchal d’Ancre.
• Interrogé sur le manoir de Ballainvilliers, Concini
indique qu’il appartient à Catherine.
C’est d’ailleurs elle qui l’a pressé d’y revenir.
Les Lames devraient à ce moment sentir le coup
fourré. Tout converge vers Catherine de Brandebourg
et il devrait être clair pour les Lames qu’elles ont été
envoyées là à dessein.
224
Et Vasile Lupu dans tout cela ?
La balle en draconite retirée de sa blessure, le Moldave
est sur pied dès le lendemain matin, bien plus rapide-
ment qu’un homme normal. Il fausse alors compagnie
à ses sauveurs, à moins que ces derniers ne l’aient placé
dans une cellule. La manière dont il s’y prend dépend
de l’endroit où il se trouve. Il n’hésite pas à tuer pour
retrouver sa liberté et ne montre le cas échéant aucune
pitié pour les Lames, dont il ignore totalement ce
qu’elles ont fait pour lui.
S’il parvient à s’enfuir, il cède à ses instincts animaux
et retourne à l’hôtel des Ambassadeurs. Cette fois-ci,
ce sera une attaque en bonne et due forme : démasqué,
le draco n’a plus rien à perdre.
Lupu peut intervenir brièvement dans la dernière scène
pour faciliter ou compliquer la vie des Lames. Si le MJ
le souhaite (ou si les Lames ont pris des précautions pour
que Lupu ne puisse s’échapper), Lupu peut simplement
s’enfuir ou ne pas intervenir dans le final.
Scène 2 :
Course vers le Louvre
Voici quelques points qui résument les éléments de la
situation à laquelle les Lames seront confrontées :
• À Paris, les émeutes agitent les rues. Les émeu-
tiers réclament la libération de Blancmesnil et
Broussel. Paris est couvert de barricades. Des
chaînes sont tendues dans les rues. La répression
est sanglante et quelques dracs en profitent pour
se livrer à des exactions en bordure de Seine. Tous
les représentants du roi sont pris pour cible (pour
plus d’informations sur le début de la Fronde,
cf. Livre 1 : L’Univers p.136).
• La régente et Mazarin parlementent au Palais-
Cardinal. La garde assurant la sécurité du Louvre
est réduite à la portion congrue. Anne d’Autriche a
humilié le Parlement en refusant à ses représentants
l’accès au Louvre.
• Les discussions avec les parlementaires étant
des plus houleuses, la régente, avant de rejoindre
Mazarin au Palais-Cardinal, décide de placer son
fils à l’abri. Ainsi, Louis XIV se trouve-t-il, au
moment où les Lames abordent ce dernier acte,
dans l’une des salles du donjon, sous la protection
de quelques Gardes suisses.
• Un léger tremblement de terre secoue le quartier
du Louvre. Une Lame possédant une valeur de 1
ou plus en Occultisme peut confirmer qu’il ne s’agit
pas d’une Manifestation de l’arcane actuellement
dans la Rivière. En raison des explosions partout
dans Paris, ces secousses passent toutefois inaperçues
à moins de se trouver au plus près du palais.
• S’Aynesh, une fois l’information voulue obtenue,
coupe le lien avec Zayrosh. Elle ignore toutefois que
 la magie mobilisée ne cessera que lorsque la mé-
moire de la cible a été entièrement absorbée. Aussi,
le heaume continue-t-il à puiser les souvenirs en
Zayrosh. Faute de réceptacle où les placer, la magie
se disperse et endommage tout ce qui se trouve aux
alentours de Zayrosh.
Les enjeux :
• La magie mobilisée par le casque de Mnémosyne
ébranle magiquement les fondations du
donjon. Celui-ci risque de s’écrouler si le dragon
n’est pas libéré ou neutralisé.
• Csaky explore le donjon et tombe sur le roi
Louis XIV. Il tue les Gardes suisses qui tombent
en protégeant le souverain.
• Une grande quantité d’explosifs se trouve sous
le donjon. Anita la Flamme, si elle n’est pas
appréhendée, décide d’aller bouter le feu à la
mèche. S’Aynesh se désintéresse largement de cet
élément du plan, seulement conçu pour s’assurer
la loyauté de Concini. La disparition du donjon et
de Zayrosh serait simplement un moyen de brouil-
ler les pistes pouvant permettre de remonter
jusqu’à elle. Et si la famille royale mourait dans
l’incident, pourquoi s’en plaindre ?
Le souterrain du Louvre
Le souterrain existe depuis la fondation du
Louvre. Il constituait une sortie dérobée pouvant
permettre aux occupants du donjon de prendre
la fuite en cas de siège. La sortie du souterrain
aboutissait à une grille solide donnant sur un bord
de Seine. Sous François Ier, toutefois, une série d’ébou-
lements le condamna. Concini, lorsqu’il prit possession
de l’hôtel du maréchal d’Ancre, fit effectuer clan-
destinement des travaux afin de libérer de nouveau
le passage. Il fit en outre creuser une nouvelle branche
reliant son hôtel au réseau déjà existant. Il gagna ainsi
un accès direct au Louvre et à Marie de Médicis. Celle-ci
fit aménager un appartement là où se trouvait la porte
d’accès au souterrain, dans le donjon du Louvre. Cet
accès demeura secret, et ni Louis XIII ni Richelieu n’en
soupçonnèrent jamais l’existence.
C’est en côtoyant Marie de Médicis et Henri Concini
que S’Aynesh apprit l’existence du souterrain. Une fois
Zayrosh localisé, elle mit tout en œuvre pour y avoir accès.
L’état actuel des souterrains
Le réseau souterrain comporte deux branches qui
se rejoignent sous le donjon du Louvre, dans une salle
basse donnant accès à l’escalier ascendant conduisant
aux étages du donjon.
La première branche, la plus ancienne, relie cette salle
à la Seine, par un passage étroit et voûté. Il aboutit
à une lourde grille donnant sur le fleuve, deux mètres
en contrebas. La grille est de grande qualité et fermée
à clé. La clé a été oubliée il y a bien longtemps. Au niveau
de la Seine subsistent deux anneaux auxquels étaient
amarrées des barques pouvant permettre une fuite.
La deuxième branche constitue un passage haut
d’un mètre quatre-vingts et très étroit (à peine
un mètre de large). Il a été creusé sur ordre de Concini
père et limité aux dimensions les plus réduites pos-
sibles. Il est impossible d’y passer à deux de front,
ou même d’y circuler rapidement. S’y battre à la rapière
implique de combattre un contre un, avec un Potentiel
diminué de 2 pour les Lames et leurs adversaires.
Vers le donjon
Selon les informations en leur possession, les Lames
se dirigeront vers l’hôtel des Ambassadeurs ou direc-
tement vers le Louvre.
Pénétrer dans l’hôtel particulier sera pour les Lames
une tâche plus ou moins ardue selon la volonté du MJ.
Durant la journée, l’ensemble du personnel de maison
est occupé aux préparatifs d’un départ précipité :
les femmes de chambre courent dans les couloirs les bras
chargés, les palefreniers s’occupent des chevaux dans
les écuries et l’on prépare un attelage dans la cour
extérieure. Des hommes d’armes en uniformes veillent
à ce que tout se passe bien en invectivant les serviteurs
maladroits. Il est par conséquent difficile de se frayer
un passage sans attirer l’attention.
La nuit, l’hôtel retrouve un semblant de calme, même si
de nombreuses sentinelles montent la garde, les émeutes
faisant peser une menace sur les lieux.
Catherine de Brandebourg a quant à elle disparu.
On ne trouve dans ses appartements que des malles
pleines sans intérêt qui sont progressivement acheminées
dans la cour. S’Aynesh, une fois le heaume positionné
sur le crâne de Zayrosh et sa magie déclenchée, a quitté
subrepticement les lieux. Elle abandonne l’identité
de Catherine de Brandebourg. Elle ne sera pas revue
lors de cette mission.
C’est en s’aventurant dans les sous-sols que les agents
du cardinal découvrent des éléments intéressants :
• La partie est se constitue d’un ensemble de caves en
majeure partie vides, même si certaines contiennent
encore de nombreux tonneaux et même quelques
bouteilles de grand cru datant de plus de trente
ans. Seules de grandes toiles d’araignées leur
tiennent compagnie dans une atmosphère viciée.
• La partie ouest, en revanche, est en partie éclairée
par des torches. Une activité humaine intense y est
facilement décelable.
225
 Donjon
DONJON DUduLOUVRE
Louvre

Toit 1er étage

cuisines et réserves

5e étage Rez-de-chaussée
entrepôt salle des gardes

4e étage 1er sous-sol

habitations et bureau cellules et geôlier

3e étage 2e sous-sol
habitations cellule

2e étage Salle basse

salle à manger

226
Les lieux sont bas de plafond et encombrés de caisses et
d’affaires diverses entassées les unes sur les autres. Du ma-
tériel d’excavation ancien, pelles et pioches, est égale-
ment déposé contre les murs. La plus grande des caves
a été sommairement aménagée. Elle était utilisée par
la dragonne pour entreposer les éléments nécessaires
à la mise en place de son rituel. On trouve un bon
nombre de fioles étranges, contenant poudres, humeurs
et substances multicolores. Des éléments ayant trait
à la magie du Voleur sans Mémoire sont décelables
avec une valeur d’Occultisme de 1 ou plus. Tout ce
matériel est imposant et nécessite plusieurs malles pour
être transporté.
• Une recherche sommaire dans cette cave permet
de révéler, derrière une rangée de tonneaux, l’entrée
d’un souterrain, que les hommes de S’Aynesh ont
laissé ouverte. Le passage s’enfonce dans l’obscurité,
en direction du palais du Louvre, plusieurs mètres
sous le sol.
Les Lames doivent se munir de torches ou de lanternes
pour suivre le tunnel étroit et boueux sur plusieurs
centaines de mètres. Puis le passage remonte brus-
quement et traverse par une arche un mur maçonné,
épais de plusieurs mètres. Ce sont là les fondations du
donjon du Louvre (cf. la salle basse).
Anita ?
Anita la Flamme reste pour l’instant dans son rôle de cui-
sinière, mais surveille étroitement l’aile ouest de l’hôtel,
un briquet à amadou dans la poche. Les tremblements
la perturbent, mais elle reste concentrée sur son plan :
faire sauter le donjon. Ce dont elle a convenu avec
Concini reste volontairement flou, afin de permettre au
MJ de maîtriser le minutage de l’histoire. Si les Lames
cherchent Anita, un Test de Vigilance D4 permet
de la trouver dans les dédales de l’hôtel. Elle n’oppose
qu’une faible résistance une fois localisée.
Passer par le Louvre
• Si les Lames choisissent de passer par le Louvre, elles
se heurtent à un cordon de sécurité qui, même en
s’identifiant en tant que Lames, ne manquera pas
de faire du zèle avant de céder le passage. Un Test
de Persuasion D4 R2 sera nécessaire.
• Une fois qu’elles sont entrées dans l’enceinte, il
reste aux Lames à pénétrer dans le donjon. La ré-
gente a été limpide : nul n’est autorisé à pénétrer
le donjon et accéder au roi avant le retour de sa
mère. Le statut de Lame, une fois encore, ne suffit
pas. Les Gardes suisses sont inflexibles. Les faire
fléchir implique un Test de Persuasion ou Autorité
D7 R3. Ce Test ne peut être réussi qu’en sacrifiant
un arcane éphémère ou en improvisant un contact
susceptible de faire redescendre la Difficulté
à 6 ou moins. Les gardes sont au minimum
d’Importance 3.
• Il est bien entendu possible d’escalader les parois
du donjon grâce à un Test d’Athlétisme D3 T5
pour accéder au toit et, de là, entrer dans les étages.
La salle basse
La salle basse est une pièce voûtée située juste en dessous
du donjon. Elle en partage la circonférence, ses murs
constituant les fondations de la tour. Un escalier ascen-
dant, un colimaçon étroit, a été aménagé directement
dans le mur épais. Il conduit jusqu’au quatrième étage
du donjon.
La salle basse est actuellement encombrée de matériel
d’excavation (pioches, pics, marteaux), mais aussi
d’une trentaine de tonnelets remplis de poudre explo-
sive. Ce sont les sbires de Concini qui les ont acheminés
là. Des dizaines de mèches courtes sont reliées entre
elles pour finir en une longue tresse. Celle-ci est reliée
à une longue mèche prête à être déroulée.
L’escalier dessert deux ouvertures : la première, percée
récemment, directement dans le mur, à la pioche et au
marteau, débouche dans le sous-sol du donjon, juste
au-dessus de la salle basse.
En continuant de monter l’escalier, on accède au
quatrième étage du donjon par une porte habilement
cachée dans un réduit, situé dans le cabinet de travail
qu’utilisait Concino Concini. Cette salle, la plus
richement meublée du donjon, accueille à présent
le roi dans des situations d’urgence (comme ce fut
le cas durant l’attaque de l’Archéen).
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
227
 ┬ Comment les Lames
peuvent-elles obtenir
des avantages pour le final ?
Les Lames peuvent aborder la situation finale avec
des avantages en fonction de leurs actes et découvertes
durant le scénario :
• Avoir effectué des recherches sur les souterrains
permet d’entrer par le passage de la Seine ou par
le donjon.
Sinon : il faut traverser l’hôtel du maréchal d’Ancre et
trouver le passage grâce à un Test d’Investigation D4.
• Avoir mis la main sur Concini et ses sbires permet
d’identifier sa complice dans l’hôtel.
Sinon : la Flamme, complice de l’Italien, se glisse depuis
l’hôtel jusqu’à la mèche reliée aux explosifs.
• Ne pas être allé à Ballainvilliers permet de réagir dès
les premières secousses.
Sinon : le donjon est déjà en train de se fissurer quand
les Lames rentrent à Paris.
• Garder le contact avec Mazarin, les Mousquetaires
ou la régente permet d’apprendre que le roi est
dans le donjon.
Sinon : la surprise risque d’être douloureuse.
• Avoir identifié Charton permet de deviner que
les arrestations ont été déclenchées sciemment pour
embraser la capitale.
• Obtenir une ou plusieurs vyvernes permet d’at-
teindre le sommet du donjon plus rapidement et/
ou de se lancer à la poursuite de Csaky s’il n’est pas
neutralisé avant.
• Avoir obtenu des renseignements sur le prisonnier
dragon permet d’identifier l’origine des secousses,
de rejoindre rapidement le sous-sol et d’éventuel-
lement sauver le dragon.
Sinon : la réaction la plus évidente sera sans doute
de tuer Zayrosh.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
228
Final : le donjon,
le dragon… et le roi
Le déroulé de ce final est assez libre, et dépend essen-
tiellement des décisions des Lames.
Les Lames vont devoir gérer trois oppositions :
• Csaky et ses hommes, fanatiques, qui me-
nacent le roi.
• Zayrosh qui menace bien malgré lui de faire
s’écrouler le Louvre.
• La complice de Concini qui va bouter le feu
à une énorme quantité d’explosifs.
La cellule du sous-sol
Le sous-sol du donjon du Louvre (au niveau des douves)
est utilisé comme cellule pour des prisonniers particuliers,
notamment en raison de leur nature magique. Le sous-
sol est constitué d’une vaste salle circulaire qui occupe
toute la surface. Un escalier en colimaçon est aménagé
au nord. Il aboutit à une lourde porte ferrée et renforcée
d’acier-mage. Cette porte dessert une salle vide, depuis
laquelle un vieux geôlier jette par des trous dans le sol
de la nourriture en contrebas, directement dans la
cellule. Tout contact avec le prisonnier lui est interdit.
Le cachot n’accueille que Zayrosh, le dragon prison-
nier. Celui-ci a gravé des signes sur tous les murs. Les ins-
criptions constituent une fresque admirable, complexe,
digne des plus grands calligraphes. Elle conte, à travers
des poèmes et des métaphores, l’histoire du dragon,
et peut permettre de comprendre la relation qui
l’unit à S’Aynesh. Il convient toutefois de trouver
un individu capable de traduire ces écrits en arabe et en
draconique ancien et de trouver le sens caché de certains
passages. Cela demande du temps.
Quand les Lames débouchent dans la cellule, elles
remarquent immédiatement un pentacle sommairement
tracé qui rougeoie sur le sol. De grands candélabres
placés à chacune de ses extrémités éclairent les lieux
d’une lueur vacillante.
Au centre du pentacle, sur le sol de pierre gravé de sym-
boles ésotériques, se tient couché un être humanoïde
de grande taille, enchaîné aux murs par des chaînes en
acier-mage. Les Lames peuvent distinguer le bas de son
visage déformé par la douleur, qui prend parfois une ap-
parence draconique. Ses yeux changent de couleur. Des
écailles couvrent sa peau comme une vague fugitive
avant de s’évanouir d’un instant à l’autre.
Sa tête est enserrée dans un casque d’apparence antique,
en cuivre patiné, fermé par un dispositif très complexe.
Une résille magique crépitante l’enveloppe tandis que
des filaments d’énergie s’échappent de son corps pour
pénétrer dans le sol qui vibre. Il est évident qu’il est
à l’origine du tremblement qui agite le Louvre.
S’Aynesh a utilisé le casque pour voler des souvenirs,
avant de couper le lien magique. À présent, l’énergie
mobilisée par cette magie vole la substance de Zayrosh,
mais ébranle également la structure. Cet effet n’est pas
désiré par S’Aynesh, mais les rituels, lorsqu’ils sont
effectués à la hâte (relative), ont souvent des effets
secondaires inattendus.
Les murs du grand donjon commencent à se lézar-
├
der. Une valeur de 4 en Technique indique que la tour
risque de s’effondrer très bientôt si rien n’est entrepris.
Zayrosh
Zayrosh est un Dragon Suzerain qui a
conservé la forme humaine qui l’a le plus marquée,
celle de Bohadin, le conseiller de Saladin. Il a ainsi
l’apparence d’un grand Oriental sans âge, à longue
barbe et au regard intense. Le dragon est une créature
singulière, aux motivations incertaines, qui semble en
partie avoir perdu la raison. Ses liens avec l’Astrologue
en Prière expliquent sans doute en partie son compor-
tement erratique. Dans ses moments de lucidité, c’est
un érudit, poète et philosophe passionnant.
Dragon Suzerain
Puissance magique 7
Résistance 8
Que faire ?
Les Lames ont plusieurs possibilités pour neutraliser
la magie :
• Retirer le casque du crâne de Zayrosh : cette
tâche complexe constitue une épreuve pro-
longée de Technique D5 T5 (un assaut par
Test). En outre, entrer en contact avec la résille
d’énergie cause la perte de 1 point de Vitalité par
Test/assaut. Si le casque est retiré, Zayrosh survit
et la magie s’arrête.
• Tuer le dragon : c’est une option viable, mais qui
implique de se rapprocher, la résille d’énergie
repoussant toutes les tentatives de tir. Si une Lame
fait feu sur le dragon, elle pioche une carte du
paquet des Lames : une figure noire indique que la
balle est revenue vers son expéditeur et l’a blessé !
Au corps-à-corps, l’affaire est plus facile. La résille
constitue une Protection de 3, et les écailles du dra-
gon ajoutent potentiellement 1 (traiter cette armure
fluctuante comme une armure partielle). Le dragon a
une Résistance de 8. La Difficulté de base est de 0. Pour
chaque point de Résistance enlevé au dragon, la Lame
pioche une carte : une carte noire indique une brûlure
d’énergie qui lui inflige une perte de 1 PV. Si le dragon
meurt, la magie cesse.
Si les Lames parviennent trop tard auprès de Zayrosh
ou s’en désintéressent, celui-ci ébranle le donjon qui
commence à s’effondrer. La substance du dragon est
absorbée par le rituel. S’Aynesh gagne en puissance en
plus d’avoir pillé les souvenirs de son ennemi.
Dans les étages
Le donjon du Louvre est réputé pour renfermer
le trésor du roi, dans lequel se trouveraient, selon
les rumeurs, des artefacts draconiques et d’antiques
grimoires. Une fois le rituel achevé, S’Aynesh ne manque
pas d’envoyer ses hommes tenter de mettre la main sur
ces ressources. Elle sait que de nombreux artefacts et
ouvrages de Zayrosh sont entreposés là ; elle ne peut
se résoudre à les y laisser.
Csaky et ses hommes empruntent donc l’escalier
ascendant et font irruption au quatrième étage. Ils
ont alors la surprise de tomber face à face, non pas
avec le trésor du royaume, mais avec le roi lui-même !
Csaky et ses sbires prennent les Gardes suisses par
surprise. L’âme damnée de S’Aynesh saisit le roi et
rejoint le sommet du donjon, dans l’attente d’une vy-
verne envoyée par sa maîtresse. S’Aynesh a prévu que
seul Csaky méritait qu’on l’assiste (au moins pendant
un temps). Les gardes transylvaniens n’ont que peu
d’intérêt et les voir périr dans l’explosion du donjon
n’est pas un problème.
Le combat entre les Lames et Csaky assisté
des Transylvaniens devrait intervenir au sommet de la
tour. Csaky s’y trouve seul avec Louis XIV, mais ses
hommes sont encore dans les étages inférieurs. Dès
Louis XIV capturé, Csaky change ses plans et les renvoie
vers le passage souterrain. Les Lames peuvent se trouver
confrontées à eux dans l’endroit le plus adapté en fonc-
tion des actions des Lames : dans la cellule du dragon,
dans la salle souterraine, dans l’escalier, dans le bureau
de Concini, dans la salle haute ou sur le toit. Il est même
probable que l’action se déroule à plusieurs niveaux.
229
 ┌ Le donjon du Louvre
Le rez-de-chaussée se compose d’un hall d’en-
trée ainsi qu’une salle des gardes. S’y trouve également
le mécanisme du pont-levis.
Les étages sont accessibles depuis le rez-de-chaussée
en empruntant un large escalier à vis. Un palier est
aménagé à chaque niveau. Une lourde porte ferrée
permet d’accéder aux salles des étages.
Le premier étage accueille des cuisines et une immense
réserve de nourriture et de bois. Une petite ouverture
donne accès à une citerne creusée plus bas, permettant
l’alimentation en eau.
Le deuxième étage est une grande salle pouvant faire
office de salle à manger ou de salle de réunion. Elle est
dotée d’une immense cheminée.
Le troisième étage est aménagé en petites unités
d’habitations.
Le quatrième étage comporte un grand bureau riche-
ment meublé, séparé par un paravent d’un espace de nuit
constitué d’un grand lit à baldaquin et de quelques
meubles. Les corps de deux Gardes suisses et trois reîtres
sont sur le sol. La porte ferrée donnant accès à l’escalier
principal est fermée de l’intérieur.
Le cinquième étage est utilisé pour entreposer des mu-
nitions alimentant le dispositif de défense sur le toit
du donjon et accueillir des soldats. On rejoint le toit,
trente mètres au-dessus du sol, par une large trappe
centrale, à l’aide d’une échelle. Un système de poulie
permet de hisser le matériel. Le toit, un temps coiffé
├
d’un toit conique en ardoise, est à présent à ciel ou-
vert. Csaky a bien entendu fermé la trappe derrière lui.
Reîtres de Csaky
Soldat
A2 D2 R3 Armé
Armure 1 (pourpoint de buffle)
Quelques éléments de timing
• Un mouvement spécial en combat permet de passer
d’un étage à un autre.
• Accéder au toit implique soit de forcer la trappe
(Athlétisme D1 Protection 3 Résistance 3) soit
de grimper par l’extérieur (Athlétisme D4 en raison
du mâchicoulis) si possible sans se faire remarquer
de Csaky (Furtivité D3).
• Si les Lames ignorent Zayrosh, le grand donjon
commence à s’affaisser lentement sur lui-même
au bout de quelques minutes.
• Si les Lames ignorent Csaky, une grande vyverne
noire surgit et emporte Csaky et le roi. Le MJ peut
décider de la suite des événements : course-pour-
suite, tir salvateur sur la vyverne (Tir D4 ou 5),
intervention des Louves ou de Saint-Lucq, voire
(même si cela implique un changement majeur
230
dans le déroulé historique) enlèvement réussi du
roi Louis XIV !
Pour s’échapper du donjon (si possible avec le roi) avant
qu’il ne s’effondre, deux possibilités s’offrent aux Lames :
• Emprunter le passage souterrain. Si Anita la
Flamme n’a pas été neutralisée, mais que son
dispositif principal a été saboté par les Lames,
elle fera sauter le souterrain qui relie le donjon
à l’hôtel des Ambassadeurs. Les Lames devront
alors emprunter le passage partiellement éboulé
qui conduit à la Seine.
• Si la Flamme a été neutralisée, les Lames peuvent
arriver dans l’hôtel.
Si Vasile Lupu n’a pas été préalablement enfermé,
celui-ci est venu réclamer son bien. Il a massacré la
quasi-totalité des gardes et serviteurs, en proie à une rage
animale. Les Lames lui font face au moment où elles
sortent des souterrains. La cour de l’hôtel est une mare
de sang et de viscères.
Quand les Lames apparaissent, Lupu, en forme hybride,
toutes griffes dehors, se prépare à bondir. Mais ces visages
ne lui sont pas inconnus et éveillent des souvenirs diffus.
Les Lames ont un assaut pour réagir.
Le calmer demande un Test réussi de Persuasion D4.
Si les Lames y parviennent, Lupu s’apaise et leur
demande où se trouve Catherine. Si les Lames lui
narrent les événements récents – et la disparition
de Catherine/S’Aynesh –, il hésite puis se retire, non
sans avoir gratifié les Lames d’un grognement qu’elles
pourront prendre pour un merci. Il est bien décidé
à retrouver la dragonne et croisera sans doute à nouveau
le chemin des agents du cardinal.
Il est toujours possible de l’affronter arme au poing, mais
gageons que les Lames seront passablement entamées
à la suite de leurs exploits récents.
Si les Lames ont pris des précautions quant à Lupu
ou que le MJ ne souhaite pas le faire intervenir, elles
traversent sans histoire l’hôtel des Ambassadeurs.
Passer par le donjon :
Le pont-levis est levé et le baisser complètement pren-
drait trop de temps si le donjon s’écroule. Quelques
├
acrobaties (Athlétisme D3 R5) permettront toutefois
de s’en sortir.
Vasile Lupu sous forme hybride
A4 D2 Taille 4 R6 Armé
Régénère 1 point de Résistance par assaut sauf si l’arme
est en draconite.
 Conclusion
La gravité des dégâts touchant le Louvre sera fonction
du temps qu’auront mis les Lames à arrêter le rituel et la
complice de Concini. Si une explosion a lieu, le donjon
a de grandes chances d’être défiguré. Il faudra des années
pour que le Louvre se remette totalement de cette at-
taque. La reconstruction du donjon, un temps envisagée,
sera finalement abandonnée. Les événements de cette
Quant à l’avenir de Zayrosh, tout dépend des actions
des Lames. Si ces dernières parviennent assez tôt à libérer
le dragon, celui-ci aura conservé des bribes de sa mémoire
et de ses connaissances les plus anciennes. En fonction
du comportement des Lames, il pourra constituer
une ressource ou n’être plus qu’une enveloppe grotesque
vidée de sa substance.
En revanche, ses gravures sur les murs de sa cellule
resteront accessibles, plus ou moins facilement en

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais
nuit resteront longtemps dans les esprits. La nouvelle fonction de l’état du donjon. Les sœurs Châtelaines
d’une attaque du palais se répand comme une traînée ne tarderont pas à s’y intéresser. La traduction de ces
de poudre dans les rues de la capitale et la crainte écrits sera pleine d’intérêt.
des Parisiens à l’égard des dragons n’en sera que plus
importante.
Dans les semaines qui suivent, le Louvre est l’objet
des plus vives attentions de la part des Sœurs de Saint-
Récompenses
Georges. Deux louves stationnent dans le palais à comp- Cette mission est de longueur Moyenne et Dramatique
ter de ce moment-là. Il est conseillé au MJ de faire jouer (opposition importante, intrigue tortueuse, gros enjeux).
la rencontre entre les Lames et ces louves, le groupe étant Elle rapporte 6 PU et 6 PEX.
destiné à interagir avec les Sœurs blanches dans le futur.
Il faudra beaucoup de temps aux Châtelaines pour
reconstituer les protections magiques du palais et il
serait étonnant que les ennemis du royaume n’essaient
pas d’en profiter.
En outre, les morts et les conséquences désastreuses
qu’ont provoquées ces événements ne feront qu’accen-
tuer les doutes des nobles et des parlementaires quant
à la capacité de la régente à assurer la sécurité du roi
et, au-delà, celle du royaume de France. Si la vindicte
populaire est atténuée par la peur, certains voient se des-
siner une opportunité de porter un coup à un pouvoir
royal qu’ils considèrent comme trop imposant.

S’Aynesh a pris la fuite. Elle a découvert où Zayrosh

avait caché sa part draconique : dans l’abbaye de Saint-
Loup, place forte des Louves. C’est sa prochaine
cible. C’est une adversaire avec laquelle les Lames vont
devoir compter. Elle possède un pouvoir considérable
et, surtout, possède toujours un artefact qui la rend
indétectable. Cela fait d’elle un terrible ennemi. L’arrêter
ne sera pas chose facile. Sa seule limite est le temps que
nécessitent les rituels qu’elle met en place.

Vasile Lupu est un personnage que le MJ pourra

utiliser à sa guise. Ami ? Ennemi ? N’oublions pas
qu’il reste une créature sauvage et, même s’il devrait
rester l’ennemi des dragons, ceux-ci pourraient bien
retourner sa bestialité contre leurs adversaires. Reste
que par-delà le lycanthrope se trouve un homme sensé,
fier et noble, soucieux du mal qu’il fait et de l’avenir
de son fils. Une belle relation pourrait être possible
avec lui. Si c’est la volonté des Lames, le MJ peut
leur offrir Lupu comme contact fixe au niveau 1. Son
Importance est de 4.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Olivier Sanfilippo
 Annexes

Annexe 1 : Profils

233
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Johann Blais - Antonin Dumont, dit « Le Lorrain » d'après Anthony Giraud
 Artisan Artiste
Compagnon, maître artisan, ouvrière Musicienne, peintre, sculpteur
Maître en matière de fabrication d’objets, il excelle non Inspiré et subtil, il brille par ses créations artistiques
seulement dans sa spécialité, mais également dans tout ce abouties, mais se distingue aussi par sa capacité à faire
qui touche aux mécanismes et à la technique. Il saura en preuve d’une inventivité sans pareille.
toute occasion réparer et improviser.
Niveau de vie réaliste : 1-6
Niveau de vie réaliste : 2-5 Athlétisme 1
Athlétisme 1 Autorité 1
Autorité 2 Bagarre 0
Bagarre 1 Équitation 0
Équitation 1 Volonté 2
Volonté 2 Création 4
Création 2 Débrouille 2
Débrouille 2 Duperie 1
Duperie 2 Furtivité 0
Furtivité 0 Vigilance 1
Vigilance 2 Intrigue 2
Intrigue 0 Négoce 3
Négoce 3 Persuasion 2
Persuasion 3 Séduction 3
Séduction 0 Stratégie 1
Stratégie 0 Érudition 3
Érudition 1 Investigation 1
Investigation 2 Médecine 0
Médecine 1 Technique 3
Technique 4 Tir 1
Tir 2 Escrime 2
Escrime 2 Occultisme 0
Occultisme 0

234
Aventurier Cavalier
Assassin, contrebandière, filou Hussard, messagère, vyvernière
Liberté et hardiesse sont les maîtres mots de son existence, Le mouvement est son domaine, et nul mieux que
qu’il passe à tromper la surveillance des autorités. Celles-ci lui ne sait mener monture à travers les plaines, le ciel
le traquent et enragent de le voir constamment leur échapper. ou les monts, à travers les balles de mousquet comme sous
une pluie battante.
Niveau de vie réaliste : 1-4
Niveau de vie réaliste : 1-4
Athlétisme 3
Athlétisme 3
Autorité 1
Autorité 2
Bagarre 2
Bagarre 2
Équitation 2
Équitation 4
Volonté 2
Volonté 2
Création 0
Création 0
Débrouille 2
Débrouille 2
Duperie 2
Duperie 0
Furtivité 4
Furtivité 2
Vigilance 1
Vigilance 3
Intrigue 1
Intrigue 0
Négoce 2
Négoce 0
Persuasion 1
Persuasion 0
Séduction 1
Séduction 0
Stratégie 1
Stratégie 2
Érudition 0
Érudition 1
Investigation 1
Investigation 1
Médecine 0
Médecine 1
Technique 1
Technique 2
Tir 3
Tir 3
Escrime 3
Escrime 3
Occultisme 0
Occultisme 0

235
 Commerçant
Boutiquier, négociante, trafiquant
La vie est un grand marché dont il connaît les allées mieux
que quiconque. Prenez garde, car bien que parfaitement
honnête, il saura, autant qu’un coupe-bourse, vous soulager
à l’occasion de vos deniers.
Conseiller
Avocat, intendante, magistrat
Son éloquence n’a d’égale que sa capacité
d’écoute. Il manœuvre dans les cours comme un capitaine
dans la tempête, afin d’arriver toujours à bon port. Il avan-
cera contre vents et marées.

Niveau de vie réaliste : 1-6 Niveau de vie réaliste : 3-5

Athlétisme 1 Athlétisme 1
Autorité 2 Autorité 2
Bagarre 1 Bagarre 0
Équitation 1 Équitation 1
Volonté 3 Volonté 1
Création 1 Création 0
Débrouille 1 Débrouille 0
Duperie 2 Duperie 3
Furtivité 0 Furtivité 2
Vigilance 2 Vigilance 1
Intrigue 2 Intrigue 4
Négoce 4 Négoce 2
Persuasion 2 Persuasion 3
Séduction 1 Séduction 2
Stratégie 2 Stratégie 1
Érudition 2 Érudition 3
Investigation 1 Investigation 3
Médecine 0 Médecine 0
Technique 2 Technique 0
Tir 1 Tir 1
Escrime 2 Escrime 3
Occultisme 0 Occultisme 0

236
Courtisan
Dame, flagorneur, intrigante
Certains le disent parasite, mais il ne fait qu’exploiter
les vides de l’existence, jouant de son visage ou de son
corps comme un grand musicien de son instrument. Il est
des portes que seul le charme peut forcer.
Diplomate
Ambassadeur, expatriée politique, parlementaire
La politique est une affaire de spécialistes. Certains, pour-
tant, y font office de référence, même parmi les plus grands
intrigants. Soyons sûrs qu’il saura s’extraire de situations
compromises.

Niveau de vie réaliste : 3-6 Niveau de vie réaliste : 2-5

Athlétisme 1 Athlétisme 1
Autorité 3 Autorité 3
Bagarre 0 Bagarre 1
Équitation 1 Équitation 1
Volonté 1 Volonté 2
Création 2 Création 0
Débrouille 1 Débrouille 2
Duperie 2 Duperie 2
Furtivité 0 Furtivité 2
Vigilance 1 Vigilance 2
Intrigue 3 Intrigue 2
Négoce 1 Négoce 2
Persuasion 2 Persuasion 4
Séduction 4 Séduction 1
Stratégie 3 Stratégie 1
Érudition 2 Érudition 2
Investigation 2 Investigation 2
Médecine 0 Médecine 0
Technique 0 Technique 0
Tir 2 Tir 0
Escrime 2 Escrime 3
Occultisme 0 Occultisme 0

237
 Érudit
Libelliste, libraire, philosophe
Peu nombreux sont ceux qui maîtrisent les lettres. Il sait
le faire avec raison et pragmatisme, ce qui pourrait l’amener
à compter parmi les grands esprits de son temps. Son
érudition est une arme aussi efficace qu’une épée.
Espion
Agent double, agent secret, conspiratrice
Il sait si bien dissimuler ses allégeances qu’il m’a été
longtemps difficile de lui faire entièrement confiance. Mais
il saura mieux que quiconque procurer des informations
sur nos ennemis. Vraies ou fausses.

Niveau de vie réaliste : 2-4 Niveau de vie réaliste : 1-4

Athlétisme 1 Athlétisme 1
Autorité 1 Autorité 0
Bagarre 0 Bagarre 1
Équitation 0 Équitation 1
Volonté 2 Volonté 3
Création 3 Création 0
Débrouille 1 Débrouille 1
Duperie 2 Duperie 3
Furtivité 2 Furtivité 3
Vigilance 2 Vigilance 2
Intrigue 3 Intrigue 2
Négoce 1 Négoce 2
Persuasion 2 Persuasion 2
Séduction 1 Séduction 1
Stratégie 1 Stratégie 1
Érudition 4 Érudition 1
Investigation 3 Investigation 4
Médecine 0 Médecine 0
Technique 1 Technique 1
Tir 1 Tir 1
Escrime 2 Escrime 3
Occultisme 0 Occultisme 0

238
Fine lame
Bretteuse maître d’armes, spadassin
Vivre de sa lame ne se conçoit pas qu’au sein d’une troupe
militaire. La science de l’escrime peut se monnayer de bien
d’autres façons, certaines moins glorieuses que d’autres…
Ses tarifs témoignent de sa compétence.
Forban
Brigand, corsaire, monte-en-l'air
Tromper et vivre aux dépens d’autrui, que ce soit sur la
terre ferme ou sur la mer, ne lui pose aucun problème
de conscience. Tout cela ne saurait aller sans s’accompagner
d’une certaine flamboyance, qu’il conviendra de canaliser.

Niveau de vie réaliste : 1-4 Niveau de vie réaliste : 1-5

Athlétisme 3 Athlétisme 3
Autorité 1 Autorité 0
Bagarre 2 Bagarre 3
Équitation 1 Équitation 1
Volonté 2 Volonté 1
Création 0 Création 0
Débrouille 2 Débrouille 2
Duperie 1 Duperie 4
Furtivité 1 Furtivité 2
Vigilance 2 Vigilance 1
Intrigue 1 Intrigue 0
Négoce 1 Négoce 2
Persuasion 1 Persuasion 1
Séduction 1 Séduction 2
Stratégie 1 Stratégie 3
Érudition 1 Érudition 1
Investigation 2 Investigation 0
Médecine 2 Médecine 0
Technique 2 Technique 1
Tir 2 Tir 3
Escrime 4 Escrime 3
Occultisme 0 Occultisme 0

239
 Libertin Médecin
Galante, joueur, mondaine Barbier-chirurgien, docteur, sage-femme
La nuit ne l’effraie pas, bien au contraire. Il sait s’y perdre La médecine est toute affaire d’humeurs, mais il sait
et goûter ses plaisirs, s’adonner à ses vices et en sortir gran- aller au-delà des pratiques ataviques pour ouvrir une ère
di. Et vivant. Comment nier l’utilité d’un tel personnage ? de modernité que d’aucuns pourraient qualifier d’héré-
tique. Pas nous.
Niveau de vie réaliste : 2-6
Niveau de vie réaliste : 2-4
Athlétisme 1
Autorité 0 Athlétisme 1
Bagarre 2 Autorité 2
Équitation 0 Bagarre 0
Volonté 0 Équitation 2
Création 1 Volonté 3
Débrouille 2 Création 0
Duperie 3 Débrouille 2
Furtivité 2 Duperie 1
Vigilance 2 Furtivité 0
Intrigue 2 Vigilance 1
Négoce 2 Intrigue 1
Persuasion 2 Négoce 2
Séduction 3 Persuasion 2
Stratégie 4 Séduction 0
Érudition 2 Stratégie 0
Investigation 1 Érudition 3
Médecine 0 Investigation 3
Technique 0 Médecine 4
Tir 1 Technique 3
Escrime 3 Tir 1
Occultisme 0 Escrime 2
Occultisme 0

240
Mousquetaire Noble
Garde du Cardinal, garde dalmate, Garde suisse Baronne, chevalier, gentilhomme
Il est de ceux qui jouissent du prestige des corps de gardes Il est né sang bleu, mais n’en tire pas forcément une fierté
d’élite. Habile tant à l’épée qu’au mousquet, il se signale démesurée. Qu’importe. Que ce soit depuis un manoir
dans son régiment comme un élément d’excellence que décrépi dans les confins les plus reculés de France, ou dans
beaucoup admirent, que certains jalousent. un hôtel parisien luxueux, il reste de ceux qui dominent
et dont la voix peut se faire entendre à la cour.
Niveau de vie réaliste : 1-4
Athlétisme 3 Niveau de vie réaliste : 3-6
Autorité 1 Athlétisme 1
Bagarre 3 Autorité 4
Équitation 2 Bagarre 1
Volonté 2 Équitation 3
Création 0 Volonté 1
Débrouille 1 Création 1
Duperie 0 Débrouille 0
Furtivité 1 Duperie 2
Vigilance 3 Furtivité 0
Intrigue 1 Vigilance 1
Négoce 1 Intrigue 3
Persuasion 1 Négoce 2
Séduction 1 Persuasion 1
Stratégie 2 Séduction 2
Érudition 1 Stratégie 3
Investigation 1 Érudition 2
Médecine 1 Investigation 1
Technique 1 Médecine 0
Tir 4 Technique 0
Escrime 3 Tir 2
Occultisme 0 Escrime 3
Occultisme 0
241
 Officier Religieux
Commissaire, enseigne, lieutenant Moniale, prêtre, théologien
Il possède l’expérience de l’homme de troupe, mais on Les voies divines sont tortueuses et encombrées de figures
observe aussi chez lui les qualités nécessaires pour diriger draconiques qui amènent doutes et remises en ques-
et commander. Ses hommes le respectent, le craignent, tion. Il voue sa vie à Dieu, tel un soldat divin, prêt à en
l’adulent ou le haïssent. Avant tout, ils ne sauraient discuter découdre avec les démons ailés.
ses ordres. Un relais de choix.
Niveau de vie réaliste : 0-4
Niveau de vie réaliste : 3-5 Athlétisme 1
Athlétisme 2 Autorité 3
Autorité 3 Bagarre 1
Bagarre 2 Équitation 0
Équitation 1 Volonté 4
Volonté 2 Création 1
Création 0 Débrouille 1
Débrouille 1 Duperie 2
Duperie 1 Furtivité 2
Furtivité 1 Vigilance 2
Vigilance 4 Intrigue 2
Intrigue 2 Négoce 1
Négoce 1 Persuasion 3
Persuasion 2 Séduction 0
Séduction 0 Stratégie 0
Stratégie 2 Érudition 3
Érudition 2 Investigation 1
Investigation 1 Médecine 3
Médecine 1 Technique 1
Technique 0 Tir 0
Tir 2 Escrime 2
Escrime 3 Occultisme 0
Occultisme 0
242
Saltimbanque
Acrobate, comédienne, dresseur
Il parcourt rues et chemins avec la même aisance, et régale
les foules de ses improvisations exceptionnelles. Un instant,
il attire l’œil mieux que quiconque. Le suivant, il se fond
dans la foule, redevient anonyme et reprend son chemin.
Savant
Astronome, mathématicien, scientifique
Il marche sur le fil de la science comme un funambule,
ne cessant d’échafauder des théories révolutionnaires et
d’expérimenter de nouveaux procédés. Parfois abscons, on
le dit génial, mais inquiétant.

Niveau de vie réaliste : 0-3 Niveau de vie réaliste : 1-4

Athlétisme 4 Athlétisme 1
Autorité 0 Autorité 2
Bagarre 2 Bagarre 1
Équitation 0 Équitation 1
Volonté 1 Volonté 2
Création 3 Création 1
Débrouille 2 Débrouille 1
Duperie 2 Duperie 0
Furtivité 3 Furtivité 0
Vigilance 1 Vigilance 2
Intrigue 0 Intrigue 1
Négoce 2 Négoce 2
Persuasion 1 Persuasion 2
Séduction 3 Séduction 0
Stratégie 1 Stratégie 0
Érudition 1 Érudition 3
Investigation 1 Investigation 3
Médecine 1 Médecine 3
Technique 2 Technique 3
Tir 1 Tir 2
Escrime 2 Escrime 2
Occultisme 0 Occultisme 1

243
 Soldat
Arquebusier, milicienne, soudard
Le champ de bataille est le seul qu’il arpente, avec
courage et discipline. Mieux que tout autre chose, il sait
avancer et survivre, en particulier grâce à une bonne dose
d’improvisation.
Valet
Domestique, drôlesse, écuyer
Il peut sembler peu glorieux de mener une vie ancillaire,
mais il sait s’en accommoder en profitant grandement
des largesses de son maître. Malin, il met en œuvre nombre
de subterfuges pour mener à bien ses menues missions.

Niveau de vie réaliste : 0-3 Niveau de vie réaliste : 0-2

Athlétisme 3 Athlétisme 3
Autorité 1 Autorité 0
Bagarre 4 Bagarre 3
Équitation 2 Équitation 2
Volonté 2 Volonté 0
Création 0 Création 0
Débrouille 2 Débrouille 4
Duperie 1 Duperie 3
Furtivité 3 Furtivité 2
Vigilance 2 Vigilance 2
Intrigue 0 Intrigue 1
Négoce 1 Négoce 1
Persuasion 0 Persuasion 1
Séduction 0 Séduction 1
Stratégie 2 Stratégie 1
Érudition 0 Érudition 0
Investigation 1 Investigation 1
Médecine 1 Médecine 2
Technique 2 Technique 3
Tir 3 Tir 1
Escrime 3 Escrime 2
Occultisme 0 Occultisme 0

244
 Annexe 2 : Arcanes

0 LAstrologue
’ en Prière
Chez les dragons, il est celui qui sait, et qui annonce de sombres pré-
sages. Il marque le commencement, et ses augures décrivent le constant
déclin de la race draconique.

VD : Fatalité
M : Recrudescence des peurs superstitieuses
C : Occultisme
MD : Croyant, le personnage est persuadé que des forces supérieures
gouvernent la destinée. Il se montre volontiers Mystique, supers-
titieux, et peut se trouver en difficulté lorsqu’il est confronté au
surnaturel. Il cherche en permanence les signes qui le renseigneront
sur le futur.

1 La Tisserande oubliée
La Tisserande oubliée est la représentation de la mère disparue, celle
qui tisse les liens de la vie en offrant son sang pour sa progéniture. Elle
symbolise aussi le sacrifice, qui permit aux dragons de survivre durant
les heures noires. Elle constitue un arcane chargé de regret, symbole de la
fertilité perdue des grands dragons.

VD : Sacrifice
M : Mouches et vermine
C : Médecine
MD : Le personnage est Dévoué et consacre une grande part de son
temps à s’occuper des autres, quitte à sacrifier son propre bien-
être. Au sein du groupe, il est celui qui fait face au danger pour ses
compagnons, sans rien attendre en retour.

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
2 Le Voleur sans Mémoire
Symbole chez les dragons de la soif insatiable de pouvoir, de la volonté
de régner sans partage, cet arcane représente l’individualisme des dragons,
qui délaissent le bien collectif pour assouvir leur faim.

VD : Avidité
M : Ambiance de pénurie, de crise, de famine
C : Négoce
MD : Le personnage est constamment Insatisfait. Il est obsédé par
les accomplissements futurs, et peine à se souvenir de ses exploits
passés. Il ressasse parfois ses échecs, qui restent vivaces dans son esprit.

245
 3 Le Jongleur indécis
Dans la symbolique draconique, cet arcane symbolise la force de la
liberté, l’affranchissement vis-à-vis des codes et des lois. Il représente la
fin des règnes et les révolutions, le bouleversement de l’ordre établi et la
remise en cause des habitudes ataviques. Néanmoins le bouleversement
n’est pas suivi d’une mise en place d’un autre fonctionnement, car seuls
comptent l’incertitude et le chaos.

VD : Audace
M : Ambiance d’anarchie, mépris des règles
C : Stratégie
MD : Le personnage est Imprévisible, ivre de liberté. Quand il
se conforme aux règles et aux usages, on s’attend à ce qu’il les trans-
gresse. Dans une société très hiérarchisée, son comportement
de trublion lui cause bien des soucis.

4 La Danseuse à l’Épée
Symbole de grandeur d’âme et de noblesse, elle protège les faibles et
les créatures inférieures, qu’elle fascine en retour. Mais elle perd ainsi
de vue sa propre supériorité. Cet arcane semble occuper une place à part
chez les dracs.

VD : Honneur
M : Températures extrêmes
C : Athlétisme
MD : Le personnage est Honorable et suit un strict code
de conduite. Il peine à recourir à ce qu’il considère comme des vi-
lenies. Son respect des règles, sa rigidité sont parfois un frein aux
initiatives hardies.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

5 La Sentinelle silencieuse
Symbole chez les dragons de l’énergie, de l’instinct de survie et de sau-
vegarde. Les forces qui lui sont associées veillent sur la santé de la race
quitte à lui imposer une stagnation.

VD : Protection
M : Vent sifflant, atmosphère bruyante
C : Vigilance
MD : Le personnage est Anxieux. Il se sent constamment épié, en
danger, et ne relâche que rarement son attention. Il ne fait que peu
confiance à autrui et peine à interagir, ayant la sensation que chaque
mot qu’il prononce peut se retourner contre lui.

246
6 L ’Enlumineur aveugle
Dans la symbolique draconique, cet arcane représente les énergies de l’im-
médiat, les forces brutes qui se déchaînent, souvent au hasard et sans égard
pour les conséquences. On y décèle les instincts primitifs des Archéens.

VD : Impulsivité
M : Agressivité générale, comportements belliqueux
C : Bagarre
MD : Le personnage est Impulsif, et tend à manquer de subtilité et
de discernement. Il agit sans prendre en compte tous les paramètres,
avec une spontanéité que d’aucuns qualifient d’animale. Il se laisse
souvent aller à des instincts primaires.

7 Le Maître d’armes aux F lambeaux

Cet arcane symbolise la grande maîtrise des guides de la race draco-
nique. Son influence est si positive qu’elle inspire ceux qui la ressentent
et qui, par, la suite n’auront de cesse de rechercher sa lumière inspirante.

VD : Maîtrise
M : Luminosité défavorable, reflets aveuglants, ombres mesquines
C : Escrime
MD : Le personnage est Remarquable. Il peine à passer inaperçu,
par sa réputation ou son comportement social démonstratif, même
quand il cherche à rester dans l’ombre.

8 La Vestale de Pierre

© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Dans la symbolique draconique, cet arcane est le symbole de la foi en
une grande œuvre cosmique supérieure, qui amène parfois à l’indifférence
envers les êtres qui peuplent le monde.

VD : Foi
M : Morosité généralisée
C : Volonté
MD : Le personnage est Froid et distant. Si rien ne semble l’atteindre,
il peine à s’impliquer dans des relations intimes et dans des relations
de groupes.

247
 9 Le Pèlerin immobile
Dans la symbolique draconique, cet arcane représente la fermeté et
parfois l’entêtement des dragons face aux épreuves qui jalonnent leur
histoire. Selon les points de vue, cet attachement à la constance des valeurs
a causé le déclin des dragons ou permis leur survie.

VD : Fermeté
M : Vent tourbillonnant
C : Tir
MD : Le personnage est Terre à terre et attaché à ses routines. Son
humour peut être limité. Il peine à accepter des fonctionnements
différents du sien et reste souvent campé sur ses positions, surtout
quand il est confronté à des idées faisant la part belle à l’imagination.

10 L ’Hérésiarque couronné
Symbole parmi tous de la supériorité draconique sur le monde et
de l’autorité qui s’en dégage. Certains y décèlent la sagesse des grands
rois, d’autres y suspectent la tyrannie qu’apporte le pouvoir.

VD : Autorité
M : Émeutes, indiscipline
C : Autorité
MD : Le personnage dégage une aura ou possède une solide réputation,
une charge ou simplement une nature de bon samaritain. De fait, il est
régulièrement Sollicité, et tend à être considéré comme une ressource
par beaucoup trop de monde, y compris des inconnus.

11 Le Gentilhomme au Corbeau
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

Symbole de l’adaptation et du changement, cet arcane est parfois considéré

comme celui d’une nouvelle ère favorable. Néanmoins, sa place et son
opposition à l’Hérésiarque l’associent plus régulièrement au déclin. C’est
par conséquent un arcane particulier qui fascine pour ses capacités, mais
que l’on méprise pour sa symbolique.

VD : Modification
M : Secousses sismiques
C : Technique
MD : Le personnage est considéré comme un Triste sire, ce que
l’on goûte peu en société, même si lui-même peut souhaiter se voir
apprécié. Il traîne souvent une réputation peu flatteuse, qui n’est pas
forcément méritée. Il peine à prendre la tête d’un groupe.

248
12 LArchitecte
’ des Mondes
La symbolique draconique associée à cet arcane insiste sur la créativité
incroyable de la race des dragons. Cette sensibilité permet d’imaginer
des merveilles inégalables, mais peut aussi générer une profonde frustration
quand il devient évident qu’il est impossible de les concrétiser parfaitement.

VD : Innovation
M : Vague de désespoir, dépression
C : Création
MD : Le personnage est Rêveur, et peine parfois à se confronter
à la réalité du monde. Créatif en diable, il peut facilement sembler
farfelu. La recherche du beau reste pour lui plus importante que celle
de l’efficace. Il peut aller jusqu’à vivre dans un monde fantasmé, et
tendre à se couper régulièrement de la réalité.

13 La Courtisane amoureuse
Symbole de sensualité et de procréation chez les dragons, cet arcane porte
les espoirs de renouveau de la race des dragons, mais incarne également
la fécondité perdue.

VD : Sensualité
M : Climat de discorde, mésententes entre les sexes
C : Séduction
MD : Le personnage est une âme Sensible, qui ressent avec une inten-
sité excessive les sentiments et les souffrances. Cela le rend vulnérable
face au charme et à la cruauté, et génère parfois de sombres pensées.

14 LAssassin
’ sans V isage
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
La symbolique draconique décrit cet arcane comme celui des énergies
subtiles qui poussent, dans les temps difficiles, les affaiblis à se cacher
de leur prédateur, avant de pouvoir s’en venger.

VD : Subtilité
M : Clarté stellaire, pleine lune ou soleil éclatant
C : Furtivité
MD : Le personnage est obnubilé par sa fonction, et peine à exister en
tant qu’être humain. Sa personnalité est bien souvent plate. Il se limite
à ce qu’il fait, plutôt qu’à ce qu’il est. Il est un Anonyme appliqué
à sa tâche.

249
 15 L ’Horloger des C himères
Chez les dragons, cet arcane symbolise les énergies sociales positives,
celles qui poussent à résoudre les conflits par le dialogue plutôt que par
une démonstration de force aveugle. Cet arcane est néanmoins teinté par
une tendance à tout compliquer et à poursuivre des buts inatteignables.

VD : Diplomatie
M : Climat d’intolérance ou d’ivrognerie
C : Intrigue
MD : Le personnage est Compliqué, voire incompréhensible dans ses
raisonnements. Il peine à faire les choses avec simplicité et échafaude
des plans complexes pour résoudre des épreuves qui nécessiteraient
des réponses élémentaires.

16 La Gardienne derrière le Miroir

Chez les dragons, cet arcane est lié à la volonté de confrontation face
au déclin et aux us et coutumes qui impliquent une immuabilité du
destin. La Gardienne représente la voix discordante, celle de la confiance,
qui porte à un optimisme souvent exagéré.

VD : Confrontation
M : Climat d’opposition, disputes
C : Persuasion
MD : Le personnage est Présomptueux, souvent inutilement opti-
miste, voire simpliste, persuadé de détenir la vérité envers et contre
tous. Il tâche de convaincre tout le monde tout en restant la plupart
du temps sourd aux arguments contraires.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

17 La Magicienne sous le Voile

Symbole, chez les dragons, de la division et de la discorde, cet arcane
porte les énergies de la manipulation et du craquellement de la confiance.

VD : Ruse
M : Méfiance générale
C : Duperie
MD : Le personnage est un Trompeur et un tricheur-né, qui
peine à se montrer franc, y compris avec ses proches. Il passe pour
quelqu’un de peu fiable, dont la loyauté est fluctuante.

250
18 La Demoiselle en la Tour
Cet arcane symbolise l’ambition. La Demoiselle porte en elle les aspirations
de la race, en particulier des Derniers-Nés. Elle cherche les moyens de des-
siner les prémices de l’âge glorieux tout en restant, assez paradoxalement,
inscrite dans la tradition et la hiérarchie. Elle s’appuie non pas sur la
défiance et l’irrespect, mais sur la recherche et la méthode.

VD : Ambition
M : Désordre
C : Investigation
MD : Le personnage est Discipliné, respectueux des codes et des tra-
ditions. Il peine à transgresser les lois et les interdits. Il a un sens aigu
de la hiérarchie et de la justice et évite d’aller à leur encontre. Toutes
ses actions sont réfléchies, méthodiques à l’excès.

19 LAlchimiste
’ des Ombres
Symbole de la connaissance et par extension du passé, dont il convient
d’extraire les composantes d’un futur glorieux. Il est la tradition, le savoir
abscons dont on ne saisit pas toujours l’utilité.

VD : Connaissance
M : Doutes, difficultés de concentration
C : Érudition
MD : Le personnage est Hanté par son passé et ne parvient pas
à oublier ses erreurs. Cela peut engendrer un état dépressif, voire
amener à une forme de démence qui voit des victimes de ses fautes
revenir le tourmenter en prenant des formes fantasmées.

20 Le Guerrier immortel
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy
Symbole, chez les dragons, du champion dont les actions marquent
le monde en profondeur. Il représente celui qui, survivant de toutes
les épreuves, saura se transcender pour faire retrouver à sa race la place
qu’elle mérite.

VD : Héroïsme
M : Climat de méfiance et d’hostilité
C : Débrouille
MD : Le personnage est profondément Téméraire. Il a tendance
à tirer la couverture à lui et à prendre des risques inconsidérés pour
nourrir sa propre légende. Il veut, plus que tout, marquer le monde
de son passage.

251
 21 Le C hevalier au Dragon
Étrange Chevalier au Dragon, qui annonce, en fonction de celui qui
l’interprète, la domination de l’espèce draconique ou, au contraire, sa
soumission définitive à une force supérieure.

VD : Domination
M : Orages violents
C : Équitation
MD : Le personnage est Intolérant, en particulier envers tout ce
qui touche au mysticisme. Son opposition aux dragons est absolue,
proche de l’obsession, et il ne manque pas une occasion de les dominer
ou les humilier. Mais son rapport aux religions et croyances humaines
est également très compliqué.
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

252
253
© 2023 Elder Craft / Les Lames du Cardinal - Illustration par Loïc Muzy

Achats 46, 144-146
Agnès (voir Vaudreuil)
Ancestral (dragon) 109, 170, 178
Anne d’Autriche 11, 157, 177,
209, 216, 224
Aramis 24, 152, 173, 189
Arcane 102
Arcane béni 15, 20, 27, 29, 30, 51,
57, 82, 85, 97, 101, 102, 107, 11,
112, 115, 118, 119, 139, 143, 178
Arcane éphémère 15, 37, 51,
55, 60, 74, 82, 100, 101, 102,
110, 111, 139, 141, 143, 166,
178, 202, 220, 227
Arcane opposé 29, 30, 101, 102,
107, 111, 112, 113, 115, 118, 143
Archéen (dragon) 19, 106, 119,
127, 154, 167, 170, 178
Artagnan (d’) 8, 9, 20, 21, 22, 138,
152, 173, 188-192, 217
Artefacts 46, 107, 115, 117, 118,
119, 142, 145, 163, 175, 205, 208,
209, 210, 220, 229
Asphyxie 164
Aspiration 112, 113
Assistance (aide) 62, 114
Athos 24, 152, 173, 177, 188-205
Attaque (ou attaquer) 69, 71,
74, 75, 84-87
Aura draconique 209, 210
Ballardieu 18, 19, 138,
154, 172, 173
Beaufort (duc de, aussi dit
Vendôme) 188-209
Bergh (Eléonore de) 177
Bertaud 49, 50, 153
Biens et services 144, 145, 146
Botte 31, 32-40 (liste), 78, 82, 83,
97, 98, 142, 166
Broussel (Pierre) 210, 211, 216, 224
Caractéristiques 26, 27, 31, 47, 59,
78, 79, 86, 143
Châteauneuf (marquis de) 194
Châtelaines 18, 150, 154,
205, 210, 231
254
Index
Charpentier 49, 151
Chevreuse ( d u c h e s s e de)
177, 194, 217
Chute 162
Coeffier de Ruzé d’Effiat
(Henri) 177
Coësre (grand) 49, 156
Combat 68-88, 179, 192
Compétences 14, 20, 22, 23, 27,
28, 54, 56-64, 71, 89, 92, 93, 96,
97, 107, 108, 118, 123, 144, 162
Condé (le Grand) 11, 177, 196, 210
Contacts fixes 49, 50, 97, 149-157
(liste), 158
Contacts improvisés 48, 97, 98,
147, 148, 216, 217, 222
Conti (prince de) 177
Créatures 170, 171
Défense (ou défendre) 69, 76, 78,
84-87, 166
Delattre (Gervaise) 49, 155, 216
Delorme (Marion) 177
Delormel (Martin) 49, 149
Dernier-Né (dragon) 188, 198,
201, 203, 206
Di Santi (Alessandra) (voir aussi
l’Italienne) 49
Difficulté 4, 14, 15, 27, 28, 54, 55,
56-61, 62, 63, 64, 69, 73, 80-86, 90,
92, 101, 102, 108, 115, 116, 117,
141, 142, 144, 146, 148, 158, 159,
162, 164, 173
Drac 25, 101, 171
Draconite 44, 46, 47, 119, 145,
150, 170, 172, 205, 209, 211,
215, 224, 230
Dubuis (Jean) 156, 177
Écailles (Les) 25, 46, 209, 210
Ecole d’escrime 20, 27, 31, 32-40
(liste), 41, 74, 75, 81, 82, 85, 97,
Enchainement 74-77, 79,
83, 142, 181
Épreuve 15, 27, 54, 55, 56-
64, 142, 178
Équipé 55, 56, 75, 89, 162,
165, 198, 212
Équipement 48, 51, 56, 89 (voir
aussi possessions)
Expérience 94, 95, 96, 97 (distri-
buer), 178 (utiliser)
Explosif 28, 90, 156
Fatigue 28, 59, 88, 91, 113, 155
Feinte 20, 31, 32-40 (feintes
d’école), 41, 44,-45 (feintes d’épée),
46, 75, 78, 82, 83, 84, 93, 97, 98,
118, 139, 142, 166
Feuille de personnage 12-13
Figurant 11, 14, 20, 48, 49, 50,
54, 62, 63, 64, 68, 69, 70, 71, 72,
74, 75, 81, 83, 89, 92, 93, 97, 98,
107, 108, 140, 141, 142, 146, 147,
148, 149-157 (contacts fixes), 158,
159, 169, 196
Fontrailles 198-200
François le Dangereux 188-197
Gaget (Urbain) 49, 156
Gardes noirs (voir aussi Saint-
Georges) 49, 150
Gardiens (les Sept) 19, 218
Gaston de France 194-196
Gervaise (voir Delattre)
Gondi 177
Griffe noire 10, 18, 19,
111, 188, 208
Guise (Henri de) 188-201
Importance (figurant) 49, 97, 147
Initiative 71, 77, 83
Interactions 63, 64, 97, 194
Italienne (L’) 63, 137
Jusquiame (point de) 14, 50, 57,
60, 81, 89, 102, 109, 113, 138,
139, 141, 142, 143, 162, 165, 168,
200, 203, 213
Jusquiame dorée 106, 107, 141,
142, 163, 164
L’Enclos (Ninon de) 177
La Fargue 18, 19, 41, 149,
150, 172, 173
Laincourt (Arnaud de) 19, 21,
153, 172, 173
Liens 50, 94, 95, 96, 98, 110,
139, 172, 173
Longueville 177
Louis XIV 11, 177, 216-230
Louves 19, 106, 109, 154,
210, 230, 231
Magie (draconique) 91, 106-115,
139, 141, 142, 168
Main (perdre, prendre ou garder la
main) 71, 74, 76, 77, 79, 80, 83,
92, 113, 142, 166, 168
Maladie 91, 162, 163
Manon 49, 137, 155
Marciac (Nicolas) 18, 19, 50,
138, 151, 155, 157, 172, 173,
190, 191, 192
Marque draconique 15, 29,
30, 119, 123
Mazarin 8, 9, 11, 19, 20, 21, 48,
149, 150, 152, 153, 154, 157,
177, 189, 190, 194, 209, 210, 211,
219, 220, 222
Mousquetaire 10, 20, 21, 24,
30, 45, 49, 51, 147, 149, 171,
172, 173, 228
Mouvement 73, 85, 87
Objets 173
Occultisme 28, 106, 107, 110, 112,
113, 117, 118, 119, 163, 215, 227
Ondedei (Zongo) 49, 152
Opposition active 62
Opposition dramatique 60, 68-79,
92, 93, 95, 115
Orvand (vicomte d’) 49, 151
Palais-Cardinal 8, 157, 211,
216, 222, 224
Panache (points de) 57, 61, 62, 64,
80, 81, 86, 101, 146, 159, 194, 199,
213, 215, 217, 218
Paquet des Lames 14, 15, 27, 51,
54, 57, 58, 60, 71, 74, 77, 78, 82,
83, 85, 86, 91, 96, 100, 101, 102,
106, 111, 112, 113, 115, 143, 146,
150, 158, 163, 202, 229
Poison 162, 163
Porthos 10, 24, 49, 152, 173
Possessions (voir aussi équipe-
ment) 46, 47
Potentiel 69, 70, 71, 76, 77, 92,
93, 101, 136, 167, 187
Poursuite 69, 73, 91, 92, 159,
162, 201, 213
Pousser (une attaque) 75, 76, 77, 89
Profil 20, 21, 22, 23, 24, 27, 28,
29, 46, 48, 49, 50, 62, 63, 92, 110,
146, 169, 177, 233-244 (liste)
Puissance (magique) 109, 110, 167,
170, 171, 203, 229
Ranse 91, 106, 110, 142, 163, 208
Réaction 63
Remélanger 60, 100
Renaudot 153
Reprise de souffle 76, 78
Résistance 55, 57, 60, 61, 63,
68, 69, 70, 75, 86, 87, 89, 92, 93,
108, 109, 111, 112, 116, 118, 119,
141, 168, 173
Ressources 20, 46, 47, 48, 139,
144, 146, 158, 159
Réussite 14, 27, 54, 55-62, 71, 102,
140, 141, 142
Reynault d’Ombreuse (François)
49, 50, 150
Rivière draconique 51, 100, 101,
102, 106, 111, 139, 141, 143
Rituel 106, 107, 108, 114, 115,
116, 117, 118
Rochefort 8, 9, 20, 21, 26, 29, 30,
50, 94, 157, 174, 188-192, 204
Saaskir 106, 107, 109, 111, 171
Saint-Esprit (ordre du) 48, 189,
206, 216, 217
Saint-Georges (Gardes de) (voir
aussi Garde noir) 150
Saint-Georges (Sœurs de) (voir aussi
Louves) 106, 150, 210, 231
Saint-Lucq 18, 19, 49, 150, 151,
172, 173, 198, 216, 230
Sang-mêlé 25, 26, 29, 100, 101,
106, 107, 109, 163
Sens (hôtel de) 20, 48, 49, 155, 216
Sens (feuille de) 51, 95, 96, 97
Silencieux (les) 177
Soin(s) 28, 90, 91, 145, 192
Sphère d’âme 117, 208
Succès 54, 56, 59, 60, 61, 64, 79,
95, 112, 137, 139, 140, 146
Suzerain (dragon) 109, 170,
207, 208, 229
Syle 47, 145, 159, 166,
168, 170, 203
Taille (des créatures) 87,
141, 165, 166
Tarasque 47, 117, 145, 166, 170
Ténacité 28, 57, 59, 60, 61, 68,
75, 76, 77, 78, 79, 81, 84-87, 88,
89, 90, 91, 93, 96, 102, 108, 110,
112, 113, 114, 116, 118, 139,
140, 143, 163
Test 14, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60,
61, 62, 68, 75, 79, 90, 112, 141, 144
Test dramatique 58, 59, 90
Test éclair 57, 58, 59, 79, 80, 90
Teyssier (Pierre) 49, 154, 209, 218
Tir 80, 81
Tour d’Auvergne (Frédéric-Maurice
de la) 177
Tréville (monsieur de) 24, 49, 149
Turenne 177
Unité (point d’) 41, 51, 61, 84, 85,
86, 91, 94, 95, 96, 98, 102, 139,
140, 148, 158, 178
Valentin (Basile) 177
Vaudreuil (Agnès de) 18, 19, 49,
110, 150, 154, 172, 173, 218
Vyverne 47, 80, 145, 156, 159,
162, 166, 189
255
 Page, Œuvre,Auteur, Provenance
18, Siège de la Rochelle, Jacques Callot, courtesy Art Institute of Chicago
24, A Gentleman, walking towards the left and drawing his Sword from the Sheath, Abraham Bosse, courtesy Metropolitan Museum
of Art
30, Duel with Swords, Jacques Callot, courtesy National Gallery of Art, Washington
41, Ornamenteel ontwerp voor een zwaardheft, Wenceslaus Hollar, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
48, Hôtel de Sens, actuelle Bibiliothèque Forney, anonyme, court. Musée Carnavalet, Paris
70, Battle Scene, Philips Wouwerman, courtesy National Gallery of Art, Washington
72, Courtyard of an Italian Tavern, Thomas Adriaensz Wyck, courtesy Getty Museum
88, Gewonde soldaat, Dirk Maas, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
92, Le toucher, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
117, Vanitas, still life, Jacques de Gheyn II, courtesy Metropolitan Museum of Art
119, Vanitas, still life, Edwaert Collier, courtesy Metropolitan Museum of Art
138, still life with ham, Gerret Willemsz Heda, courtesy National Gallery of Art, Washington
149, A Young Man holding a Staff, Pieter Claesz Soutman, courtesy National Gallery of Art, Washington
149, Portrait of a Naval Officer, probably Vice-Admiral Aert van Nes, Ferdinand Bol, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
150, Portrait of a Man with a Breastplate and Plumed Hat, école hollandaise, courtesy Metropolitan Museum of Art
151, Portrait of an Old Man, Simon Kick, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
151, Willem Coymans, Franz Hals, courtesy National Gallery of Art, Washington
152, Portrait of a Man, école française du xviie, courtesy National Gallery of Art, Washington
152, Portrait of Pieter Pietersz Hein, anonyme, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
153, Portrait of a Man, anonyme, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
153, Portrait of a Man, possibly a Clergyman, Franz Hals, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
154, Portrait of a Man, Jan Mijtens, courtesy Art Institute of Chicago
155, Head of a Woman, Michael Sweerts, court. Musée Getty
155, Femme jouant de la guitare, Simon Vouet, courtesy Metropolitan Museum of Art
156, Portrait of a gentleman, Caspar Netscher, courtesy Art Institute of Chicago
56, Jeune homme au chapeau, Theodule-Augustin Ribot, Petit Palais, court. Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
157, Le cardinal Jules Mazarin, portrait enchassé dans le manteau de la cheminée des boiseries, jadis dans l'hôtel Colbert-de-
Villacerf, situé 23 rue de Turenne, actuel 4ème arrondissement, Pierre Mignard, court. Musée Carnavalet
159, Twee ruiters te paard in gevecht, Stefano della Bella, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
188, Steenwyck, Anton Van Dyck, Petit Palais, court. Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
191, Coquelin ainé dans le rôle de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Eugene Chaperon, court Musée Carnavalet
194, Scaglia, Anton Van Dyck, Petit Palais, court. Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
195, Château de Blois, Androuet du Cerceau.
196, Henri II de Lorraine, Anthony Van Dyck, courtesy National Gallery of Art, Washington
199, Portrait de François de Vendôme, Robert Nanteuil, courtesy Philadelphia Museum
203, La noblesse française à l'église, Abraham Bosse, courtesy Rijkmuseum Amsterdam
205, Vue et Perspective du Chasteau de Vincennes, Israel Silvestre, Musée Carnavalet
207, Jeruzalem door Saladin heroverd, Jan Luyken, courtesy Rijkmuseum Amsterdam
212, Portrait of a Man, Antonis Mor, courtesy Art Institute of Chicago
223, Portrait of a Man with a Sheet of Music, Domenico Fetti, court. Musée Getty
229, Seated Arab with Pipe, Jean-Léon Gérôme, courtesy National Gallery of Art, Washington
234-244 :
• Dame assise travaillant sur une tapisserie, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Peintre à son chevalet, Michel Lasne d'après Bosse, courtesy Metropolitan Museum of Art
• L'automne, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• The French Forces : Louis XIII and Gaston d'Orléans, Abraham Bosse, courtesy Metropolitan Museum of Art
• Le marchand de vinaigre, Abraham Bosse, courtesy Metropolitan Museum of Art
• The Gallery of the Palace of Justice, Abraham Bosse, courtesy Metropolitan Museum of Art
• Le courtisan suivant le dernier édit, Abraham Bosse, courtesy Rijkmuseum, Amsterdam
• Cérémonie observée au contrat de mariage passé à Fontainebleau, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Franse edelman op de rug gezien, gekleed volgens de mode van ca, Abraham Bosse, courtesy Rijkmuseum Amsterdam
• Un hallebardier, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Le feu, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Loger les pélerins, Abraham Bosse, Petit Palais, court. Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
• L'acteur Jodelet, Jacob Ettling, court. Musée Carnavalet
• Le toucher, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Les gardes françaises : un capitaine, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• La terre, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Les métiers : le clystère, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• L'imprimerie, Abraham Bosse, courtesy Rijkmuseum Amsterdam
• Le marchand d'oublies, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Un laquais range des habits dans une malle, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• Un soldat en faction, Abraham Bosse, court. Musée Carnavalet
• La noblesse française à l'église, Abraham Bosse, courtesy Rijkmuseum Amsterdam

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