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EXPOSE DE FRANÇAIS

THEME
LE MARIAGE DANS « SOUS L’ORAGE »
DE SEYDOU BADIAN

Plan

Introduction

I. Le mariage traditionnel dans « Sous l’orage »

II. Le mariage moderne dans « Sous l’orage »

Conclusion

Groupe 7

NOMS DES EXPOSANTS

Anna Mendy Mémé Ndiaye

Fali Ndiaye Awa Ndiaye

Mame Cheikh Ndiaye Guagne Demba Ndiaye

Mbaye Ndiaye

Classe : 4èmeE

Professeur : Madame GUIRANE

ANNEE SCOLAIRE 2022 / 2023

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Introduction
D'une part, le poids du passé, l'autorité de la tradition, le prestige des anciens, d'autre part,
l'appel de temps nouveaux, l'ouverture et les émois de la jeunesse : la profondeur millénaire
de l'Afrique et les horizons stimulants dévoilés par d'autres formes de savoir, ce débat est
celui des pères et des fils, et tel est l'orage subi par les peuples africains. Il est très
remarquable en ce roman, si juste d'écriture, si mesuré de ton, de voir ce peuple - ici une
famille et un village maliens - sortir de la tourmente sans sacrifices extrêmes : la parole sage a
raison des passions, et le désordre de l'histoire finalement s'épuise face à l'ordre de la vie.
Sous l’orage évoque des thèmes essentiels parmi lesquels « le mariage » qui est le thème de
notre exposé.

I. Le mariage traditionnel dans « Sous l’orage »


Analysant le système du mariage traditionnel en Afrique noire, Seydou Badian remarque que
le pouvoir du père de décider le mariage de ses enfants existait autrefois en Europe, et peut-
être existe-t-il toujours dans certains milieux ; et il écrit : « Nous ne saurions nous en étonner
puisque nos lois supposaient, hier encore, le consentement des Parents au mariage ; puisque
dans certains milieux l’usage demeure encore de mariages arrangés par Les parents.
Cependant les pouvoirs réservés au père par les usages - sinon par les coutumes – en Afrique,
étaient considérables ; puisqu’il arrivait qu’ils décident seuls du sort de leurs enfants en
particulier de leurs filles ».
Remarquons que pour les vieux, le passé n’est pas seulement un trésor à garder jalousement,
mais aussi un point de référence, un moment précieux qui doit impérativement servir
d’exemples aux générations présentes et postérieures parce qu’il est plein d’enseignements
édifiants. Garants de la sagesse ancestrale et soucieux de sauvegarder l’héritage des ancêtres,
les vieux refusent tout changement en matière de mariage. Ils veulent préserver et respecter
les instructions de leurs ancêtres tout en refusant que leur progéniture enfreigne les normes
existantes. Concernant le mariage de Kany, les vieux insistent : « C’est nous qui décidons,
comme il est d’usage. C’est à Kany de suivre. Depuis que le monde est mondé, les mariages
ont été faits comme nous le faisons » (page 54).
A travers ce passage, Seydou Badian place le lecteur devant la conception du mariage selon
les vieux, ici symbolisés par le pronom personnel « nous » renvoyant à une collectivité
distincte. En revanche le verbe décider, conjugué au temps présent de l’indicatif, est
l’expression des préceptes établis par les anciens en matière de l’organisation sociale. Ce

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précepte est explicité ou clarifié par l’expression « comme il est d’usage ». Et ce précepte doit
être concrétisé par Kany parce qu’elle doit obéir aux ordres des anciens : « C’est à Kany de
suivre ». Implicitement, le locuteur veut dire que la fille n’a pas droit à la parole dans la
société africaine. Elle est soumise et doit, par conséquent, rester muette devant la décision
prise par les adultes, représentants des ancêtres. Le locuteur sous-entend par ailleurs que les
tenants de la tradition africaine, compte tenu de leur expérience, estiment qu’ils ont le droit de
choisir, pour leur fille, le futur mari. Kany dans ces conditions n’en étant pas épargnée, elle
doit accepter le choix des aînés. Pour les anciens : Famagan, le polygame et riche commerçant
est le futur mari de Kany. Leur décision est également soutenue par Maman Téné : « Kany,
ton père et ses frères se sont réunis. Ils ont décidé que tu épouseras Famagan [...] C’est la
parole de ton père » (page 71). Dans le non-dit, on se rend compte qu’à travers la position des
anciens, le romancier veut attirer l’attention de son lectorat sur la place et le rôle de l’argent
dans les conditions de réalisation du mariage en Afrique. Famagan, bien que polygame, veut
épouser Kany, parce que son argent constitue son arme. Ainsi, en dépit de son âge et de ses
multiples femmes, il reste le candidat préféré du clan Benfa pour le mariage de Kany. Les
anciens veulent que leur fille soit l’épouse d’un richissime commerçant. Qu’importe son âge
et le nombre de ses femmes. Cette conception traditionnelle du mariage est à l’opposé de celle
des modernistes.
Il convient de noter que selon la tradition en Afrique noire, il relève à la fois du droit et du
devoir du père de bien marier son enfant. C’est un droit en ce sens que, par son autorité de
chef de famille, le père a la prérogative de choisir un époux ou une épouse pour son enfant.
En principe, le problème du choix ne se pose pas dans la mesure où l’enfant ne peut pas
refuser le choix de son père sans s’aliéner la tradition et la société que représente l’autorité
paternelle. Comme le dit bien Seydou Badian, on sait que « la tradition est transmise par
l’autorité paternelle et la société ». Les raisons qui justifient le choix du père se trouvent dans
le caractère communautaire du mariage en Afrique noire où le mariage traditionnel est avant
tout une alliance entre deux familles avant d’être un contrat entre deux individus qui
s’unissent. En l’occurrence, le père ne peut pas marier sa fille à un homme dont il ne connaît
pas le statut Personnel, car il lui faut préserver l’honneur de son propre Famille. Il est donc
normal qu’il cherche l’alliance d’une famille amie. Ainsi le père Benfa insiste-t-il que sa fille
épouse Famagan, parce que ce dernier est bien connu dans la famille et tout le monde s’est
renseigné sur lui. En outre, l’intérêt économique joue un rôle important dans le choix du père.
Par exemple, le père Benfa a choisi Famagan comme époux pour sa fille, non seulement parce

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qu’il est bien connu de la famille, mais aussi à cause de ses richesses. Autrement dit, il peut
payer la dot et aussi apporter une aide financière à ses futurs beaux-parents.

II. Le mariage moderne dans « Sous l’orage »


Avec son roman " Sous l’orage ", Seydou Badian évoque un thème qui a été largement traité,
la place du mariage dans une société africaine où le droit coutumier est mis à mal par les
nouveaux venus, les Blancs et leurs cultures. Les nouveaux maîtres imposent des obligations
juridiques en porte-à-faux avec les traditions. Le mariage coutumier n’y échappe pas. En
Afrique, celui-ci ne consacre pas uniquement une alliance entre deux époux. Le mariage
engage aussi et c’est un point essentiel, l’union de deux familles qui se doivent assistance
dans une société régie par les solidarités communautaires. Cet acte crucial ne peut pas être
délégué à la seule responsabilité de deux jeunes jouvenceaux irresponsables et cela au titre
d’un mariage d’amour. Ce genre de comportement individualiste est inenvisageable.
Ce serait le reniement des paroles des ancêtres. Une violation sacrée. Pourtant les nouvelles
générations entendent secouer le joug des interdits pour répondre favorablement à leurs désirs.
Confrontés à ses nouveaux défis, les anciens accusent les colons et leurs écoles. Des écoles
qui égareraient les jeunes des sentiers traditionnels par le martèlement de l’individualisme.
Pour les jeunes, le mariage est d’abord un engagement, une affaire de deux individus. Ces
derniers se rencontrent et éprouvent un sentiment réciproque d’amour avant de s’engager eux-
mêmes dans cette aventure idyllique et d’engager leurs parents. Sans ces préalables, l’union
entre l’homme et la femme ne peut s’expliquer. Le narrateur explique le cas de la fille de
Benfa : Kany et Samou s’étaient rencontrés au cours d’une kermesse organisée au bord du
fleuve. Leurs regards s’étaient croisés une, deux, trois fois ; Samou, le lendemain, avait écrit.
Il avait parlé d’amour, d’étoiles, de flèches, de feu et de Kany aux dents de lumière, page 22-
23.
Dans cette fiction, et au regard de ceux qui incarnent la vision moderniste, le narrateur met en
relief deux personnages : Kany et Samou. Les deux « tourtereaux » ont éprouvé un sentiment
d’affection mutuelle. Celle-ci est extériorisée, d’abord, par leurs regards expressifs. Ensuite,
par la lettre adressée par Samou à Kany, le lendemain du jour de la fête, lettre dont l’objet
principal est l’amour. Samou, dans sa missive, ne cache pas ses sentiments : il aime la fille de
Benfa. Pour Kany, Samou est l’élu de son cœur, son fiancé, son futur mari. Elle pense à un
avenir meilleur en compagnie de son futur mari. Sous forme de phénomène prédictif, elle fait
même ce rêve que le narrateur dévoile au lecteur : « La fille de Benfa, cette lettre à la main,

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avait rêvé, avait rêvé de la petite maisonnette, maisonnette ornée d’un salon éblouissant aux
meubles lourds ; elle avait rêvé du petit jardin... » (page 23).
Tout compte fait, nous constatons que dans Sous l’orage, le fond du problème c’est
l’éducation de la femme, c’est-à-dire la formation européenne que reçoit Kany, la fille du père
Benfa. Donc, le père s’oppose à cette formation non pas en tant que telle, mais en tant que
système qui détourne, l’enfant de la tradition et Privé le père de son autorité paternelle. Le
système scolaire empêche le mariage précoce et par là, empêche-le père d’exercer sa
prérogative dans le domaine du mariage de l’enfant, puisqu’il ne peut plus marier ce dernier
comme et quand il le veut. D’où le conflit entre le père et l’enfant au sein de la famille. Dans
ce conflit, nous remarquons que le père est furieux contre l’enfant désobéissant. A la fin du
conflit, le père est indigné et apparaît comme un héros vaincu parce que toutes les corrections
Paternelles se sont montrées inefficaces.
En dépit d’un sujet souvent traité par ses consorts, Seydou Badian réussit tout de même à
apposer sa touche personnelle dans un style fluide qui rend agréable la lecture.

Conclusion
Ainsi dans Sous l’orage, Kany préfère-t-elle mourir plutôt que d’épouser un Homme qu’elle
n’aime Pas. Cette volonté inébranlable de l’enfant fait échouer les corrections paternelles et
l’inefficacité de ces Mesures Punitives traduit l’affaiblissement de l’autorité du père. Ce
dernier, voyant que la force ne Peut rien résoudre, se Résigne malgré lui et laisse l’enfant faire
à sa guise. C’est-à-dire grâce à sa Formation européenne, celui-ci peut Désormais agir
indépendamment de l’autorité paternelle au sujet De son propre mariage. C’est ce que Seydou
Badian nous laisse Entendre dans Sous l’orage, et nous croyons que l’imagination
romanesque ne contredit pas la Réalité africaine

Source :
- https://uir.unisa.ac.za/bitstream/handle/10500/13833/dissertation_ntita_sb.pdf?
sequence=1&isAllowed=y
- https://www.reponserapide.com/expose-sur-le-mariage-traditionnel-dans-sous-l-orage-
22677.php
- https://www.academia.edu/33327801/
MARIAGE_SELON_LA_TRADITION_DANS_SOUS_LORAGE?
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