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De SEYDOU BADIAN
Dans ce livre, c’est l’âme de l’Afrique qui parle. Une âme qui parle avec pudeur. Un
juste ton. Cette justesse de ton, c’est la pudeur même de l’âme de l’Afrique noire,
héritage sans doute, d’une très vieille et très complexe histoire, caractéristique
essentielle de sa civilisation.
A travers « Sous l’Orage », Seydou Badian nous plonge au cœur de son Soudan
natal (actuel Mali) qui n’est point une terre vierge de passé. Terre de rencontres,
rencontres de races, de peuples, de religions, elle a hérité d’un passé peu connu,
mystérieux, que ses jeunes intellectuels s’attacheront à révéler patiemment.
Dans ce livre, Seydou Badian joue le rôle de l’interprête de cet instinct qui fait des
peuples noirs, une des plus importantes possibilités d’avenir pour la civilisation du
bonheur.
Malgré la colère du père Benfa, Kany et Samou n’avaient pas cessé de se voir. Ils
avaient confiance en leur relation et devinrent plus confiants, plus sûrs de leur
avenir. Ils jugèrent cependant sage d’éviter, quand ils étaient ensemble, les lieux
où ils pouvaient être vus du père Benfa ou d’un de ses amis. Ils s’écrivaient
souvent quand ils ne pouvaient pas sortir.
Karamoko, Nianson ou même parfois Birama, portaient les lettres. La famille Benfa
était donc divisée à propos de cette affaire ; Birima, Niansion, Karamoko étaient du
côté de Sanou, eux les jeunes de l’ère moderne ; tandis que le père Benfa et Sibiri,
l’aîné, ne pensaient qu’à Famagan.
Comme pour dire « nous sommes dans un monde que nous ne connaissons pas.
Aujourd’hui, il n’y a plus rien. Plus de liens entre père et fils. Plus de loyauté entre
amis. Plus d’égard entre jeunes et anciens »