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Vibrations Des Structures Industrielles: Jean-François BOISSEAU
Vibrations Des Structures Industrielles: Jean-François BOISSEAU
industrielles
1. Généralités................................................................................................. R 3 140 - 3
1.1 Secteurs concernés ..................................................................................... — 3
1.2 Rôles et conséquences des vibrations structurales.................................. — 3
1.2.1 Définitions ........................................................................................... — 3
1.2.2 Normes sur les vibrations et les chocs ............................................. — 4
1.2.3 Effets négatifs des vibrations ............................................................ — 4
1.2.4 Aspects positifs des vibrations structurales..................................... — 5
2. Les outils de l’ingénieur et leur mise en œuvre .............................. — 5
2.1 Représentation des phénomènes vibratoires ........................................... — 6
2.1.1 Impédance dynamique et fonctions de transfert ............................. — 6
2.1.2 Schématisations masses-ressorts..................................................... — 9
2.1.3 Calculs en éléments finis ................................................................... — 10
2.1.4 Maquettages et lois de similitude ..................................................... — 12
2.1.5 Méthodes énergétiques ..................................................................... — 13
2.1.6 Rayonnement acoustique des structures ......................................... — 14
2.2 Approche expérimentale............................................................................. — 16
2.2.1 Accès aux vibrations des structures ................................................. — 17
2.2.2 Essais structuraux sous excitation artificielle .................................. — 20
2.2.3 Post-traitement et obtention des résultats ....................................... — 25
3. La maîtrise des vibrations et des bruits induits.
Exemples de cas industriels.................................................................. — 33
3.1 Actions correctives ...................................................................................... — 33
3.2 Diffusion des techniques d’analyse ........................................................... — 36
3.3 Première étude de cas : suppression des vibrations indésirables
lors de la mise au point d’une machine de série ...................................... — 36
3.4 Deuxième étude de cas : remède à la dégradation structurale
causée par les vibrations d’une installation industrielle .......................... — 37
3.5 Troisième étude de cas : amélioration d’un découplage antivibratile .... — 39
7 - 1991
4. Conclusion ................................................................................................. — 40
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. R 3 140
R 3 140
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1
F ( t ) → (f ) = -----------
2π
–∞
∞
F ( t ) exp ( – 2 i π f t ) d t
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1. Généralités efforts imposés à une machine tournante par un rotor mal équilibré,
ou efforts dus à la combustion des gaz d’un moteur thermique),
tantôt sur ses frontières ou conditions aux limites (rafales de vent
1.1 Secteurs concernés sur un immeuble, vibrations transmises par le sol à un équipement,
par les points d’accrochage du moteur à un véhicule automobile,
etc.).
Les techniques vibratoires ont été appliquées aux sciences méca-
niques, au génie civil, aux transports, etc. Il existe donc une diversité
de situations visant à contrôler les vibrations, éventuellement à les 1.2.1.2 Amplitudes et fréquence
générer, le plus souvent à les isoler, ou mieux encore à les réduire À un instant donné, si l’on admet que les phénomènes en jeu
à la source, en vue d’atténuer ces vibrations ainsi que les bruits restent linéaires, les vibrations de la structure sont proportionnelles
qu’elles génèrent. aux efforts qui les génèrent : si, toutes choses égales par ailleurs,
Le tableau 1 donne divers exemples de vibrations soit indési- l’intensité de ces efforts double, la vibration double aussi, qu’on la
rables, soit, au contraire, utilisées pour obtenir une réponse ou pro- représente en termes de déplacement vibratoire (ou de vitesse, ou
céder à une analyse. d’accélération) ou de contrainte dynamique dans le matériau
constitutif.
Par contre, l’amplitude de la vibration dépend considérablement
1.2 Rôles et conséquences de la forme de l’effort excitateur en fonction du temps, ou, si l’on
préfère raisonner dans l’espace dual auquel on a accès par la trans-
des vibrations structurales formée de Fourier du signal temporel, en fonction du contenu
fréquentiel de l’effort excitateur. On serait tenté de dire que la
1.2.1 Définitions susceptibilité de la structure aux vibrations est une fonction extrême-
ment variable relativement à la fréquence de l’effort appliqué : telle
1.2.1.1 Vibrations structurales structure pourra être pratiquement insensible à un effort important
On conviendra d’appeler ici vibrations structurales toutes les qu’on lui applique en tel point au rythme de 100 Hz, et prendre des
déformations élastiques de structure quelconques dont la moyenne mouvements cinquante à deux cents fois plus grands si le rythme
dans le temps est nulle, par opposition aux déformations perma- (c’est-à-dire la fréquence de cet effort) augmente ou diminue de
nentes (ou statiques). Elles sont le résultat d’efforts eux-mêmes fluc- quelques pour-cent (figure 1). (0)
tuants, qui s’exercent sur la structure tantôt en son sein (par exemple,
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1.2.3.2 Mise en résonance transitoire être souvent sous-traitées à des ingénieries spécialisées, sont d’un
coût fort modeste face à l’avantage qu’en retirera le futur exploitant
Moins grave, et plus fréquente, est la mise en résonance passagère
en termes de fiabilité et de longévité de son installation.
d’une structure lors d’un état de fonctionnement transitoire : c’est,
par exemple, le cas de toutes les fréquences propres balayées lors
de la montée en vitesse ou de l’arrêt d’une machine tournante rapide,
ou encore lors de chocs, d’à-coups de couple, etc. Il est préférable 1.2.4 Aspects positifs des vibrations structurales
de connaître cet état de fait pour vérifier que l’on en contrôle bien
les paramètres et que la mise en résonance est transitoire et suf- De nombreux dispositifs industriels utilisent la génération de
fisamment peu fréquente. Moyennant ces précautions, de telles vibrations comme principe actif : en particulier, dès que l’accélé-
occurrences pourront être acceptées par l’ingénieur. ration vibratoire approche l’accélération de la pesanteur, on peut,
en général grâce à des moteurs à balourd, mouvoir et ordonner des
Exemple : une machine à grande vitesse de rotation, telle que la petits objets (bols vibrants), tasser ou au contraire égrener des
turbopompe du premier étage de la future Ariane 5, tourne en pulvérulents, homogénéiser des suspensions (vibrage du béton). À
conditions nominales à une vitesse dite « hypercritique », en l’occur- des niveaux plus intenses, on peut fracturer des matériaux à rupture
rence entre la deuxième et la troisième vitesse critique. Lors de la fragile (perceuses à percussion, marteaux pneumatiques), relaxer les
montée en vitesse, l’arbre (commun à la partie pompe et à la partie contraintes internes de matériaux ou d’assemblages, désincruster
turbine) vibre donc successivement selon son premier puis son second des dépôts solides (décalaminage). Le bon fonctionnement de ces
mode propre, avant de se stabiliser. systèmes suppose une maîtrise suffisante des vibrations propres de
leur structure sous l’effet des vibrations qu’ils doivent générer.
1.2.3.3 Instabilités Le fait de soumettre une structure, qui ne vibre pas par elle-même,
Un cas plus complexe, rare heureusement car souvent catas- à des vibrations peut être également un moyen de connaître un
trophique, est celui où l’effort excitateur est lui-même modulé par certain nombre de ses propriétés. On développera largement dans
la vibration de la structure et concentre son énergie à la fréquence cet article (§ 2.2.2) l’analyse dynamique des structures par excitation
propre au fur et à mesure que la structure entre en résonance. Si artificielle, mais on peut citer d’autres cas où la génération locale
aucun phénomène physique ne vient modérer cette instabilité, de vibrations fait partie intégrante d’un capteur actif performant pour
appelée parfois accrochage, elle conduit très rapidement à la rupture. le contrôle non destructif : par exemple, le contrôle de niveau dans
les enceintes fermées.
Exemples Enfin, l’observation des vibrations d’une machine ou d’une
■ Des rafales de vent peuvent faire vibrer une structure élancée, mais installation en fonctionnement est une source d’informations d’une
réciproquement les oscillations de cette dernière modifient l’écoule- richesse considérable sur son état mécanique et fonctionnel, dont
ment aérodynamique. Ce couplage est à l’origine de la spectaculaire l’exploitation ne fait que commencer (surveillance vibratoire – ou
destruction du Pont de Tacoma aux États-Unis, en 1940 [9]. monitoring – et maintenance prédictive). Cette richesse tient :
Ce type de couplage a été à l’origine aussi de la rupture des échan- — à la bonne propagation des vibrations dans les structures,
geurs de chaleur de l’usine de liquéfaction de gaz de Skikda. Par la suite, permettant de recueillir, sur un seul capteur fixe, des informations
les constructeurs d’échangeurs de chaleur à faisceaux de tubes ont de n’importe quel élément de la machine ou de l’installation ;
introduit des dispositifs de pincement des tubes et de butées méca- — à la cadence élevée des informations délivrées par un capteur
niques, qui empêchent une telle mise en résonance généralisée des dynamique (accéléromètre ou microphone dont la bande passante
tubes par couplage à l’écoulement. est de plusieurs kilohertz) ;
— à la multiplicité des traitements du signal que l’on peut appli-
■ Les fluctuations dynamiques de volume et de pression dans un quer pour interpréter les signaux et leurs changements.
réservoir influent sur le débit des pompes ou turbines en amont ou en Nota : la croissance considérable de ce domaine de la surveillance et de la maintenance
aval. L’instabilité qui en découle, pour un lanceur spatial, est connue des machines et installations à partir d’un suivi vibratoire (ou acoustique) demanderait un
développement spécifique dépassant le cadre du présent article.
sous le nom d’effet Pogo : une fluctuation de poussée du moteur fait
résonner le fluide dans le réservoir, ce qui accroît la fluctuation de pous-
sée du moteur, etc. Ce problème a affecté le lanceur Diamant mais a
pu être résolu par l’amortissement structural de la paroi du réservoir.
Face à de tels risques d’instabilité, il est indispensable de modé-
2. Les outils de l’ingénieur
liser la boucle de rétroaction entre vibration structurale et effort et leur mise en œuvre
excitateur, d’identifier les paramètres qui permettent d’en contrôler
le gain, et de se placer en dehors des zones instables avec un coef- On décrit ci-après un ensemble d’« outils », qu’il s’agisse d’outils
ficient de sécurité raisonnable, ce qui peut demander un important conceptuels, donc de méthodes, ou d’outils matériels, donc de
investissement en termes de modélisation et de connaissance moyens d’analyse et d’essais, sachant que l’ingénieur, appelé en
physique des phénomènes en jeu, ainsi que de leurs possibilités de général à titre curatif, doit non seulement constater un désordre bien
couplage (l’exemple c du § 3.1). précis (diagnostic ), mais aussi spécifier des solutions correctives :
il lui faut alors faire appel à des schémas de représentation des
1.2.3.4 Conclusions phénomènes vibratoires qui lui permettront, qualitativement ou
Attirons l’attention sur le fait que l’on peut très rarement incri- quantitativement, d’identifier les phénomènes physiques à maîtriser
miner, dans tous les problèmes cités ici, un composant particulier et d’évaluer l’efficacité des solutions techniques correspondantes,
de l’installation : c’est la conjonction de tous les éléments qui rend avant toute modification.
globalement l’installation malencontreuse, et ce n’est pas toujours Les paramètres en jeu sont en effet nombreux : cela interdit de
l’élément dont le mauvais dimensionnement entraîne la mise en rechercher des palliatifs à force d’essais qui se révèlent infructueux,
résonance qui présente pour autant les vibrations les plus intenses comme l’attestent encore trop souvent les retards et les surcoûts
ou les signes de ruine les plus précoces. finalement considérables de la mise au point de certains prototypes,
Avant tout, face à de tels problèmes, il faut incriminer un manque lorsqu’une analyse dynamique appropriée n’est pas conduite en
d’analyse de l’installation sous ses aspects dynamiques et un temps opportun.
manque de cahiers des charges explicites en termes dynamiques
pour les divers fournisseurs ; les précautions à prendre, qui peuvent
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2.1 Représentation des phénomènes On obtient alors la matrice de transfert globale de la structure
assemblée en faisant la synthèse des transferts élémentaires des
vibratoires diverses sous-structures.
x Déplacement F Force
----- = --------------------------------------- Compliance ------ = --------------------------------------- Raideur dynamique
F Force x Déplacement
v Vitesse F Force
------ = ---------------------- Mobilité (ou admittance) ------ = ---------------------- Impédance
F Force v Vitesse
γ Accélération F Force
------ = ------------------------------------- Accélérance ----- = ------------------------------------- Masse dynamique
F Force γ Accélération
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Figure 4 – Identification des fréquences de suspension d’un massif de machinerie (pour II, se reporter à la figure 3)
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Bien entendu, les structures les plus étendues vont présenter les La manière la plus élémentaire de représenter ces échanges est
fréquences propres les plus basses. Toutefois, comme elles sont de considérer l’oscillation d’une masse rigide M (énergie cinétique
conçues avec plus de robustesse vu leur élancement, leur résistance pure) supportée par un ressort de raideur K sans masse (énergie
à la flexion est supérieure à celle d’objets plus petits, ce qui, au sens de déformation pure). Il suffit alors d’écrire l’équilibre du système
des modes propres, compense leur taille plus grande. La plage des pour trouver l’équation élémentaire bien connue, en notant : ẋ˙ la
premières fréquences propres des structures industrielles courantes dérivée seconde du déplacement x (t ) :
n’est donc pas aussi large que celle de leur taille ; la plupart
présentent leurs premiers modes entre 10 et 100 Hz (par exemple Mẋ˙ + Kx = 0
16 Hz, figure 4), comme le lecteur pourra le vérifier dans la plupart
des exemples du paragraphe 3. si le système est isolé ;
Mẋ˙ + Kx = F ( t )
■ Zone III : comportement modal diffus
La zone III de la figure 3 voit les modes devenir de plus en plus si le système est soumis à une force extérieure F variant en fonction
complexes (nœuds et ventres nombreux), et, bien que la densité du temps.
modale augmente, leur mise en résonance par les excitations natu- On vérifie que l’équation du système isolé est identiquement satis-
relles des structures est plus improbable et limitée en tout état de 1
cause par l’amortissement naturel. Ce dernier augmente avec la faite si x (t ) est une raie de fréquence --------- K / M , qui est alors la
2π
fréquence dans les structures métalliques courantes, car : fréquence propre du système conservatif (§ 1.2.1). On est amené à
— la longueur d’onde des vibrations diminuant, l’amortissement tenir compte des pertes énergétiques inhérentes à tout système réel
structural est d’autant plus opérant, toutes choses égales par (frottements, amortissement du ressort) par un amortisseur exerçant
ailleurs ; un effort proportionnel à la vitesse vibratoire ẋ dans le cas le plus
— l’efficacité du rayonnement acoustique des structures aug- simple (viscosité C ), d’où le schéma classique de la figure 6 régi par
mente et l’amortissement par rayonnement devient souvent impor- l’équation :
tant ; Mẋ˙ + C ẋ + Kx = F ( t ) (1)
— les assemblages jouent un rôle toujours prépondérant.
Nota : bien entendu, ce système peut être couplé à d’autres pour représenter un
La connaissance précise de ces modes est de peu d’utilité, ils comportement plus complexe. C’est ainsi, par exemple, que la réponse d’un être humain
dépendent trop des détails de réalisation des objets, des dernières debout à des vibrations basse fréquence peut être déterminée avec un modèle à sept
interventions mécaniques (montages, démontages), des cartes de degrés de liberté (figure 7) développé dans le cadre d’études de biomécanique.
température dans la structure, etc. C’est pourquoi une connaissance L’avantage principal des schématisations masses-ressorts-amor-
statistique de ces modes suffit dans la plupart des cas (méthode tisseurs linéaires est de conduire, dans tous les cas, à un ensemble
statistique SEA, § 2.1.5), et l’on évaluera seulement le comporte- d’équations aisément déterminables et solubles analytiquement.
ment moyen de la structure. On devra en outre vérifier qu’un élément
particulier n’entre pas en résonance, dans certains cas, dans cette 2.1.2.2 Transmissibilité
gamme de fréquence – surtout s’il se trouve au voisinage immédiat,
soit d’un élément actif source de vibrations, soit d’un élément Certains rapports de grandeurs ont un intérêt particulier pour
particulièrement sensible aux vibrations (ou particulièrement apprécier le fonctionnement d’un système suspendu sur plots
efficace pour les convertir en bruit gênant). élastiques : il s’agit des transmissibilités dynamiques respective-
ment en force (force transmise/force imposée), en déplacement
■ Zone IV : comportement local (déplacement transmis/déplacement imposé), ou croisées (déplace-
La zone IV de la figure 3 correspond aux fréquences telles que ment transmis/force imposée ou vice versa). Elles représentent en
les vibrations subissent une atténuation importante d’un bout à effet le filtrage des vibrations associé au montage considéré.
l’autre de la structure, et les réponses dynamiques n’expriment plus
alors qu’un comportement très local. L’analyse expérimentale
devient donc délicate, il en serait de même pour l’analyse par les
éléments finis, mais il est rare que l’on ait à observer précisément
ces comportements haute fréquence dans le cadre des structures
industrielles courantes.
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2.1.3.1 Définitions
Dans les résultats fournis par les codes de calcul par éléments finis,
il existe une grande disparité dans la terminologie, la formulation
et la normalisation des grandeurs dynamiques. C’est pourquoi il est
utile de se ramener aux grandeurs suivantes pour caractériser les
différents modes (indicés i ) :
— les fréquences propres f i ou les pulsations ω i ;
— les déformées modales correspondantes Φi (vecteurs) et leurs
T
transposées Φ i .
M étant la matrice de masse et K la matrice de raideur de la
structure modélisée, il vient :
— la masse modale :
T
m i = Φ i M Φ i (ou masse généralisée du mode i )
— la raideur modale :
T
k i = Φ i K Φ i (ou raideur généralisée du mode i )
Par contre, Φi n’est définie qu’à une norme près (maximum des
amplitudes posé égal à 1, norme du vecteur Φi égale à 1, ou masse
modale m i égale à 1, etc.), que les auteurs de chaque logiciel doivent
préciser.
On notera aussi que la masse et la raideur modales ont la dimen-
sion ML2 et non la dimension d’une masse ou d’une raideur stricto
sensu (elles représentent, au produit T –2 près, l’énergie cinétique
et l’énergie de déformation du mode).
Lorsque l’on calcule la réponse vibratoire de la structure dans une
configuration donnée par cette méthode, il est extrêmement
intéressant de détailler au point d’observation retenu P la
contribution C P, i des divers modes i : c’est un nombre obtenu par
le produit scalaire entre la déformée modale et la transmissibilité
statique ΦP de la structure vis-à-vis du point P :
T
C P, i = Φ i M Φ P
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2.1.3.3 Recalage des modèles et optimisation Tout cela concourt à donner à la méthode des éléments finis une
place essentielle dans l’analyse des vibrations structurales et à
Plus récemment, les logiciels de recalage d’une modélisation
conjuguer étroitement calculs et essais dans un même projet.
dynamique par éléments finis vis-à-vis d’une expérimentation
offrent une approche rationnelle là où l’ingénieur en était réduit à
l’intuition et au tâtonnement : ces logiciels permettent d’exprimer
objectivement la distance (au sens mathématique) entre les défor-
2.1.4 Maquettages et lois de similitude
mées modales calculées et mesurées, puis d’identifier les zones du
modèle les plus impliquées dans cet écart, et enfin de guider la Malgré les progrès de la simulation numérique, il reste de
reprise de la modélisation dans ces zones, jusqu’à obtenir une repré- nombreuses situations où l’expérimentation reste indispensable,
sentation satisfaisante des modes de la structure réelle. sans pour autant qu’on puisse la pratiquer sur la structure réelle :
la solution est alors de constituer un objet simplifié, éventuellement
D’autres logiciels permettent d’optimiser par éléments finis une à une échelle plus commode ou conduisant à une réalisation plus
structure de forme donnée (par exemple un rotor de machine) pour économique, ou à partir de matériaux meilleur marché et plus faciles
répartir ses modes propres dans des plages de fréquence spécifiées à mettre en œuvre. On demandera alors exclusivement à cet objet
(en dehors des plages de fréquence de rotation, etc.), par le biais simplifié, ou maquette, de présenter les mêmes propriétés dyna-
d’algorithmes mathématiques d’optimisation, en jouant par exemple miques que son homologue réel.
sur l’épaisseur de la matière dans les divers éléments du modèle.
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Nota : c’est ainsi que des raisons de sécurité évidentes conduisent à étudier la dyna- localisation de l’énergie vibratoire à proximité des sources excita-
mique de propulseurs à poudre avec des maquettes en matériaux inertes dynamiquement
semblables. De même, des raisons de disponibilité et d’indépendance vis-à-vis des
trices. Le lecteur trouvera dans l’article Méthodes d’études des
contraintes opérationnelles conduisent à étudier la dynamique des structures navales sur problèmes classiques de dynamiques stochastiques [A 1 346] dans
des maquettes ou tronçons parfois à l’échelle 1, plutôt que sur des unités en service à la le traité Sciences Fondamentales un développement mathématique
Marine. Les structures réelles ne font l’objet que des quelques tests dits de référence, pour approprié pour décrire de tels comportements vibratoires.
garantir la pertinence des travaux conduits sur les maquettes.
Moyennant ces précautions, le maquettage apparaît comme une
■ Lois de similitude approche encore irremplaçable lorsqu’on veut maîtriser les aspects
La plupart des phénomènes vibratoires sont indépendants de la vibratoires et acoustiques d’un projet dont ils conditionnent le
pesanteur (exception faite des oscillations pendulaires, de la houle succès, malgré les progrès des approches numériques évoquées au
ou du ballottement des fluides dans des réservoirs), et la similitude paragraphe 2.1.3.
géométrique est a priori l’approche qui garantit le mieux l’identité
des comportements entre la structure réelle et la maquette en
matière de vibrations et de bruit. Nous donnons au tableau 3 les 2.1.5 Méthodes énergétiques
facteurs de similitude à appliquer sur les diverses grandeurs vibra-
toires en fonction du facteur de similitude géométrique. 2.1.5.1 Principe des différentes méthodes
Cette approche suppose de conserver les mêmes matériaux que Les approches évoquées précédemment sont toutes détermi-
ceux de la structure réelle. Toutefois, seuls le module d’Young E , nistes, au sens où elles visent à caractériser précisément l’état vibra-
la masse volumique ρ et le coefficient de Poisson ν importent en toire d’une structure à un instant donné.
fait ; on peut alors, sauf pour des travaux de vérification de la tenue
En général, cette information est plus détaillée que l’ingénieur ne
ultime au séisme ou en fatigue, utiliser des nuances d’alliages plus
le souhaite : peu importe finalement la fréquence précise des modes
communes (en particulier, de moindre limite élastique).
(le plus souvent entachée d’incertitude), il lui faut seulement déter-
■ Simplifications de la maquette, échelle et matériaux miner un niveau vibratoire caractéristique de tel ou tel état de fonc-
tionnement.
En dehors de cette simplification quant aux matériaux, la simili-
tude géométrique conduite avec un souci d’exactitude trop poussée Il est alors intéressant de raisonner en termes de flux d’énergie
ne conduit à aucune économie de réalisation dans nombre de cas entre les divers composants de la structure. On fait ainsi l’économie
où la complexité des détails l’emporte sur la quantité de matière en d’une description point à point des vibrations, tout en s’attachant
jeu (laquelle est réduite évidemment au cube du facteur d’échelle) : à une grandeur significative sur le plan physique et appelée à vérifier
il faut donc s’autoriser à bon escient des simplifications supplé- des lois simples de conservation et d’additivité. Il est de plus aisé,
mentaires dans la forme et dans les détails de réalisation. en connaissant la répartition surfacique de la masse de la structure,
de relier l’énergie cinétique d’un élément de masse m à la vitesse
Dans le cas de structures raidies par de nombreux goussets, il est
vibratoire moyenne <u > dont il est animé :
possible de raisonner en inertie équivalente, mais il faut veiller à ne
pas trop perturber conjointement la répartition de masse. On peut 1
ainsi réduire le nombre de goussets et simplifier leur géométrie pour E c = ----- m < u 2 >
2
se ramener à des profilés standards ou à des tôles pliées.
Des développements sont en cours (principalement à Électricité
Le maquettage de tôles minces est difficile, du fait de l’impos- de France (EDF), à Métravib RDS et au Centre technique des indus-
sibilité de tendre correctement des tôles et clinquants trop minces tries mécaniques CETIM, de manière coordonnée) pour donner une
en construisant la maquette. La contribution en membrane de ces traduction expérimentale directe des flux d’énergie vibratoire dans
tôles ne peut plus alors être reproduite correctement ! C’est ainsi les structures mécaniques, en combinant quelques points de mesure
qu’on a dû renoncer à maquetter en similitude dynamique une caisse et des informations sur la structure dans la zone de mesure (épais-
de TGV à l’échelle 1/20... seur, inertie, etc.).
D’une manière générale, la fidélité dynamique est d’autant plus Nota : l’énergie est portée par les ondes naturelles de la structure (figure 5), qui inter-
facilement obtenue que l’échelle de similitude est faible, et les fèrent avec leurs propres réflexions sur les bords de la structure, recréant ainsi les aspects
modaux.
échelles de l’ordre de 1/4 représentent souvent le meilleur
compromis technique/économique. Certaines de ces méthodes restent déterministes vis-à-vis du
domaine des fréquences, comme la méthode power flow déve-
D’autre part, les phénomènes dissipatifs (amortissement struc-
loppée par Goyder et White à l’ISVR en Angleterre [10] ou la méthode
tural, dissipation dans les liaisons) échappent à la similitude géo-
des coefficients d’influence énergétiques publiée par le professeur
métrique, à l’exception de l’amortissement par rayonnement
Lesueur de l’INSA de Lyon [11].
acoustique. Il faut donc les transposer à l’aide de matériaux
présentant des caractéristiques dissipatives décalées vers les hautes La plus usuelle reste la méthode connue sous le sigle SEA
fréquences. (Statistical Energy Analysis, ou méthode d’analyse statistique de
l’énergie) [12], du fait de sa grande simplicité.
Exemple : pour les études en soufflerie du couplage entre les
vibrations de tours d’aéroréfrigérants de centrales nucléaires EDF et le
2.1.5.2 Méthode SEA
vent, on a pu ainsi ajuster la composition d’une résine de synthèse
pour reproduire au 1/200 les caractéristiques dynamiques des tours La méthode SEA fournit des résultats moyens dans des bandes
réelles en béton, et ce en jouant sur diverses charges introduites dans de fréquences plus ou moins larges selon l’application.
la résine. La similitude fut très satisfaisante, malgré ce grand rapport Le principe de cette méthode est de décrire la propagation et la
d’échelle. Le travail du modeleur a été des plus délicats puisqu’il lui a répartition de l’énergie vibratoire dans une structure quelconque à
fallu obtenir une épaisseur de 0,8 mm au col, sans défaut de répartition la manière d’un flux de chaleur. Cette analogie n’est pas fortuite, la
de la résine lors du moulage... chaleur n’étant elle-même qu’une forme de vibrations, à l’échelle
Dans le cas des structures qui reçoivent un grand nombre de moléculaire cette fois.
machines et d’équipements divers, une approche intéressante pour On pourra donc décrire l’état vibratoire moyen à partir :
le maquettage est de les figurer d’une manière plus ou moins statis- — de la connaissance du flux d’énergie injecté par la source
tique avec des lests distribués irrégulièrement. interne (bruit ou vibrations d’une machine) ou par le milieu envi-
On a pu montrer, en effet, que ces équipements jouent vis-à-vis ronnant (écoulement tourbillonnaire, par exemple) ;
de la structure principale qui les porte, plus continue, un rôle capital — des propriétés modales de chaque partie élémentaire homo-
de diffusion et de diffraction des vibrations, similaire à celui que gène de la structure : densité modale (nombre de modes dans une
jouent les impuretés dans un réseau cristallin. Le résultat global est bande de fréquence donnée) ;
à la fois un effacement des modes propres de la structure et une
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— de l’évaluation des coefficients de couplage entre chacune 2.1.6 Rayonnement acoustique des structures
des sous-structures ;
— de la masse et de l’amortissement global de chaque sous- Bien que l’étude des problèmes d’acoustique industrielle ne soit
structure. pas l’objet de cet article, les préoccupations de bruit induit accom-
L’amortissement est dit global car il inclut non seulement les effets pagnent assez souvent le besoin de minimiser les vibrations pour
dissipatifs au sein du matériau, mais aussi la déperdition d’énergie nous amener à rappeler les traits essentiels du couplage entre vibra-
par rayonnement acoustique. La perte dans les liaisons est, par tions et bruit. Le lecteur désireux d’approfondir ce sujet pourra se
contre, difficile à prendre en compte, les coefficients de couplage reporter à la référence [11], ou à l’ouvrage de L. Beranek [13] qui
entre sous-structures supposant des échanges sans pertes. reste l’un des meilleurs ouvrages de base pour l’ingénieur sur ce
Pour des structures simples, comme des plaques ou des poutres, sujet.
ces différents paramètres sont approchés par voie analytique et
tabulés [12]. Ils sont également mesurables par des essais assez 2.1.6.1 Mécanisme du rayonnement
simples (décréments logarithmiques pour les amortissements,
Le premier élément important à rappeler est que, même si toute
etc.).
vibration structurale ébranle les molécules du fluide environnant (il
y a égalité des vitesses à l’interface), il n’y a qu’une fraction de cette
2.1.5.3 Limites de la méthode SEA agitation du fluide qui se propage au loin (bruit rayonné, champ
Les seules limitations intrinsèques à cette méthode sont dues lointain). La zone immédiatement voisine de la structure (champ
aux hypothèses que sa formulation amène à présumer : proche) est donc le siège d’un réarrangement important entre le
champ vibratoire et le champ acoustique ; les mouvements de fluide
— l’énergie vibratoire est réductible à la somme des énergies
non rayonnants acoustiquement sont souvent appelés pseudo-son ,
modales, donc le comportement modal est prédominant pour toutes
ou encore champ évanescent . Ces mouvements ne sont pas
les sous-structures : cela signifie que l’amortissement global reste
négligeables pour autant, car, vus de la structure, ils contribuent à
faible et que la propagation vibratoire vers la périphérie de chaque
l’accroissement d’inertie qu’apporte le fluide (masse ajoutée ) à la
sous-structure est quasi complète ; la méthode n’est donc pas appli-
structure, d’où un ralentissement des ondes vibratoires par rapport
cable, en particulier, aux structures remplies d’équipements
à une situation dans le vide (quelques pour-cent dans l’air, mais près
irrégulièrement répartis (§ 2.1.4), ni à des cas de très fort couplage
de 50 % dans l’eau dans un cas typique de coque de navire). Une
acoustique ;
méthode approchée pour déterminer la masse ajoutée sur une
— la bande de fréquence d’analyse doit être assez large pour
plaque a été proposée par Lord Kelvin : elle revient à évaluer la masse
que toutes les sous-structures présentent assez de modes propres
du ou des fluide(s) contenu(s) dans le cylindre circonscrit à la plaque
dans cette bande, au sens d’une vérité statistique ; c’est d’ailleurs
qui vibre.
cette hypothèse qui détermine le choix des bandes de fréquence ;
— les phénomènes excitateurs sont supposés régulièrement Le deuxième élément important est que le son se propage sans
répartis fréquentiellement dans la bande d’analyse, ce qui induit une déformation dans le fluide, à une vitesse constante caractéristique
équipartition de l’énergie vibratoire globale entre les différents de celui-ci (340 m/s dans l’air, 1 450 m/s dans l’eau, à température
modes de chaque sous-structure ; cette hypothèse conduit en ambiante et pression atmosphérique normale), tandis que la
général, au contraire de la précédente, à réduire la largeur des propagation dans la structure est beaucoup plus complexe (les
bandes de fréquence d’analyse, le spectre de l’excitation étant rare- différentes ondes présentées sur la figure 5 interviennent concomi-
ment indépendant de la fréquence ; tamment, déforment le signal et créent de multiples interférences).
— le couplage entre les sous-structures doit rester faible, Les ondes qui sont plus rapides que la vitesse du son dans le fluide
c’est-à-dire que leur comportement après assemblage doit rester environnant sont dites supersoniques , celles qui sont plus lentes
similaire à leur comportement intrinsèque en conditions libres ; cela subsoniques , et la situation transsonique intermédiaire, rare,
implique que la propagation vibratoire d’une sous-structure d’égalité, est dite de coïncidence .
à une autre est modérée ; on se reportera sur ce point au
Formellement, sur une structure d’étendue infinie et sans amortis-
paragraphe 2.1.1.2.
sement, les ondes mécaniques subsoniques ne produisent aucun
rayonnement acoustique et créent seulement un écoulement le long
2.1.5.4 Cas d’applications de l’interface qui s’inverse à chaque demi-période (figure 10a ). Les
L’énergie vibratoire se diffuse, bien entendu, des sous-structures ondes mécaniques supersoniques , au contraire, se couplent avec un
à forte énergie vibratoire vers les sous-structures à plus faible rayonnement très directif, dans la direction déterminée par l’égalité
énergie : les structures à grand nombre de modes, donc de grande des projections des longueurs d’onde respectives (loi de Snell,
envergure, jouent alors le rôle de récepteurs vis-à-vis de structures figure 11). L’onde mécanique coïncidente , elle, rayonne intégra-
plus petites ou plus raides, donc à moindre nombre de modes. lement au point de s’amortir complètement sur la structure.
Par conséquent, dans le cas, par exemple, d’une structure de Le rayonnement acoustique des structures apparaît ainsi sous
type plaque ou coque raidie, l’énergie diffuse des raidisseurs vers l’aspect d’un phénomène tout à fait simple : cela est vrai, mais il
la peau, ce qui va d’ailleurs en général accroître le bruit rayonné. s’applique malheureusement à des objets infiniment plus compli-
qués que la structure idéale, infinie et non amortie qu’on vient de
Exemple : une modélisation SEA a pu fournir un guide sûr et précis décrire.
dans un travail de réduction des bruits parasites affectant un sonar sous-
Le résultat pratique reste alors que les conditions aux limites et
marin et dus aux vibrations de son enveloppe (ou dôme) du fait des
les effets de bord déterminent le bruit effectivement rayonné,
turbulences de l’écoulement. Sans modifier le profil hydrodynamique,
beaucoup plus que les mécanismes décrits ci-dessus dans une
on a pu les réduire de plus de 6 dB en modifiant la structure mécanique :
situation idéalisée.
suppression des raidisseurs, abandon de l’acier pour des composites
résine-fibre de verre et accroissement de l’amortissement structural par On pourrait expliquer simplement le mode habituel de génération
introduction d’une feuille viscoélastique au sein du composite. La du bruit dans les mêmes termes, par le fait que les bords ou les
prévision, par le modèle SEA, du gain moyen dans la bande de fréquence singularités de la structure créent des dissymétries qui ne permettent
du sonar a été vérifiée à 1 dB près lors des essais de recette du système pas à l’écoulement pariétal de compenser les effets de vibrations
modifié. subsoniques : il subsiste des zones excédentaires ou déficitaires, qui
se comportent alors en sources de bruit efficaces (figure 10b ). Une
La référence [12] présente de nombreux autres exemples, notam- telle source de fluctuations de volume, géométriquement localisée,
ment dans le domaine spatial, qui a été un promoteur essentiel de correspond à un « monopôle » acoustique et rayonne également
cette méthode. dans toutes les directions.
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Il est possible enfin de combiner mesures vibratoires et mesures de haut rang modal, sont visualisées aisément par le regroupement
acoustiques pour améliorer la résolution de ce genre d’analyse, par de grains fins dessinant les lignes nodales, lieu des amplitudes vibra-
exemple par des techniques de corrélation. toires minimales (figure 14). Cette approche expérimentale remonte
au physicien allemand Chladni (1756-1827).
2.1.6.3 Conclusion Le fonds des travaux traitant de modèles théorico-expérimentaux
raffinés est tel aujourd’hui que tout problème convenablement posé,
Malgré la complexité des mécanismes de rayonnement acous-
moyennant l’introduction des quelques grandeurs physiques néces-
tique des structures mécaniques, l’ingénieur peut disposer de
saires, peut trouver sa solution par calcul, l’essai n’étant bien souvent
moyens très sûrs pour diagnostiquer les sources vibratoires les plus
effectué qu’à titre de contrôle ou encore substitué au calcul parce
bruyantes et les modifier à bon escient. Ces moyens sont accessibles
que plus économique. Mais, dans le cas où un doute subsiste entre
sous forme d’une association entre capteurs appropriés (sondes et
prévision et réalité, le résultat expérimental, s’il peut être atteint et
antennes acoustiques) et logiciels de traitement (imagerie acous-
n’est pas contestable, doit constituer la référence.
tique), tels que MALICE de Métravib RDS.
Une structure industrielle étant un assemblage souvent complexe
formé d’éléments eux-mêmes plus ou moins simples ne peut être
traitée par voie analytique comme le seraient systématiquement les
2.2 Approche expérimentale éléments simples : cordes, chaînes, tuyaux, barres, plaques et
coques [14]. Hormis l’essai, le calcul par éléments finis (§ 2.1.3)
s’impose pour cerner la réalité, toutefois avec des points faibles sur
Des lois ont été énoncées, dès le XVII e siècle, concernant la méca- le choix de modèles d’amortissement ou de non-linéarités pour
nique des manifestations périodiques des cordes tendues, des lesquels on dispose rarement, a priori, de guide rationnel.
pendules, des poutres, des plaques. Les figures vibratoires, même
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Figure 13 – Application de l’imagerie acoustique au diagnostic des sources de bruit sur un groupe motopropulseur (V6-3 litres)
Les sujets traités aux paragraphes 2.2.1, 2.2.2 et 2.2.3 sont limités 2.2.1 Accès aux vibrations des structures
à l’approche expérimentale du contrôle et de la mesure des vibra-
tions structurales dans son ensemble, en renvoyant à des références Ce paragraphe traite des techniques expérimentales des capteurs
bibliographiques : à titre d’exemple, citons les centaines de de vibrations considérées dans leur ensemble, la vibration étant la
communications présentées en langue anglaise pratiquement grandeur de sortie à mesurer et non une grandeur d’entrée artificielle
chaque année depuis 1982 à l’IMAC [15]. imposée à la structure, comme plus loin au paragraphe 2.2.2.
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— l’étalonnage par construction, essentiellement lié à la longueur traité : Capteurs [R 410], Accélération [R 1 812], Extensométrie
d’onde du rayonnement servant de référence. [R 1 850] et Capteurs à jauges extensométriques [R 1 860].
Le principe de fonctionnement de ces vibromètres est fondé sur Ce tableau 4 classe les variables vibratoires détectées par
les franges d’interférences produites par les rayons incidents et les l’élément sensible (déplacement, déformation, vitesse, accélération,
rayons rétrodiffusés, dans une même direction, par l’objet : saccades et chocs, en translation et en rotation) selon le domaine
— le déplacement vibratoire est déduit du comptage des franges ; physique d’appartenance, mécanique, électrique ou optique. Les cas
— la vitesse vibratoire de l’objet est proportionnelle à la variation de couplage entre ces trois domaines existent, mais ne sont pas
de fréquence d’un signal de référence modulé par l’effet Doppler. détaillés pour éviter d’allonger l’exposé.
Nota : la saccade (jerk ) est la dérivée γ̇ de l’accélération, soit la dérivée troisième du
Suivant la technologie des composants optiques mis en œuvre déplacement ẋ˙˙ .
(laser, diode laser, fibre optique, filtre, objectif, ...), les particularités
de divers vibromètres industriels diffèrent, ainsi que : En conclusion de ce tableau, on voit que le nombre de principes
appliqués aux éléments sensibles reste très limité, alors que les dis-
— les limites mesurables de déplacement, de vitesse et, le cas positions technologiques sont considérablement diversifiées.
échéant, d’accélération vibratoire ;
— l’étendue de mesure en fréquence ; Pour mener à bien le choix d’un capteur de vibration, il convient
— les limites de la distance opératoire séparant le vibromètre de de préciser :
la cible en un point de l’objet vibrant. — les conditions d’emploi, avec ou sans contact matériel et ajout
de masse tolérés entre le capteur et la structure, etc ;
2.2.1.5 Interférométrie holographique — l’étendue du domaine de mesure ;
— la classe de précision requise.
À titre d’extension des procédés de mesures vibratoires sans Les tableaux 5 , 6 , et 7 montrent, pour différents principes
contact, il faut mentionner l’existence de l’interférométrie hologra- constructifs, l’ordre de grandeur des limites pouvant être atteintes,
phique qui a donné lieu à des réalisations intéressantes conduisant, respectivement en déplacement, vitesse, accélération, dans une
par exemple, après expositions photographiques successives à des bande de fréquence également indiquée.
mesurages de déformées précises à 0,1 µm près sur des structures
d’échelles très variées (de quelques millimètres carrés à quelques
dizaines de mètres carrés). L’ISL (Institut de Saint-Louis), qui travaille
2.2.2 Essais structuraux sous excitation artificielle
de longue date ces problèmes, envisage la mesure de déplacement
3D en temps quasi réel sur sites industriels, avec la possibilité de
mise en œuvre de la cinéholographie interférométrique. Les techniques de mesure qui viennent d’être développées
permettent de réunir de nombreuses informations sur la structure,
à travers sa réponse aux vibrations dont l’origine et le contenu
Remarque : ces travaux, ainsi que d’autres analogues, sont fréquentiel sont multiples :
délicats à rationaliser. Simplifiés au niveau des normes pour en — les machines que supporte la structure l’excitent principa-
vulgariser la diffusion, ils n’en restent pas moins fort complexes. lement sinusoïdalement à leur vitesse de rotation et à ses premiers
multiples. Lors des montées ou descentes en vitesse, on peut balayer
Sur un plan plus général, la diversité des besoins peut se mesurer tout le spectre des fréquences intermédiaires ;
à l’importance des manifestations internationales : citons le Salon — le vent, la houle créent des sollicitations basse fréquence
International des Capteurs de mesure. partiellement aléatoires ;
— les bruits aérauliques (systèmes de ventilation, etc.) ont un
spectre très large.
2.2.1.6 Caractéristiques des transducteurs de vibration
Il est par contre difficile de mesurer l’énergie injectée, donc de
Le tableau 4 situe les principes auxquels il est fait appel ; les déterminer des fonctions de transfert, et parfois l’énergie présente
capteurs sont décrits en détail dans différents articles du présent dans une bande de fréquence donnée est trop faible pour permettre
une mesure. (0)
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Tableau 5 – Ordre de grandeur des limites atteintes au moyen de capteurs de déplacement industriels (1)
Déplacement Fréquence
Principe (m) (Hz) Mise en œuvre
Grapho-mécanique (vibrographes) 10–3 à 10–2 10–1 à 103 Stylet sur papier ciré
Résistif
— à piste
• linéaire 10–2 à 1 0 à 10
Pistes bobinées ou moulées
• angulaire 0 à 350o 0 à 10 tours/s
— extensométrique fonction du support Jauges à fil collées
Inductif
— linéaire 10–7 à 10–2 0 à 102 Transformateur différentiel ou inductance
— angulaire 0 à 360o 0 à 102 tours/s mutuelle
Électrostatique 10–8 à 10–3 0 à 104 Métrologie capacitive
Optique et optoélectronique
— à traits
• linéaire 10–7 à 1 0 à 102
Règle ou disque gravés ou codés
• angulaire 0 à 360o 0 à 102 tours/s
— photométrique 10–4 à 10–3 0 à 104 Fibres optiques et réflexion
— interférométrique 10–7 à 10–1 0 à 102 Comptage de franges
— à effet Doppler 10–8 à 10–3 ≈ 0 à 104 Intégration du signal vitesse
(1) Une ligne de ce tableau ne correspond pas à un capteur déterminé, mais indique une performance réalisable par ou moins un capteur fondé sur le principe
énoncé.
(0)
Tableau 6 – Ordre de grandeur des limites atteintes au moyen de capteurs de vitesse industriels (1)
Vitesse Fréquence
Principe Mise en œuvre
(m · s–1) (Hz)
Électrodynamique
— linéaire ≈0à1 ≈ 0 à 103 Champ magnétique et bobine mobile
— angulaire ≈ 0 à 102 tours/s 0 à 102 tours/s Dynamo tachymétrique
Optoélectronique à effet Doppler 10–5 à 1 ≈ 0 à 104 Rétrodiffusion de rayons laser
(1) Une ligne de ce tableau ne correspond pas à un capteur déterminé, mais indique une performance réalisable par au moins un capteur fondé sur le principe
énoncé.
(0)
Tableau 7 – Ordre de grandeur des limites atteintes au moyen de capteurs d’accélération industriels (1)
Accélération Fréquence f
Principe Mise en œuvre
(m · s–2) (Hz)
Résistif
— potentiométrique 10–2 à 102 0 à 102 Capteurs à piste moulée
— extensométrique 10–5 à 104 0 à 103 Jauges à fil collées
Inductif 10–5 à 10 3 0 à 103 À mutuelle inductance
Électromagnétique 10–3 à 102 0 à 102 À zéro asservi
Électrostatique 10–9 à 10–7 ≈0 En impesanteur
Piézorésistif 10–8 à 10 3 ≈ 0 à 104 Semi-conducteur
Piézoélectrique
— tous usages 10–4 à 105 1 à 104
— émission acoustique niveau imprévisible 102 à 106 À quartz ou à céramique
Sensibilité
Optoélectronique à effet Doppler 10–2 à 103 décroissante Dérivation du signal de vitesse
quand f croît
(1) Une ligne de ce tableau ne correspond pas à un capteur déterminé, mais indique une performance réalisable par au moins un capteur fondé sur le principe
énoncé.
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On recourt, dans ces cas-là, à des techniques d’excitation arti- Nota : c’est le cas de deux écouteurs téléphoniques classiques à variation de réluctance
réunis fil à fil et qui sont indifféremment excitateurs et capteurs : application réalisée avec
ficielle, au sens de l’apport d’une source de vibrations auxiliaire aux le Généphone autogénérateur et de sécurité sans pile ni source, conçu pour le Service des
seules fins de cette expérimentation. Il faut alors maîtriser les aspects mines.
suivants : — en mode excitateur, il délivre une force F qui résulte de l’inter-
— savoir faire vibrer une structure avec les moyens les plus action de l’induction B , de valeur constante, et d’un courant i
appropriés au problème posé ; circulant dans une bobine mobile ; la relation F = Bi régit l’effet
— identifier correctement le signal d’entrée délivré à la structure ; électrodynamique ; ce principe est celui de l’excitateur électro-
— relier l’effet à la cause : c’est-à-dire relier la réponse vibratoire dynamique.
à l’excitation artificielle et forcée supposée connue et en déduire le
■ Le tableau 8 présente les générateurs de vibrations fonctionnant
comportement vibratoire de la structure grâce aux mesurages
selon différents principes. Un choix sérieux ne peut être entrepris
suivants :
qu’au regard du problème posé dont les principales données à
• la réponse à une excitation transitoire, aléatoire, périodique considérer sont :
ou autre, à définir,
— la gamme de fréquence d’emploi ;
• l’analyse modale : les valeurs propres (fréquences et modes)
— le modèle du signal d’excitation délivré à la structure ;
des fonctions de transfert (la mobilité, l’admittance, l’impédance
— les limites de force, de déplacement, de vitesse, d’accélération
ou autre fonction à préciser, tableau 2),
nécessaires et admissibles ;
• les paramètres mécaniques d’inertie, de rigidité et d’amortis-
— les perturbations apportées à la structure par le générateur de
sement définissables en un point de référence et pour des condi-
vibrations et dues à son impédance motionnelle électromagnétique,
tions données d’excitation de la structure.
ou à toute autre cause.
2.2.2.1 Générateurs de vibrations Il serait intéressant de présenter des exemples de réalisation réfé-
rencés du tableau 8, lequel est toutefois insuffisant pour conclure,
Du fait de la grande variété des structures industrielles à expéri- le générateur n’étant qu’un maillon de la chaîne complète (§ 2.2.2.2)
menter, il existe un arsenal important de moyens d’excitation qui au travers de laquelle passe toute l’information vibratoire commu-
permettent de générer artificiellement des vibrations. Ces moyens, niquée à la structure.
au même titre que les transducteurs destinés au rôle de capteurs,
sont inventoriés ici. Ce sont également des transducteurs, mais 2.2.2.2 Choix et analyse du signal vibratoire d’excitation
destinés aux fonctions d’excitation.
Nota : en effet, selon le vocabulaire de la NF E 90-001, le même mot peut s’appliquer
aussi bien aux capteurs qu’aux excitateurs :
2.2.2.2.1 Buts de l’excitation artificielle
Transducteur : appareil conçu pour recevoir de l’énergie de la part d’un système et en Les moyens à réunir pour l’étude d’une structure vibrante dans
fournir, soit sous la même forme, soit sous une forme différente, à un autre système de l’un de ces cas les plus complexes sont indiqués globalement sur
telle façon que les caractéristiques recherchées de l’énergie reçue apparaissent à la sortie.
la figure 18. Le signal appliqué à la structure par l’intermédiaire du
En général, le terme de transducteur est suivi d’un qualificatif précisant les types des
énergies utilisées pour la mesure : transducteur électromécanique, électropneumatique,
générateur de vibrations doit être connu et contrôlable à tout instant.
électro-optique... Le choix, sur la partie supérieure du schéma, qui concerne
NF E 90-001 (mai 1972) Vibrations et chocs mécaniques. Vocabulaire. l’ensemble du générateur doit être examiné avec soin pour éviter
Ce mot de transducteur ne doit pas faire croire à la confusion des d’altérer, par des interactions inadéquates, les propriétés de la struc-
principes mis en œuvre même si certains transducteurs, relevant de ture en essai.
principes capacitifs et piézoélectriques ou électrodynamiques, pré- La définition des signaux appliqués au générateur de vibrations
sentent la double propriété d’être indifféremment des capteurs ou dépend de l’objectif à atteindre. Utiliser des mouvements vibratoires
des excitateurs. pour dégager des zones d’accumulation d’amas pulvérulents,
réduire le coefficient de frottement de mécanismes divers, homo-
■ Exemple capacitif : la réversibilité capteur-excitateur existe en ce généiser un agrégat ou répartir le béton dans les moules de préfa-
sens qu’une variation de déplacement ∆x entraîne une variation de brication, etc, ne paraît pas nécessiter de produire un signal aux
capacité ∆C et qu’une variation de tension ∆V entraîne une variation qualités exceptionnelles, bien que ces processus justifieraient sans
de force ∆F suivant la loi de conservation de l’énergie : doute d’être approfondis. A contrario, la connaissance du compor-
2 tement de certaines structures hautement élaborées (domaine de
∆F ⋅ ∆x = ∆ V ⋅ ∆C /2 l’énergie, de l’aéronautique et de l’espace) ne se conçoit, sur le plan
L’application typique, en mode excitateur, est celle de la généra- vibratoire, qu’à partir de signaux d’entrée et de sortie identifiables
tion de forces faibles et, en mode capteur, de la détection de petits et corrélables entre eux dans un sens déterministe, voire proba-
déplacements (du micromètre au millimètre), toutes deux utiles à biliste.
des mesures vibratoires au sol ou en état d’impesanteur. À la limite, tout signal d’entrée peut convenir pour déterminer les
caractéristiques d’une structure linéaire, encore faut-il le connaître !
■ Exemple piézoélectrique : l’effet direct piézo-électrique résulte du L’analyse de la réponse passe par cet impératif, c’est un point impor-
développement d’une charge électrique sous l’action d’une tant parfois négligé. Il est banal de pouvoir exciter une structure,
contrainte mécanique. L’effet inverse permet de créer un déplace- mais plus rare est de bien connaître la sollicitation réellement
ment par l’application d’une tension. Une utilisation classique est la introduite : une force, un déplacement, une vitesse, une accélération,
production d’ultrasons, par exemple pour le nettoyage industriel ou ou une combinaison inconnue de ces différentes grandeurs.
l’échographie médicale.
Cette remarque, vraie pour les vibrations, l’est peut-être plus
■ Exemple électrodynamique : sous divers aspects de réalisation, encore pour les chocs.
un transducteur, très répandu et remarquable, est formé, à la manière
d’un haut-parleur, d’un conducteur de longueur déployée , en 2.2.2.2.2 Cas des chocs
mouvement par rapport à un circuit magnétique d’induction perma-
nente B. Ce transducteur présente la double propriété d’être utilisa- Une machine de choc à chute de masse (ligne 6, tableau 8) peut
ble comme capteur et comme excitateur de vibrations, mais à partir fournir F, x, ẋ, x˙˙ , pour une impulsion en accélération conformée
de deux lois distinctes : suivant une demi-sinusoïde, par exemple.
— en mode capteur, il développe une tension U aux bornes de (0)
la bobine mobile proportionnellement à la vitesse relative ẋ ; la loi
de l’induction U = d Φ /dt = Bẋ régit l’effet électromagnétique ;
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Par contraste avec cette machine de choc bien instrumentée, on 2.2.2.2.4 Moyens d’excitation calibrés
peut opposer le test impulsionnel (ligne 7, tableau 8) beaucoup Deux moyens, aux applications spécifiques, sont indiqués ci-après
moins reproductible, mais réalisé couramment par de nombreux pour montrer qu’il existe d’autres cas pour lesquels les signaux
expérimentateurs, pour faire apparaître globalement, en quelques d’entrée sont étalonnés ou mesurés séparément sur la structure à
millisecondes, le spectre d’une structure. Le défaut de répétabilité analyser, avant de procéder aux essais.
de la percussion d’un marteau actionné à la main tient principa-
lement, à notre avis, au défaut de conception de l’outil, dépourvu Exemples
de panne, qui ne respecte pas la position convenable du centre de
■ Le signal d’entrée est une force (lignes 23 et 24, tableau 8). Des
percussion par rapport au centre de masse, laquelle position per-
impulseurs pyrotechniques sont mis au point et étalonnés en poussée
met d’annuler la réaction du manche dans la main de l’opérateur.
F (t ) au banc. L’évolution, proche du créneau (figure 19) est connue,
Ce contrecoup non supprimé est une des causes premières de
reproductible d’un impulseur à l’autre et adaptée à la recherche des
l’infidélité couramment constatée.
fréquences et amortissements d’avions en vol. Ces impulseurs, dont les
Une impulsion provoquée par un moyen mécanique à commande tirs peuvent être synchronisés, sont aptes à générer des déformées en
électrique (lignes 13 ou 15, tableau 8) est plus avantageuse, car flexion (ligne 23 du tableau 8) ainsi qu’en torsion (ligne 24).
reproductible et continûment dosable en grandeur et en durée.
■ Le signal d’entrée est un déplacement (lignes 8 et 25, tableau 8).
La dérivée de l’accélération, ou saccade, est parfois l’information
En vue de l’analyse expérimentale du comportement sol/structure des
la plus représentative à considérer. C’est le cas dans l’étude de la
éléments d’une ligne EDF (63 kV), un pylône de cette ligne a été expé-
sécurité et du confort des passagers dans les moyens de transport.
rimenté par essai de lâcher. Un câble mis sous tension mécanique est
judicieusement dirigé pour solliciter statiquement trois déformées à la
2.2.2.2.3 Tête d’impédance fois (flexion, torsion, pilonnement). Le créneau de force F (t ) est libéré
Un moyen pratique et bien connu pour mesurer la force introduite par une attache explosive montée sur le câble tendu dont l’autre extré-
dans une structure est d’intercaler, entre celle-ci et la prise de force mité est ancrée avec un dynamomètre au sol. La fonction de réponse
du générateur, une tête d’impédance mesurant ẋ˙ et F au même fréquentielle (qui est le rapport des transformées de Fourier de la
point. Un accéléromètre est monté aussi près que possible d’un réponse sur l’excitation) se déduit de F (t ) et du résultat du lâcher
capteur de force dont la raideur est élevée, pour éviter la naissance (figure 20). L’auteur précise « qu’en pratique on obtient de meilleurs
des modes parasites. L’insertion d’une tête d’impédance dans la résultats en calculant le rapport du spectre croisé entre l’entrée et la
commande mécanique crée une discontinuité de raideur et de sortie au spectre de puissance du signal d’entrée. Ce calcul présente
masse. La discussion des erreurs introduites doit être entreprise, cas l’avantage de fournir la fonction de cohérence qui signale la présence
par cas, déjà en basse fréquence (≈ 10 à 102 Hz) [19]. des bruits vibratoires et des effets de non-linéarité » [20].
De 102 à 103 Hz environ, les attelages mécaniques d’insertion de
la tête d’impédance posent eux-mêmes des problèmes de rupture
d’impédance. La crédibilité des résultats doit être démontrée dans
tous les cas d’emploi et, a fortiori, pour des fréquences atteignant
ou dépassant 103 Hz.
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● impédance mécanique d’un système : rapport complexe de la et la fonction de transfert, définie par le quotient s /e, s’explicite en
force à la vitesse, la force et la vitesse pouvant être mesurées au régime quelconque :
même point (impédance directe) ou dans des points différents du
même système animé d’un mouvement harmonique (impédance s (p) c m p m + c m – 1 p m – 1 + ... + c 0
H ( p ) = --------------- = ----------------------------------------------------------------------------------
-
de transfert) ; e (p) a n p n + a n – 1 p n – 1 + ... + a 0
Nota : dans le cas d’une impédance mécanique en torsion, les mots « force » et
« vitesse » doivent être remplacés par « couple » et « vitesse angulaire » (définition 1.44 de La réponse en régime harmonique s’obtient en posant p = jω . La
la norme NF E 90-001) ; fonction de transfert H (jω ) = H ′ (ω ) + jH ′′ (ω ) est alors une grandeur
● admittance d’un système mécanique, inverse de l’impédance complexe qui ne dépend plus du temps, mais de la fréquence
(définition 1.50 de la norme NF) ; f = ω /2 π. Le module de la fonction de transfert est (H ′ 2 + H ′′ 2)1/2 et
● mobilité (parfois appelée admittance mécanique) [29] : rapport le déphasage Φ de la sortie par rapport à l’entrée est arctan (H ′′/H ′ ).
complexe de la vitesse mesurée en un point d’un système mécanique
à la force mesurée en un même point, ou en un autre point, du même
système en mouvement harmonique. La mobilité est équivalente, Remarque : pour les calculs précédents, la transformée de
sur le plan mécanique et formel, à l’admittance (définition 1.51 de Fourier aurait conduit au même résultat que la transformée de
la norme NF). Laplace, cette dernière étant plus générale et d’un emploi parfois
plus commode. Cependant, le spectre de Fourier, par extension
En dehors de cette norme, divers néologismes apparaissent ici et
des séries de Fourier aux phénomènes non périodiques, se prête
là : c’est ainsi que des auteurs américains [28] appellent trans-
bien à l’interprétation physique des vibrations de nature
mittance le rapport de l’amplitude de la force mesurée à « la sortie »
quelconque, périodiques ou non.
d’un support antivibratile à l’amplitude de la force appliquée à
« l’entrée ».
Retenons, pour la suite, le terme global de fonction de transfert ■ Représentation graphique
qui recouvre tous ces cas particuliers (précédentes définitions La représentation graphique des fonctions de transfert la plus
1.17 – 18 – 44 – 50 – 51). appropriée est choisie selon la nature de la structure et les lois de
comportement des matériaux et des assemblages en fonction de la
■ Mesure expérimentale des fonctions de transfert fréquence. La représentation peut en être faite dans le plan réel, en
Il est toujours possible de mesurer expérimentalement les fonc- module et phase, ou dans le plan complexe, en partie réelle et
tions de transfert caractéristiques d’une structure. On devra toutefois imaginaire. Une telle représentation est donnée en exemple pour
être attentif à la qualité de la mesure des minimums et des maxi- l’impédance Z = F/v d’un modèle à deux masses m 1 et m 2 , à deux
mums, qui correspondent tantôt à de grandes réponses sous faibles rigidités k 1 et k 2 et à deux amortisseurs b 1 et b 2 disposés en
excitations (résonances, § 1.2.1) – et dans ce cas la mesure de l’effort série/parallèle (figure 28), F étant l’amplitude de la force harmo-
excitateur peut être très bruitée – ou, inversement, à des déplace- nique imposée et v celle de la vitesse de réponse au même point.
ments très faibles quel que soit l’effort appliqué (antirésonances) – Il est aisé de construire la fonction de transfert d’un modèle
et dans ce cas la mesure des déplacements (ou vitesses ou accélé- masses-ressorts-amortisseurs donné, comme dans cet exemple ;
rations) est entachée d’incertitude. inversement, il n’est pas évident de déterminer le modèle corres-
Il est également souvent possible de représenter par un modèle pondant à une fonction de transfert donnée. Tel est l’un des buts
mathématique ces mêmes fonctions de transfert, en admettant une de l’analyse modale.
schématisation a priori des effets dissipatifs [amortissement local
ou réparti, représenté par un effort proportionnel à la vitesse 2.2.3.3 Analyse et représentation modale
(modèle visqueux ) ou à l’accélération (modèle hystérétique ), et en
phase avec la vitesse]. C’est par exemple le cas du modèle de L’analyse modale permet d’établir une représentation analytique
transmissibilité T (ω ) donné au (§ 2.1.2). des mesures vibratoires. Un avantage important est la réduction du
nombre de paramètres permettant de représenter le comportement
dynamique de la structure, à toutes fins d’analyse (simuler un
Les calculs modaux (§ 2.2.3.3) et par éléments finis (§ 2.1.3) comportement, mettre au point un prototype, suivre un risque
ne peuvent se comparer aux relevés expérimentaux que pour d’instabilité). Certes, dans un certain nombre de cas, les fonctions
une structure présentant des forces d’amortissement faibles de transfert seules peuvent suffire : mais, spécialement dans le cas
devant les forces d’inertie (masses) et de rigidité (raideurs). des structures continues et peu amorties, le nombre de points
Dans le cas contraire, il est nécessaire de procéder à l’analyse et fréquentiels requis est très élevé, et la manipulation des fonctions
à la représentation spécifique des phénomènes mécaniques de transfert impose celle de fichiers informatiques importants. La
effectivement en jeu et de créer ainsi le modèle particulier de la réduction permise par l’identification modale facilite aussi la
structure en question. comparaison avec des modèles ou des résultats de calculs, l’exploita-
tion des données mesurées dans des schémas de synthèse
dynamique (§ 2.2.3.4) ou des modèles d’instabilité, etc.
■ Exemple d’une fonction de transfert modélisée
À titre d’exemple modélisable d’une fonction de transfert, ■ Modèle mathématique
formulons l’hypothèse d’une structure répondant à un schéma La représentation modale consiste à utiliser la base des fréquences
différentiel linéaire reliant la grandeur de sortie s (t ) à la grandeur et des formes propres de vibration de la structure supposée tout
d’entrée e (t ), donc de la forme : d’abord sans amortissement (structure conservative associée).
an s (n ) + an – 1 s (n – 1) + ... + a0 s = cm e (m ) + cm – 1 e (m – 1) + ... + c0 e Le modèle mathématique dans son ensemble est matriciel d’ordre
(m × m) pour m degrés de liberté et m modes propres. Il est repré-
les symboles (n) et (m) en exposant représentant l’ordre de déri- senté par le système matriciel d’équations différentielles linéaires
vation en fonction du temps ; an ... et cm ... des coefficients constants. du second ordre à coefficients constants [µ], [β ], [γ ], qui s’écrit :
La transformée de Laplace de l’égalité précédente (en supposant le
système au repos à l’origine des temps) est l’équation suivante : [ µ ]q̇˙ + [ β ] q̇ + [ γ ]q = [ F ] (3)
(an p n + an – 1p n – 1 + ... + a0)s (p) = (cm p m + cm – 1p m – 1 + ... + c0)e (p) avec [µ] matrice des masses généralisées (dimension ML2),
[β ] matrice des amortissements généralisés (dimension
avec p variable de Laplace, ML2T –1),
[γ ] matrice des raideurs généralisées (dimension
ML2T –2),
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Excitations
— créneau (3,6 ms) 39,1 – – 15,4 × 10–3
— bruit blanc 39,2 – – 10,2 × 10–3
— harmonique 38,7 31,4 1 880 × 103 6,7 × 10–3
Calcul par éléments finis
1 122 degrés de liberté, 38,8 32 1 820 × 103 –
188 nœuds,
80 triangles à 6 nœuds
E : point d’excitation – : le résultat ne peut être obtenu.
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La démarche 1 ayant abouti à localiser la source à l’interface, la par couplage de deux modes avec les forces aérodynamiques, et
démarche 2 revient à étudier le mouvement relatif pneumatiques/route, apparition d’un amortissement α négatif. La figure 35 est établie :
compte tenu de la réaction du véhicule et en fonction des principaux — à partir d’une analyse modale expérimentale de l’avion au
paramètres (vitesse, trajectoire, pression de gonflage, rôle de la sol, sans vent (V = 0), et suspendu en basse fréquence (1 à 2 Hz)
sculpture des pneumatiques) influant sur la génération des vibrations et pour assurer un bon découplage avec les premières fréquences
bruits, sur l’adhérence et la tenue de route. propres de l’avion (à cet essai de l’avion au sol peut être substitué
un calcul par éléments finis si l’on dispose des moyens informati-
Une solution d’amélioration apportée à un état vibratoire donné ques nécessaires) ;
doit être particularisée au cas traité. Les exemples ci-après nous — à partir d’un calcul de la vitesse critique Vc résultant de coef-
invitent à distinguer sept actions distinctes, sans que ce chiffre ficients théoriques des forces aérodynamiques instationnaires
constitue une limite ! D’autres exemples nous amèneraient peut- (Kussner) aux fréquences de l’avion ; la méthode des tranches
être à compléter la liste suivante, qui a déjà une grande généralité : indépendantes bidimensionnelles en fluide incompressible est
— réduire une puissance ; appliquée à Vvariable .
— déplacer une fréquence d’excitation ; Écarter un risque d’instabilité, c’est-à-dire repousser la vitesse
— écarter un risque d’instabilité ; critique, conduit, par exemple pour une gouverne, à la suréquili-
— amortir les résonances et les chocs ; brer en alourdissant son bord d’attaque.
— isoler les structures ;
● Un son, détecté vers 140 à 150 Hz, est émis par un détachement
— agir par contrôle actif ;
tourbillonnaire régulier au point P (figure 36). Il s’agit d’un méca-
— surveiller et analyser au moyen des vibrations.
nisme aéro-acoustique qui est à l’origine des bruits éoliens des
a) Réduire une puissance câbles de lignes électriques. Des études expérimentales d’EDF en
Des détériorations de dentures ont été constatées sur plusieurs soufflerie anéchoïque complètent une modélisation numérique du
réducteurs de pompes de centrales nucléaires. Une campagne rayonnement sonore.
d’essais a été menée lors de démarrages et d’arrêts. Les couples, Le remède supprimant 5 dB du bruit (déplaçant P en C) consiste
poussées et chocs ont été mesurés pour diverses conditions de à enrouler en hélice sur le câble (∅ ≈ 16 mm) un cordon (∅ 5 mm)
démarrage. Le remède a été de réduire la puissance transmise, trop au pas de 100 mm.
élevée (figure 34), en allongeant le temps de démarrage du moteur
d ) Amortir les résonances et les chocs
par interposition d’une auto-inductance, le nouveau régime transi-
toire étant acceptable. La littérature est riche dans ce domaine. La notion d’amortis-
sement, difficilement modélisable, est encore souvent issue d’une
b) Déplacer une fréquence d’excitation
démarche semi-empirique. Amortir des chocs et des vibrations, par
Un véhicule, confortable en régime normal sur route, peut se voie passive, en particulier les résonances, transforme la puissance
révéler bruyant et trépidant lorsque le moteur tourne au ralenti mécanique, qui est dissipée intégralement en chaleur. L’élévation de
(900 tr/min) dans les embouteillages. Pourtant la puissance a température qui en résulte risque d’influer sur le point de fonction-
considérablement baissé, mais le système mécanique n’est plus le nement et la réponse de l’amortisseur, dans la majorité des cas
même : rencontrés.
— seule tourne la partie en amont de l’embrayage avec une inertie
et un balourd différents ;
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Ce procédé a permis de mettre en évidence en particulier, dans Figure 44 – Déformées modales mesurées de la dalle
le plan horizontal, une flexion importante des poutres en croix, et de la cheminée
associée à une rotation du nœud central tout à fait synchronisée à
la raie H12 du ventilateur à 23,5 Hz (figure 43), ainsi que diverses
déformations de la cheminée de l’aéroréfrigérant et de la dalle proximité est rendue catastrophique par la quasi-coïncidence avec
supérieure. des résonances structurales majeures des éléments qui leur sont
Pour expliquer ce fort couplage, nous avons alors procédé à une directement couplés.
analyse modale à partir d’une excitation par chocs de la structure, L’état de fissuration du bâtiment et les coûts de maintenance des
moteur et ventilateur arrêtés. Parmi les modes déjà nombreux qui parties mécaniques étaient tels qu’une solution rapide et définitive
ont été révélés, trois d’entre eux présentaient des fréquences propres devait être apportée. L’importance de l’enjeu (économique et
et des déformées voisines de celles observées en fonctionnement : fonctionnel) de cette installation ne permettait de plus aucun
— deux modes en festons de la cheminée associés à des flexions tâtonnement.
de la dalle, respectivement à 5,6 et 7,9 Hz (figure 44) ; C’est pourquoi nous avons étayé par des calculs en éléments finis
— un mode de flexion des poutres dans le plan horizontal, associé la définition d’une solution pour en garantir l’efficacité. Un modèle
à la rotation d’axe vertical de la plate-forme moteur, à 23 Hz. assez simple a permis de retrouver les formes propres observées
Le diagnostic était alors clair : le choix d’un rapport de réduction (figure 45, en relation avec les figures 44a et b ). Les écarts sur les
voisin de 12, qui rapproche h1 moteur et H12 ventilateur, alors même fréquences, dus aux approximations sur les conditions aux limites
qu’H12 est la raie ventilateur prépondérante (3 pales × 4 éléments et aux détails structuraux négligés, ne dépassent pas 10 % et ont
fixes dans la veine aéraulique) est en soi déjà malencontreux ; cette dispensé de procéder à un recalage du modèle.
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Nous avons ensuite simulé diverses modifications structurales et 3.5 Troisième étude de cas : amélioration
retenu avec notre client un raidissement par huit bracons (figure 46).
Cette solution est la seule à garantir un glissement suffisamment d’un découplage antivibratile
important des fréquences propres de la structure vis-à-vis des raies
excitatrices. Des modifications sur la partie mécanique de l’instal- Ce troisième référer exemple est emprunté au domaine ferroviaire.
lation (modification du rapport de réduction) n’étaient, par contre, Nous avons été appelés par la RATP pour remédier à des ruptures
pas envisageables, mais, en principe, elles auraient pu permettre de fréquentes affectant les supports des capteurs magnétiques de
réduire tout autant les vibrations de l’installation. Le résultat final signalisation implantés en porte-à-faux sur les bogies de matériels
mesuré sur l’installation modifiée est présenté sur la figure 47 ; il roulants ; il est à noter que cette rupture intervenait malgré l’effet
se passe de tout commentaire. filtrant attendu des découplages mécaniques (anneaux d’élasto-
mère) interposés entre le corps du bogie et la poutre porte-capteurs
(figure 48).
Il convenait d’abord de caractériser l’ambiance vibratoire présente
sur le corps de bogie dans les conditions normales d’opération. Le
spectre de ces vibrations est apparu beaucoup plus timbré que l’on
ne l’aurait attendu, en raison probablement d’une réponse modale
du corps de bogie aux chocs de roulement (figure 49).
Parallèlement, on a procédé à l’analyse dynamique des poutres
porte-capteurs en conditions libres (puisqu’elles sont découplées
mécaniquement).
Compte tenu de ces deux données, il est apparu nécessaire de
modifier les éléments de découplage proprement dits, qui déter-
minent le transfert effectif entre les vibrations des bogies et les
Figure 45 – Déformées modales calculées
poutres. On a préconisé une nouvelle suspension et vérifié par un
(modèle de calcul en éléments finis)
calcul de synthèse que la réponse vibratoire de la poudre serait, cette
fois, très en deçà de ses limites de résistance en fatigue.
Les essais finals l’ont confirmé. Il est intéressant de signaler que
l’on s’est servi du modèle par éléments finis pour déduire, des accé-
lérations mesurées, les niveaux de contraintes mécaniques dans les
éléments trop difficiles à instrumenter en jauges de contraintes
(figure 50).
Figure 47 – Comparaison des niveaux vibratoires Figure 49 – Mesures d’accélération sur le bogie en roulage normal,
en fonctionnement avant et après mise en place au droit du support de poutre, poutre enlevée
des bracons (pour I se référer à la figure 42)
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R3140doc.fm Page 1 Mercredi, 4. juillet 2001 2:13 14
P
O
U
Vibrations des structures R
industrielles
E
N
par Jean-François BOISSEAU
Docteur-Ingénieur
Ancien Chef de Groupe de Recherches à l’Office National d’Études
S
et de Recherches Aérospatiales (ONERA)
Expert près la Cour d’Appel de Paris A
et Bernard GARNIER
Ingénieur civil de l’École Nationale des Ponts et Chaussées
Directeur Commercial à la société METRAVIB RDS
V
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accélérométriques pour la mesure des carac-
N sujets suivants :
tome 1 : Vocabulaire, instrumentation et mesure, exposition des individus :
— l’évaluation de l’exposition des individus aux vibrations ;
— la standardisation de la caractérisation des plots élastiques destinés à
filtrer les vibrations ;
— vocabulaire (index alphabétique, français-anglais) ; — la mesure de la puissance vibratoire qu’une petite machine peut trans-
— isolation mécanique ; mettre à son environnement, par la méthode de la « plaque réverbérante ».
— équilibrage ;
Norme du ministère de la Défense
S — instrumentation de mesurage ;
— mesure des vibrations ;
— évaluation de l’exposition des individus aux vibrations ;
Norme interarmées GAM.EG 13. Personnalisation des essais en environne-
ment. Symposium (7-8 juin 1989). ASTE, Paris.
■ Capteurs Électro-
(0)
dynamiques Hydrauliques
Déplacement Vitesse Accélération Force
P BETA (Bureau d’Étude
et de Technologie Appliquée) ..................... ........... ..................... x
Bertin et Cie (Sté).................................................
Brüel et Kjaer France SA......................................
x
x
x
.....................
x
...........
x
x
Latécoère (Sté Industrielle d’Aviation) .............. .................... x
Ling (distributeur : Systèmes Industries)........... x
U CSI (Capteurs Systèmes
Instrumentations) ................
Druck Sarl .............................
.....................
.....................
...........
...........
x
x
x Métravib RDS .......................................................
Prodéra (Sté).........................................................
x
x
S Endevco France ....................
Entran Sarl ............................
FGP Instrumentation ...........
.....................
.....................
.....................
...........
...........
...........
x
x
x
x
x
Sereme ..................................................................
Servotest...............................................................
....................
....................
x
x
Fogale-Nanotech Sarl .......... x
Framatome Diagnostic ........ ..................... ........... x TESTS À FAÇON SUR GROS MOYENS D’ESSAIS
International Service............ x x x Intespace Ingénierie Tests en Environnement
JPB......................................... ..................... ........... x Spatial ................................................................... x x
Kaman Instrumentation Sopemea (Sté pour le Perfectionnement des
(distribué par Le Groupe Matériels et Équipements Aérospatiaux) .......... x x
Scientifique).......................... x
Lennartz Electronic GmbH
(distribué par Vibrations
Mesures) ............................... ..................... x ■ Analyseurs de signaux, acquisition, traitement
MCB (Éts) .............................. x Acutronic France SA.
Métravib RDS ....................... ..................... ........... x Brüel et Kjaer France SA.
Optilas Sarl ........................... x CCRC (Conseil Commercialisation Regroupement Compétences).
PCB (distribué par PEP -
Techdis SA)........................... ..................... ........... x Corriaz Mesures Sarl.
Phytrans ................................ x Elexo (Sté).
PM Instrumentation Endevco France.
(Schaevitz) ............................ x ........... x Euro Physical Acoustics (Sté).
Prodéra (Sté)......................... ..................... ........... x Genrad (Sté).
Schenck SA. Division HBM Gould Électronique SA.
Mesures................................. x ........... ..................... x
Hewlett-Packard France.
Sensorex SA ......................... x ........... x
Lecroy (Research Systems) Sarl.
Sextant Avionique ............... x ........... x
LMS Sté (Leuven Measurements and Systems France).
Vectavib SA .......................... ..................... ........... x
Vibro Meter (Sté) ................. x ........... x Masscomp distributeur : Concurrent Computer France.
MEIRI (Mesure Électronique Informatique Régulation Industrielle).
Nicolet Instrument Sarl.
Philips Industriel et Commercial (Sté) Division Science et Industrie.
Racal-Dana (Département Marine).
Schlumberger Technologies.
Scientific Atlanta.
SM2I (Sté de Mesure Industrielle Informatisée).