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RÉSUMÉ DU FRANÇAIS M.

Essid
Bacs scientifiques

MODULE II : Histoires d’amour

Texte :

( Philippe, le narrateur, rencontre pour la première fois Anna, la sœur de son ami Alexandre. )

Je ne pouvais encore me dire que je l'aimais; la curiosité l'emportait sur toute réflexion et les questions que je me
posais,[..] dans la rue en rentrant à petite allure chez mes parents, ne tournaient pas autour de mon émotion ou mes
sensations, mais avaient Anna pour tout sujet: que faisait-elle, qui voyait-elle? quel âge avait-elle ?
où poursuivait-elle ses études ? quel chemin empruntait-elle pour rejoindre son domicile ? à quoi ressemblait sa
chambre ? aurais-je une occasion quelconque de la croiser lorsque je raccompagnais son frère? J'en arrivais ainsi
naturellement à Alexandre. Pourquoi m'avait-il dissimulé l'existence de cette sœur dont le charme semblait exercer
autant d'emprise sur lui que sur moi? Quel était ce « problème à la maison , dont elle avait parlé ?
Quels rapports entretenaient ces deux êtres dont je ne parvenais pas à décider lequel influençait l'autre dans
les gestes, la voix, la tenue ? Alexandre avait-il pensé à Anna lorsqu'il m'avait lancé comme une injure: Tu ne sais
donc pas ce que c'est que la vraie beauté féminine?

Cette apostrophe me faisait pressentir qu'il serait maladroit d'interroger Alexandre de façon trop directe et qu'il
faudrait y aller avec prudence. Nous étions restés sur une bagarre qu'il avait gagnée, une épreuve d'humiliation et
de violence physique et alors qu'il m'avait imposé sa loi, j'avais, immédiatement après, été le témoin de sa docilité,
sa tendresse vis-à-vis de l'inconnue qui avait fait irruption dans notre tanière. J'avais déjà découvert à mes dépens
l'extrême susceptibilité d'Alexandre. Je devrais donc, pour la stratégie qui s' amorçait, en tenir compte. L'amour ou
plutôt, ses prémices venait d'éveiller des instincts de ruse que je ne soupçonnais pas. J'avais été jusqu'ici
entièrement dévoué à Alexandre. Désormais, j'envisageais mes relations avec lui d'une autre manière. Je calculais
que notre prochaine entrevue serait importante, voire décisive. Car Alexandre représentait mon seul moyen d'accès
à Anna et je craignais, si je ne savais pas m'y prendre avec lui, de gâcher ma chance de revoir la jeune fille aux
longs cheveux noirs, au teint pâle et aux lèvres rouges. Son image m'avait envahi. Elle devenait un projet, une
ambition, une raison de se lever le matin pour partir vers l'univers du lycée avec une autre perspective que l'ennui,
le travail scolaire, l'habitude. Elle ne m'avait pourtant accordé aucun regard pendant le court instant de son
apparition. Mais elle était là dans la vie, dans ma vie. Ce court instant avait suffi pour lui conférer une dimension
démesurée.

Philippe LABRO, Quinze ans,1992.

ÉTUDE DE TEXTE :

A- Compréhension:

1) Anna ne laisse pas le narrateur indifférent. Quel effet produit-elle sur lui?

2) Quel changement la rencontre avec Anna va-t-elle entraîner dans la relation entre les deux amis, Philippe et
Alexandre ?

1
3) Malgré l'indifférence d'Anna, le narrateur est profondément marqué par la courte apparition de cette jeune fille.
Relevez et expliquez deux procédés d'écriture qui le montrent.

B-Langue :

1) " Le charme d'Anna semblait exercer autant d' emprise sur lui que sur moi. "

Donnez le synonyme du mot souligné puis employez-le dans une phrase.

2) " J'envisageais mes relations avec Alexandre d'une autre manière, il représentait mon seul moyen d'accès à
Anna."

- Identifiez le rapport logique exprimé dans la phrase.

- Réécrivez cette phrase de manière à établir un rapport de conséquence.

I/ Lecture et vocabulaire :
Le vocabulaire de l’amour.

1. Tracez les synonymes du verbe aimer et dites à quel registre de langue appartient chacun.
a. Il a cette fille dans la peau.
b. Il ne cache pas sa flamme pour cette fille.
c. Il s’est épris de cette fille.
d. Son transport pour cette fille le faisait souffrir.
e. Il s’est coiffé de cette fille.

Corrigé.
a. Il a cette fille dans la peau. (R. familier)
b. Il ne cache pas sa flamme pour cette fille. (R. soutenu ou littéraire)
c. Il s’est épris de cette fille. (R. courant)
d. Son transport pour cette fille le faisait souffrir. (R. soutenu ou Littéraire)
e. Il s’est coiffé de cette fille. (R. familier)

2. Décrivez l’évolution du sentiment amoureux en plaçant dans les vides les expressions suivantes, du moins
fort au plus intense : amour – attachement – fou – inclination – idolâtrie.

D’abord, ce n’était qu’une …………………. pour cette jeune personne. Ensuite, c’était devenu de
l’………………………………….. car il pensait souvent à elle et voulait la revoir. Puis, n’en pouvant plus, il lui
avoua son …………………… Après, cet amour lui faisait perdre la tête, il était devenu le ……….. de cette jeune
et belle personne. Enfin, c’était plus fort que lui et sa passion s’est transformée en …………………….

Corrigé.
Dans l’ordre : inclination – attachement – amour – fou – idolâtrie.

3. Retrouvez l'expression de la liste A qui a son synonyme dans la liste B.


Liste A
1. Il la courtisait. 2. Il avoua son amour. 3. Il la regarda amoureusement. 4. Il éprouva de l'amour pour
elle dès leur première rencontre. 5. Son amour lui faisait perdre la tête. 6. Ils se promirent fidélité. 7. Ils
se donnaient des preuves d'un amour partagé.

Liste B
a. Il lui fit les yeux doux. b. Il était fou d'amour. c. Il contait fleurette. d. Il eut un coup de foudre. e.
Ils filaient le parfait amour. f. Il fit sa déclaration. g. Ils échangèrent des serments.

Corrigé.
1/ c ( conter une fleurette à une femme = la courtiser) 2/f 3/a 4/d 5/b 6/g 7/e

2
4. Associez à chaque définition le mot qui lui correspond dans la liste suivante :
une extase - un caprice – une passion.
a. n.m Un amour qui nait brusquement mais qui ne dure pas.
b. n.f. L’amour quand il apparaît comme une inclinaison puissante et durable, dégénérant parfois en obsession.
c. n.f. État dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et du monde sensible.

Corrigé.
a. n.m Un amour qui nait brusquement mais qui ne dure pas. (Un caprice )
b. n.f. L’amour quand il apparaît comme une inclinaison puissante et durable, dégénérant parfois en obsession. (Une passion = une
souffrance)
c. n.f. État dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et du monde sensible. (Une extase)

5. Le mot «cœur » figure dans bon nombre d’expressions françaises. Distinguez les différents sens.

Chroniques d'un raté Cœur qui soupire1 n’a pas ce qu’il désire!

Écoutez-moi, amis. Si le cœur vous en dit2, je vous raconterais bien une affaire de cœur3. Il me tient beaucoup
à cœur4 de faire de vous mes confidents et vous ouvrir mon cœur5. Vous le savez déjà: les filles me font peur et
je n'ai pas un cœur de lion6 pour les aborder. J'ai trop peur d'avoir le cœur brisé7. Moi, qui suis un homme au
cœur pur8 et qui offre mon cœur9 volontiers à qui en voudra, je n'ai guère eu la chance de trouver l'élue de mon
cœur10. Ce qui m'est arrivé la dernière fois vous le confirmera.

Un jour, j'ai rencontré une demoiselle jolie comme un cœur11, j'ai voulu lui parler et lui faire l'aveu que son
beau visage m'a fait battre le coeur12 mais elle m'a bien fait comprendre qu'elle n'avait pas le cœur à
causer13 avec un inconnu. Son refus m'a bien serré le cœur14. Une larme m'a échappé, mais, hélas, elle n'a
pas trouvé le chemin de son cœur15 . La demoiselle a cru que j'étais l'un de ceux qui, pour séduire les dames,
faisaient le joli cœur16. J'ai juré, la main sur le cœur17, que je ne suis guère un séducteur et que je suis prêt à
donner ma vie si elle daigne me donner son cœur18. Mon discours venait du fond du cœur19, j'ai bien cru un
moment que mes propos lui iraient droit au cœur20, mais, elle, qui avait un cœur de pierre21, m'a ri au nez si bien
que j'avais le cœur gros22. J'ai tellement pris à cœur23 ce qui m'était arrivé qu'il me suffit d'y repenser pour avoir
mal au cœur24.

Corrigé.

1. Personne insatisfaite,. 2. Si vous voulez, si cela vous tente. 3. Une affaire d’amour. 4. Il m’intéresse de (J’y attache beaucoup
d’importance ). 5. Révéler ses sentiments. 6. Je ne suis pas très courageux, téméraire. 7. …d’être très affligé. 8. Animé de bonnes intentions.
9. Disposé à l’amour. 10. La fille qui partagera mon amour. 11. Attendrissante. 12. M’a beaucoup ému. 13. Elle n’était pas disposée à parler.
14. … m’a causé de l’angoisse et de la tristesse. 15. Elle ne l’a pas attendrie. 16. …faisaient le galant. 17. Dans une attitude théâtrale. 18.
… m’aimer. 19. …était sincère. 20. … la toucheraient. 21. … était impitoyable. 22. Peiné, triste. 23. J’ai attaché trop d’importance … 24.
Ressentir du dégoût.

Essai : l'amour chez les jeunes.

L'amour est un besoin pour tout jeune. Avoir ou vivre des expériences amoureuses est en effet très avantageux pour
l’avenir ou plutôt le devenir de ce dernier puisqu’il aura l’opportunité de connaître et de vivre la notion du couple et
de la vie partagée. C’est aussi bénéfique au niveau de la santé. Cela s’explique par l’exigence intense de connaître
l’autre et de vivre avec lui quelque chose de spéciale. Les expériences amoureuses des adolescents les aident aussi
à être responsables et à prendre soin du partenaire. Ce qui les prépare pour la vie future en tant que mari ou femme.

Pour la plupart des filles, c’est toujours la même chose : elles cherchent « Le Parfait » ! Chacune avec ses
conditions et ses exigences ! Pour moi, M. Parfait ne veut pas dire un blond aux yeux bleus, un beau gosse au corps
musclé, avec une voiture de luxe et des vêtements assez chers ! Ce qui m’attire, c’est, en premier, les attitudes du
garçon : sa façon de parler, ses amis, ses intérêts… sa série préférée, sa meilleure chanson, son plus grand groupe…
Mon prince charmant doit être intelligent, aimant et surtout un homme à la fois gentil et drôle. Je veux qu’il sache
comment prendre soin de moi et qu’il me respecte pour ce que je suis. C’est, à peu prés, à cela que ressemblerait
mon prince charmant. Pour d’autres filles, ces critères peuvent changer mais il restera toujours « M. Parfait » en fin
de compte.

3
Une relation à l’âge de l’adolescence ne dure pas, pour ne pas dire, ne dure jamais. En effet, elle commence
toujours par une petite étincelle de lumière, au début, forte et très douce, mais qui finit par s’affaiblir et par
s’éteindre petit à petit. A cet âge-là, on n’aime pas vraiment mais plutôt on croit aimer. Les garçons nous plaisent,
nous, on leur plaît, on les apprécie, eux aussi, et voilà. C’est se qui se passe en vérité. Une fois ensemble, on se
donne totalement à cette nouvelle relation croyant toujours que c’est lui le garçon tant attendu, le fameux « M.
Parfait » quoi ! Tout nous paraît beau, plus que les autres jours, plus brillant, plus limpide… La vie nous semble
plus magnifique…

On commence à voir la vie en rose comme le dit si bien Piaf dans sa célèbre chanson. Après, on commence à avoir
des petits problèmes et des malentendus… Mais, toujours croyant à cette relation, on essaie de tout régler, de tout
effacer, de tout oublier... Néanmoins, très vite, le doute prend place dans nos petits cœurs et, on se rend compte,
après quelques temps, que ce n’est pas celui-là qu’on attendait. Et voilà, une petite brise souffle et éteint la petite
étincelle lumineuse et chaleureuse qui nous avait envahies d’enthousiasme et d’exaltation !

Des fois, cela ne marche pas de cette façon-là : en effet, je n’ai donné ici qu’un exemple de la « vie en couple » aux
yeux des adolescentes. Cela pourrait marcher autrement. Mais, la recherche est toujours en court… On t’attrapera
M. Parfait, on t’attrapera tôt ou tard… !

Je trouve que presque tout ce qui a été écrit sur l’Amour est vrai. Shakespeare a dit : « Tout voyage s’arrête au
rendez-vous d’amour ». C’est tellement vrai … ! Je n’ai moi même jamais rien vécu de semblable mais je crois que
d’autres en ont vécu … et j’ai l’impression que j’y pense un peu trop ces derniers temps ! Sa capacité de
transformer et de définir nos vies ne cessera jamais de m’impressionner! Shakespeare a aussi dit que « l’amour est
aveugle » … et, là, je suis certain que rien n’est plus vrai...

Pour certaines personnes, l’amour est une sorte de coup de foudre où l’attirance physique est importante. Pour
d’autres, ce n’est qu’une sorte de passe-temps : ils n’aiment pas se sentir vraiment prisonniers d’une relation
« sérieuse » ... C’est comme jouer à un petit jeu avec plusieurs partenaires. Il ya aussi ceux qui vivent l’amour «
affectueux » : un amour durable qui est, souvent, dérivé d’une amitié. C’est un amour tendre et doux ! Et, il ne faut
pas oublier aussi le plus cruel de tous : l’amour non partagé !

Les adolescents s'impliquent toujours dans ces relations où ils s’y croient vraiment amoureux… Mais, par la suite,
ils éprouvent un sentiment qui les rend à la fois heureux et malheureux ; aussi, parfois, ils se sentent libres
comme ils ne l’ont jamais été, et, parfois, enfermés comme des prisonniers. Certes, comme l’avait si bien dit
Shakespeare :« L'amour est un esprit malin; l'amour est un démon; il n'y a pas d'autre mauvais ange que l'amour.»

A mon avis, chacun de nous a son âme sœur qui l’attend quelque part … !! Alors, il ne faut pas se faire de soucis.
Et…, l’Amour, je crois que c’est quelque chose de merveilleux que chaque être humain a le droit de sentir et de
vivre … !

L'amour est un indicateur de besoins. Il révèle parfois la présence de besoins cruciaux, d'autres fois celle de besoins
moins urgents comme des aspirations. Il révèle aussi qu'on croit, à tort ou à raison, trouver auprès de l'être aimé la
satisfaction de ces besoins. C'est le cas, qu'il s'agisse de l'amour pour une satisfaction potentielle ou réelle.

L'amour d'un être potentiellement nourrissant

Le besoin d'être reconnu comme être sexué et le besoin de contacts physiques de l'adolescent sont forts et même
envahissants. Ce dernier est prêt à jeter son dévolu sur le premier inconnu qui, à première vue, présente des
caractéristiques qui laissent croire qu'il pourrait combler ces besoins. Il est beau donc attirant, fort donc capable
d'avoir un ascendant sur moi, sûr de lui donc pouvant être affirmatif et rassurant, etc...

Le besoin impérieux d'être aimé ou confirmé dans sa capacité d'avoir un impact sexuel n'est pas spécifique à
l'adolescent. On le retrouve aussi chez la personne qui recherche le coup de foudre. Celle-ci voit, dans l'attrait
intense et spontané, la preuve irréfutable qu'il peut trouver tout ce qu'il recherche pour répondre à ses besoins
affectifs. La découverte éventuelle de la personne réelle entraîne souvent le désenchantement. Le coup de foudre
est le prototype de l'amour d'une personne pour son potentiel de satisfaction.

Aimer dans une relation toxique est un autre exemple de l'amour d'une personne pour son potentiel de satisfaction.
Cet attrait est incompréhensible sans l'éclairage du phénomène du transfert. Dans cette situation celui qui aime
tente d'obtenir de l'autre des confirmations essentielles à son identité. Habituellement ses tactiques sont
4
infructueuses.

L'amour pour une relation ou une activité réelle

L'amour est la réaction au fait d'obtenir la nourriture affective que nous cherchons dans une relation. L'amour d'une
activité exprime la satisfaction qu'elle nous procure sur des dimensions importantes de notre vie. Selon son
intensité et la qualité de la satisfaction, l'amour prend la forme de sympathie, d'affection et peut aller jusqu'à la
passion.

Il est utile de préciser sur quoi porte notre amour si on veut y voir plus clair. En spécifiant ce que l'on aime on peut
identifier plus facilement les besoins auxquels il répond ou les aspirations qu'il éveille en nous. On peut aussi
cerner son besoin en identifiant les genres de satisfaction que nous procure le contact avec la personne ou l'objet
aimé.

1/ L'amour source de bonheur : l'amour partagé :

-Les deux amoureux partagent le même sentiment d'amour qui est fondé sur la fidélité, la confiance, le respect.
L'amour devient une source de bien-être. Il assure l'équilibre psychique puisque la présence de la femme aimée
accorde à son élu la béatitude et donne sens à sa vie. Ce plaisir a été éprouvé par Louis Aragon dont la passion
fervente pour Elsa Triolet est devenue une source d'inspiration.
-Le coup de foudre crée aussi un bonheur indescriptible. Les deux amoureux se sentent en harmonie parfaite. Leurs
yeux se répondent et par suite leurs cœurs se font écho.
-l'amour qui mène au mariage est aussi un amour heureux car les deux amoureux réussissent à s' unir par un lien
conjugal témoignant de leur affection. ainsi, le conjoint partage avec sa partenaire ses soucis, ses peines, ses joies...

2/ L'amour source de souffrance :

L’amour possède un aspect narcissique et possessif qui nous prive de notre liberté. L’amoureux cherche à posséder
l’être aimé. (jalousie qui accable l'être aimé )
L’amour peut être une source de souffrance et de mélancolie.
Lorsque l'amant apprend que l’être aimé l'a trahi, sa vie s'obscurcit.
citons à titre d'exemple le chevalier de Grieux à la découverte de la trahison de sa bien-aimée Manon. Il était
tellement désespéré qu'il a perdu le goût de vivre.
-l'amour non partagé cause la souffrance de la personne aimée qui se sent négligée. elle vit des troubles
psychologiques qui peuvent la conduire au suicide .
-l'amour peut être source de malheur quand il est basé sur l' intérêt personnel car le côté matériel l'emporte sur les
sentiments sincères et surtout sur l'amour par exemple les immigrés cherchent souvent à conclure un mariage
d'intérêt avec les européennes pour avoir le visa et pour régulariser sa situation d'immigré clandestin.
une fois son but est atteint, l'homme demande à sa femme de se divorcer ce qui cause le malheur de cette
infortunée. (Trouble psychologique, méfiance, refus de se remarier à cause de l'insincérité)
-L' échec passionnel provoque aussi une grande tristesse .les victimes des séparations dues à la mort, à un
malentendu, à une trahison sentent une souffrance irréversible. Musset dans les nuits d' octobre écrit après avoir été
trahi par sa maitresse" il faut aimer après avoir aimé, il faut souffrir après avoir souffert"
- Après la mort de Virginie, Paul n'a pas pu vivre sans sa bien-aimée d'où sa décision de se suicider et de rejoindre
son élue même à la mort.

5
Etude de texte :
Benoist connaît Martine depuis longtemps. Ils ont le même âge et sont du même village. Maupassant raconte la naissance de leur amour.
Cet extrait se situe au début de la nouvelle.

Le souvenir de la Martine s'agitait dans l'esprit de Benoist comme une mouche emprisonnée. Puis un désir le prit
de la revoir, et il passa plusieurs fois devant la Martinière1. Il l'aperçut enfin étendant son linge sur une corde, entre
deux pommiers. Il faisait chaud ; elle n'avait gardé qu'une courte jupe, et sa seule chemise sur sa peau dessinait bien
ses reins cambrés quand elle levait les bras pour accrocher ses serviettes. Il resta blotti contre le fossé pendant plus
d'une heure, même après qu'elle fut partie. Il s'en revint plus hanté 2 encore qu'auparavant.
Pendant un mois, il eut l'esprit plein d'elle. Il tressaillait quand on la nommait devant lui. Il ne mangeait plus, il
avait chaque nuit des sueurs qui l'empêchaient de dormir. Le dimanche, à la messe, il ne la quittait pas des yeux.
Elle s'en aperçut et lui fit des sourires, flattée d'être appréciée ainsi.
Or, un soir, tout à coup, il la rencontra dans un chemin. Elle s'arrêta en le voyant venir. Alors il marcha droit sur
elle, suffoqué3 par la peur et le saisissement, mais aussi résolu 4 à lui parler. Il commença en bredouillant : « Voyez-
vous, la Martine, ça ne peut plus durer comme ça. » . Elle répondit, comme en se moquant de lui : « Qu'est-ce qui
ne peut plus durer, Benoist ? » Il reprit :« Que je pense à vous tant qu'il y a d'heures au jour. » Elle posa ses poings
sur ses hanches : « C'est pas moi qui vous force. » Il balbutia : « Oui, c'est vous ; je n'ai plus ni sommeil, ni repos,
ni faim, ni rien. » Elle prononça très bas : « Qu'est-ce qu'il faut, alors, pour vous guérir de ça ? » Il resta saisi, les
bras ballants, les yeux ronds, la bouche ouverte. Elle lui tapa un grand coup de main dans l'estomac et s'enfuit en
courant.
À partir de ce jour, ils se rencontrèrent le long des fossés, dans les chemins creux, ou bien, au jour tombant au
bord d'un champ, alors qu'il rentrait avec ses chevaux et qu'elle ramenait ses vaches à l'étable. Il se sentait porté,
jeté vers elle par un grand élan de son cœur et de son corps. Il aurait voulu l'étreindre, l'étrangler, la manger, la faire
entrer en lui. Et il avait des frémissements d'impuissance, d'impatience, de rage, de ce qu'elle n'était point à lui
complètement comme s'ils n'eussent fait qu'un seul être.
On en jasait5 dans le pays. On les disait promis l'un à l'autre. Il lui avait demandé, d'ailleurs, si elle voulait être sa
femme, et elle avait répondu : " Oui". Ils attendaient une occasion pour en parler à leurs parents.

Guy de Maupassant. Les contes de la Bécasse. 1883.

1. Nom de la ferme de Martine. 2. Pensant toujours à elle. 3. Respirant difficilement. 4. Décidé. 5. Bavardait

Compréhension.

1. Décrivez à partir d’indices du texte l’évolution du sentiment amoureux chez Benoist. ( Voir dans les paragraphes
1, 2 et 4 )
2. Cet amour de Benoist pour Martine est comparable à une maladie : Qu’est – ce qui le prouve dans le texte ?
( Voir paragraphes 2 et 3 )
3. Relevez, nommez deux procédés d’écriture employés par le narrateur dans sa description du sentiment
amoureux. Expliquez ce qu’il veut dire à chaque fois. ( Voir paragraphe 4 surtout )

Corrigé.
Compréhension.

1. Il y a évolution du sentiment amoureux chez Benoist : D'abord, l'image de Martine s'était fixée dans son esprit, il pensait
trop à elle et son "souvenir s'agitait dans [son] esprit". Puis son inclination qui se traduisait par le " désir de la revoir
"devenait de l'attachement car " il s'en revint plus hanté encore qu'auparavant" lorsqu'il l'avait vue une autre fois devant sa
ferme. Ensuite, il était devenu vraiment amoureux puisqu' "il eut l'esprit plein d'elle". Enfin, c'était plus fort que lui, c'était
l'amour fou : " Il se sentait porté, jeté vers elle ....Il aurait voulu l'étreindre, l'étrangler, la manger" ....

2. L'amour de Benoist pour Martine est présenté dans le texte comme une maladie, d'ailleurs elle lui dit : " Qu'est -ce qu'il faut
alors pour te guérir de ça ?" Les manifestations pathologiques de son mal sont : " Il tressaillait ... Il ne mangeait plus, il avait
chaque nuit des sueurs qui l'empêchaient de dormir" .....

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3. Dans sa description du sentiment amoureux, le narrateur a employé les procédés de la gradation et de l'hyperbole lorsqu'il
avait dit : " Il aurait voulu l'étreindre, l'étrangler, la manger" pour nous montrer que la passion de Benoist devient de plus en
plus forte jusqu'à atteindre des degrés extrêmes.

II /LANGUE :

LA COMPARAISON

La comparaison rapproche deux éléments, (mots .ou groupes de mots), grâce à un outil grammatical, afin de mettre
en évidence une caractéristique qui leur est commune.
 Quand le ciel est bas et lourd pèse comme un couvercle
comparé outil de comparaison. comparant

L’outil de comparaison peut être: 1 .Une conjonction: comme. 2.Une locution conjonctive: de même que, ainsi que,
aussi, plus, moins [...] que. 3 .Un adjectif: semblable à, tel (que), pareil à. 4.Un verbe: ressembler à, avoir l’air de,
faire penser à.

EXERCICES :
1. Soulignez l’outil de comparaison et précisez sa nature grammaticale.

Son regard est pareil au regard des statues. (Verlaine) : adjectif

1. Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre... (Baudelaire)


2 Les Sages quelquefois, ainsi que l’Écrevisse marchent à reculons, tournent le dos au port. (La Fontaine)
3. L’horizon semble un rêve éblouissant où nage l’écaille de la mer, la plume du nuage. ( Hugo )
4. Tel père, tel fils ( Proverbe )

Corrigé.
1. Comme = conjonction ; 2. ainsi que = locution conjonctive ; 3. semble = verbe ; 4. tel = adjectif.

2. Même exercice
1. Loup : quadrupède sauvage et carnassier qui ressemble à un grand chien.(Dictionnaire Encyclopédique Ouillet)
2. Le navire roulait sous un ciel sans nuages
Comme un ange enivré du soleil radieux. (Baudelaire)
3. Ô Dieu! Le vent rugit comme un soufflet de forge,
La côte fait le bruit d’une enclume, on croit voir
Les constellations fuir dans l’ouragan noir
Comme les tourbillons d’étincelles de l’âtre... (Hugo) : ,
4. Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer... (Baudelaire)

Corrigé.
1. Ressemble à = verbe ; 2. comme = conjonction ; 3. comme = conjonction ; fait le bruit
= verbe ; comme = conjonction ; 4. semblable à = adjectif.

Une comparaison peut rapprocher des éléments concrets et des éléments abstraits .

Et moi , je suis semblable à la feuille flétrie ….. ( Lamartine )

Ici , une notion abstraite , ( le moi , la personnalité du poète ) , est comparée à une réalité concrète (la feuille
flétrie )

La musique souvent me prend comme une mer ! ( Baudelaire )


Ici deux éléments concrets sont comparés .
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Une comparaison peut servir à porter un jugement . Celui- ci peut être dévalorisant , ou valorisant .

Sa conversation était plate comme un trottoir de rue ….( Flaubert ). Comparaison dévalorisante .
Toute sa gentille personne sentait frais comme un bouquet ( Flaubert ) . Comparaison valorisante.

Une comparaison peut retenir l’attention par son aspect original . Ton souvenir en moi luit commun ostensoir !
( Baudelaire )

A l’inverse , certaines comparaisons sont devenues banales du fait d’une utilisation trop fréquente .
Elles ne traduisent plus aucune recherche stylistique . On les appelle des clichés . Exemples : Etre blanc comme un
linge , bavard comme une pie .

Exercices :

3. Soulignez le comparé, encadrez le comparant et indiquez s’ils appartiennent à l’abstrait ou au concret .


Laissons aboyer la conscience humaine , comme un chien qui s’agite et qui tire sa chaîne . ( Hugo ) .
Et je m’en vais / Au vent mauvais / qui m’emporte / De ça , de là , pareil à la / Feuille morte . ( Verlaine )
Les colibris sont proches des martinets . ( Larousse 82 ) .

Corrigé.
Comparé Comparant
1. conscience humaine (abstrait) un chien (concret)
2. les colibris (concret) les martinets (concret)
3. ma jeunesse (abstrait) essaim d'oiseaux (concret)
4. je (abstrait) la feuille morte (concret)

4. Indiquez si les comparaisons suivantes valorisent + ou déprécient - le comparé :

Nos émotions sont dans nos mots comme des oiseaux empaillés. ( Montherlant ) . -

1. J’étais froid comme les marbres. ( Hugo ).


2. Le duvet de ses flancs est pareil / A des neiges d’avril qui croulent au soleil. ( Sully Prudhomme ) .

Corrigé.
1.=(-); 2.=(+)

5. Même exercice.
1. Dans la brume grise, les gratte- ciel devenus blanchâtres se dressent comme de gigantesques sépulcres d’une
ville morte. ( Camus )
2. Elle ressemblait aux femmes des livres romantiques. ( Flaubert ) .
3. Avec ses vêtements ondoyants et nacrés / Même quand elle marche, on croirait qu’elle danse…
( Baudelaire ) .

Corrigé.
1. = (-) ; 2.=(+) ; 3.=(+)

LA MÉTAPHORE .

La métaphore est une sorte de comparaison dans laquelle on aurait supprimé l’outil de comparaison . L’homme est
un roseau .
L’homme est semblable à un roseau . Elle permet d’exprimer une idée abstraite à l’aide de mots concrets.
Lorsqu’un texte entier est une métaphore filée, on parle d’allégorie.
Plus condensée que la comparaison , la métaphore établit une assimilation entre deux termes dont l’un a fonction
de comparé (ex) l’homme ) l’autre de comparant (ex le roseau )

Cette assimilation s’opère :

A l’aide du verbe être .

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Notre cœur est…. une lyre où il manque des cordes .
Comparé comparant ( Chateaubriand )

Par juxtaposition .
La mer rauque chanteuse …. ( Baudelaire )
Comparé Comparant

A l’aide d’un complément de nom .


L’immense été des choses humaine . ( Aragon )
Comparant comparé

Exercices

Repérez les métaphores, construites ici avec le verbe être, en soulignant le comparé et en entourant le
comparant.

Vous êtres un beau ciel d’automne, clair et rose . (Baudelaire )

1 . Une forêt pour toi , c’est un monstre hideux …. ( Hugo)


2. Votre âme est un paysage choisi ….. (Verlaine )
3. Le temps des hommes est de l’éternité pliée ….. ( Cocteau )
4. Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage …….. ( Baudelaire )
5. Cette mouche de la nuit c’est une étoile …… ( Reverdy )
6 . La femme est en effet le potage de l’homme . ( Molière )

Corrigé.
Comparé Comparant
1. une forêt un monstre hideux
2. votre âme un paysage choisi
3. le temps des hommes de l'éternité pliée
4. ma jeunesse un ténébreux orage
5. une étoile cette mouche de feu
6. la femme le potage de l'homme

Même exercice. Les métaphores suivantes sont construites par juxtaposition.

Ô vil monceau de boue, ô terre ! (Lamartine)

1. Poésie ! ô trésor ! perle de la pensée... (Vigny)


2. Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure... (Aragon)
3. Les strophes, oiseaux de toutes les couleurs... (Hugo)
4. La voix empâtée de Paris, un ronflement d'ogre repu... (Zola)
5. Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin... (Apollinaire)

Corrigé.
Comparé Comparant
1. poésie trésor, perle de la pensée
2. mon amour ma déchirure
3. les strophes oiseaux
4. la voix de Paris un ronflement d'ogre
5. Tour Eiffel bergère

Même exercice. Les métaphores suivantes sont construites avec un complément de nom.

9
Cet océan de feuilles [...] ce grouillement d'étoiles, ce ciel de velours... (Cendrars)

1. Les crachats rouges de la mitraille sifflent tout le jour... (Rimbaud)


2. Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d'étoiles vagabondes. (Du Bellay)
3. Les grandes amandes des cathédrales toutes blanches. (Cendrars)
4. Le vaisseau de l'État est ballotté sur une mer orageuse ! (Flaubert)

Corrigé.
Comparé Comparant
1. la mitraille les crachats rouges de
2. étoiles un grand troupeau d'
3. cathédrales les grandes amandes des
4. l'État le vaisseau de

La métaphore ( 2 )

La métaphore peut reposer sur l’utilisation d’un seul mot choisi pour son analogie avec une autre réalité .
Boulets, mitraille ,obus , mêlés aux flocons blancs ,
Pleuvaient ….. ( Hugo )

Le seul emploi de pleuvaient de préférence à tombaient ,sous –entend que les projectiles s’abattent comme une
pluie brutale .

Dans son étal le plus élaboré , la métaphore opère une fusion totale entre deux éléments . Cette fusion peut aller
jusqu’à la suppression du comparé : seul le comparant est exprimé .

Cette faucille d’or dans le champ des étoiles . ( Hugo )

L’image de la faucille suffit ici à évoquer la lune . Le comparé la lune n’est pas exprimé : Tout le sens a été
transféré sur le comparant la faucille .

Grâce aux analogies qu’elle dévoile , la métaphore révèle la singularité d’un auteur et traduit une vision originale
du monde .

Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou . ( Rimbaud )

Rimbaud établit ici une analogie entre les étoiles et des étoffes féminines , ce qui humanise le cosmos, et lui
donne une dimension rassurante.

La métaphore peut néanmoins perdre de sa force poétique , lorsqu’elle est souvent employée : Elle devient alors
un cliché .

Exemple : J’ai vécu six ans avec mon mari sans un nuage . ( Ionesco )

Dans les exemples suivants, soulignez les métaphores et indiquez celles qui sont originales
(+) et celles qui sont des clichés (-).

Ô Mort/Noir verrou de la porte humaine... (Hugo) +

1. Un despote [...], c'est un bon pâtre qui réduit ses sujets à la condition des animaux... (Diderot)
2. Le gouvernement indien annonce un gel des salaires. (Le Monde)
3. La lune est un singe échappé du baluchon d'un marin
Qui vous regarde à travers les barreaux de la nuit...(Supervielle)

Corrigé.
1. un bon pâtre = (+) ; 2. un gel des salaires = (-) 3. la lune est un singe = (+)
10
Dans les métaphores suivantes, le comparé n'est pas exprimé : retrouvez-le en vous aidant de la
liste suivante : enfance - yeux - ville.

Ce toit tranquille où marchent les colombes. (P Valéry) = la mer et les voiles blanches des bateaux.

1. Rectangles de granit, cubes de briques


Et leurs murs noirs durant des lieues. ( Verhaeren )
2. L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs...(Baudelaire)
3. Un grand champ de lin bleu qui parle rit et pleure... (Aragon)

Corrigé.
1. la ville ; 2. l'enfance ; 3. des yeux

La personnification.

La personnification transforme un inanimé en un être vivant. C'est une sorte de métaphore dont le comparant est
animé et le comparé inanimé.
-La rue assourdissante autour de moi hurlait...
(Baudelaire)
-..la rue est ici personnifiée grâce à un verbe réservé au domaine humain ou animal.
.La personnification s'effectue à l'aide :
*D’adjectifs.
- Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés... (Rimbaud)
*Des noms et compléments de nom.
- C'était une de ces machines d'express {...} d'une élégance fine et géante, avec son poitrail large,
des reins allongés. ..(Zola)
*Des verbes.
- L'automne souriait... (Hugo)

En abolissant la frontière entre inanimé et animé, la personnification donne une dimension inhabituelle à la vision
du monde offerte au lecteur.

-Soulignez ce qui est personnifié, et entourez les termes qui servent à personnifier.

L'haleine! glacée de la nuit vint lui souffler au visage… (Alain-Fournier)


1. Bienheureuse La cloche au gosier vigoureux... (Baudelaire)
2. Il est dans Paris certaines rue déshonorées... (Balzac)
3. Ses bandeaux noirs [...) semblaient presser amoureusement l'ovale de sa figure... (Flaubert)
4. Dans un brouillard qui danse la prairie
S'endort fumeuse... (Verlaine)

Corrigé de l’exercice
Termes soulignés
1, la cloche 2. certaines rues 3. ses bandeaux 4. brouillard, la prairie.

Termes encadrés : bienheureuse –gosier ; déshonorées ; presser ; amoureusement ; danse ; s'endort.

Même exercice.
1. O temps, suspends ton Vol (Lamartine)
2. Ici le soleil pense tout haut, c'est une grande lumière qui
se mêle à la conversation... (Supervielle)
3. Les armes doivent se taire samedi matin. (Libération)
4. L’aurore grelottante, en robe rose verte

11
S’avançait lentement sur la Seine déserte. (Baudelaire)
5. Les instruments se sont mis à pousser des cris : les
beuglements faux des trombones et l'horrible piaillerie
sans mesure de tout Je reste. (Giono)

Corrigé de l’exercice
Termes soulignés
1. (le) temps 2. le soleil une lumière 3. les armes 4. l'aurore 5. les instruments les trombones tout le reste.
Termes encadrés ton vol pense se mêle à la conversation se taire grelottante en robe - s'avançait se sont mis à pousser
des cris beuglements piaillerie

Soulignez les termes qui servent à la personnification et précisez à droite, leur nature : Adjectif = A, Nom =
N, Verbe = V.- Jacques vit d’abord la gueule noire du tunnel s’éclairer. ( Zola )

1. L’herbe verte, à mes pieds, frissonnait, éperdue…( Hugo )


2. Je fermerai ma porte / Au nez des années mortes . ( Vian )
3. Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine. ( Supervielle )
4. De mauvaises douleurs mordaient leurs genoux. ( Giono )
5. Ma maison me regarde et ne me connaît plus… ( Hugo )

Corrigé de l’exercice 21
1. frissonnait = (V) ; éperdue = (A) ; 2. nez = (N) ; ,mortes (A) ; 3. leurs pattes de crustacés = (N) ; 4. mordaient = (V) ; 5. me regarde, me
connaît = (V)

L'Allégorie.

● L'allégorie représente de façon imagée, sur le mode descriptif ou narratif, une idée, une abstraction, qu'elle rend
ainsi plus perceptible et plus frappante : on représente traditionnellement la mort, sous la forme d'un squelette armé
d'une faux.
● L'allégorie prend souvent la forme d'une métaphore filée (page 13).
-Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance. Verlaine)
« Le Malheur » est ici représenté sous les traits d'un cavalier, et Verlaine file la métaphore initiale en utilisant le
lexique de la chevalerie.

● L'allégorie est proche de la personnification. Elle repose sur une métaphore dont le comparant est
souvent un animé (ex. : « le chevalier »), mais dont le comparé est une notion abstraite (ex. : « le
Malheur »), parfois signalée par une majuscule.

Exercices.

Entourez le terme abstrait allégorisé, et soulignez les mots constituant une métaphore filée.

-Créon à Antigone : La vie n'est pas ce que tu crois. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir
entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains [...] Retiens - la... (Anouilh)

Ici, « La vie », allégorisée, est assimilée à une eau courante.

1. Mon beau navire ô ma mémoire

Avons-nous assez navigué


Dans une onde mauvaise à boire... (Apollinaire)
2. O Mort, vieux capitaine, il est temps! Lever l’encre !
12
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! (Baudelaire)
3. Ah, Monsieur le philosophe est une terrible chose. Je la VOIS accroupie, la bouche béante pour recevoir
quelques gouttes de l’eau glacé qui s’échappe du tonneau des Danaïdes…( Diderot )
4. Mouette à l’essor mélancolique
Elle suit la vague , ma pensée,
A tous les vents du ciel balancée
Et biaisant quand la marée oblique…( Verlaine )

Corrigé de l’exercice
Terme encadré
1. ma mémoire 2. mort 3. misère 4. ma pensée

Termes soulignés
navire - navigué - onde - à boire
vieux capitaine - levons l'ancre
appareillons
accroupie - bouche béante –
pour recevoir
mouette - suit la vague - balancée - biaisant - marée

Même exercice.
1. Ô douleur! ô douleur! le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie. (Baudelaire)
2. La misère est géante, elle se sert pour essuyer les ordures du monde de votre figure comme d'une toile à
laver. {Céline)
3. Sois sage, ô ma Douleur et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le soir; il descend; le voici [...]
Ma douleur, donne-moi la main, viens par ici,... (Baudelaire)
4. La sombre Jalousie, au teint pâle et livide,
Suit d'un pied chancelant le Soupçon qui la guide... (Voltaire)

Corrigé de l’exercice

Terme encadré 1. Le Temps 2. La misère 3. Ma Douleur 4. La Jalousie Le Soupçon

Termes soulignés
mange - obscur ennemi - ronge –
se fortifie
se sert pour essuyer - toile à laver
sois sage - tiens toi plus tranquille
tu réclamais - donne-moi – viens
teint pâle et livide - suit d'un pied
la guide

L’Hyperbole.

L'hyperbole accentue l'expression d'une idée par rapport à sa réalité : c'est une exagération.
Célimène parlant de Bélise :
Lorsqu'elle vient me voir, je souffre le martyre :
Il faut suer sans cesse à chercher que lui dire... (Molière)
- Célimène exagère ici l'ennui qu'elle éprouve à recevoir Bélise.

L'hyperbole est produite par l'utilisation de nombreux procédés


• Les pluriels.
- Ô soldats de l'an deux ! ô guerres ! épopées ! (Hugo)

• Un lexique fort.
Tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand
scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable... (Molière)
13
• Des superlatifs.
Je vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse;; la
plus miraculeuse... (Mme de Sévigné)

• Des comparaisons.
- Manger comme un ogre.

L'hyperbole sert à persuader, à traduire une émotion intense. Elle peut servir aussi une intention ironique.

Exercice .
Soulignez les hyperboles.

Quelle épouvantable catastrophe ! (Flaubert)

1. Elle entrait dans quelque chose de merveilleux où tout


serait passion, extase, délire... (Flaubert)
2. Il arriva dans la même hôtellerie quatre altesses
sérénissimes. (Voltaire)
3. La liberté sublime emplissait leurs pensées.
Flottes prises d'assaut, frontières effacées
Sous leur pas souverain
Ô France, tous les jours c'était quelque prodige... (Hugo)

4. Les cheveux dressent encore sur la tête, au souvenir de ces jours de meurtre et de feu, retentissant des clameurs du
tocsin... (Chateaubriand)

5. Le seul bruit de mon nom renverse les murailles


Défait les escadrons et gagne les batailles [...]
Je couche d'un revers mille ennemis à bas. (Corneille)

Corrigé.
1. merveilleux - tout - passion - extase - délire ; 2. altesses sérénissimes ; 3. sublime - emplissait - prises d'assaut - effacées - souverain -tous
les jours - prodige ; 4. dressent sur la tête - meurtre - feu - retentissant - clameurs ; 5. renverse les murailles - défait les escadrons - gagne
les batailles - je couche... à bas.

Soulignez les hyperboles et identifiez le ou les procédé (s) utilisé (s) : Pluriel = (P) - Lexique fort =
(LF) - Superlatif = (S) - Comparaison = (C).

- J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers Et des sept gares... (Cendrars)

1. Leurs habits, mieux faits, semblaient d'un drap plus souple et leurs cheveux [...], lustrés par des pommades plus
fines. (Flaubert)
2. La grimace sublime qui venait d'éblouir l'assemblée... (Hugo)
3. Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers
perdus ? (Lamartine)
4. Je crois que je pourrais rester dix mille ans sans parler . (Sartre)
5.... maigre et hâve comme un malade au dernier degré de la consomption. (Diderot)
6. Tandis qu'une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant... (Rimbaud)

Corrigé.
1. Mieux faits - plus souple - plus fines = (S) ; 2. sublime - éblouir = (LF) ; 3. pour jamais - tout entiers perdus = (LF) ; 4. dix mille = (P-
LF) ; 5. comme un malade au dernier degré de la consomption = (C-LF) ; 6. folie épouvantable = (1,F) - broie = (LF) - cent milliers =
(P) - un tas = (LF)

14
L’antithèse.

L’antithèse rapproche deux mots ou deux groupes de mots, pour les opposer, à l'intérieur d'un
énoncé bref (phrase, paragraphe, strophe).

L'opposition des termes peut s'effectuer par :


• Juxtaposition
- Je vis, je meurs... (Louise Labé)
 Coordination
Je me brûle et me noie. (Louise Labé)
 Symétrie
Les hommes, avec des lois sages, ont toujours eu des coutumes insensées. (Voltaire)
 L'antithèse permet d'exprimer avec force les contrastes ou les conflits.

Exercices.
Souligner les mots placés en antithèse.
Ores (= tantôt) je suis glace et ores un feu chaud. (Ronsard)
1. Le Moyen-âge énorme et délicat... (Verlaine)
2. Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur. (Prévert)
3. Je sentis tout mon corps et transir et brûler... (Racine)
4. Il manque à quelques-uns jusqu'aux aliments [...]
L'on mange ailleurs des fruits précoces... (La Bruyère)
5. Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami
Mieux vaudrait un sage ennemi. (La Fontaine)

Corrigé.
1. énorme/délicat ; 2. malheur/bonheur ; 3. transir/brûler ; 4. il manque (des) aliments/on mange des fruits précoces ; 5.
ami/ennemi - ignorant/sage

Soulignez les antithèses. Indiquez si le rapprochement des termes opposés s'effectue


par juxtaposition (J), coordination (C) ou symétrie (S).

Sa misérable tête n'est qu'un jouet dans l'énormité des vagues. (Hugo)
1. Je descends vivante au séjour des morts... (Sophocle)
2. Quand tout change pour toi, la nature est la même. (Lamartine)
3. Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand. (Hugo)
4. Si l'on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d'étude et d'art...
(Zola)
5. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui naguère si beau, qu'il est comique et laid ! (Baudelaire)

Corrigé.
1. vivante/morts = (S) ; 2. change/est la même = (J) ; 3. jeune homme/vieillard = (C) ; 4. buveur de sang, féroce/digne bourgeois, homme
d'étude et d'art = (S) ; 5. ailé/gauche - beau/laid = (J)

La périphrase.

15
La périphrase (le préfixe grec « peri » signifie autour) remplace un mot par une expression détournée,
comprenant des adjectifs, des
compléments de nom ou une proposition relative, qui précisent le sens. Par exemple, « le rêveur sacré », chez
Hugo, désigne le poète.

La périphrase sert à :

• Apporter des précisions que le nom seul ne fournirait pas.

Il y a des lieux où il faut appeler Paris, Paris, et des lieux où il la faut appeler capitale du royaume. (Pascal)

• Éviter des répétitions dans un énoncé.


Jacques Chirac a rencontré Bill Clinton. Le président de la République française s'est entretenu pendant
deux heures avec son homologue américain.

Exercice.
Quels personnages historiques et écrivains célèbres désignent ces périphrases ? Aidez-vous de la liste
suivante : De Gaulle - Margaret Thatcher – Louis XIV - Jeanne d'Arc - Émile Zola - Rimbaud - George
Sand - Chateaubriand.

Le vainqueur d'Austerlitz → Napoléon.

1. La Dame de fer.....................................................
2. La pucelle d'Orléans .............................................
3. Le Roi Soleil ........................................................
4. L'homme du 18 Juin .............................................
5. L'auteur des Mémoires d'Outre-Tombe ...............
6. Le maître du Naturalisme .....................................
7. La bonne dame de Nohant ...................................
8. L'homme aux semelles de vent ...........................

Corrigé.
1. Margaret Thatcher ; 2. Jeanne d'Arc ; 3. Louis xiv ; 4. de Gaulle ; 5. Chateaubriand ; 6. Émile Zola ; 7. George Sand ; 8. Rimbaud

La périphrase 2.

La périphrase possède une fonction poétique. Grâce à ses connotations elle permet de donner un tour plus
littéraire, plus « noble » à un énoncé.
L'astre au front d'argent. (Lamartine) → La lune est enrichie et personnifiée par la périphrase

L’antiphrase.

L’antiphrase consiste à employer, dans un but ironique, un mot ou une expression qui signifie le contraire
de ce qu'elle exprime littéralement.
Agnès à Arnolphe:
Vous avez là-dedans bien opéré vraiment
Et m'avez fait en tout instruire joliment ! (Molière)
- Agnès feint d'admirer l'éducation que lui a donnée Arnolphe, mais ses paroles signifient : vous m'avez mal fait
instruire.

Comme les termes d'une antiphrase sont positifs, mais de sens négatif, il est parfois difficile d'apprécier
cette figure de style. À l'oral, le ton souligne le but ironique de l'antiphrase. À l'écrit, seul l'examen du contexte
permet une bonne interprétation.

Exercice.
Soulignez les antiphrases.
1. Une jolie source de poison, une opération qu'on aurait dû enterrer dans une cave, tant elle était effrontée
et abominable ! (Zola, à propos de l'alambic)
16
2. L'antichambre n'était à la vérité incrustée que de rubis et d'émeraude ; mais l'ordre dans lequel tout était arrangé réparait
bien cette extrême simplicité. (Voltaire)
3. Les familles peuvent se désoler, les nations mourir de misère, cela échauffe la cervelle de
Monsieur : Admirable poète ! (Musset)
4. Et votre petit chien Brusquet ? [...] mord-il toujours bien aux jambes les gens qui vont chez vous ? (Molière)

Corrigé.
1. jolie source ; 2. extrême simplicité ; 3. admirable poète ; 4. mord-il bien

Même exercice.
1. La question (= la torture) est une invention merveilleuse et tout à fait sûre pour perdre un innocent qui a la
complexion faible, et sauver un coupable qui est né robuste. (La Bruyère)
2. « De l'horrible danger de la lecture » (Voltaire) (Titre)
3. Le beau projet que celui d'un dévot qui se tourmente comme un forcené pour ne rien désirer, ne rien aimer...
(Diderot)
4. Orgon : Et je verrais mourir frère, enfants, mère et femme, Que je m'en soucierais autant que de cela.
Cléante : Les sentiments humains, mon frère, que voilà ! (Molière)
5. Quand la mort met un comble aux maux que j'ai soufferts Le beau soulagement d'être mangé des vers ! (Voltaire)

Corrigé.
1. invention merveilleuse et tout à fait sûre ; 2. horrible danger; 3. le beau projet ; 4. les sentiments humains ; 5. le beau soulagement

LA Gradation.

La gradation est une énumération de mots ou de groupes de mots, ordonnée selon une
progression dans l'intensité.
Le fleuve naît, gronde et s'écoule... (Lamartine)

• La gradation est dite ascendante ou croissante, quand les termes sont de plus en plus forts.
Je consens, ou plutôt j'aspire à ma ruine... (Corneille)

• La gradation est dite descendante ou décroissante, quand les termes sont de moins en moins forts.
(La voile) s'éloigne, elle blêmit, elle décroît... (Hugo)

Le nombre des termes composant une gradation est variable. Cependant, les gradations les
plus fréquentes sont :

• Binaires (deux mots ou groupes de mots).


Madame se meurt ! Madame est morte ! (Bossuet)

• Ternaires (trois mots ou groupes de mots).


J'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison. (Camus)

La gradation est un procédé oratoire d'amplification qui permet de présenter de façon concentrée,
donc saisissante, une évolution.

Exercice.
Soulignez les termes des gradations dans les phrases suivantes.

1. L'ombre croît, le jour meurt, tout s'efface et tout fuit. (Lamartine)


2. Une horrible, une sanglante, une implacable idée...( Hugo)
3. Je gémis, je souffre, ma jeunesse s'use dans les larmes et se flétrit dans la douleur. (Rousseau)
4. Un bloc de marbre était si beau
Qu'un statuaire en fit l'emplette
« Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ?
Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? » (La Fontaine)
5. Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! (Prévert)
Corrigé.

17
1. croît, meurt, s'efface, fuit ; 2. horrible, sanglante, implacable ; 3. gémis, souffre, s'use, se flétrit ; 4. dieu, table, cuvette ; 5. bandit,
voyou, voleur, chenapan

L’Énumération et l’accumulation.

L’énumération consiste à énoncer successivement les différentes composantes d’un tout, mentionné
explicitement ou non.
- Nanon faisait tout: elle faisait la cuisine. elle faisait les buées, elle allait laver le linge à la Loire ... elle faisait à
manger à tous les vendangeurs, ...défendait comme un chien fidèle, le bien de son maître,( Balzac)
..Ici, « énumération précise les différentes tâches de la servante, d’abord évoquées globalement, par le terme
englobant “ tout”.

L’énumération permet de transmettre au lecteur un grand nombre d’informations, notamment dans les textes
descriptifs.
Si l’énumération vise à un dénombrement complet, elle constitue un inventaire.
-Ils se mirent en marche dès le matin, et passant par Meudon. Bellevue, Suresnes, Auteuil...ils vagabondèrent entre
les vignes, (Flaubert)
L’énumération peut produire un effet de désordre ou d’excès, On dit alors qu’il y a accumulation,
-Ah ! la douceur de vivre, Vos bals, vos amusettes. de vos cortèges. vos artifices et vos feux d’artifice, les noces et
les voyages de noces! (Ionesco)
Ici, la quantité de divertissements crée un effet d’accumulation, où l’on perçoit une certaine ironie.

EXERCICE:
Entourez le terme englobant et soulignez les termes composant l’énumération :

1. Dans ces régions sauvages, l’âme se plaît à s’enfoncer dans un océan de forêts, à planer sur le gouffre des
cataractes, à méditer au bord des lacs et des fleuves. (Chateaubriand)
2. Tu es mon roi, mon idole! tu es bon! Tu es beau! Tu es intelligent! Tu es fort. ! (Flaubert)
3. Vent, ondes, flammes/Arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d’âmes! (Hugo)
4. Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux... (Hugo)
5. Pour savoir où s’établir, ils passèrent en revue toutes les régions. Le Nord était fertile, mais trop froid; le
Midi enchanteur par son climat, mais Incommode, vu les moustiques. (Flaubert)

Corrigé.
Terme englobant : 1. Ces régions sauvages. 2. mon roi, mon idole. 3. tout.
Termes de l’énumération : 1. océan, forêts, gouffre des cataractes; lacs et fleuves. 2. bon, beau, intelligent, fort. 3. vent, ondes,
flammes; arbres, roseaux, rochers

Soulignez les termes qui constituent une accumulation.


Il ne riait pas, le misérable ! Il ne pleurait pas. Il ne dansait pas, Il ne gesticulait pas. Il ne Criait pas... (Baudelaire)
1. « Eh bien! mon cher Pangloss, lui dit Candide, quand vous avez été pendu, disséqué, roué de coups et que
vous avez ramé aux galères, avez-vous toujours pensé que tout allait le mieux du monde? « (Voltaire)
2. L’astronomie est née de la superstition; l’éloquence, de l’ambition, de la haine, de la flatterie, du
mensonge; la géométrie, de l’avarice; la physique, d’une vaine curiosité ; toutes et la morale même, de
l’orgueil humain. Les sciences et les arts doivent donc leur naissance à nos vices. (Rousseau)

Corrigé.
1. pendu, disséqué, roué de coups, avez ramé aux galères; 2. l’astronomie, l’éloquence, la géométrie, la physique (= les sciences et les arts),
la superstition, l’ambition, la haine, la flatterie, le mensonge, l’avarice, la curiosité, (= nos vices)

La répétition.

18
Répéter, c’est redire, donc employer plusieurs fois le même élément linguistique, mot, groupe, phrase. La
répétition participe à la fonction phatique du langage : faciliter la perception du message. Naturelle à l’oral, elle
peut, à l’écrit, devenir un écart de style.

Nature des répétitions :

Nécessité de la répétition. La fatigue, la distraction du lecteur nuisent à la réception de l’énoncé: La redondance


linguistique permet de vaincre ces bruits” par ses processus de répétition implicite. Ainsi, dans la phrase « ils
partiront pour Nice le mardi 4 juillet. » on détecte deux marques du pluriel au lieu d’une et une répétition sous-
entendue: le calendrier indique le mardi pour le 4 juillet ! La répétition de mots ou d’unités plus longues participe,
très normalement, à la redondance.
La répétition comme écart de style. La répétition peut être une faute ou une facilité. Elle peut être aussi un écart
syntagmatique (écart de combinaison des éléments de l’énoncé). À ce titre, elle crée des connotations liées au
contexte et aux intentions de l’auteur. Exemple: Dans ce portrait de l’instituteur, Péguy répète des mots en variant
leur environnement syntaxique et leur morphologie.
Un long pantalon noir, mais, je pense, avec un liseré violet. Le liseré n’est pas seulement la couleur des évêques, il
est aussi la couleur de l’enseignement primaire. Un gilet noir. Une longue redingote noire bien droite, bien
tombante, mais deux croisements de palmes violettes aux revers. Une casquette plate, noire, mais un croisement
de palmes violettes au-dessus du front. Ch. Péguy, L’argent, Gallimard, 1913
Les écarts usuels de répétitions
L’anaphore. On répète des mots (lexèmes + morphèmes, ou mots-outils) en début de phrases ou de propositions
successives. La reprise est un cas particulier d’anaphore: on ne répète que des morphèmes.
L’épiphore. Répétition de mots en fin de phrases ou de propositions successives.
La symploque conjugue l’utilisation de l’anaphore et de l’épiphore.
L’anadiplose. On répète, au début d’une phrase ou d’une proposition, des mots qui terminent la phrase ou la
proposition précédente.
Effets des répétitions, Toute répétition souligne et met en valeur. Elle permet aussi d’établir des parallélismes entre
mots répétés. Autre conséquence: l’apparition d’un rythme. !
Situations d’emploi des répétitions
La langue familière, surtout à l’oral, use de répétitions. Au théâtre, où se retrouvent les conditions de l’oral, elles
sont fréquentes, jusqu’au ressassement comique. En poésie, la répétition s’associe aux parallélismes. Dans la presse
et la publicité, répéter est un moyen de se faire écouter et de séduire.

Fonctionnement des écarts de répétition


Anaphore
J’ai vu des déserts, j’ai vu des vallées riantes, j’ai vu des villes sans joie.

Epiphore :
Il aperçoit le veston de son ennemi, la tête glabre de son ennemi, le sourire mauvais de son ennemi.

Symploque :
Alors, c’est qu’ils n’ont pas su ? Il faut que je me dise qu’ils n’ont pas su. Et il faut que je sache pourquoi ils n’ont
pas su. Il faut que je questionne ceux que je peux atteindre.
J. Romains, Les Hommes de bonne volonté

Anadiplose :
Chemin faisant, nous reverrons la petite auberge. La petite auberge, elle est toujours là.

LA RÉPÉTITION ET L'ANAPHORE

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La répétition consiste à reprendre plusieurs fois un mot ou un groupe de mots à l’intérieur d’un énoncé assez
bref (phrase, paragraphe, strophe, court poème).
 Elle avait de gros os, un gros nez, un gros front, de gros yeux... (Balzac)

La répétition crée un effet d’insistance, d’obsession ou de monotonie.


L’anaphore consiste à répéter un mot ou un groupe de mots en tête de propositions, de phrases, de vers,
d’hémistiches (demi-vers), ou de strophes. L’anaphore, fréquente en poésie, crée des effets rythmiques. Elle sert
souvent à construire des énumérations binaires (par deux), ternaires (par trois), des parallélismes, ou des refrains.
 Quand j’étais prisonnier On m’a volé ma femme On m’a volé mon Ame... (B. Vian)

EXERCICE.
Soulignez les termes répétés. Indiquez s’il s’agit d d’une répétition simple (R ) ou d’une anaphore (A).

1. Gardez de cette nuit, gardez belle nature Au moins le souvenir... (Lamartine)


2. Vie, vie, vie, vie, vie, vie, vie, vie.
Mystérieuse présence... (Cendrars)

3. Géronte : Cinq cents écus?

Scapin: Oui Géronte : Que diable allait-il faire dans cette galère?

Scapin: Vous avez raison. Mais hâtez-vous [...]

Géronte : Ah, maudite galère!

Scapin (à part) : Cette galère lui tient au cœur. (Molière)

4. Avec un ciel si bas qu’un canal s’est perdu

Avec un ciel si bas qu’il fait l’humilité Avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu... (J. Brel)

5. De l’or, de l’or. L’or est tout; et le reste, sans or, n’est rien. (Diderot)

Correction : 1. gardez = (A) ; 2. vie = ® ; 3. galère = ® ; 4. avec un ciel si = (A) ; 5. l’or = ®

Même exercice.

1. Ce qu’il faut de malheurs pour la moindre chanson Ce qu’il faut de sanglots pour payer un frisson Ce qu’il faut
de sanglots pour un air de guitare... (Aragon)
2. Caravanes! -Caravanes venues le soir; caravanes
parties le matin; caravanes horriblement lasses, ivres de mirages, et maintenant désespérées! Caravanes! Que
ne puis-je partir avec vous, caravanes! (Gide)
3. C’était un Chat vivant comme un dévot ermite, Un Chat faisant la chattemite, Un saint homme de Chat, bien
fourré, gros et gras... (La Fontaine)
4. Intérieur bourgeois anglais avec des fauteuils anglais. Soirée anglaise. M. Smith, Anglais, dans son fauteuil et
ses pantoufles anglais, fume sa pipe anglaise, et lit un journal anglais, près d’un feu anglais. (Ionesco)

Correction : 1. ce qu’il faut de = (A) ; 2. caravanes = ® ; 3. un chat = ® ; 4. anglais = ®

Le parallélisme.

Le parallélisme est un procédé de construction présentant deux phrases ou deux groupes de mots, dont les éléments
se correspondent parallèlement.
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L'air est si parfumé ! La lumière est si pure ! (Lamartine)
A B A B
Dans ces deux phrases, les deux noms communs (A) se répondent, de même que les deux groupes verbaux (B).

Un parallélisme peut mettre en évidence une antithèse.


Le talent sans génie est peu de chose.
A B
Le génie sans talent n’est rien. (Valéry)
A B
Ici, le parallélisme est mis au service d'une opposition.

Un parallélisme peut être renforcé par une anaphore


Par une pluie désespérée tu étais plus chaude...
A B
Par un temps humide et profond tu étais plus belle ( P. J. Jouve )
A B

Ici, le parallélisme est renforcé par l'anaphore « par ».


Les deux procédés soulignent le lien profond entre la femme et la nature.

Exercice.
Mettez en évidence les parallélismes, en affectant à chaque groupe de mots la lettre correspondante:
A ou B.
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive.
A B A B

1. L'orage, est dans ma voix, l'éclair est sur ma bouche. (Vigny)


2. Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des, mourants... (Racine)
3. Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand. (Hugo)
4. Suis le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre... (Lamartine)
5. Que ton sein m'était doux ! que ton cœur m'était bon. (Baudelaire)
6. Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux. (Baudelaire)

Corrigé.
1. L'orage est dans ma voix, l'éclair est sur ma bouche A B A B

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2. Songe aux cris des vainqueurs,
A B
songe aux cris des mourants...
A B
3. Car le jeune homme est beau,
A B
mais le vieillard est grand
A B
4. Suis le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre
A B A B
5. Que ton sein m'était doux ! que ton cœur m'était bon
A B A B
6. Des arbres singuliers et des fruits savoureux.
A B A B

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LES REGISTRES DE LANGUE

Exercice:
En relevant des exemples précis, montrez comment ce texte mêle différents registres.
- On va dormir ?
- Je ne sais pas.
- J'ai faim.
- T'es pénible, Antoine.
En me penchant jusqu'à la taille contre la pierre de la fontaine, j'ai cherché mon visage tartiné de mousse dans le
miroir de l'eau. Puis j'ai brouillé mon reflet en rinçant le rasoir. Mister Laurence, allongé sur un banc, préfère
s'éventer avec son bouquin sur le protocole, diplomatique plutôt que répondre à mes questions.
" On prend le soleil dans le jardin des Tuileries et la nuit à venir s'annonce plutôt bien. Alors pourquoi tu nous
empoisonnes la vie au lieu de regarder les filles qui bronzent? Ça fait longtemps qu'on l'attend, ce mois de juin,
Antoine.
Quand j'ai fini de lisser la joue gauche, je plonge la tête dans le bassin et me frotte le visage en maudissant les
gens éternellement glabres, comme Mister Laurence.
Si j'avais quarante francs à perdre, je le planterais là, lui et son indolence, son goût insupportable pour la douceur
des éléments, son abandon lascif au temps qui passe.
Tonino BENACQUISTA, Les Morsures de l'aube.

Corrigé.

Ce texte au style contrasté comporte en effet des éléments qui relèvent :


- du registre familier, comme le dialogue du début (où on va dormir, t'es pénible, c'est la syntaxe relâchée du langage oral), et les
expressions suivantes: visage tartiné de mousse, Mister Laurence, qui est un anglicisme, bouquin;
- du registre soutenu (glabre, abandon lascif au temps qui passe) ;
- du registre courant (le reste du texte).

Exercice 2 : À quel registre de langue appartiennent les mots suivants ?


Bourde. Aurore. Ondée. Emprunter. Ratiociner. Pagaille. Alarmer. En revanche. Nonobstant. Barbant.
Chance. Obsolète. Influence. fuyard. Expirer. Contourner.
Corrigé :

Bourde, registre familier. Aurore, registre soutenu. Ondée, registre soutenu. Emprunter, registre courant. Ratiociner, registre
soutenu. Pagaille, registre familier. Alarmer, registre soutenu. En revanche, registre soutenu. Nonobstant, registre
soutenu. Barbant, registre familier. Chance, registre courant. Obsolète, registre soutenu. Influence, registre
courant. Ringard; registre familier. Expirer, registre soutenu. Contourner, registre courant.

Exercice 3 : À quel registre de langue appartiennent les expressions suivantes ?


Tu l'as mis où ton pull ?
Cessez de m'importuner, je vous prie.
Ca va pas non?
Il est interdit de fumer.
Lâche moi la grappe.
Souriez, vous êtes filmé.
Il a dilapidé des biens considérables.

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C'est vraiment un drôle de type.

Corrigé :

Tu l'as mis où ton pull ? Cette phrase orale appartient à un registre familier du fait de l'ordre des mots, qui serait incorrect à l'écrit (Où as-
tu mis ton pull ?). Cessez de m'importuner, je vous
prie. Registre soutenu.
Ça va pas non? Registre familier à cause de l'omission de ne.
Il est interdit de fumer. Registre courant.
Lâche moi la grappe. Expression argotique, registre familier.
Souriez, vous êtes filmé. Registre courant.
Il a dilapidé des biens considérables. Registre soutenu.
C'est vraiment un drôle de type. Registre courant.

L'Interrogation oratoire ou de rhétorique.

L'interrogation simple vise à obtenir une réponse de l'interlocuteur ou du destinataire.


Ascanio : Quel cheval as-tu mon père, pour t'en aller ?
Le Marquis : Viens avec moi dans la cour, tu le verras. (Musset)

L'interrogation rhétorique ou oratoire consiste à introduire dans un énoncé une question, par
laquelle
on feint d'interroger un destinataire, alors qu'une seule réponse s'impose.

Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? [… ] veux-tu donc que je sois un spectre, et qu'en frappant sur ce
squelette, il n'en sorte aucun son ? (Musset)

Ici, la seule réponse possible de l'interlocuteur est « non ».

L'interrogation oratoire est donc une fausse interrogation, destinée à convaincre le lecteur
ou l'auditeur. Fréquente dans les discours, elle rend les textes plus vivants, grâce au dialogue qu'elle
feint d'instaurer.

E X E R CICE.
Distinguer les interrogations simples (S) et les interrogations rhétoriques (R).
1. Quelle serait une société universelle qui n'aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française,
ni anglaise, ni allemande [...] ou plutôt qui serait à la fois toutes ces sociétés ? (Chateaubriand) ……………
2. Qu'importe aux cœurs unis ce qui change autour d'eux ? (Lamartine) ……………….
3. L'extension du machinisme est-elle à craindre ? La machine doit-elle tout envahir ? [...] À ces
questions graves je réponds sans hésiter : Non. (Michelet) ……………………..
4. Quelle personne parmi les gens dont l'esprit est cultivé ou dont le cœur a reçu des blessures, peut se promener
dans une forêt, sans que la forêt lui parle ? (Balzac) ………………..
5. Où vais-je ? Où peut-on souhaiter d'aller en hiver ? Je vais au devant du printemps, je vais au devant
du soleil... (Nerval) ………..
6. - Quoi de plus qu'un général qui vous parle de la paix des armes dans la paix de la nuit ? [...]
- Deux généraux. (Giraudoux) ……………………………

Corrigé.
1.=(S);2.=(R);3.=(S);4.=(R);5.=(S);6.= (S)

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III/ Ecrit :

Pensez-vous que l'expérience amoureuse n'entraîne que la souffrance ?


Répondez à la question en rédigeant un texte argumentatif et en vous appuyant sur des exemple précis.

INTRODUCTION:
L'amour est un sentiment assez propre qui passe pour être une nécessite vitale et aussi un besoin naturel qu'éprouve
chaque être ,d'où son désir de chercher son âme sœur .
A cet égard ,les avis sur les expériences amoureuses ne cessent pas de se multiplier . Certains estiment que vivre
une expérience amoureuse n'entraîne que du bonheur et de la joie .D'autres sont portés à croire que l'amour et ses
histoires sont du malheur à l'état brute .
Alors à quelle limites ,ces pareils jugements sont-ils reconnaissables ?
Peut -on admettre que l'amour n'entraîne que la souffrance ?
DEVELOPPEMENT :
Certes , les expériences amoureuses sont parfois capables de nous mener vers la souffrance et une détresse sans
bornes .
D'une part , les expériences malheureuses qui ont tracé notre vie pourraient être dans certains cas une source de
malheur et de mélancolie .Autrement dit ,les histoires d'amour déjà écoulées risquent de troubler notre équilibre et
viennent nous hanter à chaque instant qu'on s'en rappelle .C'est ainsi qu'elles deviennent un obstacle qui nous casse
les pieds et nous tire vers l'arrière .L'exemple le plus frappant à ce propos est celui de d'Emma ,l’héroïne de
Flaubert , qui arrive à se tuer vue qu'elle n'a pas pu oublier l'échec de ses relations amoureuses .Il en résulte donc
que les expériences d'amour , navrantes et honteuses peuvent conduire au malheur intense et plonger l'être dans une
malaise permanente et un désespoir abusif même si elles furent passées car il reste difficile pour certains de les
oublier et de les dépasser .
D'autre part , l'amour peut nous transformer en un être malheureux et miséreux .En effet ,être amoureux engendre la
mélancolie dans la mesure où on ne se met pas d'accord avec notre partenaire .Cela aboutit à des douleurs extrêmes
et des blessures profondes qui pourraient probablement nous torturer car , de toute évidence , l'amour et
l'attachement à une personne donnent naissance à plusieurs conflits et désaccords qui peuvent affecter notre humeur
et notre personnalité .Citons à ce propos le cas des jeunes filles qui se trouvent à la fin d'une pénible histoire
d'amour psychopathes et incapables de mener une vie normale . Cela confirme l'idée que les expériences d'amour
qu'elles soient passées d'actuel ont le tort d'être gênantes et cauchemardesques au point qu'elles détruisent l'individu

Enfin ,l'amoureux ,ayant mal choisi son bien-aimé, pourrait sans doute subir une énorme déception et par suite
vivre dans la misère .En d'autres termes , il peut qu'on se met devant une histoire d'amour impossible ayant vivre
l'amour dune seule part .Ceci contribue absolument à la fatigue morale et amplifie nos peines vue qu'on a suivi des
chemins qui ne mènent à rien .Tel est l'exemple du personnage de Marivaux dans son roman " fausses confidences
" qui a tant versé de larmes et qui a tant été torturé par son amour pour sa maîtresse ,une femme aisée et haut-placée
Bref , l'amour dans certains cas n'est autre que malheur qui massacre l'âme de celui qui tombe amoureux .
Toutefois , il est indéniable que les expériences amoureuses sont une source précieuse de bonheur ,de jouissance et
d'extase .
En premier lieu , l'amour a l'avantage de faire entrer à notre vie un goût spécial : il nous fait savourer le délices de
la vie ce qui entraîne une grande satisfaction et change nos regards à l'avenir ,nos attitudes et nos conduites .Alors ,
l'amour peut accomplir un rôle celui de nous satisfaire et nous égayer à jamais.
En second lieu , les histoires d'amour dont on a tourné les pages ,sont à la hauteur de nous faire revivre la joie
même si elles ne sont que des histoires insensées et enfantines mais, en les évoquant ,on éprouve une joie profonde
24
voyant que celles-ci nous font rire de notre passé écoulé. Je cite à ce propos l'exemple de Victor HUGO qui raconte
dans son poème " Hermina " son histoire d'amour à l'âge de douze ans et à travers laquelle il cherche à oublier son
passé et à remonter un peu le temps tout en riant de ses histoires d'enfant tristes mais merveilleuses .On arrive donc
à dire que les histoires amoureuses passées sont pour nous une antidote, un bonheur à vivre et revivre malgré
l'évolution du temps.
En dernier lieu , vivre une histoire d'amour est un grand support pour l'être amoureux ce qui assure pour lui une vie
heureuse et équilibrée arrosée d'amour et d'affection .Nous vivons à une époque où il est difficile voir impossible
d'affronter les difficultés de la vie contemporaine ,seul , sans avoir un être qui partage avec nous le meilleur et le
pire. Par suite ,l'homme a besoin à quelqu'un qui l'inspire et le forge .Cela embellit et rend plus calme et
chaleureuse la vie. Je ne m'écarte point du sujet si je cite la phrase de A.de ST. Exupéry lorsqu'il dit " aimer ,c'est
pas regarder l'un l'autre, mais c'est regarder ensemble dans la même direction ". Cela confirme l'idée que l'amour
soulage nos peines qui peuvent nous peser lourd si on est solitaire. Donc, le malheur partagé ne dure pas et c'est
ainsi que les amoureux vivent le long de leurs vie dans un bonheur merveilleux .
CONCLUSION :
Pour tout ce qui a précédé ,il est certes vrai que si l'amour peut être parfois la cause de notre malheur , de notre
échec et notre perte , cela ne pourrait nous faire nier que ce dernier passe pour être une éclaboussure cristalline qui
provoque notre bonheur et qui garantie notre réussite et notre stabilité ."

ESSAI 2 : Faut-il se méfier de l'amour ?

Introduction.
Analyse des termes.
Amour :
a) sens général et le plus courant : attachement, désir de fusion, entre deux êtres. C'est donc quelque chose dont on
attend : du plaisir, du bien, le bonheur.
Domaine : affectif; sentiment, ou passion?
b) sentiment : affection pour quelqu'un (amour filial; amour maternel; amour du prochain, etc)
c) attachement exclusif et excessif envers quelqu'un ou quelque chose : c'est alors une passion (l'Amour-passion)
Se méfier : on se méfie de quelque chose ou de quelqu'un qui ne nous fait pas confiance, parce qu'il nous a déjà
trompé, ou parce qu'il est susceptible de nous tromper, malgré qu'il ait l'apparence contraire. (On se méfie, dit-on
souvent, des apparences).
Faut-il :
a) nécessité physique : il faut/il est nécessaire de manger si on veut se maintenir en vie (on ne peut faire autrement,
c'est une contrainte naturelle)
b) obligation morale : il faut/on doit obéir à la loi (c'est un devoir, quelque chose qui nous oblige; que les hommes
soient naturellement enclins à être méchants, ne change rien à un devoir, puisque le "doit-être" ne dérive pas du "ce
qui est").
Mise en rapport des termes (problématique, présupposé, enjeu).
Faut-il donc se méfier de l'amour? d'abord, l'amour, au lieu d'être une source de bien, de bonheur, de plaisir, ne
serait-il pas source de maux (malheur, souffrance autant physique que morale, et contraire à la morale)? N'est-il pas
alors, dans ce cas, de l'ordre de l'erreur, de l'illusion? (puisqu'au premier abord, on croit qu'il nous rendra heureux,
etc)
Mais cette illusion est-elle dangereuse ? En effet, pour qu'il soit nécessaire de se méfier de l'amour, tout comme par
exemple il est nécessaire de se nourrir pour se maintenir en vie, encore faut-il que l'erreur ou l'illusion qu'il
provoque soit dangereuse. Cette interrogation nous mène donc à chercher de quel ordre peut bien être cette illusion,
et de quels dangers elle est la source.

25
On se demandera ensuite s'il faut se méfier de l'amour au sens éthique : alors, cet amour est-il nécessairement lié au
mal, et peut-être à l'extinction de la société? L'amour est-il nécessairement néfaste à l'homme, à la fois au sens
physique et moral? Se méfier de l'amour, est-ce alors un devoir, une obligation morale?
La réponse à ce questionnement ne suppose-t-elle pas qu' il y aurait plusieurs sortes d'amour, des amours positifs et
négatifs, des usages positifs ou négatifs de l'amour? Plutôt donc que de se demander s'il faut se méfier de l'amour, il
convient donc se demander : de quel amour faut-il se méfier?

I- L'amour est-il une illusion? Et si oui, est-ce une illusion vitale ou éthique?
A- D'abord, on peut facilement montrer que l'amour est une illusion. En effet, comme l'a montré Stendhal dans De
l'Amour, l'amour nous trompe.
Erreur sur la réalité :
nous ne voyons plus le réel tel qu'il est; nous ne voyons pas non plus notre bienaimé tel qu'il est réellement. Nous
croyons aimer quelqu'un pour ce qu'il est réellement, mais en fait, nous n'aimons, à travers lui, que l'idée qu'on se
fait de l'amour.
Il faut donc bien se méfier de l'amour. -Préciser que cet amour dont il s'agit ici est la passion au sens strict du terme
une attirance exagérée et dominante, exclusive, pour quelqu'un (ou quelque chose, mais c'est moins pertinent).
B- Mais si l'amour nous trompe, est une illusion, puisqu'il idéalise son objet, et ne le voit pas comme il est
réellement, mène-t-il à la souffrance, physique, morale ? Et, peut-être, à la mort? (est-il nécessaire de s'en méfier)
-Souffrance physique : pas très pertinent
-A la souffrance morale : après tout, c'est bien ce à quoi renvoie l'étymologie du terme de passion : "patior" : je
souffre, je subis. La passion n'est-elle pas quelque chose qui devient pour moi un fardeau, dont je deviens l'esclave?
: l'amour tourmente
- la mort : Tristan et Iseult. L'amoureux fou va s'isoler de la société, du réel, pour vivre son amour "librement". Ce
qui peut évidemment mener à la folie et à la mort (sous-entendu : l'homme est bien un être inter-subjectif, qui n'est
rien sans la société)
- Obligation morale ? L'amour s'oppose à la vérité, puisqu'il déguise son objet. Ce que nous aimons dans l'amour ce
n'est pas ce que nous croyons. Mais est-ce néfaste pour la morale? Si nous devons nous méfier de l'amour, est-ce
parce qu'il contredit la morale? Parce qu'il est source de mal et non de bien, et ce, essentiellement?
D'abord, que suppose la morale? On peut répondre que la condition qui fait de nous des êtres moraux, c'est que l'on
soit libre. En effet, nul ne peut nous accuser de notre forfait, si nous ne sommes pas considérés comme libres. Nous
sommes certes coupables d'avoir commis un crime, nous en sommes bien la cause, l'origine, mais nous n'en
sommes peut-être pas responsables. S'il est admis par des spécialistes que je n'étais pas en possession de toute ma
raison, alors, on dira que je ne porte pas la responsabilité de ce crime, puisque je n'ai pas consciemment accompli
cet acte. En général, on dit que ce qui m'a fait accomplir cet acte, c'est l'alcool, ou la folie, ou un choc émotionnel
intense qui remonte à ma petite enfance (l'inconscient), et évidemment, la passion, l'amour passionnel.
L'amour fait donc partie de ce qui me pousse à faire des choses sans que j'en sois vraiment conscient, ou sans que je
puisse rien y faire. L'amour, c'est une force aveugle qui, comme l'inconscient, agit sur moi à mon insu, et m'aliène à
moi-même. Je ne m'appartiens plus, je ne suis plus moi. C'est que je suis complètement obsédé par cet amour, plus
rien ne compte pour moi, si ce n'est cet amour. Dès lors, si un obstacle surgit sur la voie qui me mène vers la
réalisation de cet amour, tous les moyens seront jugés bons pour anéantir cet obstacle. Celui qui est "victime" d'un
amour fou se moque de la morale, il emploiera un moyen moralement condamnable s'il lui paraît nécessaire à la
réalisation de sa passion. Exemple : tuer sa femme et son amant s'ils commettent un adultère ou même si je crois
seulement qu'ils le font.
De plus, l'amour est souvent égoïste et malveillant, opposition entre un amour "concupiscent" et un "amour
bienveillant" : l'amour bienveillant mène à vouloir et à faire le bien des autres; l'amour concupiscent au contraire
n'est que désir de l'autre, désir de possession. Ce qui m'intéresse en l'autre duquel j'attends du bien, c'est juste mon
propre plaisir, la satisfaction de mon désir. Cet amour là ne renvoie donc qu'à moi-même... Ainsi l'amour
concupiscent envers quelqu'un est un amour qui nie autrui, qui ne le respecte pas. Pour reprendre la formule de
Kant, cet amour traite autrui seulement comme un moyen, mais pas en même temps comme une fin en soi.

26
Il faut donc se méfier de l'amour, au sens éthique cette fois. L'amour passionnel est dangereux car il mène
irrésistiblement à l'accomplissement d'actes moralement condamnables.
C'est bien ce que montre Kant dans L'anthropologie au point de vue pragmatique. L'amour étant une passion, il
empêche toute réflexion, tout usage normal de la raison. Celui qui est amoureux fou n'est plus en mesure d'écouter
sa raison. Dès lors, comment pourrait-il être moral, mener à accomplir une action morale? En effet, qu'est-ce qu'une
action morale selon Kant? C'est une action qui est accomplie seulement par pur respect de la loi morale. Elle a pour
origine la raison, mais la raison en son sens pratique. Il faut savoir se placer du point de vue de tout homme pour
savoir si mon acte est moral savoir faire usage de la raison, raisonner. Exemple : pour savoir s'il est bien ou mal de
tuer mon prochain, il faut que je puisse me demander si cet acte est contradictoire ou non (application d'une règle
logique), et ce qui se passerait si tout le monde en faisait autant. Si j'aboutis à une contradiction, alors, mon acte est
immoral.
Voyons si l'amoureux fou peut accomplir cela et donc agir conformément à la morale. Peut-il se demander si son
acte est contradictoire, et si par exemple il mène à l'extinction de l'humanité? Non, car il ne peut écouter sa raison,
il est sous l'emprise de la passion. Peut-il agir et même agit-il en faisant comme si tout le monde pouvait en faire
autant? Non, car il ne se soucie nullement du reste des hommes. Ce qui l'intéresse, c'est lui, ce sont ses petits
intérêts égoïstes. Ne pensant qu'à la satisfaction de son intérêt propre, à satisfaire son amour, l'amoureux fou ne
peut qu'ignorer l'aspect universel de la morale.
Conséquence : c'est un devoir de se méfier de l'amour, car si on l'universalisait, ce serait sans doute la ruine de la
société. On a donc raison de dire qu'il faut se méfier de l'amour.

II- Mais n'avons-nous pas restreint, ci-dessus, l'amour à la passion? Tout amour est-il passion, et faut-il donc
se méfier de tout amour? Tout amour mène-t-il nécessairement à la mort, au malheur, et au vice, à la perte
de maîtrise de soi? Après tout, la vie est-elle possible sans amour? N'est-ce pas une nécessité vitale? Et
l'amour n'est-il pas parfois source de bien?
- En effet, l'amour n'est pas seulement synonyme de passion au sens d'attachement exclusif et unique envers
quelqu'un ou quelque chose. Descartes, dans le Traité des passions, rattache ainsi l'amour au sens plus général du
terme de passion. La passion, c'est le domaine de l'affectif. Est passion tout phénomène qui a pour origine le corps,
mais qui est ressenti comme en l'âme même. Le lieu originaire de la passion, c'est le corps. Mais elle est vécue
comme psychologique. Ce qui nous intéresse pour notre analyse, c'est que tout ce qui est de l'ordre de la passion,
est de l'ordre de l'affectif, c'est un sentiment.
L'amour étant une passion, est donc un sentiment. Or, le sentiment, nous dit Descartes, est ce qui fait que nous
avons un rapport au monde; ce qui fait, par conséquent, que nous voyons les dangers ou les bienfaits des choses de
ce monde. Sans lui, je ne serais pas averti qu'il faut s'échapper lorsque je vois un danger (peur); ou que la nourriture
m'est néfaste...
Ainsi, sans l'amour, je serais incapable de savoir ce qui m'est "convenable", et de m'unir à cette chose. Donc :
incapable d'être heureux, puisque ma "moitié" me resterait inconnue!
J'ai donc besoin de l'amour car il est de l'ordre de la nécessité vitale. Il n'est pas nécessaire de se méfier de l'amour,
car il n'est pas cause de souffrance ni mortel en soi. Les passions, nous dit Descartes, sont toutes bonnes de leur
nature. C'est leur mauvais usage seulement qui peut nous être néfaste.
Mais alors, s'il y a un mauvais usage de l'amour, on doit quand même faire attention, et donc se méfier de l'amour!
Ce dont on ne doit pas se méfier, c'est de l'amour modéré (comme sentiment non excessif). Ainsi, on ne dira pas
qu'il faut se méfier de l'amour modéré envers sa fille, sa mère, ou son fiancé. S'il est accompagné de réflexion,
alors, il est modéré et je ne risque pas de me tromper sur les qualités réelles de la réalité et a fortiori de l'objet de
mon amour.
-Mais est-il pour autant moral? N'est-il source que de bien, de vertu?
Certes, il n'est pas toujours source de bien, mais il est susceptible d'être la source de la plus grande des vertus
humaines : la générosité. Vertu consistant à savoir ce qui a de la valeur et ce qui n'en a pas. Ainsi, je m'efforcerai de
savoir ce qu'il est convenable d'aimer et ce qui ne l'est pas.
Ce que dit Descartes, c'est qu'il y a des amours négatifs et des amours positifs. Certains sont source de vertu et
d'autres de vice. Il n'est donc pas moralement nécessaire de se méfier de l'amour, étant donné qu'il ne s'oppose pas
toujours à la morale, qu'il ne nous déséquilibre pas nécessairement, qu'il ne nous aliène pas toujours, etc.

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Il n'est donc pas nécessaire, ni physiquement ni éthiquement, de se méfier de l'amour. Tout amour n'est pas nuisible
à l'homme au sens où il mènerait nécessairement à la mort, à la souffrance, et au vice. On dira même qu'il est
dangereux de se méfier de l'amour, puisqu'alors, on dit qu'il faut s'en débarrasser; or, nous en avons besoin pour
vivre, et pour vivre "avec douceur".
III- Mais l'amour au sens strict n'est-il toujours néfaste à l'homme et donc condamnable? Ainsi, le problème
ne serait pas résolu. L'amour en effet est essentiellement amour passion. C'est de cet amour-ci qu'il convient
donc de savoir s'il faut s'en méfier.
Nous avons dit que l'amour au sens de passion excessive, est nécessairement source de vices, et ne peut mener au
bien. Il ne serait que synonyme de mal, de souffrance, de malheur. Mais est-on sûr que l'amour ne nous mène à rien
de valable, à rien de grand et de louable? Demandons-nous donc si l'on pourrait agir sans amour. L'amour, c'est ce
qui fait qu'on va se polariser sur un objet unique, ou une personne unique. On ne voit plus que lui, ou qu'elle.
Exemple : le scientifique; le peintre; l'amoureux fou. La vie sera-t-elle nécessairement insupportable? L'amour
mènera-t-il à la destruction, soit de moi-même, soit de quelqu'un d'autre, soit même de l'humanité entière? Au
contraire, nous répondrait Hegel : sans cet amour excessif, nous serions inactifs. Nous ne ferions jamais rien, nous
ne créerions rien, nous ne prendrions pas goût à la vie, parce que rien n'aurait d'intérêt pour nous. Aimer, c'est,
comme il le dit des passions en général dans La raison dans l'histoire, prendre intérêt à quelque chose. Grâce à
l'amour, de grandes choses vont pouvoir être accomplies. Exemple : l'amour de César pour Cléopâtre a changé
l'histoire de l'humanité de manière décisive. Pas d'amour, pas d'histoire, pas d'art, de science, etc.
Mais comment peut-on en arriver à une réponse tellement opposée à celle de Kant? C'est que, pour Hegel, la raison
divine, Dieu, ou la providence, a bien fait les choses. Les hommes sont ainsi faits qu'ils ne peuvent agir seulement
sous les injections de la raison pure pratique, qui leur enjoint de n'agir que de façon désintéressée? Et bien, "je vais
me servir de ces passions qui sont le moteur de l'action, et les diriger vers le bien, qui est la fin de l'histoire". Telles
auraient pu être les pensées du réel sujet de l'histoire, la raison divine. Hegel parle de "ruse de la raison" : la raison
divine ruse, car elle se sert des passions des hommes pour réaliser son but : l'avènement du droit, de la raison, et de
la liberté dans l'histoire.
Ainsi, pourquoi se méfier de l'amour-passion? Il n'a pas seulement des effets néfastes puisqu'il réalise le progrès de
l'humanité. De plus, il n'est nullement illusion, puisqu'il réalise l'histoire. Réaliser, c'est ici rendre plus réel.
L'amour ne me trompe donc pas, puisqu'il réalise le bien le plus grand qui soit...
Conclusion. Toutefois, si l'argument de Hegel est convaincant, il ne l'est que si on accepte son présupposé : que
l'histoire va vers une fin rationnelle et qu'elle est gouvernée par une raison divine assez rusée et puissante pour
pouvoir transformer les passions en bien. Sans ce présupposé, tout s'écroule. Si l'amour, quand on le modère, ou
quand il est accompagné de réflexion, n'est pas nécessairement néfaste mais peut nous apporter bonheur et vertu,
l'amour passion nous paraît bien être quant à lui dangereux et néfaste à l'homme. Il faut donc bien s'en méfier. On
répondra donc à la question initiale que s'il faut se méfier de l'amour, il ne faut pas se méfier de tout amour, mais
seulement de l'amour passionnel.

ESSAI 3 : L'Amour : entre bonheur et souffrance

L'amour, sujet bateau certes, mais non moins intéressant. Car il y a tant à dire, tellement de façons différentes de
l'aborder, tellement de mystères et de surprises à y découvrir...

L'amour, n'est-ce pas ce grand et noble sentiment qui ouvre la porte du bonheur ? C'est celui-là même, en effet.
Mais attention, qui dit amour ne dit pas forcément bonheur sans taches, chemin sans trous, blanc sans noir. On ne
peut nier - les amoureux du moins - que l'amour apporte également son lot de souffrances. Quoique le terme semble
un peu fort...

Etre amoureux, c'est être sur un nuage. On s'attache à une personne et on y pense, souvent, tout le temps. Bien sur,
il y a du bonheur à aimer, à découvrir ces sentiments. Mais le mieux est lorsqu'on apprend qu'ils sont partagés et
que, enfin, l'Amour véritable commence, en couple, à deux. Chaque début d'histoire est un peu comme une
première fois. Et c'est précisément ce qui offre l'aveuglement, l'insouciance, l'innocence nécessaire à un bonheur
complet.

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A cette époque, tout semble parfait, on ne voit que le blanc, que les qualités, que le bonheur. Tout va bien. Et ce
n'est pas forcément une illusion après tout. Car oui, l'amour apporte le bonheur. L'amour est un partage, de
sentiments, de vie, de joies et de peines. C'est avancer à deux, main dans la main, pour s'aider en cas de besoin,
pour s'apporter mutuellement de quoi construire une vie et des sourires. L'amour forme donc une relation
particulière et intime entre deux personnes, qui seront plus proches entre elles qu'avec n'importe qui d'autre. Et ce
sentiment de félicité fait évoluer et grandir l'être humain avec l'envie de rendre heureux, de vivre pour l'autre.

L'amour réciproque, le soin de chacun envers l'autre, l'idée d'une vie partagée et d'un futur commun, contribuent à
rendre heureux. Mais ne croyez pas que la vie de couple est un long fleuve tranquille...

Si le bonheur apporté par l'amour semble évident, il faut évidemment considérer que rien n'est tout blanc, rien n'est
tout noir. Ainsi, ce sentiment si pur et si idyllique comporte lui aussi des défauts.

L'Homme est imparfait, et comme tout ce qui touche à l'humanité, l'amour se contredît lui-même. Sa définition
place le bonheur comme résultat, mais également la souffrance comme conséquence. L'amour ne prône pas seul
sentiment dans le cœur des amoureux. De ce fait, si l'autre est au centre de l'attention, l'émergence de la jalousie ou
encore du désir de reconnaissance n'en est que logique. Malgré la confiance qu'on accorde à l'autre, il y a la peur de
le perdre, le besoin d'attention et de compréhension... En effet, l'amour est également une envie d'exclusivité, de
possession de l'autre, d'harmonie parfaite. Un désir de perfection en somme.

Donner sans rien attendre en retour est louable mais malheureusement utopique. L'amour induit donc d'autres
sentiments qui lui sont étroitement liés, et souvent inévitables. Et ces sentiments-là peuvent faire souffrir. L'autre
est à la fois source de bonheur et source de souffrance, cible de l'attention qu'on lui accorde et de celle qu'on lui
réclame.

La perfection n'existe pas. Les joies de l'amour ne peuvent qu'être accompagnés de soucis d'amoureux... C'est dans
la nature humaine.

Mais ne soyons pas pessimistes. L'amour, lorsqu'il est partagé et vécu sereinement, malgré d'inévitables points
noirs, offre une vie accomplie et heureuse.

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