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Il ne se souciait guère de relations sociales avec ses parents, sinon une fois pour cinq
minutes, de façon à ne pas se sentir un intrus chez lui. D’ailleurs, il préférait être seul plutôt
qu’humilié. Il valait autant que tous les Hohenfels du monde. (l. 5 à 8).
La scène violente de la cour avait été vue d’un répétiteur. En raison des conséquences dangereuses
qu’elle avait failli avoir, l’agresseur fut gravement puni, et l’affaire fit assez de bruit pour qu’on
n’osât plus persécuter ouvertement Silbermann. Mais ses ennemis ne désarmèrent pas et changèrent
seulement de tactique. Nous fûmes tous deux mis en quarantaine. Personne, ni en récréation ni en
classe, ne nous adressa plus la parole. Les groupes s’écartaient sur notre passage ; les bouches se
fermaient. Maintenant, tandis que je me promenais dans la cour avec lui, je tâchais, n’ayant plus à
le défendre, à le perfectionner, ce qui était aussi* ma mission. J’aurais voulu qu’il perdît ce besoin
continuel de s’agiter, de parler, de se mettre en évidence.
Jacques de Lacretelle, Silbermann, © Gallimard.
La dictée était un texte au passé. Plusieurs temps du passé sont utilisés. Assure-toi de bien
les reconnaître en consultant Les Essentiels (partie Conjugaison, en particulier les fiches 32
et 34).
Il ne faut pas confondre, par exemple, passé simple de l’indicatif et imparfait du subjonctif
dans : « osât » et « perdît ». «Nous fûmes mis en quarantaine» est une phrase à la voix
passive (le verbe est donc au passé simple voix passive). Dans le verbe « avait été vue »,
le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec «la cour» du fait de l’auxiliaire être
«été» (c’est le plus-que-parfait voix passive).
Attention aux homophones «tâcher» et «tacher».
* mot omis lors de la dictée du texte, dont l’oubli ne doit donc pas être pénalisé.
Pour les règles d’orthographe les plus fréquentes et la conjugaison, consulte les dernières
pages du Cours 1.
FRANÇAIS 3e (31) Corrigé du devoir 3
Sujet 2 :
Proposition de correction Consignes
Cher Conrad, Respect de la forme
Je reste profondément troublé après notre conversation épistolaire.
d’hier. En revenant de l’opéra, le doute, la colère et la tristesse
m’envahissaient. Je ne savais plus ce que je devais penser de Évocation nostalgique des
toi, de nous et de notre amitié. Je me sentais ignoré, méprisé. moments passés.
Notre conversation d’hier, quoique douloureuse et pénible,
m’a prouvé que notre amitié était sincère et durable.
Je ne peux que me rappeler avec émoi nos moments de com- Développement des
plicité, nos promenades bucoliques sous le soleil allemand dans différents sentiments qu’il
les collines verdoyantes. Je me souviens de nos rires en parcou- éprouve désormais envers
rant les chemins de Bavière. Mon ami, rien de ce qui nous a Conrad.
rapprochés ne pourra être effacé. La littérature, par exemple,
restera le ciment de notre amitié, elle nous a permis de voir Cohérence : Hans sou-
le monde de la même manière. C’est bien triste qu’il n’en soit haite être encore l’ami de
pas de même pour ta famille. Et pourtant, malgré les difficul- Conrad.
tés, malgré le dégoût que ma condition inspire à ta mère, il
est possible, je crois, que notre amitié résiste. En effet, tu dois
bien évidemment le respect à tes parents, car ils t’ont donné
la vie. Cela n’implique pas cependant que tu sois toujours
d’accord avec eux. Tu as ta propre personnalité : nul ne peut
t’empêcher d’être qui tu es et de ressentir de l’amitié pour qui
que ce soit. La poésie que nous aimons tant nous le rappelle
sans cesse, d’ailleurs.
Je regrette de m’être emporté hier et d’avoir douté de
toi. Sauras-tu me pardonner ? Tes justifications étaient trou-
blantes et je comprends que ta position ne soit pas facile. Tu L’emploi des temps est
t’es retrouvé écartelé entre ta famille et ton ami. Sache que je cohérent.
ne t’en veux plus et qu’au contraire, je te plains. Je t’admire
également d’avoir eu le courage d’assumer ton amitié pour
moi malgré l’antisémitisme de ta famille.
J’espère que tu pourras excuser mes reproches et ma co-
lère, mais tu sais, c’est difficile d’être juif en Allemagne, en ce
moment. J’ai du mal à comprendre que tes parents puissent
me détester simplement parce que je suis juif. Heureusement
que tu restes mon ami ! Je n’ai qu’un souhait : il serait telle-
ment
FRANÇAIS 3e (31) Corrigé du devoir 3