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Sorbonne-Université

TD de littérature comparée (S2) L2LM13FR


Cassandre MARTIGNY cassandre.martigny@sorbonne-universite.fr

Séance 1 et 2 : méthodologie du commentaire composé


Le commentaire doit dégager les qualités littéraires du texte en proposant une interprétation
personnelle. Double difficulté :
 étudier un texte littéraire en évitant la paraphrase.
 Regrouper les idées et bâtir un plan cohérent.
Voici les étapes à suivre pour éviter ces écueils :

1. Lire plusieurs fois le texte à commenter

Vérifier qu’on a bien compris le sens global du texte ainsi que les mots difficiles ou expressions
compliquées.

2. Observer les caractéristiques principales du texte

En prêtant attention aux aspects suivants :


 L’auteur et l’œuvre : noter ce qu’on sait des caractéristiques principales de son œuvre et
les éléments en lien avec le texte à commenter.
 La date de parution : est-elle significative ?
 Le genre (ou forme) littéraire précis : quelles sont les attentes de lecture induites ?
 La situation du passage dans l’œuvre : début ou fin du roman ? Tournant dans
l’intrigue ?
 Le(s) thème(s) : classique ou inattendu ? Intertextualité ?
 La situation d’énonciation : qui parle à qui ? Quel type de point de vue ? Quel type de
narrateur ?
 Les types de discours (argumentatif, explicatif, descriptif, injonctif, narratif) et le(s)
but(s) apparents de l’auteur : raconter, décrire, expliquer, convaincre ?
 La place du lecteur
 Le registre dominant : fantastique, merveilleux, satirique ?

3. Cerner un projet de lecture

…. en partant de ce que qu’on a remarqué d’important jusque-là. Ex : « il s’agit d’un début de


roman, je vais donc observer comment l’auteur cherche à éveiller l’intérêt du lecteur »

4. Repérer et commenter les choix d’écriture et les procédés littéraires

Deux choses à ne pas oublier ici :


 Les procédés littéraires ne se limitent pas aux figures de style !
 Il est essentiel de lier les remarques formelles à une analyse du fond : si on relève la
présence de discours direct, d’une anaphore, d’un champ lexical etc., ne jamais oublier
de commenter l’effet produit sur le lecteur.

5. Trouver une problématique et construire le plan

 Formuler la problématique : la problématique sert à dégager l’intérêt principal du texte,


son originalité. Elle est souvent formulée sous forme de question (Ex : En quoi cet incipit
répond-il aux attentes traditionnelles d’un début de roman ?) mais cela n’a rien
d’impératif.
 Déterminer les axes de lecture pour répondre à la problématique de façon logique et
argumentée : ce sont les différentes parties du plan. Pour les trouver, on classe les
éléments relevés au cours de l’analyse en fonction de ce qu’ils ont en commun.
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 Équilibrer son plan qui doit être composé de deux ou trois parties de longueur
comparable, comprenant chacune deux ou trois sous-parties. Elles doivent contenir des
arguments et des exemples, sous forme de citations commentées. Le plan doit être
progressif : on part du plus évident, du plus simple pour aller vers le plus difficile, le plus
abstrait.

6. Rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon

L’introduction doit comprendre 4 temps :


 L’entrée en matière (sans commencer par « ce texte ») présente le texte en le replaçant
dans un contexte plus large (époque, situation du passage dans l’intrigue…).
 La situation et la caractérisation du passage
 L’annonce de la problématique qui présente donc l’intérêt majeur du texte, son enjeu
littéraire principal = fil directeur. La problématique n’est pas forcément une question.
 L’annonce du plan, qui peut se formuler de la façon suivante « tout d’abord… ensuite….
enfin. » « après avoir montré que…, on analysera…Enfin, on mettra en évidence… ».
Pour éviter l’effet d’inventaire, il peut être préférable de faire plusieurs phrases.

La conclusion se fait en 2 temps :


 La récapitulation de l’argumentation synthétise le contenu des parties du commentaire
afin de répondre à la problématique.
 L’ouverture établit un lien pertinent avec le texte commenté, en évitant les généralités !
On peut ouvrir sur :
o La suite de l’intrigue du roman, la thématique d’ensemble de l’œuvre,
o Une œuvre présentant des thèmes communs avec le texte commenté, un texte
abordant le même thème mais sous un angle différent (ex : thème du double, le
fantastique…ex : Le Double de Dostoïevski // « Le Nez » de Gogol).
o Une œuvre du même auteur (ex : « Lettre d’un fou » pour Maupassant)
o L’importance, le retentissement de l’œuvre dans l’histoire littéraire,
o Une citation qui ait un véritable lien avec la problématique.

Mieux vaut une absence d’ouverture qu’une mauvaise ouverture : plutôt donc renoncer à cette
étape que de finir sur une maladresse.

7. Rédiger le développement

 Veiller à bien enchaîner ses idées et à toujours justifier ce qu’on avance. Respecter le
schéma suivant : argument – exemple – analyse
 Entre chaque partie, sauter deux lignes / dans chaque partie, retour à la ligne et alinéa pour
chaque sous-partie. Il faut que les articulations du plan apparaissent clairement aux yeux
du lecteur.
 Faire des transitions entre I et II et II et III : la transition récapitule ce qui précède et
annonce ce qui suit. Elle doit être courte et aller à l’essentiel.
 Il ne faut pas que les titres notés dans le plan au brouillon apparaissent dans le
développement, il faut toujours faire des phrases (ex : « I- La focalisation interne et les
sentiments ambivalents du personnage », dire plutôt : « La focalisation interne permet de
rendre compte des sentiments complexes et ambivalents du personnage »).
 Privilégier les phrases courtes ; ne pas écrire au fil de la plume : construire la phrase dans
sa tête puis la mettre à l’écrit.
 Boite à outils : souligner, renforcer, mettre en évidence, mettre en exergue, rendre compte,
montrer, suggérer, analyser, faire part de, attirer l’attention du lecteur, créer…

8. Se relire

Prendre garde aux accords, aux répétitions éventuelles, à la correction de la syntaxe. Environ 10
min de relecture sont nécessaires.
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