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Manuel pour les maîtres

et fiches pédagogiques
pour les élèves
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 13

Introduction générale
La perte des savoirs liée à la destruction du milieu naturel est un phénomène important en zone tropicale, tant en
Amérique du Sud qu’en Asie. Si la recherche scientifique, par le biais d’une meilleure connaissance des milieux,
peut apporter certaines solutions pour leur conservation ou leur gestion, il s’avère absolument nécessaire de mettre
en place une politique d’éducation environnementale basée sur la diffusion et la valorisation des savoirs.

La nouvelle génération constitue le public cible idéal, car c’est elle qui sera amenée à protéger l’environnement. Il s’agit
donc de la sensibiliser à l’intérêt de protéger à long terme son patrimoine écologique et culturel afin qu’elle puisse à
son tour rendre les aînés attentifs aux problèmes que peut engendrer une déforestation irraisonnée.

Ce programme d’enseignement consiste à sensibiliser les enfants à l’intérêt de la diversité végétale comme ressource
multiple (nourriture, médicaments, source d’energie, bois d’œuvre) et à la nécessité de la conserver. Il se base sur les expé-
riences acquises par les CJBG (Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève) à Genève, au Paraguay et dans
d’autres pays du Sud.

Le site d’Adiopodoumé se prête bien à la réalisation de ce projet, et le choix de ce site est fonction :
• Intérêt des partenaires impliqués
• Accessibilité à la forêt
• Intérêt de conserver cette forêt
• Présence d’écoles dont les enfants ou les parents ont un intérêt direct dans la conservation de cette forêt.

La richesse floristique et faunistique et les restes de parcelles de forêt lagunaire de la forêt d’Adiopodoumé, en font un
site intéressant pour la réalisation d’un tel programme, ceci d’autant plus que son accès est plus facile que celui du
Banco. Sa proximité au CSRS permet une participation aisée des chercheurs du CSRS, et de plus, il est urgent – à notre
sens – de mettre en place une politique de conservation de cette forêt.

Il est certainement plus intéressant de mettre en place un programme éducatif dans une forêt qui n’est pas classée en Parc
National comme le Banco, car elle sera placée comme un bien sous la responsabilité du citoyen ou du villageois, et non
sous celle de l’Etat. En ce qui concerne les visites ou les petites expériences à réaliser à l’intérieur de cette forêt, l’organisation
sera plus aisée grâce à sa proximité avec le village.

Cinq activités ont été retenues afin d’amener les enfants à mieux connaître les éléments constitutifs de la forêt (plantes
et animaux), leur interdépendance, l’importance de la forêt pour l’homme et les espèces vivantes, la menace qui pèse sur
eux et l’origine de certaines plantes.

Activité 1: la découverte de la forêt


Cette activité permet aux enfants de découvrir la diversité des formes dans le règne végétal, l’importance de la lumière
pour les plantes, les traces d’activités humaines dans la forêt et le passage de la forêt primaire à la forêt secondaire.

Activité 2 : l’importance de la forêt pour la vie sur terre


Cette activité met en évidence le rôle que joue la forêt dans la régulation du CO2, la stabilisation des sols, l’alimentation de
l’homme et des animaux, la médicine traditionnelle et la fabrication d’objets divers.

Activité 3 : la régénération de la forêt


Cette activité permet d’enseigner aux enfants le cycle de vie des plantes à fleurs, la pollinisation et la dissémination des
graines démontrant ainsi l’interdépendance entre la faune et la flore. Cette activité permet aussi de parler du reboisement
qui est la technique le plus communément utilisée par l’homme pour restaurer une forêt dégradée.

Activité 4 : les animaux de la forêt


Cette activité vise à mettre en évidence aux enfants la diversité des animaux que l’on peut trouver en milieu forestier en
insistant sur la disparition de la plupart d’entre eux par l’action incontrôlée de l’homme.

Activité 5 : le voyage des plantes


Au cours de cette activité, les enfants apprennent que les plantes qu’ils voient tous les jours ont une longue histoire ayant
traversé de nombreux pays au cours des siècles pour se retrouver là où elles sont aujourd’hui.

Chacune de ces cinq activités a été conçue de façon à comporter une partie théorique et une sortie sur le terrain.
Le tout dure trois heures avec un goûter d’une demi-heure prévu entre la partie théorique et la sortie sur le terrain.
14 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

La partie théorique vise à donner aux enfants toutes les explications qui motivent l’ntérêt de l’enfant pendant la sortie.
Des circuits ont ainsi été identifiés et matérialisés par des sentiers tracés dans la forêt, en fonction de ce qu’il y a à
montrer aux enfants.

Ce manuel renferme le maximum d’informations sur chaque thème abordé avec des illustrations. Pour les élèves, une
fiche portant sur chaque activité a été conçue avec de brèves informations générales et des définitions illustrées, mais
aussi et surtout des questions et des dessins à annoter ou colorier selon les observations faites sur le terrain.

Avant de débuter la première activité, il s’agira de découvrir la perception de la forêt qu’ont les enfants.
Pour ce faire, des questions auxquelles ils devront répondre par oui ou non leur seront posées.
Chaque élève aura une carte rouge d’un côté et verte de l’autre. Le rouge signifie non et le vert oui. A chaque question,
l’élève brandira sa carte selon sa réponse.

Voici les questions qui seront posées :


• L’homme modifie-t-il la composition de la forêt ?
• Une forêt sans animaux est-elle en danger ?
• Les animaux sauvages vont-ils disparaître si la forêt est détruite ?
• Une forêt plantée a-t-elle autant de valeur qu’une forêt primaire ?
• L’homme est-il la cause principale de la destruction de la forêt ?
• Le pays peut-il se développer de façon durable sans forêt ?
• L’homme peut-il vivre sans forêt ?
• Les enfants peuvent-ils jouer un rôle dans la préservation de la forêt ?
• Est-il important d’étudier la nature ?

A la fin des activités, ces questions pourront être reposées pour voir si les réponses varient et donc si les enfants ont
une nouvelle perception de la forêt.
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Activité 1: découverte de la forêt


Les végétaux ne sont pas tous pareils
La forêt d’Adiopodoumé appartient au type de forêt appelé tropical dense humide, caractérisé par
des précipitations qui dépassent les 1500 mm de pluie par an. Le climat y est chaud et humide et les
températures n’oscillent que légèrement durant l’année.

Le dessin ci-dessous représente schématiquement la structure de la forêt d’Adiopodoumé.

La forêt est constituée d’une série de strates comprenant chacune des plantes d’âges et de formes
différents. La couche supérieure (la canopée), est fortement exposée à la lumière alors que très peu de
lumière arrive au sol où se situe le sous-bois (couche inférieure).

Les différents types de plantes sont représentés dans le schéma ci-dessous :

Les grands arbres qui «poussent très haut»,


les lianes qui grimpent et les plantes épiphytes
qui poussent sur les autres plantes ont trouvé
une stratégie pour atteindre la lumière.

Dans le sous-bois, on trouvera des petits


arbres, des arbustes et des herbes qui ont
besoin de moins de lumière pour croître
que les plantes de la canopée. Ces plantes
sont en général moins nombreuses dans
les forêts humides primaires.
1 2 3 4 5

1 Arbre 2 Arbuste 3 Liane 4 Herbes 5 Epiphytes


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Les dessins ci-dessous correspondent aux plantes les plus fréquentes de cette forêt.

Nom scientifique
Microdesmis puberula
Nom commun
Kokoï
Arbuste très commun dans les sous-bois des forêts
primaires et secondaires. Sa tige est très flexible et
souple.

Nom scientifique
Heisteria parvifolia
Nom commun
Amimimon
Arbuste typique du sous-bois. Là, il forme de l’ombrage
sous lequel les graines des arbres de forêt vont germer
ou grandir avant de devenir forts.

Nom scientifique
Griffonia simplicifolia
Nom commun
Popo
Liane dont la forme des fruits est comparée
à celles des seins !!
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 17

Une caractéristique importante des forêts tropicales humides est qu’elles poussent sur un sol fin et peu
profond. Le système racinaire des arbres y est donc peu profond également. Afin de renforcer leur
stabilité, les arbres développent parfois des contreforts à la base de leurs troncs.

La forêt d’Adiopodoumé a la particularité d’être située au bord d’une lagune. Le sol y est sableux et ne
laisse l’eau s’écouler que difficilement. On retrouve le même type de sol dans le parc du Banco.

Nom scientifique
Piptadeniastrum africanum
Nom commun
Dabéma
Arbre d’ombrage dans les villages, commun dans
les forêts denses humides. Il est aussi appelé tambour
des singes. Ceux-ci frappent sur les contreforts pour
communiquer entre eux.

Contrefor ts

Nom scientifique
Turraeanthus africanus
Nom commun
Avodiré
Arbre à tronc blanchâtre irrégulier, tortueux, couleur
jaune crème et très odorant lorsqu’on l’entaille. Il
pousse typiquement sur sols sableux.
18 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Certains arbres développent des racines en échasses qui stabilisent l’arbre sur ce type de sol.

Nom scientifique
Uapaca guineensis
Nom commun
Borikio
Arbre de forêt plutôt humide avec des racines en échasses.
Utilisé comme bois de chauffe.

L’homme et la forêt
La forêt est source d’aliments, de médicaments, de
bois de construction et de chauffage et parfois même
de vêtements, pour les peuples vivants à ses alentours
(on compte plus de 250 espèces répertoriées comme
médicinales dans la forêt d’Adiopodoumé). Pour que
ces ressources vitales soient toujours disponibles pour
les générations futures, la seule solution est d’exploiter
la forêt de manière rationnelle, en ne prélevant que ce
que la forêt peut renouveler.
En marchant dans la forêt, les enfants devront noter
les nombreuses traces laissées par l’Homme dans la
forêt comme les arbres coupés, les sentiers, les écorces
enlevées.

Nom scientifique
Solanum torvum
Nom commun
Morelle
Arbuste des formations secondaires.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 19

De la forêt primaire à la forêt secondaire


Une forêt primaire est une forêt qui a subi très peu de perturbations naturelles ou artificielles. Lorsqu’une
ouverture se crée suite à une chute d’arbres ou à un défrichage dans une forêt primaire, la forêt va se
régénérer et constituera alors une forêt secondaire. Dans un premier temps, des espèces appréciant ou
nécessitant de la lumière y pousseront, puis sous l’ombrage de ces espèces, les plantes forestières pourront
s’y développer. On estime entre 10 et 20 ans le temps pour qu’une forêt secondaire se mette en place
après une culture, puis entre 20 et 40 ans avant que celle-ci ressemble à une forêt «primaire».

La forêt d’Adiopodoumé est un exemple de forêt subissant une grande exploitation due principalement
aux ressources qu’elle abrite. On y trouve de nombreuses espèces de plantes secondaires comme des
palmiers à huile, des parasoliers, des Bridelia,des Macaranga et des Myrianthus arboreus pour ce qui est
des arbres de petite taille.

Nom scientifique
Xylopia aethiopica
Nom commun
Elo, poivre d’éthiopie
Arbres à branches anguleuses se recourbant vers le
sol à leur extrémité.
Il grandit rapidement et se plaît en milieu ouvert.
Les graines moulues servent de condiment.

Coupe de la forêt primaire pour l’établissement des cultures, puis développement dans la brousse des
premiers arbres, et une forêt secondaire se met en place.

1-4 ans 4-10 ans 10-20 ans


20 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Activité 2: la forêt est importante pour la vie sur Terre


La forêt est importante pour mon environnement
Les forêts sont indispensables à l’équilibre écologique de la planète. Les arbres, grâce à leur pouvoir
de fixation du gaz carbonique, de libération d’oxygène et à leur capacité de filtrer d’autres
polluants, aident à purifier l’atmosphère et limitent le risque de réchauffement de la planète.

Les arbres puisent de l’eau, de l’oxygène, des minéraux et d’autres éléments nutritifs grâces aux racines.
Celles-ci fixent le sol et empêchent son érosion par l’eau et les vents. En se développant, les racines
morcèlent le sol et permettent à l’air d’y pénétrer. Le sol absorbe alors l’eau comme une éponge et
constitue un réservoir qui s’écoule petit à petit pour alimenter les ruisseaux et les rivières.

De plus, des millions de plantes, d’animaux et de micro-organismes se côtoient dans la forêt et sont tous
interdépendants.Par exemple, en se nourrissant des fruits de la forêt, les oiseaux et les chauves-souris
dispersent des graines qui donneront naissance à de nouveaux arbres.

Pour que la forêt survive, il est donc fondamental que ces relations complexes entre les plantes et les
animaux soient préservées.

La forêt nous nourrit, moi et les animaux


De nombreuses personnes dans le monde tirent leur nourriture de plantes de cueillette se trouvant
dans la forêt. Ces méthodes sont de moins en moins utilisées mais il faut savoir que l’on trouve encore
énormément de plantes de cueillette dans les forêts humides, y compris celle d’Adiopodoumé.

On consomme aussi l’asperge de forêt (Laccosperma secundiflora), appartenant à la famille des


palmiers. Malheureusement, cette espèce est en voie de disparition dans la forêt d’Adiopodoumé.

On notera qu’un grand nombre des fruits que l’on peut y trouver ne sont pas forcément très gros, mais
ils sont souvent riches en vitamines et minéraux. Voici quelques exemples :

Nom scientifique
Trichoscypha arborea
Nom commun
Dao
Le tronc de cet arbre est rouge lorsqu’on l’entaille. Il est
appelé «raisin de forêt» à cause de son fruit comestible.
Bois très résistant.
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Nom scientifique
Irvingia gabonensis
Nom commun
Boborou
On utilise les amandes des fruits (graine) pour pré-
parer la sauce. L’extraction de ces amandes nécessite
beaucoup de travail aux femmes.

Nom scientifique
Ricinodendron heudelotii
Nom commun
Eho, akpi
Arbre possédant des fruits à 3 graines qui germent
au soleil. Elles sont utilisées dans la confection de la
sauce Akpi.

Nom scientifique
Trichilia monadelpha
Nom commun
Banaye
Petit arbre des forêts secondaires dont les fruits sont
consommés par les oiseaux.
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La forêt me soigne
Les plantes médicinales sont, comme leur nom l’indique, utilisées pour soigner ou atténuer les symptômes des
maladies les plus simples comme la toux mais aussi des maladies les plus graves comme le paludisme.

D’où vient cette vertu des plantes ? Les plantes produisent des substances chimiques naturelles qui leur
servent à se protéger contre les insectes, les champignons et les prédateurs. Ce sont ces substances qui
nous permettent de soigner diverses maladies et on les appelle alors principes actifs. Ces principes actifs sont
à la base de plus de 80 % des médicaments commercialisés.

Une plante peut soigner un ou plusieurs maux. Le choix de la partie utilisée (feuilles, fruits, racines) est
primordial. En effet, les feuilles d’une plante peuvent soigner une maladie alors que ses racines peuvent
être toxiques.

De plus, le dosage est extrêmement important : une plante peut être bénéfique à petite dose et toxique
si la dose administrée est trop forte. Il faut savoir que la découverte de la toxicité ou des vertus des
plantes s’est faite sur plusieurs milliers d’années.

Des hommes se sont intoxiqués, d’autres


ont guéris, et l’observation de ces faits
a permis, petit à petit, l’accumulation
de nombreux savoirs sur les plantes
médicinales.

Voici quelques exemples de plantes


médicinales que l’on trouve dans la
forêt d’Adiopodoumé. Si le nom com-
mun n’est pas mentionné, c’est qu’il
n’existe pas ou est inconnu.

Les termes médicaux suivis d’une étoile


sont expliqués à la fin de la description
des espèces médicinales.

Nom scientifique
Adenia lobata (Jacq.) Engl
Nom commun
Kpadou, Zaba
Soigne les céphalées, otites, évanouisssements. La racine
en macération est ocytocique*. En lavement, l’extrait des
feuilles a un effet purgatif*.
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Nom scientifique
Agelaea pentagyna (Lam.) Baill
L’écorce de racines serait aphrodisiaque. La décoction
d’écorce traite la fièvre et le «diékoidio».

Nom scientifique
Ageratum conyzoides Linn.
Nom commun
Herbe aux sorciers
Le suc traite les céphalées, les maux des yeux
et rendrait clairvoyant. Il serait aussi cicatrisant
(blessures, hémorroïdes).

Nom scientifique
Allamanda cathartica L.
Nom commun
Allamanda
Les feuilles en infusion sont purgatives* (plante
cultivée dans les jardins pour ses fleurs jaunes).
Remarque : Allamand était un naturaliste brésilien qui
employait les feuilles contre l’intoxication au plomb.
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Nom scientifique
Blighia unijugata Baker
Nom commun
Bebi
Pour relaxer ou renforcer les muscles, on frotte le corps
avec les feuilles broyées. Purgatif* et ocytocique* (aide
à contracter de l’utérus).

Nom scientifique
Blighia sapida Koenig
Nom commun
Bbaza, finzan
L’écorce broyée peut être consommée avec d’autres
plantes contre l’inflammation et l’irritation des testicules.
La décoction de feuille est bue ou utilisée en bain de
vapeur contre les douleurs intercostales.
Nom scientifique
Anthocleista nobilis G. Don
Nom commun
Brobo
Purgatif*, diurétique*.
Contrepoison, abortif*. Toutes les parties de la plante
sont actives.
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Nom scientifique
Aneilema beniniense (P.Beauv.) Kunth
Cette herbe est prescrite en bain de vapeur pour son
effet sudorifique* en cas de fièvre.

Nom scientifique
Bridelia grandis Pierre ex Hutch
Purgatifs*, diurétiques*, anti-blennorragiques. Traitement des
fièvres, œdèmes, diarrhées.
Nom scientifique
Buchholzia coriacea Engl.
Poudre d’écorce prisée pour la décongestion des sinus
en cas de rhumes, otites, ophtalmies. Chez les Ebriés, la
décoction sert à laver les malades de la variole.
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Nom scientifique
Canarium schweinfurthii Engl.
Nom commun
Aiélé ou résine de Moahum
Lavement pour calmer douleurs intestinales et
hémorroïdes.

Nom scientifique
Caesalpinia pulcherrima (L.) Sw.
Nom commun
Orgueil de chine
Plante ornementale introduite. Les feuilles auraient des
propriétés abortives*.

Nom scientifique
Connarus africanus Lam.
Le suc des feuilles irrite les muqueuses : il peut faire sortir
d’une syncope. Associé à du sel et du piment, il peut être
aphrodisiaque.
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Nom scientifique
Costus afer Ker-Gawl.
La macération ou le décocté des racines peuvent
être bues contre la constipation. On peut appliquer
des bouts de rameaux écrasés dans la main pour la
cicatrisation des plaies. Nom scientifique
Dacryodes klaineana (Pierre) Lam.
Nom commun
Adjouaba
La décoction de feuille est un bon remède contre la toux
et la tachycardie*.

Nom scientifique
Ceiba pentendra (L.) Gaertn
Nom commun
Fromager
La décoction des feuilles donne un mucilage qui permet
d’enlever les corps étrangers lors d’affections des yeux.
Soigne aussi les furoncles.
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Nom scientifique
Dracaena surculosa Lindl. var. surculosa
La pulpe des racines est active contre les démangeaisons
et les urticaires. elle est aussi consommée pour activer la
spermatogenèse.

Nom scientifique
Drypetes ivorensis Hutch. & Dalziel Nom scientifique
Toxique. L’écorce est utilisée pour empoisonner les Diospyros sanza-minika A. Chev.
! appâts destinés à détruire les animaux nuisibles. Nom commun
n’gavi à gros fruit
Vertiges, crises d’épilepsie.
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Nom scientifique
Geophila obvallata (Schumach.) F. Didr
Le suc des feuilles est un désinfectant des plaies. Les feuilles
écrasées et mélangées à l’argile sont appliquées contre
l’arthrite, les douleurs corporelles et les maux de tête. On
peut laver la bouche avec une décoction de feuille contre
les maux de dents. Nom scientifique
Heisteria parvifolia Smith
Nom commun
Amimimon
La décoction des feuilles est bue contre la fièvre et les
céphalées.
La décoction de racine peut être bue lors d’anorexie ou
perte d’appétit.

Nom scientifique
Glyphaea brevis (Spreng.) Monachino
Nom commun
Kiokio
La décoction de la plante entière est utilisé en gargarisme
contre les maux de gorge. Elle calme la douleur en cas de
morsure de serpent, en lavant la plaie.
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Nom scientifique
Lantana camara L.
Nom commun
Lantanier
Le suc des feuilles est mis en gouttes dans les yeux contre
les ophtalmies.

Nom scientifique
Macaranga barteri Müll. Arg.
Cette plante est prescrite en boisson, apéritif* et anti-
anémique*.

Nom scientifique
Massularia acuminata (G. Don) Hoyle
Nom commun
Aboké
La décoction d’écorce est bu pour soigner la stérilité
féminine, les troubles ovariens et les hernies.
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Nom scientifique
Myrianthus arboreus P. Beauv.
Nom commun
Grand Wounian
La fumigation avec la décoction de racine calme
les maux de tête. Le suc des racines est bu contre la toux,
la diarrhée et la blennorragie*.

Nom scientifique
Palisota hirsuta (Thunb.) Engl.
La décoction de brindilles est bue ou utilisée en lavement
contre les hématuries (sang dans l’urine) et la blennor-
ragie*.
La décoction de la plante entière est conseillée lors
d’accouchement difficile ou de stérilité féminine.

Nom scientifique
Olax subscorpioidea Oliv.
La décoction de feuille peut être bue contre la fièvre et la
jaunisse.
La pulpe de racine en lavement est utilisée contre les
douleurs stomacales.
32 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Nom scientifique
Pleiocarpa mutica Benth.
Nom commun
Efi
Les Ebriés font une décoction d’écorce râpée pour
traiter les oedèmes rénaux.

Nom scientifique
Rauvolfia vomitoria Afzel
Nom commun
Déchari
Le décocté des racines en friction ou en lavement est
utilisé contre la lèpre et les maux de ventre.
La macération des feuilles est utilisée dans le bain pour
abaisser la fièvre chez les enfants.

Nom scientifique
Rhigiocarya racemifera Miers
Le suc de la plante est employé comme analgésique* en
cas de céphalées et hémostatiques* pour traiter les plaies.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 33

Nom scientifique
Secamone afzelii (Schultes) K. Schum.
Un verre de décoction de racine peut être bu 3 fois par
jour pour calmer l’hypertension artérielle.
En lavement, favorise la grossesse.

Nom scientifique
Sterculia tragacantha Lindl.
Nom commun
poré poré
La pulpe de feuilles est appliquée sur le pied d’athlète.
L’écorce broyée dans l’eau calme la toux.

Nom scientifique
Sherbournia calycina (G. Don) Hua
Les fruits crus sont consommés contre la toux. Les feuilles
sont broyées dans l’eau et l’extrait est bu contre les
coliques.
34 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Nom scientifique
Tabernaemontana crassa Benth.
Le latex est appliqué sur les blessures comme
hémostatique.
Le suc de l’écorce est utilisé en gouttes nasales
contre les céphalées et la folie !

Nom scientifique
Thaumatococcus daniellii (Bennett) Benth.
Nom commun
Feuilles d’Attiéké
Les graines écrasées dans de l’eau ou dans du vin de palme
traitent les affections pulmonaires (toux, bronchites).
Le jus de feuilles est recommandé comme calmant pour
les fous et les épileptiques.

Nom scientifique
Thonningia sanguinea Vahl
Nom commun
Oubi
Cette plante, associée à d’autres plantes, est utilisée
dans le traitement de la lèpre, affections cutanées,
paralysie. La décoction de feuilles est vermifuge
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Nom scientifique
Turraeanthus africanus (Welw. ex C. DC.) Pellegr.
Nom commun
Avodiré
L’extrait de l’écorce est bu contre les maux de tête, Nom scientifique
la toux et la fièvre ainsi que l’épilepsie. Xylopia aethiopica (Dun.) A. Rich.
Nom commun
Poivre d’éthiopie
Les préparations à base de graines sont stimulantes. Les
feuilles sont pilées avec du piment et la pâte peut être
frottée contre la poitrine ou diluée dans l’eau et utilisée
durant le bain contre la toux.

Nom scientifique
Vitex grandifolia Gürke
Nom commun
Attié
Les jeunes feuilles sont écrasées dans de l’huile de palme,
arrangées en boule et avalées contre les coliques.
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Glossaire pour mieux comprendre quelques termes médicaux :

Abortif: qui provoque un avortement

Antianémique: se dit d’une substance qui corrige une anémie par un apport en vitamines et en
minéraux aidant le sang à reconstituer ses globules rouges.

Apéritif: se dit d’une substance qui renferme des principes amers redonnant de l’appétit.

Blennorragie: maladie contagieuse transmise sexuellement qui est caractérisée par une inflammation
des voies génito-urinaires, uniquement chez l’homme, avec écoulement purulent.

Diurétique: se dit d’une substance qui augmente la sécrétion de l’urine.

Hemostatique: se dit d’une substance qui stoppe l’hémorragie sanguine.

Ocytocique: se dit d’une substance qui accélère l’accouchement.

Purgatif: se dit d’une substance très fortement laxative.

Sudorifique: se dit d’une substance qui stimule la transpiration.

Tachycardie : Accélération du rythme des battements du cœur. Elle peut être due à une fièvre,
à une hyperthyroïdie (glande thyroïde trop active), à une maladie cardiaque, à l’action de certains
médicaments ou à d’autre causes.

Pour aborder le sujet des plantes médicinales, il est intéressant d’évaluer si l’entourage des enfants
utilise des plantes pour se soigner. Les enfants devront eux-mêmes mener l’enquête.

L’analyse des enquêtes individuelles et les conclusions seront discutées en classe. Un bilan sur l’utilisation
des plantes médicinales dans les villages alentours sera établi.

Ensuite, des étiquettes avec un dessin symbolisant une maladie courante seront distribuées aux enfants.
Ils devront les colorier, ce qui leur permettra d’avoir une idée des différentes maladies qui seront abordées
au cours de l’enseignement.
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Voici le questionnaire que devront suivre les enfants.

Quelles plantes utilises-tu pour te soigner ou soigner ton entourage ?

Pour chaque plante, poser les questions suivantes :

Nom de la plante :
Provenance : forêt, marché, ailleurs.
Cueillette : régulière, à une période donnée, …
Usage : quelle maladie ?
Parties utilisées : (fleurs, feuilles, racines, …)
Etat : frais, sec
Mode d’utilisation ou de préparation :
Tradition, histoire, légende liée à la plante :

Remarque : le but est de récolter le plus de données possibles mais s’il en


manque, ce n’est pas grave !

Comment as-tu appris l’utilisation de ces plantes ?

Soignes-tu beaucoup de gens dans ton entourage avec ces plantes ?

Est-ce que tu enseignes l’utilisation des plantes médicinales à des personnes


de ton entourage ? Si oui, à qui et pourquoi ?

Voici les maladies qui seront abordées (dans l’ordre des étiquettes) :
• Conjonctivite, maladies liées aux yeux • Hémorroïdes
• Otite • Diarrhée
• Maux de tête • Maux liés à la grossesse
• Toux • Constipation
• Paludisme • Fièvre
• Vertiges • Effets médico-magiques
Les thèmes des plantes toxiques ainsi que des plantes «magiques» (gri-gri) seront aussi traités.

Les enfants pourront former des groupes, chaque groupe représentant une des maladies ci-dessus ainsi
que les plantes toxiques. Chaque groupe devra coller ses étiquettes sur des arbres ou plantes soignant
la maladie qu’il représente, le long d’un parcours en forêt.

Une plante peut bien évidemment porter plusieurs étiquettes.

Par la suite, chaque groupe devra compter le nombre d’étiquettes qu’il aura collées et en tirer des
conclusions : y a-t-il une maladie soignée par plusieurs plantes dans la forêt ? Quel arbre soigne
beaucoup de maladies différentes ? La forêt est-elle une vraie pharmacie ?
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Voici les étiquettes représentant les différentes maladies:


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Mais aussi…
Mis à part l’aspect alimentaire et médicinal des plantes de forêt, beaucoup d’arbres sont exploités comme
bois de chauffe ou de construction.

L’exploitation du bois ne se fait pas uniquement par les villageois. Dans certaines forêts, des compagnies
d’exploitation forestière se sont installées pour couper des billes de bois destinées à l’exportation ou aux
scieries locales. Pour ces compagnies, la valeur d’une forêt est liée au nombre d’arbres exploitables
qu’elles abattent.

Cependant, l’importance de la forêt pour l’économie du pays va au-delà de l’exploitation forestière. En effet,
c’est l’existence de grandes étendues de forêt qui permet d’avoir des pluies. Ces pluies sont importantes pour
le bon développement de l’agriculture qui est le pilier du développement de la Côte d’Ivoire.

C’est une raison de plus pour laquelle la destruction anarchique des forêts doit absolument être évitée.

Nom scientifique
Strombosia pustulata
Nom commun
Poé
Arbre au bois résistant à l’eau et aux termites.
Utilisé dans la fabrication de pilons.

Nom scientifique
Terminalia ivorensis
Nom commun
Framiré
Arbre au bois dur utilisé pour la fabrication
de mortiers.

Nom scientifique
Baphia nitida
Nom commun
Okoué
Petit arbre se trouvant dans toutes les forêts denses
servant de lieu de palabre.
40 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Activité 3: La régénération de la forêt


Les plantes qui composent la forêt sont des organismes vivants. Elles naissent, se développent et
meurent un jour. Pour que la forêt se maintienne, il faut que les plantes qui meurent soient remplacées ;
c’est la régénération de la forêt.

Des connaissances théoriques rappelant le cycle de reproduction des plantes à fleurs sera donnée aux
enfants avant de débuter cette activité.

 Révision sur les parties de la fleur:

Stigmate qui reçoit Style qui conduit la partie


les grains de pollen reproductrice du grain de
pollen vers l’ovaire

Pétales formant
la corolle

Sépales constituant
le calice
Anthères contenant
le pollen
Etamines

Filet
Ovaire, qui donnera le fruit,
contenant les ovules
qui donneront les graines

Les deux questions qui nous intéressent dans le cycle de vie d’une fleur sont la pollinisation et la
dissémination des graines. Les enfants se rendent vite compte de l’énorme diversité morphologiques des
fleurs et des graines et des nombreuses interactions existant entre animaux et plantes.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 41

 Cycle de vie d’une plante à fleurs :

Un grain de pollen est déposé sur


le stigmate grâce à, par exemple, un
insecte. Il va descendre le long du
style pour féconder un ovule situé
dans l’ovaire. Chaque ovule fécondé
donnera une graine.

L’ovaire fécondé donnera le fruit.

Après germination,
une graine croît en
une nouvelle plante
42 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

La pollinisation
Pour que les plantes à fleurs puissent se reproduire et que la fleur soit fertilisé, un grain de pollen doit être
amené au contact des stigmates. Vu leur immobilité, les plantes utilisent des vecteurs pour transporter
leur pollen, soit le vent, l’eau ou les animaux.

Ainsi, trois types de pollinisations sont possibles :

L’anémogamie: la dispersion du pollen se fait par le vent, de manière aléatoire. Les parties florales sont
souvent rudimentaires et la production de grains de pollen est massive.

L’hydrogamie: l’eau est le vecteur de dispersion. C’est un mode de pollinisation assez rare.

La zoogamie: les animaux, que l’on nomme dans ce cas-là pollinisateurs, sont le vecteur de dispersion.
Le pollinisateur doit être attiré vers la fleur d’une manière ou d’une autre.

Le plus souvent, l’animal y trouve une source de nourriture sous forme de nectar, la substance sucrée se
trouvant dans la fleur.

Les animaux impliqués dans la pollinisation sont les insectes, les oiseaux, les chauves-souris et les micros
mammifères.
Les fleurs sont parfois modifiées pour mieux
attirer les pollinisateurs.

Voici quelques exemples :

– La corolle ou plus rarement le calice


forme des éperons qui contiennent générale-
ment du nectar. En allant chercher du nectar
dans l’éperon, le pollen se pose le plus sou-
vent sur le dos de l’insecte sans que celui-ci
s’en aperçoive.
– Le mécanisme de beaucoup de fleurs
fonctionne comme un piège : l’insecte ne peut
ressortir qu’après avoir pollinisé la fleur.

Les fleurs pollinisées par les chauve-souris sont


de grande taille, très épaisses, généralement
peu colorées (blanches ou vertes) et odorantes
(odeur de fermentation ou de moisi).

Les fleurs pollinisées par des oiseaux ont des


inflorescences et des fleurs de grande taille,
très colorées (rouges ou oranges), peu odo-
rantes. Leur corolle sont modifiées en tubes
pour la protection du nectar.

La dispersion du pollen chez les graminées, famille dont fait


partie le maïs et les autres céréales, se fait toujours par le vent.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 43

La pollinisation sera difficilement observable avec les enfants. Le travail consistera surtout à de
l’observation et du dessin des formes des fleurs. Ils devront se rendre compte de la grande variété
de formes impliquant des interactions plus ou moins spécifiques avec les animaux et leur environ-
nement. Toutefois, il est probable qu’ils aperçoivent des insectes tournoyer autour des fleurs.

Les fourmis pollinisent les


plantes «à leur portée»
c’est -à-dire les herbacées,
les lianes comme la plante
ci-dessus qui grimpe sur les
troncs, ou les arbres à
fleurs cauliflores c’est-à-dire
qui poussent directement
sur le tronc.

Les fleurs du Caesalpina pulcherrima


sont pollinisées par les papillons.

La fleur du tulipier du Gabon est pollinisée


par les oiseaux. Les fleurs sont rouge vifs et
Les fleurs du fromager sont pollinisées par les de grande taille.
chauves-souris.
44 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

La dissémination des graines


A la suite de la pollinisation de la fleur, l’ovaire fécondé donnera un fruit contenant des graines.
Celles-ci devront se disperser afin que de nouvelles plantes poussent. La dispersion des graines se fait de
plusieurs manières :

L’anémochorie: le vent sert d’agent de dissémination aux graines. Celles-ci ont alors des caractéristiques
particulières :

• La graine est très légère et est entraînée par le vent comme un grain de poussière.
• D’autres développent différentes structures qui leur permettent d’être portées par le vent comme par
exemple la présence d’ailes.

La zoochorie : les animaux interviennent directement ou indirectement dans la dissémination des fruits
et des graines :

• Les fruits peuvent s’attacher au plumage ou au pelage des ani-


maux par des structures particulières comme des aiguillons, des
épines ou des crochets.
• Les fruits peuvent être consommés par un animal puis les graines
sont disséminées par ses excréments ou alors, l’animal les
recrache.

L’hydrochorie : l’eau est un agent de dispersion habituel pour les


plantes aquatiques, mais également pour certaines plantes terrestres :

• La graine peut contenir de petits flotteurs, qui lui permettent de


voguer sur l’eau. Le fruit du Combretum paniculatum
• Coco nucifera (la noix de coco), qui flotte, peut se laisser possède 4 ailes.
emporter par les courants marins.

Durant la sortie, les enfants se disperseront par groupe et devront récolter le plus possible de graines
ou de fruits différents.

Ils pourront ensuite classer


ces graines en fonction de
leurs formes, leurs couleurs,
leurs tailles.
A partir de là, les différentes
stratégies de dissémination
pourront être illustrées.

Un stock de graines sera


ensuite mis à leur disposition
pour compléter leur collec-
tion.

La graine du Lophira alata (Azobé)


Le fruit du Tarrieta utilis (Niangon) a est transportée grâce au calice
deux ailes qui lui permettent d’être persistant faisant office d’ailes. Elles
porté comme un hélicoptère. On tourne de la même façon qu’un
appelle ce type de fruit un samare. helicoptère.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 45

Le fruit du Teminalia catappa (amandier de Gambie) flotte sur


l’eau et se laisse emporter par le courant.

Les fruits du Cenchrus biflorus, appelé couramment


«cram-cram», sont entourés de soies épineuses qui
s’accrochent très facilement aux poils d’animaux et
aux pantalons !

Le reboisement
En Côte d’Ivoire, la forêt couvrait 12,5 millions d’hectares dans les années 60 alors qu’elle représente
aujourd’hui moins de 1,8 millions d’hectares. En parallèle à la conservation des forêts restantes, le
reboisement semble indispensable pour les régénérer.

On peut appliquer plusieurs méthodes de reboisement :

• On replante des arbres sur une surface où il n’y a pas du tout de forêt. On peut choisir des arbres
indigènes ou étrangers. Les eucalyptus sont souvent plantés car ils poussent rapidement.
• Dans une forêt existante, on peut sélectionner des arbres originaire de celle-ci afin de l’aider à se
régénérer presque naturellement.

Il est évident que la plantation d’arbres indigènes est conseillée entre autre pour diminuer les risques
d’envahissement par des arbres introduits.De plus, les animaux ayant des interactions spécifiques avec
des espèces d’arbres spécifiques, les arbres d’origine étrangère risque de déséquilibrer le milieu.
46 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Activité 4: les animaux de la forêt


La diversité des animaux de la forêt
Un film vidéo sur divers animaux de la forêt sera montré aux enfants. Ils y verront des oiseaux, des
petits mammifères, des grands mammifères de diverses espèces. Ils peuvent ainsi se familiariser et voir
les animaux «de près».

A la recherche des animaux de ma forêt


Après avoir vu divers animaux de la forêt dans un film documentaire, les enfants pourront faire une com-
paraison avec les animaux de leur forêt. Pour ce faire, des captures ainsi que des enregistrements des
sons animaliers permettront la réalisation d’un petit inventaire de la faune dans une zone déterminée.

Rappel sur la classification des animaux :


Les animaux sont classés en deux groupes :
• Ceux qui ont un squelette interne avec une colonne vertébrale : les vertébrés;
• Et ceux qui n’ont pas de squelette interne : les invertébrés.

Chaque groupe est subdivisé en sous-groupes.

Les vertébrés
Nous avons cinq sous-groupes : les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères.

Les vertébrés Comment naissent-ils ? Ont-ils des poils ? D’autres caractères


des plumes ? …

Les poissons Ils pondent des œufs dans Ils ont presque tous des Ils respirent l’oxygène
l’eau. écailles qui peuvent être dissout dans l’eau grâce
enlevées une à une. à des branchies.
Ils ont des nageoires.

Les amphibiens Ils pondent des œufs dans Ils ont une peau humide Ils vivent dans l’eau ou sur
l’eau. sans écailles, sans plumes, la terre.
Les têtards qui en sortent sans poils. Ils respirent à l’air libre à
subissent des métamor- l’état adulte.
phoses.

Les reptiles Les œufs pondus à terre ne Ils ont des écailles soudées. Ils vivent dans l’eau ou sur
sont pas couvés. la terre.
Ils respirent à l’air libre.
Certains n’ont pas de
membres.

Les oiseaux Les œufs pondus à terre Ils ont le corps recouvert Ils ont deux pattes, deux
sont couvés. de plumes. ailes et un bec.

Les mammifères Ils allaitent leurs petits. Ils ont des poils. Même ceux qui vivent
dans l’eau respirent à l’air
libre.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 47

Un inventaire des animaux que les enfants pourront voir ou entendre est présenté dans le tableau qui suit.

Nom commun Nom scientifique Animal Animal Rapporté Observé ou


du genre* observé entendu et encore rapporté et
(contact ou traces présent ayant disparu
visuel) observées

Mamifères
Principaux rongeurs (petits mammifères et autres)
Petites souris de la Praomys 
famille des Muridae Malacomys 
Hylomyscus 
Lophuromys 
Mastomys 
Ecureuil Paraxerus sp. 
Rat de forêt Cricetomys 
Carnivores
Mangouste Atilax 
Genette Genetta 
Civette Civettictis 
Insectivores
Musaraignes Croccidura 
Pangolin commun Phataginus 
Ongulés
Daman Dendrohyrax 
Cephalophe de Maxwell Cephalophus 
Chevrotain aquatique Hyemoschus 
Primates
Mone de Campbell Cercopithecus 
Potto de Bosman Perodicticus 
Galago de Demidof Galagoides 
Chauve souris
Hypsignatus monstrosus 

Oiseaux
Bulbul 
Héron cendré 
Milan noir 
Calao 
Eperviers 
Corbeaux 

Reptiles
Varan 
Mamba vert 
Pythons 

* Le nom scientifique d’un animal et d’une plante est un nom latin composé en général de deux parties :
le genre et l’espèce.
48 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Voici quelques mammifères en image:

Petit rongeur (Praomys tullbergi).


Comme la plupart des petits rongeurs
il se nourrit de graines.

Ecureuil de Fernando Po (Paraxerus poensis).

La genette tigrine (Genetta tigrina). Chauve-souris (Hypsignathus monstrosus).


Elle se nourrit de petits rongeurs, Elle se nourrit de fruits.
d’invertébrés et de fruits.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 49

Daman d’arbres (Dendrohyrax dorsalis).


Il se nourrit de feuilles et de fruits, jusqu’au 1/3 de son
poids par jour (… plutôt par nuit !).

Potto de Bosman (Perodicticus potto). Le potto passe


la journée dans les arbres, il se nourrit d’insectes, de
fruits, de serpents. Il marque son territoire en urinant.

Le pangolin commun (Phataginus tricuspis). Le pangolin se nourrit de termites et de fourmis.


50 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Et des oiseaux…

Coucal du Sénégal

C’est le coucal le plus commun en Afrique


de l’Ouest. Se trouve surtout dans les
milieux ouverts mais buissonneux.
Il mange les insectes et les petits vertébrés.

Milan noir

On le trouve partout en Afrique de l’Ouest


dans des habitats très variés mais il préfère
les abords de l’eau et les milieux ouverts.
Il est omnivore mais consomme surtout des
petits mammifères, des charognes et des
poissons morts.

Nicator à gorge blanche

Espèce présente dans les forêts et les forêts galeries.


Il est insectivore (se nourrit d’insectes).

Bulbul verdâtre
Calao à huppe blanche Il se trouve dans des habitats variés : bords de forêts,
buissons denses, champs abandonnés et même les
Il est assez commun dans les sous-bois jardins.
des forêts primaires et secondaires. Il se nourrit de fruits et d’insectes.
Il est frugivore (se nourrit de fruits).
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 51

Martin-chasseur à poitrine bleue

Il se trouve en pleine forêt et est de


nature très discrète.
Il se nourrit d’insectes, de petits vertébrés
et occasionellement de poissons. Gobemouche forestier

Cette espèce se retrouve à tous les niveaux


de la forêt : dans les limites, en pleine forêt,
dans les clairières. Elle est insectivore.

Souimanga superbe

Gobemouche ardoisé Il fréquente les arbres en fleurs


Il se trouve dans les bordures de forêt et des clairières et les bords de
les clairières et les plantations. forêt.
Il se nourrit d’insectes. Sur le dessin, la femelle est à
gauche et le mâle à droite.

… un reptile, et…
Le mamba vert (Dendroaspis viridis) se trouve en Afrique
de l’Ouest, autant dans les forêts denses que dans les

!
forêts claires. Il mesure environ 2 m et se nourrit de petits
rongeurs et d’oiseaux.
Si on le dérange, il préfère s’enfuir plutôt que d’attaquer.
Mais si on le met dans une impasse, sa morsure s’avère
souvent mortelle. … les invertébrés
Les invertébrés constituent la majorité du règne animal.
Il s’agit des vers de terre, des criquets, des fourmis, des
araignées, des escargots, des moules, des moustiques,
etc.
52 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Enquête sur la disparition de certains animaux de la forêt


Les enfants auront remarqué l’absence de grands mammifères dans leur forêt.

Ils pourront mener une enquête dans leur village auprès de gens qui vivent autour de la forêt depuis de
longues années. Le but sera que les enfants se rendent compte qu’un grand nombre d’animaux, entre
autres les grands mammifères, ont disparu en moins de cinquante années.

Ils pourront former 6 groupes de 10. A chaque groupe sera attribué un animal disparu. Les animaux
sont : les singes, la biche, le lamantin, les serpents (python), la pintade de brousse et l’aigle.

Pour chaque animal, voici les questions qui seront posées :

A-t-il existé l’animal X dans la forêt d’Adiopodoumé ?

Comment le savez-vous (à choix) :


 Je les ai vu  On me l’a raconté  J’ai entendu l’animal

Est-ce que cet animal était abondant ?

Combien d’individus de l’animal trouvait-on ?

Selon vous, pourquoi n’en trouve-t-on plus dans la forêt ? à cause de :


 La chasse  Les constructions de routes et d’habitations
 L’agriculture  La coupe du bois

Ces animaux disparus se retrouvent pourtant dans d’autres forêts ivoiriennes. Une comparaison avec le
Parc National de Taï pourra être faite. La création de Parcs nationaux est un moyen de conservation
relativement efficace pour la conservation durable de la faune et la flore.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 53

Les images ci-dessous représentent deux de ces animaux disparus de la forêt d’Adiopodoumé :

Mone de Lowe (Cercopithecus (m.) lowei)

Il y a quelques années, on pouvait encore voir des singes dans la forêt d’Adiopodoumé.
Il y a une cinquantaine d’années, à part le Mone de Lowe, trois autres espèces ont été observées :
Le Cercopithèque diane (Cercopithecus diana roloway), le hocheur (Cercopithecus nictitans) et
le hocheur à nez blanc (Cercopithecus petaurista).

Le chevrotain aquatique (Hyemoschus aquaticus) Les chevrotains sont les ruminants les plus primitifs.
Le chevrotain aquatique se réfugie dans l’eau quand il se sent menacé par un prédateur.
54 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Activité 5: Les plantes voyagent


De nombreuses plantes en Côte d’Ivoire ne sont pas indigènes mais ont été introduites par l’Homme.
Parmi elles, beaucoup de plantes alimentaires, ont été introduites pour des raisons économiques à
l’époque de la colonisation.

On se rapellera que plusieurs plantes originaires d’Afrique de l’ouest ont été transportées dans tout le monde
tropical, comme la palmier à huile ! D’autres plantes ont été introduites comme plantes de jachères ou
accidentellement et ont envahi de larges territoires jusqu’à en devenir nuisibles.

Quelques plantes qui viennent d’ailleurs


Les plantes alimentaires

La banane (Musa sp.)

La banane est très probablement originaire de la région Indo-malaisienne. On en fait mention pour la
première fois dans des textes bouddhistes datant du 6e siècle avant J-C.

Vers 650 après J.-C., des conquérants musulmans importent la banane en Palestine et elle s’étendra
dans le bassin méditerranéen jusqu’en Espagne. Les marchands arabes la transportent à leur tour
dans toute l’Afrique. Lorsque les Portugais arrivent sur la côte ouest africaine au 16e siècle, ils y
trouvent de nombreuses bananeraies. Ils implanteront ensuite ce fruit jusqu’en Amérique du Sud.

Historique de la banane :

Amérique Europe Asie


du
Nord

Afrique
Amérique
du
Sud
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 55

Le manguier (Mangifera indica)

Cette plante est originaire d’Inde où on la trouve encore sous forme spontanée. Elle a probablement été
introduite en Afrique de l’Est par les commerçants arabes.

Elle atteint l’Afrique de l’Ouest lors de l’exploration de l’Afrique par les portugais au 16e siècle, mais ce
n’est qu’au 19e siècle qu’elle va vraiment s’étendre dans la région.

Le manguier est planté dans toute l’Afrique de l’Ouest pour ses fruits mais aussi comme arbre d’ombrage
et pour orner les avenues. En Côte d’Ivoire, cet arbre pousse maintenant naturellement.

Historique de la mangue :

Amérique Europe Asie


du
Nord

Afrique
Amérique
du
Sud
56 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

La papaye (Carica papaya)

La papaye est originaire de l’Amérique centrale. Elle est découverte par les Espagnols qui la dispersent
à travers l’Amérique et l’amènent jusqu’aux Philippines. De là, elle atteint l’Asie pour arriver en Afrique
au 16e siècle.

Parcours de la papaye :

Amérique Europe Asie


du
Nord

Afrique
Amérique
du
Sud
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 57

L’ananas (Ananas comosus)

Son origine est présumée du Brésil. Il faut savoir que la famille de l’ananas (Broméliaceae) est presque
exclusive à l’Amérique du Sud.

Ce sont encore une fois les Portugais qui l’amènent en Afrique au 16e siècle.

Historique de l’ananas :

Amérique Europe Asie


du
Nord

Amérique Afrique
du
Sud
58 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Le manioc (Manihot esculenta)

Cette plante est originaire d’Amérique du Sud où elle a été, vu son importance, dispersée très tôt.
Les voyageurs européens utilisèrent la plante comme nourriture de réserve sur les bateaux. Ils
comprennent vite que la racine ne peut être consommée telle quelle car elle est toxique (en effet, en
croissant, elle accumule de l’acide hydrocyanique qui est toxique). Les Portugais utilisaient le manioc
sous forme de farine. C’est d’ailleurs eux qui l’amènent en Afrique par l’Angola. Ce n’est pourtant
qu’au 19e siècle, avec le retour des anciens esclaves depuis l’Amérique, que la culture du manioc
s’est établie en Afrique de l’Ouest.

Amérique Europe Asie


du
Nord

Afrique
Amérique
du
Sud
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 59

L’igname (Dioscorea sp.)

Les ignames alimentaires ont apparemment leur origine dans des régions de trois continents : l’Afrique,
le sud de l’Asie et l’Amérique du Sud.

En Afrique de l’Ouest, la domestication de l’igname commençait déjà 50 000 ans avant J.-C., mais sa
culture à proprement dite ne débute que 3000 ans avant J.-C., en même temps qu’en Asie.

Sur les 6 espèces les plus cultivées dans le monde tropical, 3 sont originaires d’Afrique. En Côte d’Ivoire,
c’est une espèce asiatique qui est actuellement la plus cultivée, bien que les espèces africaines le soient
également.

Il faut savoir que la Côte d’Ivoire est le deuxième pays producteur d’igname au monde et que l’Afrique
de l’Ouest est la région qui possède le plus de variétés d’igname au monde. Ce n’est pas pour autant qu’il
faut croire que l’igname est une plante exclusivement africaine.

Historique de l’igname :

Amérique Europe Asie


du
Nord

Afrique
Amérique
du
Sud
60 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Il ne faut pas oublier d’autres plantes alimentaires qui ont une très grande importance en Côte d’Ivoire
et qui sont originaires d’autres pays. On peut citer :

Le café (Coffea arabica)

Le caféier est originaire d’Ethiopie. Ce sont les derviches musulmans


qui ont fait connaître cette plante permettant de tenir éveillé dans
tout le monde islamique. Le café a ainsi atteint la Perse et l’Arabie au
15e siècle.
Jusqu’au 17e siècle, seuls l’Ethiopie et surtout le Yémen sont producteurs
de café. Au début du 20e siècle, Venise importe ses premiers cafés du
Caire.
Les Européens vont vite venir s’approvisionner directement dans
les ports de la Mer Rouge et ramener des grains de café vert afin
de développer leurs propres cultures. Au 18e siècle, les Hollandais
transportent des plants de café de la variété Arabica en Inde et à
Ceylan.
Les Caraïbes doivent leurs plantations de café aux Français qui y amenèrent des jeunes plants. Les autres
Européens cherchent aussi à développer leur propre culture ; les Portugais, eux, l’amèneront au Brésil.
Aujourd’hui, le café est cultivé dans plus de 75 pays sur 4 continents. La Côte d’Ivoire est le septième
producteur mondial.

Le cacao (Theobroma cacao)

Le cacao est originaire d’Amérique centrale. Dès l’an 600,


les Mayas le cultivent. Ils utilisent les fèves de cacao pour
préparer un breuvage fort nourrissant appelé «xocolatl», dont est
dérivé sans doute le mot «chocolat». Au 16e siècle, les conquista-
dors s’intéressent au cacao. C’est en 1528 que Cortez rapporte en
Espagne les premiers sacs de fèves de cacao.
Les premières plantations de cacaoyers sont aménagées en Jamaïque
au 17e siècle. Ce n’est qu’au 19e siècle qu’il sera introduit en Afrique,
plus précisément dans le Golfe de Guinée. L’Afrique supplantera
rapidement l’Amérique du Sud quant au volume de la production.

L’avocat (Persea americana)

Probablement originaire d’Amérique centrale, l’avocatier sera répandu


par les Espagnols dans toute l’Amérique du Sud au 16e et 17e siècles.
Au 18e, il se propagera plus largement à la Réunion, la Martinique
et à Madagascar.
En Afrique, la diffusion a été assurée à la fin du 19e siècle par les
Portugais, les Espagnols, les Allemands, les Anglais et les Français.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 61

Les plantes envahissantes

Après avoir étudié quelques plantes introduites qui sont très utiles à l’Homme, nous allons nous tourner
vers des plantes introduites qui impliquent des dégâts. Celles-ci sont appelées plantes envahissantes.

Le parasolier (Musanga cecropioides et Cecropia peltata)

En 1910, le parasolier d’Amérique du Sud a été introduit en Côte d’Ivoire pour son ombrage dans les
cultures de caféier. Depuis la fin des années cinquante, la surexploitation de la forêt primaire qui jouait
le rôle de barrière écologique a permis au parasolier américain de progresser dans le Sud-Est de la
Côte d’Ivoire. L’établissement de cet arbre n’est pas catastrophique au plan économique, mais il est
remarquable de constater que le parasolier américain remplace petit à petit l’espèce africaine !

On peut voir ci-dessous les différences entre les deux parasoliers :

Parasolier africain
Musanga cecropioides

Parasolier américain
Cecropia peltata
62 – Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé

Sékou Touré (Chromolaena odorata)

Cette plante originaire d’Amérique du Sud semble être arrivée en Afrique depuis l’Asie et non pas directement
d’Amérique. En Asie, elle a été introduite comme plante horticole dans les jardins. En Côte d’Ivoire,
elle aurait été introduite intentionnellement dans les années cinquante sous la recommandation d’un grand
botaniste. Depuis son introduction, elle a envahi petit à petit le pays en partant du Sud–Est. On la retrouve
actuellement jusqu’au nord de la Côte d’Ivoire.

Elle occupe surtout les milieux ruraux.

Elle forme une brousse de 2m de haut qui étouffe la végétation autochtone, raréfiant et menaçant à
terme les nombreuses espèces utilisées par les populations locales. De plus, les champs d’ignames
nécessitent plus de désherbage, c’est-à-dire une présence constante. De plus, cette plante et les feux
s’entretiennent mutuellement, l’un favorisant l’autre chacun à son tour !

Un de ses côtés positifs est qu’elle semble augmenter la stabilité et la fertilité des sols, ce qui n’est pas
négligeable.

Pour lutter contre cette espèce, la lutte biologique en introduisant un insecte prédateur constituerait un
espoir pour freiner sa progression.

Des cartes du monde seront distribuées aux enfants. Ils pourront tracer le trajet qu’ont effectué toutes ces
plantes sur les cartes. Une carte du monde est mise à diposition sur la page suivante pour des usages en
classe.

Celles que je retrouve dans ma forêt


Le but de cette activité est d’observer les plantes utilitaires,alimentaires et envahissantes dans la forêt.
Une petite parcelle de la forêt était l’ancienne décharge de l’ORSTOM et de nombreuses plantes
d’origine non-africaine l’ont recolonisée.

Les enfants pourront partir à la recherche des plantes alimentaires qu’ils reconnaissent.

A la fin de cette activité, les enfants devront comprendre les dangers que peut amener l’introduction
de plantes mais aussi l’utilité de certaines d’entre elles et les avantages économiques possibles tant
localement que mondialement.
Education environnementale – Forêt d’Adiopodoumé – 63

Asie

Afrique
Europe

Amérique
Sud
du
Amérique
Nord
du

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