Le Maroc se trouve à la frontière de la plaque tectonique africaine, qui s’étend de
l’océan Atlantique jusqu’à la Syrie en traversant la mer Méditerranée. Cette situation géographique expose régulièrement le royaume à des séismes dévastateurs, comme celui d'Agadir en 1960, qui a fait plus de 12 000 morts et détruit 75% de la ville ; ou encore à Al Hoceïma en 2004, qui a causé la mort de 628 personnes et des dégâts matériels considérables. Le Maroc a été touché vendredi soir par un séisme d'une magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech, faisant plus de deux mille victimes. C’est la plus violente catastrophe naturelle de l’histoire récente du Maroc : un séisme d'une magnitude 6,8 a frappé la province d’Al Haouz. A-Les mesures prises par l’Etat pour faire face au séisme Dès le début, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a donné Ses Hautes instructions pour mobiliser tous les services de l’Etat, dont les Forces armées Royales, les départements gouvernementaux, les autorités locales, les forces publiques et les équipes de la protection civile afin de prendre les mesures d’urgence nécessaires en vue d’accélérer les opérations de secours, évacuer les personnes blessées, apporter de l’aide aux familles affectées et de créer une commission interministérielle chargée du déploiement d’un programme d’urgence de réhabilitation et d’aide à la reconstruction des logements détruits au niveau des zones sinistrées" . 1-Fonds spécial : Un élan de solidarité qui limite les ravages socio-économique Le Conseil de gouvernement présidé, dimanche soir a adopté le projet de décret relatif à la création du compte spécial «Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre ayant touché le Royaume du Maroc». Celui-ci permettra de recevoir les contributions volontaires de solidarité des citoyens et des organismes privés et publics, sera destiné principalement à financer les dépenses relatives au programme d’urgence pour la réhabilitation et l’appui des efforts de reconstruction des maisons détruites au niveau des zones sinistrées, et celles destinées à la prise en charge des personnes en situation difficile, notamment les orphelins et les personnes vulnérables. Depuis son lancement, plusieurs institutions étatiques, entreprises privées, associations et citoyens lambda se sont mobilisé pour aider les sinistrés. Un élan de solidarité cité en exemple partout dans le monde. Il a noté que l’adoption de ce projet de décret s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, conformément aux dispositions de l’article 70 de la Constitution et en application de l’article 26 de la Loi organique n°130.13 de la Loi de Finances. 2- La réhabilitation et la reconstruction des zones sinistrées Il a noté que le Maroc, sous la conduite effective et la supervision directe du Souverain, est passé de l’étape de secours à celle de réhabilitation et de reconstruction des zones sinistrées, ajoutant que Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes orientations pour l’activation d’un programme réfléchi, intégré et ambitieux destiné à apporter une réponse forte, cohérente, rapide et volontariste aux effets de ce séisme, d’un budget prévisionnel global estimé à 12 milliards de dollars sur une période de cinq ans, dont la première version couvre l’ensemble des régions sinistrées, ciblant une population de 4,2 millions d’habitants. Pensé sur la base d’un diagnostic précis des besoins, ce programme comprend des projets visant la reconstruction des logements et la mise à niveau des infrastructures touchées et le renforcement de la dynamique socio-économique dans les régions concernées, a-t-il précisé, ajoutant que le financement de ce programme multisectoriel sera assuré à partir de crédits alloués du budget général de l’Etat, de contributions des collectivités territoriales et du Compte spécial de solidarité dédié à la gestion des effets du tremblement de terre, ainsi qu’à travers des dons et la coopération internationale. Le séisme de Hawz reste l'un des facteurs d'influence les plus importants dans la préparation de ce document financier, où plus de 120 milliards de dirhams ont été alloués pour faire face à ses effets et à la reconstruction de 6 régions et entreprises touchées par la construction de plus de 60 mille maisons, 1500 mosquées, le pavage de 600 kilomètres de routes, la construction de plus de 1000 salles de classe, la réhabilitation de plus de 163 centres collectifs et l'attribution d'une aide mensuelle de 2500 dirhams à plus de 60 mille familles touchées et l'aide au logement le programme vise à développer 6 régions avec 4,8 citoyens en ouvrant routes et chemins pour eux, acquérir des mécanismes, restructurer le troupeau et soutenir l'orge et l'alimentation … Ce contexte national difficile trouve un cadre de référence et une base pour cela dans le discours de Sa Majesté le Roi Nasrallah lors de l'ouverture de la première session de la troisième année législative de la onzième législature B-Les effest touchant l’économie nationale Destruction des infrastructures, perturbations de la production industrielle, pertes agricoles, baisse du tourisme ou encore les coûts de reconstruction…, les impacts économiques engendrés par le séisme de la région d’Al-Haouz sont nombreux. Aujourd’hui, au-delà de l’aspect humanitaire, la question de quantifier l’impact de cette tragédie sur l’économie est cruciale. «Le séisme qui a frappé Al-Haouz a provoqué une destruction de la richesse, touchant à la fois le patrimoine et les flux économiques», nous explique l’économiste Omar Bakkou. Il précise que les logements, les infrastructures et le capital physique ont subi des dégâts considérables, laissant une cicatrice économique profonde dans cette région. Il ajoute que la production économique de la région est susceptible de chuter touché des destinations phares telles que Marrakech ou Agadir. 1-Les effets financiers et budgétaires Face à cette crise d'une ampleur sans précédent, les autorités publiques, sous les directives royales, ont mis en place un Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre. «Ce Fonds ne sera pas alimenté exclusivement par le budget public, mais bénéficiera également des contributions citoyennes, des acteurs économiques privés, des fonds d'assurance, et des organismes internationaux. Cette approche multidimensionnelle vise à atténuer l'impact sur le déficit budgétaire et à répartir équitablement la charge financière de la reconstruction, au même titre de ce qui a été réalisé pendant la crise du Covid», note Bakkou. Pour mémoire, le fonds dédié à la gestion de la crise sanitaire était doté d’un budget dépassant les 34 milliards de DH. Par ailleurs, lors de l'examen du projet de Loi de Finances 2024, il est hautement probable que d'importants ajustements budgétaires soient opérés pour prendre en compte les conséquences du séisme. Des indemnités au logement (déjà annoncées) et des dépenses d'investissement pourraient être envisagées pour catalyser la reconstruction de la région. Certainement aussi au niveau des dépenses publiques, des fonds seront débloqués au niveau des dépenses d'investissement, grâce à des ajustements budgétaires (de chapitre à chapitre) et/ou au déblocage de ressources supplémentaires. 2-Une opportunité à moyen-long termes Toutefois, ce séisme pourrait être une opportunité de développement pour la région d'Al Haouz. «En investissant judicieusement dans la reconstruction, en établissant une politique touristique solide et un modèle de développement spécifique, cette région pourrait émerger comme la destination touristique phare du Maroc. Une telle réalisation offrirait un potentiel immense pour stimuler l'économie régionale à long terme. Disons, c’est un mal pour un bien», précise-t-il. Cela pourrait non seulement conduire à la revitalisation de la région, mais aussi servir de modèle pour un développement économique durable à l'échelle nationale. Notons que les prévisions indiquent que le coût de reconstruction serait évalué à près 2% du PIB, soit une vingtaine de milliards de dirhams.