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UE Génie Partie 1

Technologie
Mécanique mécanique

Cécile POQUET Responsable de l’UE : Christophe JANOLIN


cecile.poquet@ec-lyon.fr christophe.janolin@ec-lyon.fr
Bâtiment TMM, 2ème étage, bureau 245 Bâtiment TMM, 1ème étage, bureau 122
Déroulement de l’UE
 OBJECTIF : aborder la conception des systèmes mécaniques et l'analyse
de leur fonctionnement à partir de modèles simplifiés.

 GMtc1 – Cours et TD de génie mécanique [50%]


 Partie 1 - Technologie Mécanique (3 CMs + 3 TDs)
 Partie 2 – Mécanique générale et analytique (3 CMs + 3 TDs)
 Partie 3 - Résistance Des Matériaux (3 CMs + 3 TDs)

 GMtc2 – Activités pratiques de Génie Mécanique [30%]


 1 TP découverte (analyse de conception, modélisation de mécanisme)
 1 projet technologique (développement de produit, 3 BEs + 2 TPs + 2
microtests)
 1 TP dynamique des solides rigides
 1 TP dimensionnement en résistance des matériaux

 GMtc3 ou GMtc4 – Parcours modélisation ou conception de mécanismes


[20%]
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Déroulement – Technologie mécanique
 GMtc1 – 3 cours
 Architecture d’un système mécanique
 Liaisons cinématiques et graphes de liaisons
 Efforts statiques
 Définition géométrique (cotation fonctionnelle)
 Tolérancement dimensionnel (ajustements, chaînes
de cotes)
 Tolérancement géométrique
 GMtc1 – 3 TDs
 Croquis technique
 Modélisation d’un mécanisme (graphe de liaisons),
analyse d’hyperstatisme, calcul d’efforts.
 Cotation fonctionnelle (dimensionnelle et géométrique)
 GMtc2 – Projet technologique de développement de produit
 BE analyse de solution technologique
 BE cotation fonctionnelle
 Be préparation de la fabrication (bureau des méthodes)
 TP usinage
 TP métrologie
3
UE GM
Chapitre 1
Efforts et liaisons
Partie 1 dans les systèmes
Technologie mécaniques
mécanique
Chapitre 1 : efforts et liaisons dans les
systèmes mécaniques

 1. Modélisation d’un système mécanique


 1.1. Vocabulaire
 1.2. Modèles possibles
 1.3. Modèles utilisés dans la théorie des systèmes mécaniques
 1.4. Propriétés des solides rigides
 1.5. Graphe de liaisons d’un système mécanique
 2. Les liaisons dans un système mécanique
 3. Etude des efforts dans un système mécanique
Préambule
 Système technique
 ensemble structuré de constituants et de composants dont le but est la
réalisation de fonctions,
 partie opérative + une partie commande.

 Système mécanique
 ensemble organisé de pièces reliées par des liaisons,
 dans la plupart des cas très complexes, d’où un besoin de modèles
simplifiés basés sur des hypothèses simplificatrices permettant
d’appliquer la « théorie des systèmes mécaniques ».

 Dans le cadre de ce cours : systèmes mécaniques à l’arrêt.

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1.1. Vocabulaire
Un système mécanique est un ensemble organisé de
pièces reliées par des liaisons.
Mécanismes
Systèmes mécaniques en boucle
Systèmes fermée
mécaniques Transformateurs de mouvement
articulés
Systèmes mécaniques formant une
Systèmes chaîne ouverte
mécaniques

Structures
Statiques
Pas d’articulation prévue

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1.2. Modèles possibles
Pour modéliser un système mécanique, on doit modéliser les pièces et les liaisons. On
peut envisager les modèles ci-dessous :
• modèles de pièces :
o rigides ou déformables,
o géométrie théorique ou réelle ;
• modèles de liaisons :
o avec ou sans jeu,
o avec ou sans frottement,
o déformable ou indéformable.
On distingue :
• la déformation des pièces qui a lieu dans le volume de la matière → comportement le
plus souvent élastique linéaire;
• la déformation des liaisons qui a lieu au niveau des surfaces en contact →
comportement non linéaire dans la plupart des cas (jeu, pression de hertz,...).

Le modèle doit être adapté aux objectifs d’étude.


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1.3. Modèles utilisés dans la théorie des
systèmes mécanique
Dans ce chapitre on adoptera le modèle le plus simple des systèmes mécaniques en
considérant :

• les pièces rigides (solides indéformables),

• les liaisons parfaites :


o géométrie sans défaut,
o pas de jeu,
o pas de frottement,
o indéformables.

Modélisation abusive → attention lors de l’analyse des résultats

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1.4. Propriétés des solides rigides
Définition : la distance entre 2 points du solide quels qu’ils soient est constante.
Propriétés : le champ des vecteurs vitesse est équiprojectif, il peut être représenté par un
torseur appelé torseur cinématique.

∀ 𝐴 ∈ 𝑆 et 𝐵 ∈ 𝑆 , la distance AB reste Ω𝑆/𝑅0


2 𝒱𝑆/𝑅0 =
constante donc 𝐴𝐵 = 𝐴𝐵 .𝐴𝐵 est constante 𝑉𝑆/𝑅0 (𝐴)
𝐴
au cours du temps. On a ainsi
𝑑 𝐴𝐵. 𝐴𝐵 𝑑 𝐴𝐵
= 0, d’où 𝐴𝐵. =0.
𝑑𝑡 𝑑𝑡 Avec
En écrivant 𝐴𝐵 = 𝑂𝐵 − 𝑂𝐴,  Ω𝑆/𝑅0 la vitesse de rotation du solide 𝑆 par
𝑑 𝐴𝐵 rapport au référentiel 𝑅0 (résultante du torseur)
on a =𝑉 𝐵 −𝑉 𝐴 .
𝑑𝑡
 𝑉𝑆/𝑅0 (𝑨) la vitesse en 𝐴 du solide 𝑆 par rapport
Donc : 𝑨𝑩 .𝑽 𝑩 = 𝑨𝑩. 𝑽 𝑨 au référentiel 𝑅0 (moment du torseur, dépendant
du point d’expression du torseur)

𝑉𝑆/𝑅0 𝐵 = 𝑉𝑆/𝑅0 𝐴 + 𝐵𝐴 ∧ Ω𝑆/𝑅0

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1.5. Graphe de liaisons d’un système
mécanique
Remarque : en se référant
 Sommet = solide rigide
à la théorie des graphes,
 Arc = liaison (orientation non nécessaire, utile pour écrire les on peut montrer que le
torseurs associés aux liaisons) nombre de cycles
indépendants (m) est
Mécanisme à chaîne ouverte Mécanisme à une boucle Mécanisme à plusieurs boucles directement calculable à
4 solides, 3 liaisons 4 solides, 4 liaisons 4 solides, 5 liaisons
partir du nombre de
sommets et du nombre
d’arcs.
S1 S1 S1 𝜇 =𝑞−𝑝+1

S2
S2 S2

S3 S3
S3

S4 S4 S4

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Chapitre 1 : efforts et liaisons dans les
systèmes mécaniques
 1. Modélisation d’un système mécanique
 1.1. Vocabulaire
 1.2. Modèles possibles
 1.3. Modèles utilisés dans la théorie des systèmes Dans un système mécanique, on appelle
mécaniques liaison ce qui contraint les
 1.4. Propriétés des solides rigides mouvements relatifs entre deux
 1.5. Graphe de liaisons d’un système mécanique solides et les efforts qu’ils peuvent
exercer l’un sur l’autre. On s’intéresse
 2. Les liaisons dans un système mécanique ici aux effets de cette liaison en termes
 2.1. Repère local de la liaison de mouvement et d’efforts, mais pas à la
façon dont cette liaison est réalisée.
 2.2. Torseur cinématique de la liaison
 2.3. Torseur des efforts de liaison
 2.4. Dualité entre torseur cinématique et torseur
des efforts
 2.5. Les liaisons mécaniques élémentaires
 3. Etude des efforts dans un système mécanique
Outil : les torseurs 𝓣=
𝑅
𝑀(𝑃) 𝑷
• Torseur = objet mathématiques
o modélisation de différents phénomènes physiques,
o champ de vecteurs équiprojectif dans un espace affine euclidien de dimension 3,
o déterminé par un une résultante 𝑅 et un moment en 𝑀(𝑃) dépendant du point
d’expression P du torseur.

Relation de transport, ou relation de Varignon :

𝑀(𝑩) = 𝑀(𝑨) + 𝑩𝑨 ∧ 𝑹
Remarques :

 Si 𝑩𝑨 et 𝑹 sont colinéaires alors 𝑴(𝑩) = 𝑴(𝑨).

 Si 𝑩𝑨 et 𝒖 sont colinéaires alors la composante suivant 𝒖 du moment reste inchangée.

 On ne peut sommer 2 torseurs composante par composante que si leurs couples respectifs sont exprimés au même
point.

 Les points auxquels la résultante et le moment d’un torseur sont colinéaires constituent une droite appelée axe central
du torseur.

 Un torseur dont la résultante est nulle est appelé couple et son moment est le même en tout point de l’espace.

 Un torseur dont le moment s’annule en au moins un point est appelé glisseur, son moment est nul sur tout l’axe
central.
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2.1. Repère local
Le repère local associé à une liaison facilite l’écriture du torseur cinématique et du torseur des
efforts transmissibles de celle-ci.

L’origine A du repère idéal est le centre géométrique de la liaison (ou lieu des centres
admissibles).

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2.2. Torseur cinématique associé à une
liaison mécanique
On appelle torseur cinématique le torseur représentant les vitesses du solide 𝑆2 par rapport au solide 𝑆1 .
𝑝21 𝑢21 𝑥,𝑦,𝑧
𝛺2/1 𝑝21 𝑥 + 𝑞21 𝑦 + 𝑟21 𝑧
𝒱2/1 = = = 𝑞21 𝑣21
𝑉2/1 (𝐴) 𝑢21 𝑥 + 𝑣21 𝑦 + 𝑤21 𝑧 𝐴 𝑟21 𝑤21
𝐴 𝐴

Avec :

 𝛺2/1 le vecteur vitesse de rotation de 2 par rapport à 1

 𝑉2/1 (𝐴) le vecteur vitesse du point A de 2 par rapport à 1

Remarques :
 Liaison orientée de Si vers Sj → torseur cinématique modélisant les mouvements de Sj par rapport à Si
 Composante nulle = mouvement relatif correspondant interdit par la liaison
 𝒏𝒄 , propre à une liaison et <6, est :
 le nombre de mouvements indépendants autorisés par la liaison,
 le nombre de degré de liberté de la liaison,
 le nombre d’inconnues cinématiques de la liaison,
 le nombre de composantes indépendantes non nulles du torseur cinématique.
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2.3. Torseur des efforts de liaison
On appelle torseur des efforts de liaison le torseur représentant les actions mécaniques exercées par le
solide 𝑆1 sur le solide 𝑆2 .
𝑥,𝑦,𝑧
𝑋12 𝐿12
𝑅1→2 𝑋12 𝑥 + 𝑌12 𝑦 + 𝑍12 𝑧
𝒯1→2 = = = 𝑌12 𝑀12
𝑀1→2 (𝐴) 𝑨 𝐿12 𝑥 + 𝑀12 𝑦 + 𝑁12 𝑧 𝐴 𝑍12 𝑁12 𝐴

Avec :

 𝑅1→2 la résultante des efforts exercés par S1 sur S2 (ou « force »)

 𝑀1→2 (𝐴) le moment des efforts en A exercés par S1 sur S2 (ou « couple »)

Remarques :

 Liaison orientée de Si vers Sj → torseur modélisant les actions de contact de Si sur Sj

 Composante nulle = action mécanique correspondante non transmissible par la liaison


 𝒏𝒔 , propre à une liaison et <6, est :
 le nombre d’actions mécaniques indépendantes transmissibles par la liaison,
 le nombre d’inconnues statiques de la liaison,
 le nombre de composantes indépendantes non nulles du torseur des efforts de liaison.

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2.4. Dualité entre torseur cinématique et
torseur d’efforts transmissibles
La puissance développée par une liaison lors d’un mouvement est égale au co-moment du torseur des
efforts de liaison et du torseur cinématique de la liaison. Or aucune énergie n’est stockée ou dissipée
dans une liaison parfaite pour tout mouvement cinématiquement admissible. On a alors :

𝑃 = 𝒯1→2 ⨂𝒱2/1 = 0
𝑅1→2 𝛺2/1
⨂ =0
𝑀1→2 (𝐴) 𝐴 𝑉2/1 (𝐴)
𝐴
𝑅1→2 . 𝑉2/1 (𝐴) + 𝑀1→2 (𝐴). 𝛺2/1 = 0

𝑋12 . 𝑢21 + 𝑌12 . 𝑣21 + 𝑍12 . 𝑤21 + 𝐿12 . 𝑝21 + 𝑀12 . 𝑞21 + 𝑁12 . 𝑟21 = 0

Les efforts de liaison s’opposent donc aux mouvements.


 s’il y a mouvement possible, alors la composante d’effort associée est nulle (liaison sans frottement;
 si la composante d’effort est non nulle, alors le mouvement associé est impossible.

En conséquence, pour toute liaison parfaite : 𝐧𝐜 + 𝐧𝐬 = 𝟔


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2.4. Dualité entre torseur cinématique et
torseur d’efforts transmissibles
𝛺2/1 𝑝21 𝑥 + 𝑞21 𝑦 + 𝑟21 𝑧
𝒱2/1 = =
𝑉2/1 (𝐴) 𝑢21 𝑥 + 𝑣21 𝑦 + 𝑤21 𝑧 𝐴
𝐴

𝑅1→2 𝑋12 𝑥 + 𝑌12 𝑦 + 𝑍12 𝑧


𝒯1→2 = =
𝑀1→2 (𝐴) 𝐿12 𝑥 + 𝑀12 𝑦 + 𝑁12 𝑧 𝐴
𝑨

On considère la liaison pivot d’axe 𝐴, 𝑥 ci-contre.


Comme il n’y a pas de frottement dans la liaison,
les efforts ne s’opposent pas au mouvement :
𝑝21 𝑖𝑛𝑐𝑜𝑛𝑛𝑢 ⇒ 𝐿12 = 0
Inversement, s’il n’y a pas de mouvement (et pas
de déformation), il doit y avoir des efforts pour s’y 𝛺2/1 𝑝21 𝑥
𝒱2/1 = =
opposer : 𝑉2/1 (𝐴) 0 𝐴
𝐴
𝑞21 = 0 ⇒ 𝑀12 𝑖𝑛𝑐𝑜𝑛𝑛𝑢
𝑟21 = 0 ⇒ 𝑁12 𝑖𝑛𝑐𝑜𝑛𝑛𝑢
𝑅1→2 𝑋12 𝑥 + 𝑌12 𝑦 + 𝑍12 𝑧
𝑢21 = 0 ⇒ 𝑋12 𝑖𝑛𝑐𝑜𝑛𝑛𝑢 𝒯1→2 = =
𝑣21 = 0 ⇒ 𝑌12 𝑖𝑛𝑐𝑜𝑛𝑛𝑢 𝑀1→2 (𝐴) 𝑀12 𝑦 + 𝑁12 𝑧 𝐴
𝑨
𝑤21 = 0 ⇒ 𝑍12 𝑖𝑛𝑐𝑜𝑛𝑛𝑢

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2.5. Liaisons mécaniques élémentaires
Liaisons mécaniques élémentaires = 12 liaisons normalisées, fixées par la norme NF EN 23952 / ISO
3952.
2.5. Liaisons mécaniques élémentaires

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2.5. Liaisons mécaniques élémentaires

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2.5. Liaisons mécaniques élémentaires
Choix d’une liaison pour modéliser un contact entre 2 solides : à partir des géométries des surfaces
en contact

Surfaces en contact Liaison

Sphère / sphère (ou portions de sphères) Rotule

Cylindre / cylindre Pivot glissant

Plan / plan Appui plan

Révolution / révolution (cône / cône par exemple) Pivot

Prismatique / prismatique (souvent combinaison de surfaces simples) Glissière

Hélicoïdale / hélicoïdale (vis et écrou par exemple) Hélicoïdale

Quelconque / quelconque (souvent combinaison de surfaces simples) Encastrement

Cylindre / cylindre de diamètres différents, cylindre / plan Linéaire rectiligne

Sphère / cylindre Linéaire annulaire

Sphère / autre que sphère de même diamètre Ponctuelle

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2.5. Liaisons mécaniques élémentaires
Schéma cinématique :

 description graphique du système mécanique à l’aide des liaisons élémentaires normalisées;

 servant à décrire, à un instant donné, les mouvements possibles entre pièces et/ou
ensembles de pièces rigidement liées (solides);
Roue Dentée B

 indépendant des solutions technologiques


utilisées pour réaliser les liaisons. Pignon C
Plateau mobile

Arbre 5

 Représentation des éléments déformables


(ressort), des liaisons avec frottements (frein,
embrayage), des éléments technologiques
(engrenages, poulies, courroies) possible grâce
aux symboles supplémentaires de la norme Pignon F
NF-E 04.016. Arbre 6

Roue Dentée E
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Chapitre 1 : efforts et liaisons dans les
systèmes mécaniques
 1. Modélisation d’un système mécanique
 1.1. Vocabulaire
 1.2. Modèles possibles
 1.3. Modèles utilisés dans la théorie des systèmes mécaniques
 1.4. Propriétés des solides rigides
 1.5. Graphe de liaisons d’un système mécanique
 2. Les liaisons dans un système mécanique
 2.1. Repère local de la liaison
 2.2. Torseur cinématique de la liaison
 2.3. Torseur des efforts de liaison
 2.4. Dualité entre torseur cinématique et torseur des efforts
 2.5. Les liaisons mécaniques élémentaires
 3. Etude des efforts dans un système mécanique
 3.1. Exemple de système isostatique
 3.2. Exemple de système hyperstatique
 3.3. Détermination du degré d’hyperstatisme
 3.4. Causes et conséquences de l’hyperstatisme
 3.5. Réduction du degré d'hyperstatisme
 3.6. Intérêt de l'hyperstatisme
Cadre

Objectifs de l’étude :

 déterminer les composantes des torseurs des efforts de liaison en fonction des efforts extérieurs
appliqués sur le système,

 s’assurer du bon dimensionnement mécanique des liaisons du système,

 analyser la montabilité, les exigences géométriques…

Hypothèses de cette partie :

 on néglige le poids propre des pièces (hypothèse généralement valable pour les mécanismes et
structures de petite dimension, mais à vérifier par une analyse de grandeur),

 on néglige l’accélération et les efforts d’inertie (pas de mouvement ou vitesse rectiligne uniforme),
on se limitera donc à une étude statique.

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3.1. Exemple de système isostatique
Cet exemple est simple à mettre en équation, car le repère général peut être considéré comme repère
local pour chaque liaison. En conséquence, tous les moments sont définis facilement au même point
(O, le centre du repère).

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3.1. Exemple de système isostatique

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3.1. Exemple de système isostatique
Equilibre des 3 solides autres que le bâti = 18 équations scalaires

4 équations de la forme 0=0


Restent 14 équations utiles pour 14 inconnues à déterminer
→ Le problème peut être complètement résolu, le modèle est dit isostatique.

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3.1. Exemple de système isostatique

Les 4 équations de la forme 0=0 traduisent les mobilités du système = mouvements non
supprimés par le mécanisme (modélisation sans frottement) :
 translation du cube 𝑆3 dans la direction 𝑦
 translation du cube 𝑆3 dans la direction 𝑧
 Rotation du cube 𝑆3 autour de l’axe 𝑂, 𝑥
 Rotation du patin mobile 𝑆2 autour de l’axe 𝑂, 𝑥
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3.2. Exemple de système hyperstatique

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3.2. Exemple de système hyperstatique
Equilibre des 2 solides autres que le bâti = 12 équations scalaires

3 équations de la forme 0=0 (il y a 3 mobilités).


Restent 9 équations utiles pour 11 inconnues à déterminer.

→ Le problème ne peut être complètement résolu, le modèle


est dit hyperstatique de degré 2. 2 inconnues ne pourront
donc pas être déterminées en fonction des efforts extérieurs.

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3.3. Détermination du degré d’hyperstatisme
Le degré d’hyperstatisme est la différence entre le nombre d’inconnues statiques et le nombre
d’équations utilisables pour les déterminer.
Considérons un système composé de p solides et q liaisons.
Chaque liaison Li introduit nsi inconnues statiques indépendantes. On a un nombre total
d'inconnues statiques Ns :
𝑞

𝑁𝑆 = 𝑛𝑠𝑖
𝑖=1

L’application du principe fondamental de la statique à chacun des (p-1) solides du mécanisme


donne 𝑁𝑒 équations :
𝑁𝑒 = 6(𝑝 − 1)
Le nombre de mobilités 𝑚𝑐 est égal au nombre d’équations du type 0 = 0 donc le rang 𝑟𝑆 du
système d’équation est :
𝑟𝑆 = 𝑁𝑒 − 𝑚𝑐 = 6 𝑝 − 1 − 𝑚𝑐

D’où le degré d’hyperstatisme :


𝑯 = 𝑵𝑺 − [𝟔 𝒑 − 𝟏 − 𝒎𝒄 ]
Si 𝐻 = 0, le modèle est dit isostatique.
Si 𝐻 > 0, le modèle est dit hyperstatique de degré 𝐻.

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3.4. Causes et conséquences de l’hyperstatisme
L’hyperstatisme se traduit par des surabondances de positionnement et d’orientation.
Celles-ci ne seraient pas gênantes si elles étaient cohérentes. Il est donc possible d’identifier des
contraintes géométriques que le système réel devrait respecter pour pouvoir fonctionner
comme s’il était isostatique.

 Exemple
 𝑯=𝟐
 Surabondance d’orientation entre la pièce S3 et
l’étrier (S0) suivant 𝑦 et suivant 𝑧
 assurée d’une part par la liaison appui plan (𝑆0 /𝑆3 ),
 et d’autre part par les liaisons hélicoïdale (𝑆0 /𝑆1_2 )
et appui plan (𝑆1_2 /𝑆3 ) en série.
 Contraintes géométriques :
 l’axe du taraudage de S0 participant à la liaison
hélicoïdale 𝑆0 /𝑆1_2 doit être colinéaire à la normale
à la surface de 𝑆0 participant à l’appui plan 𝑆0 /𝑆3 ,
 la surface de S1-2 participant à l’appui plan 𝑆1_2 /𝑆3
doit être colinéaire à l’axe de la tige filetée
participant à la liaison hélicoïdale 𝑆0 /𝑆1_2 .

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3.4. Causes et conséquences de l’hyperstatisme
Les contraintes géométriques évoquées précédemment ne sont jamais parfaitement
respectées dans la réalité. Les principales origines de cet écart entre géométrie réelle et
géométrie parfaite sont les suivantes :
 écarts sur les pièces dues à la fabrication (distances et orientations entre surfaces de liaisons
non parfaites),
 variation de température lors du fonctionnement qui engendre des dilatations thermiques.

Ces phénomènes vont engendrer des efforts internes liés à la


déformation des pièces imposée soit par le montage, soit par la
variation de température.
Les efforts dans les liaisons dépendent alors des efforts extérieurs appliqués
sur le système et des efforts internes liés à la déformation des pièces.

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3.4. Causes et conséquences de l’hyperstatisme
Des écarts sur la géométrie des pièces dus à la fabrication (distances et
orientations entre surfaces de liaisons non parfaites) font qu'il est nécessaire
d'assurer une légère déformation élastique des pièces pour que l'assemblage soit
possible.

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3.4. Causes et conséquences de l’hyperstatisme

Exemple : chaudière d’une centrale


thermique
 Hauteur de la chaudière 30 m.
 Coefficient de dilatation thermique
de l’acier 11.10-6K-1.
 Variation de température 700°C
 Variation de longueur : 0.23m

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3.5. Réduction du degré d’hyperstatisme
D'une façon générale, les efforts internes du à l’hyperstatisme ne sont pas souhaitables car ils ne
participent pas à la réalisation d'une fonction du produit tandis qu’ils augmentent les sollicitations
mécaniques sur les pièces, donc les risques de ruptures.
On cherche donc souvent à faire baisser l’hyperstatisme d’un modèle.
Première piste : modifier le système, par exemple en introduisant des éléments déformables ou
réglables.

37
3.5. Réduction du degré d’hyperstatisme
Deuxième piste : modifier le modèle en revenant sur les hypothèses.
 Ajouter des lois de comportements qui décrivent les déformations : l'ajout d'équations dans le
système permet de calculer les inconnues hyperstatiques (par exemple, Cf. Partie 3 du cours :
Résistance des Matériaux, théorème de Menabrea).
 Négliger certains efforts, grâce à la prise en compte des jeux de fonctionnement : si les jeux sont plus
grands que les écarts de fabrication, le montage est possible sans déformations des pièces (malgré
les défauts de géométrie). Le calcul du jeu nécessaire au fonctionnement est un problème de cotation
fonctionnelle, il faut définir les intervalles de tolérance adaptés pour chaque pièce (Cf. chapitre 2).

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3.5. Réduction du degré d’hyperstatisme
Deuxième piste : modifier le modèle en revenant sur les hypothèses, quelques exemples classiques.

Contact cylindrique de faible


longueur avec jeu : changer
une pivot glissant (𝑛𝑠 = 4) en
linéaire annulaire (𝑛𝑠 = 2).

Contact linéique de faible longueur : changer une


linéaire rectiligne (𝑛𝑠 = 2) en ponctuelle (𝑛𝑠 = 1).

Modélisations correctes si :
 les pièces se positionnent lors de l'assemblage
dans la limite des jeux possibles, Roulement à billes de faible
largeur : changer une pivot
 la déformation engendre des efforts
(𝑛𝑠 = 3) en rotule (𝑛𝑠 = 3) ou
négligeables par rapport aux autres efforts.
en linéaire annulaire (𝑛𝑠 = 2)
39 (Cf. chapitre 3).
3.6. Intérêt de l’hyperstatisme
Lorsque les pièces risquent de se déformer sous l’action d’efforts extérieurs mais que cette
déformation n’est pas souhaitée, il est intéressant que le système soit hyperstatique.
Par exemple, le vilebrequin d'un moteur à 4 cylindres est monté sur 5 paliers (+1 butée axiale).
Chaque palier est modélisé par une liaison linéaire annulaire (𝑛𝑠 = 2), ce qui conduit à 𝐻 = 6. Ce
choix de conception permet de limiter l’amplitude des vibrations du vilebrequin.
L’hyperstatisme peut aussi être utilisé pour volontairement mettre sous contrainte une pièce prévue
pour (type ressort).
Attention : l’hyperstatisme impose des contraintes géométriques qui impliquent une grande qualité
de fabrication pour garantir l’alignement des paliers.

40
36, avenue Guy de Collongue 69130 Écully - France
+33 (0)4 72 18 60 00

www.ec-lyon.fr

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