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UNIVERSITÉ MOHAMMED V

ECOLE MOHAMMADIA D’INGÉNIEURS

Support Cours Machines Electriques 1


Pr. Ahmed ABBOU
abbou@emi.ac.ma

Ecole Mohammadia d’Ingénieurs


Année Universitaire 2020/2021

Partie 1…..Suite
- Démarrage & Freinage
- Série d’exercices
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I- Démarrage d’un Moteur shunt
Branchement du rhéostat de démarrage
Le rhéostat porte trois bornes désignées par les lettres L, E, M. Pour alimenter l’inducteur, il suffit de relier E1 à I1 au
moyen d’une barrette sur la plaque à bornes, puis de relier E2 à E, car la connexion intérieure au rhéostat met E en liaison
avec le premier plot; le moteur est ainsi excité dès que la manette prend contact avec ce plot, c’est-à-dire avant le démarrage.

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Le moteur est mis en route en manœuvrant la manette, celle-ci étant maintenue sur le dernier plot par l’attraction
d’un électro-aimant inséré dans le circuit de l’inducteur.
Pour arrêter le moteur, il suffit d’ouvrir l’interrupteur K; le courant étant coupé dans l’induit et dans l’inducteur, la
manette est rappelée par un ressort spiral sur le plot mort, ce qui remet le rhéostat dans les conditions de
démarrage.

Schéma des résistances du rhéostat de démarrage Caractéristiques de démarrage

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II- Démarrage d’un Moteur série
Le montage est simple car il suffit de relier le rhéostat en série avec l’induit et l’inducteur. Le démarrage s’effectue en
conduisant la manette du plot zéro, qui est un plot “mort” jusqu’au dernier, mais en marquant un temps d’arrêt sur
chacun d’eux pour laisser le rotor prendre sa vitesse. On arrête le moteur en revenant au zéro.

Schéma principal

Caractéristiques de démarrage

Schéma des résistances du rhéostat de démarrage

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III- Freinage des Moteurs CC
Dans les nombreuses applications (traction, engins de levage, etc.) le problème du freinage est important. Certes,
on peut toujours faire appel à des systèmes mécaniques, mais ceux-ci sont généralement complexes et les organes
de freinage (patins, etc.) s’usent rapidement.
C’est pourquoi, on préfère utiliser une solution électrique qui consiste à transformer; en énergie électrique l’énergie
cinétique du moteur et de la machine entraînée. Le moteur étant alors transformé en génératrice, le couple
électromagnétique de la machine est un couple résistant de freinage.
Suivant la façon dont on utilise l’énergie électrique de freinage, on distingue les trois types de freinage suivants:

A- Freinage rhéostatique

B- Freinage à contre-courant

C- Freinage par récupération

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A- Freinage rhéostatique
L’énergie est alors dissipée dans un rhéostat . A cet effet, l’inducteur restant branché sur la ligne (alimentation à
tension constante), on débranche l’induit et on le fait débiter dans un rhéostat en mettant l’interrupteur dans la
position (2). Le courant débité est donné par la loi d’Ohm, I = E / (Ra + Rh), où Rh est la résistance de rhéostat
d’absorption.
Le couple de freinage est proportionnel à l’intensité (T = K Ia Φ = K’ Ia), puisque le flux est constant, mais la f.é.m.
de la dynamo diminue au fur et à mesure que la vitesse décroît. Ainsi, pour maintenir un couple de freinage suffisant,
on doit diminuer progressivement la résistance du rhéostat.

Ce procédé est très simple, mais il ne peut suffire à stopper la machine. En effet, comme la résistance du circuit ne
peut pas descendre au-dessous de Ra, l’intensité et le couple deviennent presque nuls quand la vitesse est faible.
C’est pourquoi, on doit ajouter à ce système un dispositif de blocage mécanique.

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B- Freinage à contre-courant
Le freinage rhéostatique a l’inconvénient de ne pas être assez efficace pour les applications (engins de levage, etc.)
qui nécessitent parfois un arrêt brutal du déplacement de la charge. Dans ce cas, on lui préfère le freinage à contre-
courant.

Il consiste à renverser le courant dans l’induit, en croisant les deux bornes de son alimentation, tout en maintenant le
sens du courant dans l’inducteur.
Une telle opération ne peut se faire que si l’on insère un rhéostat Rh dans le circuit de l’induit. En effet, comme la
f.é.m; de la génératrice ajoute son effet à la tension d’alimentation, l’énergie globale fournie étant dissipée dans le
rhéostat.
Si l’on compare ce procédé au précédent, on constate que le contrôle est beaucoup plus souple, mais qu’il est encore
moins économique. En effet, non seulement l’énergie de freinage n’est pas récupérée, mais aussi le réseau
continue à fournir de l’énergie durant le freinage. De plus, on doit s’assurer que l’alimentation est coupée dès que
le moteur s’arrête car, sans cette précaution, celui-ci se remettrait
Pr ABBOU EMI en marche dans le sens inverse. 7
C- Freinage par récupération
Ce procédé n’est pas simple à réaliser. En effet, si l’on considère le circuit équivalent d’une réceptrice:

on constate une certaine symétrie entre la tension U du réseau et la f.c.é.m. E’ du moteur. Pour que la f.c.é.m. E’ se
transforme en f.é.m. E, il faut que celle-ci soit supérieure à la tension d’alimentation. Dans ces conditions, le courant
dans la machine change de sens, ce qui a pour effet de changer le sens du couple électromagnétique. Comme le
sens de rotation n’a pas changé, le couple ainsi exercé a pour effet de la freiner.
Pour obtenir ce résultat, on a les deux possibilités suivantes:

• Fonctionnement à tension constante. La condition E > U ne peut être réalisée que si la vitesse du groupe augmente
légèrement. Ce procédé encore appelé freinage en survitesse est utilisé en traction de montagne dans les descentes.

• Fonctionnement à tension réglable. Alors que le procédé précédent a des applications limitées, car il n’est pas
possible de réduire la vitesse du moteur, il en est tout autrement si l’on dispose d’une tension réglable. En effet, en
réduisant cette tension au fur et à mesure que le groupe ralentit, on pourra maintenir la condition U < E même aux plus
basses vitesses. Ce procédé, qui présente une très grande souplesse a malheureusement l’inconvénient de nécessiter
un groupe convertisseur mécanique ou électronique. Pr ABBOU EMI 8
Série d’exercices

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Exercice N° 1
On étudie dans cet exercice une machine à courant continu à excitation séparée dont on a mesuré au préalable la valeur de la force
électromotrice interne E en fonction du courant d’excitation Ie . Les valeurs de E(Ie) mesurées à la vitesse de rotation de 1 500 tr/min sont
reportées dans le tableau suivant:

La résistance d’induit du moteur a été mesurée : R = 0,1 Ω. La puissance nominale de la machine est de 18 kW et son rendement nominal
vaut η = 0,8. Dans toute la suite de l’exercice, on alimente l’induit sous la tension : U = 110 V.
1) À vide, pour un courant d’excitation Ie = 1,2 A, la machine consomme un courant I = 16,3 A. Justifier la présence de ce courant.
Calculer alors la valeur de la force électromotrice de la machine.
2) Calculer alors la valeur de la vitesse à vide de la machine.
3) Préciser la valeur de la puissance de pertes mécaniques : Pp.
4) Le moteur est à présent chargé à sa charge nominale, c’est-à-dire que la puissance mécanique fournie par le moteur est : Pm = 18 kW.
Calculer la valeur de la puissance totale consommée : Ptotale.
5) En faisant un bilan de puissances, déterminer la valeur de la puissance PR perdue dans la résistance d’induit. En considérant les pertes
mécaniques constantes, calculer la valeur du courant nominal In.
6) Calculer alors la valeur de la force électromotrice E.
7) En déduire la vitesse de rotation du moteur.
8) Quel courant d’excitation faudrait-il choisir pour fournir la même puissance à la charge mais à la vitesse de 1 500 tr/min ? (On supposera
dans cette question le rendement de la machine toujours égal à 0,8 Ω.)

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Exercice N° 2

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Exercice N° 3
On s’intéresse dans ce problème au choix d’une machine à courant continu pour la motorisation d’un engin de forage embarqué sur un véhicule
de chantier. Deux types de contraintes apparaissent sur cette installation : les contraintes mécaniques sur la tête de forage, que représentent
l’effort de coupe et la vitesse de rotation, et les contraintes électriques comme l’utilisation de batteries, leur temps d’autonomie et la valeur du
courant consommé. La figure suivante représente un schéma de l’installation sur lequel figurent les caractéristiques imposées. On remarquera
également que l’alimentation électrique est réalisée par la mise en série d’un nombre inconnu N de batteries d’accumulateur.

Dans un premier temps on s’oriente vers l’utilisation d’une machine continue à aimant permanent permettant d’éviter l’alimentation d’un
bobinage d’excitation.
➤ Partie 1 : Choix d’une MCC à aimants permanents
1) Pour réaliser un forage correct, l’effort nominal sur la tête de forage représente 860 N sur chacune des dix dents, et ce à la vitesse
nominale : Nfn = 75 tr/min. Calculer alors la puissance nominale sur l’outil de coupe : Pfn.
2) Le moto-réducteur utilisé présente un rapport de réduction de 1/40. Calculer alors la vitesse de rotation nominale, Nrn, que le moteur
devra présenter.
3) Connaissant le rendement du moto-réducteur, ηr = 0,9, calculer la puissance nominale du moteur à choisir : Prn.
4) Calculer alors le couple nominal de la machine : Crn. Pr ABBOU EMI 12
5) On envisage de choisir le moteur dans une famille de machines à aimants permanents alimentés en basse tension, ce qui est idéal pour des
utilisations sur batteries.
Le tableau suivant expose la liste des modèles proposés par le constructeur.

À partir des données déjà calculées, choisir dans ce tableau le modèle le plus approprié.

6) Calculer alors le nombre de batteries de 24 V dont il faudra disposer pour alimenter correctement la machine.
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➤ Partie 2 : Caractérisation et performances de la motorisation choisie
On s’intéresse à présent à déterminer un modèle complet de la machine afin de prévoir ses performances, le rendement du système et
l’autonomie des batteries pour divers régimes de fonctionnement.
1) Écrire les formules reliant le couple de la machine au courant et la vitesse à la force électromotrice (f-e-m) interne E.
2) Représenter le schéma équivalent de la machine à courant continu en régime établi, on appellera Ri la résistance des enroulements de la
machine.
3) Quelle est l’utilité de la résistance variable R ?
4) Écrire la relation de maille reliant les grandeurs U, I, E, Ri et R.
5) Pour atteindre le régime nominal, on court circuite la résistance R. Calculer, à partir des caractéristiques de la machine, la valeur du
courant nominal In.
6) On se réfère aux essais, réalisés par le constructeur, et fournis dans le tableau suivant.

En utilisant ces résultats, calculer la valeur de Ri.


7) Calculer la valeur nominale de la force électromotrice En.
8) À partir des essais réalisés, calculer la valeur des pertes mécaniques Pm et la valeur du couple de pertes mécaniques équivalent,
Cm, à 3 000 tr/min.
9) Calculer alors le rendement global du système au régime nominal : ηn.

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10) Les batteries présentent, chacune, une charge totale de 150 Ah. Quelle est alors l’autonomie minimale du système si on ne prévoit pas de
système de charge des batteries ?
11) Calculer la valeur de la résistance R permettant au moteur de tourner deux fois moins vite avec I = In.
12) Calculer alors la valeur de toutes les autres grandeurs correspondant à ce régime si on considère le couple de pertes mécaniques constant.
13) Préciser alors la valeur du rendement à mi-régime : ηn/2.
A-t-on alors intérêt à faire fonctionner ce moteur à plein régime ou, au contraire, à le stabiliser autour d’un autre point de fonctionnement.

➤ Partie 3 : Choix et caractérisation d’une MCC à excitation série

Par analogie avec les motorisations utilisées en traction, on décide d’envisager l’utilisation d’une machine à courant continu à inducteur
bobiné branché en série avec l’induit, comme le représente le schéma de la figure ci-dessous.
On s’oriente ainsi vers une famille de machines analogues à celles présentées en partie 1, mais à inducteur bobiné.

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1) Écrire les formules reliant le couple de la machine au courant et la vitesse à la f-e-m interne E.
2) Quels sont les avantages et inconvénients de la mise en série du bobinage inducteur ?
3) On nomme Ri la résistance des enroulements de la machine et Re la résistance de l’inducteur de la machine.
Écrire alors la relation de maille reliant les grandeurs U, I, E, Re, Ri et R.
4) En considérant que le couple de pertes mécaniques est le même que dans la machine à aimants permanents, représenter sur un schéma
les transferts de puissances dans la machine. En déduire la valeur du produit En · In.

5) On relève dans la documentation la valeur Re = 0,02 Ω. En utilisant les valeurs de: R et Ri de la machine à aimants permanents,
déterminer les valeurs de En et In.
6) Calculer alors le rendement global du système au régime nominal : ηn.
7) Quelle est alors l’autonomie du système si on ne prévoit pas de système de charge des batteries ?
8) Calculer la nouvelle valeur de la résistance R permettant au moteur de tourner deux fois moins vite avec I = In.
9) Calculer alors la valeur de toutes les pertes correspondant à ce régime.
10) Préciser alors la valeur du rendement à mi-régime : ηn/ 2.
11) Faire alors le choix de la motorisation la plus appropriée.

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