Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 278

METHODES DE RECHERCHES EN

SCIENCES SOCIALES
(L2 GESTION DU DEVELOPPEMENT/ISIG)

Prof Dr Deogratias BUGANDWA

MRS ISIG Bugandwa D.


CHAP I

LA RECHERCHE SOCIALE : CE QU’ELLE


N’EST PAS ET CE QU’ELLE EST
I.1. LES ALTERNATIVES A LA
RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES
Beaucoup de ce que nous connaissons ne provient pas
de la recherche (sociale), mais plutôt de ce qu’on
peut qualifier d’alternatives à cette dernière.

Neuman (1997) en distingue cinq que voici :

MRS ISIG Bugandwa D.


I.1.1 L’autorité

Nous apprenons beaucoup de nos parents, des enseignants, des


experts, des magazines, de la télévision/radio, et autres médias.
Lorsqu’on accepte quelque chose comme étant une vérité tout
simplement parce qu’une personne exerçant l’autorité sur vous a
dit que c’est cela la vérité, ou parce que vous l’avez lu dans un
ouvrage ou document ayant autorité sur vous (la « Sainte » Bible),
vous utilisez l’autorité comme fondement du savoir.

S’abandonner à la sagesse de l’autorité a certes des avantages :


simplicité, rapidité, moindre coût et risque, bénéfice de
l’expérience des autorités…

Mais cela comporte des grands dangers :

MRS ISIG Bugandwa D.


Surestimation de l’autorité et de leurs connaissances dans un
domaine ;

Difficulté d’arbitrage lorsque les autorités n’ont pas de compromis


entre elles ;

Un savoir produit par voie autoritaire peut être dangereux pour la


démocratie et plonger toute la population dans l’obscurité
⇒Galilée, victime de l’inquisition!

L’autorité peut en effet promouvoir un savoir compatible avec ses


propres convictions même si ce savoir n’est pas forcément le vrai.

Perte de capacité de faire des jugements.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.1.2 La tradition

C’est une forme particulière d’autorité : l’autorité du passé.


On accepte quelque chose comme vraie parce que « c’est comme ça que
ça s’est toujours passé ».

Ex : (1) On a appris de son beau-père que le whisky soigne le froid. Le


beau-père l’aurait appris de son père et ainsi de suite de génération en
génération.
(2) Il ne faut jamais faire confiance en telle race !
(3) Les femmes ne doivent pas manger les œufs, le poulet, etc…
La tradition peut fausser le savoir scientifique, et même être source
d’intolérance fondée sur des faussetés sans bases rationnelles.

Ainsi, certains individus aujourd’hui pensent que les noirs sont inférieurs
aux blancs, parce qu’ils l’ont appris des traditions de leurs ancêtres
esclavagistes, colonialistes, ou nazis.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.1.3 Le bon sens

Il y a beaucoup de choses que nous connaissons par notre propre


raisonnement. On fait confiance à ce que tout le monde connaît
ou prétend connaître.

Ex : On pense que « c’est normal qu’il y ait moins de criminel dans


les nations qui pratiquent la peine de mort parce que les individus
auront peur de commettre des crimes pour ne pas être tués.

Les pauvres (enfants de pauvres deviennent-ils plus criminels que


les autres ?
Est-ce que tous les catholiques refusent le planning familial ?
Tous les allemands sont-ils racistes ?

MRS ISIG Bugandwa D.


Le sens commun est sans doute important dans le raisonnement,
mais peut introduire des biais très important dans la pensée (les
fausses logiques).

Le sens commun peut provenir de la tradition, est correcte parfois


(accidentellement),

mais est source d’erreurs, de contradictions, de désinformation,


des contre-vérités et même des préjudices.

Rappel: Calcul de la moyenne globale quand on a deux groupes!

⇒Tendance = Faire la moyenne arithmétique des deux moyennes

MRS ISIG Bugandwa D.


I.1.4 Les médias et leurs mythes

Les shows télévisés, les films, les journaux et autres articles


magazines sont des sources importantes d’information sur la vie
sociale.

Par exemple, une personne qui n’a jamais été en contact avec le crime
peut savoir comment le commettre suite à la Télévision.
Pourtant, les portraits des crimes ou autres faits sociaux tels que
relatés dans les médias sont souvent différents de la réalité sociale.

Ex: Films pornographiques qui montrent une sexualité débridée, et


totalement déconnectée de la vraie sexualité humaine.

L’objectif des médias est souvent d’offrir le loisir, ou alors de respecter


des injonctions de leurs parties prenantes externes ou internes.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple1 :
Les médias américains et européens montrent que la plupart des
personnes qui reçoivent l’aide sociale sont des noirs.
La réalité est pourtant autre.

Exemple2 :
Les médias Belges, parlant de la guerre des grands lacs, reflètent les
opinions d’hommes politiques belges sur cette guerre, plutôt que de
la relater objectivement : ses causes, ses enjeux, ses conséquences
sont déformés expressément (voir Nashi, 2002).
Recommandation : Voir sur « Youtube » : Les « Médias-Mensonge »
de Michel Colon.

Exemple3: L’immigration.
Les pays européens reçoivent-ils des nombres plus élevés
d’immigrés? La télévision montre que « OUI »
Les rapports scientifiques (HCR, CICR…) démontrent » que NON.
MRS ISIG Bugandwa D.
I.1.5 Expérience personnelle

Notre vécu personnel a souvent une force d’influencer notre


perception et notre connaissance du monde social.

L’expérience personnelle est donc source de savoir.

Mais de la même façon, elle comporte beaucoup de risques,


notamment en rapport avec la nature du savoir produit, et sa
généralisation.

Il y a quatre erreurs liées à l’expérience personnelle. Ces 4 erreurs


se renforcent mutuellement et peuvent conduire les gens vers la
propagande, la fraude, la magie, les stéréotypes ou la publicité.
Ces erreurs sont :

MRS ISIG Bugandwa D.


Les généralisations abusives
L’observation sélective
L’intimité : on pense avoir toutes les réponses et on refuse
d’apprendre ou de poser des questions (tendance à « conclure
trop vite ») ;
Le « Halo effect » : C’est la tendance de généraliser à partir de
ce que nous percevons comme très prestigieux ou positif. Nous
avons tendance à trop se laisser influencer par les personnes que
nous respectons, et donc nous perdons notre jugement

(Ex : Lire un rapport réalisé par des chercheurs de la Harvard


University, ou de Cambridge : on se forme directement une
opinion positive, et on perd le sens critique qui devrait
caractériser tout chercheur).

MRS ISIG Bugandwa D.


I.2 DEFINITION DE LA RECHERCHE SOCIALE ET SA
DEMARCHE SCIENTIFIQUE

• I.2.1 La recherche sociale

La recherche sociale implique plusieurs choses : Elle est la


manière dont une personne procède pour découvrir quelque
chose de nouveau (vérité scientifique) et d’original sur la
réalité sociale qui l’entoure.
Cela exige une certaine logique, le respect de certaines règles, et
la répétition d’un certain nombre d’étapes tout au long de la
recherche.
Un chercheur combine des théories/idées avec des faits d’une
manière systématique ; mais utilise aussi son imagination et
sa créativité.

MRS ISIG Bugandwa D.


Un bon chercheur adopte aussi un comportement éthique et moral
vis-à-vis des personnes qu’il étudie.

La recherche sociale est une collection de méthodes qu’on utilise


pour produire le savoir, c’est-à-dire une certaine connaissance du
monde social.

C’est un processus systématiquement organisé et structuré, de


production du savoir.

⇒C’est en cela que la recherche sociale se distingue des


modes alternatifs de production du savoir.

MRS ISIG Bugandwa D.


Ces modes alternatifs peuvent produire un savoir correct,
mais la vérité scientifique – bien qu’elle ne soit pas
parfaite – nécessite une rigueur qui n’est présente que
dans la recherche.

Elle produit même les moyens de sa propre critique en


vue de son amélioration.

Elle requiert la persévérance, l’intégrité personnelle, la


tolérance, l’interaction avec d’autres chercheurs.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.2.2 La démarche scientifique

Nous venons de voir que c’est la manière de procéder de


la recherche sociale qui la distingue des autres modes de
production du savoir.

La recherche sociale, en effet, procède par la démarche


scientifique pour comprendre le monde qui nous
entoure, et produire des nouveaux savoirs sur la réalité
sociale.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.2.2.1 La science

Le mot science renvoi souvent aux sciences naturelles (physique,


chimie, zoologie, …)

Ces domaines – appelées sciences naturelles – ne sont qu’une


partie de la science.
Les sciences sociales et humaines – telles l’anthropologie, la
psychologie, la science politique, la sociologie ou l’économie et la
gestion – étudient les gens (leurs croyances, leurs comportements,
leurs interactions, les institutions qu’ils créent, etc.)

L’on a souvent tendance à les exclure de la science. Parfois on les


qualifie de « sciences molles » (soft science) par opposition aux
sciences dures (sciences de la nature).

MRS ISIG Bugandwa D.


Cette distinction ne signifie pas que les sciences sociales
soient moins rigoureuses que les sciences naturelles, mais
que leur objet d’étude est plus fluide, formidable à observer,
mais difficile à mesurer (quantifier) de manière précise avec
des instruments de laboratoires.

En effet, les sciences sociales étudient la vie sociale des


humains. Un tel objet est très complexe étant donné la
complexité de l’homme, et de la société.

La science est une institution humaine, qui prend de plus en


plus de l’importance avec la modernisation des sociétés.

MRS ISIG Bugandwa D.


Elle s’est fortement développée et répandue sous
l’influence des Philosophes de Lumière (du 17 au 19ème
siècle).

Ces philosophes ont en effet privilégié la Raison aux


sentiments, la croyance dans le monde matériel qu’on
peut étudier facilement, la croyance dans le progrès
humain, et la remise en cause de l’autorité (notamment
l’autorité religieuse traditionnelle qui prédominait).

Leurs idées ont alors influencé le progrès des sciences


sociales.

MRS ISIG Bugandwa D.


L’importance de la science comme mode de production du
savoir dans la société moderne est associée à la
transformation sociale appelée « Révolution Industrielle ».

En effet, ce phénomène a été rendue possible grâce aux


progrès scientifiques, en même temps qu’elle a favorisé le
progrès scientifique.

Dans le domaine de sciences sociales, en particulier,


beaucoup d’études sociologiques, psychologiques,
managériales… vont émerger dans les industries et
influencer le management (confer cours de management:
Taylor, Fayol, Robert OWEN, …).

MRS ISIG Bugandwa D.


Bien que les modes préscientifiques et non-interrogés de
production de savoir existent toujours (magie, religion, autorité,
tradition,…), les sociétés modernes croient davantage à la science
qu’à l’irrationnel.

De plus en plus, on croit que la science est capable de permettre la


compréhension de la plupart des phénomènes qui nous
entourent.

MRS ISIG Bugandwa D.


La science fait référence aussi bien au système de
production du savoir qu’au savoir produit par ce
système.

Ce système, qui évolue dans le temps, combine des


hypothèses sur la nature et le fonctionnement du
monde et la connaissance, des procédures, des
techniques, des instruments pour découvrir le savoir.

Ce système est matérialisé par l’existence des


Communautés Scientifiques.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.2.2.2 La Communauté Scientifique

La Communauté scientifique peut être définie comme étant un


groupe de gens, et une collection de normes, comportements et
attitudes qui se mettent ensemble pour soutenir l’éthos
scientifique.

Communauté ⇒ un groupe de personnes en interaction,


partageant des principes éthiques, des croyances, des valeurs, des
techniques, ainsi que des trajectoires de carrières.

Il ne s’agit pas d’une communauté géographique, mais


professionnelle. Elle inclut les chercheurs des sciences sociales et
ceux des sciences humaines. Sans être limitée à ceux-ci, nous
pouvons citer parmi les « membres » de la Communauté
scientifique :
MRS ISIG Bugandwa D.
Les Docteurs avec thèse : ce niveau est souvent considéré
comme le ticket d’entrée dans la communauté scientifique.
Notons cependant que certains docteurs ne continuent pas
forcément dans la recherche, et que certains chercheurs n’ont pas
obtenu de diplômes de doctorats.

Les chercheurs à temps plein : dans les universités, les centres


de recherche, les entreprises (R & D, ou services Etudes),

Les Universités et autres institutions d’enseignement supérieur


regorgent la plupart de membres de la communauté scientifique.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.2.2.3 Les normes de la Communauté Scientifique

Dans toute communauté humaine, le comportement est


régulé par des normes sociales.

La Communauté Scientifique est caractérisée par


l’existence des normes et valeurs professionnelles que les
chercheurs apprennent et intériorisent pendant des
années d’études.

Ce sont ces normes qui contribuent à la construction du


rôle des scientifiques, et leur donne une image
particulière dans la société.

MRS ISIG Bugandwa D.


A l’instar des autres normes, les normes
professionnelles des scientifiques sont des idéaux (au
sens idéal-typique) du comportement individuel.

L’on peut donc comprendre que les chercheurs – qui


sont des humains différents les uns des autres –
puissent violer occasionnellement les normes de la
communauté scientifique, et lui porter préjudice.

Parmi ces normes on distingue :

MRS ISIG Bugandwa D.


L’universalisme : Peu importe où elle est conduite et par qui, la recherche ne peut être
jugée que par le mérite scientifique.

Le doute organisé : Les scientifiques ne peuvent pas accepter des nouvelles idées sans
les critiquer. Toute connaissance produite doit être interrogée. L’objectif n’est pas
d’attaquer la personne qui a écrit, mais bien de s’assurer de sa véracité et tester sa
résistance à la critique.
Le caractère désintéressé : Les scientifiques devraient être neutres, impartiaux,
réceptifs, et ouverts aux nouvelles idées, même contraires à leurs propres découvertes.

Communalisme : Le savoir scientifique doit être partagé avec les autres. Il appartient à
tout le monde. La production scientifique est un acte public, et les résultats sont des
propriétés publiques que tout le monde peut utiliser.
La manière dont la recherche est conduite doit être bien explicitée pour permettre à
d’autres personnes d’y accéder.

L’honnêteté : C’est une norme culturelle générale, mais est plus forte dans la
Communauté Scientifique. La tricherie ou la malhonnêteté est vue comme un tabou très
grave en science, et peut être sévèrement sanctionnée. (C’est le cas du plagiat dont nous
parlerons plus tard).

MRS ISIG Bugandwa D.


I.3 LES ETAPES DU PROCESSUS DE
RECHERCHE

Clifford Woody cité par Kothari et Garg (2014) estime que la


recherche comprend

la définition et la redéfinition d’un problème,


la formulation (éventuelle) des hypothèses,
la collecte, des données
l’organisation, et l’évaluation de ces données,
Le traitement et les déductions sur ces données et enfin,
les conclusions à partir de ces données.

MRS ISIG Bugandwa D.


I.3.2 Formulation du problème de recherche

Etant donné l’importance d’une bonne formulation du


problème de recherche, nous lui consacrons cette sous-
section avant d’aborder plus globalement par la suite, les
autres étapes (indicatives) du processus de recherche.

Dans le processus de recherche, la première et la plus


importante étape est celle de formulation correcte du
problème de recherche.

Le chercheur doit formuler le problème de recherche de


façon à ce qu’il soit possible de faire la recherche sur ce
problème.
MRS ISIG Bugandwa D.
I.3.2.1 Qu’est-ce qu’un problème de recherche ?

De façon générale, un problème de recherche réfère à


une difficulté rencontrée par le chercheur dans une
situation théorique ou pratique, et cherche à trouver une
solution à cette difficulté.

De façon synthétique, les composantes d’un problème de


recherche sont les suivantes :

MRS ISIG Bugandwa D.


Il doit y avoir un individu ou une organisation « ressentant » le
problème en question ;

Il doit y avoir des objectifs à atteindre ;

Il doit y avoir des alternatives (cours d’actions) pour atteindre ces


objectifs ; en d’autres termes, il faut qu’il y ait au moins deux façons
d’atteindre cet (ces) objectif(s), car s’il n’y a qu’une voie, il n’y a pas
de problème ;

Il doit y avoir des doutes chez le chercheur, concernant le choix


des alternatives (ceci implique que le chercheur doit pouvoir discuter
que le choix fait est le meilleur pour résoudre le problème) ;

Il doit y avoir des environnements auxquels la difficulté (problème


de recherche) est liée.

MRS ISIG Bugandwa D.


EXEMPLE DE PROBLEME DE RECHERCHE:
Le rôle du mentorat dans le développement des carrières
de femmes

⇒Le chercheur souhaiterait (par exemple) savoir si les


femmes qui bénéficient de l’appui d’un mentor avancent
mieux dans leurs carrières que celles qui n’ont pas l’appui du
mentor.

⇒Appliquons les 5 éléments précédents à ce problème de


recherche en guise d’illustration:

MRS ISIG Bugandwa D.


Individus/orga Objectif(s) à Alternatives? Doute: Environnemen
nisations atteindre? Comment t(s) auquel le
choisir entre problème est
ces lié?
alternatives?

MRS ISIG Bugandwa D.


I.3.2.2 Sélection du problème

La sélection du problème doit se faire de façon très minutieuse, car


elle va influencer tout le processus (et les difficultés y relatives).

Le chercheur peut se faire aidé par des documents appropriés, voir


des chercheurs plus expérimentés (pour savoir si un problème en
vaut la peine ou pas).

Dans tous les cas, le problème doit surgir de l’esprit du chercheur


lui-même, bien qu’un guide puisse l’aider à choisir le sujet.

Sans être exhaustif, les points suivants peuvent aider un chercheur


dans le choix de son problème de recherche :

MRS ISIG Bugandwa D.


Des sujets qui ont été trop explorés doivent être évités car il serait
difficile de trouver sa propre voie originale ;
Les sujets ayant trop de controverses devraient être évités par des
chercheurs non encore expérimentés ;
Des problèmes trop larges ou trop restreints doivent être évités ;
Le chercheur doit être familier au sujet choisi et aux méthodes que le
problème posé peut impliquer. Et malgré la maîtrise que le chercheur
peut avoir dans ce domaine, il est toujours important de contacter un
professeur expérimenté pour obtenir l’aide ; il doit lire des articles des
revues et livres en vue de voir les approches existantes pour traiter les
problèmes, mais aussi il peut discuter avec ses collègues…

MRS ISIG Bugandwa D.


Il se pourrait qu’il soit nécessaire, avant de valider un
problème comme faisant l’objet de la recherche:

⇒de faire une petite étude exploratoire et de faisabilité.

L’objectif serait de déjà générer quelques idées sur les


alternatives, mais aussi d’examiner les coûts liés à la
recherche.

Cela permettra de décider si on poursuit la recherche ou


pas.

MRS ISIG Bugandwa D.


Ces points peuvent être synthétisés à travers les questions suivantes :

Le background (scientifique) du chercheur lui permet-il de mener à


bon port la recherche ?

Le chercheur disposera-t-il du budget nécessaire pour faire ses


enquêtes ?

Le chercheur aura-t-il la coopération des acteurs qui doivent participer


dans la recherche (surtout au moment de la récolte des données) ?

Une réponse positive à toutes ces préoccupations est très importante car
autrement, il peut être impossible de continuer la recherche. Et quand
bien même on poursuivrait, la recherche est souvent éprouvante et
nécessite que le chercheur aime ce qu’il fait, et se facilite la tâche pour
être psychologique capable de poursuivre (malgré tout).

MRS ISIG Bugandwa D.


I.3.2.3 Nécessité de définir le problème

On dit souvent qu’un problème bien posé est un problème à moitié


résolu. Cette affirmation montre la nécessité de bien formuler le
problème de recherche.

Ce problème doit être formulé sans ambiguïté, ce qui peut


permettre de bien discriminer entre les données à utiliser. Le
chercheur doit se poser des questions du type :

- Quelles types de données dois-je récolter ?


- Quelles doivent être les caractéristiques des données à utiliser
- Ces données sont-elles disponibles (sources des données)
facilement ?
- Etc.

MRS ISIG Bugandwa D.


3 LES ETAPES DU PROCESSUS DE RECHERCHE

Choisir un
sujet

Cibler la question
de recherche
Informer les autres

Interpréter les Faire le Design de


données analysées l’Etude

Analyser les Collecter les données


données collectées pour l’étude

MRS ISIG Bugandwa D.


ETAPES D’UNE RECHERCHE
• La sélection du sujet :

Le chercheur choisit un domaine d’étude assez large : la


mortalité infantile, maternelle… la sexualité chez les
jeunes, l’allaitement maternel…, la qualité des soins, la
prévention contre les MST, les enfants sorciers…

Ces sujets sont très larges pour faire l’objet d’une recherche.

C’est pourquoi la 2ème étape est cruciale.

MRS ISIG Bugandwa D.


Cibler la question de recherche

Le chercheur essaie de restreindre le domaine de recherche


à travers une question (ou quelques questions) de
recherche plus spécifiques qu’il souhaite aborder.

EXEMPLE
(1) Les déterminants de la mortalité infantile en RDCongo;
(2) Connaissance, Attitudes, et Perceptions des jeunes face
à la prévention contre les MST;
(3) Perception de la qualité des soins des santé dans les
hôpitaux privés de Goma;
(4) Etude du profil de l’enfant dit « sorcier » à Goma et
Bukavu.
(5) Etc. MRS ISIG Bugandwa D.
• Design de l’étude

Ici, le chercheur doit décider quel type de recherche il


veut conduire.

Il existe trois principaux designs de recherche :


Recherche exploratoire, recherche descriptive, ou
recherche causale.
Nous les expliquerons dans la suite.

Pour le moment, limitons-nous à dire qu’il s’agit pour le


chercheur, de choisir comment il compte conduire sa
recherche
MRS ISIG Bugandwa D.
• Collecter les données

Cette étape sera fortement influencée par le design de


recherche choisi.

Le chercheur peut maintenant questionner les individus,


choisir, observer des cas spécifiques, faire des focus
groups, récolter les données secondaires…

MRS ISIG Bugandwa D.


• Analyser les données

Cette étape aussi dépend fortement du design de l’étude.

Il s’agit de choisir les techniques d’analyse des données.

S’agit-il des corrélations entre variables? Explique-t-on


une variable par une/d’autres variables?
S’agit-il des catégories qualitatives récoltées dans une
étude de cas ?

S’agit-il des données textuelles récoltées par recherche


qualitative? Ou des chiffres récoltés par questionnaire?
MRS ISIG Bugandwa D.
• Interpréter les données

Que nous disent les chiffres obtenus ?

Comment comprendre les affirmations des sujets


interviewés ?

Que nous apprennent les différents cas analysés ?

Cette étape aussi fera intervenir la littérature dans la


mesure où la recherche réalisée doit être comparée à ce
que d’autres chercheurs avaient déjà réalisé dans le
passé.
MRS ISIG Bugandwa D.
• Informer les autres

L’objectif ultime de toute recherche c’est d’être communiquée à la


communauté scientifique et à la société toute entière.

La communication peut se faire sous forme de publication, de


conférence, colloques, …

Elle est importante dans la mesure où elle permet aux autres


chercheurs de proposer leurs critiques, d’utiliser les résultats pour
faire progresser d’autres recherches, ou d’être utilisé par des
usagers divers (médicaments, nouvelles fonctionnalités des
machines, …)

MRS ISIG Bugandwa D.


I.4 LA DICHOTOMIE QUANTITATIVE/QUALITATIVE
DANS LA RECHERCHE SOCIALE
La recherche sociale distingue deux styles :
Quantitative et Qualitative.

Loin d’être contradictoires, ces deux styles se complètent utilement pour


donner lieu à des recherches plus complètes.
Il existe, certes, un débat autour de leurs relations.
Mais ce débat paraît plus passionné qu’objectif. Certains chercheurs de
tel domaine, n’arrivant pas à tirer profit de l’autre domaine, vont se
limiter à critiquer les recherches adoptant le domaine qu’ils
dédaignent.
C’est ainsi que Joel LEVINE (1993) qualifia de « Real social science » son
ouvrage sur « Quantitative social science ».
Denzin and Lincoln (1994) pour leur part ont écrit :

MRS ISIG Bugandwa D.


« Qualitative social research has expanded greatly in the recent
decades and is rapidly displacing outdated quantitative-style
research ».

Ces deux types de recherche partagent les principes de la


démarche scientifique, tout en étant différents.

Chaque type a ses forces et ses faiblesses, des sujets de


prédilection, et même des étapes de la recherche où ils se prêtent
mieux.

Comme le disent bien King, Keohane et Verba (1994),


« The best research often combines the features of each ».

L’intérêt de comprendre les deux approches pour ce cours est


qu’elles permettent de connaître plusieurs types de recherches
dans chaque domaine. MRS ISIG Bugandwa D.
Cela permet d’avoir une approche plus réaliste des sujets
complexes caractérisant les sciences sociales et les sciences de
gestion.

Dans les chapitres sur l’analyse des données, nous privilégierons


l’aspect Quantitatif.
Mais chaque fois que nécessaire, nous discuterons des aspects
importants de la Recherche Qualitative.

Très souvent en économie, en effet, la recherche qualitative (focus-


groups, interviews, récits de vie, …) est utilisée comme une voie
vers un raffinement de la partie quantitative.

Ainsi, un chercheur, après avoir fait la revue de la littérature, peut


interroger certains répondants en vue de générer d’autres
variables, d’autres pistes d’explication, etc.
MRS ISIG Bugandwa D.
CHAP II

LES DIMENSIONS DE LA RECHERCHE


Avant de commencer une recherche, le chercheur doit décider
sur un type de recherche précis qu’il va conduire.

Un bon chercheur doit comprendre l’importance de chaque


type de recherche, bien qu’en définitive on finit souvent par se
spécialiser dans un domaine.

On distingue 4 dimensions de la recherche :

L’objectif de l’étude,
L’Utilisation de la recherche,
La dimension temporelle, et
Et les techniques de recherche utilisée.

MRS ISIG Bugandwa D.


II.1 OBJECTIFS D’UNE RECHERCHE
• Trois groupes en fonction de ce que le
chercheur essaie d’accomplir : explorer un
nouveau sujet, décrire un phénomène ancien
ou nouveau, ou expliquer l’apparition d’un fait
social.
• Une recherche peut avoir plusieurs de ces
objectifs, mais en définitive, il y aura un
objectif prédominant.

MRS ISIG Bugandwa D.


II.1.1 L’exploration.
• Habituellement sujet nouveau
• Formuler des questions précises
• 1ère étape dans une séquence d’études
• Utile pour acquérir suffisamment de
connaissances pouvant lui permettre de faire
le design de ces prochaines études, cette fois
plus systématiques (Ex. design causal)

MRS ISIG Bugandwa D.


La recherche exploratoire est essentiellement
QUALITATIVE

Echantillons non aléatoires


Echantillons de faibles tailles
Procède par interviews structurés, non ou semi-
structurés
Focus groupes
Etudes de cas
Etc.
Elle est à la fois difficile et Passionnante parce qu’il
n’existe pas de ligne directrice précise.

MRS ISIG Bugandwa D.


Encadré I.2 Principaux objectifs de la recherche exploratoire

- Se familiariser avec les faits, les gens, les problèmes… concernés par le sujet (donc se familiariser
avec le sujet et son environnement)
- Circonscrire les faits de manière à se faire une idée plus précise, et fondée sur le terrain de la
recherche.
- Générer le plus d’idées possibles en vue de développer des conjectures pour une théorie fondée
(grounded theory : voir le fichier concerné).
- Déterminer la nécessité et la faisabilité des nouvelles recherches sur le sujet ;
- Formuler des questions et raffiner les orientations pour des recherches beaucoup plus
systématiques ;
- Développer les techniques et l’agenda pour les nouvelles recherches sur le sujet.

MRS ISIG Bugandwa D.


II.1.2 La description
• On a une idée beaucoup plus développée sur un
phénomène social.
• Présente un portrait des détails spécifiques d’une
situation, d’un contexte, ou de certaines relations.
• Elle donne une photographie du phénomène étudié en
vue de permettre sa compréhension.

EXEMPLE:
(1) Evolution de la consommation des boissons alcolisées
dans la ville de Bukavu
(2) Etude du profil des acheteurs des supermarchés
émergents à Bukavu

MRS ISIG Bugandwa D.


La recherche sociale utilise très intensivement la recherche
descriptive.
Les techniques de collecte des données sont essentiellement le
questionnaire, la recherche de terrain, les études de cas, les récits
de vie, l’analyse de contenu, la recherche historico-comparative, …

Très peu de cas de recherches expérimentales sont reportées dans


la description.

De plus en plus de recherches néanmoins sont en train d’accorder


un autre statu aux études de cas, en le considérant comme une
méthode de recherche à part entière.

Voir à Albarello, 2010 ; Yin, 1994, Eisendhart, 1989 etc.)

MRS ISIG Bugandwa D.


Encadré II.2 Objectifs de la recherche descriptive

- Donner un profil assez clair d’un groupe


- Décrire un processus, un mécanisme, une relation
- Donner un portrait verbal ou numérique (pourcentages…)
- Trouver des informations pour stimuler des nouvelles explications
- Présenter les informations de base ou un contexte
- Créer un ensemble de catégories ou classifier
- Donner des informations susceptibles de contredire les a priori sur un sujet
MRS ISIG Bugandwa D.
Lorsqu’on mène une recherche purement descriptive, il n’est pas
besoin de poser des hypothèses (Blaikie, 2003).

En effet, les hypothèses sont plus importantes dans la recherche


causale.

Ainsi par exemple, si l’on cherche à expliquer l’accès aux (ou la


demande des) soins de santé, il est important d’avoir quelques
idées sur les variables à utiliser.

Ces variables proviendront essentiellement de la littérature et


d’autres techniques utilisées dans la recherche exploratoire et
éventuellement de la description.

Les deux types (design) de recherche précédents permettent donc


de générer des hypothèses qui pourraient être testées dans
l’approche de l’explication. MRS ISIG Bugandwa D.
Explication (Design explicatif)
Sujet bien connu et suffisamment décrit et exploré;
On peut alors se demander pourquoi les choses se
passent comme elles se passent.
La recherche explicative cherche à expliquer le
pourquoi des choses.
Se fonde sur la recherche exploratoire et la
recherche descriptive et identifie les raisons
d’apparition des phénomènes sociaux. Elle essaie
d’établir des liens de cause à effet entre les
phénomènes.
MRS ISIG Bugandwa D.
EXEMPLES

Relation entre l’accès aux soins des santé et le revenu, le


sexe, l’âge, le niveau d’étude, …

Lien entre la fécondité et le revenu, le niveau d’étude de


la femme, le fait de travailler ou pas, …

Lien entre le fait d’avoir le cancer des poumons, l’âge, le


fait de fumer, Le sexe.

MRS ISIG Bugandwa D.


Objectifs de la recherche explicative

Tester un principe ou une théorie

Trouver parmi les explications concurrentes, celle qui est plus pertinente

Approfondir la connaissance d’un phénomène ou d’un processus

Relier différentes variables ou phénomènes entre eux

Construire une théorie bien élaborée et assez complète

Etendre une théorie ou principe à des nouveaux domaines

Donner un contenu empirique pour confirmer ou infirmer une explication ou une prédiction.

MRS ISIG Bugandwa D.


II.2 UTILISATION DE LA RECHERCHE
• Depuis des siècles, la sociologie a toujours eu deux ailes :
• D’un côté, des chercheurs qui adoptent une orientation très détachée,
académique, on dirait même désintéressée.
• De l’autre côté, des chercheurs plus pragmatiques, activistes, engagés,
orientés vers la réforme.

• Cette séparation est loin d’être rigide parce qu’il existe des relations et
une mobilité facile entre ces deux types de chercheurs. La majeure
différence entre eux se situe au niveau de la question : A quoi sert la
recherche.

• Les premiers visent à faire la recherche pour faire avancer le savoir de


manière générale. Ils font de la recherche fondamentale. Les seconds
utilisent la recherche pour résoudre des problèmes spécifiques.
• Ils font de la recherche appliquée.
MRS ISIG Bugandwa D.
II.2.1 La recherche fondamentale

La recherche fondamentale fait avancer le savoir fondamental (de


base) à propos d’un problème social.

Elle vise à confirmer ou à infirmer des théories qui expliquent le


fonctionnement du monde, l’apparition des phénomènes, les
changements sociaux ou organisationnels, etc.

La recherche fondamentale est la source de la plupart des


nouvelles idées scientifiques, et influence très fortement
l’innovation dans les sociétés.

Elle peut être exploratoire, descriptive et/ou explicative. Toutefois,


l’aspect explicatif prédomine dans la plupart de recherche
fondamentale.
MRS ISIG Bugandwa D.
Le savoir produit par la recherche fondamentale n’est souvent
utile qu’à long-terme. Ce qui fait que les publics les moins
informés ne comprennent pas son importance. Ceci a même des
répercussions sur le plan du financement de la recherche.

La recherche fondamentale est la source de la plupart d’outils, de


méthodes, de théories, et d’idées utilisées dans la recherche
appliquée.

Par exemple, si des recherches sur l’algèbre, notamment l’algèbre


de Boole n’avaient pas été conduites depuis des centaines
d’années, l’ordinateur n’existerait pas actuellement.

Cette machine, en effet, repose sur des principes développés il y a


très longtemps par des théoriciens mathématiciens.

MRS ISIG Bugandwa D.


II.2.2 La recherche appliquée

La recherche appliquée tente de résoudre des problèmes spécifiques,


ou d’aider les praticiens (pouvoirs publics, chefs ou gestionnaires
d’entreprises, médecins praticiens…) à accomplir leurs tâches.

La théorie joue un rôle moins important dans la recherche appliquée,


comparativement à la recherche fondamentale. Par exemple :

Quel sera l’impact d’une diminution de prix, ou d’une intensification


des campagnes publicitaires sur le niveau du chiffre d’affaires de
l’entreprise ?

Une augmentation de la taxe sur les cigarettes aura-t-elle pour


résultat la baisse du nombre de fumeurs ou de la quantité de
cigarettes fumées ?

MRS ISIG Bugandwa D.


La recherche appliquée est souvent descriptive, et sa
principale force est l’application immédiate de ses
résultats.

Ainsi, beaucoup de personnes sont employées par des


agences gouvernementales, des entreprises, des
hôpitaux, des services sociaux, … pour conduire des
recherches appliquées.

La décision d’entrer sur un nouveau marché, d’augmenter


ou de réduire le financement d’un programme ou projet,
de construire des prisons ou d’engager des nouveaux
assistants sociaux… peuvent se baser sur les résultats des
recherches appliquées.
MRS ISIG Bugandwa D.
Le fait d’avoir des implications immédiates ou d’entraîner des
controverses fait que la recherche appliquée soit souvent sources
des conflits entre les chercheurs et les autres parties prenantes
(gouvernements, entreprises, organisations de pression…)

Ex :
Refus des entreprises pharmaceutiques de la diffusion des
résultats des recherches commanditées par elles sur certains
médicaments ; Conflit entre Greenpeace et les entreprises (ou les
gouvernements) à cause de la publication de certains résultats sur
la pollution… (voir sur internet Green peace et British Petroleum,
etc ;

Au sein de la recherche appliquée, on distingue la recherche


action, et la recherche évaluative.

MRS ISIG Bugandwa D.


Recherche-action

Elle fend la barrière entre la recherche et l’action sociale. Ses principales caractéristiques
sont :

Les sujets d’étude participent au processus de recherche (Méthodes Part de Recherche


Avancée);

Le savoir populaire est incorporé dans la recherche ;


L’objectif de la recherche est l’empowerment des sujets de recherche ;

La recherche vise à accroître la prise de conscience ;


elle est directement liée à l’action (notamment l’action politique) : mouvement social par
exemple ;
comme elle vise l’amélioration des conditions de vie des sujets étudiés, les journaux
scientifiques, les ouvrages, rapports… jouent un rôle secondaire ;
ce type de recherche n’est pas neutre, mais engagé (politiquement ou socialement)
Ex : les écologistes, les gauchistes radicaux, les féministes, les minorités ethniques dans
certains endroits (noirs américains, juifs, …)

MRS ISIG Bugandwa D.


Dans le domaine de la gestion, on peut citer les
recherches publiées par Test-Achats.

Ces recherches, non seulement informent les


consommateurs, mais peuvent demander à ces derniers
d’adopter certaines attitudes vis-à-vis de certains
produits, de certaines entreprises.

Il en est de même des publications de certains ONG


oeuvrant dans différents pays du monde (COGESKI,
GRAP, Human Right Watch, …

MRS ISIG Bugandwa D.


Les recherches sur l’Evaluation d’Impact social

Son objectif est d’estimer les conséquences possibles


d’un changement programmé.

Pareille évaluation peut être utilisée dans la planification,


notamment pour faire des choix entre des politiques
concurrentes.

La recherche évaluative peut être exploratoire,


descriptive, et même explicative.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple :

Quelle est la capacité de réaction d’un hôpital dans le cas d’un tremblement de terre ? Quel serait
l’impact d’une construction des crèches publiques sur le temps d’activité des femmes ?
L’introduction des temps de travail flexibles a-t-elle amélioré la productivité des travail eurs ?
L’introduction d’un programme de microcrédit a-t-elle amélioré les conditions de vie des habitants
d’un quartier, d’une vil e ?

MRS ISIG Bugandwa D.


Ces types de recherches essaient d’évaluer a posteriori
l’efficacité d’une mesure sociale ou publique ?

Tableau :

Comparaison entre Recherche fondamentale et


Recherche appliquée

MRS ISIG Bugandwa D.


RECHERCHE FONDAMENTALE RECHERCHE APPLIQUEE
Autosatisfaction intrinsèque du chercheur par La recherche fait partie du travail, et jugée
ses résultats, et le jugement est faite par les par les sponsors qui sont souvent en-dehors
pairs du domaine scientifique (commercial ou
politique)
Les problèmes des recherches et les sujets Les sujets de recherche ou les problèmes sont
sont sélectionnés dans la liberté académique choisis en fonction des contraintes de la
la plus totale demande des sponsors (bailleurs des fonds)
La recherche est jugée par les normes de la La rigueur et les standards dépendent de
rigueur scientifique, et les standards l’utilisation des résultats. La recherche peut
scientifiques les plus élevés sont utilisés être rapide et « sale », tout comme elle peut
être rigoureuse, tout dépend.
Prédominance de la logique interne et la La logique principale est la possibilité de
rigueur du design de la recherche généraliser les résultats aux domaines qui
peuvent intéresser les sponsors.
Le mobile principal est la contribution à la Le mobile principal est la rentabilité dans
recherche fondamentale, à l’avancement du l’utilisation des résultats
savoir théorique
Le succès apparaît lorsque les résultats sont Le succès apparaît lorsque les résultats sont
publiés dans des revues scientifiques et qu’ils utilisés par les sponsors dans leur processus
produisent un effet sur les autres membres de de prise de décision.
la communauté scientifique

MRS ISIG Bugandwa D.


II.3 LA DIMENSION TEMPORAIRE DE LA
RECHERCHE SOCIALE
Différentes questions de recherches traiteront ou incorporeront le
temps de différentes manières. Certaines études peuvent faire
un portrait statique de ce qui se passe à certains moments du
temps.
D’autres par contre donneront un portrait dynamique tenant
compte des différentes périodes de temps. Le traitement
statistique des données est influencé par la manière dont le
temps est intégré dans une recherche (quantitative).
Les études quantitatives sont divisées en deux groupes en fonction
du traitement du temps : lorsqu’elle considère un certain
moment du temps, on parle de recherche en coupe instantané
(Cross-Sectional Research).
Lorsqu’elle donne un portrait dynamique sur une période plus
longue, on parle de recherche longitudinale.
MRS ISIG Bugandwa D.
-Recherche en Coupes instantané (Cross-sectional
research)

- Recherche longitudinale

(1)Série temporelles

(2)Panels

(1)Cohortes

MRS ISIG Bugandwa D.


-Etudes des cas

Dans les études en coupes instantanées comme dans les celles en


séries temporelles, le chercheur examine certaines caractéristiques
sur plusieurs sujets.

Le chercheur mesure de manière précise un groupe de


caractéristiques sur plusieurs individus ou organisations.

Dans les deux approches, le chercheur considère plusieurs cas,


généralement exprimés par des nombres, pour faire son étude.

Dans les études de cas, par contre, le chercheur examine en


profondeur plusieurs caractéristiques sur un seul ou un nombre
très limité (1 à 4) de cas.

MRS ISIG Bugandwa D.


Les cas peuvent être des individus, des groupes, des organisations,
des mouvements, des évènements, ou des unités géographiques.

Il ne faut pas confondre recherches qualitatives et études de cas.

Toutefois, il faut noter que presque toutes les recherches


qualitatives cherchent à construire des représentations fondées sur
une connaissance approfondies de certains cas (Ragin, 1994).

Dans une étude de cas, le chercheur peut investiguer


intensivement sur un ou deux cas, tout comme il peut comparer un
nombre limité des cas, en se focalisant sur un certain nombre de
facteurs.

MRS ISIG Bugandwa D.


Le chercheur sélectionnera minutieusement son ou ses cas pour illustrer un
(des) phénomènes et l’(les) étudier.

Il doit tenir compte du contexte spécifique dans lequel se situe le cas en


étude. Les études de cas permettent au chercheur de connecter le niveau
micro de l’analyse (actions des individus) au niveau macro (grandes
structures sociales ou gros processus).

Nous n’approfondissons pas ces aspects ici, référant les lecteurs aux
ouvrages spécifiquement dédiés aux recherches qualitatives.

Albarello (2010) donne d’ailleurs comme spécificité de l’étude de cas qu’elle


est utilisé lorsqu’il est difficile de détacher le phénomène social en étude de
son contexte.

Le phénomène est tellement lié au contexte de sa survenance que vouloir


étudier l’un sans l’autre serait quasi-impossible (les frontières entre les deux
étant impossibles à déterminer).
MRS ISIG Bugandwa D.
Il convient néanmoins de noter déjà à ce niveau que l’Etude de
cas est de plus en plus présentée comme étant une méthode de
recherche à part entière, et qu’au-delà du simple rôle exploratoire
qui lui est souvent dédié, certains auteurs y voient une méthode
de recherche à part entière susceptible de guider toute une
recherche, y compris de confirmer une théorie (Yin, 1999 ;
Albarelo, 2010 ; Einsenhardt, 1989 ; 1991 ; 2007).

En tant que telle, elle recourt – à l’instar d’autres méthodes – à


plusieurs techniques telles que l’interview individuelle ou de
groupes, le questionnaire, la méthode documentaire, etc.

Lectures proposées :
Différents fichiers de Eisendhart Kathleen et les répliques y
relatives sur le rôle des études des cas dans la construction de la
théorie.
MRS ISIG Bugandwa D.
TECHNIQUES UTILISEES POUR LA COLLECTE DES
DONNEES
• Deux groupes :
techniques quantitatives et techniques qualitatives.
Les premières collectent les données chiffrées,
Les secondes collectent des données sous-forme de mots ou
d’images.
Certaines techniques se prêtent mieux que d’autres à certains
types de recherche ou à certains problèmes de recherches.
Mais dans la plupart de cas, les deux types sont utilisés dans
un cadre qu’il convient d’appeler la « triangulation » des
recherches.
Schématiquement, on peut représenter les types de données
collectées comme suit :

MRS ISIG Bugandwa D.


Quantitatives -Expériences
-Questionnaires
-Analyse de contenus
-Statistiques existantes
Donn
ées
-Données provenant de la
recherche de terrain
Qualitatives
-Recherche historico-
comparative
-Données tirées des documents
et rapports

MRS ISIG Bugandwa D.


CHAP III

RÔLE DE LA THEORIE DANS LA


RECHERCHE
La théorie joue un rôle essentiel dans la recherche.

Les chercheurs recourent différemment à la théorie,

mais il reste que celle-ci est toujours présente d’une


certaine manière dans toute recherche en sciences
sociales et en sciences de gestion.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.1 DEFINITION DE LA THEORIE
La théorie sociale = un système d’abstractions ou d’idées
interconnectées qui condensent et organisent le savoir sur le
monde social (Neuman, 2011).

Les gourous de la théorie sociale (E. Durkheim, Max Weber, Karl


Marx…) ont joué un rôle très important dans la génération des
idées innovantes, en développant des théories originales.

Ces théoriciens ont offert une fondation solide aux théories


modernes.
C’est pour ces raisons, et parce que certaines théories ont
radicalement changé la vision du monde, que les intellectuels
aujourd’hui continuent à étudier un certain nombre de théories.
MRS ISIG Bugandwa D.
Beaucoup de personnes utilisent la théorie de manière
inconsciente dans leur travail quotidien.

Par exemple, un journaliste parlant de la difficulté


d’implémentation d’un programme de déségrégation à l’école
secondaire fait implicitement allusion à la théorie des relations des
races.

De la même manière, un leader du parti socialiste qui dit que la


faiblesse de l’accès à l’éducation est une cause de pauvreté et de
criminalité énonce implicitement plusieurs théories liées.

Mais la théorie de science sociale paraît plus compliquée que les


théories énoncées inconsciemment par les non théoriciens.

MRS ISIG Bugandwa D.


Mais le principe de parcimonie renseigne qu’une bonne
théorie doit être facile à comprendre, sans grande
complexité, dépourvue des redondances. Une théorie
forte doit être capable de faire plus avec moins.

Presque toute recherche implique une certaine théorie.


La question dans une recherche ne peut donc pas être de
savoir si on aura recourt à une théorie ou pas.

La clarté d’une théorie sous-tendant la recherche permet


aux autres chercheurs d’accéder (de comprendre)
facilement (à) votre recherche, et permet au chercheur
lui-même de bien analyser son sujet d’étude.

MRS ISIG Bugandwa D.


Des aspects jusque là vagues et difficiles à comprendre peuvent
être abordés facilement dès qu’un chercheur identifie la théorie
qui se prête mieux à son étude.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.2 RESSEMBLANCE ET DISSEMBLANCES ENTRE
THEORIE SOCIALE ET IDEOLOGIE
Tendance à confondre les idéologies évoquées dans les médias
de masse, par des politiciens, ou par d’autres « stars », avec la
théorie.
Etant donné le rôle joué par la théorie pour la clarification et la
construction du savoir scientifique, et parce que l’idéologie
joue un rôle contraire qui est celui de propagande, il est
nécessaire de départager ces deux concepts en vue de lever
toute confusion.

Avant de bien les distinguer, nous essayons d’abord de les


rapprocher par leurs similarités.

MRS ISIG Bugandwa D.


Synthèse des ressemblances entre Théorie et Idéologie

• Contient un ensemble d’hypothèses ou points de départ ;


• Expliquent le monde social et ses changements
• Offrent un système de concepts ou d’idées ;
• Spécifient les relations causales entre concepts, idées
• Offre un système interconnecté d’idées.

⇒Toutes deux essaient d’expliquer différents évènements ou


faits sociaux.
Qu’est-ce qui explique la satisfaction des consommateurs,
pourquoi les entreprises font faillite, pourquoi les PME
réussissent-elles… ?

MRS ISIG Bugandwa D.


Tableau des différences entre théorie et idéologie

IDEOLOGIE THEORIE
Propose des certitudes absolues Compréhension conditionnelles, et
négociées
Trouve réponse à toutes les questions Incomplète, reconnaît l’incertitude
Fixée, fermée et finie Evolutive, ouverte, éternel
recommencements
Evite les tests. Résultats éparpillés Repose sur les tests, preuves négatives et
positives
Refuse les résultats qui la contredisent Change en fonction des résultats empiriques
Fermées dans des croyances morales Détachée, déconnecté
spécifiques
Très partiale Neutre.
Trop de contradictions, inconsistances Recherche la logique, la pertinence, la
congruité
Fondée dans des positions sociales Transcende ou dépasse les positions
sociales.
MRS ISIG Bugandwa D.
Une idéologie est un type de théorie ou explication d’évènements
du monde social.

C’est une quasi-théorie, qui manque d’aspect critique nécessaire


pour toute théorie scientifique.

La distinction entre idéologie et théorie a des implications sur la


manière de faire la recherche. Par exemple, un chercheur ne peut
pas tester une idéologie en vue de démontrer s’il elle est vraie ou
fausse.

Et une théorie qui ne produit pas les moyens de sa réfutation n’en


est pas une.

Lecture proposée : Peter WOIT (2007) Même pas fausse ! : La


physique renvoyée... dans ses cordes. Dunod, Paris
MRS ISIG Bugandwa D.
III.3 PARTIES D’UNE THEORIE

• III.3.1 Les concepts

• Ce sont les morceaux constituant une théorie. Un concept est


une idée exprimée comme un symbole (code) ou un mot.

• Les concepts de sciences naturelles sont souvent exprimées


sous forme symbolique (∀, ∏, Ω…), ou sous-forme de
formules (v=e/t ; où v = vitesse, e=espace, t = temps).

• La plupart des concepts des sciences sociales sont exprimées


sous-forme de mots.

MRS ISIG Bugandwa D.


On ne va pas approfondir ici le lien entre mots et symboles. On
peut juste dire en passant que les mots sont aussi des symboles
exprimés sous-forme de langage.

La hauteur est un concept qu’on utilise dans plusieurs cas.

On peut soit l’écrire (peu importe la langue), ou la symboliser


par un chiffre, … Un concept est une idée abstraite décrivant les
relations physiques. Il est difficile de décrire un concept.

Ex : Comment expliquer « hauteur » à quelqu’un qui viendrait


d’un autre planète, ou à un enfant ?

MRS ISIG Bugandwa D.


Un concept a deux parties : un symbole (mot ou terme), et la
définition.

Les concepts s’apprennent dans le langage de tous les jours, que


ça soit sous-forme verbale ou non-verbale.

Mais il est important de marquer qu’un concept n’est important


que s’il est partagé.

En d’autres termes, ce que « hauteur » signifie pour moi devrait


signifier la même chose pour un groupe déterminé des personnes
(partager les concepts).

MRS ISIG Bugandwa D.


L’expérience quotidienne est pleine de concepts.

Mais beaucoup d’entre ces concepts ont des définitions vagues, qui
sont clarifiées après grâce à l’aide des chercheurs.
Ces derniers, en effet, empruntent aussi souvent les concepts de la
vie courante (de la culture) et essaient de les comprendre par leurs
recherches.

D’autres concepts, cependant, ont été directement développés par


les scientistes avant d’être diffusés dans la culture courante.

C’est le cas de « styles de vie, sexisme, classes sociales,… ». Ces


concepts sont passés de l’aspect technique (tel que développé dans
la théorie sociale) à l’appropriation courante par tout le monde.

MRS ISIG Bugandwa D.


Les concepts des sciences sociales forment un langage (jargon)
bien approprié. Ex : changement organisationnel, micro-
entreprise, PMEs, loyauté, fidélité, qualité de vie…

Les juristes, les politologues, les économistes, … chaque catégorie


de personne a son jargon particulier.

Certains concepts peuvent être définis par un processus simple,


non verbal.

C’est le cas de hauteur, largeur, livre…

Les concepts des sciences sociales (et même de manière


générale), sont plus complexes parce que plus abstraits. Ils sont
définis par des définitions formelles utilisant d’autres concepts.

MRS ISIG Bugandwa D.


Ex : la hauteur se définit comme la distance entre le haut et le
bas.

Distance, haut, bas, sont tous des concepts qu’il convient de


définir pour comprendre la définition de la hauteur.

Bien évidemment, « hauteur » est plus abstraite que « haut » et


que « bas ».

Les concepts se diffèrent par leur degré d’abstraction.

On peut les placer sur un continuum allant des plus concrets aux
plus abstraits. Les plus concrets réfèrent aux objets physiques
simples, familiers (hauteur, école, âge, revenu familial, ménage…).

MRS ISIG Bugandwa D.


Les concepts les plus abstraits réfèrent aux expressions diffuses
telles que « racisme », « contrôle social », « pouvoir »,
« changement organisationnel », « résistance au changement »,
« qualité », …

La plupart de ces concepts tirent leur origine de la recherche


sociale, les chercheurs les ayant créés comme une façon de nous
expliquer le monde qui nous entoure.

Le développement de la théorie sociale nécessite que les


concepts soient bien définis.

Cela permet de lier la théorie avec la recherche. Et l’un des


objectifs de la recherche exploratoire (cf. supra), et de toute
bonne recherche, est de clarifier et de raffiner les concepts.

MRS ISIG Bugandwa D.


Une définition « pauvre », faible, ou vague des concepts, limite
l’avancement du savoir.

Ex :
(1) « Nuisance » :
(2) « Enfants sorciers »

III.3.1.1 Les « clusters » des concepts

On utilise très rarement un concept de manière isolée. Les


concepts – qu’ils proviennent de l’expérience de vie quotidienne
ou de la théorie sociale – forment souvent des groupes
interconnectés qui se renforcent mutuellement.

Neuman (2010) parle de « concept clusters », formant un « réseau


de construction de sens ».
MRS ISIG Bugandwa D.
Exemple

Si je veux étudier un concept tel que « la décadence urbaine


», je peux avoir besoin de comprendre les concepts associés
tels que « expansion urbaine », « croissance économique »,
« urbanisation », « périphérie », « centre-ville », …

Certains concepts prennent des valeurs (chiffrées). C’est le


cas de « Revenu », « densité de la population », « chiffre
d’affaires », « âge », « années d’expérience », « degré
d’adoption », …

Nous pouvons les appeler « variables »

MRS ISIG Bugandwa D.


D’autres concepts sont des phénomènes sociaux qui ne
sont pas des variables quantifiés.

C’est le cas de « bureaucratie », « famille »,


« résistance », « loyauté »,…

Les théories s’intéressent à tous ces types, et il est


important de mentionner qu’on peut passer d’un
concept non quantitatif à une variable.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.3.1.2 Les présupposés (« hypothèses »).
Les concepts comprennent des « a priori » sur la nature des
choses, des êtres, et des relations non-observables ou non
testables. Nous les acceptons comme un point de départ sans
lequel nous ne pouvons pas démarrer la recherche.

Exemple1 :
Le concept « livre » suppose un système d’écriture, des gens qui
peuvent lire, et l’existence de papier ou d’autres supports
d’écriture.

Exemple2:
Le concept « préjudice raciale »

MRS ISIG Bugandwa D.


III.3.1.3 Les classifications

Certains concepts sont simples parce que contenant une ou très


peu de dimensions (ou même des dimensions clairement connues
et finies).
C’est le cas de « addition », « opération arithmétique », … D’autres
concepts sont plus complexes. Ils ont des dimensions multiples.

Exemple1 :
La loyauté du consommateur, le climat organisationnel, la
collaboration organisationnel, le customer relationship
management…

MRS ISIG Bugandwa D.


Les classifications sont importantes dans plusieurs théories.

On peut dire qu’elles se situent à mi-chemin entre un concept


simple et une théorie.

Elles permettent d’organiser ou d’opérationnaliser les concepts


les plus abstraits. Une des classifications les plus connues est
« l’idéal-type ».

Ce dernier peut être défini comme ensemble des modèles


purement abstraits, idéels (construction mentale d’une situation
idéale) visant à définir l’essence du phénomène en étude.

MRS ISIG Bugandwa D.


La recherche (surtout qualitative) essaie de comprendre dans
quelle mesure un phénomène social observable se rapproche d’un
idéal-type.

Les idéaux-types ne sont pas des explications dans la mesure où ils


ne disent pas « pourquoi » et « comment » un phénomène se
réalise. Ils sont donc plus faibles qu’une théorie, mais les
chercheurs les utilisent pour construire une théorie.

Exemple 1:
Max Weber utiliser celle de la démocratie pour la distinguer des
autres formes organisationnelles (mouvements sociaux, dictatures,
royaumes ou empire…)

Exemple 2: Tjedvoll (2001) lorsqu’il conceptualise « service


university » pour la distinguer d’université « traditionnelle ».
MRS ISIG Bugandwa D.
Idéal-type de Max Weber sur la démocratie

C’est une organisation continue, gouvernée par des règles.

Le comportement est gouverné par des lois impersonnelles.

L’organisation est caractérisée par la division du travail, dans laquelle, différents bureaux
(départements) ont des sphères de compétence précise.

L’Organisation bureaucratique est caractérisée par des relations d’autorité (hiérarchisation de


l’autorité entre les départements).

Les actions administratives, les règles sont codifiés (écrites) et ordonnées ;

Les individus ne sont pas propriétaires de leurs bureaux et ne peuvent les acheter ;

Les fonctionnaires (employés) reçoivent des salaires, mais jamais des paiements directs des clients ;
c’est cela qui garantit leur loyauté face à l’organisation.

Séparation entre propriété de l’organisation et propriété individuelle des membres de l’organisation.


MRS ISIG Bugandwa D.
Les théories comprennent plusieurs concepts, leurs définitions, et
des hypothèses.

Les théories spécifient la manière dont les concepts sont reliés


entre eux.

Elles nous disent également pourquoi les relations existent ou non


entre concepts.

C’est dans ce sens que beaucoup de théories formulent des


propositions sur les relations entre variables.

Ex : La demande varie en fonction du prix ; le chiffre d’affaire varie


en fonction des publicités, etc.

MRS ISIG Bugandwa D.


Une théorie sociale comprend les concepts, les relations entre
eux, et le mécanisme causal ou raison de la relation. Le
mécanisme causal est une affirmation de la manière dont les
phénomènes fonctionnent.

Ex :
Lorsque l’organisation adopte une politique de satisfaction des
consommateurs, ceux-ci deviennent plus fidèles, et par le
phénomène de bouche à oreille, entraînent une augmentation
du chiffre d’affaire.

Cette proposition établie une relation entre satisfaction,


fidélisation et chiffre d’affaire.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.3.3 Angle ou niveau d’analyse

Prenons un exemple de relations entre concepts complexes :


L’augmentation de la taille d’une organisation conduit à une
centralisation de la gestion qui, à son tour, entraîne une plus grande
formalisation de la structure organisationnelle. « Taille »,
« Centralisation » et « Formalisation » sont toutes des idées assez
abstraites. Ces idées peuvent référer aux caractéristiques d’un
groupe, d’une organisation, ou d’une société.

Une autre manière d’exprimer cette idée est de dire que

« Lorsqu’une organisation ou un groupe devient plus grand,


l’autorité à l’intérieur devient concentrée aux mains d’une élite.
Cette élite tendra à recourir à des règles, politiques ou stratégies
écrites pour contrôler et organiser les autres membres de
l’organisation ».
MRS ISIG Bugandwa D.
Lorsqu’il construit ou qu’il cherche à étendre une théorie, le
chercheur doit bien préciser les unités, les cas, ou les situations
qu’il considère et auxquelles sa théorie est censée s’appliquer.

Exemple :
En marketing, un certain nombre d’études portant sur des
stratégies (ex : l’Orientation-Marché) ont considéré l’ensemble de
l’organisation. D’autres ont pourtant préféré élaborer leur théorie
en considérant les unités stratégiques (fonctions, encore appelées
« strategic business units »).

Les conditions de généralisation de la théorie élaborée


dépendront bien évidemment du type d’unité considérée. La
précision de l’unité permet de rendre une théorie plus concrète,
plus robuste et plus compréhensible.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.4 FAITS ET THEORIE

Deux positions extrêmes pour différencier FAITS et THEORIES.


Une position purement empiriste
⇒ les faits et la théorie sont totalement différents;
⇒ La théorie appartient à une construction ou image mentale,
aux valeurs, aux idées (illusions, rêves, imagination,
spéculation…)
⇒ Les faits quant à eux feraient partie du monde empirique,
observable, concret, et non contaminé par des théories ou
des idées.
⇒ Pour éviter de tomber dans ces types d’abstraction, les
empiristes pensent que la théorie doit être confrontée au
monde concret et observable.

MRS ISIG Bugandwa D.


Selon eux, seul existe ce qu’on voit. C’est cela la réalité.

Dans cette conception, le chercheur doit absolument raffiner ses


outils de travail jusqu’à ce qu’ils lui permettent de saisir
parfaitement, visuellement, et objectivement l’objet de son étude.

La plupart des qualitativistes s’inscrivent dans cette optique en


prétendant mieux saisir les faits sociaux (dans leurs complexités).

MRS ISIG Bugandwa D.


A l’opposé des empiristes, on a les relativistes.

Pour eux, la réalité c’est ce que nous pensons qu’elle est.

Plus concrètement, ce que nous considérons comme réalité est


nécessairement influencé par nos valeurs, cultures, notre
construction mentale de ce qu’elle est.

Ex1: Table = « Muchuba »?


Ex2: La Race = Noir/Blanc/Jaune/Rouge = Construit social.
Dans certains pays, pour ne pas heurter la sensibilité des
enfants noirs, les institutrices leur disent qu’elles sont « Brunes »,
« Chocolat(es) », …
Ex3: En entrepreunariat: Définir la PME dépend du pays
concerné!

MRS ISIG Bugandwa D.


Selon ce courant, on ne peut pas tester une théorie contre la
réalité « objective » ou les faits, car tous les faits sont
nécessairement influencés par une théorie formelle ou informelle.

En d’autres termes, à l’extrême de cette perception se trouve


l’idée que nos désirs, nos idées et croyances, déforment fortement
notre vision du monde, au point que nous sommes incapables de
voir ce que nos croyances et idées ne nous permettent pas de voir.

Il est rare qu’un chercheur adopte une seule de ces deux optiques.
Généralement, le chercheur se situera quelque part entre les
deux, selon la conception que les théories et nos croyances
influencent ce que nous considérons comme réalité ou
observation du monde.

MRS ISIG Bugandwa D.


Cependant, il existe une réalité séparée qui soit indépendante de
nos idées.

La difficulté est que nous ne pouvons jamais obtenir une mesure


pure, exacte, simple, directe, et stable de cette réalité.

Notre vision de la réalité est donc fortement flouée, et les faits que
nous observons ne sont qu’une représentation faussée de la réalité
existante.

Dans le cadre de ce cours, nous escamotons un débat


épistémologique plus profond sur ces sujets (voir Thiétart, 1999 ;
Neuman, 2011, chap. II pour plus d’informations).

Toutefois, il convient de noter que ce débat influence la manière de


faire la recherche sociale de deux manières :
MRS ISIG Bugandwa D.
Premièrement, il signifie que nous autorisons (tolérons) les écarts
dans toute recherche. Tout chercheur – excepté peut être
l’empiriste le plus extrême – accepte que sa vision des données de
recherches (observations) implique une certaine distorsion due à
nos croyances et à nos idées pré-établies.

La question devient alors « comment contrôler cette distorsion, et


le degré auquel ce contrôle est possible ou désirable ».

Deuxièmement, les philosophes et historiens des sciences pensent


qu’en conduisant plusieurs recherches par plusieurs groupes
indépendants, ouverts, et qu’en communiquant librement, il est
possible de s’approcher fortement de la réalité à long terme.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5 CATEGORISATION DES THEORIES
Nous pouvons catégoriser une théorie

(1) Selon la direction du raisonnement,


(2) Le niveau de la réalité sociale qu’elle explique,
(3) Selon qu’elle est formelle ou substantive,
(4) Selon les formes d’explications qu’elle emploie, et
(5) Le cadre global d’hypothèses et des concepts dans lequel elle
s’enracine.

On peut envisager plusieurs combinaisons entre ces catégories.


Heureusement, certaines de ces combinaisons ne sont pas
viables. Seules une demi-douzaine vaut la peine d’être
considérée.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5.1 Selon la direction

La construction et le test des théories peuvent suivre deux


directions :

III.5.1.1 L’approche déductive

Certains chercheurs commencent par un raisonnement abstrait et


logique pour lier la théorie aux faits concrets, puis testent la
théorie contre ces faits.

On parle d’approche déductive.

On peut avoir des idées sur la manière dont le monde fonctionne,


et on cherche à tester ces idées de manière empiriques.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5.1.2 L’approche inductive
On commence par des observations bien détaillées du monde
social et on remonte vers des idées et généralisations plus
abstraites.
Au commencement, le chercheur peut avoir juste un ou des
concepts assez vagues. Grâce à l’observation, on raffine les
concepts, on développe des généralisations empiriques et on
identifie des relations préliminaires. On construit la théorie par le
bas (« Grounded theory » ou « Théorie Fondée : Glaser et Strauss).

Exemple1 :
On peut essayer de « théoriser » sur le concept de « Dahulage »
dans la ville de Bukavu.

Lecture proposée : Essentials of Grounded Theory (Birks Mills ; voir


fichier GroundedTheory).
MRS ISIG Bugandwa D.
III.5.2 Niveaux de la théorie

On peut diviser les théories sociales en trois groupes selon le


niveau de la réalité sociale qu’on cherche à expliquer.

Le niveau micro s’intéresse aux unités individuelles, aux petits


intervalles de temps, aux petits espaces, ou aux petits nombres de
personnes.

EX : On cherche à développer une théorie sur l’attitude d’un


étudiant pendant un examen.

La théorie s’applique aux étudiants pendant le temps de l’examen.

MRS ISIG Bugandwa D.


Le niveau macro concerne les recherches qui portent sur des entités
sociales plus importantes (larges) telles que les institutions sociales, les
systèmes culturels, les sociétés, …
Ce niveau utilise plus de concepts abstraits.

Par exemple, la théorie de la stratification sociale de Gerhard Lenski


(1966) qui explique les inégalités dans les sociétés humaines sur des
milliers d’années.

Selon cette théorie, plus les sociétés se développent (de la chasse et la


cueillette au modernisme), le surplus créé augmente.
Les inégalités augmentent dès qu’un petit groupe dans la société prend le
contrôle du surplus. Elles ont atteint leur sommet dans les sociétés
agraires, tandis que leur niveau plus faible a été atteint dans les sociétés
industrialisées parce que la taille et la complexité des sociétés modernes
permettent la diffusion du pouvoir à plus de groupes sociaux.

MRS ISIG Bugandwa D.


Le niveau meso tente de lier le micro et le macro.

C’est le niveau intermédiaire. La majorité des théories


organisationnelles se situent à ce niveau.

(Théorie du coût des transactions, théorie de la


dépendance aux ressources, théorie de la résistance au
changement…)

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5.3 Théories formelles et théorie substantive.

La théorie substantive est développée pour des


domaines spécifiques des sciences sociales :

Les gangs des délinquants, l’école secondaire, la petite et


moyenne entreprise, l’entreprise familiale, les relations
de race…

Par exemple si on veut comparer plusieurs gangs de


délinquants, on n’a pas besoin de théoriser sur la
déviance en général.

MRS ISIG Bugandwa D.


La théorie formelle est développée pour un domaine conceptuel
global dans la théorie générale. C’est le cas de la déviance, la
socialisation, le pouvoir, la motivation,…

Si vous voulez tester, générer, ou élargir une théorie formelle, alors


vous devez comparer des cas relevant du même domaine formel.

On peut par exemple étudier différentes formes de déviance


(médicale, légale, culturelle,…) sans toutefois insister sur les détails
des domaines substantifs (ex : un traitement médical inhabituel, un
comportement bizarre dans un bus…)

Théorie substantive et formelle peuvent être connectées, et


comme le dit Layder (1993) cité par Neuman, le caractère
cumulatif de la théorie est amélioré par l’usage combiné des
théories multiples, aussi bien substantives que formelles.
MRS ISIG Bugandwa D.
III.5.4 Les formes d’explication

III.5.4.1 Différence entre prédiction et explication

L’objectif primordial d’une théorie est d’expliquer. On confond


souvent explication et prédiction.

⇒Il y a deux sens ou usages du terme « explication ».

(1) Les chercheurs se focalisent sur l’explication théorique, un


argument logique qui dit pourquoi un phénomène se produit.
L’explication théorique se réfère à un principe ou règle générale
établissant des liens entre les concepts.

Mettre le lien entre la consommation et le revenu, entre le Salaire


et les variables telles que l’expérience professionnelle, le niveau
d’éducation, le sexe,… MRS ISIG Bugandwa D.
(2) Le 2ème type d’explication est l’explication ordinaire.

Elle essaie de mettre au clair quelque chose ou décrit


quelque chose de manière à la rendre intelligible.
Ainsi on dira qu’un bon professeur explique au sens
ordinaire du terme.

⇒La prédiction est le fait de dire à l’avance ce qui va se


passer.

Il est plus facile de prédire que d’expliquer, en d’autres


termes, il y a plus de logique dans l’explication que dans
la prédiction.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple :
Tout le monde peut prédire que le soleil va se lever le matin.
Certaines prédictions seront fondées sur des divinités, sur la magie.
D’autres peuvent se fonder sur l’explication physique qui est plus
logique.

Ainsi, on peut avoir prédit un vrai résultat sur base d’une mauvaise
explication.

Une bonne explication devra se fonder sur un cadre théorique


pertinent et cohérent, et confirmée dans la recherche par des
observations empiriques.

Passons maintenant aux types d’explication:

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5.4.2 Explication causale

C’est le type le plus courant, et consiste à établir une relation de


cause à effet entre phénomènes.

Exemple :
La pauvreté est à la base des crimes ; La publicité occasionne
l’augmentation des ventes…

Ces exemples ne nous disent cependant pas le comment et/ou le


pourquoi de ces relations causales. Les chercheurs devront être
plus précis et plus exacts lorsqu’ils traitent des relations causales.

MRS ISIG Bugandwa D.


Pour établir une causalité, on a besoin de trois éléments :

un ordre temporel,
une association,
et l’élimination de toute alternative plausible.

La condition d’ordre temporel implique que la cause doit


précéder l’effet. Cette condition établit la direction (sens)
de la causalité.

Il n’est cependant pas facile d’établir une telle condition


de cause à effet.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple :

Les étudiants qui ont obtenu des bons points dans ma


classe affirment que je suis un excellent professeur. Est-ce
parce qu’ils sont contents d’avoir réussi et donc
m’évaluent positivement par reconnaissance ? (et donc les
points élevés entraînent une évaluation positive ?)

Ou alors je fais tellement bien mon travail d’enseignant


que les étudiants sont motivés d’étudier, ce qui se reflète
dans les points (et donc c’est leur implication qui explique
les points élevés qu’ils ont ?).

MRS ISIG Bugandwa D.


C’est l’anecdote de la poule et l’œuf. Pour le résoudre, le chercheur
doit tenir compte d’autres facteurs et tester statistiquement la
relation.
Les relations causales simples sont unidirectionnelles.
La plupart de recherches s’inscrivent dans ce sens.

Mais il existe des théories plus complexes qui spécifient des relations
réciproques (relations causales mutuelles ou causalité simultanée).

Le développement des théories statistiques et psychométriques


permettent actuellement de tester ces types de relations en utilisant
les modèles d’équations simultanées (en économie généralement),
les modèles d’équations structurelles (en sciences de gestion et en
sciences de l’éducation). Des logiciels puissants tels que LISREL
(Linear Structural Relations) permettent par ailleurs de traiter ces
types de problèmes.

MRS ISIG Bugandwa D.


TANGIBILIT ATTITUDE VIS-
A-VIS DES
SERVICES
FIABILITE
INTENTION
QUALITE DE DE
RAPIDITE RECOMMAN
SERVICE
DATION

ASSURANCE SATISFACTION
VIS-A-VIS DES
SERVICES
EMPATHIE

MRS ISIG Bugandwa D.


L’association :

Deux phénomènes sont associés s’ils apparaissent ensemble de


manière systématique.

Il ne faut pas confondre association et corrélation.

La corrélation est un terme technique qui a un sens précis en


statistique ; tandis que l’association est une idée plus générale. Le
coefficient de corrélation est un indicateur statistique qui calcule
l’ampleur de l’association.
Mais il existe plusieurs manières d’évaluer l’association entre deux
phénomènes.
En outre, il ne faut pas confondre association et causalité.

Ex: Association entre naissances et ventes véhicule!!!

MRS ISIG Bugandwa D.


L’élimination des alternatives implique que le chercheur intéressé
par l’étude de causalité doit démontrer que l’effet est dû à la
variable causale et pas à autre chose. (Voir « Spurious
regression ou spurious relationship» en Econométrie).

Si les chercheurs peuvent observer l’ordre temporel et les


associations, il est plus difficile d’observer l’élimination des
alternatives.

Celle-ci peut seulement être démontrée de manière indirecte.

Notons également qu’il est impossible d’éliminer toutes les


alternatives possibles.

Le chercheur essaiera tout simplement d’isoler les alternatives


majeures.
MRS ISIG Bugandwa D.
Cela se fait :

(a)A travers les expériences contrôlées (recherches


expérimentales : en sciences appliquées, en agronomie,
pharmacie, …et même dans les entreprises : Voir Droesbeke et
Tassi).

Il s’agit d’isoler une situation expérimentale par rapport à


l’influence des autres variables, exceptée la variable causale
sous étude (Ex : les expériences de Hawthorne en
management),

(b) Par la mesure des causes cachées (par l’usage des modèles :
⇒ Y = b + aX + Ui).

MRS ISIG Bugandwa D.


Les explications causales prennent souvent la forme linéaire : A
cause B, B cause C…

En sciences sociales, et particulièrement en sciences de gestion,


c’est le modèle de régression multiple (nous y intégrons les
variantes telles que l’analyse discriminante, l’analyse conjointe, …)
qui permet de contrôler certaines variables pour voir l’effet d’un
autre.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple :
Relation entre taux de chômage et crime contre les enfants. Une
augmentation de chômage entraîne les abus contre les mineurs.
Une explication plus complète nécessite l’élaboration du
mécanisme causal : Ici, les gens qui perdent leur travail perdent
aussi le « self-worth ». Ceci fait qu’ils deviennent frustrés,
bouleversés, et colériques. Les gens frustrés ont tendance à
exprimer leur colère en dirigeant la violence vers les personnes qui
leur sont proches (femmes, enfants, amis, …) au lieu d’aller vers les
vrais causes (employeurs, gouvernement, …)

Il y a donc une chaîne des causes et un mécanisme causal. Les


chercheurs peuvent tester différentes parties de la chaîne. On peut
même construire un diagramme des relations causales pour
simplifier l’expression verbale des relations.

MRS ISIG Bugandwa D.


X1

X2

Ce petit schéma illustre les éléments d’un diagramme des


relations :

Les variables en études


Les signes des relations entre variables ;
Les flèches des connexions et sens de la relation.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5.4.3 Explication structurelle

Un chercheur utilisant l’explication structurelle recourt à un


ensemble d’hypothèses, de concepts, et de relations
interconnectées.

Il utilise des métaphores ou analogies pour donner sens aux


relations.

Dans une théorie, les concepts et les relations constituent un


système qui se renforce mutuellement.

On distingue trois types de théories utilisant l’explication


structurelle.

Nous les présentons ci-dessous de manière très brève :


MRS ISIG Bugandwa D.
A. Théorie séquentielle

Elle met l’accent sur l’ordre d’apparition des événements, et identifie les
étapes successives nécessaires à l’apparition du phénomène étudié. Cette
théorie soutient que tous les individus, organisations, événements, suivent
des étapes.

C’est le cas de la conception rostovienne du développement, des théories


(concurrentes) sur la croissance des entreprises, le développement moral
d’un enfant, …

En plus d’identifier les étapes, la théorie séquentielle explique la vitesse du


mouvement (le passage d’une étape à l’autre), les stagnations à une étape
quelconque, et les points clés pouvant justifier une direction ou une étape
différente.

Cette théorie peut aussi identifier les étapes optionnelles des celles qui sont
incontournables. Elle peut aussi expliquer comment une étape précédente
peut influencer (restreindre par exemple) l’étape suivante.
MRS ISIG Bugandwa D.
Il convient de noter qu’elle n’est pas une théorie causale : en
effet, le fait d’être dans une étape donnée ne « cause » pas le
passage à l’autre étape.
Elle peut juste contraindre ce qui se passera à la prochaine
étape.

Par exemple, une théorie séquentielle peut postuler que le


passage à l’étape B est impossible tant que l’étape A n’a pas eu
lieu ; et donc la seule façon d’atteindre C, c’est de passer par B.

Exemple : La théorie séquentielle de la décentralisation (voir


fichier « Theorysequentielle »). Montrer en quoi cette théorie
est séquentielle dans son explication de la décentralisation).

MRS ISIG Bugandwa D.


B. Théorie de réseau

Un comportement ou une relation sociale apparaît suite à une


interaction, à un enchevêtrement dans le temps ou l’espace, ou
lorsque les relations suivent une séquence progressive.

Un théoricien des réseaux explique un phénomène en se référant à


un ensemble de règles de syntaxes ou des structures.

Ses explications montrent comment un évènement spécifique n’est


qu’une partie d’un tout, un lien dans tout un réseau relationnel.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple.
Un exemple d’application de la théorie de réseau en sciences de gestion est la
« Théorie de la dépendance des ressources ».

Cette théorie a été développée principalement par Geoffrey PFEFFER et


Gerald SALANCIK (1978) qui diffusèrent leurs idées dans un ouvrage « The
external control of organizations ».

L’idée de base dans cet ouvrage est que l’environnement constitue une
contrainte de poids pour l’action organisationnelle. L’argument de base de la
théorie de la dépendance des ressources est le suivant :
Analyser les relations inter organisationnelles au sein du réseau peut aider les
gestionnaires à comprendre les relations de pouvoir et de dépendance qui
existent entre leur organisation et d’autres acteurs du réseau.
Les gestionnaires peuvent ainsi davantage anticiper les sources d’influence de
l’environnement et envisager les façons de les contrebalancer en créant une
« contre-dépendance ». (Evan, 1993 ; Hatch, Mary Jo, 1997 ; traduction
française 2000 ; ed. De Boeck, Bruxelles).

MRS ISIG Bugandwa D.


C. Théorie fonctionnelle

L’explication structurelle est également utilisée dans le cadre de la


théorie fonctionnelle.

Les théoriciens fonctionnalistes expliquent un phénomène en le


situant par rapport à un système social plus large.

Ils utilisent généralement une métaphore biologique pour


expliquer un phénomène en identifiant sa fonction (le besoin qu’il
satisfait) dans le système.

« L apparaît parce qu’il sert certains besoins dans le système M ».


Selon ces théoriciens, le système va produire de lui-même un
mécanisme assurant son équilibre et sa reproduction.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple

En management, il existe la “Théorie fonctionnelle du Leadership” (Hackman et


Walton, 1986; McGrath, 1962) qui aborde particulièrement les comportements
qui, chez un leader, peuvent contribuer à l’efficacité organisationnelle. Selon
cette théorie, le principal travail (la principale fonction) du Leader est de se
rassurer que tous les besoins de son groupe sont pris en compte. Ainsi, on dira
qu’un leader a bien fait son travail lorsqu’il a contribué à l’efficacité et la
cohésion (Fleishman et al., 1991; Hackman et Wageman, 2005; Hackman et
Walton, 1986). Synthétisant la littérature sur le leadership fonctionnel,
(Kozlowski et al., 1996 ; Zaccaro et al., 2001 ; Hackman and Walton, 1986 ;
Hackman et Wageman, 2005 ; Morgeson, 2005), Klein, Zeigert, Knight, and Xiao
(2006) ont observé cinq fonctions qu’un leadership accomplit pour promouvoir
l’efficacité organisationnelle: Veille (suivi) environnemental, organisation des
activités des subordonnés, enseignement et coaching des subordonnés,
motivation des subordonnés, et intervention active dans le travail des groupes.

On voit bien que cette théorie de Leadership se focalise sur les fonctions qu’un
“bon” leader est censé accomplir dans l’organisation.
MRS ISIG Bugandwa D.
III.5.4.4 Explication interprétative

Elle vise à renforcer la compréhension.

Un théoricien interprétatif cherche à découvrir le sens d’un


évènement ou une pratique en le replaçant dans un contexte social
spécifique. Il essaie de comprendre et de « ressentir » le monde tel
qu’une autre personne le ferait.

Comme nous l’avons déjà signalé, les points de vue subjectifs d’un
individu déterminent son agir. Le chercheur essaie de discerner le
raisonnement ou la logique d’action des autres.

A l’instar du décodage d’un texte ou d’un ouvrage, le sens attribué


aux phénomènes provient d’un système culturel des symboles liés à
un contexte déterminé. (Voir fichier « AnthroGeertz_management »).

MRS ISIG Bugandwa D.


III.5.5 Le cadre théorique

Nous avons déjà parlé de la théorie et des généralisations


empiriques. Beaucoup de chercheurs utilisent la théorie moyenne
(« Middle-range theory »).

Celle-ci est plus abstraite que les généralisations empiriques, et


est principalement utilisée pour guider une recherche empirique.

La théorie moyenne peut être substantive ou formelle. On peut


organiser les termes liés à la théorie selon leur niveau
d’abstraction, des moins abstraits aux plus abstraits comme suit :

Généralisations empiriques – Théorie moyenne – cadre théorique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Un cadre théorique (appelé encore « paradigme » ou système
théorique) est plus abstrait qu’une théorie substantive ou formelle.

Dans la pratique, les chercheurs ne font pas de distinction entre les


niveaux d’abstraction.

Lorsqu’ils font leurs recherches, ils utilisent d’abord la théorie moyenne


et la généralisation.

Il est donc rare d’utiliser directement le cadre théorique dans les études
empiriques.

Une recherche peut tester quelques parties d’une théorie sur un sujet
déterminé, et occasionnellement ils contrastent des parties de théories
provenant de plusieurs cadres théoriques.

Dans le tableau suivant, nous illustrons les différents niveaux


d’abstraction en fonction de différents types de recherches.
MRS ISIG Bugandwa D.
Tableau : Les aspects de la théorie sociale.

Approch Niveau de Formelle Formes Degré Cadre


es la réalité ou d’explicati d’abstractio théorique
ou du Substanti on n
phénomè ve
ne
Inductive Micro Substantiv Interprétati Généralisatio Interaction
e ve ns symbolique
Déductiv
empiriques
e
Meso
Formelle Causale Echange
Moyen
Structurelle Structuro
Macro
Cadre fonctionnalis
théorique te
Conflit

MRS ISIG Bugandwa D.


Les cadres théoriques sont des orientations, ou les différentes
manières de voir le monde social.

Ils donnent une collection d’hypothèses, de concepts, et formes


d’explication.

Dans le tableau suivant, Neuman (2011) donne les principaux


cadres théoriques utilisés en sociologie, et adaptés dans plusieurs
disciplines proches.

Voir fichier C:\Users\BUGANGWA\Desktop\cadre_theorique.docx

MRS ISIG Bugandwa D.


Ainsi, on peut utiliser la théorie structuro-fonctionnelle, la théorie
d’échange ou encore la théorie de conflits pour étudier la famille.

Tout dépendra de l’objectif de l’étude.

Les théories appartenant à un même cadre théorique partagent


les mêmes hypothèses et les principales problématiques.

Certains cadres sont orientés vers des niveaux de théorie micro,


tandis que d’autres s’orientent plus vers des niveaux macro des
phénomènes étudiés.

MRS ISIG Bugandwa D.


III.6 LA NECESSAIRE DYNAMIQUE ENTRE
THEORIE ET RECHERCHE
La théorie et la recherche sont inter reliés.

Un chercheur ne peut pas se limiter à collecter des donner pour


les traiter en ignorant complètement la théorie.

Cela peut l’amener à collecter des données non pertinentes, à un


manque de logique et de cohérence, à une difficulté dans la
précision de l’objet de la recherche, …

MRS ISIG Bugandwa D.


La théorie informe notre manière de traiter un problème.

Elle nous propose des concepts, des hypothèses de base, nous


guident vers les questions clés de la recherche, et nous permet de
donner sens aux données que nous collectons.

La théorie nous permet de connecter une étude individuelle à tout


un ensemble de savoir créé par d’autres chercheurs (voir la forêt,
plutôt qu’un simple arbre).

La théorie permettra au chercheur de se rendre compte des


interconnections et de la signification globale des données.

La théorie a une place dans toute recherche, bien que cette place
varie d’un type de recherche à l’autre.

MRS ISIG Bugandwa D.


La communauté scientifique peut étendre, réfuter ou modifier des théories
sur base des résultats empiriques. Les chercheurs qui adoptent une
approche déductive utilisent la théorie pour guider le design d’une étude et
l’interprétation des résultats.

Les chercheurs qui adoptent une approche inductive suivent un processus


différent.

Ils commencent par peu d’hypothèses et plusieurs concepts – guides. La


théorie va se développer de la base vers le haut, au fur et à mesure que le
chercheur collecte et analyse les données. Petit à petit, des concepts
émergent, ainsi que des propositions (hypothèses) de base pouvant servir à
leurs généralisations. Plus tard, les relations deviendront de plus en plus
visibles entre les concepts, permettant au chercheur de confronter la
théorie émergente avec d’autres savoirs à un niveau d’abstraction plus
élevé.

On peut donc constater que la « dichotomie » entre théorie et recherche


est artificielle et même insensée.
MRS ISIG Bugandwa D.
LA REVUE DE LA LITTERATURE

MRS ISIG Bugandwa D.


Revoir le corpus de savoir accumulé sur un sujet donné est une
étape très importante dans le processus de la recherche, quelque
soit l’approche adoptée.

Ce chapitre analyse le processus de planification de la revue de la


littérature, parcours quelques méthodes de localisation de la
littérature, et la manière de gérer l’abondance d’information
existante.

En effet, une fois que le chercheur a identifié la littérature, un défi


important consiste à bien la revoir et à évaluer sa pertinence.

Nous discuterons également la place de la revue de littérature dans


un travail scientifique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Toute recherche, même la plus inductive, implique une
certaine revue de la littérature.

La revue de la littérature présente les théories,


arguments, et controverses nécessaires dans le domaine
d’étude et éclaire la manière dont la recherche a été
conduite par d’autres chercheurs du domaine.

MRS ISIG Bugandwa D.


OBJECTIFS
(1) Démontrer la familiarité avec un corpus de savoir et
établir la crédibilité du chercheur;
⇒Confiance des lecteurs vis-à-vis du chercheur
(2) Lier le projet courant à l’évolution des recherches
antérieures (caractère cumulatif de la recherche)
⇒Se connecter au corpus du savoir et mieux préciser
votre apport.
(3) Intégrer et synthétiser ce qui est connu sur une
recherche (accords/désaccords, éléments non
encore/mal traités; perspectives futures…)

MRS ISIG Bugandwa D.


(4) Apprendre des autres et stimuler des idées nouvelles
La revue de littérature dit ce que les autres ont trouvé, de
façon à ce que le chercheur puisse en bénéficier pour sa
propre recherche.

La revue de littérature devra permettre d’identifier des


points obscurs (et controverses) dans un courant de
recherches, en vue de proposer des pistes d’amélioration,
et des hypothèses pour la réplication.

Elle permet de divulguer les techniques, les procédures,


les designs des recherches permettant de mieux récolter
et traiter l’information sur une question.
MRS ISIG Bugandwa D.
TYPES DE REVUE DE LITTERATURE
Etude individuelle pour l’assurance personnelle
On poursuit le 1er objectif énoncé précédemment,
c’est-à-dire la familiarité avec un sujet et donc la
crédibilité vis-à-vis du lecteur.
Lorsque cet objectif est combiné avec le 4ème
objectif (apprendre à partir de la recherche des
autres), on parle de « self-study review ».
En plus de renforcer la crédibilité du chercheur vis-
à-vis des pairs, elle renforce la confiance du
chercheur en lui-même.
MRS ISIG Bugandwa D.
Revue du Contexte de l’étude

Une raison courante d’écrire une revue de littérature, c’est de


relier la recherche à un corpus de savoir.

Cela donne la base d’une recherche, et apparaît souvent dès les


premières pages du rapport pour introduire la suite du rapport et
établir la pertinence de la question de recherche.

La revue met l’accent sur la manière dont la recherche courante


poursuit une certaine ligne de pensée existante.

Elle peut aussi pointer une question non-résolue dans les


recherches antérieures et qui mérite plus d’attention.

MRS ISIG Bugandwa D.


Revue historique

Elle combine les 2ème et 3ème objectifs pour retracer le


développement d’une idée ou montrer comment une
thématique particulière a évolué à travers le temps dans
la littérature.

La revue historique est réalisée uniquement sur les


éléments saillants d’une littérature.

Elle est parfois très importante pour montrer comment


on est arrivée où on en est, quels changements ont dû
être apportés dans la manière d’aborder un problème.
MRS ISIG Bugandwa D.
Revue théorique

Poursuit principalement le 3ème objectif.

Elle présente les différentes théories visant à expliquer le même


phénomène, et compare leurs résultats.

En plus d’évaluer la pertinence de leurs prédictions, la revue


théorique compare les hypothèses, leur pertinence logique, leur
angle d’explication.

Le chercheur peut utiliser la revue théorique pour intégrer deux


théories, ou l’étendre à une nouvelle problématique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Revue intégrative

Présente l’état actuel du savoir et met ensemble des


pièces séparées de recherches dans un continuum de
savoir mieux élaboré.

Ces types de revues sont de très grande valeur


scientifique et méritent d’être publiés, tant ils peuvent
être très utiles aux autres chercheurs.

C’est le cas de l’article de Cadogan et Diamantopoulos


(1995), Bugandwa (2009), Liao et al. (2011).

MRS ISIG Bugandwa D.


Revue méthodologique

C’est un type particulier de la revue intégrative.

Le chercheur évalue les points forts et faibles des


méthodologies utilisées dans les recherches précédentes.

Il décrit les résultats contradictoires et montre comment


différents design, échantillons, approches, mesures,… de
recherche conduisent à ces différences.

MRS ISIG Bugandwa D.


Les méta-analyses

C’est une technique spéciale utilisée dans la revue


intégrative, et plus précisément dans la revue
méthodologique.

Le chercheur rassemble les détails sur un grand nombre


de recherches (tailles de l’échantillon, année de
publication, effets des variables, …) et analyse
statistiquement ces informations.

MRS ISIG Bugandwa D.


FONCTIONS DE LA R.L.

Une bonne revue de littérature donne au


chercheur la capacité de fonder sa recherche
sur le savoir des autres.
Elle lui garantit également l’intégrité nécessaire
à la conduite de la recherche.
La revue de la littérature permet au chercheur
de prendre du recul par rapport à ce que
d’autres ont écrit ; et est importante pour
plusieurs raisons dont les suivantes :

MRS ISIG Bugandwa D.


Offrir une compréhension récente du sujet, son importance et sa
structure ;

Identifier les thèmes les plus importants nécessitant un


approfondissement, surtout lorsqu’il y a encore de controverses ou
des limites importantes dans le domaine ;

Guider le développement des thèmes importants, des questions de


recherches et des hypothèses du travail ;

Permettre aux autres chercheurs de comprendre pourquoi la


recherche a été conduite, son design et sa direction, et leur permettre
la réplication du processus de recherche ;

Présenter les types de méthodes et outils qui ont été mobilisés dans
d’autres recherches, et qui pourraient guider le design choisi par le
chercheur.
MRS ISIG Bugandwa D.
Il ressort de ces objectifs qu’en parlant de revue de littérature, nous avons
deux perspectives de littératures :

Une qui présente le thème, les concepts mobilisés…

Une autre qui présente les démarches méthodologiques ; et qui est tout
aussi importante.

En d’autres termes, le chapitre présentant la méthodologie dans une


recherche, ne peut pas être déconnecté de la revue de littérature.

La revue de la littérature n’est pas une étape qu’on termine et qu’on place
à côté pour continuer la recherche.

C’est un projet qui vous accompagne tout au long de la recherche (de la


formulation du problème de recherche jusqu’à la discussion des résultats,
en passant par la revue proprement dite).

MRS ISIG Bugandwa D.


On distingue deux approches dans la théorie (selon la direction de
la théorie)

L’approche DEDUCTIVE et l’approche INDUCTIVE

Nous avons discuté longuement ces 2 approches dans les slides


précédents.

MRS ISIG Bugandwa D.


LE PROCESSUS DE LA REVUE DE LITTÉRATURE : UN
VOYAGE EN « VA-ET-VIENT »

Au début de la recherche, l’on peut n’avoir qu’une idée vague,


une notion, sur le thème de la recherche :

Exemple
• La Qualité du service à l’hôpital
• La stratégie d’orientation marché
• L’entrepreunariat au Sud-Kivu ;
• Gestion des performances à l’hôpital

C’est déjà bien, parce que cela constitue déjà un bon point de
départ.

MRS ISIG Bugandwa D.


Il se pourrait néanmoins que les lectures vous conduisent vers
d’autres voies non anticipées. C’est tout à fait normal tant que cela
résulte en un thème cohérent pour votre recherche.

Par exemple, pour la stratégie d’orientation-marché : On voulait


l’appliquer aux structures de soins, mais on se rend compte qu’elle
est dépassée.

On décide de la remplacer par l’adoption de l’orientation vers les


parties prenantes qui est le cadre plus accepté actuellement.

voir Mémoire Alain MIDAGU KABUMBA, 2013 (UCB)

MRS ISIG Bugandwa D.


Alternativement, il se pourrait que votre sujet apparaisse comme étant
trop large

Exemple :
La gestion des performances dans les IMF
Attitude vis-à-vis de l’informatisation des services à la MECREGO ;
Evaluation de la satisfaction des clients dans le secteur de microfinance ;
Etc.

La revue de la littérature peut aussi vous permettre de vous focaliser sur


certains aspects de ce sujet (les plus ou moins abordés), aspects plus
faciles à aborder de façon opérationnelle :

Adoption de la « démarche qualité » dans les hôpitaux de Goma : Etude


de Cas.
Les déterminants de la mortalité infantile à Goma.

MRS ISIG Bugandwa D.


La planification d’une revue de littérature n’est pas comparable à
l’entrée dans un train d’une destination « A » à une destination
« B ».

Généralement, le chercheur a l’intention d’aller effectivement à B,


mais a besoin de plusieurs « types de transports » (sources) : routes,
train, avion, …

Parfois il sera obligé de marcher ou de camper pour mieux voir où il


va, voire de reculer ! Marcher/camper implique un processus de
discrimination, de sélection, de synthèse, et d’analyses détaillées.

Il se pourrait même que le chercheur soit obligé d’aller plutôt à C. La


planification de la recherche théorique consiste donc à prévoir une
destination tout en sachant qu’elle peut changer ; et à chercher les
horaires des différents moyens de transport.
MRS ISIG Bugandwa D.
A la fin du voyage, le chercheur est sensé être familier
avec l’histoire de son thème, les principales sources, les
débats existant, les principales argumentations…

ce qui lui permettra de mieux conduire sa propre


recherche.

MRS ISIG Bugandwa D.


PROCESSUS DE RECHERCHE DE LA LITTÉRATURE

(Fink, 2005) définit la revue de la littérature comme étant une


méthode systématique, explicite, et reproductible pour
identifier, évaluer, et synthétiser un corpus de travaux réalisés
et enregistrés (reconnus), produits ) par d’autres chercheurs,
penseurs, et praticiens.

Pour mieux la réaliser, il est important de se focaliser sur une


recherche de grande qualité plutôt que de se limiter à des
interprétations de « 2ème main » faites par d’autres.

Nous discuterons plus tard dans ce chapitre, les types de sources


qu’un chercheur peut utiliser.

MRS ISIG Bugandwa D.


1. Sélectionner le focus et les questions de recherche

En identifiant la perspective de la recherche (le point focal), le


chercheur développe « l’angle » d’attaque, ce qui lui permet de
bien limiter son sujet en vue de mieux l’analyser.

Après cela, l’on peut décider de se focaliser sur certains thèmes


plus que sur d’autres. La formulation des questions de recherches
« avant » ou « pendant/après » dépend de l’approche du
chercheur (déductive ou inductive) et donc du type de sujet qui
est traité.

Il est cependant très fréquent qu’un tas de questions de


recherche proviennent de la revue de la littérature, peu importe
l’approche adoptée.

MRS ISIG Bugandwa D.


2. Choisir les « mots de recherche »

Nous considérons ici que le chercheur a déjà bien formulé sa/ses


question(s) de recherche ou à tout le moins, la perspective de
celle-ci.

Il lui devient alors possible et facile de choisir les mots clés pour
faire sa recherche, parce que justement ceux-ci sont compris dans
ses questions de recherche.

Ex.

« Le rôle du mentor dans le développement de la carrière des


femmes managers?»

MRS ISIG Bugandwa D.


Dans cette question, nous avons 2 concepts :

Ces termes sont appelés « identifiants » et constituent les


« mots-clés » à chercher dans différentes bases de données.

Généralement, l’introduction de ces termes en français


produit trop peu de résultats (sauf si la base est trop
généraliste comme Google, ou totalement francophone).

L’introduction des mots en anglais par contre permet


d’accéder aux documents en français et en anglais.

MRS ISIG Bugandwa D.


Introduire le mot « Mentor » et compter les résultats

Faire la même chose pour « développement de carrière »

Combiner maintenant les deux termes en mettant un


« OPERATEUR BOOLEEN » :

« ET » :

« Mentor et développement de carrière ».

On peut alors ajouter des mots : Mentorat, entrepreunariat


féminin, carreer development,…

MRS ISIG Bugandwa D.


Plus on ajoute les termes, plus les résultats se précisent.

Mais il faut éviter de « Trop préciser », parce que cela


peut priver le chercheur de certains documents qui
seraient pourtant très intéressants pour son sujet.

Aussi, il convient d’insister sur la nécessité d’introduire


ces termes en anglais pour essayer de produire plus de
résultats pertinents.

On peut citer d’autres opérateurs booléens : NOT, OR,


EITHER OR…

MRS ISIG Bugandwa D.


Il n’existe aucun ordre strict dans le processus de recherche
de la littérature. Cependant, selon (CRESWELL, 2002), l’ordre
suivant peut se révéler beaucoup plus utile :

Articles des revues :

Se rassurer que l’on se concentre sur des revues à comité de


lecture (par des pairs). Cela ne signifie pas qu’il faille éviter
les magazines professionnels, les sites web… Les articles
publiés dans des revues à comité de lecture sont évalués par
des spécialistes sur leur originalité, la validité, la pertinence
des résultats…
Leur qualité peut donc être plus assurée que les autres.

MRS ISIG Bugandwa D.


Les livres :

Ils synthétisent la littérature académique sur des sujets


particuliers, peuvent porter sur des sujets particuliers.

Certains livres ou manuels sont écrits sur un sujet donné par


plusieurs auteurs intervenant par chapitre.

Dans ce cas, certains chapitres peuvent se révéler plus importants


que d’autres.

Ces types de livres sont néanmoins généralement très riche pour


couvrir les sujets dans un domaine particulier.

MRS ISIG Bugandwa D.


Articles des conferences (actes des colloques), Working papers,
etc.

Cette source contient généralement des publications les plus


poussées sur des sujets spécifiques. Elle donne les perspectives
dans lesquelles les réflexions sur un sujets s’orientent. Très
souvent, les publications de cette source sont des parties d’un
travail systématique comme une thèse de doctorat, et comme on
dit : « La recherche avance à pas de thèse ». Ici d’ailleurs, en
prenant « Thèse » dans son acception la plus large donc incluant
les mémoires…, il est important d’insister sur le fait que le
chercheur doit parcourir, dans la bibliothèque de son institution,
les thèses et mémoires ayant porté sur son sujet. Cela lui évitera
de tomber dans le plagiat. Grâce à l’aide d’internet, il peut élargir
ses recherches sur les « Thèses et Mémoires » en ligne.

MRS ISIG Bugandwa D.


Une fois que la revue est effectuée et les références
enregistrées, il convient de prendre le « cahier » où on
les a enregistrées, et de le présenter à un ou deux
experts du domaine pour obtenir son avis.

Il peut vous demander de supprimer les références qu’il


trouve inutiles, d’ajouter d’autres ; il peut aussi vous
conseiller sur l’effort dont vous aurez besoin pour
comprendre tel ou tel document (en considérant qu’il lit
plus que vous bien entendu).

MRS ISIG Bugandwa D.


NECESSITE D’UNE BASE DE DONNEES
BIBLIOGRAPHIQUE
Une base de données bibliographique est une source
(généralement électronique) qui procure un indexe aux articles
et autres matériaux, plus les abstracts, les citations, et
éventuellement le texte intégral des articles des domaines
différents (Santé, développement, économie, microfinance, …)

Dans les pays développés et certains pays émergents, la plupart


des universités offrent un accès gratuit à des nombreuses bases
de données bibliographiques.

MRS ISIG Bugandwa D.


Il appartient au chercheur, étudiant d’en tirer le meilleur
profit, en fonction de ses besoins.

Il n’y a pas de raison de préférer une base de données à


une autre.

Le mieux c’est de faire des recherches multiples en


croisant plusieurs bases de données.

Voir fichier ..\..\..\FROM BUREAU\ETUDEMARCHE2013-


2014\Base_bibliographique.docx

MRS ISIG Bugandwa D.


EVALUATION DE LA PERTINENCE DES SOURCES

Nous avons parcouru différentes manière de procéder pour


trouver la littérature (livres, articles, autres publications).

Comment maintenant évaluer la pertinence de ces documents


(surtout dans l’abondance actuellement facilitée par
l’internet) ?

On distingue généralement 2 processus dans cette étape :

Etablir un ensemble de critères d’évaluation ;


Lecture des abstracts ou des « full-texts » en vue d’apprécier
leurs structures et contenus.

MRS ISIG Bugandwa D.


Des critères pratiques d’évaluation

(Fink, 2005) recommande que cette étape se fasse en 2


temps :

⇒l’établissement des critères d’inclusion et parfois


d’exclusion des documents ;
⇒l’évaluation de la qualité méthodologique de la source.

Concernant le premier temps, voici un tableau indicatif qui


peut aider le chercheur :

(Application au rôle du mentor dans le développement de la


carrière des femmes managers).

MRS ISIG Bugandwa D.


CRITERES Exemples (indicatifs, dépendant du chercheur et son
expérience)
Langue de Inclure uniquement les publications en français ou
publication Français/Anglais.
Revue Ressources Humaines, Recherches organisationnelles,
Entreprenariat. Exclure les publications en psychologie.
Auteur Inclure toutes les publications de Kathy KRAM.
Contextes Exclure les études à l’intérieur des organisations, des
(cadres) communautés, …
Participants ou Inclure les Femmes managers, et exclure les Hommes
sujets managers
Design de la Inclure uniquement les études utilisant l’approche
recherche expérimentale ou avec des groupes de contrôle.
Echantillonnage Inclure uniquement les études utilisant
l’échantillonnage aléatoire
Date de Inclure uniquement les publications d’après 2000.
publication
Contenus Inclure uniquement les études mettant en relation
MRS ISIG Bugandwa
mentor et femmes. Exclure D. mentor et Hommes. Exclure

le coaching.
EVALUATION DE LA QUALITE DE LA SOURCE.

CONCEPT QUESTIONS A POSER CONCERNANT LA SOURCE


Autorité • Provient-elle d’un individu inconnu ou d’une
université (connue) ou autre institution
(gouvernement, agences…)
• S’il s’agit d’un individu, peut-on se connecter sur sa
page web et y trouver ses autres publications et leurs
lieux de publication ?
• A-t-il déjà publié dans une/des revues évaluées par
des pairs ?
Pertinence • La source est-elle une revue peer-reviewed ?
• La source fait-elle référence à d’autres sources
connues ?
• S’il s’agit d’un site web, quand a-t-elle été mise à
jour la dernière fois ?
Biais et • Le langage est-il calme et logique, ou plutôt agressif
Objectivité et violent ?
• Croise-t-il des points de vue différents pour les
balancer ?
• Quelle approche est suivie pour évaluer la validité ?
• Tient-on compte des aspects éthiques ?
Couverture Est-ce que la source ne provient pas d’une « boutique »,
c’est-à-dire une maison trop spécialisé sur un sujet, ou une
approche, … et donc risque d’être trop limité ?

MRS ISIG Bugandwa D.


SYNTHETISER LES RESULTATS D’UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE

L’étape finale dans la revue de la littérature est de mettre


ensemble les résultats, de façon à répondre à des questions
originales qui auraient été posées, et qui pourraient avoir porté
sur des aspects où la littérature est trop déficitaire.

Prenons un exemple en Gestion (Entrepreunariat Féminin):

« Quelle est la relation entre le fait d’avoir un mentor et, le


développement du manager féminin ? » :

La revue de la littérature pourrait, à tout le moins, permettre de


répondre aux questions suivantes :

MRS ISIG Bugandwa D.


Comment définit-on le « Mentorat » (mentorship), et
comment ce concept diffère-t-il des concepts proches
tels que le « coaching » ou le « counselling » ?

Quelle est l’étendue du mentorat chez les managers en


général, et chez les femmes-managers en particulier ?

Quel est l’impact du mentorat sur les femmes qui en


bénéficient, comparativement à celles qui n’en
bénéficient pas ?

MRS ISIG Bugandwa D.


La dernière question implique que le chercheur va examiner les
études empiriques expérimentales portant sur un groupe de
femmes ayant bénéficié du mentorat, et un groupe contrôle (des
femmes qui n’en ont pas bénéficié).

Ces études ont alors mesuré la progression de carrière (quelle


variable ?) de chaque groupe et fait des comparaisons statistiques.

Comme cela est fréquent dans la littérature, il peut découler de


ces études empiriques, des résultats équivoques, certains
montrant une évolution positive et statistiquement significative
dans la carrière des femmes bénéficiant du mentorat ; tandis que
d’autres peuvent montrer des évolutions faibles/inexistantes entre
les deux groupes (la différence d’évolution entre les deux groupes
étant faible).

MRS ISIG Bugandwa D.


Les chercheurs pourraient avoir explicité les raisons potentielles
pour lesquelles le mentorat n’a pas eu des résultats significatifs, et
peuvent avoir proposé des pistes d’approfondissement pour les
recherches futures.

Vous, comme chercheur, pouvez alors saisir ces propositions


comme des opportunités pour vos recherches.

Toute revue de littérature doit adopter également une perspective


critique face à l’existant :
Quelles sont les faiblesses dans l’approche méthodologique de
l’article, quelle est la validité de la recherche, quelle est sa
fiabilité,… de sorte que la recherche que l’on conduit puisse être
une opportunité d’éviter ces lacunes pour présenter des résultats
plus robustes.

MRS ISIG Bugandwa D.


STRUCTURE ET CONTENU D’UNE REVUE DE
LITTÉRATURE.
Concernant la structure d’une revue de littérature, Creswell
(CRESWELL, 2002) suggère cinq composantes :
• Une introduction : pour informer le lecteur sur la manière
dont la revue sera organisée et structurée ;
• Revue du sujet 1 : C’est la littérature sur la variable
dépendante (comment elle est définie, opérationnalisée,
mesurée, combien y en a-t-il…) S’il y a plusieurs variables
dépendantes, une section peut être réservée à chacune
d’elles ; si non toute la section portera sur la seule variable
dépendante.
• Revue du sujet 2 : traitant la littérature sur la/les variable(s)
indépendantes (comment elles influencent la/les variables
dépendantes concernées par l’étude.

MRS ISIG Bugandwa D.


Revue du sujet 3 : Relier la/les variables dépendante(s) à la
(aux) variable(s) indépendantes.
Cette section ne devrait pas être très longue au risque de s’y
perdre. Les études évoquées ici devraient être très ciblées sur
le sujet de l’étude. S’il n’y a pas beaucoup (voir rien) d’écrits sur
ce lien, alors le chercheur peut traiter à un niveau très général.
(Des entretiens qualitatifs pourraient être alors nécessaires
pour aider à définir ces relations): Adopter une approche
inductive.

• Faire une synthèse de la revue de littérature : quelles sont les


controverses éventuelles et quelle est la position du chercheur
par rapport à elles, quelles sont les variables les plus
importantes à retenir, quelles sont leurs liens avec la/les
variables dépendantes.
MRS ISIG Bugandwa D.
Ce dernier point est vital. Il n’est pas suffisant de se
limiter à lire sur un sujet.

La revue de littérature doit vous avoir permis de raffiner


le sujet (thématique) de votre recherche.

Pour cela, elle devrait couvrir les critères (indicatifs)


présentés dans le tableau ci-dessous, critères qui vous
permettent de bien limiter la recherche.
Voir fichier :..\..\..\FROM BUREAU\ETUDEMARCHE2013-
2014\Tableau_revue_litterature.docx

MRS ISIG Bugandwa D.


PLACE DE LA REVUE DE LITTÉRATURE SELON LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
ADOPTEE
METHODE PLACE DE LA LITTERATURE COMMENTAIRES
DE
RECHERCHE
Etudes Utiliser dans l’introduction Une « certaine » littérature devrait être
qualitatives pour cadrer le problème. disponible.
(tous les
types)
Recherche La revue doit se positionner Permet de générer les questions de recherches et
quantitative comme un chapitre séparé les hypothèses (Spécification du modèle). Elle
(Revue de la littérature), permet également de confronter les résultats
généralement au début de la obtenus à ceux des autres pour bien discuter ses
recherche ; ou après la propres résultats.
justification du contexte. Mais
aussi après la production des
résultats.
Recherche Pour comparer et contraster La littérature ici ne guide pas la recherche ; elle
qualitative : les théories générées à partir est plutôt une aide importante dès qu’émerge les
Théorie des données avec celles pistes de nouvelles théories.
fondée mobilisées dans la revue de
(grounded littérature.
theory)
MRS ISIG Bugandwa D.
QUE FAUT-IL RETENIR D’UNE LECTURE ?

Après avoir localisé une source, il faut noter toutes les références
servant à identifier la source (noms complets de l’auteur, titre,
volume, numéro, pages, etc., site Internet s’il s’agit d’une
publication sur le net,…)

Il faudra toujours enregistrer plus que le minimum requis, parce


que rien n’est plus ennuyant que de devoir rechercher les éléments
d’une recherche qui a été citée dans le travail lorsque celui-ci est
terminé.

Comme nous l’avons déjà dit dans la stratégie de recherche, ces


références doivent être bien codifiées des supports standards
choisis à l’avance : carnets, papiers, fichiers informatiques, …

MRS ISIG Bugandwa D.


Différentes informations peuvent être puisées de votre
lecture. Il vaut mieux en noter plus que moins.

En effet, en procédant de la sorte, vous ne risquez pas


de devoir recommencer la lecture d’un même
document au moment de l’intégration des éléments
dans votre texte.

De manière générale, pour un article, les éléments


suivants doivent immédiatement toucher votre esprit
et être enregistrés :

MRS ISIG Bugandwa D.


le problème posé par l’auteur

les hypothèses de son travail (et éventuellement comment elles


sont générées)
les concepts principaux (et éventuellement la manière dont ils
sont mesurés)
la méthodologie utilisée (en détails, pour y puiser votre
inspiration) ;
les principaux résultats (et la façon de discuter les résultats) ;
les références bibliographiques : certaines recherches utilisées
par l’auteur d’un article peuvent intéresser votre propre
recherche.
Il conviendra donc de bien lire toute la bibliographie d’un article
pour voir ce qui pourrait vous intéresser.
Voir fichier ..\..\..\FROM BUREAU\ETUDEMARCHE2013-
2014\Encadré How to read journal articles.docx
MRS ISIG Bugandwa D.
Pour un ouvrage, il n’est pas possible d’agréger ce qu’il conviendra
de lire.

Néanmoins, il conviendra de lire les premières pages de l’ouvrage,


ainsi que la page de couverture pour connaître au moins
superficiellement de quoi il va s’agir.

Par rapport à cela, consulter la table des matières (le chercheur


n’est pas obligé de lire tout le livre) pour voir les chapitres qui
vous intéressent.

Si le livre est bien écrit, la lecture d’un chapitre pourra conduire à


décider quel autre chapitre il faut lire.

MRS ISIG Bugandwa D.


I. INTRODUCTION
On utilise la mesure tout au long des journées.
Très souvent, il s’agit des mesures physiques telles que
le thermomètre, le pédomètre, les lattes, …
Mais il peut aussi s’agir des phénomènes a priori
invisibles et non mesurables.
C’est là qu’il paraît parfois étonnant lorsque les
chercheurs en sciences de gestion revendiquent le
recours à la mesure quantitative pour étudier les
phénomènes invisibles tels que l’affection, l’attitude,
l’estime de soi, l’idéologie, le pouvoir ou l’influence
politique, …

MRS ISIG Bugandwa D.


Dans ce chapitre, nous apprenons l’importance de la mesure en
sciences sociales, et particulièrement en sciences de gestion.

L’idée même de la mesure en sciences sociales va être examinée,


les principes clés vont être exposés, les notions de fiabilité et de
validité vont être évoquées, puis nous allons explorer brièvement
quelques techniques quantitatives.

Ces notions élargissent la discussion sur le design de la recherche


en deux perspectives :

MRS ISIG Bugandwa D.


Tout d’abord, le design de la recherche quantitative
partage les principes et hypothèses positivistes avec la
mesure en sciences sociales.

En plus, le processus d’élaboration, d’arrangement, et de


planification d’un projet de recherche avant la collecte
des données se poursuit par le processus de la mesure.

Il conviendra par exemple de bien réfléchir sur les


variables à utiliser avant de recourir à la mesure.

MRS ISIG Bugandwa D.


Dans la recherche quantitative, le processus de mesure commence
après que

le chercheur ait formulé une question de recherche et

déterminé les variables et les unités d’analyse qu’il compte


utiliser dans son projet de recherche.

Pendant le processus de développement d’outils de mesure, l’on


ne se préoccupe pas de savoir si une variable est explicative
(indépendante) ou expliquée (dépendante), mais

on développe des définitions claires permettant de créer des outils


fiables permettant l’obtention des résultats pertinents.

MRS ISIG Bugandwa D.


La mesure quantitative est un processus déductive.

Elle implique l’utilisation des concepts (construits), d’une idée


pour le développement d’une mesure, ou d’une procédure pour
l’observation empirique du phénomène étudié.

Le processus commence par des concepts et s’achève par des


indicateurs spécifiques concrets.

Les mesures ainsi développées vont être utilisées pour produire


les données sous forme de nombre.

Il s’agit donc d’un processus interactif dans la mesure où les


concepts deviennent plus clair lorsque le chercheur arrive à
développer les outils pour leur mesure.

MRS ISIG Bugandwa D.


LES RAISONS DE LA MESURE
Extension de nos sens
• L’astronome ou le biologiste utilisent respectivement le
télescope ou le microscope pour étendre la vision
naturelle de l’humain.
• En effet, contrairement à nos sens, les mesures
scientifiques sont plus sensibles, varient moins en
fonction de l’observateur, et donne une information
quantitative plus exacte.
• Les mesures des phénomènes sociales sont également
sensées donner une information précise sur la réalité
sociale.

MRS ISIG Bugandwa D.


En plus de donner plus de précision et d’objectivité, les mesures
scientifiques permettent d’observer des phénomènes qui
autrement seraient invisibles, et qui pourtant sont théorisés.

Ces phénomènes invisibles ne sont pas propres aux sciences


sociales.

En sciences naturelles par exemple, il est impossible de voir le


« magnétisme ».

Le phénomène est heureusement théorisé, et nous pouvons


observer ses effets grâce à l’aimant.
On verra par exemple comment les métaux bougent au passage de
l’aimant.

Cet instrument permet de « voir » ou de mesurer le champ


magnétique enseigné généralement en physique.
MRS ISIG Bugandwa D.
Les chercheurs en sciences naturelles ont développé bien d’autres
outils pour mesurer l’infiniment petit (molécules, organismes tels
les microbes…) ou l’infiniment grand (grosses masses géologiques,
planètes, …) qui sont non-observables à l’œil nu.

Certains des phénomènes que les chercheurs essaient de mesurer


sont « visibles » (l’âge, le sexe, la race, le revenu, …) ; tandis que la
plupart sont difficilement observables :

Attitudes, satisfaction, Fidélisation du client, Formalisation (Weber)


Professionnalisme, changement organisationnelle,
Autonomie (autonomisation),
violence conjugale, …

MRS ISIG Bugandwa D.


A l’instar des chercheurs des sciences naturelles qui inventent
des mesures indirectes pour approcher les objets invisibles et
des forces de la nature, les chercheurs en sciences sociales
créent des mesures pour les aspects du monde social qui sont
difficilement observables.

Par exemple, si dans une entreprise on souhaite évaluer la


satisfaction des travailleurs par rapport à leur travail (job
satisfaction), il sera important de créer un outil qui permet de
mesurer cette satisfaction.

Cette mesure de la satisfaction devra être systématique et


produire des données quantitatives précises que d’autres
peuvent répliquer.

MRS ISIG Bugandwa D.


Le processus de la mesure

La mesure part toujours d’un concept.

⇒Le chercheur doit bien distinguer ce qui intéresse de toute


autre chose, et ceci relève tout simplement du bon sens.
Le processus de mesure ne se limite pas à posséder un outil de
mesure (ex : microscope).
Les chercheurs auront généralement besoin de 3 éléments :

(1)Un concept,
(2)Un instrument de mesure,
(3)Et l’aptitude de reconnaître l’objet de son étude (Validité de
l’outil de mesure).

MRS ISIG Bugandwa D.


Par exemple, je souhaite mesurer la satisfaction au travail : que
signifie « satisfaction au travail ? »

En tant que construit (variable), ce concept prend


différentes valeurs :
Satisfaction élevée ou faible, très élevée, très faible… On peut
alors créer une mesure pour ce construit.

Celle-ci peut prendre la forme d’une série de questions, un


examen des durées de travail, une description des conditions de
travail, …

Il conviendra en définitive de distinguer ce concept (satisfaction


au travail) des autres concepts (satisfaction des clients,
motivation des travailleurs, …)

MRS ISIG Bugandwa D.


Le travail du chercheur en sciences sociales est donc plus difficile
que celui du chercheur des sciences naturelles parce que les
mesures utilisées impliquent de parler avec les gens et observer
leurs comportements.

Les réponses de ces personnes peuvent être ambiguës, et


influencées par le fait même que les personnes savent qu’ils font
l’objet d’une étude.
L’interaction avec les sujets d’étude peut être source de beaucoup
de biais.

Ceci ne sera pas le cas d’une étude des galaxies, d’une observation
des embryons, …

MRS ISIG Bugandwa D.


LA MESURE ET LE DESIGN DE LA RECHERCHE

• Les chercheurs ont besoin des mesures pour collecter leurs


données et – éventuellement – tester les hypothèses.

• Ils choisissent un sujet général


• puis le raffinent en un problème (question) précis de
recherche.
• Après avoir identifié les variables dans leurs hypothèses, la
mesure peut commencer,
• et elle commence (toujours) par la conceptualisation.

MRS ISIG Bugandwa D.


1 La conceptualisation

Au début de tout processus de mesure, le chercheur conceptualise


et opérationnalise chaque variable en hypothèse de recherche.

Conceptualisation = processus consistant à raffiner un concept en lui


donnant une définition ou un contenu théorique.

Une définition conceptuelle est une définition en termes abstraits et


théoriques.

Exemple:
« Le féminisme est l’engagement d’une personne à un ensemble de
valeurs d’égalité entre hommes et femmes dans le domaine de la
famille, de l’emploi, des arts, de la politique, et de la science ».

MRS ISIG Bugandwa D.


Elle s’appuie sur d’autres concepts. Par exemple, nous nous
sommes déjà demandé ce qu’est la « Satisfaction ». Pour définir
ce concept, il n’y a pas de magie.

Il faut simplement réfléchir minutieusement, observer


directement, s’entretenir avec d’autres chercheurs et des
praticiens, lire ce que d’autres ont écrit, et alors proposer des
essais de définitions.

Une bonne définition doit avoir un sens précis et clair, éviter toute
ambiguïté.

Certains articles scientifiques se sont proposé de conceptualiser


des concepts clés.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple (DONNER QUELQUES AUTEURS)

-En sociologie: Le professionnalisme selon Hall

-En Management: La motivation (Herzberg),

-En marketing : L’orientation-marché (voir Narver et Slater, Kohli et


Jaworski, Deshpandé et Farley, …)

-En Droit et sociologie : La violence conjugale…

-En psychologie: L’estime de soi

-En Economie: La Qualité de Vie, …

MRS ISIG Bugandwa D.


En plus d’être un préalable pour la création des mesures
pertinentes, nous avons vu précédemment qu’une définition
claire des concepts permet le développement d’une des
meilleures explications théoriques.

Un même concept peut avoir plusieurs définitions, et les


chercheurs peuvent ne pas s’accorder sur les définitions d’un
même concept.

EXEMPLES:

Le Concept de Parties prenantes


Le Concept d’Orientation-Marché
Etc.

MRS ISIG Bugandwa D.


Les définitions conceptuelles sont liées à des cadres théoriques et
à des points de vue idéologiques (ou jugement de valeurs).

Exemple, en théorie des conflits, on définit la « classe sociale »


comme étant le pouvoir et la propriété qu’un groupe d’individus
possède ou ne possède pas (manque) dans une société.

La théorie structuro-fonctionnaliste, elle, définit la « classe


sociale » en termes d’individus partageant un même statut social,
même style (mode) de vie, ou qui s’identifient à un même groupe.

Voir aussi les explications de l’INCESTE selon Claude Lévy Strauss


et selon Max Weber.

MRS ISIG Bugandwa D.


Bien que les chercheurs ne s’accordent pas sur les définitions des
concepts, il est indispensable de toujours se positionner de manière
explicite par rapport à la définition qui est utilisée dans la recherche.

Il sera aussi possible, dans beaucoup de cas, d’intégrer les définitions


de certains auteurs pour proposer une définition originale qui va
guider la recherche.

Certains concepts sont plus abstraits et complexes (ex : morale,


confiance) que d’autres (ex : revenu, âge, niveau d’études…), et le
chercheur doit être conscient du niveau de cette complexité pour
évaluer l’approche à adopter.

Une démarche concrète de la conceptualisation : La morale d’un


enseignant (voir Neuman Lawrence, p. 134 ; 2ème colonne).

MRS ISIG Bugandwa D.


2. L’opérationnalisation

Le chercheur a « sa » définition (pour sa recherche dans la mesure


où elle peut être modifiée);

il peut passer à l’opérationnalisation de ce cette définition.

Une définition opérationnelle est une définition en termes


d’opérations spécifiques, d’instruments de mesure, ou de
procédures.
On l’appelle également « indicateur » ou mesure d’un construit.

En d’autres termes, le construit est un concept opérationnalisé.

MRS ISIG Bugandwa D.


Il y a plusieurs façons de mesurer un concept, les unes meilleures que
les autres, ou les unes plus pratiques que d’autres.

L’essentiel pour le chercheur est d’ajuster sa mesure à sa définition


conceptuelle, de tenir compte des contraintes pratiques (temps,
argent, sujets disponibles, …), et aux techniques de recherche connues
ou susceptibles d’être apprises.

Il est possible de développer une nouvelle mesure à partir du départ,


ou d’utiliser des mesures existantes et déjà utilisées par d’autres.

EXEMPLES DE MESURES EXISTANTES


-Echelle de mesure de l’Orientation-Marché
-Echelle de mesure du Professionnalisme (Hall, revue par Snizek)
-Echelle de mesure de la Satisfaction des clients face à la qualité des
services (SERVQUAL, SERVPERF, HEDPERF,…)

MRS ISIG Bugandwa D.


L’opérationnalisation permet de relier le langage de la théorie
avec celui des mesures empiriques.

Nous avons déjà vu que la théorie est pleine de concepts,


d’hypothèses, de relations… abstraits.
Les mesures empiriques vont permettre de décrire comment
mesurer concrètement les différentes variables.

Elles réfèrent à des opérations spécifiques susceptibles d’indiquer


(d’objectiver) la présence d’un concept dans la réalité.

L’opérationnalisation permet donc au chercheur de connecter le


monde des idées (le monde abstrait) à la réalité observable.

MRS ISIG Bugandwa D.


Trois niveaux doivent être considérés :
le niveau conceptuel, opérationnel, et empirique.

A un niveau plus abstrait, le chercheur s’intéresse à la relation causale


entre deux construits, c’est-à-dire une hypothèse conceptuelle.

Au niveau des définitions opérationnelles, le chercheur s’intéresse au


test d’une hypothèse empirique en vue de déterminer le degré
d’association entre les indicateurs.

C’est à ce niveau qu’interviennent les études des corrélations, des


tendances,…

Le troisième niveau est celui du monde empirique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Si les indicateurs opérationnels d’une variable (Ex : le
questionnaire ou items) sont logiquement reliés à un construit
(job satisfaction),

⇒ils pourront approcher correctement la réalité empirique du


monde sociale en rapport avec le niveau conceptuel.

Le processus de mesure relie les trois niveaux et fait passer, dans


une logique déductive, de l’abstrait au concret.

MRS ISIG Bugandwa D.


Synthèse :

Le chercheur commence par conceptualiser une variable pour lui


donner une définition conceptuelle claire.

En suite, il opérationnalise la définition conceptuelle par une


définition opérationnelle en proposant des indicateurs pour le
concept (construit),

en fin, il utilise ces indicateurs (items) par leur application


empirique.

Mais cette étape est précédée par l’étude de la Validité et de la


fiabilité de l’outil de mesure qui a été développé.
L’étude de validité et de fiabilité se fonde également sur les
données récoltées avec l’outil.
MRS ISIG Bugandwa D.
VALIDITE D’UNE ECHELLE DE MESURE

Dans les sciences sociales, une recherche fait souvent appel à un


ou plusieurs concepts abstraits qui réfèrent à une réalité qui
n’est pas toujours directement observable (Zaltman, Pinson et
Angelmar, 1973).

Les concepts sont abstraits par nature, et peuvent avoir plusieurs


significations différentes. D’où la difficulté de trouver des
règles qui permettent de les désigner (Drucker-Godard,
Ehlinger, et Grenier, 1999).
Il est donc important que le chercheur permette d’accéder à une
compréhension commune des concepts qu’il utilise dans sa
recherche.
C’est la question de la validité du concept.

MRS ISIG Bugandwa D.


Clairement, la validité d’un construit mesure la manière
dont les items (indicateurs) développés pour l’approcher,
mesurent effectivement le concept en étude.

La question que le chercheur se pose est donc:

« Suis-je en train de mesurer (d’approcher) le


phénomène (social) que je prétends approcher? ».

MRS ISIG Bugandwa D.


Il existe différentes approches de la validité d’un concept :

Validité faciale ou d’observation: Jugement par la


communauté scientifique (les pairs).

Validité de contenu: Est-ce que la mesure proposée touche


tout le contenu du concept étudié?
Exemple: Voir définition du Féminisme.

Validité de critère, (« criterion-related »): Compare la


mesure proposée à un standard (un critère); qui est souvent
une mesure existante et dans laquelle la communauté
scientifique a confiance.

MRS ISIG Bugandwa D.


Comprend

Validité Concurrente:

Exemple:
On développe une nouvelle mesure pour l’intelligence. Les items
doivent être corrélés avec ceux du « Quotient Intellectuel ».

Validité Prédictive: Est-ce que la mesure peut prédire des


événements futures liés au concept étudiés.

Exemple:
(1) Le « Scholastic Assessment Test » (U.S.A) qui est l’équivalent
des examens d’entrée à l’université au Congo.
(2) Nouvelle échelle du conservatisme politique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Validité de construit (voir Zaltman, Pinson et Angelmar, 1973):
Pour les mesures ayant des indicateurs multiples. On se pose la
question suivante:

« Si la mesure est valide, est-ce que les différents items opèrent


dans le même sens »? Elle exige pour cela une définition bien
précise dans ses limites pour le chercheur.

Comprend

⇒ La validité convergente

⇒ La validité discriminante (divergente).

MRS ISIG Bugandwa D.


Certains types de validité ne peuvent pas être utilisés en
sciences sociales:

Comme le soulignent Carmines et Zeller (1990),

⇒ La validité de critère est difficilement applicable à la


majorité des concepts abstraits utilisés en sciences
sociales parce que dans la plupart des cas, il n’existe
aucun critère pertinent auquel confronter une mesure
de ce concept.

MRS ISIG Bugandwa D.


De même, la validité de contenu suppose que l’on puisse
déterminer l’extension du concept.

Ainsi, comment déterminer l’étendue d’un concept tel que


l’Orientation-Marché ? Carmines et Zeller (1990) montrent que ce
concept de validité de contenu est également difficile à appliquer
dans les sciences sociales.

Par exemple, pour le concept “Opération arithmétique »,


l’ensemble du contenu regroupe l’addition, la soustraction, la
multiplication et la division.

Mais que désignent exactement les concepts tels que « Le


professionnalisme », « qualité de service », « changement
organisationnel », etc ?

MRS ISIG Bugandwa D.


Citant Cronbach et Mehl (1955), ces auteurs montrent que seule
la notion de validité de construit est réellement pertinente en
sciences sociales :

« On doit se préoccuper de la validité de construit lorsqu’aucun


critère ou aucun univers de contenu n’est accepté comme étant
tout à fait pertinent pour définir le concept à mesurer ».

Par cette approche, le concept est habituellement réduit à une


série de variables d’opérationnalisation ou de mesure :

Par exemple, l’échelle que Hall avait développée pour mesurer le


degré de professionnalisme dans un secteur déterminé.

MRS ISIG Bugandwa D.


C’est ce concept opérationnalisé que l’on appelle « construit » de la
recherche.

La question est donc de s’assurer que ce construit reflète bien le


concept théorique, ce qui revient à s’assurer que l’instrument de
mesure utilisé mesure ce qu’on lui demande de mesurer.

Ainsi, Tester la validité de construit dans une échelle quantitative


consiste à déterminer si les items utilisés pour mesurer le
phénomène étudié – à travers les échelles de mesure – en sont une
bonne représentation.

Pour cela, il convient de s’assurer que les items supposés mesurer


un même phénomène sont fortement corrélés entre eux (« validité
convergente ») ou qu’ils sont faiblement corrélés avec les items
supposés mesurer des concepts différents.
MRS ISIG Bugandwa D.
FIABILITE D’UNE ECHELLE DE MESURE
• Il s’agit de s’assurer que, si l’on mesure plusieurs fois (ou par
des chercheurs différents) le même objet ou le même
phénomène avec le même instrument de mesure, on obtient
des résultats les plus similaires possibles.
• On distingue généralement quatre méthodes pour estimer la
fiabilité d’une échelle de mesure :

MRS ISIG Bugandwa D.


La méthode du « Test – Retest »

La méthode des formes alternatives

La méthode des « Deux Moitiés » ou « Split halves ».

La méthode de la cohérence interne : Mesurer un


coefficient de cohérence interne.

⇒ Le ALPHA DE CRONBACH est le plus utilisé de cette


méthode.

MRS ISIG Bugandwa D.


La pratique consiste à réduire le nombre d’items initiaux
contenus dans l’échelle en fonction de la valeur du
coefficient alpha, afin d’augmenter la fiabilité de la
mesure du construit.

Sa valeur varie entre 0 et 1. Plus elle est proche de 1, plus


la cohérence interne de l’échelle (c’est-à-dire sa fiabilité)
est forte.

C’est cette méthode que nous allons utiliser, parce qu’elle


est plus facile à mettre en pratique, et qu’elle est
disponible sur le logiciel SPSS.

MRS ISIG Bugandwa D.


Formule du α de Cronbach:

K = Nombre d’items
σx2 = Variance du score total
σy2 = Variance de l’item « i ».

Heureusement c’est SPSS qui nous aidera à calculer.

Critère : Il n’y a pas un consensus dans la littérature.

Cependant, beaucoup d’auteurs proposent que α ≥ 0.7

Des niveaux de 0.90 sont considérés comme très bons.


MRS ISIG Bugandwa D.
LE NIVEAUX DES MESURES
Comprendre le niveau de la mesure d’une variable peut avoir un impact
sur la recherche.

Les manières de mesurer un concept varient de plus à moins raffiné ;


ou encore de plus ou moins précis.

Le niveau de la mesure dépend de la manière dont un concept est


opérationnalisé et de la façon dont le concept va être utilisé
empiriquement.

Il influence le type d’indicateurs choisis, l’utilisation des statistiques, et est


lié aux hypothèses de la définition du concept.

Nous présentons les types de variables, puis les niveaux de leurs mesures

MRS ISIG Bugandwa D.


TABLEAU RECAPITULATIF

CARACTERES ou VARIABLES

QUANTITATIFS QUALITATIFS

DISCRETS CONTINUS NOMINAUX ORDINAUX

Le schéma ci-dessus récapitule les 4 types de caractères


(Variables) rencontrés en statistique.

MRS ISIG Bugandwa D.


On distingue aussi 4 niveaux de mesure, que nous présentons à
travers les échelles

L’échelle nominale:

Il s’agit de répartir les individus en catégories. Les modalités jouent


le rôle d’étiquette.
Permettent d’identifier les individus selon leur appartenance à l’une
des catégories.

L’exigence de base est que chaque individu doit pouvoir recevoir


une affectation et une seule. Peut comporter :

⇒ Deux échelons : Ex: Homme/Femme: Variable dichotomique.


⇒Plusieurs échelons:
Ex: nationalité, commune de résidence, état civil, etc.
MRS ISIG Bugandwa D.
Echelle ordinale

Il s’agit à nouveau de répartir les individus dans des catégories


mais contrairement au 1er cas, ces derniers sont comparables.
Permet d’établir un ordre entre les données (de plus faibles aux
plus élevés) : ordre croissant; ou inversement : ordre décroissant.
Dans ces conditions, si A et B sont deux individus, on peut dire
p.ex. « A est meilleur que B », ou « A est au moins aussi bon que
B ».
Ce type d’échelle est particulièrement utilisé dans l’évaluation
d’une situation, d’une performance, une satisfaction…

Exemple : Très mauvais – Mauvais – Moyen – Bon – Très bon


(marketing, psychologie).

MRS ISIG Bugandwa D.


L’Echelle d’intervalles

Elle permet de tenir compte de la différence entre deux valeurs d’une


variable. Les valeurs observables sont numériques. L’Exemple classique:
Echelle des températures (Celcius par ex.). Si la température d’un
individu est de 36°C et celle de son voisin de 38°C, leur différence de
température vaut 2°C.

Mais le rapport entre ces deux valeurs n’a pas de sens, à cause du
caractère arbitraire du choix de l’origine de cette échelle. Le zéro ne
représente pas une absence du phénomène étudié, mais correspond à un
choix lié à une réalité physique: le passage de l’état liquide à l’état solide
pour l’eau.

Il y a d’ailleurs d’autres échelles comme l’échelle Fahrenheit. En dehors


de l’exemple cité ici et très peu d’autres, l’usage de ce type d’échelle est
assez limité.

MRS ISIG Bugandwa D.


L’Echelle de rapports

C’est la plus riche en propriétés. Elle possède un zéro naturel qui


indique l’absence du phénomène étudié. Différence et rapports
entre valeurs y ont un sens précis.

Des nombreuses variables utilisent une telle échelle pour


exprimer leurs valeurs: durée de vie, poids, taille, vitesse, prix,
nombre d’enfants, … Cette échelle est aussi souvent appelée
échelle métrique.

N.B.
L’échelle de rapport permet de réaliser toutes les opérations
réalisables sur les autres échelles, mais l’inverse n’est pas vrai. En
plus on peut facilement passer d’une échelle plus riche (en
propriétés) à une échelle plus pauvre.
MRS ISIG Bugandwa D.
INTRODUCTION A LA THEORIE DE LA MESURE
EN SCIENCES SOCIALES
La théorie de la mesure est un domaine des
théories mathématiques, mais aussi de la
méthodologie sur la fiabilité et la validité.

C’est un domaine extrêmement technique,


Nous en présentons uniquement quelques
éléments nécessaires à la compréhension des
principes d’une bonne mesure en sciences
sociales.
MRS ISIG Bugandwa D.
La théorie de la mesure repose sur l’idée qu’une mesure
empirique d’un concept reflète 3 composantes :

(1)Le vrai concept considéré comme la mesure absolument


parfaite du concept,
(2)L’erreur systématique, et
(3)L’erreur aléatoire.

Les 3 composantes sont non observées.

Ce sont des idées hypothétiques concernant les implications


d’une mesure, et les individus ne voient que la mesure
empirique. Ces différentes composantes d’une mesure
peuvent être notées :

MRS ISIG Bugandwa D.


X = Observation : C’est l’indicateur ou item de l’observation
empirique ;
T = Vraie mesure : Idéelle, concept purement abstrait ;
S = Erreur systématique : Biais, ou toute erreur qui n’est pas
aléatoire ;
R = Erreur aléatoire : Non systématique, non évitable, liée au
hasard.

La théorie de la mesure enseigne qu’une observation spécifique


est composée du concept, mais aussi des deux composantes qu’on
qualifie d’erreurs parce qu’elles représentent des déviations par
rapport au vraie concept.

En forme d’équation on a :

MRS ISIG Bugandwa D.


X=T+S+R

Cette équation constitue le cœur de la théorie de la mesure.

Elle nous permet de redéfinir la validité parfaite d’une


mesure comme étant l’absence des deux types d’erreurs,
c’est-à-dire X = T (S = R = 0).

Ainsi, les chercheurs utilisent cette équation pour améliorer


la validité en tentant de minimiser les deux types d’erreurs.

Interprétons les deux erreurs.

MRS ISIG Bugandwa D.


Premièrement, l’erreur aléatoire R.

La théorie de probabilité nous apprend que sur des grands


échantillons, R devient égal à 0, et donc disparaît de l’équation.

En effet, son espérance mathématique est nulle parce que les


processus aléatoires se stabilisent autour d’une certaine valeur
rendant donc nulle les erreurs.
Notre équation deviendra donc :

X = T + S.

Deuxièmement, l’erreur systématique est une erreur


potentiellement évitable qui biaise les résultats de manière
systématique.

MRS ISIG Bugandwa D.


C’est le cas d’une ou des questions mal formulées qui
peuvent désorienter les réponses du répondant, ou encore le
fait qu’un intervieweur influence la réponse du répondant.

L’erreur systématique est au cœur de l’évaluation de la


validité et de la fiabilité.

Elle empêche le chercheur de mesurer ce qu’il prétend


mesurer (c’est-à-dire le vrai concept): Porte atteinte à la
Validité.

Une façon d’améliorer la mesure est donc d’éliminer (dans la


pratique on ne pourra que minimiser) l’erreur systématique.

MRS ISIG Bugandwa D.


QUELQUES MESURES SPECIALISEES :
INDICES ET ECHELLES
Les chercheurs ont créé des milliers d’échelles et des indices
pour mesurer des variables sociales.

Ceux-ci mesurent par exemple


• Le degré de formalisation dans l’organisation ;
• La satisfaction au travail (job satisfaction)
• Le prestige d’un travail ou occupation ;
• L’intensité de l’interaction des groupes ;
• La satisfaction des consommateurs ;
• Le degré de motivation des travailleurs ;
• La prédisposition à payer pour un service, etc.

MRS ISIG Bugandwa D.


L’objectif de cette section n’est pas de parcourir les milliers
d’échelles et indices existant à ce jour, mais de présenter
brièvement la logique de leur construction.

Notons tout d’abord qu’a priori, tout phénomène social peut


être mesuré.

Certains construits peuvent être mesurés directement et


produire des valeurs numériques précises (revenu des
ménages, …).

D’autres nécessitent l’utilisation des proxys ou variables


latentes qui mesurent une variable de manière indirecte (la
prédisposition à payer, la satisfaction au travail, …).

MRS ISIG Bugandwa D.


Par ailleurs, il convient de retenir qu’un chercheur peut
tirer profit des mesures développées par d’autres
chercheurs ou leurs adaptations à son propre contexte.

Pour le marketing p.ex. voir O’Bearden, Netemeyer and


Haws, Handbook of Marketing Scales (different
editions).

Cela lui permettra d’éviter ou de diminuer les difficultés


liées au développement d’une nouvelle mesure –

⇒Une tâche assez complexe et difficile


(Voir Churchill, 1976).

MRS ISIG Bugandwa D.


Indices Vs. Echelles ?
Indices et échelles sont parfois utilisés de manière
interchangeable, ce qui crée une confusion entre les deux.

Et pour ne pas faciliter la tâche, ils sont utilisés de manière


combinée dans une même mesure.

Ils fournissent au chercheur plus d’informations sur les variables


et rendent possible l’évaluation de la qualité d’une mesure.
Ils améliorent la validité et la fiabilité d’une mesure et
permettent la réduction des données en condensant dans un
ou quelques chiffres l’information récoltée.

MRS ISIG Bugandwa D.


Bonnes qualités pour les échelles et indices

• Attributs exhaustifs
• Attributs mutuellement exclusifs
• Unidimensionnalité (Mesurée à travers l’Analyse
Factorielle Exploratoire et surtout Confirmatoire) :
Tous les items (indicateurs) doivent être compatibles pour
mesurer le même concept (voir validité du contenu).
La logique est que lorsque l’on veut combiner plusieurs
informations (items) dans une même mesure (ou score),
l’on doit se rassurer que tous ces items mesurent la
même chose (le même concept).

MRS ISIG Bugandwa D.


Construction d’Indices
Objectif

Il existe plusieurs indices en Economie, et de manière générale


en Sciences sociales : Indice de confiance des
consommateurs, indices de prix de consommation, indice de
production, …

Un indice est une combinaison des items dans un score


numérique unique.
Les différentes composantes ou sous-partie d’un construit sont
chacune mesurée, puis combinée dans une mesure.

MRS ISIG Bugandwa D.


Très important:

La construction d’indice se base sur des échelles qui, pour la


plupart sont ORDINALES.

Donc logiquement, les opérations arithmétiques telles que les


sommes, différences, et donc calculs des moyennes… n’y sont pas
possibles.

Toutefois, on pose l’hypothèse que ces échelles se comportent


comme des échelles d’intervalles (voire de rapport), ce qui permet
de donner du sens à tous ces calculs.

C’est cela qui rend possible la construction d’indices à partir des


échelles.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple1 :

Si vous faites un examen avec 25 questions sur différentes parties


d’un cours, le nombre total de réponses correctes est une forme
d’indice.

C’est une mesure composite dans laquelle :

⇒Chaque question mesure une partie de la connaissance,


⇒ Et toutes les questions réussies ou ratées sont totalisées pour
faire un score.
⇒ Ce score donne (approche) le niveau (Moyen) de connaissance
acquise dans le cours concerne

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple2 :

On souhaite mesurer les caractéristiques d’une occupation.


On propose 7 questions auxquelles il faudra répondre par « Oui » ou
« Non ».

Les répondants doivent baser leurs réponses sur ce qu’ils pensent des 4
occupations suivantes, en mettant « 1 » pour « oui » et « 0 » pour « Non » :
Camionneurs des grandes distances, médecins, comptables, et opérateurs
téléphoniques.

Le salaire de la profession est-il très bon ?


La profession sécurise-t-elle contre le risque de chômage ?
La profession est-elle intéressante ?
Les conditions de travail sont-elles bonnes ?
La profession offre-t-elle des opportunités de carrière et de promotion ?
Est-elle prestigieuse et enviée par d’autres personnes ?
Offre-t-elle la possibilité d’auto-direction et assez d’autonomie ?
MRS ISIG Bugandwa D.
Totalisez les 7 réponses pour chacune des 4 professions
et trouver celle qui a le score le plus élevé et le score le
plus faible.

Ces 7 questions sont normalement la définition


opérationnelle du construit « Bonne occupation ».

Chaque question est une partie de la définition


théorique.

Et il convient de noter qu’une conceptualisation


différente donnerait lieu à un ensemble différent de
questions, et donc à une mesure différente.

MRS ISIG Bugandwa D.


Une question importante est celle de savoir s’il faut pondérer les
items ou pas.

Sauf s’il y a une indication claire en faveur de la pondération (une


base théorique), il est recommandé de ne pas pondérer les items.

Un indexe non-pondéré est celui où tous les items ont le même


poids (c’est-à-dire donner un même poids).

Dans un indice pondéré, le chercheur donne des poids différents


aux différents items. Ces poids peuvent provenir de la littérature
(hypothèses théoriques, définitions théoriques, techniques
statistiques…)

Utiliser ces poids différents revient à changer le cadre théorique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Echelles de mesure
A l’instar de la construction d’indices, la construction d’échelles
crée une mesure ordinale, d’intervalle, ou de ratio, sous-
forme de score numérique, pour une variable. Les scores sont
utilisés généralement lorsque le chercheur essaie de mesurer
l’attitude, la perception d’un individu par rapport à quelque
chose.
Deux objectifs reliés : Premièrement, elles sont utilisées dans le
processus de conceptualisation et d’opérationnalisation. Elles
montrent la compatibilité entre un ensemble d’indicateurs
avec un construit unique.

MRS ISIG Bugandwa D.


Par exemple, un chercheur peut penser que le jugement des gens
par rapport aux politiques publiques (éducation, santé,
écologie…) sont fondés sur une dimension idéologique commune.

La construction d’une échelle peut permettre de déterminer si un


concept unique tel que « idéologie libérale » sous-tend les
positions des individus (leurs réponses) sur ces questions de
politique publique.

Deuxièmement, la construction d’échelle produit des mesures


quantitatives et peut être utilisée avec d’autres variables pour
tester des hypothèses.

C’est ce deuxième objectif qui nous concerne dans ce cours parce


qu’il sous-entend l’échelle comme une technique de mesure des
variables.
MRS ISIG Bugandwa D.
Logique de construction des échelles de mesure

Nous limitons cette section à l’échelle de Likert

(Rensis LIKERT, 193…).

A la fin de la section, nous présenterons le


schéma de Churchill pour que le lecteur
intéressé puisse approfondir ses lectures.

MRS ISIG Bugandwa D.


L’ECHELLE DE LIKERT
Très courante en recherches en sciences sociales et
particulièrement en sciences de gestion.

Développée dans les années 1930s par Rensis Likert pour


offrir un niveau (une mesure) ordinale de l’attitude d’un
individu.

Elle est dite « échelle sommative ou additive » parce que le


score d’un individu sur l’échelle est calculé par la
sommation du nombre de réponses fournies par
l’individu.

MRS ISIG Bugandwa D.


L’échelle de Likert demande généralement aux individus
d’indiquer s’ils sont d’accord ou pas d’accord avec une
proposition, ils approuvent ou pas, ils croient ou pas, …

Elles nécessitent au moins 2 catégories, par exemple :


« approuve ; n’approuve pas », mais il est toujours conseillé
d’avoir 4 à 8 catégories pour une meilleure évaluation.

L’utilisation de plus de catégorie permet d’ailleurs, en


fonction des besoins du chercheur, de regrouper les réponses
en 2 catégories, alors que l’inverse n’est pas possible.

MRS ISIG Bugandwa D.


La question sur combien de catégories il convient de
retenir est récurrente dans la recherche. En se basant
sur Nunally (1978), Kumar, Aaker et Day (2002), nous
pensons que 7 catégories sont amplement suffisantes.

Nunally affirme d’ailleurs :

“As the number of scale steps is increased from 2 up


through 20, the increase in reliability is very rapid at
first.
It tends to level off at about 7, and after about 11 steps,
there is little gain in reliability from increasing the
number of steps”

MRS ISIG Bugandwa D.


Une autre question intéressante est celle de savoir s’il
faut laisser au répondant la possibilité d’être neutre (« je
ne sais pas, indécis, neutre… ») en lui proposant un
nombre impair de catégories.

Nous discuterons de ce point dans la suite (chapitre 8).

Le chercheur peut combiner une série d’items


(questions) dans une même échelle de Likert pour créer
un indice si tous ces items mesurent un même construit.

MRS ISIG Bugandwa D.


Exemple : (Neuman, 2011 ; p.228-229)

Considérons l’Indexe d’égalité d’opportunités entre hommes


et femmes créé par Sniderman et Hagen (1985), cité par
Neuman (2011).

Trois questions ont été posées aux répondants concernant la


position des femmes.

Puis le chercheur a sommé les scores pour obtenir des


indexes compris entre 3 et 15 (parce qu’il y a 3 questions
avec échelle de 5 niveaux).

MRS ISIG Bugandwa D.


Il convient de remarquer qu’un item a été codifié à
l’inverse (de façon négative).

La raison de ce changement de direction est d’éviter le


problème lié à « l’ensemble de réponses ».

L’ensemble de réponse, appelé également « style de


réponse » ou « biais de réponse » est la tendance de
certaines personnes, de répondre à tous les items dans le
même sens (p.ex : en acceptant partout : « strongly
agree » : par paresse ou par prédisposition
psychologique).

MRS ISIG Bugandwa D.


Par exemple, si les items sont codifiés de sorte qu’en
disant « Totalement en accord » signifie « les femmes
ont moins d’opportunités que les hommes »,

le chercheur ne saura jamais si le répondant estime que


les femmes ont moins d’opportunités que les hommes
car en réalité, les réponses ne refléteront pas ses
convictions.

En codant autrement, ou le répondant répond


correctement, ou alors le chercheur constatera plus
facilement les incohérences dans ses réponses.

MRS ISIG Bugandwa D.


INDEX OF EQUAL OPPORTUNITY FOR WOMEN
Questions
Women have less opportunity than men to get the education they need to be hired in top jobs.

Strongly Somewhat Don’t know Somewhat Disagree a great deal


agree agree disagree

Many qualified women cannot get good jobs; men with the same skills have less trouble.
Strongly agree Somewhat agree Somewhat disagree Disagree a great deal

Our society discriminates against women


Strongly Somewhat Don’t know Somewhat Disagree a great deal
Agree agree disagree

Scoring: Pour tous les items: “Strongly agree=1”, “somewhat agree=2”, “Don’t know=3”,
“Somewhat disagree=4”, “Disagree a great deal=5”.
Highest possible index score = 15 = “Respondent feels opportunities for women are equal.
Lowest possible index = 5 = “Respondent feels opportunities are not equal”.

MRS ISIG Bugandwa D.


On peut combiner l’échelle d’attitudes de Likert en vue
de construire un Indice.

Un indice utilise plusieurs indicateurs (items), ce qui


augmente la fiabilité.

L’utilisation d’indicateurs multiples pour mesurer


plusieurs aspects d’un construit ou une opinion améliore
la validité de contenu.

En définitive, les score d’un indice fournissent une


mesure plus précise de l’opinion d’une personne.

MRS ISIG Bugandwa D.


Remarques

On pouvait utiliser d’autres nombres pour représenter la même


réalité ; (par exemple : -2, -1, 0, +1, +2 : ici le zéro représente une
position neutre).

Les distances entre les nombres attribués ne sont pas des


intervalles. L’échelle de Likert est bien une échelle ordinale.

Toutefois, son utilisation statistique repose sur l’hypothèse que les


distances entre les nombres sont égales comme dans une échelle
d’intervalle (voir Malhotra, 2007).

La force de l’échelle de Likert réside dans sa simplicité et la facilité


de son utilisation.

MRS ISIG Bugandwa D.

Vous aimerez peut-être aussi